Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-05-13
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Description : 13 mai 1878 13 mai 1878
Description : 1878/05/13. 1878/05/13.
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
ÉDITION DE PARIS.
;LIMI 13 MM
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OIS S'ABOiraB
tut des PrStres-Saint-Germain-FAuxerrois, il.
fbix ws vAnoxnœmam .·
• ̃•̃• un an. six mois. Trois mou.
Etéparterasns. 80 fr. 40 fr.. 20 fr.
Pans. 73fr. 36.fr. 18 il.
V JH. >^l* ̃̃ ̃ ^^K_ H mm. t.1 _^A .L ^1 mm. M ASM m^m\. M m& Jm\ mmt
uv# ttiJUiLaemeus paneai uas i™ « io u»
chaque mois.
PftffS», tsEs BBméro 1© cent*
ftçpartemeiw, un iraméro. *5 cent.
LUNDI 15 Hi
1878.
^H ^B ^& HBh h^^I ^1 l^k I fi^^k ^BBI 88^1 Bfi|A BEB lV fl^. ̃ E^bBI H^A BSaa V HffiM sfi»nk JJSSw ̃ tWf -wmBw wl Bfc. ^B
JOI1R111~iL D~~ DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
03» S'ABONNE
en Belgique; en Italie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
ta Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans las
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon
f*n moyen d'une valeur payable à Paris ou d« `
̃wnaats-poste, soit internationaux, soit françai»
tn Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord `
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
HT l'envoi d'une valeur payable à Paris.
In LoaSon, apply to Cowl© and C«, foreign
ne-wspapers office, 17, Gresham strect, G. P. o.;
SStfiB. Kcïîïy, pa*Se» et O, 1, Finch lane Cornhîil.
K. C. Lcndon; MM. XV. -m. Smith et Son,
186, Strand, W. C, London.
A Bruxelles, à VOffict d* publicité, 48, me de la
Madeleine, dans les kiosques et dans les bi-
bliothèques des «ares de chemins de fer belges.
A Valparaiso {GhiîiJ, chez M. Orestes L. Tornero.
Les annonces sont reçues
*^ɻHIL Fancrihey, LafBte et C,
8, place de la Bourse,
tt;au bureau du JOCBWAlii
pUs8dolT«»Mouj
PARIS
DiMAXCÏIE 12 MAI
Les journaux étrangers qui nous sont
arrivés jusqu'à ce moment constatent avec
une sorte d'unanimité l'excellente impres-
sion qu'a faite en Europe le discours de
M. le ministre des affaires étrangères. Il
n'est pas jusqu'à la National Zeitung de
Berlin qui ne se montre satisfaite, et si
nous citons ce journal, c'est que, malgré
l'apaisement qui s'est produit entre la
France et l'Allemagne, il n'a pas cessé
d'être travaillé par un levain de mé-
fiance contre nous. « Le cabinet fran-
çais qui a pris en main les affaires
presque au moment de la chute de
Plevna a jusqu'ici, dit-il, observé, à
travers toutes les oscillations de la politique
orientale, une attitude d'une loyauté si
exempte d'équivoque à l'égard de l'Europe
et à l'égard de l'Allemagne, que ses assu-
rances ne peuvent rencontrer que la con-
fiance universelle. » Il s'en faut de
beaucoup que l'attitude et les déclara-
tions du ministère précédent aient pro-
voqué dans le monde un sentiment ana-
logue. On nous accuse de pousser le gou-
vernement actuel à sortir de la neutralité.
Bien n'est plus faux, et nos efforts les
plus vifs ont été employés pendant deux
années à ramener le ministère de M. le
due Decazes à cette neutralité que ses
amis nous reprochent de déserter, et à
laquelle il a lui-même constamment man-
qué. Ceux qui nous adressent ces objur-
gations pressantes et ces conseils effa-
rés ont-ils lu les journaux de l'Europe
depuis 1875? Pour notre compte, nous
n'y avons jamais manqué et nous
avons le droit d'affirmer qu'en Allemagne,
en Angleterre, en Autriche, en Italie, par-
tout enfin, M. le duc Decazes était publique-
ment désigné comme un ministre notoire-
ment russophile. C'était là une vérité cou-
rante dans les sphères diplomatiques de
tous les pays, et on peut dire, sans exagé-
rer l'influence de la France, qu'un fait
aussi universellement reconnu a con-
tribué dans une certaine mesure à pré-
cipiter celte guerre désastreuse dont
nous essayons aujourd'hui de prévenir
les suites. La neutralité de la France
avant le ministère du 14. décembre n'a
été qu'uûe fiction bientôt percée à jour;
si elle a fait des dupes en France, elle n'en
a p~às fait ailleurs. On peut aujour-
d'hui l'écrire sans danger, et voilà pour-
quoi nous le faisons. Pendant la durée du.
ministère de Broglie-Decazes, pendant
que ce ministère représentait tant mal
que bien la politique française, nous
avons dit notre pensée sur le fond des
choses, mais nous n'avons pas dénoncé
nominalement le gouvernement de notre
pays aux soupçons de l'étranger. Il a
fallu en venir au temps où nous sommes
pour rencontrer une Opposition à laquelle
ses regrets, ses rancunes, ses impatiences,
ses passions haineuses ont fait perdre
l'instinct national au point qu'elle ose
dire à l'Europe surprise: Prenez garde!
le discours de M. "Waddington constitue,
au profit de l'Angleterre, une violation de
la neutralité..
Et pourquoi? Sur quel prétexte s'appuie
cette accusation qui, fût-elle vraie, serait
étrange de la part de ceux qui l'articulent £
II y a trois points dans le discours de
M. le ministre des affaires étrangères;
nous laissons de côté, bien entendu, ce
qui se rapporte à la presse, et qui n'a d'in-
térêt que pour elle. M. Waddington a ex-
primé d'abord un désir ardent de voir la
paix rétablie partout, désir que la France
éprouve en ce moment avec une énergie
particulière, et dont il a fait une espérance
et presque une probabilité. Est-ce en ce
point que M. Waddington a manqué à la
neutralité ? M, le ministre des affaires étran-
gères a ensuite dit que la France resterait
neutre, .et il a défini sa politique avec une
1UILLETÔN DU JOURNAL DES D1ATS
T>v 13 mai 1878;
LA SEMAINE DRAMATIQUE
Une matinée dramatique à l'Odéon. .Re-
prise du Drame au fond de ïa mer au
Théâtre-Historique. Réouverture de
l'Hippodrome. Théâtre du Palais-
Royal le Boulon de rosé comédie-
vaudeville en trois actes, de M. Emile
Zola. Comédies de Théodore de Ban-
ville, un volume (1). Histoires des tins
et des autres, un volume, de M. Elle
Berthel [i).
Quoique les matinées dramatiques ne
soient plus guère de saison, le théâtre de
l'Odéoii, qui est fort économe de ses soi-
rées et ne les consacre pas volontiers au
vieux répertoire, a donné il y a huit
jours, entre midi et cinq heures, une re-
présentation composée d'Àndromaçite,
avec un lever de rideau. Mra0 Marie Sa-
mary, qu'il ne faut pas confondre avec la
piquante soubrette de la Comédie-Fran-
çaise, faisait ses débuts par le rôle d'An-
dromaque. Elle y a montré de sérieuses
qualités de tenue et de diction, et son
succès n'a pas été douteux un seul in-
stant; M"0 Defresne. sans être aussi heu-
reuse dans le rôle d'IIennione, mérite
(1) A. Lemerre, éditeur.
fî) E. Denlu, éditeur.
fern~eté et une netteté parfaite~~l`j ~~`~~
fermeté et une netteté parfaileV^|$tè
au moment où il parlait de la neutralité
de la France que M. Waddington y a
manqué? Non, mais il a dit un mot des
traités, du respect qui leur était dû, de
l'obligation imposée à ceux qui les avaient
signés. Voilà le crime! On le dénonce;
et qui est-ce qui le dénonce? ce sont des
journaux français 1
On relève donc avec un scandale affecté
la phrase que M. le ministre des affaires
étrangères a consacrée aux traités, et qui
semble détachée d'un manuel inoffensif
de morale diplomatique. Il s'agit du traité
de 1.856, date et tiaité qui n'ont pas laissé
d'être à l'honneur de la France, mais
que, dans sa politique précipitée, dans sa
recherche fiévreuse d'alliances fictives et
mal combinées, le ministère précédent
àvait pris l'habitude de condamner avec
dédain, avec mépris. Quoi ces traités re-
vêtus de lasignature de là France, la France
oserait, dans son humilité présente, en gar-
der le souvenir, en conseiller l'observation!
C'est une audace intolérable! Le Nord le dé-
clare de Bruxelles; mais le Nord est un
journal russe, et il reste dans son rôle. Au
reste, ses critiques sont présentées sous une
forme convenabe et mesurée, et ce n'est
pas au dehors, c'est autour de nous qu'il
faut chercher les critiques amères et les
attaques passionnées. Le journal le Fran-
çais, si connu pour son patriotisme dénué
de tout esprit de parti, si estimé pour sa
véracité proverbiale, se charge de dire ce
que les journaux russes eux-mêmes n'o-
seraient pas exprimer. Il dénonce à la mé-
fiance de l'Europe la phrase de M. Wad-
dington sur les traités, phrase nouvelle
en effet et que nous n'avions pas entendue
depuis longtemps de la bouche d'un de
nos ministres. Que signifie cette phrase?
