Reminder of your request:


Downloading format: : Text

View 1 to 654 on 654

Number of pages: 654

Full notice

Title : Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers...

Author : Société archéologique, scientifique et littéraire (Béziers, Hérault). Auteur du texte

Publisher : Mme Vve Millet (Béziers)

Publication date : 1905

Relationship : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34410837c

Relationship : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34410837c/date

Type : text

Type : printed serial

Language : french

Format : Nombre total de vues : 13452

Description : 1905

Description : 1905 (SER3,T6 = VOL25)-1906.

Description : Collection numérique : Fonds régional : Languedoc-Roussillon

Description : Collection numérique : Collections de Montpellier Méditerranée Métropole

Rights : Consultable en ligne

Rights : Public domain

Identifier : ark:/12148/bpt6k486528n

Source : Société archéologique de Béziers

Provenance : Bibliothèque nationale de France

Online date : 14/08/2008

The text displayed may contain some errors. The text of this document has been generated automatically by an optical character recognition (OCR) program. The estimated recognition rate for this document is 96%.


SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE

BULLETIN

DE LA

DE BÉZIERS

c


BULLETIN

SOCIÉTÉ

ARCHÉOLOGIQUE

DE

SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE BÉZIERS (HÉRAULT) FONDÉE EN 1834, AUTORISÉE EN 1835

ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 14 OCTOBRE 1874

Troisième Série. Tome Yl

Volume XXXV de la collection

IMPRIMERIE Générale, BARTHE, SOUEIX, BOURDOU & RUL Successeurs de J. Sapte

1- 9, AVENUE DE PÉZENAS ET AVENUE DE BÉDARIEUX, 10

DE LA

1" LIVRAISON

Ï3 &Zj J. Hi i-tta

1905


EXTRAIT DU RÈGLEMENT

ARTICLE XII

Les associés résidants fournissent chacun, par année, une cotisation de vingt francs à la caisse de la Société. Les correspondants ne sont soumis qu'à une cotisation de cinq francs par an. Ils reçoivent, outre le Bulletin, toutes les publications de la Société.

AVIS

Le Bibliothécaire a la garde des livres, plans, estampes, etc., appartenant âla Société archéologique.

Les salles de la bibliothèque, des collections, des archives, sont ouvertes tous les lundis de 10 heures à midi. Un registre destiné à recevoir l'inscription des volumes ou autres objets prêtés est déposé sur le bureau.


INAUGURATION

DES BUSTES

DE JACQUES ET de GABRIEL AZAÏS

Le Ier Septembre 1904 a eu lieu au Plateau des Poètes l'inauguration des bustes, dus au ciseau de M. Injalbert, de Jacques et de Gabriel Azais, avec le concours de la municipalité et sous les auspices de la Société archéologique dont l'un fut le fondateur et l'autre, le secrétaire perpétuel, tous les deux poètes languedociens. La cérémonie était présidée par M. Émile Suchon, maire, assisté de M. Eugène Terraillon, premier adjoint délégué aux beaux-arts. A côté d'eux siégeaient le bureau et les membres de la Société archéologique, les principaux invités, les parents et les amis de la famille Azaïs. Une place avait été assignée à une députation de féhbres et aux membres de la presse. Un essaim de dames, aux fraîches toilettes, offrait un ravissant coup d'otil.

M. Castelbon de Beauxhostes, créateur du théâtre en plein air, avait mis à la disposition des organisateurs de la fête quelques uns des artistes dont le talent avait contribué au succès de la représentation de l'opéra lyrique d'Armide, donnée les jours précédents dans l'amphithéâtre des Arènes, et la musique du 2e Génie venue de Montpellier pour y prendre part, dirigée parla baguette magique de M. Alicot, enfant de Béziers. L'enceinte réservée au public suffisait à peine pour contenir les spectateurs. Commencée à quatre


heures de l'après-midi, la cérémonie ne prenait fin qu'à six heures.

M. le Maire déclare la séance ouverte. A son exemple, tout le monde écoute debout l'hymne patriotique de la Marseillaise qu'exécute la musique du 2' Génie. M. P. Cassan, notaire, délégué de la Société archéologique, au nom de M. Albert Azaïs et de sa famille, tait à la Ville la remise des bustes dans les termes suivants: MONSIEUR LE MAIRE,

Au nom de la Société archéologique et de la famille Azaïs, j'ai l'honneur de remettre à la Ville de Béziers, pour être placés sous la protection des lois et règlements concernant le domaine public, les bustes érigés à la mémoire de Jacques Azaïs et de Gabriel Azaïs

Ces bustes, dus au ciseau prestigieux du sculpteur Injalbert, notre compatriote, contribueront à l'ornement de ce beau Plateau des Poètes que toutes nos municipalités ont mis un soin jaloux à embellir et qui continuera, nous en sommes persuadés, Monsieur le Maire, à être l'objet de la sollicitude éclairée de votre administration.

Le Conseil municipal, en acceptant le don de ces bustes, a donné à Jacques et à Gabriel Azaïs un précieux témoignage d'estime et de reconnaissance publiques.

Au nom de leur famille, au nom de leurs admirateurs, j'adresse à la Municipalité et au Conseil municipal de la Ville de Béziers les plus vifs remerciements.

M. le Maire se lève alors pour répondre à M. Cassan. Il se félicite d'être, dans cette circonstance, l'organe de la Ville et le témoin de l'exécution de la délibération prise par le Conseil municipal pour l'installation des bustes en ce lieu. Il exprime dans les meilleurs termes sa reconnais-


sance au généreux donateur et lui garantit la protection du double monument.

Après des compliments à l'adresse de la Société archéologique, il promet de suivre l'exemple de ses prédécesseurs en continuant à veiller à l'embellissement et aux améliorations de ce Plateau des Poètes, d'une exposition vraiment enviable, et de travailler au parfait développement de l'œuvre patriotique des bustes, puisqu'il ne lui a pas été donné de l'entreprendre.

M. P. Cassan reprend ensuite la parole pour prononcer l'éloge de Jacques Azaïs.

Quand les applaudissements se sont apaisés, la musique du Génie joue l'ouverture du Carnaval romain de H. Berlioz et M1Ie Delcourt interprète le grand air de Samson et Dalila. M. A. Soucaille, secrétaire de la Société archéologique, fait l'éloge de Gabriel Azaïs.

La cérémonie est clôturée par deux morceaux de chant de Mme Bergès, Non Credo, de Widor, l'air d'Étienne Marcel et un pas redoublé, au milieu d'unanimes applaudissements. •*


ELOGE

DE, JACQUES AZAÏS Par M. Cassan

MONSIEUR LE MAIRE, MESSIEURS,

Il me semble que nous ne sommes pas assez fiers des hommes illustres de la Cité. Cela tient à ce que nous ne les connaissons pas suffisamment par leurs mérites, et que par ignorance ou faute d'attention, leurs mérites échappant à notre conscience, nous n'avons pas pour 'eux cette estime respectueuse, qui est la plus enviable des sanctions du mérite, et cette espèce d'amour que l'estime détermine. Car l'estime et l'amour réunis engendrent seuls cette fierté, cet orgueil d'être les compatriotes de l'homme qui a provoqué ces sentiments.

Si je pouvais en rappelant les mérites de l'homme, de Jacques Azais, dont ce marbre reproduit les traits, le faire estimer et aimer par vous, comme il est juste qu'il le soit par ses concitoyens, je n'aurais pas perdu mon temps. Son image serait à l'avenir embaumée par le parfum de ces fleurs du souvenir dont les pétales résistent à la brise. Orateur, jurisconsulte, historien, philologue, poète, Jacques Azaïs a droit à tous ces titres. Si tant de titres vous étonnent, je vous rappellerai qu'il n'est rien dont ne vienne à bout un travail opiniâtre.


Or ne cherchez pas ailleurs que dans les fruits d'une étude constante les secrets de l'universalité des talents de cet homme.

Jacques Azaïs naquit à Béziers le 9 août 1778, d'une famille de robe. Il fut le frère puiné de onze enfants et fils unique. Ses frères et sœurs mouraient tous peu après leur naissance. Aussi à la venue de celui-ci, les auteurs de ses jours, si souvent et si cruellement éprouvés, eurent-ils l'idée de tenter quelque chose d'anormal pour conjurer le sort.

Jadis on consacrait aux Dieux les premiers pas des nouveaux-nés on vouait à la divinité leurs premiers cheveux toujours dans le même but on les voue encore au bleu ou au blanc. Superstitions puériles peut-être, mais en tous cas superstitions touchantes et respectables. Les parents d'Azaïs tentèrent de mettre leur 12e enfant sous la protection de l'innocence malheureuse. Ils choisirent un garçon et une fille élevés aux hospices de sa ville natale pour tenir leur fils le jour de son baptême et lui donnèrent même, pour prénom celui de son parrain, Jacques.

Il leur sembla que le malheur de ceux-ci, mis en contact avec leur enfant, devait, par une sorte de compensation, lui porter bonheur.

Le pentacle fut bien choisi. Les précations des deux orphelins firent jouer la balance de la destinée le plateau du bien entraîna celui du mal l'enfant grandit et vécut 78 ans.

Est-il besoin d'ajouter qu'en la circonstance on dérogea aux usages suivis pour les présents? Les dragées et les nonpareilles furent pour le parrain et la marraine, on en


distribua dans l'asile des déshérités et ce jour-là, de ce lieu de tristesse, monta au ciel une colonne de joie. Cette fois, les faits ne démentirent pas le proverbe à quelque chose malheur fut bon.

«

Après avoir fait de brillantes études au Collège de notre ville, Azaïs fut envoyé à Montpellier pour y taire la médecine. Entre temps il fit les sciences. Les lois sur l'attraction des corps agirent sur son esprit.

Un professeur célèbre, Daniel Encontre, groupait un nombreux auditoire autour de la chaire de mathématiques Avec un tel maître Azaïs prit goût aux sciences abstraites, se livra avec passion à leur étude et y acquit une telle supériorité, qu'il devint bientôt le répétiteur de ses camarades, ce qui est encore le meilleur moyen de savoir. Il en aurait fait sa carrière et serait entré à l'Ecole des Travaux publics, quelques années après, Ecole polytechnique, pépinière alors comme aujourd'hui de ce que la France compte de distingué dans les sciences exactes, si les conseils et les vœux de sa famille ne l'eussent'détourné de son projet. Ses parents lui préférèrent une catrière dont l'exercice l'attachât à leur foyer, celle d'avocat. Cependant les principes qu'il puisa dans ces deux branches de l'enseignement supérieur ne lui furent pas inutiles.

L'étude des mathématiques forma son jugement, elle lui apprit à raisonner de l'abstrait au concret, à déduire. Par l'étude de la médecine au contraire, Azaïs apprit à se servir des faits, des phénomènes, pour en induire les lois qui les gouvernent, les causes qui les produisent. L'alliance étroite des deux méthodes est indispensable pour la conduite d'un édifice scientifique solide: l'hypothèse explique les faits, les faits prouvent l'hypothèse.


Azaïs était ainsi armé pour la lice. En ramenant les idées que Ini suggèreront toutes ses études au laminoir de ces deux méthodes il allait à son tour élever son monument. Aussitôt que l'enseignement public du droit, supprimé pendant la Révolution, eut été réorganisé, Azaïs prit ses grades en droit et vint s'installer à Béziers comme avocat. Oh la noble profession quand elle est faite de droiture à l'égard de soi, de probité, de désintéressement, d'indépendance et de pitié à l'égard des autres

Mais la possession de ces qualités suppose une érudition étendue et variée, la connaissance parfaite du droit et des lois, de la facilité dans l'élocution et, faut-il le dire, une certaine aisance. Alors l'avocat est réellement grand dans sa toge. S'il incline sa tête devant les magistrats, représentants de la loi et de cette chose sacrée, la Justice; son esprit ne s'incline pas, prêt à recommencer la joute ie lendemain pour cette chose encore plus sacrée le Droit et la Liberté. Jacques Azaïs était versé dans toutes les branches des connaissances humaines. Aussi ne doutez-vous pas qu'avec ces prémices, il ne se soit vite et facilement élevé au premier rang de ses confrères. Lui pour lequel ses parents avaient fait « l'étape » et qui pouvait attendre, n'attendit pas. Il dut à son talent oratoire, à son savoir juridique de ne pas comme tant d'autres « marquer le pas » devant la barre du Tribunal.

La clientèle abonda dans son cabinet attirée qu'elle était par sa prudence dans le conseil, sa sûreté dans la consultation, sa probité, con désintéressement dans la rémunération. Il fut adéquat à la définition antique et si souvent répétée de l'orateur vir bonus dicendi peritus.


A 50 ans Jacques Azaïs renonce à la parole, son luth est brisé. Mais sa plume est valide, il ne renonce pas au travail.

Un savant professeur de droit de la Faculté de Rennes, M. Carré, continue le grand ouvrage de Toullier sur le Droit Civil Français. Azaïs y collabore.

Il va faire profiter la jeunesse des écoles de l'expérience par lui acquise dans les affaires. On lui confie la rédaction du Traité sur le contrat du prêt et après l'avoir lu, M. Carré lui écrit « le seul embarras que j'aurai sera d'y mettre du nouveau après vous ».

Puis plus tard: «Je compte sur vous pour les traités de la contrainte par corps et des transactions. Nous acceptons M. Toullier et moi votre collaboration avec gratitude. Obligez-nous M. Toullier et moi, de vous réserver pour 1 important traité des transactions. Nous sommes honorés de marcher en compagnie avec vous » Voilà en quels termes flatteurs, les savants auteurs agréaient la collaboration du jurisconsulte biterrois, lequel composa non seulement les traités qu'on lui demandait, mais encore celui du contrat de constitution de rente.

Aujourd'hui l'ouvrage démodé est peu connu. Il a commis le crime de compter quelques années de plus que les autres. C'est un vieil almanach, dirait notre fabuliste Viennet. Oui, mais c'est un almanach qui aide à faire les almanachs nouveaux. Et si, à l'instar des romains, nous couvrions de fleurs les sources où nous avons puisé, ils seraient l'ornement de nos bibliothèques ces vieux livres délaissés.

Si le droit est l'apanage de quelques-uns, les sciences et

les lettres dans leur large acception, sont le privilège de tous ceux qui reconnaissent comme premier élément le


travail de l'esprit et l'exercice des facultés intellectuelles. Elles forment le lien idéal qui réunit toutes les fonctions sociales, lequel se réalise par les Académies ou associations savantes.

Le besoin de ce lien, dont la trame est faite par chacun des associés et auquel chacun d'eux puise un peu de sa force, s'était déjà fait sentir sous l'ancien régime. Une académie fleurissait dans notre ville au xvine siècle. L'académicien, Dortous de Mairan, les savants Jean Bouillet et Antoine Portalon en furent les fondateurs. Une femme savante, Mme Lepaute née de Labrière représentait le sexe de la beauté et de la grâce au sein de la docte assemblée et n'en déplaise à Molière, ses dissertations sur Vénus, Saturne et Mars ne l'empêchèrent pas d'entourer son mari des soins les plus touchants et de surveiller son pot au feu. Jacques Azaïs et le savant numismate Boudard, auquel Béziers, sa patrie, doit aussi une reconnaissance publique, voulurent renouer la tradition interrompue par le nouveau régime. Ils fondèrent la Société Archéologique dont fit de suite partie tout ce que Béziers comptait d'hommes distingués dans les lettres, les sciences et les arts et dont les travaux ont attiré de tout temps l'attention et les louanges des pouvoirs publics.

Elu dès son début président de cette Société, Jacques Azaïs, pour stimuler le zèle de ses confrères, se fit la première année, l'historiographe de l'ancienne Académie de Béziers et des personnes ayant acquis quelque célébrité nées ou naturalisées à Béziers. Il plaçait ainsi en tête et à la base des travaux de la nouvelle [Académie le compendium de la civilisation biterroise, médiévale et moderne, comme sujet d'études à faire ou comme exemple à suivre. Et pendant les vingt ans qu'il présida la nouvelle Académie, il ne cessa jamais de donner des preuves de son érudition, de son activité. Il fut l'âme de la souscription qui


dota la cité de cette magnifique statue de Paul-Riquet, hommage tardif mais impérissable rendu par Béziers au plus illustre de ses enfants et qui devait être le germe fécond des embellissements successifs qui ont transformé notre ville. C'est encore à lui, c'est à ses incessantes réclamations dans tous ses discours que l'on doit la fondation du musée de peinture et de sculpture dont la Société Archéologique avait recueilli les premiers et non les moins importants éléments.

Mais les questions historiques excitèrent particulièrement sa sagacité et parmi celles-ci, le redressement des erreurs commises par les historiens, des légendes acceptées pour vraies et dont il démontra la fausseté.

Un roi de Navarre, Charles II, est passé à la postérité avec le surnom de Mauvais. Petit-fils par sa mère, Jeanne de France, de Louis X le Hutin, il n'accepta pas la loi Salienne qui l'écartait du trône et tenta de le conquérir. Il échoua. Est-ce la raison qui fit qualifier ce prince de mauvais au sens de cruel que l'on donne à ce mot ? Azais a prouvé par l'histoire qu'il a écrite du règne de ce prince qu'il ne fut pas plus mauvais que les autres princes de son temps. Ainsi d'autres erreurs, ainsi d'autres légendes.

La science archéologique avec ses chartes, ses monnaies, ses médailles, ses inscriptions, ses monuments, n'était pas pour Azais, comme au dire de quelques-uns, une science frivole destinée à satisfaire une vaine curiosité. Considérée sous cette fin, cette science serait encore excellente bien qu'inutile suivant les péripatéticiens. Mais Azaïs avait de plus hautes visées pour elle. La véritable fin de l'archéologie, en déchirant le voile à travers lequel nous apercevons le passé, était pour lui et doit être celle de toute science la possession de la vérité.

De la vérité, sous la lentille de laquelle tel qui nous


parut bon et vertueux devient un monstre affreux alors que tel autre que nous croyons avoir été vicieux et cruel devient un parangon de vertu et de justice. De la vérité, qui est le palladium des peuples et l'espérance des rois. Laissez César la mettre sous le boisseau. « Tacite est déjà né dans l'empire. Il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus, et déjà l'intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du maître du monde » (i).

Laissez le pamphlétiste la dénaturer pour s'élever sur les flots des passions populaires la vérité apparaîtra un jour ou l'autre, sous la plume de l'histoire véritablement impartiale, armée de fouets comme une Erynnie pour le confondre et fera de son innocente victime un lys auréolé de soleil devant lequel il faudra s'incliner.

Mais à l'instar d'une femme coquette, la vérité veut qu'on la recherche. Et Jacques Azaïs trouvait que les historiens ne prennent pas suffisamment la peine de la poursuivre. « On a, disait-il, beaucoup et beaucoup trop écrit de volumes sur l'histoire; mais on en écrirait un plus grand nombre sur les faits vrais qui passent pour faux, sur les faits faux qui passent pour vrais et sur les faits vrais ou taux dont la vérité ou la fausseté est douteuse. » Réflexion décourageante et qui, prise à la lettre, nous conduirait à un scepticisme plus mortel que le mal auquel il voulait porter remède.

Haut les cœurs, au contraire, soyons sceptiques, mais à la Montaigne, à la Descartes, à la française enfin vous savez bien « ne recevoir aucune chose pour vraie qu'on ne la connaisse évidemment être telle. » Voilà le scepticisme que, par sa réflexion de forme paradoxale, voulait provoquer Azaïs. Je nous souhaite la grâce d'avoir beaucoup, beaucoup de sceptiques de ce genre.

(i) Châteaubriand, Le Mercure.


L'histoire, l'archéologie, amènent naturellement le savant à étudier la langue des peuples dont il retrace la vie. « L'histoire des langues est la base de celle des nations. » Le mot est comme un pont jeté d'une âme à l'autre. Et c'est grâce à ce pont infini que « l'Humanité, suivant la pensée de Pascal, peut être considérée comme un seul homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement ». Azaïs se livra à des recherches linguistiques qui furent remarquées par un grand nombre de philologues et de savants. Ses premières études eurent pour objet l'idiome populaire biterrois, le patois. Il trouva dans cet idiome un grand nombre de mots celtiques, phéniciens, arabes et autres; il rechercha l'étymologie des noms de lieux, des noms communs les plus usuels; on sait que la conservation du caractère étymologique dans l'orthographe des mots est comme la persistance des traits paternels sur le visage des enfants et il en conclut, que les êtres qui parlaient ces langues disparues avaient tour à tour habité ou occupé en maîtres notre région et avaient été par suite plus ou moins nos pères. Car, « les peuples dans leurs migrations, disait-il, importent dans le pays qu'ils parcourent, dans ceux où ils s'établissent, la langue du pays d'où ils sont venus. »

Puis il s'éleva plus haut et de l'étude des langues, il en vint à l'étude du langage en général. Il publia un Essai sur Information et le développement du langage des hommes, suivi bientôt d'un ouvrage plus important ayant pour titre: Dieu, l'homme et la parole, dans lesquels s'il émet l'opinion que des découvertes nouvelles font considérer comme erronée, que la langue hébraïque fut la langue primitive, il n'en est pas moins d'accord avec nos philologues contemporains sur la formation du langage par l'exercice et le développement des facultés humaines, lequel commencé par quelques cris à peine articulés est devenu une véritable langue grâce


au travail incessant « de milliers de générations et de milliards d'individus. » (Withney, la Vie dit Langage). Laissons dire, c'est peut être la paresse qui se donne une excuse, que cette thèse comme tant d'autres thèses un peu métaphysiques doit être traitée en simple conjecture, et accordons toutes nos iouanges aux savants qui forgent ces hypothèses. Le progrès est un aiguillon auquel nous devons tous obéissance. Il ne nous est pas permis de nous hypnotiser sur les bords de l'océan de l'Inconnaissable. La science ne nous fournit elle pas souvent la preuve que la chimère était en puissance une réalité. Travaillons donc, forgeons sans cesse des hypothèses chimériques, pour nous, pour la postérité, jusqu'au jour où, nouveau Prométhée, l'homme ravira la lumière de l'Inconnaissable.

Azais fut encore poète languedocien. En s'appliquant à la linguistique, il avait meublé sa tête des mots qui formaient l'idiome parlé par ses ancêtres. Il en connaissait leur acception exacte, propre ou figurée et il fit parler ces êtres, Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant

en leur prêtant sa verve. Ses pièces de vers parurent d'abord dans un journal hebdomadaire. Elles étaient attendues et faisaient le régal des amateurs toujours nombreux de la langue néo-romane. Elles ont été recueillies depuis en un volume ayant pour titre Verses Besieirencs. Ce sont surtout des satires, cependant tous les genres de poésie légère y figurent quelque peu.

Il me suffira de rappeler le titre de quelques-unes de ces pièces pour évoquer un souvenir joyeux en la mémoire de la plupart d'entre vous Lous Manjadouïres, Lotis Sots, Lou Factolupn del Curat de Captstang, Las Femnos que se planoun


de sous bornes, ont fait-plus d'une fois, passer gaiement la veillée de famille à l'ouvrier de la ville et des champs et charmé les lettrés par les traits acérés dont ces vers sont émaillés. Car la caractéristique du vers d'Azaïs, c'est le trait mordant le fond emporte. la forme. Chez lui peu de morale il laisse au lecteur le soin de la tirer de son conte, de sa fable ou de sa satire, dans un éclat de rire. En veut-on un exemple ? Autrefois, le président des États de Languedoc conviait en un diner tous les députés des cantons: ainsi fait encore le Préfet. Un député, grand seigneur, se trouvait assis à table à côté d'un pâtre grossier, député d'Olargues. L'idée lui vint de faire rire l'assemblée aux dépens du berger.

Quan lou vespre, 11 dis, lou soulel es couchat E que voulez sus la mountagno

Fedos et moutous assembla.

Per apeï lous fa davala

Al noum de la coumpagno

Moussu lou députat, vous pregui de fipla Coumo fiplaz dins la campagno.

Ou voit pla, Moussu.

Fiplaz ferme, fiplaz coumo fiplou lous autres.

Coussi fazès ?

LOU PASTRE

Fiplam.

LOU SEGNOU

LOU PASTRE

LOU SEGNOU

(après que lou pastrt à fiplat)

A peno s'on enten


LOU PASTRE

Quan lou troupel es luen se fiplan fortomen Fiplan bel cop pus doussomen

Quan las bestios, Moussu, se trobou prep de nautrés.

Voilà le fait. Au lecteur le soin de la morale.

Telle est l'oeuvre de Jacques Azaïs.

Puisse sa vie laborieuse servir d'enseignement et d'exemple. Puisse l'hommage public rendu à sa mémoire éveiller en de nombreux émules, l'ambition d'illustrer aussi leur pays. Nous sommes tous les ouvriers de quelque chose et chacun de nous doit s'efforcer d'apporter quelque chose, grain de poussière ou bloc de granit, à l'œuvre construite par cet homme universel dont je vous parlais tout à l'heure « qui subsiste toujours et qui apprend continuellement. »


ELOGE

DE GABRIEL AZAÏS Par M. Antonin Soucaille

MONSIEUR LE MAIRE,

MESDAMES ET MESSIEURS,

La Société archéologique se félicite d'avoir été appelée à honorer la mémoire de Gabriel Azaïs. Le souvenir de son secrétaire lui sera toujours cher et les services qu'il lui a rendus resteront inoubliables. La Société reçoit par l'honneur qui lui est attribué la juste récompense de ses persévérants eflorts pour faire revivre la langue incomparable des Troubadours. N'est-ce pas là le but que depuis sa création elle a fidèlement poursuivi par l'institution d'un concours spécial de poésie néo-romane? Le nombre des concurrents qui se présentent le Jeudi de l'Ascension pour r mériter ses prix prouve qu'elle se maintient en harmonie avec le goût de ceux qui chérissent l'idiome de nos pères. Réjouis-toi, Muse romane; montre-nous tes plus riches ornements que les plus étincelants rubis ruissellent sur ta tête. Pour toi, comme pour nous, c'est un jour solennel. Hâte-toi, viens auréoler le front de celui qui fut ton plus fidèle disciple. Comme Polymnie accorde ton luth. Du séjour du Parnasse occitanien que ton image plane sur ces rameaux touffus. Lève ton drapeau triomphal, et, s'il a été


à la peine, qu'il soit à l'honneur, sur ce plateau dit des Poètes, sans pareil et si bien nommé.

C'est ici qu'Apollon rassemble ses enfants;

voilà ce que chantait en 1789 un biterrois dont le nom mérite de ne pas être oublié dans son poème la Promenade des Poêles, Castan de la Courtade, traducteur estimé de la Jérusalem délivrée, du Tasse. Oui, la Muse romane se trouve ici dans son foyer. Par elle vivra, comme un symbole, le nom de Gabriel Azaïs. Saluons son buste pour avoir régénéré au milieu de nous la poésie romane et avoir fait rejaillir sur elle un éclat qui risquait de se ternir. Gabriel Azaïs naquit à Béziers le Ier Mai 1805. Nous pourrons, dans quelques mois, en fêter le centenaire. Son père, brillant avocat, dont vous venez d'entendre un éloge si complet, pressentant des dispositions natives, le fit élever à Paris, au Collège Henri IV, où il eut entr'autre condisciple le savant paléographe Natalis de Wailly, avec lequel il se lia d'une amitié durable. De même que les jeunes Romains allaient se perfectionner à Athènes par l'étude des chefs-d'œuvre de Sophocle, de Démosthène et la contemplation des belles œuvres sculpturales, ainsi nos pères virent une phalange de jeunes biterrois, dont quelques-uns ont laissé un nom estimé, se diriger vers Paris, pour lui demander un complément d'instruction que la province ne pouvait fournir.

Ses études de droit terminées, Gabriel Azaïs fit son entrée dans le temple de Thémis, non comme avocat, mais en qualité de Juge auditeur. Il ne fit qu'effleurer la carrière de la magistrature. Son penchant l'entraînait ailleurs, trahit sua quemque voluptas.

La Société archéologique l'admit dans son sein en 1836; et il lui est resté fidèle.

Possesseur d'un vaste domaine, il dut en surveiller


l'exploitation. Il se trouva en contact journalier avec ses travailleurs de terre il observa leurs mœurs, il écouta surtout leur parler et il aspira à lui donner une forme littéraire. Il connut les besoins du peuple, il partagea ses joies et ses tristesses, il s'associa aux sentiments qui vibraient en lui. Ce qu'il ressentait, il l'exprima dans une forme de langage qui était le sien. En un mot, aux pensées du peuple il appliqua la langue du peuple.

Aidé des conseils de son vénérable père, nature très compétente, il prit goût, que dis je? il se passionna pour l'idiome languedocien, en mesura les ressources, le creusa et y puisa cette verve, ce brio qui ont fait de lui non pas un demi-Ménandre, mais ce poète que nous admirons. Il galvanisa la langue romane en la tirant de son sommeil léthargique.

Relevée du coup fatal que lui avait porté la croisade des Albigeois, la littérature romane, retrouvant son éclat au xne et au xui° siècles, avait présidé à l'âge d'or des Troubadours. Goudouli, le prieur Favre, Jean Martin, le P. Cléric, et tant d'autres que nous pourrions nommer, lui empruntent le moule de leurs pensées. Lacurne SaintePalaye et Millot propagent l'histoire des Troubadours. Raynouard par de fructueuses veilles travailla à vulgariser le culte de la langue romane et ouvrit la voie à de dignes imitateurs. Les Jeux floraux de Toulouse publient les Fleurs du gay savoir. Ainsi recommence le règne de cet instrument de la pensée et se renouvelle cette forme de langage. Et ceux qui en seront les héritiers ne compromettront rien.

Avec 1830 le mouvement romantique se répercute à Béziers. Des jeunes hommes bien nés, emportés aujourd'hui par la faulx du temps, cultivant les lettres et les arts, manifestent leur goût et font remarquer la finesse et la distinction de leur esprit. Ils prenaient parti les uns pour


les classiques, les autres pour les romantiques. Gabriel Azaïs, loin de se jeter dans la mêlée littéraire, se confina dans la littérature romane, n'assistant qu'en spectateur aux discussions qui donnaient la vie à la jeunesse biterroise, et il composa en silence de charmantes poésies destinées par une heureuse circonstance à voir plus tard le jour. Les lectures que Jasmin donnait en public, dans ses tournées poétiques, furent pour lui un stimulant et une invitation au travail. Il se dit un jour « Et moi aussi je suis poète romanisant » »

Gabriel Azaïs n'a pas seulement chanté. Il a approfondi et épuré l'idiome en se pénétrant de la langue des Troubadours dont il a persévéramment étudié les œuvres. Et ceci nous amène à vous le présenter avec la triple investiture de poète roman, de philologue et de critique. Elle était délaissée, vouée au mépris la bonne langue de nos paysans. L'humble chapelain de village faisait passer par elle l'explication des vérités qu'il enseignait comme pour la relever aux yeux de ceux qui l'écoutaient mais pour le professeur de collège c'était un nid d'incorrections et de locutions vicieuses. C'est que les règles grammaticales n'étaient pas observées et l'orthographe restait inconnue. Une réforme s'imposait, elle sera l'œuvre de notre compatriote On peut lui appliquer le vers du Dante Fu miglior fabbro del parlar materno.

Deux recueils les Vesprados et le %eprin constituent l'œuvre poétique de Gabriel Azaïs. Les Vesprados sont des lectures faites en famille au château de Clairac pendant les longues soirées d'hiver. Le %eprin ou regain est un mot simulé. L'auteur feint d'en être à sa dernière lueur d'inspiration voilà, semble-t-il dire, le regain de ma vie. C'est un mélange de contes enjoués, d'une svelte allure, clairement


exposés, d'une aimable aisance versifiés, habilement dramatisés, suivis de fables badines et de poésies familières de tout genre, mais toujours relevées par la note gaie. C'est un feu roulant de scènes étourdissantes de gaieté et de verve comique. L'esprit, l'humour, les traits piquants, les mots expressifs et pittoresques, les observations délicates naissent à chaque pas et vous tiennent en éveil. L'auteur a connu le franc rire et il sait le communiquer. Il y a un reflet de Sterne. Vous sentez-vous pris d'un accès de tristesse et de mélancolie ? Ne recourez pas au grain d'ellébore que prescrit le bon La Fontaine. Choisissez dans la table du livre lou Marchand de lach, lou Miol chatijat en moimje, la marrido Tlejo, lou Mouli de Vent, lous Destorbis del mariage de Bibal, lou Taiiol panat; vous ne lirez rien de plus désopilant. Quoi de plus enjoué que l'Ase e lou Miol, lou Gavach e lou Mirai, lous Quahe Boussuts, l'Ours penjal, lou %eiela Lachieiro, que sais-je ? Vous y trouverez santé du corps et plaisir de l'esprit. Une première lecture provoque une seconde lecture. Il serait aisé d'allonger l'énumération et de multiplier les citations. Mais l'attention de l'auditeur doit être ménagée. Gare au dicton,

Qui ne sut se borner ne sut jamais parler.

Si ces pièces sont trop nombreuses pour être citées, les analyser 'serait les dépouiller de leur duvet. \oubert lou troubaire est une oeuvre pleine de souffle, de vigueur et de grâce. C'est le germe d'un poème épique. Vous trouverez un chant élégiaque dans les souffrances de Leleto. la pauvre pêcheuse de Sérignan, une véritable soeur de la Françountto et de Maltro l'innoucento, de Jasmin.

Gabriel Azaïs n'a pas seulement étudié la langue romane pour produire des oeuvres d'imagination; il a voulu aussi en faire connaître les monuments Son Histoire des


Troubadours de Hé^jers et la publication du Breviari d'Amor, de iMatfre Ermengaud, attestent son érudition et sa science de critique. Quoi de plus substantiel que l'appréciation des œuvres des poètes de la langue d'Oc ? Poursuivant l'étude des Troubadours en général, il était naturel que son attention se reportât sur les Troubadours de Béziers. C'est grâce à ses élucubrations que nous connaissons leurs œuvres et leurs noms. Ce travail, frappé au bon coin, a été lecherchc des romanisants. La prépatation d'une troisième édition est indispensable.

Mais une publication appelant une autre publication, Gabriel Azaïs n'arrêta pas là son ambition littéraire. Il insinua à la Société archéologique de mettre en lumière un monument roman caché sous le boisseau. Vous avez nommé le poème encyclopédique connu sous le nom de bnviari d'Anwr, du Cordelier bitetrois Matfre Ermengaud, œuvre colossale comprenant plus de 34,000 vers de huit pieds, et dont il n'existe pas moins de douze manuscrits. Le courage de Gabriel Azaïs ne faiblit pas. Par sa ténacité l'entreprise fut couronnée de succès Une préface magistrale en révèle toute l'importance et toute la grandeur. L'œuvre a reçu le meilleur accueil au loin, en Allemagne, et même en Finlande. La science des romanisants s'en est réjouie. Ainsi les noms d'Ermengaud et d'Azaïs sont indissolublement unis. Merci à ceux qui ont eu la pensée de les confondre dans le même honneur et de réserver une place particulière au buste de l'auteur et à celui de l'éditeur dans ce jardin public.

Après avoir fait connaître l'œuvre d'Ermengaud, Gabliel Azaïs pouvait dire comme Horace Exegi monumentum: mais il lui restait à produire. Le Catalogue botanique ne lui suffisait pas, quelque peine qu'il lui eût coûtée; les sciences naturelles ne lui étaient pas étrangères.

Devançant le Tresor dbu Felibrige, de Mistral, poussé à


compléter le `Dictionnaire languedocien de Sauvages, il redoubla d'efforts et il donna le "Diclionnaiie des idiomes romans dit Midi de la France, où la science du linguiste le dispute à la subtilité et à la sagacité du philologue. C'est le fruit d'un rude labeur destiné à rendre un véritable service à la population. Vous parlez l'idiome languedocien. Vous avez sous les yeux une plante, un insecte, un animal quelconque, ou sous la main un instrument dont vous ignorez le nom technique ou français. Prenez et lisez Azaïs. 11 vous l'apprendra. Il a trop fréquenté les artisans et les travailleurs pour laisser votre curiosité en défaut. Pour en montrer la valeur, permettez-moi de rappeler un fait particulier.

Le Jeudi de l'Ascension 30 Mai 1878, la Société archéologique tenait sa réunion traditionnelle à l'Hôtel de Ville. Gabriel Azais achevait la lecture de son Rapport sur le concours de poésie néo-romane. Soudain se lève M. le comte de Toulouse-Lautrec, directeur-général de l'Institut des provinces, et il dit qu'il est chargé de remettre, au nom de l'Institut, une médaille d'honneur à M. Gabriel Azaïs pour ses divers travaux philologiques et notamment son Dictionnaire des idiomes romans du Midi de la France. Il me semble entendre encore l'écho des applaudissements qui accompagnèrent cette ovation.

Que dirons-nous de Gabriel Azaïs comme Secrétaire perpétuel de la Société archéologique ? Nous l'avons vu trop longtemps à l'œuvre pour ne pas reconnaître tout le bien qu'il lui a' fait. Rapporteur attitré du Concours de poésie néo-romane et c'était son droit il veillait à la pureté de la langue avec la sévérité d'un Malherbe. Il s'est efforcé de la débarrasser de ses scories, d'en fixer l'orthographe et d'en faire observer les règles grammaticales. Le livre de Gaston Pâris sur le 'Rôle de l'accent latin fut pour lui une révélation et il en fit une juste application. Il coupa court aux caprices et à la fantaisie. Respectez votre langue, poètes méridionaux; c'est le cri qui semble sortir, sous le burin de M. Injalbert, de ses lèvres vivantes.


Ces vers de Boileau pourraient être gravés sur le socle Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin

Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.

Avec quelle joie Gabriel Azaïs, nous le savons, accueillit

la renaissance provençale Roumanille, Aubanel, Mistral, Bonaparte Wyse, Berlue-Pérussis, Alecsandri, sénateur de la Roumanie, lui vouèrent une véritable affection. Il conquit tout de suite une place parmi les plus vaillants majoraux du Félibrige. Il s'assimila facilement la langue provençale et Roumanille, il s'y connaissait, déclare qu'on prendrait Azaïs « pour un Arlésien, de ceux qui ont bouche d'or. » Notre ami assista, autant que sa santé le lui permit, aux fêtes félibréennes, à Font-Ségugne, à Avignon ou Saint-Remi et ses brindes n'étaient pas les moins écoutés. Nous croyons avoir montré l'œuvre de Gabriel Azaïs comme poète, comme critique et comme philologue. Gabriel Azaïs s'est familiarisé avec la langue des Troubadours et il a laissé son cachet sur la langue courante. Il a fondu en une seule la vieille langue et la nouvelle, en enrichissant celle-ci de tout ce que celle-là avait perdu. Il a rendu un réel service littéraire au pays et sa place est bien choisie dans ce Panthéon biterrois.

La Société archéologique vous remercie, Monsieur le M^ite, d'avoir marqué vos premiers actes administratifs par l'érection des bustes des deux Azaïs venus accroître le nombre de ceux qui figurent dans cette galerie des Illustres. Tant que la langue néo-romane sera cultivée, les Vesprados et le %eprin auront des lecteurs. Ces poésies expriment la pensée et fortifient la langue du peuple et le peuple souverain n'abdique pas ses droits. Elles auront toujours de l'écho dans notre patrie régionale sans jamais la séparer de la grande patrie qui rallie tous les coeurs et les unit pour le plus grand bonheur de ses enfants.


CRÉATION DU BIMII DE LA POSTE

8 Juillet 1628

Le siège du bureau de l'administration de la poste a plusieurs fois changé. Peu à peu le service a exigé des locaux plus en rapport avec son importance. On se souvient de son installation dans une modeste maison de la place du Saint-Esprit. De là, il fut transféré dans un immeuble sis au pourtour occidental du Théâtre, puis dans une plus grande maison de la rue de la Coquille occupée à cette heure par l'Hôtel du Midi. Aujourd'hui il est au n° 6 de l'Avenue de la République où il se trouve bien à l'étroit. Mais le premier bureau de la poste, à quelle époque et en quel lieu prit-il naissance ? Il commença à fonctionner Je 8 Juillet 1628 dans la maison de Pierre Darènes près la croix de Saint-Cyr, comme nous l'apprend le document suivant

DE PAR LE ROY.

ET MONSIEUR DALMERAS

SEIGNEUR DE S. REMY ET DE LA SAUSAYE,

Conseiller aux Conseils de sa Majesté,

et Général des postes de France

On fait assçavoir à toutes personnes que pour le service du Roy et la commodité publique, ledit sieur General a estably un Courrier ordinaire de Montpellier à P aris passant par Tholose; et de Paris au dit Montpellier, qu"ira


et viendra toutes les semaines une fois sçavoir, celuy du dit Montpellier pour Tholose et Paris, passera en cette Ville de Beziers tous les Samedis à dix heures du matin, à commencer le Samedy huitiesme iour de Iuillet mil six cens vingt-huit, et celuy du dit Paris pour aller audit Montpellier tous les Ieudis ensuivans, affin que ceux qui voudront envoyer lettres et pacquets pour lesdits Tholose, Paris, Montpellier, Narbonne et Carcassonne, puissent se servir de cette voye, mesmes pour envoyer argent et proces dont on se chargera. Pour la reception et distribution desquelles lettres, pacquets, argent et proces, le Bureau est estably en la maison de Maistre Pierre Darenes Bourgeois dudit Beziers, pres la Croix Sainct Sire, où toutes personnes s'adresseront, s'il leur plaist, et porteront leurs despeches la veille du jour du passaige desd. Courriers affin de ne les retarder poinct.


L'ABBE ROZIER A BEAUSÉJOUR

Le souvenir du séjour près de nous de I'abbi Rozier (i) s'est peu à peu affaibli. Quelque rapide qu'ait été son passage, l'illustre agronome mérite un meilleur sort. La découverte d'un autographe, conservé dans les archives municipales, nous fournit l'occasion de le rappeler. Ce fut en 1780 qu'il acheta, dans les environs de Béziers, au lieu dit Beauséjour un domaine rural de peu d'étendue, mais qu'il crut propre à remplir ses intentions; ce qu'il justifia par le précepte de Virgile qu'il fit graver sur sa porte

x Laudato ingenlia rura

Exigu um colito.

Georg. I. 2, v. 412.

L'abbé Rozier avait fait choix de cette localité parce qu'elle lui offrait, par la nature même du sol, par le voisinage de la mer et celui de petites montagnes placées sur le devant de la grande chaîne calcaire, qui lie les volcans éteints du Puy-de-Dôme et les Cévennes aux Pyrénées, les moyens de réunir une très grande variété de végétaux, de se livrer à une plus grande série d'essais de tout genre pour constater le plus de faits possibles dans l'intérêt de l'agriculture nationale.

(1) L'abbé François Rozier, à Lyon le 23 Janvier 1754, y mourut le 29 Septembre 179 j Il a laissé un Cours complet d'agriculture, théortque et pratique, économique, et de médecine nu ale et vétérinaire, avec supplément. Pans, 1785-1805, 12 vol. in-4", contenant 225 planches gravées.


Tout s'organise à Beauséjour au gré de ses désirs; il laboure, il plante, il confie à la terre des semis de toutes les sortes; la terre répond ses soins par la fertilité, par l'abondance. Rien n'échappe à son œil scrutateur depuis les plus simples phénomènes de la végétation jusqu'aux perturbations de l'air atmosphérique. Une portion de son terrain est préparée pour contenir la réunion de toutes les espèces, de toutes les variétés de ceps cultivées en France; il les distribue avec entente, de manière à suivre, pour ainsi dire chaque jour, leur marche progressive, saisir leurs caractères essentiels, reconnaître le genre de terrain, de culture, d'exposition et de taille propres à chaque race, l'époque de maturité de leurs raisins, la qualité de la liqueur qu'ils donnent, le degré de fermentation qu'elle exige, le mélange qu'elle peut supporter et ce qu'il est permis d'en retirer d'alcool. Pas un coin de terre n'est laissé en repos (i).

L'abbé Rozier était heureux d'expérimenter ses méthodes, de voir croître ses produits et fructifier ses vignes. Il goûtait un bonheur pareil à celui du vieillard de Tarente. Il jouissait d'un paisible repos, entouré des soins et de l'affection d'une sœur tendrement dévouée. Sa tranquillité d'esprit lui permit de rédiger le premier volume du Cours d'agricultuie. Mais un sombre nuage ne tarda pas à passer sur sa tête. Quelle ne fut pas sa douleur en voyant sa propriété morcelée pour livrer passage à un chemin projeté Dans son âme indignée retentit le premier coup de pic s'abattant sur la terre. Passe pour cela si le plan n'avait pas été défectueux! Le chemin fut interrompu par de fortes pluies et les eaux se répandaient partout. L'Abbé Rozier se plaignit de cet état de choses dans la lettre suivante que nous possédons

(1) A. T. de Berneaud, Éloge historique de l'Abbé François Rosier.


«A Beauséjour, 24 Décembre 1781.

« Monsieur, Je me suis adressé au Bureau du diocèse et je l'ai prévenu que la communication du chemin de Béziers à Vendres étoit interrompu v'.s a vis chés moi et complettement submergé, enfin que les eaux n'avoient point de cours. J'ai prié le Bureau de faire examiner l'état des choses et d'y apporter un prompt remède.

« Le Bureau m'a répondu que les chemins de communauté n'étaient point de son ressort qu'il fanait s'adresser à MM. les maires et consuls de Vendres et de Béziers. J'ignore complettement les formalités d'usage de cette Province et encore plus le légime de son administration. Je m'adresse donc à vous, Monsieur, afin que vous ayez la complaisance de prendre les moyens efficaces pour que le chemin ne reste pas submergé et qu'il soit praticable. Je vais faire la même demande à Messieurs les Consuls de Vendres.

« Agréez, Je vous prie, l'hommage de la considération distinguée avec laquelle Je suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

L'Abbé ROZIER.

iA Monsieur Gaulis (sic), maire de la ville de 'Béliers, T(ju Française.

La question de savoir qui devait réparer les dégâts occasionnés au chemin resta longtemps pendante. Les efforts du syndic de l'Hôpital Mage associés aux démarches de l'Abbé Rozier n'obtenaient pas de résultats satisfaisants. Les consuls de Béziers refusaient leur concours et proposaient de choisir, pour aller à Vendres, ou le chemin passant par La Roudonnière, ou le chemin passant par La Domeigue, comme plus u;iles et plus commodes pour les habitants des deux communautés.


Saisi de l'affaire, l'Intendant nomma comme expert, l'ingénieur-géographe Villecrose, chargé de procéder à la vérification de l'ancien chemin de communication de Béziers à Vendres, de dresser un devis estimatif des réparations qu'il convient de faire à ce chemin, de vérifier en outre les deux autres chemins indiqués pour jugers'ils sont aussi commodes pour les habitants des deux localités (i). Comme toutes les affaires soumises à l'instruction, celleci traîna en longueur. L'Abbé Rozier n'obtint pas la satisfaction qu'il réclamait. Il fut même en butte, paraît-il, à des tracasseries occultes. Pris de dégoût, il vendit à grande perte le coin de terre où il s'était flatté de mener une vie paisible. Ce fut en 1786 qu'il s'éloigna pour toujours de Béziers pour revenir dans sa ville natale où il mourut pendant le siège de 1793, victime de sa courtoisie. Une dame fut effrayée du feu roulant de boulets qui éclataient au-dessus de sa tête. Rozier la fit descendre à soh appartement situé à un étage inférieur et il fut atteint d'un boulet, en prenant possession de l'étage supérieur.

La science des champs était nulle; elle marchait en aveugle au sein des ténèbres les plus profondes. Dès 1580 Bernard Palissy lui donna une direction sage, essentiellement productive. Vingt ans plus tard Olivier de Serres agrandit l'œuvre de l'illustre potier des environs d'Agen: il élève un monument durable à la science agronomique par la publication de son Théâtre d' agriculture et Mesnage des champs. Son style simple, à la portée de toutes les intelligences, l'excellence des pratiques qu'il infuse fixèrent les yeux des propriétaires ruraux. On prit plaisir à le lire. Rozier déracina les préjugés nuisibles; il s'empara de l'esprit routinier, le façonna, l'amena à labourer, à tailler (i) Voir les délibérations du Conseil réduit des 2 Novembre et 19 Décembre 1784, des 27 Février et 11 Décembre 178).


autrement qu'on avait labouré ou taillé avant lui. Il interrogea le sol, il montra ce qu'il était possible de tenter pour profiter de ses ressources, pour les étendre, leur donner une consistance durable et fonder un mode de culture approprié aux besoins et à la nature de la terre. Son Cours d'agriatlluie, dès son apparition, fit époque dans les tastes de la science et mit le sceau à sa réputation. Rozier s'y montra bon littérateur, praticien expérimenté, penseur profond comme Buffon, 'il plaît par un style élégant et facile; comme Olivier de Senes, il attache par sa bonhomie, par sa naïve simplicité aux détails les plus arides comme Linné, il sait imprimer à tout ce qu'il dit un charme qui satisfait et retient l'esprit. Tous les articles de son Cours d'agiiculture ne sont pas également parfaits; on peut même dire que plusieurs manquent de méthode et de précision. Cette imperfection démontre l'inconvénient d'avoir des collaborateurs. Il faut tenir compte des difficultés des temps et des entraves qu'on avait à surmonter à chaque pas pour arriver à la vérité. Mais rien ne justifie les attaques dédaigneuses dont il a été l'objet de la part d'Arthur Young et l'on est porté à croire que l'illustre agronome anglais dans sa conduite injuste cédait à la haine nationale. Pour nous, Rozier doit rester ce savant si plein de zèle et de modestie, si riche de faits et d'expériences, ce grand propagateur de la science agronomique, bien digne d'occuper chez nous le même rang que le gaulois Columelle chez les Romains.


CATALOGUE

DES

̃AIES CONTENUES DANS LE 1ÉAEE

DE LA SOCIÉTÉ

Dressé par M. le Dr TARRIEUX Médecin major de i" classe au 17e régiment d'Infanterie Conservateur des Collections nurmsmatiques


B. et T. B. F. D. C.

T. B. C.

B. C.

A. B. C.

Me.

F. R.

OR.

AR.

G. M. et T. G. M. Qu.

G. B.

M. B.

P. B.

C. M.

A d.

A g.

(Rs).

ABRÉVIATIONS

Belle et très belle pièce, caracièie artistique. Fleur de coin.

Très bonne conservation.

Bien conservé

iAsse% bonne conservation.

Médiocre conservation.

Fruste.

Monnaies en or.

^Argent.

Grand module et très grand module. Quinaire.

Grand bronze.

Moyen bronze.

Petit bronze

Coin moderne; fausse.

kA droite.

A gauche.

Ttevers


CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

SUR

LA

COLLECTION

La collection des monnaies de la Société archéologique

scientifique et littéraire de Béziers date de 1834, époque de la fondation de cette Société. Elle a été organisée sous la direction de Boudard, Mathon et Louis Bonnet, qui en ont augmenté l'importance soit au moyen d'achats dans les ventes, soit à l'aide de trouvailles faites dans le pays, et que nous signalerons dans le cours de ce travail. Il n'existait, jusqu'à ce jour, aucun catalogue. Les monnaies étaient placées dans les vitrines suivant un ordre, assez régulier en apparence, mais un grand nombre d'entre elles n'étaient pas à leur place. Ii était impossible de se faire une idée exacte de la valeur de cette collection, d'apprécier les raretés et par suite on ne pouvait l'améliorer. C'est pour remédier à cet état de choses, que nous avons entrepris de dresser un catalogue méthodique de ces monnaies.

Pour le rendre moins aride, nous avons ajouté, quand cela était possible, quelques considérations historiques sur les pièces intéressantes. Nous laisserons aux numismates qui viendront après nous, le soin de les compléter s'il y a lieu.

Cette collection a été commencée à une époque où on n'attachait qu'une médiocre importance à la conservation


des monnaies. Aussi, parmi les impériales romaines, avonsnous été obligé d'éliminer et de classer à part, de nombreuses pièces usées, frustes, doubles, ou à légende très incomplète. Nous n'avons décrit que celles qui ont assez de valeur pour faire partie d'une bonne collection. Nous y avons trouvé des pièces rares, très bien conservées, en or et argent, soit dans les Grecques, soit dans les Consulaires, les Françaises ou les étrangères. Les monnaies de Béziers, celtibériennes ou baronales sont au complet et en bon état. Il existe malheureusement quelques lacunes pour les pièces rares de la série romaine. Les jetons sont en petit nombre, mais nous espérons avoir de nombreuses occasions d'améliorer et d'augmenter, à peu de frais, l'importance de cette collection si fertile en souvenirs historiques.

Dans notre tâche, nous avons été aidé par M. Jean Cavailler à qui nous adressons nos remercîments pour le zèle et l'activité dont il a fait preuve.

L'ordre que nous avons suivi est celui qui a été adopté dans le manuel d'encyclopédie Roret, 'Njimismalique ancienne et moderne, Paris, 1890.

Monnaies ibériennes et celtibériennes; 2° Gauloises et gallo-romaines

30 Monnaies grecques;

40 Romaines

5° Françaises. Royales et baronales;

6* Étrangères.


MONNAIES IBÉRIENNES & CELTIBERIENNES

Avant de décrire les monnaies Ibériennes et Celtibériennes si peu connues jusqu'à ce jour, il me paraît nécessaire de parler de leur origine et des peuples qui les ont émises.

Les Ibères habitaient l'Hispanie occupée de nos jours par les Espagnols et les Portugais. A la longue, de nombreuses peuplades envahirent l'Ibérie elles venaient de la Judée, de la Phénicie, de la Grèce et du sud de la Gaule. Les Celtes conquirent une partie du pays et s'installèrent au centre et au nord-est de la péninsule. Ils formètent une race particulière les Celtibériens. Débordant aux deux extrémités de la chaîne des Pyrénées, où les communications étaient faciles, ils se répandirent au sud-est et ouest de la Gaule, jusque dans nos régions, et tout le long du littoral de la Méditerranée.

Dans ce vaste pays, on parlait plusieurs langues la langue Ibérienne, la plus ancienne, le Phénicien, le Grec et enfin la langue Romaine. On retrouve de nos jours dans la langue Basque plusieurs points de ressemblance avec le Celtibérien (i). Les caractères ibériens les plus anciens ressemblent beaucoup aux lettres phéniciennes. Velasquez les jugeait identiques. Plus tard, on les retrouve mêlés aux caractères grecs et romains, sur la même monnaie, ou mélangés dans le même mot.

(i) Boudard, Essai sur la numismatique Ibérienne, Paris 18J9.


On ne s'entend pas bien encore, sur l'alphabet celtibérien on en connaît cinq ou six, actuellement. Les mots ne comprenant que peu de voyelles et, le plus souvent exclusivement des consonnes, certains auteurs les prononcent d'une façon et les autres d'une autre.

Ces monnaies nous intéressent tout particulièrement à Béziers et il est regrettable que la Société en possède aussi peu. D'abord, on en trouve souvent dans nos régions; elles constituent le monnayage le plus ancien des villes de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales. De plus, elles sont assez recherchées par les numismates depuis les travaux de Boudard, notre compatriote, qui a publié un ouvrage très apprécié, sur le monnayage de cette époque. Il a tranché plusieurs questions importantes soulevées par de Saulcy dans son travail sur les monnaies autonomes d'Espagne.

Boudard avait pour collaborateur notre regretté confrère, Louis Bonnet, qui a réuni chez lui une collection de ces pièces, trouvées dans le pays, fort belle et considérée avec juste raison, comme une des plus complètes du Midi. Nous citerons encore Mathon et notre ancien président Donnadieu, dont les recherches ont permis d'ajouter quelques pièces inédites et intéressantes, à la longue liste déjà connue.

Les monnaies Ibériennes ne sont généralement pas de belle fabrication; elles sont souvent coulées, non frappées, et peu artistiques. Les pièces d'argent sont un peu mieux soignées, et supportent bien la comparaison avec les monnaies consulaires romaines.

D'après Boudard, leur origine remonte à 400 ans avant J. C. leur émission cessa à l'arrivée des Romains. Nous n'emploierons pas les caractères Ibériens, dans la description de ces monnaies, les lettres romaines seront plus compréhensibles pour le lecteur.


B^ETIQUE

i. GADES (Cadix). Tête d'Hercule; derrière, une massue. (Rl) Inscription illisible, 2 poissons et un croissant. M.B. A. B. C. 2. OBULCO (•Torcuna). Tête couverte de la résille, à d., avec un double collier. Derrière la tête, X C. Au devant, légende eflacée qui doit être OBULCO. (R') Légende Ibérienne en deux lignes. Au-dessus, une charrue; au-dessous, un épi. Le tout dans un cercle de grénetis. M. B. B.

3. La même, avec l'inscription OBULCO très nette. M. B. T. B. 4. La même; tête virile, mais sans inscription. Même revers. M. B. Me. 5. La même. M. B. B. C.

TARRACONAISE

6. BILBILIS. Monnayage celtibérien. Tête virile imberbe, nue, à d. devant, un poisson; derrière, la lettre C. (Rs) Cavalier casqué au galop, à d., la lance en an et; audessous, inscription celtibérienne PLPLIS.

M. B. Me.

Cette ville était célèbre autrefois par ses chevaux et par ses armes. 7. Casetaxi (Case). Tête virile imberbe, nue, à d. Derrière la tête, NA devant, légende effacée. (R') Cavalier casqué galopant, à d.; au-dessous KASE. Monnayage celtibérien. M. B. B. C.


8. La même, derrière la tète, la lettre A.

M. B. A. B. C.

9. CELSA (Vd'Ma), Tête virile imberbe, à d. Légende illisible. (R') Cavalier galopant, à d., et portant une longue palme. KLSE. Mon. celtibérien. M. B. A. B. C. 10. Empori.e (Ampurias). Tête d'hippocampe, à d. légende effacée. (Rs) Cheval ailé, à d., TNZESEN. Me. Mon. celtibérien.

L'antique EMPORIVM se composait de deux villes; une Ibénenne et l'autre Grecque, Après de nombreux combats entre ces deux peuples d'origine si différente, les habitants finirent la longue par se mêler. Ils devinrent CONFUSI, dit Tite Live.

C'est ce qui explique les différentes légendes des monnaies de cette ville, le mélange des lettres grecques et même romaines, aux caractères Ibériens.

ir. Monnayage romain. Tête de Diane casquée, à d. Devant, ERAPTO. (R') Cheval ailé, à d au-dessus, une couronne; au-dessous, EMPOR. G. B. B. C. 12. – La même. G B. B. C. 13 La même, patinée, 2 pièces. G. B. B. C. 14. La même; en avant de la tête, on lit PIP.GS. M. B. Me.

15. La même, 2 pièces. M. B. Me. 16. La même; le casque surmonté d'une aigrette perlée. M. B. A. B. C. 17. La même; en avant de la tête, REP.VQCCO. Monnayage romain et celtibérien, 2 pièces. M. B. B. C. 18. Monnayage grec et romain. Avers, le même. En avant de la tête, NARCMES M. B. A. B. C.


Les monnaies d'Ampurias ont été classées avec soin par Louis Bonnet. Nous avons conservé cette classification qui ne se trouve reproduite qu'en partie dans l'ouvrage de Boudard. Toutes ces pièces sont bien d'Emporium, et elles ont toutes le même type qu'on ne peut confondre avec celui des autres villes.

19. HONOTZA. Tête virile imberbe, à dr., les cheveux bouclés. Derrière la tête ONOBA. (R') Cavalier casqué galopant, à d., et tenant une épée. Au-dessous HONTZRN. M B. A. B. C.

Les ruines de cette ville portent de nos jours encore le nom de NUSIA. C'était une ville importante, située sur le bord de la mer, à l'embouchure de la rivière ALGAR. (Boudard, Numismatique lbérienne). 20. Monnaies des consuls romains de Saragosse. Cette ville portait le nom de CAESAR AUGVSTA AUGVSTVS DIVI. F. Tête lamée d'Auguste, à g. (R') CAESAR AUGVSTA. L. CASSIO. C. VALER. FEN, II. V1R. Prêtre traçant les limites de la colonie avec une charrue.

M. B. B. C.

21. – Deux monnaies semblables de conservation médiocre. M. B. Me.

GAULE NARBONNAISE

NARBONNE. Monnayage celtibérien

22. Tête vii île imberbe, à d. (Rs) Taureau en course, à d. au-dessus, une couronne; au-dessous NÈDÈNÈN; inscription celtibérienne. Nom celtibérien de la ville de Narbonne. M. B. 2 pièces, l'une Me, et l'autre A. B. C.


23. La même. Au-dessous de la tête, à l'avers, on lit El (caractères celtibériens). 2 pièces M. B. A. B. C. 24. La même. Au revers, on voit la lettre E devant la tête du taureau. Caract. celtibériens. M. B. A. B. C. N» 5 de la planche 28 de l'ouvrage de Boudard.

25. Deux pièces semblables. M. B. Me. 26. La même. La partie antérieure du taureau seule figure au revers. M. B. Me. 27. Deux pièces semblables. M. B. Me et A. B C. 28. Même monnaie, sauf la tête qui diffère un peu. Tête virile imberbe, casquée. M. B. A. B. C. Planche 29. n° 3, de l'ouvrage de Boudard.

29. BAGES. POATZHÉ POIATZ. Tête de femme, à d. légende effacée, mais que l'on reconnaît se rapprocher de NED. Narbonne. (R') Taureau en course, à d., au-dessus, couronne. Légende illisible. M. B. A. B. C. Boudard attribue cette pièce à BAGES, petite localité des environs de Narbonne. On rencontre souvent ces monnaies aux environs de Béziers. Planche 29, n° 9. Boudard.

30. BÉZIERS-NARBONNE. Tête imberbe, presque virile, à d. (Rs) Légende un peu effacée. Taureau courant, à d., la queue relevée. Au-dessus, une couronne. M. B. A. B. C. Cette monnaie est attribuée par Boudard et Louis Bonnet, à Narbonne et Béziers. La légende est PTRCN, diminutif de PETARACOEN, du mot PETARA (colline). Nom d'origine ibénenne désignant Béziers. La couronne située au-dessus du taureau est spéciale à Narbonne. Voir l'ouvraqe de Boudard, page 246.

31. BÉZIERS. Tête virile, à d. (Rs) Taureau en course, à d. A l'exergue, on lit BHTAPPA. Monnaie la plus


ancienne que l'on connaisse à Béziers, et que l'on peut faire remonter à 200 ans avant J. C. M. B. A. B. C. 32. Bêziers. Tête d'Hercule, à d. derrière, une massue. (R') Taureau courant, à d. Légende effacée qui n'est très vraisemblablement que BHTARATIS. M. B. A. B. C.

Il existe monnaies semblables dans la collection, et qui ne diffèrent les unes des autres que par la position de la queue du taureau. Tantôt elle est relevée au-dessus du dos de l'animal, tantôt elle est rabaissée. 33. MARSEILLE. Tête d'Apollon, à g. (R*) Croix M. A., dans les premiers rayons de la roue. Oboles. Arg. 60 pièces. T. B. C. Il y a quelques variétés de coiffure, de bandeau et de barbe. Ces pièces sont d'une superbe fabrique, et se ressentent de l'art grec. On fait remonter les premières à 1 époque d'Alexandre-le-Grand. 34. Buste de Diane, à d. (Rs) MASSA. Lion en arrêt, à g. Dessous B Drachme arg. A. B. C. Cette pièce paraît avoir été frappée à la fin du règne d'Alexandrele-Grand.

35. Tête d'Apollon, à d. (Rs) MASSA. A l'exergue, IIAA. Lion marchant, à d. Devant lui, X. Argent fourrée. A. B. C.

Premier siècle avant l'ère chrétienne.

GAULOISES

VOLKES TECTOSAGES

Ces monnaies, trouvées à Béziers, en 1872, du côté du

boulevard du Nord, appartiennent au sud et sud-ouest de la Gaule. Certains numismates les attribuent à Toulouse.


Elles sont du même type, coulées en général, de mauvaise fabrique et toutes en argent.

A l'avers, on voit une figure, quelquefois informe, aux cheveux crépus, ou bien une tête avec cornes, semblables à celles que l'on observe sur les monnaies grecques, et entre autres, celles de Lysimaque, ou bien casquée, avec des ornements.

Le revei semble être copié sur les monnaies de RHODA. Une fleur, une rose, avec 4 pétales seulement, coupées par une croix au centre de laquelle on voit un besant. Plus tard les pétales deviennent des croissants et la croix est cantonnée de points, d'annelets, d'un œil, d'une oreille, d'une hachette, de torques, d'olives, une fleur, un épi, etc. Pas de légendes; quelquefois, une lettre. M. Barthélemy attribue leur émission de 380 à 387 avant J. C.

Pour ne pas compliquer la description de ces pièces, nous avons fait 6 groupes établis d'après les différents cantonnements de la croix du revers.

36.- ier Groupe. Avers: Tête informe, à g. ou à d. (Rs) Rose à pétales, sans autres signes, 4 pièces. Ou bien, mêmes pétales, mais, en outre, la croix est cantonné d'un épi (r pièce), une oreille (5 pièces).

Les pétales de la rose ne se touchent presque pas par leurs extrémités.

37. 2e Groupe. La rose aux quatre pétales existe toujours, mais ces dernières s'éloignent les unes des autres et s'excavent en forme de croissant. En outre, la croix est cantonnée exclusivement de points ou besants, simples ou doubles, ou reliés entre eux par un trait.

La tête, toujours à g., est informe ou bien assez nette, et à cheveux bouclés.

En tout, 12 pièces.


38. 3e Groupe. Tête à g., quelquefois avec ornements dans les cheveux, rappelant ceux des boucliers macédoniens. (Rs) Même rose à 4 pétales excavées en forme de croissants. Croix cantonnée d'un œil, d'une oreille, de points isolés, d'olives, d'annelets et de torques. En tout 14 pièces. 39. 4e Gioupe. Tête crépue ou casquée, les cheveux tombant, tournée à g. ou à d. Les pétales de la rose du re\ers ressemblent à des croissants au centre desquels on voit quelquefois un besant. La croix est cantonnée d'olives, d'un vase, une fleur en forme de fabellum (4 pièces). Une lettre en forme d'S, droite ou renversée (2 pièces). En tout, 7 pièces argent.

40 y Groupe Mêmes têtes. La croix est cantonnée de points, d'un annelet et d'un signe particulier qui ressemble à la Triquetra de la Sicile. Les pétales n'existent pas dans tous les cantons de la croix.

En tout 3 monnaies.

41. Groupe. Tête à g ou à d., les cheveux crépus, ou tombant sur les épaules, ou bien casquée, avec la coine d'Ammon (2 pièces).

Au revers, la rose a disparu, ou bien on la retrouve sous forme de croissant et dans un ou deux cantons seulement. On y remarque une oreille, un œil, et constamment une hachette tournée à d. ou à g.

En tout 16 pièces, dont 2 presque frustes.

Vient ensuite un groupe de monnaies gauloises, semblables à celles que l'on a découvert, il y a 20 ans, à Goutrens (Aveyron) et qui diffèrent de celles que nous venons de décrire par le t\pe et le travail un peu mieux soigné. Elles sont presque carrées, assez mmces, et il semble qu'en les soudant, on pourrait restituer une monnaie entière. Nous avons Jugé à prcpos de les décrire à part, bien qu'elles soient,


en apparence de la même époque. On les a attribuées aux Ruthènes ou à Nimes.

42. Tète informe. (Rs) Sanglier, à g. dessus, une pérale de rosé. Ar. A. B. C. 43. Tête diadémée, à g. (R«) Croix cantonnée au 1" et 2e d'un trident signes effacés au 3e et 4e.

Ar. A. B. C.

44. Partie de tête, à g. (Rs) Croix cantonnée au Ier, d'une hachette au 2°, 3e et 4e, d'une roue ou d'un torques. Ar. A. B. C. 45. Tête à g. (R') Croix cantonnée au Ier, d'une rouelle au 2e, d'une oreille; au 3e et 4% signes effacés. Ar. A: B. C.

46. Tête informe, à g. Derrière, un rameau. (Rs) Croix cantonnée au i", d'une roue au 2% un besant aux 3e et 4e, signes effacés. Ar. A. B. C. Ces cinq dernière! pièces ne faisaient pas partie de la trouvaille de Béziers.

VOLKES ARÉCOMICI

47-

48.-

dessous,

Tête de Ceres, à d. (Rs) Lion, à d.

P. B. A. B. C.

Tête informe, à d., CA. (Rs) Signe effacé. AuAREC. P. B. A. B. C.


GALLO-ROMAINES

49. VIENNE. IMP. CAESAR. DIVI. F. DIVI. IVLI. (R.) Proue à dr. C. I. V. G. B., 3 pièces. A. B. C. So. Nîmes. IMP. DIVI F. Tête adossée d'Auguste et d'Agrippa. Celle d'Auguste tournée à d., celle d'Agrippa à g. – (R") COL NEM. Crocodile enchaîné au pied d'un palmier. Au-dessus et à g une couronne. M. B. B. C. 51. Variété de revers, caractérisés par l'inclinaison du paimier, à >dr. ou à g., et l'attache du crocodile au palmier. M. B., 15 pièces. A. B. C. et Me. 52. Variété avec COL. NIM., au lieu de COL. NEM; inscription très nette. M. B., rare. A. B. C. 53. Variété où les deux têtes ne sont pas laurées, 3 pièces. Elles appartiennent à l'émission la plus ancienne. M. B. A. B. C.

54. Autre variété. A g. -et à d. des deux têtes, on voit un P., 3 pièces. M. B. A. B. C. En tout, 46 monnaies de conservation variée.

,MONNAIES GRECQUES

La drachme était l'unité monétaire des Grecs, et valait six oboles. Il y avait des didrachmes, tridrachmes et des tetradrachmes, valant deux, trois et quatre ibis. la drachme..


Le statère d'or valait 20 drachmes. Le statère d'argent, 4 drachmes.

L'obole était en argent ou en cuivre. Il y avait des dioboles, trioboles, tétroboles, des demi-oboles et des quarts d'obole.

Les monnaies Grecques sont généralement d'un très beau style, soignées et souvent très remarquables au point de vue artistique. Le relief est toujours très accusé. Il existe des polydrachmes qui portent la signature de l'artiste. Nous regrettons de ne pas en avoir dans notre collection. L'art monétaire grec est bien supérieur au romain. Nous n'avons pas fait de progrès depuis cette époque. Bien au contraire. Il est vrai que les nécessités commerciales sont en opposition avec les reliefs.

MONNAIES GRECQUES DE L'ITALIE

CALABRE

TARENTE

55. Têtediadémée de Vénus, à g. (Rs) TA. Jeune homme nu, monté sur un cheval, tourné à dr. Au-dessus, un dauphin didrachmé. Ro. 688 (1). Ar. B. C. (1) Les chiffres qui suivent les lettres Ro,! indiquent les numéros du catalogue de la collection de médailles de MM. Rollin et Fenardent. Paris, 1864. Grecques.


LUCANIE

THURIUM

56. Tête de Pallas, à d., coiffée du casque attique. (R~) eOYPIQN. Taureau cornupète, à d. Dessous, un poisson. Sous le taureau~ une lettre illisible. Ro. 1107. Ar. drachme quinaire. B.

SICILE

MAMERTINS

~y. Tête laurée d'Apollon, à d. Derrière, un vase. (R') MAMEPTINUN. Mars nu, debout, appuyé sur une haste. A ses pieds, un bouclier. Ro. 1663. M.B. Me. ;8. Tête laurée de Mars, à d. (R') Aigle debout, à g. Dans le champ, EP. Légende effacée. P. B. Me. ~9. Panorme. Tête de Cérès couronnée d'épis, à g. (R') Cheval debout, à d., sans légende. Ro. 168~. Or, électrum. B.

60. Id. Même monnaie. M. B. Me. 61. Avers, le même. (R~) Buste de cheval, à d. P. B. A. B. C.

Ces trois dernières monnaies sont des pièces Carthaginoises.


6~ Tête de BacchM, à d. (R') HPAKAEOYS IQTHPOl 0ASI~N. Hercule nu, debout, tenant 1~ massue. Dans le champ, le monogramme MH. Ro. 237~

63. Silène nu, à d un genou à terre, dans une pose lascive, tenant une femme dans ses bras. (R") Carre creux divisé en 4 parties. Ro. 2365. Ar. didrachme. B. C. 6~. La même que la précédente.

65. Silène nu, un genou à terre, la main gauche sur la hanche, et portant un diota de la droite. (R') 6AHQN. Diotat. Ro. 2370~ Ar. quinaire. B. C.

66. Tête cornée et diadémée de Lysimaque. (R') AVSIMAXOY" BASIAEÛS. Pallas casquée assise, à g., tenant une victoire. Dans le champ, un monogramme HP. Frappée àHéradée.Ro. 2383.

TMRACE

ILE DE THASOS (Tasso)

Ar. tetradrachme. B. C.

Ar. quinaire. A. B. C.

ROIS DE THRACE

LYSIMAQUE (~ à 2~2 av. J. C.)

Ar. tetadrachme; échancrée sur les bords. B. C.


ILLYRIE

APOLLONIE (Polina)

6y. AQPIQNOS. Tête de Vénus. (R') ANAPOMAX02. Trois jeunes filles dansant autour d'un volcan embrasé. Dans le champ, AIIOA. Ar. drachme. A. B. C. 68. AAMOXOr. Vache, à d., allaitant son veau. (R') EDIAOY. AIIOA. Jardin d'AIcmoûs. Ar. drachme. B. C. 6~. –NIKHN. Vache allaitant son) veau. (R') AnOA. ArrOBrAOT. Jardin d'Alcinoüs. Drachme. Ro. 2424. Ar. Me.

DYRRACHIUM ~D«~o;

yo. APKAIOX. Vache, à d., allaitant son veau. (R')AOAAMNOY'. Jardin d'Alcinoüs. Drachme. Ro. 2446. Ar. Me.

71.– AAKAIOS. Vache allaitant son veau. Dessous, une abeille. (Rs) AY-P. STPATQNOS. Jardin d'Alcinoüs, Drachme. Ar. B. C.

MACÉDOINE

NÊAPOLIS (Eski Cavala)

yi. Masque de &ce. tirant la langue. (R*) NEOIÏ. Tête de Vénus, à d., les cheveux retroussés. Ra. 26~.0. · Drachme. Ar. A. B. C.


73. Trois monnaies semblables.

A. B. C.

PHILIPPI (Filipi)

74. Tête d'Hercule jeune, à d. (R') <ï'!A!nMN. Trépied à g. Monogramme Eu. Légende à d~

P. Br. Belle patine. B. C.

7~. La même, moins belle. A. B. C. 76. Monnayage romain. VIC. AUG. Victoire marchant, à g., tenant une couronne et une palme. (R*) COHOR. PR~E. PHIL. Trois enseignes militaires. Ro. 2665. 3 monnaies de P. B. Me. 77. TI CLAUD. QESAR AUG. P. M. TR. P. IMP. Tête nue de Claude, à g. (R') COL. AUG. IVL. PHILIP. Claude couronne par le génie de la ville, debout sur une estrade, où on lit DIVVS AUG. 3 pièces. P. Br. Me. INCERTAINES DES ANCIENS ROIS DE MACÉDOINE 78. IIE. Tête de bœuf. à d. (R') Carré creux divisé en quatre parties taillées en biseau.

Drachme Ar. A. B. C.

ROIS DE MACÉDOINE

79. PERDICAS II, 454 4~3 av. J. C. Casque dans un carré creux. CRs) Cheval, à d. Ro. 2743.

Ar. quinaire. Me.


80. AMYNTAS II. 369 à 293 av. J. C. Tête barbue d'Hercule, à d. (R') AMYNTA. Aigle, à d., déchirant un serpent. Ro. 2~6 P. B. Belle patine. B. C. 81. PHILIPPE II. de Macédoine, 3~0 à 336 av. J. C. Tête laurée de Jupiter, à d. (R') <ï'!AtnnOY. Cavalier, à d., portant une longue palme et s'avançant au pas. Sous le cheval, une mouche. Ro. 276~.

Ar. Tetradrachme. T. B. C.

82 – Id. Même avers. (R') Cavalier coiffé du pileus et vêtu d'un manteau flottant, semblant couronner son cheval et s'avançant, à g. Sous le cheval, un astre 'ï'IAiniMT. Ro.277i. Ar. Tetradrachme. B. C. 83. ALEXANDRE III LE GRAND. 336 à 323 BV. J. C. Tête de Pallas casquée, à d. (R') Victoire debout, à g., tenant une couronne. AAEEANAPOY. Ro. 2772. 'Statire. Or. A. B. C.

8~. Tête d'Hercule jeune, ad., couverte de la peau du lion. (R') AAEEANAPOV Jupiter aetophore assis, à g. Sous le siège, une étoile. Dans le champ, la lettre et la fleur du balaustium. Ro. 2820. Ar. Drach. A. B. C. 85. Avers, le même. (R*) Un cygne, à g. dans le champ. Sous le siège, HO, en monogramme.

Ar. Drach. A. B C.

86: La même; sous le siège, au revers un 0. Dans le champ, un symbole effacé. Ar. Drach. A. B. C. 87. Même avers. (Rs) Le même. Sous le siège, un signe effacé. Dans le champ, le monogramme MH. Ro. 28n. Ar. Drach. A. B. C.


88. La même monnaie. Sous le siège, la lettre N. Dans ~e champ, B. Ar. Drach. A.C. 89. Avers, le même. (R')AAEEANAPOT. Massue, carquois et arc. Aa-dessous < Ro. 2854.

P. B. A. B. C.

90. PHILIPPE III Am&ÈE, ~23 à ~16 av. J. C. Tête imberbe diadémée, à d. (R')-<ï'IA!nnor Cavalier galopant, à d. Au-dessous, KE, en monogramme. Ro. 2~2. Ar. Demi-drach..A. B. C.

91. –Avers, le même. (R*) Même revers; sous le cTievaI, N. Drach. Ar. A. B. C. 92. Même .monnaie. En avant du cheval JL Dessous, une petite victoire..P. B.Belte patine. A. B. CL 93 Tête diadémée d'Hercule jeune, à d. (R') CavaU<r galopant, à d..Sous le cheval, R. P.B. A. B. C. 94. La même; sous le cheval A-et E., en monogrammc. Pattae verte. F.B. Me. 9~.– La même. Pas <de lettres sous le -cheval. Ro. 2914. ~.&. iM'e.

INTERRÈGNE DES ROIS DE MACÊDOIN-E

96. Tête d'Hercule jeune couverte de peau ~u lion. (R*) Massue ~t carquois. <Dans le -champ, BA et un tnaent.Ro.2~8. P. B. B.-C.


CASSANDRE (~J~ à 2~~<tU. /C.~

97. Tête d'Hercule jeune, coiffée de la peau du lion. (R.') KA1SANAPOY. Cavalier marchant, à d., la main droite posée sur la tête de son cheval. Dans le champ, AT. Légende un peu effacée. Patine verte. P. B. A. B. C. ~)8. La même monnaie, légende plus complète. P. B. A. B. C.

99. Avers, le même. (R') BAX)AE~ KAXIANAPOY'. Cavalier marchant, à d. Sous le cheval, un tri dent. Ro. 2942. P. B. A. B. C.

ioo. La même monnaie. Sous le cheval, A.

P. B. A. B. C

PHILIPPE IV (2~ a 2~ av. J. C.)

ici.–Tcte d'Hercule jeune, à d. (R~I'tAïmrOY

DA~IAEQS. Cavalier au pas, ad., la main sur la tête de son cheval. Au-devant du cheval, symbole effacé. Ro.296o. P. B. Me. ALEXANDRE IV (~J' 2~ av. J. C.)

102. Tête imberbe diadémée, à d., AAE~ANAPOY. Légende incomplète, cheval libre en course, à d. 3 pièces. P. B. Me.

EMPEREURS ROMAINS

103. ADRIEN. Monnaie frappée en Macédoine. KAICAP AAl'IANOC. Buste lauré d'Adrien, à d. (R~) KOINON, MAKEAO~ON. Bouclier Macédonien, M. B. Me.


THESSALIE

THESSALI. AUJOURD'HUI VLAKIA

10~. Tête laurée de Jupiter, à d. (Rs) OE

APIXQOKAHC. Pallas casquée, armée d'un bouclier et d'une lance, dans l'attitude du combat, à d. Didrach. Ro.30;o. Ar. Me. :o$. Id. Tête laurée d'Apollon, à d. derrière la tête, les lettres TP. Même revers dans le champ, HOAT. Ro.305;. Drach. Ar. A. B. C. LARISSA

106. Tête de femme, de face, les cheveux épars. (R')AAPISSA!. Cheval à g., paissant. Sous le cheval, un rameau. A l'exergue, ANTTE. Légende incomplète. Ro. 311;. Ar. Drach. B. C. TRICCA

ioy. -Homme debout, à d., saisissant par les cornes une partie antérieure de taureau. (R') TPIKKA. Partie antérieure d'un cheval, dans un carré creux.

Ro. 3 129. Trouée. Ar. Drach. A. B. C. ÉPIRE

108. Tête laurée de Jupiter, à d. (R~) AnEIPQTAN. Aigle sur un foudre, à d. Le tout dans une couronne de laurier. Ro. 31~.1. Drach. Ar. A. B. C. BÉOTIE

109. Béotie (Livadia). Bouclier Béotien. (R') BO!H. Dicta. Ar. Drach. B. C.


ATTIQUE

uo. ATHÈNES. Tête casquée de Minerve, le casque orné d'un griffon, à d. (R') AOE AIONYS. AtONYir. APtSTAt. Chouette debout, à d., sur un diotat. Devant la chouette, le soleil sur un char. Le tout dans une couronne d'olivier. Ro.~c). Ar. Tetradrach. B. C. ni. Id. Tête casquée de Minerve, à d. (R') AOE. Chouette vue presque de face. Dans le champ, un rameau d'oliviar. Ro. 3326. Ar. Tetradrach. A. B. C. 112. Avers, le même. (R") AOE. Proue, à d.

P. B. Me.

113. Tête d'Apollon, à d. (R~) Deux chouettes. Le tout, dans une couronne d'olivier. Ro. 3~76. P. B. Me. ILES VOISINES DE L'ATTIQUE

AEGINE (~M~M)

11~. Tortue de mer. (R*) Carré creux divisé en 5 parties triangulaires. Ro. 3634. Ar. Didrach. A. B C. ACHAIE

CORINTHE (Con'M~

11~.–Tête de Pallas casquée, à g. Au-dessus, NAI. Derrière, N. E. (R') Pégase courant, à g., les ailes relevées; au-dessous, N. Didrach. ar. A. B. C. 116. Avers, le même. (R~) Même revers A sous le Pégase. Didrach, ar. A. B. C. ny. Même tête, dessus API, dessous AU. Même revers, sans lettres. Didr.ar. A. B. C.


118. Même tête. Derrière, lituus et la lettre A. Même revers, avec la lettre A. Didr. Ar. Me. MONNAIES DE LA LIGUE

119. Tête de femme, à d. la chevelure retenue dans un ample reticulum en forme de bonnet. Devant, un astre derrière le monogramme AMR. (R')Pégase courant, à g au-dessous, Q. 2 monnaies. Drach. ar. B. C. 120. Tête de femme, à g. Derrière, la lettre M devant, une étoile. (R') Le même que le 119.

Ar. Drach. A. B. C.

121. La même, sans les lettres. (R*) Même revers; lettres illisibles. Ar. Drach. Me. ARGOLIDE

ARGOS

122. Tête de loup, à g. (R') Carré creux; au milieu, la lettre A; au-dessous, un petit carré creux plus profond. Ro. ~0~9. Ar. drach. Me. ÏRŒZBH (T)am~J

123.

Ro.~io7.

12~.–

vigne, à d.

Tête de femme, à g. (R') TPO. Trident. Drach. Ar. A. B. C.

EUBÉE

HiSTIŒE ("Ono~

Tête de bacchante couronnée de feuilles de (R") Légende illisible. Femme assise sur une

proue à la voile, allant à d. Ro. 42~. Drach. Ar. Me


ASIE

PAPHLAGONIE

SINOPE

12$. Tête de la nymphe de Sinope, à g. (R') IINU, en partie effacée. Aigle éployé de face dans le champ, P. Ro. 4449. Ar. drach. Me. 126. Trois monnaies semblables, avec ME en monogramme. Drach. Ar. Me. 127. Tête de Tiché, nymphe de Sinope, de face. (R') Aigle éployé, de face, SIN~. Ro. 44~.

Demi drach. Ar. 14 exempl. B. C. et A. B. C. MYSIE

PARIUM

128. Mon. Coloniale. Tête nue d'Auguste, à d., AUG. (R') 3 colons conduisant deux bœufs, à d. Ro. 4712. 2 pièces. P. B. Me.

IONIE

TÉos ~~a~

129. Diota d'où pendent des feuilles de lierre. (R*) Carré creux divisé en quatre parties, THI~N.

P. B. Quinaire. A. B. C.

ROIS PARTHES

ORODESI"

130. Buste d'Orodes I", barbu et diadémé, à d., avec favoris retombant sur les oreilles. (R')BASIAEQS. BASIAEQN


APIAKOT A!KA)01'. Eni-PANOTI. <PIAEAAHNOX. Le roi assis, tenant l'arc. Dans te champ, TA. Tastache. Didrach. Ar. A. B.C.

AFRIQUE

ÉGYPTE

PTOLÉMÉE SOTER (~00 à a~. C.)

131. –TêfediadémêedePfolêmêe Soter, à d., l'égide autour du cou. (R') nTOAEMA!OY BAStAEQ~. Aigle sur un foudre, à g. Ar. tetradrach. frappée postérieurement à son règne. Me. 132. Id. Même avers. (RB) Même légende. Aigle à g. sur un foudre. Dans le champ, KA et IïA; frappée aPaphos. Ro. 8345. Ar. teiradrach. B. C. PTOLÈMÈE VIII ET IX

133. Tête de Jupiter, à d. (R') HTOAEMAtOY BAStAEUS. Deux aigles debout, à g. Ro. 8308. G. B. 3 pièces. A. B. C.

INCERTAINES DES ROIS D'ÉGYPTE

PROBABLEMENT DE PTOLÉMÉE XI.

134.– Tête de Jupiter Ammon, à d. (R')nTOAEMAIOr. BASIAEQI. Aigle, à g., devant, une corne d'abondance, G. B. Grand module, 4 pièces, dont 2 du module du grand bronze romain.


MONNAIES DE LA RÉPUBLIQUE ROMAINE

MONNAIES CONSULAIRES

Ces monnaies constituent une série des plus intéressantes de la numismatique ancienne. Elles étaient frappées par des magistrats nommés triumvirs, dont le premier soin était de rappeler les illustrations anciennes de la famille. Les Romains avaient, en effet, beaucoup de prétentions nobiliaires, et de nombreux personnages illustres de cette époque se vantaient de descendre des fondateurs de Rome. Les monnaies consulaires fourmillent de légendes fort curieuses se rapportant à l'ancienne Rome, et font souvent allusion aux coutumes de cette époque.

Les plus anciennes (338 ans av. J. C.) étaient en bronze coulé, très lourdes (327 gr.) et portaient les noms de as, semis, triens, quadrans, sextans et onces et constituaient la moitié, le tiers, le quart, etc., de l'as, pris comme'type. Leur poids étant un obstacle aux échanges commerciales, on fut obligé de les réduire plus tard. On peut donc établir comme principe, que plus ces monnaies de bronze sont légères, moins elles sont anciennes.

Les monnaies d'argent ne commencèrent à paraître que vers 268 av. J. C et ne portèrent tout d'abord que des signes et symboles, sans lettres.

211 av. J. C on commence à voir quelques lettres et monogrammes, et vers 1~8, les noms des magistrats monétaires figurent au revers de la pièce.

Entre 104 et 89 av. J. C., la tête de Rome ne paraît plus; elle est remplacée par d'autres divinités. C'est à cette époque que l'on voit les deniers serrati. Cette monnaie


porte des dentelures sur les bords, probablement faites pour s'assurer qu'elle est de bon aloi et non fourrée, expression qui désigne une pièce en cuivre recouverte d'une lame d'argent. Les romains étaient très habiles pour frapper de la fausse monnaie; on les confond encore quelquefois, anjonrd'hui, tellement ce travail était bien fait. C'était souvent l'Etat lui-même qui avait recours à ce stratagème, pour allonger les ressources de l'Airarium qui n'était p..s toujours très riche. Nous signalerons les pièces fourrées dans le cours de ce catalogue.

Les monnaies consulaires de la collection sont en général bien frappées, bien conservées, et presque toutes en argent. On y trouve des raretés, mais nous n'avons pas de pièces d'or de cette catégorie.

Les triumvirs monétaires, les consuls et pro-consuls sont des personnages si peu connus, sauf quelques exceptions, que nous avons eu l'idée d'ajouter, après la description de leurs monnaies, quelques aperçus historiques destinés à intéresser le lecteur.

Nous nous sommes inspiré pour cela, de l'ouvrage de M. Babelon ( Description historique des monnaies de la T~~Mblique romaine. Paris 1886), de celui de M. Barthélemy (Manuel de numismatique ancienne. Paris 1866), Cohen ('DM~<)<t'OM générale des monnaies de la T~M~ romaine. Paris i8~y), et de Mionnet (T~ar~c prix des médailles romaines. Paris 18~7).

La classification de l'ouvrage de M. Babelon a été conservée, à l'exclusion de l'ordre chronologique. Les familles romaines sont classées par ordre alphabétique ce qui facilite beaucoup les recherches, mais nous ajouterons en regard de chaque personnage la date de son entrée en fonctions, qu'il ne faut pas confondre avec l'époque de sa naissance.


VALEUR DES MONNAIES CONSULAIRES Le denier d'argent valait 10 as. Il avait pour divisions, le quinaire valant 3 as. Le sesterce était la moitié du quinaire Le denier avait pour marque le chiffre X, qui se trouve souvent placé en avant ou en arrière de la tête de Rome, sur les deniers. Le quinaire portait la marque V; le sesterre, US. Les quinaires, où figure la victoire érigeant un trophée, se nomment Victoriati.

La monnaie d'or, frappée pour la première fois vers 206 av. J. C., valait 25 deniers. Elle portait le nom d'aureus. Le quinaire d'or valait la moitié de l'aureus.

Famille ACILIA

MANIUS AciLIUS GLABRIO (j~ a~. C.~

135. SALVTIS. Tête launée de la santé, à d. (Rs) MV. ACILIVS III VIR. VALETV. La santé debout, de face, appuyée sur une colonne et donnant à manger à un serpent. Argent. B. C. Allusion à la gens Acilia qui prétendait avoir introduit la médecine à Romf.

Famille AEMILIA

MANIVS AEMILIUS LEPIDUS (~2 C.~

136. ROMA. Buste de Rome laurée et diadémée. (R') M. AEMILIO. LEP. Trois arceaux d'un arc de triomphe supportant la statue d'un cavalier qui tient une haste sous les arceaux, les lettres LEP. Ar. B. C. Œmitius Lepidus, personnage peu connu dans l'histoire.

137.–La même. B. C. 138. La même,. A.B..C.


i~- Sans légende. Tête de Vénus, à d. (Rs) M. LEPIDVS AN XV. NO. CS. Cavalier, ad., portant un trophée. Ar. B. C. 1~0. Sans légende. Tête voilée de femme, à d. (R") M LEPIDVS AEMILIA. REF. S. C. Basilique cemilienne.

Ar., très rare.

MARCVS AEMILIUS ScAURUS (58 av. J. C.) 1~1. M. SCAVR. AED. CVR. EX. S. C. A

B. C. l'exer-

gué, REX. ARETAS. Le roi Aretas à genoux tenant une branche d'olivier, près d'un chameau dont il tient la longe. (R~) P. HVPSAE.AED. CVR.H~ ~c~ ~7u cMnJ~. Dans le champ CAPTV. Jupiter dans un quadrige au pas, à g.; sous les pieds des chevaux un scorpion. Ar. B. C. Aemihns Scaurus, homme illustre, combattit sous Pompée comme questeur dans la guerre contre Mithridate, reprinta les incursions des Arabes nabathiens et força le roi Aretas à faire sa soumission. Obtmt les honneurs du triomphe. Plus tard, accusé de dilapidation, il fut défendu par Cicéron et mourut en exil. Le quadrige qui figure sur la monnaie est une allusion au triomphe.

142. La même. A. B. C. PAULLUS AEMILIUS LEPIDUS av. C.J Fils du grand PAUL ÉMiLE

j~.–PAVLLVS. LEPIDVS. CONCORDIA. Tête

voilée de la Concorde, à d. (R~) TER. PAVLLVS. Lucius Aemilius Paullus, en général romain, la main droite étendue sur un trophée, à g. duquel se tient Persée, debout, les mains liées derrière le dos et ayant ses deux fils debout devant lui. Ar. B. C. La tête de la Concorde fait allusion à une trêve qui mettait 6n aux guerres civiles le revers, aux succès du père de Paullus Aemilius sur Persée; le mot ter rappelle les triomphes.


144–La même. A. B. C. 14;–Lamême. A~B.C. 146. PAVLLVS. LEPIDUS. CONCORDIA. Tête voilée de la Concorde, à d. (Rh) PVTEAL. SCRIDON. LIBO. Puits auquel sont attachés 2 lyres, une guirlande, un marteau, des tenailles et un coin. Ar., rare. T. B. C. ANNIA

CAIUS ANNIUS

147. – C. ANNI. T. F. T. N. PPO. COS EX. S. C. Tête de Junon, à d. (R~) L. FABI. L. F. HISP. Victoire dans un quadrige au galop, à d. sous les chevaux, la lettre S, au-dessus la lettre Q. Ar. B. C. Personnage peu connu dans l'histoire.

ANTESTIA

CAIUS ANTESTIUS, <n'«MtM'y monétaire

148. C. ANTESTI. Tête de Rome, à d. (R~) ROMA. Les Dioscures au galop, à d. dessous un chien qui court. Ar. A. B. C.

ANTONIA

Q. ANTONIUS BALBUS PRETOR (82 av. C.)

149. Tête de Jupiter, à d. derrière, S. C. devant, un N. (R'~ Q. ANTO. BALB. PR. Victoire tenant une palme, debout sur un quadrige au galop, à d.

Ar dentelée. B.

1~0. La même, avec la lettre K sous le quadrige. Fourrée et dentelée; rare coïncidence. Me. Antonius Balbus, personnage partisan de Marius, fit frapper des monnaies en Sardaigne, 82 ans av. J. C. avec l'argent pris dans les temples de ce pays.


MONNAIES DES LÉGIONS ROMAINES sous ANTOINE 1~1.– ANT. AUG. III. VIR. R. P. C. (Antonius Augur, triumvir Reipublica Constituante. Galère prétorienne à la voile, à d. (R') LEG. II. Aigle légionnaire entre 2 enseignes militaires. A. B. C. Toutes les légions romaines avaient le même type et ne digéraient que par le numéro.

132. La même. LEG. VIII. A. B. C. i33.–Lamême.LEG.XI. A. B. C. 134.. La même. LEG. XIII. A. B. C. Ces monnaies ont été frappées par Antoine pour les tégions romaines qui combattaient sous ses ordres.

BAEBIA

155. TAMPIL. Tête de Rome, à g. (R') M. BAEBI.

CL F. ROMA. Apollon nu dans un quadrige. Ar. Me. CAECILIA

LUCIUS METELLUS

136. L. METEL ALL. S. F. Tête d'Apollon, à d.

(R') C. MAR. ROMA. Rome assise couronnée par la Victoire. Ar. B. C. QUINTUS METELLUS PIUS IMPERATOR ~? <!t/. C.) 1~7. Tête diadémée de la Pieté, à d. devant, une cigogne. (R') IMPER dans une couronne de laurier, prœfericulum et lituus. Ar. B. C. Cette monnaie a été frappée en Espagne. La tète de la Piété, dont )'emb)Ême était la cigogne, fait allusion au cognomen PIUS. Le prœfericulum et le lituus, rappellent que l'oncle de PIUS était pontifex maximus.


CALPURNIA

LUCIUS CALPURNIUS PISO FRUGI (<~ d! C.) 1~8. Tête laurée d'Apollon, à d. derrière la tête, le chiffre XXXXVII. (R') L. PISO. FRUGI. ROMA (en monogramme). Cavalier au galop, à d., tenant une palme; au-dessous C. Ar. A. B. C. i~. La même; devant la tête la lettre R, derrière, la lettre L; même revers avec le chiffre XII. Arg. B. C. PISO ERUGI était un homme d'une grande honorabilité. II frappa beaucoup de monnaies à l'occasion de la guerre sociale. Les lettres et les chiures n'étaient que des marques pour se reconnaître dans les différents coins.

160. Tête d'Apollon laurée, à d. Derrière, une fleur. (R~) PISO FRUGI, un peu enacé. Victoire marchant, à d. Ar. quinaire. Me. LUCIUS CALPURNIUS PISO CAESONIUS ~00 a~. C.~ 161. PISO CAEPIO Q. (Pison et Ca;plus, questeurs). Tête de Saturne, à d. derrière, une harpe au-dessous, un trident. (R') AD. FRU. EMU. EX. SC (ad frumentum «MM~Mw~. Les deux questeurs Pison et Cœpius assis l'un près de l'autre sur le subcellium entre 2 épis.

Ar. A. B. C.

Le Sénat avait accordé aux questeurs urbains des fonds extraordinaires pour l'achat des blés que la guerre de Sicile avait fait renchérir. CARVILIA

162. Tête d'Apollon, à d. (R~) Quadrige, ad.; légende presque effacée. Très rare. Ar. A. B. C.


Famille CASSIA

LUCIUS CASSIUS LONGINUS (40 av. C J

163. Tête voilée de Vesta. à g. derrière, le simpule; devant, la lettre M. (R~) LONGIN. III VIR. Citoyen romain debout déposant un bulletin dans une urne placée à sa d. et sur lequel on lit la lettre V. Ar. B. C. 164. La même, avec la lettre S devant ]a tête. Ar. Me.

Ces 2 monnaies font allusion à la loi Cassia que fit décréter le tribun Cassius Rovilla et qui ordonnait le vote par écrit dans le jugement du peuple. Ces monnaies ont été frappées par Cassius Longinus, (rère cadet du triumvir, Cassius, meurtrier de César.

QUINTUS CASSIUS LONGINUS (~ f:U. CJ

165. Q. CASSIUS LIBERT. Tête de la liberté, à d. (Ri) Temple de Vesta dans lequel est placée une chaise curule; dans le champ, à g l'urne des votes. A d., un bulletin de vote sur lequel on lit les 2 lettres A. C. (a&fo/t'o COM~tMMO~. B. C. Ce personnage était questeur de Pompée, et se signala par sa rapacité et sa sévérité. Le temple de Vesta rappelle le procès intenté aux Vestales par Lucius Cassius. Le scabellum rappelle le siège du juge. '166. Tête de Bacchus, à d.; derrière un Thyrse. (R~) L CASSI. Q. F. Tête de la déesse Libera, à g. Ar. B. C.

167. Tête de Pallas, à d. derrière X et un vase. (RB) C. CASSI ROMA. La liberté dans un quadrige, à d. Ar. B. C.

Ces 2 dernières monnaies ont été frappées par 2 membres de la famille Cassia sans qu'il sott possible d'en désigner le monétaire.


CAIUS CASSIUS CELER

168. CAESAR AVGVSTVS TRIBVNIC. POTEST. Tête nue d'Auguste, à d. (R")C. CASSIVS CELER III VIR AAAFF; dans le champ, SC; les lettres en abrégé signifient Auro argento aère feriendo flando. M.B A. B. 169. La même. Me. CARISIA

170. AVGVST. Tète d'Auguste, à d. P CARISI

LEG. Victoire, àd., érigeant un trophée

lyi. La même.

Ar.

Ar. B. C A.B.C

CIPIA

MARCUS CIPIUS MARCI FILIUS C~ a~. J. C.)

172.–Ml. CIPIMF. Tête de Rome, ad.; derrière, X; monnaie incuse. M. Ce personnage est peu connu et avait été surnommé par Cicéron le Ronfleur. Il se rendait ridicute aux yeux de tous en répétant souvent Non omnibus dormio, Je ne dors pas pour tout le monde. En effet, il ne dormait que pour sa femme qui se livrait à l'adultère. CLAUDIA

TIBERIUS CLAUDIUS

173. Buste de Diane, à d.; devant, SC; derrière, un arc et un carquois. (R~) TI CLAVD. TI. F APN. Bige au galop, à d.; au-dessous, les lettres JLXIII. Mon. dentelée. Ar. A. B. C.

174. La même, avec J.XXII. T. B. C. 17$. La même, avec AJ.XIL Me.


CLOULIA

TIBERIUS CLOULIUS

176. Tête de Pallas, à d.; derrière, une couronne; au-dessous, ROMA. (RS) T. CLOULI. Bige au galop, àd.; danslechamp, un épi. Ar. B. C. 177 Tête laurée de Jupiter, à d., derrière, X. (R') T. CLOVL; victoire, a d., couronnant un trophée; dessous, un prisonnier. Ar. quinaire. Me. COELIA

CALDUS COELIUS

178. Tête de Pallas, à g. (Rs) C. COIL; à l'exergue, CALD. Victoire sur un bige, à g. au-dessous, la lettre H. Ar. A. B. C. 179. C. COEL. CALDVS. COS. Buste de Caius Caldus, à d derrière, un vexillum sur lequel on lit L. D. (Rs) CALDVS III VIR. Tête radiée du soleil, à d.; derrière, un bouclier. Ar. A. B. C. CONSIDIA

CAIUS CONSIDIUS NONIANUS (6o av J. C.)

180. C. CONSIDI NONIANI. SC. Tête diadémée et laurée de Vénus Hérycine, à d. (R') Temple tetrastyle sur le sommet d'une montagne entouré de remparts sur le fronton, on lit ERVC. Ar. A. B. C. Ce personnage est peu connu. La Vénus hérycine qui figure sur ce denier est une divinité dont le culte est originaire d'Eric en Sicile. Le temple qui dominait la ville d'Eric avait été restauré par un ancêtre de ce monétaire.


CORNELIA

CNAEUS. CORNELIUS LENTULUS MARCELLINUS (~/ <t~. J. C.) 181. C. P. R. Tête barbue et diadémée du Génie du peuple Romain, à d., avec un sceptre sur l'épaute. (R*) CN. LEN. Q. EX. S. C. Le globe terrestre entre un sceptre, une couronne de laurier et un gouvernait. Ar. B. C.

Cette monnaie fut frappée à t'époque des grands armements pour la guerre contre Mithridate.

182. Buste de Mars casqué, à d.; derrière une haste. (R~) CN. LEN. Victoire sur un bige, à d. Ar. A. B. C. 183. Tête laurée de Jupiter, à d. (R~) CN. LEN. Victoire, àd., couronnant un trophée. Ar. quinaire. B. C. LUCIUS CORNELIUS SULLA FEUX IMPERATOR (~7 a~. C.) 184. L. SVLLA. Tête diadémée de Vénus, à d. devant elle Cupidon debout, tenant une longue palme. (R') IMPER ITERVM. Proefericulum et lituus entre deux trophées. Ar. A. B. C. Cette monnaie a été trappée par le grand Sylla. Elle tut frappée en Grèce, après les victoires de Cheronnée et dOrchomène; elle fait allusion à la proclamation de Sylla, imperator pour la deuxième fois. COPONIA

Q. SICINIUS COPONIUS (~ J. C.)

185.– Q. SICINIVS III VIR. Tête d'Apollon, à d. audessous, un astre. (R') COPONIVS PR. SC. Massue recouverte de la peau du lion entre un arc et une nèche. Ar. A. B. C.

Quintus S~eintus fut prêteur pendant la guerre civile et partisan de Pompée.


186.

COSSVTI.

COSSUTIA

Lucius COSSUTIUS

SABVLA. Tête de Méduse, à g. (Rs) L. C. F. Bellerophon sur Pégase. Ar. B. C. CREPUSIA

PUBLIUS CHEPUSIUS (S4 ~f. J. C.~)

i8y. Tête laurée d'Apollon, à d., avec un sceptre sur j'épaute derrière la tète, X. (R~) P. CREPVSI. Cavalier. à d., brandissant une lance; derrière, le chiffre CXII. Ar. B C.

180 La même, avec, à l'avers, P; devant, Ii tête d'Apollon et un lézard derrière. (R') CCIVII. Ar. B. C. Personnage peu connu dans t histoire.

DOMITIA

CNAEUS DOMITIUS ~22 au. J. CJ

189. ROMA. Tête casquée de Rome, à d. derrière la tête, la lettre X. (RS) CN. DOMI. Jupiter dans un quadrige, à d. Ar. Me. Personnage peu connu dans l'histoire.

EGNATULEIA

CAIUS EGNATULEIUS CAII FILIUS (~01 C.)

190. C. EGNATVLEI. C. F. Tête laurée d'Apollon, à d. au-dessous, la lettre P. ROMA la Victoire, à g. érigeant un trophée. Ar. quinaire. Me. Triumvir monétaire.


FABIA

QUINTUS MAXIMUS FABIUS ËEURKUS (~f2~ aV. C.~ 191. Q. MAX. Tête de Rome, à d. derrière la tête, ROMA; devant, une lyre et X. (R~) Corne d'abondance et foudre en sautoir; le tout, dans une couronne de pavots et

d'épis. Arg. B C

FANNIA

M FAKK!UsCAIlFlLIUS

192. ROMA. Tète de Rome, à d. devant. X. (R*) M. FAN. C. F. Victoire dans un quadrige au ga!op~ à d. Arg. A. B. C.

FARSULEIA

LUCIUS FARSULEIUS

193. MENSOR. Buste diadémé de la Liberté, ad. derrière, un bonnet et les lettres AVT devant. SC (Rs) L. FARSVLEI. Un guerrier dans un bige tendant la main à un homme qu'il veut y faire monter. Ar. Me. 194. La même; derrière la tête, le chiSre XXXXT. Ar. A. B. C.

FONTEIA

CAIUS FONTEIUS ~/2 N~. J. C.)

19~. Tête Jaulëe et bifrons de Fontus, fils de Janus. Ad.,X, à g., P. (R~) C. FONT, galère à 3 rangs de rameurs avec un pilote. Ar. Me. Janus est l'ancêtre tégendaire de la fam[)!e Fonteia. Le navire rappelle les fonctions navales d'un ancêtre du monétaire Fonteius Capito, qui fut prêteur en Sardaigne.


MAXIUS FONTEIUS ÇA!! FILIUS ~M 0~. J. C.)

196. MA. FONTEI. C. F. Tête laurée d'Apollon, à d.; dessous, un foudre. Le génie ailé d'Apollon Vejovis enfant, sur la chèvre Ama)thée au-dessus, les bonnets des Dioscures; dessous, un thyrse le tout dans une couronne de laurier. Ar. B. C. 197. La même. Ar A. B. C. Ce personnage fut prêteur de la Gaule Narbonnaise. Le chef des Allobroges, !nduciomarus, vint l'accuser à Rome, 69 ans av. J C. FUNDANIA

CA)US FUNDANIUS (~72 av. J. C.)

198. Tête de Rome à d den'iêre, ta lettre L. (R') C. FVNDAN. Jupiter dans un quadrige, à d. un homme sur un des chevaux; au-dessus, P. Ar. A. B. C. Personnage peu connu fut tnbun (7~ av J. C.]

FURIA

MARCJUS FURIUS PHILUS LUCII FILIUS ~0~ a~. J. C 199. M. FOVRI. L. F. Double tête de Janus (R~) PHILI.ROMA. Pallas debout couronnant un trophée, au pied duquel se trouvent 2 boucliers et 2 carnyx; au-dessus, un astre. Ar. Me. 200. La même. Ar. B. C. LUCIUS FURIUS BROCCHUS CNAEI FILIUS a~. J. C.) 201. BROCCHI III VIR. Tête de Céres entre un épi et un grain d'orge. (R~) L. FVRI C. N. F. Chaise curule entre 2 faisceaux de verges armés de haches. Ar. B.C.

Cette monnaie rappelle l'anecdote de Caïus Furius Cresinus accusé d'empoisonner les champs de ses voisms, qui avaient de moms belles


recoltes que lui. Ce dernier se présenta au Forum avec ses instruments agricoles et dit: < Vojta les poisons que Je répands. Voyez mes charrues, tenez compte de mes veilles, de mes sueurs, de mes fatigues. GALLIA

CAIUS GALUUS CAIl FILIUS at/. C~)

202. -CAESAR AUGVSTVS TRIBVNIC. POTEST. Tête nue d'Auguste, à d. (R') C. GALLIVS. C. F. LVPERCVS. III. VIR. AAAFF. Dans le champ, SC. M. B. Me.

20~. La même. Me. Triumvir monétaire. Avait été condamné à mort pour adultère et gracié ensuite.

HERENNIA

MARCUS HLRENNIUS NEPOS (~fOo' Cf. J. C.)

204. PIETAS. Tête de la Piété, à d. devant, un petit anneau. (R~) M. HERENNI. Amphinome nu, fuyant, à d., emportant son père. Ar. B. C. Le revers fait allusion aux 2 freres de Catane qui, au moment de t'éruptton de l'Elna, emportèrent leurs \ieux parents sur leurs épaules. La tête de la Piété est l'emblème de la piété filiale.

HOSIDIA

CAIUS HOSIDIUS CAII FILIUS C.)

20~. CETA III VIR. Buste de Diane, à d. (R~) C HOSIDI. C. F. Sanglier percé d'une flèche et assailli par un chien. Ar. A. B. C. Le sanglier est figuré sur les deniers de la gens Hosidia par homophome hus, sus c'est une arme parlante. Le sanglier de Cahdon avait été envoyé en Etolie par Diane, blessée d'avoir été oubliée dans les héeatambes que le roi CEnéas avait offertes à tous les dieux.


JULIA

Lucivs Ivuvs BvRSio (88 a! CJ

206. Tête laurée d'Apollon Véjovis~ à d. derrière, un trident. (R") L. IVLI. BVRSIO. Victoire tenant une couronne dans un quadrige, à d. Sous les chevaux, la lettre A. Ar. A. B. C. luUUS CAESAR au. J. C.)

2oy. Tête diadémée de Vénus, à d. derrière, Cupidon. (R") CAESAR. Trophée orné de 2 boucliers ovales et de 2 carnyx. Ag., la Gaule assise et pleurant. A d., Vercingétorix nu et assis, les mains liées derrière le dos et détournant la tête. Ar. B. C. Cette monnaie se rapporte à la conquête des Gaules par Jules César qui fut terminée en ~i av. J. C. Ce denier a été frappé à l'occasion du triomphe dont fut honoré César à son retour des Gaules.

208. CAESAR. Un éléphant marchant à d.; devant, un serpent (RS) Instruments pontificaux. Ar. B. C. Cette monnaie a été frappée à l'occasion de la victoire des légions sur Arioviste et ses Germains, ~8 ans av. J. C. Le revers fait allusion à la dtgmté de grand pontife dont César était investi.

209. CAESAR. IMP. VII. Buste jeune d'Octave, à d. (Rs) ASIA RECEPTA. Victoire debout, sur la cyste mystique de laquelle, de chaque côté, sortent 2 serpents. 2 exemplaires. Ar. quinaire. A. B. C. Cette monnaie a été frappée sous Octave Auguste, à l'occasion de la soumission de l'Asie, après la bataille d'Actiun.

JUNIA

SILANUS

210.– Tête de Rome, à d.; derrière, la lettre N. (R') SILANVS. ROMA. Victoire dans un bige au-dessus, le chiffre XIIII. Ar. B. C.


M. BRUTUS PROCONSUL (44 av. J. C.)

211. LEIBERTAS. Tête de la Liberté, à d. (R') BRVTVS. Le consul Brutus l'Ancien marchant à g.. entre 2 licteurs, précédé d'un héraut ou accensus. Ar. B. C. Monnaie frappée en Macédoine avant le triumvirat.

212. LIBERTAS. Tête de la Liberté, à g. Monnaie incuse. B. C. 213. AHALA. Tête barbue de Servilius Aha!a, à d. (Rs) BRVTVS. Tête barbue et nue de Brutus l'Ancien, àd. Ar. B. C.

Cette monnaie fut frappée par Brutus, le meurtrier de César. Elle rappelle l'origine contestée de Brutus qui prétendait descendre d'Ahala et de Brutus l'Ancien.

LICINIA

PUBLIUS LICINIUS CRASSUS ('Jo' au. J. C

21~. –Tête de Vénus, à d., couronnée de myrthe; derrière, SC. (R') P. CRASSVS. M. F. Soldat debout, tenant un cheval par la bride; sous le cheval, une cuirasse. Ar. A. B. C.

Deuxième fils de Licinius Crassus tué dans la guerre contre les Parthes. Envoyé en Gaule il combattit contre les Aquitains et Arioviste. Le revers était une allusion aux fonctions de censeur de Licinius père. Les censeurs avaient dans leurs attributions l'inspection de la cavalerie. CAIUS LICINIUS MACER (~ a~. C.)

215. Buste diadémé d'Apollon Véjovis, à g., lançant un faisceau de flèches. (Re) C. LICINIVS. L. F. MACER. Pallas dans un quadrige, à d., frappant de la haste.

2i~. 3 exemplaires semblables.

Ar. A. B.C. Ar. A. B. C

Licinius Macer fut accusé par Cicéron de concussion et i) se donna la mort.


LUCRETIA

CNAEUS LUCRETIUS

217.–TRIO. Tête de Rome, à d.; devant, X. (R~)CN LVCR. ROMA. Dioscures à cheval à d. Ar. Me. LURIA

LURIUS AGRIPPA ~2 Nf. C.)

218. CAESAR AVGVST. PONT. Tête nue d'Auguste, à d. (RI) LVCIVS AGRIPPA III VIR AAAFF. Dans le champ. SC. M. B. Me. 21~. La même. A. B. C.

LUTAT1A

QUINTUS LUTATIUS

220.– CERCO. Tête de Rome, a d.; derrière, X;

au-dessous, ROMA. (R-) Q. LVTATI. Q. Un navire prétorien. Le tout dans une guirlande de feuilles. Personnage peu connu. Le revers fait allusion à la victoire navale de Lutatius Catulus aux îles Œgates remporté sur les flottes carthaginoises commandees par Hanon pendant la première guerre punique. Famille MAECILIA

M MAECILIVS TULLUS (12 <!T. C.~)

221. CAESAR. AVGVST. PONT. MAX. Tête nue d'Auguste, à d. (Rs) M. MAECILIVS. TVLLVS. III. VIR. AAAFF. Dans le champ, S. C.

Personnage peu connu.


Famille MAMILIA

C MAMILIUS (~ av. J. C.)

222. Buste de Mercure, à d.; derrière, un caducée. (R") C. MAMIL. L1METAN. Ulysse, le bâton à la main, reconnu par son chien. Ar. A. B. C. Cette famille prétendait descendre de Mamilia, fille de Télégon qui était fils d'Ulysse et de Circé. Mercure avait fait don à Ulysse de l'herbe mystérieuse qui devait le preserverdes enchantements de Circe. MANLIA

LUCIUS MANLIUS

223 L. MANLI. PROQ. Tête de Rome, à d. (Rs) L. SVLLA IMP. Sylla couronné par la Victoire dans uh quadrige, à d. Ar. A. B. C. Ce Romain était questeur de Sylla et fut chargé de battre monnaie au nom de Sylla. Gouverneur de la Macédoine. Il prit une part active à la répression de la révolte de Catilina.

Famille MARCIA

CAIUS MARIUS CENSORIUS C~ C.)

224. –Têtes accolées de Numa et d'Ancus Marcius, à d. (Rs) C. CENSO. Un homme, le fouet à la main, conduisant 2 chevaux, à d.; sous les chevaux, XVI. Ar. A. B. C.

Ce personnage était un des plus ardents partisans de Marius, adversaire de Sylla. Tombé entre les mains de ce dernier il fut mis à mort par son ordre.

225. La même. Ar. A. B C. PHILIPPUS CENSORINUS (60 av. J. C.)

226. ANCUS. Tête diadémée d'Ancus Marcius; derrière, le lituus. (Ra) PHILIPPVS. Statue équestre sur


un pont; sous les arches on lit AQVA. MAR. Sous le cheval, un rameau. Ar. T. B. C. 227.–La même. Ar. A. B. C. Ancus Marcius est l'ancêtre supposé de la gens Marcia. La statue équestre est celle du prêteur Quintus Marous qui fit construire l'aqueduc destme à amener l'eau jusqu'au Capitole.

228. LIBO. Tête de Rome) à d. Devant, X. Der-

rière, LIBO. (R~ cheval, à d.

C. MARIUS

Q. MARC. ROMA. Les Dioscures à Ar. A. B. C.

MARIA

C. F. CAPITO (~o~ av J. C.)

229. C. MARI. C. F. CAPIT. Tête de Céres, à d. (R') Un colon,conduisant 2 bœufs; au-dessus, X. Ar. A. B. C.

230.–Lamême.aveciechinreXI. Ar. A. B. C. Manus Cap~to est le fils adoptif de Manus. Le revers fait allusion à la colonie d Empuridia fondée par Marius dans la Gaule Cisalpme La tête de Céres indique la fertilité du sol de cette colonie.

MEMMIA

LUCIUS MEMMIUS

23 i. Tête virile imberbe, à d., couronnée de chêne devant; une étoile. (R~) Les Dioscures debout, de face, tenant leurs chevaux par la bride au-dessus de leurs têtes, 2 étoiles L. MEMMI. Ar. B. C. Lucius Memmius fut un orateur célèbre à l'époque des luttes entre Manus et Sylla. Etait partisan de Marius.

232. Tête de Saturne, à g. EX. SC. (R') L. C. MEMMI L. F. GAL. Vénus dans un bige, couronnée par Cupidon. Ar. B. C.


233. La même. Ar. A. B. C. MINUTIA

QUINTUS. MINUTIUS. RUFUS.

234. RVF. Tête de Rome, à d.; devant, X. (Rs) Q. MINV. ROMA. Les Dioscures à cheval. Ar. Me. QUINTUS MINUTIUS THERMUS (~2 au. C.~) 235. Tête de Rome casquée, à d. Le casque orné de plumes. (R~) 2 soldats combattant, armés d'une épée et d'un bouclier; au milieu, un troisième soldat à genoux. Ar. B. C.

236. La même. Ar. A. B. C. Allusion au haut fait d'armes d un des ancêtres du monétaire, qui fut tué dans la guerre contre les Parthes.

MUCIA

QUINTUS FuFtUS KALINUS (~f av. J. C.)

237. KALENI. 2 têtes jeunes accolées de l'Honneur et de la Vertu; l'une laurée, près de laquelle on lit H, l'autre casquée près de laquelle on lit VIRT. (R~) CORDI. 2 femmes debout se donnant la main; dans le champ, ITALHO. Ar. T. B. C. Cette monnaie pourrait être placée à la famille Fufia. Ce personnage fut tribun du peuple et lieutenant de César. La monnaie porte le titre de son collègue au consulat, Cordius. Mucius Cordius était l'architecte du temple de l'honneur et de la vertu construit par Marius. Le revers fait allusion à la pacification de l'Itaiie après la guerre sociale. Les deux personnages du revers représentant la réconcihation de l'Italie avec Rome sous les auspices de l'honneur et de la vertu.


2~8.

BALB.

NAEVIA

BALBUS (~ a~. C.)

–SC.TêtediademéedeVenus,ad.(~)CNAE Victoire dans un trige au-dessus JLXXII.

239. La même, J.XXX.

L. SVRDINVS

240. AVGVSTVS. TRIBVNIC.

Ar. A. B. C. Ar. Me.

POTEST. Tcte

nue d'Auguste, à d. le tout dans une couronne de laurier. (Rs) L. SVRDINVS III. VIR. A.A.A.F.F. Dans le champ, S.C. M. B. Me. NONIA

NONIUS SUFENAS (6o av. J. C.)

2~1. SVFENAS. S. C. Tête de Saturne, à d. derrière, une faulx et un vase. (R') SEX NONI. PR. L V P. F. Victoire assise sur des boucliers tenant une haste; derrière, la Victoire tenant une couronne. Ar. Me. Cette monnaie fait allusion à un ancêtre de la gens Nonia, Sextius Nonius, qui, en sa quaitté de prêteur urbain, avait inauguré les jeux de la victoire.

PAPIA

Luctus PApius ("79 av. J. C.)

242. Tête de Junon Sospita laurée, à d. derrière la tête, une couronne. (R") Griffon ailé dessous, le prcefericulum. A. PAPI. Ar. B. C. La tête de Junon Sosptta est t'embtême du salut au courage et à la vertu. Le gnffon a une signification guerrière.


2. –Tête de femme laurée, à d.; derrière la tête, un

vase. (Rs) Griffon ailé, à d. dessous, un sceptre Ar.

PLAETORIA

MARCUS PLAETORIUS CESTIANUS (69 0~. j,

A.PAPI. A. B. C. C.)

244. CESTIANUS. S. C. Buste de femme casqué: à d.; Je tout dans un collier de perles. (Rs) M. PLAETORIVS M F. AED. CVR.; aigle éployé, de face, regardant à gauche, sur un foudre le tout dans un collier de perles. Ar. B. C.

24~.–La même. Ar. Me. 246. La même. Ar. A. B. C. Le buste de femme représente la déesse Vacuna, d'origine Sabine, qui réunissait tes attributs de Cérès, de Vénus, de Minerve et de la Victoire. Elle était très honorée à Rome, où on lui avait elevé un temple. 247. Tête jeune imberbe, à d. derrière, une fleur. (R~) M. PLAETORI. CEST. EX. S. C. Caducée ailé. Ar. B. C.

248. CESTIANVS. Tête tourelée de femme, à d. devant, un globe le tout dans un collier de perles (R~) M. PLAETORIVS. AED. CVR. EX. S. C. Chaise curule un symbole, à g. Ar. T. B. C. PLANCIA

CNAEUS PLANCIUS (~ au. C.~

249. CN. PLANCIVS AED. CVR. S. C. Tête de Diane Planciana, à d., coiffée du pétase macédonien (R') Bouquetin crétois; derrière, arc et carquois, de forme carthaginoise. Ar. B. C. Ami de Ciceron qui Joua un grand rôle dans le parti Pompéien. Le bouquetin rappelle que le monétaire avait servi en Crète. La legende de


cette monnaie est incomplète, la monnaie n'étant pas frappée au centre du (tan.

PLAUTIA

HypsEUs PUBLIUS

2~0. P. YPSAE. S. C. Tcte d'Amphitrite diadémée, à d. derrière, un dauphin. (R~) C. YPSAE. COS. PRIV. CEPIT. Jupiter foudroyant, dans un quadrige, à d. Ar. A. B. C.

POBLICIA

CAIUS. POBLICIUS. QUINTI. FILIUS. C/~ au. J. C.~) 2~1. Tcte de Rome, à d.; au-dessus, R. (Rs) G. POBLICI. Q. F. Hercule étouffant le lion; dessus, la massue dans le champ, carquois avec des flèches. Ar. Me.

POMPEIA

QUINTUS POMPEIUS RuFus ~<~a~ C.)

252. SVLLA. COS. Q. POMPEI. RVF. Chaise curule entre le lituus et une couronne. (RS) Q. POMPEI. Q. F RVFVS. COS. Chaise curule entre une flèche et une couronne de laurier. Ar. A. B. C. Monnaie faisant allusion aux foncuons augurales dont furent chargés les consuls RVFVS et Sylla.

POMPONIA

QUINTUS POMPON!US MUSA av. C.)

2~. Tête Jaurée de femme, à d.; derrière, flûtes en sautoir. (R') Q. POMPONI. MVSA. Erato debout, tenant 2 flûtes. Ar. A. B. C. Les muses teprésentêes sur le revers sont une allusion au cognomen du monétaire Musa.


PORCIA

PUBLIUS PORCIUS LAECA ~10 < CJ

254. P. LAECA. Tête de Rome, à d.; devant, X. (RS) PROVOCO. Homme debout vêtu du Paludatnentum, la main droite sur la tête d'un citoyen vêtu de la toge a côté, un licteur debout, tenant une verge. Ar. A. B. C. Ce personnage est à peu près inconnu dans les textes. La monnaie fait allusion à l'extension aux ~sc)aves, du droit d'appel accordé aux citoyens romains, à l'encontre du commandement mthtaire. Cette loi fut proposée par un membre de la famille Porcia.

MARCUS PORCIUS CATO (~07 Cf. J. C.)

2~ ) M. CATO. Tête jeune, imberbe, à d., dessous, un sceptre. (R.') VICTRIX. Victoire assise tenant une patère. Ar. quinaire. Me. 256. La même. Ar. A. B. C. Ce personnage était le père de Caton d Utique, ami de Sylla. La Victoire rappelle le temple consacré à la Victoire, par Caton l'ancien. POSTUMIA

CAIUS POSTUMIUS AT C.)

2~7. – Tête de Diane, à d. derrière, arc et carquois. (R') C. POST. Levrier en course, à d. Dans le champ, un javelot; au-dessous, AT en monogramme. Ar. A. B. C. Le monogramme de AT n'a pu encore être exphqué. Ce personnage est presque inconnu. La tête de Diane est justifiée par le sacrifice onert à cette déesse avant la bataille du Lac Regile. Le revers s'explique, parce que Diane est souvent figurée avec un chien.

258. M. HISPAN. Tête voilée de femme. les cheveux épars, à d. (R~) A. POST. A.F. S.N. ALBIN. Homme


debout, vêtu de la toge, levant la main droite vers l'aigle romaine. Derrière, les faisceaux armés de haches. Ar. T. B. C.

259. La même. Ar. Me. Ce monétaire fut gouverneur de Sicile il fit frapper ce type de monnaie pour rappeler que l'un de ses ancêtres, par sa victoire du Lac Regile, décida de la suprématie de Rome sur toutes les villes du Latium. On est peu fixé sur la cérémonie représentee au revers. 260. Buste de Diane, a d.. avec arc et carquois sur l'épaule. (Rs) A. POST. A. F. S. N. ALBIN. Sacrificateur sur le sommet d'une montagne, près d'un autel allumé, aspergeant avec un rameau, un taureau destiné au sacrifice. Ar. T. B. C.

POSTUMIUS ALBIRUS BRUTI FlUUS (~ a~. J. C.) 261. PIETAS. Tête de la Piété; à d. (R') ALBINVS BRVTI. Deux mains jointes tenant un caducée ailé. Ar. Me.

Ce monétaire fit la guerre en Gaule contre les Venetes, ~6 av. J.-C., et contre Vercjngetom et s'empara de Marseille avec la flotte. Cesar l'avait déstgné comme son hénUer au second degré, et maigre cela, il conspira contre tut. Après la défaite de Pompée, il se rendit dans la Gaule cisalpine, où combattit contre Antome et fut mis à mort par l'ordre de ce dernier.

Il fit trapper monnaie, non comme triumvir monétaire, mais comme général de l'armée romaine qui luttait contre Antoine.

PROCILIA

Lucius PROCILIUS (~ J. C.)

262.–Têtelaurée de Jupiter, à d. derrière, S. C. L. PROCILI. Junon Sospita. la haste à la main droite, L main gauche armée d'un bouclier à ses pieds, un serpent debout. Ar. A. B. C.


263. Tête de Junon Sospita, à d., coiffée de la peau de chèvre derrière, SC. L. PROCILI. F. Junon armée de la haste et du bouclier, dans un bige, à d. dessous, un serpent. Ar. B. C. La tête de Junon Sospita indique que la gens Procilia était de Lanuvium où cette divinité était vénérée.

RENIA

CAIUS RENIUS ("f~ C.)

264. Tête de Rome, à d.; derrière, X. (Rs) CRENI. ROMA. Junon Caprotina tenant un sceptre et un fouet vêtue de la stola, debout dans un bige, à d., attelé de boucs. Ar. A. B. C. Le type de cette monnaie est peu e<p)icab)e, le bige attelé de boucs fait allusion au culte de Junon Caprotina adorée à Lanuvium d'où la gens Renia était originaire.

265. La même.

Ar.

ROSCIA

LUCIUS ROSCIUS FABATUS CJ 266. Tête de Junon Sospita coiffée de la peau

chèvre, à d.; derrière, un globe enflammé. (R~) FABATI. Vi erge voilée debout, à d., donnant à manger à un serpent; derrière, un scorpion. Ar. B. C. 267. – La même; derrière la tête, un épi. (R") Serpent et 2 flûtes. Ar. A. B. C. 268. L. ROSCI. Tête de Junon coiffée de la peau de chèvre derrière la tête, un casque plat, orné d'une aigrette. (Rs) FABATI. Vierge voilée debout; devant, un serpent derrière, un casque. Ar. A. B. C. Ce monétaire était lieutenant de César dans les Gaules. H fut chargé de réprimer l'insurrection d'Ambionx qui avait soutevé les Eburons et


les Nerviens. H fut tué à la bataille de Modène en combattant contre Antoine avec l'armée des meurtriers de César. La tête de Junon indique que le monétaire etait originaire de Lanuvium. Le revers fait attuston à une épreuve imposée aux jeunes filles de Lanuvium. Cette ville était sous la protection d un dragon. On descendait tous les ans, à époque fixe dans la caverne du monstre pour lui donner à manger. La jeune fille chargée de ce soin, rentrait dans sa famille, si elle avait été chaste, et ce présage annonçait une bonne récolte.

