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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1889-05-02

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 02 mai 1889

Description : 1889/05/02 (Numéro 2438).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k526856m

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 27/02/2008

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SOMMAIRE

Nouvelles de l'extérieur La santé de l'impératrice d'Autriche.

Le suicide d'un coulissier.

Tribunaux L'aifaire Q. de Beaurepaire. Plaidoiries. Me Tézenas.

à DATEURS ET

PARVENUS

On annonce que l'admirable galerie de tableaux que possède M. Secrétan va être dispersée et, sous peu, vendue aux enchères publiques. On avait parlé d'une transaction à l'amiable, d'après laquelle M. Secrétan, touchant huit millions en échange de ces toiles, serait rentré dans les deux tiers de ce qu'elles lui avaient coûté. Mais il parait que la galerie avait été, aux derniers temps de la bataille des Métaux, donnée en gage, ce qui forçaitles liquidateurs à la faire vendre aux enchères publiques. Triste journée pour le possesseur de tant de richesses à jamais perdues pour lui, envolées aux quatre coins dn monde t

Mais, journée pleine de promesses, d'émotions, de curiosités satisfaites, d'ambitions réalisées ou déçues pour les marchands et pour les amateurs. Ils sont un peu cruels, les marchands et les amateurs surtout.

Fût-ce au prix d'un désastre privé qui atteint le collectionneur, il iaut, pour 1 eux, que les tableaux circulent. C'est aux I enchères que les toiles trouvent leur cote officielle, qu'on altère et qu'on relève parfois par des habiletés bien connues. Une vente comme celle qu'on nous annonce est un coup de fortune pour les commerçants en tableaux. Ils peuvent opérer pour eux, profiter d'une occasion ils touchent des. commissions et, en tout cas, quand un peintre arrive à un grand prix, ils vendent aisément et avantageusement les toiles qu'ils ont de sa main.

Quant aux amateurs, ceux qui ne peuvent pas acheter les tableaux de prix ah c'est le plus grand nombre ont la satisfaction de lesvoir disputer sous~Ieurs yeux. Il paraît que c'est un vif plaisir et, à une enchère triomphante, on applaudit comme au théâtre.

Regarder des tableaux est, d'ailleurs, une des occupations favorites des Parisiens et des Parisiennes. On accuse celles-ci, surtout quand il s'agit du jour soiennel du vernissage, d'aller moins voir des toiles que montrer des toilettes. Juvén:d, homme très grognon, disait déjà la même chose desdames romaines. Mais, pour nous, le reproche n'est pas tout à îait juste. Nous avons vraiment la manie de la peinture.

On use autant d'huile, à Paris, pour les tableaux qu'à Marseille pour les bouillai')a!SS(?s. La multiplicité des expositions ne lasse pas la curiosité. Hier, pour entrer au Salon, on bravait le plus affreux orage qu'on ait vu depuis longtemps. Je sais bien qu'il y a, dans cet empressement, à faire la, part de la mode et de la vanité. Mais le goût est souvent sincère, alors même qu'il n'est pas très éclairé. Pendant quinze jours, Paris ne parlera que de tableaux. On dira des sottises,'ceci n'est pas douteux. Mais, assurait un Père de l'Eglise, il faut des hérétiques. La foi disparaît quand ils disparaissent. Il faut de même des « philistins a.