«Est-ce l'indice, demande-t-il, d'une inten-
tion cachée, ou simplement d'une volonté
incertaine? C'est un point qu'il faut
absolument éclaircir. » Eh bien, soit!
nous verrons si le Français a assez d'in-
fluence sur ses amis pour décider l'un
d'entre eux à risquer sur son honneur une
interpellation semblable. En tout cas, la
réponse du ministre serait bien facile. Si
la Russie a un ami et un allié en Europe,
c'est incontestablement l'Allemagne. Si
une nation en Europe, voyant la Russie
sur le point de sa perte, sortait de la neu-
tralité pour lui porter secours, ce serait
très vraisemblablement l'Allemagne. On
connaît les sympathies profondes, sin-
cères de l'empereur Guillaume et de M. de
Bismarck pour la Russie. Et pourtant M. de
̃Bismarck, dans son discours du 19 février,
a-t-il hésité, lui aussi, à parler des traités?
'N'a-t-dlpas dit, avec l'autorité qui s'attache
à sa parole, que toute modification au
traité de 1856 avaitbesoin de l'approbation
des puissances qui avaient signé cet ins-
trument diplomatique et en avaient ga-
ranti l'exécution? N'a-t-il pas déclaré
en parcourant les diverses conditions
des préliminaires russes qu'il ne con-
naissait'alors qu'imparfaitement que
l'indemnité pécuniaire imposée par la
Russie à la Porte était la seule clause
qui pouvait se passer de l'adhésion de
l'Europe? Et veut-on qu'un ministre fran-
çais montre envers la Russie plus de
complaisance que le chancelier alle-
mand ? Veut-on qu'il fasse meilleur mar-
ché des traités sur lesquels repose ce qui
subsiste encore de l'équilibre européen?
Evidemment, c'est là ce qu'on veut, mais
il faut pour l'écrire une étrange har-,
diesse, et il faut une singulière confusion
d'intelligence pour.oser reprocher de sor-
tir de la neutralité à un ministre qui, ne
prenant parti ni pour l'Angleterre ni pour
la Russie, parle comme on le fait à Berlin,
à Vienne ou à Rome! Que faut-il con-
clure de tout ceci? C'est que les événe-
mens qui se sont déroulés n'ont éclairé
d'aucune lumière les esprits de nos adver-
saires. Ils sont aujourd'hui ce qu'ils étaient
hier; ils apportent une preuve nouvelle
pourtant d'être encouragée; elle a fait de
son mieux, mais elle pourra faire mieux
encore. ..̃
Je ne parlerai que pour mémoire de la
reprise du Drame au fond de la mer au
Théâtre-Historique, et i'arrive tout de
suite à la réouverture de l'Hippodrome.
Elle a été des plus brillantes.- La direc-
tion avait consacré la saison d'hiver à la
construction d'une élégante verrière qui
abrite non seulement le spectateur, mais
la piste tout entière et fait de l'Hip-
podrome la plus jolie salle d'exercices
équestres qu'on ait encore vue à Paris.
On parle aussi d'un plafond mobile des-
tiné à recouvrir le milieu de l'arène en
cas de mauvais temps. Malheureusement,
cette nouvelle toiture n'était pas encore
installée mardi dernier, chose d'autant
plus regrettable qu'il est bien rare qu'un
orage ou une bonne averse ne se mette
pas de la partie les jours d'inauguration,
sans être annoncé sur l'affiche.
Mardi cet orage a éclaté un peu
plus tôt que d'habitude, ce qui a occa-
sionné une modification dans le pro-
gramme. Il a fallu supprimer la pantomime
des Zegs-Zegs qui devait donner aux
spectateurs uue idée de ce que peut être
un voyage dans le Soudan. Ils ont dû se
contenter du dé5!é triomphal des princi-i
paux personnages de ladite pantomime,
avec leurs costumes plus bu moins bïil-
"u nc»3 allégations contre leur politique
partiale, exclusive, russophile à l'ex-
cès. Ils voudraient voir le gouvernement
sortir de la neutralité, et comme les
traités se trouvent sur leur passage, ils
marchent sur les traités signés par la
France avec une désinvolture dédaigneuse,
et s'indignent qu'on ne les imite pas. L'o-
pinion- jugera une- pareille conduite; il
nous suffit de la signaler.
La section allemande de l'exposition
des beaux-arts a été ouverte hier dans
l'après-midi, et M. le prince de Hohenlohe,
ambassadeur d'Allemagne à Paris, a pro-
noncé à cette occasion des paroles em-
preintes d'une extrême courtoisie envers
les organisateurs de l'Exposition univer-
selle, et d'une sympathie réelle pour l'idée
qui y a présidé. L'Allemagne, on le sait,
a réduit son exposition à des œuvres d'art;
mais, « si elle n'a pas pris une part plus
considérable dans ce grand concours au-
quel Ja France a convié les peuples du
monde entier, ce n'est certes pas, a déclaré
son ambassadeur, par un sentiment d'hos-
tilité et de jalousie mais uniquement
pour des motifs de nature économique. »
M. le prince de Hohenlohe a ajouté que l'Al-
lemagne voyait dans l'Exposition, « œuvre
de concorde et de progrès, une garantie
nouvelle des bonnes relations qui se sont
si heureusement rétablies entre les deux
pays. » Nous remercions M. le prince de
Hohenlohe des sentimens qu'il a ex-
primés au nom de l'Allemagne. L'ex-
position allemande des beaux-arts sera
goûtée en France comme elle mérite
de l'être, et les deux nations trouveront
dans cette circonstance qui les rapproche
un nouveau motif d'apaisement et de con-
ciliation. Il est une, autre circonstance qui
rapprochera de l'Allemagne, indépendam-
ment de toutes considérations politiques,
les honnêtes gens de tous les pays. L'em-
pereur Guillaume a été hier en butte,
à Berlin, dans la promenade des Til-
leuls, à une tentative d'assassinat; il
en est heureusement sorti sain et sauf,
et l'enthousiasme de la population a éclaté
en même temps que son indignation. Cette
indignation sera partagée partout. L'as-
sassin a été arrêté; on le creit affilié aux
sectes socialistes. Son Crime est de ceux
qui déshonorent la civilisation et qui ne
peuvent être flétris trop rigoureusement.
PETITE BOTJRSB DU DIMANCHE.
Emprunt 8 0/0. 109 fr. 85, 80.
Valeurs sans affaires.
Nous recevons de nos correspondans paiti-
culiers les dépêches suivantes
« Berlin, le 12 mai, 8 h. soir.
» Suivant certaines versions, l'assassin
Hœdel, caché derrière une charrette, &e serait
approché de la voiture de l'empereur, de ma-
nière à pouvoir tirer presque à bout portant.
La granae-duchesse de Bade, assise près de
son auguste père, aurait vu la main qui pres-
sait la détente du pistolet. L'empereur a
conservé son calme ordinaire.
» La joie publique s'est manifestée sous
toutes ses formes. Les rues sont pavoisées,
on célèbre dans les églises des prières d'ac-
tions de grâces. ̃
» D'après ce que l'on sait déjà par l'inter-
rogatoire, Hœdel est un sujet de la plus triste
espèce; c'est un adepte tour à tour de
deux partis opposés, c'est-à-dire des démo-
crates socialistes qui sont les démagogues
les plus dangereux, et des « socialistes chré-
tiens qui forment une sortede ligue ouvrière
antidémagogique organisée par un pasteur
de cour, le docteur Stœcker, et quelques
idéologues conservateurs.
» Vienne, le 12 mai, 9 h. soir.
» J'apprends de bonne source que les né-
gociations entre l'Autriche et la Turquie
concernant le rapatriement des réfugiés, n'ont
pas abouti.
» L'Autriche abandonne pour le moment le
projet de rapatriement, et attendra que les
conditions politiques des provinces soient I
définitivement réglées. »
lans ou burlesques et s'en rapporter
pour le reste aux récits des voyageurs. Ils
y ont perdu, entre autres choses, le spec-
tacle d'une invasion de singes et de sau-
vages pillards déguisés en crocodiles et en
pélicans. Je pense bien qu'un voyage
dans l'intérieur de l'Afrique doit offrir
d'autres dangers et d'autres ennuis; mais
c'est, quant à présent, tout ce que peut
supporter le tempérament de l'Hippo-
drome.
La représentation, en somme, a très bien
marché, et, si le programmé a paru un peu
chargé, c'est un défaut auquel il est facile
de remédier. Ainsi l'on pourrait suppri-
mer sans inconvénient certains inter-
mèdes, par exemple l'exercice de la barre
fixe qui passe presque inaperçu dans
l'immensité de l'arène, quoique exécuté
avec une extrême habileté. En revanche.
le travail des Japonais sur un bambou à
été fort applaudi; les courses de chars ont
eu leur succès habituel; la course plate
et lés exercices de haute école ont mis en
relief l'intrépidité et la grâce de nom-
breuses écuyères fort agréables à voir, et
parmi lesquelles les spectateurs ont cru
reconnaître des transfuges de difïérens
petits théâtres parisiens.
Disons pour terminer que, contre l'habi-
tude, aucun accident grave n'est venu at-
trister la représentation et mêler le tra~;
gique au comique, où du moins au plai-
sant, selon la poétique de Shakespeare.:
L'agence Havas nous communique les dé-
pêches suivantes, au sujet de l'attentat dont
#empereur d'Allemagne a été l'objet
Berlin, le H mai, 10 li. 20 m., soir.
