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Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1894-07-11

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 11 juillet 1894

Description : 1894/07/11 (Numéro 6466).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse

Description : Collection numérique : BIPFPIG15

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG35

Description : Collection numérique : BIPFPIG37

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k5171464

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/04/2011

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Les Chefs de la Sûreté Ou a proGté de l'occasion du remplacement de M. Ooron comme chef de la Police îç sûreté pour apporter dans ce service elques modifications. "La plus importante tôt l'adjonction au chef de la Sûreté d'un >çrhmissaire de police chargé de l'aider et, eu besoin, de le remplacer. D'ailleurs, cette mesure figurait déjà dans le décret du septembre 1886, qui avait réorganisé le »ervice de la Préfecture de police; on se demande pourquoi elle n'avait pas été appliquée. D'après le décret de 1886, le service le la Sûreté devait être ainsi composé un jommissa're de police, chef de la Sûreté an commissaire de police, sous-chef de la Sûreté; deux commis; cinq inspecteurs principaux; deux brigadiers; vingt sous- brigadiers; trois cents inspecteurs.

Le chef de la Sûreté ne sera diminué en tien par son sous-chef il y gagnera, au tontraire, puisqu'il pourra charger ce collaborateur des affaires qu'il devait délaisser forcément, alors qu'un crime important venait accaparer toute son activité; d'autre part, au point de vue administratif, il y aura amélioration il est évident que la centraliMliondans les mains d'un seul homme, sans aucun contrôle, de services aussi importants que ceux de la Sûreté pouvait amener de fâcheux abus et donner lieu parfois à des soupçons graves.

Le chef de la Sûreté, à notre époque, est devenu l'agent le plus indispensable de la police judiciaire. C est l'opinion de M. Guillot, jugo d'instruction au Tribunal de la Seine. Il ajoute « Le chef de la Sûreté a dans son service l'ensemble des surveillances, des recherches destinées à fournir des indications à la Justice et à mettre les inculpés sous sa msin; il serait aussi impossible t un juge d'instruction de découvrir la vérité sans son concours qu'à un général de gagner une bataille sans soldats; il est donc le toute nécessité que des relations constantes et intimes s'établissent entre lui et le magistrat. il faut que celui-ci puisse lui communiquer ses vues, l'appelle pour s'entenire sur la direction à donner aux enquêtes, remmener dans ses transports, se servir de tes agents ».

On pensait ainsi, à coup sûr, quand on décida que désormais le chef de la Sûreté ternit; un commissairedepolice. Appelé à être en relations suivies avec dos magistrats, plaoé dans la situation de leur donner des «vis ou de discuter les leurs, il fallait qu'il fût magistrat lui-même. Jusque-là, le chef de lA Sûreté n'élait qu'un agent choisi entre los plus labiles et dont les antécédents laissaient parfois à désirer.

Faut-il, à ce propos, évoquer la curieuse physionomie de Vidocq, qui, sous la Restauration, fut le fondateur de la Police de «ûreté? Vidocq avait commencé par être voleur; il était allé au bagne, s'en était évndé, et allait y être réintégré, quand il s'avisa d'offrir ses services a la police. Pendant ses détentions multiples, il était entré en reliions avec une foule do coquins dont il avait étudié les mœurs et le langage; on mit ). ,son service une brigade d'une vingtaine d'agepts, tous anciens repris de justice, connaissant parfaitement le personnel des {rimmels dangereux, et il commença ses crut longtemps être la bonne, éta't que 1 pour pouvoir découvrir les voleurs, il faut avoir été voleur soi-même ». Mais on s'aperçut vite que Vidocq et ses auxiliaires, 8'il!! rendaient parfois des services au Parquet, commettaient, pour leur propre compte, de tels actes que la brigade de Sûreté ne donnait plus de sûreté à personne. Puis, s'imagine-t-on de quelle considéralion devaient être entourés ces agents qu'on avait, pour la plus grande partie, recrutés A Yjdpcq, rldi fut forcé de donner sa démis on la suite d'affaires scandaleuses, Mccéda son secrétaire, qui est resté oélèbre sôïïs te nom de Coco-Lacour. Il y eut ..lors .entre l'ancien elle nouveau chef de la pureté une lutte des plus vives. Vidocq était audacieux, actif il joignait la présence d'esprit à la force corporelle, le flair de Gagent le plus exercé à une faculté toute spéciale de se grimer et de se rendre méconnaissable aussi avait-il acquis par ses

N» i8. Feuilleton du Petit PARISIEN. MIRACLE D'AMOUR GHVNl) ROMAN INÉDIT

TREMltoB PARTIE

XI (suite)

Le dernier Voile

Oui, c'était plus chic '? fil le juge en soudant.

