Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 4

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir

Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)

Date d'édition : 1890-02-17

Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34419111x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 126844

Description : 17 février 1890

Description : 1890/02/17 (Numéro 4860).

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k515541x

Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 16/03/2015

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75%.


AB O NNEMENT8

9*am et O*f «tMBrrs Trois mois, 5 fc. Six mou, 9 fr. Un m, f S tr.

Dernière Edition

LE MARÉCHALAT Il est beaucoup question dans le monde militaire et dans le monde parlementaire d'une proposition déposée ces jours derniers par M. de Montfort, député de la Seine- Inférieure sous la forme d'un amendement à la proposition de loi de M. de Mahy ayant pour but l'organisation permanente d'un grand Etat-major général et d'Etats-majors d'armée.

Cet amendement ne vise à rien moins qu'au rétablissement du maréchalat. Je dis au rétablissement en fait, car légalement le maréchalat n'est pas aboli. En 1873, la grande Commission de l'armée, dite des Quarante-Cinq, a simplement décidé qu'il ne serait plus nomme de maréchaux. Cette décision n'a évidemment créé qu'une situation de fait qui n'implique rien quant au principe même de la fonction.

L'avenir à cet égard était si bien réservé que le général Chanzy s'écriait au cours d'une discussion demeurée célébre « Ceux qui désormais ambitionneront le bâton de maréchal devront aller le chercher de l'autre coté du Rhin! a

Ce que demande aujourd'hui M. de Montfort, c'est simplement que la décision de 1873 soit considérée comme non avenue et que, en fait comme en droit, il fût fait retour au régime antérieur à cette date.

Ce régime serait toutefois modifié en ce sens que le titre et les fonctions de maréchal ne pourraient plus ètre conférés qu'en vertu d'une loi spéciale otée sur la proposition du gouvernement qui seul aurait le droit d'en prendre l'ini- tiative.

La proposition de M. de Montfort repose tout entière sur cette idée que ce qui manque à notre organisation militaire, c'est la permanence et l'indiscutabilité du haut commandement.

Suivant le député de la Seine-Inférieure, l'excellente proposition de M. de Mahy, en créant le grand Etat-major, a bien or- ganisé une vaste Ecole de guerre qui sera fort utile, mais elle ne constitue à aucun degré le commandement solide, effectif et permanent de nos grandes unités militaires.

Or, l'absence de cet élément indispensable pourrait, dit-il, être pour nous désastreux en temps de guerre car, sans parler de l'effroyable bouleversement qui. du haut en bas de 1 échelle, marquera les premier. jours de la mobilisation, puisque aujourd'hui personne n'est à sa place de bataille, sans parler de ce danger très grand et très réel, n'est-il pas absurde de voir toutes nos grandes unités, divisions, corps d'armée, groupes d'armées, toutes enfin commandées par des officiers du même grade?

Supposez, comme on l'a dit bien souvent, une brigade dont Io général, les colonels, les chefs de bataillon et les capitaines seraient tous capitaines voilà limage de notre commandement superieur.

Malgré toutes les belles phrases sur l'ascendant moral, l'autorité du grade est indispensable pour que le commandement puisse exister on aura beau donner des lettres de service aux généraux chargés des grands commandements, la lettre de service ne suffira pas assurer à son possesseur tout le pouvoir nécessaire, quelque grande que soit son autorité personnelle et si respecté que soit son nom.

Quiconque a étudié de près les hommes et les choses de l'armée, sait qu'on obéit plus promptement et plus facilement à un supérieur hiérarchique qu'à un cama-

N° 29. Feuilleton du Petit Parisien. MORTES & VIVANTES! GRASD ROMAN INEDIT

PREMIÈRE PARTIE

L'Aïeule

XXIII (suite)

Confession

Le soir même un exprès portait à la poste de Preuilly un court billet à destination de Paris.