Si on accuse volontiers nos amateurs t regardants » d'aimer assez mal la peinture, on accuse encore plus volontiers les a.màleurs « achetants » de ne pas l'aimer du tout. Incontestablement, il sont assez rares, les amateurs à la iaçon des héros de Balzac, se privant de tout pour acheter des tableaux qu'ils découvrent et jugent eux-mêmes, ne les'montrant à personne, et goûtant devant eux le plaisir sublimement égoïste de l'admiration solitaire. 1 Nos amateurs n'ont pas pour l'art cette adoration d'ascètes et ne détestent pas J que son culte rapporte quelque chose, 3 au moins à leur vanité. Beaucoup, que {'on connaît, n'ont été que des spécula- ] ~eurs adroits, qui ont joué sur le tableau < somme on joue sur le coton. < Peut-être est-ce pour se moquer de ces agioteurs de l'art qu'un lord anglais, im- < tnensément riche et qui avait réuni une collection superbe, plaça au milieu de sa salerie, dans un cadre magnifique, un titre d'un million, qu'il montrait comme le < plus beau joyau de son cabinet? Pour ce < ~ui est de M. Secrétan, j'ai entendu rap- < porter, à son endroit, les versions les plus ] diverses. On m'a dit que sa collection 1 ëtait née d'un caprice de vanité, de cette I idée que c'était quelque chose de rare ( d'accrocher cinq cent mille livres de rente < aux panneaux de son hôtel. D'autres ont 1 soutenu qu'il avait là, comme ailleurs, ( agi en spéculateur, n'estimant que la va- leur vénale des tableaux. I J'aime mieux croire que, tout en accordant qu'il y ait un peu de vrai dans ces t jugements peu favorables, M. Secrétan, 1 sans être un amateur héroïque, avait au .1 moins un instinct secret qui le poussait à vouloir, pour ainsi dire, ennoblir sa for- 1 tune rapide ps~ l'emploi intelligent qu'il 1 en faisait. Barbey d'Aurévilly, dans son ( yra~d ~n c!f[M~sMe que nous rappelons ici, il y a peu a tait l'éloge de < la vanité, point ironiquement, comme J Erasme ût celui de la folie, mais le plus s sérieusement du monde. Il y a une part < de vérité dans cette thèse à apparence s paradoxale, surtout quand il s'agit de par- i venus de la fortune. En satisfaisant leur 1 vanité, ils rendent hommage à l'intelligence. Mécènes sans éducation spéciale et sans tradition, ils n'ont pas grande compétence mais n'est-ce pas assez que, ( même sans bien comprendre les arts, ils s'eu'orcent d'en avoir et d'en maniiester le goût? Je suis, quant à moi, très touche < i de cet euort, qui se traduit, d'ailleurs. n pour les artistes, par des entraînements, 1 des rivalités d'amateurs, des générosités extrêmement profitables. Et '~a'nd la ri- ;hesse dure deux ou t'jg générations, il n'est pas rare o~ ~e'6Is de l'amateur forant se D~-ntre amateur éclairé.

1/Mt est uo plaisir aristocratique. Si ]

Athènes, où il fut véritablement aimé et compris du peuple, était une république très démocratique, démagogique même parfois, la société athénienne était une aristocratie assez étroite. Et ce plaisir est, certes, parmi ceux qui honorent le mieux une élite. La tendance des démocraties étant toujours de se rapprocher, en arrivant à la fortune ou au pouvoir, de ce qui reste des mœurs aristocratiques, il n'y a qu'à encourager les parvenus qui se font, même un peu brusquement, «amateurs a. M. Secrétan était un de ces parvenus et on peut d'autant mieux le dire qu'il ne s'en cachait pas. Il montrait avec orgueil les symboliques et traditionnelles sabots d'ouvrier qu'il portait aux pieds, quand il vint commencer la conquête de la fortune, avec un bonheur et une hardiesse qui ont pu passer pour du génie. Et c'est peut-être la rapidité de son accession à la richesse qui peut expliquer la rapidité et la profondeur de sa ruine. Le travailleur, chez lui, était doublé par un spéculateur et dominé par lui. Or, il n'y a au monde qu'un type de joueur.

En laissant de côté les besogneux sans passion qui grappillent, par de petits moyens, autour de tous les tapis verts, Bourse ou tripot, le joueur est toujours l'unique ambitieux qui ne se satisfait jamais du résultat obtenue qui veut, comme disent les croupiers avec leur méprisante pitié et leur philosophie expérimentale, cdécrocher et emporter les lustres.)) )~ Ouvrier, petit employé, tâcheron gagnant sa vie au jour le jour, un homme comme M. Secrétan arrive à avoir vingt, trente millions quelques-uns disent cent t II ne passe pas la main. parce que, dans les affaires comme en amour, quand on a été heureux ou aimé, on croit que la fortune ou la tendresse vous sont éternellement dues et on court, aveugle, aux désillusions finales.

Ces désillusions seront terribles, peutêtre, pour M. Secrétan, alors qu'à la perte de la richesse viennent, presque fatalement, se joindre des responsabilités plus dures encore à supporter que la ruine. Mais pour moi qui, en fait d'aoaires comme en fait de tableaux, suis, hélas un amateur « regardant », je ne puis me défendre de sympathie pour ces hardis aventuriers de l'argent qui ne veulent se reposer, comme le conquérant, que là où la terre manque à leur course.

