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Titre : Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale, ou La manie ([Reprod.]) / par Ph. Pinel,...

Auteur : Pinel, Philippe (1745-1826). Auteur du texte

Éditeur : chez Richard, Caille et Ravierchez Richard, Caille et Ravier (Paris)

Date d'édition : 1801

Sujet : Maladies mentales -- Philosophie

Sujet : Manie

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb37243512m

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 4 microfiches ; 105*148 mm

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Description : Collection : Les archives de la Révolution française ; 9.5.361

Description : Contient une table des matières

Droits : conditions spécifiques d'utilisation - Collection Les archives de la Révolution française

Droits : restricted use

Identifiant : ark:/12148/bpt6k432033

Source : Bibliothèque nationale de France, Td86-49

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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THE FRENCH REVOLUTION RESEARCH COLLECTION LES ARCHIVES DE LA

RE VOLUTTON FRANÇAISE

MAXWELL

Headington Hill Hall, Oxford OX3 OBW, UK



MÉDICO-PHILOSOPHIQUE SUR

^'ALIÉNATION MENTALE | ou

L A M A NI E.



T R A I TÉ

MÉDICO-PHILOSOPHIQUE SUR

L'ALIÉNATION MENTALE o

L A MA NIE, PAR PH PIN EL,

Professeur de l'École de Médecine de Paris Médecin en chef de l'Hospice National des femmes, ci-devant la Salpêtrière, et de plusieurs Sociétés savantes, Avec Figures représentant des formes de crâne ou dej portraits d'Aliéaés..«*>.

j^p/a p a R 7 Chez RICHARD CAILLE ET Libraires, me Haute-Feuille, N°rYtr-<r'^

AN II



INTRODUCTION.

La marche progressive des lumières sur le caractère et le traitement de l'aa suivie pour les autres maladies, suivant les dégrés plus ou moins avances de la civilisation des peuples. Un empyrisme. borné a fait adopter dès les premiers temps de prétendus spécifiques dont on. a exagéré les vertus et varié à l'infini les appli- cations pour en assurer le succès. L'origine souvent fabuleuse dé ces médicamens une longue suite de préceptes minutieux et frivoles sur leur usage, et des tâtonnemens dirigés au Iiazard pouvoient-ils manquer de dondes esprits observateurs? Et dès-lors ont été jettés les vrais fondemens de la science, c'est-à-dire l'étude et les premières ébauches de; la description de la manie, comme coniioissances nécessaires avant tout em*


ploi des remedes. Pouvoit-on ne point j appercevoir à la même époqae 'l'ini fluence puissante du régime moral et physique pour opérer souvent la guè»tison des aliénés? Mais bientôt après ces principes solides sont venus se pert dre à travers les siècles d'ignorance et de barbarie, pour reparaître fbfblement à la renaissance des Sciences et des Belles-Lettres en Europe. On traduisit alors on commenta ce qu'avôiènt écrit de plus judicieux sur la manie les Auteurs Grecs et Latins, mais on se borna à un respect superstitieux, sans marcher sur les traces de ces modèles dans la; suite nouveaux écarts de la vraie route de l'observation par l'esprit d'hypothêse et une application mal enten- due des autres sciences à la Médecine L'exemple et les erreurs des temps passés les fausses roues qu'on s'est fraye\e£ et la marche méthodique et sévère suï-. yië dans toutes les branches de l'histoire naturelle, forcent maintenant de rëprendre sur la manie le fil de^ l'obser.Y^tion abandonné depuis tant|îe siè~


des; 'et c'est dans cette vue pu. blie cet Ouvrage que réclament également de nouveaux progrés à faire dans l'histoire générale de l'esprit humain., et; dans la science médicale.

«Faire prendre l'ellébore k l'intérieur votùr guérir la manie ou d'autres ma-» iadies chroniques savoir le choisir le préparer, en diriger l'usage; c'étoiç dans l'ancienne Grèce le de la sagacité de l'homme où plutôt le plus laborieusement combiné. Quelques *• uns de ces préceptes paroissent' sages d'aubes, mi- frivoles ,-et tenant à des pré- jugés populaires il pi-éféirer l'ellébore du Mont QEta celui de Galathie ou de sujet de discussion veille de son. usage*, sur l'état préliminaire de vacuité ou de plénitude de l'estomac sur les boissons propres à favoriser son àdçibn émétique 1 L'embarras étoit souTent extrême par l'indocilité fougueuse


déguiser le médicament, ou leçon** biner avec des substances alimentaires» C'était encore pour les plus point rafmé* de: pratique que l'art de ( i ) corriger, ou de énergique ou plutôt gétaj les précautions vant les temps, que verte, répétées de la bouche, odeurs fortes, variétés des positions du corps fric-r tiens des extrémités. danger de suffocation un resserrement $pasmodique du gosier:, un vicient Ikh quet^des syncopes le délirer toutes les finesses de l'eUeborismeétokatalors

(1) On peut consulter sur ces détails les articles Etlefiore yEUeborisme que rai insérés dans ordte de matières.


déployées balancement dans des lits ^suspendus fomentations, clystères* expédions sans nombre pour favoriser les efforts de l'estomac et faire cesser les une barrière empy<r yeux dire l'étude de la marche des maladies. L'immense carrière qui est ne lui j^jpmet ;mais il a donné l'exemple, général de la méthode descriptive la plus, sévère et des hommes faits pour l'apprécier la prennent pour modèle dans leurs premières ébauches sur l'hisle traitement de raliénatioa Rien n'est plus judicieux que nous a trdnsmis sur îea^ traits distinctifs de cette affection: ner-î veuse sa disposition aux rechutes» Ici degré d'excitation physique et morale donne un peu


trop d'extension à son ïa connoissance présumée des sciences et des beaux -arts. Les préceptes que donne Gelse. portent encoreutilité iimÉëdes aliénés et d'être spèé#teûr de leurs écarts » règles pourîès diriger ou pour rectofîer 'dans -cafe de répression à iriettrë iqfkèlquefois en propres aies désarmer; r d'un exercice 1 travail pénible tèîïés senties les temps n'a cessé de deisôft nommes traitëniehs dnr| et dé* ac"tés de violence qu'il croit (être quel- quefois nécessaires pour contribuera la guérison delaTnànîe. Cœlius Aurè* lianus si inférieur à Celse gance et la pureté dû-langage, isenîble


une autre gloire dans son article sur la,. manie; les causes occasionnelles de cette maladie, se* signes précurseurs ses symptôme* distinctifs sont notés aveoo^om dans cette partie de son mande de faire éviter vives sur les organes dessers. 11 passe aux mesures de sur* propres à corriger leurs erreurs et il indique deux écueils à indulgence illimitée et une dureté repoussante. Le même ,auteur donne un juste milieu à tenir entre ces deux extrêmes, le talent heureux de prendre .à propos avec les aliénée tous les dehors d'une gravité imposant© ouïe ton simple d'une sensibilité vraie./ de se concilier leur respect time par une conduite franche et oii-f verte de s'en faire .constamment chérir et craindre, habileté dont on quelques dont j'indique ici la source. .;•


On s'étonne que des principe^ aussi lumineux et aussi féconds en applica,lions utiles, n'ayent obtenu pendant .une longue suite de siècles aucun dé veIoppemenl*ultérieur sur-tout dans les climats de la Grèce y de lltaHe où l'aliénation eit si fréquente et se repro$ait sous des formes aussi variées. Mais 'le solution de ce problême est facile et se trouve dans une légère réflexion Sur la marche générale 'de resprit hü)nain; le talent de l'observation, livré %à lui-même étranger aux intrigues et à fart de se faire valoir, est avideXinent saisi par les gens de goût et se concilie la vénération et l'estime des ïibm-mes éclairés de tous les temps et de tous les lieux une impulsion géxiérale communiquée aux esprits, une célébrité imposante est le plus souvent le fruit des qualités brillantes-de systèmes nouveaux, d'une habileté rare à se mettre à propos en spectacle Galien eut cet avantage sur les observateur,* dont je viens de parier et c'est-là sans


un dés plus grands obstacles. qu'ait éprouvé la partie de la médecine relative à l'aliénation (1) mentale. Une

(i) L'histoire suivante fait regreuer que Galien ne « soit point appliqué spécialement à l'étude de l'aliénation mentale, puisqu'elle porte le caractère d'une sagacité rare pour découvrir une affection morale cachée.

Il est appelé pour voir une dame qui 'éprouve durant toutes les nuits, des insomnies et une agitation continuelle il fait diverses questions pour remonter à l'origine du mal et loin de donner de réponse, la dame se détourne et se «ouvre d'un voile comme pour sommeiller. Galien se retire* et il conjecture que cet accablement tient la mélancolie on quelque chagrin dont on fait un mystère; il renvoyé ,on lendemain un examen ultérieur mais lors de cette se«ende visite l'esclave en fonction déclare que sa maîtresse n'est point visible; il se retire encore, revient une troisième fois, et l'esclave en le congédiant encore, lui dit de ne point tourmenter de rechef sa maîtresse puisqu'il la seconde visite elle s'étoit levée pour se laver et prendre quelque nourriture le médecin sé garde' d'insister, Emis il, revient encore le jour suivant, et dans un entretiea particulier avec resclave, il apprend que l'affection venoit d'un chagrin profonde dans l'instant même qu'il ççnsidéroi| la dame le nom de l'Histrion Pylade yroféré par unie personne qui venoit du spectacle, produisit un changement dans la couleur et les traits du viaage; le pqnls pantt agiié ce qui n'eut point lieu ni cette fois ni les suivantes quand on prononça le nom' de quelque autre danseur; l'objet de la passion de la dame dè&4ors ne fut plu» équivoque, (fol. dans son livre du


ijittë continuelle contre les différente^ gèétès de dogmatistes due méthodistes | ^empiriques d'éclectiques 7 l'arrlbition -de devenir l'émule d'Hippocràte Ru-même et de régner dans les écoles, le talent du pronosjic porté jusqu'au merveilleux, la culture de rânatomie ne lui laissent ni le temps ni la volonté due se livrer exclusivemeut à une doctrine particulière et l'empire qu'il a exercé dans la suite sur les esprits, en écarté désormais tous ceux qui lui ayoiènt voué unetitieux c'est-à-dire presque tous les hommes qui se sont occupés de sciences envÉurope en Asie e#Afrique du-' rant l'espacé de plus de seize siècles. La lutte élevée entre le galénisme -et, iine fausse chimie appliquée à la decine, fit éclater beaucoup d'aigreur, sans rendre la marche de l'esprit humain plus sage et plus assurée, etl'alkriation mentale ne donna des ibibles compilations perdups, pour ainsi dire dans des systèmes généraux


vuidé& du langage stérile de recelé* Sennerj Rivière, Plater Heurtiius^ Hqrstius etc. crurent avoir tout 'dit* et tout approfondie» répétant à l'envi les mots consacrés par l'usage, intem-, perle du cerveau, diagnostic pronos-. et ils profitèrent de leurs avantages à titre de professeurs pour propager leurdocce pointcomme sur les autres et se faire admirer de leurs nombreux disciples toujours ardents à les prôner, et à partager leur gloire. Ilienne sem-,bîoit plus facile d'après d.octes. explications, que de guérir l'a- liénation. Sa cause étpit sans doute une indisposition ignée et maligne des es- prïts, ou une humeur qu'il failoit pr£~i pour lui donner la chasse et l'expulsera c'é'tôit suivant d'autres une matière peccante qu'il Mloit dériver du cerveau ,et du cœur, puis lui faire subira habilement une altération et l'éliminie^;


en ligne directe comme supernué dd nuisible. La nature entière sembloit contribuer à ces savantes opérations/ en faisant naître sous la main des médicamens sans nombre, les uns doués de qualités froidés et humectantes pour délayer l'atra-bile les autres destinés à leur succéder à titre d'évacuans plus ou moins actifs et il est facile de juger que l'Ellébore n'étoit point oublié; on faisoit intervenir à titre d'auxiliaires, ¥usage intérieur de certaines substan- ces propres à fortifier le cœur et le cerveau, celui des poudres narcotiques, à l'extérieur des épithèmes appliqués sur la tête, sur le cœur où sur le foie, comme dit Heurnius pour ré- crée;' ce viscère. Je passe sous silence lès spécifiquès mystérieux consacrés par une crédulité aveugle, et si dignes de figurer à côté des formules compli* <|uées de la médecine arabe.

Un des premiers pas de 1"esprit, hu- main livré à lui-même et dégagé du joug du gal&ûsme fut d'ajouter, par


la voie de l'observation de nouvelles idées à la doctrine dç l'aliénation V et ce fut Vanhelmont qui eut cet avantage j une sorte de bouleversement des facultés morales, qu'il éprouve parla simple dégustation de la racine du Napeli le pénètre d'étonnement et d'ad- miration; il cherche à remonter la cause de l'illusion singulière qui lui fait croire pendant deux heures que le siège de l'entendement est dans la région précordiale les phéno- mènes de la manie lui semblent propres expliquer ce fait, et il rappelle que plusieurs aliénés désormais guéns àvoie nt senti lors de l'invasion de leur maladie, une sorte de vapeur nébuleuse qui sembloit s'élever des hypo?condres vers la tête et y développer une idée vive et dominante; cetteidé^ suivant cette auteur Pénètre les principes constitutifs de notre être, et pour guérir il faut la détruire pu la contre- balancer par une autre encore p£us


usage contre les hydrophobes par uné immersion prôlongée, et l'accidentai* rivé à un maniaquejombé par hasard dans un étang protond retiré danw' un état apparent de mort puis rendu à la vie et au libre exercice de la' rai?soin d'où cet auteur conclut que la manie même la plus invétérée n'est point incurable; ce qu'il confirme par des exemples qui lui sont propres, con- vaincu que le succès ne manque que lorsque l'immersion est de trop peu de^durée. Quelque téméraire que puisse paroitre un pareil procédé, sur-tout df après les expériences modernes sur les submergés, on ne peut.mécon-* noitre dans cetjirticle des lueurs d'un vrai talent et des vues dignes d'être retuillies, sur-tout pour les cas désespérés. Pourquoi retrou ve-t-on dans le même ouvrage tant de déclamations vaines ou de bizareries inexplicables, les préjugés populaires sur l'existence des démoiW:èt les vertus inéfables dû rison de la rage?.


iL'impulsion communiquée à prçs-î que toutes les sciences dans la première moitié dece siècle, les talons supérieurs, de Stahl et de Boerrhaave qui é toient k la tête de l'enseignement public de la Médecine et de la, Chimie, donnent une forme nouvelle à J'une ou à l 'autre de ces sciences, et communiquentsur-* tout à la première la marche sévère de l'esprit d'observation, une admiration éclairée pour les auteurs anciens et une méthode jusqu'alors inconnue* Mais J'ambition extrême que marquent ces deux illustres rivaux de répandre ieur doctrine exclusivement à toute autre l'immensité de leurs travaux pour faire marcher de front toutes les connoissances médicales et pour rem*»\ plir l'Europe savante de leur célébrité,, ne leur permettent point d'approfondir aucune maladie particulière; et les aliénés continuent de rester confinés dans leurs hospices ou séquestrés dans des habitations isolées sans qu'on s'élève. au-dessus de la routine ordinaire des


saignées <ie> bains et des douches. 'La doctrine de l'aliénation reste comme auparavant encadrée dans un système universel de médecine ou plutôt elle est toujours réduite à* une sim^ pie compilation de ce qu'on avoit antérieurement écrit On se borne à consigner quelques histoires particu* libres de la Manie dans des recueils dans des collections académiques où dans des journaux, en y joignant y par intervalles, des résultats de recherches sur les lésions organiques du cerveau} mais c'est plutôt pour intéresser le pu- blicpar quelque singularité piquante que pour concourir, -aux progrès de cette partie delà médecine. Les Monogra^ phies. sur l'aliénation, publiées dans la dernière moitié de ce siècle soit en ( i)

(i) Baitte s Trtatise on Madness. Lond. 1758. Th. Arnold observations on the nature, etc. of insamty Perfect sélect cases, etc. ofihsiàntjï., tfothèsi ter 1787. ̃– Eçtirpefs sàhitjr ̃– Pargeter's observations on Tpqniaç- (ftp so'rders. Lond. 179a. Ferriars med. hist.andrejftect'


en Allemagne (i ) », celui dé l'aide de la forme et souvent de donner liçii J'en «exr (At$ nature çf etc. wnd. 1798), ouvrage profond et j^ein de ré&ult^te les principes de la Gpnnoissances l!aliê>atiqn mentale que propre* à et le traitement; de cette crois devoir donner ici une^ idée exacte de l'origine du. développement et humaines sur l'économie, animale tels que cet au. feuries a exposés et tels qu'ils doivent

uber Mélancholie. Léipsick Aven?etc. 1783. -'Greding's Vermis*chte, etc. ÉimmermanhvonD. Erfahz. ij6f% Xéipjidt^S.


èirè connus v comme cause binaire du fô^ cultes titt f c'est la considération* des simples ëàns aucune idée de înbralité et pies avec les notre pas* sans désir, supposer une sensation laquelle on vêtit se plaisir qu'on cherche tendances naturelles qui sont le» mobiles les plus puissans de nos actions, ne semblent-elles point se rapporter à la perpétuité de


remplir la eon.existence la reprQf duçtipn et la protection de notre race Parmi les sensations .pénibles qui nous avertissent de remr but, on compte la faim le. plus. puissant mobile des actions de .l'homme civilisé ou sauvage l'anxiété qui suit le défaut de l'impression trop forte du froid qui réclanîédes et des habitations salubresl, que fait éprou^ des matièrespropres à le' malaise' qui résulte défaut sentiment de lassitude porte à rechercher le :,repos l'état de souffrance produit par ce qui iorce à réclamer les secours de la médecine; n'est-ce point d'ailleurs par la .voix du plaisir que la nature nous ap-. • pelle à conserver notre existence ali-


tmens variés propres à flatter nôtreg&ury reliées de* jouir d'un «tr -pùi? ou d'tine douce température sensation agréable après s*êtfie délivré des matières 'qui doivent être expulsées bien être unisance vive que fait éprouver jkrépc» «près d'existence inexprimable après tin état de souffrance ou une maladie g&wes L'homme se sent aussi entraîné par la voix de -la peine comme du plaisir, à la propagation de- son être sur tout lorsqu'il évite d'aigrir sesdesirs et qu'il commentaire. que: la tendre pour leurs enfans, les angoisses' que produit le spectacle deleurs souffrances, ou le contentement indicible -de les voir exempta de douleur et de danger. Les sensations de peine ou de plaisir qui naissent de l'intérieur on des ageus du dehors et qui avertissent


l'homme de pourvoir à la de son existence à la propagation de protection dé rage tendre lui impriment des désirs pôti? échapper aux unes et pour jouir dëë sociale et une imagina* étendent bornes la sphère des besoins relatif* à qu'elles y font entrer l'es^ les hbrineursV lèï dignités, les richesses, jours irrités et si rarement fetisisîts£ donnent lieu souvent au renversement de la raison d'après les relevas exacts c'est ce même prestige qui orne delestes un objet aimé fait voir en lui le degré -le plus éminent de beauté de donné lieu aux désirs les plus véhémens et fait éprouver parles contrariétés toutes lès fureurs et le désespoir deTaistôiir.,


he rend pas n>oms insupportables lefc peines les plus légères comme dres privations tiupl'nisir, et; de ^là tiennent l'extrême ( i ) vivacité des (désirs et les passions les plus violentes si-on leur oppose un obstacle. Ne-faut-il point aussi faire entrer dans l'analyse actions Jaumainesy les effets de la

iefi obstacle» ou compagnes d'un sentiment kpfil totalement distincts de ceux qui .4 des désirs primitifs. nieis dans la région précordiale, et ils sont puissans qu'ils détruiseiiï toutesles ïâison et portent l'hoinnife au .et de trouble. Ces sentiment agréable Isont appelés passions, te u^eit pÊysique» le désir d'une sensation faim le désir de la boisson tient a un sentiment "qài a son siège dans fa le goiièM tviolens que puissent êtie ces desjlrs j ik neïnais le sentimeat particulier d'une passion, ànii?n»s gy'il n'y ait une combinaison des deux comme Iorsqu unli>iMâa*


considérée comme faisant participer aux maux des autres, devè* fortifiée par divers^ eÎJÉconstances rendue plus active, pl^ énergique (1) par l'enthousiasme et le' principe des peiner et des plaisirs mo* ^origine des passions humaines vient d'être indiquée mais comment con* ont d'exeitër l'aliénation d'esprit si on ne donnoit > Gettx' qne peut produire un chagrin profond? ne sont pas le$ moins t^nlarcjuables. Sentiment de langueur des forces muscude la peau, pâleur froid, des extrémités ydimĩ1- ̃̃' -f-. il\. -̃̃- yt--T '•̃

