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Notice complète:

Titre : Manuel du meunier, et du constructeur de moulin à eau et à grains ([Reprod.]) / par M. Bucquet

Auteur : Bucquet, César. Auteur du texte

Éditeur : chez Onfroychez Onfroy (Paris)

Date d'édition : 1790

Sujet : Moulins -- France

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb37243669v

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 2 microfiches ; 105*148 mm

Format : Nombre total de vues : 153

Description : Collection : Les archives de la Révolution française ; 10.3.124

Description : Contient une table des matières

Description : Ouvrages avant 1800

Droits : conditions spécifiques d'utilisation - Collection Les archives de la Révolution française

Droits : restricted use

Identifiant : ark:/12148/bpt6k43814d

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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TÎÏE FRENCH REVOLUTION RESEARCH COLLECTION LES ARCHIVES DE LA REVOLUTION FRANÇAISE

MAXWELL

Headington Hill Hall, Oxford 0X3 OBW; LK


'̃ Eleva àa?i clu Moulut.

Planche 1°


DU M LE R%

ET DU CONSTRUCTEUR DE MOULINS *i EAU ET

Par M. B U OQ U ET.-

Nouvelle Edition revue, corrigée «Si beaucoup augmentée, approuvée par l'Académie des Sciences, & imprimée fous, fon Privilège,

A PARIS..

Chez ONFROY Libraire rue Sc-Vtâûr, N°. 11.


AVIS.

DE L'ÉDITEUR, Notice Hijlorique fur l'Auteur du préfent Mémoire.

Voici le dernier Ouvrage d'un Citoyen prefqu'inconnû & qui cepeiidant a mérité réellement l'eflime & lâ reconnoiflance de fes compatriotes je vais le leur prouver afin qu'ils s'acquittent -de,ce devoir envers lui,

On ne retirait, il y a un fiécle que livres de farine d'un fetier de bled, & il en falloir quatre fetiers par an pour la nourriture d'unfeul homme;la mouture s'eft amélioré depuis, car felon M. de Vauban trois fetiers de bled, produifant livres de pain fumToient pour la .nourriture du foldat.

La mouture économique établie par le fieur Bucquet dans plu fleurs Provinces du Royaume par ordre du Gou-

A


vernement a réduit cette consommation a deux fetiers de bled qui produifént 380 livres de farine Se livres de pain. Cette augmentation de farine provient de la mouture des gruaux qu'on laiifoit auparavant dans le ion parce que les J vices de conftructio.n'des moulins ne permettoient pas de les remoudre ce que le fieur Buquet a rendu facile en perfectionnant les moulins & la mouture. La perte de ces gruaux étoit d'autant plus confidérable, qu'ils contiennent le germe du bled la farine la plus favoureufe la plus fubftancielle & que l'on emploie maintenant a faire les pâtes &. patineriez les plus délicates. Il réfulte de cette perfection des moulins & de la mouture un tiers de bénéfice & d'économie fur la conibmmation des grains en France puifdu'il n'en fauc plus que deux fetiers par an au lieu de trois pour la nourriture d'un homme,& que ces deux fetiers produifént plus de farine & de pain.

Ce bénéfice d'un tiers tant en qualité


qu'en quantité ftyr la confotnmation des grains, eft pour la France un objet- conftdérable, & qui deviendroirmimenfe" f notre Agriculture \étoitr ce qu'elle pourroit & ce qu'elle -devroit êar€>^

L'année commune de lawrécoîte, des grains en France eft de, millions de fetiers. Si la culture étoit .dans tout le, Royaume ce qu'elle eff en Flandre dans l'Ifle de France & dans le pays dcCaux, l'année commune ferait de 80 millions de fetiers au moins & feroit de plus de 160 millions de fetiers fi les landes, bruyères & marais, qui couvrent encore un tiers au moiiis du Royaume, étoient en bonne culture. Dans ce cas la population doublerait la France pourroit contenir 32 millions d'habitans qui con- fommeroient foixante quatre millions de fèriers de bled & nous aurions au moins 96 millions à vendre chaque annéc qui à 12. liv. le fetier en routes efpèces de grains, produiraient un milliard 'î<,z millions, dont moitié réfufoeroit de la perfection des moulins & de la mouture.


Tel eft l'état ou nous devrions être, & voici l'état où nous femmes.

On ne compte en France que millions d'habitans^qui du tems de M. de a Vauban confommoient millions de fetiers de bled & qui n'en confomment ou n'en doivent plus confommér que 32 millions^ en fe nourifTant mieux. C'eft donc fur,, notre confommation une économie annuelle de 16 millions de fetiers qui évalués l'un dans l'autre à 12 liv. le fetier valent millions qui le perdoient chaque année, & que l'on gagne par les moulins & la mouture économique. Or depuis vingt cinq ans au moins que cette mouture eft établie le fieur Buquet a donc enrichi la France de quatre milliards 800 millions.

Quel eft le François qui ait enrichi fa Patrie auffi prodigieufement pour le prêtent & plus encore pour l'avenir Et quel eft celui qui pour faire autant de bien aurGit eu comtne M. Buquet, le courage de facrifier le tems le plus précieux de fa vie fa fortune, fa tran-


quillité & fâ fanté ï Il encres-vrai qu*ërr parcourant Ies Provinces du Royaume par ordre du Gouvernement pour y réformer les moulins & la mouture le fieur Buquet n'a éprouvé que, des contradictions des persécutions qu'il a même plufieurs fois rifqué fa vie parcequ'on le regardoit comme rinftrument d'un affreux monopole ,"& cela tandifque par-tout des procès-verbaux authentiques conftatoient les fuccès de fes opérations ( i ) enfin il eft également vrai que ce bon citoyen n'a reçu aucune récompenfe, & qu'on n'a ceffé de le perfécuter que depuis que fa vieilIeflé fes infirmités & fon malaife ont défarmé fes ennemis. Dans cet état de détrelîè le fieur Buquet n'a pas ceffé de fe rendre utile le Mémoire fuivant n'eft qu'une nouvelle édition corrigée augmentée dineremment rédigée, de fon Manuel du Meûnier & du Charpentier de Moulins

( i ) Voyez le Mémoire in-40. imprimé à Dijon en & qui fe vend chez le fieur Buquet.


imprimé par ordre du Gouvernement en l'approbation de l'AcadcmiexlÇoyale des Sciences. Il èit auffi l'Auteur du Traité pratique de la Conférvation des grains & farinesr&_d10bfervations fur la Boulangerie, qu'il a publié en Il'1)1,, en deux volumes in- 8°. avec figures

ce qu'a fait le fieur Buquet noiilance de le.; compatriotes.

Il nous relie un devoir a remplir c'eil celui défaire connaître le respectable auteur de tout le bien 'qu'a fait le fleur Buquet, & dont il l'eut certainement fait récompenfer s'il émit relié en place. Nous ne nommerons point ce Minière parce que' nous n'en avons pas la permifïion niais nous dirons que c'ell fous Ion Mi- Royales d'Agriculture., les Chaires d'Economie Rurale les Ecoles Royales

4iinli que Cciui-ti,


Mines & cette, précieufe liberté du commerce des grains, pour laquelle il lui a fallu combattre tant d'efprit de corps tant d,e préjugés tant de cabales & vaincre tant de réfiftances.

C'eft ce Ministre qui par tous ces crabliflemens & par tous fes foins pour l'Agriculture, a conquis à lui feul pour îerRok, une grande partie de fon Royaume, par les défriehemens immenfes qu'il a occafionné. C'eft auflî à ce Miniftre d'Etat que les Lettres font redevables des richeffes étonnantes & uniques que nous a laine le célèbre. feû Court de Gebelin le Génie le plus vafte que la France ait produit, & reconnu pour tel par toutes les Académies par tous les vrais Savans ce que nous lemmes en état de prouver par fa Correfpondance. C'eft ce Minière qui a intéreiïë les fàvans Voyageurs à recueillir dans toutes les parties du Monde les manuferks les livres & les monumens dont Gebelin feuï pouvoit nous faire çonnoître le mérite enfin


c'eft encore à ce Miniftre qu'on fera, redevable de la continuation du Monde primitif, par les foins qu'il vient de prendre pour acquérir & conferver les livres les manufcrits & tous-les matériaux néceffaires pour achever cet excellent Ouvragew


M X K AIT du fécond Programme publié par î 'Académie des Sciences en tj8 f pour le Concours par Elle propo fi fur les moyens de perfectionner les Moulins la Mouture économique.

LA féconde pièce, qui a fixéporte pour devife ces mots multa paucis, L'Auteur de ce Mémoire a préfenté d'une manière très-exaâe tout ce qui concerne la Mouture des grains & particulièrement les procédés qui font propres à la Mouture économique il eft entré dans tous les détails rélatifs à la conftruftion des moulins, rde ceux en particulier qui font déflinés pour la dernière de ces montures & prenant pour règle fa propre devife, il s'eft appliqué à réunir beaucoup de chofes dans un Mémoire peu étendu ces connoiflances., raiemblées avec autant d'ordre que de clarté font proprement un précis des meilleurs Ouvrages qu: ont été publiés fur cette matière. >


LES Commiflaires nommés par l'Académie pour lui fendre compte du Mémoire fur les moyens de perfectionner & qui a obtenu l'AcccHir en ayant rendu compte à l'Acadé- mie, elle a jugé que cet Ouvrage étoit digne d'être imprimé ious fon privilège. Au Septembre, 1786. Jt certifie leprêfent Extrait conforme au jugement de l'Académie* A Paris, ce 5 Septembre 1786.

Le Marquis DE ConooRCET Secrétaire Perpétuel.


ôbfervariohs préliminaires.

LE premier des Arts eft celui qui eft la fource & l'aliment de tous les autres qui fait naître toutes les matières premières & particulièrement les grains.

Par fa néceffité pour nos premiers besoins l'art de la conftruclion des moulins & de la mouture eft le fecond.

Ces deux arts les plus utiles font cependant les plus négligés les moins perfectionnés parce qu'en général les hommes ne connoiffem point leurs véritables intérêts parce que la Capitale eft habitée par la plus grande partie des propriétaires &' des Capitalistes qui préfèrent le monopole & l'agiotage de l'argent & des papiers à des fpéculations fur l'Agriculture & fur les arts & métiers utiles à moins qu'ils n'obtiennent des


Commerce & l'indultrie font gênés par des impôts indirects, des réglemens dés prohibitions & des L'art du Meunier a tout au plus vingt années de date je veux dire que ce n'eft que depuis environ vingt ans qu'on a répandu des ^lumières utiles fur l'arc de conflruire les Moulins à bled de dreflèr & rhabiller les meiiles d'étuver nétoyer & conferve. les grains & d'en tirer par la' mouture & la bluterie le meilleur produit poffyle.

On commence à convenir qu'un Meunier doit connoître

il. Les qualités des différentes efpètes de grains qu'on eft dans l'ufage de réduire en farine.

x°. La manière de les nétoyer & de les étuver avant de les moudre.

3Q. La conftruaion de toutes les pièces d'un Moulin leurs rapports entre elles leur méchanifme leurs effets dans les différentes efpèces de moutures pour pouvoir faire ou faire faire a-propos & convenablement les conftruûions & réparations néceflaires.

Le bon choix des meules la manière de les fécher & dreffer,

5 9. L'efpèce de rhabillage- des meules qui convient pour la différente mouture de chaque


efpèce de grain Séparément, pour celle des bleds mélangés des bleds humides des bleds fecs ,&c.

6Q. Les différentes efpéces de mouture.

Les différens bluteaux employer felon les différentes moutures & les différens produits qu'on en veut tirer.

8°. es mélanges de farines les plus avantageux pour le peuple.

L'art de conferver les farines.

Tous ces traités & détaillés dans quelques Ouvrages qui ne font pas (ans mé~ rite j'en extrairai ce qui me conviendra pour composer l'ouvrage demandé par l'Académie j'y ajouterai les fruits de mon expérience & de mes réflexions je tacherai d'éviter les phrafes inutiles, d'être exa# méthodique & clair & dé dire enfin beaucoup de chofes en peu de mots multa paucis c'efl; ma devife.

Le vœu de l'Académie étant fans doute derépandre l'inftruâion dans une clafîè d'hommes communément peu lettrés & fur un art en général peu connu, je m'attacherai à me faire' comprendre aux Conftruâeurs de moulins & aux Meuniers en ne parlant que la langue de leur art & en n'employant que les termes & expreffions. qu'ils connoiffent.

Pour éviter autant qu'il m'eft poffible le^re-


proche d'avoir outre-paflë les bornes du Programme de l'Académie par mes détails j'affirme la pro-*

« En » on ne perfedionnoit pas en même tems l'art de » monter de meules » les différentes efpèces. de montures qu'exigent » les -différentes qualités de grains & l'art de la » bluterie toutes corinoifiancès qui font peu com» munes & qui ̃font infëparabîes de l'art du » Meunier & du ̃ Programme: de l'Académie »• félon moi. » i

Dés Moulins à eau de pied ferme.

Les Moulins à eau fe diflinguent en Moulins de pied ferme Se Moulins fur' bateau.- Je ne parlerai de ces derniers qu'à l'article des changemens à faire aux Moulins ordinaires.

Les Moulins de pied ferme font ainfi notnmés parce qu'ils font bâtis folidement fur le bord des rivières il y en a dé quatre fortes, favoir: i°. Les Moulins en dejfoûs dont la roue k aubes tourne dans une reillcre courfier ou courant d'eau qui la prend par deflbus.

z°. Les Moulins en dejfus dont la roue 1 pots, ou au guets reçoit l'ea& en deflîis par un conduit


ou canal, îorfqu'elle a aflêz de ttûte & pas afiear de volume pour faire tourner en deflbust 30. Lts Moulins pendans- placés fous les, ponts des rivières navigables,, & dont la roue à aubes s'élève ou s'abaiiïc. fuivant, la hauteur de .l'eau. Les Moulins à connus que dans nos Provinces méridionnales où fon en fait ufage., je vais en donner une idée. Varbre, tournait, de ce moulin eft vertical fon bout fupérieur cit armé,d'un fer d'environ deux pouces en porte la meule courante • liorifontalement vers le bas il porte une roue -horifontale d'eoviron_jtrois pieds de diamètre. L'extrémité inférieure de cet arbre fe termine. par un pivot de fer tournant fur une crapaudine d'acier fixée fur un palier au bas de la cuvette. La roue de ces moulins eft k aubes inclinées elle eft enfermée dans une cuvette ou tonneau en maçonnerie fans fond auquel aboutit un ̃̃' courfier aufli en jnaçonnerie d'environ un pied de diamètre plas ou moins félon la force de l'eau qui entre avec précipitation & obliquement par ce courtier dans .la divette oh ne trouvant pas pour fortir d'ouverture *auiîï grande que cellé.'par laquelle elle ell entrée elle le gonfle & forme dans cette cuvette un tourbillon qui force la roue de tourner ai'ec elle en même tems elle s'échappe par les intervalles que les aubes ont entre élles elle fe*i


par 'le fond dc là cuvette & s'écoule par le côte d'aval ou l'on a ménagé'une pente. Ces moulins ont des défauts, dont le parlerai en faifant la description du gros, de fer & de. l'anille ̃ & à l'article qui- traite des défauts des moulins ordinaires cuvette, &c. ̃ 'Pour me renfermer dans le Programme déj'Academie, je ne décrirai que les Moulins en deffous en -deffus dont la' • conftruaîon cilla' même avec la feule différence ci-devant énoncée ils font de tous les Moulins ceux qui font le meilleur fervice & le plus continuel.

Les Moulins de pied fe*rnë~oni fur Xous^fës autres un grand avantage, c'eft de pouvoir établir dans leur partie fupérieure des magasins dans lefquels on peut à peu de frais manœuvrer les grains les rafraîchir, cribler & nétoyer avant de les moudre. fe vais d'abord en décrire les différentes parties. § I 1 1.

Defcriplion de loutes les Pièces d'un Moulin économique-

La Roue. Dans tin grande partie des Provinces de France on eft dans l'ufage d'employer des Roues de dix à douze pieds de diamètre, & des Rouets qui n'ont qu'environ quatre pieds de diamètre cette difproportion dans la hauteur de la Roue défavantage le moulin.


lorfque le Heu le permet, il faut donner à la Roue un plus grand diamètre il eft plus avant tageux pour la force de l'eau & pour celle du Moulin dont la Roue eft le lévier plus un levier eft long plus il opère de force ainfi lorfque l'eau eft affez forte il faut donner k la Roue un 'diamètre de dix-fept pieds quatre pouces ou environ jufqu'à l'extrémité des aubes fur vingt à vingtquatre pouces d'aubage c'eft-a-dire de la largeur de la reilière ou du courfier & la Roue doit avoir vingt quatre aubes d'environ deux pieds de largeur chacune.

chute ne foit pas aflez forte l'aubage & le fond du glacis ne doit avoir que douze à quinze pouces de largeur le diamètre de la roue ne fera que d'en,viron treize pieds & demi on 'y pourra mettre trente aubes au lieu de vingt-quatre: il eft effentiei qu'elles foiertt d'une bonne longueur, telle que celle de dix-huit à vingt-quatre pouces, afin d'éviter le reflux de l'eau & que le ceintre de la roue ne touche point, ou très-peu, à l'eau ù on mettoit un plus grand nombre d'aubes l'eau pajotteroit dans leurs intervalles ce qui augmenteroit la refiftance de la roue & retarderoit lé mouvement du moulin en général plus l'eau eft forte & moins il faut d'aubes.

Lorfque la chute d'eau d'un moulin en deflèus


eft foïble quoiqu'il y en ait beaucoup il eft éffentiel de tenir la roue les aubes fort larges, c'èfl-à-dire, d'environ trois à. quatre pieds & la reillère à proportion alors le volume d'eau fupplée à la chute & accélère le mouvement de la roue.

Les Aubes. L'aube doit être faite de bois d'orme c'eft une petite planche attachée aux coyaux fur le ceintre ou jantes de la roue. Les aubes font les bras du lévrier elles font, aux Moulins à eau ce que les ailes font aux Moulins k-X£nu__elles doivent être placées droites fur la roue ce non inclinées leur inclination feroit pajotter l'eau, & retarderait le mouvemBg/' de la roue.

Une roue dont le nombre d'aubes eft double tourne plus vite que celle dont le nombre d'aubes eft fimple il faut qu'elles foient difpofées de façon que deux aubes foient dans l'eau pendant que celle d'avant centre, & que celle d'après en fort en tout quatre aubes agiflantes à la fois une qui entre dans l'eau, deux qui font dans l'eau, & la quatrième qui en fort.

Les Coyaux font deux petites pièces de bois entaillées fur la roue.

Les Auges. A l'égard des Moulins en-deffus il faut que l'ouverture des Auges ou pots de la roue foit proportionnée à la force & à la quantité de


l'eau lorfque les pots ne font pas aiïez ouverts l'eau rejaillit fort de la roue & nuit à fon mouvement qui doit toujours êtte lefte ;à l'égard de leur nombre il faut fuivre les mêmes règles que pour les aubes.. L'arbre tournant eft: l'axe de la roue & du rouet qui font en dedans du Moulin cet arbre eft le centre du mouvement du Moulin ainfi il doit être proportionné à fa force & à celle de toutes les pièces fur lefquelles il doit agir il doit avoir environ féizè a vingt pouces de gros, en quarré.

Les Tour rillons & les Ëèkimarts. les tourrillons qui. font les bouts de rer dont les extrc(, mités -de l'arbre tournant font armés doivent être dans fon plein milieu ils doivent être fupporccs par des plumarts de fonte ou de cuivre, qui doivent leur fervir de chevet pour les faire tourner plus gai & avec moins de frottement. La forme ordinaire de ces tourrillons efl défavantageufe pour les petits Moulins fur tout » en ce qu'elle occafionne un frottement qu'il eft effèntiel de diminuer. Cts tourrillons ont ordinairement fix à huit pouces de tour & portent fur des plumarts de fix à huit pouces de longueur.. Lorfque ces plumarts font de fer ou de cuivre le frottement eft encore confidéi-able mais lorf- qu'ils font de bois comme dans la plupart des:


petits Moulins alors le frottement eft bien plus confidérabîe & retarde beaucoup le jeu du Moulin. Pour remédier ces înconvcniens il faudrait que les tourrulons furent moins gros moins longs & qu'ils foflcnt terminés par une boule d'acier qui porteroit fur des plumarts de cuivre incruftcs fur le chevrefier qui les tient en équilibre ces tourrillons n'auroicnt ainfi pas plus d'un pouce de frottement & les petits Moulins fur-tout y gagneroient beaucoup.

Le Rouet eft une Roue à dents ou aluchons y ad/iptée fur l'arbre tournant dans la cave Moulin pour engrener, dans les fufeatfx de la lanterne. Ses dents aluchons pa chevilles font de petites pièces de bois caillées foit quarrément foit en plan incliné. Le diamètre du rouet doit être proportionné à celui de la roue ainfi en fuppofânt le diamètre de la roue de dïx-fept pieds q ;atre pouces tel qu'il eft indiqué ci-devant, celui du rouet doit être de huit pieds, c'eft-a-dire toujours un peu nioins de la moitié du diamètre dc la roue. Quand on lui donne la moitié jufte du diamètre de la roue cela diminue la force du levier ou de la roue & rallentit fon mouv ement.

