Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 4 sur 4

Nombre de pages: 4

Notice complète:

Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1905-07-31

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 31 juillet 1905

Description : 1905/07/31 (Numéro 210).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k482015h

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/11/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86%.


TOIK A IiA B>A«E !«©§ NOUVELLES »E DERNIÈRE! BIESJffiE

SOMMAIRE

Désinvolture financière. Paul Leroy-Beaũ lieu, ̃ s.RÉCLAME MALADROITE.

Au JOUR LE Jour. « L'Impossible pardon » S. « Mare clausum ».

ÎLa GUERRE russo-japonaise.

A l'Etranger. La Situation en Russie, L' Affaire marocaine.

NOUVELLES du Jour. Les lroubles.de Longwy. LA Semaine dramatique. Eraila Fasuak Marché financier..

Revue commerciale.

LE Vieux de LA Montagne. 30. Jules Brun. DÉSINVOLTURE FINANCIÈRE

Il serait difficile de trouver, dans une période de calme, un exemple de relâchement financier comme celui quo fournit le budget de 1906. ̃

Non seulement il a été présenté à. une époque inusitée, à savoir dans le second semestre Ûe l'année précédant l'exercice auquel il doit s'appliquer non seulement encore il s'offre avec une énorme et exceptionnelle augmentation de dépenses par rapport au budget précédent non seulement, enfin, il comprend, en recettes, des ressources manifestement temporaires, provenant d'emprunts ou équivalant à un emprunt; mais encore, il laisse do côté, en dépenses, nombre de charges obligatoires, parfaitement connues et qui montent à des âizaines de millions.

C'est donc d'une façon tout à fait abusive et par un outrage à la langue que l'on applique le terme de budget au cadre très approximatif et très incomplet, à l'esquisse vague dont le Parlement a été saisi. C'est un simple aperçu qui ne peut même prétendre à un caractère approximatif.

Tel quel, cet aperçu est non seulement préoccupant, mais fort alarmant pour les contribuaBlés.

Le chiffre de 3 milliards 700 millions est, pour la première fois, franchi dans cette évaluation manifestement incomplète. Il y a huit ans, en 1898, le budget voté par le Parlement n'atteignait que 3 milliards 359 millions il comprenait encore, à concurrence d'une cinquantaine de millions de francs, les dépenses de l'Algérie, que l'on a distraites des budgets suivants. En outre, depuis lors, l'on a effectué la conversion de la rente 3 1/2, ce qui a procuré une économie de 35 millions. Pour comparer le budget de 1898 à celui de 1906, il faudrait donc retrancher du premier les 50 millions de dépenses algériennes et les 35 millions qu'a économisés la conversion de 1902. Le budget de 1898, tel qu'il a été voté par le Parlement, ne monterait plus, après ces deux déductions, qu'à 3 milliards 274 millions. Celui de 1900 étant de 3 milliards 700 millions, c'est un accroissement do 426 millions de francs en huit ans, soit de 53 millions par an.

De ce train, c'est dans six ans au plus, en 1912, que l'on arriverait à un budget dépassant 4 milliards.

Il est probable même, à moins d'un très vigoureux effort vers l'économie, que l'on arrivera plus tôt à ce chiffre formidable. En effet, le budget de 1906 ou le projet presque informe que l'on décore abusivement de ce nom, est manifestement et grandement incomplet.

Il excède, cependant, de 67 millions le chiffre des dépenses votées pour 1905. En réalité, l'écart est beaucoup plus grand entre le budget déposé pour 1905 et le soi-disantbudget déposé pour 1906. Le budget de 1905, tel qu'il fut présenté à la Chambre des Députés dans la séance au 30 mars 1904, montait, en effet, à 3 milliards (503 millions le budget de prévision de 1906 dépasse 3 milliards 700 millions l'écart réel entre ces budgets primitifs de deux années consécutives est donc de 97 millions et non de 67,

FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS du S S juillet fl©©5

LA

SEMAINE DRAMÂTIÛUE « L'évolution de caractère » dans le Misanthrope. Discussion avec M. Le Bidois.

J'ai promis à mes lecteurs, qui trouvent peutêtre que j'ai mis bien longtemps à tenir ma promesse, de leur communiquer une consultation de M. Le Bidois, le très distingué auteur d'une très belle étude sur Racine.

Cette communication a trait à la question du Misanthrope. On se rappelle, ou plutôt on ne se rappelle pas et « on se rappelle > est une détestable formule, que M. Capus m'ayant pris un peu à partie pour avoir dit qu'il n'y a pas d'action, ou si peu que rien, dans le Misanthrope et ayant assuré que l'action dans le Misanthrope est considérable et même violente, je me suis défendu avec beaucoup de conviction, soutenant que le Misanthrope est surtout, d'une part un portrait, de l'autre un tableau ûe mcëurs et qu'en vérité pour y trouver de l'action il faut y en mettre, ce qui ne l'empêche pas du tout, bien entendu, d'être un chef-d'œuvre.

C'est là-dessus que M. Le Bidois est intervenu, de quoi je ne songe qu'à le remercier. Il m'écrit:

c Cher Monsieur, j'avais, moi aussi, depuis pas mal de temps, une petite querelle à vous faire au sujet du Misanthrope. La bravoure avec laquelle vous avez défendu lundi contre M. Capus vos anciennes positions me pique au jeu et m'excite à tenter un effort pour vous déloger.

» Vous accordez qu'il y a bien une action dans le Misanthrope mais c'est, dites-vous, une acSeproduction interdite.

comme le dit la note ministérielle. Il faut prendre les deux budgets, au même étage, c'est-àdire lors de leur présentation.

Une forte partie do cet énorme écart vient d'accroissements de traitements ou de libéralités.

Ce soi-disant budget de 1906, si formidable et effrayant qu'en soit le chiffre, laisse de côté sciemment des dépenses certaines. M. le ministre des finances l'a reconnu, au moment même où il venait de le déposer dans la séance du 7 juillet dernier, à la Chambre des Députés, il appuyait de sa parole une augmentation de crédit de 1 million pour les mécaniciens de la marine, et, interrogé par un membre s'il avait compris cette dépense au budget de 1906, il répondait que non.

On sait que les effets de la loi d'assistance pour les vieillards et les infirmes à laquelle le Parlement paraît beaucoup tenir ne sont pas prévus dans le soi-disant budget de 1906. Or, il s'agit là de 35 à 40 millions.

D'autre part, on entreprend diverses œuvres de protection militaire et navale dans nos colonies d'Asie et d'Afrique, qui n'ont aucune dotation suffisante au budget. Des manifestations, comme celle de M. Deschanel, au nom du groupé colonial de la Chambre, témoignent que l'on est bien résolu à ces sacrifices auxquels le rédacteur du budget ne paraît avoir aucunement pensé. Il semble bien, qu'en ce qui concerne la France continentale, après les incidents récents, il y aurait lieu aussi à des accroissements de crédits de même nature, et ce n'est pas sur ces dépenses de salut national qu'il y aurait lieu de lésiner, alors que l'on est si prodigue en augmentations de traitements et en libéralités à tout venant.

Ce qui confond l'esprit, c'est que, au moment où le budget menace d'être submergé par ces nécessités de nouvelles dépenses d'un intérêt national suprême, au moment aussi où, quoi qu'on en dise, des doutes subsistent sur le rétablissement prochain de la paix, le gouvernement, d'une part, s'abandonne à une foule de largesses nouvelles envers des catégories nombreuses de fonctionnaires et, d'autre part, renonce de gaîté de cœur, sans aucun effort pour les retenir, à des ressources certaines et importantes. Djvers projets, d'après des notes récentes, sont soit soumis au Conseil d'Etat, soit en préparation pour relever les traitements de diverses catégories d'employés d'administration. C'est encore quelques millions *qui vont être ainsi gaspillés.

Comprend-on aussi que le gouvernement choisisse ce moment d'anxiété internationale et d'étroitesse financière pour abaisser de 15 centimes à 10 centimes la taxe des lettres, ce qui va lui faire perdre au bas mot 30 millions par an ? N'est-ce pas là une véritable folie? Cette taxe de 15 centimes était-elle donc intolérable et fallait-il descendre à 10 centimes, alors que l'Allemagne a une taxe postale intérieure de 12 1/2 centimes, supérieure de 25 0/0 à celle que l'on va établir chez nous ? Dans notre système do revenus publics qui, depuis quelques années, en partie par le dégrèvement des vins et des sucres, en partie par la cessation des importations de vins et de blés exotiques, a perdu presque toute son élasticité, les taxes postales restaient à peu près le seul élément sensiblement et constamment progressif, et l'on va en pleine stagnation des revenus publics, en plein débordement des dépenses, creuser dans cette catégorie de ressources un trou de 30 millions au moins, qu'on parviendra pas à boucher avant sept ou huit ans! On ne comprend pas un pareil degré d'aberration.

Et ce n'est pas seulement 30 millions que va coûter, en diminution de recettes, cette transformation postale, accomplie dans un moment si inquiétant, c'est 10 ou 15 millions, sinon plus encore, qu'elle va exiger par surcroît en augmentation de dépenses.

Le système de revenus publics de la B'rance, par les dégrèvements effectues depuis dix ans sur les impôts indirects et les immunités accordées ou élargies pour les impôts directs à la masse des petits contribuables, a perdu presque toute son élasticité. Et il en est de même pour les villes, depuis la grande réduction des droits d'octroi. Notre système fiscal est devenu ané-

tion très lente et à laquelle il est bien certain que Molière n'a attaché aucune importance. Cette action, en effet, se réduit pour vous à la querelle d'Alceste et de Célimônc. Elle n'occupe que quatre scènes en cinq actes (les deux altercations entre Alceste et Côlimène, la scène entre Arsinoé et Alceste, enfin l'avant-dernière scène du V). Après quoi vous concluez, comme on peut s'y attendre, « qu'il n'y a donc guère d'action dans le Misanthrope et que cette pièce est bien plus un tableau qu'un drame. » » Me permettez-vous de prendre le contrepied de chacune de ces assertions et d'avancer, au contraire que l'action du Misanthrope est une action aussi rapide que forte; 2° que cette action déborde, dépasse sensiblement en grandeur et en importance la querelle d'Alceste et de Célimène et qu'enfin, donc, le Misanthrope est beaucoup plus, beaucoup mieux qu'un tableau, que c'est vraiment une pièce d'action, un drame ?

» Je commence, si vous le voulez bien, parmon numéro 2, qui est le réduit, le fort (sans mauvais jeu de mots) de ma démonstration. Je déclare que le problême à' action du Misanthrope, ne se ramène pas à connaître si Alceste épousera Célimène ou ne l'épousera pas, ni quand ou comment ils seront séparés l'un de l'autre, ni même dans quel conflit passionnel leurs caractères opposés les engageront. Ce n'est aucunement là à mes yeux ni l'intérêt profond, ni le sujet de la pièce matière bonne, sans doute, pour quelque dramatiste moderne, bonne pour un talent moyen-, et bonne même, si l'on veut, pour un écrivain de génie mais non pas, je crois, suffisante pour un génie comme celui de Molière.

» Molière est le peintre, mieux que le peintre, ï<? dramatiste du caractère. Il faut se souvenir de ce point quand on lit ses autres pièces il faut bien se garder de l'oublier quand on lit son Misanthrope.

t> Comme il faut se souvenir de cela quand on lit ses autres ouvrages de théâtre, pour en bien démêler le sujet essentiel, qui est toujours le développement du caractère, il importe aussi de ne pas l'oublier si l'on veut découvrir l'action fondamentale, le vif et le plein du sujet dans la oiôce du Misanthrope, qui est tout

mique il n'a presque plus de ressort. On s'en aperçoit bien depuis dix-huit mois. L'exercice 1904, pour l'ensemble des revenus indirects et divers, a présenté une moins-value de 5,028,500 francs relativement à l'exercice 1903. (Bulletin de statistique de janvier 1905, page 49). Quant aux six premiers mois de 1905, ils offrent seulement une plus-value infinitésimale de 1 million relativement aux mêmes mois de 1904. N'avons-nous pas raison de dire que notre système fiscal est anémique? La raison de cette anémie est double d'une part, l'état absolument stationnaire de notre population, contrairement à ce qui se passe dans tous les pays voisins, Allemagne, Angleterre, Belgique, Suisse, Italie, etc. d'autre part, la répartition de la fortune et encore ̃ plus des revenus en France est très démocratique, la plus grande partie des ressources appartenant à la masse populaire, tandis que la tendance récente de nos législateurs est de faire porter l'impôt.sur la minorité de la population. Il en résulte que notre système fiscal tend à se mettre en opposition avec la répartition des revenus dans le pays, ce qui naturellement doit restreindre sa .productivité et son élasticité.

On l'a bien vu, au cours du mois de juin. Fin mai, les impôts indirects et divers offraient une plus-value, d'ailleurs assez maigre, de 21 millions de francs. Lo mois de juin a fait disparaître cette plus-value, en grande partie parce qu'une très grosse succession collatérale s'était produite en juin 1904, qui n'a eu aucune analogie dans le premier semestre de 1905. C'est le propre de l'impôt progressif de. rendre les revenus publics instables. Que penser d'un régime fiscal qui est si étroitement dans la dépendance d'une ou deux grosses successions? Stagnation, tout au moins relative, des revenus publics débordement des dépenses publiques tels sont les deux termes contradictoires de notre situation financière. Ils devraient susciter un redoublement de prudence; c'est l'insouciance, au contraire, qui semble prendre de plus en plus possession du gouvernement.

Ce n'est pas à 3 milliards 700 millions, c'est à environ 3 milliards 800 millions que montera, si l'on ne prend des mesures d'économie très énergiques, le budget de 1906.

L'exposé des motifs du budget de 1905 contenait, en annexes, des tableaux très probants sur l'évolution des budgets (pages 32 et 33 de cet exposé des motifs). Il y était démontré que, pour les onze exercices de 1893 à 1903, les crédits additionnels survenant après le vote des budgets par le Parlement, ont dépassé 1 milliard 760 millions, tandis que les annulations de crédits en< fin d'exercice ne se sont élevés dans la même période qu'à 720 millions de francs.

Ainsi, en ces onze années qui ne comportaient aucun événement extraordinaire, on a dépensé 1 milliard 40 millions de plus que les crédits alloués dans les budgets de prévision. L'excédent des dépenses au delà du budget était de 95 millions par an en moyenne. Tout témoigne qu'il en sera ainsi pour le budget de 1900-, et c'est pour c^tte raison que l'on dût prévoir que les dépenses réelles, à moins d'une très grande énergie des Chambres, compensant la mollesse du gouvernement, monteront à 3 milliards 800 millions environ. Dans trois ou quatre ans* si l'on ne se réforme radicalement, on sera à 4 milliards.

Avec les dépenses locales, le chiffre de 3 milliards 800 millions se trouve porté à 5 milliards environ. On évalue entre 25 et 30 milliards (ce dernier chiffre grand maximum et probablement exagéré) l'importance des revenus des Français; les pouvoirs publics absorberaient donc entre le cinquième et le sixième des revenus du pays c'est exorbitant.

Dans les conditions actuelles, si le Parlement avait le souci de la clarté des finances et de la défense des intérêts permanents du pays, il devrait purement et simplement renvoyer le soi-disant budget de 1906, qui n'a aucunement les caractères d'un vrai budget, au ministre des finances. Il devrait demander au ministre de compléter et de rectifier cet aperçu grossier et manifestement inexact, d'y comprendre notamment les crédits pour l'application de la loi d'assistance aux vieillards et aux infirmes, et de retrancher des ressources les pertes et

simplement aussi le développement du caractère misanthropique d'Alceste.

» Qui dit développement de caractère, dit d'ordinaire mise au jour, exposition lucide, détaillée et complète d'un caractère. C'est le sens qu'on attache à ce mot quand on parle de (Avare, de Tartuffe, du Bourgeois gentilhomme, etc. Mais s'il s'agit d'Alceste, cette expression ne nous fait-elle pas entendre quelque chose de plus riche et de plus exact? » En d'autres termes, la misanthropie d'Alceste nous est-elle représentée, si je puis dire, comme â l'état statique, ou, en quelque sorte, à l'état dynamique ? Est-ce quelque chose de fixe ou est-ce quelque chose de mobile, d'actif, de progressif? Et, plus simplement encore, Alceste est-il, dans sa misanthropie, au même point quand la pièce commence que quand la pièce tombe? C'est la question qui domine tout. Mais n'est-il pas visible que la misanthropie a au long de la pièce fait beaucoup de chemin? Car enfin, il commence par la société et il finit par l'isolement il part d'une confiance naïve, touchante, extrême en la bonne foi des hommes (et en leur perfectibilité) et il en arrive ensuite à l'absolue à l'irrémédiable défiance quoi encore? il part du dévouement et d'une sorte de bizarre, mais réel, mais passionné apostolat, pour se retrancher à la fin dans un farouche reploiement sur soimême bref, il nous quitte en proie à la misanthropie la plus noire; mais combien différent quand il nous aborda capable de bonté et d'amour et s'essayant, gauchement, mais de tout son cœur à pratiquer presque tous les modes de la philanthropie.

» Car il ne faut pas s'y tromper, c'est par là qu'il commence. On s'arrête trop aux orages qui éclatent dans son cœur à la fin du quatrième acte. Leur vérité et leur beauté font un peu tort au reste. On oublie que si l'àme d'Alceste est secouée à ce moment d'une façon plus violente, elle n'a cessé, auparavant, d'être une âme en travail qui cherche ses pentes et sa destination, et, après Bien des flottements, tantôt avançant et tantôt reculant, mais toujours agitée, violente et bouillonnante, finit par se jeter au gouffre qui, depuis longtemps, l'attendait.

frais de la transformation postale. Ces deux opérations réunies représentent ensemble au moins 80 millions en diminution de ressources, en aggravation de charges, et le ministre n'a rien prévu à ce sujet.

Nous avouons que sa situation est difficile d'une part, un système fiscal qui n'a plus ou presque plus de ressort d'autre part, un débordement constant de dépenses. Dans ce temps qui ne croit plus aux miracles, la solution d'un problème de ce genre est insoluble, sauf à renoncer aux nombreuses dépenses parasites ou à aggraver des impôts déjà écrasants.

PAUL LEROY-BEAULIEU.

Rcelame maladroite.– Sur la montagne SainteGeneviève, où habita Ignace de Loyola, il y a, suivant le style des partisans, de la « science, intégrale », une rue dangereuse, la rue Lhomond, où s'étend « la, grande tache noire de l'établissement du Père du Lac ». Comme ce terrain paraît favorable à la culture du nationalisme, qui y aurait quelques racines, les défricheurs de la libre-pensée ont eu l'idée d'aller y semer la bonne graine révolutionnaire. MM. Thalamas et Chauvelon, connus déjà pour leur foi profonde et leurs ardentes prédications, ont donc fait hier, au manège Lhomond, des conférences qui ont été fréquemment interrompues, ou tout au moins fort contrariées, par les cris et les protestations de gens venus en assez grande quantité à cette réunion pour manifester contre les orateurs et leurs doctrines. A la fin s'est produite ur.e vraie bagarre au cours de laquelle les deux partis en présence ont échangé des coups. Il est même des combattants assez mal en point l'un d'eux a été porté à l'hôpital et son état, dit-on, est désespéré; un autre est fortement contusionné; beaucoup d'autres, gardant les horions reçus, se seraient hâtés de s'enfuir. Aussi les journaux socialistes mènent-ils grand bruit, ce matin, do cette êchauflburée. A les entendre, ils ont combatttu l'éternel et dangereux ennemi et leurs articles ressemblent à des bulletins victoire.

Il nous semble que le mieux serait d'éviter ces manifestations bruyantes et brutales, en s'abstenant d'aller à des réunions en vue d'y protester contre des doctrines que l'on ne partage pas. Si l'on avait laissé MM. Thalamas et Ghauvelon développer, comme c'était leur droit, leurs théories philosophicosocialistes, leurs fidèles les auraient applaudis, et la cérémonie se serait terminée sans incident. Il y aurait eu quelques discours de plus ce qui ne compte pas et beaucoup de bruit de moins. C'est, en somme, une réclame que les siflleurs ont faite aux organisateurs de la réunion et elle a eu son plein effet. Du reste l'un des conférenciers, M. Thalamas, a su profiter de l'occasion pour dire leur fait aux meneurs de tapage. « Ce qui distingue l'homme, at-il dit, de la brute, c'est que l'homme défend ses idées par .le raisonnement, tandis que la brute se contente de traduire ses sentiments par des coups, par des cris. » Nous n'y contredisons pas certes, et la leçon devrait bien profiler aux socialistes qui, dans les réunions où l'on expose des idées contraires aux leurs ne manquent pas d'organiser, aussi eux, le boucan. Il suffit même d'assister à iuïo. sêauca un peu mouvementée de la Chambre pour s'assurer du talent que développent les socialistes dans l'art d'empêcher de parler leurs adversaires lorsque ceux-ci leur disent vigoureusement leurs vérités. Nous n'avons pas, du reste, en France, et cela est un peu commun à tous les partis, le respect de la liberté de discussion. Aussi les réunions publiques, plus ou moins électorales, ne sauraientelles être, après expérience, que des sortes de réunions privées auxquelles on convoque ses partisans. Pour ce qui est des réunions contradictoires, nous savons comment elles se terminent. L'ordre du jour y est remplacé par des horions et l'on n'y connaît guère qu'une méthode pour faire entrer ses idées dans la tête de ses adversaires celle du coup do poing américain.

^Bt-

AU JOUR LE JOUR « l'impossible PARDON » (i)

Le genre ondoyant et souple du roman a des variétés infinies. Chacune a sa raison d'être et son mérite, pourvu qu'elle réussisse à produire en nous l'intérêt spécial qu'elle se propose d'éveiller chacune de ces formes changeantes répond ainsi à une forme particulière de notre sympathie, c'est-à-dire en somme à un état de notre esprit, à une préférence de notre goût ou à une disposition de notre âme. L'Impossible pardon, roman de notre confrère et ami M. A. Albalat, est un livre de passion, une œuvre pathétique et dramatique. Elle ne manque pas, (1) Paris, Emile Petit, iC8, boulevard Saint-Germain.

» Je vous le demande, Monsieur, n'est-ce pas cette hantise d'un cœur bon et sensible par la misanthropie qui est le vrai sujet de la pièce? Et, ainsi conçue, l'action du Misanthrope n'offre-t-elle pas une curieuse analogie avec celle de Britannicus ? Au lieu d'un «monstre naissant », disons, si vous voulez, un « misanthrope naissant.

» Car il ne fait point doute, n'est-ce pas? qu'au début de la pièce, malgré les attitudes et les protestations d'Alceste, le Misanthrope en lui n'est pas né. Il se cherche, sans doute mais il ne se trouve pas. D'abord il n'a point l'âge, qui, comme on sait, ne précède guère la quarantaine. Mais cet âge, il l'atteint, il en approche, à la fin. Ne vous paraît-il pas que notre jeune homme du début, si emporté, si fougueux, j'allais dire si fringant, paraît dans la dernière scène de la pièce et dans ses derniers mots, singulièrement calmé? Assurément le ton n'est plus le même, ni l'allure. Il faut qu'il ait vieilli. Et au début, pour être misanthrope, encore plus que l'âge, ce sont les raisons qui manquaient. Il n'était qu'agacé il n'avait pas encore éprouvé les sensibles disgrâces; les déboires amers et les trahisons. Qu'était-il donc alors? Tout simplement- un homme bon, mais irritable, un bourru vertueux, bref un atrabilaire, comme Molière l'appela quelque temps.

