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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1911-09-25

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 25 septembre 1911

Description : 1911/09/25 (Numéro 12399).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k535195d

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/03/2008

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Sur les Champs

de bataille

II était une fois des journalistes qui, s'étant réunis certain soir au Café de la Paix, eurent, probablement par esprit d'antithèse, l'idée de parler de leurs souvenirs de guerre. Ils avaient parcouru quatre des parties du monde, et même quelquefois traversé la cinquième. Partout où l'on s'est battu depuis cinquante ans et Dieu sait si l'on se bat souvent depuis qu'il n'est plus question que d'arbitrage et de fraternité de peuples ils avaient promené à travers les armées de tous pays leur jeunesse et leur bonne humeur, toujours en quête de quelque vision nouvelle ou de documents inédits sur les façons qu'ont les hommes de s'entredéchirer. Leur cerveau était peuplé d'impressions, leurs poches bourrées de papiers. Et de ces impressions, quelques-unes approchaient du tragique sur certains de ces papiers, on aurait pu voir comme des taches de sang.

Le métier de correspondant de guerre, qu'ils avaient fait dans les Balkans, au Maroc, aux Philippines, en Chine, n'est point, en effet, une profession de tout repos. Il faut, pour la bien remplir, être crâne d'abord, et ne point craindre de s'aventurer dans les endroits périlleux. Il faut encore être robuste, alerte et résistant, pour pouvoir, sans risquer la fâcheuse anémie, ise contenter de nourritures équivoques et 'd'abris de hasard. Il faut enfin posséder une !Certaine maîtrise de soi-même, pour avoir le courage, après une journée de dangers ou de fatigues, de fabriquer de la copie à la lueur d'une lampe fumeuse, et sur une table dont l'équilibre généralement instable fait trop souvent chavirer l'encrier. Et puis, si braver la. mort est peu de chose, ne point laisser soupçonq l'a bravée, tandis qu'on a exalte les mérites des autres, est une abnégation mériftoire, encore que cela paraisse faire partie intégrante du devoir professionnel. Je ne parle que pour mémoire de la réserve que doit s'imposer !un correspondant de guerre, et de sa discrétion nécessaire s'il ne veut pas devenir pour l'en- nemi un fournisseur inconscient, sans doute, mais souvent précieux, d'informations et de renseignements.

Nos confrères donc, ayant évoqué entre eux un passé dont ils ont le droit d'être fiers, songèrent à y introduire le public à leur suite. Ils avaient là des pages toutes prêtes, qui sur la guerre russo-japonaise, qui sur l'expédition des Beni-Snassen ou la révolte des Boxers, qui encore sur des événements plus graves, mais un peu noyés déjà dans les brumes du passé. Ils ,pouvaient nous faire voyager en leur compagnie sur presque tous les champs de bataille du monde, et nous y présenter des spectacles tristes ou gais, curieux ou dramatiques, émouvants toujours. Et comme ils avaient la bonne fortune de compter parmi eux, pour patronner leur oeuvre commune, un des doyens de la confrérie, qui est en même temps un écrivain délicat ̃et charmant, j'ai nommé M. Jules Claretie -ils lui ont demandé, en guise de préface, le urécit d'une de ses aventures. Ai-je besoin de dire .fliie c'est là un des morceaux les glus savoureux ̃dii recueil ?

-C'est, en tout cas, un des plus instructifs, parce qu'il montre combien il est difficile "d'écrire l'histoire, quand on s'en rapporte uniquement aux récits personnels. L'écueil, pour ceux qui ont assisté à une bataille, est de vouloir la raconter. Ils n'en ont aperçu qu'une tranche, et souvent fort mince sans compter qu'ils se trouvaient dans une ambiance faite, comme J'atmosphère des endroits très chauds, pour altérer la perspective et déformer les aspects. De sorte que tel incident qu'ils interprètent, en toute sincérité d'ailleurs, n'est point toujours celui qu'ils ont vu, mais celui qu'ils ont cru ,voir. Et je trouve pour cela qu'il est à la fois Symbolique et documentaire, ce chasseur tyrolien dont nous parle M. Clarefie, et qui, montant la garde sur les rives du Pô, cinq ou six jours avant Custozza, fut très probablement convaincu qu'il venait de sauver l'armée autrichienne, parce qu'il avait obligé à la retraite .'deux journalistes s'amusant, sur le bord opposé, à singer des officiers qui seraient accupés .à lever des plans. C'était précisément l'endroit joù l'armée italienne devait tenter le passage du fleuve. Elle en choisit un autre par la suite, et; sans doute que le chasseur tyrolien s'attribua (tout le mérite de ce changement. Originaire de j Gascogne, il eût demandé la croix pour un pareil haut fait. Mais les montagnards du ÎBrenner sont moins exigeants. Rendons tout de suite cet hommage aux au- leurs de Sur les Champs de bataille ils ont esquivé la tentation de faire de la grande his- jtoire, laquelle ne s'écrit pas ainsi au jour le (jour. En revanche, ils nous ont donné des chro- iniques substantielles et vivantes, sortes d ins- itantanés pris tout à coup au travers de leur .-existence mouvementée, et qui forment commè 2me série de croquis très lestement troussés, en .qui sont fixés les gens, les choses et les .pays- les ¡plus divers. Quand on s'est promené, par: )exemple, en compagnie de Reginald Kann, dans ,'les tentes du Rogui, on en sait plus sur les mœurs des écumeurs du désert que n'en apprendraient vingt ouvrages didactiques et profonds. C'est de la photographie, ou mieux du cinématographe, mais avec je ne sais quoi de ;coloré et de vibrant, qui donne la sensation de fla vie.

Notre confrère avait pu arriver jusqu'au famèux prétendant, et venait de lui faire cadeau d'un revolver à dix coups, avec une centaine de cartouches, présent accueilli par des salves d'artillerie protocolaires, paraît-il, en pareil cas. «Les jours suivants, dit-il, je reçus la visite de tous les fonctionnaires, depuis le grand-vizir jusqu'au sellier et au porte-ombrelle. Je n'ai vu de ma vie un pareil ramassis de mendiants. Tout ce que je possédais resta entre leurs mains. Le caïd-el-mechouar (grand chambellan) eut une lorgnette, le ministre de la guerre une cuvette en caoutchouc, le grand-vizir un revolver belge avec lequel il faillit se tuer, enfin le commandant de l'infanterie une boîte de crayons de couleurs et un double décimètre. Celui que je vis le plus souvent fut le ministre des finances. Il venait sans cesse sous ma tente et me répétait chaque fois qu'il était mon ami. J'eus d'abord la naïveté de croire qu'il, s'agissait d'une formule de politesse. On m'expliqua que c'était une manière déguisée de me demander un cadeau. Ayant épuisé tout mon matériel, j'offris à Son Excellence quatre douros, qu'il empocha avec des transports d'allégresse. » Et voilà comment, au pays du batchisch, on peut devenir pour un jour le commandant de l'artillerie, dans une armée d'insurgés. Le métier a de ces surprises. Mais encore faut-il savoiPles faire naître, et aussi en profiter.

Avec M. Maurice Gandolphe,.nous voici conduits sur les rives du Peï-Ho, défendues par les bandes sauvages des Boxers. Et nous assistons à ce joli fait d'armes, où se retrouve, alerte, vigoureux et décidé comme toujours, notre brave petit soldat français.

Certain jour d'octobre 1900, deux compagnies d'infanterie, avec un peloton de chasseurs d'Afrique et une section d'artillerie, sont lancées à l'attaque d'un gros bourg fortifié, repaire de sept ou huit cents gaillards armés de fusils à tir rapide et même de canons, dont le feu à petite distance n'est nullement négligeable. Or-

dre a été donné. à trois clairons de sonner la: charge et,ils, la sonnent, debout sous les balles. Un officier, qui voit les sorghos fauchés tout autour d'eux, leur fait signe de se coucher. Ils .se couchent, mais soufflent tout de. même,. appuyés sur un coude, et se relayant pour ne point s'arrêter. Pendant ce temps, la troupe a gagné du terrain et est parvenue à quelques mètres d'un parapet d'où part une fusillade nourrie. « Tout à coup, raconte Maurice Gandolphe, mon voisin de droite s'exclame « Ah 1 ben, vrai, Il alors » et me montre, avec l'expression d'une stupeur intraduisible, sa main droite dont l'index vient de sauter, proprement tranché par une balle au ras de la paume. Je lui crie « Va Il vite trouver le major 1 L'autre ramasse son fusil, tombé avec le doigt, fait deux pas en arrière, revient et me déclare avec simplicité Faut d'abord que j'aille demander au ser» gent. Il fit, jusqu'au sergent, une soixantaine de pas sur la ligne de feu, sa pauvre main en l'air puis s'en alla au pas ordinaire, se retournant pour voir si ça avançait. C'était un fantassin du cultivateur quelque part dans le Centre. » Oh I que voilà justement le grand intérêt de ces récits sans apprêts. Ils nous font connaître des dévouements anonymes, que les comptesrendus officiels sont obligés de passer sous silence. Ils mettent, à jour l'héroïsme des humbles et des exploits obscurs que sans eux on ne connaîtrait jamais. Ils sont comme ce livre d'or où notre admirable troupier écrit, par la plume d'un autre, des pages épiques, faites pour nous donner l'espoir, et des actes, sublimes parfois, qui attestent la perfection toujours égale de sa qualité. Sans les correspondants de guerre, nous ne saurions rien de certains détails glorieux qui honorent nos défaites de 1870, et la physionomie de la journée de Sedan, par exemple, cette journée lugubre qui vit cependant éclore tant de -nobles sacrifices, ne nous apparaîtrait plus que défigurée sous un travestissement misérable et honteux.

Je n'ai parlé encore que de ce qui nous concerne. Voici maintenant quelque chose qui regarde nos amis et alliés, et n'est pas moins impressionnant. C'est une vue prise par M. Ludovic Naudeau de la bataille navale livrée devant Port-Arthur, le 9 février 1904, au lendemain de la surprise funeste qui coûta aux Russes la maîtrise de la mer.

La veille, dans une ruée audacieuse autant qu'imprévue, des torpilleurs japonais avaient aux trois quarts coulé deux des plus beaux bateaux de la flotte moscovite, le Cesarewitch et le Rcvitsau. Ce jour-là, l'escadre nipponne, forte de neuf grands vaisseaux, venait compléter à coups de canon l'œuvre de destruction si vigoureusement commencée. L'attaque avait débuté à onze heures du matin, amenant une riposte immédiate des forts. L'un d'eux, le plus avancé, s'était rempli d'officiers, brusquement arrachés à leur sécurité trompeuse, et qui maintenant fouillaient anxieusement de leurs jumelles la baie sillonnée de projectiles. « Ils étaient immobiles, imperturbables, bien qu'ils fussent entièrement exposés au feu de l'ennemi quelquefois un obus japonais venait s'écraser à côté; ils ne bougeaient pas, ils avaient l'air d'être en bois. Ils étaient splendides. L'escadre tout entière prenait part au combat. Le Cesarewitch et le Revitsau, immobiles, estropiés,. les reins cassés, restaient embossés dans la passe, faisant feu de leurs grosses pièces d'arrière. La Pallada, bien qu'elle fût échouée, tirait aussi avec furie. Les autres navires, au nombre de dix, croisaient en file à environ trois cents mètres de la côte, et ne s'avançaient guère vers l'ennemi à plus de deux kilomètres de l'entrée du port. Chaque cuirassé, chaque grand croiseur russe était accompagné de deux ou trois torpilleurs qui le suivaient de très près, comme des poussins suivant la poule qui les a couvés.

ues torpilleurs, pour ecnapper au leu terrible de l'ennemi, naviguaient constamment entre la côte et les cuirassés, cherchant toujours à s'abriter derrière ceux-ci. Je pus observer avec ma jumelle les marins qui manœuvraient les torpilleurs. J'aperçus des visages pâles, crisEt la bataille continue, acharnée, terrible. Les cuirassements crèvent, les cheminées sont enlevées, des plaies béantes s'ouvrent au flanc des navires. La vision se précise, atroce, pleine d'horreur et de sang. Quand la nuit tombe, c'en est fait, hélas non pas de la flotte russe, mais de sa puissance offensive. Ses treize beaux navires Thirteen Unlucky Treize Un mauvais chiffre comme avait dit naguère certain capitaine anglais à l'esprit superstitieux sont désormais condamnés à ne plus quitter les mouillages de Port-Arthur. Et ainsi débute par :un désastre, uniquement dû à la surprise, cette guerre qui devait montrer si bien la prééminence sur tout le reste de l'énergie, de la volonté et de la vigueur. Voilà un enseignement, dont 'chacun doit faire son profit. Mais les pages écrites de façon si alerte et attrayante par le correspondant de guerre ne sont-elles pas, sous leur forme légère, toutes bourrées d'enseignements ?

Lieutenant-colonel Rousset

Ce qui se passe ÉCHOS DÏ_PARÏWT Ajoutons à notne écho d'hier que la liquida- tion des biens ayant appartenu à la congréga- tion des Dames du Sacré-Cœur réserve, paraît-il, des surprises désagréables à la direction géné-'rale de l'enregistrement, des domaines et du timbre, qui a. succédé à M. Ménage, en qualité de séquestre.

L'hôtel Biron rapportera six .millions et -les immeubles de Conflans ont été vendus 950;000 francs, mais le total ne suffira pas à payer « les*! dettes de la succession », pour parler le langage de l'administration. Il y a, en effet, plus des neuf millions de reprises, de- dots. On estime à onze millions les sommes qui seraient néces- saires pour parer à toutes les éventualités. Il manquerait près de deux millions.

Avec' la liquidation des Frères des Ecoles chrétiennes, on a d'aussi cuisants déboires. Il y a notamment, à Paris même, certaine'maison J de rapport dont les 250 locataires ne sont pas, aux jours de terme, des modèles- d'exactitude. Et dire que les Dame* du Sacré-Cœur passaient pour posséder une part importante du fameux milliard des congrégations

Les Parisiens boiront peut-être, l'été prochain, les eaux fraîches et limpides de la Voulzie, cette petite rivière si délicieusement chantée par Hégésippe Moreau, qui, dans sa jeunesse, venait bercer sa rêverie au bruit de ses roseaux chanteurs.

La Voulzie à Paris L'auteur du Myosotis n'avait pas prévu, et pour cause, cette fantaisie administrative. Qu'est-ce, en effet, que la Voul- zie ? Une toute petite rivière dont le faible débit n'augmentera que de quelques milliers de mètres cubes par jour l'approvisionnement de Paris en eau potable. Qui ne se rappelle les vers d'une si jolie fraîcheur idyllique du poète de Provins

S'il est un nom bien doux fait pour la poésie, Oh! dites, n'est-ce pas le nom de la Voulzie? La Voulzie, est-ce un fleuve aux grandes îles? Non Mais, avec un murmure aussi doux que son nom, Un tout petit ruisseau coulant, visible à peine; Un géant altéré le boirait d'une haleine;

Le nain vert Obéron, jouant au bord des flots, Sauterait par-dessus sans mouiller ses grelots. Moi, j'aime la Voulzie et ses bois noirs de mûres, Et dans son lit de fleurs ses bonds et ses murmures. On le voit, la Voulzie est un gentil petit ruis-

seau, tïmide, sans prétention, et qu'effrayera sans doute la perspective de venir achever son cours dans Paris, la grand'ville.

L'éruption, actuelle de l'Etna, une- des plus fortes depuis plus d'un siècle, nous remet en mémoire le"récit d'une excursion faite par Alexandre Dumas père au volcan sicilien au temps où le célèbre conteur prenait part à la petite expédition des Mille, expédition dont il. revînt, d'ailleurs, un peu désillusionné. Dumas s'était mis^entête d'entreprendre l'ascension de l'Etna. L'entreprise, à cette époque, offrait quelque danger. Pas de route carrossable, tout au plus un étroit chemin muletier tracé en zigzags dans la montagne. Les difficultés n'effrayèrent pas l'auteur des Trois Mousquetaires, qui partit de Nicolosi avec un guide et un mulet.

On était au commencement de septembre. Le ciel était, radieux, l'air léger. Gampé sur son mulet, Dumas était tout entier à la beauté du spectacle qui se déroulait sous ses yeux émerveillés.

Après une demi-journée de marche, les deux voyageurs arrivèrent à la zone désertique où ne pousse aucune végétation. Soudain, par suite d'un faux pas de la bête, Dumas laissa choir le panier dans lequel il avait placé des provisions:. un superbe pâté froid, deux bouteilles de vin vieux, un poulet, etc. Le panier alla tomber dans un précipice. Dumas était consterné. Il commençait à mourir de faim et de soif. Fort heureusement, le guide avait emporté dans sa besace un gros pain bis, du fromage et un fiasco de vin rouge. Il offrit à son client de partager ce frugal repas. Il va sans dire que Dumas, n'eut garde de refuser la proposition. Et plus tard, en évoquant ce souvenir, il se plaisait à dire Je n'ai jamais mangé d'un si bon appétit i que ce jour-là.

NOTES PARISIENNES

LE PHARAON DE LA BASTILLE

Cela peut sembler un paradoxe un Pharaon, un authentique Pharaon d'Egypte, repose sous les fondations de la Colonne de Juillet! Et cependant rien n'est plus véridique, si nous en croyons du moins la très curieuse plaquette que nous adresse notre érudit confrère Léonce Grasilier.

En 1825, Nléhémet Ali fit présent au Roi de France de plusieurs Pharaons, qui, emballés dans des caisses de sycomore, furent chargés à Alexandrie sur un navire en • partance pour Marseille. La caisse renfermant les restes de ces puissants monarques d'il y a six mille ans arrive au Louvre, mais brusquement les bandelettes de l'une des momies, corrompues par l'eau de mer, se détachent, et ce n'est plus qu'un pitoyable amas de chair séchée et d'os en lambeaux.

Que faire du Pharaon en dissolution qui devait orner nos musées nationaux? 0 cruelle ironie! Avoir été un éblouissant monarque, avoir pendant de longues années occupé un tombeau grandiose où devait reposer pour l'éternité son corps embaumé sous un granit recouvert de caractères sacrés et se voir livrer aux vers d'une terre étrangère en un coin de jardin. car vous ai-je dit que la momie putréfiée avait été rapidement enfouie dans les jardins du Louvre?

La révolution gronde ce sont les journées de juillet 1830. On profite d'une minute d'accalmie pour, sous les rosiers en fleurs, déposer -les cadavres des gardes nationaux soudain la pioche- du fossoyeur heurte le crâne du Pharaon.

Tiens! fait le tâcheron, une victime de la SaintBarthélémy et il continue sa besogne.

Louis-Philippe est Roi des Français. Il décide l'édification de la Colonne de Juillet sur l'emplacement de l'ancienne Bastille et, lorsque Ûumont eut bien doré le génie triomphant qui la surmonte, on rangea symétriquement les ossements des journées de 1830 dans la crypte servant d'embasement à la colonne, et, parmi eux, le Pharaon

0 destinée fantastique de cette momie! Avoir été dans les temps antiques un despote sans contrôle, et se voir confondu désormais parmi des plébéiens révoltés! Quel historien, quel humoriste tirera jamais la moralité de pareille mésaventure C. A.

« Les canards l'ont bien passé

Les canards sauvages ont, en effet, passé la frontière et ont quitté les pays du Nord pour descendre vers les marais de France, devançant de beaucoup l'époque à laquelle on a coutume de les voir arriver.

Il y a quelques jours, on les aperçut avec surprise sillonner la nue et s'abattre sur les marais d'Amiens, qui sont célèbres par les chasses à ce gibier savoureux.

Il a dû faire terriblement froid dans les régions où ils passent l'été, pour qu'ils les aient abandonnées si tôt. Ce fait concorde avec les dires des météréologistes qui nous prédisent après un été si chaud un hiver très rigoureux. Espérons encore qu'il n'en sera rien, mais nous aurons toujours la consolation d'apprécier plus tôt que d'habitude ces canards délicatement apprêtés. A quelque chose malheur est bon. Pourvu que cette .nouvelle ne soit pas un vulgaire. oanard

Un des plus vieux châteaux anglais, celui de Tattershall, près de Boston, dans le comté de Lincolnshire, va être complètement démonté et transporté en Amérique.

uans le courant de cet été, un multimillionnaire américain, dont on tait le nom, a passé près du vieux castel, en a admiré l'architecture, a contemplé ensuite l'ameublement, les boiseries, les lambris, les cheminées monumentales, la galerie des aïeux et les cuirasses des chevaliers ebs^stdit « Voilà ce-que je me paierai » Le château a été construit en 1440 par lord Tattershall, a passé de mains en mains et est devenu en dernier,lieu la propriété d'un financier Mr Hooley. C'est celui-ci que le multimillionnaire estallé^trouver à Londres pour lui demander le prix du château.

Cette construction, a dit Mr Hooley, est -unique en Angleterre. Well, payez-moi un schilling six pence pour chaque brisque dont il se compose, et4e château est à vous.

Trèsvbien, dit l'Américain. Faites-moi'une facture, emballez-moi le château et je l'emporterai en Amérique.

Et voilà pourquoi on est en train de démolir le chateau*de TattershaIl dont chaque brique, chaque poutre, chaque planché, est "soigneusement numérotée et expédiée de l'autre côté du grand lac, où le castel historique sera recons?truit sur les bords de l'Hudson.

Un de ces jours, dit un journal de Londres, un riche Américain se fera emballer la « tower » et 'fera tirer,la Tamise en bouteilles pour les trans- porter aux Etats-Unis.

Les salles de l'Hôtel-Dieu, qui portaient encore les noms affreusement cléricaux de Sainte-Lucie, Sainte-Marthe, Saint-Louis, Saint-Charles, Saint-Vincent-de-Paul, etc., etc., vont recevoir sous peu un baptême laïque et s'appeler salles Machin, Chose et Tartempion. Pour opérer cette réforme, qui doit être complètement réalisée le 1er novembre, M. Mesureur accumule dossiers sur dossiers.

Voilà à quoi on passe le temps dans les bureaux de l'avenue Victoria, un temps précieux qui pourrait être si utilement employé à étudier les réformes susceptibles d'apporter quelque soulagement véritable aux malades, au petit personnel hospitalier et aux indigents. NOUVELLES A LA MAIN

On parle des manœuvres.

Je serais curieux de savoir, dit. quelqu'un, quelles sont les relations qu'ont entre eux les officiers et les simples soldats aviateurs. Mais, répond Plaisantin, ils doivent avoir les relations qu'ont les gens bien. élevés i Que de notes échangées avec l'Allemagne Oh ne vous effrayez pas, nous aurons encore la dernière.

Laquelle ?

La note à payer.

Un Domino

NOTES SOCIALES La manie de débaptiser les inoms-~de rues- a> fortement sévi, comme on sait, à Paris mais, en province, elle est d'une intensité sans pareille. Il y a trois manières de dénaturer les plaques bleues. Il y en a probablement plus de trois, mais il y en a trois principales et prépondérantes.

On fait tomber énergiquement le nom de Saint ou le nom rappelant une particularité d'histoire locale, quelquefois très intéressante, et on le remplace par un nom d'ancien maire ou adjoint. C'est très commode, parce que la liste des anciens maires et adjoints est à peu près inépuisable mais ces noms sont tellement inconnus de la population qu'ils ne représentent rien du tout qu'une, deux, ou trois, ou quatre syllabes, et que ce sont d'énormes efforts qu'il faut faire pour enraciner dans sa mémoire le nom de sa propre rue.

