Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 2 à 2 sur 4

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Journal des débats politiques et littéraires

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1904-06-29

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 200316

Description : 29 juin 1904

Description : 1904/06/29 (Numéro 180).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique

Description : Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail

Description : Collection numérique : La Grande Collecte

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)

Description : Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4816106

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/11/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 82%.


onlrvnos torpilleurs et les torpilleurs ennemis. Lecapi- tnino de frégate Eliseff et le lieutenant Smirnoff ont été légèrement blessés. A deux heures da l'après-midi, l'escadre est sortie en mer. A ce moment, se tenaient à l'homoa il navires japonais et torpilleurs.

A terre, la situation. ne s'est pas beaucoup modifiée, les adversaires restent en présence sur toute la lijr;ir>. Lo bruit d'un mouvement rétrograde du gô- néral Oku, n'est .pas. confirmé, Selon une dépêche de Liao-Yanp-, la marche en avant des Japonais subit apparemmen.t-un-te.m.ps d'arrêt. -On croit -que la perte des transports coulés par la division de Vladivostok ainsi que, l'annonce d'une sortie de l'escadre de Port-Arthur a influé sur le plan initial de l'étatmajor-. ̃

Les Novosii publient un télégramme de Moukden annonçant que les cosaques ont accompli un brillant fait d'armes. Ils ont anéanti une force japonaise qui opérait une reconnaissance, après .ravoir, poursuivie pendant douze heures.

.Le correspondant dit

« Le général Mistchenko, à la tête de plusieurs sotnias, réussit à tourner la position occupée, à l'ouest du Ya-Lou, par une force japonaise opérant une reconnaissance, puis attaqua subitement l'ennemi. Les cosaques furent tout d'abord repousses, mais, ayant bientôt reçu des renforts, ils attaquêrentde nouveau et miront l'ennemi en fuite. Ils. poursuivirent les Japonais pendant douze heures, ne s'arrêtant qu'à la tombée de la nuit. Leurs pertes oat été peu importantes, mais la vallée était parsemée de cadavres ennemis. » Le correspondant ajoute que la température est maintenant très chaude et qu'on s'attend à ce que la saison des pluies commence sous peu. Les troupes russes sont en très bon état et ont en abondance des provisions que les Chinois leur fournissent à bon marché.

Différents combats ont eu lieu aux environs de Feng-Hoang-Tcheng, au sujet desquels l'état-major vient de recevoir du général Sakharoff le télégramme suivant, en date da 26

Nous avons de fortes raisons do croire, é'après des données sérieuses quo nous possédons, que des forces ennemies considérables, venant de la station do Vauzẽlene, oat obliqué du -côté do la montagne en continuant; leur marche dans la direction du col «le Tcliapaũine. ̃

Lo:25, nos éelaireurs ont observé un mouToment des troupes japonaises sur la route do Siou-Yen à Kaï-Ping ..depuis 'Taaountoun, dans la direction de Pandziabey, et, plus îoim, vers le col de Oua'idolineemi. Le 23 juin, une marche en avant fut entreprise par l'ennemi, do Seloudia.n,,da-ns la direction de la grande route do Liao-Yang et également sur la roule menant au col de Modouling on passant jîar Toungapotiza et Fangoou.

A dix-huit kilomètres au nord-ouest de Seloudjan, un bataillon ennemi était en marche sur la route principale de JLiao-Yang à Test de cette route, dans la vallée de la rivière, marchait un régiment d'infanterie avec deux escadrans:; enfin, a l'ouest, dans la montagne, un bataillon et deux escadrons. La marche en avant de l'ennemi fat, dîabord 'arrêtée par deux compagnies de tirailleurs pla- cëes aux avant-postes, et qui se retirèrent lentement vers le nord,, puis reçurent le renfort de deux autres eom- j pagnies. A deux heures trente de l'après-midi, l'ennemi occupa j Wouinpoou, et nos tirailleurs se replièrent, le soir venu, sur Phakegoou, à 35 kilomètres au nord de Seloudjan. j ̃Nos :pcrtos«ont le lieutenant Agloboff et cinq tirailleurs blessés. Le même jour, un détachement japonais, fort d'un bataillon et venant de Towngapanza, par la route do Mena- col à Modouling, attaqua, près de Tafangou, deux compagnies de nos tirailleurs qui étaient en avant– garde j celles-ci se replièrent lentement d'abord sur Ouanlundy puis sur Kuodapoutse.

Le capitaine Juutehoukosky, commandant la lre com- pagnie, ayant été blessé au cours de cette retraite, avait «té, après im pansement fait parle docteur Bukhoff, de la Croix-Rouge, placé sur un brancard, quand les Japonais, enfonçant notre flanc droit, firent feu sur les porteurs, dont trois furent blessés; le capitaine Jautchoukosky, le docteur Bukhoff et trois porteurs restèrent' aux mains de l'ennemi. Nous avons, outre cela, en deux tirailleurs tués, le lieutenant Jer.poulwwitinoff et treize tirailleurs blessés. ̃Dans la nuit du 26, l'ennemi, fort d'un régiment d'infanterie et d'un de cavalerie, resta auprès de Fouinpoou. A neuf heures du matin, le 2t5, un détachement ennemi, fort d'un bataillon, commença à se porter en avant, «ur la route de Siou-Yen à Haï-Tcheng, de Stokodzi vers Vandziapoutze. Dans l'après-midi, derrière ce bataillon, nous aperçûmes encore de l'infanterie et de l'artillerie de montagne. A sept heures du matin, le 20, l'ennemi reprit sa marche en avant sur la grande route de Fouinpoou, vers Phakegoou, et sur la route menant au col de Modouling par Oualundi et par le chemin de montagne de Vantdiapoutze,. tournant notre flanc droit.

Au col de Modo\iling, nous découvrîmes, sur la grande route do Liao-Yang, la marche en avant d'un régiment d'infanterie pourvu d'artillerie, qui arriva, vers neuf heures du matin, auprès de Tviadaiza, à 3-kiloinêtres de Foinpoou. Je n'ai pas d'autre information sur ce mouvement ni aucun détail sur les forces ennemies Au cours d'une reconnaissance opérée par un de nos détachements le 22, notre avant-garde de cavalerie délobea, à dix heures trente du malin, l'ennemi de tranchées son avant-garde avait pris position.

A une heure quarante de l'après-midi, nos quatre pièces de montagne furent mises en position contre le flanc droit de l'ennemi, qu'elles mitraillèrent avec succès.

Les lignes ennemies se replièrent en ouvrant un feu violent, d'ailleurs sans résultat. Notre infanterie arrivant à ce momçnt, quatre compagnies furent dirigées contre le flanc droit de la position ennemie et une autre fut chargée de couvrir notre propre flanc droit, sur lequel apparaissaient deux comragnies japonaises. Sons l'effort énergique de notre détachement, l'ennemi recula s\ir une étendue de trois à quatre kilomètres, en abandonnant ses tranchées.