Essai bnaly tiqué principes naturellement etc. par Smith;, traduit de l'anglais par S*. Groochy veuve Cob<J6rceVj. elle y a joint huit lettréi


taie du coeur et dès.artères, d'où vient pression, des laborieuse et lente ce qui entraîne les soupirs et sées qu'il en résulte un assoupissement p}us pçpfond j un teux ou même une moins par. les organes traîne j pour lei cice quelquefois l'estomac ^circulation' x dans les vaisseaux. cUi dans les le marasme terminaison de-l'im et de l'autre est tantôt :un cide tantôt un délire doux ou un état dejujeur, mais payant cet égarement total il survient


air sombre Ou plutôt sauvage misantropiè traits du visage altérés> regard en dessous et farouche V trouble et confusion dans les idées, sorte d'état de stupeur ou d'ivresse, tout de là manie là plus violente*

animale peut être autant bouleversée par la crainte et la terreur que par une tristesse profonde. La crainte qui naît de l'idée d'un danger plus ou moins éloigné porte une impression générale de dé- bilité sur presque toutes les parties in- ternes ou externes contractions du cœur moins énergiques battemens des artères plus foibles, et par racc'umû- lation du sang dans les gros vaisseaux non moins que par l'impression portée sur le diaphragme sentiment douloureux de plénitude, d'oppression et d'an- fréquentes alternàtives de cha- leur et de froid sueurs partielles, surtout au front et à la'face écoulement exdessif d'urme, diarrhée, la terreur


qui ne diffère de la crainte que pai son intensité et son invasion subite a des caractères qui lui sont propres, ad* céléTation des pulsations du cœur contraction spasmodiqùe des artères sur- tout à; la surface du corps, d'où vieil*, nent la pâleur et une distension subite des gros vaisseaux est du coeur; une interruption momentanée de la respi-r ration comme par un spasme des mus-i- clés du larinx, des tremblemens du corpii et des jambes, une perte de mouvement dans les bras qui restent pendans l'im- pression est quelquefois si forte qu'on tombe à terre privé du sentiment et de la parole; un bouleversement pareil peut-il ne point produire dans cer-> taines circonstances les maux les plus graves des spasmes yiolens, des convulsions, l'ëpilepsie, la catalepsie; la manie ou même lamort ( Plater Shenckius, Bonnet Pechlin, M. Donatus ? 'Vanswieten): Il peut aussi* en résnl- ter. des déterminations particulières çhï sang vers certaines. parties et des hé-?


morragies dangereuses comme la ménorrhagie, l'hémoptisie l'apoplexie. Survient -il des alternatives rapides d'espoir et de terreur*, les effets débi- litons de cette dernière peuvent être contrebalances, et il peut même en; naitre des actes inouïe de force et de courage. La terreur unie à l'étonnement, produite par les éclats bruyans 4u tonnerre le spectacle de, l'horison enfeu, la vue d'un précipice affreux, d'une cataracte avec fracas d'une ville incendiée offre aussi^des nuances qui lui sont propres oeil. fixe bouché béante pâleur de la peau, sensation de froid dans toute l'habitude du corps, relâchement des muscles de la face, souvent aussi interruption dans la chaîne ordinaire des idées et vertiges, Aversion extrême pour toute sorte de maux soit moraux, soit physique, réaction vive contre tout ce qui menace notre existence, avec un développement extraordinaire des forcés, tels sont les caractère* de la colère communs à


l'homme policé comme au sauvage reA légué dans les forêts; mais parmi les ^nations civilisées que de causes nombreuses de ces affections violentes lavarice, l'orgueil, la bigoterie la su- perstition, l'amour l'amitié le désir de la réputation, celui des conquêtes > de-là les emportemens les venge.ances secrètes l'oppression les meurtres f des actes de bravoure et d'héroïsme la colère se modifié par son union avec d'autres affections morales. Est- elle tinie avec le courage, on attaque l'ennemi à force ouverte on cherche à. le surprendre et à lui tendre des pièges si elle est jointe avec la peur et la pu- sillanimité. Que de maux peut produire la colère considérée sous le point de vue médical? Elle offre, deux variétés remarquables pâleur de la face et cou- leur un peu livide avec une sorte, de débilité et des tremblemens des membres, ou bien visage rougeet enflammé/ regard étincelantt4n;ergie extrême du système musculaicej 3 dans ce dernier cas,


cas, le sang est poussé avec violence à îa surface du corps, de-là une cha*. leur brûlante un ton de voix fort et animé, une respiration convulsive et «régulière; le retour du sang pgpf* les veines vers le cœur est plus difficile, il reflue vers les muscles et leur 'coinmunique un 'nouveau degré d'action et de force. Son reflux vers la tête Ou d'autres organes délicats peut produite des maux bien plus graves, des hémorragies violentes par le nez, les oreilles, les poumons des fièvres inou continue^ le délire on Mnéme l'apoplexie ( i ). Un des effets les plus singuliers de la colère est de porter sur là sécrétion de la bile et d'in*

1 (i) HiWlan (cent. en rapporte un exemple remàrqnable..Un homme âgé de 5oans, un peu foible et sujet à ja constipation est engagé dans une rixe avec un autre homme et il reçoit un coup léger à la face ce qui lui causa' un si violent emportement 'qit*iï resta quelque temps et avec une apparence de mort. Revenu. lui-m^me il se rendit dans sa. maison avec un violent toal de tetcj il prit quelque aliment qu'il rejetta aùssitôt,


fluer sur sa quantité et sa qualité $ comme l'attestent les observations les plus authentiques ( Hoffman Tulpius Pechlin) de-là dés coliques violentés des diarrhées opiniâtres, quelquefois la jaunisse. La seule chance favorable que cette passions a eue quelquefois, c'est contre la paralysie dont elle a<* opéré la cure; mais quelle foiblé com- pensation pour des maux sans nombre qui peuvent en être la suite, sur-tout lorsqu'elle est excessive épuisement soudain de l'irritabilité musculaire ou vasculaire syncopes, convulsions ou même une mort prompte. le-colère se termine rarement par une aliénation durable > quoiqu'elle altère d'une ma-» nière si sensible les fonctions de l'entendement, ou qu'elle en interromps pour quelques momens le libre exercice mais que de conformités entre un emportement de colère et un accès de manie, rougeur des yeux et dw visage, air de menace et de fuiréur ex- pressions dures


s'étonner qu'on ait désigné l'un par l'autre, en sur-ajoutant seulement l'idée de la durée ? ̃

L'analyse des fonctions de l'entendement humain est sans doute fort avancée par les travaux réunis des idéo.logistes, mais il est une autre analyse à peine ébauchée et pour laquelle le concours de la médecine est nécessaire, c'est celle des affections morales, de leurs nuancés de leurs degrés divers de leurs combinaisons variées. Crighton en donne des exemples pour le chagrin, la peur la colère avec l'indication de la synonimie; il en*fait de même pour le sentiment de la joie. Le plaisir qui en est un des premiers degrés, peut naître directement de la possession d'un objet relatif à notre conservation et à notre bonheur, ou bien d'un simple souvenir qui nous le rend comme présent, car nous rappelions avec intérêt les scènes de nos premières années, les folies de la jeunesse, les émotions anciennement éprouvées de la bienveil.


lance de l'amitié de l'amour ^d^.rad- miration de l'estime. On peut rap-porter au même principe les jouissances que nous donnent les productions des beaux-arts, l'a lecture des ouvrages de goût, les découvertes faites dans les sciences parce qu%il en résulte un sen- timent mixte soit d'admiration pour la supériorité de l'auteur (1), soit,de, satisfaction intérieure relative à un- des besoins que notre éducation ou notre manière de vivre ont créés. Doit-on mettre au nombre des senti-- mens de la joie ces rapides élans d'une humeur joviale, ces tressaillement qui

(i) Le .rapport des esprits comme des cours, dësgcûts comme des opinions, enfin la douceur de tout sentir ensemble comme de tout sentir l'un pour l'autre, peut seule r au seid du bonheur, satisfaire l'activité de l'amour et sou-' tenir ses enchantemens qcisi souvent en abrègent la dure'e. Le? plaisirs de l'esprit ,.des. arts de la vertu goûtas aq. sein des plaisirs du coeur. les rendent plus piofonds et plus. vifsi ils sont même nécessaire à leur durée dans l'état de civilisation auquel nous somme* arrivés ila y ajotiterit' mille- charmes divers; ils les épurent, les fécondent, les renôu-t vellent; ils les étendent sur tous les âges de, la vk~Leuxés. Yur ta sjr'fipàtie.


rire, à chanter, à danser et que provoquent des jeux de mots, des réparties vives et inattendues des imitations grotesques des traits satyriques comme par une sorte de réaction du cerveau sur le diaphragme et les or?respiration. Quelleentre ces saillies folâtres d'une gaîté convulsive et les afet profondes que font naître l'exercice des vertus domestiques, la culture de s^ talens > leuf 8 quelque grand objet d'utilité publique, le spectacle imposant et majestueux des beautés de la nature. La joie, dans ses divers degrés a des effets très-marqués sur l'économie anielle agit sur-tout à titre d'ex- citant sur le système nerveux et le vasEst-elle modérée? elle comune nouvelle énergie aux du cœur et des artères; les différentes sécrétions et excrétions en sont, augmentées nouvel accroissement d'activité et de vigueur, regard


plus brillant, face plustions' de l'estomac et des intestins plus actives et plus énérgiques avantages sans nombre qu'on peut en ^obtenir pour le traitement des maladies chroniques en y faisant concourir un exercice de corps modéré. et une nourriture, saine dé-là les effets de la musique des spectacles des voyages d'une compagnie agréable. Ces vues ont été habilement mises en pratique Ou perte delà "parole, la paralysie, mittehtes une contraction spasmedique du pylore ( Alexandre de Trallés, PecWin Etmuller Hildan Lorry, été. ) ornais les passages brusques de kl -joie au chagrin; du plaisir d'un succès àridëe accablante haute s'est cru digne d'occuper à un état de disgrâce et -d'oubli, donnent des ébranlemens profonds en sens- contraire,et c'est ce qui rend l'orgueil et la vanité des causes si fréquentes de


la manie. La joie comme tous les moyens d'excitation nerveuse peut devenir dangereuse par son excessive intensité et fproduire une lassitude extrême, an état de langueur des défaillances des syncopes ou une apoplexie fitUn objet qu'on n'a point encore approfondi et qui tient par des connexions intimes avec l'histoire de l'entendeineiit humain les principes delà phy* biologie moderne et les effets des affectipns et des passions humaines sur l'économie animale, exige la détermination la plus précise jde tous les termesap^liqués à ces connoissances accessoires pour exprimer les idées complexes qu'elles renferment et. leurs modifications nombreuses c'esÉ ce que Crighton a très-bien senti et on ne peut qu'applaudir à ses efforts pour remplir cette lacune de la science médicale; il a soumis à une sorte d'analyse le principe de nos actions et il en a trouvé la source dans les penchans primitifs


qui dérivent de notre structure organique. Sa sagacité s'est aussi exercée avec succès sur les diverses fonctions de l'entendement humain, eonsidé-? rées avec des lésions qui en alitèrent le libre exercice. C'est sur-tout dans ces vues qu'il a décrit les caractères, 4e l'attention, de la perception mentale, de la mémoire de rassociatioiji des idées et des jugemens en y joignant quelques notices sur les abeiv rations, la diminution ou l'abolition^) même que ces fonctions peuyentéprou? ver et c'est sous çes divers points -de vue que son ouvrage contribue à faire faire de nouveaux pas à la doctrine de l'aliénation mentale (i). Fériar s'esf: proposé un autre objet dans ses travaux particuliers sur la Manie tour-autour divers médicamens in,r ternes dont il a dirigé l'usage avec ur»e sorte d'empirisme sans distinguer les

(i) Médical Historiés and reflexions, by John pef~ riar, Phjsiciun to the manchester infirmari.


espèces de manie et les circonstance^ ^qui doivent faire varier leur choix et leur application. Il a suivie une marche analogue à celle de Locher médeciti de, Vienne et toute là différence porte seulement sur le choix, la nature et l'ordre de l'emploi de ces médicainens. Toujours suivre les routes battues (i), parler de la folie en général d'un ton dogmatique;, considérer ensuite la folie en particulier et revenir encore à cet ancien ordre scholastique de causes,, pronostic d'indiremplir, c'est-là la tâchjB .qu'à remplie Çîjiiarugi. L'esprit de recherche ne se montre guères dans son ^ouvrage que dans une centurie Conservations qu'il a publiées encore inéme très -peu d'entr'elles peuvent donner lieu à des inductions concluantes. Les faits épars dans les col-

(i) Délia Pazzia en générale, cd la Spezie TçatCata ̃ Médieo-Analilico cori una cenluria di ossenqzioni ds V' -Chïarugi D. M. Professor. di Med. et Chirurg. Firenze, 1794-


lections académiques les recueils d'histoires particulières de maladies sur le caractère et le traitement due l'aliénation ou sur les lésions organiques qui en sont l'effet ou la cause doivent être cités encore comme propres à reculer les limites de la science médicale, mais seulement a titre de matériaux qui doivent être mis en œuvre par une main habile et former un ensemble .solide par leur connexion entr'eux ou avec d'autres faits analogues. Une' lutte éternelle semble s'être établie depuis les premiers siècles due la médecine, entre un aveugle empirisme et l'exercice légal et régulier dé la médecine, entre ceux qui, parle peu. d'étendue de leurs lumières ou *un appas du lucre, se prennent d'une fa-

(i) Acad. des Scien." 1705. Acad. des Scicn, de Ber- lin, Transact. Philosppk, ttad. franc Paris, Act. Hafniensia tom. I, tom. II. Disput. ad morb. fus t. A-ut. Haller, tom. 1. Med.' essayS tom. IV. Lond. méd. Journal, 1785. Gc-» rard. Yanswieteto Const. Epid. éd. Stoll. an. J785, été.


véur exclusive pour certains médicamens et une classe d'hommes soumis sous l'autorité des loix à des cours pré- liminaires d'études, à des épreuves-dé capacité et de savoir. Le choix est sans doute facile aux yeux d'une raison saine, mais l'opinion publique est souvent va- cillante autant par quelqut^succés les empiriques ont l'art de faire valoir que par l'intérêt naturel qu'on inspire toujours comme victime d'une sorte d'oppression tyrannique. Que d'intolérance Quel mépris insultant n'a-t-on pas souvent prodigué à des hommes dont quelques-uns ont des talens d'autres des résultats précieux d'une longue expérience qu'il faudroit seulement éclairer et rattacher à des principes solides. Ces idées sont naturellement suggérées par l'exemple de l'aliénation mentale. L'Allemagne, l'Angleterre, la France ont vu s'élever des hommes qui, étrangers aux principes de la médeciné et seulement guides par un jugement sain ou quelque tradition obs-


cure, se sont consacrés au traitement des aliénés et ils ont opéré la guérison d'un grand nombre soit en temporisant, soit en les asservissant à utt travail régulier, ou en prenant à propos les voies de la douceur ou d'une répression énergique. On peut citer entr'autres ( i ) Willis en Angleterre Fowlen en Ecosse le Concierge dç l'hospice des aliénés d'Amsterdam Jroution, directeur des aliénés.pice de Manpsque Pussin, surveillant de l'hospice ^es aliénés cétre (6); Haslam,

(i) Détails sur V Établissement du docteur IVillit pour la guérison des Aliénés. Bib. Brit.. (2) Lettre du docteur Larive aux rédaci. de la Bif>. Britann. sur un nouvel établissement pozir la gûériso\ des Aliénés. Bïh.Bnt.tem M lll. (3) Description de la, Maison des fous d'Amsterdam, par le cit. Thouin. Décad PHlosoph, an (4) Observations sur les Insensés par M: Mourtef administrateur dit dèpartertient du. Far. Bfoch. de 23 pages. (5) Observations faites par le cil. Pussin sur les -fous, à Bicétre le premier nivôse an (C'est un ma• nuscrit de 9 pages que je possède.)


de Bethléem à Londres (1). L'habitude de vivre constamment au milieu des aliénés, celle d'étudier leurs mœurs leurs caractères divers, les objets de leurs plaisirs ou de leurs répugnances y l'avantage de suivre le cours de leurs égaremens lejour la nuit, les diverses .saisons de l'année, l'art de Jes diriger sans efforts et de leur épargner des emportemens et des murmures, le talent de prendre à propos avec eux le ton de la bienveillance ou un air imposant, et de les subjuguer par la force lorsque les voies de la douceur ne peuvent suffire; ennn, le spectacle continuel de tous les phénomènes de l'aliénation mentale, et les fonctions de _surveillance, doivent nécessairement communiquer à des hommes intelligens et zélés des connoissances multipliées et des vues de détail qui manquent au médecin borné le plus

(i) Observations on insanity with practical remarks, où ttiis disease and an account of the morbid aj>pearanchs on dissection, By John Haslajn. Lond.


souvent, à moins d'un goût dominante à. des visités passagères. Les empiriques d'un autre côté, dépourvus des connaissances préliminaires de l'histoire de l'entendement humain, peùvent-ils mettre de l'ordre et de la.précision dans leurs observatiwiST^(5ïrVéIèNver m'éme à un langage /propre à rendre leurs idées? Peuvent-ils distinguer une espêce d'aliénation duh^iautre et la bien caractériser par le rapprochement de plusieurs faits observés? Deviendrontils jamais susceptibles de lier l'expérience des siècles passés avec les phé- nomènes qui frappent leurs yeux, de se renfermer dans les bornes d'un doute philosophique dans les cas incertaine, et d'adopter une marche ferme et sûre pour diriger leurs recherches non moins que pour disposer une suite d'Qb;» jets dans un ordre systématique.

Je voudrois bien qu'en médecine on comptât pour quelque chose, comme on le fait en physique en chimie en botanique un jugement sain, une


sagacité naturelle, un esprit inventif dépouillés de tout autre privilège'; qu'on s'informât peu si tel fait certaines études d'usage, ou pli certaines formalités mais seulement s'il a approfondi: quelque partie de la science médicale v ou s'il a dé- couvert quelque vérité^ utile. L'exer-. prés de deux années dans l'hospice de Bicétre, m'a fait vivement sentir la nécessité de réaliser ces vues pour faire faire quel-, ques progrés à I3* doctrine de l'aliéïiation mentale les écrits des auteurs anciens et modernes sur cet objet, rapprochés de mes observations antérieures, ne pou voient me faire sortie d'un certain cercle circonscrit et de- vois-je négliger ce que le spectacle des aliénés, pendant un grand nombre «Tannées et l'habitude de réfléchir et d'observer avoient pu apprendre à un homme doué d'un sens droit, très-apr pliqué à ses devoirs et chargé de la surveillance des aliénés de l'hospiee,


docteur fut dès* et les l'homme cpii le mieific: leur état antérieur et ger toutes tes prétentions jHOpre, questions reportées sur le- tes réponses étoïent obscures; j.pèint d'opposition ^u'ilavaa.- eoit de douteux ou de peu ornais renvoi tacite à un rieur pour réclaircir,pu le rectifier.; observés sans d'autre de les multiplier et les rendre exactes telle est la marche que j'ai: ,lien de toktes lès lumières acquise?


par une sorte d'empirisme ou plutôt pour completter la première et ramener î'autre-.à des principes généraux dont elle étoit dépourvue. Une infirmerie isolée et destinée à recevoir un cer* tain nombre d'aliénés et d'épileptiques, me facilitoient d'ailleurs d'autres re^cherches sur les effets des médieamens et l'influence puissante du régime, varié suivant les dispositions individuelles ou les maladies incidentes. On sait combien l'opinion publique est peu favorable à la médecine, et j'aurai peu de peine à faire convenir que parmi toutes les parties de l'histore naturelle la plus difficile est l'art d'observer les maladies internes et de les saisir par leurs caractères extérieurs combien l'étude de l'aliénation mentale ne doit-elle point accroître ces difficultés c'est d'abord un éloignement naturél et une forte répugnance pour des hommes, dont t les uns effrayent par des vociférations continuelles et des cris de fureur les autres vous repoussent


avec une dureté agreste et sauvage certains vous étourdissent par une sorte de babil sans ordre et sans suite. Veuton tracer et décrire les phénomènes de l'aliénation mentale c'est-à-dire d'une, lésion quelconque dans les facultés intellectuelles et affectives on ( ne

(1) Une femme âgée maintenant de 45 ans, et détenue aux loges après avoir éprouvé pendant plusieurs années un délire maniaque périodique, est tombée dans un état de mélancolie dont je vais rapporter. l'objet et lé caractère elle ne voit autour d'elle qne les effets d'un art magique destiné à la tourmenter, et tons ceux qui l'avosinent lui paroissent voués à cet art imposteur. Depuis six moi* une nouvelle illusion s'est jointe à la première elle croit être sans cesse poursuivie par un esprit qui l'observe, pénètre à volouté toutes les parties de son corpus, lui parle et partage son lit avec elle. A peine est-eUe couchée qu'elle croit voir une vive lumière qui se précipite sur elle et qui la maîtrise avec un empire absolu elle dit «prouver en même temps une chaleur brûlante quelquefois une espèces d'engourdissement. Cet esprit devient quelquefois entreprenant et lui fait éprouver les effets de l'union des sexes; le plus souvent le sentiment qui en résulte est le souffle d'un doux zéphir. Elle converse librement avec lui et elle prétend en avoir entendu d'une manière très-distincte ces paroles tu as beau faire je te tiens en ma puissance. Cette mélancolique au milieu de toutes ces scènes de délire, reste tantôt immobile et tremblante, tantôt ses cheveux semblent se dresser sur sa tête j ejle pousse des cris d'indignation et ses voisines l'entendent


voit que confusion et désordre, on ne saisit que des traits fugitifs'qui n'éclairent un moment que pour laisser ensuite dans une obscurité plus profonde, si on ne part comme d'un terme fixe de l'analyse des fonctions de l'entendement humain. Mais n'at-on point alors à craindre un autre écueil celui de mêler des discussions métaphysiques et les divagations de l'idéoiogisme à une science de faits. Il

conjurer d'une voix forte et passionnée les puissances qui l'agitent;. d'autrefois troublée par des terreurs pusillanimes, «Ile se lève, et le visage prosterné contre terre, elle se livré aux prières les plus ferventes.