Le deuxième individu arrêté sous la prévention
de complicité dans l'attentat se nomme Kruger.
C'est un ouvrier originaire de Berlin.
Pendant toute la soirée, les manifestations sym-
pathiques n'ont pas cessé devant le palais impé-
rial. Des foules immenses sont arrivées des quar-
tiers les plus éloignés en chantant l'hymne na-
tional.
L'empereur s'est montré à plusieurs reprises
sur le balcon.
Berlin, le il mai, il h. 20 m. soir.
L'empereur, accompagné du prince impérial et
delà grande-duchesse de Bade, s'est rendu ce
soir à l'Opéra et de là au théâtre. Dans les deux
salles, l'empereur a été salué à son entrée par
les plus chaleureuses acclamations. Le public a
entonné spontanément l'hymne national que
l'orchestre a accompagné. A la sortie et sur tout
le trajet jusqu'au palais, l'empereur a été, de la
part de la foule qui stationnait dans les rues,
l'objet de bruyantes ovations.
Beaucoup de rues sont illuminées. Elles sont
éclairées sur plusieurs points par des flammes
dôjBengale.
Berlin, le 11 mai, 7 h. soir.
I^8$fetUat à eu lieu vers trois heures et demie,
au moment où l'empereur, venant de la porte
Brandebourg avec la grande-duchesse de Bade,
se dirigeait vers le palais, le long de l'avenue des
Tilleuls, près de la petite Mauerstrasse. L'assas-
sin a tiré deux fois du trottoir sur la voiture sans
l'atteindre.Traversant alors la chaussée, il a couru
au milieu de l'avenue poursuivi par les as-
sistans. Lorsqu'on a essayé de l'arrêter, il a tiré en-
core trois coups de revolver, puis il a jeté son
arme et a été immédiatement arrêté.
La voiture de l'empereur s'est arrêtée aussitôt
que les coups de feu ont été tirés et est restée as-'
sez longtemps en place. Un chasseur de l'em-
pereur s'était élancé immédiatement de son siége
et avait concouru à l'arrestation de l'assassin.
Quelques minutes après, le public arrêtait éga-
lement au milieu des Tilleuls un deuxième indi-
vidu qui, à ce qu'on dit, cherchait à délivrer le
coupable.
L'assassin est un ouvrier ferblantier nommé
Emile-Henri-Maximilien Hœdel dit lélimann
né à Leipzig. Il a été conduit au poste de police
le plus voisin, où à ou lieu le premier interro-
gatoire.
Dans la ville, beaucoup de maisons sont déjà
pavoisées. Il y a toujours devant le palais une
grande foule qui fait entendre des acclamations
et des vivats en l'honneur de l'empereur.
Berlin, le 12 mai.
L'interrogatoire de l'assassin Emile Henri Maxi-
milienHœael.ditZefejministre de l'intérieur, du procureur général Luch
et du procureur du roi, Tessendorff, par les soins
et sous la direction de l'assesseur Jolil. Il en ré-
sulte que Hœdel est né à Leipzig en 1857. Il a
déclaré qu'il était logé chez la veuve Breiter, dans
la Stallschreiberstrasse. Une visite domiciliaire
effectuée en cet endroit a amené la saisie de di-
vers écrits socialistes. Hœdel allègue qu'il a
voulut -sô} suicider sous les -Tilleuls, par suite de
la misère. L'enquête a démontré qu'il avait tenu
récemment des réunions socialistes à Schmenditz,
près de Leipzig.
> Berlin,.le 12 mai.
Hœdel, l'auteur de l'attentat commis sur S. M.,
nie avoir tiré sur l'empereur et affirme posi-
tivement n'avoir tiré qu'un seul coup. Il prétend
être dans. le plus grand dénûment et avoir
voulu se suicider publiquement sous les Tilleuls.
afin de montrer aux riches la situation actuelle
et les résultats où elle mène. Il maintient s'être
tiré à lui-même un seul coup et ne peut s'expli-
quer comment les trois autres coups de son re-
volver sont partis. Il a dû dit-il, les tirer sans
en avoir conscience.
On a trouvé chez l'assassin différens écrits so-
cialistes, des cartes d'affiliation à diverses So-
ciétés démocratiques socialistes, ainsi que des
portraits de Bebel et de Liebknecht. H a déclaré
dans son interrogatoire qu'il n'appartenait à au-
cun parti politique, mais qu'il était anarchiste et
l'adversaire de tous les partis politiques et de
toutes les institutions sociales et politiques ac-
tuelles.
Kruger, le second individu arrêté, paraît être
innocent il a été, dit-on, remis en liberté. Il a
éveillé les soupçons parce qu'il a pris parti pour
Hœdel en le voyant en butte aux voies de fait
du public qui s'était rué sur lui.
Berlin, le 12 mai.
Les journaux du matin, sans distinction de
parti, sont unanimes à constater l'explosion
des sentimeps patriotiques de la population, et
à exprimer leurs sentimens de vénération pour
la personne de l'empereur..
Berlin, le 12 mai.
L'empereur a reçu ce matin les membres de la
famill§ .royale qui sont venus lui apporter leurs
félicitations. Il a assisté ensuite, en leur compa-
gnie, au service divin dans l'église du Dôme.
:S. M. a reçu ensuite les feld-marécnaùx et les gé-
néraux.
A une heure moins un quart, le prince impé-
rial est arrivé à la tête des membres du minis-
tère. L'empereur dîne ce soir à Potsdam, chez le
prince héréditaire de Saxe-Meiningen. A son
retour de Potsdam, il recevra le bureau du
Reichstag.
Berlin, le 12 mai.
Il continue d'arriver des télégrammes de féli-
citations à l'empereur de la part des princes al-
lemands et des souverains de l'Europe.
Le grand-duc de Bade viendra en personne
demain matin.
C'était bien assez de l\)rage du commen-
cement. Dans une course de douze ama-
zones, une seule écuyère est tombée de
cheval, mais elle a pu aussitôt se remet-
tre en selle et si M"0 Azella, s'est laissé
choir de son trapèze dans le filet, cette
chute, qui n'a eu rien de disgracieux, a pu,
à la rigueur, passer pour une coquetterie
d'acrobate.
Si le Boulon de rosé joué au Palais-
Royal n'était pas de M. Zola, on n'y au-
rait pas fait grande attention on en
aurait parlé comme d'une pièce mal
venue et sans importance. Mais comme il
est de M,. Zola, on y a cherché des inten-
tions, que peut-être l'auteur n'y a pas
mises. On a voulu y voir une sorte de
pendant de l'Assommoir. Je ne suis pas
dans les confidences de M. Zola et je
ne saurais dire au juste ce qu'il a
prétendu faire. Je vois dans sa pièce
une imitation non pas de notre vieux
théâtre, mais seulement des bouffon-
neries plus ou moins heureuses qui
forment le fond du répertoire du Pa-
lais-Royal. Rien de plus, rien de .moins.
J'afouterai que cette imitation manque
absolument de légèreté, de grâce, de na-
turel et de verve comique.
Les personnages sont tout ce qu'il y a
de plus banal au monde, et c'est en vain
que l'on chercherait un trait particulier
et caractéristique dans ces physiono-
mies effacées. L'action se passe à Tours,
Le Président de la république a adressé Mer
soir un télégramme à l'empereur d'Allema-
gne, félicitant S. M. d'avoir si heureusement t
échappé à l'odieux attentat dirigé contre
elle.
Télégraphie privée.
{Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le il mai, soir.
Le comte SGhouvaloff a été reçu non seu-
lement par l'empereur, mais aussi par le prince
impérial. Il a été, en outre, présenté au grand-
duc de Bade.
La Gazette de V Allemagne du Nord dit à propos
du passage de cet homme d'Etat à Berlin
« Les impressions personnelles de ceux q,ui ont
été en rapport avec le comte Schouvalofr n'ont
pu qu'affermir "la conviction que les intentions
pacifiques de cet homme d'Etat sont entièrement
franches etloyales.Toutefois, il n'est peut-être pas
tout à fait exact de supposer, comme la presse le
fait généralement, qu'il soit porteur de proposi-
tions anglaises quelconques. Ce qui semble plus
probable, c'est que le comte Schouvaloff a reçu
la mission de venir, à raison de sa connaissance
des intentions du cabinet de Londres, faire à
Saint-Pétersbourg des propositions et demander
dés instructions pour retourner ensuite à Londres
afin d'agir dans le sens de ces propositions. Son
projet de prompt retour concorde avec cette ma-
nière de voir, car le comte Schouvaloff se pro-
pose de repasser à Berlin d'ici à une huitaine de
jours, en retournant à Londres.
Constantinople, le H mai, soir.
L'évacuation de Choumla par les Turcs paraît
seule décidée pour le moment L'époque de la re-
traite des Russes n'est pas fixée.
Le premier ministre a de nouveau recommandé
aux directeurs des journaux turcs de tenir un lan-
gage en rapport avec la politique de neutralité
suivie par le gouvernement.
Le Sultan a donné à Sadik Pacha une maison
de campagne.
L'ambassadeur d'Angleterre et Baker Pacha dî-
nent aujourd'hui chez le Sultan.
Constantinople, le 12 mai.
Les ministres et les commandans de corps d'ar-
mée assistaient hier au dîner offert à M. Layard
par le Sultan.
Les Russes ont occupé Tchourouksou, aux en-
virons de Batoum, malgré la protestation de
Dervisch Pacha et l'a résistance de la population.
