̃la Madeleine.Ie mariage de M. de la Villemandry de la Mesnière avec Mlle Hônorine de Vésian, fille du baron de Véeian.
M. l'abbé Valette, premier vicaire de la Madeleine, a donné la bénédiction nuptiale aux nouveaux époux.
Les témoins du marié étaient M. de Teyssin, capitaine d'artillerie à Versailles, et M. Daras;les témoins de la mariée étaient le chevalier Louis de Vésian, son oncle, et M. Bauley, ancien président du tribunal de Laval.
La famille de Vésian est originaire duLanguedoc ses armes sont d'azur à la bande d'or, accompagné de 'deux croissants en chef et l'autre en pointe,
#*#
A la même heure était célébré, à la même église,dans la chapelle de la Compassion et dans la plus stricte intimité,le mariage de M. Sicard avec Mlle d'Orient de Bellegarde, fille de M. de Bellegarde, tréBorier-payeur général de la Gironde, mort ill y a quelques années.
"Les témoins étaient pour M. Sicard. M. Hubert de Sainfe-Croix officier dé marine, et David pour Mlle de Bellel?arde; M. de Laporte, capitaine de vaisi'.eau et Olagnier, notaire.
Le directeur de l'Assistance publique a reçu de Mme la baronne Salomon de Rothschild une somme de 25,000 francs, dont 15,000 francs pour les pauvres de Paris et 10,000 francs pour les enfants moralement abandonnés.
Le directeur de l'assistance publique a également reçu de MM. André Girod et Ce la somme de 1,500 francs pour les pauvres des divers arrondissements de Paris, et celle de 500 francs spécialement destinée aux pauvres du neuvième arrondissement.
Nous avons le regret d'apprendre que ila baronne Haussmann, femme de l'ancien préfet de la Seine, est assez sérieuseïment indisposée.
Quelques détails sur M. Plassard, aniien avoué, ami et conseil de Mme Bouiâcâut. ̃ .̃
L'étude de M*. Plassard. était située 19, rue de là Monnaie, et une des plus achalandées de Paris. Actif, conciliant, .'îort en droit, très travailleur, Me Plasisard, veuf de la riche fille d'un huissier, 'garda son étude jusqu'au moment où l'éducation de ses deux fils fut presque, achevée. Après qu'il l*eut cédée, il devint administrateur du Crédit Foncier. Il avait été, dès longtemps, chargé des affaires du Bon-Marché et des intérêts particuliers de la famille Boucicaut. Chargé de rédiger les actes de société, d'association, de régulariser les transactions, il fut appelé par Mme Boucicaut à une sorte de contrôle général de cette immense entreprise, et se consacra presque entièrement à sa prospérité.
M. le baron de Lareinty, sénateur et président du conseil général de la LoireInférieure, est, en ce moment, gravement atteint d'une fluxion de poitrine. L'état du malade ne laisse pas d'inspirer de sérieuses inquiétudes à son entourage et à ses amis.
Le mal s'est déclaré vendredi dernier • ce jour-là, M. de Lareinty rentra comme tl habitude à son hôtel, vers sept heures du soir, et se .sentit légèrement indispose..
La nuit fut très mauvaise; une fièvre intense s'était subitement déclarée. On alla prévenir le docteur Albert Robin, qui constata une fluxion de poitrine des plus aigües.
La maladie suit son cours normal; aucune complication ne s'est produite, fort heureusement, jusqu'à présent. Voici le dernier bulletin du docteur « Fluxion de poitrine très intense et très étendue poursuit son cours sans complication immédiate, s
Un grand nombre de députés et de sénateurs sont allés s'inscrire à l'hôtel du Boulevard Saint-Germain.
Un mot aussi profond: que charmant, ae M. le duc de La Rocheioucauld-Doudeauville, à propos de la crise qui vient de se terminer
« C'est le travail de Pénélope dans le I «ercle de Popilius > i
Le général Guzman Blanco, qui s'est démis de ses fonctions de président de la république de Venezuela., paraît vouloir se fixer définitivement en France, bien qu il n'y ait rien de définitif pour un Président qui a tant de lois pris, quitté et repris la dictature. ̃
II vient de louer un hôtel, 45, rue Copernic, et -l'on s'occupe actuellement de 1 ameublement, qui sera, certainement, des pius luxueux.
CGflOS DE PROYiNGB
La grande fête annoncée au château de Lancosmes, dans l'Indre, a eu lieu avanthier, et a obtenu un immense succès. Plus de trois cents invités se pressaient dans les grands salons du château, pour- applaudir la grande revue de Vercinr/étorix, qui a été jouée avec un brio extraordinaire, par une trentaine de charmantes femmes et d'acteurs émérites en costumes plus réussis les uns que les autres.
Parmi les premières, citons Mme ie Vaugelas, en fée; vicomtesse de Tocquevillé, en cantiniôre Mme A. Crombez, personnifiant la crémaillère que l'on pendait ce jour-là au château de Lancosmes Mmes de Croze, vicomtesse in Pavillon, Mlles Leièbvre et de Juuiilhac, .en Gauloises.