2° On rue par terre le nom du Saint et on le remplace par un nom violemment antireligieux. Le 'nombre des rues Diderot, des rues Voltaire, des rues Béranger et des rues Renan est considérable en province. Je ne connais pas de rue Helvétius ni de rue d'Holbach, sans doute parce que c'est déjà de l'érudition mais Vol- taire et Diderot abondent. C'est généralement à une rue où il y a une église que le nom d'un de ces deux personnages est donné, ou bien à la rue où est l'évêché. C'est une bonne niche. Oh la bonne niehe Est-elle d'un,goût exquis ? Je ne me hasarderai pas à en décider.

3° On donne à la rue désancti fiée un nom qui est un terme abstrait rue de la Liberté, rue de la Loi, rue de l'Egalité, rue de l'Indépendance. Ces abstractions, comme noms de 'rues, sont bien bizarres car, à la rigueur, on comprend un nom d'homme rue Voltaire signifie rue que Voltaire aurait aimée, tant elle est droite, et l'ironie, volontaire ou non, est jolie. Mais on ne voit pas pourquoi la Loi ou l'Egalité aimerait une rue plutôt qu'une autre. C'est même très contraire à leurs principes. Et puis souvent c'est un peu long. J'ai vu rue des Droits du peuple. J'attends rue de l'amélioration du sort de la classe la plus méritante, la plus nombreuse et la plus pauvre. Ces abstractions personnifiées sont vastes et froides comme un palais officiel. Avec une ruelle pittoresque il ar- rive qu'elles jurent un peu.

Une remarque je n'ai jamais rencontré une rue de la Fraternité. Et à peu près tous les autres noms de rues disent le contraire.

Bloc-Notes Parisien MORT DE M; HENRY HOUSSAYE Un grande historien patriote

Une triste nouvelle se répandait hier matin. M. Henry Houssaye, de l'Académie française, l'éminent historien, était mort la veille au soir, en son domicile, 161, avenue Victor-Hugo, entouré de sa femme et de sa fille, Mme de Guiroye.

Malade depuis de longs mois, la congestion pulmonaire qui l'a frappé il y a quelques jours ne trouvait pas de résistance et l'emportait très rapidement.

Demain, la plume autorisée de son confrère à l'Académie française, notre éminent collaborateur M. René Doumic, dira ce que fut l'écrivain de premier rang, l'annaliste avisé, l'historien sincère, et dont le nom restera parmi les meilleurs avec ses curieuses histoires d'Apelle et d'Alcibiade et ses quatre magnifiques volumes 18141815 sur l'épopée expirante. « Rien de plus, dramatique, de plus simple, de plus vrai, de plus savant en sa simplicité que votre 1814 », disait M. Ferdinand Brunetière, le 12 décembre 1895, en recevant Henry Houssaye à l'Académie française, et la postérité ratifiera ce jugement.

De l'homme instruit et disert, fin et spirituel, qui ne se livrait pas pour tous, mais que son cercle d'amis ftès nombreux appréciait et aimait comme il méritait qu'on l'aimât pour la sécurité de son commerce, la sincérité de ses convictions, la loyauté de sa vie, le charme de sa conversation, on voudrait seulement dire quelques m'ils avant que se referme sa tombe prématurément ouverte. Il était le fils d'Arsène Houssaye, l'esprit fait homme, ce mécène artiste qui écrivit vers et romans gentement précieux, des chroniques d'histoire galamment troussées, y compris celle de Mme Tallien, des « Confessions » spirituelles et amusantes à lire, qui fut quelques années directeur avisé du Théâtre-Français sous la Présidence, qui fut toujours et partout le plus brillant des causeurs et des maîtres de maison. Qui ne se rappelle ses redoutes données avant et après 1870 dans le double hôtel de l'avenue Friedland?

Arsène Houssaye avait écrit aussi un livre devenu classique-: L'Histoire du 41e fauteuil. De ce livre on peut dire que, s'il n'emporta point l'entrée de son auteur en une assemblée qu'il feignait de railler, il ne nuisit pas du moins à son fils qui, bénéficiant pour une part de la renommée parternelle, vit son talent, d'ailleurs incontesté, glorifié à un âge inusité chez les historiens. Il était académicien à quarante-sept ans.

Après avoir débuté dans les lettres en par l'his- toire d'Apelle, Henry Houssaye faisait un voyage d'études en Grèce lorsque éclata la guerre de 1870. Avec quelle rapidité il brûla les étapes pour prendre sa place de combat, nul ne l'ignore. Il est de ceux qui, dans la garde mobile, se sont fait un renom de courage et d'intelligence. Je vois d'ici la belle toile d'Henri Regnault représentant à cheval le vaillant lieutenant de mobiles. Le contraste entre le père, homme charmant et écrivain léger, et le fils, homme sérieux et profond, était flagrant. Et pourtant nul fils ne s'entendait mieux avec son père, celui-ci ayant initié à la vie parisienne ce jeune espoir des lettres, véritable Athénien de Paris. Un jour, Arsène Houssaye avait conduit son fils chez Mme de Loynes, dont il était l'un, des fidèles. A cette femme d'esprit supérieur, dont le salon était comme la « préface » des Académies, il recommandait chaudement son fils pour le jour où il ne serait plus là. Et de-fait, Henry Houssaye, une fois accueilli à mains ouvertes-dans ce salon recherché, en devint un des plus assidus commensaux. Il était du cercle intime, s'asseyant en face de la maîtresse de maison à ses dîners littéraires du vendredi, venant presque chaque jour de cinq à sept heures prendre sa part dans ces joutes de la pensée et de l'esprit, qui ont rendu célèbre ce salon disparu depuis quelques années à peine. ;Figure de premier rang que celle de Mme de Loynes, qui vaut mieux qu'un coup de crayon et que fixera un jour la plume d'un écrivain averti. Cette mort fut pour l'écnvain -un coup cruel.

Ceux qui ont vu Henry Houssaye dans ce salon, ceux qui l'ont fréquenté dans quelques autres cercles intimes, ceux qui l'ont entendu dissertant chez la Princesse Mathilde sur les questions politiques et littéraires, savent quel brillant causeur était ce docte et ce disert, toujours intéressant, jamais pédant. Avec sa barbe à l'athénienne devenue grise seulement en ces dernières années, ces yeux clairs et vifs, sa parole nette et douce à la fois, son accueil un peu froid d'abord, amène dès qu'il avait pénétré son interlocuteur, il causait une très agréable et durable impression.

Napoléonien? Certes, ses livres l'ont hautement prouvé. Bonapartiste aussi, mais avec des nuances d'indépendance en ce qui concernait les lois d'hérédité. Catholique? Il professait franchement ses convictions, patriote convaincu, et portant haut et avant tout le drapeau de la grande France.

Patriote, certes il l'était. Si, laissant de côté son œuvre maîtresse, nous nous reportons un instant aux pages écrites sous l'inspiration et à la suite du siège de Paris en 1871 et intitulées Le Premier Siège de Paris, on y voit la révélation de ses goûts guerriers succédant à ses précédents goûts uniquement artistiques. Lors de la victoire incertaine de Labienus « les Parisiens avaient bien mérité de leur patrie en réduisant leur ville en cendres ne pouvant sauver leur ville ils l'avaient brûlée; ne pouvant vaincre ils étaient morts! »

Il faut relire aussi ses appréciations parues peu après sur les Allemands et les chefs Qui les dirigèrent en 1870.

Un Désabusé

ci  ces hommes l'Allemagne doit ses ambitions, ses victoires, son agrandissement. Le caporalisme dont s'est moqué Henri Heine n'est que l'extension démesurée du principe de discipline, et la discipline c'est ? devoir » Et c'est dans ce sentiment qu'il composera ses livres désormais. Il fera comprendre à ses innombrables lecteurs qu'une nation qui veut réparer ses pertes et reprendre son rang doit en même temps savoir écouter les grandes vérités et rester fidèle aux grands principes.

Antidreyfusard, naturellement; mais en même temps homme de parole et inébranlable dans la foi jurée. Il le prouva lors de l'élection à l'Académie française de M. Paul Hervieu, qui témoignait des opinions contraires aux nôtres et aux siennes. Avant l'affaire Dreyfus, Henry Houssaye avait promis sa voix à l'auteur dramatique; aucune influence ne put le faire revenir, pour raisons politiques, sur la parole donnée.

Le goût des belles choses, objets d'art, livres rares ou curieux, Henry Houssaye l'avait hérité de son père. D'abord, au milieu des trésors artistiques laissés par Arsène Houssaye, il habita les deux hôtels contigus de l'avenue Friedland, les hôtels des redoutes et des collections. Ne recevant que des intimes, il se trouva au large dans cette demeure en deux parties assez incommode à habiter. D'abord il vendit un des hôtels et n'en habita plus qu'un. Puis il vendit le second et transporta ses collections élaguées et réduites aux unités les plus importantes tt sa bibliothèque merveilleuse en un bel appartement du 60 de l'avenue Victor-Hugo.

On a conservé le souvenir des dîners littéraires et élégants qu'avec lui présidait de façon si charmante son aimable femme, d'origine américaine et Parisienne délicate. A leurs côtés, leur fille unique, Mme de Guiroye, dont on connaît la grâce exquise.

Quand la maladie avait terrassé Henry Houssaye, il y a deux ans, en plein automne, il meurt à soixantedeux ans, les pénates, les objets d'art, la bibliothèque napoléonienne, les éditions d'art, tout avait été déménagé et transporté dans un autre appartement, un rez-de-chaussée, 161, avenue Victor-Hugo. Hélas! seule sa famille voyait le maître de céans; la maladie avait anéanti cette âme robuste et ce cerveau puissant, jusqu'à ce que la mort dans un soudain coup d'aile vînt le délivrer. Demain, en termes dignes de celui qui disparaît, il sera parlé de l'œuvre de ce grand artisan d'histoire nationale on dira ce que fut le patriote et l'écrivain. Ajoutons dès aujourd'hui qu'un dernier monument historique verra bientôt le jour l'œuvre dernière de Houssaye, un Iéna triomphant, dont avant sa maladie plusieurs chapitres ont paru dans la Revue des Deux Mondes, et qui sera publié en superbe édition illustrée par M. Lalauze, l'artiste si distingué qui a déjà illustré la Batailte de Rocroy, du Due d'Aumale, et la Bataille de Fontenoy, du duc de Broglie. Iéna! auquel le chantre de Waterloo a imprimé toute son âme vibrante de patriotisme, quelle belle dernière page pour le grand historien que chacun regrette et pleure

VERS LE PARTAGE DE L'AFRIQUE

LE NOUVEAU CONFLIT

L>' Italie en Tripolifaine

au leuaemain ae la conierence d'Algésiras, un des principaux acteurs de cette vaste comédie diplomatique nous disait « Nous devons nous estimer heureux si nous avons réussi à reculer de quelques années le moment inévitable où le règlement de la question africaine s'imposera à l'Europe et elle s'imposera fatalement le jour où l'impatiente ambition de l'Allemagne obligera la France à réaliser ses projets au Maroc et par conséquent à démolir le fragile rempart que nous venons d'élever avec tant de peine contre tant d'appétits déchaînés » Les événements donnent aujourd'hui raison à notre diplomate. Il semble, en effet, que nous soyons entrés dans la période de « réalisations » africaines. La question marocaine n'est pas encore résolue, la question congolaise est encore en suspens et voici déjà que surgit une nouvelle source de complications internationales avec la question tripolitaine. Il y a trois jours, lorsque nous signalions l'imminence d'un conflit entre l'Italie et la Turquie, on pouvait encore se demander si le cabinet de Rome ne cherchait pas simplement, en jetant à travers les conversations diplomatiques le nom de « Tripoli », à lancer un ballon d'essai. Il ne le paraît plus. Le bruit courait hier, sur la foi d'une dépêche de Constantinople, de source non vérifiée, que les Italiens avaient déjà opéré leur débarquement sur la côte tripolitaine après avoir capturé un vapeur turc chargé de munitions. Mais la nouvelle demande confirmation elle nous paraît invraisemblable l'invasion d'un territoire défendu par une garnison de 25,000 hommes au moins et par le fanatisme d'une population guerrière ne s'improvise pas en une nuit l'Italie, je crois, ne risquerait pas une pareille aventure, avertie, comme elle l'est, par une expérience qui jadis lui a coûté une si rude leçon. Il lui faut, enfin, à défaut d'une raison, tout au moins un prétexte elle peut, sans doute le faire naître quand il lui plaira mais je n'en vois pas jusqu'ici qui suffise à justifier des mesùres extrêmes.

Nul doute, pourtant, qu'un vaste projet s'élabore et voyez l'étrange spectacle :• l'Italie mobilise fiévreusement, la Turquie arme Hâtivement, les hostilités sont quasiment ouvertes à côté de cela, le gouvernement italien fait savoir à Constantinople qu'il agrée la nomination d'un nouvel ambassadeur arc à Rome, la Porte demande des explications sur la mobilisation italienne, les sujets italiens quittent précipitamment le territoire ottoman, la Consulta laisse accroire qu'elle entend négocier avec le Sultan, cependant que les ambassadeurs d'Italie à l'étranger, interrogés, déclarent qu'ils ne savent rien, et que leurs collègues de Turquie avouent qu'ils voudraient bien savoir quelque chose.

Que conclure de ces contradictions et de ce silence ?

L'intérêt de l'Italie ne serait-ce que pour se mettre en règle vis-à-vis de l'Europe en don- nant l'apparence d'un désir de conciliation l'intérêt de l'Italie est de négocier d'abord. Telle était, comme je l'ai indiqué avant-hier, son intention. Elle se proposerait de demander au gouvernement ottoman de lui céder à bail la Tripolitaine moyennant une indemnité globale ou annuelle, la souveraineté du Sultan étant, naturellement, maintenue pendant une durée illimitée.

Cette offre le placerait évidemment dans une situation fort embarrassante. L'accepteraitil ? Il y a fort à parier que l'opinion turque ne s'y prêterait pas. Ce serait la chute probable du régime et la révolution. Refuserait-il ? Ce serait la guerre, et la guerre dans des conditions singulièrement défavorables pour l'attaqué puisqu'il est dépourvu de moyens suffisants pour transporter une armée en Tripolitaine et qu'il ne possède pas de flotte pour la protéger. La défaite, enfin, impliquerait non seulement la déchéance des jeunes-turcs, mais lâ iin de la TurL'Italie a donc tout avantage à poser ce dilemme devant son adversaire avant de passer aux actes.

Mais il y a l'opinion italienne, l'opinion italienne impatiente de réaliser son rêve africain, d'obtenir sa revanche des déboires d'autrefois, de consolider sa position dàns la Méditerranée, d'avoir sa part du magnifique gâteau que nous avons commencé à découper. Ouvrez, pour l'instant, les journaux de Milan, de Rome ou de Naples, vous y trouverez à toutes les colonnes, en tête de toutes les pages, des articles vibrants sur « l'expédition en Tripolitaine ». Cette expédition est'devenue une hantise, une idée fixée, une pensée constante avec son emballement facile et ses conclusions excessives, ce peuple, tout de spontanéité et de flamme, a âini par s'imaginer .que la grandeur et la sécu-

Tout. Paria

rité de l'Italie exigeaient la: possession du do^ main© af ricain.

Que peut la souple diplomatie des « combi-< nazioni ),, l'insinuante et subtile diplomatie florentine, contre cette ardente manifestation de la volonté nationale ?

Il est des forces supérieures contre lesquelles un gouvernement demeure impuissant. Je crois que tel est le cas pour l'Italie. Le cabinet de Rome l'a compris, et c'est pourquoi, s'il esquisse un simulacre de négociation, à Constaintinople, il se prépare, néanmoins, en rappelant plusieurs classes sous les drapeaux, en concentrant 100,000 hommes en Sicile, en réunissant tous ses navires disponibles, à s'emparer par la force de la colonie africaine.

Quelque certain qu'il soit et avec raison' sans doute -du succès de l'entreprise, il risque néanmoins gros jeu. Ainsi que l'explique dans une interview que nous reproduisons plus loin le chargé d'affaires de Turquie à Paris, le gouvernement ottoman, à défaut de moyens de défense suffisants, dispose de représailles qui seront sensibles à ses agresseurs. Et d'abord, les Turcs expulseront les 50,000 Italiens qui habitentleterritoire ottoman ilsboycotterontles marchandises italiennes qui atteignent un chiffre considérable en Turquie ils molesteront les maisons de commerce des Italiens, si nombreuses dans les grands centres industriels. On peut se demander enfin quelle sera l'attitude des puissances en présence de ce conflit ? L'Autriche restera-t-elle inactive ? Ne cherchera-t-elle pas en échange de sa neutralité bienveillante à réaliser » une nouvelle province de l'Empire ottoman ? La Bulgarie ne s'emp_ressera-t-elle pas de passer la frontière et de s'installer en Macédoine ? La Grèce ne trouvera-t-elle pas l'occasion excellente pour s'annexer la Crète, qu'elle convoite si ardemment ? L'Angleterre n'accentuera-t-elle pas son occupation en Egypte ? Que fera enfin l'Allemagne prise entre ses devoirs d'alliée de l'Italie et ses engagements envers la Turquie dont elle s'est si bruyamment instituée la protectrice ?

C'est là un spectacle extrêmement curieux, assez angoissant au fond, auquel nous allons assister. La France, par son traité de 1901 avec l'Italie, s'est, comme on le sait, désintéressée de la.question tripolitaine puisqu'elle a reconnu aux Italiens leur liberté d'action à Tripoli en échange de celle qu'ils lui ont accordée au Maroc. Elle ne saurait, toutefois, demeurer indifférente aux événements où elle peut être appelée par la force des circonstances à prendre parti, car, il ne faut pas se le dissimuler, la politique internationale est dans une crise d'évolution qui marquera dans l'histoire une heure décisive.

L'Europe emménage en Afrique, s'installe en Orient il en résultera d'inévitables démembrer ments.

René d'Aral

LES NÉGOCIATIONS FRANCO-ALLEMANDES C'est aujourd'hui que doit avoir lieu l'entrer vue de M. Cambon avec M. de KiderlenWsechter, entrevue que l'on espère concluante, bien qu'il soit possible que le ministre allemand n'accepte pas dans le texte que noua' avons arrêté les formules sur lesquelles l'accord n'est pas tout à fait conclu. En ce cas, les négo- ciations pour le Maroc se prolongeraient pendant quelques jours encore.

En attendant, M. Caillaux, dans le discaurs qu'il a prononcé hier, à Alençon, a exprimé son sentiment sur les pourparlers en cours. On trouvera ailleurs le texte exact de ses paroules. Il a rappelé, entre autres, que « les affaires et à la vérité il s'agit d'une affaire qui se débat ne sont bonnes que quand elles sont à l'avantage des deux parties qui contractent », et il a déclaré qu'il se portait garant que les intérêts et l'honneur de la France seraient, dans l'occurrence, sauvegardés. Nous prenons volontiers acte de cet engagement nous apprécierons, le moment venu, si les résultats sont conformes. Attendons.

Les Elections

canadiennes

Est-ce une Victoire de l'idée im. périaliste ou de l'idée nationaliste ?

PAR M. AUGUSTIN FILON

Les élections canadiennes, qui étaient attendues en Angleterre et aux Etats-Unis avec une véritable anxiété, viennent d'avoir lieu elles ont un sens on ne peut plus clair et plus déterminé. Elles éclairent à la fois une des grosses questions du jour et un des graves problèmes de demain.

La question actuelle, c'est ce traité de commerce, œuvre favorite du président Taft et de sir Wilfrid Laurier, ce fameux traité dit de réciprocité que ces deux hommes d'Etat avaient conçu et caressé en commun et qui devait équi; valoir à une annexion économique du Canada aux Etats-Unis.

Le problème de demain, c'était l'annexion politique qui était une conséquence inévitable de la première.

En Angleterre, l'appréhension était générale aux Etats-Unis, l'opinion se partageait. Que pensaient là-dessus les principaux intéressés, c'est-à-dire les neuf millions de Canadiens ? Depuis plus d'un mois, la campagne électorale était engagée avec une violence inouïe. Mais il était impossible surtout à un observateur placé sur l'autre bord de l'Atlantique de dire lequel des deux ou plutôt des trois partis libéral, conservateur et nationaliste, avait envoyé à ses adversaires les volées les mieux nourries de légumes et d'œufs pourris, lequel avait cassé le plus de carreaux, déchiré le plus d'affiches, dépensé le plus d'invectives enflammées et de furieuses hyperboles. D'ailleurs, hurler n'est pas voter et quelquefois c'est le parti des silencieux qui triomphe au scrutin.

Je lisais l'autre jour un journal allemand qui, avec cette bonhomie pédantesque, familière à nos bons voisins d'outre-Rhin, se donne la peine d'expliquer aux Anglais et aux Canadiens eux-mêmes, en quoi consistait la question qu'ils avaient à résoudre. C'était tout' simplement, d'après la feuille germanique, un conflit entre l'agriculture et l'industrie. L'une avait intérêt à l'union économique avec les Etats-Unis, tandis que cette union nuirait à l'autre le traité de réciprocité ferait la fortune des fermiers du Saskatchewan et du Manitoba, tandis qu'il ruinerait les usiniers de l'Ontario et de la Colombie.

Le résultat des élections prouve que la question s'est posée, pour les électeurs, d'une façon différente et sur un autre terrain. Car les fermiers du Manitoba ont voté contre le gouvernement et ceux du Saskatchewan ont été loin d'être unanimes en sa faveur. Au total, d'après les chiffres connus ce matin, 132 voix conservatrices ou nationalistes et 86 voix libérales dans le nouveau Parlement du Dominion. D'ores et déjà, l'union économique avec les Etats-Unis peut être considérée comme rejetée.

Quelles causes ont amené cette manifestation


franche et significative qui remplace une majorité adverse beaucoup plus considérable.

Comme toujours, il faut tenir compte des motifs personnel. Laurier avait beaucoup perdu de sa popularité et de son autorité parmi ses compatriotes d'origine, les Français de l'Ontario. D'abord, il avait un tort que vous lui pardonneriezl volontiers, mais qui est grave aux yeux des démocraties il était depuis longtemps au pouvoir. Et puis, il avait placé le Canada dans 1) ne situation fausse entre les deux grands partis (1e la métropole. En sa qualité de libéral, il semblait condamné à être 1 allié et le vassal du '̃£> hinol Asquith, lequel n'a aucun avantage à oifr1. aux colonies et il devait tourner le dos :̃' nservateurs de Westminster, qui ont instête de leur programme la concession jts âioits préférentiels au Canada et aux autres colorües autonomes. C'est pour échapper à cette situation qu'il s'était jeté dans les bras de M. Taft, dont la pure affection le consolera.

Mais les élections ont une portée qui dépasse la personnalité de sir Wilfrid Laurier, si haute et si considérable qu'elle soit. Elle dépasse le conflit entre l'industrie et l'agriculture, signalé par le journal allemand comme la plateforme » des élections de 1911. La vérité est que le Canada vient de déclarer nettement et solennellement qu'il ne veut pas entrer en fusion avec les Allemands, les Italiens, les Juifs,`les Japonais et les Nègres dans la grande marmite américaine. Il entend, même au prix de certains sacrifices matériels, purement temporaires d'a.illeurs, garder son originalité, son existence distincte. Or, qui lui garantit le mieux cette originalité, cette existence distincte ? Le grand pauple qui est au-delà du Niagara ou le grand peuple qui est de l'autre côté de l'Atlantique ? L'impérialisme américain ou l'impérialisme anglais ? C'est vers le second que se tournent les sympathies canadiennes. Lisez le beau roman dont Mrs Humphry Ward donnait naguère la primeur à la Revue des Deux Mondes. Là vous entendrez le héros dire fièrement « Nous voulons être, nous sommes une nation la bonne heure

Deux points restent douteux. Le premier est celui-ci combien de temps cette jeune nation restera-t-elle sous le patronage, plus ou moins effectif, de 'la Grande-Bretagne ?