11 est certain que les Turcs se préparent à éva-
cuer Choumla, mais il n'y a rien de décidé pour
Varna et Batoum.
Lé quartier général russe restera encore à San-
Stefano. •
Le personnel de l'ambassade russe et les fonc-
tionnaires turcs sont allés à l'entrée de la mer
Noire, au-devant du prince Labanoff qui arrive
aujourd'hui.
Constantinople, le 12 mai.
Des renforts de cavalerie russe sont arrivés à.
San-Stefano.
Les troupes russes qui se trouvent dans les
environs de Constantinople camperont sous des
tentes par mesure hygiénique.
L'évacuation, par les Turcs, des places fortes
de la Bulgarie et de Batoum devient moins cer-
taine. <
Bucharest, le il mai, soir.
La session parlementaire est prolongée jus-
qu'au 31 mai.
La Chambre des Députés a voté le projet de
loi ajournant l'application du tarif douanier pour
la France, la Belgique, la Hollande et la Serbie.
Elle a également voté un crédit de 4 millions
destinés à compléter l'armement de l'armée.
Aden, le 11 mai, minuit.
Les transports Bangalore Hannibal Maldred
Suez Bmmbletyre y Canara Baron Colomsay
mouillent sur rade avec les troupes indiennes a
leur bord. •
Le général Tûrr, un Hongrois qui avait
vaillamment et brillamment combattu
pour l'indépendance italienne, et qui plus
tard s'est trouvé mêlé aux tentatives de
formations d'alliances qui ont précédé la
guerre de 1870, nous adresse une lettre
provoquée par la discussion récemment
échangée entre le prince Napoléon et
lé 4uc de Gramont. Nous publions cette
lettre parce qu'elle est tristement intéres-
sante, et, si nous l'accompagnons de
quelques observations, c'est par devoir et
non par goût. Nous avons en effet peu
de plaisir, en un moment où toute
l'Europe est dans Paris,- à revenir sur les
événemens les plus douloureux de notre
histoire; mais ce sont ceux-là même qui
en sont responsables, ce sont eux qui ont
le cyaisme d'en réveiller le souvenir brû-
lant, comme on Ta vu dernièrement
encore.
Les explications nouvelles du général
Tûrr viennent encore prouver avec quelle
aveugle et stupide imprévoyance l'Empire
s'est jeté dans cette aventure qui devait
à l'hôtel du Grand-Cerf, tenu par deux
associés, Riballier et Chamorin. Ce Ri-
ballier est un coureur d'aventures mal-
gré ses cinquante ans, et c'est déjà un
type assez invraisemblable que ce don
Juan hors d'âge qui est maître d'hôtel
dans une ville de province. Si encore il se
contentait de pourchasser les grisettes de
la ville et les laveuses de vaisselle de la
maison, il n'y aurait rien à dire; mais il
a des visées plus hautes, et les belles
voyageuses qui descendent dans son hôtel
ne lui résistent pas.
Voilà pour Riballier. Son associé Cha-
morin est un personnage aussi faux et
aussi insignifiant. Ledit Chamorin, quis'est
marié le matin avec une jeune fille dé-
cente et bien élevée, se voit obligé de
partir le soir même, après le repas de no-
ces, pour le Mans. Quelle est donc l'af-
faire imprévue et urgente qui le force à
quitter ainsi sa jeune femme à l'impro-
viste? Il s'agit tout simplement d'aller au
marché du Mans acheter des chapons,
le fournisseur ordinaire de l'hôtel
ayant manqué de parole et n'ayant
rien envoyé. Que deviendrait, je vous
le demande, l'hôtel du Grand-Cerf
si les chapons manquaient tout à
coup comme autrefois la marée à
Chantilly? Riballier propose, il est vrai,
d'aller lui-même au Mans, mais il paraît
qu'il ne se connaît pas en chapons, au dire
de Chamorin c'est pourquoi celui-ci se
| être la dernière après tant d'autres. Voilà
> donc, grand Dieu! dans quelles mains
• nous étions! Non seulement nous n'é-
• tions pas prêts, mais nos alliés ima-
ginaires ne l'étaient pas plus que nous.
Quand le général Türr faisait des objec-
tions de soldat, Andréas Memor répon-
dait « Cela regarde les généraux. » Quand
l'un conseillait d'agir sur l'opinion publi-
que, en France, et en Italie, et en Au-
triche, l'autre répondait « Je ne fais
pas la guerre avec des journaux. »
Cette troupe d'étourneaùx voulait bâ-
cler l'affaire en huit jours. Vainement
le général Tûrr disait à l'ambassadeur de
l'empereur que l'Autriche et l'Italie n'é-
taient pas plus prêtes que la France; on
ne voulait rien entendre. «C'est ma guerre
à moi! » voilà la conception profonde
de cette horrible équipée. Cela répon-
dait à tout c'est pour cela qu'un ma-
réchal de France déclarait publique-
ment qu'il ne manquait pas un bou-
ton de guêtre; ejest pour cela qu'un mi-
nistre des affaires étrangères déclarait que
nous avions des alliés. M. de Gramont
montrait au général Türr je ne sais
plus quel ambassadeur sortant de son
cabinet à la commission de la Chambre
il en montrait plusieurs; il en avait tou-
jours à montrer. Cela rappelle les comé-
dies où les monteurs de Sociétés finan-
cières demandent pardon aux actionnaires
de les avoir fait attendre parce qu'ils étaient
en conférence avec M. de Rothschild. Et
pendant ce temps-là nous étions sans
amis comme sans guêtres. L'empereur,
dans la lettre écrite plus tard au général
anglais Burgoyne, a lui-même reconnu
qu'il avait été surpris en flagrant délit do
formation. Ce qui montre à quel point
il s'aveuglait sur sa situation en Europe,
c'est qu'il rêvait encore de faire entrer
l'Angleterre dans ce systèmed'alliances, et
l'on sait quelle opinion l'Angleterre avait
de lui. Aucun gouvernement ne croyait
plus ce qu'il disait, et lui-même ne savait
plus ce qu'il faisait. Pendant qu'il son-
geait encore à un Congrès, le monde en-
tier contemplait son inévitable chute
comme on regarde celle d'un fou se jetant
du haut de la colonne Vendôme.
Plus tard, après la guerre, le général
Türr revit à Londres M. de Gramont qui
lui dit « Que voulez-vous ? Je ne pou-
vais rien, j'avais les mains liées par. »
Par qui ? par quoi? Ce serait le cas, pour
Andréas Memor, de répondre à une ques-
tion qui a déjà été posée, à savoir ce qui
s'est passé à Saint-Cloud le jour où
M; Ollivier et M. -le duc de Gramont y
portèrent la dépêche communiquée par
l'ambassadeur d'Espagne et annonçant la
renonciation du prince de Hohenzollern.
Si nos souvenirs sont exacts, ce fut avec
la joie la plus-vive que M. Olozagas'em-
pressa de transmettre cette dépêche
qu'il regardait, avec tout lo monde,
comme mettant un terme à la crise.
Ce fut l'avis de M. Ollivier ce fut
celui de l'empereur, qui chargea son
ministre de préparer pour le lendemain
un Manifeste pacifique. M. Ollivier re-
vint seul; M. de Gramont resta à Saint-
Cloud, où était l'impératrice. Le lende-
main, M. Olozaga revit M. Ollivier qui lui
montra une feuille de papier où la décla-
ration attendu&et convenue était commen-
cée mais M. ollivier ajouta que malheu-
reusement tout était changé et que
nous avions été insultés. Je prends
le livre 'de M. Benedetti et j'y lis
« II n'y a eu à Ems ni insulteur ni insulté,
et le roi lui-même a été fort surpris quand
il a eu connaissance des fables publiées
par certains journaux qui croyaient ce-
pendant reproduire le récit de témoins
oculaires. »
II serait donc très intéressant d'appren-
dre de M. Andréas Memor par quoi ou par
qui M. le duc de Gramont avait les mains
liées.
1 ̃̃̃'•• John Lemoinne.
met en route après avoir chargé Riballier
de veiller sur la vertu de sa femme.
C'est une mission assez délicate, d'au-
tant plus que Mrao Chamorin, mécontente
de se voir ainsi placée sous la surveillance
de la haute police de l'hôtel, a juré de se
venger sur le malheureux Riballier. Les~
officiers de la garnison de Tours, au nom-
bre d'une cinquantaine environ, dînent
habituellement à l'hôtel du Grand-Cerf.
D'accord avec l'ingénue Mmo Chamorin, ils
ont l'air de la connaître depuis long-
temps ils lui baisent la main, ils lui
prennent la taille; il y en a même, jecrois,
qui la tutoient. L'ingénue leur chante une
chanson de troupiers un peu plus que gri-
voise, dont les officiers reprennent le re-
frain en choeur, de sorte que cette jeune
femme a tout l'air d'une dévergondée de
bas étage. Va-t-on parler, à ce propos, de
réalisme ? Je ne sais rien de moins vrai,
de moins observé que cette scène absolu-
ment ignoble et fausse, surtout dans le
milieu t)ù là place l'auteur.
On peut se figurer l'étonnement de Ri-
ballier, qui s'était fait une tout autre
idée delà femme de son associé. Mais, en
véritable don Juan qu'il est, il veut tirer
parti pour son compte de la situation, et
il s'imagine avoir obtenu un rendez-vous
nocturne de la belle Valentine Chamorin.