U me paraissait que ça me correspondait mieux. Le drôle m'attaque pour me dévaliser; mais, au moment où il allait me fouiller. Avez-vous quelque souvenir qu'il ait essayé de vous fouiller?

Qu'est-ce qui m'empêcherait de vous répondre oui? Qu'en savez-vous'?. Bret, à ce moment, il perçoit le bruit de la voiture de Honeufant; ça le dérange dans son opération et il s'enfuit. Bonenfant me ramène. Quant i la mûre de Mlle Flore, elle a été réveillée par le ou les coups de feu. Epouvantée, elle eutrouvre sa fenêtre, se hasarde, n'entendant

une lampe, une lantern it du sang; elle perd. la tramonu. dû le dire.

Elle a une frayeur bleue, aiusi que toutes ses .pareilles. du commissaire de police. Elle Aescend doue dans la rue et essuie ces quelques taches pour qu'on ne l'interroge pas, qu'on ne la nu'le à rien. Seulement, quand elle remonte chez elle, la serviette traîne contre le mur. Vous voyez que c'est très simple, que ni tllle Flore ni sa mère ne doivent être inquiétées, pas plus que ce cocher. Et vous allez mo les relâcher tout de suite, mon cher de Beaulieù! C est de la plus élémentain justice.

Cl li-aiJitcuon '-rrnii-P ti lutTtlilf

exploits pobVers une grande réputation' Destitué. il fit de la police pour le compte des particuliers mais cela ne lui donnait qu'une mâ gre satisfaction, et il se promit de remplacer à son tour celui qui lui avait succédé.

On sait comment il s'y prit.

Il organisa lui-même un vol considérable, qu'il dénonça ensuite à la Préfecture de police. Tous les agents furent mis sur pied pour arrêter les coupables ce fut en vain. Alors, Vidocq demanda qu'on lui laissât diriger l'expédition, et, ayant obtenu cette autorisation, fit main basse sur une bande de malfaiteurs dangereux.

Du coup, Coco-Lacour ne pouvait manquer de tomber en disgrâce, et Vidocq triomphait de nouveau: on le réintégra dans ses fonctions de chef de la Sûreté.

Ce n'est que beaucoup plus tard qu'on connut la supercherie de Vidocq on apprit qu'il avait donné rendez-vous, en un lieu situé près de la barrière de Fontainebleau, à quelques-uns de ses anciens compagnons de prison; il avait, disait-il, une importante, communication à leur faire, et quand tous ces repris de justice s'étaient trouvés réunis, Vidocq, à leur grande stupéfaction, avait paru en compagnie de nombreux agents et avait lui-méme commandé leur arrestation. On comprit alors que la Police de sûreté ne pouvait rester ainsi constituée. La brigade qui la composait fut donc dissoute. C'était en 1833. Depuis lors, le service de la Sûreté alla toujours en s'améliorant.

Quelques-uns des chefs de la Sûreté ont laissé le souvenir de policiers prodigieusement habiles. L'un d'eux, Allard, dis- cernait du premier coup d'œil si un crime avait été commis par un malfaiteur de pro- fession ou par ce qu'il appelait « un commençant », quand il fut chargé d'arrêter le duc de Praslin, qui venait d'assassiner sa femme, et qu'il eût vu le cadavre de la du- chesse, étendu dans sa chambre à-coucher, le visage mutilé, il s'écria tout dé suite « Ça, c'est un coup d'amateur; c'est mal fait! l Le mot est resté célèbre. Canler et Claude se firent également remarquer par l'intelligence de leurs enquêtes; ils avaient toutes les qualités nécessaires au chef de la Sûreté, qui doit suivre en même temps plu- sieurs pistes, dont l'activité doit se porter sur plusieurs points à la fois, qui doit du même coup lancer ses limiers sur les traces de plusieurs charnels.

Le public, à juste titre, se passionne pour les recherches policières. Quel drame, quel roman est plus compliqué, plus émouvant ? D'ailleurs, n'est-ce pas un vrai roman, dont les péripéties se déroulent au jour le jour? La chasse à l'homme, surtout quand il s'agit d'un crime sur lequel plane un certain mystère ou bien quand le criminel s'est rendu célèbre par son audace et son habileté, s'entoure évidemment d'un intérêt tout spécial ? Qui ne se. rappelle, par exemple, la poursuite d'Eyraud jusqu'à la Havane) avec ses épisodes émouvants? Les recherches des agents de la Sûreté sont déjà de nature à éveiller toute notre attent'on quand elles sont limitées à Paris ou à la France mais, dès-que les frontières sont franchies, la chasse, se poursuivant on pays étranger, devient plus passionnante, car, ainsi qu'on l'a fait remarquer, elle est plus compliquée, plus hasardeuse les chances du fugitif s'augmentent ses poursuivants n'ont plus ni les mêmes moyens d'investigation ni 1a même connaissance du terrain, sans compter que, souvent, la législation sème sur leur route des obstacles nombreux.