Il est évident que pour décrire une semblable maladie il faut tracer l'histoire des fausses sensations de la vue du tact, de l'ouie qu'éprouve la mélancolique ainsi que des fausses comparaisons et des jugemens erronés qui en sont la suite. On a cherché à lui faire voir que par une disposition intérieure et indépendamment de tout agent étrange il pouvoïl naître de semblables sensations; 'que le globe de l'oeil par exemple, pressé vers l'angle externe des paupières, pouvoit donner la sensation dé la lumière. On coinbinok déjà les moyens du traitement physique et moral, lorsqu'un jour, par mégarde_, l'élève chargé de suivre cette histoire appuya sa main sur son lit, et dès-fors elle le mit au nombre des magiciens acharnés à lui nuire de sorte que sa défiance est devenue extrême et qu'il n'a plus été possible d'en tirer une sewle parole.


faut donc emprunter des idées de ces sciences accessoires, avec une sorte de sobriété, ne prendre que celles qui «ont les moins contestées, et leur joindre sur-tout la considération des signes extérieurs et des changemens physiques qui peuvent leur correspondre. On ne doit pas moins s'armer de courage et de constance contre un obstacle d'un autre genre? c'est l'humeur ombrageuse et l'extrême défiance que marquent en général les aliénés, pour tout ce qui les environne; ce qui les réduit souvent à dissimuler ou à se condamner à une taciturnité qu'on ne peut vaincre. Il y auroit de la mal-adresse à leur marquer une intention directe dé iesi observer et de pénétrer le secret de' leur§ pensées par diverses questions sur leur état la crainte de se trahir leur inspire, une sorte de réserve et de contrainte qui les fait paroitre tout autres qu'ils ne sont, lorsqu'ils conservent le moindre discernement; ils jouent alors un rôle qui peut tromperlesyeux les plus


clairvoyans, et qu'ils cessent de prends aussi-tôtqu'ils sont livrés à eux-mêmes. Que dirai-je des mélancoliques qui ne délirent que sur un point particulier-, etavec lesquels on peut converser trèslQng-temps sans appercevoir la moindre lésion dans les fonctions de l'entendement. Je fais grâce enfin de tous les changemenatinattendus et momentanés que peuvent produire .sur les aliénés les premiers besoins de. la vie à peine satisfaits le relâchement dans le service, un objet de ressentiment, les variations de l'atmosphère.

Ce n'est pas toujours un titre pour les surmonter que de sentir vivement les difficultés d'un objet; mais c'est un nouveau motif de faire des efforts pour les vaincre on doit tenir peu de compte de celles qui sont relatives 4 l'étude de la manie et qui viennent de la répugnance que ce spectacle doit inspirer. L'habitude nous rend celui-ci familier, et d'ailleurs un très-petit; nombre d'aliénés sont dans un état


.constant de délire et de fureur la plu- part sont tranquilles ou éprouvent des intervalles plus ou moins long de calme. Quel avantage n'a* point le médecin sur tops les agens de la police intérieure des hospices? son jninistère^i'a drautre but que le soulagement des maux dont les aliénés sont atteints, et dès- lors peut-il manquer de trouver en eux les dispositions les plus favorables à moins qu'ils ne soient dans un égarement complet. C'est avec sécurité et avec la dernière confiance, que l'expérience m'a appris à les aborder, et nul accident n'en a été la suite. Mes premières recherches furent d'abord dirigées au hasard; je ne pouvois ni distinguer avec précision les diverses aberrations des fonctions de l'entendement. ni m'élever à un langage propre à les rendre; l'étude des idéologistes françois et anglois me fut donc nécessaire pour partir d'un terme fixe et pour exprimer le caractère distinctif des diverses espèces d'aliénés en écartant


d'ailleurs tout -objet contesté toute discussion .métaphysique la marche suivie dans toutes les parties de l'his- toire naturelle me servit de guide et je rn'attachai aux signes extérieurs, aux, changements physiques qui pouvoient correspondre avec les lésions des fonctions intellectuelles ou affectives c'est ainsi qu'ont été décrits les traits du visage les gestes les mouvemens qui font présager l'explosion prochaine d'un. accès de manie l'expression de la physiononA, qui caractérise l'accès dans son plus haut période ou dans son déclin, n'a point été omise non plus que les diverses formes du crâne relatives aux lésions des sens intefn^s et devenues l'objet de mes recherches particulières. Combien d'expédiens ont été mis en usage contre les obstacles puissans et quelquefois insurmontables qu'opposent l'extrême défiance ou plutôt la sauvage misantropie de certains aliénés, toujours en garde contre tout ce qui les approche. Si on peut en triom-


pher ce n'est que par un ton de can-i deur une extrême simplicité et des manières affectueuses Telles ont été les mesures que j'ai prises pour assurer la plus grande exactitude aux faits que j'ai recueillis et dont j'ai cherché en-4 suite à former un ensemble régulier et méthodique.

Un ouvrage de Médecine publié en France à là fin du XV1IF siècle, doit avoir un autre caractère que s'il avoit été écrit à une époque antérieure; un certain essor dans les idées une liberté sage et sur-tout l'esprit d'ordre et de recherche qui règne dans .toutes les parties de l'histoire naturelle doit le distinguer ce ne son lus des vues particulières ou rintérjit de quelque corporation puissante/qui doivent l'avoir dicté; c'est une philantropie pure et franche je laisse aux gens de goût à décider s't j'ai rempli cette tâche. TRAITE


MANIE.

y R A QE.

,marche imposante qu'ont communiquée dans ce siècle à l'histoire naturelle l'esprit d'observation un langage aphoristique et les Méthodes de classi^cation ne doit-elle point servir d'exemple et de guide en Médecine, et chaque objet nouveau de recherches n'en montre -t -il point- la nécessité? C'est une épreuve que j'ai faite moi-même en voulant appliquer autrefois aux aliénés de Bicêtre, dés,, études antérieures faites. sur la manie. Tout m'offrit d'abord l'image de la confusion et du cahos. L& c'étoit des aliénés sombres et «ilencieux j ici des furieux les yeux hagards et dans un continuel délire; ailleurs, toutes les marques d'un jugement sain avec des emportemeus forcenés plus loi%, un état denullité et l'idiotisme le plus stupide. Des symp- tômes si différens, tous compris sous le titre


général d'aliénation, ne devoient-ils point être soigneusement étudiés et n'indiquoient ils point une grande variété de mesures à prendre pour maintenir un ordre constant dans Yhèapice, et pour prescrire les remèdes et'le' régime ? La difficulté auroit beaucoup diminué si les faits observés atoient pu être classés par degrés suivant un ordre méthodique; mais les distributions arbitraires et incomplettes de Sauvages et dé Cullen, étoient bien moins propres à simplifier le travairqu'à m'égarer, et l'épreuve que j'en Es manifesta bientôt leur insuffisance. Je pris donc pour guide la méthode qui réussit constamment dans toutes les parties de l'histoire naturelle; c'est dé è&tnmencer par voir successivement chaque objet avec attention, et sans autre dessein que de rassembler de* matériaux pour l'avenir; c'est de chercher à éviter toute illusion toute pré* vention toute opinion adoptée sur parole. D'abord recensement général de tous les aliénés de l'hospice, avec un examen successif de l'état de chacun d'eux, pour reconnoitre la nature de leurs écarts) dans le cours de l'an» née, notes historiques sur les nouveaux venus, et journaux d'observations sûr le» uns et tes autres, relativement aux chaâgémens qu'il* éprouvent suivant les diverse» saisons, attachement scrupuleux à la méthode descriptive»


sans m'asservir à aucune manière de voir ex* clusive, à aucun ordre systématique; ce sont ces matériaux, ainsi que d'autres faits de ce genre, recueillis dans les hospices (t), que je mets maintenant en oeuvre; et que je réduits en corps de doctrine.

Peu d'objets en médecine sont aussi féconds que la manie, en points de contact nombreux, en rapprochements nécessaires entre cette science, la philosophie morale et l'histoire de l'entendement humain il y en e bien moins encore sur lesquels il y ait autant de préjugés à rectifier, et d'erreurs détruire: l'aliénation de l'entendement est en général regardée comme le produit d'une lésion organique du cerveau, et par conséquent comme incurable, ce qui dans un très-grand nombre de cas est contraire aux observations d'anatomie. Les azyles publics consacrés aux aliénés, ont été considérés comme des lieux de réclusion et d'isoleinent pour des infirmes dangereux et dignes d'être séquestrés de la société, et dès-lors leurs gardiens, le plus souvent inhumains et fans lumières, se sont petmis envers eux les

̃(1) Je ferai aussi usage d'un Mémoire sur les aliénés, que je communiquai à la ci-devant Société de Médecine, la première année de la révolution Mémoire qui n'a point «té encore publié.


actes les plus arbitraires de dureté et de violence, tandis que l'expérience prouve sans' cesse les heureux effets d'un caractère conciliant et d'une fermeté douce et compatissante, ïv'empirismè a. souvent profité de cette considération pour faire des établissemens favorables aux aliénés; il en est résulté- des cures nombreuses, mais sans qu'on ait concouru aux progrès de la science par des écrits solides; d'un autre côté, l'aveugle routine d'un grand nombre de médecins a tourné sans cesse dans le cercle étroit des saignées mu pliée-s, des bains et des douchés, sans donnerNpr£squ'aucune attention autraitement morale on a donc négligé de part et d'autre le point dé vue purement philosophique de l'aliénation de l'en.. tendement la distinction de ses diverses espèces, l'histoire exacte des signes précurseurs, de la marche et de la terminaison des accès lorsqu'elle est intermittente, les règles de police intérieure des hospices et la déterminatiou précise des -circonstances qui rendent néces- saires certains remèdes, comme de celles qui les rendent superflus, car dans cette maladie comme dans beaucoup d'autres, Fhabileté du médecin est bien loin de consister dans l'usage exclufif des médicamens. La manie intermittente ou périodique est la plus ordinaire, et les écarts de l'entende-


ment qui caractérisent ses accès, correspondent à ceux de la manie continue, et en donnent une juste idée; ces accès sont d'ailleurs d'une durée déterminée et il est facile d'en saisir les progrès, le plus haut degré de développement et la terminaison. C'est donc par leur exposition historique que ce Traité doit débu- ter; tes principes du régime moral doiveat suivie immédiatement, après puisque trèssouvent il peut seul opérer la guérison, et que si on le négliger, les accès maniaques s^exas- jpèrent, deviennent plus opiniâtres ou se convertissent en manie continue et incurable: Cette sorte d'institution morale des, aliénés propre à assurer le rétablissement de la raison, suppose que dans le plus grand nombre de cas il n'y a point de lésion organique du cerveau jwu ni du crâne. Il étoit donc naturel que le résultat de l'ouverture des corps- ne fût point omis, et qu'on pût fixer l'espèce particulière d'aliénation qui correspond aux dérangement physiques; j'ai été ensuite conduit par- une suite de cet esprit d'ordre à déterminer les divisions de l'aliénation de l'entendement en- ses espèces distinctes, fondées sur des observâtions nombreuses et les mieux constatées. Cette distribution méthodique a encore un avantage très-précieux pour établir un ordre constant dans le service des hospices, et con-


courir à rétablir les alignés puisque tes derniers doivent être-divisés en groupes distincts et isolés, pour éviter aux convalescens une communication nuisible et pour ainsi dire contagieuse, par le spectacle des actes de délire et d'extravagance. Les règles de surveillance et de police intérieure des mêmes hospices doivent terminer ces considérations', et servir pour ainsi dire d'acheminement au traitement médical, puisqu'elles peuvent souvent le remplacer, et qu'il est superflu et illusoire, si 'elles n'assurent un ordre constant et invariable. C'est assez montrer que l'expo- sition d'un emploi sage et d'une application limitée et très-circonscrite des remèdes dan4 la manie, doit terminer 1 Ouvrage.

21 y a quelque chose de mieux à faire dans ce siècle de lumière, que de se fâcher des sorties fréquentes qu'à faites Montaigne sûr la « médecine c'est d'en profiter y et d'éviter ides ridicules qu'il lui reproche souvent ajuste titre. Je pense que la lecture de ce Traité, sera loin de faire répéter avec ce judicieux censeur des travers de l'esprit humain que ce que la fortune la nature ou quelque autre cause étrangère produit en nous de bon et » de salutaire, c'est cine de se l'attribuer B. *i


SE C T 10 N K

Manie périodique ou intermittente*

Les accès de Manie soumis à de nouvelle^ recherches.

vJ/ n peut citer les accès de manie, eon«i<féri?3 dans divers individus, comme un exemple frappant du peu de progrès qu'à fait la Médecine pendant une suite de siècles, sur l'aliénation de l'esprit, dont la connoissance d'ailleurs intéresse pas moins la philosophie morale et l'histoire de l'entendement humain. At4tde se borne à dire que la manie périodique est susceptible d'une guérison parfaite si elle est bien traitée, mais qu'elle est surjette à des. rechutes par le retour du printemps, par, des écarts du régime ou des emportemens de colère. Çaelitts Aurelianus en les^ accès en faisant noter la rougeur des yeux, des veines le coloris des joues et un surcroît de forces maià que d'objets l'un et l'autre laissent à de' sirer ou plutôt ne reste-t-il point à reprendre' l'histoire entière des accès de manie h, faire


connoîre la saison ordinaire de leur retour,' leurs causes, leurs signes précurseurs, leurs symptômes, leurs périodes successifs, leurs formes variées, leur durée, leur terminaison, les indices qui doivent faire espérer pu craindre ? Il étoit bien plus facile de compiler que d'observer, de donner de vaines théories, que d'établir des faits positifs: aussi des auteurs sans nombre, tant anciens que modernes., se sont acquittés dignement de cette tâche et on a écrit sans cesse sur la manie pour ne se livrer qu'à de vaines répétitions et au stérile langage des écoles. Les histoires particulières qu'on en trouve dans les recueils d'observations, ne sont que des faits isolés, où la vraie méthode descriptive est également négligée et les auteurs n'ont eu guère d'autre but que' de faire valoir certains remèdes (i), comme si le traitement de toute maladie, sans la connois-

\(fy Je dois citer,, pour exemple, un résultat d'obter- vitions faites, il y a environ trente années, dans un hospice d'insensés à Vienne en Autriche, c'est-à-dire, dans. une des villes de l'Europe ou la médecine cultivée avec le plus de succès. Le docteur Lauther, Médecin de cet hospice, ne nous parle que des essais de certains remèdes, et des guérisons qu'il a opérés sans rien déterminer sur l'histoirc, les différences les espèces de la manie ce qui est se mettre au niveau de ceux qui exercent l'empyrisme le plus aveugle et le plus borné.


,.v8ancc exacte -de ses symptômes et de sa mar. \che, n'étoit pas aussi dangereux qu'illusoire. Circonstances favorables pour mes-recheèches sur la Manie.

L'hospice de Bicêtre, confié à mes soins, à titre de médecins, durant l'an 2 et l'an 3 dé la République, m'ouvrit un vaste champ pour poursuivre des recherches sur la Manie, commencées à Paris,depuis quelques années^ Quelle époque d'ailleurs plus favorable que celle des plus grarids orages de la révolution, toujours propres à donner une activité brûlante aux passion, ou plutôt à produire la manie ,sous toutes ses formes. Les vices du local de l'hospice, une instabilité continuelle dans les administrations et la difficulté d'obtenir soirvent les objets nécessaires, furent loin de me rebuter. Je trouvai un très-heureux supplément dans le zèle, l'intelligence et les principes d'humanité qui animoient le concierge un des hommes les plus expérimentés dans l'art de diriger les aliénés, et le plus propre, par sa fermeté courageuse, à maintenir un ordre invariable dans l'hospice. Ce sont ces circonstances qui, bien plus que le frivole essai qu'on |>eut faire de nouveaux remèdes donnent


du prix à mes observations, car dans la manie, comme dans beaucoup d'autres maladies, s'il y a un art de bien administrer les médicamens il y a un art encore plus grand de savoir quelquefois s'en passer. f Époques des aceés de ld Manie intermittente. Il -est curieux de suivre pour ainsi dire à î'œil les effets de l'influence solaire sur le re- tour et la marche du plus grand nombre des accès de manie,-de les voir se renouveller du- rant le mois qui suit le solstice du printemps se prolonger avec plus ou moins de Violence durant la saison des chaleurs, et se, terminer pour la plupart au déclin de l'automne. Leur durée est renfermée dans une certaine latitude de trois quatre, cinq mois, suivant lés varié- tés*dé la sensibilité individuelle et suivant que la'température défaisons est accélérée, retardée ou intervertie les aliéné» de toute espèce manifestent en outre une sorte vescence passagère et des agitations tumul' tueuses à l'approche des orages ou !un temps très-scbaud comme à i6y *8 degrés ou au-dessus, au marchent à pas ordre et sang les plus légères, ou^ même san» causent pous.«


sent les vociférations les plus bruyantes et les plus confuses. Mais on doit se. garder de faire une loi générale, et de conclure que le renouvellement des accès de manie est toujours l'effet de la chaleur atmosphérique. J'ai vu trois insensés dont les accès se renouveloient seulement aux approches de l'hiver, c'est-à-dire, aux premiers froids du mois de brumaire. Ces accès se calmoient tour tour durant l'hiver, lorsque la température se soutenoit quelques jours à io ou n degrés au-dessus du terme de là glace et ifs se renouveloient alternativement plusieurs fois durant la saison rigoureuse. Je puis citer aussi deux exemples d'un changement total pour les époque des accès. Deux aliénés les éproûvoient constamment au retourdes chaleurs, l'un depuis trois, l'autre depuis quatre années mais depuis cannée dernière, ils ne les éprouvent plus qu'au déclin de l'automne et au retour du froid. A quoi tient donc cette disposition nerveuse au renouvellement des accès, qui semble se jouer des loix générales et qui est susceptible d'être ex citée le plus souvent par la saison des chaleurs, et qiîelquefoisfpar une température opposée? Que deviennent alors les principes de lamé-» decine de Brown sur l'action du froid et du chaud et sur le caractère de maladie stéà la manie?