» Mais si Alceste, au début, n'était pas misanthrope, il faut convenir qu'il avait bonne envie de l'être. De son côté Philinte, tout en paraissant le contenir, l'excitait en réalité, le provoquant, s'en amusant, et, comme on dit, le faisant monter à l'échelle. Là haut notre homme se croyait bien promu à la misanthropie. Mais il n'était encore qu'un misanthrope imaginaire. Transformer ces velléités en volontés formelles et ces idées en passion véritable, par conséquent, non seulement exposer, mais faire naître, développer et mûrir le caractère d'Alceste, tel est, selon moi, l'objet du Misanthrope.

» Si je ne me fais pas illusion sur ce point, vous conviendrez sans doute avec moi, Monsieur, que l'action du Misanthrope, envisagée de ce point de vue, n'est ni lente, ni médiocre i en ses effets et qu'elle a, même, vis-à-vis de

elle ne pouvait pas manquer de psychologie, puisque l'auteur analyse chemin faisant des sentiments et des caractères mais l'intérêt principal du livre réside dans le développement fatal et en quelque sorte inexorable de l'action. Tout dépend d'une crise initiale, d'un coup de folie, qui détermine et précipite les événements. En ne s'adressant, de parti pris, qu'à notre sensi- bilité, M. A. Albalat cherche surtout à exciter notre émotion.

Je ne vous raconterai pas son livre. Il touchera ceux qu'émeuvent toujours les infortunes, même imaginaires, qui, à la lecture comme au théâtre, contentent le besoin naturel à l'homme de plaindre les malheureux la sécheresse d'un résumé risquerait d'ailleurs de trahir, en la refroidissant, cette œuvre vivante. L'Impossible pardon est l'histoire d'une faute chèrement payée, impardonnable si l'on veut puisque rien, en effet, ne la justifie, digne cependant de miséricorde, quand elle a été expiée, sinon effacée, par les larmes, et que la justice inclémente ou le ressentiment inflexible se taisent un peu pour laisser petit à petit naître, sourdre et enfin jaillir la compassion.

Maxime Savigny, jeune musicien d'avenir, s'est fiancé à sa cousine Madeleine de Loncéday. Tous deux s'aimaient et auraient pu être heureux mais, presque à la veille de son mariage, Madeleine, dans une minute d'égarement, s'est donnée à un autre homme qui l'a fascinée. Elle avoue sa trahison à Maxime et elle veut lui rendre sa parole. Maxime refuse. Son père, le banquier Savigny, avait dû, jadis, le salut et l'honneur au père de Madeleine, le commandant de Loncéday. Maxime acquitte noblement la dette paternelle il ne veut pas que la nouvelle du déshonneur de sa fille fasse mourir de chagrin et de honte le commandant, que réjouit ce mariage prochain il oblige Madeleine au secret, à la dissimulation, et ils se marient ou ils ont l'air de se marier. Vous devinez ce que vont avoir à souffrir, l'un par l'autre, l'un auprès de l'autre, ces deux époux si étrangement unis ou plutôt rivés. Madeleine entreprend de reconquérir son mari à force d'humilité, de tendresse car.vraiment elle n'a jamais aimé que lui et de patience. Elle va y réussir, et le lecteur, qui lui a déjà pardonné presque, naturellement, il est moins en cause que le mari, fait des vœux pour elle quand la brusque rencontre de l'homme qui lui a volé Madeleine ravive la blessure et rallume la colère de Maxime. La pauvre Madeleine n'a plus qu'à mourir. Elle meurt, heureuse de sa délivrance, heureuse aussi d'avoir crié une dernière fois sa tendresse à Maxime et d'avoir cru lire la promesse du pardon dans les yeux désolés de son mari.

Ce n'est là que le squelette du livre il ne vous en donne ni la vie ni l'agencement, ni la progression, fort bien conduite, du mouvement et du crescendo dramatiques de l'intérêt. Ses deux parties, dont chacune se subdivise en deux moitiés, forment les quatre actes d'un drame, qu'il serait facile de construire, qui est déjà même tout charpenté, qu'on voit très bien à la scène et que la représentation rendrait encore plus poignant. M. A. Albalat, qui voulait surtout, je crois, écrire une œuvre attendrissante pouvait aisément, si cela lui avait convenu, en faire un çoman à thèse et la thèse, semble-t-il, aurait été celle-ci

Un coup de folie comme celui qui a perdu Madeleine, est-il donc une tache ineffaçable, un crime, une honte et un remords dont le boulet doive peser éternellement sur toute une destinée, sur toute la vie d'une pauvre créature, plus malheureuse encore que coupable ? Est-il impossible, d'autre part, à une femme comme celle-là, qu'on ne peut croire ni avilie, ni dégradée, de se racheter, avec le temps, par une expiation douloureuse, de reconquérir, à force de souffrances, la pitié, la clémence, les égards, l'estime même et enfin la tendresse de son mari? En un mot, le pardon est-il impossible ? La loi de l'homme est-elle si brutale et si dure qu'elle ne fléchisse jamais; les tenailles de l'honneur ou de l'orgueil sont-elles si fortes et si cruelles qu'elles ne puissent pas, qu'elles ne veuillent pas se desserrer? M. A. Albalat n'a pas jugé à-propos de modifier ou d'élargir ainsi sa conception. Il me permettra de lui avouer, en toute franchise, que je le regrette un peu. Son livre, j'en suis sûr,

celle des autres pièces de Molière, cette rare et précieuse originalité de nous présenter mieux qu'un caractère formé d'avance, antérieurement à elle; de nous offrir un caractère qui se fait sous nos yeux à mesure qu'elle se développe, qui se fait en elle et par elle. > Excusez, je vous prie, Monsieur, cette trop longue communication et veuillez croire G. LE Bidois ».

Je n'ai pas besoin d'avertir le lecteur que la « communication » de M. Le Bidois est une excellente page de critique littéraire, de nature à faire penser, à faire réfléchir, à faire regarder les choses selon différents aspects, enfin une page de critique littéraire qui remplit brillamment tout son office. Et maintenant je déclare avec « bravoure » que je ne suis, sur aucun point, de l'avis de M. Le Bidois. II s'agissait, M. Capus l'affirmant, moi le niant, de prouver qu'il y a une forte action dramatique dans le Misanthrope.

M. Le Bidois me répond qu'il y a dans le Misanthrope une évolution de caractère. Ce n'est pas du tout la même chose; ce n'est pas du tout la question. Jamais on a appelé action dramatique une évolution de caractère. On appelle action dramatique une succession de faits menant une situation dramatique d'un certain point à un autre. Il y a toujours une action dramatique dans un drame, sans cela il n'y aurait pas de drame du tout; mais il y en a plus ou moins. Tout le monde convient qu'il y a une action dramatique rapide et violente dans le Cid_. dans Cinna, dans Horace, dans Polyeucte et qu'il y en a peu dans Bérénice. Tout le monde convient qu'il y a une action dramatique rapide et forte dans OEdipe-Roi et qu'il y en a peu dans OEdipe à Colone. Ce sont choses et c'est mot sur lesquels tout le monde s'entend et il ne faut pas changer le sens des termes si l'on veut se comprendre et même si l'on veut discuter. A qui me dit « la preuve qu'il y a une action dans telle pièce -c'est qu'il y a une évolution de caractère » je réponds: « de ce que les fourmis ont six pattes il ne faut pas conclure que le mercure gèle â zéro». Ce sont des choses indépendantes l'une de l'autre.

n'y eût rien perdu de ses qualités, son talent non plus, et il n'est pas mauvais d'amener, de contraindre le lecteur à prendre parti, en l'intéressant à une discussion. Tout phénomène de la passion, quelle qu'elle soit, se complique d'un problème moral, et quelquefois social qui vaut la peine d'être agité. Ce problème du pardon, rendu impossible ou difficile par les circonstances, est un des plus poignants et des plus obscurs qui se posent, qui se dressent devant la conscience. La conscience a ses habitudes et ses routines, comme l'entendement, comme la société; elle a aussi ses évolutions. Notre conscience, la conscience moderne, n'a-t-elle pas un peu évolué, depuis les exigences féroces et les représailles implacables d'autrefois, jusqu'à la morale, plus,' lâche peut-être, mais plus tendre aussi, jusqu'aux indulgences, aux excuses et aux miséricordes de maintenant ? N'y a-t-il pas un reste de pharisaïsme et de cruauté dans les condamnations tranchantes et inexorables ? N'est-on pas plus près de la nature, du cœur, de l'Evangile, et, pour tout dire, de la justice elle-même, lorsqu'on ouvre les bras plus grands et qu'on ne se raidit pas contre la pitié ?

Il ne faut pas, bien entendu et M. A. Albalat, qui sait son métier, eût certainement évité cet écueil-là que le roman à thèse dégénère en soutenance de thèse, qu'il remplace le mouvement et l'intérêt par des tirades languissantes ou enflammées, qu'il abandonne le récit pour la dissertation, le drame pour le réquisitoire ou pour l'homélie et convertisse des personnages, dont la première vertu doit être de vivre, en êtres de raison, abstraits, symboliques et morts, ou en avocats, déchaînés et symétriques, plaidant à tour de rôle le pour et le contre. On sent bien du reste et on voit bien que cette thèse dont je parle et qui n'était pas pour déplaire à un esprit méditatif comme celui de M. A. Albalat, s'il ne l'a pas abordée avec toute la décision et débattue avec toute l'ampleur qu'il y pouvait mettre, il ne l'a pas entièrement esquivée. On sent aussi qu'il lui aurait donné la solution la plus généreuse et que, malgré son titre, l'Impossible pardon, il estime qu'une faute, payée de la souffrance, du désespoir et de la mort, est déjà rachetée plus qu'à demi même aux yeux des hommes souvent obscurcis par tant de fumées,

Une larme qui coule et no se trompe pas

est peut-être après tout la meilleure des thèses et le plus enviable des succès. S.

« MARE CLAUSUM »

Les combinaisons Scandinaves sont à l'ordre du jour depuis que la Norvège a rompu ses liens avec la Suède et que Guillaume II visite les cours du Nord. Il en est éclos une dernière dans le cerveau de certains publicistes germaniques à la nouvelle qu'une escadre anglaise allait faire, dans la Baltique, la môme tournée de politesses que celle qu'accomplit en ce moment la flotte allemande. La perspective do cette arrivée de navires anglais déplaisant fort, on émet l'idée, qui existait d'ailleurs peutêtre déjà dans les esprits allemands, de faire de la Baltique un mare clausum. C'est dans ce sens que se prononce un article du Relchsbole que nous traduisons plus loin. Il veut que la Baltique soit réservée aux marines de guerre des puissances riveraines le Danemark, la Suède, la Russie et l'Allemagne. Il est vrai que l'organe conservateur va plus loin il estime que l'Allemagne devrait être le garde champêtre de cette réserve maritime, avoir la prépondérance dans la Baltique qui deviendrait ainsi une mer allemande.

Rien ne permet d'affirmer que ces projets' de publicistes soient en même temps ou même aient été préalablement, ceux de la diplomatie du gouvernement de Berlin. Mais dans la politique extérieure kaléidos-. copiqua que nous subissons à l'heure actuelle, ce serait une sécurité peu sûre que de refuser de s'arrêter un instant à tous les aspects, à toutes les possibilités qui se préSDiitent. A vrai, dire, on voit dès l'abord bien des objections au projet préconisé par le Reichsbote. On ne discerne pas, par exemple, très bien l'intérêt qu'aurait la Suède à être

Il y. a de l'action dans Œdipe Roi et point d'évolution de caractère. Il y évolution de caractère dans Œdipe à Colone et il n'y a que très peu d'action. Il est stupide de triompher des divergences de ses adversaires et de leurs façon diverses de concevoir les choses; mais on peut faire remarquer ces contrariétés seulement pour éclairer les questions M. Capus, prenant le mot action dramatique dans le sens où tout le monde l'entend, trouve que dans les faits mêmes du Misanthrope dans le duel Alceste-Côlimône, il y a beaucoup d'action dramatique. M. Le Bidois estime qu'on ne trouve d'action dramatique dans le Misanthrope, qu'à condition de ne pas la chercher dans la duel Célimène-Alceste. Cela signifie que le duel Célimène-Alceste, quoique vif, occupe très peu de place dans la pièce et que, quand on veut trouver de l'action dans le Misanthrope on arrive vite à la chercher en dehors des faits, en dehors de la fable, en dehors' de ce que nos pères appelaient l'intrigue.

Mais alors ce n'est plus du tout d'action dramatique qu'il s'agit. Il s'agit de variations psychologiques, de transformations morales. Ce n'est plus du tout la même affaire. Je pourrais trouver qu'il y a une évolution de caractère, dans le Misanthrope sans penser davantage ni dire davantage qu'il y a une action vive et pressée dans le Misanthrope.

2° Mais je veux suivre M. Le Bidois sur le terrain qu'il a pris. En le faisantj'estime queje sors absolument de la question. Mais pourquoi n'en pas sortir? Je traite donc cette question, toute nouvelle, toute différente et toute indépendante de la première et qui, de quelque façon qu'on la résolve ne prouvera rien au point de vue de l'action dramatique dans le Misanthrope y a-t-il dans le Misanthrope une évolution de caractère?

A mon avis, non. Je le regrette; car estimant qu'il n'y a rien de plus beau au théâtre qu'une; évolution de caractère et étant très patriote, on sait queje passe ma vie à chercher des évolutions de caractère dans le théâtre français et à en trouver; et si l'on me montrait qu'il y a une évolution de caractère dans le Misanthrope,' comme il y en a une dans Cinna, une dans Pqlyeucte, une dans Brilannicus, etc., jeserais hsu^


condamnée à un tête à tête soit avec l'Allemagne,; soit avec la Russie dans la Baltique. L'accès possible d'éléments extérieurs pourn;t être pour elle une garantie. Quant au Danemark, sa situation est fort délicate. On peut bien dire que, s'il reste sous le régime actuel et maintient les Détroits ouverts à tous, il est exposé à une invasion allemande du Jutland en. cas de conflit entre cette puissance et l'Angleterre. Mais, si sa situation change, s'il est tenu à fermer le Sund et les deux Belt, il s'expose à une attaque anglaise destinée à les ouvrir de force en' mettant sa portion insulaire entre les mains des Anglais. On ne voit pas quelle politique lui éviterait les dangers que lui ferait c ^rir sa situation géographique au cas oCfécTâtôf ait une guerre dont on parle trop depuis quelque temps et qu'on netend pas à éviter en affectant de se prémunir bruyamment contre elle. Il semble même que le Danemark risquerait plus à se donner des obligations nouvelles qu'à s'en tenir strictement à celles qu'il a aujourd'hui dans une situation indépendante qui pourrait entraîner d'autres puissances, surtout la Russie, à intervenir en faveur de sa neutralité le jour on voudrait lui imposer le devoirdefermerles détroits. Quant à Russie, elle sait fort bien que, surtout avec les instruments de la guerre maritime actuelle, elle n'aurait rien à craindre en aucun cas d'une flotte anglaise dans des eaux aussi découpées que celles de la Finlande. On ne voit pas pour quel grand intérêt elle se lierait les mains en ce qui concerne la Baltique et souscrirait indirectement d'avance à une invasion du Danemark par l'Allemagne le jour où le portier désigné du nouveau mare clausum se montrerait insuffisant.

Il est difficile de trouver un corps aux idées exprimées par le Reichsboie, de leur reconnaître une attraction qui leur doive rallier les puissances riveraines de la Baltique. Elles ont le tort de se présenter comme une combinaison nettement anti-anglaise, de montrer l'Allemagne qui, par l'organe de journaux officieux, a cru devoir parler si fort d'un complot diplomatique anglais destiné à l'isoler, occupée aujourd'hui à une machine do guerre contre l'Angleterre. Sans doute, tout cela n'est encore qu'une conception de journalistes, et, en tous cas, il y a loin de la coupe aux lèvres. Mais ce projet de mare clausum est Une nouvelle marque du caractère douteux, pour ainsi dire déséquilibré, de la situation internationale actuelle. Les incertitudes Scandinaves entretenues par les Allemands après le malaise marocain sont d'un ordre de choses qui n'existe pas pendant les périodes reposées, claires, où les forces en présence se maintiennent dans un équilibre stable. Ce n'est certainement pas ce pays, au point où en est arrivé son évolution, qui provoquera jamais les accidents que de pareils moments de trouble font craindre. Mais, du moins, ne faudrait-il pas qu'il manquât d'organes capables de voir et de lui faire voir tout ce que l'état présent de l'Europe comporte d'incertitudes, en dépit des bonnes intentions qui règnent évidemment chez nous, et de l'empêcher de négliger ni do perdre de vue les précautions élémentaires que la situation nous impose.

-&.

LA GUERRE RUSSO-JAPONAISE

Vers la paix

M. Sato dément formellement dans une interview toutes les déclarations qui lui ont été prêtées; il affirme n'avoir jamais donné les grandes lignes des conditions de paix ni déclaré que le Japon ferait des demandes quelconques; il se défend aussi d'être le porte-paroles du baron Komura.

Les articles sensationnels publiés sont de pure iñ^iliiion ils ne sait rien des conditions do paix, tes opérations

Le général Liniévitch télégraphie, le 28 juillet « Aucun changement n'est survenu. Le 24, les Japonais ont débarqué à Poghibi (Sakhaline), les troupes de deux torpilleurs. »

«**»-

A L'ÉTRANGER La situation en Russie

Le nouveau gouverneur de Moscou, M. Dournovo, est un grand ami de la France à laquelle il a témoigné sa vive sympathie dans les discours qu'il a prononcés au Conseil de Saint-Pétersbourg lors de la visite de l'escadre commandée par l'amiral Gervais et des visites des Présidents Faùre et Loubet et aussi à la réception de la délégation municipale de Paris au bi-centenaire de Saint-Pétersbourg. Des informations de bonne source signalent do Smolensk que la mobilisation des réservistes pour le 13° corps, qui doivent bientôt partir pour l'Extrême Orient, ne s'accomplit pas sans de grandes difficultés.

Un certain nombre de réservistes se livrent à l'ivresse et à des désordres; quelques-uns manifestent une véritable indiscipline.

Des détachements de cosaques se sont mis à la recherche des ouvriers sans ressources réfugiés dans les forêts des environs de Saint-Pétersbourg". L'information publiée dans un journal étranger, suivant laquelle le général Lahovary, ministre des affaires étangères de Roumanie, préparerait un mémoire aux puissances sur l'attitude de la Roumanie dans l'affaire du Potemkine et les agissements russes en vue d'obtenir l'extradition des marins mutinés, est dénuée de fondement.

reux comme un Président de République qui prend sa retraite. Mais je ne trouve pas qu'il y ait évolution de caractère dans le Misanthrope ni qu'Alceste soit différent au cinquième acte de ce qu'il était au premier.

L'argumentation de M. Le Bidois m'a rappelé un article que j'ai lu il y a vingt-cinq ans dans les Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux, si je ne me trompe, et où l'auteur, très probablement par paradoxe, soutenait qu'Alceste n'était qu'un misanthrope de circonstance, comme l'Euclio de Plaute et le Savetier de La Fontaine sont des avares de circonstance. Alceste n'est point misanthrope du tout; seulement, il a un procès qu'il est en train de perdre et à cause de cela tout les petits incidents désagréables qu'il rencontre lui portent sur les nerfs et toutes les contradictions qu'il essuie l'écorchent, et il fait d-es scènes à tout le monde et il en vient à un état d'irritation qui fait qu'il envoie promener la femme qu'il aime, qu'il remet aux mains d'un autre la femme dont il est aimé et qu'il se retire à la campagne. Il en reviendra.

Ce n'est pas bête du tout.

Je ne vous ai pas dit que ce fût bête. C'est faux, mais ce n'est pas bête.

De même, en élargissant, seulement, et agrandissant cette conception, mais, de même, M. X,e Bidois nous dit « Alceste n'est pas misanthrope au commencement; mais, lésé, et taquiné et trompé, il le devient peu à peu et il l'est jusqu'au farouche à la fin de la pièce et Toilà une évolution de caractère. »

Je ne vois pas les choses ainsi.

D'abord, régardons ce que dit Alceste, chose sans doute importante; et regardons ensuite ce que les autres disent d'Alceste, ce qui est, à mon avis, plus important encore et ce à quoi on n'a pas l'air de songer.

Ce que dit Alceste? Les traits de misanthropie générale, les traits de colère, d'indignation et de mépris contre toute l'humanité sont tout au commencement de la pièce et non à la fin; ou. tout au moins, ils sont plus nombreux et plus forts au commencement qu'à la fin. C'est à la première scène de l'acte I, et par conséquent, selon l'opinion générale, au commencement de la pièce, qu'Alceste nous dit Mes yeux sont trop blessés et la cour et villa Ne m'offrent rien qu'objela à m'échauffer la bile.

La reddition du Potemkine n'a soulevé aucune difficulté ultérieure et la question doit être considérée comme définitivement close à la satisfaction générale. Elle fut l'occasion d'un échange de paroles amicales entre le général Lahovary et "le comte Lamsdorf, qui se félicite de l'heureuse sofution intervenue par l'accord entre les deux pays.; A Sébastopol, renquêteconcernant la mutinerie à bord du navire Prulh est terminée.

Le procès aura lieu le 1er août devant le tribunal militaire. 44 matelots comparaîtront.

L'Affaire marocaine

Une dépêche de Berlin à la Gazette de Cologne confirme ce que notre correspondant nous télégraphiait hier, à savoir que le mémoire détaillé dans lequel se trouvent exposés les vœux de la France au sujet du programme de la Conférence marocaine, n'a pas encore été remis au gouvernement allemand.

Tant que le gouvernement allemand ne sera pas au courant de toutes les propositions françaises, on ne saurait donc lui demander de répondre. MM. Maroum, drogman ds l'ambassade allemande à Fez, et Langwerth, premier secrétaire de la légation d'Allemagne à Lisbonne, sont arrivés à Tanger; le premier a dû quitter Fez pour raisons de santé; le second vient gérer la légation allemande à Tanger, en qualité déchargé d'affaires.

ALSACE-LORRAINE

On nous écrit de Metz

Le duc de Beaufort, cousin du comte de Hunolstein, fait actuellement opérer des fouilles sur l'emplacement de la maison dite de Sainte-Geneviève, près de Fontoy. On est en train de mettre à jour les fondations de cette vieille demeure où selon la légende, sainte Geneviève séjourna avant de se rendre dans les Ardennes. Elle avait pour oncle Arnould, évoque de Metz. Au moyen âge, la maison de SainteGeneviève jouait le même rôle dans le camp romain près de Fontoy que l'église de Saint-Clément près de l'amphithéâ.tre de Metz. Les chevaliers y tenaient leurs réunions et y vidaient leurs querelles. La Slrassburger Post apprend qu'à partir de l'automne prochain un certain nombre d'élèves du Grand-Séminaire de Metz suivront les cours de la Faculté de théologie catholique à l'Université de Strasbourg. Jusqu'à présent, l'évêché de Metz n'avait pas permis à ses futurs prêtres de fréquenter l'Université de Strasbourg, tenant à ce qu'ils reçussent leur éducation exclusivement au Grand-Séminaire. ALLEMAGNE

LA Politique ALLEMANDE ET £a Baltique L'idée que le voyage de l'empereur dans les cours du Nord était fait pour préparer l'adhésion de la Russie, de la Suède et du Danemark en vue d'exclure de la Baltique toute autre flotte de guerre que celle des pays riverains a été soutenue récemment dans plusieurs journaux et périodiques allemands. La question prend une importance toute particulière en raison de la prochaine visite do la flotte anglaise dans la mer Baltique, pendant laquelle elle touchera deux ports allemands. Le Messager de l'Empire (Reichsbote) écrit à ce propos La marque d'attention do l'escadre anglaise excite notre intérêt, mais nous occasionne un minime plaisir, car c'est indubitablement une démonstration en relation avec le voyage de l'empereur dans la Baltique et les visites que la flotte allemande est en train de rendre à la Suéde et au Danemark. Notre bon ami et cousin, John Bull, peut être certain que nous saisissons pleinement le sens do sa démonstration.