Dans ces poursuites, Certains agents de la Sûreté ont acquis une réputation légitime. On l'a vu quand l'un d'eux, le brigadier Jaume, arrêta à Pont-à-Mousson l'assasin Dauga, et quand, plus récemment, il découvrit Anastay, le meurtrier de la baronne Dellard. Aussi M. le juge d'instruction Guillot n'a-t-il pas manqué de rendre justice à ces précieux auxiliaires du chef de la Sûreté « Si, dit-il, tin pouvait voir à l'œuvre tous les agents de cette police, si on pouvait les suivre dans leur lutte courageuse et persévérante contre les innombrables ennemis de nos personnes et de nos biens, on ne saurait leur témoigner trop de reconnaissance le souci de leur sécurité personnelle ne les arrête jamais, l'audace du criminel ne les déconcerte pas ils sont ses ennemis les plus redoutables et les plus détestés ils

Et vous éviter, n'est-ce pas, ce scandale, d'un marquis d'Auseraie, père de trois enfants, député, membre du Conseil d'administration des mines de Monzain, membre de plus de vingt Sociétés de bienfaisance, de moralisation, de secours, de protection de l'enfance, etc. etc., recevant un coup de pistolet, non pas d'un fanatique, pas même d'un rôdeur de nuit, mais d'uu assassin passionnel, d'un jaloux, à la porte d'une fille de théâtre de très modeste catégorie ?

Le marquis avait baissé les yeua; il ne pouvait s'habituer à ces constatations brutales, indiscutables. Malgré lui, il parlait encore de « justice élémentaire » lorsqu'il ne songeait plus qu'à son intérêt personnel. La perpétuelle accoutumance du mensonge, mondain ou politique 1 Et il détourna l'entretien

Avec tous ces raisonnements, toutes ces déductions, vous ne me dites pas quel est l'individu que vous soupçonnez?

J'y arrive. Vous n'avez jamais entendu parler du père de Mite Flore i

D'Auseraie sursauta

Il y a un père Y

Oui.

Et c'est?.

Le cocher Boneufant. Voilà.

Une immense impression de dégoût envahit alors le visage du marquis, et, instinctivement, il murmura:

C'est du propre

Comprenez-vous, maintenant f. Ce mari qui a perdu sa femme et sa fille depuis une quinzaine d'aunées et qui les retrouve tout à coup, l'une, entremetteuse de son enfant, l'autre marchande de sourires Ainsi. ils ne s'étaient pas rencontrés depuis quinze ans?

Us ont prétendu- -tous la* Mer *•

le savent et ne s'en troublent pas ils s'exposent sans trembler à sa vengeance ». Il n'y a rien d'exagéré dans ce portrait de l'agent de la Sûreté. Le cas de l'inspecteur Rossignol est là pour le prouver. On n'a pas oublié que c'est lui qui arrêta l'anarchiste Duval, qui avait pillé et incendié un hôtel de la rue de Monceau. Ce Duval était un homme dangereux, prêt à toul; néanmoins, Rossignol, l'ayant aperçu dans la rue, n'hésita pas & l'arrêter. Il était seul n'importe! Duval lutta en désespéré et, finalement, sortit un couteau de sa poche; il en frappa six fois le courageux agent. Mais, couvert de sang, celu-ci ne lâchait pas prise coûte que coûte, il était décidé 8 retenir le criminel. Cette lutte tragique dura plus d'un quart d'heure. Enfin, on arriva au secours de Rossignol il était temps, car l'agent n'avait plus de forces.

La bravoure n'est pas tout la ruse est le grand moyen des agents de la Sûreté. Il faut qu'ils sachent s'insinuer sous des aspects divers. Le même agent qu'on a aperçu le matin, couvert d'une blouse, coiffé d'une casquette, distribuant des prospectus au coin du boulevard, endosse, la nuit, l'habit noir, avec le ruban de la Légion-d'Honneur à la boutonnière.

Certes, le cr'minel de profess'on n'est point difficile à retrouver. Son crime commis, il retourne aux bouges où se réunissent ses compagnons, où il aime à vivre, où la force de l'habitude le ramène. Mais l'assassin d'occasion, comment le reconnaître? Et si le problème de son arrestation se complique de celui de la découverte du mobile qui l'a fait agir, on devine à combien de difftcultés se heurte la police.

