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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1913-09-20

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 20 septembre 1913

Description : 1913/09/20 (Numéro 13125).

Description : Note : supplément littéraire pages 3 et 4.

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k535921z

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 25/04/2008

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Aujourd'hui

le « Gaulois littéraire »

aux 3e eî4eç>ages

de la Police

On vient de célébrer, dans une imposante cérémonie, les actes de dévouement d'un sergent de ville qui, à trente-quatre ans, a déjà sauvé vingt-sept personnes c'est fort bien et c'est d'autant mieux qu'il est peut-être temps de se demander si, depuis quelques semaines, on ne fait pas trop beau jeu aux malfaiteurs par le zèle qu'on met à rosser le commissaire. Il y a' une crise de la police et cette crise nous intéresse tous car nous ne vïvons pas à l'âge d'or et notre commune.sécurité a besoin d'être défendue.

-L'occasion de cette crise, c'est les scandales policiers ou, plus exactement car, avec un titre, on a tôt fait de généraliser les abus commis dans l'exercice de leurs fonctions par quelques policiers.

Je ne sais quel est exactement le nombre des fonctionnaires de la police. Mais il est assez élevé pour qu'on ne puisse de bonne foi slétonner si, dans ce nombre, se glissent des brebis galeuses. Combien y en a-t-il ? Je n'ai guère trouvé, même dans les journaux les plus violents, qu'une demi-douzaine de noms cités. C'est trop, sans doute, pour qui a le goût de la perfection. Ce n'est pas plus que ce que permettrait de prévoir l'humaine expérience. Voulez-vous d'ailleurs que nous poussions plus loin cette analyse ? J'avouerai que les récits accusateurs me laissent incertain, parce que je ne saisis pas, dans la plupart des cas, le mobile des actes. On nous dit que les agents en bourgeois inculpés avaient coutume de glisser dans les poches des personnes arrêtées les pièces à conviction qui devaient déterminer leur arrestation. C'est odieux, si c'est exact. Mais est-ce exact L'instruction n'a pas conclu. Pourtant, la presse, même la plus impartiale, a emboîté le pas à celle qui ne l'est pas. Elle lui a emprunté les titres dont je parlais tout à l'heure. Et si vous ouvrez un journal à manchettes, vous avez l'impression que la police parisienne est pourrie tout entière.

Je sais bien que le Français est frondeur et qu'il se plaît à narguer l'autorité. Tout de même, on aurait pu peut-être y mettre plus de mesure et ne pas faire écho sans critique à une campagne qui, même si les faits cités sont authentiques, est dans son origine manifestement intéressée.

Réfléchissez quand on a rendu publiques dans la presse ou à la tribune les menées anarchistes, syndicalistes et antimilitaristes, vous avez frémi d'indignation. Quand vous avez lu le récit des manifestations contre les retraites militaires ou constaté, il y a quelques semaines, lors des mutineries de Toul, de Rodez et de Mâcon, l'efficacité de criminelles propagandes, vous avez légitimement compté sur la police pour défendre la patrie, l'armée, les lois, pour découvrir et frapper les coupables. Quand ces coupables dénoncent la police, allez-vous les suivre comme moutons de Panurge ?

Point d'équivoque si des policiers ont manqué à leurs devoirs, il faut qu'ils soient punis et d'autant plus rigoureusement que leur tâche est plus haute, leur responsabilité plus lourde. Mais en réclamant les sanctions, évitons le piège qui nous guette et retenons que pour beaucoup de ceux qui crient le plus fort, il s'agit non de justice, mais de représailles, non de frapper des coupables, mais de disqualifier des innocentes. i

Dans le manoir à l'envers où nous vivons, ce n'est pas assez d'avoir, nous, public, à défendre la police contre les bandits, il faut aussi la défendre contre elle-même et voici que nous touchons au second élément de la crise. La police, en effet, si elle n'a pas su exclure à temps de ses rangs quelques échantillons fâcheux d'humanité éternelle, n'a pas réussi non plus à se préserver des 'modes momentanées de notre époque et elle est, comme la France ellemême, divisée et syndiquée. Il y a des partis dans la police parisienne ainsi qu'à la Chambre. On y rencontre des conservateurs. Mais on y rencontre aussi un bloc de gauche, où l'on parle du ton de M. Bouffandeau et où l'on s'intitule réformiste. •

Les réformes sont une belle chose, mais qui servent parfois de pavillon à d'étranges marchandises. Quand J.-J. Weiss, pour quelques semaines seulement, devint, au quai d'Orsay, directeur des affaires politiques, un de ses amis lui demanda, plein d'ardeur

Eh bien vous allez faire de grandes réformes ? Weiss, avec un sourire, répliqua

Nous allons aggraver les abus.

C'est souvent l'effet le plus clair de certaines réformes, et celles de la police n'en auront pas d'autres, je le crains, tant qu'on les prêchera sur le mode syndical. Vous avez lu, l'autre jour, le récit de la séance tenue par l'Association professionnelle des gardiens de la paix. Il y a là deux ou trois messieurs qui seront évidemment députés à 15,000 francs, quand leurs camarades monteront encore la garde car c'est une vertu française d'aimer faire aux intrigants la courte échelle.

Tandis que le préfet et le parquet s'occupaient, dans le cadre de leurs attributions, de rechercher les fautes dénoncées et de les châtier, le syndicat car en réalité, au nom près, c'en est un déclarait qu'il saurait s'en charger la discipline assurée par en bas, les chefs réduits au rôle de spectateurs, la pyramide retournée M. Hennion n'a pas semblé goûter la plaisanterie. Cependant, il a reçu le bureau de l'Association.

Je ne l'en blâme pas il a un métier difficile, qu'il connaît mieux, certes, que moi. Il a parlé dans les notes Havas du fer de sa main et il a tendu aux syndiqués le velours de son gant. Mieux vaut douceur, a-t-il pensé, sans doute. f Et il se peut qu'il ait raison. N'empêche que la mauvaise humeur qu'il n'a point su cacher est de tous points légitime.

Comment Voilà un service public qui, par tous ses caractères, est militarisé, et quand des punitions semblent nécessaires, ce sont les soldats qui prétendent se charger de les appliquer. Transportez ces moeurs à la chambrée, et ce sera du propre Voyez-vous le colonel dessaisi par ses hommes du droit d'envoyer en prison les mauvais sujets ? Sera-ce l'Association qui révoquera ? Elle n'en j; demande pas tant et laisse entendre qu'elle a (; d'autres moyens. Alors quoi ? Frappera-t-elle il les coupables d'un passage à tabac syndical en manière de loi de lynch ? Les obligera-t-elle, ver d'ordonnance, à signer leur démission ? Non.

Par conséquent, toutes les déclamations syndicales ne sont que du battage. Elles ne peuvent avoir d'effet utile à l'ordre nublic. Elles n'ont qu'un objet, qui est de motiver le syndi. cat et de servir ses meneurs. Mais, de ce fait même, elles ont une autre conséquence, qui esl de tuer l'esprit de discipline et d'égarer les

cceurs simples de répandre chez les naïfs l'il- lusion qu'un fonctionnaire ne paye pas par des' devoirs supplémentaires les droits nouveaux que la société lui confère en le prenant à ses gages de faire croire aux irréfléchis ou aux agités qu'un gardien de la paix et un débardeur peuvent défendre de la même facon leurs intérêts professionnels.

Je ne voudrais pas offenser nos braves « sergots ». Ils ont cependant l'esprit bien court s'ils ne s'aperçoivent pas que le jeu où on les entraîne les conduit à leur perte car le jour où le syndicalisme, sous les ordres de ses chefs actuels, s'emparerait du pouvoir, son premier soin serait de supprimer la police quitte à la rétablir ensuite à son profit..

Les agents semblent donc aussi imprudents que le public. Eux et lui, en travaillant contre l'autorité morale de la police, travaillent rour les adversaires communs des citoyens honnêtes et des fonctionnaires dévoués. Eux. et lui, sous l'œil des barbares », s'emploient pour la barbarie.

Ne nous y trompons pas en effet il y a en France quelque dix millions d'honnêtes et loyaux ouvriers qui ne demandent qu'à gagner leur vie par leur labeur qui désirent la gagner le mieux possible ce qui. est leur droit absolu, mais qui n'ont jamais songé à pratiquer le « ôte-toi de là que je m'y mette » qui est l'a b c du syndicalisme contemporain. Les cinq cent mille syndiqués qui existent dans notre pays sont eux-mêmes pour la plupart de dociles instruments aux mains d'exploiteurs qui ont dû à la loi de 1884 de confortables ronds de cuir au sein de la révolution.

Qu'est-ce qu'un syndicat neuf fois sur dix? C'est une force anonyme aux mains d'un profiteur qui a peu de goût pour le travail manuel et préfère un fauteuil de secrétaire à 300 francs par' mois. Or parmi ces secrétaires de syndicats, si paisibles quand une instruction est ouverte, si arrogants en tout autre temps, que trouvons-nous ? Tous les anarchistes de 1893, qui, gênés par les lois de protection sociale, qu'ils ont baptisées scélérates, sont venus se terrer dans les associations ouvrières qu'ils ont dénaturées et corrompues?

Là-dessus point de doute la Revue des Deux llondes, il y a quelques semaines, a publié leurs noms, leurs états de service, rappelé leurs actes et leurs écrits. Les maîtres des syndicats, ce sont, presque sans exception, des dynamitards retraités. Hier encore le citoyen Merrheim, de la fédération des métaux, ne rappelait-il pas dans un rapport officiel que le syndicalisme a versé dans l'anarchie. Or de l'anarchie, crime politique, aux crimes et délits de droit commun, il n'y a qu'un pas.

Avez-vous lu dans le Malin les curieux mémoires de Mme Maîtrejean, « compagne » de l'anarchiste Kiltbachiche, ex-gérant de l'Anarclaie, feuille de doctrine, où l'on recevait Garnier et Bonnot? Vous y verrez l'histoire de la « combine », c'est-à-dire du vol à l'étalage, du vol à la tire, de la fausse monnaie, épreuves liminaires de la carrière anarchiste, dont on nr sait s'il faut plus admirer l'indigence de pensée ou l'audace d'exécution. Proudhon estimait -que la propriété, c'est lé vol. Que dire alors de l'anarchie, qui va de la « cambriole » pure et simple à l'effraction et à l'assassinat. ? Cette invasion des organisations ouvrières par des malfaiteurs de droit commun rend plus nécessaire que jamais une organisation de défense sociale, dont la police est la clef de voûte. Mais pour que la police soit à la hauteur de sa tâche, il ne faut pas seulement qu'elle soit irréprochable, il faut qu'elle soit disciplinée et respectée.

Si M. Lépine avait conquis à Paris et dans 1 toute la France une si grande popularité, c'est qu'il avait profondément le sens de cette nécessité et qu'on reconnaissait en lui un défenseur de l'ordre, dans le plus haut sens de ce mot. Je ne sais si je m'abuse, mais dans les campagnes dirigées contre l'administration dont il fut si longtemps le chef, j'aperçois une pointe tournée contre lui. Or les'gens du chambardement ont la rancune plus tenace que les gens de bien la reconnaissance.

Nous sommes en ce moment les dupes de ceux que nous combattons. La police ne s'améliorera pas en se syndiquant. La presse ne l'épurera pas en la discréditant. Voilà deux vérités qui paraissent, par le temps qui court, singulièrement méconnues. En les affirmant, on risque d'être traité de conservateur-borne et de pourvoyeur de prisons. Qu'importe, s'il en peut résulter quelque bien pour les idées sans lesquelles il n'est point de société possible ? Quiproquo

Ce qui se passe ÉCHOS DE_PARTOUT

Le gouvernement serbe vient de prendre une décision qui ne laissera pas d'être bien accueillie en France, bien qu'elle soit de nature à causer quelque déception dans d'autres pays. Au cours des deux guerres balkaniques qui viennent de prendre fin, l'état-major général serbe a constaté les services éclatants rendus par les officiers serbes sortis des écoles militaires françaises, et il a résolu d'augmenter dans de fortes proportions le nombre des officiers qui seront envoyés cette année en France, pour y compléter leur éducation et leur instruction militaires.

C'est ainsi que vingt et un officiers serbes sont attendus procliainement dans notre pays sept d'entre eux iront à l'Ecole supérieure de guerre, sept autres seront affectés à l'Ecole d'artillerie de Fontainebleau et un même nombre à l'Ecole d'administration militaire de Vincennes. Tous ces officiers ont pris part aux deux dernières campagnes ils s'y sont tous distingués et plusieurs d'entre eux en sont revenus avec de glorieuses blessures.

Ces braves seront les bienvenus en France. Ils trouveront dans notre pays l'accueil sympathique et cordial qu'ils méritent si bien à tous les points de vue.

Décidément on peut appliquer à la température le fameux proverbe de François Ier « Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie. » En changeant le mot femme par le mot temps, on a la définition exacte des changements de l'atmosphère dans laquelle nous vivons. Avant-hier, il faisait presque froid hier, il a fait une journée exquise, presque chaude La prédiction du portier de la Tour Saint-Jacques se réaliserait-elle ? Il nous avait promis du beau temps à partir du 20. Souhaitons-le, mais constatons toutefois que ces variations accentuent en ce moment les fâcheux rhumes de cerveau. On ne sait pas aussi s'il faut prendre un pardessus et un parapluie ? Fâcheuse alternative

On nous signale des Açores une dépression, mais nous savons que les savants ont depuis longtemps perdu toute confiance dans ces renseignements qui presque toujours n'ont aucune sanction effective, car la science météréologique subit des phases désastreuses depuis quelques années!

M. Humphrey Moore invite aujourd'hui ses amis à venir voir ses dernières œuvres dans son atelier de la rue de Courcelles.

Nous avons pu admirer un ravissant portrait de la comtesse Frédéric de Chateaubriand, dans le style des portraits de Nattier un ta-

bleau représentant une bergère, genre Boucher, pour le marquis de Casa-Riera un délicieux portrait de Mlle V. de Ravenel, celui de Mlle del Castillo et celui de M. H. Villiers-Barnett. L'artiste, dont le pinceau' a tant de vigueur dans ses études du Maroc et du Japon, a pris ici les grâces du dix-huitième siècle, sauf dans un portrait d'homme, M. de Feniz-Mantilla, qui est saisissant de relief et de force. Dans un genre comme dans l'autre, M. Moore montre des qualités très remarquables et très appréciées. La souplesse de son talent se prête à toutes les modalités.

Au sujet de notre bloc-notes sur les -théâtres, nous recevons la lettre suivante de M. Samuel, l'aimable directeur des Variétés, ajoutant d'intéressants détails sur la saison prochaine de son théâtre

Cambo, septembre.

Mon cher Tout-Paris,

En attendant le plaisir de vous*'serrer la main sur la scène des Variétés, le soir de la première de La Vie Parisienne, je tiens à compléter l'information que vous publiez si gracieusement dans votre « Bloc-Notes » d'hier.

Après le chef-d'œuvre d'IIeriri Meilhac, Ludovic Halévy et Jacques Offenbach, que mon théâtre va donner avec un éclat exceptionnel pour sa réouverture annuelle, voici, dans l'ordre, la liste des trois premières pièces nouvelles qui seront représentées chez moi

D'abord, une comédie en trois actes d'Alfred Capus titre L'Institut de Beauté.

Ensuite, une opérette à grand spectacle de Victorien Sardou et Paul Ferrier, musique de Hugo Félix titre Les Merveilleuses.

Enfin, une comédie en trois actes de Louis Artus titre Le Béguin de Margot.

Recevez, cher TouM?ari% l'expression de mes sentiments amicaux.

FERVAND Samuel.

On sait combien les Parisiens sont fiers de leurs gardes municipaux ils admirent avec juste raison leur admirable musique, ils aiment à voir ces superbes cavaliers, ils contemplent avec plaisir ce corps d'élite composé d'anciens sous-officiers de l'armée pour la plupart, et dont les poitrines sont constellées de médailles.

Or les gardes municipaux sont dans le marasme en voici la cause. Depuis plusieurs années, on ne répond pas aux demandes d'autorisation de mariage qu'ils peuvent formuler. Pourquoi ? Parce que les bureaux ne savent pas comment régler l'indemnité de logement qui leur serait due s'ils avaient une famille. Près de trois cents gardes sont dans ce cas Il y a là une inertie administrative d'autant plus regrettable que les gardes à cheval sont des hommes superbes qui donneraient de beaux enfants à la France si on leur permettait de se marier. Le colonel de ce corps d'élite est le premier à déplorer cet état ce choses, mais il ne peut rien faire, faute de crédits. Nous ne pouvons que signaler ces faits au conseil municipal, en espérant qu'on trouvera une solution pour donner à ces braves défenseurs de l'ordre la satisfaction qu'ils méritent à tous égards

VISION BREVE

LE PROFIL DE.LOUIS XIV

L'érudit et aimable conservateur du musée de Versailles, M. de Nolhac, vient encore d'enrichir le palais d'un objet d'art qui est un.document des plus précieux. C'est le médaillon en bronze doré de Louis XIV, daté ad vivum- 1705 et signé par Benoist, premier sculpteur en cire et peintre ordinaire du Roi, le même qui a fait le profil de cire que l'on admire à Versailles dans' la chambre royale, à côté du lit dont la seule courtepointe en guipure est authentique.

Le profil de cire est postérieur d'un ou deux ans à celui du bronze, et l'on sait que Louis XIV a posé pour ce portrait. Il est d'une finesse extrême, admirablement ciselé, et l'expression est toute une page d'histoire. 1705, c'est l'année qui suit celle de la défaite d'Hochstaedt, où l'électeur de Bavière, notre allié, et le maréchal de Tallard, ont été battus par Marlborough et le prince Eugène. Le Duc de Vendôme vient d'être vainqueur à Cassano, 'et Ragotsky, soutenu par la France, vient de se déclarer duc de Hongrie et menace l'Allemagne. Il y a, dans l'expression de ce profil de bronze, de la tristesse et de l'espoir; les joues sont flétries, le cou flasque et la lèvre inférieure avance légèrement en une moue que le Roi tient peut-être de la maison d'Autriche, par sa mère; mais la tête se relève, le regard est très haut et l'on sent que le Grand Roi est plus grand encore dans ses malheurs que dans l'apogée de sa gloire. Il ne se laisse pas abattre il a confiance dans l'avenir de la monarchie et de la France, et il attend. Mais, dès l'année.suivante, il dira à Villeroi, battu à Ramillies: « Monsieur le maréchal, on n'est plus heureux à notre âge! » Et le profil de cire qui succède à Ramillies montre le Roi un peu plus vieilli, peut-être plus déprimé.

Mais quelle noblesse dans ce profil, quelle fierté encore Notons que le nez qui était droit, sur la même ligne que le front, s'incurve légèrement dans la vieillesse, et que Louis XIV, qui avait alors soixante-sept ans, paraît prématurément vieilli.

Ce profil est posé sur une plaque de marbre bleu foncé et entouré d'un léger cadre en bronze doré. Il appartenait à M. Kraemer, qui avait eu la bonne fortune de le dénicher et en faisait grand cas. Il en voulait cinquante mille francs. A sa vente du printemps dernier, ni le Louvre, ni Versailles ne purent l'acheter, faute d'une délibération et d'une autorisation. Acquis pour la somme de cinq mille francs, par un amateur, celui-ci a bien voulu le céder à M. de Nolhac pour le même prix.

Qui était ce Benoist? Un peintre de talent, reçu académicien en 1681. Il était né à Joigny en 1632 et il est mort à Paris en 1717. On l'appelait Benoist du Cercle, parce que, en 1668, il avait fait en cire le cercle de la Cour: Louis XIV entouré de sa famille et des principaux personnages de l'Etat. Ce devait être grand comme un théâtre de marionnettes et il promenait ce cercle dans les foires, avec permission du Roi. Il fit fortune à ce métier et, en 1684, il faisait un premier portrait du Roi en cire.

Ces sculpteurs en cire avaient une certaine importance. C'est eux qui moulaient et peignaient le masque du Roi décédé, pour l'exposition en public. On a conservé deux ou trois de ces œuvres d'art, mais qu'est devenu le cercle de Benoist? Quel document c'eût été pour la postérité! L. M.

Roma, qui va reparaître lundi sur l'affiche, est la dernière œuvre que Massenet ait donnée à l'Opéra. Le grand compositeur avait pour cet ouvrage une prédilection particulière et .c'est avec un soin extrême qu'il surveilla lui-même la mise en scène dont il contrôlait minutieusement chaque détail, ainsi que l'exécution tant vocale qu'orchestrale. Nerveux et inquiet, dans son désir extrême d'obtenir le « mieux », il suivait d'une oreille et d'un œil également attentifs le jeu des artistes et celui de l'orchestre, bondissant tout à coup du fauteuil lointain où il avait coutume de se blottir pendant les répétitions, arrêtant tout pour rétablir un mouvement ou donner une indication et se promenant fébrilement le cou tendu, le front soucieux, jusqu'à ce que, l'exécution l'ayant pleinement satisfait, il reprît son air affable et la gaminerie charmante de son sourire.

C'est pour rendre hommage à sa mémoire que l'Académie nationale de musique remet il la scène Roma, l'oeuvre aimée du maître disparu, dont le souvenir est cher à tous ceux qui, dans cette grande maison, furent à divers titres ses collaborateurs. On peut juger, par la distribution que nous avons publiée hier, avec quelle perfection sera rendu le chef-d'oeuvre de Massenet..

Le capitaine Johnson est une des physionomies les plus populaires de New-York. Il dirige le corps des sapeurs-pompiers de la grande cité métropolitaine et ses innovations, en matière d'incendie, ont donné les plus heureux résultats.

Sa dernière « idée vaut d'être mentionnée, car le public et les directeurs des théâtres parisiens pourraient en faire leur profit. Or donc, le capitaine Johnson a convoqué dernièrement les directeurs des principaux théâtres de New-York et leur a exposé son projet.

Vous savez, leur dit-il, que le-public est d'une grande docilité lorsque le sentiment du

danger ne l'a point gagné. Une sàlle calme. se vide en trois ou quatre minutes. Mais, à' la moindre odeur de brûlé, ce même public se transforme en une cohue affolée, et la panique fait plus de victimes que l'incendie lui-même. Il importe donc de.familiariser les spectateurs avec l'idée du danger: En entrant au théâtre, il faut qu'ils sachent par quelles portes ils de- vront gagner la rue. Il faut également que les ouvreuses et tout le personnel du théâtre accomplissent leur devoir en cas de sinistre, comme les marins à bord d'un navire. Le capitaine Johnson a prié alors les directeurs de faire de temps en temps des « répétitions d'incendie ».Le conseil a paru judicieux aux intéressés et c'est pourquoi des branle-bas d'incendie ont lieu depuis quelques semaines dans les théâtres de New-York. En même temps, des affiches apposées dans les salles font connaître au public les portes de sortie en cas d'alarme et lui conseillent de garder le calme, car la salle peut être évacuée en trois minutes.

Le voyage de tourisme que M. Poincaré vient d'accomplir dans le centre de ià France, nous a révélé des merveilles naturelles et des trésors archéologiques que, malheureusement, la plupart des Français ignoraient hier encore. Pour nous apprendre à mieux connaître notre pays, la Compagnie d'Orléans organise dans les régions du Limousin, de la Marche, du Périgord et du Quercy, un circuit de cinq jours, extrême- ment attrayant. On ira en chemin de fer de Paris à Limoges et à Périgueux, et les excursions à travers les sites- se feront' en automobile. Les départs commenceront le 24 septembre. Pour tous renseignements, s'adresser à l'Agence Lubin, 36, boulevard Haussmann. 'Deux rues de Paris vont être débaptisées, sur le désir. exprimé par leurs habitants eux-mêmes, ce qui, entre parenthèses, n'est pas banal. Il s'agit des rues du Rendez-Vous et de la Charbonnière.

La rue du Rendez-Vous est située dans le douzième arrondissement. C'est une rue tranquille et calme, qui conduit à l'avenue de Saint-Mandé et où l'on respire un peu l'air du passé. C'est, en effet, dans les environs de la rue du Rendez-Vous et à la place même qu'elle occupe aujourd'hui, que quelques roués de la Régence avaient érigé leurs petites maisons. Antérieurement, la célèbre Ninon de Lenclos y posséda un logis.

Quant à la rue de la Charbonnière, elle fait partie du dix-huitième arrondissement et date de 1842. Elle doit son nom à un dépôt de charbon de la ligne du Nord et ne rappelle aucun souvenir historique.

Quels sont les noms qui remplaceront ceux qui vont disparaître ? Nous l'ignorons, mais nous exprimons le vœu qu'on ne choisisse pas ceux de politiciens plus ou moins illustres aujourd'hui et inconnus, i:.émédiablement oubliés demain.

La fraîcheur des matinées et des soirées qui s'est fait sentir si brusquement après les récents orages a surpris tout le monde, mais n'a pu mettre en défaut la prévoyance proverbiale de la Belle Jardinière. Dès maintenant, elle expose et met en vente ses modèles d'automne et d'hiver, confectionnés ou sur mesure, pour homimes, jeunes gens, dames, fillettes et enfants à noter de ravissants Costumes Tailleur pour dames et jeunes filles. Les catalogues illustrés est échantillons sont adressés franco sur demande.

Entre toutes les stations climatériques, MonteCarlo détient un privilège unique c'est d'être, toute l'année, un centre de plaisirs et d'élégance, alors que, partout ailleurs, les « saisons » sont brèves. Si, durant tout l'hiver, ce pays merveilleux est le nid de prédilection de l'aristocratie du monde entier, il jouit de l'exceptionnelle faveur de ne jamais connaître de « saison morte » et de rester, durant douze mois, une. grande ruche où bourdonne la vie. Après un été qui fut aussi tempéré que radieux, et où affluèrent de partout baigneurs et touristes, voici venir le délicieux automne méditerranéen, le tiède septembre encore fleuri de sa magnifique parure de lauriers roses et embaumé de la griserie des daturas, tandis que les rosiers d'hiver boutonnent déjà.

Et sur toutes les plages de l'Océan et de la Manche, la fin de l'été ne groupera plus qu'un petit nombre d'intrépides assez vaillants pour braver l'eau déjà froide, tandis que jusqu'au mois de novembre, les baigneurs continueront à mettre une animation joyeuse sur toutes les plages méditerranéennes, grâce à la température idéale de l'automne qui fait l'onde plus douce et l'air plus léger de toutes ces plages ensoleillées, celle de Monte-Carlo maintient sa juste renommée, pour sa situation privilégiée et pour son animation mondaine qui en font la plage à la mode de la Côte d'Azur.

NOUVELLES A LA MAIN

A la caserne, un capitaine à un réserviste Et vous, qu'est-ce que vous faites dans le civil ?

Je m'occupe d'astronomie.

Eh bien, mon garçon, au régiment, il ne faut jamais faire d'observations 1

Un Domino

e Roi Constantin « J'aurai le plus grand plaisir à me rendre en France, surtout au moment présent, afin de dissiper complètement tout malentendu entre la France et la Grèce. Je suis heureux que cette occasion me soit ïoui'nie de manifester mes sentiments à l'égard de la France, d'autant plus que je me rends compte des grands services qu'elle a rendus à l'hellénisme. »

C'est en prononçant ces paroles que le Roi Constantin a quitté hier, à onze heures du matin, l'Angleterre pour venir à Paris rendre visite au président de la république. Il était accompagné du lieutenant-colonel Lévidis, son aide de camp. A 2 heures 45, il prenait le rapide de Calais à Paris..1'.1. Lachaume, inspecteur du mouvement de la Compagnie des chemins de fer du Nord, et M. Poncet, commissaire-spécial, chargé de veiller sur la personne du souverain pendant son séjour en France, avaient pris place, à Calais, dans le train royal. M. Magnié, consul de Grèce, était venu saluer Sa Majesté.

Le Roi, voyageant dans le plus strict incognito, a exprimé le désir qu'aucune réception d'aucune sorte ne lui fût faite à son arrivée à Paris. Déférant à ce désir, M. Romanos, ministre de Grèce, est allé seul recevoir son souverain sur le quai de la gare du Nord. De son côté, la Compagnie des chemins de fer n'avait fait aucun préparatif, se contentant de se faire représenter, pour saluer le souverain à sa descente du trtin, par trois de ses fonctionnaires supérieurs MM. Lechelle, Averlant et Roilin, ainsi que par M. Thèry, chef de gare. Le colonel Boulangé, de la maison militaire de la présidence, attaché à la personne du souverain pendant son séjour en France, représentait le président de la république, et M. Carré, directeur-adjoint du protocole, M. Pichon, ministre des affaires étrangères.

Il y avait aussi, sur le quai de débarquement. M. Hennion, préfet de police M. Touny, directeur de la police municipale M. Grunbach, sous-directeur de la Sûreté générale M. Mallet, commissaire spécial de la gare du Nord M. Charnot. commissaire divisionnaire M. For-

geron, officier de paix, qui dirigeait le service à'ordre. Le train est entré en gare à six heures vingt. Le Roi, qui portait un costume noir, chapeau melon noir, sauta lestement sur le'quai et serra la main au ministre de Grèce, qui lui présenta les personnes présentes, avec lesquelles Sa Majesté s'est entretenue pendant quelques instants. Puis, précédé de M. Hennion, le Roi a traversé les locaux de la douane pour gagner la cour d'arrivée, où attendait l'automobile de M. Romanos. Il y a pris place avec ce dernier et le colonel Lévidis et s'est fait directement conduire à l'hôtel Lotti, rue Castiglione, où il occupe le premier étage, dit « appartement royal » et composé de six pièces.

Aussitôt arrivé, le Roi a fait appeler M. Lotti, qu'il connaît depuis plusieurs années et dans l'hôtel duquel-il était descendu l'année dernière, tout de suite après son inauguration, et causa avec lui, tout en lui donnant des instructions pour son séjour à Paris.

Ajoutons, à ce propos, ce détail curieux. Lors de la première victoire de l'armée grecque sur les Turcs, M. Lotti a adressé une chaleureuse dépêche de félicitations au roi Constantin. Le lendemain, M. Lotti recevait la réponse du souverain. Sa Majesté, en exprimant ses remerciements, ajoutait que c était la première dépêche de félicitations qu'il recevait à l'occasion de sa victoire sur les Turcs. Par une erreur bien compréhensible, la dépêche du Roi a été remise d'abord à M. Pierre Loti, dont on connaît les sentiments nettement turcophiles. M. Pierre Loti fut fort étonné de recevoir une dépêche pareille. et il protesta.

Plusieurs journalistes et photographes, qui, croyant que le Roi arriverait par le train de quatre heures quarante-cinq, s'étaient rendus inutilement à la gare du Nord, arrivèrent dans la soirée à l'hôtel Lotti et prièrent le souverain de se laisser photographier. Sa Majesté y consentit.

Le Roi, accompagné de son aide de camp, s'est rendu, vers huit heures, à la légation de Grèce, rue Auguste-Vacquerie, où il a dîné dans l'intimité avéc M. Romanos.

C'est demain que le président de la république offrira, au palais de l'Elysée, un déjeuner en l'honneur du premier souverain balkanique qui vient à Paris depuis cette terrible guerre des Balkans..

Soit à son arrivée à la gare, soit à son arrivée à l'hôtel Lotti, le roi de Grèce à été reçu avec la correction la plus parfaite. Pendant son séjour et à son départ, Paris ne se départira certainement pas de cette correction envers le monarque qui vient due se battre. Paris se souvient trop des sympathies que lui a toujours témoignées le père du roi Constantin, le roi Georges, qui, pendant plus de quarante ans, a été populaire parmi nous. Il se souvient trop aussi des liens qui depuis plus longtemps encore, depuis près d'un siècle, unissent la Grèce à la France.