Le comte l'avait écrit dans l'emportement de sa joie, ce qui est toujours une imprudence quand ce n'est pas une sottise. Il contenait ceci

« Mon ange adoré,

» J'ai réussi au delà de mes espérances. Je » me marie dans un mois. Me voilà riche » comme Crésus! Je t'expliquerai les bizarreries de ce mariage, bizarreries dont tu seras enchantée, jalouse!

» Je compte que tu reviendras sur tes réso» luüons ridicules et des résistances inexpli» cables après deux ans de liaison.

» Impossible de t'oublier je te désire plus que .jamais, et quand je pense à toi, » c'est du plomb en fusion qui coule dans » mes veines,

» A bientôt!

Tout ce que tu voudras, je te le donnerai.

» J'aurai deux femmes L'une n'est Que la

rade qui, ayant même grade que son chef, admet difficilement qu'il ait plus d'autorité que lui.

C'est d'ailleurs le sentiment qu'exprimait d'une façon si saisissante le maréchal Jourdan.

Pour réussir à la guerre, disait l'éminent soldat. il faut qu'un chef ait sous ses ordres des o1'ficiers d un grade inférieur qui obéissent et non des camarades qui peuvent se croire plus de mérite que lui; une longue expérience m'a montré que les ordres qu'on donne à des inférieurs sont des commandements et ceux qu'on envoie à des égaux des négociations. Une preuve encore qu'une modification dans cet ordre d'idées de l'état de choses existant est nécessaire, c'est que le grade supérieur à celui de général de division existe dans toutes les armées étrangères, sans aucune exception. En Allemagne, par exemple, il y a huit officiers généraux d'un grade supérieur à celui de général de division; en Autriche, trentedeux en Russie, quatre-vingt-douze. Chez nous pas un. Il y a donc là véritablement une lacune à combler.

Maintenant se trouverait-il à la Chambre une majorité pour voter l'amendement de M. de Montfort?

En dépit des arguments non sans valeur que je viens de reproduire, on peut en douter.

C'est que le maréchalat, toujours envisage jusqu'ici comme une haute dignité de l'Etat plutôt que comme un grade militaire, est, tout le monde le reconnaît d'avance, absolument aristocratique, et beaucoup considèrent que son rétablissement jurerait avec les mœurs de notre démocratie et semblerait impliquer un retour vers le passé.

Je n'ai pas, on le conçoit, le loisir d'entrer ici dans de longues considérations sur le rôle historique des anciens maréchaux de France, à l'origine simples officiers chargés de la garde des chevaux du roi.plus tard chefsd'unrangdéjàélevé préposés au commandement de l'avant-garde, plus tard, enfin, portés au sommet de la hiérarchie militaire et partageant avec le connétable le commandement supérieur des armées; mais il est certain que les annales de l'ancien régime nous les montrent en toutes circonstances tranchant à l'égal des plus grands du royaume, toujours enveloppés d'une pompe extraordinaire.

C est d'ailleurs ce que reconnaissait le maréchal Canrobert lui-même dans un récent entretien avec un de nos confrères.

« Je conçois très bien, disait le seul survivant des maréchaux de l'Empire, qu'une République se refuse à créer des maréchaux. Le Maréchalat ne s'explique qu'avec la Monarchie. Souvenez-vous que nous sommes, nous autres maréchaux de France, les cousins du monarque! » Et le maréchal ajoutait « Le bâton l'indique, car il y est écrit sur un côté « A » telle date, l'empereur (ou le roi) a » donné à son cousin. le général X. ce n bâton de maréchal de France ». A propos de ce fameux bàton, que, suivant un dicton bien connu, tout conscrit porte dans sa giberne, rappelons que c'est à partir du règne de François Ier qu'il devint l'insigne essentiel du maréchalat. Le bâton de maréchal mesure vingt pouces de longueur. Il est recouvert de velours bleu de roi, semé d'étoiles d'or, qui ont remplacé les fleurs de lis de la Monarchie et les abeilles de l'Empire.

