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Titre : La Croix

Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte

Éditeur : La Croix (Paris)

Date d'édition : 1937-10-24

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 104176

Description : 24 octobre 1937

Description : 1937/10/24 (Numéro 16779)-1937/10/25.

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG87

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k443156w

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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ADVENIAT REGNUM TUUM

Dim. 24. XXHI» après la Pentecôte. Saint Raphaël, archange.

Lundi 25 octobre. Saint Chrysanthe. Mardi 26 octobre. Saint Evaritte.

La Journée

Paris, le 23 octobre 1937.

Samedi après-midi, a eu lieu à Marseille l' intronisation d e S. Exc. Mgr Delay.

Le Comité de non-intervention se heurte à de nouvelles difficultés soulevées par l'Allemagne, l'Italie, le Portugal et la Russie, à propos de l'enquête qui doit être faite, en Espagne, par la Commission spéciale, sur le nombre des volontaires étrangers.

Le gouvernement italien fait savoir qu'il ne fera plus de « concessions substantielles » au Comité de nonintervention et décline toute responsabilité en cas d'un échec éventuel.

M. Van Zeeland, qui rentre dimanche à Bruxelles, remettrait aussitôt sa démission de premier ministre, en raison du malaise politique provoqué par une enquête ouverte au sujet d'irrégularités à la Banque nationale, au temps où il en était le vice-président.

«

M. Chautemps, président du Conseil, prononce dimanche à Châteauroux un important discours qui sera radiodiffusé vers 14 h. 30 par les postes d'Etat et les postes privés.

Samedi après-midi, à Vincennes, l'Union des Syndicats de la région parisienne a réclamé des mesures contre la vie chère et affirmé sa solidarité avec l'Espagne gouvernementale.

LA CAMPAGNE ALLEMANDE CONTRE LA TCHÉCOSLOVAQUIE Prague ne perd pas son sang-froid

On mande de Prague que loin de se laisser Intimider par la furieuse campagne de presse menée par le III* Reich contre la Tchécoslovaquie à la suite des incidents de Teplice, le gouvernement de Prague semble résolu ft répondre par le sang-froid et la fermeté aux attaques dont 11 est l'objet de la part des membres du parti de Henlein.

Par mesure de police, et jusqu'à nouvel ordre, toutes les manifestations politiques sont interdites, quelles que soient leur forme et leur tendance. D'autre part, le Conseil des ministres a décidé d'ajourner les élections communales qui devaient avoir lieu le 14 novembre dans 481 communes, dont 131 communes allemandes.

Enfin, le président de la Chambre sera prochainement saisi d'une demande^ de levée d'immunité parlementaire concernant le député Frank qui provoqua les Incidents de Tepliee.

On apprend, d'autre part, que le chef du département henleinniste de Pilsen, M. Krunes, personnalité marquante du parti des Allemands des Sudètes, a été arrêté pour malversation financière.

̃̃̃̃̃*̃̃•̃̃•̃•̃̃•̃̃̃•••̃̃̃•̃•̃••••̃̃̃>

La nacelle qui, en 1906, «ervit au premier vol officiel en aéroplane à Santos-Dumont •tt exposée actuellement au pavillon du Breul à i'Expotition.

Soir de consécration

C'est par vous, prêtres et catholiques, qu< la France retrouvera ce qu'elle a perdu soi âme. » RAYMOND Poincaré, 1928

Il y a deux hommes qui, cette semaine, ont dû savourer la coupe du bonheur total.

L'un est au ciel.

L'autre est ;ur la terre.

Au ciel, c'est le cardinal Luçon. Avoir vu ce qu'il a vu

J'ai là, dans mon bureau, une aquarelle de la cathédrale en flammes.

Cette peinture a ceci d'émouvant qu'elle a été brossée à la hâte, sous les obus, par la fille du bibliothécaire de Reims. Elle reste, pour moi, un témoignage vivant de ce que fut la frénésie de la folie humaine, s'acharnant à détruire ce que les plus grands d'entre nous avaient réalisé ici-bas.

Et voir ce qu'il a vu dimanche dernier la résurrection de sa cathédrale dans l'apothéose de tout un peuple.

Oui, cela constitue une plénitude exaltante de joie qui fait que, ce jour-là, le ciel doit avoir été, pour lui, encore plus le ciel.

#

Le second « heureux ». c'elt S. Em. le cardinal Suhard.

La vie, qui paraît si longue, elle tient dans le creux de la main, en quelques dates-époques.

Le reste n'en est que le remplissage.

Prenez la première Communion. le choix d'une carrière. le mariage. Ajoutez trois ou quatre dates à ces dates, et vous avez toute une existence humaine.

Quand Mgr Suhard regardera sa route, il verra, j'en suis sûr, de très belles choses.

Mais, au-dessus de ces choses, la consécration de Reims se dressera à l'apogée de ses souvenirs, comme la cathédrale se dresse au-dessus des pays qui l'entourent.

Une cathédrale comme Reims, c'est quelque chose de presque surhumain.

Ce n'est pas seulement le l.eu de la prière, c'est l'effort d'une race pour sortir du chaos des faits, de la prison de nos sens. pour pénétrer mystiquement dans le domaine de l'impériétrable.

Dans un tel monument, longuement médité, plus longuement édifié, il y a quelque chose qui vient de très loin. c'est toute la foi des aïeux qui s'allie à la matière, et « l'informe », un peu comme l'âme « informe » le corps. C'est pourquoi, toucher à la cathédrale, c'est plus que profaner un tombeau, c'est attenter au « coeur innombrable » d'une race. c'est jeter à la destruction ce qu'il y a de plus vivant dans la vie.

Aussi, je me figure très bien le cardinal Suhard, dans sa chambre, au soir d'un tel jour.

Je le vois à sa fenêtre, au-dessus de Reims endormi. tout frémissant encore des inoubliables émotions, et se disant cette vérité, qui est plus grande qu'un homme « J'ai vécu cette journée-là » A une date où tout meurt dans la nature, j'ai revu la cathédrale plus jeune que jamais

J'ai oint ses murs.

Comme Jean et Pierre allant au tombeau, j'ai constaté la résurrection. Resurrexit sicut dixit. Alleluia

Oui. quelle date-époque dans l'existence d'un mortel

A cette cérémonie, je n'ai pu assister.

Tout s'y est opposé.

Et puis. faut-il l'avouer.. ? je l'aurais regardée avec un certain sentiment d'envie. Dans un ordre d'idée infiniment plus modeste, moi aussi, je rêve de la consécration d'une belle église.

Vous savez bien laquelle.. ? Mais comme c'est long Une année encore.

Plus, peut-être

Et je suis seul. tout seul, en dehors de toute assistance officielle.

Sainte Odile. là-haut, en votre paradis bleu, faites donc à saint Remi une scène de pieuse jalousie. Et hâtez le jour où, après avoir chanté Reims glorieusement ressuscité, je chanterai aussi la naissance de votre cathédrale de grès rose. enfin terminée

Car, de plus en plus, il nous faut des églises.

La France se tourne et se retourne comme une malade enfiévrée qui ne trouve de repos nulle part.

Elle demande son salut à la Science. au Progrès. à la politique.

Or, sa grande. sa seule maladie

est d'avoir perdu l'Amour.

Une cathédrale se bâtit avec des pierres, mais surtout avec de l'amour.

Quel contraste entre un chantier du moyen âge où, pieusement, s'empressaient des Confréries de tailleurs de pierre, de sculpteurs, de ferronniers, de ciseleurs, de verriers. et un chantier 1937, conscient et organisé

Cette différence, je la vis depuis deux ans.

Pas sans douleur.

Le fossé qui les sépare, ces deux chantiers, c'est, très uniquement, celui aui sépare t'Amour de la Haine.

*•

Alors, avec tendresse, réparons nos anciennes églises.

Généreusement, bâtissons des nouvelles.

Elles sont les mains tendues audessus des iniquités de la terre et l'appel incessant vers les hauteurs. N'allons pas chercher pour elles des lignes extraordinaires.

Bâtissons avec notre cœur, mais aussi avec notre tradition, les yeux fixés sur cette cathédrale, expression suprême d'un, suprême 'âge de foi.

Tu es toute simple. une et innombrable à la fois. s'écriait Bourdelle devant Reims.

Tu es toute jeune et toute pure. Autour de toi, grand'mère gothique. tout semble rapetissé. Tu demeures éclatante en ta f orce immobile. Tu ne peux mourir, tout entière, jamais 1 O notre bonne cathédrale, défends par ta beauté la suprérnatie de l'Esprit.

Sauve l'âme de la cité

PIERRE L'ERMITE.

̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃i

L'illustre savant EDOUARD BRANLY, qui, malgré son grand âge. poursuit toujours ses expériences dans son laboratoire de l'Institut catholique de Paris, a fêté samedi son 94° anniversaire.

]̃̃̃•̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃•̃̃̃̃̃«̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃•

Montrons

notre force

M toujours opposer la force et le droit, on finit par se convaincre de la fatalité d'un choix à faire entre deux inconciliables.

Pourtant, la force n'a en soi rien de mauvais, et plusieurs grandes occasions nous ont été fournies, au cours du siëcle, de la voir faire triompher de justes causes. Des pays comme le nôtre, dont le principal souci est de servir la paix avec un désintéressement et une continuité reconnus par la majorité des peuples, doivent savoir éviter les attitudes qui pourraient laisser croire à leur fragilité.

Voici quelques semaines, la France a f ait, au cours des ma- nœuvres de Normandie, étal devant les délégués de toutes les armées du monde de son magnifique équipe- jment militaire dans la métropole. C'est bien.

Mais depuis cette époque, des événements nouveaux sont surve- j nus, des menaces ont inquiété les défenseurs de certaines de nos loin- /aines frontière*. Aussi le chef du gouvernement vient-il de convoquer à l'hôtel Matignon les ministres d'Etat présents à Paris, les ministres ou représentants qualifiés de la Dé- j fense nationale, des Affaires étran- gères, des Colonies, des Finances, j Fort peu de chose a évidemment transpiré de ce qui fut décidé au cours de cette réunion. Le fait qu'elle a été tenue constitue à lui seul une indication suffisante. H est facile de prévoir qu'un prochain voyage d'inspection de M. Daladier à Tunis sera suivi du renforcement des garnisons dans le protectorat et même en Algérie. Un empire de 100 millions d'habitants doit de temps à autre, si c'est pour lui le seul moyen d'obtenir respect et considération, sa- voir montrer sa puissance. P. L. J

C'est ce dimanche que sont inaugurés, en présence de S. Em. le cardinal SUHARD et des évêques de la province ecclésiastique de Reims, la tour et les portails complètement restaurés de la cathédrale de Soissons. Cette cérémonie, venant après celle de dimanche à Reims, consacrera la résurrection des cathédrales martyres. (On lira plus loin l'étude historique qu'en a faite M. rabbé HENRI DOYEN, maître de chapelle de la cathédrale de Soissons.)

~I8rr.

LA NON-INTERVENTION EN ESPAGNE Le Comité de Londres se heurte

à de nouvelles difficultés soulevées par l'Italie, l'Allemagne et la Russie

Vendredi après-midi, I élaboration du projet d'accord par le sous-Comité de non-intervention a été pécédée par une longue discussion, au cours de laquelle il est apparu encore une fois que de nombreux obstacles restent à surmonter. Eu effet, le Comité s'est heurté de nouveau à trois difficultés essentielles soulevées par les mêmes nations qui ont déjà mis en péril, par .eur attitude passée et récente, l'accord ce non-intervention. Ce sont

L'exigence italienne de requérir l'unanimité pour qu'une décision ait un caractère valable et exécutoire. 2° Les réserves faites par les Soviets sur certains points du plan anglais, notamment le maintien du refus d'admettre l'exercice de la belligérance avant le retrait total des volontaires d'Espagne.

3° Le refus italien, allemand et portugais d'accorder un caractère définitif

1--l-

LA JOURNÉE DES MISSIONS

Un message radiodiffusé de Mgr. Costantini

,4 l'occasion de la Journée des Missions qui a lieu le 24 octobre, Mgr Costantini, secrétaire de la Congrégation de la Propagande, a prononcé, samedi soir, à Radio-Vatican, l'allocution suivante

Les fous sublimes de l'amour La journée d'aujourd'hui, consacrée aux missionnaires, peut bien s'appeler la journée de l'amour, puisque les missionnaires sont les fous subllines de l'amour de Dieu, qui s'en vont au loin, en butte à toutes sortes de dangers, pour étendre le royaume du Christ, le royaume de l'amour et de la solidarité humaine.

Pour les bienfaiteurs des missions également, pour vous, mes chers auditeurs, c'est la journée de l'amour, parce que votre coeur s'ouvre aux bénédictions de la charité. '*£ «̃ r

Témoignages de missionnaires ̃ j Si j'en avais le temps, je voudrais • vous lire des lettres, de missionnaires. Laissez-moi du moins vous en citer une, j qui arrivait des réglons polaires ces I jours derniers à la Propagande. Le misi sionnaire qui l'envoie demande un aéroplane pour parcourir plus facilement les distances immenses et visiter ses i chers Esquimaux. « J'ai voyagé pendant deux mois, dit-il, j'ai fait 2 2 000 kilomètres environ, en traineau, à cheval, en bateau, à pied, escaladant les montagnes, traversant lacs et fleuves, pataugeant dans les marais. J'aidais mes compagnons de voyage, je portais sur mon dos nos bagages et nos embarca'̃ tions; la nuit, je dormais à terre, sur la neige ou sur la glace, sous la tente, i côte à côte avec les Esquimaux qui me I conduisaient; nous partagions nos mair I gres repas de viande de renne et de i viande de phoque, et nous partagions aussi notre vermine.- Je suis jenne encore et tout cela ne me coûte guère. Mais n'est-il pas surprenant de voir notre vénérable évêque, que ses 74 ans n'empê-

P. L.

et obligatoire aux évaluations que les commissions devraient faire des forces totales combattant dans les rangs des deux armées espagnoles. Les boviets semblent adpoter d'ailleurs en cette matière une attitude analogue.

M. Eden, sur ce dernier point, a répliqué aux quatre opposants que s'ils persistaient dans leur attitude l'envoi des Commisions serait sans objet. Il sougaranties d'impartialité seraient prises dans la constitution des Commissions. 11 envisagea même la possibilité de confier à un super-commissaire le soin de veiller. à l'impartialité des deux organismes. Mais, en conclusion, le secréligna d'ailleurs que les plus grandes taire d'Etat insista. de nouveau sur le fait que, si les estimations des Commissions ne devaient pas engager les gouvernements, il était inutile d'en parler. (Voir la suite page 2.)

chent pas de mener la même vie! Les Esquimaux me disent leur profonde affction pour lui, ils m'ont dit sa patience à supporter les piqûres des moustiques, et son extrême fatigue quand ili doivent l'aider à descendre de cheval, les jambes quasi paralysées après ses longues courses dans la glace et dans la neige.

Des épisodes de ce genre constituent la trame commune de la vie des missionnaires, et chaque jour l'écho en parvient à la Propagande.

(Voir la suite page 2.)

M. CaMPINCHI, ministre de la Marine, a visité vendredi et samedi les différentes installations de l'arsenal de Toulon. Le voici passant en revue les marins de Saint-Mandrier (base d'hydravion»).

M. VOn Ribbentrop On s'attend, à Bruxelles, est allé conférer |* prochaine à Rome démission avec M. Mussolini de M. Van Zeeland

M. 1. von Ribbentrop, ambassadeur d'Allemagne à Londres, est arrivé, vendredi, en avion à Home. Il s'est rendu presque aussitôt au palais de Venise, où il a eu un entretien avec M. Mussolini. Il a été ensuite reçu au palais Chigi par le comte Ciano, ministre des Affaires étrangères, puis de nouveau par M. Mussolini.

On assure naturellement dans les milieux officieux de Home et de Berlin que ces visites ont eu un caractère strictement protocolaire.

un a des raisons de croire cependant que le séjour de M. von Ribbentrop à Home n'a pas uniquement le caractère privé qu'on lui prête oflkiem>ement, mais qu'il est très vraisemblable que 1 ambassadeur a été chargé par M. Hitler, d'une mission spéciale auprès de M. -Mussolini.

11 serait question aussi, dit-on, d'une vaste manœuvre diplomatique destinée A préparer l'accord des quatre puissances, dont M. Mussolini n'ibandonne pas le projet.

Tout en se montrant discrets, les milieux politiques allemands laissent entendre que le Führer s vraisemblablement chargé M. von Ribbentrop de presenter à M. Mussolini de nouvelles suggestions concernant l'attitude commune de l'Allemagne et de l'Italie dans la question d'Espagne, au cas où les délibérations du Comité de non-intervention aboutiraient à une impasse.

On croit, à Berlin, que M. von Ribbentrop s'entretiendrait aussi avec le Duce de « l'activité anliallemande » dans les Etats de l'Europe centrale, de même que des relations avec la Tchécoslovaquie et avec l'Autriche.

Enfin, M. von Ribbentrop, croit-on fi Berlin, a évoqué également la question des revendications coloniales allemandes, dont M. Mussolini et M Hitler se sont déjà entretenus au cours de la récente visite du Duce en Allemagne.

L'Italie participerait aa pacte germano-polonais anticommuniste Berlin, 23 octobre. De source japonaise, on apprend que !e comte Mushakoji, ambassadeur du Japon à Berlin, séjourne actuellement a Rome.

Certains milieux généralement bien in-

formes croient «avoir *}u« Je r!i'|ilaoement

l'. (<>l'IDéB. C",rnil'nl., o;av<>ll', qUt: k dl""rn,em., e. n. t

[de l'ambassadeur nippon si ,-i-aii £n, rela-

tion avel voyage de M. von Rwihentrop et le pacte german~ "M cnntre le Komintern. Ils font prévc'ir i.no participation de l'Italie à ce p:«cl

Le Xlir Congrès

de recrutement sacerdotal à Bourges

La Journée des dames, des jeunes filles et des malades

(Lire en page 2 le compte irendu de notre envoyé spécial)

~8I;I8i.I8i'

Le Saint-Père

et les enfants basques

De notre correspondant romain On sait avec quelle paternelle compassion Sa Sainteté prend à cœift- le sort de toutes les victimes de la guerre d'Espagne, parmi lesquelles les enfants basques occupent, à tant de titres, un rang privilégié. C'est spécialement pour eux, c'es/ pour leur témoigner sa sollicitude pontificale, qu'il a déjà envoyé depuis plusieurs mois son représentant permanent, Mgr Antoniutti. Mais le Saint-Père n'en suit \>as moins, n'en bénit pas moins les splendides efforts accomplis en leur faveur par le Comité français, activement dirigé par S. Exc. Mgr Mathieu, évêque de Dax, et dont S. Em. le cardinal Verdier et S. Exe! Mgr Feltin assument la présidence d'honneur. On ne sera donc pas surpris que l'œuvre de secours aux enfants basques dût faire, en grande partie,

L'n nouveau malaise règne actuellement dans les milieux j.olitiques belges, où l'on envisage une démission de Cabinet qui, selon certaines personnalités, pourrait être un fait la semaine prochaine.

C'est une instruction ouverte au sujet d'irrégularités dans les écritures de la Banque nationale qui est à l'origine de ces hruits.

L'instruction portg. en effet, sur des faits qui remontent T l'époque où M. Van Zeeland était encore vice-gouverneur de l'Institut d'émission, et le premier ministre annonce son intention de se défendre.

En raison de cette tuquête, M. Van Zeeland, qui se trouvait encore. samedt matin, à Roquebrune, près de Cannes, a décide! d'avancer la date de son retour, flxée primitivement au 27 octobre. Dès son arrivée, prévue pour dimanche, il arrêtera, d'accord i\cc ses collaborateurs, la date du prochain Conseil. Bien que Je gouvernement ne suit pas encore démissionnaire, on oxamif*'» <*»!*>

M. Van Zeeland.

dans le» hautes «filières belge» lea medalités de la tuccésslon.

On estime qu'il n'est pas possible de constituer un gouvernement viable en dehors de la formule actuelle, "c'eatà-dire de l'Union nationale, groupant socialistes, catholiques et libéraux. Comme l'unité de vues ne règne ni parmi les socialistes ni parmi les catholiques et que d'importants remaniements minIstériels paraissent certains. on croit, dès à présent, que la crise ministérielle, désarmais Inévitable, ne se résoudn pas facilement et qu'il faudra peut-être plusieurs semaines avant de constituer un Cabinet.

Tout en tenant compte de l'obligation devant laquelle on se trouvera de modifier profondément l'équipe actuelle, on examine déjà la posaibllité de faire appel à une personnalité extra-parlementaire pour remplacer M. Van Zeeland. Une telle solution pourrait abréger la durée de la crise, du fait que les deux tendances qui existent parmi les socialistes ne s'affronteraient pas Il l'occasion de l'attribution du portefeuille de premier ministre.

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l'objet de l'audience émouvante, que Sa Sainteté accorda la semaine dernière au sage et zélé pasteur du diocèse de Bordeaux. Personne n'ignore, en effet, combien la grande métropole d'Aquitaine s'est distinguée dans cette charitable émulation. Le Saint-Père félicita vivement Mgr Feltin de cette si méritante et louable entreprise, qui, en dehors de toutes contingences politiques, n'a de cesse qu'elle n'ait soulagé les membres souffrants et surtout les plus dignes de commisération, comme ces pauvres petits de la grande famille chrétienne. Et, d'un geste tout spontané, Pte XI remit à l'archevêque de Bordeaux une très généreuse offrande à l'intention de* enfants basques.

La bénédiction du Pape aux ancien. combattants franco-allemands

Un trait bien touchant a marqué la longue et affectueuse audience, que S. Exe. Mgr Dubourg, archevêque de Besançon, obtint du Saint-Père, à l'occasion de sa visite ad limina, mardi dernier. Apprenant que Mgr Dubourg devait regagner sans retara sa grande métropole bisontine pour présider, dimanche, la messe d'un Congrès d'anciens combattants, Sa Sainteté voulut rtre renseignée en détails. L'apostolique prélat, qui fut aussi un des plus vaillants aumôniers militaires de la dernière guerre, lui répondit que 2 500 anciens combattants du Doubs recevraient fraternellement, à cette occasion, 1 600 anciens combattants allemands.

Le cœur du Père commun ne laissa pus d'en être aussitôt très ému, et, embrassant tous ses fils dans'une affection sans frontières. Pie XI chargea Mgr Dubourg de leur apporter ses meilleures bénédictions.

L'audience du R. P. Frey A la veille de la rentrée du Séminaire français de Rome, qui sera très belle, malgré la difficulté des temps. le R. P. Frey est allé, mardi dernier. déposer le filial hommage de Sancta Chiara aux pieds du Saint-Père et recueillir de ses lèvres d'augustes consignes pour la nouvelle année scolaire. « Notre mot d'ordre, lui dit S. S. Pie XI. vous le trouverez dans l'Encyclique


•er le saint rosaire, d'où il ressort Particulièrement que la dévotion à Marie est plus que Jamais indispensable aux séminaristes et aux prêtres. La récitation du chapelet n'est-elle pas un merveilleux moyen d'entretenir et d'aceroltre, en leurs cœurs, l'inestimable trésor de la charité et de la pureté ? » Et qu'on n'objecte pas une fastidieuse monotonie A ce propos, Pie XI cita de mémoire la parole de Lacordaire, selon laquelle l'amour, tout en redisant la même chose, ne se répète jamais. < C'est pourquoi aussi, ajoutat-il, Nous offrons, comme cadeau, un chapelet aux jeunes époux qui viennent, en file interminable, placer leur nouveau foyer chrétien sous la Bénédiction du Vicaire de Jésus-Christ. Et si d'aucuns s'excusaient de n'avoir pas toujours le loisir de le réciter, Nous leur dirions que le Pape lui-méme. dont les journées sont peut-être encore plus remplies, avec la sollicitude de toutes les églises, ne va pourtant jamais prendre son repos sans avoir égrené son chapelet. Et même, lorsque Nous faisions de longues et pénibles ascensions de montagnes (et le regard du Saint-Père s'éclairait soudain de ces lointains et ravissants souvenirs !), jamais Nous n'avons manqué cette si douce et bienfaisante résolution t » Le R. P. Frey annonça au SaintPère la prochaine érection, dans une loggia intérieure du Séminaire français, de la statue de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, assise, l'Evangile sur les genoux, dans une attitude de méditation et d'enseignement de « sa petite voie x. Teresia docet 1 Pie XI, en entendant nommer sa petite Sainte de prédilection, éprouva visiblement un sentiment de joie et de reconfort, à la pensée au-ssi qu'une telle protection, particulièrement assurée au sacerdoce, ne manquerait pas de valoir à ces générations de jeunes lévites des grâces de choix pour la formation d'aujourd'hui et leur apostolat de demain. Sa Sainteté forma enfin de paternels et religieux souhaits pour la retraite de rentrée, qui sera prêchéc la semaine prochaine, par S. Exc. Mgr Gonon, évêque de Moulins nuis, faisant le vœu que le Séminaire français de Rome se peuplât toujours davantage, chargea son vénéré supérieur de la Bénédiction apostolique pour les élèves et leurs maîtres si dévoués.

La procure romaine

de Sainte-Marie de Tinchebray Le t\. P. Rondet nous Informe que les démolitions de la voie d'accès de Saint-Pierre l'ont obligé de transférer la procure et le scolasticat des prêtres de Sainte-Marie de Tinchebray au 17, via del Penitenzieri, Roma. C'est également le nouveau siège de l'œuvre de Notre-Dame de la Bonne-Mort, qui s'apprête à célébrer son jubilé le mois prochain, à Saint-Louis des Français, avec un discours très attendu de S. Em. le cardinal Pacelli.

Alvebne.

Un éditorial

de T « Osservatore Romano » sur les réunions d'Oxford

L'Osservatore Romano publie un éditorlal du comte Dalla Torre sur lej récentes réunions d'Oxford.

La presse protestante ayant exprimé son étonnement que l'Eglise catholique fût absente, l'organe du Vatican en donne la raison:

L'Eglise catholique, dit-Il, s'élève au-dessus de» tempêtes de l'esprit, audessus du tourbmcm des erreur» et des sophismes, au-dessus de la désolienthtiori des ftmes et des cerveaux, Elle dresse la masse compacte, éternellement Immobile, de la roche vaticane, à la fois havre et phare.

Ce sont les naufragés, Individus et confessions, qui doivent, au son de ces appels, se diriger vers elle pleins de confiance, et se reposer tous en elle, sur sa stabilité inébranlable. Si c'était elle qui se déplaçait, elle provoquerait une nouvelle avalanche, un bouleversement de plus, le bouleversement suprême et fatal vers le cataclysme et l'abîme. »

Les fonctionnaires envisagent une journée de protestation

La Commission exécutive de la Fédératioi des fonctiomiair<'3 a décidé de se 1x1 tire à la Commission des Finances de la Chambre dès la rentrée du Parlement. Elle a décidé également d'organiser une Conférence d'informalinns de tous les bureaux des Fédérations et des Syndicats pour examiner les moyens d'organiser une journée nationale de protestation avant la rentrée des Chambres. Les fonctionnaires se rameraient aux propositions gouvernementales s'ils pouvaient avoir l'assurance que, dans l'avenir. Ils seraient les bénéficiaires d'une indemnité de vie chère. Mais il faudrait duns ce cas rç.ie cette indemnité bénéficiât de l'échelle mobile et qu'elle soit calculée sur les indices du coût de la vie.

Chez les postiers

Le Conseil nations; de la Fédération postale a voté plusieurs rtsolutions. L'une d'elles concerne la semaine de quarante heures.

L'admlntstration des P. T. T., y déclare-t-on, a un caractère nettement commercial et Industriel les taxes postales, télégraphiques et téléphoniques n'ont pas, dans l'esprit du législateur, un caractère de fiscalité et viennent d'être fortement relevées dans l'unique dessein de procurer des ressources nouvelles et Importâmes à la trésorerie sans aucun bénénce pour le personnet. Le Conseil nallonal fédéral estime donc que la loi de quarante heures doit être appliquée très rapidement dans l'adminlslrallon des P. T. T.

La seconde résolution concerne l'in- demnité de vie chère. Elle fait siennes les déclarations de la Fédération des fonctionnaires qui déclare que les propositions gouvernementales sont Inacceptables. La Fédération rappelle que la grosse majorité des postiers gagnent moins de 1000 francs par mois et se trouvent ainsi dans l'impossibilité absolue de vivre décemment.

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maman

«Belle Jeunesse »

AVIS TRÈS IMPORTANT

Le succès remporté par le premier numéro de Belle Jeunesse, la revue hebdomadaire de la jeune Française, a dépassé tous les espoirs.

Nous avons dû procéder, jeudi, à un deuxième tirage, pour servir les demandes reçues par lettres et par télégrammes.

Quant au numéro 2 de Belle Jeunesse >, nous prions instamment nos dépositaires et amis de nous faire connaître autant que possible pour LUNDI MATIN le nombre d'exemplaires à leur envoyer à compte ferme.

« BELLE JEUNESSE »,

«7, rut Jeta Gomicm, Pérîs-f. C i.

Le XIIIe Congrès national de recrutement sacerdotal à. Bourges

De notre envoyé spécial Jban Péussren, par téléphone

La journée des dames,

des jeunes filles et des malades Vendredi soir, la journée s'était terminée comme la veille par des cérémonies solennelles célébrées dans les diverses églises, sous la présidence de NX. SS. les évêques, qui y prirent la parole. Comme la veille aussi l'assistance y était grande et recueillie. A Saint-Pierre, elle entendit S. Exe. Mgr Brunhes, évêque de Montpellier à Saint-Henri, S. Exe. Mgr Harscouët, évêque de Chartres à Saint-Bonnet, S. Exe. Mgr Heintz, évêque de Troves à Saint-Christophe. S. Exe. Mgr Villepelet, évêque de Nantes. Les prélats, en termes éloquents, mirent une fois de plus en relief la grandeur du sacerdoce et l'incomparable beauté du rôle du

prêtre.

Les réunions de la matinée de samedi

Samedi matin, dès 7 heures, dans toutes les paroisses, les fidèles assistèrent aux messes dites à leur intention, y entendirent une allocution appropriée et approchèrent très nombreux de la sainte Table.

A 9 heures, à l'église Saint-Bonnet, le Saint Sacrifice fut offert à l'intention particulière des malades Mgr Mury, vicaire général d'Autun, y souligna, dans une très belle allocution, la fécondité de la douleur chrétiennement supportée et acceptée.

Une demi-heure plus tard, tandis que les jeunes filles militantes de l'Action catholique se réunissaient à l'Alhambra sous la présidence de Mgr Flyno pour participer à un échange de vues que dirigea M. le chanoine téron, les dames I se groupaient, au nombre de plus de '2 000, au Grand Palais. S. Exe. Mgr FilIon présidait, entouré de LL. EExc. NN. SS. Harscouët, Brunhes, Rlchaud, ainsi que des présidentes départementales de la L. F. A. C. F., Mmes d'Arcelles et Latour.

En quelques mots touchants, Mgr l'archevèque de Bourges dit le réconfort que lui donnent ces journées si fructueuses et si belles il renouvela l'expression de la gtatitude de tous envers NN. SS. les évêques.

Mme d'Arcelles, présidente départementale du Cher, remercia à son tour les prélats et aussi les ligueuses accourues si nombreuses, au prix quelquefois de grands sacrifices.

C'est, en effet, pour la Ligue féminine, le Congrès diocésain placé sous le signe du recrutement sacerdotal. Ce Congrès avait été préparé par une longue enquête sur le manque de prêtres. Dans trop de familles on a peur d'avoir un fils prêtre. Dans les écoles, trop souvent, les enfants reçoivent une éducation areligieuse, sinon irréligieuse. Voilà donc l'enfant devenu garçon qui prend place dans un milieu déchristianisé. Quels sont donc les devoirs des militantes d'Action catholique devant cette grave situation ? Avant tout, la prière puis le i-'attk-lljMrie, le soutien moral et matériel de l'œuvre des Vocations, l'aide apportée nttx groupements «"occupant des loisirs, enfin les écoles libres. Certaines réponses suggérèrent l'association de plusieurs familles, afin de pourvoir au trousseau et à l'entretien d'un jeune homme appelé par Dieu. Toutes insistèrent sur le grand bienfait de la prière en commun, la nécessité de témoigner toujours devant les en- fants de l'admiration pour le sacer- l'~ doce et les prêtres.

Travaillons donc, conclut Mme d'Ar-

celles, à gagner l'opinion, encourageons, fortifions les vocations, car « faire un prêtre, c'est sauver des milliers d'âmes ».

Mme Latour, présidente départementtale de l'Indre, souligne devant l'audi- toire conquis, l'excellent travail de formation accompli par les mouvements spécialisés. Mais pour que ce travail soit fécond, il importe que les militantes de ces mouvements trouvent des enfants bien préparés par un enseignement catéchistique approfondi. Et Mme Latour de signaler aux catéchistes volontaires la formation chrétienne des tout' petits, d'insister sur la nécessité de créer des équipes de catéchistes dans les paroisses sans prêtres et sur l'urgent besoin de cours de pédagogie catéchistique.

Aprês quelques mots d'encouragement de Mgr Fillon, S. Exc. Mgr Ri.chaud étudia, dans un magistral rapport l'influence de l'enseignement libre sur les vocations ecclésiastiques.

Mgr Richaud, avec la haute compétence que lui donnent ses fonctions de l'Action catholique, mit en relief l'importance primordiale de l'école libre et montra tout d'abord ''influence de l'enseignement libre sur les vocations. L'enseignement laïque tend à stériliser les vocations. L'école libre, au contraire, crée un milieu favorable à l'éclosion des vocations, en raison surtout de l'atmosphère et de l'esprit de foi qui y régnent. «

Que sommes-nous en droit d'attendre des écoles et des collèges libres en faveur dea vocations ? demanda Mgr Richaud II faut d'abord que ces établissements présentent une valeur pédagogique Incontestable. qu'Us donnent nne Instruction religieuse claire,

prudente, loyale qu'ils fassent vivre

l'enfant dans un cadre de renoncement et de générosité; qu'ils inculquent aux garçons un amour généreux de JésusChrist qu'ils leur apprennent le dévouement aux Ames et le désir de travailler pour leur, salut. Il ne faut pas, proclama Mgr Richaud, s'isoler du reste de l'Action catholique. L'application des méthodes et de la technique des mouvements spécialisés dans les groupements créés dans les écoles favoriserait le goût de l'apostolat méthodique et concerté et aussi l'éclosion de vocations ecclésiastiques. I Il importe que, dans ces établissements, le prêtre porte constante, ments. le prêtre ait constante, quoique discrète, la préoccupation de trouver d'autres prêtres cette préoccupation doit être aussi celle des maîtres chrétiens comme elle l'était des admirables Frères des Eçoles chrétiennes, auxquels Mgr Richaud rend un émouvant et juste hommage. Dans la dernière partie de son exposé, l'évêque auxiliaire de Versailles indiqua tout ce que l'enseignement libre attend de ceux oui sont intéressés à l'éclosion des vocations sacerdotales: on doit d'abord professer la plus grande estime pour l'admirable effort des ca- tholiques français relatif il la liberté de l'enseignement; on doit aussi veiller au recrutement de nos collèges. ne pas avoir peur des vocations, et surtout ne j pas voir seulement l'intérêt local. mais j s'intéresser avant tout aux besoin*! gé- |néraux enfin apporter à l'enseigne- c ment libre le concours financier si né- < cessaire. c S. Exe. Mgr Fillon tira, h la suite de ce splendide exposé, les consignes qu'il 1 laissa aux ligueuses être des éveil- c leuses de vie chrétienne, des catéchistes c

• bien formées; être enfin toujours dévouées aux vues de l'Eglise et à l'intérêt général.