Accès indépendansde l'influence des saisons; Je viens de tracer la marche générale que suit la manie périodique irrégulière, c'est-à·dire, celle dont les accès peuvent être renouvelés, non-seulement suivant les changement et la température des saisons, mais encore par 4'autres causes étrangères, comme des emportemens de colère, dès objets propres à rappeler. le souvenir des causes primitives de la manie, la boisson des liqueurs alkôolîsées, ou bien la disette et le défaut de nourriture, ainsi que je m'en suis assuré par les observations les plus a constantes et les plus réitérées. On remarque dans les hospices une autre manie périodique régulière, nullement asservie aux viqissitudes, de la saison, ou aux causes diverses qui vien- nent d'être rapportées,, mais dont les accès se renouvellent en suivant des périodes inva- riables par une disposition interne qui ne nous est connue que par ses effets. Celle-ci est bien moins facile à guérir que l'autre; elle est aussi moins fréquente puisque dans un recense-' ment que .je fis de tous les aliénés de l'hospice de Bicêtre durant l'an de la République, pour connoître leurs proportions je trouvai que sur le nombre total de il y en avoit 52 qui éprouvoient une manie pé-

IV.


l'iodique irrégulière/ et 6 seulement une manie périodique régulière. Un de ces derniers avoit, chaque année, un accès de tirois mois de manie d'un second] sembloient suivre le type de la fièvre tierce puisqu'il puissoit constamment d'un jour de calme un troisième aiiéné étoit dans un état extrême de fureur, seùlemènt durant quinze jours de l'année où il étoit calme et jouissoit pleinement de sa raison datant onze mois et demi. Je puis enfin citer l'exemple de trois àliénés, dont les!* 1 accès se renouveloient constanritment après dixhuit mois de calme, et dont la durée étoit de six mois révolus; le caractère particulier des accès de ces derniers étoit de n'offrir aucun trouble, aucun désordre dans leurs idées, au.cun écart extravagant de l'imagination ces insensés répondoient de la manière la plus juste et la plus précise aux questions qu'on leur proposoit, mais ils étoient dominés par la fureur la plus fougueuse et par un instinct sanguinaire, dont ils séntoient eux -mêmes toute l'horreur, mais dont ils n'auroient point, été les maîtres de réprimer l'atroce impulsion, sans les obstacles d'une réclusion sévère. Comment concilier ces faits avec les notions que Locke et Condillac donnent sur la folie qwils. font consister exclusivement dans une dispos


sition à allier des idées incompatibles par leur nature, et à prendre ces idées ainsi alliées pour une vérité réelle ?

La nature des accès varie, non suivant les causes, mais suivant la constitution.

Ce seroit tomber dans l'erreur, que de croire que les diverses espèces de manie tiennent à la nature particulière de leurs causes, et qu'elle .4dévient périodique, continue ou mélancolique, suivant qu'elle doit sa naissance à un amour malheureux, à des chagrins domestiques, à une dévotion portée jusqu'au fanatisme, à des ter* reurs religieuses ou à des évènemens de la ré- volution. Mais des informations exactes sur J'état antérieur des insensés, et l'observation des affections maniaques qui leur étoient pro- pres, m'ont pleinement convaincu qu'il n'y à aucune liaison entre le type particulier ou le caractère spécifique de la manier et la nature de l'objet qui l'a fait naître, puisque parmi le* mandes périodiques que j'ai observées j'en trouve dans mes notes quelques-unes qui tien.. nent à une passion violente et malheureuse, d'autres à l'ambition exaltée de la gloire, cer-* taines à des revers de fortune, ou bien au dé- lire d'une dévotion extatique enfin quelques


autres aux élans d'un patriotisme brûlantmais le plus souvent dépourvu d'un jugement solide. La violence des accès est encore indépendante de la nature de ces causes, et paroît tenir à la constitution de l'individu, ou plutôt aux divers degrés de la sensibilité physique et morale. Les hommes robustes et à cheveux noirs ceux qui sont dans l'âge de la vigueur, et qui sont les plus susceptibles de passion vives et emportées, semblent conserver leu caractère dans leurs accès, et deviennent quelquefois d'une fureur et d'une violence qui tient de la rage. On remarque moins ces extrêmes dans lés accès des hommes 'à cheveux châtains et d'un caractère doux et modéré; leurs affec» tions maniaques ne se développent qu'avec une certaine retenue et avec mesure. Rien n'est plus ordinaire que de voir les hommes à cheveux blonds tomber dans une rêvasserie douce plutôt que dans des emportemens de fureur et finir par une démence d'imbécillité qui devient incurable. C'estassez direque les hommes doués d'une imagination ardente et d'une sensibilité profonde, ceux qui peuvent éprouver les passions les plus fortes et les plus éner; giques, ont une disposition plus prochaine à la manie 5 réflexion triste, mais constamment vraie et bien propre à intéresser en faveur des malheureux aliénés. Je ne pui que


rendre un témoignage éclatant à leurs qualités morales. Nulle part, excepté dans les romanis, je n'ai vu des époux plus dignes d'être chéris, des pères plus tendres des amans plus passionnés, des patriotes plus purs et plus magnanimes, que dans l'hospice des aliénés, dans les intervalles de raison et de calme ? et l'homme sensible peut aller chaque jour y jouir de/quelque scène attendrissante.

Signes'précurseurs des accès de Manie. La nature des affections propres à donner naissance à la manie périodique, et lea, affinités de cette maladie avec la mélancolie et l'hypocondrie doivent faire présumer. que le siège primitif en est presque toujours dans la région épigastrique, et que.c'est de ce centre que se propagent comme par une espèce d'irradiation, les accès de manie. L'examen. attentif de leurs signes précurseurs, donne encore des preuves bien frappantes de l'empire si étendu que Lacaze et Bordeu donnent à. cesforces épigastriques, et que Buffona si bien peint dans son Histoire naturelle; c'est même toute la région abdominale qui semble entrer bientôt dans cet accord sympathique. Les in- sensés, au prélude des accès, se plaignent


d'un resserrement dans la région de l'estomac, du dégoût pour les aliniens d'une constipa- tion opiniâtre, des ardeurs d'entrailles qui leur font rechercher des boissons rafraîchissantes, ils éprouvent des agitations, des inquiétudes vagues, des terreurs paniques, des insomnies; bientôt après -le désordre et le trouble des. idées se marque au-dehors par des gestes insolites, par des singularités dans la contenance et les mouvemens du corps qui ne peuvent que frapper vivement un œil observateur: L'aliéné tient quelquefois sa tête élevée et Ses regards fixes vers le ciel; il parle à voix basse, il se promène et s'arrête tour-à-tour avec un air d'admiration raisonnée, ou une sorte de recueillement profond. Dans d'autres aliénés, ce sont de vains excès d'une humeur joviale et des éclats de rire immodérés. Quelquefois aussi, comme si la nature se plâisoit dans les contrastes, il se manifeste une taciturnité sombre, une effusion de larmes sans cause connue, ou même une tristesse concentrée et des angoisses extrêmes. Dans certains «as, la rougeur presque subite des yeux, le regard étincelant, le coloris des joues, une loquacité exubérante, font présager l'explo'«ion prochaine de l'accès, et la nécessité urgente d'une étroite réclusion. Un aliéné parbit d'aboi avec volubilité il poussoit de-


fréquens éclats de rire, il vewoit ensuite u& torrent de. larmes 5 et l'expérience de le renfermer pr^mpteraent, car ses acoè* étoient de la. plus grande toit en, pièces tout ce qui, tomber sous, s^ mains. C'est pa.r des visions extatiques durant la nuit, que préludent souvent les accès- d$ c.qt aussi des rêves enchasteurs et par une prétendu© apparition de l'objet aimé sous les traits d'une beauté ravissante que la manie pat amouv éclate quelquefois iaveci^irèur^ après des in-? tervallef plus ou mgiii$ longs., de raison et d? VII.

Changement des affections morales durant les accès.

Celui qui a regardé la colère comme; un* fureur ou manie passagère (ira furor brtvU est), a exprimé une pensée trçs-vraie, et dont on sent d'autant plus la profondeur > qu'on, a été plus à portée d'observer et de comparer un grand nombre d'accès»de manie, puisqu'ils se montrent en général sous la forme d'un emportement prolongé plus ou moin» four gueux; ce sont bien plus ces émotion* d'une nature irascible, que le trouble dan* les idée» ou


constituent le vrai caractère de ces accès: aussi trouve-t-on le nom de manie comme *ynoûime de celui de fureur, dans les écrits tl'Arétée et de Caeliu» AuTëlianus qui ont ex*- celle dans l'art d'observer. On doit seulement reprendre la trop grande extension qu'ils donnaient à ce terme, -puisqu'on observe quelquefois des accès sans iùreur mais presque jamais sans une sorte d'altération ou de perversion, des qualités morales. Un homme devenu maniaque par les événemens de ia révolution, repoussoit avec rudesse, aû moment de lâetout autre temps. J'ai vu aussi un jeune fcomnite l plein d'attachement pour son père, l'outrager* ou chercher même à le frapper dans ses accès périodiques, et nullement accompagnés de foreur. Je pourrois citer quelques exemples d'àJiénés, connus d'ailleurs par,, une probité rigide duFanj| leurs intervalles de calme, et -remarquables, pendant leurs accès par Un penchant irrésistible à voler- et à faire des -tours de filouterie. Un autre insensé, d'un natarçl pacifique et très-doux, sembloit inspiré par le démon dé la malise durant ses accès; il étoit alors sans cesse dans une activité malfaisante, il enfermoit ses compagnons dans les loges, les provoquoit, les frappoit, et suscitoit à tout propos des sujets de querelle et de rixe.


Mais/comment concevoir l'instinct destruc- teur de quelques. aliénés sans cesse occupé* déchirer et à mettre en lambeaux tout ce qu'ils peuvent atteindre? C'est sans doute quelquefois par une erreur de l'imagination, comme le prouve l'exemple d'un insensé, qui déchiroit le linge et la paille de sa couche, qu'il prenoit pour mitas de et de«es entortillés. Mais parmi ces furieux il y '.en a aussi dont l'imagination n'est point lésée, et qui éprouvent une propension Aveugle et féroce ,à tremper leurs mains dans te sang, et. déchirer les entrailles de leurs semblables (IV). C'est un aveu que j'ai reçu en frissonnant de la bouche même d'un de ces inseasés, dans ses intervalles de tranquillité. Pour compléter .enfin ce tableau d'une atrocité automatique, .je puis citer l'exemple d'un aliéné qui. tour- noi contre lui comme contre le» autres sa fureur forcenée. Il-s'étoit ampa^ lui-même .la main avec un couperet avant 4'arri ver Bicêtre et malgré ses liens, il cherchpit i approcher ses dents de sa cuisse pour la dévorer, Ce malheureux a fini par succomber dan» un de ces accès de rage maniaque et suicide.


VI II.

Diverses lésions. des fonctions de Venten*dement durant les accès.

Oh sait que Condiflac pour mieux remonter, par l'analyse, à l'orîgine de,nos connoissances, suppose une statue animée, et successivement douée dés fonctions de l'odorat, du goût, de l'ouïe, de la vue et du tact, et c'est ainsi qu'il parvient à indiquer lés idées qui doivent être rapportées à des impressions diverses. N'importe-t-il point de même à Phis- toire de l'entendement Humain de- pouvoir considérer d'une manière isolée ses diverses fonctions, comme l'attention la comparai1 son le jugement, la réflegion, l'imagination la mémoire et le raisonnement, avec les &ïtèrations' dont ces fonctions sont susceptibles? Or un accès dé manie offre toutes les variétés qu'on pourroit rechercher par voie d'àbstràc- tion. Tantôt ïe#s fonctions sont toutes ensembles abolies, afibiblies, ou vivement excitées pendant les accès; tantôt cette altération ou perversion ne tombe que sur une seule ou plusieurs centre elle», pendant que d'autres ont acquis un nouveau degré de développement et d'activité qui semblent exclure toute idée d'aliénation de l'entendement. Il n'est pas tare de voir quelques aliénés plongés, pendant


leurs accès, dans une idée exclusive qui les ab- sorbe tout entiers, et qu'ils manifestent dans d'autres momens; ils restenfiinBiobileset silen- cieux dans un coin Se létir loge, re'poussent avec rudesse les services qu'on veut leur rendre, est n'offfént que les dehors d'une stupeur sauvage. N'est-ce pas la porter l'attention au plus haut degré, et la diriger avec la dernière vivacité! sur^ua objet unique? D'autre fois l'insensé durant son accès, s'agite sans cë&se j il ritj il chante, il pleure tour-à-tour, et montre la mobilité la plus versatile* sans que rien puisse le fixer un seul moment. J'ai vu des aliéné»' refuser d'abord avec la plus invincible obstination toute nourriture par une suite do préjugés religieux être ensuite fortement ébranlés par le ton^mpérieux et menaçait du concierge passer plusieurs heures dans une. sorte de lutte intérieure entre l'idée de «> rendre coupables envers la Divinité, et ceUp, de s'exposer à de mauvais traitement, céder enfin à la crainte, et se déterminer à prendre des ajimens n'est-ce point \k comparer de», idées après les avoir fortement méditées, iyau" très fois l'aliéné paroit incapable de cette comparaison, efÛ ne peut sortir de la sphère circonscrite de son idée primitive. %# }ugei ment paroît quelquefois entièrement oblitéré pendant l'accès, et l'insensé ne prononce


«les mots sans ordre iet sans suite qui supposent tes idées les plus incohérentes. D'autres fois le jugement est «Utn» tobte sa vigueur et «a force j l'insensé' paroît modéré et il fait fes réponses les plus justes et les pros précises aux questions des curieux, et si on lui rend la liberté il entre dans le plus grand accès de rage et de fureur, comme l'ont ptouvé les déplorables événemens des prisons au a septembre de l'an de la. République, Cette sorte de màaie est même si commune, que j'en ai tu huit exemples à la fois dans l'hospice et .qu'on lui donne le nom vulgaire de folie raisonnante. Il seroit superflu de parler des écarts de l'imagination des visions fantas- tiques (i) des transformations idéales en gefaéraux d'armée, en monarques, en divinités ^-illusions qui font le caractère des affections hypocondriaque» et mélancoliques si fréy.quemment observées et décrites sous toutes les formes par les auteurs. Continent peut -on

(t)' J'ai tu dan» l'hospice de Bicêtre, quatre ifasensea de la. *tapt-ême «t qui ail autre crbyoit être l'etpoir de devenir un jour sop premier médecin. L'hoepice n'étoit pas moitw richement dote en divinités; en sorte qu'on déupar leur" péjs natal; iï y iivoit le diêij ié h Wtrt&t,


manquer de les retrouver-dans la manie, qùî c'est souvent que le plus haut degré de Vhypocondrie et de la mélancolie? I1 y a de àa- gukères variété* pour la mémoire qui semble quelquefois être entièrement abolie, en. sorte que les aliénés, dans leurs intervalles de calme, ne conservent aucun souvenir de leur$ écarts et de leurs actes d'extravagance; mais certains d'entr'eux seretracent vivement toutes les circonstances de l'accès, tous les propos outrageans qu'ils ont tenus, tous les emporte- A mens, où ils se sont livrés; ils deviennent sonbres et taciturnes pendant plusieurs fours; ils vivent. retirés au fond de leurs loges, et sont .,pénétrés de repentir, comme si on pouvoit leur imputer ces écarts d'une fougue aveugle et-irjésistible. Laréflexion et le raisonnement sont visiblement lésés ou détruits dans la plupart des. accès de manie; mais on en peut citer aussi où l'une et l'autre fonction de l'entendemens subsistent dans toute leur énergie, pu se, rétablissent à fixer les insensés au milieu de leurs divaga-, tionschimériques. J'engageai un jour un d'entre eux, d'un esprit très-cultivé, à m'écrire une lettre au moment même où il tenoit lespos les plus absurdes, ét cepeadatlt cette. lettre.^ que je conserve encore, est pleine de sens et et de raison. Ua orfèvre, cjuj ayoit


gance de croire qu'on lui avoit changé sa tête* s'infatua en même temps de la chimère du mouvement perpétuel; il obtint ses outils, et il se livra au travail avec la plus grande obs- tination. On imagine banque la découverte n'eut point lieu mais il en résulta des machines très-ingénieuses, fruit nécessaire des combinaisons les plus profondes. Tout cet ensemble de faits peut-il se concilier avec l'opini d'un siége ou principe unique et indivisible de l'entendement ? Que deviennent alors des milliers de volumes sur la métaphysique? 1 X.

les accès de M'anie ont, pour caractère un nouveau degré d'énergie physique etmorate. On doit espérer que la médecine philosophique fera désormais proscrire ces expres«ions vagues et inexactes d'images tracées dqns le cerveau, d'impulsion inégale du sang dans les différentes parties de ce viscère, du mouvement irrégulier des esprits animaux etc? expressions qu'on trouve encore dans les meilleur» Ouvrages sur l'entendement humain, et qui ne peuvent plus s'accorder ayec l'origine (III), les causes (V) et l'histoire ( VI et VII; des accès de manie. L'excitation nerveuse qui CI, en caractérise le plus grand nombre, ne se


marque pas seulement au physique par un -excès de force musculaire et une agitation con- tinuelle de l'insensé, mais encore au moral, par un sentiment profond de supériorité de ses forces, et par une haute conviction que rien ne peut résister à sa volonté suprême aussi est-il doué alors d'une audace intrépide, qui le porte à donner un libre essor à ses caprice* extravagahs, et dans les cas de répression,^ livrer un combat au concierge et aux gens de service à moins qu'on ne vienne en forcé et qu'on ne se rassemble en grand nombre, c'est-à-dire qu'il faut,, pour le contenir, un appareil imposant qui puisse agir fortement sur. son imagination et le convaincre que toute résistance seroit vaine; c'est-là un grande secret dans les hospices bien ordonnées, de prévenir les accidens funestes dans des cas inopinés, et.de concourir puissamment à la guérison de la. manie. J'ai vu aussi quelquefois cette excitation nerveuse devenir extrême et incoercible. Un insensé calme depuis plusieurs mois, est tout-à-coup saisi de son accès durant un tour de promenade ) ses yeux de* •̃̃̃̃̃ viennent étii\çelans et comme hors des or- bites; son visage, le haut du cou.et de la pot-' trine prennent la rageur du pourpre il cfûît* voir le soleil à quatre pas de distance, il dit éprouver un bouillonnement inexprimable daai


«a tête, et avertit qu'on l'enferme prompte- # ment parce qu'il n'est plus le maître de contenir sa fureur. Il continua, pendant son accès de s'agiter avec violence, de croire voir le soleil à ses côtes, de parler avec une volubi- lité extrême et de ne montrer que désordre et confusion 'dans ses idées. D'autres fois cette réaction de forces épigastriques sur les ^fonctions de 1 entendement loin de les opprimer ftu de les obscurcir ne fait qu'augmenter leur vivacité et leur énergie, ,soit en devenant plus modérée, soit que la culture antérieure de l'esprit et l'exercice habituel de la pensée servent à la contrebalancer. L'accès semble porter l'imagination an plus haut degré de développement et de fécondité sans qu'elle cesse d'être régulière et dirigée par le bon-goût. Les pensées les plus saillantes, les rapprochemens les plus ingénieux et les plus piquans, donnent à l'aliéné l'air surnaturel de l'inspiration et de l'enthousiasme. Le souvenir du passé semble se dérouler avec facilité, et ce. qu'il avoit oublié dans ses intervalles de calme, se reproduit alors à son esprit avec les couleurs les plus vives et les plus animées. Je m'arrêtois quelquefois avec plaisir auprès de la lôgiî d'un homme de lettres qui, pendant son accès discouroit sur les évènemens de la révolution avec toute la force, la dignité et la pureté du


langage qu'on auroit pu attendre de l'homme le plus profondément instruit et du jugement le plus sain (i). Dans tout autre temps ce n'étoit plus qu'un homme très-ordinaire. Cette exaltation, lorsqu'elle est associée à l'idée chimérique d'une ^puissance suprême ou d'une participation à la nature divine, porte la joie de l'insensé jusqu'aux jouissances les plus et:.tatiques, et jusqu'à une sorte d'enchantement et d'ivresse du bonheur. Un insensé renfermé dans une pension de Paris, et qui, durant ses accès, se croyoit le prophète Mahomet, pre- noit alors l'attitude du commandement et le ton de l'envoyé du Très-Haut; ses traits étoient rayonnans, et sa démarche pleine de majesté. Un jour que le canon tiroit à Paris pour des évènemens de la révolution, il se persuade que

(i) Un aliéné guéri par le fameux Willis, fait ainsi l'histoire des accès qu'il avoit éprouvés lui-même. J'at«tendois, dit-il, toujours avec impatience l'accès d'agita» tion qui duroit dix ou douze lieures plus ou moins, «parce que je jouissois pendant sa durée d'une sorte de »'béatitude. Tout me sembloit facile aucun obstacle ne «m'arrêtoit en théorie, ni même en réalité; ma mémoire «aceméroit tont-à-coup une perfection singulière. Je me » rappelois de longs passages des auteurs latins j'ai peine à l'ordinaire à trouver des rimes dans l'occasion, et j'écrivois alors en vers aussi rapidement qu'en prose. J'etois «rusé et même malin fertile en expédiens de toute es•>pèce:» {Biblioth. britann).


c'est pour lui rendre hommage; il fait faîrô silence autour de lui ? il ne peut plus contenir sa joie j et c'est peut-être l'image la plus vraie de l'inspiration surnaturelle, ou plutôt de PU- lusion fantastique des anciens prophètes.. Tous les Maniaques sont-ils également susceptibles de supporter tes degrés extrêmes. de la faim et du froid?