RUBRIA

LUCIUS RUBRIUS av. J. C.)

269. DOSSEN. Tête laurée de Jupiter, à d. derrière, un sceptre. (R')L RVBRI. Victoire dans un quadrige, à d. Ar. A. B. C. 270. La même. Ar. A. B. C. 271. –DOS. Tête voilée de Junon, à d. derrière, un sceptre. (R') L. RVBRI. Victoire sur un quadrige. Ar. Me.

272. – La même. Ar. Me. 27~. DOSSEN. Tête huree de Neptune, à d. derrière, un trident. (R') L. RVBRI Victoire marchant, tenant une palme devant, un autel autour duquel est un serpent. Ar. quinaire. Me.

RUTILIA

LUCIUS RUTILIUS FLACCUS (69 av. J. C.)

27~. FLAC. Tête casquée de Rome, à d. (Rs) L. RVTILI. Victoire dans un bige, à d. Ar. Me. RUSTIA

Lucius RUSTIUS

27~. Tête casquée de Mars, à d. derrière, S. C. devant X. (R') L. RVSTI. Un bélier, à d. Ar. Me.


SALVIA

M. SALVIUS

276. CAESAR. AVGVST. PONT. MAX. TRIBVNIC. POT. Tête nue d'Auguste, à d. (R') M. SALVIVS. IMP. OTHO. III. VIR. A. A. A. F. F. Au mHieu, S. C. M. B. Me.

277. La même. M. B. Me. 278.–La même. M. B. Me. 279.–Lamême.Têted'Auguste,àg. M.B. Me. Personnage peu connu, grand-père de l'EmpereurOTHON. SATRIENA

PUBLIUS SATRIENUS (~ av. J. C.~

280. Tête casquée de Mars derrière, le chiffre LXXXIIII (R') P. SATRIENVS. Une louve marchant, à g. Au-dessus, ROMA. Ar. Me. 281.–La même. Ar. A. B. C. Ce personnage servit sous César pendant )a guerre des Gaules. SCRIBONIA

LUCIUS SCRIBONIUS (~ av. J. C.)

282. BON. EVENT. LIBO. Tête de Bonus Eventus, à d. (RS) PVTEAL. SCRIBON. Margelle de puits à laquelle sont attachées deux lyres et une guirlande de fleurs. Ar. B. C.

Scribonius commandait la flotte sous Pompée, la Tête de Bonus Eventrus parait signifier Beneventum patrie du monétaire. Scribonius fut chargé par le Sénat de rechercher les lieux frappés par la foudre et comme la superstition romaine établissait qu'ils ne devaient pas être couverts, Scribonius fit creuser un puits dans l'Atrium du temple de Minerve, qui avait été autrefois frappé par la foudre, pour qu'on ne put jamais construire sur ce point un édinee couvert.


SERGIA

MARCUS SERGfUS SILUS (104 0~. J. C.)

283 EX. S. C. Tête casquée de Pallas, à d. derrière, Roma. (R') M. SERGI. SILVS. Cavalier en course, à g., armé d'un g!ai\'e et portant de l'autre main une tête humaine; dans le champ, Q. Ar. A. B. C. Marcus Sergius était le père de Catihna. Le revers est une allusion à la bravoure de Sergius Silus, son aïeu!. qui se distingua par son héroïsme pendant la seconde guerre punique. ]) résista à Anmba) et aux Gaulois quoique privé du bras droit et atteint de 2; blessures. SENTIA

LUCIUS SENTIUS CAii FILIUS

284. ARG. PVB. Tête de Rome, à d. (R') L. SENTI. C. F. Jupiter dans un quadrige, tenant la haste et un foudre, à d. dessous, une lettre effacée. Ar. B. C.

SERVILIA

PUBLIUS. SERVILIUS. MARCI. FILIUS. RULLUS. (~ av. J. CJ 285. RVLLI. Tête casquée de Pallas, à d., avec l'égide. (R") P. SERVILI. M. F. Victoire dans un bige, à d., tenant une palme. Dans le champ, P. Ar. A. B. C. La lettre P. a la même signification que ex-argento publico. SICINIA

QUINTUS SICINIUS

286. FORT. P. R. Tête diadémée de la Fortune, à d. (R~) Q. SICINIUS. III VIR. Palme ornée de rubans et caducée en sautoir. Au-dessus, une couronne. Ar. Me.


SILIA

287. ROMA. Buste de Pallas casquée, à d., armée d'une haste et d'un bouclier devant, un astre. (RS) NERVA. L'enceinte des comices dans laquelle se trouvent trois figures. Ar. B. C. SULPICIA

288. D. P. P. Têtes accolées des dieux Pénates. (R') C. SVLPICI. C. F. Les dieux pénates debout, tenant la haste; entre eux, une laie allaitant ses petits. Au-dessus, la lettre D. Ar. B. C. Allusion à la ville de Lanuvtum, berceau de la gens Sulpicia. Les Dieux Pénates apparurent en songe à Enée et lui promirent l'empire de Rome apres celui de Lanuvium. Analogie de la forme du serment sur une truie avec les monnaies Romano Campamennes.

THORIA

LUCIUS THORIUS BALBUS (~ av. J. C.)

289. I. S. M. R. Tête de Junon Sospita couverte de la peau de chèvre, à d. (R') L. THORIVS BALBVS. Un taureau en course, à d. dessus, la lettre A. Ar. B. C. Le revers fait allusion au nom de Thorius. Ce personnage était un fin gourmet, jouisseur raffiné, nche et soignant bien sa santé. 11 prit part à la guerre d'Espagne contre Sertonus, sous les ordres de Metellus. 1) y fut tué.

TITIA

290. Tête jeune de Bacchante, à d. (RS) Pégase sur un piédestal, sur lequel on lit Q. TITI. Ar. A. B. C. 291. Tête ailée et barbue de Mutinus Titunus, à d. (R') Même revers. Ar. A. B. C.


TITURIA

LUCIUS. TITURIUS. SABINUS ~«t/. J. C

292. SABIN. Tête barbue de Tatius Sabinus, à d. (R') L. TITVRI. Victoire dans un bige, à d. au-dessous, la lettre B. Ar. Me. 293.–La même. Ar. A. B. C. 294. –SABIN. Tête barbue de Tatius, à d. (R~) L. TITVRI. Deux romains enlevant deux sabines. Ar. B.C. 29$. SABIN. Tète barbue de Tatius, ad. (R~) L. TITVRI. Tarpeïa à genoux entre deux soldats, et levant les mains au ciel; au-dessus, un croissant. Ar. A.B.C. 296. La même. Avec une roue. Ar. ~.B.C. Ti'tunus fut lieutenant de César. Il prétendait descendre de Tatius Sabinus. Le revers rappelle les faits et les évènements du pays Sabin, par analogie avec le cognomen du monétaire.

VALERIA

CAIUS VALERIUS FLACCUS a~. J. C.)

297. Buste aite de la Victoire, à d. derrière, la lettre P. (Rs) C. VAL. FLAC. IMPERAT. EX. SC. Aigle légionnaire entre 2 enseignes de cohorte, sur lesquels on lit H. P. (Hastati Principes). Ar. B. C. Valenus fut un guerrier très courageux; fit la guerre en Gaule et en Espagne, et obtint les honneurs du triomphe. Les Hastati et Principes sont les cohortes qui ont principalement contribué à la victoire sur les troupes gauloises et espagnoles.

VARGUNTEIA

MARCUS VARGUNTEIUS (~2~ av. J. C.)

298. M. VARG. Tête ailée de Rome, à d.; devant,


X. (R~) Jupiter tenant une palme et un foudre dans un quadrige dessous, ROMA. Ar. A. B. C. Personnage peu connu. Son père étatt eompUee de Catihna. Son rôle dans la conjuration était de tuer Cicéron.

VIBIA

CAIUS VlB!US CAII FILIUS (~0 av. J. C.)

29~. Tcte laurée d'Apollon, à d.; devant, un croissant, PANSA (Rs)C. VIBIUS. C. F. Pillas dans un quadrige, à d. Ar. A. B. C. 300. La même (de fabrique barbare). Me. VIPSANIA

MENENIUS AGRIPPA LuCfI FILIUS, ~K~ d'Auguste. 30:. M. AGRIPPA. L. F. COS III. Tête couronnée d'Agrippa, à g. (R') Sans légende. Neptune debout, tenant

un dauphin et le trident

M. B. A. B. C.

Voir aux impériales.

Famille VOLTEIA

MARCUS VOLTEIUS MARCI FILIUS ~ï/. J. C.)

302. Tête de Jupiter, à d. (R') M. VOLTEI. M. F. Temple tetrastyle. Ar. A. B. C. 303 Tête imberbe d'Hercule couverte de la peau du lion. (Rs) M. VOLTEI. M. F. Sanglier d'Erymante, à d.

Ar. A. B

AS ROMAINS

304. Double tête laurée de Janus. (R") VAL. ROMA. proue de vaisseau, à d. (famille Valeria), as réduit. G. B. Me.


~o;. Double tête laurée de Janus. ~R') Proue, à d.; sans nom de famille (as réduit). G. B. Me. ~06. As réduit, sans nom de tamille, trouvé en 1886 dans les fouilles de la ville d'Ensérune, près Béziers. G. B. Me.

~07.–Tête de Jupiter, à d. (R/) Revers enacé, sans nom de famille. Semis réduit. Me. ~08. Tête d'Apollon, à d. (R") Proue de vaisseau, à d. ROMA. (Sextans sans nom de famille). Me. ~o~. Tête de Pallas, à g. derrière la tête, un point. (R~) Proue, à d. dessous, un point. (Once de Samnium). M. B. Me.

MONNAIES IMPÉRIALES ROMAINES Ces monnaies peuvent être divisées en deux époques. La première partirait de la dictature perpétuelle de César, et l'autre de la translation du siège de l'empire à Constantinople.

Le mot IMP. par lequel commence le plus souvent !a légende, désigne, ici, le souverain, l'empereur. Presque toutes les monnaies portent le nom de Caesar après le titre d'imperator en souvenir de Jules César.

Les impériales romaines ne portent pas de dates, mais seulement la mention des consulats et du tribunat de l'empereur. Il est facile d'avoir la date de la frappe d'une pièce, en connaissant celle de l'avènement du prince et le nombre des consulats et des tribunats mentionnés sur cette monnaie. Ces dignités étaient renouvelées tous les ans, à l'anniversaire du jour où elles avaient été conférées pour la


première fois. Depuis Antonin jusqu'à Gallien, le tribunat était renouvelé aux calendes de janvier.

Le titre d'Auguste figure aussi sur presque toutes les monnaies impériales depuis Octave Auguste, qui en fût investi le premier.

Jutes César est le premier qui mit son effigie sur ses monnaies. Cet exemple fut suivi par tous les empereurs romains. Ces derniers s'attribuaient le droit de frapper les monnaies d'or et d'argent. Le Sénat frappait les monnaies de bronze et mentionnait l'ordre de la frappe, par S. C., senatus consulto.

Les monnaies romaines sont frappées sur trois métaux l'or, l'argent et le bronze.

Le denier d'or valait 25 deniers d'argent. Le quinaire d'or, 12 deniers.

Sous Constantin, le denier d'or reçut le nom de sou d'or, SOLIDVS, et le quinaire, celui de demi-sou. Plus tard, on créa le tiers de sou.

Le denier d'argent valait 10 G. B. et le quinaire d'argent, cinq G. B.

Le sesterce s'est arrêté à Jules César. Le victoriat a cessé de paraître vers le v~ siècle de Rome.

Sous Auguste, les as, semis, triens, etc., cessèrent d'être en usage. On les remplaça par des monnaies de bronze que nous qualifions aujourd'hui, suivant le module, en grand bronze G. B., M. B. moyen bronze, et petit bronze P. B. Les pièces de bronze contremarquées ne sont pas rares, surtout dans le haut empire.

Les empereurs romains étant plus connusque les consuls, nous ne ferons pas l'historique du règne des empereurs, et nous nous contenterons de donner la date de leur avènement.

Les monnaies de la collection romaine de la Société archéologique de Béziers sont très nombreuses. Elles sont


de conservation ordinaire en général, mais on y voit de jolis bronzes et même des pièces d'or intéressantes. Leur classification a été faite d'après les ouvrages suivants

1° Mionnet. De la rareté des médailles romaines, Paris, 1847;

2° Cohen. Description historique des M!OMHa!'M/f~~ sous l'empire romain, Paris, 18;~

Barthelemy. Numismatique ancienne, Paris. 1890 Encyclopédie T~o~/

4" Divers catalogues, RoUin et Fenardent, Ratto de Gênes, etc.

Jules CÉSAR (~01 a 44 av. J. C.)

Né à Rome too ans av. J.-Ch. Triumvir avec Pompée et Crassus )'an6oav. J.-Ch. conquit la Gaule. Nommé dictateur après la bataitte de Pharsale, et, dictateur à perpétuité, 44 av. J.-Ch. mort assassiné en plein Sénat.

310. DIVOS IVLIVS. Tête laurée de Jules César, à d. (R') CAESAR DIVI. F. Tête nue d'Auguste. G.B. A.B.C.

311. CAESAR. IMPER. Sa tète laurée, à d. (Rs) M. METTIVS. Vénus Nicephore debout, à g. derrière elle, un bouclier; à ses pieds, un globe. Dans le champ, la lettre B. Légende incomplète. Ar. A. B. C. Cette pièce pourrait être classée à la famille METTIA. MARCUS JUNIUS BRUTUS

Né à Rome, 85 ans av. J.-Ch. Partisan de Pompée, conspire contre César, et prend part à l'assassinat de ce grand général. Se réfugie en Macédoine, battu par Antoine et Octavf, se donne la mort an 42 av. J.-Ch. 312. LIBERTAS. Tête de la Liberté, à d. BRVTVS. Brutus s'avançant, à g., entre deux licteurs précédés d'un héraut. Ar. B. C. (Voir famille JUNIA aux familles consulaires.)


CAIUS CASSIUS LONGINUS

L'un des principaux conjurés qui ôtent la vie de César. Battu par Octave et Antoine se fait donner la mort par un de ses affranchis. 313. C. CASSI. IMP. Tête diadémée de la Liberté, ad.; à côté, LIBERTAS. (Rs) LENTVLVS. SPINT. P. F. Lituusetprœfericulum. Ar. B. C. Voir famille CASS!A aux familles consulaires.

OCTAVE AUGUSTE (né en 8J, MM~ C.) Héritier de Jules César, son grand oncle, forme avec Antoine et Lépide, un triumvirat. BroutUé ensuite avec Antoine, gagne contre lui, la bataille navale d'Actium. Reçoit du Sénat le surnom d'Auguste. Fondateur de l'empire Romain.

3 i~ CAESAR. Tête nue d'Auguste, à d. (Rs) Proue. à d sans légende. M. B. Me. 3 i Tête laurée d'Auguste, à d., sans légende (R") CAESAR AVGVSTVS. Deux branches d'olivier. Ar. A.B. 316. Sans légende. Tête nue d'Auguste, à d. (R') IMP. CAESAR. Colonne rostra'e avec la statue d'Auguste. Ar. A. B. C.

317. Sans légende. Tête nue d'Auguste, à d (R") AVGVSTVS, capricorne tenant un globe dessous, un gouvernail dessus, une corne d'abondance. Ar. A. B.C. 318. –Tête nue d'Auguste, à d. (R") IMP. CAESAR. Hermès ayant aux pieds un foudre Ar. Me. 319. CAESAR AVGVSTVS. Tête nue d'Auguste, à d. (R~) OB CIVIS SERVATOS, dans une couronne.

Ar. A. B. C

320. AVGVSTVS. DIVI. F. Tête nue d'Auguste, à d. (R') IMPX. Taureau cornupète, à d. Ar. Me.


321. La mème. A. B. C. 322. CAESAR AVGVSTUS. Tête laurée d'Auguste, à d. (Rs) DIVVS IVLIVS. Une comète. Ar. A. B. C. 323. CAESAR. IMP. III. Tête nue d'Auguste, à d. (R") ASIA RECEPTA. Victoire debout sur la cistre, entre 2 serpents. Quinaire ar. A. B. C. 324. DIVVS. AVGVSTUS. PATER. Tête radiée d'Auguste, à g. (Rs) PROVIDENT SC. Autel. M. B. A. B. C.

32~. La même, trouée. Me. 326. La même. Me. 327. La même. Me. 328. DIVVS AVGVSTVS PATER. Tête radiée

d'Auguste~ a g. (RB) SC. Aigle sur un globe. M. B. Me. 329. La même. Me. 330. La même. Me. 331. CAESAR. PONT. MAX. Tête laurée d'Auguste, à d. (R~) ROM. ET. AVG. Autel de Lyon entre 2 victoires. 18 monnaies de conservation très variable. M. B. A. B. C. et Me.

332. La même, 3 petits bronzes. Me. 333. La même (moyen bronze), avec une contremarque indéchiffrable en avant de la tête. M. B. A. B C. 334. La même. Contremarque AGRA.

M. B. A. B. C.

33 La même. Contremarque illisible. M. B. Me. 336. La même. Contremarque AATVVV. M. B. Me.

337.– DIVVS AVGVSTVS PATER. Tête radiée d'Auguste, à d. à gauche, un toudre. (R') S. C. Livie assise, tenant une patère et une haste. M. B. A. B. C.


338. DIVVS. AVGVSTUS. S. C.Tête radiée d'Au-

guste, à g. (Rs) CONSENSV. SENAT. ET. EQ. ORDIN. S. P. Q. R. Auguste assis, tenant une branche d'olivier et une patère. M. B. A. B. C. 339. IMP. CAESAR. DIVI. F. AVGVSTVS. IMPXX. Tête nue, d'Auguste, à g. (R8) PONTIF. MAXIM. TRIBVN. POT. XXXIII. Dans le champ, SC. M.B. A.B. 340.– DIVVS. AVGVSTVS. PATER. Tête radiée d'Auguste, à g. (Rs) S.C. Foudre ailé. M. B. A. B. C. 341.– DIVVS. AVGVSTVS. PATER. (R9) IMP. T. VESP. AVG. REST. SC. Aigle debout, à d., regardant à g. Monnaie de restitution. Restituée par Titus. M. B. Trouée. Me.

342. CAESAR. IMP. Tête laurée d'Auguste. (Rs) AVGVSTVS. Aigle debout. P. B. Me. 343. IMP. DIVI. F. Têtes adossées d'Auguste et d'Agrippa, l'une nue, l'autre avec la couronne rostrale. (Rs) COL. NEM. Crocodile enchaîné à un palmier; dessous, deux palmes. M. B. A. B. C. (Voir Nimes. Monnaies gallo-romaines.)

344. CAESAR. AVGVSTVS. DIVI. F. PATER. PATRIAE. Tête laurée d'Auguste, à d. C. L. CAESARES AUGUSTI. F. COS. DESIC. PRINC. IVVENT. Caius et Lucius debout, deux boucliers et instruments pontificaux, Ar. B. C.

345. Monnaie fourrée, semblable à la précédente.

Ar. A.B. C


AGRIPPA (63-12 av. J. C.)

Gendre d'Auguste.

346. M. AGRIPPA. L. F. COS. III. Tête couronnée d'Agrippa, à g. (Rs) Neptune debout tenant un dauphin et un trident. 8 pièces. M. B. B. et A. B. C.

TIBÈRE (14 av. J. C. et 37 ap. J. C.)

Né 42 ans av. J.-Ch., épousa Julie fille d'Auguste, veuve d'Agrippa. C'est sous son règne que naquit J.-Ch. – Mort étouffé par Caligula. 347. TI. CAESAR. DIVI. AVG. F. AVGVSTVS. Tête laurée de Tibère, àd. (R5) PONTIF. MAXIM. Livie assise,tenantune haste et un rameau. (Monnaie d'or). B.C. 348. La même. Ar. A. B. C. 349. La même. Ar. fourrée. A. B. C. 350. TI. CAESAR. AVGVST. F. IMPERAT. V. Tête nue de Tibère, à g. (Rs) ROM. ET. AVG. Autel de Lyon entre 2 victoires. 2 pièces. M. B. A. B. C. 351. TI. CAESAR. AVGVST. F. IMPERAT. VII. Tête laurée de Tibère, àd. (Rs) ROM. ET. AVG. Autel de Lyon entre 2 victoires. 2 pièces. M.B. A. B. C. 352. – TI. CAESAR. DIVI. AVG F. AVGVST. IMP. V. Tête nue de Tibère, à g. (Rs) PONTIF. MAXIM. TRIBUN. POTEST. XXIIII. SC dans le champ. M. B. A. B. C

353. La même. Me. 354. La même; légende à l'avers, IMPERAT VII. (Rs) XXXV caducée entre S. et C. A. B. C.

355. TI. CAESAR. DIVI. AVG. F. AVGVST.


IMP. V. Tête laurée de Tibère, à g. (Rs) PONT. MAX. TR. POT. XXXVII. S. C. Globe auquel est attaché un gouvernail au-dessous, un petit globe. M. B. Me. 3 56. TI. CAESAR. IMPERAT. VII. Tète de Tibère, à d. (R') ROM. ET. AVG. Autel de Lyon entre 2 victoires. P. B. A. B. C. 357. La même. Me. ANTONIA DRUSI SENIORIS

Femme de Drusus. Morte empoisonnée sur l'ordre de Caligula. 358. -ANTONIA. AVGVSTA. Tête à d. (Rs) TI. GLAVDIUS. CAESAR. AVG. P. M. TR. P. IMP. S. C. Femme debout, tenant le Simpule. 9 pièces. M. B. B. et A. B. C.

GERMANICUS

Fils de Drusus senior et d'Antonia, né r; ans av. J. C., mort empoisonné, 19 de J. C.

359. GERMANICVS CAESAR TI. AVG. F. DIVI. AVG. N Tête nue de Germanicus, à g. (Rs) C. CAESAR DIVI AUG. PRON. AVG. P. M. TR. P. III. P. P. Dans le champ, S. C. 6 pièces. M. B. A. B. C. 360. GERMANICVS. CAESAR. Germanicus dans un quadrige (Rs) SIGNIS. RECEP. DEVICT. GERM. S. C Germanicus debout tenant l'aigle romaine. M. B. B. C.

CALIGULA

Fils de Germanicus et dAgrippine. Né en 12 de J. C. Mort assassiné, 41 de J. C.

361. C. CAESAR. AVG. GERMANICVS. PONT. M. TR. POT. Tête laurée de Caligula, à d. (R8)


ADLOCVT. COM. L'empereur debout sur une estrade, revêtu de la toge, la main étendue, haranguant les cohortes représentées par cinq hommes armés, tenant leurs boucliers et leurs insignes militaires. G. B. B. C. 362. C CAESAR. AVG. GERMANICVS. PONT. M. TR. POT. Tête nue de Caligula, à d. (Rs) VESTA. S. C. Vesta assise, tenant une patère et une haste. 14 pièces. M. B. B. et A. B. C. 563. –C. CAESAR. DIVI. AVG. PRON. AVG. Au milieu, bonnet de la Liberté entre S. C. (ll!) PONT. M. TR. P. III. P. P. COS. DES. 111. Dans le champ, RCC. 2 monnaies. P. B. B. C. RCC. signifie Remissa Ducentesima. Allusion à la remise de la moitié de l'impôt.

CLAUDE

Frère de Germanicus. Né 10 ans av. J. C. mort empoisonné par sa femme Agrippine, 54 ap. J. C.

364. TI. CLAVDIUS. CAESAR. AVG. P. M. TR. P. IMP. Têtelaurée de Claude, àd. (Rs) NERO. CLAVDIVS. DRVSVS. GERMAN. IMP. S. C. Arc de triomphe surmonté d'une statue équestre entre deux trophées. G. B. T. B. C. 365. -La même. A. B. C. 366. TI. CLAVDIVS. CAESAR. AVG. P. M. TR. P. IMP. Tête laurée de Claude, à d. (R') SPES. AVGVSTA. S. C. L'Espérance marchant, à g. 4 pièces. G. B. A. B. C.

367. La même, avec deux contremarques: l'une, PRO. l'autre, BON. B. C. 368 .– TI CLAVDIUS. CAESAR. AVG. P. M.


TR. P. IMP. Tête laurée de Claude, à d. (R») LIBERTAS AVGVSTA. S. C. La Liberté debout tenant un bonnet. 5 pièces. A. B. C. 369. Même avers. (R-) CONSTANTIAE. AVGVSTI. S. C. Figure militaire, debout, tenant la haste. 7 pièces. M. B. A. B. C. 370. –Même avers (R<) CERES. AVGVSTA. S. C. Cérès assise, tenant des épis et une torche. 2 pièces. M. B. A. B. C.

371. Même avers. (Rs) S. C. Pallas casquée et debout, à d., tenant un bouclier. i monnaies.

M. B. A. B. C.

372. Même avers. (Rs) IMP. T. VESP. AVG. REST. S. C. Pallas debout, à d., tenant un bouclier et une haste. Restituée par Titus. Rare. M. B. B. C. 373. TI. CLAVDIVS. CAESAR. AVG. Une main tenant des balances dessous, PNR. (R5) PONT. M. TR. P. IMP. COS. DES. II S. C. 3 pièces.

P. B. A. B. C.

NÉRON (37 à 68 de J.-C.)

Adopté par Claude, se donna la mort.

373. NERO. CAESAR. AVGVSTVS. Tête laurée de Néron, à d. (Rs) ROMA. Rome Nicéphore assise, à g.' Or. A. B. C.

375. NERO. CLAVD. CAESAR. AVG. GER. P. M. TR. P. IMP. PP. Tête de Néron, à d. (Rs) ADLOCVT. COH. S. C. L'empereur debout sur une estrade; derrière lui, un homme en toge, et devant lui, 3 soldats debout, tenant des enseignes militaires. G. B. A. B. C.


376. Même avers. (Rs) DECVRSIO. Cavalier, à d., et deux soldats à pied. 2 pièces. G. B. Me. 377. Même avers (R') S. C. Victoire tenant un bouclier sur lequel on lit S. P. Q. R. 14 monnaies dont une très belle. M. B. T. B. et A. B. C. 378. NERO. CLAVD. CAESAR. AVG. GER. P. M. TR. P. IMP. Tête radiée de Néron, à g. (Rs) MAC. AVG. II. S. C. Le grand marché. M. B. A. B. C. 379. NERO. CLAVD. CAESAR. AVG. GER. P. M. T. P. IMP. Tête radiée de Néron, à d. (R») VICTORIA AVGVSTI. II. S. C. Victoire marchant à g. tenant une couronne et une palme. 3 pièces. M. B. A. B C. 380.- Même légende à l'avers. Tète nue de Néron, à d., (RS)GENIO. AVGVSTI. S. C. Génie debout, devant un autel, et tenant une patère et une corne d'abondance. 4 pièces. M B. A. B. C. 381. Même légende. Tête laurée de Néron, à d., (R') PACE P. R. VBIQ, PARTA. IANVM. CLVSIT. S. C. Temple de Janus fermé. 5 pièces. M. B. A. B. C. 382. Mème légende. Tête nue de Néron, à d. (Rs) MAC. AVG. S. C. Le macellum. M. B. Me. 383. Même légende. Tête laurée de Néron, à d. (R') GENIO AVGUSTI. S. C. Le génie de l'empereur debout, devant un autel, tenant une patère et une corne d'abondance. P. B. Me. 384. Même avers. (Rs). PONTIF. MAX. TR. POT. IMP. P. P. S. C. Néron debout jouant de la lyre. 2 pièces. A. B. C. 385. Même avers. (R') CERTA. QVINQ. ROM. CO. S. C. Table sur laquelle sont un vase et une cou-


ronne. Dessous, 2 griffons. Plus bas, un disque. Dans le champ, S. 4 pièces. P. B. A. B. C. et Me. GALBA (3 ans av. }. C. à 68 de J C.)

Ne régna que sept mois.

386. IMP. SER. GALBA. AVG. Tête nue de Galba, à d. (Rs) S. P. Q. R. OB. C. S. dans une couronne. Ar. A. B. C.

387. SER. GALBA. IMP. CAESAR. AVG. TR. P. Tête laurée, à d. (Rs) LIBERTAS. PVBLICA. S. C. La Liberté debout, tenant un bonnet et une haste. G. B. A. B. C.

388. -IMP. SER. GALBA. AVG. TR. P. Tête laurée de Galba, à d. (Rs) PAX. AVGVST. S. C. Femme debout, tenant un rameau et un caducée. M. B. Me. VITELLIUS (ij dej. C. à 69)

Régna huit mois.

389. A. VITELLIVS. GERM. IMP. AVG. TR. P. Tête laurée de Vitellius, à d. (Rs) PONT. MAXIM. Femme assise, tenant une patère et une haste. Ar. A. B. C. VESPASIEN (de 9 dej. C. à 79)

390. –IMP. CAES. VESP. AVG. CEN. Tête laurée de Vespasien, à d. (R') PAX. AVG. La Paix debout, à g. tenant un rameau d'olivier et mettant le feu à un autel placé à sa gauche. Or. T. B. 391. -IMP. CAES. VESPASIAN. AVG. P. M. TR. P. P. P. COS. III. Tête de Vespasien, à d. (Rs) S. P. Q. R. P. P. OB. C. S. Dans une couronne de laurier. Or. A. B. C.


392. 2 grands bronzes et un moyen bronze frustes, trouvés à Béziers dans les fouilles des boulevards, en Mai 1890. Me. 393. IMP. CAES. VESP. Tête laurée de Vespasien, à d. (R-) TR. POT. Femme assise, à g., tenant le simpule. Ar. B. C. 394. IMP. CAES. VESP. AVG. P. M. Tête laurée de Vespasien, à d. (Rs) TR. POT. Femme assise, à g., tenant le simpule. Ar. B. C. 395. DIVVS AVGVSTVS VESPASIANVS. Tête laurée, à d. (Rs) sans légende. 2 capricornes séparés par un bouclier. Ar. A. B. C. 396. IMP. CAES. VESPASIAN. AVG. P. M. TR. P. COS III. Tête laurée de Vespasien, à d. (R») S. C. SALVS AVGVSTA. La Santé assise, à g., tenant une patère et une haste. G. B. A. B. C. 397. IMP. CAES. VESPASIAN. AVG P. M. TR. P. P. P. COS III. Tête laurée de Vespasien, à d. (Rs) ROMA. S. C. Rome debout, à g., tenant une Victoire et une haste. G.B. B.C. 398. -IMP. CAES. VESPASIAN. AVG. P. M. TR. P. P. P. COS III. Tête laurée de Vespasien, à g. (Rs) FELICITAS PVBLICA. S. C. La Félicité debout, à g., tenant une patère et un caducée. M. B. A. B. C. 399. La même. Tête radiée, à g., (RS) La Félicité tenant une patère et une corne d'abondance. 4 pièces. M. B. Me.

400. IMP. CAES. VESPASIAN. AVG. COS. VIII. Tête laurée, à d. (Rs) FIDES PVBLICA. S. C. La Foi debout. M. B. Me.


401. Avers, le même. (ïW FIDES AVGVSTA. S C. La Foi debout. M. B. A. B. C. 402. Avers, le même. (Rs) ^QVITAS AVGVSTI S. C. L'Equité debout, tenant des balances. M. B. Me. 403. – IMP. CAES. VESPASIAN. AVG. P. M. TR. P. P. P. COS. Tête laurée de Vespasien à d. (Rs) S. C. PROVIDENT. AVG. Autel. M. B. A. B. C. 404. Avers, le même. COS IIII. Tête radiée, à d. (Rs) SECVRITAS AVGVSTI. S. C. La Sécurité assise, à g. M. B. Me. 405. Même avers. (Rs) Victoire, à g., tenant un bouclier sur lequel on lit: S. P. Q. R. S. C.

M. B. A. B. C

406. Avers, le même. (Rs) VICTORIA AVGVSTI. S. C. Victoire marchant, à d. M. B. Me. TITUS (Xégna de 7? il Si de J. C.)

407. IMP. TITVS. CAES. AVG. P. M. Tête laurée de Titus à d. (R-) TR. P. VIIII. IMP. XIII. COS. VII. P. P. Quadrige au pas, à g. Ar. A. B. C. 408. IMP. T. VESP. AVG. P. M. COS. Tête laurée de Titus, à d. (R')CONCORDIA. AVGVSTI. La Concorde assise à g. Ar. A. B. C. 409. T. CAESAR. VESPASIANUS. Tête laurée à d. (Rs) ANNONA. AVG L'Abondance assise àg. Ar. B.C. 410. IMP. T. CAES. VESP. AVG. P. M. TR. P. P. P. COS. VIII. Tête laurée de Titus, à g. (R!) FELICIT. PVBLIC. SC. La Félicité debout, à g. Monnaie martelée sur le flan. G. B. A. B. C. 411. –IMP. T. CAES. VESP. AVG. P. M. TR. P.


CO S. VIII. Tête laurée, à d. (R») SC. Sans légende. L'Espérance marchant, àg. et tenant une fleur. M. B. Me. 412. -T. CAES. IMP. COS. III. CENS. Buste radié, à d. (R').FELICITAS. PVBLICA. SC. La Félicité debout, M. B. A. B. C.

413 Légende de l'avers, peu lisible. Tête radiée, àd. (R')SC. ROMA. Rome Nicéphore assise, à g. M.B. Me. 414. T. CAES. VESP. AVG. PM. TR. P. COS. V. Tête laurée, à d. (Rs) AETERNIT. AVG. SC. L'Éternité debout, à d. M. B. Me. 415 Autre au revers de la Concorde assise. M. B. Me.

416. Avers, le même; (R')FORTUNAE. REDVCI. La Fortune debout. M. B. Me. 417. Avers, le même; (R!) VICTORIA AUGUSTI. Victoire debout, à d., couronnant une aigle romaine. M. B. Me.

DOMITIEN CHÀ en 51 dej. C.)

Mort assassiné en 96 de J C.

418. -IMP. CAES DOMIT. AVG. GERM. P. M TR. P. VI. Tête laurée, à d. (R5) IMP. XIIII. COS. XIII

CENS. 419.

CENS. 420.

Cens. 421.

P. P. Pallas casquée, debout, à g. Ar. B. C -Même avers. (R.) IMP. XVIIII. COS. XIIII. P. P. Pallas Casquée, debout, à g., 2 pièces. Ar. A. B C.

Même avers. (R') IMP. XXII. COS. XVII, P. P. Pallas casquée debout, à g. Ar. A. B.C. IMP. CAES. DOMIT. AVG. GERM. P. M


TR. P. XI. Tète laurée, à d. (Rs) IMP. XXV. COS. XVI. CENS. P. P. Pallas casquée et armée, debout, à d. Ar. A. B. C. 422.– IMP. CAES. DOMIT. AVG. GERM. COS. XIIII. CENS. PER. P. P. Buste lauré, àd.,(R«) S. C. sans légende. L'Empereur debout, à g., couronné par laVictoire.

G. B. A. B. C

423. IMP. CAES. DOMIT. AVG. GERM. COS. XV. CENS. PER. P. P. Buste lauré.àd. (R')IOVI. VICTORI. S. C. Jupiter Nicéphore assis, à g. G. B. A. B. C.

424. La même. B. C. 425. IMP. CAES. DIVI. VESP. F. DOMITIAN. AVG. Buste lauré, à d. (Rs) TR. P. COS. VIII. DES. XIIII P. P. S C. Pallas casquée, debout, à d. M. B. A. B. C.

426. La même. Me. 427. IMP. CAES. DOMIT. AVG. GERM. COS. XII. CENS. PER. P. P. Tête radiée, à d. (Rs) FIDEL PVBLICAE. S. C. La Foi debout, tenant une corbeille de fruits. M. B. Me. 428. Même avers. (R-) FORTVNAE. AVGVSTI. S. C. La Fortune debout, à g. M. B. Me. 429. La même. Me. 430. Même avers. COS. XV. (Rs) MONETA. AVGVSTI. S. C. La Monnaie debout, à g. M. B. Me. 431. Monnaie presque fruste à l'avers. (Rs) Sans légende. S. C. L'Espérance marchant, à g. M. B. Me.

432. IMP. CAES. DOMIT.

AUG. GERM. COS.


'XIIII. CENS PER. P. P. Buste radié, à d. (Rs) VIRTVTI AVGVSTI. S. C. La Valeur debout, à d., 3 pièces. M. B. B. C.

433. La même, trouvée à Ensérune en 1886. Me. 434. La même. B. C. 435. – IMP. CAES. DIVI. VESP. DOMITIAN. AVG. P. M. Tête laurée, à g. (R') TR. P. COS. VIII. DES. VIII. P. P. S. C. Pallas casquée, debout, à g. G.B. A. B. C. 436. IMP. CAES. DOMITIAN. AVG. GERM. COS. V. Tête laurée, à d. (Rs) IOVI. CONSERVATORI S. C. Jupiter debout, à g.' M.B. A. B. C. 437. IMP. CAES. DOMIT. AVG. GERM. P. M. TR. P. VIII. CENS. PERP. Buste lauré, à d. (R») COS. VIII. LVD. SAEC. FEC. S. C. L'empereur sacrifiant sur un autel à g., devant un temple. A g. un joueur de lyre et un joueur de flûte. M. B. A. B. C. 438. –IMP. CAES. DOMIT. AVG. GERM. COS. XV. CENS. PER. P. P. (Rs) VIRTVS. AVGVSTI. S. C. Autel. M. B. A. B. C. 439. IMP. CAES. DOMIT. AVG. GERM. COS.

XVII. CENS. PERP. P. Buste radié à d. (R«) S. légende. La Victoire marchant, à g. M. B. NERVA (32 de J. C. à 96).

C. sans Me.

Régna près de deux ans.

440. IMP. NERVA. CAES. AVG. P. M. TR. P. COS. III. P. P. Buste lauré, à d. (Rs) FORTVNA. AVGVST. La Fortune debout, à g. Ar. B. C. 441. – Avers, le même. (R') AEQVITAS. AVGVST. L'Equité debout, tenant des balances. Ar. B. C.


44*. IMP. NERVA. CAES. AVG. P. M. TR. P. COS. III. P. P. Même tête. (R«) FORTUNA. P. R. L'empereur assis, à g. Arg. B. C. 443. Avers, le même. (RS) CONCORDIA. EXERCITVVM. S. C. 2 mains jointes sur une aigle romaine qui repose sur une proue de vaisseau. G. B. Me. 444. Avers, le même. (Rs) FORTUNA. AVGVST. S. C. La Fortune debout. M. B. Me. TRAJAN (Régna de 98 à 117 après J. C.)

445. IMP. C. NERVA. TRAIAN, AVG. (RB)P. M. TR. P. dans lechamp, AET. AVG.; l'Eternité debout, tenant un globe à chaque main. Arg. B. C. 446. Avers, le même. (Rs) Même légende extérieure l'Equité assise, à g., tenant des balances.

Arg. ébréchée A. B. C.

447. –IMP. TRAIANO. AVG. GER. DAC P. M. TR. P. Tête laurée de Trajan, à d. (R3) COS. V. P. P. S. P. Q. R. L'Equité debout, à g., tenant des balances. Arg. B. C.

448. Avers, le même. (Rs) Même légende. A l'exergue, FORT. RED. La Fortune assise, à g., tenant un gouvernail. Arg. B. C. 449 Avers, le même. (R8) Même légende. A l'exergue, PIET. La Piété debout, à g. à ses pieds, un autel. Arg. B. C.

450. IMP. CAES. NER. TRAIANO. OPTIMO. AUG. GER. DAC. Buste lauré, à d. (RB) P. M. TR. P. COS. VI. P. P. S. P. Q. R. Mars armé et casqué marchant, à d. Arg. B. C.


45i.– IMP. CAES. NERVA. TRAIAN. AVG. GERM. Têtelaurée, àd. (R')P- M. TR. P. COS. IIII. P. P. La Victoire debout, de face, tenant une couronne. Arg. B. C.

452. Avers, le même buste lauré, à d. (Rs) PARTHICO. P. TR. P. COS. VI. P. P. S. P. Q. R. La Valeur debout, à d., posant un pied sur une proue de vaisseau. Arg. B. C. 453. -IMP. TRAIANO. AVG. GER. DAC. P. M. TR. P. COS. V. P. P. Tête laurée, à d. (Rs) S. P. Q. R. OPTIMO. PRINCIPI. Dace assis, àd., et pleurant au-dessous une épée. Arg. B. C. 454. -Avers, le même. (R8) même légende. IMP. II. Femme debout, de face, posant la main sur la tête d'un enfant, placé à sa droite. G. B. Me. 455 Avers, le même. (R8) S. P. Q. R. OPTIMO. PRINCIPI. S. C. Temple à 8 colonnes; devant une idole. De chaque côté, un bâtiment- latéral. M. B. Me. 456. Avers, le même. Tête radiée, à d. (Rs) FELICITAS. AVGVSTI. S. C. La Félicité debout. à g. M. B. Me.

457. -IMP. CAES. NERVA. TRAIAN, AVG. GERM. P. M. Tête laurée, à [d. (Rs) TR. POT. COS. IIII. P. P. S. C. Victoire marchant, à g. et portant un bouclier sur lequel on lit S. P. Q.. R. 7 monnaies. M. B. Me. 458. IMP. CAES. NERVAE. TRAIANO. AVG. GER. DAC. P. M. TR. P. COS. V. P. P. Tête radiée, à d. (R-) S. P. Q. R. OPTIMO. PRINCIPI. S. C. Dace assis sur un bouclier, devant un trophée et pleurant. Belle patine. M. B. Me.


459- Avers, le même, fruste. (Rs) SENATVS POPVLVS. QVE. ROMANVS. S. C. Victoire marchant, à d. M. B. F. 460. Avers, le même. (RS)S. P. Q. R. OPTIMO. PRINCIPI. S. C. Rome Nicéphore debout, à g., à ses pieds un Dace à genoux, suppliant. M. B. A. B. C. 461. Avers, le même. (R°) TR. POT. COS. II. S. C. femme assise, à g. M. B. Me. 462. -Avers, le même. (Rs) S.P.Q. R. OPTIMO. PRINCIPI. S.C. L'Espérance, marchant, à g., relevant sa robe et tenant une fleur. M. B. Me. 463. Avers, le même. (Rs) même légende Dace assis sur un bûcher devant un trophée et pleurant. M. B. Me. 464. Avers, le même. (R5) S. P. Q. R. OPTIMO PRINCIPI. S.C. Femme debout, à g., tenant un rameau, le pied sur l'épaule d'un captif à mi-corps. M.B. Me. 465. Avers, le même. (Rs) Même légende; trophée. M. B. Me.

466. IMP. CAES. NERVAE. TRAIANO. AVG. GER. DAC. P. M. TR. P. COS. V. P. P. Buste lauré de Trajan, à d. (Rs) S.P.Q. R. OPTIMO. PRINCIPI. S. C. Rome NICÉPHORE casquée, debout à ses pieds, un Dace à genoux qui l'implore. G. B. T. B. Le plus beau G. B. de la collection.

467. Avers, le même. (Rs) Même légende la Fortune debout, à g., tenant un gouvernail. G. B. A. B. 468. Avers, le même. (Rs) SENATUS. POPVLVSQVE. ROMANVS. S. C. La Félicité debout, de face, regardant à g. G. B. C.


469. IMP. CAES. NERVA. TRAIANO. AVG. GER. P. M. Tête laurée, à d. (Rs) TR. POT. COS. 1111. P. P. S. C. La Paix assise, à g., tenant d'une main un rameau d'olivier. G. B. B.C. 470. Avers, le même. (RS)TR. POT. COS. II. SC. La Santé assise, à g., donnant à manger à un serpent. G. B. A. B. C.

471. –IMP. CAES. NERVAE. TRAIANO. AVG. GER. DAC. P.M. TR. P. COS. V P.P. Buste lauré, à d. (vRs) Revers fruste. G. B. 472. Grand bronze dont la légende est effacée par places tête laurée, à d. (Rs) Légende effacée on ne distingue que SC. Femme debout tenant un rameau et le parazonium à ses pieds, un chameau.

Belle patine verte. G. B. Me.

473. –Même légende DAC. P. M. (Rs) S. P. Q. R. OPTIMO. PRINCIPI. SC. La Paix debout, à g. G. B. Me.

474. Avers, le même. (Rs) S.P.QR. OPTIMO. PRINCIPI. L'empereur à cheval, à d., terrassant un ennemi. G. B. Me. ADRIEN (Régna de 117 à 138).

475.– HADRIANVS. AVG. COS. III. P. P. Buste lauré, à d. (R') PIETAS. AVG. La Piété debout à ses pieds un autel. Ar. B. C. 476. HADRIANVS. AVGVSTVS. P. P. Tête laurée, à d. (R') COS. III. Vesta assise, à g. Ar. A. B. C. 477. – Avers,, le même. (R') Cos. III. L'Espérance marchant, à g. Ar. A. B. C.


478. IMP. CAESAR. TRAIAN. HADRIANVS. AVG. Buste lauré, à d. (Rs) P. M. TR. P. COS. II. A l'exergue, SALVS. AVG. La Santé assise, à g. Ar. A. B. C.

479. Avers, le même. CR') P. M. TR. P. COS. III. Rome Nicéphore, assise à g. Ar. A. B. C. 480. HADRIANVS. AVG. COS. III. P. P. Tête laurée, à d. (R') AEQVIT, AVG. S. C. l'Equité debout, à g., tenant des balances. G. B. Me. 481. Monnaie de G. B. Jolie patine. Buste lauré, à d. avec le poludamentum. (Rs) Légende effacée S. C Cérès debout, à g. Me. 482. HADRIANVS. AVGVSTVS. Tête laurée, à d. (Rs) COS. III. S C. Rome Nicéphore assise, à g. G. B. A. B. C.

483. La même. G. B Me. 484 Avers, le même. (Rs) DACIA. S. C La Dacie assise, à g. Me. 485. Avers, le même (Rs) EXPED. AVG. S. C. L'Empereur à cheval, à g. G. B. Me. 486. HADRIANVS. AVG. COS. III. P. P. Tête laurée, à d. (Rs) FELICITAS. AVG. S. C. La Paix debout, de face, tenant un rameau d'olivier. G.B. Me. 487. HADRIANVS. AVGVSTVS. Buste lauré, avec la cuirasse, à d. (Rs) FELICITATI. AVG. S. C. COS. III. P. P. Galère, à d. G. B. Me. 488. HADRIANVS. AVG. COS. III. P. P. Tête laurée, à d. (Rs) FORTVNA. AVG. S. C. La Fortune debout, à g., tenant un gouvernail. 2 pièces. G.B. Me.


489. La même. Femme, à g., tenant une patère, au lieu du gouvernail. G.B. A. B. C. 490. HADRIANVS. AVGVSTVS. P. P. Tête laurée, à d (Rs) HILARITAS. P. R. COS. III. S. C. Femme debout entre deux enfants, tenant une palme et une corne d'abondance. G. B. A. B. C. 91. HADRIANVS. 'AVGVSTVS. Tête laurée, à d. (Rs) INDVLGENTIA. AVGVSTA. S. C. L'Indulgence assise, à g. G. B. Me. 492. -Avers, le même. (Rs) NEP. RED. A l'exergue, S. C. Légende extérieure effacée. Nepture debout, à d. G. B. Me.

493. Avers, légende presque effacée. Tête laurée, à d. (Rs) PONT. MAX. TR. POT. COS. III. S. C. A l'exergue, SECVR. AVG. La Sécurité assise. G. B. Me. 494 IMP. CAES. TRAIANVS. HADRIANVS. AVG. Buste lauré. à d., avec la cuirasse (Rs) P. M. TR. P. COS. III. S. C. L'Espérance marchant, à g. G. B. A. B. C.

495. Avers, le même. (Rs) Buste sans la cuirasse. PONT. MAX.. A l'exergue, FORT. RED. S. C. La Fortune assise, à g. G. B. Me. 496. Avers, le même. (Rs) PONT. MAX. TR. POT. COS. III. S. C. La Félécité debout, à g. 2 pièces. G. B. Me.

497.– Avers, le même.'(Rs) PONT. MAX. TR. POT. COS. (R8)A l'exergue, ANNONA AVG. S. C. Cérès debout, à ses pieds, un modius rempli d'épis et une proue de vaisseau. G. B. Me. 498. HADRIANVS. AVG. COS. III. P. P. Tête


laurée, à d. (RS)SALVS. AVG. S. C. La Santé debout, à d., sacrifiant sur un autel. G. B. Me. 499. Avers, le même. (Rs) SPES. AVGVSTA. SC. L'Espérance marchant, à g. G. B. Me. 500. Avers, le même. (Rs) RESTITVTORI. GALLIAE. SC. L'empereur debout, à d., tendant la main à la Gaule, à genoux devant lui. G. B Me. 501. -Monnaie de G. B. frappée en Egypte. KAIC. TRAIAN. HADPIANOC. Buste lauré, à d. (Rs) Sans légende le Nil couché, à g. Me. 502. HADRIANVS IMP. Tête laurée, à d. (Rs) AEQVITAS. AVG. S. C. L'Equité, debout, tenant des balances. M. B. Me. 503. Avers, le même. Tête radiée, à d. (R) COS. III. S. C. La Félicité debout, à g. M. B. Me. 504. Avers, le même. (Rs) Même légende. L'Equité, debout, tenant des balances. M. B. B. C. 505. Même légende. Buste lauré, à d. (Rs) COS. III. P. P. SC. L'empereur à cheval, à d.,

M. B. rare. A. B. C.

506. -Avers, le même. (Rs) IVSTITIA AVG. P. P. S. C. La Justice assise, à g. M. B. Me. 507. Avers, le même. (Rs) COS. V. FEL. Vaisseau, à d. M. B. Me. 508. Avers, le même. (Rs) FELICITAS. AVG. SC. L'empereur, debout, donnant la main à la Félicité debout devant lui M. B Me. 509. IMP. CAES. TRAIAN. HADRIAN. P. F. AVG. Buste lauré, à d. (Rs) P. M. TR. P. COS. III. SC. La Paix debout, à g M. B. Me.


5io. Avers, le même (Rs) PONT. MAX. COS

III. SC. Dans le champ, PIE. AVG. La Piété debout, à g. M. B. A. B. C.

SU. Avers, le même. (Rs) PONT. MAX. TR. POT. COS. SC. La Victoire debout, à d M B Me 512. HADRIANVS AVGVSTVS. Tête lamée, à d. (Rs) SALVS. AVGVSTI. A l'exergue, COS. III. La Santé, debout, à g., donnant à manger à un serpent. 4 pièces, M. B., patine verte. A. B. C.

513. Légende presque illisible tête radiée, à d (Rsj VIRTVS AVGVSTI. SC. La Valeur debout, àd. M. B. Me.

SABINE, Epouse d'Adrien.

514. – Avers presque illisible tête de Sabine, à d., avec les cheveux en forme de queue. (Rs) Légende illisible, S. C. La Concorde debout, à g. G. B. Me.

AELIUS (adopté par Adrien ijj de J.-C.)

515. L.AELI. CAESAR. Tête nue, à d. (Rs) TR. POT. S C. L'Espérance marchant, à g. et présentant une fleur à la Fortune, debout devant elle.

G. B. rare. A. B. C.

516 – Avers, le même.(Rs) TR. POT. S. C. L'Espérance marchant, à g. M. B. Me. 517. -Avers, le même. (Rs) COS. II. A l'exergue CONCORDIA. S. C La Concorde assise, à g.

G. B. A. B C.


ANTONIN (né à Lanuvium 86 de J.-C.)

Vécut 7J ans.

518. ANTONINVS. PIVS. FEL. AUG. COS. III. Tête laurée, à d. (R«) APOLLINI. AVGVSTO. Apollon debout, tenant une lyre. Denier arg. A. B. C. 519. ANTONINVS. AVG. PIVS. P. P.IMP. Tête laurée, à d. (Rs) TR. POT. XII. COS. IIII. Cérès debout, à g. à ses pieds, le modius et un autel. Ar. Me. 520. -ANTONINVS. AVG. PIVS. P. P. Buste nu, àd. (R') TR. P. COS. II. Deux mains jointes sur un caducée, avec 2 épis. Ar. F. D. C. 521. ANTONINVS. AVG. PIVS. P. P. TR. P. XII. Tête laurée,àd. (RI) COS. IIII. Cérès debout, de face, tenant des épis et un gouvernail à ses pieds, un autel. Ar. B. C.

512. ANTONINVS AVG. PIVS. P. P. TR.P. COS. IIII. Tête laurée, à d. (Rs) ANNONA. AVG. S. C. Cérès debout, à g. G. B. A. B. C. 523. Avers, le même, avec TR. P. XI. (R") Légende fruste. COS. IIII. S. C. Cérès debout à ses pieds, un autel. Patine verte. G. B. A. B. C. 524. Avers, le même. (R!) ANNONA. AVG. COS. IIII. S. C. La Paix debout, à dr., mettant le feu sur un autel, et tenant une branche d'olivier. A ses pieds, le modius rempli d'épis. M. B. B. C. 525. ANTONINVS. AVG. PIVS. P. P. TR. P. COS. III. Bustelauré.àd. (Rs) APOLLINI AVGVSTO.

S. C. Apollon debout. G. B. Me.


526. Concordia exercituum. La Concorde tenant une

enseigne et une Victoire. G. B. Me. S 27. Avers, le même. (Rs) COS. IIII. S. C. Femme debout. G. B. Me. 528-, Avers, le même, avec TR. P. XVIII. (R') COS. III. S. C. Hercule nu debout. M. B. A. B. C. 529. Avers, le même. (R") COS. III. S. C. La Paix debout, à g. M. B. Me. 530.– DIVVS ANTONINVS. Tête nue, à d. (R') DIVO. PIO. S. C. Colonne Antonine. G. B. Me. 531. Avers, le même; avec TRP. XII. (R>) FORTVNA COS. IIII. S. C. La Fortune debout, à g. M. B. Me. 532. Avers, légende fruste. Tête laurée, à d. (Rs) HONOR. COS. IIII. S. C. L'empereur debout, de face. M. B. Me. 533. –Avers, le même. (R5) INDVLGENTIA. AVG. COS. IIII. S. C. L'Indulgence assise, à g. M. B. Me. 534. Avers, le même. (R9) LIBERTAS. COS. II. S. C. La Liberté debout, à g., tenant un bonnet. M. B. Me.

535. ANTONINVS. AVG. PIVS. P. P. TR. P. XII. Buste lauré, à d. (Rs) Le même. G. B. Me. 536. ANTONINVS. AVG. PIVS. P. P. TR. P. COS. III. Tête laurée, àd. (R") MONETA. AVG. S. C. La Monnaie debout, tenant des balances. G. B. Me. 537. Avers, le même; avec TR. P. XVIII. (Rs) PIETATI. AVG. COS. III. S. C. La Piété debout, tenant


un globe de la main d. et un enfant de la main g. à ses pieds 2 enfants. 2. G. B. A. B. C. Cette monnaie a été frappée en commémoration de la fondation d'un asile pour les enfants, par Faustme, femme de l'Empereur. 538. La même. La Piété tient 2 enfants et deux sont debout à ses pieds. M. B. A. B. C. S 39. Avers, le même. (R') MONETA. AVG. S. C. La Monnaie debout, tenant des balances. M. B. Me. 540. IMP. T. AEL. CAES. HADR. ANTONINVS. AVG. PIVS. Buste lauré, àd.(R8) PM. TR. P. COS. II. S. C. Cérès debout, tenant des épis, au-dessus du modius rempli d'épis à d., une proue de vaisseau. G. B. Patine rougeâtre A. B. C.

541. – ANTONINVS. AVG. PIVS. P. P. TR. P. COS. Tête d'Antonin, à d. (R") SALVS. La Santé debout, à g., donnant à manger à un serpent. S. C. G. B. Patine verte. A. B. C.

542. ANTONINVS. AVG. PIVS. P. P. TR. P. COS III. Tête radiée d'Antonin, à d. (R!) SALVS AVG. S. C. La Santé debout, à g. M. B. pièces, B.C. et A. B.C. 543. – ANTONINVS AVG. PIVS. P. P. Buste lauré. à d. (R1). COS II. S. C. La Foi debout, à d., tenant des épis et une corbeille de fruits. G. B. A. B. C. 544. Avers, le même. (Rs) Légende illisible. S. C. G.B. Me.

545. -ANTONINVSPIVS. P. P. TR. P. COSIIII. Tête laurée, à d. (R') sans légende. S. C. La Sécurité assise, à g., G. B. B. C. 546. Même avers. (Rs) S. C. Sans légende. L'Espérance marchant, à g., et tenant une fleur. G. B. B. C.


547- Légende peu lisible à l'avers. Tête radiée, à d. (Rs) Légende incomplète et presque illisible. S. C. La Louve allaitant Romulus et Rémus. G. B. Me. 548. Même légende. Tète laurée. à d. (R') TEMPORVM FELICITAS. S. C. Deux cornes d'abondance d'où émergent deux têtes d'enfant. G. B. A. B. C. 549. Même avers. (Rs) TR. POT. X. COS. IIII. La Fortune debout, à d., tenant un gouvernail et une corne d'abondance. S. C. G. B. Me. 550. -IMP. T. AEL. CAES. Sa tête radiée, à d. (R«) TR. P. COS II. S. C. La Foi debout. M. B. Me.

551. ANTONINVS AVG. PIVS. Tête laurée, à d. (Rs) TR. P. XIX. COS. II. S. C. Cérès debout, à g. G. B. Me.

552.– ANTONINVS PIVS. P. P. IMP. Sa tête laurée, à d. (Rs) TR. POT. XX. COS. IIII. S. C. La Fortune debout, à d. G. B. Me. 553. – Même avers. (Rs) Même revers. La Fortune tient un gouvernail et pose le pied sur une proue. G. B. A. B. C.

554. La même monnaie. La Fortune tient un gouvernail et le modius rempli d'épis. G. B. A. B. C. 5 55. Même avers (Rs) TR. POT. XX. COS II. S. C. Femme assise sur un siège terminé par deux cornesd'abondance. G. B. A. B. C. 556. Avers, le même. (R') Même légende, avec COS IIII. La Paix assise, à g. S. C. Même siège. G. B. Patine verte. A. B. C.


557- –Même avers. (Rs) TR. POT XIX. COS IIII. S. C. Rome casquée assise, à g., tenant un globe et une haste. G. B. A. B. C. 558. Avers illisible. Tête radiée, à d. (Rs) TR. POT XX.. Cérès debout, à g. S. C. M. B. Me. 559 ANTONINVS AVG. PIVS. Sa tête laurée, à d. (R') TR. POT XXIIII. COS IIII. S. C. Cérès debout, à g., à ses pieds, un autel. M. B. Me. 560. ANTONINVS AVG. PIVS. P. P. TR. P. XX. Buste lauré, à d. (R') VOTA SVS. S. C. L'empereur debout, sacrifiant sur un autel placé à sa droite. G. B. Patine verte. Me

ANTONIN et MARC-AURÈLE.

561. -ANTONINVS AVG. Sa tête laurée, à d

(Rs) M. AVRELIVS CAESAR. AVG. PII. F. COS. S C. Buste de Marc-Aurèle jeune, à d. G. B. Me.

FAUSTINE MERE, Femme d'Antonin.

562. DIVA. FAVSTINA. Son buste diadémé,

(R8) AVGVSTA. Cérès debout, à g., à ses pieds, un autel. Ar. B. C.

563. Avers, le même. (Rs) même légende. Diane debout, à g. Ar. B. C. 564. Avers, le même. Buste de Faustine plus jeune. (R») AETERNITAS. L'Eternité debout, tenant un globe. Sa tête est voilée. Ar. B. C.


565. Avers, le même. (Rs) CÉRÈS. Cérès debout, à g. Ar. Me. 566. Avers, le même. (Rs) CONSECRATIO. L'Eternité debout, à g. Ar. Me. 567.– Même avers. (Rs) AETERNITAS. L'Eternité debout, S. C. C. B. Me. 568. La même monnaie. Patine brune. C.B. B. C.

569. DIVA. AVGVSTA. FAVSTINA. Même buste, à d. (Rs) Légende effacée, qui doit être AETERNITAS. S. C. L'Eternité debout, 2 pièces. Patine verte. M. B. Me.

570. La même monnaie, avec la tête de Faustine voilée. M. B. A. B. C. 571. DIVA FAVSTINA. Buste diadémé, à d. (R') AETERNITAS. S. C. Temple de Faustine.

Patine noire. M. B. A. B. C.

572. Avers, le même. (Rs) AVGVSTA. S.C. Femme debout, à g., tenant un sceptre transversal et un génie. Patine vert foncé. G. B. Me.

573. Même avers. (R*>) AVGVSTA. S. C. Cérès debout; pas d'autel à ses pieds. G. B. Me. 574. Même légende aux deux faces. (Rs). L'Eternité debout. M. B. Me. 575. Avers, le même. Même légende du revers Cérès debout. G. B. Me. 576. FAVSTINA, AVG. ANTONINI, AVG. PII. FIL. Buste diadémé, à d. (Rs) CONCORDIA AVG. S.C. La Concorde debout, à g., tenant une patère. G. B. A. B. C.


577- DIVA FAVSTINA. Buste voilé de Faustine, à d. (R') Légende illisible. S. C. L'Eternité assise. G. B. Me.

578. Monnaie un peu fruste, mais à revers rare. Autel funéraire. Il doit y avoir CONSECRATIO. G. B. Presque fruste.

MARC-AURÈLE (de 121 à i8o dc ~C.)

579. M. ANTONINVS. Tête nue de MarcAurèle, à d. (Rs) fruste. Ar. F. 580. -M. ANTONINVS. AVG. P. M. TR. P. XX. (Rs) LIBERAL. AVG. V. COS III. La Se Libéralité debout, àg. Ar. A. B. C. 581. M. ANTONINVS AVG. ARMENIACVS. Tête laurée, à d. (Rs) PIETAS AVG. TR. P. XX. COS III. La Piété debout, à g. A ses pieds, un autel. Ar. B.C. 582.– M. ANTONINVS AVG. ARM. PARTH. MAX. Même buste, à d. (Rs) TR. P. XX. IMP. IIII. COS III. La Paix debout, à g. A l'exergue, PAX. Ar. A. B. C. 583. M. AVRELIVS CAES. AVG. PII. F. Son buste nu, à d. (Rs) TR. POT XIII. COS II. Mars casqué debout, à d. Ar. A. B. C. 584. M. ANTONINVS AVG. IMP. II. Tête laurée, àd. (RS)TR. P. VIII. COS III. La Félicité debout, à g., tenant un caducée. Ar. A. B. C. 585. M. ANTONINVS AVG. GERMANICVS. Sa tête laurée, à d. (Rs) TR. P. XXXI. IMP. VIII. Victoire marchant, à g., et tenant une couronne. Ar. A. B. C.


586. M. AVREL. ANTONINVS. Buste radié, à d. (RS)TR. P. VIII. COS. III. P. P. L'Equité debout. M. B. A. B. C.

587. AVRELIVS CAESAR AVG. Tète nue de Marc-Aurèle, à d. (Rs) ADVENTVS S. C. Diane debout, à ses pieds, un autel. M. B. Me. 588. IMP. CAES. M. AVREL. ANTONINVS AVG. P. M. Buste radié de Marc-Aurèle, à d. (Rs) CONCORD. AVGUSTOR. TR. P. XV. COS III. S C. Marc-Aurèle et Lucius Verus se donnant la main. M. B. B. C.

589. -Trois grands bronzes semblables, mais de conservation médiocre. Me. 590. DIVVS M. ANTONINVS. PIVS. Son buste nu, à d. (Rs) CONSECRATIO. S. C. Marc-Aurèle enlevé au ciel sur un aigle. G. B. Me. 591. Avers, le même. (Rs) CONC. S. C. Char allant, à d., traîné par quatre éléphants conduits par quatre cornacs. G. B. Me. 592. M. ANTONINVS AVG. TR. P. Buste lauré, à d. (Rs) COS. S. C. Jupiter assis, à g. G. B. Me. 5 93 M. ANTONINVS AVG. ARM. SARM.TR. P. XXXI. Buste lauré, à d. (Rs) DE SARMATIIS. Monceau d'armes. S. C. G. B. 2 pièces. Me. 594. M. ANTONINVS. Même buste. (RS)FELIC. S. C. Légende incomplète. Temple à quatre colonnes. Au milieu, la Concorde ou la Fortune. G. B, rare. Me. 595. M. ANTONINVS AVG. GERM. Son buste lauré, à d., avec le paludamentum. (Rs) TR. P.. COS. III. FELICITATI. AVG. P. P. Vaisseau allant, à d., conduit par quatre rameurs. S. C. M. B. A. B. C.


596.– M. ANTONINVS AVG. TR. P. XXIIII. Buste lauré, à d. (Rs) FORT. RED. COS. III. S. C. La Fortune assise, à g., tenant un gouvernail. M. B. B. C. 597. M. AVREL. ANTONINVS AVG. TR. P. XXXII. Buste lauré, à d. (Rs) FELICITAS AVG. IMP. VI. COS. III. P. P. S.C. La Félicité debout, à g., tenant une haste et un caducée ailé. G. B. B. C. 598.– M.ANTONINVS AVG. CAES. ARM. TR. P. Même buste. (Rs) IMP. VIII. COS III. CLEMENTIA AVG. S.C. La Clémence debout, a g.

Patine verte. G. B. A. B. C.

599. ANTONINVS AVG. TR. P. XXVIII. Même buste. (Rs) IMP. VI. COS. III. S.C. Jupiter Nicéphore assis, à g. G. B. 2 pièces. A. B. C. 600. Avers, le même. (Rs) IMP. VI. COS.. S.C. Rome Nicéphore casquée, assise à g,, sur un bouclier. G. B. 2 pièces. Me.

601 La même monnaie de M. B. Tête radiée. Me. 602. Avers à légende fruste. Tête radiée, à d. (Rs) Légende fruste. S.C. Victoire debout, à d., écrivant sur un bouclier attaché sur un palmier. VIC. CER. M. B. F. 603 AVRELIVS. CAESAR. AVG. PII. Buste nu, à d. (Rs) PIETAS. AVG. S. C. Instruments de sacrifice. M. B. Me. 604. M. AV ANTONINVS AVG. Tête laurée, à d. (Rs) PRIMI. DECENNALES. COS. III. S. C. En cinq lignes dans une couronne de laurier.

G. B. 3 pièces. A. B. C. et Me.

605. Avers, le même. (Rs) SALVTI. AVG. COS.


III. S. C. La Santé debout, à g., donnant à manger à un serpent qui sort d'un autel.

Patine vert foncé. G. B. B. C.

606.

607.

La même, avec TR. P. XXII.

Patine rouge. G. B. A. B. C

La même, avec TR. P. XXIIII. 3 pièces.

G. B. Me

608. La même monnaie. 2 M. B. Me 609. IMP. CAES. M. AVREL. ANTONINVS

AVG. P. M. Buste lauré, à d. (Rs) SALVTI. AVGVSTOR. TR. P. XVII. S. C. COS. III. La Santé debout, à g. G. B. Me.

610. -M. AVRELIVS. CAESAR. AVG. Tête jeune, nue, de Marc-Aurèle, à d. (R8) TR. POT. VI. COS. II. S. C. Pallas casquée debout, appuyée sur un bouclier et tenant une Victoire. G. B. 2 pièces. A B. C. 611. La même, avec PII. FIL.

Patine vert foncé. G. B. Me.

612. AVRELIVS. CAESAR. AVG. P. M Sa tête jeune, nue, à d. (R!) Sans légende. S. C. Pallas casquée debout, à d., tenant un bouclier et dans l'attitude du combat. G B. Me. 613. Avers, le même. Pièce martelée sur le flan. (R8) TR. POT. III. COS. II. A l'exergue. PIETAS. S. C. La Piété debout, à g.; à ses pieds, un enfant. G. B. Me. 614. ANTONINVS. AVG. Buste lauré, à d. (R») PONT. IMP. IIII. COS. IIII. S. C. Victoire debout, à d., tenant un bouclier, appuyé sur un palmier, et sur lequel se trouve VIC. PAR. G. B. A. B. C.


6 15. Avers, le même, avec PARTH. MAX. (Rs) TR. P. XII. IMP. V. COS. III. S. C. L'Equité assise, à g. tenant des balances. G. B. A. B. C. 616. AVRELIVS. CAES. ANTONINVS. PII. FIL. Buste jeune, nu, à d. (RS) TR. POT. XVI. COS. II. S. C. La Fortune debout, à g., tenant un gouvernail. Patine verte. G. B. A. B. C.

617. Avers, le même. Beau style. (Rs) TR. POT. XIIII. COS. II. S. C. Pallas casquée et armée marchant à d. Jolie pièce. G. B. B.C. 618. M. ANTONINVS. AVG. ARM. PARTH. MAX. Buste lauré, à d. (R') TR. POT. XXI. IMP. IIII. COS. III. S. C. Victoire marchant, à g., tenant une cou-

ronne. Patine verte. G. B. B. C. 619. La même pièce, avec TR. POT. XXII. G. B. A. B. C.

620. M. AVREL. ANTONINVS. AVG.

Même buste. (R») TR. POT. XX. IMP. II. COS. La Providence debout, à g. A ses pieds, un globe. S. C. G. B. Me.

621. La même pièce, avec IMP. III. COS. II. G. B. Me.

622. Même légende, tête radiée, à d. (Rs) TR. POT. XX. IMP. Iffl. COS. III. S. C. Victoire debout, de face, tenant un bouclier, appuyé sur en palmier, et sur lequel on lit, VIC. PAR. Patine verte. M. B. A. B. C. 623. M. AVREL. ANTONINVS. AVG. P. M. Buste radié, à d. (R')TR. P. XVIII. IMP. II. COS. III. S. C. Mars casqué debout, à d. s'appuyant sur un bouclier. M. B. Patine verte. B. C.


624. Monnaie presque fruste à l'avers. (Rs) TR. P. XVIII. Même revers. G. B. Me. 625. AVRELIVS CAESAR ANTONINVS. PII. FIL. Tête jeune nue de Marc-Aurèle, à d. (Rs) TR. POT. VI. COS. II. Dans le champ, VIRTVS. S. C. La Valeur casquée, debout, à g. Patine brune. M. B. B. C. 626. -Monnaie presque fruste, à l'avers. (Rs) VOTA. S.C. COS. IIII. L'empereur debout, à g., sacrifiant sur un trépied. G. B. Me. 627. – Monnaie coulée. ANTONINVS AVG. Buste lauré, à d. (R') Légende illisible. Temple à 4 colonnes avec un dôme. M. B. F. Cette pièce a du être frappée dans les colonies.

FAUSTINE JEUNE (femme de Marc-Aurêle)

628. FAVSTINA AVGVSTA. Son buste diadémé, à d. (Rs) SALVS. La Santé assise, à g. Ar. Me. 629. DIVA FAVSTINA. Buste, à d., les cheveux tressés. (Rs) CONSECRATIO S. C. Autel. G. B. B.C. 630. Même légende, même buste. (Rs) CONSECRATIO S. C. Un paon enlevant Faustine au ciel. G. B. A. B. C.

63 1 FAVSTINA AVGVSTA Même buste, à d. (Rs) FECVNDITAS AVGVSTAE. S. C. Femme debout de' face, tenant un enfant sur chaque bras. A ses pieds, de chaque côté, un enfant debout. G. B. A. B. C.


6p. Avers, le même. (Rs) FECVNDITAS S. C. La Fécondité debout, tenant un enfant sur son bras gauche. M. B. Patine verte. B. C.

633. La même monnaie de M. B., que l'avantdernière. A. B. C. 634. Avers, le même. (R») IVNO. S. C. Junon debout, à g. à ses pieds, un paon. G. B. A. B. C. 635. Avers, le même. (Rs) IVNONI REGINAE. S. C. Junon debout, à g. A ses pieds, un paon. G. B. B. C.

63e. Avers, le même. (R!) IVNONI. LVCINAE. S. C Junon debout, à g., tenant un enfant sur son bras gauche chaque côté, un enfant debout. G. B. A. B. C. 637. Avers, le même. (R'). HILARITAS. S. C. La Joie debout, tenant une longue palme et une corne d'abondance. G. B. A. B. C. 638. Avers, le même. (R8) LAETITIA. S. C. L'Allegresse debout, à g G. B. Me. 639. La même monnaie en M. B. A. B. C. 640. Avers, le même. Buste diadémé, à d. (Rs) SALVTI AVGVSTAE. S. C. La Santé assise, à g., donnant à manger à un serpent. G. B. A. B. C. 641 Avers, le même. (R8) SAECVLI. FELICITAS. S. C. Deux enfants jouant sur un trône. G B. Me. 642.– Avers, le même. (R«) VENVS. S. C. Venus debout, à g. Patine verte. A. B. C.


LUCIUS VERUS (i)O à 169).

Associé à l'empire par Marc-Aurèle.

b43. L. VERVS. AVG. ARMENIACVS. Sa tête laurée, à d. (Rs) TR. P. IIII. IMP. III. COS. Il. Mars armé et casqué, debout, à d., la main gauche placée sur un bouclier. Ar. A. B. C. 644.– L. AVREL VERVS. AVG. ARMENIACVS. Buste lauré, à d. (Rs) IMP. II. COS II. A l'exergue, REX ARMEN. DATVS. S.C. L'empereur assis sur une estrade, posant la couronne sur la tête du roi d'Arménie debout au bas de l'estrade, et qui lui tourne le dos. Derrière l'empereur, le préfet du prétoire, et un autre personnage à sa droite. G. B. B. C. 645.– IMP. CAES. L. VERVS AVG. Son buste nu, à d. (Rs) CONCORD. AVGVSTOR. TR. P. II. COS. II. S.C. Les deux empereurs debout se serrant la main. M. B. Me.

646. VERVS. AVG. Buste lauré, à d. (Rs) FORT. RED. TR. P. VII. IMP. III. COS La Fortune assise, àg. S.C. M. B. Me. 647. Avers, le même. (Rs) TR. P. IIII. IMP. A l'exergue, ARMEN. S. C. Arménien assis, à g., au pied d'un trophée. M. B. Me. 648. ARMENI. Même buste. (Rs) Légende illisible. S. C. Mars armé et casqué, marchant, à d.

Belle patine verte. G. B. Me.


649-– VERVS AVG. ARM. Même buste. (Rs). AVG. COS. III. S. C. Victoire courant, à g., et tenant une

couronne. G. B. Me.

LUCILLE (Femme de Lucius Verus).

650. LVCILLAE. AVG. ANTONINI. AVG. F

buste, à d., les cheveux tressés. (Rs) HILARITAS. S.C. La Joie debout, à g tenant une longue palme et une corne d'abondance. G. B. A. B. C. 651. Avers, le même. (Rs) PIETAS S. C. La Piété debout, à g.; à ses pieds, un autel.

2 pièces. G. B. B. C. et Me.

652. Avers, le même. (Rs) VESTA. S. C. Vesta debout, à g., tenant le simpule à ses pieds, un autel. G. B. Me.

COMMODE (De 161 à 192).

Fils de Lucius Verus.

653. AVG. P. FEL. Tête laurée de Commode, à d. (Rs) P. M. TR. P. XVII. IMP. VIII. COS. III. P. P. Femme debout, de face, tenant une haste et une corne d'abondance. Dans le champ, une étoile. Ar. Me. 654. M. COMMODVS ANTONINVS Son buste lauré, à d. (Rs) ANNONA AVG. TR. POT COS S. C. L'Abondance debout, à g. à ses pieds, le modius. G. B. Me.


655 Avers, le même. (Rs) CONSECRATIO. S.C. Aigle, à d., sur un autel. G. B. Me. 656. Avers, le même. (R5) FEL. AVG. TR. P. VI. IMP IIII. COS. S. C. Diane debout, à g. M.B. Me. 657. Avers, le même. Figure barbue. (Rs) MART. PACAT. P. M. TR. P. XIIII. IMP. VIII. COS. V. P. P. S. C. Mars debout, et casqué, tourné à g., et tenant un rameau d'olivier. G. B. Me. 658. Avers, le même. Tète îadiée, à d. (Rs) LIBERTAS. S.C. M. B. Me. 659. M. COMMODVS. P. FELIX AVG. (R') P. M. TR. P. XII. IMP. VII. S.C. L'empereur assis, à g., tenant un globe. Il est couronné par la Victoire. G. B. Me.

660. –M. COMMOD. ANT'P. F. Son buste barbu, à d. (R'j P. M. TR. P. XVI. S. C. La Paix assise, à g. G. B. Me. 661. Avers, le même. (Rs) S. A. IMP. VIII. COS. V. P. P. S. C. La Santé assise, à g. G. B. Me. 662. La même. La Santé debout. M. B. A. B. C. 663.– M. COMMODVS. ANTON. AVG. PIVS. Son buste barbu lauré, à d. (Rs) VOTA. TR. P, VIIII. IMP. VII. A l'exergue. COS. IIII. S C. L'empereur debout, à g., sacrifiant. G. B. Me. 664. M. COMMODVS. ANTON. AVG. PIVS. BRIT. Son buste lauré, à d. (R') VOTA. SVSCEPTA. COS. IIII PP. S. C. L'empereur debout, à g., sacrifiant. G. B. A. B. C. 665. Monnaie de Commode, sans légende lisible,


mais au revers de ADLOCVTIO. L'Empereur sur une estrade haranguant 4 soldats. G. B. F. 6èt.– M. AVRELIVS. CAES. COMMODVS. AVG. Son buste jeune lauré, à d. (Rs) Légende illisible. On distingue cependant, DE. GERM. Deux esclaves assis au pied d'un trophée, les mains liées derrière le dos. S. C. G. B. Me.

CRISPINE.

Femme de Commode.

667. CRISPINA AVGVSTA. Son buste, à d. (Rs) VENVS. FELIX. S. C. Vénus assise, à g. 3 pièces. G. B. Me.

PERTINAX (de 126 a 192)

Régna 87 jours.

668. Monnaie de coin moderne, mais si bien imitée que nous croyons utile de la décrire: IMP. CAES. P. -HELV. PERTIN. AVG. Son buste lauré, à d. (Rs) VOT. DECEN. TR. P. COS. XII. L'empereur debout, à g., sacrifiant auprès d'un autel. P. B. B. C.

DIDIUS JULIANUS (ijj à 19))

Acheta sa charge.

669. Monnaie fruste, où la tête seule de l'empereur est reconnaissable. G. B, F.


CLODIUS ALBINUS

Mourut en 196. Régna un an.

670. Monnaie fruste, reconnaissable à la tête. G. B. F.

671. Même observation pour une monnaie de petit bronze où la légende peut se deviner. P. B. F. 672. Autre monnaie de grand bronze. CLO. SEPT. ALBIN. Tête nue, àd. (Rs) Légende illisible. S. C. Rome casquée, debout. G. B. Me.

SEPT1ME SÉVÈRE (de 146 à 193)

673. L. SEPT. SEV. AVG. IMP. PART. MAX. Buste lauré, à d. (Rs) Légende illisible. Femme assise, à g. Ar. Me.

674. SEV. PIVS AVG. Buste lauré, à d (Rs) VOTA. SVSCEPTA. XX. L'empereur debout, à g., sacrifiant. Ar. A. B. C.

675. – AVG. COS. II. Même tête. (Rs) LIBERAL. AVG. La Libéralité debout. Ar. Me. 676. SEVERVS. AVG. PART. MAX. Même tête. (Rs) P. M. TR. P. VIII. COS. II. P. P. Victoire marchant, à g., et devant elle un bouclier. Ar. Me. 677. SEPT. SEV. PERT. AVG. IMP. VIII. Buste lauré, à d., avec la cuirasse. (R') ADVENTVIS. AVG. FELICISSIMO. L'empereur à cheval, à d., levant la main et précédé par un soldat portant une enseigne.

Rare G. B. A. B. C.


678. Légende illisible. Victoire.

SEV. SEPT. Buste lauré, à d. (Rs) S. C. Rome casquée debout tenant une G. B. Me.

JULIA DOMNA

Femme de Septime Sévère.

679. IVLIA. AVGVSTA. Buste avec la coiffe, à d. (Rs) IVNONI. LVCINAE. S. C Junon Lucina assise, à g. G. B. Me.

CARACALLA (de 18S à 217)

Fils de Septime Sévère et de Julia Domna.

680. ANTONINVS. PIVS. AVG. Buste de Caracalla lauré, à d. (Rs) PONTIF. TR. P. XIII. COS. III. La Concorde assise, à g. Ar. B. C. 681. ANTONINVS. PIVS. AVG. BRIT. Même tête. (Rs) PM. TR. P. XV. COS. III. P. P. La Santé assise, àg. Ar. A. B. C. 682. M. AVREL. ANT. CAES.. Buste jeune de Caracalla, à d. (Rs) PII. FIL. Instrument de sacrifice. Ar. A B. C.

683. ANTONINVS. PIVS. AVG. BRIT. Tête laurée de Caracalla, à d. (Rs) Fruste. G. B. F. 684. ANTONINVS. PIVS, AVG. Buste lauré, à d. (Rs) INDVLGENTIA. AVG. IN. CARTH. Cybèle sur un lion courant, à d. Monnaie défourrée. P. B. Me.


DIADUMENIEN (de 208 à 218)

Fils de Macrin.

685. Cette monnaie est de coin moderne, mais si bien frappée et si bien imitée que nous la conservons dans la collection. M. OPEL. ANTONINVS. DIADVMENIANVS. CAESAR. Buste nu de l'Empereur, à d. (Rs) PRINC. IVVENTVTIS. S. C. L'empereur debout, à g. tenant une enseigne et un sceptre derrière lui, deux enseignes.

ELAGABALE (20; à 222)

686. IMP. ANTONINVS. PIVS. AVG. Buste lauré, à d. (Rs) ABVNDANTIA. AVG. L'Abondance debout, à g. Ar. A. B. C.

ALEXANDRE SÉVÈRE {20 à 2]j)

687. IMP. SEV. ALEXAND. AVG, Buste lauré, àd. (Rs) PM. TR. P. VIIII. COS. III P. P. Le Soleil debout, à g., levant la main droite et tenant un globe de la main gauche. Ar. A. B. C. 688.- Avers, le même. (Rs) VIRTVS. AVG. La Valeur debout, à g., tenant un globe et une haste le pied droit appuyé sur une proue. Ar. B. C. 689. IMP. SEV. ALEXANDER. AVG. Buste lauré, àd.(Rs) ANNONA. AVGVSTI. S. C. L'Abondance debout, à g., à ses pieds, le modius. 3 pièces. G. B. Me.


690. IMP. ALEXANDER. PIVS AVG. Même buste. (Rs) MARS. VLTOR. S. C. Mars armé et casqué, marchant, à d. 2 pièces. G. B. Me. 691. -Avers, le même. (Rs) PM. TR.P. XIII. COS. III. P. P. S. C. Le Soleil marchant, à g levant la main droite. 2 pièces. G. B. Me. 692. La même, avec TR. P. X. COS. III. Le Soleil radié debout, à g., tenant un fouet et levant la main droite. 2 pièces. G. B. B. C. 693. Même légende et même tête à l'avers. (R5) TR. P. VII. COS. III. Mars, armé et casqué, marchant, à d. 3 pièces. G. B. Me.

694. IMP. SEV. ALEXANDER. AVG. Buste lauré, à d. (Rs) PM. TR. P. VIIII. COS. III. P. P. S C. Le Soleil radié debout, levant la main droite et tenant un globe. G. B. B. C.

695. Avers, même légende et même tête. (Rs) PM. TR. P. VII. COS. II. P. P. S. C. Mars casqué debout, à g. G. B. A. B. C.

696. Avers, le même. (Rs) PM. TR. P. VIII. COS. III. P. P. S. C. L'Empereur debout, à g. G. B. Me. 697. IMP. CAESAR. SEV. ALEXAND. PIVS. AVG. Même buste. (R')PONT. MAX. S. C. L'Empereur debout, à g., tenant un globe de la main droite. G. B. Me.

698. La même, en moyen bronze. Me. 699. IMP. CAES. M. AVR. SEV. ALEXANDER. AVG. Même buste. (Rs) P. M. TR. P. VII. COS. II. P. P. S. C. L'empereur debout, à g., sacrifiant. A ses pieds, un autel. G. B. Me.


700.– Avers, le même. (RSJ PM. TR. P. VIII, COS. III. P. P. S. C. L'empereur debout, àd., sur un char traîné par quatre chevaux. M. B. Me. 701. -Avers, le même. (R') PROVIDENTIA. AVG. S. C. Cérès debout, à g., à ses pieds, le modius. Patine verte. G. B. B.C. 702. – Trois monnaies semblables, mais de conservation mauvaise.

703. IMP. ALEXANDER. PIVS. AVG. Même buste, (Rs). SPES. PVBLICA. S. C. L'Espérance marchant, à g., relevant sa robe et tenant une fleur. 3 pièces. G. B. Me.

704. -IMP. SEV. ALEXANDER. AVG. Même buste, à d. (Rs) VICTORIA. AVGVSTI. Victoire debout, à d., tenant un bouclier appuyé sur un palmier et sur lequel est inscrit VIC. 2 pièces. G. B. Me. 705. Même avers. (R') VIRTVS AVGVSTI. S. C. Mars casqué et armé marchant, à d. G. B. Me. ORBIANA

Femme d'Alexandre Sévère.

706. SAL. BAR. ORB. Son buste diadémé, à d. (Rs) CONCORDIA. AVG. S. C. La Concorde assise, à g. Patine verte, mais monnaie presque fruste. M. B. F.

JULIA MAMAEA

Mère d'Alexandre Sévère.

707. IVLIA MAMAEA AVG. Son buste diadémé, à d. (R')VESTA. Vesta debout, à g. Ar. A. B. C.


708. IVLIA MAMAEA AVGVSTA. Buste diadémé de Impératrice, à d. (R') FECVNDITAS AVGVSTAE. S. C. La Fécondité debout, à g.; à ses pieds, un enfant. G. B. Me.

709. Avers, le même. (R1) FELICITAS PVBLICA. S. C. La Félicité debout, à g., appuyée sur une colonne, et tenant un caducée. G. B. 2 pièces. A. B. C. 710. Avers, le même. (R') VENERI. FELICI. S. C. Vénus debout, à d. G. B. A. B. C. 711.– Avers, le même. (Rs) VENVS GENETRIX. Vénus debout, à g., tenant une pomme. A ses pieds, un

enfant. S. C. G. B. A. B. C

MAXIMIN (173 a 238)

712. MAXIMINVS. PIVS. AVG. GERM. Son buste

lauré, à d. (RI) FIDES MILITVM. S. C. La Foi militaire debout, tenant deux enseignes.

G.B. 4 pièces. B. et A. B. C.

713. – IMP. id. (R1) PAX AVGVSTIS. C. La Paix debout, à g. G. B. Me. 714. Avers, le même. (R«)P. M. TR. P. II. COS. P. P. S. C. L'empereur debout, à g.. tenant deux enseignes de la main droite et une haste. Derrière lui, une enseigne. G. B. A. B. C.

715. Avers, le même. (Rs) PROVIDENT. AVG. S. C. La Providence debout, à g. G. B. Me. 716. Avers, le même. (R») SALVS. AVGVSTI. S. C. La Santé assise, à g. G. B. Me.


717. Avers, le même. (R') VICTORIA. AVG. S. C. La Victoire courant, à d., portant une couronne et une palme. G. B. A. B. C. 718. IMP. MAXIMINVS. P. F. AVG. Même buste, à d. (R') VICTORIA. GERMANICA. S. C. L'Empereur debout, à g. couronné par laVictoire. G.B. A. B. C.

MAXIME

Fils de Maximin.

719. MAXIMVS. CAES. GERM. Son buste nu, à d. (Rs) PIETAS. AVG. S. C. Instruments de sacrifice. Patine verte. G.B. B.C.

720. Avers, le même. (R') PRINCIPI. IVVENTVTIS. S. C. L'Empereur debout, à g., tenant un sceptre derrière lui, deux enseignes. 2 pièces. G. B. A. B. C.

PUPIEN (164 à 238)

721. -IMP. CAES. M. CLOD. PVPIENVS. AVG. Son buste lauré, à d. (Rs) VICTORIA. AVG. S. C. La Victoire debout, à d. Patine verte. Me. 722.– Avers, le même. (Rs) CONCORDIA. AVG. S. C. La Concorde assise, à g. G. B. Me.

GORDIEN III (de 222 à 244)

723. IMP. GORDIANVS. PIVS. FEL. AVG. Son buste radié, à d. (R') AETERNITATI. AVG. Le Soleil


radié debout, à d.,regardant à g., tenant un globe et levant la main droite. Potin B. C. 724. IMP. CAES. M. ANT. GORDIANVS. AVG. Même buste. (Rs) CONCORDIA. AVG. La Concorde assise, à g. Pot. B. C. 725. Avers, le même que la première. (Rs) FORT. REDVX. La Fortune assise, à g. Pot. B. C. 726. Même avers que la seconde. (Rs) IOVI. CONSERVATORI. Jupiter debout; à ses pieds, un enfant. Pot. A. B. C.

727. IMP. GORDIANVS. PIVS. FEL. AVG. Buste radié, à d. (Rs) IOVI. STATORI. Jupiter debout, à d., tenant des foudres et une haste. Pot. F. D. C- 728. Avers, le même. (Rs) LAETITIA. AVG. La Joie debout, àg. Pot. B. C. 729. -IMP. CAES. M. ANT. GORDIANVS. AVG. Même buste. (Rs) LIBERALITAS. AVG. II. La deuxième Libéralité debout, tenant une tessère et une corne d'abondance. Pot. B. C. 730. -Avers, le même. (R') P. M. TR. P. VI. COS. II. P. P. L'Empereur debout, à d., armé d'une haste transversale et tenant un globe. Pot. B. C. 731. –IMP. GORDIANVS. PIVS. FEL. AVG. Même buste. (R') P. M. TR. P. VI. COS. II. P. P. Pot. A. B. C.

732. -IMP. CAES. M. ANT. GORDIANVS. AVG. Même buste. (R') PROVIDENTIA. AVG. La Providence debout, à g., tenant un globe. Pot. B. C. 733 Avers, le même. (R») ROMAE. AETERNAE. Rome Nicéphore assise, à g. Pot. B. C.


734-– Avers, le même. (R>) VIRTVS AVGVSTI. La Valeur debout, à d. Pot. Me. 735. IMP. GORDIANVS. PIVS. FEL. AVG. Son buste lauré, à d. <R>) AETERNITATI AVG. S. C. Le soleil radié debout, à g et levant la main droite. G. B. 3 pièces. A. B. C.

736. IMP. CAES. M. ANT. GORDIANVS. AVG. Même buste. (Rs) AEQVITAS AVG. S. C. L'Equité debout, tenant des balances. G. B A. B. C. 737. IMP. GORDIANUS PIVS. FEL. AVG. Même buste. (Rs) CONCORDIA. AETERNA. S. C. La Concorde assise, à g. G. B. Me. 738. Avers, le même. (Rs) LAETITIA. AVG. N. S. C. La Joie debout, à g.

5 pièces. G. B. B. et A. B. C.

739. Avers, le même. (Rs) MARTEM PROPVGNATOREM. S. C. Mars casqué et armé, courant à d. G. B. B. C.

740. Avers, le même. (Rs) PAX AETERNA. La Paix marchant, à g. S. C. G. B. A. B. C. 741. IMP. CAES. M. ANT. GORDIANVS AVG. Même buste. (RS)P. M. TR. P. II. COS. V. P. P. S. C. La Piété debout, à g. G. B. Me. 742. IMP. GORDIANVS PIVS. FEL. AVG. Même buste. (R«) P. M. TR. P. III. COS. P. P. S. C. L'empereur assis, à g., tenant un globe. G. B. A. B. C. 743. Avers, le même. (Rs) P. M. TR. P. IIII. COS. II. P. P. S. C. L'empereur debout, à d., tenant une haste transversale et un globe.

Patine verte. G. B. A. B. C.


744- La même, avec TR. P. V. Patine verte. G. B. 2 pièces. B. C.

745 Avers, le même. (Rs) La Paix assise, à g. 3 pièces. G. B. A. B. C.

746. Avers, le même. (R') SECVRIT. PERPET. S. C. La Sécurité debout, appuyée sur une colonne. M. B. Me.

747. Avers, le même. (R') VICTORIA. AETER. S. C. La Victoire debout, à g.

2 pièces. G. B. A. B. C.

748. IMP. CAES. M. ANT. GORDIANVS AVC. Même buste. (Rs) VIRTVS AVG. S. C. La valeur debout, à g. Patine verte. G. B. A. B. C.

PHILIPPE Père (204 à 249)

749. IMP. M. IVL. PHILIPPVS AVG. Son buste radié, à d. (R') ADVENTUS AVG. L'empereur à cheval, à g. 2 pièces, dont une fruste. Pot. B. C. 750. Avers, le même. (Rs) AEQVITAS AVG. L'Equité debout, à g. Pot. Me. 751. –Avers, le même. (Rs) ANNONA AVG. L'Abondance debout, à g. Pot. Me. 752. IMP. PHILIPPVS AVG. Même buste. (Rs) ;P. M. TR. P. V. COS. III. P. P. Mars casqué, debout, à g. Dans le champ, A. Pot. B. C. 5 S 3. Avers, le même. (R") SAECVLARES AVG. Biche, à d. A l'exergue, II. 2 pièces. Pot. B. C.


754- Avers, le même. (Rs) Même légende. Lion, à d. A l'exergue, I. Pot. B. C. 755. Même légende. Buste lauré, à d. (R») AEQVITAS. AVG. S. C. L'Equité debout, tenant des balances. 3 pièces. G. B. A. B. C. 756. Avers, le même. Patine rougeâtre. (R') ANNONA. AVG. S. C. L'Abondance debout, àg. A ses pieds, le modius rempli d'épis. 4 pièces. G. B. B. C. 757. Avers, le même. (Rs) FELICITAS. AVG. La Félicité debout.

758. Avers, le même. (R') ITAS AVG. La Félicité (?) G. B. Me. 759. IMP. M. IVL. PHILIPPVS. AVG. Même buste, à d. (R8) FIDES MILITVM. S. C. La Foi militaire debout, à g., tenant deux enseignes. G. B'. A. B. C. 760. Avers, le même. (Rs) FIDES EXERCITVS, S. C. Quatre enseignes. G. B. Me. 761. Avers, le même. Patine verte. (Rs) LAET. FVND La Joie debout, à g. G. B. Me. 762. Avers, le même. (Rs) PROVIDENTIA. AVG. S. C. La Providence debout, à g. G. B. Me.

OTACILIE

Femme de Philippe père.

763. M. OTACIL. SEVERA. AUG. Son buste jeune, diadémé, à d., avec le croissant. (Rs) CONCORDIA, AVG. La Concorde assise, à g. Pot. A. B. C.


764. MARCIA. OTACIL. SEVERA. AVG. Même buste, à d. (Rs) CONCORDA. AVG. S. C. La Concorde assise, à g. 5 pièces. G. B. B. et A. B. C.

PHILIPPE Fils (237 à 249)

765. IMP. M. IVL. PHILIPPVS. AVG. Son buste lauré, à d. (Rs) LIBERALITAS. AVG. III. S. C. Philippe pere et fils assis, à g., sur une chaise curule, et tenant une patère. 2 pièces. G. B. B. C.

TRAJAN DÈCE (201 à 2ji)

76e. IMP. CAES. TRAIANVS. DECIVS. AVG. Son buste radié, à d. (Rs) ADVENTVS. AVG. L'Empereur à cheval, à g. Pot. B. C. 767. Même légende. Buste lauré, à d. (R') DACIA. S. C. La Dacie debout, tenant une haste surmontée d'une tête d'âne. G. B. A. B. C.

HERENNIUS ETRUSCUS

Fils de Trajan Dèce.

768. Q. HERENNIVS. DEC. E. Buste nu, à d. (Rs) CIPI. IVVENTVTIS. S. C. L'Empereur tenant un globe et une haste transversale, debout, à g. G. B. B. C.


TREBONIANUS GALLUS (207 a 254) f

769. – JIMP. CAES. VIB. TREB. GALLVS. AVG. Son buste radié, à d. (R') LIBERTAS. AVG. La Liberté debout, à g. tenant un bonnet. Dans le champ, une étoile. Pot. B. C.

770. Avers, le même. (Rs) PIETAS. AVG. La Piété debout, à g. Pot. B. C.

VOLUSIEN

Fils de Trébonien.

771. IMP. C. VIB. VOLVSIANVS. AVG. Son buste radié, àd. (R") CONCORDIA. AVG. La Concorde assise, à g. et la Concorde debcut. 2 pièces. Pot. A.B. C. 772. IMP. CAES. C. VIB- VOLVSIANO. AVG. Même buste. (R') SALVS. AVG. La Santé debout. Pot. B. C.

773.– Avers, le même. (R'). PAX. AVG. La Paix debout. Pot. B C.

VALERIANUS Pater (1900,24})

774.- IMP. C P. LIC. VALERIANVS AVG. Son buste radié, à d. (Rs) CONCORDIA AVG. ??. On lit avec peine. La Concorde debout. Pot. Me. 775 Avers, le même. (R«) APOLLINI CONS. AVG. APOLLON debout, à g. Pot. Me.


776. Avers, le même. (R') FIDES. MILITVM. La Foi militaire debout, tenant deux enseignes. Pot. A. B. C. 777. Avers, le même. (Rs) ORIENS AVG. Le Soleil debout, à g., tenant un fouet et levant la main droite. 2 pièces. Pot. Me.

778. – Avers, le même. (R~) VICTORIA AVG. La Victoire debout, à g. Pot. A. B. C. 779.–Avers, le même. (R')VIRTVS AVG. Rome casquée, debout à g. Pot. A. B. C. 780. Avers, le même. (Rs) FELICITAS AVG. La Félité debout, à g. Monnaie de Pot. Me.

GALLIEN f2~ a 268)

Fi!sdeValenanus.

781. GALLIENVS P. F. AVG. Buste radié, à d. (R') RESTIT. GALLIAR. L'empereur debout, à g., relevant la Gaule à genoux devant lui. Bil. rare. T. B. C. 782. Avers, le même. Buste lauré, à d. (R') GERMANICVS. MA. Trophée au pied duquel sont enchaînes deux Germains, les mains liées derrière le dos. G. B. Me.

783 Avers presque fruste .GALL. Tête laurée, à d. (R') VIRTVS AVG. Mars debout, à g., s'appuyant sur un bouclier. G. B. Me. Toutes les monnaies qui suivent sont des petits bronzes. 784. GALLIENVS AVG. Son buste radié, à d. (R') ABVNDANTIA AVG. L'Abondance debout, de face. Dans le champ. B. 6 pièces. A. B. C.


78). Avers, le même.(Rs) AETERNITAS AVG. Le Soleil debout, à g., tenant un globe, et levant la main droite. Dans le champ, F. y pièces. B. et A. B. C. 786. La même, avec E dans le champ. Me. 787. Les mêmes sans lettres, dans )e champ. 3 pièces. A. B. C.

788. Avers, le même. (R~) AEQVITAS AVG. L'Equité debout tenant les balances. 3 pièces. L'une, avec III dans le champ. A. B. C. 789. Avers, le même. (R') ANNONA AVG. L'Abondance debout. 2 pièces. Me. 790. Avers, le même. (R~) APOLLINI. CONS. AVG. Centaure debout, à d. A l'exergue, K.

6 pièces. A. B. C.

791. Même monnaie. Centaure marchant, à g., tenant un globe et des flèches. A. B. C. 792. Même monnaie, mêmes légendes. Griffon marchant, à g. A l'exergue, A. 3 pièces. A. B. C. 793. Avers, le même. (R") CONCORDIA AVG. La Concorde assise, à g. A. B. C. 794. Avers, le même. (R~) DIANAE CONS. AVG. Biche marchant, à g. i pièces variées, avec, à l'exergue, XI, XII. B. et A. B. C. 79~. Avers, le même. La même monnaie biche marchant, d.,avec, au revers, II ou E, ou RI. 6 pièces. B. ou A. B. C.

796. Avers, le même. La même monnaie cerf, à d. A. B. C.


797. Avers, le même. (R~) FORTVNA REDVX. La Fortune debout, à g., tenant un gouvernail. Dans le champ, S. i7pièces. A. B. C. 798. La même. La Fortune assise, à g. A. B. C. 799. -Avers, le même. (R") FELICITAS AVG. La Félicité debout, à g. Dans le champ, B.

2 pièces. A. B. C.

800. Avers, le même. (Rs) IOVI PROPVGNAT. Jupiter debout tenant un foudre. Dans le champ, XI ou S. ou N. pièces. A. B. C. 801. Avers, le même. (R~) IOVI CONS. AVG. Chèvre marchant, à g. 3 pièces. Me. 802. La même. Chèvre, à d. 5 pièces. A. B. C. 803. La même. Cheval ailé, à d. 2 pièces. Me. 804. Avers, le même. (R~) LAETITIA AVG. La Joie debout, à g. 6 pièces. Me. 805. Avers, le même. (R~) LIBERALITAS AVG. La Libéralité debout, tenant une tessère. Dans le champ, S. 2 pièces. A. B. C.

806. Avers, le même. (R') LIBERO. P. CONS. AVG. Panthère marchant, à g. A l'exergue, la lettre B. 7 pièces. A. B. C.

807. – Avers, le même. (Rs) MARTI. PACIFERO. A l'exergue, A. Mars debout. tenant une branche de laurier. 2 pièces. A. B. C. 808. Avers, le même. (R') MARTI. PROPVGN. Mars debout, à g. A l'exergue, la lettre A. Me.


809. Avers, le même. (R') NEPTVNO. CONS. AVG. Hippocampe, à d. A l'exergue N.

3 pièces. A. B. C.

810. Avers, le même. (R') ORIENS. AVG. Le Soleil debout, à g. tenant un globe et levant la main droite. 3 pièces. B. C.

Su.– Avers, le même. Même légende. Le Soleil radié debout marchant, à g., levant la main droite et tenant un fouet. 7 pièces. A. B. C. 812. Avers, le même. (R~) PAX. AVG. La Paix debout. A l'exergue. A. ou N. ou L. ou T. La Paix assise (i pièce). 9 pièces. A. B. C. 813. Avers, le même. (R')PIETAS. AVG. La Piété debout. Dans le Champ, S. ou P. 3 pièces. B. C. 814. –Avers, le même. (Rs) PROVIDENTIA. AVG. ou PROVID. AVG. La Providence debout à ses pieds, un globe. Dans le Champ, XI. ou S. ou A.

3 pièces. A. B. C.

813. Avers, le même. (R') P. M. TR. P. VI. COS. La Piété debout. A. B. C. 816. Avers, le même. (R') SALVS. AVG. La Santé debout. A l'exergue. M. P. 4 pièces. A. B. C. 817. Avers, le même. (R~ SECVRIT. PERPET. La Sécurité debout. 4 pièces. A. B. C. 818. Avers, le même. (R') SOLI. CONS. AVG. Pégase courant, à d. A l'exergue, N. 4 pièces A. B. C. 819. Avers, le même. (R') VBERITAS. La Fertilité debout, à g., tenant des épis. Dans le champ, E. 6 pièces. B. C.


820. Avers, le même. (R') VIRTVS. AVG. Mars casqué, ad., portant une haste et un trophée. Dans le champ, A ou B. 2 pièces. B. C. 821. -IMP. C. P. LIC. GALLIENVS. AVG. Son buste radié, à d. Même revers que la précédente. Mars debout, à g. A. B. C. 822. Avers, le même. (R~) VIRTVS. AVG. Rome casquée debout, présentant une Victoire à l'Empereur debout, à d. B. C. 823.– GALLIENVS. AVG. Buste radié, à d. (R') VIRTVS AVG. Mars casqué debout, à g., tenant une haste et un gouvernail. 5 pièces. A. B. C. 824. Avers, ]e même. (Rs) VIRTVS. AVGVSTI. Mars casqué debout, à g., tenant une haste et un rameau d'olivier. 4 pièces. B. C. 825. Avers, le même. (Rs) VICTORIA. AET. La Victoire debout, à g., tenant uue couronne. Dans le champ. S. 4 pièces. A. B. C. 826. Avers, le même. (R~) VICTORIA. AVG. La Victoire debout, à d. Dans le champ, S.

2 pièces. A. B. C.

827.– Avers.Iemême. (R')VICTORIA.GERMANICA. Deux esclaves assis au pied d'un trophée. Me.

SALONINE

Femme de Gallien.

828. -SALONINA. AVG. Buste diadémé, à d., avec le croissant. (Rs) AVG. IN. PACE. Salonine assise, à g.,


tenant un sceptre et une branche d'olivier. A l'exergue. M. S. Bil. A. B. C. 829. Avers, le même. (R") CONCORDIA. AVG. La Concorde assise, à g. P. B. A. B. C. 830.– Avers, le même. (R~ DEAE. SEGETIAE. Segetia debout dans un temple à 4 colonnes. Bil. Me. Il manque la moitié de la Monnaie.

831. Avers, le même. (Rs) FECVNDITAS. AVG. La Fécondité debout. A ses pieds, un enfant. Dans le Champ. N. ouE. ou L. 6 pièces.

832. Avers, lc même. (R~) IVNO. REGINA. Junon debout, à g. tenant un sceptre et une patère.

6 pièces. P. B. A. B. C.

833. – La même, Junon assise, à g. A l'exergue. M. S. P.,B. A. B. C.

834.–Avers, le ~même. (R~) IVNO. CONS. AVG. Biche marchant, à g. A l'exergue, lettres indéchiffrables. 5 pièces.. P. B. Me.

833. Avers, le même. (R~) LAETITIA. AVG. La Joie debout. Dans le champ. N. P. B. Me. 836. Avers, le même. (R') PVDICITIA. La Pudeur assise, à g. A l'exergue, VI. oui. C.

4 pièces. P. B. A. B. C.

837. -Avers, le même. (R~)VENVS. FELIX. Venus debout, à g. A l'exergue M. S. Dans le champ, H. 4 pièces. P. B. A. B. C.

838. Avers, le même.(R') La même Venus debout. VENVS. VICTRIX. P. B. Me.


839. Avers, le même. (Rs) VESTA. Vesta assise, à g. A l'exergue, Q. ou DAS.

i pièce Billon, et P. B. A. B. C.

SALONIN (~2 a 2~~

Fils de Gallien.

840.– VALERIANVS. CAES. Buste jeune de Salonin, à d. (R~) IOVI. CRESCENTI. Jupiter jeune sur la chèvre Amalthée, à d., levant le bras droit et tenant les cornes de de la chèvre. Bil. Me. 841. -SALON. VALERIANVS. AVG. Même tête.

(R~) PIETAS

AVG. Instruments de sacrifice.

Pot. A. B. C

VALERIEN JEUNE

Frère de Gallien, (268 de J.-C.)

842. VALERIANVS. P. F. AVG. Buste:radié, à d., de Valérien jeune. (R~) ORIENS. AVG. Le Soleil debout, à g., levant la main d., marchant à g.

Pot. A. B. C.

POSTUME (Né en Gaule, régna de 258 a! 2~J.

843. IMP. C, POSTVMVS. P. F. AVG. Buste radié et barbu de Postume, à d. (R') FIDES MILITVM. La Foi debout, de face, tenant deux enseignes. Pot. B. C.


844. Avers, le même. (Rs) FELICITAS. AVG. La Félicité debout, à g., tenant un caducée.

4 pièces. Pot. B. et A. B. C.

84~. Avers, le même. (R') HERC. DEVSONIENSI. Hercule debout, de face, tenant la massue et des foudres. 3 pièces. Pot. B. et A. B. C.

846.– Avers, le même. (R~) HERC. PACIFERO. Hercule nu debout, à g.. tenant une Victoire. Pot. Me. 847.–Avers, le même. (R~)HERCULI P. Hercule nu, à d. Pot. Me. 848. Avers, le même. (R') IOVI VICTORI. Hercule nu, debout, marchant, à d., portant un arc et des flèche s, Bil. 2 pièces. B. C.

849. –IMP.C.M. CASS. LAT. POSTVMVS. Buste de Postume radié, à d.. (R") VIRTVS AVG. S. C. Mars casqué debout, à d. G. B. A. B. C. 85o. IMP. C. POSTVMVS. P. F. AVG. Même buste. (R") LAETITIA. Vaisseau à la voile, à d., avec six rameurs G. B. Me. 8$i. Avers, le même. (R') VICTORIA AVG. La Victoire debout, à d., sur un globe, tenant une couronne et un casque. A ses pieds, deux captifs.

2 pièces. G. B. A. B. C.

8~2. Avers, le même. (R~) IMP. X. COS. V. Femme debout, à d., tenant une enseigne. P. B. A. B. C. 853 Avers, le même. (R') LAETITIA. Vaisseau à la voile, à d., avec cinq rameurs. Pot. Me. 854. Avers, le même. (R~) MONETA AVG. La Monnaie debout, à g., tenant des balances.

$ pièces. P. B. B. et A. B. C.


855.– Avers, le même. (Rs) P. M. TR. P. COS. III. Mars casqué debout, à g., tenant un globe.

pièces. Pot. Me.

856. Avers, le même. (R") REST ORBIS. L'empereur debout, ad., relevant l'Univers à genoux devant lui. Pot. A. B. C.

857. Avers, le même. (R~) NEPTVNO REDUCI, Neptune nu debout, de face. Pot. Me. 858.– Avers, le même. (R~) PAX AVG. La Paix debout, à g., dans le champ P. 3 pièces. Pot. A. B. C. 859. Avers, le même. La même monnaie. La Paix courant, à g. 3 pièces. Pot. A. B. C. 860. Avers, le même. (R") PROVIDENTIA. AVG. La Providence debout, à g. Pot. Me. 861. Avers, le même. (R~) SAECVLI FELICITAS. L'empereur debout, ad., tenant un globe et portant une haste transversale. Pot. Me. 862. Avers, le même. (R~) SALVS. AVG. Esculape debout, à g. 2 pièces. Pot. Me. 863. Avers, le même. (R') SERAPIDI. COMITI. AVG.Sérapisdebout.àg. Pot. Me. 864. Avers, le même. (R~) VBERTAS AVG. La Fertilité debout, à g. Pot. Me. 865. Avers, le même. (Rs) VICTORIA AVG. La Victoire courant, à g. A ses pieds, un ennemi, les mains liées derrière le dos. 3 pièces. Pot. B. C. 866. Avers, le même. (RS) VIRTVS AVG. Mars casqué debout, à d. Pot. A. B. C.


867.–La même monnaie. Mars casqué courant, à d. Pot. Me.

VICTORIN (T~M 2~ a

Les monnaies qui suivent sont toutes en petit bronze.

868. VICTORINVS. P. F. AVG. Tête radiée de Victorin, à d. (R~) AE.NITAS. AVG. L'Eternité debout, à g. Dans le champ, V. Me. 869. -IMP. C. VICTORINVS. P. FEL. AVG. Même buste. (R°) INVICTVS. Le soleil radié marchant, à g.

levant la main droite et tenant un fouet. une étoile. 10 pièces. 870.–Avers, le même. (R~) PAX debout, à d. Dans le champ, V. 13 pièces

Dans le champ, B. et A. B. C. AVG. La Paix A. B. C. et Me.

871. Avers, le même. (R') PIETAS. AVG. La Piété debout, à g., sacrifiant sur un autel.

pièces A. B. C. ou Me.

872. Avers, le même. (R~) PROVIDENTIA AVG. La Providence debout. A ses pieds, un globe. Me. 873. -Avers, le même. (RS) MART. Mars armé et casqué, marchant, à d. A l'exergue, T. Me. 874. Avers, le même. (R') SALVS. AVG. La Santé debout, à d $ pièces. Me. 87$. Avers, le même. (R') La Santé debout à g. 2 pièces. Me.

876. Avers, le même. (R') VIRTVS. AVG. La Valeur debout, à d. 9 pièces. Me.


877. Avers, le même. (R') VICTORIA AVG. La Victoire debout, à g. Me. Nous sommes dans la période de la plus grande décadence du monnayage. L'argent a disparu de la circulation. Les pièces les plus abondantes sont les petits bronzes, qui sont mal fabriqués, sans art et sans goût.

CLAUDE LE GOTHIQUE (2~ à 270;

Toutes ces monnaies sont des petits bronzes.

878. IMP. C. CLAVDIVS. AVG. Buste radié de l'empereur, à d. (R") AEQVITAS. AVG. L'Equité debout, tenant des balances. 6 pièces. Me. 879. Avers, le même. (R~) ANNONA AVG. 5 pièces Me.

880. Avers, le même. (R') APOLLINI. CONS. Apollon debout, de face. Me. 881 DIVO. CLAVDIO. Tête de Claude radiée, à d. (Rs) CONSECRATIO. Aigle de face. 9 pièces Me. 882. Avers, le même. (Rs) Même légende. Autel. pièces. Me.

883. Avers, le même. (R*) Même légende.

7 pièces. A. B. C. et Me.

884. -Avers, le même. (R-) FELICITAS. AVG. La Félécité debout, tenant un caducée. 6 pièces. A. B. C. 885. Avers, le même. (R") FIDES. EXERCI. La Foi militaire debout, tenant une enseigne de la main droite et une autre enseigne de la main gauche, placée obliquement. 9 pièces. Me. 886. Avers, le même. (R') FIDES. MILIT. La Foi


militaire debout, tenant une enseigne à chaque main. A l'exergue, S. 6 pièces. A. B. C. 887. Avers, le même. (R') FORTVNA REDVX. La Fortune debout, tenant un gouvernail.

3 pièces. A. B. C. et Me.

888. Avers, le même. (R') GENIVS. EXERCI. Le Génie de l'armée debout. 6 pièces. A. B. C. et Me. 889. La même monnaie, avec un autel au pied du génie. 2 pièces. A. B. C.

890. Avers, le même. (R') GENIVS. AVG. Le Génie debout, à g. A ses pieds, un autel.

7 pièces. A. B.C.

891.– Avers, le même. IOVI. VICTORI. Jupiter debout. 6 pièces. A. B. C. 892. Avers, le même. (R')LIBERALITAS. AVG. ~La Libéralité debout, à g., tenant une tessère.

8 pièces. A. B.C.

893. Avers, le même. LIBERTAS. AVG. La Liberté debout, tenant un bonnet. 4 pièces. A. B. C. 894. Avers, le même. (R')MARS. VLTOR. Mars casqué et armé, marchant à d. Dans le champ H. 2 pièces. A. B. C.

895. Avers, le même. (R~) PAX. AVG. La Paix debout, à g. 4 pièces. A. B. C. 896. Avers, le même.'(R~) PROVIDENT. AVG. La Providence debout, à g., à ses pieds, un globe. 8 pièces. A. B. C.

897. Avers, le même. (R') P. M. TR. P. II. COS.


P. P. 3 pièces avec la même légende. L'empereur debout, à g., tenant un globe. 2 pièces. La Paix debout, i pièce. A. B. C.

898. Avers, le même. (R~) SALVS. AVG. La Santé debout. 3 pièces. A. B. C. 899. Avers, le même. (R') SECVRITAS. AVG. La Sécurité debout, appuyée sur une colonne. Dans le Champ, XI. Me. 900. Avers, le même. (R') SPES. PVBLICA. L'Espérance debout, à g., tenant une fleur.

4 pièces. A. B. C.

901. Avers, le même. (R') VICTORIA. AVG. La Victoire debout, à g. 7 pièces. Me. 902. La même monnaie. La Victoire marchant, à d. L'une, avec S. à l'exergue. L'autre, avec F. Les autres sans lettres ni symboles. 9 pièces. A. B. C. 903. Mêmes légendes. 2 esclaves, assis au pied d'un trophée. Me. 904. Avers, le même.(R") VIRTVS. AVG. Mars courant, à d. Me. 903.–Avers, le même. (R') Mêmes légendes. Mars casqué debout, à g. 8 pièces. Me.

QUINTILLUS

Frère du précédent. Régna 17 jours.

Toutes les monnaies qui suivent sont des petits bronzes.

906. –IMP. C. M. AVR. CL. QUINTILLVS AVG. Son buste radié, à d. (R8) AETERNIT. AVG. Le soleil radié debout, àg., tenant un globe et levant la main droite. Dans le champ, N. 4 pièces. Me.


907. -Avers, le même. (R~) CONCORD. EXERC. La Concorde debout, tenant une enseigne. A l'exergue, T. 8 pièces. A. B. C. et Me.

908. Avers, le même. (R') FIDES MILIT. La Foi militaire debout, tenant deux enseignes. Dans le champ, C. A l'exergue, la lettre S. ~) pièces. Me. 909. Avers, le même. (R") FORTVNA REDVX. La Fortune debout. 2 pièces. Me. 910.–Avers, le même. (R') LAETITIA AVG. La Joie debout. ~pièces. B. et A. B. C. 911.–Avers, le même. (R') MARTI PACIF. Mars debout, à g. Dans le champ, X. 4 pièces. Me. 912. Avers, le même. (RI) PAX AVGVSTI. La Paix debout, à g. Dans le champ, I ou X ou N ou R. 5 pièces. B. C. et Me.

913. Avers, le même. (R~) PROVIDEN. AVG. La Providence debout. Dans le champ, S. 3 pièces. Me. 914. Avers, le même. (R') SECVRIT. AVG. La Sécurité debout. Dans le champ, XI ou N.

5 pièces. A. B. C.

91~.– Avers, le même. (R~) VIRTVS AVG. Mars casque debout, à g. Dans le champ, B. $ pièces. Me. 916. Avers, le même. (R') VICTORIA AVG. La Victoire marchant, a d. A l'exergue, T. Dans le champ, F. 2 pièces. Me.

AURELIEN (~07-27~)

Toutes les monnaies qui suivent sont des petits bronzes.

917. IMP.C. AVRELIANVS AVG. Son buste radié, à d. (R*) CONCORDIA MILITVM. La Concorde debout,


àg.,o6rantunepatère à Aurélien, debout devant elle. Dans le champ, S. A l'exergue, XXIQ. B.C. 918. IMP. AVRELIANVS. AVG. Même buste. Même revers. Dans le champ, étoile, T. 4 pièces, B. C. 919. Avers, le même. (Rs) Même légende. Soldat debout, à g., tendant la main à Aurélien debout devant lui. A l'exergue, C, entre deux étoiles. B. C. 920. Avers, le même. (R~) FORTVNA REDVX. La Fortune assise à g. A l'exergue, S. 3 pièces. B. C. 92t. Avers, le même. (R~) IOVI CONS. AVG. Jupiter debout, à gauche, tendant un globe à l'empereur debout devant lui. A l'exergue, B, ou P, ou R. B. C. 922. Avers, le même. (R~) MARTI PACIFERO. Mars debout, à d. Dans le champ X. A. B. C. 923. Avers, le même. (Rs) RESTITVT ORBIS. Femme debout, à d., présentant une couronne à Aurélien debout devant elle. A l'exergue, P. ou XXI.

4 pièces. A. B. C.

924. Avers, le même. (R') PIETAS. AVG. La Piété debout, tendant la main à Aurélien debout.

2 pièces. A. B. C.

925. Avers, le même. (R~) ROMAE. AETERNAE. Rome casquée, assise, à g., présentant une Victoire à Aurélien, debout devant elle. A l'exergue, Q ou TER. 4 pièces. B. C.

926. IMP. C. AVRELIANVS AVG. Son buste radié, à d., (Rs) ORIENS. AVG. Le Soleil debout, à g., levant la main droite. Devant lui, à ses pieds, un ennemi assis. Dans le champ, A. (une pièce). A l'exergue, P. M. ou XXI. 2 pièces. B. C.


927. La même, IMP. AVRELIANVS. AVG. Même revers. Le Soleil tient un globe. Devant et derrière lui, un captif. Dans le champ, une étoile. A l'exergue, Q. XX. T. T. B. C.

928. Même buste, même légende. (Rs) ORIENS. AVG. Le Soleil debout à d., tenant un globe et levant la main droite. A ses pieds, à g., un captif. A l'exergue, la lettre S. B. C. 929. La même. Le Soleil courant, à d., écrasant un ennemi couché. A l'exergue, P. X. I. A. B. C. 930. Avers, le même. (R') Même légende. Le Soleil debout, à g., tenant un globe et levant la main droite. A ses pieds, un captif couché. A l'exergue, S. A. B. C. 931. IMP. C. AVRELIANVS AVG. Même buste. (RS) SOLI INVICTO. Le Soleil debout, à g., tenant un globe et levant la main droite. A ses pieds, un captif assis. A l'exergue, M. ou T. X, P. T. 2 pièces. B. C. 932. IMP. AVRELIANVS. AVG. Même buste. (Rs) VIRTVS MILITVM. La Valeur, debout, à g., présentant une Victoire à Aurélien, debout devant elle, et tenant un globe. 2 pièces. B. C.

SÉVERINE

Femme d'Aurélien.

Les quatre monnaies qui suivent sont des petits bronzes.

933. SEVERINA. AVG. Buste diadémé de Séverine, à d., sur le croissant. (R") CONCORDIAE MILITVM. La Concorde militaire debout tenant deux enseignes. A l'exergue, TX I P. A. B. C.


934- Avers, le même. (R') Même légende. La Concorde assise, à g. Lettres à l'exergue indéchiffrables. Me.

935.–Avers, le même. (R~) PROVIDEN. DEOR. Le Soleil radié debout, à g., tenant un globe et levant la main droite, et la Providence debout devant lui. A l'exergue, V XX T. A. B. C. 936. Avers, le même. (R~) VENVS FELIX. Vénus

debout, à g. A l'exergue, r. Me.

TETRICUS PATER

Anoen gouverneur de l'Aquitaine.

Toutes les monnaies qui suivent sont des petits bronzes.

937- IMP. TETRI. Son buste radié, à d. (R~) AEQVITAS AVG. L'Equité debout. Me.

938. – IMP- TETRICVS P. FEL AVG. Même buste, à d. (R') COMES AVG. La Victoire debout, à d. 4 pièces. Me.

939. – Avers, le même. (R") CONSECRATIO. Urne. Me.

940. Avers, le même. (RB) FIDES MILITVM. La Foi militaire debout, tenant deux enseignes. Me. 941. Avers, le même. (R~) HILARITAS. AVG. L'Allégresse debout, à g. y pièces. Me. 942. Avers, le même. (R') PAX AVG. La Paix debout. 9 pièces. Me. 943. Avers, le même. (Rs) PIETAS AVG. Instruments de sacrifice. 2 pièces. Me.


944. Avers, le même. (Rs) LAETITIA AVG. La Joie debout. 6 pièces. Me. 945. Avers, le même. (RS) SPES. AVG. L'Espérance marchant, à g. 5 pièces. A. B. C. 946. Avers, le même. (R") SALVS. AVG. La Santé debout, à g. 6 pièces. A. B. C. et Me. 947. Avers, le même. (RS) VICTORIA AVG. La Victoire marchant, à g. pièces. A. B. C. 948. Avers, le même. (R') VIRTVS AVG. Mars debout, à g..appuyé sur un bouclier. 3 pièces. Me.

TETRICUS Filius

Toutes ces monnaies sont des petits bronzes.

949- C. PIV. ESV. TETRICVS CAES. Buste radie, jeune, à d., de Tetricus fils. (R~) CONCORDIA AVG. Victoire debout, à g. Me. 9~0. -Avers, le même. (R~) PIETAS AVG. Instruments de sacrifice. pièces. Me. 951. Avers, le même. (Rs) PRINC. IVVENT. Tetricus debout, tenant une enseigne. 2 pièces. Me. 952. Avers, le même. (R') SPES AVG. L'Espérance marchant, à g. 12 pièces. Me. 953.–Avers, le même. (R~) VIRTVS AVG. Mars casqué debout, à g. Me.


Régna six mois.

Toutes ces monnaies sont des petits bronzes.

954. IMP. C. M. CL. TACITVS AVG. Son buste radié, à d. (R') AEQUITAS AVG. L'Equité debout. A l'exergue, la lettre P. B. C. 955. Avers, le même. (R') FELICITAS TEMP. La Fé)ioté debout. A l'exergue, V. B. C. 956. Avers, le même, avec FELICITATI SAECVLI. Dans le champ, C et une étoile. B. C. 957. Avers, le même. (R') MARTI PACIFERO. Mars debout, à g. A l'exergue, D. B. C. 958.– La même, avec MARS. VICTOR. Mars courant, à d. Dans le champ, une étoile. A. B. C. 959. Avers, le même. (~) PAX AETERNA. La Paix debout à g. Dans le champ, N et une étoile. B. C. 960 Avers, le même. (R~) PROVIDE AVG. La Providence debout, à g A l'exergue, Q. 6 pièces. B. C. 961. Avers, le même. (~) SALVS AVG. La Santé debout, à g. A l'exergue, XXI. A. B. C 962. Avers, le même. (R~) SPES PVBLICA. L'Espérance marchant, à g. A l'exergue, C. A. 2 pièces. B. C 963. Avers, le même. <R") TEMPORVM FELICITAS. La Félicité debout. Dans le champ, A et une étoile. B C. 964. Avers, le même. (R~) VIRTVS AVG. Mars casqué debout. B. C.

TACITE


FLORIEN (27~

Toutes ces monnaies sont des petits bronzes.

965. IMP. C. M. AN. FLORIANVS AVG. Son buste radié, à d. (R') VIRTVS AVG. Mars casqué et armé marchant, à d. A l'exergue, II. B. C. 966. IMP. C. FLORIANVS AVG. Même buste. (R') AEQVITAS AVG. L'Equité debout. A l'exergue, XXD.DansIechamp.r. B. C. MARCUS AURELIUS PROBUS ~2 deJ.-C.) Toutes les monnaies qm suivent sont des petits bronzes. 967. IMP. C. M. AVR. PROBVS AVG. Son buste radié, à d., avec la cuirasse. (R~AEQVITAS AVG. L'Equité debout, à g., tenant des balances. A l'exergue, XXI. Dans le champ, r.

968. IMP. PROBVS AVG. Même buste. (R') ADVENTVS AVG. L'empereur à cheval, à g., tenant un sceptre et foulant un ennemi couché. A l'exergue, R. croissant. N. ~pièces. B. C. 969. La même, avec R. étoile A. 2 pièces. A. B. C. 970.–PROBVS P. F. AVG. Même buste. (R')Le même, avec R. foudre. H. 2 pièces. B. C. 971. IMP. C. M. AVR. PROBVS. AVG. Buste casqué, à g. (Rs) Même revers, avec XXLM. C. B. C. 972. Avers, le même. (R") COMES. AVG. Minerve debout, à g., tenant une Victoire. Dans le champ, A. 2 pièces. B. C.


973. -Avers, le même.(R') CONCORDIA MILITVM. L'empereur et la Concorde debout, se donnant la main. A l'exergue, XXI. 3 pièces. A. B. C. 974.–IMP. C. PROBVS AVG. Buste radié de l'empereur, à g., avec le manteau impérial et tenant un sceptre. (Rs) Même légende. La Concorde debout, à g., entre deux enseignes. Dans le champ, E. A l'exergue, R. XXI. Patine verte. 2 pièces. B. C.

975. VIRTVS PROBI. INVICTI AVG. Buste casqué et armé, avec la cuirasse, à g. (R') Le même. Patine verte. 2 pièces. B. C.

976. IMP. M AVR. PROBVS AVG. Buste radié, à d. (R") FELICITAS AVG. La Félicité debout, à g., tenant un caducée. Dans le champ, A. A l'exergue, XXI. A. B. C.

977. -VIRTVS PROBI AVG. Buste casqué et armé, à g. (R')Le même. A. B. C. 978.–IMP. C. M. AVR. PROBVS AVG. Buste radié, à d. (R') FIDES MILIT. La Foi militaire debout. Dans le champ XXI. S. P. B. A. B. C. 979. IMP. C. PROBVS AVG. Même buste. (Rs) Le même. 2 pièces. Me. 980. -IMP. PROBVS. AVG. Même buste. (R') Le même, avec P. R. E. ~Patine verte. B. C. 981. Avers, le même. Au revers, R. foudre, E. Patine verte. B. C.

982. Avers, le même. (R~) IOVI CONSERVAT. Jupiter debout, présentant un globe à l'empereur debout devant lui. A l'exergue, VXX. T. B. C.


983. Avers, le même. (1~) IOVI CONSERVAT. AVG. Jupiter debout, de face. A l'exergue, R. foudre, S. 2 pièces. Me.

984. –IMP. C. PROBVSP. F. AVG. Même buste. (R~) LAETITIA AVGVSTI. A l'exergue, IIII. L'allégresse debout. A. B. C. 98;. –IMP. PROBVS. P. F. AVG. Même buste, ad. (RS) ILITVM. ILITVM. (sic), deux fois. La Foi militaire debout entre deux enseignes. 2 pièces B C. Cette monnaie est fort curieuse C'est par erreur du graveur que le mot ILITVM se trouve inscrtt deux fos. C'est une pièce assez rare pareille erreur ne se retrouve pas souvent.

