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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1922-04-01

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 01 avril 1922

Description : 1922/04/01 (Numéro 16250).

Description : Note : supplément littéraire pages 3 et 4.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k539015f

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 29/04/2008

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Déodat

En cette fin de mars, l'an: dernier, le musicien Déodat de Séverac rendait à Dieu son âme pastorale. Il mourait a quarante-huit ans, prématurément, avant d'avoir pu donner la forme et le mouvement de la vie à ses Antibel, le drame lyrique qui eût exprimé à la fois dans sa profondeur et dans son pittoresque l'amour que Déodat de Séverac portait à sa petite patrie.

Le nom de Déodat de Séverac est connu et son œuvre est aimée. Nous ne croyons pas cependant que les «\ suites pour piano » què laisse ce pur et sincère poète aient encore atteint tous ceux qui, dans l'avenir, leur donneront leur cœur. Cerdagne, En Languedoc, Sous tes Lauriers-Roses, tels sont les titres de ces ouvrages à la fois puissants et gracieux, dont la forme et le fond ne doivent rien à des modes passagères et que l'on peut rapprocher, sans menaces pour elles, des recueils de Couperin, des albums de pèlerinage de Liszt et dw Schumann des Kreisleriana.,

Evoquons l'homme charmant, sage et bon près duquel nous vécûmes quelque temps avant sa disparition injuste.

Déodat de Séverae s'était fixé à Céret, petite sous-préfecture un. peu perdue dans le Roussillon, entre le Canigou, qui brille comme un lis, et les monts AIbères, lesquels ont la couleur rose, dorée et mauve des pierres à feu.

Près de Séverae, comme on se sentait loin de tout ce qui émiette, dissipe, dilue la vie Pour lui la musique n'était pas devenue une carrière elle était toujours restée une vocation. Son travail était moins un labeur qu'une effusion. Son plaisir ne consistait pas à produire, mais à composer. Hélas 1 ce désintéresse.ment nous prive aujourd'hui de maintes œuvres entièrement achevées, mais doat, à vrai dire, on ne possède rien Les rares manuscrits de Déodat de Séverac sont presque tous des notations illisibles, une sorte de sténographié personnelle qui garde son secret.

Bien souvent Séverac avait joué à des amis un morceau qu'il appelait le Tombéau de Gauguin, et un autre, inspiré par le beau cloître d'Elne (merveille d'architecture romane que l'on peut voir entre Cerbère et Perpignan). C'étaient là deux œuvres auxquelles il ne manquait que d'être rédigées. Déodat les emporta dans sa tombe, et rien ne reste plus d'elles qu'un écho chaque jour plus faible dans quelques mémoires désolées. Sa vie harmonieuse aux apparences oisives ressemble à la vie d'un bel arbre qui, sous la grâce facile des fleurs, prépare sans y songer son fruit. Les racines de l'arbre plongeaient avec une ferveur sérieuse dans la terre natale les branches abandonnaient au vent qui -vient d'Espagne, au vent qui vient de la Méditerranée, leurs flexibles linéaments. Cerdagne, En Languedoc, Sous les Lauriers-Roses sont les filles flatteuses du pays où Séverac vécut. Mais ce pays, disent les voyageurs, ressemble à la Grèce les -nymphes qui y courent dans les vignes agitent souvent le fiévreux tambourin des gitanes. Le Roussillon est encore peuple de ces antiques troupes de musiciens, de ces Coblas catalans dont les accents à la fois âpres et passionnés suggèrent tour à tour le cortège de Bacchus et les danses arabes au fond des 'patios perdus.

Déodat de Séverae se promenait dans sa campagne aimée. Au pied des montagnes qu'une végétation sèche mais odoriférante recouvre, jaillissent des sources dont la plupart, depuis bien longtemps, sont captées dans de petits édifices qui ressemblent aux autels rustiques chantés avec une noble familiarité par les poètes de. l'Anthologie.

Severac aimait nous conduire près de ces modestes fontaines. Devant elles, des clairières de peu d'étendue développent des gazons où. la violette est précoce entre des haies basses faites de rosiers sauvages, des allées serpentent et, Parmi, de petits chênes rudes ou des châtaigniers prospères, s'élance au bon endroit le cyprès qui scande la verdure, faisant de chaque paysage la strophe d'une poésie.

L'une de ces fontaines va être dédiée au musicien disparu. Aucun monument nouveau dans la ville. Une pierre blanche ne choquera pas l'œil sur ces places de Céret où, sous les platanes' gigantesques, des Coblas, aux jours de fête, font danser. Mais une fontaine, dans un pli rocheux de la montagne, s'appellera désormais « la Fontaine Déodat ». Sur le soubassement d'argile qui supporte sa vasque, on scellera un médaillon discret et l'on, gravera son nom.

Là, chaque année, à la fin de mars, 1-3S amis dé Séverac se réuniront.

Depuis le sous-préfet, qui obtint de Paris pour Séverac un ruban auquel celui-ci ne songeait pas, jusqu'au cantonnier devant la maison duquel le musicien aimait à s'asseoir, entre un mimosa en fleur et une bouteille de « rancia », tout le monde aimait à Céret celui que l'on appelait « Monsieur Déodat ». Autour de la fontaine votive, la cammémoration sera pieuse, mais non point morose. A la fin de mars, là-bas, c'est, depuis longtemps déjà, le printemps. Un ciel vaste et léger luit à travers les branches. Sur les pins et les yeuses, sur les lauriers et .les' cyprès, un soleil coloré lustre des feuilles qui ne jaunissent jamais. De la petite ville au lieu de réunion, on peut en flânant cueillir des bouquets natuvels qui, dans nos climats, seraient des

bouquets de fleuriste. N'est-ce pas là-bas que les camélias poussent dans les cours d'auberge, et. qu'on ddcouvra,.aux lisières des bacages, des orchidées minuscules près de la pervenche'et de l'œil-de>chat ?

Nous revoyons la métairie où nous nous arrêtâmes, pendant l'une des dernières promenades que nous fîmes avec Déodat de Séverac, dans ce pays qu'il chérissait. Les fermiers qui nous reçurent allèrent chercher en notre honneur un flacon de ce « rancio » que nous nommions tout à l'heure, vin qui, en vieillissant, prend la densité liquoreuse d'un vin cuit, sans rien perdre pour cela de son alerte saveur. Dans les verres, ce « rancio » a la couleur claire et douce de la ..cornaline.

.Séverac ne fit qu'y tremper ses lèvres mais cette gorgée et l'éloge que nous fîmes d'un vin si bon le rendirent content. Les jeunes filles de la ferme offrirent des violettes à nos compagnes une grosse touffe sombre et cependant brillante, qui jetait une odeur fraîche, laquelle faisait songer à l'ombre des bois.

Ce « rancio » et ces violettes, nous pensons que des mains affectueuses les porteront ces jours-ci jusqu'à la Fontaine Déodat. Les amis privilégiés qui seront là-bas parleront du musicien comme on parle d'une ombre présente, qui vous écoute, mais qui ne peut plus vous répondre.

Mais l'âme mélodieuse qui vit dans les oeuvres de Séverac se fera entendre par la voix de la source fidèle, par ce murmure si particulier que le vent fait dans les arbres au feuillage persistant et par le chant de l'oiseau inventif qui donna naguère à Déodat de Séverac le thème de l'un de ces morceaux qu'il jouait de mémoire sans prendre la peine de les transcrire thème qu'un autre oiseau sifflera encore près de cette même fontaine, lorsque tous ceux qui aimèrent Déodat reposeront comme lui. Jean-Louis Vaudoyer

AU COLLÈGf Df fRANCf

Les débuts

de M. Einstein

Tout le monde s'accorde à reconnaître que les théories eiristeiniennes, appuyées sur les mathématiques et confinant à la métaphysique, ne sont guère accessibles qu'aux mathématiciens. Les vulgarisateurs; si habiles qu'ils soient, ont bien du mal à faire pénétrer dans les cerveaux non entraînés quelques notions de l'objet de telles études.

Malgré cela, à cause de beda peut-être'M. Einstein est à la mode. Ses travaux sont un sujet de conversation qui repose de la conférence de Gênes, des Jeux olympiques et du remplacement de Mlle Spinelly par Mlle Marnac. On en parle au dessert avec d'autant plus de goût qu'on les comprend moins. Aux ignorants de bonne foi, ils paraissent apocalyptiques, mais c'est une joie de notre époque d'admirer sans comprendre. Et l'on admire M. Einstein. Cette mode nous fait un devoir de suivre les conférences données au Collège de France par le savant mathématicien. il a fait hier sa première leçon devant les représentants les plus éminents de tous les corps savants de France! On a beau vouloir se maintenir dans les hauteurs sereines et les immensités de la métaphysique, on s'occupe, tout de même, du physique du physicien. On a vu son portrait dans les « illustrés ». Sa physionomie est celle d'un Méridional; son teint olivâtre, ses cheveux quelque peu crépus rejetés en arrière, ses yeux d'un noir profond, tout-en lui dément ses origines germaniques.

Quand, à cinq heures précises, il fait son entrée dans la salle 8, la plus vaste du Collège de France, et qui est pleine à craquer, de nombreux applaudissements l'accueillent. Quelques femmes savantes, Mme Curie en tête, sont là, qui ne seront pas les moins attentives aux explications de l'illustre physicien. M. Einstein est entouré de MM. Maurice Croiset, administrateur du Collège de France; Paul Painlevé et Hadamard, tous deux professeurs au 'même Collège.

M. Maurice. Croiset présente en quelques mots Einstein à l'assistance, disant que le Collège de France s'honore d'avoir toujours reçu les grands hommes de la science, sans souci de leur nationalité" et notre hôte prend la parole. Dans un français très pur, mais en cherchant souvent l'expression exacte, M. Einstein exprime ses remerciements et fait une timide allusion à la science et à la politique; mais on sent qu'il a hâte de traiter un sujet moins scabreux aussi commence-t-il ex abrupto l'exposé de ses théories.

Tentons de donner un aperçu très relatif, naturellement de deux ou trois des points qu'a traités l'éminent professeur.

.Parlant de l'espace et du temps, Einstein a insisté sur leur relativité. Comme notre Henri Poincaré, Einstein :en nie en quelque sorte l'existence objective, ce que le vulgaire ne parviendra jamais à comprendre.

La vieille géométrie classique, la géométrie _euclidienne, ne répond plus non plus aux nouveaux concepts; c'est dire que notre espace à trois dimensions a vécu pour les révolutionnaires. Aux trois dimensions connues, Einstein ajoute la « dimension » temps, faisant du temps une quatrième dimension de l'espace. A ce sujet, ce n'est pas sans surprise qu'on lit les lignes suivantes dans L'Encyélopédie de Diderot et d'Alembert (article Dimensions) « J'ai dit plus haut qu'il n'est pas possible de concevoir plus de trois dimensipns.

» Un homme d'esprit de ma connaissance (Diderot lui-même) croit cependant qu'on pourrait regarder la durée comme une quatrième dimension, et que le produit du temps par la solidité serait en quelque sorte un produit de quatrième dimension. Cette idée peut être contestée, mais elle a, ce me-semble, quelque mérite, quand ce ne serait que celui de la nouveauté. »

Un ipoint moins inaccessible aux profanes est celui qui, dans les théories einsteiniennes, concerne l'univers.

Einstein suppose que notre univers est fini en, d'autrés termes, que la matière répandue dans l'espace et cet espace lui-même ne sont pas infinis, mais constituent une sorte de gigantesque sphère. Cette hypothèse est contraire à celle de Newton, pour qui l'espace rempli de matière n'avait ni commencement ni fin, ce qui, entre parenthèses, paraît plus conforme à la'logique et au bon sens.

Les formules d'Einstein expliquent le retard de Mercure au périhélie (la différence est d'ail-

leurs à peine sensible) et la déviation que subitla lumière d'une étoile passant dans le champ d'attraction du 'soleil, ainsi que cela a été constaté lors d'une éclipse récente.

Mais ici et nous demandons pardon au lecteur .de prendre part au débat est-ce que cette déviation de la lumière ne pourrait pas avoir une causé plus simple?

On sait que, pour Newton, le soleil et les étoiles émettent dans l'espace des particules en nombre infini, qui constituent précisément la lumière. Ces particules, quoique infiniment petites, ont cependant une masse, un poids; elles doivent donc être attirées lorsqu'elles rencontrent un.champ d'attraction; d'où la déviation signalée.

Il est vrai que la théorie de l'émission a été abandonnée depuis que Huygens, après Descartes, a défendu cette idée que l'univers était tout'entier empli par un fluide (l'éther) dont les vibrations transmettent la sensation de la lumière.

La vieille mécanique, celle que Galilée a créée, est aussi menacée que la géométrie grecque. La masse, d'après l'évangile nouveau, ne serait pas immuable, elle varierait suivant sa vitesse, mais ces vitesses ne se rencontrent pas dans la nature. Alors ?

Dans une leçon ultérieure, Einstein, qui n'aura plus affaire qu'à un auditoire de mathématiciens, déveloopera ses équations au tableau noir. Ce ne sera pas très facile à raconter Georges Wulfl

La santé

de l'Empereur Charles Les nouvelles de l'empereur Charles sont mauvaises. Déjà, il y à près de deux an,s, une double pneumonie avait failli l'emporter. C'est une récidive de cette maladie qui met aujourd'hui sa vie en péril. Il n'a que trente-cinq ans. Mais ayant tout connu des grandeurs et des misères d'ici-bas, il envisage, nous dit-on, le mystère final avec le stoïcisme et la sérénité inaltérables d'un grand chrétien.

Est-ce d'un cœur aussi calme que les dirigeants de l'Europe .peuvent assister à cette tragédie ? L'empereur d'Autriche, le souverain qui a porté la couronne de saint Etienne, se trouve dans le plus complet dénuement et s'il venait à succomber ce serait faute de soins. Tous les journaux ont imprimé hier que ses sujets de Vienne ont dû se cotiser pour permettre au médecin, mandé par l'Impératrice, de se rendre à Madère. Une plus lointaine responsabilité pèse sur l'Entente Elle a déporté la famille impériale à Madère, mais sans prendre le souci, qu'on a généralement pour le dernier des prisonniers de droit commun, de pourvoir à son entretien Un beau jour un bateau a jeté.. sur la côte le royal exilé. On avait bien réquisitionné à son intention une annexe de l'hôtel de Funchal mais personne ne se souciait de subvenir à ses dépenses. L'existence à Prangins avait épuisé les pauvres ressources de la famille impérfiale. Il restait si peu de choses à l'Empereur qu'il dut presque tout de suite abandonner ce logis trop coûteux. Madère passe pour une sorte de paradis terrestre mais File ne produit pas la cinquième partie des denrées nécessaires à sa population. Presque tout ce qui s'y- consomme, depuis la farine jusqu'aux bœufs et aux moutons, y est importé. Tout y coûte donc fort cher.

L'Empereur dut accepter la villa qu'un Portugais lui offrit, et s'en alla habiter dans 'la montagne, une demeure spacieuse ma,is sans confort.

On lit encore dans les guides qu'il règne à Madère un printemps éternel. Mais les voyageurs savent ce qu'il faut penser de cette affirmation Ces îles de la côte atlantique sont des volcans éteintes, dont les pentes favorablement exposées, et tant que l'altitude reste basse, jouissent en effet du plus doux climat. Mais à mesure qu'on s'élève dans la montagne, le froid vient, la végétation cesse, les vents soufflent en' tempête. L'île n'est un paradis que pour le touriste opulent, qui peut selon cha- que saison varier sa demeure et changer d'altitude. Ajoutez que, comme dans les pays réputés chauds, les moyens de chauffage sont rudimentaires et insuf- fisants. Logée dans une demeure d'été, en hiver, la famille impériale a connu à Madère toutes les rigueurs d'un froid mal combattu 'et si le couraee de l'Empereur et de l'Impératrice n'a point fléchi, leur santé en a été atteinte, et voilà l'Empereur en danger Ni l'Autriche, ni la Bohême, ni la Hongrie, qui ont confisqué les châteaux, les terres et toute la, fortune personnelle de l'Empereur, n'ont consenti à pourvoir décemment aux besoins de leurs anciens souverains. N'y a-t-il pas là un, sentiment de rapacité et dé cruauté qui eût dû soulever les protestations de l'Europe? Et nous-mêmes, adversaires d'hier, pouvons-nous assister sans un serrement de cour, sans une révolte de notre générosité naturelle, à ce drame où l'horrible argent vient ajouter ses misères et ses humiliations?

Mère de sept enfants, grosse de près de huit mois, l'impératrice Zita ne se trouve-t-elle point rapprochée par unes infortune sans nom de toutes les mères en deuil, de toutes célles que la guerre a plongées dans l'immense détresse? Comme on conçoit qu'à l'appel dé l'Impératrice exilée, les dames de Vienne aient assuré aw docteur Delug le grand nombre de couronnes nécessaires à son voyage Mais n'est-ce pas déjà bien. tard ? Il faut de huit à quinze jours, selon les chances, au médecin pour se rendre à Madère arrivera-t-il en temps utile pour sauver l'Empereur?

Lucien Corpechot

On mande de Funchal

« La fièvre de Vex-roi Charies a diminué dans la matinée cependant il se trouve dans le déLire et son état est grave. »

Les Échos L'élection du 8 avril à l'Académie des beaux-arts sera particulièrement intéressante. On sait, en effet, que M. Paul Léon et M. Etienne Bricon s'y disputeront le fauteuils de M. Heuzey.

Le jeune et brillant directeur des beaux-arts s'est créé des amitiés ardentes dans .divers milieux artistiques par son érudition et son amabilité. Nous n'avons pas à présenter à nos lecteurs M. Etienne Bricon, dont ils apprécient les chroniques d'une forme si sûre et d'une observation constamment averti. On connaît ses pénétrantes études sur l'art, et ses critiques des Salons font auto- rité. Les autres candidats sont MM. Dimier, Ibels et Laffillée.

On peut mécontenter tout le monde.A preuve, la loi sur les loyers, qui paraîtra ce matin à l'Officiel.

Un die nos confrères de l'Intrransiyeant est allé demander au secrétaire général de l'Union confédérale des locataires ce qu'il pensait de cette loi.

La loi, a déclaré '.celui-ci en secouant la tête, est dans ©on ensemble nettement défavorable aux locataires.

Et il a signalé dans le texte nouveau diverses dispositions qu'il nomma des iniquités.

Notre confrère pensait trouver à la Chambre syndicale des propriétaires des visages épanouis. La loi n'y est pas mieux^accueillie qu'à l'association des locataires.

Une fois de plus, a déclaré le représentant de la chambre syndicale, en prolongeant Le régime des prorogations, on a porté atteinte aux droits légitimes de la propriété.

Les locataires n'en seront pour cela ni favorisés, ni même soulagés, et ils auront, pour faire valoir leurs droits, à s'enfoncer dans le maquis d'une procédure qu'une loi plus sage aurait dû éviter.

Le Parlement a réalisé l'union des locataires et des propriétaires. contre lui-même. C'est un résultat.

BARS CONTRE FISC

Les ailes des moulins cesseront-elles de tourner et les noctambules trouveront-ils visage de bois à tous les établissements de Montmartre où l'on danse jusqu'à l'aube en sablant le Champagne ?

Voici que les directeurs de restaurants de nuit et cafés à grand orchestre transformés en dancings parlent le plus sérieusement du monde de fermer leurs' boîtes si l'Assistance publique s'obstine à exiger une taxe de 13' 0/0 sur les droits d'entrée, superposée aux 25 0/0 de l'ancienne taxe.

Le ministre du travail s'efforce d'arranger les choses. Il a reçu, hier matin, une délégation de l'Union syndicale des restaurateurs limonadiers, qui ont annoncé leur ferme intention de ne plus restaurer de nuit leurs contemporains et contemporaines et de supprimer toute limonade consolatrice, à partir du 10 avril, si la loi n'est point revisée.

Vainement les représentants de l'Assistance publique et des contributions indirectes remontrent-ils que la taxe de 25 0/0 ne s 'appliquequ 'à une cinquantaine d'établissements de première catégorie où se sont installés des dancings. Par solidarité, l'Union syndicale a décidé la suppression de tous les orchestres, et l'on se demande si les vives instances du ministre du travail feront. revenir les restaurateurs limonadiers sur une décision qui menace de réduire au chômage quelques milliers de musiciens. Le fisc affamé n'a-t-il donc pas d'oreilles ? Francillon.

« Le clairon sonne la charge ».

Les combats qui se sont encore livrés au Levant l'an dernier ont repris le caractère des batailles de l'autre siècle. Plus de tranchées.

On vient de nommer officier de la Légion d'honneur le capitaine. FavreCoutillet, du 415e d'infanterie, qui, « officier, d'une bravoure exemplaire au combat de Deir-ez-Zer, le octobre 1921, s'est porté jusqu'à la première ligue clouée au terrain par un feu extrêmement violent et, prenant le clairon d'un tirailleur, a entraîné toute la ligne à l'assaut, sonnant lui-même la charge, sous une grêle de balles..

Ce vaillant officier a été blessé deux fois au cours de l'action. Le. combat se. modifie.; la bravoure de nos soldats ne change pas.

Les pêches à 1,580 sous.

A 1,580 sous les deux Nous som- mes loin, du temps d'Olivier de Jalin. Nos demi-mondaines ont fait des pro- grès depuis lors. En ce temps-là, les pêches valaient 30 sous et, avec petite tache,, i5 sous seulement. Hier, on a vendu deux pêches pour 1,580 sous 79 fr.

C'est à la* criée aux Halles qu'une branche de pêcher, provenant d'une forcené de- la banlieue et portant deux fruits,' a atteint ce prix.

Par ce temps de vie chère, payer une pêche 39 fr. 50, n'est-ce pas un vrai péché ?

'Contre la sécheresse.

C'est toujours du régime américain qu'il s'agit. Cette guerre au vin n'empêche pas (au dire de Mme Asquith, la femme de l'ancien « premiers "-anglais, qui revient de là-bas) de rencontrer c'ans les rues quantité d'hommes ivres. D'autre part, les intellectuels, les artistes protestent contre la prohibition, au nom de la liberté. « Le régime actuel porte la marque d'un fanatisme antialcoolique qui se retourne contre la nation. Les partisans déchaînés de l'abstinence finiront par faire des Etats-Unis un désert artistique et intellectue.l. » M. Joseph Pennel, graveur et peintre notoire d'Amérique, mène cette croi-

sade. Il-js'élèye surtout contre l'interdiction du vin, qui est un tonique et un excitant absolument sain et nécessaire à l'artiste, à l'écrivain.

La prohibition absolue ne prafite qu'aux contrebandiers, qui. font des fortunes scandaleuses.

Grandie première élégante, aujourd'hui. Le restaurant du Pré^Catelan, au bois de Boulogne, rouvre ses portes. Niché dans les fleurs et la verdure, au centre même de la plus belle promenade du monde, le restaurant du Pré-Gatelan, par son charme et sa haute renommée culinaire, est le lieu dé rendez-vous préféré due la haute société parisienne et étrangères. La, plus brillante assistance s'y retrouvera dès aujourd'hui, au déjeuner, et demain, jourd© la réouverture de Loogchamp. Déjà le Pavillon d'Armenonville est ouvert depuis huit jours et les déjeuners y sont chaque jour nombreux, ce qui prouve l'irrésistible attrait du Bois.

Le Coq

Les Jeux Olympiques VERS LOS ANGELES

AVEC ARRÊT A PERSHING

Le Comité Olympique français a tenu hier une séance de quatre heures pour examiner la proposition du conseil municipal du stade Pershing amélioré suivant les desidereta des techniciens sportifs. "A l'issue de cette réunion, l'ordre du jour suivant a été voté à l'unanimité « Le Comité Olympique français, conscient de sa, responsabilité et désireux de faire lous ses efforts pour conserver à la France, Les Jeux Olympiques de 1924, accepte l'offre du conseil municipal de mettre le stade Pershing en état de recevoir les Jeux Olympiques sans s'arrêter à la question de dépense et charge ses délégués techniques d'entrer immédiatement en rapport avec la commission spéciale du cdnseil municipal pour lui faire connaître, avec les modifications et les améliorations nécessaires, les besoins aes autres sports et le programme des Jeux Olympiques. Les délégués du C. 0. F., chargés de présenter ci la coitimission du conseil municipal lés plans de transformation jugés nécessaires, seront MM. FrantzHeichel, secrétaire général A. -H. Muhr, lümet, Genet et Poulena.rd.

En prenant la décision de poursuivre les pourparlers, le Comité Olympique a donné une preuve nouvelle do son extrême désir Mais peut-on aboutir ?

Quand la délégation du C. 0. F. démontrera au conseil municipal que les transformations indispensables à apporter au stade aboutiront il démolir les quntre cinquièmes des constructions actuelles, le conseil ne,sera-t-il pas effrayé par la dépense à engager pour une de destruction préalable et de reconstruction ensuite ?

Si les esprits n'étaient pas surexcités, si le conseil municipal n'était pas si aveuglément partisan du stade Pershing, on pourrait espérer qu'il se refuserait à ordonner la .démolition, de ce qui existe d'où prémière dépense pour faire reconstruire ensuite, alors qu'il serait si simple et si sensé de laisser Pershing dans son état actuel pour construire en dépensant moins un stade neuf bien placé ce qui, en fin de compte, donnerait il, Paris deux stades, dont un parfait, au lieu d'un, imparfait.

Mais la funeste campagne menée contre le C. 0. F. a eu .une telle portée au conseil, où l'on en est encore à confondre la, fête des Sokols avec lés Jeux olympiques qu'il n'y a; guère d'espoir que* Pershing soit enfin écarté.

Or, l'accord entre les techniciens du C. 0. F. et le conseil municipal sur l'interprétation du mot (( amélioration » de Pershing peut ne pas se faire.

Le temps passe. Les vacanc¿s parlementaires approchent. Au mois de juiar nous ne serons pas plus avancés qu'aujourd'hui. Hier, on a décidé de marquer un temps d'arrêt à Pershing, mais nous scmmes bien en route pour Los-Angeles.

Georges Bruni

LES ATTENTATS ALLEMANDS 'EN RHENANIE

La Belgique prend des mesures On nous a télégraphié, hier soir, de Bruxelles

Le ministre de la défense nationale a conféré dans la matinée avec le général Bucquoy, commandant les troupes belges de la zone .occupée, qu'il avait fait venir à Bruxelles.

'Il résulte de cette conversation que le bourgmestre de Duisbourg ayant demandé la levée de l'état de siège, attendu que l'assassinat ne s'était pas -produit sur le territoire de la commune, il lui a été répondu que la mesure avait été prise en signe de deuil national et que l'état de siège" ne serait levé qu'après que la Belgique aurait reçu satisfaction.