Et le second dans l'âme nationale du Canada futur, qui fournira l'élément dominant, constitutif, la pensée directrice, l'orientation morale qui différenciera le peuple nouveau de son puissant voisin ? Sera-ce le vieil élément breton et catholique dont Jacques Cartier et ses compagnons ont jeté les premiers germes sur les bords dû Saint-Laurent et dont l'Eglise, à défaut de notre gouvernement, a soigneusement entretenu les traditions primitives ? Sera-ce ce groupe écossais qui a colonisé la grande prairie de l'Ouest et qui a apporté son rigide amour de l'épargne, son calvinisme sévère et son labeur obstiné ?

Pour la solution de ce dilemme, je vous renvoie au Gaulois de 1930 et des années suivantes. Augustin Filon

celtes en peu de mots LA JOURNEE

Courses d Maisons-La{{Ule à 2 heures/

A PARIS

M. Delcassé, ministre de la marine, est rentré hier matin à Paris.

Le directeur de la Guerre Sociale, qui avait été ramené de Clairvaux tt la Conciergerie, a été reconduit hier matin a la maison centrale de Clairvaux.

DANS LES DEPARTEMENTS

En Lozère, la nuit dernière, le thermomètre est descendu à trois degrés au-dessus de zéro. La neige est tombée avec abondance dans le nord, du département.

Sur la plage de Sangatte, près de Calais, un inventeur anglais vient d'expérimenter avec succès un système de téléphonie sans fil par cerfs-volants. Le paquebot Dumbea, allant en Indo-.Chjne et au Japon, a quitté Marseille, hier, avec trois cents passagers, parmi lesquels de nombreux officiers, religieux et fonctionnaires.

Les bandits de Pégomas continuent leurs exploits. Un brigadier de gendarmerie, de garde sur ,la route de Saint-Jean, essuie un coup de fusil. Coups de feu également sur une maison voisine de la ferme incendiée la semaine dernière.

La nuit dernière, le rapide de Dinard tamponne, un peu après la gare de Rennes, un train de marchandises dont il brise huit wagons. Pas d'accident de personne.

l'école primaire supérieure d'Aix-lesBains fonctionnera, le mois prochain, une section pratique destinée à former des hôteliers et un personnel hôtelier n capable de remplacer le personnel étranger actuellement employé dans les hôtels de la région.

Meeting contre la cherté des vivres et meeting socialiste contre la guerre à Limoges et à Lyon. Tous trois sans incidents.

Les commerçants de Perpignan protestent contre les mesures vexatoires prises a la frontière espagnole contre iés voyageurs français, sous prétexte de foyers de choléra dans le Roussillon. Pour dissimuler un accident survenu à l'automobile de son patron, dont il. s'était servi en cachette, 'le chauffeur Besson y met le feu. Il a été arrêté, ainsi que l'ami qui l'accompagnait.

DANS LES CBATEÀXJX

En Poitou, très jolie réunion, mardi Dernier, au château de Montcorbin, chez le vicomte et la vicomtesse de Rivaud de La Raffinière. Au programme Un Arriviste et Coup de balai, revues jouées avec beaucoup j'entrain par Mlles de Rivaud de La Raffinière, MM. de La Débutrie de Boudemange, Bizard et de Rivaud de La Raffinière.

Dans l'assistance, reconnu

M., Mme et Mlle de Montjou, comtesse et Mîtes des Courtis, comte et comtesse de Lestang de RingÊre, comte de CUsson, marquise de Vemou-Bonneuiil, M. et Mme Bréchnrd, M. et Mme Georges Babinet, comtesse et Mlle de Ltehy de Lichy, Mlle Blanchot, marquis et marquise de Campagne, Mlle de Campagne, Mlle fie Ctisson, Mmes Maillot, Mme et Nilles Lavessière, comtesse et de Mascureau, bnron et baronne de Cressac, M., Mme et Mlle de Montardy. comte et comtesse de Montecler, comte et comtesse Aymér de La Chevalerie, vicomtesse Ansart du Resnet. M. et Mme Jacques de Ferry, commandant de Ferry, MM. de Feydeau, des Courlis, F, de .Ferry, de Valois, de Boudemange, de Clisson, etc.

PLAGES ET VILLES D'EAUX

De Biarritz

Vendredi après-midi, M. Gabriel Faure a fait une charmante conférence au palais Bellevue sur « Venise et les Barcarolles avec le concours de Mlle Alice Léon, premier prix de piano au Conservatoire.

Mlle Alice Léon joua délicieusement Barcarolle de Mendelssohn, Barcarolle de Chopin, Gondoliera de Liszt, et 6a Barcarolle de Gabriel Fauré.

On Rt grand succès au conférencier et à son interprète.

On annonce pour cette semaine au palais Bellevuç une causerie de M. André de Fouquières sur « Don Juan et l'Espagne », avec intermèdes de chants et de danses. M. de Fouquières est arrivé avant-hier à Biarritz, où il est l'hôte de la marquise d'Argenson.

De Vichy

Une température délicieuse, un air pur, un mouvement toujours extra élégant font de cet établissement thermal, en cette saison idéale, une villégiature exquise. Aussi le lawn-tennis, le golf sont-ils toujours assidûment visités et, après une station aux diverses sources si bienfaisantes, les buveurs se retrouvent-ils le soir au théâtre et au casino, dont l'aspect féerique charme les nombreux fidèles; aussi la saison cette année se prolongera-t-elle à la grande joie des admirateurs de la célèbre PETIT CARNET

A Longch'amp.

Température douce et pluvieuse. Toilettes très foncées. Assistance peu nombreuse.

Reconnu

Princesse Murât, en drap gris, chapeau feutre avec plumes; marquise de Nouilles, en gris, chapeau même ton avec glumes baronne Lambert de Rothschild, en gris bleu chapeau bleu avec panache de plumes vicomtesse Vigler, en soie cachemire bleu chapeau assorti avec plumes Mme Michel Salvago, en lilierty bleu, revers écossais, chapeau de feutre blanc avec aigrette bleue Mme Jean Stem, en violet, chapeau même ton avec aigrette comtesse de Zogheb, en soie noire, chapeau noir, plumes blanches Mme Frank Gardner, en gros bleu, chapeau & plumes princesse Duicep-Singh. en gris, chapeau bleu à plumes Mme Ci=. les Carroll. en velours noir, chapeau de satin noir avec paradis Maie Pierre

A. B.

MONDANITÉS

Gillou, en gros bleu, chapeau blanc «reec aigrette Mme Charron, en satin noir, chapeau de velours noir à gros nœud ruban lady Avery, en cachemire de soie gros bleu garni d'effilé, grand chapeau gros bleu avec plumes Mmo Widmer, en bleu avec effilé, chapeau avec ailes Mme Drayton, en velours gros bleu, chapeau de velours avec plumes Mme Cavendish-Bentinck, en soie noire, chapeau noir à plumes Mme Warren-Robina, en noir, chapeau noir à plumes Mme Mills, en vel0urs noir, chapeau noir à plumes, etc.

NECROLOGIE

Les obsèques de M. Henry Noussaye, de l'Académie française, dont nous annonçons plus haut la mort, seront célébrées après-demain mercredi, à midi, en l'église Saint-Honoré d'Eylau. On se réunira la maison mortuaire, 161, avenue Victor-Hugo. L'inhumation aura lieu au cimetière du Père-Lachaise.

M. Corrard des Essarts, ancien député libéral de Lunéville, est décédé à Nancy, à l'âge de quarante-six ans. Elu député en 1902, il n'avait pas été réélu en 1906. On annonce de Londres la mort du marquis de Castêja, décédé hier en sa résidence de Scarisbrook Hall, près d'Ormskirk, à l'âge de soixante et un ans. Marie-Emmanuel Alvàr de Blaudos-Scarisbrick, marquis de Castéja, était le fils du marquis Rémy-Léon de Castéja et d'Eliza Margaret Hunloke, fille cadette de sir Thomas Windsor Hunloke, dixième baronnet de la ligne de Wingérfield Hall, dans le comté .de Derby. Il avait épousé en 1874 Mlle de Fournès.

Le 20 septembre, l'église de Saint-Maurice-surHuîsne (Orne) était trop petite pour contenir l'assistance nombreuse et émue qui se pressait aux obsèques du jeune Jacques de Tournebu, élève à l'externat du Trocadéro, enlevé dans sa dix-septième année à l'affection des siens après une courte maladie.

AUX FOUILLES D'ALÉSIA Hier a eu lieu, à Alise-Sainte-Reine (Côted'Or), sous la présidence de M. Stephen Liégeard, président de la Société Nationale d'Encouragement au bien, la réunion solennelle oranisée par la Société des Sciences historiques est naturelles de Semur, qui continue avec un zèle si éclairé les fouilles qu'elle a entreprises, en 1905, sur le Mont-Auxois, et dont les résultats ont été jusqu'ici si remarquables. Une très nombreuse assistance s'était rendue à cette réunion, dont l'attrait s'annonçait tout à fait exceptionnel tant au point de vue archéologique qu'au point de vue littéraire. Au cours d'une visite aux fouilles, sous la conduite de M. Pernet, directeur des fouilles d'Alésia, le public put se rendre compte de l'intérêt extrême des nouvelles découvertes et des réserves certaines que contient ce sol où est enfoui tout un passé héroïque et glorieux.

L'évocation se poursuivit, pittoresque et instructive, au musée Alésia, créé par la Société des sciences de Semur, et aussi au Musée municipal, placés tous deux dans cet incomparable décor d'où la vue s'étend si belle sur les plaines des Laumes et les collines qui l'entourent. A midi, un banquet réunissait autour du président la nombreuse assemblée. Puis l'on se rendit sur le Mont-Auxois. Là, au pied de la statue de Vercingétorix, l'oeuvre émouvante d'Aimé Millet, Mlle Renée du Minil, de la Comédie-Française, dit un admirable poème de M. Stephen

Liiiegeara en i nonneur au iieru» iguuiois lA; Dernier Jour d'Adésia. Les applaudissements enthousiastes qui interrompirent la brillante artiste étaient un double hommage à l'éminent poète et à sa remarquable interprète. Nos lecteurs liront ce très beau poème samedi prochain dans le Gaulois du Dimanche illustré. La fête s'est terminée par la séance solennelle où le président, M. Stephen Liégeard, et le docteur Simon, président de la Société des sciences de Semur, ont pris la parole. Puis, le directeur des fouilles d'Alésia, M. Permet, a rendu compte des fouilles si importantes de i921, et M. Toutain, professeur à l'Ecole des hautes études, a parlé des poteries antiques d'Alésia, d'un si curieux intérêt.

ha G.G.IeUa Guerre A L'AÉRO-PARK

Quelques milliers de « sans travail M et de socialistes écoutent des discours

On chante ('((internationale», on cnie et c'est tout

Tous les « sans travail » qui grouillent ordinairement aux abords de la place de la République et sur lesquels les agitateurs révolutionnaires peuvent toujours compter dès qu'ils organisent une manifestation, s'étaient joints, hier après-midi, aux cégétistes et aux socialistes unifiés qui avaient organisé à l'Aéro-Park une « démonstration » publiquè contre la guerre.

Depuis plusieurs jours nous l'avons dit la C. G. T., l'Union des syndicats et leurs alliés de quelques heures, les socialistes unifiés, s'ètaient livrés à une véritable débauche d'appels, de manifestes et de convocations. Les uns et les autres avaient battu le rappel avec une énergie farouche, mobilisant ou tentant de mobiliser le ban et l'arrière ban des partis rouges. On devait former des cortèges monstres, promener dans Paris des pancartes aux inscriptions violentes contre la guerre en un mot, on devait montrer à la France et au monde que les Parisiens sont internationalistes, antimilitaristes et antipatriotes.

Le gouvernement de M. Caillaux a voulu nous faire croire qu'il prenait au sérieux cette manifestation, et pour se poser en gouvernement fort et énergique, il l'a interdite, ne se doutant pas qu'en anissant ainsi et en faisant occuper une partie de la capitale par les troupes de la garnison il donnait bénévolement à la C. G. T. une importance qu'elle n'a pas. Et par cette interdiction, M. Caillaux a fait injure aux Parisiens qui ne partagent pas, qui n'ont jamais partagé et ne partageront jamais les théories odieuses des leaders de la Confédération générale du travail.

Donc la « victoire » remportée hier par M. Caillaux sur les révolutionnaires, « victoire » que les amis du gouvernement s'empresseront de proclamer, en représentant le chef du gouvernement comme un homme d'Etat éminent qui ne craint rien, "est sans aucune signification. Dans les circonstances actuelles, c'est vraiment une victoire trop facile.

M. Caillaux aurait tort de s'en glorifier, car il eût suffi des agents de M. L'épine et des gardes municipaux pour maintenir l'ordre, et le déploiement de forces considérables étalé dans toutes les rues, sur tous les boulevards, sur toutes les places, â tous les carrefours constituait une mise en scène trop grossièrement étudiée. Personne ne s'y est trompé.

Dans toute cette affaire, on a bluffé de part et d'autre. Les cégétistes ont été heureux de l'interdiction ministérielle visant leurs cortèges ils se doutaient bien que ces cortèges seraient piteux et l'ordre du président du conseil leur a permis de se poser en victimes, alors que M. Caillaux pourra clamer bien haut qu'il a sauvé une fois de plus la société et la République. On a joué la comédie au ministère de l'intérieur comme à la maison des fédérations.

Donc, il n'y a pas eu. de cortèges quelques modestes tentatives faites de ci de là « pour sauver les apparences » et pour donner un semblant de vraisemblance au formidable service d'ordre commandé, ont été vite dispersées, sans le moindre incident, d'ailleurs. On ne tolérait aucune pancarte, aucune inscription les manifestants se sont bien gardés de les sortir au grand jour, et ils les ont trimballées à traversé les rues, soigneusement enveloppées dans des journaux.

Et c'est individuellement que les syndicalistes de toutes couleurs et les socialistes. unifiés se sont rendus à l'Aéro Park de la rue Priestley, à la Villette, après avoir traversé des rues, des boulevards, des carrefours et des places occupés par les troupes et la police en nombre si considérable que les curieux, extrêmement nombreux, croyaient qu'une revue des troupes de la garnison de Paris allait être passée sur le boulevard de la Villette.

Ce service d'ordre était ainsi composé à l'angle de la rue Secrétan, près du canal, ce trouvaient une çpinnasnie du 102t d.infanterk.

Vallleury

P. R.

̃un escadron- de- cuirassiers, des agents cyclistes et des gardes municipaux à pied.

Rue Priestley, une compagnie, du 128?'. d'infanterie gardait l'entrée principale du lieu où se tenait le meeting. Elle était appuyée par deux compagnies de gardes municipaux. Les gardiens de la paix portaient le revolver.

A l'angle des rues Henry-Murger et Mam'n, à l'entrée des Butfces-Ghaumont, dès agents des et 19* arrondissements, des brigades de ^réserve, un détachement du 31- d'infanterie et du 1er régiment de zouaves. Une ambulance était prête à recevoir les blessés

Le rond-point formé par le croisement des rues Manln et Bolivar était occupé par des détachements du dragont, du 120° d'infanterie, des agents du 20° arrondissement. Un drapeau blanc avec la croix rouge marquait l'emplacement d'une autre ambulance.

Des agents du 4° arrondissement, un détachement du 23° dragons et du 120" d'infanterie occupaient l'angle des rues de l'Atlas et Bolivar. Des rondes d'agents cyclistes parcouraient les abords de l'Aéro-Park, et des dragons et des cuirassiers patrouillaient dans la rue Bolivar et sur la place du Combat-où l'habituel « manège Mouquin » avait été installé.

Cependant, sur la place de la République, dès une heure de l'après-midi, un important service d'ordre avait été réuni. Il comprenait 300 gardiens de la paix, deux escadrons -dû cuirassiers, quatre compagnies d'infanterie, sous les ordres de deux officiers de paix et d'un inspecteur divisionnaire.

A la Bourse du travail, les cortèges ne devaient sortir qu'à trois heures. Rue de Sambreet-Meuse, les mécaniciens se rassemblaient lentement. La pluie semblait avoir beaucoup diminué leur enthousiasme vers deux heures, il y en avait une centaine au plus.

C'est à la C. G. T., rue de la Grange-auxBelles, que les terrassiers, tôliers, etc., s'étaient donné rendez-vous. Lentement, ils arrivèrent par netits groupes en causant. Là aussi, service d'ordre nombreux. Des escadrons du 11e et du cuirassiers attendaient pied à terre, dans des rues avoisinant la C. G. T. un important détachement était campé dans la cour des Messageries nationales. a A deux heures moins le quart environ, 200 manifestants étaient réunis rue de la Grangeaux-Belles.

Quelques-uns portaient des pancartes jaunes ou rouges, clouées sur des hampes de fortune • mais soigneusement recouvertes de journaux. Le service d'ordre laissait passer une trentaine de manifestants, puisse barrage d'agents se reformait. Des protestations s'élevaient, mais sans violence.

Aucun cortège ne sera toléré, disaient les officiers.

A deux heures et demie, tous les ouvriers qui s'étaient réunis à la C. G. T. sont sortis et se heurtent, sur les boulevards extérieurs, rue de Meaux, au coin de la rue Charles-Robin, à de forts détachements du et du 89° d'infanterie, à des cuirassiers et des gardes municipaux.

Lies pancartes portant Guerre ci ta guerre^ A bas la guerre, Nos ne voulons plus de frontières passent. Mais un beaucoup plus grand nombre d'entre elles restent cachées.

L'Aéro-Park, où doivent se tenir les meetings, est un immense établissement installé au milieu des anciennes Buttes-Chaumont, dans un très vaste terrain entouré par les rues Priestly; Manin et Bolivar. Il y a des gradins naturels qui forment étages et sur lesquels grimpent les manifestants. Ceux-ci, hommes et femmes, portent tous l'églantine symbolique. Comme on se trouve dans un endroit privé, les pancartes sont enfin mises au grand jour et les drapeaux sont sortis de leurs gaines.

A l'entrée de l'Aéro-Park, on remarque une large bande de calicot avec cette inscription « Union syndicale des mères de famille. Sur le sommet de la butte, à côté du drapeau rouge, les organisateurs placent deux autres drapeaux également rouges l'un où sont inscrits les lettres « C. G. T. », et l'autre sur lequel on lit « Parti socialiste unifié, 18° section. » Les libertaires arborent, en outre, leur drapeau noir avec cette inscription « Fédération communiste révolutionnaire. »

Les manifestants arrivent toujours plus nombreux, mais, dans la rue, 'ils observent le calme et ne commencent à crier et à chanter que dès qu'ils ont franchi la porte de l'Aéro-Park et qu'ils se trouvent « chez eux » au milieu des camarades conscients et organisés et entourés des emblèmes et des pancartes révolutionnaires. Alors l'Internationale retentit et des milliers de voix crient « A bas la guerre » ou bien encore « Guerre à la guerre

Maintenant il est trois heures et demie vingt mille personnes sont assemblées à l'AéroPark, tandis qu'au dehors M. Lépine, assisté de M. Touny, directeur de la police municipale et des commissaires divisionnaires, fait évoluer les cuirassiers, les dragons, les fantassins, les zouaves, les gardes municipaux et les agents. Dans les Buttes, des tribunes ont été élevées pour les orateurs de tous les partis rouges, dont la mission est de tonitruer contre la guerre. Des citoyens députés comme les citoyens Colly et Marcel Sembat, des cégétistes comme les citoyens Péricat, Savoie et Jouhaux prennent la parole et tous les discours se ressemblent. Tous sont coulés dans le même maule ainsi on peut les résumer

Depuis plusieurs semaines des menaces de guerre persistent les bruits les plus contradictoires sont répandus par la presse égarant l'opinion publique, provoquant des craintes bien légitimes dans les familles de travailleurs de voir chaque jour la guerre devenir une réalité.

Alors c'est la misère le deuil. C'est le père, le fils qui devront abandonner dans le dénuement les êtres qui leurs sont chers, pour partir à une mort horrible, anassacrés par la mitraille. C'est pour protester contre cette terrible éventualité c'est pour affirmer la volonté des ouvriers dé refuser à s'offrir bénévolement au sacrifice, à la boucherie, au carnage, pour ln défense des intérêts des requins de la finance, pour les appétits scandaleux des fabricants de canons, des fournisseurs voleurs, empoisonneurs des armées, des brasseurs d'or, que vous avez répondu a notre appel et que vous des venus ici.

C'est un acte humanitaire, un geste généreux que l'Union des syndicats vous a demandé à tous, geste qui fera certainement reculer le spectre de la guerre qu'agitent avec trop de désinvolture nos gouvernants.

Ce qu'ont fait tes peuples voisins,pris comme nous dans l'étau des menaces de conflit, le peuple de France que Paris personnifie, se doit à lui-même de clamer en masse sa réprobation et son horreur de la guerre.

Travailleurs, ouvriers, ouvrières, intellectuels, mères de familles., ménagères, tous debout contre la guerre,.

On applaudit on erie « A bas la guerre et alors que les derniers orateurs prennent possession des tribunes, les plus prudents parmi les manifestants gagnent tranquillement la Dès ce moment, la rue Priestley est occupée dans toute sa largeur par les troupes à cheval et à pied et par la police qui ne laissent qu'un étroit couloir de chaque côté, afin de permettre l'évacuation de la foule par petits paquets et éviter les rassemblements.

La sortie ainsi comprise dure une heure et demie elle se fait sans incident autre qu'une légère bousculade que provoque un membre du syndicat de la maçonnerie qui veut sortir avec la bannière de ce syndicat non recouverte. •M.- Guillaume, officier de paix, lui en fait l'observation prompts à s'échauffer, quelques militants protestent, des agents interviennent on se chamaille un peu et finalement la bannière en question disparaît. Le conflit est vite apaisé. Et le défilé se poursuit, monotone. Jusqu'à la porte de î'Aéro-Park, les manifestants et les manifestantes chantent l'Internationale et poussent des cris divers, mais à la porte se tiennent les dirigeants de l'Union des syndicats qui leur imposent silence et confisquent les écriteaux qu'ils portent triomphalement. De telle sorte que le service d'ordre ne doit intervenir que pour diriger alternativement les groupes vers la rue Manin, puis vers la rue Boli.var, où les dragons, les cuirassiers et les cavaliers de la garde les dispersent aisément. Ainsi se termine cette « démonstration » contre la guerre pour laquelle les syndicalistes et les socialistes unifiés avaient depuis quinze jours fait un vacarme de tous les diables et qui n'a eu, en somme, d'autre importance que celle que M. Caillaux s'est plu, dans son intérêt, à lui accorder,

Arnaud Villette

LES REUNIONS D'HIER f M, Caillaux à Alençon Le résident du conseil par je des négociations franco-allemandes

Le président du conseil est allé, hier, présider Alençon, la cérémonie d'inauguration de l'hôtel des postes. La cérémonie fut, d'.ailleurs, batlale comme la plupart des cérémonies bfficielles. On y vit les représentants du département, plusieurs préfète, des maires, les autorités locales. On y vit aussi le général Langle de Cary, commandant le 4° corps d'armée, auquel la population réserva un chaleureux accueil. A midi, un banquet eut lieu à la halle aux blés. Nombreux convives. Des discours y furent prononcés par MM. Cariés, préfet de l'Orne Aveline, maire d'Alençon Labbé, sénateur, président du conseil général, et Dariac, député. M. Caillaux a parlé le dernier. Son discours était attendu avec la plus vive impatience. On savait que le président du conseil devait en consacrer une partie aux négociations franco-allemandes. Aussi les invités prêtèrent-ils une profonde attention aux paroles de l'orateur.»Du discours de M. Caillaux, nous détachons ce passage, qui fait une allusion directe à la situation présente

Messieurs, je vous remercie très vivement des paroles que vous avez prononcées, quand vous avez fait allusion aux difficultés de l'heure.