Quoique le spéculateur soit bien rarement sage, il arrive pourtant que, contenue et soutenue par le travail, très légitime, dès lors, la spéculation crée des fortunes qui ne sombrent plus par elle. Par là, elle est utile. Elle confirme la pensée dominante de notre époque qu'on est, dans la vie, ce qu'on se fait soi-même, et que le petit soldat n'est pas seul à avoir, comme Bugeaud, son bâton de maréchal dans sa giberne. Une certaine mobilité est nécessaire dans les choses de la fortune l'aristocratie d'argent doit être, à la fois, accessible et renouvelée. Sans ce flux et ce reflux, elle croupirait, comme une efui tfop tranquille. Que si. la spéculation crée des ruines particulières, elle n'est que l'excès d'une activité permise et, en tout cas, le signe extérieur et certain de la fortune publique.

Un pays riche peut seul en supporter les aventures, et les hommes qui s'y jettent sont toujours, en quelque façon, audessus des médiocres. N'ayons donc ni joie jalouse, ni austérité trop sévère devant leur ruine. Dans la bataille, ce sont des vaincus, qui lurent vaincus pour avoir été imprudents. Gardons-leur plutôt un peu de pitié et aussi le souvenir de ce qu'ils ont fait de bien quand la fortune leur restait fidèle.

SCARAMOUCHE

Ce qui se passe ËCHOS DE PARIS

Carnet mondain

Le petit cotillon blanc que la comtesse de Lytton avait l'intention de donner, s'est trouvé transformé en un grand bal où le blanc se mêlait à toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

Plus de cinq cents personnes, le dessus du panier du grand monde parisien, se trouvaient réunies dans les splendides salons de l'Ambassade d'Angleterre, éclairés à la lumière électrique et ornés d'un luxe incroyable de ueurs.

Les délicieuses toilettes aux tons clairs, la profusion des diamants et des perles offraient, avec les habits de couleur, un coup d'œil absolument féerique.

La soirée dansante avait été précédée d'un dîner de trente couverts.

Les convives de lord et lady Lytton étaient:

Duchesse de Doudeauville.duc et duchesse de Mouchy, comte de Hubner, marquis et marquise de Jaucourt, comte et comtesse Pourtalès, marquis du Lau, baron et baronne Alphonse de Rothschild, lord Rowton, ancien secrétaire de lord Beaconsfield, baron et baronne Gustave de Rothschild, prince de Poix, comte Jacques de Pourtalès, marquise de Galliffet, marquise de Saint-Sauveur, comtesse de Mailly-Nesle, lady de Grey, M. et Mme Standish, MM. Egerton, Austin Lee, Stephen, de Bunsen, Towniey, Lister, etc. Les danses, accompagnées de l'orchestre de Waldteuffel, ont commencé à onze heures et ont été menées avec le plus grand entrain.

Nous renonçons à nommer toutes les personnes qui assistaient à cette fête, fune des plus brillantes de la saison; une colonne de ce journal n'y suffirait pas. Le souper par petites tables a été servi à trois heures, dans la grande salle à manger et dans les galeries. Puis les danses ont repris de plus belle, pour ne se terminer qu'au grand jour par un éblouissant cotillon, conduit par lady Constance Lytton, avec le comte Jacques de Pourtalès.

Le bal donné hier soir par la baronne de Kon~eritz a été aussi très élégant et anhM.

Dans les beaux salons de la rue François 1~ prévalait l'élément du corps diplomatique.

Le cotillon a été plein de charmantes surprises.

Ce soir, grand dîner chez la baronne Adolphe de Rothschild.

A

Demain vendredi, bal chea Mme la baronne de Taisn~

Les habits de couleur et les habits rouges seront les bienvenus, mais ils ne sont pas de rigueur.

a~

Grand diner, suivi d'une soirée-musicale, le samedi 11 mai, chez Mme G. de Montgomery. Au programme, Mlle Richard, M. PIançoa et le chansonnier à la mode Gibert.

Samedi, bal chez la comtesse Vitali.

Aucercleagricole.

Au dernier ballottage ont été admis Le vicomte de Mortemart; parrains le marquis de Mortemart et le prince de Lucinge.

Le comte René de Mortemart; parrains le marquis de Mortemart et le comte Fernand de Brissac.

Le comte Alfred de Geoffre de Chabrignac parrains le général marquis d'Andigné et le marquis de Monteynard.

Voici le résultat du match, de billard qui s'est terminé, avant-hier à onze heures du soir.

Le premier prix a été gagné par le comte de Montgon; le deuxième, par le comte Henri de Nicolay le troisième par le marquis de Mortemart, président du cercle.

Le match comprenait quarante et un joueurs.

Les vingt premiers éliminés ont joué une poule de consolation, qui a été gagnée parMM.Ghrétien de Polyet le comte Henri de Saint-Georges.