La messe à la cathédrale Tous ces milliers de dames et de jeunes filles se retrouvèrent à 11 heures à la cathédrale, où fut célébrée une messe solennelle, en présence de tous 1 les évêques.

S. Exc. Mgr Villepelet, dans un très éloquent sermon, magnifia le rôle des mères pour créer dans les foyers le climat favorable aux vocations sacerdotales. Rappelant ce que l'Eglise demande de ses prêtres la chasteté, la pureté, l'obéissance, il montra que les mères doivent faire marcher leurs fils i dans cette voie royale, qui les conduira jusqu'au terme le sacerdoce.

Et d'abord la pureté une source empoisonnée ne peut donner une eau limpide. La chasteté au foyer s'impose depuis l'enfance jusqu'à l'adolescence; les mères doivent veiller sur leurs enfants I pour que rien ne vienne ternir leur InI nocence, ni la presse, ni le cinéma, ni l'objet d'art, ni la liberté du langage, ni l'indécence dans la tenue. A côté de ces devoirs de chasteté s'impose au prêtre celui de l'austérité. Les familles riches ne doivent pas s'opposer aux vocations sacerdotales c'est dans les familles austères que naissent ces vocations. Il faut habituer les enfants à l'esprit de sacrifice, à respecter la vie simple du prêtre. Aînsi, peu à peu, dans les familles chrétiennes, germeront ces vocations qui feront des enfants d'autres Christ.

L'arrivée

| de S. Exc, le nonce apostolique I S. Exe. Mgr Valerio Valeri, qui a daigné honorer de sa présence les dernières réunions du Congrès est arrivé en gare de Bourges à midi 35. Sur le quai de la gare, pour attendre le vénéré représentant du Saint-Père, étaient accourus M. Taviani, préfet du Cher M. le séanetur Laudier, maire de Bourges; LL. EExc. NN. SS. Fillon, Audollent, Flynn. Brunhes, Harscouët, Richaud, Villepelet; NN SS. Breton, Chastré, Signargout MM. les vicaires généraux Bohan et Signargout; les officiers de la garnison; M. le chanoine Defaye, supérieur au Grand Séminaire de Bourges; MM. les supérieurs des Séminaires de Blois et de Dijon; M. l'archiprêtre de La Châtre; lé R. P. Forestier, une délégation du Grand Séminaire et de nombreux membres du clergé. A sa descente du train, S. Exe. Mgr Valeri, qui était accompagné de Mgr Sigismondi, eut pour les personnalités- présentes des paroles très aimables. A la sortie de la gare, le nonce apostolique fut acclamé chaleureusement par une foule nombreuse. Et les voitures automobiles s'éloignèrent sous la pluie.

La grande réunion des dames Dans une conférence très simple et d'autant plus prenante, S. Exc. Mgr Flynn, évêque de Never», rappela aux miniers de dames et jeunes filles» massées à 14 heures dans la cathédrale leur devoir de militantes de FAction catholique et plus spécialement leur devoir en face de la crise des vocations. L'œuvre du recrutement sacerdotal est avant tout une question d'Ames. Toute femme, toute jeune fille chrétienne doit avoir dans son cœur et rayonner autour d'elle quelque chose de sacerdotal, orienter son action, ses prières, ses souffrances,, vers le sacerdoce. Elle doit d'abord penser au problème du sacerdoce, y penser d'une façon personnelle et vraiment, catholique, y penser avec l'âme d'nne femme et d'une chrétienne.

Le deuxième devoir, c'est de parler des vocations, d'en parler avec discer

nement. L'apostolat de la parole féminine est utile et nécessaire. Il faut parler du sacerdoce autour de soi en parler aussi aux enfants avec tact, avec délicatesse, sans faire pression sur eux, sans essayer non plus de les détourner. S. Exc. Mgr l'évêque de Nevers, dont l'allocution, toute remplie d'anecdotes, fit une grande impresion, poursuivit en exhortant les femmes et les jeunes filles à prier pour les vocations, à ne jamais oublier toute la puissance de la prière persévérante, faite de tout son cœur et de toute son âme. A la prière il y a des compléments indispensables la pénitence, le sacrifice, la souffrance.

Penser au sacerdoce, parler du sacerdoce, prier pour le sacerdoce et souffr pour 1& sacerdoce tel est le proiwc q*e traça Mgr Flynn, aux lliers de temraes présentes il leur laissa en descendant de chaire des exemples Marie, d'abord et aussi Jeanne d'Are.

Le Salut dn Très Saint Sacrement fut ensuite chanté par la foule et donné par S. Exe. Mgr Brunhes, évêque de Montpellier.

Les pères,

éveilleurs de vocation

Quelques instants après, la vaste salle du Grand Palais était comble d'une foule immense venue entendre l'éloquente parole de M. Georges Pernot et le concert spirituel organisé sons la hante direction de Mgr Signargout, maitre de chapelle diocésain.

Avec S. Exe. le non;e apostolique et au.i côtés de Mgr Fillon se trouvaient réunis LL. EExc. NN. SS. Audollent, évêque de Blcis; Girbeau .évêque de Nîmes; Flynn, évêque de Nevers; Brunhes. évêque de Montpellier; Richaud, auxiliaire de Versailles; Villepelet, évêque de Nantes; NN. SS. Chastret, Breton, Mery, Sigismondi; MM. les vicaires généraux Bohan, Signargoux et Ardant; le R. P. Forestier; MM. les cha- noines Lenert, Defaye, Riffault. Lieutier.

S. Exc. Mgr Fillon, comme il sait le faire, avec délicatesse et charme, salua S. Exc. le nonce apostolique, éminent représentant du Pape très aimé, et M. G. Pernot, catholique, père de famille nombreuse, père d'un prêtre, parlementaire méritoire et ancien ministre dont nous sommes fiers.

Il n'est pas besoin de dire ici l'éclat et la chaleur communicative de son éloquence, qui lui valurent de fréquents et mérités applaudissements.

Après un fervent hommage au Souverain Pontife, M. Pernot marqua tout ce qu'il y a de complexe dans une vo:ation sacerdotale, essayant de dégager quelle part a le père de famille dans l'éclosion d^ ces vocations.

A une heure où l'on fait appel aux forces morales et spirituelles, c'est-àlire au catholicisme, quel rôle doit donc jouer le clergé français au point de vue social ? Ce que l'on réclame d'abord de lui, :'est la régénération de la famille fran- ;aise, de ses vertus de discipline et de lëvouement à l'intérêt collertif la lutte contre tout ce qui l'a désagrégée j a licence des rues, le divorce, le travail le la mère au dehors. Le prêtre -sorti l'une famille nombreuse aura mieux

La non-intervention en Espagne

(Suite de la première page.) Finalement 11 fut décidé, pour éclaircir toutes les Intentions, de demander aux gouvernements s'ils acceptent d'être liés par les chiffres qui seraient fixés par les Commissions en Espagne ou s'ils sont disposés à proposer une autre méthode pour fixer ces chiffres.

Par ailleurs, on croit savoir que la question du retrait préliminaire a suscité également certaines difficultés. Le 1 chiffre de 1 000 combattants, qui avait été proposé, n'aurait pas encore été ac- cepté par la délégation Italienne, C'est ¡ là un point sur lequel le comte Grandi I consultera, croit-on, son gouvernement. D'autres difficultés auraient aussi éte suscitées sur ce point par le délégué soviétique.

L'impression recueillie auprès de plusieurs délégués est, cependant, que des chances d'accord existeraient sur le chiffre de mille.

Mais on s'attend à ce que les discussions, dans l'ensemble soient plus longues qu'on avait Imaginé. Ce qui prouvera que les manœuvres pour gagner du temps en faveur de l'un ou l'autre des deux camps espagnols, ne seront abandonnées par aucun de leurs partisans. Et l'on peut se demander, jusqu'à quel point la sincérité prédomine dans les discussions.

L'Italie décline toute responsabilité d'un échec éventuel

Llnformazione Diplotnatica publie la note officieuse suivante

Le oours pris par les discussions qui se sont déroulées au sein du Comité dus neuf a été suivi avec beaucoup d'attention dans les milieux responsables italiens.

C'est un fait que la clarification apportée par l'Italie dans la séance précédente et qui avait été saluée, dans tous les milieux de bonne foi, comme une contribution réelle à. la collaboration européenne, n'a pas eu la suite que l'on aurait ptL espérer. Arrivée sur le terrain de l'application pratique des principe? acceptés, de graves difficultés se sont élevées, qui ont .alourdi la discussion et compromis les résultats de la premier; séance.

L'attitude du représentant russe a été en opposition nette avec ce qui avait été décidé et la ligne de conduite franco-anglaise est apparue inexplica- blement indulgente envers l'attitude russe, ce qui n'a pas trop surpris les milieux responsables italiens.

Croire que l'italie puisse faire d'au- tres concessions substantielles est absurde. L'Italie a ses papiers en règle. Evidemment, la liquidation du front des Asturies a réveillé les oppositions et les intransigeances des gauches de France et d'Angleterre.

Ou ne peut, dans l'état actuel des faits, affirmer que le Comité de nonintervention soit de nouveau sur le point de couler à pic, mais ce que l'on peut honnêtement affirmer, c'est qu'il serait grotesque de vouloir attribuer la moindre responsabilité 1t l'II a lie ». >

Cette note est d'autant plus impor- tante que Vlnformazlone Dlpiomatlca est, 1 non seulement inspirée mais même ré- < digè>, dit-on, par le chef du gouverne- < ment en personne.

Londres où l'on attribue à la déléga- 1 Elle a causé une certaine surprise à J tion Italienne comme d'ailleurs à cer- J laines autres une responsabilité im- '< portante dans les difficultés que ren- contre le Comité de non-intervention, 1 Le sous-Comité de Londres < se réunira mardi l

C'est mardi à 16 heures et non pas 1 lundi, comme on l'avait tout d'abord an- t noncé, que le sous-Comité de non-in- t terventlon tiendra sa prochaine réunion. 1 Ce délai a été décidé afin de permettre c aux divers gouvernements d'étudier avec plus de loisir le texte de la résolution, d qui leur a été communiqué. n

̃ ̃«.

Dernières Nouvelles l'anniversaire

de la bataille de l'Yser Bruxelles. 23 octobre. Le 23» anniversaire de la bataille de l'Yser a été commémoré, par ordre du ministre de '̃ la Défense nationale, dans toutes les garnisons du pays.

Plusieurs manifestations sont prévues pour demain, auxquelles ne prendront part ni l'armée ni le gouvernement. En •prévision d'incidents possibles, d'importantes mesures d'ordre seront prises.

«..

Les volontaires Italiens en Espagne

Rome, 23 octobre. L'Agence Stefani publie le comintɧ<nié officiel suivant « Les ambassadeurs d'Italie à Paris et à Londres ont été chargés de communiquer oHlciellement aux gouvernements français et britannique que les volontaires italiens en Espagne se montent environ au chiffre de 40 000, ainsi qu'il a été communiqué par Vlnformazione Diplomaticn

Celui qui dit le contraire ment, en sachant qu'il ment.

̃̃•̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃aaaaaaaaaBaaas

appris le dévouement, ̃ l'abnégation, la collaboration au bien commun. Bien davantage encore, les catholiques, guidés par leur clergé, doivent travailler à l'union de tous. Quel rôle immense et grand que celui du prêtre, allant au peuple le cœur ouvert et la main tendue, transformant les chrétiens de nom en chrétiens véritable, enseignant à tous les devoirs de la justice et de la charité sociale Pour le préparer à ce rôle, le père de famille peut beaucoup par les conseils, par l'exemple et par la formation du cœur enfin. A son fils le père inspirera l'amour des œuvres et de l'Action catholique c'est là que le futui prêtre fera son apprentissage.

Cette allocution fut, on s'en âoule, très applaudie. Les applaudissements redoublèrent quand S. Er c. Mpr Valeri prit la parole pour dire son admiration, son émotion profonde aussi en voyant l'amour que la France nourrit pour le Pape.

Devant la foule attentive, Mgr le Nonce apostoliquc dit toute la grandeur du prêtre, souligna l'importance de l'éducation familiale. Voir son fils consacrer, absoudre, consoler, quelle joie! Nous sommes aujourd'hui à l'aurore, conclut S. Exc. Mgr Valeri les Séminaires français se repeuplent, et, demain, ce sera le soleil. Et la France, fille aînée de l'Eglise, marchera en tête des autres nations pour enseigner à tous le chemin du bonheur et de la paix.

La réunion prit fin comme elle avait commencé par l'exécution parfaite de divers morceaux, exécutés à la perfection.

Nous fûmes notamment régalés d'entendre te Sanctus et le Benedictus, de la messe du Pape Marcel de Palçstrina, et -divers autres admirables monceaux de Hîendel, Berlioz et Schumann.

Et. l'on se sépara après avoir médité lutte contre tout ce qui l'a désagrégée 111.

t

LA JOURNÉE DES MISSIONS

Un message radiodiffusé de Mgr Costantini

,1 (Suite de la première page.) 1 Ailleurs, les missionnaires sont brû- lés par le soleil des tropiques ou menacés par les dangers de la révolution ou de la guerre, ou bien ils se débattent dans les difficultés et les vexations sournoises des persécutions légales. Et ils vont, sans se troubler, baignant leur j chemin de leur sueut et parfois de leur sang. Gloriamur in tribulationibus. Nous nous glorifions dans les tribulations >, répètent-ils avec saint Paul. (Romains, v, 3.)

• A Changhal, le mois dernier, les bombes éclataient sur un hôpital entre les deux lignes de feu. < Nous n'aban- donnerons pas nos malades, déclarent j les religieuses 1 > Les murs s'écroulent, et les Sœurs profitent d'un instant de répit, la nuit, pour transporter ailleurs les malheureux. Elles partent, elles aussi, mais les dernières, pour aller soigner les malades dans un endroit plus sûr, et les voilà qui se retournent et qui jettent en pleurant un dernier regard à leur vieil asile de douleur et d'amour elles ne voient plus qu'un amas de décombres fumants. Le devoir de la charité

Nous devons aider ces fous sublimes de l'amour, car le monde ne peut pas vivre dans cette atmosphère intoxiquée de haine. Si l'on dépense des milliards pour armer les hommes contre les hommes, n'est-il pas juste que nous cherchions à recueillir au moins quelques aumônes pour secourir les missionnaires qui consacrent leur vie à répandre l'amour de Dieu et des hommes ? On a peine à le croire, mais le courage de l'amour est plus difficile parfois que le courage de la haine et pourtant, il faut avoir foi dans l'amour, il faut avoir foi dans un destin plus serein de l'humanité, il faut que le règne du Christ s'étende, panec qu'il n'y a pas au monde d'autre nom dans lequel l'humanité puisse trouver son salut. (/ Corinth., xv, 25, et Actes, iv, 12.) 1 Seul l'amour chrétien est fécond, constructif, rédempteur, tandis que le. bolchevisme n'est qu'une. ignoble et atroce parodie de l'amour et ne laisse derrière lui que des ruines, des larmes et du r sang. V

Un homme politique illustre disait récemment < Vivez pour la fraternité des hommes, qui implique la paternité de Dieu. »

Appel aux chrétiens

Je m'adresse d'abord aux chrétiens. Tout chrétien devrait être, comme aux premiers temps de l'Eglise, uu missionnaire, et s'il ne peut l'être en personne, qu'il le soit en procurant aux missionnaires lointains les moyens de travailler. C'est un devoir de la vocation chrétienne, c'est un acte de gratitude envers Dieu, qui nous a fait la grâce de naitre dans le sein de l'Eglise. Le matin, quand je vais voir le cardinal, préfet de la Propagande, pour régler avec lui le travail de la journée, je le trouve souvent penché sur un atlas: son regard va du pôle Nord au cap de Bonne-Espérance, de la Chine a la Terre de Feu, car les missionpaires se trouvent partout, ils nous écrivent i de toutes les régions de la terre, nous 1 décrivent tours travaux, leurs besoins, I leurs espoirs, leurs inquiétudes et leurs i tribulations, et ils demandent à < l'Œuvre de la Propagation de la Foi c des secours pour vivre, pour construire une église, ouvrir une école, un orphe- > linat, un hôpital, vêtir les indigents, donner à manger aux affamés. Le Pape a dit qu'il ne rougissait pas j de se faire mendiant pour les mission- naires. Aujourd'hui, il jette un cri de détresse qui doit arriver au cour de tous les catholiques, et demande l'obole E de l'amour pour alimenter l'amour. La voix du Pape est la voix même du Christ, qui répète à travers les siècles, comme un indicible gémissement i « J'ai d'autres brebis qui ne sont r pas de cette bergerie, Il faut que s je les attire à moi, qu'il u'y ait 1 plus qu'une seule bergerie et qu'un seul t ( Pasteur. » (Jean, x,.16.) Quand viendra r

j ce jour ? Nous ne le savons pas, mais nous savons qu'il viendra certainement, et nous devons le hâter de nos prières et de notre charité, nous devons le hâter en favorisant l'éclosion des vocations missionnaires.

Appel aux non-chrétiens

Mais je veux aussi m'adresser, pour les missionnaires, aux non-catholiques, et j'aime à solliciter l'aumône de tous les hommes de bonne volonté. Je fais appel à eux au nom de la civilisation et de la solidarité humaine.

Quand j'étais en Chine, je reçus un jour 500 dollars d'un général paien « Ne vous étonnez point de mon offrande, me dit-il, moi aussi je veux aider les missionnaires, parce qu'ils font du bien. > Dernièrement deux Sœurs se présentaient à la Propagande. Je reconnus en l'une d'elles, sous le voile religieux, une princesse d'une grande famille romaine. Elles me parlèrent de leur projet d'aller fonder une léproserie en Afrique.

·1···11·1·111Y1111111i111

Le conflit

sino-japonais Des combats très violents se poursuivent sur le front de la route de LiouHang à Ta-Zang, jusqu'à 10 kilomètres vers l'Ouest.

D'après l'Agence chinoise Central News, une attaque ji.ponaise faisant suite à un intense bombardement a contraint les forces chinoises à évacuer Chen-Chia-Goug, à 6 kilomètres au nordest de Nan-Ziang. Des contre-attaques chinoises venant du Sud contre KechiaPailou ont échoué.

Sur la route de Liou-Hang à Ta-Zang, les attaques japonaises contre ChenChiaque et You-Chlache, à 2500 mètres au nerd de Ta-Zang, ont échoué. Les troupes chinoises occupent toujours Kouang-Fou.

Le maréchal Tchano-Hsae-Liang aurait été exécuté

L'état-major japonais apprend « de source sûre chinoise que 1'; maréchal Tchang-Hsué-Liang a été/ exécuté par ordre du maréchal Tchan-Kai-Chek à la fin du mois de septembre, alors que l'on annonçait sa nomination comma. commandant en second des troupes chinoises, pour ne pas alarmer les ancienes troupes du jeune maréchal dont quatre divisions étaient affectées à la défense de la province du Chantoung. La situation des Missions religieuses a Sien-Hsien

Un messager appartenant à l'armée japonaise et qui est revenu à Tien Tsin. de la région de Sien Hsien, après un voyage particulièrement mouvementé, rapporte que tous les membres fies Missions relieuses de Sien Hsien sont sains et saufs. Les bâtiments seuls oat souffert des bombardements.

Par ailleurs, on est maintenant cer-,

Combien de religieuses pourrezvous envoyer là-bas ? P

Nous en avons déjà une vingtaine. Pensez donc, mes chers auditeurs, à I ces vingt fleurs de jeunesse, à ces suj hlimes folles de l'amour, qui vont s'en-

1 sevelir joyeusement dans une lépro-

série, sachant bien qu""elles auront chaque jour devant les. yeux le spectacle horrible d'une des plus terrib'es maladies. et qu'elles sentiront continuellement la puanteur des chairs pourries. 11 faut être chrétien pour comprendre un sacrifice aussi sublime et tendre la main pour aider des œuvres semblables d'humanité, de bonté, de civilisation, pour procurer' au moins le pain aux i humbles héroïnes de la charité. II faut savoir mobiliser tout l'argent pour toutes les oeuvres de bien. Le Souverain Pontife lui-même fait appel à tous les hommes de bonne volonté pour lutter contre le communisme.

Conclusion

Un missionnaire de Chine à qui son | évêque avait offert le moyen de se j garder des dangers des brigandages des communistes répondit « Nos prédécesseurs sont restés ici. au milieu des dangers. Si nous devons ajouter une page à l'histoire de notre Mission, il faut que nous sachions l'écrire du même style. Nous restons à notre poste >

N'est-ce pas un stvle magnifique, mes chers auditeurs, que le style des missionnaires ? Notre charité ne devra-t-elle pas avoir un style qui soit digne du leur ?

Des milliers et des milliers de mains se tendent vers vous des coins les plus reculés de la terre des mains tremblantes de vieux missionnaires, des mains robustes de missionnaires pleins de jeunesse et d'ardeur, et désireux de. travailler, des mains délicates de rellgieuses, des mnins blanches et des mains noires, des mains innocentes d'enfants. Au nom de tous les missionnaires, je vous remercie de votre charité, et avec eux j'implore pour vous et pour vos familles la bénédiction du Seigneur, qui marquera votre aumône sur les registres du ciel.

Et je vous salue avec les paroles de saint Paul Qui parce seminat, parce et metet (II Corinth, VI, 9). Qui sème peu moissonnera peu. Qui sème dans la bénédiction recueillera des fruits de bénédiction. Nolite deficere. (Galat., VI, 9). Ne vous lassez point de faire le bien.

Intronisation

de Mgr Delay évêque de Marseille

En la vaste cathédrale de Marseille somptueusement éclairée, décorée di plantes vertes et des étendards multi colores des provinces françaises, et er présence de nombreux fidèles et dl foutes les autorités civiles, militaires municipales, administratives, du corps consulaire et des représentants dee corps consultiez, a eu lion <wt <iprès- midi la cérémonie d'intronisation dE Mgr J.-B. Deluy, évêque de Marseille. A 15 h. 'M, un long cortège pénétrail dans la cathédrale en tête venalenl les prêtres des paroisses, ceux des Missions, les élèves des petit et grand Séminaires, les membres du Chapitre portant le camail rouge*; venait en.suite, sous un dais, l'évêque de Marseille, mitré, crosse en main.

Le Te Denm retentit en chant grégorien, exécuté par la schola des séminaires, les chanteurs de Saint-Joseph et les petits Vitagllano. Tandis qu< le chant emplissait le vaste vaisseau de la cathédrale, le nouvel évéque prenait place sur son trône, en face du Chapitre au grand complet.

Mgr Le Prévôt-Rampal a adressé à Mgr Delay l'hommage du Chapitre, des clergés régulier et séculier et des fidèles. Il a assuré le nouveau chef du diocèse de la soumission filiale du clergé, de sa collaboration absolue pour l'aider à réaliser la mission de l'Eglise, dans ce diocèse où déjà, a-t-il dit, sous la direction de Mgr IAibourg, devenu archevêque métropolitain de Besançon, tant de bonnes besognes ont été accomplies.

Mgr Delay a pris alors la parole. D'une voix un peu sourde au début, mais qui s'affermit vite, le nouvel évêque a dit sa soumission au Souverain Ponlife. il a fait de son prédécesseur à Marseille un vif éloge, a salué les éminents représentants du préfet, le directeur du Cabinet, M. Chopin du maire le chef de cabinet M. Jouval !e général MIcMpI, représentants du préfet, les prélats venus de Lyons, NN. SS. Béchetoille, Bouché, Rouchouze et Làvallée. De toute mon âme, a-t-il dit. Je vous demande votre collaboration pour la défense de la nation, car c'est seulement en respectant les lois divines qu'une société peut vivre.

A tous, ?i lous ceux qui se dévouent dans les œuvres du diocèse, Mgr Delay a apporté ses félicitations et a demandé un redoublement d'efforts. Aux élites, il a adressé un pressant et chaleureux appel pour qu'elles s'associent à l'œuvre d'évangélisation si bien menée dans le diocèse, et 11 a terminé par un dernier appel pour que devienne une réalité la parole dont il a fait sa devise e'pi.scopale Parare Domino plebetn perfertam.

La cérémonie de l'obédience au trône a suivi.

Tandis que retentissaient, accompagnées par les orgues, les Invocations ̃• A Pie XI, Souverain Pontife et Pape universel, longue et heureuse vie » et. Jean. notre évêque et très affectionne Père dans le Christ, longue et heureuse vie », tous les chanoines, tous les préIres vinrent s'incliner devant Mgr Delay, en signe d'obédience au trône et b;ii^Tent anneau épisconal.

Dps chants retentirent encore: I<* Crerlo rni/al alterné avec la foule un Pam* Anaellcus à quatre voix inégales le chœur de Gounod, Ouvrez vos portes HerneUez, et l'invocation à la Très Sainte Vierge Marie. Mgr Delay a donné alors sa bénédiclion solennelle il tous les fidèles agenouillés.

Le Salut du Très Saint Sacrement, an cours duquel ont été exécutas le motet 0 Sacrum cnnvivtum, de Viadana Tu en Petrus, le» Dextera Domini. de César Franck, et un cantique saint Lazare, patron de Pévêché de Marseille, a terminé cette impressionnante cérémonie de l'intronisation de Mgr Delay.

tain que tous les résidants de Choun Teh Fou, à 390 kilom«''tr.îS au sud-ouest de Pékin, et notamment les mission- naires qui se trouvaient dans la ville sont sains et saufs. Ils sont protégés par les troupes Ja- ponaises qui leur procurent les ali- ments nécessaires à leur subsistance.

tNOS AMIS DÉFUNTS ) JÉSUS, MARIE, JOSEPH

jlnd. 7 ans et 7 qllœr. cAeg«< joia.J M. Paulussen Renier, père d'un reli| deux de l'Assomption. Sœur M.-Céiint? de Jésus, Petite-Saur de l'Assomption, 37 ans, 15» année de sa vie reHgieuse, à Montevideo (Uruguay) ville Germaine (Jeoorcl, 27 an: à'SaintSymphorieu de Tours. M. le chanoine t.. Jolyun, aumônier de la maison de retraite des Sœurs de Saint-Joseph, fidèle abonné do la Croie, a Jasseron (Ain). Mme veuve Morel, née Le Portier, 86 ans, Le Havre. Mme veuve Trégis, mère d'un nrt'tre et d'une religieuse, à Choiet (Maine-etLuiro). Mlle Charlotte Rossée, 96 ans, à (jiiëmar (Haut-Rhin). M. Joseph Uonnet, sacristain et propagateur de la lionne Presse à Sorgues (Vaucluse). -Mine Auguste Remy. 77 ans. tldèle lectrico de la Bonne Presse, à Cornlraont

Vosges'.

NECROLOGIE

On aunonre la mort de Mme veuve Augustin Laurent, née Marguerite Avril, décriée subitement le 22 octobre. Obsèques lundi 25 courant, à 11 heures en l'église de Saint-Sulpice, où J'on se réunira.

"181.

Indulgence plénière

pour l'heure de la mort A l'occasion de la Toussaint, nous encourageons vivement nos lecteurs à réciter souvent la courte prière à laquelle une indulgence plénière a été accordée par S. S. Pie X pour l'heure de la mort, et à la propager autour d'eux.

Pour se procurer cette prière avec l'image qui l'accompagne, écrire à Mme de Fraguier, 17, rue de l'Assomption, Paris XVI* (texte français, anglais, espagnol, flamand.) On en peut demander gratuitement ou, si les ressources le permettent, envoyer 5 francs pour cent images.

Voici d'ailleurs le texte français de la prière

Seigneur, mon Dieu dès aujourd'hui, /accepte de votre main, avec résignation et de plein cœur, le genre de mort qu'il vous plaira de m'envoyer, avec toutes ses angoisses, ses peines et ses douleurs.

Les audiences du Pape

Le Pape a reçu en audience privée, a Castel-Oandolfo, le cardinal Eugène Tisserant, secrétaire de la Congrégation pour l'Eglise orientale Mgr de Llobet, archevêque d Avignon Mgr Durleux archevêque de Chambéry; Mgr Simeone, évoque de Fréjus Mgr Caillot, évêque de Grenoble Mgr .lorrln, évêque de Digne Mgr Dutoit, évoque d'Arras.

Le Pape a reçu samedi matin Mgr Leprêtre. délégué apostolique en Syrie.

Nouvelles religieuses Avec la bienveillante autorisation de Mgr Pouey, vicaire aapitulaire du diocèse de Tarbes et Lourdes, aura lieu, en la chapelle du sanctuaire de Notre-Dame de Garaison, l'ordination sacerdolale du P. J.-M. Tapie, étudiant au Séminaire français de Home, par S. Exc. Mgr Pays, évêque de Carcassonne, assisté du T. R. P. Pays, Supérieur général des missionnaires de l'Iinmaculft-Conceplion, de retour de sa visite périodique aux maisons de son Institut, en Argentine. Par décision de Mgr l'évêque de Tarbes, M. l'abbé Mauhé, professeur il l'école Jeanne-d'Arc, de Tarbes, a été nommé aumônier de l'hôpital Bernadette. Ii Lourdes M. l'abbé Hippolyte Sarrnt, curé de Junculas, a été nommé aumônier du Carmel de Lourdes M. l'abbé André Minvielle, nouveau prêtre, est nommé vicaire de la cathédrale de Tarbes.

A l'oocaslon de la consécration de la chapelle Sainle-Thérèse de l'EnfantJêsus, à l'école Saint-François de Sales dVitençon, et des noces d'or de la malson, Mgr l'évoque de Coutances, avee l'agrément de S. Exc. Mgr Pasquet, i nommé chanoine d'honneur de la eathédrale, Mgr Lemée, protonotaire apostolique, directeur de Pieuvre expiatoire à Montligeon chanoines honoraires M. le chanoine Mercier, vicaire général de Séez M. le chanoine Vincent, professeur à Saint-François M. le chanoine Louvet, archiprêtre d'Alencon.

Renseignements commerciaux Marseille, 23 octobre.

Cours du disponible. Huiles de fin <78 a 490. huiles (J'araelildes a fabrique 480, huiles il'arachliu-s neutralisées désodorisées 605 à 630, nulles d'arachides RuOsques supérieures 615 S «35.

Taxe 8 non comprise.

HALLES CENTRALES

Paris, 23 octobre.

Viandes. Arrivages 370 000 kg.

Bœuf. Le kilo quartier derrière 6 i 0.50, quartier devant 4 7, aloyau 5 à 16, cuisses 7 a 10, train eniler 6,50 à 10,50. Veau. Le kilo première qualité 10 à 13, deuxième 8,50 a 9,90, troisième 7,50 i 8,40, pan, culsseau 7,20 à 14.70.

Mouton, Le kilo première qualité tt à 13,50, deuxième 9 g 10,00, troisième 8 Il 8,90 gigots M & 21, carrés parés 12 à Î8. épaule 6 à 14.

Porc (entier ou demi). Le kilo première Qualité 10,50 & 11,50, filets 12,50 & 15,50, Jambons 10 a 13, lard 8,50 i 10,50. Hfiurre» de» laiteries coopératives indusIrU-lle». Arrivages 43 280 kfr. Le kilo .Normandie K',5o a 25, an, Charente. Poilou, Touraine 23 a 27, malaxés, Normandie 18 a 24. malaxés Bretagne 1 7,50 à 23

Œu/s. Arrivages 21 490. Le mille Picardie et Normandie, 750 à 900, Bretagne 650 à 770, Poitou, Touraine. Centre 680 à wv conserve» 5U0 & 700, Qutre-mer Maroc ̃» 500 4 720.

Fromage». Les 10 Brte moyen 240 » 2»o le 100 caniemoerts Normandie 240 k 380, divers 210 a 290, LJsleiii boites 450 a 750, Pont-l'Evéque 300 à 460- les 100 kg. Port-Satut l 050 à 1 500. Gruyère et Comte 1 100 à 1 300.

légumes. La botte céleri en brancftci 1,50 a 5 les 3 bottes radis Paris 1,50 a 2- les 100 bottes poireaux communs 225 à 3<jo de Moniesson 400 a 475, radis Ai .N'ames :to â Mi radis noirs 100 A 150 le cent artichauts de Paris 30 a 160, choux 30 « lio, i-noux-fleurs Paris 60 i 300, de Salnt-Malo 150 à »S0. escaroles 80 à 100; le colis ariti-hauts bretons 50 » 70 tes 100 kg. ea•̃̃< es 80 à 100, Nantes 190 170. 170, champignons de eou-

1 •̃' '•!»" chicorées Nantes 150 t 2«o ̃•houx de Bruxelles 150 h 320, «pinards I0O k 180, harlcou verts Midi 800 à 450, d'Algérie •200 & 400, Paris 130 t 550, nairenlels s«cs 380 A 480. laitues Nantes' 250 a 350, navets communs 40 a 80, mâche 400 k 650, oignons secs 180 a 480, oseille 60 a 80 persil ISO a, 200. pois verts du Midi 300 a 350, pommes de terre Algérie 200 a 250, Hollande 70 t 120, saucltîe rouge 70 t 110, topinambours 60 s 110.

MARCHE DU HAVRE

Le Havre, 23 octobre.

Cotons. oct. 363 vend., nov. 364 nom., déc. 368,50 ach., janv. 373,50 p. vend., févr 376,50 vend., mars 381 vend., avril 383 nom mat 387.50 vend., juin 388,50 nom., Juin. 392 p. ach., août 393,50 nom., sept. 39S nom. Tendance calme.

Cafés. c- »" nirr, 259.25, déc CV..V. janv. £•̃̃̃ mars K9.50, ;<vr;l TM, m. jian 273.25, liill. *i0, «ont e~ i. «epiv ïa»» Tendance calme Ventes «750 sar* Taxe 8 <% non

comprise

Poivres Saigon un 195, nov kw d<v. 195. Janv. 1»; f^vr. tin. mars la: avril tes. mal I9ï. juin t»;. Juill. 195, août 195 sept. 195. Taxe 8 non comprise.


Une nouvelle histoire de l'Eglise

La nouvelle histoire de l'Eglise (1) que vient d'écrire M. l'abbé Morçay, professeur à l'Institut catholique, n'est pas une de ces grandes histoires en plusieurs volumes comme celles de M. Mourret, du P. Jacquin, 0. P. de Dom Poulet ou celle dont la maison Bloud et Gay poursuit la publication c'est un manuel destiné à vulgariser l'histoire de l'Eglise Il vient à son heure, car l'histoire de l'Eglise, si elle a été mise en grande lumière de nos jours, par de savantes études et de savantes publications, demeure encore trop peu connue des masses et des jeunes générations. Même d'excellents catholiques n'en ont que de vagues notions, parce qu'elle n'est au programme des examens que dans la mesure où elle se mêle à l'histoire profane. Certains môme, hypnotisés par l'élaboration d'un « monde nouveau » et ne voulant fixer leurs regards que sur l'avenir, la considéreraient presque comme l'occupation inoffensive d'érudits ne vivant qu'au milieu de manuscrits et de parchemins.