A quatre heures de l'après-midi, comme nous approchions de position principale de l'ennemi, notre batterie montée de cosaques fut mitraillée par le feu concentré de dix-huit pièces do montagne et eut en quoique» minutes huit cosaques tués et vingt blessés, dont cinq pointeurs. Nous dissimulâmes .alors les servants dans le bâtiment de pierre le plus proche sur la droite de la batterie cosaque.

Cependant, nos deux compagnies continuèrent l'attaque de la position ennemie et, dans les tranchées de la position principale, nous découvrîmes une force ennemie importante, trois régiments.

Avant reconnu l'imporlanoo des forces ennemies, le commandant do notre détachement résolut de cesser l'attaque et ordonna à la batterie de montagne de ne pas changer de position, afin de ne pas faire de pertes inutiles notre artillerie ayant cessé le feu, l'cnnomi, à six heures du soir, commença à attaquer notre flanc droit avec un bataillon que nos deux compagnies et une sotnia à pied, sous le commandement du capitaine Tsederberg, mirent en pleine déroute par leurs salves intermittentes Lo bataillon ennemi éprouva des pertes considérables.' Comme l'artillerie japonaise ouvrait le feu dès qu'apparaissaient non seulement plusieurs hommes mais même un seul près de nos batteries montées, le commandant du détachement, après avoir prolongé ce combat jusqu'à la nuit close, fit retirer nos pièces en les portant d'abord à bras. Une attaque indécise de l'infanterie ennemie dans l'obscurité fut arrêtée par le feu de nos tirailleurs, et le combat cessa à neuf heures du soir. Nos pertes sont légèrement blessés, le colonel d'étatmajor Romeikogourko, le lieutenant-colonel Yaeovleff, ie lieutenant de cosaques Nicolaïeff, le sous-lieutenant Cidlovsky, le sous-lieutenant de cosaques Hofmann, contusionné .• 26 soldats tués, 53 blessés, dont 7 grièvement.

Les pertes de l'ennemi sont considérables.

Le comte Tolstoï et la guerre

Londres, le 27 juin 1904.

Le Times publie aujourd'hui un long article du comte Tolstoï, en douze chapitres, remplissant près de dix colonnes, sur la guerre russo-japonaise. Cet/ 1 article est un curieux mélange de foi et d'incrédulité dans lequel l'auteur prend l'Ecriture tantôt comme argument, tantôt pour l'objet de ses attaques, et adjure les Russes de déposer les armes

Voici un passage qui résume tous les autres et qui, en somme, est tout l'article qui ne se compose que de répétitions de la même idée

« De sorte que, à cette question que faut-il faire maintenant que la guerre a commencé, pour moi, qui comprends quelle est ma destinée, il n'y a d'autre réponse que celle-ci, quelles que soient les circonstances où je me trouve, que la guerre ait commencé ou non, que l'on tue des milliers de Russes ou de Japonais, que non seulement Port-Arthur mais que même Saint-Pétersbourg et Moscou soient pris, je ne puis agir autrement qufiDieume le commande etc'est pourquoi, comme homme, je ne puis prendre part à la guerre, ni directement, ni indirectement, ni en la dirigeant, ni en y aidant, ni en y poussant. Je ne le puis, je ne le désire pas, je ne le veux pas. Ge qui arrivera immédiatement et bientôt de ce que je cesse de faire ce qui est contraire à la volonté de Dieu, je ne le sais et ne puis le savoir, mais je crois que de l'accomplissement de la volonté divine il ne peut" résulter rien qui ne soit bon pour moi et pour tous les hommes. »

II y en a comme cela pendant dix colonnes. En commentant cet article extraordinaire dont le journalisme n'arrîveà déprécier ni la pauvreté de la pensée ni la puérilité du raisonnement, le Times dit qu'il révèle «le gouffrequi sépare l'attitude mentale des nations purement européennes de celle de l'influent et distingué écrivain slave qui ne s'est qu'imparfaitement assimilé certaines phases isoléïs de la pensée «uropéenne ». Le Times dit encore: « Son ardeur et sa sincérité ne sont pas coatesta-

| blés, mais la violence sans frein de son langage, tout en donnant plus de vigueur à ses invectives et d'actualité à ces descriptions, suffirait seule à empêcher les lecteurs sensés d'accepter ses déclarations sans réserve. Cela "est parfaitement vrai et personne ne prendra au sérieux le conseil d'un Russe disant que ses compatriotes doivent mettre bas les armes, même si Saint-Pétersbourg et Moscou étaient j pris par les ennemis de la Russie. Mais il n'y a pas que des « lecteurs sensés » dans le monde, ni même parmi ceux qui font du Times leur lecture habituelle, et ir est permis de demander quel but -utile le Times peut ou croit, atteindre en publiant un factum de ce genre. Qu'aurait dit le Times si, pendant lar guerre du Transvaal, un journal français avait publié un article d'un Anglais déclarant que les Anglais devaient déposer les armes, même si le Cap et Durban, sans parler de Londres, tombaient aux mains des Boers? Le Times aurait protesté, et avec raison. Le Times répondra peut-être qu'aucun sujet britannique n'aurait écrit pareille chose. Ce n'est pas sûr. J'ai, moi-même, en pleine guerre du Transvaal, été sollicité de publier un article dû à un citoyen britannique, qui siégeait même au Parlement, article aui, sans être aussi violent, aussi subversif que celui da comte Tolsioï, était une attaque des plus vigoureuses contre l'Angleterre et son gouvernement. Je répondis à l'auteur, qui est loin d'être le premier venu, qu'il n'était pas de journalfrauçaisqui, quelles que fussent ses sympathies pour les Boers, voulût publier un pareil article. Et l'article ne parut pas.

Pourquoi le Times a-t-il publié l'article du comte Tolstoï ? Etant donné son attitude avant la guerre, étant donné que l'Angleterre est l'alliée du Japon, la publication d'un tel article dans un journal anglais est quelque chose de plus qu'une simple bévue ou qu'une naïveté c'est un acte répréhensible au premier chef.

C'est ainsi, du moins, que des Anglais que l'on ne saurait accuser de partialité envers la Russie jugent cette publication. (De notre correspondant.)

iiry

COLONIES

d'alger A tombouctou

d^fous avons déjà signalé la jonction opérée entre Alger et Tombouctou par le commandant Lapérine, commandant supérieur des oasis sahariennes, audevant duquel s'était portée, de Tombouctou, la colonne du capitaine ThAveniot. D'après une lettre de M. Villate à l'explorateur Foureau, citto jonction s'est faite au puits de Timiaouine, le 18 avril, par 20° 10' de latitude Nord, M. Villate, qui accompagnait le détachement, a atteint avec lui un point situé par 19° 57' de latitude Nord et 30' de longitude Est. Le détachement a alors repris la route du Nord.