Le libretto du comte et du vicomte de Miramon-Fargues, où les bons mois abondent, a soulevé de nombreux applaudissements.
Le chant était accompagné par l'auteur, le vicomte de Fontenailie.
Une grande alfiche, un vrai tableau dune élégance extrême, peint par le comte du Crozet, était placée à l'entrée du théâtre.
Le programme œuvre de la vicomtesse de Miramon était distribué à la porte.
Après la représentation qui a fini à minuit et demi, un bal a été organisé qui a ete clôture à cinq heures du matin, après un superbe cotillon conduit par le visomte Bruno de Boisgelin. Puis les nombreux invités se sont installés dans la salle du souper, dontles honneurs étaient faits par M. et Mme Louis Crombez-et leurs enfants, le vicomte et la vicomtesse ete Lestrangcs;
Remarque parmi les invités MM. de La Rochefoucauld, de Beauregard, Tocqueviilo, Grollier, Vaugelas, Boisgelin, Balzan, La Selle, de Croze, de Bour<? Lacanlle Miramon, Fonteneur, Pongibaucl, bamt-Legier, Johnston, Schneider, d'Haramhu-es, Semur, Montalivet, Luzarches la Cotardièrë, etc., etc.
On vient de célébrer à Saintes, en l'enlisé bamt-Yivien, le mariage de Mlle Marie-,
[ Thérèse Legardeur de Tilly avec MXilphonse Gaultier, un de nos plus jeunes commandants d'infanterie de marine. Toute l'aristocratie du pays assistait à cette cérémonie, entre autres l'amiral Juin, comte de-Saint-Quentin, comte de Montalembert, comte et comtesse Marcel de Fonremis, baron et baronne de Saiht-Arnand, vicomte de Brémond d'Ars, ̃comtesses de Clasmodeuc, de Brebinauld de Méré; comte de Larochebrochard, • comtesse de Tilly, Miles de Saint-André, etc., etc.
Une drôle de coquille
Un journal de province, rendant compte de la tentative d'assassinat dont M. Jules Ferry a été l'objet, donne des détails sur Aubertin.
Il dit, entre autres choses, que i le concierge de la maison du meurtrier recevait, tous les jours, iorce papier timbré à-son adresse.
Et il continue
« II y a, chez ce concierge, environ trois mille lettres, cartes et cinquante tétégrammes. Quelques- noms, au hasard Grévy, Wilson, Carnot, Teisserenc de Bort, Haussmann, etc. »
Voyez-vous tout ce monde s'inscrivant chez un assassin 1
Par une erreur typographique, on avait fait suivre le filet relatif à Aubertin d'un fragment faisant allusion à M. Jules Ferry.
Cela se comprend de reste; mais au premier abord, cela fait un singulier
6XTGu*
̃ ECHOS DE [/ÉTRANGES M. Windthorst, député et chef du parti catholique au Reichstag, est arrivé à SanRemo.
Aussitôt après son arrivée, il a été rendre visite au Kronprinz, dontla santé est dans un état très satisfaisant.
Comme complément aux renseignements que nous donnions, hier, sur la santé de M. de Bismarck, disons que les médecins auraient recommandé le repos le plus absolu au grand-chancelier, qui est toujours à Friedrichsruhe.
On parle même d'une attaque d'apoplexie..
Mais il ne s'agit, probablement, que d'une des légères indispositions dont M. de Bismarck est ordinairement frappé quand les événements politiques l'exigent.
De New-York j
M. Blaine, dont les chances, comme candidat à la présidence de la Républi- jj que' paraissaient avoir considérablement ? diminué ces temps derniers, est mainte- nant revenu au premier plan, et la lutte électorafe aura lieu entre lui et M. Cleveland. M. Blaine semble devoir être soutenu par les Irlandais.
A travers les livras
Nous nous empressons d'annoncer le nouveau livre d'Alphonse Daudet, Trente ans de Paris. C'est un merveilleux petit volume illustré, paru chez les éditeurs Marpon et Flammarion, dans la collection artistique Guillaume.
Les dessins sont de Bieler, Montégut, Myrbach, Picard et Rossi, illustrateurs .de Tartarin et de Sapho, dans la même série in-18 des œuvres d'Alphonse Daudet.
NOUVELLES A LA MAIN Champoireau est un pique-assiette redouté.
Hier; comme il assiégeait un ami, ce dernier finit par lui dire
Allons, je t'invite à dîner pour le soir de la Noël.
t, Impossible, j'ai promis. Mais je puis raccorder le réveillon. e
Kranponard cite sa femme pour un modèle de sagesse et d'économie Et quelle ménagère! disait-il dernièrement. Figurez-vous qu'elle déchire mes chaussettes pour avoir le plaisir de les repriser i
V^ UN DOMINO
us mm iiïBis
If. TÏRARB
Président du eonseiP
Le nouveau président du conseil est un ancien horloger. Son lieu de naissance Genève, l'avait prédestiné à la fabrication des montres.
Avant do fabriquer des bijoux en toc, le citoyen Tirard lut employé des ponts et chaussées.