Un des caractères remarquables de l'excitation nerveuse propre au plus grand nombre des accès de manie, est de porter au plus haut degré la force musculaire, et de faire supporter avec impunité les extrêmes de la faim et d'un froid rigoureux vérités anciennement connues, mais trop généralement appliquées à toute sorte de manie et à tous ses périodes, J'ai vu des exemples d'un développement de forces musculaires qui tenoit du prodige, puisque les liens les plus pûissans cédoient aux efforts du maniaque avec une facilité propre à étonner encore plus que le degré de résistance vaincue. Combien l'insensé devient encore plus redoutable, s'il a ses membres libres, par la haute idée qu'il a de sa supériorité? Mais cette énergie de la contraction musculaire est loin de se remarquer dans certains accès pério-


diquesj où. il règne plutôt un état dé stupeur et on ne la retrouve plus en général Jdans les intervalles des accès. On,n'a pas moins à se dé,fier des propositions trop générales sur la facilité qu'ont les aliénés de suporter la faim "N^na-plïïs extrême, puisque certains accès, au, contraire, sont marqués par une voracité singulière, et que la défaillance suit prompte- ment le trop peu de nourriture. On parle d'un hôpital de Naples ou une diète sévère, et propre à exténuer l'aliéné, est un des fonde- mens du traitement. II seroit difficile de remonter à l'origine de ce principe singulier, OU plutôt de ce préjugé destructeur. Une malheu* reuse expérience qui a été la suite des derniers temps de disette n'a que trop appris à Bicêtre que le défaut de nourriture n'est propre qu'à exaspérer et à prolonger la manie, lorsqu'il ne la rend point mortelle (i). D'un autre cô't«f

(1) Avant la révolution ja ration journalière du pain étoit seulement d'une livre et dcmie la distribution en étoit faite le malin ou plutôt elle étoit dévorée à l'instant, 'et une partie du jour se passoit ensnite dans une sorte de délire famélique. En 179a cette ration fut portée deux livres et la distribution en étoit faite le matin, à midi et le soir avec une soupe soigneusement préparée c'est sans doute la cause* de la différence de la mortalité qu'on remarque en faisant un relevé exact des registres. Sur 1 io aliénés reçus dans l'hospice en il en mourut 5f,


un des symptômes le plus dangereux etfle plus 4 craindre durant certains accès, est refus obstiné de toute nourriture, refus que j'ai vu quelquefois se prolonger quatre, sept, et même quinze jours de suite, sans perte de' la vie i pourvu qu'on fournisse une boisson copieuse et fréquente. Que de moyens moraux, qua d'expédiens ne faut-il point alors employer pour triompher de cette obstination aveugle! l& constance et la facilité avec laquelle certains insensés supportent le froid le plus rigoureux et le plus prolongé, semble supposer un degré singulier d'intensité dans la chaleur anomale, qu'il seroit curieux de connoître au thermomètre, si l'expérience en étoit possible dans tout autre temps que dans celui du calme. Au mois de nivôse de l'an' 38., et durant certains jours où le thermomètre indiquoit i o il, et jusqu'à 16 degrés au-dessus de la glace, un aliéné ne pouvoit garder sa couverture de laine et il restoit,assis en chemise sur le parquet de sa loge; le matin, à peine ouvroit-oa sa porte qu'on le voyoit courir en chemise dans l'intérieur de l'hospice, prendre la glace

c'est-à-dire plus de la moitié. Le rapport fut de 95 i contraire durant l'an et l'an 58. de la République il n'eu est mort' que k huitième sur le nombre total.


ou la neige à poignées Rappliquer et la laisser fondre sur sa poitrine avec une sorte de délectation, et comme on respireroit l'air frais durant la canicule. Mais d'un autre côté combien d'insensés ne sont-ils pas vivement affectés par le froid, même durant leurs accès ? avec quel empressement général ne les voit-on point se*précipiter en hiverdans les châuffoirs? Et n'arrive-t-il point chaque année des acci-j dens par la congélation des pieds ou des mains, lorsque la saison est très-rigoureuse ?

Débilité qu'on remarque en général au déclin' des accès de manie, et dangers que courent alors les aliénés.

Les réciprocités singulières ou la correspondance entre les affections morales et les font*.tions de l'entendement ne se marquent pas moins au déclin et à la terminaison des accès que durant leur cours. L'aliéné méconnoît souvent son état, et demande à contre-temps' d'être rendu à la liberté dans l'intérieur de l'hospice, comme s'il n'y avoit rien à craindre de sa fougue emportée; et c'est alors au sur* veillant de donner des réponses évasives, sans chercher à le contrarier et à le rendre plus fu« rieux. D'autres fois l'aliéné apprécie avec jus-


tesse soa-éïat } demande lui-même qu'on pro- longe sa réclusion, parce qu'il se sent encore dominé par ses penchans impétueux; il semble en calculer froidement la diminution progressive, et il indique sans se méprendre l'instant où il n'y a plus à craindre de ses écarts. Que d'habitude de discernement et d'assiduité ne faut-il point de la part du surveillant, pour bien saisir toutes ces nuances? Les accès qui, après avoir duré avec plus ou moins de violence durant la saison des chaleurs, et qui se terminent au déclin de l'automne (III), ne peuvent qu'amener une sorte d'épuisement qui .se marque par un sentiment général de lassitude, un abattement qui va quelquefois jusqu'à la syncope, une confusion extrême dans les idées, et dans quelques cas, un état de stupeur et d'insensibilité, ou bien une morosité sombre et la plus profonde mélancolie. Souvent l'aliéné reste étendu dans son lit et sans mouvement) ses traits sont altérés et son pouls foible et déprimé. C'est alors que le concierge a besoin de redoubler de surveillance, sur-tout dans les froids rigoureux, pour empêcher que l'aliéné ne succombe dans cet état d'atonie. On est obligé de l'échauffer, de lui donner quelques cordiaux, d'étendre sur lui trois ou quatre couvertures de laine. Si ce changement brusque arrive pendant la nuit,


il peut devenir mortel par le défaut de sel cours; ce qui doit engager un surveillant zélé à faire débondes fréquentes à l'époque des premiers; froids et c'est ce qu'on fait ré,· gulièrement dans l'hospice de Bicêtre. Un prisonnier autrichien fut conduit dans cet hos» pice, à titre de maaiaque, et resta deux mois dans une agitatiqn violente et continuelle, chantant ou client sans cesse, et mettant pièces tout ce qui tomboit sous sa main. Il eprouvoit d'ailleurs une telle voracité, qu'il jaangeoit jusqu'à quatre livres.de pain par jour. Sa manie se calma, dans.la nuit du 3 au 4 brumaire de l'an 3s\ Le matin on le trouva raisonnable. mais dan s> ua état extrême de de*bilité. On lui donna, à manger, et: il fit quel* ques tours de promenade dans le cours. Le soir, en rentrant dans sa loge, il dit éprouver un sentiment de froid et on chercha à l'éy chauffer en multipliant les couvertures de laine. Dans let ronde. que le concierge fit quelques heures après, il trouva cet insensé mort dans son lit dans la position qu'il avoit prise en se couchant (i). La même nuit fut égale-

(i) Je trouve .dans le journal de mes notes que le mois de vendémiaire de l'an avoit été tempéré et que' le 29 du même mois, le thermomètre indiquoit 8 degrés au-dessus de la. glace Le 3 brumaire -le vent passa an


meut funeste à ua autre insensé malgré l'attentton qu'avoit eue le surveillant de faire des fonder fréquentes,

X I I.

,;Les aliénés après le rdtablissement de la raison sont-ils sujets à des rechûtes, et quels moyens moraux peuvent les prévenir? L'homme éclairé se garde de devenir l'écho d'une opinion générale il la discute est si les bàe« rapprochés donnent ua résultat contraire: il laisse. les autres se eom> plaire dans leur erreur., et il n'en goûte que mieux la vérité. Qu'importe :dqnç qu'on répète sans cesse que la manié né se guérit jamais, que si ses accès disparoisent pour un temps) ils ne peuvent manquer de se reprodüür.e.; que tout traitement est inutile et illusoire ? Il s'agit de: savoir si cette opinion, généralement accréditée, s'aucorde avec«les laits observés en Angleterre et en France dans léY hospices bien ordonnes. Pourquoi confondre les suites de l'imprévoyance avec les effets d'une application éclairée de vrais principes?

nord on sentit un froid assez rrf et le lendemain matin, 1e thermomètre in-diquoit à peine a degré au-dessus de- la gkee. •


£a sensibilité profonde qui constitue en général le caractère des maniaques, et qui les rend susceptibles d'émotions les plus vives fct de chagrins concentres les expose sans doute il des rechutes; mais ce n'est qu'une raison de plus de vaincre ses passions suivant les conseils de la sagesse, et de fortifier son ame parlers maximes de morale des anciens philosophes; les écrits de Platon, de Plutarqné, cle Séné. que, de Tacite, les Tnscuîanes de Cicéron, vaudront bien mieux pour les esprits cultivé*} clue des formules artistemerit combinées de toniques et d'anti-spasmodiques. Lors ttiênuT^ que ces remèdes moraux ne peuvent être mis en usage la médecine présèrvatrve et fondée sur des principes élevés, Rapprend-elle point à prendre des précautions à l'approche de la saison des chaleurs, à produire une heureuse diversion par des occupations sérieuses ou des travaux pénibles durant les intervalles 4c calme, à comprimer, pendant le rétablissement, les travers et les caprices des insensés par une fermeté inflexible et un appareil de crainte, sans cesser de prendre eh général Je ton de la bienveillance et les voies de la dou- ceur à proscrire tout ex£es d'intempérance,, tout sujet de tristesse et d'emportement $ à prolonger enfin autant qu'il est nécessaire le séjour de l'insensé dans l'hospice, et à pré-»


Venir sa sortie prématurée (1). L'expérience» a con6rmé depuis long-temps-l'utilité des me-; sures de prudence pour rendre les rechutes extrêmement rares ou presque nulles. Je puis, attester, par exemple que sur vingt -cinq^ guérisons opérées à Bicêtre durant l'an 28. de. la République-^ il n'y a eu que deux rechutes^ causées, l'une par l'ennui et le chagrin et l'autre, après cinq années de rétablissement y par une tristesse profonde, et qu'on peut regarder comme la cause primitive de la. manie. XIIL

Motifs qui portent il regacrdèr là plupart des, accès de Maniç, comme l'effet d'une réaction salutaire et favorable à la guérison. On aime planer- avec Stahl au-dessus de

(t) On ne doit point confondre lès rechutes produites après une sortie de l'hospice, exigée par les parens de l'insensé, et malgré les conseils que leur donnent les per-:sonnes expérimentées; on ne doir|)oint, dis-je, les tonfondre avec celles qui suivent une sortie revêtue des former légales les premières sont plus fréquentes., et on voit certains insensés revenir à. plusieurs. reprises à l'hospice de fitcêtre. Mais ce n'est point là ce qu'on appelle une guérison .'est une imprudence dont les suites av oient été calculées r et qui ne fait que mieux ressortir les vrais principes»


cette médecine philo-pharmaceutique, héris- aée de formules et de petits moyens, et" à s'é- lever, même dans la mapie à ta considération générale d'an principe conservateur, qui cherche à repousser toute atteinte nuisible par une sorte d'efforts heureusement combinés, de même que dans les fièvres. Une affection vive, ou ,-pour parler plus généralement, un stimulant quelconque, agit fortement sur 1e centre des forces épigastriques (V), y pro- duit une commotion profonde qui se répète sur les plexus abdominaux, en donnant lieu à des resserremens spasmodiques, à une colstipation opiniâtré, à des ardeurs d'entrailles (VI). Bientôt après il s'excite une réaction générale plus ou moins forte, suivant la sénsibilité individuelle; le visage se colore, la cir- culation devient plus animée; le centre des forces épigastriques semble recevoir une impulsion secondaire d'une toute autre naturel que celle qui étoit primitive (V), la contraction musculaire est pleine d'énergie; il s'excite le plus souvent une fougue aveugle et une agitation incoercible, l'entendement lui-même est.entraîné dans cette sorte de mouvemens salutaires et combinés (VII). Ses fonctions s'altèrent, ou plusieurs à la fois, ou partiellement, et quelquefois elles redoublent de vivacité. C'est au milieu de ce trouble tumultueux


que cessent les affections gastriques ou abdo-^ minâtes, après une durée plus ou moins pîû-* longée (X)j i le calme succède, et àtnènfr tû général une guéris©» d'autant plus solide que l'accès a été Plus Violent, ttomme le d&noni Irent les observations les plus réitérées. Si Taccès est au-dessous du- degré d'énergie né-cessaire, la même scène peut se renouveler dans un ordre périodique (XI) mais le phià souvent les accès ainsi répétés diminuent dtnî tensité, et finissent par disparaître. Sur trentedeux insensés avec maeie périodique îfrégu^ lière, vingt-neuf ont été ainsi guéri*) les un* par une suppression promptè, les autres par une diminution progressive des accès les trois autres ont continué d'éprouver des accè> de plus en plus violens, et ils ont Èni par y Succomber ce qui suppose qu'un f ice orga* nique ou nerveux a mis obstacle au dévèlopi pement des lolx générales. Et ne retrouvons* nous point des' exceptions analogues dans les fièvres, soit intermittentes, toit continués? Je 'puis alléguer encore d'autres faits sans repli2que, ea faveur des effets salutaires des accès de manie. J'ai vu cinq insensés, depuis l'âgé de dix-huit jusqu'à vingt *cinq ans^ arriver à" Bicêtre avec une sorte d'oblitération des tacultés^de l'entendement ou ce qu'on peut nommer une démence d'imbécillité'; ils sont


restés dans cet état les uns autres six ou sept mois et quelques-uns tourne plus d'une année. Après ces divers vâlles il s'est produit dans chacun une sort©, de révolution interne amené un accès unique des,plus violens durant quinze, vingt, ou, tout au plus vingt- cinq jours et tous ces insensés ont recouvré l'usage de la raison. Mais il paroit que ce n'est que dans l'Age de la vigueur et de la jeunesse qu'il peut s'exciter une sorte de réaction aussi inat-i fendue et aussi citer., qu'un seul exemple semblable, arrivé vers la quarantième année de l'âge. Je de- mande maintenant si tout médecin qui cher* cheroit à guérir de pareils accès, ne mentes :*oit point d^être misa la place de l'insensé lui* même? Cest lorsque les accès s'exaspèrent; pour la durée et la violence et régulière ou nace de devenir funeste ou de, dégénérer en manie continue, qu'on doit cours puissans dans l'usage des bains ,de» douches de l'opium, du decine de


système*, servent quelquefois à donner des élan* au génie, et si Vanhelmont n'eût point existé, il est douteux que Stahl eût obtenu une supériorité aussi marquée en médecine.

Difficulté extrême défaire concourir toute» en faveur des aliénés < soit dans des aziles particuliers, soit dans les hospices. On déplore le sort de l'espèce humaine, quand on songe à la fréquence, aux causes multipliées de la manie, et aux circonstances sans nombre qui peuvent être contraires à 4eux qui l'éprouvent, même daus les institua lions les plus heureusement organisées. Veuton que chaque aliéné soit gardé dans une étroite réclusion au sein de sa famille? C'est onson rétablissement. des azyles publics àdes rassemd'aliénés, et réunit-on tous site de l'étendue et de la disque de qualités rares, quel discernement, fermeté imposante et d'un coeur êtres intraitables, soumis à


tous les tram* à toi» les caprice» le» pli» bizarre* et quelquefois k tous les emporte» uaens; d'une fureur Aveugle sans qu'on ait d'autre droit que celui de le» plaindre? peut:. on, autrement que par uneaxpériefifte éclait rée et par une attention constante pressentir l'apprôche des aecès pour prévenir les acci- des de leur explosion ( i), contenir s^vàçf ment les brutalités des gens, de service est jranir. leur négligence; écarter, dans, les accès»

chicorée t vrec quelque* gros de «oHate.de magnésie, est três»effictce lors des signes précurseurs des accès, Ot que çette boïssdn réitérée pent quelquefois lei provenir. bans quelques ea» extrêmes oh là r*ug«ar du visage et 1» tension des f *«« •imoncoient ^explosion prwhaine As'«5ci«iijTai tût pra»> accès- Dans les intervales de rain /emède est une bonne aourrïtare et l'exercice d^ corps, ou un travail pénible j car, c'est en général en ï> Jnsèiisls serj- gulrir sive*, pour « point Je* aigrir primer d'autres fois, une encore très-ieufejaietoent demandent dès d/éVoIoppemèns, étendus et cômîtae m ap-


font ce qui peut tJgrjté le déliré de ïâliené, remédier promptement lort de leu* tertii^ liaison à tin état de débilite et d'atonie qui peut devenir fu'neste profiter enfin de toti* les avantages que dorinent les intervalles de "calme j pour supprimer le retour des aecèl ou les rendre moindres? Mais que devient encore l'hospice avec le meilleur choix du directeur, «i lé médecin, doué d'une confiance éxclasiv» dans ses lumières et plein d'une bouffi surfe doctorale, se montré plu» Jaloux d'exercer sa suprématie que dVtout dirige' vers Une but nnique^et fondamental -la gùérison de ht XV.-

Variétés d'études que doit avoir faites U Médecin 3 pour obtenir des s'uccès dans le la. Le moment peut-être est Venn où la ni^decifie française dégagée dés entravés <jué lui de routine Tàmyitidh! parvenir, ion association avec des institutions1


l'Histoire naturelle. Un grand e«t déjà préparé par un enseignement conforme aux principes de la révolution, et fondé sûr Ja plus grande latitude de la liberté de Ut pen- «ée; mais c'est sur-tout dans les hôpitaux et les hospices que l'observation peut étendrd son domaine, et faire des progrès solides dans J'histoire et le traitement de certaines mi- lodies encore peu connues, puisqu'on peut lés contempler dans ces lieux sous toutes leurs formes, et par un grand rassemblement de faite particuliers, s'élever aux vrai$ carac- tères des espèces, comme je viens d'en donner un exemple par la description de la riodique. C'est l'aliénation de l'esprit en g£v néral, qui me paroit réclamer le plus vivement Tattention^des trais observateurs et c'est sur-? tout dans les hospices des aliénés qieon a lieu; de se convaincre que la surveillance l'ordre, régulier du service un accord harmonieux entre .tous les objets de reuse application des que l'art recherché de faire dès formules élé-i point redoubler dès l'entrée de cette carrière/ par l'étendue et la variété de accessoires nécessaire* à acquérir? decin peut -il rester étranger à, l'hîftojre âsk


payions humaines les plus vives, puisque ee tout-là les causes les plus fréquentes de l'alié** nation de l'esprit? et dès-lors ne doiiil point étudier les vies des hommes les plus célèbre* par l'ambition de la gloire l'enthousiasme des béaux-arts, les austérités d'une vie monas- tique, le deTire d'unamour malheureux? Pourra-t-il tracer toutes les altération ou les perversions des fonctions de l'entendement bude Locke et de Condilïac, et s'il ne s'est rendu familiers leurs principes ? L'histoire de la nia? aie n'eat-elle point liée avec toutes les erreurs «t les Illusions d'une' Crédulité ignorante^ lé* miracles les prétendues possessions dû dé> mon divination, îe^ërâcles, les sor^il^s? Pourrâ:t-il se rendre utfcbmptë sëvèrede's féîts1 qui se passeront sous ses yeux, servilèmenlr dais les routes baN cfûn eset- d'un désir ardent de s'instruire? Rousseau, dans un accès d'humeur caustique, invoque la médecine, est lui dit de venir sans le médecine il eût bien mieut iotî l'humanité, èe fâjisaot tonner sa voix le talent et le génie à l'étude


SE C TION ÏÏV7

Traitement: moral des Aliénés.