Si le Moulin a beaucoup d'eau le rouet doit avoir qu irante-huit dents à fix pouces de pas ou d'intervalle rune de l'autre il eft neceffaixe que


ces dents ayent une ligne dejpefite par pouce» fôivant l'épaiffeur du- rouet y c'eft-a-dire que fi le ceintre, la bande île parement ou le chant^au (termes fynonymes^ fix ou huit pouces de large la dent aura/itf à huit lignes de pente, afin que .les fufeapx^de la lanterne quittent plus^facilement lesdénts du Rouet il efl plus avantageux, de /donner cette pente aux lumières ou trous que l'on fait dans le chanteau du rouet pour y enfoncer les dents que fur la tête des dents mêmes ce- pendant on donne quelquefois cette pente aux parce que cela eft plus facile.

Si le moulin a peu d'eau le Rouet doit avoir jusqu'à 6 & même 6o chevilles, En général, fi l'eau eft forte le pas du rouet doit être long & par confcquent avoir moins de chevilles & fi l'eau eft foible fon pas doit être plus court il doit avoir plus de chevilles.

Les Embrâfurcs. du rouet font des pièces de bois qui fe croifent pour four-enir la circonférence du rouet elles. doivent être fortes à proportion de fa groffeur.

La Lanterne eft un pignon à jour fait en forme de lanterne compofé de deux tourtes ou pièces de bois rondes autour defquelles font les fufeaux dans lefquels engrenent les dents du rouet. Cette ianterne eft fixée fur le gros fer qui trayerfe les


la meule courante. D'après les proportions du rouet ci devant indiquées dix-neuf pouces va fort, on peut mettre jufqu'à dix & même douze fiifeaux a la lanterne, & toujours de même pas 'que le dents du rouet le Moulin fera plus doux la meule tournera plus rondement elle s'ufera moins la mouture lè fera mieux & ce qu'on perdra en viteflè on le gagnera par la qualité de la mouture & par un. plus long fervice du Moulin. Les proportions enrre roue le rouet la lanterne & la meule courante doivent être telles que 40 ou 48 dents du rouet & huit fufeaux de la lanterne opèrent cinq ou fix tours de la lanterne & de la meule contre un tour de la roue. D'après cette règle on doit préférer le nombre pair des dents du rouet & des fufeaux de la lanterne au nombre impair. Il y a deux manières de faire la lanterne favoir à fufeaux droits & a fuseaux inclinés» Celle à fuseaux inclinés le nomme Lanterne à ferelne. On fait aufG les fufeaux en bois ou en {et;


ceux de fer durent plus long-tems & s'ufent moins que ceux de bois mais ceux-ci ont le mouvement plus doux, & ceux de bois de gayac fur-tout font préférables parce que le frottement en eft plus doux & plus folide.

Les'dents du rouet & les fufeaux de la lanterne ayant la même inclinaifon le choc plein qu'ilsfe donnent en tournant eft auui vif que des coups de maillet & fi les fufeaux font de fer ce choc caufe au rouet un ébranlement qui occafionne fon écartement à moins qu'il ne foit etréfillonnc ou foutenu par derrière avec des pièces de bois qu'on nomme etréfillons qui prennent dans le milieu des deux embrasures, un bout à la roue & l'autre au. rouet. Ce choc faifant le même effet fur l'arbre tournant & fur le gros fer les fait vaciller leur fait faire des heurtemens des foubrefauts fait bourdonner la meule, & la mouture eft inégale & grofficre fur-tout lorfque la roue a beaucoup de vitefie.

Lc dérangement n'eft pas fi confidérable lorfqne la chute & le courant d'eau font foibles & que les fufeaux font de bois mais la lanterne à fereine eft toujours fujette à fe déranger de pas lorsqu'on defcend le fer ou que l'on cale le chevrefier c'eft-a-dire la pièce de bois qui lui fert de chevet, & fur laquelle pofe l'axe ou le grand arbre du Moulin ainfi il faut préférer les lanternes à fufeaux


droits & de bois qu'on peut étréfillonner lorf qtiïls dardent un peu c'eft-à-dire qu'on étaye ces fufeaux par de petits ctrefillons qu'on place horifontalement, & qu'on fait entrer de force entre chaque- fufeau. Le Palier eft une pièce de bois d'environ un pied carré fur neuf pieds de longueur entre fes deux appuis, & dont les deux bouts taillés en dos de carpe pofent fur deux pièces de bois qu'on nomme brayes. Cette forme de dos de carpe en nécelTaire pour alléger la meule plus droite.

Le palier fervant à porter le gros fer fur lequel la lanterne & la meule courante font arrêtées il eft évident que fa force doit, être proportionnée à la péfanteur des meules & à la force du Moulin. Les deux Brayes qui fupportent le palier font deux pièces de bois chacune de fix pouces en quarrë; pofées en travers du befroi dans lequel elles entrent par une rainure à couliflè.

Le Béfrol efl compofé de quatre piliers de pierre ou de bois debout qui foutiennent la charpente du Moulin ou l'étage des meules.

La Trempure eft une pièce de. bois de cinq à fix pouces de gros & d'environ neuf pieds de long, qui fait l'effet d'une bafcule ou d'un levier il fert à haufTer'& bailler le palier à volonté. La trempure traverfe" fous le plancher des meules & reçoit dans l'un de fês bouts un pièce de fer debout, qu'on nomme


` épée de la trempure, qui k travers d'une..des braies. A l'autre bout de la trempure eft attachée une corde qui va s'arrêter à côté de la huche & qu'on charge d'un poids par le moyen duquel on fouléve cette trempure. -Quand -on tire ce poids, on Soulevé la braie qui porte le palier & l'onécarte ainfi plus ou moins la meule courante. On m'a propofé il y a longtems, d'employer pour l'allégement de la meule une efpèce de cric fous le palier au droit de la pointe de fer, je n'en ai point approuvé l'ulage in/. parce que ce cric eft plus couteuk que la trempure 2°. parce que l'ufage de la trempure eft plus facile pour le Gardemoulin parce que le Garde-moulin doit conduire à la fois & fans fortir de place les trois Couvernaux du Moulin favoir l'anche le bail bled & la trempure; il doit avoir une main à l'anche pour tâter la mouture & en juger la qualité; il doit tenir de fautre main le bail bled & la corde de la trempure; le bail bled pour donner plus ou moins de bled dans la meule, felon le broyement que l'on veut faire & la trempure pour alléger ou approcher c'eft-a-dire hauffer ou baifler la meule; félon que la mouture fexige 4°" c'eft que le Gardemoulin re pourrcit pas gouverner fi facilement ce cric avec l'anche & le bail bled.

Le âros Fer. La meu!e courante eft fupportée par un arbre de fer ou gros fer, dont ie bout


fupérieur fe nomme Papillon la partie au-defîbus du papillon fe nomme la Frefée le bout inférieur de cet arbre fe nomme le Pivot & la partie qui eft entre la fuiée & le pivot fe nommé le corps de l'arbre.

Le papillon entre dans l'anille & porte la meule courante.

Dans un Moulin d'une force ordinaire le corps de l'arbre de fer doit avoir environ trois pouces. de largeur fur un pouce & demi d'épaiffeur, depuis la fufce jufqu'au commencement du pivot.

Le pivot du gros. fer porte fur une efpèce de pas de métal qu'on nomme crapaudine; il eft eflêntiel que cette crapaudine foit dans le plein milieu du palier, afin que la pointe du gros fer foit bien droite & au niveau du milieu de l'arbre tournant.

La fufée du gros-fer doit être ronde elle doit avoir environ fix à huit pouces de long fur dix pouces & demi de circonférence toujours fuivant la force du Moulin il faut lui donner environ deux lignes de plus dans le haut que dans le bas. Si cette augmentation du haut de la fufée étoit plus fenfiblè elle allégeroit trop la meule la feroit bourdonner & en même tems cela pourroit faire grener c'efl-à-dire faire paflèr le grain entre les boites & la fufée pour venir tomber & le perdre fur la lanterne.' Si l'eau eft foible on


fera là fufée plus petite,'le Moulin en tournera plus leffement. On diftingue dans le papillon les plats & les les plats font les côtés !es plus larges, les bouts font les côtés les plus étroits.

Le papillon doit avoir deux » pouces de -largepar en bas fur les plats revenant à. deux pouces moins un quart par le haut & un pouce & déni par en bas fur les bouts venant à un pouce & un quart vers le haut. De cette manière l'anille ne porte pas fur les épaulemens ou rebords de la fufée & la meule fe dreffe facilement. Lorfque, par le frottement la fufée s'ufe plus d'un côré que de l'autre, & qu'il fe forme vers le haut des livres ou "retords ces rebords portent fur les boitillons «font échauffer le fer & gênent pour approcher la meule le moyen d'y remédier eft de faire porter le fer à la forge de faire bien arrondir la fufée, bien limer & adoucir les inégalités, & de remettre le fer dans le plein milieu de la meule giflante.

La Bo'uc & les Boitillons fervent à contenir la fuik dans l'œillard du gite la boite eft une efoepe de noyau ou de moyeu rond de bois d'orme, creuté dans le milieu, ou l'on place deux pinneaux ou boitillons de bois de cormier allant de bout en bout de 3 à 4 pouces en carré fur 6 à 7 pouces de longueur pour contenir la futée. OR--


en dans rufage de faire une boite ronde mats j'ai obfervé qu'en la faifant quarrée dans la longueur des deux tiers de l'cpaifl'eur de la meule, &. le refte rond la boite duroit dix fois plus, & n'étoit pas fi fujette à deflérer le fer. Les deux boitillons font contrebandes par deux autres morceaux de bois pofés en.:fens contraires ou de plat en plat, qui fe nomment faux bouillons; ils fervent à foutenir les boitillons & le bourage de chanvre & de graiffe dont on garnit la fufée du grosfer. On peut employer pour faire la boite un bon vieux moyeu de charette parce qu'ayant fait fon effet il n'efl plus fi fujet a travailler que le bois neuf qui en fe gonflant pourroit faire fendre la meule. Pour éviter cet effort de la boite il faut encore avoir la précaution de la fréter c'eft-à-dire de la cercler de fer bien exactement. L'Anille efl une pièce de fer ayant la forme de deux C adofles D~C au milieu' de la quelle eft un trou carré qu'on nomme l'œil de l'anille & dans lequel entre le bout du papillon.

L'anille eft incruftée & fcellée avec du plâtre ou du plomb, dans le milieu de la partie intérieure de la meule courante; fa grandeur & fa forme doivent être proportionnées à la grandeur & épaifiéur de la meule & à la grandeur de l'œilla^d ou trou de la meule.

On diftingue dans Manille le corps & les


bras le corps eft la parae du milieu & qui a dans fon jufte milieu un rrou quarré. La longueur dti corps de l'anille doit^ être d'environ quinze pouces, non compris Ieî7b*as qui doivent avoir la même longueur au plus. S'ils étoient plus longs, la meule ne fe manieroit pas fi bien ils empêcheroient de dreffer la meule & d'en pefer les bouts avec facilité.

Dreffer la meule. c'eft la charger du côtÉ oppofé à celui qui baiffe. Pefcr la meule c'eft chercher fon équtlibre"ën appuyant fur les quatre points pour voir fi elle ne pèfe pas plus d'un côté que de l'autre.

L'anille dans toutes fes parties doit avoir environ deux pouces & demi d'épaiffeur fur environ cinq pouces &. demi de large.

Les quatre Pipes. Pour dreffer les meules con-' venablement on fe fert de quatre petits coins de fer qu'on nomme pipes. Ils doivent avoir environ trois lignes d'epaiffeur fur deux pouces de longueur être plus minces en bas qu'en haut; on les enfonce à coups de maire entre le papillon & l'anille pour relever ou rabaiffer la meule du côté des plats ou des bouts qui l'exigent. La largeur de ces coins doit être moindre que celle du papillon, afin de pouvoir les ferrer au befoin. Depuis quelques années on a trouvé une manière plus commode de dreffer le fer de la meule fan<


Il

le moyen

dans une boite qu'on de prefïïon de chaque côté fur la longueur & 'une. autre k chaque bout fur la largeur pour faire couler la poëlettè ces vis fe ferrent avec des clefs; cette machine épargne beaucoup de main d'oeuvre diminue le chaumage du Moulin & ménage la crapauditie.

Par économie on fait faire la crapaudine a trois pas quand elle n'en qu'un quatre vis fuffifent fur fa longueur. Il arrive quelquefois que la pointe du fer fiffle ou fait du bruit eri tournant & qu'alors la meule s'allège ou fe fou- lève toute feule fahsy toucher en voici la raifon: quand l'acier eft dans le feu il fe gonfle & s'allonge, de même l'acier de la pointe du gros-fer s'échauffe & le gonfle en tournant & occaHonne le foulcvement de la meule mais cela ne dure pas longtems parce que l'acier s'ufe, & la meule fe rapproche toute feule. En pareil cas lorfqu'oj» voit que le fer s'échauffe trop il faut arrêter le Moulin, vuider le pas, c'eft-à-dire ôter l'huile qui s'y eft encraffee Se le rafraîchir avec de l'eau froide cela durcit l'acier du pas & de la pointe en iuite on les effiiie & l'on y remet de la

nouvelle huile d'olive.


IL convient que la pointe du fer foit en pointe 'd'oeuf,- plus ou moins fine félon la forte du Moulin & la pefanteur dans un Moulin foible fi la pointe du fer eft ^roiTe elle ledéfavantâge. Pour remédier^ l'inconvénient de l'échaufFemerit de cette poirite"V"dë"fdn"iifflë_ment & du foulèvement de la meule, on a imaginé de faire faire le pas ou la crapaudine d'un métal compofé de cuivre, d'étain fin & de régule d'antimoine fondus enfemble ces crapaudines durent beaucoup-plus fongtems, & pour les ménager encore, on a foin, chaque fois qu'on fait recharger d'acier la pointe du gros-fer de le faire tourner pendant huit jours fur une crapaudine d'acier pour le polir l'adoucir, afin que fon frottement lui- le pas métallique foit enfuite plus doux. Quoique cette crapaudine de métal foit meilleure on Ce iert encore généralement de celle d'acier.

Les -nuées. Il y a dans un Moulin deux meules placées horifontalement l'une fur l'autre la meule inférieure eft à demeure & fe nomme la mcuU gijfumc ou le guc. La meule fupérieure eft mobile & tourne fur l'autre; on la nomme par cette raifan la meule courante.

Il faut beaucoup de connoî^nces théoriques & pratiques pour bien choifir les meules.

En général elles font médiocres lorfqu'elles font rougeâtres noirâtres & à grands trous &


elles font bonnes lorfqu'elles font à petits trous & bien pcrfiilces on en trouve de femblables k Clerac Ncrac & Bergerac. Il y a aufil dans ces Provinces une autre efpèce -de -pierre dont on, -fait des enfemble le feigle, le maïs ou bled de Turquie les pois & les fèves dont les pauvres font leur pain dans ces Provinces. Ces meules font fi tranchantes qu'elles ne donnent que quinze vingt livres de fon par quintal de grain. Les meule de la Ferté fous Jouarre, en Brie, font les meilleures pour la mouture des bled? feptentnonaux elles développent mieux le fon au Lroyement il y a encore d'affez bonnes carrières de pierres à faire des meules à Mpntmirail & fur les frontières de la Champagne mais elles me font pas fi bonnes que celles de la Ferté fous Il v a une autre carrière à meulière a Oulbec en Normandie la pierre en etl trop tendre elle fait la farine molle & lourde cependant étant bien choses ces meules fcroient un bon moulage pour les bleds étuvés & très-fecs. J'ai vu employer les meilleurs meules d'Oulbec en gite avec une meule courante de la Ferté tous Jouare elles faifoient un très-bon moulage. La meule giffante doit être d'un grain blancbleu foncé plein & doux elle doit cu moins


ardente ou moins tranchante que la meule courante pour en foutenir l'effort. • Une meule ardente eft une meule coupante par fes inégalités naturelles & par cclles qu'on y a faites en" la piquant. Les meules. font plus ardentes à proportion que la pierre dont -font compofées eft plus dure, & qu'il faut les rebattre', repiquer, ou rhabiller mpinf ibuvent. Ceft la quantité & petirefiè des'trous qui rendent une meule bien ardente. Ces petits trous, en terme de meunerie, fe nomment èvdlleurcs ainfi une meule bien éveillée eft une meule bien ardente. Une meule à petits trous s'éclate moins & prend mieux fon marteau.

Pour les meules ardentes, il faut préférer les pierres meulières blondes, œil de perdrix, un peu tranfparentes, Cernées de petites parties bleues & blanches & de petits trôus, parce qu'elles font plus ferrées & plus approchantes de la nature du caillou.

Comme les meules d'un grain égal font trèsrares, & que la plupart le trouvent riîeferde veines dures & tendres de grands & petits trous, on cil obligé de retravailler ces meules, qui, après ce travail, ne font pas toujours fans défauts. Les fabricans de meules en compofent de plufieurs morceaux fem6lables, qu'ils choififiènt, appareillent, lient & maftiquent enfembleavec du plâtre.


Ces meules ont excellentes lorsqu'elles ont été «ompofces avec foin mais le plâtre employé pour les malliquer, retenant beaucop d'eau, ces meules font plus long-tems à fécher & j'en parlerai en-,core à l'article du féchement des meules.

Lorfqne les deux meules font également artlentes cela défavantage le moulin; il tourne en. approchant au lieu de tourner en allégeant ce oui rougir la farine & les gruaux par les particules de fon qui s'y mélent on conlomme le grain en recoupes

Les deux meules doivent être absolument de même diamètre autrement la plus large ferait ufée parie frottement de la plus étroite, ce qui lui feroit prendre des lèvres faillies ou rebords qui empêcheraient la farine de s'échapper d'entre elles à fur .& mefur-e du broyement, l'échauffe:roient & la rendroient fableufe.

Des meules de fix pieds deux ou trois pouces de dkmètre, fur douze à quinze pouces d'épaiffeur pour la mcnle courante, & de quinze à dix-huit pouces pour la meule giflante iont d'une bonne proportion pour un moulin qui doit moudre quinze a vingt fetiers par jour; mais au-deflous de quinze fetiers elles doivent être plus petites & moins lourdes ainfi que toutes les autres pièces du moulin dont la force doit être proportionnée à celle de la chute & du courant d'eau.


Lorgne l'on a fait choix de bonnes meules, il faut les préparer les faire fécher les piquer les monter toutes opérations dont je traiterai lorfque j'aurai fait la defcription des autres pièces du moulin.

Les Archures. Lorfque les meules font -bien- montées, on pofe les archures autour d'elles. Les archures font une- efpèce de coffre ou dereaiflê' ronde qui environnent les meules.

Les Çoiiyer^aux. Les planches avec lefqneUe? on couvre & ferme cette coiffe fe nomment les couverçaux elles doivent être bien jointes & bien dores pour empêcher l'évaporation de la farine.

Les Trégiions Porte- trèmions & Frayon. Au-defius des archures ,on place les trônions ou chevrons qui foutiennent la trémie & les porle-trémions ou fitppors des trémions, au milieu defquels efl !e frayon qui doit être dans le milieu de l'œillard. Le frayon eft une efpèce de pignon incrufté dans le bas au corps de l'anille &'quï frotte contre Wwgct pour faire tomber le bled. L'Auget cil une boîte longue inclinée & placée faus la poime de k trémie, pour recevoir le bled & le conduire dans l'osillard } il doit être bien fufpendu fans toucher au cul de la trémie pour qu'il pui;lè bien fè régler à prendre également le' blcd ou le gruau quand' on le remoud.


La Trémie eft un entonair quarré de bois,, dans lequel on Verfc le grain ou le gruau. Il' doit être placé bien directement fur l'auget. Faute de cette précaution, on rifque de faire aller le moulin à deux airs c'eft-a-dire plus ou moins fort ce qui fait battre le frayon plus ou moins fort contre l'auget. Cela arrive quand le moulin prend plus ou moins de bled alternativement. Lorsque le Garde-Moulin entend que le moulin va à deux airs il élève ou baifTe l'auget par le moyen de deux ficelles, dont l'une fe nomme le bail-bkd, pour donner plus de bled fi le moulin va trop vîte^ni pour, en diminuer la chute fi le moulin va lentement afin d'alléger les meules mais dans, tous les cas, il aura grand foin que l'auget ne donne pas fon bled alternativement & par fecouflè. Le moulin va auffi à deux airs quand la meule courante a des lourds ou des queux par lefquelles eile déborde, ou bien quand la- roue qui prend l'eau eft inégale & qu'elle paffe plus vîte dans un tems que dans un autres, ou que le tourillon n'efl pas dans le plein milieu de l'arbre tournant, ou qu'il eft trop lâche, ce qui donne des fècouffes & fait aller le moulin à deux airs à quoi on remédie par les moyens que je dirai à l'article de la' monture des meules.. Il faut enfuite placer l'anche convenablement.


VA 'fiche eft un conduit de bois ou de fer-blanc en forme de languette qui fert a conduire le b'le4 moulu dans le bluteau. Il faut que l'anche, foit bien en pente, pour que la farine torrftTe facilement dans le bluteau & qu/elle ne remonte-point dans les meules, ce qui les engraifTeroit ..& érhaiiiïexoit le moulin.