Parisien Une jolie légende. La Basilique byzantine d'Albert. Un Pèlerinage régional,

Dans la seconde moitié du onzième siècle, un berger qui garde ses moutons au lieu dit Brebières, près de la petite ville d'Ancre, aujourd'hui Albert, en Picardie, remarque l'obstination d'une brebis à gratter une touffe. d'herbe. Ni ses appels, ni les aboiements des chiens, ne peuvent éloigner la douce bête. Impatienté, le berger frappe rudement de sa houlette la motte de terre et aus- sitôt il entend une voix lui crier:

Arrête, berger, tu me blesses!

La houlette était tachée de sang. Revenu de sa stupeur, le berger creuse la terre et découvre une statue portant au front la marque du coup de houlette qu'il a donné. C'est une Vierge mère tenant l'enfant Jésus dans ses bras.

A l'annonce de cette découverte, les paysans des environs s'émeuvent. Les clergés des villages les plus proches réclament l'honneur de recueillir la statue. On la place sur un chariot attelé de vigoureux chevaux, qui va la transporter à ̃ Aveluy. Leurs puissants efforts restent vains: le char demeure immobile. Mais, dès que la statue, transportée sur une misérable charrette, traînée par une haridelle, est tournée dans la direction de la ville d'Ancre, toute résistance cesse et le cortège ne s'arrête que devant l'église. Telle est l'origine de Notre-Dame de Brebières. Pendant la Révolution, la statue miraculeuse fut cachée dans un tonneau, pour lequel on creusa une fosse au fond d'un magasin d'épicerie.

Les guérisons dues à l'intercession de Notre-Dame de Brebières, sans être très fréquentes, ni bruyantes, suffirent à entretenir la dévotion des populations picardes et artésiennes et, peu à peu, la renommée du sanctuaire albertin gagna les provinces environnantes. Il reçut, entre autres, la visite de sainte Colette, de Jacques d'Humières, de saint Vincent-de-Paul, de Mme Barat.

'A

C'était pitié de voir en quel délabrement se trouvait l'église d'Albert, lorsque, en octobre 1882, l'abbé Godin fut nommé curé-doyen. Aussitôt installé, celui-ci prend la résolution d'élever à Notre-Dame un temple di2ne d'elle. Il n'a pas un sou il refuse de s'adresser aux administrations il se confie à la seule générosité des chrétiens et s'abandonne à la Providence. Ni l'une ni l'autre ne lui firent défaut. Il recueillit, en trente ans, plus de trois millions.

Il eut l'heureuse chance de trouver en un architecte amiénois, Edmond Duthoit, un homme capable de comprendre ses idées et qui joignait au talent du bâtisseur la conviction du chrétien. De leur collaboration est sortie une œuvre grandiose, qui chante un hymne éclatant à la gloire de la Vierge.

Duthoit mourut en 1889, mais ses plans furent religieusement suivis sous la direction d'un de ses élèves, M. Bernard, architecte à Compiègne.

Plus heureux, Mgr Godin il avait été nommé protonotaire apostolique en 1901 vit l'achèvement de son œuvre, et, lorsqu'il mourut, il y a quelques mois,- il pouvait se dire: Exegi monumentum.

La basilique est construite en pierre et brique le clocher, haut de cinquante-deux mètres, se voit de fort loin, avec son dôme de cuivre.surmonté d'une statue, en cuivre également, de huit mètres de hauteur, représentant la Sainte-Vierge avec l'Enfant.

Dès le porche, orné de colonnes de marbres divers et de mosaïques, on peut se faire une idée de .la richesse de l'église. La porte majeure est un travail très curieux d'application de cuivre découpé et martelé, sur une doublure de chêne.

L'intérieur de la basilique, de style byzantin-arabe, est d'une merveilleuse richesse. De chaque côté, huit.colonnes carrées de marbre rouge séparent la grande nef des bas-côtés. Des colonnes légères, rondes, supportent la tribune des grandes orgues qui encadrent une large baie, sous laquelle une imposante mosaïque d'Albert Polart reproduit, supportées par deux anges, les armes de la basilique, conférées spécialement par Léon XIII.

Partout le marbre blanc se marie aux cuivres, rehaussés de cabochons, aux mosaïques bleu, grenat et or. La chaire, surmontée d'un dôme en cuivre martelé, fut offerte par une veuve qui, ayant perdu son fjls unique, consacra trente mille francs à ce monument à sa mémoire. Le grand-autel, de même style, est supporté par des colonnettes d'onyx. Le pied de chacun des huit candélabres est orné de quatre statuettes de saints en argent. La frise de la grande nef,;où la théorie des saints, par Grellet, semble se diriger vers la statue miraculeuse, est supportée par une mosaïque où s'inscrit le Salve, Reg:na. De quelque côté que l'on se tourne, des formules lapidaires d'oraisons jaculatoires appellent à là prière. Le, plafond, avec ses. entraits et ses moises, est peint en bleu, grenat et or.

Dans les nefs latérales, les chapelles alternent avec les confessionnaux. On y voit une belle Pieta d'Albert Roze, des bustes en argent de saint Ignace et de saint Vincentde-Paul, un saint François d'Assises peint par Murillo, un saint Joseph et un saint Michel très remarquables, par Delaplanche.

Tous les autels des chapelles latérales, de marbre blanc rehaussé d'or et de mosaïques, sont d'un style différent et la garniture, crucifix et chandeliers, s'y adapte exactement, ainsi que la décoration murale en mosaïque de dessins variés, qui fait ressortir la richesse de cette ornementation, une dans sa diversité.

Inutile d'affirmer que la chapejle de la, Vierge, située J

C. C.

derrick le maître-autel, a été l'objet de soins spéciaux. 'Avec l'autel, magnifique, semble faire corps la statue mi- raculeuse, en pierre noircie, revêtue d'ornements lamés d'or; les diadèmes de la mère et de l'enfant sont en or massif, enrichis de diamants véritables de toute beauté. Quatre' anges, en marbre blanc, les ailes éployées, encadrent l'autel, que domine une statue en marbre blanc de la Divine Bergère, par Delaplanche. Celle-ci semble auréolée par la rosace, dont le vitrail reproduit les symboles de l'Eucharistie.

Toute la muraille est en mosaïque d'or, coupée de bandes polychromes. Certains trouvent que cette profusion d'ors et de couleurs violentes est plutôt criarde: le temps se chargera vite d'harmoniser les tons.

Et puis, cet édifice, qui n'a pas son pareil en France, est conçu dans ce style que virent fleurir les premiers temps de l'Eglise..

Chaque année, du 8 au 20 septembre, une foule pèlerins vient s'agenouiller dans ce temple, et, dans ce cadre merveilleux, la foi naïve des Picards trouve un aliment nouveau.

Par la pompe des cérémonies et son zèle apostolique, Mgr Godin avait su attirer à Albert un nombre croissant de pèlerins de la Vierge. Son digne successeur, M. l'abbé Gosset, qui fut son collaborateur et l'historien de NotreDame de Brebières, a tenu à conserver toutes les traditions et, depuis l'ouverture de la neuvaine, plus de trente mille pèlerins sont venus assister aux différentes cérémonies.

C'est d'abord, le premier jour, la procession des bergers dans leur costume pittoresque qui les fait ressembler aux pèlerins des lieux saints au moyen âge. Le 10 septembre, fut célébré un service solennel pour Mgr Godin; le 14, pour la fête des enfants, les « Agneaux de NotreDame la schola de la métropole de Cambrai est venue chanter la grand'messe.

C'est une des journées les plus charmantes: les enfants, en très grand nombre, et chantant des cantiques, vont, en procession, déposer chacun sa couronne aux pieds de la statue miraculeuse.

Une autre cérémonie très impressionnante est celle oui se déroule le neuvième jour et où les prêtres du diocèse, qui ont vingt-cinq ou cinquante ans, et même soixante ans d'ordination, viennent' célébrer leurs noces d'argent, d'or ou de diamant, et renouveler leurs promesses cléricales. Les pèlerins ont, cette année, la bonne fortune d'entendre chaque jour la parole chaude et entraînante de M. l'abbé Héleine, du clergé de Paris.

L'an prochain, on compte, pendant la semaine, inaugurer la statue agenouillée de Mgr Godin, faisant hommage à la Vierge de la basilique qu'il a bâtie à sa gloire. Tout-Paris

Itamaftine.

et h Turquie

PAR M. GERMAIN LEFÈVRE-PONTALIS

Le soleil du désert ne luit plus sur ta lame,

0 mon large yatagan plus poli qu'un miroirl

Ainsi chantait le poète des Méditations, le voyageur en Orient qui fut député de Bergues, en Flandres, où se commémore le souvenir éclatant de son rôle parlementaire et de sa mission politique.

Oriental, Lamartine, en maint endroit de son oeuvre,. s'est déclaré l'être, et vouloir l'être. Ses pérégrinations de l'Acropole à Damas, de Jérusalem à Baalbek, chez le Maronite et chez le Druse, son passage et son séjour à Constantenople, ont marqué sa vie d'une empreinte souveraine. Sa tentative de colonisation en Syrie est un indice presque symbolique de toute une fraction de son caractère et d'une catégorie de ses vœux. Son Histoire de la Turquie, trop oubliée, compose une lecture entraînante., où le rythme et les images s'accordent avec la proportion nécessaire d'ordre chronologique et de substance positive. Il aime avec passion les contrées émotionnantes du Levant, leur lumière et leurs ombres, et tout le poids des siècles dont elles portent la cendre millénaire et tourmentée.

« Je suis né Oriental et je mourrai tel dit-il textuellement dans le Commentaire du Passé, l'une des méditations qu'il dédie à son ami de Virieu. « La solitude, continue-t-il, le désert, la mer, les montagnes, les chevaux, la conversation intérieure avec la nature, une femme à aimer, de longues nonchalances de corps pleines d'inspiration d'esprit, puis de violentes et aventureuses périodes d'action, comme celles des Ottomans et des Arabes, c'était là tout mon être, une vie tour à tour poétique, religieuse, héroïque, ou rien. »

C'est ainsi que l'auteur du DernieT Chant de Child Harold, député d'une circonscription de l'arrondissement de Dunkerque, affirme son attachement pour les,façons de vivre qui ont cours entre la Mecque et Stamboul. Cette inclination de son esprit, quand elle le stimule et l'emporte, le jette bien loin du Parlement, loin du pont de la Concorde et du gras pays de Flandre. Elle le fait participer aux sentiments d'un chef de janissaires ou d'un Abencérage exilé de l'Alhambra.

Alphonse de Lamartine, sur le brick l'Alceste, affrété par lui comme un yacht, appareille pour la conquête de l'Orient, le 10 juillet 1832, laissant fuir derrière lui la grande ossature blanche de la côte provençale.

Le bâtiment, capitaine compris, porte vingt hommes d'équipage, un arsenal de sabres et de fusils, Mme de Lamartine et sa fille, quelques amis de choix, quatre canons sur le pont, et, dans la chambre du bord, une bibliothèque de cinq cents volumes. Le port d'attache est Marseille. L'armateur, prince maritime d'une flotte grandissante, est supérieurement averti de toutes les questions qui peuvent concerner les affaires -et la politique du Levant. Sa firme est célèbre comme l'hôte illustre de la nef. Tel Virgile faisant voile pour la Grèce, sur un vaisseau. privilégié, Lamartine s'embarque en poète sur le navire de Rostand.

Une crique déserte de Sardaigne, le port de Malte, le golfe grec de Nauplie lui prêtent trois escales, jusqu'à la relâche du Pirée. Par Rhodes et Chypre, le voici au terme nautique du voyage. Il débarque à Beyrouth. A dix minutes de la ville, parmi les jardins et les terrasses, il loue un groupe de cinq maisons qu'il réunit par des constructions volantes, des escaliers et des galeries. Ainsi s'installent, quand ils vont camper -dans le pays du rêve, les hommes de lettres qui voient grand.

A quelques centaines de pas, la mer pénètre la crête. Ainsi aperçue, dit-il en substance, audessus des têtes vertes des citronniers et des aloès, elle ressemble à un beau lac intérieur ou à un large fleuve dont on ne devine qu'un tronçon. En arrière, du côté des montagnes, les perrons du Liban s'élargissent. Les cèdres et les sapins tachent de noir les pentes et les sommets. Leurs cîmes se détachent sur le faîte, comme se'découpent en plein ciel les créneaux d'une forteresse.

De ce point de contact avec l'Orient, le chan- tre d'Elvire se disperse et rayonne. Il fait route pour le pays des Druses, vers la retraite solitaire et fantasque de lady Stanhope, jusqu'au palais d'un émir, espèce de Généralife posé sur la verdure rocheuse d'un contrefort de la fruste chaîne libanique. Il pousse en caravane jusqu'à Jérusalem. « N'est-ce pas », lui dit sa fille en rentrant avec lui à Beyrouth, « que nous avons fait la plus belle promenade qu'il soit possible de faire au monde ? »

Un mois après, la frêle Julia n'était plus. Beyrouth l'avait vue descendre du navire, se plaire au bruit des fontaines, goûter le ciel de l'Orient'et se pencher vers la terre comme une fleur mourante des jardins où avaient erré ses jeunes pas..

C'est au retour d'une morne excursion faite à Damas, au printemps suivant, dans une halte à


mi-hauteur du Liban, à midi, sous la tente, qu'un paquet de lettres d'Europe, apporté par un courrier arabe, apprend à Lamartine sa nomination de député.

Il rentre par Constantinople et la route de terre qui passe par les Balkans et Belgrade. Stamboul parvient à distraire son accablement et sa torpeur. Il s'asseoit, sous la clarté lunaire, au pied des arbres sombres qui peuplent de leurs pointes vertes les tombeaux musulmans. Les mots qui peignent et qui émeuvent se poussent impétueux et rythmés sur la page.

« Sous mes yeux, le Sérail, vaste presqu'île noire de platanes et de cyprès, s'avançait comme un cap de forêts entre les deux mers. L'astre des nuits blanchissait les kiosques innombrables, et les vieilles murailles du palais d'Amurat sortaient comme un rocher du vert obscur des feuillages. J'avais sous les regards et dans la pensée toute la scène où tant de drames sinistres ou triomphants s'étaient déroulés depuis des siècles. Ces tragédies apparaissaient devant moi avec leurs personnages, avec leurs traces de sang, de poussière ou de gloire. 'Cette suite tumultueuse d'annales, Lamartine l'a racontée. L'auteur de l'Histoire des Girondins est également l'auteur de l'Histoire de la Turquie, moins renommée que sa brillante soeur, mais attrayante cependant, d'une belle tenue de périodes, séductrice et lamartinienne encore.

La grande Histoire de l'Empire ottoman, de von Hammer, représente, certes, sa boussole et sph guide. Mais l'ensemble des lignes et des couleurs est bien du Français que l'Orient a charmé. Cette épopée des Sultans, batailleuse et conquérante, souvent féroce, jamais banale, se lit avec un intérêt qui ne faiblit pas et où pénètre je ne sais quelle puissance de persuasion. Les jeux du cimeterre et de la force expriment la poésie guerrière qui sonnait hier 'encore dans les trompettes cuivrées de la cavalerie turque et dans le galop des beaux coursiers arabes porteurs de cavaliers inaccessibles à la faiblesse comme à la peur.

Narrateur qui sait voir et décrire, il dépeint une horde combative sortant des réserves de l'Asie, poussée par cet instinct de pérégrination que Dieu donne aux peuples, comme il en a doué les abeilles, productrices continues de nouveaux et audacieux essaims. Puis apparaît la vigoureuse et patriarcale figure d'Othman, jetant la nation turque dans l'Anatolie, menant l'étape jusqu'à Brousse, et disant à son fils « Je meurs sans regret, puisque je laisse un successeur tel que toi. »

Les fils de ce fils-là, quand leur tour est venu de, commander, passent le bras de mer où nageait amoureusement Léandre. Ils prennent pied sur la terre de Thrace, dans la presqu'île renflée qui limite aujourd'hui la décroissance du domaine osmanli. Quatre règnes plus tard, Mahomet II, serrant de près la ville expirante de Constantin, pouvait répondre outrageusement aux négociateurs grecs dont la souplesse cherchait une paix précaire « Moi, Sultan, je ne forme pas encore d'entreprises contre vous l'empire de Constantinople n'a plus pour bornes que les murailles de la cité. » Et le jour du suprême assaut, du haut de son cheval blanc d'écume, il crie à ses janissaires qui passent en torrent par la brèche « Allez, je ne veux pour moi que la ville Les femmes et l'or sont à Bajazet II, « Louis XI des Ottomans », meurt du prison que lui a distillé son fils, Soliman le Magnifique se passionne pour Roxelane, et les moeurs des Atrides renaissent au bord musulman du Bosphore. Puis défaillent peu à peu les jours de gloire. Le., sérail n'est plus qu'un brillant tombeau, qu'un cénotaphe légendaire, à l'intérieur de qui le janissaire et l'eunuque disposent capricieusement du sac de cuir et du C'est de la sorte que le chanteur du Lac et de Jocelyn connut et pratiqua l'Orient, raconta les fastes des descendants d'Ertogrul et poétisa le renom des armes ottomanes.

Un jour, au moment des troubles du Libàn, vers 1840, quelques chefs du pays, qu'il avait connus à l'ombre des cèdres, lui envoyèrent à Paris, par une députation, un cimeterre d'îenneur. Il leur répondit à peu près en ces ter« Depuis que j'ai quitté vos tribus, mon plus ardent désir est de retourner vivre parmi vous. Vous m'avez donné l'hospitalité comme à un frère j'en ai pour vous les sentiments. Que Dieu vous donne de longs jours, comme aux patriarches dont vous occupez la terre, et qu'il bénisse vos saintes montagnes des plus beaux dons qu'il ait pu faire aux hommes, la religion et la liberté. »

Ainsi parlait le député de la Flandre française, plus sincère peut-être qu'on ne le pense dans son regret de cette vie qu'il avait cotinue naguère, quelques mois durant, sous la lumière orientale, parmi les arbres des tombes, la montée des minarets vers le ciel et la noirceur aiguisée des cyprès.

Germain Lefèvre-Pontalis

Nouvelles en peu de mots LA JOURNEE

CouTSes au Tremblay à 2 heures.,

A PAUIS

̃ Par ordonnance de M. le juge Drapier, M. Henri Benoist, banquier, rue de Port-Mahon, est renvoyé devant la correctionnelle, sous l'inculpation d'escroquerie.

DA?VS LES DEPARTEMENTS

Le conseil municipal de Marseille a voté, à l'unanimité, un crédit de 150,000 francs pour la réception du président de la république.

Martin-Gauthier, l'homme de confiance de l'ex-liquidateur Duez, a été extrait hier de la prison de Nice et transféré à Paris.

A Gravelines, la chaudière d'une cartonnerie fait explosion. Deux ingénieurs et quatre ouvriers ont été grièvement blessés.

Vol à la gare de Nantes-Etat d'un sac renfermant six mille francs de valeurs, expédiées par un. établissement de crédit à un commerçant de Noirmoutiers. Une enquête est ouverte.

A la suite de la mise en disponibilité de lI. Roudil, percepteur à Châteauneuf (Nièvre), les maires des communes de Colmery, Cessy-le-Bois, Sainte-Colombe, Saint-Malo et Hannay ont adressé leur démission au préfet de la Nièvre, pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une inLa 9° brigade mobile a arrêté hier, à Nice, le camelot pris en flagrant délit de vol avec effraction chez M. Marius Gallina, rue Chauvin.

Un ingénieur, M. Jules Marguet, est mort subitement, hier, dans la rue, à Enghicn-les-Bains. Il avait sur lui un portefeuille contenant 3,900 fr., mais aucune indication de domicile. Le parquet de Pontoise fait rechercher la famille de l'ingénieur.

A Sougèrés-sur-Sinotte (Yonne), M. Maurice Lebeau, fils du notaire d'Héry, a été tué acciden- tellement à la chasse.

Au cours d'un violent orage, à Nozay, près Montlhéry, quatre femmes, qui travaillaient dans un champ de haricots, ont été foudroyées. L'une a été tuée sur le coup les autres sont horriblement brûlées et à demi paralysées.

Pour la troisième fois en quelques mois le feu s'est déclaré à la gare de Ba vomie. Une partie des locaux auxiliaires ont été détruits ainsi que l'ancien hôtel Lousteau qui était contigu.

ÂTT A li* Teste, près de Bordeaux, un cheval attelé à une voiture transportant vingt-deux personnes prit peur en croisant une roulotte de romanichel8. La voiture culbuta. Plusieurs femmes furent blessées, et les romanichels, profitant de l'accident, voulurent dévaliser les victimes L'intervention des gendarmes les mit en fuite.

A Saint-Etienne, M. Crepet, devenu subitement fou, se barricade chez lui et brise son mobilier. Il a fallu faire le siège de sa maison pour s en emparer.

Abonnements de Saison Le GAULOIS, qui désire toajours ëire agréable à ses lecteurs en déplacement d'été, accepte âjs abonnements de saison partaat de n'importe quelle date et finissant au gré de l'abonné.

Le prix de ces abonnements se calcule à raisors de 75 centimes par jour pour les départements et de 20 cen·times pour l'étranger.

Toute demande d'abonnement de saison doit être ac. compagnée du montant de l'abonnement en un mandat postal ou timbra.

A. B.

MONDANITÉS LES COURS

De Biarritz: Le roi d'Espagne est arrivé hier, à midi, à Biarritz, où le docteur Moure est venu le rejoindre. Le Roi l'a retenu à déjeuner.

La reine Victoria est venue également en automobile dans l'après-midi et a visité des magasins.

Puis, le roi et la reine d'Espagne, accompagnés de la Princesse Frederiça de Hanovre, de la duchesse de Sari Carlos, du Prince Philippe de Bourbon, du baron Pauwell Rammingen, ont assisté aux'championnats internationaux de tennis sur le plateau du golf.

Le Prince Alexandre' de Serbie a quitté Venise pour Florence.

LES AMBASSADES

A_ l'occasion de la fête nationale, Mme Puga Borne et le ministre du Chili ont reçu, avec leur grâce accoutumée, à l'hôtel de la légation, rue de Prony, les membres de la colonie chilienne présents à Paris.

La réception a été des plus -brillantes, musique excellente et buffet choisi.

Parmi les assistants:

Maurice Carré, sous-chef au service du protocole le miuistre plénipotentiaire et Mme Paul Desprez, M. Michel Cruchaga, ministre du Chili en Allemagne M. Hevia-Riquelme, ministre du Chili au Mexique M. Holguin y Caro, ministre de Colombie M. Planas, ministre de Venezuela le ministre -plénipotentiaire et Mme Camille Piceioni, M. Dorn y de Alsua, chargé d'affaires de l'Equateur Mme et Mlles cie Espejo, le député et Mme Guillermo Parreira, le secrétaire de la Légation du Chili et Mme Gana, M. et Mme Julio Novoa, le docteur et Mme Torres Boonen, M. et Mme Agustin Gana, le consul général du Chili, le général Bari, M. et Mme Diego Montt, M. et Mme Octavio Barros, M. et Mme Enrique Willshaw, le commandant et Mme Lopez, -Ni. et Mme J.-M. Valdès, M. Rafael Sotomayor, M. et Mme Javier Figueroa, M. et Mme Jullio Aninat, le docteur et Mme ̃ Sanhueza, le deuxième secrétaire de la Légation du Chili et Mme Bertrand-Vital, M. et Mlle Prado,'Mme Marquez de La Plata, MM. Ramon Bernales, Camille Matignon, Ives du Curthial, Jacques Carvallo, Abraham Gatica, Alfredo Bouev, Albërto Hans, Robinson Gaete, Cabrera, Fernando Figueroa, David Fuentes, docteur Prunes, Enrioue Sotomayor, Juan Gaete, docteur Ricardo Donoso, Alvaro Covarrubias, Alejandro Walker, Guiïlermo Lopez, Carbonell, Grosdidier, J. Grandjean, Francisco Aguirre, Felix de Ossa y Vicuna, Henry Momus, Hornando Adriazola, Miquel Duhart, Ricardo Wedeles, José Coudeu, Juan Henrique Tocornal, Carlos Rodriguez, Cerda, Fernando Marquez de La Plata, Enrique Zorilla, Carlos Riesco, Ismael de Bernales, Rafael Sanhueza, Julio Accuna, Francisco Contreras, Cesar Cordevez, Juan Benavente, Leblanc, Horacio de Bernales, Alberto y Emilio Coudeu, etc., etc.

Dans des milieux bien informés de Vienne, on annonce que le comte de Szoégyény-Marich, ambassadeur d'Autriche-Hongrie à Berlin, prendra prochainement sa retraite pour des raisons de santé. On désigne comme son successeur probable le prince Charles-Emile de Furstenberg, ministre plénipotentiaire d'Autriche^Hongrieà Bucarest. Le prince Charles-Emile de Furstenberg, né à Prague en 1867, a débuté dans la carrière diplomatique en 1896. Son frère, le prince Max-Egon dç Furstenberg, est, comme on sait, un ami intime de l'empereur Cuillaume. Ajoutons que le comte de Szoégyény-Marleh est le doyeq des diplomates accrédités près la Cour de Berlin. Sa nomination date, en effet, de 1892.

PLAGES ET VILLES D'EAUX

La Baule:

Grâce à un temps admirable et à ses nombreuses distractions tournois de tennis, service d'excursions en mer, concerts et kermesses de charité, fêtes et représentations avec le concours d'une excellente troupe, la Baule a été particulièrement brillant cet été.

Relevé quelques noms au hasard parmi les personnes ayant séjourné en août et septembre:

Prince et princesse de Montholon, marquis et marquise de Mantaigu prince et princesse Ruspoli, marquis et marquise de Nieuil, comte et comtesse A. de Moiitatgu, comte et comtesse Ch. du Luart, comte et comtesse de Mora, prince et princesse Aldobrandini, comte de Rervéguen, baron et baronne de La Grandiere, baron et baronne de Nervo, général vicomte et vicomtesse de Vibraye, vicomte et vicomtesse de Déservillers, Mme A. de Mieulle, M. Michel de Pontalba, comte et comtesse Robert de Lesseps, M. et Mme Roger Nivière, comte et- comtesse G. de Nalèche marquise de Roussy de Sales, Mme de Navay de l'omeak, M. et Mme J. de Possesse, marquis et'marquise de Ferrières, comte de Jourdan, prince de Manville-Bianchi, comtesse de Cuverville, M. et Mme de Saisset, comte de Valon, baron G. de Grandmaison. vicomte et vicomtesse de La Tocnaye, vicomtesse A. de Blois, comte et cometsse de La Mettrie, M. et Mme H. de Courcel, comtesse de Bourmont, comte et comtesse E. de Ronseray, vicomte de Monti, comte Vincent de Causans, M. et Mme Puget, vicomtesse de Villiers, vicomte et vicomtesse de Gaigneron, commandant et Mme Lefébure, M. et Mme Ed. Darlu, comte et comtesse de Dampierre, M. et Mme de Féligonde, comte et comtesse de Courson, comtesse de .Cumont, Mme Georges Ville, (le Cliaudenay, comte de Lafigle, baronne Sàbatie-Garat, baron Randoujn-Berthîer, vicomte et vicomtesse de Nôue,[e6mté de Bresson, M. et Mme J. Firino, baron de Launay, vicomte de Lécillon,. comte et comtesse de Vienne, M. et Mme de Scitivaux de Greische, baronne de Ribérolles, M. et Mme B. de Charette, M. et Mme Voilant, comte et comtesse de Trobriand, comte de HiJlerin, comte et comtesse d'Avenel, comte de Leneville, M. Maurice Darlu, M. G. des Crances ,M. de La Pommeraye, comte et comtesse Hubert d'Hespel, baron et baronne E. d'Huart, marquise de La Fare, comte P. de Lastours, M. de Rufy de Lavison, comte et comtesse de Pioger, M. J. de Mieulle, etc., etc. Un excellent golf, projeté depuis quelque temps, sous le patronage du prince de Montholon, du marquis .de Nieuil et du comte Hubert de Montaigu, député de la Loire-Inférieure, va être créé incessamment. 11 sera ouvert l'été prochain, et cette nouvelle attraction contribuera encore, sans aucun doute, au succès sans cesse grandissant de cette jolie plage.

M. Léon Delafosse, le grand artiste, va passer quelques jours à Venise.

Viennent d'y arriver: prince Paul Troubetzkoï, comte Malfalti, comte Ancilotto.

PETIT CARNET

On annonce, dans les milieux de la Cour de Berlin, que le maréchal de la Cour, baron Max de Lyncker, prendra prochainement sa retraite et qu'il aura comme successeur le général de brigade Max de Gontard. Le général de Gontard, issu d'une vieille famille noble française, est un descendant de l'architecte Charles de Gontard, que le roi Frédéric-le-Grand fit venir à Potsdam en 1764 et qui a construit, tant à Berlin qu'à Potsdam, de nombreux monuments de toute beauté. Né en 1861, le général de Gontard a été nommé, en 1896, gouverneur militaire des fils de l'Empereur et est depuis 1910 aide de camp de Guillaume II.

Le vicomte et la vicomtesse de Rancougne viennent de s'embarquer sur la France à destination des EtatsUnis. Après un séjour à New-York et en Californie, ils reviendront s'installer à Paris au printemps prochain. Mme Georges Bourgier vient de mettre au monde un fils qui a reçu le prénom de Michel. La mère et l'enfant se portent bien.

Très jolie réunion aux courses de Mortagne. Reconnu:

Comte et comtesse de Charencey, comtesse d'Andlau, -.NI. et Mme J. Delapaime, vicomte et vicomtesse de Vanssay, comte et comtesse de Bouillé, marquis de Ludre-Frolois, vicomtesse de La Hitte, marquis et vicomte de Filandre, M. et Mme Garin, M. et Mme de Nasçlle, comte et comtesse de Vazeilles, comte et comtesse de Noë, M. et Mme Beau, hflle des Brosses, comtesse de Falandre, M. et Mme Marc, M. et Mlle de Courcy, Mile de Lurcy, M. et Mme de Montesson, M. H. de Gasté, MM. Ch". de Catheu, de Fréville de Martignae, de Montuel-Avril, comte A. d'Andlau, comte de Moucheron, etc., etc.

1 MARIAGES

Le mariage du comte Serge Fleury, fils de notre collaborateur et ami le comte Fleury, avec Mlle Lydie de Rob;lant, sera célébré le jeudi 9 octobre, au château de Robella (Italie), chez la comtesse Stella de Robilant, mère de la fiancée.

On annonce les.fiançailles de Mlle Louise de Valons, fille de M. Henri de Valons et de Mme, née Chadane, tous deux décédés, avec M. Joseph du Sordet, fils de M. Raoul du Sordet et de Aime, née d'Hendecourt. Nous apprenons les fiançailles du vicomte Gaëtan de Seraincourt, lieutenant au 152" régiment d'infanterie, à Gérardmer, avec Mlle Louise de Bizemont, fille du commandant Charles de Bizemont, décédé, et de la vicomtesse Charles de Bizemont, née de Vienne.

Le mariage aura lieu à Paris dans les premiers jours d'octobre.

On annonce de Nancy les fiançailles du lieutenant" Thouvenin, du 6e régiment de hussards, avec Mlle MarieAntoinette de Villaret, fille du général de Villaret, commandant la 79e brigade d'infanterie.

