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Titre : Le Gaulois : littéraire et politique

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1882-05-03

Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication

Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication

Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 94503

Description : 03 mai 1882

Description : 1882/05/03 (Numéro 963).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k524227j

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 22/02/2008

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MS;'€~WTESM~ D'HAUSSMANN

-<t,t.

Qui ne se souvient des articles si amusants et si méchants publiés sous ce titre, dans le journal ?'ëM~s, par M. Jules Ferry, qui est entré par eux dans la Célébrité ? Le titre même nous ravissait. Nous ressemblions aux opposants de tous les pays et de tous les temps. Tout ce qu'on disait contre l'ennemi commun nous était bon. Peu nous importe aujourd'hui que les comptes de M. IIaussmann aient été fantastiques. Il avait entrepris de faire de Paris une ville magnifique, et il y a complètement réussi. Quand il a pris en mains le maniement de nos affaires, la rue SaintHonoréetlarue Saint-Antoine étaient encore les plus larges rues de la ville, car la rue de, Rivoli n'était que la bordure d'un jardin; la rue de la Paix et la rue Royale ne sont guère que des places un peu allongées. On citait pour leur dimension et pour leur éclat, la rue Richelieu et la rue Neuve-Vivienne. Nous n'avions pas d'autres promenades que les boulevards et les Tuileries; les Champs-Elysées étaient le plus souvent un cloaque, le bois de Boulogne était au bout du monde.

Il y avait des montagnes dans Paris, il y en avait même sur les boulevards. Les ruelles étroites et infectes abondaient au milieu de la ville. Nous voyons encore cette ru~ de la Vieille-Lanterne, où deux hommes ne pouvaient passer de front, et qui était divisée, au milieu de son parcours, par un escalier de quelques pierres. C'est là que, par une lugubre matinée, le 24 janvier 18S5, par un temps de neige et de verglas, on trouva pendu à la grille d'un égout ce rêveur aimable, ce poète charmant qui s'appelait Gérard de Nerval. La rue de la Lanterne était au centre même de Paris, entre le palais de Justice et la tour Saint-Jacques, alors enfouie dans un fouillis de vieilles masures.

Nous manquions d'eau, de marchés, de lumière dans ces temps reculés, qui ne sont pas encore à trente ans de nous. Quelques becs de gaz seulement commençaient à se montrer. Nous manquions aussi d'églises. Parmi les plus anciennes, et même parmi les plus belles, plusieurs servaient de magasins, ou de casernes, ou de bureaux. Les au- tres étaient masquées par toute une végétation de masures croûlantes. Les chemins de fer existaient cependant; ils versaient tous les jours dans Paris des torrents de voyageurs, qui ne pouvaient ] ni se loger dans nos maisons, ni circu- ler dans nos rues tortueuses.

Un des prédécesseurs de M. Hauss- mann s'était illustré pour avoir percé 1 la rue Rambuteau. Pour lui, il fit en dix 1 ans plus qu'on n'avait fait en un demisiècle. Il démolit des quartiers, on pour 1 rait dire des villes entières on criait qu'il nous donnerait la peste; il laissait crier, pt nous donnait au contraire, par ses intelligentes percées, l'air, la santé et la vie. Tantôt, c'était une rue qu'il créait, tantôt une avenue ou un boulevard, tantôt une place, un square, une promenade. Il fondait des hôpitaux, des écoles, des groupes d'écoles. Il nous apportait toute t une rivière. Il creusait des égouts magnifiques. Il élevait des casernes, des églises, des théâtres. Il tirait de leur néant les Champs-Elysées, le bois de Boulogne, le bois de Vincennes. II achevait < les Halles centrales. Il généralisait l'u- j sage du gaz il multipliait les lignes t d'omnibus il jetait sur la Seine les bateaux qui l'animent, et qui facilitent la circulation. Il introduisait dans sa belle capitale les arbres et les neurs. II la peu- plait de statues. Son œuvre était au moins aussi fantastique que ses comptes. Nous ne souhaitons qu'une chose à présent c'est qu'on achève par la liberté ce qui a été commencé par le despotisme.