Une meu!è s'engraîffé on prend crappe quand la farine, fufüfamment afftnée, paffe pîufieurs; fois fur la meule giflante & s'y arrête ce qui fait que la farine qui vient après gliflè deffus fans recevoir fa façon. Lorfque les nmules font engraiffées elles donnent la plus rnauvaifè mouture, le. grain n'eft qu'applati le fon n'eft point écuré, la farine eft grafïë elle fe corrompt facilement elle fait pea de pain & il eft mauvais.

La Huche.- A côte & plus bas que les meules eft une huche de fcpt à huit pieds de longueur & de trois à quatre pieds de large, «dans laquelle cet un bluteau à trois grands lés ou à quatre petits lés d'étamire façonnes en forme de fac dont l'ouverture efl coufue par un bout far le cerceau qui joint au trou de la huche par où fort le fon pti tombe dans l'anche, laduelle conduit dans, le dodinage ou dans la bluterie cylindrique placée dans la partie inférieure de la même huche.

Dans le haut de cette huche on place un palomucr < iupportc par des accouples de fer, de


cuivre, ou même de corde, qui tiennent fa huche &c au palonnier..

Le Palonnier efI un morceau de bois blanc bien fec & bien «léger, d'environ quatre pouces de largeur il fert à Soutenir la corde du bluteau qu'il doit déborder aux deux bouts, tant caufe des accouples qui le foutiennent par des cordons qu';i caufe des pajfcmens qui font le tour du palonnier.

Les Paffemens font la partie du cordeau qui foutient le bluteau renforcé d'une longe de cuir de Hongrie qui doit aller le long du bluteau & [ontenir les attaches de cuir qui tiennent à la baguette. La dernière attache du bluteau doit être au bout de la baguette & l'autre à environ quinze pouces de diftancc il eft à propos que la longe de cuir ait dcjà fervi afin qu'ayant fait ion effet elle s'allonge moins.

Il faut réduire le palonnier à un pouce d'épaiffeur entre les deux paflemens il fera plus léger & le bluteau tamifera mieux il fuffit qu'il ait de la force aux accouples & fous les pafiemens. Il ne faut pas mettre de paffemens de l'autre côté des attaches à moins que ce ne foit un moulin très-fort; car quand le bluteau efi: fermé cl'tin paginent des deux côtes .il ne commence iouvent à bluter qu'aux attaches.

Les Dluteaux. Il y en a qui préfèrent les blu-


teaux k quatre petits lés & deux palonniers à. chaflis, en ce qu'étant bien ouverts ils doivent mieux bluter mais ces bluteaux font très-lourds pour des moulins de moyenne force. Le poids de deux palonniers à chaffis furcharge trop, & un blutage ne fauroit être trop lefte. Quoi qu'il n'y ait qu'un parlement, on ne doit pas craindre que le bluteau fe déchire s'il efl bien monté.

La pente qu'on donne au bluteau doit être d'environ un pouce par pied c'eft-à-dire qu'une huche àriix-pieds doit avoir huit pouces de pente. Si cependant le moulin va très-fort, on peut donner quelques pouces de pente de plus au bluteau afin qu'il ne fe charge pas tant & qu'il débite à mefure que les meules travaillent. En confcquence auffi, la groflèur du bluteau doit être proportionné à la force du moulin.

Quand le moulina moud fort & vîte, le bluteau doit être un peu plus gros, afin qu'il laiffe palTer vîte la fatine. Un moulin qui affleure bien fouffre un bluteau plus gros, fans que la farine en foit pour cela plus bile. La qualité & la fïneiTe des bluteaux doit auffi varier fuivant la féchereiTe des bleds, fuivant la piquure des meules, fie fuivant qu'un bluteau, eft bien ou mal monté.

Pour les bleds [ces, il faut des bluteaux plus ,fins, il en faut de plus ronds quand ils font tendres.


Des meules piquées convenablement, bien dve(-> fées & bien montées, peuvent fouff'rir un bluteau plus rond fans pour cela faire rougir la farine. On peut faire bluter également un bluteau de deux échantillons plus fins l'un que- l'autre, avec le même bled & force égale de moulin cela dépend de la bonne monture des bluteaux. V et aminé ou étoffe de laine à deux étains dont on fait les bluteaux fe fabrique fur-tout à Rheims & en Auvergne elle porte un tiers ou un. quart de large. Il y en a douze échantillons déterminés pour les bluteaux ces échantillons. vont en augmentant de fineffe depuis le numéro 'i i julqu'au numéro 4Z c'efl-à-dire qu'elles ont depuis onze jufqu'à quarante-deux fils dans chaque portée. Les derniers numéros font les plus fins parce que plus il y a de fils dans une portée, plus les intervalles font étroits. On prend ces derniers numéros pour les bluteaux fupérieurs qui tamiient la flcur de farine, éV. l'on emploie depuis le numéro r jufqu'au numéro 18 pour le dodinage ou bluteau qui doit tamifer les gruaux & recoupes.

Depuis plufieurs années, les Fabricans d'étamine à Rheims en ont changé les numéros de manière que les Meuniers ne pouvant aller cfroifn: celles dont ils ont befoin ils font fort embarraffés pour fe les procurer par lettres; ce qui caufe des


erreurs & des pertes fréquentes, qui n'auront plus lieu lorfque les Infpe&eurs du Commerce & des Manufactures voudront bien préférer l'intérêt public. Quelques Meuniers ont eflayé de fubftituer des bluteaux cylindriques de foie à ceux de laine, mais il s'en faut bien que le produit en farines blanches foit auffi avantageux tant pour la qualité que pour la quantité. Après le remoulage des gruaux qui en grattant & frottant continuellement la "foie facilitent le partage de la fleur, ces bluteaux font engraifi'és & ne tàmiler.t plus ou très-peu, en comparaifon de ceux d'étamine. On a fait dans un moulin l'épreuve de deux bluteaux dans le premier étage d'une huche debout de fept pieds de large fur fept à huit de long un babillard à mont-l'eau, & l'autre avaUnt-Veau, à coté de l'arbre tournant. Il y a aufii deux anches qui à l'aide d'une coTïMi^adaptce à la pi:;ce d'énchevetrure, dirige la firme pour la faire tomber également dans les deux bluteaux.

Le fécond blutcau ca & cioit erre plus fin que le premier, attendt^que. la première anche du côcé de la poufToe de la meule, cft celle où ett couiiiTe & par où la (leur tombe toujours la première. Par le moyen de cette couliflè, on charge le fecond bluteau tant & il peu que l'on veut; il faut tenir ces blute.aux il trois lés bien ouverts


avec des palonniers larges & ainfi qu'il eft dit ci-devant..

Avant cet arrangement, la huche de ce Moulin étoit de travers aù lieu d'être en long de forte que n'étant pas poffible d'approcher le babillard près les touïïHons à caufe d'un mur qui en empéchoit, il falloir retirer beaucoup de bled au Moulin pour faire bluter le bluteau ce qui rougiffoit la farine & ce Moulin ne pouvoir moudre alors qne 37 fetiers en 24 heures, au lieu que depuis qu'il eft monté de cette nouvelle façon il peut moudre dans la bonne eau jufqu'à et fetiers & la farine elt meilleure.

Il réfulte de cette observation que pour opérer un pareil changement dans un Moulin il faut qu'il aille fort & que les meules foient bien ardentes à proportion pour bien affleurer & écurer les fons & cela parce qu'il faut augmenter le dcbit du bluteau à proportion de la force du Moulin toutefois je le répète la farine d'un Moulin économique, qui moud fetiers, {,il de meilleure qualité que celle d'un Moulin qui en débite jufqu'à 60.

Le L'étage fiipérieur de la huche eft pour les bluteaux fins dellinés à tirer la première tàrine du bleds on place dans l'étage inférieur de !a huche un dodin.tge ou bluteau lâche d'une


ïtamine plus ouverte & de deux ou trois groffêuis, pour fcparer le gruaux & les recoupes.

'Ce dodinage peut être fait & monté comme le grand bkitcau à l'exception que la lumière de la baguette ne doit point être à plomb à celle <le la batte mais elle doit être percée un_peu__ .en équerre, mivant la lumière de la batte, c'eikà-dire, venant de la croifee afin de donner au bout de la baguette une plta grande diftance de fon moteur ce qui donne plus de mouvement au dodinage ,&: le fait mieux tamifer.

Si le grand babillard eft comme on l'a dit tnons-l'eau celui du dodinage doit être avalantl'eau, parce qu'il faut les pofer en Cens contraires. Bluterie cylindrique. Dans tous les cas foit <jn'on ait une huche debout ou de plat on doit 'préférer une bluterie cylindrique a un dodinage fur-tout fi l'on vife au blanc & a l'exacte divifion «des matières. Cette bluterie fe met en mouvement comme on l'a dit ci-devant, par une lanterne ,emmanchée l'extrémité de l'arbre tournant & engrenant dans les dents d'un petit heriffon pofé près les tourillons dudit arbre tournant ou bien on fuplée la lanterne & le hériflbn par deux poulies unies par un pignon engrennant dans les ..dents du grand rouet & par des poulies de renvoi ainfi qu'il eft dit k l'article des bluter. Avec cette bluterie on a toujours un gruau


plus parfait qu'avec un dodinage mais il faut bien prendre garde que la bluterie ne fe gomme ou ne s'engraillc par des gruaux trop mous ce qui arrive encore lorfque le bluceaufupérieur ne blute pas fufïïfamment ou blute mal parce qu'alors il tombe dans la bluterie cylindrique de la farine de bled ou de la fleur avec les gruaux ce qui gomme la foie.

Pour parvenir a faire bien bluter un Moulin. il faut que le pivot du babillard foit placé fur le chevrefier du dedans ou à'côté & le plus près poffible à fix ou huit pouces des tourillons de farbre tournant.

Premier Babillard. Le babillard eft une pièce de bois pofee perpendiculairement & qui fe meut en bas fur un pivot & en haut dans un collet de fer ou de bois dur attaché au béfroi il eti percé en haut d'une lumière ou trou quarré par où paffe la baguette ou clogne attachée au bluteau.

Si le Moulin efl en-deffous avec une huche debout, il faut mettre le babillard à mont-l'eau; fi c'eft un Moulin en-deflus il faut placer le babillard avalant-l'eau enfin fi la huche eft de plat au lieu d'être dehout le babillard doit être à mont-l'eau le mouvement en elt bien, plus doux.

Les Croifées. Il faut donner au babillard une


cette croifée eft faite tourte on rond de bpis d'orme d'environ 21 pouces de diamètre 'ayant trois bras égaux & à diftance égale de huit dix pouces de long en obfervant de percer dans le milieu la lumière ou le trou par où doit paffer le fer du Moulin. Par- cet arrangement le blutage fera régulier & doux. Je dis qu'il eft préférable de ne donner que trois bras à la croifée parce que loriqu'il y en a quatre & que le Moulin va fort les coups trop fréqiïerïs caffëht fouvent le bluteau qui n'a pas le tems de bien tamiler fur-tout quand le Moulin paffe vingt à trente feticrs.

On peut faire la croifée de trois morceaux de jante de roue elle fera moins fujette à Íe fendre que fi elle n'étoit que d'une feule pièce on la confolidera par le moyen de trois boulons de fer, de deux à trois pouces de tour retenus chacun par un bon écrou & qui prenne depuis rafïïcte du défions de la lanterne lufques deflùs les bras de la croifée. Pour donner à cette croifée plus de folidité on applique deflùs une équerre de fer qu'on arrête avec des écrous cette croifée rend le mouvement plus égal plus doux v& ménage davantage le bluteau. En effet à chaque coup de lanterne la croifée heurte trois fois contre la batte ce qui fait remuer trois fois le babillard la baguette & par conféquent le bluteau & comme


il faut que ce bluteau aille & vienne, il eil évident que, lorfque le Moulin va vîte, le bluteau n'a pas le tems de.revenir & la farine ne fe remue pas bien.

Batte fi Baguette. Pour monter la batte. & la baguette dans une jufte proportion il faut appuyer la baguette d'un côte contre la huche & mefurer la batte contre la batte de la croifée de façon qu'il y ait à-peu-près deux pouces de diftance du bout de la batte au bout de la croifée on laine alors revenir le babillard de manière que la batte prenne de quatre à cinq pouces fur le bras de la croifée & l'on eft sûr alors que la baguette doit remuer la bluterie dans une jufle vîteffe & qu'elle ne peut toucher contre la huche en tournant ce qu'il faut éviter avec foin. Il faut que la force de la batte foit proportionnée à celle du Moulin & même qu'elle ne foit pas fi forte parce que cette partie doit être lefte. Second Bablllard. On ajoute un fecond babillard auprès du premier quand on fe fert d'un dodinage ou bluteaux !âche pour tamifer les gruaux, en obtenant que, fi le grand babillard' qui donne la fecouflè au bluteau fitpérieur efl à mont-l'eau à côté de l'arbre tournant., il tàu t que celui du dodinage foit avalant-l'eau fi au contraire le grand eft avalant-l'eau l'autre doit être à mont-l'eau. Mais je confcille de préférer


au dodinage une petite' bluterié cylindrique qu*ofl Ifait tourner par le moyen d'une petite lanterne de vingt a vingt-deux pouces de diamètre avec, fuivant la force du Moulin^ huit à douze fufeaux 'qui s'engraihent dans les dents d'un petit hérfïïbn 'de vingt-quatre k Vingt-*cinq de l'arbre tournant près les tourillons du dedans. Si le bâtiment du moulin a un étage deviné -au nétoyage `des grains, on pourroit monter un petit hériffon pareil à -celui ci-deflùs à Fautfe bout de l'arbre tournant en dehors; cet hériflbn avec une lanterne adaptée, feroit mouvoir les cribles dans le grenîèn

Cette dernière méthode du blutage eà très- bonne lorfque la huche eft debout c'eft- à-, dire lorfque les bluteaux font fur.la même ligne que farbre du moulin; mais fî la huche eft de plat, ou pofée en fens contraire de l'arbre du moulin, de manière ̃qu>eiléJ'îe-éorrp«s4 à angle droit alors on pourra faire engrener une etite lanterne ou un petit hériffon dans les d ts du grand rouet; cfette lanterne fera tourner à l'autre bout une poulie qui, par le moyen d'une corde, ira prendre l'autre poulie adaptée à l'arbre dé la bluterie cylindrique, pour lui communiquer le même mouvement.

Pour la proportion de ces poulies, voyez ce qui en eft dit à l'article du nétoyage des grains.


Prix commun des Machines d'un Moulin écono» 'On ne peut point détermine? le' prix de la«onftruâion de la cage & des bâtimens d'tua moulin à eau de pied-ferme, cela dépend de la grandetir plus .ou moins confidérable de ces bâtimens, du prix "de la main-d'œuvre, plus chère .dans un pays que dans un autre, ainfi que des 3>rix du bois, du fer, &c. '].

La roue & fon arbre tournant peuvent coûter à 300 livres, Suivant la hauteur de la roue, la grofleur de l'arbre & les fers qu'on y ,«et,ck. 3ooi« Le rouet & la lanterne environ zoo à

liv. luivant la^Jfeiueur du rouet, la ^ualitNdes bois, fon boulonnement les ferrures de la lanterne, &c. -ci. a>o ,Le befroi peut être en maçonnerie.

Le palier, les deux braies & la trempure

peuvent coûter o à 60 liv. ci 60 Le gros fer, l'anille le pas ou la cra-

;paudine environ iço à xoo liv. fuivant ieur force ci Le chaffisk dreflèr les meules, avec fes

•wîs, chaffis dé fer, poëlette de cuivre &


Ci-contre. 810L

crapaudine métallique le tout environ

à 80 liv. ci. 80 Les deux meules, de bonne qualité &

bien miles en moulage coûtent 800

Iooo liv. ci.̃». 1000 Les cercles des meules couvercles, tré-

mions, porte-trémions trémie auges Se

frayori environ zoo liv. ci 2oo Le huche & ià bluterie de deflbùs ou

dodinage, environ go à. too liv. ci. 100 Les bluteaux, de liv. pièce fui-

jrant leur fineffe ci Le babillard nud 1 liv. & ferré 30 liv. ci. 30 En y joignant les machines néceflàires

pour cribler & nétoyer les grains, il fau-

dra une lanterne qui prenne dans le rouet,

un petit arbre de couche, poulies, cordages,

ventillateur un cylindre d'environ douze

pieds de long fur deux & demi de gros,

garni de feuilles de fer -blanc piqué; un

crible d'Allemagne, un crible des Chartreux;

toutes ces machines peuvent coûter de 300

à 800 liv. fuivant leur qualité, ci. 800 TOTAL DÈS PRIX, environ. 3068I.


̃

précis des Opérations qui doivent précéder la. conftucïion d'an Moulin à eau de pied ferme.' 'Avart de conftruire un moulin à eau de pied. Terme fur le bord d'une rivière, il faut niveler .1'eau qu'on, veut employer à le faire mouvoir, afin de voir à quelle hauteur on pourra faire gonfler cette eau l'aide d'une, cclufe d'une digue ou d'une chauffée.

D'après ce niv élément on jugera du lieu où J'on doit placer le moulin & où la chute d'eau .fera plus convenable au propriétaire làns nuire Il faut niveler mefurer l'eau ,plutôt en été 'qu'.en hivers mais il faut connoître auili l'état de cette eau dans les faifons pluvieufes.

En mefurant le produit de l'eau-, il faut la contraindre*à ne s'écouler que par un endroit, afin de voir combien il en paffe de pieds cubes dans. une minute, un quart d'heure, &c.

En tout état des chofçs à côte de 4'éclufe qui -doit Soutenir l'eau devinée à .faire tourner la roue du moulin, il faut faire un dechargeoir & «jêrne deux s'il eft. befoin .pour faciliter l'écoulement du fùpcrflu de J'eau fur-fout dans les ;tem;s de crues, & pour éviter de noyer les terreins voifins.


Quand on connoît la quantité d'eau dont on peut difpofer, la hauteur de fa chute & fon poids il faut voir fi la dépehfê qui s'en fera par un pertuis de largeur égale a la fûperficiê d^ùne des aubes ou auges de la roue ne l'excédera pas.. Quand l'eau n'eu: pas abondante on rpeut- err augmenter la force en faifant le pertuis plus étroit alors l'eau étant plus ferrée ion cours eft plus roide il a- plus de vitefle & de force.

Lorfque l'eau n'éft pas- affez abondante pour faire tourner la roue par-deflous, fi fa chute le permet on conduit l'eau au-deffus dé là roue par une auge inclinée dont l'entrée fe fermé avec une vanne de même largeur que faube de la roue.

Le col de cigne au- faut du moulin doit être fait en chanfrein d'environ trois pouces l'eau tombera plus roide fur les- aubes qui fi le iaut étoit droit.

Entre la vanne & la roue il' ne doit y avoir que le moins d'intervalle pofTible afin que l'eau en fortant du pertuis frappe les aubes & foit toute employée à faire tourner la roue,. fans, qu'il s en perde.

La vanne morrloir aura de vingt à trente pouces, de large, fuivanr la force de l'eau car s'il y a peu i'tau, la vanne doit être plus étroite & plut large an contraire s'il yen a beaucoup..


A la fuite de la vanne mouloîr, fera conduit un glaffis une reilliére ou courfier en bonne pierre dure plate & en ;diaux vive le fond & les côtés de même.

Il faut conduire la reillière depuis le bas de la roue jufqu'à vingt -quatre à trente pieds de longueur au-denous, & même plus s'il fe peut, & lui donner une pente d'environ un 'pouce & demi par toife, pour faciliter & précipiter le cours de l'eau, afin qu'elle fuie des aubes fans faire aucun obftacle.

Au lieu de faire cette conftra&ion en dales de pierres, on peut la faire en madriers de bois; mais alors elle dure moins.

Il faut que le couriier aille en s'élargiffant vers fes deux extrémités pour faciliter l'entrée & la fortie de l'eau.

Il ne faut donner entre les bords de l'aube & le coffre du courfier que le jeu néceffaîre pour le mouvement de la roue, afin que toute l'eau foît uniquement employée à la faire tourner.

Il faut que les aubes de la roue ne foient qu'en nombre fuffifant & qu'elles foient diftribuées de manière qu'elles ne fe nuifent point, qu'elles ne fe rejettent point l'eau les unes fur les autres cela empêcheroit la roue de recevoir toute la force du courant de l'eau & retarderoit fon mouvement.


La vîteffe de la roue & de la meule tournante çft toujours en raifon r i°. de la puifianee me»; trice ou de la force de la chute & du courant d'eau qui les fait tourner. 2°. De la bonne diftribution ajuftage & proportion des aubes: ou auges. j°. De la réfiftanee de la meule par fort 'poids. q:°: De fan équilibr-e fur ton la réfiftanee du grain par fa dureté- De laréfiflance qu'occafionnent par- leur frottementtoutes les. parties du moulin qui concourent à moudre le grairu.

En général,. la puiflance doit être plus fôrte que la céfiftance afin de la vaincre; ainfi la roue,, fon arbre tournant, les meules & toutes, les- antres, pièces du. moulin,. doivent être proportionnées h, la puiflance ou. à la. force de l'eau qui doit les faire agir.