986. IMP. C. M. AVR. PROBVS AVG. Même buste. (R') MARTI PACIFERO. Mars casqué debout, à g., tenant un rameau d'obvier. A l'exergue, II A. B. C. 987. IMP. C. PROBVS. P. F. AVG. Même buste. (Rs) MARS VICTOR. Mars casqué et armé marchant, à d. A l'exergue, II. 3 pièces. B. C. 988. Même avers que l'avant-deinier. (R") ORIENS AVG. L'Orient marchant, à d. A. B. C. 989. IMP. C PROBVS. P. F. AVG. Même buste. (R') Le même. 2 pièces. B. C. 990.–Avers, le même. (R~) PAX AVG. Dans le champ. P. A l'exergue, XXI. La Paix debout, à g. A. B. C. ~i. VIRTVS PROBI AVG. Buste casqué et armé, à g. (R")Le même. B. C. 992. IMP. C. M. AVR. PROBVS. P. F. AVG. Buste radié, à g., avec le sceptre. (R') Le même.

A.B.C


993- La même monnaie, sans les lettres de l'exergue. B. C.

994. IMP. C. PROBVS AVG. Même buste. (R~) Le même, avec XXIT à l'exergue. B. C. 99~. IMP. C. PROBVS P. F. AVG. Même buste. (R~) PIETAS AVG. A l'exergue, III. La Piété debout. Patine verte. 4 pièces. B. C.

996. --IMP. C. M. AVREL. PROBVS AVG. Même buste. (R~) PROVIDENTIA AVG. La Providence debout. A l'exergue, P. X. I. A. Patine verte. B. C. 997. -La même avec III à 1 exergue. B. C. 998. IMP. C. PROBVS AVG. Buste radié, à g., avec le sceptre. (R~) ROMAE AETER. Rome assise dans un temple à 6 colonnes. A l'exergue, H. Foudre. E. 3 pièces B. C.

999.–IMP. C. PROBVS P. F. AVG. Buste radié, à d. (R') SALVS. PVBLIC. La Santé debout, à d. A l'exergue, r. XXI. A. B. C. 1000. Même buste. IMP. C. PROBVS AVG. (R~) SECVRIT. PERP. La Sécurité debout. A l'exergue, C. XXI. A. B. C. looi.–VIRTVSPROBI. AVG. Buste casqué et armé, à g. Même revers, avec VIXXI, à l'exergue. B. C. 1002. IMP. PROBVS AVG. Buste radié, à g. (R') SOLI. INVICTO. Le Soleil sur un char, à g., traîné par quatre chevaux. A l'exergue, R. foudre r.

3 pièces. A. B C.

I003.–IMP.C.M.AVR. PROBVS. AVG. Buste radié, à d. (R~) TEMPOR FELICI. La Félicité debout. Patine verte. B. C.


1004. IMP. C. PROBVS P. F. AVG. Même buste. (R') Le même. A l'exergue, I. 5 pièces B. et A. B.C. 1005. VIRTVS PROBI AVG. Buste casqué et cuirassé, à g. (R') Le même. B. C. roo6. PROBVS P. F. AVG. Buste radié, à d. (R~) VICTORIA AVG. Victoire marchant, à g. A l'exergue, M. T. N. 2 pièces. B. C. 1007. IMP. PROBVS P. F. AVG. Même buste. (R') Le même, avec, à l'exergue, R. foudre. F. B. C. 1008. IMP. PROBVS AVG. Même buste. (R') VICTORIA GERM. Deux esclaves enchaînés au pied d'un trophée. A l'exergue, lettres illisibles. B. C. 1009. IMP. C. PROBVS P.F. AVG. Même buste, à d.(R~) VIRTVS AVG. La Valeur debout, à g., tenant une Victoire. A l'exergue, 1111. 4 pièces. B. C. 1010. IMP. C. M. AVR. PROBVS AVG. Mème buste, à d. (R') VIRTVS AVG. L'empereur debout, à d., tenant un globe et une haste. A l'exergue, XXIC. B. C. 1011. Avers, le même. (R') VIRTVS PROBI AVG. Mars casqué et armé marchant, à d. A l'exergue, XXIT. Patine verte. B. C.

1012.– P. B. frappé en Egypte. PROBOC CEB. Buste lauré, à d. (R~) La Paix debout, à g. Dans le champ, E. Me.

CARUS (230-282)

Né à Narbonne.

Toutes les pièces qui suivent sont des petits bronzes.

1013. IMP. C. M. AVR. CARVS. P. F. AVG. Son buste radié, à d. (R~) AETERNIT. IMPE. Le Soleil radié


marchant, à g., tenant un fouet et levant la main droite. Dans le champ, T. A. B. C. 101~ La mème,avec, au revers, AETERNIT IMPERI. A l'exergue, A. R. P. B. C. 101 DIVO CARO PIO. Buste radié, à d. (R') CONSECRATIO. Aigle debout, à g., regardant à d. A l'exergue, I. A. B.C. 1016. Même avers. (R~) IOVI VICTORI. Jupiter debout, à g., tenant une Victoire. A l'exergue, ANR. A. B. C.

1017. IMP. C. M. AVR. CARVS AVG. Son buste casqué, à d. (R') PAX AVGG. La Paix debout, à g. Dans le champ, A. A. B. C. 1018. IMP. CARVS P. F. AVG. Buste radié, à d, (R') PAX EXERCITI. A l'exergue, XXXI. La Paix debout, à g. B. C. 1019. Avers, le même. (R') SPES PVBLICA. L'Espérance debout, à g. A l'exergue, T. XXI. B. C. 1020. IMP. C. M. AVR. CARVS P. F. AVG. Même buste. (Rs) VIRTVS AVGG. Mars casqué debout, à g. A l'exergue, R. r. B. C.

NUMERIANUS (2~ a 284)

Toutes les monnaies de Numérien que nous possédons sont des petits bronzes.

1021. -IMP. C. NVMERIANVS AVG. Buste jeune, radié, à d. (R~) MARS VICTOR. Mars casqué et armé, marchant, à d. Dans le champ, C. 4 pièces. B. C.


1022. IMP. C. M. AVR. NVMERIANVS AVG. Buste radié, à d. (R') PAX AVGG. La Paix debout, à g. Dans le champ, B. B. C. 1023. M. AVR. NVMERIANVS AVG. Même busle. (R')PRINCIPI. IVVENT. L'empereur debout à g., tenant une haste et un globe. Dans le champ, K. A. S. B. C. 1024. –Même)égende L'empereur debout, à g., tenant un sceptre. B. C. 102~. IMP. NUMERIANVS AVG. Même buste. (R') PIETAS AVGG. La Piété debout, à d., sacrifiant. A ses pieds, ad., un autel. Dans le champ, C. B.C. 1026. Avers, le même. (R') PROVIDENT. AVGG. La Providence debout, à g. A l'exergue, VXXI. 2 pièces. B. C.

CARINUS (2~ a 2<?~

Toutes les monnaies que nous possédons de ce prince sont des petits bronzes.

1027. IMP. C. M. AVR. CARINVS AVG. Buste radié, à d. (R~) AEQVITAS. AVG. L'Equité debout, tenant des balances. Dans le champ, A. B. C. 1028. La même. A l'exergue, K. H. Z. B. C. 1029. Avers, le même. (Rs) AETERNITAS AVG. L'Eternité debout, à g.~ tenant un globe, dessus, un phénix. A l'exergue, lettres effacées r. 2 pièces. B. C. 1030. IMP. CARINVS P. F. AVG. Même buste. (R') FELICIT. PVBLICA. La Félicité debout. A l'exergue, Q. XXI. ou TXXI. 4 pièces. B. C.


1031.– Même avers. (Rs) IOVI VICTORI. Jupiter debout, à g., tenant un globe surmonté d'une Victoire à ses pieds, une aigle. A l'exergue, K A. B. B. C. 1032. Avers, le même. (R') PIETAS AVG. La Piété debout, à g. A l'exergue, K. A. E., ou K. A. L. 3 pièces. B. C.

1033. M. AVR. CARINVS NOB. CAES. Buste radié, à d. (R") PIETAS AVGG. Instruments de sacrifice. A l'exergue, N. K. T. B. C. 103~ Avers, le même. (R~) PRINCIPI IVVENTVT. L'empereur debout, tenant deux enseignes. A l'exergue, E.M.R. B.C. 1035. IMP. C. M. AVR. CARINVS. AVG. Même buste. (R~) SAECVLI. FELICITAS. L'empereur debout, à d., tenant un globe et une haste. Dans le champ, D. A l'exergue, MV. 4 pièces. B et A. B. C. 1036. CARINVS NOBIL. CAES. Même buste. (R~)

PRINCIPI IVVENTVT. L'empereur debout, à g., un globe. Dans le champ, C.

tenant B. C.

D10CLÉTIEN ~j- a~~J

1037. IMP C. C. VAL. DIOCLETIANVS

P. F.

AVG. Son buste radié, à d. (R') CONCORDIA MILITUM. Jupiter, nu, debout, à d., tenant une haste et présentant un globe surmonté d'une Victoire à Dioclétien, debout devant lui. Dans le champ, entre les deux personnages les lettres H. A. Lettres de l'exergue erracées.

P. B. B.C.

1038. La même dans le champ, P. D. P.B. B.C


io~. La même dans le champ, C. A.

Patine verte. P. B. B. C.

10~.0. La même dans le champ, K. C.

P. B. A. B. C.

1041. La même dans le champ, B, surmonté d'une étoile. A l'exergue, ANT. Frappée à Antioche. P. B. A. B. C.

1042. La même, avec les lettres R. r.

2 pièces. P. B. B. C.

1043. La même, avec la lettre r. A l'exergue, ALE. Frappée à Alexandrie. P. B. B. C. 1044. IMP. C. DIOCLETIANVS. P. F. AVG. Son

buste lauré, à d. (R~) GENIO POPVLI ROMANI. Le Génie du peuple romain, coiffé d'un modius, debout, à g., tenant une corne d'abondance et une patëre. Dans le champ, une étoile. A l'exergue, S. T. M. B. T. B.C. 10~ La même rien dans le champ. A l'exergue, T. M. B. B. C.

1046. La même H dans lechamp. ANT. à l'exergue. –FrappéeaAntioche. M. B. B. C. 10~7. La même R dans le champ. TN à l'exergue. M. B. B. C.

ioz).8. Les mêmes S. F. dans le champ. P. T. R. à l'exergue. 2 pièces. M. B. B. C. 1049. La même S. B. dans le champ. P. T. R. à l'exergue. M. B. B. C. i0)0. La même A, étoile, dans le champ. T. R. à l'exergue. M. B. B. C. 10; i. IMP. DIOCLETIANVS. AVG. Son buste


radié, à d. (R') IOVI. AVGG. Jupiter debout, tenant une haste et un globe surmonté d'une Victoire à ses pieds, à g., un aigle. A l'exergue, H., ou TA., ou M., ou P. 6 pièces. Sur l'une, le buste est casqué. Sur une autre, l'empereur tient un sceptre surmonté d'un aigle. P. B. B. et A. B. C.

1052. Mêmes pièces, mêmes légendes. Jupiter assis, à g. tenant un globe surmonté d'une Victoire. A l'exergue, A. Rien dans le champ.

pièces. P. B. B. et A. B. C.

io<;3. Légende et buste du n° 1037. (R") IOVI. CONSER. AVGG. Jupiter debout, a g., tenant une haste et des foudres à ses pieds, un aigle Dans le champ, A. A l'exergue, S. M. L. 3 pièces. P. B. B. C. 1054. La même, avec PXXIT. Jupiter tient un globe et une haste. Dans le champ, A. 2 pièces. P.B. B.C. 10~). Pièce semblable à celle du n" 10~3. Dans le champ, B. Rien à l'exergue. P. B. B. C. 10~6. La même. Pas de lettres dans le champ ou à l'exergue. P. B. B. C. TO~y. La même. Dans le champ. A. A l'exergue, AALE ou T. XXIT. 2 pièces. P. B. B. C. io58. IOVI CONSERVATORI. Même type. Dans le champ, D. Rien à l'exergue. P. B. B. C. 10~9. Avers, le même. (R") IOVI. CONSERVAT. AVGG. Dans le champ, B. A l'exergue, XXIII ou I. 4 pièces. P. B. B. C.

1060.–Avers, le même. (Rs) IOVI. TVTATORI. AVGG. Jupiter debout. Dans le champ, pas de lettre. A l'exergue, P. 5 pièces. P. B. B. C.


io6!.–IMP.DIOCLETIANVS. P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (R') MONETA. AVGG. ET. CAESSA. N. La Monnaie debout, à g tenant des balances. Dans le champ, S. F. A l'exergue, N. T. H. MB. T.B.C. 1062. DIOCLETIANVS. P. F. AVG. Buste radié, à d. (R~) PAX. AVGC. La Paix debout, à g. A l'exergue, N. P. B. A. B. C. 1063. IMP. DIOCLETIANVS AVG. Même buste. (R') Le même. A l'exergue, B. ou C. P. B. B. C. 1064. Légende du n" 1061 et même buste. (R') SACRA. MON. VRB. AVGG. ET. CAESSA. N. La Monnaie debout, à g., tenant des balances. Dans le champ, une étoile. A l'exergue, R. P.

2 pièces. M. B. Me. et T. B. C.

Jo6~. La même. Dans le champ, r. A l'exergue, ISIS. M. B. B. C. 1066. Avers, le même. Buste radié, à d. (Rs) SECVRIT. PERP. La Sécurité debout. Dans le champ, A. P. B. B. C.

1067. Avers, le même. (R') SALVS. AVGG. La Santé debout, à g. A l'exergue, A. P. B. A B. C. 1068. Avers, le même. (R") VIRTVS. AVGG. Hercule debout, à d., étouffant le lion de Némée. P. B. Me.

1069. – Avers. le même. (Rs) VOT. XX. IK. dans une couronne de laurier. P. B. Me. joyo. –AK. rOYIAN. AlOKAIITtANOC. CEB. Buste lauré,àd.(R') La Paix debout, à g. Dans le champ, L. E. P. B. Frappée en Egypte. A. B. C.


ioyi. Avers, le même. (R') La Fortune debout, à g. 2 pièces. Me.

1072 Avers, le même. (R~) La Fortune debout, à g. ETOYC. Dans le champ, F. A. B. C.

MAXIMIANUS HERCULES (~oo~o,)

10/3. IMP. MAXIMIANVS AVG. Son buste radié, à d. (R') AEQVITAS AVGG. L'Equité debout, à g., tenant des balances. A l'exergue, B.

Patine verte. P. B. B. C.

1074. IMP. C. M. A. MAXIMIANVS.P. F. AVG. Mcme Buste. (R~) CONCORDIA. MILITVM. La Concorde debout, à g., présentant une Victoire à l'empereur debout, à g., devant elle. A l'exergue, N. B. et K. B. 3 pièces. L'une des trois a été dorée. P. B. B. C. 107~. Avers du n° 1073. (R~) COMES. AVGG. Minerve debout, à g. à l'exergue, Q. P. B. B. C. jo76.– MAXIMIANVS. NOB. C. Même buste. Même revers. A l'exergue, B. P. B. B. C. 1077. IMP. C. MAXIMIANVS. P. F. AVG. Buste lauré, à d. (R~) FIDES. MILITUM. La Foi militaire assise, à g., tenant de la main droite une enseigne et un objet inconnu. A l'exergue, T. T. M B. B. C. 1078.–IMP. MAXIMIANVS. AVG. Même buste. (R~) FELICIT. PVBL. La Félicité debout. A l'exergue, B. P. B B. C.

1079. Avers, le même. (R~) Même légende. La Félicité debout, tenant un caducée et appuyée sur une colonne. A l'exergue, S. P. B. B. C.


io8o. Avers, du n° 1077. (R') GENIO. POPULI. ROMANI. Le Génie du peuple romain debout, àg., terani une patére et une corne d'abondance. Rien à l'exergue ou dans le champ M. B. B. C. ,1081. IMP. MAXIMIANVS. P. F. AVG. Buste lauré, à d. (R") le même un autel à g. du Génie. Dans le champ, une étoile ou A. A l'exergue, P. L. C. 2 pièces. M. B. B. C.

1082. Avers du N" 1078. (Rs) Même revers que le précédent, sans l'autel. Dans le champ, les lettres S. F. A l'exergue, P. TR. M. B. T. B. C. 1083. La même. A. r, dans le champ, et T. Q. à l'exergue. M. B. A. B. C. 1084. La même. C. r. dans le champ, et T. N. à l'exergue. 2 pièces. M. B. B. C. 108~.–La même B. et une étoile dans le champ. T. A. à l'exergue. 2 pièces. M. B. B. C. 1086. D. N. MAXIMIANO P. F. AVG. Buste lauré, à d., (Rs) Même légende, même Génie, avec l'autel. Dans le champ, N A l'exergue, P. L. C.

2 pièces. M. B. B. C.

1087.- Avers du ? 108 r. (R") GENIO. POP. ROM. Même Génie. Dans le champ. T. F. A l'exergue, P.T.R. 3 pièces. M. B. Petit module. B. C. 1088. Avers du ? 1077. Buste radié, à d. (R') HERCVLI INVICTO. AVGG. Hercule nu debout, à g tenant une Victoire. Dans le champ, S.

pièces. P. B. B. C.

1089. La même. (Rs) HERCVLI PACIFERO. Dans le champ, B. Hercule debout, àg. P. B. A. B. C.


1090. IMP. M. AVR. VAL. MAXIMIANVS AVG. Buste radié, à d. (Rs) HERCVLI. CONS. AVG. Hercule nu debout, à g. A l'exergue, Q. XX. B. C. 1091. Avers du N" 1078. Buste radié, à g. (R') IOVI AVGG. Jupiter debout, à g., tenant une Victoire. A ses pieds, à g., un aigle. A l'exergue, A.

Patine verte. P. B. B. C.

1092.– Avers du N" 1081. Buste radié, à d. (R*) IOVI CONSERVAT. AVGG. Jupiter debout, à g. (R') XXC. H. Patine verte. P. B. T. B. C.

1093. Avers du ? 1078. Buste radié, à d. (R~) IOVI AVGG. Jupiter Nicéphore assis, à g. A l'exergue A. P. B. B. C.

1094. La même. A l'exergue XXIr. P. B. Me. 109~.– Avers du 1078. (R") SACRA MONET. AVGG. ET CAESS. NOSTR. L'Equité ou la Monnaie debout. A l'exergue, T. T. 2 pièces. M. B. T. B. C. 1096. La même, avec P. T. R. M. B. A. B. C. 1097. Avers du N" 1078. (R') SALVS AVGG. La Santé debout, à d. A l'exergue, C ou T.

7 pièces. P. B. B. C.

1098. Même légende. Buste radié, à d., ou à g., avec ou sans sceptre.(RS) PAX AVGG. La Paix debout, tenant un globe surmonté d'une Victoire. A l'exergue, B, ou D. ou S. Rien dans le champ.

10 pièces. P.B. B. C.

1099. Les mêmes. La Paix debout, tenant une branche de laurier. 2 pièces. P. B. B. C.


1 ioo. La même, avec, à l'exergue, INXXI. P. B. A. B. C.

iioi.–IMP.C.MAXfMIANVS. P. AVG. Son buste, à d. (Rs) VIRTVTI, AVGG. Hercute étouffant le lion de Némée. A l'exergue, une étoile. P. B. A. B. C. no2. La même. Buste casqué et radié, à d. P. B. A. B. C.

1103. –IMP. C. M. A. MAXIMIANVSAVG. Buste radié, à d. (R'')VOT. XX. S. Dans une couronne, et en 3 lignes. P. B. B. C. no~ Avers du ? 1073. Buste radié, à g., avec le sceptre. (R~VOTISX. Dioclétien et Maximien Hercule debout, sacrifiant. P. B. rare. A. B. C. no~. A.K.M.A.VA.MAEIML~OC.CEB. Buste lauré, à d (R') L'Espérance à g. L. B.

P. B. frappé à Alexandrie. A. B. C.

1106. La même, avec, au revers, la Paix debout. S. P. B. A. B. C.

1107. –IMP. C. VAL. MAXIMIANVS P. F. AVG. Buste iadié, à d. (R~) VIRTVS AVGG. Jupiter debout offrant une Victoire à l'empereur debout devant lui. Dans le champ, D. 2 pièces. P. B. B. C.

CONSTANCE I. CHLORE (2:0 a~)

no8. FL. VAL. CONSTANTIVS. NOB. CAES. Son buste radié, à d. (R~) CONCORDIA. MILITVM. Jupiter nu, debout, à g., présentant une Victoire à Constance Chlore. Dans le champ, C. B ou A.

3 pièces. P. B. B. C.


1109. DIVO.' CONSTANTIO. AVG. Son buste lauré, à d. (R'; CONSECRATIO. Aigle, à d. A l'exergue, P. L. C. Rare. M. B. B. C. ino.–CONSTANTIUSNOB.C. Son buste lauré, àd. (R') GENIO POPULI ROMANI. Génie debout, à g. Dans!echamp,S.F.At'exergue.M.T.N. M.B. B.C.

1 n i. -La même, avec S. B. dans le champ. M.B. Me.

1112. La même, avec S. F. et I. T. R. à l'exergue. A. B. C.

i i La même, avec A P. et à l'exergue, T. R. B. C.

111~.–Avers, le même. (R*) le même, mais un

autel se trouve aux pieds du Génie, à g. Dans le champ, B. ou R. A l'exergue, P. L. C. 6 pièces. M. B. B. C. 111~. Avers du ND 1I04. (R~) le même, sans l'autel. Dans le champ, une étoile. A l'exergue, T. R. M.B. B. C.

ni 6. DIVO CONSTANTIO PIO. Buste voilé, à d. (RS) MEMORIA FELIX. Autel allumé de chaque côté, un aigle. A l'exergue, P. T. R., ou D. L. N. 2 pièces. M. B. B. C

1)17. Avers du :io4. (R') PROVIDENT. DEOR. La Providence assise, à g. A ses pieds, un globe. A l'exergue, r. P. B. B. C. 1118. -Avers, le même. (R~) Même légende. La Providence debout, à g. 3 pièces. A. B. C. 1119.–Avers du ? 1103. (R~) ORIENS AVGG. Le Soleil radié debout, à g. P. B. A. B. C. i3


ii2o. Avers du N" 1106. (R") SACRA MONETA AVG. ET. CAESS. NOSTR. La Monnaie debout, à g. A l'exergue, P. T. M. B. A. B. C. 1I2I. Avers, le même. (R') SALVIS. AVGG. ET. CAESS. FEL. KART. Femme debout, tenant des fruits de chaque main. A l'exergue, r. 2 pièces. M. B. B.C. HÉLÈNE

Femme de Constance Chlore.

1122. FL. HELENA AVGVSTA. Buste d'Hélène, à d. (R~) SECVRITAS REIPVBLICAE. Hélène debout, à g., tenant une branche d'olivier. A l'exergue, S. N. T. S. T. P. B. A. B. C.

1123. La même, avec P. T. R. à l'exergue.

3 pièces. P. B. B. C.

H24.–FL.IVL.HELENAE. AVG. Son buste diadémé, à d. (Rs) PAX PVBLICA. La Paix debout.

P. B. Qu. A. B. C.

THEODORA

Deuxième femme de Constance Chlore.

ii23. FL. MAX. THEODOR. Son buste, à d. (Rs) PIETA. Theodora, sous les traits de la Piété, debout, à g., tenant un enfant dans ses bras. P. B. Qu. Me.

GALÈRE MAXIMIEN

Mort en ;tt.

1126.–GAL. VAL. MAXIMIANVS NOB. CAES. Son buste lauré, à d. (Rs) GENIO POPVLI ROMANI.


Le Génie du peuple Romain, debout,àg. Danslechamps,r. A l'exergue, ANT. M. B. T. B. C. 1127. Avers, le même. (R") Même légende, même Génie. Dans le champ IXXL r; à l'exergue, ALE. Belle patine. M. B. T. B.

ti28. MAXIMIANVS NOB. CAES. Même buste. (R") le même, avec A. dans le champ, et à l'exergue, S I.S. M. B. B. C. H2t). Avers, le même. Même revers. A l'exergue, B. étoile. A l'exergue, TR. M. B. B. C. 1130. Avers, le même. (Rs) M. SACRA. AVG. ET. CAESS. N.N. LaMonnaie debout,tenant des balances. Dans le champ, une étoile. A l'exergue P. TR. M.B. A. B. C.

1131. GAL. VAL. MAXIMIANVS NOB. C. Buste radié, à d. (Rs) PROVIDENT. DEOR. La Providence assise, à g. A l'exergue II. P. B. Me. 1132.–LégendeduN" 1128. Buste radié, à d. (Rs) SECVRIT. AVG. La Sécurité debout. A l'exergue, D. P. B. B.C.

1133. –Avers, le même. (R') VIRTVS. AVGG. ET CAESS. N. N. Mars casqué et armé, marchant à d.; à l'exergue, T.T. 2 pièces. M. B. B. C. 1134. Même légende aux deux faces; même tête. Jupiter debout, à g., tendant la main à l'Empereur, debout devant lui. Dans le champ. D. P. B. A. B. C. 113~. Légende du n° 1126. Buste radié, à d. (R") VOT. XX, dans une couronne de laurier. P. B. B. C. 1136.–A. K. C. GAL. MAXIMIANOC. CEB. Son


buste lauré, à d. (R") dans le champ, L. A. La Concorde

militaire debout, Alexandrie.

tenant deux enseignes. Frappée à P. B. B. C.

SÉVÈRE II

Mort en 307

1137. -FL. VAL. SEVERVS. NOBIL. C. Son buste lauré, à d. (R~) GENIO. POPULI. ROMANI. Génie debout, à g. Dans le champ, S. F. A l'exergue, P. TR. 2 pièces. M. B. T. B. C. et M.

1138.– SEVERVS. NOB. C. Même buste. ('R') le même avec P. L. C. à l'exergue. Dans le champ, étoile. Patine verte. T. B. C.

MAXIMINUS DAZA

Mort en ;t~.

u39- –GAL.VAL. MAXIMINVS. NOBIL. C. Son buste lauré, à d. (R') GENIO. POPVLI. ROMANI. Génie debout. A l'exergue, P. L. C. M. B. Me 1140. Avers, le même. (R') Même Génie. GENIO. CAESARIS.Al'exergue.N.T.B. M. B. Me. 1141. Avers, le même. (R~) GENIO. POP. ROM. Dans le champ, T. F. A l'exergue, P. TR. Même Génie. 2 pièces. P. B. Me.

1142. –IMP. MAXIMINVS. P. F.AVG. Son buste lauré, à d. (Rs) S. P. Q. R. OPTIMO. PRINCIPI. Trois enseignes. A l'exergue, R. P. P. B. Me.


MAXENCE (~2 à ~12;

ii43. IMP. MAXENTIVS P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (R')CONSERV. VRB. SVAE. Rome casquée assise, à g., dans un temple à 6 colonnes et tenant un globe. A l'exergue, R. I. $ pièces. M. B. A. B. C. H44. La même, avec MAXENTIVS. P. F. AVG. au revers. A l'exergue, S. T. Patine verte. T. B. C. !i4~.– Même monnaie que le n" 1143, avec R.B.S. à l'exergue. M. B. A.B. C. 1146. IMP. C. MAXENTIVS. P. F. AVG. Même buste, à d. (Rs) AETERNITAS. AVG. Castor et Pollux debout, tenant leurs chevaux par la bride. A l'exergue, HONTS. ou CONS. T. Q. 2 pièces. M.B. B. C. 1147.–Légende du 1144. Buste lauré, à g. (R") VICTORIA. AETERNA. AVG. Victoire debout, à d., écrivant sur un bouclier, VOT. XX. A l'exergue, H. O.S. T. P. M. B. Me.

LICINIUS Père (~ à ~2~;

1148. IMP. LICINIVS. AVG. Son buste lauré, à d. (R~) DOMINI. N. LICINI. AVG., autour d'une couronne de laurier, et dans laquelle on lit VOT. XX.

P. B. B.C.

ïi49. –IMP. C. VAL. LICIN. LICINIVS. P. F. AVG. Même buste. <~) IOVI. CONSERVATORI. AVGG. Jupiter debout, à g., tenant un globe surmonté d'une Victoire, et une haste. A ses pieds, un aigle. Dans le champ, K.Q. B.X.A l'exergue, ALE. P. B. T.B. C.


n~o.–La même. Dans le champ, E. A l'exergue, S. N. N. P. B. Me. 11~1. La même, avec XXF dans le champ. A l'exergue, SMALK. L'aigle tient une couronne dans son bec. Ad., aux pieds de Jupiter, un ennemi, les mains liées derrière le dos. P. B. A.B.C. 11~2. La même, avec XIII dans le champ. A l'exergue, S.N.N. A. 2 pièces. P. B. A. B. C. 11~3. Légende dun° 1148. Buste lauré, à g. (Rs) le même, avec B et une couronne dans le champ. A l'exergue, S. N. R. P. B. Me. i[$4.– IMP. LICINIVS P F. AVG. Buste lauré, à d (R~)GENIO. POP. ROM. Génie debout, à g. Dans le champ, T. F. A l'exergue, P. T.I.

3 pièces. M. B. T. B. C.

il;). Même monnaie. A l'exergue, A. T. H. 3 pièces. P. B. B. C.

n$6. La même, avec P. L. N. à l'exergue. Dans le champ, une étoile. 2 pièces. P.B. B. C. n<;7. LICINIVS. P. AVG. Son buste casqué, à d. (R')VIRTVS. EXERCITVS. Deux esclaves enchaînés au pied d'un étendard. A l'exergue, S. T. R.

P. B. A. B. C.

11~8. Avers, le même, sans le casque. (R') SOLI. INVICTO. COMITI. Le Soleil radié debout, tenant un globe et levant la main droite. A l'exergue, P. T. R. P. B. A. B. C.


CONSTANTIN LE GRAND (~ Fils de Constance Chlore et d'Hëtène.

ii~9. – CONSTANTINVS. AVG. Son buste casqué et cuirassé, à d. (R~) BEATA. TRANQUILLITAS. Autel surmonté d'un globe, et au-dessus duquel se trouvent trois

étoiles. Sur l'autel on lit, VOTIS 8 pièces. P.

1160. La même monnaie. et armé, à g.

n 61. La même monnaie.

XX. A l'exergue, P.T.R. B. T. B. et A. B. C. Buste de Constantin lauré P.B. A.B.C.

Buste lauré, à d

2 pièces. P. B. B. C.

1162. CONSTANTINVS. P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (R') COMITI. AVGG. NN. Le Soleil radié debout, à g., tenant un fouet et un globe. Dans le champ, une étoile. A l'exergue. P. L. N. P. B. B. C. 1163. – Avers, le même. (Rs) CONCORD. MILIT. La Concorde militaire debout, tenant deux enseignes. A l'exergue P. L. N. Dans le champ, une étoile. P. B. B.C.

n6~}. Buste lauré de Constantin, à d., sans légende CRs) CONSTANTINVS. AVG. SMANT. r. en quatre lignes, au-dessous d'une couronne. P. B. B. C. 1163. -Avers, le même. (R') CONSTANTINI. MAX. AVG. Autour d'une couronne de chêne. Au centre de la couronne, VOT. XX. A l'exergue, L. P. ou P. T. ou S. T. ou R. P. 5 pièces. B. C. 1166. – La même monnaie, avec VOT. XXX. dans la couronne. A l'exergue, N. S. 1 B. C.


1167.– IMP. CONSTANTINVS. P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (R~) GENIO. POP. ROM. Génie debout, à g. A l'exergue. P. L. N. Patine verte. M. B. B. C. 1168.– FL. VAL. CONSTANTINVS. NOB. C. Même buste. Même revers, avec P. TR. à l'exergue. DansIechamp.S.A. M. B. B. C. 1169.– Même monnaie que celle du 1167, mais avec ia même légende de l'avers du n°n 68. M.B. B.C. H70.–CONSTANTINVS. MAX. AVG. Son buste lauré, a d. (R~. GLORIA. EXERCITVS. Deux soldats debout, tenant une haste. Entre eux deux enseignes. A l'exergue, SMANA. P. M. P. B. T. B. C. 1171. -La même, avers ASIS. à l'exergue.

P. B. T. B. C.

1172. La même, avec S. M. N. T. à l'exergue. P. B. T. B. C.

1173. La même, avec CONST. à l'exergue. P. B. T. B. C.

1174. La même, avec R. C. L. R. à l'exergue. 2 pièces. P. B. A. B. C.

117~. La même, avec la légende du ? ~48, à l'avers. A l'exergue, R. RT. P. B. Me. 1176. Légende du No i 15 9. Tête laurée. à d. (R') IOVI. CONSERVATORI. Jupiter debout, à g., tenant une Victoire sur un globe, et une haste. A ses pieds, un aigle, tenant une couronne à son bec. Dans le champ, r. A l'exergue, S. I. S. P. B. B. C. 1177.– IMP. C. FL. VAL. CONSTANTINVS. P. F. AVG. Buste radié, à d. (R~) le même. La haste que tient Jupiter est surmontée d'un aigle, tenant aussi une


couronne à son bec. Aux pieds de Jupiter, à g., un ennemi assis, les mains liées derrière le dos.

1178. Légende et buste du N" 1168 (R") MARTI. PATRI. PROPVGNATORI. Mars casqué et armé, dans l'attitude du combat, à d. Dans le champ, A. A l'exergue, P. T. R. M. B. B. C. 1179. Avers du ? 1167. (R~) MATRI PATRI CONSERVATORI. Mars debout, à d., tenant une haste et la main appuyée sur un bouclier. A l'exergue, P. T. R. ou P. L. C. Dans le champ, S. M. B. A. B. C. 1180. Même monnaie avec N. C. I. S. dans le champ. Patine verte. M. B. B. C. 1181.– Avers, le même. (R~) PRINCIPI IVVENTVTIS. L'empereur debout, a g., tenant deux enseignes militaires. dans le champ, S. A. ou C. S. H. A l'exergue, P. L. C. ou P. T. R. 2 pièces. M. B. B. C. 1182. FL. VAL. CONSTANTINVS AVG. Son buste lauré, à d. (R') le même, avec P. T. R. Dans le champ, S.A.

Beau style. M.B. Module plus petit. A. B. C. 1183 CONSTANTINVS AVG. Sa tête laurée, à d. (R") PROVIDENTIAE AVGG. Porte de camp, surmontée de deux tours. Au dessus, une étoile. A l'exergue, S. M. K. B. ou N. couronne, S., ou A. S. T. S., croissant, ou R. couronne, T., ou A. A. L. S.

pièces. P. B. T. B. et B. C.

1184. IMP. CONSTANTINVS AVG. Son buste radié, à d. (R~) SOLI INVICTO COMITI. Le Soleil radié debout, à g., tenant un globe et levant la main droite. Dans le champ, S. F. A l'exergue, P. L. C.

P.B. Grand module. B. C.


ii8~.–La même, avec T. F. dans le champ, et P.T.R. à l'exergue, ou F. T. et P. L. C. ou une étoile et P.L.M. 6 pièces. P. M. B. B. C.

1186. La même, le soleil tient une Victoire. Dans le champ, T. F. A l'exergue, B. A. Belle Patine. T. B. C. 1187. La même, module plus petit. Le Soleil ne tient pas de Victoire. Dans le champ, T. F., ou S. E., ou une couronne, ou R. F. A l'exergue, P. T. R., ou P. L. C,, ou R. S.,ou T. A. R. L., ou M. T. R., ou R. S. 8 pièces. P. B. T. B. C.

1188. Avers, le même. (R~) SARMATIA DEVICTA. Victoire courant, à d., portant un trophée et foulant un ennemi enchaîné. A l'exergue, S. I. R. M., ou P. L. C., ou P. T. R. 4 pièces. P. B. T. B.C. ii89.–CONSTANTINVSNOB. CAES. Son buste lauré, à d. (R~) VIRTVS AVG. ET. CAES. N. N. Mars armé et casqué, marchant, à d. A l'exergue. S. T. M. B. B. C.

1190.–IMP. CONSTANTINVS MAX. AVG. Son buste casqué, à d. (R') VICTORIAE LAET. PRINC. PERP. Deux Victoires debout, de face, tenant un bouclier sur lequel est inscrit, VOT. PR. Entre elles, à leurs pieds, un autel. A l'exergue, T. S., ou S. T. R.

3 pièces. P. B. B. C.

ti9i.– Avers du n" 1184. (R') SOLI INVICTO COMITI. Buste radié du Soleil, à d. M. B. Me. 1192.–Avers du 1183. (R')VIRTVSEXERCIT. Etendard au pied duquel sont assis deux captifs les mains liées derrière le dos. Sur l'étendard, on lit, VOT. XX. Dans le champ, A. S. A l'exergue, P. L. C., ou P. L. N. 2 pièces. P. B. B. C.


:i93 Même légende. Buste casqué, à d. (Rs) Même légende. Deux esclaves assis, enchaînés au pied d'un trophée. Dans le champ, T. F. A l'exergue, S. T. R. P. B. B. C. 1194.–Avers, le même, tête laurée, à d. (R") VIRTVS AVGG. Porte de camp, avec quatre tours. Au-dessus, une étoile. A l'exergue. A. R. L. P. P. B. B. C. 119~. Avers, le même. (R') VOT. X. T. Dans une couronne de laurier. P. B. A. B. C. Monnaies avec la tête de Constantinople Attribuées à Constantin ou à ses fils.

1196. CONSTANTINOPOLIS. Buste casqué de Constantinople, à g. (R') Sans légende. Victoire tenant un bouclier posé à terre, marchant à g. et foulant un ennemi couché devant elle. A l'exergue, P. CONST. ou T. B. P. ou S.N.K.E. ou M.T.S A. ou R.E.B.

9 pièces. P. B. B. C.

Monnaies avec la tête de Rome

H97- VRBS. ROMA. Buste casqué de Rome, à g. (R~ La Louve allaitant Romulus et Remus. Au-dessus, deux ou trois étoiles. A l'exergue, T. R. S. ou P. CONST. ou P. L. C. ou P. L. S. ou une petite croix, ou S. L. C. Quelquefois, un rameau entre les étoiles.

13 pièces. P. B. B. C.

FAUSTA

Femme de Constantin.

1198. FLAV. MAX. FAVSTA. AVG. Son buste,


à d. (R~) SALVS. REIPVBLICAE. Fausta debout, tenant dans ses bras Constantin U et Constans. A l'exergue, PLON. P. B. T. B. C.

1199. La même, avec, à l'exergue, S. T. R. Croissant. A. B. C.

1200. La même, avec R., couronne, N, à l'exergue. 2 pièces. Me.

CRISPUS ~oo a ~20~

Ftts de Constantin.

Toutes les pièces qui suivent sont des petits bronzes. 1201. -IVL. CRISPVS. NOB. CAES. Buste lauré de

l'Empereur, à g., tenant l'épée. (R')BEATA.TRANQVILLITAS. Autel surmonté d'un globe. Au-dessus, trois étoiles. On lit sur l'autel, VOTIS XX. A l'exergue, STA. 2 pièces. T. B. C.

1202. La même, avec PLON à l'exergue. Me. I203.–CRISPVS. NOB. CAES ou C. Tête laurée, à d. (R-) CAESARVM. NOSTRORVM. autour d'une couronne au centre de laquelle on lit VOT. X ou VOT.V. A l'exergue, S.A. ou T.R. ou P.L.C.C. ou SIS ou PLON.ouS.T.R.ouR.S. 8 pièces. B. et A. B. C. 1204.– FL. IVL. CRISPVS. NOB. CAES. Buste lauré, à d. (R') CLARITAS. RIEPVBLICAE. Le Soleil radié debout, à g., tenant un globe. Dans le champ, F.T. A l'exergue, S. T. R. rare A. B. C. 1205. Avers, le même. (Rs) PRINCIPI. IVVENTVTIS. L'Empereur debout, à d tenant un globe et une haste renversée. Dans le champ, F. T. A l'exergue, B.T.R. 2 pièces. B. et A. B. C.


i2o6. Avers, le même, tête a g. (R') PROVIDENTIAE. CAES. Porte de camp surmontée de deux tours. Au-dessus, une étoile. A l'exergue, S.M.A. A.B.C.

CONSTANTIN II à 340)

Né à Arles.

1207.– CONSTANTINVS. IVN. NOB. C. Buste auré, à g., tenant un globe surmonté d'une Victoire. (R") BEATA. TRANQVILLITAS. Autel surmonté d'un globe. Au-dessus, trois étoiles. Sur l'autel on lit VOTIS XX. A l'exergue, P.T.R. ou P.L.C. 2 pièces. A.B. C. 1208. La même; buste jeune lauré, à d. (R') le même. A l'exergue, P. L. C. Me. 1209. Même légende, buste lauré, à g. ou à d. (R') CAESARVM. NOSTRORVM. Autour d'une couronne, dans laquelle on lit, VOT. X, ou V. A l'exergue, P.L.C.C. ou P. T. R. ou S. T. R. ou ASIS. 5 pièces. B. C. 1210. Avers, le même. Buste lauré, à d. (R*) GLORIA. EXERCITVS. Deux guerriers debout, de face, tenant chacun une haste entre eux, deux enseignes militaires. A l'exergue, E. S. I. S. ou C. S. L. C. ou P. L. C. ou P. R. –T.R.C. –P. H. A. K. C. S. N. P. –M.A. B. –R. S. S. L. C. R. P. S.

i~ pièces. B. C.

1211. Avers, le même. (R') PRINCIPI. IVVENTVTIS. L'Empereur debout, à d. tenant un globe et une haste transversale. Dans le champ, T. R. A l'exergue B. T.P. A. B. C.


CONSTANS 1 (320 à ~o;

Les monnaies qui suivent sont toutes des petits bronzes 1212. DN. CONSTANS. P. F. AVG. Son buste

lauré, àd. (R') FEL. TEMP. REPARATIO. L'Empereur debout, à g., sur un vaisseau, tenant une Victoire et le labarum. A sa droite, la Victoire assise regardant l'Empereur. Dans le champ, A. A l'exergue, T. N. S. 2 pièces. T. B. C.

1213. La même, avec S. N. R. E. à l'exergue. 2 pièces. A. B. C.

1214.–Même légende aux deux faces. (Rs) Phénix nimbé debout, à d., sur un globe. A l'exergue, T. N. ou T. R. P. ou T. R. S. 4 pièces. T. B. C. 121~. Même légende aux deux faces, (R~) Guerrier debout, à d entraînant hors de son habitation un enfant qu'il tient par la main. Derrière l'enfant, un arbre. A l'exergue, P. L. C. ou R. Etoile. P. ou T. N. P.

4 pièces. B. C.

1216. Avers, le même. (Rs) L'Empereur perçant de sa lance un cavalier qui lui tourne le dos.

2plèces. Me.

1217.– Avers, le même. L'Empereur debout, à g., armé, perçant de sa lance un ennemi couché. A l'exergue, A. Q. T. P. B. Grand module. Me. 1218. Avers, le même. L'Empereur traînant par les cheveux un ennemi, à genoux devant lui. Dans le champ. D. et étoile. A l'exergue, CONS.

121~. CONSTANS. P. F. AVG. Son buste !auré, à


d. (R') GLORIA. EXERCITVS. Deux guerriers debout, tenant une haste et appuyés sur leur bouclier. Entre eux, une enseigne. A l'exergue P. N. T. E. N. B. C. 1220. La même, avec C. R. S. à l'exergue ou EMT. 3 pièces. A. B. C. 1221. –Avers, le même ~) VICTORIAE. D. D. AVGG. N. N. Deux Victoires marchant l'une au devant de l'autre, tenant une couronne. Entre elles, un cœur. A l'exergue, R. P. C. ou P. 3 pièces. B. C. 1222. Avers, iemême.(R') SECVRITAS. REIPVBLICAE. Victoire marchant, à g., et tenant une couronne, Dans le champ, 0. F. I. A. B. C.

CONSTANTIUS II (~7 a~

Fils de Constantin.

i223. D. N. CONSTANTIVS P. F.AVG. Son buste lauré, à d. L'empereur tient un globe. (RB) FEL TEMP. REPARATIO. L'empereur debout, à g., perçant de sa lance un cavalier atlante à g. Dans le champ, A et une étoile. A l'exergue, R. F. S.

3 pièces. P. B. Grand module. B. C. 1224. La même, module plus petit. Buste sans le globe. Même revers. Dans le champ, D. A l'exergue, PLON. P. B. T. B. C. 122;). -La même, rien dans le champ. A l'exergue, ALEA. P. B. T. B. C. 1226. La même, module encore plus petit. Dans le champ, N. A l'exergue, ENTC.

2 pièces. P. B. B. C.


i22y. La même. Dans le champ, M. A l'exergue, ALEr. P. B. B. C. 1228. La même. A l'exergue, SIS.

3 pièces. P. B. B. C.

1229. Avers, le même. Buste lauré, à g. L'empereur tient un globe. (Rs) Même légende. L'empereur armé, debout, à g., tenant le labarum et chassant devant lui deux ennemis, les mains liées derrière le dos. Dans le champ, N. A l'exergue, A. Q. S. P. B T. B. C. 1230. -La même. A l'exergue, ALEM. Rien dans le champ. P. B. B. C. 1231.–Même légende, buste lauré, à d. (R') Même légende. L'empereur debout, à g. sur un vaisseau allant à g., tenant une Victoire et le labarum. A sa droite, une Victoire assise tenant le gouvernail. A l'exergue, ASIS. A. R., ou R. S., ou S. P. C. L.

4 pièces. P. B. Grand module. B. C. 1232. Mêmes légendes, même buste. L'empereur debout, à'g, tenant le labarum et s'avançant vers un ennemi à genoux devant lui, et suppliant. A l'exergue, S. H. R. L. P. B. B. C.

1233. FL. IVL. CONSTANTIVS NOB. C. Son buste lauré, à d. (Rs) GLORIA EXERCITVS. Deux cavaliers casqués, debout, de face, tenant une haste et leur bouclier. Entre eux, deux enseignes. Al'exergue, T. R. S. étoile ou MAR., ou SON. 6 pièces. P. B. B. C. 1234.. La même, une enseigne seulement entre les deux guerriers. Qu. P. B. B. C. 1235. Avers, le même, buste lauré, à g. (R') PRO-


VIDENTIAE CAESS. Porte de camp. Au-dessus, une étoile. A l'exergue, STRE. P. B. B. C. 1236. Avers, le même. (Rs) SPES. REIPUBLICAE. L'Empereur debout, à g. tenant un globe et une haste. A l'exergue, S. M. K. A. 3 pièces. P. B. B. C. 1237. -Avers, le même. Bustelauréà d. (Rs) VICTORIAE. D. D. N. N. CAESS Deux Victoires debout, de face, tenant chacune une couronne. P. B. Me. 1238.– Avers, le même. (R«) VOT. XX. MVLT. XXX., dans une couronne. A l'exergue, S. M. A. N. P. B. T. B. C.

MAGNENTIUS (303-3 j j)

1239. D. N. MAGNENTIVS. P. F. AVG. Tête de l'Empereur laurée, à d. (Rs) FELICITAS. REIPVBLICAE. L'Empereur debout, à tenant un globe, surmonté d'une Victoire et le labarum. A l'exergue, S. A. R. ou R. S. L.C. 3 pièces. M. B. T. B. C.

1240. La même, avec F. dans le champ. Mêmes lettres à l'exergue. M. B. Me. 1241 Avers, le même. Buste nu, à d. (Rs) SALVS. D. D. N. N AVG. ET. CAES. Le monogramme du Christ, à d. et à g. A. et il. A l'exergue, ANA. 7 pièces. M. B. A. B. C.

1242. Avers, le même. (Rs) GLORIA. ROMANORVM. L'Empereur à cheval, à d., au galop, perçant de sa lance, un ennemi à genoux et suppliant. A l'exergue, P. R. T. ou S. N. P. ou S. A. R. V. ou R. P. L. C. 7 pièces. M. B. B. C.

1243. Avers, le même. (R') VICTORIAE. D. D.


N.N. AVG. ET. CAE. Deux Victoires debout, tenant un bouclier reposant sur un palmier, et sur lequel on voit VOT. V. MVLT. X. A l'exergue, P. L. C. ou T. R. P. ou N. P. L. T. 3 pièces. P. B. B. C. 124{. Avers, le même. (Rs) le même, sans le palmier. A l'exergue, R. P. T. R. P. ou N. M. B. Entre les deux Victoires, une étoile. 8 pièces. B. et A. B. C. 1245. – Avers, le même. (Rs) REPARATIO. REIPVB. L'Empereur portant une Victoire, marchant, à g., et poussant du pied, devant lui, un captif a genoux et suppliant. M. B. B. C

Cette monnaie n'est pas citée dans l'ouvrage de Cohen. A l'exergue' V. S. P. Ces pièces, en grande partie, ont été découvertes à Néfiès.

DECENTIUS

Régna de 351 à 353. J.

1246. D. N. DECENTIVS. NOB. CAES. Son buste nu, à d. (Rs) VICTORIAE. D.D N.N. ET. CAES. Deux Victoires tenant un bouclier, sur lequel on lit VOT. V. MVLT. X. 2 pièces. P. B. A.B. C. 1247. Avers, le même. (Rs) Légende effacee. Monogramme du Christ. P. B. Me.

JULIEN L'APOSTAT (331-36))

1248. –D.N. FL. CL. IVLIANVS. P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (RB) SECVRITAS. REIPVBLICAE. Le bœuf Apis marchant, à d. Au-dessus de lui, 2 étoiles. A l'exergue, E. V. Z. B. ou CONST.

2 pièces. M. B. B. C.


1249- Avers, le même. Buste casqué, à g. (Rs) VOT. X. MVLT. XX, dans une couronne. A l'exergue, T. CONST. P. B. A. B. C. 1250. La même, avec ANT, à l'exergue.

P. B A. B. C.

1251. -D N. C. L. IVLIANVS. NOB. C. Son buste nu, à d. (Rs) SPES. PVBLICA. L'Empereur casqué debout, à g., tenant un globe et une haste. Dans le champ, C. A l'exergue, C. A K. r. P. B. A. B. C. 1252. Avers, le même. (Rs) FEL. TEMP. REPARATIO. L'Empereur debout, à g., armé, perçant de sa lance

un ennemi tombant de son cheval. P. B. A

JOVIEN (331-364)

1253. D.N. IOVIANVS. P. F. AVG. Son

buste

lauré, à d (Rs) VOT. V. MVLT. X. Dans une couronne de chêne. A l'exergue, P. O. V. R. P. P. B. A. B. C.

VALENTINIEN Ier (321-375)

1254. D. N. VALENTINIANVS. P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (Rs) SECVRITAS. REIPVBLICAE. Victoire marchant, à g tenant une couronne. Dans le champ, R C. A. F. A l'exergue, P. S I. S. C. P.B. B.C. 1255. La même, avec R. A. F. dans le champ. P. B. B. C.

1256. La même, avec R. K. Q. dans le champ. A l'exergue, mêmes lettres. P. B. B. C.


1257- Même monnaie. Une croix et un croissant dans le champ, au revers. A l'exergue, C.H.N.B. P.B.Q. A. B. C 1258.– Avers, le même. (R') GLORIA. ROMANORVM. L'Empereur marchant à d., portant le labarum et traînant par les cheveux un personnage à genoux, les mains liées derrière le dos. Devant lui, une palme. Dans le champ, O.E.N. A l'exergue, L. V. C.S. P. B. A. B. C. 1259. Avers, le même (RS) VOT X. MVLT.XX. dans une couronne. A l'exergue, S. M. R A. P. B. Q. T. B. C.

VALENS (328-378)

1260. D.N. VALENS. P. F. AVG. Son buste lauré, à d. CR') GLORIA. ROMANORVM. Valens marchant, à d., tenant le labarum et traînant par les cheveux, un ennemi à genoux. A l'exergue, CON. ou S. A. Q. P. ou P. C. C. L. ou A.P.R.C. ou L. E. C. Dans le champ, couronne, ou O. E. N. 6 pièces. P. B. A. B. C. 1261. Avers, le même. (R') SECVRITAS. REIPVBLICAE. Victoire marchant, à g., portant une couronne et une palme. Dans le champ, OF. III. ou B.R.F. ou A. O. ou O.R. et croissant, ou pas de lettres. A l'exergue, CONST., ou E. N. A. Q., ou S. M. R. P., ou T.E.S.A., ou P.C.O.N.,ou S.M.A.R.Qou A.S.I.S.C. ou A.V.E.R. 12 pièces. P. B. B. etA. B. C. 1262. Avers, le même. (R'J VRBS. ROMA. Rome casquée assise, à g., tenant une Victoire. A l'exergue, T.R.P.S. Ar. B. C.


GRATIEN (359-383)

1263.– D.N. GRATIANVS. P.F. AVG. Son buste lauré, à d. (Rs) REPARATIO. REIPV. L'empereur debout, à g., relevant une femme tourelée, à genoux devant lui il tient une Victoire. A l'exergue, PCON, ou TCON, ou SMRA, ou LCCON, ou ANTA. 6 pièces d'un module supérieur ou P.B. B. et A.B.C. 1264. Avers, le même. (Rs) GLORIA. ROMANORVM. L'empereur debout, à g., tenant le labarum et la main appuyée sur un bouclier. A l'exergue, TCON. 2 pièces. P.B. Me.

1265. Avers, le même. (Rs) SECVRITAS. REIPVB. Victoire marchant, à g., tenant une Victoire et une palme. Dans le champ. DEI. A l'exergue, SMRA. 2 pièces. P. B. Me.

1266. -Avers, le même. (R') Légende du N° 1243. L'Empereur debout, à d., traînant par les cheveux, un personnage à genoux. Dans le champ, OFR. A l'exergue, RCC. 2 pièces. P.B. Me. 1267. Avers, le même. (R') VIRTVS. ROMANORVM. Rome casquée, assise, de face, tenant un globe et une haste. A l'exergue, ANTR. Dans le champ, A <I>.

p

1268. Avers, le même. (R5) VOT. V. dans une couronne. A l'exergue, ED. 2 pièces. P. B.

B. Me. MVLT. X Q. Me


VALENTINIEN II (371 à 392)

1269. DN. VALENTINIANVS IVN. P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (R') REPARATIO REIPVB. L'empereur debout, à g., tenant une Victoire et relevant une femme dont la tête est tourelée, à genoux devant lui. A l'exergue, S. N. Q. S.

2 pièces. P. B. Grand module. A. B. C. 1270. -Avers, le même. (R') VRBS. ROMA. Rome casquée, assise, à g. A l'exergue, N. T. A P. B. Me. THEODOSE ()46àw)

1271 THEODOSIVS P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (R«) GLORIA ROMANORVM. L'empereur debout, de face, tenant le labarum et un globe. A l'exergue, SMNA. ou ANTA. 2 pièces. Grand P. B. B. C. 1272. Avers, le même. (R*) Même légende. L'empereur debout, à d., traînant un captif par les cheveux. A l'exergue, ACISC. P. B. B. C. 1273. Avers, le même. (Rs) REPARATIO REIPVB. L'empereur debout, à g., relevant une femme à la tête tourelée, à genoux devant lui. A l'exergue, CONSA. P. B. A. B. C.

1274. Avers, le même. (Rs) Même légende. L'empereur debout, à g., sur un vaisseau, allant à g., levant la main. Victoire assise et tenant le gouvernail. A l'exergue, CONA. Dans le champ, B. P. B. B. C. 1275. Avers, le même. (Rs) CONCORDIA. AVGG. NN. Rome casquée, assise de face. P. B. Me.


1276. Avers, le même. (Rs) VIRTVS AVG. Victoire marchant, à g. P. B. Q. Me. 1277. Avers, le même. (Rs) VOT. X. MVLT. XX. dans une couronne. A 1 exergue, HKA. P.B.Q. A B.C.

MAGNUS MAXIMUS

Régna de ;8; à 387.

1278. MAG. MAXIMVS. P. F. AVG. Son'buste lauré, à d. (Rs) REPARATIO. REIPVB. L'empereur debout, à g., relevant une femme tourelée à genoux devant lui. A l'exergue, PCON, ou CCON, ou V. C. P. Dans le champ, P. ou C.

6 pièces. P. B Grand module. Me.

FLAVIUS VICTOR (383 à 388)

1279. D. N. FL. VICTOR P. F. AVG. Son buste lauré, à d. (Rs) SPES ROMANORVM. Porte de camp. A l'exergue, SMRS. Rare. P. B. Q. B. C.

HONORIUS (384 à 423)

1280. D. N. HONORIVSP. F. AVG. Son buste lauré, à d. (R') VICTORIA AVGGG. L'empereur casqué debout, à d., tenant le labarum et un globe surmonté d'une Victoire, et posant le pied sur un captif renversé en arrière. Dans le champ, N. D. A l'exergue, CONOB.

Rare. Or. T. B.

1281. Avers, le même. Même revers, avec S. N. dans le champ. A l'exergue, CONOB. Rare. Or. T. B.


1282. – Avers, le même. (Rs) GLORIA ROMANORVM. L'empereur debout, à g., tenant le labarum, et un globe. Dans le champ, une étoile. A l'exergue, PNS. 2 pièces. P. B. Grand module. B. C. 1283. Avers, le même. (R«) VIRTVS EXERCITI. L'empereur debout, à g., couronné par la Victoire. A l'exergue, ANT. P. B. Q A. B. C.

SÉVÈRE III

Régna de 401 à 465.

1284. D. N. SEVERVS P. F. AVG. Son buste diadème, à d. (Rs) VICTORIA AVGGG. Victoire assise, à g., tenant une croix. A l'exergue, CONOB. Tiers de sou d'or. B. C.

MONNAIES BYZANTINES

L'empire d'Orient, dont la capitale était Byzance commence à partir de la fin du règne de Théodose, 395 de J.-C., et finit à la prise de Constantinople par Mahomed II, en 1453.

Le système de fabrique déjà différent de celui du haut empire, change complètement.

Le type de la monnaie d'or est le sou d'or, pesant de 4gr. à 4 gr. 53. On distingue le demi sou et le tiers de sou.

Celle d'argent s'appelle silique et pèse de 5 gr. 28 à 6 gr. 50. Il en fallait 24 pour faire le sou d'or. Les pièces de cuivre portent le nom de follis, demi, tiers et quart de follis. Ces monnaies comprenaient quatre


modules et chacune devait porter la marque de sa valeur, inscrite en lettres grecques ou latines, suivant la région où elles devaient circuler. Cette marque se nomme indice. Le poids du follis devait être le même que celui du sou d'or. Mais on ne peut établir de règles générales pour les pièces de cette période, leur valeur et le poids changent trop souvent avec les divers empereurs.

Sous Constantin XI, on voit, pour la première fois, des monnaies concaves, or, argent et cuivre, habituellement mal frappées et d'un aspect bizarre. En général, les monnaies byzantines sont de fabrique grossière, peu artistique et d'un aspect disgracieux. Nous sommes loin de la belle période grecque et latine. Les pièces d'or sont habituellement plus soignées.

ARCADIUS (}9s à4o8deJ.-C.)

1285. D. N. ARCADIVS. P. F. AVG. Son buste diadémé, à d. (Rs) VICTORIA AVGGG. Arcadius debout, à d., tenant le labarum de la main droite et le globe nicéphore de la gauche, le pied gauche sur un captif. A l'exergue, COMOB. Dans le champ, les lettres M. D. Cette monnaie n'est pas dans l'ouvrage de Sabatier (1). Sou d'or. B. C.

1286. Avers, le même. (Rs) GLORIA ROMANORVM. L'empereur diadémé debout, de face, tenant le labarum et un globe. Dans le champ, une étoile. A l'exergue, les lettres SMNR. P. B. Patine vert foncé. B. C. 1287. Avers, le même. (Rs) VIRTVS. EXERCITI. L'empereur debout en costume militaire, couronné par la {1) Description générale des monnaies byzantines. Sabatier, 2 vol., Paris, 1862.


Victoire. Légende, à l'exergue, illisible. Ne figure pas dans Sabatier. P. B. A. B. C. 1288. Avers, le même. (Rs) VICTORIA. AVGG. Victoire, à g., portant une couronne. Ne figure pas dans l'ouvrage de Sabatier. 2 pièces. P. B. A B. C.

ANASTASE (419 de J.-C.)

Mourut très vieux.

1289. D.N. ANASTASIVS. PP. AVG. (Sic). Son buste diadémé, à d. (Rs) VICTORIA. AVGVSTONVA. pour AVGVSTORVM. A l'exergue, COMOB. Victoire marchant, à d., et tenant une palme et une couronne. Tiers de sou d'or. T. B. C.

N'est pas déente dans l'ouvrage de Sabatier.

JUSTINIEN Ier (527 a 565)

1290. D.N. 1VSTINIANVS. P. P. AV. Buste diadé-

mé, à d. (Rs) Monogramme incertain de Justinien D. Au-dessus, une petite croix, au-dessous, S Le tout dans une couronne de laurier, demi-silique. Ar. B. C. N'est pas décrite dans Sabatier. Rare,

1291. D. N. IVSTINIANVS. P. P. AVG. Son buste à d. (Rs) Indice M. au-dessus, une croix. A d. et à g. signes effacés. Au-dessous, CON. Follis. Me. 1292. D. N. IVSTINIANVS. P. P. AVG*. Buste casqué de Justinien, de face, cuirassé, et tenant le globe crucigère. Ad. et à g., une croix. (R') Indice M. Audessus, une croix, au-dessous, un B. A g., ANNO. Ad.,

XXI. A l'exergue, CON,

Follis. B. C.


1293 La même, module du médaillon. Trouée. (RI) A sous l'indice, M. A g., ANNO. A d., XI.

Follis. A. B. C.

1294. Monnaie de 1/10 de denier. Bustede Justinien, à d.; légende effacée. (Rs) Indice I entre deux étoiles, dans une couronne. P. B. Q. Me. JUSTIN II et SOPHIE (/6'; à 578)

1295. D.N. IVSTIN ET SOFIE. Les deux personnages deface. Entre eux, une croix. (Rs) Indice M. surmonté d'une croix; au-dessous, A. A l'exergue, CON. Différent, ANNO, à g. et KAR. 30 millim. Follis. Me. MAURICE TIBÈRE (582-602)

1296. D. N. MAVRIC. TIBER. P. P. A. Buste diadémé de face, de Maurice, tenant le globe crucigère de la main d. (Rs) Indice M. surmonté d'une croix. ANNO. XIII. Différent, E. A l'exergue, CON.

Follis de 24 millim. Me.

FOCAS et LEONTIA (602 à 6ro)

1297. D.N. FOCAS. N. PE. AVG. Les deux lettres N. PE signifient nepereat. Focas et Léontia nimbés de face et debout. Focas tieut un globe crucigère et Léontia une longue croix transversale. Entre eux, une,petite croix. (Rs) Indice M. surmonté d'une croix, ANNO. I. A l'exergue, KYZA. 30 millim. de diamètre. 2 pièces. Br. B.C.


HERACLIUS

et HERACLIUS CONSTANTIN (613 à 641) 1298. HERA. CON. Les deux Augustes diadémés, debout, de face. (Rs) Indice M. Différent, E. ANNO. A d., un signe effacé. A l'exergue, CON.

Follis 23 millim Me.

1299. HERACLIVS, HERACLIVS CONSTANTIN et HERACLEONAS. Légende illisible. On voit les trois personnages debout. (Rs) Le revers est presque fruste. On y lit, ANNO, l'indice M. et le différent, r.

Follis 23 mill. Me.

ROMAIN II. JUNIOR (959 à 961)

1300. RWMAII BASILEUS ROMA. Buste de face diadémé de Romain II, tenant le globe crucigère et le martex sur l'épaule droite. (R8) ROMAN. EN. OE*F BASILEUS. ROMAION., en quatre lignes.

Follis 25 millim. Patine verte. B. C.

1301 La même, un peu moins belle.

A. B. C.

JEAN Ier ZIMISCES (969 à 976)

Ces monnaies sont anonymes et sont attnbuées à Jean Ier Zimisces. 1302. .EMMAMOVHA. Buste de face et nimbé

du Christ, tenant les livres des Evangiles. A g. et d., JC. -XC. (R') .BASIL. BASIL. en trois lignes.

Br. 24 millim. Me.


1303. La même monnaie, presque fruste à l'avers. (Rs) IHS. XRISTVS. BASILEVS. BASILE.

2 pièces. Br. 24millim. Me.

1304. La même monnaie. (Rs) La même inscription en trois lignes, mais la légende est partagée en deux parties avec une croix reposant sur trois degrés.

NICÉPHORE BOTANIATE (1078 à 1081)

i3o5. Monnaie presque fruste en arg., concave. .AECn. EIA. F. MANUEL Ier COMNÈNE (114) à II8o) 1306. MANVHA AECIIO. L'empereur de face, tenant

le labarum et le globe crucigère, avec la croix grecque MP. OV. La Vierge nimbée debout, de face. Br. concave. A. B. C.

MONNAIES MEROVINGIENNES

BANNASSAC (Lozère)

1307. Tête barbare, à d. Devant deux croisettes. (Rs) GAVALETANO. Calice. A l'exergue, BAN. Electrum. T. B. C.


MONNAIES ROYALES FRANÇAISES

CHARLEMAGNE (742 à S14)

Monnayage de la première période.

1308. CAROLVS en deux lignes. (Rs) NRBO en deux lignes. Frappée à Narbonne. Rare. Arg. T. B C.

LOUIS LE DEBONNAIRE (814-840)

1309. Denier à la légende chrétienne. H. LVDOVVICVS. IMP, Croix cantonnée de quatre points. (R9) XPISTIANA RELIGIO. Temple.

2 pièces. Arg. T. B. C.

13 10. Obole. Même monnaie, même légende que celle de la précédente.

Cette monnaie, coupée en deux fragments, a été trouvée à Vendres, près Eéziers.

131 1. Obole. LVDOVVICVS en deux lignes. (R*) TVRONES. Croix au centre. Rare. T. B. C.

CHARLES III LE SIMPLE (893 922)

1312. CARLVS REX R. Croix. (R') METALO en deux lignes. Frappée à Melle.

Pièce posthume Ar. B. C.


LOUIS IX

1313. Dernier LVDOVICVS REX. Croix. (RS) TVRONVS CIVIS. Châtel tournois. Ar. B. C.

PHILIPPE IV LE BEL (1285-1314)

15 14. Denier Parisis. PHILIPPVS REX. Croix fleurdelisée. (Rs) MONETA DVPLEX, fleur de lis. FRANCO en deux lignes. 2 pièces. Me. 13 1 5 Double royal Parisis. PHILIPPVS REX. Croix feuillue. (R') MONETA DVPLEX. Dans le champ, REGALIS en deux lignes, sous un lis.

2 pièces. Ar. Me.

1316. Bourgeois fort. PHILIPPVS REX. Croix à long pied coupant la légende. (Rs) BVRGENSIS Dans le champ, FORTIS, sous une couronne Ar. A. B. C. 1317. Gros tournoi à ÏO rond. PHILIPPVS REX, croix. SIT NOMEN DNI. NPI. IHV. XPI. BENEDICTV. (R«) TVRONVS CIVIS. Châtel tournois, bordure extérieure de 12 fleurs de lis. Un trèfle à la fin de PHILIPPVS et de TVRONVS. Ar. B. C.

PHILIPPE VI DE VALOIS (1328-1350)

13 18. Ecu d'or. PHILIPPVS DEI GRATIA FRANCORVM REX. Le roi tenant une épée et un écu fleurdelisé, assis sur un siège gothique à clochetons; le tout


dans une épicycloïde. (R9) XPC. VINCIT. XPC. REGNAT. XPC. IMPERAT. Croix évidée et feuillue dans un quadrilobe. Ar. T. B. C. 13 19. Gros tournois, f PHILIPPVS REX. Au centre, une croisette. En légende extérieure, SIT NOME DNI NRI DEI XPI BNDICTV. (Rs) TVRONVS CIVIS, châtel tournois bordure de 12 fleurs de lis. Ar. T. B. C. 1320. La même, un peu moins belle. B. 1321. Gros à la couronne. PHILIPPVS REX. Croix pattée coupant la légende. En légende extérieure, SIT NOME DNI, etc. (Rs) FRANCORVM. Châtel tournois surmonté d'une couronne; bordure extérieure de 12 fleurs de lis. Ar. B. C. JEAN LE BON (ijjo à 1364)

13,22. Gros tournois. IOHANNES REX. Croisette au centre. BENEDICTV SIT, etc. (Rs) TVRONVS CIVIS. Châtel tournois. Bordure extérieure de 12 fleurs de lis. Ar. 2 pièces. B. C.

1323 Grand blanc à la fleur de lys. Châtel tournois surmonté d'une fleur de lis. Bil. B. C. 1324. Florin d'or. S. IOHANNES B. (casque). St Jean debout, nimbé, bénissant et tenant un sceptre. (Rs) FRANTIA. Grande fleur de lis florencée.

2 pièces. Or. T. B.

CHARLES V (1 164-1 380)

1325. Franc à pied d'or. f KAROLVS DI GRA. FRANCORU. REX. Le Roi debout, sous un dais gothique,


placé dans un champ semé de lis. (R')XPC VINCIT, etc. Croix évidée et feuillue dans un cercle à 4 lobes. A.B.C. 1326. Blanc aux fleurs de lis. DEI GRATIA. K couronné et accosté de 2 lis bordure extérieure de 12 fleurs de lis. (Rs) FRANCORV. REX. Croisette au centre. SIT NOME, etc. en bordure extérieure. B. C.

La même, moins nette.

A. B. C.

CHARLES VI (1 380-1422)

Agnel d'or. -f- AGNVS DEI QUI TOL. PCA

MVNDI. MISERERE NOBIS. Agneau pascal, à g., audessous, les lettres KFRX. Le tout dans une épicycloïde. (Rs) XPC VINCIT, etc. croix fleurdelisée dans un cercle à 4 lobes. A. B. C. 1329. Ecu d'or. Ecu de France couronné. -fCAROLVS DEI GRATIA FRANCORVM REX. (Rs) XPC. VINCIT; etc. Croix évidée et fleurdelisée dans un cercle à 4 lobes. Point secret sous la 8e lettre; frappée à Poitiers. B. 1330. Blanc, dit Guénard. + CAROLVS. FRANCORV. REX. Ecu aux trois fleurs de lis. (Rs) BENEDICTV. SIT. NOME. DNI. Croix pattée, cantonnée de 2 couronnelles et de 2 lis; marque de fabrique effacée. 2 pièces Ar. B. C. 133 1. Demi blanc, dit Guénard. Même description. Ar. billon. B. C.

1332. Gros, dit florette. Pièce de 20 deniers tournois. +KAROLVS FRANCORV. REX. (Rs) SIT NOME. etc., croix fleurdelisée sans marque de fabrique. Billon. B. C.


13 3 3-– Double tournois. + KAROLVS FRANCORV. REX. Trois lisdans le champ. (RS)MONETA. DVPLEX. fleur de lis. Croix pattée. Billon. A. B. C. 1334. Blanc, dit Guénard. Le même que le n° 1330. Billon. A. B. C.

CHARLES VII (1422-1461).

1335-

Grand blanc au K. dit des gendarmes. -(-

KAROLVS FRACORVM REX. Grand K, couronné entre 2 fleurs de lis. (Rs) SIT NOME, etc croix pattée. Billon. B. C.

1336. Même pièce moins bien conservée. A. B. C. 1337.– Grand blanc. -f- KAROLVS FRANCORVM REX, les mots séparés par une étoile. Ecu aux trois lis, accosté de 3 couronnelles dans un trilobe. (Rs) SIT NOME. etc., croix pattée, cantonnée de 2 couronnelles et de 2 fleurs de lis dans un quadrilobe. Point secret sous la 7e lettre; frappée à Angers. B. C. 1338. La même. Les mots sont séparés par des points. Point secret sous la 4e lettre; frappée à Montpellier. Billon. T. B. C. 1339. La même. Les mots de la légende sont séparés par des points. Point secret sous la 5e lettre; frappée à Toulouse. Billon. T. B. C. 1340. La même. Un C à la fin des légendes. Pas de point secret frappée à Chinon.

2 pièces. Billon. T. B. C.

1341. La même. Les mots sont séparés par des


molettes d'éperon Point secret sous la ge lettre frappée à La Rochelle. Billon. T. B. C. 1342. La même. Les mots séparés par des points. Point secret sous la 5e lettre frappée à Toulouse. Billon. T. B. C.

1343. La même. Point secret sous la 18e lettre. Frappée à Paris. Billon. T. B. C. 1344. La même. Un B à la fin des légendes frappée à Bourges. Billon. T. B. C. 1345. La même. Les mots séparés par deux petits annelets. Point sous la 9e lettre frappée à La Rochelle. Billon. B. C.

1346. Même légende. L'écu est timbré d'une couronne et n'est pas accosté. (Rs) Croix pattée cantonnée d'une couronnelle et d'un lis; même légende. Point secret sous la 4" lettre frappée à Montpellier.

1347. La même. Les mots séparés par une rose. Billon. A. B. C.

1348. Grand blanc au briquet. Briquet au commencement des légendes. Les mots sont séparés par deux annelets L'écu est timbré d'une couronnelle et accosté de deux briquets. Un annelet sous l'écu. (Rs) Croix pattée cantonnée de deux fleurs de lis et de deux briquets Pas de points secrets. Frappée par le duc de Bourgogne. Billon. Rare. B.C.

1349. Gros de roi. KAROLVS DEI GRA. FRANCORVM REX. Trois lis sous une couronne. Les mots sont séparés par des molettes. (Rs) SIT NOMEN DOMINI, etc. Une étoile surmontée d'une croix, à la fin de la légende. Croix pattée et fleurdelisée. Point secret sous la 4e lettre. Marque de Montpellier. Ar. T. B. C.


1350. -Petit blanc dentillé. KAROLVS FRANCOR. REX. Ecu de France aux trois lis, dans une épicycloïde. (Rs) BENEDICTV SIT, etc. Croisette dans une épicycloïde. Billon. B. C. 13 51. Petit blanc aux trois fleurs de lis. Même légende aux deux faces. A l'avers, trois fleurs de lis dans le champ. Au revers, croix pattée cantonnée de deux couronnelles. Billon. A. B. LOUIS XI (1461-1483).

1352. LVDOVICVS DALPHS VIENE. Ecu de France et Dauphiné. (Rs) SIT NOMEN, etc. Croix pattée, cantonnée de deux fleurs de lis et de deux dauphins. Grand blanc. Billon. B.C. 1353. Grand blanc du Dauphiné. LVDOVICVS FRANCORV. REX. Ecu écartelé de France et Dauphiné surmonté d'un soleil. (Rs) SIT NOME., etc Croix pattée cantonnée de deux fleurs de lis et de deux dauphins. Point secret sous la première lettre frappée à Tournon Me. Les quatorze numéros qui précèdent proviennent d'une trouvaille faite par M. Donnadieu, propriétaire à Cessenon, et ont été acquises par la Société. (Mai 1905.)

CHARLES VIII (1483-1498).

1354. Carolus + KAROLVS FRANCORVM REX. Grand K couronné entre 2 fleurs de lis.(R') SIT NOMEN, etc. Croix terminée par des couronnelles cantonnée de 4 fleurs de lis. Point secret sous la Se lettre; frappée à Toulouse. Billon. B.C.


LOUIS XII (1498-tjij).

I35S- Ecu d'or au porc-épic. -f- LVDOVICVS DEI GRATIA FRANCORV. REX. Ecu de France, couronné, soutenu par 2 porcs-épics. (R') XPS VINCIT, etc. Croix cantonnée de 2 L et de deux porcs-épics. Signe sous la 18e lettre, frappée à Paris Billon. T. B. C. 1356. Douzain de Provence. LVDOV. D. G. FRANCO. REX. PRO COM. Ecu cantonné de 3 couronnelles dans un trilobe. (Rs) SIT NOMEN, etc. Croix de Provence, cantonnée de deux couronnelles et de deux fleurs de lis. Point secret sous la 15e lettre. Rouen.

Billon. Me.

FRANÇOIS 1" (ijij-iJ47).

1557. Ecu d'or au soleil. -f FRANCISCVS

GRA. FRANCORVM REX (signe représentant une rose). Ecu de France couronné, surmonté d'un soleil. (Rs) -fXPS VINCIT etc. Croix fleurdelisée et évidée, cantonnée de 2 fleurs de lis et de 2 F. Point secret sous la 1 Ie lettre frappée à Saint-Pourçain. T. B. C. 1358. La même. Même légende, mêmes signes; mais la croix du revers n'est cantonnée que de 2 F couronnés. Point sous la 12e lettre; frappée à Lyon ou Mâcon. B. C.

1359. Ecu d'or de Bretagne. Couronnelle. FRANCISCVS. D. G. FRANCOR REX. BRITANIE. D. Ecu de


France couronné, surmonté d'un soleil et accosté d'un F couronné et d'une hermine couronnée. (R') N. DEVS IN ADJVTORIVM MEVM INTENDE. Croix fleurdelisée, cantonnée de 2 F et de deux hermines couronnées. Sans trace d'atelier. T. B. C. 1360. Ecu d'or du Dauphiné. Petite couronnelle au-dessous, un soleil. FRANCISCVS DEI GRATIA FRANCO REX. Croix cantonnée de 2 dauphins et de 6 fleurs de lis. (R<) Couronnelle; XPS VINCIT etc. Croix fleurdelisée. Point sous la Ire lettre frappée à Tournon ou Crémieux. T. B. C. 1361. Ecu d'or à la croisette. Soleil. F RANCISCVS DEI GRA. FRANCORVM RE. Ecu d'or couronné au-dessous, la lettre K (marque de fabrique, Bordeaux). (Rs) XPS VINCIT etc. Croisette dans une épicycloïde à 12 arceaux. T. B. C. 1362. Ecu d'orau soleil. + FRANCISCVS DEI GRA. FRANCORVM REX, une rose. Ecu de France, couronné, surmonté d'un soleil. (Rs) -f XPS VINCIT, etc., croix fleurdelisée et évidée, cantonnée de deux fleurs de lis et de 2 F. Point sous la 2me lettre frappée à Saint-Pourçain. T. B. C.

1363. – Teston d'argent. Couronnelle. FRANCISCVS D GRA FRANCO REX. Buste du roi à d., coiffé d'un chapeau. (R') couronnelle, XPS VINCIT etc., croix pattée cantonnée de 2 couronnelles et de 2 fleurs de lis, dans un quadrilobe. Pas de signe d'atelier. Me. 1364. Douzain. FRANCISCVS FRANCORVM REX. Ecu de France couronné et accosté de 2 couronnelles, dans un trilobe. (R5) SIT NOMEN, etc. Croix


pattée, cantonnée de 2 couronnelles et de 2 fleurs de lis, dans un quadrilobe. Pas de signe d'atelier Me.

HENRI II (1547-1559).

1365. Teston. HENRICVS II D. G. FRANCOR. REX. Buste barbu, cuirassé et nu, du roi, à d. sous le buste, un croissant et la lettre N. (Rs) XPS VINCIT, etc. 1559. Ecu de France couronné et accosté de 2 H couronnés. Sous l'écu, la lettre K frappée à Bordeaux. B. C.

1366. Teston. HENRICVS II D. G. FRANCOR. REX. Buste barbu, non cuirassé du roi, à d. (Rs) XPS VINCIT, etc., 15s 3. Sous l'écu, la lettre M. Point secret sous la 5me lettre frappée à Toulouse. B. C. 1367. Teston frappé au moulin. HENRICVS II D. G. FRANCOR. REX. Buste lauré et cuirassé du roi, àd.(Rs) + CHRS VINCIT, etc. 1554. Ecu de France couronné au-dessous, la lettre A frappée à Paris. T. B. C.

1368. Gros de Nesle. HENRICVS DEI G. FRANCORVM REX. Grand H couronné au milieu de 3 fleurs de lis. (Rs) Couronnelle, SIT NOMEN, etc., 1550. Croix fleurdelisée et évidée. Pas de signe d'atelier. Me. 1367. Douzain. HENRICVS II DEI G. FRANCORVM REX. Ecu de France couronné, accosté de 2 croissants couronnés. Sous l'écu, la lettre D. (R>) SIT NOMEN, etc. Croix formée de croissants, fleurdelisée et cantonnée de 2 H et de 2 couronnelles, 1551. Point secret sous la 12e lettre frappée à Lyon. B. C.


1370- La même monnaie. La marque d'atelier effacée. Me.

HENRI II

Pièces posthumes frappées sous Charles IX.

137 1 .– Teston. HENRICVS II DEI G. FRANCORVM REX. Buste nu d'Henri II cuirassé, à d. (Rs) XPS VINCIT, etc., 1561. Ecu de France couronné, accosté de 2 H cou-

ronnés,

Sous l'écu, la lettre L. Pièce frappée à Bayonne Me

CHARLES IX (1560-1574)

1372.

VIIIID.

Ecu d'or, module bien réduit. CAROLVS G. FRANCOR. REX. Ecu de France couronné,

surmonté d'un soleil. (R') CHRISTVS. REGNAT. VINCIT. ET IMP., couronné, 1569. Croix fleurdelisée, au centre de laquelle un B frappée à Rouen. B. C. 1373. Teston d'argent. CAROLVS VIIII. D. G. FRANCO REX. Buste du roi, lauré et cuirassé, à d. (R8) SIT NOMEN, etc. MDLXII B. Ecu de France couronné accosté de 2 C couronnés. Rouen. A. B. C. 1374. Teston d'argent. CAROLVS VIIII. D. G. FRANCO REX. Buste du roi, lauré et cuirassé, à d. Audessous du buste, M. (Rs) SIT NOMEN, etc. MDLXVII écu de France couronné et accosté de 2 C couronnés sous l'écu, la lettre R. Pièce frappée à Toulouse. A. B. C. 1375 La même. Sous l'écu, la lettre K. Pièce trappée à Bordeaux. Me.


1376. Teston d'argent. CAROLVS VIIII. D. G. FRANCO REX. Buste du roi lauré et cuirassé, à d. (Rs) SIT NOMEN, etc. MDLXXIIII. Ecu de France couronné et accosté de 2 C couronnés. Trace d'atelier effacée. B. C.

1 377. La même. Sous l'écu, la lettre M. Pièce frappée à Toulouse. A. B. C. 1378. Double sol Parisis. CAROLVS (un peu effacé) DEI GRA. FRANC. REX. Trois lis sous une couronne. (R9) SIT NOMEN. Croix évidée et fleurdelisée. 2 pièces. B. C.

1379. Sol Parisis. CAROLVS IX. D. G. FRANCO. REX. Ecu de France couronné. (Rs)+ SIT NOMEN, etc. Croix formée de 4 C et de 4 fleurs de lis. Au centre, la lettre R; frappée à Nimes. Me. 1380. La même. Lettre N. Pièce rappée à Montpellier. Me. 138I. Douzain. CAROLVS IX D. G. FRANCOR. REX. Ecu de France couronné, accosté de 2 C. (Rs) SIT NOMEN, etc. Croix pattée, cantonnée de 2 couronnelles et de 2 lis lettre D. Pièce frappée à Lyon. Me.

HENRI III (1S74-1J89).

1382. Quart d'écu. HENRICVS III D. G. FRANC ET POL REX 1578, croix fleurdelisée, marque T. (RS)SIT NOMEN, etc. Ecu de France accosté de 4 traits point secret sous la 5me lettre. Pièce frappée à Toulouse. B. C. 1383. Demi franc. HENRICVS III FRANC ET POL REX. Buste du roi lauré à d., à col plat armure


sans draperie. (Rs) SIT NOMEN, etc. 1582; croix feuillue et fleurdelisée au centre, la lettre H. Point secret sous la 2me lettre. Pièce frappée à Romans. A. B. C. 1384. Teston. HENRICVS III D. G. FRANC ET POL REX. Buste lauré à d. fraise à gaudions, épaulières à l'antique. (Rs) SIT NOMEN, etc. 157e. Ecu de France couronné, accosté de 2 H couronnés. Sous l'écu, la lettre L. Pièce frappée à Bayonne. 2 pièces. A. B. C. 1385. Gros de Nesle. HENRICVS D. G. FRANC ET POL REX. Grand H couronné, entre trois fleurs de lis. (Rs) SIT NOMEN, etc. Croix évidée et fleurdelisée. Cuivre A. B. C.

1386. La même. MDLXXVI et lettre M. Pièce frappée à Toulouse. B. C. 1387. Liard. HEN. III. FRANC P. R. 1578. Grand H couronné. (Rs) SIT. N. DNI. BEN. Croix feuillue et fleurdelisée. B. C.

HENRI IV (1589-1610).

1388. Demi écu d'or. HENRICVS IV. D. G. FRAN. ET NAVA. REX. Ecu de France couronné. (Rs) CHRISTVS VINCIT, etc. Croix fleurdelisée. Pas de trace d'atelier. A. B. C. 1389. Quart d'écu d'Henri IV. HENRICVS IV. D. G. FRANC. ET NAVA. REX. iéoi. Croixfleuronnée. (RS) SIT NOMEN. etc. Ecu de France couronné, accosté de 4 traits. Point secret peu apparent. B. C. 1390.– Huitième d'écu. HENRICVS IV D. G. FRANC ET NAVA REX. Croix fleuronnée, (Rs) SIT NOMEN.


Date effacée. Ecu de France couronné, accosté de V et III; sous l'écu, un T. A. B. C. 1391. Douzain. HENRICVS IV D. G. FRANC. ET NAVA. REX. Ecu de France couronné, accosté de 2 H sous l'écu, la lettre R. (R') croix pattée cantonnée de 2 couronnelles et de 2 fleurs de lis. SIT NOMEN, etc. 1591. Pièce frappée à Villeneuve-Saint-André. A. B. C. 1392. La même. Lettre N, sous l'écu. Pièce frappée àMontpellier. 1595. A. B. C. 1393. Douzain duDauphiné. HENRICVS IIII. D. G. FRAN. ET NAV. REX. Ecu de France -Dauphiné, accosté de deux H. (R') SIT NOM., etc. 1594. Croix échancrée, cantonnée de deux couronnes et de deux dauphins. Billon. A. B. C. 1394. – Liard au dauphin. Dauphin couronné. Légende incomplète. Me.

LOUIS XIII (1610-1643)

139S.– Huitième d'écu. LVDOVICVS XIII D. G. FRANC. ETNA. REX. Croix évidée et fleurdelisée. (Rs) GRATIA DEISVM. ID. Q. SVM. 1627. Ecu couronné de Bourbon, Navarre et Béarn, accosté de VIII. Pas de trace d'atelier. B. C. 1396. Double tournois, bronze. LOYS XIII. D. G. FRANC. ET NA. R. Buste du roi lauré, à d. (Rs) DOVBLE TOVRNOIS, 1627. Dans le champ, 3 lis. B. C.


LOUIS XIV (1643-171S)

1397. Double louis d'or. LVD. XIIII. D. G. FRANC. ET NA. REX. Tête laurée, à d. (Rs) XPS VINC. REGNAT, etc. Croix formée de 4 lis couronnés, brochant sur un sceptre, et une main de justice en sautoir. Pas de trace d'atelier. Rare. B. C. 1398. Ecu d'or au soleil. LVDOVICVS XIIII. D. G. FRANC. et NAV. REX. Ecu de France couronné, surmonté d'un soleil. (Rs) CHRISTVS REGNAT VINC. IMP., 1643. Croix fleurdelisée. Au centre de la croix, un A, Pièce frappée à Paris. B.C. 1399. -Ecu aux 8 L. LVD. XIIII D. G. FR. ET NAV. REX, 1691. Buste drapé, à d., avec la perruque. (Rs) CHRS. REGN. VINC. IMP. Croix formée de 8 L couronnés, et cantonnée de 4 lis. Au centre, la lettre M. Marque de Toulouse. B. C. 1400. Demi écu au buste juvénile. LVD. XIIII D. G. FR. ET NAV. REX. Buste juvénile lauré et cuirassé, à d. (Rs) SIT NOMEN, etc. Ecu de France couronné, 1652. Lettre G sous l'écu; pièce frappée à Poitiers. B C. 1401. Quart d'écu, 1644. Marque A pièce frappée à Paris. B. C. 1402. Demi écu aux 8 L. LVD. XIIII D. G. FR. ET NAV. REX, 1693 Buste drapé, à d., avec la perruque. (Rs) CHRS. REGN., etc. Croix formée de 8 L couronnés, et cantonnée de 4 lis. Au centre, la lettre M. Pièce frappée à Toulouse. B. C. 1403. Quart d'écu aux trois couronnes. LVD. XIIII


D. G. FR. ET NAV. REX. Buste lauré et cuirassé ad. (Rs) SIT NOMEN, etc. 1709 trois couronnes en triangle séparées par 3 lis au centre, la lettre D frappée à Lyon. B. C.

1404. Dixième d'écu aux trois couronnes. La même que la précédente au revers, la lettre N frappée à Montpellier. A. B. C. 1405. Pièce de 20 sols. Même légende et même avers, 1701. (R8). Sceptre et main de justice en sautoir,

cantonnés de 3 lis et d'une couronne, DOMINE FAC REGEM. Pas de trace d'atelier. 1406. La même, avec la date de 1705. 1407. La même. 1707.

SALVVM A. B. C. A.B.C. A. B. C.

1408. Douzième d'écu au buste juvénile LVD. XIIII D. G. FR. ET NAV. REX. Buste lauré et cuirassé à d. (Rs) SIT NOMEN, etc. Ecu de France couronné 1673. Pas de trace d'atelier. B.C. 1409. Monnaie de 10 sols. LVD XIIII D. G. FR. ET NAV. REX 1702. Buste lauré et cuirassé, à d. (Rs) DOMINE SALVVM FAC REGEM. Sceptre et main de justice en sautoir, cantonnés de 3 lis et d'une couronne. Pas de trace d'atelier. A. B. C. 1410. La même, 1704. A. B. C. 141 1. Seizain de Barcelonne. LVD. XIIII. D. G. R. F. ET. CO. R. Tête laurée àd. (Rs) BARCINO CIVI. 1647. Ecu de Catalogne, losange, brochant sur la croix de SteEulalie. Cuivre. A. B. C. 1412. Pièce de 5 sols. LVD. XIIII. D. G. FR. ET NAV. REX. 1704. Buste lauré et cuirassé, à d. (Rs) DOMINE SALVVM FAC. REGEM. Sceptre et main de


justice en sautoir, cantonnés de lis et d'une couronne Pas de trace d'atelier. A. B. C. 1413. Cinq pièces de 4 sols. LVD. XIIII. D.G.FR. ET NAV. REX. Buste lauré et cuirassé du roi, à d. (Rs) Croix fleurdelisée sous une couronne, FRAN. ET NAV. REX. Au centre de la croix, la lettre D. Pièces frappées à Lyon. A. B. C. 1414. ̃ – Liard de France; frappé à Lyon.

Br. A. B. C.

141 5. La même, sans trace d'atelier. A. B. C.

LOUIS XV (1715-1774)

1416. Ecu de 5 livres. LVD. XV. D. G. FR. ET NAV. REX. Buste jeune du roi, à g. (Rs) SIT NOMEN, etc. Ecu ovale, couronné, entre 2 branches de laurier. Sous l'écu, le chiflre 9. Pièce frappée à Rennes. B. C. 1417. Sixième d'écu vertugadin, 1716. Lettre Q. Pièce frappée à Narbonne. B. C. 1418. Pièce de 20 sols de Navarre. 1719. Pièce frappée à Aix-en-Provence. T. B. C. 1419. Pièce de 12 sols au bandeau 1701. Pas de marque d'atelier. B. C. 1420. Pièce de 10 sols de Navarre. Lettre N. Pièce frappée à Montpellier. Ar. T. B. C. 1421. Demi écu au laurier. Marque Q. Pièce frappée à Narbonne. Usée. Me.


1422. Vingtième d'écu au laurier. Lettre K. Pièce frappée à Bordeaux. A. B. C. 142^ Double sol. Grand L couronné entre 3 fleurs de lis. LVD. XV. REX. FRAN. ET NAV. REX. (R«) 2 L feuillues enlacées et couronnées. SIT NOMEN. Pas de marque d'atelier. 2 pièces. A. B. C. 1424. Sol. Tête enfantine, à d. (Rs) Ecu couronné. Au-dessous la lettre Q; frappée à Narbonne. A. B. C. 1425. Demi sol. Tête enfantine, à d. (Rs) Ecu couronné. Au-dessous la lettre N. Pièce frappée à Montpellier. A.B.C.

1426. Monnaie coloniale. Deux L en sautoir sous une couronne. Sol de 12 deniers. (Rs) COLONIES FRANÇAISES, 1721. Br. B.C. 1427. Demi sol. Tête enfantine, à d. (Rs) Ecu couronné. Au-dessous, la lettre N. Pièce frappée à Montpellier. B.C.

LOUIS XVI (1774-1792).

1428. Pièce de 12 sols, 1788. Marque N. Pièce frappée à Montpellier. B. C. 1429. Pièce de 2 sols. Bronze. LOVIS XVI ROI DES FRANÇAIS. Tête du roi, à d. (Rs) Faisceaux entre 2 branches de chêne. 1792. N. Pièce frappée à Montpellier. B. C.

1430. Pièce de 6 deniers. Marque N. Pièce frappée à Montpellier. B. C.


REPUBLIQUE FRANÇAISE (1792 à 1804) 143 1 Ecu de 6 livres. RÈGNE DE LA LOI. 1793 Marque A. Pièce frappée à Paris. B. C. 1432. MONNERON FRÈRES, NÉGOCIANTS A PARIS. Pièce de 5 solsremboursable en assignats. VIVRE LIBRE OV MOVRIR frappée et valable pour les départements du Gard, la Seine, le Rhône et la Loire. 6 pièces. B. C.

1433. Médaille de confiance de 2 sols. 1791. MONNERON FRÈRES, etc. LIBERTÉ SOVS LA LOI. 2 pièces. T. B. C.

1434. Pièce bronze de 0,01 centime. B. C. 143 5 Pièce bronze de 0,05 centimes, an 4. B. C. 1436. Pièce bronze de 0,01 centime, an 6; frappée à Paris. B. C. 1437. Pièce bronze de 0,05 centimes; frappée à Bordeaux. A. B. C. 1438. Monnaie de i sol. D'un côté l'effigie de la République avec légende. De l'autre, l'effigie de Napoléon Ier, sans légende, sans date. A. B. C. NAPOLÉON Ier (1804-1815)

1439. Sou d'Italie. A. B. C. CHARLES X (1824-1830)

1440. Monnaie de o, io centimes, 1827. Me.


LOUIS-PHILIPRE (18)0-1848)

1441. Un écrin contenant 8 monnaies. LOUISPHILIPPE. ROI DES FRANÇAIS ESSAI. Pièces de 15 grammes, 10 g., 7 g 5 g., 3., 2 g., 1 g. 50, 1 g. en bronze. (Offert par M. Jean Cavalié). T. B. C.

TROISIÈME RÉPUBLIQUE 1442. Monnaie coloniale de 0,10.

Me.

MONNAIES WISIGOTHES

NARBONNE

1443. ACHILA. RX. I. DIE pour IN. DEI. Tête

informe dans le champ. (Rs) NARBONA CIVS. Croix sur un socle à trois étages, entourée de cinq besants. Pièce brisée en deux fragments. Or, bas titre. B.C. 1444. CHINDASVI. D. RE. Tête de face, avec les cheveux tombants. (Rs) NARBONA. P. S. Même tête. Or. T. B. C.

Ces deux monnaies sont raies. La première est d'ACH 1 LA et la deuxième de CHINDASVINTHE, rois visigoths, 550 et 640 après J.-C.

MONNAIES BARONNIALES FRANÇAISES

COMTÉ DU MAINE

SUCCESSEURS D'HERBERT, COMTE DU MANS 1145. COMES CENOMANNIS. Monogramme


d'Herbert. (R«) SIGNVM DEI VIVI. Croix cantonnée de deux besants et de deux V. Ar. B. C.

POITOU

ALPHONSE DE FRANCE (1241-1271)

1446. ALFVNS COMES. + (R«) PICTAVIENSIS. Châtel tournois fleurdelisé Ar. Me.

AQUITAINE

RICHARD CŒUR DE LION (1169-1196)

1447. RICARDVS en deux lignes au-dessus, un Q. Dessous, une croisette. (Rs) AGVITANIE. -f Ar. B. C.

CAHORS

ÉVÊCHÉ DE CAHORS (Anonymes)

1448. CATVRSIS. Croix. (Rs) CIVITAS. Dans le champ, 2 croisettes, un A et une petite crosse à hampe croisetée. Ar. B. C. Cette monnaie a été frappée en participation entre l'évêque et la ville.

TOULOUSE

ALPHONSE JOVRDAIN (1112 à 1148)

1449. ANFOS COME. Croix cantonnée de deux crosses. (Rs) TOLOSA CIVI. Dans le champ, le mot PAX. Le P en forme de crosse. Ar. B. C.


RAYMOND VII (1148 h 1194)

1450. RAMON COMES. Croix cantonnée d'un S. (R«) TOLOSA CIVI. Au centre, le mot PAX. Le P en forme de crosse. 3 pièces. Ar. B.C.

CARCASSONNE

ROGER Ier (jijoà iijo)

1451. ROGER COME. Croix coupant la légende et cantonnée d'un croissant au 3e. (R') CARASONA. CI. Croix en forme de crosse, le pied accosté de deux I. Ar. B. C.

BÉZIERS

BERNARD ATTON Ier ou HATTON (1 o8)-i 130).

L'orthographe de ce nom n'est pas bien établie.

1452. BERNARDVS CO. Croix cantonnée d'un annelet au l'r et 2'. (Rs) BITERRIS CIVITS. Dans le champ, P. E. et deux annelets formant la croix. Obole. Ar. Rare. B. C.

Cette pièce est le type du monnayage de Béziers, lettres et annelets en croix. Nous les retrouverons dans la suite,

1453. RAMVND. Croix. (Rs) PITERIS. Dans le champ, V, et deux annelets. Ar. B. C. Cette monnaie est extrêmement rare. On n'en connaît que deux exemplaires un dans la collection de la Société Archéologique, et l'autre appartenait à Louis Bonnet.

Elle a été frappée très vraisemblablement au xi* siècle, et ressemble beaucoup, par la disposition et le type des lettres de la légende, aux monnaies de Maguelonne.

Louis Bonnet l'attribuait à Bernard Hatton, père de B. Hatton I"r. Poey d'Avant. (j8iç). (i).


ROGER Ier (1120 à 1 150).

1454. ROGER VICECOME. Croix cantonnée de deux omégas dégénérés, attachés au centre de la croix, ou 2e et 3e cantons. (RS) BITERIS CIVI. Dans le champ, E et B, et deux annelets formant la croix.

Denier ar. (Poey d'Avant, 3822.) B. C.

BERNARD HATTON II (r r fo).

1455. BERNARDV. CO. Croix cantonnée d'un V au Ier et au 4e canton, et d'un besant au 2e et 3e. (Rs) BITERIS CIVIO. Un D et un E retourné, et deux annelets formant la croix. (Poey d'Avant, 3823).

Denier ar. Rare. B. C.

RAYMOND 'TRENCAVEL (11 jo-i 167).

1456. R. TRENCAS. Croix. (Rs) BITERIS CIVI. Deux étoiles à 6 rayons, percées d'un annelet au centre, et les lettres R E formant la croix.

Ar. Denier. Rare. B. C.

Trencavel signifie TRANCHEFER. Ce comte de Béziers eût une mort malheureuse, et périt misérablement, assassiné devant l'autel même de l'église de la Madeleine, avec ses amis et ses barons, malgré la résistance de l'évêque qui eût deux dents cassées en le défendant .(2). ROGER II (/; 67- n 94).

1457. RO. VICECO. Grand R barré. (Rs) BITERI CIVI. Croix cantonnée d'un annelet. (Poey d'Avant, planche 85). 32 pièces. Rares. T. B. C. Ces monnaies proviennent de la trouvaille faite dans la maison des Dames de Samt-Maur.

(1-2). POEY D'AVANT. Monnaies féodales de France. Pans 1860. Page 284.


ANGOULÊME

LOUIS VII, %oi de France

1458. LODOICVS. Croix. (Rs) EGOLISSIME. Dans le champ, 4 annelets, au centre desquels une croisette

Ar. B. C.

NAVARRE FRANÇAISE

JEANNE D'ALBRET (1^2-1^2) 1459. IOANNA DEI G. REG. NAVARE D

Buste de la reine, à d., le col relevé. Sous le buste, la lettre P, et une vache. (Rs) GRATIA DEI SVM ID QVOD SVM, 1567. Ecu de Bourbon, Navarre et Béarn, couronné et accosté de 2 1 couronnés. Ar. B. C. 1460. La même, le col différent. A. B. C. HENRI II DE BÉARN, HENRI III DE NAVARRE, HENRI IV DE FRANCE

1461. HENRICVS II D. G. REX NAVARE. Buste lauré d'Henri II, à d Sous le buste, les armes de Navarre. (Rs) GRATIA DEI SVM ID QVOD SVM, 1585. Ecu de France, Navarre et Béarn, couronné. Ar. B. C. 1462. HENRICVS II D. G. REX NAVARE. Buste lauré et cuirassé, à d. Sous le buste, une lettre effacée. (R') DEI GRATIA SVM ID QVOD SVM, 1575. Ecu à 9 quartiers. Demi teston argent, frappé au balancier. B. C.


1465. HENRICVS D. G. REX NAVARE D. B., une vache. Buste de Henri II et de Marguerite de Valois, en regard. Au-dessus, une couronne; au-dessous, une vache. (Rs) GRATIA DEI SVM ID QVOD SVM, 1577. Ecu de Bourbon, Navarre et Béarn couronné. Teston argent. B. C.

1464. HENRICVS D. G. REX NAVAR. D. B. Grand H couronné. (Rs) GRATIA DEI SVM ID QVOD SVM, croix. Liard de billon. A. B.

BÉARN

CENTULLE DE BÉARN (du 1 1< au 1 f siècle) 1465. CENTULLO COME. Croix cantonnée de deux besants. (R') ONOR FORCAS. Dans le champ, le mot PAX. Ar. B. C.

COMTÉ DE MELGUEIL

ANONYME DES ÉVÊQUES DE MAGUELONNE 1466. NABONA. 2 mitres d'évêque et une enclume formant la croix. (Rs) RAMUNO, 4 annelets en croix. Au centre de la croix, un besant.

Ar. 16 pièces de conservation variable.

1467. Obole de la même monnaie. Ar. B. C. La fondation de la ville de Maguelonne remonte à l'époque de la domination des Visigoths, 45o de J.-C. L'évêché fut créé vers le milieu du vi' siècle. Ruinée en 7)7, les évêques se réfugièrent à Substantion.


Cette dernière ville a complètement disparu, et on ignore encore son emplacement.

Au XIe siecle, l'évêque Arnaud 1er releva Maguelonne de ses cendres, et y rétablit le siège épiscopal. Ce dernier fut transféré à Montpellier au xvie siècle.

Les monnaies de Maguelonne sont très répandues dans la contrée. La première émission date de 949 elle est reconnaissable à la forme de ses lettres qui sont peu lisibles, de mauvaise fabrique et munies de pointes semblables à des épines.

C'est le type odonique qui a été copié et qui s'est maintenu fort longtemps.

Plus tard (xiu' siècle), les pointes disparaissent, les traits sont empâtés et d'un mauvais effet.

Actuellement, on fait des trouvailles de ces pièces, non seulement sur tout le littoral de Perpignan à Marseille, mais aussi en Afrique et aux Iles Baléares, où elles étaient paraît-il, en honneur en 1260 (1). SEIGNEURIE D'ANDUZE ET DE SAUVE BERNARD L'AINÉ (1164)

i^68. + ANDVSIENSIS. Dans le champ, un B entre quatre globules. (R") -f- SALVIENSIS, Croix ancrée cantonnée d'un globule. 3 pièces. Ar. B. C. L'atelier des seigneurs d'Anduze était à Sommières. La lettre B est l'initiale de Bermont ou de Bernard.

PERPIGNAN

1469. PERPINIANI VILLE. Dans le champ, deux P. (Rs) SANC. IOAN. Saint Jean debout.

Menut de cuivre. A. B. C.

Frappée sous Louis XIV.

(1) Note de Barthélémy. (Encyclopédie Roret) et de Poey d'Avant. (Monnaies féodales de France).


RODEZ

HUGUES (nj6à 1196)

1470. UGO. COMES. Croix. (Rs) RODES CIVI. Dans le champ, DAS et une croisette. Ar. A. B. C. Il y a eu à Rodez quatre seigneurs qui ont porté le nom de Hugues. L'attribution de ces monnaies à chacun de ces personnages est impossible.

COMTÉ DE BARCELONE

JACQUES Ier, ROI D'ARAGON (121 ) à 1276) 147 1. IACOBVS DEI GRA. REX. Buste du roi couronné, à g. (Rs) BARCINONA CIVITAS. Croix coupant la légende et cantonnée de six globules et de deux annelets.

Ar. B. C.

ALPHONSE D'ARAGON

1472. ALFONSVS DEI GRA. REX. Buste du roi couronné, à g. (Rs) Le même. Ar. B. C.

PIERRE D'ARAGON

1476. PETRVS DEI GRA. REX. Buste du roi couronné, à g. (R9) Le même. 3 pièces. B. C. 1474. Quatre petites monnaies frappées par les rois d'Aragon pour la ville de Barcelonne. Me. Ces quatre derniers numéros seraient mieux à leur place dans la catégorie des pièces étrangères. Nous les avons maintenues aux baronniales, parce qu'elles se rattachent plus spécialement à la ville de Barcelone.


COMTES DE PROVENCE

1475.

roi, à g.

CHARLES Ier D'ANJOU (1246 à 1285) K. DI. GRA REX CICIL. Tête couronnée du (Rs) COMES PROVINCIE. Croix d'Anjou. Ar. B.C.

CHARLES II D'ANJOU (128; à 1309)

1476. K. S. IHR. CECIL. REX. Buste couronné du roi, à g. (Rs) COMES PROVINCIE. Croix cantonnée d'un K. Double denier. Ar. A. B. C. ROBERT D'ANJOU (r3o9 it t343)

1477. ROBER IHR SICIL REX. Buste du roi, à g., couronné. (Rs) COMES PROVINCIE. Croix pattée, cantonnée d'un R. Double denier de billon. B. C. LOUIS D'ANJOU (1382 à 1384)

1478.– LVDOV. IHR. CICIL. REX. Lambel surmonté d'une couronne et de deux lis. (Rs) COME PVICE ET FORCAL. Armes d'Anjou et de Jérusalem. Sol Coronat. Ar. A. B. C.

MARQUISAT DE PROVENCE

RAYMOND IV (11 94 à 1222)

1479. R. COMES. Soleil et croissant. (Rs) DVX M. Croix évidée coupant la légende. Ar. A. B. C.


RAYMOND VII (1222 à 1249)

1480. R. COMES PALACI. Croix évidée ornée de trois globules aux extrémités des bras et vulgairement nommée croix de Toulouse. (Rs) DVX MARCHIO PV. Le soleil et la lune. 3 pièces. Ar. T. B. C.

AVIGNON

PIE IV, PAPE (7//5>- //£>J.

1481. PIVS 1111 PONTIFEX OPTIM. MAX. Ecu à six besants surmonté de la tiare. (Rs) CARD. CAR. D. BOVRBON LEGAT AVENIO. Ecu aux armes du cardinal de Bourbon. (Ecu d'or). T. B. C. Le légat dont il est question sur cette monnaie est le cardinal de Bourbon, que les ligueurs opposèrent à Henri IV sous le nom de Charles X.

1482. Petit denier de PIE IV. (Rs) du cardinal de Bourbon (légat). Me. VRBAIN VIII, PAPE {1623- 16 44).

1483.– VRBANVS VIII. Légende incomplète. Buste du Pape, àd. (Rs) ANT. CAR. LE. AVENIO. Dans le champ, 3 fleurs de lis. (Petit bronze). Me.

Le légat est Antoine Barberin.

VIENNE

ARCHEVÊQUES DE VIENNE

1484. MAXIMA GALL. Croix cantonnée de deux

besants. (Rs) S. M. VIENNA. Ar. Denier. A. B. C


NE VERS

HERVÉ DE DONZY (1199-1253)

1485 Denier à la faucille. ERVIS. CONS. Croix. (R') NEVERNENSIS. Faucille. Dans le champ, un trait et une croisette. Ar. Me. VALENCE

ANONYME DES ÉVÈQUES DE VALENCE ET DE DIE 1486. VRBS VALENTIAI. Aigle à deux têtes, de face. (Rs) Croix trèflée. APOLINARS. Ar. A. B. C.

PRINCIPAUTÉ DES DOMBES LOUIS II DE MONTPENSIER {1560-1582).

1487. LVDO. P. DOMBARVM DOM. MONTIS. Ecu couronné. (Rs) DNS. ADI. ET. REDEM. MEVS. 1578. Croix feuillue. Pistole d'or. T. B. Ç. HENRI II DE MONTPENSIER

1488. HENRIC P. DOMBAR D. MONTISP. Buste d'Henri II, à g. (Rs) DNS. ADI., etc. 1606. Ecu couronné et accosté de 2 H couronnés. Demi teston. A. B. C.

BESANÇON

CHARLES-QUINT

1489. -CAROLVS V. IMPERATOR. Buste couronné


de l'empereur a g. (Rs) MONETA DVPLEX BISONTINE

Ecu aux armes de la ville. Arg. Me.

MONTBELIARD

1490. Liard de Montbeliard, 171 5.

Me.

PRINCIPAUTÉ DE SEDAN

HENRI DUC DE BOUILLON (1614).

149 1. HENRI DVC DE BOVILLON. 1614. Buste du duc, à g. (Rs) SVP. PRINCEPS SEDANENSIS. Ecu couronné. Cuivre. B. C.

COMTÉ DE RETHEL

CHARLES II DE GONZAGUE

1492. Double denier. Cuivre Me.

BRETAGNE

FRANÇOIS Ier (1442-1452).

1493. Blanc. FRANCISCVS BRITONVM DVX

Hermine. Ecu à six hermines. (Rs) SIT NOMEN, etc. Croix feuillue. Au centre, un B. Frappée à Saint-Brieuc. Ar. 2 pièces. T. B. C. Me.

1464. Blanc. Même légende à l'avers. Targe aux armes de Bretagne. (Rs) SIT NOMEN, etc. Croix pattée. Ar. B. C.


FLANDRE

LOVIS DE CRECY (1J46-1JS4).

1495. LVDOVICVS COMES. Croix coupant la légende. SIT NOMEN, etc., en légende extérieure. (RS) MONETA FLAND. Lion à g. Bordure extérieure de 12 fleurs de lis. Gros d'ar. Me.

JETONS FRANÇAIS

JETONS DU MOYEN AGE

1496. AVE MARIA G. Le roi debout, tenant un sceptre, sous un dais gothique. (Rs) AVE MARIA GRACIA PLENA. Croix fleurdelisée et évidée. C. A. B. C. Imitation du royal d'or de Charles IV.

1497. Même légende. Au centre, une grande couronne. (R') Croix feuillue évidée et fleurdelisée dans un cercle à quatre lobes. Les lettres A. M. G. P., dans les cantons de ce cercle. C. Me. Imitation du double parisis de Charles IV.

1498. PAR AMOVRS SVI DONE. Au centre, signes effacés, probablement un mouton. (Rs) DE LATON SVI NOVMES. Mêmes cercle et croix que le précédent, sauf les cantons. C. Me. Imitation de l'agnel d'or de Philippe IV.

1499. JE SVI DE LATON. Le roi debout tenant une épée, scus un dais gothique; à ses pieds, un bouclier fleurdelisé. (R8) Le même. Mêmes croix et cercle. Ce dernier est cantonné des lettres A. V. E. Troué. C. A. B. Imitation du franc à pied d'or de Charles V.


1500. LE NOBLE ET FIER POIsson. Dauphin. (Rs) Le même. C. A. B C.

Imitation du gros delphinal de Charles V.

ADMINISTRATIONS DU ROYAUME

CONSEIL DU ROI

1501. HOC. SIDERE LILIA. FLORENT

Buste

lauré de Louis XIII, à d. ([{•) NIL NISI. CONSILIO. Ecu couronné entouré des deux colliers du Saint-Esprit et de Saint Michel. Sans date. C. A. B. C. 1502. LVD. XIIII. D. G. F. et NA. RE. Buste jeune cuirassé du roi, à d. (Rs) NIL. NISI. CONSILIO. Ecu de France couronné entouré d'un seul collier du Saint-Esprit. Signé B. Sans date. C. A. B. C. 1503. NE. DECIPIARIS. CALCVLA. Croix formée de 4 lis couronnés et cantonnée de 4 L. (Rs) NIL NISI. CONSILIO. Même écu que le précédent. C. Me.

CHAMBRE DES COMPTES

1504. JETES BIEN. PAIES BIEN. Croix feuillue cantonnée de lis (Rs) VIVE LE ROY. VIVE LE ROY. VIVE. Ecusson carré. Au centre, 4 lis. Sans date. 1505. CAMERAE. COMPVTOR. REGIORVM. Ecus accolés et couronnés de France et Navarre, entourés du collier de l'ordre de Saint-Michel. (R1) OPPORTVNIVS. Signé Haus KRAVVINKEL. Hercule nu debout, tenant la couronne royale et sa massue. A ses pieds, le Centaure abattu. Sans date. C. B. C. Ce jelon a du être frappé en 1601, en commémoration de la victoire du roi sur le duc de Savoie.


1506.– Avers, le même. (Rs) STAT. PROLE HAC ALTERA DELOS. Apollon et Diane, enfants, se donnant la main sur l'île de Delos. A l'exergue, SVBDVCENDIS RATIONIBVS. C. Me. Ce jeton a trait à la naissance des deux enfants d'Henri IV. 1507. CAMERAE COMPVTOR REGIVM. Ecu de France couronné, entouré de deux palmes. (Rs) SVBDVCENDIS RATIONIBVS, 1568. Le roi assis, à d., entre deux cornes d'abondance, tenant une épée à la main, et la main droite posée sur un livre ouvert. Des balances sont accrochées à la corne d'abondance de droite. C. B. C. TRÉSOR ROYAL

i5o8. LVDOVICVS MAGNVS REX. Buste de Louis XIV, à d. (Rs) VT. DITET, ABVNDAT. Au bas AERARIVM REGIVM. La crue du Nil; à droite, un palmier à gauche, les .Pyramides. C. A. B. C. 1509. LVDOVICVS MAGNVS REX. Buste de Louis XIV, à d. signé L. C. L. (Rs) NON SPEM

DELVSIT ROYAL.

1510.

Arbre chargé de fruits. A l'exergue, TRÉSOR 2 pièces, sans date. C. B. C. CHAMBRE AUX DENIERS

LVD. XV REX CRISTIANISS, son buste,

àd. (RS)INCOLVMI REGE LAETITIA POPVLI. Dans le bas, CHAMBRE AVX DENIERS, 1745. Le peuple dansant, faisant des feux de joie à g., un homme et une femme debout. :Ar. B. Ce jeton a été frappé à la suite de la maladie du Roi, à Metz, pour son rétablissement.

PARTIES CASUELLES

1511. HAEC META LABORVM. 1636. La main


d'Hercule sortant des nuages, trappant l'Hydre. (Rs) PARTIES CASVELLES. Ecu de France et de Navarre avec le double collier. C. A. B. C. Ce jeton a été frappé à l'occasion des grands faits historiques qui troublèrent cette époque du règne de Louis XIII.

1512. LVD. XV REX CHISTIANISS. Buste de Louis XV. jeune, à d., signé Duvivier. (R1) DAMNVM PENSATVR HONORE. A l'exergue, PARTIES CASVELLES 1728. Un émondeur taillant un arbre placé

dans une caisse, dans un jardin. C. ORDINAIRE DES GUERRES

1513. LVDOVICVS MAGNVS REX. Son

B. C. buste,

à d. signé LCL. (Rs) CVNCTAE FRONDI PRAEPONIT OLIVAM. Minerve debout, à d., tenant un sceptre et un rameau d'olivier. A l'exergue, ORDINAIRE DES GUERRES. C. A. B. C. 15 14. Avers, le même, signé L. C. (Rs) PROPRIIS INVICTVS IN ARMIS. Lion, marchand à g. A l'exergue, ORDINAIRE DES GVERRES. 3 pièces. C. A. B. C. EXTRAORDINAIRE DES GUERRES

1515 LVDOVICVS MAGNVS REX. Son buste, à d. (Rs) SVA INNIXVS VIRTVTE QVIESCIT. A l'exergue, EXTRAORDINAIRE DES GVERRES. Hercule debout, de face, sous un arbre couvert de fruits. Cuivre. A. B. C.

15 16. LVD. XV REX CHRISTIANISS. Son buste jeune, à d. (Rs) ORBEM PACARE TRIVMPHVS. A l'exergue, EXTRAORDINAIRE DES GUERRES 1728. Hercule, nu, debout, tenant la massue et un rameau d'olivier. Signé Duvivier. Ar. T. B.


JETONS DU ROI

15 17. Jeton de Nuremberg, de l'époque d'Henri III. AVT. CAESAR AVT. NIHIL. Mars debout, à g., tenant, un vase d'où sortent des flammes. Signé CHILIAN KOCH. (R')MANET VLTIMA COELO. Trois couronnes séparées par deux palmes. C. B. C. Allusion à la couronne de France et de Pologne. La 3e est dans les cieux.

15 18. MVS LIBERAT. ROSIS LEONEM. Une colonne au haut de laquelle se trouve la statue de l'Inquisition. Au pied, est attaché un lion dont un rat ronge le collier. (Rs) LIBER. REVINCIRI LEO. PERNEGAT. Le Pape et le Roi d'Espagne. Ce dernier présente au lion de Belgique une branche d'olivier, tandis que de l'autre main il tient un collier. C. B. C. Ce jeton a été frappé sous Philippe, fils de Charles-Quint. à l'occasion de la délivrance des provinces unies des rigueurs de 1'l nquisition. HENRI IV

15 19. HENRICVS IIII. GALLIAE. ET. NAVAR. REX. Henri IV, à cheval, à d. (R8) OMNIS VICTORIA A DNO, 1596. Ecus accolés de France et Navarre, séparés par une épée qui traverse une couronne et par deux palmes. Au-dessus, une petite couronne. C. B. 1520. Le même, sans date. C. B. 1521. MARCVS CVRTIVS, 1 60 1 Le roi à cheval, à d. (Rs) POPILIVS. ROMAN. LEGAT. VIRGA REGANTI. CIRC. Signé H. K., Nuremberg. Personnage debout, i d., tenant une baguette avec laquelle il a tracé


un cercle à terre, autour d'un autre personnage, debout devant lui. C A. B C. Allusion à la conduite énergique du Lcgat romain Popilius, envers Ptolémée VI.

1522. PER. SPEM. SVRGENTIS IVLI 1610. Une chapelle surmontée d'une couronne de laurier. (Rs) QVAESITA REPONVNT. 1610. Une ruche d'abeilles. C. B. C.

LOUIS XIII

1523. LVDOVIC XIII. D. G. FR. ET NA. REX. Son buste jeune cuirassé, presque de face. (R!) Ecus accolés et couronnés de France et Béarn, entourés des deux colliers de Saint Michel. Jeton de Nuremberg, signé WOLF LAVFFERS. Sans date. C. Me. 1524. LVDO. XIII. D. G. FR. ET NA. ANNA AVSTRIE HISPAN. Bustes accolés de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, à d. (Rs) CARITAS SPES FIDES. Signé HANS LAVFER. Jeton de Nuremberg. Frappé à l'occasion du mariage de Louis XIII. C. B. C.

LOUIS XIV

1525 – LVDOVICVS XIIII. D. G. FR. ET NAVAR. REX. Buste très jeune de Louis XIV, avec la couronne. (Rs) Ecus accolés de France et Navarre couronnés et entourés des deux colliers de Saint-Michel et de Saint-Louis. Jeton de Nuremberg. C. B. C. 1526. LVD. XIIII ET MAR. THER. D. G. FR. ET NAV. REX ET REG. Bustes en regard du roi et de la reine. (R'j L'ENTRÉE DV LÉGAT A PARIS. Procession de l'entrée du Légat, à d. C. A. B.C.


Jeton frappé après un attentat des Corses contre l'ambassadeur de France. Le pape envoya à Louis XIV un cardinal té~at pour lui porter ses excuses.

1527. LVD. XIIII. D. G. FR. ET NAV. REX. Buste du roi jeune et lauré, à d. (R~) JVST. SPES. PACIS. IN ARMIS. Paix des armes, espérance en la Justice. La Paix assise, à g., sur un monceau d'armes. C. B.C. Ce jeton fut frappé à l'occasion de t'étabussement d'une chambre de justice spéciale pour réparer les désordres de l'administration des finances pendant la guerre, et les malversations commises par les traitants.

1528. Avers, le même. Tête moins jeune. (Rs) HOC SIDERE LILIA FLORENT. Ecu de France couronné, entouré des deux colliers de Saint-Michel et de Saint-Louis. C. B. C.

1520. Avers, le même. Tête moins jeune. Signé H. R. F. (R~) DAT. TERRIS. NEPTVNVS OPEM. Neptune debout, à d., tenant un trident dirigé contre un cheval marin. C. B. C. Pourrait être classé aux galères.

1530. –LVD. XIIII. D. G. FRANC. ET NAV. REX. Son buste jeune et cuirassé, à g. (R~) VINCENDIS VT. HAEC PRELVDIA MVNDI. 1646. Personnage debout, tes bras enlacés par des serpents. C. B. C. 1~1 Avers, le même.-(R") AMAT AVREA CONDERE SAECLA. La Justice debout entourée de nuages. Sans date. C. B. C. 1~2.–Avers, temême. (R')AEQVORA LVSTRANDO PACAT. Neptune debout, à d., tenant un trident, sur un char tramé par des chevaux marins. Mêmes considérations que pour le précédent. C. A. B. C. 1533. GALLICVS DELPHINVS. Buste du Dauphin, de face, très jeune et couronné. (R~) J'AIME ET SVIS


AIMÉ. Dauphin. En légende extérieure, CONRAD. LAVFFERS. Jeton de Nuremberg. C. A. B. C. Jeton frappé à l'occasion de la naissance du Dauphin.

i)34.– LVDOVICVS MAGNVS REX. Buste du roi, à d. Signé L. C. L. (Rs) ARMIS NVNC TOTA. Minerve debout, a d., tenant une haste et un bouclier. 2 pièces.

Pourrait être rattaché aux bâtiments du roi.

C. A. B. C

1535.- Avers, le même. (R') PVGNA AD SENEFFAM. La Victoire volant au-dessus d'un champ de bataille.

Jeton commémoratif de la bataille de Seneffe.

C. A. B. C.

i ~6. Avers, le même. (R') PACE IN LEGES SVAS CONFECTA. Caducée ailé reposant sur des foudres.

C. A. B. C

i~7-– LVDOVICVS, MAGNVS REX. Son buste, ad. Signé N. (Rs) OMEN IMPERII MARITIMI. Couronne traversée par un faisceau de fleurs, au milieu d'un port de mer. Troué. C. A. B. C. 1538. Cinq jetons de Nuremberg au même type. Tête du roi, à d. (Rs) Ecu de France couronné. Signés CORNELIVS, CONRAD ou LAZZA. LAVFFERS. C. B. et A. B. C.

Un seul est argenté.

LOUIS XV

1~9. –1-VD. XV. D. G. PR. ET NAV. REX. Son buste couronné jeune, à g. (Rs) VIS ANIMI. CVM. CORPORECRESCIT. Le roi debout. C. Me.

Jeton de 1 époque du sacre.


i~a. Avers, le même. Jeton du sacre. REX COELESTI OLEO VNCTVS. REMIS 2~0CT. 1722. Sacre du roi C. B. C. 1~41. Avers, le même. (R') PACIS FIRMANDAE EREPTVM PIGNVS. Le gage de la Paix a disparu. La Guerre debout, enlevant une branche d'olivier à Minerve debout devant elle. C. B. C. Jeton de la même époque que le précédent.

~42. Avers, le même. (R") OPTIMO. PRINCIPI. La statue de Louis XV. C. A. B. C. 1543. LVD. XV. REX. CHRISTIANISS. MARIA. FR. ET NAV. REGINA. Bustes du roi et de la reine, à d. Signé Rœtiers. (Rs) HOC ERAT IN VOTIS. La France, le front couronné, assise, tenant le Dauphin dans ses bras. A l'exergue, COM. OCCIT. 17~0. Croix du Languedoc. Ar. T. B.

Ce jeton a été frappé à l'occasion de la naissance du Dauphin, en i72<).

LOUIS XVI

1~4. Même type de jeton que le précédent. C. Me. 1~45. LVD. XVI. D. G. FR. ET NAV. REX

Buste du roi, à g. (RS) FELICITAS PVBLICA. Le roi enfant sur un dauphin. C. A. B.C. NAPOLÉON I"

1~6.–Deux jetons à légende allemande de 1800, représentant un monceau d'armes, et au revers, un cheval au galop. C. A. B. C. 1547. NAPOLEON EMPEREVR. JETTON. Buste de l'empereur, d. (Rs) GERRONTD. XXIII NOV.


M. D. CCC. IV.'Minerve soulevant une couronne qu'elle dépose sur un autel. C. B. C. VILLE DE PARIS

1548. Trois jetons Allemands signés GOTES HANS KRAWINKEL, au revers du vaisseau de la Ville de Paris. C. B. C. :~9.– Jeton de Nuremberg. -VOLGVE LA GALËE DE FRANCE. Vaisseau de la Ville de Piris. (R') VIVE CE BON ROY DE FRANCE. Ecusson carré, avec 4 fleurs de lis. Petit module C. Me. 1~0. Jeton des racoleurs. MARCHE A MOI LA VIOLETTE. Corps de garde, soldat, sergent et tambour. (R~) 0 THOMA REVEILLE TOY. Femme secouant un ivrogne. Rare C. B. C.

JETONS DES ÉTATS

ETATS DE LILLE

i~i. LVDOVICVS MAGNVS REX. Son buste, à d. (RS) VNI SERVAVIT AMOREM. A l'exergue. LES ESTATS DE LISLE, 17:3. Le Soleil réchauffant un tournesol.

ETATS DU LANGUEDOC

1~2. LVD. XIIII. D. G. FR. ET. NAV. REX. Son buste, à dr. (Rs) FIDELIS SEMPERQVE PARATA. Pallas casquée, marchant à g.. portant une haste et la croix des Etats du Languedoc. A l'exergue, OCCITANIA. Petit module C. A. B. C


1~3. -LVD. XIIII. D. G. FR. ET. NAV. REX. 16~9. Buste de Louis XIV, à dr. (R') COMITIA OCCITANI~. Ecu dn Languedoc, couronné,entre deuxpahnes. C. A. B. C.

1~4. Jetons de Oément de Bonzi. SAPIENTIA VICTRIX FORTVNA. D'azur une roue, à huit rayons d'or~ sans cercle, sommé du chapeau a six g)ands, de la mître et de la crosse. (R") COMITIA OCCITANLE. Ecu du Languedoc couronné, entre deux pa)mes.

Rare.. Ar. T. B. C.

l~)). Le même. Cuivre rouge. Rare. T. B. C. Ces deux jetons ont été acqms en 190~, par la Société Vente de la collection Richard.

1556. LVD. XV REX CHRISTIANISS. MARIA FR. ET. NAV. REGINA. Bustes a;co)és de Louis XV et de Marie LECZINSKA, d. (Rs) HOC ERAT IN VOTIS. C'est l'accomplissement de nos vœux. La France, le front couronné, assise, à d., et tenant le Dauphin. A J'exergue, la croix du Languedoc. COM. OCCIT. 1730. Coin de Roetiers. Ar. T. B. C. Jeton frappé à l'occasion de la naissance du Dauphin.

1~7. Toulouse. Jeton des jeux floraux. CLEMENS ISAVR LVD. FLORAL. RESTAVRATRIX. Son buste, àg.(R~HIS.IDEM. SEMPER. HONOS 1754. Quatre rameaux dans le champ. Signé G. N. R Ar. B. C.

CLERGÉ DE FRANCE

i~S.-ELEO-MARlAE DES BOIS DE ROCHEFORT PASTOR CARISS. Son buste, à g. (RS) INTELLIGIT SUPER. EGENVM. A l'exergue, S. ANDREAE. AB.


ARC AEDITVI. lyyc). La Charité assise près d'un coffre, avec deux enfants sur les genoux.

Signé Duvivier. Ar. T. B. C.