On voit que nous rendons pleine justice à M. Haussmann,–à ses œuvres, sinon à ses allures administratives nous ne r serons pas moins équitables pour le con- F seil municipal de Paris. Nous n'aimons ni sa politique politique, ni sa politique 4 religieuse nous le disons nettement. Si nous voulions qualifier ses laïcisations d'écoles et d'hôpitaux, nous ne nous contenterions même pas de les traiter f comme l'ami de M. Gambetta a traité M. d Thiers et la politique conservatrice. Il veut un maire il ne veut pas de préfec- s ture de police il est antireligieux en se croyant seulement anticlérical; il est q jacobin, il est tracassier. Mais il est la- i borieux, il aime Paris, il fait faire avec c intelligence de grands travaux, il a élevé v un nombre considérable de maisons d'é- t coles; il ne marchande pas l'argent et les encouragements à l'instruction; on l est toujours sur de le trouver pour tou- tes les entreprises favorables aux déshérites et aux travailleurs. Nous nous et'- forçons d'être justes envers lui comme d envers tout le monde.

Voyez notre Paris qui ne l'admire- d rait? Prenez le bateau à Charentdn et s suives la Seine jusqu'à Puteaux. Sur les deux rives, ce ne sont que des merveil- a les. Arrêtez-vous au jardin des Plantes on l'agrandit, on le transforme. Le bou- c levard Saint-Germain, qui commence là, (] vous conduirait tout droit à l'Esplanade des Invalides. Cette incomparable église a

de Notre-Dame, avec saïaçademajes- )tueuse, son chevet sans égal, sa itèche élancée, nous la devons au moyen âge; mais les premières Minées de ce siècle l'avaient déBgurée,mutilée,déshonorée c'est tout récemment qu'on nous l'a rendue. L'Hôtel de Ville sort de ses ruines, plus magnifique que jamais. La SainteChapelle est notre œuvre, presque autant que celle de saint Louis. A droite, le boulevard de Sébastopol; à gauche, le boulevard Saint-Michel, nous conduiraient dans des villes qui n'ont entre elles rien de commun que leur magnificence. Les Halles centrales ne sont pas suffisantes; elles ne sont pas encore achevées; et pourtant, telles qu'elles sont, ce sont des merveilles.

Nous trouvons, en continuant, deux ruines les Tuileries et le quai d'Orsay. Une de ces ruines au moins va disparaître pour faire place à des espaces et à des arbres verts. Les maisons qui bordent les avenues nouvelles, les villas qui s'étendent le long des Champs-Elysées, et qui rejoignent par deux grandes avenues le bois de Boulogne, égalent par le luxe les maisons de l'aristocratie anglaise et les surpassent en coquetterie..

Il faudrait entrer dans ces intérieurs çe ne sont pas des maisons, ce sont des palais ce ne sont pas des palais, ce sont des musées. Derrière ces murailles, que les fleurs grimpantes tapissent au dehors, fourmillent des tableaux et des statues qu'on admirerait au Louvre des objets d'art qui seraient à leur place dans le musée de Cluny, des serres éblouissantes d'éclat et de fraîcheur, s'épanouissent les neurs -de tous les climats. ] Représentez-vous, si vous pouvez, Paris au momtent où il revient des courses dans ses milliers d'équipages, ses < voitures à quatre et à six chevaux. Re- voyez d'un œil ravi ses cavaliers, ses ] amazones; cette foule affairée, bruyante, élégante. Entrez avec les invités dans ces grands hôtels, la table est char- ( gée des productions de tout l'univers. Enivrez vos yeux des toilettes éblouis- i santes, et vos oreilles de musique. Cou- ] rez à l'Opéra, aux Français, dans les théâtres de genre contemplez sous toutes ses formes le grand luxe du monde, les joies du dix-neuvième siècle. La po- ] pulation du globe entier y a sa part le { Russe, le Chinois, l'Américain, tout ce ` qui jouit, tout ce qui possède, tout ce 1 qui est riche, tout ce qui est puissant. Et si votre âme est plus haute, si vous préférez ce qui est éternel à la mode éphémère, et les joies austères de l'esprit aux plaisirs du corps, vous avez nos 1 musées, notre Sorbonne, le Muséum, le 1 Collège de France, l'Ecole des beaux- c arts, les bibliothèques, la bibliothèque de la rue Richelieu, pour laquelle ont t travaillé depuis trois mille ans tous les y hommes de génie, p Voilâ Paris 1 r Il nous reste un de ses côtés à vous p faire voir. Suivez-nous dans les garnis t insalubres. c

Nos Echos

.7~ reMtps -9 <M<tt ~S5

En France, )e temps est au beau, avec température e)evee te jour et abaissement très sensiMe pendtntfanuit. ?