(Circonstances 'est répandre peu de que c}ç ^'en bienveillance de leur, des réponses- évasives. grirgpr des

moin* précis sur cet augmenter bn¥ a^6it senti la nfcessiy de le» faire propre 4 leur iaipirer


fois sans aucun acte de violence de leur dbstij nation inflexible. Ce sont, pour ainsi dire) déshérités stériles, ci on ne détermine pat des observation» précises les lieux, du temps do caractère de î*aliéne*,<îe( la nature particulière de tes égarement, des lésions variées du faculté^ awrak» et si oh Bè fixe ainsi l'application fudidèoae des prë-i candeur les^ exemple» da succès comme -du Bon-suecès de cette méthode, car pourquoi nie peint avouer que dan» Tétat actuel de no» con- en médecine, certaines difficultés Les ajigloii on publié les es du Traitement r^oral?'

national exclusif et Vantent éoinmé un â guérir la manie qu'ils couvrent finesses de cet art d'un du bien^ au conïrâire V d'une pâ' ti'ésfrà que le résultat" de cirx


constances; et faut -il distinguer- la marche, suivie par les empiriques en Angleterre, d'avec la méthode adoptée dans cette région par le» médecine des hôpitaux ? Quelque solution qu'on donne à cette question, j'assure que^ depuis environ quinze années de recherches assidues pour saisir quelques traits de cette' méthode dans les rapports des voyageurs, les comptes qu'on rend de leurs hoapices d'alié^ nés., les notices naux, deJeurs établissemens publics ou part» çuliera les ouvrages de leurs médecins surit mairie, je n'ai trouvé /aucune observation prit cise propre à m'éclairer sur le quoique tout atteste leur habileté dans le tentent de cette maladie. c La douceur et » l'affabilité respirent sur son visage, dit-on )' 'de caractère lorsqu'il la pre^ » mière fois un de ses malades] l'ensemble de ses > %ire » tion des maniaques »;uu de de trouve-t-on le développement de ce» principes, généraux du. docteur WUlis^ et âôn


(ion suivant le caractère, les variétés et intensité de la manie ? Que remarque-t-on dans l'Ouvrage publié par Arnold (t), qu'une com- pilation surchargée, ou même des divisions scholastiques très-multipliées, et plus propres à retarder qu'à accélérer les progrès de la science ? Le docteur Harper (2) qui s'an-< nonce dans sa préface comme abandonnant les routes battues tient-il sa promesse dans le cours de son Ouvrage ?,et n'est-ce point un jong commentaire de la doctrine des anciens que son article sur les indicatiôns mentales? On doit admirer le courage du docteur Crichton, qui vient de publier deux volumes (3) sur les affections maniaques ou mélancoliques, sans d'autre fond que quelques observations puisées dans un journal allemand, quelques

(1) Observations on the nature, Kinds, causés and préventions of insanity, Lunaçy or madness by Thomas Arnold. D. M- London

(2) A Treatise on the real cause and cure of ùis.a\W an wiçh the nature and distinction of this disease and tlre treatment establissed on new printiples. London .(S) Ah inquiry into the nature and ôrigin of mental dérangement cbrnprehending a concise System of iha ahd pathologv of thé human mind and a kistory of the passions and their effects by Alexander


dcveloppemens ingénieux de la doctrine deé physiologistes modernes et le tableau des et physique» des passion* hn* peut-elle donner quelques lu* mièressttr Part particulier de diriger les. divers quoique tout y annonce les principes les de la philan-r ttopie appliques au traite^ aient moral manie? Ehbtiafnemeni des p0rtéjt çpprBfondtr Traite^ ..Tojites les influences yiriées du climat, des usages t .de la manière de vivre auront toujours de» cause^ communes de analogue» d'en en Angleterre l'ambition par la voie, circonstances favorables. «iasme pour la gloire, ( année 1783),


suffisance de tous les remède» par le sentiment profond qu'il contenait de son indépendant* de le maîtrise! «ug+ inentèrent mon admiration pour les précep-te»judicieux des anciens est aies regrets de n'a* voir pu alors les suivre. 'Nouveaux obstacle» à l'application des remèdes moraux dan»\wo pensions d'aliénés où j'ai fait années suivies des observations sur la mairie) influence presque nulle de ma part sur; lès gens .de service, et la police intérieure;- indif* féreoce marquée du chef pour la. guériéoa de» pensionnaires ricn%s ou plutôt désir non équivoque de voir échouer les plusieurs autres cas» confiance exclusive du même chef d&ns l'usage des bains ou de«quèl- recettes minutieuses et frivdles. L'admit civils de Paris m'ou* vrit une. plus libre carrière ïàh a*; de la république, par ma nomioatiofl à là place de> ftédecin es chef de la maison nationale de j'ai conservée deux ajinées. Tout mes vue« verdie Traitement moral t pour sup* pluraux autres désavantages d« loçàl et de là d'ua efc


propre à Faire éprouver le l'hiver comme les chaleurs brûlantes de l'été loge* «embla'bles ides repaires d'animaux, privation totale des bains, malgré mes de-: mandes réitérées nul endroit spacieux et ombragé pour livrer les aliène'» aux travaux, de la culture, ou à des exercices, variés, impossibilité de les distribuer en diverses classes, en les isolant suivant les variétés et l'inten- site de la .manie etc. D'un autre côté, sur*, veillaoce paternelle exercée sur eux par le! chef de la police intérieure de l'hospice con-, puissances acquises par ùné longue expérience, et un esprit réfléchi) application continuelle, des principes de la plus pure philantropie j $oins assidus et dirigés avec habileté pour pré- parer les alimens et sauver aux aliénés tout motif de mécontentement et de murmure discipline sévère pour vice et prévenir tout mauvais traitement, tout; acte de violence 3 usage dedoirceur, et flexible pour se faire estime!' et aliénés, ou dompter dans certains cas leui* fougue aveugle et emportée; premiers développemens qull falloit seulement rendre plus féconda et plus étendus en les .de réconomieaàimale, et aux recherches dey


observateurs de tous les âges lers entre nous une intimité qui ne s'est plus démentie entretiens suivis et propres à notte flairer l'un et l'antre, journée* passées quelquefois, à reconnoîtxe par moi-même lés symp4 tômetf variés de la manie notes tènuea; régu- lièrement de ee que occasion. d'observer; rapprochement avec d'autres fait* ana- logues, recueillis par tes auteurs, ou consignés, dans un de mes Mémoires antérieurs tels sont les. matériaux qui me-se«ent aujourd'hui de base- pour les règles du, traitement inoraL j :̃̃ Candeur nécessaire dans V exposition desfaits.

On doit féliciter ceux qui semblent ne ja~mais échouer dans aucun cas de maladie, et gui, ne nous- entretiennent que des guérisons opérées- Cette ostentation, qui- détroit être reléguée sur les tréteaux, se reproduit souvent sur un plus beau théâtre y et pourquoi devient elle le partage des personnes dignes d'ailleurs de L'estime publique ? Willis dont le nom est si justement dit-on, guérit les maniaques dans la proportion de neuf sur jamaiJklaissé entrevoir l'espèce des


cas oô il a échouée et si le non-succès* qu'il eut à l'yard de la rïîine de Portugal par 1» seule circonstance du crédit de son confiseur, n'a-* voit été d'une notoriété publique, neTeût-il pas également enseveli dans un profond «i-> lence? L'homme qui cultive la Médecine qui cherche à lui faire faire de» progrès fctilideâ, «uit une marche plus franche; il d^roile leé obstacles qu'on peut éprouver, comme le» reèsourc©3<}-uoà peut s'ouvrir, des autre* rend p^s vérités utiles. C'est sous ce point de vue qu4 jetais rapporter l'histoire suivante

Histoire d'une manie où le Traitement moral auroit été n&essaire.^

Un jeune homme, et doué d'une vient Paris pour suivre le cours croit destiné par ta nature à jouer dans la suite le rôle le plus brillant dans le barreau- plication continuelle, vie passée dans là re^ traite sobriété extrême pour donner phi»' d'essor à ses facultés morale»^ régime gôrique, adopté dans toute la rigueur du ternie.' Quelques mois après, migraines violentes,'


du nez resserrement spasmodique» de la' poitrine, douleur» vague» des intestins flatûosités incommodes sensibilité morale très -exaltée. Quelquefois il m'aborde avec un air rayonnant de joie, et il ne peut exprimer la félicité suprême qu'il dit éprouver en lui même d'autre fois je le trouve plongé dans les nation et du désespoir et il me fait l'es ins* lances le» plus vives de mettre fia ses souf- caractères de- l'hypocondrie la plus profonde étoient aisés à iuï en retrace les dangers pour la suite, et' je le conjure souvent de changer sa manière de vivre mais il poursuit toujours son plan aveu l'obstination la plus inflexible augmentation des symptômes nerveux de la tête, dit bas» ventre, de la poitrine; alternatives plus fré*quentes d'un abattement extrême et d'une foie convulsive, terreurs pusillanide», sut-tout dans Us ombre* de la nuit, angoissés inexprinie trouver, fondant en larme», et me conjurant de l'arracher des bras de la mort je l'entraînais' alors (Jans la campagne et quelques tour» de promedes propos consolans, semblpient nouvelle vie; mais à son retour dans sa chambre, nouvelles perplexités, terreurs pusillanimes renaissantes; il trouve un


surcroît de désolation et de désespoir dans Iat' confusion croissante de ses idées, l'impossibilité de se livrer désarmais à l'étude, et la. conviction accablante de voir s'évanouir pour l'avenir la perspective de célébrité et de gloire dont son imagination avoit été bercée; jl'alié- nation la plus complète suit de près. Un joùr qu'il se rend au spectacle pour se distraire, on joue la pièce du Philosophe sans le savoir,, et dès-lors le voilà assailli de soupçons les plus noirs et les plus ombrageux} il est profondes ment persuadé qu'on a joué ses radicules il m'accuse d'avoir fourni moi-même les matériaux de la pièce, et dès le lendemain matin,, il vient me faire les reproches les plus sérieux et les plus anrers, d'avoir trahi les droits de l'amitié, et de l'avoir explosé à la dérision pu- blique. Son délire n'a plus de bornes; il croit voir dans les promenades publiques des corné- diens travestis en moine* et en prêtres ( i )? pour étudier tous ses gestes, et surprendre le secret de ses pensées. Dans l'ombre de la nuit, il se croit assailli tantôt par des espions tantôt par des voleurs et des assassins; et une fois il répand l'alarme dans le quartier, en ouvrant brusquement les croisées, et eh criant de toutes ses forces qu'on en

(1) C'était en 1783.


vouloit à sa vie. Un de ses parens se détermine lui faire subir le traitement de la manie au ci-devant Hôtel-Dieu, et il le fait partir vingt jours après avec un compagnon de voyage pour se rendre 4*»* une petite ville voisine des Pyrénées. Également affoibli au moral et an physique,, toujours dans les alternatives de quelques écarts du délire le plus extravagant et des accès de sa noire et profqnde mélancolie, il se condamne à un isolement profond dans sa maison paternelle ennui, dégoût -insurmontable de la vie, refus de toute nourriture, brusqueries contre tout ce qui l'avoisine il trompe enfin la surveillance de sa garde, fuit en che- mise dans un bois voisin, s'égare expire de foiblesse et d'inanitionfét deux jours après on le trouve mort, tenant dans sa main le fameux Rvre de Platon sur l'immortalité de Famé. VI. ̃"̃

Avantages de l'art de diriger les aliénés pour seconder l'effet des médicamens.

Quel avantage d'avoir pu rendre à la société Un jeune homme doué, avant ses écarts, dex qualités les plus estimables, et dont les prin- cipes exagérés de conduite ont hâté la perte Dans le traitement de sa manie il étoit en mon pouvoir d'user d'un grand nombre de recèdes mais le plus puissant de tous me man-


quoif, celui qu'on ne peut guère trouver qoè dan» un hospice bien ordonné, celui qui coq* sisté dan» l'art de subjuguer et de dompter pour ainsi dire l'aliéné en le mettant dànt l'étroite dépendance d'un homme qui, par ses qualités physiques et morales, soit propre exercer sur lui uù empire irrésistible et à changer la chaîne vicieuse dé ses idées. Quel'- ques exemples Choisis, et qui se sont passée tffins l'hospice dés aliénés de Bicêtçe rendront cette vérité èensiblé. f -i. -•̃̃̃̃̃.̃ -vu. utiles d'une énergique. état d'aliéna- tion après avoir subi le traitement ordinaire de l'Hôtel-Dieu, est font l'idée exclusive de son départ pour l'armée, et toutes Je« voie» de,la douceur, on a, recours entrer le soir dàne sa loge; il met tout en pièce* durant la nuit, et il est sicours aux liens les plus forts. On lui laisse «iad exhaler les jours suivans sa fougue impétueuse) toujours deisëmportemens extrême*} toujours les accéns ée^ la fureur; invectives qtfil répond au j^e méconnoitre l'autorité. Huit jours se paaseiit


dans cet état violent, et il paroît enfin eàtre- voir qu'il n'est pas le maître de ptices. Le matin durant la ronde du plus soumis, et lui baisant là main «.Tu m'as promis, lui dit-il, de me rendre la liberté dans Intérieur de l'hospice, si j'étoi» tranquille j et bien je te somme de tenir ta parole L'autre lui exprime, en sou* riant }e. plaisir qu'il éprouve de cet heureux il lui parle avec douceur, fait ce?see toute contrainte qui auroit été désormais superflue oaméme dans l'hospice, de ce mili- et la patrie, sans: avoir éprouvé depuis de rechute. • i:> oit '>i>&h!s.; ̃; ̃- ̃̃:̃ 'J certains M teaVéttMiMt en advint maiiïkqu¥]oët n'égale sa sombre misahttopie f il ne parle quedes tôurniëiiâ de H doit imiter ^s abstinences et' les ancien» anachorètes j il s'interdit dès-


lors toute nourriture; et vers le quatrième Joui1 de cette résolution inébranlable, son état dg langueur fait craindre pour sa vie; remon- trances amicales, invitations pressantes, tout est vain il répousse avec dureté un potage qu'on lui' sert, et il affecte d'écarter ta paille de sa couche pour reposer sur les planches. Le cours de ses idées sinistres pouvojt-il être autrement détruit ou. contre-balancé, que par l'impression d'une ciainte vive et profonde? C'est dans cette vue que le citoyen Pussin se présente le soir la porte de sa loge, avec un appareil- propre à ef&ayer ft»fl-en feu us ton de voix foudroyant, un groupe de genf de service presses autôu^r et armé» de forte» chaînés qu'ils agitent avec- fraca») potage auprès de l'aliéné et on lui jntinw l'ordre le plus précisée le prendre durant la nuit s'il traitemeas les plus cruels on se retire, et «a le laissé l'idée de la punition qui le menace, et la per*» des vie*. Apres un combat intérieur de plusieurs ifeures, la première idée l'emporte et il se détermine à prendre sa nourriture. On le soumet ensuite àym régime propre, à le meil et le forces reviennent par degrés f ainsi que l'usage de sa raison et il échappe de cette


manière à une mort certaine. C'est durant sac convalescence qu'il m'a fait souvent l'aveu des ses agitations cruelles et de ses perplexités du4 rant la nuit de son épreuve.

IX.

Intimider l'aliéné, mais ne point ,se per* mettre aucun acte de violence.

Les exemples précédens retracent le caractère et les heureux effets d'une sorte d'appareil de crainte, d'une opposition ferme et invariable aux idées dominantes et à l'obstination inflexible de certains aliénés, d'une détermination couragèure et imposante, mais exclusive dé tout outrage exempte de tout sentiment d'aigreur ou de colère, et conforme aux droits sacrés dé l'humanité c'est assez indiquer son extrême différence d'àvec la dureté grossière, les, coups, les blessures, j'ose dire les traitemens -atroces et quelquefois meurtriera, qui peuvent se commettre dans des hospices d'aliénés, où les gens de. service ne sont pas contenus par là surveillance la plus active et la plus sévère. Pourquoi retrouve-t-on dans les écrits des anciens, et sur-tout ceux Une 'sorte de méthode interpédiaire (.), un

(«) Vbi perperàm aliquid dixit aut fecit '.rame; dit.. Cela,


système de moyens curât ifs fondé punitions sévères par la faim, les coups, lès chaînes, pour réprimer l'aliéné, lorsque les avis et les' voies de douceur deviennent inu» tiles? Pourquoi des établissemens publics oa particuliers ont-ils été dirigés par des prince pes analogues ? Un' fermier du fiord.de Hfc. cosse, qui avoit une stature d'Hercnle^s'étoit rendu fameux pour la guérison de la manie au rapport du docteur consistoit à livrer les aliénés aux travaux lçs, plus pénibles de la culture, à varier leurs fonc« lions, à les employer de somme, les autres comme de coups au moindre acte de révolté; c'est sur des principes analogues sorte d'établissement monastique très-rènom- me, dans une des parties méridionales de la France. Un des préposés faisoit chaque joui? la ronde dans les loges,, et quand un aliéné^ extravaguoit, faisoit du huit de seture, etc. il lui intimoit l'ordre précis de chan* ses écarts seroit punie le lendemain de dbj coups de nerf de bœuf. L'exécution ètoit toujours taire,


reprises. On ji'étoit pas moins exact à réçomr< penser qu'à punir; et si l'aliéné se montroit soumis,.et docile, on lui faisoit prendre pas au réfectoire, à côté de l'instituteur, comme pour l'éprouver. S'oublioit-il à table et com- pettoit-il la moindre faute? il en étoit à l'ins-^ tant averti par un coup de baguette frappa durement sur ses doigts, et puis on ajoutoit avec une gravité calme, qu'il avoit mal fait et qu'il devoit s'observer avec plus de réserve. On doit regretter que le docteur Willi» ne «toit pas encore parvenu à concilier le traite" ment de la manie avec les principes rigides de la plus pure philantropie, puisque dans rétablissement qu'il a formé aux environs de Lon.dres, chaque aliéné a un gardien, qui,, peut; rendre les coups pour les coups, 'Ce, qui donne à la brutalité de ce dernier une latitude indé-? terminée et -dangereuse..

x> '̃ .7'"

Maximes de douceur et de adopter dans les hospices. i

Ceseroit peut-être tomber dans le vague que de traiter d'une manière générale et uniforme pour- tous les peuples la question de l'institua tion morale des aliénés par des coups et; des car comment assurer quç


les Nègres qui vivent dans la Jamaïque, ou les esclaves russes, système oppresseur pendant toute leur vie, ne doivent point être soumis, dans le cas d'aliénation, aux mêmes lois d'uûr joug dur et des* potique? Mais quelques effets favorables qu'on puisse attendra en général de là "crainte àp- piquée à la de lité vive du François et sa réaction violente. contre tout abus révoltant du pouvoir, tant qu'il conserve une lueur de raison-, ne doivent elles point déterminer en sa faveur de répression les plus douces et les pins con- formes à son caractère? Tous lesvés ué viennent-ils pas d'ailleurs à Pappui de ces principes ? Quels mouvemëns fougueux; ou plutôt quels accès de û'ai-je point vu éclater parmi certains aliéné») lorsque des mauvais plaisans qui vehoiejat visiter l'hospice, se fàisoient un jeu barbare de les harceler ou de les provoquer? Dans l'infirmerie même des l'hospice et hors de la surveillance du chef or- dinaire, combien,de,' fois est-il arrivé quepat des soies railleries des infirmier* oit die* s èretés brutales, des aliénés calme» et en voiej de -leur, guérison retomboient dans de, fureur, par ,des des actes de violence ? Au contraire des


dans l'hospice, leur arrivée comme très-emportés par des coup» et de mauvais traitémens, seiû- un naturel opposé ? parce. qu'on leur parle avec douceur, qu'on et qu'on leur donne l'espoir consolant d'un sort plus heureux. La convalescence fait ensuite dès progrès rapides sans aucun autre artifice. Enfin l'expérience elle point- que sentiment doit s'allier avec celui de l'estime à mesure que la raison reprend ses droits? ce qui suppose que la répression n'a point porté le caractère ou d'une ligueur arbitraire, qu'on n'a employé pour vaincre la pétulence indocile de l'aliéné .qu'une force proportionnée au degré de résisque par le désir comme le prouve, immédiatement après son repentir, et amicale; Ce 'sont qu'on suit strictement dans y est sans avantages du site, ,de la position du local, de son étendue, de sa. les possède le


«ervatiod assidu* de deux années consécutive*, que les mêmes maximes de la plus pare phitantropiç président à la directioà du aliéné* dé Bicétre j que les -gens 'de pf^tex^e quelconque ne portent «aie «oai* gilets de force «t la reolutfôn les seules peines infligées 5 et; ceurou un appareil imposant de repreftsiola^ adroit produit Heureux expiaient employé rison d'un maniaque.

fatTO de ta et pour y parvenir une est marqué par une singularité particulière; qti'oa l^a. mise, pêle-mêle,-


̃un repentir tardif ordonne' têtes* et de le* r*> d'mi iimé. L'idée prédominante de de tète l'occupe nuit et jour» et déterminé îês il H est earaité transféré il cette effeivea^ répé- étbit Mine, La plus gaieté délirante loge, qui le porte à Vers rapproche de l'hi- et quoique toujours extravagant dans ses idées, il n'est et oa lai rend la liberté ,daM