J'ai vu deux moulins à côté l'un de l'autre ilsavoient la même chute d'eau l'un étdit. d'unemécanique légère, fes. meules n'avaient que cinq, pieds deux pouces de diamètre & fix pouces. d'épaiflêur l'antre, qu'on nommoit le grand mou-lin, étoit d'une mécanique plus forte, feî- meules avoient fix pieds quatre pouces de.- diamètre &. fix pouces d'epaiffeur; la qualité des meules des deux moulins étoit à-peu-près la même, cependant le grand moulin faifoit Un tiers moins d'ouvrage que l'autre.


Pour faciliter Veftimation de la quantité de fetiers de grain que peut moudre ,.en heures uu Moulin économique bien drcflc dont toutes les pièces font en bon état & dont on connpic la f'orcv" motrice ou la quantité de pouces cubes, d'eau qui le. fait mouvoir je vais faire connoitre la quantité de grain qu'ont moulu dans un tems. donne deux Moulins économiques l'un en deflùs Vautre en deffous bien conditionnés, & la quantité de pouces cubes d'eau qui ont produit cette mou-«~ nire. Cette defcriptioü fera peut-être plus. inf->, tiiâive pour les Meuniers que les favans calculs des Hydrauliftes, d'aill.eurs je ne puis & ne veux dire que ce que je fais.,

Moulin ayant l'eau en dejfous.

Son avant bec ou glacis porte pieds de long fur fix de large fon entrée revenant à 17 pouces à la vanne mouloir.

La vanne mouloir a pareillement 17 pouces d'ouverture & dix pouces d'eau de hauteur près, la vanne.

La'reillère ou le courfier a la diflance de pouces de la vanne mouloir, porte 15 pouces dix lignes de large:, fcpt pieds de long & le furplus qui eft de pieds de long le termine à [on- «embouchure 3a pouces de largeur en6n cette yc'Uère à 4 pouces de pente fur fa longueur.


Le faut ou la chute d'eau de ce Moulin efl des pieds 4' pouces depuis l'aplomb de ?arbre tournant jufqu'à l'entrée- du eol de cigne.

L'arbre tournant a 17 pouces de gros ou en carré. La roue, y compris Ton aubage, a pieds de diamètre lavoir, 10 pieds & demi de. centre >_ & 3 pieds & demi-^âubage cependant les aubes; n'ont que %i pouces de long mais elles fo'nt répétées deux fois fur la fuperficie de la roue. Le rouet a 6 pieds 6 pouces & quelques lignes de diamètre 6 pouces 6 lignes d'épaiffeur &' 44 dents ou chevilles dont chacune a <j pouces lignes pas ou de diftance de l'une à l'autre. L/Wrne a 8 fufeaux de même pas que les dents du Rouet.

La meule courante a 6 pieds 3 pouces de diamètre fur 11 pouces d'cpaifleur. Toutes les pièces & ferrures de ce Moulin font de la meilleure construction.

Ce Moulin ayant dix pouces d'eau de hauteur k la vanne mouloir fournit 170 pouces cubes a la roue ces pouces d'eau ont moulu i2o livres de bled, poids net, en minutes ce qui fait ix fetiers & 99 livres de bled en 24 heures le fetier pefant 240 livres.

Ce produit ilefl pas le même depuis le commencement du rhabillage des meules jufqu'à ce


Qu'elles foient ufces. Ce produit eft celui du milieu du rhabillage car, les preouers jours. la meule étant plus coupante moud plus de bled, & fur la fin du rhabillage, la meule étant iifEb moud moins. 7 II faut encore faire attention que ce produit eft aufli celui d'un bled qui n'eft ni trop fec ni trop:, mou car l'un & l'autre influe fur la, qualité 6c. quantité de la farine

J'obferve encore que ce calcul eft appliqué à la mouture fur bled feulement dont le Confie père qu'environ cinq livres le bouleau mefure de Paris ainfi qu'il fe pratique ou doit fe pratiquer dans la mouture économique car fi l'on entend mouture économique finie le calcul doit comprendre aufïi le plus ou moins de fineffe des bluteaux.. Si,; fon emploie des bluteaux jrès fins & qu'on farte moudre cinq ou fix fois les gruaux cela allonge la mouture & ne fait pas toujours la meilleure farine elle eft trop dilatée elle perd ion goût de fruit elle fe conferve plus difficilement, & le pain en eft moins bon ainfi je ne calcule que fur la mouture à bled le remoulage des gruaux étant arbitraire.

Autrefois on comptoit la mouture fur bled comme les deux tiers de l'ouvrage fait rnais depuis que le luxe emploie des bluttaux plus fins, la mouture fur bled n'eft guère que la moitié des


l'ouvrage, & l'ouvrage en eft moins bon par les raifons que viens de dire.

Moulins en defus.

,.L'avant bec de ce Moulin a 3 pieds de long fur 13 pieds à fon entrée, & ̃; pieds 6 ponces à fon embouchure il y) 3 pieds d'eau de hauteur à fentrée & i pied près la vanne mouvoir 7 pouces à la diftance d'un pied de la vanne, & 4 pouces au milieu de l'auge.

La vanne mouloir a 2.7 pouces d'ouverture ainfi que l'auge qui te réduit à 26 pouces à fort embouchure.

L'auge a 13 pieds de long & 2. pouces 6 lignes de pente fur fa longueur..

La roue a 9 pieds de haut, 3 pieds 6 pouces de large, hors d'oeuvre; chaque côté y compris la doublure,a trois poucesd'épaiffeur fur un pied de .hauteur; cette roue eft chargée de 30 pots à culs-dë-hotte ayant chacun 17 pouces de haut & 5 pouces de làrge d'entrée & de fond.

L'arbre tournant a 15 pouces de gros.

Le rouet a 6 pieds 8 pouces de diamètre 7 pouces d'épaiffeur 44 chevilles & pouces petites lignes de pas.

La lanterne a 9 fufeaux de même pas.

La meule courante a 6 pieds 3 pouces de dia*. mètre, & 13 pouces d'épaiffeur.


La vanne mouloîr fournit à la rouelle pouces cubes d'eau qui ont moulu 120 livres de bled en 23 minutes & donne par confcquent en il.. heures, une mouture de 3 fetiers & 64 livres de bled de bonne qualité.

J'obferve que l'avant bec de ce Moulin ntît point un glacis ordinaire mais feulement un pont qui précède la vanne dont le fouliard ou les pierres d'aflife font à plus de trois pieds au deffous. de la ditte vanne en forte que l'eau ne prend fa rapidité qu'en fortant de la ditte vanne &dans range. Toutes les pièces & ferrures de ce Moulinfont d'ailleurs de la meilleure conftru&ion.. S v r.

Préparution des Meules.

Avant d'employer les meules, il faut les travailler ainfi qu'il fuit.

̃ i°. Il: faut les placer fur un plancher bien égal; & qui n'ait point de pente 211. les nïvcler 3Q. les bien dreffer des quatre faces en déterminer & marquer le jufte milieu en mettant une petite planche au milieu de l'œiliard avec un bâton debout, bien droit d'environ trois ou quatre pouces de circonférence ayant un- petittoiirriilon dans le bas afin de pouvoir tourner dans le milieu de la planche pofée dans l'œiliard il 50. le bâton fera auili affujetti dans le haut dit


plancher avec un tourillon afin de pouvoir tourner fans fe déranger ni quitter le centre. 60. On attachera enfüite au bâton une règle ,ce la moitié de la longueur de la meule giflante le bout de lâ règle fera d'environ fix lignes plus bas fur la feuillure qu'à l'œillard ce qui la-rendra convexe.

7«. Pour la meule courante, le bout de la règle aura au contraire huic lignes de glus haut ce qui la rendra concave.

Un peut également le fervir d'une règle qui .auroit tout le diamètre de la meule & qui feroit convexe d'un côté & concave de l'autre. 8°. On fait tourner la règle à mefure qu'on bat la meule à blanc ̃; c'eft-à-dire fans faire de rayons on rend ainfi les meules convexes ou concaves avec toute la jufteffe poffible.

9Q. En deux riblages ou tours de meule fans bled les meules étant .montées fe trôuveront bien frayées adoucies & en état d'êtte rayonnées félon les règles données ci-après mais avant de monter les meules neuves il faut les fécher &, pour cela, voici comme il faut s'y prendre. § VIL

Sèchement des Meules.

Avant de monter les meules il faut les laiflèr fécher & meurir à 'l'air & à l'abri des injures du-


ients pendant fix mois & même plus cette précaution eft eflêntielle elles travaillent mieux la farine eft plus sèche. Les meules neuves employées avant d'être parfaitement sèches. s'engraifïènt font une mauvaife mouture, une mauvaife farine, & plus mavaife encore lorfque les grains font humides.

La plupart des Meuniers n'achetant des meules que pour les employer auflï-tôt & ne pouvant .point attendre leur féchement naturel je vais expliquer les moyens de les deffécher en huit jours. Il faut

le. Que les meules foient battues a la règle, que l'une foit convexe & l'autre concave ainfi qu'il eft dit ci-devant.

placer & fceller la meule gluante dans les enchevêtrures.

3°. Placer fur cette meule à diftances égales quatre rouleaux de bois d'environ i pouces de haut, fur lefquels on pofera la meule courante. Placer, entre chaque rouleau des terrines ou grands plats de braife amortie d'abord enfuite moins amortie enfuite un peu ardente & enfin plus ardente mais qui ne jettent jamais ni flamme, ni fumée.

50. Ne point laiffer refroidir les meules entretenir leur féchement par une chaleur douce & continuelle qui les pénètre infenfiblement &


îéviter une trop grande chaleur qui lés iêroic éclater.

6°. couvrir les places qui fé trouvent entre les rouleaux & les terrines de morceaux de vieille Ctoffe de laine ou de toile pour boire l'humidité des meules.

changer fournit de'place les rouleaux les terrines afin que les meules sèchent également par-tout.

Changer les étoffes auffi-tôt qu'elles font humides, ne point les laiflèr fécher fur les meules, & les remplacer par d'autres qui foient feches. 4orfque les meules ne rendent plus d'eau, il faut les entourer avec de groflè toile, ou des facs de coutil & biffer les aeillards des meules ouverts pour fervir de ventoufe & attirer l'humidité plus promptement.

io°. Quand les meules ne rendent plus aucune humidité Se heures aprés on peut les piquet ̃& rayonner.

i 1 i°.^fin je le répète il faut avoir attention 'de n'échauffer les meules que peu-à-peu éviter une chaleur fubite y entretenir toujours une chaleur douce qui les pénètre & les defsèche petit à petit il faut bien éponger l'eau qu'elles rendent à fur a mefure qu'elles fuent changer les étoffes dès qu'elles fout mouillées les remplacer pat d'autres qui foient sèches changer de place les


Rouleaux & les plats de braifo auffi fouvent qu'il eft néceffaire.

Ce féchement eft plus long'pour les meules Çompofées d'échantillons appareilles & maftiqués etifemWe, parce qu'elles confervent beaucoup d'hu"midité & qu'elles en prennent encore dans les tems humides & de dégel ainfi. leur. féchement doit être fait avec plus d'attention & eft abfolument néceffaire avant de les employer à la .mouture. Qu'on ne dife pas que les meules fe sèchent a force de s'échauffer en tournant en travaillant car 1°. les meules étant humides la première mouture les engraifle cette mouture eft d'un moindre produit tant au Moulin qu'au pétrin & le pain qui en provient eft mauvais. La chaleur que produit la mouture concentre l'humidité des meules au lieu de févaporer j & cette humidité refTott dans le repos du Moulin & renouvelle l'engraiflage des meules.

Pour entendre ce qui fuit il faut favoir qu'on diflingue dans les meules quatrer faces favoir deux plats & deux bouts. Des deux plats l'un fe nomme plat à mont l'eau &- l'autre avalant Veau.

Des deux bouts l'un fe nomme le bout fur l'anche & l'autre le bout fur la roue.

Le plat à mont l'eau eft le côté de la meule où l'une des fleurs ,de l'anille eft pofée & qui regarde le côté d'où vient l'eau.


Le plat avalant -l'eau èft le côté oppofé qui regarde l'eau qui fuît.

\Le- bout du côté où la farine tombe dans le Le bouc oppofé, qui eft du côté de la roue du Moulin, s'appelle le bout fur la roue ou fur la tèmparie^ on nomme tempane le mur du Moulin qui eft du côté de la. roue.

Les marques qu'on fait fur Tanille & le papillon', font néceflaires pour ne pas changer les aires la pofition qui convient à la, meule courante quand on la remanié. Ainfi lorfqù'on dit qu'une meule doit être bien bordée de niveau fur fes quatre faces cela {rgnifîe que la feuillure ou la partie qui avoifine les bords doit être plus pleine que l'entre-pied & le coeur. On diftingue le plat de la meule en trois pârties on nomme feuillure les fix premiers pouces de la largeur de la meule près du bord.

De-là à un pied en avant vers le coeur cette largeur d'un pied fe nomme Ventre-pied de la meule & le refte jufqu'à l'œil ou trou de la meule fe nomme le coeur. Le cœur de la meule concaffe le bled.

L'entre-pied le rafine & forme le gruau.

La feuillure, lorsqu'elle eft bien bordée de niveau, allonge la farine & détache le fon.


§ V I I I.

£e & rayonner & rhabiller ks Meules.

Pour bien piquer rayonner & rhabiller le» que d'expérience. Excepté dans Paris & dans fa seules k ,o«F perdus. On en verra. ailleurs les Sfentages, voici comment' doit quime lignes de large au bord plus ou moins de touffe des grains, & de leurs ^^r^po*


colfps parce que cette partie fouffre les coups dé la rrempure & fatigue le plus.

Lorfqu'on repique ou rhabille les meules, il faut faire enforte que les rayons ne faffent qu'effleurer la rhabillufe •, c'eft-a-dire que les rayons doivent être plus élevés au-defïus du plan de la^mpule y car s'ils rexcédoient il en réfulteroit un bourdonnement capable d'échauffer les meules elles agiroient en approchant au lieu d'alléger & feroient un fon fin qui fe méleroit avec la fariner L'épaifTeur d'une feuille de papier fuffit pour une bonne rhabillure quand elle. eft trop ouverte c'eft-a-dire, quand l'outil eft trop marqué fur la meule à côte du, rayon elle fait la farine moins douce.

Pour le moulage plein & ferré qui ne convient qu'aux Moulins foibles le rhabillage au° coeur & à l'entre-pied feulement doit être plus foncé. Dans une* année pluvieufe lorfque les grains font humides il convient de tenir les rayons moins larges que 'pour les bleds fecs le fon s'écure mieux.`

Il faut auffi un rhabillage différent pour les feigles ,méteils &c. que pour le froment ainli qu'on le verra aux articles .de la mouture des bleds humides des bleds très fées, & des menus grains.

Tout ce que j'ai obf2rvé jufqu'ici fur le rayon-


ornent des meules, ne regarde que les Moulins, de moyenne force dans lefquels on moud e*H heures, depuis 10 jufqu'à 3° & 3S foie* four bled; c'eft-a-dire fans remoudre les gruaux, car pour les Moulins qui vont très-fort & dans lefquels on moud de 30 à fetiers & plus, en z4 heures il faut que les rayons ayent depuis, deux pouces & demi jufqu'à trois pouces & demi de diftancel'un de l'autre & proportionéllement k l'augmentation de la force du Moulin. Il faut, en même tems bien ouvrir le cœur & l'entrepied pour faciliter l'entrée du bled dans les meules & pour éviter que la farine s'échauffe.

On rhabille les meules plus avantageufement & plus commodément avec des marteaux à fix pannes où dents, dont la tête a environ 18 k^o lignes de long fur de large avec ce, marteau un, homme fait autant d'ouvrages que trois. Avec le côté de ce marteau qui n'a qu'une pointe on taille les rayons & les parties dures de la meule. Cette fhabiUure n'éclate point la pierre elle eft plus douce & fupérieure à toute autre fur-tout pour les .modes très-ardentes car pour celles qui le font médiocrement les marteaux fimples & ordinaires font préférables, ils font la rhabillure plus nette.

Qoique la piquure des meules en rayons foit recommandée comme la meilleure cependant il


*<y a .des meules molles telles que celles dont on. fe fert en Pcrigord en Poitou & autres Provinces qu'il vaut mieux rhabiller a coups perdus parce que les ray-ns fur ces pierrer'molles ne faifant «qu'applatir feulement le bled la farine fort grafïe, & le fon îefte chargé de farine k moins qu'on ne fafre des rayons très-fins & à un pouce de • diftance l'un de l'autre & quoique ce rhabillage 'donne quatre fois plus d'ouvrage qu'un autre, je le préfère.

II faut obferver que les meules molles, piquées coups perdus ne peuvent" moudre que le bled feulement ,& qu'il faut abfolument des rayons pour moudre les gruaux & pour en enlever la pellicule fans quoi la farine eft groffe, molle compare, mal évidée, fuivant les expériences qui en ont été faites en Pcrigord & en Poitou.

'̃ Les meules ordinaires, qui ont depuis cinq jufqu'a fept pieds de diamètre, fur douze, quinze & dix-huit pouces d'épaiffeur, durent. environ trentecinq à quarante arts. Cette durée des meules(dépend toutefois de leur dureté, de la manière dont elles ont été montées rhabillées & foignée? de la manière de moudre plus ou moins gros enfin de la force des moulins, de la qualité des grains & de l'intelligence des Meûniers. Lorfque les meules ont tourné long-tems & que leur cr a«tfeur eft confidérablement diminuée, on les taille


de nouveau, pour leur donner une furface oppo% à celle qu'elles avoient, & les faire fervir de meules gluantes encore plusieurs années. Ces détails prouvent combien il eft efïentiel de favoir rhabiller & rayonner les meules à propos,, "& cet art eft prefque inconnu. Ces détails toutefois ne concernent que la mouture à blanc, qu'on nomme auffi mouture des ricües mais comme un Meunier doit favoir pr4tiquer toutes fortes de moutures, & travailler pour les pauvres encore mieux que pour les riches j'indiquerai aux articles des différentes efpèces de moutures, les diôcrens rhabillages qui leur conviennent,,

On a confeillé de piquer les meules en rond, en commençant le premier cercle à l'œillard en continuant jufqu'à l'extrémité de la feuillure & çn laiffant entre chaque cercle une diftance égale. Je n'approuve point ce rhabillage pour la monture économique, & je doute que ceux qui l'ont confeillé en connoiflent bien les procédés & \es réfultats.

Ma critique eft fondée fur ce que par cette rhabillure, les produits du bled reftei oient dans les meules plus long-teins que par le rhabillage en rayons du centre à la circonférence, & s'y échaufferoient.

"Ce rhabillage pourroit cependant être bon a-


mais ce n'eft point ici le lieu d'ea Monture des Meules.

Avant de monter la meule gisante, il 'faut bien drefferles tourillons vis-a-vis l'un de l'autre.

Mettre la roue bien dans la réilliere au faut de l'eau.

meule giflante feîen jufte fur le befroi. jetter.un niveau fur les quatre faces, & un autre niveau par le milieu de l'oeillard, qui tombe jufte au milieu de l'arbre tournant c'eft-k-dire entre les deux tourillons.

Prendre garde que la meule giff-ànte ne fdît enfoncée dans fles enchevêtrures, ce qui feroit rougir la farine.»

Monter la boîte & les bôitillons qui doivent contenir la fufée dans Toeillard du gîte prendre garde que la boîte foit bien droite dans le milieu de la meule giffante.

Après avoir monté les bo}te & boitillons, & mis la fufée dans le plein milieu de l'anille de la meule courante, on drefiè le rouet, & l'on eflàyç quelques tours pour faire engrener les dents bien égalemement dans la lanterne. Il faut, faire enfort'cque le rouet paile bien. & qu'il emhrafle jufte Con


fufeau, fans cela il cahotteroît ce cahottemerrf feroit pencher la meule &. feroït un fon' dur. On s'occupe enfuite de la meule courante, en la fuppofant piquée & rayonnée félon les principes ci-devant expliqués on la pèfe on la dreffe, de niveau en la pefant on examine fi elle a de$ lourds, c'eft-à-dire, fi elle pèfe plus d'un côté que de l'autre, parce qu'elle peut être plus compa&ê d'un côté que de l'autre, ou parce qu'elle peut avoir intérieurement de grands .trous qui empêchent l'égalité du poids.

Les lourds occafionnent beaucoup dmconvénïens-, iQ. la pente qui fait ufe* les meules plus d'un côté que de l'autre; z°. ils font étrangler la fufée du haut en bas Veft-à-dire qu'ils Tufent plus d'un côté que de l'autré par un plus grand frottej/eht,, ce qui produit dans le bas de la. fufée des lippes, lèvres ou rebords qui font foulever» bourdonner & grener la meule en allongeant. Si les lippes ou lèvres fe trouvent dans le haut de la fufée, elles portent fur les boitillons, elles échauffent le fer & gênent l'approchernent des meules. Pour connoître les lourds, on met la meule courante fur un pointal, pour la contre-pefer. Le Pointal eft un morceau de fer en forme de pain-de-fucre, qu'on met à la place du fer fur lds boitillons, & qui fait le chandelier à la place de la fufée. On met enfuite dans l'œil de l'anille un


iftorceau de fer concave en chandelier, qu'on y riflûjettit. On y fait entrer de force un petit morceau de bois bien dur dans lequel on fait un trou,avec une tarière pour y faire entrer le bout du pointal alors on met la meule fur le pointai, & on le fait tourner pour voir de quel côté font les lourds.