De ces difficultés il ne faut pas méconnaître l'importanco il ne faut pas non plus en exagérer la gravité.

Une succession de faits, des incidents divers, des actes diplomatiques intervenus avant que le gouvernement que le préside prit la direction des affaires ont déterminé dans un pays contigu à nos possessions algériennes, au Maroc, une situation qu'il faut éclaircir et régler, et que nous nous efforçons d'éclaircir et de régler, de telle façon que la Franche ait sa pleine liberté d'action dans une contrée qui touche aux parties essentielles de son empire africain.

Nous poursuivons cette solution, qui nous parait être te seule digne de la France, en apportant dans la discussion que les faits ont instituée un large esprit de conciliation, la compréhension des intérêts opposés aux nôtres, et, aussi je vous remer- cie de n'en avoir pas douté! le souci profond des intérêts de notre pays.

Nous ne doutons pas au surplus que deux grandes nations, dont le rôle civilisateur est si important dans le monde, qui ont l'une, et l'autre la volonté de la paix et un égal besoin de l'assurer, ne parviennent à. un accord qui soit durable et qui ne laisse aucun ressentiment derrière .lui, si nul ne perd de vue la formule de M. Theirs

Les affaires et à la vérité il s'agit d'une affaire qui se débat ne sont_bonnes que quand elles sont à l'avantage des deux parties qui contractent. Laissez-moi ajouter que la période de réflexion que nous traversons aura, je pense, cet heureux effet de montrer à tous combien sont indispensables pour un pays la cohésion des efforts, le sens de l'ordre et de la discipline librement acceptée, le souci permanent de l'intérêt général, qui est une des formes du culte de la patrie.

Le président du conseil annonça ensuite la nomination au grade de chevalier de la Légion d'honneur de M. Aveline, maire d'Alençon. Puis rappelant que le colonel de Contades, l'un des officiers les plus distingués du corps, venait d'être promu au grade de général, M. Caillaux ajouta

Je me garderai fort de mêler l'armée la politique nous tenons au contraire à ce qu'elle en soit il l'écart, mais nous tenons aussi ce que ses chefs apportent dans l'accomplissement de leurs fonctions une double préoccupation la première de travailler avant tout et par-dessus tout la défense nationale, la seconde de pratiquer le loyalisme républicain. Avant le banquet, M. Caillaux avait reçu à la Préfecture les membres de l'assemblée départementale,- les fonctionnaires, ainsi que le général Louvat et les officiers de la garnison.

Le baron de Mackau, député d'Argentan, sétait excusé, à cause de son état de santé, de ne pouvoir se joindre à ses collègues de la députation.

le Je le regrette d'autant plus vivement, écrivit-il à M. Labbé, sénateur, que dans les circonstances présentes j'aurais été heureux de témoigner par ma présence que tous les bons Francais ne font qu'un autour du gouvernement. » Le général Louvat, en présentant à M. Caillaux le corps des officiers, fit cette courte déclaration « Ils ont confiance dans ceux qui les gouvernent comme dans ceux qui les commandent c'est de pied ferme, avec calme et sangfroid, mais aussi avec l'ambition de faire, tous, leur devoir, qu'ils attendent les évènements la France peut compter sur nous, nous sommes M. Caillaux répondit au général Louvat Je n'avais pas besoin de l'assurance que vous venez de me donner, mon général, pour être persuadé que l'armée nationale était prête à remplir la mission qui lui incombe elle est prête aujourd'hui comme elle l'était hier, comme elle le sera demain il défendre un pays qui a la volonté de la paix, mais qui sait en même temps que sa première charge est de maintenir sa dignité et ses droits.

Au nom du gouvernement, je suis heureux de rendre hommage nos officiers qui ont un sentiment si élevé de leurs devoirs supérieurs envers la patrie. A 4 heures, M. Caillaux partit en automobile pour Mamers. Demain, lundi, il se rendra au Mans pour prendre part aux travaux du conseil "-énéral de la Sarthe.

De son côté, M. Chaumet, sous-secrétaire d'Etat aux Postes et Télégraphes, qui avait assisté à l'inauguration du nouvel hôtel de ville où il prononça une allocution, a quitté Alençon dans la soirée pour rentrer à Paris.

Le monument de Jémma p es Discours du général Langlois

(Par dépêche de notre correspondant particulier) Mons, 2i septembre.

On a inauguré aujourd'hui, sur le champ de bataille de Jemmapes, le monument commémoratif de La fameuse journée du 3 novembre 1792. Ce monument s'élève sur une hauteur, tout près de la petite ferme où Dumouriez déjeuna avant d'engager la bataille. Il se compose d'une stèle en pierre bleue surmontée d'un énorme coq gaulais, de deux mètres de haut, superbement campé. Sur le socle, ce nom et cette date « Jemmapes, 1792. » L'emplacement choisi est très heureux. Du tertre où s'élève le monument, on domine tout le pays et on embrasse l'immense champ de bataille où se décidèrent, il y a cent dix-neuf ans, le sort de la Belgique et peut-être aussi celui de la France. La cérémonie, à laquelle assistait une foule immense venue de tous les coins du pays wallon et de France, s'est déroulée sans incidents fâcheux. Elle a débuté par la Marseillaise, exécutée par des choeurs et que la foule salua des cris répétés de le Vive la France 1 Puis s'ouvre la série des discours. M. Merlin, au nom du conseil municipal de Paris, rappelle les liens qui unissent la France à la Belgique il note en passant que parmi les bataillons français qui combattirent à Jèmmapes, il s'en trouvait qui étaient conduits par un valeureux soldat, l'aïeul du roi Albert, le futur roi LouisPhilippe. M. Marcel Habert parle ensuite au nom du conseil général de la Seine et'rend hommage aux morts de 1792.

Voici le général Langlois qui prend la parole au nom de l'Académie française. En un discours magistral, il raconte à grands traits la fameuse bataille, la disposition des troupes françaises et .autrichiennes, les émouvantes phases de la lutte, les épisodes héroïques. Lui aussi rappelle la vaillance de ce jeune général, le Duc de Chartres, dont .le Courage et les habiles manœuvres ne contribuèrent pas peu à la victoire. Et il rappelle quelques anecdotes légendaires Dans l'attaque du centre, une brigade déjà soumise à un feu meurtrier et vigoureusement chargée par la cavalerie autrichienne se met en désordre et recule 1e jeune Baptiste Renard, valet de chambre de Dumouriez, inspiré par un mouvement héroïque, part au grand galop, fait honte à la brigade de sa retraite, la ramène au combat et entre le p remier dans une redoute, le sabre à la main Le trait du vétéran Jolibois mérite aussi d'être rappelé. Apprenant quelques jours avant la bataille que son fils a déserté, Jolibois vient prendre sa place et, chaque fois qu'il tirait sur « les soldats des tyrans », il s'ëcriait 0 mon fils, est-il possible qu'un jour si beau soit souillé par le souvenir de ta lâcheté 1

Le général Langlois rappelle encore l'héroïsme de ces deux jeunes filles, Mlles de Fernig, aides de camp de Dumouriez, qui se

A. ̃

comportèrent ce jour-la, comme les plus braves. Il dit aussi la vaillant des Belges qui combattaient à nos côtés et dont tous les témoins de la bataille ont tenu à affirmer l'admirable tenue. Le général Langlois termine- ainsi

La sympathie réciproque entre nos deux nations s'affirme tous les jours, et plus particulièrement devant ce monument qui rappelle une journée où le sang français et le sang belge ont coulé pour une même cause noble et belle entre toutes.

Aussi c'est avec une indicible émotion que je m'éCrie aujourd'hui Vive la Belgique, soeur et fidèle amie de la France u

Après le général Langlois, MM. Destrée et Masson, députés du Hainaut à la Chambre belge, et Roger, conseiller provincial, ont prononcé des discours très applaudis. Ces trois orateurs ont exalté le génie de la France, héritière directe du génie latin, et ils ont tenu à préciser le caractère nettement francophile de la manifestation.

• H.:

Le monument de Gurèly

Thiaucourt, 24 septembre.

La petite et charmante ville de Thiaucourt, perdue au milieu des vignes auxquelles la Lorraine doit un de ses crus les plus fameux, était en fête aujourd'hui, fête essentiellement patriotique. Après une messe en l'honneur des soldats morts pour la patrie et une viste au monument des enfants tués en 1870-1871, un cortèges en tête duquel marchaient les généraux Lefort, Cuny et Dolot, MM. de Ludre, Grandjean et Denis, députés de Meurthe-et-Moselle, s'est rendu à Jaulny, un petit village tout proche, où a eu lieu l'apposition d'une plaque commémorative sur la maison où est mort le général Curély, l'un des plus extraordinaires cavaliers de la GrandeArmée, qui comptait tant de cavaliers extraordinaires.

Curély avait fait toutes les campagnes de la Révolution et de l'Empire, assisté à toutes les grandes batailles de l'époque et reçu six blessures.En dépit de ses actions d'éclat, son avancement fut extrêmement lent au début il était encore adjudant à trente et un ans mais, à partir de ce moment, il marche à grands pas neuf ans plus tard, il est général. La chute de l'Empire brisa sa carrière alors qu'il pouvait espérer conquérir le rang et la gloire de son illustre compatriote lorrain, le général de Lasalle. La cérémonie a été fort imposantes dans sa simplicité les discours qui ont été prononcés ont rappelé l'étonnante carrière du vaillant soldat, dont le nom et les exploits, bien connus sur la frontière, mériteraient de l'être aussi dans toute la France.

Le monument de Bayard

(Par dépêche de notre correspondant particulier) Grenoble, 24 septembre.

Qui l'eût cru 1 Pontcharra, la petite ville dauphinoise où naquit Bayard, ne possédait pas encore de monument à la mémoire de son illustre enfant, du moins de monument digne du chevalier sans peur et sans reproche, car on ne peut compter pour tel le buste de Bayard enfant qu'on pouvait voir, il y a quelques années encore, près du pont de la Bréda, à l'endroit même où l'on a inauguré aujourd'hui le monument définitif, œuvre d'une belle venue, due au ciseau du sculpteur Rambaud et représentant Bayard à cheval conduisant ses soldats au combat.

C'est à Pontcharra que' le « gentil seigneur » naquit, c'est là qu'il passa son enfance il était bien juste que là aussi fût sa statue, comme elle est à Grenoble, où se trouve son tombeau, et à Mézières qu'il défendit si vaillamment contre les envahisseurs.

La cérémonie d'aujourd'hui a été fort belle la petite ville était très heureusement décorée à noter un arc de triomphe représentant le fameux pont du Garigliano, où s'illustra Bayard. A l'heure des discours, le général Brunet, aux persévérants efforts duquel on doit le monument, a dignement célébré la gloire du héors. Déjà, a-t-il dit, Grenoble et Mézières avaient payé leur tribnt d'admiration et de reconnaissance au chevalier, sans peur et sans reproche. Pontcharra qui fut son .berceau ne pouvait plus attendrie. C'est ici qu'il importait de consacrer le souvenir de celui dont le nom vibre il l'unisson des noms de Jeanne d'Arc, de Duguesclin,de la Tour-d'Auvergne, de tous les héros qui ont souscrit au sacrifice de leur vie pour l'intégrité et la grandeur de la patrie. Puis, M. Gayet, maire de Pontcharra, prononce un discours dans lequel, après avoir rappelé la longue et belle carrière de Bayard, il ajoute

Viennent les jours troubles et difficiles, où le sort du pays nous inquiète, où l'on se demande si, malgré notre ferme désir de paix, nous ne serons pas contraints à la guerre., nous nous rassurerons la pensée que la nation qui a produit de tels hommes n'est pas près de périr, et que la république, héritière de toutes les .gloires de la France, trouvera dans la valeur de ses enfants la force et l'énergie nécessaires pour suffire a tous les périls.

Cette fête a conservé jusqu'au bout son caractère exclusivement patriotique.

UNE MANIFESTATION PATRIOTIQUE La Ligue des Patriotes

au Lion de Belfort

Comme chaque année, à pareille époque, la section de la Ligue des Patriotes s'est rendue au Lion de Belfort pour y déposer une couronne. La manifestation fut calme et empreinte d'une admirable dignité.

Par une lettre que nous avons publiée hier, M. Paul Déroulède s'est expliqué sur son absence à cette manifestation. Les termes élevés du manifeste de leur président avaient imprégné chaque ligueur du même esprit de retenue et de sagesse qui sont en la circonstance une des formes les plus admirables du patriotisme. Le rendez-vous des manifestants était fixé pour trois heures, 119, avenue d'Orléans, au n Tambour de la Moselle ». C'est de là que le cortège, précédé des commissaires de la Ligue et encadré du service d'ordre, s'est mis en marche vers le monument.

Deux sociétés musicales la a Diane », du Grand-Montrouge, et « Le Travail », marchaient en tête. Puis venaient, portées à bras, les couronnes de la L. D. P., avec cette inscription « Aux Défenseurs de Belfort ».

Dans le cortège, aux côtés de MM. Galli et Poirier de Narçay, conseillers municipaux, se trouvaient MM. Louncke, président de la section de la L. D. P.; Dantonville, du comité directeur Gauthier-Rougeville, Roland, Gravier, Lubin, Burbeyre, Magnes, Poirier, Commegrain, etc.

Arrivés à la ,hauteur du Lion de Belfort, les manifestants déposèrent les couronnes, puis se groupèrent autour de M. H. Galli, qui, s'avançant au pied du monument, prononça ces seules paroles « Camarades 1 Vive la France » Une réunion fut ensuite tenue dans la salle du Palais d'Orléans, sous la présidence de M. Poirier de Narçay.

M. H. Galli, après avoir présenté les excuses de M. Marcel Habert, qui assistait à. l'inauguration du monument'de Jemmapes, lit la belle lettre de M. Paul Déroulède et la commente. Il se félicite de voir que l'Allemagne, impressionnée par l'union de tous les Français, ait été obligée'dè céder dans la question du Maroc. « C'est, dit M. H. Galli, une victoire dont nous devons être fiers. Quant à la cession du Congo, il convient d'attendre et d'espérer que le gouvernement ne poussera pas la faiblesse, pour ne pas dire plus, jusqu'à abandonner une parcelle de notre territoire si noblement et si chèrement conquis. »

MM. Louncke, Danton ville et Gauthier-Roug'eville prennent ensuite la parole, et l'ordre du jour suivant est acclamé par les ligueurs Les citoyens réunis au palais d'Orléans affirment plus que jamais l'union de tous les Français pour la défense de l'intégrité du territoire, des droits, des intérêts et de la dignité de la patrie.

Ils ne se prêteront à aucune manœuvre susceptible de troubler cette union nécessaire au cours des négociations actuellement engagées.

Ils adressent leur salut cordial aux nations amies et alliées, l'Angleterre et la Russie, ainsi qu'à la Belgique wallonne, qui célèbre aujourd'hui, à Jemmapes, l'anniversaire de la première victoire des armées de la république française.

Vive la France Vive l'Alsace-Lorraine

Après le vote de cet ordre du jour patrioti- que, la séance est levée aux cris de « Vive IV

France » et les patriotes se dispersént sana avoir provoqué le moindre incident.

Bm. B.

A VExtérieur Le nouveau premier ntinistre russe

Saint-Pétersbourg, 24 septembre.

La nomination de M. Kokovtzoff comme pre< mier ministre est officiellement publiée: Il conserve en même temps ses fonctions de ministre des finances.

L'affaire de la Trîpolitaine

Gonstantinople, 24 septembre.

Depuis hier circulent les bruits les plus fantaisistes au sujet d'une occupation de Tripoli par les italiens, ce qui a provoqué une vive émotion dans les milieux turcs et une baisse à la Bourse.

La presse turque est très violente contre l'Italie. Elle somme le gouvernement de réclamer à celle-ci des explications au sujet de ses projets. Les Tripolitains ont adressé à la Porte des dépêches annonçant la formation de soi-disant cent bataillons, constitués par les habitants, pour la défense du pays.

Le Tanine propose qu'au cas d'une agression contre Tripoli il soit armé des corsaires pour s'emparer des navires de commerce sur les côtes d'Italie. Dans les couloirs de la Sublime-Porte on disait hier que 1 Allemagne et l'Autriche ont prévenu la Turquie quelles n'interviendraient pas dans la question de la Tripolitaine, .*̃̃̃̃̃ Le Jeune-Turc, journal Israélite germanophile, assure aujourd'hui que l'Autriche, après un échange de vues avec 1 Allemagne, s'est prononcée officiellement contre toute opération militaire de TripoLe Tanine voit un rapport entre le retour de l'ambassadeur d'Allemagne a Constantinople et la question de la Ttipolitaine, car l'empereur allemand est allié de 1 Italie et d'autre part ami des trois cent* millions de musulmans.

Le Tanine estinie que l'attitude .de l'Allemagne! pèsera beaucoup dans la balance, d'autant plus que c est 1 eny»i d'un navire à Agadir qui a soulevé la question de la Tripolitaine si cette politique devait entratner des conséquences nuisibles à la Turquie, l'Allemagne en éprouverait certainement des re-. Déclarations du chargé d'affaires

de Turquie à Paris

Un rédacteur du Temps a demandé au chargé d'affaires de Turquie s'il avait connaissance que des négociations étaient engagées par l'Italie a Constantinople au sujet de la Tripolitaine Aucunement, m'a4-il répondu.

L;t d'abord quelles négociations voulez-vous qu'on en?4 ge ? Il •ny*atpi$ de moyen amiable de prendre! lui n£ ohtain* il la Turquie. On peut la lui arrache* peut-être par la force. On ne peut pas la lui acheter. On a invoqué le précédent de la Bosnie-Herzégovine. La perte de la Bosnie-Herzégovine nous a étb sans doute très vive. Mais il n'y a rien de commua entre ces deux provinces et Tripoli.

A Tripoli, toute la population est musulmane. Ce! n est pas un membre dont on puisse nous amputer, Lest un organe vital du mms nttnmnr, n'm/oj

désire nous-l'enlever, nous nous défendrons et cette défense sera acharnée. moyens militaires la Turquie dispose. à Nous avons ^Tripoli une division indépendante: à effectif renforcé, soit 20,000 à 25,000 hommes. Et toute la population est guerrière et armée. Elle sa lèvera comme un seul homme. Croyez-moi, si l'Italie s'apprêtait à débarquer des troupes à Tripoli, elle vi trouverait fout autre chose que l'occasion d'une pro- menade militaire. D'ailleurs nous avons d'autres armes l'expulsion immédiate de tous les sujets italiens et la dénoncia- tion des traites d'abord.

Si l'Italie songeait a débarquer ailleurs qu'à Trî« poli, nous serions en état de la repousser sur tous les points de nos côtes européennes ou asiatique S'il s'agissait d'un débarquement dans une Ile d6 1 Archipel, le débarquement serait sans efficacité, eb l Jiurope sans doute ne permettrait pas qu'il durât. Donc je le répète et je le dis officiellement

Aucune transaction n'est possible concernant une cession ouverte ou déguisée de la Tripolitaine 2° S'il faut lutter, nous lutterons avec acharne- ment.

En conséquence, nous espérons que le gouverne-* ment italien réfléchira aux graves conséquences dp t initiative qu'on lui prête le dessein de prendre. .Nous avons cette espérance, qui nous parait d'au- tant plus fondée que cette initiative risquerait da déchaîner outre une guerre italo-turque une confias gration européenne, et que sans doute les puissances ont dû déjà se préoccuper de ce point de vue, auî les intéresse toutes. J'ajoute que la Tripolitaine2, a cause du climat et par suite du manque d'eau, n'est pas un pays *ùi sa préte il la colonisation européenne.

J'aperçois donc bien les risques au-devant de» quels va 1 Italie. Je n'aperçois pas les bénéfices. L'Informé

AUX DIABETIQUES ET ALBUMINEUX l'excellente eau Larbaud-St-Yorre est ordonnée GLYCO-PHENIQUE DU DOCTEUR DECLAT' antiseptique, maux de gorge, toilette, hygiène* L'Institut français

aux Etats-Unis

Une grande oeuvre patriotique et artistique Le traité "d'arbitrage général, signé ces der nières semaines, entre les Etats-Unis et la France, n'est pas appelé à resserrer seul les lions d'amitié, de sympathie dont La Fayette, Rochambeau et nos ancêtres, les combattants) de la suerre de l'Indépendance, ont forgé les premiers chaînons.

Or, on vient d'établir un autre trait d'union: passerelle jetée sur l'Atlantique en créant un Institut français aux Etats-Unis.

L'idée n'est pas vieille, puisqu'elle a été émise au cours d'un déjeuner d'honneur offert,, le 22 avril 1911, au président de la Fédération, de l'Alliance française des Etats-Unis, « comme une extension naturelle de 1'oeuvre de rappro* chement intellectuel entreprise par ce groupe* ment dans l'intérêt des deux pays ».

Et depuis, elle a tant et si bien marché que la création de l'Institut fut décrétée en juin dès le mois prochain, sa constitution, à NewYork, sera chose faite.

L'article premier des statuts, adoptés le 3 juifc let 1911, exprime très nettement le but de l'association. C'est « de développer entre la France et les Etats-Unis, par tous les moyens appropriés, les relations d'ordre artistique, littéraires et scientifique, de faciliter aux deux pays la connaissance réciproque des deux civilisations et de collaborer, sur ce terrain, avec tous ceux qui travailLent déjà dans le même sens M. Parmi les moyens d'action qu'énumère Parv ticle II, il faut signaler « la création d'un Musée de l'art français, musée d'enseignement où, soit par des œuvres originales, soit par des reproductions (photographies, moulages, gravures, etc.), soit par une bibliothèque spéciale, on s'efforcera de donner une idée complète de cet art, sous ses diverses formes, depuis ses origw nes jusqu'à nos jours ».

Cette diffusion de l'art français est bien faite pour nous flatter au suprême degré. Jusqu'à présent, les jolies Américaines se contentaient de venir chercher la mode chez nos grands cou« turiers, ou mieux encore, de rajeunir le sang bleu français en faisant souche de gentilshommes, dans nos plus illustres maisons 1 Il y a longtemps aussi que les milliardaires de la q'ua« trième avenue nous ont disputé les objets d'art anciens, qu'ils sont avides de posséder, mais il existe d'humbles citoyens dans le NouveauMonde, curieux, eux aussi, de voir de leurs yeux, de toucher de leurs mains, nos chefs-d'œuvre. Ils n'ont ni le temps ni le moyen de venir s'ins-» truire dans les musées de France ou d'Italie, Grâce à la générosité des premiers fondateurs, en tête desquels nous citerons M. Leroy White, M. Mac Dougall Hawkes, M. Edward Tuck (celui qui a offert le lit de Napoléon Ier à la Malmaison), M. Archer Huntington, tous pourront désormais bénéficier de la diffusion de l'art français sur le continent américain.