Nous pouvons toutefois soulever avec droit la question de savoir si nous devons permettre que la Baltique soit considérée comme une mer ouverte aux manœuvres de flottes étrangères.

Nous ne connaissons pas l'attitude de notre gouvernement à l'égard de cette question, mais nons sommes .convaincus quo nous avons un droit indiscutable do prévenir une intrusion étrangère dans la Baltique. L'Angleterre n'a ni possessions territoriales ni intérêts maritimes dans la Baltique, tandis que l'Allemagne, la Russie, la Suède et lo Danemark ont un intérêt commun à protéger cette mer contre les intrusions étrangères. L'exclusion de navires de guerro étrangers de ces eaux peut devenir une question d'intérêt vital pour chacun de ces pays, et il nous semble que le moment est venu de déclarer la Baltique un m are clausum pour les flottes d'autres puissances. La mer Baltique pourrait être effectivement gardée par le Grand et le Petit Belt. Si nous désirions faire des manœuvres navales au large de Portsmonth, comme l'Angleterre prémédite de le faire dans la Baltique, nous nous heurterions probablement à une opposition énergique.

L'Allemagne doit devenir et rester la puissance dominante dans la Baltique et doit ne reculer devant rien pour assurer cette suprématie. Nous ne savons pas les objections que l'Angleterre pourrait élever contre cette hégémonie, car en revendiquant nos propres droits nous ne menacerons jamais aucun intérêt anglais dans cette mer.

Par ailleurs, le correspondant du Standard à Berlin télégraphie

II y a tout lieu do supposer que le gouvernemert allemand préconise l'idée de fermer la mer Baltique aux navires de guerre do toutes les nations, excepté l'Allemagne, la Russie, la Suède et lo Danemark.

Quoique aucune information précise ne puisse être obtenue sur ce point, tout ce qui se passe prouTe que la Russie, la Suéde et le Danemark ont été déjà « sondés ».

On a fort remarqué que, pendant ces dernières semaines, des articles ont paru simultanément dans les presses allemande, danoise et suédoise, déclarant de toute nécessité lo droit de fermer la Baltique aux vaisseaux de guerre étrangers. Mais ce qui mérite surtout d'attirer l'attention c'est quo les articles de la majorité de ces journaux étaient presque identiquement les mêmes commo forme et commo fond, ce qui faisait facilement deviner que l'inspiration venait de la même source.

Cette source bien entendu est allemande, et ceux qui connaissent les moyens employés en Allemagne pour influencer la presse comprendront eo que cela veut dire. Dans les cercles diplomatiques bien informés, on croit que l'empereur. d'Allemagne a du certainement discuter cette question dans ses récentes entrevues avec le roi do Suède et plus tard avec l'empereur de Russio et qu'il traitera le même sujet lors do sa visite au roi de Danemark la semaine prochaine.

J'entre en une humeur noire, en un chagrin profond Quand je vois vivre entre eux les hommes comme ils

Je no trouve partout quo basse flatterie, [font.

Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie.

Je n'y puis plus tenir, j'enrage, et mon dessein Est do rompre en visière a tout le genre humain. et qu'il nous dit à propos de la nature humaine

Oni, j'ai conçu pour elle une effroyable haine. et qu'il nous dit, parlant de cette haine ellemême

Non, elle est générale et je hais tous les hommes: Les uns parce qu'ils sont méchants et malfaisants, Et les autres pour être aux méchants complaisants, Et n'avoir pas pour eux ces haines vigoureuses Que doit donner le mal aux âmes vertueuses. Que dira-t-il et de plus général et de plus fort, en fait de misanthropie, dans tout le reste de la pièce? Citez un peu.

Alceste est pleinement misanthrope et ce semble depuis longtemps puisqu'il fait des tableaux généraux et la cour et la ville. ») et puisqu'il dit «j'ai conçu » et non « je conçois »; il est pleinement misanthrope dès le commencement de la pièce.

Et ce qu'il nous dit lui-même est pleinement confirmé par ce que les autres disent de lui. Que lui dit Philinte (I, 1)?

Je ris des noirs accès où je vous envisage.

et non pas « du noir accôsoùje vous voispour la première fois >.

Il lui dit:

Non, tout de bon, quittez toutes ces incartades. Je vous dirai tout franc que cette maladie

Partout ou. vous allez donne la comédie;

Et qu'un si grand courroux contre les mœurs du temps Vous tourne en ridicule auprès de bien des gens. Est-il possible de dire plus clairement qu'Alceste est connu pour misantrophe maniaque par tout Paris depuis dix ans? Mettons cinq. Il faut bien cinq ans pour faire la réputation d'un homme dans une ville et l'établir dans un certain caractère, comme on disait dans ce temps-là,

A l'acte II que dit Célimène d'Alceste? Et ne faut-'ildohc pas que Monsieur contredise. L'esprit contrariant qu'il a reçu des eieux,

Lo sentiment d'autrui n'est jamais pour lui plaire.

On doit accorder beaucoup plus de crédit à ces informations qu'à toutes celles mises en circulation concernant le but réel de l'entrevue de Guillaume II avec l'empereur de Russie, ainsi que ses visites au roi de Suéde ^et au roi do Danemark.

Dans ces conditions, il est naturel que l'annonce de l'arrivée prochaine dansHa mer Baltique d'une esca3re anglaise, qui s'yjiyrerait à des manœuvres, ait causé à ijerlin une vivo émotion' et soit l'objet "de tous les com-

inentairea.

NOTES RÉTROSPECTIVES

NOTES RÉTROSPECTIVES

L'Université de Paris, revue de l'Association générale des étudiants, publie un article de son président, M. Noguèros, dans lequel ce dernier expose « sans souci politique » les démarches tentées par l'ambassade d'Allemagne sur des ordres formels venus de Berlin- pour empêcher le voyage d'un groupe d'étudiants à Paris. ̃ Après avoir noté en détail quelle fut l'attitude respective du chargé d'affaires allemand et de M. Delcassé, à propos de ce voyage qui s'effectua, voici quatre mois, sans provoquer d'ailleurs d'incidents, M. Noguères conclut ainsi

Sans exception, les journaux français souhaitèrent aux étudiants allemands une cordiale bienvenue. Les journaux d'Allemagne n'eurent pas à annoncer qu'on refusait en France de recevoir la caravane universitaire qui devait s'y rendre. Ils ne purent pas surtout conclure do ce refus que l'opinion française était gravement émue par le voyage de l'empereur à Tanger. Peut-être n'était-ce pas ce qu'on voulait à Berlin.

En tout cas, il faut reconnaître qu'en la circonstance, il y eut quelque différence entre la « manière » de la diplomatie allemande et celle de M. Delcassé La première voulut au dernier moment, par dos moyen< d'intimidation un peu trop marqués, empêcher un voyage que le second favorisa au contraire comme un bienfait. Et puisque M. Delcassé n'est plus ministre, je dirai qu'il fut l'anonyme qui régla tous les frais de notre réception.

GRECE

Après le vote de la convention sur les raisins secs, avec la Société anglo-grêco-française, la Chambre a voté hier la budget, une majoration de l'impôt sur le blô-et d'autres réformes administratives et économiques. La session ordinaire est close. Le roi s'embarquera aujourd'hui pour aller à Aix-les- Bains.

L'impression générale est que le ministère Rally Mavromichalis est consolidé son attitude à la Chambre et les réformes soumises et votées lui ont valu l'approbation générale. La majorité delyanniste dé- finitivement concentrée fait croire que le ministère restera longtemps aux affaires.

On annonce que M. Epaminondas Delyannis, neveu de l'ancien président du Conseil, recevra le portefeuille des affaires étrangères et des cultes.

ITALIE

Le cinquième anniversaire de la mort du roi Humbert a été célébré solennellement hier dans toute l'Italie. Le matin, le roi et la reine Marguerite se sont rendus au Panthéon pour assister à un service funèbre. Ensuite, le préfet, le maire et les adjoints de Rome (adjoints catholiques compris) ont* déposé au Panthéon des couronnes.

Pendant la séance de la Chambre, le Président a lu une dépêche du roi et de la reine Marguerite remerciant les députés de leurs hommages rendus au roi Humbert. Cette lecture a provoqué les plus vifs applaudissements. ̃>̃̃

.La discussion sur le rachat .des chemins de fer a repris hier à la Chambre.

Le député Enrico Ferri, lo promoteur de l'obstructionnisme socialiste, a prononcé un réquisitoire qui a duré trois heures. Il ne s'est pas borné à critiquer le projet du gouvernement, mais il a attaqué personnellement le président du Conseil, M. Fortis. Avec une extrême violence de langage, il lui a, reproché son passé d'affairiste, qui ne peut pas inspirer confiance dans l'œuvre actuelle du gouvernement. M. Marcora a dû rappeler plusieurs fois à l'ordre l'orateur.

Puis, après le discours d'un autre orateur opposé au projet, M. de Nava, (qui est ï'alter ego de l'ancien ministre des affaires étrangères, Prinetti) le ministre des travaux publics, M. Ferraris, s'est attaché à repousser les accusations des opposants. Mais son effort a été bien faible.

SUISSE

La séance de nuit du Congrès sionniste a commencé hier soir à neuf heures un quart. On a continué et terminé la discussion de la question de l'Afrique orientale (Ouganda). Huit orateurs dont six Russes ont pris la parole. Quatre ont parlé pour et quatre contre. Ils n'ont envisagé aucun point de vue nouveau.

Le rapporteur de la commission de vérification des mandats a proposé l'approbation do tous les mandats sauf trois. La grande majorité des membres du Congrès ont ratifié ce vote; mais la minorité a soulevé un tel tumulte que la séance n'a pu continuer. Elle a été levée trois heures et demie du matin.

LETTRE DE RUSSIE

Pétersbourg, le 12/25 juillet 1905.

La Russie et Guillaume II. L'entrevue de Bjœko. -7D'où vient l'invitation. Un cours de politique. -JContre l'Angleterre? -Contre la Norvège? La question intérieure. Le vrai danger.

Au lendemain de Sadowa, M. Thiers, votre grand homme d'Etat, disait tristement aux satisfaits da Corps législatif impérial « II n'y a plus une seule faute à commettre » Au lendemain de la mystérieuse entrevue du tsar Nicolas et de l'empereur d'Allemagne, je viens d'entendre un de nos hommes politiques, et non des moindres, répéter avec douleur « Je crois bien que la dernière faute est commise » II se pourrait que ce pessimiste eût raison. Nul n'ignore que les Russes, pris en général, ont très peu de sympathie pour les Allemands, et que l'empereur Guillaume en particulier, leur inspire une juste défiance. Officiellement, il nous a toujours couverts de fleurs. Mais on sait fort bien ici que, dans ses propos privés, il nous a toujours maltraités,. et, dans sa diplomatie secrète, toujours combattus. Tout récemment, à Strasbourg, dans une

Etc. Elle ne dit pas, il est vrai, qu'Alceste est misanthrope. Elle ne prend que le petit côté de son caractère l'esprit de contradiction. Mais, d'abord c'est qu'elle aime Alceste et ne veut que le taquiner, comme, du reste, c'est la seule chose qu'on puisse faire dans un salon, et non pas le heurter de front; et ensuite, c'est que, très psychologue, elle sait bien qu'en paraissant ne prendre que le petit côté du caractère d'Alceste elle en touche. très bien le fond, le fond du misanthrope étant l'orgueil, et l'esprit de contradiction n'étant que le signe de l'orgueil. Diantre! 1 dire cela au moment que je contredis. Enfin, continuons.

Ce qu'il y a de certain c'est que Célimène, dans ce couplet, que je vous prie de lire tout entier, donne le caractère bien connu d'Alceste comme étant le sien depuis longtemps, depuis toujours et non pas depuis deux heures. Et enfin vous vous y attendiez, mais il faut bien que je me serve de toutes mès armes et puis pour celui qui, par hasard, n'y songerait pas. et enfin que dit Elianto d'Alceste à l'acte IV? l

Dans ses façons d'agir il est fort singulier;

Mais j'en fais, je l'avoue, un cas particulier

Et la sincérité dont son âmo se pique

A quelque chose en soi de noble et d'héroïque

[font.

C'est-è-dire qu'elle parle favorablement des incartades d'Alceste; mais est-ce qu'elle en parle comme de choses nouvelles? Point du tout. Elle en parle comme choses qui constituent son caractère depuis qu'elle le connaît « Dans ses façons d'agir, il est fort singulier. » C'est-à-dire, pour quelqu'un qui en parlerait dé- favorablement «II est maniaque misanthrope depuis l'âge d'homme. »

Et ceci est bien important trois portraits d'Alceste le caractère d'Alceste tracé par lui- même; tracé défavorablement, mais poliment par Célimène; tracé favorablement et amicalement par Eliante; et tous les traits concordent. Il est clair que Molière a voulu ainsi tracer un « caractère » complet d'Alceste et d'Alceste tel qu'il a été connu par différentes personnes ayant elles-mêmes des complexions différentes, de 1660 à 1666. Il n'y a rien de plus évident. Si Alceste était au commencement- de la pièce

harangue à des généraux allemands (très tardivement démentie par une agence officielle), il traitait de débauchés et d'ivrognes nos pauvres soldats qui combattent et meurent stoïquement dans les plaines de Mandchourie, sous un soleil de plomb ou par un .froid polaire. Il y a huit ansrdans un toast emphatique .inspiré sans doute par « la chaleur communicative» d'un banquet de gala, il jurait qu'il tirerait l'épée.pour défendre la Russie contre tout peuple qui se permettrait de troubler la paix du monde. Hélas! elle a etétroublée, cette paix, et contre les principes les plus élémentaires du droit des gens, par l'attaque sournoise des Japonais à Tchemoulpo et à Port-Arthur Et chacun sait que la promesse tapageuse de l'empereur allemand n'a pas été tenue..

Qui donc nous a poussés, contre tout bon sens, tout droit et toute logique, à occuper la Mandchourie et Port-Arthur ? C'est encore lui, pour excuser l'attentat politique commis par les Allemands à Kiao-Tchéou. Et l'on sait les affreux désastres attirés sur nos têtes par ce perfide conseil. Qui donc a encouragé le vieux Kruger à résister aux empiétements de l'Angleterre ? C'est encore Guillaume II. Et, plus tard, il a refusé l'entrée de ses Etats au vieux président exilé et vaincu.

Nous savions toutes ces choses, nous autres s Russes. Nous redoutions l'onéreuse amitié du César germanique. Nous soupçonnions toujours une arrière-pensée chez les Allemands, et dona ferentes. Aussi vous pouvez deviner la stupeur qui s'est emparée du public lorsqu'on apprit, il y a deux jours, le départ, quasi clandestin, de notre tsar pour Bjoerko. Il y eut une vive agitation dans les ambassades. On forma mille hypothèses. On risque quelques bons mots. Mais la nouvelle, répandue dans le peuple, y produisit une assez fâcheuse impression.

Ce qui a redoublé l'étonnement et provoqué l'inquiétude, c'est l'affectation de mystère qui a présidé à l'entrevue des deux empereurs se donnant rendezvous, la nuit, en pleine mer, comme des conjurés d'opéra. C'est la précaution bien marquée de se voir seul à seul, en l'absence de tout ministre. C'est la longue durée de l'entretien et l'heure étrange à laquelle il a eu lieu (entre onze heures du soir et trois heures du ma tin)..

De quel côté vient l'invitation ? On ne saurait le dire. Pourtant, au palais de Pôterhoff, les gens bien informés assurent que l'étonnement mal dissimulé du tsar et la surprise de la cour semblent attester que l'idée vient de Guillaume II. Ajoutons que l'étrange mise en scène qui a présidé à l'entrevue, le caractère ultra-romantique qu'elle a revêtu, paraît bien être dans les manières de Guillaume. Le tsar Nicolas II, qui est d'allures si simples et de mœurs, bourgeoises; n'aurait jamais dicté un programme qui rappelle trop les procédés des dramaturges de 1830.

Qu'a-t-on pu dire, dans l'entrevue de Bjœrko? Personne, sans doute, ne le saura jamais. On assure, dans le mondé du palais, que. pendant tout l'entretien on entendit vaguement les éclats de voix de Guillaume II qni paraissait faire un véritable cours à notre tsar. Ceci n'a rien qui nous puisse surprendre. Il à voulu, c'est bien certain, exposer tout un plan de conduite à Nicolas II.

Et c'est bien précisément ce qui nous inquiète, nous autres Russes, car nous savons Guillaume altier, autoritaire, violent, et surtout très ignorant du caractère slave qui est, à tant d'égards, l'opposé du caractère allemand.

On supposera sans doute en France que Guillaume a voulu chercher à rompre l'alliance franco-russe. Ici nous ne le croyons pas. D'abord parce qu'il se serait heurté à la résolution de Nicolas II, toujours fidèle à sa parole, et inébranlable sous ce rapport. C'est bien plutôt contre l'Angleterre, toujours mal vue en Russie, qu'il aurait essayé d'entraîner le tsar. Mais la Russie se débat aujourd'hui dans une crise politique et militaire assez intense pour ne pas aller chercher à se mettre une autre ennemie sur les bras.

Serait-ce la question du Maroc qui a servi de thème aux discussions des deux potentats? Personne ne voudra le croire, la Russie n'étant en rien intéressée dans cette affaire. Tout au plus a-t-on parlé de la Norvège, qui tient, chacun le sait, une large place dans les préoccupations de Guillaume. A-t-il voulu faire promettre au tsar qu'il ne tolérerait ja-'mais l'établissement d'une République norvégienne! Beaucoup ici le pensent. A-t-il voulu rallier Nicolas II à la candidature d'un prince allemand au trône de Christiania, afin de faire de la Norvège une véritable colonie de la Prusse? Il n'y aurait là, certes, rien d'impossible.

Mats la masse du pcuplo ne va pas aherehor si loin. Elle reste convaincue, et non sans raison peutêtre, que c'est de nous, de notre Russie, qu'il a été surtout parlé dans l'entrevue do Bjœrko. En tout cas, il est hors de doute que les deux chefs d'Etat. ont aborder les deux grosses questions qui nous passionnent tous celle de la guerre et cello de la Constitution.

Relativement à la guerre, il est trop évident que Guillaume 11 ne peut rien pour nous. D'abord le sentiment de l'Allemagne est entièrement japonophile et antirusse. En outre, si romanesque qu'il soit, un Chef d'Etat se met rarement du côté du plus faible, et surtout du vaincu, Guillaume, en particulier, s'est toujours montré plein de déférence -envers les plus forts. Enfin il est bien clair qu'une flotte allemande, même expédiée au-devant d'un nouveau désastre de Tsoushima, trouverait vite une escadre anglaise pour lui barrer la route. Aussi, connaissant Guillaume et la haute idée qu'il a de lui-même, sommes-nous ici portés à penser qu'il s'est borné à nous donner quelques conseils de stratégie, à critiquer certains généraux, à en louer d'autres, bref à nous faire un cours de tactique. Mais certainement il a dû conseiller la guerre à outrance, qui lui procure deux avantages personnels humilier les jaunes (qu'il affecte de mépriser comme < païens >) et affaiblir la Russie (envers laquelle il a des sentiments analogues). Cette seule idée exaspère ici les esprits, car l'immense majorité des Russes demande aujourd'hui la paix. Et, d'ailleurs, notre amour-propre national est

un « misanthrope naissant », tous ces gens-là le diraient. Philinte dirait « Prenez garde, mon ami, vous devenez désagréable et quinteux. » Célimène dirait «Alceste devient un peu nerveux depuis quelque temps », ou plutôt encore « Qu'est-ce que vous avez donc aujourd'hui f » Et Eliante dirait « Son procès et son affaire avec Oronte l'ont gâté pour un moment; mais jusqu'ici il a été homme très aimable. » Il faudrait bien qu'ils dissent cela si la thèse de M. Le Bidois était exacte. Or, ils ne disent pas cela. Seulement, ils disent exactement tout le contraire.

On dirait que Molière a tenu essentiellement à bien marquer, à marquer fortement, dès la première scène, et puis à confirmer ensuite très énergiquement par des déclarations venues d'ailleurs, qu'Alceste est misanthrope foncièrement et de nature, et qu'il s'est comme posé depuis longtemps, depuis très longtemps dans ce caractère, et qu'on l'a toujours connu comme tel.

Oui, il semble que Molière y a tenu essentiellement.

Et je le crois bien, qu'il y a tenu essentiellement Et je crois joliment savoir pourquoi. C'est une précaution que prenait Molière précisément contre l'erreur où il me semble que tombe M. Le Bidois, précisément contre cette erreur.

Si Alceste ne faisait pas, dès les premiers mots qu'il prononce, une profession de foi misanthropique si quelques personnages, je veux dire tous, on à peu près, Philinte, Célimène, Eliante, n'assuraient pas au public qu'en effet Alceste est, comme il le dit, un misanthrope renforcé, le public pourrait croire qu1 Alceste est tout simplement un homme comme un autre que les circonstances, que certains déboires rendent misanthrope; qu'Alceste enfin n'est que ou un misanthrope de circonstance qui reviendra de sa misanthropie; ou un misanthrope en formation, qui se forme devant nous, qui restera tel, mais qui ne l'était pas hier.

Or c'est ce que Molière n'a pas voulu que l'on crût, parce que cela rapetissait son Alceste. Non pas, dira M. Le Bidois, un personnage n'est pas rapetissé parce qu'il est montré en devenir, il en serait plutôt agrandi. Très bien, certes, et je reconnais là l?és>

profondément blessé à l'idée que Guillaume ait pu vouloir s'immiscer dans nos affaires.

Et, pourtant, ceci ne serait rien encore. Mais le peuple russe est convaincu (et quand je dis le peuple je parle des gens capables do réfléchir et de jugerj, que le César'germanique'a voulu surtout aborder la question intérieure. Sans doute, les Allemands sont dociles et courbent volontiers la tête devant l'autorité; mais la prolongation des troubles à la frontière, l'aggravation croissante "de la situation en Pologne peuvent entraîner, au bout d'un certain temps, quelques désordres dans les provinces prussiennes. Nulle barrière ne peut arrêter'la propagande anarchiste, qui fait des progrès énormes dans toute l'Europe. Comment essayer de la combattre? 9 Par l'étroite union des monarchies et surtout des deux monarchies les plus absolutistes de toute l'Europe, c'est-à-dire de Pétersbourg et de Berlin. Si tel est vraiment le conseil donné à notre tsar par Guillaume (et la plupart des gens en sont persuadés ici), il est des plus funestes, car il vient manifestement trop tard. Ce serait courir un jéu bien dangereux que de vouloir réprimer chez nous les manifestations libérales, quand on les a tolérées depuis six moi3 que de museler la presse, quand on a promis de la rendre libre; que de rétablir l'autocratie quand on s'est engagé à faire élire une assemblée nationale. Toute la Russie s"e 'transformerait alors en une immense caverne de conspirateurs, et nous aurions les plus violentes aventures à redouter.