Il s'affilia plus tard à l'Internationale et soutint, en 1869, la candidature Bancel contre M. Emile Ollivier.
Maire du douzième arrondissement de Paris après la 4 Septembre député à l'Assemblée nationale, M. Tirard joua un rôle des plus suspects pendant la Commune. Nommé membre du gouvernement insurrectionnel, à la lin de mars, comme MM. Méline et Ranc, il trahit tour à tour le gouvernement de l'Hôtel de Ville et celui de Ver-
sailles.
C'est à lui particulièrement que remonte la responsabilité de l'échec de la manifestation des bataillons de l'Ordre, convoquée au Grand-Hôtel, par l'amiral Saisset.
M. Tirard, sous des apparences calmes et bourgeoises, est un violent. Il ne se pos- sède pas à la tribune. Il parle avec faconde et emphase, et il pourrait fort bien s'emballer, jeudi, pendant la lecture de la déclaration ministérielle, si on rappelle à l'opportuniste d'aujourd'hui les engagements électoraux du radical d'autrefois.
M. Tirard a été déj plusieurs fois ministre. Il a voyagé comme tel dans divers départements, où l'on a gardé uu souvenir mémorable de son ignorance.
Ce fut M. Tirard qui, visitant un concours régional à Agen ou à Auch, demandait ce que c était, du maïs,et confondait les chevaux hongres evec les chevaux hongrois.
Ministre des finances, M. Tirard égara une centaine de millions environ, que la commission du budget eut toutes les peines a retrouver, et il rata l'emprunt de 1884 Depuis, M. Tirard avait été l'objet de nombreuses attaques de la part des journaux radicaux, au sujet de sa participation dans diverses opérations financières, notamment dans les affaires du Honduras.
M. Tirard a soixante ans; il est francmaçon, ce qui facilitera ses relations avec le nonce.
IJE GÉJSÉRAIi LOGEROT
(Ministre de la guerre)
Le nouveau ministre de la guerre est âgé de soixante-deux ans.
Né à AVoyers (Loir-et-Cher), en 1825 il entrait à Samt-Cyr, en 1844, en sortait deux ans après dans un bon rang et était envoyé comme sous-lieutenant dans un régiment d'infanterie.
Capitaine en 1853, chef de bataillon en 186 4, lieutenant-colonel le 18 septembre 1870 et colonel le 19 novembre 1870, la commission de revision le maintenait dans le grade que lui avaient valu ses actions d'éclat sous 1 Metz et à l'armée de la Loire. i
General de brigade le 23 mai 1875, il était «romu divisionnaire le 18 juin 1881 à l'iPgue de la campagne de Tunisie, ou il avait "lait preuve des qualités mffltaiKs les plus remar.quaMes. ̃•-Çh.ftvali<u. Os la Légion dteineur ex». *8s&
officier en 1865, il: était fiommé commandeur en 1874. Ceux qui souhaitent que le portefeuille de la guerre soit aux mains d'un général sortant de Tinianterie seront satisfaits, ̃•̃̃̃̃̃
i- aie &AJULt$MMsr ̃;̃̃•'
(Justice)
De la débâcle de ,son ministère, M. Pallières a sauvé le portefeuille de la justice, qui convient mieux à son tempérament tranquille que la présidence du conseil avec l'intérieur. Le député de Nérac est, en effet, un de ces républicains gras qui ne portaient point ombrage à César, et il semble avoir été nourri de ces terrines qui ont lait, avant lui, la célébrité de sa patrie. On peut être assuré qu'il change avec plaisir les agitations de' la place Beauvau pour la calme de la place Vendôme, et qu'il chantera volontiers
Ah qu'on est lier d'être ministre,
Quand on regarde la Colonne t
M. FAYE
(Instruction publique)
C'était l'homme indispensable, l'homme de
C'était fhomme indispensable, fhomme de
la situation. On l'a vu figurer sur toutes les listes. Il y avait, parait-il, des engagements pris à son égard, pour le rôle qu'il a joué, au Sénat, lors de l'élection présidentielle. G est un bon gros père, tout rond, et qui n'a d'ongles ni dans son caractère ni dans sa personne. Il occupe deux sièges, l'un au Sénat, l'autre à la cour des comptes, deux sièges qui disposent agréablement au sommeil et qui ne sont pas une bonne préparation pour les luttes parlementaires.
Il a déjà tenuledemi-portefeuilléde sous-secrétaire- d'Etat il a voulu avoir le porte- feuille tout entier. Au total, une nébuleuse dans le firmament politique.
M. Faye est sénateur sortant de Lot-etGaronne. Soumis au renouvellement du 5 janvier prochain, il a de graves inquiétudes. b il n'est pas réélu, on lui a fait espérer la succession de M. Bethmônt à la cour des comptes, dont il est conseiller-maître.
M» DE MA.IÏY
(Marine)
Un médecin à.la marine I C'est, au moins, une nouveauté. Mais M. de Mahy est député de la Réunion, et il a fait quelques voyages sur mer. Ce sont là des titres. 11 a été déjà ministre, et ministre de l'agriculture, sous le ministère Gambetta. On ne dira pas que la médecine ne mène pas à tout.. C'est un fougueux partisan- delà politique dite coloniale, et il faudra le surveiller de près pour qu'il ne nous embarque pas dans quelque mauvaise affaire avec la conquête de Madagascar, qu'il a fort, à cœur.