La surveillance exercée dans la région a amené l'arrestation et la mise en jugement de vingt-six agents de la Sicherheitpolizei, trouvés armés et en uniforme, malgré les instructions données, dans la zone interdite. Ayant voulu s'échapper en automobile, ils se sont constitués prisonniers après les sommations d'usage.

En ce qui concerne l'attentat contre deux carabiniers qui soit actuellement hors de danger, le coupable n'a pu encore être identifié. Son arrestation et son extradition ont été demandées au gouvernement allemand.

En raisott de la situation dans ta légion.. le ministre a ordonné le départ immédiat pour- ÏÏinsbonrg de deux compagnies cyclisles et d'une compagnie cyclis-ie Se miIraiilleurs.

La- gendarmerie sera renforcée. Toute nouvelle. offense sera répriinée avec la dernière rigueur.

On ne peut qu'approuver les mesures prises en la circonstance par' le gouver- nement belge

M. Poincaré

et les Soviets

SES DÉCLARATIONS, HIER, A LA CHAMBRE Questionné hier à la Chambre par M. Erlich sur la politique du gouvernement à l'égard! des soviets, M. Poincaré, en v- quatre réponses brèves et nettes, a d'arbord confirmé les intentions qu'il avait déjà exprimées dès son arrivée aui pour- voir, à savoir que nous n'irions à Gènes que si le gouvernement de Moscou ne! repoussait pas officiellement et préalablement les conditions que nous avions posées. Comme il est peu probable que Tchitcherine se livre à une manifestation aussi maladroite avant Fouiveirturé de la Conférence, il y a des chances pour que notre délégation se mette en route à la date fixée.

Il est possible', par contre, qu'une fois l'assemblée réunie et les travaux commencés, les délégués russes cherchent à soulever les questions interdites qu'ils se; refusent, parexemple, àxeconnaître les dettes de la (Russie en ce cas, comme l'a formellement déclaré le président du conseil, nous nous retirerons, car nous avons conservé toute notre liberté d'action.

La Chambre a manifesté par des applaudissements la, satisfaction que lui causait la certitude que notre indépendance avait été sauvegardée dans ce débat capital pour notre sécurité et non intérêts.

M. Poincaré a été enfin amené à faire, au -cours de la séance d'hier, une révélation dont nos parlementaires ont apprécié toute la saveur et dont, nous l'espérons, M. Lloyd George aura tiré uni précieux enseignement le président du) conseil n'a pas cru devoir cacher davantage que les soviets avaient cherché engager confidentiellement et' directement avec lui des négociations' en vue de la Conférence de Gênes il s'agissait d'une entente, dont l'Angleterre eût fait les frais. M. Poincaré, bien entendu, s'est refusé à se prêter à ces propositions plus que suspectes il s'est -contenté d'en avertir le cabinet britannique. Les émissaires envoyés en vue de ces pourparlers furent d'abord des « femmes voilées paraît-il, puis les représentants de Moscou à Londres, à Berlin et, à Prague.

On ne pourra, plus nier que les soviets s'embourgeoisent ils mettent l'habit noir et font de la diplomatie secrète René d'Aral

Les Perles

japonaises

CE QUE SONT LES PERLES VÉRITABLES CE QUE SONT LES PERLES JAPONAISES LE POINT DE VUE SCIENTIFIQUE

UNE MISE AU POINT DÉFINITIVE

PAR M. GEORGES DROUILLY

On croyait ce qu'on a appelé si jus- tement « lue scandale des perles japonaises » enterré à jamais. Il me l'est pas, il renaît. Il renaît, cette fois, sous la forme « scientifique », causant une nouvelle émotion parmi les possesseurs de véritables perles fines, comme! si un artificiel produit de culture pouvait réellement nuire aux merveilles incomparables qui naissent au fond des mers du golfe Persique.

La faute en est, cette fois, à quelques savants dont l'attention devait être très légitimement attirée, par-une expérience curieuse en elle-même et intéressante par ses résultats. Il a suffi à ces savants que la perle japonaise, la perle cultivée, soit faite de véritable matière perlière pour qu'ils proclament l'identification' complète avec la perle fine, la seule perle véritable. Leur bonne foi est indiscutable, leurs conclusions elles-mêmeg sont exactes. Nous, avons connu cela quand M. Moissan fabriqua du diamant artificiel et quand Feil et Frémy fabriquèrent des rubis. L'émotion passée, om devait, constater que, -si belles que soient des expériences de laboratoires, le diamant et le rubis véritables n'en seraient affectés ni dans leur valeur ni dans leur royauté.

Que les possesseurs de perles fines soient pleinement rassurés. le sort des perles japonaises sera celui de ces autres produits de l'ingéniosité humaine, et ni la splendeur ni la valeur de leurs colliers n'en souffriront. N'empêche que, dans la Revue des Deux-Mondes duf 15 mars dernier, M. Charles Nordmann, consacrant sa chroniques scientifique à la perle japonaise, disait, en substance, que la perle japonaise, étant constituée de matière perlière, devait être considérée comme perle véritable et vendue comme telle. Son raisonnement, très scientifiquement développé, a tout ce qu'il faut pour sembler irréfutable à quiconque et c'est l'immense majorité des humains ne connaît rien à la question.

Mais voici la réponse, complète et indiscutable, celle-là. Elle arrive sous la forme d'un chapitre du livre Au Jardin des Gemmes, que M. Léonard Rosenthal va faire paraître incessamment, publié par .le Mercure de Fumce d'aujourd'hui même, avril. Or, M.' Léonard Rosenthal est l'homme de France et peut-être du monde, entier qui connaît le mieux les perles, car il les connaît


à la. fois comme un savant, comme un artiste et comme un expert..

Après avoir exposé que de tout temps les Japonais et les Chinois ont pratiqué lq, culture des perles, il explique en quoi consiste la. méthode employée par M. Mikimoto, le trop fameux cultivateur des perles japonaises.

Le seul progrès de la méthode actuelle sur cette méthode ancienne, dit-il, est celuici au lieu de déposer un chapelet de petits morceaux de nacre au. fond de la Icoquille !inférieure, on introduit directement, au moyen d'une incision, chaque morceau de nacre isolé dans le corps même de l'huître. Au bout d'un ou deux ans, quelquefois moins, on retire le mor. beau de nacre recouvert de sécrétion perMère. et on a une perle japonaise.

Mais pour bien comprendre ce qu'est la perle japonaise, il importe de savoir d'abord ce qu'est la véritable perle fine. Peu de gens le savent. Ecoutons M. Rosenthal

Tous ceux qui se sont occupés de cette question sont d'accord pour dire que la perle est due à un ver minuscule qui, à la manière de celui qui traverse, le bois d'un vieux meuble, perce la coquille de l'huître perlière et pénètre jusqu'au corps de l'animal. Arrivé là, il' trouve sa fin, car l'huître, obéissant à l'instinct de défense de tous les êtres vivants attaquée, secrète une liqueur qui n'est autre que la matière perlière dont le ver se trouve en- veloppé puis Découvert. Ce ver, déjà mi- ïiuscule par lui-même, meurt, se dessèche et ne devient plus, au centre de la matière perlière qui le recouvre, qu'un point de la grosseur d'une piqûre d'aiguille. Fait très important, le corps de ce yer est blanc. Il arrive aussi que l'huître se trouve sur un fond dte terre vaseuse et qu'une par- celle de vase, poussée par un remous d'eau, pénètre jusqu'au corps de l'animal. Cette paroelle de vase noire, ou tout au moins de teinte très foncée, provoque chez l'huître exactement les mêmes effets que le ver blanc dont je parlais tout à l'heure. L'huître la recouvre de matière perlière et produit alors une perle qu'en terme de métier ion appelle la « blue-perle ».

J'insiste beaucoup sur la « btoe-perle car elle nous permettra dans un instant d'expliquer la perle japonaise.

Cette « blue-perle a comme point (ïe départ la parcelle de vase, c'est-à-dire un dépôt noir. Or, la matière perlière se dis.pose autour de ce point noir en assises concentriques, et ces assises, ayant la propriété de réfléchir la lumière de l'une à l'autre, la blue-perle conserve indéfiniment l'aspect sombre qui lui vient du point cen.tral. Placez-la dans un lot très important de' perles fines blanches, yous la trouvera Qu'est-ce donc que la perle japonaise ? trice, ainsi qu'il est dit plus haut, un mor'ceau de nacre recouvert par plusieurs aseise<5 de matière perlière. Or la nacre est composée d'assises parallèles. Ces assises parallèles, par cela même qu'elles sont parallèles, ne peuvent réfléchir la lumière de l'une à l'autre comme cela se produit quand les assises sont concentriques. Le ,dépôt de matière perlière sur ces assises parallèles demeure indéfiniment affecté par l'absence de réfraction lumineuse, et la perle qui s'est formée sur le morceau de naicre originel présente un aspect faux, quelque chose d'étrange et de non naturel qui se place entre la vraie perle et la blue-perle.

Il y a encore autre chose. La vraie perle japonaise car il existe de vraies périma japonaises -se pêche, naturellement, dans les mers japonaises et est le produit des huîtres particulières à ces mers. Or, même ces vraies perles, nées dans les mers japonaises, se distinguent des autres perles par des èoloris particulière. Elles sont Blanches avec un reflet verdâtre que n'ont jamais les perles des autres mers, et par cela même elles sont peu prisées. La même loi naturelle agit sur les perles cultivées des mers du Japon. Celles que l'on appelle des « perles japonaises » sont, comme leurs sœurs naturelles, blanches avec des reflets verdâtres c'est pourquoi elles sont d'ua placement difficile en Europe et en Amé"ique.

'Ceci posé, examinons! avec l'auteur le point de vue scientifique

On sait qu'un savant français, M. Louis Boutan, danç une communication récente à l'Académie des sciences, est venu dire que la matière perlière qui recouvre l:i perle japonaise est exactement semblable à la matière dont la vraie perle est faite <H qu'en conséquence aucune distinction n'est possible entre elles. Ce jour-là, M. Boutan a dit, de bonne foi certainement, quelque chose d'incomplet et d'erronné en grande partie.

£>a communication équivaut à celles (;v;i furent faites jadis au sujet du rubis et dn diamant scientifiques. Comme elles, elle ••&! vraie dans la forme et fausse dans le fond. Ce savant a complètement oublié ce qui apparaît à l'œil accoutumé de l'expert. Il a examiné les perles japonaises en savant. en chimiste, si vous voulez; il les a étudiées dans son laboratoire, tranquillement, curieusement, avec la persévérance attentive d'un homme qui cherche à comprendre an problème scientifique. Il n'a vu que la composition de la matière, et il lui a suffi que cette matière soit perlière et la contexture identique à celle des vraies perles.

C'est qu'eh effet la nacre, -dont est fait le, noyau de la perle japonaise, est de la matière perlière sa constitution chimique, son poids spécifique sont ceux de la perle. Mais il y manque l'éclat, la splendeur qui viennent des assises concentriques 'de la vraie perle et de leur propriété de se rienvoyer la lumière. Donc ce qui eût retenu l'attention immédiate d'un homme de métier, d'un expert, a totalement échappé à ce savant.

La perle japonaise reste donc une imitation et, comme toute imitation, elle doit pouvoir se distinguer.

En effet, dit M. Léonard Rosenthal, poum distinguer la perle japonaise de (la vèritables perle fine, il y a d'abord l'oeil exercé de l'expert qui reconnaît sans la moindre hésitation un diamant* faux d'un diamant vrai, une pierre de couleur scientifique d'une pierre de couleur véritable, un saphir blanc authentique d'un diamant, une perle japonaise d'une perle fine. Pour l'expert et le négociant en perles, la perle japonaise regafa.ee à la lumière, par transparence, apparaît sombre, en raison du noyau solide et opaque que constitue à son centre le morceau de nacre qui y est placé. Mais ceci est pour les gens de métier. 'Pour les profanes, il y a autre chose. M. Hopkins, un Anglais, a inventé um apV pareil, à lumière mercurielle probablement, 1 qui permet, en y plaçant des perles japonaises et des perles fines, de les distinguer immédiatement. Dans cet appareil, lés perles japonaises prennent l'aspect de gouttes de suif jaunâtre, les perles vraies restent parfaitement blanches. Il y a encore un moyen très simple, c'est d'introduire une aiguille à' miroir dans le trou de la perle si elle est japonaise, le morceau, de nacre originel apparaît aussitôt Enfin, la perle japonaise, soumise à la photographie des couleurs, révèle encore son noyau de nacre et apparaît en sombre, alors que la perle fine demeure blanche. Et maintenant quel est l'avenir de la

perle japonaise ? Aucun, déclare nettement M. Jiosenthal. La, perle japonaise est fatalement petite puisque l'huître' perlière ne peut supporter sans mourir l'incision qui serait nécessaire à l'introduction dans son corps d'un gros morceau de nacre. On ne peut donc faire avec ces perles des colliers de valeur supérieure à six à huit mille francs. Aucun négociant ne peut les vendre comme perles véritables et sans indication de provenance. Dès lors, leur valeur, à grosseur égale, ne peut atteindre même le quartfc du priix des perles fines. Dès lors, la cause est entendue et si M. Rosenthal, ne va pas jusqu'à dire qu'on ne peut faire avec des perles japonaises* que des colliers pour midinettes, il est bien certain que nulle femme élégante n'en portera jamais. Quelle femme de goût, en effet, pouvant s'offrir un collier de perles véritables de trente mille francs, par exemple, consentirait à sacrifier seulement six à sept mille francs pour avoir un collier de perles japonaises de même grosseur ? Posez la question autour de vous, lecteurs, et vous serez fixés sur l'avenir des perles cultivées.

Georges Drouijly

L'abondance des matières nous oblige à rerrsettre à demain notre feuilleton LA VILLE DU LYS

Chambre des Députés UN DÉBAT-PRÉFACE

SUR LA CONFÉRENCE DE GÊNES Beaucoup de monde hier, après-midi, dans la salle et les tribunes. Dans la loge diplomatique, l'ambassadeur d'Italie et le ministre de la République Argentine. Au programme, la suite des interpellations sur la Conférence de Washington et la Conférence de Gênes. On s'attendait à une intervention de M. Briand et à un grand discours de M. Poincaré on n'a eu ni l'une ni l'autre, mais on a entendu un discours très intéressant de AL. Erlich, qui a amené M. Poincaré à faire, dans une série d'hi; terruptions, d'importantes déclarations. La France est-elle engagée?

Mais, d'abord, M. Magne interpelle pour savoir si réellement, avant d'aller à Gênes, la France a été engagée, par qui, et jusqu'à quel point elle l'a été. Or, en revenant de Cannes, M. Briand avait affirmé qu'il n'avait consenti à aucune concession M. Poincaré et M. de Lasteyrie ont dit le contraire. M. Poincaré tient à préciser sur-lechamip

J'ai dit expressément qu'il y avait eu malentendu, non pas entre le gouvernement précédent et le gouvernement actuel, mais malentendu à Londres et à Cannes sur la portée des engagements pris. Le gouvernement actuel, quand il a été constitué, s'est trouvé en face de ce malentendu. M. Magne demande, en terminant, au gouvernement de se montrer ferme visà-vis de nos. alliés.

Nos rapports avec les soviets

Mais la Chambre devient attentive quand M. Erlieh développe son interpellation « sur la nature des conversations qu'on attribue à M. le président du conseil avec le gouvernement des-soviets, sur l'intervention et grâce aux bons offices du parti communiste français ».

M. Erlich dit qu'au moment où nos délégués vont se rencontrer avec les représentants du gouvernement des soviets, qui ont trahi et volé la France, il est indispensable que le gouvernement explique sa politique à l'égard de la Russie bolcheviste.

M. Erlich montre d'abord l'impossibilité d'une reprise des relations coinmerciales avec la Russie, démunie de tout et affligée d'une circulation fiduciaire de 40 trillions de roubles. Or, ditil, il y a, à Paris, un agent économique des soviets.

M. Géo-Géralâ. Krassine lui-même était ici, il y a quelques jours, avec un passeport délivré à Berlin.

M. Poincaré. Donnez-moi une preuve de ce que vous avancez pour ma part, je n'ai pu en obtenir confirmation. En ce qui concerne Skobeleff, le fait est exact, mais il faut remarquer que beaucoup de Français, et qui ne sont pas bolchevistes, ont été en relations avec lui.

La Chambre suit avec un extrême intérêt ces échanges d'explications. M. Erlich reprend cependant son exposé. Il ne faut pas croirei dit-il, qu'il y ait quelque chose .de changé en Russie. On a prétendu, par exemple, que la Tchéka, leur police secrète, était supprimée. N'a-t-on pas appris dernièrement, par le Populaire, journal officiel du parti socialiste unifié, qu,o 80 socialistes avaient été, par les soviets, tenus en prison sans raison, et qu'ils allaient peut-être être fusillés?

M. Marins Moutet. Nous nous passerons bien, en tout cas, de votre concours pour les sauver

M. Erlich. C'est moi seul, en tout cas, qui ose parler d'eux à ]a tribune. Anatole France, lui aussi, a télégraphié aux soviets.

M. Charles Baron. Adressez-vous à Poincaré

M. Poincaré. t– Vous vous êtes adressé à moi pour que ce télégramme fût expédié, et il a été transmis par les soins du gouvernement.

On applaudit et on rit.

SÉRIE DE DÉCLARATIONS

DU PRÉSIDENT DU CONSEIL Mais M. Erlich pose une question précise:

Quelle est la politique du gouvernement, quelle attitude vont avoir, vis-à-vis des soviets, les élégués éminents qu'il va envoyer à Gênes ? AL le président du conseil s'en tient-il toujours au contenu de son mémorandum ? Il a déclaré, dans ce memorandum, que le gouvernement n'enverrait des délégués que dans certaines conditions de garanties. Or, croit-il vraiment que ces garanties ont été obtenues ? Le président du conseil se lève à son banc et, dans un silence impressionnant, fait cette importante déclaration M. le président du conseil. La question des conditions doit être discutée avant tout envoi de délégués.

Voici ce que nous avons décidé si, dans une déclaration officielle, le gouvernement des soviets déclare qu'il n'accepte pas les conditions imposées, nous n'allons pas à Gênes s'il ne dit rien, nous prendrons par avance toutes les garanties nécessaires pour voir si les déclarations sont sincères,

et si elles ne nous apparaissent pas telles, nous reprenons notre liberté. (Applaudissements.)

La droite et le centre applaudissent à tout'rompre les radicaux, plus mollement ou pas du tout.

Autre question de M. Erlich

Les prétentions des soviets sont-elles d ailleurs admissibles? Tchitcherine, par exemple, en ce qui concerne les dettes de la Russie, a prétendu que là: Russie nous réclamerait une indemnité pour les expéditions de Wrangel et de Denikine. M. Poincaré, de nouveau dressé, répotnd

Tchitcherine a déclaré à plusieurs reprises qu'il ne contestait pas les dettes d'avant-guerre. D'ailleurs nous sommes arrivés, d'accord avec nos alliés, à ceci qu'aucune compensation ne sera admise en-. ce qui concerne ces dettes.

On applaudit encore.

Troisième question de M. Erlich Le gouvernement français se trouvet-il lié en ce qui concerne la Conférence de Gênes ?

Réponse de M. Poincaré

Vous me mettez décidément là la question. Je répète que la France conserve sa pleine liberté d action et qu'elle ne l'a jamais aliénée.

La Chambre a suivi ce dialogue avec un intérêt passionné. Son attention redouble encore lorsque M. Erlich en vient à ce qu'il appelle l'incident Cachin, qui a soulevé de vives polémiques entre socialistes et communistes. Il s'agit de savoir s'il est vrai que des conversations aient été engagées entre les soviets et M. Poincaré sur la demande de Radek et par l'entremise de M. Marcel Cachin. M. Jules Uhry, député de l'Oise, a écrit au directeur du Populaire, M. Léon Blum, pour lui dire que M. André Ber- thon affirmait que M. Cachin avait remis à M. Poincaré des documents de la part de Radek.

M. Berthon, interrompant, essaie de prendre la chose en riant. C'est une histoire de femme voilée dit-il. Au surplus, il nie, que l'entrevue en question, ait eu lieu.

M. Poincaré, décidément très en forme, se lève de nouveau à son banc, et avec sa netteté habituelle déclare qu'il n'a rencontré M. Cachin qu'une fois à l'Elysée pendant la guerre mais, par contre, qu'il a reçu la visiter depuis quelques semaines, d'un assez grand nombre de femmes voilées, qui, sous leur voile, cachaient, les unes, des lettres de Radek, les autres, de Krassine lui-même, et que les unes et les autres lui ont demandé s'il ne lud était pas possible d'entamer des pourparlers avec les soviets pour préparer la Conférence de Gênes.

A toutes, le président du conseil a répondu qu'il causait avec ses alliés, et ne causait qu'avec eux.

On applaudit chaleureusement le président du conseil. A remarquer que M. Cachin, qui assiste à la séance, assis au banc. le plus élevé au-dessus de l'extrême gauche, n'a pas pipé mot durant tout cet incident.

Cependant, M. Erlich, après avoir raillé la diplomatie secrète des communistes, pose une dernière question Que contenait donc le document remis au ministère des affaires étrangères ? M. le président du conseil. En dehors d'une lettre signée Krassine, qui ne m'est d'ailleurs pas venue par 1 entremise de M. Cachin, je n'ai rien reçu mais j'ai été pressenti de maints côtés de causer avec les soviets, contre nos alliés, pour préparer Gênes. J'en ai parlé moi-même à M. Lloyd George et lui ai dit que je préparerais le programme avec lui et non avec les soviets. Quels sont les représentants des soviets aui ont cherché à me parler ? Celui de Londres, celui de Berlin- et celui de Prague. Inutile d'insister sur la sensation que produisent ces déclarations.

Enfin, M. Erlich conclut que les élus du 16 novembre ne consentiront jamais à laisser les communistes planter le drapeau rouge de Moscou sur l'ambassade de Russie ou sur l'Hôtel de Ville. La droite, le centre et une partie des radicaux font un gros succès à M. Erlich,

La suite de la discussion est renvoyée à cet après-midi.

La Ghambre adopte ensuite divers projets, ainsi que le budget des dépenses recouvrables, que le Sénat a renvoyé pour la deuxième fois.

La Chambre s'ajourna à 9 heures 30 pour attendre dui Sénat un projet de crédits destinés à payer des indemnités aux employés auxiliaires qui doivent être congédiés. Mais le projet revient encore modifié. Il retourne donc au Sénat, et ce n'est qu'à onze heures qu'il revient pour être enfin adopté définitivement sur une formule d'accord. Le matin, la Chambre avait voté le programme naval, retour du Sénat, les crédits y afférents et un projet portant prorogation, au delà du avril, des exonérations d'impôts sur les titres de transports des grands réseaux.

Jules Véran

LA GUILLOTINE A PARIS Maurice Cassang, dit « Dudule », a été exécuté hier

Le bandit Maurice Cassang, dit « Drudule », assassin, cambrioleur, déserteur, malfaiteur redoutable; a été exécuté hier matin, au boulevard Arago. Nous avons dit les crimes qui ont valu la condamnation) à mort de cet apache par la cour d'assises de la Seine. Le misérable se leva, s'habilla, s'entretint avec le pasteur Beuzart et demanda à écrire quelques mots. Lorsque sa lettre fut terminée, il la tendit à son avocat,' puis, se ravisant, il la déchira en menus morceaux.

A quoi bon se venger, dit-il, cela ne serait vraiment pas chic.

La toilette suprême se fit sans incident. Arrivé devant la guillotine, Duduâe, la cigarette aux lèvres, jeta un regard vers les gendarmes à cheval qui avaient le sabre à la main. Il regarda la; sinistre machine, et, d'une voix très ferme, il s'écria

Ah c'est ici 1

Il cracha sa cigarette, embrassa le pasteur et le remercia. Aussitôt les aides de M. Deibler s'emparèrent de lui et le poussent sur la bascule. Le couperet s'abattit à six heures vingt minutes.

LES MONDANITÉS

LES COURS

Quelques détails sur le séjour à Rome du Roi Albert et de la Reine Elisabeth.

Des automobiles pontificales ont conduit, avant-hier, au Vatican les souverains belges, le Duc de Brabant et M. Jaspar, ministre des affaires étrangères. Les souverains ont visité l'appartement Borgia, la chambre Raphaël et la bibliothèque.

A midi dix, ils ont quitté le Vatican dans les mêmes automobiles pontificales, qui les ont conduits à l'ambassade de Belgique auprès du Quirinal, où l'ambassadeur; le comte van den Steen, leur a offert un déjeuner. Les souverains ont visité ensuite l'église nationale de Saint-Julien-des-Belges. Le recteur, Mgr Vaes, a rappelé dans son discours de réception que des souverains illustres visitèrent cette église dans le passé, notamment le comte Robert de Flandre, l'Empereur Charles V et le Roi Léopold. Le Roi et la Reine se sont agenouillés devant l'autel et sont restés quelques instants en prière. Dans'l'après-midi, ils ont visité l'exposition belge et se sont Tendus aux courses de chevaux à l'hippodrome de Parioli. Le soir, au théâtre Constanzi, un grand spectacle de gala a été donné en l'honneur des souverains. Tous les ministres, le généralissime Diaz, les membres du corps diplomatique y assistaient.-Une imposante manifestation a salué leur entrée et leur sortie.

Le Roi Albert et le Roi Victor-Emmanuel III ont, hier, passé en revue un corps de 3,000 carabiniers puis ils ont assisté à des exercices de cavalerie. De leur côté, la Reine Elisabeth et la Reine Hélène ont visité des hôpitaux. Dans la soirée, un dîner de gala a eu lieu au Quirinal, puis les souverains belges sont partis pour Côme, où ils vont visiter la villa « Comasina », léguée récemment au Roi Albert, qui l'a transformée en asile de mutilés.

Les souverains et le Prince héritier de Belgique sont partis hier soir, à vingt-deux heures. Ils ont été salués à la gare par les souverains d'Italie, le Prince héritier, M. Facta, président du conseil; plusieurs ministres et les autorités. Le long du parcours, la foule a fait une manifestation enthousiaste, acclamant les souverains de Belgique et d'Italie.

On annonce de Londres que le Roi et la Reine d'Angleterre feront une visite officielle au Roi et à la Reine des Belges, le 8 mai prochain. Immédiatement après, le Roi George visitera, en France et en Belgique, différents cimetières où sont inhumés des soldats britanniques tombés au champ d'honneur.

S. M. le Schah de Perse s'est rendu, hier, à trois heures, sur la tombe du Soldat inconnu, pour y déposer une couronne portant cette inscription: « Sa Majesté Impériale de Perse au Soldat inconnu de France. » Le souverain était accompagné de S. A. 1. le Prince héritier et de S. À. le prince Samad Khan. *Il a été reçu par le général Trouchaud, commandant la place de Paris.