A L'ÉTRANGER

ALSACE-LORRAINE '1

On nous écrit de' Strasbourg

Durant les travaux de canalisation exécutés en ce moment rue des Orfèvres, on a découvcrt.prôs do la maison qui porte le numéro 28, des restes d'une construction romaine. Deux -fragments de colonnes présentent des ornements et des rainures d'un dessin très caractéristique. Ces colonnes sont en grès rouée et ont un diamètre de 72 centimètres. Une inscription qui fait croire que la construction remonte au iroisième siècle de notre ère n'a pas encoro pu être déchiffrée. De nombreuses pierres façonnées et polies sont calcinées par le feu. On a trouvé aussi des plaques de revêtement en ardoise et des briques dont le désordre ne permet cependant pas de reconstituer le plan de cette construction qui était certainement un édifice public. Un coquillage façonné en boîte, découvert dans ces fouilles, appartient à une espèce exotique, peut être le cyprœ iigris qui ne se trouve que dans l'océan Indieu.

Le Salon triennal ds la Société dos Amis des Arts (fondée en 1832) s'est ouvert, u-ier dimanche, à dix lieures.du matin, dans les salles du rez-de-chaussée du château que la ville a gracieusement mises à la disposition de la Société. De même -qu'aux expositions précédentes, la majorité des œuvres exposées sont dues à des artistes alsaciens ou habitant l'Alsace. Cependant, un certain nombre d'artistes français et allemands, depuis de longues années en relation avec la Société des Amis des Arts, ont également t été convoqués. L'exposition dont nous aurons l'occasion de reparler restera ouverte jusqu'au 31 juillet.

ÏIOYAUMS-UNÏ

Lord Rosebery a profité du séjour qu'il faisait chez lord Durham pour prononcer un nouveau discours politique. Plusieurs milliers d'auditeurs, réunis dans la cour de Lambton Castle, ont acclamé sa violente attaque contre le Cabinet Balfour, un gouvernement liariky-panky

Dimanche, à Hyde-Park, a eu lieu une imposante manifestation contre le projet de loi sur la patente des marchands de vins.

La réponse faite l'autre jour par M. Balfour à sir John Leng a eu pour résultat de stimuler les députés gouvernementaux. Ceux-ci se sont rendus hier à la séance en grand nombre. Ceux de l'opposition avaient fait de même, dans l'espoir de renverser le gouvernement par un vote de surprise acquis grâce à l'absence de ses partisans. Mais un vote, demandé par l'opposition et tendant à faire ajourner les délibérations relatives au bill concernant les limonadiers, a été repoussé par 202 voix contre 164. La majorité en faveur du gouvernement n'étant que de 38 voix, l'opposition a vigoureusement applaudi.

ALLEMAGNE

Un grand banquet a été offert hier à Kiel à 800 marins de l'escadre anglaise. Un nombre égal de marins allemands ont aussi pris part à ce banquet, présidé par le prince Henri de Prusse, qui a prononcé un long discours.

Le roi Edouard et l'empereur Guillaume ont assisté hier soir au banquet donné en leur honneur par le Yacht Club de Kiel. Les souverains ont prononcé tous deux des discours.Le toast du roi Edouard a été suivi d'une salve de coups de canons tiré par l'artillerie de la flotte.

ESPAGNE

Un comité catalan franco-espagnol, dont l'objet est d'étudier les réformes douanières en vue d'assurer le développement du commerce entre la France et l'Espagne vient de se constituer à Barcelone. Il a son siégea à la chambre de commerce française. Barcelone est litéralement envahie par les anareni-tes la police a procédé à l'arrestation d'un certain nombre d'étrangers n'ayant aucune occupation connue et non inscrits à leurs consulats.

GRÈCE

La famille royale de Grèce est venue hier soir à bord du Suffren saluer l'escadre française au Pirée. A huit heures a eu lieu le dîner de gala, auquel assistait la reine. Une foule immense couvrait la plage, pavoisée aux couleurs franco-grecques et illuminées^ar les projecteurs de l'escadre. Le roi avait envoyé le matin à l'amiral Gourdon la grand-croix de son ordre et d'verses décorations à plusieurs officiers.

Au déjeuner, qui a eu lieu à la villa royale de Tatoï, des toas's empreints d'une vive cordialité ont été échangés. Le roi a porté la santé du Président Loubet.

ITALIE

La scission s'accentue entre les diverses fractions du parti socialiste italien réformistes et révolutionnaires.

̃ Le groupe socialiste parlementaire de la Chambre s'inquiète de cette situation qui ne peut que profiter à l'action gouvernementale dans les prochaines élections législatives.

On annonce la création prochaine d'un nouveau joarnal hebdomadaire représentant les tendances socialistes réformistes et qui mènera une vive lutte contre la direction centrale du parti accusée d'intolêrance.

HAÏTI

Le navire de guerre français Troude est arrivé à Halifax, venant de Saint-J-ean; il attend des ordres pour se rendre à Port-au-Prince afin d'appuyer les réclamations que pourra préseuter le gouvernement français pour la répression de l'attentat commis contre le ministre de France à Haiti.

MAROC

Le gouvernement américain a chargé l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris de remercier le gouvernement français pour son. concours dans les négociations relatives à la mise en liberté de MM. Perdicaris et Varley. f L'affaire sErraisouli a eu comme résultat, celui d'amener le Sultan à nommer, comme chef de la police à Tanger, le gouverneur de Saffy, q,uiva pou*voir

surveiller Tanger et ses environs et faire faire des patrouilles toutes les nuits.

Les journaux anglais publient une dépêche de Madrid d'après laquelle des troubles graves se seraient produits à Tétouan. Un colonel anglais qui se trouvait dans cette ville a été l'objet d'une attaque de la population. D'autre part, une escarmouche, qui a coûté la vie à 8 soldats du Sultan,1 s'est produite aux environs de Ras-el-Aïn, à quelques lieues de la frontière algérienne.

ÉCHOS

LES COLONIES DE VACANCES

Ôhaque année, à pareille époque, nous rappelons à nos lecteurs l' Œuvre des Colonies de vacances,et chaque année, fidèlement, beaucoup lui apportent leur obole: nous espérons que cette fois encore ils n'y manqueront pas et ne se lasseront pas plus de faire le bien que nous de leur indiquer celui que ;iibus souhaiterions qu'ils fissent.