Quelques-uns même supposent (mais je ne puis le croire) que Guillaume II aurait discrètement offert à notre tsar l'appui de son armée pour dompter la Pologne rebelle et permettre d'expédier à Kharbine les troupes de Varsovie et de Vilna; qu'il aurait promis à Nicolas II de le soutenir, au besoin, contre ses sujets révoltés. Si pareille énormité avait été dite, il me semble évident que Nicolas II aurait aussitôt rompu l'entretien. Et cependant, depuis de longs mois, certains personnages supposent ici que la crise actuelle pourrait entraîner cette éventualité terrible. Nous ne pouvons y penser sans frémir, car alors le tsar Nicolas II serait perdu, et la Russie entière se lèverait contre l'envahisseur. Reverronsnous, à l'Orient de l'Europe, un nouveau 1792 ? Qui le sait?

É CHOS

Le Président de la République et Mme Loubet ont reçu à dîner au château de Rambouillet les représentants et, principaux fonctionnaires de l'arrondissement.

Mme Loubet avait à sa droite M. Godin, sénateur, ancien ministre; à sa gauche, M. Poirson, préfet de Seine-et-Oise.

Le Président de la ^République avait à sa droite M. de Caramanj député; à gauche, M. Roman, sous-préfet de Rambouillet. Le Président va bientôt rentrer à Paris. Déjà, on a commencé à l'Elysée à emballer quelques tableaux et objets d'art qui sont la propriété personnelle de M. Loubet et qu'on enverra soit au château de La Bégude de Mazenc, soit à l'appartement de la rue Dante.

*v

Sir Francis Bertie, ambassadeur d'Angleterre, se prépare à partir pour l'Angleterre, S. M. Edouard VII l'ayant invité à assister aux fêtes qui vont avoir lieu à l'occasion de la visite de l'escadre française. L'ambassadeur se rendra à Portsmouth pour l'arrivée de l'escadre.

Le Chah de Perse n'a pas quitté ses appartements hier. Il a fait remettre à M. Rouvier, président du Conseil des ministres, la plaque en brillants du Lion et Soleil de Perse et la plaque du même ordre aux autres membres du cabinet. De son côté, le gouvernement français a fait remettre les insignes de la Légion-d'Hon.neur aux personnalités de la suite du Chah.

Le bureau etles membres de la section d'architecture se sont réunis hier, à midi, à l'Ecole des Beaux-Arts; après discussions et votes, ils ont soumis leur décision à l'Académie des Beaux-Arts, réunie en séance plénière, qui a prononcé le jugement définitif suivant Grand Prix, M. Camille-Emile Lefèvre, né le 27 juillet 1876 à Tours, élève de M. Laloux. Ier second Grand Prix M. Georges-Fernand Janin, né le 8 janvier 1880, à Nîmes, élève de M. Laloux.

2e second Grand Prix M. Charles-Henri Nicod, né le 28 janvier 1878, à Leviex (Doubs), élève de MM. Guadet-Paulin et Deglane. Le sujet imposé était un château d'eau.

La Cour des Comptes prendra ses vacances du 15 août au i5 octobre. La chambre des vacations tiendra ses séances trois jours par quinzaine; elle sera composée, en igo5de MM. Hérault, président Féry d'Esclands, Biollay, Delmas, Albert Petit, Combarieu, Malenfant, conseillers maîtres.

*v ̃̃̃-•̃̃••̃̃̃

L'Association française pour l'avancement t des sciences se réunira à Cherbourg, du 3 au i3 août prochain, sous la présidence de M. Giard, membre de l'Institut.

La municipalité réserve une brillante réception aux congressistes.

Demain, à deux heures, courses à SaintCloud. Nos pronostics

Prix de Villejusl Quito, Litorne.

Poule des pouliches Belle-de-New- York, Prima-Dônna.

Prix d'Aulnay: Tramontane, Préférée. Poule des poulains Hamed, Brutus.

Prix du Gaillon Novice, Uranie.

Prix du Grand-Chêne Palestra-II, Béatrix.

prit critique de M. Le Bidois; mais prenez garde Prenez garde qu'il faut prendre garde i Si Alceste est montré en devenir, en formation, à quel signe le public reconnaîtra-t-il qu'il est, non un misanthrope de circonstance et de crise passagère et qui redeviendra comme tout le monde; mais un misanthrope en formation, qui se cristallisera et qui restera en cristallisation misanthropique? Oui, à quel signe, s'il vous plaît?

Et Molière qui connaîtle public s'est dit «Nul doute à cela. Si je présente un mi-santhrope en formation, ils ne verront en lui qu'un misanthrope de circonstance. Ils ne verront qu'un homme qui a des ennuis et que ses ennuis rendent irritables et qui déblatère contre la société comme nous faisons tous quand notre soulier se délace. Et alors il est joli mon misanthrope Il est tout petit. Elle est jolie ma pièce C'est un petit tableau de genre! Il faut prendre mes précautions. Il faut leur faire savoir que mon misanthrope est un caractère et qu'il a au fond même de sa nature tous les éléments du misanthrope, et pour cela il faut le montrer dès l'entrée du jeu comme un misanthrope complet et encore faire dire à d'autres personnages qu'il est tel. Car on ne prend jamais assez de précautions et encore il arrive que, toutes étant prises, elles sont encore les précautions inutiles. »

Et, tenez ceci, voNà pourquoi, sans aller plus loin, la première scène est faite comme elle est faite. La profession de foi misanthropique d'Alceste vient-elle après ce qu'il dit de son procès? Vient-elle après ce qu'il dit du caractère douteux de Celimène? Vient-elle après la scène du sonnet d'Oronte? Elle vient avant tout cela. Pourquoi? Pour ce que, si elle venait après tout cela, ou après l'une quelconque de ces choses, le spectateur pourrait se dire « Bien bien Il est malheureux ou inquiet en amour et il s'irrite. Misanthrope d'occasion. Il vient de subir un fâcheux et il s'énerve. Misanthrope de circonstance. Il a un procès qui bâte mal, et il s'aigrit. Misanthrope d'un quart

d'heure.- »

Aussi Molière met la profession de foi misanthropique d'Alceste tout au commencement et provoquée car encore faut-il bien qu'elle soit provoquée d'abord par un rien, et c'est oo cfail fallait, par une embrassade J

IL Y A CENT ANS

Journal de l'Empire (Journal des Débats) du 3i juillet i8o5 (12 thermidor an XIII) Constantinople, 23 juin. A Odessa, ainsi que dans les "aiftres ̃ ports russes de la mer Noire, tout est excessivement cher et l'on a fait payer aux navires en quarantaine 10 pour 100 sur tous les objets qu'ils peuvent consommer. On élève à Odessa une église aux frais des catholiques romains qui y résident. C'est un oukase qui en a permis la construction. Madrid, i5 juillet. M. le marquis de Montealegre, grand-maître de la maison du roi, est mort. Il a été remplacé dans cette charge, qui est ici la première de- la cour, par M. le duc de Saint-Charles.

Paris, 3o juillet. Les comédiens ordinaires de l'empereur joueront ce soir les Femmes savantes à Saint-Clôud. Il y aura cercle à la cour après le spectacle.

Des réparations s'exécutent en ce moment au palais de Fontainebleau. On dit à ce sujet que l'empereur est dans l'intention d'y passer une partie de l'été. On ajoute que certains bureaux, des ministères y seront alors transférés, notam-.ment un bureau des relations extérieures, comme c'était aussi l'usage pendant les voyages de l'ancienne cour.

La classe de l'Institut qui remplace l'Académie française a arrêté qu'elle tiendrait chaque année deux séances publiques extraordinaires, principalement destinées à la lecture des éloges des anciens académiciens. La première de ces' séances aura lieu demain à deux heures. M. Morellet y lira l'éloge de Marmontel, et M. de Boufflers celui du maréchal de Beauvau. La séance sera terminée par la lecture d'une traduction en vers d'un fragment de la Ph.arsale de Lucain par M. Legouvé, et d'une autre traduction en vers d'une ode d'Horace par M. Lerbrun.

Le bassin du port de commerce d'Anvers, à construire d'après un décret impérial, a été; adjugé à 7,3oo,ooo francs l'écluse seule coûte' 900,000 francs.

Feuilleton sur Teudimer, œuvre littéraire de> M. de Gelozah.

Spectacles du 3i juillet. Théâtre-Français i la Mort de Pompée, les Fourberies de Scapin. Théâtre de l'Impératrice: première représenta- tion des Trois gendres, comédie nouvelle en trois- actes, en pnose la Somnambule, Fanfan et Colas. Ambigu-Comique première représentation à'Amaitda..

NOUVELLES POLITIQUES M. Dubief, ministre du commerce, a visité, hier, le port de Bordeaux et ses nouveaux aménage monts; puis l'Institut colonial organisé dans cette ville.

Le procureur de la République de Lyon s'est rendu hier, à deux heures, à la Bourse, où les pru-r d'hommes de la deuxième catégorie s'étaient réunis. La question de la présidence qui aérait occupée par le vice-président ouvrier pendant le mois d'août, n'a pu être tranchée.

Le procureur de la République a décidé que les audiences des prud'hommes seraient reprises jnardi; sous la présidence de M. Levet, patron-président Conseil prud'homme. Il est probable que les juges ouvriers s'abstiendront de siéger.

M. Démogé, propriétaire éleveur à Géziers (Haute» Saône), est nommé chevalier de la Lôgion-d'Honneur.

NOUVELLES DU JOUB ` Les troubles de Longwy

Ainsi que nous l'annoncions hier, MM. Jaurès, Rouanet, Sembat et Meslier ont été reçus dans l'après-midi par M. Etienne, ministre de l'intérieur, avec lequel ils se sont entretenu de la situation dans le bassin de Longwy,

Au cours de cet entretien qui a porté, dit la note communiquée à la presse, tant sur les origines de la grève que sur les incidents auxquels elle a donné lieu, M. Etienne a été amené à indiquer dans quel esprit il était intervenu dans le conflit qui se déroule dans cette région.

Il a indiqué que son premier devoir avait été de faire tous ses efforts pour assurer avec lo plus grand soin la liberté du travail et la protection des personnes sans porter atteinte à l'exercice légitime du droit de grève. Mais en prenant les mesures nécessaires pour le maintien de l'ordre public, le gouvernemeut avait entendu observer la plus scrapuleuse impartialité entre les intérêts en présence, et n'avait pas perdu de vue l'intérêt capital qui s'attachait à la solution amiable du conflit. M. Etienne, qui avait déjà prescrit au préfet do Meurthe-et-Moselie do joindre ses efforts personnels à ceux qui avaient déjà été tentés en vue de trouver un terrain d'entente, s'est déclaré prêt à lui adresser de nouvelles instructions l'invitant à insister de part et d'autre avec la dernière énergie pour que les pourparlers continuent, même après l'échec des premières négociations et pour que le juge de paix puisse continuer utilement son œuvre de conciliation.

D'autre part nous disions hier, en indiquant que lès revendications formulées maintenant avaient été stipulées après coup par les agitateurs, que l'agitation actuelle dans le bassin de Longwy avait un caractère complètement politique et nullement économique. Cette assertion est pleinement confirmée par la lettre suivante que nous adressait hier notre envoyé spécial

(De notre envoyé spécial)

Longwy-Bas, le 29 juillet.

Les grèves de Longwy sont de ces grèves modèles dont parlait jadis M. Combes et qui ne procèdent aucunement de préoccupations économiques, mais seulement de la passion politique renforcée de violence et de tyrannie révolutionnaire. Elles sont, d'ailleurs, à proprement parler, un legs du prôcé-

donnée par Philinte à un quidam inconnu ensuite par un rien quin 'arien de personnel pour Alceste, qui ne le regarde pas, qui n'est nullement quelquechose qui touche à ses intérêts. C'est bien ce qui était nécessaire pour montrer qu'Alceste n'est point misanthrope par suite de blessures reçues, mais misanthrope en soi, misanthrope parce que « ses yeux sont blessés > des choses qu'il voit.

La précaution est prisé ici avec un soin minutieux, presque excessif. Molière crie au spectateur: « Alceste est misanthrope déjà tout formé; Alceste, vous le voyez bien, est misanthrope intégral. Ce qu'il souffrira au cours de la pièce, sans doute, ne le ramènera pas à la philanthropie; mais il n'était pas besoin qu'il souffrît pour qu'il fût irrité contre l'humanité. Ce n'est ni un misanthrope de circonstance, ni un misanthrope en formation. Je trace un portrait je ne raconte pas une anecdote. » Il me semble que Molière crie cela. Je m'étonne qu'on ne l'entende pas. Il se peut, du reste, que les oreilles me cornent.

D'ailleurs, ce qui ne prouverait rien pour l'espèce, mais ce qu'on peut signaler après avoir examiné l'espèce avec soin, Molière ne fait pas dévolution de caractère^ Il est très fidèle à l'axiome: « Servetitr ad imum qualis ab incepto processerü: Il n'y a qu'une exception, Don Juan. Dans Don Juan, il y a une évolution de caractère, gauchement traitée, du reste, mais admirable en soi, et si marquée que, malgré les vingt-quatre heures, il est très assuré pour moi, comme je l'ai dit vingt fois, que Don Juan a dix bonnes années de plus au cinquième acte qu'au premier et ne peut pas ne pas les avoir. Mais c'est là, à mon avis, la seule exception. Partout ailleurs, Molière est statique. Je crois; du reste, que les évolutions de caractère sont plus du domaine de la tragédie que de la comédie, parce que. Mais cela noui mènerait loin. Je pourrai déraisonner de cela une autre fois.

Pour le moment, je remercie M. Le Bidois de l'ingénieuse leçon qù'il a bien voulu écrire pour les lecteurs des Dêbals et je lui demande pardon de n'être pas de son avis, ce qui est si rare que j'en suis étonné et un peu dans Vin»quiétude» ̃ ̃

Emile J^aoEiv.


dent ministère .et Foji.en peut dire qu'elles- sont le ..brutal épisode, S'-une campagne entreprise par les blocards de cette époque. L'agitation ne date pas d'hier, en effet, dans le bassin de Longwy; et, comme je m'inquiétais d'en connaître la véritable origine, voici, à quelques variantes près, la petite histoire qui m'a été contée, un peu partout. Nous étions bien tranquilles, à Longwy, jusqu'aux dernières élections municipales; nous ignorions tout des agitations ouvrières, syndicats rouges et luttes do classes, et nous étions, même en politique, étroitement unis, car c'était toujours la même liste que nous- présentions et qui passait. Mais, est-il besoin de le cUre, nous n'étions pas du Bloc, et c'en était sans doute assez, notre félicité aidant, pour que fussent excitées les convoitises de ses partisans. De fait, nous leur parûmes une proie bonne à conquérir, et comme les élections municipales étaient proches, c'est sur ce terrain qu'ils portèrent la lutte. Et d'abord, ils improvisèrent une liste sur laquelle figuraient notamment un marchand devins en gros, un vétérinaire, un ancien maître d'école et un professeur du collège; cependant que, pour corser leur action, ;ils créaient une section de la Fédération républicaine ne pas confondre avec celle de l'honorable M. Motte– section dontils confiaient la présidence à un juge de pair de Pont-à-Mousson, que vous connaissez bien, M. Bernardin.. Puis, comme il est,- avant tout nécessaire, pour se faire élire, de « travailler » congrûment l'électeur, une active propagande était organisée dans nos milieux ouvriers, et, à dater de ce moment, c'en était fait de notre belle tranquillité d'autrefois. Tout compte fait, il n'y a rieu là dont on doive s'étonner, car nous n'avons pas été les seuls, à Longwy, à souffrir de ces pratiques conquérantes du Bloc; mais les événements ont voulu que l'effet. en fût pour nous plus durable, puisque aussi bien l'agitation présente en est l'évidente conséquence.

Il n'est, pour, s'en convaincre, que de suivre les faits pas à pas. Or, qu'arrive-t-il ? Sur la liste opposée à la nôtre, neuf socialistes ou radicaux-socialistes sont élus; mais des contestations s'élèvent, et les élections portées devant le Conseil de préfecture, puis devant le Conseil d'Etat, sont annulées, sous prétexte de pression patronale.

Le prétexte importe peu d'ailleurs, et l'essentiel à retenir pour juger ce qui va se produire dans la suite, c'est la nécessité de procéder d'autres élections. Les blocards vont y puiser, en effet, des raisons nouvelles d'entretenir l'agitation: Ils vont instamment faire appel aux mineurs qu'ils ont sous la main et quoique le plus grand nombre de nos ouvriers ne soient pas électeurs, parce qu'étrangers italiens ou belges. ils s'adresseront quand même à la masse, afin que leur action paraissant t plus puissante," soit plus décisive. Ainsi, Cavalazzi, appelé par eux, haranguera les Italiens, Paul Varède les Français, et un agitateur belge, dont le nom m'échappe les Belges. Puis ils créeront en décembre -rr un. Syndicat rouge et ce sera bien le diable si l'idée socialiste ne fait pas son chemin. Elle ne l'a cependant pas fait aussi complètement que les meneurs pouvaient s'y attendre. Nous comptons, en effet, dans notre personnel ouvrier de la métallurgie, un bon nombre d'anciens rouges du Crcusot et des. aciéries du Midi, qui revenus de leurs illusions d'antan, se sont fait jaunes. Or, ils n'ont pas voulu cette fois se laisser tondre sans crier, et, décidés à traiter de puissance à puissance, exaspérés d'ailleurs par les criailleries des Italiens qui ne pouvaient apporter en ces querelles que l'appoint de leur dilettantisme révolutionnaire, ils se sont organisés eux-mêmes en Syndicat.

Et voilà comment nous avons en présence l'un de l'autre deux Syndicats ri-vaux toujours aux prises, l'un, celui des jaunes de la métallurgie,défendant son droit au travail, l'autre celui des rouges de la mine s'efforeant d'attenteràcedroit,etau besoin àcoupsde fusil. Et c'est au principal l'histoire de cette grève. qui, dans la réalité, n'en est pas une, car les revendications formulées n'y figurent, à vrai dire, qu'au second plan» Je me propose, d'ailleurs, de vous en parler demain..

«_

COLONIES

` CONGO FRANÇAIS

Nous avons rapporté les incidents qui se sont produits, en Afrique occidentale, jsur la frontière du Congo français et du Cameroun entre Allemands et Français. On sait que des coups de fusil" ont été échangés. Les journaux allemands s'occupent de ces faits. Il n'est pas utile de s'attacher à grossir un incident sur lequel on aura bientôt des détails offi- ciels. On assure, en effet, que le gouverneur du Cameroun a télégraphié des renseignements1 sur cette affaire. Son rapport sera probablement publié. Les autorités locales françaises doivent aussi s'être occu>pôcs d'établir la vérité sur les faits. Enfin, il ne faut pas oublier que les gouvernements français et allemand sont déjà tombés d'accord pour faire opérer la délimitation de la frontière et que le commandant Lenfant a été par la Franco chargé- de cette mission.

̃«LJ^-n '̃̃

ALGÉRIE

MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR

Sont promus ou nommés dans l'Ordre de la Légion-d'Honneur

Commandeur. Saïah (Bouali ben Essayah), adjoint indigène du douar Béni Kachad, commune mixte du Chdliff.

Officiers. Benbonal (El Hadj ben Mohammed ben el hadj Ahmed), adjoint indigône des douars Guorboussa et Tsighaout, commune mixte du Chôliff. Benchilkh el Feyonn (Mohammed ben Lahcene), adjoint indigène de la commune de Constantine.

Chevaliers. Macér (Kada ben Brahim), adjoint indigône du douar Boudjetaa, commune mixto de la Mokevra.

Benmehel (Afahmed Taourwi), khodja de la commune mixte de Gouraya.

Boudouaîa (Bon Abdallah- ould Mohammed), adjoint indigône du douar Oulad Riah, commune mixto de Remchi.

Benbouzid (Mohammed Sghir fceû Zemmel), adjoint indigène du douar El-Ouessah, communo mixte d'Oumol-Bomeghi.

Bengana (El Habib ould Mohammed), adjoint indigène du douar Orlal,, commune mixte d'Aïn-Téinouchent. Khélifi-Touhaim (Ahmed ben Hadj Salah), adjoint indigône du douar EIKonahi, commune mixte d'Aïn-

Àiikela.

FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS du SB juillet fi@©»' [30]

LE

Vieux de la a

ROMAN DU PINDE

"par JULES BRUN

||É1 ""» f

QUATRIÈME PARTIE

̃. I-'OTAGS'

(Suite)

Despali précisa la situation

Nous ne t'avons pas appelée pour nous dire la bonne aventure. Pour moi, ce que tu m'as annoncé ne vaut pas une piastre, tellement je m'en doutais. Mais je te payerai bien pour rendre la santé à ce jeune homme. Un demi-medjidié te va-t-il ?.

Un medjidié m'irait mieux.'

Va pour un medjidié 1

La Perle-Noire examina Toli, le palpa, le retourna, et hochant la tête

Tu as deux maux, mon garçon. A l'un, je ne puis rien c'est le dor.

Ne t'occupe pas de ça! dit Despali avec impatience.

'Pour l'autre, je te donnerai, demain, une tisane et un oaguent qui te remettront sur pied. Mais ça ne suffit pas.

Elle jeta sur Despali et sur Salamoura un regard perçant. Puis, continuant

Reproduction interdits, ̃

Emile COMBE.

Sebaoui {Mohammed),; assesseur musulman- au Conseil général d'Alger. ColQrab-Beekar, le' 29 juillet. Un djich assez important qui venait de piller une tribu soumise, ayant été signalé dans le Djerbel-Bechar, le bureau des affaires indigènes a fait partir un peloton de 50 sahariens sons le commandement de deux sous-ofâciers. Le peloton ayant rejoint le djich un combat se livra. Après avoir repoussé l'ennemi on a constaté la mort d'un brigadier indigène; trois sahariens ont été blessés. Le djich a eu plusieurs morts et de nombreux blessés. On annonce de Ben-Zireg que les guerriers des deux tribus, les Béni' Guils et les Ouled Nacer se sont rencontrés les armes à la main. Il y a plusieurs morts de part et d'autre.

GUERRE ET HARINE

Le 26e bataillon-de chasseurs et le 23e dragons de Vincennes ont été réveillés cette nuit par une alerte du général Brugère, vice-président du Conseil supérieur de la guerre, inspecteur général.

Le bataillon et le régiment ont été prêts très rapidement et sont allés s'embarquer au quai de la gare de Pantin où toutes les opérations se sont effectuées à l'entière satisfaction du général inspecteur.

La Compagnie de l'Est, prévenue très tardivement, a en cette circonstance, fait preuve, comme de coutume, de la plus grande activité et de la régularité la plus complète.

T-ITT~

JL/CM JULIC/JL Ks X1UULL C? La matinée du Chah de Perse

Le Chah est complètement r.emisde l'indisposition qui l'avait obligé à rester hier toute la journée dans ses appartements.

Ce matin, il était levé dès sept henres,.et s'est mis aussitôt au travail avec le maréchal de la cour et des secrétaires, expédiant un volumineux courrier qu'il adresse à Téhéran, avant son départ de Paris.