DANS LE MONDE

Mme Rutherfurd Stuyvesant vient de donner un élégant dîner suivi d'une heure de musique.

Au nombre des invités: duc et duchesse de Gramont, princesse de Faucigny-Lucinge, marquise d'Argent, comte et comtesse du Luart, général et Mme Taufflieb,, comte et comtesse de Molina, Mme Pierre de Fouquières, M. et Mme Georges Stoïcesco, Mme Marghiloman, comtesse de Rougemont, MM. Ed. Hesse, André de Fouquières, G.-L. Pringué, etc. Déjeuner très élégant chez Mme Hope Vere, à la villa Sancta-Maria, à Biarritz, où les personnalités de passage à Biarritz reçoivent toujours mi accueil plein d'amabilité et de charme.

Les convives étaient: duchesse de Warfold et sa nièce, miss Maxwell lord et lady Damley, S. Exc. l'ambassadeur des Etats-Unis, M. Myron T. Herrick, et le capitaine Norton; lord Buchan, lady Hambro, lady Headfôrd et le colonel Hope Vere.

S. A. la Princesse Chivekiar d'Egypte a donné un dîner en l'honneur de S.A. le maréchal Izzet pacha, ministre des affaires étrangères de Turquie.

Parmi les autres convives: S. A. le Prince Samad Khan, ministre de Perse; l'Infant don Luis, princesse R. de Faucigny-Lucinge, comtesse BI. de Clermont-Tonnerre, princesse Sacha Narisclikine, M. André de Fouquières, Naby bey, Salih bey, etc.

CARNET DE LA CHARITÉ

Un concert vient d'avoir lieu à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, avec le dévoué concours de Mme Beyle, Mlles C. Fournier, M.-A. Ferracci et Odette Sauvage, MM. G. Launay, Henri Aymé et Gabriel Baron, organisateur. Ce concert était organisé au profit des malades actuellement en traitement dans notre grand établissement militaire.

DANS LES CERCLES

L'assemblée générale du Jockey-Club a eu lieu hier.

Après l'approbation des comptes et le vote des crédits de l'exercice précédent, on a procédé à l'élection du comité.

Le duc de Doudeauville a été réélu président à l'unanimité.

Les vice-présidents sont: le prince Auguste d'Arenberg, le vicomte d'Harcourt, le général de Mae-Mahon, duc de Magenta, et le marquis de Montferrand.

Membres du comité comte d'Andigné, vicomte d'Arjuzon, baron de Barante, duc de Blacas, comte Louis de Blois, comte Raoul de Boigne, M. Bourlon de Sarty, comte Joseph de Bouthlllier-Chavigny, marquis de Bryas, comte Gabriel de Castries, comte Gaston de Contades, comte Septime de Dampierre, comte Hervé d'Hunolstein, marquis de La Ferronnays, comte Philippe de Lévis, marquis de Lubersac, macquis des Monstiers-Mérinville, comte Hubert de Montesquiou-Fe.zensac, vicomte de Montureux, comte Jean de Nicolay, comte de Pouy, M. de. Vatimesnil, comte Arthur de Vogué, marquis de Vogüé, baron Hottinguer.

On a appris avec plaisir que le Jockey-Club a obtenu une prorogation de bail de deux ans, ce qui lui permet de rester dans son immeuble actuel jusqu'en octobre 1925.

M: Noradounghian, président de la délégation nationale arménienne à Paris, a offert, mercredi soir, dans les salons du Cercle de l'Union Interalliée, un dîner à l'occasion de la reconstitution de l'Association France-Arménie n.

Ce dîner, présidé par Mme Caroline André, fondatrice de l'association, et auquel assistaient plusieurs notabilités françaises et arméniennes, parmi lesquelles: M. Charles Guernier, député, président de « France-Arménie » M. Victor Bérard, sénateur, et M. D. Bellet, député MM, Gauvain et René Pinon, l'abbé Delarue, etc., a été suivi de discours affirmant tous l'étroite union de cœur de la France et de l'Arménie et le désir sincère de voir aboutir au plus tôt, grâce à la Société des Nations, la création du Foyer national arménien indépendant.

PETIT CARNET

Très belle chambrée, avant-hier, à la Société d'histoire générale, où M. de Boislisie faisait une conférence sur « Anne de RohanChabot, princesse de Soubise, et l'hôtel de Soubise à Paris ».

Reconnu dans le très élégant auditoire: Duchesse de Rohan douairière, Princesse Lucien Murat, duchesse de Broglie, princesse de La Moskowa, duchesse d'Albuféra, duchesse

de Duras, duchesse Decazes, duchesse de La Mothe-Houdancourt, duchesse de Vicence, duchesse de Plaisance, comtesse d'Haussonville, princesse de La Tour 'd'Auvergne-Lauraguais, comtesse Greffulhe, comtesse Jean de Castellane, vicomtesse de La Rochefoucauld, marquise de Montesquiou, comtesse Ehrensvard, marquise de Vogué, Mme de Boislisle, marquise d'Eyragues, comtesse Charles de Lasteyrie, marquise de Talhouët, comtesse de Moustier, comtesse de Malterre, vicomtesse de Rohan, marquise de Triquerville, comtesse de Boisrouvray, comtesse Fernand de Mun, marquise de Breteuil, marquise Doria, comtesse B. de Béarn, comtesse Jean d'Andigné, Mme Georges Ancel, Mme SaintRené Taillandier, baronne de Saint-Joseph, Vicomtesse du Hamel de Breuil, MM. J. Loudon, comte Durrieu, comte d'Haussonville, duc de Broglie, MM. Ch.-V. Langlois, Hébrard de Villeneuve, vicomte d'Harcourt, marquis de L'Aigle, MM. Geoffray, Raindre, duc de Montmorency, baron/Seillière, général de Lacroix, général marquis de Roffignac, amiral comte de Sugny, etc. Le comte et la comtesse de La Vinaza se proposent de passer le mois d'avril dans leur belle villa « Trois-Fontaines n, à Biarritz. Parmi les dernières arrivées dans cette station" estivale: comte et comtesse François de Chevigné, M. et Mme Santos Suarez, marquis de Clermont-Tonnerre, marquis de Casa Calderon, etc., etc.

La vicomtesse de Becdelièvre a mis heureusement au monde une fille: Eliane. L'assemblée générale de la Ligue francoaméricaine contre le cancer aura lieu le mardi 4 avril, à cinq heures, à la Faculté de médecine, sous la présidence de M. Paul Strauss, ministre de l'hygiène.

Samedi dernier, au Foyer, 34, rue Vaneau, la première audition de Au Temps jadis, de Mlle ].-G. Depping, a eu un vif succès. Cette petite scène, pleine de mouvement et d'émotion, retrace de la façon la plus heureuse la vie des ouvrières dentellières et fileuses sous Louis XII. Elle a été délicieusement jouée par Mme Petit, entourée de Mlles de Broissia de Chamberet, Delapalme, Meyssonnier, de Toulgoët et Petit. Mlle Depping, souvent applaudie déjà pour ses ravissantes chansons d'enfants, l'a encore été chaleureusement dans Pourquoi je n'aime pas les Boches, très spirituellement interprétée par l'exquis chansonnier M. Gérard de Broissia. Le récital Claire Virenque a eu lieu avec le plus grand succès. Près de quatre cents auditeurs se pressèrent dans la jolie salle du Foyer. Le poète Auguste Dorchain, malgré son grand deuil, voulut bien suppléer à la présidence M. Henry Bordeaux; souffrant. Pendant et après la très délicate conférence d'Ernest Prévost sur les œuvres de Claire Virenque, des poètes Hélène Séguin et André Delacour, et de talentueux artistes: Mmes Marguerite Jules-Martin, Régine Le Quéré, Maud Laussel, Berthe Gardanne, Miles Gladys Mahxance et Suzanne Resnois, MM. Paul Rameau et Raoul Dupeyron, interprétèrent des poèmes de Claire Virenque, André Lafon, Gauthier-Ferrières, Achille Paysant, Marie-Louise Vignon, Charles de Pomairols, ainsi que des pages caractéristiques du roman L'Epreuve du Fils, de Camille Mayran, dernière lauréate du concours spiritualiste. Ce fut vraiment la consécration rêvée pour le noble poète de l'Enclos du Rêve, des Heures d'Amour et des Souvenez-vous, une heure idéale de poésie dont tous les assistants garderont le souvenir.

Reconnu parmi l'élégante assistance Mlle Boyer de Bouillane, représentant S. A. R. Mme la Duchesse de Vendôme; duchesse de Rohan douairière, Mme Alphonse Daudet, comte et comtesse de Larnage, Mme Delacour, comtesse Béraüd de Jouffroy, comtesse de Jouffroy d'Abbans, marquise de Chanaleilles, comte et comtesse de Saint-Agathe Pomairols, M. et, Mme Virenque, comte et comtesse Raoul de Tristan, M. Lambert Champy, Mlle de MontignY, marquise et Mlle de Beauregard, vicomte et vicomtesse de Lacroix-Laval, Mme Claude d'Habloville, baronne et Mlle de Sardent Mme et Mlles de Saint-Mathurin, comtesse de Lallemand, marquise de Bons, Mme A. Aubin, comtesse de Courson, Mme de Bragues, MM. de BengyPuyvallée, Maurice Level, Martial Perrier, Noël Nouët, Culrot de Maudruit, Zidler, Blond, Maurice Brillant, Laussel, comte Bellanger de Montherlant, MM. Beaufils, J.-E. Poirier, etc.

MARIAGES

Nous apprenons les fiançailles de miss Jeanne-Marie Perkins, fille de M. et de Mrs Perkins, avec le prince Fabrizio Colonna, fils du prince Prospère Colonna.

NECROLOGIE

Un service funèbre pour le repos de l'âme de AI. Maurice Trubert, ancien premier secrétaire d'ambassade, et notre distingué collaborateur, décédé récemment à Biarritz, a été ,;élébré hier, à dix heures et demie, en la chapelle de la Sainte-Vierge de l'église Saint-Philippe du Roule.

L'absoute a été donnée par le premier vicaire, l'abbé Siruguet.

Les membres de la famille qui ont reçu le deuil sont: M. Caron, son beau-frère; M. Jacques Chauchat, son neveu; Mlle Labat, la baronne de Floris, Mmes Georges Poirel, Jacques Chauchat et Benoît Roland-Gosselin, ses nièces.

Une asssistance empressée était présente. M. Pierre Braun, ancien professeur au lycée de Nancy, professeur au lycée de Metz, vient d'être enlevé dans cette dernière ville, âgé à peine de quarante ans, par les suites de la guerre, à laquelle, en dépit de la faiblesse de sa santé, il avait tenu à participer comme capitaine de réserve.

Ancien professeur d'histoire au lycée Henri Poincaré à Nancy, il était un excellent écrivain régionaliste. On lui doit, entre autres, une étude très fouillée sur la Vie politique dnns la Meurthe sous le ministère.Guizot. L'obtention d'une chaire à Metz reconquise avait comblé son vœu suprême.

En son hôtef de Lamballe vient de s'éteindre, âgé de quatre-vingt-sept ans, le baron Surcouf, ancien zouave pontifical. Il était le père de M. Joseph Surcouf, avocat à la cour d'appel, rédacteur en chef du Breton de Paris. D'Hardelot on annonce la mort de M. John Whitley, le fondateur, comme on sait, de ParisPlage et d'Hardelot, qui a succombé, en son château de Condette, à une affection cardiaque. C'était un grand ami de la France et l'un des artisans de l'Entente cordiale.

Mme Emile Gautier, femme de notre confrère M. Emile Gautier, du Figaro, est décédée hier. Ses obsèques auront lieu aujourd'hui, à deux heures et' demie, en l'église Notre-Dame de Grâce de Passy.

Nous apprenons la mort de M. E. Aubert, professeur honoraire au lycée Charlemagne, ancien vice-président de la Ligue nationale contre l'alcoolisme, lauréat de l'Institut, beaupère de M. Fernand Benda, notre confrère de l'agence Fournier.

Ses obsèques seront célébrées aujourd'hui, à midi, en l'église Saint-Jean-Baptiste de la Salle (rue Dutot).

Valileury

Toute maman soucieuse de la santé de son bébé choisit une voiture Dupont, 10, rue Hautefeuille (place Saint-Michel). Sa suspension est parfaite; elle est confortable et élégante, et a obtenu le grand prix i l'Exposition de l'Enfance en 1921.

ItE COflGOUftS HIPPIQUE Présentation de hunters

Prix La Haye-Jousselin

La journée dfhier a débuté par l'examen d'un certain nombre! de jeunes gens de seize à vingt et un ans, candidats à la médaille d'argent et appartenant aux principaux manèges de Paris.

Voici les noms des lauréats: MM. Maurice de Chabot, paul Chenard, Alain! Delcourt, Hervé de La Chapelle, Georges Lambert, Maurice de Ravignan, Christian de Toulgoet, Paul d'Haranoncelles, Maurice Hoiitang, Henri Michel, Louis Barchat, Pierre Baubiet,. Guy dal Piaz, Jean Dreyfus, Pierre Lecocq, Jac.ques Lederlin, René Tranchant, Louis de Menou, Robert de Nuchèze, Jacques de Rochas.

Puis, au début de l'après-midi, un jury, présidé par le marquis de Juigné, assisté du comte Henry d'Yanville, du comte René de Beaumont, du baron de N Bouleimont, de M. G. Hector et de M. Charles Philippe, a longuement examiné le lot de hunters soumis à son jugement et décerné des prix sans classement aux chevaux appartenant à MM. Jean Donay-Abadie, baron Hubert de Balorre, Marcel Bénard, Roger Bénard, Mme Bonnefont, baron Henry Davillier, comte E. de Fleuries, comte Jaclot de Potier, de 'Laissardière, compte Robert de Toulouse-Lautrec, baron de Neuflize<t comte J. de Vienne, etc.

Puis vint le prix La Haye-Jousselin, qui ne put être disputé qu'en partie. Voici le résultat de la première catégorie

l6r prix, Rosette XIV, à M. Guy Olivier, montée par M. Maurice de La Genegte 2° prix, Jopte Slim, à M. Charles-H. Lahouchère 3° prix, Nana) Sahid, an comte Yves 0. Delant prix, Infortune, à M. de Laissardière 5° prix, Cork, au vicomte Pinon.

La deuxième, série de cette épreuve sera disputée le lundi 10 avril, à dix heures du matin

Aujourd'hui, samedi lor avril

9 heures Championnat du cheval d'armes (Epreuve de dressage).

2 heures Prix internationaux. Equipages due maîtres. Attelages à 2 chevaux. 3 heures Reprise d'amazones.

3 heures 1/2 Epreuves d'obstacles. Prix de la Fédération nationale (Prix de l'Elevage).

Petites Informations A l'occasion de la foire de Bruxelles

Les gourmets qui se rendront en' visiteurs à l,a foire de Bruxelles ne man- queront pas de se rendre chez notre compatriote Paul Bouillard, dans « Son Filet de Sole » (en face du Grand-Hôtel), restaurant réputé où ils apprécieront ses spécialités, ainsi quel la qualité de ses vins fameux.

Un exercice en retard Alors, on ni s'en va plus? On détaxe les cartes postales illustrées Les dépenses recouvrables: divergences de

chiffres Encore une

séance nocturne

L'exercice financier de 1921 dlevait être clos hier, 31 mars. Le temps a marché plus vite que les Chambres. Pour que 1 on puisse prendre, enfin, un peu de repos, les députés ont voté une prorogation de deux mois, c'est-à-dire le 31 mai. Le Sénat s'y est refusé il n'a accordé que trente jours. Pourquoi ? M. Henry Bérenger l'a dit avec son habituelle vigueur

On nous demande d'examiner les crédits en quatre jours, alors que la Chambre a mis quatre mois à les étudier. Nous noua refusons à travailler ainsi. Un rapport est prêt et le Sénat pourra discuter mercredi ou jeudi prochain. On nous demande deux mois. Eet-ce donc que la Chambre a l'intention de se mettre en vacanoes jusqu'à la fin de mai ?

M. de! Lasteyrie préférait les deux mois et il donnait un motif qui semble très plausible

Très volontiers, je reconnais que le temps était mesuré au Sénat, au contrôle duquel je tiens particulièrement mais je ne voudrais pas que, si la Chambre. se sépare au début de la semaine prochaine, les crédits nel pussent être votés avant la nouvelle date fixée pour, la clôture de l'exercice 1921.

Le Sénat n'est point pressé de partir: il a voté un mois seulement.

Un entr'acte, fort long d'ailleurs, pour voter l'affranchissement à dix centimeâ des cartes postales illustrées. MM. Hum> blot et Louis Michel firent l'historiqua et prirent la défense d'une industrie quï a beaucoup souffert des relèvements de tarif. Nombreux discours, qui ne tiendraient pas sur les susdites cartes, même da grandes dimensions.

M. Dominique Delahaye réussit à faire bénéficier de la réduction les quittances, certificats de vie et autres pa- piers administratifs.

Sur l'ensemble, M. Laffont, sousi-secrétaire d'Etat aux postes, craint un déficit de 20 millions. Espérons qw'il exagère.

Vote 200 voix contre 101.

A la nuit tombante en attendant la séance nocturne on discutait encore le budget des dépenses recouvrables, retour du Palais-Bourbon. Rien de sensationnel dans les harangues, mais encore des divergences de chiffres avec la Chambre, dont une de 200 millions (cha- pitre des reconstitutions agricoles) supprimés au Luxembourg.

M. Victor Bérard veut des explications sur des abus financiers qui .auraient été commis en Orient. M. Henry Bérenger demandera au président du conseil de venir s'expliquer la semaine prochain4 sur les crédits que l'on vote ce soir. La proposition avait été faite par M., Victor Bérard d'un renvoi à la commis- sion des affaires étrangères repoussa par 176 voix contre 104. Ré-vote (celui-ci unanime) des dépenses recouvrables. Enfin, suspension jy$ qu'à vingt-deux heures.

Georges Huillard


du Poète

'Oui, Madiaimé, poète, je swis poète! Vous ne le saviez pas?. Cela n'est pas étonnant et je ne m'en formalise guère, car nous sommes beaucoup et. je ne suis pas très célèbre. Mais pourquoi ai-je réussi tout à coup à fixer votre attention vacillante, pourquoi m'enveloppez-vous de. ce regard' insistant, alors que jusqu'à présent voue ne prêtiez qu'une oreille un peu distraite aux propoe que j'ai l'hon- neur de vous tenir, depuis que nous sommes à côte l'un de l'autre, à ce dîner ?

Mes amis, mes amis hommes, qui savent à quels exercices décevants je me livre, m'honorent, eux aussi, d'une attention toute spéciale, d'une sympathie à la fois hilare et goguenarde, où se mêle .un brin d'irréductible défiance. « Poète disent-ils, quand je prends part à quelqu'une de leurs discussions et que je donne mon avis, ou plutôt « pou-âta », en séparant bien les deux syllabes, avec. uni large et béant rictus de la bouche et un petit plissement des paupières sur les yeux ironiques Et j'ai beau mettre en avant, qu'il s'agisse de politique ou de sociologie, les opinions les plus rassurantes, les plus banales, les plus reçues, les opinions1 qui sont les leurs, ils se méfient et ils cherchent ce qu'il peut y avoir dans mes propos d'inquiétant ou' d'un peu fort. parce que je suis poèté 1

Mais vous, .chère et jolie Madame, je • sens bien que ce n'est pas ce qui vous inquiète en ce- moment vous ne médi;ez pas d'éprouver mon orthodoxie à propos de nos relations, avec les Soviets, et.le regard insistant que j'ai remarque» tout à l'heure, je comprends que c'est à mon physique qu'il s'adressait tout d'abord! Oui, ne niez pas, à mon physique! Je l'ai lue sur vos lèvres la phrase fatale que vous n'avez pas prononcée parce que vous êtes trop bien élevée et que voici « Vous dites que vous êtes poète Vraiment vous n'en avez pas l'air Car vous en êtes encore là, vous et la plupart de vos compagnes A ceux qui se déclarent poètes, un certain air convient. Ils ne peuvent ressembler tout à fait aux autres hommes. Ils sont marqués d'un, signe. l,n tout cas, la qualité qu'ils requièrent ne saurait se concilier avec certains détails. -Kt d'ffëord il y a les cheveux Ne vous récriez pas 1. L'école romantique fut la dernière école absalonienne, je le sais, et la tignasse et la crinière sont démodées, même chez les photographes. Aussi n'est-ce pas cela que vous exigez. Mais enfin un certain dénuement capillaire, malgré d'illustres exemples, ne fut jamais poétique, et il doit y avoir sur le crâne d'uni poète du cheveu, auquel il puisse donner, au besoin, un tour particulier. Je passe sur d'autres qualités. Ainsi il est bien certain que la consomption, l'air phtysique ne sont plus en faveur, et pourtant un enibompoint même léger et un teint trop coloré né sauraient être de mise. Voilà les ré-

Cinéma La Rue des Rêves J'ai été voir La Rue des rêves. On m'en avait dit beaucoup de bien et aussi que c'est un film psychologique, poétique, symbolique. Il me semble que je r n'ai pas très bien compris ces intentions un peu obscures. Je suis d'un temps où l'on aimait la magie des mots, et cette grise pantomime ne m'a pas encore révélé sans doute tous ses secrets. Néanmoins, dans les brumes de Londres et du rêve, j'ai suivi avec un intérêt fourbu' '1es péripéties violentes et sentimentale de cette belle histoire. Le cinéma, c'est la tragédie ow le roman à toute vitesse, un peu comme si l'on dévorait un. pays du fond! d'une automobile déchaînée.

Le mot « rêve » est employé ici dans le sens d'idéal, d'aspiration. Le bonheur, le beau, le bien auxquels on rêve, on peut les réaliser, à force de les désirer, à force de perfectionner son cœur et de tendre les bras pour les saisir*

t .Dans cette rue des Rêves, toute hantée de vivants, un: vieux bonhomme raconte das choses aux gens qui passent, des choses qui les rendent meilleurs un musicien leur joue des airs qui remplissent leurs âmes de convoitises délicieuses ou terribles ce musicien semble très beau, mais sa beauté n'est qu'un masqué; quand ce masque tombe, il est hideux symbole, parait-il, de la puissance double de l'art, qui vivifie les forces sacrées autant que les mauvais instincts. Entre parenthèse, je n'ai jamais pu croire aw mauvais rôle de l'art il est l'ange armé du glaive en lui, la pureté rayonne s'il dévoile les hideurs, c'est pour les flétrir, et la laideur et la perversité n'auraient j jamais droit au nom de l'art et du. génie si, repétries par eux puissamment, elles ne changeaient pas d'aspect et né se résignaient aux formes harmonieuses. C'est pourquoi l'art n'est pas pervers, pas plus qu'un enfant nu. Ou bien alors, ne lui donnez plus le beau nom, et dites de certaines oeuvres airelles furent le jeu malsain de faux

flexions que vous êtes en train de vous faire, jolie Madame, et alors se dessine sur vos lèvres une autre phrase que je formulerais à peu près ainsi Poète, je ne sais "si vous l'êtes,' pourtant j'ai un autre ami qui peut-être n'a jamais fait de vers, mais; qui, je vous l'assure, a l'air plus poète que vous 1 »

Eh oui, vous l'avez, cet ami, chère Madame, je le sais bien j'en suis tellement convaincu qu'à la rigueur je pourrais vous le décrire, du moins suc- cinctement. C'est un jeune homme. qui pour la ligne et pour l'élégance tient de Georges Carpentier et due Maurice Chevalier, mais avec quelque chose de moins tendre et de moins professionnel en plus, il a, un peu de la morbidesse de Maurice Rostand! et toutes les relations de M. André de Fouquières. Eh bien, puisque vous l'avez, cet ami, Madame, gardez-le, gardez-le précieusement. Mais souffrez pourtant qu'à son propos je vous don-ne, un conseil que vous ferez bien de suivre, car il y va de votre tranquillité. Si jamais l'ami charmante, piqué de la tarentule poétique, propose quelque jour de vous soumettre une de ses compositions, ou s'il s'avise de vous envoyer' la plaquette qu'il vient de faire éditer chez X. ou chez J. de grâce, jolie Madame, éludez la lecture, et quant à la brochure, laissez-la intacte et non couplée sur votre bonheur-diu-jour. Car, voyez-vous, le malheur que ce serait s'il vous fallait vous avouer étant fine et cultivée que l'ami est dénué, à un point désolant, de toute poésie, et si l'écho d'une élucubration malencontreuse venait désormais s'interposer entre vous et les avantages quel vous lui reconnaissez. Ne serait-il pas navrant, en effet, qu'un fâcheux souvenir vous gâtât cet air qu'il a de rêver vraiment à des choses fines, suaves,, éthérées, profondes, lorsque l'heureuse lassitude d'une partie de golf vivement menée le fait s'abandonner avec plus de langueur que dei coutume à vos fauteuils de soie Et puisque je suis en train de vous conseiller, vous permettrez bien que je vous donne un second avertissement, tout aussi précieux que le premier. Si, par hasard, en ouvrant le livre d'un in- connu vous êtes séduite, remuée, exaltée si vous trouviez là les preuves incontestables d'une sensibilité émouvante, ah ne faites rien pour, connaître l'homme qui vous touche à ce point. Non seulement ne faites rien, mais évitez même qu'une personne trop complaisante, à laquelle vous aurez exprimé vatre admiration, ne vous le présente un jour ou) l'autre 1- Mais pourquoi ? direz-vous. Pourquoi ? Parce que vous pourriez découvrir que l'homme en question a dépassé due beaucoup la quarantaine, qu'il grisonne, que ses souliers et son veston ne sont pas du bon faiseur et pour cause, qu'il gagne son pain dans un obscur emploi de l'Hôtel dei Ville ou de la préfecture de police, et qu'une épouse sans charmes et 'quatre enfants braillards font à sa vie un fond de tableau qu'il est inutile d'apercevoir pour goûter les jeux divins de sa muse l Et alors, croyez-moi, jolie Madame, le charme serait rompu malgré tout, le charme qui vous hait obscurément à l'âme de cet homme que vous ne connaissiez pas.

Car les femmes sont plus logiques

artistes. Le révélateur véritable fait, avec tout, de la beauté.

Revenons à La Rue des rêves. L'auteur de ce film, M. Griffith, a choisi parmi les passants, quelques êtres, habiints de cette même rue et des maisons voisines. L'influence de ces existences les unes sur les autres, leurs rapprochements, les événements qui en découlent, tout cela ne se raconte pas, puisque le cinéma est l'ennemi des phrases. Il faut aller voir ce film et v retrouver avec plaisir, comme en maint autre, la, petite girl adorable, et vertueuse, le méchant Chinois, l'implacable détective, le jeune homme passionné, le faible adolescent amoureux de l'étoile, les grands mouvements de foule, sans lesquels un film anglais au américain n'est pas com. plet un crime, des méprises, des complications, des poursuites, des escaliers, des appartements mystérieux, des rues et des rues, des rêves et des rêves, de l'amour, de l'innocence, de la misère, de la chance, de la réussite, et un bébé pour finir.