AUJOUROHUt

A 6 heures et demie, dîner au Grand-Hôtel admission jusqu'à 7 heures.

Pondant la durée du dîner, t'orchestre de M. Dosgrangos jouera, dans la nouvelle salle de musique.

MENU

'` Potage gluten au consomme

Hors-d'oeuvre

Filet de barbue à la Ca.nea.to

Pommes de terre à la hollandaise Pièce de bœuf printanière

Vol-au-vent à la financit're

Chapons au cresson

Salade

Ua.ncpts verts à la mattre-d'hotel

Gàteau Régent

Glace

Parfait au café Desserts

Fromages, fruits et petits-fours

A 8 h. t/2. au Café Divan, séance de bit lard par M. Gibelin, professeur du Casino de Vichy. Le salon des dames est ouvert aux voyageurs. Piano, orgue, tables de jeux. Dîner à la carte au restaurant.

Le programma du dîner-concert. (Voir à la. 4' page.)

LE MOMDE ET 'LAV)LLE

-Dans sa séance d'hier, l'Académie française a fixé au 25 mai la réception de M. Victor Cherbuliez. C'est M. Renan qui répondra au récipiendiaire.

L'Académie a, en outre, distribué plusieurs prix.

Pmx MONTYON. Cinq prix de 2,SOO francs ont été accordés: à M. Ollé- Laprune, maître de conférence à TE- ] cole normale supérieure, pour son ouvrage sur la Cer~~M~e ~ora~ à M. Al- i bertDuruy, pour son livre sur l'7M~<c- i <tOM~M&~M6e~J~a;Mcea~~M~ ~<X ~?0~M~OM; à notre confrère M. Raoul Frary, auteur da -P~~ ~c~oxo~ à M. Michel < Masson, pour son étude sur J~a~awg ~c ] e~MM enfin, à M. Anatole France, i pour le C~-M~e e!f M. ~oM~ar~, dg <Ms<<- J 1'> 2° Deux prix de 2,000 francs ont été donnés, l'un à M. Victor Guérin, pour son ouvrage sur la yerye-Mi!e l'au~ 1 tre à M. Lafontaine, l'ancien pension- 1 naire de la Comédie-Française, auteur des Petites MMergs.

3° Un prix de 1,500 francs a été dé- cerné à M. Dorchain, pour son volume de vers intitulé 7<: ~g~<Mes~e pensive. Le prix Vitet, de (:,000 francs, a été accordé à M. Gustave Nadaud, le chan- ]

sonnier, qui a publié dernièrement ses œuvres illustrées le prix Latour-Landry de 't,200 francs à M. Léon Cladel le p~lx Lambert, de f,600 francs, à M. Pouvillon.

Il est inexact que le prince Rodolphe et la princesse~ Stéphanie aient l'intention de se rendre à Bruxelles dans le commencement du mois de mai. La jeune femme de l'archiduc-héritier est dans un état de grossesse trop avancé pour pouvoir affronter sans motif les fatigues d'un voyage.

Elle se contentera d'aller d'ici peu au château de Miramar, près de Trieste, où elle fera ses couches.

Le prince Alexandre de Bulgarie est arrivé à Vienne samedi et, au lieu de se rendre à Darmstadt, comme on l'avait annoncé, il est parti inopinément pour Saint-Pétersbourg, Ce n'est qu'à son retour de Russie qu'il ira rendre visite, en Allemagne, à son père, le prince de Hesse.

Quant au bruit que l'on fait circuler d'un mariage entre le prince de Bulgarie et une princesse allemande, nous pouvons déclarer qu'il est absolument dénué de fondement.

C'est aux suites d'un accouchement qu'a succombé la princesse Guillaume de Wurtemberg dont nous avons annoncé la mort il y a deux jours. Elle avait mis au monde, samedi dernier, un enfant mort-né.