Pris toute la matinée par diverses occupations, le souverain n'a pas quitté son hôtel. Il fera cet aprèsmidi une-promenade au Bois.

̃ «s»

La Guerre russo-japonaise

Saint-Pétersbourg, le 30 juillet. Le correspondant de la Novoié Vrémia à Kherson télégraphie les nouvelles suivantes

Une partie de l'armée- japonaise se concentre vers l'Extrême-Est dans le but évident d'opérer dans la direction de Girin et Ningouta.

De fortes pluies et les chaleurs excessives influent défavorablement sur l'état sanitaire ̃ do l'armée russe oùlesmaladiesgastriquesaugmententainsi que les cas de typhus.. De nombreux soldats réservistes se plaignent que leurs familles restées en Russie ne reçoivent point, ou difficilement, des secours. L'arméo, s'intéresse de plus en plus vivement aux événements- intérieurs de la -Russie.

Les communications télégraphiques sont- coupées avec l'île Sakhaline et Nicolaïcwsk.

De petits détachements japonais ont débarqué aux environs de Nicolaïewsk et de la baie de Castries.

Saint-Pétersbourg, le 30 juillet. Le major général von Medem, précédemment adjoint au chef d'état-major du corps de la gendarmerie, est nommé préfet de Moscou.

Saint-Pétersbourg, le 30 juillet. Le général 1 Stœssel est relevé du commandement du 3? corps d'armée de Sibérie, tout en conservant sa qualité d'aide de camp de l'empereur'

Les troubles de Longwy

(De notre envoyé spécial)

Longwy, le' 30 juillet. La réunion qui s'est tenue hier matin à Saulnes n'a été suivie d'aucun incident, grâce aux mesures d'ordre sévères priscâ par le préfet. Les grévistes avaient décidé cependant de descendre en corps sur Moulaine et sur Hussigny mais, fractionnés par la troupe, ils ont dû abandonner leur projet. Quelques groupes seulement ont pu parvenir jusqu'à Moulaine, où ils ont promené le drapeau rouge.

Une certaine lassitude so manifeste d'ailleurs parmi les grévistes dont le nombre se réduit chaque jour, soit qu'ils reprennent le travail, soit que, pour le plus grand nombre, ils passent la frontière en attendant des jours meilleurs.

Ils ne sont plus, en tous cas, que 600 environ, de 1,000 ou 1,200 qu'ils étaient au début de la grève. Il faut noter, d'autre part, qu'ils ont sollicité, par l'en- .1 tremise du sous-préfet, une entrevue avec les patrons et cette entrevue, admise en principe, devait avoir lieu hier, mais il n'y a pas été donné suite, les patrons ayant récusé les dôléguôs des mineurs. Malgré la mauvaise impression produite au camp gréviste par cette décision, on ne prévoit pour aujourd'hui rien do fâcheux. Les mesures d'ordre sont d'ailleurs des plus rigoureuses et la consigne donnée par le préfet est de ne tolérer ni cortège ni musique.

Autre symptôme favorable les ouvriers, métallurgistes do Saulnes qui, à la suite do la fusillade de mardi dernier, avaient interrompu le travail, vont le reprendre en partie demain. Un des deux hauts fourneaux qui se trouvaient arrêtés va étre remis en effet en activité. E. Combe.

.«.

La Ligne de Felletin à Ussel °

(De noire correspondant pariculier)

Jusqu'ici, et si étrange que cela paraisse, la Creuse ne communiquait directement avec la Corrèze par aucune ligne de chemin de fer; pour se rendre d'Ussel à Aubusson, il fallait faire soit par SaintSulpice-Laurière et Guôret, soit par Montluçon et Buneau-d'Alum un détour de 240 à 260 kilomètres, aujourd'hui Ussel n'est plus, par la voie ferrée, qu'à 42 kilomètres de Felletin, 53 kilomètres d'Aubusson.

D'Ussel, lalignenouvelleremonte la Diéze et traverse un pays de bruyères qui est identiqueà«elui queparcourt laiigne de Tulle à Ussel. Elle pénètre dans la Creuse par la commune de la Courtine. Le ministère de la guerre a profité de la création de la voie nouvelle pour installer sur le territoire de ce chef-lieu de canton de 1,000 habitants un immense camp de manœuvres pour les il" et 12° corps. Actuellement, 6,000 hommes y sont concentrés pour les écoles à feu et on aperçoit à perte do vue des tontes qui se dressent autour des premiers baraquements en construction. Dans quelques années, la Courtine deviendra en conséquence un bourg important. Puis la ligne redescend rapidement dans la vallée

f Cette cave ne te vaut rien; cette maison ne te vaut' rien cette ville ne te vaut rien. Il te faut un autre air, il te faut du. mouvement etmême de la fatigue.

Et les yeux de braise, les yeux d'enfer, s'arrêtèrent encore une fois sur les deux geôliers. Un ami à moi, un bon ami à moi (et la Perle-Noire soupira), a trouvé moyen, en prenant assez cher d'ailleurs, de guérir un père qui avait la goutte, une fille qui avait la fièvre et un petit garçon qui avait les pâles couleurs, rien qu'à promener dans les environs d'Athènes cette famille Voïda.

Salamoura tressaillit

Mais on raconte ça dans l'histoire Roi des montagnes! dit-il vivement.

C'est precisément Hadji-Stravos qui opéra cette cure, en compagnie de quelques autres médecins, répondit la tzigane sans s'émouvoir. Ainsi tu as connu, toi, le Roi des montagnes ? poursuivit Salamoura éperdu. Hadji-Stavros s'était donné ce surnom; je l'ai beaucoup connu.

Et tu as connu sa fille Photini? '1

J'ai eu de bonnes raisons pour cela, dit la Perle-Noire avec un sourire étrange. Salamoura tremblait de tous ses membres. Il retroussa sa manche et mit son tatouage sous le nez de la baba. Celle-ci étouffa un cri de surprise puis prenant Salamoura dans ses bras décharnés, elle le baisa au front, mais sans tendresse, piutôt par acquit de conscience, semblait-il.

Et comme celui-ci reculait effaré

Tu as le nez et la bouche de ta mère; et aussi son air canaille, dit la tzigane. Ma mère?

Oui, tu ressembles assez à Photini, fille de Hadgi-Stravos.

Le gamin fit un bond jusqu'à lavoûtedela cave

Je l'avais donc deviné Je suis donc le petit-fils du Roi des Montagnes

Oui, mon garçon, aussi vrai que tu es mon petit-fils à moi.

de la Creuse donfelle gagne le.thalweg par un tunnel de 1,300 mètreSjlaseuleœuvre d'art de cette nouvelle voie.

De. Croze à Felletin, le paysage est le même qu'entre Felletin et Àubusson la vallée de la Creuse ne commence à être belle qu'au dessous; de cette dernière ville.

Le. ministre des travaux publics inaugure aujourd'hui même la ligne et le camp. G. L.

Felletin, le 30 juillet. M. Gauthier est arrivé ce matin à six heures pour inaugurer la ligne de Felletin à Ussel.

Le ministre des travaux publics a été reçu par le docteur Concaix, maire, qui a présenté le Conseil municipal™ et prononcé' un ^iscourç de bienvenue. Etaient présents: le préfet, les sous-préfets et tous les élus du département. s Après la remise de. médailles d'honneur à des ouvriers et à des cantonniers, le ministre a visité la ville.

Le temps est superbe. Le train d'inauguration a quitté la gare à 7 h. 15.

La Courtine, le 30 juillet. Le train ministériel, après plusieurs arrêts aux gares intermédiaires, où les municipalités sont présentées à M. Gauthier, arrive à 9 heures à la Courtine.

Sur le quai sont le préfet de la Corrèze, les souspréfets de Brive et d'Ussel; les troupes qui sont au camp, le 38° et le 16e d'infanterie, le 7° génie, le 10° chasseurs et 16° d'artillerie font la haie- sur le parcours. La ville est brillamment décorée lafoule 'est enthousiaste. A l'Hôtel de Ville le maire, M. Moritagot, souhaite la bienvenue au ministre.

Les réceptions et les présentations des autorités civiles et militaires, la remise des médailles "d'honneur et des décorations ont lieu ensuite. M. Gauthier a demandé que les troupes qui devaient rester sous les armes jusqu'à deux heures rentrent au camp.

Le comte de Riancey est décédé, 106, rue de Lauriston. Les obsèques seront célébrées mercredi, à dix heures, en l'église Saint-Honorô-d'Eylau. Les obsèques de M. Augustin Jacquet, professeur honoraire au lycée Henri-IV, chevalier de la Lêgion-d'Honneur, ont eu lieu aujourd'hui dimanche à midi et demie, en l'église Saint-Jacques du Haut-Pas.

Le deuil était conduit par MM. Edouard Jacquet, professeur au prytanée militaire dé La Flèche, fils du défunt et Paul Mineur, professeur au lycée de Lille, son gendre.

L'inhumation a eu lieu au cimetière Montparnasse, a

FAITSJDIVERS

ILe Temps. Bureau central météorologique. La situation atmosphérique est encore troublée sur Je nord-ouest de l'Europe par une dépression dont le centre se trouve près de l'Ecosse (748mB). La pression barométrique baisse rapidement sur la mer du Nord; elle reste supérieure à VOÛ" sur nos régions. Le vent est modéré de l'Ouest avec mer agitée au Pas de Calais; il est très faible sur les côtes de l'Océan et celles de la Méditerranée.

Des pluies sont tombées sur le nord-ouest de l'Europe; en Franee, on signale des ondées en Bretagne, un orage au mont Mouaier.

La température s'est abaissée dans le centre et le sud du continent. Le thermomètre marquait ce matin 10° à Bodo, 18° à Paris, 23° à Lyon, 28° à Nice. Ou notait: 13° au mont Aigoual, 12° au Puy de Dôme, 9° au Pic du Midi, auYentoux, au mont Mounier.

Dates eritiquis pour juillet. 2-3, S-9, 16-17; 22-23, 29-30.

Dates critiques pour août. 5-6, 10–11, 15-16, 19-22, 28-30, 1"' septembre.

Slecling mouvementé. M. Thalamas vient de se découvrir une vocation de député, et c'est dans le 5e arrondissement qu'il songe, paraît-il,à conquérir de nouveaux lauriers. Hier soir, avec M. ChauveIon, il donnait une conférence sur « les Origines de la Révolution française », au manège du Panthéon, rue Lhomond.

Tout alla bien jusqu'au moment où commencèrent t les contradictions. On s'est battu, le gaz a été éteint. Quand il fut rallumé, on entendit des cris c'était un jeune homme, M. Joseph Lacaf, qui avait reçu uu violent coup de poing américain derrière la nuque. M. Lacaf était évanoui on l'emporta au. poste eu face, puis à la Pitié, les internes le soignèrent. M. Lacaf fut déjà blessé lors de la manifestation Thalamas, au Château du peuple, au bois de Boulogne.

Deux autres jeunes gens ont été également blessés l'un a reçu un coup de poignard ot ont été soignés dans des débits de vins du voisinage par le docteur Pôchin.

L'agresseur do M. Lacaf est connu, mais il a wis la fuite.

Une avalanefac. Le torrent de la Griaz, près du Fayet (Hautc-Sàvoic), qui prend naissance aux Arrandellys et qui d'habitude n'écoule qu'une quantité d'eau infime, s'est subitement grossi, vendredi, à la suite d'un orage et a charrié des blocs de pierre et de la boue.

La première coulée a eu lieu vers sept heures du soir, pendant que les éclairs et le tonnerre faisaient rage sur les montagnes.

Du Fayct jusqu'à Ja gare des Houches, on apercevait d'énormes blocs de pierres descendre d'une hauteur de 3,000 mètres avec une vitesse vertigineuse pour venir tomber, pour la plupart, dans le lit de l'Ai'ye, aux abords du pont des Cures, qui a été démoli en partie, et le reste dans la cour et aux abords de la gare des Houches.

L'orage était terrible et tous les chemins étaient impraticables. Les trains ont dû s'arrêter en cor.rs de route et les voyageurs ont dû passer la nuit dans les vagons.

Les lignes télégraphiques et téléphoniques ont été détruites.

La gare de la ligne électrique, qui se trouve à environ dix mètres au-dessous de la route départemdntale, a ou sa cour complètement submergée. Dos centaines de gros blocs, mêlés à la vase et aux cailloux, garnissent cette petite station.

Les deux derniers trains de la nuit ont été suspendus, et ce n'est qu'après dix heures de travail, auquel ont participé tous les habitants des Houches et le personnel de la gare, que la voie a pu être déblayée.

Le pont des Cures-sur-1'Arve, superbe ouvrage en maçonnerie, qui donne passage à la route de Genève, a été emporté en partie ses parapets ont disparu, sou arche est obstruée. L'Arve, qui a eu son lit barré par ces énormes apports de boue, a atteint près de 10 mètres de hauteur sur 100 mètres de largeur. De nombreuses équipes d'ouvriers dégagent la gare des Houches qui est dans un état lamentable, ainsi que la route de Genève, et essayent de déboucher le pont des Cnres. Des ingénieurs du P.-L.-M. et l'ingénieur en chef des ponts et chaussées de la HauteSavoie, sont sur les lieux et dirigent les travaux de déblaiement.

Hein?

N'en doute pas, puisque je suis la mère de Photini.

Alors Salamoura, avec une extrême volubilité

Mais les trésors de mon aïeul? l'argent déposé dans des banques de Londres ? et celui placé sur des maisons ou dans le commerce? et notre part d'actions de la fameuse Compagnie pour détrousser les voyageurs ? et le revenude la route de Thèbes après qu'on l'a réparée? et ce qu'a gagné ensuite mon grand-père, quand il a abdiquera royauté pour devenir d'abord simple sénateur, puis, après six mois, grandvizir. je veux dire président du Conseil des ministres de Grèce? toutes ces richesses où, sont-elles?

Ah 1 mon pauvre petit, Hadgi-Stavros était un grand farceur qui s'est diverti aux dépens d'un étranger, d'un Franc venu chercher des histoires dans l'Attique. Et ce Franc, un monsieur Abo, Abu, devant qui j'ai dansé pour une drachme, a noté, pour en faire un livre, toutes les bourdes du vieux pallikare. Tout ce qu'il y a de vrai, c'est que ton pauvre grandpère était un brigand comme. comme celui-ci (et elle désigna Despali); il n'a pas laissé un sou vaillant, quand il est mort, que Dieu ait son âme Si, il y a quelque chose de vrai dans ce qu'on a raconté de lui, précisément cet enlèvement de la famille Voïda, auquel HadjiStavros a participé, lui trentième peut-être. et çà ne lui a pas rapporté bien gros, à peine cent drachmes qu'il a perdues aux cartes, avec le reste, dans un un tripot du Pirée car la rançon ne fut pas du dixième de ce qu'il a dit à ce monsieur Abo. Abu, qui a répandu par le monde le tas de blagues de mon défunt. La plus forte, c'est Photini habillée en demoiselle et mise en pension pour épouser un prince allemand, elle qui n'avait- pas de chemise Ha ha ha 1

La Perle-Noire riait, Despali riait, Tesha riait, un pâle sourire montait aux lèvres de Toii la cave était devenue tout à fait gaie. Alors, cette couronne sur mon bras?.

Ce même torrent avait déjà causé une avalanche semblable en 1900, mais les dégâts étaient beaucoup moins importants que ceux de vendredi.

Les survivants de Mêlanie de la Salette, interdisent absolument la reproduction de sa vie écrite.

,ia» i-m

ARTHRITIQUES, GOUTTEUX, RHUMATISANTS Moire aux Mepas

y.

w!EHt-CELEMB

LIS DISTIIBCTjONS Dl PRIX Louis-le-Grand

La distribution des prix du lycée Louis-le-Grand a eu lieu sous la présidence de M. A. Gasq'uet, li<recteur de l'enseignement primaire.

Le discours d'usage a été prononcé par M. Bôvotte. Puis M. Gasquet a pris la parole, et voici la fin de son discours > ̃

Le monde dans lequel vous entrerez bientôt ne vous épargnera pas les heures difficiles. Trente années ont suffi pour modifier profondément la valeur des forcj^ qui en constituent l'équilibre. Autour de notre France^ compacte ot unifiée, mais de population stationnairé, ont grandi démesurément des races pullulantes de vie et regorgeantes do sève; des nations nouvelles sont nées à la vie politique d'autres, réveillées d'une torpeur séculaire, retrouvent avec les audaces de la jeunesso les ambitions de leur passé. L'Amérique élabore sur un plan plus vaste une humanité nouvelle, produit de la sélection de toutes nos humanités d'Eu- rope. La massive et inhospitalière Afrique, pénétrée de toutes parts," perd pour nous "son mystère. Et voici qu'acteurs imprévus dans le drame mondial, apparaissent les jaunes, longtemps séquestrés dans un isolément volontaire, avec leurs réserves d'hommes inépuisables, leur énergie patiente et rusée et leurs redoutables facultés d'adaptation. Tous ces nouveaux venus profitent du lent travail accumulé par le vieil Occident et du trésor de sa coûteuse expérience, s'épargnent les longs tâtonnements, font l'économie de siècles de science et entrent de plain-pied et de niveau dans le progrès^ moderne.

Dans les combinaisons nouvelles que susciteront ces concurrences hier insoupçonnées, quel sera la place, quel sera le rôle de notre pays? S'il ne peut plus" prétendre à l'hégémonie de la force, qui lui est plusieurs fois échue, toute noble ambition, toute haute influence lui est-elle défendue? Gardez-vous de le croire. mes amis. N'écoutez pas les sophistes sacrilèges qui vous murmureront les conseils de lâcheté « A quoi bon s'obstiner et s'épuiser dans une surenchère impossible ? Il faut savoir céder au temps et se résigner à l'abdication et à l'effacement. Toute suprématie est précaire et a pour rançon de longues éclipses. N'est-ce pas beaucoup encore de l'emporter sur tous par le génie de nos écrivains, le prestige de notre théàtre, la maîtrise do nos artistes? Il nous reste la part que se réserva la Grèce sous la domination romaine. Elle n'est pas négligeable. « J'en tombe d'accord, et il est possible que d'autres se puissent contenter de cotte part. Mais il n'est pas un vrai Français qu'elle satisfasse, et qui, conscient do la valeur de sa race ot du long effort de sa lignée d'ancêtres, ne proteste contre une résignation si outrageante. Le rôle d'amuseur public ne va pas sans quelque mépris et l'on sait la nuance de dédain qui s'attachait au grœculus antique. Encore n'est-il pas certain que cette supériorité du' goût, dont on prétend compenser l'effacament qu'on nous conseille, soit à l'abri de toute reprise, que le sentiment du beau, nécessaire aux grandes œuvres, se maintienne dans un' corps social où quelque chose est malade, et que la décadence ne s'y trahisse à bref délai par une vaine et :banalo. virtuosité..

Heureusement, le nombre n'est pas tout dans la balance des forces humaines il n'est qu'un des éléments du succès et non pas le principal. Une nation qui veut vivre est indestructible; elle se soutient par cette énergie vitale mémo, par la solidité et la virilité des mœurs publiques et privées, par la concorde sociale qui unit les volontés et rapproche les cœurs, par l'éclat de l'intelligence ot l'effort continu vers le progrès. Il suffit du cerveau et du bras d'un seul homme pour mettre en mouvement et asservir à des gestes précis, en vue d'un travail déterminé, les mille ouvriers de fer et d'acier qui constituent l'outillage complexe d'une usine moderne. L'on peut dire par là que l'intelligence crée le nombre. Dans les conflits futurs, je souhaite que la France ait beaucoup de ses fils dont le génie multiplie autour d'eux les énergies et lui vale des armées. Et je souhaite qu'ils soient aidés dans leur tâche par un plus grand nombre d'autres, tout pénétrés de l'esprit scientifique, je veux dire de l'esprit de méthode', de précision et do rigueur, plies dès le jeune âge à cette discipline, au point d'en faire l'habitude même de leur pensée. Il n'en est pas de meilleure pour faire des cerveaux clairs, des jugements sains, pour tenir en bride les écarts d'une imagination intempérante et dissiper ces idoles de l'esprit, exorcisées déjà par le vieux Bacon, qui s'interposent entre l'intelligence et la réalité.

Pour soutenir à travers la vie cet offort que la patrie exige de vous, vous devez faire appel à des forces puisées aux sources les plus profondes de l'être intérieur. Il faut une foi il faut un idéal. Choisissez-le bien élevé, pour qu'il gouverne mieux et de plus haut vos actions, qu'il les pénètre et qu'il les inspire. Composez-le, comme l'abeille son miel, des plus pures traditions de notre race; écoutez ce que vous suggèrent les meilleures et les plus parfaites des générations disparues l'amour du devoir difficile, le culte de l'honneur qui n'est au fond que le respect de soi-même, l'indulgence et la pitié pour les faibles, la justice pour tous. Vous apprendrez de lui à ne pas vous abuser sur la valeur des choses qui méritent qu'on s'y attache et qu'on souffre pour elles; il vous enseignera leur relation exacte avec le bien véritable. Et, dans los moments d'épreuves qui de nous peut se flatter de n'en pas traverser quelques-unes? il vous soulèvera d'un puissant coup d'aile au dessus de vous-mêmo et vous maintiendra au niveau des grands devoirs et des sacrifices nécessaires.

Elèves le plus souvent nommés

Prix de l'Association des anciens élèves et médaille d'argent':

Lettres Jean Bonnafous. Science» Jules Détienne. Médailles d'argent de l'Association Autin et Henri Mallet.

Prix Gaillardin Bonnafous.

Prix Tounelle Massigli.

Prix Audier Bloch.

Prix Chatiniôro Beau.

Prix de l'Association des études grecques Boyer et Rotival.

Mathématiques spéciales A. Détienne, Autin, Louin, Gatinéau, Renard, A. Dupont, Simoutro, Ricard, Henouiile, Thimel, Delpit, Simonet, Bonnet, Broquaire, Bernot.

Mathématiques spéciales B. Garreta, Dubuisson, Plain, Bonnal, Schmerber, Bourliaud. Volette, de Menibus, Joly, Goetzmann, Pinquet, Marry.

Mathématiques élémentaires supérieures. Courtaigne, Vcrdicr, Morel, Janet, Bregeault, Bory, Hanoteau, Benard, Chabrol, Vuibert, de Fréville.

Cours do Saint-Cyr. Waille, Mouliéras, Benard,

Et Salamoura avait un air piteux qui redoubla l'hilarité générale.

Cette couronne, dit la baba. C'est moi qui t'ai tatoué pour faire plaisir à Hadgi-Stavros, devenu un peu fou sur la fin de ses jours. Il s'était pris à ses propres sornettes; il croyait avoir été réellement ce Roi des Montagnes du livre de monsieur Abo. Abu. Il s'exhibait aux étrangers pour quelques leptas. Puis, il est mort à l'hôpital, où notre fille Photini l'avait précédé. Je restai seule avec toi, et comme tu étais, tout petit, un mauvais garnement et je crois que tu n'as guère changé, je te cédai à une bande d'acrobates qui t'apprenaient à faire des tours et à en jouer des mauvais. Eh bien, interrompit Salamoura, je connais maintenant mon grand-père, ma grandmère et ma mère. Mais mon père?

La Perle-Noire leva au ciel ses bras de momie, puis elle les projeta vivement en avant Ton père? Je n'en ai jamais rien su. ni Photini non plus plus! Ton père s'appelle Monsieur Tout-le-Monde!