Quand on a remarqué les lourds, on y coule du plomb fondu ou du plâtre fur la partie la plus légère, jufqu'à ce qu'elle foit égale en, poids à Pautre partie.

On abbat les lippes que les lourds ont pu former fur la fufée quand les meules ont déjà tourné, Car quand elles font neuves il n'y a point de lippes, & quand la fufée eft bien arrondie on la place dans le plein milieu de la meule giflante, -en fait entrer le papillon dans le trou quarré de l'anille fixée à la meule courante enfin on fait faire quelques tours à la meule pour vérifier s'il n'ya plus de lourds.

Il faut que la meule giljànte foit bien bordée de niveau fur les quatre faces, c'eft-'a-dire qu'elle foit égale par les bords.

Quelques Meuniers font dans l'ufage, en bordint les meules, de ménager deux lignes de pente fur l'anche, pour faciliter la chûte de la farine; mais cette pente doit être prcfqu'infenfible & il eft mieux de bien border les meules de niveau.


,,Le bord, de meule doit être plus haut que les enchevêtrures., pu les pièces de bois qjji la; foutiennent, dans lefquelles' elle eft enca- dfée & affujettie avec de la maçonnerie dans les Il faut que la meule giflante foit boudinierc y c*eft-a-dire convexe de trois ou quatre lignes au cceur en allant toujours en diminuant venant k rien à la fin de l'entre-pied. La meule courante doit au contraire être fia" niere, ceft~à-dire concave proportionnellement à la convexité de la meule giffante & dans là même étendue, & pour que cela faile plus d'effet, iliàût que la meule courante foit un peu plus concave^ convexe afin de donner an grain la facilité d'entrer dans les meules & qu'elles piaffent bien prendre le bled également.

Pour mettre la meule courante en bon moul^ge, effentiel de bien mettre l'anille dans le plein milieu de la meule, fans cela elle cahotteKpit & feroit la queue c'eft-a-dire qu'elle déborderont d'un, côté.

La meule courante, pour bien opérer, doit être pofée b^en droite excepté lorfque le moulin eft en-défllis^ alors le fer doit avoir un peu de pente avalant-l'eau. Il faut au contraire que la pente du, fer foit à morft- l'eau lorfque le moulin eft endefîpus. Cette pente du fer n'eft utile que pur


ibutenir le poids de l'eau lorsque les chevilles du rouet prennent les fufeaux de la lanterne & qu'it /agit de mettre le moulin en mouvement; car chaque coup de rouet contre la lanterne, frappant Je fer par en-bas, redreffe fa pointe par en-haut, £c par conséquent la meule dans le fens oppofé où le rouet frappe le fer. Il faut en»., même-tems avoir attention que cette inclinaifon du fer foit proportionnée la force du mouvement du mouJin., c'eft-à-dire, qu'il faut incliner le fer de huit à dix lignes pour un moulin de moyenne force ou .qui moud t àîj Métiers en vingt-quatre heures ,& en fuppofant que le rouet & la lanterne rnarchent bien, car fi leur, marche eft gênée la' «pente doigt, être un peu plus l,ourde. En général pour un moulin qui marche très-bien, le fer doit avoir moins de pente, attendu qu'il ne fait point de faut..

La plupart des Meuniers fous prétexte d'empêcher leur moulin de s'échauffer oeuvrent trop leurs meules & ne leur font commencer à prendre bled que vers la fin de l'entre-pied, où le grain coule entier fans avoir été cailç j en conféquence, la feuillure trouve à travailler tout-a-la-fois gruau, fon & farine, & le tout fe fait mal.

Si dans les meules il n'y avoit que la feuillure qui dût travailler, il feroit inutile de' leur donner fix pieds deux ou trois pouces de diamètre.


La meule doit- faire à là fois trois opérations de mouture; en fortant des bras de Vanille & quelques pouces plus loin la meule doit com·mencer a caffer le bled c'eft l'ouvrage du coeur enfuite le bled fe rafine a l'entre-pied, qui fait le gruau, enfin, il tombe a la feuillure, qui ne fait plus gu'écurer, rouler le fon & faire la fleur.

Lorfque chaque partie de la meule fait ainfi fon ouvrage, un moulin va toujours en allégeant il 'faut cependant obferver, i°. qu'un moulin qui va très-fort doit être un peu plus ouvert & en proportion de fa force, afin d'empêcher qu'il s'échauffe t°. que fi le moulin eft très-fort, & les meules 'très-ardentes 'il eft a propos qu'elles commencent à caffer le bled un peu plus loin de l'anille que dans un moulage plein, fur-tout lorfque l'on veut faire des farines très-blanches par ce moyen le bled n'eft pas tant haché, ni le gruau rougi, ni -la farine piquée de fon.

La meule courante, en tournant fait deux mouvements à la fois en tournant fur fon pivot, elle haufi'e & baiffe alternativement, parce que le palier fur lequel porte fon pivot eO: élailique & fait l'effet du reflbrt il fléchit & fait fléchir la meule lorfqu'elle écrafe le bled il fe relève & relève la meule lorfque le bled eft écrafé en même-tems la vîtefle de la meule agite fortement l'air, qui chaffe la farine hors des meules.


Lorfque la meule courante eftun peu trop ardente, on peut en diminuer l'ardeur en garniflànt les trous avec un maflic de chaux-vive & de farine de feigle délayés enfemble le moulin affleurera mieux, c'eft-a-dire fera une farine plus allongée, plus douce au toucher. La farine courte« eft celle qui eft dure au taa on Réprouve encore plus sûrement en en faifantun peu. de pâte avec de l'eau dans le creux de la main fi la pâte s'étend aifément, la farine eft bien allongée; fi elle fe caffe & fe défhnit facilement alors la farine eft courte. Toute farine allongée fait toujours blanc; la farine courte fait rouge & ne fe conferve point, fon ceil rouge vient des particules de fon qui s'y font mêlées.

Pour faire une bonne mouture il faut que chaque coup de meule enlève l'écorce du bled, fans y laiffer de farine.

La mouture fera à fon plus haut point de per- fe'aion, fi l'on parvient à ne faire pour un grain de bled qu'une feule écaille de fon écorce fans y laiffer aucune farine.

Les meules des petits moulins, & fur-tout les meules gluantes, ne doivent pas être fi ardentes que celles des grands moulins, parce que ces meules payant point leur mouture, c'eft-à-dire, venant à manquer de bled, font fujettes a grogner fi elles font ardentes; elles hachent le fuH, & il tache la farine.


Du nétoyage des Grains.

Le nétoyage des grains qui doit précéder leur mouture s'opère par quatre efpèces de. cribles, favoir; ïé crible normand, le crible cy-« lindriqué le crible allemand & le tarare ou yen*" tillateur.

Le économe qui fabrique des farinés pour fon compté ou pour les vendre, doit faire ûfagê d'è ces cribles, fi fon bled n'ëft pas nétoyé; mais pour économiser la main-d'œuvre, il faut que le même ^moteur qui fait tourner les meules, fafïç auffi tourner & mouvoir ces cribles, & pouf cet effet, il faut que fon moulin ait un étage fupé* fièùr dans lequel ces cribles foient placés.. Si je recommande cette pratique aux Meuniers qui fabriquent pour leur compte, ce n'eft pas que ceux des moulins banaux ne doivent fuivre également ces confeils mais ils croyent avoir plus d m-» térêt à hâter le moulage qui, bien ou mal fait; leur eft également payé; au lieu que les Fabricans & Marchands de Farine fentent. l'intérêt qu'ils ont à les perfectionner. m Dans le commerce on diflingue trois qualités de bled favoir bled de la tête bled du milieu & bled de la dernière qualité.


Les deux premiers cribles dîvïfent le blëd eh ces trois qualités. En fuppdfant donc qu'on ait acheté ou récolté du bled fàle, voici comment on le nétoyera. On fait d'abord ufage du crible normand, il êftde forme fonde le fond eft une peau percée de trous plus petits qu'un grain de beau froment.' Pour en faciliter Fufage on le* fufpend avec deux ficelles attachées aux extrémités de ion diamètre.

Ce crible ne conferve que le gros grain, ce laifTe aller le plus petit, ainfi que les mauvaifes graines. Ainfi le tas formé par ce crible ne feu qu'à faire de -petites farines biles de dernière qualité, dont les Cultivateurs fe nourriflent tant ils font pauvres, & dont ils nourriront leurs volailles lorfqû'ils pourront, félon le voeu d'Henri IV, avoir la poule au poj. y

Un autre avantage de l'ufage de ce crible c'eft que le coup de poignet fait venir du bord aù-deflus du bon bled la paille les boufes lé bled mort » l'ergot & la cloque, c'eft-à-.dire J'enveloppe du bled charbonné dont la pouüière fétide nùiroît à la qualité des farines & à la falubntd dû pain, te par conCeqûent â la fanté.

Lorfque le coup de poignet a raffemblé toutes ces faletés au-deffus dû bon grain parce qu'elles font plus légères que lui, on les enlève à la, main.Le Marchand de Farine & le Boulanger qui


achètent le bled tout nctoyé peuvent Ce panée de cé crible, & les cribles fuivans peuvent leur fuffire. Après cette opération, on verfe le grain qui n'a pu. mfler par lé crible normand, dans un crible d'Allemagne. «j Ce crible eft empote d'une trente dans laquelle on vérfe le grain, qui fe répand petit à petit en nappe fur un* plan incliné d'environ degrés formé de fils d'archal rangés parallèlement & affez près les uns des autres pour que les meilleurs graitas ne puiflèntpas paffer au travers. Les mauvais grains tombent fur un cuir tendu il. trois pouces de âiftance fous le crible; & fe rendent dans une chaudière que l'on place defTous.

Ënfuïte le grain eft verfé dans un bluteau cylindrique. C'eft un grand cylindre de 2 ou 3 pieds de diamètre, garni alternativement de feuilles de tôle piquées comme une rape à fucre & de fils d'archal pofées parallèlement pour lainer paffer les immondices &&les graines plus menues que- le froment. Il eft plus avantageux de piquer les feuilles S^e fer-blanc une ligne d'un-côté & une de l'autre côté, afin qu'elle rape des deux côtés. Ça verfe le grain dans un trémie d'où il coule dans ce cySpôté èn pente qu'on fait tourner avec une manivelle. Dans le trajet du cylindre le bled eft gratté par les rapes la pondère & les. petits grains à>r^ent par les grilles de fil d'archal &


bled fort clair & propxe par l'extrémité du cylindre `& tombe dans la trémie d'un tarare. 3?. Le tarare ou ventillateùr eft un inftrumenc' très ingénieux, pour s'en faire une idée claire qu'on fe figure un homme faifant tourner avec la manivelle une roue dentée en hériflbn laquelle engrène dans la lanterne qui eft placée au-deflùs & qui fait tourner très-vîte les aîles & la petite roue cochée qui par, le levier, fait trémouflêr le crible fupérieur. Un autre homme verfe dans la trémie du froment qui coule péu-à-peu. fur '1e crible fupérieur un peu incliné vers l'avant. Ce crible, en trémoufîant continuellement tamife le grain en forme de pluie;,il traverse, en tombant, un tourbillon de vent occâfionné par les aîles, & tombe fur un plan incliné où il y a un fecond crible qui fépare le gros grain du petit.

Pour mieux faire connoître cet inftrument nous ajouterons ce qui fuît.0 On met le- froment dans, la trémie il en fort par une petite ouverture à couliffe au fortir de la trémie le grain fe répand fur un premier crible fait en maille de laiton affez large pour que le bon grain puiffe y paflèr. Ce crible fe hauffe & fe baiffe à volonté par le moyen de la roue dentée il reçoit un mouvement de trémouflëment par un levier brifé, auquel iL eft attaché, & dont bout inférieur, appuyé fur les coches ou dentures de la roue eft


enarbrce a l'extrémité de fait tourner avec la .manivelle.

Le irémouffement fait couler le grain peu à peu les corps étrangers trop gros pour paffer au travers des mailles tombent par une extrémité en forme -de nappe, fur un plan incliné qui les jette dehors. Ce qui a pafle par le crible fupérieur tombe en forme de pluie fur un autre plan incliné d'environ degrés, oh le grain trouve une autre grille ou treillis de fils d'archal dont les mailles font un peu plus étroites flue celle du premier, afin que le petit grain puiffe tomber fous la caifre, tandis que le plus gros fe répand derrière le crible. Sumnfe côtés delà caiffe sa une manivelle qui fait tourner une roue dentée laquelle engrène dans une lanterne fixée fur l'effieu faifant mouvoir à fon extrémité la petite roue cochée qui impr&e le trémouflement aux cribles. Le grand effieuV qui tourne très-vite au moyen de la lanterne porte auffi 8 ailes, formées de planches minces qui font en tournant un vent confidérable qui chaire toute la pouflière la paille & les corps légers qui Ce trouvent dans le grain.

Quelques Meuniers oppriment le crible d'Allémagne & le bluteau cylindrique & fe contentent du ventilateur.

Le criblage & pétoyage du grain en augmenteroit la valeur s'il devoit être fait a main d'hommés;


-biais on peut faire mouvoir ces criblés par h même force motrice qui fait tourner la roue dU • Moulin & en même énforte que le mente moteur nétoye le grain., le moud & blute en la farine, verra ciPour ces effets on adapte k l'extrémité d'uri arbre de couché ou horifontal d'environ trois k quatre pouces de gros fâifant un angle droit avec le grand arbre tournant du Moulin, une petite lanterne de dix-huit a vingt pouces de diamètre plus on môihs fuivaht la force du Moulin, afin que les fufeaux de cette lanterne 1 prenant les dents du Rouet, faffent tourner l'arbre de couche dans lequel font emmanchées trois poulies dans 'le[quelles on paffe des cordes fans fin qui cor1 tefpondent aux poulies des cribles & des bluteaux* Ce poulies peuvent fè prendre dans une même tourte de bois d'orme j quand la bluterie à fou gras eft diredement fous le tarare lorfqu'elle h'y eft pas^ on place fa poulie fur l'arbre de couche au droit de ladite bluterie avec des poulies de renvoî. Les poulies de l'arbre de couche doivent être, autant qu'il eft poffible direâernent au ̃ deffous des poulies adaptées aux autres machines qu'elles doivent mettre en mouvement car fi ( ces poulies ne pouvoient pas être placées*1 directement les ujjês fous les autres, il ihudroit abib-^


lument fe fervir de poulies de renvoi, pour re- gagner la perpendiculaire, ce qui eft très-facile. La poulie d'en bas du tarare peut avoir trente pouces de diamètre & celle qui eft emmanchée dans le tourillon de l'arbre tournant-du tarare, doit avoir douze pouces de diamètre celle de l'arbre de couche, deftinée à faire mouvoir le cylindre de fer-blanc doit avoir vingt-quatre pouces de diamètre & celle emmanchée dans le bout de l'arbre tournant dudit cylindre de fer-blanc, 28 pouces. On peut faire cette dernière poulie d'une tourte plus épàiffe, afin. d'y ménager une feconde poulie de renvoi qui ira faire tourner le grand crible. de- fer^pofé en ièns contraire de celui de fer-blanc.

La poulie qui fait tourner la Wutene doit avoir zx pouces de diamètre & celle qui fera emmanchée dans le bout de l'arbre tournant de ladite bluterie doit avoir z6 pouces de diamètre. Tous ces diamètres &,mefures peuvent varier felon la force & la,différence des Moulins des machines & des .mouvemens mais ce qu'il eft dTentiel d'6bferver c'eft que la grandeur des poulies doit être calculée fuivant la force des Moulins, & que les cribles & bluteaux cylindriques doivent faire z^ tours par minute. Si les cribles cylindriques vont trop fort ou trop doucement ils criblent mal.


Le tarare doit faire 80 tours par minute, s'il va plus vite chaffe le bon bled avec les criblures s'il va plus doucement, il ne nétoye pas bien le bled.

En général, fi le mouvement eft trop rapide, il faut tenir les poulies plus grandes en haut, ou diminuer celles du bas cela rallentira le mouvement. Si le mouvement au contraire eft trop lent, on diminue la poulie d'en haut ou l'on en mettra de plus grandes en bas. Les poulies doivent être faites en pattes d'écrevifle c'eft-à-dire que la rainure doit être large d'entrée, & aller toujours en diminuant, afin que les cordes ferrent mieux, & tournent plus facilement.

II faudrpit auffi n'employer que des cordes qui euflènt déjà fervi elles font moins dures & tournent plus rondement.

Les cordes fe raccouïciffent dans les tems humides, & s'allongent dans les tems fecs. -Pour remédier à ces inconvéniens on met au 6om. d'une corde une patte de cuir de Hongrie & une longe de même cuir à l'autre bout par ce moyen on allonge ou raccourcit les cordes fuivant le rems. Si le tarare ne tourne point allez. vite onraccourcit les cordes s'il va trop vite on les rallonge.

Cet arrangement eft préférahle fans comparaifon, aux rouages & aux petits hériffons qu'on--


pourroit employer dans ces cas parce que le$ poulies coûtent bien moins durent plus, & font faciles à faire a conduire & à entretenir au Heu qu'il faut un habile, Charpentier Méchanidetv pour exécuterranger plus difficile a conduire, & parce qu'epjîn avec des cordes & des poulies qui coûtent environ 48 liv, on fait autant d'ouvrage qu'avec des- bénirons qui coûtent vingt trente louis,. Telle çfi: en général la méthode du nétoyage' des, grains. fi négligé par les Laboureurs excepté ceux de la Brie de la Beauce de l'Ifle de France & 4e la Picardie,

Voyons maintenant les procédés du blutage puifqu'Hs fç lient avec ceux du nétoyage des crains. XI,

Procédés du, Blutage*

Que les grains faient parfaitement nétoyés que lés meules foient de bonne qualité qu'elles foient bien rayonnées, bien montées, bien dreffées, quç leur mouvement foit régulier, cela ne fqffit point; il faut que le blutage fait auffi parfait, c'eft lui qui donne à la mouture économique le, degré de! perfé^iot^qui la distingue de toute autre monture, Il y a déjà un grand nombre de Moulins éco« noiniques mais, la plupart pèchent par !e blutage,


dont Fart en: encore généralement inconnu. Tâchons d'en patler d'une manière in&mâive* Il ne faut pas que le blutage commande le Moulin en allant trop vite ou trop lentement il faut que les bluteaux tarâifent la même quantité ..de farine que les meules en font. Si lé bluteau; netamife pas aufli vîte que le Moulin moud, HS faut relever l'auget de la trémie poujr empêcher qu'il ne tombe tant de bled dans les meules alors les meules n'ayant plus une nourriture fuffifante, 'ou manquant de bled le fon fer broie très-fin, fe. mêle k la farine, la rougit, la rend bife & mauvaife.

Si au contraire le bluteau tamise plus vite que Ee Moulin ne fournit il tamife trop fec & laille paner du fon avec la fleur.

Il eft donc tres-eflèntiel que les biuteaux répondent à la fineflè de leur étamine & à la forcç du Moulin, il eft très-effèntiel que les bluteaux. & les meules foient d'un accord parfait.

En général, pour le blutage, il faut examiner:, i o. Si le babillard du bhiteau fupérieur n'eltéloigné du tourillon de l'arbre tournant que de a à i o. pouces au plus..

z0. Si la bluterie déchiroit les biuteaux, ou §*ils. blutoieht trop fort il faudroit débrayer, la boite ou la baguette, pour rallentir & diminuer leurs coups*


Débrayer & rembrayer c'eft ferret plus ou moins la barre fur la croifée, ou ferrer la baguette plus ou moins près de là huche du côté de la croire.

En général, plus on blute & plus on fait de farine blanche; mais pour bluter, il faut que les gruaux foierit fermes, autrement ils s'engraîfTent au lieu que les bluteries ôtent aifément les rougeurs. La bluterie eft encore d'une grande utilité lorfqu'il y des recoupes qui font dures, ce qui eft fouvent ôccafionné par une rhabillure trop foncée, ou par la nature du bled.

Le plus sûr moyen pour avoir du blanc eft de faffer les gruaux gris pour en ôter les rougeurs avant de les moudre quand ces rougeurs ont été v féparées, on peut enfuite dans le moulage appro-Cher les meules' tant'qu'on veut pour atteindre les petits gruaux qui ont échap'pé aux premières moutures.

Le premier lés de la bluterie fait en dernier travail un gruau clair & fin qu'on peut mêler en fécond.

Le fecond lés fait un fecond gruau, qui eft bon pour le pain bis-blanc & une partie du refte pour le bis. Au lieu qu'avec le dodinage les gruaux reftans du remoulage font bien plus rouges & ne peuvent plus être employés qu'en bis.