Aussi est-il fort embarrassé lorsqu'il se
trouve plus tard en face de l'homme aux
chapons qui revient du Mans. Heureu^e-
;LIMI 13 MM
jm_
OIS S'ABOiraB
tut des PrStres-Saint-Germain-FAuxerrois, il.
fbix ws vAnoxnœmam .·
• ̃•̃• un an. six mois. Trois mou.
Etéparterasns. 80 fr. 40 fr.. 20 fr.
Pans. 73fr. 36.fr. 18 il.
V JH. >^l* ̃̃ ̃ ^^K_ H mm. t.1 _^A .L ^1 mm. M ASM m^m\. M m& Jm\ mmt
uv# ttiJUiLaemeus paneai uas i™ « io u»
chaque mois.
PftffS», tsEs BBméro 1© cent*
ftçpartemeiw, un iraméro. *5 cent.
LUNDI 15 Hi
1878.
^H ^B ^& HBh h^^I ^1 l^k I fi^^k ^BBI 88^1 Bfi|A BEB lV fl^. ̃ E^bBI H^A BSaa V HffiM sfi»nk JJSSw ̃ tWf -wmBw wl Bfc. ^B
JOI1R111~iL D~~ DEBATS
POLITIQUES ET LITTÉRAIRES
03» S'ABONNE
en Belgique; en Italie.
dans le Luxembourg, en Turquie,
ta Suisse, en Syrie, en Roumanie et dans las
régences du Maroc et de la Tunisie,
en Chine et au Japon
f*n moyen d'une valeur payable à Paris ou d« `
̃wnaats-poste, soit internationaux, soit françai»
tn Allemagne, en Autriche, en Russie,
et dans tous les pays du Nord `
chez tous les directeurs de postes;
et dans tous les autres pays,
HT l'envoi d'une valeur payable à Paris.
In LoaSon, apply to Cowl© and C«, foreign
ne-wspapers office, 17, Gresham strect, G. P. o.;
SStfiB. Kcïîïy, pa*Se» et O, 1, Finch lane Cornhîil.
K. C. Lcndon; MM. XV. -m. Smith et Son,
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8, place de la Bourse,
tt;au bureau du JOCBWAlii
pUs8dolT«»Mouj
PARIS
DiMAXCÏIE 12 MAI
Les journaux étrangers qui nous sont
arrivés jusqu'à ce moment constatent avec
une sorte d'unanimité l'excellente impres-
sion qu'a faite en Europe le discours de
M. le ministre des affaires étrangères. Il
n'est pas jusqu'à la National Zeitung de
Berlin qui ne se montre satisfaite, et si
nous citons ce journal, c'est que, malgré
l'apaisement qui s'est produit entre la
France et l'Allemagne, il n'a pas cessé
d'être travaillé par un levain de mé-
fiance contre nous. « Le cabinet fran-
çais qui a pris en main les affaires
presque au moment de la chute de
Plevna a jusqu'ici, dit-il, observé, à
travers toutes les oscillations de la politique
orientale, une attitude d'une loyauté si
exempte d'équivoque à l'égard de l'Europe
et à l'égard de l'Allemagne, que ses assu-
rances ne peuvent rencontrer que la con-
fiance universelle. » Il s'en faut de
beaucoup que l'attitude et les déclara-
tions du ministère précédent aient pro-
voqué dans le monde un sentiment ana-
logue. On nous accuse de pousser le gou-
vernement actuel à sortir de la neutralité.
Bien n'est plus faux, et nos efforts les
plus vifs ont été employés pendant deux
années à ramener le ministère de M. le
due Decazes à cette neutralité que ses
amis nous reprochent de déserter, et à
laquelle il a lui-même constamment man-
qué. Ceux qui nous adressent ces objur-
gations pressantes et ces conseils effa-
rés ont-ils lu les journaux de l'Europe
depuis 1875? Pour notre compte, nous
n'y avons jamais manqué et nous
avons le droit d'affirmer qu'en Allemagne,
en Angleterre, en Autriche, en Italie, par-
tout enfin, M. le duc Decazes était publique-
ment désigné comme un ministre notoire-
ment russophile. C'était là une vérité cou-
rante dans les sphères diplomatiques de
tous les pays, et on peut dire, sans exagé-
rer l'influence de la France, qu'un fait
aussi universellement reconnu a con-
tribué dans une certaine mesure à pré-
cipiter celte guerre désastreuse dont
nous essayons aujourd'hui de prévenir
les suites. La neutralité de la France
avant le ministère du 14. décembre n'a
été qu'uûe fiction bientôt percée à jour;
si elle a fait des dupes en France, elle n'en
a p~às fait ailleurs. On peut aujour-
d'hui l'écrire sans danger, et voilà pour-
quoi nous le faisons. Pendant la durée du.
ministère de Broglie-Decazes, pendant
que ce ministère représentait tant mal
que bien la politique française, nous
avons dit notre pensée sur le fond des
choses, mais nous n'avons pas dénoncé
nominalement le gouvernement de notre
pays aux soupçons de l'étranger. Il a
fallu en venir au temps où nous sommes
pour rencontrer une Opposition à laquelle
ses regrets, ses rancunes, ses impatiences,
ses passions haineuses ont fait perdre
l'instinct national au point qu'elle ose
dire à l'Europe surprise: Prenez garde!
le discours de M. "Waddington constitue,
au profit de l'Angleterre, une violation de
la neutralité..
Et pourquoi? Sur quel prétexte s'appuie
cette accusation qui, fût-elle vraie, serait
étrange de la part de ceux qui l'articulent £
II y a trois points dans le discours de
M. le ministre des affaires étrangères;
nous laissons de côté, bien entendu, ce
qui se rapporte à la presse, et qui n'a d'in-
térêt que pour elle. M. Waddington a ex-
primé d'abord un désir ardent de voir la
paix rétablie partout, désir que la France
éprouve en ce moment avec une énergie
particulière, et dont il a fait une espérance
et presque une probabilité. Est-ce en ce
point que M. Waddington a manqué à la
neutralité ? M, le ministre des affaires étran-
gères a ensuite dit que la France resterait
neutre, .et il a défini sa politique avec une
1UILLETÔN DU JOURNAL DES D1ATS
T>v 13 mai 1878;
LA SEMAINE DRAMATIQUE
Une matinée dramatique à l'Odéon. .Re-
prise du Drame au fond de ïa mer au
Théâtre-Historique. Réouverture de
l'Hippodrome. Théâtre du Palais-
Royal le Boulon de rosé comédie-
vaudeville en trois actes, de M. Emile
Zola. Comédies de Théodore de Ban-
ville, un volume (1). Histoires des tins
et des autres, un volume, de M. Elle
Berthel [i).
Quoique les matinées dramatiques ne
soient plus guère de saison, le théâtre de
l'Odéoii, qui est fort économe de ses soi-
rées et ne les consacre pas volontiers au
vieux répertoire, a donné il y a huit
jours, entre midi et cinq heures, une re-
présentation composée d'Àndromaçite,
avec un lever de rideau. Mra0 Marie Sa-
mary, qu'il ne faut pas confondre avec la
piquante soubrette de la Comédie-Fran-
çaise, faisait ses débuts par le rôle d'An-
dromaque. Elle y a montré de sérieuses
qualités de tenue et de diction, et son
succès n'a pas été douteux un seul in-
stant; M"0 Defresne. sans être aussi heu-
reuse dans le rôle d'IIennione, mérite
(1) A. Lemerre, éditeur.
fî) E. Denlu, éditeur.
fern~eté et une netteté parfaite~~l`j ~~`~~
fermeté et une netteté parfaileV^|$tè
au moment où il parlait de la neutralité
de la France que M. Waddington y a
manqué? Non, mais il a dit un mot des
traités, du respect qui leur était dû, de
l'obligation imposée à ceux qui les avaient
signés. Voilà le crime! On le dénonce;
et qui est-ce qui le dénonce? ce sont des
journaux français 1
On relève donc avec un scandale affecté
la phrase que M. le ministre des affaires
étrangères a consacrée aux traités, et qui
semble détachée d'un manuel inoffensif
de morale diplomatique. Il s'agit du traité
de 1.856, date et tiaité qui n'ont pas laissé
d'être à l'honneur de la France, mais
que, dans sa politique précipitée, dans sa
recherche fiévreuse d'alliances fictives et
mal combinées, le ministère précédent
àvait pris l'habitude de condamner avec
dédain, avec mépris. Quoi ces traités re-
vêtus de lasignature de là France, la France
oserait, dans son humilité présente, en gar-
der le souvenir, en conseiller l'observation!
C'est une audace intolérable! Le Nord le dé-
clare de Bruxelles; mais le Nord est un
journal russe, et il reste dans son rôle. Au
reste, ses critiques sont présentées sous une
forme convenabe et mesurée, et ce n'est
pas au dehors, c'est autour de nous qu'il
faut chercher les critiques amères et les
attaques passionnées. Le journal le Fran-
çais, si connu pour son patriotisme dénué
de tout esprit de parti, si estimé pour sa
véracité proverbiale, se charge de dire ce
que les journaux russes eux-mêmes n'o-
seraient pas exprimer. Il dénonce à la mé-
fiance de l'Europe la phrase de M. Wad-
dington sur les traités, phrase nouvelle
en effet et que nous n'avions pas entendue
depuis longtemps de la bouche d'un de
nos ministres. Que signifie cette phrase?