JETONS ALLEMANDS de NUREMBERG 1339. Six jetons allemands à légende latine, signés HANS KRAWINKEL, MATEVS LAUFFERS, etc. A l'avers, une rosace formée de trois couronnes et de trois lis. Au revers, une croix dans un quadribbe. C. B. C. 1360.– Cinq jetons de Nuremberg, fort bien conservés, de belle fabrique, mais alégende incompréhensible, souvent simulée, et frappés sous Louis XIII et Louis XIV. C. T. B. C.

1361. NIHIL IN EXPLORATO. Cheval debout, à d. (R-) NEC IGNI NEC FERRO. Guerrier debout, à dr.. tenant une lance. Jeton Allemand.

1562. MATER PACIS CONCORDIA. Signé H. K. La Paix debout. (Rs) HOC ME NATVRA DOTAVIT. Cerf ailé courant, à g. A l'exergue, HANS KRAW. 1363. Jeton Allemand, signé HANS LAVFFERS LVCRETIA LVX ROMANA 1611. Lucrèce debout, de face, se poignardant. (RS) GALLIA FORTIT. La Valeur et la Gaule, tenant un rameau terminé par trois fleurs de lis.

JETONS ÉTRANGERS

1364. ALEXANDER KAISER Y. RVSSLAND. Son buste à g. (Rs) GENERAL GRAF. V. VITTÇENSTEIN. JETTON. Général à cheval, à g. C. T. B. C.


ELISABETH D'ANGLETERRE

~65. ELISABETA REG. ANG. La Reine à cheval, à d., précédée d'un soldat. (R~) POSVI DEVMADJVTOREM. Ecu de France et Angleterre couronné. C. B C. CHARLES-QUINT

i;66. CAROLVS V ROM. IMP. SEM. A. Le roi à cheval, à d.(l~)VENI. VIDLDEVICI. Aigle éptoyé~deux têtes, couronné, entre 2 colonnes, terminées par deux couronnes et sur lesquelles on lit PLVSVLTRA. C. B.C.

MONNAIES ETRANGÈRES

ESPAGNE

PIERRE IIII D'ARAGON (~

1567.–Florin d'or. S. IOHANNES. B. rose. Saint Jean-Baptiste debout, nimbé et bénissant. (R~)ARAGO. REX. P. Grande fleur de lis florencée. T. B. C. FERDINAND ET ISABELLE ~r~

1568. FERNANDVS ET ELISAB. Ecu d'Aragon, Castille et Léon, couronné. (Rs) REX ET REGINA CAST. LEG. AR. Faisceau de flèches. Ar. Met CHARLES QVINT ET JEANNE LA FOLLE (~o,) 1569. -CAR. S. Ecu de Castille et Léon. (R") INDIAR. Dans le champ, les colonnes d'Hercule cou-


ronnées. PLVS VLTRA 4. Pièces de 4 réaux que l'on devine par les quelques lettres qui subsistent. Me. 1~70. -Lingot d'argent avec quelques traces de l'écu de Castille et Léon. Me. Même époque, sans précision possible.

1371. Pièce en or de Charles Quint et de Jeanne la Folle. Presque illisible. Me. 1~72. Avers, le même. Même pièce, du poids de i~gr.Lequart de la précédente. Or. Me. CHARLES QUINT ~j;~

1573. -KAROLVS D. G. ROM. IMP. HISP. REX. L'empereur debout, à mi corps, tenant l'épée et un globe surmonté d'une croix. (R~) DA MIHI VIRTVTE CONTRA HOSTES TVOS. Grand écu de Castille, Léon, Bourbon et Aragon, posé sur l'aigle à deux têtes.

Poids, 4 gr. 8. Or. T. B. C.

i;74. CAROLVS IMPERATOR. Double écu de Castille, Léon et Aragon, etc. (Rç) HISPANIARVM ET VTRIVS Q. ET SICILIE REX. Croix feuillue dont les extrémités sont terminées par des couronnes, cantonnée de deux K. Or. T. B. C. CHARLES QUINT, DUC DE BOURGOGNE Pourrait être c)assée avec les monnaies de Bourgogne.

i~.– Soleil. CAROLVS D. G. RO. IMP. HISP. REX DVX BVRG. ET BR. Ecu de Léon, Bourgogne et Bourbon couronné, accosté de trois étoites surmontées d'une couronne. (R~) DA MIHI VIRTVTE, etc. 1~7. Croix HeurdeHsée, cantonnée de deux châtelets et de deux aigles. Poids, 3 gr. 7~. Or. T. B. C.


1576. Deux pièces en or, illisibles, où on ne peut distinguer que LVS. Polds~7gr. Or. Me. PHILIPPE II. DUC DE MILAN (~o- 1377. PHILIPPVS REX ET. C. Sa tête couronnée, à g., surmontée d'un soleil. (R') MEDIOLANI. D. Ecu de Milan couronné, (t) Or. T. B. C. 1.378. PHS. D. G. HISP. REX DVX BOR. 1566. Son buste nu cuirassé, .1 d. (!~) DOMINVS MIHI ADJVTOR. Ecu de Léon, Aragon, etc couronné, accosté de deux briquets. Ar. Me. 1379. Petit lingot d'argent. 3 gr où l'on distingue l'écu d'Aragon et Léon, mais pas une seule lettre. Poids, 3 gr. Me.

1380.–Deux petites monnaies d'argent et cuivre de Philippe II. L'une de Barcelone, et l'autre de la province de Léon, en mauvais état de conservation.

PHILIPPE III ~27;

1381.– PHILIPPVS D. G. HISPAN. R. Buste du roi, à g. (1~) BARCINO CIVITAS 161 ou 1617. Croix

pattée cantonnée de deux annelets et de 6 points. 4 pièces argent. B.C. PHILIPPE IIII (1621-1665)

1~82. PHIL. IIII. D. G. HISP. ET. INDIAR REX.

1664. Buste du roi, à d. (Rs) STABVNT. Les deux colonnes d'Hercule surmontées d'un lion et entourées par les flots de la mer. Cuivre. Me.

(t) Pourrait être décrite aussi avec les monnaies de Milan.


'PHILIPPE V (1700-1746)

i)83. PHILIPPVS V. D. G. Ecu de Castille, Léon et Aragon couronné. (R') HISPANIARIVM REX. 1717. Champ écartelé de Castille et Léon, dans une rosace à 8 arceaux 2 pièces de 2 réaux. Ar. B. C. i ;8~ – Petites pièces de i réal de Ferdinand VI. Même modèle. Ar. B. C. t~8~. Ecu de deux réaux de Ferdinand VII à l'écu de Castille et Léon couronné. Ar. B.C. ~S6. Ecu de Charles IV. 1808. Ar. B. C. 1~87. Pièce d'un franc de Joseph Napoléon. Ar. Me.

i)88. Ecu de Ferdinand, roi de Sicile et de Jérusalem, infant d'Espagne. Ar. B. C. i;8<). 12 monnaies en cuivre moderne, d'Espagne. B. C.

PORTUGAL

1~90.–Marie. 1794. Ar. B. C. 1591- Jean VI de Portugal. 1808. Ar. B. C. 1~92. – 6 pièces en cuivre modernes. B. C. ITALIE

FLORENCE (RÉPUBLIQUE)

1393.–Florin d'or. S. IOHANNES. B. Saint Jean-Baptiste debout, nimbé et bénissant. Une fleur comme


ditférent monétaire. (R") FLORENTIA. Grande fleur de Us. T. B. C. ALEXANDRE MÈDICI (" a ~J~~

i)94.– Ecu d'or. Soleil. ALEXANDER. MED. R.P. FLOREN. DVX. Ecu couronné. (R") DEI VIRTVS EST IN NOBIS. Croix Horencée. Or. T. B. C. GÊNES

RÉPUBLIQUE GÉNOISE. DOGES BIENNAUX

i)~. -DVX ET GVB. REIP. GEN. Portrait Génois. 1616. (R") CONRADVS II. RO. REX. I. Z. Croix évidée etrtorencée. Or. T. B. C. i~6. La même module plus petit. Or. B. C. i)97.–Doge XXI. CAMPOFREGOSO. Même type. Ar. soldino. B. C.

FERRARE

ALPHONSE I' ~J'0~ a

1~98. Ecu d'or. Soleil ALFONSVS DVX FERRARI. Ecu.(Rs) IN HOC. SIGNO.VINCES. Calvaire. Or. T. B. C.

MANTOUE

GUILLAUME, DUC DE MANTOUE (~~0 a .T~~) i)99.–Ecu d'or. GVLLIEL. DVX. MANTVAE. MAR. MON. F. Ecu couronné. (R") QVI NON COLIGIT MECVM. DISPERGIT. Croix à deux traits, formée de losanges et cantonnée des lettres GV. GV.

Or. T.B..C.


DESANA

DELFIKO TiZZONE ~1~~ I.f~

1600. –DELPINO TI. A. Dauphin couronné. (R') IMP. PERP. 1585. Croix norencée. Bit. qu. Me. BOLOGNE

JhAH H. BENTfVOLUS ((445)

1601. S.PETRONI DE BONONIA. Saint Petronius assis. (RS) BONONIA MATER STVDIORVM. Lion, a g.. Y

courant. Ecu aux armes des Bentivoglio.

Ar. Grand Blanc. B. C.

RÉPUBLIQUE.

1602. POPVLVS ET SENATVS BONON. 1796.

(R~) PRAESIDIVM ET DECVS. La Vierge dans un nuage au-dessous, la ville de Bologne.

LUCCA ~1~0~ 7~~)

1603. Elisa Bonaparte et Félix Baciocchi. FELICE ED ELISA P. P.DI. LVCCAE PIOMB. 1806. i franc. Ar. B. C.

160~.– Buste accosté de Félix et Elisa. République romaine. 1798. Faisceau de licteurs surmonté d'un bonnet phrygien. 2 Baciocchi. Br. B. C. VENISE

Doges de Venise

PIERRE ZIANI ~20~ a 722~

16o5. P. ZIANI DVX. Le doge et saint Marc debout, d~) IC. XC. Le Christ assis ? Ar. Me.


RAINERUS ZENO ~J2~ à f2~

1606. S. M. VENETI RA. CENO. DVX. Le duc et saint Marc debout. (Rs) Le même.

4 pièces (trouées). Ar. B. et A. B. C. PIERRE GRADONIGO (1289 à ~~70~

i6oy. Même monnaie. S. M. VENETI. P. C. GRADONGO DVX. Mêmes personnage. (R') Le même. Ar. Me.

JEAN SuFERANTIUS~~J~~ ~0~)

i6o8. 10. SVPANTIO DVX. S. M. VENETI. Les deux personnages semblables aux précédents. (Rs) Le même. Pièce trouée. Ar. A. B. C. FRANÇOtS DANDOLE C~O à J~~)

1609.–FRA. DANDVLO DVX. Le Doge marchant, à g. (RS) MARCVS VE. Le lien de saint Marc, à g. Ar. Me.

ANTOINE VENIER (~.2 a 7~00)

1610. ANTO VENERIO DVX S. M. VENETI. Le doge à genoux devant saint Marc, tenant une longue croix, (R") SIT.T. XPE. DAT. Q. TV. REGIS ISTE DVCAT. Le Christ debout, dans un grenetis ovale et entouré de 9 étoiles. Or. T. B. C. ANDRE GRITTI (~J2f à 1~2~

i6n .–Ecud'or.– SANCTVS MARCVS VENETVS. Ecu au lion de saint Marc. (R') ANDREAS GRITTI DVX VENETIAR. Croix feuillue. Or. T. B. C.


PIERRE GRIMANI ~7~/ a ~7~2~

i6i2. S.M.V. PETGRIMANf D. 1749. Dans le champ, le lion de saint Marc (Rs) IVDICIVM RECTVM. Dans le champ, la Justice assise. Ar. A. B. C.

PAPES

PAUL III f~2~-j~

1613.–Ecu d'or. PAVLVS III. PONTIF. MAXX. Ecu aux 6 lis. (R~) SI PAVLVS VAS LECTIONIS. S'Pierre debout. Or. T. B. C. PIE IV (~J~

1614. Ecu d'or de Bologne. PIVS 1111. PONT. MAX. (R') BONONIA DOCET. Croix feuillue et deux petits écus. Frappé à Bologne. Or. T. B. C. GREGOIRE XIII DE BOLOGNE (~72-) i6i;. GREGORIVS XIII PONT. MAX.; écu. (~)BONONIA DOCET, Même croix et les mêmes écus. Or. T. B. C.

1616. Avers, le même. GREGORIVS XIII. P. MAX. Même écu. (Rs) DEVS ANCO. CHARITAS. S' Pierre debout, tenant un enfant. A ses pieds, deux enfants. Frappé à Aucone. Ecu d'or. T. B. C. URBAIN VIII ~~o~

~i~ VRBANVS VIII PONT. MAX. Buste, à dr. (~)ANT. CAR. B. LEG. AVE. 3 lis dans le champ.

C. A. B. C.


INNOCENT XII (~-7700)

i6i8. -INNOCENT XII PONT. MAX. A. IX. Ecu. (R') ANNO IVBILEI M. D. C.C. Temp!e à 4 colonnes. Ar. T. B. C.

BENOIT XIV (~o;

t6i9. BENED XIV PONT. MAX. Ecu à ses armes. (R~) TOTA PVLCRA ES. La Vierge debout.

Demi-gros. Ar. B. C.

PIE VI ~77~ ~7~

1620. -PIVS SEXTVS PONT. M. A. III. Son buste, à d. (Rs) AVXILIVM DE SANCTO. 1777. La Vierge assise de face, tenant des clefs. Ar. B. C. i62[. La même, module et poids beaucoup plus réduits. Même date. Ar. B. C. 1622. PIVS VI PONT. MAX. Ecu. BONONIA DOCET. 1784. Ar. B. C. PIE VII C~oo a ~2~

1623. –PIVS. SEPTIMVS. PONTIFEX. MAXIMVS. MDCCCI en quatre lignes, dans le champ. (R') SACROSAN BASILICAE LATRANEN POSSESS. Armes du pape. A l'exergue, BAIOCCO. 2 pièces. Br. T.B.C. 1624. La même. Pièce de 25 baiocchi.

Br. B. C.

1625. La même. PIVS. SEPTIMVS. PONTIFEX. MAXIMVS. en 3 lignes. MDCCCII. QVATRINO. B. C.

18


ALLEMAGNE

URIEL, ARCHEVÊCHÉ DE MAYENCE ~;o~ à ~~) 1626. MO. NOYAAVRJ RE~I. Le Christ assis de face (R') ARDNI EP. MO. VRIEL. Ecussons de Coto~ne. Palatinat, Bavière et Trier. Gulden d'or. B. C. 1627. Ecu de Guit).iume, roi de Wurtemberg. ZWEYGVLDEN.iS~ Ar. B. C.

t

SAXE

JEAN GEORGE II, ROI DE SAXE (~~ il i~)

.1628. IOH GEORGII.D. G DVX. SAX. IVL. CLIV et MONT. ELECT Ecu couronné sur lequel se trouvent deux épées en croix Sur une banderoiïe qui èntoure l'écu, on lit, HONI SOIT QVI MAL Y PENSE, en français. Dans les coins de la p)Èce. les écus aux armes de Saxe, IVLIERS, Clèves et Monfbrt. (R') MDCLXXVIII. EINWEYH. D. NEVEN. SCHIES. HAVSES Hercule debout de face, nu et tenant une massue. Au-dessous, HVL. Grand thaler carré. Très artistique.

Ar. T. B. C.

SAVOIE

LOUIS DE SAVOIE (~o a ~~J

1629. LVDOVICVS DVX SABAVDIE PR. Ecu à )a croix.dans trilobe. (Rs) MARCHIOIN ITALIA PRINCEPS. Croix cantonnée de quatre ]acs d'amour, dans un quadrilobe Grand blanc. 2 pièces Ar. T. B. C.


EMMANUEL PHILIBERT (~~ à ~oj

1630. -Ecu d'or. EM. 1-ILIB. D. G. DVX. SAB. P. FED. Ecu de Savoie à 4 quartiers, couronné. (R") M. MAG. R. D.SS. MAVR. ETLAZ. 1570. I. Croix cantonnée des quatre lettres FERT. Or. T.B.C. 1631.–Ecu d'or. E. PHILIB. D. G. DVX. SABAV.EcudeSjvoieà quatre quartiers. (RS) IN. TE. DOMINE CONFIDO. 1580. Qoix feuillue terminée par un gros besant et cantonnée des lettres FERT.

Or. T. B. C.

CHARLES EMMANUEL I"

1632. Ecu d'or. CAR. EM. D. G. DVX. SAB. P. PED. Même écu, couronné. (R") Le même. Or. T. B. C.

SUISSE

RÉPUBLIQUE DE GENÈVE

1633. GENEVA CIVITAS. 1576. Aigle à deux têtes couronné. (R") LVX POST TENEBRAS. IHS au centre, dans un cercle. Au-dessus, un lambel au-dessous, une rose. Or. T. B C. ib~. République de Genève, 1748. Ar. B. C. i6~.–FRIBURGENSRESPUBLICA. 1791. Ecu ovale couronné. (Rs) DEVS AVXILIVM NOSTR. Croix formée avec des F. Ar. B. C.


AUTRICHE

1636. 4 florins d'argent de François I", François II et François Joseph. B. C. RUSSIE

1637. 3 pièces en bronze, modernes. B. C. ANGLETERRE

1638.–Un écu de Georges III 1816. Ar. B. C. 1639. i~ pièces en cuivre, modernes. B. C. MONACO

16~0. pièces modernes, cuivre. B C. HOLLANDE

1641. MO. ARG. ORD. FAED. BELG. HOLL Ecu couronné. (R') 10. S' HAC TVEMVR HAC NITIMVR. La Liberté assise. Ar. B C. 16~2. 2 pièces de cuivre, modernes. B. C ETATS BARBARESQUES

16~3. Une monnaie d'or, petite. Caractères arabes. Or. B. C.

[6~. 5 pièces argent. Mêmes caractères. B. C. t6~. 6 pièces cuivre. Mêmes caractères. B. C.


SUÈDE

CHRISTINE DE SUÈDE

1646. -CHRISTINA D. G SVE. GOT WAN DESI REGI ET P. R. Ecu aux armes de Suède et de Gothie. (RS) MONETA NOVA CVPREA DALAKENSISMDCXL. Deux nèches en croix, au-dessus, une couronne. I. Or. Grand module cuivre. B. C.

AMERIQUE

ETATS-UNIS

1647. 4 pièces de cuivre de 1810.

PEROU

1648. Ecu de 182~ de la République du Pérou. Ar. B. C.

BOLIVIE

1649. RépubHque de Bolivie f8y6.

20 centimes. Ar. B C.

MEDAILLES

1650. C. G. LAMOIGNON DE MALESHERBES. Son buste, à d., signée de Puymaurin. PETIT F. (Rs) NÉ LE VI DECEMBRE EN MDCCXXI. MORT LE XXII AVRIL MDCCXCIV. Frappée en 1821. Le tout dans une couronne de laurier. Diamètre, cent. Br. T. B. C.


1651.– G. M. A BRVNE MARECHAL DE FRANCE. Son buste, à d., signée Carnois. (RS) Helvetie.– Le Helder. Pacification de l'Ouest. Mincio. Adige Stralsund. Né à Brives en 1765. mort à A\ignon en 1818. Le tout dans une couronne de chêne. 4 cent. B. T.B.C. 1652. Pape. CLEMENS VII PONT. MAX. AN. X PON. M. Son buste, à g. (K") CLAVDVNT VRBES VICTORIA. Victoire debout, à d., tenant une corne d'abondance et une épée, marchant vers un esclave assis, les mains liées derrière le dos. Derrière lui un bel édifice. Non signée. ~centim. Br. B. 165~. Henri IV et Louis XVIII. Bustes accolés de ces deux rois. (R~) A nos fidèles sujets, pour avoir spontanément et de leurs deniers rétabli la statue de notre VI aïeul Henri IV. 2centim.i/2. Br. B C. 1654. Benedictio domini divites facit. Dans le champ, TER GEDACHFENIS DES TROVS DAGHS VAN. (R~) Domine conserva nos in pace. Dans le champ, WILHELM DV RIEV EN IANNEKE WYNANDS O? DEN 19 IVLII A" 1650. Médaille creuse en argent. B. C. 1655. Médaille commémorative de la prise de la Bastille, i~ juillet 1789. Le revers de cette médaille représente le donjon de Vincennes millim. Br. B. C. 1656.–Médaille en argent, 2 5 millim. Commémorative du mariage de Napoléon Ier avec Marie-Louise d'Autriche. Ar. B. C. 1657. Médaille commémorative de la mort de Napoléon I~, 5 mai 1821. Le revers représente le tombeau deS~-Hélène. 4 centim. Br. T. B. C. 1658. Naissance du duc de Bordeaux, 29 septembre 1820. L'archange Saint Michel terrassant le démon.


Signé Gayrard. (R~) DIEV NOVS L'A DONNE. La Duchesse de Berry étendue sur un lit, élève dans ses bras le jeune Duc de Bordeaux. Derrière, le buste du Duc de Berry. A l'exergue, NOS CŒVRS ET NOS BRAS SONT A LVI. 2 pièces. Br. B. C. 16~9. A LA RELIGION, A LA PATRIE. Buste de la Duchesse de Berry, à g. (R~) Dieudonné, 20 septembre 1820. La France présentant à Dieu le Duc de Bordeaux. Br. B. C.

1660.– LOUIS XVIII, ROI DE FRANCE ET DE NAV. Son buste, à g. (RS) LOUIS ANTOINE, DUC D'ANGOULËViE, président de la Société Royale pour l'amélioration des prisons. Buste du Duc. à g. Signé Gayrard. 4 cent. Br. B. C. 1661. CHARLES FERDINAND, DUC DE BERRY. Son buste à g. (RS) PVGIONE PERCVSSVS PER11T 14 FEVRIER 1820. Gallia spem suam, conjuxamantem milites ducem, pauperes patrem perdidere.

35 millim. Br. T. B C.

Frappée à l'occasion de l'assassinat du duc de Berry.

1662. -CHARLES X ROI DE FRANCE. Son buste, à g (R~) Avènement au trône, 16 septembre 1824. Deux épées en croix. Au-dessus, une couronne.

Petit module. Ar. T. B. C.

1663. Médaille de Louis-Philippe I". Commémorative de la pose de la première pierre de l'entrepôt de l'Isle des Cygnes. 30 Octobre 18~. Br. ~omillim. B.C. 1664. LOUIS PHILIPPE, ROI DES FRANÇAIS. Signée Parre. Son buste couronné, à g. (Rs) Chemin de fer de Montpellier à Nismes, loi du i) juillet 1840. Viaduc de Nismes. Br. 5 cent. B. C. La première pierre de ce monument a été posée le ;t octobre 1842. sous le règne de Louis-Philippe !°~, roi des Français, par M. Teste,


mnustre des travaux publics, M. Legrand, sous-secrétaire d'Etat. et de Jessaint, préfet du département du Gard, M. Didion, ingénieur en chef du chemin de fer.

166~. LOUIS PHILIPPE I", ROI DES FRANÇAIS. Signé Barre. Buste lauré de Louis-Philippe, à g. (Rs) Pont de Béziers. Loi du 8 Juillet 1840. Br. cent. T. B. C. La première pierre de ce monument a été posée le Mai 1841. S. M. Louis-Philippe roi des Français, M. Teste, ministre des travaux publics, M. Legrand, sous-secrétaire d'Etat, M. Achille Bégé, préfet de )'Hérautt, M. Gaschon, [ngénieur en chef, directeur, M. Gensolen, ingénieur ordinaire.

1666. SOCIÉTÉ NATIONALE POUR L'ÉMANCIPATION INTELLECTUELLE. Dans le champ, on lit Connaissances utiles. Médaille d'encouragemen:. Au revers de la médaille on a inscrit le but de la Société Accroissement de bien-être sans augmentation de dépenses contribuer à l'amélioration des lois populaires, les progrès agricoles et industriels, 4 octobre 18; 33 mill. B. C. 1667. Grande médaille en bronze de 6 centimètres, de l'Exposition Universelle de 1889. Beau travail, très artistique. B. C. 1668. Monnaie dorée représentant la Victoire, à g., sur un quadrige au galop. (R*) Les souscripteurs associés pour transmettre à la postérité les victoires et les conquêtes des Français, de 1793 à i8t;. Éditeur, C. L F. Panckouke, 1620. Beau travail. Br. B. C. 1669. Médaille en zinc de don Pedro V, roi de Portugal. 6 cent. Argentée. B. C. tnauguration du Palais de Cristal, te ) Septembre i86t, en Portugal. 1670 NAPOLÉON III EMPEREUR. Son buste, à d. Signé Dubois. (R') Béziers. Alimentation d'eau, 186~. Pietri, préfet de l'Hérault; Roulleaux-Dugage, député; Baron Servatius, sous-préfet M. Lagarrigue, maire


Delon et Vinas, ingénieurs du projet, 1866. Inauguration, Garnier, préfet de l'Hérault. Ar. cent. B. C. [671. La même médaille, en bronze. B. C. 1672. VILLE DE BÉZIERS. Ses armes. (RS) SOCIÉTÉ D'ÉTUDES DES SCIENCES NATURELLES DE BÉZIERS. Exposition florale en mai 1896. Ar. B. C. 1673. Avers, le même. (R') Hommage de la Société des Sciences Naturelles à la mémoire Je M. le Docteur THÉVENEAU. Fondation, Décembre 1875. 25e anniversaire, Décembre i~oo. Cuivre. B C. 167~. – Une médaille religieuse de la paroisse de la Madeleine de Béziers.

167~. 2 médailles religieuses; l'une de Benoît XIII et l'autre du siège vacant en 1691.

1676. Bulle du pape Eugène III, n~. Plomb. 1677.–Bulle papale en plomb. dupapeNicoIasIII, 1277. 1678. Bulle du pape Jean XXII, 1316. Plomb. Ces trois bulles sont superbes de conservation et parfaitement

authentique

SCEAUX

SCEAU DE LA COMMUNE DE BÉZIERS

j6y9 S. COMVNE CIVIVM. BITERRENSIVM. Personnage couronné à cheval, à g., revêtu d'un manteau neurdehsé. Le cheval est aussi orné d'un harnachement: t fleurdelisé.

Ce sceau n'est pas authentique et n'est qu'un fac-simile.


SCEAU DE L'ÉVÊQUE BISCARAS, DE BÉZIERS 1680 ARMANDVS IOANNES DE BISCARAS EPIS ET VICECOMES BITERRENSIS Ecu à ses armes, couronné, à 10 glands T. B. C. Br. 1681. CRISTOPHORVS SABELLVS. Ecu.

Ce sceau paraît intéressant, mais il est regrettable que les détaits, dans le champ, soient aussi peu perceptibles. La légende seule est bonne.

Le cardinal Sabellus était vice-légat du pape Clément VIII en ;;<)!<6o~ à AvîgQon

Suivent et classées à part, comme monnaies d'étude 260 monnaies romaines de grand bronze

180 monnaies romaines de moyen bronze

200 monnaies romaines de petit bronze

600 monnaies variées anciennes et modernes frustes, de France ou étrangères.

Si l'on considère que, très souvent, un numéro de ce catalogue comprend 2, 4, to, ~o et 6~ pièces, et que cela se répète très souvent, nous arrivons au chiffre de /j.,ooo monnaies environ, contenues dans le médaillier de la Société.

Béziers, le 20 Juin 190;.

Dr L. TARRIEUX.


SÉANCE PUBLIQUE

POUR LA

DISTRIBUTION DES PRIX DES CONCOURS DE L'ANNÉE 1905

Présidence de M. Émile Laurès

La Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, comme elle le fait depuis un long temps, a tenu le Jeudi de l'Ascension, I" Juin, sa séance publique annuelle pour la distribution des prix aux Liuréats des concours qu'elle avait ouverts pour les Mémoires historiques et archéologiques, la Poésie néo-romane et la Poésie française.

Dès huit heures du soir une nombreuse assistance se réunissait à l'Hôtel de Ville, dans la salle des délibérations du Conseil municipal, gracieusement offerte par M. le Maire. M. Ricateau, président du Tribunal Civil, était présent. M. le sous-préfet Cornu, retenu chez lui, s'était excusé. L'association musicale la Lyre 'Biterroise, dirigée par M. Alicot, avait été invitée à cette solennité littéraire. A huit heures et demie, M. le Président ouvre la séance et prononce le discours suivant


MESDAMES, MbSSthURS,

Deux faits importants se sont produits depuis notre dernière séance solennelle, à rappeler et retenir parce qu'ils furent exceptionnels, extérieurs à notre vie ordinaire de travail calme, recueilli et silencieux. Je veux parler de la fête d'inauguration au jardin public des Poètes, sur ie Plateau même, des monuments érigés à deux de nos plus éminents confrères et de la conférence donnée récemment devant un auditoire d'élite par M. Emile Guimet, sur l'initiative et sous les auspices de la Société Archéologique; il importe d'en fixer ici le souvenir honorable et précieux pour notre Compagnie.

Lors de la remise orHcieDe à la Ville de Béziers de ces deux monuments consacrés à Jacques Azaïs et Gabriel Azaïs,'le premier, fondateur et Président à vie; le second, Secrétaire Perpétuel de la Société Archéologique, M. le Maire a rendu un public et solennel hommage à cette Société initiatrice et rénovatrice, en notre vieille cité, du mouvement artistique et littéraire. Elle devait, à ce titre, aux Biterrois. et se devait à elle-même, de poursuivre cette belle tradition.

Comme il en a été dans le passé, elle ne faillira pas à l'avenir à sa noble mission.

L'image et les traits de nos deux confrères, les ~zaïs, magistralement fixés sur le marbre par le ciseau de notre illustre compatriote Injalberl, de même que leur souvenir et leur mémoire, passeront ainsi aux générations de l'avenir,


avec celles des Viennet, des Rozier. des Matfre Ermengaud, qui les avaient précèdes dans ce gracieux et poétique Panthéon Biterrois, où d'autres illustrations locales iront les rejoindre.

Une chose toute d'actualité me revient à ce propos à l'esprit: la question du déplacement de la statue de Riquet a été posée dans la presse locale et devant l'opinion. L'entreprise est sérieuse et grave. On se souviendra, il n'en faut pas douter, à l'heure opportune, que la Société Archéologique a doté la cité de ce beau monument après un sérieux examen, elle en détermina l'emplacement, qui lui parut alors le meilleur et le mieux indiqué. En adressant à l'éminent M. Guimet l'appel auquel il a si gracieusement répondu, la Société Archéologique est sortie de la sphère d'activité consacrée par une tradition aux trois quarts sécutaire. Ce fut une innovation. L'objet de la conférence Les M~'M la G~, ne sortait pas toutefois du champ très vaste de nos études et de nos travaux: l'archéologie, la science, la littérature et l'art en toutes leurs manifestations.

Cette belle conférence fut donnée le jour même où (curieuse coïncidence), s'ouvrait à Athènes, au Parthénon, sur le rocher de l'Acropole, le Congrès International d'Archéologie.

La promenade humoristique que nous fîmes, guidés par le savant Cicerone à travers les vestiges des monuments archéologiques et les ruines artistiques de l'Hellade, ranima délicieusement dans nos esprits mille figures classiques empreintes de poésie, déjà bien estompées dans le lointain des souvenirs.

Aux séductions de sa parole élégante, claire, facile et imagée, M. Guimet joint l'attrait et Je charme de projections lumineuses très artistiques; il parle ainsi aux yeux en même temps qu'à l'esprit. C'est tout son secret pour


atteindre le but qu'il se propose, à savoir: « la vulgarisation de son œuvre ?. Ainsi restera fixé dans la mémoire de tous ceux qui ont eu le plaisir de l'entendre, le charmant souvenir du trop court passage au milieu de nous de ce vaillant apôtre de l'Archéologie

Qu'il me soit permis de rappeler le nouvel hommage .re~du lors de cette conférence à notre Société par M. le premier adjoint au Maire, président de rette fête artistique. Comme délégué aux beaux-arts, M l'adjoint é~ait parrtcuhèrement qualifié pour rappeler et apprécier en toute compétence le rôle prépondérant, l'action initiatrice de la Société dans les évènements artistiques, scientifiques et littéraires de la Cité et dans sa vie intellectuelle. L'éclatant succès de notre essai de conférence nous incite à entrer dans la voie des innovations, peut-être devrais-je dire du progrés. Il a été décidé que la Société entreprendrait à l'avenir des promenades ou excursions archéologiques dont il est superflu de signaler l'intérêt et l'utilité il est bon de lire et meilleur de voir. Comme, selon le proverbe, lorsque le fer est chaud il faut le battre, la première excursion est fixée au lundi de la Pentecôte.

La Société se rendra à Lamalou pour visiter l'ancienne et curieuse église de Saint-Pierre de Rhédes et les belles ruines de Villemagne l'Argentière.

Si les dames et les demoiselles appartenant aux familles des sociétaires excursionnistes veulent bien nous faire l'honneur de se joindre à nous, l'excursion n'aura que plus de charme et plus d'attrait.

Venons-en à nos travaux ordinaires, dont il faut bien que ceux qui s'y intéressent soient tenus au courant. M. Joseph Dardé continuant l'ceuvre de son oncle, M. Louis Noguier, notre regretté Président, vient de mettre la dernière main au Catalogue du Musée Lapidaire,


à l'aide des fiches, notes, pièces et documents qu'il a recueillis, complétés et classés avec autant de méthode que de science. Ce catalogue descriptif, (dont un extrait abrégé a été fait, pour être mis à la disposition des visiteurs de nos collections lapidaires) est précédé d'une intéressante notice sur la ca[hédra)e de Saint-Nazaire et son Cloître Nous devons au dévouement de notre confrère un travail utile, depuis longtemps attendu.

De son côté, M. Xavier le Bars, Vice-Président, bibliophile érudit autant que modeste, a fait, au prix d'un labeur considérable, le Catalogue de notre importante bibliothèque ce Catalogue, c3mme le précédent, faisait défaut, il nous rendra d'inappréciables services. Enfin, pour épuiser l'article catalogue (ils nous tilaiiquaient tous, et sont cependant d'une utilité primordiale), M. le Docteur Tarrieux, médecin-major de [~classe au 17"'° de ligne, Conservateur de nos collections numismatiques, a établi avec une méthode parfaite, avec son autorité de savant numismate, le Catalogue explicatif et raisonné de toutes les pièces composant notre précieux médaillier La Société remplit un devoir en adressant félicitations et

chaleureux remerciements à MM. Dardé. le Bars et Tarrieux, d'autant plus que leur œuvre laborieuse, si heureusement terminée, modeste, j'allais presque dire ingrate de sa nature et par son objet, (bien qu'elle exige une érudition vatiée, étendue et très sûre) n'est pas pour mettre en relief les travailleurs dévoués à la science, qui ont eu le courage de l'entreprendre et le grand mérite de le mener à fin.

A signaler aussi une communication de M. Félix Mouret, lauréat du dernier concours, devenu depuis notre confrère, au sujet d'une intéressante et curieuse découverte faite sur les terres du domaine de la Savoie, commune de Vendres et sur les terres voisines


Ce fait archéologique, très intéressant aussi au point de vue historique, est l'objet d'une étude complète et substantielle due à M. Mouret, qui sera éditée dans un des prochains bulletins. Jl se rattache directement au sujet du mémoire auquel fut décerné en 190~, la couronne de laurier.

I) existait au sommet du parc du domaine de la Savoie, non loin du fameux monastère de P~'m~c, peut-être y attenant, un tumulus circulaire aujourd'hui presque entièrement disparu, connu dans le pays sous le nom de « puech Baoulery « (Saint-Bauzile), dont le déblaiement depuis longtemps commencé, fut repris il y a une dizaine d'années pour en extraire des pierres de construction. Couronnant ce tumulus, une grande croix de bois, objet d'une vénération traditionnelle et très ancienne les habitants de Vendres s'y rendaient chaque année en procession.

Ces déblais sous lesquels furent trouvés d'importants et nombreux débris archéologiques, mirent à jour un grand banc de rocher compact. Creusées dans cette masse rocheuse apparurent alors cent cinquante tombes environ, sorte de cimetière monolithe, aussi curieux que remarquable par la disposition et la forme des tombeaux taillés à même Ja pierre, suivant les formes, les contours et les lignes des corps et rappelant, par le capuchon qui les recouvrait en partie, le costume monacal.

Ce cimetière, analogue à ceux trouvés à Montmajour (Provence) et à la Ribeyrie, dans le Périgord, était certainement le plus important de ceux connus à ce jour. Une de ces tombes primitives remontant au v° siècle, sinon à la fin du iv°, a été découpée et détachée de la masse, par les soins de M. Mouret et déposée à titre de spécimen dans notre musée lapidaire.

La photographie partielle de ce curieux cimetière,


(présentant encore il y a dix ans une quinzaine de sépulcres originaux dont quatre ou cinq subsistent à l'heure actuelle), a été relevée. Il est regrettable qu'un pareil travail n'ait pas été fait dès le début un dessin photographique reproduisant l'aspect général et d'ensemble des nombreuses tombes existant au moment où la découverte en fut faite, aurait constitué un document plus important, par là même plus précieux.

Le dessin que M. Mouret a eu l'heureuse inspiration de relever n'en .( pas moins un intérêt capital et une grande valeur documentaire.

Le musée du Cloître s'est enrichi cette année de quelques pièces ou objets qui nous manquaient, quoique décrits et étudiés dans nos Bulletins, parmi lesquels un coffret en marbre blanc, orné de jolis dessins en reliet et surmonté d'un couvercle à deux pentes on sait que les objets de ce genre servaient à recueillir et conserver les cendres des morts.

Pourquoi faut-il que celle allocution ne puisse se clore sans rappeler nos tristesses et nos deuils C'est un bien pénible devoir auquel il ne m'est pas permis de me dérober.

La mort, cette année, a fait dans nos rangs des vides trop nombreux et bien douloureux.

Un de nos confrères, aimé et sympathique entre tous, M. Gabriel Baldy, a été soudainement enlevé à notre affection le 19 Janvier, frappé en toute santé et vigueur de l'âge, dans la plénitude de sa grande intelligence et de ses brillantes facultés.

Né à Bédarieux le 24 septembre 18~, Gabriel Baldy admis à l'Ecole de Saint-Cyr, avec le n" 2, puis démissionnaire, fut reçu à l'École Polytechnique en 1872 il en sortit <f-vec le 8, passa 2 ans à l'École d'application des Ponts


et Chaussées et fut nommé en 1878 Ingénieur à SaintGaudens, puis à Béziers. En 1892. il reçut la Croix de la Légion d'honneur, récompense de ses distingués services. Promu Ingénieur en chef de 2° classe à Auch, puis à Perpignan, M. Baldy, mis en disponibilité sur sa demande, en 190~, fut nommé Ingénieur en chef de ne classe en décembre de la même année. Voilà certes une carrière protessionnelle, hélas trop courte, mais brillante et bien remplie.

L'ingénieur, momentanément rendu à la vie privée, voulut devenir Archéologue. Il prit parmi nous, comme membre résidant, une place marquée d'avance auprès de M. Eugène Baldy,' son Hère, qui nous appartient depuis déjà longtemps.

Fait de longue date à l'étude et au travail, l'esprit de Gabriel Baldy ne pouvait rester inactif. Un aliment lui était nécessaire, il l'avait trouvé dans l'Archéologie, science attrayante, vaste, par là même pleine de surprises et d'imprévus, de charme et de satisfactions intellectuelles et morales pour ceux qui se donnent à elle.

Baldy nous disait souvent dans nos réunions intimes (il nous fût précieux de le constater) qu'il aimait vraiment l'Archéologie pour laquelle il se sentait une sorte de vocation.

Son instruction solide, étendue et variée, sa grande intelligence, ses rares facultés de conception, d'assimilation et de travail, permettaient de tonder sur sa collaboration à l'oeuvre de notre Société les espérances les plus sérieuses et les plus légitimes. Maishétas en quelques heures, ruinés nos espoirs, fauchées nos illusions

Par la simplicité, le charme et l'urbanité de ses manières, par l'affabilité et la bienveillance de son caractère, tout en bonté, par l'intérêt, l'agrément et le laisser aller de sa conversation, Gabriel Baldy forçait, pour ainsi parler,


les sympathies et les amitiés. Ses confrères de la Société Archéologique garderont de lui un durable et précieux souvenir ils adressent à sa mémoire l'hommage cordial et protondément ému de leurs regrets.

Un autre Membre résidant, non moins sympathique à tous, nous a été enlevé prématurément peu après, le 2~ Mars dernier. La mort de M. Louis Théveneau, qui était notre depuis plus de 20 ans, à mis aussi en deuil la Société Archéologique.

Devant la tombe encore ouverte, en présence d'un imposant cortège d'amis M. Paul Borrel a retracé en termes émus et éloquents la vie de Louis Théveneau, artiste, littérateur, musicien, homme d'étude et de travail. C'était suivant une heureuse expression « un sympathique ».

Quoique tenant sincèrement et de cœur à la Société Archéologique, au sein de laquelle il s'était acquis de chaudes et durables amitiés, Louis Théveneau ne fut point un assidu de nos réunions, mais il s'intéressa toujours à nos travaux et à nos études, les suivant avec plaisir et satisfaction, ne laissant jamais passer l'occasion de marquer combien il était honoré et fier de nous appartenir. La tournure de son esprit vif et primesautier, ses goûts artistiques, l'orientation de ses études, une vocation innée, le hasard peut-être, dirigèrent et fixèrent finalement son activité intellectuelle vers les études de géographie, de voyages et d'explorations, mais surtout vers la musique pour laquelle il fut fervent et passionné non en dilettante, mais en véritable savant.

Notre Société tient à cœur de joindre son hommage personnel à celui déjà rendu à Louis Théveneau en payant à la mémoire de notre confrère le tribut de nos biens sincères regrets.

M. l'abbé Joseph Roux, l'un des plus éminents entre nos


correspondants, est décédé Tulle le 4 février de cette année. Après avoir occupé longtemps les postes les plus humbles, il est mort chanoine de la Cathédrale de Tulle et chevalier de la Légion d'honneur. Il a publié, sous les auspices de M. Paul Mariéton, son ami, deux volumes de pensées qui firent sensation dans le monde littéraire et savant. Du coup, l'abbé Roux entra dans la grande notoriété. Il eut les honneurs de la critique dans la grande presse Sarcey, en une de ses chroniques, consacra souverainement cette réputation naissante Caro fit au sujet des « penséeso une conférence des plus élogieuses. Récemment M. Nouaillat, agrégé d'histoire, louait hautement, dans une conférence au Muséum, l'Obuvre philosophique et poétique de l'abbé Roux.

On lui doit, en effet, de nombreuses poésies néoromanes, en idiome limousin, parmi lesquelles La Chansou Limousina où l'auteur exalte les vieux souvenirs et chante les gloires du pays.

Les Pensées, oeuvre magistrale, sont écrites en une langue forte, sonore, imagée et tout à fait personnelle le style est simple, nerveux, concis, clair la pensée est quasi taillée en relief, comme pour s'imprimer avec rapidité, précision et lucidité dans l'esprit du lecteur.

Qu'il me soit permis dans ce riche écrin de choisir à la hâte quelques joyaux pour donner seulement la notion de la haute valeur philosophique et morale de l'oeuvre. t. « La solitude vivifie, l'isolement tue. » Que voilà bien la synthèse de la vie du curé de campagne et de ses longues méditations.

2. « Le Réel donne l'exact l'Idéal ajoute le vrai « le réaliste ne reproduit que des choses l'idéaliste « invente des êtres. ? C'est simple, concis, vrai et comme la pensée est burinée Pour finir, une dernière 3. « 0 toi que l'on calomnie, patience Dieu sait –


« 0 toi qu'on méconnaît résignation; Dieu voit 0 toi « qu'on oublie, espoir Dieu se souvient ». Pensée haute et grande jusqu'à l'infini dans sa concision, idéalement belle et profonde.

Par ces rapides et courtes citations, l'œuvre de l'abbé Roux peut être appréciée elle demeurera au même titre et avec la même autorité philosophique que celles des grands penseurs et des grands moralistes.

Salut et souvenir respectueux à cet illustre confrère la Société Archéologique s'honore de l'avoir compté au nombre de ses Membres correspondants.

Nous avons encore éprouvé une perte très sensible en M. Emile Mazuc, décédé le 27 mars au château de Roquelune, prèsPézenas, Membre correspondant et lauréat de nos Concours.

Travailleur ardent, intelligence vive, rapide, ouverte à tout; esprit curieux, investigateur, très épris par ses études comme par éducation ou par disposit ion naturelle, de littérature, de science et d'art, M. Mazuc aima passionnément tout ce qui charme, orne et élève l'esprit le Vrai, le Beau et le Bien.

Poète néo-roman, félibre fécond, spirituel, d'une particulière originalité, M. Mazuc a publié un poème burlesque en dialecte piscénois Lou ~pM~c~ ~'ŒKf~M as enfers, barchalado en <rM MM~. C'est une œuvre très humoristique, imitation, dans le genre badin et facétieux, de l'immortelle épopée de Virgile on se prend à regretter, après l'avoir lue, tant les saillies spirituelles, les traits comiques, les gauloiseries et la franche gaîté y sont semées, que l'auteur se soit limité à trois chants.

M. Mazuc a publié aussi une grammaire languedocienne, spéciale au dialecte piscénois, œuvre savante, éminemment utile. C'est vraiment un livre de fond où se révèlent un


remarquable esprit de méthode, une rare finesse d'observation, beaucoup de ~M~/f dans les déductions des principes et des règles.

La musique (car M. Mazuc était non pas un dilettante mais un artiste), fut le charme de sa vie et le délassement à ses travaux pianiste distinguée il aborda aussi la composition on lui doit des œuvres musicales remarquées et appréciées.

Dans les relations mondaines et sociales, d'un abord facile et accueillant, causeur séduisant, aimable et spirituel. bon et dévoué à tous. aux hommes comme aux oeuvres, M. Mazuc fut, on peut le dire en toute vérité, un homme utile, un homme de bien. La Société Archéologique gardera le précieux souvenir de ce confrère justement regretté. Pour clore cette triste et trop longue liste, adressons un souvenir et un dernier adieu à M. Ernest Plauzolles, ancien notaire à Florensac,décédé à Montpellier le 18 octobre 190~, l'un de nos plus fidèles Correspondants.

Au cours de sa carrière professionnelle, il remplit pendant trois ans l'honorable charge de Président de la Chambre des notaires.

Grand travailleur, esprit ouvert et studieux, bibliophile distingué, il occupa les loisirs de la retraite aux choses qu'il aimait la littérature et la poésie. Il était aussi membre de la Société des langues romanes, de la Société de géographie et d'œvres sociales.

Mesdames et Messieurs les exigences de la situation qui m'a été faite par les tristes événements que vous savez, sera mon excuse auprès de vous.

Un souhait pour finir, auquel tous, j'en suis sûr, vous associerez de cœur Que l'année à venir nous épargne d'aussi rudes épreuves Ainsi la tâche du Président sera plus douce et moins douloureuse.

Après un moment de repos, M. le Président donne la parole à M. Paul Cassan pour la lecture de son rapport sur le concours de poésie néo-romane.


RAPPORT

SUR LE

CONCOURS DE POÉSIE NÉO-ROMANE

Par M. Paul CASSAN

Quouro lei cigalo bresihon E que lei rai d'Avon."t gresihon,

La lengo d'Or s'alargo au mitan dei Broussan.

Quelle est, Mesdames et Messieurs, cette langue d'Or ainsi chantée par notre premier lauréat du concours de poésie néo-romane, avec le lyrisme caractéristique des fils du soleil ?

« Ce n'est pas la langue française, mais c'est une langue de France ~), vous répondrait très finement Jules Simon, s'il s'éveillait.

Langue de France ? Ah, oui, certes Et de la belle France de celle qui s'étend des Alpes à l'Océan, des Pyrénées à la Loire; de la France aux lointains et transparents horizons, aux ciels d'azur et aux soleils d'or de la France si couverte de pampres verts et de blondes moissons qu'on peut dire, sans exagérer, qu'elle est la nourrice de l'autre France.

Langue rustique, et dans certains dialectes alourdie par ses gemmes si l'on veut, le bœuf latin, son père, paissait aux ergastules, mais féconde comme la terre où elle est


née, imagée comme les vagues qui déferlent sur les plages où elle a fleuri, harmonieuse comme le ciel sous lequel elle est parlée. Car, vous le savez, le climat et la flore d'un pays agissent sur la pensée, et pat tant, sur le langage qui en est le miroir, aussi bien que sur le corps de ses aborigènes, et si celui-ci s'altère sous leur influence, celle-là se colore, ainsi qu'une eau limpide, au reflet des choses environnantes.

Langue immarcescible, qui continua de couler sous les ruines de la civilisation occitanienne, comme certains courants d'eau chaude coulent parmi de froids océans, sans s'y perdre.

Et toi, peuple de Béziers, peuple si attaché à la langue autochtone, qu'aujourd'hui encore où tu prêtes complaisamment l'oreille à l'idiome de tous les enfants de la grande famille, tu gardes, comme le fait une nourrice à l'égard de ses propres enfants, une prédilection pour celui qui fit si longtemps palpiter ton cœur de joie toi qui fus le premier à subir, de par la loi des armes, ]e joug d'un langage que tu ne comprenais pas, tu conservas ta langue maternelle dans les sillons de tes campagnes, et l'alouette matinale en entendit toujours les échos.

On sait pourtant si la persécution fut longue. Pendant plusieurs siècles, les brouillards du Nord s'étendirent sur la Garonne il paraît qu'il en reste encore. Mais de même que les boutons de fleurs, trop longtemps comprimés par un long hiver, éclatent en corolles éblouissantes au premier sourire de mai, ainsi toute une nouvelle floraison poétique s'épanouit sous les grâces de la Muse d'oc quand elle crut pouvoir redescendre des hauteurs de l'Empyrée.

Jasmin lui fit un bouquet de rosés et de chrysanthèmes qu'il mit dans ses Papillotes Roumanille effeuilla sous ses pas les pétales amoureux de ses P~M~/M; le grand


Mistral lui offrit le lys au doux nom de Mireille Aubanel répandit sur ses pieds les parfums de sa Grenade entrouverte; Bonaparte Wyse laissa s'envoler sous ses yeux ses Papillons bleus, et notre Orphée biterrois charma ses soirées par ses contes et ses fables pleines de regain je m'arrête le catalogue est déjà fait avec des suppléments.

A cette apparition, la Française, devenue depuis longtemps élégante, releva le bas de sa robe de gaze, et, toisant cette muse rivale, la traita dédaigneusement de patois. « Patois vous-même aurait pu répondre l'autre, vous oubliez qu'en remontant un peu haut nous nous trouvons issues de la même mère. La différence, c'est qu'étant bien établie vous rougissez de sa roture, tandis que moi, pauvrette je m'en fais gloire. »

Et la proscription officielle recommença on la pourchassa dans !'éco)e M. Homais affecta de parler français à sa cuisinière; tandis que cette dame d'atours qu'on nomme l'Académie irançaise lui donnait droit d'asile, en déposant une de ses plus riches couronnes sur le front de Mireille. Et Mireille, portée sur les grandes ailes de l'enthousiasme des lettrés, fit un voyage autour du monde.

Vous connaissez le tendre accueil qui lui fût réservé à la Maison blanche de Washington et la dot magnifique dont vient de la gratifier l'Académie de Stockholm, si bien que notre premier lauréat a pu ajouter, sans être trop dithyrambique, qu'elle est aujourd'hui reine cette langue des paysans jadis méprisée et que si l'on ouvrait un concours entre toutes les langues qui se parlent, il y en a, dit-on, plus de mille, la langue d'or remporterait la palme. Dieu nous garde, en tous cas, d'être choisi pour juge d'un pareil tournoi

La lengo es lou païs, lou païs es la lengo.

Aussi, est-ce sur la même lyre frémissante d'amour, et


touchée par lui, avec une égale virtuosité, tantôt d'un doigt léger sur le ton d'oil, tantôt sur le ton d'oc avec le dé d'ivoire, car ce poète est bilingue, que notre lauréat chante son pays, sa Prouvènço

comme dit Gillette de Narbonne.

Ecoutez deux des couplets de notre lauréat

Et dites-moi si le syndicat d'initiative des voyages en

Provence ne devrait pas vite recueillir ce morceau pour ses livrets.

Puis il a fait un rêve, auquel la vision de Mireille paraît ne pas être étrangère il a vu, bas, l'abordage et la dispersion des saintes Maries, dejudce et de leurs compagnons d'infortune sur les rives de Provence. Il a vu Maximin évangéliser Aix, Trophime en Arles, Ruf en Avignon, Marthe soumettre la Tarasque et Madeleine se consumer d'amour sur le rocher de la Sainte Baume où le v~eux Maximin, clopin-clopant, lui apportait de temps à autre le pain sacré. Mais un jour la route resta

Le vrai paradis de la France,

Le seul digne de ce nom,

Si vous respiriez, dans le soir, L'âcre parfum de ses vallees

Montant comme d'un encensoir, Jusques aux voûtes constellées, Vos chansons seraient étoilées. Fevesiasieifrangioiod'or

Que de sa mar brodon la ûamo. Se vesias sei ribo, sei port,

Dins lou tremoulamen dei lamo, L'amarias de touto vouesto amo


déserte le messager connu avait pris le chemin du ciel. A sa place, un ange apporta le pain de vie à la pécheresse. Et le rêveur, se tournant de tous côtés sans voir autour de lui de visage ami, se demande avec angoisse qui, lorsque s'achèvera sa course, lui apportera le pain de vie le pain délicieux de l'amitié, qui le lui donnera?

Ce sont ,Ià les préoccupations de tous les célibataires Vous, Messieurs, qui avez des anges à votre foyer et vous Mesdames, qui pouvez appuyer votre main sur le bras d'un ami ndèle, vous ne vivez pas dans de pareilles transes. Il a vu encore, quand aura-t-il tout vu? mais cette fois ce n'est pas en rêve, il a vu, dans les neiges d'un sommet alpin, rire le hêtre vert, pleurer le noir sapin, et le sapin, attirer la nue où le hêtre se désaltère, faisant ainsi vibrer, dans le calme de la nature, un hymne à la Fraternité.

Il se faut entr'aider, c'est la loi de nature, a dit le fabuliste. Cette loi, comme tant d'autres, reste trop souvent lettre morte pour beaucoup d'hommes on connaît le nom de l'hymne, on en oublie l'air.

Ces quatre pièces La Lengo d'Or, Prouvenço, Eilalin et F~M; ouvrées au clair soleil dont elles portent le reflet, aussi élevées de sentiments que pures de style, et pleines de chaleur mystique réellement communicative, ont valu le prix du genre à M"' Houchart d'Entremont, d'Aix en Provence.

C'est la première fois, depuis l'institution du concours de poésie néo-romane par la Société Archéologique, que le prix est échu à une dame Votre commission a donc été doublement heureuse, à l'ouverture des plis cachetés, d'apprendre que les poésies, classées par elle au premier rang, étaient l'oeuvre d'une personne du sexe grâcieux par excellence, d'une jeune poétesse déjà consacrée par de hauts suffrages et qui, l'an passé, a eu un prix exceptionnel


pour ses poésies trançaises et provençales au concours ouvert par l'Académie de Vaucluse, à l'occasion du vie centenaire de la naissance du Pétrarque et, cette année, une primevère à l'Académie des Jeux Floraux de Toulouse. Vous avez accordé de grand coeur, Messieurs, le rameau de Minerve à M"" Houchart d'Entremont. Je le lui offre en hommage de notre admiration pour son talent et comme gage de l'amour fraternel du Languedoc pour sa Provence et sa langue d'or.

Du grave au doux, du plaisant au sévère, il y a l'espace d'un sourire, Mesdames. 11 est vite franchi à la vue des deux tableaux de M. Valéry Billou, de Monclar d'Agenais. Le premier, Aigueto que t'en vas, d'abord teinté de rosé Aigueto que t'en vas caquétairo, abérido

Dins nostre escur fougué n'es aata) quand piaiihatres

tourne ensuite au violet par la comparaison des différentes vicissitudes de l'eau avec celles de la vie des hommes. Le second, Cr~ (je crois) est tout à fait sombre. Cela n'étonnera personne quand on saura que cet acte de foi a été conçu dans un cimetière le jour de la Toussaint Je passe. Vous avez d'ailleurs laissé à d'autres le soin d'analyser sa teinte.

Cependant l'auteur manie bien le pinceau. Ces mille petits papiers que jettent les enfants au fil de l'eau ne courent pas plus vite que ses couleurs. Il a eu le tort de choisir toujours l'eau courante pour supporter le poids de

Dins la prado tlourido

Ount t'herbeto aganido

A ta frescuur verdis,

Coumo d'aucels cantaires

D'angelous caressaires

Nous fan un Paradis,


ses comparaisons et, naturellement, il a quelque peu bu. Si toute comparaison cloche, trop de comparaisons boîtent. M Valéry Billou, qui est un de nos fidèles concurrents, ne s'y méprendra plus. Bien qu'il ait eu plusieurs fois des médailles, vous avez pense qu'un fervent croyant n'en saurait trop avoir, et vous en avez fait frapper une autre à son intention.

LoM T~wf/ d'or nous amène à une morale plus objective.

Déjà le mortel que les destins appelaient aux Enfers devait cueillir dans le bois sacré le rameau à la tige et aux feuilles d'or, pour l'offrir en présent à la belle Proserpine. C'est lui, c'est le rameau d'or, sans cesse renaissant, que dans le Ciel, la Charité, sous la forme d'une vierge gracieuse, appelle les mortels à cueillir.

A)mats vous, aimats vous, car la mort es dourieiro Dounats ornes, dounats 1

Conmpat!ssentstaï<satspertoutount'anirets Un pane de voste cor e pus tard couhrets

Lou ramel d'or trimflant

Ainsi parlait la Charité, la ]arme à l'oeil, l,

sa vouès en''antare!kt

Brounzinavo dins ieù conm'uno bressarelo

Quand de cop assaval mountet al Paradis

Lou mourmoul pretoucant d'un parla pregadts

Car le poète est encore d.ms un rêve. C'était la voix du

médecin resté toute s.t vie fidèle au précepte du Christ


« Chemine et fais le bien », sollicitant le rameau en récompense de sa vie de sacrifice c'était la voix de l'apôtre du bien, du serviteur de Dieu, ayant brûlé d'amour pour ses frères. Aucun d'eux n'en est jugé digne. L'or ou la gloire ont diminué le mérite de l'un l'espoir du paradis, la valeur de la charité de l'autre. Et c'est le pauvre, vivant triste, déshérité,

Sans marca cap de jour d'uao peireto blanco,

lequel, par devoir et sans espoir d'aucune récompense, a partagé son pain avec plus pauvre que lui, qui recueille la palme.

« Pren lou diguet la Caritat

« As fait ion be pe'l be, pie d'amour p)e de cor

« Pauras à tu la palmo, à tu fou Ramel d'or

Le sujet abstrait de cette belle poésie, d'expressions recherchées et cependant très accessibles à tous les familiers de la langue d'oc, se prêtait difficilement à la légèreté de touche que nous aimons à rencontrer dans la poésie néo-romane. Vous auriez voulu voir aussi plus souvent

Un vers fauve sorhr de l'ombre en rugissant »,

pour rompre l'uniformité de rythme des alexandrins se succédant d'une seule haleine

Enfin, si je ne craignais pas de provoquer la moue sur de gracieux visages, je disserterais sur le point de savoir si, poussant les choses au pire, comme le fait le poète pour le médecin et l'apôtre, on ne pourrait pas dire que le pauvre, en plus du plaisir qu'il éprouve à obliger plus pauvre, ne


fait pas acte de prévoyance en se ménageant, en cas de besoin, un retour sur lui de la charité de son obligé de telle sorte, qu'en voyant tout au péjoratif, on ne trouverait aucun acte altruiste qui ne puisse se ramener à l'amour de soi sous différentes formes.

Je renvoie ceux qui auront hâte d'éclairer h question à l'auteur des Maximes et a ses contradicteurs; les autres attendront que le rapporteur du concours des prix de vertu, quand une âme charitable aura chargé la Société Archéologique d'en distribuer, ouvre la discussion. Le Dr Paul Albarel, de Névian (Aude), félibre de l'escolo MOMM~iMO, déjà couronné aux jeux floraux de cette Académie et philologue languedocien distingué, est l'auteur de cette pièce remarquable.

La Société n'ayant pas en sa possession de rameau d'or, et ayant accordé déjà son rameau d'olivier, m'a chargé de lui offrir une médaille d'argent.

Un butineur de la fantaisie chante ensuite une ruine. J'aurais dû le passer aux mémoires archéologiques, mais comme la ruine a servi d'abri à un poète, et que celui qui la chante est un toucheurde lyre, j'ai retenu sa pièce dans ma gerbe.

Vous rappelez-vous les moulins à vent perchés sur les hauteurs et faisant, d'un air moqueur, tourner rapidement leurs ailes au passage des diligences ? Des glorieux vainqueurs de Don Quichotte, bien peu ont échappé à la morsure du temps. Il en est un, cependant, dont le temps et la main plus destructrice de l'homme ont épargné les ruines. C'est lou Moulin de Daudet celui où le maître écrivit son chef-d'œuvre ou ce chef-d'oeuvre, appelé Lettres de mon moulin, nouvelles étincelantes d'esprit et de couleur locale.

Vous le connaissiez déjà par l'acte d'achat, reproduit par


Daudet dans l'avant-propos, et aux termes duquel « pardevant Maître Honorat, notaire à Pampérigouste, en présence de Francet Mamaï, joueur de fifre et de Louiset dit le Quique, porte-croix des pénitents blancs, cités comme témoins, il se porte acquéreur d'un moulin à vent et farine sis dans la vallée du Rhône, au plein cœur de Provence, sur une côte boisée de pins et de chênes verts, étant ledit moulin abandonné depuis plus de 20 années et hors d'état de moudre comme il appert des vignes sauvages, mousses, romarins et autres verdures qui lui grimpent jusqu'au bout des ailes »

La citation est un peu longue, mais si colorée et d'un style si différent de celui des autres notaires, que je n'ai pas su résister au plaisir de la rappeler.

C'est ce moulin que nous dépeint à nouveau M. Henri Martel, de Châteaurenard de Provence, décoré par vous d'une médaille de bronze.

Ei tout desmanttbuta

Peiro d'eici, tente d'eilà,

dit-il, en vers faciles et sur un rythme allègre,

Vous lou mostron emé lou det

Li gent di Bau s de Foat vieio

Dins 1) touseo de roumanin

Que n'en flourisson )ou camin.

Mais le tic-tac devient plus grave, car il y a une morale. Comme on vous l'a déjà faite, je n'insisterai pas. Gens des Baux, gens de Fontvieille vous êtes, de par la postérité, constitués les gardiens du vieux moulin. Qu'on n'y touche pas qu'on laisse rire l'ancêtre à travers le chèvrefeuille, et ses sentiers fleurir le romarin Est-ce qu'on touche aux reliques ?


Nous battions si bien la campagne au moulin de Daudet que je croyais vous faire respirer le parfum d'une rose en rencontrant sur notre chemin, lou T~M~, de M. Louis Crest, d'Aix- en-Provence. Sa devise Fugué 'KO ~Mo ~o espino, me portait, il est vrai, à la méfiance, car le proverbe dit « qu'il n'y a pas de roses sans épines ?; mais ils sont si menteurs que je m'approchai quand même.

Désillusion c'était le titre de la traditionnelle élégie sur la mort d'une jeune fille

Elle aimait les rosiers dont elle était la rosé

Et, rose, elle a vécu ce que vivent les rosés

E la maire fa que ploura.

L'effusion lyrique de ce vers ne fera, par contre, pleurer personne. La poésie, heureusement pour l'auteur, contient t d'autres vers un peu mieux ciselés, lesquels, sans nous émotionner à l'égal des lamentations de Rachel, nous laissent cependant dans l'attendrissement.

Ne médisons pas trop des larmes, car elles ont eu la vertu de racheter Marie-Madeleine, M~n'A-M~OK, dont M~ Anna Laffargue, de Tonneins, a peint, en touchantes allégories, les étapes de sa conversion.

Deux médailles de bronze contribueront, je l'espère, à sécher tous ces pleurs.

Mais, ce seront les dernières notre Académie n'a pas l'intention de se poser en « consolatrice des aNigés ?. Que les poètes laissent pleurer Niobé sur son rocher Mieux est de ris que de larmes escripre.

La poésie des troubadours portait le nom de gai savoir, et la gaieté gauloise fut jadis proverbiale. Leurs descendants


seraient-ils à ce point transformés qu'ils lie sachent parler que les larmes aux yeux ?

La vue de trois tableaux champêtres auxquels la Société a décerné une mention honorable reposera les nôtres. Ce sont, par ordre de mérite: L'hibér, l'autouiio, et /cH/)n'M~M.y. On peut même les cataloguer chacun dans une école différente.

L' recouvert de son manteau de neige, répandant la tristesse dans la nature et sur les visages, est dû à l'habile pinceau béarnais de M. Anicet Lamarque, d'Anoye, lequel a glissé un sourire dans cette tristesse par une pointe de romantisme. On sent que l'Espagne catholique est à sa porte.

L'~M<OK~o~ avec sa tarandole de teuilles mortes, est harmonieusement modulée, suivant l'esthétique parnassienne, par M. Paul Vézian, de Gallargues, dans la chaude tonalité provençale.

Le~H~ pft'H~MM de M. Félix Niel, de Montblanc nous donne enfin, dans l'idiome du terroir, la note naturiste. M. Niel a du coloris mais il tient beaucoup trop de l'école française pour ses couleurs et ne tient pas assez compte des règles de notre académie pour l'orthographe.

L'été manquera seul à notre cadre. La saison des blés d'or et des grappes vermeilles, qui a si merveilleusement inspiré le symbolisme de Puvis de Chavannes, a laissé indifférents les disciples de l'école. Pauvre Gérés

La Société Archéologique aurait pu avoir ainsi, pour sa bibliothèque, un spécimen de l'évolution poétique moderne, en un tableau des quatre saisons.

Après ce rapport, M. Cassan donne lecture des pièces de M"' Houchart d'Entremont qui ont obtenu le prix du genre. Voici le texte d'une de ces pièces


LA LENGO D'OR

(~ ?< couelo)

Dins lei couelo de Trevaresso

Abrasado de secaresso

Quouro lei bouscatié van liga sei ramas, Quouro l'aucelun deis auturo

Sènt dei rin l'enebriaduro

E devers lei vigno maduro

Devalo en cascaiant dintre lei pinatas, Quouro lei cigalo bresihon

E que lei rai d'Avoust gresihon,

La lengo d'Or s'alargo au mitan dei broussan, Jouiouso, ufanouso, )6ugtèro.

Coumo un flot d'auro matinièro

Que sus la plago marinièro

Poutouno lei barquiéu de la ribo en passant Souvéntei fes semblo qu'a d'alo

Dins l'eslu dei sero pourpalo

Alor que lou soulèu trecolo emé lentour. 0 douço lengo bressarello,

Arderouso e poutounarello,

Lengo de moun païs tant bello,

Toun siave paraulis fa tresana d'amour.


Après l'exécution d'un morceau de musique M. Antonin Soucaille, secrétnire de la Société archéologique, présente son rapport sur les Mémoires.

Tu, sies estado coungreiado

Au clar mitan dei souleiado,

Tei pouèto an flouri toun reginau mantèu. Se 'n touto lengo courounado

Se devié faire uno parlado,

Aro, tu qu'ères mespresado,

Lengo dei païsan, empourtariès lou gréu. Sies rèino, o lengo enamourado,

Sies urouso, siès bèn-astrado

E te porton, tei fiéu, dins soun pitre gounfla. De la mar Latino eis Aupiho

Fas restounti toun armounio,

0 lengo que de la Patrio

Gàrdes l'amo arderouso emé lou dous parla


RAPPORT

SUR LES

MÉMOIRES HISTORIQUES & ARCHÉOLOGIQUES

Par M. Antonin SOUCAILLE Secrétaire de la Société

MESDAMES, MESSIEURS,

Pour les mémoires historiques et archéologiques que nous donnera le concours de cette année ? Telle est la question que nous nous adressions à l'approche de notre séance publique. Notre appel aux travailleurs aura-t-il été entendu ? Notre invitation périodique à des recherches d'histoire locale, à des fouilles laborieuses dans le sein de la terre, à la poursuite de vieux documents sera-t-elle répercutée par un écho fidèle ? Pourrons-nous espérer de voir nos conseils mis en pratique ou bien nous heurteronsnous a des cœurs froids, à des esprits rebelles se détournant de nous ? Eh bien, non! L'année 1905 ne sera pas marquée d'un mauvais signe et la Commission n'a pas eu à se croiser les bras. Le goût des plaisirs nobles règne parmi nous. Nous ne nous adressons pas à des auditeurs inattentifs. L'archéologie ne nous est plus étrangère. Ai-je besoin de rappeler le brillant succès obtenu par la récente conférence du savant antiquaire M. E. Guimet qui, transportant la


Grèce à Béziers, nous a révélé, dans le langage le plus attique, et par des clichés très fidèles, ses richesses artistiques et archéologiques? Mais passons aux travaux qui nous ont été soumis.

L'étude des anciens châteaux présentera toujours de l'intérêt. Quand les événements font défaut, ce sont les familles des châtelains qui se présentent à nous. Nous nous plaisons à retrouver leur généalogie, à suivre la filiation des générations qui ie sont succédé, à connaître leur commencement et leur extinction. C'est le bénéfice que nous percevons du mémoire présenté par M. Gaston Revel, agent voyer cantonal à Béziers.

Avec lui nous pénétrons dans les contreforts des Cévennes qui ont servi d'abri à une population énergique, qui ont été le foyer de passions ardentes. Les suites et les craintes de la guerre expliquent les précautions qu'il fallait prendre pour écarter l'ennemi ou résister à ses attaques. Le château féodal de Malavieille, un des plus anciens du Lodévois, porte un nom popularisé par le roman de Ferdinand Fabre et accrédité par des aventures finement racontées. Le village d'Octon est fier des ruines du château de Lauzières dont les possesseurs ont joué un rôle brillant. Cette famille nous tient de près. Elle a possédé le domaine de Baïssan. Jean de Thémines épousa Anne de Puimisson. Pons de Lauzières, marquis de Thémines, devint maréchal de France, et veuf, il s'unit à Marie de Lanoue Bras-de-Fer. M. Revel a mis tout en œuvre pour faire ressortir les hautes qualités des membres des familles qu'il nous présente. Quand les documents écrits, les cartulaires, les livres de recognaissances ne lui ont pas suffi, il est allé chercher dans de vieilles minutes notariales où il a puisé des renseignements pour compléter ses recherches. Ce n'est pas un récit historique dont il aurait conçu la trame, ce n'est pas la description des châteaux disparus qu'il place


sous nos yeux ce sont les seigneurs qu'il fait défiler devant nous, en attribuant à chacun les titres et les mérites qui lui reviennent. Ces tableaux ne sont pas dépourvus d'intérêt. Il n'a pas eu de grands événements à exposer, et pour cause; c'est un travail de patiente érudition.

Les châteaux de Malavieille et de Lauzières ont pendant à l'histoire de l'antique chapelle de Notre-Dame de Roubignac, située sur un plateau bien connu, et dont M. Revel fait une très exacte description. Aucun détail ne lui échappe, Il se rend compte de tout; il est rompu à ce genre d'étude. Il existe dans plusieurs lieux reculés quelques-uns de ces sanctuaires vénérés des populations, recommandables les uns par l'architecture de l'édifice, les autres par des traces de souvenirs. Il faut féliciter ceux qui les décrivent ou qui en recueillent les traditions. La Commission a reconnu que le travail de M. Revel n'offrait pas un caractère assez compact pour atteindre au prix du genre, mais que l'octroi d'une médaille de vermeil ne serait pas une trop haute récompense.

J'aime mon village plus que ton village I Mot vibrant donné pour épigraphe à un autre mémoire historique. L'auteur a droit à des éloges pour cette démonstration patriotique. Il s'agit d'une étude de Bourg-sur-Gironde au moyen âge. Cette bourgade qualifiée de « première filleule de Bordeaux » conserve d'imposantes ruines ce qui fait voir combien elle a dû être importante 1

Sidoine Apollinaire et d'autres auteurs en parlent avantageusement. Elle passa sous la domination de divers maîtres elle subit des sièges elle tomba au pouvoir des Anglais avec toute la Guyenne.

Les démélés conjugaux de Louis VII suivis d'une rupture et le nouveau mariage d'Eléonore avec Henri II, roi d'Angleterre, nous furent alors bien funestes. Cette contrée ne fut rendue


à la France qu'à la fin de la guerre de Cent Ans, lorsque, sous la courageuse impulsion de Jeanne d'Arc, les Anglais furent rejetés hors de nos frontières. Elle reçut la visite des rois Chat lesVII, Louis XII, et François Ier. Leur munificence l'aida à réparer les dommages dont elle fut victime. C'est une œuvre historique renforcée d'une poignée de pièces justificatives. L'auteur ne s'écarte pas du récit dont le mérite consiste dans la fidélité. Ce n'est qu'une œuvre partielle sans conclusion. Pour rendre justice aux recherches consciencieuses, quelquefois hérissées de difficultés, la Société archéologique attribue une médaille de vermeil à M. Léon Renaud, chef de division à la préfecture de la Gironde.

Voici une étude sur l'ancienne cathédrale de Saint-Nazaire. Dire que c'est le plus beau monument de la cité serait répéter ce que tout le monde sait. L'homme mûr comme l'enfant qui fréquente l'école, en jetant les yeux sur l'édifice, en retirent un plaisir toujours ancien et toujours nouveau. Je retiens l'aveu d'un homme de goût assurant qu'il ne passait jamais devant cette église sans pénétrer à l'intérieur, sinon pour y prier, tout au moins pour la contempler. Qu'un sentiment ainsi exprimé répond bien à la prière exhalée du cœur

Historiquement parlant, l'église de Saint-Nazaire a eu ses vicissitudes. Elle a été tour à tour incendiée, reconstruite, profanée, dévastée, détournée de sa destination, rendue au culte. Tous ces faits ont été racontés. Au point de vue archéologique, elle a été l'objet, tant elle s'impose à l'artiste et à l'observateur, de savantes études et de descriptions exactes. Elle est favorable à toute sorte de remarques. Après tout ce qui a été rappelé et mis en lumière, on se demande ce qu'il restait à dire. On serait tenté d'appliquer au nouvel historien les paroles du vieux Protée au fils de Cyrène


« Jeune téméraire, qui t'a inspiré de pénétrer dans ma demeure?» (i) M. François Cros ne mérite pas ce reproche. Il passe rapidement sur les faits connus et les descriptions déjà données dont il ne tire qu'un secours accessoire. Il localise toutes ses observations sur la façade occidentale de l'église. Il a eu raison. Elle est splendide, une pure merveille de l'art elle suffit à une étude spéciale elle mérite l'attention de l'artiste et de l'archéologue. Il en présente d'abord le côté religieux il montre ensuite ses ressources et son utilité comme lieu fortifié. Le portail, la rosace, les détails sculpturaux, les formes symboliques, les motifs de fortification provoquent ses interprétations. Les détails sont précis fidèles sont les plans et les dessins, dont la plupart des types, aurait dû dire l'auteur, forment des planches de nos Bulletins. C'est à se croire en face d'un archéologue doublé d'un architecte. Mais une réserve s'impose. Les deux statues, sculptées au-dessus du portail, à droite et à gauche du gable, représentent non des Vierges, mais l'ancienne Loi et la Loi nouvelle, comme cela se lit dans nos Bulletins et comme le démontre M. de Caumont, un maître en cette matière.

La Société appréciant les mérites de cette œuvre décerne une médaille d'argent à M François Cros, de Béziers. J'exprime en terminant le voeu, que nos concours soient toujours suivis comme ils l'ont été jusqu'ici. Il y aura gain de part et d'autre.

La Société archéologique aura des récompenses à décerner les lauréats profiteront des encouragements qu'elle ne leur marchande pas. Il naîtra une solidarité tournée vers un avantage commun. Nous participerons à cette féconde activité dont le congrès des Sociétés savantes

(i) Virgile, Géorg. IV, 145.


récemment tenu à Alger a donné une preuve éclatante. Les vieux souvenirs se réveilleront nos Musées lapidaires s'enrichiront de précieuses découvertes. Chaque localité, en état de fournir de la matière à une histoire, entendra le récit des événements passés et revivra de la vie de nos pères.

Sur l'invitation de M. le Président et après l'exécution d'un morceau de musique, M. Pierre Coste, présente son rapport sur le concours de Poésie Française.


RAPPORT

SUR LE

CONCOURS DE POÉSIE FRANÇAISE

Par M. Pierre COSTE

Docteur en Droit

MESDAMES,

MESSIEURS,

S'il est une épreuve périlleuse pour les jeunes membres

de la Société archéologique, c'est assurément ce rapport sur le concours de poésie française dont mes confrères m'ont fait l'honneur de me confier le soin.

« Parler, pour les races de tradition latine, c'est accomplir l'acte le plus noble du monde prêter l'oreille aux discours, c'est le plaisir le plus délicat des belles âmes et des gens d'esprit. » Ce mot de M. Emile Gebhart m'a toujours paru exact dans son enthousiaste concision en l'écrivant en tête de ce rapport, je voudrais le trouver exagéré tant il me semble inquiétant.

L'auditoire auquel rêvait le nouvel académicien en pensant aux conteurs de Florence, nous l'avons ici ce soir. Qui de vous, surtout, Mesdames, en consentant à rehausser de ses grâces cette fête, ne s'est montrée désireuse de goûter « le plaisir le plus délicat des belles âmes et des gens d'esprit ? »


4

Hélas! Cette attitude de pensée n'exclut pas l'ironie dans l'attente et puisque toute muse est printanière, plus d'une me parle comme le printemps à l'une des lauréates de notre concours

D'qd air très moqueur le Printemps M'a dit ainsi que tous les ans,

Poète, j'accorde ta lyre

Mais que diras-tu de nouveau

Sur la fleur, l'amour et l'oiseau Qu'un autre n'ait déjà pu dire ? »

11 est bien permis à un rapporteur, pauvre diseur prosaïque d'une troide énumération, d'éprouver un embarras que les poètes, ces aèdes divins, ne craignent pas d'avouer. Aussi voudrait-il vous faire agréer ses excuses. Vous attendiez peut-être un discours; je vous demande votre indulgence pour ce modeste rapport.

J'ai parlé tout à l'heure, Mesdames et Messieurs, après M. Emile Gebhart, des races de tradition latine. Il serait intéressant pour nous d'en noter brièvement l'état d'âme au point de vue poétique.

Les brumes du Nord se dissipent peu à peu et le clair génie latin rayonne. Il brille jusqu'à Stockholm et l'Académie suédoise couronne cette année deux poètes de notre race. Nous fêtons Pétrarque et Cervantés héros d'exquise émotion et de mordante ironie, idéal de beauté féminine et caricature de notre type et de nos goûts, Laure et don Quichotte nous apprécions encore les modèles immortels de nos vieux maîtres.

A quelles aspirations correspond ce mouvement dans la poésie contemporaine ?

Instinct de propagande, désir de solitude. Ces deux tendances se contredisent elles déchirent le cœur du poète. Cette lutte intime a dû se produire à tous les âges


de notre littérature; mais il a fallu que la Renaissance projetât assez de lumière sur la conscience de l'artiste pour apercevoir ce conflit psychologique. C'est ainsi que M. Brunetière a pu en discerner chez Ronsard les premiers symptômes (t).

La Pléïade était animée d'un idéal, sinon individualiste, du moins très nettement aristocratique. Ronsard s'en inspire dans ses Odes et ses Amours. Mais les malheurs de son époque ne lui permettent plus de jouer avec les fictions antiques. Il prend part à la lutte des partis il écrit les 'Discours des misères de ce temps et, ce faisant, il marque le point de départ de l'évolution.

« L'idéal ne sera plus désormais de s'enfermer et de se complaire en soi dans la solitude orgueilleuse et fastidieuse pour les autres de son propre génie. L'éloquence a pris et conquis dans la poésie française une place qui ne cessera plus d'être la sienne, qui deviendra même la première et à laquelle peut-être sacrifiera-t-on d'autres qualités; mais qui, d'autre part et en revanche, assurera notre pouvoir de propagande. »

Et la forme employée sera le vers et « ce sera comme un hommage rendu aux qualités de clarté, de précision, de concision, de force et de rapidité, de mouvement et d'action qui sont devenues celles de notre poésie. Du désir de propagande naît l'éloquence et cet art, le plus noble du monde, il vous en souvient, devait revêtir chez nous la forme la plus élevée, celle du vers.

Comment exprimer, par le tour oratoire de la poésie française, un ensemble de sentiments parmi lesquels le goût de la solitude est l'un des plus nécessaires ? Dans la manière de résoudre ce problème réside, ce me semble, une (I) Revue des Deux-Mondes du 15 Octobre 1904, l'Œuvre de Pierre de Ronsard, par F. Brunetière.


explication des plus plausibles de nos évolutions littéraires, comme aussi de l'état d'âme des poètes.

A de rares exceptions près, nos classiques n'ont en vue que l'homme auquel ils veulent faire partager, sinon toujours leurs idées, du moins leurs sentiments. Ils sont impersonnels par désir d'expansion.

Au commencement du dernier siècle, la découverte de la nature, le goût de la méditation s'affirment peu à peu. Le recueillement devient un besoin pour le poète et ce fut le très grand honneur des romantiques de l'avoir pratiqué. Ils ont vivifié la poésie par ces procédés nouveaux Les mieux inspirés d'entre eux ont su modérer leurs tendances à l'isolement et l'atavisme latin les en a fait sortir pour parler aux hommes. Ils ont même parlé en prophètes très haut et de trop haut et n'ont pas toujours été compris. Alors l'amertume les a envahis, elle les a torturés aussi bien que les moins fortunés, ceux que n'avait pas caressés une gloire immédiate.

L'isolement exalte l'orgueil et l'orgueil froissé incite à la tristesse. Le poète romantique est triste parce que dans la solitude absolue et dans la contemplation de son moi, il croit être de race divine et se rend compte de l'incrédulité des hommes à l'égard de son caractère sacré. Vigny le répète après Chateaubriand. Moïse se sent l'élu du Tout-Puissant et Chatterton sait bien que ses déclamations sont vaines.

Ainsi par cet individualisme excessit, on perd le chemin des âmes. On prête créance au soupçon entrevu depuis longtemps déjà, « que les âmes sont entre elles impénétrables l'une à l'autre, destinées à vivre comme des étrangères et à disparaître sans s'être connues. » (i) (i) Revue des Deux-Mondes n° du 15 Mai 1904. Le sentiment de la solitude dans la poésie moderne, par R. Doumic.


L'école Parnassienne repose sur cet axiome. Par son impersonnalité absolue, elle paraissait accessible aux émotions d'autrui. Il n'en a été rien. Son moi qu'il s'efforce de proscrire de ses œuvres, le Parnassien l'adule dans son âme. Prêtre du beau, il sert une religion qui ne veut pas de prosélytes:

Telle que la Naïade, en ce bois écarté,

Dormant sous l'onde diaphane,

Fuis toujours l'œil impur et la main du profane,

Lumière de l'âme, ô Beauté.

Leconte de Lisle ferme aux profanes et les profanes sont légion le sanctuaire du beau. Et ainsi le Parnasse recouvre sa sérénité. La tristesse n'en est pas bannie mais elle s'adoucit et s'épure dès que l'isolement n'est plus en conflit avec l'instinct de sociabilité. Le poète ne prétend plus à guider les hommes il se voue au culte désintéressé et exclusif de l'art.

A cette masse de profanes que l'orgueil du Parnassien chasse de la cité de ses rêves, Sully-Prudhomme a osé, le premier je crois, adresser un discret appel.

Les « amis inconnus » auxquels le poète dédie ses « vaines tendresses », il les sait peu nombreux et les fiers et les doux qui peupleront sa cité, ne troubleront guère le rêve de l'artiste. Aussi, accueille-t-il leurs hommages avec une tendre effusion

Quel triomphe alors, quelle félicité

Orgueilleuse mais tendre et pure nous inonde,

Quand répond à nos voix leur écho suscité

Par delà le vulgaire en l'invisible monde

Où les fiers et les doux se sont fait leur cité.

Mais, que dis-je ? ce ne sont pas des concitoyens que Sully-Prudhomme appelle à lui. Ignorés la veille, ses amis


seront des inconnus le lendemain et la défiance du poète est telle qu'il pose la condition de la séparation dès son premier accueil

Chers lecteurs, ne prenez de moi-même qu'en peu

Le peu qui vous a plu parce qu'il vous ressemble

Mais de nous rencontrer ne formons point le voeu

Le vrai de l'amitié c'est de sentir ensemble,

Le reste en est fragile, épargnons nous l'adieu.

Qu'importe la réticence dans l'abandon, cette touchante timidité, cette inexpérience ou. cette expérience qui appréhende de se meurtrir le cœur aux ingratitudes de l'amitié! Le chemin des âmes est retrouvé. M. SullyPrudhomme a remis en honneur le principe douloureux de la communication des âmes. C'est le conflit du désir d'isolement et du besoin d'action qui renaît. Le même poète qui avait souffert et écrit les Solitudes, va chercher le Bonheur et la Justice pour l'humanité entière. En cédant à cet instinct inné de propagande, Sully Prudhomme a adopté souvent la torme oratoire, ainsi que M. Jules Lemaître l'a constaté.

Cette forme est, au contraire, absolument proscrite de l'art poétique des décadents et des symbolistes Prends l'éloquence, et tords-lui son cou,

s'écrie Paul Verlaine. Qu'est-il besoin d'éloquence quand il ne s'agit que de noter des impressions ou d'entretenir de subtils et' parfois délicieux soliloques ? C'est dans la poésie décadente que le goût de la solitude semble avoir trouvé sa dernière expression, dans le cénacle le plus fermé, l'orgueilleuse tour d'ivoire absolument opaque d'une aristocratie intellectuelle.

Quelle orientation suivra la poésie contemporaine ? Se


bercera-t-elle dans des rêveries personnelles au point de se fondre en un autre art ?

De la musique avant toute chose,

réclame Verlaine, comme s'il voulait absorber la pensée dans la mélodieuse imprécision de la forme.

Retrouvera-t-elle ce tour oratoire propre au génie latin que M. Brunetière a cru reconnaître dans les différentes étapes de l'histoire de notre poésie française ?

L'excès serait profondément regrettable car, suivant le principe absolu formulé parTaine: «toujours un art s'abaisse quand, laissant de côté les moyens d'intéresser qui lui sont propres, il emprunte ceux d'un autre art. » Que la poésie dégénère en déclamations oratoires, là n'est point le danger aujourd'hui. Il semble qu'on peut souhaiter voir le poète se livrer un peu plus au besoin d'expansion inné à notre race.

Il faut souhaiter, dit M. Doumic, que les temps qui viennent rétablissent l'accord entre l'art et la vie. « Aussi bien, ajoute-t il, tant que 1 humanité continuera de vivre c'est-à-dire de souffrir, le poète aura mieux à faire que de s'affliger de sa propre solitude et il en verra aisément se dissiper le mirage car puisqu'il traduit dans la forme impérissable de l'art une plainte où se mêlent des voix venues de tous les coins de la terre et de la durée des temps, le poèten'est-il pas bien plutôt celui qui communie avec tous les hommes et donne à son chant le son de ce qui est éternel. »

Ce n'est certes point à ces qualités de sociabilité qu'ont manqué les poètes qui nous ont envoyé leurs œuvres. Le fait seul de prendre part à un concours, la courtoise


indépendance d'esprit qu'il faut manifester pour soumettre ses œuvres à la critique d'une société littéraire en sont les plus sûrs garants. L'examen de ces œuvres ne le dément pas. Parmi ces nombreux petits recueils de poésie d'un mérite très inégal, il n'en est pas un seul qui soit orgueilleusement obscur ou qui marque de parti pris un intransigeant individualisme.

Et tandis que profonds sont les bouleversements qui nous environnent, l'ardeur des poètes à participer à nos concours se maintient. La constance de la nature répond à la leur, des transformations politiques peuvent s'accomplir, des malaises sociaux se révéler, des perturbations climatériques sévir sous notre ciel, le sol du Languedoc ne s'en émeut pas il pousse toujours lentement le chêne robuste dont Dieu nous a donné le feuillage privilégié pour en distribuer les rameaux aux poètes. Deux ans, la branche désirée s'est balancée immuable au milieu de l'universel changement des saisons et des choses, défiant par sa sauvage altitude les efforts des plus vigoureux poètes Cette année un vent favorable l'ayant inclinée amoureusement, il a été donné à M. Pierre Sylvestre de la pouvoir atteindre. Le chantre des « heures sereines » devait cueillir le symbole de la plus inaltérable sérénité.

Sous ce titre, les Heures sereines, M. Pierre Sylvestre, de Nantes, nous a envoyé un recueil de poésies de genres très variés. Nous avons d'abord cinq sonnets philosophiques Évolution, au Poète, le Triomphe du Jour, Pessimisme, la Voix suprême. Si je me suis permis, Mesdames et Messieurs, d'insister tout à l'heure sur une partie de l'œuvre de Sully Prudhomme, c'est qu'elle me semblait présenter des analogies possibles avec le sujet de ce rapport. L'auteur des « heures sereines », a su très heureusement appliquer son inspiration personnelle à la libre imitation des oeuvres de ce maître.


Ecoutez le début d'Evolution

De très profonds savants m'on dit un jour tout change. Les êtres, s'élevant de degrés en degrés,

Vont du chaos obscur aux soleils effarés

Dont la flamme, à son tour, redescent vers la fange. Dans la Voix suprême, au contraire, la préoccupation

philosophique n'apparaît que comme trait final. La grande voix du vent résonne brusquement dans le silence du soir Telle, quand nous avons dans la vaine science

Ou les plaisirs usé nos jours, la conscience

Elève sa voix grave et nous dit qu'as-tu fait ? 7

Il serait intéressant, mais malheureusement trop long, de comparer ces fragments avec certains sonnets des Épreuves ou de la justice.

Comme M. Sully-Prudhomme, notre lauréat ne veut pas condamner le poète à l'inaction mais sa manière est différente.

Toi qui jadis, le soir, sous les cieux constelles, Allais, parmi le vol du rêve et des phalène?, Mêler aux douces \oix dont les forêts sont pleines, Le chant intérieur de tes hymnes ailés,

Reste avec nous. Nos cœurs sont tristes et troublés. Ne songe plus au vaste apaisement des plaines, Nos cris te couvriraient leurs celestes haleines Et le bruit des sanglots, le murmure des bles.

On voit la très haute idée que M. Pierre Sylvestre se fait de la mission du poète, C'est la conception romantique du poète divin qui chemine vers Emmaüs et ne peut résister au « mane nobiscum » des foules. C'est en cela que M. Pierre Sylvestre échappe à notre époque pour se rapprocher de Hugo dont il invoque par


son épigraphe le puissant patronage. Pessimisme même n'a rien de Parnassien et son doute s'éteint dans l'éclat d'un acte de foi.

A part les sonnets, nous trouvons dans ce recueil une poésie conçue dans le genre familier A Paul. Le sujet très simple de cette pièce a permis à l'auteur de n'employer que des rimes féminines. On pourrait lui en faire un grief s'il n'accusait l'intention bien nette de faire simplement de la prose rimée.

Dans la galerie de ses œuvres, M Pierre Sylvestre nous présente une partie lyrique qui est certainement la plus belle. Son hymne à la Vierge Tu es toute blanche est remarquable par le mouvement et la variété du rythme. L'auteur fait preuve d'une rare maîtrise de son vers. Enfin voici cinq pièces que la commission d'examen a particulièrement appréciées. La première, Madeleine, est une douce élégie dont la brièveté est une élégance

Messidor, aux feux épuisants,

Haletait sur la vaste plaine.

Oh, la charmante Madeleine

Fleur, sourire et clarté. quinte ans Mais l'automne et sa froide escorte Ont fait pleuvoir les feuilles d'or. L'oiseau frêle a pris son essor;

La Vierge au front candide est morte. Le vent soufflait sombre «t cruel, A travers le bois solitaire.

Ses beaux yeux, fermés pour la terre, Sont allés s'ouvrir dans le ciel 1

Demeure, exprime le désir de l'union de l'âme avec Dieu.


L'élan mystique n'est pas sans audace, mais on y trouve des vers harmonieux

La lumière c'est toi l'ombre c'était la terre.

0 mon aimé ne permets pas

Que je retourne encor, tremblante et solitaire

A mon sinistre exil là-bas.

Je m'en voudrais de faire trop de citations des trois belles poésies que votre commission a spécialement entendu couronner Aurore d'Avril, Nocturne et Floréal vous les apprécierez tout à l'heure. En voici le bref commentaire le poète se sent attiré par l'éclat de l'Aurore, par la majesté de la nuit, par la renaissance du printemps à la louange de Dieu et à la prière. Dans Nocturne, c'est l'impressionnante splendeur de la nuit qui évoque la disproportion de la faiblesse de l'homme dans ses blasphèmes et de la grandeur de Dieu dans sa magnanimité. L'antithèse finale en est rapide et le geste de Dieu est foudroyant de bonté.

Est-il besoin d'indiquer à quelle source limpide le poète puise son inspiration ? c'est toujours à la nature et presque toujours à la nature avenante et ensoleillée

Il faut que l'oiseau chante et que le ciel flamboie Pour que nos voix aussi te célèbrent, Seigneur. Le poète a besoin d'azur et de sourires,

Il lui faut la tiédeur des jours, la douce paix,

Les bois où l'air palpite avec des bruits de lyres Et les rayons dansant sous les rameaux épais. Nous souffrons quand les cieux flétris perdent leur flamme 1 Je sens que la clarté totale est mon milieu

Les lourds nuages noirs font de l'ombre sur l'âme Et lorsque le soleil se cache, on voit moins Dieu.

« Je sens que la clarté totale est mon milieu », c'est le


cri du génie latin qui s'exhale. C'est aussi le secret de ces heures sereines que le poète goûte et nous fait goûter. A l'élévation, à la noblesse des sentiments mystiques, l'ceuvre de M. Sylvestre doit cette sérénité qui fait sa force comme elle emprunte sa variété aux préoccupations qui sollicitent l'âme moderne et que dissipe la foi. Nous sommes ici bien loin des Parnassiens M. Sylvestre ne cherche pas à fuir la tristesse dans l'impassibilité. S'il est vrai, comme le dit M. Jules Lemaitre, qu'une des facultés qui caractérisent le poète « c'est de saisir entre le monde moral et le monde matériel beaucoup plus de rapports et de plus inattendus que ne font le commun des hommes », (i) M. Pierre Sylvestre a sans nul doute droit à ce titre. Vous avez déjà pu le constater, Mesdames et Messieurs, sans qu'il soit nécessaire d'en fournir de nouvelles preuves Ces mêmes citations, en attendant la lecture des pièces couronnées, vous permettront aussi d'apprécier la richesse de la forme.

Oh, ruissellement d'or, de splendeur et de joie

serais-je tenté de m'écrier comme notre poète le luxe des épithètes, la sonorité des rimes font parfois penser à Hugo. La diversité n'est pas moindre. Dans les 12 pièces et les 270 vers qu'il a envoyés à notre concours, l'auteur a abordé des genres bien différents. Il sait varier son mètre selon les exigences du sujet qu'il traite.

Ces qualités de fond et de forme manifestent combien la Société archéologique a été heureuse de jeter parmi les vives clartés des « heures sereines » le scintillement du rameau d'argent de son prix.

Les quatre médailles d'argent que la commission (1) Jules Lemaître, Les Contemporains, 1" v., p. 77,


d'examen a décernées ont été attribuées, au moins pour trois d'entre elles, a des dames. Parmi vous, Mesdames,' s'est réfugiée cette poésie délicieusement rustique que l'on s'étonne avec ravissement de rencontrer aujourd'hui. Le poète déplorait un jour que depuis son enfance il ne connût plus l'intimité de la terre:

La terre livre ses secrets à l'enfant qui la presse de ses deux mains un peu gauches. Il faut croire que vous aussi, Mesdames, vous n'avez jamais cessé de l'aimer. Elle réserve à vos âmes plus légères que les nôtres la fraîcheur de ses confidences exquises.

Parmi les lauréates de ce concours, la commission a eu le plaisir d'en retrouver plusieurs auxquelles notre Société avait accordé antérieurement des récompenses moindres. Je citerai d'abord Mme Emile Chaulan-Bonestève, de Nissan. Elle est représentée à notre concours par une description des Vendanges, toute de mouvement, de grâce et de simplicité. Les gais travaux des vendangeuses sont reproduits avec entrain

Au travail succèdent les rires et les jeux. Mais dans leurs joyeux ébats, les fillettes de Mme Chaulan-Bonestève ne frondent pas l'autorité. Elles sont les petites filles des bergères de Virgile qui prête à l'auteur la débordante

Quand je daigne par caprice

Avec les enfants me baisser,

J'importune cette nourrice

Qui ne veut plus me caresser.

Et les vendangeuses accortes,

Pimpantes sous leurs beaux habits,

Activement dans les comportes

Versént topazes et rubis.


harmonie de sa devise. (r) Le bon Vanière était plus narquois. Les « jurgia lingua: », les disputes avec d'inoffensifs passants, les lazzis lancés au maître de la vigne lui-méme ont trouvé chez lui un écho. Qui donc ose dire que Je vingtième siècle ignore le respect ?

Mais chut le labeur s'achève très tard et le retour des vendangeurs est majestueux dans l'apothéose du soir les lourds chariots qui portent la fortune

Reviennent lentement, charges de clair de lune.

Et le raism ira dans les celliers ombreux

Où le mattre l'attend, plein d'orgueil et de joie,

Devant la cuve chaude où le nectar rougeoie

Et fume impétueux.

La pièce se prolonge encore en quelques strophes d'où l'harmonie jaillit vermeille comme le vin du pressoir et finit par une supplication à la vigne. Puisse-t-elle, en effet, donner toujours aux fils de notre Languedoc

Le vieil esprit gaulois, la vaillance et l'amour I

Puisse-t-elle aussi inspirer à l'avenir des poésies de pareille valeur

Toujours mieux, de M"e Henriette Falcon, de Bourg les Valence, voilà un recueil qui justifie bien sa devise. Trois pièces de vers le composent et je dois avouer ici les divisions qui se sont produites au sein de la commission pour établir entre elles un ordre de préférence. Elle a d'ailleurs facilement recouvré l'unanimité en les récompensant toutes les trois d'une médaille d'argent. « Domus (i) Spumat plenis vendemia labris.


mea » exprime l'attachement du poète pour sa maison. Des vers émus chantent les lieux.

l'on s'est aimé

Où la douce paix consolante

Survit au désespoir calmé.

« Sous l'averse », est un récit gracieux. Le sujet en est pauvre en lui-même. Le mérite de M"' Falcon est de réchauffer de sa sympathie un petit gamin surpris par la pluie sur le chemin de l'école. L'écolier encourra-t-il les gronderies de sa mère en détériorant ses vêtements sous l'averse ou la férule de son maître s'il rentre en classe trop tard. Ce conflit de devoirs n'a rien de cornélien mais l'exposé en est piquant

Sa frayeur était manifeste

Et ses yeux disaient les bavards,

Allant de son livre à sa veste

Je serai puni si je reste,

Je serai grondé si je pars.

Pendant que se joue ce redoutable drame intime, une fillette passe sous un large parapluie, et distraite, ne prête point d'abri au malheureux écolier

Mais sur les pas de la cruelle

Une autre fillette aux. yeux bleus

Santillait portant une ombrelle.

Et l'ombrelle rose est plus compatissante que le parapluie maussade et notre petit couple sautille à la cadence du vers de huit syllabes en narguant l'égoïste qui fuit.

« A propos », est d'un genre un peu différent c'est une allégorie sans prétentions; nous y retrouvons la même


malice. L'amour est dur pour l'amitié. Il la chasse. Celle-ci obéit avec une résignation philosophique

J'attendrai, Monseigneur.

Car mon tour reviendra peut-être.

Voilà l'amitié bien vengée. A défaut de carquois, elle emprunte la flèche du Parthe.

J'espère que vous pourrez juger ce petit recueil par ces brèves citations. Si Mlle Henriette Falcon veut bien corriger quelques légères imperfections de forme dans ses vers, elle pourra considérer cette médaille d'argent comme une invitation à nos prochains concours. Elle nous a promis toujours mieux et nous prenons acte de sa devise. M. Jean du Théron, l'auteur d'Attika, est un artiste délicat et habile. Son œuvre comprend un envoi et quatre sonnets Stèle brisée, Hermès, l'Hydrophore, Fragment, ce dernier, comme son titre l'indique, inachevé.

Il a senti que, s'adressant à une société archéologique, l'hommage de ces vers recueillis dans un vieux manuscrit ne serait pas pour lui déplaire

Dans nn vieux parchemin, j'ai trouve ces poèmes. Je les transcris pour toi, car je sais que tu m'aimes Et que le Beau t'est cher comme aux Grecs d'ancien temps. Tu les écouteras dans leurs rythmes chantants, Où le soleil d'Hellas a versé sa lumière,

Te parler à mi-voix de la grâce première

Des antiques printemps.

Les fouilles archéologiques inspirent heureusement les poètes. M. de Vogué a découvert dans le testament de Silvanus le délicieux sonnet à Damaris d'Ephèse. M. Jean du Théron sait aussi méditer et évoquer sur l'Acropole il a d'ailleurs de purs modèles. Ses imitations de Hérédia sont très honorables et nullement serviles. Sa restitution de


l'antique est sincère mais n'est-ce pas abuser un peu du droit du paléographe, que livrer à la publicité un sonnet incomplet ? La déception de l'inachevé est plus vive pour un sonnet qu'elle ne le serait pour tout autre pièce de vers. Je crains d'ailleurs que ce subterfuge élégant ne cache sous son ironie attique que M. Jean du Théron me pardonne -une certaine paresse de l'auteur. Mon Dieu, la paresse est avouée, elle est presque permise chez l'artiste et M. Jean du Théron est un artiste excellent. De la les trop nombreuses fantaisies, les excessives licences poétiques auxquelles s'est livré notre lauréat. La commission s'est vue obligée d'écarter ainsi plusieurs sonnets dont elle ne méconnaît pas la valeur d'inspiration. Elle a réservé la troisième médaille d'argent à l'envoi et au sonnet intitulé Hermès. Ce dernier se rapproche de l'Hortorum deus de Hérédia. Divinité rustique du midi ensoleillé, Priape est débonnaire. La clémence de la nature ambiante l'incline à une gaie bonhomie. L'isolement est sa souffrance -comme pour le poète contemporain il s'en irrite dans les Trophées, mais non sans indolence

Le sort d'un Dieu champêtre est dur. L'homme est pervers. Dans ce clos ruiné, seul depuis vingt hivers

Je me morfonds. Ma barbe e»t hirsute et compacte

Mon vermillon s'écaille et mon bois se rétracte

Et se gerce et j'ai peur d'être piqué des vers.

A la familiarité du Priape de Hérédia répond l'irrévérence du paysan de M. Jean du Théron

Immuable gardien dont le regard préservé 1.

Mes vignes tt mes champs du rustre et du voleur Et qui chasses loin d'eux ceux qui portent malheur, J e te consacrerai les fruits chers à Minerve.


Je te couronnerai d'épis et si ma verve

Ne sait pas composer un hymne en ton honneur, Je tresserai pour toi la couronne de fleurs Afin que ta présence à jamais les conserve. Ces champs que mes aleux t'ont confiés jadis Garde les très longtemps, que nul n'y puisse nuire Et grave en ta mémoire, o dieu ce que je dis Si jamais le voleur parvenait à détruire

La barrière de ronce et dérobait mes fruits, Je jetterais ta tête, Hermès, au fond d'un puits.

Dans ce sonnet, l'imitation de l'antique est aussi pure dans la forme qu'exacte dans le fond « 0 grecs, ô grecs, disait à Solon un prêtre égyptien, vous êtes des enfants » « En effet, ajoute Taine, ils ont joué avec la vie, avec toutes les choses graves de la vie, avec la religion et les dieux, avec la politique et l'état, avec la philosophie et la vérité.» (i)

En même temps que le goût attique, M. Jean du Théron possède donc le sens pénétrant de l'antiquité hellène. Il a dans ses fouilles un illustre guide. Que n'imite-t-il par une plus rigoureuse discipline d'esprit l'impeccabilité de son modèle ?

Ce sont également des poésies gracieuses, bien que moins fermes de contour, qui cbtiennent la quatrième médaille d'argent. La commission d'examen a attribué cette distinction à Mlle Angèle Massina, de Vernet-les-Bains, pour deux de ses œuvres Romance printaniére et Gitanos. Les Gitanos qu'a vus Mlle Angèle Massina couchés sous l'arche d'un vieux pont présentent un tableau pittoresque. Les enfants bruns et sordides de Muiillo, dont s'honore

(i) Taine, Philosophie de l'art t. Il p. 147.


la pinacothèque de Munich, ont sans doute plus de relief, mais non plus de vérité

Dans un bain de soleil quelques marmots tout nus

Mordent à belles dents après des pommes vertes

Au bras de la misère au monde ils sont venus;

Et n'en sont pas moins gais dans le gaisoleil,certes.

Romance printanière, fête par une poésie fraîche et embaumée, le retourdu printemps. Le printemps réveille les oiseaux, les fleurs, les amoureux il réveille aussi le poète, mais il le défie de trouver un chant nouveau. Mlle Massina a vaillamment relevé le défi. Son geste lui vaut une médaille d'argent qui marquele progrès accompli par elle depuis nos précédents concours.

t C'est encore à l'un des fervents amis de nos tournois littéraires, M. Lucien Jeny, de Bourges, que revient la première médaille de bronze. Qu'il traduise la lente mélopée du Chant de l'arabe a la gabelle ou qu'il mêle sa voix à la Voix de la forêt c'est toujours directement dans la nature que M. Jeny puise les riches accents qui remplissent ses majestueux alexandrins. Il manifeste à son égard une émotion sincère il s'assimile la sève de ses végétations luxuriantes, si l'on peut ainsi dire et c'est pour lui que l'arbre fendu par la tempête

Pleure par sa blessure une résine d'or.

Aussi la veine du poète est-elle abondante. Ses adjectifs poussent drus et un peu touffus dans la floraison de ses vers. L'inspiration véritable ne conjure pas toujours suffisamment une certaine monotonie de description. De même, M. Lucien Braye, de Ligny en Barrois, s'est copieusement fait représenter par un poème considérable la Serpente et cinq sonnets. La Serpente est le récit des


malheurs de la belle Mélusine condamnée à revêtir la forme hideuse du serpent Desinit in piscem. Il serait trop facile et injuste d'ailleurs d'en faire la méchante application au poème. La commission a cependant préféré dans l'oeuvre de M. Braye certains sonnets de facture plus claire. Elle a entendu couronner les deux poésies imitées d'Horace à Tuscus, à Poslunius et aussi deux autres sonnets qui dénotent une part d'invention plus originale Pour une bergère de Virgile et la Source. Cette dernière* est certainement la plus limpide des sources nombreuses que les poètes ont fait jaillir à ce concours.

Si M. Lucien Braye veut bien observer l'euphonie de son jet et la clarté de ses eaux, s'il consent à polir par un long travail les aspérités et les irrégularités de ses rimes, il pourrait bien un jour trouver dans sa source poétique non plus comme aujourd'hui du bronze, mais de précieuses paillettes d'or.

Abandonnons les paisibles forêts peuplées de souvenirs antiques. Jadis terrifiants, leurs monstres sont devenus des joyaux de légendes. C'est aux tristesses de l'époque actuelle que nous ramène Mme Anna Laffargue, de Tonneins. La défense de Port-Arthur a mérité à Stoessel la couronne de gui. C'est le Père Noël qui la lui apporte. Après avoir accompli i sa joyeuse distribution, l'infatigable messager trouve un ^rameau de gui dans sa hotte. Sur l'ordre de Dieu, qui le destine au plus digne, il s'achemine à travers les horreurs des champs de bataille de Mandchourie jusqu'à Port-Arthur. Le paysage doit être effrayant pour ses yeux pacifiques. Le Père Noël n'avait vu jusqu'alors que des soldats de plomb il en connaissait sans doute les massacres, mais ne les supposait pas aussi sanglants. Et l'ange qui d'habitude fait éclore les songes riants des petits enfants entend les mâles sanglots de Stoessel. Il lui remet le rameau sacré. N'ayant pas à ma disposition le gui, couronne digne des


poèmes épiques, je me contenterai, pour remplir le rôle de bonhomme Noël qui m'est dévolu ce soir, d'offrir à Mme Laffargue une médaille de bronze. Elle lui plaira sans doute c'est le bronze aujourd'hui muet des canons de Port-Arthur.

Une quatrième médaille de bronze est décernée à Mme Cécile Esterle, de Béziers, pour ses Chants d'oiseaux. L'auteur entend les chants d'oiseaux et s'efforce de les interprêter.

Car notre cœur a ses chansor s,

Qu'il soit cœur d'enfant ou de femme.

La commission a voulu encourager les promesses que semble donner un vrai sentiment poétique. Mais les oiseaux sont de petits êtres indisciplinés; ils s'envolent si facilement des meilleures volières, même de celles de la prosodie et de la syntaxe. Notre lauréate apportera certainement tous ses soins à leur surveillance. Aux Petits vieux de M. Zéphirin Bédos, d'Abeilhan, appartient la cinquième médaille de bronze. Ces petits vieux sont bien sympathiques, au point qu'on leur porte envie, comme M. Bédos lui-même.

Oh, devenir vieux dans des boucles blondes

Laisser s'égarer mes doigts tremblotants

Sur mon front d'aieul, aux rides profondes.

Sentir le contact des lèvres d'enfants.

Cette pièce de douce émotion et de versification correcte nous suggère le regret que l'auteur ait limité son envoi à cinq strophes.

Après avoir savouré la juvénile gaieté du vieillard, goûtons avec M. Claude Segond, de S'-Jean-du-Désert, «les sombres plaisirs d'un cœur mélancolique. » Ses Croquis


d'automne expriment la tristesse de la maison de campagne qui fut joyeuse en été. Dans Grisailles, c'est le nuage sous l'azur du ciel qui évoque le chagrin de la vie du poète Il ne faut pas plus d'an chagrin

Pour assombrir toute une vie.

L'austère métal éclairera la mélancolie de ces pièces de reflets apaisants. Nous offrons à M Claude Segond une médaille de bronze.

Je dois encore mentionner honorablement

Les Mois, de M. Louis Sallé, de Cherbourg.

Au champ d'honneur, de M. Jean du Sandillat, de Rosny. Pour l'amour, de M. Edmond Martin, de Paris. Mélancolie, de M. Louis Déjean, de Béziers.

La mort d'un juste, de M. Théodore Revel, de Valros, en m'excusant auprès des auteurs de cette sèche nomenclature. Le temps me presse et, bien qu'il ne fasse rien à l'affaire, cela n'est vrai que pour les poètes dans leur audition comme dans leur travail. Je doute fort que cette bienveillante assistance partage ce précepte au sujet du rapporteur.

Tel est, Mesdames et Messieurs, le résultat du concours de poésie française Rameau de chêne, quatre médailles d'argent, six médailles de bronze, cinq mentions honorables, en voilà l'inventaire pardon la gerbe. Elle est opulente.

Les anciens lauréats se montrent fidèles à nos concours. De nouveaux concurrents leur disputent les prix. Tous, savent combien large est l'esprit critique qui anime la commission d'examen, combien peu il est exclusif de tel ou tel genre de poésie.

Sans doute, la Société archéologique n'entend pas sacrifier la clarté, la précision, ces qualités ataviques de


notre race; mais elle accueille aussi bien toute sorte d'œuvres, même celles de l'inspiration la plus moderne. L'art plane trop haut pour être atteint par la divergence des écoles. Comme les lignes géométriques qui, « parallèles se rencontrent à l'infini », toutes les écoles même les plus dissemblables ont un point de contact commun, c'est le Beau.

A M. Pierre Coste succède M. Xavier le Bars, qui donne lecture des trois poésies de M. Sylvestre qui ont obtenu le Rameau de chêne en argent.


AURORE D'AVRIL

Contemplez l'Orient triomphal et l'espace

Où le vent frais s'élance et nous dit Respirez Au-dessus des coteaux qu'un fin brouillard efface, Lentement, le Soleil ouvre ses yeux sacrés.

O ruissellement d'or, de splendeur et de joie 1

Ineffable réveil de la terre et du cœur

Il faut que l'oiseau chante et que le Ciel flamboie Pour que nos voix aussi te célèbrent, Seigneur Le poète a besoin d'azur et de soutires;

Il lui faut la tiédeur des jours, la douce paix,

Les bois où l'air palpite avec des bruits de lyres

Et les rayons dansant sous les rameaux épais.

Nous souffrons quand les cieux flétris perdent leur flamme; Je sens que la clarté totale est mon milieu

Les lourds nuages noirs font de l'ombre sur l'âme Et, lorsque le Soleil se cache, on voit moins Dieu Mais maintenant tout vit, tout fermente, l'écorce Eclate et le bourgeon jaillit avec vigueur.

Dis-nous qui t'a rendu ta jeunesse et ta force,

O nature, reprends ton formidable chœur

Chantez, fleuves, forêts, nuit, crépuscule, aurore, Infinis et brins d'herbe, astres et gouttes d'eau Car vous êtes, toi, ciel et toi, terre sonore,

La louange immortelle et l'immortel Credo


NOCTURNE

Le poète est l'amant des nuits et du silence.

Lorsque le vent du soir prend son vol et balance Les arbres noirs au fond des bosquets embaumés, Quand la cloche du cloître a dit Vierges, dormez –Et que l'ombre, apportant des cieux sa douce trêve, Ferme la fleur et tait épanouir le rêve,

Le poète s'en va par les sentiers déserts.

Les bois sont pleins d'échos; son cœur plein de concerts. Il écoute; il entend de saintes harmonies;

Et les roses de Mai, timides et bénies,

Lui disent leurs secrets, à l'oreille, en passant.

L'antre endormi s'éveille à son approche. Il sent En soi vivre et chanter un être qu'il ignore.

De soleil en soleil et d'aurore en aurore,

Le front baigné d'extase, il monte, il fuit, il va Et ta face éternelle et calme, ô Jehovah

Emplit sa vision, le ravit et l'enivre.

Puis, quand il a tourné chaque page du livre

Où Dieu voile à nos yeux, sous un triple secret, Les causes, les effets, l'abstrait et le concret,

Quand il a vu Vénus resplendir, et Saturne

Promener dans les cieux son regard taciturne,

Quand il a contemplé les monts, les océans,

Les volcans en fureur sur les sommets géants,

II sourit, en songeant qu'en la tourbe des villes, Des hommes, attelés à leurs voluptés viles,

Blasphèment, vers de terre errant dans l'infini,

Et ne voient pas que Dieu les aime et les bénit


FLORÉAL

Puisque tout est parfum, puisque tout est extase, Puisque Mai va fleurir les bosquets rajeunis,

Rendre au poète ému la source où l'oiseau jase, La joie à tous les coeurs, les chants à tous les nids Puisqu'on voit s'entrouvrir, de raicheur pénétrées, Lame à l'espoir céleste et la corolle au jour,

Puisque tu resplendis dans tes œuvres sacrées,

O face de mon Dieu Beauté, lumière, amour Puisque le soir, à l'heure où l'étoile s'éveille,

La brise dit au bois des mots harmonieux,

Puisqu'un même rayon fait briller, ô merveille Le ver luisant dans l'herbe et l'astre dans les cieux, Oh prions. Que nos coeurs religieux et sombres, Te rendent en amour, éternelle Beauté,

Tout ce qu'en rêves d'or leur prodiguent les ombres, Tout ce que les matins leur versent en clarté Car le vent flétrira les astres et les roses.

Après les doux printemps viendront les noirs hivers Après les soirs joyeux, les lendemains moroses Après les frais berceaux, les sépulcres ouverts.

Mais l'amour, cette fleur et l'âme, cette tige,

Ne se dessèchent pas sous la bise qui mord.

L'homme, cendre et poussière, est immortel, que dis-je ? Nous commençons à vivre à l'heure de la mort.


Hélas Quand viendrez-vous, ô Père qu'on adore, Dévoiler à nos yeux cet Eden enchanté Où, dans une suave et formidable aurore, S'épanouit sans fin la fleur Eternité ?

Où nous contemplerons, face à face et sans voiles, Affranchis à jamais de l'entrave des sens, Le Dieu qui changera les larmes en étoiles Et l'âme des élus en lys resplendissants

Sur l'invitation de M. le Piésident et pour clore la séance, M. Ferdinand de Serres de Justiniac, membre résidant, déclame un poème burlesque de sa composition qui est fréquemment interrompu par les applaudissements de l'auditoire.


LAUREATS DES CONCOURS

De l'Année 19O5

MÉMOIRES HISTORIQUES

Médailles de Vermeil

Une page du bas canton de Lunas, par M. Gaston Revel, agent-voyer cantonal, à Béziers.

'Bourg-sur-Gironde au Moyen-Age, par M. Léon Renaud, chef de division à la préfecture de la Gironde, à Bordeaux. Médaille d'argent

Etude sur la Jaçade occidentale de la cathédrale de SaintNazpire, par M. François Cros, de Béziers.

POÉSIE FRANÇAISE

%ameau de Chêne en ^Argent ('Prix du genre)

Les Heures sereines, par M. Pierre Sylvestre, de Nantes (Loire-Inférieure).

Médailles d'Atgent

Les Vendanges, par Mme Emile Chaulan-Bonestève, de Nissan

Ji. propos, 'Domus mea, l'Averse, par MUo Henriette Falcon, à Bourg-lès-Valence (Drôme).

lAttika, par M. Jean du Théron, de Gignac.

Gitanos, Romance printaniêre, par Mlle Angèle Massina, au Vernet-les-Bains.


Médailles de Bronze

La Voix de la Forêt, Chant de l'Arabe à la Gabelle, par par M. Lucien Jeny, conseiller à la Cour d'Appel de Bourges.

La Source, Pour une Bergère de Virgile, à Poslumus, à Fuscus, par M. Lucien Braye, docteur en droit, à Lignyen-Barrois (Meuse).

La Couronne de Stoessel, par Mme Anna Laflargue, de Tonneins.

Les Petits Vieux, par M. Zéphirin Bédos, d'Abeilhan. Chants d'Oiseaux, par Mme Cécile Esterle, institutrice libre, à Béziers.

Croquis d'Automne, par M. Claude Segond, de Marseille. POÉSIE NÉO-ROMANE

%ameau d'Olivier en Argent (Prix du genre) La Lengo d'Or, Eilalin, Fraternita, La Trouvenço, par

Mlle E. Houchart d'Entremont, d'Aix en-Provence. Médailles d'argent

Lou 1{amel d'Or, par M. le docteur P. Albarel, de Névian (Aude).

Aiguelo, que t'en vas. par M. Valéry Billou, de Monclard'Agenais.

Médailles de Hron%e

Loft Moulin de Daudet, par M. Henri Martel, de Châteaurenard-de-Provence.

Lou %ousié, par M. Louis Crest, d'Aix-en-Provence. OvCariù Madélènou, par Mme Anna Laffargue, de Tonneins.


Programme du Concours pour l'année 1906

Dans la séance publique qu'elle tiendra le Jeudi de l'Ascension, 24 Mai, la bociété Archéologique, Scientifique et Littéraire de Béziers, décernera

1° Une couronne de laurier en argent à l'auteur d'un travail historique, biographique ou archéologique concernant le Mitli de la France, écrit, autant que possible, d'après des documents originaux etaccompagné de pièces justificatives. Un rameau d'olivier en argent à la meilleure pièce de vers en langue néo-romane. (Maximum 200 vers). Tous les idiomes du Midi de la France sont admis à concourir.

N.-B -Les auteurs devront suivre l'orthographe des troubadours et joindre une traduction ou un glossaire à leurs poésies.

30 Un rameau de chêne aussi en argent à la meilleure pièce de vers français. (Maximum 200 vers). Toute œuvre attaquant le gouvernement et la religion ou susceptible de blesser la bienséance ou les moeurs serait éliminée.

La Société pourra décerner en outre des médailles de bronze, d'argent ou de vermeil aux œuvres qui seront jugées dignes de cette distinction.

Les auteurs qui, dans le concours de poésie néo-romane ou de -poésie française, auront obtenu le rameau d'argent ne seront plus admis à concourir dans ce mème genre. Les œuvres destinées au concours ne seront pas signées. Elles devront être lisiblement écrites et être adressées en double copie et franches de port, avant le 1er avril prochain, terme de rigueur, à M. Antonin SOUCAILLE, secrétaire de la Société, rue Diderot, 2.

Une seule copie suffira pour les travaux historiques, biographiques et archéologiques.

Les mémoires et les poésies porteront une épigraphe ou devise répétée dans et sur un pli cacheté renfermant, avec le nom vrai, l'adresse exacte et le lieu de résidence réelle de l'auteur, la déclaration expresse qu'ils sont inédits et qu'ils n'ont figuré dans aucun concours. Ce pli sera expédié séparément.

Les manuscrits envoyés ne seront pas rendus.

Le programme est adressé gratis et franco à toute personne qui en fait la demande au secrétaire.

L'envoi des prix par la poste est facultatif et les frais restent à la charge des intéressés.


BUREAU DE LA SOCIÉTÉ

Emile Laurès,

Xavier LE BARS,

Antonin SOUCAILLE, Albert Azaïs,

Paul CASSAN.

Albert VIENNET,

Docteur Tarrieux,

Docteur Cavalié, Bibliothécaii e

1905. Etienne BOUILLET, rue de Bonsi, 13.

Blaquière (l'abbé Constant), curé d'Alignan-du-Vent. Numa JULIAN, docteur-médecin, à Beaucaire.

Henri DONADIEU, docteur en médecine, à Lamalou-lesBains.

Alexandre VITALIS, à Lodève.

Pour l'Année 1905-1906

MM.

NOUVEAUX

Résident

M.

Correspondants

MM.

Piésident.

Fice-T résident, ^Archiviste. Secrétaire.

Sécréta ire-adjoin t

Trésorier.

Conservateur du Musée lapidaire Conservateurdes Collections numismatiques.

MEMBRES


NÉCROLOGIE

Membres Résidants

MM.

Gabriel BALDY, décédé à Béziers, le 19 Janvier 190). Louis Théveneau, décédé à Béziers, le 25 Mars 1905. Membres Correspondants

MM.

Le chanoine Roux, décédé à Tulle, le 4 Février 1905 Emile Mazuc, décédé à Pézenas, le 27 Mars 1905.

Liste îles Ouvrages reçus par la Société (1)

ENVOIS DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE

Revue des Travaux scientifiques. Congrès des Sociétés savantes tenu à Alger. Discours du 20 avril 1905 Bulletin historiqueet philologique. Année 1904. 1,2,3,4. Bulletin archéologique. Année 1904. 3e livr. Année 1905, ire livr.

Bulletin des Sciences économiques. Année 1903.

Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes de (t) La présente liste tient lieu d'accusé de réception.


Paris et des départements tenu à la Sorbonne en 1904. Section des Sciences.

,Annales du Musée Guimet. « Le culte et les fêtes d'Adonis-Thammouz dans l'Orient antique », par Charles Vellay « Le Népal », étude historique d'un royaume hindou, par Sylvain Lévi.

Bibliographie, t. IV, 4e liv. Supplément 1902 -1903.

DONS ET HOMMAGES

Sixième Centenaire de la Naissance de Pétraïque, célébré à Vaucluse et ^Avignon, Juillet 1904

MM.

LE BARON DE Rivières. Le Tombeau de deux chanoines dans le cloître de l'Eglise Saint-Salvy à ^Albi (Tarn). LE BARON CH. DE TOURTOULON et D. RAFAEL PAMPLONA. Discursos leidos en la V fiesta de los Iuegos florales de la Ciudad de Zarago%ay 1904

E. BONNET. -Des vestiges de l'architecture carolingienne dans le département de l'Hérault

Hermet (l'abbé). Statues, Menhirs de V Aveyron et du Tarn. Cimetière Wisigoth de Briadels, près Saint-Georges-deLu^ençon. Les graffites de la Graufesinque.

Parenty. Les tourbillons de Descartes et la Science moderne. Dr E. Roux. Epilaphes et Inscriptions des principales églises de Clermont-Ferrand.

F. Mège. Les élections de 17S9 ou La dernière année de la a provi nce d'Auvergne

C. Gros. La Houille blanche dans V Aveyron.

Dr N. JULIAN Les hôpitaux de Heaucahe avant la Révolution.

D. JAUBERT. Gestes de Provence.

B. DE Fozières. Un prieuré-nue de l'ancien diocèse de Lodève. Sancta Maria de Foderia (938-1791).


PUBLICATIONS ENVOYEES

PAR LES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.

Sociélés françaises

Aix-en -Provence. Revue des études provençales Annales, nov.-déc. 1904, janv.-févr., etc, 1905

ALAIS. Revue cévenole VI, 2e semestre 1904. ALBI Société des sciences. Revue du Tarn, 1904, 30e année, 1,2,3.

ALGER. Société historique. Revue africaine, 1904, 3e et 4e trim. 1905, 1" et 2e trim.

AMIENS. Société des Antiquaires. Bulletin 1904, 2e, 3e et 4e trim. 1905, 1", 2" trim. Académie des Sciences. Mémoires, t. 41, 1904.

ANGERS. Société d'agriculture, sciences et arts. Bulletin, 5e s., t. VII, 1904.

ANGOULÈME. Société archéologique et histoiique. Bulletin et mémoires. Tables générales 1845-1900, 7e série, t. IV, 1903-1904.

Annecy. Société florimontane. Revue savoisienne, 1904, 45e année 46e année, iPr, 2e, 3e trim. 1905.

AUTUN. Société éduenne. Mémoires (nouvelle série), t. XXXII, 1904.

AVIGNON. Académie. Mémoires, 2e s., t. IV, 1904; livr., t. V, 1905 2° s., 1", 2e, 3e livr.

BAR-LE-Duc. Société des lettres, sciences et arts. Mémoires, 4. s., t. II, 1903 t. III, 1904.

BEAUNE. Société d'histoire, archéologie et littérature. Mémoires, année 1903.

Besançon. Académie. Procès-verbaux et Mémoires, année 1904


BORDEAUX. Académie. Actes. 3e s. 65e année, 1903. –Société archéologique. T. XXIV, 2" fasc. t. XXV, 1", 2e fasc.

Bourges. Société des Antiquaires du Centre. XXVIIIe vol 1904.

Brest. Société académique. Bulletin, 2e s., t. XXIX, 1903-1904.

Cabn Académie nationale des sciences. Mémoires et tables décennales, 1904. Société française d'archéologie Congrès tenu à Poitiers en 1903.

CAHORS. Société des études. Bulletin, t. 29e, 3e, 4e fasc CAMBRAI.- Société d'émulation. Mémoires, t. L VIIIe, 1904. CARCASSONNE. Société des arts et des sciences. Mémoires, 2e s., t. Ier, 1905.

CHALONS-SUR-MARNE. Société d'agriculture, sciences et arts. Mémoires, 2e s., t. 6, ire partie table générale alphabétique.

CHATEAUDUN. Société archéologique dunoise. Bulletin, 1905, nos 140, 141, 142, 143.

CHATEAU-THIERRY.- Société historique et archéologique. Année 1904.

Cherbourg. Société académique. Mémoires, 1904-1905. CLERMONT-FERRAND. Académie des Sciences. Bulletin, 1904, 10 1905, 1, 2, 4. Bulletin de l'Auvergne, 1904, 5, 6, 7, 8, 9 1905, i", 2% 5e, 6e fasc.

CON,STANTINE. Société d'archéologie. Recueil de notices et mémoires, 1904.

Dig\e. Société scientifique et littéraire. Bulletin, 29° année, 1904, n°s 92, 93, 94.

Dijon Académie. Mémoires, 1901-1902, 1903-1904. Douai. – Société d'agriculture, sciences et arts. Mémoires, 3e s., t. VIII, 1900-1902.

Dunkerque. – Société dunkerquoise. Mémoires, 40e vol.,


J904 41e vol. 1905. Bulletin de la Fédération amicale des Sociétés savantes de province, 1905.

Epinal. Société d'émulation. Annales, 8ieannée, 1905. Evreux. Société d'agriculture. Recueil des travaux, année 1904.

GAP. Société d'études. Bulletin, année 24", 3e série, 13e, 14% 15e, r6c livr. ier-4etrim 1905.

Grenoble Académie delphinale. Bulletin, 4e s., t. 18e, 1904.

GuÊRtr. Société des sciences naturelles et archéologiques Mémoires, 2e s t. IX; 2e partie, 1904, Laon. Société académique, t. XXX, années 1899 1904. LA ROCHELLE Société des sciences naturelles. Annales de 1904 Flore de France, t. IX.