Citons, parmi les principaux joueurs Comte de Gassart et marquis de Goulaine, comte de Las Cases et M. E. de T avernot vicomte de Saint-Georges et M. Chrétien de Poly, comte de La Roche-Aymon et comte de FrancqaeviUe, M. Léonce de Varenne et comte de Montgon, comte de Serrant et M. Duclos de Varanval, comte de Monteynard et marquis de Miramont,comte de La Rochethulon et comte de Montgon, M. René de Couët et comte de Gassart.

La partie la plus mouvementée et la plus amusante a été celle du vicomte de Kervéguen avec le marquis de Courcy.

Comme tous ses collègues les ambassadeurs, lord Lytton, ambassadeur d'Angleterre, partira samedi matin en congé pour Londres.

Rappelons que c'est aujourd'hui qu'aura lieu, à la salle Erard, le grand concert donné au profit deI'Œuvre des vocations, et auquel prêtent leur gracieux concours Mme Krauss, Mme de Sers (Re mauryMontigny) et M. Marsick.

Nous avons déjà annoncé que, dans la deuxième partie du programme, on jouerait le Neveu de SOM. o~c~, comédie du duc de Bellune, interprétée par des gens du monde.

La Compagnie des chemins de fer de l'Est a, depuis hier, un nouveau directeur, nommé en remplacement de M. Jacqmin, décédé.

Ce nouveau directeur dont le choix ne peut manquer d'être unanimement approuvé est M. Barraban, ingénieur en chef des ponts et chaussées.

Depuis plusieurs années, M. Barraban était adjoint à M. Jacqmin.

Sa nomination faite à l'unanimité des membres du conseil d'administration prouve, mieux que nous ne saurions le dire, l'activité et la compétence du nouveau directeur.

Mme Louis Lacaze, qui vient de mourir, était une personne de la plus haute distinction et d'une piété qui l'a aidée à supporter des sounrances épouvantables. Atteinte d'une grave maladie de la gorge, elle avait subi, il y a un mois environ, une opération des plus douloureuses, dont la durée avait été, cas des plus rares, de près de trois heures.

Ses forces n'ont pu résister aux suites de cette terrible opération. Elle laisse un fils qui a épousé, en premières noces, Mlle Foucher de Careil, fille de l'ancien ambassadeur, et, en secondes noces, Mlle de Souancé. Il a deux jeunes fils, dont Faîne, par sa mère, est l'héritier de la grande fortune de Mme de Vilgrün, qui possède des tapisseries et objets d'art des plus rares, et dont l'hôtel a vu des réunions que Paris n'oubliera pas. L'une des salles du Louvre porte le nom de Lacaze; le donataire appartient à la même famille que la femme éminente qui vient de disparaître.

Les obsèques de Mme Lacaze ont été célébrées hier, à midi, à Sainte-Clotilde, au milieu d'une afûuence considérable. Après la cérémonie religieuse, le corps a été déposé dans les caveaux de l'église, pour être ultérieurement transporté à Lasseube (Basse-Pyrénées).

Le ministre des finances vient de dresser, pour la communiquer à la commission du budget, la liste des bureaux de tabac concédés dans l'année 1888 et dont le nombre s'élève à 345.

Ces concessions ont été accordées, pour la plus grande part, à des filles ou veuves de fonctionnaires de tous ordres et d'ofRciers des armées de terre et de mer. Dans cette liste, nous relevons les concessions suivantes

Mme Raynaud, veuve de l'ingénieur directeur de l'Ecole supérieure de télégraphie, qui a péri, on le sait, victime d'un assassinat; Mme Ninard, veuve du sénateur de la Haute-Vienne; MmeBlanesubé, veuve du député de la Cochinchtne Mme Philippe, veuve du député de la HauteSavoie Mme Vildieu, fille du sculpteur Barye; Mme de Trentinian, veuve du général d'infanterie de marine; Mme Potier, veuve du général de brigade Mme de Soni§, veuve du général de division Mme Henry, mère d'un sous-lieutenant tué au Tonkin Mme Hubbard, veuve du secrétaire général de la questure de la Chambre des députés.

M. le docteur Brouardel, doyen de la Faculté de médecine, sounre, depuis une huitaine de jours, d'une affection rhumatismale qui l'a forcé de suspendre le cours de médecine légale dont il est titulaire. Hier seulement, M. Brouardel a pu se lever pendant quelques heures dans deux ou trois jours, son rétablissement

sera complet et le professeur sera rendu à ses nombreux élèves.