Le bâton, insigne du maréchalat, marque du commandement militaire suprême, jouait autrefois un grand rôle. Louis XIII, entrant Hesdin par la brèche, en 1639, s'arrêta, et présentant sa canne à M. de La Meilleraye, lui dit « Je vous fais maréchal de France, voilà le bâton que je vous donne Louis XIV,

fortune. l'autre sera l'amour, et l'amour. » c'est toi!

» PHILIPPE.

Le Breuil, 27 août 69. »

XXIV

Raneune de fille

Césarine Baluche était un caractère. Il serait plus que téméraire de dire un bon caractère, mais elle avait une excuse dans ses origines.

En elle s'agitaient, comme des reptiles au fond d'une mare boueuse, tous les instincts des sauvages parmi lesquels elle était née et avait vécu.

On croit généralement que les sauvages ne se rencontrent que dans certaines contrées inexplorées.

C'est une grave erreur.

Ils pullulent dans ces quartiers vagues qui s'étendent au-delà des boulevards extérieurs et forment autour de Paris une zone plus périlleuse que les terres inconnues du centre de l'Afrique et les bords du lac Nyanza, peuplés d'anthropophages, d'hippopotames, de rhinocéros, de tigres et autres bêtes féroces. Césarine était de leur sang.

L'extérieur seul était civilisé chez cette admirable créature. Le fond restait brut et farouche.

D'ailleurs, où aurait-elle pris les plus simples notions du à voir et de l'humanité'? Rien de plus effroyable que le milieu dans lequel elle avait passe son enfance, C'était déjà un miracle que la croissance de cette plante superbe dans ce terrain formé de pourrltures et d immondices.

Ceux Qui savaient d'où elle sortait pou-

Direction s le, rue d'Enghiea

qui, sans doute, vu le grand nombre de maréchaux qu'il créa, eût eu trop de cannes à donner, se contentait, lors des promotions, de faire passer la sienne dans les mains des nouveaux élus c'était une simple allusion formaliste.

Les maréchaux de l'ancien régime manquaient rarement de commander une bataille sans tenir à la main le bâton fleurdelisé légendaire.

Aujourd'hui et depuis longtemps cet insigne n'est plus guère qu'un mythe que les maréchaux laissent chez eux et il ne figure plus que sur les panneaux de leur voiture et dans les portraits du Musée de Versailles.

Un seul maréchal de notre époque est resté jusqu'à son dernier jour fidèle à son bàton; il est vrai qu'il s'agit ici d'un original célèbre, le maréchal de Castellanne.

Il était, dit M. Lorédan Larchey, inséparable de ses décorations, de son chapeau à plumes, de son habit brodé et même de son bâton. Une visite non-officielle ne retranchait rien du cérémonial aecoutumé seulement il se contentait de confier l'indispensable bâton à un officier qui l'attendait à la porte. Non content de ressusciter le port du bâton de commandement, le général avait fini par lui faire exécuter des exercices particuliers.

• Ainsi aux jours de grandes revues, quand les offieiers généraux et supérieurs placés sous ses ordres défilaient à la tête de leurs corps respectifs, il répondait au salut de chacun en faisant bondir adroitement son bâton dans sa main. » Le salut était proportionnel àl'importance du grade et rappelait dans des proportions infiniment restreintes les évolutions savantes que les tambours-majors de la grande école font exécuter à leur canne ».

Nous ne reverrons probablement plus jamais les maréchaux à bâtons, les maréchaux tout brodés £ot de l'ancien régime, mais on créera sans doute des généraux commandants en chef d'armée qui, avec moins d'apparat, rendront autant de services.

JEAN FROLLO

LES ÊLICTIONSJ'AWOIRD Hll II y aura aujourd'hui, par suite d'invalidations prononcées par la Chambre, neuf élections lcçislatives six dans le département de la Seine, une dans le département de Seine-et-Oise, une dans le département de Tarn-et-Garonne et une en Corse.

Dans le arrondissement de Paris (lr< circonscription), où il s'agit de remplacer M. Naquet, les candidats sont MM. Bourneville, ancien député, Delombre et Naquet.