Lt Havre Société nationale d'études diverses. Recueil des publications, 1903; 1904, icrtr.

Le Puy. –Société agricole et scientifique. Mémoiies et procès-verbaux, t. XII, 1902- 1903.

Lille Commission historique. Bulletin, t XXVI. Lyon. Société littéraire, historique et aichéologique. Bulletin trim.,oct.-nov.-déc. 1904, janv.-fév.-mars-avr.sept. 1905. Académie des sciences, belles-lettres et arts. Mémoires, 3e s t. VIII, 1905.

Maçon. Académie. Annales, 3e s t VIII. Marseille.– Société de statistique. Répertoire des travaux, t. 46e, 1904. – Société archéologique de Provence, 1904.3. Palais Longchamps. Société d'études provençales, 2e année, 1, 2, 3, 4, 5, 1905.

Mende Société d'agriculture, industrie. Bulletin, 56e vol., 3e s., t. 2, 1904.

Montauuan. Académie. Recueil, 2e s., t. XX. 1904. –Société archéologique. Bulletin, t XXXII, ann. 1904. Montbéliard. Société d'émulation XXXIe vol. 1904 Montbrisox. – La Diane. Bulletin, t. XIV, 2, 3, 4, 5, 6


MONTPELLIER. Société languedocienne de géographie. Bulletin, 28e année, t. XXVIIIe, 3etrim. 1905.– Société pour 1 étude des langues romanes, Ve s. t. VIII, année 1905.

Moulins. Société d'émulation. Bulletin, t. 12e, 1904. NANÇY. Académie Stanislas. Mémoires, 155e année, 6e série, t. 2, 1904-1905.

NANTES. Société académique. Annales, 8e série, 5e vol. NARBONNE. Commission archéologique et littéraire. Bulletin, t. VIII, 1905, 1" et 2e sem.

NIMES. Académie du Gard. Mémoires, 8e s., t. XXVII, 1904. Comité de l'Art chrétien. Bulletin, t. VII, 50, 51.

Orléans. Société archéologique et historique. Bulletin, t. XIII, 179, 180 t. XIV, 181. Mémoires, t. XXIX, 1905.

PARIS. Société des Antiquaires de France. Mémoires, 1902 1903. Bulletin, 1904. Hetensia, IV, 2e fasc. 1904. Société philotechnique. Annuaire 1904. Société de l'histoire de France. Annuaire-Bulletin 1904. Société française de numismatique Procès-verbaux, 1904. Société des amis des sciences. Compte-rendu du 48e exercice, 1905.

PAU. Société des sciences, lettres et arts. Bulletin, 2e s., t. 32.

PERPIGNAN. Société agricole, scientifique et littéraire. 46e vol., 1905.

POITIERS. Société des Antiquaires de l'Ouest. Bulletin, 2e s t. IX, 2e, 3e, 4e trim. 1904 2e S., t. X, 1", 2e trim. 1905. Mémoires, 2" s t. XXVIII, 1904. REIMS. Académie nationale. Travaux. 115e vol, 19031904.

ROCHECHOUART. Société des amis des sciences et arts. Bulletin, t. XIX, II, III, IV, V, VI.


ROUEN. Société d'émulation. Exercice 1904. SAINTES. Société des Archives historiques. Bulletin, XXVe vol., 1905, Ire, 2", 3e, 4e, 5e, 6e iivr.

Saint-Etienne. Société d'agriculture et industrie. Annales, 2e s., t. XXIV, 1904, 4e livr. 1905, Ier, 2e livr. Saint-Lô. Société d'agriculture et d'archéologie. 42e vol 1904.

Saint-Malo. Société histoiique et archéologique. Année 1904.

Saint-Omer. Société des Antiquaires de Morinie. Bulletin, 1904, 3e, 40 f.tSc. 1905, 1", fasc. Mémoires. Regestes des évèques de ïhérouanne, Ier, 3e fasc. Cartulaire de la Chartreuse du Val de Sainte-Aldegonde, par Justin de Pas.

SENS. Société archéologique. Cartulaire du chapitre de Sens. Bulletin, t. XXI, i"fasc. 1904-

ToULON-SUR-MER. Société académique. LXXIP année, 1904.

TOULOUSE. Académie des Inscriptions. Bulletin. Mé moiies, 10e s., t. IV, 1904; t. V, 1905. Académie des Jeux floraux. Recueil, 1905. Académie de législation. vol. 52e, 1905. Société d'histoire naturelle, l- 37) 5< 9> 1904; c- 38, u°5 *> 2. Université. Rapport 9 décembre 1904. Bulletins 15 bis, 16 et 17. Annuaire pour l'année 1905-06.

TOURS. Société archéologique. Bulletin, t XIV, 2e, 3e trim. 1904 t. XV, i", 2e trim. 1905 Mémoires. Troyes. –Société académique. Mémoires, 3e s., t. XL 1904.

VENDOME. Société archéologique, scientifique et littéraire, Bulletin, t. XLIII, 1904.

VESOUL. Société d'agriculture. Bulletin, 4e s., 4. VERSAILLES Revue de l'histoire de Versailles, 6' année, I, II, III livr.


Sociétés étt angères

Anvers Société royale d'archéologie. Bulletin, 1904, III, IV; 1905,1,11,111,1V.

BRUXELLES. – Analecta Bollandiana. t. XXIV, fasc. I, II, III, IV.

Moscou. •– Société impériale des naturalistes. Ann. 1903, no 4 1904, 1,2, 3,4.

Montevideo. Anales del Museo nacional. Flora Urugaya, t. 2, 1905.

Washington. Smithsonian Institution. Annual report, for the year ending june 30, 1903 Report of the U. S national muséum, 1905.


DESIDERATA

BULLETIN /re Série, Ire, 2% 13e et 16e livraisons. 2e Série, tome Ier (1858 et 1859) tome VI, ire liv. (1871); tome VII (1873 et 1874) tome XII (1883 et 1884) tome XIII (1885 et l886) tome XIV (1887 et 1888) tome XV (1889-90-91 et 1892) tome XVI, Ire liv. (1893). }e Série, tome Ier i'e liv. (1895) tome II, ire liv. (1897). SÉANCES PUBLIQUES de 1840 à 1845, 1847, 184.9, l^Sl 1 à 1853.

G. AzAïs. Impressions de Chasse.

Histoire du Languedoc, de Dom Vie et Dom VAISSETTE. Edition Privat, Tomes XI et XII

^Documents inédits de l'histoire de France: Négociations de la France dans le Levant. Tome Ier. Lettres Missives de Henri IV. Tomes 3% 4e, 5e et 6e.

Goltzius De te Nummaria, in-fo. Tomes Ier et 3e. Ceux de nos confrères qui pourraient disposer des volumes ci-dessus sont priés d'en informer la Société qui les échangerait volontiers contre des Bulletins qui lui restent et même, s'il y a lieu, contre le Breviari d'Amor. S'adresser à l'Archiviste de la Société qui est à la disposition de ses confrères, Hôtel Fabregat, le Lundi de 10 heures à midi et pour la Correspondance Porte Olivier, 6.


TABLE DES MATIÈRES Papes

INAUGURATION DES BUSTES DE JACQUES ET DE GABRIEL AZAIS 5 1~loge de Jacques AZals, par 1\1. CASSAX. 8 Éloge de Gabriel Azais, par 1I Sou'CAiLLE 20 CRÉATION DU BUREAU DE LA POSTE. 28 L'ABBÉ ROZIER A BEAUSÉJOUR 30 CATALOGUE DES MONNAIES CONTENUES DANS LE MËDAILLIER DE LA SOCIÉTÉ, par M le Dr TARRIEUX. 35 SÉANCE PUBLIQUE DU le'' JUIN 1905 275 Discours de M LAURÈS, président 27G RAPPORT SUR LE CONCOURS DE POÉSIE NÉO-ROMANE, par M. Paul CASSAN. 287 La Lengo d'or, par Mlle HoucHART D'ENTREMONT. 299 RAPPORT SUR LES MÉMOIRES HISTORIQUES, par M. A. SOUCAILLE. 301 RAPPORT SUR LE CONCOURS DE POÉSIE FRANÇAISE, par M. Pierre CosTE. 307 Aurore d'Avril, par M. SYLVESTRE. 330 Nocturne 331 Floréal. 332 LAURÉATS DES CONCOURS. 334 PROGRAMME DU CONCOURS DE 1906 336 BUREAU DE LA SOCIÉTÉ. NOUVEAUX MEMBRES 337 NÉCROLOGIE 338 LISTE DES OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ. 338 DESIDERATA. 346 Imprimerie Générale BARTHE, SOUEIX, BOURDOU et RUL



SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE

SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE DE BEZIERS

BULLETIN

DE LA



BULLETIN

DE LA

SOCIETE ARCHEOLOGIQUE

DE

SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE BÉZIERS (HÉRAULT) FONDEE EN l8~, AUTORISEE EN l8~ S

ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DECRET DU 1~ OCTOBRE 187~

2VoMtè)Me Série. ToMte 77

2' LIVRAISON

Volume XXXVI de la collection

BEZIERS

IMPRIMERIE GÉNÉRALE, BARTHE. SOUEIX, BOURDOU & RUL Successeurs de J. SApTE

9, AVENUE DE PÉXENAS ET AVENUE DE BÉDAHtEUX, 10

1906


EXTRAIT DU RÈGLEMENT

ARTICLE XII

Les associés résidants fournissent chacun, par année, une cotisation de vingt francs la caisse de la Société. Les correspondants ne sont soumis qu'A une cotisation de cinq francs par an. Ils reçoivent, outre le .BK/H, toutes les publications de la Société.

AVIS

Le Bibliothécaire a la garde des libres, plans, estampes, etc., appartenant à la Société archéologique.

Les salles de la bibliothèque, des collections, des archives, sont ouvertes tous les lundis de 10 heures à midi. Un registre destiné à recevoir l'inscription des volumes ou autres objets prêtés est déposé sur le bureau.


STATUTS

DE

Corporations Biterroises

D'ARTS-ET-MÉTIERS

Etudier les corporations, c'est suivre la population d'autrefois dans sa vie de travail et d'atelier.

Les anciennes corporations, en disparaissant, semblent avoir fait place à l'association professionnelle des syndicats ( i ) avec l'espoir qu'ils ne s'écarteront pas de l'esprit de leur institution. Nouveau genre d'agglomération dont le développement serait à favoriser, à la condition que les syndicats ne déserteront pas leur mandat et leurs devoirs et qu'ils ne deviendront pas les instruments d'intérêts politiques. Que la liberté du travail, «la plus sacrée et la plus imprescriptible de toutes », soit protégée et sauvée de toute tyrannie.

La transition de la corporation au syndicat a suivi une marche naturelle. L'isolement ne saurait être profitable à 1 homme, quelle que soit la nature de la tâche qu'il accomplit ou des opérations qu'il effectue. Si la corporation avec ses traits constitutifs est morte, l'esprit; corporatif en revanche est toujours vivant. Le syndicat moderne est une association de personnes « exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions s (t) Loi Waldeck-Rousseau,du 2: mars t884.


annexes concourant à l'établissement de produits déterminés.)~ H

Le travail a besoin d'institutions tutélaires pour prévenir le spectacle d'une anarchie industrielle et commerciale. Jadis on s'organisait pour la protection du travail; maintenant on se constitue pour détendre légalement des intérêts et des droits respectifs. La dissolution de l'ancienne organisation du travail ne pouvait qu'amener et introduire une conception nouvelle propre à annihiler les formes surannées qui la comprimaient et une autre fédération sollicitant une règlementation spéciale.

La production comporte la consommation. Ces deux éléments, subordonnés l'un à l'autre, se soutiennentetdoivent être considérés comme les vrais agents de l'activité sociale. Les professions seront d'autant plus variées que multiples sont les exigences de la vie sociale. Aussi leur nombre nous porte-t-il :t les comparer à une vaste arène où se déploient de grandes forces physiques, intellectuelles ou morales. L'armée du travail représente une véritable puissance. L'origine des associations ouvrières remonte à une haute antiquité, tant il est vrai de dire que l'homme ne dédaigne pas de confondre ses efforts et de s'adjoindre des auxiliaires. Il s'en faut que le travail partagé se déprime il doit au contraire se renforcer en s'organisant et prendre en quelque sorte de la vigueur. Les associations professionnelles ne sauraient manquer d'être un élément fortifiant de la société. Un ensemble de volontés ne peut aboutir qu'à de féconds résultats. Nul doute que le travail divisé ne risquât d'être frappé de stérilité.

Eh quoi. n'est-ce pas là ce qu'avaient compris les Romains, nos maîtres en fait de grandes entreprises ? C'est au milieu d'eux que nous rencontrons les premières associations d'artisans désignées sous les noms de Collegium, Corpus, Sodalltas, Sodalitium. Ces associations ou collèges


« avaient leurs chefs, leurs assemblées, leurs règlements, leurs cérémonies funéraires, et, à certaines époques, leurs membres se rassemblaient autour d'un autel commun. ? (i) Ces usages passèrent de l'Italie dans la Gaule après la conquête de Jules César et y prirent racine avec le régime romain. Béziers les connut. Notre ville posséda de bonne heure quelqu'un de ces collèges. C'est ce que prouve l'inscription gravée sur une plaque de marbre blanc exhumée en 1896 des travaux de fondation entrepris pour la reconstruction d'une maison sise à l'angle des rues Pépézuc et Flourens (2), Magister Co/M ~j~M.

Les professions humaines sont anciennes et elles tirent leur développement des besoins sociaux. Nous lisons, dans le livre de Samuel « Le roi prendra vos filles pour en taire des parfumeuses, des cuisinières, des boulangères. (3) Erechtée, roi d'Athènes, n'apprit-il pas à Triptolème à semer et à récolter le blé ? Les Gaulois sont considérés comme les inventeurs de plusieurs métiers. Pline l'Ancien leur attribue l'art de fondre les fers, d'étamer, d'argenter, de dorer les métaux, de fabriquer des bijoux, des verroteries, du savon, des tissus, des poteries. De nombreux spécimens de ces produits, arrachés aux flancs de la terre, s'étalent dans les vitrines des musées. Les produits de l'industrie, grossiers à l'origine, se sont perfectionnés peu à peu.

Chez les Romains, aussi bien que chez les Grecs, et les autres peuples civilisés, la division du travail eut pour conséquence la diversité des professions, correspondant aux besoins naturels de l'existence. Il serait aisé d'en faire une nomenclature Aurifex orfèvre, Calcearius sandalier, (i) E. Levasseur, Histoire des classes ouvrières, t. t, p. a. (2) Bulletin de la Soc. arch., 3* Série, t t~ p. i<)!.

(!) t'~tivre des rois, chap.VUI, v. i~4.


Culinarius cuisinier, Fictilarius potier, Lanius. Macellarius boucher, Lapidarius tailleur de pierre, Marmorarius polisseur de marbre, Laquearius lambrisseur, Lardarius Suarius charcutier, Lintearius linger. Lintrarius batelier, Negotiator vinarius marchand de vin, Nummularius, banquier, Olearius marchand d'huile, Hortulanus, Olitor jardinier, Pellio peaussier, Pellarius pelletier, Pistor boulanger, Sutor cordonnier, Tonsor barbier, Vestiarius, marchand d'habits, tailleur, Viminarius vannier, etc. Depuis l'origine, l'homme a dû suivre une évolution rationnelle en vertu de circonstances inéluctables. La Gaule, en perdant son indépendance, gagna du côté de la civilisation. Les Romains, loin d'être pour elle des oppresseurs, lui procurèrent les avantages du bien-être. Ils la relevèrent en lui donnant leurs lois et leurs mœurs. Chaque cité eut son Sénat, son corps aristocratique, ses magistratures électives chacune eut même son culte local, son Genius, sa divinité polyade. (i) Le sol se couvrit d imposants monuments et de solides édifices. Les institutions de l'Italie, portées au delà des Alpes, favorisèrent l'essor de l'agriculture, de l'industrie, du commerce. Tombé sous les serres du vautour de l'invasion barbare du v* siècle, et se débattant en vain, l'empire romain rencontra dans la race germanique l'institution de la ghilde qui apparaît comme un lien de transition entre les collèges romains et les corporations du moyen-âge, dont la formation succédera à la période de longs siècles où furent arrêtés la marche du commerce et le développement des classes industrielles.

Le contre-coup des invasions barbares suivi d'un profond ébranlement n'arrêta pas entièrement la marche de l'activité humaine. Sans doute la peur paralysa les volontés, (!) Faste) de Coulanges, La Cité Aatique, page 467.


les travaux se ralentirent, les terres furent moins cultivées, mais il ne se fit pas un vide complet et les relations ne furent pas supprimées. Les Germains tout en restant étrangers aux lois, aux arts, aux institutions des Romains, se rapprochèrent d'eux par les transactions commerciales. D'où pouvait venir toute cessation, ou plutôt toute suspension d'activité ? La vie des monastères n'était pas purement contemplative le travail y était en honneur. Facito a/~KoJ o~ disait t Saint Jérôme, ut te ~r ~M~o/H~ !'Mt'fH:a< om~/MM. Parce que l'esprit est prompt à s'égarer, la règle de Saint Benoit repoussait l'oisiveté Otiositas !?!~M:M est an/KME, et elle servait de corollaire à la pensée de saint Paul Qui ne veut pas faire sa tdche, M m~ pas de demander a manger.

Du v'' au xne siècle, après la chute de l'empire romain, et sous les rois francs, durant un laps de temps de sept cents ans, le commerce, l'industrie, les arts manuels subirent une crise de dépérissement. La guerre, les fléaux, les impôts portèrent une grave atteinte à la population. Les ouvriers désertèrent la ville, suivirent les maîtres dans leurs domaines ou cherchèrent un a~ile dans les cloîtres. Voilà comment on rencontre dans la paix et le silence de ces lieux des charpentiers, des tailleurs, des boulangers, des orfévres, des ouvriers en métaux, des cordonniers. C'est là que nous voyons la double combinaison du travail des champs et de l'occupation des ateliers.

La plaie du servage frappait non seulement les cultivateurs dans les campagnes, mais encore les gens de métier dans les villes. Des chartes de l'époque contiennent l'affranchissement d'Arnould le regrattier, de Thomas le bourrelier, des deux frères Jean et Adam chandeliers, d'Evrard le boucher, et d'autres encore, tonneliers, forgerons, cordonniers, tailleurs, barbiers, couvreurs, pelletiers. (i) ()) E Levasseur, op. cit. p. 2~:


La brèche faite au servage fut élargie par le mouvement communal. Elle fut encore favorisée par cet élan des associations particulières créées parmi les marchands en cours de voyage et réunis dans le but de se protéger contre des agressions permanentes. Cet élément protecteur était en harmonie avec les libertés acquises par la constitution des municipalités.

Ici on entrevoit l'origine du groupement corporatif des arts et métiers, émanation directe sinon des collèges romains, du moins de la ghilde germanique. En même temps la constitution intérieure du pays se présente sous la triple forme du régime féodal, de l'association communale et de l'agrégation des artisans exerçant dans une ville la même profession. Dès le xi" siècle, on peut voir des chartes avec des statuts concernant l'établissement des corps de métiers (r). On ne sait pas bien à quelle époque se sont tormées les premières corporations. Elles peuvent bien avoir existé avant leur reconnaissance légale par l'octroi des statuts.

C'est au xii" siècle que l'institution se développe; elle se multiplie au xni", elle se complète dans les siècles suivants. Les rois.dès le xve siècle, favorisèrent le maintien des corporations et leur donnèrent des statuts (2). Déja au xiif siècle l'industrie naissante avait rencontré un appui dans le corps de métier garantissant, dans l'intérêt commun du fabricant et du consommateur, l'artisan et le marchand contre les violences des grands, les dangers de la concurrence, les atteintes des malfaçons et des fraudes. Tout groupement présente des conditions particulières et se rattache à des principes de direction.

(i) E. Levasseur. tbid. p. 26~.

(2) La royauté se montra favorable aux corporations parce qu'elle voyait en elles un élément d'ordre social en même temps qu'un moyen d'affermir son autorité dans la sanction qu'elle donnait aux statuts.


Il ne faut pas considérer le Livre des Métiers, d'Etienne Boileau, avec la consignation de ses cent-un statuts,comme une création. L'organisation corporative existait antérieurement et ce n'est qu'un enregistrement des usages et des règlements préparés pour sauvegarder les droits du travail, car il fallait compter avec la concurrence des artisans étrangers et combattre les fabrications ou falsifications des produits et autres abus.

Les corporations étaient autonomes et restrictives. On n'y entrait qu'après un certain nombre d'années d'apprentissage et une constatation qu'on avait acquis des connaissances suffisantes pour l'exercice du métier. Un contrat passé devant les jurés sous serment liaitréciproquement l'apprenti et le maître. Les statuts règlementaient le nombre des apprentis, un ou deux très souvent, quelquefois plus, la durée de l'apprentissage, de deux à quatre ans au moins, le paiement de la somme stipulée. (!)

(i) Jadis l'enfant faisait sérieusement son apprentissage. Trop souvent ti en est autrement aujourd'hui, à en juger par ce tableau pittoresquement douloureux. Quand l'enfant quitte l'école (~ ans), on le place en apprentissage, c'est-à dire qu'on le confie à un patron qui, suivant l'antique usage, devrait lui apprendre un métier sans lui donner de salaire. Cela dure environ trois années pendant lesquelles il faudra que le père et la mère subviennent encore aux besoins de leur fils, mais du moins, n'est-ce passifs pourront dire que ces sacrifices-là seront les derniers et que, passé ce suprême délai, ils recevront un peu d'aide à leur tour de ce petit qu'ils auront si longtemps aidé Quelle erreur! A Paris, la grande industrie, le haut commerce ont tué le petit patron et maintenant pour lutter contre une concurrence terrible, les chefs de maison se servent des enfants, qui devraient être leurs élèves, comme d'employes économiques destinés à leur épargner la dépense d'un homme de peine. L'appr~ti fait des corvées, l'apprenti fait des courses, l'apprenti traine des voitures à bras parfois bien lourdes pour ses forces. L'apprenti n'apprend rtM.

Et quand les trois années sont révolues, le patron condescend parfois à garder le jeune homme qu'on lui avait remis pour faire un CMfr~r et dont il n'a su faire qu'un commissionnaire; seulement comme il sait


Aspirait-il à devenir maître, l'ouvrier devait produire et faire accepter le chef-d'œuvre, c'est-à-dire un travail particulier, artistement exécuté, en rapport avec le métier qu'il pratiquait. Le sellier présentait une selle de haquenée, une selle de mule ou un bât; les potiers d'étain. une marmite, les sculpteurs, une statuette de trois pieds et demi. La confection du chef-d'œuvre ne devait pas durer au-delà de trois mois. Les jurés en désignaient le modèle, sur la demande de l'apprenti, dans l'intervalle de huit jours, et chacun était investi du droit de le juger.

Après avoir été pourvu de l'autorisation du roi et de celle du corps de métier, le jeune ouvrier, si son chefd'œuvre était agréé, se rendait à une assemblée solennelle où le maître du métier lisait à haute voix et expliquait les statuts et les règlements de la Société. Le récipiendaire mieux que personne quel genre de service il peut en attendre, c'est un salaire dérisoire qu'il lui offre, avec l'espoir, avec la certitude d'être refusé.

En effet, 1*a famille a beau intervenir et protester en vertu du contrat moral intervenu trente-six mois auparavent, on Im repond avec un haussement d épautes

K Comment voûtez-vous que j'embauche votre nls~ Ce garçon-là ne sait rien J'ai eu beau me donner du mal, Je n'en ai rien pu faire, » L'apprenti s'en va pour chercher du travail autre part. 11 n'en trouve pas, les tiois quarts du temps il n'a donc pas le moyen d'apporter son écot à la maison paternelle, où l'on continue à le nourrir; de là, des reproches, des querelles, parfois pis encore, et enfin la séparation et la chute.

Voilà une des fautes, et assurément elle est bien grave, que commet le patron d'aujourdhui mais il en est une autre dont i) n'est pas seul res. ponsable, à la venté, et dont les conséquences sont également terribles. Si l'apprenti est inteUigent et vif, il est aussitôt remarqué d'une catégorie d'ouvriers, les alcooliques (tl faut appeler les choses par leur nom et porter le fer dans la plaie), et voici le dialogue qui s'engage Ecoute ici, gosse Tu connais le marchand de vin qui fait le coin > Oui.

Tu vas aller chez lui faire remplir cette bouteille d'absinthe (ou eau-


jurait sur les reliques des saints qu'il les observerait fidèlement et qu'il exercerait sa profession en toute sincérité. Les droits de réception acquittés, il était admis au nombre des associés. Les fils de maîtres étaient dispensés du chefd'œuvre ils n'étaient soumis qu'à une simple expérience. Le privilège passait aux femmes. Les veuves pouvaient continuer la profession de leur mari, même si elles se remariaient à un homme qui ne fut pas de la partie. Des chefs de métier désignés sous des noms différents, selon les pays, prud'hommes élus, jurés, bailes. étaient chargés de veiller à l'observation des règ)ements, de présider aux contrats d'apprentissage, de recevoir lesermentdes ouvriers et des maîtres nouveaux, de surveiller le travail, de vérifier la qualité des produits, de dénoncer les fraudes et les abus, de présider à toutes les solennités du corps. Devenu maître l'ouvrier aspirait à l'honneur de la jurande.

de-vie ). Allons, trotte, et surtout ne te fais pas pincer par le contremaître.

L'apprenti revient. dissimulant sous sa b)ouse ou son tablier plusieurs bouteilles, et comme il a bien fait la commission, on lui donne un coup à boire. Hélas ces mcmes courses sont frequemment renouvelées. L'enfant grandit à ce contact (le contre-maitre fermant presque toujours les yeux) et il vient enfin un jour où il peut se saouler à son aise. Alors est fier de sa prouesse et la raconte le lendemain avec orgueil à ses camarades.

Si vous ajoutez à cela la conversation degoûtante de tous les instants, vous aurez une idée approximative de la mentalité du gamin lorsqu'il sera devenu homme. L'effort des parents, du maitre d'écote,pour éveiller ses sentiments, est anéanti les mauvais exemples seuls restent. Ces matheureux apprentis, à qui on ne donne que des leçons d'ivrognerie, vivent en outre dans des ateliers infects, généralement privés d'air et de fumière, et absorbent toutes les poussières malsaines. A l'âge où le corps se forme et où les conditions plus hygiéniques devraient leur être assurées, afin qu'ils puissent devenir des hommes bien portants et solides, ils sont exposés à toutes les contagions et coedamnés à 1 étiotement, à la tubercluose. (i)

(i) Extrait d'un article économique du journal Le Matin."


Le rôle de l'apprenti, de l'ouvrier et du maître constituait un ordre hiérarchique. L'apprentissage terminé, on devenait ouvrier. Après la confection du chef-d'œuvre, on passait maître quand on avait été agréé par la corporation et après s'être lié par serment d'en observer les statuts. Les maîtres assuraient la bonne police du métier, rédigeaient les statuts qu'ils faisaient sanctionner, assuraient par euxmêmes le monopole du métier, confirmaient l'admission des ouvriers a la maîtrise, nommaient les gardes du métier, administraient les revenus.

Les ressources de la corporation se composaient d une partie des amendes encourues, des droits d'admission, des cotisations des membres, des legs éventuels. Elles servaient au soulagement des membres nécessiteux.

La corporation quelquefois s'érigeait en confrérie. Le caractère de la confrérie (i) rappelait, mieux que les règlements du métier, celui du collège romain avec ses banquets et ses funérailles et la ghilde avec son esprit de mutualité en cas de maladie et d'infirmité. La confrérie se mettait sous l'invocation d'un saint qu'elle adoptait pour patron, celui dont la profession se rapportait à la sienne. Ces patrons attitrés étaient chez les boulangers Saint Honoré, chez les bouchers Saint Léonard, chez les maçons Saint Blaise, chez les charpentiers Saint Joseph, chez les orfèvres ou les forgerons Saint E)~i, chez les cordonniers SS. Crépm et Crépinien, chez les jardiniers Sainte Madeleine ou Saint Fiacre, chez les musiciens Sainte Cécile, chez les médecins SS. Côme et Damien, chez les procureurs Saint Yves, chez les tailleurs Sainte Luce, chez les peintres ou les sculpteurs, Saint Luc.

La confrérie établissait son siège dans la paroisse ou dans une chapelle particulière. C'est la qu'on s'assemblait, (i) E. Levasseur.


qu'on assistait en grande cérémonie aux messes solennelles. Chaque confrérie avait ses cérémonies, ses banquets, ses aumônes. Il y avait une « boîte )) qu'on appelait caisse de la confrérie. On trouve des confréries en Languedoc, dans le Midi, à Toulouse, à Montpellier, a Béziers, où on les désignait sous le nom de Charité (La Caritat). La confrérie avait l'avantage de rapprocher les ouvriers et les patrons, les membres du même métier dans les fêtes de camaraderie. Les métiers, comme les villes, avaient leurs armoiries. Celles de la communauté des maîtres apothicaires étaient d'argent à un sautoir losangé d'or et de sable.

Celles de la communauté des barraliers, charrons et bâtiers étaient d'azur à un sautoir losangé d'argent et de sinople.

Celles des blanchers, gantiers, marchands de cuirs, corroyeurs et tanneurs étaient d'argent à un sautoir losangé d'or et d'azur.

Celles des maîtres chirurgiens étaient d'argent losangé d'or et de sinople.

Celles des cordiers étaient de gueules au sautoir losange d'or et de gueules.

Celles des cordonniers étaient d'argent au sautoir losangé d'argent et de sinople.

Celles des arquebusiers, sculpteurs, fourbisseurs, couteliers, étaient d'azur à un sautoir losangé d'argent et de sable.

Celles des boulangers et maîtres fourniers étaient d'azur au sautoir losangé d'or et d'azur.

Celles des chapeliers, garnisseurs et brodeurs étaient d'or au sautoir losangé d'or et de sinople.

Celles des drapiers et quincailliers étaient d'or au sautoir losangé d'argent et de gueules.

Celles des droguistes et épiciers étalent d'or au sautoir losangé d'argent et de sable.


Celles des hôtes et cabautiers étaient de gueules au sautoir losangé d'or et d'azur.

Celles des mangonniers étaient d'argent au sautoir losangé d'argent et d'azur.

Celles des menuisiers, charpentiers étaient d'azur au sautoir losangé d'or et de sable.

Celles des orfèvres et joailliers étaient d'argent au sautoir losangé d'or et de gueules.

Celles des plâtriers, maçons et traceurs de pierre étaient d'azur au sautoir losangé d'or et de gueules.

Celles des potiers de terre, d'étain, tuiliers, verriers et vitriers étaient d'azur au sautoir losangé d'argent et d'azur. Celles des savetiers étaient d'azur au sautoir losangé d'or et de sinople.

Celles des selliers, bridiers, boutreliers, éperonniers, fondeurs, maréchaux et chaudronniers étaient d'azur au sautoir losangé d'argent et de gueules.

Celles des serruriers étaient d'argent au sautoir losangé d'argent et de gueules.

Celles des tailleuis d'habits étaient d'argent au sautoir losangé d'argent et de sable.

Celles des tourneurs, mouleurs et petgneurs étaient d'or au sautoir losangé d'or et de gueules. (i)

Les gens d'égale protession se groupaient d.ms le même quartier. Cette agglomération est rendue manifeste par les noms locaux de rues de la Rôtisserie, des Tisserands, des Chaudronniers, de la Fusterie, des Tanneurs, de la Charronnerie.

Les métiers étaient bien distincts, sagement réglementés et étroitement surveillés par les gardes et les prud'hommes élus. Le patron n'exploitait pas l'ouvrier et celui-ci lui de(i) Armorm!M<?rt!< des communes de FrjfiCt; et B;tU<<tft de la Société Arcliéologtqiie, s" séné, t. vnt p.


vait des égards. La bonne marchandise était'garantie par l'apposition d'un sceau particulier à la corporation la mauvaise était connsquée Le travail du jour sums.ut, celui de la nuit était interdit; il était suspendu les dimanches et les jours de fêtes religieuses.

Les ouvriers, après avoir fait agréer leur chef d'œuvre, voyageaient sous le nom de CoH!MO/~ de ville en ville pour voir du pays et s'instruire en travaillant de leur profession. Lecompagnonnageétait une associationd'assistance mutuelle à laquelle on était affilié après l'accomplissement de rites déterminés.

La réception des compagnons fut entourée de cérémonies bizarres et ressembla à une initiation des mystères antiques. Les chapeliers avaient chez leur « mère », c'est-àdire dans le cabaret où ils se réunissaient, une chambre particulière dont chaque meuble avait un sens symbolique la croisée simulait la croix; le lir, la crèche où était né le Seigneur. C'était là qu'avait lieu la cérémonie. On dressait une table couverte d'une nappe qui figurait le Saint Suaire; les quatre pieds étaient les quatre évangélistes; le dessous, le Saint Sépulcre. Une croix était posée sur cette table; de chaque côté de la croix, deux assiettes portant des chandelles allumées qui figuraient le soleil et la lune; tout autour les instruments de la Passion, une salière dont le sel était le Saint Chrême et sous laquelle on mettait 30 deniers, le prix de la trahison de Judas. Une chaise placée sous~Ia cheminée représentait les fonts baptismaux. Au milieu se tenaient parés d'ornements emblèmatiques, le prévôt, le lieutenant et le greffier de la confrérie, qui prenaient le nom de Pilate, d'Anne et de Caïphe. Le récipiendaire était introduit par le parrain et par la marraine qu'il s'était choisis et faisait trois pas en prononçant ces mots « Honneur à Dieu, honneur à la table, honneur à mon prévôt. » Ensuite, il donnait à ce dernier


un baiser en lui disant « A Dieu ne plaise que ce baiser soit tel que celui de Judas ? Puis il subissait l'examen, il jurait de ne jamais livrer à personne le secret de l'association, de ne pas révéler le mot de passe, même dans la confession, et répondait aux questions du ptévôt sur la signification de tous les objets qui l'entouraient. Alors, entraient les compagnons, après avoir trappé trois fois à la porte. «Que cherchez vous ici ? » leur demandait-on. « Dieu et les apôtres Et ils saisissaient l'initié, mettaient ses vêtements en désordre et le conduisaient successivement, comme fut conduit Jésus-Christ, devant Pilate et devant les autres juges. « Qui représentez-vous ? ? » disaient ceux-ci chaque fois l'initié répétait « A Dieu ne plaise que je représente le Seigneur. M Enfin, le parrain et la marraine le faisaient asseoir sur la chaise qui teprésentait les tonts baptismaux, lui attachaient une serviette au cou puis. après lui avoir mis dans la bouche du pain, du sel et du vin, ils lui répandaient de l'eau sur la tête et lui faisaient frapper trois coups à la cheminée en lui donnant le nouveau nom qu'd devait porter comme Compagnon du Devoir. Le Compagnon remerciait « Je n'ai mangé morceau si salé. ni bu coup de vin si serré, disait-il, trois coups à la cheminée mon parrain et ma marraine m'ont fait frapper, à quoi je reconnais être bon compagnon passé. » Et il était reçu (i).

Lorsqu'un compagnon quittait sa ville natale, pour faire son tour de France, les camarades le conduisaient jusqu'au premier carrefour de la route, lapidaient un verre en signe (t) F. Levasseur op, cit. L. r, p. 602. Les selliers, les cordonniers, es tailleurs, les couteliers et d'autres avaient d~s mystères à peu près semblables. L'existence du Compagnonnage est attesté par des actes du xveetmême du x[ve siècle mais on manque de détails sur les cérémonies et les statuts des diverses sociétés de compagnonnage, Ibid.


du martyre de Saint Etienne et se séparaient après avoir reçu les adieux du voyageur. Tous les compagnons du même devoir devaient s'entr'aider et partager fraternellement l'ouvrage Ainsi le Compagnon arrivant dans une ville allait chez la mère, à l'auberge de la Société et s'y faisait reconnaitre à certains signes mystérieux. Dès lors, il avait droit au feu, au gîte et à la table. Le travail ne lui faisait pas longtemps défaut. Tous les soins et tous les secours nécessaires venaient à lui.

L'association des ouvriers compagnons existe toujours. Elle comprend plusieurs classes, trop souvent ennemies les unes des autres, jadis attristées par des combats sanglants elles se distinguent par des couleurs, des rubans, des cannes courtes ou longues et par certains attributs. Le compagnonnage a conservé ses rites et ses usages traditionnels (i). Quand Béziers célébrait la fête annuelle de Caritachs, le jeudi de l'Ascension, trente deux corporations y prenaient part avec leurs signes distinctifs. Un état dressé le 13 mai 1790 nous permet de fixer la nature des professions (2); apothicaires, armuriers, bâtiers, blanchers, brassiers, bordeurs, boulangers, bourreliers, boutonniers, cabaretiers, charpentiers, charretiers, charrons, chaudronniers, chirurgiens, cordiers, cordonniers, couteliers, doreurs, droguistes, faiseurs de bas, fondeurs~ fourbisseurs, fourgonniers, fourniers, gantiers, gargotiers, hôtes, jardiniers, lanterniers, maçons, mangonniers, marchands, marchands de bois, marchands de fer, maréchaux, matelassiers, ménagers, menuisiers, meûniers, mouleurs, moulineurs de soie, muletiers, notaires, orfèvres, passementiers, pasteurs, pâtissiers, plâtriers, peigneurs, peintres, perruquiers, potiers d'étain, ([)S'i[ faut ajouter foi à certains bruits, Montpether s'organise pour fêter prochainement le miliénaire des Compagnons du devoir. (j) Archives de la Société Archéologique.


potiers de terre, procureurs, rôtisseurs, savetiers, selliers, serruriers, sculpteurs, taillandiers, tailleurs, tanneurs, tapissiers, teinturiers, tisserands, tonneliers, tourneurs, tuiliers, traceurs ou carriers, verriers tenant boutique, vitriers. M. des Cilleuls a dressé !a liste des villes qui aux xiv" et xv" siècles ont obtenu du roi la confirmation de leurs statuts et des règlements pour la draperie. On y voit figurer Béziers, 2z}. février 1317. (i)

La corporation se trouvait constituée dans un esprit de monopole, de famille, de réglementation. Elle ne se ressentit guère des vicissitudes qui éprouvèrent le pays. Un édit de i)8i en restaura l'économie morale et organique et tendit à l'unification du travail. Cet édit fut fortifié par celui de 1397. Il importait de maintenir les maîtrises et les jurandes, de surveiller l'organisation du travail intérieur et d'assurer aux corporations une condition autonome. Des atteintes furent ultérieurement portéesa l'institution corporative. Aux Etats Généraux de 161~ le Tiers-Etat demanda l'abolition de toutes les maîtrises érigées depuis les Etats de 1~76, la prohibition d'en ériger de nouvelles et la liberté professionnelle. Le système corporatif semblait condamné par l'opinion courante.

Colbert, partisan de l'extension du régime corporatif, aurait voulu le placer directement sous le patronage et la direction de l'Etat et réserver au pouvoir royal l'attribution exclusive du droit d'instituer les corporations et d'homologuer leurs statuts.

La situation créée par les dépenses des guerres de la fin du règne de Louis XIV empêcha la réalisation des projets du ministre. Une surcharge d'impôts exigea l'élévation des droits de réception, d'élection et de visite des jurés.

(i) E. Levasseur, op.ctt. t. f page 660.


Ces moyens de fiscalité introduisirent des abus auxquels il fut impossible de remédier.

Néanmoins, la Corporation se releva avec la période de prospérité placée entre le ministère de Fleury et la guerre de Sept ans, et elle se maintint, malgré les désastres de cette guerre et la perte de nos colonies, jusqu'à la fin de l'ancien régime. Il semble de règle qu'une institution, quelque fortement assise qu'elle soit, ne doive pas dépasser le point culminant de grandeur qu'il lui a été donné d'atteindre. C'est ainsi que la corporation, si bien conçue et solidement constituée, se trouva en butte à de redoutables attaques. Les uns demandaient et proposaient qu'on y apportât des modifications d'autres en poursuivaient la suppression pure et simple. L'extension du principe de liberté se taisant de plus en plus jour à la fin du xvili~ siècle portait de rudes coups au monopole. Ce principe avait déjà pris au point de vue de la liberté économique un assez grand développement lorsque Louis XVI investit de sa confiance (24 août 177~) un intendant du Limousin, un homme probe, éclairé et actif et qui avait déjà entrepris dans sa province d'importantes réformes. Turgot, donné pour successeur à Terray comme contrôleur général, prépara de nouvelles réformes considérables, notamment l'abolition de la corvée dans tout le royaume et celle des maîtrises et jurandes. Le roi les approuva par l'édit de février 1776 portant suppression des jurandes et CO/HMMK~M~.f COWmerce, arts et MM~'g~.

Dans le préambule de cet édit, ce ministre philosophe exposait dans le plus noble langage, avec une irrésistible force, les véritables principes du droit et de la science sociale. « Nous devons à tous nos sujets, faisait-il dire au roi, de leur assurer la jouissance pleine et entière de leurs droits, nous le devons surtout à cette classe d'hommes qui, n'ayant pas d'autre propriété que leur travail, ont


d'autant plus le besoin et le droit d'employer dans toute leur étendue les seules ressources qu'ils aient pour subsister. Nous avons vu avec peine les atteintes multipliées qu~onj données à ce droit naturel et commun des institutions anciennes à la vérité, mais que ni le temps, ni l'opinion, ni les actes même émanés de l'autorité qui semble les avoir consacrées, n'ont pu légitimer. ? »

Il présentait alors le vaste tableau des abus, des excès d'arbitraire, des conséquences économiques générales et individuelles déplorables que l'organisation des communautés, maîtrises et jurandes avait entraînes en développant l'esprit de monopole, de routine, d'oppression, d'intolérance. 11 montrait les « dispositions bizarres, tyranniques, contraires à l'humanité et aux bonnes M&«~ des règlements corporatifs, Ie«/M~<M!HtmM.Mque l'existence des communautés cause à l'industrie, et l'atteinte qu'elle porte au droit naturel »; enfin, après avoir proclamé que « le droit de travailler est la propriété de tout homme et que cette propriété est la première, la plus sacrée et la plus imprescriptible de toutes » l'édit précisait, en vingt-quatre articles, les règles du nouveau régime de liberté du travail établi dans tout le royaume, « à l'effet de quoi, disait l'article premier, nous avons éteint et supprimé, éteignons et supprimons tous les corps et communautés de marchands et artisans, ainsi que les maîtrises et jurandes, abrogeons tous privilèges, statuts et règlements donnés aux dits corps et communautés, pour raison desquels nul de nos sujets ne pourra être troublé dans l'exercice de son commerce et de sa profession pour quelque cause et sous quelque prétexte que ce puisse être. »

Mais tous ceux qui profitaient des abus qu'il voulait extir per se dressèrent contre Turgot et imposèrent son renvoiau roi qui, dit-on, prononça alors cette parole mélancolique « II n'y a que M. Turgot et moi qui aimions le peuple.


Celui en qui Malesherbes trouvait « l'esprit de Bacon et le cœur de l'Hospital » dut céder la place à Ctugny par lequel fut révoquée une partie de l'édit de 1776. Ainsi la cabale des intérêts lésés avait pris sa revanche. Un autre ministre, Necker, voulut aussi réformer le système corporatif. Ses efforts tendirent à la création de nouvelles corporations plutôt qu'à la réformation des anciennes. Ses projets suscitèrent trop d'opposition pour leur permettre de réussir. L'association professionnelle avait vécu. Le régime corporatif disparut à la Révolution. L'Assemblée contituante proclama la liberté du travail et de l'industrie et abolit les corporations par la loi du 17 mars 1791. Le décret du 14-17 juin suivant les supprima entièrement. La liberté de l'industrie fût établie par l'article suivant « Il sera libre à tout citoyen d'exercer telle profession, art ou métier qu'il trouvera bon, après s'être pourvu d'une patente et en avoir acquitté le prix, en se conformant aux règlements. Le principe d'association aboli par la Constituante avec le régime corporatif renaît aujourd'hui sous des formes plus libres grâce à l'extension des mutualités. (t)

j"'M~ A. SOUCAILLE.

Paul Deschanet. Rapport sur les prix de vertu 24 novembre 190;.


<S7j/M/~ et reglement ~ï/c/ estatués et ordonnés par les ~jM/n?s boulangers, pastissiers et ~~r~o~N la present ville de S~~rs.

Affin que le mestier de boulanger, pastissier et fourgonnier, cuisant pain pour vendre ou pour la menagerie des habitans de !ad. ville de Beziers et f.luxbourgz, que aussy pour leur uzage et nourriture, soit dorsenavant bien policé et sans aucune confusion, que les abus qu'on a peu remarquer aud. mestier soient corrigés et les maistres contrevenans à leur devoir soient multés et reprimés, estans assemblés dans l'Eglise St-Felix de lad. ville de Beziers, à la Chappelle St-Honnoré, patron dud. art et mestier, Jean Cros, Pierre Hortes, Claude Bringuier et Raymond Lermet, prevostz ceste presente année dud. mestier, assistés de Jean Fiches, Pierre Bouisson, Nicolas Texier, Guillaume Maynou, Dardé Tongas, Pierre Bernard, Paul Apolit, Guilhaume Mingaud, Pierre Thourieres, Michel Geraudel, Jean Mattin, Guilhaume Mas, Raymond Rouzier, Phelix Fraire, Guilhaume Pause, Cebe Bessiere, Jean Symon, Jean Masson, Louis Masson, Jean Agard, Jean Gay, Estienne Allés, Jacques Ahtruc, François Dumont, Honnoré Gasq, Jean Laur.~Anthoine Hortes, Sebastian Bonnafé, Claude Bantuat, Jacques Virgilis, Jean Hortes, fils de Pierre, Anthoine Gaillac, faisant la plus saine et grande partie du corps desd. maistres, lesquels, après avoir eu randu graces a Dieu dans lad. esglise, meure deshberation entre eux prinse, ont dun commung accord faicts, dressés et accordés les estatutz et articles suivans. Premieremant que lesd. Mes voulangers, pastissiers et fourgonniers ayant desir de continuer et suivre leurs anceptres, en la priere et devotion comme bons chrestiens catho-


liques, fidelles serviteurs de Dieu, de vivre parmy eux en bonne paix et amitié a lhonneur et louange de nostre Seigneur Jesus Christ et de Monsieur St-Honoré leur bon patron et taire leur service divin en leur chapelle dud. StHonoré leur dict patron a present fondée en Lesglise parochelle St-Felix de lad. ville de Beziers ont conveneu et accordé que tous les dimanches et les quatre festes solempnelles ils feront dire et celebrer une messe basse et le jour de St Honnoré autre messe basse et,haulte, deux processions l'une à la veilhe de la feste et l'autre le lendemain, et ce dans lad. esglise St-Fehx et chapelle St-Honnoré pour lesquelles messes et processions sera payé aux prebstres qui feront )ed. service Divin suivant la coustume, et ce qui sera accordé, les prevosts qui seront annuellement seront tenus payer lesd. prebstres qui feront led. service Divin comme est accoustumé, laquelle messe basse se celebrera ordinairement à sept heures du matin, à laquelle lesd. M~" dud. estat seront tenus de cy trouver au commancemant à paine de six deniers chascun saulf legitime excuse de maladie ou absence que lesd. prevosts seront annuellemant tenus daller lever de chascun chesque dimanche en leurs boutiques et luy donner de pain benist lequel pain benist tous les maistres et serviteurs dud. estat seront tenus fere au dimanche apres suivant, estans commandés par rang et ordre et une fois lannée a paine de cinq souls chascun damandeauxdefaillansetcontrevenans que lesd. prevosts seront tenus paraillemant lever qui seront mis dans la boitte dud. estat pour estre.employés aux occurances et fraix necessaires dicelle chapelle et confraternitté. Plus est accordé que tous les maistres dud. estat et vefves diceux tenans four et travaillans seront tenus payer tous les ans chascun dix soûls, les compagnons et vefves ne tenans point four payeron chascun chesque année cinq souls et le tout levé annuellemant par les prevosts avant la feste dud.


St-Honnoré qui ce solempnise le xvi" jour de may affin que lesd. prevosts aient moyen d'achaipter des cires pour faire de chandelles pour lad. feste a paine auxd. prevosts d'en respondre en leurs propres et privés noms saulf pour les maistres et maistresses qui seront peau\res et n'auront moyen de payer, auquel cas led. estat les descharge dud. payemant.

Item que nul ne pourra tenir four dans la ville et faux bourgz de Beziers, moins exercer led. art et mestier de pastissier, voulanger ny de forgonnier, que ne soit passé maistre dud mestier, presté le seremant en tel cas requis et quil naye payé les droicts tant a lhospital que de la boitte corne est porté par les articles cy apres escrips et mis rang des maistres sur paine de cent livres damande applicables moitié aux peauvres de lhospital et lautre moitié a la boitte dud. mestier, et confiscation des ustils au profit de la boitte. Que nul ne sera receu en mestrise quil naye servy comme compaignon dud. mestier durant l'espace de trois ans pour le moingz les mestres de lad. ville de Beziers. Pacte que lesd. maistres ne pourront prendre aucun compaignon aud. art et mestier, ne luy donner besoigne, ayant led. compaignon faictson apprantissage dans la present ville, que premièremant ne luy apparoisse par contrat prins par main publique quil a entièremant (faict) son apprantissage avec toute loyauté, fidellité et de la concellation dud. contrat daprantissage avec certifficat des maistres sous lequel il a prins led. mestier, a paine de soixante souls damande, moittié a Ihospital et lautre moittié a la boitte. Que aucung maistre ni maistresse dud. estat de pastissier, voulanger et fourgonnier ne pourra prandre aucun aprantif a moins de temps que de deux ans et demi a payne de douze livres payables par led. maistre ou maistresse incontinant la vériffication faicte, la moitié a Ihospital et lautre moitié a la boitte affin quil ce puisse par ce moyen


rendre capable aud. estat, et sera tenu led. aprantif à l'entrée de son aprantissage de mettre a lad. boitte deux livres de cire qui seront receues et levées a la diligence des prevosts qui en feront recepte, laquelle cire en deffaud destre payée par lesd. aprantifs les maistres qui les prendront seront tenus la fournir et advancer sauf leur recours contre leurs aprantifs, et en cas led. maistre daprantissage viendroit a deceder dans led temps, ne pouvant led. aprantit achever sond. terme dans lad. boutique ce pourra aller obliger a autre maistre, lequel ne le pourra prendre que pour le temps qui reste aud. aprantif apaineaud. maistre de douze livres damande payable a la boitte de lad. confrerie et ne sera loisible ausd. aprantifs de quitter leurd. maistre daprantissage sans au prealable avoir achevé sond. terme a paine de cinquante livres et les maistres qui les recevront payeront six livres sçaichant avoir quitté sond. maistre. le tout saut legitime excuse et lesd. amandes seront employées à la boitte et confrerie dud. estat, estant accordé quil sera a lobtion de la vefve du maistre decedé de fere continuer laprantissage a laprantif sil na que six mois à le parachever en tenant un compagnon dans lad. boutique pour icelle fere valloir. Item qu'aucun compagnon ne se pourra presenter a lad. maistrise aux mestiers voulangers, pastissiers, et fourgonniers, quil napparoisse aux maistres dud. mestier par attestatoire en forme d'auctoritté des officiers ordinaires et consuls du lieu de sa nativitté quil est dextraction de gens de bien,: de bon sang, quil na jamais esté attainct ny soubsoné daucun cas sinistre pour raison duquel naye esté constrainct quitter le lieu de sa naissance et quil apparoisse aussy de la concellation du contrat daprantissage en bonne et deue forme, parailhemant quil aye servy comme compaignon les maistres de lad. ville de Beziers durant trois ans entiers.


Tous pretendans à la maistrise dud. mestier de pastissier, voulanger et fourgonnier seront tenus fere leurs chefs dœuvre en presence du prevost dud. estat. et de deux maistres tels que seront nommés par toute la compagnie, lequel chef d'oeuvre sera faict dans la boutique d'un desd. maistres que par lad. compagnie sera choisy et sera led. prestendant en maistrise teneu de fornir les frais quil conviendra fere pour led. chef dœuvre et payer a chascun des maistres quy assisteront à faire led. chef dœuvre et prevosts a chacun deux la somme de quinze souls par jour pour tout salaire et assistance sans a ce comprendre la despance de bouche quil sera tenu fournir et estant treuvé capable de son mestier sera teneu de payer et mettre dans la boitte la somme de quarante livres.

Lequel chef dœuvre sera tel que sensuit que celuy qui prestendra a la maistrise dud. art et mestier de voulanger sera teneu de pestrir et cuire a une fournée de trois sortes de pains, sçavoir de blanc, de rosset et de bis, et celuy qui ce présentera et presthendra estre receu Me forgonnier sera teneu de pestrir et cuire une fournée de pain de mesnage brun ou rosset, tout ainsin que sera advisé par les maistres dud. estat, et pour ceux de pasticier le presthendant fera quatre pièces telles que les M' depputtés et prevosts luy bailleront.

Par exprès est accordé quaucun ne pourra estre receu de voulanger, pasticier et fourgonnier que par le corps et assemblée des M' ne soit deliberé pour fere fere maistrise a Icelluy prethendant soit ce de voulanger, pasticier et fourgonnier au choix du prethendant de lun diceux, que sil est jugé capable de tous les trois degrais de pasticier, voulanger et fourgonnier; il y sera receu sans que hors ny a ladvenir il puisse jamais travailler, exercer ny fere valloir quen celluy ou ceux quil sera esté receu, sil est pasticier tant seulement pasticier et ainsin des autres, estant unanimement


accordé que pour ceux qui sont receus et declarés M'res par les presents estatutz auront leur vie durant faculté de fere de trois degrais de voulanger. pasticier et fourgonnier tel ou tels que bon leur semblera, ensemble leurs fils et beaux fils a condition que les fils et beaux fils avant leur reception seront examinés par les prevosts et deux M' que lestat nommera pour les instimre et rendre capables dud. estat et mestier de pasticier, voulanger et fourgonnier affin que le public en soit valablement et utilement servy, et sils nestoient jugés capables, leur sera loisible prendre un compagnon experimanté aud. mestier tel que sera jugé par les M'~ et prevosts pour luy assister, sans que lesd. fils de M~~ soient teneus de fere autre payemant que trois livres de cire a la boitte et les frais, et pour les beaux fils des M' payeront mesme cire et dix livres argeant à la boitte. Que si cas estoit que led. presenté autre que le fils et beau fils des M~" ne soit trouvé suffisant et capable par la plus grand voix et opinion des M'res dudit mestier, il sera renvoyé et donné tel temps et delay pour se rendre capable de lad maistrise que les maistres adviseront en Dieu et conscience, et si led. delay passé led. prethendant en maistrise ce représente ausd. prevosts des M~" pour fere son chef doeuvre et quil ne se treuve pareilhement capable sera de mesme renvoyé pour aprendre led. mestier et encore payera quinze livres damande a la boitte sans pouvoir estre receu a lad. maistrise quil nen soit treuvé digne pat la deliberation de la pluspart des maistres.

Il sera loisible a aucun maistre dud. mestier de voulanger, pastissier et fourgonier daccueillir encompaignieou associetté aucun compaignon dud. art. sur paine aud. maistre de trante livres d'amande et dix livres contre led. compaignon aplicable la moytié a lhospital, lautre moittié à la boitte dud. estat qui sera payée a la diligence et poursuite desd. prevosts, bien pourront lesd. maistres passer telles


associations que bon leur semblera sans quils puissent encourir la peine desd. estatutz.

Que sil advie it que par vieillesse, maladie, indisposition ou autre pareille ou semblable inconveniant quelque maistre dud. mestier ne puisse en personne exercer led. art, lui sera permis tenir un compaignon capable pour la conduitte et autres affaires despendans dud. estat, lequel travaillera au proffit dud. mestier et non autrement, à paine de trante livres damande contre lesd maistres et dix livres contre led. compaignon, lesquelles amandes seront payées a la diligence des prevosts aplicables la moitié a Ihospital et l'autre moitié a la boitte dud. estat, la vefve du maistre dud. estat vivant en viduitté et portant le nom de son mary aura la mesme iaculté de ten'r un compaignon capable.

Et advenant que quelque maistre aye quitté son four et quil ny puisse cuire ou exercer son estat ce pourra servir du tour et boutique d'un autre maistre pendant un an tant seulemant durant lequel il ce pourvoira d'un four et boutique sans que passé le susd an il ce puisse servir du four et boutique d'autruy a paine de soixante souls damande confie lesM~conirevenans et trante souls contre le maistre qui se sera servi de lad boutique aplicable la moittié a Ihospital l'autre moitié a la boitte dud estat sauf en cas durgeante nécessité jugée par lesd. maistres, en ce cas il aura toutte faculté dépendant dud. estat pour ce secourir et ahmamer, le tout sans dol ny fraude.

Sera loisible aux maistres de vandre et desbitter le pain tant en sa boutique qua la place publique suivant lancienne coustume comme aussi aux coings et carretours et fauxbourgs de la present ville par leurs vallets et servantes tant sullement estant par expres deffandu de le bailler a autres personnes pour le revandre soubs quelque prétexte que ce soit a paine de cent livies damande aplicables la moytié a la chappelle, l'autre moitié aux peauvres dud. hospital et s'il


na moyen porter lad. amande sera interdit de lexercice de son estat jusques avoir antierement payé.

Il sera permis a aucun maistre voulanger, pasticier ou orgonier de cuire de pain aux repetiers ou repetieres(i) pour le revandre sur paine de six livresaplicables a la boitte, bien pourront ils cuire pour la mesnagerie des habitans de lad. ville de Beziers sans en abuser et de pareille somme contre lesd. repetiers ou repetieres aplicables comme dessus et de conhscation du pain aux pauvres.

Ne pourront les hostes et cabaretiers de lad. ville et faux bourgz de Beziers cuire ni faire cuire aucun pain pour vandre apres a leurs hostes soit à pieces ou à table dhoste a paine de cent souls damande moitié a lhospital, moitié à la boitte avec deffances aux voulangers, pasticiers et fourgonniers de cuire pour lesd. hostelliers et cabaretiers que pour sa mesnagerie tant sullement sur payne que y contreviendra desd. maistres voulangers et fourgonniers de vingt livres d'amandes applicables comme dessus.

Que les prevosts desd. mestiers voulangers, pasticiers et fourgonniers seront tenus d'aller a jours ~M/'roMWM~' visiter les boutiques desd maistres voulangers et fourgonniers pour voir cy le pain qu'ils mectent et exposent en vente sera conforme et a proportion du poids qui lui aurait esté baillé par les consuls et deputtés de la police de Beziers et sil sera bien cuit pour en cas de contravantion estre confisqué a lhospital et en cas de resistance, estre les Mtres contrevenans defferés a justice aux fins de souffrir ta condempnation des amandes que par la justice sera ordonnée, ausquelles visittes M" les Consuls seront avertis pour venir cy bon leur semble, ou depputter de bons habitans pour en raporter la verité, et cy les M' dud. estat neg!igea'ent lesd. visittes il sera a l'obtion des sieurs

(1) Revendeurs, revendeuses.


consuls de les fere quand bon leur semblera appellés pour un prealable les prevosts dud mestier.

Et advenu le deces de quelquun desd. M' tant de lad. ville de Beziers que fauxbourgs dicelle, laissant aux surviveurs quelque enfans malles qui desirent d'exercer le mestier de leuis peres, eL quils soient moindres de vingt-cinq ans, maieurstoutes fois dedixhuict ans pourront tenir boutique ouverte de vou)anger, pasticier etforgonnier pourveu quilsayent fait led mestier de leur jeunesse durant la vie de leurs peres, que sils sont moindres de dix huict ans et qutls ou leurs parans trouvent bon quils exercent led. mestier, seront tenus lesd. prevosts dud. estat leur pourvoir de compaignons et serviteurs capables, lesquels compaignons ne pourront faire aucune association pour raison dud mestier avec aucun des serviteurs ny autres compaignons dud. estat a paine de cinquante livres applicables moittié à l'hospital, moittié à la boitte

Intervenant question et desbats entre les maistres dud. mestier ou entre les compaignons, les prevosts ce forceront avec les anciens maistres de les accorder et faire bons amis. Il sera pareillement loisible a aucun compaignon dud. mestier de quitter son maistre pour ce retirer hors la ville et fauxbourgs dud. Beziers ou demeurer dans lad. ville pour travailler dud. estat quil ne l'avertisse huict jours a l'avance ou lui bailler un autre compaignon en son lieu et place, a paine de soixante souls moitié a lhospital moitié à I.t boitte sauf cy le maistre treuvoit bon le despart dud. compaignon sans lui en subroger un autre en sa place.

Pacte que toutes les années seront esleus et nommés par les prevosts vieux quatre prevosts nouveaux deux maistres voulangers ou pasticiers et deux forgonniers le dimanche avant la feste Saint-Honoré, lesquels au prealable avoir presté le serement sur l'observation dese~tatutz dud. estat ce prandront guarde sur les abus qui ce peuvent


commettre aux contrevantions et règlements des articles de lad. mestrise et que tous les contrevenans en iceulx seront poursuivis en justice par les prevosts aus despans de la boitte dud. esMt, laquelle boitte sera au pouvoir dun prevost Me voulanger ou pasticier premier nommé, qui ce fermera a deux clefs, lune desquelles clefs sera teneu par led. prevost voulanger et pasticier et lautre par led. prevost forgohnier pareillemant premier esleu qui seront tenus randre leurs comptes et prester le reliqua de leur administration pandant leur année de ce quils se trouveront chargés, mesmes des ornemans de lesglise. aux autres prevosts qui seront après nommez, qui sen chargeront comme les autres par acte publique, le dimanche après led. jour et feste Saint-Honnoré a la presance des maistres dud estat qui seront a ces fins mandés par les prevosts a la reddition et closture desd. comptes et payeront les deffaillans cinq soûls qui seront executtés a la diligence desd. prevosts sauf legitime excuse.

Sera aussi led. jour avant la feste Saint-Honnoré esleus et nommez par la compagnie deux compaignons prevosts qui ce prendront garde des pauvres necessiteux dud. mestier et compaignons four~uns qui seront tenus d'en donner advis a la compagnie pour leur secourir et acister des deniers de la boitte du dit estat et de fere placer et travailler lesd. compaignons four.uns lesquelz payeront cinq souls pour une seule fois qui seront mis dans lad boitte, ce qui sera faict a la diligence desd. prevosts et a ceux qui ne ce pourront placer luy sera baillé cinq souls a chascun de largeant de la boitte pour ce conduire et passer son chemin, seront aussy tenus lesd. prevosts de veilher sur les actions des compaignons travaillans avec lesd. Maistres dud. estat de leurs malversations.

Seront tenus lesd. M' dud estat de sassembler pour deliberer des affaires dud. estat consernant lobservation


des presens estatutz et autres occurrans affaires, de mesmes pour le service de leur chappelle et ce une fois le mois ou davantage cy besoing est a paine de ceux qui ne se trouveront au lieu assigné duemant advertis par lesd. prevosts payeront chascung cinq souls damande a la premiere requisition et en reffus seront mis en justice par lesd. prevosts.

Plus est accordé que lesd. prevosts estans en charge ne pourront fere fondre de la cire tant vieille que neuve pour fere de chandelles sans appeller préalablement quatre M"~ anciens dud. estat pour la peser à 'paine de cinq livres de cire damande payable à la confrairie dud. estat sans remission, à la diligence desd. prevosts.

Et advenans aucun maistre ou serviteur dud. estat en auscune necessité de maladye qui ne pourront travailler en ce cas seront tenus lesd. prevosts dud. estat de sassembler et avoir ladvis de cinq ou six maistres pour adviser tous ensemble quelle sommeils pourront bailler de la boitte aud. malade lequel malade venant à travailler sera tenu randre lad. somme qu'il aura receue auxd prevosts pour la remettre dans lad. boitte.

Que ihors que quelque maistre dud. estat, fammes ou enfans, viendront a estre malades et que voudront recevoir le St-Sacrement,ayans advertis les prevosts dud. estat,iceux prevosts seront tenus d'envoyer advertir tous les maistres, amn de cy trouver pour accompaigner le St-Sacrement a lheure que seront mandés avec un cierge chascun a paine d'un sou! damande a tous les deffaillans sauf legitime excuse auquel cas y pourront envoyer sa famme ou enfans afin de randre plus, et venant a deceder, leur sera baillé la cire cest assavoir aux M' et a leurs fammes et enfans aagés de quinze ans faisant led. estat, autremant non aux petites filles et enfans de bas aage, deux petits cierges comme aussi a leurs serviteurs et apprantis, qui brulleront depuis quils


seront decedés jusques à leur sepulture et enterrement, seront tous tenus les maistres dud.estat cy treuver ou ungde chasque maison a Iheure quils seront mandés pour accompaigner le corps du deffunct et a deffaud de cy treuver lesd. maistres payeront un soul trois deniers, sauf legitime excuse, auquel y envoyeront quelque autre de la maison comme sa fille, famme et enfants, qui seront le mesme jour exécutes a la diligence des prevosts que des lhors seront a paine de payer eux memes lesd. amandes desd. defaillans sans espoir daucune grâce afin de donner occasion a tous dud estat de ne manquer de ce treuver a icelles œuvres.

Pacte accordé que la bandiere sive enseigne dud. estat sera entreteneu et renouve)lée~ quand besoing sera aux despans de la boitte dud estat et en cas n'y aura argeant les maistres vonlangers, pasticiers ou forgonniers seront tenus den bailler qua ces fins ce cottiseront, laquelle sera annuellement créée et affermée et baillée au plus disant et faisant la condition meilheure laquelle recevant sera teneu de bailler caution pour la randre à la fin de son année au mesme estat quil la recevra a peine aux encestres prevosts qui auront baillé lad. anseigne sans caution de respondre de la valeur et louage dicelle, lequel louage sera mis dans lad. boitte et sera teneu celluy qui aura la dite enseigne de la poner aux processions et paints benits des dimanches de may annuellement ensemble le solempnel jour de lAssension et de St-Honnoré comme est accoustumé fere et les M" dud. estat de laccompagner jusques à sa maison dhabitation, paine à ceux qui manqueront d'un soul damande chascun.

Sera aussi accordé que tous les ans, suivant lancienne coustume, pour fere la charité le jour de lAssention, seront tenus les prevots de lad. confrairie lever de chasque maistre ou maistresse dud. estat annuellement un soul trois deniers


de chasque famme vendant miliasset sera payé un soul qui sera employé a fere du pain pour monter la charité le jour de lAssension suivant lancienne coustume,ce qui sera faict a la ddigence desd. prevosts.

Est aussi accordé que pour esvitter aux abus et escandalles qui sont intervenus par le passé par aucungz M'~ dud. estat sur l'observation des festes, quil ne sera permis ny loisible a aucun maistre ny maistresse vefve dud. estat de travailler ny faire travailler les jours des festes suivans. Premieremant est deffandu aux M' voulangers de cuire aucun pain ni mettre bois au four pour bruller de tout le jour mais bien de nuict pour esvitter escandalle comme sont les dimanches de l'année, les quatre festivités, le jour de lAssansion, la feste Dieu, le jour de St-Honnoré, patron de lad. confrairie et toutes les festes de Nostre Dame a paine de deux livres de cire et destre executtés par justice le landemain a la poursuite des prevosts lhors estant et aux M' fourgonniers de ne travailler de leurd. estat aux festes qui seront escriptes par rang et ordre cy après sur mesme paine sans que aucuns M'res dud. estat contrevenans a ce dessus ce puissent servir daucune escuse ny permission a eux donnée soit par Monseigneur lEvesque de Beziers ou de ces officiers ny de quelque seigneur que ce soit ny pareillemant des consuls dud. Beziers qu'ils pourront sur ce avoir heus, laquelle ne leur pourra de rien servir, mais nonobstant telles permissions tous les contrevenans à ce dessus payeront les amandes susd. et tous les despens quils pourront fere fere aud. estat pour dautant plus donner occasion a un chascun de mieux exactement chaumer lesd. festes a ladvenir que na esté faict par le passé au grand escandalle dun chascun et prejudice des autres M" dud. estat lesquelles festes chomables sensuivent, en Janvier la Circoncision, le jour des Rois, St Fabien et St Sebastien fevrier la Purification Nostre


Dame, St Mathias, apostre, mars LAnonciation Nostre Dame, avril St Marc, St Affrodise, may St Phelip et St Jacques, linvantion Sainte Croix, St Honnoré, juin St Jean, St Pierre et St Paul, juilhet la Magdelaine, St Jacques et St Nazaire, aoust la Transfiguration, St Laurens, l'Assomption Nostre Dame, St Barthelemy, septembre, la Nativité Nostre Dame, St Mathieu apostre, octobre, St Luc, St Simon et St Jude, novembre Tous les Saints, les Morts, St Martin, St André, décembre, Nostre Dame, St Thomas, la Nativitté de Nostre Seigneur, St Estienne et St Jean, les festes movilles, les jours de Pasques et les deux jours apres le jour de IAssomption, Pentecoste et deux jours après la feste Dieu.

Finallemant affin que les presans estatutz soient a ladvenir mieux entretenus et gardés que na esté faict par le passé, ce quest advenu a cause de la négligence des prevosts qui ont esté en charge pour navoir daigné faire executter les amandes pourtées par iceuls contre les defaillans tant aux messes, processions la veilhe et le jour StHonnoré, JubIIés,transgression des festes,anterrement des morts et autres œuvres pies, reddition de comptes et assemblées qui faictes pour délibérer des affaires de lad. confrairie et profits dud. estat bien que tous les M"" fussent mandés et obligés cy trouver ou ne ce trouvoient ordinairement que deux ou trois maistres quy estoient contrainctz s'en retourner sans rien fere ny deliberer, ce qui a apporté une grande escandalle au public et preiudice aud. estat, et affin de donner occasion a chascun a ladvenir de ce treuver a ce quils sont obligés ou payer lesd. amandes qui aporteront touiours quelque proffit et comodité a la boitte de lad. confrairie sera doresnavant permis aux prevosts qui seront esleus annuellement et pour leur soulagement et descharge de fere au commancemant de leur année ou lorsque la bandiere sive anseigne ce criera et


affermera d'affermer par mesme moyen touttes les amandes pourtés par lesd. presents estatntz et icelles delivrer a cellui qui fera la condition meilheure a payer de comptant ou bailler bonne et suffisante caution pour payer au terme qui leur sera accordé et lui en passer contract a paine aux d. prevosts qui auront negligé lad. afferme de trois livres damande chascun quils seront contrainctz payer au proffit de lad. confrairie, executtés et poursuivis a la diligence des vieux prevosts, et en deffaud diceulx par un M' dud. estat a preuve neanmoingz da huict ou dix M'~ dud. estat. L'an mil six cens trente et le huictiesme jour du mois de decembre dans Beziers apres midy, reignant tres chrestien prince Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, par devant moy notere royal de lad. ville et tesmoingz bas nommés ont esté presens et constitués en leurs personnes Jean Cros, Pierre Orthes, Claude Bringer, Raymond Lermet prevosts la presente année des maistres voulangers et pasticiers dud. Beziers, Jean Fiches, Pierre Bouisson, Nicolas Texier, Guillaume Maynon, Dardé Tongas, Pierre Bernard, Paul Apolit, Guillaume Mengaud, Pierre Tourieres, Michel Geraudel, Jean Martin, Guillaume Mas, Raymond Rouzier, Filip Praire, Guillaume Pause, Cebe Bessiere, Jean Simon, Jean Masson, Louis Masson. Jean Agard, Jean Gay. Estienne Alies, Jacques Astruc, Jean Astruc, François Dumont, Honnoré Gasq, Jean Laur, Pierre Antoine Orthes, Sebastian Bonaffe, Claude Bautriat, Jacques Virgilis, Jean Orthes, fils de Pierre, Antoine Gaillac, François Gache, taisant tant pour eux que pour et au nom des autres M"~ voulangers, pasticiers et fourgonniers de la presente ville de Beziers, les susd. faisant la plus saine et grande partie desd. M'~ lesquels de gred ont pour le bien et utilité de leur estat que du public fait et accorde les estatutz dessus escriptz ou concludz, deliberé et


arresté quiceux seront gardés et observés de poinct en poinct selon sa forme et teneur sans y contrevenir en façon quelconque sur les paines portées par iceux et pour plus grande validité tous lesd. M" ont donné pouvoir et puissance auxd. Jean Cros, Pierre Orthes, Bringer et Lermet d'envoyer au Roy pour obtenir de sa majesté provision expresse portant confirmation et autorization desd presens estatutz, a ces fins fournir et frayer tous les fraix à ce nécessaires, promettent les rembourser chascun pour leur cotitté auxquelles fins lesd. maistres ont constitué lesd. prevosts leurs procurseurs, acteurs et directeurs et pour lobservation de tout ce dessus lesd. parties comme chascun concerne ont obligé tous et chascuns leurs biens presents et advenir, soumis à toutes rigueurs, et ainsi l'ont promis et juré. Faict et recitté dans la chapelle St-Honnoré fondée dans l'église St-Felix, presents M* Blaise Bertet procureur, Cesar Jaume praticien et Pierre Arman signés ou merqués aux parties a loriginal, et moy Jean Vaissiere notere royal dud. Beziers qui requis en ay retenu acte duquel le present extraict a esté tiré duement collationné, tiré à loriginal Vaissiere notere royal ainsin signé.

Extraict des registres de la cour de Monsieur le Seneschal de Beziers Sur la requeste presantée par les Me. voulangers, pasticiers et fourgonniers de la present ville tendant à ce que les estatutz par eux faicts et réduits concernant leur art et exercice dans lad. ville seront gardés et observés a ladvenir par tous les M' et autres travaillants dud. art avec deffances a eux dy contrevenir sur les paines portées par iceux, et aux fins qu'il leur soit permis de se retirer devers sa majesté pour en obtenir les lettres sur ce necessaires, extraict desd. estatuts signés Vaissiére notere du susd. du present mois de decembre avec le dire et conclusions du procureur du roy mis au pied de lad. requeste. Nous


lieutenant suivant délibération de conseil autorisant lad. requeste. Avons ordonné et ordonnons que lesd. estatuts seront gardés et observés a ladvenir par lesd. M" voulangers, pasticiers et fourgonniers et autres travaillants dud. art. en la present ville tout ainsi quit est contenu et quils leur permettent a ces fins ce retirer devers sa majesté pour en obtenir (outtes lettres sur ce nécessaires comme au registre prononcé à Beziers le neuviesme décembre mil six cens trante. Rases signé.

Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre a tous présents et advenir, salut. Nos bien aymés les M' voulangets, pasticiers et fourgonniers en nostre ville de Beziers et fauxbourgs dicelle en Languedoc nous on fait remonstier que pour le bien et service du public empescher les abus qui ce peuvent comettre aud. mestier et icelluy réduire en bon ordre ils ont fait dresser entre eux certains articles et estatutz de police concernant led. mestier convenables pour empescber la continuation desd. abus provenus de ce que led. mestier n'a jusques a présent esté juré et nya a esté observé aucune reigle ny estatuts comme il ce faicts en autres mestiers en nostre dite ville de Beziers et en toutes nos autres bonnes villes, lesquels articles le Seneschal dud. Beziers ayant treuvé très utiles au public, aurait par son jugemant ordonné estre gardés et observés par les exposans,'Nous suppliant tres humblement les leur vouloir confirmer, esmologuer et leur en accorder nos lettres sur ce nécessaires, Scavoir faisons que~après avoir taict voir en nostre conseillesd. articles et estatuts du VIP décembre dernier concernant lordre que doibt estre gardé aud. mestier, et le jugement dud. seneschal du IXe dud. mois cy attachés sous nostre contre scel, de ladvis dicelluy Avons de nostre grace especialle, plaine puissance et auctorité royale lesd. articles, estatutz et reiglement


confirmés, auctorisés et approuvés, confirmons, autorisons et approuvons par ces presantes, voulons et nous plaist quils sortent a leur plain et entier effect, et soient gardés, entretenus par les exposans ouvriers dud. art et mestier et autresquiappartiendra.Si donnons en mandemant anos amés et feaulx les gens tenans notre courdeparIemant.aTholose seneschal de Beziers ou son lieutenant aud. lieu et a tous nos autres justiciers et officiers quil appartiendra que ces presantes nos lettres ils fassent lire, publier et registrer et de leur contenu jouir et user les exposants plainemant, paisiblement et perpetuellement, cessant et faisant cesser tous troubles et empeschemens au contraire, car tel est notre plaisir. Et aSm que ce soit chose ferme et stable a tousiours nous ayons faicts mectre notre scel a cesd. presantes sauf en autre chose nostre droict et laultruy en toutes. Donné a Paris au mois de janvier l'an de grâce mil six cens trante un et de nostre reigne le vingt uniesme. Par le Roy De La Robertière signé.

Extraict des registres du Tar/~M~. Veu les lettres patentes du Roy données à Paris au mois de janvier mil six cens trante un, signé par le Roy, de la Robertière et scellées du grand sceau de cire verte sur lacts de soye rouge et verte par lesquelles sa majesté autorise, confirme et apreuve les estatuts et articles de police a lui presentés par les M' boulangers, pasticiers et fourgonniers de la ville de Beziers concernant leurs mestiers et veu aussy la requeste par lesd. impetrants presantée aux fins du registre et vérification desd. lettres patantes avec la responce du procureur gênera) du Roy, la cour envoye et renvoye lesd. parties par devant le seneschal de Carcassonne au siège dud. Beziers pour leur estre pourveu sur les fins de lad. requeste ainsin qu'il appartiendra. Prononcé a Tholose en parlement le vingt septiesme janvier mil six cens trante


deux.Turlessigné. Collationné, Me Durand signé. Receu un esceu.

Extraict des registres de la cour de M. le senechal de Beziers. Veu la requeste presantée par les M"" boulangers, pasticiersetfourgonniers de lapresent ville tendant a ce que en consequance de larrest donné par la cour de parlement de Tholose vingt septiesme janvier dernier sur la presentation des estatutz de leur art, et lettres patantes de sa majesté portant confirmation dicelluy ils soint autorisés et enregistrés en la cour et enjoind aux consuls de la ville de proceder a pareille publication et regestre pour le conteneu en icelluy estre gardé et observé à lad venir avec deflances a tous M' dud. art et autre qu'il appartiendra dy contrevenir, extraict desd. estatutz du susd. decembre mil six cens trante sur le contressel desd. lettres patantes données sur la confirmation diceux du mois de janvier mil six cens trente un, arest de lad. cour vingt septiesme janvier dernier par lequel est ordonné que lesd. M" se retireront en la cour pour leur estre pourveu sur lautorisationdesd. estatutz avec le dire et conclusions du procureur du Roy, Nous lieutenant suivant délibération de conseil avons ordonné et ordonnons que lesd. estatuts seront autorisés et publiés et à ces fins quils seront enregistrés en la cour pour le conteneu en iceux estre gardés et observés avec deffances aux Mires dud. estat et autres qu'il appartiendra dy contrevenir et neantmoingz enjoignant aux consuls de la present ville de proceder a pareille publication et registre. De Nicolay conseiller et president, Sartre aussy conseiller et rapporteur signes au dictum. Prononcé le vingt quatriesme septembre mil six cens trante deux. Bezouard signé. Ordonnance et suitte dud. arrest

Les consuls de la ville de Beziers, juges royaux et episcopaux de la police de lad. ville, Seigneurs de Baissan et de


Montimas a tous ceux qui ces presantes verront, salut. Sçavoir faisons et attestons comme ce jourd'huy dacte des presantes c'est presenté Jean Gros M~" boulanger faisant pour tous les maistres boulangers, pasticiers et forgonniers dud Beziers, lequel nous auroit presantés les estatutz fiits entre eux, auctorisés par le Roy par ces lettres pattantes du mois de Janvier mil six cent trente un, scellées du grand sceau en cire verte, lacts de soye rouge et veite soubz le contrescel desquelles sont les estatutz nous requerans, iceux vouloir auctoriser et enregistrer pour le contenu en iceux, veu lesd. estatutz, lesd. lettres pattantes signées De la Robestière par lesquelles Sa Majesté autorise lesd. estatutz, arrest de la Souveraine Cour de Parlement de Tholose sur l'auctorisation diceux portant renvoy par devant M. le Seneschal de Carcassonne au siège de Beziers, du vingt septième janvier dernier, et Ordonnance donnée par led. siege du vingt quatriesme septembre aussi dernier portant autorisation et regestre desd. estatutz et que pareil regestre seroit faict par devant nous ez registres de la maison consulaire et ouy sur ce le seindic de lad. ville, nous dicts consuls avons ordonné que lesd. estatutz seront gardés et observés selon leur forme et teneur et qu'il sera permis aux hostes et cabaretiers fere du pain pour leurs hostes et aux repetiers et repettieres aussi pour vendre et debister comme ils ont accoustumé, a la charge de le fere suivant la tariffe et reglemant, enjoignant auxd. boulangers et forgoniers de le leur cuire a paine de cinquante livres damande, ordonnons aussi que lesd. visittes du pain seront faictes suivant la coustume sans avoir esgard a larticle mis auxd. estatutz lesquels seront enregistrés ez regsetres de la maison consulaire ensemble lesd. lettres patentes, arrest et ordonnance dud seneschal. En foy et tesmoingz de quoy avons fait expedier ces presentes pour servir ou il appartiendra et icelles faict sceller du scel et armes de lad. ville. Fait à Beziers ce cinquiesme octobre mil six cent trente deux Registre de Omnibus, t. iv. f" 27-36.


S~r~M ~'M/ï contrat ~r~j~~

L'an mil six cent quatre vingt dix et le unziesme aoust, appres midi, à Beziers, regnant comme dessus, devant moi notaire royal de lad. ville, et presans les temoins bas nommés a esté en personne François Larmet du lieu de Mervieil, lequel par ce present a bailhé et bailhe pour aprantif a David Tudié, me bolanger de lad. ville, presant et acceptant, pour lui aprandre et enseigner led. mestier de bolanger dans le temps de deux ans qui commanseront aujourdhui que led, aprantif est entré dans sa botique ausd. fins, et cest pour et moiennant la somme de cent cinquante quatre livres et trante solz pour le droit de chapelle que chaque aprantif est obligé de bailher à l'un des prevostz dud. mestier, suivant leur statutz, paiables lesd. cinquante quatre livres, savoir presentemant, reallement et de comptant la moitié quest vingt sept livres en escus et monnoie aussi bien que lesd. trante solz du droit de chapelIeparled.Tudié verimés, receuset embourcés, presans nous notaire et témoins, et l'autre moitié restante promet et s'oblige led. Larmet lui paier dans un an daujourd'hui, moiennant laquelle somme led. Tudié promet d'enseigner led. mestier aud. aprantif et de le perfectionner en icelui en tant que led. aprantif s'y voudra apliquer, et en outre led. Tudié de nourrir led aprantif durant led. temps de la despanse de bouche tant sullemant, etled. aprantif promet de bien et fidellement servir sond. maistre, obeir suivant sa qualité avec condition expresse que s'il vient à quitter sans sujet legitime, sera permis aud. Tudié de mettre un compagnon à la place dud. apprentif a ses despens, et pour observer ce dessus ont obligé leurs biens soubmis aux rigueurs de justice. Fait et passé à la maison dud. Tudié, presans Jean Chavardès me cordonnier et Jean Puech hoste temoins signés avec.

(Tiré des minutes de Me Cassan, notaire.)


(S7~$

des boutonniérs ~~jr/?M~Mrs cA~ Articles faicts, dressés et accordés par les boutonniers,

garnisseurs de C&MM~ la ville ~'B~OK~~MM, ~0/~ servir de reglement, ~bt HM<OM et ordre contre ceulx quy se veulent injerer a faire led. mestier, vandre /o/<o~ de marchadises concernant led estat, sans que jamais ils en a)~Mtya:a/)/'ra~M~~M~ aultres y«! en ~OM~rc~M~ ~~K~~ comme il sera dict par les articles suivants

Premierement. Que tous lesd. M" soubsignés promettent de bien et deuement avec toute fidelité servir le public en ce quil concerne leur estat, mestier et vaccation, et sans en abuzer, a peyne que celuy qui y contreviendra se soubsmettra a payer les amendes quy seront cy bas mises.

Item seront tenus lesd. M'~ de bien et deuement garnir et travailher toute sorte de bezoigne consernant led. estat de quelle estoffe que se soit, et de la fasson qu'il sera requis et necessere, selon le cours et occurance du temps, et à ces fins seront eslus et nommez chescune année deux bailles jurés M" dud estat pour se prandre garde pendant l'année de l'exercice de leur charge si lad. besoigne est bien et deuement faicte et de la qualité requise, auquel effect ils procederont a la veriffication dicelle quand besoing sera et vacqueront au surplus a ce que sera du debvoir de leur charge.

Item ne pourrontlesd. M'~recepvoir ni prendre que deux aprentifs tant sullement pour le temps et terme chescung de troys années affin que lesd. aprentifs apres avoir faict leur apprentissage soient mieulx instruits et cappables en leur art pour en apres servir les maistres, et en cas que aulcung desd. M' contreviennent a ce dessus, lamende de


trente livres lui sera desclairée, la moytie applicable aux pauvres de Ihospital quy en fera recepte, et l'autre moytié sera mise dans la boete que lesd. bailles jurés tiendront pour subvenir a l'entretenement du service divin à l'instar des autres M"~ jurés de lad. ville et aux aultres frais quil conviendra faire pendant lannee de leur charge. De mesme aussy ne sera permis auxd. M' recepvoir aulcung desd. apprentifs sans que premièrement il laye communiqué ausd. bailles pour voir sil est de qualité requise et propre pour led. estat aulx peynes susdites. Item aussi ne pourront ]es susd. M' prendre ne recepvoir aucun compagnon dud. mestier que premierement il nayt esté recogneu par lesd. bailles jurés dud. mestier, a la peyne que dessus.

Item celluy que de nouveau vouldra lever bottique en la piesente ville ne le pou!i'a fere que premierement il ne soit recogneu pour avoir bien et deuement faict son debvoir a servir fidellement lesd. M' l'espace de cinq aunées apres son dict apprentissage, a peyne de lesmande, comme dict est

Iten ne pourra estre receu ny lever lad. bottique qu'on n'ayt fait assembler tous les M' dud. estat ou la plus grande partie diceulx pour leur demonstrer labesoigne qu'il fauldra quil fasse pour preuve de sa suffisance et chef dœuvre, lequel chef dœuvre il sera tenu de fere en la forme et manyere que par lesd. bailles et M~" dud. mestier luy sera prescripte.

Item aprez que led. chef dœuvre sera parachevé et qu'on l'aura recogneu bien et deuemant faict, et jugé led. ouvrier suffisant, digne et capable de passer M' ce néantmoingz il ne pourra estre receu que premieyrement il nayt payé la somme de vingt cinq livres applicables comme dict est, scavoir la moytié aux pauvres et l'autre moictiépour mestre dans la boitte que lesd. bailles jurés tiendront. et moyennant


ce, il ne pourra estre contrainct de fere aulcung repas ny banquet aulx bailles et M" voiré ny sera receu horsque volontairement il le voulcist faire, attandeu que cellaest defandeu par les ordonnances du roy.

Item apres que led, maisrre de nouveau aura satisfait a ce que dessus, seront tenus lesd. M' et bailles jurés dud. mestier luy bailler lettres certifiées et attestées par lesd. bailles jurés dud. mestier comme ayant il esté recogneu digne et cappable d'avoir passé M" neau)moing ladmener et conduire avec toutes les solempnités requises a la maison consullere de la presant ville pour prester le sermant en tel cas requis devant messieurs les consulz par le greffier desquels lesd. lettres seront enregistrées au libre de omnibus.

Item seront lesd. bailles tenuz de tenir un registre de tout ce qu'ils administreront pendant leur année et en donner bon et loyal compte à la fin dicelle aux auttres bailles quy viendront aprez euls à la premiere requisition à peyne de respondre de tous despens, domaiges et intherests et dy estre constraints par les voyes de droit. Item ne pourront ceulx des aultres estatz vandre en boutique, en gros ny en dettal aulcungz chappeaulx, boutons, ny autre merchandise consernant led. mestier et vaccation a peyne de cinq livres damande applicable la moytié aux pauvres, et l'autre moitié à la boette et au baille juré expert des esguilhettes de soye, le tout conformement aux autres bailhes jurés.

De mesme aussy ne pourront aultres que ceux dud. mestier jurés fere travailher aucune sorte de bouttons boys ny autre besoigne consernant led. estat en bottique ny en chambre pour les exposer en vante au detall, mais bien en gros aux m~' jurés de lad. ville, sur les peynes susd. Item plus ne pourra aulcung chappelier forain vandre ses chappeaulx soyt en gros ou en dettail à aulcung que


ausd. mes jurés de la present ville, à peyne de cinq livres desmande, bien auront taculté les marchands boytiers passant dexposer en vante les chappeaulx de peluche et castor pour les enfants, esguilhettes et toute autre marchandise de leur boitte sans que lesd. bailles ny autres dud mestier de garnisseur les puissent empescher sur la peyne que dessus.

Item cas advenant que aulcung desd. maistres viennent malades ou en nécessité. lesd bailhes seront tenus faire la queste parmi lesd. mes jurés pour subvenir a leursd. maladies et nécessités.

Item decedant aulcungs desd. mes, lesd. bailhes seront tenuz faire assembler tous les m" et compagnons dud. estat pour luy faire honnneur à ses funerailles. Item sera permis aux femmes et vefves desd. m" tenir boltique durant leur veufvage sans contredictionde personne et à ces fins de tenir de serviteurs cappables et suffisans. Item sera permis a l'enfant du me juré ouvrir bottique sans faire chef-d'œuvre toutefois il paiera quinze livres aulx pouvres de l'hospital.

Item sera permis à ung compagnon estant capable dud. estat se mariant avec une fille desd m~ ouvrir bottique sans contrediction aulcune, en payant quinze livres aulx pouvres que dessus.

Finallement que les chapeaulx que lesd. ch.tppeliers forains portetont en ceste ville seront bons et de recepte, et à ces fins seront visittés par les bâches jurés dud, estat et en cas ils ne seront de qualité requise, ils en seront prins six desd. chappeaulx pour les faire vandre, et largent en provenant donné aux pouvres, et pour tout ce dessus garder et observer nous sommes soubzmis aux peynes que dessus et nous sommes soubsignés.

Collationné a l'original signé Gayon, secretaire et greffier retiré par Gouttes chapelier. Signé Gayon, secrétaire et greffier.

Arch. mun. de Beziers. Registre de Omnibus t. 2 f" 173.


< et ~0/

des ~7jr~~rs S~~r~

Lan mil cinq cens quatre vingts dix neuf et le dernier jour du mois de may a Beziers avant midy, regnant tres chrestien prince Henry par la grace de Dieu Roy de France et de Navarre, en presence de moy notaire et temoins bas nommés establis en leurs personnes Jean Rouch, Arnaud Viguier, Guillaume Brissac, Jean Millau, Pierre Carriere, Antoine Guiraud, Pierre Guiraud, Antoine Carriere, Antoine Pantarel, Antoine Lillé, Pierre Pallans, Antoine Calmette, Jean Aumieres, Bernard Blannc, Antoine Tutel, Jean Paraire, Isaac Bouissiere, Antoine Fabre, Danis Fabre, Jean Barrès, Jean Marlet et Jean Remoulz, maistres jardiniers de Beziers et habitans de lad. ville.

Lesquelz de leur gredz, tant pour eulx que pour les autres jardiniers de lad. ville absans, ont fait et font le reglement de leur mestier suivant

Premierement qu'il sera dit et celebré dans lesglise desd. R. P. Augustins dud. Beziers une messe tous les jours des dimanches et festes de Nostre Dame, Feste Dieu, et les quatre festivités de lannée a perpetuitté, et que le lendemain de la feste Dieu et le lendemain de la feste de tous les Saints il sera dit un hobit pour le soulagement et repos des ames des confreres decedés, le tout aux despans de lad. confrairie.

Plus que chaque dit jour de la Feste Dieu, jour de leur feste dantiennetté, la companie nommera et eslira trois d'entr'eulx pour estre prevostz dudit mestier durant lannée lesquelz led. jour et apres avoir presté le serment requis affermeront annuellement lanseigne dud. mestier au plus disant et dernier encherisseur et les deniers en provenans


seront rettirés par lesd. prevostz,mis a la boitte et emploiés aud. divin service et autres affaires de lad. compagnie. Et affin quicelle companie puisse bien faire faire led. divin office et service et survenir aux affaires dicelle, chacun maistre et serviteur dud. mestier payeront à la boitte que lesd. prevosts tiendront chacun desd. jours desd. festes de Dieu deux solz.

Pacte que lesd. prevostz seront aussi caritadiers dud. mestier annuellement et pourront contraindre tous lesd. maistres et serviteurs a payer leur part à la charitté. Pacte que si aucun maistre et compaignon dud. mestier estoit maDade necessiteux lesd. prevostz seroint tenus demander pour eulx a tous lesd. maistres et serviteurs pour leur secours en leurs necessités.

Pacte que tous lesd. maistres acisteront dordinaireauxd. messes et charitté a peine de demy livre de cire sils nont legitime excuze, auquel cas descuze nauront aucune amande.

Pacte que lors quun maistre et serviteur dud. mestier decedera, tous lesd. maistres et serviteurs acisteront a son enterrement et payeront a la boitte deux deniers a peine de demy livre cire sils nont legitime excuze comme dit est cy dessus et a ces fins les feront advertir.

Pacte que pendant que le corps demeurera a la maison et des que lame en sera sortie, jusques que led. corps soit enterré, lesd. prevostz y tiendront de cire allumée, comme est de coustume que sy aucun maistre et serviteur decedoit hors et loin une lieue dud. Beziers, lesd. prevostz y feront apporter de cire pour y estre allumée.

Que lorsquuu des confreres, leurs femmes, leurs enfans, ensemble les serviteurs qui seront confrères, et quy viendront deceder, leurs heritiers seront tenus de payer a la ehapelle dix solz pour la sortie ou pour le luminaire que la


confrairie est obligée de lui tenir jusques que le corps est dans le tombeau.

Pacte quaucun maistre ne pourra vandre ny faire vandre lesd. jours feste de Dieu aucunes herbes domestiques a paine de deux livres cire.

Pacte que chacun maistre acistera a la montée des passiniats (pains bénits), et sil ne peut, y mandera son serviteur a paine de demy livre cire.

Pacte que lesd. prevostz ce fairont payer desd. amandes aux debiteurs le lendemain quelles seront encourues et du tout a la fin de chaque année les prevostz quauront administré randront compte aux prevostz nouveaux. Pacte que aucuns jardiniers, leurs femmes et domestiques ny revenderesses ne pourront pas vandre aucunes herbes, legumes frais ny artichauts dans de maisons particullieres ny autremant que les jours quil est permis de vandre icelles publiquement, a paine dune livre de cire damande payable auxd. prevostz, quy sera employée au proffict de la chapelle.

Que aucuns prevostz ny maistres jardiniers ne pourront donner a personne aucune permission ny pouvoir de vandre sans au preatable lavoir communiqué a dautres maistres et avoir leur agrement par escript, lesquels maistres seront mandés venir, et en cas ils refuseront sans legitime excuze seront tenuz de payer une livre de cire au proffict de la chapelle.

Item que tous les confreres dud. mestier et vefves quy fairont la vaccation des jardiniers, soit quils soint de la ville ou de la campagne, comme aussi tous les compaignons dud. mestier seront tenuz de payer cinq solz chacun annuellement pour le pain benit, lesquelz cinq solz seront payés entre les mains des prevostz et les maistres qui tiendront jardin payeront dix solz pour deux pains benitz, suivant lantienne coustume, lequel payement sera faict ez


mains desd. prevostz quy seront en charge, pour estre emploiés en pains benitz, ou mis a la boitte, a leffect du service divin et aultres afaires de la confrerie. Item que chaque revanderesse de la presant ville ou terroir dicelle qui vendront des herbes potageres ou autres, soit artichaux, febes, eaulx et oignons dans la presant ville payeront une seulle fois pour droit dentrée aux prevostz quy seront en charge vingt solz et chaque année dix solz de cotization au proffict de la chapelle pour faire faire le divin service et les femmes ou vefves des maistres quy fairont aussy la fonetion de revanderesses ne payeront aussy que dix solz pour la cottization annuellement. Item que tous les jardiniers ou non jardiniers hors du terroir de Beziers qui vendront des herbes, artichauts, légumes frais, eaulx et oignons dans lad. ville, sils ne sont pas confreres et ne payant pas la cottization a la chapelle, seront tenuz de payer chacun annuellement dix solz au proffict de lad. chapelle pour le service divin ez mains des prevostz.

Et pour le dessus tenir et ny contrevenir lesd. parties obligent leurs biens meubles et immeubles, presans et advenir quont soubmis a touttes rigueurs de justice avec les renonciations requises. Ainssi lont juré. Faict et recitté dans la maison dud. Blanc, presans Barthelemy Bonnet &t Blaize Matre praticians dud. Beziers et moy Jean Cassan notaire roial dud. Beziers quy requis en ay rettenu instrument, duquel ay rettiré le presant et signé, Cassan notaire signé.

Extraict des registres de la cour de M'' le seneschal de Beziers et de la souveraine Cour de Parlement de Toulouse autorisant lesd. statutz.

Archives municipales. Registre de Omnibus t. VII f° 101-10~.


Statuts

des laboureurs de la confrerie de Saint oAndrieu, leur patron, fondée en l 'église collegialle et abbatialle Saint oAJfrodi^e. Au nom de Dieu. S'ensuivent les statutz et ordonnances de la venerable et saincte chapelle de Monseigneur Saint Andrieu, patron des laboureurs, establie d'ung commun consentement, faicts et accordez en l'année mil six cens quatre et le quinziesme jour du mois de juin, estans tirés sur les vieilles pancardes et statutz faicts par nous ancestres, lesquels presans statutz voullons que soint observés de point en point, et laditte feste se celebrera le dimanche aprez la feste Saint Affrodize, estans prevosts et caritadiers en cette presanteannéeFulcrandBesson, Thomas Villenefve, Guillaume Faitis et Michel Mandailhe, ensemble ceux qui sont signés ou marqués, les presans statutz consistans en la forme et maniere que s'ensuit

Premierement, par le premier article a esté estably et ordonné que touttes les années, tant a presant qua ladvenir, seront esleuz cinq caritadiers, servans de prevostz de lad. chapelle, sçavoir trois de la presant ville de Beziers et deux des metteries qui seront dans le terroir de lad. ville, pour regir, gouverner et administrer de ladicte chapelle et service d'icelle.

Second article, a esté estably et ordonné que des biens commungz donnés par lesdicts laboureurs et aultres seront (acheptés) toutes les années cinq sierges carrés poisant chescung cinq livres, et en cas qua l'advenir lad. chapelle se trouve augmentée, lesd. prevostz caritadiers seront teneuz daugmenter les susdicts sierges et en faire de petitz rondz pour bailher en ung chescung qui acisteront a lad.


messe, et brusleront despuis la fin de la prefasse jusques à la communion.

Troisiesme article, a esté establi et ordonné que chesque premier dimanche du moys de tout l'année feroint dire une messe, et pour le moys de may tous les dimanches dud. moys, aussy les jours des festes solempnelles, comme Nouel, Pasques, Pentecouste,Toussaintz, et aussi les festes de la Conception, Assonsion, Nativité, Puriffication et Annonciation de Nostre Dame, et feste Saint André, lesdictz prevostz caritadiers seront teneuz faire dire les susdictes messes et feront monter les pains benitz pendant les dimanches dudict moys de may, suivant l'antienne coustume, et aussy achepteront de pains benitz pour donner a chesque messe susdicte.

Quatrieme (article), a esté establi et ordonné que lesdicts prevostz et caritadiers seront teneuz de faire faire la charitté le jour et teste lAssension Nostre Seigneur Jesus Christ, suivant leur puissance, et aussy seront teneuz lesd. prevostz caritadiers de faire faire la queste par divers jours Sy, pendant leur année, il y a quelques mestres et serviteurs desdictz laboureurs, et non aultres, malades, les aller visiter, consoler et faire confesser et prendre la saincte communion, sy besoing est, et le faire servir à ses despens s'ils ont de quoy, et sy son mestre luy doibt, le fere paier, et en cas quil soict fort necessiteux, les susdicts caritadiers luy ayderont aux despans de ladicte chapelle, a ce que sera advisé entre heulx ou bien si la chapelle na moien, seront teneuz lesd. prevostz et caritadiers de fere la queste par diverses fois pour l'entretenement dudict malade, et en cais veneu mourir et quil naye moien, seront teneuz de luy achepter ung suere et le fête mettre en terre et paier la sepulture, le tout aux despans de lad. chapelle, sil na de quoi, comme dict est.

Cinquiesme article, a esté establi et ordonnent touts dung


commung accord, que, pour supporter les charges susdictes de lad. chapelle, paiera ung chescung des laboureurs, et aultres faisans estat de labouraige, une pouniere bon bled froment pour chaque araire, et ledict bled se levera par lesdicts caritadiers, et lesdicts laboureurs seront teneuz paier au temps des hieres, et chasque serviteur desdicts laboureurs paieront cinq soulz toutes les années, pour employer en cire, tant ceux des metteries susdictes que ceux qui sont dans le clos de lad. ville, comme aussy seront teneuz ceux des villaiges et metteries, hors la terre de la ville, qui viendront travailher et gaigner leurs journées dans ladicte ville ou terroir dicelle, au temps de segues et bandenges, paier cinq soulx par pere de mulletz ou mulles, et pour les asnes deux soulx et six deniers pour pere, et cest pour emploier en cire, pour le service de ladicte chapelle, que les susdicts caritadiers seront teneux de lever, et en cas de reffuz, les fere venir en justice.

Sixiesme article, a esté arresté et ordonné que le jour et la feste de lAssension Nostre Seigneur Jesus Christ lesd. caritadiers seront teneuz davoir faict mouldre le bled quilz vouldront emploier pour fere lad. charité, et cuire, et tere monter suivant l'antienne coustume de ladicte ville, estans assemblez en une maison par eux devisée, et aprez le disner paieront tous les acistans quatre soulx pour subvenir aulx frais et charges, saulf que lesdicts caritadiers auront esgard de ceulx des metteries et autres quy tiennent un nombre d'araires plus que les aultres particuliers, et aprez, eslire ledit jour mesme aultres cinq prevostz caritadiers nouveaux et leur fere prendre le serement requiz pour regir et gouverner durant une année.

Septiesme article, a esté arresté et ordonné que le dimanche, premier aprez la feste de lad. Assension Nostre Seigneur Jesus Christ, sassembleront lesdicts caritadiers, tant ceulx quy sortent de la charge que les nouveaulx,


acistés de plusieurs laboureurs, tant que sy vouldront trouver, pour veoir et bailher par inventere les ornements et tout ce quy peut appartenir à ladicte chapelle, que lesdicts caritadiers nouveaulx se chargeront, et aussy seront teneuz les caritadiers vieulx rendre compte, à la presance des acistans, de leur recepte et despance quilz auront faicte pendant leur année, et en vestir lesdicts caritadiers nouveaux.

Et pour le huitiesme et dernier article, avons establi et arresté que toutz les dimanches du moys de may, ou bien en ceste saison que lesdicts caritadiers font monter ou montent les pains benitz, toutz les susdicts laboureurs qui demeurent dans ladicte ville seront teneuz fere tenir ung des serviteurs, ou telz que bon leur semblera, accompaigner et faire honneur à ceulx quy portent les pains benitz et ouyr la messe, et ceulx qui seront deffailhans sans legitime excuze paieront comme promettent de paier trois soulx pour avoir de cire pour le service de ladicte chapelle, comme aussy le jour et feste lAssension Nostre Seigneur Jesus Christ toutz les laboureurs, tant ceux de la presante ville que ceux des mettairies susdictes, viendront et accompagneront et feront honneur à monter la susdicte charitté accoustumée ou bien y envoieront ung serviteur ou aultres comme est dict, aultrement quy se trouvera pour défailhant, sans toutesfois bonne et légitime excuze, paieront pour la taulte cinq soulx emploiez à ladicte chapelle. Et ainsi lavons promis, juré, conclud et arresté. et pour tout ce dessus tenir, garder et observer nous sommes soubsignés ou merqués de nostre signature ou merque accoustumée. T. Villenefve caritadier, F. Besson fournier, merque T. de Michel Mandalhe, merque A de Anthoine Mandalhe, merque J. de Jean Bousquet, merque J. de Jean Sicard, merque Rde Raimond Astruc, merque T d'Estienne Tesseire, Vinte, merque F. de Guilhaume Faitis, merque E.


d'Etienne Afire, merque V. de Nicolas Lange, merque J. de Jean Vidal, merque F. de François Assié, merque A. d'Anthoine Trinchet, merque J. de Jean Bouisson, merque J. de Jean Gouttes, Jagiouron, merque A. d'Assié, merque R. de Françoys Rozier, Milhau, merque A. d'Anthoine Alengri, merque S. d'Etienne Soulain ainsin signés ou merqués à l'original.

Ordonnance de Jean de Bonsi, evesque et seigneur de Beziers, confirmant et autorisant les presans statutz, du second jour de novembre mil six cens quatre, et aultre ordonnance de M. le Seneschal de Beziers du 2Ie du moys d'apvril 1605, et arrêt du Parlement de Toulouse du 8e de mars 1607.

Arch. muni. Registres de Omnibus, t. 4 f° 26 et t. 8 f» 452-454.

~'statut~

de la devote confrerie en ~aint-arriol

fonda par les brassiers et travailheurs de la piesant ville de

Beziers en lisglixe Sainte f\Cagdaleine dudict Béliers faicts et ordonnés par tous les devots confreres dicelle sur la remonstrance que leur a esté faicte par Anthoine Gaurel, Anthoine Valette, Jacques Maynoù et %aimond Pescaire tous quatre prevosts de lad. confrerie la presant année 162 7, comme sensuit.

En premier lieu et affin qua ladvenir lad. confrerie soit

bien reglée, que un chacun desd. confrères sçachent lobhgation dicelle pour laumentation du zelle a la direction catholique, apostolique et romaine, lesd. confreres ont estatué et ordonné que les deniers et autres choses apartenans a lad. confrerie seront regis et gouvernés par quatre


brassiers et travailheurs confreres quy seront nommés, eslus et rettenus pour prevosts et nen pourront estre nommez dautres que des brassiers.

Lordre quil faut observer à la creation des prevosts Les quatre prevosts quy sont maintenant en charge seront tenuz le jour du dimanche avant Lassension sassembler avec tous les confreres qui seront advertis de se trouver dans lad. esglize Sainte Magdaleine ou ils entendront devotement la Sainte Messe quy sera a ces fins dicte et celebrée, et apres, chacun desd. quatre prevosts fera nomination de deux travailheurs confreres entre ceux quils jugeront plus dignes et capables, faisant huict en nombre, desquels huict tout le cœur desd. confrères en retiendra quatre pour prevosts lesquels presteront le serment a genoux devant lautel Saint Farriol et par lesd. prevosts sera faict ainsi année par année sans quil y puisse estre contrevenu. Et affin qu'il apparoisse de lad. création de nouveaux prevosts, sera tenu un libre ou annuellement seront escriptz les nouveaux prevosts.

Mais pour esviter tout abuz, lesd. prevosts vieuz seront tenus venir le dimanche suivant a lad. esglize Sainte Magdaleine avec les prevosts nouveaux ou ils feront dire et celebrer une messe audit autel Saint Farriol, et apres l'avoir devotement entendu, rendront comptes et despence ausd. nouveaux prevosts de ladministration quils auront faicte et remetront la boite, argent, cire, ornemans et autres choses appartenans a lad. confrerie dans le coffre quy est dans lad. esglize, de quoy les nouveaux prevosts se chargeront par inventaire et prendront les clefs, laquelle reddition des comptes sera escripte dans led. libre.

La maniere de faire le service divin

Et par ce quil importe que le service divin ce fasse honorablement a lad. chappelle, a esté ordonné par lesd.


confreres que durant lannée chacungz jour de dimanche, chasque jour de Pasques, et a Pentecoste, le jour de la Toussaintz et le jour de Noel, tous les jours de Nostre Dame et les autres jours de festes chaumables sera dite et celebrée une basse messe a huict heures du matin a lad. chappelle, lautel de laquelle sera paré et orné des ornemans dicelle confrerie le mieux quil sera possible ausd. prevosts affin que le service divin y puisse estre faict avec plus grande ferveur.

Pendant la celebration de lad. messe lesd. prevosts seront chacun en leurs sieges et prendront garde que rien ne manque aud. autel, et lorsque 1 Evangile sera recitte, les prevosts allumeront une torche quy sera mize dans un grand chandellier et feront donner a tout le peuple quy assisteront a lad. messe, tant hommes que femmes de quelle condition que soyent, tant pauvres que riches sans exception aucune, ung petit cierge dung cart quy sera allumé pendant leslevation du Saint Sacrement et apres, lesd. prevosts retireront honnestemant et sans bruit lesd. cierges et prandront garde que aucung ne sen escarte. Appres leslevation du Saint Sacrement un desd. prevosts donnera honnestemant le pain benist a tous ceux quy seront acistans a lad. messe, lequel pain benist sera mis dans un panier blanc couvert dune serviette blanche apres led. prevost quy donnera de pain benist suivra un autre desd. prevosts avec un bassin auquel est retiré l'image de Saint Farriol, dans lequel bassin il recevra ce que sera au peuple quy entendra lad. messe donné pour lentretien de lad. confrerie et largent qui sera donné a la personne desd. prevosts sera mis dans la boite de lad. confrerie.

Mais affin que le pain benist soict entretenu sans que lad. confrerie se constitue en frais, tous lesd. confreres seront tenus une fois lannée par hun et par rang donner son pain benist a ladite confrerie pour en estre donné a


chacune messe dicte et celebrée, et pour obliger lesd. confraires a fere led. pain benist les prevostz seront tenus sortans de la messe de coupper quatre partz dud. pain benist lesquelles ils apporteront sçavoir deux partz a ceux quyauront faict led. pain benist quon appelle le Retour et les autres deux a autres deux confreres et en les leur donnant les advertiront de faire lesd. pains benists pour le dimanche suivant ou bien pour le premier jour de feste chaumable quy se présentera dans la sepmaine, et sil y reste dud pain benist lesd. prevostz iront par la ville en donner a tous les catholiques, apostoliques, romains quils rencontreront et apporteront la boite pour recevoir dans icelle ce que plaira aux bonnes gens leur donner. Les Processions

Chacun an seront faites quatre processions par la ville, lune la velhe du jour et feste St Farriol, autre led. jour et feste St Farriol, autre le lundy du jour appres Pasques ou lautre le mardy aussy appres Pasques ausquelles tous les quatre prevostz se trouveront et sera procédé en la forme cy appres prescripte.

La procession qui sera faicte la veilhe du jour et feste St Farriol partira a cinq heures du soir de lad. esglise Ste Magdaleine a laquelle deux desd. prevosts assisteront et marcheront les premiers avant les prebstres, portant chacun prevost un cierge blanq alumé en la main, pezant demi livre, et sera bailhé a chascung autre confraire un petit cierge comung pezant un cart, que chacun desd. confraires portera alumé pour plus honorablement assister lad. procession et les autres deux prevosts demeureront a lesglise pour prendre guarde a tout ce que sera necessaire, laquelle procession passera au devant lesglise St Félix, a la Place, a la rue de la Pastisserie, montera au devant de la maison de ville, prandra long de la rue Françoize et se


randra a lad. esglize ou estant, lesd. prevostz donneront ordre de fere retirer tous lesd. cierges et en les retirant sera bailhé a chacun confraire une petite chandelle avec laquelle chacun par rang et par ordre ira directement offrir aud. autel St Farriol.

Le lendemain jour et feste St Farriol sera faicte autre procession a laquelle sera observé le mesme ordre qua la precedente et estant de retour a lad. esglise sera dicte et celebrée une messe haulte avec diacre et soubzdiacre au mesme autel St Farriol, a laquelle tous les confraires et confreresses assisteront, yront offrir et donneront ce que leur plaira, a laquelle messe sera balhé de pain benist et demandé avec le bassin comme aux autres messes. Aussy led. jour mardy appres Pasques sera dict un obit avec diacre et soubzdiacre audit autel St Farriol et led. hobit dict et celebré, sera faicte procession par la ville en la forme susdicte.

Tayimant que les confraires feront annuelletnant. Et pour lentretenemant et conservation de lad. confrerie chascun desd confraires sera tenu pour une fois lannée et chacun jour de feste St Farriol a deux sols qui seront receus par lesd. prevosts lesquelz coucheront le paiemant quy sera faict, le nom et le surnom des confraires quy pairont dans un libre qua ces fins sera tenu.

Sy aucun brassier forain vient travailher en terroir de la ville, soit-il en temps des vendanges ou autre, paiera a la boete un sol une fois lannée et ceux qui reffuzeront seront arrestés aux portes de la ville eulx et leurs ustilz jusques avoir paié et pour ceux qui n'entreront pas dans lad. ville, en cas seront reffuzant, seront executés par un vallet de la maison consulaire dans les terres quy seront trouvés travailhans et leur sallaire sera arresté ez mains des propriétaires des terres.


Tous les mesnagiers qui emploieront en l'aire de brassier travailheur paieront a la boetecinq solz une fois en leur vie; et ceux qui y seront resfusant y seront constraintz par saizies de leurs biens lequel argent sera emploie tant pour le service divin que pour la charitté que ce faict le jour de lAscension. La charitté du jour de Ijlscension.

Le jour de IAscension sera donnée une charitté de soixante pains pour laquelle monter suivant lancienne coustume tous les prevosts et confraires sassambleront en plein St Affrodize et accompaigneront avec la bannière led. pain et charitté, et ce faict, estant de retour, lad. bannière sera incantée et deslivrée au plus offrant, a la charge de bailher caution de la rendre. Tous les confraires qui manqueront dassister a lad. charitté le jour de lAscension paieront deux solz six deniers a la boete et seront contrainz a paier le lendemain a la diligence des prevosts, sauf en cais dabsance ou de maladie.

Questes pour les pouvres necessiteux.

Que si pendant lannée aulcung des. confraires se trouve malade et en necessité, les prevosts estant advertis feront une queste generalle parmy tous les confraires pandant trois divers jours et leur aporteront tout ce que leur a esté donné et nen trouvant pas bailheront de la boete sellon la necessité que led. confraire en aura et a prorata de largent quy sera a lad. boete.

Deces des confraires.

Et lors que aucun desd. confraires viendra a desceder estant en necessité, nayant pas moyen dachepter un suaire, lesd. prevostz seront tenus luy en achepter un aux despans de la boete de lad. confrerie et incontinant estre trespassé, tant que le corps demeurera dans la maison, luy sera bailhé des cierges deux desquels brusleront jour et nuict, a


laquelle sepulture un prevost assistera, et appres estre ensepveli, led. prevost retirera la cire quy restera, mais sy led deffunct est le chef de la maison, oultre lesd. deux cierges quy seront bailhés, un autre cierge, appellé ficholle, lequel en cas le cors couchera a la maison sera alumé et bruslera jusques led. cors estre ensepveli et sy led. cors est enterré le mesme jour du trespas, ne couchant pas, lad. ficholle a la maison sera alumée led. cors trespassé et bruslera jusques estre enterré.

Toutes les confreresses quy descederont aiant de quoy, les heritiers seront tenus paier a lad. confrerie cinq solz pour la sortie.

Mais sy un des prevostz descede estant en charge, lui seront accordés deux ficholles et deux cierges lesquelz brusleront tant le corps demeuré dans lad. maison et lors quon yra ensepvelir led prevost deffunct les autres trois prevostz avec un de la precedante année quy sera a ces fins adverty assisteront a lenterremant dud. prevost deffunct, aportant chacun desd. quatre un cierge blanc alumé a la main quy bruslera jusques led. cors estre enterré. Sy led. vieux prevost appres estre adverty ne sy treuve paiera dix solz, et pareilhemant sy aucung des autres trois prevosts ne se trouvait aud. enterremant, paiera pareilhe somme de dix solz a la boete et seront executtés le lendemain sauf excuze legitime et provable.

Faict, diessé et arretté a Beziers le quatorziesme jour du mois de febvrier mil six cens vingt sept.

Ordonnances de M. le Seneschal et des Consuls de Beziers autorisant et faisant enregistrer les presents statuts, 15 febvrier et 12 mars MVPXXVII.

(Arch. mun. Registre de Omnibus t. 4 4 à 8.)


Statut?; et Règlements

faicts par les marchands mangonniers de Œe^iers.

15 M ars 1626.

Lan mil six cent vingt six et le quinziesme jour du mois

de mars dans Beziers, Regnant etc., et en presence de moy notaire royal de ladite ville et des tesmoingz bas nommés ont esté presens et constitués en leurs personnes Jean Thomas, Valentin Capfort, Louis Caillar et Estienne Mestre prevosts des marchands mangonniers de Beziers acistés et presens les vieux mestres jurés Vidal, Estienne Maynou, Jean Landes, André Cazemes, Pierre Cazemes, Anthoine Gely, André Record, Raimond Jordy, Jacques Rascas, François Vincent, Jean Viales jeusne, François Folcher, Jacques Daurel, Laurens Papari, Jean Segui, Jacques Jalabert, Guillaume Mingot, Laurens Caumette, Bellami, Anthoine Raccoles, Anthoine Fourcand, Jean Bousquet, Fernand Marc, Jacques Astier, Pierre Fabre, Simond Labouchette, Anthoine Pierre Martin, Pierre Dufaur, Guilhaume Geli, Anthoine Rebraut, Pierre Landes, Pierre Pages, Jacques Brun, Estienne Landes, François Alengrin, Pierre Regnaud, Pierre David, Pierre Chavardes, Gaspard Fornier, Pierre Grenier et Jean Cabannes, tous marchands mangonniers de la present ville de Beziers, assemblés dans la maison dud Capfort, auxquels par lesd. prevosts a esté representé quen lannée mil quatre cent nonante et le unziesme jour du mois de juillet les maistres mangonniers firent des estatutz concernans leur dit estat et confrerie St Michel avec lesquels ils ont entretenu lad. confrairie et joui de leur estat de marchands mangonniers jusques a present, que pour la conservation de leurd.


confrerie ils ont desliberé et desliberent par ces presentes de fere de nouveaux estatutz et ordonnances en la maniere suivante soubz le bon plaizir de la Cour de Monsr le Seneschal de Beziers et de messieurs les consuls dicelle. En premier lieu ont lesd. prevosts etmangonniers arresté qu'ils approuvent, ratiffient et confirment lesd. estatutz faits par leurs devantiers en lad. année mil quatre cent nonante, promis et promettent iceulx tenir, garder, observer et accomplir sur les peines y contenues oultre le contenu auxquelles ils y ont statué et ordonné, estatuent et ordonnent les articles suivants pour estre gardés, entretenus et observés a ladvenir par tous marchands mangonniers et autres quy ce mesleront cy apres de fere led. estat et fonction de mangonnier.

Item ont estatué et ordonné lesd. marchans mangonniers que tousceulx quy exerceront led.estat de mangonnier, qui vandront ores et pour ladvenir fromage, chandelles, fer, chair sallée ou fresche, poisson frais ou sallé, huille, sel, savon, verres, pocts de terre, ou chosse qui ce vandra dans les bottiques, autre chosse qui se vandra aud. estat de mangonnier dans la present ville, payeront chaque sepmaine deux deniers.

Item ont estatué et ordonné, estatuent et ordonnent que tous les marchans mangonniers qui tiendront bottique et feront led. estat de mangonnier seront tenus chasque dimanche de lannée de venir a la messe de leur chapelle saulf legitime excuse.

Plus ont estatué et ordonné lesd. marchans mangonniers que tous forains et non diocezains qui porteront des marchandises subiectes aud. estat de mangonniers, comme est fromatze, savon et huille, payeront cinq sols chasque année.

Item ont estatué et ordonné, estatuent et ordonnent que tous les mangonniers et leurs fammes seront tenus ce


treuver chasque année a la procession des jours de la vuelhie de monsieur S' Michel leur patron, a la messe et a tout office quy ce fait led. jour en leur chappelle S' Michel fondée dans lesglize parrochelle monsieur S' Felix dud. Beziers, ensemble a lhobit du lendemain, estans dans la présent ville, et les défaillions payeront trois soulx chescung saulf legitime excuse.

Item plus ont estatué et ordonné lesd. marchans mangonniers que lhors que quelquun deulx ou de leur familhe seront mallades et quil sera besoing de leur fere apporter le Saint Sacrement, les prevosts quy ce treuveront en charge envoyeront leur mandataire à ceulx dud. estat quiz treuveront bon pour aller apporter le poille et silz reffuzent le fere estans a la ville payeront ung soul damende. Item ont desliberé et ordonné que lhors quelcung desd. mangonniers, leurs fammes, enfans et autres de leur familhe viendront a deceder, ils seront tenus dacister et se treuver a leur enterrement ou y envoyer quelcung de leur familhe pourvu que soint dans la ville, et les demilhans payeront un soul damende a chaque fois, en ayant esté auparavant advertis par le mandataire.

Item ont estatué et ordonné, estatuent et ordonnent lesd. marchants mangonniers que tous ceulx qui vouldront doresnavant entrer en leur confrerie et fere led estat de mangonniers payeront pour une fois la somme de dix livres dentrée aux prevosts quy seront en charge sans pouvoir estre receus a moingz, et au cas lesd. prevosts les recepvront a moingz de somme, iceulz prevosts quy les auroient receux payeront lad. somme en leur propre et privé nom desquelz dix livres ils leur feront quitance pour en donner compte a la fin de leur charge, et ceulx quy reffuzeront payer lad. somme, sera permis ausd. prevosts leur tirer la marchandise quils verront subiecte aud. estat en prenant un vallet de messieurs les consulz dud. Beziers


devant lesquels lesd. prevosts les feront assigner en premiere instance, pour leur fere fermer bottique et inhiber d'exercer led. estat jusques avoir payé la somme de dix livres et ce pour laugmentation de la luminaire de leur chapelle et fere fere le service divin festes et dimanches pendant lannée.

Item ont establi et ordonné, establissent et ordonnent que tous marchans et autres acheptans de marchandises de leurd. estat de mangonnier qui les voudront vandre en destail payeront pour ungne fois lad. somme de dix livres, et en reffus de ce fere seront poursuivis au payemant par les prevosts quy seront en charge par devant tous juges a quy la cognoissance en appartiendra jusques a sentence et arrest definitifs.

Item ont estatué et ordonné, estatuent et ordonnent lesd. mangonniers que lhors que quelcuungz de ced. estat tomberont en pauvreté ou necessité, les prevosts seront tenus de fere la queste pour eulx afin de leur aider a supporter leurs nécessités.

Item ont estatué et ordonné. estatuent et ordonnent que lhors que quelcung de leurd. estat quittera de fere lad. fonction de mangonnier et la voudra en appres reprendre et lever bottique ne le pourra faire que prealablement il naye payé tous les arrerages quil pourra debvoir a leur chapelle et en reffuz sera constrainct aud. payemant par les voyes de justice. Finalement ont statué et ordonné, estatuent et ordonnent que lhors que les enfans masles desd. mangonniers vouldront lever bottique et fere led. estat de mangonnier le pourront fere sans rien payer cy ce nest tant sullement arrerages que leurs peres pourroint debvoir a la chapelle. Lesquelz articles et tout le contenu ci dessus lesd. marchans mangonniers entendans ont iceulx apreuvés, ratiffiés et esmologués et certiffient, apreuvent, ratiffient, esmologuent et confirment, promis et promettent tenir,


garder, observer et accomplir le contenu diceulx sur les paynes y contenues, obligeant auxd. fins tous et chascungz leurs biens presens et advenir soubzmis a toutes rigueurs de justice avec toutes renonciations necessaires et ainsin lont promis et juré.

(Ordonnance des consuls autorisant les presents estatuts avec enregestrement).

(Arch. mun. Registre de Omnibus. T. 3, fo 162-164, verso).

Ordonnance de (Mr Claude fauche l, premier président de la Cour des Monnoyes, servant destatus et reglemens aux (Mes Orfèvres de Œïe^iers (5 juillet 1598). Claude Fauchet, Conseiller du Roy et premier président en la Cour des Monnoyes, commissaire depputé par Sa Majesté pour la refformation et règlement des dites monnoyes, orfèvres, joualliers es dites provinces de Provence, Languedoc et autres lieux et endroicts de ce Royaume. Sçavoir faizons que procédant à l'exécution de nostre commission et estans en la Ville de Montpellier avons esté advertis de pluzieurs abus quy se commettent au mestier d'orfèvrerie en pluzieurs Villes de Languedoc par faulte de Règlement donné aux Maistres du dit mestier d'orfèvrerie. A ceste cauze ayans escript au lieutenant du Séneschal et procureur du Roy à Béziers de fere assembler les orfèvres ayans ouvert boutique en la dite Ville et de les nous envoyer pour estre réglés suivant les ordonnances, seroient comparus devant Nous Agnan Chonart, Izaac Rougé, David de Vallance et Jacques Aubry lesquelz soy dizans avoir pouvoir de Jean Barbier, Pierre Depujol, Claude Barbier et Abel Molinier qui ne pouvans comparoir pour empeschemans de maladies ou aultres leurs affaires,


nous ont dict quilz desireroient avoir règlement pour à l'advenir se pouvoir conduire en leur estat et mestier suivant les ordonnances du Roy. Requerant leur en donner un pour le garder à l'advenir, Nous pour le bien et soulagement de la dite Ville de Béziers et du public, appres avoir interrogé les dits Chonart, Rougé, de Valance et Aubry et iceux trouvés suffizans pour exercer le dit mestier d'orfèvreryeaww.r ordonné par provision etjusques à ce qu'autrement par Sa Majesté el la Cour des Monnoyes en soyt ordonné, les articles du Règlement qui s'en suivent.

i. Que doresnavant le nombre des Mes orfèvres de la Ville de Béziers demeurera réduict, limitté et arresté au nombre de six, sans qu'il puisse estre excédé par quy que ce soyt par faveur d'amityé, ou pour le respect ou considération des anfans des Maistres ou pour quelque autre que ce soyt, sur peyne d'amande arbitraire à tous ceux que y presteront consentement et ayde et de privation de mestier à ceux qui auront poursuivy d'y entrer oultre ledit nombre. 2. Et à ce que cy apprès la réception des Maistres orfèvres quy sont à présent en la dite ville de Béziers ne soyt mize en doubte, considéré l'aage de ceux qui ont ouvert boutique en la dite Ville en laquelle ils sont mariés et que tard ilz pourroient apprendre autre mestier déclarons que les cy apprès nommés, scavoir les dits Agnan Chonart, Isaac Rougé, Jacques Aubry, David de Valance par nous interrogés et trouvés capables et ayant eu ouvert boutique ont acquis le degré de Maistrize du dit mestier, et quand à Jean Barbier, Pierre Depujol, Claude Barbier et Abel Molinier qu'ayans estés trouvés suffisans par les susdits maistres, par nous examinés et telz déclarés devant le Sénéschal et procureur du Roy du dit Béziers, ilz seront receux comme Maistres du dit mestier pour tenir leur rang selon l'antiquitté du temps qu'ilz ont ouvert boutique au dit Béziers, et toutesfois tous seront tenus bailler caution


suivant l'ordonnance, et le procureur du Roy appelé, lequel nombre de maistres sera, réduict par la mort des cy devant nommés au nombre de six, pour le soulagement du public et de la dite Ville, qui n'a besoin de plus grande quantitté d'orfèvres.

3. Que les jurés dud. mestier seront esleus par chacun an le lendemain de la feste Sainct-Eloy vingt septiesme du mois de juin (sic), par les Maistres du dit mestier assemblés pour cet effect en la maison du plus antien juré qui sortira hors de charge et se fera eslection de deux jurés seulement entre lesquelz y aura tousjours un des maistres qui ont moingz de ceux quy auront esté autresfois jurés du dit mestier lesquelz jurés nouveaux esleux feront le mesme jour le serement de bien versser en la dite charge par devant les Conseillers et Généraux des monnoyes ou gardes de la Monnoye de Montpellier quand ils se trouveront sur les lieux et en leur absance par devant le Séneschal ou son lieutenant au dit Béziers en présance du procureur du Roy et dont sera faict registre en brief.

4. De ne donner chef-d'œuvre sans permission. Que les maistres jurés du dit mestier ne pourront, de leur authoritté et sans le décret et jugement des dits sieurs Généraux des Monnoyes ou le dit lieutenant du Séneschal et consentement du procureur du Roy et avant le serement presté, donner conged et lissence à aucungz compagnons du dit mestier, de lever boutique bien qu'ils feussent de la qualitté requise pour estre Maistres et dans le dit nombre de six, ains tous ceux quy seront receux Maistres et voudront tenir boutique y parviendront par les moyens et ordres cy apprès déclairés.