M. Goron, pendant son passage il. la Sûreté, avait été assez heureux dans ses enquêtes. Il faut dire qu'il y apportait autant de ténacité que de flair. On affirme que M. Cochefert, son successeur, le vaut pour l'habileté j'aime à le croire. Un bon chef de la Sûreté doit avoir pour principe que manquer un criminel c'est plus qu'une faute c'est souvent un autre crime. Voilà de quoi le stimuler. Et puis, en ce temps où l'opinion publique joue un si grand rôle, il y a aussi la question d'amour-propre, et dans le duel entre le criminel et la police, on tient à honneur que la police ne soit pas vaincue. JEAN FROLLO.

LE FEU A L'ARSENAL DE TOULON (De noire correspondant particulier)

te- Toulon, 10 juillet. Voici des détails complémentaires au sujet du violent incendie qui a éclaté à l:Arsenal de Toulon, dans la partie -dite de Castigneau, et que je vous ai signalé, hier soir, par dépêche.

C'est à l'atelier de montage que le feu a pris. Là, on le sait, se trouvent déposés de nombreux approvisionnements d'huiles et de goudrons, qui fournirent au feu un aliment facile. Aussi, le désastre n'a-t-il pas tardé à prendre les proportions les plus inquiétantes. Dès neuf heures trente-cinq, un premier coup de canon se faisait entendre. Ce sourd appel se reproduisait trois minutes après, suivi du tocsin. L'alarme s'est aussitôt répandue dans la ville. Les officiers de tous les services, prévenus à domicile, les pompiers de la ville et de la marine se dirigent en toute hâte vers Castigneau.

En rade, même animation. Tous les navires de l'escadre active et de l'escadre de réserve envoient leurs compagnies de débarquement. Les vice-amiraux Vignes, de Boissoudy, de La Jaille; les coutre-amiraux Michel, Chateauminois, Gadaud; les généraux Voyron, Turot, Dodds, Pernot; le sous-préfet, sont des priemiers sni les lieux.

Une brise légère emporte au loin de vives flammèches qui inspirent la crainte de voir le feu se communiquer sur d'autres points. En effet, les étincelles, faussées par le vent, mettent le feu dans la mature du transport Bien-Hoa; les canots à vapeur, munis de puissantes pompes aspirantes et refoulantes, éteignent l'incendie.

Comme les murs des ateliers incendiés menacent de tomber sur le quai où se trouvent des milliers de sauveteurs, des torpilles sont placées à l'intérieur et font sauter des murailles de trente mètres de hauteur qui s'écroulent avec fracas.

Remarquons qu'hier même le feu détruisit une partie des collines boisées qui environnent la place et rappelons que le mai dernier les grands ateliers de la scierie mécanique de l'Arsenal du Mourillon situés juste à 1 endroit opposé du lieu actuel du sinistre, furent incendiés. On estime à plusieurs millions les dégâts occasionnés par le désastre d'hier soir.

tin, dans mon cabinet, qu'ils venaient de se revoir pour la première fois.

Et. vous en avez douté

Cette coïncidence n'est-elle vraiment pas un peu extraordinaire ?

Dieu de Dieu l fit le marquis, en caressant noblement ses favoris. Dieu de Dieu! Et c'était dans cette boue qu'il avait glissé, par caprice, par fanfaronnade! Et cela pouvait s'étaler au grand jour, presque le déshonorer aux yeux de ses amis, de sa famille, de ses enfants ? Ses lèvres se plissaient avec dégoût. Il en avait des nausées.

Qu'était-ce autrefois que ce Bonenfant? Un clerc de notaire. en province. La femme dépensait plus qu'il ne gagnait. Je vois ça d'ici. Abus de confiance. L'homme en prison. La femme filée. La famille remboursa. Et l'homme, après avoir vainement cherché sa femme et sa fille, s'en vint à Paris, à la poursuite d'une situation. Il y est depuis douze ou treize ans, excellent cocher, bien noté, ne se grisant jamais, redevenu un brave homme. Jugez de sa fureur, de son indignation, quand il aura retrouvé sa femme et sa fille exerçant leur petite industrie

Il y eut un long silence; puis le marquis murmura encore

C'est du propre Décidément, c'est du propre

Et, humble autant qu'humilié, il tendit la main au juge d'instruction.

Mon ami, vous n'avez aucun motif de m'en vouloir. Nous étions bons camarades, autrefois: Si nous nous sommes perdus de vue, je ne m'en suis pas moins intéressé toujours à votre carrière, et j'ai toujours eu la pius grande estime pour votre caractère. Je vous en prie. relâchez ces ^ns-là, mari. femme, ûlie. uue t homme ail treuiaé ou non

A onze heures, l'incendie était presque entièrement circonscrit.

Le bâtiment nord de l'atelier des machines, qui a été en grande partie la proie des flammes, comprenait au rez-de-chaussée, les dépdts des outils et machines et le magasin des remises; au premier étage, les ateliers d'ajustage des boussoles et des pompes; au deuxième, l'atelier des modèles et les approvisionnements divers pour appareils. L'atelier de modelage a pu être sauvé en partie, grâce aux douze caisses de mille litres d'eau chacune qui, placées dessous, furent éventrées rapidement.