Il l'a promise à ses électeurs de la Réunion. Extrêmement frileux, cet enfant des tropiques ne quitte jamais son pardessus. Nos compliments de condoléance à nos amiraux. M. de Mahy ne veut à aucun prix de soussecrétaire d'Etat pour les colonies. Moi seul, et c'est assez 1
l;c; M. JLOÏJBET
(Travaux publics)
Celui-ci est un ministre complètement neuf. Ancien député de la Drôme, sénateur de ce même département, il n'a pas beaucoup, marqué dans. ces deux assemblées. Il avait, cependant, figuré sur quelques listes, et on lui croyait quelques aptitudes pour l'Agriculture. Aussi l'a-t-on mis aux Travaux publics. Ce n'est pas, il est vrai, la première fois qu'un avocat occupe ce ministère. M. Rouher y a fait assez bonne fleure. Peut-être M. Loubet y révélera-t-il des talents d'ingénieur jusqu'à ce jour inconnus? En attendant, c'est une consolation de penser que ce portefeuille ne sera plus dans les mains d'un homme de couleur. M. Loubet est blanc. Il est vrai qu'il a un joli accent méridional, mais
& N'est-ce pas pour son galoubet ï Que Carnot distingua Loubet ? 2 -M* 1TIETT.E
(' ''• (Agriculture)
C'est un Franc-Comtois, un rustique dont Courbet aurait aimé à faire le portrait. A Un kilomètre, on l'entend et on reconnaît son origine. Il a longtemps manifesté un grand dédain pour le portefeuille qu'il mourait d'envie de tenir. De l'esprit, d'ailleurs, non pas du meilleur et du plus fin; mais, même un peu gros, l'esprit n'est pas commun dans le monde parlementaire.
M. Viette égayera les séances du conseil des ministres et fera peut-être sourire M. Carnot, qui n'a jamais souri. Il est homme à jeter un calembour sur le tapis vert. Il a commencé sa médecine, mais la politique l'a pris et l'a arrêté en chemin. Il ne lui en est resté que des allures de carabin. Sera un bon voyageur pour placer en province- les produits de la politique républicaine.
MM. Sarrien, Flourens et Dautresme, qui complètent le cabinet Tirard, ont été déjà ministres ils sont donc connus. Nous n'avons pas changé d'opinion sur leur com£te.
.1 c.
L'OPINION DES JOURNAUX 1 L DE CE MATINr a
Les Débats:
Le public accueillera avec satisfaction la fin de cette longue crise ministérielle, quia a duré près de quatre sfmines. il lui faudra un peu de temps pour faire vonnaissanee avec la personne de quelquôs-uns des "colley '.ses de M. Tirard, qui n'ont pas encore attiré beaucoup son attention.
Quand il aura rempli cette formalité, il s'apercevra que le ministère du 13 décembre 1887 n'est pas, à proprement parler, un ministère de- concentration républicaine. L 'Extrême-Gauche n'y est pus représentée; la Gauche radicale l'est peu. Ce n'est pas non plus, à vrai dire, un cabinet homogène. Nous n'imaginons pas que M. Tirard, M. Viette et M. Sarrien, avant de se décider à gouverner ensemble, aient pris la précaution de se mettre d'accord sur quelque chose. C'eût été une précaution plus dangereuse qu'utile, et qui aurait pu tout faire échouer. Jules Dietz.
La Justice:
Telle est donc la solution. A cette démocratie qui demandait à serrer ses rangs, on donne un gouvernement de division. Aucune équivoque, aucune hypocrisie n'est possible avec la liste étrange des ministres nouveaux. Tous les noms politiques qui la composent sont pris exclusivement dans l'opportunisme militante.
Tel est ce cabinet: la plus violent des défis à l'esprit de rapprochement une provocation à peine dissimulée. S'il arrive demain devant la Chambre, qu'y représenterat-il ? Ce sera la plus véhémente des contradictions aux sentiments d'union auxquels nous n'avons pas, nous radicaux, marchandé les sacrifices, aux sentiments qui se sont affirmés par six cents voix sur le nom de M. Sadi Carnot. Camille Pelletan.
L'Autorité:
C'est le digne cabinet d'un président de la République, terne lui-même, médiocre s'il en fut, et qui serait bien plus à sa place comme chef de bureau, dans un de ses mi- nistères, ou comme ingénieur à la manufacture des tabacs. 0
M. Carnot pourra traverser les environs du jour de l'An, jusqu'à ce qu'une question sérieuse vienne à se poser, et alors je ne réponds plus de rien I
Ce ministère, j'en suis certain, indisposera fortement les radicaux, et n'oilre rien qui puisse nous plaire particulièrement. Il sera violement attaqué par eux, et j ignore s'il sera chaudement défendu par nous.