^'interjette, de l'hospice. L'idée du perpétué, se renouvelle au milieu de se? diy*. gâtions, insensées; il crayonne sans cessa aur Je» murs 'et sur, les porte*, les il Cetteforts et une sorts de ,«<igage ie« parens à des inis en ceavre, des lames de cuivre et d'acte de montre etc. Le plus; il lui permet dans 'travailler.. son aise; redoublement d'ardeur ,et f concentratien.de -environ un mois d'un travail soutenu avécoonf tance meilleur succès, nôtres, tiste croit avoir suivi une anence sur un d'une application soutenue^ il rassemble «1(01 toutes ses pièces croit .fait d'autant mieux qu^il vement qui se continue, et se reproduire. Dès-lors une ^sorte de triomphe. Il dans l'ultérieur de l'ltospice et crie .comme «a autre Arcbimède « Le


qui a été de* > pin» habiles* Mais un Incident mouvement perpétuel ne dure- que minute». La confusion succède à- ^ivresse à son fatigué de ces essais, il ne voùloit plus s'occu- per que diiorlogerie. Il reçoit encore une idée Celle de'; son prétendu changement de fête, qui d'ailleurs se renouvelok dé ses parut prévint un on hâ ménagé un- entretien suivi arec l'artiste y cet autre tourne adroitement le propos sur le- &mèux miracle de Saint-Dénis, qui, chemin sa tête entre ses. mains:, et ne céssoit de lui faire des tint fortement la pbisibilitédu fait, et cherche par son. exemple propre* Son, Interlocuteur: pousse alors un éclatde rire, et kiirépUque avec «uton moqueur >« Insensé


el sàhsrëpon&efrkppé. vivement l'aliéné il se retire confus air 'nài*. Ikstt qu'on lui prodigue et il n'a plus: p&tlé son changement de. tête.; d'hoir-: logent, coritinué» quelques sa rajson. 11 fut et dé-! pjii» plus de cinq ans iL èxeccé sa pcofessionV moyens facultés la plus sufèt* qtient tfens.la. manie que idéales, ou qui' sont relatives à notre étafc physique. ou de se- dissimula ce Comment qui ne pense qtfà, de«tuiées, qui se, croit un être privilégié,^


envoyé du. Très-Haut un prophète ou même une divinité ? Quels propos peuvent contrebas lancer l'eflèt de» vision» mystiques et des rédesquelles l'aliéné. s'in- digne qu'on puisse former le moindre doute? L'un dtatr'eux croyoit voir des diables par- tout r et un jour qu'une compagnie de curieux étoit venue visiter l'kospice il se précipita avec fureur au milieu d'eux, comme, sur une légion de démons Un autre d'un caractère doux invoque sans cesse son boa ange gardien ou bien quelqu'un des apôtres, et il ne se plaît que dans les macérations le jeûne, la prière. J'aimois à converser quelquefois avec un autre aliéné par dévotion qui, comme les antiques culte particulier au soleil, se prostemoit religieusement devait cet, astre à son? lever et lui consacroit durant la jourBée ses actioas ses plaisirs, ses peines (»). On peut le mettre en opposition

(i) Qûclquc*-ui» de ces «Uéoé»- »eiîjblcnt éprouver ob* ;de: leur» ftcuHà morale»», et il» tombenft «lui une sorte, à genoux et àuis faâitnde de ? prière, durant l'hiver de l'ait S*. Je h et il «ut urie parée des pieds entièrement Je fo» obligé de ie faire tenir lié Atoi »«n tir Jkiurb guérit.̃̃̃•. -̃•*


avec un autre maniaque bien pins dangereux, qui est ordinairement calme pendant le jour, mais qui durant la nuit se croit toujours en* touré de revenant et de fantômes, qui s'entre- tient tour-à-tour avec de Bons ou de mauvais anges, et qui suivant le caractère de ces visiôns est bienfaisant ou dangereux porté à des actes de douceur ou à des traits d'une cruauté barbare. L'histoire suivante fera connoître à quels excès d'horreur et d'exécration une pareille aliénation peut conduire.

xiv.

Exemple`d'une mélancolie avec Un missionnaire, par ses fougueuses déck-: mations et l'image des tourmens de l'autre vie* épouvante tellement un vigneron crédule, que ce dernier se croit franchement dévolu aux brà«> siers éternels et qu'il ne pense versa famille et à la faire, jouir des palmes do martyre, dont une fréquente lecture de la vie des saints lui avoit fait les peintures les plus séduisantes. Il essaie/d'abord de commettre ce crime horrible sur sa femme qui parvient à s'échapper de ses mains, et bientôt apr,ès son bras forcené se porte sur deux enfans en bas âge, et il a la barbarie de les immoler de sang-1 froid, pour leur procurer la vie


il égorge encore un criminel qui étoit avec lui dans lesjours dans la vue de faire une œuvre expiatoire. on lecondamne à être enfermé pour la vie dans les loges de Bicêtre. L'isolement d'une longue détention toujours propre à exalter l'imagination, l'idée d'avoir échappé à la mort malgré l'arrêt qu'il suppose avoir été prononcé par les juges, ag- gravent son délire, et lui font penser, qu'il est revêtu de la toute-puissance, ou, suivant ses .expressions, qu'il est la quatrième personne, que sa. mission spéciale est

(i> Parmi les essais que j'ai fûts pourterie funeste, je «fois en rappeler un dont je n'obtins tependant aucup effet. Je le ni$ un jour aux prises avec un autre convalescent très-gai, et qni d&l&moit avec grâce, les poésies de Racine et de Voltaire. Je lui fis apprendresur la religion naturelle, 1» troisième chant de ce. poème, qui ëtoit phu relatif A mea vues. Quand enfin il en vint à ces beaux Yen. Pemti-tu que Trajan, Marc Aurtle Titus

Komtcbéri», nom* «aéré» que t« n'ai j«m«U lui,

De l'univers. charmé, bienfaiteur» «durable»,

Soient au fond des enfers empalé» par le» diable*

Btqu; tu »era», toi, de ttyoni couronné,^

1 jymn choeur de chérubin» «aniVesse envkooné, Dorai dus l'ignorance ou croupi dans la etaue?- i


monde par- le baptême âè sang» et qaè tous- les potentats de la terre réunis ne Son égarement ,té borned'affieuïfràtottt ce qui w rapporte à la religion; car1; sur Jouir delà raison la plus nées se sont passées dans une étroite réclusion, et les apparences soutenues tranquille déterminèrent à hii accorder la li- convalescens; Quatre nouvelles années d'é* preute rassurer lorsqu'onua' "vu naires Cette année; te ro nivôse, qui correspond à ta Veille de Noël1, vieux atroce les homme* de l'hospice chet de cordonnier, saisit. le moment on j^ sunceiUaat descend poujf porte wt sement <ur le. eûtes coupe

pins injurieusei, le» titre» de* philosophe impie et de Wasphe'matenr del pour l'englontir et Je ne vodoi reVeiller eihlni


poursuivi le cours de service ne lusseat besoin de remarquer sera à jamais irrévocable. •' Manie par excès de très -difficile guérir.

/ce n'est poinfla déclarer voit focal ,élevé';¡ d7^ relatif au e des lectures philosophiques .de


des saints et dët anachorètes $ de temps en temps des cirt imagination en sens contraire de leurs idées chi- mériques. Un fait, dont j'ai été le témoin Tend probable le succès de cette méthode.

x vl Moyen .adroit pris par. le surveillant de l'hospice dans Les administrateurs des hospices une certaine époque del'an III r leur excès de zèle révolutionnaire,, devoir faire dUpârojtre.de ces lieux, ttfu* rieurs dû culte, souvent seule gnation, et quelquefois tard pour se rendrè à l'hospice des aliénés;, d'ailleurs en faîsoient nagement ou do confier cette tâche délicate au surveillant luiA.


même, dont la fermeté et dernier, pour éviter une tournure adroite pour que la diriger | iHkit et. il convoque aliénés* qui ne qui aiment la liberté, leur dit-il approchent, et qu'ils Tiennent » s'enrôler sous les drapeaux de la ttiàtidù >; Quelques -mis hésitent, mais à cette invitation, Ce moment engagement ils ne dévoient pluspelle de l'hospice une statue de en bois doré, des effigies de rfaints en plâtre «t de» peintures diverses relatives au culte catholique nombreuse bande part comme un éclair, la chapelle et cours, ces objets ancien- bernent -ai révérés. Air sombre de consternala petite troupe de dévots murmures corifûs menaces les ciel sur la tête des çr^yeht voir s'eûtr'ouvir sous leurs pas des abîmes. Le surveillant pour leur


n'est encore fvoir montré


fameux et aveugles une soit libre de toutes les fonctions de l'entendement. pans ce» circonstances, jadis on smvoit une manie incurable 3 c'étoît d'abandonner l'aliéné pkg que d'en délwKr la société» -et d'attendre qui le fléau et bien ordonné doit être toute la latitude proportionner le degré de répression à ses. écarts plus ou moins fougueu^j de proscrire avec sévérité, de la part des gens de service tout tout acte de violence >


de déployer à propos dans l'exercice de ses r devoirs j la douceur ou la fermeté des fotmes conciliatrices, ou le ton imposaat de l'autorité et d'une volonté inflexible. Mai? que-de quai lités physiques et morales demande cette tâche de la part du chef chargé d'une pareiÛe surveillance! v« Manie qui consiste lésion de la volonté.

Condillac a pu faire admirer sa profonde sagacité et sa marche analytique appliquée» ̃ comme l'inquiétude le derir^ les passions quil oudé^ pu suppléer connoissance des médecine^ cifiques bien prononcés, les les tant naître, leur influence

(i) L'histoire m&Bcale des passions, entre néce«s*irtment comme notions préliminaires dans eu eomment -la plus fréquente celte qui vient d'une -exaltation de


le, les qui peuvent en résulter? que les onctions dé la de celles de et que soit, cas, -leur de la lésion exclusive des volonté eu sous et es de mois. ,telle marchédu joues, et nerveuse

soin leurs effets cor le mort! et te que j'ai déjà cité (Criçhton) àe,tte vfrité puisque dans eon Ouvrage les caractères et ks effets gênéla joie, de la. tristesse de la crante, de la co-


vers je Cerveau, et alors invasion 4nVur forcené'e, qui le porter avec un pen- chant irréiBistïBle à saisir un instrument bu 'un'4' arme offensive pour verser Te sa^g du premier* rué. CJornbat sais cesse', éprouver entre Fimpiik^ «ibiniëroceéun instinct destructeur réur profonde que r^àrqùe de lésion nioiije, bu le s*ôn étroite réclusion 8on^ impulsion, au meurtre fcifçée ci involontaire, «a tendresse pour eUe, avoine un jour point; d'en être la que le temps de l'avertir de prendre mêmef fçi» k^t termujçr par un deriier'^tenîat 's»$ Jui-même. > noué traite Hvec^tant d'humanité-? t dant dans me« moniens n'aspire qu'à mç jeter sur lui comme sur s autres, un le seU= ï V C'est cemalhettreux et qui me réduit au désespoir $ t attenter à ma vie, plutôt


» un crime sur un autre, et de verser imjsang » innocent Il est facile de voir que de cette nature n'adnoettoient l'application d'aucune partie du traitement moral, et qu'il ce reatoit qu'à chercher à les prévenir pari des éVâcuans (i), ou les supprimer par des antif accès violent les moins dangereux en de les la manie périodique, coniniedané le* autres maladies aiguës, très-souvent c'est bîm moine la violence des symptômes qu'une ap'pade calme qui doit faire cifain- fjdirit appris que les accès marqué^ par les «Avides plus emportée et «t finissent par s'éteindre, pourvu qu'on ne Joigne point des principes du régime môtû< Qu'un maniaque, maîtrisé par une fureur

̃'̃

(a) Sar trente-deux insensés avec manie périodique guéris les uns par une diminution proune «uppreisiou prompte des àc-


ayeugle, se livre sans relâche à des cris péri «os et à des menaces qu'il ne èesse de s'agiter et de faire du fracas sans prendre un seul mon <e*it de plusieurs mois; < pfû déchire tout et mette en pièce* jusqu'à la prllle de. sa couche jv une dose plus ou rrtbins 1 rtt d'anti-spasmodiques peut quelquefois catr faire même cesser. 1^i violence de ces sy =»;>• tomes mais l'observation apprend aussi que \inè giiérison *ûre et permanente par Ta sryjé méthode 'd'expectation abandonner l'ai -:êaé àjson effervescence. tumultueuse, n'user owe du degré de répression qu'exige sa sûreté îep? sonnelle et celje des autres^ ce qui se ptat-gue gilet de force ou camis j»e garderie l'exaspérer par une dureté «ée .ou dçs propos outrageans, ^ui sauver p| soit dans la nourriti r$j\ (évit,eç- tiOUt .refus nettement réponse brusque .lorsqu'il sollicite à con |f e» Jtemps .d'être mis en liberté, des prétexte* plausibles; entretenir enfin la pq* lice la plus sévère dan s l'intérieur de l'hosp cfîj et sur-tout profiter de l'intervalle decaïme p itir livrer les aliénés à des occupations sérieuse à des travaux pénibles. On se familiarise tant plus avec ces principes simples et îivçijI| ( L


par ^expérience que certains alîétféV tombés! dans une sorte d'imbéeilité ou d'idiotisme par l'abus extrême deli saignées, sont guéris lorsqu'il vient à s'exciter une sorte de délire de quinze ou vingt jours, oupkitôt une et critique. Un jeune militaire fut conduit de formée de la Vendée à Paris, dans un état de fureur, et soumis au traitementusrté duci-de«vant Hôtel-Dieu; saignées du pied répétées, et après la dernière, il-y eut une effusion excessive de sang par le déplacement dé la bande, ce qoi fut suivi d'un état prolongé de syncope. Il est transféré à Bicêtre, dans le dernier degré de débilité et de langueur; déjections involontaires, visage pâle point de parole, oblitératioH totaredes fonctions de tenteadement. Son père qui lui. rend visite est consterné de ioùî <ftat -et laisse quelque argent pour améliorergon sort. Une nourriture saine et augmentée par degrés, ranime peu-à-peu les forces e$ la-, vigueur. Les préliminaires de l'accès séideclarentj rougeur dévisage, éclat brillant des yeux mouvement fébrile, agitation extrême r? enfin délire marqué. Cet aliéné court à pas- précipités dans l'intérieur de l'hospice il pro» roque, il insulte,. il tourne en dérision tous. êeàx qu'il rencontre mais comme il s'abstient é€ tout acte de violence on le laisse errer, h*l brémejit avec les convaleâcena» Vingt jouis séi


posant dans cet état délirant; le calme relit \t et sa raison d'abord foible, s'est ensuite ce vi*, pjètement rétablie au moyen d'un travail c/gulier et de l'exercice. Son séjour fut encore prolongé six mois dans l'hospice, pour ren \rt sa guérison plus solide, et il fut rendu à st famille vers le déclin de l'automne, précaUti >ns nécessaires pour éviter toute rechute.

XX.

Avantage d'accorder aux aliénés une li- berté sagement limitée dans l'intérieur 'On peut sans doute, dans les- hospices if* aliénés comme dans les états despotiques, en- tretenir une apparence d'ordre par une recta-! sion arbitraire et illimitée, l'appareil des chaî oè» et des traitemens les plus barbares; mais n1 î»t- ce point là le calme des tombeaux et de k mort?, une liberté sagement calculéè cara< té* risé le maintien de l'ordre qui s'accorde avec le» principes sévères de là philantropie, et en répandant quelques douceurs sur la reuse existence des aliénés, fait souvent raître en entier les symptômes de la manie ei* dans tous les cas en diminue la violence. Ce fut sur-tout cet ordre que lé surveillant actuel de l'hospice de Bicêtré chercha à établir eo


ea place dfcbord réforme complète proscription de tout ;traiinhumain et défendes le^ pjus expresse» une main^violente .plainteset à la moindre infraction die cette loi, on est éloigné pour tou- Murs du service. Le moyen de le rendre invaet été simple, et je ne puis que rendre un témoignage éclar tant aux 'succès heureux qui en oat résulté: il consiste dans le choix des convalescens qui point à ces fonctions pénibles, titrçd,e récompense et par

..• (j) II n'y, » <p*'MJie fréquentation 4«* hospice* des Mdonner une idée de$ diflicujtéssans dévorer, danger» à vociférations continuelles et ëris injurieux ensouvent acte» de violence à 'repousser; \k, tes qu'on rend ion* rejette» aveenne aisantropie ici ce loqt des tours perfides de malice qu'il faut déjouer; des vases d'ordure p*4u à être versés su» ta tête d,es .coups meurtriers éviter. Combien il est des hommes peu éclairés ëux-4n$oies de ne voir dans «Se* écart» qu'use impulsion aveugle et qa'on ne doit pas plus imputer à l'aliéné qu'on n'a droit de s'emporter pesanteur en-


l'appas d'un petit lucre. Dispositions "naturel If* qui les portent à le» bien remplir, longue tude de sé plier au joug de l'obéissance, p< i>- chant à'Tindalgekce par le souvenir propres écarts, éloignement pour des acu*$ de violence qu'ils n'ont point éprouvés eu*- mêmes, facilité de les former à une sorte: tactique pour se rendre maître d'un aliéné eu fureur sans le blesser; un pareil genre de/W ne tourne pas moins à leur en fortifiant de jour en jour l'exercice de \eitt raison, et en les arrachant à l'influence nuieib^ -d'une vie sédentaire ainsi qu'à des idées triât* s. et mélancoliques. Combien je point faites dans. le temps auprès de nistration pour multiplier, pour les aliénés da • Bicétre, les moyens de travail ou de l'exercice du corps, et pour augmenter l'étendue de le^i hospice? Mais des changèmens continuels, o« les orages de la. révolution, m'ont oppp»jS de* obstacles qu'il n'a pas été possible de vaincre, xxi. ̃

Caractère des aliénés les plus violent: 'et plut dangereux et expédient àrprena a pour les réprimer. Les aliénés les plus difficiles à. les hospices, les plus


iSé^VÎtl turbulente, et les plus sujets à des explosions soudaines d'une fureur maniaque, portest presque tous les caractères extérieurs que Ca.bâoi* a décrits avec tant de vérité et d'énerigfe (i), en les comparant avec ceux du tempérament sanguin, « Une physionomie plus ̃̃» hardie et plus prononcée, des yeux étince» «îan», un visage sec'et. souvent jaune, des » cheveux d'un noir de jais,' quelquefois crépus 3 une charpente forte, mais sans embon» point des muscles vigoureux, mais d'une apparence grêle; en tout un corps maigre et » des os saillans un pouls fort, brusque et hommes sont entraînés incesent par le torrent'de leur imagination » ou de leurs passions. Ils veulent tout emporter par Ja force, la violence, l'impétuoèité. Leurs maladies ont un carac» îère singulier de véhémence ». On imagine Fabien sont dangereux des aliénés de ce tempérament, dont l'état de manie fait plus que doublés la force et l'audace. Un grand secret ^e les maîtriser, sans donner ni recevoir des impré-

svfTétùde 0t sur les rapports de son organisation physique avec iks. facultés intellectuelles (Mémoire ictère parmi ceux