NECROLOGIE

Hier vendredi ont eu lieu, en.l'église de Carantec (Finistère), les obsèques solennelles du vicomte Joseph de Kersauson Vieux-Chàtel, conseiller général du Finistère, décédé au château du Frout, à Carantec, à l'âge de soixante-deux ans. C'était le frère du comte de Kersauson, ancien député, et du vicomte H. de Kersauson, ancien officier de cavalerie. Il laisse une veuve, la vicomtesse de Kersauson Vieux-Châtel, et quatre enlants: M. Robert de Kersauson, Mme la vicomtesse Henri du Roscoat, la comtesse Le Gonidec de Tressan et Mlle Gwenola de Kersauson.

On annonce la mort de la vicomtesse de Meaux, née Montalembert, fiUe aînée du grand écrivain caiholique, décédée le 16 septembre, à l'âne de soixante-seize ans, au château de la Roche-en-Brenil, après une longue Ses obsèques auront lieu dans la Loire.

Les obsèques de M. Ernest des Vallières, commissaire des comptes au Crédit Lyonnais, chevalier de la Légion d'honneur; ont été célébrées hier, à onze heures,! en l'église Saint-Pierre-de-Chaillot, où le corps avait été: ramené de Seine-Port.

Une des couronnes avait été offerte par le Crédit Lyonnais.

Le deuil était conduit car le lieutenant-colonel de cava-

lerie Pierre de Vallières, fils du défunt; par M.. Emile des Vallières, son frère, par ses neveux et les autres membres de la famille.

Dans l'assistance:

Comte de Partonneaux, baron de Lassus .-Saint-Gëniès, professeur Fernand Widal, M. et Mme Jean Choppin de Janvry, abbé Rivière, comte d'Esclaibes d'Hust, vicomte d'Auterrochê, baron et baronne de L'Esparda, Mme Hachette, lieutenant-colonel Buat, capitaine des Marauds, docteur Despaignes, MM. Le Myre de Vilers, Paul Le Roux, Jules Auffray, Em. Fabre-Luce, Anatole Legrand, L. du Buit, J. Rœderer, Ch. de Margerie, Pierre Brouardel, L .Lefèvre, Paul Andrée, G. de Vignières,.etç.

L'inhumation a eu lieu au cimetière Montmartre. On a célébré, en l'église de Saint-Salvy, à Albi, au milieu d'une nombreuse assistance, les obsèques de M. Paul-André Bodin, auditeur à la Cour des Comptes, décédé à Biarritz, à la suite d'une chute de cheval. Il était le fils de M. Paul Bodin, ancien président de la Société des Ingénieurs civils, et le frère de M. Georges Bodin, ingénieur des Arts et Manufactures.

C'est à onze heures que l'inhumation du vicomte, Jean de Salignac-Fénelon, dont nous avons annoncé la] mort, aura lieu après-demain lundi, à Saint-Germain-enLaye. Elle sera précédée d'un second service en l'église paroissiale.

La journée

de la Reine

Le chevalier Ennemond de Blonay à sa filleule la chanoinesse de Vau conseil

D'Evian en Chablais, ce 15 de septembre. Les gazettes vous ont sans doute appris déjà, ma chère filleule, le grand événement qui met en rumeur notre pays savoyard, si calme à son ordinaire S. M. la Reine Amélie du Portugal, qui est une Fille de France, vient d'arriver à Evian pour y prendre les eaux. Elle voyage sous le nom de marquise de Villaviciosa, qui est .celui d'une de ses terres et elle a amené avec elle une suite peu nombreuse un chambellan, deux dames d'honneur, son premier médecin, et, comme domestique, un majordome, sa camériste et deux chambrières.

Mais il vous intéressera peut-être de connaître par le détail comment Sa Majesté a passé le temps de la première journée qui a suivi son arrivée.

Ce jour étant un dimanche, Sa Majesté, qui est fort pieuse, comme toutes les Princesses de la Maison de France, s'est rendue en carrosse, avec sa suite, à la messe de onze heures, dite messe des baigneurs. Elle a été reçue sous le porche par l'abbé Jay, curé-plébain de la paroisse de Sainte-Marie d'Evian, qui l'a conduite, avec tous les signes de la plus respectueuse dé- férence, dans le chœur, où le prie-dieu et le fauteuil de Mgr d'Annecy lui avaient été préparés, et des chaises pour sa Maison. L'assemblée des fidèles nombreuse cette messe, la nouvelle ayant couru de cette illustre présence, a été grandement édifiée par la piété avec laquelle la Reine a suivi l'office. Tout le temps qu'il a duré, une musique harmonieuse de violons, flûte et basse s'est fait entendre, comme des chants à la tribune. Après le dernier évangile, Sa Majesté s'est recueillie quelques instants pour son action de grâces, puis s'est dirigée lentement vers la sortie, donnant de droite et de gauche de gracieuses inclinaisons avec le sourire le plus aimable. Tant de manières affables lui ont incontinent gagné tous les cœurs. L'après-midi, la Reine a reçu, dans son hôtel, deux médecins de grand renom de la ville et s'est prêtée de la meilleure grâce du monde à l'examen qu'ils ont fait de l'état de sa santé. Ce fut ensuite une visite à la buvette de la Compagnie des eaux, où arriva ceci qui fut très remarqué une dame de qualité tenant une jeune enfant par la main se fit présenter à Sa Majesté et lui dit que sa petite fille se mourait de l'envie de lui baiser la main. Ce qu'ayant ouï, la Reine, qui est d'une taille élevée, se baissa, prit dans ses bras cette enfant, la baisa et se laissa baiser par elle tout à son aise. Les buveurs d'eau, qui étaient en grand nombre aux abords de la fontaine, ont fait cercle autour de ce tableau plein de grâce, où l'on ne savait qu'admirer le plus, de la naïveté si hardie de. cette petite fille ou, de, la-familière condescendance de SaMajesté à se laisser ainsi approcher.

Au sortir de 'la buvette des eaux la Reine parcourut à pied la rue principale, cependant que chacun se découvrait très bas sur son passage. Elle répondait à ces marques de respect par des inclinaisons et ces sourires affables que l'on avait vus il la messe et qui la font si grandement apprécier d'un chacun. Sa Majesté entra même dans une ou deux boutiques de lingerie et de frivolités, « A l'Echarpe d'Iris », m'a-t-on assuré, dont les jolies marchandes s'empressèrent autour d'une aussi haute pratique. Mais on fit avancer le carrosse et ellé regagna son hôtel.

A cinq heures de relevée, Sa Majesté voulut bien y recevoir, dans la salle d'honneur, la noblesse des environs, qui avait sollicité la faveur de lui présenter ses hommages. Lors du baise-majn, Sa Majesté, qui est douée d'une extraordinaire mémoire et connaît admirablement le nobiliaire de Savoie, eut un mot plein d'à-propos pour chacun des personnages présentés par son chambellan, le comte de Figueiro. A cette occasion, il me fut donné de voir Sa Majesté de fort près, et je reste depuis sous l'impression de ce port majestueux, de cette attitude si noble, de cet air souverain, apanage du sang royal qui n'est dû qu'à la naissance et que tempèrent chez Sa Majesté une extrême bonté, indice d'un grand cœur, et les yeux les plus beaux qui soient.

Le bruit s'étant répandu assez tard dans la soirée que la Reine irait à la Comédie, chaque personne de marqué en séjour ici pour les eaux dépêcha son laquais à la fin de retenir des places. dans la salle. Le prix s'en est tout de suite fort élevé, mais cette augmentation a été justifiée par la beauté du spectacle, car la troupe de comédie, quelque peu intimidée au début par la pré,sence de Sa Majesté, mais vite encouragée par les applaudissements dont.ellemême a bienveillamment donné le signal, s'est tôt ressaisie et vaillamment s'est passé la réplique.

On dit que la Reine du Portugal restera ici tout le temps de la cure qui lui est prescrite par ses médecins. Ceci ne peut manquer de retenir beaucoup de personnes aux eaux d'Evian.

Je clos ma relation en passant sous silence tout ce que la Reine a bien voulu me dire d'honorable, d'élogieux pour Blonay, et dont s'est accrue mon affectueuse vénération pour Sa Majesté.

Sachant combien vous serez sensible, ma chère filleule, à l'honneur qui a été fait ainsi à notre maison, je suis heureux de vous renou- veler les sentiments de bien tendre affection avec lesquels je suis etc.

Chevalier Ennemond DE BLONAY.

P. C. C.

BACHELLERIE.

LE MAJOR YOff WIffTERFELD On constate une légère amélioration dans l'état du blessé

(Par dépêche de notre correspondant particulier) Grisolles, 19 septembre.

M. Poiricaré à fait demander, ce matin; des. nouvelles du major Von Winterfeld, à Grisolles. Le Président a reçu par télégraphie sans fil la dépêche suivante « Etat reste toujours sérieux nuit légèrement meilleure. » Cet après-midi on a soulevé le blessé de son lit et on l'a transporté sur un lit à suspension mécanique, qui se hausse ou se baisse à volonté. Les médecins ont rédigé, ce soir, le bulletin suivant

« Le major Von Winterfeld est un peu plus fatigué ce soir à la suite de l'installation de l'appareil à suspension méçanique destiné à faciliter l'application des pansements. Pouls 100, température 37°. L'évacuation des urines se fqit normalement, l'alimentation liquide est toujours bien supportée.

Les médecins restent nuit et jour en permanence auprès du blessé le médecin principal Petit, attaché aux officiers étrangers pendant' les manœuvres, vient plusieurs fois par jour examiner le malade. Le second attaché militaire allemand, le capitaine Janench, ne quitte pas non plus la maison Massot. L'entourage est plutôt optimiste, quoique les médecins déclarient toujours réserver leur pronostic. Le frère

Valfleury

due M. Von Winterfeld, également officier, est attendu pour demain.

Le général Joffre est venu ce soir rendre visite à Mme Von Winterfeld et prendre des nouvelles du major qui .reposait à ce moment. Le chef d'état-major général a répété à Mme Von Winterfeld que soti mari ne pouvait être mieux soigné que par le médecin Roy, dont la haute réputation comme chirurgien de l'hôpital militaire de Toulouse est encore au-dessous de ses mérites.

Le général Joffre a ensuite remercié chaleureusement les docteurs Roy et Voivenel du dévouement dont ils ont fait preuve ces jours-ci..

Les nouveaux paquebots

de la Cie Sud-Atlantique

On a terminé actuellement, aux chantiers de la Seyne et de Saint-Nazaire, les deux nouvelles unités construites pour la Compagnie SudAtlantique, Gallia et Luletia, paquebots à mar-' che rapide, spécialement étudiés en vue des traversées à effectuer dans les mers tropicales. De multiples agréments sont réservés aux passagers cinq ponts superposés, reliés par des ascenseurs, permettront d'hygiéniques promenades les appartements de grand luxe, les cabines de luxe, de 1ro classe, de 2e classe (les cabines spacieuses, sont extérieures), tout a été établi avec un confort sans égal, ainsi que les salons de lecture et de musique, les salles à manger et les restaurants, les fumoirs et les halls, le bar américain, le gymnase, les cabinets de travail, qui contenteront les plus difficiles.

Le Voyage

présidentiel

il. FOINGAKtA BORDEAUX

(Par dépêche de notre correspondant particulier) '•> Bordeaux, 19 septembre. Le président de la république et Mme Poincaré, qui s'étaient embarqués au Verdon avec MM. Barthou, Thierry, Clémentel et les, personnes dé la suite sur le .contre-torpilleur Dunois, sont arrivés, à midi, à Bordeaux. VQÿage charmant, d'ailleurs, par un temps "magnifique. Le Dainois a remonté le fleuve à une vitesse de dix-huit nœuds avec une légère brise. Le Dunois est arrivé à neuf heures trois quarts devant les fameux appontements de Pauillac. On entend sonner les cloches de l'église, la population est massée sur les ber-' ges. Des coups de feu sont tirés. Le fleuve se resserre à partir de Pauillac. Blaye est loin du passage du Dunois. Les habitants ont frêté un bâtiment et viennent saluer le Président. On tire des bombardes au Bec d'Ambez, au confluent de la Dordogne.

Les rives s'animent de plus en plus. A partir de Lormont, les quais, à droite et à gauche, ainsi que les bâtiments qui sont au mouillage sont noirs de monde. Deux ou trois coups de sifflet stridents, dont il est difficile de préciser la signification, arrivent jusqu'au Dunois lorsqu'il vient de passer à l'extrémité des chantiers de la Gironde. Des ballons sphériques sont lancés de l'usine à gaz. Les spectateurs sur la place des Quinconces sont innombrables. Le Président, qui est en habit, la poitrine barrée par le grand-cordon de la Légion d'honneur, se tient sur la passerell,e supérieure et répond en saluant aux vivats de la foule. Bordeaux est la dernière étape du voyage présidentiel. La ville est superbement décorée e', pavoisée. Partout des fleurs, des arcs de triomphe, des drapeaux, des guirlandes électriques.

Le Dunois accoste au bassin Richelieu. Le maire, M. Gruet, attend le chef de l'Etat dans un salon de réception qui a été aménagé à l'extrémité de,la passerelle. Le maire est entouré de plusieurs conseillers municipaux, Lesconservateurs et les socialistes unifiés se sont abstenus.

Le canon tonne, la musique joue la Marseillaise, les cloches des églises sonnent à toute volée et la grosse cloche fait entendre, des vieilles tours de Saint-Eloi, sa voix puissante. C'était une très vieille coutume que de faire tinter cette grosse cloche dans les circonstances mémorables du temps jadis. Maintenant, on ne l'entend plus guère que le 14 juillet. Au moment où le Dunois accoste, quatre ballons montés par des pilotes de l'Aéro-Club de Bordeaux partent de la Bastide, sur la rive opposée du fleuve. D'autre part, le dirigeable Fleurus vient du terrain des manœuvres d'armées pour saluer, à Bordeaux, le président de la république.

Reçu par le maire, M. Poincaré est conduit dans le salon de réception où les présentations ont lieu.

Cependant, Mme Poincaré quitte, en compagnie de Mme Duréàult, femme du préfet, et de Mlle Duréault, le quai Richelieu et gagne directement la préfecture.

Le cortège se forme bientôt. La daumont présidentielle, attelée de quatre chevaux, est conduite par des artilleurs. Le président de la république a à sa gauche M. Barthou, président du conseil en face de lui sont assis le général Beaudemoulin et le maire de Bordeaux. Dans le premier landau qui suit, Sont MM. Thierry, ministre des travaux publics Monis, ancien président du conseil, président du conseil général Duréault, préfet de la Giron. de Constant, député.

La deuxième voiture est occupée par MM. Clémentel, ministre de l'agriculture Decrais, sénateur Chaumet, Cazavieilh, députés et les autres, par les sénateurs et députés, M. Daniel Guestier, président de la chambre de commerce, et les hauts fonctionnaires civils et militaires, et le conseil municipal.

Le cortège, escorté par des hussards, se rend directement à la préfecture, où il arrive a midi et demi.

L'arrêt à la préfecture est de courte durée. M. Poincaré repart peu après en automobile, sans escorte, se rendant à l'hôtel de ville, où un banquet est donné en son honneur par la municipalité. Mme Poincaré l'accompagne, Le banquet, qui se compose d'environ deux cents couverts, est servi par petites tables, dans, les fort beaux salons aux sculptures de Cabirol hôtel Rohan où sont dressées les tables d'honneur, donne sur les jardins. La table du président de la république est fleurie de liliums, sorte d'orchidées roses et blanches. Sur les autres tables, des roses et des œillets blancs. Chaque table a sa couleur.

Au moment des discours, le maire de Bordeaux prend le premier la parole, Il salue le Président et Mme Poincaré et dit que la visite du président de la république a vivement touché les Bordelais qui l'ont accueilli, il y a quelques instants, « par de magnifiques ovations où éclatait toute leur gratitude ». Et le maire termine

.Mais ils entendaient bien aussi, dans leur patriotisme reconnaissant, acclamer en la personne de leur illustre visiteur l'homme d'Etat éminent qui, au milieu des plus graves difficultés, sut diriger avec tant d'autorité, de clairvoyance et de ferme, sagesse, notre politique extérieure, et le chef suprême de cette vaillante armée qui vient de don-.ner aux populations du Sud-Ouest le spectacle le plus émouvant pour des cœurs patriotes celui de la force au service de la justice et du droit, celui de la. pujssance calme, sereine, mais résolue et prête à tous les sacrifices pour maintenir dans une fière indépendance la grandeur et la gloire toujours pure de ce noble pays.

Mesdames, Messieurs,

Je vous convie à lever vos verres en l'honneur de M. le président de la république et de Mme Poincaré.

M. Poincaré remerci2 et fait l'éloge de Bordeaux et des.Bordelais Je me suis rappelé les grands exemples que le passé donne à votre activité commerciale et toute cette histoire que j'ai lue autrefois, avec un intérêt passionné, dans le beau livre de M. Camille Jul-' lian Bordeaux, déjà vivant et prospère, sous les Gallo-Romains, avec la « porta navigera », qui abritait sa flotte Bordeaux, studieux et lettré sous le Bas-Empire, assoupi sous les Mérovin-1

giens et pendant la féodalité puis, ranimé durant les trois siècles de la. domination anglaise; les navires chargés de vins descendant la Gironde avec une escorte de vaisseaux de guerre et portant leur cargaison aux rives de Grande-Bretagne plus tard, Bordeaux devenu français, appauvri par les guerres de religion plus tard entore, Bordeaux frappé derechef par la révocation de l'édit de Nantes, mais se réveillant à l'aurore ¡ du dix-huitième siècle, devenant le port de transit pour les îles et les colonies, s'ouvrant aux étrangers de toutes nationalités, s'embellissant par la percée de ses allées et- par la construction de son théâtre, développant ses chantiers, lançant des navires vers les Antilles et la Louisiane, important le café de la Martinique et l'indigo de Saint-Domingue, et finissant par être un des marchés les plus fréquentés de l'Europe continentale. Et le président de la république., pour terminer, dit

.La production bordelaise est une part précieuse de notre patrimoine national, et nous avons tous le devoir de veiller sur le sort de votre marché, sur l'avenir de votre viticulture, sur la renommée de vos vins délicieux, essences de joie et de santé, extraits d'humeur gauloise, reflets du doux ciel de France.

Je bois, messieurs, à la ville de Bordeaux. Le discours de M. Poincaré est accueilli par les acclamations des assistants.

A trois heures, le Président quitte l'Hôtel de Ville et se rend à pied par le jardin de la mai-.rie et le cours d Albret jusqu'au monument aux morts de 1870 qu'il va inaugurer. Ce monument, d'une belle envolée patriotique, porte l'inscription suivante « A la mémoire des enfents de la Gironde morts pour la patrie. 1870-i871. »

Au pied du monument, dont remise est faite à la ville de Bor.deaux, M. Barthou, président du conseil, prononce un discours dont voici le passage essentiel

La honte n'est pas dans la défaite, quand on a rempli tout son devoir contre le destin hostile elle est dans l'indifférence coupable qui annonce et prépare les abdications mortelles.

C'est l'honneur des générations qui se sont succédées, c'est leur fierté et leur force commune de n'avoir pas oublié. D'un bout à l'autre du terraitoire, elles n'ont jamais cessé d'apporter à leurs aînées, frappées pour la France, le tribut de leur pieux respect. La grandeur durable d'un peuple se mesure au culte qu'il a de ses souvenirs. La gloire que la victoire donne et quelle nation fut plus que la nôtre riche en victoires glorieuses n'exclut pas la leçon qui s'attache aux défaites noblement supportées. Les événements de 1870-1871 ont prouvé à la France que l'héroïsme exalté jusqu'au sacrifice ne suffit plus à conjurer le sort contraire et à ramener frémissante la victoire sous les drapeaux. Une préparation continue, méthodique et attentive, n'est pas moins que la force du nombre, nécessaire au succès. La jeunesse de France vient se pénétrer dans des cérémonies comme celle qui nous réunit, du courage tranquille, de la foi stoïque et de la volonté de vaincre qui inspiraient le beau serment de la jeunesse d'Athènes.

Le maire de Bordeaux répond à M. Poincaré. Au nom de la ville. de Bordeaux, il prend possession du monument et il ajoute que ses premières paroles s'adresseront, « pour les remercier et les'féliciter, aux hommes de cœur qui ont eu l'heureuse pensée de rendre un suprême hommage à des morts glorieux et de donner ainsi en exempte aux générations futures le courage et la foi de ces braves qui luttèrent contre toute espérance pour défendre le sol béni et l'honneur de ce grand pays ».

M. Gruet poursuit son discours, conçu en termes patriotiques des plus vibrants, et il termine

La génération actuelle donne ainsi, à l'exemple de ses aînées, le spectacle de son indéfectible patriotisme, et, suivant les traditions léguées par les héros que nous fêtons, elle rend le plus beau des hommages à leur mémoire..

A cette heure solennelie, devant cettte foule frémissante et émue, il me semble voir la grande image de la patrie se joindre à nous pour saluer ces nobles fils de France. Il me semble la voir déposant à leurs pieds la couronne de gloire qui sied à leurs vertus.

Cette cérémonie se termine par l'audition de la Marseillaise, que chante un ténor bordelais et la foule qui entoure la vaste place Magenta manifeste à diverses reprises son enthousiasme et ses sentiments patriotiques. M. Poincaré se rend ensuite à l'hôpital SaintAndré, qu'il visite en détail, puis il rentre à la préfecture en passant par les rues principales de la ville. Partout la foule se presse sur les trottoirs, aux fenêtres des maisons, et les ovations se répètent avec enthousiasme.

La voiture présidentielle doit être arrêtée à diverses reprises pour permettre au chef de l'Etat d'écouter des compliments et de recevoir des fleurs. Rue Sainte-Catherine, trois jeunes filles, l'une en bleu, l'autre en blanc, la troisième en rouge, lui offrent des fleurs et l'une d'elles dit que le drapeau qu'elles symbolisent s'incline devant le président de la république. .-<- Ce n'est pas au drapeau, répond M. Poincaré, à s'incliner devant le président de la république c'est à lui à s'incliner devant le drapeau. Il le fait d'autant plus volontiers, ajoute en souriant le Président, que ses couleurs en sont charmantes.

Aux allées de Tourny, on passe devant la statue de Gambetta. Là encore, des jeunes filles apportent au Président, qui est descendu de voiture, une magnifique gerbe de fleurs. D'un geste spontané, M. Poincaré enjambe la chaîne qui entoure le monument, gravit seul les quelques marches qui le séparent du socle, et pose la gerbe au pied de la statue. La foule applaudit.

A sept heures, le Président quitte la préfecture et se rend au palais de la Bourse, où a lieu le dîner offert en son honneur par le conseil général et la Chambre de commerce.

Retour de villégiatures plus ou moins lointaines, cette élite qu'on appelle le Tout-Paris reprendra, bientôt le train coutumier de ses obligations mondaines. Et nous reverrons à travers les avenues de nos quartiers élégants, à la porte de nos grands théâtres les soirs de première et dans les allées du Bois à l'heure consacrée, les merveilleuses Rolls-Royce qui viennent de courir l'Europe, durant trois mois. Nous les rever- rons même plus nombreuses encore que par le passé, la fameuse £0-50 HP 6 cylindres s'imposant plus que jamais comme la reine des voitures de grand luxe.

Magasins d'exliosition 102, avenue des Champs-Elysées (téléphone Wagram 87.04). Bureaux, ateliers et garage 83, boulevard Gouvion-Saint-Cyr (téléphone Wagram 11.54).

A travers a Presse L'esprit des autres

Il s'agit du voyage présidentiel et plus particulièrement du discours de M. Poincaré à Toulouse. Voyez ce qu'en disent nos confrères républicains, pour nous éclairer un peu sur ce que nous devons en penser. Commençons par le Radical

Nos populations, a-t.il proclamé, voient dans la laïcité de l'Etat le corollaire, de la souveraineté populaire et dans la neutralité de l'école publique la garantie de la liberté de conscience, »

Cette affirmation solennelle de notre doctrine laïque, en présence des prétentions de l'Eglise romame, marque l'orientation décisive de la République.

L'école laïque est la pierre angulaire du régime la séparation des Eglises et de l'Etat est le fonde. ment de la politique intérieure de tout gouvernement républicain.

En terme non moins heureux. M. Poincaré convie tous les républicains, dont il entend exprimer les sentiments communs, « à poursuivre sans relâche la réalisation des progrès sociaux, à l'abri des institutions parlementaires n.

« Constamment travaillés par la soif du mieux, nos populations n'admettent pqs qu'on 'se satisfasse trop aisément des résultats obtenus, et elles attendent de l'union des forces républicaines une action continue de justice et de fraternité. » Tous les républicains laïques et démocrates, qui ont cette « soif du mieux » suivant la belle expression de M. Poincaré applaudiront à ces nvhles paroles, qui expriment leurs convictions et leurs espérances.

Il n'est pas une parole prononcée à Toulouse par .Ni, Poincaré qui ne résonne joyeusement à nos oreilles et ne trouve un écho dans nos cœurs. Ainsi, pour le Radical, c'est une victoire laïque. La laïcité revient triomphante de Limotes, d'Agen. de Montauban. de Toulouse et de Bordeaux,. Elle coule à pleins bords,. comme.

autrefois la démocratie sous le verbe de RoyerCollard.

Passons maintenant à la République Française, ex-organe de Gambetta, de même que le Radical est ex-organe de Ranc

Le, voyage présidentiel s'est terminé dans une apothéose. Toulouse s'était chargée du bouquet. La politique a, dans cette dernière cité, cédé le pas aux muses. Ce sont les artistes qui, par la voix du Peintre Jean-Paul Laurens, ont souhaité la bienvenue au président de la république. Et l'enthousiasme n'en a été que plus chaud et plus unamme.

L'embarras était grand parmi les professionnels de la politique. La municipalité, comme on sait, appartient aux socialistes. Le maire et les conseillers se sont cachés. Les portes de l'Hôtel de Ville étaient closes. Le Capitole est resté inaccessible au triomphateur de la journée. Quant aux comités radicaux, aux élus de ces comités et aux journaux du parti, ils avaient si ardemment combattu la candidature de M. Poincaré qu'ils se sentment vraiment peu qualifiés pour traduire l'enthousiasme de la population.

Alors on a trouvé plus commode de laisser'la première place aux artistes, ces grands, enfants qui ne voient pas malice aux choses et laissent parler leur cœur.

Ainsi, la politique s'est effacée c'est-à-dire -que les haines ont fait trêve. Impuissante à traduire les sentiments cependant connus et visibles des populations accourues en masse au devant de l'élu de la nation, la politique s'est réfugiée dans les salons fermés de la préfecture. Sous le ciel éclatant, s'est seul manifesté le besoin d'apaisement et de réconciliation nationale. Les sectaires ont boudé la fête. Ils n'y auraient pas trouvé leur place. Mais ce qui s'est ainsi démontré avec éclat, à Toulouse, est aussi vrâi dans toute la France. Le pays est saturé de politique et las des luttes sté- riles qui ne profitent qu'à quelques grossiers flatteurs..

Pas de laïcité. Pas de politique. Besoin d'apaisement et de réconciliation nationale. Voilà ce que Gambetta voit là où Ranc voit le contraire,. Mais comme Gambetta était le général et Ranc seulement le lieutenant, est-ce que la République Française doit céder le pas au Radical ?

Les Débats accentuent encore la divergence entre ces deux frères ennemis, en daubant sur le Radical et en renchérissant sur la République Français

Il faut que le courant de patriotisme éclairé et d'union nationale qui entraîne le pays soit bien puissant.pour que l'organe officiel du parti radical .et raidcal-socialiste croie devoir y céder. Les radicaux, il est vrai, affectent de voir dans les paroles du président de la république un écho de leurs propres conceptions. Le Radical témoigne une grande satisfaction de ce que le Président ait résumé, en trois principes qui lui agréent, le propramme de la démocratie française progrès social, laïcité de l'Etat, neutralité de l'école publique. Il faut croire que les radicaux donnent aux mots una signification particulère, car ces trois idées fondamentales, telles que les exprime le discours de Toulouse, ne paraissent pas de nature à scanda^liser les modérés.

Ainsi, les modérés de la république ne se scandalisent de rien de ce que l'on peut tirer du discours de Toulouse et du voyage présidentiel, et ils le concrètent en trois points, qu'à la vérité l'on peut réduire ou étendre comme une bande de caoutchouc. Par exemple, le pre- mier point, le progrès social, peut s'entendre comme nous l'entendons ou comme l'entend M. Jaurès, et il y a plus loin de nous à lui que de Paris à Rome.

Sur la. question de la laïcité, pas de divergence tout le monde au gouvernement renchérit, par crainte de trouver un plus laïcisateur que lui. M. Barthou, dans son discours au déjeuner de Bordeaux, n'hésite pas à rappeler <̃• qu'il s'asseyait, dans sa ville natale, sur les bancs d'une école laïque. » M. Barthou a eu la bonne fortune d'avoir des parents prévoyants il en a une autre aujourd'hui, c'est d'avoir mené le bon combat contre les antiministériels et contre les anarchistes. Je ne sais plus dans quelle comédie un des acteurs s'écriait « On ne parle que de ma mort ici. A la place de l'école laïque, je me défierais. On en parle trop.

Une dépêche de M. Paul Déroulède

De Langély, où il achève de se guérir, M. Paul Déroulède adresse à ,M. Le Menuet, secrétaire général de la Ligue'des Patriotes, une dépêche vibrante de patriotisme en laquelle il invite ses camarades ligueurs à s'abstenir d^ toute manifestation hostile au roi Constantan. Ce n'est pas que M. Déroulède, qui n'a jamais cessé d'être un des plus chauds et des plus ardents partisans de la cause hellénique, n'ait été péniblement ému par les incidents de Berlin mais, se souvenant du piège dans lequel nous avait fait, jadis, tomber Bismarck, en en- régimentant le roi d'Espagne Alphonse XII, M. Déorulède adjure les patriotes de ne pas recommencer la même faute il suffira, dit-il, de respecter l'incognito Lu roi Constantin jusqu'au point d'ignorer s.a présence.

Ch. Demailly

AUX CHASSEURS

La réputation des marques Gévelot; Comète, Etoile et S. F. est depuis longtemps établie, mais c'est fortifier l'expérience des chasséurs, que de les avertir que la Société Française des Munitions s'est efforcée d'améliorer encore ces marques célèbres et éprouvées.

A l'Extérieur

Le congrès socialiste allemand

A LA SÉANCE D'HIER, LES- hIODÉRÉS L'ONT ENCORE

EMPORTÉ

Iéna, 19 septembre.

On a discuté aujourd'hui la question de l'attitude des députés socialistes au Reichstag, lors du vote de la loi ,militaire. M. Gudekum, qui parla longuement sur ce sujet, estime que la loi aurait été votée quand même et que les députés du parti n'avaient pas à agir autrement qu'ils l'ont fait.

Puis plusieurs orateurs viennent attaquer l'attitude de certaines fractions du congrès relativement au vote des crédits afférents aux lois militaires et reprochant aux députés socialistes de s'être mis à la remorque'dù centré.

Mme Rosa Luxembourg paraît de nouveau à la tribune et pousse une charge vigoureuse contre les socialistes revisionnistes et les modérés. Son discours se résume en cette phrase finale

« Il n'y a désormais plus d'empêchement à la marche du socialisme vers la bourgeoisie il y a entre les deux une plaine sans obstacles, sur laquelle le socialisme s'avance maintenant sans arrét.

Plusieurs autres délégués répètent les mêmes arguments pour et contre. L'attention se réveille quand Folkenbourg prend la parole et, pour la justification du parti, lit une lettre de Bebel qu'il reçut quelques jours après la mort de celui-ci, et qui est sans doute la dernière qu'il ait écrite. L'auditoire écouta-dans un profond silence.