GeîU, d'ailleurs, dépendra de lui, et nous croyons que la droite agira prudemment .1
ne se prononçant pas encore, ni DOlir tf{
contre. prono nçan. t.. pas. l~, m I
T.'egpectatiYe 8'inyOS~ ~tÜil9, a- ~A~~ yB
La Lanterne
Nous avons en face de nous le ministère, non pas seulement de M. Tirard, mais de M. Carnot. Et les noms qui composent ce ministère, malgré l'obscurité discrète du plus grand nombre des titulaires, ne laissent plus i subsister la moindre équivoque. Le jour où M. Ferry voudra faire son cabinet, il n'aura qu'à pourvoir chaque département d'un ministre titulaire, enconservant comme sous-secrétaires d'Etat tous les ministres de M. Tirard.
Le ministère Tirard n'est qu'un ministère Ferry demi-grandeur naturelle. I
Telle est la façon dont M. le président de I la République comprend la concentration I républicaine. Telle est la façon dont il com- I prend son rôle constitutionnel. I
La République française
1 Nous ne dissimulerons pas que le départ de M. Rouyîer, qui avait fait preuve d'une rare intelligence au ministère des finances et qui avait montré à la présidence du con- I seil les qualités d'un véritable homme d'Etat, de M. Spuller, dont nous ne saurions parier I librement dans cette maison qui s'honore d être restée la sienne, et de M. le général lerron, n'est pas pour ne point nous inspi- I rer de vifs regrets.
Nos amis, Rouvier et Spuller, nous per- i mettront même de dire que nous regrettons i surtout le départ de M. le général Ferron,} qui a rendu depuis six mois à la cause de la I défense nationale d'inoubliables services et f qui a l'honneur d'avoir déchaîné contre sa f personne la rage furibonde des partis de | dictature et de d'anarchie. Mais je veux me taire. Le remplaceement de M. le général 1 Ferron est un argument de plus pour le mi- f nistère civil de la guerre mais je me serais F volontiers passé de cet argument. 1
uBoi an, pour n'y plus revenir, nous croyons pouvoir promettre au nouveau ministère le concours dévoué de tous les républicains de gouvernements et de progrès. Sa tache n'est point aisée: Quand il aura présenté aux Chambres le Message de M. le président de la République et obtenu le vote de quelques donzièmes, il aura tout d'abord le devoir strict de mettre un terme à la véritable anarchie dont nous jouissons depuis un mois. Joseph Rbinach.
L'Intransigeant:
Le ministère dit des douzièmes est à peine un douzième de ministère. Il est probable que, si les douzièmes sont provisoires, il le sera également. Mais on se demande pourquoi on s'exténuait, depuis douze jours, à remplacer un cabinet opportuniste par un cabinet qui l'est tout autant. M. Fallières a renoncé à le former parce qu'il ne trouvait pas de collaborateurs, et la première chose que fait M. Tirard, c'est de faire appel à la collaboratiou de M. Fallières.
C'est le jeu des petits chevaux appliqué à la politique. Ce sont toujours les mêmes casaques qui tournent sur le cylindre, et c'est tantôt la rouge, tantôt la verte, tantôt la bleue qui passent le poteau, sans qu'il y ait aucun motif pour que ce soit plutôt celle-ci que celle-là. Henri Roghefokt. X.
»
f^fe. -FUNÉRAILLES
.DE
M™ BOUCICAUT
Les obsèques de Mme Aristide Bouci- caut ont été une véritable apothéose. Plus de cent mille personnes ont pris part à l'immense cortège. La circulation des voitures et des tramways a été interrompue de onze heures du matin à trois heures aprèsmidi, sur le boulevard SaintGermain, depuis la rue du Bac jusqu'à la rue de Rennes.
A dix^ieures, le cercueil a été descendu du premier étage de l'hôtel Boucicaut et déposé dans la magnifique chapelle ardente de la cour.
C'est ligue tous les employés du BonMarché, hommes et femmes, ont défilé, aspergeant â'eau bénite la dépouille mortelle de celle qui avait été pour eux une mère.
La levée du corps a eu lieu à midi; mais le cortège n'a pu se mettre en marche qu'à midi et.demi.
Deux voitures de deuil précédaient le corbillard, tiré par six chevaux noirs tenus en main par des valets de pied. Quarante employés du Bon-Marché, portant des couronnes, formaient la haie dçs deux côtés du char funèbre, qui disparaissaient sous l'immense quantité de guirlandes et de bouquets de violettes, de lilas blanc, de roses-thé et de camélias blancs.
Le char était suivi des domestiques de la défunte.
Venaient ensuite les maîtres des cérémonies la famille, représentée par MM. Louis Morin et Mugnier, cousins de la défunte; le conseil d'administration du Bon-Marché, ayant à sa tête M. Plassard. Derrière eux marchaient soixante des principaux employés et quarante garçons de magasins, portant chacun une couronne».
Ils étaient suivis de nombreuses délégations d a. la ville de Paris et de 13 pro- I vince; chacun des groupes portait sur j un brancard une éiiorme couronne.
C~d.SSAGNP,G,
ï plus grande âe toutba itaii telle- j
offerte par le comité de construction des j
grands magasins.