A aucun moment, du reste, l'indisposition du doyen de la Faculté de médecine n'a inspiré d'inquiétudes sérieuses~

Unpointd'histoire:

Les deux postillons qui conduiront l'équipage à la Daumont de M. le comte de Feuleins, les 5 et 6 mai, porteront la veste en drap bleu, avec collet de velours agrémenté d'argent, toque de drap bleu avec glands en argent, culotte de peau blanche et bottes à revers t

Le siècle de Louis XIV, quoi t

Un magnifique banquet de quatre cents couverts réunissait hier, dans la galerie des Fêtes de l'hôtel Continental, les membres des jurys et des divers comités des expositions universelles de 1878, 1883, 1885,1888 et 1889, sous la présidence de M. Dietz-Monnin.

Parmi les convives on remarquait MM. Tirard, président du conseil; Teisserenc de Bort, Fallières, A. Proust et Dautresme, ancien ministres; Etienne, Prevet, Berger et le haut personnel de l'Exposition M. Poirrier, président de la chambre de commerce, etc., etc.

Le banquet a été suivi d'une soirée artistique où Mmes Salia, Pierson et Réiane, MM. Talazac, Bouhy et Dieudonné se sont fait vivement applaudir.

Le nombre des entrées au palais de l'Industrie, le jour du vernissage, s'est élevé à 15,757, le chiffre des entrées payantes a atteint 1,964.

Ne quittons pas le Salon sans parler de deux peintres MM. Chiffonny et Rouby, dont les toiles sont assez remarquées. Il y a dix ans à peine, M. Chinbnny chantait dans un café-concert de Paris le genre Ouvrard. il faisait aussi sur la scène deux tableaux en cinq minutes et voyagea dans toute la France avec ce truc qui lui rapporte beaucoup d'argent.

M. Rouby a aussi exécuté sur din'érentes scènes parisiennes un tab][ea.u en trois minutes. Jçau en

Une indiscrétion

Une des toiles les plus remarquées à l'exposition de l'Epatant ? 7?a~/y~, portrait de Frédéric Febvre, dans ~?~777 et s~ Cour, par Chartran, n'ornera le salon de l'excellent sociétaire de la ComédieFrançaise qu'après que son auteur l'aura eu envoyé à l'Exposition universelle.

~GËQS DE PROVINCE

La session des conseils généraux est déjà close dans les Vosges, le Gers, Saône-et-Loire, les Basses-Alpes, Ille-etVilaine, TIndre, Tarn-et-Garonne, le Pas-de-Ca.la.is, etc.

Le ministre de la marine vient de prendre un arrêté qui établit enfin des règles uniformes relativement au tour de départ pour les colonies des sous-officiers et soldats des troupes de son département. Sauf les militaires employés comme télégraphistes, tous les hommes, gradés ou non, devront concourir sans exception au service d'outre-mer.

Un monument à Chevreul:

Dans sa séance de mardi soir, le conseil municipal d'Angers a décidé, sur la proposition de M. Maillé, ancien maire de cette ville, qu'un monument sera élevé à M. Chevreul sur une des places publiques de la ville.

Une souscription nationale sera ouverte pour couvrir les frais du monument.

ËGHOS DE L'ÉTRANGER On prête à S. S. le Pape l'intention de faire transporter de Pérouse à Rome les cendres du pape Innocent III.

De New-York:

A l'occasion des fêtes du Centenaire, qui ont continué hier, une revue militaire, à laquelle 51,000 hommes ont pris part, a été passée par le président Harrison. Un grand banquet, suivi d'un concert en plein air, a eu lieu dans la soirée. Les fêtes ont été closes par une grande manifestation industrielle. Le cortège comprenait quatre-vingt mille ouvriers.

L'amélioration que nous avons signalée dans Fêtât du duc d'Edimbourg se maintient. Le prince de Galles est allé voir le malade hier, dans l'après-midi. La R~ne doit s'y rendre aujourd'hui.

A travers les livres

Bon Ami, le nouveau livre d'Adolphe Belot, vient à peine de paraître, et déjà un grand bruit se fait autour de cette histoire très saine, très honnête, et surtout très vraie, d'un petit garçon de sept ans, car nous connaissons ce gentil petit masque. Nous félicitons Adolphe Belot d'avoir compris, peut-être un peu tard, qu'il n'est pas nécessaire d'écrire des .P'6M~es de feu et des Af~KM!<e pour décrocher le succès et qu'un -Bo~ suf6t.

NOUVELLES A LA MA!M Un joli mot de l'abbé X.

On parlait du discours que Mgr de Grenoble a prononcé récemment sur la charité.

Monseigneur a été si éloquent, dit-il, qu'il a inspiré à tous l'envie de se faire mendiant.