Ajoutons que le, jeune homme véhément et le faible adolescent sont tous deux frères et amoureux de la girl ado- rable et pure. Le jeune homme véhé- ment, pour conquérir celle qu'il aime, devisent bon, doux, patient et vertueux il prend à son compte un crime excusable commis par son faible frère qui, pourtant, était « en état de légitime défense »: Cette courageuse inspiration embrouille effroyablement toute l'affaire, mais qui se dénoue le mieux du monde devant la justice ahurie et clairvoyante et tout est bien qui finit bien, dans la vertu et la félicité auxquelles ces héros avaient « rêvé » et qu'ils réalisent grâce à leurs efforts moraux et à la précipitation cinématographique.

Quelle épouvantable existence que celle d'un héros de cinéma Le jeune homme véhément est le même acteur (dont j'oublie le nom célèbre) que celui d'un film clair et amusant où passent de ravissantes vues d'intérieurs anglais, et de Londres, de ses ponts, de ses docks et de sa Tamise lu.naire, Le Crime de dord Savile, d'un humour fort divertissant et plus facile à saisir je crois sur l'écran, que les mystérieuses fluctuations de l'âme. Cet acteur, qui court de crime vrai en crime faux. est devenu mainte-

qu'on ne pense. Elles adorent les. hommes de génie ou de talent, mais elles exigent qu'ils en aient les apparences et quand ces apparences existent seules, les femmes ont une propension naturelle à s'en contenter et à oublier qu'elles ne recouvrent rien. D'illustres amoureuses nous en ont donné la preuve, et Mlle de Lespinasse, par exemple, ayant quitté un amant véritable, choisit parmi tous les gens de valeur dont elle s'entourait celui qui avait le moins de génie, mars qui avait l'air d'en avoir le plus. En quoi consiste cet air ? C'est difficile à dire et nous entraînerait trop loin. C'est rarement la vraie beauté, mais quelque chose d'indéfinissable, parfois ce soupçon d'étrangeté qui donne à croire qu'on ne fait rien tout à fait comme les autres.

Ce n'est pas à dire que quelques individus privilégiés n'aient, réuni en leurs personnes des dons extraordinaires avec ces fameuses apparences, mais ;ls sont rarissimes. On peut citer Byron, Chateambriand, Musset. Vous voyez donc, ravissante Madame, que vous avez peu de chances de tomber sur un de ceux-là. Profitez donc de mes conseils, et alors vous pourrez, en présence de l'ami charmant, rêver aux poèmes exaltants et délicieux de l'inconnu, et en lisant les poè- mes de l'inconnu, évoquer l'image plus agréable encore et comme transfigurée de l'ami charmant. Et de la sorte, j'espère que vous serez à peu près heureuse. Jean Lahovary

REMARQUES En ce qui concerne la politique extérieure d'un grand pays, les fautes que fait commettre à un homme d'Etat le manque d'intelligence sont moins graves que celles que lui fait commettre le manque de dignité.

Parmi ceux qui s'indignent naïvement de ce que la nation qu'ils ont vaincue fasse des difficultés pour leur payer sa dette, il en est qui ne paient leurs impôts à leur propre patrie que par crainte des gendarmes.

II sied d'avoir des défauts, non pas tant pour se mettre à l'aise que pour y mettre les autres. Parfois, là où d'autres musiciens se borneraient à détacher un passage, Beethoven semble le scalper.

Pour une âme, il n'est aucune différence entre se fuir et se chercher.

Dans les démocraties, l'insolence du maître. est remplacée par celle du contremaître. Dans les relations entre peuples comme dans les relations entre individus, ce qui compte, c'est ce que chacun dit en rentrant chez soi. A

Bon gré, mal gré, toutes les gloses d'un dramaturge sur un de ses ouvrages sont coincées entre ces deux hypothèses: en écrivant sa pièce, ou bien il n'a pas su ce qu'il voulait dire, ou bien il n'a pas su dire ce qu'il voulait. Lorsque telle femme élégante, revêtue d'un manteau de fourrure apparente qui la couvre tout entière, laisse, à certains moments, des éclairs de violence, de désir ou de ruse passer

nant pour moi une vieille connaissance je le reverrai sans doute prochainement, en gestes et en ombre, dans une troisième pantomime'criminelle et tendre, devant un nouveau juge et près d'une nouvelle fiancée. Avec quelle compassion je considèrerai cet être agité, bous~culé, que des destinées imaginaires précipitent d'aventures en péripéties et de désespoirs en ravissements, tout cela « quatre à quatre » avec une affolante rapidité et comme s'il n'avait pas encore très bien compris sa propre histoire, cette histoire sans haltes et sans mots.

La Rue des Rêves, film tiré par Griffith des nouvelles de Th. Burke* est considérée par les amateurs de cinémas comme un. de ses efforts les plus intéressants, les plus réussis, les plus nouveaux. C'est M. Griffith qui eut le premier l'idée de faire poser longuement devant nous, spectateurs, le visage démesurément grossi du hélros ou de l'héroïne afin que nous ayons le temps de lire dans l'expression, les tics, les contractions de'ces visages, ce qui se passe, dans l'esprit et dans l'âme, et de nous éclairer ainsi sur la qualité et la vérité des sentiments. Mais, ces lèvres qui s'agitent pour des paroles, nous ne les entendons qu'imparfaitement ces yeux, malgré l'intensité du regard, ne sont tout de même pas sincères camme les yeux vivants parce que la lumière en est absente l'imagination et l'intelligence du spectateur sont vivement sollicitées mais insatisfaites. Un livre aux phrases claires, la voix d'un acteur réel, à ces moments-là apporteraient un soulagement, un repos quant à la pensée despersonnages, précisée par de petits tableaux supplémentaires qui apparaissent et disparaissent inopinément avec une prestesse diabolique, n'embrouille-t-elle pas quelquefois l'histoire au lieu de l'éclaircir ? Ou bien le spectateur est malin, et alors il comprend tout et supplée à ce qui reste informulé ou invisible, ou bien il est obtus et nien ne lé dégourdira. Le cinéma est donc un art bizarre qui ne peut contenter pleinement que les gens d'une stupidité exemplaire et qui se satisfont de voir passer des images, ou, au contraire, des gens d'une merveilleuse agilité d'esprit, dont l'imagination complète, embellit et devine, enfin des gens capables de tout, et même de comprendre un feuilleton sans naroles.

sur son visage, on a l'impression qu'à travers le vernis d'une civilisation raffinée l'animal primitif remonte à la surface, et alors on dirait que ce grand manteau somptueux, au lieu d'être sa parure, n'est plus que son pelage. Si l'on étudie le public dans ses contacts avec les divers genres littéraires, on constate que c'est encore au théâtre que les gens se trompent le moins; parce que, là, l'auteur ne leur laisse pas le temps de penser.

Quand on songe à ceux que l'argent rend criminels, on devient très indulgent pour ceux qu'il ne rend que ridicules.

Il est sans exemple qu'un auteur dont l'essentielle adresse même camouflée de littérature surpasse les autres qualités ait survécu à son petit quart d'heure.

Les peuples jeunes ont l'imagination illimitée des enfants et le naïf ressentiment de ceux-ci lorsqu'on les ramène à la réalité.

Albert Guinon

UN JARDIN

SUR L'ORONTE

M. Maiurice Barrès publie sous ce titme; aujourd'hui, dans la Revue des Deux Morv.des, une longue nouvelle, un de ces petits romans qui, comme L Amateur d'Ames, conquirent tant de cœurs à l'illustre écrivain. Un Jardin sur t'Oronte fait penser à la fois à une miniature persanne et à un de ces ballets russes qui nous divertirent si poétiquement jadis. Nous en donnons ici l'introduction, où l'on trouvera déjà un beau paysage Syrien

A la fin d'une brûlante journée de juin 1914, j'étais assis au bard de l'Oronte dans un petit café de l'antique Hamah, en Syrie. Les roues ruisselantes qui tournent, jour et nuit, aui fil du, fleuve pour en élever l'eau bienfaisante, remplissaient le ciel de leur gémissement, et un jeune savant me lisait dans un manuscrit arabe une histoire d'amour et de religion. Ce sont de ces heures divines qui demeurent au fond de notre mémoire comme un trésor pour nous enchanter. Pourquoi me trouvai-je ce jour-là dans cette ville mystérieuse et si sèche,' d'Hamah, où le vent du désert soulève en tourbillons la poussière des Croisés, des Séleucides, des Assyriens, des Juifs et des lointains Phéniciens? J'y attendais que fût organisée une petite caravane avec laquelle j'allais parcourir les monts Ansariehs, pour rechercher dans leurs vieux donjons les descendants des fameux Haschischins^Ét.^e jeune savant,, un Irlandais, chargé par le British Museum des fouilles.de Djerablous sur l'Euphrate, une heureuse fortune venait de me le faire rencontrer qui flânait comme moi dans les ruelles du bazar.

Deux Européens .perdus au milieu de ces maisons aveugles et muettes, sous un soleil torride, ont tôt fait de s'associer. C'était d'ailleurs, cet Irlandais, un de ces hommes d'imagination improvisatrice qui savent animer chaque minute de la vie et chez qui l'effroyable chaleur de l'été syrien développe cette sorte de poésie qui vient du frémissement des nerfs il. nu, une poésie d'écorché vif. Après avoir parcouru la ville et poussé jus-

Je pense que je ne me classe ni parmi les uns ni parmi les autres, car j'ai du mal à m'habituer au cinéma. Je ne mfy ennuie pas, certes; oela me distrait, m'amuse ou m'intéresse, mais ne m'enchante jamais. Or, un spectacle est un bienfaisant sortilège destiné à nous emporter hors de nos ennuis quotidiens et l'incantation ne saurait jamais être assez absolue. Là, il me semble que j'assiste au cauchemar d'un puissant sorcier devant lequel se déroulent vite, vite, vite et de plus en plus vite, les événements; qui ne sont pas encore arrivés, mais qui s'ébauchent et doht la fatalité commence à former les épisocTes et les personnages, hâtivement, en les précipitant furieusement vers leur réalité, car ensuite il va falloir créer, encore et. encore, d'autres aventures, d'autres malheurs, d'autres folies, d'autres c.ha.grins et d'autres joies, éternellement, intarissablement. Les mouvements y sont mécaniques, automatiques, comme dans les songes l'être, à travers son ombre impalpable, rejoint curieusement la dure marionnette. On ne court pas dans un cinéma, on file en trombe on ne marche pas, on « se rapidité Il, comme disait un petit garçon de mes amis les,hommes et les femmes y flottent, y tournoient, y tourbillonnent, comme des feuilles dans une tempête nulle part la vieille formule « jouets du destin » n'est plus exacte que pour l'existence des personnages cinématographiques, dont la muette turbulence, pour s'environner d'un prestige, ne se présente presque jamais sans le secours de la musique qui, même vulgaire, enlumine un peu ce spectacle gris, hivernal, austère, couleur d'arbres morts sur un ciel d'hiver. Qui ne possède ou n'a possédé un album familial de ,vieilles et pâles photographies, représentant des person.nages en habits démodés et qui furent nos parents lointains ou les amis de ces parents? Après quelques générations l'album relié, sombre, à fermoir de cuivrfe, aux épaisses tranches, l'apparence mélancolique, l'album n'est plus guère ouvert que par un enfant curieux qui regarde avec étonnement ces messieurs et ces dames ornés de noms qui ne lui sont pas familiers, et auxquels la même époque, ses modes et ses "attitudes et ses façons d'être ont donné un air fraternel, même s'ils ne sont pas

qu'aux jardins, qui la, prolongent durant quelque cent mètres sur le fleuve, nous avions vu tout et rien. Quel esprit se cache, dans Hamah ? A quoi songent ces Syriens? On voudrait comprendre, on voudrait apercevoir dans ce décor monotone, au cœur de ces petites maisons, toutes' pareilles et toutes fermées, plus que des intérieurs de patios, det> intérieurs d'âmes.

Ne, pensez-vous pas, me dit l'Irlandais, que le mieux serait maintenant que nous cherchions des antiquités ? Un indigène nous conduisit devant une porte qu'il heurta d'une suite de coups convenus, et après quelques pourparlers et. les. cinq minutes qu'il fallut pour que les femmes se retirassent, nous fûmes introduits danse un divan, où, le café servi, un Juif nous montra ses trésors deux ou trois bustes funéraires de Palmyre, qu'il débarrassa des linges qui les enveloppaient comme les bandelette d'une momie, des monnaies d'or ,et d'argent à l'effigie des empereurs syriens, est un manuscrit arabe.

Le manuscrit, me dit l'Irlandais, après un examen rapide, est d'une écritture médiocre, mais à première vue il me semble très curieux. Il pourrait être d'un de ces métis d'occidentaux et d'indigènes que les Croisés appelaient, ici, des Poulains et, en Grèce, des Gasmules. Les Poulains (d'où vient ce nom, je l'ignore) étaient les produits de père franc et de mère syrienne, ou de père syrien et de mère franque. Leurs écrits sont rares et, comme vous pensez, d'un esprit plutôt singulier. Il est vraisemblable que l'auteur de la Chronique grecque de Morée était un Gasmule, et le récit que voici peut provenir de quelque Poulain appartenant à la maison d'un baron à qui il se rattachait par le sang et près de qui il servait de clerc pour les langues orientales.

C'était une heureuse trouvaille. Mon compagnon acheta les précieux feuillets, je choisis une pièce d'or d'Héliogabale où figure la pierre noire qu'adorait ce jeune, dément, et nous allâmes nous asseoir au petit café sous les peupliers de l'Oronte.

Quelques Arabes commençaient d'y arriver, car le soleil descendait sur l'horizon, et déjà les colombes et les hirondelles ouvraient leurs grands vols du soir. Mon savant se plongea dans l'examen de son grimoire, et moi, sous les beaux arbres, pareils aux arbres de chez nous, mais qu'ici l'on bénit de daigner exister est fraîchir à la brise, en face de cette eau de salut et devant ces humbles roues de moulin élevées à la dignité de poèmes vivants, jet goûtai la volupté de ces vieilles oasis d'Asie, accordées invinciblement avec. les pulsations secrètes dé. notre âme. A quel génie s'adressent les inquiétudes que fait lever dans notre conscience un décor si pauvre et si fort ? Qu'est-ce que j'aime en Syria et qu'y veux-je rej oindre? Je crois que j'y respire par-dessus les quatre fleuves un souvenir des délices du jardin que nous ferma l'épée flamboyante des Keroubs. Oui, vraiment une histoire curieuse, dit l'Irlandais, au bout d'une heure qu'il avait passée sans lever le nez de dessus son texte, et d'autant plus intéressante pour nous qu'elle se déroule dans la région. Avez-vous vu sur l'Oronte, en venant d'Homs est non loin du village de Restan, les ruines d'un château at d'un monastère? Certaines cartes les indi-

liés par la parenté. Les dames, en soie noire crinolinée, aux chignons bouclés ou captifs d'un filet, posent en général la. main sur le dossier de velours d'une chaise en forme de prie-Dieu ou bien elles sont assises dans l'ampleur étalée! de la jupe et paraissent visitées par un rêve inquiet, comme si. sous cette jupe gigogne, se' blottissait une malicieuse couvée.

Les hommes, en favoris, en barbiches, en toupets, serrés dans des redingotes bizarres, cravatés haut et eu,lottés singulièrement, le pied rapetissé par le pantalon « à l'éléphant », ont la pose fière et étonnée de gens qui n'ont peur de rien, mais que l'appareil photographique surprend encore. Des breloques ornent une chaîna de montre qui semble naître du nombril et le gilet est trop serré. Toutes ces pauvres silhouettes, grises et ternies, décolorées par l'oubli, attendant qu'une vieille mémoire, les ayant encore un peu connues, les, ressuscite d'un nom précis pour l'enfant qui questionne « Celle-là? c'était ma cousine Aurélia elle était très jolie. Quelle triste vie. la pauvre 1. Et celui-ci, l'oncle Firmin. A côté, son ami Léonce. Ah quels romans »

Un: soir, après le cinéma, j'ai évoqué malgré moi toutes les photos falotes qui, au fond du souvenir, se figea"ent, apparences mortes, et, dans mon sommeil et mes rêves, ma Rue des rêves à moi, celle qui remonte jusqu'au passé de ceux que je n'ai pas connus et dont mes parents déjà n'évoquaient pour moi que les ombres, i'ai vu vivre, souffrir, passer, s'agiter, se désespérer. se quitter, se retrouver, se quereller, s étreindre, avec haine, avec regret, avec passion, avec amour, incohérence, folie, tous les vieux clichés jaunis des messieurs et des dames d'autrefois en favoris et en crinolines avec la précipitation qu'on a dans les films, ils se rejoignaient et se -fuyaient, couraient, s'embrassaient, se repoussaient, pleuraient, riaient, tiraient leurs barbiches, arrachaient leurs boucles, faisaient de grands gestes. Et pu;s, déjà déjà lassés, pauvres ombres toujours sans voix, ils vinrent tous se remettre bien sagement chacun à sa place, dans l'album ouvert comme un lit, ou plutôt comme une tombe.

Adieu, mon grand-oncle adieu, ma cousine Je n'ai pas bien compris vos histoires d'amour pourtant, ce $Oint

quent sous le nom de Qâlaat-el-Abidin, 1a forteresse des Adorateurs C'est là que vivait au treizième siècle (j'a.voue que je viens de l'apprendre) un: de ces. roitelets voluptueux et lettrés, innombrables dans les annales du monde musulman, qui passaient leur vite, au miliew de leurs femmes à' écouter des vers et de la musique et à discuter sûr des nuances grammaticales ou sentimentales, en attendant' que pour finir, sou" dain, ils disparussent dans un coup do vent comme meurent les rosés. • Bravo lui dis-je, voici du renfort. Hamah, cet après-midi sous le soleil, était vidé et sans âme. La nuit descend, faites-moi donc l'immense .plaisir: de la peupler et d'y appeler ce fou et ces folios pour qu'ils nous distraient.

A vos ordres, me répondit-il en! riant, et vous allez voir une rare colleo tion due ieunes beautés arabes et persan ries, toute une série de tulipes éclatantes aw cœur noir. Mais faites attention que) les Orientaux écrivent des annales plutôt que de' l'histoire. Ils juxtaposent les faits sans les lier ni les organiser, et jH ne vous avancerais guère en vous tradui- sant tel quel ce sommaire.. Laissez-moi vous dire à mon aise, sans m'astreindret au mot à mot, comment je crois le com; prendre, et rappelez-vous les vers del Saadi (peut-être les écrivait-il sur cette berge de l'Oronte) « Le gémissement » de la roue qui élève les eaux suffit » pour donner l'ivresse à ceux qui savent » goûter le breuvage mystique. Au boiws » donnement d'une mouche qui vole, la » souffi éperdu prend sa tête entre ses » mains. L'ineffable concert' ne se tait » jamais dans le monde seulement » l'oreille n'est pas toujours prête à l'en» tendre. »

Allez, allez, mes oreilles et mort; cœur sonf-prêts: On s'ennuie trop dans- cette Hamah sans âme. Est-ce la peine] d'y venir de si loin pour y manquer ? point de musique Lisez-moi votre' histoire d'or, d'argent et d'azur. Jamais! vous n'aurez d'auditeur mieux disposa que je nel suis, ce. soir, à goûter le con* Maurice Barrés

̃ de l'Académie française!

LE SEIGNEUR INCONNU PAR M. LE DUC DE LÉVIS-MIREPOÏX » Nous extrayons du Seigneur Inconnu? le nouveau roman de M. le duc de Léwttl Mirepoix, publié par la Revue de France, lv belle scène suivante dont nos lecteiM goûteront l'émotion et .,1a sensibilité .yi* Le cabriolet dépose Pierre à un angles de rue près de la cathédrale jetant les rênes au gamin ahuri qui l'accompagne,. il congédie l'équipage et court vers loi- portique.

Sous la nef unique, qui embrasse tout, l'édifice en sa courbe audacieuse, un« foule se presse. De leur tour de boiaf- sculpté les orgues précipitent leur tor* rent sonore.

Les fronts se couroent en une extaséi respectueuse. Le bruit est immense et: n'est point brutal, et l'on dirait qu'entr'« ouvrant les dalles usées, le son magique ea. a fait sortir des siècles de prière. Gagné par l'émotion religieuse, Sève*

toujours les mêmes. Qu'importe!! il film est tourné, le film est fini, la vie est! morte.

• • • • • .̃̃. '"m

Films d'enseignements, paysages^ voyages, botanique, histoires naturelles^ sciences, actualités, c'est en toutes ces choses que je vois la suprématie du| cinéma se développant et s'affirmant^ magnifique et incontestée. Peut-êtr^ remplacera-t-il un jour les journaux donnant à la fois les nouvelles, le re« portage » et leurs « illustrations » mou* vantes. Mais je ne crois pas qu'il rem* place jamais le théâtre. On me dit qu'en Amérique pourtant il est roi. Ie se peut que les Anglo-Saxons aient) moins besoin que nous de la vie colorai et sonore. Mais, dans le royaume dtes( fictions, je ne crois pas que la racel latine se contente jamais d'un reflet et d'une ombre. La silhouette mouvante et découpée d'un papillon, sur le sol pâle, en été, nous fait tout de suitei lever les yeux pour contempler sa réan litél diaprée. Et le chant de l'oiseau! nous émeut et nous plaît. Le théâtre d plus de moyens d'illusions.

Le cin,éma représentera l'ombre de 14 vie exacte. Mais c'est le théâtre qui, ausj personnages fictifs, continuera à don«« ner la plus forte vie imaginaire, cad on ne peut déjà réduire en fantômes ceal personnages qu'un art humain vient dé • réussir à créer. Le cinéma déroulera eni images l'ombre des choses accomplies,! évoquera ce que les mots imprimés dé-< crivaient il ne vaincra pas le vieil art d«( la scène, le masque antique ne céderai pas la place à la plaque photographique, Depuis toujours, les hommes ont parlée chanté, déclamé, exprimé leurs pas-i sions les paroles, depuis que le verbe( fut créé, ont vibré dans la lumière et ces mêmes hommes n'ont pas marché les yeux uniquement fixés sur leufl ombre en mouvement. La voix est und des beautés du monde un cri, un0 inflexion, une intonation modulée ex« priment plus de pensée que lès physio* nomies, même les plus mouvantes eff savantes, que l'écran agrandit pour qu« nous comprenions le sentiment en mê-» me temps que nous contemplons lef visage. La pantomime, pourtant belle, colorée et vivante, n'a pas détrôné la: tragédie et le cinéma ne tuera pas le théâtre, ni'ses absurdités, ni ses beau tés.. ̃' Gérard d'Houville


'lin souhaite offrir son. sacrifice à Dieu. Mais il sent bien qu'il n'en a pas la force. Il la demande ardemment. Son appel ne 'sera-t-il pas trop profane pour être entendu? Que cherche-t-il, que souhaitei-il au 'fond ? Un peu de calme, un peu 'de paix C'est la grâc^ suprême. De quel fdroit l'obtiendrait-il si vite, lui qui s'est 'Si peu humilié? Trop confiant en lui'même, installé dans son orgueil, il s'est 'dit « Je suis seul et il me plaît d'être seul. » Maintenant, l'avenir est vide et' béant devant ses pas. La peur, il l'avoue. « Mon Dieu, murmure-t-il, gardez-moi diu désespoir, rendez-moi le goût de la ̃ (Vie Plutôt que de m'attrister d'être seul lau monde et d'en tirer motif d'édification, d'humilité, je m'en suis trop légèrement réjoui, parce que j'apercevrais moins de devoir. Hélas que faire? Je cra,ins l'immobilité, le silence, la nuit. Seigneur, donnez-moi faim et soif. De grâce, mettez une tâche sur mon chemin »

De nouveau, il sent peser sur le sol ses pieds fatigués, et c'est avec des yeux doulouueusement humains qu'il voit le couple uni gravir les marches de l'autel et s'agenouiller sous l'écharpe symbolique au murmure d'une oraison. 0 mort vivante l Leà voici qui ont pénétré ensemble sous la tente sacrée, et leurs Mains se sont jointes irrévocablement. C'en est fait Cécile, pure et droite, s'est liée par un serment. Jusque-la, elle et Pierre ont pu avoir le droit de s'aimer, de se; pencher l'un vers l'autre, de s'appeler dans un avenir souriant. Maintenant, c'est fini. Ils sont consacrés étrangers,. Elle a son foyer, où il n'entrerait que comme un voleur.

La voilà debout. Elle se retourne pour redescendre vers son. prie-Dieu. Séverin n'a pas vu l'autre. Il ne voit qu'elle, les yeux baissés, .profondément recueillie. Comme elle doit étouffer dans sa conscience craintive La souffrance, même secrète, doit'lui paraître une faute. Mais peut-elle commander aux battements de son coeur 1 Pierre interroge avidement Je beau visage secret, et, après l'avoir vu 'disparaître, il sent qu'il pleure pour celle qui ne doit pas pleurer.

Des chants, des ondes ,de musique passent encore sur sa détresse. Il nie les entend plus. La liturgie romaine a dispensé au couple ses promesses et ses bénédictions. Hélas 1 Voici que la mission sacrée, la mission d'épouse et de mère a été acceptée par la jeune fille auprès de celui qu'elle n'a, pas élu. Elle est si lasse qu'elle va tout à 1 heure s'appuyer à son bras et que, cet soir, accablée 'par tant d'émotion, elle laissera, sans se défendre, rouler sa tête sur cette poitrine qui, en somme, bat pour elle. Soupçonne-t-il la' vérité ? Croit-il quelle est à lui- du fond du coeur? Elle a dit oui. Elle est sa femme. Il ira verselle sans méfiance, puisqu'elle s'est offerte sans réserve. Et il y aura entre' eux le souvenir sacré de la nuit nuptiale. Des devoirs imprescriptibles attacheront la nature élevée de Céelle à cet homme. Quoi qu'il arrive, il sera le premier pour elle. Que sera Pierre? Qu'est-il désormais? Un passant. Et c'est ce qu'il faut qu'il soit pour qu'un peu de bonheur ou du moins d'apaisement permette à Cécile de vivre. puisse-t-elle même oublier Séverin et celui qui lui apporte sa protection loyale. A peine formé, ce souhait trop amer a contracté la bouche de Pierre et lui est rentré dans la gorge.