Les colonies de vacances, on le sait, ont pour but d'envoyer des petits Parisiens passer un mois d'été à la campagne. Pour les enfants proprement malades les hôpitaux se chargent d'eux; mais combien plus nombreux sont les enfants qui, sans- être malades, sont affaiblis par un séjour trop prolongé à la ville? Ceux-là, l'Assistance publique ne peut avoir l'œil sur eux, et pourtant la maladie les guette, la tuberculose surtout, et faute d'un peu de bon air, ils iront plus tard encombrer les hôpitaux, les sanatoriums, et ne feront, s'ils vivent, que traîner une vie lamentable et inutile. Un groupe de femmes généreuses eut l'idée, il y a quelques années, d'envoyer quelques-uns de ces enfants à la campagne c'était en 1882; grande fut leur joie de voir leurs pensionnaires, partis maigres et pâles, revenir après un mois, roses et joufflus. La tentative 'fut renouvelée l'année suivante aux premières familles qui, dans le Loiret, avaient consenti à prendre des enfants, d'autres s'ajoutèrent; sous l'impulsion vigilante de Mme d'Eichthal, dont la résidence était proche, de véritables colonies de petits. Parisiens s'établirent; en 1896, 673 enfants avaient passé un moisà la campagne; en 1903, ils étaient i 571. Mais cet accroissement entraînait des frais considérables il fallait organiser une surveillance active, des soins médicaux étaient nécessaires, et l'on ne pouvait s'en;Jirer à moins de 40 ou de 42 fr. par pensionnaire. Des'souscriptions furent faites, des ventes de charité aussi, et l'an dernier, le budget de l'Œuvre atteignait 85,ooo fr. Cette prospérité avait permis d'établir Coutainville, dans la Manche, une succursale au bord de la mer, où les plus faibles parmi les enfants étaient envoyés se remettre. Mais qu'est-ce que 85, 000 fr., qu'est-ce que i,5oo entants, à côté de tout ce qu'il y aurait à faire? L'Œuvre a été heureuse de se voir imitée; elle n'est plus seule aujourd'hui, et son initiative a été féconde; mais il faut qu'elle fasse un chaleureux appel au. public pour pouvoir se développer comme il conviendrait;, qu'au moment de partir en vacances, chaque famille privilégiée, chaque enfant riche, songe aux enfants pauvres qui demeurent dans Paris si chacun ne peut donner les 40 fr. nécessaires à l'entretien à la campagne d'un petit pensionnaire, chacun au moins peut disposer d'une modeste somme; toute offrande sera la bienvenue, et tout bienfaiteur de l'Œuvre pourra être sûr que son obole sera bien employée. Il pourra d'ailleurs s'en assurer aisément; "la secrétaire générale, Mlle Delassaux, reçoit le mercredi et le jeudi, de deux à cinq heures, cité Gaillard n° 2 (rue Blanche), heureuse de donner à toute personne tous les renseignements sur le fonctionnement et le succès

de l'Œuvre des Colonies de vacances.

de l'~uvre des Colonies de R. K.

<r~

Dix millions, tel est le splendide cadeau offert aux travailleurs par MM. Alphonse, Gustave et Edmond de Rothschild. Hier soir, ils venaient annoncer au ministre du commerce et de l'industrie qu'ils entendent consacrer 10 millions à une fondation ayant pour objet la création' de maisons à bon marché et, d'une façon générale, à la réalisation de tous moyens propres à améliorer l'existence des ouvriers. Les revenus provenant des locations serviront à subventionner des œuvres philanthropiques. Il serait superflu d'ajouter que le ministre a chaleureusement remercié et félicité MM. de Rothschild.

C'est une jeune fille qui, cette année, obtient le prix Sully-Prudhomme Idylle en fleurs, recueil de vingt sonnets; choisi par le jury, est l'œuvre de Mlle Marthe Dupuy, une très gracieuse personne brune auxyeux bleus, originaire de Blois. Son père, un sculpteur de grand talent, la laissa orpheline de bonne heure. L'aimable lauréate est fort bien douée pour tous les arts. Elle chante, joue du violon et récite de la plus agréable façon. Aussi avait-elle songé un -moment à entrer au théâtre; mais elle préféra aux émotions de la scène les douceurs d'une vie recueillie.

Mlle Marthe Dupuy a été employée pendant sept ans au bureau télégraphique central de la rue de Grenelle. Le soin de sa santé l'a contrainte à quitter l'administration.

Comme on eût dit en vieux style, sa muse est bucolique, et plutôt triste.

Après sa visite, que nous avons signalée, du domaine de Bagatelle, la troisième commission municipale a décidé qu'elle proposerait au Conseil l'ouverture d'un crédit de sept millions et demi pour l'incorporation de Bagatelle au domaine de Paris. Cette somme serait payée en plusieurs annuités aux héritiers de sir Richard Waliace.

<

Dimanche prochain, l'Ordre romain.des avocats de Saint-Pierre célébrera sa fête patronale. Le matin, à 9 heures précises, messe solennelle.

Le soir, à 7 heures, banquet dans les salons Corazza, au Palais-Royal. Après le dîner, concert par des artistes de l'Opéra, de l'OpéraComique, de l'Odéon et d'autres-théâtres.

M. Homolle, directeur des musées nationaux, a inauguré hier, à Versailles, les salles du musée consacrées par M. de Nolhac au dixseptième siècle, ou plus exactement au règne de Louis XIV. Les peintures qui s'y trouvent réunies se rapportent, en effet, à cette seule époque. C'est ainsi qu'on y remarque, entre toutes, un tableau représentant le Roi-Soleil entouré de Colbert, de Perrault et du surintendant Fouquet; un portrait de Mignard, par Rigaud; un autre de Condé, non attribué ceux encore de Mansart, Molière, Fénelon, Racine, Turenne, du Régent, de la princesse Palatine, de la duchesse du Maine et du jeune Philippe d'Anjou, du marquis Dangeau, de Vauban et de Boileau. Et, de même, il faut mentionner les Ambassadeurs persans reçus par Louis XIV et les Ambassadeurs marocains à la Comédie italienne, -de Coypel.

Une grande kermesse de charité sera donnée demain mercredi 29 juin, au château de FausseRepose, avenue de Villeneuve-l'Etang, à Versailles. Cette kermesse est organisée parla So*ciété franco-canadienne.

«£*

Demain, à deux heures, courses à Colombes. Nos pronostics Prix de Cannes Asie, Batiko.

Prix de Beaulieu Ecurie Charron.

Prix Junon La-Nève, La-Sarre.

Prix Jupiter Caleb, Marsan.

Prix de Nice Les-Moitiers, Quousque. Prix Waverer Hameau, Bright.

IL Y A CENT ANS

Journal des Débats du 29 juin 1804

(10 messidor an XII)

Aix-la-Chapelle, 23 juin. Hier est entré dans cette ville, à trois heures de l'après-midi, le trésor de notre cathédrale, <jui en 1794 avait été transporté â Paderborn. L'^vêque et son

chapitre étaient allés à deux lieues de "Ta vïllë

au devant de ce précieux dépôt, et il fut introduit dans nos murs au son de toutes les cloches et au bruit des boîtes. Parmi les. objets curieux dépendant du trésor, on remarque le testament dé Pépin le Bref, 'écrit en très beaux caractères et en langue latine.

Paris, 2S juin. M. Denon, directeur général des musées, vient d'acquérir, pour le musée Napoléon, une belle tête en bronze de l'empereur Vespasien. (Suit la description de cette œuvre par Visconti.)