Nos plus belles expositions temporaires elles-' mêmes seront reproduites et s'ouvriront à l'Institut d'art français de New-York, le même jour qu'à Paris. Puis, à mesure que les dons afflueront, d'autres musées conçus dans un semblable esprit, seront établis à Washington Philadelphie, Saint-Louis, Chicago, Boston. Un fonds français sera également créé dans les bibliothèques des grands centres. En outre, fait [Voir le, suite à la 8 colonne de la §•


La Question

de Tripoli

La nouvelles du débarquement des Italiens n'aet en Turquie

Constantinople, 24 septembre.

Le débarquement des Italiens à Tripoli et la capture d'un transport ottoman ne sont pas confirmés. A la réception du Baïram,. le grand-vizir et les ministres ont déclaré n'avoir aucune nouvelle de ce dé,barquement.

Le vapeur italien retenu hier à Constantinople est parti aujourd'hui.

Férid-bey, député de l'opposition, aurait vivement accusé le ministre de la guerre Mahmoùd-Chevket d'avoir laissé Tripoli sans défense, alors que le Parlement lui accordait tous les crédits il a rejeté sur Mahmoud-Chevket la responsabilité de la perte éventuelle de Tripoli:

Une escadre italienne en route

Turin, 24 septembre.

L'escadre italienne, qui s'était concentrée à Syracuse et à Augusta, formée de deux divisions comprenant les croiseurs-cuirassés Roma, Napoli, Pisa, Amalii, Ferruccio, Garibaldi et Varese, est partie, ce soir, vers la Tripolitaine.

A l'escadre se sont jointes deux escadrilles de torpilleurs et contre-torpilleurs.

On croit que demain, à l'aube, les navires arriveront devant Tripoli. (Journal)

Envoi d'un navire anglais à Tripoli

Malte, 24 septembre. Le croiseur anglais Medea a reçu l'ordre de partir vers l'Est avec des instructions cachetées. On croit que ce bâtiment se rend à Tripoli pour y assurer la protection des sujets britanniques. LES AFFAIRES DU MAROC Lee pertes espagnoles De nouveaux renforts Gibraltar, 24 septembre.

Selon des informations particulières de bonne source provenant de Melilla, le chiffre des blessés espagnols dans le combat de mercredi s'est élevé officiers et 76 soldats.

Le général Aldave demande encore des renforts. CHOSES D'ESPAGNE

Retour de la famille royale à Madrid

Madrid, 24 septembre.

La famille royale est rentrée à Madrid à 8 heures 45 ce matin, revenant de Saint-Sébastien. Elle a été l'objet, à la gare, d'une chaleureuse démonstration de sympathie de la part d'une foule nombreuse. o

EN~RU8SIE

L'exécution de l'assassin de M. Stolypine Saint-Pétersbourg, 24 septembre.

L'arrêt prononçant la peine de mort contre Boroff est confirmé.

Bien que les parents de M. Stolypine sollicitent le renvoi de l'exécution jusqu'à éclaircissement complet de l'affaire, l'assassin sera pendu cette nuit. QANS NOS PORTS DE GUERRE A Toulon Pour les obsèques des victimes de la « Gloire »

Toulon, 24 septembre.

Lé Vice-amiral Auvert, chef d'état-major général de la marine, arrivera demain à sept heures du matin. Il se rendra directement à l'hôpital Saint-Miandrier pour visiter les blessés, puis il se fera conduire sur la Gloire à la casemate, théâtre de l'accident. La nouvelle escadre des dreadnoughts a envoyé du golfe Juan de superbes cout'onnes pour être déposées sur les cercueils des victimes. D'autre part, le ministre de la guerre a désigné le général Mercier-Milon, commandant le corps d'armée de •Marseille, pour le représenter aux obsèques.

Une certaine amélioration est constatée dans l'état des cinq survivants. Le bulletin de midi, télégraphié par l'hôpital de Saint-Mandrier, laisse espérer leur M. Delcassé a télégraphié que malgré son vif déi, sir, il se trouve dans l'impossibilité 8e se rendre à «s Teuton. 11 charge le vice-amiral Auvert de remettre au nom du gouvernement et en son nom, la médaille militaire aux blessés de mercredi. Aux obsèques, l'amiral Auvert sera accompagné par le capitaine de vaisseau Grandclément de la maison militaire du président de la république.

Le vice-amiral Philibert, inspecteur général de la flottille des sous-marins,a donné l'ordre inopiné aux sous-marins d'effectuer une sortie et a fait trois plongées avec la Cigogne, la Turquoise et le Gay·Accident à bord de la « Vérité »

Toulon, 24 septèmbre.

Par suite de l'explosion d'un collecteur de vapeur, le second maître mécanicien Joseph Brunet a été grièvement blessé à bord du cuirassé Vérité. Joseph Brunet a été transporté à l'hôpital dans un état très grave. (Agence Fournier.)

CONTRE LA GUERRE

Décision du bureau socialiste international Prochaines manifestations

Zurich, 24 septembre.

Aujourd'hui s'est réuni le bureau socialiste international. Quatorze nations étaient représentées la France, par M. Vaillant l'Allemagne, par MM. Bebel et Mo1kenbuhz la Belgique, par MM. Vandervelde, Huvsmans, Ànseele et Furnemont.

La discussion sur la question du Maroc a duré quatre heures et demie. Le bureau a voté une résolution blâmant énergiquement la guerre et décidant d'organiser dans les capitales de tous pays des manifestations contre la guerre.

Les manifestations en province

Sedan, 24 septembre.

A la suite d'un arrêté municipa,l du maire de Sedan interdisant la réunion à la halle, un meeting a été tenu au Champ de Mars, où des discours violents ont été prononcés.

Après le meeting,, les manifestants se sont rendus en ville. Devant leur refus de se disperser, les gendarmes et les dragons ont déblayé la rue de l'Horloge. Des patrouilles ont circulé assez tard pour empêcher les attroupements. Cinq arrestations ont été opérées et trois maintenues.

Toulouse, 24 septembre.

Cet après-midi, un meeting organisé par l'Union 'des syndicats ouvriers a eu heu à la Bourse du travail contre la guerre et la cherté des vivres. Puis une manifestation, précédée d'un drapeau rouge, a parcouru les rues.

FUnLLETON Dïï « &ÂÏÏLÛÏS* DU 25 SEPTEMBRE 19if

Vengeance

d'Esclave

IV

Louise sanglotait maintenant.

.•– Mon Dieu que faire ? que devenir ?

Un rire douloureux passa, pour la seconde fois, sur le visage de l'esclave.

Rien, il n'y a rien à faire. Que ma destinée s'accomplisse, on ne lutte pas avec le sort ennenii, on l'accepte, on le subit. Ah mon frère mon frère Tenez, il apprendrait votre dévouement admirablel votre pitié fidèle, qu'il vous haïrait aussitôt, parce que vous m'aimez,' cela suffit, et Dieu veuille que cet homme ne vous rencontre jamais sur sa route, il vous serait néfaste, j'en ai le pressentiment.

Un cri d'indignation éperdue lui répondit, Mais cet homme est donc un monstre ?

Pierre riposta vivement, avec l'impartiale loyauté des âmes généreuses, sans colère et sans haine.

Non, Louise, c'est un méchant, ce mot explîque tout.

IV

Un nouveau personnage apparut sur le seuil ses vêtements crasseux, sa voix raugue et avi-

Les manifestants se. sont rendus la mairie une délégation a été reçue par l'adjoint au maire. De là, ils sont allés à la préfecture.

LE SABOTEUR DE BREÔT Gourmelon regrette de n'avoir u accomplir son sabotage

Brest, 24 septembre. Paul Gourmelon, ce trésorier de la Bourse du travail; qui fut pris mercredi en flagrant délit de sabotage des fils télégraphiques da la ligne ParisBrest, a été interrogé, hier, par M* Bidart de La Noë, juge d'instruction.

Avec un cynisme révoltant, Gourmelon a revendiqué la responsabilité de son acte criminel et a refusé de faire connaître les noms de ses deux complices qui réussirent à s'enfuir au moment de l'arrivée des gendarmes.

Comme le magistrat lui demandait à quel mobile il avait obéi, Gourmelon réplique cc que le sabotage est la meilleure manière de servir la cause des chefminots révoqués

D'ailleurs, ajoute-t-il, je regrette que l'arrivée des gendarmes et mon arrestation m'aient empêché d'accomplir jusqu'au bout, non seulement ce que j'étais en train de faire il. ce moment-là, mais encore tout le plan de sabotage que je m'étais tracé. Invité à s'expliquer sur cette déclaration, il s'y refuse et tient au juge des propos anarchistes. L'inculpation définitivement retenue contre lui est celle de et destruction de fils télégraphiques ». Il a choisi M" Bodet comme défenseur.

HOMMAGE A UN BRAVE Le monument du général de Corsin Orange, 24 septembre.

Aujourd'hui a eu lieu à Piolenc, au milieu d'une grande affluence de population, l'inauguration du buste du général Corsin, oeuvre du statuaire Lhomme. Plusieurs discours ont été prononcés, notamment par le général Holender, délégué du ministre de la guerre, qui a rappelé la carrière du général de Corsin.

Né en 1773, soldat à seize ans, Corsin prit part il toutes les campagnes de la Révolution et de l'Empire et se distingua en maintes occasions. En 1830, il se retira dans sa ville natale, où il mourut en 1854, après avoir créé des œuvres de bienfaisance et soulagé beaucoup de misères.

DEUX CATASTROPHES

En Belgique et aux Etats-Unis

Anvers, 24 septembre.

Deux bateaux sont entrés en collision sur l'Escaut, à H&mixein, et ont sombré. Il y a eu quatorze noyés le batelier, sa femme et ses deux enfants, le patron du second bateau, sa femme et ses sept enfants, ainsi qu'un troisième batelier.

New- York, 24 septembre.

Près d'Appleton (Etat de Wisconsin), un train a tamponné un grand char dans lequel se trouvaient de nombreux promeneurs il y a eu quatorze personnes tuées et douze blessées.

Petites nouvelles de la nuit D'après une dépêche de San-Remo à l'agence Fournier, une villa a été louée par le roi Manuel de Portugal qui a décidé de sser l'hiver en Italie avec sa mère, la reine Amélie.

De Suivant des bruits qui persistent, l'ex-Chah aurait été tué ou capturé par un chef turcoman, près de Jumbudikabus.

Le ballon militaire Faturno, piloté par un commandant et trois officiers du génie et poussé par la tempête, s'est abattu dans les arbres, Il Pozuelo, province d'Albacette (Espagne). Les quatre aéronautes ont tous été grièvement blessés.

On mande de' Johannisthal A la Semaine d'aviation, Mlle Beese a battu le record du monde pour femmes, en restant en l'air deux heures dixneuf minutes.

Une dépêche de Moscou annonce que les assassins du Français Delavigne, les deux Géorgiens Gégia et Managadze, dont la peine de mort avait été commuée en celle des travaux forcés, ont été condamnés par la cour martiale une seconde fois à mort pour s être enfuis de la prison en tentant d'assassiner une sentinelle.

Grandes fêtes, hier, Alise-Sainte-Reine, l'Alésia de César. Au pied de la statue de Vercingétorix, Mlle Renée du Minil, de la Camédie-Française, a récité une fort belle poésie de M. Stephen Liégeard.

De Falaise au Petit Parisien Le baron de Couvrignv, revenant en voiture à son ch teau a été attaqué sur la route et grièvement blessé d'un coup de fusil.

Le compère de Pallu, Jacques Meyer, recherché par le parquet de Domfront pour vols au jeu, 'a été arrêté hier à Chelles.

Six Il jeunes-gardes Il révolutionnaires, qui chantaient l'In.ternationale, sur le boulevard Magenta, hier soir, ont été arrêtés. Après interrogatoire d'identité, le commissaire de police les a relâchés.

LES JOURNAUX DE CE MATIN

ITALIE ET TURQUIE

De NI. Ernest Judet, dans l'Eclair:

Ainsi, nous continuons il subir les manifestations de la force que n'arrêtent, ni le respect des engagements, ni les scrupules. L'Italie avait envie de s'établir en Tripolitaine elle s'apprête ù s'y installer définitivement, parce qu'elle se croit mûre pour l'occuper sans péril. C'est simple, fé4'oce et dénué d'artiflces. Soyons sûrs que personne n'invoquera Je tribunal de La Haye pour atténuer le différend fatal entfe Canstantinopie et Home, Et si quelqu'un s'aVisait de réclamer san arbitrage, ce serait une risée universelle. <Paciilsles, instruisez-vous 1 De NI. Bérenger, dans l'Action

Ce n'est pas l'attitude si brutalement et ingratement germanophile de la Jeune Turquie, dans ces deux dernières aimées, qui pourrait modifier le point de vu historique des -peuples latins.

Il appartient aux deux grandes soeurs latines de rele' ver, par une action raisonnée et concordante, les temples de la culture gréco-romaine sur les déserts et les ruines du fanatisme turc.

LA MANIFESTATION D'HIER

De M. Sembat, dans YHumanité

Hier, Paris a repris son rang devant le prolétariat universel.

Nous disions qu'il fallait une réponse de Paris aux supwbcs manifestations de Berlin.

C'est fait La réponse est donnée! C'«st une fière réponse, sonore et traomphaJe

Lte ce triomphe, retenons aujourd'hui deux enseignements.

Voici le premier Contre toute guerre, des gouvernants des diverses nations trouveront désormais l'Internationade debout.

Voici le second Chaque lois qu'à Paris les organisations économiques et politiques décident de marcherTFàccord, leur éjan commun est irrésist4ble. A.

née le tremblement qui agitait ses mains, ne parlaient guère en sa faveur. Il eût été dif-^ cile de deviner en lui le porteur d'un des plus grands noms de son pays et de son temps cependant, Louise, qui le voyait pour la première fois, devina aussitôt que c'était là ce second frère dont Pierre lui avait parlé si souvent.

Elle ne se trompait pas, c'était bien le lamentable, mais débonnaire et quand même sympathique cadet de famille, le légendaire Michel Samaroff, chez qui les désastres, les violences et la nature indomptable de sa race s'étaient bien vite et tout simplement manifestés par un alcoolisme maladif, frénétique, plus digne de pitié que de blâme. L'ivrognerie, qui est chez es Slaves une espèce de tare héréditaire, un vice national dont les ravages s'exercent sur un peuple entier et dans toutes les classes de la société, l'ivrognerie était, chez ce pauvre hère, sans aucun doute, une névrose léguée par quelque lointain et néfaste aieul tous les Samaroff furent de grands buveurs, de tout temps et à travers toutes les péripéties agitées de leur noble maison c'était là un des moindres défauts de la famille, disaient-ils avec ùne aimable ironie. Mais chez Michel ce défauï avait pris tout de suite des, proportions insensées le majorat institué par l'impératrice Catherine en faveur de l'aîné de la race et Boris devant seul en bénéficier après la mort de leur père, Michel n'avait pu gaspiller sottement, en quelques années de débauche et d'ivrognerie, la part de la fortune maternelle qui lui revenait de droit, ainsi qu'à Boris, au lendemain de la mort de celle-ci mais il accomplit cette belle besogne avec une rapidité et une sorte de conscience professionnelle qui firent l'étonnement de ses chassé du régiment-, comme devait l'être plus tard son frère aîné, quoique pour d'autres raisons, Michel était revenu au pays natal et végétait misérablement dans la solitude du châteàu de Daschoff, sous le regard attristé du vieux Samaroff qui agonissait lentement et n'es-

très important, un office permanent d'informatioils ne tardera pas à être organisé, pour rendre service ceux qui voudront cuivre le mouvement artistique, littéraire et scientifique, ou développer les relations entre les Universités françaises et américaines. Nous avons le devoir d'applaudir ici et de faire connaître le projet ingénieusement conçu et heureusement réalisé de cet Institut français aux Etats-Unis. L'art est un langage qui traduit ce qu'il y a de plus élevé dans l'âme humaine et en fait tressaillir les fibres les plus fières et les plus profondes. C'est le lien social et l'instrument de civilisation par excellence, après la religion 1 Ni la parenté historique, ni les alliances et les traités, ni les relations* industrielles et commerciales, ni la similitude des usages ou des costumes ne parviennent à réunir les hommes, de manière aussi durable et aussi forte. En plus, il est aisé de constater que les ouvriers d'art ne s'improvisent pas. Il y faut la tradition et un Ions apprentissage, car avant le tour de main et l'habileté deé doigts, on doit compter avec la fécondité de l'imagination et la sûreté du goût. Le peuple américain si remarquable par sa puissance d'assimilation doit faire l'éducation de ses yeux trop jeunes encore par la contemplation prolongée et la comparaison fréquente des styles, des chefs-d'œuvre de toutes les époques, de tous les pays. Nous faisons du patriotisme éclairé en répandant la connaissance de l'art français dans toutes les classes de la société. Sa technique, son histoire ses conditions sociales seront donc fournies par des documents éducatifs, dans un « laboratoire postscolaire », où l'élève d'outre-mer surprendra et démêlera les procédés d'invention et d'exécution de nos meilleurs maîtres, dans le passé et le présent.

Ce musée spécial d'Art Français ne fera pas double emploi avec les grands musées, tels que le Métropolitan Museum de New-York encore moins sera-t-il un concurrent. Il constituera le noyau d'une sorte de maison française à établir dans tous les centres importants, comme un foyer lumineux dont les rayons se répandent partout,

Laissons la parole au bienfaiteur de l'Institut, à M. Mac Dougall Hawkes, et dévoilons les nobles motifs d'une générosité qu'il aurait voulu cacher à tous

« Notre pays est tout préparé pour accueillir une œuvre de popularisation des connaissances de l'art et des styles français le pays commentre puissamment porté, comme résultat de notre prospérité matérielle et par l'entremise de manifestations architecturales, dans la direction de l'art décoratif.

( » L'architecture, dans nos villes, voire même a la campagne, tend sensiblement à se laisser influencer par l'art français. Cette tendance fait naître dans nos intérieurs particuliers un goût qui pourra être grandement accru par des documents qui initieront. »

L'Institut, qui commencera à fonctionner dans le courant d'octobre, sera administré par un comité composé de cent membres, sans compter les fondateurs. Les présidents d'honneur sont les ministres de l'instruction publique et des affaires étrangères, l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris, M. Jusserand,. ambassadeur de France le préfet de la Seine, le président du conseil municipal de Paris, M. Hanotaux, M. Raymond Poincaré, de l'Académie française, est président M. Bédier et M. J. Coulet sont les secrétaires, et M. Marcel Poëte, conservateur de la Bibliothèque de la Ville de Paris, le trésorier. Un autre comité se forme en ce moment à New-York. Les premiers dons reçus permettent déjà d'escompter une action des plus satisfaisantes. Associons-nous nettement aux efforts des hommes dont l'intelligente initiative poursuit un but très noble et très pratique. Puissent nos compatriotes à leur tour gagner par cet échange de vues quelques-unes des qualités maîtresses qui ont conquis aux Américains un si riche présent et préparé un si sûr avenir 1

Les Mécènes des Etats-Unis, en dotant largement l'Institut français de New- York, n'en continueront pas moins pour cela à offrir, comme M. Pierpont Morgan, à nos musées des pièces hors de prix, mais avec leur persévérante énergie plus encore que leurs richesses, ils donneront un puissant relief à l'art français qu'ils qualifient un art mondial

H. de Grandvelle

HOTEL DE VILLE Le centenaire des sapeurs-pompiers

M. G.rébauval, président de la deuxième commission du conseil municipal, vient d'adresser au préfet de police la lettre suivante

Monsieur le préfet,

II y a cent ans qu'un décret a créé le corps spécial des sapeurs-pompiers de Paris en voie d'exécution au 1" janvier suivant.

Ne penseriez-vous pas qu'une fête amicale en collabot avec l'administration et te Conseil municipal serait bien accueillie par les officiers et les hommes, un siècle après la belle fondation qui nous a fourni tant de héros ? On pourrait y associer en outre les morts, par un hommagne il leur mémoire.

Veuillez agréer, etc.

Armand Grébadval.

L'idée de M. Grébauval a trouvé le meilleur accueil il l'Hôtel de Ville. Déjà on projette pour les officiers du corps des sapeurs-pompiers un dîner avec réception et concert. Les sous-officiers et soldats fêteraient le centenaire dans leurs casernes, et peut-être leur offrirait-on une représentation de gala.

NOS INFORMATIONS Température

Une profonde dépression a passé hier sur l'Islande la pression s'est relevée dans l'ouest et le sud de l'Europe.

En France, des pluies sont probables principalement sur la moitié nord, avec température voisine de la normale.

Hier, à Paris, fréquentes averses. Thermomètre, Baromètre, 7G1 m/m.

FAITS DU JOUR

Pour,des plantations de itos routes nationales. Dans la tournée qu'il vient de faire sur les routes nationales, M. Augagneur, ministre des travaux publics, s'étant rendu compte des entreprises désas-

émit plus rien de ses deux enfants. Michel, bien entendu, comme tous les déclassés de son espèce, était descendu bien vite dans les basfonds, de l'ivrognerie la plus crapuleuse et la plus lamentable. Toujours entre deux vins, souvent ivre-mort, il passait des journées entières dans les cabarets du village, absorbant des quantités effrayantes d'alcool et d'eau-devie, se grisant comme un manant avec tous les ivrognes, rôdeurs, mauvais sujets, parasites, garnements dangereux et autres va-nu-pieds du pays. Malgré tout, dans sa déchéance sociale irrémédiable, ce malheureux, cet être dévoyé, dégradé, restait inoffensif et manifestait même souvent un fond de bonté et de bienveillance presque anormale chez ceux de sa race il avait toujours été indulgent et affectueux pour le pauvre Pierre, avait intercédé pour lui à plusieurs reprises auprès du vieux Serge Sa,. maroff, et Louise, très au courant de tout cela, avec la gratitude des âmes généreuses et aimantes, lui en savait un gré infini. Elle ne fut donc nullement surprise de le voir et éprouva aussitôt à son égard une vague, un peu dédaigneuse, mais rapide et sincère sympathie. Cependant Michel interpellait déjà son frère.

1 Comment, tu es ici, Pierre 1 s'écria-t-il. Que le diable t'emporte Tu avais bien besoin de venir au village aujourd'hui I

Quoi donc ? Que se passe-t-il ?

Tu le sais bien. Depuis hier, Boris est ivre-mort, l'ivresse, la colère l'affolent. Pour comble de malheur, son idée fixe vient de le reprendre.

Michel, évidemment, par un heureux hasard, n'avait rien bu ce jour-là et avait toute sa raison. Pierre le constata avec plaisir, aussitôt, il l'interrogea

L'idée d'avoir été volé, dépouillé par les gens du château, n'est-ce pas ?

Oui, et surtout cette idée folle que Raissa, la favorite de notre père, a dérobé l'or, les bijoux, tout ce qu'il espérait trouver dans le coffre-fort du vieux. Pour comble de malheur, il a

St-R.

treuses dont les plantations sont quelquefois l'objet de la part des administrations locales, vient d'adresser il tous les ingénieurs en chef du service des ponts et chaussées une circulaire en vue de mettre un terme é l'abattage prématuré et systématique des arbres d'alignement.