Ainsi s'accuse sur ce terrain de l'histoire le déséquilibre que l'on peut constater sur d'autres terrains, et qui existe même chez un grand nombre de catholiques entre leur formation profane poursuivie jusqu'à leur entrée dans la vie publique et leur formation religieuse, demeurée à son stade primaire

Et c'est ce qui explique la torpeur de l'Action catholique chez d'excellentes gens qui pratiquent les commandements de Dieu et de l'Eglise, mais ne s'intéressent pas à la vie de l'Eglise dans le monde et dans leur pays avec l'intérêt qu'ils portent aux destinées politique, économiques et sociales de leur patrie. Ils ne se passionnent pas pour leur patrie spirituelle comme ils se passionnent pour leur patrie temporelle, parce qu'ils ne connaissent que faiblement son action dans le monde dans les siècles passés comme de nos jours. On ne se passionne que pour ce que l'on connaît Nulla ignoti cu:pidn.

Aussi estimons-nous qu'en composant ce manuel, M. Morçay a rendu un service signalé non seulement aux écoles et collèges où l'on enseigne l'histoire de l'Eglise, mais à l'Action catholique à laquelle le Souverain Pontife appelle instamment tous les catholiques et qui n'aura de profondes racines que lorsque ceux qui s'y consacrent connaîtront sérieusement la vie de l'Eglise dans le passé avec toutes les expériences et toutes les leçons qui s'en dégagent.

N'imitons pas ces « primaires anticléricaux » qui s'imaginent que la France ne date que de 1789 rappelons-nous au contraire que l'une des sources de la doctrine de l'Eglise, qui doit être la base même de toute action, est la Tradition et que c'est l'histoire qui nous la décrit en mettant ainsi à notre disposition les matériaux fournis par une vie vingt fois séoulaire qui, élaborés à la lumière des nécessités de l'heure présente, serviront à préparer l'avenir.

L'œuvre entreprise par M. Morçay était des plus difficiles, car il s'agis- sait de condenser en un volume de moyennes dimensions la plus riche histoire qui se puisse concevoir, puisqu'elle évoque vingt siècles, qu'elle nous transporte dans toutes les nations du monde pour nous décrire une activité aux aspects les plus variés. Peut-on réaliser un pareil programme sans tomber dans des résumés arides. décourageant le lecteur, dans des formules vagues ne tenant aucun compte des nuances, et dans des simplifications déformant la vérité en la « stylisant » ? q Je viens de lire ce livre, et bien que connaissant et ayant enseigné moi-même beaucoup des sujets qui y sont traités, j'ai trouvé dans cette lecture agrément et profit. L'abondance des faits qui y sont rappelés, ne nuit en rien à l'intérêt, parce qu'ils sont coordonnés les uns aux autres par des idées générales qui les classent et servent au lecteur de fil conducteur le livre est fort bien composé. Les personnages qui défilent sous nos yeux sont légion, et cependant on les distingue bien les uns des autres ce ne sont pas des noms, mais des êtres vivants parce qu'en quelques mots, M. Morçay a su définir leur caractère et leur œuvre. »

Dans son chapitre sur la Réforme, en quelques mots, il décrit et par le contraste met en relief le caractère particulier de Luther et celui de Calvin le premier, « esprit troublé, inquiet, hanté par l'idée du péché, tourmenté par des tentations intimes contre lesquelles, en dépit des conseils de son confesseur, il se sentait impuissant. jusqu'à la fin, tourmenté par sa conscience et mourant dévoré de chagrin » le second, génie organisateur, poursuivant son œuvre froidement, inexorablement. Nous voyons bien Tertullien. « tempérament violent et excessif. homme fort cultivé, bouillant, batailleur, un des premiers écrivains de son temps et qui avait l'art d'exprimer ses pensées en formules originales et brillantes » et saint Louis, « le plus parfait chevalier et le roi le plus accompli que le monde ait eu, d'une piété très tendre que lui avait insufflée Blanche de Castille. membre du Tiers-Ordre de saint François d'Assise il était d'une grande charité pour les pauvres il aimait à rendre la justice lui-même, et il porta cet esprit de justice dans toute sa politique. Son seul ennemi fut l'enenmi de la croix, le musulman ».

Et voici saint François d'Assise Fils d'un riche marchand, il fut un (1) Paris, Bd. Umore, 1937. 34S gages •fw tHoBteation* 80 frftDOê,

PAGES LITTERAIRES

jeune homme mondain et brillant. » Mais après sa conversion, « sa vie tout entière est une merveille de pauvreté, de simplicité et de fraîcheur. Il aimait la nature, les fleurs des champs, « ses sœurs », les animaux de la forêt, « ses frères », le soleil, en l'honneur de qui il a composé un cantique célèbre qui est le plus ancien monument de la littérature italienne. Mais surtout, il était débordant de tendresse pour Jésus ». C'est de la même manière, par des traits nets et saillants, réunis en de larges fresques, que M. Morçay nous décrit les grands mouvements d'idées, d art et d'action qui se succèdent à travers les siècles, dans l'histoire de l'Eglise.

Il ne se contente pas de montrer les relations de l'Eglise avec la société civile, comme le font certains manuels pénétrant plus profondément dans la vie du catholicisme, il en montre le ferment intérieur, les réformes de l'Eglise ou de ses Ordres religieux lorsque, sous l'action du dehors, la corruption les avait plus ou moins ei#amés l'œuvre sans cesse renouvelée des saints maintenant le foyer de la spiritualité, même aux temps troubles où la féodalité et le césarisme voulurent mettre la main sur la Papauté au moyen âge lorsque des divisions intestines, alimentées par les rivalités des nations déchirèrent l'unité de l'Eglise pendant le grand schisme d'Occident lorsque enfin sa pureté elle-même sembla compromise par la vague de paganisme des temps de la Renaissance, paganisme dont M. Morçay décrit avec beaucoup de dicernement les causes convergentes. N'oubliant pas la parole du Maître « On vous connaîtra à vos fruits », il montre l'action de l'Eglise dans le monde, en décrivant son œuvre civilisatrice au sein de chaque peuple, par sa législation religieuse et l'influence qu'elle exerça sur la législaiton civile et surtout par l'œuvre ininterrompue de ses Missions, ne cessant d'apporter aux nations barbares ou civilisées la vérité chrétienne et les bienfaits de 1p. loi divine. Cette action est de tous les temps, et ce n'est pas d'aujourd'hui que date sa sollicitude pour toutes les misères physiques, intellectuelles et morales et sa prédilection pour les humbles ce^ n'est pas seulement aujourd'hui qu'elle a rappelé à tous les lois de la morale sociale en même temps que celles de la morale individuelle. L'œuvre des grands Papes du xix* siècle, Pie IX et Léon XIII, et plus près de nous celle de Benoît XV. en faveur de la paix, et celle de Pie XI sont la continuation et l'adaptation à notre temps, de toute une tradition qu'on ne saurait oublier sans mutiler l'histoire et minimiser l'action de l'Eglise à travers les vingt siècles de son existence.

C'est pour cela que M. Morçay s'est appliqué à mettre en pleine lumière certaines périodes de l'histoire de l'Eglise dont l'action du catholicisme est moins connue, parce qu'elle fut plus profonde, comme par exemple cette première moitié du xvn' siècle marquée par un reidressement vigoureux de la vie chrétienne, auquel nous devons le « Grand Siècle ».

1

Au cours de son livre, M. Morçay relève un certain nombre d'erreurs qu'ont propagées les histoires offlcielles laïques et qui ont parfois pénétré les milieux catholiques. A ceux qui ne voient dans la Révolution qu'une explosion de révolte contre les abus de l'Ancien Régime, il rappelle l'action de la Franc-Maçonnerie qui prit prétexte de ces abus pour diriger contre l'Eglise le mouvement révolutionnaire.

Au début, les Loges composées surtout de bourgeois et d'aristocrates n'étalent pas antireligieuses. Elles avalent des préoccupations morales et le respect de la religion naturelle. Mals, peu à peu, en France du moins, elles s'imprégnèrent des Idées de l'Encyclopédie. A la veille de la Révolution, si elles n'étaient pas toutes antimonarchiques, elles étaient généralement antichrétiennes, et beaucoup des idées qui furent adoptées par la Constituante et la Convention avaient été popularisées dans le pays par ies 650 Loffes qui existaient sur le territoire français. Peut-être sans s'en douter, mals très certainement, la Franc-Maçonnerie a eu une part dans la préparation de la Révolution.

M. Morçay montre de même que le courant d'irréligion du xviu* siècle, qui prétendit détruire l'Eglise catholique par l'œuvre sanglante de déchristianisation de la Terreur, s'est perpétué à travers le xix* siècle, sous la forme du laïcisrne qu'il définit fort bien, conformément aux Encycliques de Léon XIII et de Pie X et plus particulièrement de celle de Pie XI sur l'éducation chrétienne de la jeunesse. Contrairement à ce que l'on pense quelquefois et à ce que l'on a affirmé, peut-être afin de troubler les esprits, le lalcisme n'est pas la neutralité. La neutralité consisterait à ne pas se prononcer sur la question religieuse. Si le lalcisme s'est un peu dissimulé au début sous le voile de la neutralité, aflp de moins effaroucher la masse, il n'a pas tardé à montrer sa vraie figure. Il consiste essentiellement à considérer ''homme comme un être autonome qui se fait à lui-même sa loi et qui ne reconnatt aucun être audessus de lui. Si le citoyen admet l'autorité de l'Etat, c'est parce que l'Etat émane de lui et qu'en définitive, en lui obéissant il n'obéit qu'à lui-même. Cette autonomie n'est qu'une affirmation gratuite, une foi h comme l'a dit un jour Fernand Buisson, et une foi non démontrée. Mais par ce biais qui est un geste de révolte et d'orgueil, le laicisme finit par écarter Dieu, de sorte qu'en dernière analyse le lalcisme finit par rejoindre l'athéisme et travaille à l'imposer à toute la société contemporaine.

De gelto su* claire, et nette du lai-

cisme et de son action continue depuis ses manifestations du xvm* siècle jusqu'à nos jours. M. Morçay tire de fort justes conclusions. Il montre par exemple l'étroitesse de vues pour ne pas dire l'ignorancee de ces catholiques qui s'imaginent que les lois laïques ne sont qu'une réaction provoquée par les catholiques qui ne voulurent pas admettre la République, alors qu'elles avaient été préparées sous le second Empire et même sous la Monarchie de juillet par les écrits de Michelet et de Quinet, docteurs alors du laïcisme antireligieux, et qu'on les a également établies comme le montre justement encore M. Morçay dans des pays d'Europe la question République ou Monarchie ne se posait pas. De cette laïcisation de l'Etat, le manuel donne les réalisations inexorables de 1884 à 1905 et que M. Morçay aurait pu poursuivre jusqu'à nos jours s'il n'avait pas craint de réveiller au sein de l'école les passions politiques actuelles.

M. Morçay montre dans le socialisme et le communisme l'épanouissement de ce matérialisme historique et économique que professait Karl Marx et qui est l'invasion du laïcisme athée dans un monde économique que les transformations industrielles du xix* siècle avaient ébranlé. « II est, dit-il, profondément antireligieux et athée. Mais ce qu'il y a d'insidieux dans sa propagande. c'est qu'il a habilement associé les idées de progrès légitimes qui étaient dans l'air à une conception matérialiste et athée de la vie. » Aussi, M. l'abbé Morçay rappelle-t-il les enseignements formels de l'Eglise à son sujet et la sentence de Pie XI « Le communisme est intrinsèquement pervers et l'on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne. »

Ces citations montrent la part considérable qui est faite dans cette Histoire de l'Eglise aux préoccupations contemporaines, afin d'éveiller le zèle des catholiques en présence de l'œuvre immense qui les sollicite et qui est tout simplement la défense de l'Eglise et de toute la civilisation chrétienne contre l'assaut le plus formidable qui ait été dirigé contre elle dans le monde au sein d'une société profondément troublée. C'est ainsi que ce manuel, en instruisant tous ceux qui l'étudieront, les préparera à l'Action catholique, plus nécessaire que jamais à l'heure présente

JEAN GUIRAUD.

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Lk soir de la vie apporte avec lui sa L lampe », a dit JouberL Comment allumer cette lampe? Et comment la garder contre les coups de vent ? Y Après Cicéron, après Montaigne, M. de Maricourt l'apprend aux vieillards. Il leur enseigne l'Art de vieillir (1). Art difficile et dans lequel peu de gens sont maîtres. D'abord, se voit-on vieillir ? Rarement. On n'aperçoit souvent que les rides des autres, un miroir dans lequel on ne songe pas à se reconnaître.

Mais, au fait, à quel âge devenonsnous des vieillards ? C'est une question d'optique. La réponse varie suivant les temps et les pays. C'était très tôt sous l'ancien régime. C'est très tôt en Orient. Aujourd'hui, dans l'Occident, est-ce à 60 ans ou à 70 ? On est vieux selon l'âge de ses artères, de ses membres, de ses muscles. M. de Maricourt parle pour les vieillards de fait, ceux qui ont dû abandonner « la vie vivante. » Sa galanterie, lui commande même, un peu malicieusement, de ne point parler pour les femmes, parce qu'il n'y en a plus aujourd'hui de vieilles et que, <- pour les mères et les grand'mères, les limites de la seconde jeunesse » ont été reculées si loin qu'on les perçoit malaisément ».

Pour savoir vieillir, le premier point est de savoir que l'on est vieux. Il faut alors s'instruire à l'école de la vieillesse. M. de Maricourt en met .sous nos yeux les enseignements, enseignements que donnent souvent les infirmités mêmes, les diminutions qu'apporte l'âge. Tout ce qu'il dit est imprégné d'esprit chrétien, mais il se défend de faire le prédicateur et si, de temps en temps, sa pensée s'élève comme il convient, il ne veut être. à l'ordinaire. que la voix du bon sens, de la sagesse pratique.

Les « commandements du vieillard » peuvent se résumer ainsi ne pas être tyrannique pas avare paa égoïste pas radoteur pas maniaque; se recueillir dans le passé veiller sur l'hygiène de son corps accepter ses misères physiques ne pas se plaindre attendre patiemment la mort.

Souvent, le vieillard a beaucoup de mal à accepter ses infirmités. M. de Maricourt l'engage à se dire que tout cela, l'affaiblissement de l'ouie, de la vue. des articulations, l'embarras de la parole, ce boulet, comme le boulet de Turenne. est « tiré de toute éternité ». Le chrétien doit Se dire aussi que tout se paye, que ces infirmités, c'est une expiation « La vieillesse, c'est le chirurgien qui travaille, taillade et taraude nos chairs. »

Le vieillard que l'on accuse souvent d'insensibilité pour tout ce qui l'entoure, doit garder cette insensibilité à l'égard de ses propres maux. ne pas pleurer sur soi. conserver sa belle humeur, accueillir en souriant la visite de la vieillesse. ne pas voir ses misères avec des verres grossissants. adopter une attitude optimiste qui le conduira à la conviction que tout ce qui arrive est acceptable. La vieillesse est une école de volonté. Entrant dans les détails. M. de Maricourt dit les tristesses de la surdité et celles de la solitude. H demande aux jeunes d'avoir pitié des sourds. et aux sourds de savoir être sourds, (1) A. dk Mamcoom,; fdtt ê* vtoUttr.

Prix li 10 firano*

Comment tut mis en sûreté le chef de sainte Clotilde

A la sortie de la forêt de VillersCotterêts, un modeste, village de l'Aisne, Vivières, a le privilège de posséder une précieuse relique nationale qui n'est antre que la tète de sainte Clotilde. Particulièrement exposée au cours de la dernière guerre, elle fut mise en sàreté, grâce au dévouement d'un de nos plus éminents prélats.

Peut-être serait-on porté à se demander à la suite de quelles vicissitudes une relique authentique de cette importance est venue s'échouer dans l'obscure localité qui l'a conservée l'histoire en peut très bien être retracée.

Clovis, on le sait, avait choisi pour lieu de sa sépulture et celle de Clotilde le mont Lutèce. La colline s'élève actuellement le Panthéon était à l'époque une solitude inhabitée qui fermait l'horizon du Paris mérovingien la chaussée de Paris à Sens la gravissait entre des vignobles et des jardins avant d'accéder à un plateau sur lequel se trouvait un cimetière remontant à l'époque romaine le plus ancien de Paris qui contenait à la fois des tombes païennes et les premières tombes chrétiennes, entre autres celle de l'évêquc saint Prudence et quelques-uns de ses successeurs. Une église y fut construite, s'élevant au-dessus d'une crypte destinée à recevoir les sépultures royales elle offrait l'aspect des basiliques primitives et s'ornait de riches mosaïques et de peintures murales représentant des scènes de l'ancien et du nouveau Testament. A côté de l'église, de vastes bâtiments conventuels étaient destinés à abriter les chanoines réguliers chargés de la desservir.

Un vaste territoire, longeant les jardins du palais et allant d'un côté jusqu'à la Seine et de l'autre jusqu'à la Bièvre, forma la seconde enceinte de cette fondation vr.-tfment royale. La plus grande partie était occupée par des closerles et des vignobles, à travers lesquels circulaient d'ombreux sentiers de noyers et d'amandiers chantés en vers agréables au xii* siècle par le poète Jean de Haittefeuille. Le domaine assigné au monastère était considérable; il comprenait Nanterre, Rosny, Vanves, Choisy, Fossigny. Clotilde semble avoir pris dans son propre douaire une partie de cette dotation du moins une des terres les plus anciennement possédées par l'abbaye portait le nom de fief de sainte Clotilde (1).

Clovis ne vit pas l'achèvement de cette œuvre il devait mourir auparavant, à 45 ans d'âge, et fut placé dans un grand sarcophage de pierre orné seulement d'un certain nombre de croix. L'église, édifiée smwt le vocable des

(1) Kirtm»; G/owft.n'M

L'art de vieillir

de savoir prêter l'oreille, faire des efforts pour comprendre, se consoler même parfois en se disant qu'ils ne sont pas condamnés à entendre des banalités écœurantes.

La solitude n'existe pas dans les familles nombreuses. M. de Maricourt évoque ces délicieuses images de Chardin, de Bailly ou de Debucourt, « ces solides intérieurs bourgeois où le Pater familias, assis dans la « salle » en son fauteuil à oreillettes, recevait les compliments des sages petits garçons le catogan sur le dos, ou des petites filles, toutes droites

Lorique je terni deux et que tu sera* vieille. Qu'e8t-ee qui peut bien intéresser à ce point le vieux ménage 7 La politique ? Un fait divers} Le* cote* de la Bourse > Non. plutôt quelque filet consacré à leurs toutes récentes noces d'or où le village entier les fêta, comme au jour de leurs épousailles. (Neuhuy.)

dans leurs robes de cirsaka pékiné, les cheveux bien tirés sous le béguin. » II y a encore,de ces « vieillards comblés » dans les logis provinciaux et les maisons des champs. Mais, dans la dispersion de la vie actuelle, il y a aussi des vieillesses solitaires, ou demi-solitaires il y a des vieux à charge, des MM. de Trop. Que celui qui attend une visite qui ne vient pas, se rappelle les vieux que dans sa jeunesse il a délaissés, les malheureux qu'il a oubliés, qu'il songe aux trimardeurs qui traînent sur les routes leur havresac; ce soir, on lui amènera, à lui, ses petitsenfants. il entendra « Bonsoir, grand-père »

La solitude du vieillard doit lui enseigner la patience. Dans le champ diminué de la vie, il lui faut se résigner à rester à la maison quand les autres partent» m contente* de ep

douze apôtres et qui devait porter le nom de saint Pierre, comme étant le premier des apôtres, fut bientôt désignée sous celui de sainte Geneviève par la piété des Parisiens, lorsque l'amitié de Clotilde ponr la beagère de Nanterre fit placer les restes de celle-ci dans la crypte servant de sépulture aux Mérovingiens. Lorsque Clotilde, après une vie douloureuse, assombrie par les crimes de ses fils, la triste destinée de sa fille, vint à son tour reposer dans la crypte royale, elle partagea les honneurs rendus à la Sainte qui l'y accueillait en quelque sorte, et la même auréole glorieuse unit la reine et la bergère de Nanterre, si chère au cœur des Parisiens.

Une châsse magnifique en argent doré, représentant sur les parties étroites, d'un côté Gio tilde avec Clovis, de l'autre sainte Clotilde en costume de religieuse près de la fontaine des Andelys, qu'elle avait fait jaillir, et, sur les panneaux longs, une succession de saints particulièrement vénérés du peuple de Paris, ne tarda pas à abriter ses restes.

Chaque fois qu'un danger menaçait la ville, la chasse de sainte Clotilde sortait avec celle de sainte Geneviève pour figurer dans les processions faites à ce moment dans le but d'implorer le ciel.

Au ix* siècle, les incursions des Normands et les ravages qu'lis exercèrent mirent en danger les précieuses reliques, aussi les Génovéfains, qui en avaient la garde, les confièrent à Vivières, qui possédait une abbaye fortifiée. Elles y restèrent jusqu'en 1134, moment où elles furent reprises. Mais Vivières, qui n'aimait pas à s'en dessaisir, obtint qu'il lui fût laissé la tête et un bras, tandis que le reste du corps, enfermé dans sa châsse, fut ramené à Paris.

Un peu plus tard, vers 1149, le Chapitre de Vivières embrassa la règle des Prémontrés la plus grande partie de ses chanoines alla fonder à quelques kilomètres de là l'abbaye de Valsery, et Vivières ne fut plus qu'un prieuré. En 1234, les deux maisons se partagèrent les reliques de sainte Clotilde le chef demeura à Vivières et Valsery obtint le bras.

La partie laissée à Vivières fut enfermée dans un buste de bois et pieusement conservée. Pendant la période révolutionnaire, on parvint, en l'enterrant, à la soustraire aux fureurs destructrices et, en 1865, lorsque le reliquaire fut ouvert en présence du doyen du Chapitre de la cathédrale de Solssons, on retrouva les reliques, plus une charte de l'Abbé de Valsery, datée de 1234, qui les authentifiait en relatant le partage effectué alors.

Les reliques de Valsery y demeurèrent

réjouir de la joie des autres. « Son vaste jardin est devenu un tout petit jardin japonais à la mesure de sa bôche. Mais les Japonais savent y cultiver de jolies fleurs, précisément parce qu'ils savent pratiquer l'art d'être patients. » La bêche du vieillard doit arracher de son jardin 1 herbe vénéneuse de l'égoïsme. La solitude doit développer en lui la personnalité par la méditation et le repliement sur soi.

Dans l'éternel conflit qui oppose vieux et jeunes, M. de Maricourt tient la balance égale entre les uns et les

autres « La vieillesse estime sou- vent d'une manière absolue qu'elle a tout à enseigner à la jeunesse, et la jeunesse n'est en aucune manière i persuadée qu'elle a tout à apprendre i de la vieillesse. Au fond, elles ont à < apprendre l'une de l'autre. » i La vieillesse ne doit pas en vouloir < à la jeunesse d'être jeune, ni la jeu- cesse s'imaginer que rien n'existait f avant elle. M. de Marfrourt recom- 1 mande aux vieillards de n'être pas absolus, de ne pas dire ou sous- ] entendre « Tu es jeune », d'écouter les jeunes avant de les enseigner, de rendre justice à ce qu'il y a de vrai dans les opinions qui ne sont pas les j leurs. Comment se rapprocher des jeunes? < Comment s'en faire des amis ? Ce ne doit pas être en poussant l'indulgence au delà des limites permises il y a {les colères gagrges, celles gui con- 1

vénérées jusqu'à la période révolution- ¡ naire. Hugues, Abbé d'Etival et anna- I liste de l'Ordre de Prémontré, en signale l'existence au début du xvm* s. Mais la tourmente révolutionnaire n'épargna point l'abbaye de Valsery, qui fut détruite à ce moment. L'église de Cœuvres put recueillir la relique et la conserve encore de nos jours. On était à la mi-juillet de 1918; certains indices, une agitation plus vive de part et d'autre laissaient prévoir le déclanchement' de la grande offensive. L'éminent évêque de Strasbourg, Mgr Ruch, qui était alors coadjuteur de l'évêque de Nancy, se trouvait à cette époque sur le front de l'Aisne, en même temps que le 20* Corps il remplissait, avec une abnégation et un courage admirables, le poste d'aumônier titulaire du groupe de brancardiers. II pénétra dans l'église de Vlvières abandonnée au milieu du village évacué. Ayant aperçu la relique de sainte Clotilde, il ne put songer sans frémir an grand danger qu'elle courait tout près 1 de la ligne de feu en un moment si critique, et sa résolution fut vite prise de la soustraire à une destruction éventuelle en la mettant en sûreté.

Il improvisa aussitôt un solide emballage de fortune et décida de l'emporter à Paris pour la confier aux soins lie Mgr Baudrillart une coïncidence ne voulait-elle pas précisément que le prédécesseur de celui-ci comme recteur de l'Institut catholique. Mgr Péchenard, ait été évoque de Soissons ? 1

La grande difficulté était d'accomplir la mission que Mgr Ruch s'était proposée il était 10 heures du matin, et le précieux fardeau pesait lourd. Il réussit pourtant à se faire transporter à Crépy-en-Valois où s'arrêtait alors le chemin de fer; là il prit le train, installa soigneusement sur la banquette en face de lui le chef de sainte Clotilde et arriva enfin à la gare du Nord. Nouvelle difficulté il s'agissait maintenant de trouver une voiture pour se faire transporter à destination mais elles étaient fort rares à ce moment le paquet lourd et encombrant gênait quelque peu les mouvements de l'évêque, de sorte que, s'il lui arrivait de héler finalement un taxi, il se trouvait régulièrement un client plus agile pour se faufiler devant lui et parvenir à y monter. La chaleur était accablante et il n'envisageait point sans appréhension la perspective d'accomplir à pied le long trajet qui le séparait de la rue d'Assas. Finalement, il réussit à se faire voiturer, mais il était 7 heures du soir quand, sans s'être restauré, il arriva à l'Institut catholique.

Grande fut la surprise de Mgr Baudrillart de le voir arriver fatigué, harassé, portant son précieux fardeau. Il

damnent le mal. Mais c'est un mauvais cliché que « Tout était mieux de mon temps ». Le temps des vingt ans paraît toujours beau, mais les jeunes ne sont pas tendres pour les hommes d'autrefois. Le vieillard doit loyalement reconnaître les erreurs de son temps et admirer ce qu'il y a de bien dans le temps présent c'est par une discussion tolérante qu'il gagnera le cœur de la jeunesse et arrivera à l'enseigner. Ainsi, à peu près, au foyer, se forme un lien entre le grand-père et ses petits-enfants il écoute leurs petites histoires et eux,

à leur tour, le soir, écoutent les siennes et les réclament.

Seul, le veillard ? Mais non, jamais. Il a le souvenir, cette imagination créatrice du vieillard, qui ne conserve pas seulement, qui fait revivre le passé, surtout l'enfance et la jeunesse, les fêtes carillonnées, les veilles de Noël d'autrefois le sotivenir qui fait revoir les yeux de l'aïeul dans les yeux du petit-fils, qui arrache un demi-siècle au calendrier de la vie.

L'optimisme que M. de Maricourt recommande aux vieillards, quand ils se regardent eux-mêmes, il ne le leur recommande pas moins quand ils regardent l'humanité il veut qu'ils la voient à travers un rayon de soleil, non dans la brume qu'ils aperçoivent la trace du divin qui s'y rencontre que, si le courrier ne leur apporte rien, il» exoueent eaux

se chargea très volontiers d'en prendre soin, et Mgr Ruch put aussitôt repartir pour rejoindre son poste.

Les hostilités terminées, Vivierei fut remise en possession des reliques, qu'elle vénère en célébrant chaque année la fête de sainte Clotilde par une procession traditionnelle. Vers le milieu du siècle dernier, le culte de celle k qui la France a d'être la fille ainée de l'Eglise, attirait un nombre de pèlerins évalué à 1 200 ou 1 500, qui, déjà la veille du 3 juin, et pendant les six semaines suivantes, venaient avec dévotion boire de l'eau de la fontaine SainteClotilde et donnaient le nom de « cheveux de la Sainte » aux herbes très fines qui se trouvaient à sa surface. On évoquait surtout la Sainte pour être délivré de la fièvre.

Si de nos jours ces fêtes ont perdu de leur solennité, il y a tendance à leur rendre plus d'éclat en communiquant plus d'importance à la procession annuelle. Une entente entre les curés de Vivières et de Cœuvres réunirait ce jour-là les deux reliques et, comme la distance qui sépare les paroisses respectives est assez longue, celle de Cœuvres serait transportée la veille en une paroisse intermédiaire Vivières la viendrait chercher en grande pompe. Ceci n'est encore qu'à l'état de projet.

Vivières et Cœuvres ne sont d'ailleurs pas seules à posséder des reliques de sainte Clotilde l'église de l'abbaye de Joyenval en vénérait, conservées dans une chasse d'argent massif. Lors de la suppression de l'abbaye en 1791, le maire de Chamhourcy, M. Terrier, fit solennellement transporter cette châsse dans l'église paroissiale où elle demeura deux ans, suspendue par des chatnes de fer. En 1793, les révolutionnaires s'emparèrent de la chasse et la détruisirent; mais M- Terrier parvint à sauver les ossements qu'il plaça dans un sac de toile cousu de tous côtés et scellé de son sceau.

Le sac fut ouvert en 1837 seulement, et les ossements placés dans une chasse nouvelle en 1863, on en retira une parcelle pour être déposée dans la nouvelle église Sainte-Clotilde, édifiée à Paris.

La châsse de la Sainte, qui était demeurée conservée en l'église SainteGeneviève, avait été ouverte en 1641, à la demande de Louis XIII qui désirait une parcelle de relique, et l'on put constater que la tête n'y était pas. Elle fut rouverte une fois encore pour en retirer une côte en faveur de Notre-Dame des Andelys, qui a gardé de la fondation de ce sanctuaire un souvenir de reconnaissance demeuré vivace.

Mathilde Zeys.

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qui n'ont point écrit « Ils ont si peu de temps à eux 1 ou que s'ils n'ont que quatre lignes sur une carte postale, ils s'en contentent, en soient heureux et ne regrettent point les longues formules respectueuses de jadis.

Il enseigne même, à l'occasion, l'art dôtre pauvre il glorifie la maîtrise de soi que donne la pauvreté ,et l'inestimable richesse de la possession franciscaine, la jouissance qu'ont les pauvres vieux yeux de toutes les beautés de la nature, soirs d'été, couchers de soleil, eaux calmes et forêts profondes. « Quand mes yeux s'obscurciront, s'écriait même un vieillard, j'essayerai de dire avec Platon C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. » Il eet une autre consolation qui reste a tous le» vieillards dont le cerveau est encore lucide, c'est le travail. L'artisan de la pensée peut continuer longtemps son œuvre. La vie demeure une tâche et,, d'autre part, l'homme a toujours à apprendre. Il y faut de l'effort. Tant pis, ou plutôt tant mieux Il faut gagner sa joie, et le travail de la pensée n'use pas plus le vieillard que tout autre labeur. L'inaction est dangereuse aux vieux, plus encore qu'aux jeunes. « On se croit, en général, plus vieux et plus retraitable qu'on ne l'est en réalité n, dit le D* Maurice de Fleury.

Il ne s'ensuit pas que le vieillard n'ait pas à garder, dans son travail, la mesure nécessaire il ne s'ensuit pas davantage que « la vieillesse doive, en toutes choses, conserver le gouvernail jusqu'à sa mort ». Le vieillard n'a plus la force indispensable à l'action, mais ses médita- ` tions ont accumulé chez lui des connaissances psychologiques, tout un capital de sagesse. JI est le conseiller. Il ne peut plus être Richelieu, il est l'Eminence grise.

Heureux enfin, le vieillard qui a la foi, qui sait qu'il va bientôt mourir, pense à la mort qui pense à lui et attend l'au-delà. « Dans nos vieux jours, dit M. de Maricourt, il est bon que nous agissions à la fois et comme si nous devions vivre toujours et comme si nous devions mourir demain. n De cette façon, la pensée de la mort n'arrête point notre activité, mais elle gouverne notre domaine moral et nous empêche de faire le mal quand l'occasion s'en présente. Cette pensée, d'ailleurs, ne doit pas être pénible nous avons moins à craindre la mort que d'avoir mal vécu. M. de Maricourt évoque la sérénité de la mort d'une religieuse, la sérénité de la mort d'une aïeule et ses dernières paroles « Mes enfants, il me faut vous quitter pour aller au ciel.»

Une sagesse paisible, une sagesse profonde autant que pratique, une sagesse sûre, parce que chrétienne, rayonne en cet Art de vieiliir, qu'égayé de temps en temps une pointe d'aimable humour et qui s'appuie toujours sur une observation très fine, sur la connaissance de la vie.

« Le soir de la vie apporte avec lui sa lampe » et ce que cette lampe a de meilleur, c'est, que, sans nous séparer complètement du dehors, elle nous enferme dans le cercle d'or de$ plus nécessaires méditations.

CUARUES BAC8BAN.


Pour l'esprit et la liberté

Jules Romains pique ma curiosité, mais parfois la déçoit De qui est-ce la faute ? Prévention chez moi î J'espère bien que non. Mais je ne peux me tenir de lui en vouloir parce qu'il ne comble pas mon attente. Peut-être en viendrai-je à l'étudier un our tout spécialement, après avoir lu encore plus à fond que je n'ai fait jusqu'ici l'assez longue série de ses volumes. Dana mon esprit, l'admirable Réponse du Seigneur de notre Chateaubriand J'entends celui d'aujourd'hui a porté le tort le plus considérable à un grand nombre de romanciers contemporains. Dans la Réponse du Seipneur il y a du décisif et du définitif. Ladite réponse résout un problème. Elle apporte une conclusion solide, non pas seulement actuelle, mais éternelle, aux questions que soulève le destin de l'homme, Je ne vois pas de conclusion à l'œuvre de Jules Romains, pas plus à son long roman auquel un jour je voudrais en venir, qu'à ses poèmes dont tout récemment j'ai parlé, ou qu'aux deux discours de lui qu'on vient d'éditer et qui s'intitulent Pour l'esprit et la liberté (i).

Ces deux discours sont discours d'apparat, d'importance tout au plus moyenne quant au fond, et qui requièrent trop souvent la réfutation ou la contestation, parce qu'ils rééditent tels lieux communs non enoore défunts et que pour de bons motifs on voudrait voir enfin trépasser, lieux communs souvent hasardeux, faciles à enjoliver d'éloquence, et à quoi la pompe oratoire communique fâcheux prodige une sorte d'artitlcielle et interminable survie dont les vrais clercs pas tout à fait au sens Benda du terme se désolent.

Au reste. en lisant ces lignes naguère parlées et présentement figées dans la lettre imprimée, on a I impression que Jules Romains a été gêné par le caractère éminemment composite de son auditoire et presque contraint, pour ne choquer personne, de demeurer, non pas toujours nous l'allons voir mais souvent évasif, et de rendre comme à regret à des idées comment dire ? blet.tes, un culte que les conjonctures peut-être bien, hélas 1 lui imposaient. Je demeure surpris qu'un homme informé et qu'un homme d'esprit comme Jules Romains, en diverses matière» oscille tant entre ledit lieu commun tellement défraîchi et l'idée substantielle et forte. Si volontiers devant lui, certes, Je m'incline et le salue chapeau très bas quand il écrit ceci, qui est le bon sens même, à l'occasion et au sujet du drame qui se joue en ce moment à la surface de notre planète complètement désorbitée, en revanche, je ne m'incline pas devant le reste.