La petite X. une véritable poupée,est très malade.

Comment va-t-elle? interroge quelqu'un.

Mal. répliqua S. elle crache le $o~ depuis deux jours. UNDOMtNO

PETïTE CHB.ÛMÏQfE

Ce soir jeudi, 2 mai, à huit heures un quart, s~I:e du boulevard des Capucines, n< 39, conférence d& M. Alfred Duquet, historien militaire, sur la bataille de Magenta.

Le général do di-vision Ducos de la Hitte, membre du comité techniqM de l'artillerie, du comité consultâtit de l'~rtmene~ da comité con-

sultatif des poudres et salpêtres, et de la commission mixte des travaux publics, est nommé président du comité technique de l'artillerie, en remplacement du général de La Jaille, placé dans la section de réserve.

En cette qualité. !e général Ducos de la Hitta est membre du conseil supérieur de la guerre et président du comité consultatif des poudres et salpêtres.

Le général de brigade Blondel, commandant l'artillerie du 6' corps, est placé dans la S* section (réserve) du cadre de l'état-major général de l'armée.

Un concours pour la création de poinçons, est ouvert entre tous les artistes français gra veurs, pour la création de deux séries de carac tères de labeur destinés à l'Ecole du livre (école Estienne) et qui seront la propriété de la ville de Paris.

Ce concours sera clos le 1" octobre 1889, à quatre heures du soir.

mïocmim?

Il est encore quelques journaliste~ républicains qui répugnent au rôle de dénonciateurs et d'accusateurs publics, et à qui la peur de Boulanger n'a point fait complètement perdre la tête.

C'est ainsi que notre confrère Camille Dreyfus, député de la Seine et directeur de la 2V<~K)M, cité devant la commission des Neuf,se demande ce que peuvent bien lui vouloir les commissaires enquêteurs, et est amené à se poser cette question –S'agit-il de faire le procès a Boulanger ou de préparer la revanche de Ferry ? Allons donc On arrive enfin à comprendre la situation qui nous est apparue si claire, depuis le commencement de ces poursuites ineptes.

On finit par découvrir que toute l'affaire a été montée par la presse ferryste, conduite par un ministère ferryste, et, qu'au fond, ce qui se joue, c'est le second acte du duel avorté entre le général et Ferry. Ce dernier, qui remplit le rôle de régisseur, n'a pu se contenir et rester dans la coulisse. Il'est sorti déjà à mi-corps, et son apparition commence à produire ses effets.

César n'est pas encore assassiné, et déjà on voit surgir Antoine, pas celui de Metz, l'autre, le vrai l'Antoine du Tonkin et des expulsions.

En d'autres termes, et sans'souvenirs classiques, Ferry, cela estpatent, cherche à englober dans les poursuites qu'il a machinées contre Boulanger, tous ceux qui ont fait obstacle à son élection comme président de la république.

Qu'il réussisse, et on verra ce que pèsera, devant ce triomphateur, le pauvre Carnet, malgré sa daumont de Normands.

J. COHNËLY

Bîoe-Notes Parisien

LESmC)DED'UHS)NGE Ce n'était pas assez des hommes, voici que la contagion du suicide gagne aussi les bêtes. Qu'est-ce donc que cette épidémie du suicide qui sévit en France, et quel médecin nous en montrera le baccile ? f

Contagion, épidémie, ces mots paraissent absurdes, et cependant le fait de la contagion a été constaté plus d'une fois, et l'on a constaté aussi que le fléau pouvait être conjuré par un remède moral, parfois aussi absurde que la raison du suicide.

I) y a l'histoire authentique de la guérite du camp de Boulogne, où, chaque nuit, un soldat se suicidait, si bien que Napoléon 1er fit brûler la guérite, et il n'y eut plus de suicides. Sous la monarchie de Juillet, il y avait je ne sais plus quel .régiment où, pendant une semaine, chaque jour amenait un suicide. Le colonel ne sachant à quoi attribuer cette maladie noire dans un régiment où rien d'anormal ne pouvait être relevé, imagina d'adresser à ses soldats un ordre du jour traitant la folie par la folie. Après avoir établi que le suicide était une lâcheté, un abandon du poste, l'ordre du jour se terminait ainsi

« Désormais, tout homme qui se suicidera sera condamné à la dégradation militaire et à la mort. »

A partir de ce jour il n'y eut plus de suicides dans le régiment.