Dans cette lettre, Bebel justifie l'attitude des députés socialistes au Reichstag et demande qu'on réunisse tous les documents concernant l'attitude de ces députés depuis 1893, documents qui prouvéront leur loyalisme vis-à-vis du parti.

On passe au vote sur la motion Wurm. Celle-ci, qui approuve en principe le vote des impôts directs quand ils sont destinés à prendre la place d'impôts indirects et qui était combattue par les radicaux, est adoptée par 336 voix contre 140. C'est un nouveau succès pour les dirigeants du parti et une nouvelle affirmation de la force des révisionnistes. On vote ensuite, à mains levées et à une très grosse majorité, une motion approuvant expressé, ment l'attitude du groupe du Reichstag, qui a voté les deux, lois d'impôts sur la fortune.

En Angleterre

LES CRÈVES MENAÇANTES

Londres, 19 septembre.

La grève. est maintenant complète dans un dépôt d'autobus. Ce dépôt comprend plus de 500 em.ployés.

Le Board of Trade est intervenu dans la grève des autobus et a demandé aux représentants des deux parties d'assister lundi à une conférence. Les employés ont consenti à travailler en attendant la réunion.

Manchester, 19 septembre.

Toutes les affaires du port sont suspendues. Cinq mille ouvriers châment. Toutes les tentatives pour amener une conférence ont échoué.

En Allemagne

ARRESTATIONS SENSATIONNELLES

Berlin, 19 septembre.

Les d-aux directeurs d'une importante banque de Hambourg ont été arrêtés ce matin sous l'inculpation de détournements de fonds. Ils auraient dilapidé des sommes pour plus de 3 millions de L'Iniormé

Automobiles Delaunav Belleville Paris. Nice


SOMMAIRE

Les faux Shakespeare. Louis Gillet

Le Centenaire de Grétry. Henry Pacory. Pro Patria (Nouvelle) Paul Princeteau La Suisse pittoresque :In-

terlaken. Félix Duquesnel La défection du général

Jomini (Lettres inédites).. P.ContaminedeLatour La Politique de Lamar-

tine. René Doumic

de l'Académie française

Madame Pasteur René Vallery-Radot FEUILLETON du Il Gaulois du Di-

manche littéraire » Pro-

pos de Théâtre. Le

Matérialisme au théâtre Emile Faguet

de l'Académie française

FEUILLETON du Gaulois» quo-

tidien « La Couronne

d'épines (suite) Jean Bertheroy

Les faux Shakespeare On nous en annonce de nouveaux ils pullulent, il en sort de partout. Qui n'a pas son Shakespeare à nous irecommander ? Il y a une soixantaine d'années, on découvrait que l'an- cien est bien suspect et fort peu présentable ce comédien « marque » mal. Est-ce juste, aussi, qu'un pauvre diable ait eu tant de génie et qu'un rustre se trouve un poëte immortel? Il doit y avoir une erreur Shakespeare le pître, Gilles Shakespeare n'est pas l'enchanteur dont le monde murmure encore les vers. Il ne restait qu'à chercher parmi les contemporains le plus digne de l'oeuvre sublime et l'on avait pensé tout d'abord à Bacon. Celuilà, au moins, à la bonne heure Grand seigneur, ,grand penseur, une tête admirable, et de plus un ministre, un lord c'était parfait. On se demande seulement quand il aurait trouvé le temps d'être Shakespeare. Et il y a aussi sur son compte une vilaine histoire de pot-de-vin et de corruption. Bref, c'est un candidat taré. On en chercha un autre, et naturellement on le trouva. Il nous vint, cet hiver, de Liège, où un député, M. Demblon, s'avisa que.le vrai Shakespeare, le seul, est le comte de Rutland.

Le fait est que ce gentleman j'en crois M. Demblon sur parole avait tout ce qu'il faut pour être un grand poëte, et le poëte même que nous appelons Shakespeare. C'était son double, son sosie, mais son sosie en beau, l'image ou le portrait rêvé, dont l'autre n'est que l'ébauche ou la caricature.

Il avait tout pour lui la noblesse, l'esprit, la fortune, de vastes connaissances, une femme charmante qui pouvait lui « poser » les figures adorables de Desdémone et d'Imogène, de Juliette et de Portia. Il avait voyagé en Italie et en Danemark, ce qui le désignait pour écrire Othello, Le Marchand de Venise, Hamlet; il était riche, heureux, il/était. de la cour, il n'ignorait rien .des plaisirs et des grâces de la vie, ce qui lui rendait familières et toutes naturelles une foule de notions qui étonnent chez un « vilain », telles que le vocabulaire d'un sport aussi coûteux que la fauconnerie il avait des châteaux, des terres et des bois, qui étaient le décor tout trouvé dès scènes en plein air du Songé d'une nuit d'été ou des vagues idylles de Comme il vous plaira; il avait l'expérience du monde, de la guerre, de l'intrigue et de la politique, qui semblent l'école indispensable à l'auteur de Coriolan et de Jules César.. Enfin, ce curieux très moderne avait même été jusqu'à faire une croisière aux Açores quelle préparation ou quel prélude à la Tempête

Et puis, pour achever, une mort brusque, à trente-six ans, à l'heure même (dernière circonstance troublante) où Shakespeare quitte la scène et va vivre à Stratford, sans un livre, en bourgeois retiré des affaires, sans souci de sa gloire, sans même s'occuper de publier ses drames, aussi indifférent que si, en vérité, ils n'étaient pas de lui. Encore une présomption en faveur de Rutland Et l'on aurait alors une de ces vies rapides, brèves et magnifiques, de héros, de poëte, la vie d'un Lord Byron, d'un de ces enfants gâtés du ciel, possédant la beauté, la gloire, le génie, et qui tombent sans déclin, intacts, en pleine jeunesse, laissant

FEUILLETON DU « GAULOIS DU DIMANCHE LITTERAIRE » du 20 septembre 1913

PROPOS DE THÉATRE

Le Matérialisme au Théâtre Dans un volume très intéressant tout entier, ou bien peu près, Le Matérialisme actuel, qui est de plusieurs auteurs, parmi lesquels on trouve (tout simplement) M. Bergson, M. Charles Gide et M. Henri Poincaré, je rencontre un chapitre de M. Firmin Roz qui est très informé, très médité et très curieux. Il est intitulé le Matérialisme au théâtre.

Par matérialisme il faut comprendre le basréalisme ou, pour parler net, la grossièreté car nulle part au théâtre il n'y a de pièces à thèse où le matérialisme philosophique soit professé. Mais la grossièreté des peintures et la bassesse des caractères suffisent parfaitement pour qu'on s'inquiète.

Dès le second Empire J.-J. Weiss, quelquefois si paradoxal, mais souvent si pénétrant, .dénonçait, d'une formule très heureuse, non pas la littérature matérialiste, ce qui est trop compréhensif et un peu vague, mais « la littérature brutale » et la signalait dans beaucoup d'auteurs dramatiques et même dans Alexandre Dumas fils, où il avait parfaitement raison de la voir, encore que par comparaison le théâtre de Dumas fils puisse nous sembler la fleur exquise de la délicatesse.

De nos jours, M. Firmin Roz a peu de peine à nous prouver que la littérature dramatique est d'un réalisme, non seulement un peu grossier, mais un peu gros, ce qui est pire. Il ne faut rien exagérer et la littérature dramatique classique s'est peu privée de nous montrer de très bas coquins depuis Tartuffe et Don Juan jusqu'à Turcaret qui, je crois, appartiennent à la plus pure époque classique. Par parenthèse on voit même très bien que ces souvenirs ont un peu gêné J.-J. Weiss, puisqu'il écrit « L'ancienne scène française connaissait des amoureux, des avares, des jeunes gens, des vieillards, des sots, des méchanis, des coquins et des imbéciles. Tous ces gens-là, même ceux qui, comme Turcaret, tenaient le plus parfaitement de la brute, ne laissaient pas que d'être (Hé J.-J. Weiss a écëit ne laissaient pas que d'être ? Ça m'étonne bien. Recourir au manuscrit 1) ne laissaient pas que d'être des créatures douées d'un certain discernement intellectuel et moral.

dans la mémoire des hommes la trace éblouissante d'un météore ou d'un éclair;

Oui, il est vrai qu'en face de ce Shakespeare idéal, celui de la réalité fait bien pauvre figure. Mais il y a des difficultés.

D'abord, que pensez-vous de ce surprenant anonymat et de ce quiproquo continu de trois siècles ? Où trouver, dans l'histoire des mystifications, un exemple d'un si miraculeux secret ? Et à quoi bon tout ce mystère ? Pourquoi tromper le pauvre monde ? C'est, à ce qu'il paraît, à cause d'un complot. Jules César serait le manifeste des conjurés d'Essex on aurait acheté un figurant sans conséquence pour endosser la pièce et détourner sur lui la colère de la Reine. Mais toutes ces précautions, ce roman de conspirateurs, deviennent inutiles, n'ont plus le sens commun après la mort de celle-ci. Alors, comment s'explique ce prodigieux incognito ? Est-ce par divertissement de satrape sournois, par caprice de pincesans-rire, par on ne sait quelle perversité ou quelle bizarre gageure, par un raffinement de cabotinage à rebours, qu'un des Esseintes excentrique se serait amusé à prolonger la plaisanterie ? Voulait-il se donner à lui tout seul la comédie de prendre l'univers pour dupe, et d'égarer sur un comparse toute sa gloire et tout son génie ? Seigneur Dans quel abîme de complications nous jetterait un. pareil calcul Et puis, cela se saurait Il y aurait eu des fuites, des soupçons, des indiscrétions. L'auteur lui-même n'y eût pas tenu il aurait fait des confidences, il montrerait le bout de l'oreille. Un seul auteur, jusqu'à présent, ne s'est jamais trahi c'est celui de l'Imitation. Mais un poëte Et comment, à moins d'être un saint ou le diable en personne, pousser à ce point surnaturel le détachement de soi et le suicide moral ?

Que d'invraisemblances, déjà! Mais en voici une autre encore plus décisive c'est qu'il n'y a pas d'exemple d'une grande œuvre d'art qui soit l'ouvrage d'un amateur. C'est un métier de faire un livre, comme c'en est un de faire une pendule. Mais c'en est un surtout de faire du théâtre. Jamais on n'a vu réussir, au théâtre, que des hommes de théâtre. C'est ici que l'esprit, la poësie, le génie comptent pour rien, sans le don », le démon des planches. Il y faut des professionnels. Voilà ce qui me paraît sans réplique contre Rutland, ea ce qui me rassure aussi bien contre tous les Shakespeare, gentlemen, courtisans, philosophes, hommes d'Etat qu'on pourra inventer encore.

Il reste que Shakespeare, tel" qu'il nous est connu, ressemble mal à l'idée qu'on se fait de l'artiste incomparable qui a écrit son œuvre. On a peine à se représenter ce merveilleux poëte, le plus universel et le plus humain de tous, enfermé dans ce monde de tavernes et de coulisses, menant la vie sordide des écrivains de son temps, dans les plus louches sociétés, au milieu de mylords tapageurs et viveurs, sous leurs airs. de condescendance et de protection. C'est peu de voir Ariel dans ce milieu suspect faut-il encore avoir. le chagrin de le trouver dur, impitoyable, procédurier, retors comme un clerc d'avoué, poursuivant un débiteur pour une dette de quatre sous, le cœur sec, mari et père plus que médiocres, n'ayant que des idées et des ambitions bourgeoises, pratique, méprisant la poësie ellemême, et n'aspirant qu'au jouïrroùinl pourra revenir- enrichi, entouré, de considération et de respectability, faire dans son village figure de gros propriétaire et d'officier municipal? Sans doute, cette platitude forme un violent contraste avec cette poësie. Mais pourquoi y aurait-il un rapport nécessaire entre l'homme et son oeuvre? Pourquoi celle-ci serait-elle l'image de celui-là, et pourquoi un poëme serait-il le portrait ou le miroir de son auteur? C'est une des illusions de la critique moderne nous voulons retrouver dans les écrits des maîtres leurs goûts et leurs idées, et jusqu'aux moindres traits de leur biographie. Nous avons inventé cette sorte d'exégèse qui voit partout des confidences plus ou moins déguisées, qui demande compte aux pièces de Molière des sentiments de Molière et des secrets intimes de sa santé et 8e son alcôve nous cherchons au théâtre, non plus la représentation des passions humaines, mais le spectacle et l'étalage de la vie du poëte.

Quelle erreur Nous méconnaissons l'essence même du génie. C'est nous, hommes de peu d'imagination, qui ne concevons les choses que pour les avoir éprouvées, et dont l'art, si nous sommes artistes, n'est que le reflet de nos impressions ou le journal de nos souvenirs. Le grand poëte procède d'une manière toute contraire il sait se dégager du « moi il s'élève à l'universel. Du sein d'une condition médiocre, dans son petit logis de Rouen, le bonhomme Corneille fait parler à Pompée, à Nicomède

Vous entendez bien que cela veut dire « Les personnages de l'ancienne comédie avaient tous un certain sens moral. Turcaret n'en avait absolument aucun mais ma remar- que subsiste. » Je n'ai fait que déplacer l'incise.

Donc il ne faut pas dire qu'il y ait l'étendue du ciel entre notre ancienne littérature comique et la nouvelle mais il faut confesser qu'il ne laisse pas d'y avoir une différence très notable. Sur la question de fait je n'admets guère qu'il y ait discussion.

Le Théâtre libre, extrêmement intéressant, souvent issu directement de Molière et si je ne l'ai pas dit, je le dis et si je l'ai dit, ce que je crois, j'ai une satisfaction de conscience à le répéter, le Théâtre libre dont la « formule était évidemment « Réduire l'homme à ses instincts a eu une influence très considérable sur toute la littérature dramatique de i8go à 1912. J.t-J. Weiss, très divinateur, avait prévu le Théâtre libre et sa suite.

II cherchait les causes de ce qu'il voyait et de ce qu'il prévoyait et en bon professeur, c'est-à-dire en homme qui croit toujours que les idées gouvernent le monde, ce qui de toutes les idées fausses est probablement la plus erronée, il en trouvait une au moins dans la philosophie du xvme siècle reprise et continuée par quelques autres. Il écrivait « Les auteurs dramatiques ont pris peut-être à leur insu le type uniforme de leur homme-machine dans les diverses philosophies aujourd'hui en possession des intelligences et il se peut que cette réduction des mouvements de l'âme à des mouvements automatiques atteste moins la décadence de l'art dramatique que l'altération de nos plus vieilles et de nos plus saines croyances. »

Je crois peu, et M. Firmin Roz aussi, à l'influence de Taine et de ses disciples sur le théâtre de la seconde moitié du xixe siècle. Les causes doivent être cherchées ailleurs et plutôt en bas qu'en haut, je veux dire plutôt dans le public que dans les beaux esprits philosophiques couvés dans le pourpoint de Condillac.

Depuis Molière, et si je ne remonte pas plus haut c'est à cause des limites, non de'la matière, mais de mon érudition, c'est le public et non les penseurs qui inspire le poëte comique.

Je dis le poète comique car le poète tragique n'est pas, n'est presque pas, si l'on tient à cette restriction, inspiré par le public. Il l'est par ses idées, par son tempérament, par ses lectures historiques. oar le tour d'esDfit

et à Auguste, le langage des hommes d'Etat il pénètre les lois de la grande politique, et prête aux. vainqueurs du monde des discours qui étonnent Condé et Bonaparte.

On peut le dire avec Wagner et c'est par là que pécheront toujours les « faux Shakes-, peare » (car il en naîtra d'autres), qu'on fera' pour accorder l'œuvre est la vie d'un homme '̃ l'art, chez le grand poète, n'est qu'une revan-^ che sur la vie, une conquête imaginaire, une* façon de s'annexer ce qui lui fut refusé par la réalité. Loin que l'art soit pour lui l'image de sa vie, il est tout le contraire, une sorte d'alibi, une évasion hors des contraintes et des limites de l'existence. C'est Shakespeare qui est mal marié, tandis que Rutland a fait un délicieux mariage mais Rutland se contente d'être heureux, et Shakespeare se console avec ses idéales amantes, Béatrice, Perdita, Cordelia, Miranda. C'est Rutland qui a vu la charmante Italie mais quel besoin avait Shakespeare de faire le voyage, pour concevoir le plus italien des songes, et incorporer à jamais sa vision aux faits ? Les pas du voyageur réel n'ont pas laissé de traces sur la terre divine, et le pèlerin, au bout de trois siècles, visite encore, dans Vérone, la maison et la tombe de cette Juliette Capulet, qui' n'est que le fantôme créé par un poète et la fille de ses rêves. Louis Gillet.

LE CENTENAIRE DE GBËTBY Dans quelques jours, le 24 de ce mois, les musiciens et les amateurs de musique célébreront le centenaire de la mort de Grétry, et Liège, sa ville natale, qui garde son cœur, a' déjà commémoré, cet anniversaire. Chez nous, l'on mettra au répertoire de nos grands théâtres lyriques quelques-unes des œuvres de ce musicien qui, déjà connu et réputé' dans son pays et en Suisse, vint chercher la con- sécration de Paris, en 1767. Il y composa le Huron, qui fut représenté l'année suivante, et qu'il qualifia a œuvre premier », datant ainsi sa carrière de son séjour en France. Ce fut un succès. Cependant il ne semble pas que la gloire lui ait souri tout de suite. Elle vint à lui avec la Révolution, au moment où, s'étant découvert une âme de philosophe et d'éctivain, il délaissait la musique pour de médiocres ouvrages littéraires Le langage musical a pour moi trop de vague, disait-il; arrivé presqu'à l'a vieillesse il me faut des choses plus positives. » Il est vrai qu'oubliant les faveurs dont il avait été l'objet de la part de Louis XV, de Louis XVI, de Marie-Antoinette, qui l'avait nommé directeur de sa musique et avait voulu être marraine de sa troisième fille; oubliant aussi les marques d'estime particulière qu'il tenait du comte d'Artois, de la duchesse de Polignac, du duc de Choiseul et de tant d'autres, il venait de donner des gages publics d'un républicanisme aigri et maladif, répudiant ses nobles amis « dont je ne pus jamais, 'osait-il écrire, tolérer la suffisance orgueilleuse fondée sur de faux préjugés », et consacrant, dans un de ses écrits, un chapitre aux e. vertus principales du républicain- ».

A cette époque Grétry devint, pour ainsi dire, le compositeur national. On le joua dans toute la France à la fois. A Paris, à Lille, à Amiens, à Nantes, Bayonne, Châlons, Arras, La Rochelle, Orléans, Nancy, Brest, Saint-Quentin, Metz, Tours, Perpignan, le Havre, partout où il y a un théâtre de musique. Mais ses droits d'auteur sont maigres en* regard de ceux que l'on touche aujourd'hui. Un rapide examen des vieux livres de comptes Inexplorés de la Société des auteurs, nous les a révélés. Trois livres, quatre livres par représentation, souvent moins. La livre d'alors valait à peu près notre franc d'aujourd'hui: elle se décomposait en douze sous, chacun valant douze deniers; et nous voyons des opéras comme Sylvain, rapporter deux livres; Zêmire en rapporte une; le Jugement de Midas, quatre livres dix sous. Le plus fort tarif qu'ait atteint Grétry est de six livres, avec GuilTell, et le plus faible ne dépasse pas quinze sous, avec l'Ami de la Maison.

En fructidor an II, bien que joué tous les soirs et sur plusieurs scènes à la fois, le compte de Grétry s'élève pour tout le mois à 183 livres 8 sous, ce qui fait 150 francs et 60 centimes; ce compte s'élève peu à peu, suivant la progression de la réputation de l'auteur et du goût pour le théâtre, qui était alors très vif. Il était de 184 livres 11 sous en vendémiaire suivant, de 678 livres en brumaire, de 962 en pluviôse et de 1.145 livres en floréal. Puis il monte à 3.395 livres au 15 ventôse an III et à 6.494 livres en germinal an IV. Mais voici les assignats et leur terrible discrédit. Un reliquat dû à Grétry au 15 floréal et s'élevant à 41 livres 10 sous, lui est payé par 6.408 livrespapier. Le livre de comptes porte

An IV. Dû (au Sr Grétry) pour résultat de comptes au 15 prairial: espèces, 33 1. 18 s.; assignats, 19.745-

qui le dirige dans ses lectures historiques il ne l'est pas ou presqne pas par son public. Il ne faut pas faire ce qu'on a trop fait, « rattacher Corneille à son temps, rattacher Racine à son temps », où il ne le faut faire qu'avec une extrême prudence, puisqu'aussi bien les « temps n de Corneille et de Racine ne sont pas si différents l'un de l'autre et que Corneille et Racine sont aussi différents l'un de l'autre qu'il est possible. Et j'en dirais autant d'Eschyle, Sophocle et Euripide, qui sont du même temps et qui semblent vivre dans trois siècles différents. Pour Molière, Dancourt, Lesage, Gresset, Piron, Beaumarchais, ils sont leur public reflété par eux, exactement, ou à très peu près. A ceux qui veulent faire « l'histoire de l'esprit public » la fameuse histoire de l'esprit public, je dis toujours « Lisez les auteurs comiques et les journaux. Par nécessité de métier, ils rendent au publié ce qu'il' leur a prêté et expriment les idées qu'il a, quelquefois un peu mieux qu'il ne les exprimerait lui-même et voilà tout. » Si tout cela est vrai -et quoique ce soit mon avis, je ne laisse pas de le croire,-du théâtre brutal il faut chercher les causes dans le public qui le suit et qui, par conséquent, le C'est ce qu'a fait M. Firmin Roz avec infiniment d'information, d'intelligence, de tact et de mesure. Il remarque et c'est la considération la plus considérable qu'il nous présente que le théâtre parisien est devenu un théâtre cosmopolite puisque c'est un public cosmopolite qui le remplit pendant les dix ou vingt premières représentations de chaque pièce, lesquelles décident des autres. Or, de ce public cosmopolite, essentiellement hétérogène, il faut rechercher pour le satisfaire le sentiment commun, ce qu'il y a de commun entre les différentes parties, très dissemblables qui'le composent.- Or, il n'a rien de commun, rien du tout, hors le désir inconscient d'être secoué.

L'émotion, la vraie émotion ressortit à la sensibilité profonde. Or la sensibilité profonde d'un Anglais n'est pas celle d'un Allemand ni celle d'un Slave. La seule chose que tous ces gens-là ont de commun, la seule ehose qui existe chez tous, c'est le désir d'être secoués violemment par des situations fortes ou par des explosions de passions très générales et les passions très générales sont des instincts. Et,l'on me dira que les passions générales étant des instincts, c'est précisément, en peignant les mouvements et les explosions des instincts. Dlus d'humanité et l'humanité elle-

Messidor. Dû pour résultat de comptes: Espèces, 76 1. assignats, 495.

Thermidor. Dû pour résultat de comptes: Espèces, 1. 26 s. assignats, 359.

Fructidor. Dû pour résultat de comptes: Espè-Ces,: 48 assignats, 104,6.

Ce compte de quelques lignes, c'est en raccourci toute l'histoire de la crise financière de la Révolution.

Grétry mourut, avons-nous dit, le 24 septembre un peu oublié, tout- au moins légèrement démodé. Il n'en eut pas moins des obsèques solennelles, entourées de la pompe théâtrale, dont la transformation des mœurs n'avait pas tout à fait débarrassé certaines classes sociales. Les quatre coins du drap mortuaire étaient tenus par Méhul, Marsollier, Bertou et Bouilly. Les élèves du Conservatoire formaient la haie en marchant, et la musique exécutait la marche funèbre composée par Gossec pour les obsèques de Mirabeau. Devant le théâtre Feydeau, dont le péristyle était tendu de noir, le convoi s'arrêta. Un buste de Grétry, couronné de lauriers, était placé au premier étage, et les sociétaires, vêtus de deuil, se trouvaient rangés devant l'entrée de la salle. L'un d'eux, M. Gévaudan, s'étant approché du cercueil, y déposa une couronne et prononça un discours a qui respirait la plus vive sensibilité Il.

a Permettez, Messieurs, dit-il, que nous suspendions un instant cette marche funèbre, et que des enfants éplorés rendent un dernier hommage à leur père, sur le seuil même du théâtre qui retentit si longtemps du bruit de ses triomphes. » A ce moment un «t corps d'harmonie caché » fit entendre le fameux trio de Zémire: a Ah! laissez-moi, laissez-moi pleurer »

Devant l'Académie Impériale de Musique, nouvel arrêt et nouveaux discours du directeur, M. Picard, et d'un des artistes, M. Aignan; puis, après la cérémonie religieuse, qui eut lieu à Saint-Roch, le convoi se dirigea vers le cimetière du Père-Lachaise, où la fosse de-Grétry avait été creusée à côté de celle de Monsieur Delille i>. Là, c'est Méhul qui parle, au nom de l'Institut

a La postérité commence pour les hommes célèbres, au moment où ils cessent d'exister, et trop souvent ,ce n'est qu'à ce moment funeste, qu'ils reçoivent le tribut d'estime et de reconnaissance qu'ils ont mérité par d'utiles et d'honorables travaux. Si avant de consacrer ses. veilles à l'étude des beaux-arts, on pouvait savoir à quel prix s'achète la renommée, les hommes doués d'une âme fière et sensible préféreraient une vie obscure à un éclat trop envié pour n'être pas la source de tous les chagrins. Par un concours de circonstances dont l'heureuse combinaison ne se retrouvera peut-être jamais, Grétry n'a point eu à souffrir de l'injustice de ses contemporains.

Après quoi, Bouilly, au nom des auteurs drama- tiques et des librettistes, s'écria sur un ton pathé- tique

« Ton âme et ton génie sont impérissables, Grétry, tu vivras toujours parmi nous. Souvent nous viendrons en ces lieux, devenus l'Elysée des hommes célèbres, te consulter sur rios travaux, nous animer de ce feu créateur dont la cendre même fera jaillir encore de vives étincelles; nous y viendrons te faire hommage de nos succès, nous -consoler de nos revers; nos successeurs y viendront à leur tour; et comme nous, admirant. tes ouvrages, ils inscriront sur ta tombe cette vérité consolante « Le temps qui détruit tout, agrandit et propage une réputation méritée. »

Ces deux discours, ajoute le compte rendu des obsèques, ont été entendus avec le plus touchant intérêt, et l'assemblée s'est .séparée, pénétrée de l'émotion qu'elle avait partagée avec les deux orateurs..

Henry Pacory.

NOUVELLE

PRO PATRIA Comme un aigle royal s'élançant vers le soleil, l'appareil avait quitté le champ d'aviation et, majestueux, s'élevait dans les airs. L'officier qui le montait n'avait pas trente ans. Hardi dans tous les exercices du corps, ceux-là mêmes où on risque sa vie, il portait en lui ce courage indomptable qui, jadis, en des temps plus fiers, nous donnait des généraux de vingt-cinq ans et des héros de seize. Il avait, joyeux, quitté la vie trop stérile de garnison pour chercher dans les périls des expéditions aériennes la gloire de plus utilement servir son pays.

Ce jour-là, il avait décidé de tenter une audace nouvelle il voulait, par une manœuvre déjà essayée avec succès, lutter contre ces cou-

même que l'on met sur le théâtre. Mais en me faisant cette objection, « on fait pour moi » comme disaient nos pères, on est tout à fait de mon avis. C'est la passion ramenée à l'instinct et sous cette seule forme que l'on peut peindre sur le théâtre et par conséquent c'est du théâtre brutal et seulement du théâtre brutal qu'on peut nous donner.

Essayez de faire du Racine. On ne fait pas du Racine mais supposez que Racine luimême renaisse. Qui voulez-vous qui le comprenne dans ce public cosmopolite, puisque me l'a-t-on assez écrit des pays étrangers depuis que j'écris moi-même et me l'a-t-on assez prouvé par mille citations des auteurs étrangers les,plus considérables puisque jamais Racine n'a été compris à l'étranger et puisque jamais étranger n'a compris qu'on le pût comprendre ?

Il est donc certain, dans une mesure qui resterait à déterminer et qui n'est pas facile à déterminer, que le public actuel empêche les auteurs d'avoir de la délicatesse et non point parce qu'il n'en a pas, mais parce qu'il est composé de plusieurs éléments dont chacun a la sienne. C'est une très grande chose à considérer.

« Mis au service de cette clientèle, dit M. Firmin Roz, l'art dramatique a limité de plus en plus le choix de ses sujets; il a usé à tourner dans un cercle trop restreint toutes les ressources d'élégance, d'esprit et de savoir qui eussent relevé et comme assaisonné des qualites plus sérieuses. Il est tombé dans la « rossérie » et le libertinage. Il exploite toute la gamme des sensations physiques. » et cela, comme l'auteur vient de vous le montrer, parce qu'il ne peut pas faire autrement. Ceci est bien la principale raison de la décadence de notre théâtre.

Il y en a une autre que M. Firmin Roz signale très spirituellement et qui me semble aussi très réelle. C'est que le théâtre est un bon métier. Sans doute, c'est ou ce doit être une raison de la décadence du théâtre, et une raison assez sérieuse.

Suivez en effet le raisonnement. Le théâtre est le métier littéraire qui rapporte les plus grands succès d'argent et les plus grands succès de gloire.

Les plus grands succès d'argent aussitôt que le jeune auteur ne paye plus pour se faire jouer (ce qui est normal et ce qui n'est pas plus illégitime que le jeune poëte ou le jeune romancier publiant son premier volume à fr.iis d'auteur') aussitôt donc que le ieune au-

rants contraires de l'air qui, formés dans des bas-fonds opposés, s'élancent les uns contre les autres et viennent se heurter, en un tumultueux remous, au point de jonction des vallées. Pour être plus certain de rencontrer l'adversaire qu'il se promettait de vaincre, il avait fait le projet daller atterrir dans les prairies de la vallée de Campan, en piquant droit par-dessus les montagnes qui séparaient son but de son point de départ. Donc, quand il fut parvenu à six cents mètres d'altitude, il vola dans la direction de Campan.

La journée s'annonçait magnifique. L'aéro- plane, en conditions parfaites, obéissait avec une impeccable précision. Le jeune aviateur jouissait avec délices de la puissance de son vol, et, confiant en son moteur autant qu'en sa fortune, il rêvait de victoire.

Mollement bercé par les ondes d'une zone paisible, sous les rayons d'un soleil qui semait une poudre d'or sur les choses de la terre, il embrassait d'un regard charmé le spectacle des splendeurs créées que dominent, en souveraines, les cimes consacrées par Jéhovah. Sous l'action de l'air subtil et troublant, à la hauteur où il planait, il était pris de cette fièvre de la vitesse et de l'espace qui saisit le corps et atteint l'esprit.

Il voyait devant lui cette chaîne des Pyrénées dressant, sur un fond d'azur resplendissant, ses pics aux neiges éternelles, océan de granit qui roule d'une mer à l'autre ses vagues gigantesques. Il était envahi par l'ivresse de l'impossible réalisé. Il se sentait le maître des airs. Pourquoi pas le vainqueur du ciel? comme on dit des faillis de la science. N'avait-il pas, en effet, grâce au génie humain, triomphé des vieilles lois de la nature ?

Peut-être son indifférence religieuse refuserait-elle de reconnaître que, seul, l'auteur de cette nature peut en révéler à l'homme d'autres lois qu'il ignore et le conduire, par l'inspiration de son éternel génie à la conquête d'un progrès nouveau.