Il paraît une ordonnance de police, en 25 articles, concernant les cabriolets. Ceux des particuliers seront numérotés au dessous de pote, sur le panneau de derrière, arabes de trois pouces. Ceux de 1

numérotés à l'intérieur et à l'e*

fres arabes de quatre pour ^urront stationner que rue Taitbout, rue Lepeletier et aux Champs-Elysées. Le prix de la course sera de i fr.; la première heure se paiera i fr. 25, les heures suivantes i ff. Il sera adapté au cou du cheval un fort grelot mobile.

Note de Chevallier sur les variations de température qui se sont produites le 27 juin le thermomètre, qui marquait 23 degrés à une heure, est descendu à 1 1 degrés à dix heures du soir, sans qu'il y ait eu d'orage apparent ni même de mouvement barométrique sensible. Feuilleton, signé A., sur la Pucelle d'Orléans, poème héroïque de M. L..L'auteur y est plaisamment malmené pour les incorrections de sa prosodie.

Cours de la rente 58 fr. 90. Banque, de France: 1,102 fr. (en hausse).

Spectacles du 29 juin. Opéra: les Prétendus, Psyché. Théâtre- Français le Festin de Pierre, le Florentin. Théâtre Louvois les Tracasseries, le Pacha, la Maison de campagne. Théâtre des Jeunes-Artistes le Prince invisible. ̃

^©UWELLES POLITIQUES

LE MILLION DES CHARTREUX

A la commission d'enquête

Voici lasuite du procès-verbal de la séance d'hier dont le début a. été publié dans notre Dernière Heure

Déposition de M. Girard

M. Jules Girard, publiciste, est introduit.

M. Girard. M. Paul Besson ine. demanda d's pitlilïer, dans l'Action nationale, le manuscrit relatif à l'affaire des Charlreux. Après en avoir lu les premiers feuillets, je témoignai ma surprise qu'l attaquât si violemment M. Joseph Besson, son frère. Il me dit que c'était nécessaire parce qu'il ne pouvait pas attaquer M. Baragnon sans attaquer son frère et qu'il avait la preuve que M. Pierre Baragnon avait reçu 300,050 fr. de M. Edgar Combes. M. Paul Besson me remit 350 fr. pour la publication du manuscrit. A quelques jours de là, M. Paul Besson me demanda combien je réclamais pour arrêter l'affaire. Je refusai pareille négociation, et c'est alors qu'il publia « La vérité sur le million des -Chartreux. »

M. Girard se retire.

Déposition de M. Guerre

M. Guerre (Octave), négociant, prête serment.. M. Guerre. J'ai demandé à Être entendu parce que, depuis 13 mois, toutes les calomnies traînent à mon adresse sans que je puisse me défendre. Ma femme a été malade de tout cela. Je suis un vieux nationaliste j'ai été, à Grenoble, avec un permis de M. Vervoort, avec lequel j'avais des relations d'anciens camarades. Je n'étais le mandataire de personne, et jamais je ne me suis vanté d'être l'agent de M. Edgar Combes. Quant à mon voyage de Valence, je me suis rendu à Kinvitation de M. Audier, mon cousin, dont je ne connaissais pas les opinions. Je suis tombé dans un milieu surchauffé. Nous avons causé, à table, comme on le fait en famille, mais je n'ai pas tenu les propos qui m'ont été prêtés. M. Poisson. Saviez-vous que M. Audier était l'agent général des Chartreux? î

M. Guerre. Je l'ai appris à Grenoble quand j'ai reçu l'invitation de M. Audier.

M. Poisson. Après le déjeuner, avez-vons remarqué que M. Vacher et Mme Audier se sont entendus pour vous laisser seul avec M. Audier?

M. Guerre. Non.

M. Poisson. Avez-vous tenu une conversation débraillée et désobligeante pour certains hommes poiltiques ? ¥

M. Guerre. Je n'ai pas l'habitude de tenir des conversations débraillées, et je n'ai pas tenu les propos qu'on me prête.

M. Poisson. N'avez-vous pas entendu parler alors de l'achat de la marque de la Chartreuse?

M; Guerre. C'est posible, mais je n'en ai pas le souvenir précis.

M. A. Ménard. Dès le mois de février, avez-vous demandé un permis, parce que vous étiez inquiet de l'état de santé de votre sœur?

M. Guerre. Oui, je l'avais demandé pour l'avoir le plus tôt possible, dans le cas où l'état de ma sœur s'aggraverait.

M. A. Ménard. Au déjeuner, ne vous a-t-on pas donné comme un personnage chargé d'une mission concernant M. Edgar Combes ? ¥

M. Guerre. M. Audier a menti. Si j'ai parlé d'argent, c'est au sujet d'un journal à faire pour défendre les intérêts du Dauphiné.

M. A. Ménard. Mais ne s'agissait-il pas des Chartreux ? t

M. Guerre. Des Chartreux aussi, parce que leur* intérêts sont liés à ceux du Dauphiné.

D'autres questions sont posées à M. Guerre sur Jes contradictions entre ses dires et ceux de Mi Audier, et sur ses relations avec M.Besson, M.Mazet, M.Vervoort, etc.

M. Simonnet. Vous avez dit « Mme Guerre savait que M. Besson était en bons termes avec le ministère du commerce >. Est-ce vrai?

M. Guerre'. Oui, Mme Guerre savait que M. Besson était lié avec M. Saint, gendre du ministre.

M. Simonnet. De quels documents s'agissait-il ? M. Guerre. II s'agissait de projets de Sociétés concernant l'exploitation soit de la marque de la Chartreuse, soit de toute autre affaire.

M. Poisson. Y a-t-il eu des offres faites .aux Chartreux auxquelles vous auriez été mêlé ? 1

M. Guerre. Non.

M. Poisson. Des négociations alors ? t

M. Guerre. Non plus. Tout au plus des propositions sur la possibilité d'acheter la marque.

M. Poisson, Que pensait de cela M. Audier? M. Guerre. Je n'en sais rien. Il ne m'a pas répondu. M. Poisson. Avant qu'on parlât d'autorisation, avezvous entendu parler de propositions faites aux Chartreux pour l'achat de leur marque f

M. Guerre. Je n'en ai pas eu connaissance.

M. Poisson. Ne serait-ce pas pour cela que vous en auriez parlé à fi. Audier, pensant que le moment était plus favorable pour les décider â vendre?

M. Guerro. Je n'avais en vue que l'intérêt du Dauphiné. Et M. Audier me semblait l'intermédiaire désigné pour cette négociation.

M. A. Ménard. Aviez-vous de gros capitaux derrière vous pour une affaire de cette importance?

ÏI. Guerre. Ce n'étaient que des projets de Sociétés à constituer pour l'achat de la marque.

M. Poisson. En allant à Valence, vous n'y songiez pas ?

M. Guerre. Non, ce n'est qu'au retour que l'idée m'en est venue..

M. Dôribéré-Desgardes. Oui ou non, apportez-vous »n démenti formel aux dépositions de M. Julin et de M. Dumas en ce qui vous concerne?