«Est-ce l'indice, demande-t-il, d'une inten-
tion cachée, ou simplement d'une volonté
incertaine? C'est un point qu'il faut
absolument éclaircir. » Eh bien, soit!
nous verrons si le Français a assez d'in-
fluence sur ses amis pour décider l'un
d'entre eux à risquer sur son honneur une
interpellation semblable. En tout cas, la
réponse du ministre serait bien facile. Si
la Russie a un ami et un allié en Europe,
c'est incontestablement l'Allemagne. Si
une nation en Europe, voyant la Russie
sur le point de sa perte, sortait de la neu-
tralité pour lui porter secours, ce serait
très vraisemblablement l'Allemagne. On
connaît les sympathies profondes, sin-
cères de l'empereur Guillaume et de M. de
Bismarck pour la Russie. Et pourtant M. de
̃Bismarck, dans son discours du 19 février,
a-t-il hésité, lui aussi, à parler des traités?
'N'a-t-dlpas dit, avec l'autorité qui s'attache
à sa parole, que toute modification au
traité de 1856 avaitbesoin de l'approbation
des puissances qui avaient signé cet ins-
trument diplomatique et en avaient ga-
ranti l'exécution? N'a-t-il pas déclaré
en parcourant les diverses conditions
des préliminaires russes qu'il ne con-
naissait'alors qu'imparfaitement que
l'indemnité pécuniaire imposée par la
Russie à la Porte était la seule clause
qui pouvait se passer de l'adhésion de
l'Europe? Et veut-on qu'un ministre fran-
çais montre envers la Russie plus de
complaisance que le chancelier alle-
mand ? Veut-on qu'il fasse meilleur mar-
ché des traités sur lesquels repose ce qui
subsiste encore de l'équilibre européen?
Evidemment, c'est là ce qu'on veut, mais
il faut pour l'écrire une étrange har-,
diesse, et il faut une singulière confusion
d'intelligence pour.oser reprocher de sor-
tir de la neutralité à un ministre qui, ne
prenant parti ni pour l'Angleterre ni pour
la Russie, parle comme on le fait à Berlin,
à Vienne ou à Rome! Que faut-il con-
clure de tout ceci? C'est que les événe-
mens qui se sont déroulés n'ont éclairé
d'aucune lumière les esprits de nos adver-
saires. Ils sont aujourd'hui ce qu'ils étaient
hier; ils apportent une preuve nouvelle
pourtant d'être encouragée; elle a fait de
son mieux, mais elle pourra faire mieux
encore. ..̃
Je ne parlerai que pour mémoire de la
reprise du Drame au fond de la mer au
Théâtre-Historique, et i'arrive tout de
suite à la réouverture de l'Hippodrome.
Elle a été des plus brillantes.- La direc-
tion avait consacré la saison d'hiver à la
construction d'une élégante verrière qui
abrite non seulement le spectateur, mais
la piste tout entière et fait de l'Hip-
podrome la plus jolie salle d'exercices
équestres qu'on ait encore vue à Paris.
On parle aussi d'un plafond mobile des-
tiné à recouvrir le milieu de l'arène en
cas de mauvais temps. Malheureusement,
cette nouvelle toiture n'était pas encore
installée mardi dernier, chose d'autant
plus regrettable qu'il est bien rare qu'un
orage ou une bonne averse ne se mette
pas de la partie les jours d'inauguration,
sans être annoncé sur l'affiche.
Mardi cet orage a éclaté un peu
plus tôt que d'habitude, ce qui a occa-
sionné une modification dans le pro-
gramme. Il a fallu supprimer la pantomime
des Zegs-Zegs qui devait donner aux
spectateurs uue idée de ce que peut être
un voyage dans le Soudan. Ils ont dû se
contenter du dé5!é triomphal des princi-i
paux personnages de ladite pantomime,
avec leurs costumes plus bu moins bïil-
"u nc»3 allégations contre leur politique
partiale, exclusive, russophile à l'ex-
cès. Ils voudraient voir le gouvernement
sortir de la neutralité, et comme les
traités se trouvent sur leur passage, ils
marchent sur les traités signés par la
France avec une désinvolture dédaigneuse,
et s'indignent qu'on ne les imite pas. L'o-
pinion- jugera une- pareille conduite; il
nous suffit de la signaler.
La section allemande de l'exposition
des beaux-arts a été ouverte hier dans
l'après-midi, et M. le prince de Hohenlohe,
ambassadeur d'Allemagne à Paris, a pro-
noncé à cette occasion des paroles em-
preintes d'une extrême courtoisie envers
les organisateurs de l'Exposition univer-
selle, et d'une sympathie réelle pour l'idée
qui y a présidé. L'Allemagne, on le sait,
a réduit son exposition à des œuvres d'art;
mais, « si elle n'a pas pris une part plus
considérable dans ce grand concours au-
quel Ja France a convié les peuples du
monde entier, ce n'est certes pas, a déclaré
son ambassadeur, par un sentiment d'hos-
tilité et de jalousie mais uniquement
pour des motifs de nature économique. »
M. le prince de Hohenlohe a ajouté que l'Al-
lemagne voyait dans l'Exposition, « œuvre
de concorde et de progrès, une garantie
nouvelle des bonnes relations qui se sont
si heureusement rétablies entre les deux
pays. » Nous remercions M. le prince de
Hohenlohe des sentimens qu'il a ex-
primés au nom de l'Allemagne. L'ex-
position allemande des beaux-arts sera
goûtée en France comme elle mérite
de l'être, et les deux nations trouveront
dans cette circonstance qui les rapproche
un nouveau motif d'apaisement et de con-
ciliation. Il est une, autre circonstance qui
rapprochera de l'Allemagne, indépendam-
ment de toutes considérations politiques,
les honnêtes gens de tous les pays. L'em-
pereur Guillaume a été hier en butte,
à Berlin, dans la promenade des Til-
leuls, à une tentative d'assassinat; il
en est heureusement sorti sain et sauf,
et l'enthousiasme de la population a éclaté
en même temps que son indignation. Cette
indignation sera partagée partout. L'as-
sassin a été arrêté; on le creit affilié aux
sectes socialistes. Son Crime est de ceux
qui déshonorent la civilisation et qui ne
peuvent être flétris trop rigoureusement.
PETITE BOTJRSB DU DIMANCHE.
Emprunt 8 0/0. 109 fr. 85, 80.
Valeurs sans affaires.
Nous recevons de nos correspondans paiti-
culiers les dépêches suivantes
« Berlin, le 12 mai, 8 h. soir.
» Suivant certaines versions, l'assassin
Hœdel, caché derrière une charrette, &e serait
approché de la voiture de l'empereur, de ma-
nière à pouvoir tirer presque à bout portant.
La granae-duchesse de Bade, assise près de
son auguste père, aurait vu la main qui pres-
sait la détente du pistolet. L'empereur a
conservé son calme ordinaire.
» La joie publique s'est manifestée sous
toutes ses formes. Les rues sont pavoisées,
on célèbre dans les églises des prières d'ac-
tions de grâces. ̃
» D'après ce que l'on sait déjà par l'inter-
rogatoire, Hœdel est un sujet de la plus triste
espèce; c'est un adepte tour à tour de
deux partis opposés, c'est-à-dire des démo-
crates socialistes qui sont les démagogues
les plus dangereux, et des « socialistes chré-
tiens qui forment une sortede ligue ouvrière
antidémagogique organisée par un pasteur
de cour, le docteur Stœcker, et quelques
idéologues conservateurs.
» Vienne, le 12 mai, 9 h. soir.
» J'apprends de bonne source que les né-
gociations entre l'Autriche et la Turquie
concernant le rapatriement des réfugiés, n'ont
pas abouti.
» L'Autriche abandonne pour le moment le
projet de rapatriement, et attendra que les
conditions politiques des provinces soient I
définitivement réglées. »
lans ou burlesques et s'en rapporter
pour le reste aux récits des voyageurs. Ils
y ont perdu, entre autres choses, le spec-
tacle d'une invasion de singes et de sau-
vages pillards déguisés en crocodiles et en
pélicans. Je pense bien qu'un voyage
dans l'intérieur de l'Afrique doit offrir
d'autres dangers et d'autres ennuis; mais
c'est, quant à présent, tout ce que peut
supporter le tempérament de l'Hippo-
drome.
La représentation, en somme, a très bien
marché, et, si le programmé a paru un peu
chargé, c'est un défaut auquel il est facile
de remédier. Ainsi l'on pourrait suppri-
mer sans inconvénient certains inter-
mèdes, par exemple l'exercice de la barre
fixe qui passe presque inaperçu dans
l'immensité de l'arène, quoique exécuté
avec une extrême habileté. En revanche.
le travail des Japonais sur un bambou à
été fort applaudi; les courses de chars ont
eu leur succès habituel; la course plate
et lés exercices de haute école ont mis en
relief l'intrépidité et la grâce de nom-
breuses écuyères fort agréables à voir, et
parmi lesquelles les spectateurs ont cru
reconnaître des transfuges de difïérens
petits théâtres parisiens.
Disons pour terminer que, contre l'habi-
tude, aucun accident grave n'est venu at-
trister la représentation et mêler le tra~;
gique au comique, où du moins au plai-
sant, selon la poétique de Shakespeare.:
L'agence Havas nous communique les dé-
pêches suivantes, au sujet de l'attentat dont
#empereur d'Allemagne a été l'objet
Berlin, le H mai, 10 li. 20 m., soir.
Le deuxième individu arrêté sous la prévention
de complicité dans l'attentat se nomme Kruger.