Le ministre fait remarquer qu'à aucun point de vue on ne saurait assimiler les plantations des routes à des exploitations forestières où l'arbre est élevé pour sa valeur marchande et abattu au moment précis où il doit être du meilleur rapport. En outre, il ne saurait admettre qu'une plantation puisse être sacrifiée sur la seule réclamation dès riverains qui se plaignent des dommages causés aux champs voisins de la route. Si des intérêts privés sont respectables, ils ne doivent pas faire échec à l'intérêt général, et les ingénieurs devront opposer le refus le plus formel à toute demande d'abattage appuyée sur ce seul motif.

NOUVELLES RELIGIEUSES

A Lourdes* -» De nombreux prélats se sont rendus ces .Jours derniers en pèlerinage Lourdes; ce sont NN. SS. Martin y Cordova, archevêque de Yucatan (Mexique) xGauthey, archevêque de Besançon du Vaùroux, évéque d'Agen Ohatelus, ûveque de Nevers Penon, <Svequa do Moulins. Un cas miraculeux très intéressant n été cure-' gistré au bureau des constatations, Mlle Ettsa Demarght, de'Forcst (Belgique), âgée de vingt et un ans, est venue Lourdes avec ? pèlerinage belge du printemps 1910. Après un bain dans la piscine, le 1" mai 1910, elle vit disparaître ses souffrances. Elle avait des douleurs rhumatismales, des vxomissements continuels compllqués de souffrantes provenant d'un abcès intérieurs, et elle était complètement infirme, Elle est revenue cette année en actions de grâces, avec des certificats médicaux attestant la maladie et la guérison complote depuis le voyage à Lourdes en 1910.

Journées franciscaines. Deux journées du Tiers-Ordre franciscain auront lieu le dimanche 15 octobre et le mercredi 25, avec l'autorisatlon de Mgr Lobbeàey, évoque d'Arras. La première journée sera présidée par le cha->noine Vasseur, arcMprOtre de Saint-Omer. Une messe sera dite il la chapelle du pensionnat Saint-Denis, ù dix heures. Une première réunion de travail aura lieu onze heures il la salle du Rosaire. Une autre réunion se tiendra vers deux heures, et la journée sera clôturée vers quatre heures par un salut du Saint-Sacrement avec allocution. M. le chanoine Delattre, vicaire général, présidera la journée du 25, qui sera réservée aux prêtres et qui tiendra ses réunions au -collège Saint-Bertin. La réunion de travail du matin, vers dix heures, sera consacrée il l'étude du Tiers-Ordre comme moyen de sanctification personnette pour le prêtre. A celle de l'après-midi, on s'occupera de la règle et de la fraternité franciscaines, comme moyen de former dansles paroisses des élites chrétiennes. NOUVELLES MILITAIRES

La lance à la cavalerie légère. L'attribution de la lance aux régiments de dragons et de cavalerie régère qui appartiennent 6 des divisions indépendantes est décidée en principe la mesure sera définitive lorsque seront votés bes crédits nécessaires.

D'autre part, on étudie, au ministère de ta guerre, la question de réduire à un seul régiment la cavalerie de corps d'armée, qui est actuellement de deux régiments. NOUVELLES COLONIALES

A la Côte-d'Ivoire. Une dépêche de Conakry annonce que le vali de Goumba, qui fit assassiner, le 28 mars, à l'entrée du village, deux officiers français, le capitaine Lalay et le lieutenant' Bornaud, chargés de l'arrêter, a été condamné à mort par la cour d'assises. Quatre autres des assassins ont été condamnés aux travaux forcés. On se souvient que dix tirailleurs furent tués en voulant venger leurs chefs.

FAITS DIVERS

MORT D'UN SAUVETEUR DU BAZAR DE LA CHARITÉ Un plombier-couvreur qui procédait hier à des réparations sur fa toiture de l'un des pavillons du marché de la Villette a été brusquement frappé d'une congestion. Il était mort lorsque les pompiers parvinrent jusqu'à lui à l'aide d'échelles. Ce malheureux, qui se nomme Picquet, s'était distingué le 5 mai 1897, lors de l'incendie du Bazar de la Charité. A plus de dïx reprises il s'était courageusement élancé dans le brasier, ramenant chaque fois une ou deux personnes.

Ce modeste héros avait reçu la médaille d'or de première classe. Il était attaché en qualité de eau.vreur par la Ville de Paris, à l'entretien du marché aux bestiaux et des Abattoirs. Il laisse une femme et trois enfants.

L'AFFAIRE DE LA « LETTRE PRIVÉE

Nous avons annoncé l'arrestation du banquier Acquascati, dit Palmarini, et de son collaborateur, le baron de Winter, co-directeur d'un établissement financier situé rue de Chàteaudun, qui exploitait un journal spécial intitulée la Lettre Privée.

Acquascati, étant avocat au barreau de Lyon, en 1895, escroqua 50,000 francs et fut pour ce fait condamné à trois ans de prison. En 1900, il fondait avec deux associés, MM. Fribourg et Oster, rue du Quatre-Septembre, la Banque syndicale et un journal, Les Nouvelles Financières. A ce moment, il émit certaines actions de Mines d'or du Klondyke, dont l'existence ne cessa jamais d'être problématique, Des mandats d'arrêt furent lancés contre les trois banquiers. Fribourg se suicida. Oster s'enfuit au Canada. Quant à Acquascati, il fut condamné à cinq nouvelles années de prison.

A l'expiration de sa peine, il épousa, le 8 janvier 1906, Mlle Smith, d'origine anglaise, dont la dot devait lui servir à refaire sa fortune. Il se fit appeler Palmarini et s'installa rue de la Sourdière, 29. Poursuivi de nouveau, il fut condamné pour la troisième fois et frappé d'une interdiction de séjour qu'il parvint faire lever. Après quoi il s'installa rue de Chàteaudun. C'est là qu'il vient d'être arrété.

Paul Cauchois

EN PROVINCE Hommage d Théodore de Banville

NEVERS. La jolie petite localité de Lucenay-lesAix était aujourd'hui en fête. On y inaugurait un mé.daillon de Théodore de Banville, le charmant poète des Odes Funambulesques, celui qui fut à la fois le dernier Romantique et le premier Parnassien. Banville, bien que né à Moulins, où il a d'ailleurs sa statue, passa une partie de son enfance à Lucenay-les-Aix, dans la propriété paternelle, où, plus tard, il venait fréquemment se reposer de ses labeurs littéraires. Il y écrivit aussi un grand nombre de ses poésies, car cet amoureux de la forme et de la couleur, ce poète qui ciselait le vers comme une pièce d'orfèvrerie, ce Parisien spirituel et fin, aimait la paix des champs et l'harmonie des décors agrestes.

Même à Paris, Théodore de Banville avait besoin, pour faciliter sa verve poétique, de reposer sa vue sur une branche d'arbre, une pelouse gazonnée, des fleurs. C'est pourquoi Il s'était installé dans ce vieil hôtel de la rue de l'Eperon qu'égayait un jardin ombreux.

La Comédie-Française s'est rappelé que Banville avait fait représenter chez elle un acte délicieux en vers, Gringoire, un des plus vifs succès de Coquelin alné, Aussi avait-elle délégué à la cérémonie, un de ses jeunes pensionnaires, M. Georges Le Roy, qui récita devant la médaillon du poète, avec un art nuancé, plusieurs poésies de Banville.

Inauguration d'un monument

LA MAGISTÈRE. On a inauguré hier le monument élevé à la mémoire de M. Louis Bourgeat, sénateur du Tarn-et-Garonne. Cette cérémonie a été l'occasion d'une grande fête où l'on a célébré le Tarn-etGaronne, pépinière d'hommes politiques. M. DujardiniBeaumetz, secrétaire d'Etat aux beaux-arts,

appris je ne sais quelle tentative d'évasion imagmée par la petite Xénia, tu sais bien, cette petite si gentille, la fille de Raissa ? depuis l'arrestation de sa mère, elle ne cesse de pleurer et n'a pas voulu s'éloigner de la prison.

Oui, je sais.

Il fallait sourire de cette idée d'enfant, continua Michel. Mais tu connais Boris. Il est entré dans une colère inexprimable, l'idée qu'une enfant a voulu se jouer de lui le rend fou, absolument fou. Tu sais qu'il a défendu de donner des chevaux de rechange aux voyageurs, quels qu'ils soient il s'est mis à questionner les gens du château depuis deux heures on n'a pas cessé de torturer quelques pauvres diables d'esclaves. Quant à Raissa, il veut l'interroger luimême, il a inventé je ne sais quelle confrontation ridicule, on va l'amener ici et si elle refuse de nous répondre, Boris prétend qu'il la fera mourir sous le knout pour faire un exemple.

Louise s'était reculée, effarée, épouvantée par le récit de ces horreurs auxquelles elle refusait de croire malgré l'évidence.

Mon Dieu est-ce un cauchemar ? tout cela est-il possible ?

Tu sais que Boris est capable de tout dansr ses crises de folie et de colère. Raissa est perdue, reprit Michel, dont la voix avinée trahissait maintenant un commencement de pitié sincère, il la tuera, oui, cette pauvre Raissa que notre père aimait tant Une si belle fille, et si intelligente, si bonne, mais il n'y a rien à faire, elle est condamnée. Toi, du moins, Pierre, va-t-en, je t'en supplie il ne faut pas qu'il te rencontre en ce moment sa colère retomberait sur toi.

Fuir lâchement devant notre ennemi s'écria Pierre avec indignation, allons donc et si personne n'ose prendre la défense de cette malheureuse, moi seul, aussi misérable et aussi menacé qu'elle, j'aurai ce courage.

Tu es fou Un tel affront Boris ne te pardonnerait pas.

Tant mieux continua le fils de l'esclave

ticulier, M. Raoul P«wiel, présidait.

L'inauguration proprement dite a eu lieu à onze heures, avec le concours de la musique de l'école d'artillerie de Toülouse. M. Dujardin-Beaumetz a prononcé devant le monument un discours très applaudi. Puis M. Henry Lapauze, conservateur du petit-palais non moins applaudi, a pris la parole au nom des Tarn-et-Ganonnais de Paris.

Un banquet de six cents couverts eut lieu ensuite à l'école des garçons. MM. Dupuy, Cela, Freyasinet, Georges Leygues, députés Théodore Girard et Honoré Leygues, sénateurs, y prirent la parole. A l'issue du banquet, un télégramme ainsi conçu a été adressé à M. de Serves, ministre des affaires étranLes Tarn-et»Garonnais, réunis sous la présidence de M.. Dujardin-Beausnetz pour honorer la mémoire d'un des leurs, regrettent vivement votre absence ils savent quels hautes devoirs vaüs retiennent loin de cette fête de familte ils ont h cœur de vous adresser, ainsi qu'au gouvernement de la république, l'expression de leur confiance absolue dans la ferme énergie de votre patriotisme vigilant, actif et éclairé pour la sauvegardé de la dignité de la France, et vous renouvellent leurs sentiments de profonde affection, Congrès des Fétibres de Provence

Avignon. Plus de cent cinquante délégués ont assisté aujourd'hui au ̃septième congrès de la fédération des Félibres de Provence qui s'est tenu à l'hôtel de ville.

De nombreux vœux se rapportant à la diffusion do la langue provençale ont été adoptés. On a ensuite proclamé M. Paul Roman, conservateur de 1 a bibliothèque Méjanne, président du Félibrige. Un banquet, sous la présidence de Frédéric Mis.tral, a réuni de nombreux convives, parmi lesquels un gracieux essaim de Provençales'en costume local.

Des fleurs ont été déposées par les congressistes aux monuments de Roumanille, Aubanel et Félix Gras, fondateurs du Félibrige de Provence. Paul BarW

Ce soir

Au théâtre du PalaisiRoyal, reprise* d'Aimé de§ Femmes, pièce en trois actes de MM. Maurice Hennequin et Georges MHchell

̃rugevin MM. Ch. Lamy

La Pacaudi&ra Levesque

Blafee Pessac Le Gallo

Planturel, Hurteaux

Prosper Ed. Roze

Charles (Paul Pr-éval

Le groom D«mours

Marie-Ange Mlles .Mon/na Delza finette Lavigne Nancy Dherblay.

Georgette Garcia

Justine g. Brasseur

Les autres rôles par Mlles Degaral, Saint-Marc, Siamy, Vilmay, Marise Vanick, Lucenay, Misia, Meyrac. On commencera à huit heures et demie par Le Renseignement, comédie en un acte d'après la nouvelle de M. Michel Provins, par MM. R, Sydney et A. Metzvil.

-Au théâtre Réjane, à huit heures et 'demie, reprise de L'Oiseau bleu, de M. Maurice MaeterUnck, avec la distribution suivante

Le Chien MM. Séverin Mars Tyltyl Delphin

Le Chat G. Nicolaï

Le Pain R.-L. Fugère Le Sucre Th. Bosmaa. Le Feu A.Sidney

Le Temps Luitz Morat Le Grand-Père Tyl H. Maillard La Lumière Mmes Georgette Leblanc La Fée, la Grand'Mère Tyl Gina Barbieri Mytyl p" Jut. Malherbe La Nuit Louise Marion La Mère Tyl Ramey

Le Lait Diris

L'Eau la danseuse Isis

Au théâtre Miche!, & huit heures trois quarts très précises, 148° représentation de Le Veilleur de nuit, comédie en trois actes de M. Sacha Guitry, jouée par MM. Sacha Guitry, Arquillière, Bélières, Cornély, Rheims, Mmes Charlotte Lysès, Jane Sabrier, Valmy, Leblond, Doly, Dornay.

Et première représentation de Pour être du Club pièce en deux actes de M. Richard O'Monroy

Le vicomte de Tournecourt MM. Rozenberg

Le duc de Boizonfort Bélières

Le facteur Cornély

Le laitier Rheims

Mlle Judith Mancliabal.le Mlles Juliette Clarens Mme Lardot Villion

La porteuse de pain Dornay

Et de Miche a des principes, comédie en un acte de M. J.*J. Frappa Trôvanne MM. Cornély,

Ernest Rheims

Marguerite Mlles Valmy

Louise Leblond

Au Trianon-Lyrique, à huit heures et demie, reprise des Mousquetaires de la Reine, opéra-comique en trois actes de Saint-Georges, musique d'Halévy, chanté par MM. Vincent, Jouvin, Tarquini d'Or, Bourgueil, Lauriôre, Verouche, Mmes Vanda Léone, Marcelle Coulon, Jyhem, Corvelle.

Chef d'orchestre M. Bergalonne.

Ce soir, LohengTin sera donné à l'Opéra avec Mlle Bourdon, qui chantera Elsa, et M. Franz dans le rôle de Lohengrin. M. Duclos sera Frédéric et M. Journet le Roi. Mlle Mati» dans Ortrude, et M. Teissié complètent cette excellente distribution. L'Opéra-Comique donne ce soir Manon. L'ouvrage de M. Massenet sera chanté par Mlle Brczia, MM. Sens, Jean Périer et Dupré.

x

Mlle Guillemot débutera demain soir, à l'OpéraComique, par le rôle de Micaëla de Carmen. M. Antoine vient d'arrêter ainsi qu'il suit les spectacles pour la réouverture de l'Odéon

Jeudi 28 septembre (représentation populaire prix réduits), pour les débuts de Mlle Méthivier et de MM. Decaye et Grouillet, lauréats des concours du Conservatoire L'Avnre, Les Précieuses ridiVendredi 29 septembre Les Affranchis, Le Pacha.

Sa.medi 30 septembre L'Arlésienne (pour les débuts de Mlle Méthivier et de M. Baumé, lauréats des concours du Conservatoire), avec le concours de l'orchestre et des chœurs d'Edouard Colonne. Dimanche 1er octobre (matinée) L'Artésienne. Dimanche (soirée), en représentation populaire L'Avare, Les Précieuses ridicules,

C'est le célèbre peintre russe M. Bakst qui a dessiné les maquettes des décors et des costumes d'Ivan le Terrible, l'opéra de M. Raoul Gunsbourg, qui sera la première nouveauté de la saison. du

RENTREE des CLASSES INSTITUTION LELARGE Fondée en 1841 Rue Gay-Lussac, 20, Paris (Va).

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qu'il me fasse mourir sous les coups, moi aussi, tout sera fini. Mais quelqu'un, du moins, lui aura dit en face l'homme qui torture une femme sans défense, cet homme est le plus lâche, le plus infâme des meurtriers. Il faut; oui, il faut que quelqu'un lui dise cela.

Mais tu es fou, te dis-je c'est ta vie que tu risques

La décision de Pierre Samaroff semblait irrévocable.

Eh crois-tu donc que je tienne à la vie Est-ce vivre que d'assister en silence à de pareilles horreurs, criant vengeance au ciel ? Michel promena vaguement son regard altéré par des années d'ivresse autour de lui, puis s'a*dressant à Louise Berthier

Je vous en supplie, mademoiselle, associez-vous à mes prières, dites-lui de ne pas se compromettre inutilement pour une cause perdue d'avance.

Cette démarche assez inattendue, et qui faisait intervenir sa chère Louise dans le débat tragiaue, la sympathie que son frère lui témoignait, apaisèrent un instant la révolte obstinée de Pierre Samaroff. Le sentiment de la réalité fut plus fort que son indignation, si inutile, hé las dans ce milieu lamentable où les ténèbres du crépuscule enveloppaient de leurs voiles symboliques tant de misères et de détresses. Avec un triste sourire

C'est mon second frère, Louise, Michel Samaroff dit-il le seul de mes parents qui ait toujours été bon et bienveillant pour moi. Michel Samaroff regardait la jeune fille, les yeux dans les yeux, avec cette admiration spontanée qu'elle inspirait tous, même aux brutes insensibles, mais que la beauté attendrit parfois, comme un rayon de lumière dissipe les ombres de la nuit il se redressa et vivement lui tendit la main.

Hélas je suis moi-même un malheureux déclassé, un insensé ayant perdu, avant la mort de notre père, sa part de 1 héritage, discrédité, méprisé, vivant en parasite chez ce frère qui est notre ennemi commun, car je le détesta moi

théâtre lyrique de la Gaïté et que MM. Isola vont "monter avec un grand luxe et un souci de vérité historique.,

Les Variétés, qui avaient au mois de juin deradej arrêté La Vie Parisienne en plein succès et sur une moyenne de plus de 8,500 francs de recettes, annoncent leur réouverture pour le lundi 2 octobre avec le chef-d'œuvre d'Offenbach.

De même qu'il n'avait pas voulu prolonger avant t'été les représentations de ce célèbre opéra-boune sans le concours de tous ses merveilleux interprètes que les vacances allaient disperser, de même M. Samuel a tenu a. rouvrir son théâtre avec La Vie Parisienne et toute, sa glorieuse interprétation MM. Brasseur, Guy, Max Dearly, Prince, Moricey, Mmes J. Méaly, Jeanne Saulier, Diéterle, Mistin· guett, etc.

La. Vie Parisienne, reconstituée si luxueusement par M. Samuel, dans le style du Second Empira (1866-1867), va donc reparaître pour de longs mois comme l'ont fait le Rot, il y a deux ans, et Le Bois sacré, l'an dernier. Et dès aujourd'hui les bureaux de location sont ouverts pour cette nouvelle série de représentations .de l'opérette d'Offenbach.

Le théâtre de la Renaissance donnera jeudi prochain, à deux heures et demie, une matinée supplémentaire du Mystérieux Jim?y.

La Porte-Saint-Martirl et l'Ambigu annoncent, nous l'avons dit déjà, les dernières représentations de leurs spectacles respectifs.

Dimanche prochain, dernière matinée, et lundi 2 octobre, dernière représentation de Le Vieux Marcheur, à la Porte-Saint-Martin, interprété jusqu'à la fin par M. Albert Brasseur et par Mme Marcelle Lender.

Dimanche prochain, dernière matinée, et le soir dernière représentation de Le Système du docteur Goudron et de Le Train de 8 h. 47, à l'Ambigu. MM. Hertz et Coquelin, qui avaient arrêté les premiers les dates des 3 et 4 octobre pour la répétition générale et la première représentation de La Petite Roques et des Rotids-de-Cuir l'Ambigu, et des 5 et 6 octobre pour la répétition générale et la première représentation de La Femme nue à la Porte-SaintMartin, maintiennent formellement ces dates qu'ils ne peuvent en aucune façon reculer.

Voir une comédienne personnifier une grande! dame, c'est chose banale et habituelle il est infiniment plus rare d'apercevoir une jeune femme du monde, très fêtée et admirée, désertant sa luxueuse demeure pour nous apparaître, tout à coup, sous les traits d'une vibrante et aventureuse comediennei du temps passé.

Cette tâche un peu rude, Mme Jean-José Frappai l'assume chaque soir, aux Bouffes-Parisiens, avec autant de courage que de talent, dans l'émouvante pièce de son 'mari. Le Baron de Batz, et, comme l'oeuvre a grand succès, il est probable que longtemps encore Mme J.-J. Frappa, sur le coup de huitheures, deviendra la comédienne Geneviève Grandmaison.

Au Théâtpe-Apollo, ce soir, dans La Veuve Joyevtr se, rentrées de Mlle Alice O'Brien et de MM. Henry Defreyn et Paul Ardot. Rappelons que la célèbre opérette ne sera plus jouée que jusqu'à dimanche prochain inclus ot que le tarif réduit avec orchestres à 5 francs restera en vigueur jusqu'à la fin des représentations de La Veuve Joyeuse.

De Londres Samedi a eu lieu, au Comedy thetf« tre, la première représentation en anglais des Ma-> rionnettes. La spirituelle comédie a remporté un succès considérable et M. Pierre Wolff, acclamé par une salle enthousiaste, a dû venir saluer le public, qui l'accueillit par une salve d'applaudissements. L'interprétation, sir John Hare en tête, a été' superbe.

De Berlin On a annoncé récemment que l'Empereur avait formellement interdit de jouer des œuvres dramatiques dans lesquelles figurent des membres de la famille de Hohehzollern. un journal, ayant demandé au chef du cabinet civil de l'Empereur ce qu'il y avait de fondé dans cette nouvelle, vient de recevoir du ministère de l'intérieur la réponse suivante « J'ai l'honneur de vous informer qu'au cabinet civil de S. M. l'Empereur et Roi, on ne sait rien d'une manifestation de volonté de Sa Majesté interdisant de mêler des membres de la maison du Roi à des représentations théâtrales. »

Le secrétaire particulier de Félix Mottl, M. Willy Krienitz, prépare une biographie du célèbre kapellmeister, mort récemment, dans laquelle figua'eront de nombreuses lettres des plus intéressante de Richard Wagner, Liszt, Bruckner (Mottl a été! l'élève de Bruckner), Hans de Bülow, Hugo Wolf, Nietzsche et Conrad-Ferdinand Meyer.

A Cologne, la première représentation en1 laff« gue altemande du Secret de Swzanne, de M. Wolfr Ferrari, a obtenu un très grand succès.

Pe Budapest Voici le programme des fêtes cju2 auront lieu l'occasion du centième anniversaire; de la naissance de Liszt tel qu'il vient d'être définii tivement arrêté

21 octobre Messe solennelle qui sera célébré en la cathédrale de Budapest et où sera chantée la grande Messe du Couronnement, de Liszt, avec 16 concours du violoncelliste Hubay. Le soir, à l'Opérai roval. La Légende de sainte Elisabeth.