M. Guerre. Parfaitement! M. Déribéré-Desgardes. Niez-vous avoir fait des propositions à M. Audier au sujet de l'autorisation? M. Guerre. Je nie énergiquement. Je n'ai jamais prononcé a M. Audier ni le nom de ^t. Edgar Combes ni celui de M. Vervoort. M. Codet. Connaissez-vous M. Dupré, imprimeur à Grenoble?

M. Guerre. Ce nom ne me dit rien en ce moment. Je n'ai jamais fait rien imprimer chez lui.

M. Cesbron. Quel jour Ctes-vous rentré à Paris? ¥ M. Guerre. Le 19 mars.

M. Cesbron. Avez-vous vu M. Mazet ce jour-là? ¥ M. Guerre. Oui.

M. Cesbron. Vous êtes-vous entretenu avec lui d'un projet quelconque pour l'exploitation de la marque des Chartreux ? t

M. Guerre. Oui, et c'est à la suite de notre conversation que j'ai écrit ma lettre du 20.

M. Guerre se retire.

M. Mulac. Ces dépositions ne font que renouveler les dépositions qui figurent dans les dossiers, et les contradictions qu'elles ont révélées. Ne sont-elles pas inutiles?

M. le président. Dans le rapport, nous ne pourrions pas faire état des dépositions des dossiers secrets des instructions.

M. Codet communique deux lettres et une dépêche adressées par des personnes qui demandent à être entendues. La séance est suspendue à quatre heures trente.

Déposition de Mme Guerre

La séance est reprise à quatre heures cinquantecinq. Mme Guerre est introduite et prête serment. Mme Guerre. Nous avons beaucoup souffert do cette affaire et nous avons demandé à comparaître devant vous qui pouvez seuls nous réhabiliter. Quand mon mari est arrivé à Grenoble, il m'a appris la présence à Paris de M. Besson, venu pour avoir des renseignements au sujet de la possibilité, pour les Char- treux, d'obtenir l'autorisation, et il me dit de le mettre en relation avec M. Mazet, afin de lui faciliter les moyens

*t

de se procurer cas renseignements. J'écrivis à M. Besson pour lui demander un rendez-vous de la part de Al. Mazet et je remis moi-même ma lettre à l'hôtel Doré. M. Mazet, que j'avais prévenu, vint chez moi à midi. Quelques instants après, M. Besson se présenta. M. Besson, djt à M. Mazet qu'il désirait, en effet, avoir des r renseignements sur les intentions du gouvernement à- l'égard des Chartreux. J'objectai que M. Baragnon était <- bien placé pour' avoir ces renseignements M. Besson S me répondit qu'il n'était pas sûr de M. Baragnon. Avant £ le retour de mon mari, il y a eu l'affaire'de Valence. ( M. Bonnevay. Après avoir vu M- Audier, votre mari vous a écrit. Que vous disait-il?

Mme Guerre. I! ra««--uait la bonne réception qui lui E avait éfp f' 'quel il avait assisté et sur- $ s-- a cousin fût, là-bas, le chef ̃ parlait-il de projets de Sociétés I .^ret des Chartreux? '<̃

out}rre. Même avant le départ de mon mari, ( on parlait souvent de projets. Il était question de sauver ( les intérêts des Chartreux, même s'ils étaient obligés de j t partir.

M. A. Ménard. La première lettre vous priant de £ mettre en relations M. Besson avec M. Mazet était-elle < pressante? 1 Mme Guerre. Oui, à cause du départ de M. Besson j 1 qui devait avoir lieu le lendemain.

M. A. Ménard. II vous indiquait bien précisément < M. Mazet? < Mme Guerre. Oui, Monsieur. j M. A. Ménard. Dans votre première lettre à M. Bes- son, vous dites que c'est M. Mazet qui désirait lui faire une communication urgente. Mme Guerre. Je crois que cela n'est pas exact. J'a- ] vais su, par mon mari, que M. Besson connaissait ] M. Saint, gendre du ministre du commerce. ( M. Poisson. A quelle époque avez-vous su que M. Audier était l'agent général des Chartreux? ( Mme Guerre. Après que mon mari est allé à Va- ] lence. j M. Poisson. Dans les projets dont vous avez parle, il ne s'agissait pas do l'achat de la marque des Char- 1 treux? ̃ 1 Mme Guerre. On n'en a pas parlé devant moi. M. Mulae. Reeoviez-vous des visites de journalistes touchant cette affaire? Mme Guerre. Non. J'ai seulement envoyé un article à la Liberté, dont je connaissais un rédacteur. M. Bonnevay. Votre mari parle dans une lettre de l'état des négociations en cours. Cetteîettre était-elle de ] vous?

Mme Guerre.– Non1, j'ai simplement écrit à mon mari que j'avais mis M. Mazet en rapport avec M. Besson. M. Bonnevay. II ne tous a pas. dit de qui émanait- cotte lettre? Mme Guerre. Non.. ̃

M. Bonnevay. Ce n'était pas de M. Vërvoort? Mme Guerre. Certainement non, mon mari n'était pas en correspondance avec lui. Il n'y avait entre eux aucune relation ni d'amitié ni d'affaires. Nous no faisons d'ailleurs1 aucune affaire. On parle politique chez nous j dans un sens peu favorable au gouvernement, je le re- connais, mais on n'y fait pas d'affaires. M. Bonnevay. Est-ce vous qui avez écrit la lettre où l'on dit qu'il n'y a pas de démarche à faire ?

Mme Guerre. C'est possible.

M. Simonnet. En partant pour Grenoble, votre mari avait-il l'intention d'aller voir M. Audier ?

Mme Guerre. Non, il aurait demandé alors son per- mis pour Valence. C'est sur la demande que je lui en adressais en lui faisant parvenir. la lettre de Mme Audier qu'il s'est décidé a faire le voyage.

M. Simonnet. Savez-vous quelle est la nature des documents envoyés par M. Guerre à M. Audier ? Mme Guerre. Oui, c'était des petites notes que mon mari a vainement demandé à M. Audier de produire. Déposition de M. Mazet

M. Léon Mazet, avocat, prête serment

M. Mazet. J'ai le plus vif désir de mettre fin aux calomnies infâmes dont j'ai été l'objet de la part de tous les journaux do toutes nuances. A la suite d'un article i du Petit Dauphinois, une instruction pour tentative d'escroquerie fut ouverte, sur la demande de M. Edgar Combes qui, pour faire éclater son innocence, a fait ouvrir une instruction illégale agissant contre des personnes pas plus coupables que lui.

J'ai rencontré M. Besson, pour la première fois, en décembre 1902, dans un banquet dauphinois au café ` Cardinal. Il s'est vanté d'avoir publié qu'il avait acheté un député de l'Isère parce que la diffamation était ie moyen dont il se servait pour se débarrasser de ses ad- versaires politiques.

En ce qui concerne la visite du boulevard Haussmann, la vérité est que quo j'ai présenté M. Besson comme désireux de réussir dans une campagne de presse en faveur des Charîreux. M. Vervoort a répondu immédiatement que les Chartreux seraient expulsés. M. Bosson s'est alors levé et a dit que si on expulsait les Chartreux, « la République en crùvrràit ».