Dieu ne permit pas qu'il fût ainsi tenté, et, pour lui épargner l'erreur d'un tel orgueil, il lui envoya l'épreuve, ce mystérieux appel de sa bonté.

L'aéroplane volait à merveille. Déjà se devinaient, au milieu de vapeurs empourprées, le vieux donjon et la gare de Lourdes.

L'aviateur se préparait à évoluer vers la gauche, pour, de la hauteur de Lou-Crup, gagner la droite de Montgaillard, quand il eut l'impression que son appareil était serré des deux côtés comme par les bras d'un étau invisible. Il. était pris dans le choc de deux courants contraires de l'air.

Le moteur, heureusement, marchait bien. Dans le temps d'un éclair, la lutte entre les deux courants s'accentua, violente. Du creux du Gave, très profondément encaissé au pied des murs du vieux château, monta une colonne d'air aux vibrations perfides qui, soulevant l'appareil, le lança dans le tourbillon dont l'enveloppa soudain le vent qui soufflait de la plaine.

D'une main ferme et habile, l'aviateur sut parer ces secousses contraires. En parfaite possession de soi-même, il jugeait qu'il pourrait sortir dé la zone dangereuse. Mais bientôt le péril augmenta, et il en eut conscience. Ce fut alors que la croix qui surmonte la basilique émergea du brouillard. Il la vit, et ses regards, dans l'émotion qui grandissait en lui, restèrent fixés sur elle.

Tout à coup, le vent qui vient du fond de la vallée, a cessé. Le vent de la plaine souffle seul, et d'autant plus impétueux que rien ne lui fait obstacle. Par une poussée terrible, il fait perdre l'équilibre à l'appareil, qui, jeté hors de sa route, est refoulé, comme si une force aspirante l'eût attiré dans la gorge du Gave, vers les maisons de la ville, les rochers, les arbres contre lesquels il devra s'écraser. Le vaillant moteur fonctionne toujours; mais une couche d'air impénétrable et au-dessus de laquelle il ne peut s'élever pèse sur lui et va précipiter sa chute.

L'officier a vu l'imminence du danger. Il n'a rien perdu de son calme. Il est soldat, et braver le danger est sa vie. Au-dessus des torturantes pensées qui pénètrent de plus en plus son âme, la France apparaît, grande et aimée. S'il meurt, ce sera pour elle, et de Dieu il recevra le pardon qui est dû au sacrifice. Froidement, 'il lutte, et vaillamment il défend sa vie. car il veut vivre. il veut vaincre. Le souvenir des siens, qui déchire son cœur, ne fera-t-il pas hésiter son courage et trembler sa main ? Non.

Voici gué lui est apparue la blanche statue à la ceinture bleue, aux pieds de laquelle tous les peuples du monde sont venus prier. Il en ressent le vivifiant prestige. Ses lèvres, depuis longtemps sans prières, murmurent le réveil

teur ne paye plus pour se faire jouer, il réalise des bénéfices beaucoup plus considérables que ceux du romancier et (je n'ai pas à le dire) du poëte ou de l'écrivain scientifique. Il y a un château en Normandie ou en Touraine dans une pièce qui réussit.

Les plus grands succès de gloire et les auteurs modernes sont sensibles même à cela. En effet, la proportion est à peu près celle-ci pour un article qu'obtiendra un volume de poësie et à grand'peine, car les directeurs de journaux ne veulent pas en entendre parler pour du articles qu'obtiendra un roman, une pièce de théâtre, la première venue, en obtiendra cent cinquante.

Il n'y a là aucune exagération. Tous les critiques des journaux, tous les critiques des revues, tous les critiques des journaux étrangers, tous les critiques des revues étrangères remplissent les salles de théâtre à la répétition générale, à la première représentation et à la seconde représentation et tous font un article ou une fraction importante d'article. Cela fait, comme le dit M. Firmin Roz sans la moindre exagération, que de la moindre pièce, de la plus insignifiante, pourvu qu'elle s'élève seulement jusqu'à la médiocrité, .on parle un mois exactement partout.

La critique n'a aucune influence sur le jugement du public, cela est vrai mais encore elle fait du bruit et le nom d'un auteur dramatique sort de l'ombre quinze fois plus vite que celui du romancier ce qui est bien quelque chose à considérer et de quoi les auteurs sont assez friands car, après tout, la notoriété finit toujours par être de l'argent. Ajoutez ceci, qui est d'importance secondaire mais dont encore il convient de tenir compte. Les critiques sont plus aimables pour les auteurs dramatiques qu'ils ne le sont pour les romanciers. Le critique reçoit un roman, le lit vite (toujours trop vite), ne le comprend pas, n'en parle point ou en parle avec dédain ou avec négligence. Le critique dramatique est invité par le directeur de théâtre il reçoit quatre places, deux pour la répétition générale, deux pour la première représentation on ne lui en refuse guère quand il en demande de supplémentaires il est invité c'est une très mauvaise pratique qui n'existe pas en Angleterre, ou les places du critique sont, payées par son journal, et qui. devrait être abandonnée mais enfin c'est la pratique.

Il en résulte que le critique dramatique est incliné à être beaucoup plus indulgent et. sitôt qu'il y a licu, beaucoup plus louangeur nue If. rritinue des livres..

d'une foi conservée par un reste d'amour. A la vue de la mort qui, de partout, le menace; il songe à ce Dieu qui peut encore le sauver, et à lui, résolument, il s'abandonne. Comme un immense oiseau des tempêtes, l'aéroplane, emporté par la bourrasque, passe au-dessus de la gare. Cédant, par bonheur, à la main qui le dirige encore, il tourne à droite et descend vers la longue pelouse qui s'étend devant la chapelle du Rosaire.

Dès qu'il est entré dans la vallée, l'aviateur est à l'abri du vent de la plaine, mais il y a devant lui les arbres qui entourent. la pelouse et la haute statue de la Vierge couronnée, contre laquelle, s'il peut éviter les arbres, il ira se briser.

Trois mille pélerins garnissent les lacets, de la montagne, chantant des hymnes pendant que les cloches sonnent à toute volée. Ils voient qu'un homme est en péril de mort. Tout s'arrête, tout se tait plus un bruit, plus un mot. Qu'elles durent être éloquentes les prières silencieuses de ces trois mille cœurs

Que se passa-t-il durant ces angoissantes secondes entre la terre et le ciel ? Dieu seul, le sait.

L'aviateur demande un dernier effort à son moteur pour s'élever au-dessus de la statue. La bonne machine a bien répondu. elle monte! Comme porté par un doux zéphyr, notre officier vole lentement par-dessus la statue de la Vierge, dont les yeux levés vers le ciel semblent lui dire, au passage: «Je vous attendais ». Puis, dans un magistral atterrissage, il s'arrête à quelques mètres de l'escalier de la basilique.

Oh alors, quelle magnifique explosion'de fraternité française et chrétienne

Trois mille pèlerins font retentir un chant de triomphe à la gloire de Marie, et on voit l'aviateur qui, prestement débarrassé de ses liens et de ses vêtements de combat, se montre en son uniforme d'officier français. Il fait quelques pas, mais la lutte a épuisé ses forcés brisé d.'esprit et de corps, il tombe à genoux'. Où est-il donc? Ah il se souvient, il entend, il a compris, et, étonné d'être vivant, il 'est contraint de prier.

Celui qui voulait triompher seul des courants contraires de l'air, triomphe aidé par Dieu, des courants contraires de l'âme.

De tous les points des lacets, on accourt vers lui. D'aucuns l'embrassent, tous l'acclament. C'est miracle que vous viviez encore, lui dit un abbé, montagnard de rude allure, dont les yeux sont mouillés de larmes.

C'est vrai, monsieur l'abbé, lui répond l'officier. La Vierge m'a sauvé et conduit ici. Elle veut que je sache dire que les conquêtes du génie de l'homme doivent servir à la gloire de Dieu. Je ne le croyais pas. Maintenant, je le vois et je le dirai. Monsieur l'abbé, je vous prie de bénir mon aéroplane..

Volontiers. quel nom lui donnez7vous? En l'honneur de celle qui est l'étoile de la mer et qui vient d'être pour moi l'étoile des airs, je veux l'appeler l'Oiseau de Marie.

Et les trois mille pèlerins, rendant grâce ail ciel, assistèrent au baptême de ce nouveai serviteur de Dieu.

Paul Princeteau.

EN VOYAGE

Interlaken. Les Excurions. Les Anglais en voyage.

Interlaken est assurément une des plus belles, peut-être même la plus belle station de la Suisse. Sa situation est incomparable. Cette oasis de verdure abritée par lès montagnes et prise entre deux lacs d'où son nom d'Interiaken ne peut être comparée à rien autre, .son originalité pittoresque est bien à elle seule. Interîaken s'appuie, d'un côté, sur le souriant lac.de Thoune, de l'autre, sur le lac de Brien,z, plus petit encore que son frère jumeau, d'allure plus sombre, sans doute par esprit d'opposition.

Ici, la végétation est d'une luxuriance singulière, les prairies^semblent d'un vert. plus intense qu'ailleurs j'en excepte les Vosges -et les arbres ont' un aspect de santé, joyeuse. Ils craissent, rapides,- grandissent et s'étendent à l'infini, parés d'un, feuillage épais et reluisant..

Cette fertilité du sol, on l'attribue à des causes géologiques, qui sont telles de sa formation spéciale « Jadis, dit-on ceci est la légende du .pays la vallée de l'Aar, de (1) Voir le Gaulois littéraire des 23 août et 5 septembre.

Pour toutes ces raisons, le théâtre donnant de beaucoup plus grands succès d'argent et de beaucoup plus grands succès de gloire que toute autre branche de littérature, il attire à lui exactement tous les littérateurs. Conséquence urie baisse du niveau, une baisse nécessaire, inévitable et fatale du niveau.

Est-ce que ce ne devrait pas être le contraire et dans les carrières encombrées n'est-ce pas le seul talent supérieur et très supérieur qui perce ?

La loi n'est pas universelle. Il y a des carrières pour ainsi parler extensives. Parce que tous les littérateurs se ruent sur le théâtre, les théâtres se multiplient (à tel point que main..tenant chaque journal, pour suffire, devrait avoir trois ou quatre critiques) et, les théâtres se multipliant, la marchandise baisse de qualité et le goût du public baisse lui-même peu à peu et même assez vite. Pour que la loi de 1 la multiplicité des ouvriers forçant les ouvriers à être excellents fût vraie, il faudrait qu'il n'y eût à Paris que dix théâtres. Il y en a cent, Le mauvais ouvrier a des débouchés, la mauvaise marchandise arrive au public et le goût du public s'allère. Il en a assez, certainement, pour réagir -^t c'est pour cela que la décadence n'est pas très rapide mais il ne se peut pas qu'elle n'existe et elle existe en effet.

Comme dit.très bien M. Firmin Roz, « le théâtre a trop de raisons de réussir tel q u'il est pour que j'aie beaucoup de confiance dans un changement profond ».

Cependant, comme il l'indique aussi, mais vaguement, le théâtre, sauf exceptions très rares et individuelles, étant toujours en retard d'une vingtaine d'années' sur le reste de la littérature et le reste de la littérature, à l'heure actuelle, ayant des tendances idéalistes ou simplement des inspirations plus élevées qu'il y a vingt ans il est à espérer qu'automatiquement pour ainsi dire, d'ici à quelque temps il exhalera, parce qu'il l'aspirera, un air plus pur. 11 y a déjà quelques traces, je ne dis pas de cette renaissance, mais de cette convëlescence.

Et puis il y a de très grandes espérances à fonder sur le cinématographe..

Hé ? ̃'̃'̃̃

Mais sans doute, c'est la loi de concur^ rence vitale, c'est le slrngglc for life. Si le cinématographe réussit furieusement, le théâtre pour subsister, pour se sauver la vie, sera bien forcé de ne pas en être un.

^mite Faguet

Qe l'Académie françali»


Meiningen à Thoune, ne formait qu'un lac long de neuf lieues, semblable à un large fleuve. Des vallées de la Lûtschine Noire et de la Lùtschine Blanche, le torrent se précipitait dans le lac de l'Aar, entraînant dans sa course, des masses terrestres qui se déposaient au fond de ce réservoir naturel. Il en était de même du Lombach, qui descendait de la haute vallée du Habkern, de sorte que le lac se- trouva, de plus en plus, envahi par ces dépôts successifs « CI.est ainsi que se forma et se consolida la terre ferme, rétrécissant le lac, et que naquit la plaine dite de Boedelli, d'une richesse de fertilité étonnante, par suite des accumulations d'humus, dont la masse soutenue par les galets amena la dessication naturelle du lac.

Voilà ce qu'on raconte. Il se peut que ce soit la vérité. La végétation semble le dire. De celle-ci, les échantillons .les plus curieux sont, sans contredit, les noyers gérants qui bordent la promenade du Hoeiieweg, le boulevard de la ville, des monstres végétaux, comme je n'en ai vu nulle part au monde, pas même en Auvergne, et dont les troncs sont tels, que trois ou quatre personnes étendant leurs bras ne .sauraient les entourer. Les feuillages de ces noyers plusieurs fois centenaires ont des ardeurs de jeunesse.

La colonie d'Interlaken a été fondée par des moines Augustins c'est eux qui, les .premiers, s'installèrent dans le Boedelli. Ils y bâtirent un couvent, et mirent le pays en culture. Ils dé- tournèrent le torrent de la Lütschine, cause, d'inondations dangereuses, et le canalisèrent sur le lac de Brienz. Us n'eurent pas, d'ailleurs, tous les bénéfices de leurs efforts, la Réforme les chassa, plus tard, de la contrée, dont les Bernois s'emparèrent.

II; était logique qu'un .pays situé dans un -milieu aussi favorable devînt un centre de villégiature à mesure que .se développait le goût des voyages devenus, aujourd'hui, avec la facilité des communications, comme une des conditions de l'hygiène humaine.

.En 1820, il n'y avait à Interlaken, qu'une misérable auberge, dans un village de quelques maisons; aujourd'hui, il y a une ville importante, avec de superbes hôtels pouvant abriter les touristes, qui, de tous les coins de l'Europe, accourent en légions.

Cela se comprend du reste, car c'est ici un merveilleux centre d'excursions pour les alpinisies, eb aussi pour les voyageurs plus calmes auxquels, suffisent les ascensions en funiculaires et en chemins à crampons.

Celles-ci sont nombreuses et variées. Il faut citer, comme la .plus intéressante et la plus pittoresque, l'excursion de' la Schynige Platte, qui s'accomplit tout entière en chemin de fer, sans fatigue, et déroule sous les yeux une admirable série de tableaux panoramiques, dont. la Jung-Frau forme, le plus souvent, un des principaux motifs, celui qui ne lasse jamais les regards. A mesure qu'on s'élève, la vue devient de plus en plus grandiose. Les paysages changent d'aspect et se transforment à chaque instant, sauvages ou souriants, tandis que le wagon tantôt serpente presque à plat, tantôt grimpe presque à .pic, traîné par la petite locomotive qui s'essoufle au milieu des rhododendrons couverts de fleurs, jusqu'à l'arrivée au sommet, d'ou la vue s'étend à l'infini sur les cimes, les glaciers, dans un mélange de neige et de verdure, de rochers et de fleurs, av.eç au lointain, fuyant dans l'horizon, la délicieuse vallée de Lauterbrunnen.

La vallée de Lauterbrunnen est, elle-même, une excursion délicieuse, d'autant plus agréable à faire, qu'on n'a qtie l'embarras du choix, entre le chemin de fer, et la voiture. Les deux routes suivent -le cours de la Lùtschine Blanche. Elles commencent au milieu des rochers, dans une nature presque sauvage, prologue habile d'un admirable metteur en scène, qui rend plus charmante aux regards l'horizon infini des prairies d'émeraude, que la Staubbach arrose de ses gerbes écumantes, argontées.de soleil, tandis que. retentit aux iopiailles, la gamme des càmpines que font sonner. les vaches paissant.en liberté', et des grelots des chèvres brunes comme des chevreuils. Des cascades, il en jaillit d'ailleurs, de tous côtés, qui se résolvent en torrents, la plus puissante est celle du Trummelbach, qui se précipite avec, un bruit de tonnerre de la crevasse d'un rocher, envoyant au loin ses perles d'écume, mouillant ceux qui veulent voir de trop près. Le Trummelbach prend sa source dans un des glaciers de la Jung-Prau, au fond de la sauvage vallée de îrummleten. D'Interlaken, si on veut, continuer sa route et terminer son excursion alpestre, en l'allon- geant à l'infini, il faut gagner Lucerne par le chemin de fer de Brunig, après avoir été jusqu'à Brienz par le lac. De Brienz à Lucerne. la route est merveilleuse. Mais cela, c'est lé chemin des écoliers, celui qu'il faut prendre alors qu'on n'est pas talonné par l'automne, qui s'avance froidement, et vous dit qu'il n'est que temps de. revenir sur. vos pas et de rentrer à la maison,

C'est ce que j'ai dû faire à regret, en me promettant bien de recommencer l'année prochaine, si la Providence me prête vie, et me donne, par surcroît, les trois éléments reconnus nécessaires par le grand excursionniste, le savant Humboldt, pour bien voyager, à savoir « Le loisir, la santé et l'argent., »

Ils sont, d'ailleurs, agréables et salutaires à la fois ces voyages en Suisse et il semble qu'on va faire là provision de santé l'ennui, c'est qu'on y rencontre trop d'Anglais. On en voit partout, isolés, par groupes ou en caravanes. Le pays est à eux, ils y sont chez eux, et l'absorbent. Ils s'y installent, et s'y étalent, sans aucun souci du prochain, pour lequel ils professent une indifférence absolue et méprisante, surtout si celui-ci n'est pas de race saxonne.

Quand un pays est pittoresque et que la vie y est à bon compte, les Anglais a s'y mettent »1 et sren emparent., et bientôt il n'y a plus de place au soleil que pour eux seuls. Ils voyagent habilement, d'ailleut'S, et savent voyager, n'emportant avec eux que le strict nécessaire. Ils ne s'encombrent pas de baguages inutiles, ainsi que nous faisons, nous autres Français qui voyageons peu, et. ne savons guère voyager.

Ils ont l'art de ne se priver de rien, payent

FEUILLETON DU «GAULOIS» DU 20 SEPTEMBRE 1913

La Couronne

d'Epines

PREMIERE PARTIE

Elle prit le liras de sa cousine et l'entraîna hors du quadrilatère que formait la place. Une dernière fois, flânons un peu, voulez-vous ?

Elles se dirigèrent vers une autre place, séparée seulement de celle-ci par un tronçon de chemin. Là, cinq arches immenses, s'atrondissant dans le vide, surplombaient la ville vertigineuse et mouvante. Alors Pia dit à voix basse

Savez-vous ce que représentent ces arches inachevées, et quelle faillit être leur destinée ? A l'époque la plus glorieuse de Sienne, elles furent élevées pour servir de point d'appui à une basilique immense, dont la cathédrale que. nous venons de quitter n'eût formé qu'un des côtés du transept. Cette basilique, dans l'esprit des habitants, eût été l'image idéale de la ville, de sa force, de sa grandeur, de son orgueil. On devait mettre cent années pour la Construire et voyez, Dianora. elle n'eut .ia-

moins cher que nous, et suppriment. absolument le fameux « pourboire que notre générosité pu mieux notre amour-propre exagère, et qui devient en voyage, un considérable sup- plément de frais de route.

Il suffit de les voir à table d'hôte, où ils se donnent tout privilège sur Les ailes de poulet, pour comprendre l'impérialisme, le jingoïsme de la race saxonne

« C'est du tout petit, au très .grand Aussi, bien souvent, m'est revenue en mémoire, pendant ce petit voyage, l'anecdote des « fraises que Renan racontait si finement. C'était en Bretagne, en un petit coin ignoré, à table d'hôte, dans une auberge, où Renan avait pour voisin un Anglais goulu, il v en a, et. sur la nappe blanche s'étalait un saladier de- belles fraises bien rouges. La servante le passa aux convives. Quand vint le tour de l'Anglais, il le vida tout entier sur son assiette.

Monsieur, lui dit Renan, avec un bon sourire de .politesse, vous savez que moi aussi j'aime beaucoup les fraises!

Pas tant que « moâ x répliqua sévèrement l'Anglais, tout en sucrant sa « conquête ». <

La Défection

du Général Jomini

(LETTRES INÉDITES)

On a beaucoup écrit sur le général Jomini qui, il y a cent ans, abandonnait Napoléon pour passer au service de la Russie, ainsi que sur les motifs de sa défection mais ces motifs ne sont pas ceux qu'il a invoqués lui-même, ni ceux qu'en ont donné ses panégyriste. Les lettres de démission qu'il adressa en 1813 à l'Empereur et au maréchal Ney, et qui n'ont pas encore été publiées, montrent les véritables mobiles de sa détermination et il faut reconnaître qu'ils ne font pas honneur à son caractère.

Jomini n'était certes pas sans talents militaires, mais il s'estimait indispensable au succès de nos armes, ce qui avait le don d'irriter tout le monde contre lui. Il voulait en remontrer aux généraux et prétendait leur imposer ses vues. Il croyait que l'admiration qu'il témoignait bruyamment et à tout propos pour Napoléon était un titre suffisant à une faveur exceptionnelle.

On lui avait accordé le grade de général de brigade en 1810 par pure condescendance et pour en finir avec ses incessantes récriminations. Peu après il se brouilla, avec le prince de Neuchâtel, major-général, en refusant une mission que celui-ci lui avait -confiée et qu'il considérait comme inférieure à son mérite. Le prince qui n'était pas toujours d'humeur aèçomodante feignit désormais de l'ignorer. Ney l'avait aidé autrefois à se produire il ne voulut pas l'abandonner et le prit dans son état-major. Jomini ne tarda nas à se rendre insupportable par ses réclamations et sa prétention de tout diriger. Ney dût demander son remplacement. Jomini partit avec l'armée, peur la campagne de Russie là il se plaignit d'être employé dans les commandements de places sur les derrières, ce qui lui semblait une humiliation. Pour le dédommager, Ney, consentit à le reprendre comme chef de son état-major, à la, mort du général Gouré. Deux mois s'étaient à peine écoulés que. de nouveaux dissentiments éclataient tous les jours entre le maréchal et Jomini, à propos des moindres choses. Jomini se mêlait de dis^ cuter et de changer les ordres du maréchal Ney entrait alors dans de violentes colères. Jomini répliquait qu'on ne le comprenait pas, qu'on se méprenait sur ses intentions, qu'on dédaignait ses services, qu'on l'amoindrissait devant les autres officiers. A la suite d'unescène plus violente, Ney lui dit ̃̃ Monsieur" JdJtriini, je neveux pas demander une seconde fois votre remplacement pour ne pas nuire à votre carrière et pour ne pas être ridicule moi-même. Mais je vous défends, vous entendez, je vous défends à l'avenir de vous occuper de quoi que ce soit 1

Jomini croyait que, sa colère apaisée, le maréchal reviendrait sur sa décision mais Ney tint bon. Persuadé que tout le monde lui en voulait, que ses chefs se liguaient contre lui, il adressa alors sa démission à l'Empereur, (dans la lettre suivante où se montrent sa nature inquiète, orgueilleuse, et sa manie de la persécution

Je dépose aux pieds de Votre Majesté la démis- sion des emplois qu'elle avait daigné me confier. Lorsque j'eus l'honneur d'être appelé près de sa personne, après la campagne de i8o5, je crus avoir fixé l'attention du plus grand des capitaines; mes espérances furent comblées. Ce choix devait m'enorgueillir et l'Europe militaire, de laquelle j'étais déjà connu, pouvait attendre que je m'en rendrais digne.

Huit années de guerre active se sont écoulées et, au lieu de justifier cette attente, je n'ai pu obtenir le grade de général de brigade qu'en donnant ma démission en 1810.

J'ai dû croire que j'avais encouru la disgrâce la plus complète et la moins méiitée, ou que je me trouvais victime d'un système peut-être juste dans ses motifs, mais dont l'application était injuste à mon égard.

Longtemps, j'ai sollicité de combattre dans la ligne, espérant trouver ainsi le moyen de commander cette bienveillance qu'on me refusait; je n'ai jamais pu l'obtenir.

Enfin, dans les dernières propositions de Son Excellence le maréchal prince de la Moskowa, j'ai été, sur plus de 900 individus, le seul exclu de l'avancement demandé.

Le prince major-général qui, en avait voulu me donner une destination rétrograde et humiliante, ne m'a jamais pardonné la résistance que j'ai ap* portée à ses volontés.

Je n'ai pas cessé un instant de ressentir dès lors le poids de son inimitié.

Eloigné du grand homme qui m'avait jadis honoré, poursuivi par les ministres, n'ayant rien à espérer des efforts que j'ai faits pour bien servir^ malgré le mauvais état de ma santé, il ne me reste d'autre parti à prendre que celui de me retirer.

mais d'autre réalisation que ces cinq arches désolées et magnifiques sous lesquelles il est décevant de venir rêver,

Dianora se penchait sur l'abîme ouvert à ses pieds. Elle regardait au loin et tout à coup ses joues se mouillèrent de larmes. Qu'avaitelle ? Ne possédait-elle pas tout le bonheur qu'une femme peut souhaiter ? Pia, étonnée, se pressait contre son épaule et toutes deux, sans avoir divulgué leur pensée, suivaient des yeux Ha silhouette bondissante d'un cavalier qui passait à travers les rues lointaines, sur une jument aux flancs légers, couleur de flamme.

DEUXIEME PARTIE

Pia marchait vite ce matin elle suivait d'un pas régulier et glissant les dalles en losange de laaa Ricasoli. il faisait chaud. Peu de personnes se trouvaient dans la rue étroite. Quelques étudiantes cependant quittaient ce quartier isolé pour se rendre à l'Université royale, Ils tenaient le milieu de la chaussée et causaient gravement entre eux.

Pia se hâtait un message, qui lui avait été remis le matin même, lui avait appris que le, Giac'nta était malade, et elle courait à ce couvent de la Vie Eternelle où elle avait coutume d'aller visiter quelquefois la veuve. Ne l'avaitelle pas trop négligée depuis quelque temps? Absorbée par l'ardente volonté de Dianora, ne s'était-elle pas trop facilement affranchie de ce pieux devoir ? Elle redoutait de trouver sa pro- tégée plus mal encore qu'on ne }ui avait dit. Un remords s'établissait dans son âme délicate et sensible.

Quand elle fut à la hauteur de la Porte Pispini, elle s'engagea dans un chemin presque rustique, que l'été avait embelli d'une double

Félix Duquesnel.

Je n'oublierai jamais les instants que j'ai passés près du plus grand des capitaine. Pas une de ses paroles, pas un de ses regards ne s'effaceront de ma mémoire. Mon admiration seule peut égaler lé regret que j'éprouve d'être forcé al prendre le parti violent que j'ai adopté. Mais/en admirant le héros, ma conscience me fait un devoir de me soustriire aux persécutions de ses alentours et au système qui pesait sur moi. I

Je suis, avec le plus profond respect, Sire, De Votre Majesté Impériale, le très humble et très obéissant serviteur,

Le général Jomïm.

En même temps Jomini écrivait à Ney sur un ton plus cavalier:

Monsieur le Maréchal,

J'ai eu assez longtemps l'honneur de servir près de Votre Excellence pour ne pas prévoir d'avance quels en seraient les résultats, Je sais que je lui suis redevable des bontés qu'elle a eues pour moi dans des temps où son appui a contribué puissamment à me faire connaître dans le monde. Ma reconnaissance pour ce bienfait ne s'effacera jamais,.

Mais, Monsieur le Maréchal, je crois aussi m'être acquitté de ma dette, soit envers vous,. soit envers la France. Devant Ulm, à Iéna, en Pologne, dans le Tyrol, en Espagne et, dans cette dernière campagne, j'ai fait tout ce que je devais et aurais pu être encore plus utile si on l'avait voulu. Le jour où vous m'avez annoncé, à Paris (1807), que j'étais votre chef d'état-major, j'ai cru que ma carrière était liée à la vôtre, je m'en félicitai. Mais, à mon grand étonnement, j'ai appris, à votre départ pour l'Espagne, en décembre 1809, que vous aviez demandé mon remplacement par NI. Bechet. Je fus frappé de cette nouvelle comme d'un coup de foudre. Dès lors, toutes les contrariétés se sont amoncelées sur ma tête. En soutenant ma dignité, lorsqu'on voulut me donner une destination rétrograde, j'ai encouru la haine injuste du prince de Neuchâtel, Trois ans entiers je me suis soumis au joug qui m'était imposé. Dans la dernière campagne de Russie, on m'a humilié au point de me jeter dans uti commandement sur les derrières. J'ai tout souffert dans l'espoir que le temps, changerait ma position.

Lorsque, après la mort du général Gouré, je sollicitais de redevenir votre chef d'état-major, je voulais m'assurer que je pouvais compter sur une carrière honorable et stable près de Votre Excellence. Mais, à peine deux mois s'étaient-ils écoulés, que de nouvelles scènes m'ont montré que Votre Excellence ne jugeait point mon âme; que, loin d'attacher aucun prix à mes services, Elle me voyaix avec déplaisir auprès d'Elle; enfin, Elle me signifia que je ne pouvais pas rester son chef d'état-major. Si cet orage s'est momentanément dissipé, je sais, Monsieur le Maréchal, qu'il n'en éclaterait que plus fortement un peu plus tard,, puisque vous m'avez dit que vous ne demandiez pas'mon changement en ce moment, simplement' pour ne pas nuire à ma carrière.

Brouillé avec le prince de Neuchâtel, méconnu de Votre Excellence, et me trouvant sous le poids d'un système qui ne me laisse rien à espérer,'je ne puis sacrifier plus longtemps les débris d'une très faible santé, à courir après des humiliations. Après huit années d'une guerre sans exemple, dans laquelle les armées de Sa Majesté ont été comblées de faveur, je n'ai obtenu que. le grade de général de brigade, et je ne l'ai dû encore qu'à ma démission; triste moyen d'avancement pour un sol. dat dont l'ambition était dans l'estime d'un grand homme, et dans les témoignages publics qu'il espérait en recevoir.

Je prends donc la résolution bien violente de quitter l'armée et de porter le plus loin qu'il me sera possible le souvenir des vertus que j'y. ai rencontrées et celui des petites passions dont j'ai été la victime.

Je serai blâmé par les hommes qui ne jugent que les apparences. Tous ceux qui m'ont connu et qui sauront 'ce que j'ai eu sç souffrir depuis huit ans diront que c'était le seul parti qui restait à un militaire, pour qui l'indépendance est le premier, de tous les devoirs.

Je réclame les bontés de Votre Excellence et la supplie de vouloir bien transmettre ma démission Sa Majesté. Je suis, avec un profond respect, de Votre Excellence, etc.

Jomini n'attendait plus rien du prince de la Moskowa, mais il s'imaginait que l'Empereur le retiendrait. Napoléon se contenta. de demander au maréchal

« Le général. Jomini a-t-il eu connaissance des instructions et du chiffre donnés depuis l'ouverture de la campagne ?

Et sur la réponse négative qu'il reçut, il laissa partir l'encombrant général. Quant à Ney il se contenta de hausser les épaules en disant « Bon débarras Et, malgré ses protestations de gratitude et d'admiration envers a le plus grand des capitaines » Jomini s'empressa d'aller mettre au service de l'ennemi ses talents, son expérience. et sa rancune.