22 et 23 octobre Concerts à l'Académie de musir que auxquels participeront, entre autres artistes célèbres Mmes Lula Mysz-Gmeiner et Tnlly Kœnen,- MM. Eugène d'Albert, Arthur Friedheim, Frédéric Lamond, Moritz Rosenthal, Emile Sauer et Bernard Stavenhagen.

24 octobre Concert philharmonique sous la di- rection de M. Siegfried Wagner et avec le concours de Mme Sophie Menter et de M. Charles Burrian. 25 octobre Représentation, à l'Opéra royal, ad l'oratorio Chrislus.

SPECTACLES DIVERS

C'est un plaisir rare aujourd'hui que celui qua nous offrent en ce moment les Folies-Bergère utY ballet de forme classique, dansé en tutu, ce tutu contre lequel nombre s'acharnent, par une étoile d'une rare virtuosité, Mlle Maria Bordin. Et cette renaissance du ballet classique tentée par M. C. Bannàl, avec la précieuse collaboration de Mme Mariquita, M. René Louis et M. Claude Terrasse, estl l'affirmation évidente que la vie est un éternel ire> commencement.

M. Jacques Charles retient dès à présent la date du mercredi 4 octobre pour la répétition générale de la revue de MM. Rip et Bousquet à l'Olympia, dont la première représentation sera donnée le jeudi 9 octobre.

Nicolet

3 JtPTERRES cBh°o°o°atsa PIH&N LES ANALYSES MEDICALES (urines, crachats,, Bang, etc.) exigent un outillage perfectionné et une) grande science. Elles sont exécutées d'une façon: irréprochable dans le LABORATOIRE MODÈLE dd la PHARMACIE NORMALE, rue Drouot, 19, par, l'un des directeurs, ancien chef de laboratoire de. lai Faculté de médecine de Paris.

aussi mais qu'importe I malgré les folies de mon passé, je ne suis pas méchant. Je sais que Pierre est plus malheureux que moi, je voudrais l'empêcher de commettre quelque irréparable folie. Vous qu'il aime, mademoiselle, et qu'il écoutera, dites-lui que s'exposer à une perte certaine, à la colère d'un ennemi toutpuissant, ce n'est plus du courage, mais de la folie inutile

Elle essaya de sourire et abandonna sa petite main tremblante dans celle de l'alcoolique d'ailleurs, avec l'instinct admirable des tendresses féminines, Louise devinait avec raison, en ce personnage crasseux, un ami, peut-être même un allié.

Votre frère a raison. De grâce, écoutez-le. Ayez pitié de mon inquiétude

Mais Pierre avait horreur de la lâcheté, de la) trahison.

Allons donc dit-il gravement, sans phrases ni bravades. Vous-même vous me mépriseriez. Je reste.

Il y eut un long silence. Louise et les deux frères Samaroff demeuraient accablés par la douleur de l'heure présente, l'inquiétude du lendemain et plus encore que par leur détresse individuelle, par la vision rapide et tragique du malheur des temps, de l'ordre social tout entier dont le despotisme invincible et la fatalité inéluctable écrasaient à la fois leur chétive. destinée personnelle et l'existence entière du peuple russe.

Stanislas RZEWUSKI.

(A suivre.)

Nous rappelons à nos abonnés ue toute de« mande de changement d'adresse doit être accompagnée de 60 centimes en timbres-voste vour frais de réimpression*


COURSES A MAISONS-LAFFITTB

Lundi 25 septembre

ÎEea courses commenceront à deux heures. Nos pronostics

Prix de la Dordogne. Gusel, Négro.

>Frix de la Manche. Jarretière, Granité. Prix de la Garonne. Palmyra, Tao.

Handicap de la Tamise. Padoue H,'Ro* Prix du Tibre. Lahire, Made in England. :.prix de la Baltique. Hallowell, Neuter. COURSES AU BOIS DE BOULOGNE

Dimanche 24 septembre

DÉTAILS

Prix, de :la. [orle (à réclamer 5,000 francs, 1,100 mèV Forma, à- M. Michel Ephrussi (Garner).

2. Racine, au duc -Decazes (G. Baa-tholomew)..

3. En Colère, à M. G. Ashman (A. Sharpe).

Non placés Bobette (Ch. Chidds), Wisky III (A. WoodlaM), Edin (G. Stem), fier à Bras (C. Hobbs), Lancetot. IV (J. Jennings), Islarn (Wood), Eleusis II {G. Clout, Vie de Ltixe (J. Sumter), Brandy III {O'Neill).

'Gagne par trois quarts de longueur le troisième à uns encolure.

Mutuel 141 îr. Placés Forma, 35 Ir.; Racine, 43 tr.; En Colère, 33 il'. 50.

Prix de Madrid (10,000 francs. 2,000 mètres. M. P.)i~1. Carlopolis, au baron 'Foy (Ch. Childs).

2.' Ravigote, à M. A. Voit-Picard (M. Ba.rat).

3. Bay Cherry, à M.' Muller (A. Woadland).

Non placés Bay Rhum (J. Jennings), Accroche Coeur .(Garnior), Eucalyptus II (O'Neill), Autoursier (J. Reiff). • Gagné par une longueur et demie. le troisième à une encolure.

Mutuel 15 fr. 50. Placés Carlopolis, 12 fr.; Ravigote,

PROGRAMME DES SPECTACLES LUNDI 25 SEPTEMBRE 1911

THÉÂTRES

OPERA (Tél. 307.05), 8 h. Lohengrin.

Mercredi Saloiné. Coppélia.

Vendredi: TaBnhœuser..

COMEDIE-FRANÇAISE (T61. 102.22J, 8 h. 3/4. Gher Maître.

Mardi, samedi Le Goût du Vice.

• Mercredi, vendredi Cher Maître.

Jeudi Bernant.

OPERA-COMIQUE (Tél. 105.76), 8 h. Manon. Mardi Carmen.

Mercredi, samedi Le Vaisseau Fantôme. Jeudi Louise.

Vendredi Manon.

VAUDEVILLE (Tél. 102.09), 9 h. Mademoiselle' Josette ma femme.

RENAISSANCE, 9 h. 10.- Le Mystérieux Jimmy. GYMNASE (Tél. 9 h. Papa.

PORTE-SAINT.MARTIN, 8 h. 3/4. Le Vieux Marcheur.

THEATRE SARAH-BERNHARDT, 8 h. 1/4. La Dame de Monsoreau.

CHATELET, 8 h. i/2. Le Tour du Monde en 80 jours.

PALAIS-ROYAL. 8 h. 1/2. Le Renseignement. –Aimé des Femmes.

ATHENEE (Tél. 8 h. 3/4. Monsieur ftickwick.

BOUFFES-PARISIENS 145.58), 8 h. 3/4. Le Baron de Batz.

REJANE, 8 h. 1/2. L'Oiseau bleu.

AMBIGU (Tél. 436.31), 8' h. 1/2. Le Système du Docteur Goudron. Le Train de 8 h. 47.

THEATRE ANTOINE, 8 h. 1/2. La Médaille. un fil à la patte. Feu la Mère de Madame. APOLLO, 8 h. La Veuve Joyeuse.

TRLANON-LYRIQUE, 8 h." 1/2. Les Mousquetaires de la Reine.

CLUNY (Tél. 807.7o>, S h. 1/2. -Un Duel, s. v. pi. La Boniche.

DÈJAZET, 8 h. 3/4. Au Pays de MannekenPis.

REVUE FONCIÈRE SITUATION GÉNÉRALE

'Comme la température, la Bourse connaît des revirements subits, mais en sens inverse ù lété, sans transition, a succédé un froid d'hiver à la Bourse un orage terrible amoncelé sur nos têtes s'est subitement dissipa entre mercredi et jeudi. A.u début, de muttiples inquiétudes croissent tTfteure en heure, des nouvelles contradictoires augmentent une angoisse que rien ne semble pouvoir calmer le spectacle du marché est sombre désaaements, et puis dégagements, et encore dégagements. Cependant, Berlin s'affole et Londres s'inquiète la révolution se déchaîne en Espagne, et la grève renaît en Irlande. Voici qu'en Russe khi assassine le premier ministre, et que 1 Italie, alliée "de' l'Allemagne- convoite la ïriyolitaine aui est 'aux Turcs, alliés de l' Allemagne, Et New-\ork est consterné, rongé d'inquiétudes, tandis que, sur le Canada, une rafale conservatrice balaye le parti au pouvoir, effaçant le traité de réciprocité préparé avec les Etats-Unis..

Ce n'est pas assez de ces nouvelles, de cette intolérable inquiétude politique voilu les augmentations du taux des reports. l'augmentation du taux de l'escompte, et 1a liquidation qui vient le ciel sombra devient d'un noir d'encre, les dégagements s'accélèrent, parmi des cotes désordonnées. Et subitement, toutes les inquiétudes s'apaisent. Lès négociations franco-allemandes sont en bonne .voie, dit-on il paraît qu'une solution est imminente, quant à l'accord de principe c'est chose faite. Un Vent favorable murmure toutes ces choses à l'oteille le ciel est. ensoleillé et clair, l'horizon -rose, Jfi<s cours sont pleins d'espérance. La grève dEspa;ne est terminée, affirme M. Canalejas., et la réaction canadienne^ est favorable aux marchés ̃d'Europe. De mauvaises nouvelles, -on n'en veut plus connaître. Les dégagements ont assaini le marché, et l'élévation du taux des reports, résultat général était chose à prévoir depuis longtemps. '.Une entente est conclue avec les Etablissements de Crédit, 'le marché est assuré de capitaux, et la liquidation prochaine, qui effraya, n'a plus qu'un ¡sourire bénin. Tout remonte, tout est à la hausse, [rentes, fonds d'Etat et valeurs industrielles. Et que Iparle-t-on de mauvaises nouvelles du cuivre méital ?• Touti remonte môme -le Rio.

i Que dans ce concert joyeux, le Turc boude un eu, l'écart, cela n'a pas une importance capita- ke mais quand bien même tout cet optimisme se. trait justifié, il resterait un point noir les Etats-Unis. Les menaces contre les trusts, le remet du projet de réciprocité avec le Canada, lfagiiitafioe sociale, les menées et les..résultats d'une icampagne politique violente, tout cela fait à Walt (Street Ame situation difficile, indécise, qui .ne s'écterîre pas,1 en dépit des efforts, et me peut pas, de- Le, Gouvernement a déposé, cette semaine, le pro- ̃ jet de budget de l'exercice 1912. Il constate que tes dépenses augmentent de telle façon que, depuis dix ans, le budget a crû d'un milliard, et, cette annép encore, tl faut faire face à 178 millions de dé- menses nouvelles et nécessaires, 64 ou 65 millions !pour l'application des Lois sociales, notamment.des retraites ouvrières, 59 millions pour l'amélioration de foutillage national et du service des postes et télégraphes, 33 millions pour la. défense nationale 'let exécution du programme naval, 16 miHion® ,pour les autres départements ministériels, en bloc. En Jace de ces dépenses, et pour équilibrer |e!" budget, le Gouvernement, pour la première foisfpeutéte, nous présente une loi de finances très filajre, et affirme son désir de ne plus voir cette loi;. ïîscale encombrée de réformes natives, de dispo- ̃ eitions étrangères à tout objet économique ou finan- cier, et de ne plus voir s'y disperser des législations qu'il est par la suite très difficile de retrouver let de coordonner. Cette brièveté plus grande de la loi de finances évitera peut-être sans doute une discussion interminable comme celle de i'an dernier, .¡et l'abus de sept douzièmes provisoires.

Commuent compenser les 178 millions de dépenses nouvelles Tel est le problème qui se posait au budget des recettes, et trois solutions apparaiseadent dès l'abord utilisations des plus-values, emprunt, impôt nouveau.

On sait que les plus-values dans le rendement de ['impôt sont si considérables qu'il est permis d'espérer, pour l'année entière, un. chiffre de 343 millions dont, il est vrai, 101 millions ont été absorbés par de déficit précédent, et 100 millions par des cré- jdits supplémentaires. Il reste donc 142 miUioas. ;Mais M. Klotz ne veut pas en tenir compte dans STéquilibre du budget, parce que c'est un. événement iiavoxable dépourvu de permanence, et qu'il serait imprudent et dangereux de compter sur des -plus-values éventuelles pour faire face à des dépenses toearananentes et définitives.

i Quant à l'emprunt, jamais il n'aurait.' été moins [ïustifié. fit un flAnel au crédit ce se CQmiffieadraijt

prix do Satory (20,000 francs, 4,000 mètres G. P. eï 1. As d'Atout, au marquis de Ganay (J. Reiff). '̃ '̃' 2. Bénkdictin de Soulac, à M. A. Aumont (3. Suinter). 3. Reinhart, M. W.-K. Vanderbilt (O'Neiri).

Gagné par une longueur et demie te troisième à deux longueurs.

Mutuet 13 fr. 50.

Prix de la Salamandre (15,000 francs, 1,400 mètres -<̃ N. P.)

1: Shannon, à M. i Durvpa (Reid).

U.'Rimoire, à M. W.-K. Vanderbilt (O'Ncill)..

3. Gayoffe, au baron ,Foy (,F.* Jennings).

'«.Gavotte V, au vicomte- G. de Fontarco (C. Iloblis). :Non placés Saint Malo (Garner). Jarnac (G: Stern},. Iiouli (J. Sumter). Mrs Jingo (Ch. CWlds), Clarisse Har- iowe (A. Sharpe), La Faisanderie (J. Reiff).

Gagné par une tête le troisième à une longueur et demie le quatrième 0 trois .longueurs. • i Mutuel 124. fr. 50. Placés Sliannon, 31 îr. 50 Raî- noire, 30 fr. Gayoffe, 50 fr. 50. Prix du Prince d'Orange (25.000 francs, 2,400 mères l.'Alcantara II, au baron de Rothschild' (M. Henry). 2. Italus. au vicomte d'Harcourt (G.- Strn).

3. -Ossian, au baron M. de Rothschild (M. Barat). Won placé Siegfried (A. Woodlaïid).. Gagné par trois longueurs le troisième à une- longueur.

Mutuel 16 fr. 50. Placés îftlcantara II, 12 fr. 50^-Its- lus, 18 fr. Prix, de ChâtUlon <5,000 francs, 2,400 raètaea G,f.) *̃- 1. Causerie, à M. H. de Mumm (LasSus).

2. Caanyre, il M. E. CourveiBe (M. Barat), 3. 4Le Grésil, à M. J. Stern (Ch. Cailds).

Non placés Montagagne (A. Sharpej, Infortuné (G.Stern), Forio (i. Sumter). Balagan (O'Neill) Lanoelot Il jj. Reiff), Aiasséna IV (M. Henry) Abélard (A. Woodland). Gagné par deux longueurs le troisième à deux longueurs et demie.

Mutuel 242 fr. Places Causerie,' 50 fr.; Gamyre, 57 fr.;) Lotfrésil, 26 fr.

AUTOMOBILISME

LA GRANDE ÉPIIEBVE AUTOMOBILE RUSSE

L'épreuve de tourisme, organisée par l'Automobile-CIub de Russie et pour laquelle l'Empereur de Russie a donné

GRAND-GUIGNOL (Tél. 9 h. Spectacle THEATRE MICHEL, 8 h. 3/4. Miche a des principes. Pour être du Club 1 Le VeiMeur de nuit.

SPECTACLES DIVERS

FOLIES-BERGERE (Tél. 102.50). Maria Bordin dans Stella. Robert Quinauit, Comtttia et Jacquimet, W.-C. Fields, Miss Rosina Caseili. Matinées, dimanches et fêtes.

̃ OLYMPIA (Tél. 244.68)' (Nouvelle salle). Sketch, de M. G.-A. de Caillavet (Rozenberg, Pougaud). Black and White, ballet. Swann et ses adligators. La Mozita et 10 attract. sensationn. MARIGNY-THEATRE (Ch.-Elysées) (Tél. 101.89). Régina Badet dans La Carmela, gd ballet mimodrame. Volbert, Banni, Diva Aïda. LA CIGALE (Tél. 407.60). Elle l'a l' Sourire tendre Brûlé, Delmarès, Davrigny, Derminy, Merville, etc.)

CONCERT MAYOL, 10, rue de l'Echiquier (Téî. 168.07). Mayol, Tramel, Damia, Miette, Ferréal, Valroger; Fréjol, Rollin, Valsy, Timmy, etc., etc. Contravention.

GRANDS MAGASINS DUFAYEL. Concert et Cinématographe tous les jours de 2 h. 1/2 a 6, saut la dimanche. Buffet. Nombreuses ottract. MAGIC-CITY (pont de l'Alma) (Tél. 707.65). Ouvert par tous les temps, de midi à minuit. Nombreuses et féeriques attractions. Entrée 1 fr. donnant droit une attraction payante. NOUVEAU-CIRQUE (Tél. 241.84), 8 h. 112. Severus Sohaffer, Elvira Guerra, Zorah Truz7j, Sam York, etc. Mercredis, jeudis, dimanches et fêtes, matinée 4 2 h.

CIRQUE MMBRANO, r. des Martyr* (Tél. 8 h. 1/2, Attractions nouvelles. Matinées à 2 h. 1/2, les jeudis, dimanches et fêtes. BAL TABARIN fTél, ,267.92. TM' soirs, il, 8 h.: Quadrilles excentriques. Les Tabarin's Girls. Bowling. T' 1" jours, apéritil-conoert de 7 h. Samedi prochain Fête Pompéïenne. GRAND PAL-AIS: –.4* Salon du Mobilier, de 10 h. à 6 h., tous les jours, concert, cinéma gratuit. Entrée l fr. Vendredi 2 fr. LUNA-PARK (Directeur G. Akoun) (TéL 562.4fc. Attractions inédites et. sensationnelles. Voir les Merveilles de l'Air liquide.

THEATRE GREVIN Crél. 155.33),10, bd Montmartre.- A 3 h. et à 9 h.: Le Fils surnaturel. A la mat. de 5 h.: Le Commissaire est bon enfant et Pomme d'Api.– Faut. 2 f. (mus. compr.).

nullement, au moment où la situation de nosi finances est exceptionnellement favorable 86 millions de bons du trésor seulement restent en circulation, et, s'il y a, 232 millions d'obligations à court terme, nous avons 215 millions de disponibilité d'encaisse.

Reste 1'impôt nouveau. Assurément, qui veut la fin veut les moyens, et un pays qui entre si généreusement, si largement dans la voie des refermes sociales et de l'assistance, tout en refaisant victorieusement ses .arme.ment,Si et en perfectionnant son outillage, ne sa.urait être surpris qu'fl en coûtât quelque chose et qu'il y eût. une note'à payer. Mais ce n'est point de cette façon trop .simple que seront payés les 178 millions de dépenses nouvelles. M. Ktotz ne veut pas faire appel à l'impôt nou-'veau, mais il demande 23 mjllionis et demi à des ré- pressions de fraude et des péréquations d'impôt. Il ne nous manque donc plus, pour nos mi-ilions de dépense, que 154 ou 155 millions.

Or, M. Klotz a imaginé un. compte provisionnel où seront versés des 142 millions restants de la plus-value, et les 172 millions de l'Est, au tota, 315 (millions. Et de compte provisionnel, ayant versé les 155 mitions qui nous manquent, 160 millions y resteront inscrits, en prévision des dépenses nouvelles que nous réservent les -exercices 1913 et 1914. C'est une innovation intéressante et dont nous verrons les fruits. Par ailleurs, si nous playons quelques taxes inaccoutumées, louons-nouus de les payer sous le nom de péréquations- .et non sous le nom d'impôt et puisqu'il faut vider sa ,bourse, on se console comme on peut. Mais il y a de ce volumieux projet autre chose à retenir les constatations de. plus-value, et da.prospérité. Au moment où nous venons de compter nos forces avec confiance, soyons fiers, orgueilleusement fiers de la richesse économique et financière que révèlent tous ces chiffres, fiers de ce paya d'inépuisables ressources, où ne décroissent, malgré d'écrasantes dépenses, ni la prospérité, ni les plus-values.

REVUE DU MARCHÉ

FONDS D'ETAT

16 sept. 22sept.'

3 0/0 93 75 010 Amortissable 95 20 8780 88 90 Extérieure 4 Japonais Japonais 5 010 Portugais. li6 35 66 » Russe Consolidé Russe 94 60 94 Russe 1891. 8275 8*65 Russe Russe 1909. !)9'85 10050 Serbe 4 010 89 8990 Turc 4. 010.

La ttente françaises qui vient de détacher son coupon trimestried de 0 fr. 75, en regagne une nota,ble partie dans les dernières séances de la semaine. Nous la laissons à 9412 contre 93 75 précédèmiment. Aucune dttféxeoee notable n'est à signaler dans les Fonds coloniaux, sur lesquels d'ailleurs les né̃ gociatioii* restent assez calmes.

En faiblesse plus ou moins accentuée jusqu'à la séance de jeudi dernier, les Fonds étrangers ont profité -dans une large mesure de l'amélioration générale qui s'est produite.'par la. suite. Seul, le Turc, "• j-mal influencé par des hruits de conflit possible avec l'Italie un sujet de la TWpolitaine, perd une traction Ijimportante à 90 fr.

ïj&s' Fonds .russes,*n. moment très !impressionnés lifpar la mort-.de M. Slolypine, regagnent et au delà, ̃“ '«n clôture,Je terraSn -perdu.

Après étre-tombé©<de 9185à9060sur des raisons spéciales, l'Extérieure &e relève à 92 95 à l'annonce de l'échec du mouvement révolutionnaire dans le ;.pays.. Cepemiant l'attitude équivoque de l'Espagne {-au Maroc impressionne- toujours .défavorablement le marché de cette valeur.

Le Serbe montre de meilleures dispositions, bien que les circonstances actuelles soient peu propices à la réalisation immédiate de l'emprunt projeté. Les Rentes japonaises terminent en reprise assez sensible.

Les Fonds brésitiens gagnent en définitive de très ̃ intéressantes fractions. Le Brésilien 4 0/0 s'avance 'de 87 80 à 88 90..

Les Bons de Sao-Paulo s'avancent à 506.

Lesdélivraisons de café à Santos pendant la campagne se sont élevées à 3,110,145 sacs de 60 kilogrammes chacun. Les exportations totales, y compris le commerce côtier, ont atteint -sacs, quantité à laquelle ont contribué les stocks provenant de l'année précédente. Sao-Paulo a participé au commerce d'exportation pour 9,842.569 sacs l'Etat de Parana, pour 3,776 sacs. L'Etat de Sao-Pauto n'a donc pas atteint la limite d'exportastion de 10 millions de sacs fixée' pour la campagne 1910-1911.

Sauf pendant une courte période au commencement de l'année, les cours*ont été très satisfaisants. La taxe à l'exportation a produit 24,932,434 mitrejs en monnaie de papier def.l'Etat, et la taxe sociale -de 5 tr nar^ar.

une Coupe, a commencé venwredi. Le départ pour la pre,mière étape a été donné, au -manège Michel, Il Saint-Pétersbourg,1 à cinquante-sept concurrents, parmi lesquets l'Allemagne était représentée par huit marques, la France neuf voitures, par huit, l'Italie par' trois, 'l'Angleterre et l'Espagne par une voiture. Toutes Ses autres automobiles étaient de construction russe. La -prem'ièr'e étape a conduit ffiSconcurrents de SaintPctersbourg à Wischny-Wolotschok, itinéraire qui-représente une distance de 423 kilomètres.