Le deuil qui frappe la famille royale de Wurtemberg a eu son contre-coup dans tout le royaume car le prince Guillaume est le dernier descendant mâle, en ligne directe, de la maison de Zeehringen-, et, si le prince ne se remarie pas et n'a pas de nls en secondes noces, le trône de Wurtemberg passera à une branche collatérale.

On a dit par erreur que la jeune princesse Guillaume laissait un fils, le prince Ulrich celui-ci est mort il y a un an à peine, âgé de quelques mois.

La princesse de Wurtemberg fat même très affectée de la perte de son fils, et, avant de mourir, elle a stipulé que, au lieu d'être enterrée dans la sépulture royale de Ludwigsbourg.efle serait inhumée dans le petit cimetière où reposent déjà les cendres de cet enfant.

Paris ne manquera pas, cette année, d'hôtes princiers. Presque chaque jour la capitale reçoit la visite de plusieurs altesses. Aujourd'hui on annonce l'arrivée du prince Mathias Corwin Melewski, le descendant de Jean Hunyadi, élu roi de Hongrie, à la suite de nombreuses victoires qu'il remporta sur les Turcs.

La princesse MenschikoS, dont le salon est si célèbre à Bade, s'installera l'hiver prochain à Paris d'une manière dennitive.

Ainsi que nous l'avons dit, l'impératrice Eugénie s'est arrêtée lundi soir à Dijon, venant de Lyon. L'état desa santé ne lui a pas permis de continuer sa route jusqu'à Paris; on adula transporter du train à la voiture dans un fauteuil la veuve de Napoléon III est descendue à l'hôtel du Jura avec sa suite; elle est repartie hier par l'express de midi et est arrivée à Paris à cinq heures quarante-cinq. Elle paraissait très soutirante.

Le mariage de Mlle de Mackau, fille de l'honorable baron de Mackau, député de l'Orne, avec M. llumbert de Quinsonas, lieutenant de cuirassiers, a été célébré hier, à l'église Saint-Philippe du Roule.

Depuis longtemps, nous n'avions vu aussi nombreuse et aussi élégante assistance.

Beaucoup de jolies femmes, parmi lesquelles nous avons remarqué la marquise de Virieu, la comtesse Jean de Puységur, la baronne de Varange, la duchesse de Valmy, la marquise de Costa de Beauregard, la comtesse de Chabrillan, la marquise de Meyronnet, Mmes de Fauveau, de Launay, de Vatismenil, Mlles Marguerite de Quinsonas, Renée Hennecart, etc.

Du côté des hommes, nous citerons MM. le général de Launay, le marquis de Virieu, le marquis de Meyronnet, le prince de Béthune, la colonel Bouligny, le comte de Falloux, MM. de Bouillé, Jules Simon; Jourdain, de l'Institut le marquis de La Rochejaequelein, député; Behic, Lafond de Saint-Mur, sénateur, etc., etc.

La bénédiction nuptiale a été donnée aux nouveaux époux par Mgr Guibert, archevêque de Paris, qui a prononcé une courte allocution.

La messe a été dite par le R. P. Boulenger, et chantée par la maîtrise de la paroisse, accompagnée par les chœurs du cercle de la Jeunesse, dont le baron de Mackau est un des bienfaiteurs. A l'issue de la cérémonie, tous les assistants se sont rendus dans la sacristie pour féliciter les nouveaux époux, qui ont quitté Paris dans la soirée pour aller passer quelques jours dans une de leurs propriétés,

Prochainement, M. de Grandpré, qui est en déplacement à son château de Bon-Repos, donnera une grande fête hippique à laquelle doivent prendre part bon nombre d'officiers de cavalerie en garnison à Poitiers.

Tous les ans, M. de Grandpré, qui est unsportsman des plus distingués, donne un ~tMp/e-p~er.A cette réunion, qui est toujours fort suivie, bon nombre d'amazones se donnent rendez-vous.

La course aura lieu cette fois dans la forêt de Bessègles, et le lunch sera servi dans la plaine du Courtois.