P. Contamine de Latour.

PAGES RETROUVÉES

Du Lamartine, de M. René DoumJc (chez Hachette) nous extrayons ces pages consacrées la politique du poëte auquel on vient d'élever un monument qui sera inauguré demain à Berges. C'est avec sa lutte contre la coalition que Lamartine commence vraiment de jouer un rôle actif. Guizot, Thiers, Odilon Barrot, s'étant unis à la fin de pour renverser le ministère Mole, il défend le cabinet il le défend à sa manière qui consiste à attaquer déjà fortement le régime lui-même Il Il ne faut pas vous figurer, messieurs, parce que nous sommes fatigués des grands mouvements qui ont remué notre siècles et nous, que tout le monde est fatigué comme nous et craint le moindre mouvement. Les générations qui grandissent derrière nous ne sont pas lasses, elles elles veulent agir et se fatiguer à leur tour. Quelle action leur avez-vous donnée ? La France est une nation qui s'ennuie. » Le ministère eut la majorité Lamartine se crut le chef des députés qui avaient voté pour lui,

haie de clématites l'odeur suave pénétra dans son cerveau et y vint éveiller des pensées heu- reuses. Elle se souvint qu'elle portait à son corsage un bouquet de ces fleurs charmantes, lorsqu'elle avait goûté, avec sa cousine, chez le glacier de la via Cavour, où elle avait rencontré Giacomo Greci, et en même temps le bruit de la musique lui revenait aux oreilles, avec le son de la voix du jeune officier. Et tout cela la replongeait dans une atmosphère de gaieté et de joie dont elle s'étonnait elle-même. Aujourd'hui n'aurait-elle pas eu plus d'une raison d'être triste ? Elle n'avait pas retrouvé la paix intérieuse qu'elle avait perdue elle allait vers une misère qu'elle ne savait comment consoler. Jamais dans les rues de sa cité natale, elle ne s'était sentie aussi seule, aussi abandonnée. La Giaçinta gardait le lit depuis plusieurs jours c'était une fièvre maligne qui minait son corps déjà usé. Pia s'effraya de lui voir des yeux démesurément grands, alors que le reste de son visage semblait au contraire rétréci et comme rapetissé. Et sa voix aussi était devenue petite et pareille à celle d'un enfant. Elle prit les mains de sa visiteuse, et les porta passionnément à ses lèvres puis, tout de suite, elle se mit à raconter ses douleur.

Ah I signorina, je souffre, comme si j'avais mérité l'enfer. Est-ce p*rce que j'ai trop aimé mon pauvre défunt que j'endure de semblables tourments ? J'ai soif, si vous saviez, je meurs de soif Donnez-moi à boire, signorina, veus qui êtes si bonne.

Pia jeta un regard autour de ja chambre, où tout était rangé dans un ordre définitif, comme si personne ne l'habitait plus. Elle découvrit un verre et une carafe et s'approcha de nouveau de la malade.

N'aimeriez-vous pas mieux quelque tisane ? demanda-t-elle en hésitant.

De la tisane 1 On m'en a assez fait prendre. Je n'en veux dIus i'ai dit aux scpurs nue

Jomini.

A la chute du ministère Thiers, il se persuada qu'il touchait de la main le pouvoir. Mais on ne voulait lui donner ni le ministère des Affaires étrangères, ni celui de l'Intérieur il ne voulait se contenter ni d'un portefeuille secondaire, ni d'une grande atnbass'ade. Le cabinet se forma sans lui (29 octobre), dont il conçut un violent dépit. Il commence par le soutenir mais l'idée grandit en lu) et le hante, qu'il est réservé pour un ri?Ie exceptionnel, qu'il lui appa.rtient d'être, dans une grande convulsion du pays, l'homme de la Provi- dence.

Il se répète ce que Royér-Collard lui a dit du haut de sa cravate a Monsieur, allez vous avez de bien grandes destinées, les plus grandes, entendez-vous, monsieur C'est vous qui détruirez ces gëns-ïà, mais avant ils auront détruit bien autre chose. Respectez-vous » Il suppute que les partis se succéderont au pouvoir, s'y useront. Puis un grand flot de terreur me jettera au timon brisé. Je persiste dans cette idée une tempête ou rien. i) Mot terrible, qui dépeint exactement un état d'âme. Transposition du fameux « Levez-vous, orages désirés! Lamartine est le René de la politique. Une nouvelle déception va précipiter son évolution. Au début de 1842, il est candidat la présidence de la Chambre contre Sauzet. Il n'obtient que 64 voix. Des le mois de février, il se déclare résolu à parler en « homme de grande opposition ». C'est dans la séance du 15 février qu'il saute le fossé, Pour caractériser la politique de résistance qui, depuis dix ans, est celle du gouvernement, il trouve ce mot qui fait fortune Il n'y aurait pas besoin d'une homme d'Etat, une borne y suffirait », La discussion de l'Adresse, au début de 1843, lui est une occasion de se prononcer nettement a L'opposition peut compter en moi un de ses plus confiants et de ses plus fermes auxiliaires ». Le suc.cès que fit la Chambre à la réplique de Guizot, la fâcheuse attitude où se trouva Lamartine, achevèrent d'engager celui-ci du côté où il venait de verser.

Dans opposition Lamartine ne trouva pas la place qu'il espérait. Il se sentait suspect à tous les partis qui le tenaient pour un « roué dans l'embarras quand il était plutôt, disait-il, le « niais honnête homme ». Lès élections de 1846, qui.marquèrent un triomphe pour le ministère, diminuèrent encore sa situation dans le Parlement. En revanche son autorité sur l'opinion grandissait. Sainte-Beuve le constate au dehors et sur le grand public son renom s'étend et règne de plus en plus; il le sait bien, il y vise, et, souvent, quand il prononce à la Chambre des'harangues qui la laissent distraite ou mécontente, ce n'est pas a elle qu'il s'adresse, c'est à la galerie, c'est au pays qui le lira « Je'parle par la fenêtre », dit-il expressément. Il se rendit compte de son impuissance t Je n'ai rien à faire qu'à attendre, écrivait-il le Roi est fou, M. Guizot est une vanité enflée, M. Thiers une girouette, l'opposition une fille publi- que, la nation un Géronte. Le mot de la comédie sera tragique pour beaucoup. » II cessa, pendant dix-huit mois, de parler à la Chambre; mais par les fenêtres il lança lés Girondins.

Quand il reparaît à la Chambre, Lamartine y apporte toute l'exaltation révolutionnaire qu'il a prise vivre avec les hommes de la Révolution devenus ses héros. Il est désormais acquis à l'opposition la plus avancée. Lui qui, jusqu'alors, s'était tenu l'écart de fa a campagne des banquets il sera, dans l'affaire du banquet du xn° arrondissement interdit par le gouvernement, pour l'opposition à outrance: L,a place de la Concorde dût-elle être déserte, tous les députés dussent-ils se retirer de leur devoir, j'irai seul au banquet .avec mon ombre derrière moi. Le banquet fut ajourné. Les 2z et 23 février, Lamartine n'avait pas paru dans la rue troublée par l'émeute. Le 24, apprenant que'Ia Chambre était menacée .d'être envahie, il y accourt à dix heures'et demie du matin. Dès son arrivée, il est entraîné dans un bureau par un groupe de républicains de la Réforme' et du Nntional, Bastide, Hetzel, Marrast, Bocage. La question fut débattue: Régence ou République? Lamartine, prit parti contre la. Régence. Il se rendit alors à la salle des séances, vit entrer la duchesse d'Orléans avec ses deux fils; Ledru-Rollin fit un long discours pour demander la constitution d'un gouvernement provisoire; Lamartine prit la parole après lui. Son intervention allait être décisive. Pour beaucoup, qui n'étaient pas avertis du récent conciliabule, il était le suprême espoir de la Monarchie. Prendre sous sa protection une mère et ses deux fils, se faire l'avocat du malheur et de la faiblesse, c'était un rôle- à tenter un poète. L'anxiété était grande. L'orateur eut;un mot de pitié pour a l'un des spectacles les plus touchants que puissent présenter, les annales humaines mais tout de suite il opina dans le sens de la victoire du peuple, et réclama qu'elle fût consacrée par la constitution d'un gouvernement populaire. Lui qui jadis, dans Bonaparte, avait écrit: Ah! si rendnnt ce sceptre à ses mains légitimes, Plaçant sur ton pavois de royal es victimes, • Tes mains des saints bandeaux avaient lnvé l'affront Soldat vengeur des rois, plus grand que cesrois mêmes, ,De quel drvin parfum, de' quel pur diadème L'histoire attrait sacré ion-front!

le rôle d'un Monk parlementaire ne le tenta point. Un autre l'attirait dont il suivait depuis longtemps le mirage et dont le fantôme venait soudain de prendre corps à ses yeux.

Les noms de Lamartine, Ledru-Rollîn, Arago, Dupont de l'Eure, Marie, furent acclamés. a A l'Hôtel de Ville, Lamartine en tête! » cria l'acteur Bocage. Et lentement, poussé, retardé, coupé, soulevé par .les remous de la foule, le gouvernement provisoire se mit en route le long des quais noirs de monde. Il était trois heures et demie. Arrivé à l'Hôtel de Ville, Lamartine erra de corridors en salles, haranguant sans cesse la foule. Enfin dans le salon de réception du premier étage se trouvèrent réunis les membres du gouvernement partis cinq, arrivés sept, par l'adjonction de Çrémieux et Gar%nieï-Pagès. Leur premier soin fut de lancer, en leur nom et en faveur de l'émeute victorieuse, une proclamation au Peuple français qui fut rédigée par Lamartine. Ils se distribuèrent les portefeuilles: Lamartine eut lés Affaires étrangères. Cependant Louis Blanc et l'ouvrier Albert étaient venus réclamer une place dans le gouvernement ils n'y avaient pas plus de droits que les autres, mais ils n'en avaient pas moins. Les cinq, devenus les sept, Se trouvèrent ainsi être les neuf. Maintenant là nuit était tombée; des'rumeurs inquiétantes grondaient dans l'ombre et s'y exagéraient. En toute hâte, La. martine se rendit à la salle Saint-Jean où il harangua dans les ténèbres. Tandis que se répandaient les ondes de son éloquence magnifique, Louis Blanc, pratique, déclarait au peuple massé devant l'Hôtel de Ville: a le gouvernement provisoire veut une 1 République

je n'en avalerais plus une seule goutte et surtout (sa voix mince se mit à trembler) ,surtout, je ne veux pas qu'on me parle de mettre ma conscience en ordre. Je n'ai pas la conscience souillée ,signorina j'ai seulement aimé un homme sur la terre plus que n'importe quel chrétien aime son Dieu.

Elle avala d'un trait le verre d'eau froide que Pia lui avait présenté puis elle recommença ses lamentations

Voyez-vous, la seule chose qui puisse nous consoler de toutes les misères de la vie, c'est d'aimer. Quand mon Ansano était vivant, je ne m'apercevais ni de la chaleur, ni du froid, ni de la maladie. Je n'étais occupée que de le savoir heureux. S'il me souriait, je me croyais au paradis. Mais le paradis de là-haut, elle montra Je ciel d'un geste vague, je ne m'en soucie pas si je ne dois pas y retrouver Zano Pia tressaillit cette parole mécréante lui faisait peur. L'accent de la veuve était tellement convaincu, sa physionomie tellement contractée en cet instant, que certainement si la Mort, venant à passer, la. trouvait dans une disposition pareille, elle l'emporterait jusqu'au fond des plus ténébreux abîmes.

De grâce, écoutez-moi un peu. Vous avez bien confiance dans mon affection pour vous, Giaçint.a Je comprends toutes vos souffrances, mais le paradis est fait précisément pour récompenser ceux qui ont su endurer sagement ces épreuves. Il faut s'humilier devant la justice divine. et surtout essayer d'oublier ce grand amour qui vous empêche de vous tourner vers le ciel.

-t- Jamais cria Giacinta d'une voix dure. Jamais je n'oublierai mon Zano Ah signorina, on voit bien que votre coeur n'a pas battu pour l'amour d'un homme. Laissez-moi, laissezmoi Nous ne pouvons pas nous entendre Elle se tourna vers la muraille ses cheveux noirs, défaits, enveloppaient ses épaules, et son rios secoué car l'émotion palnitait comme

Dans tout cela, quel avait été le rôle de Lamar- tine? Dans quelle mesure avait-il été l'acteur ou l'instrument, le maître ou le jouet des événements? La République s'était faite sous ses yeux: il lui restait à en être le porte-parole.

Les socialistes ne perdirent ni un jour, ni une heure, pour donner l'assaut, au gouvernement nouveau. Le février, une troupe nombreuse envahit la place de Grève en agitant des drapeaux rouges. Marie et Garnier-Pagès, alors seuls à l'Hôtel de Ville, ne parviennent pas à se faire entendre. La- martine se fraie un passage jusqu'au grand escalier, et là, monté sur une chaise à demi brisée, il déclare: a Je repousserai jusqu'à la mort ce drapeau de sang, et vous devriez le répudier plus que moi, car le drapeau rouge que vous nous rapportez n'a ja- mais fait que le tour du Champ-de-Mars, traîné dans le sang du peuple, en 91 et et le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie ». Le courage et l'éloquence de Lamartine brisèrent l'élan de la foule. Une menace de Terreur, en tout cas une honte était écartée: c'est un des plus beaux triomphes de l'éloquence, et le principal titre de Lamartine homme politique.

Sa popularité, à travers ces orages, ne cesse de grandir. Le pays s'engoue de cet Orphée qui dompte avec des mots la Bête populaire. Il est le sauveur. Et il croit tout sauvé: « Tout est gagné. La République nouvelle, pure, sainte, immortelle, populaire et transcendante, pacifique et grande, est fondée! » C'est devant cet infini de naïveté que Sainte-Beuve s'écriait: CI 0 poëte!

René Doumic.

De l'Académie française.

LE LIVRE DU JOUR

Madame Pasteur Au moment où l'on se prépars à fêter le. 25, anniversaire de l'Institut Pasteur, on sera curieux de lire quelques pages d'une touchante étude que M. René Vallery-Radot consacre à celle qui fut la compagne de l'illustre savant et l'assbciée de sa, vie laborieuse. (Chez Marion, à Besançon.) Les études du laboratoire n'apparturent pas, à Mme Pasteur, comme quelque chose qui dût être trop loin, tout à fait en dehors de son foyer. Elle voulut d'abord recopier les notes scientifiques de son mari et pénétrer leur plein sens. Car il y a, vous le savez, deys variétés de copistes on trouve des copistes qui copient sans lire et d'autres sans comprendre. Elle voulait, elle, bien analyser dans son esprit les communications que retraçait son écriture si ferme, si nette, reflet de son intelligence solide, hospitalière, toujours prête à recevoir une idée nouvelle. Son ambition, servie par une volonté digne d'être franc-comtoise, était de s'initier de plus en plus aux première recherches de Pasteur qui avaient trait à la dissymétrie moléculaire et qui auraient découragé bien des curiosités féminines. Elle arriverait ainsi, se disait-elle, à s'élever au rang de secrétaire, à écrire, sous la dictée de son mari, les choses les plus difficiles et à provoque, par ses réflexions ou ses interrogations, toujours plus de clarté. Décidée. à se rendre bien compte de la première découverte de Pasteur, faite l'année précédente, en 1848, elle se jeta bravement à travers la fameuse note du savant allemand Mitscherlich. Cette note signalait aux recherches du monde savant une anomalie singulière, qui existait entre le tartrate et le paratartrate de soude et d'ammoniaque, tous deux d'une, identité parfaite en apparence dans leurs formes cristallines, leurs compositions chimiques, sans rien, en un mot, qui fût capable de les différencier, sauf sur un point capital Le tartrate dissous, disait Mitscherlich, tourne^ le plan de la lumière polarisée et le paratartrate est indifférent. Rassurez-vous, mesdames, je ne voudrais pas que ce paratartrate provoquât un patatras au milieu de notre entretien et que vous prissiez, après lé' premier mouvement d'inquiétude, une physionomie résignée et démissionnaire d'attention. Qu'il suffise de dire (mais il faut le dire, car c'est là lé point de départ 'des études de Pasteur) que par l'expérience la plus fine. la plus délicate, en faisant concourir à la solution du problème la physique, la chimie et l'optique, il expliqua l'énigme proposée comme un défi par Mitscherlich.

Un des membres de l'Académie' des Sciences, J.-B. Biot, qui avait étudié avec infiniment de soin, pendant de longues années, ces très difficiles questions, voulut vérifier lui-même, en présence de Pasteur, l'expérience capitale. Au moment où la découverte lui apparut indéniable, il embrassa Pasteur en lui disant « Mon cher enfant, j'ai tant aimé les sciences dans ma vie que cela me fait battre le cœur. » Avouez qu'il y aurait eu peu de cœurs de femmes capables de battre comme celui de Mme Pasteur pour arriver à comprendre et à partager cette émotion, peu de femmes causant journellement avec leur mari des relations qui peuvent exister entre la forme cristalline, la composition chimique et le sens du pouvoir rotatoire. Elle lisait les comptes rendus de l'Académie des Sciences au lieu de lire des romans mais celles qui lisent des romans se hâtent de parler de leurs lectures, tandis que Mme Pasteur n'imposait à personne le résultat de ses méditations.

Un jour que vous irez à Strasbourg, demandez, au sortir de la cathédrale, où est la rue des Veaux. Vous aurez peu de chemin à faire pour arriver au numéro 3, vous verrez, encastré dans le mur, un médaillon en bronze représentant Pasteur. C'est un hommage que les Alsaciens ont placé, il y a quelques années, discrètement, presque secrètement. Toute manifestation avait été prohibée, tout discours interdit. Mais ce qui valait mieux que tous les défilés, ce qui l'emportait en émotion sur toutes les paroles, c'était les regards d'enfants alsaciens se levant ce jour-là vers un grand Français bienfaiteur de l'humanité. Et chaque jour, là-bas, sur cette terre d'Alsace, d'autres regards s'élèvent, d'autres pensées montent vers lui. Vous vous direz, en voyant les fenêtres de cette maison, que Pasteur a vécu là tout à fait heureux. Il était en pleine jeunesse et en plein travail. Double.joie et double force.

Il avait l'avenir devant lui. Il associait Mme Pasteur non seulement aux résultats d'études qui se succédaient dans un ordre

la maigre échine d'un oiseau qui va rendre le dernier soupir.

C'est bien, dit Pia douloureusement je me contenterai donc de prier pour vous. Elle resta encore quelques minutes debout, attendant que la Giacinta eût quelque retour vers elle. Mais la veuve ne faisait plus un mouvement peut-être s'était-elle endormie ?. Alors Pia sortit sans bruit. Une grande pitié lui remplissait l'âme elle aurait volontiers donné sa vie pour racheter cette malheureuse qui s'obstinait dans le plus épouvantable aveuglement. Mais que pouvait-elle essayer ? Rien, sinon prier, comme elle l'avait dit, prier de toutes ses forces, de toute sa foi, afin d'obtenir un miracle. Sur les dalles en losange de la via Ricasoli, elle s'en allait encore plus vite. Sans perdre une minute, malgré le soleil brûlant et l'heure de midi qui approchait, elle se rendait à l'insigne basilique de San Domenico, où, dans une chapelle privilégiée reposait la tête sacrée de Catherine, la mystique fiancée de Jésus. C'était debénie qu'elle voulait s'abîmer en supplications. Celle qui. avait brûlé d'un si pur, d'un si ardent amour pour a son Christ » ne devait-elle pas excuser et prendre en pitié les pauvres folies de l'amour humain ?

Pia, d'un seul élan, avait traversé la ville et gagné l'esplanade où l'église était bâtie. Elle n'avait rien regardé autour d'elle elle ne s'apercevait même pas de la brûlante chaleur qui faisait perler des gouttes de sueur à son feront elle n'avait qu'une pensée, un désir aller re- trouver l'auguste relique et obtenir par elle la conversion de la Giacinta.

Avec quelle ferveur elle priait dans la chapelle fraîche et obscure où elle s'était agenouil.lée 1 Chaste elle-même d'âme et de corps, elle retrouvait en présence de la sainte tout le mysticisme qui jusque-là avait ravi sa jeunesse elle se reprenait à estimer comme le seul, comme, le meilleur bien cette vocation oui nromet-

logique, mais encore aux grandes induction;, qu'il en tirait. Par la dissymétrie moléculaire, il entrevoyait un moyen de pénétrer dans la constitution intime des corps. Alors, après des journées, des mois d'observation Lente, précise, défiante; il se laissait, à certaines heures, emporter par son génie précurseur peut-être de découvertes futures dans cette voie. Il se demandait si les forces présentes et agissantes au moment des combinaisons de la vie ne seraient pas d'o-rdre dissymétrique, et probablement sous la dépendance de quelques-uns des grands phénomènes cosmiques dissymétriques de l'univers'.

« Je suis porté à croire, disait-il, que la vie,

telle qu'elle se manifeste à nous, doit être fonc- tion de la dissymétrie de l'univers ou des conséquences qu'elle entraîne. »

Ainsi sa pensée relevait à des hauteurs où

Mme Pasteur arrivait à le suivre. Parfois cependant elle s'inquiétait de le voir emporté par un excès de travail et de recherches. Alors, avec sa sollicitude incessante, quand il revenait du laboratoire, elle montrait son visage éclairé d'un sourire qui savait à la fois comprendre, encourager, mais modérer aussi une telle puissance de travail.

Lorsque la naissance d'une fille, Jeanne

puis celle d'un fils, Jean-Baptiste (filleul da J.-B. Biot), eurent apporté la joie complète que représentent les berceaux remplis, Mme Pasteur écrivait à son beau-père, au mois de décembre 1851 « Vous avez tort de supposer que Louis. commence à s'ennuyer des cris de ses deux enfants. C'est un père de famille modèle qui, tout en travaillant beaucoup trouve encore le moyen de consacrer chaque jour quelques instants bercer son nouveau-né et à prendre soin de sa fille, si je ne peux pas le faire. »

Avec sa bonne grâce et sa gaieté qui savaient donner à tout ce qu'elle faisait un air d'aisance, Mme Pasteur conciliait ses devoirs divers. Elle suppléait Pasteur dans sa, correspondance, elle transmettait dans la petite tannerie d'Arbois les bulletins de santé et les bulletins de victoire. C'est ainsi qu'elle racontait l'accueil qu'avait fait 1 Académie des Sciences aux rapports de Biot sur les travaux de Pasteur. Puis, elle citait les paroles de J.-B. Dumas à Pasteur au mois d'avril 1852 Vous vous faites trop petit. Vous êtes au niveau de ceux qui vous jugent. Je vous dis cela devant M. Regnault qui ne me démentira pas. Et M. Regnault a répondu certainement. »

Toute distraction, parfois même toute sortie

de Mme Pasteur était subordonnée au travail du laboratoire. Elle trouvait cela tout naturel. C'est bien simple je ne fais jamais de projets », disait-elle.

Dans son étude sur la fermentation du lait

aigri, appelée fermentation lactique, Pasteur découvrit qu'il y avait là non un phénomène de mort, mais un phénomène de vie. Quand Mme Pasteur lut et écrivit les quinze pages de ce mémoire qui, détruisant les théories régnan- tes, créait une doctrine, elle sentit avec joie que s'ouvrait pour la science un nouveau livre de vie dont elle venait de copier les premiers feuillets.

Ce n'était pas seulement par son travail de

secrétaire qu'elle: se rendait utile. Sa part. de collaboration s'étendait souvent aux expériences en train. Souvent, aussi elle s'appliquait à triompher des difficultés matérielles qui surgissaient. Les instruments de travail manquaient-ils, à Pasteur? Le budget cependant restreint du ménage suppléait, grâce à l'ingéniosité de Mme Pasteur, aux économies faites alors par l'Etat. On a peine à se, représenter la misère où était laissé l'enseignement supérieur..

L'étude de la fermentation alcoolique vint

ensuite et confirma, le caractère vital des fermentations. Partout intervenait, sous l'œil de Pasteur, l'activité incessante des infiniment petits. Mais ces infiniment petits, d'où venaientils ? Y avait-il, ou n'y avait-il pas de génération spontanée?

C'est à Paris où Pasteur fut nommé, en 185T.r. administrateur de l'Ecole Normale, directeur des Etudes scientifiques, c'est rue d'Ulm qu'il commença d'aborder ce vaste problème. Les savants ne furent pas seuls à suivre les expériences de Pasteur. Le grand public y mêla des questions étrangères au débat. Pasteur n'obéissait à aucune idée préconçue.

Sa chère confidente, d'une piété si haute,

comprenait ce rôle du vrai savant qui n'admet pas plus, c'était les mots mêmes de Pasteur, « l'immixtion de la religion dans la science. que de la science dans la religion ».

Dans l'église. Saint-Jacques du Haut-Pas,

où elle allait s'agenouiller chaque jour à l'heure matinale où Pasteur entrant au laboratoire, église qui nous semble garder encore quelque chose de sa prière, comme ces parfums d'encens qui demeurent le soir dans les chapelles silencieuses, elle comprenait, comme Pour elle, si profondément chrétienne, rendre à la science ce qui est à la science lui semblait équivaloir au grand précepte Rendez à César ce qui est à César.

Des travaux d'une rigueur expérimentale

ingénieuse et décisive permirent à Pasteur de répondre à toutes les attaques de ses adversaires, de montrer que « dans l'état actuel de la science » la génération spontanée ne pouvait être- prouvée. De tels résultats furent obtenu8 au milieu de difficultés matérielles plus grandes encore que celles qu'il avait rencontrées à Lille. La, du moins, il avait eu, dans un soussol humide, un laboratoire. Mais à Paris, dans cette Ecole à noble façade, il n'avait que deux pièces dans le grenier. Un garçon de laboratoire lui était refusé. Il n'existait pas de rubri- que au budget pour une innovation de ce genre. Que de temps précieux perdu dans des besognes subalternes Cet état de choses retardataires, dans tous les sens du mot, causait souvent à sa volonté entravée des impatiences qu'apaisait Mme Pasteur. Dans sa voix, dans son regard, il y avait une perpétuelle et calme vaillance. Si elle atteignait sans effort, par la tendance immédiate de son esprit supérieur, le point élevé d'où celui qui savait découvrir des lois derrière les faits entrevoyait déjà d'immenses horizons, clle apportait, en outre, sa lumière propre. Et cette douce lumière était bienfaisante pour Pasteur.

René Vallery-Radot.

tait les vierges fidèles aux noces divines de Çatherine m2 sœur, murmurait-elle,

n'est-ce pas que vous me reconnaissez ? Si dans votre tête bienheureuse vos yeux se sont liquéfiés et se sont desséchées vos lèvres, vous apercevez quand même votre petite sœur Pia Buondinelli et peut-être allez-vous lui répondre. Dites-moi, est-il possible que dans le cœur d'une créature l'amour d'un homme puisse prévaloir sur l'amour de notre Jésus ? Ah quelle grande honte et quelle grande misère qu'une telle source de joie soit tarie par le souffle mauvais des passions humaines 1. »

Elle pria encore longtemps, soulevée dans une

sorte d'extase. Et c'était bien plus pour elle, sans qu'elle s'en doutât, qu'elle intercédait que pour la Giacinta dont le souvenir s'effaçait peu à peu dans son esprit. Quand elle se releva, elle s: retrouva chancelante. Une douleur aiguë fui lancinait-le cerveau. Elle sortit néanmoins de la basilique en se traînant le long des piliers. Dehors, le soleil à son zénith couvrait l'esplanade d'une nappe de lumière aussi brûlante que du feu. Eblouie, frappée par le contraste de cette atmosphère torride succédant à la fraîcheur de l'église, elle tomba l'immense place était déserte, et les douze coups de midi résonnaienl lentement dans l'air embrasé.

JEAN BERTHEROY.

(A suivre.)

CHANGEMENT D'ADRESSES

Nous rappelons que toute de-

mande de changement d'adresse doit être accompagnée de 60 centimes en timbres-poste 'Jour frais de réimpression.


LA PAIX EN ORIENT Après la signature des préliminaires de paix 1 bulgaro-turque L'occupation de Dédéagatèh

Cologne, 19 septembre.'

Suivant, une dépêche de Constantinople à la Gazette dé Cologne, les négociateurs bulgares seraient en proie à un grand découragement, par suite du refus opiniâtre opposé par la Turquie à toute concession. Dans les milieux turcs, par contre, on ne cache pas toute la satisfaction que produit la signature des préliminaires de paix et la reprise définitive de la ville sainte d'Andrinople. Dans les cercles militaires ottomans, on ne dissimule pas que l'on espérait pouvoir continuer la marche à travers la Thrace et la Macédoine, avec pour objectif Salonique. {Agence Fournier.) Sofia, 19 septembre.

Le bruit court, dans les cercles diplomatiques, que, sur la demande de la Grèce, les représentants des grandes puissances feraient une démarche auprès du cabinet de Sofia pour presser l'occupation de Dedeagatch par les troupes bulgares.

r EUST ITALIE

Visite des rois de Grèce et de Serbie

Rome, 19 septembre.

Avant de s'embarquer à Venise pour rentrer en Grèce, le roi Constantin fera une visite au roi d'Italie. On annonce également la prochaine visite du roi de Serbie au roi d'Italie à Rome. (Agence Fournier.)

NOS HOTTES

MM. Pachitch et Kokwtzof en France

M. Pachitch, président du conseil et ministre des affaires étrangères de Serbie, de retour de Marienbad, où il a séjourné quelques semaines, a passé incognito par Paris, allant rejoindre sa famille à Biarritz.

D'autre part, une dépêche de Vichy à l'Agence Fournier annonce que M. Kokwtzof, président du conseil des ministres de Russie, arrivera dans cette ville mercredi prochain.

CHOSES D'ANGLETERRE ,La situation ouvrière

Une crise grave semble évitée

Londres, 19 sepfembre.

Lé bureau de l'Union nationale des cheminots a eu une longue conférence à Londres, aujourd'hui, pour discuter la situation à Birmingham et Liverpool. La décision d'hier de ne pas autoriser une grève nationale, quoique n'ayant pas été acceptée par les chefs régionaux de Birmingham, a éyité une crise. La grève, pourtant, s'e$; étendue à Crowe, à Derby et à Gloucester.

Cinq cents cheminots chôment à Crowe et deux cents à Derby. A Gloucester, une centaine ont abandonné le travail. Il y a cinq mille grévistes à Manchester, et tous les efforts pour arriver à une conférence entre les patrons et les grévistes n'ont.pas abouti.

Les Compagnies de chemins de fer ont publié un avis disant que les cheminots qui se sont unis à la grève ou qui ont été révoqués seront réintégrés s'ils consentent à manier les marchandises que les Compagnies sont obligées par la loi à transporter.

VOYAGE PRÉSIDENTIEL Le banquet de Bordeaux Les discours Bordeaux, 19 septembre.

Le dîner donné à la Bourse en l'honneur de M. et Mme Poincaré comprenait cinq cents couverts il a été servi dans le grand hall, fort élégamment décoré.

Au dessert, M. Monis et M. Daniel Guestier ont prononcé des discours. M. Guestier a exprimé au président de la république la reconnaissance de la chambre de commerce pour l'empressement avec lequel il a bien voulu accepter son invitation. H Notre gratitude est d'autant plus vive que nous Voyons dans votre décision d'arriver à Bordeaux par le Verdon, un témoignage précieux de l'intéi-êt -que vous -attachez au développement de notre port et à l'heureuse réalisation des extensions qui sont rendues nécessaires par l'accroissement constant de son commerce maritime. »

Discours de M. Poincaré

M. Poincaré, dans sa réponse, a dit qu'il retiendrait fidèlement les vœux qui lui ont été exposés et qu'il les signalera à la sollicitude du gouvernement. Il ajoute

« Il me semble qu'au milieu de vous je respire le parfum des vertus qui, de tout temps, ont fleuri sur votre sol :.bon sens coloré de verve et nuancé d'ironie, finesse d'observation et sûreté de jugement, sagesse pratique et raison souriante. » Puis il rappelle le passé de la Gironde, dont l'esprit a toujours été tourné vers les idées de liberté et l'amour de la patrie.