Hors d'ici, bâtard! s'écria Despali hors de lui en s'élançant sur Salamoura.

Mais, par une brusque réflexion:

̃ C'est-à-dire non, reste! Je sais bien de quoi serait capable un être de ton espèce 1 J'aurai l'œil sur toi. et le bon!»

LA « MARCHE TURQUE »

Plusieurs :ois, !a Perle-Noire est revenue. Elle a frotté Toli Samota avec une pommade verte à la senteur amère; elle lui a fait ingurgiter des potées de tisane sudorifique. Et il n'y a pas à dire, le mal a été enrayé, l'éruption a disparu; déjà la desquamation se produit, le jeune homme va faire peau neuve. Reste seulement la faiblesse générale, le dépérissement contre lequel la tzigane préconise avec une insistance de plus en plus vive une cure d'altititude. Mais pour cela, il faut l'assentiment de Garélia, dont on attend la venue.

Aucune question indiscrète de la part de la

Foclienberghe, Lenicque, Aulner, Boussac, de Maupeou.

Rhétorique supériaure. Bonnafous, "Sucher, Mallet, La porte, Bernard, Jeanmaov, Coutan, Monsarrat, Vincent, Genevray, Dàian, Beauchot, Délagc, Lachiôze, Chevallier, Walch, Dunan, Collemp, Caminade,Bouronin, France, Carré, Lacassie, Weill, Raynal.

Rhétorique vétérans. Barthélémy, Terrin, Esriault, Boyer, Hirschàuor, Piémont, Crucioni, Cuvillier, Ad. Bertrand, Alazard, Fourcassié, Guignot, Charveriat.

Mathématiques A 1. Chauvignd, Bontroux, Beauvais', Ribot, Aviat, Barrai, Lambour, Martha, Houdaille, Lachouque.

Mathématiques A 2. Magna, L. Moreau, Deseille, Bonnet, Lelpar, Paillard.

Philosophie A. 1. Flachaire, Janet, Massigli, Girard, Bloch, Dupuy, Le Bourdelles' Çheffaud, JArboux, Philosophie' A 2. Panel, Belin, Peyrot, Malapert, Simon, Vincent, Blanchon.

Philosophie A 3: Gunberg, Hardivilier.

Première A. Bresard, Ledieu, Lambry, A. Toledano, B. Toledano, Charpy, Gravigny, Regnard, pesvouges, Leroux, Chardon, Schwartz, Chauvin.

Première B. Cesiano, Mussault, d'Allaines, Chaux, do La Condamine, Duhamel, Masson, Guerrier. Première C. Carrier, Danbon, Peigney, Bresard, Salin, Duter, Mesnard, Polonowski, Bellocq, Bompard, Pathier, Dethan.

Première Cl. Aubert, Fourniqr, Couron, Barrai. Première C 2. Pion, Vallet,Beau, Courtois, Chasset, Rabourdin, Petit, Lefebvre, Bourdel, Lebeau, Baltruweck, Dijonnëàu.

Deuxième A. Berard, Bërnês, Welschinger, Bresse, Salarnier, Merle, Querenet, Glotz, Lèvent, Adam, Rousselle, Jean Raiga, Jacques Raiga.

Deuxième B 1; Oulie, Le Bourdelles, Sainte-Marie, Marais, Coroze, Lacassie.

Deuxième B 2. Dufour, Leclerc, Petit, Destrez, Triolet, Salomon, Welter, Donaud.

Deuxième Cl.– Trèmblot, Sorel, Mariellë, Janet, Bioche, Braconnier, Rouillard, Leseur, Bourquelot, Brochin, Camus, Priem, Garnier, Lesage, Aymonier, Daiumann, Schlœsing.

Deuxième C 2. François, Hamy, Toulon, Leune^ Loiseau, Pinel, Durand, Lasvignes, Demilly, Giraud, Birabeau, Wachetr.

3* Al»– Pierre Marie, Platard, Belugou, Roulier, Adrian, Lemoine, Mallet, Foubert, Meneau, Solente, Bérard, Laurent, Vincent.

A 2. Godin, Rolival, Véron, Fournier, Lefebvre, Michon, Furet. t 3* A 3. Des Hameaux, Jordan, Reynaud.

A 4. Rousselet, Cordeau, Eltrich, de La Marniêre du Sault, Pillet, Humbert, Blanchet, Daniel,

4* A i Durheim, Poignard, Normand, Arnitz, Bout- tier, Boutteville, Moreau-Néret, Renouvin,. Janiaud, Furet, Avalle.

A 2. A. Bocage, Le Bourdelles, Pecout, Gibier, Jeanniot, d'Allaines, Lafargue, de Saint-Maurice, Fontana, Lebègue, Laurent, Bazire, Bioche, Caron, Câilar, Foubert.

A 3. Cheinase, Moine, Préteux, Hermal, Mesnard, Paoli, Piot, Rouiro.

̃i* A 4. Godin, Vignon, Favot, Fôntenê, Doligier, Thouvcnot.

NECROLOGIE

M. Jules Labiche, sénateur et conseiller général de la Manche; vient de mourir à Houtances, à l'âge de soixante-dix-neuf ans. Maire de Sourdeval (Manche) depuis 1878, il fut élu sénateur, pour la première fois, en 1879 et il a toujours fait partie de la haute assemblée.

Nous avons le regret d'apprendre la mort du vicomte Werlé, décédé au château de Pargny, près Reims, â l'âge de trente-neuf ans. Fils du comte Werlé et de la comtesse née de Montebello, il avait épousé Mlle Deviolaine et était le beau-frère du marquis de Nazelle, du prince Pierre de CaramanChimay et du comte Bertrand de Mun.

Les obsèques auront lieu demain lundi, au château de Pargny, à onze heures.

Nous apprenons avec regret la mort de Mme Deschamps, mère de notre ancien collaborateur et ami, le critique littéraire Gaston Deschamps, décédée à Melle (Deux-Sèvres).

M. Constantin Cernuschi, frère de celui qui donna à la Ville de Paris toutes ses collections, vient t de mourir à Menton. Il a légué à cette ville 100,000 francs qui seront affectés au développement de l'instruction et aux œuvres de bienfaisance. On a célébré hier, à dix heures, en l'église Saint-Roch, les obsèques de M. J.-P. Weber, avocat à la Cour d'appel, avocat conseil de l'ambassade et du consulat d'Allemagne, ancien secrétaire des com mandements du prince de Joinville, décédé à Villemoisson (Seine-et-Oise)..

Deux des couronnes avaient été offertes par l'ambassade et le consulat d'Allemagne.

Le deuil était conduit par M. Eugène Weber, avocat à la Cour, docteur en droit français et en droit allemand, flls du défunt.

Une délégation de l'Ordre des avocats assistait aux obsèques, ainsi que M. deLucius, attaché à l'ambassade d'Allemagne.

Le prince et la princesse Radolin s'étaient fait inscrire.

Au cimetière Montparnasse, où, a eu lieu l'inhumation, un discours a été prononcé par M. Albert Danet, ancien bâtonnier.

0

BIBLIOGRAPHIE

PETIT LAÏUVE ET FLE.URY Dictionnaire Encyclopédique illustré

Edition de bureau, relié toile 5 francs. Librairie Cti. DELAGRAVE, 15, rue Soufflet Paris.

BLiBîîSS Si:ff»©SS.'SrS

Automobilisme

La première étape du concours de véhicules industriels avait été parcourue sous la pluie qui, détrempant les routes, les avait rendues plus pénibles pour des camions aussi lourdement chargés. 46 concurrents sur 53 partants n'en étaient pas moins parvenus à Compiè^ne avant six heures du soir.

L'étape d'hier a été plus favorisée par le temps. Le premier véhicule est arrivé à. Amiens à neuf heures et demie et à cinq heures, quarante voitures avaient été contrôlées. Dans la soirée, le préfet de la Somme s'est rendu à 1 exposition et le gênerai Gillet au parc pour v visiter les fourgons militaires. J Aujourd'hui, ainsi quo nous l'avions annoncé, les véhicules ont été exposés de dix heures du matin à six heures du soir. A cette occasion, des attractions diverses ont été organisées dans l'enceinte de l'exposition, avec le concours de l'Athletic Club d'Amiens, ainsi 1U un gymkana automobile, une course de ballons, un rallie-ballon pour automobiles, cavaliers et cyclistes, etc. Demain lundi, départ d'Amiens.

Hier, à Blackpool, le kilomètre lancé en automobile de course a été couvert par M. Clifford Hearp en 21 s. 2/o qui a égalé ainsi le record établi à Ostende par Baras. r

magicienne. A quoi bon? N'a-t-elle pas lu dans la main de l'otage ? Ce dernier a essayé d'interroger la tzigane sur sa vie. Peine perdue; elle s'est toujours dérobée

Pourtant, un soir qu'elle avait bu deux doigts de raki, elle se laissa aller, sollicitée par Toli Samota, à dire, entre deux bouffées de tabac, quelques mots de l'homme méprisable et grand qui avait été l'éblouissement de sa jeunesse. Savez-vous qui m'a dénommée la PerleNoire ?. C'est Ali de Tébélen. J'étais vierge; j'avais douze ans. Et il s'y connaissait, lui qui roulait toujours sous ses doigts un chapelet de dix-neuf perles merveilleusement pareilles, grosses comme des noisettes. Je les valais toutes à moi seule, disait-il.

Puis, s'animant, la tzigane serra dans sa ceinture sa courte pipe infecte, et bientôt elle évoquait, non point un personnage conventionnel comme celui qui traverse le Monte-Cristo de Dumas, mais le véritable Ali Pacha de Janina, le tyran de l'Epire, moitié tigre, moitié renard, le monstre subtil et féroce qui, pouvant tout, osa tout, jusqu'à ce qu'il épuisât la faveur d'une insolente fortune.

Tous les dilettantes connaissent cette Marche turque, de Mozart, qui éclate inopinément comme finale d'une sonate. Pour des oreilles occidentales, l'impression exotique est telle que bientôt l'auditeur oublie le piano et le pianiste: il entend des clarinettes aiguës soutenues par le rythme de la grosse caisse et des cymbales derrière les trois queues de cheval d'un pacha qui flottent à l'extrémité d'une hampe, il voit défiler un cortège d'icoglans aux aigrettes de plumes de paon et de janissaires enturbannés et encaftanés portant au clair de ces cimeterres de Damas dont la lame tranche des oreillers au vol.

Plus profonde encore devait être l'impression de Toli Samota, qui, lui, voyait, qui, lui, entendait l'effroyable et génial tyran de l'Epire, parlant et agissant, comme si, dans la cave de Vlaho-Clissoura, un cinémato- phonographe restituait les sons et les images d'il y a quatrevingts à cent ans.

Yachting

Hier, seconde journée de la Grande Semaine Maritima au Havre. Le départ de la course pour yachts à voile» qui a été dotee d'un prix par S. M. Edouard VII. a et! donne hier matin, a huit heures et demie. La distance k parcourir était de 35 milles. Par suite du calme, auatrO yachts seulement se sont mis en ligne.

Voici les résultats

1. Vendetta, eôtre américain, à M. W. Abbott, de NewYork, 7 h. 57 m. 55 s.

2. Navahoe, yacht allemand, à M. G. W. Watgen, do Brème, en 8 h. 7 m. 25 s. 0

3. Suzanne, yacht- allemand, à M. 0. Huldschinskv- 4. 1/ierêse, yacht allemand, à M. A. M..Simon, de fciel. Dans la course pour canots automobiles de plus da 8 mètres qui comprenait un parcours de 100 milles-, soit quinze tours du parcours, les concurrents sont arrivés dans l'ordre suivant:

1. Le-Dubonnet, en 5 h. 35 m. 51 s.

2: Delakaye-VI NautiUis, en 5 h. 43 m. 51 3.

3. Dietrich-II, en 6 h. 37 m. 35 s.

Dans la soirée, un bal a été offert par la Société des régates aux yachtmon et aux officiers do l'escadre du Nord et à onze heures et demie, M. Rondet-Saint, viceprésident du T. C. F., en présence des amiraux, des sénateurs, des députés et du maire du Havre.de M. Tacaret, président de la Société des régates du Havre; de M. Thackara, consul général des Etats-Unis, et des principales personnalités présentes, a remis à M. \V Abbott, propriétaire du yacht Vendetta, qui est arrivé premier, la Coupe offerte au Touring Ciub par le roi

d Angleterre.

Natation

On télégraphie de Londres que le nageur Burgess tentera de nouveau la traversée de la Manche le mercredi

9 août.

Aérostation

A l'occasion de la Grande Semaine Maritime, l'AéroClub de France fera au Havre des. expériences d'aérostation au large, parallèlement aux manœuvres navales. Cest M. le comte Henry do La Vaulx, vice-président du Uub et pilote du ballon Méditerranéen, qui a bien voulu conduire cette partie du programme du 1er au 6 août. R. B.

THÉÂTRES

A l'Athénée, ce soir, centième de Cœur de moineau Spectacles de la semaine

A l'Opéra lundi, les Huguenots mercredi, Tannhœii* ser vendredi, Guillaume Tell.

A la Comédie française lundi, 1807, les Précieuses ridicules, l Avare; mardi, V Etrangère mercredi, le Médecin malgré lui, les Phéniciennes; jeudi, Notre Jeunesse; vendredi, II ne faut jurer de rien, le Malade, imaginaire; samedi, la Vraie Farce de M' Pathelifti l'Ecole des_ Femmes.

Le Mefistofele do Boïto sera l'une des représentations les plus sensationnelles d'Orange des 5, 6 et août prochain.

On sait quo l'œuvre, dont c'est la première en France, a eu un grand succès partout elle a été jouée. Mlle Lina Cavaliori interprétera Marguerite.

Chaliapine, le grand artiste russe, dans Mofisto, fera, sûrement trembler d'épouvanté les spectateurs. C'est le célèbre chanteur italien Acerbi DassL orul chantera Faust. ̃?̃

«8»

SOïVSRrt AIRES DE REVUES La Revue latine Journal mensuel do littérature comparée

QUATRIÈME ANNEE

Directeur EMILE FAGUET de l'Académie française"

Sommaire du numéro 7. 25 juillet 1905 r Emile FAGUET, le Serpent noir. La domination. La route s'achève. Esclave. ALBERT SorelV Sur Chateaubriand amoureux en 1829. E. Martinenche, « El Abuclo », de M. Perôz Galdos. Lionel Dauriac, Les questions esthétiques contemporaines: Edmond Lefebvre, Variétés le Style des tragg-l dies de Voltaire.

Dépôt général Société française d'Imprimerie et de Librairie, 15, rue de Cluny, Paris. -1Abonnement. Un an 4 francs.

° Le numéro 60 centimes.

Un numéro spécimen est envoyé gratuitement sue demande.

La Revue politique et littéraire

REVUE BLEUE Fondée EN 1863. Directeur Feux Dumoulïît7 Sommaire du 29 juillet 1905

F. de Lamennais, Lettres inédites à Alexis Gérarè? '1 (1818-1852), avec préface et notes de MM. Edouard?, Champion et Louis Thomas. Gustave Lanson, pro-5 fesseur à la Sorbonne, La gratuité de l'enseigne-1 ment* secondaire. Samuel Cornut, la Fête des! vignerons à Vevey. Georges. Lecomte, l'Art des? précautions. Louis Duraout-Wildcn, le Parti ca-"i tholique en Belgique II. Le ministère. Hugues? Lapaire, la Moissonneuse, nouvelle. Raymonâf Bouyer, Henner. J. Ernest-Charles, la Vie lit té'- 'i raire, « Le Servage », par Edouard Ducotô; « Roannei pendant l'invasion », par Abel Chorgnon.– Maurice* Leveu, Une Association lycéenne en 1818.– Jacqnes, Lux, Faits et aperçus le Théâtre de plein air à* Paris; la Conférence du Maroc.

•Prix du numéro hebdomadaire 60 centimes. { Prix de l'abonnement (à la Revue bleue, 41 bis-À rue de Châteaudun, Paris) Paris et Seine-et-Oisëff trois mois, 8 fr.; six mois, 15 fr.; un an, 25 fr. && 'i* Départements et Alsace-Lorraine, 10 fr., 18 fr. e*è 30 fr. Union postale, 12 fr., 20 fr. et 35 fr. :J

L'Economiste français, 35, rue Bergère, à Paris. Dir-eeCeur M. Paul Leroy-Beaulieu, membre de l'Institut. Sommaire du numéro du 29 juillet 1905:

La mainmorte religieuse et la mainmorte philaa- thropique. Le commerce extérieur delà France^ et de l'Angleterrre pendant les- six premiers moia-* de l'année 1905. Le rapport du général Galliôni.5 sur la situation de Madagascar. Le droit à l'as-' sistance et les Sociétés de secours mutuels. La marine marchande française un nouveau projet' de loi. Lettre d'Angleterre. Un musée de prévention des accidents du travail et d'hygiène industrielle. Abus et méfaits des administrations publiques l'hygiène dans les établissements d'instruction de l'Etat. Correspondance les chemins de. fer suisses. Revue économique. Nouvelles d'outre-mer le Japon. Bulletin bibliographique. Tableaux comparatifs des importations et des exportations de marchandises diverses p&ndant les quatre premiers mois des neuf dernières années. Revue immobilière.– Partie commerciale.– Partio financière.

Q

B~E A~8~9~iB`9'

B~BBatHea-B ËaS~) ASSAINIT

B Qalmu la 601!

~RaDlJlT

NY~i~l~I t~

lndispensa la

~oss Coacours

> PARIS J000

0°?RI)(, Sc.tasi~ to01

Celui-là était un homme, ajouta la PerleNoire, et pour avoir partagé sa couche, tous les autres m'ont semblé des nains. à moi et à combien car ce n'est pas le visage d'un bel adolescent qui traversait les rêves des femmes de ce temps, c'est une barbe de neige etd'étranges yeux bleus qui ardaient comme la flamme de l'alcool..

A soixante-dix-huit ans, on lui apprend que sa maison de Tebelen a brûlé, la demeure de ses pères, le séjour de sa jeunesse. Eh bien, il arrive de Janina en crevant vingt chevaux. et il pleure comme un enfant, assis sur un tapis devant les décombres fumants.

Despali lui coupa la parole:

Et il se recommande à la charité publique, il ordonne une quête générale que la peur rendit productrice, lui qui savait fort bien que le souterrain au trésor était à l'épreuve du

feu,

Tout ce que tu voudras, mais il était AliPacha. et pour le devenir, il sut joliment s'yprendre. Je me souviens d'une histoire de sa jeunesse qu'il racontait volontiers à ses favorites. Déjà, alors, il se sentait haï, comme tous ceux qui sont craints; aussi voulut-il connaître ses ennemis. Il organise donc un complot contre sa propre vie. Quelques Arnautes de sa domesticité, secondant ses desseins, promettent t aux conjurés de leur-ouvrir la chambre où celui qui n'est encore qu'Ali-bey se retirait pour le repos de la nuit. Ils ont lié sur le divan une chèvre muselée sur laquelle est jetée leinanteaii du maître. Et quand le moment est venu, ce sont des coups de feu à n'en plus finir, suivis d'abord de cris de; rage, quand les imbéciles reconnaissent qu'ils sont tombés dans le panneau, puis de cris de désespoir, quand ils entendent les portes se refermer sur eux. Avant le lever du soleil, tous étaient exterminés. La bon droit était du côté d'Ali il distribua à ses partisans les biens et les maisons des traîtres, et dès ee moment, il put se dire maître de Tébélen, avant de se tailler un empire dans les terres de Mahmoud,

(A suivre.)


PUBLICATIONS RÉCENTES

Etudes sur la Réforme du Droit, par- M. G. Piepers 2 vol. in-8, 12 fr. Larose, éditeur.

L'Enseignement des Lettres classiques, d'Ausone à Alcûin, par M. Roger; 1 vol. in-18. Alphonse Picard, éditeur.

Hisloire et Travaux de la Délégation en Perse (1897–1905), par de Morgan i vol. in-18. Leroux, éditeur.

tes Annonces sont reçues

chez SfiJM. LA&RAMGE, CERF et €'• ,8, place de la Bourse, Paris

COMMUNICATIONS & ANNONCES Avis divers

SQUARE DES ARTS-ST-METIERS vis-à-vis Th. Gaîlé.'BEaU TERRAIN 248 m. à Vendre. S'adr. a M. ARNAUDON, 77, rue do Rome.

âEESS~E S 38, Bd NaussntésR, Pariti

RtSSÏlilpifa Lll&9lf9i Excursions organisées. lacs Italie, Diofbioï. SotoU. EBTCASlBrE aii|aap Renseignements, Programmes Tnoï OUlUuS

f"

baipisde mmu

DE

'Amr-,M

SAISON durdUtrà FIN OCTOBRE Magnifique Plage

Nouvel Etablissement GBAKDS CONCERTS SYMPHÛNIQÏÏES

sur les Magnifiques Terrasses

du & AS! NO ouvert toute Tannés. GRANDS HOTELS à prix modérés.

BILLETS à PRIX RÉDUITS VALABLES 33 JOURS [ {OMMlUTimS pst TRAINS BAPfOES AIEC PIRIS

SAINT-CLOUD

Parc do Montretout, n> 3

j-Sk. 1BJ Ni Rl3 ~& I:

TRES BELLE MAISON Jardin. Vite superbe

S'adresser à M. FAJOLE..

49, rua Saint-Roch, Pàms.

LA SURI du COMMERCE Société anonyme. Capital 1,098,000 francs PARIS, 10, rue Saint-Fiacre, PARIS Maison fondée en 1857

REN5EI8NEHENTS SUR LE CRÉDIT DES COHBERÇAHTS Demander notice explicative et conditions.

MARCHÉ FINANCIER

REVUE DE LA SEMAINE

Dimanche, 30 juillet.

Ea semaine a été assez calme. L'approche des vacances et de la liquidation a déterminé des réalisations qui ont un peu pesé sur les cours. Mais elles ont été facilement absorbées, et la semaine finit sur une séance très ferme.

La politique chôme, et il ne semble pas qu'il y ait à compter avec elle d'ici à quelque temps. Pendant la période des vacances et de la morte saison, la Bourse sera donc abandonnée à elle-même. Or, la situation de place paraît plus que jamais favorable à la hausse. Durant le mois qui vient de s'écouler, les achats du comptant ont encore diminué la quantité do titres flottants, tandis que l'abondance de l'argent disponible a augmenté, comme cela est normal à cette époque de l'année. Dans ces conditions, la liquidation de fin juillet sera sansdoute encore plus facile que la précédente.

On ne peut guère s'attendre à ce que les affaires soient actives. Mais l'ôtreitesse du marché n'exclut pas la hausse, et ce ne serait pas la première fois qu'on verrait une foiteavance des cours so produire en août.

RENTES FRANÇAISES

22 juillet 29 juillet

1905 1903 Hausse Baisse

3 0/0 perpétuel. c«. 99 40 99 47 07 3 0/0 perpétuel te. 99 40 99 40 3 0/0 amortissable.99.40 99 30 «.10

r o_ m n_a., L,n6

La tenue ûu marens uu ia nome u a ntu miooc <* désirer cette semaine. Le fait le plus saillant est la

désirer cette semaine. Le fait le plus saillant est la

fermeté du comptant qui est resté constamment audessus du terme. Il est certain qu'il y aura des levées de Titres à la fin du mois.