Une vingtaine de personnes ont été blessées pendant l'incendie de l'Arsenal, parmi lesquelles on cite le lieutenant de vaisseau Provensal les nommés Itiot, ouvrier mécaniciên du Cosmao Brun, caporal pompier de la villa; Rey, caporal pompier de la marine; Arrighi, sapeur-pompier; Frouin, marin vétéran, etc., qui tous ont été transportés, ce matin, de l'ambulance provisoire à l'hôpital. Toulon, 10 juillet.

Les premières constatations permettent d'évaluer les dégâts à cinq millions de francs environ.

On ne peut guère encore se prononcer sur la cause du sinistre.

Le soir, à six heures, à la sortie des ouvriers, nul ne s'aperçut du feu la malveillance semble devoir être écartée.

On pense que le feu a pris par une allumette ou une cigarette imprudemment lancée à proximité des ballots d'étoupe.

Rappelons que les principaux incendies de l'arsenal de Toulon se sont produits en 1677 et 1793, époques auxquelles les établissements nationaux du port furent complètement détruits le 1er août 1845, date de la destruction de l'arsenal du Mourillon, attribué par l'histoire locale au bandit Ferrandin, célèbre dansles annales de Provence; en 1872, destruction de la corderie; enfin, le let mai dernier, destruction des ateliers de la scierie au Mourillon.

CONSEIL DES MINISTRES Les Ministres se sont réunis hier matin au Ministère des Affaires étrangères, sous la présidence de M. Casimir-Perier.

M. Félix Faure a fait signer un décret conférant des décorations dans la Légion-d'Honneur à l'occasion du juillet.

Sont élevés à la dignité de grand-officier Le vice-amiral Baucheron de Boissoudy, commandant en chef l'escadre de la Méditerranée occidentale et du Levant.

Le général de division Borgnis-Desbordes, inspecteur général permanent de l'artillerie de marine.

Le Ministre de la uuerre a lait signer un décret aux termes duquel sont nommés généraux de division MM. les généraux de brigades Cary, de l'infanterie; Faverotde Kerbrech, de la cavalerie Florentin, de l'artillerie; Quinivet et Delambre, du génie.

Sont nommés généraux de brigade MM. les colonels Lallement, Frayssineau, de Mibielle et du Chouchet, de l'infanterie de Ville, de la cavalerie; Rolhé et Carrette, du génie; Massenet-Boyer de Marencourt, de la gendarmerie.

M. le général de Négrier est élevé à la dignité de grand'croix de la Légion-d'Honneur. La médaille militaire est conférée au général Forgemol de Bostquénard.

Sont élevés à la dignité de grand-officier de la Légion-d'Honneur MM. les généraux de division Balllod, Vosseur, O'Neill, Saint-Marc, GiovanineUi et le contrôleur général de i" classe Prioul.

LE 14 JUILLET A PARIS Voici le programme définitif de la Fête nationale du 14 Juillet

Des distributions extraordinaires de secours seront faites par les bureaux de bienfaisance. Inauguration de la statue de Condorcet, quai Conti, ù dix heures du matin.

Matinées organisées pour les délégations des écoles de Paris, à une heure, au Palais du Trocadéro, au Cirque d'Eté, au Cirque d'Hiver, au Nouveau-Cirque, au Jardin de Paris.

Représentations gratuites à une heure, dans les théâtres ci-après':

Chàtelet, Gaîié, Porte-Saint-Martin, Ambigu, Folies-Dramatiques, Cluny, Théâtre de la République, Déjazet.

Décorations, pavoisements et illuminations des principaux édifices municipaux et départementaux et des emplacements ci-après:

Place de la République, place de la Bastille, place de la Nation et place Denfert-Rochereau. 1- arrondissement: place du Théâtre-Français *• place de la Bourse 3* square du Temple; 4' place de l'Hôtel-de- Ville, avenue Victoria et square de la Tour Saint-Jacques; square de Cluny; 6* place Saint-Germain-des-Prés: '1' carrefour Rapp place de la Trinité 10' carrefour des boulevards Magenta et de Strasbourg il* place Voltaire; place Daumesnil; 13' place d'Italie 14' place de Montroagé 15* rond-point Saint-Charles; 16* place du Trocadéro; '7'square des Batignolles place de la Nouvelle-Mairie place Armand-Carrel place des Pyrénées. Orchestre sur les principaux emplacements cidessus énumérés, et fêtes locales organisées dans

dans cette tentative d'assassinat, je ne porterai pas plainte contre lui. La Justice ne peut pas être plus exigeante que moi, la victime. Etouffez-moi tout cela.