Un mouvement se produisit. On remua des chaises. Une allée s'ouvrit devant le cortège qui se formait pour sortir. Rubicond de visage, écarlate d'uniforme, le suisse donna trois coups de hallebarde et avança vers la première marche du chœur un bas blanc bien rempli terminé par uni énorme roulier à boucle. Wh peu en avant de lui, on vit rouler un chapeau qui fit uns bruit sourd et, au premier rang des invités, Rabastous, le toupet pendant, se pencher pour le ramasser. Le suisse acheva son pas. Les orgues tonrnèrent.

Cécile s'avance au bras d'Audinac, qui a une figure régulière et fraide et un air si correct qu'on dirait une gravure de 'modes. Néanmoins le port de Cécile a tant dei. grâca souveraine qu'elle en- communique un peu, à son mari. Les commères trouvent qu'en somme il n'est pas mal..Autour de la jeune femme, c'est une offrande d'admiration. Légèrement amaigrie et pâlie, les lèvres un peu farouchement closes, elle semble glisser plutôt qu'elle ne marche. Sa tête se redresse plus qu'à l'ordinaire. Est-ce par u,n sursaut de pudique fierté, pour relever le défi d'une foule qui l'épie? Est-ce parce qu'elle prend conscience de ce que vaut le don qu'on a fait d'elle? Est-ce tout simplement pour lutter contre la lourdeur de son voile? Elle va, reine ou victime, un peu l'un, un peu l'autre, écartant la pitié, imposant le respect. Les deux battants du portail s'ébranlent majestueusement. Des jonchées de soleil se répandent devant ses pas.

Ses- yeux, grands ouverts regardent très

loin.

Pierre ne sait plus ce qu'il éprouve et si c'est de l'agonie ou du ravissement.

Mais elle approcha, et leurs regards

peuvent se rencontrer. Suprême adieu Secondée merveilleuse à laquelle il aspire ét dans laquelle il verra ce qu'il est encore pour elle Non Il a trop peur de lui faire du mal. Il recule, il s'efface, et il souffre tellement due ne plus la voir qu'en s'enfonçant dans la foule il a l'impression de descendre vivant au fond d'un tombeau.

Duc de Lévis Mirepoîx

LES CAMÉLIAS

Dehors gronde l'autan sévère;

La pluie est froide et le'ciel gris.

• Mai, dans la tiédeur de la serre,

Les camélias sont fleuris

Dont la pourpre évoqué la joie

Du soleil qui darde et flamboie

Sur le pays des colibris!

D'autres, dans leur sombre feuillée,

Ont la blancheur immaculée

Du beau visage de Cypris,

Que la Grèce en fête contemple

Au seuil, lumineux de son temple.

Et puis, avec des coloris

D'aube, ceux-ci, comme pétris

.D'une essence immatérielle,

Sont la chair même des houris,

Qui resplendit pour le fidèle

Dans les jardins du paradis.

Fernand Boutrolta

LE ni SUT 1 VOISINS M. Gilbert de Voisins vient de publier, un nouveau roman dont un aspect pitr toresquo spécial doit retenir, l'attention des amateurs de cirque La Conscience dans le mal, qui eût pu prendre enseigne foraine telle que Randal-Circus. Ce n'est pas la première fois que M. Gilbert de Voisins fait vivre en un livre des acrobates, des clowns, des écuyers. Toute son œuvre en est comme hantée. On ferait un florilège curieux des pages où s'inscrivent ces silhouettes. J'en vais ici même tenter l'esquisse.

Récemment, M. Jacques Boulemger, dans l'Opinion, souhaitait fort justement un Jack London ou un Conrad des forains. En l'attendant, quelques écrivains do notre temps témoignent d'un goût de plus en plus passionné pour le cirque, et bien moins purement littéraire et transposél que ne l'eurent Goncourt, Glaretie, Mendès, ou M. Jean Riohepin. De ce mouvement, actuellement surtout sensible dans l'essai, la chronique et le compte-rendu, ne naîtra-t-il point des œuvres romanesques et poétiquels originales? Je l'espère. M. Gilbert de Voisins doit le sentir comme moi pour faire si souvent traverser ses romans par des personnages échappés du cirque. Vous ai-je dit combien j'aime le cirque ? avoue-t-il dans l'un d'eux. On l'en croit et l'on approuve aux sincères preuves qu'il ne cesse d'en donner. Echappés. le mot doit être pris dans son acception exacte, car le plus souvent l'homme de cirque, chez M. Gilbert de Voisins, est vu hors du cirque. II est rencontré dans la vie ordinaire, mais cerné de cette odeur de la piste qui le rend étrange et étranger. De son contact jaillit la réaction. Et cela éclaire d'un reflet inattendu ceux qu'il rencontre. Vous saisissez le jeu de l'écrivain, habile psychologue.

Il fera surtout appel au clown. C'est logique. Lui seul est au cirque homme de pensée, de réflexion, de critique. Les autres sont de volontaires automates instinctifs, des corps partant et retombant en fusées du sort. Le clown médite, parle, ricane et pleure: Il est plus humain, peut-être, mais qu'en demeure-t-il au grand air de la rue ?

Ecoutons M. Gilbert de Voisins, dans Le Démon secrel, parler d'Altano et nous conter sa première rencontre avec lui. C'était à Biskra, nori loin °'d'un cirque à tente rapiéciée et à chevaux étiques, dans une clairière de l'oasis. « Il marchait sur les mains devant un public de palmiers. Il avait gardé son costume de banquiste et agitait ses pieds comme s'ils étaient chaussés d'ailes. tandis que la lune couvrait ses .semelles d'argent pur. »

Plus tard,\il l'a revu, philosophe de chaque soir, dans un cirque de Paris, traversant quatorze cercles de papier, parlant à un cochon, lançant à son frère, de sang et d'affiche, un nombre incalculable due chapeaux blancs, recevant coups de pied et gifles, assailli d'un jet de siphon au visage.

Un être de cet acabit ne sera-t-il point toujours quelque peu lunatique pour les autres? se montrera tel d'autant' plus qu'il voudra l'être moins et passer inaperçu dans la foule des « comme les autres». Sa présence sera révélée indubitablement par la plus menue des singularités persistantes et camouflées. Point de fil sauté qui fera craquer toute la couture d'un trait, subitement, subtilement.

Un'clown de Gilbert de Voisins est un bouffon poétique en incessante résurrection,

Roi de la turbulence et du tohu-bohu certes, mais surtout

Poète-Pantalon et rêveur-acrobate.

C'est que tous ces clowns semblent les frères en corps et en esprit de ce clown blond qui apparut à l'orée de l'œuvre de M. Gilbert de Voisins, dans La Petite Angoisse, roman vieilli à cause de sa jeunesse même, pétulante et naïve. Il est charmant, cet artiste en sauts, qui, joyeux, doit se nincer le bras pour empêcher son corps de s'évader en cabrioles. Il tient aussi de savoureux discours sur son art, où l'on perçoit la curiosité inquiète et ravie de l'auteur devant la saine simplicité du gymnaste.

Ce délicieux, délié et idéal personnage, nelereiverrons-nous pas, sous,une autre apparence, dans La Conscience dans le Mal? Voici sortant d'un bois « un grand cheval blanc de neige qu'enfourche un enfant nu ». C'est Avery Leslie, jockey et danseur de corde, qui mène les bêtes à l'eau « avec de grands gestes centauriens et des cris enthousiastes ». Cela m'a rappelé singulièrement une image de ma mémoire. Sur la plage de Saint-Malo, il y a quelque vingt ans, un jeune nègre, vêtu surtout de sa couleur de peau, conduisait vers la mer bleue, d'un pas élastique et balancé, une troupe d'éléphants issue d'un cirque américain posé sur le. Sillon. Tout un Orient indien, subit -et transitoire, naissait au pays des corsaires bretons. De même, sur la verte' prairie normande apparut, au héros du roman de M. Gilbert de Vol?sins, l'élégant et pur éphèbe qui, au dénouement scandaleux, alors qu'il n'y est mêlé en rien, mourra comme de honte en plein exercice Soudain lie chant s'est pris dans sa gorge, le balancier lui a glissé des doigts, il a levé les majns vers le ciel. il est tombé en dehors"du filet tendu trop court. il est mort. il devait être mort de douleur avant d'atteindre en bas. »

Le cirque Randai, dont fait partie Avery Leslie, n'est certes point ce que pensent les habitants de la petite ville dès l'arrivée des roulottes sur le mail un vain spectacle divertissant des soucis accoutumés, et flattant même certaines'passians' secrètes. Son, directeur a voulu « réunir les éléments d'un musiohall modèle, d'un cirque gigantesque, bien ordonné, luxueux; qui fasse oublier les autres, qui forme le publiç entratner cette tribu sur la vaste terre, la nettoyer de ses souillures dans le vent du voyage, la rajeunir, la maintenir au même point de haute moralité, de perfection technique ». S'il adjoint, à ce cirque de propagande morale assez inattendu, une.galerie de phénomènes à la Barnum, il en donne le motif « Un pareil spectacle force néfléchir, à rentrer en soi-môme. » Ce n'est pas l'habituel appât pour les spectateurs. Et cet établissement Randai est assez rare sur la

place réservée aux cirques de passage. Mais pourquoi dénier ù un auteur le droit, sinon le devoir, de choisir un sujet exceptionnel et possible, et d'autant plus difficile à traiter?

Or M. Gilbert de Voisins est assez averti des choses de cirque pour nous imposer cette version surprenante et véridique sans que nous puissions regimbar. Il aurait pu aussi bien nous donner le cirque païen tout vibrant de gymnastique et d'athlétisme, tout rugissant de bêtes dressées. Et encore mieux, il aurait pu nous donner le cirque baudelairien, où chaque numéro est une invitation au voyage par l'appel direct ou indirect à cette « émotion supérieure » qu'est la nostalgie.

Mais il nous les a un peu tous donnés, au cours de son œuvre, et elle n'est point close, et il nous en donnera peut-être; sans doute, d'autres que nous ne soup^çonnonsi qu à peine. Sous le masque de John Shag, il nous conta l'historiette mélancolique d'un Pierrot engagé au Cirque. Encore qu'excellent jongleur et fort apte à souffler des bulles de savon, ce Pierrot sensible mourut de traverser les fragiles cercles de papier rosa il n'avait, jamais trouvé derrière que le monde qu'il connaissait déjà M. Gilbert de Voisins nous tend des cerceaux de ce 'genre, mais enchantés, car nous abordons, les crevant, un autre monde, merveilleux qui est le cirque selon son art, son désir, sa joie plastique et poétique.

Legrand-Chabrier

La Renaissance littéraire

Parce que la haute futaie littéraire fut, en France, ravagée par la guerre, de nombreux esprits gémissent sur leur époque. « Nous sommes en décadence », affirment-ils. De tels gémissements n'ont rien qui étonne. Ceux qui ne tiennent pas le flambeau et ambitionnent vainement cet honneur crient que la nuit règne sur le monde. Plaintes éternelles d'éternels mécontents ou d'esprits voués à l'impuissance. On les entendit même au Grand .Siècle et elles ébranlèrent le ciel en plein épanouissement romantiaue.

Que disaient-ils, ces grincheux, au milieu de la. floraison splendide du¡ dix-neuvième siècle? Notre pays n'a plus de littérature notre nation s'est épuisée de grands esprits pendant deux grands siècles, le dix-septième et le dixhuitième la vie, intellectuedle et morale marche en sens inverse du progrès matériel et industriel. Ne voyez-vous pas que le niveau de l'intelligence de l'Europe baisse à proportion que cette intelligence se répand sur la multitude et se concentre moins sur les sommets. Le jour baisse en Europe et surtout en France. Ramenez votre manteau sur vos yeux comme César mourant pour ne pas voir mourir la littérature française. Nous sommes en impuissance et en décadence l'esprit humain s'en va comme on a dit des rois et des dieux. »

Lamartine,- vieilli, écrasé sous des tra-rvaux de librairie, mais d'une lucidité ardente et d'un équilibre robuste qui étonneront les siècles à venir, résume ainsi les plaintes de son époque et les réfute' en des pages sobres et frémissantes, testament du grand poète et la plus étonnante fresque littéraire qu'on ait brosAujourd'hui, c'est M. Fortunat Strowski, petit-fils de Montaigne, qui répond aux mécontents. Le ton change. Il gagne en finesse subtile et en aimable nonchalance, ce qu'il perd en éclat. La magnificence et la superbe font place à une exquise familiarité. n. chaque ligne l'homme perce, qui n'a le désir ni de prêcher, ni même, semblert-il, de conrvaincre. Mais son livre La Renaissance littéraire de la France contemporaine, gerbe heureuse de critiques parues dans la Renaissance, retient par son charme, éveille l'intelligence, persuader par une érudition malicieuse qui se moque de l'érudition.

Aux yeux avisés de M. Fortunat Strowski, ces lendemains de guerre ofz frent un épanouissement littéraire de premier, ordre. Les talents anciens sont rajeunis, de jeunes talents donnent leurs jpiiéimices, et les fruits dépassent la pro;messe des fleurs. 0 hommes de r-eu de 'foi et d'impatience, qui réclamez le i« chef-d'oeuvre » jailli spontanément de ;la guerre, venez donc avec sympathie ,vers les oeuvres. qui s'offrent à vous. Si vous n'avez pas le temps de' les lire, feuilletez au moins nos auteurs moder;nes. Vos préventions, une à une, tomiberont comme des armes inutiles. Quand: une .seule année peut assembler, en un même faisceau, des poètes qui vont de la comtesse de Noailles, bacchante de génie, à M. Pierre Como, qui renouvelle Malherbe en face de Dada: et à M. Henry-Jacques, qui a rapporté des tranchées-la rude: et puissante lyre de Nous, de la Guerre et de La Symphonie hëroïque, a-t-on le droit de jeter l'anar thème à une telle année et d'imiter le geste de César mourant?

Et M. Fortunat Strowski ne cite que trois poètes. J'en connais d'autres qui, depuis six mpis, ont enrichi notre patrimoine littéraire d'oeuvres de 'haut prix': -M. 'Tristan Derême, subtil et narquois afin de mieux voiler son émotion M. Charles Derennes, en qui court la flamme des grands lyriques M. Fernand Mazade, le fils de Chémier, pétri de lumière et de grâce M. Albert Erlande, dont le vers flamboie telle une épéle M. Maurice Levaillant, dont l'œuvre est nuancée comme le ciel du Valois André Delacour, chantre de l'amour harmotnieux. J'en oublie. Ils sont trop. Et vous parlez de décadence? Feuilletons encore le livre de critique de M. Fortunat Strowski. Nous reconnaîtrons au passage des romanciers puissants et subtils, oui savent concilier leur humanisme avec ce qu'on appelle, en jargon, le « progrès a·. La encore, quel de richesses en une année M. J.-H. Rosny ainé, imagination puissante, cerveau encyclopédique M. Henri Lavedan, qui donne Gaiidias M. Abel Hermant, La Journée brève; M. Paul Bourget, Anomalies; M. Alexandre Arnoux, dont le talent original exalte les féeries de la science; M. Pierre Benoît, grand" monétisateur de l'esprit francais. Le- charme

provincial renaît et triomphe en des œuvres claires, imprégnées de parfums salubres.. Faut-il rappeler le Sylvain Briollet, plein d'érudition, de gourmandise et de finesse, de M. Maurice Brillant le truculent Cantegril de M. Raymond Escholier la balzacienne Abbesse de Guérande, taillée dans le granit pour la postérité, de M. Charales Le Goffic? Ajoutons à ces œuvres trois livres remarquables, qui exaltent la plus grande France, celle des colonies De la Rizière à la Montagne de M. Jean Marquet, Le Miracle de la Race des frères Leblond et Maria C hapdelaine .du regretté Louis Hémon.

Les belles œuvres ne' manquent pas mais trouvent-elles toujours le; milieu sympathique nécessaire à leur éclosion ? L'oeuvre d'art, pour un véritable écrivain, est un jaillissement impérieux, un don de lui-même, une purgation de l'esprit et de l'âme », comme eût dit Rabelais dans son rude langage. L'artiste digne de ce nom ne doit mêler à son travail aucune considération mercantile. Mais, l'oeuvre écrite, qui la portera aux quatre coins du pays, qui lui frayera les voies en faisant sonner pour elle, si elle en est digne, les trompettes de la renommée ?

Alors l'action du critique, créateur de valeurs, commence..Son rôle ne consiste pas à écrire pour le plaisir, ainsi qu'un poète mineur, mais il doit, conscient de l'autorité qu'il possède ou qu'on Qui prête briser le boisseau qui cache la lumière, hisser sur le pavois les jeunes hommes de talent.

Notre pays manquerait-il de criti- ques ? Point, nous dit- M. Fortunat Strowski qui nous montre, derrière M. Charles Maurras touché) de la grâce hellénique et maîtres du chœur, la critique « à la Boileau » renaissante sous la plumae de M. Marius André, la critique universitaire dont MM. André Thérive et Albert Thibaudet sont les intelligents et passionnés défenseurs. N'oublions pas M. Frédéric Lefèvre, ses voyages à la découverte de talents nouveaux et surtout son bonheur de pouvoir admirer. Enfin, ce maître charmant qu'est l'auteur de la Renaissance littéraire nous conduit, en terminant, dans l'une des plus belles cités du livre, dans la bibliothèque d'un de nos bibliophiles les plus avisés.

« Elle est belle, dit-il, dans chaque détail, parce que chaque détail, c'ést-àdire chaque volume, est beau elle est belle dans son ensemble parce qu'elle s'équilibre et forme un tout. »

Que pareil compliments'élève vers M. Fortunat Strowski pour le choix heureux des auteurs qu'il nous présente dans son livre. Il mérite un tel compliment et pour la sûreté de sa critique et plus encore pour le lumineux frisson d'espérance qu'il fait courir sur la jeune littérature française.

André Lamandé

Victor MASSE A PROPOS DE SON CENTENAIRE On a célébré tout modestement, « à la cloche de bois pour ainsi dire, le centenaire de Victor Massé par une petite reprise des Noces de Jeannette à l'Opéra-Comique. Ce souvenir simple, cette petite fleur déposée en hommage à la mémoire d'un compositeur qui eut son heure dans le monde musical, sont bien représentatifs de la carrière de Victor Massé, si brillante à ses débuts, si obscure ensuite.

Et d'abord Victor Massé ne s'est jamais appelé Victor ses vrais prénoms étaient Félix-Marie c'est ainsi que le futur auteur de Galathée avait été inscrit sur les registres de l'état civil de Lorient, où il était né en mars 1822 c'est ainsi qu'il est appelé sur le diplôme de son prix d'harmonie qui lui fut décerné en 1840 par Chérubini au Conservataire, diplôme que j'ai trouvé dans un nid d'autographes. Il avait choisi le prénom de Victor pour une simple raison d'euphonie musicale Victor Massé sonnait mieux à l'oreille que Félix-Marie Massé.

Au Conservatoire, dans la classe de piano de Zimmermann, dans celle d'harmonie et d'accompagnement que protestait Dourland, le jeune Massé fut un bon, un excellent élève depuis l'âge de ;douze ans, à son entrée en 1834, jusqu'à sa sortie en 1844, après avoir obtenu le grand prix de Rome dans la classe d'Halévy, il mérita toutes les distinctions scolaires qui récompensent le travail et le talent naissant. N'alla-t-on pas iu-, paréférer son rival qui se vit attribuer le ,second grand prix, Renaud de Vilbac, âgé de quinze ans, et considéré comme ¡enfant prodige ? Renaud de Vilbac écritvit deux petits opéras qui sombrèrent, :et se voua à des transcriptions de piano qui contribuèrent toutes à rendre le clavier odieux à notre jeune âge sans pitié, alors que Victor Massé laissa quelque renom, sinon ün grand nom, dans la i production théâtrale.

Cette réputation, aujourd'hui estompée dans le lointain, il la dut à deux partitions de petite dimension Galathée, deux actes qui furent représentés à l'Opéra-Comique le 14 avril 1852, et Les Noces de Jeannette, un acte qui vit le jour au même théâtre le 4 février 1853. Les deux œuvres avaient pour librettistes Michel Carré et Jules Barbier. Elles avaient réussi par leur franche gaieté musicale, par leur élégance mélodique. On avait été conquis, dès le début, de Galathée, par le chœur si entraînant, si sonore, accompagné de harpes et de crotales par l'air célèbre « Ah qu'il est doux de ne rien fa;re » qui semblait résumer en lui toute la suavité du a' furniente » et par l'air a Ah verse encore », puis par une interprétation dont 'onad;t merveille, Mlle Wertheimer, un Pygmalion qui n'eut d'autre rival que Faure, le grand baryton Mlle Ugalde, une idéale Galathée Moker, le.Ganymède rêvé, et Sainte-Fov, le banquier Midas. Le succès formidable de cet ouvrage n'empêcha pas les frères de Goncourt d'apprécier ainsi l'oeuvre de Victor Massé) dans les Mystères des Théâ- tres en 1852, livre aujourd'hui introuvable « Notre collaborateur Cornélius Wolff est tombé malade en sortant de la première représentation de Galathée. La contraction musculaire qu'il s'était imposée pour ne pas bâiller lui a donné une névralgie qui le fait beaucoup souffrir. » Voilà un échantillon de la criti-

que d'alors on ne mettait pas de gants pour exprimer son opinion.

La réussite des Noces de Jeannette fut unanimement consacrée le public fut séduit par la pièce, qui était très réaliste pour l'époque on disait que Victor Massé, dans un mariage à Lorient, avait été frappé par l'aventure d'un fiancé qui, mis en présence de M. le maire, dit « non » au lieu du a oui attendu. Le musicien avait raconté cette histoire aux deux librettistes qui en ont tiré le, parti que vous savez. La musique s'imprégna de la vérité due cet épisode ôn trouva qu'elle était moderne, presque réaliste mais sa facilité de style désarma taus les détracteurs et on confondit dans les mêmes applaudissements les auteurs et les deux parfaits chanteurs qu'étaient Mlle Miolhan (plus tard Mme MiolhanCarvalho) et Couderc, le baryton. Le livret des Noces de Jeannette avait enchanté la critique d'avant-garde par sa tenue littéraire (!), On oubliait ces vers

Cours, mon aiguille dans la laine,

Ne te casse pas dans ma main;

Un bon baiser demain

Nous payera de notre peine.

Oui, on oubliait ce « bon baiser » donné à une aiguille pour honnir à juste titre des vers comme ceux de SaintGeorges et de Leuven dans Jaguarita d'Indienne

La dent de la panthère,

Le ventre du boa,

Voilà sur cette terre

Le sort qu'on a.

C'était là le chœur que chantaient des prisonniers dans la partition d'Halévy. On comprend! que le public préférât à ce charabia la Muse un peu mieux disante de Michel Carré et Jules. Barbier. Mais, le croirait-on ? la musique de Victor Massé fut bientôt jugée rétro-' grade. Un artiste venait de paraître au firmament c'était Gounod ses chœurs d'Ulysse, dans la pièce de Ponsard à la Comédie-Française, avaient ouvert les oreilles du public à des procédés nouveaux le bréviaire du jeune composa teur était le Clavecin bien tempéré, de Bach Gounod apportait des harmonies nouvelles et quelc-ues années plus tard, en 1859, Fdust fut l'évangile de la jeune génération.

La musique de Victor Masse en reçut un coup fatal, d'autant plus qu'en vrai Breton l'auteur ne voulut rien changer à la formule qui lui avait autrefois réussi. Et La Fiancée dû Diable, Les Saisovis, La Reine Topaze, La Fée Garabosse, Fior d'Aliza, Le Fils du, Brigadier, La Mule de Pedro (avec la chanson du Muletier que fit si bien valoir Faure) due se succéder d'année en année avec une malchance presque égale. Victor Massé abandonnai le théâtre pendant dix ans il avait été nommé chef des choeurs de l'Opéra, puis professeur au Conservatoire, et enfin membre de l'Institut, où il succéda à Auber. Il n'eut plus qu'une seule œuvre représentée en 18?6,, Paid et Virginie, avec des pages artistement ciselées, mais aussi avec un manque total de soleil et de cowleur Victor Capoul, Melchissédec, Boulhy, Mlles Cécile Ritter et Engalli en furent néanmoins les interprètes applaudis. Puis, le compositeur, encouragé, se remit au travail et acheva sa partition de La Nwit de Cléopâtre, qui fut jouée à l'Opéra-Comique en 1885. Victor Massé était mort le 8 juillet 1884, après une longue et douloureuse maladie.

La ville de Lorient lui a élevé un momiment de pierre dont le sort est étrange les marins en bordée, après des libations parfois copieuses, profitent de l'obscurité et de la solitude pour briser la main de la statue. Et la municipalité fait régulièrement remplacer cette traditionnelle mutilation par une ma;n en plâtre. N'est-ce pas là l'image de la vie du musiciens, d'abord gâté par le succès, puis courant sans trêve ni repos après la gloire sans la pouvoir jamais atteindre?

Louis Schneider

La Ronde des Mois Mars le printemps est proche. Une abeille est entrée dans la chambre. Ne sors pas sans ton. parapluie. Le pâle soleil ne boira pas ce gros nuage noir qui va Crever en grêlons sur nos têtes. Avril les fourrures dans le camphre. Je renais, svelte, sous le « tailleur ». Devant la fenêtre, un pêcher refleuri balance un rameau de fée.

Mai commandons les robes d'été les serpents changent de peau.

Le rossignol, pour charmer la femelle, module un chant d'amour. Mon carnet porte deux mariages le même jour. Juin la torpédo ronfle devant la, porte. Nous irons au bord d'une rivière, manger une friture de goujons.

Sur les talus"l'herbe luit, verte et neuve. Juillet fuyons Pairis. Le Grand Prix est couru. Les blés se couchent sous la faux, et les prunes tombent de l'arbre.

Que de poussière soulèvent les autos sur les grandes routes

Août la terre se fendille comme une poterie au feu. La maison ferme ses volets et le jardin, pâmé, attend l'arrosoir. Que l'Océan déferle sur ma peaai moite Septembre les girolles poussent en familles orangées, l'oeillet des sables embaume. Les couchants or se reflètent dans les lacs, et le vin sort de la grappe écrasée. Octobre il faut rentrer. Adieu, organdis chiffonnés! 'foute, sauvage et le teint brülé, essavons, de redevenir une Parisienne.

Novembre la pluie, frappe les, carreaux. Recueillie sous la lampe, donnons-nous l'illusion d'être sage, tandis que les mondaines papotent devant une table à thé.

Décembre les boutiques s'achalandent. Il y aura des cadeaux dans les petits souliers. Les miens ne sont pas grands, mais Noël les oublié et ne m'offre qu'une année de plus.

Je m'arrache discrètement un cheveu blanc.

Janvier un grand Doint d'interroga-

Sera-t-il; heureux, Fan qui commence? de n'ose pas formuler un vœu, je crain drais trop d'être exaucé,

Février les bals costumés. De jeunes sages et de Vieux fous risquent d'anonymes galanteries que tolèrent les plus prudes, car nul ne le saura.'