« Il n'y a que la volonté et la liberté de l'homme. » dit-il.

Peut-être aussi certaine providentielle sollicitude à laquelle quelques penseurs de jadis firent crédit et que Jules Romains omet. Mais reprenons et achevons la citation

n n'y a que la volonté et la liberté de l'homme qui soient capables de dire assez 1 à un drame qui n'en finit plus. L'étrange de la chose, son Irritants Ironie, c'est que, comme le notait récemment encore Stephan Zweig dans un de ses beaux livres, notre drame est avant tout un drame de t'affranchissement. Si l'humanité souffre aujourd'hui, c'est pour avoir reçu, en peu de temps, une énorme quantité de biens, matériels et spirituels.

Surtout matériels. ·

Depuis un siècle, elle a connu l'augmentation de son savoir et de son pouvoir. Elle en a perdu la tête.

On ne peut, en vérité, mieux dire. Ni l'alphabet ni môme une chaire au Collège de France n'immunisent contre l'erreur et contre le mal. Mais alors. pourquoi Jules Romains a-t-il aussi écrit ceci, deux pages pins haut que les lignes par moi citées.

Auguste Comte considérait comme la pièce mattresse de l'ordre nouveau qu'il rêvait d'instituer l'organisation du pouvoir spirituel.

Auguste Comte n'avait donc pas ouï parler d'une institution de pouvoir spirituel pas encore défunt et qu'a jadis établi en une seconde une formule assez citée: Tu el Petrusl Je sais bien que loyalement Jules Romains constate la chose, puisqu'il ajoute

Les deux assemblées de la Fédération Internationale des P. E. N. Clubs (?) de septembre 193G, à Buenos-Ayres, pourraient se réclamer dans une certaine mesure ele la tradition vénérable des Conelles.

(1) Oalllmard.

FEUILLETON DES 24-25 OCT. 1937 14 Oraflf^ sur la maison Boutière

Depuis quelque temps, l'allure dolente de Mme Boutière emplit d'une anxiété sans cesse croissante ceux qui ont de l'affection pour elle. Un léger rhume, au milieu de l'hiver, a laissé craindre que son organisme affaibli ne favorisât des complications, et il faut à tout prix éviter une rechute. Aussii doit-elle accepter de venir immédiatement s'installer dans une pièce chaude. Le crépuscule, d'ailleurs, commence à descendre, et il faut qu'André, obligé par l'horaire des autobus à dîner avant l'heure habituelle, aille revêtir son uniforme.

Le maire est à Fonfrède, où il est monté en voiture afin de pouvoir facitenient revenir avant le départ du soldat. Mais la minute à laquelle ce dernier doit quitter les Tilleuls arrive avant que M. Bbutière ne soit de retour. Mère et sœur sont donc seules à accompagner le partant. Surprise inattendue, quelques jeunes pne, parmi lesquels Maurice Roux, ont «a l'idée de se réunir devant la station

Mais pourquoi Jules Romains eontinue-t-il en ces termes

Elles contribuent aussi à tracer, à suggérer au moins, les premiers linéaments de ce que serait un jour l'organisation dans le monde d'un pouvoir spirituel. Ce pouvoir spirituel n'existerait dono pas ? Jules Romains n'a-t-il pa« ouï parler d'uu Pontife, dit Souverain, ayant nom Pie XI? N'a-t-il pas ouï dire que cet homme, temporellement appuyé sur une pacifique petite armée de 2 000 hommes et possesseur d'un Ktat qui ne mesure pas tout à fait 50 hectare, règne nonobstant sur plus de 300 millions de sujets, qui sont ses fils et donc entre eux sont authentiquement frères, selon la grâce, alors que les autres, les frères selon les Droits de l'homme, ne peuvent l'être que flgurément, métaphoriquement ? Jules Romains n'a-t-il pas appris que, comme au temps de la médiévale trêve de Dieu, qui arrêtait tout combat du mercredi au lundi, ce pasteur de- manda naguère à deux Etats sudaméricains de suspendre toute hostilité, un certain jour, durant quarante-huit heures ? La Société des Nations a-t-elle eu jusqu'ici de telles initiatives ? Jules Romains, j'en suis à peu près sûr, n'a pas lu l'Encyclique de ce pasteur des peuples sur le communisme ni celle écrite en bon allemand Mit brennender Sorge, qui fait avec une telle énergie et une si implacable logique le procès de tous les gouvernements totalitaires

Jules Romains chercherait-il donc, lui aussi, une mpatigue ? Comme si on n'en avait pas une toute faite et qui, selon quelques-uns Pascal, Pasteur, Laennec et plusieurs autres, depuis longtemps a fait ses preuves 1

Jules Romains ne se souvient-il pas du merveilleux épisode de Jésus parmi les docteurs ? Ceux-ci, tandis que parlait le divin adolescent, discutaient, supputaient, songeaient, dénombraient les années pass4 lesquelles viendrait le Messie, sans se douter que le Messie était devant eux. Les simples, eux, avaient d'emblée compris. Ayant compris, d'emblée ils avaient aimé. Les savants du temps, moins clairvoyants, cherchaient toujours. Leurs descendants cherchent encore à tâtons, dans la nuit, sans lanterne.

Chercher actuellement une mystique autre que la chrétienne, comme disent tels anticléricaux, parmi lesquels je n'ai garde de ranger Jules Romains, serait une aberration singulière. Et rêver l'organisation d'un pouvoir spirituel, alors que le catholicisme apostolique et romain vit plus intensément que jamais et que jusque dans l'Ouganda ou Madagascar, les catholiques abondent, en attendant sans doute que des missionnaires. bronzés de ces mêmes contrées viennent évangéliser des blancs déchristianisée, quelle étrange chimère 1

Oui, ce petit livre me plonge dans la stupeur. Le contraste que je constate entre la forme, qui n'y est jamais vulgaire, et le fond si prudhommesque m'effare. 0 liberté I disait la pauvre utopiste, désillusionnée par la vue de l'échafaud, que de crimes on commet en ton nom I Elle disait vrai, certes, l'infortunée, mais elle était bien naïve. 11 n'y a rien comme les mots non définis ou mail définis pour faire couler des torrents de sang. C'est au nom de la liberté que Chénier fut puis-jo dire autrement, en vérité ? assassiné, et de même Lavoisier ainsi que le fils de Buffon ? Cette liberté évasive, Jules Romains y revient. Elle est, non pas la nouvelle idole, cousine germaine de celle de François de Curel, mais la vieille idole elle a nom Liberté de penser, Liberté de penser, c'est fort bien. Mais da penser quoi ? J'en appelle à Jules Romains lui-même, je le mets au pied du mur et je lui pose la question que voici tout citoyen est libre de penser et de dire ? Soit. Jt-an Grave, Laurent Tailhade, anarchistes en chambre et comme blottis le plus souvent à l'écart, usèrent naguère de ce droit. Ils s'en donnèrent à cœur joie. Autant qu'ils purent, ils s'amusèrent au petit jeu des idées, surtout meurtrières. D'autres, plus naïfs, mais loffiqite-s, entreprirent peu après de réaliser l'extrême de ce que les théoriciens de l'anarchisme avaient rêvé. Leur logique, à eux, les incita à pousser jusqu'au bout, je veux dire jusqu'à la bombe, la logique de leurs maîtres. Savez-vous ce qu'il en coûta à Ravachol ? Tailhade en fut quitte, lui, un jour, pour une blessure curable Jean Grave, lui aussi, continua de penser librement. Ravachol et deux ou trois autres en perdirent la tAte, non pas au sens métaphorique de l'expression que vous employiez tout à l'heure, Jules Romains, mais au sens

des autocars afin de se livrer à une manifestation de sympathie pittoresque et un peu tapageuse. André, étonné, assure, au milieu d'un éclat de rire qu'il n'est candidat dans aucun scrutin.

Heureusement proclame le choe.ur, un peu gagné par la récente vague d'hostilité déclenchée dans certains milieux contre toute forme de suffrage universel. L'exclamation a été lancée sans malice, et c'est un réconfort pour Elisabeth de voir tant de témoignages d'amitié compenser pour André le fâcheux effet produit par une absence inexplicable de son pere. La scène a été chaleureuse lorsque le lourd véhicule se met en branle, on constate que le bruit des plaisants vivats a évité tous épanchements superflus.

CHAPITRE XII

Mlle Boutière et Mlle Cortial faisaient, depuis plusieurs jours, de grands projets pour cet après-midi de samedi.

Sur les instances de Jeannette, André, avant de repartir dans l'Es.t, avait accepté de fouiller sa garde-robe et d'en extraire quelques vieux habits à l'intention d'un journalier en chômage partiel les jeunes filles décidèrent donc de consacrer une demi-journée à la mise en état des différentes pièces du lot. I] se trouva que la date prévue précédait juste, sur le calendrier, celle du premier tour de l'élection législative. Monique, après le déjeuner, partit accompagner en direction du Café de Paris fauteur de ses jours, très occupé par la préparation d'une grande bataille, et de là se rendit au domicile des Cortial. La mère et la fille, prêtes à s'en alier chacune de leur côté, avaient déjà revêtu

propre. Croyez-vous qu'en de tels cas le théoricien, l'idéologue n'ait pas sa part de responsabilité ?

Liberté de la presse, liberté d'écrire, liberté de parler. Encore un coup, liberté d'imprimer quoi N'importe quoi ? Liberté d'écrire quoi ? N'importe quoi ? Liberté de parler pour dire quoi ? N'importe quoi î On ne compte plus les victimes de l'abus desdites libertés. De ces pauvres diable» n'allel pas, d Jules Romains, nous faire des martyrs. Un martyr, ^ous le savez bien, c'est celui qui atteste. Or, on n'atteste que le vrai, Jl n'y a de martyr que du vrai. Quant au pauvre éberlué qu'on vtt naguère tancer au seuil de NotreDame de Paris, une bombe destinée à quelque entoutané ou à quelque ratirhon, je prie certes Dieu qu'il lui pardonne. Mai» je ne fais pas de lui un- martyr, tout au plus une victime ci'uu accident de travail, d'un accident de ce travail qu'on appelle action directe,

Songez à ceci, Jules Romains, que des idées, cela peut tuer beaucoup plus sûrement que des revolvers ou des bombes et que dès lors toutes idées ne doivent pas avoir cours. Si ma thèse vous effraie, la vôtre. qui mène des inconscients où je viens de vous dire et c'est de l'histoire, cela, de l'histoire saignante, m'effraie mille fois plus.

Ce n'est pas tant, croyez-moi. l'arbitraire stalinien qui a conduit au dernier supplice ou en Sibérie, comme nous l'a rapporté Le Roy Ladurie, cinq millions de paysans russes. C'est bel et bien et en dernière analyse, pour quiconque voit et entend, une idéologie fausse. Alors, je m'étonne, Jules Romains, que vous écriviez ceci

A quoi demande-t-on à l'humanité de renoncer 7. A la liberté de penser. A tout ce qui a fait éculer (sic) les antiques servitudes,' et travaille à 1 émancipation intégrale de' l'espèce.

Intégrale ? Cela promet, Jules Romains.

Mais poursuivons

« L'héritage est gras ? Il pèse trop lourd sur nos épaules ? Ne soyons pas des héritiers fatigués. » Vous en parlez bien à votre aise. Fatigués ? On le serait à moins. José Vincent.

•̃̃•̃̃̃(̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃^̃•̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃•̃•̃̃̃̃̃̃̃̃̃•̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃••̃̃̃̃̃•̃̃* Mémento -Revues

Revue d'Histoire de l'Eglist de Fronce, organe 'de la Société d'histoire ecclésiastique de la France. Directeur Victor Carrière Société d'histoire ecclésiastique de la France, 5i, avenue de Breteuil, Paris, VII». Le numéro a5 francs. Compte postal Paris 375-69

Sommaire

Le II* Congrès d histoire ecclésiastique de France. Mgr Georges (".rente, de l'Académie française L'histoire locale et le clergé. Baron Angoi des Botoura Fleur de sainteté du xvn" siMe célébrée par Corneille Elisabtth Ranqurl.

HuLLtriN CBinou». Mgr Olichon s Histaire de l'expansion du catholicisme dan» le monde (L. de Lagjrer). Ch.-E. Perriu Etidi sur la fortune immobilière de l'abbaye d, Marmoulier aux x' et xi* siècles (P. Tiseet). 1.K. Halkin Rélarme, protestante et réforme catholique au diocèse de Liége, i5381667 (H. Nelis). Bl. l'asrai Les Pensée» rlasséei et commentées par H. Massis (J. De.dieu). Mgr Tournier Le cardinal de Clermont-Tonnerre, archevêque de Toulouse, et le drame de la petite Eglise (E. Bruley). A. Esmein Le mariage en droit canonique (A. Villien), A, Gro» Dictionnaire des noms de. lieu de la Savoie (P. Marirhnl). R. Bey La sculpture romane languedocienne (J. Vallery-Badot).

Notes BiBi.ior,HApmQUM. Textes Lnurentii Pignon catnlogi. La dispute de Lausanne. Concilii Tridentini epintolarum part secunda. Lettres de M. Olier. Docnments sur M. de Caulet ft la régale dans le diocèse de Pamiera. Antiquité et moyen âge Les martyr» de Lyon de 177. Pricillien et l'Espagne chrétienne d la fin du ne siècle. Histoire de I'Eglise: D,- Clément V d la Réforme (i3o5i5i7). Réforme protestante Les origine» de la Réforme d Genève. La Réforme et les guerres de religion. Epoque contemporaine VEglite contemporaine. Histoire locale Auxerre et VAuxerrois. I vescovi délie Corsica. Chiese di Cortica.

Chronique d'histoire régiohalh. Berry, Limousin, Marche, Auvergne, Bourbonnais, Nivernais, Lyonnais, Dauphiné, Savoie, Provence, Comté de Nice,

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Les Ubilons Catholiques du 16 drtobre 1937. Revue générale illustrée de toutes les Missions, parois-ont doux fois par mois. 6r)e aun^e. Administration ia, rue Sala, Lyon, H*. Abonnement', 4o francs l'an epécimen gratuit sur demande.

Teiti. La charité Ingénieuse, par S. Ex<\ Mgr Costantini, secrétaire de la Sacrée Congrégation de la Propagande. L'otuvre des Séminaire» au Tonkiit. –Pour un clergé indiflène égyptien, par S. Exe. Mgr J. Girard, M. A. L., vicaire apostolique du delta du Nil. Un Séminaire en Chine, par le R. P. Sigrnoret, M E. P Le Grand Séminaire Saint-Pierre-Claver d. Koumi (Soudan). Composition latine d'un pupille de Saint.Pierre-ApMrn Décrets de la Propagande. Dlbuta de ta Miuion e. du Séminaire d'Edla, par le n. P. J. Delcourt, Sp. Nouvelles du clergé indigène.

robes de ville et jaquettes pas une minute ne fut gaspillée. Voilà donc bientôt nos deux couturières en train de discuter, chemin faisant, sur chaque détail de la besogne en préparation.

Le ravaudage du costume clair, adapté à la saison chaude, est celui qui presse le plus. Mieux vaudrait supprimer un gilet inutile et trouver ainsi de quoi réparer proprement les coudes. Pour le pantalon, il faudrait découvrir du tissu encore solide. capable de renforcer de manière efficace un fond à la veille d'avoir des défaillances. Trois ou quatre retouches, atC bas des jambes et à la taille notamment,- doivent suffire à ajuster. Si l'expérience est concluante, il n'y aura qu'à recommencer avec le complet d'hiver. Pour net- toyer tout à l'essence et pu bois de Panama, puis sécher en repassant, on ira s'installer d'abord à la souillarde voisine de la cuisine, où Marguerite a mis des fers sur le fourneau.

Son but charitable remplit d'attrait la perspective d'une occupation fastidieuse, à laquelle l'une et l'autre des ouvrières se croient déjà attelées.

Par malheur, à peine devant la boutique de mère Michel, Jeanne aperçoit, sortant des Tilleuls. Mlle Vernet, qu'elle connaît suffisamment pour éprouver un sentiment d'inquiétude. Hélas Pas moyen de faire volte-face déjà, Colette avance d'un pas décidé et s'apprête à prendre contact.

Bonjour. Mademoiselle 1 crie-t-elle encore éloignée de plusieurs mètres bonjour, Monique, je te cherchais. Qu'y a-t-il de grave ? s

Rien. Tu- sais que mon père avait

Le centenaire de la reine Hortense

Hortense (1) détonnait donc de tonte» manières sur la morosité grave et sentimentale de son mari qui te révéla bientôt des plus jaloux. Ils n'avaient de commun que l'opiniâtreté, agréable chez elle, grincheuse chez lui on l'appelait, elle, la douce entêtée. La reine montra que l'empereur fut toujours obligé, en fait, de céder à son frère. Les jeunes mariés eurent de la peine a s'accorder A peW près. Cependant, de leur union naquirent plusieurs fils. Une vie toute nouvelle commençait ponr 'Hortense de Beauharnais. Après les années réparatrices du consulat, le général.: Bonaparte fut proclamé empereur.,

Bientôt Napoléon nommait princes et princesses de l'empire ses frères et ses sœurs et quelques-uns deviendront souverains.

L'empereur avait donné, afin qu'ils tnssent logés plus dignement, à son frère Louis et sa femme d'abord son hôtel de la rue de la Victoire, puis celui offert jadis à Mlle Dervieux par le comte d'Artois, même me, et enfin, quand le prince Louis fut nommé connétable, rue Cerattl (maintenant rue Ladite), plus en rapport avec ses hautes fonctions. Grâce à un don magnifique de son frère, le Connétable avait pu acheter les deux châteaux de Saint-Leu pour 600 000 francs. Malheureusement, cette propriété, embellie par Louis et Hortense, a disparu presque complètement depuis des années.

Deux ans après la proclamation de l'empire, le prince Louis devenait roi de Hollande, au mots de mal 1806. On sait que les négociations avec ce pavs pour la transformation du régime dont Ie grand Pensionnaire était le chef, s'étaient engagées au lendemain d'Austerlitz. Toutefois, Louis ne semble pas avoir été mis au courant des intentions de Napoléon avant le mois d'avril de cette année.

Hortense, toute triste de cette élévation qui allait l'éloigner pour toujours de choses très aimées, était désolée d'être livrée «an* défense à son mari, devenu roi d'un pays étranger. La pensée d#||M Aeax enfants, qui avaient tant besoin de ses soins, lui fit accepter d'avance les graves ennuis qu'elle prévoyait déjà. Comme l'a noté Mme de Rémusat dans ses Mémoires, si souvent injustes pour la famille impériale c Je puis attester, écrit-elle (tome II, p. 35), je puis attester que j'ai vu cette malheureuse femme se préparer a monter sur le trône comme une vic-

(1) Voir la Croix du 10-11 octobre.

GnAvcnn du Tonkin, d'Egypte, de Lanlong, lcliang et Sicnhsien, Chine, de Mongolie, du Soudan, de Bnngulore, Indes, etc.

•«•

La Revue Générait. Abonnement Belgique un au, -S fr. le numéro, 7 fr. six moi», 4o fr. Etranger un an, 85 fr. le numéro, 8 fr. lix ixiois, fr. Compte chèquei postaux io3S.gi. L'Édition universelle, S. A., 53, rue Royale, Bruxelles.

Sommaire du 16 octobre 1937

Louis de Lichlervetdo, « La Belgique et la S. D. N. ». F. de Vlllermont, « L'échec de Gaston Doumergue ». Thomas Braun, « Bénédiction de I» *»rêt ». François Bourgeois, « Ntu chapelles «t net croix rurales ». Jean Van der Ouyce, « Dom Théodore N*t«, Abbé de Soint-André Henri Davi.puon, « Images d'été en Allemagne ». Charles Anciaux, « Le professeur Alphonse Bayot ». E. Van den Hove, « Quelques aspects de Thomas Matin ». Et. de la Val- lée-Pous*in, « Après le Congrès de la Fédéralion des cercles », André Mertens, « Apocalypse 1037 ». Paul Ficrens, « La vie artistique les rhefs-d'o-uvro de l'art franvaiB ». Paul Werrie, « Le* spectacles Le mystère d'Einsiedeln ». Fernand Baudhuin, « La vie économique et financière la crise du franc français Correspondance Une lettre de M. Henri de Man

*-«-«

Un nouveau volume

des « Monumenta Serica » de l'Université catholique de Pékin

La deuxième partie du second tome des Monumenta Serica, publiés par l'Université catholique de Pékin, doit bientôt paraitre.

Dans ce volnme, on trouvera des cartes intéressantes sur les Nestoriens chinois du temps des T'ang, une traduction de deux poèmes du fameux Ts'ao-Ts'ao due à M. Balacs, un article Illustré de M. Eok sur les anciens bronzes chinois et un article du même auteur sur l'Institut de recherches sur l'architecture chinoise cet article est le résultat d'une longue enquête faite de 1932 à 1937 dans 46 villes, avec la visite minutieuse de nombreuses pagodes, tours, temples et autres monuments.

La revue de la presse donne des comptes rendus de 24 revues chinoises et de 7 revues japonaises. Ce livre de 600 pages a un index de 75 pages et de nombreuses illustrations.

Les Monumenta Serica furent fondés par le regretté P. Biallas, S. V. D. son successeur est le recteur de l'Université, le R. P. Rahman. La collection est publiée à la librairie Henri Vetch,, de Pékin.

rendez-vous en ville avec le tien et Mirabelle. Alors, j'ai profité de l'occasion pour passer quelques heures avec toi. Seulement, chez vous, la boniche, lente à se remuer, est aimable comme le clebs, qui a failli me manger vivante.

La fille du maire ne prend pas au sérieux pareille exagération.

C'est vrai, dit-elle paisible une tirette commande à distance le pêne du portillon Marguerite devrait moins faire attendre les arrivants. Si ses pieds fatigués se refusent à courir, et 8i sa physionomie est rébarbative, cela n'empêche pas Ja brave femme d'avoir un cœur d or. Quant à l'animal, depuis sa naissance il t'a vue une seule fois, et tu n'as fait, ce jour-là, que sortir de voiture pour monter l'escalier. au delà duquel il lui était interdit de te suivre.

Les propriétaires du parc n'ont pas, en y accédant, à s'annoncer d'une autre manière que par le bruit de clochette provoqué automatiquement à chaque passage. Mais à peine la clé a-t-elle été engagée qu'un jappement d'honneur retentit, tandis qu'une griffe puissante vient par derrière érailler la tôle du portail. Monique introduit la nouvelle venue, dont la seule apparition transforme les cris joyeux de Rip en grognements, puis échange un coup d'œil malin avec Jeannette.

Comment ne pas se dérider en constatant que l'inopportunité dee visites est décelée de façon également sûre par le flair de la cuisinière et par celui du chien ? 9 La bête, elle, reste pleine de réserve, et ne paraît pas accepter volontiers qu'une intruse véhicule des parfums exagérément concentrés,

time qui m dévoue à un sacrifice de plus. »

Son mari. quoique jeune, l'était révélé un de ces jaloux vieillards mariés à une jeune fille qui avaient fait bien rire nos pères sur la scène, avec Molière, par exemple. Son frère Napoléon, qui avait fini par le bien connattre, cherchait à consoler la pauvre Hortense « Louis aurait dû épouser l'impératrice tandis que lui aurait surveillé la porte, elle aurait gardé la fenêtre Le jeune prince osait mettre une sentinelle sous la fenêtre de sa femme et commettre bien d'autres extravagances, si bien que Napoléon, mis au courant de ces actes par sa police, lui fit de terribles scènes, mais sans grand succès.

La malheureuse avait comme compensation quelques beaux voyages qu'elle faisait avec le Premier Consul

LA REINE HORTENSE

et sa mère en Normandie, en Belgique et au camp de Boulogne.

Le prince Louis eut la cruauté de s'opposer à ce que sa femme assistât au mariage de son frère, qu'elle aimait beaucoup, le prince Eugène, qui épousa en janvier 1806, à Munich, une fille du roi, Augusta de Bavière jamais ménage ne fut plus heureux que celui-là 1 Hortense était reine depuis deux ans quand elle vit mourir du croup son fils aîné, le prince royal, dont le caractère promettait beaucoup. Elle ne s'en consola jamais. Affolée de douleur, 11 lui fallut un grand voyage jusqu'au fond des Pyrénées pour reprendre goût à la vie. Le roi Louis la rejoignit au village d'Arrens réconciliés, elle devint mère du futur Napoléon III.

Lors du mariage de l'empereur avec Marie-Louise, il lui fallut, profondément humiliée, soutenir, avec les autres reines de la famille, la traîne de la nouvelle impératrice.

Malgré elle, elle s'était rendue en Hollande, où elle fut accusée de se montrer trop Française et d'avoir contribué au traité par lequel le pays était obligé de rendre une province a l'Empire.

Dès le 1" juillet 1810, le roi Louis, malade depuis longtemps et mécontentant tout le monde, abdiqua en faveur de son fils. Napoléon annula les arrangements de son frère et réunit le royaume à la France. Il autorisa Hortense à se séparer de son mari qui s'était retiré en Autriche.

« Reine honoraire », comme elle se plait à le dire, elle se fixa à Paris. Son hôtel devint le centre d'une vie des plus brillantes. Hortense, entourée d'artistes et d'hommes de mérite, donnait toujours le ton à la mode et an goût. Elle dessinait fort bien le paysage et les fleurs. Sa voix, agréable, donnait du prix aux romances dont elle composait quelquefois la musique. La reine tenait de sa mère son goût pour la botanique et les fleurs dont elle se ptaisait à perfectionner la culture dans ses jardins. Mais le nom d'hortensia rappelle le souvenir de la femme d'un horloger parisien, Lepautre, alors célèbre. Malheureusement, la ruine n'était pas loin. Après les désastres en Russie, les

Marguerite, de son côté, soulève un instant le rideau d'une fenêtre pour être renseignée de visu sur les événements, puis disparaît avec prudence.

On prend place au salon, et on entame un échange de niaiseries. Monique sacrifle sans rechigner une première heure aux exigences de la politesse, en s'efforçant de décharger Jeanne du poids d'une conversation insipide. Ensuite, elle manœuvré de manière à faire comprendre qu'un emploi du temps avait été prévu. Peine inutile Colette, qui fréquente surtout des garçons, est habituée à recevoir en toute circonstance un accueil' enthousiaste.

Découragée, Mlle Boutière finit par dire timidement

Nous avions un petit travail à accomplir veux-tu nous aider ? 9

Volontiers, si c'est intéressant. Pas le travail lui-même, mais son but. Mon amie s'occupe d'un pauvre homme pri\é d'ouvrage, et nous voulions lui préparer un paquet de vêtements.

Cette explication vient à peine d'être donnée que des ricanements se font entendre, de ces ricanements dangereux comme une pioche de démolisseur. Maman aussi se laisse monter quelquefois le coup par des mendigots, reprend Colette avec un air condescendante nous nous moquons bien d'elle. Ces gens-là abusent de la générosité des riches. La plupart du temps, ils sont paresseux, chapardeurs, ivrognes, et méritent leur misère. Vous êtes trop naïve. Mademoiselle, pour une jeune tllle d'après-guerre.

Jusqu'ici, c'est à peine si l'on avait daigné accorder quelques regards au troisième personnage. Voici qu'en lui don-

alliés vainqueurs en Saxe, elle vit les Cosaques à Paris et l'empereur, malgré son génie, abdiquant à Fontainebleau, au début de 1814.

Son intelligence, sa franchise, son charme, la connaissance des faits, cette politesse exquise que lui voyaient le tzar et le prince de Mettcrnich, lui avaient conquis l'amitié de l'empereur de Russie, d'ailleurs sans grande utilité, en fait, pour ses affaires. Tandis que les alliés entouraient Paris, elle vit avec beaueonp d'indignation le peu d'énergie du roi Joseph, à qui Napoléon avait confié un rôle vraiment trop fort pour sa faiblesse. La reine, comme Talleyrand, t'était bien /ortement prononcée pour que l'impératrice demeurât à Paris. Outrée de la faiblesse du Conseil de régence décidant le départ de Marie-Louise pour Rambouillet, elle partit rejoindre M

mère au château de Navarre Hortense, à la fin de ce Conseil, reprocha Ironiquement à Marie-Louise de c perdre gaiement sa couronne ».

Le traité du 11 avril 1814, qui régla le sort de la famille impériale, lui attribua un revenu de 400 000 francs. Le roi érigea en sa faveur en un duché les terres qui entouraient le château de Saint-Leu.

Le 28 mai, elle eut la grande douleur de voir mourir l'impératrice Joséphine, qu'elle vit enterrer dans l'église de Hueil.

A Saint-Leu, comme son salon se remplissait d'anciens fonctionnaire. bonapartistes, qui aimaient parler du passé, on l'accusa de conspirer. Un jour, elle alla remercier le roi de l'avoir faite duchesse de Saint-Leu elle reçut de Louis XVIII un tel accueil que les bonarpatistes l'accusèrent d'être devenue après trop favorable à la Restauration. Le retour de l'lie d'Elbe, dont la reine Hortense avait appris avec angoisse les débuts, fut cause pour elle, au lendemain de Waterloo, d'une situation des plus pénibles.

L'empereur vaincu s'était réfugié à Paris au lieu de grouper les fuyards et d'autres troupes autour du corps d'armée de Grouchy, demeuré intact. Sait-on encore que c'est l'Initiative d'un jeune officier d'état-major prussien, von Muffllng, qui, voyant les divisions de Grouchy arrêtées, déchaîna la terrible catastrophe en montrant au maréchal Blucher qu'il pourrait aller aider lord Wellington à triompher ? La reine Hortense est bien obligée de parler choses militaires et de dire à plusieurs reprises que parmi les causes des désastres furent l'esprit beaucoup trop autoritaire de Napoléon auprès des gé- néraux et l'insuffisante formation des officiers d'état-major français à cette époque.

Napoléon, en gagnant la capitale rapidement, espérait éviter l'opposition de certains politiques. A nied d'œuvre, il ne savait que faire finalement. II aurait tout de suite envoyer les Chambres en vacances, comme le lui proposait l'énergique maréchal Davout. H perdit un temps précieux en consultations inutiles.

Hortense passait ses journées à l'Elysée, auprès de l'empereur. Elle le pres-

sait de se mettre en sûreté, tandis qu'U était temps de choisir une retraite i Ne songez qu'à vous seul, ne per| dez pas un moment.

Elle disait, avec un sens pratique que ses malheurs avaient développé chez elle

Si c'est l'Amérique que vous choisisse*, hitez-vous de vous rendre dans un port avant que les AnglaU soient avertis des événements. Si c'est l'Autriche, faites sur-le-champ vos conditions peut-être son souverain se rappellerait-il que vous êtes son gendre. L'empereur de Russie est le seul à qui vous puissiez vous fier. Ce fut votre ancien ami il est loyal et généreux. Ecrivez-lui, il y sera sensible.

Le conseil était bon. Elle parlait ainsi, cœur battant, transportée hors d'elle-même par l'approche du danger. Assis devant sa cheminée, Napoléon lui répondait t

Et voua, que comptez-voua faire f Irez-vous à votre campagne près de Ge- nève î

¡ Elle ne se défendit pas d'un mouvement d'humeur la traiterait-Il toujours en enfant ?

Ah 1 je ne m'occupe pas de mol, Sire mais de vous seul. Le plus mauvais de» partis que je vous conseille est préférable à l'inaction où Je vous vois.

Napoléon à Sainte-Hélène, la situation devint terrible pour la famille Bonaparte. En France, ils furent exilés et à 1 étranger, en Europe. Us ne pouvaient se déplacer qu'avec des passeports délivrés par les quatre grandes puissances. La reine, chassée de Paris dans les deux heures parce qu'on l'accusait d'avoir voulu empoisonner tous les souverains alliés, pas moins, eut voulu s'établir en Suisse. Elle ne trouva asile qu'en Bavière, près de son frère, tandis que son fils, durant quatre ans, étudiait au gymnase d'Augsbourg. Elle se fixa ensuite au château d'Arenenberg, dans le canton de Thurgovle, qu'elle avait acheté et où elle vécut jusqu'à sa mort. Mais son dur climat l'obligea à passer plus d'un hiver en Italie.

La reine se consacra ardemment à la formation de ses fils, en leur donnant en particulier les meilleurs professeurs que la situation d'exilés pouvait leur permettre et leur inspirant un courage tout viril et un cœur très charitable.

c Il ne manqua à cette éducation, écrit nettement l'ancien ministre de l'Empire libéral, Emile OUivier, que ce que Hortense, en quête de plaisirs et d'amours, ne pouvait enseigner ni par ses conseils ni par ses exemples, cette austérité des mœurs qui double la force de l'esprit, rehausse la dignité du caractère et donne le prestige suprême à une existence historique. » (L'Empire libdral, t. II, 23.)

En 1810, restée seule à Paris, Hor.tense contracta avec le jeune général de Flahaut une liaison maintenant connue. c Flahaut, a écrit la reine dans ses Mémoire», avait l'air distingué, l'esprit vif, agréable, brillant, mais léger, plus animé du désir de plaire que pénétré du besoin d'être aimé. » De cette liaison naquit un fils qui fut inscrit comme enfant légitime d'un propriétaire de Saint-Dominique, le sieur Demorny, et de son épouse, Louise Fleury, en octobre 1811. Plus tard, le Demorny fut coupé en deux et devint de Morny. L'enfant, confié à sa grand'mère paternelle, fut plus tard le duc de Morny, le meilleur conseiller de Napoléon III. La mort de son frère, le prince Esgène, qu'elle aimait tendrement, fut pour elle un coup terrible. Plus jeune que la reine, Il mourut en février 1824, à Munich, victime de médecins allemands maladroits.

La mort de son fils aîné, le prince Napoléon-Louis, tué parmi les Insurgés à Forli, dans les Romaines, en 1831, fut pour elle un coup bien cruel. Elle réussit à ramener le dernier fils qui lui restait, le futur Napoléon III, après une odyssée merveilleuse, en France, malgré l'habileté si connue de la police du prince de Metternich.

Pour le guérir, car il était très malade, ils voyagèrent en France, en Angleterre. Au Palais Royal, elle eut une conversation bien curieuse avec le roi et la reine. Louis-Philippe lui disait Confiez-moi donc vos intérêts: vous verrez comme je suis homme d'affaires 1 Les récits de ses Voyagea en Italie et en France et en Angleterre, publiés par elle en 1831, sont fort intéressant», pleins de détails savoureux, Inattendus souvent.

En 1836, la tentative du prince LouisNapoléon à Strasbourg arracha sa mère à l'isolement où elle se plaisait. Dès que la nouvelle lui en parvint, de Suisse, elle se jeta en voiture pour aller implorer le roi qui, en 1881, lui avait été secourable,

Très malade, elle ne put dépasser Longjumeau, de Paris, où elle s'arrêta au château de Viry, chez la duchesse de Raguse, qui l'entoura de soins affectueux. Mme Hécamier, qui la vit alors, était émue de l'excessif changement remarqué dans ses traits. Le prince, le futur Napoléon III, prévenu, arriva le 4 août à Arenenberg, pour voir souffrir sa mère plusieurs mois. Elle mourut, comme on le sait, le 5 octobre 1837, à l'aube de lu journée.