5. Que les maistres du dit mestier ne pourront à l'advenir prendre plus d'un apprentif, esquelz seront comprins les enfans des Maistres, atfin d'esmettre le trop grand nombre et multiplication des dits orfèvres qui tourne au préjudice du public.


6. Lesquelz apprentitz s'obligeront par acte publique servir leurs Maistres et soubz eux y fere leurs apprentissages par l'espace de huict ans entiers, quilz seront tenus parachever sans aucune remission, ny que les dits apprentifz s'en puissent rachaipter, sur peyne aux Maistres qui feroin relache du dit apprentissage de vingt escus d'amande envers le Roy.

7. Au bout duquel temps de huict ans et le dit apprentissage finy, ceux des compagnons du dit mestier, quy voudront acquérir la maistrize, n'y pourront entrer sinon en la place vaccante du dit deffunt Maistre, ou comme vivant, privé par forfaicture, ou que par acte publique aura renoncé au dit mestier et dans le nombre de six. 8 Et au dit cas, se retireront les dits compagnons qui aspireront à la dite maistrize aux jurés du dit mestier, ausquelz ilz feront apparoir de leurs Brevètz d'apprentissage et lors seront, les dits compagnons, s'ilz sont de bonne vie et renommée et de la qualité requize, présantés par les dits jurés ausdits commissaires et depputtés de la Cour des Monnoyes ou gardes de la Monnoye de Montpellier, s'ilz se trouvent sur les lieux et en leur absance au Lieutenant du Seneschal de la dite ville, lesquelz en la présance du procureur du Roy, chacun endroit soy, examineront ou feront éxaminer les dits poursuivans à la maistrize, par l'un des dits jurés sur le faict des alliages, divizion du poidz de marc, et sur le contenu aux ordonnances et règlemans du dit mestier et en oultre les feront lire et escripre devant eux et s'ilz ne respondent comme il appartient et ne sçavent lire ny escripre, comme dict est, les renvoyeront aprendre et ne passeront oultre à l'advancement de leur reception suivant les ordonnances du Roy. Mais au cas qu'ilz soient trouvés suffizans et qu'ilz sçachent lire et escripre, sera donné congé et licence aus dits jurés de bailher lieu et place, aus dits compagnons poursuivans la dite m aistrize,


pour faire leur chef-d'oeuvre de telles pièces ou besoignes d'or ou d'argent que les dits jurés advizeront en leur consiance et le dit chef d'oeuvre faict et rapporté suffizant les dits compagnons seront tenus d'eslire et choizir un poinçon, telz qu'ilz voudront, pour marquer les ouvraiges qu'ilz feront du dit mestier, et quy bonnement se pourront marquer. Et leur sera enjoinct de frapper le dit poinçon en la table de cuivre des dits Maistres orfèvres pour ce ordonnée en la Monnoye de Montpellier suivant l'ordonnance. Et oultre seront tenus bailler caution de dix marcz d'argent, par devant l'un des dits juges pour seuretté des ouvrages du dit mestier qu'ilz feront de là en avant. Laquelle caution sera enregistrée au greffe de la dite séneschaucée de Béziers pour y avoir recours et dont sera bailhé acte aus dits compagnons poursuivans affin de le représanter à Messieurs les Généraux des Monnoyes quand ilz feront leurs chevauchées et ce faict fairont les dits compagnons poursuivans le sermant requis et accoustumé par devant les dits lieutenant du sénéschal et procureur du Roy de la dite ville, de bien et duemant exercer et se comporter au dit mestier suivant les dites ordonnances et règlemantz et sans qu'il soit bezoing au dit préthendant à la dite mestrize ce retirer par devant la Cour des Monnoyes de Paris, sy bon ne leur semble, ou quy ne survînt quelque difficulté quy méritat estre décidée et jugée par la dite Cour et aus dits cas que les dits préthendans à la dite mestrize se retirant par devant la dite Cour des Monnoyes seront tenus apporter attestation de leur pred'hommie, avec le consentemantou empechemant par espript des jurés du dit mestier, contenant les raizons des dits consentemantz ou empechemant ou sera déclairé si le préthendant à la maistrize aura faict son apprantissage et s'il est dans le nombre de la réduction et des quallitées requizes pour parvenir à la dite mestrize et au cas qu'il y aye fraude aus dites attestations


et quelles ne soient véritables les jurés quy les auront bailhées seront condempnés en l'amande arbitraire etcelluy qui l'aura poursuivy privé de la maistrize et comdempné en l'amande et ne pourront les dits orfèvres lever ny ne tenir botique avant qu'avoir presté et faict le serement sur payne de vingt escus d'amande.

9. Et au cas y aye concurance de deux compagnons prétendantz à la maistrize et que l'un d'iceux soit filz de maistre, le dit filz de maistre sera prefferé, toutes choses pareilhes et pourveu que le filz de maistre soit aussy âgé que l'autre compagnon quy ne sera fils de maistre, et qu'il ayt faict son apprantissage et soit de quallité requize pour estre maistre du dit mestier et non autremant. io. Les dits jurés fairont leurs visitations tant ez maisons des dits maistres orfèvres que ailleurs et du ressort et diocèse du dit Béziers où ilz panseront qu'il se cometra des abus quand bon leur samblera et estimeront qu'il sera de besoing et en ce faisant se comporteront le plus modestement que faire se pourra et des saizies qu'ilz fairont et faultes qu'ilz trouveront en fairont un sommaire procèsverbal et en pourront juger jusques à un escu et au cas que la dite faulte exedat, le rapport ou rapportz se fairont par devant les dits Séneschal et procureur du Roy de la dite ville, auquel rapport ilz déclaireront le jour et an de la visitation et saizie, le nom de l'orfèvre ou autres sur lequel elle auroit été faicte, la forme de la bésougne, la quallité du poidz et le deffaut de la loy hors le remède de l'ordonnance et demanderont l'adjonction du procureur du Roy auquel tout sera communiqué et signeront ledit rapport sur lequel rapport sera faict justice sommaire, et sy briefve que les frais de chacune saizie ne monte poinct plus de haut à quarante solz, non comprins lescripture de la sentence, s'il la convient lever, lesquelz despans seront payés par ceux


quy seront trouvés en faulte et y seront condempnés envers les dits jurés quy les auront avancés.

11. Et affin que chacun sçaiche de quelle loy et tiltre d'or et d'argent ilz doibvent travailler, ordonnons que cy apprès tous les dits orfèvres seront tenus tellement à loyer les matières dont ilz travailleront, que l'or se trouve au tiltre de vingt deux karats, au remède d'un quart de carat, en besougne plaine et nette de soudure, et de demy carat en celle quy sera de fuelhetz et de rapport Et pour le regard de l'argent travailleront à unze deniers et douze grains de fin, quy est le tiltre de l'argent du Roy, a deux grains de remède en besougne nette, et a quatre grains de remède en besougne de soudure et de rapport, en sorte que la plus basse besougne d'or ne soyt au dessoubz de vingt un carat et demy, et celle d'argent au dessoubz de onze deniers huict grains de fin sur peyne, à ceux quy faulteront,d'un huictiesme de carat en l'or et de deux grains de fin en l'argent, de confiscation de l'ouvrage qui sera trouvé deffecteux et de dix escus d'amande sans aucune rémission. Et ceux quy faulteront le plus, ou retourneront pluzieurs fois en faulte, de punition arbitraire, et privation du mestier s'il est eschet, enjoignant aux jurés de ne laisser passer aucuns des dits ouvrages, quy ne soyent de la loy et dans le remède sus-dit.

12. Les dits Maistres orfèvres seront tenus marquer de leur poinçon toutes les grosses besougnes qu'ilz feront et toutes autres quy bonnement se pourront marquer, mesmes les chaines seront marquées au bout et sur la queue des agraffes, les brasseletz sur le renvers des tables, et les demy ceintz sur l'ouverture des estraintes y attachées, affin qu'en cas qu'il se trouve deffault et de besougnes, ceux quy y auront inthéret se puissent adresser et avoir leur recours contre l'orfèvre, pour la tare de la marchandize quy sera recogneue, sans aucun Maistre orfèvre puisse prester ny


louer son poinçon ou boutique et autre personne pour travailler soubz leur nom sur peyne de vingt escus d'amande.

13. Et advenant le décès de l'un des dits Maistres leurs vefves pourront tenir boutique du dit mestier ou tenir un compagnon quy conduira et dressera les ouvrages du dit mestier, soubz un poinçon nouveau, que les dites vefves choiziront et dont sera faict acte en justice. Et en prenant t ledit nouveau poinçon le viel poinçon du deffunt sera rompu et disformé.

14. Et au cas qu'il se trouve à la possession des dits orfèvres aucunes besougnes d'or et d'argent entières, vielhes ou neufves, quy ne seront du tiltre cy dessus déclaré seront confisqués et ceux quy les tiendront condempnés à l'amande sans qu'ilz soyent excusés pour dire qu'ilz n'ont pas faict les dictes besougnes, ou quelles ne leur appartiennent, affin qu'ilz soyent soigneux de banir les faultes du dit mestier et qu'ilz se prennent garde et s'asseuront de la bontté de ce qu'ilz tiennent en la possession.

15. Les dits orfèvres sur peyne de punition corporelle ne pourront achaipter ny fondre aucunes espèces de monnoyes d'or ou d'argent descryées ou ayans cours et encore moingz les convertir en ouvrage de leur mestier et semblablement ne pourront achaipter ny affinir aucun argent ou bilhon, au dessoubz de dix deniers de fin, d'autant que les dites matières sont destinnées en l'ouvrage des monnoyes du Roy, à quoy il est enjoing aus dits jurés de prendre et y velher soigneuzement sur peyne d'en respondre entierrement.

16. Et deffandeu, aus dits orfèvres, à payne de vingt escus d'amande, de mestre en œuvre fausses pierres et donner colliers ou feuilles aus dites pierres pour les faire sambler autres quelles ne sont.

17. Les dits orfèvres tiendront botiqueen rues public-


ques et apparentes, sur le devant desquelles et a la veue de tout le monde, ils auront leur forges et non arrières botiques ou en chambre sur payne de l'amande.

18. Les dits orfèvres surtout se garderont de faire faict de change, directemant ou indirectemant, et n'auront aucune association ny participation avec les changeurs ny aucun officiers des monnoyes, sur payne de puniction arbitraire et exemplaire et auront leurs botiques garnies de bonnes valeurs et trabuchetz et poidz de marc, adjustés et estalonnés sur le poidz du Roy estant en la Monnoye de Montpellier, sera le dit estalonnement pleustot faict sur le foible, suivant l'ordonnance et se garderont sur payne du fouet, d'avoir deux poidz différantz, l'un fort pour achepter et un foible pour vandre.

19. Les jurés orfèvres visiteront sougnieusemant tous les ouvrages qu'ilz trouveront en la pocession des marchans joualliers de la dite ville de Béziers sy aucuns y en a quy ayent lettres de jouallerye. Et s'ilz y trouvent faulte en feront rapport et poursuivront la punission comme dessus d'autant que sur l'ordonnance du Roy il est ordonné que ceux quy s'entremettront de vendre or ou argent sçachent et cognoissent se qu'ilz vendent et acheptent les dits jurez saiziront les ouvrages qu'ilz trouveront aux monstres, casses et layettes des marchandz quy n'ont congé de vendre orphevrye et des contreporteurs et courrattiers quy portent les dites bezougnes par les rues en des casses, coffres et layettes ou quy se rettirent en chambre et secrettement vendent les dites bezougnes d'or et d'argent, commettans par ce moyen de grandz abbus, au préjudise du pauvre peuple quy n'en a cognoissance.

20. Et pour obvier aux abbus quy se cometent par plusieurs soubz couverture de l'art, science dalguirure (?) dont naissent la plus part des taux monnoyeurs, deffandons, suivant le contenu au vingtiesme article de leedit du feu


Roy Henry deuxiesme donné à Fontainebeleau au moys de mars mil cinq cens cinquante quatre, à touttes personnes de tenir aucuns fourneaux cachetz et chambres ou graniers de leurs maisons, ny aucuns instrumens pour fondre et affiner mettaux et de ne fondre ou fère tondre, sinon ez lieux publictz à ce destinez et par gens du mestier ayant le serement au Roy, sur peyne de punission corporelle, enjoignant aux jurez cy aprez nommez, quand ilz en découvriront en quelque lieu que ce soit, d'en advenir le procureur du Roy, afin que promptement ilz y tacent transporter la justice pour informer de ce quy s'y fait, faire rompre les dits fourneaux et punir ceux quy en seront trouvez saizis.

21. Et afin que ce présant règlement soit mieux sceu, antendu et pratiqué par les dits orfèvres de la dite ville de Béziers ordonnons que tous les ans, une fois, et le jour de 1 élection des dits jurez, lecture en sera fait devant toute la compagnie des maistres du dit mestier qui sera assemblée pour la dite élection et demurera le présant règlement, ensemble touttes les pièces et tiltres concernant le commun du dit mestier en la garde du plus antien maistre dicelluy mestier, qui sera tenu le représanter, pour chacun an, comme dit est, et en donnera coppie à ceux quy la luy demanderont à leurs despans, en oultre que coppie collationnée et de nous signée, du présant règlement, sera deslivrée au dit procureur du Roy et lieutenant du Séneschal de la dite ville de Béziers, pour y avoir recours quand besoin sera, sans au reste aucunement préjudicier aux antiennes ordonnances du dit mestier, lesquelles seront gardées sellon leur teneur, en ce quy oultre le contenu du présant règlement, à quoy le procureur du Roy et lieutenant du Séneschal de la dite ville de Béziers tandront soigneusement la main. Fait à Montpellier soubz le seing et scel de noz armes, le cinquiesme jour de juillet mil cinq cens


quatre vingtz dix huict et prononcé ausdit Chonart, Rougé, de Vallance et Daubry les dits jour et an, Fauchet, Drouyn greffier en la commission des dits commissaires, ainsin signés, et au costé est escript, le procureur du Roy ayant eu communiquation du présent règlement n'empêche l'enregistrement d'icelluy pour estre gardé et observé selon sa forme et teneur. Fait à Béziers le vingtiesme juillet mil cinq cens quatre vingtz dix huict, Fabry procureur du Roy ainsin signé.

Extrait tout sur l'original du présent règlement, deuement collationné par moy notaire Royal de Béziers exibé et rettiré par sieur Pierre Depuiol Me orfèvre du dit Béziers, ce quatorziesme may mil six cens dix huict. Depujol, Garrigue, signés.

Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre à tous présans et advenir Salut, noz chers amés Jacques Aubry, Jean Moufleihe, David Garral, David Aubry, Anthoine Vial et Guillaume Martinier Mes orfèvres de nostre ville de Béziers, nous ont fait remonstrer qu'en suite des règlemens et ordonnances de nostre amé et féal conseiller et premier président en nostre cour des monnoyes Me Claude Fauchet, commissaire par nous depputé pour la réfformation des monnoyes en nostre province de Languedoc contenant quatorze articles des cinquiesme et vingt un juillet mil cinq cens quatre vingtz dix huict les dits expozans ayant fait et accordé entre eux certains estatteux et articles le quinziesme mars mil six cens six tant pour demurer au nombre de six sullement. Et ordonne par le dit sieur Fauchet sans qu'il puisse être excédé pour quelque cauze et occasion que ce soit que pour servir de règlement entre eux et à l'advenir se pouvoir conduire en leur estat et mestier, en faire chef-d'œuvre bon et suffizant avant que d'y parvenir suivant noz ordonnances lesquelz articles et estateux au nombre de cinq auroient esté


approuvés et authorizés par nostre sénéchal de Carcassonne et Béziers ou son lieutenant général au dit Béziers registrez en vertu de son ordonnance au bas des dits articles le septiesme juin mil six cens six, nous suppliant très humblement les dits expozans les voulloir confirmer et rattiffier et leur octroyer noz letres sur ce nécessaires à quoy sullement libérallement sçavoir faisons que nous par ses cauzes et autres considérations à se nous mouvans dézirant favorablement traitter les dits espozans après qu'il nous est apareu des dits règlemens et ordonnance du dit sieur Fauchet estateuz et articles fais entre les dits expozans et ordonnance au bas diceux du dit séneschal de Béziers cy attachez nostre contre scel. Avons rattiffié confirmé et aprouvé et de noz grâces spécialle plains puissance et authorité royal rattiffions, confirmons et aprouvons tant le dit règlement du dit sieur président Fauchet que les dits articles et estatutz faitz en concéquence entre les dits expozans, voulions et nous plaise qu'ilz soient observez et entretenus inviolables de point en point et de mot à mot sellon leur forme et teneur sans qu'ilz soient autrement en quelque sorte et manière que ce soit aux peines portées par noz ordonnances, sy donnons en mandement au séneschal de Carcassonne et Béziers ou son lieutenant général au dit Béziers, viguier et juge du dit lieu ou son lieutenant que ses présentes ilz fassent registrer et du contenu jouir et uzer le dit expozant plainement et paisiblement, cessans et faisant cesser tous troubles et empêchemens à ce contraire.Car tel est nostre plaizir,et afin que ce soit choze ferme et estable à tousjours nous avons fait metre notre scel à ses dites présentes. Donné à Béziers au mois d'aoust l'an de grâce mil six cens vingt deux et de nostre règne le treitziesme.

Archives départementales de l'Hérault, serie B, liasse 478. Indication de M Emile Bonnet.


Siaiui^ des ^Laisires tailheurs

de la ville de Setters Jails par les maistres soussignés ou marqués.

Premierement est ordonné qu'il sera permis ausd. prevostz de la chapelle Saincte Luce de continuer de faire le service divin en la chapelle quest dans lesglise des Carmes dud. Béziers et en icelle de faire dire et celebrer messe haulte et basse, loisqu'ils vouldront, a lhonneur et gloire de Dieu et de saincte Luce, leur patrone, tout et ainsin quont cy devant faict et observé leurs predecesseurs.

2,

Item seront teneus lesd. prevosts et maistres costuriers s'assembler en lad. esglise des Carmes, et chapelle SteLuce, le jour et feste nostre Dame de mars et autres, jour et hure quils vouldront, pour nommer et creer deux prevosts nouveaux et deux autres diceulx quy auront servy lannée auparavant, lesquels quatre prevostz traiteront et delibereront des affaires dud. estat, ainsin quils verront estre bezoin et necessaire.

3-

Item ne sera permis ny loisible ausd. prevostz vieux qui sortiront de charge de nommer en leur place aucuns maistres pour estre prevosts, quy ne soinct hommes dhonneur et de bien et de bonne reputation, appreuvé tel par la companie, duemant assamblée en la plus grande partye, sans estre attains ny convencus daucuns cas sinistres meritans punition exemplaire, et que ne soinct nais et residans dans la ville, lesquelz prevostz denommez et receus seront teneus de prester le seremant en tel cas requis, par devant les prevostz anciens quy sortiront de charge, au devant lhautel de lad. chapelle le jour de nostre Dame de mars, et a cest effect destiné, et en oultre feronct decla-


ration quils prometent de faire et observer les presans estatutz, de rendre compte et preste du relica de leur administration.

4-5.

Que tous les maistres seront teneus assister aux messes que lesd. prevosts feront dire a ladite chappelle dans lad. ville a paine de payer un soul pour estre emploié au service divin, sauf et en cas ils auroient légitime excuze, a la charge destre advertis.

Item lesd. maistres seront teneus aussy assister aux obitz, processions quy ce fairont le jour et feste S" Luce et aultres, sy besoin est, sur la paine que desus.

6.

Comme aussy lors qu'on portera le sainct Sacrement de lautel a quelquun du mestier, chascung maistre dicelluy quy sera mandé sera:teneu accompaigner de lesglise en la maison dud. malade, et appres au retour en lad. esglise et en cas de deffalians, payeront un sol pour estre [emploie a l'effect susdict saulf excuze légitime.

7.

De mesme seront teneus les maistres du mestier aux sepultures et honneurs funebres de chescung maistre ou metresse dud. mestier quy decedera, sur la mesme paine d'un sol et quy reffusera d'aider a porter le corps, demy livre de cire pour ce payera, estant mandé par les prevostz. 8.

Que tels maistres dud. mestier de cousturier et sartre seront teneus la premiere année accompagner la charité du Roy le jour de lAssension suivant lantienne coustume, et a ce faire, sassembleront au lieu ou seront mandés par les prevosts, et en cas de deffalliance, payeront ung sol, saulf legitime excuse, pour estre emploié comme dessus. 9.

Item les maistres receus ou vetves quy tiendront boutti-


que ouverte, ou feront tenir (boutique), dans la presant ville, dud. estat de cousturier et sartre, seront teneus payer annuellement ausd. prevosts dix sols que seront emploiés pour l'entretenement de la cire.

10.

Seront teneus les serviteurs dud. mestier, quy travailheront en bouttique,bailher ausd. prevosts chascung samedy et sepmaine trois deniers, lequel argent sera distribué par les prevosts ausd. serviteurs dud. estat, quy ne trouveront pas a travailher, et quy seront en nécessité, lesquels serviteurs y seront contraincts par lesd. prevosts aussi tels maistres dud. estat seront teneus bailher annuellement entre les mains desd. prevosts deux sols chascung, quy seront emploies pour faire la caritat le jour, de lAssension, comme est de coustume en lad. esglise.

II.

12.

Item qua ladvenir aucun compaignon ne pourra tenir bouttique audit Beziers dud. estat et mestier de tailheur quau préalable ne soit examiné par lesd. maistres, avoir faict son chef dceuvre et approuvé du corps, et en oultre payé dix livres qua ce faire seront employées a lad. chappelle, sera conduict par devant M. le procureur du Roy et tels autres que besoing sera, pour prester le serement en tel cas requis et accoustumé.

13.

Item ne sera permis a aucun fils de maistre ou beau fils de tenir bouttique en la presant ville quil ne paye dix livres a la chappelle sans touttefois estre obligé a aucun chef dœuvre.

14.

Item ne sera permis a aucun de faire le mestier de tailheur en la presant ville, soict en bouttique ouverte ou ensemble, quil ne soit maistre où il y auroit aucun quy


entreprendroit de coupper ou tailher habits, nestant pour ce maistre, soict en bouttique ou ensemble en maison des habitans, il payera un escu pour la premiere fois employé comme dessus, et la besoigne confisquée, et la seconde fois, deux escus.

15-

Item sera permis ausd. prevosts aller un jour de la sepmaine visiter la besoigne quy se treuvera faicte ou couppée dans les bouttiques, chambres ou maisons particulieres, sy elle est dans l'ordre faicte ou couppée, et en cas de contravention seront condempnés a lamende de 3 livres, la moitié à Ihospital et l'autre moitié a lad. chappelle, et confiscation dud. travail, lesquels prevosts se serviront, en payant, de la familhe de la maison consulaire pour faire la saisie dud. travail.

16.

Comme de mesme ne sera permis à aucun maistre aller travailher ni faire travailher en aucune maison des habitans, quy ne soict pour prendre mesure ou coupper les estoffes, et en cas aucun y travailheroit payera un escu applicable comme dessus.

17-

Item sera permis aucun maistre dud. estat prandre aucun apprantif que premierement naye bailhé ausd. prevosts une livre de cire pour lentretenement de lad. chappelle, a paine den repondre en son propre.

18.

Venant un mestre dud. mestier a deceder, sera permis a la vefve du deffunct de tenir un compaignon dans la bouttique, si bon lui semble, pour son entretainement sans toutes fois que leur compaignon puisse passer maistre quen faisant chef doeuvre, et payer ce que dessus est dit. 19-

Item aussi quaucun maistre tenant bouttique ne pourra faire aucune besoigne quy ne soict bien ceuvrée, sans estre


falsiffiée a paine d'un escu à chascung quy contreviendra, lequel sera bailhé ausd. prevosts pour le service divin. 20.

Ne sera permis a aucun maistre tenir aucun serviteur en sa bouttique ny ladmener pour travailher dans icelle, que ce soict de sa propre besoigne, et faisant autre besoigne que celle de son maistre, led. maistre payera un escu, en cas de contrevantion pour estre emploié a lad. chappelle. 21.

Qu'il ne sera permis ny loisible a aucun maistre chaussatier ny autre marchand de la presant ville de faire aucuns pourpoints, manteaux, robbes de fames, robbes longues, mandils de laquais, jupes et autres habits concernans lestat de cousturiers sartre hors les dahaus de chausses et bas, et la besoigne prinse estre remise entre les mains de la justice, et les deux escus aplicables la moittié à lad. chappelle, et l'autre moittié aux pauvres de lhospital. 22.

Comme aussy aucun compaignon ne pourra tenir bouttique que au préalable naye servy les maistres de la ville trois ans et faict son chef d'œuvre et payé comme dessus est dit.

Jougla, Heral, Heral du plan, Catalan, Noel Vialles, Besse, Palhausier, signés.

Lettres patentes du roi du )i décembre 16 6 1 et arrêt de la Cour de Parlement de Toulouse du 29 avril 1662, autorisant les présents statuts.

(Registre de Omnibus, t. 5, 127.)

Œ(ecepiion de Maistre Xailheur Les consuls de la ville de Beziers, juges royaux episco-

paux de la police de lad. ville, seigneurs de Baissan et de Montimas, a tous ceux qui ses presentes verront, salut.


Sçavoir faisons et attestons comme hui, datte des presentes, cest presenté pardevant nous Me Pierre Rames, docteur et avocat, scindic de lad. ville, lequel nous auroit représenté que la plus part des habitans de lad. ville auroient quitté et abandonné icelle en ce tems calamiteux de peste, ce qui auroit occasionné a nos predecesseurs consuls de promettre a ceux qui resteroient, de la maistrise de tous autres, affin que la ville ne fust totallement abandonnée, mesme a Guilhaume Blanc, compagnon tailheur dabitz, lequel auroit resté et servy fidellement la ville en tout ce qui a esté jugé propre par nous et par nos devanciers, estant juste et raisonnable de lui tenir parolle et ladmettre a la maistrize dud. art, en estant il capable et teneu boutique ouverte soubz le nom d'une vefve dun des maistres dud. art, Nous requerant vouloir administrer le serment requis et accoustumé aud. Blanc, et ce faizant, luy permettre de tenir boutique ouverte, avec deffances aux autres maistres tailheurs dud. Beziers de a ce lui donner aucun trouble ni empeschement a paine de trois cens livres, Nousd. consuls ayant esgard aux requisitions dud. scindic avons receu et recevons led. Blanc M're tailheur d'abitz de lad. ville et ordonnons quil jouira des mesmes franchises et facultés que les autres maistres dud. Beziers jouissent, ausquels enioignons dappeller led. Blanc en leur assamblée en qualitté de maistre, et souffrir qu'il tienne boutique ouverte en lad. ville, et sa vefve, le cas yescheant, a paine de trois cens livres de quoy luy sera expédié acte en forme provante et auctantique pour luy servir ou il appartiendra. En foy et tesmoingz de quoy avons fait expédier ces presentes signées de nous et icelles faict sceller du sel et armes de lad. ville. Donné a Beziers le XX'me juin 1630. Mercorant, Lamotte, Basset et Garrigues consuls signés.

(Registre de Omnibus, t. 4, f° 47, verso).


^Esiaiui^ des (Maistres teissutiers Teinturiers, Sfibaniiers et (Moliniers de soye L'an mil six cens vingt neuf et le quatriesme jour du moys daoust dans Beziers apres midy, reignant tres chrestien prince Loys par la grace de Dieu Roy de France et de Navarre, Par devant moy notaire royal de lad. ville et tesmoingz bas nommés ont esté prezans et constitués en leurs personnes Michel Vacher, Jean Michealle, François Beaunois, Darde Albusquier, Pierre Passeron, Charles Fornier, Jacques Philibert, Anthoine Fournier et Jean Bru, maistres passementiers, teissutiers, ribantiers, teinturiers et moliniers de soye, faisans et exerssans lesd. arts, tous habitans dud. Beziers, sçachans et considerans qu'en lad. ville et faulx bourgz dicelle aux marchandises dud. estat se comet plusieurs abuz, desirans le tout refformé et y mis ordre, affin de tenir ung chascung a leur debvoir, a lhonneur de Dieu et de la glorieuse Vierge Marie, leur patronne, et soubz le bon plaisir du Roy, et de la Cour de Monsieur le Seneschal de Beziers, et Souveraine Cour de Parlement de Tholose, lesd. Mes, de leur bon gred, ont estatué et ordonné, tant pour eulx que leurs successeurs maistres desd. estats de passementiers, teissutiers, ribantiers et teinturiers et moliniers de soye, les articles suivans. Premierement iceux maistres constituans, desirans vivre bons catholiques, apostoliques, romains, et affin que le service divin soit faict, ordonnent et estatuent quil sera choisy deux desd. maistres pour estre prevosts pendant une année que commansera le huictiesme de septambre prochain, jour et feste Nostre Dame, leur patronne, l'élection desquels sera faicte le dimanche auparavant par la pluralitté des voix desd. maistres a cet effect assemblez lesquelz seront chargés de faire garder et observer le contenu aux presantz


estatutz, et sera faict le divin service en la chapelle de la glorieuse Vierge Marie appellée de Pitié, qu'est dans leglise parrochelle de Mons' St Felix aud. Beziers. 2.

Item que tous et chascungz les dimanches, les quatre festes solempnelles et les cinq festes Nostre Dame leur patronne, sera ditte et celebrée a perpetuité, en lad. chappelle une messe basse et une haute, seront faites deux processions lune la veille, lautre le jour de la teste par les prebstres qua cest effect seront esleus par lesd. prevosts, et par eux payés des deniers de la boite dud. estat que sera faitte et fermée avec deux clefs pour servir a lad. compagnie et ung chascung desd. prevosts en tiendra une. 3-

Item, que ladite messe sera celebrée comme dict est, environ l'heure de huict au commancement de laquelle et jusques a la fin, saulf légitime excuse, tous les maistres dud. estat seront tenus dy assister, a peine dung cart cire payable, toutes les fois par le deffaliant, a lad. boite. 4-

Item, seront teneus lesd. maistres dud. estat, ou lun de leur maison, saulf legitime excuse, estans mandés par lesd. prevosts, de se trouver aux enterrements des maistres, mestresses, leurs enfans, filles, compagnions et aprantifs dud. estat, lors de leur decès, a peine dung cart cire, payable, comme dessus, par les deffalians, a lad. boite. 5-

Item seront teneus lesd. maistres et mestresses dassister, lors que le St Sacrement sera porté aux malades dud. estat, saulf legitime excuse, a peine d'un cart cire paiable par les deffaillians a lad. boite.

6.

Item, tous les maistres dud. estat, ung chascung annuellement sera tenu payer a lad. boite la somme de deux


livres sçavoir a chascung Nostre Dame de septambre, de decembre, de febvrier, de mars et aoust huict solz revenans à cesd. deux livres et les vefves des maistres dud. estat, au cas ou elles jouiront dicelluy, seront teneus payer annuellement ausd. jours Nostre Dame quettre solz qui reviennent pour chaque année a une livre. les compagnions dud. estat ung chascung paieront dix solz, lannée, que reviennent pour chasque feste a deux sols, les aprantifs paieront cinq solz que reviennent pour chasque feste a un sol, et en cas lesd. compagnions et aprantifs ne payeront lesd. cottisations, leurs maistres seront tenus payer pour eux.

7.

Item, quil ne sera permis ny loisible a personne quelconque tenir boutique ouverte desd. mestiers de molinier, passementier, teissutier, ribantier en soye, ouvrir ny faire ouvrir en la presante ville ny faulx bourgz dicelle quil ne soyt maistre juré desd. arts et mestiers, et, au prealable, fait son chet doeuvre approuvé par les maistres dud. estat et quil nait faict lad. approbation en lad. cour en presence de monsieur le procureur du Roy et presté le serement en tel cas requis, a peyne de cent cinquante livres, de confiscation de louvrage qui sera trouvé en son pouvoir, des outilz et mestiers envers lad. boite.

8.

Item nul ne se pourra presenter a lad. maistrise des arts et mestiers quilz ne fassent aparoir avoir faict et acomply leur aprantissage du mestier quils voudront passer maistres, pendant le temps de quatre années revolues, faisant aparoir tant du contrat que quitance du Maistre comme il a accomply descheu de sa le terme de son aprantissage avec fidellité, autrement pretantion a lad. maistrise.

9.

Item, nul ne pourra aspirer a la maistrise que premiere-


ment il nayt servi comme compagnion dud. mestier, oultre laprantissage, lespassage d'un an revolu, et les maistres de la presant ville sans reproche, quil fera aparoir de bons certificats des maistres quil aura servy.

10.

Item que nul ne se pourra presenter a lad. maistrise quil ne fasse apparoir de bonne et suffisante attestations des officiers et magistrats des villes et lieux de leur naissance. quil sont de bonne vie, extraction, sang et race, meurs et considération.

II.

Item que nul presanté a la maistrise ne pourra faire ny exercer que tant sullement un desd. arts et mestiers soit de passemantiers, teissutiers, ribantiers ou tinturiers ou mou. liniers en soye, lung desquelz tant sullement jurer faire et exercer et non le tout comme font les mestres estatuans leurs enfans et filles, a peine de cinquante livres,confiscation dutilz a lad. boite, ains tant sullement sera permis et loisible ausd. maistres statuans contractans, les enfans et maris de leur filhes de pouvoir faire et exercer lesd. estats de passementiers,teissutiers,ribantiers,tinturiers etmoliniers et non aux autres quy aspireront cy appres a la dite mestrise.

12

Appres que le presenté aura tait son chet dœuvre du mestier qu'il voudra prendre et par les maistres tenu capable destre maistre et tenir boutique sera presanté par lesd. prevosts en lad. cour et en presance de Monsieur le procureur du Roy iceux prevosts declareront icelluy treuvé avoir esté suffisant et capable par les mt"8 dud. mestier affin destre receu maistre dud. mestier, tenir boutique et ouvrir et sur la declaration lad. presante sera receu par la cour, ayant presté le serement en tel cas requis. 13-

Led. presanté, appres avoir presté le serremant, comme


dict est, paiera pour led. droict a lad. boite dud. mestier la somme de dix livres et deux livres cire et ne pourra tenir boutique ny ouvrir quil nayt payé lesd. dix livres et deux livres cire, receu quittance desd. prevosts a peyne de pareilhe somme de dix livres damende a la boitte et jusques a ce leur sera interdict tenir boutique ny ouvrir.

14.

Que le compaignon presanté de passementier, teyssutier, ribantier sera tenu pour son chef doeuvre de monster ung mestier piesse a piesse et garnir de tout poinct ce que sera necessaire pour led. chef dœuvre et ne pourra faire led. chef doeuvre que sur la haute lice ou ratierre ou cudes scavoir pour la hautte lice sera tenu taire un tissu avec une chaine perdue ensemble ung volutte figure avec milliere et aux bouts deux petits voluttes et pour la ratiere sera tenu faire un passement cheuvillé a cinq tables au millieu et des deux coustés un baston rompu a trois trefles et aux bordz dud. passement un courdon rellevé avec deux arrestes de chaque cousté et pour la cude sera tenu faire trois cannes de deux pans de large.

15.!

Item le compaignon molinier quy se presantera a lad. mestrisse sera tenu pour son chef doeuvre dresser ung mestier presse piesse a piesse acisté dung menuzier seullement tant quil plaira ausd. prevosts luy bailher, et led. molin estant dressé en bonne et deue forme comme il appartient sera tenu a presser de chascune soye jusques a cinq livres de chascun apareil sellon quil sera ordonné par lesd. maistres et a la reception de la mestrize dud. compaignon mollinier sera observée la mesme forme que dessus. 16.

Item le compaignon tinturier quy se presentera a la maistrize sera tenu pour son chef doeuvre pouzer ung noir et aussi poser ung vesseau et lesd. prevost pour lespreuve


de leurs tintures seront tenus luy fournir de soye pour la tinture aux despans dud. compaignon presenté. Aussy sera tenu led. presanté faire ung cramoizin et ung incarnast appellé d Espaigne pour parachever son chef dœuvre et pour sa reception sera observée la forme que dessus, 17-

Lesquelz chefs dœuvre ayans esté trouvés suffizans par lesd. Mres prevosts par lesd. maistres dud. estat a la pluralitté des voix led. presanté pourra estre receu maistre dud. estat quil aura fait, autremant non, saulf toutesfois ce qui les concerne et tous autres mestiers, et lesd. prevots dud. estat jusques au nombre de cinq auront faculté et authoritté bailher aud. presanté tel chef dœuvre queux-mesmes adviseront et chascung sellon son estat, et sil ne se trouve avoir bien fait led.chef d'oeuvre luy pourra estre donné parlesd. prevosts et maistres un dellay suffizant dans lequel il se pourra instruire et le dellay expiré, et non plus tot se pourra represanter a faire aultre chef dœuvre lequel estant trouvé suffizant et capable sera receu, aultrement non et renvoyé comme dessus parlant de tous les ouvriers en soye chescung sellon son art.

18.

Que lors quaucun se presantera a lad. maistrize, luy sera faiste lecture du presant reiglement et estatutz, affin que ne lignore et sçachent sous quelles conditions et charges les maistres dud. mestier sont receus, et que, sous pretexte davoir ignoré le reglement, ayant contrevenu a icelluy, il ne puisse prethendre estre excluz et garanty des peines y conteneues.

19.

Item que les maistres receus, pendant la premiere année de leur reception de maistres desd. mestiers en lad. maistrize, ils ne pourront tenir quun seul apprantris, et icelluy apprentris ayant fait la moytié de son temps, led. maistre en poutra prendre ung autre, lesquels maistres dud. estat


ne pourront tenir que deux apprantris quils feront obliger par contrat publicq, lequel apprantissage ne pourra estre de moingz de temps que de quatre années, et ne pourront lesquelz maistres monstrer ny enseigner a aulcune filhe ny femme pour les prendre pour apprantisses ny aultrement saulf a leur femmes et filhes sur peyne de cinquante livres payables comme dessus.

20.

Item que nul maistre dud. estat ne pourra vandre, donner ny quitter aux apprentris le temps que leur pourroitrester de leur apprantissage, ains seront iceulx apprantris tenus de parachever icelluy jusques au dernier jour, sy mieulx iceulx apprentris nayment quitter led. art et rester sans le pouvoir achever ailheurs quaux maistres quils seront obligez et au cas les maistres pendant led. apprantissage viendroint a desceder, seront tenus iceulx apprantris de parachever leurs termes avec les vefves desd. deffunctz, sy elles continuent led. mestier, et en leur reffus, lesd. apprantris pourront parachever le temps quy leur restera de leur apprantissage avec dautres maistres dud. estat aux despens du prix dicelluy.

21.

Item tous apprantris desd mestiers seront tenus lors de la passation de leur apprantissage payer a la boite une livre cire, et appres que son temps dapprantissage sera parachevé, et que premier son maistre lui puisse accorder la cancellation du contrat, led. apprantris payera trois livres tournois a lad. boitte, et seront tenus lesd. maistres de payer lesd. trois livres au cas ils garderont lad. cancellation et quitance que prealablement ne leur apparoisse dud. paiement faictz ausd. prevostz, et ne pourra led. apprantris travailher pour compaignon qu'il naye satisfaict a ce dessus.

22.

Item nul maistre ne pourra retirer, recepvoir ny bailher a travalier aulcung compaignon dud, estat quauprealable ils


nayent faict apparoir ausd. prevosts de son apprantissage et de la quitance de son mestre sur peine de dix livres comme dessus.

23.

Item seront tenus tous compaignons desd. estats que vouldront travallier dans la presant ville, pour une fois tant seulement, payer a lad. boitte quinze soulz, aussy travaillant aux faulx bourgz de mesmes.

24.

Item quapres le deces des maistres dud. estat sera permis a leurs vefves, tant quelles demeureront en viduitté et porteront le nom de leurs dictz teus marys, tenir bouttique et faire ouvrir, a la charge quelles ne pourront prendre aulcung apprantris, mais seullement continueront le temps des apprantris que leurs maris leur laisseront, et au cas lesd. vefves se remarieront à aultres que maistres dud. estat, ne pourront tenir bouttique, ny faire travailler dicelluy.

25.

Item les compaignons qui préthendront a lad. maistrize, leur ayant bailhé son chef doeuvre, ne pourront icelluy faire travailler que dans un lieu que lesd. prevosts luy indiqueront, et y assisteront pendant le temps quil travaillera, et sera tenu led. presanté payer auxd. prevosts pour leur salaire chasque jour huict soulz chascun, et, a la reception du chef doeuvre, lesd. prevosts ou presanté seront tenus dappeller lesd. maistres quy auront voix et pourront contester led. chet d'oeuvre au payemant de la pluralitté desd. maistres, afin que tout soit avec ordre et sans faveur. 26.

Item huict jours apres la feste Nostre Dame de septembre, lesd prevosts seront tenus en presance des maistres dud. estat dans lad. chappelle ou autres lieux quils ordonneront de rendre compte de ieur charge aux prevosts nouveaux, et


au cas lesd. precedans prevosts auront plus fourny que receu. en ce cas les modernes seront tenus les rembourser des premiers deniers quils exigeront de la boitte. 27.

Item seront tenus lesd. maistres prevosts tous les samedys visiter les boutiques dud. estat, exiger et recepvoir des maistres ou maistresses six deniers et des compaignons, deux deniers.

28.

Item seront tenus lesd. maistres faire leur bezoigne que soyt de soye, ne pouvant mesler que fleurs et filoselle sans y pouvoir mesler coutton, fillz ny laines, bien est permis den mectre aux bezoignes ayant poincte ou fleur de lis, en la vendant pour ce quelle est, a peine de cinquante livres a lad. boitte, et confiscation de marchandise.

29.

Aussy que nul desd. maistres ny aultres quels quils soyent ne pourront faire ny faire faire que bonne et loyalle teinture sur mesme paine.

30.

Item seront tenus lesd. prevosts, sy bon leur semble, visitter a toute heure generallement tous les maistres dud. estat et ses ouvriers, afin de les surprendre en la besogne qui ne sera conforme aux presens statutz pour n'estre legitimement ouvrée, laquelle sera saisie par le premier des huissiers, icelle mise en depost au greffe pour y estre provue et les facteurs condamnés a six livres d'amande et autre arbitre a la boitte, et au cas lesd. maistres feront reffus fere ouverture de leurs portes, il sera dressé verbail par led. huissier d'ou les reffusans seront condempnés a dix livres damande comme dessus.

31.

Item ne sera permis a personne, de quelle qualitté et condition que soit, travailler ny fere travailler desd. arts de


la soye en façon qui soit pour devider ou faire devider, teindre ou faire teindre, molinier ou faire molinier, ouvrer ou faire ouvrer que tant seulement les maistres jurés, ouvriers en soye desd. estats et non autremant, a peine de cinquante livres et confiscation des marchandises a la boitte. 32.

Item ne sera permis ausd. maistres ouvriers de soye, quelquil soit desd. arts, travailler ny faire travailler pour aucune personne, de quelle qualitté et condition quil soit, daucune manufacture de lad. soye tant pour faconner, molinier ny taindre, devider ailheurs que dans leurs bouctiques et autres lieux de son exercice, et non pour autres personnages à louage, à peine de confiscation de la marchandise.

33-

Item aucun compaignon dud. estat ne pourra quitter son maistre quaparavant il ne soyt adverty quinze jours et quil nait achevé la besogne quils pourront avoir montée, et avant commancer la piece, sera tenu demander son congé, à peine de trois livres damande a la boitte.

34.

Item que nul maistre ne pourra prendre aucun compaignon sortant de Ja boutique dautre maistre qu'icelluy compaignon n'ayt satisfaict a ce quil est tenu et ira il demander de bezogne et le maistre recevant sera teneu advertir le precedent maistre sil est comptant dud. compaignon, et a défaut que led. premier maistre ne seroit comptant, ce maistre ny autres ne luy pourront bailler de besogne afin que led. compaignon se contienne a leur debvoir et au cas qu'icelluy compaignon quitteroit la ville et n'auroit satisfaict, y retaurnant ou aux faulxbourgzdicelle pour travailler, sera teneu de satisfaire sond. premier maistre quil aura laissé lors de sond. despart premier que daller travailler ailleurs, et ne luy pourront bailler de bezogne


que du consentemant dud. premier maistre, a paine de dix livres.

35-

Item ne pourront les dits maistres ouvriers en soye bailler de bezogne aux compaignons desd. mestiers de soye pour travailler en chambre a leur propre ny leur prester le nom ains lesd. compaignons ne pourront travailler que dans les maisons et boutiques des maistres dud. estat et non ailleurs jusques a ce quils ayent faict leur chef d'ceuvre et receu maistre, presté le sermant en tel cas requis, ayant satisfaict au conteneu aux presants estatutz, a paine de dix livres et confiscation de marchandise, mestier et outis que se trouveront en ses mains.

36.

Item que les fils desd. maistres du susd. estat quy auront exercé icelluy, ny les compaignons quy espouseront les filles diceux maistres ne seront teneus a lentiere rigueur du chef d'oeuvre et reiglement des presants estatutz ains sulement seront tenus et subiects a estre examinés par lesd. prevosts tant sulemant et faire une canne de bezogne, telle que bon leur semblera, pour faire aparoir quils sont du mestier sauf pour le compaignon quy espousera la fille du maistre, quil aura faict son aprantissage avec la cancellation de son contrat et attestation de son extraction, vie et conversation ayant vescu en somme de bien.

37-

Item tous les susd. maistres cy dessus nommez, leurs enfans ou filles ou leurs maris tant seulemant seront tenus des a presant pour maistres jurés desd. estats molinier, tinturier, passamantier, teysetier et ribantier et le tout ensemblement, comme ils ont faict cy devant, pourront faire et lexercer dans la presant ville de Beziers et faulx bourgz dicelle, et non autres personnes quy aspireront a lad. maistrise, cy apres quy ne pourront fere ny exercer ny


fere exercer, ouvrir ny faire ouvrir que tant seulerr.ant un seul desd. mestiers et arts, sçavoir le mestier quil aura prins son chef doeuvre et pour lequel il aura esté receu maistre, presté le serinant requis, a peine de cinquante livres damande, confiscation de la marchandise quit travaillera, nestant de son art, comme dessus.

38.

Et advenant noise et différant entre lesdits maistres jurés, facturiers et ouvriers a cause du dit estat, ses circonstances et dependences, iceulx se retireront ausd prevosts, lesquels appelleront des autres maistres non suspects qui termineront leur différant.

39.

Item sera permis ausd prevosts et maistres jurés desd., assistés d'un huissier, de pouvoir aller es maisons et boutiques tant dans la presant ille que aux faulx bourgz dicelle, pour voir et visitter ceux quy ont puissance tenir marchandises de leurd. estât, pour voir sils en trouvent de faulces, et icelles les vendant pour bonnes, lesquelles trouvant les pourront prendre et arrester comme estant falsifiées et telles jugées, soint estrangeres que autremant, icelles marchandises faulces seront mises soubs la main du Roy et de la Cour, icelles confisquées, condempnés a cens livres d'amende, moitié envers le Roy et moitié à la boitte, comme facteurs vendant marchandises faulces pour bonnes, et affin desviter a tout abus, nulle de ces marchandises ne pourront estre vandues sans quelles soient veues par lesd., a paine de cinquante livres damande, comme dessus. 40.

Finallement inhibitions et deffances seront faictes a toutes personnes, de quelle qualité et condition quils soient, de vandre ny faire vandre marchandises faulces quy seront de leurd estat sur mesme paine lesquels articles cy dessus especifiés lesd. Vacher, Michealle, Fornier freres, Beaunois,


Passeron, AlbusquierPhilibertet Bru ontappreuves, ratiffiés et confirmés, promettant ny contrevenir directement ny indirectement, et pour ce faire obligent tous leurs biens quont soubzmis a touttes rigueurs de justice avec les renonciations requises, et ainsin lont juré.

Faict et recitté a ma boutique, presans Raymond Soleil, marchand, et Pierre Vidal, dud. Besiers, signés ou marqués a l'original, et Moy Michel Affre, notaire royal dud. Beziers' quy requis me suis soubsigné. Affre notaire royal signé. Extrait des legistres de la Cour de M. le Seneschal du 4avril 1629 et ordonnance des Consuls de lad. ville de Beziers du 7 mai 1629, sauf résene des articles 7 et 12, autorisant lesd. statuts.

(Registre de Omnibus, t. 4, t° 20 à 27).



SULPICE

(Mémoire couronné par la Société en 1904)

I. Conversion de Sulpice Sévère. Sa retraite à Primuliac.

Vers 390 Sulpice Sévère, à peine âgé de 25 ans et déjà célèbre au barreau par son éloquence, épousait une jeune fille de famille consulaire (I); ce qu'il appréciait le plus en elle, ce n'était pas tant ses grandes richesses, pas même sa naissance illustre, c'était ses vertus. Ce païen à l'intelligence éclairée, au cœur droit, après avoir vainement cherché dans le milieu mondain où il vivait la satisfaction de ses nobles aspirations, s'était ménagé un refuge contre les épreuves de la vie en choisissant pour compagne une chrétienne.

Les Romains en faisant de la Gaule une autre Italie, (i) Etudes histonques sur Saint Paulin, par l'abbé Souiry. Tome I, page 17;. Lettre II à Sévère. Sagmer et Bray. Pans 1853. (Traduction française). Voir pour le texte Divi Pauhni episcopt Nolani opera, Antverpiœ ex offiana Plantiniana apud Balthasarem Moretum. M. DC. XXII, page J. Epistola prima ad Severum: « Neque te dwihœ de matnmonio famihœ consulans aggestœ ».

SEVERE

A PRIMULIAC

« C'est porter à aimer un pays que de faire connaître son histoire. »

(Bnll.de la Société Archéol. fie Béziers, 1903, p. 238. Rapport de M Soucaille.


suivant l'expression de Pline (i), lui avaient apporté tout ce qu'on pouvait donner de bien-être; ils n'avaient rien fait pour sa préservation morale, gage de conservation sociale, et déjà vers la fin du IVe siècle, les esprits les moins inquiets sentaient chanceler cette société gallo-romaine dont la corruption insouciante amena dans le courant du siècle suivant la chute de l'empire d'Occident. Sulpice ne pouvait ignorer la grande réputation de sainteté de Bassula (2); en épousant sa fille il ne se fit pas chrétien, sans doute, mais il choisit une chrétienne pour être comme l'ange de son foyer.

(1) Pline, I; no 5.

(2) Bassula, belle-mère de Sulpice Sévère, était la digne héritière de cette famille des Basses, une des plus nobles de la Gaule Narbonnaise, qui avait fourni à Rome plusieurs consuls et s'était convertie une des premières au christianisme. St Paulin dans ses épitres rend hommage à ses vertus et lui donne le nom de vénérable sœur on peut juger d'ailleurs de la réputation de sainteté que devait avoir cette femme par le fait suivant Mélanie l'Ancienne étant allée en Palestine visiter le Saint-Sépulcre, avait reçu du bienheureux Jean, évêque de Jérusalem, une parcelle de la vraie Croix; elle fit renfermer cette précieuse relique dans un tube en or et de retour à Rome la remit a St Paulin en le priant de la faire parvenir à Bassula fixée alors en Gaule. L'évêque de Noie en envoyant cet insigne cadeau à Sulpice Sévère lui dit que ce qui a été donné à sa belle mère lui appartient, ce qui ferait supposer que celle à qui l'envoi était destiné avait alors rejoint sa fille dans le tombeau. Ces tiens d'amitié permettent de penser que Bassula fit partie de cette pléiade de chrétiennes illustres, qui groupées sous la direction éclairée de Mélanie, exercèrent autour d'elles par leurs exemples un véritable apostolat évangélique; la jeune fille, formée par une telle mère ne pouvait qu'être fidèle aux traditions pieuses de sa race. Sulpice Sévère en l'épousant montre déjà qu'il n'est pas hostile aux idées chrétiennes quand il l'aura mieux connue, quand il l'aura aimée, quand il l'aura perdue, il voudra la suivre dans cet au-delà plein de mystère la prenant alors pour modèle, il embrassera avec toute l'ardeur de sa jeunesse cette vie chrétienne qui lui a procuré pour un instant un si noble idéal. Telle est au fond de son cœur blessé la principale cause de sa conversion. (Voir. Dwi Pauhni, op. cit., pages 132-15;. Abbé Souiry: op. cit., rages 256-257, et Lenain de Tillemont Histoire Ecclésiastique, t. XIV, art. i, .sur Sulpice Sevère.)


Son bonheur fut parfait le destin voulut qu'il ne fut pas de longue durée; après un an de mariage, la mort lui enleva celle qui charmait sa vie.

Sévère avait une âme trop sensible et des sentiments trop généreux pour chercher dans les affaires ou les plaisirs l'oubli de celle qu'il avait si tendrement aimée; il se livra sans réserve à sa douleur, et s'étant retiré à la campagne dans son domaine de Primuliac, il y goûta dans le calme de la solitude les consolations et les amertumes du souvenir. Le peu de temps passé auprès de celle qu'il pleurait avait suffi à lui faire apprécier la supériorité des vertus chrétiennes sur la morale d'un paganisme décadent; l'espoir de la retrouver un jour dans un monde meilleur devait attirer son cœur attristé vers la foi évangélique.

Du fond de sa retraite il n'entretint de relations qu'avec sa famille ou ses amis intimes. Son père, qui ne lui pardonna jamais sa conversion au christianisme, eut sans doute préféré le voir poursuivre quelque brillante carrière plutôt que se livrer à ses méditations et à ses regrets mais Bassula devint pour son gendre une véritable mère; par la sagesse de ses conseils, par la sainteté de sa résignation dans cette douleur commune, elle acheva dans l'âme de son fils d'adoption l'œuvrede conversion que sa fille y avait déjà commencée.

A la même époque, l'ami intime de Sulpice, St Paulin, plus tard évêque de Noie, embrassait la vie chrétienne avec toute l'ardeur d'une foi d~apôtre; par ses exhortations et plus encore par son exemple, il contribua pour une large part à faire pénétrer dans le cœur de son ami les bienfaits d'une religion qui console et qui relève.

Un an s'était à peine écoulé depuis le jour où un deuil 1 cruel l'avait frappé, quand Sulpice Sévère, renonçant aux avantages d'une très brillante situation dans le monde, consacra son immense fortune au soulagement des pauvres


et fit construire à côté de sa villa de Primuliac un oratoire et quelques cellules où il embrassa la vie monastique ce fut le premier monastère de la Narbonnaise, le second de la Gaule entière où l'on ne connaissait encore que celui de Marmoutiers près de Tours fondé depuis peu par St Martin. C'est dans cette retraite de Primutiac que vécut Sulpice Sévère jusqu'en 4o6, époque où la villa et ses dépendances furent détruites par les Vandales; c'est là qu'il écrivit ses ouvrages, parmi lesquels son Histoire sacrée et ses D/<o~HM sont surtout remarquables par l'élégance du style et lui ont mérité le surnom de Salluste chrétien on doit d'autant plus apprécier ces qualités de l'écrivain qu'elles se manifestent à une époque où le mauvais goût du bas empire était déjà devenu le ton a la mode.

Bten des régions se sont disputé l'honneur de posséder les ruines de cet antique monastère de Primuliac on les a placées successivement dans les environs de Toulouse (i), de Tarbes (2), d'Agen (3) ou de Périgueux (4), sans (t) Gisèle Vfe de Su~tce Sévère, p. io.

(2) M. Bascle de Lagreze place Pnmuhac à St-Sever de Rustan dans les Hautes Pyrénces. Voir Congrès soenttfique, XXV)U~ session tenue à Bordeaux en j86f.

(;) Vossius, HMf.La~], 2, c. t2 Scatiger, No~ tn Ausontum, p 68~. – Barrère (abbé', Htstotre du diocèse d'A~M, t f, p. !4 et Mogen B-c<rfttt des Ë'MaM /u!for~u~! d'Ar~cnton sur rA~/tftaM, par Labrunée, p. placent Pnmuhac à Vdtefteuve-d'Agen. M. André Lavertujon n'a pas encore publié son volume sur Sulpice Sévère, où il traitera de la pos~on géographique de PnmuUac d'après un passage des volumes parus on peut toutefois prévoir q'i'il sera partisan de la vaUée de la Garonne c'est en effet entre Toulouse et Bordeaux qu'il 1 place ce monastère, mais Lt ajoute que son véntable emplacement es t encore bien mal connu.

(4) M. Léon Dessalles, archiviste du département de la Dordogne /7MAM~ Périgord, Ltbourne, Malevttte 1886, 2 vol, m-8" vol I, chap. .E'<aMtMfn:e/i< du c~rtsttaHtsme en Pc'ft~ort.(. p. 90 et saiv., place Pnmuhac dans ce département et croît le retrouver dans Premllac, co.hmL).~ de St-Sutpice-d'Excideutt, canton de Lazouatlle. Von' 1~ réfutation de cette opinion ci-après au chapitre VI, dans les Pr<M~! tirées des <MtM.


préciser le plus souvent leur emp'acement ou leur caractère il serait trop long de refuter ici en particulier chacune de ces opinions; leur réfutation résultera d'ailleurs de l'exposition de ia nôtre; il nous suffira de constater qu'aucune d'elles n'a été admise comme fondée aussi la discussion reste-t-elle ouverte et attend-on la solution définitive de découvertes nouvelles

Les auteurs de l'/7~f de Languedoc, après avoir exposé et réfuté les opinions précédentes, admettent qu'il faut chercher Pfimuliac dans les environs de Narbonne (i) cette opinion se rapproche davantage de la vérité et ne s'oppose nullement à la nôn'e~ Vendres ayant été à l'époque romaine l'annexe et l'avant-port de la capitale de la Narbonnaise; elle a été inspirée par certains passages des écrits de Sulpice Sévère sur lesquels nous reviendrons plus loin, mais il lui manquait d'être précisée et confirmée par une preuve archéologique; cette preuve nous croyons la lui avoir apportée.

Une étude plus détaillée des textes a conduit nos plus érudits biographes à placer la résidence de Sulpice Sévère dans la région où elle a dû plus exactement se trouver Weiss, dans sa '7~M~)~ universelle, place Primuliac près de Béziers, sans indiquer l'endroit; Michaud, dans un ouvrage du même genre (t) mais bien plus considérable, résume l'état de la question par cette note: «Primuliac était près de .6~ MJM on M'~M CMMat~ pas la position précise. » Enfin Bouillet dans son JD/OHKa<~ .H~o; M/ Dézobry et Bachelet dans leur Dictionnaire ~7/~on~M~ Biographique et (i) Dom Dévie et Dom Vaissette ~M~rf Languedoc, édition Privat, t. 1, p. )68 et t. il, p. 82 et suiv. Note XL: sur la patrie de Sulpice Sévère. Lenam de Tittemon ~Yts/otrf Bcc/~MS<t;i:, t. XII, art. 3 sur Sulpice Sevère, place egalement Primuliac dans la Narbonnaise.

(i) M~ehaud. Biographie Universelle, 2'' édit., t, XL, p. 4~, artiete sur Sulptce Sévère.


le Grand D<c<o?;M~:r~ de Larousse indiquent simplement Primuliac dans les <MM';OM.f de &~r~. sans même faire mention des opinions citées plus haut, ce qui prouve que pour eux cette solution ne fait pas de doute (i). D'après les textes seuls la question est donc déjà résolue par nos érudits les plus autorisés en faveur de la région biterroise. Pour trancher définitivement toute controverse sur ce point, il ne manque plus que de découvrir la position précise, c'est-à-dire les vestiges de cet antique édifice; ces vestiges, je ne crois pas trop m'avancer, en disant qu'ils étaient enfouis sous le tumulus de St-Bauzille-d'Esclatian qui s'élevait il y a quelques années à peine au sommet du parc de La Savoye, propriété de mon frère, M. Henri Mouret, située dans la commune de Vendres (2) (t) Plusieurs de nos anus, et non des moins érudits, nous ont objecté que SutpiceScveie étant Aquitain, Pnmuhac ne pouvait se trouver dans les environs de Béziers, puisque cette région n'etait pas comprise dans l'Aquitaine. On peut faire à cette objection deux réponses: la première, aussi simple que concluante, c'est que nous ignorons le lieu de naissance de notre écrivain; nous savons bien qu'il fit de Primuliac sa résidence de ;ç: à ~06, mais rien ne prouve d'une façon certaine qu'il y soit né aussi Tillemont, bien que le faisant originaire d'Agen (Ht~. Eccl t. 14, note sur St Paulin), ne craint-il pas de placer Pnmuhac dans la Narbonnaise de même Dom Devie et Dom Vaissette (H. L., t. p. }6S), ]e font natif de Toulouse et croient que son monastère était près de Narbonne.

La seconde réponse comporte un trop long développement pour trouver place dans une note; elle est exposee avec preuves à l'appui dans l'Histoire de Languedoc, t. 11, note XL sur la patrie de Sulpice Sévère.

Qu'il nous suffise de dire ici qu'au tv* siècle notre région faisait certainement partie de l'Aquitaine, comme le déclarent Ammien MarceUm, Sextus Rufus et Sozomène.

Voilà sans doute ce qu'ont pensé les nombreux historiens que nous venons de citer Weiss, Michaud, Bouillet, Dézobry et Bachelet, pas plus que Larousse n'ignoraient la qualité d'Aquitain de Sulpice Sévère its la constatent tons dès les premières lignes de leur biographie cela ne tes a pas empêchés de placer sa résidence là où nous la plaçons. (.:) Planche 1 Carte des environs du tumulus de St-Bauzille.



J'ai assisté à sa démolition et je devais à ceux qui s'intéressent à ces questions de sauver ces ruines de l'oubli je le devais aussi à la vérité et à ce grand solitaire qui par ses vertus et ses écrits a illustré cc petit coin de terre où il a vécu ou pour mieux dire notre pays.

II

Tumutus de Saint-Bauzille d'Esciatian. Aspect, usages et traditions

Bien peu de localités de notre département ont eu un passé aussi intéressant au point de vue de l'archéologie ou de l'histoire locale que notre tumulus de Saint Bauzille d'Esclatian aucune peur-être n'a été aussi injustement et aussi complètement méconnue.

Il sumt de parcourir le Livre Noir, l'un des plus précieux manuscrits de nos archives, pour y voir les nombreux actes qui sous le titre de Sclatiano ou d'Esclatiano (i), relatent les transactions auxquelles il a donné lieu dans tout le cours de l'époque féodale.

Le Livre de Toison ou l'important recueil de 0/~K~M~ n'ont pas moins fourni à l'Inventaire des Titres et 'DocHm~M/y ~MC~y-A~ ~.6~ rédige en 1682 par le carme Jean Louis Gallien. Dans ce volumineux répertoire (i) La forme de ce nom a subi de nombreuses variations; on trouve dans les actes les plus anciens .Sc~fano et E~c/c<M/!0 formes )atines, dans les actes plus récents C/a<SMft, Clayssan ou Esclayssan, formes languedociennes.


le nom d'F~ay: figure en tête d'actes très importants à côté de ceux de Vendres et de Castelnau.

La lecture de ces divers documents ne peut laisser aucun doute sur la véritable situation géographique de notre Saint-Bauzille; il était bien dans le parc actuel de La Savoye, commune de Vendres, au sommet de cette vigne qui aujourd'hui encore porte le nom de Saint-Bauzille. Pourtant si nous consultons le Dictionnaire topographique du département de l'Hérault, comprenant les noms de lieux anciens et modernes, publié par Eugène Thomas, nous n'y trouvons aucun article qui lui soit spécialement consacré. Il y est confondu avec Saint-Bauzille de la SIl\e, canton de Gignac, qui n'a avec lui rien de commun. Peut être même faudrait-il lui attribuer ce qu'on met sur le compte de ce Saint-Bauzille des Fourches qu'on ne sait où placer, car dans un acte qui lui est relatit il est question du tènement des Fourches comme d'une de ses dépendances, située dans son voisinage.

M. Carou, dans sa Géographie de l'arrondissement de Béziers, n'en fait pas davantage mention.

Seul, notre savant archéologue montpelliétain, M. Cazalis de Fondouce, a croyons-nous (i), retrouvé notre tumulus là où il était situé.

Sur sa carte archéologique de l'Hérault, il l'indique sous le nom de Sclatiano et le signale comme une station intéressante à explorer, mais sur laquelle on ne possède aucun renseignement.

Ce tumulus occupait encore eni8<~ l'emplacement où (l) Nous avons vu ce tumulus marqué à sa véritable place sous le nom de Sclatian sur une carte archéologique de notre département nous croyons nous rappeler que cette carte était de M. Cazalis de Foudouce qui en effet en a publié une dans le Bulletin de la Société archéologique de Montpelher, mais au moment de livrer notre manuscrit à l'imprimeur nous n'avons pas trouvé à Beziers les documents nécessaires pour vénner l'exactitude de nos souvenirs.


l'on voit aujourd'hui un bassin en ciment à l'endroit le plus élevé du parc de La Savoye (i).

Avec sa surface parfaitement arrondie en forme de champignon et son pourtour taillé à pic sur une hauteur de plusieurs mètres, il se détachait sur l'horizon d'une façon caractéristique et ne manquait pas d'attirer l'attention de ceux qui le voyaient pour la première fois; mais si l'étranger, poussé par la curiosité, demandait à connaître son histoire, on ne pouvait lui tournir que de vagues indications sur les usages et les traditions du pays. Ces usages ont disparu, ces traditions tendent à s'effacer complètement, surtout depuis que le monument auquel elles se rapportaient a été détruit nous croyons devoir les consigner ici brièvement.

Le tumulus était désigné dans la région sous le simple nom de Saint-Bauzille, en patois sous ceux de Puech ou de C~/MM~'n~a~6~M/t;?' sa qualifi:ation d'Esclatian, qui servait à !e distinguer des nombreuses localités homonymes répandues dans notre département, était complètement hors d'usage (2) mais les actes de propriété relatifs à ce tènement (3) et les archives de l'Hérault font foi de son authenticité (4).

(i) Voir planche Il. Vue générale du tumulus de St-Bauzille d'Esclatian, pendant sa démolition la tranchee ouverte au premier plan avait été faite pour conduire l'eau au bassin en ciment que l'on aperçoit en haut à gauche. Vue prise du nord-ouest.

(2) C'est là sans doute ce qui explique l'erreur de M. Thomas dans son D;cftonnatr~ topographique de l'Hérault.

(j) Parmi ceux-ci le plus ancien est un acte sur parchemin du tl ou du 23 mars 1777 relatant la « vente de la mettaine de La Savoye pour le prix de 12.000 fr. par Madame Delaur veuve et héritière du sieur Mouton du Nègre au profit de demoiselle Fossier epouse du sieur Charles Jouet », chez Passebosc, notaire à Béziers.

Dans cette vente on signale (page i) <une olivette avec meuriers appellée Le Champ du Four confrontant du grec M. de Villeraze et StBauzile de Claissan

(4) Voir aux archives départementales, le Livre Noir et l'Inventaire des titres e<documM<s du e/M!jt't~Sat/t<-Na:;at/ Ce nom d'Esclatian, comme le constate un manuscrit du xn~ siècle, inséré au Livre Notr fut donné à


Au sommet du mamelon s'élevait une grande croix de bois, indice certain que les ruines enfouies sous le sol avaient une origine religieuse

D'ailleurs, les usages locaux ne pouvaient laisser aucun doute sur ce point. Chaque année, le samedi saint, mon père faisait orner la croix de guirlandes de fleurs et de verdure; le jour de Pâques, après les vêpres, toute la population de Vendres se rendait en procession à SaintBauzille.

Le cortège comprenait non seulement les confréries des Pénitents et du Rosaire, mais aussi tous ceux qui n'allaient jamais à l'église, et qui cependant se faisaient un devoir d'assister à cette cérémonie, sinon avec dévotion du moins avec respect.

Arrivés sur le tumulus les pèlerins se rangeaient en cercle le prêtre, placé au sommet, récitait quelques oraisons, invoquait trois fois Saint-Bauzille, récitait trois fois les passages des litanies ayant pour but d'éloigner du pays les fléaux qui pourraient l'affliger; enfin il bénissait avec l'aspersoir la foule des fidèles prosternés autour de lui. Enfant, j'ai été témoin de ces cérémonies qui ont disparu depuis déjà trente ans.

De Saint-Bauzille, le cortège se rendait au tumulus de Saint-Martial, situé à près d'un kilomètre de là, à droite du chemin de La Savoye à Castelnau. Après y avoir renouvelé les mêmes offices on rentrait au village (i).

notre chapelle de Saint-Bauzille parce que la colline sur laquelle elle fut t construite le portait déjà; c'était donc un terme géographique à ce titre il peut bien remonter à une très haute antiquité, c'est tout ce qu'on peut dire sur son origine; quant à son étymologie, mieux vaut avouer notre ignorance que donner une explication plus ou moins fantaisiste et toujours facile.

(t) Quand le curé, par suite de ses infirmités ou de son grand âge ne pouvait faire le trajet à pied, on lui procurait une monture, Pourtant



Parmi les habitants de Vendres, les plus indiS'érents, ou même les plus sceptiques, au moins en apparence, assistaient à cette procession avec une remarquable exactitude. Si quoiqu'un apres y nvoir manqué éprouvait un malheur dans le courant de l'année on considérait ce malheur comme un châtiment de la Providence.

Ce que l'on redoutait le plus, c'était la foudre, les tempêtes qui détruisent les récoltes et les maladies épidémiques qui déciment les populations on est en droit de penser que ces usages remontaient à quelque grand fléau, peut-être à une de ces pestes qui désolèrent si cruellement notre région et qu'on avait regardées comme une punition envoyée du Ciel ils avaient aussi un caractère expiatoire et pouvaient se rapporter a quelque profanation d'un sanctuaire oublié; enfin les invocations que l'on venait prononcer ainsi au milieu des champs, avaient pour but de placer la population sous la garde de ceux qui avaient sanctifié ce coin de terre par leurs vertus et que l'on regardait comme de puissants protecteurs.

Qui étaient-ils ces protecteurs ? On l'ignorait complètement personne ne se posait seulement la question on faisait simplement ce que de tout temps avaient fait les ancêtres.

D'après une ancienne tradition, assez confuse du reste, on prétendait qu'il avait existé autrefois dans le pays un couvent de moines, mais on en ignorait l'emplacement aussi bien que le nom.

M. l'abbé Durand, successivement curé de Vendres et de Lespignan, a écrit une monographie de cette dernière commune à l'époque où avait lieu la démolition du tumuune année il déclara qu'~ttui était impossible de quitter son presbytère; la procession traditionnelle se fit sans lui, présidée par un des pénitents tes plus en vue, le prieur sans doute, qui récita tes prières d'usage et bénit les ndètes, comme l'aurait fait le vrai pasteur.


lus il a pu voir les ruines qu'il renfermait et se demander si elles ne se rapporteraient pas à cet antique bourg de Villelongue, dont le souvenir plane indécis comme une légende dans les traditions locales et qui serait regardé comme le berceau des deux villages précités (i). Nos recherches nous ont permis de découvrir ce que fut cette antique bourgade à laquelle nous consacrerons une étude spéciale; nous pouvons dès à présent affirmer quelle fut une station de marins sur les bords du Lacus Rubresus et n'eut rien de commun avec les antiquités du parc de La Savoye.

C'est dans une autre voie que nous avons dirigé nos investigations qui nous ont conduit, croyons-nous, à un assez bon résultat.

III

Ruines du Monastère de Primuliac. Cimetière monolithe de Saint-Bauzille d'Esclatian.

Le tumulus de Saint-Bauzille d'Esclatian occupait une surface circulaire d'environ ~o mètres de d)amètre du côté sud-est un tiers de ce mamelon avait disparu depuis longtemps sous le pic des carriers sa base était en effet formée par une épaisse couche depierre bonne à bâtir (pl. III et IV). C'est dans le but d'exploiter cette même carrière pour la construction de la nouvelle Savoye que mon père la fit débarrasser en 18~ de tout ce qui la recouvrait. Ces travaux (t) Durand (Abbé) LM~Mf!. Etude /tM<ort~Me et archéologique, Sapte, Béziers l8()~. page t9.


ont duré plus d'un an. Je les ai suivis assez régulièrement pour pou voir en donner une exacte description; mes photographies permettront d'ailleurs de se rendre compte de l'aspect du tumulus au cours de sa démolition et des ruines les plus intéressantes enfouies sous sa masse.

La surface était recouverte par une couche de terre servant de revêtement, épaisse de o"~o à o"'8o. sur laquelle végétaient un maigre gazon et quelques plantes des terrains arides thym, lavande ou santoline si quelque buisson y prenait racine on l'arrachait pour ne pas gêner les pèlerins le jour de leur procession.

Dans la partie inférieure de cette couche superficielle et vers le milieu du tumulus les ouvriers découvrirent un denier d'argent des plus rares (pl VI, f. i) dont je dois la description suivante à M. Delorme, un des numismates toulousains les plus compétents

« Denier d'argent frappé à Béziers vers l'an 108~, peutêtre quelques années plus tard. par Bernard Atton, vicomte d'Albi et premier vicomte de Carcassonne.

« Légende BERNARDV CO.

« Légende du revers BITERIS CIVIT. ».

« Les deux fiefs de Carcassonne et de Béziers étaient dans la même main. A la fin du x[" siècle, Bernard Atton abandonna le titre de comte pour celui de vicomte ce changement arriva à la suite d'un arrangement fait entre lui et Béranger 1' comte de Barcelone, son suzerain,' auquel Ermengarde, mère de Bernard Atton, avait vendu, moyennant onze cents onces d'or, en 1067, la ville de Carcassonne et le droit d'y frapper monnaie.

« Bernard Atton et ses successeurs trappërent dès lors monnaie à Béziers.


« Cette monnaie est connue par les textes des le x[" siëde~(i).

La présence de cette pièce à l'endroit où elle était placée ferait supposer que déjà au x[*' siè:)c il était d'usage de planter une croix au sommet du tumulus la monnaie aurait été placée avec intention ou serait tombée par mégarde au fond du trou creusé pour recevoir cette croix. Cette hypothèse n'a rien d'invraissemb)ab)e étant donné que, d'après un acte de ~yi 1 inscrit au Z~r~No~, le tumu)us ou puech (pogium) de Saint-Bauzille d'Esciatian était déjà mentionné à cette date comme existant et méritait d'être signalé avec le cimetière qu'il recouvrait alors comme aujourd'hui, avec la cellule et la chapelle qui l'avoisinaient. Cette année-ia. en effet, Salacon donne à Saint-Nazaire et à Saint-Jacques de Béziers l'église de Saint-Bauzille d'Esclatian (2) «CMw ~o~!o(~) CH/ ipsa cella (4) CHm ~O~'MK~rïO ?.

(t) BERNARDV CO.- M. Delorme avait tu Bernard V au droit et Bitens Civis au revers. Notre excellent confrère, M. le docteur Tarrieux, conservateur du médaiiher de la Société archéologique de Béziers, ~mismate aussi complaisant que distingué, a regarde le V qui suit le nom de Bernard comme un U et non comme un chiffre romain la légende du droit completée serait donc Bernardus Cornes et celle du revers Bitenscivitatis, Bernard, comte de la Cite de Beziers au centre de la pièce sont une croix et deux annelets. Cette monnaie décrite dans la Numismatique Française de Madame veuve Serrure, 19, rue des PetitsChamps, Pans, est omise dans d'autres ouvrages bien plus importants et cependant plus récents. (Observations communiquées par de M. le docteur Tarrieux).

(2) Livre Noir, Copie des Archives de Montpeiher, fol. 2;4, B. N. Dép. des Muss. Fonds Doat, fol. ;4 à 37, vol. 61.

()) Le mot~o~tum, peu usité sans doute, ne se trouve pas dans le grand dictionnaire de la langue latme de Freund mais il est signalé dans le dictionnaire provençal de Mistral, sous la forme italienne de po~to, comme synonyme de puech ou du podtMm latin d'ailleurs l'acte du Livre Notr auquel est empruntée cette citation ne laisse aucun doute sur le vrai sens de ce mot il nous montre en effet l'église de Saint-Jacques bâtie en dehors de l'enceinte de Béziers sur un puech fundata in t~o jh~fo foras



Au-dessous du revêtement en terre était une épaisse couche de décombres de toutes sortes provenant de la démolition d'un édifice mortiers, moellons bruts ou taillés. dalles, briques de diverses tormes, mais en majeure partie briques à rebord gatto-romaines bon nombre de ces matériaux complètement noircis par la fumée portaient des traces évidentes d incendie

Parmi les menus objets recueillis au milieu de ces décombres signalons des fragments de dolia et d'amphores, des débris de poteries noires ou grises de l'époque barbare ou mérovingienne, des morceaux de mirbre btan: ayant pu appartenir à un autel et plusieurs meules à bras galloromaines (pl. VI, f. 2)

Dans la partie nord-ouest du tumulus des murs en petit appareil étaient encore debout; ils mesuraient chacun 6 mètres de longueur sur i m. 5o de hauteur et se réunissaient à angle droit leur partie supérieure était à peine recouverte par la terre végétale (pl. IV). Ces murs n'offrent pas de caractères particuliers permettant d'en préciser la date.

muros Blterris Cift/atts c'est du reste par ce mot ~Mc/t que l'a traduit le Père Gallien en 1682 dans son Inventaire des Titres et Documents du chapitre Saint-Nazaire de Béziers, t" partie, fol. 416, Archives de Montpellier.

(4) La présence de cette cellule en cet endroit a une date ausst reculée est à retenir.

(;) Cet ensemble d'une chapelle, d'une cellule et d'un cimetière isolés au milieu des champs, loin de tout centre habité, correspond exactement à ce que le Grand Dictionnaire de Larousse dit de Primuliac, quand il l'appelle un /Mrm~a~ situé près de Béziers. H serait difficile, en fouillant nos archives, de trouver dans notre région beaucoup d'hermitages semblables, remontant comme le nôtre au )X" siècle, le seul que )e connaisse est celui de Sa<n<-M~r<;n de Valras, également situé près de Vendres et faisant lui aussi partie des biens de Sulpice Sévère; on ne saurait donc l'opposer à celui de Saint-Bauzille il lui sert pour ainsi dire de corollaire.


D'après les données historiques l'hermitage de Primuliac subit une première destruction en 406 comme on le verra plus loin il fut rebâti par Sulpice Sévère vers 41~; quand au début du vm" siècle il tut de nouveau détruit par les Sarrasins, on put croire que l'invasion de ces barbares, comme celle des Vandales serait passagère et l'on dut relever pour la seconde fois cet hermitage de ses ruines malheureusement les dévastations des Sarrasins se renouvelèrent pendant le cours du vm° siècle.

Par leur petit appareil ces pans de murs se rapprochent vaguement des constructions gallo-romaines, mais ils s'en distinguent par leur mode irrégulier d'assemblage; cela s'expliquerait-il parle fait qu'onse servit pour les édifier de vieux matériaux sans se préoccuper des anciennes règles de construction ?

Au-dessous des restes de démolition était le sol primitif; il reposait sur une couche rocheuse uniforme qui servait de base à tout le tumulus. La surtace de cette roche était toute creusée de tombes dessinant la forme des épaules et de la tête, orientées avec les pieds au levant (pl. V); nous les avions tout d'abord rapprochées de celles de même forme également creusées dans le roc près de Vendrell, en Espagne, signalées par M. de Rougemont comme l'œuvre des Allophyles «Chacun, écrit cet archéologue, connaît les cercueils de l'Egypte dont la forme ne se retrouve nulle part ailleurs. Ils reproduisent les contours de la momie et en dessinent la tête et les épaules. Or près de la Calle, vers les limites de la Tunisie et de l'Algérie, sont à la surface d'une colline deux tombes creusées dans le roc et non loin de là un sarcophage qui ont exactement l'aspect d'une momie. Des tombes identiques creusées en ordre régulier sur la pente inclinée d'un rocher se voient en Espagne près de Vendrell (l'ancienne Olerdola), entre Tarragone


et Barcelone. Je ne sais si on ne trouverait pas des tombes toutes pareilles dans le Midi de la France (i) ». Il nous semblait que notre découverte répondait aux prévisions de M. de Rougemont le nom de Vendres de même radical que Vendrell ne pouvait que nous encourager dans ces rapprochements que d'autres faits paraissaient confirmer.

Entre les tombes étaient creusés des trous coniques très évasés (pl. V) ayant environ un mètre de diamètre à leur partie supérieure et autant de profondeur destinés peutêtre à cacher des armes ou des provisions, ils s'enfonçaient également dans l'épaisseur du rocher par leur façon très grossière, comme permettent de le constater nos photographies, ils se distinguaient nettement d'autres silos d'apparence gallo-romaine creusés dans leur voisinage (pl. IV); aussi les jugions-nous antérieurs à ceux-ci.

Au fond de ces trous coniques se trouvaient des molettes ou percuteurs, pierres rondes de la grosseur et de la forme d'une orange (pi. VI. f. 3), qu'on tenait à la main pour écraser le grain par suite du frottement occasionné par ce broyage ces molettes avaient acquis sur une de leurs faces un aspect poli caractéristique qui ne laissait pas de doute sur leur destination nous pensions que ce mode d'obtenir un aliment quelconque était des plus primitifs et remontait aux époques sans histoire.

Une autre présomption en faveur de la haute antiquité de ce cimetière monolithe nous était fournie par des débris de poteries grises ayant servi à fabriquer des fromages c'étaient de larges coupes très évasées dont le fond était percé de trous pour l'égouttage du petit lait (pi. VI, f. 4); nous les avions attribués aux Bébryces qui occupèrent notre région pendant bien des siècles et qui selon le témoi(i) de Rougemont. L'Age du Bron~ ou les Scnu~M en Occident. Didier :86(), page 244.


gnage d'Avienus faisaient leur principale nourriture de laitage durci.

Monsieur Déchelette, le savant Directeur des Musées d'Autun et de Roanne, à qui nous avons envoyé des photographies et un fragment de ces coupes, nous a répondu qu'on en trouvait de pareilles dans le néolithique du Camp de Chassey (Saône-et-Loire) ainsi qu'à Btbracte~ mais que leur usage s'était maintenu jusqu'à des époques bien posté. rieures; ou ne pouvait donc rien en conclure de précis Par ses coupes à fromages en terre grise, par sesgro&s<crs silos et surtout par ses primitives molettes le mont d'Esclatian nous paraissait avoir été occupé aux temps les plus reculés, aussi nous étions-nous rangé avec confiance à l'avis de M. de Rougemont.

Il n'a fallu rien moins que l'autorité d'archéologues aussi compétents que MM. Cartailhac et Déchelette pour modifier notre opinion sur ce point et nous montrer que M. de Rougemont qui nous paraissait un bon guide, nous avait au contraire induit daus l'erreur où il est tombé lui-même en confondant les cercueils anthropoïdes de la Phénicie avec les auges similaires aux nôtres.

Nous adressons à ces deux maîtres si complaisants nos plus sincères remerciments pour nous avoir remis dans la voie de la vérité la correction apportée ainsi par eux à cette étude est d'autant plus heureuse qu'elle nous permet d'attribuer à l'époque gallo-romaine ou mérovingienne la partie profonde du tumulus de Saint-Bauzille d'Esclatian aussi bien que sa portion moyenne et de complèter ainsi par l'archéologie ce que les documents écrits nous permettaient seulement d'entrevoir sur la survivance de l'œuvre de Sulpice Sévère aux dévastations des Vandales. Le cimetière monolithe de La Savoye est peut-être le plus important de ce genre qu'on ait jusqu'ici mis à jour, aussi mérite-t-il une description détaillée.



Comme nous l'avons déjà constaté, la base du tumulus était formée par une couche compacte de calcaire coquillier de plus de 2 mètres de hauteur, divisée en plusieurs assises superposées d'environ o"'yo chacune sa surface, légèrement inclinée vers l'orient,présentait plus de t~o tombes creusées dans son épaisseur, ayant toutes les pieds au levant et par suite la tête au couchant (pl V); cette orientation avait subi de légères variations correspondant sans doute aux diverses positions du soleil sur l'horizon entre son lever d'hiver et d'été, en sorte qu'on pouvait pour certaines tombes reconnaître approximativement à quelle époque de l'année elles avaient été creusées.

Ce détail a son importance parce qu'il permet de supposer qu'il s'agissait d'une population fixée dans le pays cette hypothèse est confirmée par le fait que les corps inhumés appartenaient aux deux sexes et à tous les âges (pl. VII) ceux des adultes étaient en parfait état de conservation ceux des enfants se brisaient au moindre contact. Les squelettes touchaient presque aux deux extrémités des fosses dont les dimensions pouvaient à peu de chose près leur servir de mesure la tête était enchâssée dans un trou creusé spécialement pour la recevoir, véritable capuchon de pierre, dont la forme se rapprochait de celle du crâne, tantôt plus longque large (o"j sur o"2l), tantôt plus large que long (o"'28" sur o'"2~), comme on peut l'observer sur les sépultures conservées au parc de La Savoye. Ce trou allait en se rétrécissant du sommet de la tête vers le bas du visage et le cou (sur nos spécimens il se réduit de o"'30" ou deo"'28"à o°*2~,de 0~21~ o'°iy); la fosse ~élargissait brusquement pour prendre le contour des épaules, mais généralement paraissait étroite pour le corps qu'elle contenait (i**93 de long sur o°~ode large, 2'° 02 sur o°' ~) sa largeur s~atténuait à partir du bassin et ne


laissait dans le bas que la place nécessaire pour loger les jambes et les pieds.

Les tombes des femmes étaient souvent reconnaissables à première vue à leurs parois latérales plus concaves et plus larges au bassin qu'aux épaules certaines paraissaient creusées avec plus de soin celles des hommes atteig naient de grandes dimensions, souvent plus de i" 80. quelques unes 2 mètres et jusqu'à 2"'o6 de longeur leur profondeur variait pour les adultes de o" à o"~o~ elles étaient généralement découvertes on en trouvait pourtant auxquelles on avait fait une sorte de couvercle soit seulement à la tête, soit à tout Je corps, avec des dalles brutes ou pierres plates qui abondent encore dans l'Herme de Bourges, voisin du tumulus dans ce dernier cas ces dalles étaient fixées dans la position qu'elles devaient occuper par un encadrement de o*°i~ environ de profondeur entaillé dans la roche suivait le pourtour de l'auge sépulcrale (pl. VII) il semblait que ce fut là une marque particulière de distinction pour le défunt, un moyen de protéger plus sûrement son corps contre toute protanation. Aucune fosse n'était vide il n'y avait qu'un corps dans chacune dans certaines on avait placé soit des ossements épars, suit un ou plusieurs crânes déposés toujours en ce cas au-dessus des pieds quelques corps peu nombreux étaient dépourvus de tête les blessures que nous avons observées étaient faites par des armes en pointe, mais nos observations sont loin d'avoir été complètes.

Nous sommes trop peu versé dans l'anthropologie pour tirer une conclusion quelconque des ossements au point de vue ethnographique ou chronologique. Nous avons remis en 1897 à M. Cartailhac quelques os de bras et de jambes avec quelques crânes parmi ceux-ci s'en trouvait un perforé entièrement sur le pariétal par une pointe il présentait autour de ce trou un remarquable bourrelet de


cicatrisation, indice certain que !e sujet avait survécu à sa terrible blessure. Le défaut de preuves matérielles n'a pas permis à ce savant archéologue de fixer l'âge de ces ossements, mais leur seul examen l'a porté à les faire remonter au moins à l'époque Carlovingienne; nos archives communales prouveront que c'est en effet là une limite extrême qu'on ne saurait dépasser, mais la marge reste libre pour remonter plus uau:.

Le cimetière monolithe de Saint-Bauzille d'Esclatian n'a malheureusement fourni aucune arme, aucun objet en bronze qui en aurait précisé la date on y a seulement trouvé un grain de collier en verre (pl. VI, f. 5) avec dessins en forme d'arabesques ce genre d'ornement très commun dans les sépultures gauloises, fut en usage jusqu'à la fin de la période Gallo-romaine sa présence et sa rareté dans les tombes de La Savoye, nous portent à les attribuer à cette dernière époque.

Les documents précis nous faisant défaut, nous ne pouvons qu'avoir recours à des considérations générales sur les usages funéraires anciens et rapprocher notre cimetière de ceux observés ailleurs qui lui ressemblent le plus.

Nous regardons comme un devoir de recourir tout d'abord à la science de notre regretté Président M. Noguier et de chercher dans ses écrits les éclaircissements qu'il lui eut sans doute été facile d'apporter à notre étude. En 1872, dans son rapport sur le concours de mémoires historiques, ayant à juger la Sépulcrologie française de M. Caraven Cachin, qui avait obtenu le i~ prix, il constate que l'usage des tombes monolithes prit naissance sur notre territoire chez les chrétiens des premiers siècles qui prétérèrent ce mode de sépulture à celui de l'incinération. N'était-il pas naturel en effet, que ceux qui croyaient à la résurrection du corps et à sa participation à la gloire


promise eussent en vue sa conservation et ne voulussent pas le détruire par les flammes ? Le seul fait d'avoir creusé la sépulture dans le roc peut donc être regardé comme un indice de foi chrétienne.

La direction des squelettes faisant tous tace au soleil levant, bien que se retrouvant ailleurs, n'auraic-elle pas été inspirée par la parole du Christ annonçant à ses disciples qu'à la fin des temps, lorsqu'il viendrait juger les hommes, il apparaîtrait comme l'éclair qui brille soudain à l'Orient ? Sulpice Sévère et ses religieux se faisant raser la tête, comme nous le verrons plus loin, il est probable qu'ils avaient un capuchon à leur froc, un cucullus, ce qui d'ailleurs était conforme à l'usage de cette époque (i) le capuchon en pierre dont on entouiait la tête du défunt neseraitil pas une imitation de celui que portaient ces moines de leur vivant, signe de foi et gage de glorieuse résurrection (2) (i) Le cucullus ou capuchon attaché au vêtement des paysans, des pécheurs et en général de toutes les personnes exposées aux intempéries des saisons, ressemblait au capuchon des moines, Il donna son nom au bardocucullus, manteau qui en était muni et que portaient surtout les gens du peuple en Illyrie et en Gaule. C'est sur ce vêtement d'etolfe grossière déjà representé sur les peintures de Pompéi et très repandu dans notre région au )V siècle, que fut copié le costume des moines les plus anciens, costume auquel on donna, à cause de cette ressemblance, le nom de coule. Celle-ci fut reproduite dans l'habit monastique de Saint Benoit, de Saint Dominique, de Saint François et en général de tous les ordres voués comme les religieux de Pnmuliac, de Marmoutiers ou de Lénns à une vie austère (Voir Rich Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines'trad. Cheruel). Ce n'est donc pas sans raisons que nous faisons un rapprochement entre le costume des disciples de Sulpice Sévère et la forme des auges sépulcrales du tumulus de Saint Bauzille.

(2) C'est ce même sentiment de piété qui, de nos jours encore, inspire à eerta!nes personnes du monde le desir d'être placés dans le cercueil revêtues de l'habit monastique. C'est dans le même but pieux et pour donner au défunt une marque extérieure de sa foi qu'on place entre ses mains un chapelet ou sur sa poitrine un crucifix Les sentiments de l'homme en face de la mort, ou pour mieux dire



qui fut adopté par tous les fidèles groupés autour du monastère ?

Il n'est pas inutile de noter ici en passant !e caractère particulièrement religieux, j'allais dire claustral, de ces auges sépulcrales avec logement de la tête que nous rencontrerons également ailleurs dans le voisinage immédiat de fondations pieuses.

Dans l'ouvrage cité plus haut, M. Caraven Cachin constate que les tombes monolithes de la Garrigole dans le département du Tarn, sont plus grandes à la tête qu'aux pieds, ce qui pour lui dénote une basse époque comme les nôtres elles renfermaient des perles de collier en verre et en plus d'autres objets qui pour l'auteur appartiendraient à l'époque mérovingienne.

M. Déchelette à qui nous avons soumis nos photographies a eu l'amabilité de nous envoyer une brochure de M.IemarquisdeFayolIesur les tombeaux de la Ribeyrie près Bergerac, en nous indiquant que nous y trouverions les renseignements les plus utiles pour l'étude de ceux de La Savoye.

Le cimetière de la Ribeyrie comprenait seulement 15 S tombes creusées comme les nôtres dans le roc, plus larges aux épaules qu'aux pieds, mais sans capuchon pour la tête; en outre, l'orientation au lieu d'être est-ouest était nordsud une seule tombe a renfermé un objet pouvant en déterminer l'époque; c'est une plaque de ceinturon que M. Barrière Flavy, le savant auteur d'importants ouvrages sur les arts industriels des peuples barbares, a attribuée à l'époque mérovingienne.

ceux du chrétien en face de l'éternité, ne sont pas plus sujets à variation que la foi qui les inspire pourquoi s'étonner qu'ils aient produit sur les âmes naïves des premiers siècles de l'Eglise les mêmes effets que sur celles des fidèles d'aujourd'hui Ce que nous pournons prendre pour une innoyation paraît plutôt n'être qu'une survivance du sentiment religieux des temps anciens.


« Le cimetière de la Ribeyrie, écrit M. de Fayolle, se trouve donc daté par cette agrafe si caractéristique, et remonte comme elle, à l'époque barbare ou mérovingienne. »

Passant en revue les tombes à auge de sa région, le distingué Président de la Société archéologique du Périgord signale'ies sarcophages du cimetière de la Clautre (Claus<y-MM) à Périgueux, avec logement pour la tête, qui descendent jusqu'au xu" siècle mais, comme il le fait observer, à la Ribeyrie, et nous pouvons ajouter, à La Savoye, « nous nous trouvons ~H face d'HK mode de ~K/<M~ tout particulier, les fosses sont creusées dans le rocber, rappelant les tombes qui entourent la c~a~c MoM<ma/'o;<r Provence et non loin /a celles de la ville N~aM~OMM~; des 'BaH.X. ? » Il ne faudrait donc pas contondre les sarcophages en pierre avec les auges creusées dans le roc, les tombes isolées avec les cimetières monolithes et conclure que nos sépultures de Saint-Bauzille, comme celles de la Clautre, datent du xn° siècle. Un manuscrit du Livre Noir cité plus haut prouve qu'en 971 le tumulus d'Esclatian existait déjà; les tombeaux qu'il recouvrait alors formaient un cimetière comme l'indique le texte: c'est encore sous ce nom que le tumulus était désigné bien souvent de nos jours par les habitants du pays il faut donc admettre qu'il est antérieur à cette époque.

D'ailleurs de ce que l'usage de ce genre de sépultures se serait maintenu jusqu'au moyen âge, il ne s'en suivrait pas qu'il n'a pas existé longtemps avant. Rien n'est en effet plus vivace dans les traditions populaires que les rites funéraires et l'on n'est nullement fixé sur l'origine de celui qui nous occupe ici. Nous sommes donc libres d'admettre que les premières tombes creusées sur le rocher de la colline d'Esclatian, celle par exemple renfermant le grain de collier en verre, sont contemporaines des silos et des


ruines gallo romaines, ou remontent comme celles de la Ribeyrie à l'époque mérovingienne.

Tout récemment, au mois de mai 1906, M. le marquis de Fayolle, que j'ai eu le plaisir de rencontrer au Congrès archéologique de Carcassonne, a bien voulu s'intéresser à mes découvertes et me demander communication de mes photographies en les voyant il m'a déclaré qu'il venait de trouver dans le Périgord de nouvelles tombes pareilles a. celles de La Savoye, qu'on lui en avait signalé d'analogues dans le nord de l'Italie, mais que d'une façon générale les documents précis faisaient défaut pour en déterminer exactement l'origine aussi a-t-il examiné avec empressement la perle de collier en verre recueillie dans le cimetière de Saint-Bauzille; il a été d'avis qu'elle remontait au v" siècle son témoignage est particulièrement utile pour mes conclusions. En le remerciant ici des renseignements qu'il m'a fournis avec tant de complaisance, il me reste à formuler le vœu de voir bientôt paraître l'ouvrage qu'il prépare sur ce genre de sépultures, certain d'avance d'y trouver le guide le plus précieux en cette matière.

Notre excellent confrère, M. Cassan, a eu l'aimable attention de me communiquer un article paru dans le Monde Illustré du 13 Janvier 1906 qui confirme très heureusement mes observations.

Dans cet article, M. de Donéval fait la description de la nécropole qu'on vient de découvrir dans le sous-sol du château de Saint-Privat, voisin du Pont-du-Gard; !â aussi il y eut à l'époque féodale un couvent de moines depuis longtemps disparu et remplacé au Xiv° siècle par le château actuel; là également on retrouve à côté des restes de l'occupation romaine des tombes aM/~o/M!~ creusées dans un bloc de roche avec emplacement de la tête (i), dans lesquelles il n'y (i) Ces auges anthropoïdes sont exactement de même forme que celles de La Savoye.


avait ni armes ni objets en bronze elles sont semblables à celles de La Clautre mais l'auteur, par les preuves archéologiques qu'il a sous les yeux, est amené à conclure qu'elles remontent à l'époque ~o//o-nwM!'M o/< M~'oMK~'t'H~ il en arrive donc aux mêmes conclusions que nous sur la date de ce mode particulier d'inhumation.

D'autre part, il n'est pas inutile de noter que le cimetière monolithe doit être plus ancien que la tombe monolithe avant de songer à transporter au loin un énorme bloc de pierre, d'une extraction et d'un charroi très peu commodes, pour y creuser l'auge sépulcrale, n'était-il pas naturel de creuser cette même auge dans la couche rocheuse qu'on avait sous la main ? Il semble bien qu'on a dû creuser tout d'abord la tombe anthropoïde là~où les matériaux se présentèrent d'eux-mêmes; plus tard, quand on a vu les avantages de ce genre de sépulture au point de vue de la conservation des corps ou que simplement l'usage s'en est répandu, on a fait venir de loin et à grands frais le bloc de roche nécessaire. Si donc d'après M. de Donéval la tombe isolée peut appartenir à l'époque mérovingienne, nous sommes en droit de faire remonter le cimetière monolithe à la période gallo-romaine.

Enfin, si l'on tient compte de la grande quantité de corps inhumés dans cette nécropole (200 au moins avec le tiers disparu), et du peu d'importance de la population fixée dans ses environs immédiats, il est permis de penser qu'il a fallu une longue période de temps pour que ce cimetière monolithe fut aussi complètement garni d'auges sépulcrales puisque le puech (pogium) de Saint-BauzilIe et son cimetière existaient déjà au x", peut-être même au !x" siècle, d'après les archives communales de Vendres, on a un ensemble de bonnes raisons pour croire notre hypothèse fondée.

Dans l'intérieur de tous les anciens cloîtres il y avait un



puits nous le trouvons sous notre tumulus de SaintBauzille creusé d.ms la couche rocheuse, il ne mesurait pas moins de i~ mètres de profondeur quand la partie supérieure de cette couche était intacte; son diamètre était d'environ o* sur deux taces opposées étaient creusés des trous peu espacés où l'on pouvait placer les mains et les pieds et descendre ainsi au fond ou remonter assez commodément (pl III); it était entièrement comblé avec des matériaux de démolition, surtout avec de gros blocs de pierre noircis par le feu, comme si par la difficulté de leur extraction on avait voulu assurer les dégâts de l'incendie. De ce qui précède nous pouvons tirer les conclusions suivantes: Le tumulus de Saint-Bauzille d'Esclatian, par les cérémonies du culte qui s'y pratiquaient de temps immémorial et par la croix qui le surmontait,rappelait une origine religieuse par ses silos, ses meules à bras, ses débris d'amphores, de dolia ou de briques à rebord, il appartient à l'époque gallo-romaine; par ses constructions rasées et noircies par les flammes, il témoigne du mode de pillage et de destruction pratiqué par les Vandales contre tout ce qu'ils rencontraient au cours de leurs dévastations, mais plus particulièrement contre les édifices religieux. Tout cela ne s'accorde-t-il pas déjà exactement avec ce que nous savons de Primuliac ?

IV

Vestiges de la Villa de Primuliac Poteries estampées de Saint- Bauzille d'Esclatian

Sulpice Sévère, avant de se retirer dans son monastère, habitait au même endroit une luxueuse villa nous en retrouvons les traces dans les environs du champ de Saint-


Bauzille, particulièrement dans la vigne du Roc appartenant à la Vidale, propriété de M. Gabriel d'Andoque. Dans cette vigne et dans celle qui lui fait face sur la route de Vendres on a trouvé des substructions fort anciennes, au milieu d'une quantité de débris de poteries caractéristiques de l'époque romaine, amphores et dolia, sans compter les fragments de briques à rebord disséminés dans tout ce tènement en telle abondance qu'on s'en servait pour empierrer les chemins.

A une centaine de mètres au sud de Saint-Bauzille, dans les terres de La Vidale, on a découvert récemment deux anciens fours creusés sur la pente du vieux mont d'Esclatian leurs parois, profondément calcinées par lesflammes attestaient un usage très prolongé; l'un d'eux était vide; l'autre renfermait encore sous sa voûte effondrée les produits de l'époque romaine. Bien qu'arrivé sur les lieux de la découverte au moment où sa démolition était à peu prés terminée, nous avons pu y recueillir des débris de dolium, des dalles et des briques a rebord entières aussi neuves que si elles venaient d'être fabriquées c'était donc de lit qu'étaient sorties toutes les poteries ou briques analogues répandues sous le tumulus de Saint-Bauzille ou dans la vigne du Roc.

Aux environs immédiats de ces fours se trouvaient des cendres, de la pâte préparée pour la poterie ou la briqueterie, des anses de dolium à peine ébauchées et des moules bnsés de grandes dimensions, ma's rien qui permette d'avancer qu'on y fabriqua de la poterie fine.

Ces fours ont été détruits en pleine activité les produits qui en sont sortis ou qu'ils renfermaient encore au moment de leur récente démolition attestent leur origine gallo-romaine.

Dans la vigne du domaine du Grand-Hôpital, voisine de celle du Roc, un membre de notre société~ céramiste


passionné autant que chercheur infatigable, M. Gabriel Caïlet, a recueilli un magnifique mortier en marbre blanc, taillé en forme de cylindre et parfaitement poli (pl. VIII, f. i). Ce mortier qui dénote un grand luxe dans le mobilier de cette ancienne villa, fait constraste avec celui trouvé au sommet du parc de La Savoye parmi les décombres du tumulus ce dernier, grossièrement taillé dans un bloc de roche vulgaire, convenait bien à un monastère et nous fait involontairement penser à celui où le frère Victor, cuisinier de Sulpice, broyait !es légumes secs avec lesherbages pour le brouet qu'il préparait aux moines de Primuliac. Le même archéologue a trouvé au même endroit deux inscriptions qui méritent d'être signalées: l'une gravée sur une plaque de marbre blanc se compose des lettres E R, entre deux M~H~M(i), c'est bien peu assurément, il est pourtant permis de remarquer que ces deux lettres se trouvent ainsi juxtaposées dans le nom de Sévère l'autre, moulée en relief par le potier sur une poignée d'amphore romaine se compose des lettres PM. HPoR (pi. VIII, f. 2). Le Co~H~7~r?/<~Mm.L:?MfKm, au tome XII, page 706~ signale une anse d'amphore portant la même inscription, trouvée dans le Gard et reproduite par M. Lombard Dumas dans les Actes de l'Académie de Nimes de 1878(2). (<) J insiste sur ce point pour qu'on ne croie pas que Je regarde ces deux lettres comme une abréviation du nom de Sévère, ce qui serait évidemment inadmissible; )e dis seulement qu'elles peuvent en être un fragment et que cette hypothèse cadre avec celle qui fait l'objet de cette monographie.

(2) Si l'on s~ demande quels rapports ont pu exister à l'époque romaine entre ces deux localités où l'on a trouvé ces deux poignées d'amphores identiques, me serait-il permis de faire observer qu'une des principales preoccupations de Sulpice Sévère à Primuliac était de se procurer des reliques des saints, comme cela ressort de sa correspondance avec Saint Paulin' H attendait d'être en possession de ces reliques pour faire la dédicace des deux églises qu'il avait fait construire chez lui le seul fait d avoir dédié sa chapelle domestique à Saint


Personne n'ayant donné jusqu'ici une traduction de cette inscription, j'ai cru devoir observer la même réserve, et me suis adressé pour combler cette lacune. à notre illustre épigraphiste, M. Héron de Villefosse. Voici les renseignements qu'il a bien voulu me communiquer dans sa lettre du 2t Août 1~06

« Votre marque d'amphore, recueillie près de Béziers, est certainement identique à celle qui a été découverte à Sommières, par M. Lombard-Dumas (Corp. !'n~. lat., XII, )688. 170') Une variante trouvée à Vienne (Isère) (ibid 170'') peut aider à en faire avancer la lecture. La dernière lettre de l'exemplaire de Béziers est certainement un R:

P. M. HPoR

« Sur un grand nombre d'amphores de commerce on rencontre l'abréviation POR ou PORT placée soit au commencement, soit à la fin de la marque. Cette abréviation doit être lue /Mf(~M~) et désigne le lieu d'embarquement où se trouvait le grenier à céréales, l'entrepôt, en un mot r~orr~/M: d'où provient l'expédition.

« Cette désignation est complétée ici par trois lettres P. M H. qui sont les initiales des trois noms de l'expéditeur

« Le premier nom est certain, c'est le prénom P~M~ qui s'abrège toujours par un P; mais il est impossible de Bauzille ferait donc supposer qu'il s'était enfin procuré des reliques de ce saint or celui-ci était inhume dans les environs de Nimes, où les chrétiens tenaient caché l'endroit de sa sépulture pour ne pas l'exposer aux profanations des païens; ils étaient d'ailleurs jaloux de conserver pour eux seuls les restes de leur martyr le plus vénéré ce n'était pas chose fac~e pour Sulpice Sévere de vaincre leurs appréhensions ou leurs résistances, i) dut sans doute leur faire iul-même visite et les combler de présents. Ce ne sont d'ailleurs là que simples conjectures sans importance pour le fond de notre sujet.



compléter avec certitude le gentilice et ]e cognomen Il faut donc se contenter de constater que le nom de famille commençait par un M et que le surnom commençait par un H.

« Toutefois on a trou\é à à Rome, dans les jardins Torlonia, plusieurs exemplaires de la même marque. (Corp. inscr. lat XV, 300~)

P. M. HERPo

P. M. HPoR

POR. P. MH

PoR. PMH

« Le premier de ces exemplaires renferme, comme l'exemplaire de Vienne (Isère) le groupe de lettres HHR qui nous fournit les trois premières lettres du cognomen. On peut donc penser à Her~mes), Her(meros), Her(aclida), Her(mogenes), Her(ennianus), etc., sans avoir le droit de s'arrêter à l'un ou à l'autre de ces noms. De nouvelles variantes permettront peut-être un jour d'interpréter complétement la marque. Pour le moment il faut se contenter de transcrire

P(K~ M(\ J Her(.) por(tus)

« Les marchands de grains ou les meuniers qui expédient des marchandises les envoient encore aujourd'hui dans des sacs marqués à leurs noms, comme Moulins de Pantin, Leblant ou ~M'OM/M de Corbeil, J. Darblay, etc.» La vigne de Saint-Bauzille qui s'étend du tumulus du même nom jusqu'aux terres de la Vidale et de l'Hôpital est garnie dans sa partie intérieure (côté nord-ouest) de nombreux silos qui attestent l'occupation de cette localité a l'époque romaine.

Dans la vigne du Roc on remarque en outre une grande


quantité de coquilles d'huîtres disséminées dans la couche arable; ces coquilles ne sont pas, comme on pourrait le supposer, des produits des époques géologiques, mais bien des restes de consommation leur ptésence en cet endroit n'a rien qui doive nous surprendre quand nous savons par Ausone que les environs de Vendres possédaient des bancs d'huîtres très estimées (i).

Sulpice Sévère étant le contemporain d'Ausone, il est naturel de penser qu'au moment où il vivait dans le monde, il dut servir à ses invités les produits du pays dont il était comme le seigneur en tous cas l'abondance de ces restes de consommation là où nous les signalons est un indice d'une antique habitation

Comme principale preuve à l'appui de la présence de la Villa de Primuliac sur la vigne du Roc, nous citerons les nombreux débris de poteries samiennes ou autres recueillis en cet endroit par M. Cailet ou par nous-même. Tout le monde connaît cette poterie élégante et fine de couleur rouge à reflets brillants qui constituait la vaisselle de luxe des Romains. Au début de nos recherches nous en trouvions des fragments presque à chaque pas les dessins (t) Ausone Epitre IX, à Paulus. Ce poète gourmet les regarde avec celles de Marseille comme les meilleures après celles de Bordeaux, qui du reste, alors comme aujourd'hui, étaient bien supérieures à toutes les autres après avoir vanté ces dernières, cet écrivain s'exprime ainsi < Celles qui en approchent le plus (des huitres de Bordeaux), mais qui n'en approchent que de loin, sont les huitres de Marseille et celles que Narbonne engraisse dans le port de Vendres

Proxima sint quœvis, sed longe proxima multo

Ex intervallo quae MassiUensia portum

ÇMtB Narbo ad V~erM nutnt.

Comme l'a de)a fait remarquer un savant dont la compétence fait foi en ces matières, M. Desjardins, dans sa G~o~ra~Ate ~t Gaule ~omat'M, tome I, page 4~4, H s'agit bien ici de notre village de Vendres servant alors d'avant-port à Narbonne et non de Port-Vendres en Roussillon.


qui y étaient moulés représentaient des petsonnages. des animaux, des guirlandes de feuilles ou d'ornements en forme d'S et rappelaient le genre de décoration des produits similaires de La Graufesenque, près de Miliau c'est de cette fabrique, selon toute apparence, que sont sortis tous ces débris de vases sigillés malheureusement les travaux de culture donnés à la vigne ont tellement divisé ces fragments qu'il nous a été impossible de rien reconstituer de complet. M. Gabriel Caïlet plus heureux que nous, ou pour mieux dire plus habile chercheur, a trouvé deux fonds de vases portant le cycle de fabrication sur l'un on lit ~foM~KM~ sur l'autre O~-Pr~' (PI. VIII, f 3 et 4) ces deux cycles sortent également de l'atelier rutène de La Graufesenque qui, dans les premiers siècles de notre ère, envoyait ses produits à Narbonne en si grande quantité qu'on en chargeait des navires à destination de l'Italie.

En dehors de ces débris de vases sigillés, la vigne du Roc renfermait des fragments de potenes de couleur jaune orangé ou gris cendré désignées dans le magnifique ouvrage de-M. Déchelette sous le nom de vases M/a/M~. Ce savant céramiste, à qui nous avons envoyé nos trouvailles, nous a répondu que ce genre de poteries était d'autant plus intéressant qu'il était encore assez peu connu et qu'on ignorait son lieu d'origine. Il rapproche nos fragments de ceux du Musée de Narbonne figurés sur les planches de si publication « Ils sont, nous écrit-il, de même nuance, de même pâte et sûrement de même fabrique mais celle-ci, qu'il faut chercher dans le Midi de la Gaule, est encore inconnue. »

« Ces vases, dit-il dans son ouvrage (i), ont été décorés sans le secours du moule. On s'est contenté d'appliquer sur (t) Déchelette Les vases céramiques ornés de la Gaule romaine, t. II. P. ~7-


la pâte frakhe des poinçons gravés d'ornements. Leurdécor /)r~M~ d'ailleurs un !M/~< tout particulier pour la /)~~MMr~ fois nous allons rencontrer sur la poterie de la Gaule les motifs symboliques de l'art chrétien. ) a

Si l'on ajoute à cela que ces produits céramiques datent précisément de l'époque où vivait Sulpice Sévère, on comprendra quel parti nous avons le droit de tirer de leur présence sur l'emplacement de la villa où nous croyons reconnaître les vestiges de Primuliac. L'intérêt qu'ils offrent au point de vue général de la céramique, aussi bien qu'au point de vue particulièr de notre thèse, nous décide à en donner une courte description.

A. POTERIES ESTAMPEES A PATE ORANGÉE (~/ 7X X,) i. –Fragment avec palme encadrée de deux arcatures plein cintre, formées~ l'intérieure par des points carrés, l'extérieure par des points triangulaires.

2. Fragment avec palmettes allongées très étroites. 3. Fragment avec palmes entomées d'une ligne ponctuée entre les palmes deux cercles concentriques formés de lignes et de points, au-dessus des cercles, arceaux garnis à l'extérieur de stries ou d'arêtes de poisson.

Partie supérieure d'un vase avec 3 rangs parallèles de stries au-dessous des lèvres et 4 belles palmes sur la panse.

;.–Fragment avec grands disques circulaires garnis de

rayons extérieurement; à l'intérieur des disques,palmes. Trouvé par M. Caïlet.

Partie supérieure d'un vase à moulure extérieure très saillante, décorée de 4 rangs d'incisions para)lè)es cette moulure saillante incisée, entourant le vase audessous des lèvres, se retrouve sur une poterie ana-



logue recueillie à Narbonne par M. Rouzeau elle paraît caractéristique et n'avait peut-être pas encore été signalée.

y. Fragment de panse avec décors formés par 3 lignes parallèles dont la médiane pleine, les deux extérieures ponctuées, terminées à leur extrémité inférieure par un annelet.

8. Fragment de vase avec empreintes zébrées, verticales, entre deux rainures transversales au-dessus, rectangle formé de quatre lignes parallèles de points carrés, séparées de 2 en 2 par une double rainure.

9. Partie supérieure d'un vase à large rebord, en forme d'umbo sur le plat de ce rebord, feuilles elliptiques aigues, formées de 2 lignes pleines et de 2 lignes ponctuées intercallées. Trouvée par M. Caïlet. B. POTERIES ESTAMPÉES A PATE GRISE PLUS OU MOINS LUSTRÉE (~.X~X~

10 Fragment de même forme que le précédent, mais à pâte gris clair, recouverte d'un vernis plus foncé, garni sur le plat des lèvres de lignes parallèles transversales, pleines ou ponctuées, réunies de 3 en 3 à leurs extrémités par des annelets.

11. Fragment semblable, pâte plus claire, surface lustrée, avec, sur le plat du rebord, des disques formés de 2 lignes circulaires pleines et d'une 3e extérieure ponctuée. Trouvé par M. Caïlet.

12. Fragment de panse orné de lignes ponctuées parallèles juxtaposées 2 à 2 au-dessous, 2 lignes transversales encadrant une bande d'empreintes obliques. r3. Partie supérieure d'un vase à reflets de mine de plomb, décoré de rangs superposés de disques


ceux-ci formés de 3 cercles concentriques, l'extérieur ponctué, le médian marqué par une ligne pleine, l'intérieur encadrant une étoile saillante à 6 rayons. i~. Portion anguleuse d'une poterie à vernis brillant, présentant sur une de ses faces des rainures parallèles et sur l'autre, des reclangles formés de y rangs parallèles de points carrés. Ces rectangles sont un mode d'ornementation peu connu de ce genre de poteries et méritent une mention spéciale M. Rouzeau les avait également remarqués.

l~. Partie supérieure d'un vase avec, au-dessous des lèvres, une large marge de 3 cent décorée d'arcatures plein cintre celles-ci, formées de 2 lignes dentées extérieurement au-dessous de la marge, moulure sadlante garnie d'incisions profondes, verticales.

16. Fragment avec grandes palmes encadrées par une ligne ponctuée poterie sans vernis et d'aspect plus grossier.

17. Fond de p]at orné d'une belle rosace à 6 rayons

celle-ci, formée de doubles arceaux ponctués encadrant 3 cercles concentriques, dont les deux intérieurs ponctués. Ce décor est à l'intérieur du plat le fond de celui-ci porte à l'extérieur une grande croix allant jusqu'aux bords. C'est le seul exemple que je connaisse de vase estampé orné sur les deux faces.

C. -POTERIES ESTAMPÈESAVERNIS ROUGE BRUN. ~P/. XI) J'ai trouvé un seul fragment de cette poterie qui paraît très rare et dont je n'ai vu qu'au autie spécimen dans la magnifique collection de M. Rouzeau, de Narbonne eUe se distingue ft~rchement des vases orangés ou gris lustrés par sa temtt: ;OH~ brun due à son vernis.


i8. – C'est un fragment de la partie supérieure d'un vase

orné, au-dessous des lèvres, de disques formés par un cercle de larges points rectangulaires à l'intérieur de ce cercle se détache, en relief, une étoile au centre de laquelle est imprimée une rosette en forme de trèfle à 6 folioles.

Les vases estampés sont très peu communs dans notre région je n'en connais que deux autres fragments trouvés par M. Cailet, l'un sur les terres de la Doumergue (commune de Sauvian), à côté de vases sigillés, l'autre à Béziers dans le sous-sol d'une maison en construction 19. L'un en pâte orangée est orné de disques rappelant ceux de notre n° 5, mais il offre au-dessous des lèvres une large marge toute garnie de petites empreintes carrées disposées en forme de damier, genre de décoration caractéristique;

20. L'autre appartient à un plat de grandes dimensions

et de très bel aspect; il est à pâte gris clair, recouverte d'un beau vernis presque noir son rebord très large est décoré extérieurement de festons ondulés, et sur le plat, de belles palmes triangulaires encadrées par un double rang de lignes ponctuées.

Un court historique de ce genre de poteries est nécessaire pour en faire apprécier les caractères particuliers et la valeur en tant que documents archéologiques nous résumerons brièvement celui qu'en a fait M. Déchelette. Elles furent remarquées pour la première fois en 1861 par Parenteau, directeur du Musée archéologique de Nantes, qui reconnut le caractère chrétien de l'ornementation de ces vases, particulièrement celui des palmes 1 ans plus tard, M Giraud publiait dans les Mémoires de la Société ^Archéologique de Bordeaux, une monographie de cette


céramique intitulée cNj)tice sur les poteries noires à emblèmes chrétiens du IV au Ve siècle, titte qui à lui seul laisse entrevoir quelles conclusions arrivait l'auteur. Ce travail très complet a été analysé par M. Camille Jullian dans ses Inscriptions romaines de Bordeaux; cette analyse reproduite par M. Déchelette dans ses Vases céramiques ornés de la Gaule romaine donne tous les renseignements désirés sur ce sujet.

Ce dernier archéologue ajoutant aux travaux de ses devanciers le fruit de ses propres recherches, décrit en détail les poteries semblables aux nôtres qu'il a observées dans les vitrines du Musée de Narbonne il montre que « le propre de toute cette céramique estampée est justement de présenter deux grandes variétés synchroniques, la pâte rouge et la pâte grise. »

Avec M. Caïlet nous avons eu la bonne fortune de rencontrer ces deux variétés réunies côte à côte et largement représentées parmi les ruines de la vigne du Roc, ce qui prouve combien M. Déchelette a eu raison d'en faire une seule classe et d'y voir, malgré les différences de coloration, les produits d'une même industrie.

M. Albert Naëf, dans ses fouilles pratiquées en 1903, dans la couche d'incendie du castrum romain d'Yverdon (Vaud), a trouvé une assiette en terre rouge vernissée, ornée des mêmes symboles et appartenant à la même classe de vases estampés il arrive aux mêmes conclusions au point de vue chronologique qui nous intéresse ici « D'après les monnaies trouvées dans cette même couche de cendre, écrit-il, le camp a dû être détruit lors de la dernière invasion des Alamans (toutes premières années du Ve siécle), et le fragment doit être de la même époque ou peu antérieur. Les assiettes décorées de la sorte sont extrêmement rares chez nous et je ne crois pas me tromper en



disant qu'aucun de nos Musées ne possède quelque chose de semblable (t). »

« Il résulte de l'ensemble de ces faits, conclut M. Déchelette, que la poterie de la Gaule, a décor estampé, peut être attribuée au Ve siècle. »

Cette conclusion d'un tel maître en ces matières, conforme à celle de tous les archéologues que nous venons de citer, est d'accord avec celle exprimée par Tournai dans une note où il constate qu'un des vases du Musée de Narbonne fut trouvé dans une sépulture à côté des monnaies d'Arcadius (383-408); elle sera donc aussi la nôtre et nous aurons ainsi la preuve matérielle que sur la vigne du Roc, où nous plaçons les ruines de Primuliac, il existait au commencement du ve siècle une villa gallo-romaine habitée par une famille chrétienne.

Ce faisceau de preuves ne va que s'accroître et se consolider à mesure que nous poursuivrons nos recherches.

V

Le bourg et les environs de Primuliac. Étymologie de ce nom.

Sulpice Sévère ne demandait qu'à partager les revenus de ses immenses domaines avec les déshérités de la fortune; on comprend combien de malheureux durent venir faire appel à sa générosité et se placer sous sa bienfaisante (1) La même observation peut s'appliquer à nos Musées, même à ceux de Paris où M. Déchelette ne signale aucun fragment de cette poterie la collection du Musée de Narbonne et surtout celle de M. Rouzeau, l'archéologue narbonnais bien connu pour ses découvertes de Montlaurès, sont uniques en ce genre.


protection il se forma ainsi autour de son monastère et de sa villa une bourgade dont nous retrouvons le nom dans celui de Bourg, burgus ou Bourges donné à la vigne, au champ et au terrain vague qui s'étendent à l'ouest des vignes du Roc et de Saint-Bauzille.

La fontaine monumentale du burgus ou de Bourges (i), construite en énormes blocs de pierre de taille, entre le champ inculte de Bourges et la vigne de même nom, parait se rapporter à la même époque, ainsi que le bassin de la vieille Savoye dont on a démoli la plus grande partie il y a peu d'années. Sous un des gros blocs qui faisaient suite sur une longueur de 80 mètres à ceux du bassin encore existant, les ouvriers ont trouvé une pièce de monnaie de l'empereur Maximin (pl. VIII, f. 5) (2) d'où l'on pourrait supposer que ce mur et celui de la fontaine de Bourges de construction identique remontent au ive siècle. On sait d'ailleurs combien les Romains recherchaient les bonnes sources; or celle de Bourges qui coulait abondamment toute l'année à la surface du sol, était regardée comme la meilleure du pays, ce qui était d'autant plus à apprécier que tous les environs étaient alors infestés d'une eau marécageuse et malsaine et portaient encore il y a un siècle le nom caractéristique de Joncasses ou terres à joncs. La fontaine monumentale de Bourges dont la présence au milieu des champs ne peut s'expliquer que par l'existence d'habitations disparues nous paraît donc avoir appartenu à (t) C'est cette même fontaine que M. l'Abbé Durand, dans sa Monographie de Lespignan, attribue à Villelongue.

(2) Voici la description de cette monnaie, d'après M. Delorme, numismate toulousain IMP. MAX1MINVS P F. AVG. IMP(erator) MAX1MINVS Plus Felix AVGustus. Tête de l'Empereur Maximin. Revers Personnage représentant le Génie du Peuple Romain. –Légende. GENIO. POP. ROM. (pièce frappée à Trèves).


la villa et plus tard au bourg de Primuliac (t); elle est aujourd'hui tarie,probablement par suite de la captation des eaux dans le nouveau parc de la Savoye.

Jusqu'ici nous n'avons pas quitté l'emplacement où s'élevait la résidence de Sévère et les documents archéologiques fournis par le sol nous ont peimis d'en reconstruire en quelque sorte les différentes parties le monastère sur la colline d'Esclatian et la villa dans la vigne du Roc. Si nous interrogeons la région environnante elle nous montrera que le cadre s'harmonise parfaitement avec les ruines déjà décrites.

Si du sommet du parc de la Savoye où s'élevait le tumulus de Saint Bauzille, nous jetons un regard sur le pays qui s'étend devant nous, il sera facile de constater que les noms géographiques donnés aux collines ou aux cours d'eaux ont tous un caractère religieux ou romain (2). La vallée que nous découvrons vers l'ouest porte le nom de Sainte-Madeleine en souvenir d'une vieille église dont les ruines étaient apparentes il y a plusieurs siècles à l'endroit où s'élève aujourd hui une croix dite de la Madeleine, près de 1.: route de Béziers à Lespignan. Cette église mentionnée comme déjà complètement rasée en 1635 avait été construite à côté d'un antique couvent de femmes disparu depuis longtemps et qui aurait bien pu, comme nous le verrons plus loin, servir de lieu de retraite à Claudia, la soeur de Sulpice.

La Madeleine prend sa source au pied du plâteau de (1) La tradition s'est conservée jusqu'à nos jours qu'un bourg avait en effet existé en cet endroit, comme le constate M. l'Abbé Durand, dans un passage déjà cité de sa Monographie de Lespignan. Il n'est pas étonnant que depuis 406, époque où Primuliac fut détruit par les Vandales, les souvenirs transmis d'une génération à 1 autre soient devenus confus.

(2) Voir planche I, Carte des environs de Saint-Bauzille.


même nom et des hauteurs de Saint-,Aubin, elle reçoit pour affluent le ruisseau de Saint-Antoine qui vient des terres voisines de l'étang de Saint-Vaul, étang desséché par un immense aqueduc souterrain, vrai travail de romain, creusé à 5 ou 6 mètres de profondeur sur un parcours de plusieurs centaines de mètres.

Au sud-ouest du tumulus de Saint-Bauzille d'Esclatian, nous avons déjà signalé celui de Saint-Martial où s'élevait autrefois une très vieille chapelle, et nous verrons par les écrits de Saint Paulin, que son ami avait fait construire à Primuliac deux églises dont l'une était réservée à sa communauté de moines et l'autre ouverte à tous les fidèles. La vallée inférieure de la Madeleine est bornée au sud par le mons longus ou puech long dans sa partie supérieure elle est limitée par le mons V\Cajus ou puech Majou, qui domine de sa grande masse toutes les autres collines; entre cette vallée et celle du ruisseau de Saint-.Antoine s'élève en avant dans la plaine une montagne isolée terminée en forme de cône, c'est le mons Jicutus ou puech agut enfin le ruisseau de Saint-Antoine est séparé de celui de Saint-Martin, affluent de l'Orb, par deux collines d'égale hauteur réunies par un large col, ce sont les Montes Pares dont chacun est appelé en latin dégénéré puech Paris, c'est-à-dire égal à l'autre.

Nous n'avons trouvé nulle part l'étymologie du mot Primuliac s'il nous est permis de combler cette lacune, on nous accordera que ce mot peut bien se composer de Primus lacus et signifier le Premier lac. Rien de plus commun que cet usage de prononcer la lettre L avec un son mouillié devant une voyelle c'est la prononciation espagnole encore en usage dans certains cas, et notre pays, à l'époque de la domination romaine, était au moins aussi ibérien que celtique, ou pour employer un terme consacré, il était celtibérien bien plus, en vieil espagnol, comme le constate le


Dictionnaire languedocien d'Azaïs, lac se prononçait liac puisqu'il s'écrivait llac.

On pourrait d'ailleurs citer une foule d'exemples de cette introduction de l'i devant une voyelle dans les mots empruntés par notre patois au latin elle constituait une sorte d'iotacisme analogue i celui qui s'introduisit dans certains idiomes grecs de bos nous avons fait bioù, de focus, fioc, et l'on a dû prononcer lacus, liac, comme nous prononçons locus, lioc, lieu on peut donc admettre que Primu-liac était le Primo-llac espagnol, le Primus-lacus des Romains. Sans doute Sulpice était trop fin lettré pour inventer un tel barbarisme mais le nom de son domaine, comme tous les noms géographiques, était déjà très ancien, et ce n'était pas à lui, enfant du pays, de le corriger au détriment du respect qu'il devait à la langue de ses ancêtres ou simplement aux traditions locales.

Si tel est le sens de Primuliac, il sera tacile de l'expliquer par la position même de ce domaine sur les rives de l'ancien Lacus Rubresus. Nul n'ignore que l'Aude, ou, comme l'appelaient les Romains, l'Atax, débouchait autrefois dans un immense golfe s'étendant du littoral actuel jusqu'au village de Sallèles. Ce golfe principal auquel on donna le nom de Mare Narbonense ou de Lacus Rubresus se divisait lui-même en plusieurs golfes secondaires correspondant, le premier à notre étang de Vendres (i), le second à celui de Lespignan, appelé La Matte, limité d'un côté par les collines de Clotinière et de l'autre par celles de La Vernède, enfin le troisième golfe ou lac était formé par l'étang actuel de Capestang.

Le territoire baigné par l'étang de Vendres et représen(i). Voir Pl. I. Carte des environs de Saint-Bauzille et Pl. XII Vue de Vendres et de son étang.


tant le domaine de Sévère pouvait donc, lui aussi, être désigné sous le nom de Primus Lacus ou Premier Lac. Si nous voulions chercher la raison de cette appellation dans les environs immédiats de la villa de Sévère, nous pourrions faire observer qu'elle était située au débouché de l'ancien étang des Camps Bous, que nous avons vu à l'état de marécage et qui, à l'époque romaine, devait constituer un premier petit lac à l'est de cette résidence à cinq cents mètres environ plus au sud, était situé un second petit lac formé par les marais des Joncasses et des Salans on en trouvait enfin un troisième séparé du précédent par le Puech Long et qui subsiste encore sous le nom d'étang rond de Castelnau. Ces trois petits lacs ont été colmatés par les alluvions des pluies d'orages, mais dans les temps d'inondation ils forment de vastes nappes d'eau assez lentes à se vider et qui rendent pour un instant au pays son aspect d'autrefois.