C'est un ouvrier originaire de Berlin.
Pendant toute la soirée, les manifestations sym-
pathiques n'ont pas cessé devant le palais impé-
rial. Des foules immenses sont arrivées des quar-
tiers les plus éloignés en chantant l'hymne na-
tional.
L'empereur s'est montré à plusieurs reprises
sur le balcon.
Berlin, le il mai, il h. 20 m. soir.
L'empereur, accompagné du prince impérial et
delà grande-duchesse de Bade, s'est rendu ce
soir à l'Opéra et de là au théâtre. Dans les deux
salles, l'empereur a été salué à son entrée par
les plus chaleureuses acclamations. Le public a
entonné spontanément l'hymne national que
l'orchestre a accompagné. A la sortie et sur tout
le trajet jusqu'au palais, l'empereur a été, de la
part de la foule qui stationnait dans les rues,
l'objet de bruyantes ovations.
Beaucoup de rues sont illuminées. Elles sont
éclairées sur plusieurs points par des flammes
dôjBengale.
Berlin, le 11 mai, 7 h. soir.
I^8$fetUat à eu lieu vers trois heures et demie,
au moment où l'empereur, venant de la porte
Brandebourg avec la grande-duchesse de Bade,
se dirigeait vers le palais, le long de l'avenue des
Tilleuls, près de la petite Mauerstrasse. L'assas-
sin a tiré deux fois du trottoir sur la voiture sans
l'atteindre.Traversant alors la chaussée, il a couru
au milieu de l'avenue poursuivi par les as-
sistans. Lorsqu'on a essayé de l'arrêter, il a tiré en-
core trois coups de revolver, puis il a jeté son
arme et a été immédiatement arrêté.
La voiture de l'empereur s'est arrêtée aussitôt
que les coups de feu ont été tirés et est restée as-'
sez longtemps en place. Un chasseur de l'em-
pereur s'était élancé immédiatement de son siége
et avait concouru à l'arrestation de l'assassin.
Quelques minutes après, le public arrêtait éga-
lement au milieu des Tilleuls un deuxième indi-
vidu qui, à ce qu'on dit, cherchait à délivrer le
coupable.
L'assassin est un ouvrier ferblantier nommé
Emile-Henri-Maximilien Hœdel dit lélimann
né à Leipzig. Il a été conduit au poste de police
le plus voisin, où à ou lieu le premier interro-
gatoire.
Dans la ville, beaucoup de maisons sont déjà
pavoisées. Il y a toujours devant le palais une
grande foule qui fait entendre des acclamations
et des vivats en l'honneur de l'empereur.
Berlin, le 12 mai.
L'interrogatoire de l'assassin Emile Henri Maxi-
milienHœael.ditZefej
et du procureur du roi, Tessendorff, par les soins
et sous la direction de l'assesseur Jolil. Il en ré-
sulte que Hœdel est né à Leipzig en 1857. Il a
déclaré qu'il était logé chez la veuve Breiter, dans
la Stallschreiberstrasse. Une visite domiciliaire
effectuée en cet endroit a amené la saisie de di-
vers écrits socialistes. Hœdel allègue qu'il a
voulut -sô} suicider sous les -Tilleuls, par suite de
la misère. L'enquête a démontré qu'il avait tenu
récemment des réunions socialistes à Schmenditz,
près de Leipzig.
> Berlin,.le 12 mai.
Hœdel, l'auteur de l'attentat commis sur S. M.,
nie avoir tiré sur l'empereur et affirme posi-
tivement n'avoir tiré qu'un seul coup. Il prétend
être dans. le plus grand dénûment et avoir
voulu se suicider publiquement sous les Tilleuls.
afin de montrer aux riches la situation actuelle
et les résultats où elle mène. Il maintient s'être
tiré à lui-même un seul coup et ne peut s'expli-
quer comment les trois autres coups de son re-
volver sont partis. Il a dû dit-il, les tirer sans
en avoir conscience.
On a trouvé chez l'assassin différens écrits so-
cialistes, des cartes d'affiliation à diverses So-
ciétés démocratiques socialistes, ainsi que des
portraits de Bebel et de Liebknecht. H a déclaré
dans son interrogatoire qu'il n'appartenait à au-
cun parti politique, mais qu'il était anarchiste et
l'adversaire de tous les partis politiques et de
toutes les institutions sociales et politiques ac-
tuelles.
Kruger, le second individu arrêté, paraît être
innocent il a été, dit-on, remis en liberté. Il a
éveillé les soupçons parce qu'il a pris parti pour
Hœdel en le voyant en butte aux voies de fait
du public qui s'était rué sur lui.
Berlin, le 12 mai.
Les journaux du matin, sans distinction de
parti, sont unanimes à constater l'explosion
des sentimeps patriotiques de la population, et
à exprimer leurs sentimens de vénération pour
la personne de l'empereur..
Berlin, le 12 mai.
L'empereur a reçu ce matin les membres de la
famill§ .royale qui sont venus lui apporter leurs
félicitations. Il a assisté ensuite, en leur compa-
gnie, au service divin dans l'église du Dôme.
:S. M. a reçu ensuite les feld-marécnaùx et les gé-
néraux.
A une heure moins un quart, le prince impé-
rial est arrivé à la tête des membres du minis-
tère. L'empereur dîne ce soir à Potsdam, chez le
prince héréditaire de Saxe-Meiningen. A son
retour de Potsdam, il recevra le bureau du
Reichstag.
Berlin, le 12 mai.
Il continue d'arriver des télégrammes de féli-
citations à l'empereur de la part des princes al-
lemands et des souverains de l'Europe.
Le grand-duc de Bade viendra en personne
demain matin.
C'était bien assez de l\)rage du commen-
cement. Dans une course de douze ama-
zones, une seule écuyère est tombée de
cheval, mais elle a pu aussitôt se remet-
tre en selle et si M"0 Azella, s'est laissé
choir de son trapèze dans le filet, cette
chute, qui n'a eu rien de disgracieux, a pu,
à la rigueur, passer pour une coquetterie
d'acrobate.
Si le Boulon de rosé joué au Palais-
Royal n'était pas de M. Zola, on n'y au-
rait pas fait grande attention on en
aurait parlé comme d'une pièce mal
venue et sans importance. Mais comme il
est de M,. Zola, on y a cherché des inten-
tions, que peut-être l'auteur n'y a pas
mises. On a voulu y voir une sorte de
pendant de l'Assommoir. Je ne suis pas
dans les confidences de M. Zola et je
ne saurais dire au juste ce qu'il a
prétendu faire. Je vois dans sa pièce
une imitation non pas de notre vieux
théâtre, mais seulement des bouffon-
neries plus ou moins heureuses qui
forment le fond du répertoire du Pa-
lais-Royal. Rien de plus, rien de .moins.
J'afouterai que cette imitation manque
absolument de légèreté, de grâce, de na-
turel et de verve comique.
Les personnages sont tout ce qu'il y a
de plus banal au monde, et c'est en vain
que l'on chercherait un trait particulier
et caractéristique dans ces physiono-
mies effacées. L'action se passe à Tours,
Le Président de la république a adressé Mer
soir un télégramme à l'empereur d'Allema-
gne, félicitant S. M. d'avoir si heureusement t
échappé à l'odieux attentat dirigé contre
elle.
Télégraphie privée.
{Service télégraphique de l'agence Havas.)
Berlin, le il mai, soir.
Le comte SGhouvaloff a été reçu non seu-
lement par l'empereur, mais aussi par le prince
impérial. Il a été, en outre, présenté au grand-
duc de Bade.
La Gazette de V Allemagne du Nord dit à propos
du passage de cet homme d'Etat à Berlin
« Les impressions personnelles de ceux q,ui ont
été en rapport avec le comte Schouvalofr n'ont
pu qu'affermir "la conviction que les intentions
pacifiques de cet homme d'Etat sont entièrement
franches etloyales.Toutefois, il n'est peut-être pas
tout à fait exact de supposer, comme la presse le
fait généralement, qu'il soit porteur de proposi-
tions anglaises quelconques. Ce qui semble plus
probable, c'est que le comte Schouvaloff a reçu
la mission de venir, à raison de sa connaissance
des intentions du cabinet de Londres, faire à
Saint-Pétersbourg des propositions et demander
dés instructions pour retourner ensuite à Londres
afin d'agir dans le sens de ces propositions. Son
projet de prompt retour concorde avec cette ma-
nière de voir, car le comte Schouvaloff se pro-
pose de repasser à Berlin d'ici à une huitaine de
jours, en retournant à Londres.
Constantinople, le H mai, soir.
L'évacuation de Choumla par les Turcs paraît
seule décidée pour le moment L'époque de la re-
traite des Russes n'est pas fixée.
Le premier ministre a de nouveau recommandé
aux directeurs des journaux turcs de tenir un lan-
gage en rapport avec la politique de neutralité
suivie par le gouvernement.
Le Sultan a donné à Sadik Pacha une maison
de campagne.
L'ambassadeur d'Angleterre et Baker Pacha dî-
nent aujourd'hui chez le Sultan.
Constantinople, le 12 mai.
Les ministres et les commandans de corps d'ar-
mée assistaient hier au dîner offert à M. Layard
par le Sultan.
Les Russes ont occupé Tchourouksou, aux en-
virons de Batoum, malgré la protestation de
Dervisch Pacha et l'a résistance de la population.
11 est certain que les Turcs se préparent à éva-
cuer Choumla, mais il n'y a rien de décidé pour
Varna et Batoum.