Lorsqu'on veut remoudre les recoupes en em-


ployant un dodinage, on eft obligé d'approcher le Moulin, ce qui le fatigue beaucoup & rougit beau" coup la farine qui prov ent de ces recoupes au lieu que par le moyen/d'uni1 Muterie le Moulins va toujours en allégeant, fans que foin remette lés rougeurs fous la meule, ce qui fait la fariné des recoupes bien plus claire. ̃'̃̃ On trouve encore par le remoulage, au premier lés de la bluterie, de petits gruaux bons à mettre en bis-blanc & le refte en bis, ce qui avantage beaucoup un Moulin, parce xpe rien n'eft perdu! & qu'on ne remoud que ce qui eft bon «à relhou* dre. Il eft vrai que cette méthode occafionne des évaporations, mais on en eft amplement dédommagé par la qualité & quantité des farines. D'ailleurs, il ne faut pas perdre de vue qu'on n'entend parler ici que d'un Moulin à blanc car. pour un Moulin à bis ou a bis-blanc-, le dodinage fuffit, & on peut tirer par fon ufage la totalité des farines. Lorfqu'on Ce, fert d'un dodinage, les gruaux, fir fur-tout les féconds font fouvent mêlés de rougeurs que la bluterie fépare exactement } & quand on fait remoudre ces gruaux, qui font durs & petits, on eft obligé d'approcher les meules pour pouvoir les remoudre, & l'on rougit la farine en pulvérifant les rougeurs que le dodinage a mêlées .aux gruaux bis, ce qu'on évite avec la bluterie. Sans rejetter le dodinage on c.1 aflùré par


clairs, Quelques Meuniers fervent d'abord, du dodinage pour dégraiffer les fons gras, &fenfoite d'une bluterie, & cette manière de travailla eft irai blâmé précédemment la méthode de ceux, qui préfèrent les bluteaux de ceux d^amine,; mais il s'agiflbit alors du bluteau fupérieur qui, dans tous les cas doit être de laine parce qu'il eft deftiné à tamifer la. fleur de farine de bled qui gomràeroit la foie. Ici au contraire il ne s'agit que du bluteau inférieur pour les gruaux & recoupes dont le bluteau fupérieur a ôt,é la fine, fleur de farine graffe par elle-même & qui a befoin d'une forte fecouflê pour être bien blutée au lieu que la bluterie cylindrique CulHt pour les gruaux fecs & les fons. durs»

D'ailleurs les foies qtvintins, ou caj^vas des. cylindres à gruaux doivent êtrs plus, ouverts que ceux qu'on emploîroît à tamifer la farine de bled & par cela même ils font moins, liijets, a s'engraiffer,

Ceux qui ont un emplacement affez grand feront bien de biffer fermenter le foin gras ayant de le paflèr. aux bluteries du magatm d'en haut qui font mis en mouvement par les poulies. dant j'at parlé ci-devant & ,fi l'emplacement le permet ctn fera bien d'avoit deux bluteries au-de&is,


l'une 4e îaitfle le gftfaux fe fépare mieux, & te fon refte plus fée,

La théorie ôf la pratique que je viens de dé- çrîrç, conviennent Vtouslçs Meuniers, & ils ne peuvent faire une bonne monture fans les pratiquer mais les points capitaux, qui djftinguent la mouture économique de toute autre confifteht en trois opérations. eflfent,ielles, favoir i?, à. bien( nétoyer les grains, avant de les moudre 2,0, V broyer les grains convenablement à bien, répare!' par lesdifférens bluteau^, les fariner deg, fans., recoupes, & gruaux» pour pouvoir remoudre; ces. derniers féparément & k-^propois ainfi que.je, l'ai déjà, ^'on le verra dans le Chapitre Suivant,

§ X, I I,

Procèdes de ta Mouturç économique.

Le premier procédé confifte à cribler & nétoyer Je bled avant qu'il tombe dans la, trémie des, meules.

Le fécond k le moudre de manière qu'il n« puiflfe ni s'échauffer, ni contracter: aucune mauvaife qualité ni fbuffrir trop d'évaporation & de déchet. Le'traifième à bluter en même^tems que les


theulës travaillent pour féparer les diverfes qualités dé farines & de gruaux..

Le quatrième a rçmoudre les ;différens gruaux pour en tirer de nouvelles farines.

La première Opération du nétoyage des bleds fe. fait en transportant les facs au fecond étage du Moulin ou font les .cribles. Deux Ouvriers, l'un en bas l'autre en haut font tout ce férvice. L'un avec une brouette mène les facs jufqu'au pied du' mur du Moulin & deflbus la croifée du «grenier par où le-fac doit entrer; le fac arrive il l'attache au crochet du câble qui doit l'enlever. Auffi-tôt l'Ouvrier qui eft en haut en tirant une corde fait engrener dans un rouet la lanterne d',un treuil qui monte fur le champ le fac attaché au cable lorfqu'il eft arrivé à la croifée du grenier, l'Ouvrier jâche la corde pour défengrener la lanterne il détache le fac & le vuide dans le grenier.

Le bled- .eft criblé deux fois la première dans le crible normand à la main & le réfidu de cette criblure forme la derniere qualité du bled. La féconde fois dans.le grand crible cylindrique qui nétoie encore le grain, & le fépare en fes deux autres (qualités l'une dite xête du Rled & l'autre bled du milieu. Enfuite il coule à travers le planche par un conduit dans la frémie du


tarare où il eft éventé par les aîles du -ventillateur qui le nétbie en 0 châtrant là pouffière les pailles, la cloqùe les grains légers ou rongés par les infeâes, &• fép:are, par fës grilles, la^lu'part des grains, étrangers. Enfin il tombe pur & net dans la trémie des meules.

Lenétoyage des grains peut fe Faire, à* peu de frais, ainfi que je l'ai dit ci-devant & doit fe faire au Moulin s'il n'a pas été fait au grenier ni dans lalgrange.

La moudre lé grain fans échauffer la farine.

Les meules entre lefquelles le bled efl introduit font pîquéesjm, rayons réguliers elles font' félon la méthode ci-devant prefcrite pour les métjre en bon moulage ces meules bien montées & bien dreflâees vont toujours en allégeant; Leur piquure plus fine que celle des meules ordinaires, fabrique mieux la farine;, fans- couper le grain ni hacher le fon. A quelques pouces^de Panille le bled commence à être concalïe, au milieu de l'entrepied fe font les gruaux; enfin la feuillure affleuix la farine & écure le fon.

Comme ^on» doit remoudre les differens gruaux, on n'eft point forcé de ferrer ni de rapprocher les meules comme dans la méthode ordinaire où l'on veut tirer tout le produit par une fcule


̃mouture, Ici au Contraire le premier moulage eil Fort gai lafarîne qu'il produit n'eft point échauffée, & conferve toute fa qualité^ Par la, tro.ifiètoe Opération, on tamife la farine j & Ton fépare les gruaux en môrrte-tems que l'on moud en accordant le blutage avec le moulage Íuivaht les principes expliqués ci-devant afin que le bluteau débite ni plus ni môins que les meules. La' farine mêlée avec fes gruaux, fon & recoupes tombe, au fortir des' meules, par l'anche dans le premier bluteau placé dans la partie fu- périeure de la huche. Le bluteau reçoit fon mou- cernent de la batte qui en frappant fur les bras LdHacroifée placée fur lâ lanterne fait agir le babillard & la baguette attachée au bluteau. La farine qui pafTe par le bluteau tombe dans la huche elle eft d'une grande fineffe & à toute fa perfeaionvon la nomme fdrine de bled; parce qu'elle eft produite par la mouture fur bled, ce qui la diflingue de la farine de gruau elle va peu près a la moitié du produit. Le refte du gruau moulu fe nomme le fon gras; il fort par le bout inférieur du premier bluteau & tombe, par un conduit dans un fécond nommé dodinage, qui eft plus gros & plus lâche que le précédent il eft ordinairement compofé de différentes grofieurs d'étamine ou Canevas qui divifent fa longueur en trois parties égales.


Dahs le- Moulin entièrement monte félon la lieu d'un dodinage on en ce qu'elle fait un plus beau gruau que ce dodi- préférence pour bluter les Ions gras ainfi que je Fai dit ci devant elle eft garnie par tiers de foie ronde, d'un\quintin & d'un canevas. Cette Huterie tourne par le moyen d'un hériflbn donc les dents s'engrènent dans les tufeaux de la petite lanterne qui termine l'axe de la bluterie cylin- drique, ou par des poulies. Il doit fortir trois gruaux des diviuons du bluteau inférieur foit dodinage foit bluterie v cylindrique la première eft le gruau blanc qui fe trouve à la tête du bluteau la deuxième le gruau gris qui fe prend dans le milieu & la troifième les recoupes à l'extrémité du bluteau.

La remoudre lès diffèrens gruaux pour en tirer de nouvelles farines.

Après que les blureaux ont féparé toutes les qualités & que le Meunier à mis à part la fa- rine de bled, il rengrène les gruaux blancs trois fois féparément des autres espèces de gruaux, & toujours de la même façon mais en rie faifant


repaflS

rations que du. premier bluteau. Je dis communément parce que les Meuniers,' qui vifent à une grande qualité de blancheur, lahTent encore paffer a chaque opération les gruaux à travers les bluteries cylindriques ou le dodinage pour en extraire les rougeurs ou les parties dé fon qui s'y trouvent, d'où il réfulte que la feconde & troifième farine de gruau font bien plus claires. Le premier rengrenage du gruau donne une farine fupérieure en qualité à la farine de bled on nomme cette farine de premier gruau blanc bourgeois, pour la diftinguer de la farine de bled Won nomme le blanc; ce, blanc n'eft pas plus fin .que le blanc bourgeois, mais celui-ci a plus de corps & de faveur.

Le fécond rengrenage du reftant du premier gruau produit une farine d'une qualité un peu inférieure à la précédente & le troifième rengrenage donne une farine encore au deffous mais fans mêlange de fon parce que le gruau blanc n'en a point.. Le gruau gris fe rengrène féparément & ie moud légèrement pour en extraire par un tour de bluterie, les rougeurs; de manière que la tête de cette bluterie peut rentrer avec le gruau blanc fous les meules. Enfin le refte du gruau gris, après avoir été repaffd


purgée de Ion par l'attention qu'on a de moudre les gruaux gris légèrement la première fois, &> d'en extraire le fon par la bliiferie. Les farines de bled des premiers & féconds gruaux mêlées cnfemble forment le pain blanc de quatre livres, qu'on vend à Paris.

Les recoupes fe rengrènent de même fépaxément une feule fois & produîfent ime farine bife égale 'à-peu-près à la deuxième qualité du gruau gris r &c toujours fans mêlange de fon. Comme il tombe, à chaque opération du blutage, de gros gruaux qui ont échappé à la meule, on les raniaflé encore pour les remoudre; c'eft ce qu'on nomme remoulage de gruaux. Il refaite de la mouture des derniers gruaux, un petit fon qu'on nomme Jîeurage.

Pendant ces differens moulages il faut, être attentif à fixer l'affiette des meules à en diriger les mouvemens avec égalité, à les faire approcher plus ou moins afin d'empêcher dans tous les cas, que la farine ne foit courte & échauftëe & pour qu'elle foit au contraire fraîche allongée, & qu'elle produife un gros fon doux.

Pendant le premier moulage fur bled il faut avoir foin iw^je^irlarnprfe courante un peu haute c'eft-à-di de ne pas la ferrer beaucoup afin d'enlever là 'pellicule du grain & de faire


de plus beaux gruaux-, £,'&« au contraire tenir les "meules plus ferrées lors de la mouture des gruaux vu que les parties font plus petites & plus Aires. Cependant les meules' bien rhabillées demandent fouvent à alléger un quart -d'heure après avoir pris fleur.

Récapitulation des chahgemens fucceffifs qu'éprouve le bled pour donner fes divers produits paî la' tnouiure économique.

En, fuppofant un Moulin' k eau de pied.-ferme ayant des greniers au-deflus pour le nétoyage des; grains le bled après avoir été enlevé en fac dans l'étage fupérieur y eft criblé & féparé en fes trois qualités de têt,e de bled bled du milieÚ & bled de la derniere clajfe par le crible normand, & le grand crible cylindrique de -la il eft verfé

io. Dans h trémie du tarare ou ventillateur qui en enlève la ppuffière & la halle d'où il tombe 20. Dans le crible d'Allemagne incliné au bas duquel eft un émoteux de-là

Dans la trémie des meules qui le verfe par 'raûëëTâgîte-paï le frayon4o Dans l'oeillard ou trou de la meule courante, à travers les.bras de l'anille d'où il coule


Sur le coeur de la -meule giflante où brife.̃̃

£°.;Enfuite dans l'erïtrepied des meules où il,1 s'affine & fe forme en gruau de-là

Dans la feuillure des meules où le gruau s'affleure par récurage des ions, & fe convertit en farine de-ià

Dans l'anche où la mouture' entière eft chaflee par le mouvement circulaire des meules de-là 90. Dans le bluteau fupérieur de la huche qui fépare la farine de bled du fon gras la farine tombe dans la huche & le fon grws

io°. Dans le dodinage ou dans la bluterie cylindrique qui diflingue le fon g&s & fes trois gruaux & recoupes..

11°. Et enfin au bout du bluteàu inférieur par où fort le fon maigre bien évidé de farine. Quand on a, retiré ces divers produits du grain, on met à part la farine de bled ou le blanc tiré par le bluteau fupérieur enfuite on prend le gruau blanc pour le faire repaffer fous les meules & le produit de ce premier gruau fait le même chemin que le produit du bled il donne, par le bluteau "fapérreprT-pne-preiuièiti farine bien fupér!èure~S la première farine de bled on la nomme première farine de gruau.


la précédente. repaflp une fois fous la'meule lorfqu'on veut tirer la ,plus grande quantité de blanc } mais ordinairement ce réfidù fe mêle avec gruau gris, ce qui forme une troifième farine de gruau moins blanche encore que la feconde. 3 du gruau gris pour avoir une, quatrième farine qui eit bife, & l'on y mêle encore le produit des gruaux bis & des retnoud une feule fois. Il refte a la fin de toutes ces opérations un petit fon qu'on nomme- fléorage ou remoulage de gruaux qui eft bon pour empâter la volaille.

Réfultat des Produits de la Mouture économique. En exécutant -.tous les procédés de la mouture un Mer de bon bled', pétant livres, mefure de Paris doit donner communément en totalité


Si la bluter^lupêrî#t. f^pare bien les les nTues recoupes alors ces différas produits montent en détail, avoir

Par le remoulage de toutes ces fortes de qualités, on fait ordinairement quatre efpèces de farine favoir

i". La farine de bled ou le blanc.

X», La farine de rengr^ag^ de premier gruau, ^nommée blanc bourgeois. farine" de fecond gruau que


fouvent avec le blanc bourgeois quand le Meunier a eu affez d'adrefle pour moudre légèrement le gros gruau & pour'en fépàrer les rougeurs. La farine bife qui réfulte du mélange des farines des derniers gruaux, remoulages & recoupettes. Les fonsreftansfe trouvent auffi de trois efpèces, {avoir le gros Çgrx j les recoupes & le petit fon ou fleurage.

Il y a beaucoup de variations, fur les déchets fur-tout fi les farines ont été tranfportées de 5 ou zo lieues par la chaleur, qui avec les fecouflTesde la voiture contribue beaucoup aux déchets; fouvent auffi l'erreur vient de l'inexactitude de la pefée & du retard après la mouture. On fenifailernent que les produits de la mouture économique ne pêuvent pas être toujours uniformes tant en farine qu'en fon. Les différentes façons de moudre & remoudre l'habileté du Meunier la bonté des meules & du Moulin le jeu & la perfection de fes différentes pièces les différentes qualités des grains plus ou moins fecs, plus ou moins pefans vieux &c. apportent toujours des différences confidërables dans les produits on va par cette raifon examiner encore les divers produits de la mouture économique eu égard 'au trois différentes dattes ou qualité de bled qu'on diflingue dans le Commerce en fe bornant pour chacune au terme moyen de comparaifon.


§ XV.

Tableau de comparai/on des divers produits des trois différentes qualités de bled par la mouture économique.

Poids du Poids du du fetier farine- 175 farine. Dééhet. â 6 Déchet. à 6 Déchet. sa Produit Produit

celui du ug celui du bled.

Tableau dccomparaifàn du produit de la mouture économique avec celui de la mouture ordinaire ou rufliqiu,

Un quintal de bled froment de^ïa deuxième, Claffê moulu à la manière ordinaire la même quantité de ioo livres du mêfne e bled, moulu fuivant la méthode économique ont rendu en farine,

Par la mouture ordinaire eu ruJUjue. Par la mouture /nnomîfia. Farine à faire du pain U> onc. gr. Farine fine& à gruau liv. onc gr. blanc. A% blanc. 55 1 Farine à pain bV Farine à pain bia.

blanc. blanc. o Farine ï wûn bit. o Gruaux gris & bis. 90 4 Gros fo jl 7 4 Gros & petit Con. 19 ♦ -P&het, » 8 _4 Total égal au poids Total égal. au poids

du bled. 100 du bled. 100

G *̃


Tableau -de comparaison des produits en farine d'un quintal defeigle de deuxième qualité*

[Par la mouture rujlïaue. Par la mouture économique. _• ''»• <>nc' «<•• lW.dnc.gr. Farine. 4 Farine. 4 Son. 44 .3 Son. 4 Total. 99 4 Total. "̃' 07 Total égal au poids- Total égal au poids ..du bled.. du bled. 100

de comparaïfon des produits de livres de bled, froment des Provinces Méridionales.̃'̃•

l.Vi>>>?*tureàta%i:<iff(. Pqr la mouture c'eommique. Farine à Airedupain liv.\ ohè. Farine fine gruau liv. onc.: blanc. Il 3 blanc. Farine a pain bis- farine pain bis. blanc., 17Z 3 blanc. o farine à pain bis. Farine bife. 64 10 Gros fon. Gros & petit fon, 99 12 S°7 '4 Total- 14; .i,a. J>fchet.: iî 8 Total égal au poids Total égal au poids

du bled. Au bled.

Tableau de compafàijon des produits de L livres de feptentrional.

.1. P*r la mouture la griffe. Parla mouture tfcontmiçur, .Farine fine à pain bis- liv. one. liv. onci -^Wancï 8 Farineà pain bis-blanc 157 Total. 9 ~^l ^5


H y af cette différence entre la mouture la grofiè & là mouture ruftique que les Moulins oû l'on pratique la mouture à la groffe n'ont point de bluteau, enforte qu'on rapporte chez foi la farine mêlée avec les fons & gruaux au lieu que les Moulins où fe pratique la mouture ruftique,' ont une huche au deflbus des meules avec un bluteau d'étamine. Si cette étamine eft aflèz groflè pour laiflèr paflèr le gruau & la groffe farine avec beaucoup de fon on l'appelle la mouture des pauvres fi le bluteau moins gros fépàre le foh les recoupes & recoupettes, on la nomme mou.. turé des bourgeois enfin fi l'étamine ell affez fine pour ne laiffer paflèr que la fleur de farine on l'appelle mouture des riches.

On a cherché à rendre la mouture économique encore plus profitable au peuple & l'on eft parvenu à en porter les produits en toute farines à 190 & même 194. livres en faifant paflèr les fons gras par une bluterie cylindrique au lieu d'un dodinage & au lieu d'en remoudre toute la maffe enfemble en remoulant deux fois les deux premiers gruaux blancs en repaflânt fous la meule tout à la fois le gruau gris la recoupette les recoupes & les Cons & en employant des bluteaux un peu plus ronds enfin en_ mêlant enfembletoutes ces farines on en a fait un excellent pain de ménage qui à la blancheur près a été


trouvé de bon goût, très-falubre très-nourriflânt & préférable, à tout autre pour la. nourriture du peuple.

jWerverai encore qu'il y a une grande di,ffé rence entre le produit du bled nouveau, & celui du bled qui a pafle l'année, qui a relue, ̃& qui a été foigneufemenr travaillé dans le grenier. En général les grains raffinent tellement par la manipulation &* la vieilleflè qu'au bout de fix mois 2.0 muids ou 10 fetiers de bled fe réduifent à environ mais le produit en farine eG: plus confidérable. Au bout de l'année, les 10 inuids fe trouvent environ à 19 & demi le produit en ''ferine augmente en proportion.

En 17^ V deux fetiers de bled de la féconde qualité ont été moulus la fin de l'année de la récolte, & ont produit en farine ci liv. Deux fetiers de la même récolte &

de la même qualité qui avoient été

moulus étant nouveaux n'avoient pro-

duit que, ci. 306 liv. X V I.

Procédés & Rèfultats de la Mouture économiqut des bleds humides'.

Les procédés ordinaires de la mouture économique ne conviennent que pour les bleds d'une


fécherefle ordinaire tels que ceux du nord & de la plupart des provinces de France.

La mouture des bleds humides exige des procédés différens, celle des bleds étuvés & celle des bleds méridionaux, en exigent d'autres encore que je décrirai fuccefiïvement.

Dans les années 1744, & 1781» les récoltes des grains ont été humides, les bleds & farines fe font échauffées, on en a perdu poip des fommes immenfes faute. de favoir les moudre manoeuvrer. Dans la plupart de nos provinces on ne fait ufage que de la mouture la groflè, & l'on fait le pain du peuple avec des gruaux qui n'ont point été remoulus. Ces groflês farines n'étant point affez dilatées ne, prennent point allez d'eau au pétrin font de mauvais pain & en font un quinzième environ de moins que la farine fuffifamment dilatée & de bonne qualité.

Loifque les bleds humides ne font pas féchés," comme ie le dirai à l'article des bleds étuvés, la mouture en fait mal, les meules s'en^raiffeat les farines retient humides s'échauffent les fons reftent gras & fe corrompent les farines qui y reflent attachées font une perte confidérable, & l'on évitera tous ces inconvéniens en procédant âinfî qu'il fuit.

iô. Il faut que les meules foient rhabillées on


repiquées un peu plus profondément cela appelle en terme de meunerie hétoyer un jeu plus les rayons des meules ou les faire de 3 Ou 4 lignes moins larges que pour la mouture ordinaire. 2°. Le bled humide doit êtie moulu un peu rond de manière que le boiffeau de fon triefure de Paris, qu'il produira, pèfe environ 7 à. livres, au lieu de 5 livres, environ qu'il pèfe ordinairement.