Si la reine Hortense n'avait pas été mariée à celui que l'on appelle maintenant un < demi-fou >, bien des fautes qu'elle déplorait elle-même n'auraient pas été commises. Sa vie aurait pu être tout autre.

Albert Schuermahs.

nant ses discutables conseils, Mlle Vernet a l'occasion de faire mentalement quelques remarques. L'enfant est jolie, aussi jolie que. Tiens tiens 1

Jeanne a le tort, après avoir entendu une phrase désobligeante pour sa personne, de ne ressentir aucune colère et de mal dissimuler des sentiments de pitié. Avec son air de sainte-nitouche, cette gamime est intolérable, pense Colette, qui se sent soudain' désireuse de blesser. Vous n'allez tout de même pas habiller ce client avec vos jupons î demande-t-elle, l'air méchant.

André, avant de partir, a fait un tri dans ses effets personnels et mis de cOté ce qu'il ne désirait pas conserver.' C'est André qui est votre complice? î Je n'aurais pas cru mon galant cavalier de l'autre semaine aussi poire.

A dessein, après avoir fait allusion à la séance de Vals, Colette revient sur ce chapitre et tente de tirer vengeance d'un dédain qu'elle croit à tort deviner en excitant la jalousie. Avec un raffinement de cruauté bien féminin, elle rappelle pendant d'interminables minutes chacun dei menus incidents de la rencontre, exagère la bonne volonté mise par les tiers à favoriser des confidences, multiplie les allusions troubles, n'oubliant que d'évoquer le -départ trop brusque du lieutenant. IA suivre.)

PlKRRK LlMAQNB

A partir de 17 heures, fa « Crofx > se trouve à ParU dans toutes les gares. On peut la demander et mime f exiger.


Chronique provinciale

Terre de b ru yè re

Nous n'en emporterons pas beaucoup, simplement de quoi rafralchir un plant de chysanthèmes destinés à leurir des tombes. C'est là une coutume. Chaque année, aux approches de novembre, nous allons chercher de cette terre précieuse, et toujours dans les mêmes parages, à l'orée d'une foret où les bruyères abondent quand ce ne •ont pas les fougères qui l'envahissent. L'endroit est d'isolement dans le royaume végétal, des mieux faits pour accueillir notre démarche et notre pieuse intention. Il est également propice à fixer la pensée sur des sujets graves. Une fois recueillie la provision de terre, couleur de sépia, la futaie offre son asile, son jour qui n'est plus un jour, avec la bienfaisance secrète de sa tranquillité. Avant d'atteindre le sous-bois, on a déjà l'impression du mystère, dès les premiers pas sous la ramée sans murmure par ce doux pré- lude de l'automne. C'est comme si l'on passait la porte d'un sanctuaire, réser- voir de silence de plus en plus profond. On va sur des feuilles mortes ce ne sont pas celles de l'année elles n'ont plus la force de se plaindre sous le pied qui les foule. On va sur des débris spongieux, décolorés, qui achèvent de se dissoudre sans empêcher la mousse de verdir ni les plantes vivaces de pousser, les plantes qui se privent de soleil. Peu ou point d'oiseaux pas de branches qui tombent, les grands vents ne s'étant pas levés. On marche à l'étouffée, en s'écoutant soi-même, en respirant une odeur de caveau, l'Acre odeur de l'humus qui rappelle celle des chrysanthèmes en perspective, à porter au cimetière.

Encore quelques pas, et voici la vraie pénombre. Elle devient enveloppante il semble qu'on s'y anéantisse. A ne demeurer là qu'un instant, on a cependant tout loisir de s'imprégner de crépuscule, de se livrer à des réflexions qui en prennent leur teinte.

A

Le propriétaire de la forêt et du domaine qui la jouxte est décédé depuis trois mois. Il avait 90 ans. Au moment des foins, cet été, il saluait encore les faucheurs, plongés dans les graminées. La mort a fini par le faucher lui-même, et ses 90 ans se sont engloutis dans le temps, l'abtme Insondable.

La méditation de Bossuet concluait « Ma vie est de quatre-vingts ans, tout au plus, prenons-en cent qu'il y a eu de temps où je n'étais pas qu'il y en a où je ne serai point et que j'occupe peu de piace dans ce grand abîme des ans I »

A pousser droit sous la ramure, à travers la broussaille, si l'on ne craignait de s'y perdre, on arriverait au coin de l'avenue qui mène au château du gentilhomme défunt. La demeure est fermée. Déférant au souci de son maître qui les voulait toujours nettes, le gardien continue de ratisser les allées et le terre-plein qui précède le perron, semé de graviers roses comme de petites pralines. La serre est garnie de chrysanthèmes dont les plus beaux iront au mauséolée de feu M. le comte. S'ils ont poussé dans la terre de bruyère, on n'aura pas eu besoin de chercher loin pour la trouver. Au bord de l'avenue, la bruyère affleure en ourlet d'amarante durant la saison. Qui viendra s'en enchanter ? Qui habitera le château, désormais ? Depuis longtemps, il n'y avait plus de comtesse, plus d'enfants le vieux laird avait seul survécu aux joies éteintes de sa famille, aux deuils qui l'avaient frappé. On n'entend pas dire qu'il ait des héritiers désireux de s'asseoir dans le salon blanc où les bouquets de bruyère étaient traditionnels.

< Durez autant que ces grands chênes sous lesquels nos ancêtres se sont reposés, et qui donneront encore de l'ombre a notre postérité. Les voilà, les grands chênes, à défaut de la postérité. S'ils durent mille ans, cette longue vie ne comptera guère. Ainsi des hommes. Après décès, rien ne se totalise, années, jours, minutes. Les morts âgés, les morts jeunes, malheureux de leur vivant, heureux, pauvres ou riches, ne sont séparés par aucune marge ils sont entrés dans la même ombre, sinon dans le même oubli des mémoires. Car les, disparus ne laissent pas souvent d'échos dans les souvenirs du monde. D'un automne à l'autre, quand nous revenons chercher de la terre de bruyère au même endroit, nous n'y relevons nulle trace de nos prélèvements antérieurs la nature a tout recouvert. Pareillement, le traintrain du monde a vite fait de recouvrir les derniers soupirs des moribonds.

A

A la lisière du bois, le sac de terre est resté, affaissé comme un corps au déclin, veillé par un mauvais cèpe inaperçu tout a l'heure. Un coup de talon sur le mauvais cèpe, et en route 1 L'atmosphère du bois, assoupi dans les effluves automnaux, n'est sans doute pas nécessaire au développement des pensées qui nous tiennent. La méditation nous suivra, à notre bénéfice, comme le sera la poudre que nous emportons à celui des chrysanthèmes, fleurs des tombeaux, luxe funéraire. En les ornant, les tombeaux, combien de mortels songent à leur propre fin, à leur fin prochaine ? Car la mort est toujours proche, et cependant. les esprits ne le conçoivent pas volontiers. « C'est une étrange faiblesse de l'esprit humain que jamais la mort ne lui soit présente, quoiqu'elle se mette en vue de tous côtés, et en mille formes diverses. On n'entend dans les funérailles que des paroles d'étonnement. de ce que ce mortel est mort. Chacun revoit depuis quel temps il lui a parlé, et de quoi ce défunt la entretenu et, tout d un coup, il est mort. Voilà, dit-on, ce que c'est que l'homme Et celui qui le dit, c'est un homme et cet homme ne s'applique rien, oublieux de sa destinée ou s'il passe dans son esprit quelque désir volage de s'y préparer, il dissipe bientôt ces noires idées les mortels n'ont pas moins soin d'ensevelir les pensées de la mort que d'enterrer les morts mêmes. > Une légende bretonne s'appelle l'Ankou. L'Ankou est l'ouvrier de la mort. La faux à la main, il voyage debout dans une charrette trainée par deux chevaux blancs attelés en flèche. Deux compagnons l'escortent l'un conduit par la bride le cheval de tête, l'autre a pour fonction d'ouvrir les barrières des champs, des cours et les portes des maisons. La charrette glisse sans bruit et l'Ankou passe à toute heure.

Suivant les pays, beaucoup d'autres tégendes, envolées des chroniques médiévales, ont ce sens et cette allure. Notre époque ne les redit pas, ne les relit plus, ou les admet à la condition

d'y rencontrer le charme de l'écriture, une sorte de divertissement littéraire. Au goût des esprits légers, la litté- rature n'apparaît qu'ainsi, comme l'art d'arranger les mots, et sous leur appareil les meilleures leçons ne sont pas comprises, les accents ne sont pas perçus, les cris d'angoisse ne sont pas entendus que tant d artistes ont lancés en face de la destinée humaine. Un monde frivole ne veut pas s'apercevoir qu'en fin de compte les aspects de la vie n'offrent pas une si grande variété d'interprétations, et que tout se réduit à finir, à sombrer, hormis les mérites assemblés en vue d'obtenir le ciel.

A

Is

Mise à sécher pendant quelques jours, la terre de bruyère se passe ensuite au tamis pour être débarrassée, avant qu'on l'utilise, des déchets qui l'épaississent et la gâtent. Les fleurs qu on lui confiera puiseront dans sa richesse un regain de vigueur, de quoi prolonger les honneurs rendus aux tombes le jour de la fête des Morts. Il est une autre façon d'honorer les défunts, de délivrer les âmes au bonheur ajourné, les âmes en souffrance. Les chrétiens le savent. Porter des fleurs au cimetière n'est qu'un signe, la traduction extérieure des sentiments qui nous animent à l'endroit des disparus dont le sort de l'au-delà reste attaché au nôtre, et peut dépendre de notre affection, de notre souvenir, de nos prières, s'ils ne sont pas encore dans la maison du Père, s'ils ne sont pas encore dans lé paradis.

Ceux qui sont dans le paradis nous y attendent. C'est bien peu, ce n'est rien que de se laisser effleurer par la pensée de la mort au gré de circonstances passagères, au gré d'un rite qui ne manque peut-être pas d'emprunter à des manières décoratives où se satisfait l'amour-propre. Familière, cette pensée fournit une règle d'existence. Autant que de fleurs les tombes, il importe de fleurir les âmes des vivants, et à chacun d'embellir la sienne, de rosés, de lis, nourris de bonne terre tamisée, purifiée, la terre des habitudes saintes, des moeurs pénitentes, des espérances célestes. Le temps aboutit à l'éternité, et l'éternité, selon la parole de l'Apôtre, sera la maison qui nous est préparée làhaut, récompense de l'épreuve. LA Chesnaie.

̃-«-̃

Nos propagateurs Mme Georget, qui porte annuellement environ 20 000 publication» de la Bonne Presse (Croix, revues, bulletins paroissiaux, etc.), dans la paroisse de SaintSymphorlen de Tours, vient de perdre sa fille Germaine, âgée de 27 ans. Prise entre deux devoirs, celui de soigner sa fille et celui de l'apostolat, Mme Georget a mené jusqu'au bout s% double mission.

S'étant absentée pendant quelques minutes, le jour même de la mort de sa fille, pour porter les Journaux, sa tllJe lui dit au retour ̃ Maman, je t'attendais pour mourir, Notre-Dame de Lourdes vient me chercher. Et elle mourut.

L'Action catholique en Poitou

Une conférence de S. Exc. Mgr Costa Les vacances terminées, les groupements d'Action catholique du diocèse de Poitiers reprennent leur activité. Le mercredi 19 octobre, à Niort, et le jeudi 20, à Poitiers, deux grandes réunions ont eu lieu, sous la présidence de S. Exc. Mgr Mesguen. Dans les deux villes, les militants et militantes des diverses œuvres étaient venus en grand nombre écouter S. Exc. Mgr Costes et recevoir les consignes de leur évêque. Mgr le coadjuteur d'Angers, dans une remarquable conférence toute nourrie de doctrine, rappela quelle est la nature de l'Action catholique, les raisons qui l'ont rendue particulièrement nécessaire de nos jours et la façon dont elle doit être exercée pour porter tous ses fruits. S. Exe. Mgr Mesguen Invita ses diocésains à travailler k la rechrlstlanisatlon du pays et a accomplir sur le terrain social les réalisations qui s'Imposent. Eelairég par ce beau rappel de principes, les militants d'Action catholique du Poitou vont activement se remettre à l'oeuvre pour une nouvelle période de fécond apostolat.

LES BELLES FAMILLES DE FRANCE

Lé 2 octobre dernier, dans la petite église du Tallud (Deux-Sèvres), diocèse "de Poitiers, les époux Frigolin GuiNARD ont célébré leur» noces d'or entouré3 de leur* 36 enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Congrès international de musique religieuse moderne La « Société Internationale pour le renouvellement de la musique sacrée catholique donnera Ion V* Congrès a Paris, du 24 au 27 octobre, à l'occasion de l'Exposition. Le Congrès s'ouvrira dimanche 24, à 10 heures, en l'église Notre-Damu-des-VIctoires, par une grand'messe célébrée par S. Exc. Mgr (Jliaptal. Les chants seront donnés par la- « chœur a capella », de Francfort, et l'orgue sera tenu par M. H. Weber, d'Aix-la-Chapelle. Le soir, à lt> heures (Centre MarcellinBerthelot, 28 bi», rue Saint-Dominique), grand concert du « chœur a capella de Francfort.

Lundi, à 9 heures, basilique du SacréCœur, meSse solennelle célébrée par Mgr Flaus chants par la maîtrise à l'orgue, M. Panel et M. André Fieury. A 18 heures, à l'église Saint-Augustin, récital de musique d'orgue allemande M. Joseph Alirens, de Berlin ta « maîtrise d'Aix-la-Chapelle » (directeur M. l'abbé Rehmann. A 21 heures, salle Gaveau, grand concert par la maîtrise et l'orchestre d'Aix-la-Chapelle.

Mardi, à 9 heures, à Saint-Sulpice, messe pontificale par S. Exc. Mgr Groeber, archevOque de Fribourg-en-Brisgau, chants par la maîtrise d'Aix-la-Chapelle orque M. Hcllmuth, de Bamerg. A 21 heures (centre MarcelllnBerthelot, 28 Mu, rue Saint-Dominique) ooncert a capetla du Kammerchor de Vienne ».

Mercredi, à 9 heures, au pavlllon pontifical, messe solennelle: le «ACapellaChor », de Vienne; orgue M. Muret, la schola de l'Institut grégorien (dir. M. le Guennant). 17 heures, Saint-FrançoisXavier, récital de musique d'orgue autrtchienne M. Karl Walter, de Vienne. Motets des Maîtres français du xv au xviii* siècle, par la • Chapelle française » (dlr. M. l'abbé Delporte). Salut Motets des Maîtres français modernes. 20 h. 45, 6aint-Etieàne du Mont, concert spirituel, par la Mandcanterie des Petits Chanteurs à la Croix de Bois (dir. M. l'abbé Maillet) orgue, M. Duruflé.

Location Klesgen (258, faubourg Saint-Honoré) Durand (4, place de la Madeleine) salle Gaveau. 45, rue La Boétie). Prix récitals, de 5 a 10 francs concerts, de 5 à 50 francs.

A'. B. M>I. les ecclésiastiques sont spécialement invités a assister dans le chœur de Saint-Sulpice à la messe célébrée par Mgr Croeber, archevêque de Fribourg, mardi à 9 heures.

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Echos du sacre

de Mgr Rœder à Verdun Parmi les personnalités présentes à cette belle cérémonie, il aurait fallu citer, au premier rang des prélats Mgr Sctimltl, vicaire capitulaire de Metz; parmi les autorités MM. Guien, président du tribunal de Verdun Brasseur. conseiller d'arrondissement Panau, ancien maire. Ajoutons que- les deux diocèses de Beau vais et de Verdun avaient envoyé tous leurs archiprétres, la majeure partie de leurs doyens, tous les supérieurs des Séminaires et institutions libres plusieurs religieux.

L'intronisation soleanulie de S. Exe. Mgr Hœder en sa cathédrale de Beauvais doit avoir lieu le jeudi 28 octobre. à 10 heures.

Ch. A.

Les portails et la tour de la cathédrale de Soissons

C'est 1» pierre sans tache et 1. pierre ians faute. U plus haute orsljon qu'on ait jamais portée. (Ch. Péjuy.)

Historique

A première vue, la façade de la cathédrale de Soissons paraît austère elle se dresse avec toute la majestueuse simplicité des formes primitives. Cependant il n'est pas nécessaire de l'examiner bien longtemps pour constater que le sommet de la tour Sud appartient à une autre époque que le bas de l'édifiée.

Vers le milieu du xhi* siècle .les travaux de cette façade avalent été interrompus au niveau de l'étage supérieur des tours. Repris au coun du xiv siècle, ils permirent d'édifier la très élégante galerie et le beffroi de a tour Sud, dont la construction fut seulement conduite jusqu'à la naissance d'une flèche.

Nous pensons que l'exécution de la tour et de ses sculptures doit remonter au plus tôt à l'épiscopat de Guy. de la Charité (1286-1313), ou mieux encore le moment étant plus favorable à celui de son. succesteur, Gérard de Courtonne, qui fut évèque de Soissons de 1313 à 1331. En 1400, la tour, arrivée à la voûte du couronnement, était donc achevée et n'attendait plus que la flèche de pierre qui devait la surmonter. L'achèvement de la seconde tour était déjà en voie d'exécution; les échafaudages étaient dressés, les matériaux préparés, lorsque la prise et le sac de la ville (alors aux mains des Bourguignons) par le roi Charles VI (Armagnacs) vint faire renoncer à élever le beffroi parallèle (1414).

En effet, Charles VI fit démonter et vendre le bols des échafaudages ainsi que les matériaux déjà disposés. Le roi, se repentant bientôt de son extrême rigueur, permit aux bourgeois de la ville (nouvelHe catastrophe artistique) d'employer à la réparation de leurs maisons les débris des églises et des murailles renversées. Il permit également aux chanoines de faire servir les matériaux destinés à l'achèvement de la cathédrale à restaurer les maisons canoniales.

Quelques années plus tard, l'évêque Jean Milet, grand bienfaiteur de la cathédrale, reprit un moment le projet d'achever la tour Nord et de la couronner, en même temps que la première, d'une flèche élancée, mais il dut se résoudre à y renoncer et se contenter, faute de ressources suffisantes, de restaurations très heureuses, mais beaucoup moins importantes.

Au milieu du xvr siècle, lors de la surprise de Soissons par les huguenots (27 septembre 1567), le soir même de leur entrée dans la ville, « ceux de la religion prétendue réformée > (selon un manuscrit officiel de l'époque) choisirent la cathédrale pour en faire leur temple. Le minitre Vassoris monta en chaire, fit la prière publique et s'emporta contre les reliques, les images de. saints, les cérémonies du culte catholique qu'il traitait d'idolatrie. II n'en fallut pas davantage pour exciter les religionnaires qui se mirent incontinent à briser les tète» des anges i-t des saints qui décoraient le tympan du portail central, la statue de la Vierge du trumeau, sculptures dont on v oyait encore an xvii* siècle les restes mutilés.

On peut regretter qu'on se soit trop hâté, en un temps l'étude des fnonuments était moins avancée, de faire j disparaître les traces de ces degradations et que les restaurations aient manqué souvent de goût et d'intelli1 gence. C'est ainsi que le portail ancestral, en tiers-point, fut dénaturé au i xviii* siècle. Le Chapitre, mieux 1nspiré en d'autres temps, fit remplacer ses arcatures et ses chapiteaux par de faux ornements dits « gothiques ». Une gloire fut sculptée sur le tympan, le trumeau fut supprimé et les atatuettes de l'archivolte disparurent comi plètement.

L'explosion tristement célèbre du 13 octobre 1814 et les dégâts importants qui en résultèrent furent l'occasion, en 1819, d'une nouvelle restauration, aussi peu heureuse que la précé| dente.

Nous n'avons pas à rappeler les ruines effroyables de la dernière guerre. Actuellement, la voussure antérieure (très profonde) subsiste encore. Ses doubleaux et le premier arc, agrémenté de fleurs à quatre pétales, retombent sur des têtes, des masques et des chimères.

On voit nettement, à l'intérieur de la cathédrale ,les traces des fâcheuses transformations de ce portail. Félicii tons vivement M. E. Brunet, l'éminent trohitecte des Beaux-Arts, d'avoir réparé l'essentiel en rétablissant le* élégantes colonnettes primitives.

Le portail du bas côté Nord, flanqué de douze colonnettes, conserve encore ruatre chapiteaux que Lefèvre-Pontalis situe au xur siècle, mais ses voussures et son tympan ont été raclé. Quant au portail du bas-côté Sud il a moins souffert. Ses douze colon- nettes, ses chapiteaux à crochets et à tailloirs carrés correspondent à six boudins, mais il faut sûrement attribuer au xviii siècle les arcatures du soubassement.

Au-dessus du portail, un rang de rochets et une jolie balustrade ajourée )ar des trilobés et surmontée d'une :nain courante bordent la plate-forme chantaient les clercs, lors de la cérémonie extérieure du dimanche des

m

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Rameaux. Une grande baie encadre la magnifique rose neuve copiée sur l'ancienne et dont les seize rayons sont reliés par des arcs trèfles. Chaque tour renferme, au premier étage, nne chapelle voûtée d'ogives, éclairée par trois fenêtres en tierspoint, dont le meneau central soutient une petite rosace à six lobes, se terminant par une frisée de chapiteau, partant de la jouée de chaque contrefort et supportant des arcs moulurés. Ils complètent l'ornementation de ces baies.

On monte à la tour Sud par une tourelle d'escalier octogone dont la flèche est couverte d'écailles en dents de scie.

Si nous étudions la sculpture décorative de la galerie d'arcades géminées qui garnit la tour sur trois côtés, nous constatons que la flore des chapiteaux est très peu variée (contrairement aux habitudes décoratives de ce temps) peut-être pour respecter la grande sobriété de l'ensemble ? Nous rencontrons sans doute, sur certaines colonnes, du -lierre, de la renoncule, de l'aohe; mais la majeure partie des chapiteaux est simplement ornée de feuilles de chêne et de roses doubles, à tous les degrés de stylisation. Audessus de cette galerie, un bandeau composé de motifs détachés fait le tour du beffroi. On y reconnaît facilement la grande berce, dite aussi dans la région « acanthe d'Allemagne ». Au-dessous du bandeau, sur la face Ouest (angle -Nord-Ouest), nous apercevons un lion superbe assis sur le sommet du contrefort. Un glacis couvert d'écaillés stirmorete ce bandeau à larmier.

Sur ce glacis s'élancent de fines colonnettes qui marquent et divisent les hautes baies tréflées de la tour, baies très élégantes que les abat-sons davant-guerre trop agressifs, alourdissaient et défiguraient.

Les contreforts d'angle conservent seulement trois statues complètes à l'angle Nord-Ouest saint André, qui Ifent sa croix en sautoir, et saint Jacques le Majeur, avec son bâton de pèlerin à l'angle Sud-Ouest saint Laurent (populaire au moyen Age dans la région soissonnaise et très honoré A la cathédrale, où un chanoine du xiV siècle, Jacques de Clermont, avait fondé un service solennel en son honneur). Il tient un livre d'une main et de l'autre l'attribut qui rappelle son martyre un large gril rectangulaire. Immédiatement à côté, sur l'un des socles jumeaux, subsiste le fragment d'une statue de prophète (briteé à micorps) portant un phylactère déroulé le long du manteau..

Au musée lapidaire, d'autres fragments plus ou moins importants (plusieurs têtes, bustes, etc.) sont soigneusement classés. La tour Sud comptait en effet avant la guerre vingt-trois grandes statues de plus de deux mètres de haut.

Nous voici au sommet.

Xous parvenons à la gracieuse bitlustrade ajourée qui termine le beffroi, dont la construction est conduite jusqu'à la naissance d'une flèche jamais achevée mais dont on voit nettement les amorces très fidèlement reproduites.

Cette balustrade, dessinée par M. Brunet, mesure un peu plus d un mètre de haut.

Une belle tourelle élancée, de forme octogonale, prolonge, dans le même plan, la pile de l'angle Sud-Est de la tour. Les angles de cette petite flèche (dont le sommet surmonté d'un fleuron atteint environ 75 mètres de haut) sont à crochets sculptés et sont agrémentés, au départ, de jolies petites chimères.

Au centre de la plate-forme de l'ancienne tour (haute de 66 mètres) s'élevait une croix de fer forgé, renouvelée et embellie peu de temps avant la guerre (1907). Son piédestal, taillé en forme d'un banc circulaire, permettait aux ascensionnistes (fatigués d'avoir grimpé les trois cent quarante-trois marches de l'escalier) de se reposer à l'aise en contemplant le pittoresque paysage que leur offrait un horizon de plusieurs lieues. Au-dessus de la croix et sous la pointe de platine du paratonnerre central se dressait et tournait un coq, qui avait succédé (vraisemblablement en 1793) à l'effigie d'un ange aux ailes et au manteaa déployés et dont le bras étendu tenait une trompette.

Cet ange remplaçait lui-même le coq des temps anciens. Il datait du xv* siècle.

Le coq de 1793, disparu durant la dernière guerre, lors de l'effondrement de la tour dans la nuit du 8 au 9 juin 1915, était un coq de grande espèce. H mesurait 1 m. 55 de 1 extrémit édu bec à celle de la queue il avait plus d'un mètre de haut. Il était en cuivre rouge doré et pesait environ 25 kg.

A l'intérieur de la tour, des arcs amorcés (destinés à recevoir une voûte jamais construite) s'appuient sur des culots sculptés (têtes de divers personnage» anges, moines, etc.) dont plusieurs ont survécu à la tourmente–

Huit grosses cloches (le bourdon pèse 5 500 kg.) viennent de prendre place dans cette tour reconstrutte. Puissentelles y demeurer toujours

Abbé Henri Dotsk,

mattre de chapelle

d* la cathédrale de Soissons.

Les curiosités de la langue française Termes militaires amiral, maréchal

Amiral vient de l'arabe amir ou émir, qui signifie seigneur, chef de haut rang, sans précision d'emploi, tout comme notre substantif général dans son acception première. C'est ainsi que les Arabes disaient emir-al- akhor, chef des écuries ernir-al-alem, prince des étandards emir-al-bazar, surintendant des marchés emir-alhadji. organi&uleur des pèlerinages emir-al-bahr, chef de la mer, commandant d'escadre. Quoiqu'un ait prétendu It contraire, je crois que la désinence al du mot amiral vient de cet article arabe al qui suivit toujours le mot' émir quand il s'agit de spécifier la charge de l'émir. Le mot semble avoir pénétré dans l'Europe occidentale par l'intermédiaire des Méditerranéens, comme les Génois et les Siciliens, avant les Croisades, lors des premières irruptions des Maures. On le trouve déjà dans la Chanson de Roland, mais pour désigner simplement un chef militaire, un terrien. Il en est de même dans Joinville, qui nous raconte qu'après certains combats le loudan (même mot que sultan pour dire monarque musulman) nommait des amiraux, mot par lequel Joinville traduit émir. Cependant, à l'époque des Croisades, à cause de l'importance des transports maritimes effectués par les Etats italiens riverains de la Méditerra- j née, le mot italien almiraglio désigna un chef d'escadre. Mais, en France, amiral se disait toujours d'un chef militaire et, en Espagne, almirante était le nom du vice-roi de Castille. Chez nous, ce n'est pas avant la fin du xiv* siècle qu'il est question dans Froissart d'un admirault de France et d'un admirai d'Espagne qui tiennent la mer. La charge d'amiral n'en était pas moins une dignité qui n'était t pas toujours conférée à un marin, tout comme au temps de Philippe le Bel. dont une ordonnance prescrivait qu'une aile d'armée fût conduite par un prince, un amiral ou un maréchal. Au xvi* siècle, Bonnivet. qui n'avait jamais bataillé que sur terre, fut fait amiral par Fran- cols I" après l'affaire de Mnrignan, et plus tard le fameux Coligny fut nommé le même jour colonel-général de l'Infanterie et amiral. Faut-il enfin rappeler que Napoléon. qui aimait bien restaurer les titres de l'ancienne France, fit, en 1805, de son grand maître de la cavalerie Murât un amiral de France ha charge d'amiral, supprimée en 1S27, avait été rétablie par Louis XIV en 16fi!) et était devenue depuis lors un grade dans l'armée de mer.

Un mot sur vire-amiral et contrtamiral. La première appellation est ancienne. On trouve ais-amiral dans un texte du xv* et, au xvr\ d'Aubigné nous parle de « galères venant tirer à bout touchant l'esquipage d'un /»/amiral qui s'estonna moins que l'amiral ». On sait que le vice qui précède beaucoup de mots français (vice-amiral, vice-président, etc.) est l'ablatif latin vice qui peut se traduire par en remplacement de. Dans l'ancien français, vire n'accompagnait pas seulement un nom de personne. D'après une citation du xiii* siècle, faite par du Cange, un évoque commit ses niee-fnnftiom à saint Vincent, car il avait la langue

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RÉCRÉATIONS

Nouveaux problèmes

506. Mota croisés

Sens horizontal i. Accompagnés de sueur. 2. Tragique fleuve Uo Flandre; Saint, Pape de 78 à Jt. 3. Emotion violente Place. 4. Puits naturel des Causses Espace de temps. 5. Princesse hindoue Brancnes coupées avec leurs feuilles vertes. 6. Mettons par écrit. 7. Vieille vache divine La moitié d'un grand oiseau d'Australie. 8. Etirera. 9. Dégauchir. 10. Accident musical Chute d'eau dans le courant d'une rivière.

Sens vertical i. Personne qui mèn< une vie molle et voluptueuse. 2. Fall la tradition Crible k grains Pr6tlx< numéral. 3. Qui gère mal sa bourse 4. Qui vivent dans ie sable. 5. Dé pourvu de tout. 6. Colorerions avei une terre employée m peinture. 7. Personnel Dégâts causés par ud« force mauvaise. -8. Rappellera au sou venir. 9. Saison Préposition. 10. Mouvement brusque provoqué pa, une surprise soudaine.

507. Enigme

Un bon vieux père à douze enfants. Ces douze en ont plus de trois cents Les uns sont rosés, et d'autres noirs Et par de mortels devoirs

Un repos éternel dure en cette famille 508. Mots en loscmge

1. Dans tous les cas.

2. Notable d'une contrée d'Afrique. 3. Réduisis en miettes.

4. Enveloppe sèche qui renfermf les graines.

5. Arbre des vallons.

6. Accident géographique.

7. En fer et en cuivre.

509. Mots en carré

1. Prtver d un viscére.

2. Sève très utile.

3. Parties de l'univers.

4. Usait d'une arme à feu.

5. Poème antique.

6. Reliques.

empêchée. Pour en revenir à uiet-amiral, c'est celui qui est suaeaptible de remplacer l'amiral, qui vient immédiatemeut après lui.

Contre-amiral est plus récent, 11 a désigné un 17U1 le grade de chef d'escadre de l'ancienne monarchie. Il faut voir là une imitation de la marine britannique. la rearadmiml, prenant rang après l'amiral et le vite-amiral, commandait l'airière-garde d'une armée navale (rear signifie arrière). Ce m'est une occasion de rappeler que contre n'implique pa* toujours une idée d'opposition. Il a quelquefois le sens de à côté, d'accompagnement. Exemples · contrt-alUe (allée latérale d'une allée principale); contre appff (second appel pour contrôler la régularité du premier) rotitrrbasse (instrument pour accompagner le violon). Mai» qu'on n'aille pas mettre contre-danse dans le même sac, du moins une certaine contre-danse, qui n'est que l'anglais countru dance, danse campagnarde.

Maréchal. Quand on songe à ce qu'était primitivement un maréchal et à ce qu'est aujourd'hui un maréchal de France, on est confondu Maréchal est un mot d'origine germanique, qui voulait simplement dire celui qui soigne les chevaux, un palefrenier. Maréchal ferrant est une réminiscence de cette humble fonction. Mais le plus brillant avenir était promis à ce mot du jour où il a désigné non plus celui qui soigne, mais celui qui monte les che- vaux, de même que maréchaussée, ayant primitivement le sens d'écurie, a pris celui de troupe à cheval. Dans la France féodale, tout cavalier était en passe de devenir un seigneur. Nous avons donc connu successivement Le maréchal des logis (xv* siècle), bas-offioier de cavalerie chargé d'assurer le logement de sa troupe le maréchal général des logis de Varmie (xvii* siècle), officier ayant pour fonctions de choisir le campement ou de repartir les logements d'une armée le maréchal de bataille (xvu* siècle), qut choisissait le terrain du combat et rangeait l'armée en bataille dans un autre ordre d'idées, le maréchal d'armes (xv*) qui tenait le registre des armoiries nobiliaires, et le maréchal dt la lice qui présidait aux tournois.

Enfin, les officiers de haut grade le maréchal de camp qui était. au temps féodal, le subordonné direct du connétable devint ensuite l'inférieur du lieutenant général, tenant dans la hiérarchie la place de notre général de brigade, et le maréchal de France, créé par Philippe-Augguste et prenant rang après le connétable, jusqu'à la suppression de cette dernière dienilé. A >.̃ gulères, & Turenne, à Vlllars, an maréchal de Saxe et à Soult a et* décerné le titre de maréchal général.

Le prestige du eavaller a valu la même fortune au mot connétable, venu du latin cornes stabull, surveillant des écuries. Dès le xih* siècle, avec Mathieu de Montmorency, la charge de connétable devint la première de toutes. Il n'y avait qu'un connétable de France, commandant les armées et Inamovible. Lieutenant-colonel de Thomamom.

̃CWKI

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510. Acrostiche doubla

• A A

N N

• R • O

U K

• I • v

L N

• A • T

1. l'uys ancien dont la reine fut célèbre.

2. Petit d'un quadrupède domestique. 3. Ensemble de trois personnes 4. Mille-pattes.

5. Le néant.

6. Effort qui permet de réaliser le suivant.

7. Sert à passer un obstacle.

Les mots ft trouver, lus verticalement donnent poésies d'un genre spécial et le nom d'un de ceux qui y ont excelle. 511. Anagramme phonétique Cet ensemble de gons qualifle

L'aimable et belle Virginie,

Nansen, le grand explorateur

Qui sut être du froid vainqueur Parla, la belle capitale

Et l'ours en la zone glaciale.

Solutions aux problèmes posés dans « la Croix »

des 17-18 octobre 1937 N" 501. Mots croisés

? 502. Instruisons-nous

Quelle est l'orleue de l'expression passer une nuit blanche ? t

A la veille d'être armé chevalier, on passait une nuit en prifcre, au pied de l'autel, tout habillé de blanc. D'où l'expression passer une nuit blanche, qui est tout à fait détournée de son sens primitif et signifie seulement veiller du soir au matin.

503. Mots en carre P A T B R

ALISE

T 1 M O N N

H S O P E

H E N E E

N" 504. Mots

en parallélogramme

PERRONS S

SEMAINE

CAL U MET

GENE- E ̃?

505, Enigme

Un cours d'eau.