M. de Betulieu s'était levé et hochait la tête avec embarras.

Mon cher d'Auseraie, dit-il, si vous avez vraiment compris mon caractère, vous devez savoir que je ne suis pas ambitieux. Je suis incapable d'une faiblesse, aussi bien envers un de mes amis qu'envers le gouvernement. Je ne puis faire qu'une chose compatible avec ma conscience, vous donner un conseil. Tant que l'instruction de cette tentative d'assassinat me sera confiée, le la poursuivrai régulièrement et, quand elle sera achevée, je déposerai mes conclusions entre les mains du Procureur de la République, sans me préoccuper des conséquences qu'elles pourront avoir. Je suis d'uue race de magistrats qui ne transige pas avec le devoir. Je ne vous ai donné aujourd'hui qu'une trop grande preuve d'amitié en venant m'entretenir, d'une façon presque Irrégulière, avec vous.

ldis je vous ai parlé comme à un ami C'était l'ami et non le juge 'que j'avais fait appeler.

Vous ne m'avez rien appris que je ne connusse déjà exactement. Je me rends très bien compte de vos craintes, mon cher marquis, et je déplore d'avance le scandale qui va éclater. Vous n'avez qu'un moyen de l'empêcher faites-moi enlever la direction de cette affaire. J'oublierai ce que je sais. On la réglera politiquement.

Mais. comment pourrais-jet.

Rien ne vous est plus facile, Vous avez beaucoup d'influence dans les milieux politi- ques; vous n'êtes pas de ces adversaires ir- réconciliables qu'un gouvernement est ravi

les arrondissements par les comités de quartier. Peux d'artiflee, à dix heures du soir:

Au parc des Buttes-Chaumont

Au parc de Montsouris

Sur le terre-plein du Pont-Neuf

Sur le viaduo du chemin de fer d'Auteuil; Sur la place de la Nation.

ÉMEUTES ÀUXjTÀTS-UHIS A CHICAGO

La Situation est toujours grava. Le général des Chevaliers du Travail et M. Debbs ont télégraphié à M. Cleveland qu'il outrepassait ses pouvoirs et marchait au despotisme militaire.

En effet, M. Cleveland a lancé une proclamation déclarant virtuellement la loi martiale à Chicago et ordonnant à toutes les personnes qui participeraient à des rassemblements de se disperser avant midi.

Dix mille individus venus do Chicago se sont emparés de Hammond, ville de âmes située à vingt milles de Chicago, sur la voie du Central Michigan.

Il y a eu u»e véritable bataille entre les émeutiers et le régiment d'intanterie Cédé- rale. La foule a détruit toutes les lignes télégraphiques et toutes les voies de chemin de fer. Quinze compagnies sont en route vers cette région.

LA CRÈVE 6ÉNÉRALE

Chicago, 10 juillet.

Le meeting des délégués et des- Syndicats, qui avait commencé hier au soir, 9 était prolongé jusqu'au lever du jour sans aboutir. Toutes les propositions en faveur de la grève avaient été repoussées, mais lorsqu'on donna connaissance de la proclamation du président Cleveland, déclarant la loi martiale à Chicago et ordonnant aux émeutiers de se disperser avant midi, il y eut un vote unanime en fa- veur de la grève générale pour mercredi matin à sept heures, dans le cas où M. Pullman ne serait pas, d'ici là, décidé à soumettre l'affaire à 1 arbitrage.

Cette grève mettra à pied cent vingt mille hommes, appartenant à toutes les corporations.

pris connaissance de l'interview parue dans le Herald de Paris, a dit entre autres choses On parle du despotisme de la populace irresponsable. Personne ne peut dire que les grévistea font partie d'une populace irresponsable. Ce ne sont pas eux qui brûlent les wagons et commettent des acte de violence. J'ai conseillé la paix et j'fspère qu'on punira tous ceux qui commettent des actes de ce genre.

Personne ne conteste à chacun le droit d'arranger ses atfaires comme bon lui semble, mais si un homme vole ses employés, les autres ouvriers ont le droit de s'unir pour l'obliger à ne pas supprimer le droit de ses ouvriers.

La grève n'a pas de caractère politique. Nous nous moquons de la politique. Nous ne nous mettons en grève que parce qu'un principe est en jeu.

Il faut que les ouvriers triomphent, sinon ils seront plus écrasés que jamais par la roue de fer des patrons.

EN CAUFORME

San-Francisco, 10 juillet.

Les émeutiers sont complètement organisés. Ils sont en train de s'armer pour combattre les troupes fédérales. A Sacramento, ils campent dans le Capitole. Tout le long de la ligne, ils couchent dans les wagons Pullman.

Un système d'estafettes relie les différents campements d'insurgés.