3°. Il réfulre de cette mouture un peu ronde, que la farine eft plus féche & de meilleure confervatiori, elle fait plus de pain & il eft meilleur, les gruaux font plus fées, les meules ne s'engraiffent point, les remoulages & recoupes des gruaux moulus chacun féparément font plus aifés à rémoudre.

40. On moud les fons & recoupes avec un dodiriage & une blutérie pour en tirer les parties féparément & ne remoudre que ce qui eft encore chargé de farine. Le fon étant bien écuré par Un, broyement propre cette mouture, ne fe corrompera point la farine n'ayant point été engraiffée dans les meules s'échauffera moins dans les facs & l'on tirera de ces bleds humides le meilleur parti poffible^

La mouture que je confeille eft un peu plus longue mais pas tant qu'on fe l'imagine, parce que les meules ne s'engraiffant point, il n'y à point


de temps à perdre pour les dégraiffer, comme à la mouture ordinaire & la mouture s'en fait plus vite.

Le Meunier rejettera peut-être cette mouture fous prétexte qu'elle eft trop longue, & le BouKfe & que trouvant plus de bénéfice à vendre du pain? mollet que- du pain cta ménage, il préfere de ne tirer qu'une moindre-. ^quantité de farine blanche, fachant bien fe dédommager fur les riches de 1 a perte ^FîT fait au préjudice des pauvres. Je vais tâcher de leur prouver leur erreur par le calcul des bénéfices qui réfultënt des procédés que je confeille. On fuppofe que par la mouture ordinaire ils puiffent tirer du fetier de bled humide i <j livres de farine blanche & t2 à i livres de farine bife. i0. Les xtf livres de farine blanche étant molle & terne fe vendront moins que la bonne farine.

Je n'aurai par mes procédés que 140 à livres de farine blanche; nuis j'aurai 30 à liv. de farine tant bis-blanc que bise, & toutes ces farines étant mélées enfemble feront vendues au moins 20 à fols par quintal plus que la farine blanche & molle.

Je tirerai ,au moins dix à quinze livres de


toutes farines de plus qu'en ne faifant que de la farine blanche.

4°. Ma farine fe confervera "plus long-temps, le pain en fera meilleur j'en ferai une plus grande quantité, & mon fon bien écuté fe corrompera moins.

Si l'on avoit fait ufage de cette mouture dans les années humides, & notamment pour la récolte de 178Z, que de bled & de farine gâtés ne l'eurent point été de combien d'épidémies populaires on fe feroit préfervées, que d'hommes & de richeffes on eut épargné.

§ XVII.

Mouture économique des bleds étuvés.

La mouture des bleds humides feroit plus avan-tageufe s'ils' étoient préalablement bien féchés dans les étuves.

La mouture des bleds étuvés demande une attention particulière. Autant qu'il eft poffible, il faut avoir des meules très-douces à caufe de la féchereffe du grain il fau t faire des rayons fort larges afin que le bled ne foit point haché en le moulant. Si les meules ne font pas auffi douces qu'on pouroit le défifer, il faut y faire des rayons de vingt à vingt quatre lignes de largeur fur la feuillure, & de trois pouces de diftance au


Il faut une rhabillure très-douce, & avoir foin de bien garnir les trous des meules avec le maftic de farine de Seigle & de chaux vive, afin que l'on puiffe faire un gros fon.

Il faut auffi tenir les meules ouvertes de manière qu'elles ne puiffent moudre que huit à dix pouces, afin que le bled fe concaffe moins & faflè le fon plus gros.

Il faut en outre avoir foin de te fervir de bluteaux très -fins, parce qu'en général les bleds fecs l'exigent.

Ces bluteaux fins donneront une bonne quantité de gruaux & des farines très-fines & de bonne qualité en remoulant les gruaux jufqu' a quatre fois on eft fûr de tirer tout le produit poflible & de l'avoir de bonne qualité.

Ces procédés ne font confeillés, ainfi que tous les autres que d'après les épreuves qui en ont été faites avec foin.

§ xvii i.

Mouture économique des bleds méridionaux. Les bleds d'Italie, d'Afrique ou de Barbarie, & même des provinces méridionales delà France, exigent d'autres procédés en raifon de leur grande féchereffe & dureté.

Il y a quarante ans on ne favoit point affleurer


ces bleds par ta meule & pour on étoit obligé d'en attendrir l'écorce en les humectant. C'étoit une mauvaife opération, car la farine \des bleds qui ont .pris de l'eau avant la mouture, en prend moins au pétrin d'ailleurs cette eau fait fermenter.les grains leur fait perdre leur goût.

Voici comment il faut moudre ces bleds. Difpoféz les meules comme pour la mouture des bleds étuvés ne les rhabillez que de deux rayons l'un; le rayon rhabillé concaffe le grain, l'autre fait la fleur ce la feuillure nétoie le Ion la farine en fera longue & poin: grauleufe, comme dans la mouture -ordinaire.

.Lçs. bleds de Barbarie étant encore plus durs que ceux d'Italie il faut un rhabillage plus doux, il fera de deux rayons l'un ainfi qu'il eft dit ci-deflùs, mais à la meule courante feulement.

Xaiffez le coeur des meules & l'entre-pied bien ouverts les meules ne moulant qu'environ un pied, il faut les bien garnir de pâte de fei-le & de chaux vive, fi l'on veut avoir une farine longue.

Les bleds du midi font ordinairement la farine jaune mais elle le fera moins par les procédés que je confeille, elle fera bien dilatée, fans l'être trop elle fera plus de pain il fera meilleur & plus blanc le gruau fera fec & le fon doux. Les


Moulins d'une rotation un peu' forte ameutent • mienx le bled de cette etpëce, dilarent mieux leur farine & en nétoient mieux le fon que les Moulins faibles^

§ X I X. 'Mouture économique- des jelgles t or gis ̃ Tout ce qu'on a dit jufqu'îci fur la mouture économique ne concerne que les fromens à l'égard des menus grains les procédés & les résultats en font un peu différens.

Comme il y a plus d'un cinquième du royaume qui ne vit que de feigle, il eft eflèntiel dé faire connoître la mouture de ce grain, qui par fa forme inince & allongée perd bien plus que le froment par la mouture ordinaire.

Pour la bonne mouture des feigles, il faut 1°. Tenir les rayons des meules plus près les uns des autres & plus petits que pour moudre le froment le moulage afAeurera mieux, fera plus doux,' produira plus de farine & un petit fon mieux évidé.. z°. On commence par moudre fans dodinage. 30. Après le%premier broyement on en fait un fecond de la totalité des fons & des gruaux, & l'on ne fait aller le dodinage ou la bluterie que cette féconde fois pour en tirer tous les gruaux & recoupes.


/tnent deux fois afin de le/tirer à .fcc. La raiicm/ effentielle des différent procédés de cette moiuia/e des feigles c'eft que leur ccorce pu fon /tient mieux à la farine que celle du froment. Un premier broyemen/fuffit pour détacher/le fon du froment, au Heu que celuidu feigj/refte toujours chargé de .farine c'eit pourquoi il faut le faire rèpafler ous la meule avec les recoupes gruaux/' Dans les provinces où l'on fait ufage de la mâture ruRique fille caufe une très-grande perte dans la mouture des le voit /par le trolfibfie e tableau de compar^îfon ci-devant; la farine efl compofée, pou/la majeure partie, 1 de gruaux entiers & de recoupes qui ne prennent pas /eau au pétrin, ne lèvent point, empêchent ^̃boufFemeflt de la pâte & la bonne fabrication du pain, qui, par. fa mauvaife qualité eft piéjudi^ ciable à la fanté des citoyens les plus utiles. Enfin en employant les gros & petits gruaux en nature, il y a un douzième ou quinzième de perte fur la quantité dans la fabrication du pain. Ainfi ceux qui font ufage de la mouture l'unique, devroient au moins rémoudre toute la quantité de tons & gruaux une ou deux fois & bien allonger la farine.

Quant à la mouture à la groffe comme on


ne fcpare pas les fons- au Moulin., on" ne: peut pas les faire renioudre & la perte .qu'elle fait fur les feigles- eft inévitable & beaucoup plus corrfidérable.

Puifque la mouture des feigles doit être diffé- rente de celle des-fromens, que le rhabillage & le rayonnement des meules doivent varier en raif'on des différentes formes 6c qualités des gr'ins; il en: évident que les mélanges de feigles Se dé froment, connus fous' le nom de mttstl^ tn^lèard mécle conceau cojjfèguel &c. font toujours (Hune mouture défavantageufe.

Le défavantage eft fenfible fi fon réfléchit d'une part qu'à chaque broyement des parties de froment foit entiers, toit en gruaux, Padreffe du Meunier confifte dans Part d'enlever légèrement la pellicule extérieure; d'autre :part:que dans le feigle, le fon étant plus adhérent à la farine ,qui d£'x graflè il faut un broyement :plus fort & plus" ferré pour l'en détacher..

Il eft donc intéreflant dejkire moudre les feigles & les fromens cHacurj-féparément fans cela les,, diflerences en forrrie & qualités de ces deux efpèces de grains font que l'un eft broyé & haché fous la meule tandis que l'autre eft à peine concafle ce qui produit une perte confidérable dans les Moulins ordinaires & même dans la moutureéconomique, quoique ,moins grande dans celle-ci-,


parce qu'elle a plufleurs reprîtes. La mouture économiques orges demande autres attentions partie -r faut bien fegarder de «moudre ^'totalité' dès ions, comme dans celle des feiglcs', parce que la paille de l'orge.- pafferoit jlu.s le bluteau & (croit préjudiciable à' la^nfervation des farines 6c a la bonté domain, excepté lorfque les orges font Il faut néceflairement mettre un /^dinage ou un blutau, pour en tirer la paille; enfuite on-fait remoudre deux fois les gruaux bis & blancs en ayant foin de les bien affleurer. Puis on remoud les recoupes une feule fois & fort légèrement en n'approchant les meules que. très-peu afin qu'en repartant toute la maflè au dodinage ou à la- bluterie on puifîê encore en tirer les petits gruaux qui pourroient s'y trouver.

Pour la mouture desblocailles, farrafm ou bled noir & des avoines il faut fuivre les .mêmes procédés que pour celle des orges.

X X.

Objections contre la mouture économique, fi- Réponfes.

On a critiqué la mouture économique, & on lui a reproché de faire une farine chaude qui fe


blute mal, d'occafionner beaucoup d'évaporation &de déchet, & que fon attirailde blutërie gênoit le Moulin.

Rcponfes. Le premier reproche ne convient point à la mouture économique, qui va toujours en allégeant ? mais bien a la mouture brute ordinaire qui broie fouvent mal le grain, qui moud en approchant qui brûle la farine & fépare mal le fon. Xe fecond reproche eft auflî mal fondé ^ton'vient particulièrement à parce que outre la perte des recoupé &gritaiix il y a bien plus de déchet qui fe font hors du moulin comfne\iHe] pratique pour cette mouture. Le troifième reprocheefi aufli mal fondé, puifque tout ce prétendu attirail de bluterie eft renfermé dans une feule huche de fept a huit pieds de longueur. Pour nous nous reprochons avec la vérité à toutes les moutures ordinaires^; cbnfommer en pure perte un quart ur^Uxïème un huitième., un dixième de grain de plus qu'elles ne le devroieht ce que &u prouvé par mes tableaux dé comparailbn^K' cela fuffit pour prouver l'utilité de la uture économique & de la connoiflance d es différents procédés, félon les différentes qualités des grains.


Reformes à faire aux Moulins ordinaires à ceux cuvette, &'aux Moulins pendans.

Pour exécuter, a peu de frais la mouture économique dans les moulins ordinaires il eft néceffaire d'y faire quelques changemens.

Si l'on peut élever un étage au defüis des meules on y placera au moins un crible normand un crible de fer-blanc piqué & un tarare, & l'on fera mouvoir les deux derniers par le même moteur des meules.

S'il efl- impoffihle de pratiquer cet étage fupérieur au-deuus de la trémie des meules il faudra apporter 'les grains au Moulins bien hétoyes fans cela on ne peut faire de bonne' farine.

Pour la mouture du bled il faut que les meules foient piquées non à coups perdus, mais en éventail ou rayons compafles du centre à la circonférence.

Il faut ajouter fous les meules nne huche divifëe fûr fa largeur en deux parties. Dans la partie fupérieure de la huche, on placera un bluteau d'une feule étamine pour tirer toute la farine de bled. Dans la partie inférieure de la huche il faut mettre une bluterie cylindrique garnie de trois différentes étoiles la première


de foie, la féconde de quintin, & la ,|roifième de canevas ou un dodinage. Ces bluteaux feront également mis en tnouvey ment par le même moteur des meules. Tel eft le mécanifme à ajouter aux Moulins ordinaires a eau & de pied ferme or y pratiquer la mouture économique après en avoir réformé C'eft eflèntiellement dans le/proportions & dans la monture de l'arbre & d/1'anille que comlltent les plus rands défauts A la plupart, des Moulins ordinaires & de cet à cuvette./

Dans la plupart des moulins ordinaires l'anille porte fur les cpaulemens de la fufee parce que l'une & ./l'autre font mal faites. Il réfulte de ces viçe/deconftrudion, qu'il n'en: pas poflible de tyeïx dreffer la meule, qu'elle panche plos d'iin^coté que de l'autre, qu'elle cahotte en /tournant & que le broyemcnt du bled fe fait niai.

Il y a quarante ans que le fleur Rouffeau, Meunier a Saint Denis l'homme le plus inflruit alors en mécanique de Moulins, réforma ces défauts de conftru&ion en perfectionnant les quatre petits coins de fer qu'on nomme Pipes dont il combina la forme avec celle de l'anille & du papillon, tellement qu'il vint à bout d'ajui1cr fes meules de manière que la meule courante en repos ou en


mouvement refte toujours mieux en équilibre fur Ion pivot, qu'elle n'y étoit auparavant; il fit part de cette réforme à ceux de fes confrères qu'il connoiflbit^ on en fit ufage dans plufieurs Moulins. Mais cette réforme eft encore inconnue dans une grande partie du royaume où les meules font encore cahotantes & montées à l'ancienne mode; ainfi il eft effentîel de faire connoître les moyens de corriger ces défauts & (de dreffer les meules de manière qu'elles exécutent facilement la meilleure mouture. C'eft ce que j'ai tâché de faire en faifant connoître les défauts des plumars & des tourillons, lorsque j'en ai fait la defcriptïon a leurs articles en, donnant les proportions exactes de toutes les parties de l'arbre du fer, de l'anille de la crapaudine & de toutes les pièces, qui. concourent avec elles aux effets délirés; je vais maintenant faire connoître les défauts des Moulins à cuvette.

Défauts des Moulins à cuvette.

Les meules de ces Moulins ont ordinairement de 4 à pieds de diamètre, fur 8 à 10 pouces d'épauTeur elles font ordinairement mal piquées & mal dreffées. On ne pratique dans ces Moulins que la mouture à la groflls ils font plus fujets que les autres, à chômer dans les temps de féchereflè parce qu'il leur faut plus d'eau &


de rapidité pour les faire tourner a proportion de l'ouvrage qu'ils font. Pour en drefTer les meules on fait ufage, comme dans la plupart des Moulins ordinaires, de coins de bois au lieu de pipes de fer; aufli ces meules ont-elles toujours de la pente &c font des farines très-dchauffées.

Pour remédier aux défauts de conftru&ion & de mouture de ces moulins, il faut i*. employer un arbre de bout d'une force convenable c'eft-a-dire d'environ 8 à to pouces de gros ou en quarré. Que cet arbre foit placé bien perpendiculairement fur fa crapaudine.

Que fon bout d'en-haut de la groffeur d'environ deux pouces en quarré foit contenu par une traverfe de bois, & dans un chapeau de bois.

4°. Que ce chapeau on trou de bois fujet à s'ufer par le frottement, foit garni d'un bottillon de fer affez large pour' qu'on puiffe le garnir en-dedans de bourre & de graiffe, pour adoucir le mouvement & pour, pouvoir y inférer des pipes ou petits coins de fer pour contenir & dreffer les meules.

Il faut ajouter à l'arbre de bout un rouer de couche du diamètre pofïïble, pour ne pas gêner le befroi des meules.

6°. Ajouter encore à l'arbre tournant, une


lanterne avec huit fuleaux qui foient bien'de pas avec les dents du rouet.

7Q. Que les meules foient bien placées au droit de la cuvette avalant l'eau.

8°. Que l'anille & les ferrures foient conditionnées ainfi qu'il eft dit à l'article de l'anille. Que le mouvement du bluteau par la croifée fur la lanterne foit régulier.

jo°; Que le petit crible à cilindre' placé fous la huche au lieu du dodinâge, prenne fon,mouvement par des poulies de renvoi, & falTe environ à tours par minute ainfi que les autres Moulins.

Après avoir réformé les défauts de ces Moulins & pour y pratiquer le criblage des grains la mouture & la bluterie des gruaux il faut i°. Un hérrffon qui prenne dans le rouet de couche qui fait tourner la meule, avec un treuil de couche tenant d'un bout dans l'hériflbn l'autre bout à tourillon de fer tenant foit au mur, foit dans un Poteau de bout.

Il faut emmancher au treuil les poulies néceflaires pour faire tourner un ventilateur, un crible cylindrique une bluterie à fon & toutes les machines néceflaires à la perfection de la moutur e.

Enfin il faut, ainfi que jc l'ai dit aux articles de criblage & blutage, que le mouvement


de' rotation de ces machine; foit réguliw &; par- faitenient d'accord entr'elles. Moulins fur bateau.

Quant aux Moulins pendans & fur bateau le criblage & le blutage peuvent s'y exécuter par des poulies de renvoi ou par un petit rouage qui reçoit for mouvemenr du même moteur des meules. & le Meunier intelligent y peut pratiquer très bien la mouture économique, ainfi qu'on peut s'en convaincre panjuelqiies-uns de ces Moulins qui font fur la Seine cependant on préférera toujours les moulins de pied-ferme.


TABLE

Des Matières contenues dans ce Mémoire. Pages

i. Obfervations préliminaires. 13 2. Des Moulins à eau de pied-ferme. Description de 'toutes les pièces d'un

Moulin économique. l°

Prix commun des machines d'un

Moulin économique. S0

5' Précis des opérations qui doivent

précéder la conftruclion d'un

Moulin à eau de pied-ferme. 2 6. Préparation des Meules. 6o Sèchement des Meules. él 8. De la manière de rayonner

rhabiller les Meules. 66

9. Monture des Meules. 71 Du nétoy âge des, Grains. 78 I I Procédés dit blutage. 8 iz. Procédés de la Mouture économique. 9L Récapitulation des changanens

filcccfffs qu'éprouve le bled pour

donner fes divers produits par

Lz Mouture économique. 98

14. Rcfuhats des produits de Mouture

économique. î0°


x<$. Tableau de comparai/on des divers produits de la Mouture économique. 17. Mouture économique des bleds étuvés. Des bleds méridionaux. ni ig.. Des fcigles, orges, méteils, &c. 20. Objections contre la Moutureéconomique, & Réponfes m6 2 i. Réformes à faire aux Moulins

ordinaires.

Aux Moulins à cuvette. 120

Aux MoiJtihiJur bateaux, tz3

.-F IN,


à farine & fur les meilleurs procédés pour la Mémoire fur les avantages que la Province de Languedoc peut retirer de fes grains Paf M de l'Imprimerie des États de Languedoc fous la Direction de P. F. Didot le jeune, quai des Augufiins. 1786. .Les changemens que M. Dranfy propofe dans ce Mémoire pour fimplifier & perfectionner la conftruction des Moulins eau &.Ia Mouture des grains, fe réduifent à quatre articles eflentiels.

Le premier confifte à donner, à la lanterne un diamètre du double plus grand, & de doubler .en même tems le nombre des fufeaux. Voyez les lettres Cde9 Fig. 2 & 4 de la Planche ci-jointe.


*̃ Le fécond changement confite à piquer les meule» en rayons 'courbé: au lieu de les rayonner en lignes dr6tes ou en éventail, comme fe pratique pour la .mouture économique. Voyez les fig. i & 3. Le troifième changement confite, à Ipbto^J bluteau battant le bluteau tournant en etabhilant iideffu.-de-U lanterne une poulie E emmanchée 'dans le gros fer, & dans la rainure de laquelle on paffe une chaine fans fin, dont l'autre partie paffe fur une autre poulie fixée à l'extrémité de 1 axe du l,utLu,&leLt tourner & bluter à fur & mefure que la mouture fort des meules.

Enfin, le quatrième changement confifte à fufpendre la meule courante, de manière qu'une fois parfaitement droite & en équilibre elle puiffe refter conftamment en cet état en tournant. Le moyen qu'a a «nappe M 'Dranfy, pour opérer cet effet fi fteceffa.re & fi ilW i d'autant meilleur qu'il cft très-fimple il ne s'agit que de fceUer Vanille B, I.g. 3 & 4 Iflu, l'meule courante au lieu de la fceUer endeffous, comme A Fig. x«c&2 Redonner a^ partie du gros fer, qui entre dans l'anille, la forme indiquée par la lettre F.