Le cortège otait terminé par -une loule
immense, derrière laquelle marchaient
les voitures de deuil, dont ]• première était celle de Mme Boucicaut.
C'est à une heure qu'on est arrivé à Saint-Thomas-d'Aquin.
L'église était toute »tendue,à l'extérieur et à l'intérieur, de draperies noires, semées d'étoiles d'argent et ornées de palmes vertes et d'écussons aux initiales de la défunte.
Le catafalque,très haut, entouré de centaines de cierges, avait aux quatre coins les statues de la Religion, de la Foi, de l'Espérance et de la Charité.
Le service a été admirablement dirigé par M. Henri de Borniol.
L'église ne pouvant contenir plus de deux mille personnes, la foule immense a dû se masser aux abords de l'église. M. l'abbé Ravailhe, curé de la paroisse, assisté de tout son clergé, a dit la messe, qui a été accompagnée des chants de la maîtrise.
Après l'absoute, à deux heures et demie, le cortège s'est reformé pour se rendre au cimetière Montparnasse, passant par le boulevard Saint-Germain, la rue de Rennes, la rue d'Odessa et le boulevard Edgar Quinet. 1
Partout une foule incroyable, que les sergents de ville n'arrivaient pas à contenir.
A l'arrivée au cimetière, le cortège l'a contourné dans toute son étendue, pour revenir à la porte d'entrée, près de laquelle est situé le modeste caveau de la famille Boucicaut. Il se trouve adossé au bureau de la Conservation, entre le s tombeaux des iamilles F. Le Chartier et Rousset-Jaron.
Le cercueil ayant été posé sur une petite estrade, on a commencé les discours. Plus de vingt mille personnes se pressaient autour des orateurs.
̃ M. Plassard, gérant du Bon-Marché, a parle le premier.
D'une v;;X ~inue, ïl a retracé la vie âe
D'une v<^ ^mnô, il a retracé la vie de, ¡
I^oue noble femme, vie de lutte, de travail et d'abnégation, pour atteindre le but le plus noble entre tous, celui du relèvement des classes ouvrières.
EUe avait comDris., a-t-i! dit3 que. lajiu
prême ressource du bonheur, c'est de se consacrer au bien des autres.
Après avoir parlé de ses bienfaits éclatants, il a fini par ces paroles
I Adieu, madame; le monde ne pouvait pas vous récompenser allez re- cevoir la couronne de vos vertus, de la main de Dieu, dans l'immortalité I II est impossible de retracer l'émotion qui s'est emparée de l'auditoire à ces pa-
rôles.
Après lui ont parlé MM. Lejeune, premier commis à la bonneterie; Boileati, architecte du Bon-Marché Mallet, inspecteur de la bibliothèque du Bon-Marché; un autre employé, dont le nom nous échappe, et enfin les maires de Verjux et de Gergy.
Le dernier a fait l'énumération de toutes les œuvres charitables créées par Mme Boucicaut, dans le pays où elle était née et qui, par elle, est arrivé à la plus grande prospérité.
A la fin des discours, tous ces monceaux de couronnes et de bouquets que l'on avait apportés ont été déposés sur le tombeau, qui, en un clin d'œil, s'est transformé en une pyramide de fleurs. MARC GÉRARD
LES LEG-S
DE
Mme BOUCICAUT
EB~J~nL~f~~J s
Nous avons parlé, hier, des legs particuliers que Mme Boucicaut a faits à chacun des trois mille et tant d'employés du Bon-Marché. Il faut y ajouter les legs aux ouvriers et aux serviteurs de toute catégorie, répartis de la façon suivante
Aux ouvriers et ouvrières à la
journée, ayant moins de 6 mois de
séjour, chacun fr. 100 Aux mêmes ouvriers et ouvriè-
res ayant plus de 6 mois de t. présence et moins de 6 ans, cha- ï* cun jp| 500 Aux mêmes ouvriers et ouvrié- -'M- res ayant plus de 6 ans de pré- ï* sence, chacun i.OOQ Aux ouvriers des entrepreneurs
travaillant dans la maison, cha-
cun 100 Aux entrepreneurs travaillant
dans la maison, chacun 500 Aux veilleurs de nuit ayant
moins de 6 ans, de présence, cha-
cun ̃• • 500 Aux veilleurs de nuit ayant
plus de 6 ans de présence, cha-
cun 1.000 Aux professeurs de toute sor-
te enseignant dans la maison,
chacun 1.000 Ce qui fait un total de SEIZE millions pour le personnel du Bon-Marché.. Voici maintenant la nomenclature des autres donations
A la Société civile du Bon- Mar-
ché, pour établir une maison de
repos et de convalescence pour les
employés, sa propriété de Fon-
tenay-aux-Roses, évaluée à plus
d'un million fr. 1.000.000 Au bureau de bienfaisance de
Verjux (Saône-et-Loire), pays na-
tal de Mme Boucicaut 100 000 Au bureau de bienfaisance de
Bellême (Orne), pays natal de
M. Boucicaut jqO Q00 Au bureau de. bienfaisance de
Ca.nnes 50.000 Au bureau de bienfaisance de
Fontenay-aux-Roses 50 000 Aux jeunes ouvriers de l'Œu-