Ce sont ses propres expressions. Si je suis allé au Moulin– Rouge, c'est que M. Besson insista pour l'appuyer dans ïo cas où il aurait d'autres renseignements à demander à M. Vervoort. L'affaire du permis est étrangère à celle des Chartreux.

D'ailleurs, M. Guerre n'avait pas besoin d'aller à Grenoble pour voir M. Besson que l'on rencontrait chaque jour à Paris et dont on connaissait l'adresse a l'hôtel Doré.

Si M. Besson a été le bras qui a agi, M. Pichat a été le cerveau qui a dirigé cette affaire. M. Pichat a dit qu'il conservait jusqu'au bout, d'après ce que lui avait dit M. Combes, l'espoir que les Chartreux seraient autorisés. Or, dans une interview, il a reconnu que, sur l'invitation de M. le président du Conseil, il avait été voir M. Dumay, directeur des cultes, et que celui-ci lui avait affirmé que, s'il avait conclu contre les Chartreux, c'était sur l'injonction expresse de M. le président du Conseil. Je voudrais démontrer que Besson a constamment menti. Rue Bergère, je n'ai pas tenu les propos qu'il me prête « Edgar est à vendre ». Il a dit que Vervoort lui avait téléphoné. C'est faux.

L'entrevue du boulevard Haussmann est également inexacte et démentie par Besson lui-même. Et M. Pichat dit qu'il a reconnu la vérité des allégations Besson Je dis que M. Pichat a lui-même menti. (Bruit.)

M. le président rappelle le témoin aux convenances.

M. Mazci. M. Pichat a altéré la vérité. Je déclare ici que M Pichat et M. Besson ont ourdi entre eux une machination odieuse contre le président du Conseil. J'accuse M. Pichat d'avoir trafiqué de sou mandat. (Vives protestations, bruit.)

M. le président. Je ne puis vous permettre de continuer ainsi.

Le témoin prononce des paroles qui se perdent dans le bruit. M. le président agite vivement la sonnette pour les couvrir. On entend M. Mazet s'écrier qu'il somme M. Pichat de le poursuivre en Cour d'assises.

M. Poulain. Connaissez-vous le nom de l'X. ? M. Mazet. Je ne sais que ce que j'ai entendu dans les couloirs des cabinets d'instruction. Des personnes prononçaient le nom d'un journaliste, originaire du Dauphinê, habitant le Nord de la France et qui aurait vu M* Lantelme.

M. Anthime-Hénard. Ne serait-ce pas M. Gauehcrand ?

M. Mazet. C'est un nom dans ce genre-là. Mais on reconnut que ce journaliste n'avait pas été à Grenoble, et on comprit qu'il fallait en trouver un autre. C'est alors qu'on prononça le nom de M. Lepère.

M. Poulain. Quelle a été, avec M. Besson, votre conversation sur les Chartreux, le soir du Moulin-Rouge, après le départ de M. Vervoort? 1

M. Mazet. Nous n'en avons pas parlé.

M. Poisson. Que vous a dit M. Guerre quand il est revenu de Grenoble ? 1

M. Mazet. II m'a demandé une consultation de droit pour constituer une Société, en vue d'acheter une marque de liqueur comme celle de la Grande-Chartreuse. M. Poisson. Cela ne vous a-t-il pas étonné ? 1 M. Mazet. Non, je pensais que cette idéo lui avait été suggérée à Valence par M. Audier.

M. Poisson. Connaissez-vous les documents envoyés par Guerre à Audier

M. Mazot. Non. Je sais seulement que M. Audier a refusé de les communiquer a l'instruction. Il est très vraisemblable qu'ils avaient trait au projot de constitution de Société au sujet duquel M. Guerre m'avait consulté. M. Simonnet. Dans l'entretien du boulevard Haussmann, M. Vervoort a-t-il montré des pièces quelconques 1 pour prouver son crédit auprès du gouvernement et, en particulier, auprès de M. Edgar Combes ?

M. Mazet. Aucune, et il n'a pas été question du gouvernement.

M. Bouhey-Allei. M. Vervoort lui a pourtant montré un permis ?

M. Mazet. Je ne me le rappelle pas.

M. Poulain. Comment avez-vous piloté un homme que vous jugiez aussi mal que M. Besson depuis le banquet du café Cardinal ?

M. Mazet. Pour faire plaisir à Mme Guerre qui croyait en avoir besoin pour sa demande au ministère du commerce.

M. Colliard. Alors vous ne connaissez pas l'X.? M. Mazet. J'ai dit ce que je savais là-dessus. M. Colliard Et les quatre parlementaires? 1

M. Mazet. Je ne les connais pas. Il y a eu des journalistes qui ont fait du chantage auprès de Lepêre. Parmi eux s'est trouvé un député, c'est tout ce quo je sais. M. Berthoulat. A quelle date se placent les sonva- i nirs du témoin sur l'X. ? B

M. Mazet. Au moment de l'instruction pour le jour- naliste du Nord, dont j'ai parlé.

M. G. Berger. On n'a pas parlé de Lepêre avant ces jours derniers? 1

M. Mazet. Non, à ma connaissance. Un dernier mot. Je constate quo c'est grâce aux députés nationalistes que nous n'avons pas pu poursuivre M. Besson, puisqu'ils ont proposé et voté l'amnistie. (Protestation.) M. le président règle ainsi l'ordre du jour de la prochaine séance. Aujourd'hui, à une heure, audidion de M. Cnenavaz, M. le syndic de la faillite Lepère, M. Pichat et les autres députés de l'Isère. Le < président, M. Elandin, a été autorisé a convoquer en outre directement, à l'occasion; an témoin qu'où dit i connaître l'X.. des Chartreux.. I ]

L'AIGLE D1_WATERLOO Aujourd'hui a eu lieu l'inauguration du mo.nument de Gérome à" Plancenoit (Waterloo), dont la société la « Sabretache » a pris, on le sait, l'heureuse initiative. C'est au croisement du chemin de Plancenoit et de la grande chaussée de Bruxelles à Namur, dite chaussée de Gharleroi, près de la Belle-Alliance, que s'élève le monument l'Aigle blessé, du sculpteur Gérôme..

La cérémonie d'inauguration a eu lieu «n présence des membres de la légation de Franc9 à Bruxelles, du lieutenant-général Bruylant, directeur de l'Ecole militaire, représentant le gouvernement belge de MM. Edouard Detaille, président, et Henry Houssaye, vice-président de la« Sabretache », et d'une délégation de nombreux membres de cette société, parmi lesquels le prince Murât, le duc d'Elchingen, le duc de Rivoli, M. Levert, et de nombreux officiers en- uniforme. Citons encore M. le comte Albert de Mauroy, à qui revient l'idée première de cette manifestation réparatoire, et qui acheta, pour l'offrir à la « Sabretache », le terrain où s'élève le mausolée français, MM. Gotteron, sénateur de la Haute-Vienne; Paul Le Roux, sénateur de la Vendée; le vicomte d'Harcourt,' ancien secrétaire du maréchal de Mac-Mahon le général baron Baillod, le baron de Grandmaison, député de Maine-etLoire le colonel de Lannoy, le comte Lemanoir, M. Yves Guyot, le commandant Martin, etc.