Ces jeux ne m'amusent plus.

Mars le printemps est proche.

Lucie Paul-Margueritte

LES LIVRES

DU JOUR

Les Glas

par JEAN Richepin

(Flammarion)

Comme tous les grands poètes, Jean Richepin a été enflammé, durant sa vie entière, par la passion des mots, des rimes et des rythmes. a l'âge de ses,plus troublantes audaces, il y avait, dans sa truculence, autant de cette frénésie vertiale et rythmique que due véritable révolte morale. Il jouait avec le vocabulaire autant qu'avec les principes habitels de la conduite humaine.

Cette passion, certes, n'a pas diminué, et le dernier volume qu'il vient de publier, Les Glas, est aussi sonore des chants les plus souples, les plus riches, les plus variés aussi paré de rimes hardies et rares aussi nuancé de coupes et de rythmes originaux est savants d'une forme enfin aussi solide, aussi familière et aussi belle que les recueils de jadis. Mais cette passion s'est assagie, ou du moins ne brûle plus que dans une âme devenue plus grave, plus proche de la mélancolie que. due la révolte, de la résignation que de la colère. La pièce liminaire « Teintez, les Glas », donne, comme un puissant accord, le ton de l'œuvre entière.

Toutes les sensations du poète, celles qui jadis l'exaltaient, sembwnt transpo- sées maintenant dans le mode mineur, simples thèmes à la tristesse et aux regrets. Ainsi s'adresse-t-il au vent d'au- tomne, emportant les'feuilles mortes

Ce qui, par toi, route aux ornières,

Ce sont nos amours printanières,

Nos serments sous les bois d'été,

Nos baisers longs dans les ravine

Et toutes les chansons divines

Où nos rossignols ont chanté.

Richepin s'inspire aujourd'hui de la pathétique et simple évocation du Souvenir. Il a parcouru tout le cycle d'une magnifique destinée poétique, connu les pays, les êtres, éprouvé les passions et la gloire, et il a l'impression que ce cycle, maintenant, se ferme et qu'il revient, comme tous les hommes, au point de départ. Il écrit une « épître dans le goût ancien », car la seule chose qui ne change pas dans l'homme, c'est l'huma- niste, et, songeant à tous ces horizons vainement parcourus, il conclut

Tant qu'après avoir fait tout le tour de la terre, Aucun ciel, pour vos yeux, n'ayant plus de mys. [tère,

On revient simplement au coin d'où l'on partit, Sous le ciel qu'on voyait quand on était petit. Jean Richepin est un des maîtres de la langue française tous ceux qui aiment le génie de nôtre nation lui doivent une reconnaissance fervente pour son attachement à notre beau parler et pour son savoir il est aussi le poète qui a su faire chanter tous les instruments de l'orchestre poétique, depuis le fauve olifant de la passion, comme disait Verlaine, jusqu'au violon de la, mélancolie et au violoncelle de la douleur. Trois Femmes annamites 7 par Chivas-Baron

(Fasquette)

C'est une bonne fortune pour un romanaier que de trouver à observer, dans des décors pittoresques, un peuple ou une race à l'instant même ou, sous des influences étrangères, ils sont en voie de transformation. De là la sympathie que nous accordons présentement a tous les livres qui nous parlent des mystères de l'Extrême-Orient.

Voici un auteur qui a longtemps vécu en Annam. Il a pu observer le phénomène de cette: métamorphose. Comme de juste, il a compris qu'elle se trouvait résumée et dramatisée dans l'évolution de la femme annamite. Il nous présente trois spécimens de eette femme annamite telle qu'elle a été modelée par les traditions de son pays et telle qu'elle est modifiée par la pénétration enropéenne. Dans ces récits vivants, colorés, d'un accent viéridique et d'un caractère singulier d'authenticité, il apparaît que la femme annamite est également capable des attitudes les plus opposées, du moins 'en apparence tantôt celle de l'héroïsme et du sacrifice, lorsqu'elle sent en jeu les traditions fondamentales de son pays, et tantôt celle de l'abnégation la plus passive devant tout ce qui, venu du dehors, l'étonné et la désarme. Elle ressemble alors à une sorte d'animal vaincu et qui se laisse domestiquer au gré du maître.

Castagnol

par. ANDRÉ LIMANDE

[Delalain)

M. André Lamandé est un jeune poète qui vient d'écrire un délicieux roman roman de poète, roman de! romancier et, par surcroît, ce qui est très rare, roman de jeune homme.

Gastagnol est un rôtisseur devenu notoire par la spécialité des « castagnolettes, Il a aussi dans sa rôtisserie une fille charmante, Huguette. Dans cette rôtisserie fréquentent tous les mondes, poètes, journalistes, et même membres de l'Institut, avec leur fils. L'un de ces fils devient amoureux d'Huguette, ce qui dérange les calculs de Gastagnol. De là, légère et facile intrigue. De la. surtout, une grâce extrême dans le récit de l'auteur, de la verve, de l'esprit, de la satire, de la fantaisie dans l'observa, tion et la philosophie. L'ensemble fait penser tout à la fois à du Rostand ou de l'Anatole France.'

Et ce qu'il y a de plus précieux dans l'ouvrage, c'est ce dont la critique ne peut réndre compte, à savoir le ton. Le ton d'un livré, c'est la carnation d'un visage. Il y a dans celui-ci, je ne sais quoi de ce que le langage popu.laire appelle la a beauté du diable», la plus belle, puisque c'est celle de printemps.

Gaston Rageât


NEW YORK HERALD Washington. Senator Harry S. New, from Indiana, lâst night addressed his constituants in his home State, sorne 600 miles away, by wireless -téléphone. The Senator was so pleased with the result of his experiment that; he states, if the present sessron, of the Senate keeps hims indefinitely in this city, he will carry his radio campaign throughout the entire Sénatorial district he représenté. The experiment lias proved ton be such a success that other Congressmen, both Senatqrs and Representatives, contemplât imitating Senator New. Constituants will derive a certain benefit from the new scheme as yet there is no law to prevent thern shutting off the wireless telephone receiver any time they wish. English and American ladies in Paris should call to Aine-Montaillé, 1, place Vendôme, where they would find the latest crémations of dresses mantles and hats. LE VOYAGE

DE M. MILLERAND

«M. Millerand décore le glorieux drapeau de Saint-Maixent

La Rochelle, 31 mars.

A Saint-Maixent. C'est sous une pluie battante que nous arrivons. Quelle averse C'est à croire que les dieux nous en veulent Et cependant, ces dieux nous donnent les plus belles satisfactions un remarquable discours du colonel Borne, commandant l'Ecole, qui rappelle avec une douloureuse fierté que 2,575 élèves de Saint-Maixent ont été tués à l'ennemi une émouvante réponse du président de la république, qui, pendant que la pluie tombe à flots, tête nue, s'empresse vers le drapeau de l'Ecole, l'embrasse et attache à sa hampe la croix de la Légion d'honneur. Et il dit

Si, par impossible, le malheur des temps le voulait, vous rempliriez votre devoir. Cet emblème glorieux est pour tous les ^Français l'emblème de la patrie drapeau de l'Ecole militaire d'infanterie, noue vous conférons la croix de la Légion d'honneur. Je ne vous dirai point notre émotion à tous. Une présence très remarquée et cependant désormais fort naturelle telle de Mgr de Durfort de Civrac, évêlue de Niort, qui reçut de M. Millerand le plus aimable accueil.

A Niort. J'ai passé sur le départ de Saint-Maixant. Ici la pluie a presque complètement cessé. Que les dieux que j'évoquais tout à l'heure, avec quelque amertume, soient loués I Un discours de M. Marot. maire et débuté. Il ne fut

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NOS INFORMATIONS ba chasse du gibier d'eau esf close La chasse du gibier d'eau a été close hier à midi. La vente. en sera autorisée aux Halles jusqu'à dimanche à midi. Ne pourront plus y entrer ensuite, en fait de gibier, que les lapins de garenne, les sangliers et les ramiers.

La vente du gibier d'eau aux Halles cessait habituellement avec le carême. La, fête de Pâques étant, cette année, tardive, le commerce spécial avait demandé que la vente fût autorisée jusqu'au 15 avril. Le ministère de l'agriculture s'y serait, pa,'rait-il, refusé.

!:la Banque Industrielle de Chine M.. André Berthelot, sénateur de la Seine, ancien président du conseil d'administration de la Banque Industrielle de Chine, est venu, hier après-midi, au cabinet de M. Richaud, juge d'instruction. Le juge l'a entendu comme témoin, d'abord sur les affaires des bons de la Société commerciale et maritime du Pacifie.

M. André Berthelot a déclaré qu'il n'a;vait aucune explication à fournir sur ce point, attendu qu'il est toujours resté étrangler à cetxe tractation financière.

Ensuite, l'audition du sénateur de la Seine a porté sur les 3,500,000 francs qu'il avait donnés à son frère Philippe et que celui-ci, comme on sait, a remis à sa disposition.

Sur la provenance de cette somme, qui était tout en argent liquide, M. André Berthelot a répondu au juge qu'il l'avait éco.nomisée sous par sous, pendant dix années., sur ses .appointements et sur les jetons de présence qu'il touchait en qualité d'administrateur de diverses sociétés. Reprise de l'affaire 'Paul Meunier M. Cluzel, juge d'instruction, avait convoqué, hier après-midi, M. Paul Meunier, ancien députe de l'Aube, afin de lui notifiem l'arrêt de la chambre des mises en accusation, qui ordonne la réouverture de l'instruction dirigée contre lui, à la suite des révélations de M. Eugène Canard, sur l'encaissement par Mme Bernarâ de Rãvisi de quatre chèques s'élevant,au total ii francs, émis par l'antiquaire suisse Fisches, ami, comme on sait, du peintre Hans Bossard, inculpé d'intelligences. avec l'ennemi.

M. Paul Meunier n'a pas cru devpir répondre à la convocation du magistrat instructeur. A. Magne

A la Maison des Journalistes Une belle manifestation confraternelle Les journalistes étrangers, membres de la Maison des Journalistes, désireux de rendre hommage et de montrer leur reconnaissance aux fondateurs de cette magnifique institution, ont tenu à leua offrir des médailles commémoratives. Un comité, composé de MM. Bronno (Belge), Noblehall (Anglais), 0'Bryan (Américain), Rossi (Italien), Tomitch (Serbe), Vaucher (Suisse) et M. de Gobart (Belge), a procédé, hier, à la remise de ces médailles. Une charmante locution a été prononcée, au nom du comité de la presse étrangère, par M. A. de .t Géburt. M. Ch.-P. Géringer, secrétaire gé-

pas mal ce discours de M. Marot Et cette réplique de M. Millerand, la trouvez-vous heureuse ?

Ces sentiments d'union qui animaient nos soldats-n'ont pas disparu avec la paix. Votre dernier mot, monsieur le maire, a été un mot d'union. C'est celui que je veux porter à travers la France. Hommage aux morts, à ceux qui ont fait le sacrifice suprême à la patrie. Union entre les vivants pour que ce sacrifice ne demeure pas inutile, pour que, par le travail et la concorde, la France garde la place admirable et première que lui ont faite ses enfants. C'est là le sentiment qui anime cette ville, ce département, la France entière. Ces paroles furent applaudies avec un enthousiasme frénétique ce qui m'amène à vous dire que, même sous les rafales de pluie, tant à Saint-Maixent qu'à Niort, le président Millerand fut acclamé, fêté avec la plus sincère^ la plus significative chaleur.

A la Rochelle. Le train abat les distances et nous voici à la Rochelle. Aimable pays Le décor a changé. Ici le soleil brille la foule est énorme. Aussi chaleureuses les ovations. Réception à. la préfecture, comme il convenait. Elle fut très bien, d'ailleurs Déjeuner intime. Sous les ovations, le cortège se rend à la chambre de commerce. Très beaux discours. Applaudissements. Et détail qui'a son prix temps magnifique. Décidément, le sourire du Président a adouci les-dieux!

En automobile, on se rend à la Pallice. Promenade en mer. Au retour, c'est la pluie d'ovations. Réception à l'Hôtel de Ville. Et puis, à 19 heures 45, banquet offert par la chambre de commerce. Là, M. Millerand, se préoccupant des intérêts de la marine marchande, prononça un discours qu'il qualifia lui- même d'austère sur la justice sociale. G. D.

EN.ROUTE POUR BORDEAUX La Rochelle, 31 mars.

Le .président de la -république-' et les membres du gouvernement quittent le palais de, la Bourse à 21 h. 45 pour se rendre à la gare.

Le cortège présidentiel traverse la ville splendidement illuminée.

Les deux tours de l'entrée du port sont embrasées les mâts et cordages des navires sont dessinés par des banderolles lumineuses le spectacle est fort beau la foule acclame longuement M. Millerand. Le président de la république, après avoir pris congé des autorités, monte à 22 heures dans son train qui part aussitôt pour Bordeaux.

A la dernière heure, on a télégraphié de Londres

Crv anande de h'unclLaL, 3 heures 15 de Vaprès-midi, l'agence Reuter

« L'état de l'empereur Charles s'aggrave. »

néral' de la Maison dés Journalistes, y a répondu en termes chaleureux au nom des fondateurs de la maison. M. G.-A. Râper, doyen des journalistes anglais, a pris également la parole, de la façon la plus spirituelle. Et nos confrères ont Isvé leurs coupes de champagne à la presse française et étrangère.

Une audience va être demandée par le groupement des journalistes étrangers, membres de la Maison des Journalistes, à M. Pofinicaré, à qui une médaille commémorative sera également remise.

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avec le numéro du 15 avril, son quatrième SUPPLÉMENT THÉÂTRAL MENSUEL LE DÉBAT DE NICOLAZIC Mystère en trois actes par Henri GHEON Lire dans le numéro du 1er avril 1922 Une Opinion canadienne sur « Maria Chapdelaine », par M.-A. LAMARCHE. Histoire du Christ. L'Entrée à Jérusalesn. Les Vendeurs du Temple, par GIOVANNI PAPINI (traduit par Paul-Henry Michel). L'Exposition des K Cent Ans de peinture française », par JACQUES-EMILE BLANCHE. La Collaboration du Corps médical et du Législateur, par PIERRE EVEN, député. Gustave Flaubert (XII), Conclusion, par ALBERT TH1BAUDET. Abonnements. France Un an, 62 tr. Six mois, 28 fr. Etranger et 32 fr. Abonnement d'essai, trois mois 12 fr. (trois pièces de théâtre)

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fmm Lire dans le N° du 1er Avril de la MB^ Revue de France LES DON JUANES

grand roman par

MARCEL PREVOST, de l'Ac. fr. Général Gouraud. La France en ayrie. Jauques Hadamard..

de l'Ac. des Sciences L'enseignement secondaire et l'es-

prit scientifique.

Levis Mirepoix Le Seigneur inconnu (rqman).

Augustin Bernard. L'Atgéric et tes Algériens.

Raymond Recouly. LesHeurestragiques d'avant guerre

A Vienne.

André Salmon. Les Arts et la Vie La Peinture.

LES COMMENTAIRES

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MLUONJËUIGÊB La délégation allemande

La délégation allemande pour la Conférence de Gênes aura à sa tête le chancelier Wirth et comprendra M. Rathenau, ministre des affaires étrangères M. Hermès, ministre des finances -NI. Schmidt, ministre de l'économie publique et vraisemblablement M. Braun, ministre du travail. Les ministres seront accompagnés des sous-secrétaires d'Etat de leurs mmistères.

La délégation soviétique

Les délégués des soviets ont continué hier, à Riga, leurs conversations avec les représentants des Etats baltes. Suivant une dépêche de Riga, publiée par l'agence Radio, la police aurait découvert le plan d'un attentat qui devait être perpétré hier contre la délégation des soviets. Les arrestations dans les milieux monarchistes réfugiés se multiplient. Beaucoup d'anciens officiers sont actuellement sous les verrous. Parmi les personnes arrêtées se trouveraient la princesse Lieven, dont le mari fut l'un des chefs de l'armée de Youdenitch.

Une dépêche de Reval, reçue à Londres, dit, d'autre part, qu'un certain nombre d'étrangers auraient été arrêtés à Pétrograd et que « l'arrestation de ces otages faite parmi les bourgeois étrangers était le meilleur moyen d'assurer la sauvegarde de la délégation soviétique à la Conférence de Gênes

On télégraphie de Berlin

Le congrès monarchiste russe siégeant à Berlin a adopté une résolution réprouvant le meurtre de M. Nabokoff. Le général Wrangel a adressé à la rédaction du journal Rul ses condoléances pour le meurtre de son directeur.

Le Golos Rossii, organe russe de Berlin, annonce que la police berlinoise vient, en corrélation avec le meurtre de M. Nabokoff, de procéder à l'arrestation du général comte Balen, qui commandait une partie de l'armée de Youdenitch et résidait à Berlin depuis deux ans.

Encore une séance de nuit au Sénat LES DÉPENSES RECOUVRABLES L'accord est fait Plus de difficultés A mercredi

Au retour, cette nuit, au Luxembourg, on apprenait avec satisfaction que la Chambre acceptait les chiffres du Sénat pour les dépenses dites recouvrables. Il ne restait qu'une difficulté de forme relative à la prolongation de l'exercice 1921. Aux termes de l'article 5, un texte explicatif était rédigé par M. Bérenger au nom de la commission des finances « L'imputation des dépenses afférentes au payement des indemnités de licenciement des fonctionnaires sera autorisée sur les

A. V.

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LES COURSES A LONGCHAMP La saison des courses à Longchamp commencera le 2 avril. Pour permettre aux Parisiens de se rendre à ces réunions, la Compagnie du Métropolitain assurera, chaque dimanche, un service spécial de trains, se succédant à intervalles de 2 minutes, sur les lignes non 1, 2 et 8. dont les terminus, à Maillot, porte Dauphdne et porte d'Auteuil, sont situés à la lisière du Bois de Boulogne, à peu de distance de l'hippodrome.

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SÉANCE DU CONSEIL MUNICIPAL Dans sa séance d'hier, qui fut courte., le conseil municipal s'est occupé des forts de la Halle, pour lesquels elle a approuvé la nouvelle organisation arrêtée par la 2e com- mission, d'accord avec le préfet de police et les intérossés.. La question des pare-boue

Le conseil municipal voudrait, comme le réclame M. Georges Lemarchand, que le pare-boue fût imposé toute les voitures. En l'état actuel de la législation, cette mesure ne peut être imposée qu'en vertu d'une' Sur la proposition de M. Marcel Héraud, le conseil s'est donc. borné à émettre un vœu demandant qu'on obtienne du Parloment une disposition tendant à imposer d'une façon générale l'usage des pare-boue. L'administration devra faire connaître à bref délai le résultat des démarches. La réduction des dépenses

du conseil municipal

Sur la demande de M. de Tastes, le bureau du conseil municipal présentera à bref délai son rapport sur la réduction des dépenses des services du conseil et des impressions,

La prochaine séance a été fixée à lundi prochain.

La Michodière

crédits inscrits au budget des différents ministères, dans la limite des crédits qui leur sont affectés. »

Formule d'ailleurs logique et qui ne pouvait soulever de conflit, si léger qu'il fût. Bientôt on apprenait la, ratification de la Chambre et l'on partait, à 23 heures 30, avec la conscience du devoir parlementaire accompli. G. H.

FRANGE ET POLOGNE Un banquet en l'honneur de M. Skir.munt La politique de la Pologne est celle de la France

L'association France-Pologne offrait hier soir; au cercle de la Renaissance, rue de Poitiers; un dîner à M. de Skirmunt, ministre des affaires étrangères de Pologne, actuellement à Paris. M. Tirman présidait, remplaçant M. Nnulens, ambassadeur de France, actuellement souffrant. A ses côtés, et parmi la brillante assistance, on remarquait le comte Zamoïsky, ambassadeur de Pologne à Paris Mgr Baudrillart, M. le maréchal 'Franchet d'Esperey, le prince Lubomirsky, M. de Kowalski, M. Perretti de La Rocca, M. de Panafieu, M. Wielovicjki, M. Mickiewicz, le général Arohinaro, le général Niessel, M. Babinsky et M. Deslandres, de l'Institut le prince Radziwill, le comte Jacques Potocki, M. de Romer, M. Ikowski, etc. A l'heure des toasts, dans une émouvante allocution, M. de Skirmunt a pris la parole, disant en substance que la Pologne a été l'amie de la première heure de la France, que l'Alliance française est la base absolue de la politique polonaise et que cette politique est essentiellement une politique de paix faite d'accord avec la France dans le but du relèvement de l'Europe.

Une déclaration de M. François-Marsal Après les explications

de M. Chamberlain

Les précisions données par M. Austen Chamberlain à la Chambre des communes sur les conditions dans lesquelles la France accepta, à Spa, dé consentir des avances à l'Allemagne afin d'obtenir les livraisons de charbon qui lui étaient dues, ont été présentées comme constituant un démenti aux assertions faites par M. François-Marsal, dans la séance secrète tenue au Sénat.

M. François-Marsal, interrogé par un rédacteur de l'agence Radio, s'est refusé à toute indiscrétion sur les propos tenus dans la séance secrète du Sénat. Sur l'insistance de notre confrère, il a néanmoins consenti à dire que les déclarations de M. Austen Chamberlain confirmaient les siennes au lieu de les démentir.

Une dépêche de Nice au Petit Parisien rapporte que Mmes Silvain, de la ComédieFrançaise, qui effectue en ce moment une tournée de représentations sur la Côte d'Azur, n'a plus retrouvé, hier, une magnifique broche valant plus de cinquante mille francs.

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CHEMIN DE FER DE PARIS A ORLÉANS Le triage des semences et l'amélioration des recolles

Continuant l'œuvre de propagande entreprise par ses services commerciaux depuis quelques années, en vue de l'amélioration des récoltes dans les régions desservies par ses lignes, la Compagnie d'Orléans a organisé, eu février dernier, avec le concours des directions des services agricoles des départements de la Vienne, de l'Indre-et-Loire, du Maine-et-Loire et de la Loire-Inférieure, des démonstrations pratiques de triage des semences de céréales, sarrasin et graines fourragères. Deux wagons de grand modèle, contenant les différents types de trieurs des maisons Barradeauf-PelLetant (Tonneins), Biscara (Niort), Lacroix (Bourges), Marot (Niort) ont circulé durant deux semaines, s'arrêtant notamment les jours de foire ou marché dans les gardes de centres judicieusement choisis, où les agriculteurs du pays étaient conviés à venir trier des lots de semences en vue des semailles de printemps.

Ces (démonstraitions pratiques furent complétées par des causeries des directeurs des services agricoles dès départements traversés ou de leurs délégués et par la distribution d'un tract résumant les avantages à attendre d'un triage bien fait, suivi d'un traitement anticryptogamique approprié^

Les Journaux du matin

M. POINOARÉ ET LES SOVIETS Le Figaro, M. Alfred Capus

C'est une des caractéristiques de la politique française depuis trois ans, et peutêtre la plus originale et qui lui fait le plus d'honneur, de n'avoir jamais rompu dans le duel de la civilisation occidentale et du bolchevisme. Il semble aujourd'hui que c'est celui-ci qui recule et qui en est réduit à des .feintes maladroites, par où on finira par le toucher. Dans ce combat, Gênes est peut-être le terrain où l'on assistera à la dernière passe.

L'Echo de Paris, Pertinax

M. Poincaré a dit hier soir, fidèle à son mémorandum du 5 février, que nous n'irions pas en Italié si les soviets essayaient de se délier des conditions assignées à leur admission dans la communauté européenne. Ce n'est peut-être pas suffisant. Nous devons également nous abstenir dans le cas où M. Lloyd George reviendrait sur ses engagements de Boulogne. Et la Conférence commencée, nous devons marquer clairement notre résolution d'en sortir si la moindre atteinte est portée à nos droits.

Le Petit Parisien

Le gouvernement ayant manifesté l'intention de nommer M. Georges Dumoulin, secrétaire adjoint de la C. G. T., comme déléjué technique, pour les questions ouvrières, à la Conférence de Gênes, cette proposition a été examinée hier soir par la commission administrative de la C.G.T. Une décision sera prise lundi soir, au cours d'une nouvelle réunion.

ET L'ALLEMAGNE?

L'Action française, M. Jacques Bainville Mais ce qui est sûr, c'est qu'une pression politique et morale sera exercée sur le gouvernement français pour l'amener à renoncer à son point de vue. Nous n'avons pas oublié ce que disait, au moment de Cannes, un très important journal anglais « Quel que soit l'homme qui viendra au pouvoir en France, nous lui donnons trois ^mois pour suivre la même ligne que M. Briand. » Et nous devons avoir présente à l'esprit la date du 31 mai après laquelle, devant le refus de l'Allemagne, nous devrons prendre un parti.

L'Avenir, M. Henri Gallien i

Aussi n'aurons-nous à nous prononcer sur la réponse du chancelier que lorsque celle-ci aura été remise officiellement à la commission, 'des réparations.

Il est à craindre qu'elle se fasse attendre, le gouvernement allemand teintant tous ses efforts à, gagner ce port de salut qui s'appeUp Gênes et où il espère remettre en discussion non seulement les réparations mais tous les accords antérieurs y compris le traité de Versailles.

Nous croyons savoir qu'en cela il se leurre, qu'il trouvera la délégation française inébranlable à ce sujet et que, si d'autres se montraient moins fermes, elle quitterait Gênes plutôt que de ce prêter à cette manœuvre.

Les Théâtres On raconte que.

UNE MODE NOUVELLÇ

Elle a été inaugurée hier, au théâtre Daunou, à la répétition générale de Ta bouche. Au deuxième acte, le public, plein de gaieté, n'a pas seulement bissé,, trissé les morceaux. Mais, imitant les spectateurs des music-halls et des èoncerts en plein vent, il s'est mis à reprendre le couplet avec les artistes. La musique était si facile, si légère, si claire, que tout le monde a chanté sans fausse note, sans erreur, deux des motifs Ça ne peut pas s'oublier, et MMchinalément, sans y -penser.

M. Boucher, qui les dit avec un art charmant, a été acclamé par le choeur improvisé qui l'avait accompagné. Le mariage de M. Granval, le sympathique sociétaire de la ComédieFrançaise, avec Mlle Madeleine Renaud, sa charmante camarade de la Maison, a été célébré hier dans la plus stricte intimité. Le jeune ménage avait voulu que cette petite formalii)é passât inaperçue, mais ils avaient compté sans l'adjoint au maire qui devait présider la cérémonie. Aussi furent-ils certainement l'un et l'autre fort étonnés d'entendre l'officier municipal leur révéler, ainsi qu'en un discours académique, des détails sur leurs carrières qu'ils avaient sans doute eux-mêmes oubliés. C'est que M. l'adjoint, soucieux des convenances, avait écrit il y a quelques jours à la Comédie-Française afin d'obtenir quelques renseignements sur les deux artistes. Et c'est ainsi que, précisément documenté par les soins éclairés de M. Morière, M. l'adjoint unit hier, en termes choisis, M. Gran val à Mlle Renaud.