Dans le 13e arrondissement de Paris (2e circonscription), où il s'agit de remplacer M. Paulin Méry, les candidats sont MM. Basly, ancien député, et Paulin Méry.

Dans l'arrondissement de Sceaux (1" circonscription), où il s'agit, de remplacer M. de Belleval, les candidats sont MM. Goblet et de Belleval.

Il y a trois élections dans l'arrondissement de Saifit-Denis dans la i'e circonscription, les candidats sont MM. Péan, Rigaut, Gautard et Gousset dans la 2,, MM. Lourdelet. Caiuneau et Kevest dans la MM. Houdard, Lissagaray, Laur, Sadoul et Ternision.

En Corse, dans l'arrondissement d'Ajaccio, les candidats ?ontMM. Ceccaldi, républicain, et Multedo, réactionnaire.

LA C0MP0SITI03I -DS LA CHAMBRE Depuis cinq mois qu'elle existe. la Chambre actuelle a déjà subi des changements assez nombreux dans sa composition.

Elle a perdu 25 membres, dont 6 par décès, 1 par démission et 18 par invalidation.

II y a eu jusqu'à ce jour 20 invalidations, et sur 7 députés dont l'élection avait été invalidée, deux ont été réélus.

II reste 13 élections à faire par suite d'invali- dations.

Gomme nous le disons plus haut, il y aura aujourd'hui février 7 élections parsutte de l'invalidation de MM. Revest, Naquet. de Belleval, Laur, Paulin-Méry et Goussot (Seine), et Multedo (Corse).

Le 2 mars, élection par suite de l'invalidation de M. Etcheverry (Basses-Pyrénées).

Le 9 mars, élections par suite par l'invalidation dc MM. Calvinhac (Hante-Garonne), Delahaye (Indre-et-Loire) et Loreau (Loiret). Pour les sièges vacants par suite d'autre cause, il y a quatre convocations

Pour le 16 février, à l'effet de remplacer MM. Lebaudy (Seine-et-Oise) et Lasserre (Tarn-etGaronne), décédés

Pour le 9 mars, à l'effet de remptacer M.

vaient se demander qui lui avait donné cette splendeur du sang, cette chair éclatante, cette allure de souveraine qui frappaient en elle.

Plus d'une reine de théâtre est sortie d'une loge de concierge; celle-là sortait d'une caverne de bandits.

Les Baluche ne vivaient que de rapines et de vols; ils habitaient un infect taudis dans le voisinage des carrières: quand le père n'était pas à Mazas ou sous les verrous dans quelque repaire de condamnés, il était en maraude et menait ses petits avec lui, comme un loup qui entraîne sa famille au pillage. La mère était pire. Si Césarine n'avait pas été vendue à douze ans, et à qui ? c'est que déjà elle avait des ongles pour se défendre et une tête pour résister.

C'est horrible, sans doute, et on nous reprochera de noircir à plaisir un tableau déjà hideux par lui-même.

Erreur

Rien n'approche de la terrible réalité do certaines jeunesses.

Or, on ne traverse pas impunément des régions empoisonnées par tant de typhus contagieux,

Césarine battue, obligée de se protéger elle-même, vivant de rien, dormant à peine de peur d'être surprise, s'habitlant de loques, apprenant à lire et à écrire par un étonnant prodige de volonté, livrée à tous les funestes exemples qui devaient la perdre et l'entraîner à de fangeux abimes, n'avait pas conscience du mal tel que des natures plus élevées, ou mieux élevées, le comprennent et à ses yeux tout était permis excepté ce qui jetait son père à Poissy et sa mère à Saint-Lazare.

Les annonces sont reçues chez M. Aussocnta. 10, Place de la Bonne.

Constans (Haute-Garonne), élu sénateur, et M. Arribat (Indre-et-Loire), décédé.

II n'y a plus que quatre sièges vacants pour tesquets il n'y a pas encore de convocation d'électeurs ceux de MM. Bischoffsheim (Alpes1 Maritimes) et Sabouraud (Vendée), dont l'élection a été invalidée, et ceux de MM. Thirse (Rhône) et Bully (Eure), décédés.