La résidence de Sévère, si elle existait là où nous la plaçons, avait donc deux raisons pour une de s'appeller Villa du Premier Lac ou de Primuliac

Ni M. Weiss, ni M. Michaud, dans leur biographie universelle, ni aucun des ouvrages que nous avons consultés ne disent pour quelles raisons ils placent ce monastère dans les environs de Béziers; une étude des oeuvres de Sévère ou de sa correspondance avec son ami Saint-Paulin pourra nous indiquer sur quoi ces historiens ont sans doute fondé leur opinion nous y trouverons en tout cas de nouvelles preuves en faveur de la nôtre.


VI

Preuves tirées des textes

Sulpice Sévère possédait deux grands domaines, Eluso et Primuliac avant de se consacrer à la vie monastique il habitait le plus souvent le premier, il l'abandonna pour se retirer dans le second le jour où il voulut vivre dans la solitude et rompre avec ses relations mondaines. On n'est pas plus rué sur la position géographique de la première de ces résidences que sur celle de la seconde on a tenté de la placer à Luz, petite localité du Lauraguais [i), sans avoir d'autres raisons à faire valoir que la ressemblance de ce nom avec celui d'Eluso dont il paraît être une abréviation. Nous acceptons cette opinion pour ce qui est de cette homonymie, mais en transportant la position cherchée dans notre région biterroise, où nous trouvons un domaine de Luz ou Luch appartenant à M. Gély, à trois kilomètres à peine de Béziers. (2).

Ce château possédait autrefois une très vieille église consacrée à Saint Martin, ce saint pour lequel Sévère avait une prédilection toute particulière, dont il écrivit la vie et fit peindre le portrait dans sa basilique de Primuliac. Sans (1) Histoire de Languedoc, nouvelle édition, tome 11, page 84, note XL. Adrien de Valois et Tillemont partagent cette opinion Astruc place Eluso à 1a Bastide-d'Anjou, près de Castelnaudary enfin, M. Emile Mabille,dans une note ajoutée à celle de Dom Devic et Dom Vaissette, la place à St-Pierre-d'Elsonne, près de Montferrand. Comme on le voit on est loin d'être d'accord sur la véritable position de cette localité.

(2) Voir Planche I. Carte des environs de Saint-Bauzille.


prétendre que cette chapelle antique de Luz fut l'oeuvre de Sulpice, il nous paraît admissible que les évêques de Béziers, à qui cet illustre gallo-romain légua la plus grande partie de ses biens, aient eu l'idée pieuse de faire élever sur l'ancienne résidence du donateur un sanctuaire consacré à l'un des saints qu'il avait le plus glorifié et aimé. (i) D'autre part, on comprend que Sévère ait pu vouloir fuir ses relations mondaines s'il habitait une propriété située comme le château de Luz aux portes d'une grande cité, où les visites faciles de ses amis pouvaient trop le distraire de ses méditations mais qu'avait-il à redouter des visiteurs importuns, dans ce bourg de Luz perdu au fond du Comté de Carmaing, véritable solitude, où s'il avait quelqu'un autour de lui, c'étaient' de grossiers paiens à convertir ou des pauvres à soulager de leur misère ?

En 394, Saint Paulin était à Barcelone, où la foule en admiration devant ses vertus, venait de le proclamer évêque malgré lui; il écrivit à son ami Sulpice pour l'inviter à aller le rejoindre pour l'y encourager il lui montre combien le trajet serait aisé de Luz en Espagne (2) « Venez, lui dit-il, avant Pâques, nous vous en conjurons.L'homme de confiance qui est venu ici de votre part vous fera connaître la longueur du chemin que vous avez à parcourir. Il n'a mis que huit jours pour arriver d'Eluso ici. La route est courte et facile. Les Pyrénées, qu'on nous dépeint comme des montagnes infranchissables, ne sont que de petites collines à l'endroit qui sépare la Gaule Narbonnaise de l'Espagne. »

C'est bien huit jours en effet qu'il faudrait à un voyageur (1) Cette église, d'après les manuscrits insérés au Livre Noir, existait déjà au xe siècle et appartenait à l'évêché de Saint-Nazaire. (2) Etudes historiques sur Samt Paulin, par l'abbé Souiry. l8j;, t. l, page 170, Lettre à à Sévère. Paris Sagnier et Bray.



pour aller à pied de Béziers à Barcelone et la route par le col du Perthus n'offre aucune difficulté le trajet serait autrement long et pénible, s'il fallait partir des rives de l'Hers, en Lauraguais.

A côté des preuves spéciales à notre thèse, il n'est pas inutile d'exposer celles qu'on a fait valoir en faveur des opinions contraires et de montrer que loin de nous être opposées, elles nous sont favorables d'ailleurs, la pénurie ou la faiblesse des arguments invoqués fera mieux ressortir encore l'abondance et la cohésion des nôtres.

Scaliger et Vossius ont prétendu déterminer la position géographique de Primuliac par un passage de l'Histoire Sacrée dans lequel Sulpice Sévère donne à l'évêque Phcebade le qualificatif de noster(i). Parlant des évêques catholiques qui résistèrent le plus aux Ariens, dans le concile de Rimini, il s'exprime ainsi « Constantissimus inter eos habebatur noster Thœbadius. » Ce prélat ayant occupé le siège épiscopal d'Agen en 359, époque où se tint ce concile, c'est dans ce diocèse que devrait se trouver notre monastère.

Comme on l'a déjà fait remarquer, il suffit de lire les pages qui précèdent ou qui suivent cette citation, pour s'assurer que le seul terme de noster, sous la plume de Sulpice Sévère, désigne ou bien les évêques aquitains et gaulois par opposition aux évêques étrangers, ou bien les évêques catholiques orthodoxes par opposition aux ariens au fond ces deux distinctions se confondaient presque en une seule, car les évêques étrangers étaient presque tous ariens et ce fut parmi les prélats aquitains ou gaulois que se trouvèrent surtout les défenseurs de l'orthodoxie catholique.

L'auteur de l'Histoire Sacrée a d'ailleurs le soin de nous

(1) Sulpice Sévère

Histoire Sacrée, liv. Il, XLIV.


expliquer lui-même le sens qu'il donne à ce qualificatif noster pris isolément,quand il l'emploie pour la première fois « L'empereur (Constance) décida de réunir un concile dans Ariminium, ville d'Italie, et le préfet Taurus eut ordre, une fois les évêques assemblés, de ne les laisser se séparer que s'ils se mettaient d'accord pour un symbole unique. Aussitôt les agents du maître (des offices) furent envoyés en Illyrie, en Afrique, en Espagne, en Gaule, et bientôt quatre cents évêques, venus de bon gré ou par contrainte, se trouvèrent îéunis à Rimini. A tous on devait fournir (c'était l'ordre de l'empereur) les provisions de bouche et le logement. Cette disposition ne parut pas convenable aux nôtres (j'entends les Aquitains, les Gaulois et les Bretons), qui, aimant mieux s'entretenir à leurs propres dépens, repoussèrent les secours du fisc. Sed id nostris, id est Aquitanis, Gallis ac Britannis, indecens visum. Lorsque tous les membres du Concile furent réunis, ainsi qu'il a été dit plus haut, ils se divisèrent en deux p.irties. I.es nôtres purent occuper l'église les ariens durent adopter comme lieu de prière, une maison rendue vide à cette intention. Ecclesiam nostri optinent ariani autem xdem. capiunt. Les vôtres se maintenant fidèles dans la foi, les ariens persistant dans leur coupable erreur. Nostris in fide manentibus illis de perfidia non cedentibus ». Phœbade, évêque d'Agen, étant justement à la tête des Aquitains et des catholiques, méritait plus que tout autre ce titre de noster de lui plus que d'aucun autre, Sulpice Sévère pouvait dire il est nôtre. c'est un des nôtres, comme il le dit de tous les Aquitains et de tous les catholiques mais il se contente de l'appeler nôtre Phœbade, noster Phœbadius

Quand il veut désigner son propre évêque, Gavidius, celui de qui il relève, dont il n'a pas seulement entendu parler comme du précédent, mais avec lequel il s'est entretenu


souvent, il ne dit plus noster Gavidius, mais Gavidium, episcopum nostrnm.

Parlant, en effet, des secours offerts par l'empereur Constance aux évêques venus à Rimini, il s'exprime ainsi « Il n'y eut pour les accepter que trois évêques de Bretagne dépourvus de ressources personnelles. Ils ne voulurent pas se laisser aider par leurs collègues qui le leur proposaient il leur semblait plus honnête d'être à charge du fisc que des particuliers J'ai entendu Gavidius, notre évêque, raconter ce fait en l'acccompagnant d'une espèce de blâme. Hoc ego Gavidium, episcopum nostrnm, quasi obtrectantem, referre solitum audivi Mais je pense tout autrement que lui, et je tiens à éloge pour ces évêques d'avoir été si pauvres qu'ils ne possédassent rien en propre ».

C'est donc dans le diocèse de Gavidius, comme l'ont d'ailleurs admis nos meilleurs historiens, et non dans celui de Phœbade, qu'il faut chercher Primuliac. Phœbade occupant le siège d'Agen en 359, date du concile de Rimini, Gavidius ne pouvait l'occuper aussi quant à l'y faire monter postérieurement, on n'y peut même pas songer, car nous possédons la liste complète des évêques d'Agen depuis 348 jusqu'au commencement du ve siècle et son nom n'y figure pas.

Scaliger a compris que son opinion était en contradiction avec les textes pour sortir d'embarras il a un moyen bien simple il suppose que Phœbade et Gavidius devaient ne faire qu'un seul et même personnage. Cela nous rappelle une comédie où l'on découvre que Célestin c'est Floridor, parce que Floridor c'est Célestin. Personne n'a pris au sérieux une telle argumentation.On a donc cherché ailleurs qu'à Agen le siège de Gavidius.

M. Dessalles croit pouvoir le placer à Périgueux mais comme ce siège fut occupé en 359 et jusqu'en 362 par l'évêque Paterne, déposé cette année-là comme schisma-


tique, il est obligé de conclure que Gavidius n'assista pas au concile de Rimini et qu'il occupa le siège de Périgueux à une date postérieure qu'il ne saurait toutetois préciser. C'est là une conclusion purement arbitraire qui demanderait d'être appuyée sur des preuves. La seule invoquée par M. Dessalles est que Sulpice Sévère étant né en 363 n'aurait pu s'entretenir avec Gavidius que vers 390, alors que ce prélat était septuagénaire il soutient qu'il n'a pu en être ainsi par la seule raison que l'auteur de l'Histoire Sacrée n'a pas fait précéder le nom de Gavidius d'une épithète respectueuse.

Cet argument n'a aucune portée quand on songe que Sulpice Sévère a été le censeur le plus acerbe de l'épiscopat de son temps et que s'il lui a prodigué quelque chose, ce ne sont pas les marques flatteuses de sa soumission, mais bien plutôt les critiques les plus véhémentes ces termes élogieux qu'on s'étonne de ne pas trouver sous sa plume quand il parle d'un évêque dont il n'approuve pas les discours, il ne les emploira même pas devant le nom de ceux dont il admire le plus la conduite, ou qu'il compte parmi ses meilleurs amis. Dans son récit il cite simplement Athanase, Rhodane, Delphin, Hilaire ou même Martin, sans ajouter une épithète à leur nom pourquoi aurait-il pris une formule moins simple ou moins indépendante à l'égard de Gavide pour lequel il ne paraît avoir eu ni la même amitié ni la même vénération ?

Quant à la longue carrière épiscopale de ce dernier prélat, dont semble se prévaloir M. Dessalles pour rendre plus invraisemblable encore sa présence au concile de Rimini, elle est en parfaite harmonie avec les textes que nous étudions ici.

Sulpice Sévère attribue en effet l'échec des évêques catholiques, à ce concile, à leur trop grande jeunesse qui ne leur permettait pas d'avoir assez de science ou assez


d'expérience pour se défendre contre les ariens bien plus avancés en âge et plus habiles « Sed ex parte nostrorum leguntur homines adolescentes, parum docti et parum cauti ab arianis autem missi senes, callidi et ingenio valentes.» » Il n'est donc pas surprenant qu'un évêque qui s'entretenait en 390 ou même en 395 avec Sulpice Sévère, ait pu assister, jeune encore, au concile de Rimini c'est au contraire conforme aux faits qui viennent d'être rapportés. Dom Devic et Dom Vaissette après avoir examiné tous les sièges épiscopaux qu'aurait pu occuper Gavidius, en arrivent à cette conclusion qui circonscrit la discussion sur son véritable terrain « Nous n'en trouvons point, disentils, qui lui convienne mieux que celui de Narbonne ou celui de Toulouse ». (1).

Pourtant il leur est difficile d'accepter Toulouse parce qu'on n'est pas bien fixé sur la date de la mort de Rhodane, qu'on place par hypothèse en 3 58,parce qu'exilé en Phrygie en 356, il n'est pas signalé au concile de Rimini on tourne ainsi dans un cercle vicieux ce prélat, titulaire du siège de Toulouse n'aurait pas assisté à ce concile de 359 parce qu'il serait mort en 358 il serait mort en 358 parce qu'il n'assista pas au concile de 359.

Cette solution soulève en outre contre elle une grave objection Sulpice Sévère, comme nous l'avons déjà fait observer, n'aurait pu s'entretenir avec son évêque des incidents rapportés plus haut qu'après sa conversion, c'est-àdire après 392 ou 395, or à cette date le siège de Toulouse était occupé par saint Sylvius (2) il ne pouvait donc l'être par Gavide.

C'est à Narbonne, d'après les auteurs de l'Histoite de Languedoc qu'il faut placer le siège de ce dernier prélat (1) Hist. Languedoc, t. Il, p. 86, note 40.

(2) Tillemont Histoire eccléaiastique, t,1o, sur Saint Exupère.


« Pour ce qui est de Narbonne, disent-ils, il n'y a aucune difficulté, puisque parmi les anciens évêques de cette ville nous n'en connaissons aucun entre saint Paul, qui fut le premier de tous, et Hilaire, qui vivait au commencement du Ve siècle. (ij »

Cette opinion a au moins sur les précédentes le mérite de ne pas être contredite par des documents précis; mais les mêmes raisons peuvent exactement être invoquées en faveur de Béziers, puisque parmi les anciens évêques de cette ville, nous n'en connaissons aucun entre saint Apbiodise, le premier de tous, et Paulin qui occcupait ce siége en 41 S. La meilleure solution apportée jusqu'ici à la discussion soulevée par le passage précité des œuvres de Sulpice Sévère, ne s'oppose donc pas à notre hypothèse elle s'accol de au contraire parfaitement avec elle et par cet accord même tend plutôt à la confirmer.

En 395, saint Paulin adresse de Noie, près de Rome, une lettre à son ami fixé alors à Primuliac et lui demande un petit service « N'ayant plus ni esclaves, ni serviteurs, ni frères, nous vous demandons de vouloir bien vous occuper de nous faire expédier quelques barriques de vin vieux que nous croyons avoir encore it Narbonrre (2). »

Si le monastère où était Sulpice Sévère avait été situé, comme on l'a soutenu, dans la Gironde, le Bigorre ou le Périgord, croit-on que l'évêque de Noie aurait demandé à son correspondant un service aussi peu important et qui (1) Dom Devic et Dom Vaissette Histoire de Languedoc, t. II, p. 86, note 40.

(2) Abbé Souiry: Etudes historiques sur saint Paulin, t. I. p. 179. Lettre II à Sèvlre. Divi Paulim opéra, Antverpix, ex officina Plantiniana, M.DC.XXII, p. 16 « Prœterea peto. ut. deficientibus a me et libertis, et servis, et fratnbus, tuam curam impendas, et ordinare digneris, qualiter ad nos vinum vêtus, quod Narbone adhue nos habere credtmus, pervehatur. »


eut exigé un si grand dérangement, vu la distance à parcourir et les difficultés de communications ? Rien de plus naturel au contraire avec notre hypothèse, Vendres étant l'avant-port de Narbonne et en rapports constants avec cette ville par les navires qui sillonnaient tous les jours le Lacus Rubresus.

L'année où saint Paulin écrit ce qui précède à son ami il y avait environ cinq ans qu'il avait quitté le monde et donné aux pauvres ses immenses domaines; depuis lors il vivait en Espagne, patrie de sa femme Thérasie. Il pouvait dans cet intervalle avoir oublié s'il lui restait quelques barriques de vin vieux à Narbonne; mais le seul fait de croire qu'il pouvait bien lui en rester encore, prouve qu'il avait autrefois possédé une résidence dans cette ville ou dans ses environs en ajoutant qu'il n'a plus ses anciens serviteurs à qui il puisse ordonner de lui faire l'expédition de ce vin, il semble confirmer cette hypothèse. Or nos meilleurs critiques s'accordent à croire que l'amitié de l'évêque de Noie et du solitaire de Primuliac naquit de leurs relations de bon voisinage il est donc permis de penser que saint Paulin possédait des biens dans notre région, non loin de ceux de Sulpice Sévère nous n'en voyons pas qui lui conviennent mieux que ceux d'un domaine situé entre Luch et La Savoye, qui a conservé son nom jusqu'à nos jours, celui de Saint-Paul ou Saint-Paulet ce dernier nom, en patois, est un diminutif de Paul, comme en latin, Paulinus est un diminutif de Paulus. Ce domaine traversé par un aqueduc romain encore existant, possédait une très ancienne église abbatiale dédiée à saint Paulet, c'est à-dire à sanctus Paulinus.

Dans cette même lettre saint Paulin demande à son ami de l'huile de nielle c'est donc qu'il savait que ce dernier en faisait usage or cette huile comme le fait remarquer l'abbé Souiry, était surtout employée pour combattre les effets de


l'air malsain, tels que les fièvres paludéennes son emploi était tout indiqué dans un pays aussi marécageux et aussi fiévreux que Vendres; d'autre part nous savons que Sulpice Sévère était souvent malade dans son monastère de Primuliac et que le mauvais état de sa santé l'empêcha plusieurs fois de se rendre auprès de son ami soit à Barcelone, soit à Noie notre hypothèse s'accorde donc avec les textes jusque dans les moindres détails.

En 402 Sulpice adresse une lettre à son ami de Noie par son fidèle messager Victor ce dernier, parti de Primuliac, se rendit à Narbonne où il espérait sans doute profiter du départ de quelque navire pour la Provence ou l'Italie; mais dans cette ville il rencontre le Frère Posthumien, et sans autre raison que celle-là, il retourne avec lui au monastère de son maître (1). Est-il vraisemblable qu'il ait rebroussé chemin pour un motif aussi tutile, s'il avait déjà parcouru à pied plusieurs centaines de kilomètres vers le terme de son voyage ? Son retour s'explique au contraire aisément, s'il nécessitait seulement quelques heures de marche ou de navigation.

Ce même Frère Posthumien fut envoyé peu après par Sulpice en Orient, pour y étudier la vie dessolitaires de la Palestine ou de l'Egypte et lui en rendre compte à son retour il raconte son voyage devant les moines de Primuliac en des termes particulièrement intéressants pour le sujet qui nous occupe et que Sévère nous rapporte dans ses Dialogues. Voici le début de son récit « Il y a trois ans, à pareille époque, o Sulpice, quand je partis d'ici (de Primuliac), je te fis mes adieux, où nous nous embarquons à Narbonne; cinq jours après nous entrâmes dans un port d'Atrique, tant Dieu favorisa notre navigation. » « Ante hoc (t) Abbé Souiry: Etudes hist. sur Saint Paulin, t. I. p. 214. Lettre IX à Sévère.



triennium, quo tempore tibi, Sulpici, hinc abiens, valedixi, ubi Narbone tiavim solvimus quinto die portum Africœ intravimus: adeo prospera Dei nutu navigatio fuit. » Narbonne, vu l'importance de la traversée de Gaule en Afrique, pourrait être prise ici pour la mer de Narbonne, nom que les Romains donnaient'au Lacus Rubresus dans lequel était situé le port de Vendres dans ce cas, ubi navim solvimus, l'endroit où nous nous embarquons d'habitude pourrait bien être Vendres lui-même qui servait d'annexe à la capitale de la Narbonnaise.

Pour comprendre combien cette périphrase, ubi navim solvimus, a pu se présenter spontanément sous la plume de notre écrivain, il suffit de se rappeler qu'il avait pris pour modèle saint Martin, ce grand destructeur des temples païens, comme il l'appelle lui-même il allait presque chaque année lui faire une visite à Marmoutiers et recevoir ses conseils il est permis de penser, qu'à l'exemple de son ami, il dut lui aussi, pour propager plus rapidement le culte catholique, travailler par les mêmes moyens au renversement du paganisme dans notre région peut-être fut-il le destructeur de notre temple de Vendres. En tout cas, il devait lui répugner de consacrer dans ses écrits le nom de la déesse de l'impudicité et l'on est en droit d'admettre qu'il ait préféré se servir d'une périphrase, plutôt que de nous montrer un de ses moines s'embarquant dans ce temple de Vénus, dont il voulait effacer jusqu'au souvenir. Quel que soit d'ailleurs le sens précis de ce membre de phrase, il ressort clairement du texte précédent que la résidence de Sulpice Sévère était peu éloignée de Narbonne; on ne comprendrait pas que ce moine illustre, envoyant un de ses religieux en Afrique, l'accompagne jusqu'au port de cette ville, si son monastère était à Périgueux, à Tarbes, à Agen, ou même à Toulouse ce n'eut été en rapport ni avec sacondition, niavec la vie de retraite et de recueillement


à laquelle il s'était voué. Si d'ailleurs Primuliac s'était trouvé dans le Périgord, le Bigorre ou la Gironde, l'expression ubi Nai bone navim solvimus deviendrait inexplicable elle prouve en effet que Sulpice Sévère et ses moines allaient souvent dans ce port de Narbonne. où ils avaient coutumt de s'embarquer et que par suite ils n'en étaient pas éloignés. La manière dont Posthumien rentrera trois ans après à Primuliac prouve également qu'il y arriva par mer et confirme nos précédentes hypothèses « J'étais, dit-il à Sévère, aux extrémités de l'Egypte, lorsque je voulus revoir la mer. Un vaisseau marchand partant pour Narbonne, allait mettre à la voile. La première nuit de mon arrivée, (à Alexandrie) je crus te voir en songe ta main in entraînait sur ce navire, où tu m'invitais à monter Dès le point du jour je me levai, et le souvenir de mon songe m'inspira subitement un tel désir de te revoir que, sans hésiter, je m'embarquai sur le vaisseau qui aborda le trentidrne jour à Marseille, de là j'arrivai ici (à Primuliac) en dix jours, tant mon amitié fut favorisée par une heureuse navigation. » (i). «. tanto tui desiderio subito correptus sum, ut nihil cunctatus, navim concenderem, tricesimo die Massiliam appulsus, inde hue decimo pervenerim adeo prospera tiavigatio pix adfuit voluntati ».

Au lieu de traduire decimo par en dix jours, nous le traduirions plutôt par le dixième jour après, c'est-à-dire après l'arrivée à Marseille dont le texte fait mention immédiatement avant on ne peut conclure de là que le navire mit dix jours de Marseille à Primuliac il est au contraire probable qu'après une traversée d'un mois il fit escale pendant quelques jours à Marseille pour donner du repos à l'équipage, refaire ses provisions d'eau ou de vivres (i) Sulpice Sévère. Panckoucke. Dialogue I, i, tome II, p. 7. traduction par Herbert.


prendre à bord de nouveaux passagers ou de nouvelles marchandises à destination de Narbonne. Alors même que le voyage de Marseille à Narbonne eut été contrarié par le vent d'ouest si fréquent dans ces régions, il n'en resterait pas moins vrai que venir d'Alexandrie à Narbonne en 40 jours sur un navire chargé de marchandises, sans essuyer de tempête, constituait une heureuse traversée or, comme cela ressort du texte, c'est cet ensemble du trajet du point de départ au point d'arrivée que visait l'écrivain il ne faudrait donc pas avoir en vue seulement la dernière partie du voyage pas plus que la première comme on a tenté de le faire.

On a en effet torturé ce texte de toutes manières pour en tirer ce qu'il ne dit pas on a prétendu que appulsus, c'est-à-dire la marche sur un bateau à voiles poussé par le vent, ne se rapportait qu'à la traversée d'Afrique à Marseille et que Posthumien avait fait le reste du parcours par terre. Pour aller en dix jours à pied de Marseille à Agen, à Tarbes ou à Périgueux, il faudrait marcher avec des bottes de sept lieu® puisque le navire se rendait à Narbonne, mieux aurait valu encore en profiter jusque là que vouloir le devancer en enjambant montagnes et vallées. M. Dessalles l'a sans doute compris, aussi fait-il arriver Posthumien jusqu'à Narbonne en bateau, et le fait-il aller de là à cheval jusqu'à Périgueux. Cette double hypothèse est inadmissible. Tout d'abord l'auteur des Dialogues ne dit pas que le vaisseau arriva à Narbonne, ce qu'il n'eut pas manqué de dire si telle était la réalité, puisque c'est dans cette ville qu'il devait déposer sa cargaison. Quant à ce voyage équestre, comment un moine arrivant d'Egypte après 3 ans d'absence, sans avoir prévenu personne de son arrivée, trouve-t-il un cheval de selle préparé pour lui dans le port où il débarque ? Etait-ce vraiment là un mode de locomotion en rapport avec la vie de pauvreté et d'austé-


rite des moines de ces temps reculés, surtout de ceux que Sulpice Sévère avait formés à un ascétisme si rigoureux ? Nous voyons bien le Frère Victor, ce fidèle messager de Sulpice Sévère, voyager à pied quand il va porter à l'évêque de Noie les letttes de son maître il a pu quelquefois prendre un bateau pour abréger sa route, mais jamais il n'est question pour lui d'une monture saint Paulin nous le représente comme un marcheur infatigable, jamais comme un cavalier.

Il suffit d'ailleurs de relire le texte précédent et les conclusions qu'en tire M Dessalles pour s'assurer qu'il n'y a entre eux aucun accord « Je ne veux pas omettre, dit-il, de rapporter une circonstance dont les auteurs de l'Histoire de Languedoc ont essayé de tirer partiv Ils prétendent que Posthumien, l'ami de Sulpice Sévère, qui figure dans ses trois Dialogues et dit quelque part qu'il mit dix jours à se rendre à Primuliac, voyageait à pied, et que la distance de Primuliac qu'ils placent aux emirons de Narbonne à la mer, exige dix jours pour être parcourue par un piéton. Mais rien n'est moins démontré que ce voyage pédestre de Posthumien, lequel pouvait parfaitement aller de Narbonne à Prémiliac en Périgord en dix jours à cheval, surtout pressé qu'il était de voir son ami(i). »

Dom Devic et Dom Vaissette n'ont jamais dit, comme l'avance M. Dessalles, qu'il fallait dix jours à un piéton pour aller à Primuliac en partant de Narbonne, mais en partant de Marseille. « Il paraît, écrivent-ils, que Posthumien faisait ses voyages à pied; et si ce lieu (Primuliac) eut été situé dans l'Agenais, le Périgord ou le Bigorre comme on le prétend, il lui aurait fallu plus de dix jours pour y arriver de Marseille (2). » Ils admettent en outre que Pos(1) Dessalles (Léon): Histoire du Périgord, t. I. Chap. 5 p. 90 et suiv. Etablissement du christianisme en Pêrigord.

(2) Histoire de Languedoc, t. II, p. 87.


thumien put parfaitement arriver par mer, jusqu'à son monastére et que dans ce cas ce dernier était situé sur la côte à un endroit peu éloigné de Narbonne encore indéterminé « Si on veut, disent-ils, que Posthumien ait débarqué à Narbonne, il faut également que Primuliac ne soit pas eloigné de cette ville ou de la côte de la Mediterratiée, puisque dans ce sens ildonne à entendre qu'il arriva par mer (i), le dixième jour de Marseille au lieu où était Sulpice. Inde hue derimo pervenetim. » Cette dernière solution qui termine leur Note sur la patrie de Sulpice Sévère, est en somme la conclusion à laquelle ils arrivent par la seule étude des textes; on voit combien elle est en partait accord avec la nôtre. Sulpice Sévère ne dit pas en effet que Posthumien aborda à Narl'onne et que de là il mit dix jours pour se rendre à Primuliac, mais qu'il arriva à ce monastère dix jours après avoir débarqué à Marseille. Ce ne serait donc pas de Narbonne à Périgueux qu'il aurait mis dix jours, mais de Marseille, et puisqu'il lui fallut un cheval, d'après M. Dessalles pour franchir dans ce délai la distance qui sépare le Périgord de Narbonne, que lui aurait-il fallu pour franchir celle qui le sépare de Marseille ?

Il est clair que le navire arriva à Primuliac le dixième jour après avoir abordé à Marseille et que le dernier membre de phrase, adeo prospera navigatio piœ adlnit voluntati, se rapporte à la dernière portion du trajet exprimée par ces mots, inde hue decimo pervenerim, qui le précèdent immédiatement, aussi bien qu'à la traversée d'Egypte à Marseille. L'expression de l'auteur s'explique aisément par ce fait que Vendres où l'on devait débarquer pour se rendre à Primuliac était l'avant-port de Narbonne et qu'au ve siècle, (t) Ibidem. Ces mots par mer, sont soulignés dans le texte cité, ce qui prouve l'importance que leur attribuent les auteurs de l'Histoire de Languedoc; ils sont pour nous un très sohde argument, parce que seule notre thèse peut les expliquer.


les onerarii pareils à celui où était monté Posthumien, ne pouvaient déjà plus aborder en toute saison sous les murs de la grande cité romaine. Quand les eaux étaient basses dans le Lacus Rubresus, par suite du faible débit de l'Atax, ces navires devaient déposer leur cargaison au port de Vendres, célèbre autrefois par son temple et dont parle encore Ausone dans des vers cités plus haut de là on transportait les marchandises sur des bateaux plus légers à Narbonne ou peut-être à proximité de la Via Domitia au Pons Terminus (i), au Pont Terme de la navigation, aujourd'hui Pont-Serme.

Le vaisseau sur lequel monta Posthumien allait d'abord à Marseille, mais ce moine en l'apercevant dans le port d'Alexandrie ne voit qu'une chose,c'est qu'il va à Narbonne; cette circonstance le frappe tellement que la nuit suivante il voit en songe Sévère l'invitant à monter sur le navire où il s'embarque en effet le lendemain. Marseille est indiquée comme une étape, non comme le but à atteindre et ardemment désiré dans la pensée de l'auteur, Narbonne c'était la patrie où il fallait rentrer au plus tôt pour obéir au vif désir de revoir son ami et maître toutefois ce n'est pas dans cette ville qu'aborde le vaisseau, mais hue, ici, et cela pourrait bien nous surprendre si hue ne représentait le premier golfe du Lacus Rubresus, le Primus Lacus, c'est(i) Ce que nous disons ici au sujet de Pont-Serme est une simple hypothèse mais il nous a semblé que ce mot se rapprochait davantage de Pont-Terme que de Pont-Septime d'où on l'a fait dériver en outre, quand on ne pouvait plus aborder à Narbonne, on pouvait encore aborder en ce point de la Via Domitia, qui devint ainsi, le Terme de la navigation. Ce qui est bien certain c'est que Vendres resta port de mer plusieurs siecles après que Narbonne eut perdu ce privilège; aujourd'hui encore son étang est en partie navigable pour les embarcations légères et bien souvent, en hiver les eaux rougeâtres de l'Aude (Rubresm) refoulées par la mer, viennent battre les maisons du village, comme on peut enjuger par la photographie de la planche XII


à-dire Primuliac lui-même le récit de Sulpice a pu paraître obscur aujourd'hui, il ne pouvait l'être pour ceux à qui il s'adressail et qui savaient comme lui que Posthumien avait abordé là où il s'était embarqué trois ans auparavant, ubi navim solvimus là où ils avaient coutume de s'embarquer, dans le port voisin de sa villa, c'est-à-dIre à Vendres (i).

Nous savons par une lettre de saint Paulin, écrite en 403 qu'à cette date Sévère venait de faire construire deux églises à Primuliac, l'une destinée au culte des fidèles, l'autre réservée à ses prières et lui servant de chapelle domestique (2). « Nous nous félicitons de ce que, dirigés par le même esprit, mus par les mêmes idées, nous avons réalisé le même projet en offrant deux nouvelles églises à la piété des fidèles ».

Saint Paulin avait lui aussi fait construire deux basiliques à Noie il joint à sa lettre plusieurs inscriptions en vers destinées à perpétuer le souvenir de l'oeuvre de son ami l'une d'elles commence ainsi « Sévère, dont le corps, l'âme et la foi offrent à Jésus-Christ un chaste sanctuaire, a élevé avec joie ces édifices à la gloire du Très-Haut. Il a ouvert au peuple deux vastes églises pour qu'il put s'y réunir en grand nombre et y écouter la parole sainte ». Ces deux églises destinées au public étaient réunies par une tour servant de baptistère et ne tormaient en réalité qu'un seul édifice on peut en reconnaître les restes parmi les décombres gallo-romains enfouis sous le tumulus de SaintMartial elles furent sans doute rasées par les Vandales, comme celle de Saint-Bauzille qui leur faisait tace.et relevées (1) Voir Pl. I, Carte des environs de Saint-Bauzille et Pl. XII. Vue du village de Vendres et de son étang.

(2) Etudes historiques sur saint Paulin. Abbé Souiry. Tome I, p. 26;. Lettre XIII à Sévère.


plus tard de leurs ruines, nous en retracerons plus loin brièvement l'histoire.

« En accordant ces vers aux travaux de vos mains, ajoute saint Paulin, nous n'avons pu passer sous silence la faveur que le Seigneur a daigné accorder à votre chapelle domestique, en y faisant reposer les cendres vénérées de Clair, en vous le donnant pour hôte. »

Cette chapelle domestique réservée à Sulpice Sévère devait être située dans l'intérieur du monastère de Primuliac c'est elle que nous croyons reconnaître dans les ruines gallo-romaines découvertes sous le tumulus de SaintBauzille-d'Esclatian qu'on nous permette de relever un peu de l'oubli où les ont plongés les dévastations des Vandales, ces antiques vestiges d'une pieuse retraite, où l'un des plus brillants écrivains de la Gaule romaine était venu ensevelir sa gloire et cacher ses vertus.

VII

Aperçu sur le monastère et la règle monastique de Primuliac

Le corps de saint Clair, ami intime de saint Martin et de Sulpice, reposait sous l'autel, sans doute dans un sarcophage mobile qui ne put échapper à la fureur des barbares. Voici l'inscription que lui réserva saint Paulin « Ci-gît un prêtre dont la vertu eut autant d'éclat que le nom. Disciple de Martin, il partagea aussi sa gloire. L'Eglise, l'autel sous lequel reposent ses froides dépouilles, sont un mausolée dignes de sa piété. » (r)

(i) Etudes histonques sur les œuvres de saint Paulin par l'abbé Souiry. Tome I. p. 271. Lettre XIII à Sévère.


Sulpice attendait pour faire la dédicace de ses églises d'avoir pu se procurer des reliques de saints il en avait demandé à son ami de Noie qui s'excuse de ne pouvoir le satisfaire cette circonstance explique pourquoi les églises de Pnmuliac ne sont pas désignées par leurs noms dans les lettres de saint Paulin. D'autre part, on doit noter que les deux saints à qui elles furent dédiées, saint Martial et saint Bauzille, avaient prêché des premiers l'Evangile dans notre pays; tous deux débarqués à Narbonne où ils commencèrent sans doute leur œuvre apostolique, versèrent leur sang pour leur foi dans les premiers siècles du christianisme, l'un à Limoges, l'autre à Nîmes. Les chrétiens par crainte des profanations qu'auraient pu leur faire subir les païens, gardèrent cachés les corps de ces saints jusqu'à l'époque où l'on put sans danger les exposer à la vénération des fidèles cela ne devait pas les empêcher d'en confier secrètement quelques reliques à des hommes éminents et aussi connus pour leurs vertus que l'était Sévère.

Saint Paulin, après s'être excusé auprès de son ami de ne pouvoir lui envoyer ce qu'il lui demandait, lui offre comme compensation un morceau de la vraie croix «Nous ne pouvons vous donner qu'une parcelle de la vraie croix, elle contribuera dignement à la sanctification de votre église et à l'accroissement des bénédictions du Ciel que les reliques des saints, ainsi que vous l'espérez, y feront descendre. C'est un don que nous a fait la vertueuse Mélanie elle l'avait reçu du bienheuteux Jean, évêque de Jérusalem j il était destiné à Bassula. » (i).

Cette insigne relique était renfermée dans un petit tube en or comme l'indique le passage suivant « Ce que nous (1) Etude historique sur saint Paulin. Abbé Souiry, t. 1, p. 256. Lettre XIII à Sévère, année 40;.


vous disons n'est pas fait pour vous porter à devenir semblable à ce petit tuhe d'or, dans lequel nous avons renfermé cette relique (i) etc. »

Dans la lettre suivante saint Paulin revient sur le même sujet et ajoute une inscription en vers destinée à perpétuer le souvenir de la présence dans l'église de Primuliac de cette précieuse relique à côté de celles des saints « Si le Seigneur daigne, comme vous l'espérez, exaucer vos désirs, récompenser \otre toi, en vous faisant trouver des reliques des apôtres, des martyrs, pour orner et sanctifier vos deux églises, car nous savons que tel a été votre espoir en faisant construire à Primuliac une basilique plus grande que l'ancienne, nous sommes persuadé que vous ferez une œuvre digne de votre foi et qui contribuera beaucoup à la pompe de la solennité de la dédicace, en exposant à la vénération des fidèles, avec les reliques des saints, la parcelle de la croix que nous vous avons envoyée. Si cette idée vous plaît, et que vous daigniez le permettre, les vers suivants énonceront votre pensée « Cet autel voile une sainte alliance à savoir, l'union d'une parcelle de la croix aux reliques des martyrs, etc. »

« Divinum veneranda Uguni allaria fœdus

« Cornpositis sacra cum cruce martyribus (2)

La présence dans la chapelle de Piimuliac d'une aussi précieuse relique que celle offerte par saint Paulin à son ami suffirait à expliquer la dévotion des habitants du pays pour cet antique tumulus de Saint-Bauzille-d'Esdatian et l'usage pieux qui se conserva jusqu'à ces derniers temps de maintenir, en vertu d'une tradition sacrée, une croix de bois au sommet de ces vieilles ruines.

Cette même chapelle était ornée des portraits de saint (1) Ibidem, p, 257.

(2) Ibidem, t. I, page 272. Lettre XIII à Sévère.


Martin et de saint Paulin, amis intimes de Sulpice l'évêque de Noie se fâche doucement de ce qu'on avait osé le peindre en face d'un aussi grand saint que l'évêque de Tours toutefois il ne refuse pas d'envoyer quelques vers destinés à accompagner les deux portraits « L'un des portraits retrace les traits d'un homme célèbre, de Martin, l'autre est l'image de l'humble Paulin, etc. » « Maitinum veneranda viri testalur imago

« <Alte>a Paulinum forma refert humilem. (i) » Sulpice Sévère ne vécut pas longtemps seul dans sa retraite la réputation de ses vertus lui attira bientôt des disciples qui se groupèrent autour de lui pour partager sa vie austère et se soumettre à son autorité ou à ses conseils. Dans ses Dialogues nous assistons à la formation de cette communauté monastique nous voyons les religieux de Primuliac dans leurs cellules, couchés sur des cilices, ayant pour nourriture un brouet de légumes ou d'herbages grossièrement préparé. « Nous étions dans ma cellule (2), moi et mon ami Gallus, écrit Sévère au début de son premier dialogue survint Posthumien, à cause de moi revenu de l'Orient, où il habitait depuis plus de trois ans qu'il avait quitté sa patrie. Je l'embrassai, je baisai ses genoux et ses pieds nous fîmes en pleurant de joie et hors de nous, un ou deux tours, puis, jetant à terre des cilices, nous nous mîmes l'un auprès de l'autre ». Posthumien raconte alors ce qu'il a vu en Orient, la vie qu'y mènent les moines; ce récit fait l'objet du premier dialogue dans le second, Sulpice expose les miracles de saint Martin ei montre que la vie et les miracles de l'évêque de Tours, (i) Etudes histonques sur saint Paulin par l'abbé Souiry, t. I, p. 266, Lettre XIII à Sévère, année 403.

(2) Œuvres de Sulpice Sévère. Traduction Herbert. Collection Panckoucke. T. II, p 7. Dialogue 1, parag, i.


alors décédé depuis peu, soutiennent la comparaison avec tout ce qu'on vient de rapporter des solitaires de l'Egypte ou de la Thébai'de. Au commencement du troisième dialogue nous voyons se grouper dans le monastère de Primuliac, pour y entendre raconter la suite des miracles de saint Martin, tout ce que Sévère avait alors atiiié a lui de religieux ou de chrétiens. C'est d'abord le prêtre Réfrigérius (i), ancien disciple et ami de l'évoque de Tours, et qui par suite pouvait être cité comme témoin des faits qui feront l'objet du troisième dialogue puis a\ant que Gallus, chargé ce jour-là de continuer le îécit, eut pris la parole, accourt une foufe de moines « le prêtre Evagre, Aper, Sébastien, Agricola et, peu après, entre notre curé Ethérius, avec te diacre Calupion et le sous diacre Amator. Le prêtre Aurélius, mon ami intime, et qui venait de loin, arrive le dernier, tout hors d'haleine. Cependant on annonce qu'un grand nombre de laïques se tiennent à la porte, n'osant entrer et demandant à être admis. « II ne convient pas, dit alors Aper, d introduire ici des séculiers qu'amène la curiosité plutôt que la piété. » Moi (c'est-àdire Sulpice) qui étais confus pour ceux qu'Aper ne voulait pas admettre, je demandai et obtins, mais non sans peine, qu'on introduisit Euchérius, ancien vicaire, et Celse, personnage consulaire les autres ne furent pas admis ». Nous venons de voir devant quel auditoire le moine Gallus fit le récit de la vie de saint Martin il nous représente la communauté monastique du mont d'Esclatian. La basilique de Primuliac, bâtie à la fin du IVe siècle par Sévère, sur l'emplacement d'une église plus ancienne devenue insuffisante, avait donc à cette époque-là son curé Ethérius, son diacre et son sous-diacre Calupion et Amator. Son importance s'explique par ce fait qu'elle était seule à desservir (t) Ibidem, p. io>. Dialogue III parag. I.


alors tout le pays compris aujourd'hui dans les communes de Vendres et de Lespignan.

Le début du troisième dialogue semble prouver en outre que le monastère de Primuliac avait alors un prieur, le moine Aper, à qui il appartenait de prendre telle décision qui lui paraissait convenable et auquel Sévère croyait devoir lui-même être soumis comme le dernier des religieux, donnant en cela un bel exemple d'obéissance et d'humilité. Le régime culinaire de ce même monastère devait être des plus primitifs, si l'on en ;uge par le talent des cuisiniers que son fondateur envoya à son ami de Noie. Voici la lettre qu'il lui écrivait à ce sujet (t) « Ayant appris que tous les cuisiniers ont renoncé à ta cuisine (et c'est, je pense, parce qu'ils dédaignent de préparer de maigres ragoûts) je t'ai envoyé de mon office un jeune garçon fort habile à cuire la pâle fève, à assaisonner de vinaigre et de jus la bette si peu recherchée, et à introduire dans le gosier affamé des moines un vil brouet. Il ne connaît ni le poivre ni le laser, il aime le cumin, et broie avec une adresse merveilleuse des herbes odotautes dans un bruyant mortier. Il n'a qu'un défaut, c'est d'être un ennemi peu délicat de tous les jardins si on lui en permet l'entrée, son coutelas moissonne tout ce qui est pi es de lui. Sur les moyens de se procurer du bois il est peu scrupuleux tout ce qu'il rencontre il le brûle, le coupe et il n'hésite pas à porter la main sur la maison, et à la dépouiller de ses antiques boiseries ».

Selon toute appaience, saint Paulin ne put pas supporter les dévastations de son jeune cbf, car en 401 il remercie son ami de lui en avoir envoyé un autre, dont il lui vante les qualités (2) « Apprenez encore un autre service que (1) Sulpice Sévère Œuvres. Trad. Riton Tome I, p. 425. Panckoucke. Lettre à siint Paulin sur un cuisinier qu'il lui envoie. (2) Etudes historiques sur saint Paulin, abbé Souiry. Tome I, p. 200' Lettre VI à Sevère.


nous lui devons, lui écrit il conciliant les besoins de notre appétit avec la réserve que nous prescrivait l'économie, il nous a enseigné à faire un repas à peu de frais, en infusant une goutte d'huile dans une bouillie qu'il faisait cuire avec beaucoup d'eau mais il l'assaisonnait avec une si grande quantité de sel de la bonne grâce, avec tant de douceur, de charité, que nous ne pensions ni à changer de cuisinier, ni à réclamer d'autres mets. Ce cuisinier si habile à nourrir l'homme intérieur, faisait cette bouillie non avec la fleur de la farine de froment, mais avec celle de seigle ou de millet, afin de nous prémunir contre les complaisances de la sensualité. Craignant encore que ce mets, destiné a apaiser la faim des religieux, ne fut trop délicat, il y broyait des fèves et de la mie de pain, afin de nous faire oublier plus vite le faste de notre ancienne dignité sénatoriale ». Victor, c'était le nom de ce cuisinier, avait en outre d'autres talents dont il avait fait également l'apprentissage auprès des moines de Primuliac et auxquels saint Paulin fait allusion « Nous arrivons à un autre service beaucoup plus grand dont nous sommes encore redevables à l'obligeance de Victor il nous a tondu la tête. Mais pour ne pas vous dérober la reconnaissance que vous mérite son talent, il nous a dit qu'il n'avait fait que ce que vous lui aviez ordonné. » (r) Saint Paulin vante la dextérité de Victor à raser tous les cheveux jusqu'à la peau, ce qui prouve que l'envoyé de Sulpice avait dû pratiquer la même tonsure sur la tête des moines de Primuliac. Enfin, le même frère, en demandant à saint Paulin comme une faveur de se laisser laver les pieds par son nouveau serviteur, nous laisse supposer que cet usage des premiers chréuens était en vigueur dans le cloître du mont d'Esclatian.

(i) Ibidem, p. 304.


En cela Sévère avait suivi l'exemple que saint Martin lui avait donné lui-même à Marmoutiers, comme il le rapporte dans son Histoire de la Vie de ce saint « ^Ad vesperam autem, écrit-il, ipse nobis pedes abluit » (1) Ce ne fut pas là le seul emprunt fait par notre solitaire à son ami de Tours. Il est probable que les religieux des deux monastères fondés par eux suivirent à peu près la même iègle. « Ils ne possédaient rien en propre, et tout était commun entre eux. Personne ne pouvait ni vendre ni acheter, comme font beaucoup de moines. Nul autre art que l'écriture n'était exercé par les frères, encore n'y appliquait-on que les jeunes les anciens s'occupaient à l'oraison. Les frères sortaient rarement de leurs cellules, si ce n'était pour s'assembler dans l'oratoire. Ils mangeaient tous ensemble après l'heure du jeûne, et ne faisaient point usage de vin, sans y être contraints par infirmité. Beaucoup d'entre eux étaient vêtus de poils de chameau, et c'était un crime d'être habillé délicatement. » (2) Après avoir dépeint succinctement la vie de mortification, de jeûne et de prières, que menait la communauté monastique fondée par Sulpice Sévère, il nous reste à retracer les traits de son fondateur, de ce moine illustre, qui fut dans ces temps reculés et sera jusqu'à nos jours un des plus grands bienfaiteurs de notre pays.

(i) Vita Sancti Martini XXV. Œuvres de S. Sevère de la collection Panckoucke.

(j) Œuvres de Sulpice Sévère, Panckoucke, trad. Herbert. Vda Sancti Martini X.


VIII

Sulpice Sévère

Par les liens de son amitié avec saint Paulin ou par ceux de son mariage avec la fille de Bassula, il s'était uni à des familles ayant fourni à Rome des sénateurs (i) et des consuls (2) lui-même appartenait à l'une des plus illustres de la Narbonnaise.

A peine entré dans le monde, il y brille à côté des hommes les plus distingués de son siècle saint Paulin reconnaît que dès ses débuts il s'acquiert au barreau la première place par les succès de son éloquence (3). S'il fut célèbre comme orateur, il ne le fut pas moins comme écrivain, et le nom de Salluste chrétien donné à ce galloromain converti est le plus bel éloge que l'on ait pu faire de la pureté et de l'élégance de son style. Il n'écrivit pas, comme tant d'autres de son temps, pour se faire un nom, mais bien plutôt pour instruire ou édifier ses lecteurs.

De sa retraite de Primuliac, il publie la Vie de saint Martin et bientôt cette biographie, répandue jusque dans les solitudes les plus reculées de l'Orient, va faire connaître à tout le monde chrétien les rares vertus de l'évêque de Tours et rendre son nom si populaire.

Dans ce même lieu de retraite il compose son Histoire Sacrée, véritable monument d'érudition où, pour la première fois, les fidèles trouvaient réuni en un récit clair et (1) Etudes historiques sur saint Paulin, Abbé Souiry. t. I, p. 200. (2) Ibidem, p. 175.

(3) Ibidem, p. 172.


précis tout ce que la Bibie ou les annales de l'Eglise nous enseignent sur l'histoire de l'humanité.

Là également, il écrit ses Dialogues, où sous la forme familière d'un entretien avec ses disciples, il compare la vie et les oeuvres des moines d'Orient à celles des religieux de la Gaule et met plus particulièrement en lumière les méritesde son ami saint Martin. Dans ses deux derniers ouvrages, qui sont d'ailleurs ses œuvres les plus importantes, il atteint à la pertection et certaines pages pourraient soutenir la comparaison avec les meilleures productions des auteurs classiques.

Cet illustre orateur, ce brillant écrivain, joignait aux qualités d'une intelligence d'élite celles d'un cœur ouvert aux plus nobles aspirations, capable des plus généreux sacrifices. Obéissant à une conviction intime, et sans doute aussi aux inspirations d'en-Haut, il cherche pour son cœur blessé une consolation dans l'amour des humbles, et lui, ce fils de patricien, ce noble, ce riche, comme dirait aujourd'hui notre classe ouvrière, se fait le plus dévoué serviteur des pauvres il vend une grande partie de ses biens et leur en distribue le prix s'il garde l'usufruit du reste, qu'il lègue à l'Eglise, c'est pour se réserver le moyen de continuer à soulager les misères qui feront appel à sa charité. Il oublie sa naissance, le rang illustre qu'il occupait dans le monde, les amis qu'il a conservés dans la haute société romaine tout imbue de son aristocratie, et il se publie l'égal du dernier des hommes, en des termes qu'on croirait échappés de la plume de quelque ardent démocrate de notre xxe siècle. Qu'on en juge plutôt par les lignes suivantes qu'il adresse à sa sœur Claudia. (i) « Pourquoi dans ta folie te flatter et te complaire à toi-même ? (i) Œuvres de Sulpice Sévère. (Panckoucke. trad. Riton, t. 1, p. 417 Lettre à sa sœur Claudia.


Dieu, au commencement du monde, a créé deux êtres qui sont la souche commune de tout le genre humain. Ce n'est pas l'équité ni la nature qui donne la noblesse mondaine, mais la cupidité et 1 ambition ;(i) et il ne peut y avoir aucune distinction entre ceux qui ont reçu une seconde naissance, par laquelle le riche et le pauvre, l'homme libre et l'esclave, le noble et le roturier deviennent enfants de Dieu et qui fait pâlir devant la splendeur de la gloire céleste la noblesse d'ici- bas. Elle disparait entièrement au moment où ceux qui auparavant n'avaient point eu part aux honneurs du siècle, sont revêtus également de la céleste noblesse et de la gloire divine. Là il n'y a plus de roture, et un homme honoré d'une sublime et divine origine n'est de basse extraction qu'aux yeux de ceux qui ne regardent pas les grandeurs célestes comme préférables aux grandeurs humaines ou s'ils les regardent comme préférables, il est bien ridicule à eux de se préférer dans les petites choses à ceux qu'ils reconnaissent leurs égaux dans les grandes, et d'estimer leurs inférieurs sur la terre ceux qu'ils croient leurs égaux dans le ciel. » Sans doute de nos jours certains reprocheraient à cette déclaration d'égalité d'être dictée par des sentiments chrétiens le moine qui la taisait avait du moins le mérite d'être sincère et de mettre immédiatement ses actes d'accord avec ses principes.

Après avoir distribué la plus grande partie de ses biens aux pauvres, il faisait construire près de son monastère un refuge pour ceux qui se trouvaient sans abri la résidence où il donna ainsi une hospitalité gratuite à ces hôtes d'occasion, hospites, reçut le nom d'hospitale. Nous n'avons (1) A l'époque où écrivait Sulpice Sévère ses critiques un peu acerbes contre la haute société romaine étaient justifiées par la décadence des mœurs. On les retrouve dans les écr ts de ses contemporains, particulièrement dans ceux de Salvien.


pas de peine à la reconnaître dans ce domaine du Grand Hôpital ou Hôpital Mage (Hospilale Majus), qui s'élève à quelques centaines de mètres seulement au nord du tumulus de St-Bauzille-d'Esclatian. Cette construction fut plusieurs fois détruite et rebâtie nous retracerons plus loin son histoire qui remonte dans nos archives aux premiers siècles de la féodalité.

Déjà en 401 saint Paulin, qui avait lui-même donné tous ses biens aux pauvres sans se rien réserver, nous montre son ami Sévère entouré d'indigents qui venaient chercher un refuge à Primuliac il lui écrit à cette date (1) « Vous n'êtes plus propriétaire des biens qui vous restent, et ceux que vous avez vendus vous ont déjà rendu parfait. Quant à ceux que vous semblez posséder encore, vous êtes parfait aussi, puisque votre cœur est affranchi de tout lien de propriété. Rappelant les leçons des siècles passés, vous vous êtes conformé aux prescriptions de saint Paul, en possédant vous ne possédez pas, car ce que vous avez appartient maintenant aux pauvres vous n'avez conservé le logement dans votre maison que pour y exercer l'hospitalité.. On ne trouve chez vous ni salles de festins, ni meubles somptueux, ni des monceaux d'argenteiie. Votre maison est remplie de pèlerins et de pauvres relégué dans un coin vous êtes devenu l'égal de vos domestiques vous vivez avec eux, sous le même toit, comme si la jouissance de votre logis ne vous avait été concédée que pour un temps. »

L'évêque de Noie trouve que son ami n'a pas moins de mérite en donnant aux pauvres l'usufruit des biens qui lui restent, que lui-même en ayant tout donné sans se rien réserver parlant de la récompense qu'ils ont tous deux (1) Etujes historiques sur saint Paulin. Abbé Souiry, t. I, p. 208 Lettre VII à Sévère.


le droit d'espérer, il ajoute Vous y avez les mêmes droits que ceux qui ont vendu tous leurs biens, puisque vous avez renoncé à tout titre de propriété, et ce qui est encore mieux, à tout sentiment d'affection, usant de ce monde comme si vous n'en usiez point. Vous êtes donc plus grand en méprisant ce que vous avez qu'en dédaignant ce que vous n'avez point. »

La générosité avec laquelle Sulpice Sévère se dépouillait de ses biens ou des revenus de ses domaines pour soulager les malheureux était une manifestation spontanée de son ardente charité, de cette vertu, la plus parfaite de toutes, qui donne aux autres leur valeur.

Il avait eu l'occasion de rendre quelque service à son ami de Noie qui en le remerciant nous dépeint d'un mot le fond de cette âme toujours prête à se dépenser pour autrui « La charité, qui est la perfection de l'Evangile, a été votre unique mobile. Vous êtes heureux parce que je ne puis vous rendre ce que vous faites pour moi. » (i) Oui, on peut le dire, la charité pure et désintéressée fut le mobile de toute sa vie il n'eut pas de plus grande jouissance que de soulager des misères nul ne souffrit plus cruellement que lui des injures que peuvent faire des amis ingrats, nul ne les pardonna avec plus d'indulgence et de sincérité l'affection qu'il avait eue dans l'amitié, il la conserva jusque dans le pardon. La fin de son troisième Dialogue nous en donne un bel exemple. Il s'était lié intimément avec un disciple de saint Martin, nommé Pomponius, qui l'avait rejoint dans son monastère et dont il avait fait le confident de ses tristesses.

La présence de cet ami dévoué auprès de lui souleva la jalousie de ses ennemis ceux-ci firent tant et si bien, à (i) Etudes historiques sur saint Paulin. Abbé Souiry, t. I, p. 172. Lettre II à Sévère.


l'occasion d'un voyage de Pomponius, qu'ils le dissuadèrent de revenir à Primuliac et le décidèrent à partir pour l'Orient, sans dire seulement adieu à son maître; il mourut au cours de ce voyage et fut enseveli sur une plage d'Egypte. Quand Sulpice envoya le frère Posthumien en Orient, il lui fit au moment du départ cette recommandation touchante « Et quand, de là, tu feras voile vers Jérusalem, si tu touches au tivage de l'illustre Ptolémaïs, je te charge d'une mission douloureuse, c'est de t'enquérir diligemment de la sépulture de notre Pomponius et de daigner visiter des ossements déposés en terre étrangère. Arrose de larmes le tombeau de celui que tu aimais, et que je chérissais si tendrement et tout vain que soit cet hommage, jonche sa tombe de fleurs vermeilles et d'herbes odorantes. Tu lui diras toutefois, mais point durement, point aigrement, avec commisération et sans reproche aucun, que s'il avait voulu t'écouter autrefois toi-même, ou m'écouter toujours, et imiter Martin, plutôt que certaines personnes que je ne veux pas nommer, jamais il ne m'aurait si cruellement quitté que le sable d'une plage inconnue ne couvrirait par ses cendres qu'il n'eût pas, comme un pirate naufragé, péri en pleine mer et n'eût pas été enseveli, comme par grâce, à l'extrémité du rivage. Ah qu'ils voient leur ouvrage ceux qui l'ont engagé à partir, dans le but de me nuire qu'ils voient leur gloire, et que du moins ils cessent de me poursuivre, maintenant qu'ils sont satisfaits » (i)

(t) C'est dans le texte qu'il faut lire cette plainte mêlée de tristesse et de pardon afin qu'on puisse juger des qualités du style de l'auteur nous transcrivons ici cette page qui termine le dernier Dialogue < Celerum, quum Hterosolyrnam inde petiturus ventis rursum pela commiseris, negotium tibi nostri dotons injungo, ut, si unquam illustris ilhus Ptolemaidis littus accessens, solliatus inquiras, ubt sit consepultus noster Me Pomponius, ne fastidias visitare ossa peregrina. Multas illic


Un cœur comme celui de Sévère ne saurait tirer vengeance d'un ennemi frappé par le destin. Il connut l'indignation que soulève dans une âme généreuse la vue d'une société où le fort opprime le faible, où l'intrigue et l'ambition usurpent la place du véritable mérite mais jamais cette indignation contre les moeurs de son temps ne fit naître en lui un sentiment de haine contre les hommes. Il mit toujours en pratique cette parole de l'apôtre qu'il donnait comme règle de conduite à sa soeur Claudia « Bénissi^et ne maudissez pas »(i). Dans cette même lettre il expose comment il entend la charité sincère, celle qui ne se perd pas en de vains discours, mais qui se réalise en bonnes oeuvres (2) « On te commande non seulement de ne pas dépouiller celui qui est vêtu, mais de couvrir de tes vêtements ceux qui ont été dépouillés non seulement de ne pas enlever le pain à celui qui en a, mais de partager volontiers le tien avec celui qui n'en a pas non seulement de ne pas chasser le pauvre de sa demeure, mais de recevoir dans la tienne celui qui est chassé et sans asile. De même que tu désirerais être secourue dans une pareille tribulation, de même tu dois secourir les autres en acrymas tam ex affectu tuo, qjam ex nostrls funde viscenbus, ac hcet inani munere, solum Ipsum Jtore purpureo et suave redolentibus sparge gramimbus. Dues tamen )ilU, sed non aspere, non acerbe, compatientis alloquio, non exprobrantis elogto, quod si vel te quondam, vel me semper audtrc voluisset, et Marlmum magis quam Muni quem nominare nolo Juisset unitatus, numjuama a me tam crudeliter disparatus, ignoh pulveris syrti tegeretur, naufragi sorte prœdonis passus in medlo mari mortem, et vix in extremo nadus littore sepuituram. Videant hoc opus suum qu.icu.mque ex UUus abscessu mihi necere voluerunt videant glonam suam, et vel M t/~m a~ïCM~M mf/it /!cefft: fo/Mfr~< ftufMnt ~/o~tam sM~m, nunc adversum me grassari desinant vindicati.

Œuvres de Sulpice Sévère. Trad. Herbert, t. 11, p. 142. Dialogue Panckoucke.

(1) Ibidem. T. 1, p. 40c. Lettre à Claudia. Trad. Riton. (2) Ibidem, p. 597


vertu de ces paroles « Faites aux hommes tout le bien que vous voudriez qu'ils vous fassent ». Car pleurer avec celui qui pleure sans rien lui donner quand tu peux le faire, ce n'est pas de la compassion, c'est de la dérision ». Cette compassion dont il fut lui-même si pénétré, ne s'arrêta pas à ceux de son entourage, elle s'étendit pour ainsi dire à tous les hommes sans distinction d'origine ou de culte et même aux ennemis de l'Eglise.

Son siècle vit surgir une foule d'hérésies dont la plus répandue fut l'arianisme dans ces luttes que l'Eglise naissante et à peine échappée aux persécutions des empereurs, eut à soutenir contre les hérétiques, il se commit parfois de part et d'autre des excès coupables. Il trouva déplorables les actes de répression violente à l'égard des hérétiques, particulièrement envers Priscillien et ses partisans, et condamna, avec une indépendance de pensée et d'expression qui lui font honneur, les excès de zèle ou même les vices de certains évêques de son époque.

Certes, ce n'était pas chez lui un manque de foi il aurait voulu un épiscopat plus parfait et plus digne de sa mission. Peut-on s'en plaindre quand on pense au grand nombre d'évêques qui prirent parti pour l'arianisme, alors que les défenseurs de l'orthodoxie catholique, saint Hilaire et saint Athanase, allèrent expier dans l'exil l'ardeur de leur foi impuissante ?

A ce siècle de décadence où les plus ambitieux arrivaient aux honneurs même trop souvent dans l'Eglise, en flattant le pouvoir civil, Sulpice préférait les temps peu éloignés de lui, où les chrétiens luttaient héroïquement contre la tyrannie des empereurs. Le souvenir des victoires sanglantes remportées par les victimes de ces persécutions lui arrache de magnifiques cris d'enthousiasme, où se manifestent les sublimes élans de sa foi « Valérien fut le huitième ennemi des fidèles. Cinquante ans après, sous les


empereurs Dioclétien et Maximien, s«leva une cruelle persécution qui, pendant dix ans, désola le peuple de Dieu. « Tout l'univers fut arrosé du sang des martyrs car alors on volait à l'envi à de glorieux combats, et l'on ambitionnait une mort glorieuse et le martyre, bien plus ardemment qu'on ne brigue aujourd'hui l'épibcopat. « Nulle guerre jamais ne dévasta plus le monde, et la plus belle de nos victoires, le plus éclatant de nos triomphes, est de n'avoir pu être vaincus par dix ans de carnage. 'Njtllis uiiquam magis bellis mundus exhaustus est nique majore unquam triumpho vicimus, quant quunt decem annorum stragibus vinci non poluimus ». (t)

Sévère s'attristait en voyant combien la foi s'affaiblissait dans la société de son temps c'est sur ces tristes réflexions qu'il termine son Histoire Sacrée « Le petit nombre des hommes sages avait à lutter contre la folie et l'opiniâtreté de la multitude, et cependant le peuple de Dieu et tous les gens de bien étaient outragés et insultés ».

Désespérant sans doute d'exercer une action efficace sur les masses, il concentra son influence sur ceux de son entourage; il ne se contenta pas d'instruire les fidèles par ses écrits, de les édifier par ses exemples, de les attirer à lui par ses largesses envers les délaissés, les infirmes ou les pauvres, il voulut, en prévision de l'avenir, se faire l'éducateur de l'enfance, persuadé qu'il ne pouvait accomplir œuvre plus belle et plus utile que de former une âme virile et chétienne, prête à soutenir les mêmes combats ou à répandre les mêmes bienfaits qu'il avait lui-même soutenus et répandus former l'esprit et le cœur d'un homme de bien était pour lui faire une œuvre vivante, dans laquelle (t) Œuvres de Sulpice Sévère. Trad. Herbert. T. I, p. 214. Panckoucke.

Histoire Sacrée. Livre II, XXXII.


il perpétuerait sa propre pensée et ses plus chères aspirations. Il accepta donc avec empressement de se faire l'éducateur d'un enfant tout jeune encore que lui confia Citherius, son compatriote et, sans doute aussi, son ami. Sulpice Sévère venait à peine de fonder son monastère de Primuliac, d'y élever les églises destinées au culte des fidèles, de réunir autour de lui une communauté de moines, d'inaugurer enfin tant d'ceuvres de bienfaisance dont il désirait faire bénéficier les déshérités de la fortune, quand toutes ses espérances sombrèrent brusquement dans la terrible tourmente qui s'abattit alors sur notre pays. En 406, les Vandales se répandirent sur notre territoire qu'ils parcoururent en pillards, ne laissant après eux que ruines et dévastations. Tout fut détruit ou saccagé; mais les édifices religieux attirèrent plus particulièrement leur fureur et furent tous rasés ou brûlés.

Le cloître et la chapelle qui s'élevaient au sommet du mont d'Esclatian, se trouvant sur leur route, ne pouvaient être épargnés; ils ne le furent pas en effet, comme le prouvent les décombres noircis par l'incendie que nous y avons déjà signalés et qui, par leur présence en cet endroit, viennent confirmer le caractère que nous attribuons à ces antiques ruines.

D'ailleurs, en soutenant que Primuliac fut détruit par les Vandales, nous ne taisons que reproduire une opinion admise par nos meilleurs biographes Weiss et Michaud, aussi bien que les auteurs de l'Histoire de Languedoc et bien d'autres après eux, admettent en effet que Sulpice ne séjourna plus à Primuliac à partir de l'époque où les Vandales eurent ravagé notre pays. Cette année-là, 406, saint Paulin lui adresse encore des lettres à son monastère, par l'intermédiaire de leur dévoué messager, le frère Victor (1); après cette date il n'est plus question de lui (1) Études historiques sur Saint Paulin, t. 1, p. 379. Lettre à Didier.


dans les écrits de ses contemporains. On a pu même penser qu'il avait péri sous les coups des barbares qui dévastèrent ses domaines, mais cette opinion est aujourd'hui abandonnée il est certain qu'il vécut au-delà de l'an 406. On a successivement reculé la date de sa mort jusqu'en 410, 420 et 430, uniquement pour obéir aux exigences de la critique historique, sans rien nous apprendre sur le solitaire de Primuliac pendant cette période de près d'un quart de siècle de sa vie. Ce silence constitue une lacune historique considérable qu'on ne saurait combler pour le moment autrement que par des hypothèses.

Parmi celles-ci, il en est qui paraissent assez fondées pour mériter d'être au moins signalées puissent-elles stimuler la sagacité des chercheurs et se changer un jour en faits acquis.

Il est naturel qu'un homme aussi passionné de retraite et d'humilité, aussi dégoûté des honneurs et des vanités de la société mondaine, ait pu se soustraire aux louanges flatteuses de la postérité grâce au silence d'un cloître. Si la fin de la vie de Sulpice Sévère est obscure, c'est que Sulpice Sévère lui-même a visé à cette obscurité c'est que, par vertu, il a réussi à se faire oublier; c'est là une raison de plus de chercher aujourd'hui à dévoiler ses mérites.

IX

Que devint Sulpice Sévère après l'année 406?

En 40e, après la destruction de Primuliac par les Vandales, où pouvait bien se retirer Sulpice Sévère ailleurs que dans un monastère? Tous ses biens étaient dévastés; sa


seule vocation était cette vie solitaire qu'il menait depuis déjà quinze ans dans une cellule; or des cellules pareilles à la sienne, une vie ascétique semblable à celle qu'il avait menée ne s'offraient à lui que dans ce cloître de Marmoutiers sur le modèle duquel il avait édifié le sien. Celui-là seul existait alors en Gaule (i); il n'avait donc pas le choix. C'était l'nnique refuge qui s'ouvrait à son cœur attristé; il en connaissait d'autant mieux le chemin que presque chaque année du vivant de son fondateur il y avait fait de pieux pèlerinages là seulement il pouvait aller consoler sa douleur auprès de ces disciples de St Martin devenus déjà pour lui des amis, plus que celà, qui le vénéraient comme le plus digne fils de leur glorieux maître dont il avait fait aimer les œuvres et chanté si magnifiquement les vertus.

Or justement Sigebert, abbé de Gembloux, écrivain du X!i° siècle, dans un ouvrage consacré aux auteurs chrétiens (2), rapporte une tradition d'après laquelle Sulpice Sévère se retira à Marmoutiers après la mort de St Martin et passa cinq ans dans la cellule de ce saint évêque.

II suffit de lire la ~'<a ~Ca~x'Ht pour voir la profonde vénération que son auteur professait pour son héros; avec quelle admiration il parle de lui comme d'un saint incomparable Tous deux étaient si unis par la pensée, par le cœur, que Sulpice croyait parfois voir son ami de Tours lui apparaître à Primuliac comme dans une céleste vision. (t) M. Lavertujon (Chrortique da Sulpice Sévère, t. [, p. t)ô, admet qu'après 406, Sulpice Sévère se retira à Marseille dans uv mf/~M mal disposé à l'égard des doctrines de S~Au~Ms/tft: c'est ainsi qu'il désigne le monastère de St Victor, foyer des doctrines contraires ou pélagiennes, combattues en effet par ce docteur de l'Eglise i) n'est pas inutile de faire observer que ce monastère de St Victor ne fut fondé qu'en 410 par St Cassien et que, par suite, Sulpice Sévère ne put s'y réfugier avant cette date.

(2) Dans h Patrologie de l'abbé Migne.


On conçoit tout ce que cette vie dans la cellule même où St Martin avait vécu, où il était mort, dut avoir pour lui de consolations intimes, tout ce qu'elle dut susciter dans cette âme ardente et naïve de généreuses immolations. Cinq années de cette vie étaient plus que suffisantes pour lui attirer le respect et l'affection des moines qui vivaient en sa compagnie aussi quand le même abbé de Gembloux ajoute que sa réputation de sainteté le signala tellement à la vénération des fidèles que ceux-ci l'arrachèrent de sa cellule de Marmoutiers pour le nommer évêque malgré lui (quamvis renitentem) (i), il rapporte une tradition parfaitement acceptable mais en admettant qu'on vint à bout de sa résistance, il tombe dans une regrettable confusion entre notre Sulpice et celui qui, au vie siècle fut évêque de Bourges (2), confusion d'autant plus facile qu'elle existait déjà dans la légende et qu'il fallut une décision des papes pour y mettre fin.

Jamais en effet le Salluste chrétien n'a été évêque, d'où il ne faudrait pas conclure qu'on ne lui ait jamais proposé (:) Voir les œuvres de Sigebert, abbé de Gembloux, dans la Patrologie de Migne < Quem quamvis admodum renitentem Bitunceneis clerus inde extrahens archiepiscopum sibi sublimavit

(~) Cet évêque assista au Concile de Mâcon en ;8~ et mourut en ;9t. Il s'appelait Sulpice alors que le moine de Pnmuliae s'appelait Sévère d'après Gennade mais on lui donna par erreur le surnom de Sévère, comme le constate l'abbé Baillet dans sa Vie des Saints au 29 janvier. Ce fut là une pieuse usurpation opérée par la légende dès les temps tes plus reculés, au détriment du culte qui revenait à notre Sutpice Sévère. On essaya de la justifier après la revision du Martyrologe romain, par Urbain VIII, en disant qu'il ne fallait voir dans ce surnom de Severus qu'une épithète donnée au premier évêque de Bourges, à cause de l'austérité de ses mœurs, pour le distinguer de saint Sulpice le Débonnaire qui fut évêque de la même ville ;oans plus tard.Toutefois, comme te fait remarquer l'abbé Baillet, cette explication ne date que de son temps (XV! tt~ siècle) et mieux aurait valu supprimer te surnom de Sévère à saint Sulpice, évêque, que le lui maintenir après lui avoir enlevé le titre de disciple de saint Martin.


l'épiscopat le souvenir qu'on l'avait offert à un Sulpice Sévère, disciple de saint Martin, se justifie aisément appliqué à lui, ami et contemporain de ce saint il serait inexplicable reporté sur un prélat qui vécut deux siècles plus tard. Il semble donc que la première partie de la légende consignée dans les écrits de Sigebert se rapporte réellement à l'auteur des Dialogues, comme le croit ce biographe et comme tout le monde l'a cru du v* au xvu" siècle ce point n'en reste pas moins acquis parce que nous savons aujourd'hui que la dernière partie de ce récit s'applique à un autre personnage.

En vertu de cette même confusion de noms et de traditions, pendant plus de douze cents ans le diocèse de Tours a célébré la fête du solitaire de Primuliac le 20 janvier, c'est-à-dire le jour même où le diocèse de Bourges célébrait celle de son ancien évêque.

Cette fête était annoncée par un Eloge ainsi conçu « Januarii 29, apud Bituricas Sancti Sulpitii Severi episcopi discipuli Sancti Martini ». Une décision de Rome a fait cesser cette confusion, sans toutefois détruire le culte rendu à notre Sévère dans l'église de Tours où il continue d'être honoré comme un saint. (i)

Il est inutile d'insister sur l'aversion qu'éprouvait Sulpice Sévère pour l'épiscopat elle apparaît pour ainsi dire a chaque page de ses ouvrages et lui a mérité de la part de (!) Jusqu'àla fin dux* siècle la canonisation se faisait par l'autorité des évêques approuvant simplement les suffrages des fidèles et du clergé aussi n'avait-elle de valeur que pour le diocèse où elle était faite. Les premières canonisations approuvées par le Pape datent, à une exception près, du siècle suivant elles sont usitées, de pair avec les précédentes, jusqu'au XtV siècle, où nous voyons encore Wittkicd, évêque de Minden, en Westphalie, établir en 1373 la fête de saint Félicien dans son diocèse i peu après, par l'institution de la céremonie de la Béatification, Rome se reserve le droit exclusif de décider du culte public à rendre aux saints. Ces anciens usages ont facilité la confusion qui s'est produite entre samt Sulpice de Tours et celui de Bourges toutefois comme le constate


certains biographes une défiance marquée ou même de véhémentes critiques. Ce n'est pas ici le lieu de discuter si elle était fondée; ce qui est certain, c'est qu'elle était sincère et profonde jointe au sentiment de son indignité, elle sunit largement à motiver son retus formel d'accepter les charges épiscopales.

Pouvnit-il avoir oublié d'ailleurs les derniers enseignements de son maître sur ce point, surtout dans un temps où les évêques étaient appelés à se réunir si souvent pour délibérer en commun sur les intérêts de l'Eglise ? St Martin. dans ses épanchements intimes, lui avait confié combien il Sigebert de Gembloux sur les témoignages des religieux de Marmoutiers, le culte public rendu au effsct~f: de saint Mar~ttt remonte au v. siècle, ce qui ne peut laisser aucun doute sur son authenticité. Grégoire XIII maintint ce culte publie sans y rien changer et le titre de ~fSC~K/m Mnett Martini continua de figurer sur le Martyrologe romain revisé par lui; mais les reviseurs d'Urbain VIII le supprimèrent pour faire cesser une confusion manifeste dès lors, la fête du 29 janvier fut exclusivement consacrée à l'év&que de Bourges et celle du solitaire de Pnmuhac K continua toujours à se cétébrer dans les églises de la ville et du diocèse deTours, sous le titre de simple eoft/.MMMr, au xxxi de ce mois <. (Vie des Saints, par l'abbé Baillet, 1724, tome I.co!onne 406). L'abbé Souiry, dans ses Etudes /tH&~t~MM sur saint Pt!M<f; t.I, p. l;2, constate également « qu'il est honoré depuis un temps immémorial dans l'église de Tours, qui lui a donné un office propre dans son nouveau bréviaire La question de savoir si Sulpice Severe peut être honoré comme un saint n'est pas tellement en dehors de mon sujet que je ne puisse m'y arrêter au moins en note elle est très bien traitée par l'abbé Baillet dans sa Vt~ des &);<! et le ne saurais mieux faire que de le citer on y verra d'ailleurs la confirmation de ce fait important pour ma thèse que la seule erreur de la tradition a été de croire que le disciple de saint Martin accepta d'être évêque après avoir lefuse de l'être, quamvis rMt<fnfem, la venté est donc qu'il persista dans son refus.

Baillet (abbé), Vie des Saints, tome i, colonne 401, 29 janvier, saint Sulpice le ~t.rf, evêque de Bourges, mort en ~91, confondu dans le Martyrologe romain de Grégoire X1I1 et dans les precédents avec Sulpice Sevère, disciple de saint Martin. Col. 4o2 « Le pape Urbain VIII a fait enfin retrancher le titre de disciple de saint Martin du Martyrologe rcma!n, niais de telle manière que le 29 de janvier étant uniquement destiné à la mémoire de l'évoque de Bourges, il ne reste plus de culte


se sentait moins en état de faire des miracles depuis qu'il était entré en relation avec certains évêques plus tard, se rendant au concile de Nimes, il s'arrête chez son ami de Primuliac et s'embarque avec lui, sans doute pour AiguesMortes en route il est pris d'un remords et malgré son vif désir de prendre part à la discussion qui allait s'ouvrir, il préfère s'abstenir et rester sur le navire. En récompense de cet acte de vertu, fait remarquer Sulpice Sévère, Dieu permit que, pendant son sommeil sur le bateau qui les portait, St Martin vit en songe tout ce qui s'était passé au concile de Nimes c'était donc que la Providence approuvait sa conduite.

public pour l'historien ecclésiastique, quoi qu'il paraisse que ç'alt été /'t/!<M<tO/t de l'Eglise en beaucoup d'endrotls de l'honorer au /;eM de l'évêque de Bourges et que l'erreur de ces temps-là ne tombât point sur /e h<re de disciple de saint Mar<t/t, m~ sur celui d'élue. Le pape Urbain, ou plutôt ceux qui ont retouché le Martyrologe sous son autorité, auraient peut-être aussi bien fait de retrancher encore le surnom de Sévère, parce qu'il semble que Sulpice, premier du nom, evêque de Bourges, ne porta ce surnom que pour avoir été confondu avec le disciple de saint Marttn, quoi qu'on commence dtre mat~fMftt que c'est moins un surnom qu'une épithète qui sert à le distinguer de Sulpice II du nom, surnommé le Débonnaire, qui mourut cinquante ans apiès lui, et dont nous avons parlé au xvn de ce mois ».

Colonne 403 Additions aux saints du 29 janvier Sulpice Sévère, disciple de saint Martin « L'exclusion du Martyrologe romain et de la liturgie de l'Eghsequ'onadonnée dans le XVI1° siècle à ce célèbre personnage, c'est-à-dire à un homme à qui l'Eglise est redevable non seulement de son histoire et d'autres ouvrages importants pour la piété, mais encore de deux exemples tres édifiants pour les fidèles, (son renoncement aux grandeurs et sa pénitence), peut bien nous Ôter la liberté de lui rendre un culte public, mais elle ne dotl pas nous ~dfr~ perdre l'opinion qu'on a toujours eue dj sa sauttelé. Il est visible que c'est de lut que les martyrologes oHt /'f/i<Mt;o/! de parler plutôt que de /ue de Bourges au /jf!fMr avant la rj/fjrma/tcn faite du <M!s d'~r~ettft VIII. GM;r~ M~r< motne de Gembloux, t/M< y~ftf~H X/s<~cA', <~mo;M s'être <roM~us d'une ~bM au Jour de sa ~e Mjrmo;i<;e~ CM fo/! croyait que SM/~)iM f!fa:<~ftï les leçons de saiH< Martin, et avatl aMt'~ /'o~!M ~ut s~ /t!;sct< M/Mnellement en son honneur Ce qui ne dct< /~fSje;' aucun doute sur l'établissement de son culte


Malgré son horreur pour l'épiscopat, Sulpice n'était pourtant pas sûr de pouvoir résister au ~HM ~M~i'c<MM ou suffrage du peuple, pas plus que ne purent y résister St Cyprien, St Corneille, St Grégoire le Thaumaturge ou St Ambroise; n'avait-il pas d'ailleurs, pour augmenter ses craintes, l'exemple récent de son ami St Paulin de Noie, acclamé malgré lui évêque à Barcelonne, et surtout celui de St Martin? (t).

Le seul parti à prendre pour éviter sûrement les charges épiscopales dont on le menaçait était de s'arracher, comme tant d'autres, par la fuite, à l'admiration de son entourage. Le récit de l'abbé de Gembloux expliquerait le départ de Sulpice Sévère de Marmoutiers, la cinquième année après ~06~ c'est-à-dire en ~10.

Or cette même année-là ~10~ un chrétien non moins (i) Voici comment fut faite l'élection de St Martin au siège épiscopal dt Tours, d'après le récit que nous en a fait Sulpice Sévère lui-même dans sa Vt<a Mar&n;, IX < Ce fut en ce temps-là que la cité de Tours demanda Martin pour évéque. 11 n'était pas facile de le tirer de son monastère. Ruricius, citoyen de la ville de Tours, se jeta à ses pieds, disant que sa femme était malade, ce qui n'était qu'une feinte, et lui persuada de sortir. Des troupes d'habitants qui s'étaient mis en embuscade sur le chemin, se MHtrfftt de lui, et le conduisirent sous bonne garde jusqu'à Tours, où une multitude incroyable de peuple était accourue, non-seulement du pays, mais encore des villes voisines pour prendre part à l'élection. Dans tous les cœurs même désir, mêmes vœux, mêmes sentiments Martin est le plus digne de l'épiscopat 1 L'église de Tours sera heureuse sous un tel pasteur! Cependant quelques personnes de l'assemblée, et entre autres les évoques appelés pour sacrer le futur prélat, s'opposaient à t'élection de Martin, disant, que c'était une personne méprisable, de mauvaise mme, sale et mal vêtue, et indigne de l'épiscopat. Mais le peuple, plus sage que les évoques, se moqua de la folie de ceux qui voulant jeter le blâme sur un homme illustre, exaltaient sa vertu. Et ils furent contraints de faire ce que MM~ peuple que Dieu t'M~tr~. Sulpice Sévère savait donc mieux que personne que le peuple était souverain pour le choix de ses évêques et qu'on ne pouvait échapper à son suffrage que par des moyens extrêmes, comme celui qu'il employa sans doute.


illustre par sa sainteté que par son érudition, St Cassien, venait de fonder à Marseille le monastère de St Victor qui devint rapidement le rendez-vous de savants et de saints. Ce nouveau monastère, où l'on pratiquait à la fois l'ascétisme et l'étude, devait attirer le solitaire de Primuliac comme un milieu qui lui convenait encore mieux que la société des moines illettrés de Tours. Il avait donc de bonnes raisons de s'y rendre; il s'y rendit en effet tomme l'a démontré le P. de Prato qui appuie sa thèse sur un manuscrit des œuvres de Sulpice Sévère du vu' siècle dans lequel ce dernier reçoit le titre de Mo:'?~ de Marseille. Cette opinion du P. de Prato est aujourd'hui définitivement admise on n'ose plus après ses excellentes dissertations sur ce sujet placer la mort de notre écrivain avant cette date comment d'ailleurs pourrait-on la placer plus tôt, alors que son HIstoire sacrée s'étend jusqu'à cette époque ? Mais vraiment aurait-il bien mérité ce titre de moine de Marseille s'il était mort l'année même de la fondation du monastère de Saint-Victor, s'il y avait à peine passé quelques mois ? Est-il vraisemblable qu'il ait terminé un ouvrage aussi considérable que sa Chronique l'année même où il arrête son récit?

Nous avons pour prouver la survivance de Sulpice Sévère bien au delà de ~10 plus que des hypothèses; nous avons un document qu'on a trop facilement négligé et cependant d'autant plus utile pour éclairer ces questions, qu'il nous est fourni par un écrivain digne de toi et mieux renseigné que nous ne saurions l'être aujourd'hui, puisqu'il était presque le contemporain de Sulpice.

Au ve siècle Gennade, prêtre de Marseille, bien placé par conséquent pour connaître les religieux du monastère de Saint-Victor, se fit le biographe des écrivains ecclésiastiques de son époque, il ne pouvait passer sous silence Sulpice Sévère, un de ceux qui avaient le plus illustré


l'Eglise par ses écrits. Voici le précieux renseignement qu'il nous fournit sur lui à la fin de sa notice (i) « Hic, in senectutasua a Pelagianis deceptus et agnoscens A~M~/a~ culpam, ~J<;?t<MM: usque ad mortem tenuit, ut peccatum quod /o~H~o contraxerat tacendo penitens emendaret. » Ce texte prouve formellement que Sévère vécut jusqu'à a un âge très avancé, tellement avancé même qu'on semble mettre l'erreur où il tomba sur le compte de son extrême vieillesse.

Ceux qui le font mourir en 406 ou -110, époque où il aurait eu à peine ans puisqu'il était né vers 365, ont un moyen bien simple et très commode de se débarrasser de ce témoignage, c'est de le déclarer apocryphe (2) pourtant comme le fait observer en note la P~'o/o~ Migne à laquelle est emprunté ce texte, toits les M~nM~cn~H~~ de G~HM~ r~ro~H;~)~ il est donc impossible de mettre en doute son authenticité. Supprimer purement et simplement un texte précis parce qu'il ne cadre pas avec des idées préconçues, sans pouvoir lui en opposer aucun autre qui le contredise, est un moyen de couper court à la discussion que nous ne saurions admettre nous allons donc la poursuivre. Pour rejeter ce texte on invoque deux raisons qui ne valent pas plus l'une que l'autre et que l'on s'obstine à accepter sans contrôle, parce qu'il est évidemment plus aisé pour la critique historique de faire mourir Sulpice Sévère en 410, que de découvrir ce qu'il devint après cette date. Gennade, dit-on, est le seul à signaler ce fait et d'autre part son témoignage n'a pas une bien grande valeur. Tout d'abord, pour être conséquent avec soi-même, il faudrait pour la même raison regarder comme apocryphe le début de la notice précédente où nous apprenons que (t) Migne (abbé) Patrologie )annet.LVlU(t862). Co).l072, hber XIX: Gennajtus Massittensis presbyter: DeseriptonbusecciesiasUeis. (2) Voir Bt~/t'ot. selocta de J. C~r.'cM tome XX, p. 3jo.


Sévère était prêtre, Severus presbyter, détail biographique important et dont pourtant personne plus ne parlera serait également apocryphe le milieu de la même notice où sont citées de nombreuses lettres du même écrivain, connues au v" siècle c'est-à-dire publiées, ~M~ KO~s sunt, et qui sont aujourd'hui perdues en sorte que le chapitre XIX du De Scriptoribus Ecclesiasticis de l'historien Marseillais, se trouverait faussé dans toutes ses parties, de sa première ligne à sa dernière c'est là une façon aussi simple que radicale de lui enlever toute valeur historique que tout lecteur impartial est obligé de rejeter.

Si nous n'étions retenu par des sentiments que l'on comprendra, il nous serait facile d'établir un parallèle entre ce témoignage précis, renfermé dans une biographie concise dont l'auteur nous est connu et ces vagues hagiographies qui, depuis l'époque Carlovingienne jusqu'à la fin du moyen âge, ont servi à rédiger la plus grande partie des vies des saints ou même les offices propres que leur consacre l'Eglise. Nous verrions que ces hagiographies sur lesquelles s'est fondée la dévotion des fidèles, pour lesquelles on professe un si grand respect, respect auquel nous souscrivons pleinement en tant que manifestation de la foi, n'ont aucun fondement historique comparable à celui des aM<WM de Gennade on n'en connaît le plus souvent ni la date, ni l'auteur, ce qu'elles contiennent de vérité s'y trouve délayé et comme perdu dans de longues et inutiles dissertations où se manifeste bien moins le désir de l'exactitude que celui de l'édification du lecteur.

Gennade n'est pas un hagiographe, loin de là c'est, un historien, et un historien des plus consciencieux quoi qu'on en dise, qui s'est donné pour mission de continuer dans son ouvrage l'œuvre que saint Jérôme avait entreprise dans son *D~ ~n'.f illustnbus. Saint Jérôme peut être regardé comme le fondateur de la Patrologie chrétienne après lui, seul


Cennade s'est consacré à la même tâche littéraire à une ou deux exceptions près. il n'a retrouvé son imitateur en Gaule qu'au xn~ siècle dans Sigebert de Gembloux, celui-là même que nous avons cité plus haut au sujet du séjour de Sulpice à Marmoutiers. Si son témoignage est isolé, cela ne peut prouver qu'il soit suspect, sa qualité de prêtre autant que le caractère de son ouvrage lui donnent au contraire une grande autorité.

Ce n'est pas là une opinion personnelle, mais celle de tous ceux qui ont étudié de près les oeuvres de Gennade Bardenhewer dans son ouvrage sur les P~~ l'Eglise reconnait combien sont précieuses pour nous ses notices, et M. Bruno Czapla, dans sa remarquable étude critique du *D< Viris illustribus fait ressortir le vaste savoir, la justesse d'esprit, la loyauté de Gennade son ouvrage a pour l'histoire de la littérature chrétienne ait vesiècle MM~ f~~M r M:~)/MMM/~ c'est une source de premier ordre et en plus d'un cas la source unique ~M!MO!<! demeure ouverte. (l)

Messieurs Godet et Verschaffeld, à qui nous empruntons cette note ajoutent que G~fM~~ un bien meilleur guide que les biographes postérieurs qui ont essayé de le compléter ou de le corriger au lieu donc, par des coupures arbitraires, de vouloir mettre son récit d'accord avec les erreurs de nos contemporains, ne vaut-il par mieux lutter contre ces dernières en respectant dans son intégrité un document dont on ne saurait nier la valeur et l'authenticité ? Tout d'ailleurs prouve la véracité du récit de cet historien dans le cas qui nous occupe, commencer par le fond même de l'hérésie pélagienne en parfaite harmonie avec l'état d'âme de Sulpice aussi bien qu'avec le milieu où il a vécu.

La morale évangélique offre cette admirable perfection (i) Bardenhewer: ~ts<o<r< des f~r~s l'Egltse, traduct. franc. par MM. Godet et VersehafTetd, tome III, page i;3. (Note des traducteurs).


de donner à l'intelligence d'autant plus de lumière que ceux qui la pratiquent se font plus humbles de cœur. Les savants du monastère de Saint-Victor, à la tête desquels était saint Cassien, entraînés par leur propre ardeur pour le bien, crurent que l'homme pour recevoir la grâce devait la mériter, au moins en partie la grâce n'était donc plus un don gratuit, mais presque une récompense; ce fut l'erreur du Pélagianisme, ainsi appelée du nom de son principal auteur, Pélage. Si les religieux de Marseille n'embrassèrent pas complètement cette erreur, ils y participèrent et leur monastère tut regardé comme le berceau d'un Pelagianisme atténué auquel on a donné le nom de SemiPélagianisme. De la s'éleva une longue et savante controverse entre saint Cassien et saint Augustin dans laquelle ce dernier finit par triompher mais cette hérésie ne fut définitivement condamnée qu'au concile d'Orange en 529. Personne en France, on peut le dire, n'a étudié Sulpice Sévère d'une facon aussi intime que M. André Lavertujon qui lui a consacré trois gros volumes, dont le dernier est encore sous presse. Comme il le déclare lui-même dans ses Prolégomènes (i), il a pris à cette étude un plaisir extrême et par elle il est arrivé à se faire du solitaire de Primuliac un ami familier dont il a fini par pénétrer toutes les pensées, dont il voudrait faire apprécier tous les mérites.

Nous pouvons d'autant plus efficacement faire appel à son témoignage que celui-ci est plus désintéressé, en ce sens que son auteur ne partage pas notre opinion et que victime d'une tradition erronée, il accepte, non sans regret il est vrai, de placer en ~10 la mort de notre Sévère. Toutes ses prémisses, comme on va le voir, condamnent sa conclusion et confirment la nôtre: « Pélage, écrit-il,

(i) Lavertujon La Chronique de Sulpice Sévère, tome p. VIII.


semble avoir été lié avec Pontius Meropius Paulinus, le grand ami de Sulpice. Celui-ci avait donc pu le connaître. Aussi (i) un semi-contemporain, Gennade, a t-il dit de lui, comme de Paulin, qu'ils avaient été séduits par les Pélagiens (2). »

« Il est certain, d'un autre côté, que la ~Jon'~ p~~M~ répondait beaucoup mieux a l'idée que des <'<TH~ aussi nobles et aM~t'~Mt'r~H~~MeM~r~M etsulpicese faisaient dela vertu. »(3) « En ce qui concerne dans le cas actuel le plus ou moins de fondement historique de l'anecdote de Gennade (4), il ~aMrat/a.wM~krco~M~ Sulpice (5) qui MMKrMt vers ~JOj a pu être N~~ à la question pélagienne, ~«~~ au plus ~d( en époque où Péia~e se vit accuser entre autres erreurs, de croire à l'innocence des nouveaux nés. La première condamnation contre lui ne remonte pas au delà de ~t~. Ce n'est d'ailleurs qu'à partir de ~2~ que des résistances ouvertes se manifestèrent contre la doctrine de saint Augustin parmi les moines de Marseille. »

« Or Sulpice, après les désastres de l'invasion de 406, avait quitté l'Aquitaine pour se réfugier à Marseille. Il vivre plusieurs années dans ce milieu (6) si mal disposé à (t) Cette conjonction semble indiquer que Gennade aurait fondé son témoignage sur ces relations de Sévère et de Pëtage, relations d'ailleurs nullement démontrées. Il est certain que Gennade s'est appuyé sur des raisons plus valables que cette pure hypothèse.

(2) Lavertuion Chronique d< Stt~fCf: Sévère, 1 p. );-).

(3) Ibid.p. [~.

(4) tbid. p. 136.

(;) M. Lavertujon pose très bien cette question il est regrettable qu'il n'ait pas cru devoir y répondre le seul fait de la poser contredit ses conclusions et devrait l'empêcher de placer en 410 la mort de S~!pice. Au lieu de cela il rejette tout simplement le récit de Gennade comme apocryphe.

(6) Plusieurs années après 4)0, puisque le monastère de Saint-Victor ne fut fondé qu'a cette date il ne put donc pas s'y réfugier en 4o6 et l'on ne saurait placer sa mort en 410.


l'égard de la nouvelle dogmatique de saint Augustin. La plupart des vues générales invoquées contre cette conception de l'universalité du péché et de la grâce prédestinée, ~t! de nature à lui agréer. Surtout, et ceci est une considération de plus grands poids que les autres, Pélage ~coMMMH~a~ la vocation woHf7M/~ comme le principal moyen de salut. /M~!OMKt''M<]T~MH de la vie austère. Il se rangeait dans ce parti ascétique dont Martin avait été l'ardent protagoniste et qui avait contre lui la majorité des évêques. Enfin il proclamait hautement qu'au moyen de pratiques cénobitiques et avec un énergique amour du devoir, il pouvait exister, il avait existé des hommes exempts de péché. Ce dernier point allait caresser, il faut bien le comprendre, une des intimes préoccupations de Sulpice. L'auteur de la F~ Martini, en effet, tenait pour indubitable que jamais faute n'emeura l'âme absolument pure de son héros. Par tous ces motifs donc, je ~o/M très volontiers admettre le récit de Gennade. »

Il semble bien qu'au fond de sa pensée il l'admette quand il écrit que « Si vraiment Sulpice lui donna son adhésion (au pélagianisme), c'est une preuve de plus que ses facultés affective'? l'emportaient de beaucoup sur sa capacité intellectuelle ~(i), ou encore lorsque parlant de la pénitence à laquelle se condamna Sévère il ajoute aussitôt après (2) « Sulpice n'avait aucun orgueil théologique, il était enclin à la vénération et à l'obéissance, qu'il fut rappeli a l'ordre par de plus savants et de plus saints que lui, il sut se soumettre et dut se repentir Silentium usque ad mortem tenuit, ut peccatum emendaret ».

On pourrait s'étonner que M. Lavertujon après avoir reconnu que Sulpice Sévère passa plusieurs années dans le monastère de Saint-Victor, qu'il dut se soumettre et se (t) Ibid. p. i}6. Cette observation n'est nullement fondée. (2) Ibid. t p. !;7.


repentir de son erreur, persiste à placer sa mort en 410 o date de la fondation de ce monastère, avant qu'aucune condamnation fut intervenue contre les enseignements de Saint Cassien ou même de Pélage. Mais de telles contradictions sont courantes dans la question qui nous occupe et cela ne doit pas plus nous surprendre que de \'oir le Grand Dictionnaire de Larousse signaler encore 406 comme date possible de la mort du même écrivain, tout en reconnaissant que sa chronique sacrée s'étend jusqu'en 410 il aurait donc fallu qn'un autre la terminât à sa place. Des erreurs aussi profondément enracinées dans l'opinion ne s'arrachent pas facilement, il est bon toutefois de constater qu'une réaction se produit contre elles et que presque tous nos plus récents historiens font vivre Sulpice jusqu'en 42~,429 ou même au-delà, sans laisser entrevoir ce qu'il devint dans cette période de sa vie.

Pourtant après la citation précédente, pour faire si peu de cas d'un témoignage qu'il déclare fondé, M. Lavertujon doit avoir de graves raisons à faire valoir. Voici celle qu'il invoque (i) « Je connais, dit-il, assez bien les écrits de Paulin et je possède jusqu'au moindre mot ceux de Sulpice. Je M'a~~Oi'J rien qui puisse expliquer l'accusation portée contre lui, rien à moins pourtant qu'on n'incrimine des omissions analogues à celles que présente ce trop sommaire récit de la chute initiale. »

On pourrait discuter sur ce point, mais j'accorde à M. Lavertujon qu'il a raison en ce sens que s'il y a dans les ouvrages de Sulpice quelques tendances au semi-pélagianisme, il n'y a point de ces erreurs qui puissent le faire accuser d'hérésie et expliquer la dure pénitence à laquelle il se condamna pendant la dernière partie de sa vie. Mais il faut bien le remarquer, Gennade ne dit pas que

(;))bidlp.t;4.


Sévère tomba dans le pélagianisme par ses écrits, mais par ses discours, /o~H~o, et l'on doit d'autant plus tenir compte ici de la précision habituelle du style de ce biographe, qu'il vient justement d'énumérer tous les ouvrages de Sévère et qu'il n'eut pas manqué d'indiquer dans lequel de ceux-ci leur auteur avait fait preuve d'hérésie, si telle eut été sa pensée. Or il n'a que des éloges pour les écrits de Sulpice, il ne faut donc pas reporter sur eux les critiques qu'il adresse uniquement à son enseignement oral quant à ce dernier, nous verrons plus loin ce qu'il a pu être chez un propagateur de la foi aussi zélé, qui dès sa jeunesse, comme le déclare saint Paulin, s'était acquis la première place au barreau par son éloquence. Qu'il nous suffise pour l'instant de constater combien parait faible la raison pour laquelle M. Lavertujon fait si peu de cas du témoignage précédent après en avoir si bien démontré le ondement. A vrai dite, cette raison n'est probablement pas la seule; il y en a d'autres qu'on craint d'avouer, mais qu'il faut bien dévoiler parce qu'elles se présentent naturellement l'esprit, Si Sulpice Sévère atteignit une extrême vieillesse, soit environ 80 ans, il ne serait mort que vers 445 comment expliquer que pendant plus de 3o ans il ait vécu dans ce monastère de Saint Victor à côté d'hommes éminents comme ceux qui s'y trouvaient réunis, sans se mêler à la lutte qu'ils eurent à soutenir pour défendre leurs doctrines si fortement attaquées, doctrines qui étaient aussi les siennes ? Pendant que son supérieur saint Cassien multipliait ses ouvrages, lui qui professait pourtant les mêmes idées sur l'ascétisme monastique et qui jusque là avait fourni des oeuvres si considérables, reste complètement inactif et ne produit aucun écrit alors qu'il était justement dans cette période de l'âge mûr où l'on est en pleine possession de ses facultés.

Bien plus, comment expliquer que pendant une période


de 30 ans, les moines illustres qui vivaient à ses côtés, témoins journaliers de sa sainteté, n'aient pas eu un mot d'éloge à lui décerner, que témoins de la solide érudition dont il avait fait preuve dans sa C~ox~~ sacrée, ils n'aient jamais fait appel à lui comme à un précieux collaborateur et qu'en un mot ils aient parlé de tous excepté de lui, qui pourtant n'était pas le dernier par le dévouement, la science et la sainteté ?

C'est évidemment là une question fort embarrassante. Quand on l'approfondit on est amené à cette conclusion que si aucun des nombreux écrivains de Saint-Victor ne fait seulement pas mention de lui, c'est qu'il ne resta pas longtemps dans leur monastère or, on ne trouve plus trace de lui ailleurs, d'où l'on conclut qu'il disparut de ce monde.

Oui, il en disparut comme il en avait déjà disparu en 392, en se plongeant dans une retraite si profonde et si sûre qu'il s'y fit oublier pour la seconde fois, dans son âge mûr et sa vieillesse, comme il s'y était fait oublier jeune encore.

Sur cette côte ensoleillée de la mer bleue, au fond d'un golfe que des hauteurs de Marseille il pouvait deviner, il possédait un immense domaine dont il s'était réservé l'usufruit, pour se permettre, jusqu'à son dernier jour, de soulager ses compatriotes. La bourrasque du vandalisme était passée depuis longtemps la paix et la sécurité étaient revenues les populations échappées au massacre étaient dansuneextrêmemisëre; était-ce donc quand elles faisaient appel à cette charité si bienfaisante et si largement témoignée autrefois, qu'il devait les abandonner ? N'était-ce pas pour lui plus que jamais le moment de se montrer ce qu'il avait toujours voulu être, l'apôtre et le bienfaiteur de son propre pays ?

Vraiment s'il s'est retiré à Marseille après ~.10 comme


l'a prouvé le P. de Prato, si Primuliac était situé aux environs de Béziers comme l'admettent nos meilleurs historiens et comme nous croyons l'avoir démontré, il paraît impossible qu'il ait passé de longues années dans le monastère de Saint Victor sans aller revoir sa patrie. Après 8 ou 10 ans d'absence, il dut avoir le cœur brisé à la vue de ces décombres noircis par les nammes, de ces murs rasés; là où s'élevaient naguère sa magnifique villa, son cloitre, ses basiliques, il ne retrouvait plus qu'un monceau de ruines. Ces œuvres, auxquelles il avait consacré toute l'ardeur de sa jeunesse, étaient complètement détruites et avec elles toutes ses espérances.

Mais non, le désespoir ne saurait atteindre une âme aussi généreuse que la sienne; après avoir tout perdu, il voulut retrouver de quoi soulager de plus grandes misères et rentrer en possession de ses biens pour donner encore. Ne devait-il pas poursuivre dans son pays natal l'œuvre d'évangétisation qu'il s'était donné la mission d'y accomplir ? Obéissant à cette double vocation de toute sa vie, il fit donc reconstruire sur l'emplacement de son ancien monastère en ruines une chapelle, une cellule, aujourd'hui ignorées de tous et qui sont devenues pour lui dans ce coin reculé de notre département comme le tombeau de sa gloire.

Ce ne sont pas là de pures hypothèses, si vraisemblables soient-elles, mais des opinions fondées sur des manuscrits de l'époque carlovingienne ou féodale que nous étudierons dans le chapitre suivant.

Avant de quitter Marseille il fut ordonné prêtre, comme le constate Gennade en tête de sa notice Severus presbyter; c'est là une preuve de plus en faveur de sa survivance après ~10, puisqu'en ~i~ saint Jérôme l'appelle simplement son Sévère, alors que dans le même ouvrage il donne le titre de presbyter à ceux qui avaient reçu le sacerdoce.


Toutefois Sulpice vers 41 avait environ So ans il était parvenu à cet âge où l'on ne peut pas tarder longtemps à donner à sa vie une direction définitive conforme à sa vocation aussi les historiens qui acceptent le témoignage de Gennade, et ils sont de plus en plus nombreux, pensent avec dom Remy Cellier qu'il fut prêtre vers cette époque(i).

Ce fut sans doute là une raison de plus qui le décida à se fixer dans son pays où depuis le passage des barbares l'exercice du culte ne devait plus être assuré, où il était peut-être même devenu impossible par la destruction des églises qu'il avait jadis fait construire.

Rentré dans ses domaines il y fut donc, en plus de ce qu'il y avait été autrefois, le bon pasteur qui apporte à ses compatriotes les consolations de la foi. Il savait par expérience que les murailles d'un vaste cloître ou d'une basilique, comme il en avait jadis élevées, ne résistaient pas à la fureur des impies il voulut créer quelque chose qui put braver les assauts du fanatisme païen et s'attacha à construire dans les âmes un édifice indestructible; par sa parole ardente et sincère il devint donc l'apôtre de son propre pays, certes ce ne devait pas être difficile à lui, à ce grand orateur du barreau, à ce savant, à ce saint. Il abandonne donc, dans cette dernière partie de sa vie restée inconnue, la plume pour la parole, l'étude des controverses théologiques ou des écrituies pour la propagation de la toi et l'exercice du culte qui lui paraissaient des c&uvres plus efficaces et plus réelles.

Seuls les échos de notre région, témoins lointains de son éloquence, pourraient nous redire aujourd'hui quelle fut son œuvre comment s'étonner s'ils sont devenus muets sur la grande voix de ce prêtre, quand ils ne le sont pas (:) Tillemont: Mém. t, Xt!, p, ~92, pense également qu'il fut prêtre, mais seulement assez tard.


moins sur celle de ces nombreux évêques de la même époque dont la tradition nous a tout au plus apporté les noms ? Quinze siècles suffisent à faire oublier un homme, quand il ne laisse pour souvenir que sa vertu.

Cet oubli dans lequel est tombée la mémoire de Sulpice Sévère peut surprendre ceux qui n'ont pas étudié sa vie pour le bien établir nous invoquerons le témoignage de l'écrivain qui connaît le mieux le solitaire de Primuliac on verra qu'il n'est pas de notre part une fiction inventée pour les besoins de notre cause, mais bien au contraire une réalité.

« Détail étrange, écrit M. Lavertujon, (i) quand on songe au retentissement immense et rapide qu'obtint la Vit ~ay< il ~M~ que Sulpice n'ait connu personne et que personne ne l'ait connu. A une ou deux mentions insignifiantes près, ses contemporains le passent sous silence. Nous ne saurions rien de lui s'il n'avait eu pour ami le célèbre Pontius Meropius Paulinus, plus souvent appelé Paulin de Nola. »

« Les quatorze jE'o/fB ad ~M~-MM, qui vont de 394 à 403, nous ont appris à peu près tout ce que nous savons sur Fétat-civil, le pays de résidence, la fortune, la parenté de Sulpice et la situation qu'il occupait dans le monde. Sans ces lettres et sans quelques fragments des Carmina Natalitia, nous ignorerions totalement les circonstances qui firent de lui le moine sympathique et nerveux, passionné, si merveilleusement mis en scène dans les Dialogues qu'il remplit de son enthousiasme, de ses animosités et de ses pleurs (2). » (!) Op. Cit. T. I. Prolégomènes, p. XLIV.

(2) Ibid. p. XLVI. Encore ces lettres de saint Pautin, seul document que nous possédions, n'avaient-elles pas été ëcntes pour être livrées à la publioté. C'est donc en quelque sorte, par une indiscrétion accidentelle commise dans sa correspondance intime, que nous avons appris le peu que nous savons sur lui.


On ne peut nier que l'observation de M. Lavertujonsoit exacte il constate un fait bien étrange en effet et qu'on n'a pas encore expliqué. Ce fait devient encore plus inexplicable si l'on admet le témoignage de Gennade sur la longévité de Sévère c'est peut-être une des raisons pour lesquelles le biographe précédent le passe sous silence dans l'énumération des sources directes qu'il cite c'est peut-être aussi pour cela qu'après avoir montré la valeur historique et la véracité de ce témoignage, il le rejette comme à regret cependant.

Comment ne pas voir que notre hypothèse fournit une solution acceptable à cette sorte d'anomalie historique et que si vraiment Sulpice Sévère ne pouvait pas rester ignoré pendant un quart de siècle dans une ville comme Marseille, il pouvait très bien l'être là où nous plaçons Primuliac la meilleure preuve qu'il put s'y faire oublier après son retour de Marseille, c'est qu'il ne fut pas plus connu pendant la longue période qu'il y passa avant ~06.

Cette solution donne nu témoignage de Gennade son véritable sens et toute sa portée. St vraiment il évangélisa notre pays, s'il fut le pasteur de la région circonvoisine de Primuliac, il put tomber dans le semi-pélagianisme par ses instructions aux fidèles, /o~M~o, et quand il eut reconnu sa faute, loquacitatis culpam, il se punit par le silence, tacendo. (l).

Le semi-pélagianisme ne fut ouvertement combattu par saint Augustin qu'en 429 dans son Dt: ~a~K~'OM sanctorum et son De dono perseverentix. La première condamnation de cette hérésie par l'Eglise ne date que de 430 (2), ()) C'est donc parce que Gennade a relevé les errements de Sulpice avec sa précision habituelle et parce qu'on détourne son texte de son véritable sens, qu'on est amené à déetarer ce dernier apocryphe. (~) Migne, Patrologie XLV. i7!i7;6 et L. ~8-o.


époque où le Pape Célestin I" se prononça dans un monitoire aux évêques de la Gaule en faveur des théories augustiniennes contre celles de saint Cassien. Ce dernier fit définitivement sa soumission vers 432 aux avertissements qui lui furent ainsi données.

Sulpice Sévère ne pouvait rester indifférent à ces controverses par ses relations avec le monastère de Saint-Victor, il lui était facile de les suivre; on peut placer vers 43 la pénitence qu'il s'infligea pour expier sa faute il avait alors environ yo ans, ce qui n'est pas trop pour expliquer l'expression de son biographe « Hic in senertute sua a P~MM~ deceptus. »

On conçoit tout ce que cette condamnation dut avoir de déchirant pour lui, paitisan convaincu de la morale austère de Pélage, de saint Martin et de saint Cassien en donnant tous ses biensaux pauvres ou à l'Eglise, en se livrant depuis plus de ~).o ans à une vie constante de mortifications, il avait regardé comme un devoir de mériter un peu la grâce et il pensait sans doute, quand il songeait aux rudes combats qu'il avaitsoutenus, à toutes les souffrances endurées secrètement, qu'il l'avait quelquefois méritée. Illusion tout cela, ou pour mieux dire présomption de sa vanité le libre arbitre n'était plus bon, comme il l'avait cru, à se vaincre soi-même, à dominer la malice de ses ennemis de toute la force de sa bonté, il ne valait plus que pour être foulé aux pieds comme une révolte de l'orgueil.

Il était certes assez habitué aux sacrifices pour accepter celui-là comme tant d'autres pour ce qui le concernait personnellement il était encore aisé d'en prendre son parti mais ces chrétiens qui l'entouraient de leur vénération, qui jusque là avaient reçu ses enseignements avec une confiance absolue, comme ceux du plus éloquent des orateurs, du plus éclairé des juges, du plus dévoué des pasteurs, comment leur avouer qu'il s'était trompé en leur demandant un


effort inutile, ou plutôt plus de vertu qu'ils n'en pouvaient donner ? Comment leur faire comprendre ces théories du libre arbitre et de la grâce, sur lesquelles reposait son erreur et qui sont encore regardées de nos jours comme un des sujets les plus ardus de la doctrine catholique ? Au lieu de les éclairer par ses explications, ne risquait-il pas de les jeterau contraire dans une complète confusion ? Sous le coup d'une si grande épreuve, il ne vit de salut pour lui-même et pour ses propres fidèles, que dans un acte héroïque d'immolation le silence jusqu'à la mort ~t~K~'KM t<~«c ad mortem tenuit. Voilà à quoi se condamna dans un sublime élan d'amour pour son Maître du Calvaire, ce saint dont la seule faute fut de croire que tout le monde pouvait être aussi généreux que lui.

Il fut par là le premier modèle en Gaule de ces moines voués au silence, et ce genre de pénitence qu'il s'infligea est la dernière preuve -a ajouter à celles que nous avons fait valoir, pour montrer combien il aima la solitude et l'oubli. Son œuvre était de celles qui ne périssent pas avec leur fondateur elle resta longtemps debout et les dernières traces en sont encore aujourd'hui reconnaissables dans les biens qu'il légua aux pauvres. C'est ce que nous essaierons de montrer en consultant l'histoire de ce coin de terre où nous plaçons Primuliac, telle qu'elle nous a été transmise, bien incomplète et mutilée, par nos archives communales.

x

Preuves tirées des Archives

Survivance jusqu'à nos jours de t'ceuvre de Sulpice Sévère Conclusion Sulpice Sévère, d'après une lettre que saint Paulin lui adressait à Primuliac vers 401, avait légué ses biens à



l'Eglise à qui ils appartinrent après sa mort, saut ceux qu'il avait donnés aux pauvres: « N'avez-vous pas renoncé à tous vos biens comme si vous les aviez déjà vendus ? Vous avez mérité la vie éternelle par deux contrats divers vous êtes tout à la fois vendeur et donateur de vos propriétés, vous les possédez alors sans attachement, puisque vous ne vous les êtes réservées que pour les cultiver comme usufruitier de y~ a qui vous les avez léguées (r). » Si donc les terres de Saint-Bauzille d'Esclatian taisaient réellement partie du domaine de Primuliac, elles durent appartenir à l'Eglise dès les temps les plus. reculés. Or dans les Titres et DjCHM~n~ (2) concernant les donations, fondations) testaments, /<~ bienfaits de l'église et ~/)!'f~ ~!K~-A~a! le toutcontenu sous le titre de « Bienfaiteurs on énumère tous les biens possédés par l'évêché de Béziers, en commençant par les plus anciens, et le premier en date, d'après un vieux document tiré du Livre Noir, est justement notre terre d'Esclatian qui dans la suite sera désignée sous le nom d'ecclesiasticum ou de bien de l'Eglise. Dans cet acte qui remonte à 940 (3) on ne parle que du lieu d'Esclatian ou d'Esclayssan. Si on ne dit rien de son église~ c'est sans doute qu'elle appartenait déjà à l'évêché de Béziers comme l'indique un document de 878 également tiré du Z. Noir, et par lequelServusDei, évêque de Gérone, (l) Etudes historiques sur Saint Paulin, par l'abbé Souiry. T. t. p. 207 Lettre VII à Sévère.

(2) C'est le titre d'un chapitre retatant tes donations faites à l'Eglise Samt-Nazaire dans le Reçue)! manuscrit ayant pour titre .Pr~mt~r< Parft~ de /f!f~t< rat'so/M~ des T'tfr~s et De.cMm~/tfs du c/ia~f~ ~atn< Na~afre de B~Mr~ fait par /g R. P. J~nLoMM, GaM~ religieux de l'ordre des Carmes d~ Couvent du Puy en l'an 16~ Archives de Montpellier.

(;) Manuscrit précédent page 86.


codait celui de B~frj des biens à Valras et plusieurs églises dans ce terroir ou ses environs (i).

Après la chute de l'Empire d'occident qui suivit de près la mort de Sulpice, notre pays tomba dans un véritable état d'anarchie. Les Vandales, les Visigoths et les Sarrasins y portèrent successivement. le désordre et la guerre. Cet état de choses dura pendant plusieurs siècles au cours desquels il n'est pas surprenant que les biens de Primuliac soient passés des mains de leurs justes propriétaires à celles d'étrangers ou d'usurpateurs.

Les relations commerciales furent très suivies entre les régions situées au sud et au nord des Pyrénées, entre Rosas et Narbonne si rapprochées par la mer ou par la route du Perthus l'occupation prolongée de notre pays par les envahisseurs venus d'Espagne avait pu décider les évêques de Béziers à céder une partie de leurs biens à ceux de Gérone dans le cours du ville siècle en tous cas l'acte précédent prouve que ces biens n'avaient pas cessé d'appartenir aux évêques, c'est-à-dire à l'Eglise.

D'après ce document, au ix~ siècle Servus T)~ évêque de Gérone, possédait aux environs de Valras ou de Vendres plusieurs églises (2) avec cellules, cimetières, cases et casalets, (t) Les terroirs de Valras et de Saint Bauzille d'Esdatian sont tous deux compris dans le chapitre consacré à Vendres. Voir Inventaire des Titres de Samt-Nazaire. Deuxième Partie, page4~à~;o L'acte de 878 est à la page 41; l'original se trouve dans le Livre JVotf page 22~. (Le Livre Noir auquel Je me rapporte dans mes notes est la copie de ce manuscrit qui a été faite en ~71 par l'Archiviste expert Pompéati, copie déposee aux Archives de Montpellier).

(2) Inventaire des titres de Saint-Nazaire. T. H. p. 4; Livre Noir p. j2$. Ce dernier porte id est in ecc/MftS, <*)!< mappendicus, in cimeteuis, in casis et casalicis. et. Le mot M//M placé dans cette énumérationdes btens entre les églises ~t les cimetières signifie bien cellules ce sens est en rapport avec la présence des pt'rM/:MM religieuses qui firent l'estimation de ces biens l'acte suivant va prouver qu'au moins une de ces cellules était située à coté de l'église de Saint-Bauzille d'Esetatian.


qu'il avait eues par succession,acquisition ou échange. En ~y~ sous la régence de Louis et Carloman, il céda ces biens, avec plusieurs autres dans les mêmes terroirs, à Agilbert, <M< d: Béziers, pour 180 sols, prix fixé par /M~~oMK~H~M qui habitaient dans la localité. Cet acte signé par~fMM~, probablement au nom de l'Evêque de Béziers, est le plus ancien que nous connaissions relatif aux environs de Vendres il est regrettable qu'il n'indique pas le nom de ces églises ou de ces communautés religieuses pour suppléer à son silence nous ne saurions mieux faire que de consulter le document qui chronologiquement le suit de plus près dans nos archives communales.

Moins d'un siècle plus tard, en 971~ Arnuste (i) fils ou petit-fils peut-être du précédent, et Bermo, Bernard et Adaulfe en qualité et comme aumôniers ou exécuteurs testamentaires de feu Salacon, ff font donation et rémission à Dieu Tout-puissant et à Saint-Nazaire qui est fondé dedans les murs de la cité de Béziers et à Saint-Jacques qui est fondé dans le puech dehors les murs de la dite ville où le corps du dit Salacon repose, suivant qu'il avait ordonné par son testament, savoir à Saint-Nazaire au lieu d'Esclayssan et tënement d'iceluy de la moitié de l'Eglise de Saint-Bauqui est fondée dans le dit lieu d'Esclaissan, avec la moitié de la tour et puechet avec la cellule, et avecle c: et avec les terres et vignes et avec les droits, dîmes et tout ce qui lui appartient, lequel mas confronte. etc. » (t) Inventaire folio 4t6. Lter~ Noir folio 2)4 – De Esclattano. Satacondonne <: ]psam suam medtetatem de ecclesia sancti Baudihi quce est fundata ln villa Sclatiano (Sclaciano) cumtpsa sua medietate de ipsa turre et cum ipso Pogto (Puech) et cum ;~M cella et cum tpso cimeteno et cum ipsas terras et vineas. La Colline d'Esctatian avatt donné son nom à l'Eglise de Satnt-BauziHe alors que Pnmultac avait disparu depuis plusieurs siècles. Nous retrouvons à Sfif;t<-Bj~f/ une f~f~c ~<tM, H/M cellule, un cimetière et jusqu'à un descendant de cet Ar/!M~ qui avait signé l'acte de 878.


II y avait donc déjà en 971, près du puech ou tumulus d'Esclatian, un ~')K~<~r~ une église de 5'at'K<t/~ et une cellule assez célèbre pour mériter une mention spéciale ne serait-elle pas une survivance de celle où se retirait Sulpice quand il venait visiter ses domaines, de celle qu'il dut faire construire près de son ancien monastère disparu ? Cet ensemble ne cadre-t-il pas partaitement avec notre hypothèse, et ne prouve-t-il pas qu'il existait un hermitage là où l'acte de 878 signale une église et des personnes religieuses, là où nous avons constaté la présence d'un cimetière et décrit un puech ou tumulus sous lequel étaient enfouies des ruines gallo-romaines ? Le tumulus de SaintBauzille n'était connu dans le pays que sous le nom de puech Bauléry ou puech Bauzille, comme celui qui lui fait face est encore appelé puech Martial ou Saint Martial, on ne peut donc douter que le mot puech, pogium en latin, n'ait servi à désigner le tumulus de Saint-Bauzille celui-ci existait par suite déjà au ix" siècle; on le regardait alors, non comme une vulgaire colline qu'on eut passée sous silence, mais comme un lieu privilégié qui méritait d'être cité à part et pour lequel ou devait avoir le même culte que pour l'église ou le cimetière voisins.

Par une étrange coïncidence, cette même année 971, le vicomte de Béziers, Réginard donne par testament aux églises de Saint-Nazaire et de Saint-Jacques, où fut également enseveli le donateur, la villa de LuZ ou Z.MC dans le comté de Béziers, avec son terminal et r~/<~ qui y était fondée en /M~Mr de Saint Martin, avec les dîmes, prémices et tout le droit ecclésiastique « in comitatu Bitterense u~fM vocabillo lugo (i) totum et ab integrum cum omni suo terminio et cum ipsa ecclesia que (sic) ibidem est fundata in honore Sancti Martini, cum decimis et primitiis et cum omni suo Ecclesiastico.

(i) ~.n'~ Noir, folio


C'est évidemment par hasard que ces deux libéralités eurent leur effet la même année puisqu'elles furent faites KMr/M causd il n'en est pas moins intéressant de noter que ces deux domaines de Luz et d'Esclatian où nous plaçons Eluso et Primuliac, firent tous deux retour à l'Eglise dès l'origine de la féodalité, c'est-à-dire avant tous les autres ou peu s'en faut et que tous deux, en vertu peut-être d'une antique tradition, avaient conservé et conservèrent encore assez longtemps le nom de villa comme un indice de leur provenance gallo-romaine, Chacune de ces villas possédait son église dès la plus haute antiquité; si celle de Saint-Bauzille rappelait le saint auquel Sulpice l'avait dédiée, celle de Saint-Martin nous fait penser au culte particulier de Sévère pour son ami de Tours, à qui elle aurait été consacrée en souvenir de cette amitié. Si nous voulions insister sur les détails matériels de ce texte nous pourrions en relever plusieurs en faveur de notre hypothèse et d'abord pourquoi écrire lugo au lieu de I.M~o? ne serait-ce pas que dans le principe ce mot avait une première lettre qui a disparu ?

Dans notre langue d'Oc, la consonnance était la même que l'on dise villa dé Z.M~o ou d'Elugo on voit combien ce dernier mot a de la ressemblance avec .E'/M~o il a été très facile de prendre l'un pour l'autre et l'on a pu dire successivement Villa d'Eluzo, dé luzo, dé lugo et de Lug. Luz, Luç ou Luch, de même qu'on a dit, ce qui est certain d'après les manuscrits, villa d'Esclatiano ou de Sclatiano. Revenant à notre sujet, nous ferons remarquer que si Servus Dei, évêque de Gérone, reçoit i8o sols sans doute pour les biens qu'il possédait à Valras, par acquisition ou échange, les autres possesseurs d'Esclatian ne recevront rien en retour de leur donation et paraîtront par là restituer à l'Eglise de Béziers un patrimoine qu'ils savaient lui appartenir.


C'est ainsi qu'en 940 (i~ Grégoire, abbé, détenu malade, tait donation à Saint-Nazaire pour l'âme d'Aldon son père et d'Amilde sa mère, du lieu d'Esclassan avec son alleu consistant en 4 maisons avec dépendances, jardins ..entrées et sorties, habitées par Teulbert, Sigemond, Wttbald et Teudon ainsi également qu'en ~71 (2) comme nous l'avons vu, Salacon fait par testament, donation et rémission à la même Eglise Saint-Nazaire de la chapelle de Saint-Bauzille d'Esclayssan avec son puech, son cimetière et sa cellule.

Dans le courant de l'époque féodale ces biens pourront être usurpés par des seigneurs peu scrupuleux qui abuseront du droit de dépouille ou simplement du droit du plus fort, mais vers 1200 Simon de Montfort les restituera à leur légitime titulaire en tous cas, à l'origine alors que le souvenir des traditions était plus vivant et ces traditions elles-mêmes plus respectées, c'est par donation, échange ou rémission, c'est-à-dire, restitution que les évêques de Béziers rentreront en possession de leur bien d'Esclayssan, comme d'un domaine qui leur était dû ils en resteront les propriétaires presque sans interruption jusqu'au xvin" siècle, tellement paraît avoir été respectée la volonté du premier donateur. Pour le prouver nous n'avons qu'à retracer rapidement, d'après nos archives, l'histoire de ces biens de Primuliac ce sera d'ailleurs un moyen de montrer ce qu'est devenue l'oeuvre de Sulpice Sévère, comment elle a disparu après s'être longtemps maintenue presque intacte, ou même ce qu'il en reste encore aujourd'hui debout.

«~ ~7~, Fulcran, évêque de Zo~M, possédait un bien et entier alleu dans le comté de Béziers et au lieu qu'on appelle (t) Inventas T. I. p 86.

(3) Inventaire. T. II, fol. 416.


.E~/d~MM qu'il avait acquis par achat de ~T' ou de ~!M<<M~ ou deT~~Mt'M, évêque ou de la coK~r~<oK ou f~):'<~ de Saint-Pierre de l'Eglise de ~f~K~/oMg, et baille d'iceluy tout ce qui est acquis ou à acquérir, partagé ou à partager, et tant des champs que de la ville, à Bernard évêque et au chapitre de Saint-Nazaire qui lui baille en échange dans le comté de Béziers et en la viguerie de Lunas, aumonastaireSi!vesense(t) dans le lieu de Monteilles l'alleu que Raynald avait laissé à Saint-Nazaire. » En 1129 délaissement fait par Bernard de Pierre de Cazouls, sa femme et ses enfants et ses frères Raymond et Girald de Cazouls, à Notre-Seigneur. «et à la croix de toute la partie des dîmes du lieu d'Esclayssan, et l'alberg qu'il avait ~r l'église d'Esclayssan et une maison qui était joignant dessus l'égHsede Saint-Bauzéty d'Esclayssan (2) ». En ] 177 acte d'inféodation faite par Bernard, évêque de B~ à Guillaume Guibbal et à sa postérité de toute cette montagne d'Esclayssan (3) excepté l'église et la maison du chapelain pour y bâtir, construire et la fortifier aux entrées et sorties afin qu'elle puisse être tenue et défendue pour son (1) Ce monastère Sitvesense portait comme la cellule et l'église d'Esclattan, le nom de Saint-Bauzille. C'est Saint Bauzille de la Silve, qu'on a confondu à tort avec Saint-Bauzille des Fourches on d Esctatjan parce que ce dernier ayant disparu depuis longtemps était inconnu. Voir Eugène Thomas: Diction. topographique de l'Hérault à ces différents mots, et ~M<. Z.a/M~oc.