La belle comtesse R. de Salles a donné hier une brillante soirée, et la maîtresse

de maison était fort admirée dans sa superbe toilette rouge. On a commencé, s~n les traditions de la maison, par i~ire de très bonne musique. M. Diaz de Soria a eu le plus grand succès, ainsi qu'un trio de chanteurs suédois fort. remarquables. Ï

La soirée dansante, qui a eu lieu hier, boulevard Haussmann, chez Mme D. Jackson, a été très brillante. La colonie américaine était représentée par les plus jolies femmes, et, comme les danseurs ne manquaient pas, la fête s'est prolongée jusqu'au jour.

Un souper assis a été servi dans la serre.

Le baron de Vaux, qui s'est fait, dans le monde de l'escrime, une place à part, sous le pseudonyme de Bras-de-Fer, va faireparaître prochainement ~es FtreMrs <~<? pistolet, avec une préface de Guy de Maupassant et une lettre du prince Bibesco.

Comme dans son livre ~o~mes ~ge, le baron de Vaux n'a parlé que des tireurs classés et connus dans le monde des sports.

Un jeune poète, M. Emmanuel Dncros, fait paraître aujourd'hui, chez l'éditeur L. Baschet, un fort curieux volume qui a pour titre ~e Cigale SM ~o~ de jf~S~, avec dédicace au général Francis Pittié.

Quarante-deux dessins originaux accompagnés de vers qui n'ont rien de mirhtonnesque au contraire, un grand luxe typographique, et une tournure absolument parisienne assurent à la C!~<? du poète le succès auquel elle a droit.

Nous avons le regret d'apprendre la mort de notre confrère M. Félix Leioup, ancien sous-préfet et secrétaire de la rédaction du ~~c~.

'NOUVELLES A LA MAIN

Un ivrogne, aimable, mais raisonneur, cause avec le mannexingue après une absorption considérable de liquides variés.

Votre vin est bon, lui dit-il mais vous êtes un mauvais patriote. Depuis la dernière guerre, vos canons devraient se charger par la culasse 1

Entendu sur les marches de la Madeleine

Comment ) ma. chère, vous avez deux confesseurs ? J'en suis stupéfaite t Que voulez-vous? j'ai si peu d occupations sérieuses que je pèche beaucoup. et souvent. Alors, j'ai fait choix d'un confesseur pour le gros, et d'un autre pour le détail

MM DOMtM

SOUS LE MASQUE

C'est décidément à la princesse de Sagan que revient le prix de suprême élégance personne ne reçoit aussi bien, et nulle mieux qu'elle ne sait s'habiller tous ceux qui l'ont vue lundi soir, debout, au seuil de ces salons qui n'ont presque pas de pareils à Paris, seront assurément de mon avis Vêtue d'une robe de gaze feuillemorte, pointillée d'or et enguirlandée de roses, la manche droite du corsage hardiment supprimée, pour laisser deviner l'attache du bras sous le fin tissu qui le recouvrait à peine, les cheveux d'or traversés par une flèche en diamants, elle était vraiment « princesse x de la tête aux pieds, et le royal escalier par lequel on accède à cette belle demeure, semble avoir été fait exprès pour elle.

Un écueil pour les invités, par exemple, que ce fameux escalier; la galerie qui l'entoure, et dont le revêtement de moelleux coussins invite au repos les bras blancs de nos jolies mondaines, est envahie par les curieux, et l'on s'y dispute une place comme à l'Académie, un jour de grande réception. De là-haut part un feu croisé de regards d'une bienveillance douteuse, et de réflexions plus souvent spirituelles qu'indulgentes. Quel supplice pour une femme timide ou pour un jeune homme gauche par contre, quel triomphe pour celles qui croient n'avoir rien à redouter de la critique la plus acerbe. Une fois ce passage des Thermopyles franchi, les yeux sont éblouis par l'aspect féerique de cette enfilade d'appartements, plus somptueux les uns que les autres.

Ce qui leur donne un cachet à part, c'est l'absence de tous ces raffinements et de toutes ces mièvreries de la tapisserie moderne, qui ne vise plus qu'au joli, et qui finira par faire ressembler nos demeures à l'intérieur d'une bonbonnière de Siraudin ou de Boissier.