CONSEIL DES MINISTRES Les Ministres se sont réunis hier matin,à l'Elysée, sous la présidence de M. Carnot.

LE PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES M. Rouvier, ministre des Finances, a fait signer un décret aux termes duquel M. Humbert, vice-président du Sénat, est nommé premier président de la Cour des Comptes, en remplacement de NI. Bethmont, décédé.

AU MINISTÈRE DE LA GUERRE

M. de Preycinet. ministre de la Guerre, a soumis à la signature du Président de la République un décret en vertu duquel le général Mercier, récemment promu divisionnaire et qui reprend du service dans son arme, est remplacé à la Direction des services administratifs au Ministère de la Guerre, à partir du 18 courant, par l'intendant militaire Baratiner, actuellement directeur du service de l'intendance du corps d'armée.

LES APPAREILS FRIGORIFIQUES

M. de Freycinet a ensuite entretenu le Conseil des récentes expériences faites sur les appareils frigorifiques il résulte de ces expériences que les viandes conservées par le froid paraissent pouvoir prendre dans l'alimentation de l'armée une place beaucoup plus importante qu'on ne le s upposait.

LES VIANDES ABATTUES

Enfin, les Ministres se sont occupées de la question de l'introduction en France, par les frontières de Dette et d'Avricourt, des viandes abattues.

A ce sujet, Ils se sont préoccupés de savoir si le Bureau de l'hygiène publique, qui a été rattaché, il y a environ un an, au Ministère do l'Intérieur, ne devait pas de nouveau faire retour au Ministère du Commerce.

Le Conseil n'a encore pris aucune résolution définitive il parait incliner vers cette décision. UN JEU TRANSPARENT Le jeu de l'Empereur d'Allemagne est transparent.

Lorsqu'il se pose en adepte des idées socialistes quelques jours avant les élections au Parlement, Guillaume Il cherche sans doute à venir en aide aux candidats officiels. Toutefois, tl est probable que sa tentative ne se borne pas à ce fait particulier de la consultation du pays et qu'il rêve de prendre une situation prépondérante dans le domaine des idées.

Hanté, comme jadis Napoléon III, par la pensée de « faire grand le jeune souverain comprend qu'il ne suffit pas de lancer des mots à effet et de parler de protéger les ouvriers « contre l'exploitation arbitraire et sans limite des forces du travail ». Il voudrait bien trouver les formules que tant de nobles esprits poursuivent depuis longtemps et c'est pour cela qu'il a demandé au Conseil d'Etat prussien de discuter les moyens d'exécution.

Cette procédure n'augmente pas les chances de réussite du projet de conférence et, tout au moins, elle permet aux divers gouvernements d'ajourner leur réponse, puisque les diplomates n'auraient rien à faire jusqu'à l'heure où le Conseil d'Etat prussien, ayant donné son avis, on saura sur quelle base s'ouvriraient les négociations internationales.

On peut se demander aussi s'il est bien conforme aux convenances vis-à-vis de l'Europe, de prétendre de la sorte lui faire préparer sa besogne par des fonctionnaires allemands.

Guillaume It, qui veut se poser en Louis XIV et se donner uu rôle envahissant, n'a pas, dans l'univers, une situation telle qu'il puisse se dispenser de modestie.

D'ailleurs les ouvriers de tous les pays savent parfaitement qu'il y a incompatibilité entre l'amélioration de leur sort et les principes d'un gouvernement césarien. Celui qui représente au plus haut degré les abus de la centralisation et les doctrines de la force brutale n'a pas qualité pour s'occuper des souffrances populaires.

Il essaie de reprendre pour son compte la vieille méthode des Empereurs romains qui se posaient en amis du peuple, auquel ils offraient les jeux du cirque et du pain ». Mais le monde a marché depuis huit siècles. et l'humanité a conscience de ses droits.