Aussi toutes les tentatives faites pour peser sur les cours ont-elles été infructueuses. On a bien réussi à faire reeuler le 3 0/0 à 99 25, mais il s'est relevé immédiatement et clôture à 99 40, comme samedi dernier, tandis que le comptant gagne 7 centimes 99 47.

Lo report était, hier, à 8 centimes seulement. Il tombera peut-être encore plus bas, car il doit rester des vendeurs à découvert.

FONDS D'ÉTAT ÉTRANGERS

22 juillet 29imllet

1005 1905 Hausse Baisse

Anglais (Cons. 21/20/0) 90 25 90 40 .15 Extérieur» espag. 40/0. 9120 9115 ~5 .05 Italien 5 U;O. l0t 80 i0.ï O,i 25 Portugais 3 0/0 68 67 90 .10 Russo cons. 4 0/01901. S7.. 83 40 140 Russe 3 0/0 1891 73 40 74.60 Russe 0/0 1896. 72-20 73.80 Turc 4 0/0 unifié 90 15 90 10 .05 Serbe 4 0/0 amortiss.. S0 §5 8120 .35 Eaypte(uniaëe) 7-0/0. 107 107

Chinois 4 0/0 95 50 97 1 50 Argentin resc. 93 00 93 15 .45 Brésil 4 0/0. S9"10 89 45 .35

Les Fonds étrangers sont à peu près tous en hausse.

Les Consolidés anglais gagnent 15 centimes à .00 40.

L'ISxléricare espagnole maintient simplement son avance de la semaine dernière.

L'Italien, toujours tres ferme, finit à 105 05. Les Fonds russes ont été l'objet d'une reprise des plus vives au début de la semaine. Malgré un fléchissement survenu daii3 les dernières séances, ils finissent en avance notable sur leurs cours d'il y a huit jours. Le Consolidé 4 ©/© Ï»®M finit très ferme à 88 40, le » ©/© fi S à 74, le $ ©/© i SS&S à 73.

Le Turc, après des fluctuations de peu d'ampleur, se retrouve à 90 10.

Le Serl»e 41 ©/© a encore accentué sa dernière reprise et finit à 81 20.

Le EBrcsil 4-©/© est en nouvelle hausse à 89 45. A la suite des nombreux emprunts contractés par les Etats provinciaux du Brésil, la Chambre des Députés vient de voter en première lecture un projet de loi interdisant aux Etats de contracter encore des emprunts extérieurs sans l'autorisation du Congrès fédéral. Oh espère ainsi atténuer la répercussion qu'auraient sur la situation économique du' pays des appels trop fréquents aux capitaux étrangers. Mais on prévoit aussi que la mesure proposée rencontrera une opposition des plus vives de la part des défenseurs de l'autonomie des Etats.

L'Argenaia ÏÏSÎ?*» s'est légèrement tassé à 93 15. ÉTABLISSEMENTS DE CRÉDIT

22 juillet 29 juillet

1905 1905 Hausse Baissa

Banque de France. 3.710 3.720 10 Crédit foncier .700.. 700 Banque do Paris. 1.433 1.425 8 Crédit lyonnais 1.110 1.114 4 Comptoir national.. 653 075 12 Société générale. 644 6-17 3 Union Parisienne.. 874 839 15 Banque ottomane.. 597 595 2 Bmspays aulrichi"» 479 4S2 3

Le marché des Etablissements de crédit est resté très ferme cette semaine.

La Banque de Franee a légèrement progressé à 3,720.

Le Crédit Foncier se retrouve à 700.

La Banque de Paris a flôclii à 1,425, sous l'influence de réalisations de bénéfices assez naturelles après le vif mouvement de hausse des semaines précédentes.

Le Crédit lyonnais reste très ferme à 1,1 i 4.

"Le Clergé français et le Concordat, par le barcoi de Mandat-Grancey; 1 vol. in-18, 3 fr. 50, Pétrin, éditeur.

Les Nouveonx Exploits de Sherlock Holmes, par ConanDoyle 1 vol. in-18, 3 fr. 50. Juven, éditeur. La Justice et l'Expansion de la vie, par J. Novicow 1 vol. in-8, 7 fr. 50. Alcan; éditeur.

L'Evolution inorganique, par sir Norman hochyer. Traduction par Edouard d'Hooghe; 1 vol. in-8. Alcan, éditeur.

s des

̃châteaux! il 1905-1906 fi HïM (19* année) |§j 40,000 N0MS~& ADRESSES -M WLi **° toui 'ei les t$L KO PROPRIÉTAIRES DE CHA.TEAUX DE FRANCS Ëff |>H- avec Notices illustrées d* Al Mi 250 GRAVURES «| fit 4 PRIX 25 FRANCS »• M j^j (BdyoI franco) $j

ffir A. LA FAKK, éditeur dn ToutrParis et Si xl de l'Annuaire des Châteaux Ml| 55, Ohaussée-d'Antin. Paris (ix«) i S Ifli Chez le mémo Editeur, Guides des Familles a w| 1* AtAr Bains de Mer; 2' Aux Villes d'Eaux. EH W1 Prix do chaque volume, 2 fr. 50; fïanco, 3 fr. fr.. K ftliri Fabrication Million «Suîct. A peu servi. IlLli A Tendre, 19, avenue Hoche, Paris. Frets s* gar.. achat suce. Agence21, r. Le-Pelotior. HAÏllISTi' cx~ d'une grande maison, fait

ilîvi'iijlîj chapeaux à façon, transformation.

Va en demi-journée. Prix modérés.

Mmo Léo, passage Bourg-l'Abbé(2é arrondissem1). j Maisons recommandées

KV SPC M4t!tIC Cranj Hotetd'Athten

Ml VQ 1H IMC Cranil Hôtel d'Albion

"LiiS-ljAIllS 1er ordre. 120 chambres et salons. H. Meumoz, propriétaire. ÂIX-les-BAINS (Savoie). Ifôtel du Nord et <&ÎSrctagar, en face l'entrée principe et les jardins du Gd Cercle. 1er ord. F. Burdet, dir'-pp". 4IY-I Pfi.DijiftlÇ Hôtel de l'Etablissement AlAJJBuDAIllO thermal, communiq) avec bains. Gdjard. Posit. centr. pr. la poste et Casino. AHX-Irs-BAl.'ÏÏS.– Hôtel Beau-Site, 1" ordre En facedu parc et de 'l'Etablissement thermal. Appartements arec salles de bains.

BÀDM-BADH Hôtel RËGINA Nouvelle maison de tout premier ordre.

Le Comptoir IVationa! d'Escompte passe rapi- dement de 663 à 675.

La Société générale est très bien tenue à 647. La BSnnqnc de l'SJnion parisienne est en nouvelle avance d'une quinzaine de francs à 889. La ISanqnc centrale du Mexique, dont les actions vont être introduites dans le courant de la semaine sur le marché officiel, a 6ti créée, à Mexico, par un acte en dat; du 6 février 1899, avec le concours du groupe allemand (Deutsche Bank et Bleichrœder) et de la maisoa J.-P. Morgan et G0, de New-York. Son capital a été porté successivemant de 5 à 7, puis à 10 millions de. piastres en 1903 (soit 100,000 actions de 100 piastres chacune) il existait, en outre, depuis la fondation, 5,000 parts de fondateurs.

A chacune des assemblées générales des actionnaires, on a constaté la progression des affaires et le développement des relations avec les banques locales dont la situation a grandi en raison directe de la prospérité du pays.

L'augmentation du capital, réalisée en 1903, a permis à la Banque d'accroître Ses réserves, tout en répartissant 10 0/0 du capital entre les actionnaires si on tient compte en outre des 134,750 piastres données aux parts de fondateurs, le dividende pour l'exercice 1903 dépasse 11 1/2 0/0 du capital moyen.

En raison de l'extension des affaires, l'assemblée générale, convoquée le 24 mai dernier, a eu à se prononcer sur le projet d'une nouvelle augmentation du capital qui, depuis, a été porté à 21 millions de piastres, par l'émission de 110,030 Actions nouvelles, d'une valeur nominale de 100 piastres. (Une partie do l'augmentation du capital a ôtéaffectée au rachat de tontes les parts de fondateur, qui ont maintenant disparu.) Ces Actions nouvelles jouissent des mêmes droits que les anciennes, notamment pour le dividende de 1905, à partir du 1er juillet, date de leur entière libération. L'augmentation du capital a reçu l'approbation du gouvernement.

La Banque centrale du Mexique a été fondée dans le but de servir de lien entre les banques locales dont le rôle est très important. Les espérances des fondateurs se sont réalisées, puisque le chiffre des affaires de la Banque centrale avec les Banques des Etats a passé de 84 millions de piastres en 1899 à 468 millions en 1904. La situation économique très prospère du Mexique et le développement des opérations de la "Banque centrale justifient d'ailleurs l'augmentation du capitalqui vient d'avoir lieu. La ESaiifjiie ottomane est soutenue à 595. La lîaaque des S^ays autrichiens est en léger progrès à 482.

Le Crédit foncier égyptien s'avance à 823, sous l'influence du brillant succès obtenu par l'émission d'Obligations 3 0/0. Ainsi que nous l'avons annoncé, les Obligations disponibles après l'exercice du droit de souscription irréductible accordé aux porteurs d'Obligations Daïra Sauieh 4 0/0 1890, seront réparties sur les bases suivantes Les souscriptions de 1 à 49 obligations en reçoivent 1; de 50à83 on reçoiventS; de84 à 116 en reçoivent 3; de 117 à 149 en reçoivent 4, et ainsi de suite à raison de 3 0/0 des demandes, la fraction de 50 c. et au-dessus donnant droit à un titre complémentaire.

Les Obligations 3 1/2 0/0 de la &and BSank of ffigypt sont très fermes à 470.

CHEMINS DE FER

Chemins français

P ô 1905 Différ. avec 1904

° kil. Recettes Recettes 0/0 expl. brutes brutes kilom.

Chemins de l'Etat. 2.916 948.0001– 2S.Ô00 3. OS Paris-Lyon-Médilerr. 9.362 8.930.000 j + 240. 0ÙO + 1.91 ̃ Chom» algériens. 513 215.C00 20.0C0 8.51 Nord. 3.705 4.433.000 + 41.000 +• 0.93 Ouest 5.8i3 3. 902.000 4- 142.000 + 2.93 Orléans 7.IS1 4.270.000. + 128.000 + 1.89 Est. -4.922 3. Soi. 000 + 50.000 + 1.31 Midi ..3.830 2.185.QC0 28 .W 1.92 Est-Algériens. 894 158.935 9.S41 5.82 B6nc--Guelina,v=larg° 308 52.1701 13.732 20.84 voieétroite 128 36.5181 + 8.703 + 31.23 Ouest-Algérien 296 62.603 1 15.340 24.50 Oran a Araew 42 6.9J1I + 1.471 + 27.ÛS Médoc 103 ,28.563 + 2.19G + 8.33

Les recettes des six grandes Compagnies de chemins de fer présentent, pour la semaine du 2 au 8 juillet, une plus-value de 573,000 fr., ce qui porte à à 15,598,000 fr. l'augmentation depuis le 1er janvier. Le marché des Actions est resté très calme aux environs des cours de la semaine précédente. Les affaires ont d'ailleurs été fort restreintes dans ce groupe, et s'il s'est produit un léger .tassement sur certains titres, c'est surtout à l'étroitesse du marché qu'il faut l'attribuer.

Le Word se retrouve un peu plus lourd à 1,775 le Lyon, à 1,365; l'Orléans se maintient à 1,480 le SIsdi, à 1,196.

Chemins étrangers

1905 Diflër. avec i904

v,ompa0nies ku Rccettes Rocotles 0/0 expl. brutes brutes kilom.

Autrichiens .1.366 1.761.599 ii.llô 0.83 Sud-Autriche 2.182 3.2-iO.dTS + C5.0S2 » Madrid-Saragosse. 3.050 1 .833.010 +116.574 + 6.79 Nord-Espagne 3.881 2.182.011 55.693– 2.55 Sud do l'Espagne. 310 92.ÛS3 + S 124 » Andalous 1.033 376.177 20.5*5!– 5.17 Madrid-Cacérâs-Port. » 8S.326 + -J05l » Ouest da l'Espagne.. » 56.605 + 8.955 » Portnga!»{nongaran') 693 533.777 + H.9J5 + 2.80 PortugaWgar.p.lcg1) 380 72.377 4.5S7 6.34

1 Les Chemins de fer espagnols sont restés très calmes et n'ont pas paru affectés de l'ouverture de la discussion des projets d'abaissement des tarifs.

SPECTACLES DU 30 JUILLET

Opéra, .h.Relâche.

Français. 8 h 1/4. L'Aventurière. Bataille de Dames. Nouveautés. 8 h. 1/2. L'Ange du foyer.

Porte-Saint-Martin. 8 1/2. Le Bossu.

Ambigu. S h. 1/2. La Bande à Fifl.

Athenèe. 8 h. 1/2. La Consultation. Cœur de moineau Cluny. 9 h. Chez le critique. Le Pacha du ba-

Iniliou.

Déjazet. 8 h. 1/2. Tire au flanc!

u~n i u e r

fej .:£.-i

ur

M Après Inventaire

BAINS-LES-BAINS (Vosges). Grand Hôtel des Bains, 1" ordre. Electricité. Prix modérés. Communicat. directe av. les Thermes. D1?R kili Hôtel-Pension BEL ALP. AUit<i> DïlL ilfljï Z.lSO-.auborddugdglacierd'Aletsch Poste, télegr. Station du' ch. do fer do Brigue. IJERNE. Motel National, à côté de la gare et II vis-à-vis lagdl poste. Nout1' mais*». 120ch. Confort moderne. Prix modérés. Restau: et gdcafo viennois BiERNEVAL-sur-MER. Chalet Beausite. D Pension de famille. Prix modérés. Arrangements. Vue magnifique stir la mer.

Le Mord-Espagne se retrouve à 155; le Saragesse à 280.

Les Auditions sont à 168.

Il ressort des comptes qui viennent d'être publiés que le's recettes d'exploitation se sont élevées en 1904 à 22,295,886 pes., contre 21,523,765 pes. l'exercice précédent. Le produit net de l'exploitation a été de 10,702,403 pes., en augmentation de 550,000 pesetas environ. Après prélèvement des charges sociales, l'exercice s'est soldé par une insuffisance de 84,547 pes., contre une insuffisance de 476,567 pes. l'année dernière.

Les Sléridionanx se maintiennent à 775. Le ilfoniteur des intérêts matériels donne au sujet des pourparlers entamés entre cette Compagnie et l'Etat italien les renseignements suivants *1

« Après avoir pourvu à l'exploitation provisoire des lignes appartenant en propre à la Société des Méridionaux, le gouvernement a conclu avec cette Société une convention à l'effet d'établir les compensations qui lui sont dues pour la régularisation des tarifs et les augmentations de salaires au personnel. Comme on le sait, antérieurement à juillet 1880, les tarifs des Méridionaux étaient, en moyenne, plus élevés que les tarifs normaux convenus en 1885 pour l'exploitation du réseau Adriatique, qui comprenait aussi le réseau méridional. A leur tour, ces tarifs finirent par être en moyenne plus élevés que ceux payés effectivement aujourd'hui par le public.

» Durant l'exploitation du réseau Adriatique intervinrent de notables réductions, lesquelles restèrent en grande partie à la charge de l'Etat, les Compagnies n'ayant aucune obligation d'y adhérer dans une aussi large mesure. C'est ainsi que l'Etat, ea 1903-1904, pour reporter les produits aux tarifs conventionnels, dut rembourser à la Compagnie la somme de 3,148,000 lires. Pour 1904-1905, les différences se sont élevées à 3,800,000 lires. Sur ces différences, par le fait de la participation de 40 0/0 aux produits, à laquelle l'Etat a droit, il reviendrait à la Compagnie 2,300,000 lires. Mais dans la convention qui attend l'approbation du Parlement, la Compagnie, désireuse d'en sortir une bonne fois et de répondre aux démarches empressées du gouvernement, a consenti à réduire cette somme à 1 million 800,000 Iire3. >

MARCHÉS ÉTRANGERS

Belgique. La législation belge sur les Sociétés par action a été assez libérale pour déterminer l'adoption de la Belgique comme siège de nombreuses Sociétés anonymes..Mais on a reconnu qu'il y avait des modifications à introduire dans la loi, et un projet a été soumis en 1904 au Sénat belge qui lui a consacré de longues délibérations, l'a voté, en troisième lecture, le 16juin 1905, et c'est à la Chambre des Députés, dans sa prochaine session, à l'examiner.

Le ministre de' la justice, M. Van den.Heuvel, a fort bien défendu son projet; en matière privée, il n'est pas partisan de l'intervention de l'Etat et adversaire de toute entrave inutile. Les dispositions nouvelles concernent les émissions, les apports, les bilans, les obligations, les pénalités.

La loi belge exige pour la fondation d'une Société au moins sept personnes, là souscription du capital entier, le versement de 10 0/0 sur chaque action non d'apport, enfin un contrat par devant notaire. La nouvelle loi demande que dans l'acte de fondation, des indications soient données sur la nature et l'importance des apports autres qu'en espèces, les conditions dans lesquelles ils sont faits, le nom des apporteurs, sur les modifications subies dans les cinq dernières années par les immeubles apportés, sur les hypothèques qui frappent ceux-ci, les conditions concernant les droits apportés en option, le montant approximatif des frais encourus ou des promesses faites. On n'a pas voulu porter de 10 à 20 0/0 le montant à verser sur les actions.

Des innovations sont introduites sur ce que l'acte de fondation doit indiquer, l'adresse des fondateurs, le but de la Société, etc. Les mêmes indications doivent se trouver dans les prospectus. Le prospectus est obligatoire en cas d'émission publique des actions le prospectus doit être inséré aux annonces du Journal officiel, dix jours avant l'émission. Les mêmes indications et la même procédure sont imposées en cas d'augmentation du capital. Le législateur s'est refusé à créer un bureau chargé de vérifier l'exactitude des indications fournies au public ce serait donner une estampille officielle. La législation belge (tout comme celle de France) exige que les' actions d'apport, parts de fondateurs restent à la souche pendant les deux premières années la cession n'en est possible que par acte notarié les négociations de Bourse sont interdites. Ces actions et- parts deviennent négociables dix jours après la publication du second bilan. M., Rosenthal, dans V Actionnaire francforlois, coÏÏsidèrê"'(ju% cette disposition est très importante jusqu'ici, la facilité pour négocier les actions d'apport et les parts de fondateurs a stimulé l'activité des fiuanciers. Une erreur est beaucoup plus facile en matière d'apport, et deux années ne sont pas de trop pour s'en apercevoir. On a décliné de créer des réviseurs d'apport. On a rendu impossible, en Belgique, la constitution de Sociétés civiles qui acquerraient les parts de fondateur et les actions d'apports. On croit, qu'à l'avenir, les fondateurs voudront avoir plus d'argent comptant et moins de papier.

On a cru que la nouvelle législation poussait à la concentration des entreprises.

Dans le cours de la délibération, on s'est occupé des cumuls de places d'administrateurs. On aurait voulu introduire des règles limitatives. On a répondu que, pour certaines branches comme les tramways, il y avait des spécialistes, et qu'aussi un capitaliste, actionnaire dans plusieurs Sociétés, doit avoir le droit dé surveiller ses affaires.

A l'avenir, les administrateurs pourront <Hre

Jardin de Paris. 8 h. 1/2. Spectacle-Concert-Promenade. Moulin Rouge. 8 h. 1/2. Théâtre-Concert. Bal.

^>o « iur»o nilPSU! de2à6 heures

GRANDS 11 S | fg Y F I Dimanche 10 à 11 h.

MAGASINS OUFAYEL Attractiom varîée h.

MAGASINS EJU I MB £>&̃ Attractions variées

Palais hippique. 8 h. 1/2. Galerie des Machines (avenue La Bourdonnais),

tittle Palace, 42, rue de Douai. Tous les soirs, Spectacle Music-Hall. Entrée 1 fr.

Musée Grévin. Entrée 1 fr. Une réception chez l'empe-

BOURBON-LANCY. THGBBES. Rhumatismes, Gontte, Maladies du cœur. Traitement sanctionné par l'Acad. do Médecine. Bonrbon rArchauik«tult. G* Hôtel du Parc, le D situé de la Station, le plus près de l'Etabl'.en face Casino et Parc. A. Voisin, pp™, membre du T. C. F. Bridcs-lc-Balns. Grand Hôtel, confort mod. éloigné1 des Humidités et du bruit des torrents. Auto-garage, téléph.Omn. garo do Hoollcrs BRIDES-les-BAINS G" Hôtel des Tbermea. l>e plosconforlable, le seul situé d! le Parc de l'Etabfissom', cominuniq. ar. les Bains et Casino.

MBDHAM9I Hôtel Victoria BABH-BUH Hôtel Stéphanie BABSN-BAÔSt Hôtel Bellevue SABltlÛHHI Russischcr Hof BADEHliHfl Zaeringer Hof BADIR-BADlif Hoiiand

BADEN-BADEN Englischer Hof BADEN-BADEN Franzœsischer Hof BADEN-BADEN Badischer Hof BÂBEl^-BADEIÏ Mesmer

BADEN-BADEN Minerva

BADEN-BADEN -Hindi

eRIDES-les-BAINS. Hôtel des Baigneurs, atten. au Parc et à l'Etabliss1. G* jardin, auto-garage, téleph. Prix modérés. Omnibus gare de Moutiers TUA lîAlUIV Gi mtel Impérial et Métropole. LSIiipvllIA Séjour d'été incomparable. Sjt. splendide Asc ,élect. Jardin Agencem. moderne

fHATP!-Ct)V~) SpteB<d et

CHATEL-GUYONNouvel Hôtels. Clientle

ilIâlfiL fat IW11 No«TeI Hôtels. Clionti»

aristocratique delà station. Téléph., auto-garage.

fllS'IlPASIDr Grand Hôtel du Casino, in-

lilIlillîîUL'Kw stallé par' la Compagnie des. Wagons-Lits. A. Malapert, nouv; propriét™. 41ONTREXEVILLE G* Hôtel de V Etablissement, \j leseuldansle Parc. 1" ordre, Table d'hôte, Restaurant à la carte. Eclair, électr. toutes les ch. fvONTREXEVILLE. Hôtel Cosmopolitain,l" ordre. \i Sit.unique.vuesplend.àlaportedu Parc.Eclair. ëlect. Bains, asc.,chaufi'.à vap. Rest1 pi ftxo et carto 3 fflPE HOTEL NATIONAL Grand parc Tennis.

Wmi- HOTEL DES BERGUES Familles françaises-

GENÈVE HOTEL MÉTROPOLE 1" ordre. Façade .ardin anglais.

CENtVE HOTEL DU LAC Clientèle française. Pria tri* modérât

obligés, en dehors de la caution fournie en actions de l'entreprise, de déposer des titres de Rente belges. En cas de modification des statuts, il faudra publier le texte complet et non plus des phrases difficiles à comprendre. Le législateur a renoncé à imposer un bilan-type. L'inventaire de la fortune sociale devra indiquer les engagements des directeurs, administrateurs, envers la Société. La liste des valeurs appartenant à la Société devra être publiée à la suite du bilan.

Les droits des obligataires ont été étendus et mieux réglés. La sanction pénale concernant les fraudes a été renforcée.