Lé quartier général russe restera encore à San-
Stefano. •
Le personnel de l'ambassade russe et les fonc-
tionnaires turcs sont allés à l'entrée de la mer
Noire, au-devant du prince Labanoff qui arrive
aujourd'hui.
Constantinople, le 12 mai.
Des renforts de cavalerie russe sont arrivés à.
San-Stefano.
Les troupes russes qui se trouvent dans les
environs de Constantinople camperont sous des
tentes par mesure hygiénique.
L'évacuation, par les Turcs, des places fortes
de la Bulgarie et de Batoum devient moins cer-
taine. <
Bucharest, le il mai, soir.
La session parlementaire est prolongée jus-
qu'au 31 mai.
La Chambre des Députés a voté le projet de
loi ajournant l'application du tarif douanier pour
la France, la Belgique, la Hollande et la Serbie.
Elle a également voté un crédit de 4 millions
destinés à compléter l'armement de l'armée.
Aden, le 11 mai, minuit.
Les transports Bangalore Hannibal Maldred
Suez Bmmbletyre y Canara Baron Colomsay
mouillent sur rade avec les troupes indiennes a
leur bord. •
Le général Tûrr, un Hongrois qui avait
vaillamment et brillamment combattu
pour l'indépendance italienne, et qui plus
tard s'est trouvé mêlé aux tentatives de
formations d'alliances qui ont précédé la
guerre de 1870, nous adresse une lettre
provoquée par la discussion récemment
échangée entre le prince Napoléon et
lé 4uc de Gramont. Nous publions cette
lettre parce qu'elle est tristement intéres-
sante, et, si nous l'accompagnons de
quelques observations, c'est par devoir et
non par goût. Nous avons en effet peu
de plaisir, en un moment où toute
l'Europe est dans Paris,- à revenir sur les
événemens les plus douloureux de notre
histoire; mais ce sont ceux-là même qui
en sont responsables, ce sont eux qui ont
le cyaisme d'en réveiller le souvenir brû-
lant, comme on Ta vu dernièrement
encore.
Les explications nouvelles du général
Tûrr viennent encore prouver avec quelle
aveugle et stupide imprévoyance l'Empire
s'est jeté dans cette aventure qui devait
à l'hôtel du Grand-Cerf, tenu par deux
associés, Riballier et Chamorin. Ce Ri-
ballier est un coureur d'aventures mal-
gré ses cinquante ans, et c'est déjà un
type assez invraisemblable que ce don
Juan hors d'âge qui est maître d'hôtel
dans une ville de province. Si encore il se
contentait de pourchasser les grisettes de
la ville et les laveuses de vaisselle de la
maison, il n'y aurait rien à dire; mais il
a des visées plus hautes, et les belles
voyageuses qui descendent dans son hôtel
ne lui résistent pas.
Voilà pour Riballier. Son associé Cha-
morin est un personnage aussi faux et
aussi insignifiant. Ledit Chamorin, quis'est
marié le matin avec une jeune fille dé-
cente et bien élevée, se voit obligé de
partir le soir même, après le repas de no-
ces, pour le Mans. Quelle est donc l'af-
faire imprévue et urgente qui le force à
quitter ainsi sa jeune femme à l'impro-
viste? Il s'agit tout simplement d'aller au
marché du Mans acheter des chapons,
le fournisseur ordinaire de l'hôtel
ayant manqué de parole et n'ayant
rien envoyé. Que deviendrait, je vous
le demande, l'hôtel du Grand-Cerf
si les chapons manquaient tout à
coup comme autrefois la marée à
Chantilly? Riballier propose, il est vrai,
d'aller lui-même au Mans, mais il paraît
qu'il ne se connaît pas en chapons, au dire
de Chamorin c'est pourquoi celui-ci se
| être la dernière après tant d'autres. Voilà
> donc, grand Dieu! dans quelles mains
• nous étions! Non seulement nous n'é-
• tions pas prêts, mais nos alliés ima-
ginaires ne l'étaient pas plus que nous.
Quand le général Türr faisait des objec-
tions de soldat, Andréas Memor répon-
dait « Cela regarde les généraux. » Quand
l'un conseillait d'agir sur l'opinion publi-
que, en France, et en Italie, et en Au-
triche, l'autre répondait « Je ne fais
pas la guerre avec des journaux. »
Cette troupe d'étourneaùx voulait bâ-
cler l'affaire en huit jours. Vainement
le général Tûrr disait à l'ambassadeur de
l'empereur que l'Autriche et l'Italie n'é-
taient pas plus prêtes que la France; on
ne voulait rien entendre. «C'est ma guerre
à moi! » voilà la conception profonde
de cette horrible équipée. Cela répon-
dait à tout c'est pour cela qu'un ma-
réchal de France déclarait publique-
ment qu'il ne manquait pas un bou-
ton de guêtre; ejest pour cela qu'un mi-
nistre des affaires étrangères déclarait que
nous avions des alliés. M. de Gramont
montrait au général Türr je ne sais
plus quel ambassadeur sortant de son
cabinet à la commission de la Chambre
il en montrait plusieurs; il en avait tou-
jours à montrer. Cela rappelle les comé-
dies où les monteurs de Sociétés finan-
cières demandent pardon aux actionnaires
de les avoir fait attendre parce qu'ils étaient
en conférence avec M. de Rothschild. Et
pendant ce temps-là nous étions sans
amis comme sans guêtres. L'empereur,
dans la lettre écrite plus tard au général
anglais Burgoyne, a lui-même reconnu
qu'il avait été surpris en flagrant délit do
formation. Ce qui montre à quel point
il s'aveuglait sur sa situation en Europe,
c'est qu'il rêvait encore de faire entrer
l'Angleterre dans ce systèmed'alliances, et
l'on sait quelle opinion l'Angleterre avait
de lui. Aucun gouvernement ne croyait
plus ce qu'il disait, et lui-même ne savait
plus ce qu'il faisait. Pendant qu'il son-
geait encore à un Congrès, le monde en-
tier contemplait son inévitable chute
comme on regarde celle d'un fou se jetant
du haut de la colonne Vendôme.
Plus tard, après la guerre, le général
Türr revit à Londres M. de Gramont qui
lui dit « Que voulez-vous ? Je ne pou-
vais rien, j'avais les mains liées par. »
Par qui ? par quoi? Ce serait le cas, pour
Andréas Memor, de répondre à une ques-
tion qui a déjà été posée, à savoir ce qui
s'est passé à Saint-Cloud le jour où
M; Ollivier et M. -le duc de Gramont y
portèrent la dépêche communiquée par
l'ambassadeur d'Espagne et annonçant la
renonciation du prince de Hohenzollern.
Si nos souvenirs sont exacts, ce fut avec
la joie la plus-vive que M. Olozagas'em-
pressa de transmettre cette dépêche
qu'il regardait, avec tout lo monde,
comme mettant un terme à la crise.
Ce fut l'avis de M. Ollivier ce fut
celui de l'empereur, qui chargea son
ministre de préparer pour le lendemain
un Manifeste pacifique. M. Ollivier re-
vint seul; M. de Gramont resta à Saint-
Cloud, où était l'impératrice. Le lende-
main, M. Olozaga revit M. Ollivier qui lui
montra une feuille de papier où la décla-
ration attendu&et convenue était commen-
cée mais M. ollivier ajouta que malheu-
reusement tout était changé et que
nous avions été insultés. Je prends
le livre 'de M. Benedetti et j'y lis
« II n'y a eu à Ems ni insulteur ni insulté,
et le roi lui-même a été fort surpris quand
il a eu connaissance des fables publiées
par certains journaux qui croyaient ce-
pendant reproduire le récit de témoins
oculaires. »
II serait donc très intéressant d'appren-
dre de M. Andréas Memor par quoi ou par
qui M. le duc de Gramont avait les mains
liées.
1 ̃̃̃'•• John Lemoinne.
met en route après avoir chargé Riballier
de veiller sur la vertu de sa femme.
C'est une mission assez délicate, d'au-
tant plus que Mrao Chamorin, mécontente
de se voir ainsi placée sous la surveillance
de la haute police de l'hôtel, a juré de se
venger sur le malheureux Riballier. Les~
officiers de la garnison de Tours, au nom-
bre d'une cinquantaine environ, dînent
habituellement à l'hôtel du Grand-Cerf.
D'accord avec l'ingénue Mmo Chamorin, ils
ont l'air de la connaître depuis long-
temps ils lui baisent la main, ils lui
prennent la taille; il y en a même, jecrois,
qui la tutoient. L'ingénue leur chante une
chanson de troupiers un peu plus que gri-
voise, dont les officiers reprennent le re-
frain en choeur, de sorte que cette jeune
femme a tout l'air d'une dévergondée de
bas étage. Va-t-on parler, à ce propos, de
réalisme ? Je ne sais rien de moins vrai,
de moins observé que cette scène absolu-
ment ignoble et fausse, surtout dans le
milieu t)ù là place l'auteur.
On peut se figurer l'étonnement de Ri-
ballier, qui s'était fait une tout autre
idée delà femme de son associé. Mais, en
véritable don Juan qu'il est, il veut tirer
parti pour son compte de la situation, et
il s'imagine avoir obtenu un rendez-vous
nocturne de la belle Valentine Chamorin.
Aussi est-il fort embarrassé lorsqu'il se
trouve plus tard en face de l'homme aux
chapons qui revient du Mans. Heureu^e-
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