Elle poursuit un idéal plus élevé que celui

Saint-Lazare, c'était sa seule terreur. Il ne fallait ni voler, ni tuer, ni traîner sur les boulevards sans une de ces licences qui sont une patente d'infamie, ni en un mot tomber entre les griffes de la police. C'était là sa morale, le code d'honneur qui s'était incrusté dans sa cervelle et qu'elle avait absorbé avec le lait de son enfance, la seule chose pure qui lui fût entrée dans le crrps pendant les jeunes années.

C'était une chèvre qui le fournissait en vivant elle-même de rapines dans les terrains situés derrière la masure où les Baluche abritaient leur existence incertaine et trouble. Aussi quand le comte Philippe de Vaunoise s'était trouvé sur son chemin et lui avait adressé des propositions masquées sous un semblant d'amour, elle n'avait rien examiné si ce n'est le plaisir qu'elle pouvait retirer de ces relations nouvelles.

Elle avait franchement cru à une élévation dana des sphères inconnues, à peu près comme si elle avait dû monter en ballon pour une excursion dans le bleu, au-dessus des misérables bas-fonds où elle végétait depuis son apparition dans le monde. Elle n'était pas depuis six semaines la maîtresse de Vaunoise qu'elle était détrompée. Les vices de la nouvelle couche qu'ellefréquentait n'étaient pasexactementles mêmes, mais ils étaient aussi nombreux que ceux de l'autre.

Bientôt elle se dégoûta de sa liaison et se mit à regretter amèrement la position mesquine et précaire qu'elle avait quittée pour le comte, mais qui du moins lui assurait l'indépendance et la dispensait de besognes et de servitudes dont elle était humiliée.

ANNONCES

d'être protégée par la bienveillance intéressée d'un souverain botté et cuirassé, se ilgurant qu'il pourra se faire accepter comme le distributeur du progrès.

Les peuples, surtout les travailleurs, veulent être libres de la tutelle monarchique, et ils ne demandent qu'à eux-mêmes les ffrformes sociales.

LE NOUVEAU LIQUIDATEUR DE PANAMA Depuis quelqua temps déjà. M. Brunet, liquidateur de la Compagnie de Panama, était tenu éloigné de ses fonctions par l'état de sa santé. Les graves intérêts de cette liquidation nécessitaient ou le remplacement de M. Brunet ou l'adjonction d'un co-liquidateur.

Le Tribunal civil vient de nommer aux fonctions de co-tiquidateur M. Achille Monchicourt. M. Achille Monchioourt est âgé de cinquantesix ans.

Il a occupé le poste d'administrateur détégué de la Compagnie des Allumettes depuis sa fondation jusqu'à sa mise en liquidation, et a fait preuve dans ces fonctions des plus hautes qualités d'administrateur.

L'an dernier il était chargé de défendre auprès du gouvernement de Belgrade les intérêts des actionnaires des Chemina de fer serbes et s'acquittait avec le plus grand succès de cette délicate mission.

Un meilleur choix ne pouvait être fait. M. Monchicourt, par l'on passé, son caracfbre, ses grandes aptitudes et t indépendance de sa situation assure aux nombreux intéressés du Panama les plus sérieuses garanties.

NOS INFORMATIONS

Convocation d'Électeurs

Le Journal officiel a publié hier les décrets convoquant pour le 9 mars. à l'effet d'élire un député. les électeurs de la 1" et de ta f circonscription de Toulouse et des arrondissements de Chinon, Loches et Gien.

Les électeurs de la circonscription de Kontenay-le-Comte (Vendre) sont également convoqués pour le 9 mars. à tetfet d'élire un député par suite de l'invalidation de M. Sabouraud. la. Canot dans le Midi

Le Président de la République a reçu hier matin M. Ed. Magnier, conseiller général du Var, et le docteur Roux, maire d*Hyeres. Celui-ci a demandé, au nom du Conseil municipal, à M. Carnot de vouloir bien honorer de sa visite la population d'Hyères, lors de son voyage prochain dans le Midi.