Le suicide est incontestablement un acte de folie, et c'est peut-être ce qui expliqué la contagion. Quand, dans une bataille, un soldat lâche pied, il est aussitôt imité de plusieurs de ses camarades. Il en est de même dans la vie. Depuis deux mois, on n'entend plus parler que de suicides. C'est M. Denfert-Rochereau qui a ouvert la marche funèbre. Où finirat-elle ? Hier encore, un homme d'affaires se suicidait, et il y a peu de jours que, à Bordeaux, un enfant de dix-sept ans se suicidait pour une raison futile. Déjà, il y a deux ou trois ans, un élève du lycée Condorcet s'était tué, et, depuis lors, nombre de jeunes gens, presque des enfants, avaient suivi l'exemple. Mais, des animaux t Voilà ce qui dépasse les bornes de notre compréhension.

Ecoutez cette histoire d'hier. Dans un cirque ambulant, un clown promenait un singe qu'il avait dressé à galoper sur un chien, et à tirer en même temps des coups de pistolet. Bertrand farsait bon ménage avec son maître, qui ne le battait pas et le comblait de caresses.

L'affection était réciproque. Mais un jour vint où le clown, poussé par la misère., misère d'amour ou misère de l'estomac, nous l'ignorons, saisit un revolver et se brûla la cervelle devant son singe.

La balle était entrée par la bouche et était ressortie par le crâne la mort avait été instantanée.

Que fit tout d'abord le singe ? A quelles lamentations, à quelle mimique se livra-t-il près du cadavre défiguré? C'est ce qu'on ignore. Tout ce qu'on sait, c'est que le singe fut trouvé mort près de son maitre,tenantencore dans sa menotte crispée le revolver, dont deux coups étaient déchargés. Lui aussi, était mort de la même façon la balle était entrée par le pa- lais et ressortie par le crâne fracassé. Et voilà cette histoire dans toute son émouvante simplicité.

On pourra dire que le smge a agi par marne d'imitation cependant les animaux connaissent la mort et en ont peur. Il est peu'probable que le singe ait trouvé très drôle de tomber sanglant et inanimé comme son maître. C'est bien la mort qu'il a cherché.

Mais le fait n'est pas unique.

tl y a quelques mois, en province également car la province a, paraît-il, le pas sur Paris chez les animaux un chien de meute, de forte taille, blanc, taché de jaune, errant et sans collier, avait été recueilli, soigné et caressé dans une maison hospitalière. On se souvient peut-être de ce qui suit, car le fait a été raconté alors parles journaux. Pendant huit jours, le chien allait et venait, ne faisant que de courtes absences, toujours triste, cherchant évidemment son premier maître et revenant au gîte qu'on lui avait accordé.

Puis les absences furent plus longues le chien faisait des recherches plus éloignées. Son nouveau maître l'accueillit bien, une première fois, une deuxième fois mais à la troisième absence oui avait duré plusieurs jours, le chten

reçut une forfe correction destin-êe a !ui faire comprendre qu'il avait à rester au logis. Le chien comprit sans doute qu'on n~ voulait plus de lui, et, prenant aussitôt course, il s'en fut droit à la rivière, où, en pre~ sence de plusieurs personnes, M se noya 70" fontairement, gardant sa tête sous l'eau. Aucune des personnes présentes neput s'y tromper. Ainsi, voilà tes animaux participant à la manie du suicide. Un de ces jours, nous apprendrons que le canard de M. Grévy s'est embroché tui-meme, et que le cheval noir de M. Reinach s'est cassé la tête contre un arbre du Bois, faute de pouvoir dresser son cavatier. TOUT.PARt3

LA

SAINT-PHILIPPE

A !n s~tle W~a~gr&ïn

C'était hier la Saint-Philippe, fête patronale de Monseigneur le comte de Paris.

Les royalistes ont pensé avec raison qu'ils avaient le devoir de se réunir en ce jour, pour onfir au chef de la Maison da France, exilé, l'hommage de leur inébranlable fidélité et de leur foi dans l'avenir.

Quinze cents personnes, appartenant à toutes les classes de la société, ont répondu à l'appel du comité, et le banquet de la salle Wagram restera, à la veille de l'Exposition et des élections générales, comme un témoignage éclatant de la vitalité et de la force de l'idée monarchique en France.

Cette imposante manifestation aura du retentissement en province. Elle augmentera l'ardeur et la confiance de ceux qui luttent pour la grandeur et la prospérité du pays en travaillant au retour de la monarchie. Elle sera aussi une consolation et un sujet d'espoir pour l'auguste exile qui s'est déclaré « le premier serviteur de la France ?.