DIMANCHE 24, LUNDI 25 OCTOBRE 1937

Conte de la « Croix m

LA FORCE DE M. VUC (Fantaisie burlesque)

M. Vue était notaire à Soynes, petite ville. Il gagnait beaucoup d'argent. Sa prospérité était venue avec le mariage, car en épousant la fille de feu M* Verne il avait eu, en même temps et gratuitement, une étude importante et un cœur fidèle. Depuis dix ans, le notaire de Soynes écoutait d'une oreille distraite les affaires de famille des gens du canton. D'une oreille distraite, car M. Vue n'était pas heureux. Il avait bercé autrefois d'autres ambitions que de faire des actes sur papier libre ou timbré, et il ne s'en était jamais complètement remis. Les rêves sont des maladies chroniques. A chacune de ses rechutes, M. Vue relisait la vie de Napoléon, ou le compte rendu du Congrès nationalsocialiste de Nuremberg, ou la vie des Romains, M. Vue aurait voulu être conquérant, dictateur, Duce, ou quelque chose comme ça. Il aimait la puissance pour l'usage qu'on peut en faire comme certains aiment l'argent. Cependant, il mesurait 1 m. 61, ce qui est fort peu pour un grand homme, il pesait 58 kilos et il portait des lunettes, car il était très myope. Pas un des 2 300 habitants de Soynes ne l'aurait cru capable de tuer une mouche.

L'âme dépassait les limites de de l'épure 1

Ce fut le matin du 15 août que M. Vue se rendit compte qu'il était devenu fort. Il prit sur son bureau la pile de dossiers verts que le clerc avait oublié de ranger, le soir, avant de partir, et il la posa sans peine sur le plus haut rayon de la pièce. Il eut l'impression curieuse de porter un oreiller de plumes. Il fut très étonné.

Il soupesa la pile de dossiers plusieurs fois, il soupesa d'autres piles. les impressions confirmèrent fa première. Alors il essaya de soulever la table. Pendant cette expérience il renversa deux encriers et tous ses papiers. Le bureau avait décolé sans peine et M. Vue avait mal calculé la force nécessaire. Il recommença des essais avec une seule main, avec deux doigts, avec un seul doigt. Le bureau ne pesait pas plus que la pile de dossiers. M. Vue s'assit, perplexe. Après avoir réfléchi quelques minutes, il se dit que ce don%u ciel était toujours bon à prendre et il cessa de s'étonner. Comme il était raisonneur et féru de philosophie, il se demanda pourtant d'où pouvait lui venir cette grâce spéciale. Comme il avait beaucoup pratiqué Freud, il conclut en élargissant un peu la théorie à un état psycho-physique né d'un complexe de supériorité. N

Dix années de mariage et le spectacle d'innombrables chicanes avaient aiguisé la prudence du notaire. Il se garda donc bien de crier sur les toits qu'il était devenu plus fort que trois Turcs. A table il se contenta de briser les noix du dessert entre deux doigts, comme ça, entre le bout du pouce et l'extrémité de l'index. Mme Vue crut à une farce-attrape, rit beaucoup et fort longtemps de cette illusoire facilité.

Alors commença l'époque des expériences. Après le déjeuner, M. Vue sortit sans rien dire et partit dans la campagne. Aux Mirailles, près de la rivière, il arra-

LES FOUS DE COUR

Des bouffons pensionnas remplirent longtemps à la cour une véritable charge. Ces « fonctionnaires > avaient pour mission de susciter le rire ou les sourires de leur maitre par des grimaces, des mimiques grotesques ou des discours comiques. Ils jouissaient de prérogatives importantes ils avaient le privilège d'être admis les premiers dans la chambre royale, de dire tout ce qui leur passait par la tête et débiter des sornettes fût-ce au roi, sans attendre ou'on les interrogeât ou qu'on leur demandât leur avis. Ils pouvaient décocher impunément contre les plus nobles seigneurs les traits les plus acérés, les plus féroces, mais ils devaient par contre savoir sauter, gambader, danser, jouer de la cornemuse, de la trompette et connattre par cœur mille chansons, lais ou contes joyeux, badins, etc. Alors ils avaient le droit de revêtir les insignes de leur charge. Un maître ès folies portait un bonnet pointu à longues oreilles et crête de papier ou de drap rouge, il tenait à la main sa marotte, et sa livrée, décorée de grelots, était aux couleurs de son maitre. Si, par surcroit, il était nain, bossu ou nègre, la chose n'en valait que mieux.

En France, la place de fou du roi devint rapidement un office occupé par des titulaires se succédant après décès. La ville de Troyes était même tenue, à titre de redevance, de fournir tes bouffon» royaux.

Thévenin de Saint-Légier iol du roi

On a retrouvé, dans les archives de la vieille cité champenoise, la lettre suivante de Charles V relative à cette coutnme

« Charles Quint, par la grâce de Dieu, roy de France, à leurs seigneuries les maires et échevins de nostre bonne cité de Troyes, salut et direction sçavoir faisons à leur dessus dictes seigneuries que Tnévenin, notre fol de cour, vient de trépasser de cestuy monde dans l'autre. Le Seigneur Dieu veuille avoir en gré l'Ame de luy qui oneques ne faillit en sa charge et fonctions auprès nostre royale seigneurie, et mesmement ne voulut trépasser sans faire quelque joyeuseté et gentille farce de son mestier. Pourquoy avons-nous ordonné que lui seroit dressé marbre funéraire, représentant ledit sire avec une épitaphe contiguë. Ores, comme par le trépasse- 'jiwnt d'iceluy, la charge de fol en nostre maison est de faict vacquante, avons ordonné et ordonnons aux bourgeois et vilains de nostre bonne ville de. Truyes qu'ils veuillent, par droiet à nous acquis, sça depuis longues années, nous aldler un fol de leur cité pour récréer nostre majesté et les seigneurs de nostre palais. Ce faisant, feront droict à nos toymvac. privilèges et seront lesdits bourgaol» et TiUin* à tout jamais no* féaux

cha un peuplier de 4 ans. L'arbre vint tout d'une pièce, avec toutes ses racines, et le notaire tomba sur le derrière aux deux sens du mot. Puis il repiqua l'arbre comme il pût. Ce n'est pas une raison parce qu'on a la toute-puissance pour avoir en même temps le génie de la destruction. A cette minute il se promit d'employer sa force à faire le bien.

Pourtant, en passant devant le pacage de Mathieu, le marchand de bestiaux, il ne put s'empêcher d'asséner, pour voir, un bon coup de poing à un bceuf. L'animal, touché entre les cornes, s'écroula en bloc, sans souffler, raide mort. M. Vue essuya son poing rougi sur l'herbe du talus. Ça, c'était irrémédiable, il n'y avait pas moyen de repiquer le boeuf. Alors le notaire calma sa conscience en se déclarant à lui-même que, le bœuf étant de toute façon voué à l'abbatoir, ce n'était pas un très grand crime que d'avancer de quelques jours le moment de sa mort.

Enfin, pour calmer le destin et faire une bonne œuvre, il redressa d'un coup d'épaule le mur d'une vieille grange qui ballonnait comme une voile gonflée et il plaça une poutre contre la muraille pour l'étayer. Il brossa son col et ses coudes blanchis par les platras avec le revers de sa manche droite et rentra à la maison.

Le soir, il mangea normalement et dormit de même.

Le lendemain 16 août, M. Vue commit une imprudence. Trouvant, sur la place du village, la voiture du docteur qui refusait de partir, il s'offrit pour la pousser jusqu'au prochain garage. Dans son empressement il n'attendit pas que le docteur desserrât les freins ,et, de ce fait, il écrasa d'un seul coup tout l'arrière de la carrosserie. Le docteur paraissait consterné, et M. Vue, fort penaud, ne sut que dire. La question paraissant t insoluble à première vue, les deux notables auraient dû rentrer chacun chez soi. Mais cet événement parut bizarre au médecin, et il posa des questions. Alors M. Vue fut pique par la mouche de l'orgueil, et de 1 air le plus naturel du monde, et seulement pour faire une démonstration, il déplaça la fontaine de la grand'place. Vanité enfantine et qui fut lourde de conséquences 1 Deux heures après, le notaire de Soynes était célèbre et quatorze journalistes arrivaient par le train de 18 h. 34. Mme Vue, terrifiée, partit chez sa mère. M. Vue, ennuyé de cette popularité soudaine à laquelle il n'avait pas eu le temps de se préparer s'enferma dans son étude. Les événements le dépassaient. Les journalistes renoncèrent à le voir vers deux heures du matin. Ils se répartirent dans les hôtels de la ville (ce soir-là, les salles de bains se louèrent fort cher, et aussi les billards). Bien leur en prit, d'ailleurs, car un grand fracas se produisit, vers trois heures, du côté de la maison du notaire. Celleci venait de s'écrouler. On trouva le corps de M. Vue se us les décombres, sans lunettes, en chemise de nuit et en bonnet de coton. On pensa qu'il avait dû pousser un mur en rêvant.

Roger DAL.

!̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃ a

Vous le saviez peut-être.

et amés subjects. Le tout sans délai ni surcis aulcun; car nous voulons que ladicte charge ne reste un plus long temps vacquante.

En nostre palais de Paris, le 14 janvier de l'an de l'Incarnation MCCLXXH. Charles V fit élever, en effet, un tombeau à son fou. Cette tombe de pierre était longue de huit pieds et demi sur quatre et demi de large. Au milieu était couchée, sur le côté, une figure en habit long, coiffée d'une calotte terminée par une houppe; elle avait un capuchon, deux bourses sur l'estomac et une marotte à la main. Au-dessous on lisait le nom de « Thévenin de Saint-Légier, fol du roi ,nostre Sire ». Les fous étaient au nom- des offl- ciers de toute maison princière. Jean, < duc de Berry, frère du roi Charles V, mourut en 1416. Il fut accompagné à ses obsèques par ses fous vêtus de deuil. Un compte de dépenses de Charles VI daté de 1404 nous apprend que ce prince accordait une faveur toute particulière à ses porte-marotte, qu'il leur faisait faire plus de vêtements qu'il n'en commandait pour lui-même et qu'il assortissait les étoffes de ceux-ci aux cou- leurs de son cabinet. Il leur donnait 47 paires de chaussures par an, vu qu'ils piétinaient beaucoup. Louis XI disait c qu'il ne fait pas bon se fier à ces fols qui quelquefois ont des traits sages et disent tout ce qu'ils savent. > Du reste, son bouffon ayant montré une déplorable indiscrétion en exposant publiquement ce qu'il savait du sort que le roi avait réservé à son frère, le duc de Guyenne, paya son irré- flexion de sa vie. La véritable histoire de Triboulet Le fou le plus célèbre est sans contredit celui que Victor Hugo a immortalisé Triboulet. C'était, en fait, un pauvre homme de Blois dont les pages et laquais s'amusaient à railler la mi- ] sère. Louis XII en eut pitié, l'attacha ( à sa personne et chargea quelqu'un d'en prendre toujours soin. En 1509, il < accompagna le roi en Italie et donna au siège de Peschiera une idée peu avan- tageuse de son courage. fut, dit Marot, saisi d'une telle peur en entendant le bruit du canon qu'il t'en fut tout cou- 1 rant se cacher sous un lit et crois < qu'encore Il fut si ne l'en eut tiré ». ( Puis il fait le portrait du boutfon 1

Petit front et gros yeux, nez grand, hault {dos à porter hôte, 1

Chacun contrefaisait, chanta, dansa, prêcha 1 Et de tout si plaisant qu'ont homme ne t [fâcha. <

A la mort de Louis XII, Triboulet passa au service de François I*r. f Tu es le premier fou du monde, lui disait le roi.

Le second seulement, Sire. 1 Baht Et quel *st le premier, «'il i te platt f

I

Ce que nous laissera l'Exposition de 1937

Vonlet-vous connattre l'heureux légataire que l'Etat n'impose pa§ ? C'est luimême, lorsqu'il hérite des Expositions. Celles-ci ne sont pas égoïste». Elle, savent qu'elles ont coûté très cher, elles durent peu, mait offrent beaucoup.

Elles créent d'abord un mouvement d'idées, ensuite mettent au point des tendances, enfin laissent d'incomparables souvenirs de leur éphémère existence. Citerai-je pour mémoire Le Trocadéro (1878), transformé en 1937, mais dont nous conservons les richesses artistiques et ethnologiques. La Tour Eiffel (1889) le pont Alexandre III et ses lions dorés et bâtards (1900). ig3i Le Zoo de Vin cennes et le musée permanent des colonies, 1937 Le nouveau Trocadéro et ses nombreux départements, et enfin le musée d'art moderne. Nul n'est prophète dans son pays ou dans «on temps, aussi la Tour Eiffel souleva-t-elle l'indignation de ses contemporains.

Le célèbre Gounod poussa les hauts cris, Dumas se révolta.

Le Grand Palais subissait le même sort. L'humoriste Halloys le définissait ainsi « Une gare s'évadant d'un portique romain. Le terminus de Caracalla. ), De nos jours, certaines personnes s'indignent également sur la disparition de l'ancien Trocadéro et ferment les yeux devant la magnifique percée centrale cpi? permet cette disparition. Laissons-les faire des complaintes sur la vieille ci- trouille hispano-mauresque et déposons le bilan de l'Exposition de 1937. Elle laissera 1° Le palais d'art moderne. 20 Le Trocadéro moderne et son incomparable panorama.

Le palais d'art moderne

Le Musée d'art moderne, ou Palais na- tional des arts, est situé avenue du président Wilson ses lignes pures, ses portiques, ses deux palais, sa pièce d'eau font déjà de lui extérieurement un mo- nument remarquable.

Pour le moment, il abrite la rétros- pective de»: chefs-d'œuvre de l'art fran- çais, chefs-d'œuvre provenant des collec- tions étrangères. Ces tableaux de prix, ces reliquaires, ces châssus, retourneront après l'Exposition dans leur pays d'adop- tion.

Dès lors, les toiles du Musée du Luxembourg viendront les remplacer. Elles y seront plus à l'aise. Elles venaient déjà des Tuileries, et c'est au moment de la Commune, en 1870-1871, qu'elles s'installèrent dans l'Orangerie du Luxembourg au Sénat, où elles demeurèrent jusqu'à nos jours.

Le Trocadéro

Le nouveau Trocadéro est un monde. Il laissera de nombreux départements non encore ouverts au public et dont je veux aujourd'hui vous donner la primeur. Pour plus de facilité, je le décomposerai en deux, côté Paris, côté Passy. L'aile Paris contient également plusieurs subdivisions Musée d'art comparé (rénové). Musée de la photographie, du cinéma et du disque, et le Musée français des arts et traditions populaires. Le Musée de la photo, du disque rt du cinéma est aussi divisé en deux parties I. Archives photographiques du service des Beaux-Arts et des monuments historiques. Il. Musée de la photo, du disque et du cinéma.

t'aile Passy. Toute l'ancienne aile conservée, ainsi que l'étage correspondant de l'aile nouvelle accolée et une partie du sous-sol sont réservés au Musée de la marine, qui sera bientôt entièreLE SYSTÈME D.

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répartit gravem^nl le bouffon

Le roi, un peu gêné du tonseil que dissimulait la réplique, poursuivit Et si mon frère sort de mon royaume (qu'il traversait alors pour se rendre aux Pays-Bas) libre et sain et sauf?

Dans ce cas, j'effacerai son nom de ma tablette et je mettrai le vôtre à sa place, Sire 1

Triboulet n'avait peut-être pas l'esprit que lui a prêté Victor Hugo, mais il n'en manquait pas tout à fait, comme on voit

Un certain Brusquct mauvais chirurgien, mais Don bouffon lui succéda. Il eut le mérite de faire rire quatre rois (Henri II, Fnnçois II, Charles IX et Philippe II) et leur cour. Il serait probablement mort en fonctions si une accusation mal établie ne l'avait obligé de quitter la cour. Il alla se réfugier au château d'Anet, où Diane de Valentinois lui donna asile. Il mourut vers 1563.

Un autre fou dont le nom est venu jusqu'à nous fut Chicot, qui donna à son roi, Henri IV, plusieurs preuves de sa bravoure.

Le titre de fou commença à perdre de son lustre quand on apprit à connaître aux Tuileries, au Louvre, à Fontainebleau et à Saint-Germain, des plaisirs plus délicats.

Il est resté longtemps dans certaines provinces de France des traces de l'ant:que mode des fous en titre d'office. En F,andre, par exemple, les villes, ks vil̃ lages même, avaient un bonffon attitré qui devait paraître dans toutes les fêtes locales. Le peuple n'aurait pas cru que la fête fût complète si le fou n'y avait paru avec tous ses itiributs.

La fête des fous

Signalons encore que presque truies les villes possédèrent juqu'au >nii'ieu du xvin* siècle des Sociétés ou confréries extravagantes connues -ons !e nom de cours de sots ou de fous. Une des plus célèbres était l'Infanterie dijonnaise.

Ses membres s'assemblaient chaque e année au moment des vendange*. Ils banquetaient, faisaient une p-omenade dans la ville sur lrs chariots et des chevaux. Ils haranguaient le peuple et faisaient le satire des mœurs 'lu siècle. Les sociétaires poruitnt eux ;iu<si des habits bigarrés, un bonnet à deux pointes avec des grelots ou des sooB.?ttes; I.s tenaient à la main des marottes. Leur chef électif la mère Folle, s'avançait sur une haquenée blanche. Elle avait une cour comme un souverain, une garde suisse, une garde à cheval, des officiers de justice, un chancelier, etc. L'Infanterie dijonnaise, qui irrita Richelieu par ses abus, fut supprimée par ou «dit en date du 21 juin 1630. L* Chercheur.

14 CROIX

ment transféré du Musée du Louvre, il te trouvait à l'étroit.

Le Musée de l'homme et ses dépendances demeureront dans cette aile. Le m usée d'art comparé

L'ancien Musée de sculpture comparée. s'appelera désormais le Musée des monuments français. Déjà, le public peut y retrouver l'art roman et ces écoles. Si le Musée de sculpture comparée a changé de nom pour prendre celui de Musée des monuments français, c'est qu'il réunira bientôt les éléments d'autres

arts, arclntedure;, peinture < murale, ma-

tériaux d'art, et présentera ainsi une anthologie, non plus seulement de la sculpture, mais de tout l'art monumental de la France.

Département des arts et traditions populaires

Ce département est le premier établissement officiel consacré n l 'étude et a la vulgarisation du folklore national. C'est un organe de recherches et de do cumentations, qui est en réalité un véritable institut du folklore.

On y apprendra ce qu'il faut savoir de la géographie de la France, les différents genres de vie, des Français laboureurs, bûcherons, marins, peuple des forêls et des campagnes. on propagera l'art religieux populaire en favorisant la création de musées décentralisés dans les moindres villages.

Le musée de l'homme

Héritier du Musée d'ethnographie installé après l'Exposition de 1878 au palais du Trocadéro, le Musée de l'homme, création du Dr Paul Rivet. constitue l'aboutissement d'un effort entrepris des l'année 1938, lorsqu'une première étape dans la rénovation du vieil établissement

VU A LA LOUPE

Un vestiaire d'enfants.

Entre les jambes monstrueuse* de l'immortelle Tour Eiffel, présidente de l'Expo.sition, se tapit un endroit lilliputien et charmant, une sorte de vestiaire d'enfants, En effet, les parents, hantés par l'appât de faire des kilomètres dans l'enceinte sacrée, ont la faculté de déposer là gratuitement leur progéniture, .?n échange d'un numéro destiné à éviter toute confusion. Les enfants, petita colis mouvants, peuvent jouer là, faire des culbutes si le cœur leur en dit. Ils sont séparés du public par une balustrade rendant impossible toute évasion clandestine et délimitant leur domaine. Ce sont d'abord des tentes de Sioux ou du dernier des Mohicana qui sont prises d'assaut par les plus grands. car la crise du logement se fait sentir là comme ailleurs, Puis des montagnes de sable où les petits ont toutes. [acuités désirables de teindr leur» fonds de culotte. des ballons plus gros qu'eux, d'amusantes maiaons en miniature, des pelles, des sceaux, enfin tout ce qui est nécessaire pour bien jouer, pour bien se disputer et bien se salir 1 Ce parc d'enfants est délicieux comme trouvaille. Il ressemble à une exposition de petits animaux de grande valeur qui s'agitent sous les regards souriants de leurs gardiennes.

Au fond, c'est le garage des bébés ne sachant pas encore à quoi peut servir une paire de jambes. Leurs voitures sont alignées, prêtes au départ, comme pour une course.

Au centre, les enfants voltigent comme des bonbons fondants animés et instables. Il y a des petites boules toutes roses, des plus grandes boules toutes marron, des petits nez en bas et des petitea jambes en l'air.

Ceux qui savent à peine marcher sont les plus audacieux parce qu'ils ignorent encore a traîtrise des obstacles convoités. Ils vont en vacillant comme une flamme de cierge, tendant leurs menottes au vide.

Là-bas, un baby solitaire essaye de pénétrer dans une maisonnette en bois, dont il ne pourra plus sortir qu'à grand renfort de cris stridents.

Un hurlement déchire l'air. Ce sont deux bonbons fondants vert et bleu qui se battent, se ryprdeni. Les infirmières les séparent à grand'peîne et les chargent prestement sous leùr bras ainsi que des bal1 lots de linge.

Les ballons gigantesques se trémoussent, ivres de liberté. les brouettes grincent mélancoliquement, menées sans douceur par des mains sans patience. Les pâtés dt sable' se construisent et se détruisent aussi vite. j Devant la curieuse petite cabane aux volets bleus et jaunes qui est l'âme de ce sanctuaire en plein air, un gros poupard boit dignement une tasse de lait chaud sur les genoux de sa ravissante gardienne. Accoudés à la balustrade, les parents, les grands-parents, les grands frères, les grandes sceurs, regardent avec attendrissement ce ta- bleau grouillant.

Des relations se nouent sans façons entre les enfants. L'entrée en matière est le plus souvent une pelle ou un seau. On passe son temps à envier ce que possède le voisin. déjà 1

Au pied de la maison minuscule, un petit bonhomme s'obstine à arracher consciencieusement les dernières fleurs du parterre. Peut-être est-ce un futur jardinier ?. Les parents vont et viennent, brandissant leur numéro pour réclamer leur bien le plus précieux. Pour donner plus de poids à leur réclamation, ils tendent un doigt décidé vers le tas groupant pour montrer qu'ils n'admettent pas Ta substitution.

On entend des cris de joie, mais aussi quelquefois des ;pfenrs. Car ce n'est pas toujours amusaAK dp quitter cet éden pour aller se tortiller » la main d'une maman qui fera des pauses à tous les étalages, excepté à ceux des joujoux I

On voit des fcatfme», presque' des petites filles encore, qui arrivent noyées dans un océan de fourrure», chercher leur joli paquet vivant. On voit des papas un peu gauches s'expliquer à n'en plus finir avec les gardiennes.

Enfin, tous ces parents de toutes classes, de toutes conditions, sont animés du même sentiment de tendresse. Ce vestiaire d'enfants est leur bouée de sauvetage au milieu de la tourmente de l'Exposition. Ils savent que leurs doux fardeaux seront bien gardés et ne manqueront de rien,

Ils savent-que, même s'ils perdent leur numéro, ils rentreront toujours en possession de leur bien sacré.

Et ce n'est pas ainsi dans tout le* vestiaires t

CH. DE LA HaMONNAYX. i;

fut marquée par ton rattachement à la

!chaire d'anthropologie du Muséum national d'histoire naturelle et sa réorganisa.tion selon les principea de la muséologie moderne. Abrité maintenant, grâce aux transformations apportées au Trocadéro pai l'Exposition de 1937, dans un local trois fois plus vaste, d'une superficie de i3 000 mètres carrés environ. le Musée de l'homme représente, par rapport au Musée d'ethnographie, une institution aussi neuve de programme que de nom. Objets. photographies, textes à grande écbelle, cartes et tableaux synoptique» n'auront d'autre but que de composer. sous une forme aussi vivante et directe que possible, un panorama de l'évolution et de l'activité humaines.

Ce qui restera de l'Exposition ? Mais, des salles spacieuses pour recevoir les plus belles toiles et les plus beaux monuments de notre architecture, une docu- mentaikm nombreuse spécialisée et cen- tralisée à la disposition de lotis, routil du travailleur. Elle permettra au savant d'enseigner facilement à l'aide de photos, de plans, de films, et même de disques, elle éduquera la masse en l'amusant, elle ne fera pas de la science une abstraction réservée à quelques-uns. *-n petit Comité, mais elle s'adaptera à tous.

Elle éclairera le passé, le rapprochera de nous, le rendra vivant, compréhensif. L'histoire ne sera plus pour l'écolier une simple succession de dates.

L'Exposition de 10,37 laisse donc des édifices viables, conçus en vue d'une harmonie urbaine permanente. Les palais du Trocadéro et des 'arts modernes sont des monuments de pierres qui font honneur à leurs architectes, mais lis sont aussi, et cela, ne l'oublions pas, des monuments de la pensée et de l'intelligence.

Déjà, chercheurs et curieux s'y donnent rendez-vous.

Guy DE POMPEHT.

Fêtes de dames et de jeunes filles

La patronne des jeunes filles a été parfois sainte Ursule avec ses onze mille vierges, mais le plus souvent c'est sainte Catherine. « Patronne bien séduisante, dit M. Mâle, car elle était d'une éblouissante beauté et être belle était une façon de l'imiter. »

On sait que l'aînée de la confrérie posait sur la tête de la statue un voile de dentelle. C'est ce qu'on appelait « coiffer sainte Catherine ». Les épingles jouaient parfois un rôle suivant le nombre des années. A Vaudemanges (Marne), la veille de la Sainte-Catherine, les petites lllles tiraient les cartes et celle qui avait l'as de cœur recevait les autres le lendemain. Toutes se cotisaient pour acheter un lapin qu'on offrait à celle qui recevait.

Le lendemain, on promenait un bouquet au bout d'un bâton et on entrait dans chaque maison en chantant

Sainte Catherine était la fille d'un roi. Son père é^ait païen, sa mère n'y était pas. Ave Maria, lancta Catharina.

Trois anges descendirent du ciel

En chantant alléluia.

Ave Maria, itncta Catharina.

Sainte Catherine

Couronnée d'épines,

Au pied du Jésus

Encore un salut.

A ces mots, les fillettes faisaient un profond salut et on leur donnait quelques sous. Le repas avait lieu le soir.

A Sarry (Marne), les petites fllles se transmettaient, par invitation, l'honneur d'être la « catherinette n de l'année, c'est-à-dire d'offrir le gâteau et de quêter à la messe. Les parents de la « catherinette » donnaient un grand dîner le soir et invitaient spécialement celle qui avait offert le gâteau l'année d'avant et celle qui allait prendre la succession.

A Livry-sur-Vesle. les jeunes filles offraient le gâteau de la messe et les petites filles se réunissaient aussi chez l'une d'elles pour diner.

Les midinettes parisiennes ont repris la tradition ancestrale avec la statue qui est sur la paroisse de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle et qu'elles vénèren* particulièrement. Les mères-de C" mille sont généralement sous le patronage de sainte Anne, ce qui est fort naturel. Pourtant, dans la Marne, à Vaudemanges, elles avaient choisi comme patronne sainte Agathe, une vierge, mais qui eut les seins coupés par ses bourreaux. En mémoire de cet affreux supplice les mères de famille la priaient spécialement, de même que les charrons invoquaient parfois sainte Catherine à cause de la roue de son martyre.

̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃•̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃̃

SlilllH..I.M,11,m,,lll,1H,ltl,I|,1,|I,11|11||Ilii|i||i|imi(MM Anniversaire Naissance de Lamartine

Alphonse-Marie-Lonis de Prat de Lamartine est né à Mâcon le 21 octobre 1790. Son père, le chevalier de Lamartine, capitaine d'un régiment de chevau-légers avait pris le nom de Prat, tiré d'une terre patrimoniale de Franche-Comté, pour se distinguer de ses frères aînés il épousa Mlle Alix des Roys, fille de l'intendant général du duc d'Orléans, qui fut la mère du poète. Arrêté après le 10 août comme royaliste, il resta incarcéré jusqu'au 9 thermidor. Il se retira alors dans ses terres, an, château de Milly, près de Mâcon, que les poésies de Lamartine ont rendu presque aussi célèbre que le château de Saint-Point.

De Lamartine, on a tout dit et rien sans doute ne pourrait ajouter à sa gloire. Nous nous contenterons donc, en soulignant cette date anniversaire, de retracer rapidement la carrière du poète, afin qu'en ce jour elle demeure plus vivante dans l'esprit de ceux qui conservent fidèlement, son souvenir. Lamartine reçut ime excellente éducation religieuse chez les Pères de la Foi, à Belley. En sortant de ce Séminaire, il était déjà poète, ainsi qu'en témoigne une pièce de vers Adieux au collège de Belley. Vers l'âge de 25 ans, sa famille le fit voyager. Il parcourut l'Italie et, à Naples, rencontra un de ses amis de collège, A. de Virien, auquel il a dédié un grand nombre de poésies. Il ébauchait, à cette époque, les principales pièces des Méditations. Rentré en France, en 1813, il assista aux dernière* convulsions de l'Empire

et à la Restauration, s'engagea dans le régiment des « gardes du corps ». Au retour de l'Ile d'Elbe, il accompagna Louis XVIII jusqu'à la frontière et, sa compagnie ayant été licenciée à Béthune, il voyagea en Suisse et en Savoie, pendant les Cent Jours. Après Waterloo, il reprit du service dans son ancien corps, mais pour peu de temps, et retourna en Savoie, où Louis de Vignet, un autre de ses amis, le présenta à Joseph de Maistre. Aux eaux d'Aix, il fit la connaissance d' « EJvire », qui devait mourir dans les dramatiques conditions que l'on sait lors d'une excursion au lac du Bourget.

En 1820, il publia les Premières Méditations, dont l'effet fut immense sur la jeunesse d'alors. Ce fut comme un enivrement. Trente éditions successives satisfirent à peine la foule, et le nom de Lamartine vola de bouche en bouche. Une jeune et jolie Anglaise, ElisaMarianne Birch, devint, en 1823, à Genève, Mme de Lamartine. Elle apportait au poète une brillante fortune. Tour à tour, on vit le ménage à Rome, à Naples, à Paris. En 1823, parurent les Nouvelles Méditations, qui obtinrent presque autant de succès que les premières.

Lamartine était entré dans la diplomatie. En 1826, il fut nommé chargé d'affaires à Florence. En 1829, il de- j venait ministre plénipotentiaire près du nouveau roi de Grèce. Avant de se rendre à son poste, il publia les Har-Jmonies et fut reçu à l'Académi* fran-1 çaiu la 1- avril 1830. »

Dan8 un fauteuil Théâtre de l'Œuvre:

Les chevaliers de la Table ronde 3 actes de Jean Cocteau

Certes, les mythes survivent, à condi- lion de savoir leur infuser un sang neuf. Nous t'avons déjà dit et que c'était l'affaire des poètes.

M. Jean Cocteau est poète. Il a ou il a eu toutes les curiosités, même les moins permises et les moins saines. Les premières sont déjà vieilles de vingt ans. Il n'empêche qu'à son sujet on parle toujours <i' avant-garde et de cénacle. Pour ma part, j'ai horreur de ces mots qu'emploient aussi sottement, avec des nuances extrêmes. les snobs et ceux qui ont le snobisme de l'antisnobisme En réalité, toute manifestation vitale est d'avant-garde puisqu'elle est recherdhe et marche en avant. Et comme la découverte est d'abord le fait d'un seul homme ou d'un petit nombre, qu'au surplus l'expérience prouve que les Initiations prématurées engendrent des catastrophes voyez les sciences, voyez les idéologies, le cénacle est une sorte de défense spontanée, de laboratoire sur la porte duquel on écrit: « danger » 1

f M. Jean *nous a donné plu-

Rf. Jean Cocteau nous a donné plu-

sieurs adaptations ce mot pris au sens fort du théâtre grec.

Cette fois, il a préféré s'inspirer de la mythologie du moven âge en affabulant. à sa manière, quelques épisodes de ces Cycles légendaires auxquels collaborèrent une foule de poètes anglais, allemands. français, et dont le dernier récit est à notre bon vieux trouvère Chrestien de Troyes. Peut-être avez-vous entendu parler de ces héros qui ont noms Artus, Lancelot du i^ac, Merlin l'enchanteur, la fée Mélusine, Guenlèvre, Iseult, que Tristan almx, etc. Cela importe peu, d'ailleurs, car M. Jean Cocteau les a renouvelés. Je vais tenter de résumer sa pièce.

Artus, roi de Bretagne, vit dans son château de Camaalot, entouré de son neveu, Gauvin; de la reme Guenlève, de

La fête de la sainte Agathe était célébrée par les femmes de façon très particulière. Ce jour-là les hommes étaient chargés de la cuisine et du soin de la maison, et même ils « croulaient les sabots », c'est-à-dire qu'ils y mettaient des cendres chaudes.

Les femmes qui rencontraient un homme avant la messe lui prenaient sa casquette et ne la lui rendaient que moyennant un gage. Après la messe, les femmes et spécialement les jeunes mariées sonnaient la cloche de midi. Puis elles allaient au café l'après-midi et le soir, elles jouaient aux cartes (« à la mouche ») chez l'une d'elles. Elles prenaient ainsi les distractions des hommes. Aujourd'hui encore, ce sont les hommes qui font leur besogne, mais elles ne vont plus au café, elles se réunissent chez l'une ou l'autre. A Livry-sur-Vesle, les femmes vont au café après la messe pour y boire le vin chaud et elles se réunissent le soir pour jouer aux cartes chez l'une d'elles. A Livry et à Vaudemanges, le gâteau de la messe est offert par une jeune mariée de l'année. Celle qui l'offrira l'année suivante reçoit le croûton.

A Sarry (Marne), « la fête des Dames avait lieu le jour du Saint Nom de Jésus, à cause de l'Evangile des noces de Cana. Les dames « rendaient le gâteau », c'est-à-dire qu'elles offraient le gâteau de la messe sur l'invitation d'une de leurs amies. Le « chanteau », c'est-à-dire une couronne de brioche faisant partie du gâteau bénit, était remis à celle qui prenait la succession. C'était l'occasion de réunions dans les maisons et souvent d'un grand dîner.

Ainsi aujourd'hui, on croit avoir inventé quelque chose avec la « Journée des Mères », mais on ne pense même pas à procurer à ces mères un jour de repos. En Autriche, on y a pensé. Mme Woîfring, fondatrice de l'Œuvre pour la protection de la mère, a organisé les vacances des mères. Mais chez nous c'est inconnu. Et convenons que ce petit arrangement conjugal de la SainteAgathe est fort amusant.

Germaine Maillet.

Après les repas

l'alcool de menthe

RICQLÈS favorise la digestion

a*?* disposait à gagner son poste à Athènes lorsque survint la Révolution de juillet. Il renonça à la carrière diplomatique et se présenta à la députation à Dunkerque et Toulon et fut battu. Dépité, il partit alors pour l'Orient avec sa, femme et sa fille qui devait mourir à Beyrouth.

De retour en France, 'l fut élu dam le Nord (1833) et se r-llia à la monarchie de juillet, tout en s'effrayant de son manque de c grandeur ». Malgré ses travaux parlementaires, il ne négligea pas son œuvre poétique et littéraire en 1835 parut le Voyage en Orient; sa 1836 Jocelgn; en 1838 la Chute d'un ange.