« Loin de juger la république incompatible avec les principes de. gouvernement et d'ordre public, vous estilnez qu'elle a essentiellement besoin de.ce point d'appui permanent pour se maintenir et remplir tout son objet. Vous voulez, non une république inerte, passive ou anarchique, mais une république vivante, ordonnée et agissante, qui travaille avec clairvoyance et résolution au progrès de la démocratie et à la grandeur de la France. Le Président et Mme Poincaré se retirent vers 10 h. 45 et rentrent à la préfecture. L'affluence est toujours aussi grande dans les rues, qui sont brillamment illuminées.

D ANS NOS P ORTS DE GUERRE A Brest Arrivée d'une escadre française et ,d'une escadre russe

Brest, 19 septembre.

La deuxième escadre de la Méditerranée, sous le commandement de l'a.miral de Marolles, et l'esca•" drille des torpilleurs ont quitté Cherbourg hier et sont arrivées aujourd'hui à Brest..

Aujourd'hui on attend également l'escadre russe qui a quitté Weymouth cet après-midi. Avant le départ, l'amiral von Essen, commandant l'escadre, a, dans une communication à la presse, remercié cordialement pour l'accueil amical que l'escadre a reçu de la nation anglaise. « Nous emportons, dit-il, un souvenir qui sera un nouveau lien ajouté à l'amitié unissant déjà nos deux nations et qui ne s'effacera, jamais de notre mémoire. »

Le capitaine de frégate Dimitrieff, attaché naval de Russie à Paris, arrivé ce matin à Brest, a arrêté les derniers détails des réceptions.

Demain soir, une représentation de gala sera offerte au théâtre. Cinq cents marins français et russes y assisteront. Dimanche, une réception aura lieu à l'exposition de l'Ouest. La soirée sera ter-

L'AFFAIRE DU COLLIER Devant le tribunal de Bow Street

Londres, 19 septembre.

Dès le début de l'audience d'aujourd'hui, M. Spanier, l'expert en joaillerie parisien, est invité par le juge à poursuivre sa déposition. Le témoin a peu de chose à ajouter à ce qu'il a dit hier.

M. Spanier produit la lettre qui lui fut envoyée par M. Price, du Lloyd, le priant de voir, à Londres, la personne », c'est-à-dire autwirth, de se faire montrer les perles et de décider si elles valent quatre mille livres. La lettre de M. Price à M. Spanier offrait, en outre, à celui-ci, une prime en récompense de ses services éventuels.

M. Quadratstein est ensuite rappelé à la barre. Sur une question que lui pose un des avocats de la partie adverse, il déclare qu'il avait décidé son voyage en Angleterre avant d'avoir lu l'affiche dans laquelle se trouvait l'offre d'une récompense de 250,000 francs. Il ajoute qu'il n'avait pas informé la police de sa visite.-

L'avocat lui demande si, lorsqu'il accepta l'hospitalité de Gutwirth, il savait qu'il allait provoquer son arrestation. Sans hésitation, M. Quadratstein répond affirmativement.

Le témoin raconte comment il sut gagner la confiance de Gutwirth il lui assura qu'il avait trouvé à Paris, pour les bijoux volés, un acheteur auquel il avait déjà vendu d'autres articles.

Alors l'avocat de Lockett et de Grizzard demande au témoin s'il n'avait pas, tout d'abord, l'intention d'acheter les perles, et si, envisageant ensuite la difficulté qu'il aurait à les écouler, il ne se serait pas décidé à entrer en négociations avec M. Price, dans le but d'obtenir la crime promise,

minée par un feu d'artifice sur rade, illumination de tous les croiseurs cuirassés, torpilleurs, etc. Lundi, fête chez le consul de Russie. Mardi, dîner suivi de réception à la préfecture maritime. Mercredi, dîner et matinée dansante à bord du Rurik. LES ÉVÉNEMENTS DU MAROC

Un chemin de fer Casablanca-Fez-Tanger Tanger, 19 septembre..

MM. Lax, inspecteur général des ponts et chaussées, et Albouy, ingénieur, sont arrivés à Tanger. I1s sont partis dans la soirée pour Casablanca pour étudier le projet du chemin de fer de Casablanca à Fez et Tanger. La ligne passera à Rabat, Souk-el-Arba, Lalla-Ito et Méquinez. Le premier coup de pioche sera donné en septembre de l'année prochaine. Les travaux dureront environ deux ans.

UN JOCKEY QUI SE VENGE Un drame aux courses en Belgique

Bruxelles, 19 septembre.

Un jockey, nommé Broom, remercié par un propriétaire de chevaux de course, a tiré plusieurs coups de revolver, à Goenendael, sur son remplaçant, M. Entwistle, qui a été atteint au bas-ventre. Il s'est emparé du cheval qu'il montait en déclarant qu'il allait lui couper le cou.

L'état de sa victime est très grave. Quant au meurtrier, qui avait pris la fuite, on a fini par l'arrêter.

LA CATASTROPHE DE GRASSE Les travaux de sauvetage

Nice, 19 septembre.

Une équipe de dix hommes;a été envoyée aujourd'hui sur les lieux de l'accident pour remettre sur rails la voiture automotrice qui était restée en travers de la voie.

Etant donnée sa position, la voiture, dont l'avant plonge dans le vide et qu'un mouvement trop brusque pourrait faire tomber dans le ravin, n'a pu être déplacée que de trente centimètres.

Des mécaniciens de la compagnie qui exploite la ligne sont occupés à démonter les châssis des wagons tombés dans le ravin.

Le bruit avait couru que deux cadavres étaient encore parmi les débris, mais cette 'nouvelle est fausse.

Petites nouvelles de la nuit

On a inauguré solennellement, à Kiew, un monument à la mémoire de M. Stolypine, dont on a célébré également le deuxième anniversaire de la mort. La cérémonie a été fort imposante. Naples a célébré hier, pour la dernière fois, la fête officielle du miracle du sang de Saint-Janvier, la nouvelle loi ne la comprenant plus parmi les fêtes officielles.

Le feu a détruit le théâtre de Wouverhampton (Angleterre). On croit à un nouveau coup des suffragettes.

La digue du canal d'Antoing, près Mons, s'est de nouveau rompue toute la région est inondée et la digue devra être réparée sur une longueur de plusieurs kilomètres.

De Toulouse à l'Agence Fournier Un tamponnement s'est produit, dans la soirée d'hier, près de la gare d'Albias. Une machine et un train de voyageurs entrèrent en collision, et le pont sur lequel l'accident a eu lieu s'est écroulé. Pas de victimes, mais arrêt de tous les trains, dont de nombreux trains militaires.

Hier soir également, à Bac-Pays, près Montauban, collision entre un train vide, où des troupes allaient s'embarquer et des machines en manœuvres. Quatre chauffeurs et mécaniciens sont assez sérieusement blessés.

Les ouvrières d'une grande raffinerie de pétrole du Havre se sont mises en grève hier. De même les dockers occupés au déchargement de navires chargés de blé.

Vers sept heures du soir, hier, avenue des Champs-Elysées, M. Albert Voruz, â,gé de soixantequinze ans, chancelier de la légation de Suisse, demeurant 116, rue de Lauriston, a été heurté et. renversé par un taxi-auto. Le vieillard, qui a eu le crâne fracturé, a été transporté; à l'hôpital Beaujon dans un état désespéré Informations financière Le marché de New-York

(Par câble spécial)

New-York, 19 septembre»

Ouverture ferme, suivie d'une certaine hésitation la tenue est toujours bonne, mais le manque d'activité est responsable d'une situation que les professionnels voudraient continuer à maintenir dans les bonnes tendances à la hausse. La clôture a été faible. Claude Dtjtreil.

LES JOURNAUX LE ROI DE GRÈCE A PARIS

De M. Vuillaume, dans l'Aurore

Un communiqué informe que le Roi, heureux de dissiper tout malentendu, se prépare à manifester ses sentiments à l'égard de la France et à reconnaî- tre les services qu'elle a rendus à l'hellénisme. Les déclarations du représentant du peuple grec seront accueillies avec satisfaction et sympathie.

TRIPLIGE ET TRIPLE ENTENTE

De M. Clemenceau, dans l'Homme Libre La fatalité qui entraînait les puissances restées en dehors de la Triplice à se grouper pour une commune défense contre l'hégémonie germanique eut raison de tous les obstacles accumulés. La Russie accomplit le remarquable tour de force de se rapprocher de la France et de l'Angleterre, tandis qu'à l'intérieur, sans la moindre secousse révplutionnaire, se réalisait, au bord de la Néva, le prodige de l'apparition d'un Parlement.

Ainsi se constituèrent deux groupements formidables, tous deux nominalement de défense, avec cette seule différence que jamais aucun acte de politique agressive n'a pu être mis au compte d'une des puissances de la Triple-Entente, tandis qu'à cinq reprises différentes la politique allemande au regard de la France ,a. suscité des craintes de guerre avec trop de raison. FRANCE ET ESPAGNE

De la République française:

L'entente franco-espagnole sera à la fois économique et politique est-ce à dire que l'on doive parler d'une « alliance prochaiue Certains prononcent déjà ce grand mot il semble qu'ils soient un peu pressés un événement de cette importance demande une longue préparation.

Les paroles qui seront prononcées à Madrid, lors du voyage de M. Poincaré, nous éclaireront peutêtre sur la future politique franco-espagnole on peut d'ores et déjà considérer comme certaine la' collaboration des deux peuples, collaboration qui ne peut manquer d'être féconde en résultats heureux.

NI. Quadratstein s'élève avec énergie contre cette supposition. Il dit comment il alla à l'hôtel accompagné de M. Brandstatter il était armé d un revolver. Répondant à l'avocat, le témoin dit qu'il ne saisit pas l'occasion d'arrêter les malfaiteurs à ce moment-là parce qu'il n'est pas agent de police.

Avez-vous reçu la prime ? interroge en .terminant l'avocat.

¡-Non, pas encore, répond M. Quadratstein mais j'espère la recevoir.

On a apporté ce matin, à Scotland Yard, une perle comme étant la dernière du coll.ier; celle perdue par Home au cours de sa randonnée le jour de la trouvaille. Cette perle était fausse et si grossièrement imitée qu'il était absolument impossible de s'y méprendre.

14. Ecoles Militaires La sortie de l'Ecole d'application de Saumur Sont nommés sous-lieutenants les élèves-officiers sortis de l'Ecole de Saumur, dont les noms suivent

MM. Dagonet, 31" drag.; Schlesser, chass.; Moslard, 6= chass. d'Afr.; de Rasilly, drag.; Morel, 4° cha-s.; Amanrich, 6. huss.; Barjaud, 1er chass.; de Bernes de Lqngvilliers, 13e drag- de Porte, 30e Salel de Chastenet, 30e ;.Bernard de Courville, 2e Adisson, 15e chass.; Martin, 17e de Brauer, 9° drag.; Ramond, 2" ch. d'Af.; Googeat, drag.; de Gardes, 10° Lacoste, 2e Duvernoy, 4° chass. d'Afr.; Fournial, 3e cuirass.; Grosjean, ler huss.

MM. Dupont-Delporte, 9. drag.; Nussard, 3e; Changarnier, 1er chass.; Kuntzmaiin, 2e drag.; Delahaye, Barbe, 26' Vaylac, lor huss.; Le Pelletier, 17e chass.; Malga, 6e drag.; Laget, 4e huss.; Henriet, 17e drag.; Chambe, 20e Fouques-Duparc, 29, de Sèze, 150 Liasse, 18° chass.; Brachmann, 11 diag. Lecoq, 7e cuirass. Decourt, 18e chass. Gombaud de Séréville, 8e drag.; Mérat, 1er du

NOS INFORMATIONS La température

La température est restée sensiblement la même sur nos régions. En France, un temps nuageux et moyennement chaud est probable les pluies vont reprendre prochainement dans le Nord-Ouest. La hausse barométrique continue.

Hier thermomètre, 19o baromètre, 764 mm, FAITS~DU~JOUR

Académie des inscriptions et bëilei-lettres. Dans sa séance d'hier, l'Académie des inscriptions et belles-lettres a entendu la lecture d'un mémoire de M. E. Babelon sur la politique monétaire d'Athènes au cinquième siècle .avant notre ère. Tant que dura son empire maritime, 480-404, Athènes mit tout en œuvre pour faire de sa monnaie, à la chouette, le numéraire international des villes maritimes groupées sous son hégémonie. Mais quand les Lacédémoniens se furent emparés des mines du Laurion, la source des tétradrachmes à la chouette se trouva tarie. Toutes les villes reprirent la frappe de leurs grandes monnaies d'argent à types autonomies, leur droit monétaire étant le symbole dé leur liberté reconquise. NOUVELGES RELIGIEUSES

A Notre-Dame de Ménilmontant. Le 21 septembre, fête patronale, sous la présidence de S. Em. le cardinal-archevêque de Paris. A 9 h grand'messe pontificale. A 2 h. 1/z, vêpres pontificales. Faux bourdons de Ravanello. Au salut, motets de Th. Dubois, P. Fauchey, C. Franck, G. Helbig, G. Tebaldihi, S. Rousseau,. Goudimel, avec deux orgues et trompettes, exécutés par les « Chanteurs de Notre-Dame. de la Croix ».

NOUVELLES NAVALES

Entre marins italiens et français. Le vice-amiral Chocheprat, préfet maritime de Brest a reçu le télégramme suivant de l'amiral Del Bono, commandant la division d'instruction italienne, qui a quitté Brest le 16 Reconnaissant de votre cordial accueil, je vous prie d'agréer encore une fois mes plus sincères remerciements. »

L'amiral Chocheprat a répondu « Très sensible à vos aimables remerciements, je vous renouvelle l'expression de l'excellent souvenir laissé par le trop court séiour à Brest de vos bâtiments. a

Perron de Revel, 4e huss.; Courrèges, 4e chass. d'Afr.; Lesourd, 5° drag.

MM. Tristan de L'Hermite, 8° chass.; Le Cordier de Bigars de La Londe, 13° huss. Saunier, 1er drag.; de Vogue, 6° Méry, 4" Jacob, 6° chaes. d'Afr.; Conquéré-de Monbrison, 5° cuirass.; Mailhol,lw huss.; Richard, 10e drag.; Dumay, 4° chass.; Veynante, 17° de Sauvan d'Aramon, 5° Corcvisart, la Gaudin de Saint-Rémy, 5° Chatelin, 22° drag.; Bonneau, 4° Delbreil, chass. d'Afr.; de Ripert d'Alauzier, lie huss.; de Braqliilanges, 10° -drag. Le Moine de Sainte-Marie, 8° cuirass.; de Magnien de Magnienville, 4e drag. MM. Wasserzug, 5° drag.; Gérard, 9e huss.; Duvaut, 4" chass. d'Afr.; Humann, 28e drag.; Lahire, ler chass. ;.Moulin, .Se drag. Robitaillie,. 24°; SaintRoyre, 180 chass.; de Rolland, 2° huss.; Kohr, 11° drag.; Guyot, 2° huss.; Bastien, 12» drag.; de Salivet de Fouchécour, 8° chass.; Goüin, 24" drag.; Demante, 12° Robert de Chevanne, 18e Soulié 9e chass. de Faure, 3e chass. d'Afr. de LavaurCharry, 11° drag.

MM. -Antech, 4° chass. d'Afr.Durand de Gros- souvre, 8e chass. Rigualt, 5e huss. Rédeucoig, 6° chass. d'Afr.; Bodin, 21° drag.; Teisseire, 2° chass.; Teulet, 4° huss.; Rossi, 3e chass. d'Afr.; de Farcy de Pontfarcy, 8e cuirass.; Landron, 9° Colin, 12S huss.; Saglio, 3e cuirass.; Joannis, 21 chass.; Varenne, 4° chass. d'Afr. Wagner, 9e cuirass.; Gallon, 18e drag.

MM. Bour, 2° chass.; Richier, 10° de Barbot, 4e cuirass.; Guilet de La Brosse, 12° chass.; Hayaux du Tilly, 12° drag.; Pennart, 18e Moret, 6e chass.; Ethis de Corny, 12e Fournier, 4a cuirass. Lagache, 12° chass.; d'Halewyn, 12° Carrière, 18° drag. Voici, d'autre part, la liste, avec les affectations, des sous-lieutenants-èlèves sortant de l'Ecole de Saumur

MM. de Visme, 80 drag. du Perron de Reyel, 2° Ott, 91 Regnerv, 14e huss. Desain, 1er chass. d'Afr. Schwartz, 22° drag. Vignol, 10e huss. Trémeau, 8e cuirass. Matton, 30° drag. Dor de Lastours, 16° Paulin, 5° cuirass. Herreman, 15" chass. de de Bellefon, 10e drag. Cauchois, 11' Mariot, 17° chass. Boutaud de Lavilléon, 25° drag. Dégatier, 50 chass. d'Orsetti, 5° drag. MM. Le Cour-Grandmaison, 26° drag. Eblé, 10° chass. Flajollet, 7e drag. Lascaux, 17° Loyer, 13e huss. Marcy, 3° cuirass. de La Motte, 6° drag. Tourangin, 50 cuirass. Bruyant, 12° drag. Bonnin de la Bonninière de Beaumont, 18° de Feydeau de Saint-Christophe, 7e chass. Le Pelletier de Voillemont, 2e chass. d'Afr.

MM. Trézenen, 19e drag. Delahaye, 6° chass. d'Afr. de Dampierre, 24e drag. Martin, 12e chass. Delaunay, 4e chass. d'Afr. Crolard, 6° cuirass. Lamasse, 4e drag. Floret, 5° chass. d'Afr. Vacherand, 3° Rousselet, 3° chass. de Bazelaire de Ruppière, 11e Rouillon de Gironville, 29e drag. Houdaille, de Tournadre, 10e cuirass. MM. Ardoin, 17° drag, Thouroude, 21° de Batz de Tranquelléon, 15° Collard, 7° cuirass. Huchet de Quénétain, 30 drag. Manceron, 1er cuirass. Ducrocq, 9e de Méric de Bellefon, 4° huss. Simon, 9° chass. Lemoine, 19e drag. Berlon, 14e Devezeaux de Lavergne, 6° chass. Brault, 98 cuirass.. Toutes ces nominations et mutations partent du octobre.

La Catastrophe

e Grasse

Le déblaiement est achevé Les obsèques des victimes auront lieu lundi L'état de trois des blessés s'est aggravé

(Pat dépêche de notre correspondant ̃particulier) Nice, 19 septembre.

Les travaux de déblaiement ont été complètement achevés aujourd'hui. Le premier châssis a été relevé dans la nuit et les cadavres qu'il tenait emprisonnés ont été transportés à Nice. Les deux autres châssis ont pu être retirés dans la matinée l'un était placé de biais, appuyé au tronc d'un sapin l'autre était tombé à cheval sur le ruisseau qui coule au fond du ravin. Les autorités et de nombreuses notabilités ont rendu visite aux blessés à l'hôpital SaintRoch, à Nice le général Mercier-Milon, conimandant le 15" corps d'armée M. de Joly, préfet le général Goiran, maire de Nice, et.plusieurs de ses adjoints le général Helouis, gouverneur de Nice le général Carbillet, commandant la 29° division le vicaire général Car.billet, etc.

Les obsèques des victimes auront lieu lundi. Le 'ministre de là guerre sera représenté par' un officier de son cabinet. Les honneurs seront rendus par les troupes qui se trouvent actuel- lement à Nice, et par le 24e bataillon de chas- seurs, venant de Villefranche.

La cérémonie aura lieu à l'hôpital, devant la porte duquel sera édifiée une chapelle ardente, décorée de-draperies mortuaires et de drapeaux cravatés de crêpe.

Les fourgons transportant les corps sortiront par la cour de l'hôpital et viendront se ranger devant l'entrée, où sera donnée l'absoute. Le cortège se rendra à la gare pour le départ des corps réclamés par leurs familles, et ensuite au cimetière où se fera l'inhumation des corps restant à Nice.

En effet, les corps du chasseur Tarisse, originaire d'Annat (Aveyron) du chasseur Micoulet, réserviste du caporal Duranthon, réserviste, originaires de Grenoble du chasseur Viguier, originaire d'Eauze (Gers), ont été réclamés par les familles.

Les obsèques de M. Clary, qui habitait la commune de Villeneuve-Loubet, où il s'était retiré, après avoir été professeur au lycée de Nice de 1879 à 1912, ont été célébrées cet aprèsmidi, séparément. Toute la population. a suivi, le convoi à l'église du village où a été donnée l'absoute, et ensuite aù cimetière.

M. Chanot, député et maire de Marseille, a adressé à M. de Joly, préfet des Alpes-Maritimes, le télégramme suivant

« Au nom du conseil municipal de Marseille et au mien, j'ai l'honneur de vous adresser dans la crùelle circonstance qui met en deuil des familles françaises, l'expression de notre profonde sympathie.

» J'adresse nos hommages émus à ceux qui ont succombé et je fais des voeux pour le rétablissement des blessés. »

Aux dernières nouvelles, on annonçait qu'une aggravation s'était produite dans l'état des chasseurs Tillino, du 27e, qui a une plaie contuse sur toute l'étendue de la région sternaLe; Léon Carlo, du même régiment, qui est blessé à la tête, et Etienne Julien, du 24°, qui a une fracture du fémur droit.'

L. N.

FAITS DIVERS

Une inondation et un incendie à Ivry La dernière nuit été des plus mouvementées à Ivry, où, à quelques heures d'intervalle, une conduite d'eau s'est rompue inondant tout un quartier, et un violent incendie s'est déclaré, détruisant une usine.

Le premier accident se produisit à huit heures du soir. Par suite d'une cause encore inconnue, la conduite des bassins filtrants éclata soudain à la hauteur de la rue Henri-Martin. La chaussée fut soulevée, et d'une excavation profonde jaillit une masse d'eau énorme qui se répandit sur la chaussée et dans les rues environnantes. L'avenue de Choisy, en particulier, où passent les tramways Châtelet-Choisy-le-Roi, fut en grande partie inondée ̃; à neuf heures, elle ne formait plus qu'un vaste lac où les piétons n'osaient s'aventurer. Avant d'arriver au cimetière d'Ivry, les voyageurs des tramways devaient descendre et continuer leur chemin à pied par les rues transversales, car la voie n'était plus praticable. 'J3n put un instant se croire revenu à la terrible périodé des inondations de 1910. Fort heureusement, le serviçe des eaux prit les précautions nécessaires et la voie d'eau fut aveuglée assez rapidement.

La plupart des caves des immeubles situés route de Choisy ont été submergées et les pompiers d'Ivry durent venir épuiser l'eau à l'aide de pompes.

L'émotion causée par cet accident était à peine calmée, et il n'y avait pas une demi-heure que pompiers et agents avaient regagné leur casernement lorsque le clairon des sapeurs répandait de nouveau l'alarme dans le bas quartier d'Ivry. Un incendie venait de se déclarer dans une importante usine d'apprêts artificiels pour chapeaux, 50, quai d'Ivry. Aussitôt, les pompiers d'Ivry et de Vitry se mirent en devoir de combattre le sinistre mais le feu, qui avait pris naissance dans la salle des chaudières à vapeur, n'avait pas tardé, en raison de l'abondance des matières inflammables contenues dans les bâtiments, à se développer, et quand ils arrivèrent sur les lieux, tous les ateliers étaient la proie des flammes. Ils durent demander du secours aux pompiers de Paris. A quatre heures du matin, les sapeurs de la caserne Jeanne-d'Arc mettaient deux fortes lances en batterie, et, peu après, le feu diminuait d'intensité mais il ne restait de l'usine que des murs calcinés et des poutres enchevêtrées d'où s'échappait encore une fumée épaisse.

Les dégâts sont évalués à une cinquantaine de mille francs les ouvriers vont être réduits au chômage.

Accident morfel au quai d'Orsay

Hier matin, à dix heures et demie, M. Emile Auclair était occupé au déchargement de la péniche Alerte, devant le 75 du quai d'Orsay, quand tout à coup la chaîne de la grue à vapeur se rompit. La benne, chargée, tomba sur le malheureux ouvrier qui fut tué sur le coup.

^Continuant sa course, elle défonça l'avant de la péniche qui menaçait de couler.

Un' bateau-pompe dut intervenir pour permettre d'aveugler la voie d'eau.

Pendant ce temps, le corps de M. Emile Auclair était transporté au poste central.

découverte tragique sur la voie ferrée On n'a pas encore réussi à identifier le corps de la femme qui a été découvert près de la gare de Vaucresson, au kilomètre 1925, sur la ligne de Mai'ly à Paris. Il gisait, coupé en deux à la hauteur du bassin, la tête et le corps reposant face contre sol.

Le docteur Fourquier, commis par le parquet pour procéder à l'examen du cadavre, n'a pas relevé la «moindre trace de coups ou de blessures. La morte portait une alliance à l'anulaire de la main gauche particularité bizarre une seule de ses oreilles était ornée d'une boucle.

Est-on en présence d'un accident ou d'un crime ? Aucune indication ne permet d'admettre plutôt l'un ou l'autre de ces hypothèses.

S'il s'agit d'un accident, il est permis de croire que la femme suivait imprudemment la voie, venant de la direction de Marnes-la-Coquette, lorsqu'elle fut surprise par un train sans avoir eu le temps de se garer. La mise assez simple ferait croire que la victime était une ouvrière. A. Magne

Chronique dss Tribunaux UN « COLLECTIONNEUR » AUX ASSISES

Sur les bancs de la cour d'assises s'asseyait hier un jeune homme de vingt-quatre ans,. JeanLevra, cuisinier, accusé d'avoir pratiqué ?e cambriolage dit « des' Collectionneurs ». Il s'agissait de ces vols pratiqués la nuit dans les appartements ou les hôtels momentanément inhabités le voleur monte à l'étage visé en grimpant le long d'un tuyau et en s'aidant des saillies de la muraille il fracture un volet, brise un carreau, tourne l'espagnolette et entre. Dans la nuit du 8 au 9 mars, Levra avait ainsi volé des objets anciens chez M. Dano, rue de Talleyrand dans la nuit du 12 avril, il opérait de même avenue du Bois-de-Boulogne, chez M. Bartissol, d'où il emportait pour une dizaine de mille francs de bibelots.

Ces deux vols, Levra les reconnaissait. Mais on lui en reprochait deux autres, l'un du 22 janvier, chez M. du Douet de Graville, rue François-1er, où il prit encore des bibelots anciens et deux peintures de Leprince, évaluées 30,000 francs l'autre, chez M. Lahovary, rue de Lubeck. Dans ces deux expéditions, le voleur laissa des empreintes digitales c'étaient celles des doigts de Levra.

A l'audience, Levra avoua tout.

Après plaidoirie de Me Bosti, il a été condamné à dix ans de travaux forcés et dix ans d'interdiction de séjour.

F. B.

.AVANT-PREMIÈRE

A L'IMPÉRIAL

Un événement bien parisien! Le Théâtre Impérial rouvre ce soir et nous donne un spectacle inouï de faste et de gaieté. L'Impérial, le plus joli de nos petits théâtres, a fait le trust des' étoiles les plus éclatantes, des plus jolies femmes, des comiques les plus amusants et des auteurs les plus spirituels. A cette soirée d'inauguration, nous applaudirons: Rip et Bousquet, auteurs d'un sketch que la délicieuse Jane Marnac jouera et chantera avec un entrain, une malice et un esprit endiablés; l'adorable Yane qui se nommera dorénavant Exiane Exiane, donc, créera Little Jap, une opérette japonaise de Paul Franck et Edouard Mathé; Exiane aura pour partenaires: M. Maurice Poggi et Mlle Gaby de Morlay, une petite Arabe de la race des Ouled Naïl Yves Mirande et Henry Géroule nous offriront Le Partenaire silencieux, un acte très osé et d'un comique vraiment neuf qui sera le digne pendant d'Octave, d'illustre mémoire. Dans l'œuvre de Mirande et Géroule débuteront la très jolie Mlle Albany; MM. Henri Collen, l'excellent artiste de la Porte SaintMartin, qui est engagé à l'Impérial, et Ch. Hemery, qui, hier^ encore, se faisait applaudir chez Antoine. Le gros morceau de la soirée sera A Pleines Gorges! une revue très gauloise due à la verve cinglante de C.-A. Carpentier et Max Aghion, musique de Sauvaget, dans laquelle Pomponnette fera des débuts de comédienne et de chanteuse. Une pluie d'étoiles brillera au firmament de l'Impérial Exiane, Pomponnette, Germaine »Webb, Albany, Màud Harry, le compère; Germaine de Marsan, Gaby de Morlay, Suz, Feindel, Made Lambert, Lucette, Ginette Darny, aux côtés de Henri Collen, Ch. Hemery et Maurice Poggi, seront les principaux interprètes de l'œuvre de MM. C.-A. Carpentier et Max Aghion, pour laquelle Gus Bofa a compose quatorze décors d'un humour charmant. 'La soirée commencera gaiement par Merci d'être venue! une pièce ironique due à la verve de notre confrère Roland Dorgelès et qui sera jouée par Mlle Albany; MM. Poggi et Ch. Hemery..

Ce soir ;.••- Au théâtre Impérial, répétition générale'du spectacle d'inauguration.

1° Merci d'étre venue, pièce en un acte, de M. Roland Dorgelès (Mile Albany, MM. Ch. Hemery et Maurice Poggi)

2° Litide Jap, opérette en un acte, de MM. Paul Franck et Ed. Mathé (Mlles Exianei Gaby de Morlay, M. Maurice Poggi)

Le Partenaire silencieux, comédie en un acte, de MM. Yves Mirande et Henry Géroule (Mlles Ah bany, Gaby de Morlay MM. Henri Collen et Ch. Hemery)

4o A Pleines Gorgés, revue en deux actes et dix tableaux, de MM. C.-A. Carpentier et Max Aghion, musique de M. Sauvaget (Miles Exiane, Pomponnette, Germaine Webb, Albany, Maud Harry, Germaine de Mersan, Mande Lambert, Suz Feindel, Gaby de Morlay, Lucette MM. Henri CoHen, Ch. Hemery et Maurice Poggi). Au'deuxième acte, Conférence sur la chanson, sketch de MM. Rip et Bousquet, joué et chanté par Mlle Jane Marnac. On commencera à neuf heures précises. Demain, première représentation. On peut louer pour la première et les suivantes

Au théâtre Réjâne, à neuf heures, réouverture et reprise d'Agacé, pièce en trois actes, de MM. Gaston Leroux et' Lucien Camille. MM. les critiques et courriéristes seront reçus au contrôle sur Drésentntiort de leur carte»

Au Trianon-Lyrique, 'ce soir, à huit heures et demie, première représentation (à ce théâtre) de La Poupée, opéra-comique en quatre actes et cinq tableaux de M., Maurice Ordonneau, musique d'Edmond Audran.

Lancelot MM. A. Jouvin Maître Hilarius- Brunais Maximin Gerbert Lachahterelle Paul Saint Loremois Delhougne Agnelet Laurière Balthazar Bitry

Basilique Robert Alesia 'Miles Debério Mme Hilarius Jane Ferny Guduline Labarthe Jossé Marthony Orchestre et choeurs dirigés par M. Laporte. Divertissement réglé par Mme Coschel, dansé par Mlles Renée Guyot, Géo Brémond, Théo Andréa et le corps de ballet.