Jacques Brindejont-Otfenbacb

Ibant les Théâfres:

Les Matinées d'aujourd'hui

A la Comédie-Française, à 1 h. 30, Le Aiariage de Figaro (MM. Georges Berr, Siblot, Dessdnnes, Croué, Lafon, Dorival, Reyval, Chaize, Marcel Dufresne Mmes Berthe Cerny, Gabrielle Robinne, Huguette Duflos, Catherine Fonteney, Madeleine Renaud).

A l'Odéon, à 2 heures (abonnement série orange), Molière .(MM. Germer, Vargas, Caste, Duard, Darras, Desmoulins, Saillard, Chaumont, Roger Vincent, Grouület, Pierre Berlin, Maurice Lamy, Maxime Léry Mmes Marceile Frappa, Théray, Rouer, Coutan-Lambert). Au Théâtre Mogador, à 4 heures, le Dixtuor à cordes.

Au Théâtre Albert-I", à 2 h. 30, Popaul Au Trianon-Lyrique, à 2 h. 30, Miss Helyett (Mmes Marise Fairy, Jane Ferny, Ber gez MM. Baldassari, Cadet-Grégoire, Jouvin, Cardon).

Au Châtelet, à 1 h. 30 à la Comédie des Champs-Elysées, à 2 h. 45 à la Scala, à 2 h. 30; au théâtre Déjazet, à 2 h. 30 au Moulin-Bleu, à 3 heures, même spectacle que le soir. La répétition et la première de ce soir

A la Maison de l'tEuvre, à 8 h. 45, répétition générale de Dardamelle, pièce en trois actes, de M. Emile Mazaud, interprétée par M. Jacques Baumer et Mlle Jane Chevrel dans les principaux rôles. Le spectacle sera complété par une reprise des Derniers Masques, un acte d'Arthur Schnitzler, traduction de M. Maurice Rémon et de Mlle Noémie Valentin.

UNE INTERVIEW DE TCHITCHERIIVE Excelsior' publie des déclarations de Tchitcherine à son envoyé spécial à Moscour, M. Maxime Baze. Ce dernier vit égalément au Kremlin Lenine, qui le reçut, en dépit de son extrême fatigue, mais le dictateur russe déclara n'avoir rien à ajouter aux déclarations de Tchitcherine, qu't;xcelsior reproduit. 11 ne nous est posstble que de donner la conclusion de ses déclarations

« La question qui nous occupe maintenant est de savoir si le relèvement économique de notre pays se fera lentement, péniblement, avec des souffrances multiples, pour notre peuple, ou bien si. grâce à une collaboration avec l'étranger, ce dévelop-1 pement sera rendu plus rapide et .plus fa^ cile et permettra à la Russie de redevenir, dans le délai le plus proche, un, membre productif et utile de l'économie mondiale. Cette dernière éventualité est celle que nous cherchons à obtenir en allant à Gênes, et nous considérons qu'elle intéresse/ non moins que la prospérité russe la prospérité mofidiale. »

LE MINISTÈRE ESPAGNOL

On mande de Madrid Le Roi ayant signé hier, à la demande du président du conseil, un décret rétablissant les garan-' tics constitutionnelles dans toute l'Espagne sans que ce décret ait .été discuté et approuvé par le conseil, M. Silio Mauriste, ministre de l'instruction publique, et M.; Musito, ministre de la justice,, ont démissionné. Ils ont été aussitôt remplacés par MM. Montejo, conservateur, et Ordonez, ministre de la marine. Ci dernier a pour, suocesseur l'amiral Ribeira.

LA CRISE MINIÈRE, AUX ET Est-ce la grève ?

On mande d'Indianopolis que ciiiq cent mille mineurs de charbonnages apparie-1 nant aux syndicats de tout le pays ontj terminé hier la dernière journée de tra-i vail effectuée en conformité des contrats; de salaires actuellement en vigueur., La loi sur les loyers

est promulguée

Le Journal officiel publie ce matin lait loi portant fixation définitive de la légù-\ lation sur tes loyers. 1 L'administration des Journaux officiels^ a procédé à un tirage à part de cette loi. Ce fascicule est mis en vente aux buri reaux du Journal officiel, 31, quai Vol-i taire, au prix de quinze centimeis.

De Douai L'affaire, dite des char-, bonniers, poursuivis pour intelligences; avec l'ennemi, s'est terminée par un ver- dict général d'acquittement.

Au Théâtre Daunou, à 8 h. 45, première! représentation de 1'a Bouche, comédie en troisl actes, de M. Yves Mirande, musique de M. Maurice Yvain, couplets de M. Albert Willemetz, interprétée par MM. Victor Boucher, Guyon fils et Gabin, Mmes Jeanne Cheirel.j Jeanne Saint-Bonnet et Mary Hett dans les principaux rôles.

Ce soir

A l'Opéra, à 8 heures, L'Or du Rhin (MM. Delmas, Fabert, Duclos, Gresse, Hubert.y, Dalerant, Rambaud, G. Dubois Mmes Lapey- rette" Homanitza, Montfort, Jane Laval, LauteBrun, Y. Gaurso). Chef d'orchestre, M. Camille Chevillard.

A la Comédie-Française, à 8 h. 30, Un Ami de jeunesse (MM. de Féraudy, René' Rocher, Roger Monteaux, Chaize Mlle Mary Bell). Aimer (MM. Alexandre, Jean Hervé Mme Piérat).

A t'Opéra-Comique, à 8 h. 15 (abonnement série B), Ariane et Barbe-Bteue (Mmes Balguerle, d'Isoard, Baye, Famin, Calas, Réville, Mona Païva MM. Azéma, Tubiana). Chef d'orchestre, M. lJaul Dukas.

A l'Odéon; à 8 h. 30, La Vie de bohème (MM. Laroche, Coste, Duand, Darras, iSaillard, Grouillet Mmes Nivette, Gisèle Picazd, Pougaud, Escalaïs).

A la Gaîté-Lyrique, à 8 h. 30, Les -Cloches de CornevMe ,(MM. Gerbert, Jullien, G. Foix, Détours Mlles Jenny Syrill, Delières, et M. Girier).

A la Porte-Saint-Martin, à 8 h. 30, Lot Dernière Nuit de Don Juan et Les Roynanes* ques (MM. Magnier, J. Coquelin, Yonnei, Daragon, Galipaux Mmés Moreno, Lambert). Au Gymnase, à 9 h., Le Voleur (Mmes Simone, Godard MM. Jean Worma, Alcover,: Numès, Noyelle, Montclair).

Au Palais-Royal, à 8 h. 45, La Seconde Nuit de noces (MM. Le Gallo, Louvigny, Duyallès Mmes Marguerite Temple Marise Massare, Maud Loty et Ellen Andrée).

A la Renaissance à 8 h. 45, La Danseus* rouge (Mme Cora Laparcerie. M. Geoisses Co- Un. Mmes Dorvalley, Henriette Miller; MM. Mercier, Carpentier).

Aux Bouffes-Parisiens, à 8 h. 30, Dëdé (M. Maurice Chevalier, Mlles Marguerite Moussy, Maguy-Varna MM. Baron fils, Hem. dey et Urban).

Au Théâtre de PaNs, a 8 h. 30, Miquetla, et sa mère (M. Albert Brasseur, Mmes Marcelle Yrven, Gaby Morlay MM. P. Etchepare et Max Dearly). Mat. jeudi et dim. à 2 h. 30. A l'Athénée, à 8 h. 30, Atout. cœur (.Mmes Lenche, M. Soria, D. Grey MM. Rozenberg, Stephen, Morins, Mosnler, Gallet `et Arnaudy).

Au Théâtre Mogador, à 8 h. 30, Monsieur l'Amour (MM. Delaquerrière. Massart, Rollin Mmes Brigitte Régent, A. Alvar, S. finker)., A l'Apolio, à 8 h. 45, You·You (MM. Morton, Faivre, Lanoir Mlles Simone Judic, Mary Richard, et M. Elain).

Au Nouvel-Ambigu. à 8 h. 45, La Flamme (Mmes Polaire, Lucy Mareil; MM. Toolout* Jean d'Yd et Pierre Blanchar). Matinées leudis et dimanches.

Au Théâtre Marigny, à 8 h. 45. My Love Mon Amour (Mmes Germaine Risse, Denlseï Hébert, Alice Granville MM. Palau, Puylagarde, Cazalis. Villa, Dayle, Pizanl).

Au Théâtre Sarah-Bernhardt, à 8 h. 30< Les Aigles dans la Tempête (Mme Vera Sergine, MM. Grétillat, Pizani, Decœur Mmed Alice Tissot, Thomas et M. Jean Yonnel). Au Théâtre Femtna, à 8 h. 45, Sin (M., Harry Baur, Mlle Germaine Webb MM. H. Monteux, Stéphane d'Aule, Leriche Mlle* Verneuil, Lili Bito et Suzanne Paris).

A la Comédie des Champs-Elysées, -ï 8 h. 45, Les Bas-Fonds (M. Georges Pitoeff et sa compagnie).

Au Théâtre-Michel. (Gut. 63-30), à 9 h., La Chance du Mari (Mlle Laffon et M. Ba. roux) à 9 h. 45ï paris ou le Bon Juge; (Mlle Edmée Favart, M. Charles Lamy). Aux Capucines, à 9 heures, Nonnette (Mlles Jeanne Perriat, Mérindol, L. Baron, G, Béry, Arletty, Josyane et Sonia Alny MM. Berthez, Cousin, Castelli, Saulieu).

Au Théâtre Antoine, à 8 h. 45, L'Heurdt du Berger (Mme Marthe Régnier, MM. Lagra. née, Gildes, Mmes Marie Laure, Sabrier, Pey< rens, Jourdan et M. Cazaux).

A la Potiniêre, à 9 heures. Banco (Mme1, Charlotte Lysès, MM. André Lefaur, Jules Berry, Nicclle, Duribert. Dervey, Mlle San Marine).

Aux Nouveautés,à 9 heures, La Diane aïs bain (Mmes Marguerite Deval, Résina Ca· nner MM. Tarride. Hieronimus et Bender).. Au Théâtre AlbcrM", à 8 h. 30, Un AfU«


Lion dans une main d'enfant (Mme Marfa Dhervilly MM. Rognoni, Bobidor, Mme Dar, cet et la troupe enfantine).

Au Théàtre des Arts, à 8 h. 45, VAutrs l'ils (M. A. Dubosc, Mmes A. Mégard, S. Cotilomb, NI. Ch. Boyer, Maury fils, Mlle Leclerc et M. Ârvel).

Au Trianon-Lyrique, à 8 h. 30, Les iuousquetaires au couvent (Mmes Bergez, Dessaux, Gerly, Jane Ferny, Laurière MM. José Théry, bamiprey, Jouvin).

A l'Opéra

Ainsi que nous l'avons annoncé, la première représentation de Falstaff aura lieu après-demain lundi, sous la direction de M. Arturo Vigna. Le rôle principal, ,créé a l'origine par Victor Maurel, sera interprété à l'Opéra, comme récemment au théâtre de la Monnaie de Bruxelles, par M. Huberty. MM. Duclos, Rambaud, G. Dubois, Fabert, Narçon Mlles Allix, Laval, Lapeyrette et Arné compléteront la distribution de- ce chefd'œuvre.

La mise en scène du sixième tableau s'agrémente d'une entrée dansante qui a été réglée par Mlles Pasmanik et Howarth et où le public retrouvera les charmantes harmonies de la l'etitc Suite de Claude Debussy. Ajoutons que Falstaff sera représenté pour la; seconde fois vendredi prochain.

Le prochain ballet que montera l'Opéra est une œuvre de M. Albert Roussel. Titre Pud Mavate.

A l'Opéra-Comique

M. Posemkovsky paraîtra pour la première fois lundi prochain dans le rôle de Mario de La Tosca. Il aura pour principaux partenaires Mme Maria Kousnezoff et M. Battistirii. C'est M. A. Catherine qui dirigera l'orchestre.

A la Comédie-Française

Voici les deux spectaoles de la journée de demain dimanche en matinée, à 1 h. 30, Le Médecin malgré lui et L'Ami Fritz en soirée, à 8 heures, Mdrnan Colibri.

Avant-hier jeudi, pour J'apniversaire de la mort de George Grand, décédé le 30 mars un médaillon en bronze reproduisant les traits du regretté sociétaire, exécuté par Mme' Patlagean et offert par Mme Colonna Romano, a été placé au foyer des artistes. De Stockholm Les représentations officielles données par la troupe de la ComédieFrançaise ont eu lieu en présence de la famille royale de Suède, des notabilités suédoises, du ministre de France, devant des salles combles et enthousiastes.

Dès le lendemain de la première représentation, dont le spectacle comportait L'Ecole des femmes et Les Précieuses ridicules, la presse publiait des comptes rendus importants et.runanimeiment élogieux pour les artistes français, Le succès s'est confirmé aux représentations qui ont eu lieu mercredi avec Le Jeu de l'aarurar et du hasard et Boubouroche, et hier avec L'Epreuve, Il ne faut jurer de rien et Poil de Carotte.

La troupe, qui oomprend MM. Dehelly, André Brunot, Léon Bernard, Paul Numa, Fresnay, Ledoux, Falconnier, Berteaux, Mmes Berthe Bovy,Valpreux, Even, de Chauveron.Nizan, et que l'administrateur général M. Emile Fabre accompagnait, a été très chaleureusement fêtée au cours des représentations et des récçptions organisées par le ministre de France et le. comité suédois de l'alliance française. Les comédiens français ont quitté Stockholm hier pour se rendre à Christiania où deux représentations auront lieu les samedi 1« et dimanche 2 avril.

.4 l'Odéon

La reprise de La Prisonnière, la pièce si vivante et si colorée que M. Daniel Riche a tirée du roman de M. J.-H. Rosny, est fixée à mardi prochain elle aura lieu avec tous les artistes de la création Mmes Pierny, Maillane MM. Chaumont, Grouillet, Montis, de Rigou^t Darras, Monteuil et Maurice Lamy dans les principaux rôles.

A;la Gaî té-Lyrique

Le type parfait de l'opérette française, alerté, gaie, spirituelle, fut réalisé par Planquette lorsqu'il écrivit- Les Cloches de Corneyille. C'est ce qui explique l'inépuisable succès, de cet ouvria qui sera donné demain en matinée à 2 h,

Au théâtre de Paris

La joyeuse et spiritnelle comédie Miquette et sa mère bat le record du succès et le record des recettes. Elle est toujours interprétée par Albert Brasseur, Marcelle Yrven, Gaby Morlay, Pierre Etchepare et Max Dearly, qui rivalisent de gaieté, de verve et de fantaisie. Demain Miqnette et sa mère sera donnée en matinée et en soirée.

̃̃" La location se fait 15, rue Blanche et par téléphone Trudaine 20-44.

A l'Athénée

Atoiti. Cœur! a été favorablement jugé par la critique parisienne. Voici d'ailleurs quelques extraits de presse qui le prouvent UAvenir, M. Nozière Fantaisie sentimentale conduite avec une extrême dextérité. Comœdia, M. Fernand Gregh Vrai succès et d'exceirént àloi. Excelsior, M. Ch. Méré Couédie honnête, dialoguée avec grâce, esprit, assaisonnée de tous les condiments qu'il faut. Le Figaro, M. Robert) de rlers Comédie d'un ton et d'une qualité bien agréables. L'Intransigeant, M. L. Descaves Pièce honnête <qui exhale un parfum de « Belle Aventure Le tournai, M. G. de Pawlowslii Pièce amuaante contenant des scènes fort bien écrites. Au- théâtre Mogador

Monsieur VArnour, qui atteint ce soir sa 82e représentation, ne sera plus joué que pendant quelques jours, par suite d'engagements antérieurs.

Mmes Brigitte Régent, Alvar et MM. Delaquerrière, Massart et Rollin obtiennent toujours le même grand succès..

Au théâtre Antoine

L'Heure du bcrgèr, qui sera représenté demain dimanche en matinée, remporte toujours un immense succès.

A la Potinière

Demain à 3 heures aura lieu une matinée du grand succès Banco qui; admirablement interprété par Mme Charlotte Lysès, MM. André 'Lefaur et Jules Berry, fait courir tout paras.

M. Max Maurey ne veut pas déranger la critique un dimanche soir. C'est du~ moins le motif qu'il invoque pour remettre à lundi, après-midi la répétition générale de La Belle Angevine, dont la première représentation aura lieu le soir mêmes à 8 h. 45.

.C'est sans la lire que Mme Sarah Bernhardt a reçu réceintoent l'oeuvre nouvelle de M. Maurice Rostand intitulée Le Phénix. D'ailleurs, deux actes seulement de cette pièce qui ne verra les feux de la rampe que dans le courant de la saison prochaine sont actellement écrits.

La représentation de gala du Lo*up de Gabbio, que doit donner prochainement la Grimace au théâtre Michel, aura lieu dans l'après-midi du mercredi 10 mai. Mlle Germaine Dermoz, que des engagements antérieurs empêchent de reprendre le rôle de Mylitta qu'elle a créé, sera remplacée à cette occasion par une pensionnaire de l'Odéon, Mlle Servières. On nous prie en outre de faire savoir que l'oeuvre de M. Boussac de Saint-Marc sera une fois encore donnée en répétition générale en matinée le mardi 9 mai. M. Fernand Bastide est un homme de précaution il prend date longtemps à l'avarice.

Aux environs de Pâques le Vieux-Colombier fera une reprise du Paquebot Te.nacity qui fera spectacle avec Le Carrosse du >ainlC'est vers le 10 de ce mois qu'aura lieu au- Moulin-Bleu la répétition générale A'Aloyse ou la bourgeoise pervertie.

Au cours d'un gala qui sera donné dans l'après-midi de samedi prochain, à la salle Gaveau, au bénéfice des veuves et orphelins de guerre et de l'Œuvre franco-russe d'aide par le travail, nous verrons une pièce inédite en yeKdeM. Raymond Genty, dont Mlle Malleleine, Roch sera la principale interprète. Ont également promis leur concours à cette matinée de bienfaisance le pianiste Marius-Fraiicois Gaillard, le tétior Gésar Vezzani, de J'Opéra-Comique Mlles Germaine Fabiani Napierkowska, Blanche Marot, Caro-Martel, Clotilde "Nieras, de l'Opéra-Comique; Rouer, Yvonne Hébert, Varenne¡ Nobis, de l'0-

déon MM. Saillard, Jacquin, Soarez, de l'Odéon le chansonnier Jean Rieux, et Mlle Suzanne Teissier.

Nous apprenons le mariage de M. Henry Moreau, présent de la Société des auieurs, compositeurs et éditeurs de musique, avec Mlie Valentine Pollet. La bénédiction nuptiale leur a été donnée dans la plus stricte intimité le lund 27 mars dernier en l'église Notre-Dame-de-Lorette. Tous nos compliments et nos voeux de bonheur au jeune ménage.

»ÂU THÉÂTRE CE SOIR A S II.

DEMAIN en matinée à 2 h. 45 \«– en soirée à 8 h. 45 DERNIÈRES DE Le plus beau Spectacle de la Saison

'Dans les WTusic-Jralls, Concerts ef chez les Chansonniers

La répéfition d'aujourd'hui

A la Cigale, à'2 h. 30, répétition générale deVa Vdire à Gênes, revue en deux actes et huit tableaux, de M. Max Eddy, interprétée par miss Camptôn, MM. Milton, Berley, Cartel, Mache, Bellon et Pierre Dubout, Mlles Jane Montange, Mad. Andral, Jane Dorsay et la danseuse Samby dans les principaux rôles. ̃

Les Matinées d'aujourd'hui

A l'Olympia à 2 heures.

Aux Folies-Bergère, à 2 h. 30 à Ba-Ta-Clan, à 2 h. 30; au Cirque Medrano, à' 2 h." 30, 'même spectacle que le soir.

La première de ce soir

A la Cigale, à 8 h. 30, première représentation de Va Vdire à Gênes,

Ce soir

Aux Folies-Bergère, à 8 h. 80, Folies sur folies, revue à grand spectacle, en deux actes et quarante tableaux, de M, Louis Lemarchand.

A l'Olympia à 8 h. 30, Georgius, la divette Janette. Denarber, l'écuyère Baptista Schreiber, l'homme gorille. 10 attractions. De 5 à 7 heures, danses. (Entré'e 2 francs.) Au Casino de Paris. à 8 h. 30, Farts en l'air (Mile Mistinguett MM. Boucot, Earl l*slie, Oy-Ra, Randall, Dutard, Mylton; Mmes i. Myro, Louvain, Rahna, Dubas).

Au Concert Mayol, à 8 h. 30, Paris-Scandates, revue en deux actes et vingt-cinq ta. bleaux, avec la célèbre artiste Trouhanova (au 7» tableau le Palais des Visions). A la Gaitê-Rochechouart, à 8, h. 30, Sanschars revue en deux actes et trente-deux tableaux (MM. Henry Defreyn, Serjius et Mlle Nina Myral).

A Ba-Ta-Clan, à 8 h. 30, De toutes les couteurs (MM. Cariel, Baudin, dames Mlles Lambell, Padowa et M. Balatzoff).

A l'Alhambra (Roquette 010), à 8 h. 30; Les 4 Uessems, Cycling Brunettes, Mme Strakal et 8 chiens, Abdulla et 10 Arabes, Takio, Georgel dans son nouveau répertoire. A la Pie qui Chante à 8 h. 45, Tulle t'as dit (M. Charles Fallot, Mlle Davia, M. Dalio, Mlles Pépée, G. Leclaire et P. Dartois, MM. Noël-Noël, Jean-Jam, Goupil).

Aux Deux-Anes, à 9 heures Deux clients (M. J. Moy) Ruons gaiement (MM. R. Ferréol, A. Dahl, Mlles F. Martis, Lekain* Hégoburu, MM. G. Merry et P. Colline). A la Lune Rousse, à 9 heures, Bonnaud, Hyspa, Michel, Secrétan, Clérouc, Spark, de Soutter. Vilrigolons (Mlles Denise Cam, Yvonne Drawys, Marguerite de*Barbieux). A la Boite à Fursy, à 9 heures, Paris sans Gênes (Mlle Missia, M. Paul Ville, Mlles Feyrou, Kitty, Kelly, Lebergyet les chansonniers). Chansons nouvelles par Fursy, etc. Au Cirque de Paris, (Ségur 31-90, Métro Ecole-Militaire, à 8 h. 30, programme entièrement renouvelé. 15 attractions variées. ,(1 fr. bO fr.) Matinée jeudi, dimanche à 2 h. 30. Si l'esprit parisien t'enchante,'

Ami, viens à la Pie qui chante.

On y applaudit, en effet, le succès du jour. Les fauteuils sont à 10 francs et la location est gratuite.

Très tard dans la soirée d'hier nous avons appris la remise de la répétition générale duela Cigale, que nous annonçons d'autre part pour cet après-midi, et c'est seulement en derMène heure que nous' avons pu glisser quelques lignes d'information à ce sujet.

Dans les cinémas

Aujourd'hui A la salle Marivaux (Louv. 06-99), à 2h.3O et 8 h. 30, Le Pelit Lord Fauntlcroy. Intermède musical. Attraction Inaudi, le célèbre calculateur.

A Madeleine-Cinéma, a 2 h., 5 h. el 8 h. 30, Christus, avec chants, grandes orgues et l'orchestre Lachaume.

Au Vaudeville, à 3 heures et à 8 h. 30, Les Quatre. Cavaliers de l'Apocalypse, le célèbre film américain..

Une importante firme cinématographique met en ce moment à l'écran le fameux roman d'Eugène Sae Les Mystère de Parïs, dans lequel il est question de l'auberge du Lapin Blanc. Or, il paraît que cette auberge a été' re- constituée avec un soin tellement rigoureux que l'on a l'illusion absolue de la réalité. lit la firme en question a imaginé d'inviter la presse cinématographique à venir le constater de visu en son studio, suivant un aimable usage qui tend à se généraliser dans le monde cinématographique.

AU CINÉ MAX 24, boulevard Poissonnière, Paris (Tél. Bergère Un Spectacle sans précédent "MIREILLE"! Avec Soli, Chœurs et Grand Orchestre EN MATINÉE ET EN SOIRÉE

VAUDEVILLE 3' SEMAINE DU PLUS GRAND SUCCÈS DU JOUR CAVALIERS

LES -de l'Apocalypse4 de BLASCO IBANEZ

Tous les jours 3 heures et à 8 IL. 30 FAUTEUILS RÉSERVÉS ==a

Les groupements organisés de l'exploitation et de l'édition cinématographique ont dé'cidé de s'unir ôtroitginent autour du projet de détaxation proposé et présenté par le député Taurines, projet qui ne leur donne que partiellement et provisoirement satisfaction. Sur les recettes mensuelles 4 0/0-de 1 ,il. 10,000 fr.; 6 0/0 de 10,001 à 25,000 fr.; 10 0/0 de 25,001 à 50,000 fr.; 15 0/0 de 50,001 à 100,000 fr; 20 0/0 au-dessus de 100,000 francs.

Une délégation, composée de :vi:M. J. Dema-, ria; L. Aubért, Léon Brézillon, Morel, G. De'tày, G. • Uelaune,1 Gentil, Duval, Desmaré, Leriche,: Seine, Mavlinage, Halm, a été désigné pour faire part au ministre des finances de cette décision.

Dans les 'Dancings ei' Ailleurs Aujourd'hui

Chez Shéhérazade, dans son palais des Mille et une nuits (16, Faubourg-Montmartra, téléphone Louvre 09-14), les Batutas, orchestre brésilien. Thés, dîners, soupers. Direct. Duque. --Chez Charly (cabaret de l'Opéra,. 7,. rite de la Michodièçe), il. partir de 5 heures. Au Palais de Glace .(Champs-Elysées), j'après.midi et le soir, patinage aur vraie glace. Salon de thé. 3 orchestres. Attractions. ta Musique

Au Théâtre des Champs-Elysées (Concert Pa&deloup), à 3 heures Syniphonie ̃pastorale,,

Petrouchha (Stravinsky). Chef d'orchestre, M. Rhené Bâton.