Voici les avantages qui rérultent de chacun de ces changemens, félon M. Dranfy.



Avantages (tune En augmentant de moitié le diamètre de la lanterne, & en doublant le nombre de fes fuseaux, on diminue de moitié les mouvemens du Moulin; c'efti à-dire, que fi la meule courante faifoit vingt-quatretours en une minute, elle n'en fait plus que douz^; Mais 1. ce qu'elle pérd en vîtefle elle, le gagne en force 2 la meule fe trouve en etat de porter deux fois plus de grain, & de moudre dans le même efpace de tems plus que par la mouture ordinaire lé moulage échauffe moins la farine, qui, en conféquence fe blute mieux 4". l'effort du rouet fur la lanterné étant plus doux il ne peut plus la forcer, ni caflèr fes fufeaux ni déranger le gros 'fer • d'autant^nieux^qy^H préfente à la fois trois dents à trois fufeaux', au lieu d'un comme dans les Moulins ordinaires & 'qu'enftn fi l'un de ces fufeaux cafle, ou s'ufe plus que les autres, il en reile. deux pour foutenir & continuer le travail du Moulin.

Avantages des' rayons circulaires.,

Il réfulte du rayonnement des meules-' en lignes courbés la preuve qu'on gagne en, force ce que l'on perd'en vîteflè par cette 'noavelft méthode, & qu'elle ce plus expéditive puifque W. dès le premier moulage la farine efl à fa perfection que le fon etf large léger qu'il en réfulte peu de gruau


encore moins de recoupettes &f prefque point de, recoupes 4°. & qu'enfiri lé premier moulage produit 138 livres de farine fans odeur de meule, par feptier de bled pefant 240 livres, au lieu 92 livres de farine échauffée que donne* d'un feptier de bled le premier1 moulage de la mouture économique.

Avantages du Btuteau tournant.

11 réfulte de la fubftitution du bluteau tournant au bluteau frappant i°. la fuppreflion du babilard de ta croifée, de la batte & de la baguette & par conféquent une conftruâion beaucoup plus fimple & moins difpendieufe 2 que le bluteau tournant fatiguant beau.coup moins que le bluteau frappant peut fupporter des itamînes. ou tamis plus fins& qui cependant durent _^avantage que le bluteau fuffifant aux moulage & remoulage les autres bluteaux qu'on emploie dans la mouture économique deviennent mutiles.

Avantages du drejfage des Méules.

Le moyen fimple & facile qu'à imaginé M. Dranfy pour. drefler les meules eft fans contredit la. plus avantageufe de fes découverees elle méritoit feule le prix que lui a donné l'Académie & fans doute elle lui vaudra la reconnoiffance de tous ceux qui fauront en apprécier le mérite.

Il rëfultoit jufqu'ici mille inconveniens de l'impof-


iibilitê dn contenir la meule courante en équilibre pendant fojn travail fa pente toujours inégale occafionnoit des bourdonnemens des frottemens qui faifoient que les meules s'ufoient plus d'un côté que de l'autre il falloit fans ceffe redrelfer la meule courante & le pivot du gros fer qui s'îWbit inégalement le. moulage fe faifoit mal il- en réfultoit des foins, des peines, des pertes des frais continuels, & tous ces incon"éniens ceffent par le nouveau moyen qu'a imaginé M. Dranfy pour tenir la meule courante toujours en équilibre. Actuellement le Meunier fera le maître- absolu de fon moulin, de fa mouture, il pourra exécuter facilement à fon gré toutes efpèces de, moulage dqnt il aura befoin, fes meules moudront également, plus long-tems & en s'ufant moins. Tels font les principaux avantages qui réfulteht du Mémoire de M. Dranfy.

On a inféré dans le. même volume dont nous avons tiré cet extrait, un autre article du même Auteur, que nous publierons inceflamment en raifon de fon utilité, c'eft le plan détaillé & les principes delà conftruétion d'un Four de Boulanger.

F I N.. (







EXTRAIT

CONSTRUCTION d'un Four de Boulanger, d'après les Principes & les Plans de M. DRANSY Ingénieur du Roi; -extrait de fin Mémoire inféré dans l'Ouvrage de M. Parnzentier, que nous ayons annoncé dans le Nd. 107. de notre Journal.

LE Four éft au pain ce que le Moulin eft à la farine_; le meilleur_bled mal moulu ne dpnne qu'une farine de médiocre qualité; de même, le pain fait avec la meilleure farine ne vaut rien, s'il eft mal cuit; & la qualité de la cuiffon dépend beaucoup de la confS, truâion du Four, conftru&iôn dont les principes font presque généralement inconnus. Il réfulte de cette ignorance que la plupart dès Fours font conftruits fans proportion :la voûte eft trop élevée ou trop baffe la bouche ou l'entrée eft trop large ou trop étroite, & fermé mal. L'âtre eft mal rarrelé il faut fouvent les réparer ils confomment trop de bois ils retiennent trop ou trop peu de chaleur enfin ils brûlent le pain ou le cuifent mal. Voici les Moyens que confeille M. Dransy pour remédier à tous ces incon- véniens.


grofieut « la quantité de pains qu'on doit y cuire. Celui dont «donne icimens, Fig. 2,3 Nj fur ,o pieds a pouces de longueur ou de profondeur. Il a dans fon pavé de la chambre jufqu'au-deflus du Four, dont moitié ou 3 pieds '& demi depuis le pave jufqu a ou la bouche du Four. Cette intérieurement elle eft foutenue ic défendue par deux banaes de fer. Les Fondations du Four doivent être faites, 4e mortier de chaux & de fable: leur force, leur épaifieer doit être proportionnée la hauteur, à la mafle du bâtiment qu'elles doivent porter:elles doivent -être plus profondes, fM Les/plus fortes, fi l'on a dfeflon. d'élever fur k voûte du Four une étuve ou chambre de fix pieds de haut, dans laquelle on pouTroit faire fecher les grains humides ou faire les opérations de la Boulangerie dans ce cas, on y prolongeroit les ouxas ou foupiraux du Four, par le moyen de tuyaux de poêle.

Le deffous du Four forme ordinairement un caveau, qui fert à faire féener k bois devine à le chauffer) & à ferrer les pèles, fourgon & autres ufteivfiles ïufoge. Pour agrandir ce dç


creufcr, de manïète qu'on y défende une ou, deux marches. Au-deflus de la voûte de ce caveau eft ua arrièrequart de 14 pouces, pour contenir une partie de l'étouffoir, dans lequel on fait tomber les braïfes du Four.. Au-deffus de cet arrière quart eft tablette qui précède la bouche du Four. Cette tablette doit être de fer fondu elle doit être percée d'un trou rond, par lequel on fait tomber la braire. dans l'étouffoir. Elle doit porter & être arrêtée fur des branches de fer,, kêVr* dans la maçonnerie fous l'âtre du Four. Cette tablette fert auffi de fupport à la porte du Four, qui doit être de farte tôle, & s'ajuiter- pour fermer parfaitement la bouche du Four.

L'âtre doit être carrelé avec des carreaux de terra à four ou à brique de 9 pouces quarrés fur 4 pouces d'épaiffeun qui ne font pas cuits au four brique, mais feulement deflechés parfaitement à l'ait libre. Au défaut de terre à brique on peut faire Ces carreaux avec deux parties de glaife deux parties de fable fin & une partie de chaux, le tout bien paîtri enfemble. Pour former ces briques, on peut fe faire des mouks avec de petites planches, de la longueur& largeur ci-devant indiquées. Le carrelage doit être fait avec un bon mortier de chaux & de fable & l'on doit avoir foin que les carreaux fe joignent farfeitement. •̃

En contant l'âtre l on fcellera les branches de


fer nécefTaires pour apporte l'autel du Four. Quand l'âtre fera conftruit, on en ddîinera Pcfpace intérieur en forme ovale.

Enfuite on formera, en pierres de taille, ou en briques, les pieds-droits qui doivent foutenir là voûte. Enfuite on conflruira la voûte du Four avec des briques qui doivent être d'un pouce plus étroites d'un bout que de l'autre & du mortier de chaux & de fable fin. En employant ces briques, on tournera le bout le plus étroit vers l'intérieur du Four. La hauteur de la voûte du Four doit être le rxième de fa longueur. Cette hauteur fe prend au-deilbus de la clef de la voûte. Cette clef ou brique du milieu de la voûte doit être en forme de pyramide tronquée tz quarrée.

Pour ulTTôur-de la dimenfion ci-devant donnée, la diftance de l'âtre à la clef- doit être de 16 à 18 pouces. Cette diftance doit aller en diminuant en tous fens depuis la clef jufqu'à la naiffance des rives; de manière qu'au bord fupérieur des rives la voûte n'ait plus que à à pouces d'élévation les rives n'auront dans leur pourtour que 5 pouces de hauteur. En conftruifant la voûte il faut la tenir de deux pouces plus élevée, parce qu'elle perd ces 2 pouces en féchant & fe retirant. Il faut auffi y former deux ouvertures une de chaque côté de la clef, qui viennent par-delTus la voûte aboutir en dehors fur la face du Four de chaque côte & au-deflùs de fa bouche. Ces deux conduits de la fumée que peut -pro-


duire le chauffage du Four, fe nomment ouras. Lorfque pour chauffer» le Four, on n'emploie que du bois trùs-fec & qui ne fait point de- fumée en brûlant, il faut fermer parfaitement l'ouverture exté- rieure des ouras afin de concentrer la chaleur dans le Four (i).

Le manteau de là cheminée du Four doit avancer affez pour que la fumée du Four ne puiffe pas fe répandre dans la chambre, La cheminée doit être bâtie en briques & les intervalles entre la voûte & les pieds droits doivent être rempUs-entièremerit avec du moëlon & du mortier de chaux & de table, Enfin, fi on le juge à propos, on bâtira fur le Four une chambre qui fervira d'étuve ou de Boulangerie.

EXPLICATION DE LA PLANCHE. Figure première.

Elévation du Four entier ;,t>a de face.

A. Cheminée du Four.

B. Pierres de tailie formant les pieds droits de l'édifice.

C. Ouras.

D. Bouche ou entrée du Four.

E. Autel ou tablette.

Il ne faut jamais employer pour le chauffage du Four de vieux bois de meubles ou treülaâes qui aient été feints fur-tout en vcid, ni tics bois & plantes de nwuvaiie odeur.


F. Arrière-quart pour foutenir l'étouffoiri

G. Caveau voûté. Figure seconde.

Coupe du Four fur fa longueur ou profondeurs H. La cheminée vue de côté.

I. Ouras vu dans fa longueur.

K. Bouche du Four.

L. Autel vu de profil.

M. Arriere-quart vu de profil.

N. Caveau.

F I G U R E TROISÏEME.

Coupe du Four fur fa largeur.

0. Clef de la voûte.

P. Atredu Four.

F IGURE E OU A T R 1 E M E.

L'âtre du Four vu découvert & dansfon entier, ainf que le premier lit de briques qui commence la voûte. Auttl du Four. -:r'S^



-"̃' i ̃ -̃*̃ ̃ :̃̃ .̃•̃̃" J:îy-3^s. P L aniim

^Elévation extérieure d'un Moulin. 'PLANCHE 1. A Arbre tournant avec la grande roue du dehors, B garnie de fes aubes & coyaux, C un 'ÀomiM P fur le pont de pierre E qui lève la vanne mouloir.. Le logement du Meunier F eft à côté du Moulin G. Corde avec fon croefer pour monter les facs de deffus la voiture au fécond étage. Au bas de cette planche eft une échelle de deux toifes.

Coupe intérieure du Moulin fur fa largeur. PLANCHE II. A. Pont avec fa vanne de décharge. B Partie du pont de pierre C qui conduit à la vanne moulçire. D Entrée principale du Moulin. E Efcalier pour monter au piemier étage. F Le rouet avec fes chevilles. G Arbre tournant avec fon tourillon H derrière lequel eft Vhérïjbn I faifant tourner la petite lanterne K de la bluterie. cylindrique inférieure. Le rouet F fait tourner dans la partie fupérieure la grande lanterne L avec fa croifée M traverféo par le gros fer N


dont le pivot roule dans le pas du palier .0, deux braies PP. Les chevilles du même rouet font en méme-tems tourner dans font milieu deux autres petites lanternes, dont la première Q emmanchée au bout du treuil R fcr-t à monter les facs l'autre petite lanterne & l'oppofite fait tourner V arbre de couche avec fes poulies S qui font tourner aufli la blnterie Il fin gras du premier étage, & les cribles du fécond. Voila donc trois mouvemens différons imprimés à plufieurs machines par un feul tour de rouet, fans qu'ils fe nuisent aucunement les uns aux autres. Souvent .on fubftitue à l'hériffon 1 une quatrième lanterne ou un pignon au Bas du rouet pour faire tourner la petite bluterie cylindrique d'une huche de plat. ̃̃[*̃' Au premier étage on voit la meule giflante T maintenue par fes enchevêtrures X la meule courante V avec Vanille Y dans laquelle entre le papillon du gros fer. Les deux mcztles entourées des archures Z les tremions && portent là trémie 2" avec fon auget i le grain tombe dans la trémie par un crible de fil cle fer, ou crible d'Allemagne fufpendu au defïus de la trémie. Dans .le même étage des meules on voit le moulinet^ pour relever la meule courante lorfqu'il en eft belbin. A côté de ce moulinet eft placé la bluterie à fon gras $ avec fon auget 6 & fa trémie 7.


Au Second étage on voit le tarare 8 dont les ailes 9 iont miles en mouvement par la poulie & la corde fans fin Le tarare reçoit le grain dans fa trémie iz & le, verfe, bien ncroyé, par le conduit 13. dans le crible de fer blanc 14, mis en- mouvement par Vouvrier 16 jette le grain, qui fort du crible de fer blanc dans le crible d'Allemagne fufpendu au plancher du -prenÇsr étage qui le verfe dans la trémie des meules.

Au deffus du feconcTétage eft.un faux plancher où Youvrier en tirant ta bafcule 17 attachées par une corde à l'autre hafcule du rez.-de-cliauffée, fait engrainer dans les dents du rouet la lanterne Q, qui a pour axe te treuil R, autour duquel fe. roule l'extrémité du cable fervant à monter les facs. Ce cable en panant par la garouene ou poulie de renvoi du dedans 20 & le rouleau coule le long de la poulie de la garôuetw du debdrs fait monter en un inftant le fac /attaché au crocrtet du même cable Le même mcchanifme fait monter les facs du dedans «du Moulin par les trapes ménagées à chaque étage. Un autre ouvrier ayant reçu le fac de bled,, le verre dans la trémie du tarare.

Coupe du Moulin fur la longueur.

PLANCHE III. On a ménagé Tous le comble


du Moulin, un faux ̃ plancher auquel on monte par Yefcal'Ur i6 dont on voit le derrière n. L'ouvrier tirant la bafcule 11 correfpouclante à celle du rez-dc-chauflee fait engrener dans les dents du rouet L la petite lanterne «P pour faire«^qpnter les facs par le moyen de la garouenc du dedans 13 & du cable 15' qui élève les facs au troiheme étage par les trapes du plancher de chaque étage.

Le bled, reçu par V ouvrier eft verfé fur le faux plancher d'où il tombe au fécond étage par un conduit 8 dans la trémie 7 au tarare $ & 6 qui en enlève la pouffière & toutes les choies j)lus légères que le grain.

s-' De-là le bled pafiè par un autre conduit dans le crible cylindrique de fer blanc 9 ou il cil gratté & nétoyé par les rapes de fer-blanc enfuite il xombe, dans un autre crible de fil de fer incliné 7 qui en fépare de nouveau toutes les pouffières & les grains étrangers, & au bas duquel eft un èmoteux ou grille de fil de fer qui arrête les mottes & les pierres qui pourroient s'y treuver. 'Ce crible d'Allemagne Y fufpendu au plancher du premier étage verfe le grain dans la X foutenue par fes tremions & porte-tremions S S. Le grain parvenu bien nétoyé dans la trémie des meules .tombe dans l'auget u qu'on peut haufler ou biffer par le moyen d'une petite poulie


& de la ficelle t qu'on nomme baille bled. Une autre ficelle attachée à la fonette 4 •> & dont le tout ejt mis fur "le bled dans la trémie x avertit le, Garde-Moulin lorfqu'il n'y a plus de bled dans la trémie.

L'auget u fecoué par le frayon q attaché fur Vanille p fournit le bled qui tombe pur l'œillard ou trou du milieu de la meule à chaque fecouffe du frayon entre les meules m & n entourées du coffre des archures R.

La meule gijfanle m aflùjettie par fes enchevetrures 0 eft fupportée par le béfroi dont on vôit un des piliers r.

La meille courante n fupportée par le gros fer -qui entre d'un bout dans Vanille p & qui repofe par fon pivot fur le palier o peut Ce "haufler ou fe bailler par le moyen de la trempuri attachée à l'une des braies q.

Le gros fer imprime à la meule courante le mouvement de rotation qu'il reçoit de la lanterne T don: les fufeaiix engrènent dans les dents du roitct L fixé fur l'arbre tournant D. Cet arbre fupporté en dedans par la chaife F, & le chevreficr M eft également foutenu au dehors par un autre chevrefier il, & par la chaife C appuyée fur un majpf F. Il reçoit fon mouvement de la grande roue G dont les aubes H attachées par les coyaux I fbnt châtiées par l'impuifioii de


l'eau dans reilUre K. Un homme. A avance le chevrefier du dehors pour drefler le tourillon E de l'arbre tournant, afin. que lés dents du rouet embrayent jufte les fufeaux des lanternes qu'il doit faire tourner. le grain ttiôulu tombe' i dans la- partie, fiipérieure de la huche & où il eft rt-çu Ce bluteau fufpendu par les accouples &c\spalonierz., eft attaché k .h baguette X.qui entre dans une des lumières ou trous du babillard' v. aii deffous de. batte S. Les bras de la croifès.Y attachée au gros fer & ̃•frappant^ trois ;<m quatre fois, à chaque babillard V le mouvement en fens contraire "fe ̃communique -la baguette X ,c. qui fecotie ,Z,& le 'force, a tamifer la "'fleur, farine qui? tombe dans la par6e fupériéure d^ la hft'ciie_ en &. Les "fons n'o*nt pu^paffer par' le bluteau iupérieuf, tombent par C dans la* btuicrie cylindrique b garnie dYplufïetirs les de foie de 'toile & .de "canevas. Cette bluterie tountant par le mo^en de la lanterne e qui embraye dans les dents de thèrijpm N fépare les &\$àswn$. gruaux d d que l'on fait enfuitev les meules.

i Fig. prem. Planche IV.- A. Crapaudiniiou pas qurporte la pointe du gros fep.


B. Boîte ou poëlette dans laquelle eft enfermée lacrapaudine.

C. Ghafïis de-cuivre à travers auquel panent les vis de prefïion.

D D. Vis du cûté néceflàire pour drefler/ les meules; E. Boulons pour arrêter les/chaflis fur le palier. F F. Palier ou groffe pièce dé bois fur lequel pofe la ,crapaudine.

G. Plaque de tôle ou de /fer-blanc battu pour faciliter Ja poëlette a couler avec plus d'aifance. H. Quxrré ponctué qui déf'gne le plan du fer. • Xa figure 2. repréiente la clef pour ferrer les N°. 2.. A. D. Gros fer|pofé fur la crapaudine. A. Papillon du fer. B. Salfufée. C. Gros du fer. D. Sa pointe. E. Pas ou/ crapaudine. F. Plan de la crapaudine. G. Une des chevilles du rouet. H. Fufeau de la lanterné. I. Petit coin de fer ou pipe pour dreffer la 'meule. K. Plan de l'anille. L. Tourillon. M. Frayon. N. Plan de la boîte. O. Coupe de la boîte. P. Autre coupe de la boîte. Q. Plumard de cuivre pour foutenir !es tourillons R de l'arbrei tournant.

Ne,). 3. A. Orgueil ou; crémaillère qui fert d'appui à la pince pour lever la meule.

B. Pince pour lever la meule.

C. Coin qui fert à caler la meule à mefùre qu'on Ja lève.


D. Pipoir qui fert .a ferrer les pipes ou petits coins.

E. Pipe ou petit coin de fer fervant à ferrer la meule courante.

F. Rouleau férvant à monte'- ou defeendre la meule courante pour la remettre en place.

G. Marteau à rhabiller les' meules.

H. Marteau à, grain dôrge fervant à engraver fanille.

J. Marteau fervant à piquer les meules.

K. Maffe de fer fervant à frapper fur le pipoir.' N0. 4. Figure première. Plan des meules mal pi- quées à coups perdus & faifant mauvaife farine. Figure féconde. Plan, des meules piquées en rayons pour la mouture économique.

N?. 1. PLA NCHE V.

Figures première deuxième troifièrrïe quatrième. Différentes perfpeâives du crible ou bluteau cylindrique.

Figure troifième. Crible d'Allemagne.

N°. Différentes perfpeâives du tarare ou ven. tllateur.

Figure première. Tarare vu par devant.

Figure deuxième. Tarare vu par derrière. Figure ttqifième. Coupe & profil du tarare. Figures quatrième & cinquième. Deflins des cribles intérieurs du tarare agités par la petite roue figure fixième.