L'administration des postes a orgnisé le transport des lettres par bicyclettes. Le port des lettres est de 1 fr. 25 par 50 milles. A San-Franclsco, les grévistes s'arment de carabines Winchester et font l'exercice. Ils obstruent les voies ferrées avec des voitures. 200 hommes de troupes du presidio viennent de recevoir 20,000 cartouches. Le Ministre de la Guerre vient d'ordonner à toutes les troupes de la marine stationnées à l'Ile Marie de se rendre à San-Francisco pour agir de concert avec les troupes du presidio DANS LES ÉTATS DE L'EST

New-York, 10 juillet.

Dans l'est, M. Debbs est en continuelle communication avec Buffalo. Il voulait faire décréter la grève générale, mais ses lieutenants s'y sont opposés. Cependant, une dépêche de Baltimore dit çn'on obéit aux ordres de M. Debbs et que la grève va s'étendre aux chemins de fer de l'Ohio et de la Pensylvanie. On dit que des négociations sont engagées avec M. Pullman par l'Etat.

MESURES GOUVERNEMENTALES

Washington, 10 juillet.

Une deuxième proclamation, en tous points semblable à la première, a été lancée par le président Cleveland; elle vise les autres Etats où des troubles se sont produits.

Le général Miles a télégraphié à minuit au Président que tout était calme à Chicago. De nombreux télégrammes ont été reçus à la Maison-Blanche et au Ministère de la Guerre, envoyés par d'anciens combattants de l'armée fédérale, qui offrent leurs ser-

M. de Beaulieu redevenait railleur,

Il y a quelques jours, vous donniez votre voix -au Ministère; ce vote mérite bien quelques égards. Chargez votre excellent ami, le comte Valadin, de négocier la chose. Qu'on apprenne demain que M. de Beaulieu, absorbé par l'examen très long, très minutieux, d'une affaire financière, j'en ai justement une assezgrosse en ce moment, n'a pu s'occuper plus longtemps de la poursuite de l'assassin du marquis d'Auseraie et qu'ensuite cela reste entre les mains de la simple police, qui est forcée d'obéir aux grands chefs politiques. L'étouffement sera beaucoup plus aisé. Le comte Valadin est très adroit, très puissant; ses intérêts financiers le mettent en rapport avec des ministres, lui fournissent des moyens d'action très spéciaux dans les journaux votre excellent ami le prince de Zéran tient la plupart des reporters à sa discrétion. Je ne demande qu'à être dessaisi, moi. Au revoir, mon cher d'Auserate Très vexé du ton protecteur que prenait son ancien camarade, le marquis fallut répondre par quelque impertinence; mais cet homme le tenait à sa discrétion, et il sentait bien que c'était un indépendant, un des rares caractères de cette époque qui ne connaissent que la ligne droite. Et il unit par le remercier chaleureusement.

Et le juge d'instruction se retira, catme digue, avec un très léger sourire d'ironie. Il était un sage, un philosophe, dont le plus grand amusement était la perpétuelle étude de la comédie, de la bassesse humaines. II venait d'en avoir un exemple des plus suggestifs, ll en jouissait, comme un médecin d'un beau cas pathologique.

Mais il eut à peine ouvert ta porte de la petite bibliothèque au'U eut un, mouvement de

vices pour l'organisation d'une armée de volontaires.

Plusieurs Syndicats de travailleurs «̃£ aussi fait savoir par dépêche qu'ils sont prètf à soutenir le gouvernement dans sa lutte eoatre les grévistes.

Un grand meeting qui devait avoir lieu hier au dépôt de la boucherie a été interdit pat une proclamation du maire, détendant unt semblable réunion. Aucun incident sérieux n'a été signalé hier.

LES OUVRIERS MINEURS

L'attitude des ouvriers mineurs sur plusieurspointa de l'lllinois devient menaçante', ou cratnt des troubles graves les payant prennent les armes, et des troupes ont été demandées.

A Westoelle, les mineurs ont arrêté un trait de voyageurs et ont attaqud la milice q«. était accourue. Des coupa de revolver ont égt échangés.

Uue jeune fillee et une femme ont été atteintes mortellement, un homme a été ab rieusement blessé.

La milice venue pour protéger la foule t procédé à l'arrestation de trois de- mineurs Sur la côte du Pacifique, la situation serable meilleure.

Le rapport de l'Association des directeur* de railwnys montre que dos trains de voyageurs ont circulé hier sur presque toutes le» lignes, les trains de marchandais ont eu égalemeut suffisants pour exp. <lnr les muchandises en souffrance.

Toutes les voies étaient protégées par det forces de police et par la troupe.

Le gouverneur, à la requête du ntaire de Chicago, a ordonné la mobilisation de totu les régiments de la milice.