Au Châtelet. (concerts Colonne), à 5 h., vingt-troisième concert du samedi Claudie (L. Hiliemacher) Symphonie italienne (Mendélssohn) Concerto pour violoncelle (Haydn); Le Carnaval des animaux (C. Saint-Saëns) Espana (Chabrier): Chef d'orchestre, M. Gabriel Pierné. s. Au théâtre. Mogador

Ce théâtre donne aujourd'hui à 4 heures, la première matinée du Dixtuor- à cordes, les nouveaux instruments de l'ingénieuse invention'drscutée par six nations différentes. Des oeuvres Honegger, Vivaldi, Mariotte. et des pièces de Chopin, Schubert et Liszt ligurent au programme elles seront exécutées par l'éminente pianiste Mlle de Valmalete. Très nombreuse assistance, avant-hier, là salle des Agriculteurs, au concert de musique moderne, où l'on applaudit Mlles Marcelle Briot, pianiste, et Henriette d'Estournelles de Constant, violoncelliste, qui ont magistralement exécuté les œuvres de Chevillard, Maleingnaux et Hure.

LES COURSES COURSES A VINCENNES

Samedi 1er avril

Les courses commenceront 2 2 heures NOS PRONOSTICS

Prix d'Auxerre. Sincère, Séducteur. Prix de Digne. Souvenlir, Saint- André.P,rix Bayadère. Thaïs y, Sœur Anne. Piiix Capucine. Ec. Céran-Maittard, Tout Petit.

Prix,d'Essai. Tpuareg, Tournesol., Prix d'Etampes, Bomanof, Quadrille. Prix de Sénart. Rossignol, Souvilie II. COURSES A MAISONS-LAFFITTB

Vendredi 31 mars

RÉSULTATS

Nous avons passé-un après-midi agréable à Maisons et le public était assez,nombreux d'un autre côté les champs ont été très fournis, les courses ont été intéressantes et, chose à noter, les surprises ont été rares,

Les honneurs de la journée ont été pour l'écurie Mantacheff, dont les couleurs ont triomphé dans les deux courses dans lesquelles elle a été représentée Deborah s'est adjugé sans lutte le prix Mondaine, réservé aux poulains de trois ans encore maiden, et Tamerlan a enlevé sans lutte le prix Saint-Christophe, qui était réservé aux poulains de même catégorie. La victoire de Tamerlan a été particulièrement brillante et si, comme on le dit à. Maisons, le fils de Sardanapale et Loute II ne vient qu'en quatrième ou cinquième rang, les couleurs de M. L. Mantacheff devront briller aux premiers rangs dans les grandes épreuves classiques.

Frondeur II a gagné nettement le prix des'Haras Nationaux devant le favori Gallican, mais il est probable que si son cavalier avait réclamé contre son vainqueur il eût été rétrogradé comme Evsonos derrière Monte Santo à Saint-Cloud, car Frondeur II, une fois venu dans la- ligne droite à hauteur de Gallican,, s'est rabattu immédiatement sur lui, le forçant ainsi de ralentir pour passer derrière lui et changer alors de ligne.

DÉTAILS

Prix de Triel (à réclamer, 5,000 fr., 1,300 m.): 1. Chahtavoine.à M. W. Flatman (A. Esling); 2. Quaker, à M. L. Gagé (J. Clay) 3. Lord Byron,. à M. A. de Haan (E. Flockhart).. ^lon placés Ste Marguerite II (Wright); Le Châtelet (Boucher) Anzin ,(J. Doumen) La Saint Hubert (P.>Gourdain) Prune d'Enté F. Durand) Doriia Vatra (F. Bryson) Bocliourdiak (NI. Rodhain) Monique (M. Bellier) La Faloterie (H. Haës) Dabourg (R. Brethès); Germaine 111 (L. Marie); Merville III (R. Provost).. 1 longueur 1/2 courte tête.

Pesage Gagnant, 78. Placés, 27 50 27 50 29. Prix Mondaine (7,500 fr., 1,400 ni.) 1. pëborah, à M. L. Mantacheff (J. Winkfield) 2. Firiflta, M. R. Filippi (à. Englander) 3. Eudora, il. M. A.-K. Macomber .(O'Neill). Non places Blue Ribbon (M. Mac Gee) Rose Marine (E. Haynes) Polly (M. Fruhinsholtz) La Madelon (Ch. Hobbs) Frétillon (A. Sharpe) Idle Girl (M. Allemand) Hégire (€. Bouillon) Bérénice (G. Garner) Rapidité ̃ WilcocK) Compassion,(L. Marie) Jaulgonne (A. Esling) Eclatante (R. Tondu). 2 long.; 1 long. 1/2.

Pesage Gagnant, 25 50. Placés, 13 50 16 15 50.

Prix de Chanteloup (à vendre, 5,000 fr., 2,000 mètres)

1. La Folle, il. M. H. Poinsot (M. Allemand) 2. Gargantua, au vicomte de La Lande (Ch. CUilds) 3. La Gorgone, a M. J. Stern (A. Sharpe).

Non placés Chuchoteur (G. Thomas) Ribeauvillé (J. Andouard); Combretine (O'Neill); Le Triomphe (G. Martin) Black Powder (E. Haynes) Dent de Lion (G. Garner) Drysdale (N. Kriegelstein) Tentation (M. Fruhinsholtz); Kingsley (C. Bouillon) Canlaincourt (F. Bryson). 9 longueurs 3 longueurs.

l'esage Gagnant, 58 50. Placés, 21; 23; 46 50. Prix des Haras Nationaux (20,000 fr., 2,200 1. Frondeur II, à M. J. Fould (G. Bellhouse) 2. Gallican, à M. G. Lepetit (G. Gilmer') 3. Palestry, à M. M. Porte ,(M: Allemand). Non plasés Porte Glaive (J. Cooke) Bahama (G. Bartholomew) My Lord II (O'NeilP; Le Dauphin (A. Atkinson) lstumboul (M'. Mac Gee) Clocheton (A. Sharpe) Docile HI (L. Bosch) C. A. M. (J. Jennings) Religieuse (G. Vatard) -L'Epine au Bois ,(G. Prior), 1 longueur 1j2 1 longueur 1/2.

Pesage Gagnant, Placés, 14 50 14; 136 oO. Prix Saint-Christophe (7,500 fr., 1,400 ni.) 1. Tamerian, à M. L. Mantacheff (J. Winkfield) Zoroastre, au prince Aga Khan (G. Garrier) 3. Jacobus, à M. Ni. Lazard (R Brethês).

Non placés Tampico (L. Bosch) Pé'régrinus (,NI. Allemand) Vieil Armand Il (E. Haynes).; Broquart (M. Fruhinsholiz) Light for Me (G. Vatard) Inca (A. Barbé) Galetteux (Ch. Childs) Tom German (A. Sharpe) Guignol (C. Bnuillon) Capitaine Fracasse (E. Fiockhart) Prilep lt (M. Mac Gee) Avricourt (Cli. Hobbs) Guénolé (L. Marie). longueur courte tète.

Pesage Gagnant, 28 50. Placés, 14 50 17

Prix Bizi (7500 fr., 2,100 m.)

1. High Spirits, à M. J. Saint (J. Winkfield); 2. Sans Pose, à M. E. Marchand ,(C. Hobbs) 3. Mirebeau II, à M. A. Sabathier (Lr Bosch). Non placës Maraussan '(E: Haynes) Dolphm (G Bartholomew) Favo (E. Allemand); Nonchaloir (A. Sharpe) Beryhourg (G Martin) Zorobabel (R. Ferré) Conquérant (G. Bail) Oliver Troist .(A. Childs) Monitor III (G. Thomas) Damery (Frulunsholtz) Rintintin II (J. Jennings) Sir Douglas (R. Rossignol) Cino fA. Guesnay) Oneïda (M. Brunet); La. Sensée (G. Gigant). 1 long. 1 long', 1/2. Pesage Gagnant, 41 50. Placés, 18;'19; 58 G. d'Emiévilî»

LA VIE SPORTIVE AERONAUTIQUE

Un Salon de Vaéronautiave aura lieu en 1922. Ainsi en a décidé le comité de direction de la Chambre syndicale des industries aéronautiques..

La date et le règlement de ce salon seront fixés ultérieurement.

On ne peut s'empêcher de faire un rapprochement entre l'esprit de décision extrêmement louable dont font preuve en cette affaire les constructeurs aéronautiques et les tergiversations dont le comité du Salon de l'automobile donne le triste spectacle en ne marquant aucun désir de faire connaître son opinion sur l'organisation d'un Salon automobile en

Deux aviateurs portugais viennent d'entreprendre un raid audacieux de Lisbonne f

Nicolet

i rAimérique du Sud. Montant un hydravion, ces aviateurs, lé commandant de Sacadina Cabrai et le capitaine Caïtinho, ont pour points d'escale les îles Canaries, îles du Cap-Vert, iles Fernando Noronlia. Les -aviateurs longeront ensuite la côte jusqu'à Riode-Janeiro. Des navires portugais jalonnent cette route.

On sait que les lignes aériennes Latécoère ont pour programme de relier Dakar à Monfevideo. Souhaitons que des Français soient les premiers-à à relier par une ligne aérienne régulière l'ancien et le nouveau continent. AUTOMOBILISME

Au concours dfélégance de Monte-Carlo, une voiture Rochet-Schneider de 18 HP vient de remporter un éclatant succès.' Il n'y a là rien qui- puisse surprendre cette voiture était carrossée par Million-Guiet.

AVIRON

Le match Oxford-Cambridge sera ralmé aujourd'hui par les « huit des deux grandes Universités. Cette épreuve fameuse, dont le parcours, entre Putney et Mortlake, sur la Tamise, mesure 6 km. 840, a été disputée pour la première fois en 1829. Le record appartient à Oxford avec 18'29" (en 1911). Cambridge est favori.

LES ARMES

La Coupe Bréguet disputée à Monte-Car.o a été gagnée par l'équipe française devant les équipes belge et suisse. L'équipe française, composée de .Lucien Gaudin, Rçger Ducret et du capitaine 'Amson, a remporté 17 victoires sur 18 matches.

La finale du challenge d'escrime classique et raisorinée (scolaires) a donné les résultats ci-dessous

1. Cernéa (lycée Louis-le-Grand), professeur Hazotte fils 2. Mercier (lycée Hoche) 3. Levesque (Condorcet) 4. Charley Léon (Jeauhy) ̃ 6. Lâutz (Ecole alsacienne) 6. Mouton (Hoche) 7. Gallet-T'oussaint; 8. Alcalay (Condorcet) 9. Lemoine. (Saint-Louis). 1er prix. Juniors 1. C. Lion (Jeanty) 2. O'Neill (Condorceti). Prix de belles armes Mercier (lycée Hoche), professeur Anchetti. Le championnat scolaire de fleuret de la région parisienne aura lieu demain à 9 heures au lycée Rollin.

Les Armes, de combat. Réunion mensuelle à 9 heures à Luna-Park, challenge Drouard.

DIVERS

T.'Union des fédérations françaises .de sports athlétiques s'est réunie hier pour procéder. à la constitution de son bureau. M. Gaston Vidal, sous-secrétaire d'Etat, sollicité d'accepter la présidence de l'Union, avait fait ponnaître qu'il. déclinait cet honneur. Toutefois une délégation fut nommée pour insister auprès du président du S.C.U.F. pour qu'il revienne sur sa décision et aucune élection ne fut faite, relativement- à la présidence.

Ont été nommés vice-présidents MM. Ri*net et Rigaud secrétaire. M. Genet trésorier M. P. Gidlon membres MM. Méricamp, Drigny, Rolland, P. Champ, Ivrejacques, Mme Bron, Jevrain, Poulenard, Picot et docteur Bellin du Coteau. BDLLETIN FINANCIER

Paris, 31 mars 1922.

Les lignes que j'ai consacrées, hier, à la très néfaste influence des émissions de l'Etat sur la: tenue générale de la Bourse m'ont valu une remarque.

Ne an'a-t-on pas fait observer, en effet, combien j'avais eu tort de ne point dire que sil l'Etat emprunte, c'est parce que l'Allemagne ne nous paie pas et parce qu'on ne l'oblige pas :1, le faire ?

Il m'avait paru que c'était là une de ces vérités de La Palisse trop évidentes pour qu'il soit nécessaire de la souligner.

Y insister.m'aurait conduit a mener une manière de procès contre ceux qui furent les artisans du traité de Versailles et leurs successeurs chargées de l'appliquer or, surtout dans un sujet où je n'ai pas coutume de m'étendre, je ne saurais élever la moindre critique, bien que. à première vue, avec le recul du temps, et l'expérience des événements aidant, on puisse se demander si tout a été fait de ce qu'on pouvait faire. Le passé est ce qu'il est, laissons-le, nous offrant tout au moins des enseignements qu'il n'est jamais trnp tard île mettre à profit. Puisque ce passé, a contraint les gouvernements précédents à avancer; pour J'Alleanagne, la bagatelle de 90'milliards, il serait peut-être temps de songer à remettre à la raison un débiteur dont on pourrait dire, si le cas n'était si angoissant, qu'il se moque de nous le plus, joyeusement qu'il soit. 1 On attribue à M. Poincaré la feiwie volonté d'en fiuir avec des plaisanteries qui n'ont ,que trop duré. Il n'est personne dans ln monde des affaires capable de l'en blâmer et qui ne lui souhaite de trouver, pour liquider cette succession bien embrouillée, tous les coincours que, jusqu'ici, certains de nos alliée nous ont si. aprement marchandés. La séance a débuté un peu plus ferme qùe la précédente, mais, par la suite, les cours se sont repris à glisser., et l'on termine faible niais souvent au-dessus d'hier.

La liquidation, ainsi qu'il fallait le prévoir, a été très facile. L'argent pour reports a été moins tendu à 3 3/4 au parquet et 6 1j2 au marché en banque.

Notre 3 0;0 progresse il 5i 10. Bons du Trésor G 0/0 497 25.

Les vendeurs ont opéré assez brutalement sur le groupe des grandes banques parmi lesquelles certaines ont encore subi un recul que leur excellente situation est loin de justifier, mais il faut s'y résoudre, la logique ne régnant pas beaucoup dans, le temple. Banque de Paris 1,176, Union 629, Lyonnais, 1,330, Société Générale 706.

Les fonds mexicains sont déprimés, mal ih*fluencés par le peu de hâte mis par le gouveriieïïieTit du Mexique pour régler les droits des porteurs. Un membre de la Chambre des députés a saisi le ministre des affaires étrangères de cette question, qui traîne depuis quatre ans, à l'encontre des intérêts de l'épar'gne française.

Le Suez est en reprise à 5,605.

Le groupe cuprifère s'améliore. Rio 1225. Boléo 328, Tanganyika 66 75.

Parmi les valeurs russes sont un peu plus fermés, sans raison apparente, Bakou à 2.045. North Caucasien à alors que le Platine recule à 531.

Les pétrolifères restent soutenues, en ce qui concerne tout au moins la Royal Dutch ir 17,700 et Shell à 228. Quant a Mexican Eagle, elle reste bien touchée et en nouvelle régression à 162 sur les bruits qui se confirment de la convocation à Mexico d'assem- blées qui auraient à statuer sur une émission d'actions nouvelles ordinaires ou privilégiées et d'obligations. Ces renseignements laconiques, qui n'apportent aucune précision quant a la sauvegarde des droits des porteurs français, ne pouvaient que rendre nerveux iL l'excès. le marché de cette vedette. De Beers s'améliore il 506. Mines d'or en légers progrès.

Les Sucreries d'Egypte s'avancent assez recherchées à 473; par contre la Raffinerie Say fait preuve de dispositions peu favorables a 1.540. Thomson est mieux à 695. Kuhlni,inti 415.

• Comptant

50/0 5710 | omrn. S 0/0 ^mort. 6920 Fonc. 1917 5 1/2 G 1/2 amort Comm.l920 5i/2 459 5 0/0 78 95 Fonc G 6360 Eeypte Unifiée 133 ti0 4 910 1918 Extérieure 5 0/0 1920 Italie 3 1/2 0/0. 50 Japonais 1913.. 1016 Ch.fer d'Etat.. o33. Portug. 3 0/0.. Congo français Russ.4 0/0 13 Indo-Chin. *!913 354.. Russ.4 0/0 1894. Maroc 1918. 441.. Cerb» S 0/0. Crédit. National 169.. Turq. Unif ,40 (émiss.1920). 474..

(èmiss.1921). Est 4 0/0: Ville 1892, Est Ville 1898 27050 Est (nouv.). 50 Ville .1899 2r>6 2ô Lyon i 0/0. ?,m VUle Lyon (fusion), 28475 1SK, 1/S». 101 50 Midi obl 4 3/0. Ville lSia.lib.. 415 Midi 3 285 75 Ville 1921, iib.. 495 V. Nord 5 0/0. 1921, l/â«.| 99 Nord' 0/0. 367.

B> de France. Nord 3 G/0 80 d'Algérie. 4020 Orléans 4 0/0.. 329 Crédit Foncier. 844.. Orléans 3 0/0.. 308 Créd.Fer d'Alg. Orléansfnouv ) 1 2 fil. Créd. Lyonnais Ouest 3 0/0. 312 75 Cr. Nat d'Esco. Ouest (nouv.). B» de Paris. 1180 Messager, ord. Union Parisien 62B.. iransatl. ord.. CréditFrançais Métropolitain.. 418 Soc. Générale. 706.. Nord-Sud 180 C" Algérienne. H50 Tramw. Paris. Est. 670.. Omnibus 670,. Lyon Voitures 6i0.. Ouest Raffinerie Say. i'oncîères 1879. -17. ..1 Penarroya Foncières 1883. 2<>8 Briansk ord foncières 1909. Sucr. Egypte.. Fonc.4 0/0 1913. | sosnowfce comm. 1879. 46350 tabacs Ottom. 334.. Comm. isai. 285.. Tabacs Philipp Cnmrn. 1899. Aciér. Marine. 855 Comm. 1906. Affrét. réunis

marche en Banque

TERME

Crown Mines, 87 50, 86 De Beers ord., 497, 505 Jagersfontein, 108, 111 Modderfontein B. 63 Mozamlaique, 38 50, 39 North Caucasian, 46 75 49 25 Rand Mines, 103 50, 108 Transvaal, 37, 37 25, 36 75 Utah, 729, Bakou, 2,005, 2,040 Balia-Karaïdih, 132, 134 Diétrich, 139 50, 140 50, 139 Hartmann, 165, Hotchkiss, 381, 386 Malacca ord., 80 'to, 82 25 Navig. Afrique Nord, 271 50, 272, 271 Padang, 102, 103 50 Phosphates Constantine, 31b, 319 Taganrôg, 175, 176.

COMPTANT

Goid Mines, 21 Randfontein, 39 Mexico ci Oro, 175 Lianosoff, 309 Mexican Eagle ord., 171 Royal Dutch (lOO'flor.), 1,770 Russian Ou..26 50 Shell transport, 228 Soc. Marit et Comm. de France, 34 Soc. Marit. et Comm, du Pacii., 22 Hatchinson, 945 Monaco,1/5e, 613.

Bi-Métal, 128 Dnieprovienne 735 748 Etabl.- Grammont B, 261, 260, 269 Peueeot 396 Albi, 401, 400 Bruay, 1,801, 1,796 Astunenne, Huelva, 20 50 Vieille-Montagne, 795, 792 Colombia, 340, 331 Wyomh)" ord.; 91 25, 92 Omnium Pétroles 390 ^^n^1^"?1 147, 147 50, 146 Steaua Romana, 392,'390, 395.

MARCHE DES CHANGES

̃j L,0.Vn£lr'e1S1 4? New-York, 11 08 Allemagne, 3 21/32 Belgique, 93 1/8 Danemark 231 1/2 Espagne, 171 1/2 !talle, 56 7/8 Prague 21 Roumanie, 7 9/16 Suède, 287 Suisse, 214 3/4 CHANGEMENT D'ADRESSES Nous rappelons à nos abonnés que toute démande de changement d'adresse doit étre accompagnée de 60 centimes en timbres-poste pour trais de réimpression. RENSEIGNEMENTS UTILES DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES 4es abonnés du Gaulois à Mmes

Comtesse Frédéric- de Baillencourt-Courcol, uu Trayas.

Ff.érnand Desmoulins, à Nice.

H,as,ard, à Lille.

Comtesse de Masin, à- Versailles: Kërdinand-Georgè Roybet, à ïrouvïlle. Alexandre Skousès, à Rome.

•MM. f ̃- ̃

De Beauvillé, à' Cannes. Cbiniir»andant Delamaire, à Quimper. Delpech-Suriray, il. Clairac.

Ch-àrles Diehl, à Menton.

Baron Jacques Le Febvre, au château des Ruinais.

Ferdinand-George Roybet, à Trouville. Ti'bdôn du Rey, à Hambourg.

V* Avril

Prix

CHEMINS DE FER DE L'ÉTAT AVIS AU PUBLIC

L'administration des Chemins de fer de l'Etat a 1'honneur de porter il la connaissance du que suivant décisions de M. le ministre des travaux publics en date des 16 et 19 janvier 1922, et pour permettre l'exécution de travaux importants de déiriolitkm du tunnel des Batignolles, tout service de trains de voyageurs sera supprimé à partir du ler avril 1922, et jusqu'à nouvel, avis, entre Paris-Saint-Lazare et Pont-Cardinet. La gare de Pont-Candinet deviendra, de ce fait, point terminus ou d'origine des trains de la ligne Paris-Saint- Lazare à Auteuil-Boulogne.

En conséquence

1° Les cartes d'abonnement entre Pont-Cardinet et Paris-Saint^Luzare et celles comportant l'emprunt de cette section de ligne qui seront délivrées à partir de ce jour expireront au plus tard le 31 mars 1922. Leur prix, payable sans fractionnement, sera calculs au prorata du nombre de jours de leur validité, d'après leur valeur, prévue au tarif, de la catégorie de carte demandée (abonnement de 1, 3, 9 mois ou d'un an).

20 Les cartes d'abonnement comportant le parcours 'de Pont-Cardinet à Paris-Saint- Lazare actuellement en cours et dont, la validité s'étend au delà du 31 mars 1922, seront ré'siliées si leurs titulaires en font la demande. Cette résiliation entraînera le remboursement d'une fraction du prix de l'abonnement proportionnelle au nombre de jours de validité restant à courir depuis le jour où la carte sera restituée au Chemin de fer.

Pour obtenir cette résiliation, les voyageurs n'auront qu'à se présenter ^au bureau où ils ont souscrit leur abonnement, et ce bureau fera immédiatement le nécessaire sur simple présentation de la carte d'abonnement Les abonnés qui préféreraient ne pas résilier pourront obtenir le remboursement d'une fraction du prix de l'abonnement proportionnelle au nombre de j'ours de validité restant il courir à partir du le,@ avril et à la réduction de parcours de Pont-Cardinet à Paris Saint-Lazare.

3° A partir du le' avril 1922, il ne sera plus délivré de billets d'aucune sorte, ni enregistré de bagages ou de chiens, soit pour les relalions entx.e Pont-Cardiiiet et P,a,ris-Saint-Lasoit pour toutes autres relations comportant l'emprunt de cette section de ligne.

Les abonnements au Gaulois sont reçus sans frais dams tous les bureaux de poste.

Les manuscrits ne sont pas rendus

Le Géranf: Sitoleux.

Imprimerie du Gaulois ̃ G. Langerome, 2, rue Drouot.

RENTRÉES A PARts

Charles Balsan, Comtesse. Hubert de Boisgelin. Comtesse de Choiséul-Gouf'fier. Marguerite Henry-Rosier. Comtesse Albéric de La Lbyère. Comtesse de Montgon. Paul Poirson. Comtesse Pierre de Rouge. Maurice de Wendel.

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Comte François de Divoraie. George^ Goyau. Stéphen Rouart. -H. Vaïsse. CREME DE BEAUTÉ Rend la PEAU DOUCE. FRAICHE. PARFUMÉE

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PROGRAMME DU 1er AVRIL

THÉATRES

Opéra. 8 11., L'Or du lïhin.

Français 8 h. 30, Un Ami de jeunesse, Aimer. Opéra-Comique. 8 h. 15, Ariane et Barbe-Bleue Odéon. 8 Il. ;10, La Vie de bohème.

Gafte. S h. 30, Les Cloches de Corneville.

Variétés. Relâche.

Porte-St-Martin. 8 h. 30, Don Juan, Romanesq, Vaudeville, 8 h. 30, 4 Cavaliers de l'Apocalypse Gymnase, 9 h., Le Voleur.

Palais-Royal. 8 h. 45, La Seconde Nuit de noce$ Renaissance. 8 h. 45, La Danseuse rouge. Bouffes-Parisiens, 8 h. 45. Dédé.

Th. Paris. 8 h. 30, Miquette et sa mère.

Athénée. 8 h. 30, Atout. coeur

Mogador. 8 h. 30, Monsieur t'Amour.

Apollo. 8 h. 45, You-You.

Nouvel-Ambigu, 8 h. 45, La Flamme

Marigny. 8 h. 45, My Love Mon Amout.

Sarah.Bernhardt, 8 h. 30, Aigtes d. la tempête, Femina. 8 h. 45, Sin. Th. Champs-Elysées. Relâche

Corn. Ch..Elysées. 8 h. 45, Les,Bas-Fands.

Edouard-VII, 9 h., L'Illusionniste.

Th. Michel. 9 h. Paris ou le bon juge.

Capucines, 9 h., Nonnette.

Antoine, 8 h. 45, L'Heure du Berger.

Nouveautés. 9 h., La Diane au bain.

Th. Daunou. 8 h. 45, ire rep., r Bouche.

Trianon.Lyrique. 8 h. 30, Mousquet au cou0, ctâVeleTC-fo0' Million dans une main d'eT/ Deux Masques, lînèh™ du doct. Moreau. Nouv..Théâtre. 8 h. 30, Montée vers l'amour, Scala. 8 h. 30, Le Chasseur de chez Mtete?î* Cluny, 9 h., Lulu garde ton coeur.

Déjazet. 8 h. 30, Chéri de sa concierge,

SPECTACLES DIVERS

Folies-Bergère, 8 h. 30, Folies sur Folies.

Olympia. 2 h. 30:et 8 h. 30, 15 attrait sensat Casino Paris. 8 h. 30, Paris en l'air.

Concert Mayot. 8 h. 30, Paris-Scandates.

Alhambra. 8 h. 30, Georgel, les 30,.Ire rep., Y'a t'dire à Gënes.

Deux-Anes, 9 Ruons gaiement.

Lune Rousse. 9 h.,

Boite a Fursy, 9 h., Paris sans Gênes.

Perchoir. 9 h., Au Barreau du Perchoir.

Moulin de la Chanson. 9 h., 30. jeudi et dimanche Cirque Médrano. 8 h. 30, Mat. jeudi, sam,dim:, Marivaux. 2 h. 30 et 8 h. 30, Petit Madeleine-Cinéma. 2 h., 5 h. et 8 h. 30, 4 h. 45, thé dansant.

Musee Landru, Mme Bessarabo.

Palais de Glace. M.et S.,on patine sur vr.giace Pour les matinées d'aujourd'hui, consulter le courrier des théâtres,