Allemagne. En 1902-1903, il existait en Prusse 2,554 Compagnies par actions, dont 62.7 0/0 ou 1,601 Sociétés ont payé des dividendes; 953 Sociétés n'ont rien distribué. Le capital-actions des 2,554 Sociétés a été de 6,622 millions de marks, le bénéfice net de 585 millions, les pertes de 105 millions.

Plulus s'occupe des entreprises théâtrales de Berlin au point de vue financier. Presque toujours l'immeuble appartient à un propriétaire qui le loue à un entrepreneur théâtral et qui parfois s'intéresse à l'entreprise. Le Lessing-Theater a coûté 900,000 marks à construire; le terrain, qui valait alors 900,000 marks, a doublé de prix. Pour 900,000 à 1 million de marks, on peut construire une salle pour 1,200 spectateurs. Les Sociétés de crédit hypothécaires ne prêtent plus d'argent sur des théâtres seuls il faut leur apporter autre chose encore. Le Lessing-Theator doit 1,250,000 marks en première hypothèque à 4 1/2 0/0. Le danger de la dépréciation do l'immeuble est très grand si le théâtre n'a pas de pièce à suceès. Les fermiers du Lessing-Theater payent 135,000 marks l'an au propriétaire ils soulouent les vestiaires, les buffetsrestaurants du foyer. Les propriétaires de salles de théâtres exigent de forts cautionnements, de 30 à 100 mille marks; la police un dépôt pour garantir le personnel. Une Charge très lourde, ce sont les réparations locatives. Les recettes du Lessing-Theater sont de 750,000 marks par an.

VALEURS DIVERSES

Le Sue? s'est légèrement tassé à 4,410.

Les recettes du canal pour la période allant du 1er janvier au 28 juillet 1905, so sont élevées à 67,810,000 fr., soit une plus-value de plus de 3 millions sur l'année dernière.

Les titres de E'anama sont calmes et soutenus. Les Bons à lots se relèvent à 108, à l'approche du tirage du mois d'apût.

Les Compagnies de navigation ont fait preuve de fermeté. La Compagnie Transatlantique se maintient à 189; les Messageries Maritimes restent à 278 les Chargeurs réunis se sont relevés à 671. Le Journal officiel a promulgué la loi approuvant les conventions conclues entre le ministre du commerce et la Compagnie des Chargeurs réunis, d'une part; la Compagnie marseillaise de navigation à vapeur (Fraissinet et Ci0), d'autre part, pour Ja prorogation des contrats concernant l'exploitation des services maritimes postaux entre la France et la côte occidentale d'Afrique.

Les Obligations 3 1/2 0/0 des Câbles télégraphiques sont à 290. En même temps qu'en assemblée ordinaire, les actionnnaires viennent d'être convoqués en assemblée spéciale pour être mis au courant de la situation créée par l'ajournement indéfini du projet de réorganisation financière de, la Sooiété. 11 y a, en effet, déjà plus d'un an et demi qu'un projet de convention additionnelle à la convention du 28 mars 1901 a été établi entre l'Etat et la Compagnie française des Câbles télégraphiques.

La C®Mij>agnie parisienne du gaz s'est maintenue à 855. Pour les premiers mois de l'exercice, les recettes font ressortir une plus-value de 1,874,577 fr. Les Valeurs de traction ont été mal impressionnées par le nouveau retard apporté aux projets de réorganisation des services des transports en commun. La sous-commission de réorganisation, après s'être réunie cette semaine, s'est ajournée jusqu'au mois de septembre prochain.

La Tiiomson-BIouston a reculé de 804 à 794 les Tra«nways-Sn«i se sont alourdis à 235. Les <l>innil»us ont baissé de 815 à 798 pour se raffermir ensuite à 807.

Le SSétropolitaîa a fait preuve d'une certaine lourdeur et finit à 567 contre 572 il y a huit jours. Le I¥erà-!§ud éleetrique de Paris a fléchi à 302.

Les Voitures ont presque entièrement maintenu leur reprise de la semaine dernière; elles finissent très soutenues à 287.

Le groupe des valeurs métallurgiques a fait preuve de beaucoup de résistance. C'est à peine si le mouvement gréviste de Longwy a provoqué un léger fléchissement des cours.

Les Aciéries du Word et de l'Est se sont maintenues très fermes à 1,885; les Aeiéries de Longwy se retrouvent à 1,175 contre 1,188 il y a huit jours. Les Aciéries de la marine sont un peu plus lourdes à 1,485; le Creusot a légèrement progressé à 1,929; Dyle et ISacaian se maintient à 663. Les Valeurs de cuivre ont encore accentué leurs bonnes dispositions; les cours du métal restent en effet très fermes et permettent de prévoir pour l'exercice en cours des résultats fort brillants. Le SSioTinlo s'est avancé de 1,638 à 1,'665, le ESoléo a entièrement maintenu à 2,850 sa vive reprise de la semaine dernière.

La Tharsis est très ferme à 155 la Cape Copper à 123.

Le HiicUcl est très ferme à 781,

L'Aguilas se maintient à 177. Comme le fait se reproduit périodiquement, on parle à nouveau de la découverte d'un riche filon dans la mine d'Azcarragua.

La liuanelîaea s'est quelque peu raffermie à, 91, -Sûus l'influence des déclarations contenues dans le

reur Menelick. Bonaparte à la Malmaison. S. S. Pio X ot le cortège pontifical. L-à Journal lumineux parle Cinématographe.

G 1 1 tk\ ftll MARI! IPR (GRAND Palais). Attrac-

S (LAN DU B(~1 (GRAND PALAIS~AltraC-

ujlLUli DU nUllILlEili 'ions. Concerts tous les jours. Entrée 1 fr.; vendredi, 2 fr.

Tour Eiffel. Ouverte de 10 heuscs du matin à la nuit l" étage Restaurant-Brasserie. Déjeun.3' 50 et à la carte. Matinées au théâtre: Jeudis, Dimanches et Fêtes, â 3 h. « Le Touriste ». Départ tous les jours, à 10 h. 1/2, quai

Ï?TR1?TI4T Hôtel Hauville, sur la plage. VI 1 tifj I il I 120 chambres, magnifique restaurant, garage et fosse. Gaston Basant, prop",

/IÇIMKiï/P Wèiel Bellevue. Position except.

llï.'i'ïi "Kl quai du Léman. Nouvelle maison !'•* ordre. Confort moderne. Prix modérés. ftrninniirn (vosses) I 1

lljEinAHillHllH GJ HOTEL DU LAC |

hI6AèED95E1t Hôtel des ilalne.

fiB':KAfiiB>M3!:K (Vosges). Bîôtel des Bains.

Magnif. situation surle bouler., àprox. du lac.

60 b"" ch. Auto-garage. Prix mod. Huller, pp".

/PSïlVRI?! Wk I IH I'050m sur mer (O^orland

~~6l~lOF~D Bernois. Hôtels de

wSSinlIlfjLîïrlLU Bernois. Hôtels «le

l'Ours et «le l'Aig-lc-ifoir, ouv. toute l'année. Descendez à ISÎTER2LA.KEM

MATft ~iJfTTAïHt surio

HÔTEL VICTORIA suho°heweg.

̃OTELJïiNfimi]Ss;£,Psys8.sir

JUINGFRAUTeniii~ Croquet, etc.

IOTEHENSI0N BELVÉDÊHE Situation unique. Golf-links.

IA»AL0I). Grand Hôtel. MAP. d£0 i L chambres et salons. Table d'hôte, Rest urant. Terrasses et Jard. Pens à partir de 9 fr. par jour. IUCERNE. Hôtc-1-Pension de l'Europe, l"ord. JL Posit.uniq. bord du lac,gd jard. otlerr.Conf. mod. Aulo-gar. Pens. dep. 8 f. Nouv1 pprss Hagen frères MABTIGNY-les-BAINS (Vosges). Quatre Hôtels fffl comprenant 400 chambres, grand confort. Prix modérés. Saison du 25 mai au 25 septémb. MONT-DORE. Nouvel Hôtel et GJ Hôtel de la Poste, de tout 1er ordre. Villas salubres dans un parc. Garages pour automobiles. Bgont-Dore-les-Bains. G'' Hôtels de Paris et rf» JJl Parc. L. Chabouy, pp", convsp. du T. C. F. Ascr, téléph., élect. Chalets, villas d3 Parc. Lawn-tennis. Mont-8>ore.les-Uains. Hôtel Sarciro7t, en face Ûf l'Iaublisss et lc Parc, 1*, ordre, 300 ch. et salons. Grand confort hygiénique. Vaste garage. MONT-PELERIN-s/VEVEY (Suisse). Grand jp$ libtel du Alont-Pèlerin. Alt. 930~°. Funiculaire. Station climatêrique idéale. Construction récente.

HAUITREIIY Môtcl Edcn, situa quai da

IIO'NTREUX Midi, à côté du Kursa&L da

§lui.UKBll\ Midi, à côté du KursaaL

Dernier confort. Prix modérés.

le rapport du conseil d'administration. D'après ce rapport, les travaux d'installation de la force électrique à la mine de Pulacayo toucheraient à leur fin et l'on pourrait avoir confiance dans un succès final très prochain. Il est à souhaiter que cette installation vienne bientôt modifier les conditions d'exploitation, car les résultats du dernier exercice ne sont guère encourageants surtout si l'on pense que, par suite de l'expiration du contrat avec le chemin de fer d'Antofagasta, la Compagnie va maintenant se trouver livrée à ses propres ressources.

L'exploitation minière n'a laissé en 1904 qu'un bénéfice de 44,953 bol contre 406,832 bol l'année précédente. Ce n'est que grâce à une recette exceptionnelle de 308,300 bol, provenant de la liquidation du compte avec la Compagnie d'Antofagasta, que le bénéfice net de l'exercice s'est établi à 265,081 bol. Les Valeurs industrielles russes, toujours très discutées, finissent cependant en reprise sensible sur la semaine dernière. La Sosnovîee s'est relevée do 1,389 à 1,415; la ffiriansk s'est raffermie de 461 à 468.

A la suite d'un article paru daus la Gazette de Francfort, M. de Kokscharow, président du conseil de la Société de Briansk a envoyé à ce journal la note suivante que nous croyons devoir reproduire. Ce document fournit en effet quelques aperçus intéressants sur la situation respective des Sociétés do Briansk et de Kertch.

D'après le bilan au janvier 1905, la participation de Briansk dans la Société de Kertch se présente ainsi En cas d'insolvabilité de Kertch, ses usines, faute d'un autre acheteur, passent aux mains de Briansk, en représentation de ses droits d'obligataire. Si l'on considère que la valeur des usines de Kertch peut représenter pour la Société de Briansk une somme qui n'est pas inférieure à 4,503,000 roubles, puisque d'après l'arrangement du 5 décembre 1902 la Banque de l'Etat doit rembourser à la Société de Briansk ce dernier montant,. il s'ensuit que les Obligations Kertch, portées au bilan de Briansk, à la date du lor janvier 1905, pour 4,384,687 roubles, ne constituent nullement un actif d'une valeur douteuse, mais un bon actif qui n'ébranlera pas la situation de Briansk et no saurait lui occasionner de pertes. Tout au contraire, a la liquidation de Kertch il y aura, do ce chef, un surplus de 115,312 roubles qui profitera à la Société de Briansk.

En regard do la dette de la Société de Kertch, à Briansk, mentionnée au bilan au 1er janvier 1905 pour 902,979 roubles, figure au passif un montant de 802,508 roubles, so décomposant en intérêts des coupons sur obligations Kertch, différence entre la valeur nominale et le prix des obligations et autres titres qui, dans l'hypothèse où la situation de la Société de Kertch' d«Tiendrait normale, laisserait un bénéfice à la Société de Briansk.

Cette somme n'est pas considérée comme bénéfice dans lo rapport do la Société de Briansk, de manière à ce qu'en cas de liquidation de la Sooiété de Kertch, ce montant, deveuu une perte, n'influence pas les résultats des années futures. Le solde de la dette de la Société de Kertch de 100,471 roubles et les frais légaux dans l'affaire do Kertch, fleurant à l'actif pour 54,339 roubles, font un total de 151,810 roubles.

A déduire le bénéfice provenant de la vente antérieure de 13,000 actions Kertch, soit 47,943 roubles, et la valeur des matériaux appartenant à la Société' de Briansk (qui se trouvent provisoirement aux ateliers de Kertch) 12,728 roubles, on obtient, en cas do liquidation de tous les comptes relatifs à l'affaire de Kertch, une perte apparente de 92,132 roubles qui se trouve immédiatement couverte par la différence ci-dessus de 115,312 roubles. Les traites de la Société de Banque et de Dépôts à Bruxelles, d'ensemble 4 millions de roubles, seraient alors payées sur la somme de 4 millions 500,000 roubles a recevoir de la Banque de l'Etat. Par suite, en dehors du montant de 3,427,880 roubles déjà amorti sur les réserves, la Briansk ne peut plus essuyer de perte du fait de ses engagements dans l'affaire de Kertch.

Mais si la Société de Kertch est en mesure de contitinuar ses opérations, il ne pourra plus être question de pertes pour la Société de Briansk. Dans ce cas l'actif Kertch aura une réelle valeur, si l'on considère que les Obligations Kertch ont été acquises à 75 0/0 de leur valeur et que leur vente laissera, sans aucun doute, une somme suffisante pour l'amortissement de la dette dé la Société de Briansk à la Société de Banque et de Dépôts. La dette de la Société de Kertch, sa montant à 002,979 roubles, passerait aux disponibilités et lo passif ci-dessus de 802,508 roubles serait porté au crédit du compte do profits et pertes.

11 résulte de ce qui précède que la situation de la Société de Briansk no dépend nullement de celle de Kertch. Que cette dernière Société existe ou non, la solidité de la situation de Briansk n'en sera nullement « atteinte ». VALEURS DU TRANSVAAL

Le marché sud-africain s'est ressaisi à nouveau cette semaine et le terrain perdu il y a huit jours a été entièrement regagné. Les nouvelles reçues de Johannesburg sur la marche de l'industrie minière sont toujours très satisfaisantes. D'autre part, il semble que l'on approche du moment où la situation de place pourra être considérée comme définitivement déblayée des acheteurs de crédit douteux. La ESand Mines s'est relevée à 235 50, l'East Bïrtîid à 193, la SoIdQelds à 162.

REVUE COMMERCIALE

B,si situation agricole. Les travaux de la moisson sont terminés dans certaines régions, et il semble de plus en plus se préciser que la qualité sera jalouse. La caractéristique de cette campagne sera que les blés les moins bien soignés auront le moins souffert ceci s'explique par la raison que les blés bien sélectionnés et soignés en bonne terre se sont mieux prêtés à la verse, entraînés par le poids de leurs épis bien nourris.

Dans le Midi, on est satisfait comme qualité et rendement; les seigles y sont également bons, mais les avoin-es ont été un peu échaudées. La récolte des escourgeons est supérieure à celle de l'an dernier. Les orges continuent à se bien présenter. Pour

d'Orsay. Excursions sur la Seine Paris à Saint-Ger»main les Dimanches et Jeudis, jusqu'à Andresy. fflMCHIï1^ t.1 minutes de Paris. 152 trains par jour. Elliulllf/il Etablissement thermal. Casino. Théâtro. Dimanche, 30 juillet à 2 h., Courses à l'aviron. Thèâtrophone. Auditions de ce soir Français L'Aventurière. Nouveautés L'Ange du foyer. Spectacles du 31 juillet

Opéra. Les Huguenots.

Français. Les Précieuses ridicules. L'Avare.

~~t~t Gr,tnd Parc des Sports

CHEMIN DE FER D'ORLEANS Fête DE l'Assomption 1905

Excursion aux Gorges du Tarn avec visite da Puits de S'adirac

Vic-sur-Cère, lo Lioran, Mende, Ispag-nac, Sainte-Enimie, Canons du Tarn,

le Cirque de Saint-Chély, le Pas de l'Escalette, la Perte du Tarn, le Rosier,

les grottes de Dargilan, Montpellier-le-Vieux, Millau, Rodez, Rocamadour, Padirac.

BILLETS A PRIX RÉDUITS

Départ de Paris_ (quai d'Orsay) Vi 10 août 1905. Durée du voyage 8 jours.

D'accord avec l'agence des Voyages Duchemin, la Compagnie d'Orléans fera émettre des billets d'excursion comprenant

Le transport en chemin de fer; les chambres, service et repas (vin compris); 3' le transport en omnibus, en voitures et en barques les entrées et visites des monuments; 5° les soins des guides-conducteurs de l'excursion. (Par les soins et sous la responsabilité de l'agence des Voyages Duchemin.)

Prix de l'excursion complète. J^Jasse: «g £

P~ ~C~MM C~~<

Le nombre des plaecs est limité.

Les billets sont délivrés dans les bureaux de l'agence des Voyages Duchemin,20, rue de Grammont, Paris.

La Compagnie d'Orléans a organisé, dans la grand hall de la gare do Paris-Quai d'Orsay, uno Exposition permanente d'environ 1,600 vues artistiques (peintures, eaux-fortes, lithographies, photographies), représentant les sites, monuments et villes des régions desservies par son réseau.

CHEMINS DE FER DE L'EST Londres– Berne Interlaken

La Compagnie des Chemins de fer de l'Est rappelle au public qu'à partir du 1" juillet et jusqu'au 30 septembre, un service de trains directs fonctionnera entre Boulog'ne, Belfort, Delle et Berne; départ de Londres à 2 h. 20 du soir, de Boulogne à G h. 31 du soir; arrivée à Berne le lendemain à 8 h. 34 du matin et à Interlaken à 10 h. 25 du matin.

Kn sens inverse, départ d'Interlaken à 7 h. 14 soir fà. partir du 1G septembre départ d'Interlaken à 6 li. 12 soir), de Berne à 9 h. 7 soir, pour arriver le lendemain à Londres à 3 h. 45 soir. NOTA. Pour tous autres renseignements, consulter les affiches et indicateurs.

Le gérant À. DUBOIS.

A. DUBOIS Imprimerie du Journal des Débats, 17, rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois.

les betteraves, la condition est latis faisante! dans l'ensemble.

Blés. Le marché a présenté assez d'animation au cours de la huitaine.

Sur les avis de déception dans le rendement, en raison de la verse, et aussi en considération de la rareté de la marchandise, la fermeté a été la note dominante. Lundi, on a haussé de 5 à 10 cetimes mais des ventes en réalisations ont fait fléchir mardi le courant du mois de dix centimes et le livrable de 5 à 15 centimes. Mercredi, la tendance est demeurée faible. Jeudi, les cours ont haussé de 50 centimes sur le rapproché en raison de rachats du découvert, mais le livrable a fléchi do 10 centimes. Vendredi, la demande a encore été active et la hausse a été da 10 centimes à 1 fr. suivant époques. Clôture plutôt calme.

Le stock s'élevait samedi à 8,500 quintaux, contre 12,500 quintaux au 20 courant. `

Farine. Les affaires ont été assez actives en farines de commerce; toutefois, les cours ont plutôt piétiné sur place.

Après un début ferme, lundi, on a haussé de 10 à 25 ce-ntimes dans la journée de mardi. A partir do mercredi, la tendance est devenue faible, sous l'influence d'une forte augmentation du stock et l'on a rétrogradé jeudi, de 15 à 20 centimes. Vendredi, le livrable s'est inscrit en légère reprise. Clôture soutenue.

Le stock s'élevait samedi à 92,100 quintaux, contra 96,450 quintaux au 20 courant.

En farine de consommation, le calme continue en boulangerie. Les cours se sont inscrits sans changement. Les premières marques restent cotées 54 fr. les 157 kilog.

Seigle. Il n'y a encore rien de nouveau à signaler pour cet article. Le stock est toujours nul. Avoines. Les transactions ont été assez actives ot c'est la fermeté qui a dominé pendant toute cette semaine, vu la médiocrité des offres. Toutefois, vendredi, le chiffre élerô des arrivages a fait faiblir la cote. Tendance soutenue en clôture.

Le stock s'élevait samedi à 17,750 quintaux, contre 8,750 quintaux au 20 courant.

Sacres. Le marché a présenté beaucoup d'animation pendant la semaine écoulée. Après un début soutenu, la tendance est devenue assez facile sur des ventes provoquées par les avis moins favorables de l'étranger et les prix ont fléchi de 1 25 à 1 37 sur les mois rapprochés. Dans la suite, le marché s'est raffermi en raison d'une demande suivie de la part du découvert; toutefois, la clôture est calme. En livrable, les cours se 'sont maintenus sans changement au début; mais dans la suite, le ton est devenu faible sur des offres des baissiero et les nouvelles plus favorables des betteraves. Alcools. Les affaires ont été très actives la semaine dernière.

La tendance a été ferme, pendant les premiers jour3, grâce à une bonne demande de la part du découvert aussi, les cours ont accusé une hausse de 1 à 2 25. Plus tard, le marché est devenu faible sur des ventes en réalisations. La clôture est très calme. En livrable sur la nouvelle campagne, les transactions ont été peu actives. Cours assez bien tenus au début, mais dans la suite la tendance a été plus calme en raison de ventes motivées par les nouvelles des betteraves.

La situation de l'article reste sans modification. Une reprise sérieuse sur les mois rapprochés paraît toujours peu probable et, d'autre part, on ne prévoit pas non plus une baisse sensible sur les cours actuels.

Vins. La situation reste satisfaisante dans la plupart de nos départements vinicoles.

Les affaires ont encore été peu actives cette semaine. Les cours sont stationnaires, sauf dans certaines régions, comme la Lorraine, fortement éprouvée par les maladies, où l'on s'attend à de la fermeté.

A l'entrepôt de Bercy, on peut obtenir, à partir de 5 fr. l'hecto, des vins de 8 degrés, bonne qualité ordinaire.

On cote les Aramons dans les environs' de 10 à 12 fr. les Montagnes, de 12 à 17 fr. les Minervois, de 17 à 22 fr. les Roussillon, depuis 10 fr. jusqu'à 20 fr., selon qualité et degré; enfin, les Algérie, do 10 à 16 fr. l'hectolitre nu, marchandise courante. Les vins de soutirages se payent, suivant qualité, de 70 à 100 fr. les Bordeaux et les Màcons ordinaires, de 120 à 150 fr. la pièce, fut et droit de régie compris. Les vins exotiques sont assez fermes. On tient les Alicante, de 27 à 35 fr.; les Aragon, de 32 à 37 fr.; les Huelva, de 30 à 35 fr.; les Barletta, de 36 à 42 fr. et les Sicile, de 35 à 40 fr.

Charbons. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les qualités industrielles ont été assez demandées cette semaine. Les combustibles domestiques sont à la veille d'une certaine animation, la reprise de la navigation sur les canaux remet les pourparlers à l'ordre du jour.

Dans la Loire efle Centre, la aituation reste sans modification; les stocks ne diminuent pour ainsi dire pas et les prix manquent de fermeté. Soies. Les affaires ont encore été très calmes la semaine dernière, sur la place de Lyon toutefois, les prix sont demeurés soutenus.

Malgré le peu de transactions enregistrées en provenances asiatiques, la fermeté a dominé partout. En Tussah, les cours se sont maintenus, sans changement, avec peu d'affaires.

Dans l'industrie du moulinage, les offres sont toujours rares; les prix de façon dénotent de la faiblesse. En filés Schappes, il y a eu un assez boa courant d'affaires à des prix fermes.

A Milan; la demande a été sans activité sur toin les genres. A Londres, les affaires ont été peu, nombreuses, mais avec cours bien tenus.