AU CANADA

Toronto 10 juillet.

On considère comme probable un inouv» ment des employés de chemins de fer canadiens.

Les voyageurs, les marchandises subissent des retards résultant de l'irrégulnrité des ser.vices, et en raison de la diminution du Ira vail plusieurs employés sont ou renvoyé* temporairement ou simplement mis à pied.

La Grève de Graissessac Oraissessac, 10 juillet..

Tous les mineurs de Graissessac, réunis hiet en assemblée générale, ont adopté, à l'unanimité. un ordre du jour repoussant la solution proposée par le gouvernement et approuvée par la Chambre.

Les mineurs en appellent à la Chambre mieux informée et revendiquent leurs droits.

Ils constatent que la décision de la Chambre les expose à la grève perpétuelle.

LOI CONTRE LES ANARCHISTES Dans la discussion qui a précédé hier dam les bureaux de la Chambre la nomination dot membres de la Commission chargée de l'exa» men du nouveau projet sur la répression de» menées anarchistes, les orateurs se sont surtout expliqué sur les deux dispositions caractértstiquee du projet gouvernemental celU qui enlève au Jury pour la déférer aux Tribunaux correctionnels la connaissance des délita de propagande anarchiste et celle qui a pont but d'autoriser les Tribunaux, toutes les toit que le fait incriminé aura un caractère anarchiste, à interdire la publication totale ou partielle des débats.

Cette discussion, qui a été fort longue et dans quelques bureaux assez vive, a permia de constater qu'il existait une majorité favorable à la disposition essentielle de la lot nouvelle, c'est-à-dire à celle qui défère li connaissance des délits de propagande anar·chiste aux Tribunaux correctionnels.

LA COMMISSION

En raison de l'importance du débat auqnd cette loi donnera lieu dans quelques jours & la tribune de la Chambre, il paraît intéressait; de donner la répartition des voix dans chaqu» bureau.

Bureau. M. Pourteyron, qui accepte la loi sauf des réserves sur la question de la publication des débats, a été élu par 23 voix contn 14 données Il M. Hubbard, hostile au projet. b Bureau. M. Denécheau qui repousse la loi tout entière, comme Inutile et dangereuse, a été élu par 25 voix contre 12 données à M. Drake, qui accepte la loi.

S" Bureau. M. Fouchier, favorable aux dispositions générales de la loi a été élu par 21 voit contre 15 données à M. Muguet, hostiln au projet f Bureau, M. Louis Jourdan, député de la Lozère, qui accepte toute la loi sauf quelque réserves sur la question de la publication dei débats, a été éln par23 voix contre a M. Henry Maret, hostile à ta loi nouvelle.

5' Bureau. M. Lasserre, qui est absolument favorable à la loi proposée, a été élu par 19 voil contre 8 à M. Dumas, hostile au projet.

Bureau. M. Klandin qui accepte la Ja tout en demandant des modifications à l'articK sur la publication des débat8, a été élu par 82 voit contre 7 données Il M- Paulin-Méry, hostile

Qu'y a-t-il donc? interrogea d'Auserai% qui l'apercevait encore.

M. de Beaulieu balbutia

Rien. rien, je vous assure.

Et, en même temps, il se baissait vers un corps de femme étendu dans la direction opposée à celle de la chambre du marquis, le visage sur le tapis, les bras étendu*. Extrêmement inquiet, il retourna ce vfsage Dieu! Mlle d'Auseraie.

Et, tout de suite, il comprit. Mlle Jacqueline avait dû venir dans cette pièce, pu dévouement, pour se tenir à la portée de son père; et elle avait entendu.

Je m'étais laissé aller à parler haut. Pauvre et fière jeune fille f. Elle aura voulu s'enfuir, pour ne pas en entendre davantage Il la souleva et l'étendit sur un divan.

Qu'y a-t-il donc? interrogeait le marquis, qui se redressait, tout angoissé, sur son lit. M. de Beaulieu sonna. La femme de chambre de Jacqueline arriva et, comprenant & façon, s'écria

C'est pas étonnant! Elle finira par se tuer à soigner les autres! Si c'est raisonnable, aussi, à son âge, de passer toutes let nuits?.

Tandis que la servante délaçait la jeun« fille, le ju^e d instruction se pencha à demi dans la clrambre du marquis.

Rassurez-vous, ce n est rien.

Ma fille

Son pied s'était enchevêtré dans une tenture, elle a glissé.

Il. de Beaulieu inventait ce mensonge, moins pour le marquis que pour Mlle d'Auleraie. Et Il demeura dans la petite bibliothèqui jusqu'à ce que Jacqueline fût revenue elle, pour lui dire, à elle aussi, lui suggérer cett# explication, que son pied « s'était enchevôi tré.~ » U montera même la tenture.»