vre de Saint-Nicolas, reconnue
d'utilité publique 1.000.000 Aux ouvrières dites les Jeu-
nes Economes » 500.000 Auxjeunes ouvriers faisant par-
tie de l'Internat professionnel de
la rue Picpus. 500.000 A l'Association des peintres,
sculpteurs, architectes, graveurs,
dessinateurs Ann nnn A l'Association des artistes mu-
sic.ien,s..̃•• 100.000 A l Association des artistes dra-
m atigaes 100.000 A l'Association des inventeurs 100.000
et des artistes industriels 100.000 A la Société des professeurs et
membres de l'enseignement 100 000 Aux individualités souffrantes
deJlI^Jpï?sse Parisienne 100.000 A M. Pasteur, en sus des 150,000
francs donnés précédemment 100.000 Pour fonder trois maisons de re-
luge aux environs de Lille, de
Rouen et de Chalon-sur-Saône. 2 G 15 000 A la maison de retraite de Fon-
tenay-aux-Roses, l'im meuble con s-
truit par Mme Boucicaut, évalua 100,000 fr., plus une somme de
500,000 fr. en argent, soit ^00 000 Pour un hospice de vieillards
femmes et pour un ouvroir externe
de jeunes filles à Bellême, sa pro-
priété de Bellême, évaluée 100,000
h:, plus en argent 500,000 fr., soit 600.000 P_our entretenir quatre lits do 1
vieiliar.js à i'hospico de BAl&me.. IQÔ 000
Au ministOro îles boaux-arts, • '-1-
"r," a" T
pour le musée du Lo-ivre ci du
iiCiXuï&buarg u?» Fix'm-jurui. 1
7n Biche sous bois, de Cwrbeî,
les Faucheurs, de D-upré..
Aux maisons d'édaiaîioa do
Saint-Denis, d'Fcouon ci do.-i Lo-
ges, tout son liuge da table et
toute son argenterie.
Aux pauvres des vingt arrondis-
sements de Paris, 10,600 ïr. pour
chaque arrondissement, en tout. 200.000 Plus, aux pauvres de son quar-
tier' (septième arrondissement),
10,000 autres francs 10.000 Au grand-rabbin de France.. 100000 Au président du consistoire de
la confession d'Augsbourg et à
celui du consistoire de l'Eglise ré-
formée, ensemble iqq qqq Au représentant des intérêts re-
ligieux orthodoxes à Paris. 25 000 A Mgr l'archevêque de Paris.. 300.000 Le reste de la fortune, déduction faite de plusieurs legs à des parents et amis va à l'administration de l'Assistance publique, à charge de construire, à Paris, un hôpital, qui s'appellera naturellement l'hôpital Boucicaut.
C'est là un admirable testament, admirable non seulement par ses largesses, mais par l'intelligence avec laquelle ces largesses sont faites. C'est un testament qui honore l'humanité.
LOUIS LAMBERT
CHÂ1BBE OES DÉPUTÉS
Un bon point à la Chambre. Elle a siégé deux heures, et sans ministère. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était livrée à cette orgie de travail.
On s'occupe d'un gros projet de loi de crédits supplémentaires. M. d'Aillières fait remarquer que ce projet est un véritable budget rectifié, et qu'il serait bon d'en parler devant un ministre des finances. Il demande l'ajournement de la discussion.
M. Rouvier, fidèle au poste jusqu'au dernier moment, s'est montré plusieurs fois à la tribune dans le cours de cette discussion.
A quatre heures et demie, le nouveau cabinet n'était pas encore arrivé, et l'on commençait même à dire que la combijaaiison œejw&ait ruius. C'est a ce mo-
ment que M. DeMlre s'est avisé de déposer une demande d'interpellation au ministre de la guerre;, sur d'état d'in- struction des jaunes soldats avant le ti« rage au sort ».
Quel ministre interpeller? M. £>elattr.e voudrait avoir le général Ferron. Mais celui-ci a lait savoir qu'il saisirait soft successeur de la demande.
Chemin taisant, M. Delattre nous apprend que ce successeur sera le général Wolf.
̃ N'anticipons pas sur les événements objecte M. Floquet.
Bref, on fixera aujourd'hui, s'il y a un; ministère, la date de l'interpellation. Le ministère n'est pas" encore 'constitué, et il est déjà interpellé. Quelle pré- cocité 1
HENRI CONSEIU
SENAT
Le Sénat a tenu une très courte-ssaneo.. Dans les couloirs, on commentait la for-, mafion du nouveau ministère. La pré->' sence de trois sénateurs dans ce cabinet faisait bon ellet à gauche mais quelquesuns •critiquaient la présence de M. Ti? rard à la tête du ministère.
M.
CONSEIL MUNICIPAL^
On a parlé chiffres, hier, au Conseil muni» cipal
Pour commencer, nos édiles, ne voulant pas se montrer ingrats envers la mémoire; de Mme Boucicaut, qui a laissé une sommes de 210,000 fr. aux pauvres de Paris, adres-! sent leurs compliments de condoléance à la( famille de la détunte. Ils votent ensuite uni crédit de 700,000 fr. pour participation de la; Ville à l'Exposition de 1889, puis discutent*, le rapport de M. Sauton sur le budget do 1888.