Le Président de la République a promis qu'il serait heureux de s'arrêter à Hyères si les circonstances de l'intérieur et de l'extérieur lui laissaient le loisir de se rendre sur les bords de la Méditerranée.

On sait que la famille d'Orlé2,ns n'a jamais reculé devant aucun profit:c'est même en vertu de ce principe que certains de ses membres, comme le duc de Montpensierqui vient de mourir, peuvent laisser des fortunes évaluées millions de francs. Mais ce qu'on ignore généralement, ce sont les sources très diverses de ces fortunes. Une de ces sources, entre autres, est assez curieuse et mérite d'être rapportée. A l'époque de la Révolution, une société particulière se forma polxr l'exploitation des canaux d'Orléans et du Long.

Usant de leur haute situation, disposant d'argent comptant, .arguant des services rendus par le due d'Orléans qui, en i719, présida à la construction du canal du Loing, la Yemille d'Orléans réussit accaparer la plupart des actions de la Société en formation.

Mais en 1792, les canaux firent retour à l'Etat Napoléon employa cette ressource financière à des dotations particulières et, par un décret de 1S12, il en attribua une part à la \J–gion-d'Honneur et une autre aux Biles d'anciens militaires qui se marieraient avant trente ans a un militaire.

Mais arriva la restitution des biens aux d'Orléans, en 1814. Il en résulta de bizarres complications.

Les actions du Loing eurent alors deux titulaires les d'Orléans et ceux à qui t'Empereur avait attribné les actions.

Que faire? Déposséder les filles de militaires ? Le gouvernement n'osa pas aller si loin, en dépit des efforts de la famille d'Orléans. On se contenta d'établir un rnodus rivendi spécial. On décida que los bénéficiaires continueraient a jouir de leur privilège. mais qu'à leurmort ou à l'extinction du privilège par suite dn la non observation des conventions, les actions feraient retour aux précédents titulaires, c'est-àdire à la famille d Orléans.

Mais on ajouta que ce retour n'entraînerait pas une rente perpétuelle, mais bien le paiement de trente annuités.

Ces annuités les d'Orléans les touchent encore en ce moment.

A mesure qu'un bénéficiaire disparalt, ou encourt la déchéance par application du décret de 1812, la famille d'Orléans s'empare de la rente et la garde pendant trente ans. Un agent spéciale de la famille d'Orléans s'enquiert constamment auprès de l'Administration des finances de la

Chose étrange! Cette fille qui avait vécu dans la fange en éprouvait l'horreur, de quelque nature qu'elle fût.

Elle n'avait jamais aimé le comte de Vaunoise. Tout au plus l'avait-il éblouie et séduite un moment,

En le trouvant de même que ses amis, vaniteux, égoïste, sans cœur, ladre et ne donnant que par ostentation, disposé, sur une échelle plus haute et plus large, à toutes sortes d'infamies comme les bandits qu'elle avait connus, elle avait été prise d'un dégoût universel de hommesetd'une haine qui s'appliquait à leur généralité à quelque catégorie qu'ils appartinssent,comtes,marquis, barons, financiers ou souteneurs, grinches, coquina de bas étage, filous et gibiers de potence. Et cette haine n'était pas platonique mais agissante.

Elle était froide, réfléchie et venimeuse. Le comte avait achevé l'empoisonnement de cette âme malade en acceptant sans protester, sans tomber à ses genoux, la rupture qu'elle allait lui proposer, le jour où le ma jor Campayrol était chez lui.

A cette minute le mal devint irrémédiable. Césarine se jura de nuire autant qu'elle le pourrait non seulement à son ancien amant mais aux autres hommes.

Elle les prit en exécration.

Quand la lettre écrite par Vaunoise dans une minute d'affolement, au milieu de la joie de son triomphe, arriva à la rue Vignon, elle rentrait de son magasin.

Laure, la grande couturière de la rue Cambon, l'avait reprise aux appointements de cent cinquante francs par mois et la table.