A l'Opéra, le grand succès des Joyaux de la Ma. donc auprès du public s'affirme à chaque nouvelle représentation. Hier soir encore, ce fut une salle comble qui acclama l'oeuvre et ses remarquables interprètes Mlle Andrée Vally, dont la voix exquise et l'art charmant servent si puissamment le rôle de Maliella M. Campagnola, Gennaro excellent par la voix et par le jeu M. MarcoUx, dont la force dramatique et l'intelligence scénique ont campé si nettement le personnage de Raphaël Mlle Charny, parfaite Carmela Mmes Campredon, Laute-Brun, Téclar MM. Dubois, Dutreix, Triadou, Gonguet. Dans la danse, Mlle G. Couat. x

C'est aprèsfdemain lundi que l'Opéra reprend Roma, la dernière oeuvre de Massenet, dont le succès fut si grand et dont la musique fut si unanimement admirée à la création. Y feront leur rentrée MM. Muratore, Delmas et Mme Delmas. C'est assez dire que. la distribution sera de premier ordre. Elle comprend d'ailleurs, d'autre part, Mmes Gall, Campredon, Dubois-Lauger, Courbières MM. Roosen et Journet.

L'Opéra-Comique donne ce soir Manon, pour les représentations de Mme Kousnetzoff. Les autres principaux rôles du chef-d'oeuvre de Massenet seront chantés par MM. Francell, Vigneau et Dupré.

Le théâtre de la Gaîté ne donnera plus que quelques représentations de Mam'zelle Nitouche, dont Mlle Angèle Gril, qui personnifie Denise, et M. Raoul Villot, qui identifie Célestin, contribuent au grand succès de l'amusante opérette d'Hervé. Pour inaugurer sa saison d'hiver, la direction prépare une brillante reprise de Rip, le charmant opéra-comique de Robert Planquette, dont on n'a pas oublié la carrière triomphale à ce même théâtre, alors que Soulacroix chantait le principal rôle. Rip alternera, pendant le mois d'octobre, avec Mi·gnon et Lakmé.

Au Gymnase, depuis la rentrée de Jaeqtie, le grand comédien belge, et de Mlle Jeanne Delmar, il s'est produit une très forte augmentation de re'cettes, et malgré l'approche de la trois centième, La Demoiselle de Magasia fait salle comble. Rappelons que la matinée de demain sera Vavant-dernière matinée de l'amusante comédie. A la Porte-Saint-Martin: Cyrano de Bergerac, qui a retrouvé son triomphe du printemps dernier, se joue, chaque soir, devant des salles combles, qui ne ménagent pas les ovations à Mme Andrée Mégard, délicieuse Roxane à MM. Rozenberg, Renoir, Damorès, et à tous leurs excellents camarades.

Demain dimanche, Cyrano sera donné pour la première fois en matinée, à deux heures, avec la même distribution que le soir.

Mlle Marthe Régnier et M. Gaston Dubosc, de retour de leur brillante tournée dans l'Amérique du Sud, sont rentrés hier soir à Paris par le Sud, Express.

Mlle Marthe Régnier, qui doit créer, à la PorteSainipMartin, Manon, fille galante, de M. Henry Bataille, qui sera la première pièce nouvelle de la saison que donnera ce théâtre, est engagée au théâtre des Variétés pour chanter l'Opérette. Au théâtre de l'Athénée La dernière matinée du Bourgeon qui doit, comme nous l'avons annoncé, céder sous peu l'affiche à Triplepatte, sera donnée demain dimanche.

Demain dimanche, les Variétés donneront la seconde matinée de Le Bonheur, mesdames. L'étourdissante comédie de M. Francis de Croisset sera jouée par MM. Baron, Dubosc, Flateau, Simon, Fugère Mmes Toutain, Darmont, Daussmond, Mielly, qui la font, triompher, tous les soirs, Demain ,d^manchev"â deux heures et demie, le théâtre Léon-Poirier (Comédie des Champs-Elysées) donnera la première matinée de En douce. l'amu-.sante revue en trois actes et huit tableaux, de MM. Paul Ardot et Jean Bastia.

Au théâtre Apollo La Veuve joyeuse et Le Comte de Luxembourg; toujours admirablement interprétés, quitteront l'affiche à la fin du mois pour faire place à La Mascotte, dont la reprise promet d'être très brillante au point de vue de l'interprétation comme aussi de la mise en scène tout à fait nouvelle.

L'interprétation d'Hamlet, au théâtre Antoine, sera tout à fait remarquable. Nous avons dit déjà que le héros de la tragédie sera Mme Suzanne Després, qui s'est documentée spécialement en Angleterre, aux sources les plus sûres, pour établir la composition de son personnage. M. Gémier jouera le premier fossoyeur, et M. Lugné-Poe, Polonius. Les autres rôles ont été attribués à MM. Saillard (Laerte), Toulout (le Roi), Dumont (Horatio), Clasis, Darsay, Menaud, ainsi qu'à Mmes Aël et Vermeil. La poétique figure d'Ophélie sera personnifiée par Mlle Jeanne Fusier. Dans le rôle de la. Reine, enfin, nous verrons Mme Emilienne Dux, qui est engagée pour la saison au théâtre Antoine, où plusieurs créations importantes lui sont réservées.

Le Trianon-Lyrique a fait hier soir une réouverture brillante avec L'Africaine. Dans cet ouvrage, débutaient Mme Carassa, MM. Delgal, Larrieu, Gerbert, artistes d'avenir d'autres débuts ont encore lieu ce soir, ceux de Mme Deberio, dans La Povpée, et de Mme Nemo-Nelsen, à la matinée de demain dimanche, dans Le Barbier de Séville. M. Dufleuve débutera ce soir, au théâtre Cluny, dans Le Loustic..

M. Théodore Henry vient d'adresser aux membres de la Société de secours mutuels des auteurs et compositeurs dramatiques la lettre suivant Mon cher confrère,

J'ai la satisfaction de vous annoncer que le ministère du travail et de la prévoyance sociale a approuvé, par arrêté, les modifications apportées aux statuts de notre Société de secours mutuels no 2,314, qui s'appellera désormais « Société de secours mutuel des auteurs et compositeurs dramatiques i>. Aucun changement ne nous a été demandé par le ministère, et le texte adopté par notre assemblée générale du 5 février 1913 est maintenant définitif. Grâce à la bienveillance de la commission de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, un accord est intervenu, avec cette Société, dont nous sommes membres dévoués. Nous pourrons admettre tous les professionnels, en vertu de cet accord. M. Robert de Fiers, l'éminent président, dont la bonne volonté s'est montrée parfaite, a lui-même bien voulu nous recommander à ses amis. Il en est résulté un nombre considérable de candidatures sur lesquelles votre comité statuera dans les premiers jours d'octobre.

Nous comptons ensuite vous réunir en assemblée générale pour compléter le comité et vous faire connaître les avantages de notre situation nouvelle. Il est bien entendu que tous les membres de l'ancien Syndicat non démissionnaires continuent à faire partie de la Société de secours mutuels et n'ont pas besoin d'envoyer d'adhésion, conservant leur rang d'ancienneté et les droits acquis.

Veuillez agréer, mon cher confrère, l'expression- de mes sentiments les plus dévoués.

Le président,

Théodore Henry.

MM. Fontaine, l'exquis ténon de l'Opéra- H. Albers, de l'Opéra-Comique Journet, de l'Opéra Borelli, Rougon, Von Obberq et Mmes Fiérens, Lise Landouzy et Billault ont donné, jeudi, au théittre du Grand-Cercle, à Aix-les-Bains, une magnifique représentation de Guillaume Tell. Au même théâtre, pendant cette semaine Siegfried, Lohengrin, La Veine, les délicieux ballets du Maitre de Chapclle et Arletta et demain, une remarquable reconstitution du Courrier de Lyon, avec Mmes Henriette Miller, Romani MM. Maxudian, Mosnier, etc.

De notre correspondant de Bruxelles.

La matinée de jeudi a été le grand triomphe de la superbe artiste qu'est Mme Bartet. Il n'est rien de plus superbe que son interprétation de Bérénice, où on admire sa tendresse douloureuse, sa délicatesse, sa coquetterie et son art des nuances. M. Alexandre fut plein de style en Paulin, tandis que MM. Albert Lambert et Paul Mounet ont eu, en Titus et en Antiochus,' l'occasion de cohquéiri aussi les suffrages du public. lflle Ducos a bien interprété le rôle de Phénice. L'Eté de la SaintMartin a mis en relief Mme Kolb, Mile Lecomte, M. Féraudy et M. Dessonnes formant un ensemble parfait.

Le soir, une salle bondée a applaudi à tout rompre Le Demi-Monde. Allle Cécile Sorel a été^ acclamée pour la délicieuse façon dont elle personnifie la baronne d'Ange, qu'elle joua jadis pour la première fois à Bruxelles. Si l'exquise comédienne a eu une belle partie du succès, M. Duflos a eu la sienne pour sa belle composition du rôle d'olivier de Jalin. MM, Fenoux, Numa, Delaunay Mme

Dussane, Even et Maille ont tous droit à des félicitations.. L'ensemble fut des plus brillants et le public a chaleureusement manifesté son enthousiasme.

SPECTACLES DIVERS

SOIREE PARISIEN NE

LE TOUT-PARIS A SAINT-DIDIER

_Si l'on ne savait déjà que la réouverture du Rink SaintDidier marque le commencement de la scason parisienne, on l'aurait compris hier en assistant au Gala de l'Amer!can Kmk, qui fut vraiment la grande soirée parisienne de la rentrée. Ce fut un défilé ininterrompu du Tout-Paris. Les plus jolies femmes de la colonie étrangère, les plus élégantes artistes, les mondaines les plus connues, les clubmen et les sportsmen les plus réputés se pressaient dans l'immense hall où l'on admirait les toilettes les plus séduisantes, les grandes nouveautés de la fashion.

M. A.-P. Demers, le distingué directeur qui préside depuis cinq ans aux brillantes destinées du patinage à rou- lettes, faisait, avec une courtoisie exquise, les honneurs de son lashionable établissement, ayant un mot aimable pour chacun des habitués, tous heureux de reprendre leur sport passionnant sur la piste la plus belle et la plus immense de tous les rinks connus.

Les habitués eux-mêmes se retrouvaient avec plaisir et se donnaient rendez-vous pour les jours suivants aux thés patinants, dont aucun n'avait oublié les agréables instants passés, la saison dernière, à chuchoter les potins du jour et a remarquer les toilettes et les chapeaux du tout dernier chic que portaient les admirables skateuses. Beaucoup retiennent leurs tables fleuries pour tous les après- midi, chacun ayant une préférencè pour telle on telle table. On sait, d'ailleurs, que le buffet de Saint-Didier est un des plus renommés.

Le skating sera toujours l'exercice de forte hygiène de la haute classe, l'exercice qui développe et assouplit la jeunesse, le vrai sport des élégants. Avec ses trois séances par jour, celle du matin pour les commençants et les jeunes enfants, celles de l'après-midi et du soir où se retrouvent toutes les élégances et les plus forts patineurs, seront des plus fréquentées; aussi, l'ouverture au public qui aura heu aujourd'hui promet d'être comme celle des années précédentes: un grand succès. ADDé. La plus jolie pièce dans le plus beau théâtre. C est La Quaker Girl, à l'Olympia, qui n'a pas cessé chaque soir, depuis sa première représentation, d'attirer tous les amateurs de saine gaieté, de parfaite mise en scène et de charmante musique C'est le spectacle qu'il faut voir et revoir car il est unique en ce moment à Paris.

Demain dimanche, matinée et soirée.

n™i enflrgmàe fioî?» délicieuse étoile parisienne, nous off re, à la Cigale, un véritable régal d'art, dans la nouvelle revue de MM. Nanteuil et de' Gorsse, laquelle est, d'un bout à l'autre, un spectacle délicieux et d'un comique étourdissant • Demain, matinée.

Nous recevons la lettre suivante

Mon cher ami,

Dans la revue de nos excellents confrères Paul Ardot et Bastia se trouve une reconstitution charmante d'une soirée sous le Second Empire or, nous nn? «nrSmèmfSl dans la revue des Folies-Bergère; qui se répète actueltement toute une partie très importante où nous présentons quelques silhouettes Nous vous serions reconnaissants, mon cher ami, de signaler dès maintenant ces points de ressemulancé pour qu'on ne nous accuse pas de glaner dans le champ d'autrui cette rencontre était inévitable. la disparition' du Café Anglais, de Thérésa et tapis" de ract'ua&fé ramené le Second Empire sur le Nous vous,remercions d'avancé, mon cher ami, de votre. obligeance et nous vous serrons cordialement Michel CARRÉ,

André Barde.

Au musée Grévin On travaille beaucoup en ce moment à la préparation d'un nouveau tableau qui sera le véritable clou du musée. En attendant, tous les jours de nombreux visiteurs se succèdent et ne peuvent se lasser d'admirer les figures de cire, le Palais des Mirages, cette incomparable merveille avec ses danses féeriques, et le cinéma, dont Je programme comprend, entre autres, cette semaine Tour2oi de Tournai, Course portugaise de taureaux, etc.

Nicolet

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Lundi 22 Septembre

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COURSES AU TREMBLAY

Samedi 20 septembre

Les courses commenceront à deux heures.

Nos pronostics

Prix du Plant-Cliampigny. Atocha, Ethérée H. PB

Prix Colombes. Conscrit, Marinelte F,

Prix Achères. Flocon, Châtelet.

Prix Joubert. Oréade, Hiéville.

Prix Vincennes. Méphisto III, Lisb'em.

Prix Fontainebleau. Cham, Ignotus*

COURSES A SAINT-OUEN

Vendredi 19 septembre

La reprise des courses à Saint-Ouen, qui s'est faite dans les conditions les plus favorables, n'a rien présenté de bien saillant il est vrai que le programme ne comportait aucune épreuve importante. Cependant, il convient de noter la bonne forme des pensionnaires de W. Cunnington, qui ont fait triompher par deux fois les couleurs de- M. Camille Blanc Gossip et Remue-Ménage n'ont jamais été en meilleure condition et ils ne resteront certainement pas sur leur succès d'hier. Bozkaris mérite également une mention spéciale le poulain de M. A. Veil-Picard, bien que débutant sur les gros obstacles de Saint-Ouen, a fait un parcours irréprochable, et il paraît appelé à un brillant avenir.

DÉTAILS

Prix de la Camargue (steeple-chase, à réclamer 3,000 francs., 3,800 mètres)

1. Veuve Joyeuse, à M. Ch. Brossette (F. Williams).. 2. Scarpia, à M. J. Deloche (T. Wiliams).

3. Saint Léonard, à M. P. Letellier (G. Parfrement). Non placés Nérestan (W. Head), Brunehilde (F. Berteaux), Bruges (Merle), Aveyron {G. Hawkins), Magd (Biaise), Anesse (J.-B. Lassus), Parthenay (A.-E. Bâtes), Caton (L. Philippe), tombé.

Gagné par quatre longueurs le troisième à une encolure..

Mutuel 63 fr. Placés Veuve Joveuse, 20 fr. 50 Scarpia, 80 fr. 50 Saint Léonard, 21* fr.

Prix du Dauphiné (haies 4,000 francs, 3,100 mètres)

1. Gossip, à M. Camille Blanc (Wallon).

2. L okharttia, à M. Ch. Liénart (Lovegrove).

3, Ukase II, il. M. A. Veil-Picard (T. Burns).

Non placés Biscuit II (Blaise), Urbino (Higson), Monoplan (Powell), Cipierre (Jaeck).

Gagné par six longueurs le troisième à trois longueurs.

Mutuel 70 fr. Placés Gossip, 32 fr. 50 Lokharttia, 89 fr. 50.

Prix de la Durance (haies, à vendre 3,000 francs, 2,500 mètres) 1. Gif, à M. Michel Ephrussi (C. Hawkins).

2. Ibidem, à M. D. Kélékian (A.-V. Chanman).

3. Ice Brook, à Mme Lemaire de Villers (G. Parfremënt).

Non placés Chalmont (Lancaster), Origan (R. Sau- val), Cantorbury (Zepilli), Bel Humeur (E. Ferrès). Gagné par deux longueurs le troisième à dix longueurs.

Mutuel 59 fr. Placés Gif, 24 fr. Ibidem, 43 fr. 50.

Prix du Verdon (steeple-chase 5,000 francs, 3,600 mètres)

1. Bozkario, à M. A. Veil-Picard (G. Parfrement).

2. Satinette, à M. E. Hardouin (J.-B. Moreau).

3. Dinna Ken, à M. Harry La Montagne (F. Wil- j liams).

Non placés Le Thorion (E. Hardy), Le Prioldy (G. Mitchell), Corcyre (W. Head), Cavero (A.-V. Chapman).

Gagné par trois longueurs le troisième à cinq Ion- gueurs.

Mutuel 25 fr. 50. Placés Bozkario. 14 fr. 50 Satt

nette, 12 îr. 50,


Prix de Vaucluse (steeple-chase, handicap 6,000 francs, 4,100 mètres)

1. Remue Ménage, à M. Camille Blanc (R. Sauvai). 2. Chloral, à M. M. Porte (A.-E. Bates).

3. Better, au baron L. La Caze (G. Parfrement). Non placés Napo (G. Mitchell), Utmost (0. Leary), Mont Boran (F. Williams), Léon III (Bérard), Camyre (Michel), Rouvrou (Lancaster), dérobé.

Gagné par trois quarts de longueur le troisième à trois quarts de longueur.

Mutuel 37 fr. Placés Remue Ménage, 19 fr.; Chloral, 30 fr. 50 Better, 18 fr. 50.

Prix de la Provence (haies 4,000 francs, 2,800 mètres)

1. Myrtil II, au baron L. La Caze (G. Parfrement). 2. Billevesée, à M. Deutsch (W. Head).

3. Samarita, à M. G. Braquessac (Powers).

Non placées Sinaloa (Lancaster), Fondettes (G. Mitchell), Reuss (J.-B. Lassus), Facility (Sparkes), Calopsite (F. Berteaux), Rive Gauche (F. Williams), Opaline (A.-V. Chapman), Halbronnette (C. Hawkins), Vertueuse (Floyd), Bisse (Zepilli).

Gagné par une courte encolure la troisième à quatre longueurs.

Mutuel 73 fr. 50. Placées Myrtil II, 23 fr. 50 Billevesée, 20 fr. 50 Samarita, 84 fr.

AUTOMOBILISME

Ils y viennent tous à la « Cnarron D.

M. Boullu, l'aimable agent de la marque à Carcassonne, vient de prendre livraison aux usines de Puteaux, d'une voiture 12 HP carrossée torpédo, voiture idéale du touriste.

Précurseur entre les nrécurseurs, novateur entre les novateurs. M. Léon Bollée possède des choses de 1

f ROGRAMMfi DES SPECTACLES DU SAMEDI 20 SEPTEMBRE 1913

THÉÂTRES

OPERA (Tél. Louv. 07.05). Relâche.

OPERA-COMIQUE (Tél. Gut. 05.76), 8 h. Manon.

THEATRE LYRIQUE (Gaîté) (Tél. Arch. 29.20), 8 h. 1/2. Mam'zelle Nitouche.

CHAMPS-ELYSEES (Théâtre des), Direction Gabriel Astruc. Réouverture le 2 octobre Pénélope.

VAUDEVILLE (Tél. Gut. 02.09), -8 h. Le Menuisier. La Dame du Louvre.

VARIETES (Tél. Gut. 09.92), 8 h. 1/2. Son Vice. Le Bonheur, Mesdames 1

GYMNASE (Tél. Gut. 02.65), 9 h. 1/4. La Demoiselle de Magasin.

CHATELET (Tél. Gut. 02.87), 8 h. 1/2. Michel Strogofi..

THEATRE SARAH-BERNHARDT (Tél. Arch. 0.70), 8 h. L'Aiglon.

PORTE-SAINT-MARTIN (Tél. Nord 37.53), 8 h. 1/4. Cyrano de Bergerac.

RENAISSANCE (Tél. Nord 37.03), 8 h. 1/2. Un Fil à la Patte. Mais. n' te promène donc pas toute nue.

PALAIS-ROYAL (Tél. Gut. 02.50), 9 h. La Cagnotte.

ATHENEE (Tél. Cent. 82.23), 9 h. Le Bour- geon.

THEATRE LEON-POIRIER (Comédie des Champs-Elysées)), avenue Montaigne (Tél. Passy 9 h. En douce. (revue). THEATRE REJANE. 9 h. Alsace.

AMBIGU (Tél. Nord 36.31), 8 h. 1/2. Les Deux Orphelines.

THEATRE ANTOINE (Tél. Nord 36.33), 8 h. 3/4. Marthe et Marie.

APOLLO (Tél. Cent. 72.21), 8 h. 3/4. Le Comte de Luxembourg.

TRIANON-LYRIQUE, 8 h. 1/2. La Poupée. DEJAZET (Tél. Arch. 16.80), 8 h. 1/2. Crime Passionnel. Le Mariage de Mlle Beulemans.

THEATRE CLUNY (Tél. Gob. 07.76), 8 (t 1/2. Madame Duricin. député. Le Loustic. GRAND-GUIGNOL (Tél. Cent. 28.34), 9 h. La Poire en deux. Un Début dans le monde. Le beau Régiment. Monsieur Platon.- La Petite.Fille,-Le petit Babouin. SPECTACLES DIVERS

FOLIES-BERGERE (Tél. Gut. 02.59), 8 h. 1/2. Pégoud, Montmartre, ballet de Willette Mme Mraiquita et Bosc (Delmarès, A. Clairville, Quinaut), la troupe Pérézoff, etc. OLYMPIA (Tél. Cent. 44.68), 'S^ïï.' ï/2." La Quaker Girl, opérette (Mmes.O'Brien, Delysia, Paulette Duval et Miss. Lawler. MM. Mort,on; A. Franck, Ferrières, Mauville): MARIGNY-THEATRE (Tél. Gut. 01.89), 8 h. 1/2. Robledillo, l'homme qui viole les lois de l'équilibre les O'Kabé May Sousa Teresina Négri, d. Le Triomphe de Bacchus. LA CIGALE (Tél. Nord 07.60), 8 h. 1/2. Non. Mais rev. de MM. Nanteuil et de Gorsse (Régine Flory, Chevalier, Bordoni, Mérindol, Raimu, Pascal, Périat, Saidreau, Dany). MAYOL (Tél. Gut. 168.07). Mayol chante chez lui tous les soirs à 10 h. 1/2, et les jeudis et dimanches en matinée.

LA PIE QUI CHANTE, 159, rue Montmartre (Tél. Central 25.67). Charles Fallot. Revue. Marfa Dhervilly. Lina Dorey. Secrétan. Auteurs gais.

GRANDS MAGASINS DUFAYEL (Tél. Nord 07.44). Cinématographie, tous les jours, de 2 à à 6 h., sauf le dimanche. Buffet. Nombreuses attractions.

BOURSE DE PARIS

Paris, le 19 septembre 1913..

La tendance varie bien peu. Les professionnels, toujours animés des meilleures dispositions, s'efforcent de rendre de l'activité au marché, mais ils sont forcément incapables de soutenir longuement l'effort une aide leur est indispensable, celle de la clientèle, et elle leur fait malheureusement défaui.

La grève de la confiance persiste, et véritablement nous ne la comprenons plus en l'état actuel des choses. La politique laisse les esprits en repos, mais un vieux reste d'incertitude et de crainte subsiste en eux, qui est dur à déraciner.

Aussi avons-nous des marchés hésitants parfois une tentative de reprise se dessine, mais courte on s'essouffle vite. C'est ainsi que les cours de la séance d'aujourd'hui, sauf sur les industrielles russes en meilleure forme, diffèrent très peu de ceux d'hier. L'Amérique est mieux c'est peutêtre de cette place 'que nous viendra la bienfaisante impulsion que nous désirons nombre de financiers pensent ainsi.

Marché officiel

La.Rente, si brillante ces jours derniers, a, comme il était permis de s'y attendre, subi un certain nombre de réalisations qui lui ont fait abandonner quelques fractions. Après avoir débuté à 89 25 contre 89 45, elle s'inscrit finalement à 89 02.

Groupe étranger l'Extérieure espagnole est lourde à 92 50, perdant 10 centimes sur hier au contraire, un certain progrès est à constater sur les Fonds russes attaqués ces jours-ci le Consolidé vaut 94, le 3 0/0 1891 76 82 recul du Turc unifié à 87 90 contre 88 20 Italien stable à 97 60.

Les Etablissements de crédit français font des mouvements bien peu intéressants pour le moment la Banque de Paris cote 1,767 contre 1,763, la Banque de. l'Union 1,137 contre 1,139, le Crédit Lyonnais 1,722 contre 1,717, le Comptoir d'Escompte 1,068. Les Banques étrangères restent toujours en tendances irrégulières l'Ottomane résiste bien à 650, la Nationale du Mexique fléchit encore d'une dizaine de points à 638. Léger tassement des Chemins français le Nord se tient à 1,726, le Lyon à 1,315. Les Lignes espagnoles bougent extrêmement peu Nord d'Espagne 471, Saragosse 450, Andalous 32G.

Le groupe de la Traction reste à bien peu de choses près sur ses positions précédentes résistance du Métropolitain à 612 et du Nord-Sud à 179. l'Omnibus cote 743 contre 749, Thomson 780.

Les transactions demeurent anodines sur les valeurs d'Electricité.

Signalons une reprise parmi les Industrielles russes de la Briansk à 528 quant à la Sosnowice, elle vaut 1,567, c'est-à-dire qu'elle se montre plus hésitante.

Après un début ferme, le Rio-Tinto, pour lequel on pouvait mieux espérer étant données la situation du cuvire et la fin de la grève au Rio, retombe à son cours précédent 2,007.

Marché en banque

Les Mines sud-africaines ont essayé une modeste tentative de reprise, couronnée d'un bien Diètre succès East Rand 58 25,

G. d'Emiéville

l'automobile une incomparable expérience. Sa 12 HP 1913 en témoigne comme tous les modèles, de glorieuse mémoire, précédemment sortis des usines du Mans. Elle est simple, robuste, élégante, vite, et elle consomme peu. Toutes les qualités qui en font une voiture de tourisme idéale.

Quatre-vingt-six kilomètres de moyenne à l'heure atteints dans le Circuit de la Guadarrama, tout en côtes abruptes et descentes vertigineuses il comptait en particulier 8 kilomètres de côtes à 10 0/0 et 12 kilomètres à 12,,0/0 qu'il fallait escalader trois fois telle est la performance de M. Carlos de Salamanca, vainqueur du Grand Prix d'Espagne, sur sa 40-50 HP 6 cylindres Rolls-Royce; M. Platford, sur Rolls-Royce lui aussi, finissait à quelques minutes seulement du vainqueur. Ce sont là d'éloquents records d'endurance et de régularité.

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On peut toujours faire mieux. Du moins notre grande firme française Delaugère, Clayette frères et Cie, d'Orléans, le prouve, et les modèles 1913, à soupapes et sans soupapes, qu'elle expose en sa succursale parisienne du 98, avenue Kléber, prouvent que ce principe l'a conduite plus loin qu'aucune autrevers la perfection.

A l'aérodrome Blériot de Bue

L'aérodrome Blériot de Bue a enregistré, avanthier, encore des résultats remarauables le capitaine Boucher, le lieutenant de Serre et le maréchal des logis Duran ayant effectué le vol d'une heura au-dessus de 100 mètres sur appareil Gnome, vol qui

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Métallurgiques russes la Hartmann se tient à 726, la Maltzoff progresse vivement. à 991, le Platine abandonne 10 francs à 723. Au groupe des Caoutchoutières, la Financière varie peu à 104, pendant que la Malacca s'améliore à 123 50.

Irrégularité des Pétrolifères la Russian Oil vaut 58. Résistance de la Colombia aux environs de 1,900 Saint-Pétersbourg Sabountchy est en tendances satisfaisantes à 350.

Bilan de la Banque d'Angleterre

î Bilan Différences

au sur bilan

18 sept. 11 sept.

Encaisse métallique. 40.450.493– 426.727 Cîrcuiation 29.925.050– 352.915 Réserves 31.761.426– Trésor et Adm. Publ. Comptes-courants part.. 42.630.19G 924.590 Portefeuille et avances.. 26 281.517 241.232 C" Rentes disponibles. 12.453.000 » Prop, dela rés. aux ung" 0.21 0/0 Taux officiel d'escompte 4 0/0.

Les Chemins de fer. de t'Etat italien. Pendant l'exercice le réseau italien s'est accru de 32 kilomètres, portant ainsi au 30 juin 1912, la longueur totale à kilornèt contre 13,452 au 30 juin 1911 A ce total, il convient d'ajouter 1,087 kil. appartenant aux lignes de navigations exploitées par l'administration des chemins de fer.

L'exploitation du réseau a produit un total des recettes s'élevant à 636.298.913 lire 32. Les dépenses relatives ont de 605,153.215 lire 62, soit un excédent de produits de 31,145,697 lire 70 figurant au budget des recettes.

Les taxes de 13 sur le prix des transports de grande vitesse et de 2 sur celui des transports de petite vitesse, perçues par l'administration des chemins de fer de l'Etat et par les diverses Compagnies de chemins de fer du royaume, ont produit une somme de 39,584,123 lire 13, en augmentation de 3,332,428 lire 65 sur le chiffre de l'exercice de 1910-1911.

La Législation monétaire aux Elals-UnU. Le projet de loi concernant la circulation monétaire aux Etats-Unis vient d'être adopté par la Chambre des représentants. L'amendement dit de l'Etalon d'or o est compris,dans le texte adopté,

Le Sénat recevra ce projet d'ici une quinzaine de jours et il est fort probable que des modifications sérieuses y seront apportées. Le prix du pétrole en Autriche. Les représentants des principales industries pétrolifères austro-hongroises vont se réunir en conférence à Vienne, en vue de faire voter une résolution relative à l'augmentation du prix du pétrole qui, à dater du mois prochain, serait oorté couronnes le quintal I

x

AVIATION

terminait leur apprentissage, et cela vingt-huit jours seulement après leurs débuts à l'aérodrome. Il est, d'aileurs, à noter que les deux premiers ont passé l'épreuve à 500 mètres d'altitude, et le maréchal des logis Duran à 1,000 mètres.

En moins d'un mois, l'école Blériot est donc à même de former des pilotes très expérimentés et pour ainsi dire capables de faire campagne. Perreyôn emmena dans les airs deux officiers du 120 cuirassiers et deux personnalités étrangères qui reçurent le baptême de l'air.

L'aérodromé reçut enfin la visite de M. Jorge Newbery, président de l'Aéro-Club Argentin et distingue pilote du Blériot, qui s'est fort intéressé à l'organisation de l'école et à l'entraînement des élèves. NATATION

Le nageur anglais Jack H. Atfield, champion d'Angleterre, a battu, avant-hier, à Londres, le record du monde amateurs des 300 yards (276 mètres), précédemment détenu par Battersby. Jack H. Atfields a couvert la distance en trois minutes vingt secondes. CYCLISME

Demain, au Parc des Princes, occupant une place symétrique à celle qu'il occupait, l'an dernier, dans le calendrier cycliste, sera couru de nouveau un match franco-allemand.

La France, nous l'avons déjà dit, sera représentée par ses plus brillants stayers Darragon, Sérès et Léon Didier.

Quant à l'Allemagne, elle a mis aussi en ligne ses meilleurs champions Janke, champion d'Allemagne 1913, qui porte les couleurs de son pays Nottelbeck, et Demke.

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