Ici, tout est beau, mais tout est grand les étoffes rivalisent avec les plus beaux brocarts des temps passés peu de tableaux, mais des toiles de maîtres, choisies parmi les plus célèbres de la collection réunie dans le vaste rez-de-chaussée, qui reste fermé les jours de grande fête. La salle de bal est la plus brillante et la mieux éclairée que je connaisse, et la salle à manger, où quatre-vingts personnes peuvent souper assises, Qffre un coup d'œil unique avec sa table chargée de vieux Sèvres d'un prix inestimable, et d'orfèvrerie ancienne comme on n'en trouve plus 1 Quant aux jolies femmes et aux toilettes merveilleuses qu'il me faudrait citer pour donner une idée de ce bal, qui restera, sans contredit, le plus réussi de la saison, il me faudrait tout un numéro du G~M/oM pour en venir à bout.

Voici celles pourtant qui ont enlevé le plus de suffrages parmi les jeunes filles Mlle Nivière, en bleu-ciel, et Mlle de Mercy d'-Argenteau, couronnée d'une grosse guirlande de roses, posée bas sur le front, qui lui donnait l'air d'une jeune prêtresse de Flore. Parmi les femmes, la jeune marquise de Belbeuf, robe mauve, garnie de roses rouges baronne de Noir-

mont, robe Louis XV, et sa sœur, la baronne de Vaufreland, en blanc, avec un bouquet de poids de senteur crânement posé derrière l'oreitle vicomtesse de Saint-Périer, tout en rouge sa cousine, la vicomtesse Des Carets, tout en noir; aussi en noir, la marquise de Meyronnet, à qui le deuil sied admirablement bien; comtesse Zamoïska, comtesse Georges de Paris, en bleu tendre duchesse de Bisaccia, en satin vert Mme Simson, une des beautés célèbres de Londres, en blanc marquise de Chasseloup-Laubat, en tulle noir brodé de jais, et sa sœur, la baronne Théodore de Hirsch, en satin mauve Mme Alfred ~Goldschmidt, avec des roses naturelles dans ses beaux cheveux blonds.

Mme Wilkinson,vêtue de cinquante mètres, au moins, de fines dentelles blanches; Mme Henri Schneider, en rose pâle comtesse de Grammont d'Aster, coiffée a un splendide diadème en brillants et qu'on félicitait à propos des fiançailles de Mlle de Montesquiou, sa sœur, avec le vicomte de Béthune Mme de Saint-Gilles, avec une petite couronne de marquise tout en diamants posée très en arrière sur la tête marquise d'Hervey, comtesse d'AndIau, sa sœur la marquise de Berulle; lady Seymour, avec sa charmante amie, Mme Hutchins comtesse deMontebello comtesse de Jaucourt, en satin jaune en un mot, tout l'armorial de France et la fine fleur de la colonie étrangère.

Quand j'aurai dit que la princesse est d'une amabilité si exquise et si cordiale surtout, que la débutante la plus effarouchée se sent aussi à l'aise chez elle que la grande dame aguerrie par plusieurs années de campagne, j'aurai fait d'elle le plus grand éloge que doive ambitionner une maîtresse de maison. Il serait à souhaiter que son exemple fût suivi par tant d'autres femmes à la mode ou qui ont du moins la prétention de l'être qui s'imaginent qu'il suffit d'allumer les lustres et d'accorder les violons pour avoir droit à la reconnaissance de leurs invités. On ne pourra a jamais leur répéter assez qu'on ne se plaît réellement qu'auprès de celles qui paraissent trouver du plaisir à vous recevoir! VtOLETTA

LES FMSmm ES MSS!E

Nous empruntons à une lettre privée que nous recevons de Moscou les informations suivantes, dont. nous garantissons l'authenticité absolue

Tous les jours, la gare de Smolensk est remplie do juifs qu'on expulse de Moscou. On ne fait d'exception ni en faveur des malades, ni pour les vieillards.

On expulse de.s vieillards octogénaires et on enlève les nourrices israélites aux enfants des familles aisées qui, grâce à l'importance des contributions qu'elles paient, se trouvent à l'abri des mesures arbitraires du ministre de l'intérieur. Or, les juifs n'étant pas autorisés à engager des nourrices chrétiennes, ceux qu'on ne peut pas expniser voient leurs entants mourir de faim.

Derniérement,onachasséd'icideux jeunes s mères, au lendemain de leur délivrance. L'une de ces malheureuses est morte en route, l'autre est devenue foUe avant d'arriver à Smoiensk.