Voici le projet du budget en recette et iè-{ penses tel qu'il a été établi par la commis-' sion
Fonds généraux ̃
Service ordinaire. 359.9S4.09i 2%4 Service extraordinaire 1.475.700 J
_~x
261.409.794 21
Fonds spéciaux. 42.760.000 Total 304.169. 79i;21
Vous lisez bien plus de trois cent quatre: millions. Que d'Etats qui n'ont pas un pareil budget 1
Une chose nous chiffonne par exemple. A*. ( quoi peuvent bien servir les quarante-deux millions intitulés fonds spéciaux?
Ne croyez-vous pas que les contribuables- ont le droit de connaître un peu le détail de cette somme?
Elle est pourtant assez rondelette et ne mé- rite pas d'être traitée aussi dédaigneusement. Quelques explications, s'il- vous plaît SAINT-RÉAL 1..
LES h101&S D'HIER
Mgr Blanger, évêque de Limoges, a succombé, dans son palais épiscopal, après une longue maladie.
11 était né à Abbeville, le 19 mars 1829, et avait été nommé évêque de la Basse* Terre le.21 mars 1873. Il avait été trans- féré au siège de Limoges le 4 juillet 1883, à la mort de Mgr* Lamazou, l'ancien vi- caire de la Madeleine, que le tout-Paria du monde, de la politique, des lettres, des arts et aussi de la misère, a bien connu. Mais, comme son prédécesseur, Mgr Blanger n'a fait que passer à Limoges.
Mgr Blanger avait contracté à la BasseTerre, dans l'exercice de son ministère pastoral, use maladie qui ne lui a pas pardonné.
Il était prélat de la maison de Sa Sain- teté, assistant au trône pontifical, comte, romain et chevalier de la Légion d'hon< neur.
Nous apprenons également la mort d( M. Mathieu Dollus, décédé dans sa qua* re-vingt-neuvièrae année, en son hôtel, avenue Marigny.
Tout Paris connaissait ce beau vieil- lard, cet homme de bien, chef d'une dea principales familles d'Alsace, dont touta, la vie a été vouée à son pays.
M'. Mathieu Dollus était officier de la. Légion d'honneur, administrateur de la compagnie des chemins de- fer de l'Est,, etc., etc.
1. 11 avait été colonel de la garde natioI nale de Paris jusqu'en 185H.
J Ses obsèques auront lieu jeudi, à dis: heures du matin, en réglisse du Saint*
î'.sprit
On se réunira à la maison mortuaire.
T.es personnes 'qui n'auraient pas reçu de lettre de faire part sont priées da
O'isi'lirc:1 !e prisoiït avis Mm'n* eu "̃
cant lieu.
Ii
un liouiiîie de ôujui. ot desprit, aimé i et estimé de la haute société parisienne aussi bien que de la haute société russe, vient de mourir. Nous voulons parler du comte Stanislas Potocki.
Le comte Potocki a succombé à une attaque d'apoplexie foudroyante il était âgé de soixante-trois ans. Il avait quitté Paris il y a quinze jours à peine, pour se rendre à son château de Roy, près Lemberg, en Galicie, afin de se rapprocher de Dresde, qu'habitait sa mère, Mme la comtesse Starzinska, qu'il idolâtrait. "C'était une figure bien sympathique' que celle du comte Stanislas Potocki: très grand, extraordinairement robuste., le comte, avec sa bonne ligure qu'encadraient de superbes favoris qu'il portait ù la russe, était" la bienveillance mémo. Il aimait les arts avec passion, il était d'une érudition rare et possédaitunebibliothèque et une galerie de .tableaux qui faisaient l'admiration des connaisseurs.
Chaque année, on le voyait à Paris, où il venait passer plusieurs mois: il s'était meublé, au. numéro 41 de la rueDumontd'Urville, un petit appartement, simple. pied-à-terre son campement, comme il disait qui, entre ses mains d'artiste, n'avait pas tardé à devenir une véritable merveille de bon goût.
Pendant toute la saison, on le voyait souvent dans le monde; au cercle de la rue Royale et à l'Agricole; où son arrivée était toujours fêtée par ses collègues, qui appréciaient ses brillantes qualités de- causeur. Là, plus que partout ailleurs, la perte de ce charmeur sera vivement ressentie.
Le reste de l'année, il le passait à son château de Ray ou au palais qu'il possé^ dait à Varsovie; il séjournait aussi pendant des semaines dans son domaine des Ecluzelles, près de Dreux. Le comte Stanislas était le cousin germain du comte Alfred Potocki, ancien vice-roi de (Ja-
licie.
Les grandes familles de Pologne sont nombreuses que sa mort met en deuil; .• ce sont les familles Radziwill, Za- moyski, Lubomkski,Braniski, Poninski, Czartoryski,. et biend'auires encore. Ses ancêtres,, dans les conseils,, disaossnent-