Le banquet s'est ouvert à sept heures, sous la présidence de M. Ferdinand Du* val, ancien préfet de la Seine.

La grande salle était depuis l'entrée, décorée de trophées de drapeaux avec des éeussons aux armes de la ville de Paris. Sur l'estrade était le buste de Monseigneur le comte de Paris, au milieu de massifs de plantes rares.

La table d'honneur avait été dressée au pied de l'estrade. Dix autres tables avaient été disposées dans la longueur de la salle. D'autres encore avaient été placées dans le pourtour et dans les galeries. Dès sept heures, toutes les plaeea étaient occupées. La plupart des convives portaient à la boutonnière la rose de France, la fleur de Madame la comtesse de Paris.

M. Ferdinand Duval, assis au milieu de la table d'honneur, avait à sa droite M. Conrad de Witt, député, et, à sa gauche, M. Vacherot.

Les autres convives qui avaient pris place à cette table, étaient

Marquis de Beau voir, comte de CheviIIy, marquis de Lasteyrie, MM.Froment-Meu' rice, Alexandre Lambert de SainteCroix, Aubry-Vitet, Calla, de Prautois, baron Tristan-Lambert, marquis de Bouillé, comte de l'Eglise, duc Decazes, baron de Montagna.c,matquis d'Harcourt; comte d'Haussonville, vicomte Emma-' nuel d'Harcourt, Dufeuille, marquis de Nadaillac, docteurs Blache, Mayol de Luppé, comte Jacquemont, MM. Amédée Dufaure, Deville, Georges Berry, baroa~ Cochin, Lerolle, conseillers municipaux'' de Paris; MM. Target, Cornélis de Witt/ marquis de Sers, anciens députés, etc. < Toute la presse monarchiste était re* présentée, ainsi qu'un grand nombre de journaux étrangers et quelques journaux républicains.

M. Ferdinand Duval, avant que le diner fût servi, a prononcé les paroles suivantes

« Je tiens, messieurs, à vous faire sa." voir que, à l'occasion de cette éclatante manifestation, l'ai reçu un grand nombre de lettres et de télégrammes de félicitations. Les royalistes du Lot-et-Garonne m'ont chargé spécialement de vous dire qu'ils sont étroitement unis aux royalistes parisiens. »

Cette communication a été saluée par de grands applaudissements.

Au dessert, M. Ferdinand Duval s'est levé pour prononcer le discours suivant.' La parole chaude et vibrante de l'orateur a soulevé plus d'une fois l'enthousiasme de la salle, et plusieurs personnes nous ont fait remarquer avec quel tact et quel talent l'orateur avait su aborder les plus hautes questions politiques, laissant de côté, cette fois, tout ce qui pouvait irriter ou diviser ses auditeurs.

D!SCOtJRS DE m. FERDtH&HD DUVAL i Messieurs,

Nous sommes réunis 'pour fêter la Saint' Philippe. Royalistes, nous allons boire au représentant du principe monarchique, au Prince que la Providence tient en réserva pour rendre à ce pays tout ce qui lui fait défaut aujourd'hui l'apaisement dans les esprits, la stabilité dans les institutions, la prospérité dans le travail, la liberté (Applaudissements) et non pas seulement comme au'jourd'hui la liberté pour les assemblées politiques, pour les journaux, pour les associations, pour tous ceux qui peuvent se faire respecter ou se faire craindre; mais la liberté pleine et entière dans tous les actes da la vie, pour les plus petits et les plus humbles d'en~tre les citoyens. (Applaudissements.) C'est là ce que veut la France.

T~a récomcîU~t!om na~ion&te

Elle veut surtout l'apaisement. la fin des compétitions des partis et des luttes stériles, l'union de tous les citoyens ralliés autoo.d'un pouvoir fort et respecté; elle veut la paix sociale il la lui faut pour que la con&anct renaisse, pour que les aNaires reprennent, pour que le travail fasse vivre l'ouvrier; il la lui faut surtout pour qu'elle se sente en pleine possession d'elle-même et en sécurité devant l'étranger. (Applaudissements.)

Ce problème, croyez-vous que la répubh.que puisse le réaliser ?

P!M$t6M~ ~o~ Jamais ~monde En ce moment, elle invite le monde enueC à venir admirer les merveilles de l'Exposition universelle et le spectacle quelle lut, offre, c'est un procès politique intenté 96 poursuivi en dehors de toutes les règles du droit commun. (Applaudissements.) C> r Le commerce, l'industrie, le travail daman- dent à la politique une trêve de quelques se-

maines. Il

~Le~rëpublicains n'ont pas pu la leur M!