(2) Cet acte et le suivant confirment qu'il existait autrefois à côté du Puech ou Tumulus de Saint-Bauzitte une chapetle et une maison d'habitation. Inventaire T. 11, fol. 418. jE.tfr~ noir, fol. 170. (;) Cette montagne d'Esclatian qu'il ne faut .'pas confondre avec le puech ou tumulus représente toute cette colline qui s'étend au sud et au sud-est de la vigne de Samt-BauziUe entre l'ancien et le nouveau chemin de Vendres sur la carte de la planche XV elle se distingue très bien du tumulus qu'elle supporte. C'est du nom de cette colline que l'eglise de Samt-BauziHe tirait le sien Inventaire, T. H. fol. 418. Livre Noir folio (127). Cet acte est intéressant au point de vue du droit d'albergue et de certains usages féodaux.


utilité et celle des évêques. Et la dite montagne est dans l'alleu de l'église de Saint-Nazaire du siège de Béziers, dans lequel est fondée i'église de Saint-Bauzély qui s'appelle d'Esclayssan, la susdite maison du chapelain y appartenant. Nous voici en pleine féodalité tout le monde s'arme en vue de la défense de ses droit? le clergé lui-même est obligé d'entourer ses possessions de murailles pour les mettre à l'abri d'une attaque selon toute apparence c'est à cette époque qu'il faut faire remonter la construction du château de Saint-Bauzille, dont il sera plus tard fait mention. Toutefois Saint-Bauzille d'Esclatian n'était à l'origine et jusqu'à la fin du xn*' siècle qu'un simple hermitage construit plutôt en vue de la prière que de la guerre. Aussi quand les dévastations des Sarrasins ou les luttes entre seigneurs eurent démontré la nécessité d'être mieux protégés contre de dangereux voisins, la féodalité éleva-t-elle un châteaufort qui dans le pays prit le premier rang au détriment de l'ancienne abbaye devenue un inutile refuge. Ce château porta par suite le nom de Castrum-Novum, aujourd'hui Castelnau; dès lors la chapelle de Saint-Bauzille se mit avec ses dépendances sous la garde de ce vieux manoir, auquel appartient encore le tumulus ou puech de Saint-Martial mais à l'époque Gallo-romaine, les terres de Primuliac s'étendaient jusqu'au Lacus Rubresus, et Castelnau n'était probablement qu'un petit port desservant cette villa comme sembleraient l'indiquer les gros anneaux de ter scellés dans les rochers des bords de l'étang, où d'après la tradition locale, les Romains amarraient leurs navires; cet endroit désert et abrité put être utilisé par les Sarrasins pour opérer leurs débarquements sur notre territoire loin de tout centre habité; aussi les seigneurs durent-ils vouloir s'assurer de ce point par un château fortifié d'où l'on pouvait surveiller tout le golte de Vendres jusqu'à l'île sauvage de la Clape et se mettre ainsi plus à l'abri d'une surprise.



En i2ro ~'wo-! de Montfort (i), vicomte de Béziers et de Carcassonne, ~o~M~/ a ~~aM, évêque ~& le château de Castelnau, dans la paroisse de Vendres, et ses a/)~r~)MM~~ aux terroirs ~aM~7/a)~aK et de ~M~-MarfM/ il se réserve l'hommage et l'évêque le reconnaît comme son prince spécial, son protecteur et celui de son église.

Le château de Castelnau dont il ne reste qu'une tour et quelques pans de remparts, devait remonter au xie siècle d'après un document de III (2) par lequel Aïcie de Castelnau et ses fils Guillaume et Pierre confirment à Alquier de Corneilhan et à ses frères la donation faite par le père d~;f; Rainard, à leur ~M/ Sicfieid de CorM~aM~ du château de G~/rM?H No~M7/t sur /H~ ~7~y-M, et de ~77~(3).

En 12~0 (~.) un accord passé entre l'Evêque de Béziers et Adam de Milly, lieutenant du roi dans le Midi, confirme à cet évêque la possession des domaines du biterrois entre autres celle de Castelnau et de Vendres.

Les châteaux de Castelnau et de Saint-Bauzille étaient sans doute trop vieux pour avoir été construits avec tous les progrès réalisés par la féodalité dans l'art de la fortification peut-être d'ailleurs, par le seul fait qu'ils étaient la possession d'un évêque, les croyait-on moins bien défendus ou attiraient-ils plus particulièrement les attaques de (i) Cet acte se trouve dans l'Histoire de Languedoc. Nouvelle édition T. V. CoL 14;; et T. VI p. ;;2. 11 est rappelé dans un acte postérieur de l'inventaire. Livre D. de omnibus f. 8~.

(2) /ct~~< Languedoc nouvelle édit. T. V. Coll. 142;. fonds Doat. 61 f. 142.Voir planche .XHI.

(;) Ces deux étangs sont l'Etang Rond de Castelnau et celui formé par les Salans et les Joncasses que nous avons signalés à propos de l'étymologie de Primultac.

(i) Ht~otrf~Z.an~M~oe– Nouvelle Edition T. VII p. 290.


certains seigneurs ? Pour des raisons que nous ignorons, vers le milieu du xm" siècle, ils cèdent la première place au château de Vendres dont on peut encore admirer aujourd'hui les imposantes ruines. (i)

En 12~0 (2) les habitants de Vendres, pour faire valoir certains droits que leur contestait l'évêque de Béziers, s'unissent aux héritiers de Raymond de Chienpendu seigneur du château de Vendres et obtiennent les concessions réclamées; ils pourront (airedépaitre leurs animaux gros et menus dans tous les prés et pastureaux de l'Evêque, après le foin enlevé jusqu'à la fête de la Purification ces prés étaient justement ceux de Saint-Bauzille et de Saint-Martial; I!s pourront également abreuver les troupeaux à l'étang Redon et ailleurs dans ces mêmes terroirs.

En retour ils fourniront à l'évêque une journée de labour par araire à l'époque des semences et le lait de leurs chèvres et brebis un matin du mois de mai; enfin le même seigneur éveque aura le droit de pêcher dans l'étang de Vendres, et « si dorénavant il y avait des habitants a Castelnau, ils pourraient pareillement avoir un bolietz et pescherie dans ledit estang librement comme ceux de Vendres. »

Ce document semble étabtir que !e château de Castelnau avait subi un grave désastre et que vers le milieu du xm~ siècle il était désert alors que celui de Vendres était en pleine prospérité. Il ne fut pas toutefois détruit pas plus que celui de Saint-Bauzille tous deux sont en effet signalés au siècle suivant dans une transaction entre Messire Jean Bureau, ~~M~ Béziers (~), seigneur de .tH<-6~M~)' d'Esclayssan et les consuls de Vendres ceux-ci réclamaient (i) Voir Planche XIV Vues de l'ancien château de Vendres. (2) Inventaire p. 426. Intéressant et important pour l'étude des usages féodaux dans notre commune.

(j) Inventaire. T. !I.f. ~32 à~


contre Noble Louis Ninard à qui l'évêque avait cédé ce château de Saint-Bausély avec sa juridiction il en résulta un accord qu'il serait trop long de reproduire ici, mais d'où il ressort que les châteaux de Saint-Bauzille et de Castelnau étaient encore debout et n'avaient pas cessé d'appartenir à l'évêché de notre ville.

Vers la fin du xV= siècle les Espagnols se signalent dans notre région par leurs dévastations.

En 1527, ils l'ont déjà tellement dévastée que Clermont Lodève écrit à Montmorency lui demandant des secours pour les combattre et les chasser de la portion de notre littoral comprise entie Agde et Narbonne. Serait-ce à ces bandes de pillards, ou aux guerres de religion (i) que SaintBauzille et Castelnau durent leur destruction ? On ne peut qu'émettre des hypothèses à ce sujet toujours est-il qu'ils furent en ruine peu après ces invasions.

En 15~1 ~M'M~t'r~/MM Lettes (2),évêque de Béziers, reçoit des biens que le chapitre Saint-Nazaire avait à Gabian, et lui cède en retour les censives, tasques, usages et directes que le dit M~M<~ ses prédécesseurs possédaient dans les terroirs de Castelnau et ~t'Ht-~t~ïY/c/a~MK, plus un jardin près du château deSaint-BauZille, avec la maison qui confioute la Jonquière. des champs. le tout noble et exempt de toute contribution, ensemble la pierre ~;ft~ tombée du château de ~'C!M~BaM~ et qui est hors d'iceluy pour C/O~ M!Kr~A; le susdit /<ïr~t'M l'évoque se réserve toute juridiction. Nous avons vu encore, il y a 2~ ans, debout mais bien délabré, ce mur de clôture de l'ancien jardin de SaintBauzille il avait plus de cent mètres de long et près de 3 (i) Inventaire T. II. p. ;4-)}. contre les desordres de huguenots en i;&4. éghseif détruites par eux, etc.

Les huguenots tenaient des réunions à Vendres. Commission contre eux en i;66.

(2) Inventatre. à cette date.


mètres de hauteur on pénétrait dans cet enclos par un grand portail occupant la place du lavoir actuel de La Savoye. Pour construire une telle muraille il fallut des matériaux considérables et ceux-ci, d'après le texte précédent, furent fournis par la pierre tombée du château de Saint~M~ dont il ne subsiste plus aujourd'hui qu'une vieille tour carrée c'est celle de la vieille Savoye.

L'Eglise de Saint-Bauzille, et ses dépendances, maison duchapelain ou autres, furent encore plus maltraitées que le château tout cela fut rasé et les matériaux utilisés en grande partie pour la construction de la vieille Savoye les habitants de Vendres allèrent eux aussi s'approvisionner de pierres auprès de ces ruines comme le prouve une Inquisition /a~~HfOM.f~M~!C~'MMmOK!<0!rt: contre ceux d'entre eux qui aM!Mt/)n.~eM~of~ la pierre de FF~~ ~jBaM~c e ~O~M~ du J~ août ~J' (l)

Il ne reste plus trace aujourd'hui de ces antiques constructions, mais leur existence confirmée dès l'origine de la féodalité par plusieurs manuscrits ne peut être mise en doute.

Il ressort de l'acte précédent d'Inquisition que l'église de Saint-Bauzille était détruite en 1~1, et cela explique pourquoi il n'en sera plus désormais question dans nos archives. Toutefois les biens de cette église qui de tout temps avaient été la propriété de l'évêché de Béziers, CtM~'MM~M/ a ~Mt appartenir co/mite le prouve un document de 1661 (2) où est fait le dénombrement des biens temporels possédés par M~Jt~F~~ouGat~~ f~M~ 'B~r~. Enfin en 1772 la cour des comptes de Montpellier (3) déclare roturières (t) Inventaire. à cette date.

(2) Inventaire. à cette date:

(;) Arrêt du Conseil d'Etat concernant le droit de relief et autres droits de mutation sur les terres nobles du 16 juin 1772.



les terres des domaines de Castelnau et de Saint-Bauzille de Claissan, dans le taillable de Vendres.

L'église de Saint-Martial, relevée sans doute par la piété des naè!es à proximité de l'ancienne basmque de Primuliac existait déjà en 1189 (t) époque où l'on signale son termina! en donnant au seigneur du lieu le nom de Raymond de Saint-Martial. Un acte de 1300 (2) environ nous apprend que cette église était réunie à celle de la Madeleine; par un chemin public.

En i~yo(~)elle était sans doute détruite comme celle de Saint-Bauzille, et par les mêmes dévastateurs les habitants de Vendres avaient en effet, à cette date emporté les r<MM la croix ~H~ Ja/H~Car/M/ et les avaient engagées. Ce fait amena entre eux et le chapitre de SaintNazaire un procès qui ne prit fin qu'en 1610 par une sentence du sénéchat de Carcassonne et un arrêt de la Cour du Paiement de Toulouse. Une carte du xvni~ siècle indique cette chapelle comme alors en ruine (~). Les domaines de Sulpice Sévère devaient comprendre en outre, disséminés dans notre région~ plusieurs possessions de caractère religieux qui par suite de leur antiquité même ont complètement disparu nous serions tenté de leur attribuer les vieilles églises de ~<Ht-~a~M proche la nier et de Sainte-Madeleine dans la commune de Lespignan. Avons-nous besoin de rappeler fa vénération de Sulpice Sévère pour Saint-Martin ? Ses écrits sont en bien des endroits un panégyrique de ce saint dont il propagea le culte plus que tout autre par la Vie qu'il en publia. D'aptes l'acte de 8~8 déjà signalé, Servus Dei, évêque de Gérone, vendit à celui de Béziers plusieurs églises parmi (i) Inventaire II f. 419.

(2) Inventaire.

(3) Inventaire. à cette date.

(4) Voir planche XV.


lesquelles nous avons compris celle de Saint-Bauzille mentionnée la première par nos archives communales en 971(1) après elle viennent par ordre chronologique celles de SaintGeniès et de Saint-Martin de Valras proche la mer la première nous rappelé Saint-Geniès d'Arles dont la vie fut écrite par saint Paulin, l'ami intime de Suipice; son alleu pris en fiet par Pierre Ricouf fut donné par lui à Saint Nazaire de Béziers en ro68 (2) le donateur se réserve toutefois la prémice de Saint-Martin.

En 1266 (;) cette même église de ot-~Car/t'n de Valras est soumise au recteur de Capriéres qui en partage les dismes et prémices avec le chapitre de Z!

Enfin en 1~18 (~.) ~tfe ~4;;<ot't)~ du Bois, évêque de Béziers, consent à l'union et incorporation du prieuré de ~église rurale et sans cure de ~Ca//<M Valras proche la mer au chapitre St-Nazaire de Béziers, qui en retour cède à l'évêque certains bénéSces et ton droit sur les prés et jardins de St-Bauzille d'Esclayssan.

Cette église a complètement disparu située près de la plage de Valras elle pouvait facilement communiquer avec Vendres elle nous paraît avec celle de St-Bauzille devoir être comprise parmi celles que l'évêque de Gérone vendit en 878 à celui de Béziers.

On trouvait une autre chapelle de St-Martin, à 3 kilomètres au sud de Béziers, sur la route de Vendres; elle portait le nom de St-Martin de 'Divisan et subsistait encore il y a peu d'années son autel, comme l'a déjà fait observer (i) Le Ltfr~ noir signale à la même époque celle de Saint-Martin-deLuz, mats elle n'était pas dans le terroir de Vendres ou de ses environs immédiats.

(2) Inventaire fi. Folio 4~.

(;) Inventaire.

(4) 'bid.


M. Soucaille, a été transporté à Notre-Dame de Consolation (i).

Nous avons signalé plus haut la chapelle de St-Maitin au château de Luch également très ancienne et détruite depuis longtemps; il en existait enfin une quatrième à Lespignan, auprès de laquelle fut élevé le château qui défendait ce village au moyen âge; elle sert aujourd'hui de cave. Toutes ces églises très anciennes indiquent dans le pays un culte tout particulier pour l'évêque de Tours, ami de Sévère. Nous ne prétendons pas qu'il faille en faire remonter la fondation primitive au v. siècle, sauf peut-être pour celles de Divisan et de Valras, mais leur grand nombre autour de l'endroit où nous plaçons Primuliac nous a paru un fait digne d'être signalé. ·

L'église de la Madeleine, autrefois réunie à celle de St-Manial et de St-Bauzille par un chemin public et à moins de 2 kilomètres de ces dernières, n'est plus représentée aujourd'hui que par une croix, dite de la Madeleine qu'on peut voir près du ruisseau de même nom, au bord de la route de Béziers à Lespignan. D'après la tradition et les archives, il existait dans son voisinage un couvent de religieuses à une époque tellement reculée qu'on en parle comme d'une chose depuis longtemps oubliée. Ne serait-ce pas là que la sœur de Sulpice Sévère, Claudia, aurait cherché un refuge et embrassé elle-même la vie monastique ? n

D'après les lettres que son frère lui écrivait sur la virginité, on voit qu'elle n'était pas éloignée de cette vocation et qu'elle visait elle aussi à la perfection chrétienne « Et certes, grâce à Dieu, tu n'as pas besoin d'avis, (;) Bull. de la Soe. Arch. de B~f'ert'. Année 190;, p. 88. Note de M. Soucaille. Cette église remontait également à une époque très reculée; peut-être à t'époque Gallo-romaine suivant l'opinion de son ancien propriétaire M. Dorsène.


lui écrit il, toi qui des le début, chrétienne consommée, montres pour le Christ amour et dévouement (i). 0 M'~r~ persévère dans ton plan de vie auquel est destinée une grande récompense Le mérite de la charité et de la virginité est éminent auprès de Dieu. Connais ta position, connais ton rang, connais ton but. On t'appelle épouse dit Christ, garde-toi de tout acte qui serait indigne de ton fiancé. « Que ta vie soit pour tous un exemple et un modèle. Montre-toi vierge en tout. ~nc/~ cow/M~HM comme une hostie divine. Co?M/w~<M ~r/a~M< avec elles en toute chose, et que tout chrénen qui connaîtra ta conduite sente la puissance de ta consécration. » (2).

Ces citations suffisent à prouver que Claudia se voua comme son frère à la vie monastique (3); elle se retira dans un couvent où elle attira auprès d'elle des compagnes qu'elle édifia par ses propres vertus, comme le hisse entendre la fin de l'épître précédente.

"De ce côté encore il y a donc parfait accord entre les vieilles traditions locales et les faits historiques; dans les environs immédiats de la résidence de Sulpice Sévère, nous trouvons celle de sa sœur Claudia; à côté de St Bauzille d'Esclatiai~ avec son tumulus et ses restes gallo romains, son cimetière, sa vieille chapelle et si célèbre cellule, s'élevait l'antique église de la Madeleine dont le couvent était tellement illustre, lui aussi, à une époque oubliée, qu'il donna son nom à toute la vallée au fond de laquelle il était construit et à tout le plateau qui la domine. L'archéologie, la géographie locale et les plus vieux souvenirs conservés par la tradition ou consignés dans nos archives se prêtent (t) Œuvres de Sulpice Sévère Panckoucke, Trad. Riton. T. I,p.}79. (2)Ibid P. 4~1.

(J) Ce fut sans doute un de nos plus anciens couvent*: de femmes. Ne serait-ce pas là que Ste Ceronne, de Corneilhan, alla puiser sa vocation religieuse >


un mutuel appui pour éclairer ce que nous cachait l'histoire et confirmer que nous avons vraiment essayé de rebâtir Primuliac sur ses propres ruines.

Comme nous l'avons déjà constaté au début de cette étude, Sulpice Sévère ne donna pas tous ses biens à l'Eglise, il en réserva aux pauvres une portion que nous avons reconnue dans les terres du Grand Hôpital situées audessous du tènement de St-Bauzille d'Esclatian; or, nos archives font foi que ces terres devaient en effet appartenir à perpétuité à l'Hôpital des pauvres de Béziers. En 1189 Raymond de St Martial (i), cultivait au terminal de St-Bausé)y d'Esclayssan une masade ou bastide, dépendant de la grange de l'77o/~tï/ Mage et appartenant au chapitre de St-Nazaire. Il la cède avec son honneur, terres, prés, pastureaux, ère à Pons de Sérignan et à sa femme pour roo sols melgoriens, en stipulant que « la dite masade et &OHH<'Hr ne peut être en aucune façon aliéné, vendu ou engagé, niais doit ~H~y~r~M~MM~K~ audit Hôpital ». D'après nos archives communales cette grange del'Hôpital Mage ne donna lieu à aucune transaction dans tout le courant de la féodalité nous ne trouvons à son sujet qu'un bail à inféodation fait par les chanoines de Saint-Nazaire en 1608 (2), avec un exploit d'assignation en demande feudale contre les procureurs de l'Hospital Mage de la ville de Béziers du 11 janvier de la même année.

Ce domaine n'a donc pas changé de mains à la différence de beaucoup d'autres il est resté perpétuellement la propriété des hospitalisés de Béziers qui de tout temps, comme aujourd'hui encore, ont bénéficié de ses revenus n'est-ce pas un indice sérieux qu'il fut une portion des biens de Sulpice Sévère ? (j).

(l~ Inventaire, t. II, f. 419.

(2) Inventaire. à cette date.

(3) M. Soucaille nous a avoué qu'~1 avait vainement cherché l'originee de la donation du Grand Hopttat aux pauvres de Béziers pour haut. qu'il soit remonté [i l'a toujours trouvé comme leur appartenant déjà.


Nous n'insisterons pas plus longuement pour démontrer combien notre opinion nous paraît fondée nous nous bornerons à résumer rapidement, comme conclusion, les principales preuves sur lesquelles nous l'avons appuyée. D'après les textes seuls, nos meilleurs biographes étaient déjà amenés à placer Primuliac aux environs de Béziers il ne manquait pour indiquer l'endroit précis, que de découvrir les ruines de cet antique monastère. Ces ruines ont été mises à jour par la démolition du tumulus de SaintBauzilled'Esclatian leur caractère gallo-romain, les traces des dévastations des Vandales et la vénération dont elles sont restées l'objet jusqu'à notre époque~ nous ont permis d'y reconnaître la résidence où Sulpice Sévère embrassa une vie de mortification et de prière. Dans la vigne du Roc voisine de ce tumulus, nous avons trouvé en abondance des débris de poteries diverses, amphores, dolia ou vases sigillés, derniers vestiges d'une villa romaine. (i) L'étymologie Primus lacus, le Premier lac, et la topographie toute romaine ou religieuse de la contrée environnante sont autant d'indices en notre faveur.

Enfin les controverses soulevées par certains passages des Dialogues trouvent dans notre thèse la solution la plus acceptable qu'on leur ait jusqu'ici apportée.

Sulpice Sévère vécut longtemps après la destruction de sa résidence par les Vandales puisque son grand âge le fit tomber dans le semi-Pelagianisme s'il se retira à Marseille vers 4rocomme on l'admet aujourd'hui, il ne dut pas rester toute la seconde moitié de sa vie, sans venir revoir ses domaines; il y rebâtit un oratoire et une cellule, et ces biens, en vertu de ses dernières volontés, appartiendront à (i) Les nombreux fragments de poteries estampées, avec dessins caractéristiques de l'art chrétien au V siècle, confirment que cette villa fut habitée par des chrétiens à cette date.


l'Eglise et plus particulièrement a l'évêché de Béziers pendant près de iz). siècles.

Fondateur de la vie monastique dans le midi de la France, il fut, par son érudition et ses écrits, le premier des Bénédictins par sa vie d'ascétisme et de silence, le premier des moines soumis à des règles austères par l'éducation de jeunes enfants vers laquelle il se sentit attiré, le premier des religieux voués à l'enseignement par l'hospitalité et les secours qu'il offrit si largement aux déshérités de la fortune, il posa la première pierre des Etablissements hospitaliers. Après avoir dépensé tous ses biens et consacré sa vie entière au service des pauvres, au soulagement de ceux qui souffrent, il voulut par sainteté se faire oublier dans le silence d'un cloîtie. Son oeuvre a traversé presque intacte plus de i~ siècles; malgré les ravages de la barbarie, les abus du pouvoir, les guerres ou les révolutions qui se sont succédées sur notre sol depuis le bas empire romain, cette œuvre est encore aujourd'hui en partie debout, et les revenus des terres du grand Hôpital et de la Crémade, derniers lambeaux de son vaste domaine de Primuliac, servent encore à soulager les souffrances des malheureux dans les hospices de notre cité.

Dans un siècle de despotisme et de corruption, ce galloromain non moins illustre par son talent d'orateur ou d'écrivain que par sa naissance, professa avec une fière indépendance ses idées d'és;a)itéetdefraternitè chrétienne; il rompit ses relations avec la haute société au milieu de laquelle il avait vécu pour se faire le serviteur dévoué des plus humbles; il se fit peuple par amour du peuple, pauvre par amour des pauvres, sans autre ambition que celle du devoir accompli c'était d'ailleurs pour un moine tel que lui la plus belle récompense qu'il put espérer. Sa mission remplie, il ne chercha qu'à se soustraire aux hommages de la postérité. C'est pour nous un devoir de


reconnaissance de lui témoigner notre admiration et de ï montrer que ce compatriote injustement méconnu fut autrefois et reste encore aujourd'hui un des plus grands bienfaiteurs de notre pays; aussi voudrions-nous, à la fin de~ cette étude, et modifiant un peu notre devise, pouvoir dire qu'en écrivant l'histoire d'un homme de bien, nous avons réussi à le faire aimer.

F. MOURET.

Depuis la présentation de ce Mémoire à la Société Archéologique, l'auteur a pu se livrer à de nouvelles recherches qui lui ont permis de rendre son travail plus complet.


SEANCE PUBLIQUE

POUR LA

DISTRIBUTION DES DU CONCOURS DE L'ANNÉE 1906

PRIX

Présidence de M. Emile Laurès

La Société archéologique, scientifique et littéraire, fidèle aux usages traditionnels, a tenu le Jeudi de l'Ascension, 24 Mai, sa séance publique annuelle pour la distribution des prix spécifiés dans le programme de ses concours. Cette fête littéraire est toujours attendue avec impatience grande est l'importance qu'y attache la société biterroise. Aussi, en térnoign.ige de sympathies depuis longtemps acquises, une nombreuse assistance s'était réunie, pour y prendre part, à l'Hôtel de Ville, dans la salle des délibérations du Conseil municipal, décorée avec un goût exquis, et gracieusement mise par M. le Maire à la disposition des membres de la Société archéologique M. Cornu, sous-préfet, M. Ricateau. président du Tribunal civil, avaient bien voulu répondre a l'invitation qui leur avait été faite et occupaient les places qui leur avaient été réservées. La~y~B/~no~, dirigée par M. Alicot, remplissait par des intermèdes musicaux les intervalles des lectures.

A huit heures et demie du soir, M. le Président déclare la séance ouverte et s'exprime ainsi


MESDAMES, MESSIEURS,

Les sociétés savantes travaillent dans les conditions nécessaires aux études sérieuses, à tout labeur, pour qu'il soit utile et técond en résultats Ainsi en est-il de notre vieille société; ses publications annuelles en rendent un éclatant témoignage.

Lorsque des modifications dans la façon de vivre, dans les mœurs, dans les habitudes se produisent par la marche du temps (s'amrmant avec persistance de f.tçon à se presqu'imposer) faut-il bien s'y plier, les accepter. Pourquoi, suivant un vieil adage, ne pas « marcher avec son siècle ?

Le nôtre est bien celui du mouvement, des voyages, des distances vertigineusement parcourues tout est prétexte à courses et déplacements. C'est la vie au grand air, à son maximum d'intensité. Notre société, cédant au mouvement, en vue d'un résultat qui lui apparaît bon, a donc organisé des excursions ou promenades archéologiques, tout à la fois séduisantes et instructives, propres à éclairer et former le goût, comme aussi à resserrer entre ses membres les liens d'une bonne confraternité.

Elles furent inaugurées l'an dernier par une visite aux belles et très intéressantes ruines de Villemagne-rArgentière et à la curieuse église romane de Saint'Pierre-deRhèdes, près Lamalou. De cette excursion de début, ceux d'entre nous qui y prirent part ont rapporté et conservent le meilleur souvenir. Je suis heureux de renouveler ici à nos confrères MM. Raymond Gailhard et le D'' Donadieu,


de Lamalou, nos bien vifs remerciments pour le précieux concours qu'ils nous ont prêté.

Ce premier essai ne pouvait qu'engager la Société à persister dans ses résolutions et à poursuivre l'exécution de son nouveau programme.

Le 22 Avril 1906, cette fois plus en nombre que précédemment, elle a visité la Cité de Carcassonne. Tous les excursionnistes (aucun ne nous contredira pas même les dames et demoiselles qui nous accompagnaient), sont revenus enchantés, ravis, émerveillés, sans la moindre fatigue, malgré plus de trois heures de marche dans la double enceinte des remparts, sur les chemins de ronde, avec, à la fin, le même entrain qu'au début. Aussi d'autres excursions sont-elles en projet, auxquelles nos confrères et les dames encore plus nombreuses, voudront sûrement s'associer.

Nous devons ici, au nom de la Société Archéologique remercier M. Antonin Cros-Mayrevieille, Président du tribunal civil de Narbonne, de l'accueil sympathique et empressé qu'il lui a fait, lors de la visite à la maison natale de son père, à Carcassonne. Dans cet immeuble, en voie d'agrandissement, il a commencé et a l'intention de poursuivre la création d'un musée, destiné à rappeler et à honorer la mémoire du savant initiateur du mouvement auquel on doit la conservation et la restauration de la Cité. (Il se propose d'y collectionner et classer les plans, dessins, documents anciens, objets divers se rapportant à la Cité ou en provenant, qu'il possède déjà ou qu'il pourra recueillir.) C'est bien à M. Cros-Mayrevieille, dit Viollet-le-Duc, que nous devons de pouvoir admirer ce monument, dont Il découverte suffirait à « la gloire d'un savant, et qui mériterait à lui seul que les archéologues fissent le pèlerinage de Carcassonne ». Ainsi avons-nous fait, à la satisfaction de tous.


L'élégante et merveilleuse église de Saint-Nazaire, que nous avons vue en détail et admirée, fut l'objet des études et des prédilections particulières de V. Cros-Mayrevieille. « Il a déjà sauvé, poursuit Violet-Leduc, bien des parties de cet édifice il est à croire que St-Nazaire sera par lui sauvé de la ruine ».

Mais ce n'est pas seulement ce joyau, c'est la Cité toute entière qu'ila préservée de la destruction à laquelle elle était fatalement vouée. Dès 1836, en effet, M. Cros-Mayrevieille. par ses travaux et ses écrits très remarqués, appelait l'attention du monde savant et la sollicitude du gouvernement sur la Cité Carcassonn,iise.

(f Si nous pouvons aujourd'hui, dit M. le Colonel Guillières, voir se profiler sur l'azur de notre ciel la silhouette à la fois majestueuse et élégante de nos vieux remparts, c'est tout particulièrement à M. Cros-Mayrevieille que nous devons cette artistique jouissance. ? » L'excursion, durant laquelle nous avons ressenti les mêmes impressions, fut donc remplie d'entrain et de bonne humeur. Ce qui en doubla le charme, ce fut la piésence, avons-nous dit, des dames (femmes ou filles de nos confrères), qui avaient bien voulu se joindre à notre groupe archéologique. Espérons que ces charmantes et inlassables excursionnistes nous accompagneront à l'avenir et en plus grand nombre. Le bon exemple est donné on le suivra. L'aichéologie n'est pas en effet une science si aride et si grave qu'elle ne puisse offrir, à beaucoup d'aspects, de l'agrément et de l'intérêt, même pour les dames. Peut-il être indifférent de savoir les laborieuses étapes parcourues par les architectes des églises et des cathédrales, avant d'eu arriver à ces constructions aériennes qui font notre admiration ?

Aux âmes chrétiennes, profondément pénétrées du sentiment religieux, qui sentent le besoin de se recueillir, de


prier dans les sanctuaires, de méditer en se mettant en communication intime avec Dieu, est-il sans intérêt de connaître et de suivre, pendant de longs siècles, la marche ininterrompue de l'architecture religieuse, sans cesse ascendante vers le grand et le beau idéal, jusqu'à son apogée, dans les merveilleux édifices chrétiens dont les splendeurs et les magnificences n'ont pas été dépassées ? Ces incomparables monuments,-flanqués de puissantes et robustes tours surmontées de flèches élégantes et hardies, profilant au lointain des vastes plaines, au fond des verdoyantes vallées, sur les flancs des montagnes, leurs silhouettes imposantes, gracieuses et pittoresques, sont l'hymne solennel chanté, par la voix des cloches qui les couronnent, à la gloire du créateur; témoignage sublime de la foi des générations passées.

Lorsqu'après les persécutions, les chrétiens, sortant des catacombes, purent librement exeicer leur culte, ils cherchèrent, parmi les monuments de Rome, ceux qui s'adaptaient le mieux à leurs cérémonies. Leur choix ne se porta pas d'abord sur les temples païens, non point à cause des souvenirs qu'ils rappelaient, ni par scrupule religieux, mais par ce qu'ils se prêtaient mal, à cause de leurs proportions exiguës, aux assemblées nombreuses.

Ils choisirent de préférence, comme plus appropriées aux besoins du culte, les basiliques, édifices civils servant à des usages multiples et divers on y rendait la justice, on y traitait les affaires, c'étaient des marchés, des lieux de réunion.

Ces Basiliques, formant dans leur ensemble extérieur, un parallélogramme rectangle, avec saillie semi-circulaire, dans la partie opposée à l'entrée principale, étaient constituées intérieurement par un portique, donnant accès dans une ou plusieurs salles ou nefs en rectangle allongé; à la suite un transept, et au fond un hémicycle ou abside, occupé par les


juges et les présidents des assemblées. L'abside était donc séparée des nefs par l'espace, formant transept, réservé aux avocats et aux plaideurs

Pour les dénominations, comme pour la forme, sauf le prolongement du transept à ses deux extrémités opposées, et de l'abside dans le fond (en souvenir de la Croix), les Basiliques sont demeurées les mêmes et ont été adaptées aux monuments religieux du christianisme. C'est que ces édifices étaient en effet très bien appropriés aux cérémonies de ce culte.

Nos églises de Saint-Aphrodise et de la Madeleine (s'il existait un porche à leur entrée principale, sous les orgues, et en rétablissant par la pensée le choeur de la première tel 1 qu'il était au xive siècle), donneraient une idée à peu près exacte de la Basilique primitive.

Il n'était pas jusqu'au portique, s'étendant sur toute la largeur de la façade, qui ne convint à merveille; car les fidèles n'assistaient pas tous à la totalité des cérémonies religieuses; les catéchumènes devaient se retirer à certains moments. Guâce au plan de la Basilique, le portique, de dimension proportionnelle à l'édifice, leur était réservé il suffisait d'en fermer les portes, l'instant venu des cérémonies auxquelles les catéchumènes n'étaient pas admis. Les Basiliques primitives, étant recouvertes de toitures en bois, ne pouvaient être de grandes dimensions, à moins de faire supporter ces toitures par des'piliers ou des colonnes, et présentaient pour les mêmes raisons, des causes fréquentes d'incendie.

Les architectes des xie et xne siècles, furent donc amenés à leur substituer la voûte en maçonnerie, la voûte en berceau, la plus simple, déjà connue des romains, qui ne s'en servaient que pour couvrir de petits espaces, des surfaces peu étendues. La voûte est la caractéristique de l'architecture romane.


On voûta d'abord les absides, puis les nefs latérales, plus tard les grandes nefs centrales, non sans s'être heurté, pour en arriver là, à de grandes difficultés la pesanteur des voûtes, exerçant de trop fortes poussées sur les murs, les faisait écarter et crouler. On renforça donc les murs, jusqu'à parfois l'épaisseur de plusieurs mètres. Aussi n'y pouvait-on percer nulle ouverture, afin de n'en pas amoindrir la solidité. Les édifices se trouvaient tiès obscurs, éclairés qu'ils étaient seulement par les étroites fenêtres de l'abside et celles de la façade.

A la voûte en berceau succéda la voûte d' ai êtes, sur plan carré, qui permit de diviser la toiture des édifices en plusieurs voûtes successives, se reliant entre elles pour ne former qu'un tout, quoiqu'absolument indépendantes les unes des autres, séparées par des arcs doubleaux, reposant sur les murs eux-mêmes ou sur des colonnes engagées dans les murs soutenus en ces endroits par des contreforts. Le poids et la poussée de chaque voûte étant ainsi répartis sur quatre points d'appui, il fut permis de diminuer notablement les épaisseurs des murs et d'y percer des tenêtres. Plus tard on éleva ces voûtes, en les brisant à leur sommet, pour leur donner plus de hardiesse, d'élégance et de solidité. C'est la naissance de la forme ogivale, en pleine période romane.

Avant d'en venir à ce point, plus de deux siècles s'écoulèrent, durant lesquels l'art Roman, qui eut surtout en France son plein épanouissement, brilla du plus vif éclat. Nervures des voûtes, colonnes, chapiteaux, pieds droits, trumeaux, linteaux, tympans, voussures, tout y est élégant, fouillé, artistiquement sculpté, d'une rare perfection, que l'art Gothique a pu égaler, mais non surpasser; car c'est bien à l'art Roman que l'on doit cette statuaire éminemment décorative, cette riche ornementation dont le style Gothique a si heureusement tiré parti.


Vers la fin du xne siècle, on remarqua que les arcs diagonaux, de pur ornement, pouvaient servir à consolider les voûtes; de là, les arcs brisés ou en tiers-point (bien plus résistants que le plein cintre), combinés avec les arcs Formel et s, destinés à supporter la charge et la poussée latérales, deviment l'armature complète des voûtes ogivales, vraie caractéristique du style gothique, style aussi absolument français, car les Goths n'ont laissé aucune trace architecturale de leur passage sur notre sol.

Les voûtes étant ainsi devenues presque indépendantes des murs, ceux-ci purent être percés de nombreuses et élégantes fenêtres, de ces merveilleuses rosaces, vraies dentelles de pierres garnies d'admirables vitraux qui éclairent nos églises gothiques nous avons vu dans SaintNazaire de Carcassonne, un spécimen, particulièrement beau, du style flamboyant.

A Béziers la cathédrale Saint-Nazaire présente des exemples lemarquables des diverses époques du style ogival, depuis la transition du roman au gothique, jusqu'à la période flamboyante, selon la remarque de notre dévoué confrère M. Joseph Dardé, dans le résumé qu'il a si intelligemment fait en son introduction au Catalogue du Musée lapidaire, des travaux de nos savants prédécesseurs Reboul, Sabatier, Noguier.

Cet aperçu rapide et superficiel sur l'architecture religieuse, dont l'étude complète comporterait plus d'un volume, permet de pressentir et apprécier l'attraction, le charme, les ressources infinies, les satisfactions intellectuelles et morales que renferme et procure la science archéologique. A mesure qu'on s'y engage et qu'on la pénètre, elle attire, captive, séduit et sans cesse présente des aspects imprévus et variés.

P.ir l'étude des monuments, par l'épigraphie et la numismatique, l'archéologie, science toute moderne, prend


possession du domaine historique elle éclaire et solutionne les points douteux et obscurs elle étend et fixe ce domaine au-delà des documents écrits et des traditions, à l'aide du témoignage plus ancien, plus sûr (parce que matériel et palpable), des monuments, des pierres gravées et inscrites, des médailles et monnaies et de tous les objets quelconques, même en débris, retrouvés après un grand nombre de siècles. L'historien raconte les faits généraux de la vie des peuples l'archéologue pénètre et scrute le fond de cette vie il retrouve, dans des témoignages non sujets à erreur, la trace des mœurs, des usages, des coutumes, des croyances, de tout ce qui touchait à la vie intime des générations disparues; il pénètre ainsi où l'historien ne peut pénétrer, dissipe et fait reculer les incertitudes, les ombres et la nuit même qui recouvrent les origines. L'histoire se complète donc, se rectifie et s'agrandit par le concours de l'archéologie.

Ecoutez, à ce sujet, Champollion Figeac, l'illustre Egyp tologue

« L'étude approfondie des relations historiques y découvre parfois des traces de quelques influences qui montrèrent à l'écrivain la vérité là où elle n'était pas, ou bien un peu autrement qu'elle ne fut dans la réalité. Les monuments, les objets matériels ne sont d'aucun parti; les faits qu'ils énoncent portent en eux-mêmes une naïve et impartiale certitude; s'ils contredisent l'historien, ils le condamnent comme coupable d'erreur ou de mensonge ».

Dans le domaine de l'art également, de combien d'erreurs l'ignorance de l'archéologie n'a-t-elle pas été cause? Combien de fausses théories, que de systèmes fantaisistes, combien de faits controuvés, les documents archéologiques. sainement interprétés, n'ont-ils pas servi à rectifier et à ramener dans la vérité ?

L'archéologie a ouvert aux savants et aux artistes les


véritables sources du beau, dans leur simplicité primitive elle a formé le goût des modernes.

Ces considérations générales, que le sujet nous aentraîné à pousser plus loin que nous n'aurions voulu, suffisent à démontrer que la science archéologique confine et atteint à toutes les branches de l'activité intellectuelle et de la pensée humaine, d'où l'étendue presque sans limite de son domaine, l'intérêt immense et varié qu'elle présente pour tous les esprits avides de connaître, de chercher, de travailler et de s'instruire.

Outre le curieux sépulcre gallo-romain, dont il fut parlé à la séance dernière, que notre excellent confrère M. Félix Mouret a fait détacher de la masse rocheuse du cimetière monolithe, découvert sur le domaine de la Savoye, près Vendres, et qui a été transporté par ses soins dans le cloître de Saint-Nazaire, la Société archéologique, au cours de la présente année, a fait l'acquisition de trois pierres inscrites fort intéressantes, qui ont pris place dans notre Musée lapidaire.

Ces pierres ont été trouvées en 1905, lors d'un défoncement fait assez profondément, pour opérer des plantations d'aibres, dans une terre longeant la route de Bessan (ancienne voie domitienne), à trois cents mètres environ de la ville. L'une d'elles avait été déjà employée dans un montant de portail.

La torme de ces trois pierres et l'inscription qu'elles portent permettent d'affirmer qu'elles faisaient partie d'une Macéria ou mur de clôture d'un sol consacré à une sépulture familiale. En les rapprochant on a pu lire une inscription iunéraire, bien gravée, qui court sur les trois pierres. Les lettres sont de première grandeur. Leur hauteur est de o°°i centimètres pour la première ligne, oraiopourla seconde, omo9 pour la troisième. Les points séparant les


mots sont triangulaires. L'inscription est certainement du premier siècle de notre ère. La hauteur des deux pierres latérales est de om7o. La longueur totale de 2ra30, l'épaisseur de om5o.

Nous transcrivons ici telle quelle cette inscription CAUDLE PL (i) AUCTiE CALIDLE PL (i) FELICI MATRI C JULIO DAPSILIS LIB (2) BASSO VIRO HEREDES EX TESTAMENTO En voici la traduction littérale

A Calidia Aucta, affranchie de Publius.

A Calidia Félix, sa mère, affranchie de Publius. A Caïus Julius Bassus, son mari, affranchi de Dapsilis. Les héritiers en exécution du testament.

Le nom de Bassus était déjà connu à Béziers, car notre

Musée possède un fond de vase sur lequel est inscrit le nom du fabricant qui s'appelait Bassus.

Madame de Saint-Victor nous a fait don de deux pierres inscrites qui se trouvaient dans sa maison à Béziers, rue du Quatre-Septembre; elles ont pris place aussi dans notre Musée. L'une de ces pierres servait de linteau à une porte, l'autre avait été employée à la fermeture d'un jour de cave. Les intéressantes inscriptions qu'elles portent ont été publiées et étudiées dans nos Bulletins (3). Il est donc inutile d'en reparler

La Société renouvelle ses remerciements à la gracieuse donatrice.

(t) Publii libertœ.

(2) Liberto.

(;) Bullet., 2e série, XI, pp, 2)2-254.


Nous exprimons en terminant le voeu et le désir que les travaux de la Société soient à l'avenir, ainsi qu'ils le furent dans le passé, nombreux, intéressants et fertiles en découvertes et en résultats pour l'histoire générale, surtout pour 1 histoire locale.

Si ce que nous avons dit au sujet de l'archéologie, joint à l'attrait, aux fruits et à l'effet utile des excursions, peut avoir pour résultat de nous amener des adeptes nouveaux, ardents au travail, dévoués à l'étude, épris de science, ils seront accueillis avec bonheur, bras et coeurs largement ouverts.

Après un moment de repos, M. le Président donne la parole à M. Etienne Bouillet pour la lecture de son Rapport sur le Concours de poésie française.


RAPPORT

SUR LE

CONCOURS DE POÉSIE FRANÇAISE

Par M. Étienne BOUILLET

MESDAMES, MESSIEURS,

Admis depuis peu dans cette compagnie, j'ai été appelé par elle à l'honneur de vous présenter le rapport sur le concours de Poésie française; c'est un honneur qui tournera, je le crains, à ma honte lorsque, après tant d'hommes érudits, tant de littérateurs dont la pureté et l'élégance de style ont été pour vous un véritable charme auquel vos oreilles, hélas se sont trop facilement accoutumées, vous allez être forcés d'écouter mon humble prose. Je vous en présente d'avance mes excuses les plus sincères et vous promets d'être bref afin de ne point imposer à votre bienveillante attention une épreuve au-dessus de ses forces. Si le rapporteur est inférieur à sa tâche, les poésies qu'il va avoir l'honneur de vous présenter seront, il l'espère, pour vous un dédommagement. Qu'y a-t-il, en effet, de plus propre à charmer et à détendre notre esprit que la poésie, cette musique de l'âme? Tandis que sa sœur captive et enivre nos sens, elle nous élève au dessus d'eux, nous


fait planer dans des sphères élevées et nous permet d'envisager avec plus de sérénité les soucis et les peines inhérents à notre nature. Aussi tous les peuples et tous les temps ont-ils eu leurs poètes. En Grèce Homère, aussi bien qu'à Rome Plaute et Térence, ont eu leurs devanciers. Les Gaulois avaient leurs bardes qui parcouraient les campagnes, récitant un grand nombre de vers. Malheureusement aucun de leurs poèmes n'est parvenu jusqu'à nous. Plus tard les Trouvères ont repris leurs chants, tantôt en langue d'Oil. initiés par les Scaldes venus du Nord, tantôt en langue d'Oc, en suivant l'inspiration des Maures, entretenant partout l'esprit chevaleresque qui a jeté tant d'éclat sur cette époque d'héroïsme et de galanterie. Qui donc, parmi les vaillants guerriers du mo3-en-âge, n'eût aspiré, comme à un suprême honneur, d'être le Roland d'une épopée et n'eût considéré comme une honte suprême d'en être le Ganelon ?

Les lois qui régissent le monde l'ont condamné à un perpétuel renouvellement. Vous en trouverez un exemple entre mille, Mesdames, dans les modifications sans cesse apportées à vos toilettes par la main des Grâces et destinées à augmenter s'il était possible, le charme irrésistible de vos personnes. ,Tout change donc, même la poésie qui n'était d'abord qu'une mélopée rythmée tantôt lente et douce comme la vague qui, par un beau soleil d'été, vient expirer mollement sur nos grèves, tantôt rapide et furieuse comme le flux de l'océan en courroux.

Bien que n'étant pas soumise aux règles de la prosodie, cette poésie antique n'en avait pas moins de charme et d'énergie, puisqu'on a pu dire avec quelque raison que la civilisation; en polissant et affinant toutes choses, lui avait tait perdre un peu de sa majesté primitive.

Après avoir chanté presque exclusivement, dans son enfance, les exploits des héros, la poésie élargit peu à peu sa


sphère et revêt tour à tour les formes de romans allégoriques, de fables et enfin de mystères, lorsque les prédications des croisades et les récits des guerriers qui en revenaient eurent enflammé l'imagination des Trouvères. Ils eurent au moyen-âge la gloire de fonder véritablement la littérature romantique par leur imagination créatrice qui s'est montrée d'une merveilleuse fécondité et a servi de modèle à toutes les poésies étrangères. Ne retrouvons-nous pas, en effet, les traces de l'impulsion donnée par les trouvères dans le poème du Cid et Dante lui-même ne leur a-t-il pas emprunté des conceptions ? Le romantisme, établi en France, acquiert avec les années des partisans de plus en plus nombreux et devint, au siècle dernier, une véritable école dont Victor Hugo a bien mérité le titre de chef, par la révolution poétique qu'il a lui-même inaugurée dans ses oeuvres et que son génie a su imposer. Il comprit, comme le dit si bien Bourget dans l'esquisse qu'il a tracée du grand maître, « la fonction vitale « que la rime occupe dans l'organisme du vers français et « choisit, pour les mettre à cette place de lumière, les mots « qui donnent la tonalité au morceau poétique ». Afin de donner du relief et de nuancer à son gré ses descriptions, il introduit dans la langue poétique des mots, jusque-là réputés sans noblesse, qui lui permettent de rendre dans un langage à la fois imagé et énergique les passions qui agitent l'humanité.

Dans la seconde moitié du xixe siècle, les Parnassiens tentèrent un essai de restauration de poésie savante, en s'inspirant des poètes du temps de Louis XIII. Enfin de nos jours, le Romantisme continue son évolution avec Les impressionnistes et les décadents. Ces nouvelles écoles font de la poésie une sorte d'harmonie imitative, recherchant avant tout l'expression qui peut éveiller telle ou telle sensation dans notre âme et négligeant peut-ètre un peu


trop le développement de la pensée qui reste vague et quelquefois même obscure.

Il y a heureusement encore des poètes qui reviennent aux grandes légendes chevaleresques ou bibliques et s'attachent à réveiller dans nos âmes les nobles sentiments d'amour maternel ou filial, de religion et de patrie. Il y a des poètes, admirateurs passionnés des beautés grandioses de la nature, qui savent, en un langage vétitablement poétique, nous rappelant l'auteur des Harmonies et des Méditations, nous faire partager les grandes émotions qu'ils ressentent eux-mêmes en contemplant ces merveilles. Parmi ceux-ci, et figurant au premier rang dans notre concours, nous devons placer M"e Maria Thomazeau, de Bouin (Vendée), à qui la Société décerne, cette année, sa plus haute récompense, le rameau d'argent, pour un ensemble de poésies intitulé Au souffle des biises, où nous avons distingué une ode à l'océan, Sur la plage et le Chant du Soir.

Nous n'aurons point l'indiscrétion de demander à M"c Thomazeau si elle a dans le cœur quelque grande et noble affection nous savons qu'elle aime, puisqu'elle a pris pour devise « Rimer c'est aimer» et qu'elle rime fort bien nous pourrons ajouter qu'elle aime passionnément l'Océan dont elle est si voisine et qui berce souvent ses rêveries.

Oui devant toi je rêve, el c'est ma jouissance,

A ta masse inconstante, à ton immensite,

A ce flot qui s'endort, image d'innocence,

Et puis à la grandeur, et puis à la puissance

De ce même flot irnté.

Elle nous fait d'abord admirer avec elle le calme de cette mer qui produit en nous une sensation d'apaisement et endort momentanément nos souffrances.


Le calme et la majesté de l'Océan élèvent peu à peu l'âme du poète jusqu'à Dieu et l'immortalité.

Je bornerai là mes citations puisque j'aurai l'honneur, dans quelques instants, de vous lire cette pièce, mais on peut juger, d'après ces extraits, que l'auteur est réellement un poète; elle a beaucoup d'inspiration, de sensibilité et une grande facilité de versification. Les rimes sont bonnes et point tapageuses.

Dans le Chant dit Soir, Mlle Thomazeau dépeint, en véritable artiste, le calme qui succède sur la teire à l'agitation du jour

Parfois avec amour tu viens baiser la rive, Ta vague avec langueur se soulève il demi, Et quand, au jour qui tombe, un frêle esquif arrive, Tu courbes devant lui ta houle fugitive, Tu le portes comme un ami.

1 1

J'aime cette ride légère

Qui gazouille pies du récif,

J'aime la houle passagere

Jouant avec le frêle esquif,

Je la sens, comme dans un rêve; Capricieuse elle m'enlève

Et me redescend tour à tour, Et dans mon âme ainsi bercée, Libre et trarquille ma pensée Oublie encor le poids du jour.

Sur ton sein quand tu me balances Dans ces délicieux silences

Où l'Unhers me dit adieu,

Je m 'endors. Pour mot tout sVffice. Ici-bas tout change de face.

Je monte et je vais jusqu'à Dieu 1


Il est nuit, le m jslère envahit la nature;

Plus de bruits, plus de chants, tout est silencieux

Seul le ruisseau lointain sur les cailloux murmure

Et l'humble ver-luisant, qui cherche sa pâture,

Brille sur les gazons comme l'étoile aux cieux.

Puis la beauté des astres qui éclairent le repos de la nature

Ah comment oublier celte scène animée

Où mille astres errants se pressent tour à tour?

Comment ne pas t'aimer, vaste plaine enflammée,

Quand ces globes de feu, majestueuse armée,

Illumineatla nuit de la splendeur du jour?

Enfin la contemplation de la nuit, comme tout à l'heure celle de l'Océan, élève vers Dieu l'âme du poète qui s'écrie

0 lumière incréé, ô grandeur infinie

Que je suis peu de chose en présence de toi Laisse-moi t'entrevoir, ô lumière bénie,

Laisse-moi m'élever, dans mon faible génie, Plus haut que ces soleils, ouvrages de ton doigt. Mais tout cela, qu'est-il, Seigneur ? Une étincelle C'est une ombre, et j'ai soif de la réalité

O cieux, inclinez-vous mon âme est immortelle Vous périrez, la mort n'est point faite pour elle; Laissez-la s'élever à l'immortalité.

Les poésies adressées à la Société par Mlle Thomazeau comprennent encore trois pièces intitulées Souvenirs de Voyage, le Mal du siècle, les Rameaux, et un sonnet Vierge Mère.

Je regrette que le nombre de poésies à examiner ne me permette point de vous en citer des extraits; il y a dans chacune d'elles de beaux vers et de nobles pensées. Mais certaines négligences nous obligent à les mettre au second plan.


En somme l'œuvre de notre poète vendéenne, quoique de longue haleine, ne présente, à notre avis, que de légers défauts. Qui n'en a pas en ce monde Un critique sévère pourrait bien lui reprocher certaines répétitions de pensées dans des termes différents cà et là des expressions un peu triviales; enfin des réminiscences de poètes, trop connues pour ne pas être remarquées. Mais il est juste de reconnaître la contexture impeccable du grand nombre de vers que l'auteur a soumis à notre appréciation et les effets de grande harmonie qu'elle a su obtenir par la combinaison de rythmes variés suivant le genre d'émotion qu'elle veut traduire.

Une médaille de vermeil est accordée à Mme ChaulanBonestève, de Nissan, pour ses deux poésies intitulées Aux vieux clochers et Militia est vila hominis. Notre Société a été heureuse, lorsque le nom de celle qui a mérité sa seconde récompense lui a été connu, d'avoir, dans le même concours, attribué à des dames poètes le rameau d'argent et la médaille de vermeil. Mme Chaulan Bonestève n'est point une inconnue parmi nous, puisque, plusieurs fois déjà, elle a pris part, et non sans succès, à nos concours aussi sommes-nous heureux de lui adresser nos respectueuses félicitations.

L'âme du poète a tressailli au bruit des cloches de son pays natal, comme celle de Châteaubriand à qui Mme Chaulan a emprunté sa devise, et elle nous traduit son émotion en excellents vers dont les rimes sont sonores; elle a ménagé pour occuper cette place, au moins dans certaines strophes, les mots qui font image et donnent à l'oreille l'impression que les vives couleurs produisent sur nos yeux. J'aime les fières tours de nos clochers gotiques

Dont l'airain chante et prie à tonte heure du jour,

Qui semblent exhaler de leurs pierres antiques

Un encens embaumé de prière et d'amour.


0 clochers bourdonnante des vieilles cathédrales Dont la voix, au tra\ers des pierres sépulcrales, A bercé si longtemps le sommeil des aïeux, Redites leurs \ertusanx fils de cette France Qui vivaient autrefois d'honneur et de vaillance Le cœjr dans l'idéal et le front dans les cieux!

L'auteur est très bien inspiré dans le développement du sujet de sa seconde poésie, la Vie de l'homme est un combat

Sache bien qu'ici-bas loute gloire s'achète. Que c'est uu dur labeur l'enivrante conquête De ce bien fugitif qu'on nomme le bonheur Et que, s'il faut du sang pour conquérir les tiônes, Le bonheur coûte plus que toutes les couronnes Car il a pour rançon te sang même du coeur.

Les poètes qui ont piis part, cette année, à notre concours sont nombreux, beaucoup de poésies ont retenu notre attention aussi, afin de ne point se montrer trop parcimonieuse et de pouvoir récompenser le mérite dans la mesure de ses moyens, notre Compagnie a décerné cinq médailles d'argent.

Pour ne pas interrompre Li série des dames qui ont cette année les honneurs du concours, je citerai d'abord les Yeux de l'Enfant, poésie sentimentale et remplie de charme, dans laquelle une mère, penchée sur le berceau de son jeune fils, oublie les douleurs passées, les désillusions et les tristesses du présent et reprend confiance en l'avenir. Je veux, cher amour, clore ta paupière

D'un de ces baisers très longs et très doux

Qui dans tes yeux clairs, tes yeux de lumière,

Font descendre un peu de mon cœur jaloux,

Je veux d'un baiser clore ta paupière I


Je baise eu les yeux mon passé d'enfant. Et je mire en eux mon triste \isage, Oiseau noir rayant lazur triomphant. J'eus pourtant des yeux pareils, à ton âge. Je baise en tes ye x mon passé d enfant Je baise en tes yeux l'oubli bienfaisant Qu'importent pour moi les douleurs passées, Puisqu'en ton regard sourit le présent 1 La force revient à mes mams lassées. Je baise en tes yeux l'oubli bienfaisant 1

Ces vers gracieux nous révèlent le talent poétique de Mme Eugénie Vialat, de Nimes.

En Grève, voilà certes un sujet d'actualité, traité avec beaucoup d'esprit et de bon sens par M. Paul Berton, de Mâcon. Bien qu'il ait pris pour devise: « Non omnes qui habent cilharam sunt citbarredi » ce que je traduirai en langage vulgaire tous ceux qui font des vers ne sont pas poètes, nous pouvons dire sans hésiter qu'il l'est réellement ce n'est point un disciple de Lamartine, mais bien de François Coppée. Le vers est facile, et ce conte moderne, comme le qualifie l'auteur, est une étude de mœurs rendu saisissante par certaines expressions qui peuvent paraître choquantes au premier abord, mais qui ont bien leur saveur dans cette scène d'atelier.

Jamais, en travaillaut, je n'ai manqué de pain, Jusqu'à l'heure mauvaise où, tout bas, un copain Me dit « Père François, nous nous mettons en grève Vous marchez avec nous? De fdim l'ouvrier crève. » «Moi», que je lui réponds, « gréviste est un métier Que je ne connais pas et je reste au chanuer. Déjà vieux, j'ai du mal à rournr la famille Mon gendre, par surcroît, vient de lâcher ma fille, Lui laissant, le vaurien qui se grisait le jour

Et la battait la nuit, comme preuve d'amour,


Le père Fiançois, pour avoir trop facilement suivi les mauvais conseils d'un camarade moins laborieux que lui, après de copieuses libations, perd l'emploi qu'il occupait honorablement depuis longues années et devient gréviste malgré lui Laissons-le à ses tristes mais tardives réflexions et écoutons, si vous le voulez, la Sérénade à la Lune du Dr Félix Coste, de Bédarieux, qui a mérité, lui aussi, une médaille d'argent

Dpux superbes jumeaux, une gamine, un mioche Que j'aince et pour lesquels je conserve ma pioche. Ne comptez pas sur moi ». « Soit » fit mon compagnon, Mais nous boirons nn coup, vous ne direz pas non, Ce soir à la sortie?» »

Et la cloche sonnée

Craintif et mécontent j'acceptai la tournée.

J'ai tant bu qn'un moment j'ai pensé rendre l'âme. Je bois peu d'ordinaire et puis, devant ma femme, Ainsi qu'un chien fouetté, j'avais cet air penaud Qui donne an plas malin l'allure d'un nigaud. Dès que je fus remis, j'allai chez le patron Je me sentais coupable et je courbais le front. « Comment, père François, me dit-il sans colère, Vous embarquez aussi sur la grande galère? A votre âge ? Tant pis Et d'après un rapport Vous étiez l'autre soir, dans la rue, ivre-mort.

Mignonne,ouvrez votre fenêtre La lune au ciel vient d'apparailre Et son croissant lance, moqueur, Un rayon d'argent qui pénètre

Dans votre chambre et veut connaître Celle qui torture mon cœur.

Rayons, regards, c'est même chose. Quelle indiscrète lune Elle ose Ainsi vous regarder la nuit

A travers la persieune close,

Son regard se glisse et se pose

Sur votre tapis, près du ht.


Et tandis que dans la nuit brune Je chante ainsi mon infortune, Peut-être lui, ce curieux

Et méchant regard de la lune, Pose sa lumière importune Sur vos cheveux et sur vos yeux.

Ce rayon de lune a très heureusement inspiré notre poète dont les vers ont beaucoup de finesse mais il n'est point le seul, parmi nos concurrents, à subir heureuse influence de l'astre des nuits. Tandis qu'il jalouse la lune de la liberté avec laquelle elle pénètre jusqu'à l'objet de ses rêves, M. Henri Roussel, de Béziers, dans sa Confidence Opaline, prend cette même lune pour messagère et la charge de veiller sur la vierge endormie et de lui dérober un baiser

0 lune, gente lune amie,

Toi qui veilles le soir sur la terre endormie, Sois douce à la -wergequi dort

A l'extase où se meut énnmoure son rêve, Ajoute un clair rayon qui dans l'ombre soulève Comme an peu de poussière d'or,

Afin que bien plus beau soit encore le songe Et qu'en des visions douces il se prolonge Jusqu'aux primes feux du matin.

Nous avons retenu également du même auteur, un madrigal qui n'est point sans mérite

On vous a dit que je suis D'une inconstance frivole, Que l'amour que je poursuis Aux heures d'ivresse folle Pareil au rêve s'envole

Avec la brume des nuits


La tâche du

grave au doux, du plaisant au sévère ». Après ces ballades remplies de finesse et de légéreté, nous nous trouvons brusquement rappelés au sérieux de la vie par cette devise empruntée à l'Evangile Surgent psendochristi et psendopiophetx. « Il y aura de faux christs et de faux prophètes ». L'auteur des Temps nouveaux critique en vers généralement harmonieux et bien cadencés les réformateurs qui veulent bouleverser l'humanité en retranchant toute autorité soit divine, soit humaine

Sans doute autrefois j'aimais

Sans amour, je le confesse,

Celle-là, celle-ci, mais

Eurent-ils rien qui vous blesse

Ces caprices que delaisse

Ma constance desormais ?

Cetle autre enfin eut capté

Par ses naïves tendresses

Mon cœur encore indomple,

Pourtant affamé d'ivresses,

Si, pour parer ses caresses

Elle eût eu votre beauté.

rappoiteur l'oblige souvent à « passer du

Tel nn éclair blafard semble Illuminer l'onde, Ainsi d'etranges voix ont pas«é dans les airs « Croulez, fondements du vieux monde,

Nous allons changer l'univers.

Notre doctrine à nous ri'adn.et ni Dieu ni maître, Point d'eternel passé, d'immortel avenir,

A quoi bon ce troublant peut-êtie?

Notre morale est le plaisir. i

Rêveurs des temps nouveaux, la triste expérience De vos conceptions a trop longtemps duré. Traîtres in conscients, silence ¡

Vous avez tout deshonoré i


Noble pays des Francs dont la gloire immortelle

Hier encore planait jusqu'au sommet des cieux,

Etouffe l'hydre criminelle

Qui t'empoisonne sous nos yeux.

Les Temps nouveaux ont mérité à M. Louis Salle, avocat à Cherbourg, déjà récompensé dans nos concours, un rappel de médaille d'argent.

Six médailles de bronze sont attribuées à des œuvres dont le mérite est certainement moindre, mais qui, cependant ont une réelle valeur. Je citerai en première ligne le Tombeau d'Alaric, T)aphnis et Cbloé, le Manuscrit et au Gynécée, de M. Ernest Lafont, d'Aiguillon (Lot-et Garonne); ce sont de gracieux sonnets du genre de Hérédia. Mon cottage, les ^Abeilles de Vhgile, Euxène et Gypth, poèmes considérables, trop considérables peut-être, puisque nous devons leur reprocher des longueurs, des idées qui reviennent plusieurs fois sous des formes diverses; ils contiennent cependant de beaux vers, d'une inspiration vraiment poétique leur auteur est M. Henri Emmanuel, de Lagruère (Lot-et-Garonne).

Sous le titre Toute la vie, M. Edmond Martin, d'Asnières, a présenté à notre concours quatorze sonnets parmi lesquels Le pouvoir des nids, SaMajeslé l'Amour, ont été particulièrement remarqués. On peut reprocher à ces sonnets un style un peu prétentieux.

La Voix des cloches, de M. Laurent Duval, de Béziers, vient se mêler à celle des bourdons des vieilles cathédrales que nous a fait entendre Mme Chaulan-Bonestève; cloches et bourdons, avec des accents différents, éveillent les mêmes impressions dans notre âme.

Nous terminerons la série des pièces récompensées par les cinq poésies de M. Jalaguier, de Nimes, intitulées Chant de tristesse, Extase, Lumière, la Couleur des Larmes,


Siirsum Corda, enfin par la Mort de l'enseigne de vaisseau Paul-Henri, à Pékin, œuvre de M. Clément Clercy, de Limoux ce poème important, puisqu'il comprend près de deux cents vers, est éminemment patriotique et met bien en lumière l'héroïsme du martyr de Pé-Tang. Avant de terminer notre rapport, nous devons mentionner très honorablement

L'arbre des fées et les Ceiises, de M Lucien Braye, de Ligny (Meuse).

Les T(eligieuses, de M Jean du Sandillat, au Sandillat (Indre).

L'emprite, de Mrae Anna Latargue, de Tonneins. Un sentiment profond de tristesse nous envahit en songeant à la déception d'un grand nombre de concurrents de ce tournoi littéraire qui n'ont pu être récompensés beaucoup cependant nous ont fait parvenir des œuvres dignes d'être remarquées soit par l'élévation des idées, soit par leur sentiment poétique; mais tous ne pouvant être couronnés, nous avons dû choisir les meilleurs entre les bons. Nous adiessons donc nos félicitations et nos encouragements, non-seulement aux lauiéats qui doivent toujours tendre à s'élever plus haut, mais même aux déçus d'aujourd'hui qui seront peut-être les vainqueurs de demain.

Après ce rapport, M. Bouillet donne lecture de la poésie de M"e Maria Thomazeau qui a obtenu le prix du genre.


SUR LA PLAGE

1

Salut, vaste Océan, toi qui vers cette grève Pousses de tes longs flots les bataillons mouvants! Tu t'agites sans cesse, et moi toujours je rêve, Quand ta vague indocile éclate ou se relève, Sous le fier caprice des vents.

Oui, devant toi je rêve et c'est ma jouissance A ta masse inconstante, à son immensité

A ce flot qui s'endort, image d'innocence, Et puis à la grandeur, et puis à la puissance De ce même flot irrité.

Parfois avec amour tu viens baiser la rive,

Ta vague avec langueur se soulève à demi, Et quand, au jour qui tombe, un frêle esquif arrive, Tu courbes devant lui ta houle fugitive,

Tu le portes comme un ami.

Aux fraîcheurs du matin, que ta brise parfume, Tu ravives le sang par tes mâles odeurs,

Et lorsqu'au firmament une étoile s'allume Qui n'aimerait à voir, dans ta troublante écume, Etinceler mille splendeurs

Par delà les galets, que cent fois tu déranges, Mer je vois onduler en longs replis soyeux Ta surface d'azur, écharpe aux tons étranges, Où l'écume a brodé la plus riche des franges, Et ta beauté séduit mes yeux.


II

O mer! quand ta vague étincelle Aux mourantes lueurs du jour, Quand, sous le poids de la nacelle, Tu sembles tressaillir d'amour Quand ta voix à peine murmure, Quand les échos de la nature

Dans le lointain semblent courir, N'es-tu pas l'image bénie

Du ciel, cette mer infinie,

Où le bonheur ne peut mourir ? Ah seule sur la plage aimée, Dans les recueillements du soir, L'âme éprise et vraiment charmée, Près de tes flots je viens m'asseoir. A l'heure où l'astre au ciel scintille Et dans ton gai miroir sautille, Au souffle amoureux des zéphirs, Que je t'aime, quand tu déferles, Coquette, inondant de tes perles Ton ample manteau de saphirs J'aime cette ride légère

Qui gazouille près du récif;

J'aime la houle passagère

Jouant avec le frêle esquif.

Je la sens comme dans un rêve Capricieuse, elle m'enlève

Et me redescend tour à tour Et, dans mon âme ainsi bercée, Libre et tranquille ma pensée Oublie encor le poids du jour.


O Mer, suave enchanteresse,

Berceuse à l'écharpe d'azur,

Comme ta voix rien ne caresse, Comme ton souffle rien n'est pur. Sur ton sein, quand tu me balances, Dans ces délicieux silences

Où l'univers me dit adieu,

Je m'endors. Pour moi tout s'efface Ici-bas tout change de face.

Je monte. et je vais jusqu'à Dieu 1 Oui, jusqu'à Dieu, jusqu'à ces plages Où règne l'immortalité,

Bords fortunés où les orages

N'ont jamais une heure habité. Entends-tu là, sous ces portiques, Les harpes d'or et les cantiques Des chérubins et des élus ?

O Mer, laisse-moi dans ces rêves Et va-t-en là-bas sur tes grèves Mourir. Ne me réveille plus

III

Ecoutez dans les airs a mugi la tempête La-bas l'immensité s'élève en tourbillons; Les monstres sur la vague au loin dressent la tête Et labourent l'espace en ténébreux sillons. Quel sinistre fracas tonne sur les rivages Mille flots, agitant leurs ciinières sauvages, Semblent vouloir briser la terre sous leurs coups. Grand Dieu! cet océan, dans son aspect horrible, Voudrait-il me montrer le spectacle terrible De cette mer de flamme où sévit ton courroux ?


Pourquoi gronder ainsi, vagues amoncelées ? Pourquoi cette fureur et pourquoi ce transport ? Ah 1 ces montagnes d'eau, qu'on dirait affolées, Poussent vers les brisants la nef qui rentre au port Fuyez, marins, fuyez car la foudre étincelle 1 A genoux sur ce pont qui craque et qui chancelle! Le bras au gouvernail et le regard vers Dieu. Hélas 1 il est trop tard! La mer a pris sa proie. Et, parmi les débris que sa colère broie,

Mères, pleurez vos fils ils ne sont plus! Adieu!! O cruel Océan, que de fois tes abîmes

Ont englouti la barque et l'équipage en pleurs Qui pourrait de tes flots calculer les victimes ? Ah n'es-tu pas vraiment le gouffre des douleurs ? De tes sombres fureurs je vois partout les preuves N'as-tu pas sur tes bords multiplié les veuves, Et tiré des sanglots du cceur de l'orphelin ? N'as-tu pas étendu le deuil sur les familles ? N'as-tu pas dissipé dans l'âme de nos filles Ces rêves d'avenir dont leur cœur était plein ?. Ils t'aiment cependant ils n'osent te maudire Et ce marin bronzé, dans son esquif léger, Cent fois comme englouti par ton gouffre en délire S'embarque en souriant, sans souci du danger. Et cette femme en deuil, à l'oeil encore humide, Et cette pâle enfant, orpheline timide,

O Mer, sans te haïr, elles verront tes flots ? Quel est donc ce mystère ? et quel charme invisible Captive devant toi le promeneur paisible

Et le cœur tant de fois brisé par les sanglots ?


Ah ce charme c'est Dieu, Dieu la force latente, Par qui tout vit et meurt, et s'agite ici-bas; C'est l'image de Dieu qui domine, éclatante, De ce vaste Océan les sublimes ébats.

O Mer, je l'ai compris c'est Lui qui te fait vivre, Sa puissance t'émeut et son souffle t'enivre Oui, tes flots sont enflés des sanglots des humains Qu'importe ? Ta beauté n'en est point éclipsée Ta vue au Créateur, élève ma pensée,

Et je salue en toi l'ouvrage de ses mains

Maria THOMAZEAU.

Après l'exécution d'un morceau de musique M. Antonin Soucaille, Secrétaire de la Société, présente son rapport sur les Mémoires historiques.


RAPPORT

SUR LE

Concours des Mémoires Historiés et Archéologiques

Par Antonin SOUCAILLE Secrétaire

MESDAMES, MESSIEURS,

C'est du concours des Mémoires historiques et archéologiques que j'ai reçu la mission de vous entretenir. Cette année, nous le reconnaissons, ils n'ont pas afflué. L'aveu qui m'échappe ajoute à nos regrets. La tâche devient singulièrement ditficile pour le rapporteur, réduit à se demander quelle est la cause de cette absence de manuscrits. A quoi peut-on l'attribuer lorsque le nombre des envois précédents nous était un garant contre toute déception et nous berçait du plus doux espoir? D'où naît la cessation d'un empressement si marqué ? Il semble qu'il nous était permis de nous réjouir de la découverte d'un riche filon dans cette mine du travail et de l'exploitation d'une voie profitable aux amis de l'histoire locale, satisfaits d'avoir retrouvé leur chemin de Damas.

Ne pourrait-il pas se faire que le courage eût manqué à quelques-uns ? Ah les âmes bien trempées ne connaissent pas de défaillance et leur fond de réserve recèle toujours une vigueur qui ne saurait fléchir.


Serait-ce le temps ? Peut-ètre Néanmoins, notre programme n'imposant pas de sujet et laissant aux concurrents une parfaite latitude pour se recueillir, notre programme. issu d'une élaboration réfléchie, tend plutôt à favoriser leur activité, à précipiter leurs efforts, à les empêcher d'aller à la dérive.

Mais les recherches, nous le sa\ons, sont pénibles, difficiles et pas toujours commodes. Par-là, elles occasionnent une perte de temps et le terme impitoyable du concouis échoit.

Ce motif n'est pas à rejeter. Il vaut mieux l'accepter que de mettre en cause les décisions des juges. Le but de nos efforts, sous la figure de récompenses, est d'aider et d'encourager les personnes en veine de travailler. A tous est offerte l'assurance de trouver ici des Aristarques et non des Zoiles. Les appi éclations ne se séparent pas d'une aimable bienveillance L'indulgence prime la rigueur. Un arbre bien soigné donne de bons fruits. N'est-ce pas le moment de rappeler les hautes conséquences de prix obtenus aux concours d'Académies provinciales ? Sans parler de J.-J. Rousseau couronné à Dijon pour l'éloquent et paradoxal discours que tout le monde connaît, me permettrez-vous de signaler la répercussion qu'eurent sur l'esprit de Mairan, notre illustre compatriote trois mémoires scientifiques couronnés successivement par l'Académie de Bordeaux ? Où chercher une meilleure préparation à l'éclosion de son talent scientifique et littéraire que Paris consacra en lui ouvrant les doubles portes de l'Académie des Sciences et de l'Académie française ?

N'est-ce pas là une preuve des avantages tirés des joutes courtoises organisées par les Compagnies savantes de la province dont on a trop souvent médit ? Quel horizon riant et serein se découvre devant elles L'intérêt qu'elles excitent et les succès qu'elles assurent servent comme de point


de ralliement à de nobles esprits rapprochés par une communauté de goûts et de sentiments. Elles méritent qu'on les favorise et qu'on les soutienne. L'histoire refaite avec des données jusqu'alors laissées dans l'oubli et l'étude des monuments ruinés ou conservés doivent rester une source d'observation et de méditation. La matière première ne manque pas à l'ouvrier. La mise en oeuvre exige plus de soin et de pénétration. La volonté viendra à la rescousse. Est-ce à dire qu'on ait déserté nos concours N'existe-til plus de domaine à explorer ? L'ère des recherches historiques et des descriptions archéologiques est-elle fermée ? Une province comme le Languedoc, qui a derrière elle un si long passé de gloire, serait-elle délaissée et mise au ban des travaux scientifiques Nous ne le croyons pas puisqu'il se trouve encore des personnes laborieuses, qui visent à nos suffrages?

M. Isidore Baldous, directeur de l'école libre de Gigean, à qui nous aurions souhaité un émule, nous a présenté un mémoire sur la vétusté abbaye bénédictine de femmes de Saint-Félix de-Montseau dont la commune de Gigean possède les ruines. On ne peut guère faire mention de ce monument sans que notre esprit se reporte à un autre établissement similaire d'une égale célébrité dans le diocèse de Montpellier. Vous avez nommé l'antique abbaye cistercienne de femmes de Notre-Dame-du-Vignogoul, curiosité archéologique dépendant de Li commune de Pignan, de nature à frapper les yeux et à, fixer la curiosité du touriste. Si la mordacité du temps a eu raison du bâtiment du couvent, il convient d'ajouter que l'église, victime de moindres avaries, offre un très grand intérêt. L'archéologue, en quête de vieilles ruines, se trouve bientôt en face d'imposants débris que la splendeur passée des deux monastères étale à sa vue.

M. Baldous a. enserré, dans. onze grandes pages ce qu'il


nous présente sous le titre de monographie de Saint-Félixde Montseau avec accompagnement de photographies figurant exactement l'aspect des ruines qui subsistent encore. Il reprend le récit du chanoine d'Aigrefeuille détaché de son Histoire de la ville de Montpellier, récit qu'il complète par un appoint de faits qui ont échappé à son devancier et qu'il rajeunit par ce que lui ont fourni des documents conservés dans les archives communales de Gigean. Mais ce n'est là qu'une mince glane incapable de donner une javelle tombant à plein poing.

M. Baldous, pas plus que d'Aigrefeuille, ne s'étend pas en d'assez longues considérations. Ils sont l'un et l'autre d'une parcimonie regrettable. Ils se contentent de faire connaître les grandes libéralités accumulées sur le monastère. Ajoutez à cela des questions d'union, de juridiction, de translation du couvent du sommet de la colline voisine dans les murs de Gigean. La question temporelle domine mais la vie morale, l'organisation intérieure, l'influence locale, les rapports sociaux, ce sont autant de parties demeurées dans l'ombre. Quelques pages ne sauraient suffire à la 'glorification de cette abbaye. On serait tenté de leur faire l'application de cette devise Magna res, at tennis labor.

M. Baldous aurait dû relever l'assertion du chanoine attribuant à tort à Bermond de Levezon, évêque de Béziers, la iondation du couvent, d'une existence antérieure Il semblait que les recherches de notre auteur allaient aboutir à des résultats plus probants. Quoiqu'il n'en soit pas ainsi, il est juste de reconnaître les efforts qui ont été poursuivis. et la Société archéologique, adoptant les conclusions du rapporteur, a été d'un avis unanime pour donner une marque d'encouragement sympathique à M. Baldous en lui accordant une Mention honorable accompagnée d'une Médaille de bronze.


Les ruines de Saint- Félix-de-Montseau et de NotreDame-du-Vignogoul se prêtent à des réflexions philosophiques. Ces gigantesques débris, comme Marius devant les remparts écroulés de Carthage, pourraient se consoler ensemble. Comment lutter contre les ravages du temps? Ici il fait librement son œuvre. Ailleurs, sous la direction d'un architecte, versé dans son art, ses irréparables outrages sont réparés témoin la Cité de Carcassonne.

Ce n'est pas tout d'étudier les monuments, il faut les conserver. Telle est la mission que s'est donnée la Société française d'Archéologie par les assises qu'elle tient depuis de longues années dans les diverses villes pour les stimuler à observer cette prescription. Ce n'est plus le temps où l'archéologue comme l'antiquaire servaient de cible à la plaisanterie. Justice a été faite de ces moqueries de mauvais aloi. La numismatique, la paléographie, l'épigraphie, l'archéologie ont conquis leur place au soleil. Il se trouve des maîtres compétents pour enseigner ces parties de la science et des auditeurs d'élite pour s'attachera à leurs leçons. Viennent encore les excursions aussi propres à former l'esprit de la jeunesse et à en seconder les tendances que les herborisations adaptées à l'étude de la Botanique, et d'où chacun rapporte un plaisir toujours nouveau. Les Congrès scientifiques se multiplient et pour la plupart élisent domicile dans les centres universitaires. Les Sociétés savantes depuis plus de quarante ans se réunissent fraternellement et avec une régularité périodique, sous la protection de l'Etat, à Paris, en province ou en Algérie.

Augustin Thierry et les historiens qui relèvent de son école nous ont appris quel fruit on peut retirer de quantité de parchemins parfois livrés en pâture aux vers ou aux rats. Que de secrets ne recèlent-ils pas, attendant une terme volonté pour les tirer du long sommeil qu'ils dorment et les rendre à la lumière ? Ils nous mettront en. goût de


connaître et de comprendre les mœurs, les usages, les coutumes, les faits et gestes de nos ancêtres. Vous en serez convaincus si vous considérez les résultats obtenus par ceux qui coopèrent à l'édifice des histoires communales, hospitalières ou paroissiales. Par-là on redresse des erreurs qui se sont glissées sous la plume des auteurs vivant loin du pays dont ils racontent les événements. C'est un instrument de perfectionnement pour la science. Voilà comment tant de matériau* puisés aux sources trouveront leur application dans l'histoire générale et provinciale. Le respect des vieilles choses s'affirme au milieu des transformations imposées aux cités. Les muis tombent en poussière, mais les souvenirs ne s'oblttèreront pas. Connaissiez-vous quelque chose de plus pittoresque que ce que nous appelions la Place-Vieille. avec sa Halle, dite Place couverte, démolie en 1S65, de caractère vraiment topique, non loin de cet Hôtel- de-Ville où nous sommes réunis ? Que serait-il advenu sans la toileoù l'a fixée le pinceau magistral de notre regretté confière Chatles Labor, tableau que notre Musée est fier de posséder ?

En fait d'histoire locale, il n'est rien sans importance. Un petit fait s'offre comme une résurrection. Il s'interpose pour éclairer, à la lumière de l'histoire générale, des documents condamnés à l'obscurité et pour favoriser la mise en œuvre des matériaux divers courageusement amassés au prix de nombreuses lectures.

Notre activité s'exerce de toute façon. Animés du désir de connaître, nous aspirons à dérober à la nature ses plus intimes secrets. D'où les grandes découvertes qui sont la gloire des siècles. Cette poussée ambitieuse se communique à tous les temps. L'attention est attirée vers ce qu'on appelle la vie intime de la nation, son mouvement économique, ses conditions matérielles et morales, ses défaillances, sa vitalité. L'étude des mœurs et la marche des ins-


titutions nous retiennent. Les communes rurales présentent une vie propre dont les manifestations appellent nos réflexions et s'imposent à notre esprit. Nous remontons vers ce qu'ont vu les générations précédentes et c'est notre devoir de veiller au maintien et à la conservation des monuments qu'elles nous ont laissés en héritage, de telle sorte que, avec l'efficacité de la lance d'Achille, le temps guérisse les outrages qu'il inflige.

Sur l'invitation de M. le Président et après l'exécution d'un morceau de musique, M. Paul Cassan, présente son rapport sur le concours de Poésie néo-romane.


RAPPORT

SUR LE

CONCOURS DE POÉSIE NÉO-ROMANE Par M. Paul CASSAN

MESDAMES, MESSIEURS.

Depuis longtemps, les économistes, les sociologues, les moralistes, prêchent au peuple de France le « retour à la terre », comme devant porter remède aux maux dont il souffre, à commencer par la dépopulation, l'alcoolisme, la tuberculose.

Du théâtre peu fréquenté de la raison, la thèse est passée au théâtre plus attrayant de l'imagination, et romanciers et poètes battent le même rappel sous les fioritures des tropes

René Bazin excite la pitié pour la « terre qui meurt » en nous offrant le spectacle des drames qui surgissent de ses dernières convulsions. Louis Théron de Montaugé suscite le rêve de la vie champêtre par les alleluias de la « terre qui chante ».

Seront-ils écoutés, ou bien, clameront-ils encore dans le désert de l'indifférence ? Faudra-t-il qu'un nouveau Mécène fasse chanter par un nouveau cygne la beauté des travaux


de la terre et l'heureux destin des agriculteurs quand ils savent goûter leur bonheur? Je ne sais j'entends toujours se plaindre qu'on abandonne le soleil des champs pour la brume des villes, l'air pur et tout parfumé de senteurs de la campagne, pour l'atmosphère lourde et nauséabonde des usines ou des bureaux.

Quelles sont les causes de cette anomalie ? Pourquoi le peuple n'écoute-t-il plus la voix de l'âme de la race ?. Parmi les raisons que l'on en peut donner, il me semble en voir une, et des moins négligeables, qui se rattache particulièrement à notre œuvre c'est parle que le peuple a désappris la langue du terroir et de ses pères, c'est parce qu'on l'a déraciné du sol natal, en lui coupant la langue, si je puis dire. Car, la lengo, aco's l'amo mémo d'un pople, sa tradicioun vivento, lacadeno aubenco e trignoulejanto (vivante et carillonnante), que ligo H vivé~rt i naort, li felen, is aujoû, l'ome à la raço dit le capoulié du félibrige, Devoluy. Et il faut louer Mistral et les félibres, et nous les louons d'avoir délivré la Princesse du cloître où la tenait enfermée sa sceurâtre et de l'avoir ramenée si belle qu'on ne peut plus la connaître sans la suivre, et la suivre sans l'aimer. Voilà pourquoi, cette glorification d'une langue, abandonnée jadis aux pâtres et aux gens de la glèbe, accueillie tout d'abord par le dédaigneux sourire des gens de qualité, traitée de snobisme le jour où l'Académie eut jeté ses regards sur elle, devient en y réfléchissant un peu, une oeuvre véritablement sociale.

La langue française, en effet, faite pour les cours et les salons, plane, légère, au dessus de la terre que le paysan fouille. La voix du sol, elle, parle la langue rustique, celle de la race. Retenir le peuple aux écoutes, lui faire chérir cette voix maternelle en lui rappelant qu'aucune n'est aussi sonore, aussi expressive, pour chanter ou peindre tout ce qui vit dans la nature, prêcher d'exemple en l'écoutant soi-


même, en lui taisant écho, n'est-ce pas faire œuvre d'utilité nationale? Oui! parce que la langue est encore la chaîne invisible qui attache l'homme au pays où elle se parle, à la demeure des ancêtres où dorment les échos des voix chères qui l'ont parlée; si bien que lorsque la destinée le pousse en des contrées lointaines, c'est surtout par le langage que le déraciné retrouve ses « pays ». Son cœur tressaille d'aise aux accents du parler natal: c'est un « pays»! Certificat d'origine qu'on ne risque pas d'égarer, parfum du terroir qu'on peut faire suivre sans craindre un « supplément de bagages »

Parce que la langue de nos origines supporte nos traditions qui perpétuent l'amour de la petite patrie, lequel ne peut que conduire au culte réfléchi de la grande patrie. « Quand on est Provençal, on est deux fois Français » s'écrie, dans un élan de patriotisme, notre lauréat de l'an passé au frontispice de son idéale Estelle.

Cet amour de la petite patrie, qui nous rend la grande doublement chère, les félibres l'ont gravé dans le cœur. Ce fût leur rêve de prédilection de vivre, ou dans l'impossible, de mourir dans le pays natal.

Dins un mas que s'escound au mitan di poumié,

Un béu matin, au tems dis ièro,

Sièu na d'un jardinié nié d'uno jardmièro

Dins li jardin de Sant-lloumié,

chante le bon Roumanille, puis il ajoute

Vous n'en prègue, o moun Dieu que vosto man benido, Quand aurai prouu begu l'amarun de la \itlo,

Sarre mis me mounte sièu na.

Après avoir fait son droit, Mistral jette sur un buisson sa robe d'avocat, pour vivre à Maillane où « il souhaite, quand


le bon Dieu voudra, de mourir et d'avoir sa tombe en face de ces collines qui ont réjoui sa vue et reposé son âme. C'est de qu'il nous lance encore, dans l'apothéose du couchant, ce rayon lumineux de sa sagesse

Urous lou que pou vieare

Delieure, (libre) deheure,

Uious lou que pou vieure

A qui jnounte es nascu

La terre ne meurt pis Les gars l'abandonnent, soit elle se couvrira d'un manteau fait d'ivraie, d'ajoncs ou de biuyères pour faiie le deuil de ses enfants, mais quand ils leviendront les ingrats, et qu'ils l'auront devêtue, elle leur donnera, comme avant, le froment nourricier et le \in réparateur, car elle possède dans ses entrailles une sève de jeunesse que le temps est impuissant à tarir.

Ses ruisseaux arrêtés, en des mares stagnantes, par les ronces et l'amoncellement des feuilles mortes, reprendiont sous leurs doigts diligents, le cours de leurs refrains à travers les galets, et le gazon voisin, rafraîchi par cette eau vive, épanouira de nouveau ses pâquerettes et ses bleuets. La terre chante! Messieurs, et vienne la saison, les oiseaux, les insectes eux-mêmes accourent sous la braise du soleil languedocien, pour tenir leur pupitre dans ce concert universel.

La cigale félibréenne, ai-je besoin de le dire, n'est pas en reste. La première que nous trouvons, cette année, sur notre olivier ai rive du pays de Gascogne Une vieille connaissance, M. Valéry Bdlou, de Monclar d'Agenais l'a inspirée. Mais serait-ce la fatigue du voyage. le souffle lui manque encore pour atteindre la branche d'argent ciselé que vous lui tendiez. La brise l'a figée sur le tronc de l'arbre où elle stridule dans le dialecte harmonieux de Jasmin, une série de madrigaux,


PER VOUS FA PLASÉ Or, la jolie dame,

Pour son doux plaisir, Voulut qu'à loisir

Il ouvrit son âme,

En des vers de flamme.

Or, la dame jolie avait grandi dans le sillage fait en son pays par la cour de l'Heptaméron et son oreille délicate, habituée à l'élégance des contes galants de la Marguerite des Marguerites et à ses rimes d'or, ne supportait le verbe d'amour que brodé au point des « précieuses ». Il eut fallu pour lui plaire, une poésie aussi riche que la prairie fleurie par Juin de ses boutons d'or, ou que la mer quand elle roule la perle précieuse dans les volutes de ses vagues douce comme le parfum qui s'exhale de la prunelaie lorsqu'elle se pare de ses flocons de neige.

Pour lui faire plaisir, il eut fallu que la lyre du troubadour put exprimer ce qu'un matin d'été le papillon dit à la fleur qui soupire, ce qu'en chantant, le zéphir amoureux emporte sur son aile, ce que, dans le calme de la nuit, le ruisseau murmure à l'étoile.

Hélas sa lyre est faite des chalumeaux de Tityre Lou mot qu'i caho pertout l'a cercat

Riù, vent, parpalhol, tout ilou refuso

Per vous fa plasé, veses? n'es penat

Il ose, cependant, enhardi par le souvenir embaumé du

rêve fait ensemble sous l'orme, par un soir bien beau, il ose passer de Nouvelle-Amitié à Tendre, d'où il adresse à la jolie dame, sur sa voix séduisante, son regard virginal, sa grâce touchante, son sourire enchanteur, le madrigal accoutumé des habitants de Tendre qu'il termine par cette déclaration à la Cyrano


Mais.

Per vieùre amba vous tant poulido daaio E senti l'oubjet de moun amour fol

Vouldrioi vous moalla touto dins moun amo Coumo'n medalhou penjat à moun col!

Ce sont des cadets de Gascogne

De Monclar, de Casteljaloux

Bretteurs et menteurs sans vergogne

Madame, prenez garde à vous

Si elle ne réussit pas auprès de la jolie dame, la cigale de

M.Valéry Billou, de l'Agenais, n'aura pas, du moins, chanté avec tant de lyrisme, pour des prunes. Elle rapportera de son voyage une médaille d'argent.

Des renards qui font de la bonne morale, voilà qui paraîtra suspect. C'est pourtant la sagesse que prêchent les renards de la fable du docteur Albarel, de Névian. Si cette morale est nouvelle dans la bouche de l'écornifleur, elle l'est moins pour notre oreille. L'auteur a pris le soin, d'ailleurs, de nous en avertir par sa devise latine. L'hirondelle aux petits oiseaux, la carpe aux carpillons tenaient au fond le même langage.

« Attention mes petits, disait maître Renard, dans votre tête le soleil chante Restez toujours près du nid, sans quoi débuchés par les chiens, vous passeriez à portée du fusil des chasseurs qui vous auraient vite échaudés; sans compter que des traquenards, par-ci par-là semés, pourraient bien vous montrer les dents et vous rendre avec quelque orteil de moins ou quelque patte endolorie. »

Mais bah la jeunesse digère difficilement la sagesse. Elle ne croit le mal que quand il est venu


Les voilà donc en campagne

Alléchés par un perdreau blessé, tombé par hasard sous

leur dent, ils vont, ils viennent fureter dans tous les trous, sans avoir l'esprit, comme le petit Poucet de semer des cailloux blancs sur la route, pour retrouver le gîte. Il advint ce qui devait arriver; ils se perdirent dans le bois un chien, un chasseur mirent à mal les deux aînés, et le plus jeune lut occis.

A cette fable, sont épinglés deux sonnets sur ÎJlurt. Grandeur et décadence, résument ce dyptique. La brumo s'esquissabo al cap de sonm cimel.

E lèu (lins Ions caps sans cervelo, Lou delembrié fialet sa tèlo. Tabès nn bel mati

Que lous parents eroan en casso, L'ainat prest à parti

A forço de faire pigasso

Debarutet

Lou cigo-nits e loti calèt.

Ah qu'un plase de sauta

De courri, de s'enseguta

E d'espiuga sur l'herbo mollo Ah qu'èro boude fadeja

De fa de cambirolos

E de pipos redolos

Sans ausi ges repontega

Mes aici que per el tindo l'ouro amargarito Dins l'aire soulelhous a laussejat l'aciè

Tusto, tusto, bouscassié

Aval dins l'ateliela rassègo s'enjimbo

Su' l' bmès lou rabotfiulo e lou martel trebimbo Clavelant lou vestit pe' l' camp del delembrié Menusié tusto, tusto, ardit travalho l'aure Que jimblo à sa loungon l'argentons e lou paure. Tasto, (usto, menusié


Ces pièces dénotent chez leur auteur un sens poétique évident elles sont écrites avec la pureté d'expressions du romanisant érudit qu'est le docteur Albarel. L'emploi judicieux qu'il a fait, à l'instar des bons fabulistes, du vers libre et du monomètre anime sa fable et donne, en maint endroit, un relief singulier à l'expression de l'idée. Nous le louons sincèrement. Il a bien mérité la médaille d'argent t que vous lui avez accordée.

Après lui, l'horizon se découvre, l'arrivée du soleil fait rougir l'aurore

C'est le temps des moissons: debout 1 La terre dort, Ondoyante et superbe en sa tunique d'or (i).

Allons mes moissonneurs, vous savez qu'à midi le soleil tombe dru sur nos épaules et qu'il ne tait pas bon derrière les épis quand il faut, à plein bras, abattre la javelle. Allons! un saut du lit et courons à la faux

C'est ainsi que parlait le métayer du Randal planté sur le seuil de la chambre où dormaient trois enfants et le valet pendant que la métayère

Del poux al carmalhè semblabo 'a ven foulet.

Il est regrettable que ce brillant réveil ne soit pas suivi de l'unité de souffle qui lui siérait.

Lous dalhaires, de M. Ernest Péfourque, de Gasseras, et ses deux autres pièces Se boulhos, si tu voulais. m'aimer, bien entendu, et 'Doues ourguenos, deux sirènes, l'amour et l'amitié, témoignent de la possession d'un verbe riche, mais, à notre avis, un peu trop abscons et mal orthographié. Si la palette de M. Péfourque abonde en couleurs, il a quelques efforts à faire encore pour retrouver le rayonne(t) Le retour aux champs, par Lucien Paté.


ment du sourire de la Joconde. Il sera primé d'une médaille de bronze.

La muse de M. Henri Martel, de Château-Renard de Provence est plus mélancolique. Elle a pris haleine dans les cyprès où des voix plaintives murmuraient ce profond aphorisme de Félix Gras « La Terro es uno pousso de cadabre », et sous cette noire banderole de mercredi des cendres pour emblème, elle a inspiré le chantre des luselo (vers luisants), dont la morale se déroule peu à peu en crescendo funèbre à travers l'Espitau jusqu'al Cementeri. Ces trois poésies dont la versification harmonieuse nous a paru digne d'une médaille de bronze relèvent de l'analyse funéraire que vous n'aimez pas entendre le poète châtie les mœurs en riant.

Passons plutôt dans le champ de M. Gustave Reyne, de Marseille, qui lance vers le ciel bleu de Provence sa joie de vivre

Pieu, pieu, pieu!

Quaù canto vieù

Eh, quoi A-t-il voulu faire sa Galatée ? Après avoir jeté la pomme, le poète a fui sous la sombre avenue et c'est à Galatée de le suivre

De qu'as dounc, digo-me, toun er roelancounièu,

Encliusclo e fai ploura mi grands lue pensatieu.

Pamens ai coumo avaiu, sempre la memo flamo

Per larga lVtrambord au prefouns de toun amo

Quau sies tu douot lo graci e lou bilin-balan,

lien ion ma bouco ardento e mi det tremoulan ?

Cependant les yeux se dessillent, la forme se fait belle, le sourire revient, l'espoir renaît, le rêve devient bleu 0 digo me toun noum 1

Tu que m'as esvarta la sourno maluranço

Moun noam, pantai requist, ié dison « l'Esperanço 1 u


Nous espérons pouvoir donner, dans l'avenir, plus qu'une médaille de bronze à l'auteur de cette vague Esperanço. Maintenant, chantons des choses un peu moindres. Vous dites que je n'aime plus. quand j'aime plus. Respounso

Ah demande pulèu

I cigaletto d'or, que dins l'estièu brusihen

Sé dms lou cèu doura aïmen loa grand souleù

E si raïo que li grasihen.

et le refrain d'amour que se fredonnent les Chérubins et les Fanchettes dure le temps des seize vers que nous a envoyés Mlle Clotilde Meissonnier, de Beaucaire. Quand on n'a pas le ciseau d'un Hérédia ou d'une comtesse de Noailles pour graver seize lignes sur le marbre du Pentélique, on se contente de tirer la bonne aventure avec son bon ami, en effeuillant des marguerites. La chose est sans conséquence à qui vient de loin.

Elle eut étonné davantage de M. Emmanuel Porçon, de Béziers, ou de M. Félix Niel, de Montblanc, dont la gravité nous est connue.

Aussi l'envoi du premier consiste-t-il en cinq pièces La fablo de la mountaguo d'Até, Moult clouquii, Nadal, Sounjé, S'en set, dans lesquelles la plus petite flèche ne saurait se glisser, mais qui révèlent une imagination originale dont les prémices sont prometteuses, s'il veut bien émonder sa langue des scories qui la gênent; et celui du second en une méditation sur lou repaus, laquelle fait augurer qu'avec un peu moins de repos et plus de travail, M. Niel gravira certainement un échelon plus élevé.

Ces trois noms seront mentionnés sur la stèle néo-romane et clôtureront l'inscription de l'année.

A l'an neuf, les nouvelles strophes 1


Souhaitons d'avoir plus d'originalité dans les idées, plus d'unité dans la composition, plus de miel dans les alvéoles. C'est la gageure des concours.

Dans le Monde où l'on s'ennuie, quand on annonce que le poète des Millets est lauréat de l'Académie

Lauréat! Mediocritas. réplique à part le malicieux sous préfet d'Agenis.

Il faut croire qu'Edouard Pailleron a voulu plutôt saisir l'occasion de faire un spirituel calembourg franco-latin que poser un aphorisme ? Sans cela, pauvres de nous N'empêche que cette idée fait assez souvent écho pour qu'il convienne de tenir la palme haute afin d'affranchir le lauréat, de ce cercle du dédain dans lequel finiraient par sombrer les concours.


LAUREATS DES CONCOURS

De l'Année 19O6

MÉMOIRES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES

(Trix réservé)

Mention honorable avec médaille de bronze

Saim-Félix de Montseau, par M Isidore Baldous, de Gigean

POÉSIE FRANÇAISE

%ameau de Chêne en Argent (Prix du genre)

Au souffle des brises, par Mlle Maria Thomazeau, de Bouin (Vendée).

Médaille de Vermeil 1

Aux vieux clochers, par Mme Emile Chaulan-Bonestève, de Nissan.

Médailles d'Argent

Les yeux de l'enfant, par Mme Eugénie Vialat, de Nîmes. La grêve, par M. Paul Berton, de Mâcon.

Les temps nouveaux, par M. Louis Sallé, avocat, de Cherbourg.

La fée d'amour, Madrigal, Confidence opaline, par M. Henri Roussel, de Béziers.

Le Rayon de lune, par M. le docteur Félix Coste, de Bédarieux.


Xidailles de Bronze

Dapbnis à Chloé, par M. Ernest Lafont, d'Aiguillon (Lot-et-Garonne).

Les abeilles de Virgile, par M. Henri Emmanuel, de La Gruère (L -et-G.)

Toute la vie, par M. Edmond Martin, auteur dramatique, de Villeneuve-la-Garenne (Seine).

La mort de l'enseigne de vaisseau Paul Henri à Péking, par M. Clément Clercy, de Limoux.

La voix des cloches, par M. Laurent Duval, de Béziers. Lumière, par M. André Jalaguier, de Nîmes.

POÉSIE NÉO-ROMANE

(Prix réservé)

Médaille d'iArgent

Per vous fa plasé, par M. Valéry Billou, de Monclar d'Agenais (L.-et-G.).

Lous%einarts, par M. le docteur Paul Albarel,de Névian. Médaille de Bronze

Lous Dalhaïres, par M. Ernest Péfourque, de Gasseras (Tarn-et-Garonne).

Li Luseto, par M. Henri Martel, de Château-Renard-deProvence.

L'Esperanço, par M. Gustave Reyne, de Marseille.


Programme in Concours pour l'année 1301

Dans la séance publique qu'elle tiendra le Jeudi de l'Ascension. g Mai. la Société Archéologique, Scientifique et Littéraire de Béziers décernera

1° Unecouronne de laurier en argent à l'auteur d'un travail historique, biographique ou archéologique concernant le Midi de la France, écrit, autant que possible, d'après des documents originaux et accompagné de pièces justificatives. 2° Un rameau d'olivier en argent à la meilleure pièce de vers en langue néo-romane (Maximum 200 vers). Tous les idiomes du Midi de la France sont admis à concourir.

N.-B -Les auteurs devront suivre l'orthographe des troubadours et joindre une traduction ou un glossaire à leurs poésies.

Un rameau de chêne aussi en argent à la meilleure pièce de vers français. (Maximum 200 vers). Toute œuvre attaquant le gouvernement et la religion ou susceptible de blesser la bienséance ou les mœurs serait éliminée.

La Société pourra décerner en outre des médailles de bronze, d'arment ou de vermeil aux oeuvres qui seront jugées dignes de cette distinction.

Les auteurs qui, dans le concours de poésie néo-romane ou de poésie française, auront obtenu le rameau d'argent ne seront plus admis à concourir dans ce même genre. Les œuvres destinées au concours ne seront pas sig-nées. Elles devront être lisiblement écrites et être adressées en double copie et franches de port, avant le 1er avril prochain, terme de rigueur, à M. Antonin SOUCAILLE, secrétaire de la Société, rue Diderot, 2.

Une seule copie suffira pour les travaux historiques, biographiques et archéologiques.

Les mémoires et les poésies porteront une épigraphe ou devise répétée dans et sur un pli cacheté renfermant, avec le nom vrai, l'adresse exacte et le lieu de résidence réelle de l'auteur, la déclaration expresse qu'ils sont inédits et qu'ils n'ont figuré dans aucun concours. Ce pli sera expédié séparément.

Les manuscrits envoyés ne seront pas rendus.

Le programme est adressé gratis et franco à toute personne qui en fait la demande au secrétaire.

L'envoi des prix par la poste est facultatif et les frais restent à la charge des intéressés.


M. AzAïs Albert, décédé j Béziers !e 12 décembre 1906.

BUREAU DE LA SOCIÉTÉ

Pour l'Année 1906-1907

MM.

ËmiteLAURES,

Xavier LE BARS,

Antonin SoucAiLLE,

Pnu! CASSAN,

Joseph DARDÉ,

Albert VIENNET,

Docteur TARRŒL'X,

Docteur CAVALIh,

NECROLOGIE

Membre Résident

Président.

~Pr~/W< ~c~M~. Secrélai r e.

~a!a~/M'K~.

Trésorier.

CoM.~T<ï/r du Musée lapidaire Q'M~f/f~/<'Mr des Co//ff<OMJ nuM;~?/M/~HM.

.B/Mo~tX'a;


ïicto Pûîtopdû ~of Mûïnhpûp f!û 1Q ~nfioto USM MlicfdiC dos tMtitf)ft!S de la MbiMb

Membres Honoraires

RovÈRtÈ DE CABRiERES (M~ Anatole DE), évêque de Montpellier.

DOUAIS (M~ Célestin,) évêque de Beauvais. HENRY (M~ Pju)), évêque de Grenoble. MM.

Mn/TRAL (Frédéric), 0. '?. Président du FéUbrige, Maillane (B.-du-R.)

MEYLR(Pau!), 0. ~~Membrede )'Insti[ur,Dn'ecteur de l'Ecole des Chartes, Paris.

HÉRON DE VtLLEFOSSE (Ani ), 0. Membre de

l'Institut, Conservateur des antiquités grecques et romaines au Musée du Louvre, Président de la section d'Archéo!ogie du Comité des Travaux historiques et scientifiques. Directeur à t'Eco'e des Hautes-Etudes, etc., Paris.

Membres Résidants

MM.

i8~8

1872

i88[

SouCAiLLE (Antonin), I. P. licencié ès-kttres, correspondant du ministère.

REY-PAiLHADE (Émile DE), avocat, ancien bâtonnier. LAURES (Emile), avocat ancien bâtonnier VtENNET (Albert), avocat.

BouiLLET (Jean), docteur en médecine.

PORTALON (Dieudonné DE).

VIENNET (Charles).

GINESTET (comte DE).

SARRET (vicomte DE).


i882

1883

i886

1887

i888

1889

1891

1892

1894

iS9)

;896

1897

1898

1900

1901

SABATIER-DÈSARNAUDS (Victor), géologue. Bout s (Gabriel, avocat.

SERRES DE JUSTINIAC (Ferdinand DE).

GIVERNIS (Alban).

JuvtXEL (Pierre DE), docteur en droit.

BALDY (Eugène), ancien capitaine d'artillerie. FAYET (Gustave), peintre.

MIREPOIX (Gabriel), avocat.

LAC (Gaston nu).

VALESSIE (Alfred), C. générai en retraite. BoYER (Germain), docteur en droit.

SABATIER (Paul)

S;CARD(J.-At. Sylva), I. P. doct. en médec. LAGARRIGUE (Pierre), avocat.

Guv (~Jean), A. docteur en médecine. C'\VA!LLER (Jean).

GALABRUN (Joseph), avocat,

GAUJAL (Antoine).

GosTE (le chanoine Ad.), curé de St-Aphrodise. CARRiERE (le chanoine Joseph).

GAIRAUD (Emile), avocat.

MARGON (Mlle Jeanne DE), château de Margon. THÉZAN SAINT-GENIEZ (le marquis DE).

BELLAUD-DESSALLES (Madame Mathilde). CAVADÈ (Jean), docteur en médecine.

BARS (Xavier LE), anc. préhid. Chamb. des notaires. ANDOQUE (André D').

SABATiER-DÈSARNAUDS (Etienne).

CAÏLET (Gabriel), céramiste.

GRANIER (le chanoine M.), licencié ès lettres. MONTAL (Fernand DE).

BÈRAL (le chanoine Pierre), curé-doyen de SainteMadeleine.

MM


1~02

1903

1904

190~

1906

ABBES (Paul D'). Paris.

ADVENIER (Auguste), instituteur honoraire, Béziers. ALLIEZ (Victor), notaire, Beaucaire.

AMARDEL(G.), numismate, Narbonne.

AMiEL (André), Vii!egai!henc (Aude).

ARNAVIELLE (Albert, félibre, Montpellier.

BERTHELÈ (Joseph), I. P. archiv. départ., Montpellier. BERTHOMIEU (Louis), avocat, docteur en droit, Narbonne. BLAQ.utERE (l'abbé Constant), curé, Alignan-du-Vent BONNET (Emile), A. avocat, doct. en droit, Montpellier. BOUGETTE (l'abbé Emile), curé, Montblanc (Hérault). CADENAT (Léon), Béziers.

(;) Messieurs les Membres correspondants dont la désignation serait mcomptcte sont pries de nous adresser leur carte de visite rectificative.

BONNET (Jules).

CASSAN (Paul), notaire.

MANDEVILLE (Léon)~ avocat.

DELPON DE VAUX (Fulcran).

CosTE (Joseph). d'Espondeilhan, avocat. CoSTE (Pierre\ docteur en droit

BARRÉS (le baron DE), anc. capit. de cavalerie PASSARINI (Fét)x). docteur en médecine.

ÏARRihUX (Louis), médecin major i~d infanterie.

DARDE (Joseph).

BouILLET (Etienne).

MOURET (Félix), avocat.

DuMONT (Lucien).

Membres Correspondants (i)

MM.

MM.

de i~ c)asse,


MM.

CAZALIS DE FONDOUCE, I. P. ingén. civil, Montpellier. CHABANKEAu(Cam)l)e)'~I P prof. à l'Uni v., Montpellier. DELOUVRiER (le chanoine Alphonse), curé, Paulhan (Hér.) DEVic(t'abbéJean), numismate, curé~ Lignât~ (Hérault). DoNADŒU (le D' Henri), Bédarieux.

DUPRÉ (Victor), Dir. de l'Imprimerie Nationale, Paris. EspÈKANDiEU (Emile), I. P. corr. de l'Institut, Vanves FABRÈGE(Frédéric), JeIaSocietéa<cheologique,MontpeHier. FAVAS (Joseph), Montagnac.

GA;LHARD(R ), I. P. juge de paix bon., Lamalou-les-Bains GROS (Camille), publiciste, Rodez.

GROS (Gabriel), avoué, Saint-Pons.

INJALBERT (Antonin), 0. sculpteur statuaire, Paris. JULIAN (le D'' Numa), Beaucaire.

LABARRiERE (Alpb. DE), cap. de caval., Saint-Céré (Lot). LANDER (Léopold DE), Béziers.

LANET (l'abbé Michel)~ ancien curé, Béziers.

LÈOTARD (Saturnin). A. libraire, Clermont-l'Hérautt. LOURIAC (l'abbé), aumônier du CoUège, Béziers. LUGAGNE (Charles), Toulouse.

MARTIN (Albert), -s 1 P. doyen, prof. à l'Univ., Nancy. MILLIEN (Achille), Beaumont-la-Ferriére (Nièvre). MIQUEL (Jean), géologue, Barroubio p' Aigues-Vtves (H'). MONBARLET (J.-V.), Saint-Seurin-de-Prats (Dordogne). MoNNÈ (Jean), fél~bre. Marseille.

PASQUIER (Félix), 1 P. archiviste départem Toulouse. POLHES (colonel de Bonnet de Maurelhan, baron Dr), C. Amblie, par Creully ~Calvados).

PoxsoN (Raphaël), peintre, Mirseille

PONSONAILHE (Charles), I. P. critique d'art, Paris. REVEL (Gaston), agent voyer, Béziets.

REY-PAILHADE (Joseph DE), ingénieur civil, Toulouse.


MM.

RIGAL (Eugène). I. P. prof. à l'Université, Montpellier. KfVEz J'abbé Pau)~, curé, Portiragnes ~érauttj. RiviÈRES ~Edmond, baron DE), Toulouse.

ROQUE FbRRiER (Alphonse), I. P, Montpellier. SAHUC (Joseph), A. anc. not~, St-Pons-de-Thomières. SALLE (Louis), avocat, Chei bourg.

ÏARNtQ.uET Je chanoine), curé de Saint-Jacques, Béziers. TiNDEL-AzAM~ Maraussan (Hérault).

VALESSIE (Jules), C. cap. de vaisseau en retr., Touton, ViENNET (Maurice~ avocat, Narbonne.

ViLLEpREUX (Louis DE), avocat, Marmande.

VITALIS (Alexandre), Lodëve.

ïi~tP fÏPC fmVf{)ffP<! TPPt~ î)!!Pl~ ~NptP~ Listu des UUndtjG~ J~~ par la ù~ibU!

EKVOtS DU M)H)STÈRE DE L'tNSTRUCTtON PUBUQUE T~u:~ des T~HA: ~K/HM. – Comptes-rendus du Congres des Sociétés savantes tenu à Alger en i~)0). ~!<~<<H historique et philologique. Année 190~

B!); ù~fo/o~ – Année 190~, 2~, ~Hvr. 1906, Hvr.

~M//f~M ~t'~c~Mf~ ~OMO~~M~. – Année 190~. Congrès tenu à Paris. Congrès tenu à Alger.

~HMd~ du Musée GM:M~. – Le Képat. vol. II – BodYoul ou Tibet, 1906 (le paradis des moines).- Les livres sacrés du Cambodge, par A. Leclére~ partie. –Robert (<) La présente Hste tient iteu d'accusé de réception.


De Lasteyrie et A. Vidier. Bibliographie, t.V, i~ livr. Discours prononcés à la séance générale du Congrès des Sociétés s.l\antes, 21 avri! 1906, par MM. A. Brette et R. Poincaré.

DONS ET HOMMAGES

MM.

E. BOUGETTE. M~MC, l'Eglise, Histoire.

E. HOUCHART. – ~rc/M~O~'A-.

P. EUDEL.–T)/C/MKMa~M< /n~M~~T~ A DEI.OUME ~J/0! ~OH/MM/re de la Faculté de droit de T'0/JoK~.

C. BLAQUIERE. – Histoire des sanctuaires dédiés a la Vierge dans le diocèse de Montpellier.

P. AUVARD tamen

A. VITALIS. E. BONNET. /H~

.ËYa~.M/~M~ dit Seigneur France St T3/C–.F/~Mry, /~0/<?<M, /a/~KM~.M.

~M/~H!M t/iOMMMi< du ~ar~?M~?~

L. SABLÉ. 77~/0~0! C/~r~M~.

ED. PiETTE ~M~Ë'r~H< E. BONNET. Le ~a~O~O!~ ~J-'oJ;

J. BERTHELE. ~4/-C~~ ~/)~r/<'M~M~/M~<; /<7 <<–Intendance du 7,a/«~oc, t. IV.

C. DE FONDOUCE. r/<?MM/H~ hallstatiens des C~H~Mt/MGard.


PUBUCtTtONb ENVOYÉES

PAR LES SOCIÉTÉS CORRHPONDANTES

~K/ra~

AcBEViLLE. Société d émulation. Bulletin, Mémoires, t. V, r" partie, sétie, ire et 2e trim. 1906. Années 190~190~. Table générale des publications lyo~-i~Oz).. Atx-EN-PROVENCE. Académie des sciences. Séance publique 1906. Université d'Aix-Marseille, Annales des Facultés de Droit et des Lettres, t. II, p. i Droite 2 Lettres. Revue des études provençdes. Annales.

ALAIS. Société scientifique et littéraire. Revue Cévenole 1° et 2~ semestre i~O).

ALBI. Société des sciences. Revue du Tarn, 30° année, 4, 5, 6, cannée, 1,2.

ALGER. Société historique. Revue Africaine. Le Cinquantenaire 190). ~.9'' année, 3' et ~trim. 190). ~o" année Ie 2e 3e trim. 1906.

AMIENS. Société des Antiquaires. Bulletin 190~, trim 1906, i", 2e trim. Académie des Sciences. Mémoires, t. ~2, 190).

ANGERS. Société d'Agriculture, Sciences et Arts. Mémoires, série, t. VIII, 190).

A\GOULÊME. Société Archéologique et Historique. Bulletin et Mémoires, 2" série, t. V. Année 1904-1905. ANNECY. –Société Florimontane. Revue Savoisienne, ~.6° année 190~,47° année, le trim. i°2°~.

ARRAS. Académie. Mémoires, 11" série, l.XXXVH. Congrès des Sociétés Savantes, Juillet 190~.


AUTUN. Société Eduenne. Mémoires, nouvelle série, t XXXIH.I903.

AviG~ON. Académie. Mémoires, 2e série, t. t.VI,i~,2')ivr.ipo6

BEAUNE. Société d'histoire, archéologie et Mémoires, 190~.

BESANÇON. Académie. Procès-Verbaux et Année 1~0~.

V. Jivr.. littérature. Mémoires.

BORDEAUX. – Académie. Actes, 3*'série, 66"année 1904. Société Archéologique, t. XXVII, i" 2e fasc.

BouRG. Société des sciences naturelles et d'archéologie. Bulletin, 4e trim 1903. ~2~mm. 1906.

BOURGES. Société des antiquaires du Centre. Mémoires XXIX, vol. 1903.

BREST. –Société académique. Bulletin, 2'série, t. XXX, 1904-1903.

CAEN. –Académie nationale des Sciences. Mémoires 1903. Société française d'archéologie. Congrès, 61e session tenue au Puy en 1904

CAHORS. Société des études. Bulletin, t. XXX, 190~. CAMBRAI. Société d'émulation. Mémoires. Fêtes du Centenaire 180~-190~.

CHATEAUDUK –Sooété archéologique Dunoise. Bulletin 1906. i~, 145, 146, i47.

CLERMONT-FERRAND. Académie des Sciences. Bulletin de l'Auvergne 1903, y, 8, 9, 10 livr., 1906 i, 2, 3, 4, 3, 6 livr.

CONSTANTINE –Société d'archéologie. Recueil de notices et Mémoires Année 1903.

DIGNE. Société scientifique et littéraire. BuDetin 26e année, 96, 97, 98, 99.

Dijon. Académie. Mémoires. Années 1903, 1906. DRAGUiGNAN.–Société d'études. Butletm.73''année 1903.


DUNKERQUE Société dunkerquoise. Mémoires, ~2' vol. '90), 43e i9o6.

EPINAL. Société d'émulation. Annales, 82e année 1906. ËvpEUx. –Société d'agriculture. Recueil des travaux, 1903. GAp. – Société d'études. Bulletin. le 2" trim. 1906 GRENOBLE. Société de statistique, 4e série, t. VIII. Académie delphinale. Bulletin, ~série, t. 19, !90~. GuÉRET. –Société des sciences naturelles et archéologiques Mémoires. 2e série, t. X. le partie 1903.

LA RocHELLE. Société des sciences naturelles, Annales 1902-1905, n"

LE HAVRE. Société nationale d'études diverses. Recueil des publications, 7~ année 1904, 72' année igo5, i~ trimestre.

LvoN. Société titté'aire, historique et archéologique. Bulletin trimestriel. 4e, t~O), le, 2', ~'trim. 1906. Société botanique, année 1903. Société iinnéenne, année 1905.

MACON. Académie. Annales, 3 série, t IX. MARSEILLE. Académie des sciences, Beaux-Arts et Belles Lettres Année 1~0~-1~05. Société archéologique de Provence 1905, n<' 6. Société d'études provençales, (Palais Longchamps), 3" année, n° i, 2, 3, 3. MENDE. Société d'agriculture, industrie Bulletin, année 1905.

MoKTAUBA~. Académie. Recueil, t XXI, année 190). Société archéologique. Bulletin, t XXXIII, année 1905. MoNTBÈHARD. Société d'émulation. XXXII'' vol. 190~, xxxnrvoi. 1906.

MoNTBRisON. La Diana, t. XIV, n° 8, t. XV, t MONTPELLIER Société Languedocienne de Géographie.

Bulletin, 28' année, t. XXVIIP, 4' trim. 1906, t XXIX voi. 2, 3. Géographie générale, t. 3* 2e fasc. et cane de l'Hérault. Société pour l'étude des langues romanes. V s., t. IX, janv. juin jui!. août sept. 1906.


MOULINS. Société d'émulation. Bulletin, t. XIII. NANCY. Acad. de Stanislas. Mémoires.6~ s., 1.111.1906. NANTES –Soc. Académique Annales, 8e s., vol. 6e, 1905. NARBONNE Commission archéologique et littéraire. Bulletin. Année 1906, i'. 2e semestre.

NiCE. Société de belles lettres, arts et sciences. Annales t. XVIII et XIX.

NiMES. – Comité de l'art chrétien. Bulletin t. VIII, 52, 53, 54. 1906.

NIORT. Société historique et scientifique. Procèsverbaux et Mémoires, l~ année 1905.

ORLÉANS. Société historique et archéologique. Bulletin t. XIV, 183. 184, :8), Mémoires, t. XXX 1906. PARIS. Société des Antiquaires de France. Mémoires, 1904-1905. Mettensia, IV, Bulletin 1905. Société de l'histoire de France. Annuaire-Bulletin 1905. Société française de numismatique Procès Verbaux 1905. Société des amis des sciences. Compte-rendu 1906.

PAU. Société des sciences, lettres et arts. Bulletin 2*' s., t. XXXIII.

PERPJGNAN. – Société agricole, scientifique et littéraire, 4~ vol., 1906

POITIERS Société des antiquaires de l'Ouest. Bulletin, 2e s., t X, 3°, 4~ trim. 1905.

R.AMBOUILLET. Société archéologique Mémoires, Planches, 2e s. t. XXIX, 1905.

REIMS.– Académie nationale. Travaux, 116 vol. t. II, 117" vol. t. I.

ROCHECHOUART. Société des amis des sciences et arts. Bulletin, t. XV, 1, 2

RODEZ. Société des lettres, sciences et arts. Procès-Verbaux et séances, t. XVI. ie livr.

RouE~, Société d'émulation. Exercice 1905. SAINTES. Société des archives historiques. Bulletin, XXVI" vol 1906, i" 2' 3'' 4e 5 6° livr.


SAINT-ETIENNE. Société d'agriculture et industrie. Annales 2"s t. XXV 190~3", 4" t.XXVI,t",2".3<'I.i9o6. SAINT-LO. Soc. d'agric. et d'archéol., 23e vol. 190~. SAINT-\tALO. Société historique et archéologique. Annales, année 190~.

SAINT OMER. Société des antiquaires de Morinie. Bullenu 1905, t. XI, 3°~ fas: t. XI[ tc)o6. le 2e fasc SotssoKS.–Société historique et scientifique. Bulletin, 3e s., t. XI, :~ot-i~02.

TOULOUSE –Académie des Jeux-Floraux. Recuei),o6. Société Archéologique du Midi de la France. Bulletin, M' 35'3~' – Soc.d'histoire natureDe. 38~1 1~0), n"' 3. 39"t, 1906. Table générale des matières. Universtté Bulletin 18 et 19. Rapport annue), 1906. ÏOURS – Société archéologique. Bulletin, t. XV, l", 2" trim. 1906. Mémoires, 3** série, t. XLIV, i~ partie, TROYES Société académique. Mémoires, t. XLII, 190~. VENDÔME. Société archéologique, scientifique et littéraire. Bulletin, t. XLIV, )90~.

VERSAILLES. Revue de l'histoire de Versailles 7** année,

i9c"). t.

VbSOUL. –ANVERS

IV.

Société d'agriculture Bulletin, ~s n" 190~ ~Of~/M C/M

Société royale d'archéo)ogie But)etin,V, !~o~ 5

1,2,1906.

BRUXELLES. Ana)ecta Bollindiaiia, année 1906. MONTEVIDEO. Anales Jet Museo nacional. T. 11, entregaledf.ic).

Moscou.- Société imperijtedesNaturatistes. 1,2,3, 190~. NEUCHATEL. Société neuchâteloise de Géographie. Bulletiu, t XVI, 190~.

WASHINGTON. Smilhsonian Institution. Annua) Report fortheyearendingjune 30, 190~. Travaux. Report of tlie U. S. National Muséum, 1906.


DESIDERATA

BULLETIN Série, 2°, i~ et 16'livraisons. 2~ tomei"(l8~8et:839);tomeVI, i~!iv. (1871), tome VII (1873 et 1874) tome XII (1883 et 1884) tome XIII ()885 et <886) tome XIV (t887 et 1888) tome XV (1889-90-91 et 1892) tome XVI, Ire liv. (1893). tome I" t" liv. (1895) tome If, r' liv. ([897). SÉANCES PUBLIQUES dei84oà à 1845, 1847, 1849, 185I 1 à 1833.

G. AzAïs. 7/MK~ de Chasse.

Histoire du Za~M~o~ de Dom Vic et Dom VAISSETTE. Edition Privat, Tomes XI et XII.

'DocMM~H/~ !M~ l'histoire de France Négociations de la France dans le Levant. Tome Ier.

GoLTZtus. Df A~MM!mùt/'<a, in-{". Tomes i" et 3e. Ceux de nos confrères qui pourraient disposer des volumes ci-dessus sont priés d'en informer la Société qui les échangerait volontiers contre des Bulletins qui iui restent t et même, s'il y a lieu, contre le Breviari ~<4?Hor. S'adresser à l'Archiviste de la Société qui est à !a disposition de ses confrères, Hôtel Fabregat, le Lundi de.. :o heures à midi et pour la Correspondance Porte Olivier, 6.


La Société ne prend pas la responsabilité des opinions et des assertions émises par les auteurs des articles insérés au Bulletin.


TABLE DES MATIERES PREMIERE LIVRAISON

Pages.

!XALSURATIOX DES BUSTES DE JACQUES ET DE GABRIEL AZA)S. 5 Éioge de Jacques Az:us, par M CASSAN. 8 KIoge de Gabriel Azuis, par M. SOUCAILLE 20 CRÉATION DU BUREAU DE LA POSTE. 28 L'ABBÉ ROZIER A BEAUSÉJOUR 30 CATALOGUE DES MO~KAIES CO~TENUES DANS LE ~lÉDAILLIER DE LA SOCIÉTÉ, par M le Dr ÏARRIEUX. 35 SÉANCE PUBLIQUE DU iM JUIN 1905. 275 Discours de M LAURÈS, président 276 RAPPORT SLR LE CONCOURS DE POÉSIE KÉO-ROMA!~E, par M Paul CASSA\ 287 La Lengo d'or, par i\l"e HOUCHART D'E~-TRE~iONT. 299 RAPPORT SUR LES MÉMOIRES HISTORIQUES, par M A. SOUCAILLE. 301 RAPPORT SUR LE CONCOURS DE POÉSIE FRANÇAISE, par M Pierre COSTE. 307 Aurore d'Avril, par M SYLVESTRE. 330 Nocturne. 331 Flor&al. 332 LAURÉATS DES CONCOURS. 334 PROGRAMME DU CONCOURS DE 1906 336 BUREAU DE LA SOCIÉTÉ. NOUVEAUX MEMBRES 337 NÉCROLOGIE. 338 LISTE DES OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ. 338 DESIDERATA 34G


DEUXŒME~UVRAISON

Pages.

CORPORATIONS MTERROISES D'ARTS-ET-MÉTIERS. AVEC INTRODUCTION PAR M. SOUCAILLE. 353 Maîtres Boulangers, Pàtissiers et Fourgonniers. 372 Forme d'un contrat d'apprentissage 392 Maîtres Boutonniers et Garni~seurs de chapeaux 393 Maîtres Jardiniers. 397 Laboureurs de la Confrérie de Saint-Andrieu 401 id. id. Saint-Farriol. 405 Marchands Mangonniers. 412 Maîtres Orfèvres. 416 Maîtres Tailleurs. 428 Réception de Mattre Tailleur. 432 Maîtres Teinturiers, Moliniers de Soie. 431 SULPICE SÉVÈRE A PRIMULIAC, par M. F. MOURET 447 SÉANCE PUBLIQUE DU 24 MAI 1906. 569 Discours de M Laurès président. 570 0 RAPPORT SUR LE CONCOURS DE POÉSIE FRANÇAISE, par M. Etienne Bouillet. 581 Sur la Plage, par M' Maria THOMAZEAU. 595 RAPPORT SUR LE CONCOURS DES MÉMOIRES HISTORIQUES, par M SouCAiLLE GOO RAPPORT SUR LE CONCOURS DE POÉSIE NÉO-ROMANE, par M. CASSAN. C07 LAURÉATS DU CONCOURS DE 1906 G18 PROGRAMME DE L'ANNÉE 1907. C20 BUREAU DE LA SOCIÉTÉ NÉCROLOGIE G21 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES. C22 OUVRAGES REÇUS. 626 DESIDERATA. 633

Imprimerie Générale. BARTHE, SOUEIX, BOURDOU et RUL


BULLETIN

DE LA

SOCIETE ARCHEOLOGIQUE SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE

DE BEZIERS (HÉRAULT)

FONDÉE EN l8~, AUTORISÉE EN l8~ 5

ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITE PUBLIQUE PAR DECRET DU 1~ OCTOBRE 1874

Tro:stê!He 6'ene. Tome F7

2' LIVRAISON

Volume XXXVI de la collection

BEZIERS

IMPRIMERIE GÉNÉRALE, BARTHE. SOUEIX, BOURDOU & RUL Successeurs de J.StpTE

9, AVENUE DE rKXENAS ET AYE~~JE DE UÉDAHtEUX, 10

1306


au Siège de la Société .irc~eo!o~Me (Hôtel Fabrégat) Rue Bonsi. 8

t" Le Breviari d'Amor de ~a~/re~meM~attt~, vaste encyclopédie romane de la fin du xin* siècle, composée de 35,000 vers et publiée en 8 livraisons, formant 2 volumes )n-8", avec dessins.

2° Les Bulletins de la Société.

Pour se procurer ces publications, il suffit de s'adresser à M. Antonin Soucaille, secrétaire de la Société Archéologique, Scientifique et Littéraire de Béziers.

EN VENTE


EN VENTE

cm Siège de la Société .irc/téo~~Me (Hôtel Fabrégat) Rue Bonsi, 8

Le Breviari d'Amor de ./)7~/re ~)HeM~a!f~, vaste encyclopédie romane de la fin du xin' siècle, composée de 35,000 vers et publiée en 8 fivraisons, formant 3 volumes m 8°, avec dessins.

2° Les Bulletins de la Société.

Pour se procurer ces pubHc.itions. Il suffit de s'adresser à M. Antonin Souc:u~!e. secrétau'e de la Société Archco)ogique, Soenhfirjne et Littér;))re de Déziers


B ULLE TI N

DF LA L

SOCIETE ARCHEOLOGIQUE SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE

DE BÉZIERS (HÉRAULT) FONDÉE EN l8~, AUTORtSE)'; )~' l8~)

ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTIHTÈ PUBLIQUE j PAR DECRET DU 1~. OCTOBRE 187~

Troisième <S'éfïe. Tome T~Z

r' LIVRAISON

Volume XXXV de la collection

BEZIERS

IMPRIMERIE GÉNÉRALE, BARTHE. SoUEfX, BOURDOU & KUL Successeurs de J. SAPTE

'~AYEKUHXH ['MENAS ET AVENUE DE )t!!))AR)EUX,tO

1905