,.Rappelons que la distance totale de Saint-Pétersbourg à Sébastopal représente 2,086 verstes (la verste = 1,067 mè. tres),et.qiic sur ce total, 1,300 verstes sont de la chaussée, tandis quo le restant est. forme par des routes de campa.gne impraticables pour ainsi dire par un temps de grande pluic. L'automobile, c'est l'homme. Dans le choix qu'un amateur ou qu'un sportsman fait de sa voiture, Il trahit ses habitudes de plus ou moins grand luxe, son élégance el son bon goût. Il peut au surplus prouver sa compétence. S'il est un choix qui, marque ces diverses qualités, c'est coup sûr celui dune « Charron ».

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La nouvelle campagne 1911-1912, pour laquelle la limite d'exportation a ét4 fixée. a40,500,000 sacs, a commencé le 1" juillet avec un stock de 605,284 sacs à Santos. On compte pour l'année sur une récolte de 11,500,000 à 12 millions de sacs mais une opinion définitive ne sera possible qu'à la fin du mois ou au commencement du mois prochain.

BANQUES ET ETABLISSEMENTS

DE CREDIT

16sept. 22'sept. Banque de France. 2.120 Q.150 Banque de Pans. Comptoir d'Escompte. 908 Crédit Foncier de France. 790 Crédit Lyonnais. » Société Générale 790 » 790 » Banque de l'Indo-Chine. 1.593 1.550 Union Parisienne. 1.171 1.178 Banque Nationale du Mexique 990 » Crédit Foncier Egyptien. e 775 Crédit Mobilier. Banque Ottomane. » 6G7

La Banque de France est ferme à 4,010. A l'exemple de la Banque d'Angleterre, la Banque de France a relevé hier à 3 1/2 0/0 le taux de son escompte, fixé à 3 0/0 depuis 1908. Cette mesure n'est pas inutile, car l'encaisse métallique a sérieusement besoin d'ê- tre défendue. Il est à remarquer qu'elle est de beaucoup jnféreure à celle qu'elle était en 1910 et en 1909 à pareille époque. Elle s'élève à 3,946 millions contre 4,228 millions de francs à la même date en 1910 et 4,555 millions de francs en 1909.

Tout le groupe des valeurs françaises bénéficier d'un .regain d'activité,' en prévision d'une liquidation de fin de mois aisée et aussi sur la perspective d'une solution prochaine du différ.end frarico-alle- mand. Si cette dernière prévision se réalise, une période d'affaires particulièrement active est proba- ble. En attendant, c'est encore sur la Banque de Paris que le mouvement en avant est 4e plus tant. La perspective d'un coupon de 30 fr., qui se détache lundi 25 courant, a eu un effet salutaire sur les cours des actions du Crédit Lyonnais, dont l'avance se traduit par 16 points. L'Union Parisienne enregistre aussi une plus-value sensible. Il convient de même de citer les progrès particulièrement sen-'sibles du Crédit Foncier.

Les autres valeurs du groupe se sont également bien comportées, à commencer par le Comptoir d'Escompte;' !a Société Générale, le Crédit Mobilier et le Crédit Foncier d'Alêne et de Tunisie. Fermenté du Crédit Industriel. De la comparaison du bilan au 31 août avec celui du mois précédent, il ressort que pendant ce laps de temps cet établissement a disposé d'un ensemble de ressources nouvelles de 12 millions.

Parmi les institutions étrangères, c'est la faiblesse ,qui est la note dominante. En sympathie arac les fonds turcs, la Banque Ottomane rétrograde de quelques points. La Russo-Asiatique a été également fort malmenée, la nouvelle d'une augmentation de capital ayant été mal accueillie sur le marché.

On remarque, par contre, une légère améliora:Lion dans les tendances des banques mexicaines, notamment sur la Nationale du Mexique.

En ce qui concerne la Banque espagnofe de l'île de Cuba, on parle d'une répartition possible de 35 fr.

TRANSPORTS

16 sept. ̃ 22 sept.' Est S78 893 » Lyon » 1.164 » Nord » Midi. Orléans 1.210 » 1.215 » Ouest 915 »

Le groupe ue nos graiius re&eaui icsw urarœim dans, son ensemble. A vrai- dire, la. spéculation ̃ a déserté un peu ce compartiment où réellement les: nouvelles sensationnelles manquent plutôt et les écarts aussi. Ces valeurs, ainsi, du reste que les obligations restent le refuge de nos capitalistes à qui les événements récents ont ouvert tés yeux sur la précarité de certains placemenfs d'origine suisse. Les recettes sont plus satisfaisantes pour la 35° semaine (du 27 août au 2 septembre) elles accusent une plus-value de 603,000 fr.

L'action Nord se retrouve 1,579. L'action Lyon s'inscrit sans changement notable r&etion Orléans s'est raffermie à 1,215, cours qui comprend un. coupon de 20 fr. il détacher en octobre.

Quant aux obligations -leurs cours-, restent maintenus aisément. L'action Chemins de fer départe- mentaux, titre de 500 fr. libéré de 300 fr., perd encore quelques points à 612 l'action Saint-ElienneFirminy-Rive-de-Gier maintient ses progrès à l'action Chemins de fer dé la Drôine est calme à 393 contre 395 l'action Société Générale des Ctïemins de fer économiques est sans changement à 590 Chemins de ici- du Médoc immobile à 124 l'action Cllemins de fer des Candes, titre de 450 fr., est sans affaires suivies.

Parmi les actions des chemins algériens la tendance reste assez calme l'Est-Algérien à 661 con-

et aux sportsmen qui veulent essayer la fameuse 6 cy- lindres à la mode de s'inscrire .et prendre date quelques jours à l'avance, soit par lettre au 56, de l'avenue Hoche, soit, en téléphonent au 585.00. Envoi-du catalogue eur demande..

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LA moisiÈUE txpasiTtoi» îNïiînwnoîiÀLB de tccoiiOTios AÉRIENNE

Le comité d'organisation du prochain Salon de Vfuère> •nautique a adopté d'une manière définitive le plan qui a été établi pour du troisième exposition internationale* de -locomotion aérienne qui ouvrira ses portes, on qe sait, endécembre prochain.

Le nombre de plus en-plus grand des fabricants eut constructeurs d'aéroplanes et dirigeables participant à cette manifestation a obligé t'architecte du Salon àtmodifier complètement les dispositions de l'an dernier. On .peut assurer que de ;nombre. des aéroplanes et>aéronats qui seront montres .-au public cette année sera ces- •tainement le double de celui de l'sa dernier. Les plus importantes maisons ont en effet voulu contribuer au succès de cette exposition èi*»nous- publierons sous peut: une îiouvelte-liste des exposarife. pour ila*re «uite à celtes-» VOITURE POUR LA CHASSE 18 HP Panhard, limousine Bbulogne

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16 sept. 22 sept.

» 249 » Saragosse. » 396 Chemins » Méridionaux..

Le groupe des chemims ide fer espagnols après avoir fléchi assez sensiblement en raison des évènements intérieurs a repris sous la conduite de l'Extérieure.

Les Andalous ont profité de l'ambiance pour se relever à 250 francs. Les tendances de l'action NoTd de l'Espagne restent excellentes et on est en train de reconquérir le. cours de 400 fr. Le.Saragosse, avec un certain entrain, a pu se relever à 400 francs,

Les Chemins Portugais viennent de retrouver une certaine activité, l'action avance il 345 fr., la deuxième rang à revenu variable à 250 fr. Les recettes de la trente-sixième semaine (du 3 au 9 septembre) accusent, cependant une diminution de 13,100 fr., ce qui ramène l'augmentation obtenue depuis le début de l'année à i12,r244 fr. Le pmjet d'assainissement des Lombards n'a pas subi de modification appréciable depuis un certain temps. Cette stagnation s'est répercutée sur la tenue des cours de l'action et des obligations de la Compagnie. Les recettes de la première décade de septembre accusent une diminution de 109,217 couronnes,

L'action ordinaire Atchison Topeka s'est quelque peu raffermie. Il. est question, comme nous lavons déjà annoncé, d'une émission d'obligations et aussi d'actions de préférence pour réaliser des participations dans des réseaux voisins et pour des ^travaux d'amélioration.

îo sept. 22 sept, NniSTP'0-' fii8 8 )l Nord-Sud 274 97g Thomson-Houston 742 » W9 9 fcuei8' 5.517 » 5.506 »

Les dispositions générales ont influencé défavo- rablement ce compartiment dès. 4e début de la semaine. Cependant en clôture les rachats ont beaucoup aidé au relèvement de la cote. L'action Métropolitain passe de 618 à 635, soutenue par la régula-rite des recettes de ses lignes

Le Nord-Sud est ferme à 278 fr- Pendant la secondé décade de septembre, le nombre des voya•f£rMn3>0rté8 a été de 866,752 et la «cette de Î50, <78 fr.-On pense que remtoranchement de Saimt̃?Ou:en sera ouvert en, octobre prochain.

̃ Sur la Thomson de nombreux dégagements se sont effectués et la faiblesse a persisté une bonne partie date semaine. Un vif mouvement de reprise a été constaté par la suite et la clôture est empreinte d'une réelle fermeté..Rien que pour le réseau des Chemins de ter Nogentais la progression des recettes pour cette période atteint 348,979 fr. Les Omnibus ont donné lieu à des transactions régulières,. mais les variations de cours que la. semaine laisse à relever n'offrent qu.'un intérêt très re;latif, en raison de leur étroitesse. Nous reWi vons, en effet, la nouvelLe à 667 fr. et la JouS^ La Compagnie Générale Parisienne ne s'est as sensiblement éloignée de son niveau antérieur ) francs. Magré .le sectionnement dont bénéficie l'enntrepnse, es recettes ne manifestent guère de terT dance à l'augmentation.

Les Tramways £le Paris et du Département de la Seine conservent leurs bonnes dJsbosŒ à 2i5. Les Tramways de l'Est-Parisien riactionnent à 61 1 ^fÏÏl0-1*11?"'0 et 68 l'action de priorité. Le Jour41,; les Tramways de VOuest*arisien ont reKto

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Les uadeurs de gaz et d électricité ne font toujours l'objet que de transactions espacées et n'ont pas eu ù souffrir beaucoup de- la dépression géné̃ raie .du marché. Néanmoins quelques réalisations se sont produites sur les titres les plus spéculatifs du groupe de l'électricité, provoquant un léger reculqui s'est trouvé compensé à la fin. de la semaine, dès que les tendances se sont améliorées. Les nitratières ont conservé un calme à peu près cOmplet, aucun fait nouveau nu s'étant .produit- sur.

RENSEIGNEMENTS UTILES PUBLICATIONS DE MARIAGES du dimanche 24 septembre 1911

M. Paul-Henri-Joseph Charbonne.aux, lieutenant de vaisseau en congé, hars cadre, avec Mlle Louise* Jeanne-Marie-Hennette Rabutaux.

M, le vieomte Jean-Marie-Raymond de Montangon, fils du général comte'de Montangon, officier de la Légion d'honneur, et de la comtesse, née de La Brugière de Layeaucoupet, avec Mlle JUlia-Ma•ria-Francisca-Sofia Ferrer, f ïlle de M. Emilio Fer<rer, ancien ministre plénipotentiaire de Cuba en France, commandeur de-la Légion d'honneur, et de Mme, née de Picabia.

M. Jacques de La Villéon, lieutenaai<au 30 husIsards, avec Mlle Renôe-Ma-rie-Louise Walkenaer, fille du .:baron, ingénieur en chef des mines, officier de la Légion d'honneur. 4

M. Jean-Ascension-Jules-Emil& Féer, consul ae France, attaché au ministère des affaires étrangères, avec Mlle Lucie Renard.

M. Gaston-Ludovic-Georgea Papel, industriel, avec Mlle Marie Robin. M. Louis-Victor ViUette,-4ngénieur, avec Mlle ,Virginie-Albertine Lambert.

M. Emile-Victor-François Gâté, propriétaire,.avec Mlle Mari,e-Eugénie Lepelletier.

M. Raymond-Eugène Warin, commissaire-priseur, fils du directeur des papeteries d'Essonnes, avec Mlle Germaine-Mark Levril.

M. Georges-Félix Le Brun, propriétaire, avec Mlle M. Antonin-Gabriel-Ernest Le Botef, rentier, avec Mlle Marie-Anne-Lucile Cossé.

M. Claudius-Aimé Lobre, (négociant, avec Mité Marguerite-Marie Thomas, fille de l'ancien président de section au tribunal de commerce de la Seine, chevalier de la Légion d'honneur.

M. Julien-Georges Lamy, administrateur colonial, avec Mlle Marie-Louise-Catherine Munier.

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le marché du nitrate. Les livraisons de nitrate de soude chilien ont atteint, pour les huit premiers mois de 1911, 1,414;000 tonnes contre 1,417,000 pour la même période de 1910.

Les valeurs de sucre sont demeurées stationnaires après la vive poussée dont elles avaient été l'objet récemment il est certain que l'état actuel du marché n'était pas favorable à une campagne de hausse, malgré l'allure prise depuis quelque temps par le marché du sucre. 1

Les valeurs de caoutchouc, qui s'étaient montrées très résistantes jusqu'ici en raison de la fermeté remarquable du marché de la matière -première, se sont finalement laissé entraîner par le mouvement de recul général. Mais leur tassement assez brusque, du reste, a été aussitôt suivi d'une reprise qui les a poussées à des cours voisins de ceux pratiqués samedi dernier.

Les valeurs pétrolifères, bénéficiant de la hausse continue du naphte, se maintiennent à un niveau satisfaisant. Le Naphte de Bakou n'a obéi que de très loin aux tendances des industrielles russes, et se retrouve à peu près à son cours de huitaine. Le Naphte Russe fait bonne contenance à 381, de même que le Naptite Lianosoff à 382. Cette bonne tenue d'aillews est justifiée, par le développement constant d'une entreprise indusMelle parfaitement outillée pour accroître sa production et bénéficier largeme,nt de ia bqusse qui se produit -actuellement sur les prix du naphte.

Dans le budget provisoire de l'exercice courant, les bénéfices calculés sur un prix de vente de 15 copecks, étaient estimés à 1,179,000 roubles. Les cours .du naphte étant depuis lors montés jusqu'à 35 coppeks, il est aisé de se rendre compte que les prévisions initiales seront considérablement dépassées.

Les actions Franco Wyoming ont conservé une attitude très .soutenue, la préférence à 92 et l'ordinavre à 33.

Les nouvelles envoyées du champ de Casper confirment l'activité remarquable déployée par Les* divers services de la Compagnie. Nous avans annoncé le 7 courant que 75,000 pieds de pipe line étaient fournis. Aujourd'hui, nous apprerions que ces 75,000 pieds sont arrivés sur place et que 175,000 autres arriveront dans la quinzaine. Devant ces résultats, la ville de Casper vient d'accorder à la Compagnie 75 acres pour lui permettre d'agrandir ses raffineries-, et réservoirs, dont la construction avance très rapidement. D'autre part, en raison des perspectives, de trafic que l'ouverture du champ de Salt Cneek fait entrevoir à ,1a Burlington and Quincy, cette Compagnie a construit le raccor- dement desservant les usines' de la Société. Ce rac- cordement est aujourd'hui terminé. Après bien des vicissitudes, cette Société paraît être entrée dans la période d'exploitation, industrielle et s'acheminer graduellement ver.9 une ère de prospérité qui' donmerait enfin .raison, aux espéranrces que les premières découvertes faites au sWyoming avaient fai t espérer sur cette affaire.

METALLURGIE CHARBONNAGES 16 sept, 22 sept,

Aciéries de France. 785 » Chantiers de la Loire 1.754 » 1.750 » Aciéries de la Marine 1.541 » 1.570 » Denain et Anzin 2.130 » 2.155 » Creuse! 1.855 » 1.856

On note cette semaine encore quelques moins-A'ar lues dans le compartiment des valeurs métallurgiques, le plus stable pourtant, depuis quelque temps surtout, de tous ceux de notre cote, sans que l'on puisse dire précisément que la tension politique actuelle nuit à notre industrie francaise, il est évident qu'elle n'est guère favorable à- "la conclusion de nouvelles affaires. Par bonheur, les çairnets de commandes de nos grandes usines sont suffisamment barnis pour traverser cette période. La situation) de l'industrie est à peu près stationr nai-re en Angleterre et en Allemagne. En Amérique, tes transactions paraissent .un peu meilleures il reste à voir quel sera l'effet produit par le marché ouvert des articles en acier. Les fabricants d'acier de ce côté de l'Atlantique restent très occupés et les nouvelles affaires sont satisfaisantes.

On. annonce qu'un dividende de 85 sera proposé pour le dernier exercice des Aciéries dit Nord et de l'Est un dividende de 30 au heu de 25,sera également proposé pour les Aciéries de France. Au milieu de 13. faiblesse générale, les- valeurs de charbonnage ont maintenu intégralement leurs 'bonnes dispositions. {

VALEURS RUSSES

16 sept. 22 sept.

Briansk. t 462 » 469 Hartmann G80 » Maltzoff 2.358 » 2.394 » Sosnowice 1.485 » »

Les industrielles russes ont été assez agitées, et ont. eu à subir quelques dégagements de positions, puis elles se sont relevées notablement. La Briansk et la Maltzoff clôturent même au-dessus de leurs cours de Huitaine. Hartmann dénote encore une certaine faiblesse if faut dira«que les résultats du demiezvexerçice n'ont

M. Louis-Pierre-Marius Matignon, fils du directeur genéral d'assurances, avec Mile Cécile-Ernestine-Rosalie Régnier, fille du manufacturier. M. Paul-Marie Pinard, industriel, avec Mlle Thérèm-Marthe Gruintgens. M. Paul .Mantoux, profésseur au collège Chaptal, avec MUe Edméc Dreyfus.

M. Gaston de Joybert, fils du baron, avec Mlle Elisabeth d'Hausen,

DÉPLACEMENTS ET VILLÉGIATURES

des abonnés du « Guutais

Mmes Paul Lecoq, au château de Saneourt.. Comtesse de Ladière, au château de Lodière. Camille Mautin, au château de Menucourt.

Edouard Richard, au château de Chevregny. Vicomtesse de Sommyèvre, à Neufchâtel-«n-Bray.. Marquise de Vaucouleurs de Lanjamet, au château de Brissac.

Mlles Adam, à Vaienciennes.

G. Lemgruber, à Lausanne.

MM. Alberi Albinet. au domaine de Longa\ilnay< Fernand de Bousquet, à Madrid.

Marquis de Chargère, à Dijon.

Duclos de Bouillas. à Gragnague.

De Guitaut, à Lunéville.

Le Jouteux, à Pavée.

Le Liepvre, à Langres.

Maurice de Mieulle, à Fontainebleau.

Renault de La Templerie, au château de l'Orfraï sière.

RENTRÉES A PARIS

Mmes K. Moore. Hortense Schneider. iWad< ̃dington, Manuel de Yturbc.

MM. Chanas. Baron Morand.

DU I ALLER ETpourtouslesCheminsdefer RETOUR Français et Etrangers ÉTABLIS AU DÉPART D'UNE GARE QUELCONQUE Coupons d'hôtels avec prix des chambres suiv. l'étage VOYAGES DUCHEMIN, 20, rue de Grammont

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tait et cela en raison peutrëtre de l'absence de commandes du gouvernement, commandes qui se font désirer depuis si longtemps. Au groupe des charbonnages, la Sosnowice est toujours en vedette. De chute en chute, elle s'est affaissée au-dessous de mais elle réussit finalement ia regagner la moitié du terrain perdu dans la semaine. Les autres valcurs du compartiment ont fait preuve d'une certaine résistance, et on n'en- registre que des écarts fle minime envergure.

METAUX

1.550 » Platine » » 131 50 Vieille Montagne. M

Les cours du cuivre demeurent lourds. Nous retrouvons, en effet, le Standard à liv. st. 54 9/16 contre liv. st. il y a huit jours. Le mouvement de baisse est continu, mais il convient d'ajouter, qu il est peu sensible. ̃•-̃M Rendant Ja première quinzaine de septembre, les approvisionnements ont atteint 18,531 tonnes et les livraisons 17,2<J8 tonnes, de sorte qu'il y a augmentation des stocks de 1,263 tonnes. Depuis le 15 août les stocks se sont accrus de 1,632 tonnes. Le Rio a donc reculé sensiblement, et tout en re- gagnant une partie du terrain perdu, on le retrouve en moins-value appréciable en fin de semaine Le Boléo a suivi son chef de file avec assez d'en- train. Sur le marche en banque le Cape et la Thar*sis ont.' fait preuve d'une grande irrégularité

Malgré une nouvelle hausse de iiv. st. 3/8 du piomb, les valeurs du' groupe restent délaissées Penarroya se retrouve à 1,128. Aguilas a encore perdu 2 fr. à 87, Escombrera Bleyberg se maintient, à 615 le Launum Français progresse de 333 à 348. Le zinc reste assez bien disposé à liv. st. 27 3/4. L'action de Jouissance Malfidano a fléchi de 320 301 et est relevée à 315 l'action, Guergour est sans changement appréciable à 925, la part est en Une n°U^-le«hiilsse du PlaUne-mélaL a 7,500 fr.. est de peu d intérêt pour 1"action Platine qui, en ce moment, obéit plutôt à des considérations spécia- ¡les; son marché tiraillé dans tous les sens par les évolutions des spéculateurs reste assez dangereux Les primes sont l'objet d'échanges atsseTfS surtout pour celles à échéances assez lointaines. Bonne tenue du marché de l'ar gent-métal. Les achats pour l'Inde, qui avaient cessé depuis un cer* tain temps, ont repris ces jours derniers • cewn

MINES D'OR ET DIAMANTIFERES

16 sept. 22 sept.

36 50 36 7S 121 98 25 Goldfields De 50 Jagersfontein 179 50

Le compartiment est resté pendant la tourmente; remarquablement tenu. Est-ce que le fond du marché serait tellement sain qu'il faille prédire une reprise imminente du groupe sud-africain ? On ne, saurait 1 affirmer pour des titres dont on connatt. ou du moins, dont on peut calculer la valeur intrin-' sôque approximativement, ce qui équivaudrait à dire que pour les « aurifères et assimilées » une, appréciation raisonnée ne peut être fournie. Cependant la baisse depuis deux ans a été si profonde que tout est possible et que la fermeté dont fait preuve ce compartiment peut être plus réelle que simulée. L'Ea-st Rand passe à 93. Au sujet, des bruits qui ont couru ces jours derniers, sir George Farrar fait démentir officiellement qu'il ait intention de cesser de s'occuper de l'industrie minière pour se consacrer à la politique. Au contraire, il abrège ses vacances pour venir contrôler sur place les dires des directeurs en ce qui concerne le mauvais rendement de l'usine de cyanuration. Il n'a jamais été question pour lui d'abandonner ses intérêts en faveur de la Rand Mines et il garde le contrôle de 1 East Rand jusqu'à nouvel ordre.

La Village Deep finit à 51 50. Etant donnés les bénéfices mensuels actuellement réalisés par cette Compagnie, on peut s'attendre, croyons-nous, à un relèvement du prochain dividende semestriel qui poura atteindre 1 sh. 6 d. ou 2 sh. par action, soit 3 ou 4 shillings pour l'année. Le cours actuel des actions Village Deep paraît donc avantageux.

Parmi les Diamantlifères l'activité ne s'est pas démentie. Il est certain que le commerce de cette spécialité se développe mieux dans une période où la paix semblc assurée, et il ne semble pas impossible que les titres intéressés ne retirent un avantage quelconque d'un accord prochain. La De Beers déelarejin- dividende dq