Quant à l'auteur des persécutions dont les Israélites sont, en ce moment, les victimes à Moscou, nos lecteurs ne seront pis étonnés d'apprendre que !e chef de la police locale de cotte viKe. qui s'acharne avec une férocité particulière à tourmenter les malheureux Hébreux, est M. Jankowski, proche parent du comte Ignatien' Une inquiétude générale s'est emparée de toutes les classes de la société, et de nouveaux désordres,plus terribles que ceux qui viennent d'avoir lieu, sont prévus dans toutes les régions du vaste empire. Dans tout l'empire, de Riga jusqu'à Odessa, le commerce chôme, toutes' les afaires quelque peu importantes ayant été contremandées.

GALEMË PM~HE

M. N A 0 U E T

Alfred, pour les dames Je ne pla santé pas qui de nous n'a connu que ques infortunées soupirant après le d vorce ? M. Naquet s'est révélé à leui yeux comme un nouveau Messie, sur 1( pieds duquel il leur serait doux de ve: ser des parfums avec des larmes. Leu reconnaissance lui prodigue les appe lations les plus tendres; elles tiennent le désigner par son prénom; vous n'e rencontrerez pas une seule qui dise M Naquet, tout court.

C'est qu'en eSet M. Naquet n'est pa seulement le partisan, il est l'apôtre d divorce. Dans l'antiquité, il en eût été 1 dieu; quelque chose commele contraire l'antipode d~e l'Hyménée. Il s'est fait dt divorce une spécialité, ou, pour mieu~ dire, il en a fait sa propriété, sa chose il s'y est taillé un domaine qu'on ne lu disputera plus, et où il s'est rendu inex pugnable. Qui dit Naquet dit divorce, e qui dit divorce dit Naquet. Le nom et 1 mot sont synonymes. Dans quelque jours, demain peut-être, le divorce réinstallé au feuilleton de la Chambre va jeter sur la personne de M. Naque un nouvel éclat.

Singulière destinée pour un chimiste La chimie vit, de mélanges, c'est-à-dir. de mariages, et M. Naquet travaille avec une ardeur et une persévérance infatigables, à décombiner les deux élé ments dont se compose l'humanité. 1 est vrai que c'est pour les recombine ensuite. Dans la société telle qu'il L comprend, ce chimiste ne veut pas de mélanges dénnitifs, il entend que !< corps simple conserve toujours le droi de reconquérir sa simplicité. On en pen sera ce qu'on voudra; c'est déjâbeaucouj que de s'être incarné dans une question et surtout dans une question qui in téresse les dames. Je suis sur qu M. Naquet (Alfred) reçoit autant de Ici

tres éplorées que Lamartine lui-même.a autrefois en recevoir. C'est un~ force immense que d'être l'homme d'une 'idée-

Par là, M. Naquet est fort original on l'appelle le père du divorce, et mêtns quelquefois, dans l'intimité, le père Divorce mais il ne tient pas seulement cet article aucune question politique ou. sociale ne lui est étrangère. Sa curiosité, toujours en éveil, s'attaque à tous les objets qui peuvent solliciter l'activité! d'un Parlement. H aime à faire partie de ces commissions d'initiative qui prennent les propositions A leur origine, qut les voient défiler dans leur infinie variété et qui ont la primeur des discussions. Tout l'intéresse et l'attire, et l'oa: devine, à le voi~ë multiplier pour sutfire à tant d'études, que son esprit, ausst étendu que pénétrant, oserait presque viser à la compétence universelle. Une aussi généreuse ambition/une pareille amplitude d'intelligence n'est guère compatible avec les sentiments violents, avec les passions aveugles de la politique à outrance, avec Ja guerre enragée des partis. Un vrai savant, un. vrai curieux ne saurait être ou rester fanatique.

Aussi M. Naqueten a-t-il beaucoup rabattu. Sa sagesse croissante a triomphé d'une foule d'opinions extrêmes et de préjugés bêtes, cnj~ la justice condamne ou que le bon sens répudie. Il reste républicain, républicain sincère, militant. même au besoin. Mais avec la dose de scepticisme ou tout au moins de modération inhérente aux esprits larges et équilibrés. Il n'avoue pas, il ne s'avoue peut-être pas à lui-même cette petite révolution intérieure, et il est bien capable de prendre pour des compliments ironiques les éloges qu'elle lui a déjà valus; mais les faits sont là. Autrefois radical, et archi-radical, M. Naquet est d'abord devenu opportuniste, et aujourd'hui il affecte volontiers de n'être plus que républicain, bon républicain, sans épithëte. Que sera-t-il un jour?