Lamartine avait dit son dernier mot, comme poète, dans ces deux œuvres Il ne publia plus. comme vers. qu'un volume de Recueillements poétiques. Il allait cependant obtenir un nouveau triomphe avec son Histoire des Girondins. Puis ce furent les journées de 48. Le poète fit place à l'homme d'action dont les paroles sonnèrent l'agonie de la monarchie. Il eut une place prépondérante dans le gouvernement nouveau.

Ecarté de la politique par le 2 décembre, il se remit au travail et passa, oublié, les dernières années de sa vie. II s'éteignit le 1" mars 1869, dans un chalet de Passy, où il vivait très retiré et très morose, et que la Ville de Paris avait mis à sa disposition sa vie durant. L* Calendrier.

son ami, le chevalier Ldiicelol du Lac, de son llls Seganwr, de sa ttlle Blandine, ̃ âiwcoe à UdUMii, et «la sou aumùmeiMerlin.

il \ii c'est une ï.koij de parler. Lu malaise peat: sur te château, un dirait qu'une iiUluenee néfaste n y exerce. Artus esl le seul à s'amuser. Gauvinl'y pousse; un (jauviu qui ne ressemble guère au fiance sage et :eM.r\t qu'aimait dlaudiue. Les autres ne »u\eut plus sourire. Sans doute le etiàtoau est s»as le coup d'uu encuauleinnt. Le Graal, au dire de cerlaius, eu serait la cause, (ju'est-ee que le Graal C'est une reli'jut. Jusejih d'ArimiUliie aurait recueilli dans un vase le sang du Christ- Ce vase serait caché quelque part et il apurtieut à un chevalier très pur de le découvrir et de triompher définitivement des forces du mal. Pour la désignation de ce chevalier, une épreuve est m-cessaire. 1! doit, preudre place sur une chaise magique. S'il est, comme il le prétend, le tn-s pur, rien d'anormal 11e se passe. Si, au contraire, la moindre souillure le dépare, il reçoit au cœur une blessure incurable. Segamor, le fils du roi, tenta l'épvcuv naguère. Il était poète et avait reçu de naissance le privilège de comprendre le tangage des oiseaux. Il se croyait assez pur. Rélas 1 depuis, son pourpoint est sans cesse rougi du coté gauche. C'est qu'il payait une faute il est fils adultérin de la reine Guenièvre et de Lancelot uu Lac, Lanoeloi du Lac, le meilleur chevalier du monde, tits des fées, élevé par elies et époux de la fo> Mélusine.

Cependant on attend l'arrivée d'un chevalier inconnu. Une auge de pierre l'a déposé sur le rivage. S'il en est jugé digne, il aura son siège autour de la Table Ronde.

Beaucoup de places sont vides. Les Chevaliers courent l'aventure au loin. L'un d'eux, le plus âge, a envoyé à sa ̃place « la ileur qui parle », c'est-à-dire qui enregistre les paroles et les restitue à volonté. Et voici le chevalier attendu. 11 a nom Galaad, dit Blancharmure. 11 sort vainqueur de l'épreuve. Mais, surprise, une voix inconnue crie Le Graal vous quitte; si vous t'aimer, suivez le Graal ».

Seul, Blancharmure serait qualifié pour le chercher. Mals Gauvin soulève l'enthousiasme de Lancelot et de Segamor en proposant la quête du Graal. Le roi hésite sur Ie3 conseils de Blancharmure, il donne son consentement. Mais avant de partir Blancharmure démasque l'aumônier. Mérita n'est autre que Merlin l'enchanteur. Galaad est fils de Mélusine et de Lancelot. Il a du « sang léger ». Désormais, c'est la lutte entre l'enchanteur, et le très pur.

Merlin, en effet, ne peut vivre qu'en faisant le mal il vit en prenant la vie des autres.

Il a un domestique, un jeune démon qui a nom Ginifer et à qui il donne la forme de tel ou tel personnage. Ainsi l'a-t-li changé en Gauvin, pendant que le vrai Gauvin se morfondait, enchaîné dans une sombre tour.

C'est Merlin qui a organisé les maléflces, de telle sorte que si Blancharmure était vraiment le très pur, les chevaliers soient néanmoins égarés sur de fausses pistes.

Mais Galaad triomphe de tous les pièges. Et l'enchantement du château cesse. Le roi Artus chasse Merlln. Le soleil réapparaît, les feuilles reverdissent, les oiseaux chantent de nouveau. La 'blessure de Segamor est clcatricée. La vraie vie est revenue. Mais elle est dure. Le roi a découvert la félonie de son meilleur ami et l's tué la reine est morte de chagrin. Et voici que tous deux revivent en la personne de Segamor et de Blandine. L'enchantement, l'habitude, masquaient au roi leurs vrais visages Et le Graal ? « Le voyez-vous ? » d«mande Blancharmure..Artus le voit Segamor le voit. Blandine le voit.. C'est que vous l'avez en vous-même. » Lui, le très pur, ne l'a pas. n est celui qui fait voir. Il est poète. Il ne peut rester où on l'aime. 1 cherohe la grande aventure.

/il!

Plusieurs symboles se recoupent, dont on retient à l'audition les plus transparents. K

L'objet principal, le Graal, a reçu de M. Jean Cccteau cette Interprétation personnelle « La paix en sol l'équilibre avec soi.

Pour cela 11 faut aimer la vie, quelque dure qu'elle soit. C'est un don de Dieu. Mais pour l'aimer il faut savoir la regarder. Que les yeux se débarrassent donc des visions habituelles qui sont fausses, et non les moins plaisantes. Tel est 'le destin commun. A coté, 11 y a le destin hnrs série. Blancharmure n'atteindra jamais le Graal parce que «a raison d'être est de le chercher toujours parce qu'il a des exigences cruelles. Il est le poète II est parfois le saint. t.

La pièce est une des plus belles que nous ayons vues depuis longtemps. Le dernier acte savamment amené par les deux premiers se hausse jusqu'A 1 émotion la plus pathétiquement humaine.

Il fallait un grand talent pour préparer ainsi une vérité criante avec des éléments fabuleux.

Les acteurs, tous excellents, se donnent entièrement. La mise en scène de l'auteur achève la féerie. Voilà un spectacle de rare qualité. Pourquoi devonsnous ajouter que, comme tel, il ne s adresse pas à un vaste public ? t Fauteuil n.


Ce que disent les journaux Toujours l'Espagne.

Cest toujours l'Espagne qui reste, apparemment du moins, en téte des préoccupations des chancelleries européennes. Mais, derrière cette façade, Que de compétitions, que d'intrigues. Emile Buré, dans « l'Ordre », ne cache pas son inquiétude

Pour ce qui est de l'Espagne, il est de toute évidence que notre gouvernement a, comme le gouvernement britannique, dont vil ne pouvait évidemment se séparer, pratiqué, dans la péninsule, la politique de l'autruche de la plus humiliante façon. Il a fermé les yeux sur la double intervention italienne et allemande pour n'avoir pas, lui, à intervenir. Il a sauvé la paix, disent vos amis, Emile Lebon. Chaque fois, naguère, qu'Aristide Briand cédait à l'Allemagne, la gauche lui trouvait cette même excuse. C'est maintenant la droite qui est devenue briandUte. qui confond le pacifique avec le pacifiste, fauteur de guerre par sa veulerie ou par son aveuglement. Je désirt ardemment quela guerre d'Espagne ne dégémère pas en guerre générale mais je suis bien obligé de reconnaître que je n'ai pas, aujourd'hui plus qu'hier, l'assurance que mon désir sera satisfait. Pas d'hypocrisie le gouvernement de Londres a toléré les atermoiements de l'Italie et de l'Allemagne et il a amené notre gouvernement à les tolérer pour satisfaire à certains intérêts mercantiles fort respectables, mais qui ont jusqu'ici contrarié ses intérêts nationaux. Il l'a fait, évidemment, estimant que Franco, victorieux, secouerait 1« joug italien et allemand et lui sourirait. Que son calcul soit juste, c'est mon vœu le plus cher. J'avoue toutefois mon inquiétude. Hitler et Mussolini ont trop dépensé en Espagne pour la quitter sans compensations et ils sont l'un et l'autre gourmands.

lfenri de Kérillix, dans l'Epoque », réagit, mais dans un tout autre sens Plus vite Franco l'emportera, plus vite les Italo-Allemands seront obligés de déguerpir, et plus vite les Espagnols seront pressés de se retourner vers les pays, les Anglo-Saxons en particulier, capables de leur fournir des crédits pour relever leurs ruines. L'heure des guerriers s'achève. L'heure des banquiers approche. Au moins essayez de la préparer et d'en profiter.-

Vos alliés soviétiques pousseront des cris de putois. Tant pis. Laissez-les faire. Ce qui se passe derrière les Pyrénées ne les regarde pas. Nous pouvons avoir à nous entendre avec eux pour sauvegarder l'ordre territorial en Europe centrale et orientale où nous ne voulons pas laisser l'Allemagne dévorer les pays faibles. Mais nous devons nous entendre avec Hitler et Mussolini pour sauver l'ordre en Europe occidentale, ne serait-ce que pour leur enlever le prétexte d'occuper des positions stratégiques sur nos communications.

La France réclame une politique vraiment française, une politique débarrassée de toutes préoccupations sentimentales et idéologiques, une politique fondée sur la seule défense de ses grands intérêts permanents.

Dans « le Journal son correspondant berlinois, Georges Blun, examine le problème espagnol tel que la mission de M. von Ribbentrop en Italie semble le poser

La mission de l'ambassadeur extraordinaire a pour objet, si nos informations sont exactes, d'arrêter tous les détails de l'action commune de l'Allemagne et de l'Italie en face du Comité de non-intervention. Ni l'une ni l'autre des deux puissances n'a l'intention de revenir sur le geste conciliant qu'elles ont fait avant-hier. Néanmoins, on ne doit pas en déduire qu'elles pourraient abandonner Franco au bénéfice d'un quelconque gouvernement de concentration ni aurait l'approbation des autorités londoniennes et parisiennes. Pour les deux nations autoritaires, le gouvernement du général Franco est 1 unique gouvernement légal, susceptible d'être reconnu toute autre solution serait considérée par elles comme irrecevable, comme une immixtion dans les affaires intérieures de l'Espagne, et comme une tentative malhonnête de spolier Franco du fruit de sa victoire.

Les Allemands ne conçoivent pas davantage que l'on mette les volontaires dans le même sac. Les uns, ceux de Valence, sont des individus qui travaillent pour une Internationale rouge. Chez eux, la conscience nationale se trouve refoulée au point qu'ils n'ont plus le j sentiment d'être des étrangers combattant dans un pays étranger. Les autres, les blancs, restent au contraire un corps étranger qui lutte pour s'opposer à l'extension de l'Internationale rouge. Ils veulent empêcher que l'Espagne perde son individualité, et qu'elle ne soit plus une succursale plus ou moins camouflée de Moscou.

On affirme dans les milieux compétents berlinois qu'une fois ce but atteint, il ne sera pas difficile d'organiser le rapatriement des volontaires blancs. Franco lui-même déclare-t-on ici, ne tolérerait pas plus longtemps leur prétence en Espagne ou dans les Baléares. Le nationalisme espagnol ne souffrirait pas qu'il s'incrustassent, et en France on manquerait de logique en refusant de tenir compte de cet état de choses. Les Allemands considèrent qu'à l'égard des Baléares, nous aurions tendance à verser dans l'hypocondrie. Ils se disent sûrs que du moment que l'Espagne aura été purgée des bolcheviks civils et .militaires qui l'encombrent, la question des Baléares se réglera d'ellemême.

Offensives nazies

Les nazis, à la suite de la campagne déchafnée contre la Tchécoslol1aquie, reprennent sous leur feu encore une fois l'Autriche. Pertinax, dans c l'Echo de Paris », écrit r

A côté de la Tchécoslovaquie, l'Autriche entre maintenant sous le feu des mitrailleuses journalistiques. Il est reproché, par exemple, au Wiener Zeilnng et au Kenigkeitz Wetblatt de n'avoir pas censuré le gouvernement tchèque. Et c'est une occasion de plus pour rappeler que le chancelier Schuschnigg enfreint le traité germano-autrichien de juillet 1936. que, sous sa direction, l'Etat autrichien ne se conduit pas, sur le plan de la politique extérieure, en Etat allemand.

Nous en sommes, depuis le printemps, à la troisième offensive de presse conduite contre la Tchécoslovaquie, que la diplomatie allemande, en étroite collaboration avec l'italienne et la polonaise, s'efforce, en toute conjoncture. de séparer de ses deux associées de la Petite Entente, la Yougoslavie et la Roumanie. Cette périodicité autorise à penser que nous sommes en présence d'une indignation à froid, d'une cnlèrc calculée. d'un plan longuement délibéré. Il a plu aux Allemands des Sudètes et à leurs alliés du Ileich de mener bruyant tapage autour de la médiocre affaire de Tplitz-Schonau parce que peu de jours auparavant, le Dr Rutha. membre du parti, souvent chargé de missions en Angleterre, avait été incarcéré en raison de ses mœurs. Il importait de dissiper la mauvaise impression produite sur les fidèles de Conrad Heinlein. de ranimer leur ardeur. Berlin est entré dans le jeu.

L'événement atteste que le pangermanisme hitlérien reste tendu vers l'Autriche et la Tchécoslovaquie, qu'il i

Le pacte

de neutralité belge vu de Scandinavie

De Copenhague on nons écrit S'il est exact que le profil c'est l'homme, Il faut avouer qu'une « retraite en Scandinavie comporte juste l'éloignement nécessaire pour saisir le profil de la politique européenne. La perspective n'est pas la même qu'àParis, Bruxelles ou Berlin. On voit mieux et plus loin. N'étant pas partie, les pays scandinaves sont des juges objectifs et dont le jugement met les choses au point. Bref, d'ici on voit la forêt, pas seulement les arbres. Ceci dit, constatons que le pacte de neutralité germano-belge on persiste à parler de pacte malgré la vive et vaine aversion de M. Spaak pour ce terme a fait une profonde impression sur l'opinion nordique, moins en lui-même qu'en raison de la réserve qu'il comporte à l'égard de la Société des Nations.

On peut estimer qse si le ministre des Affaires étrangères de Belgique a insisté pour faire insérer la réserve allemande dans les textes publiés, ce fut afin de faire davantage ressortir l'indépendance de la neutralité belge à la différence de la neutralité Imposée en 1914.

Tel n'est pas l'avis de la presse scandinave. Pour elle, il n'y a pas de doute que c'est la Société des Nations qui fait les frais de l'accord germano-beige, puisque « témoigner de la fidélité à ses décisions donnerait un caractère de légalité absolu et dûment enregistré aux représailles exercées par le Reich visà-vis de la Belgique ».

C'est un coup très dur porté à l'organisme de Genève et qui aura pour conséquence d'achever d'en détacher les pays intimidés par l'échec des sanctions.

e Combien nous avions raison, écrit la Nalionartidende, de proclamer, par la déclaration du 1" juillet 1936, notre droit de décider nous-mêmes dans quelle mesure nous remplirions, le cas échéant, nos obligations envers la S. D. N. L'exemple de la Belgique nous le prouve à nouveau. »

Le journal se félicite de voir la Belgique, de son côté, abandonner toute c politique active de la Société des Nations, entendant par là que ce pays, désireux de rester coûte que coûte hors des conflits entre grandes puissances, ne remplira nullement, le moment venu, ses obligations envers l'organisme de Genève.

A l'en croire, la Société des Nations ne se remettrait plus de la perte 6U prestige subie du fait que « la parti-

~8}.

La Journée nationale des cannes blanches Le dimanche 24 octobre, aura lieu une Journée nationale des cannes blanches, manifestation de fraternité au bénéfice des aveugles français* placée sous le haut patronage de M. le président de la République et encouragée par les plus hautes personnalités de tous les milieux. C'est alnsf que S. Em. le cardinal Verdler recommande la Journée des « cannes blanches » à ses prêtres et aux dirigeants de ses annrres, apportant ainsi sa contribution à l'entreprise qui retiendra la charitable et farterneUe sympathie de tous.

Près de 40 organisations siégeant à Paris et en province concourront à cette manifestation nationale destinée, on le sait, à financer un nouveau plan d'outillage pour les aveugles francals centres d'édwation et de rééducation professioiinelles, ateliers, centres médicaux, maisons de retraite, œuvres de mutualité, coopératives, etc.

En vérité, la Journée nationale des cannes blanches est un acte de réparation auquel tous les Français qui possèdent l'inestimable don de la vue voudront participer, en accueillant généreusement les collecteurs et collectrices qui viendront leur offrir la petite canne blanche, symbole 'de «larté sur le chemin d'ombre affreuse de leur Infirmité.

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Quelques vœux des Conseils généraux

Le Qonseil général de la Manche a voté a l'unanimité moins deux voix une énergique1 protestation o< ntre la décision du ministre des Travaux publics et du ministre /des Beaux-Art** de couper la digue insubmersible du Mont SaintMichel. Ce projet, dont l'opportunité et l'eflleaeibé sont loin d'Ptre démontrées, et qui, de l'avis des compétences les plus autorisées, entraînera beaucoup plus d kîconvénients que d'avantages. ne tient aucun compte des décisions des Chambres d'agriculture de l'Ilie-et-Vllaine et de la Manche, nettement opposées à ce projet, des décisions semblables des Chambres de commerce de Srtint-Malo et de Cranville, des délibérations antérieures du Conseil général de la Manche, des délibérations des Conseils municipaux du Mont Saint-Michel et de la région avoisinante.

Le Conseil général de l'Isère a adopté par 18 voix contre 8 un vœu demandant la modification du quorum et de la majorité prévue pour la fixation du prix du blé, le quorum étant ramené aux trois quarts au lieu des

quatre cinquièmes.

Le Conseil général du Puy-deDôme a adopté à l'unanimité un vœu adresse au président Roosevelt. exprimant l'admiration et la gratitude du Conseil pour les nobles paroles qu'en plusieurs occasions récentes H vient de faire entendre au monde civilisé ».

..•»»

CELUI QUI DONNE

PRETE A DIEU

Le curé d'une éirli*e de campagne se voll obliiré d'acheter un nouvel harmonium, l'ancien avant exhale son dernier sourde. La collecte recueillie a cette Intention dans la paroisse n'est pas suffisante. Des secours pour aider à cet achat seront acceptés avec

reconnais-sauce. Adresser les offrandes 4

abbé Mt>nut. curé de Menslgnnc. C. c. Bordeaux 541-68.

y est toujours à l'affût d'un mauvais coup. Notre attention s'arrête princi-' paiement sur l'Espagne et la Méditer-' ranée. Mais les entreprises allemandes et italiennes dans cetle région de l'Europe ne sont que secondaires. Le Danube demeure, malgré tout, la scène princi-. i pale.

cipation à l'une des actions collectives est solennellement assimilée à une provocation, justifiant la guerre d'agression de la part de la puissance objet de l'action collective ».

C'est, du reste, l'opinion générale. Les journaux ne tarissent pas d'éloges pour | la diplomatie allemande qui aurait manœuvré avec un art consommé et digne de la plus vive admiration. L'Allemagne a réussi, note encore un journal de droite, à créer c une situation qui confère à la Société des Nations un caractère Immoral, une situation des plus avantageuses pour le Reich le jour qu'il entrerait en conflit avec la loi de Genève, en commençant une campagne de conquête & l'est de l'Europe ».

Quand M. Spaak déclare que l'estime dont jouit la Belgique à l'extérieur n'a fait que grandir à la suite de l'accord de Berlin, les journaux lui donnent raison en spécifiant, toutefois, qu'on éprouve cette estime moins pour la haute morale que pour l'épais réalisme dont s'inspire la politique du ministre des Affaires étrangères.

En somme, personne ne semble vouloir attacher de l'importance aux assurances données par M. Spaak au sujet de la fidélité des rapports de la Belgique avec la S. D. N.

J'ai même trouvé dans un journal de province cette épithète à l'adresse de M. Spaak, qui ne lui fera pas plaisir: « C'est un gros malin et qui se soucie de la S. D. N. comme un poisson d'une pomme. Je traduis l'image danoise par l'image française.

Le Socialdemokraten de Copenhague, l'organe de M. Stauning, est, lui aussi, d'avis que c'est l'Allemagne qui est la princinale bénéficiaire de la situation nouvelle, puisque, c quoi qu'il arrive, même si c'était la guerre, elle n'aura jamais & reprendre le mot fâcheux de chiffon de papier ».

De toute façon, l'Allemagne apparaît aux pays scandinaves plus redoutable, plus imposante que jamais. Du fait de la consolidation de ses frontières ocridentales, s'appuyant sur les ouvrages défensifs de la Siegried-Linie rhénane, le Reich pourra concentrer toutes ses forces sur la poussée vers le Sud-Est. Sans aller jusqu'à envisager la guerre, les journaux estiment que le dynamisme allemand, grâce au trou bouché à l'Ouest par le pacte germano-belge, prenant le mors aux dents peut entrer dans une phase décisive.. Ayant infligé un échec sanglant à la S. D. N. et coupé la France du reste de l'Eorope, l'Allemagne voit la route libre devant elle.

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Nouvelles politiques

PROBLEMES EXTERIEURS ET DEFENSE NATIONALE. Une Conférence interministérielle s'est tenue à l'hôtel Matignon, sous la présidence de M. Chautemps. M. Léon Blum, deux ministre» d'Etat, MM. Viollette et Paiy Faure le ministre des Affairés étrangères, M. Yvon I Delbos, assisté de M. Alexis Léger, se- crétaire général du Quai d'Orsay M. Georges Bonnet, ministre des FI- nances deux des trois ministres de la Défense nationale, MM. Daladier et Pierre Cot (M. Campinchi, ministre de la Ma- rlne, absent de Paris, était représenté par un amiral), et M. Marius Moutet, ministre des Colonies, assistaient à cette réunion.

Les membres du gouvernement examinèrent la situation extérieure, à la suite des négociations a Londres, et à la veille de la Conférence des neuf à Bruxelles. Ils étudièrent ensuite divers problèmes intéressant la défense nationale, et plus particulièrement ceux concernant la protection de nos colonies. LA RENTREE DES CHAMBRES. Le gouvernement ayant décidé, lors du dernier Conseil des ministres, que les mesures envisagées pour le rajustement des dépenses de fonctionnaires porteraient effet à partir du 15 novembre, on avait cru pouvoir en conclure que la i rentrée parlementaire aurait lieu le 9 novembre. Encore que le Cabinet n'ait pas 1 eu Si en délibérer et se réserve de prendre une décision en temps opportun, il est vraisemblable que la session extraordinaire ne s'ouvrira pas avant le lfl novembre.

M. CAMPINCHI A TOULON. M. CampincbJ, ministre de la Marine, a été reçu par la municipalité toulonnaise, Il a fait un discours

Qu'on se batte pour une Idée, a-t-11 dit notamment, c'est bien on donne des coups, on en reçoit. Ce n'est pas un Corse qui trouvera cela anormal. Mais qu'après la bataille on renonce aux querelles mes- qulncs de personnes et à ces campagnes de calomnies qui intoxiquent les grandes cités aussi bien que les plus petits vlllages. Que ceux qui ont Tait la guerre pensent aux jeunes et fassent tout pour assurer la paix qu'ils ne pensent plus qu'au pays.

L'ETAT DE L'AVIATION. M. Louis Jacqulnot, député de la Meuse, a demandé à interpeller le ministre de l'Air « sur l'état de l'aviation militaire et civile en ce qui concerne le personnel et le matériel ».

M. Paul Valéry nommé professeur au Collège de France

Le Journal officiel publie samedi ma- tin un décret aux termes duquel M. Paul Valéry, membre de l'Académie française. est nommé professeur titulaire de la chaire de poétique du Collège de France a dater du 1" novembre 1937.

-8: Le secrétaire d'Etat américain lance un nouvel appel pour la paix

M. Hull, secrétaire d'Etat américain, a reçu le titre de docteur en droit nonons causa de l'Université de Toronto. Au cours de la cérémonie, le secrétaire d'Etat a lancé un appel à la conscience outragée du genre humain pour mettre en action les forces nécessaires à li restauration de la paix mondiaie ». ;v>n discours rappelle, en plusieurs points, celui du président Roosevelt i*

Chicago.

Il souligne. à nouveau, iTmportanoe du respect des traités en comparant les relations internationales la vie nationale dont l'ordre doit être assuré par le respect des lois.

LA GUERRE CIVILE EN ESPAGNE Les nationalistes achévent le « nettoyage » des Asturies

Dans les circonstances actuelles, a conclu M. Cordell Hull, aucun groupe d'Individu s, dans une nation engagée dans un connu, ne peut échapper aux malheurs de la guerre Aucune nation ne peut échapper aux répercussions d'un conflit armé, dans quelque partie du monde que ce son.

La civilisation moOeme a survécu, malgré tout, a professé même. parce que les vlo liileurs de traités et les perturbateurs de Tordre ont été ioujour« l'exception ulns que la rêirie

Quelques tragédies qu'ils aient causées pendant leur brève apparition sur la scène de l'histoire, finalement. Us on: dû toujours se plier à U volonté de l'énorme majorlié désireuse de poursuivre la marche en tvaiiu

La campagne pour la conquête du front Nord, commencée le 31 mars, s'étant terminée après sept mois de durs combats, les nationalistes s'apprêtent à transporter en d'autres secteurs les 70 000 hommes que leur succès de Gijon rend disponibles. Le général Queipo de Llano, commentant à la radio de Séville la chute du front asturien, fait prévoir que les événements vont se précipiter.

H apparait de plus en plus probable, comme nous l'avons observé déjà, que l'effort immédiat, sinon peut-être encore imminent, car la préparation pourra demander un certain temps, se portera à ta fois sur Madrid et sur Valence.

En attendant, les troupes du général Davila achèvent le « nettoqage » des Asturies. Elles poursuivent méthodiquement leur avance le long de la côte. Selon certaines informations, elles se seraient emparées d'Ariles. L'occupation de cette ville termine en fait la campagne du Nord.

Barcelone prépare activement l'installation matérielle des services ministériels

du gouvernement de Valence Un mande d'Hendaye qu'à Barcelone on procède depuis plusieurs jours à une réquisition massive des logements pour les divers services qui y seraient installés.

Dernièrement, des réquisitions pour loger les services du gouvernement basque ont eu lieu dans la capitale catalane. Maintenant Otf "S'occupe de l'installation des ministères de Valencs. Jusqu'ici ont été officiellement réquisitionnés 35 Mtels, 500 maisons et plus de 2000 appartements. Ces immeubles ou appartements avaient été abandonnés par leurs propislétaires. Un bon nombre appartiennent' des étrangers, et la spoliation a fait l'objet de vives protestations de la part des consuls. Les avant-gardes des ministères saut arrivées à Barcelone, parmi lesquelles figurent 1 500 gardes d'assaut et policiers et plus de 2000 hommes des brigades internationale?.

Consécration de la chapel'e du Petit Séminaire

Saint-Louis de Blois

Le Petit Séminaire Saint-Louis de Blois, édifice remarquablement conçu et exécuté, dû à l'initiative de S. Exc. Mgr l'évêque de Blois, et à la généra»site de ses souscripteurs, avait été béni 1 l'an dernier. 11 restait à consacrer la chapelle, alors en cours de construction. Cette consécration a eu lieu le jeudi 21 octobre, par' S. Exc. Mgr Audollent, en présence rftin grand nombre de membres du clergé et d'une très belle assistance.

Le mattre-autel, sous le vocable de saint Louis, fut consacré par S. Exc. Mgr l'évêque de Biais, et l'autel de la crypte, sous le vocable de Notre-Dame de Compassion, par S. Exe. Mgr Richaud. auxiliaire de Mgr l'évoque de Versailles. La grand'messe fut célébrée pontiflcalement par S. Exe. Mgr Beaussart, auxiliaire de S. Em. le cardinal archevêque de Paris.

Avant le Te Deum de l'après-midi. M. le chanoine Rousseau, supérieur du Petit Séminaire, flt ressortir éloquemment le parallélisme qui existe entre les cérémonies de l'ordination et celles de la consécration d'une église.

A tous ceux qui waient contribué au succès de l'œuvre entreprise bienfaiteurs, architecte, entrepreneurs et ouvriers. S. Exe.lgr Audollent s'empressa d'adresser avec émotion ses remerciements ainsi qu'à ses vénérés collègues de l'épiseopat. aux prêtres du diocèse et aux représentants du clergé parisien venus rehausser de leur présence cette cérémonie, présage d'espérance pour le recrutement sacerdotal.

Les conflits du travail Fm du conflit maritime

de Marseille

La préfecture de Marseille fait connattre que l'incident regrettable qui opposait depuis deux semaines les marins du port à la direction de la Compagnie Cyprien Fabre a pu être réglé samedi matin.

Le conflit tend à se généraliser, déjà trois autres navires de '.a Compagnie ont été mis à l'index l'Eddea, le Canada et le Sinala.

Notons par ailleurs que le Syndicat des dockers a décidé ia mise l'index des navires japonais fréquentant le port. Agitation et «"«""tHqtit Devant la hausse croissante du coût de la vie, la Fédération des Syndicats corporatifs des employés de l'édition vient de demander une majoration de traitement de 15 Celle demande a été repoussée par le Syndicat des éditeurs. La Fédération a décidé de recourir a t'arbitrage.

Pour protester contre l'embauchage d'ouvriers non affiliés à la C. G. T., 260 ouvriers charbonniers du Havre se sont mis en grève.

Un appel du président Negrin Dans un discours qu'il a prononcé a Madrid, M. Juan Negrin, président du Conseil a affirmé la nécessité absolue de mobiliser toutes les énergies du pays en vue de la victoire, même si lei mesures prises allaient à rencontre de certains programmes de revendications syndicales. II a déclaré que, dans les moments actuels, on ne pouvait pas discuter des attitudes politiques qui seraient envisagées plus tard. M. Campanys, président de la généralité de Catalogne, qui avait pris la parole avant M. Negrin s'est dit comme lui, confiant en la victoire gouvernementale. Soulignons, toutefois. qu'un décret a été.promulgué à Valence, qui rappelle à l'armée tous les exemptés quels qu'ils soient, ouvriers, fonctionnaires et dirigeants des partis politiques ou des organisations syndicales.

Les membres

du gouvernement asturien à Douarnenez

Les 14 membres du gouvernement asturien sont arrivés à Douarnenez, conduits par M. Tomas, président, à bord du chalutier à vapeur espagnol Abascat, bâtiment non armé, "venant de Gijon.

08>

La C. G. T.

et les eoDrefliioDs i travail La Confédération générale du travail a posé les principes suivants des futures conventions collectives du travail

Définition précise de l'objet, de la datée et de la portée des conventions collectives ?[ul. juridiquement, ne sauraient être confondues avec les contrats individuels de travail. Les conventions collectives nationales doivent se substituer aux conventions locales qui seraient en vigueur. La conclusion de conventions nationales Implique nécessairement des aménagements régionaux ou locaux de certaines clauses particulières

2° Création de Commissions de conciliation paritaires Industrielles départementales et nationales. Ces Commissions paritaires auront à connaître des conflits q ut pourraient résulter, dans l'industrie considérée, de l'application des conventions et à statuer sur eux dans le plus bref délai. 3° Reconnaissance et respect du droit syndical des travailleurs et du droit d'opinion. Insedtlon, dans les conventions, de clauses sauvegardant ces droits et libertés; 4° Définition du rôle des délégués ouvriers et des modalités d'élection desdits délégués; garanties pour ceux-ci d'exercer leur mnmlat en toute liberté et sans risque de brimades.

5° Règles assurant toutes garanties d'Impartialité en matière d'embauchage et de licenciement des travailleurs. Règles à observer en matière de période d'essai à l'embauchage et de déla!-cong«. Priorité au réembauchage pour les travailleurs licenciés par un établissement. Création d'une Commission spéciale chargée d'examiner les motifs de renvois ou de menaces de renvois. Réparation totale du préjudice causé aux ouvriers en cas de licenciement non justifié

6° Fixation du taux des salaires mlnlma réels. Etablissement de l'échelle mobile des salaires destinée à garantir à ceux-el une valeur constante pendant toute la durée d'appllctilion de la convention 7" Droit aux congés payés selon les principes de la loi de juin 19.16 et les modalités prévues pan le projet dressé par la Confédération général» du travail

8° Mesures à prendre pour la formation d'une inain-d'ieuvre qualifiée, à savoir apprentissage proprement dit, cours de perfectionnement pour les professionnels, rééducation professionnelle pour les cnômeu-i; 9" Assurance concernant le respect des règles d'hygiène et de sécurité dans le travail, par le contrôle médical et tous les autres moyens appropriés ·

10° Les conventions collectives devront couvrir toutes les catégories de travailleurs rattachées à chaque industrie, qu'ils travaillent à l'Intérieur ou a l'extérieur des établissements.

une

tYENDEzïosBIJOUXJ

a HN.Yvis ROUÉ "SïSffiM JUSTICE

M. ARCHER DEVANT LE TRIBUNAL DE NEVERS

Vendredi a comoru devant le tribunal correctionnel de ftevers M. Archer, Inculpe de détention d'armea, de munitions et de poudre.

il. Archer, ingénieur, est l'inventeur du fameux canon qui porte son nom C*Mt I aim de M. f'iiilibert beison, dont 11 fui le successeur & la Chambre des députés. Il est iussistù dans sa défense par >!• Casanova, du barreau de Paris.

M. Archer a fait citer de nombreux témoins, dont le maréchal l'ttaln les généraux Weytfaiid, uouraud, colson, Maurin, Debeney, carence, Colllon ainsi que MM. sabatier, conseiller municipal de Parts Bouisson, ancien président de la Cnsmbre des députes Jeanneney, président du Séuat, etc., en tout 45 témoins. Seuls sont présents a t'audience les généraux Pasquier, Gellon M. Sabatler M. de Castelnau, ancien député de l'Aveyron et ancien membre de la Commission de l'armée M. Dictncn et quelques uuues personnalités.

L'audience, dès le début, fut très animée, et le président dut, a plusieurs reprises, rappeler M. Archer à l'ordre, lui reprochant de s'écarter île la question et faisant remarquer à M* Casanova que la valeur du canon Archer n'avait rien a voir avec les raits qui concernent l'inculpation. La plupart des témoins ont déclaré qu'ils ne savaient rien de l'affaire.

Le général de Castelnau dit que, sous la présidence de Clemenceau, on loua le canon Archer.

Le général de division Pasquier ne connaît rien du délit reproché, mats 11 s'étonne « qu'il ait fallu ptus de vingt ans pour découvrir que le français Archer possédait des engins de guerre Au surplus, 11 vante le canon Archer, qut aurait rendu de grands services pendant la guerre.

M. Sabailer, conseiller municipal de Paris, ancien capitaine d'arttllerle, demande l'indulgence du tribunal, car U considère Archer comme un exubérant.

M. Archer plaide avec chaleur sa cause. Il prétend qu'en bon Français Il met son intelligence et sa science au service du pays. Si. dit-il. on a trouvé du matériel te guerre et de la poudre chez moi, c'est parce que J'avais l'autorisation du ministère de la Guerre de faire des essais et des expériences pour mettre au point les pièces de mon invention, car tant qu'on n'aura pas trouvé le moyen de faire partir les canons sans poudre. Il faudra de la poudre pour faire partir les canons.