La foule, d'autre part, était considérable, et elle couvrait littéralement les vastes espaces qui s'étendent autour du monument.

M. Edouard Détaille a prononcé le discours suivant:

Discours de M. Ed. Détaille, Membre de l'Institut, président la « Sabretache

Messieurs,

Un des vieux régiments -de France, lo régiment Colonel-Général, avait pour devise Prœteriii ftdes exemplum que fuluri.

Cette mâle et altère devise, la Sabretache, Mêle à ses origines, l'a relevée et adoptée elle explique son but et ses aspirations. Et aujourd'hui ce n'est pas sans une certaine fierté que notre société apporte ici, sous l'égide du ministre de France, le témoignage de son culte pour les traditions militaires du pays.

J'ai l'honneur, comme président de la Sabretache, de remettre le monument de Waterloo au Souvenir Français, représenté par son digne président, M. Niessen; ce monument est confia à sa garde, mais il est aussi sous la sauvegarde du noble peuple belge qui, toujours en communauté d'idées avec ses voisins de France et affirmant ses afiinités de race, sait nous donner en toute circonstance les gages d'une cordiale sympathie.

Près de quatre-vingt-dix années se sont écouléea depuis Waterloo, et le souvenir n'est pas atténué Si ce grand drame a engendré uue émotion aussi profonde et aussi durable, c'est que le choc des idées fut aussi terrible que le choc des armes; il semble qu'en cette journée, la Providence ait voulu fixer le tenue de ces guerres qui éclatèrent dès les premiers jours de la Révolution française et qui devaient changer la constitution de la vieille Europe ̃et apporter peu à peu des modifications si profondes dans l'état social des peuples; la philosophie de ces grands événements s'est dégagée, et il est permis, en honorant les morts glorieux, d'apprécier l'œuvre immense accomplie par eux.

Instruments inconscients et sublimes, luttant pour la liberté et pour la gloire, incarnés dans l'idée de patrie, puis enflammés d'enthousiasme pour l'empereur qui les avait conduits ,de victoire en victoire, dans toutes les capitales do l'Europe,

Ces Achïlles d'une Iliade

Qu'Homère n'inventerait pas,

se doutaient-ils, les braves petits troupiers français, en secouant la poussière de lours guêtreë à travers le inonde, courant du Nil au Danube et des bords du Tage à la- Bêrésïna, qu'ils déposaient partout les germes et la semence de la grande Révolution -qui avait ébranlé leur pays de fond en comble? Pour eux, comme a dit le poète *La liberté mêlait à la mitraille

ipeo fors tordus et Ues sceptres brisés.

et;

Sourds aux iaçlies alarmes. '•̃;

Tous à la gloire allaient du même pas.

Ils y allaient gaiement, sans autre ambition que de donner des coups et d'en recevoir aussi

Mais quelle besogne ils ont accomplie, peut-être même sans le savoir! Les philosophes ne voient de la guerre que les horreurs il en faut voir, à travers les ans, la grandeur épique, et la fécondation en Europe des idées de la Révolution française n'at-clle pas été le résultat de cette immense et sanglante moisson ? t

En ce temps, la vie humaine avait moins de prix -que de nos jours ou chantait la gloire, on chantait la mort avec le même enthousiasme, et Béranger, lo chantre des jours de deuil, qui a su donner au peuple des accents sublimes, répondait aux sentiments de son époque en faisant dire à son « vieux sergent Heureux celui qui mourut en ces fêtes

Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas. Waterloo fut le thème favori des littérateurs, des poètes et des artistes ce fut une véritable éclosion, touchante, parfois naïve, mais toujours sincère, qui enflamma toute une génération. Dans la pléiade do 1830, il n'est pas un poète, Victor Hugo en tête, qui n'ait célébré cette journée. Les chansons de Béranger, les dessins de Charlet, de Raflet ont fait révivre pour toujours les grands souvenirs où l'idée de Liberté perdue se confondait avec l'idée du désastre du 18 juin!

Nos cœurs ont battu aux récits des survivants de cette époque, nos yeux ont pleuré aux chansons. Nous avons été élevés avec ces admirables dessins de Raffet nous avons appris à lire sur les titres « le carré de Waterloo, la dernière charge des lanciers rouges » et, sous une lithographie représentant l'intérieur d'un carré avec l'Empereur, cette simple et héroïque légende Demi-bataillon de gauche

Joue Ecu

Chargez!

Si le temps a fait œuvre d'apaisement, si nos vaillants adversaires furent depuis nos frères d'armes, la grandeur des événements n'a pas diminué, l'émction reste intacte, et nous pouvons nous y abandonner avec plus de sécurité, mais aussi avec la même sincérité que nos pères.

L'aigle qui est devant nous a, dans ses ailes meurtries, les mêmes frissons, et il semble que le vent de la bataille agite encore ses plumes noircies par la fumée de la poudre. Il fallait l'âme d'un grandartiste pour donner un corps à cette sublime vision, et Gérôm.e, dont nous pleurons la mort, était bien l'artiste admirable seul capable d'exécuter cette sculpture héroïque, digne des sentiments qui faisaient battre son cœur de Français et digne des braves qui dorment sous cette terre.

C'est avec une profonde émotion et une sensation de patriotique piété que nous foulons ce sol, témoin impassible de tant d'héroïsme, et où reposent pour l'éternité les Combattants de Waterloo.

Comme en un cimetière où l'on vient visiter la tombe d'un parent, on ne peut se défendre d'une respectueuse émotion devant les autres tombes, nous saluons en passant les restes de tous les braves qui reposent côte à côte unis dans le trépas mais nous allons droit à nos morts, à nos soldats, à nos grenadiers, dont les ossements blanchis marquent, encore alignés, la place du dernier carré de la Vieille-Garde, et nous leur apportons le souvenir ému du pays de .France.

Notre éminent collaborateur M. Henry Houssaye, de l'Académie française, a pris ensuite la parole et prononcé le discours suivant

Discours de M. Henry Houssaye, de l'Académi6 française, vice-président de la « Sabretache » Messieurs,

Gérôme, vous le savez tous, a sculpté ce bronza pathétique, cette aigle blessée qui avec ses serres, avec son bec, avec ses ailes, défend, le drapeau jusqu'à la mort et symbolise la Grande Armée en sa vaillante agonie.

j'avais à cœur de commencer par nommer Gérôme dont la mort soudaine laisse encore dans lo deuil et l'art et l'amitié. J'ai à cœur aussi de nommer M. le comte Albert de Mauroy, qai: est près de moi, bien vivant, lui. C'est M. de Mauroy, qui a eu, krpreffliéf,4a censée pieuse d'élever un monument