Ce qui est incontestable, c'est qu'il n'y a pas de politicien moins entêté, moins asservi. Jamais il ne s'opiniâtre, et il a. en horreur les gens qui se battent. On lui reproche ses contradictions, il s'en vante il se fait gloire de ne se rendre qu'à l'observation et de n'obéir qn'à l'expérience. On lui remet ses livres sous les yeux: il répond carrément: Qu'estce que cela prouve, sinon que j'étais' jeune et que je commence à ne plus l'être ? Les années m'ont instruit. Je me félicite d'être né perfectible, et je m'honore d'avoir changé

Que répliquer à cela? M, Naquet a dit t un jour que la République devait uttp l'instabilité même, un provisoire perpétuel (c'est sa propre expression) et comme qui dirait un éternel devenir. Il cherche à le démontrer par son exemple, et il proclame avec raison que son inconstance est une preuve de sa loyauté.

Une telle perfectibilité, affichée aves tant de franchise, inspire ordinairement peu de conlia.nce aux fortes têtes, aux cerveaux carrés de la politique, et, en général, à tous les mulets infaillibles qui pullulent dans les partis; et c'est pourquoi M. Alfred Naquet, à mesure qu'il s'améliore, devient suspect à certains journaux et à certains .hommes. 11 le sait, et je pense qu'il en souffre; mais on lui en veut moins qu'à un antre, parce qu'il se rattrape par toutes sortes de qualités aimables, par l'égalité d'humeur, p~.r une grande douceur df caractère, par une aversion naturelle pour les airs dogmatiques et le ton tranchant. 11 ne pose passesmétamorphoses en principe il se contente de dire très nettement Je suis comme cela! en demandant pardon de la liberté grande, et sans condamner ceux qui sont autrement. Lorsque, dans ses anciennes opinions, quelque vitre lui parait fêlée, il la coupe avec beaucoup de résolution, mais il ne la casse pas. Il demeure res pectueux des opinions et des fidélités voisines; il n'essaye pas de convertir autrui à sa morne conversi.on. Kn un mot, il se défend, mais il n'attaque pus. Cette prudence lui a conservé la plupart. de ses amis.

Elle est d'ailleurs servie par uoé véritable affabilité personnelle et par une excellente éducation' On n'est pas habitué à voir M. Alfred Naqn.et sous ce jour; mais ses collègues de la Chambre, à droite comme à gauche, savent avec quelle distinction il dent sa place parmi les gens bien élevés. Il a beaucoup d'esprit, sons pose, et surtout cet esprit, de société qui devient plusraredejour .c~ jour. J'en appelle à tous c'"uxqu:io~t, L fait quelquefois le trajet de Paris à Versailles, lorsque Versailles étadt le siège du gouvernement il n'y avait pas de compagnon plus recherché, ni de eauseur plus fêté que ce petit homme à qui !a nature n'a pas seulement donné )e droit d'être spirituel, mais à qui elle en a presque imposé l'obligation.

Même en wagon, sa science, qu'on dit sérieuse, le servait. Je ne suis. pas à même de l'a vérifier, il faut demander cela au sénateur Berthelot; mais je sais qu'il en tirait un très bon parti il excellait à la rendre agréabteet communicative. Sa conversation .en prenait un certain tour, solide et point péda.n<Hsque. qui n'etïrayait pas môme )cs dames, tant il avait de tact pour dire déhcn.mentdes choses scientinqucs, et puxr r s'arrêter à point, en les sauvant par un trait.

Comme orateur, M. baquet n'est qu'ordinaire. Sa supériorité dans la. ` causerie intime et famiiiëre semble hu défendre les é)aas impétueux, les charges véhémentes de la tribune. Doue comme il 1 est, souriant et railleur, dou cément ironique a l'occasion, i) në'p~utrait réussir duns la h~utc cbqucuc'

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