A 22 heures, le président a décidé de mettre t'affaire en délibéré. Jugement a huitaine.

Académie d'éducation

et d'ent'raide sociales

Au cours de fa dernière séance, tenue sous la présidence de M. Georges Soyau, de l'Académie rrauçaise. l'Académie d'éducalion et d'enir'alde sociales. a nxé au 21 décembre la date de l'élection au siège vacant par suite du ilécès de Mlle Chaptal. Les déclarations de candidature, avec titres à l'appui, devront parvenir au secrétariat de l'Académie, 9î, rue de Varenne, avant le mercredi 1" décerner».

FAITS DIVERS

dulletin de l'Office national météorologique

Evolution probable du temps pour la journée du H octobre

Etat du ciel Dans le Nord et l'extrême Est, pluie matinale, suivie d'éclalrcies, J averses et îri'uins. Quelques orages dan%lei 1 Alpes. Dans la région sud, pluie pouvant être accompagnée d'orages, mi Me de t quelques averses et de belles éclalrcles. Ailleurs cie) nuageux, éclalrcles passagères 1 et Tories averses avec grains orageux par endroits, days les Pyrénées et le 'SlaislT central.

̃ Vents Dans le quart sud-est, fort lrréjruller de Sud-Est passant a Nord-Ouest. Ailleurs secteur Ouest assez fort avec coups de vent, tempête sur le littoral. Température Dans le quart sud-est, en baisse de S à S degrés. Ailleurs: en baisse de 2 a 4 degrés.

Dimanche 21 octobre, 29> jour de l'année.. Durée du jour 11 h. 28.

Soleil. Lev. 6 h. 20. Couch. 16 h. U. Lune. Lev. 20 h. 40. Couch. 11 h. 38. 21» jour de la lune.

Lundt » octobre, 298« Jnur de l'année. Durée du Jour il h. 26.

Soleil. Lev. 6 h. 27. COUCh. 16 h. 42. Lune. Lev. 2t h. 52. Couch. 12 h. 23. 22» jour de la lune.

DANS LES DEPARTEMENTS

Le curé de Saint-Etienne de Rennes est victime d'un accident

l Ile-et-Vilaine. M. ;e chanoine Peodhomme, curé doyen de la paroisse SainlEtienne, à Rennes, qu il administre depuis quatorze ans, se !'cndait à bicyclette au chevet d'une tnalad3, dans le quartier du Port-Cahours.

Comme il se dirigeait vers le pont du chemin de fer qui enjambe la rue de Lorient, il alla butter contre une auto qui n'avait pu l'éviter.

Renversé sur le sol, il demeura inanimé. Après avoir reçu les soins d'un docteur de passage au moment de l'accident, il fut transporté à la clinique des Sœurs de la Sagesse, où l'on constata une grave blessure à ta tête et une fracture de l'épaule gauche.

Quoique sérieux, l'état de M. le chanoine Peodhomme n'est cependant pai inquiétant.

Deux septuagénaires

sauvagement assassinés 1

Doubs. Vendredi tus Un, vers 10 h., un enfant de 5 ans, ie petit Simon, se présentait, comme de coutume, à la porte d'une maison située au centre du vlllug» d'Allenjole près de Montbéllard, occupée par M. Charles Mettey, 79 ans, et sa sœur, Mme Catherine, veuve Emonot, 77 ans, pour leur apporter les journaux. Personne ne répondant à ses appels, l'enfant pénétra dans la cuisine un affreux spectacle l'attendait. Les cadavres des deux septuagénaires gisaient sur le sol, dans une mare ds sang. Affolé, le petit Simon courut prévfnir ses parents. qui alertèrent les gendarmes.

Les deux victimes, qui possédaient quelques économies, ont être assaillies, jeudi, vers 21 ou 22 heures, au i moment où elles s'apprêtaient à se mettre au lit. Les agresseurs leur portèrent sur la tête de furieux coups de hache c'est, du moins, ce qu'ont établi les premières constatations.

Le Parquet ne Montbéllard s'est transporté sur les lieux. et l'autopsie des corps a été confWe au D' Faivre d'Arcier. Plusieurs voisins ont déjà été interrogés et l'on serait, afOrœe-t-on, sur une piste sérieuse.

Arrestation d'un escroc Gironde. La police uordetaise a procédé, vendredi, à Bordeaux, à l'arrestation d'un nommé Aramis Pierron, repris de justice, qui avait iérobé une colleotion d'échantillons d'une maison de commerce de Lille. Il parcourait la France, montrait ces échantillon*, récoltant des commandes pour lesquelles II se faisait verser des acomptes. Le montant des escroqueries n'a pas encore été ûxé. Plerron a été trouvé porteur d'un carnet mentionnant les noms d'une centaine de personnes escroquées à Angers, Nantes, Rouen, Le Havre, Bordeaux, etc. Acte de vandalisme

Territoire de Belfort. Un acte de vandalisme odieux a été commis au cours de la nuit de vendredi à Etueffont-Haut, près de Belfort.

Les habitants de la petite localité constataient, avec stupeur, vendredi matin, que le calvaire qui, de temps immémorial, se dressait sur la place d'Etueffont, avait été affreusement muti!é. Le crucifix était brisé. le fût supportant la croix avait été renversé ^a gendarmerie a ouvert une enquête sur cet acte sacrilège qui a causé une profonde émotion dans la région. Collision de tramways

Pot-de-t-ulnU. Vers 15 h. 30. vendredi, à BouIogne-sur-Mer, un tramway qui se dirigeait vers Saint-Martin arrivait en haut de la côte lorsque le moteur cessa de fonctionner, le conducteur essaya de faire agir les freins. mais la voiture se mit h redescendre la Grande-Rue '> une très grand vitesse Place Dalton, le véhicule hetiria deux tramways en stanonnement qui étaient heureusement vidts. La voiture tamponneuse et les deux autres tramways sont très endommagé*.

Dans le tramway emballé, se trouvaient 22 personnes. Trois femmes on: été blessées au visage car des éclats de verre. Un voyageur voulant descendre en marche est tombé sur le soi et sa tête a heurté violemment les pavés. Il a pu regagner son domicile après avoir reçu des soins.

A la suite d'une fausse manœuvre, une voiture tombe dans une rivière Douches-du-Hliône. Un grave accident d'automobile s'est produit vendredi soir près de Roquefavour.

A la suite d'une fausse manœuvre, deux autos sont titrées en collision dans un virage. Dans l'une se trouvaient M. Abellan, commis principal des contributions Indirectes, accompagné de M. Louis Dubot, vétérlna're; dans l'autre, M. Dubien.

L'auto de M. Abellan fut précipitée dans la rivière l'Arc, où le conducteur et M. Dubot furent noyés.

M. Dubien en fut quitte pour des contusions sans gravité.

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NOUS DONNE SON AVIS sur la JOUVENCE de l'ABBÉ SOURY Voir en dernière page

.•)«..

Une grève concertée

de fonctionnaires condamnée par le (onseil d'Etat

En avril 1934, le ministre des Poste» avait pris des mesures disciplinaires contre certains fonctionnaires coupables de s'être mis en grève concertée Sur pourvoi des intéressés, 'e Conseil d'Etat. dans son arrêt, fait observer notamment que la grève, lorsqli'elle résulte d'un refus de service concerté entre des fonctionnaires, est un acte illicite », alors même qu'il ne pouvait tire réprimé par 1 application de la loi perale.

Cet arrêté est précédé de ce* iltendti» cireux

Par son acceptation de l'emploi qui lui a été conféré, Ir fonctionnaire s'est towbls à toutes les obligations dérivant des nécessités mêmes du service public et a renoncé à toutes facultés incompatibles avec une continuité essentielle à la vie nationale. En se mettant en grève, les agents préposés au service public ne commettent pas feulement une faute Individuelle, mais ils 8e placent eui-mémes, par un acte collectif, en dehors de l'application des lois et règlements édictés aliii de garantir l'exercice des droits qui leur appartiennent n l'égard Nouveaux transatlantiques en chantier

Aux Etats-Unis

Un contrat pour la uuiâtruction d'un transatlantique remplaçant le Levtattian en démolition, vient d'Hitt signé à Washington. Le nouveau paquebot, qui jaugera 34 000 tonnes, sera construit dan« Tes chantiers de Mewport, en Virginie, pour la somme de 15~/M)000 dollars. Le navire, destiné pai les. United States Lines •, au serve;; de l'Atlantique. Nord, aura une vitesse maxima de 22 nœuds. Sa longueur sera de 220 mètres.

En Angleterre

Le paquebot n" lOtV, oont la quille fut posée le 24 mai dernier à Birkenhead et qui, lors de son lancement, en juillet 1938, jaugera envirun 40 000 tonnes. prendra le nom de Mawetaata. La direction de la « Cunard White Star • a déridé de perpétuer de cette manière le souvenir du célèbre détenteur du ruban bleu.


T. S. F.

Les heures radiophoniques du lundi 25 octobre

10 h. 45. REGIONAL AMiLAlS (342) Concert Le cyjite du lac (Tcûaikowsky) Polonaise en m iLliopui).

U h. RAD1U-UHMA.M>IE (289) Le» préludes (Liizl) ouverture du Jeune Henri tMéhul) La procession nocturne (Rabaudj.

t1 h. 45. STRASBOURG (349) Orchestre: Mozart (Hahn) Trois pièces, de Moussorgsky) Scène et txMe (Uulrauu). 12 h., RAliIO-PAKIS (1 648) Orchestre: L'or et l'argent (Lthar) Vieille chanson espagnole (Auberl;

13 h. 15. .WriONAL ANGLAIS (1 500) Récital d'orgue.

14 h. RADIO-PARIS (1 648) A louer meublé, comédie en un acte de d'HervllUcz. LILLE (247) Récital d'orgue. 15 h. NATIONAL ANGLAIS (1 500) Orchestre Sérénade espagnole (Glazounov); Boléro (Ravel). HE'ilOXAL A.NGLA1S (342) Orchestre Ouverture de Lé/mure (Beethoven) Rapsodie hongroise (Liszt). 15 b. 45. TOLLOUSE-PVRL.NEES (987) Concert sym phonique Jubel (Weber) Rapsodie sicilienne (Canne).

16 h. PARIS-P. T. T. (432) Concert d'orgue (Couperin, Bach, Schumann). 16 h. 30. NATIONAL ANGLAIS (1 500) Concerto en la mineur pour violoncelle (Schumann).

1« h. 40. SUISSE ALEMANIQUE (540) Sélection sur La jolie tille de Perth (Bi-

zet).

t7 h. STRASBOURG (349) « Provinces françaises « La Vendée », causerie par M. Plessis. NATIONAL ANGLAIS (1 500): Récital de rlûte. RADIO-PARIS (1 648) Orchestre Les joyeuses commères de Windsor (NIcolal) Prélude (RachmaninotT).

17 h. 15. PARIS-P. T. T. (432) Les poètes lyriques de la Renaissance Fontaine, illaiitin, Bair », causerie par Mlle AUiuiie.

18 h. 30. VIENNE (507) Festival Beethoven. LIMOGES (335) Concert symphonlque La princesse jaune (SaintSaôns) Le rot de Lahore (Massenet). 18 h. 40. RADIO-TOULOUSE (329) Orchestre symphonlque Œuvres de Charpentier.

19 h. 30. MIDLAND-REGIONAL (296) Récital Schubert.

Su h. PARlS-P. T. T. (432) Vne demiheure des compositleurs français Œuvres de Michel-Maurice Lévy. ROME (421) Récital de violon Sonate en mi bémol majeur (Beethoven); Fugue en la majeur (Tartlnl).

10 h. 15. RADIO-PARIS (t 648) Chansons espagnoles. STUTTGART (523) 'Variations sur un thème de Hœndel (Beethoven) Morceau de concert pour piano et orchestre (Weber)

«0 h. 30. STRASBOURG (349) Les saisons, oratorio pour orchestre et choeurs, de Haydn.

»0 h. 30. LILLE (247) Concert svnvphonique.

»0 h. 35. BORDEAUX-LAFAYETTE (279) La Térésina, d'Oscar Strauss.

Î0 h. 40. LANGENBERG (456) Quatuor pour Instruments à tent (Rosslnl). *1 h. BRUXELLES FLAMAND (322) Sélection sur Tannhauser, de Wagner. 11 h. 35. NATIONAL ANGLAIS (1 500) Musique de chambre Quatuor d cordes (Fauré) Quintette pour piano et cordes (Plerné).

du mardi 26 octobre

11 n. 13. REGIONAL ANGLAIS (342) Concert Ouverture C'Abn Hassan (Weber) Bymne au soleil (R.-KorsaKolT). tt h. 45. STRASBOURG (349) Orchestre Paragraphe 111 (Suppé) Bonne et mauvaise fortune (Llncke). PARIS- P. T. T. (432i Concert par la musique de la garde républicaine Obéron (Weber) igurd Jorsatfar (Grleg).

12 h. LUXEMBOURG (1 304) Concert Divertissement sur des chansons russes (Rabaud) Ballet égyptien (Lulglnl). 12 h. 20. RADIO-PARIS (1 648) Orchestre Scènes alsaciennes (Massenet) Sérénade (Albeniz) Scherzo (Lalo). 13 h. 15. REGIONAL ANGLAIS (342) Concert Sonate en mi bémol (Beethoven); Intermezzt et rapaodle (Brahms).

14 h. 5. LUXEMBOURG (1 304) Récital de piano Prélude (Hachmanlnoff).

14 h. 45. GRENOBLE (515) Festival Godard. RADIO-PARIS (1 848) Piano Pavane pour une infante défunte (Ravel) La marchande d'eau fraîche (Ibert). 15 h. K(£MGSRERa (2011 Concert Roméo et luliettc (Tchaïkowsky) Suite Holberg (Grlejr) Ra/isodic (Liszt). t7 h. RADIO-PARIS (1 648) Musique variée Mte polonaise (Cnabrler) Ballade et donne (Debussy) Le rouet d'Omphale (Saim-SaPns).

17 h. 5. POSTE PARISIEN (313) Symphonie pastorale, Ouverture de Fidelio (Beethoven).

17 h. 10. PRAGUE (470) Œuvres de Mozart.

17 h. 20. NATIONAL ANGLAIS (1 500) Quintette Prélude (Mendelssonn) Suite pour piano (Debussy).

17 h. 45. TOULOUSE-PYRENEES (389) Concert symphonlque Le mariage secret (Clmarosa) Le roi s'amuse (Delines). 18 h. 30. LEIPZIG (382) Macbeth opéra en quatre actes de Verdi. PARISP. T T. (432) Pièces pour piano Concerto italien (Bach) Novelette (Schumann).

10 h. 15. SUISSE ALEMANIQUE (540) Concert Symphonie (Brahms) Prélude de» Mattres-Chanteur» de Nuremberg 1 Wagner).

t» h. 30. LIMOGES (335) Orchestre Gillette de Narbonne (Adam) Sérénade vénitienne (Plernê).

lfl h. 43. NORD REGIONAL (449) COHcert Wairner.

ÎO h. BRUXELLES FRANÇAIS (484) Con-

Les Thermes de Paris Etablissement sous contrôle médical, permettant de continuer tous leg traitements de cures. Y sont traitées les maladies du tube digestif, affections du foie et de l'estomac. l'obésité, les phlébites et suites de phlébites, les rhumatismes, la cellulite, les maladies nerveuses. Massage sous l'eau. Douche au jet, douche sous-marine. Rayons ultra-violets. Gymnastique médicale.

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24-25 octobre 1937

I

Évadé

d'Espagne.

Journal d'un prêtre La Providence continue à vous protéger, mon cher cousin vous êtes arrive juste au moment où notre moteur fonctionnait, si bien que nos voisins n'ont pu vous entendre entrer, sans quoi nous pouvions certainement compter sur une perquisition des miliciens pour demain.

Comment vous aussi, vous êtes ici en danger ?

Oui, malheureusement le chef de la famille voisine est un des membres du Comité révolutionnaire, et il est] très actif pour faire triompher ses idées, On m'explique alors qu'un prêtre, neveu de mon cousin, est recherché partout et que lui-même a été prévenu offitiellement de ne le recevoir sous ;ucun prétexte, sous peine des plus terribles repi-ésailles bien plus. quelques jours auparavant, ils avaient subi nne perquisition minutieuse à ce sujet. Dans ces conditions, il me fallait continuer à vivre dans une alerte pcrpétuelle et bien caché dans une chambre. Nous devions prendre de telles précautions qu'il fallait éviter même n'élever la voix, tant était mince la cloison qui séparait les deux appartements. Aussi.

cert varié Ouverture des Noces de Figaro (Mozart) Le tombeau de Couperin (Ravel).

20 h. 15. RENNES (288) Pierre Loti et la Bretagne », causerie par M. Lavoquer. 20 h. 30. MIDLAND REGIONAL (296) Piano Prélude en mi mineur (Bach) Sonate en mi bémol (Haydn). STRASBOURG (349) Orchestre Ouverture de 1 Imprésario (Mozart) Concerto en la pour violon et orchestre (Mozart). GRENOBLE (a!5) Festival Rhené Bâton. LILLE <j>47) concert Danse persane (Guiraud); Ballet d'isoiine (Messager) Les saltimbanques (Ganne). RENNES (2SS) Concert La llûte enchantée (Mozart) TannMuser (Wagner) Les noces de Figaro (Mozart). NICE (253) Depul» l'opéracomique Carmen, de Blzet.

SI h. RADIO-PARIS (1 648) Concert de musique du moyen âge et de la Renaissance. BRUXELLES FRANÇAIS (484) • La maman du missionnaire ̃, causerte par le R. P. Lélolr. BRUXELLES FLAMAND (322) Orchestre symphonique Le songe d'une nuit d'été (Mendelssohn) Sérénade (Sirauss).

21 h. 30. STRASBOURG (349) Le jardin du parodia, adaptation radiophonique du conte d'Andersen.

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le soir même, on me prépara une petite cachette derrière un tonneau rempli de vin, pour prévenir le cas d'une perquisition brusquée.

C'était une famille profondément chrétienne, comme il y en a tant d'autres en Catalogne, tout heureuse d'accueillir un prêtre persécuté et disposée, pour le défendre, à tout supporter, jusqu'à la mort eUe-même. Dix enfants, déjà vaillants jeunes gens et jeunes filles, formaient la couronne vivante de ces parents admirables. Dans cette famille, pas de fête sans assistance à la messe, pas de mois sans communion. Maintenant, on ne peut plus que réciter le chapelet à mi-voix le soir, dans une chambre hermétiquement close, depuis qu'on s'est aperçu que, dans certaines contrées, les anarchistes allaient le soir espionner les maisons où on devinait cette pieuse pratique pour la dénoncer et en tirer de sanglantes vengeances. Le dimanche, on récitait le rosaire tout entier et on entendait, par radio, la messe de Florence. On ne manquait jamais de faire, chaque soir, une lecture spirituelle en famille.

La femme du fils aîné surtout était particulièrement heureuse de la présence d'un prêtre ainsi son petit garçon, âgé de 8 ans, pourrait apprendre plus facilement son catéchisme je le ui enseignai de mon lit, ayant été obligé de rester étendu pour guérir ma jambe.

Il était difficile de recevoir les soins indispensables sans éveiller l'attention du dehors aussi, par prudence, je ne crus devoir accepter que les soins rudimentaires possibles à la maison massages par les jeunes gens, compresses très simples préparées par les femmes et appliquées par mon cousin remplissant le rôle d'infirmier bénévole. On aurait pu appeler un médecin, mais sa

12

COURRIER FISCAL

Pour obtenir une répanse dan» ce courrier, adresser les demandes de renseignement, à M. le rédacteur du Courrier fiscal, i, rue Bayard, Paris, VIII', en indiquant « nom, le numéro ou le pseudonyme sous lfguel ta réponte doit paraître.

Saintes âmes au purgatoire, 300. A Mon avis, vous pouvez disposer librement ce logement.

J. v. Dax. L'Impôt sur les salaires et pensions se calcule en 1937 comme en 1936. Seulement, l'abattement à la base de 10 000 francs exonéré d'impôt figure maintenant sur les averttssemems. Votre avertissement est exact si le montant de la pension que vous avez touchée en t936 est bien de 37 700 fr. ï« Pour 53 000 francs de revenu global net, soll 43 000 francs de revenu imposable pour un célibataire, l'impôt général sur le revenu au titre de l'année 1038 ressort à 1 140 francs plus 20 soit 1 368 francs.

M. B., 26. Le testament rédigé sur papier libre est valable, mais les héritiers auront à payer une amende de 50 francs lors de son enregistrement.

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CONVALESCENCE L'état aigu de la maladie passé, la couvalescence commence. Période difficile exigeant de la prudence dans les soins et du discernement dans le choix des aliments. L'organisme affaibli, désireux de retrouver ses forces perdues, réclame une alimentation de plus en plus fortifiante. Et cependant, sous peine d'une rechute pénible, il est indispensable de ne donner au patient que des aliments aisément assimilables, tels que le f hoscao qui régénère l'organisme sans fatiguer l'appareil digestif.

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venue aurait suscité des curiosités compromettantes ou indiscrètes. Je ne voulus donc expérimenter d'abord que la médecine populaire, d'autant plus que je ne pensais pas devoir redouter de fracture d'os je demeurai donc dans cette bonne famille toute une semaine pour me reposer des aventures passées et me préparer à celles auxquelles je m'attendais et qui ne manquèrent pas d'arriver.

Nouvelles aventures

Je tenais beaucoup à rassurer la famille que je venais de quitter si brusquement et lui faire savoir ce que je devenais la mère de mon petit catéchisé voulut porter elle-même la nouvelle.

Elle arrive près de la maison lorsqu'elle entend le bruit d'une conversation à haute voix

Découvrez-nous tout de suite est cet homme ou bien on vous prendra tout ce que vous avez, et votre vie aussi.

Ma cousine est courageuse sans se laisser intimider par cette question trop claire, elle frappe à la porte la maitresse de maison sort et. la reconnaissant, feint de lui acheter de menues marchandises et tout bas demande de mes nouvelles on les lui donne à voix basse, elle répond sur le même ton Merci, c'est bien grâ,ce au bon Dieu, mais repartez vite, nous voilà encore en pleine perquisition des miliciens si on vous voit, Dieu sait alors ce qui pourrait arriver.

Le mercredi suivant, en pleine nuit, on m'annonce l'arrivée du maitre de la maison, mon ancien hôte il est fort et courageux, lui aussi en me voyant, il est étonné, ému, et se jette dans mes 1 bras en pleurant puis il m'explique

une salle de bains Installée et si le chauffe- bains ne peut plus actuellement être réparé, votre propriétaire doit vous remplacer cet appareil. G. C., Quimper. La majoration de S0 fixée par le décret du S Juillet 1937, s'appii- que a l'Impôt général sur le retenu de tous les contribuables dont le revenu net global défalcation faite des déductions pour situa- Uon et charges de famille s'élève a plus de 20 000 francs. Z. M., 90. A mon avis, puisque la convention de location est antérieure au 17 Juillet 1935, vous avez toujours droit à la réduction de 10 A. B. V. En matière de contribution mobilière, les contribuables ne sont tenus Il aucune déclaration. C'est à l'administration des contributions directes qu'Incombe le soin de rechercher les personnes imposables et de fixer la base de leur Imposition. L, B. t 481. I» Réponse affirmative. En léguant un Quart en toute propriété et un quart en usufruit, vous permettez Un- pllcltemehl s votre épouse de ne prendre que la moitié de vos biens en usufruit, ouls- que cette deuxième quotité est inférieure à la première. 3" Héponse affirmative. 4», 5« Le prét étant supposé remboursé puis- que vous avez donné mainlevée, cette créanec ne figurera pas dans votre succession.

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tout et refait l'histoire du jour de ma fuite

Les miliciens viennent demander s'il v a des réfugiés dans la maison on leur répond qu'il n'y a d'étranger qu'un domestique de ferme ils veulent le voir mais lui, qui se trouvait comme d'habitude dans la paille de l'écurie, entend toute la conversation et s'esquive adroitement on répond aux miliciens qu'il est sorti ils commencent alors la perquisition, ne trouvent rien, font mine de s'en aller et se postent tout près en surveillance. Sur ces entrefaites, l'un d'eux passe près d'une maison à quelques minutes de là ce sont des fidèles de la Révolution qui devinent ce qui se passe et s'informent curieusement

Vous n'avez rien trouvé, n'est-ce pas

Non, personne.

Ce n'est pas étonnant, mais nous savons bien pourquoi.

Ah 1 et pourquoi donc ?

Tout simplement parce que votre « gibier a a santé par un balcon Ces traîtres m'avaient aperçu de loin et s'empressaient de me dénoncer en donnant tous les détails et en montrant même le chemin que j'avais suivi si péniblement (que Dieu leur pardonne 1). Naturellement, ils reviennent tous à la maison et questionnent de nouveau, s'informant, avec précision cette fois, de l'homme qui a sauté du balcon. Fersonne ne sait rien, naturellement. Peut-être, suggère-t-on, serait-ce un c homme drôle >, comme on l'appelle, qui aurait entendu parler de lui et aurait eu peur mais tout le monde le connalt bien à la ferme on le voit tous les jours, il est au service de la culture.

Pour le moment, les miliciens se con-

Bureau. f Seul votre contrôleur des contributions directes pourra vous donner l'explication de cette augmentation. 2* Réponse négative.

Clochette. t* Puisque vous n'avez pas d'emploi salarié, vous ne pouvez faire partis des assurances sociales. 2. Vos locataires n'ont pas droit a la réduction de 10 Un cheminot remue. ceue personne peut vous donner ses titres de son vivant de la main à la main ou tous les léguer par testament.

Ac. 431. Vous avez droit à l'exemption ae patente par application des dispositions de fanicle 17 de la loi du t5 juillet t88O. Auvergne. La somme uniformément exonérée de rimpôi général sur le revenu pour les célibataires est toujours 10 000 francs. E. G. A., :n. Vous ne pouvez attribuer la qualité de bien propre à votre ni» qira la moitié du matériel de l'usine comme des autres biens meubles composant votre succession. Votre femme doit spécifier la même réserve dans son testament. Il est exact que tes Immeubles échus par succession ne tombent pas en communauté. Lecteur assidu 28. Demande» au trésorier payeur général au cher-lieu de votre département les conditions d'admission et le programme du concours. Il serait bon, avant de vous présenter, de faire un stage chez uu percepteur uu dans une recette des nnances en qualité d'auxiliaire.

N* 57, Dardanelles. Vors ne pourrez bénéficier de l'exemption d'Impôt foncier pendant dix ans que si vous démolisse! cette maison pour en reconstruire une autre a

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tentent de cette explication, ils répondent simplement

Eh bien, nous savons très bien où il se cache nous allons le chercher et nous le tuerons sur place.

Et les voilà qui disparaissent exactement dans la direction que j'avais prise peu auparavant.

On devine combien l'angoisse de mes amis dévoués était grande à mon sujet: tous se disaient avec inquiétude Il boitait si fort. on l'aura certainement vite rattrapé- et, probablement même tué 1

Et, le soir même, deux jeunes gens essayent de se mettre à ma recherche ou au moins de découvrir mon corps. Le lendemain, plus de nouvelles l'un d'eux va en ville annoncer cette disparition angoissante à mon frère, qui n'ose encore rien dite à mes parents. On continue à me raconter les faits Depuis le lundi, les miliciens viennent chaque jour entourer la maison de très bonne heure et, chaque fois, procèdent à la même minutieuse perquisition.(si bien que je ne pus m'empêcher de voir dans la blessure qui m'avait contraint à fuir cette maison la circonstance providentielle qui me mettait plus sûrement à l'abri). Parmi les miliciens actuels il semble qu'il y ait un policier spécial, chargé d'une mission secrète, car maintenant, dans les perquisitions, chose étrange, ils ne brisent plus rien ils ne se préoccupent même plus des objets religieux parfois découverts sous une pile de linge ce n'est pas cela qu'ils cherchent, expliquentils ils ont reçu un ordre spécial de Barcelone ce qu'ils doivent découvrir à tout prix, ce sont les traces d'un grand fasciste qu'ils savent avec certitude avoir séjourné dans le pays ils trouveront sûrement des papiers compro-

la place. Par itlleurt, l'Immeuble étant en mauvais état. vous n'avez pas droit à la remise d'impôt prévu eu cas de vacance de maison.

Jeanne d'Arc. SI vous travaillei seule, vous devez être considéré* comme artisan A mon avts, seules les couturières travaillant a domicile et payées a l'heure peuvent être immatriculées aux assurances sociales. Ignotus, 70. i» Puisque votre locataire commerçant ne vous a adressé aucune demande de renouvellement de bail dans les délais légaux, vous pourrez, en nn de bail, disposer librement des locaux loués. 2. La prorogation légale de Jouissance accordée A votre locataire par la loi du 29 Juin 19i9 devait expirer le 1" Juillet t937. Elle a été prorogée Jusqu'au «•' Janvier 1938 par l'article premier de la loi du 30 juin 1937. Vous pouviez donc, néanmoins, donner congé à la Sainl-Mlcnei pour Piques. Sainte Thérèse, ayez pitié de mot. Le mari pouvait légalement vendre les Immeubles propres de sa femme, en viager, avec son consentement.

Yexpert I», »• Réponse affirmative. Madeleine- Nevers. Adressez una réclamation au siège de la Société. 2* Votre nlle veuve, lie pouvant subvenir aux bcsc'.ns de ses enfants mineurs, vous pouvez comp- t ter ces enfants à votre charge, puisque veut tes avez recueillis a votre propre foyer. En ce sens, arrêt du Conseil d'Eial du 3 Juin 1932. Adressez une réclamation au directeur des Contributions directes, au chef-lieu du département, en joignant l'avertissement litigieux. 3» Une femme veuve avec deux enfants mineurs a droit à une déduction de 15 000 francs à l'Impôt général sur le re-

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mettants. Finalement, après bien des heures de recherches infructueuses, ils découvrent les papiers de l' c homme drôle > son carnet de chauffeur, sa carte d'identité, ses portraits de famille. Le maître de la maison espère que cette découverte donnera satisfaction aux enquêteurs mais le policier, chef évident de l'expédition, après un examen rapide, n'y attache aucune importance Non, ce n'est pas celui-là que nous recherchons le fasciste qu'il nous faut retrouver est un homme instruit qui ne pouvait vous rendre aucun service dans les travaux de la terre.

Néanmoins, le maltre s'attache à démontrer qu'il n'a pas d'autre commensal que ce domestique de ferme cet « homme drôle que ces perquisitions ont naturellement épouvanté et qui a disparu. De guerre lasse, le chef de la bande dit au maître de la maison Nous vous donnons huit jours pour nous déclarer la vérité et nous livrer cet homme que nous cherchons; vous savez où il se trouve, nous en sommes certains si dans huit jours vous ne l'avez pas livré, la justice tombera sur vous, implacable.

Tel fut le récit de mon ami: il n'y avait plus aucun doute, c'était bien moi que l'on cherchait. Mais comment mes persécuteurs avaient-ils eu connaissance de mon adresse ? C'était très simple de Barcelone on savait mon départ pour N., où j'avais pris les eaux, et mon premier hôtelier avait reçu mon adresse d'ici pour faire suivre le courrier or, j'avais donné avec l'adresse réelle un faux nom et, par les lettres, toutes contrôlées depuis le début de la révolution, il avait été facile de me repérer.

Quoi qu'il en soit, mes affaires en étaient pratiquement à ce point on

venu, en aus des lOOOO rrancs uniformément exonérés.

104 C. Je vous conseille d« faire enreglstrer ta reoonnaissance de dette établie au profit de vos neveux. La loi du 25 février 1901 prohibe la déduction de l'actif de succession des dettes eonsentles par le défunt au profit de ses héritiers ou de personnes interposées, a moins que la dette ayant étd consentie par acte authentique ou par acte sous seings privés, ayant date certaine, les héritiers puissent en prouver la sincérité M t'existence au Jour de l'ouverture de la succession.

Un lecttur assidu de « la Croût ». 1» Chaque enfant payera envIron t 100 rrancs de droits de succession. L'époux survivant aura a payer 270 francs s'il est *g« de 50 à 60 ans. Cette fillette aurait a psysr environ 8 S00 francs de droits de succession. Bbandet Uressanne*. Pour ue pu avoir a souscrire de déclaration de revenus, les Français ayant une ou plusieurs résidences en France doivent avoir à l'étranger le lieu de leur domicile, et ne pas retirer de proprlétés. exploitations ou protesslona sises oa exercées en France, un total de revenua supérieur à cinq rois la valeur locatlv» de cette ou de ces résidences,

ttarineau Yonne, 1904. A mon avis, ces réparations voua incombent. S* Sauf conventions contraires entre les parties, te payement du drott d'enregistrement de la location est t la charge du locataire. b&pr. Maison de la Bonne Prene (S* AB*"S 5, me Bayird. P»ri«-6\ Lt gérant L. Vincemt.

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Le P. -O. -Midi nous communique En raison des nombreux départs qui au.ront l1eu de la gare de Paris -Orsay, i* samedi 30 octobre, les trains réguliers sui- vants partiront exceptionnellement ce Joir^- là de la gar,; d' Austrrliti.

Départ Tours-Nantes, 7 beure* Toulouse par Capdenac et Pérlgueux, 7 11 10 Bortleaux-Hendaye et Pyrêuées, 8 6. 4B Bourges-Moniluçon, 9 b. 15.

Seuls les dédoublements de cet traint partiront de la gare d'Orsay.

Les voyageurs qui doivent prendre les trains en question sont Invités à réserver leurs places & la gare d'AusterlItz (Oob. 08-14 et la tulle). Le nombre dei places mises en location n'est pas limité.

me recherchait tous un faux nom. et justement, encore à ce propos, je reconnus une nouvelle action de la Providence à mon égard dans le fait de n'avoir pas eu mon carnet anarchiste complété le jour de la perquisition et de ma chute du balcon; car alors, au lieu de fuir, J'aurais présenté avec confiance mon document sous le faux nom sous lequel ils me cherchaient précisément j'aurais été arrêté à l'instant. Il fallait donc de toute nécessité falsifier mon nom encore davantage. Je l'ai fait en complétant mon carnet anarchiste au moyen d'une petite imprimerie d'enfant dans la maison de mon cousin. D'autre part, mes protecteurs précédents couraient le pins grand danger si on ne découvrait pas ma trace dans les huit jours il fallait aussi parer à ce pressant péril. Pour cela, j'offris à mon protecteur de me livrer moi-même au Comité, s'il le fallait, pour le sauver, lui et sa famille il refusa absolument an surplus, me livrer, tout en m'abandonnant à «ne mort certaine, pouvait le compromettre peut-être plus encore qu'il ne l'était jusqu'ici, puisque, après tout, personne ne pouvait prouver que j'avais logé chez lui et qu'il pouvait attribuer le saut du balcon à l' < homme drôle connu, mais disparu. Une seule question pouvait le compromettre les lettres qu'il avait reçues pour moi sous mon premier faux nom et qu'il ne pouvait nier. Après bien des réflexions et des prières, on adopta cette solution qui arrangeait tout j'écrivis une lettre avec date retardée comme venant de Barcelone et on alla la jeter à la poste dans cette ville. Dans cette lettre, je donnais une nouvelle adresse dans un hôtel. (A tuivrt.)