,vues c'est de faire. avancer en masse les de service, pour imprimer une: sorte de par un appareil imposant, ou pour r«ndre v, la$ .toute résistance perdes mesure» adroiten •«£ .combinée*. Qu'un aligne* soit touti-àr«oup t -4* de son délu"e génétique calme, et qu'il ait entre ses main» use a m offensive, un coutcau^unbâton^ one pie »e, le surveillant toujour» fidèle; à »es maii -i« lente, s'avance lui-même -d'un ai* mais lentement et par degrés vers l'aliéni ,» pour éviter de l'exaspérer, il ne porte ave< M aucune sorte d'arme; il lui parte en s'a1 isp çant du ton le plus ferme et lé et par des sommations ménagées, il de fixer toute son attention la vue de ce qui se passe à ses côté». Or précis tt impérieux d'obéir et l'aliéné un peu déconcerté par cette fière du surveillant, perd tout-autre objé vue, et à un certain signal il se trouve, t à-coup investi parle» gens de service;) qui van^oieat à pas lents et comme. à chacun (i) d'eui saisit un membre du furii *j

peut quelquefois d'un denli-CCTcle


•Vtiti un bras l'autre une cuisse où une jambe. 'on l'enlève ainsi et on l'emporte dans'sa loge, tu rendant tous ses efforts inutiles; et ce qui menaçait d'une scène tragique, finit ainsi par ne événement ordinaire. Il en est des désordres •qui s'élèvent dans les hospices des aliénés, Tfomme de ceux qui troublent la vieôivile; .pour les réprimer et ramener le calme mesures profondément combinées sur l'expérience et kconooissance des hommes, exécution en er> ctaae et prompte. On connoît le penchant ex-

mtsçhe adapte an milieu de sa convexité et par le moyen 3e cet instrument on tient fortement appliqué le furieux dinr,'en rendant inutiles les efforts de ses bras mettre. Dans d'autres cas où on peut *f*fpmchet -Ae près} on lui jette sur le visage un tablier tandis que d'autres hommes sai- innocens ùe ni le blesser/ Le prédécesseur i\x surveillant acSaivoit une méthode bien opposée, puisque cette ré^ttfôioa étoit absolument abandonnée la brutaKté des ils cberchoietrt est général à renverser le d'entre eux sppuyoit fortement son le bas de la poitrine c'est-à-dire qu'il écrasoit ne puis que parler avec horreur d« moyens barbares de répression encore en tuage dans le plus souvent suivis de la mort convaincre sur des aliénés


trême des alignés, même durant leur fempj calme et de convalescence, à s'emporter p ûë' une cause commune. Une rixe survenue et tq certains des dehors d'une injustice commise par un préposé spectacle de l'invasion soudaine d'un accès i >&<•* niaque, tout objet vrai ou chimérique de i é«' contentement et de murmure peuvent deve tir/ un Foyer alarmant de trouble etde désordre et se communiquer d'un'bout de on s'agite, on forme des partis comme àaaé «se émeutes populaires et quelles suites funa et peuvent avoir ces scènes orageuses, si on ne arrête dans leur princ'ipe C'est dans ces i j« constances que j'ai vu souvent le braver; avec une sorte d'audace, cette • i vescence tumultueuse, se faire jour à et à gauche, saisir les plus mutins, duiré dans leurs loges, et tranquillité et le calme. prêtera leurs Un autre secret, non >.t dable, de terminer des rixes entre des alién 'tj


et de ̃mot qui sentie 'reproché entrer mêlne ej| vues,'et de leur côtttfu*- approcher maniaques In' plus fttfieux .les -par «es propos leur faire accepter une edurri- refusoieqt prodigue lesteffhes met répMqtfe de elle lui= ainâi la Vie. vùearrlteF, ri*ë;à dbttt Trobftliésouverains et titre de Louis XVI royauté


et l^s font valoir avec des formes un peu. t <»p, énergiques. U de » quoi, lui ditfelle.d'un air sérieux ent: vous ;en, diaputc avec ces gen»-là, qui «vu? sait-on pas que vous i S, pour Louis t?r dernier, flatté d$ pet honaniage se ïQtire ai tôt en regardant i k6 autres avec une haut *? dédaigneuse. Le même artifice réussit avec ù& .second] et c'est ainsi que dans, un Mutant i M jfestft plus aucune trace de dilate. Uàe teç fito^npô t?o jtèheî les alién«§..Uu jeune homme, calme 4s;puis :il se; glise ^ans la cuisine s'entre d'un «p^rçt proppe £*k qu'entrer dansi »oe plus fejJ^uîr |>ai i$ ,.effort. du cuisinier et, des -M inier qui pser,a improuve iiautement t> komme f^rtet robuste


Elle lui rengage ârec: ^instrument qu'il a même îà manière dont il doit s'en servir pour baehër*les herbes et elle êèpe qae de son travail; et & un 'signal donner gens' de service qui l'en;' danger ^etï*émpbrteTQt dans que l'instrument reste entre fes Kradns défié* dans ta et dé promptitadeile paTti le â'pïendre" dans -i ;>v; '̃̃̃ ̃ ̃̃ ̃ r^olf .̃̃ i «iFi uU\ r: <T- et d'étudier vkv t)a doit peujeunets au maintien du calme et de dans un hospice à'àÙenés, et aux qùàl une des bases fanta§téntàle8 du traitement: de la manie, et que ni ôb*s*srvations exactâ, roaJ-


Bière qn\>n insiste d'ailleurs sut le» met içà-» mens les plus vantés. Quel malheur pou les infortunés maniaques d'être dirigé* par aveugle routine, d'être abandonné» à l'iE§0% çianced'un chef sans moralité ,mi ou .ce- qui revient au même d'être livré» aij duretés rustiques et aux traitemena meurt loi des autres préposa en zèle ardent att^tipn .inCati* gable, qualités nécessaires pour ép^ei; tement les la tournure bigarre de ses particulier de son délire; ne doivent point produire l'âge j. la confié lion, tion de la manie avec d'autres maux le c é§tê de lésion des facultés morales? Dans cerjslàs cas très-difficiles, plusieurs mois d'une pai I« féiàde •Êxèr avec d'é^rèùve^u'on tenter

t ¡(!) Un homme attaché autrefois parses.pl^ces à,L > <̃* ton d'un prince et conduit la manie autant jiar l •< >w Jeverseœent de ses anciennes idées que par celai de lV faite, ne mariifestoit*6n 'déliré qne lorsqu'on lui parléit* de révolution, "n»mèDs d'effervescence- B conserVoit d'ûlkort dans "̃̃*> piçe ces fondai «x^neore» de politesse, et de bien« v, .dont il avoit pris autrefw l'habitude; et


cas sur-tout dans la manie accidentelle qui tient à des chagrins profonds, l'expérience de chaque jour atteste les succès qu'on obtient par des propos consolans par l'heureux artifice défaire renaître l'espoir de l'aliéné et de s'emparer de sa confiance mettre alors en usage les mauvais traitemens ou des voies de répression trop dures, c'est exaspérer le mal et le rendre souvent incurable. Un Jeune homme,

contrarier dans ses opinions, il se retiroit aussi-tôt sans brusquerie et sois murmures en se bornant à un salut respectueux. L'idée exclusive qui l'occupoit en général, étoit cependant celle de sa toute-puissance, et s'il venoit éclater $ il menaçoit alors de tqut le poids de son couroux annonçant qu'il lui seroit facile de faire tomber le feu du ciel et de bouleverser la terre. Une seule considération l'arrétoit; c'étoit la crainte de faire périr l'armée de Condé dont il étoit l'admirateur, et qui, suivant lui, étoit destinée remplir les desseins de I'Ëternel. Difficulté extrême d'agir sur l'imagination d'un pareil aliéné soit par les voies de la douceur, soit par des moyens énergiques de répression. Il fàlloit de sa part un écart qui le mit dans ses torts et autorisât le traiter avec rigueur; c'est ce qui arriva après environ six mois de son séjour dans l'hospice. Va jour que k surveillant se plaignoit à lui des saletés «t des, ordure* qu'il ayoit laissées dans sa loge., l'aliéné s'emporta contre lui avec violence et menaça de l'anéantir. C'étoit-là une occasion favorable de le punir, et de le couvaincre que sa puissance étoit chimérique mais comm» les parens se proposoient de le retirer de l'hospice dans peu de jours, on crut ne devoir rien tenter.


à la suite d'autres événemens malheureux, perd son père, et quelques mois après une mère tendrement chérie; dès-lors une tristesse pro- fonde et concentrée, plus de sommeil, plus d'appétit, et peu après explosion d'un état ma» niaque des plus violens; on le soumet au trai- tement usité par des saignées abondantes et' répétées, l'usage des bains et des douches, en y joignant d'autres actes d'une rigueur extrême tout cet ensemble de moyens curatifs échoue. On renouvelle une seconde fois, puis encore une troisième fois le même traitement, et toujours avec aussi peu de succès, ou même avec exaspération des symptômes. L'aliéné est enfin transféré à Bicêtre et on le désigne surtout comme très-emporté et très-dangereux. Le surveillant, loin de déférer aveuglément à cet avis, le laisse, dès le premier jour, libre dans sa loge, pour étudier son caractère et la nature de ses égaremens. La taciturnité sombrè de cet aliéné, son abattement, son, air pensif est concentré, quelques propos décousus qui lui échappent sur sesmalheurs, laissent entrevoir, iL travers l'incohérence de ses idées, le principe de sa manie; on le console, on lui parle avec intérêt de son sort on parvient peu-à-peu à dissiper sa défiance ombrageuse et "à lui faire espérer le rétablissement de ses affaires; une circonstance encourageante sui{ de près cette


promesse, car on obtient de son curateur quelques légers secours par mois pour lui rendre la vie plus commode. Les premiers paiemens le retirent de son abattement et lui font concevoir de nouvelles espérances; sa confiance et son estime pour le surveillant sont sans bornes, on voit par degrés renaître ses forces, ainsi que tous les signes extérieurs de la santé, en mêmetemps que sa raison reprend ses droits; et celui qu'on avoit très-maltraité dans un autre hospice, et qu'on avoit signalé comme l'aliéné le plus violent et le plus redoutable, est devenu, par des. voies douces et conciliatrices, l'homme le plus docile et le plus digne d'inté- i resser par une sensibilité touchante.

XXIV.

Histoire d'un aliénés très -violent, et gudxL^Ji par une répression sage et énergiques

« Dans le traitement moral, disent les rédacteurs de la Bibliothèque britannique (t), on ne, considère pas les fous comme absolument: X, privés de raison, c'est-à-dire, comme inacD, cessibles aux motifs de crainte, d'espérance, de sentimens d'honneur. Il faut les sub-

Sur un nouvel établissement pour la guéri-son des ttiinés t par te docteur D.VoX.yiïl.


juguer d'abord, les encourager ensuite ». Ce» propositions générales sont sans doute trèsvraies et très-fécondes en applications utile, mais, pour les sentir vivement, il faut des exemples/et c'est sur ce point que les Anglais gardent le silence. Encore une histoire de cette' nature à ajouter aux précédentes et on aura lieu de se convaincre de plus en plus que ce secret est connu en France: Un père de famille, très-recommandable perd sa fortune et presque toutes ses ressources par des événemeris de là rèvolutionetune tristesse profonde le conduit bientôt à un état maniaque. Traitement routinier et ordinaire de la manie par les bains, les douches,les saignées répétées et les moyen» de répression les plus inhumains les symptômes, loin de céder, empirent, et on le transfère à Bicêtre comme incurable. Le surveillant, sans s'arrêter aux avis qu'on lui donne en désignant cet aliéné comme très-dangereux, délivre un peu à lui-même, pour étudier son caractère jamais aliéné n'a donné un plus libre cours à ses actes d'extravagance il se rePresse sur lui-mêmetout bouffi d'orgueil, croit être le prophète Mahomet, frappe à droite et à gauche tous ceux qui se rencontrent sttrsoi passage, et leur ordonne de se prosterner et de lui rendre hommage. Toute la tournée se passe à prononcer de prétendus arrêts de proicriptioû


et de mort: ce ne sont que menaces propos outrageans contre les gensde service l'autorité, du surveillant est dédaignée et méconnue. Un. jour même que sa femme éplorée 'Vint le voir, iL s'emporte contre elle, et l'auroit peut-être assommée si l'ôn n'eût accouru à son secours.. Que pouvoient produire les voies de douceur et les remontrances les plus modérées contre un. aliéné qui regardoit les autres hommes comme des atomes de poussière? On lui intime l'ordre de se tenir tranquille, et sur son refus'd'obéir^ on le punit du. gilet de iorce et d'une réclusion d'une heure pour lui faire sentir sa dépen- dance..Le surveillant le retire bientôt dçsa loge,, lui parle d'un ton amical en lui reprochant sa désobéissance et lui çxprime ses regrets d'avoir. été forcé à prendre envers lui des mesures de rigueur. Retour de ses écarts insensés le lendemain et ^mêmes moyens dé répression j. mêmes promesses illusoires d'être plus tran*» Quille àL'avenir. Nouvelle et troisième rechute,, suivie, par voie de punitioy, d'un jour entier de détention et; d'un calme -plus marqué lea jours suivant. Une explosion, pourla quatrième fois, de son humeur hautaine et turbulente fit sentir au surveillant la nécessité de produire sur cet aliéné une impression durable et profonde. Il l'interpelle avec véhémence, cherche %fàÏMafce perdre tout espoir de réconciliation,


et le fait enfermer brusquement 1 en déclarant qu'il sera désormais inexorable. Deux jours se passent; et durant sa ronde, le surveillant ne répond que par un ris moqueur aux instances réitérées qui lui sont faites; mais, parun accord concerté entre le surveillant et sa femme, celle- ci rend la liberté au détenu vers la fin du troisième jour, lui recommande expressément de contenir ses emportemens fougueux, et de ne point l'exposer elle-même à des reproches pour avoir usé de trop d'indulgence. L'aliéné paroit calme pendant plusieurs jours, et dans les mo-* mens où il peut à peine contenir sej écarts dé" lirans un seul regard de la surveillante suffît pour le ramener à l'ordre, et il court aussitôt s'enfoncer dans sa loge; de peur d'être trouvé éncore en faute. Ces combats intérieurs, sou- vent répétés, entre le retour automatique de» écarts maniaques et la crainte d'une détention indéfinie l'habituoient de plus en plus à dompter sa volonté et à se maîtriser lui-même; il se sentoit d'ailleurs pénétré d'attachement et d'estime pour ceux qui le dirigeoient aved tant d'égards et de condescendance, et c'est ainsi que toutes les anciennes traces de sa inanie se sont peu-à-peu dissipées; six mois d'épreuve ont suffi ensuite pour rendre sa gué- rison complète, et ce respectable père de fa- mille s'occupe maintenant avec une activité


infatigable, à réparer le délabrement de sa fortune. X X W

Qualités physiques et morales qu'exigé là surveillance des aliénés dans les hospices.

Je pense avoir assez multiplié les exemple», pour montrer que le traitement moral de la manie est une des parties les plus importantes, et jusqu'ici les moins avancées de la Médecine d'observation et je crois pouvoir revendiquer, en faveur de la France, un objet dont on fait un honneur presque exclusif à l'Angleterre. Un concours heureux de circonstancésa amené cerésultat; d'un côte les principes les plus purs dephiïantropie du chef de l'hospice de Bjcètre, une assiduité infatigable dans sa surveillance, des connaissances acquises par une expérience réfléchie, une fermeté inébranlable, uncourage raisonné est soutenu par des qualités physiques les plus propres àimposer, une stature de corps bien proportionnée des membres pleins dé force et de vigueur, et dans des mumens orageux le ton de voix le plus foudroyant la oon* tenance la plus fière et la plus intrépide. D'un autre côté, pénétré moi-même de l'insuffisance de lumières qu'on peut puiser dans les livrer


«ur le traitement de la manie, avide démens- truire par l'examen attentif et le rapproche* ment des faits; et oubliant profondément qu'un bonnet de docteur eût affublé jna tête," je met- tois à profit le spectacle d'un grand rassemblement d'aliénés soumis.. un ordre régulier, les scènes mobiles et quelquefois bizarres que leur délire fait naître, l'habileté du surveillant à régulariser tous ces înouvemens et à rétablir- dans des cas fréquens une raison aliénée, par les seulesvoiesde la douceur ou d'une répression énergique, mais sage et hu- maine. Je m'élevoisayec réserve, des faits ob-» serves et des résultats d'une sorte d'empyrisme aux vues générales que donnent l'étude des fonctions de l'entendement humain, puisées dans les écrits des modernes, l'histoire philoi sophique et médicale des passions, c'est-à* dire, de leurseffets au motal et au physique, et ce que les meilleurs auteurs de médecine ont écrit en général ou en particulier sur les vesanies. Les lois constantes de l'économie ani- male considérées dans la manie d'autres maladies, me frappoient d'admira-* tion par leur uniformité, et de n'où-» veau les ressourcés inattendues de la nature livrée à elle-même ou' sagement dirigée, ce qui me rendoit de plus en plua sobre sur Pusage des médicaméng; que je fioia par ne plus


employer (i), que lorsque l'insuffisance des- remèdes moraux m'étois prouvée. Hommage nouveau readu à cette maxime si sage et si profonde du docteur Grant « qu'on ne peut y guérir les maladies par les secours de l'art; » si on ne connoît auparavant leurs terminai- *>y sons lorsqu'elles sont abandonnées aux seuls efforts de la nature ».

(i) Un médecin anglais le docteur Feriar, a publié us ouvr age (médical Historiés and réflexions^ dans lequel il expose les effets de certains médicamens, tentés contre la manie comme le tartre émétique, ( tartrite anit oniw de potasse) le camphre, l'opium, le quinquina, ew- Que peuvent apprendre de pareils essais quand il est prouve que dans plusieurs cas, la marne peut être guérie sans aucdn médicament, sur-tout celle qui est accidentelte et qui vient de quelque passion trop exaltée ? Je suis parvena i éviter cette inexactitude, en ne donnant des remèdes dans les infirmeries des aliénés que dans'les cas d'une manie intermittente régulière, de la me'lAncolie religieuse, du jugement et du raisonneinént etc. sorte d'aliénation que ? expérience apprend ne point céder aux remèdes moraux mais l'exposition de «liait» est réservée pour un autre article de cet ouvrage.


^ECTIO N I I ï".

conformation du crdne des Aliénés;

"̃ La manie consiste -t- elle dans une lésion organique du cerveau?

Une opinion générale et assez naturelle a fait consister l'aliénation des fonctions de J'cn- tendëment, dans un changement ou une lésion d'une partiejguelconque de la tête et on s'est autorisé dans la suite sur le résultat des tra* vaux successifs de Bonnet, de Morgagni, dç Meckel et de Greding, auteur allemand qui, dans ces derniers temps, a fait dé nombreuse! ouvertures des corps potur répandre le préjugé de la regarder comme le plus wa* Vent incurable de séquestrer simplement les, aliénés de la société, et de leur refuser même les secours que toute infirmité réclame d'un autre côté de guérisons nombreuses opérées en Angleterre et en France; le succès bien constaté du traitement moral dan* un grand


nombre de cas, le résultat de plusieurs ouvertures de cerps qui n'ont manifesté aucune lésion organique et enfin les écrits d'un médecia: anglais (i), qui regarde la manie comme une affection purement nerveuse, semblent établir uneopinioncontraireàla première. Un des principaux objets de mes recherches depuis 6 années, a été défaire cesserunepareilleincertitude par une suite nombreuse de faits recueilli* dans les hospices. Jer apporterai dans la suite de cet Ouvrage, le résultat de mes observations *ur l'état particulier du cerveau des méningés ou d'autres parties du corps des personnes mortes dans l'aliénation, et je me borne dans cet article à considérer les vices de conforma-' Périodes de la contracter la Manie qui vient de Causés Un simple résultat de calcul numérique sur les périodes de la vie qui ouvrent le plus <de- font voir en général combien doivent être rares les vices de confordu cerveau ou dû crâne. J^ai. tenu un

(i) Treàtisè un the real causé and cure of insanitjr «te. By Atidnùi Harper autor qf thë Èconomy of


compte exact du nombre des insensés tranférés à Bicêtre durant l'an et l'an 3.* de la ré- publique, et j'ai noté soigneusement leurs âges respectifs. Pour mettre plus d'ordre dans les résultats du calcul, j'eus soin, à la fin de chaque année, de dresser une table dans laquelle les périodes de l'âge étoient divisées en dixaines d'années, depuis la première jusqu'à la soixantième, pour pouvoir y comprendre les âges des divers aliénés. Je remarquai que dans le nombre total de soixante et onze qui furent reçus à Bicêtre durant l'an de k" république trois seulement étoient compris entre la quinzième et la vingtième année de l'âge, mais pas ud seul avant ce premier terme, c'est-à-dire l'époque de la puberté; vingt-trois autres aliénés étoient intermédiaires entre la vingtième et la trentième année quinze entre trente et quarante années, et autant entre qua- ranfe et cinquante, neuf entre cinquante et soixante années six seulement depuis cette dernière jusqu'à soixante-dix, et aucun au-, delà de ce dernier terme. J'obtins encore un rç« sultat analogue pour l'an 3.' de la république, ehsorte que l'âge d'aucun aliéné ne s"est trouvé* antérieur à l'époque de la puberté; que les deux dixaines d'années comprises depuis vingt jus- qu'à trente, et depuis trente jusqu'à quarante, ont été les plus fécondes en aliénés; il y en a un


nombre moindre dans la dixaine comprise entre quarante et cinquante, et moins. encore depuis cinquante jusqu'à soixante. Un relevé exact -des registres de l'hospice de Bicêtre, pendant dix années consécutives, sert à coafirmer .les mêmes vérités, comme l'indique la table suivante:

T A B L E.


Affections morales qui sont les plus propres, par leur extrême violence à produirc la Manie.

La disposition plus particulière qu'on a pour l'aliénation de l'entendement dans certaines périodes de la vie plus exposées que les autre» a des passions orageuses se concilie facilement avec le résultat des faits observés dan» les hospices._Dans le recensement des aliéné» que je fis à Bicêtre, l'an 3 de la République, je reconnus que, les causes déterminantes' de cette maladie sont le plus souvent des affec- tions morales très-vives, comme une' ambition exaltée et trompée dans son attente, le fanatisme religieux des chagrins profonds un amour malheureux. Sur u3 aliénés sur lesquels j'ai pu obtenir des informatisons exacte», 34 avoient été réduits à cet état par des cha- grins domestiques, 24 par.des obstacles misa un mariage fortemént desiré, 3o par des évé» nemens de la révolution, 25 par un zèle fana- tique ou des terreurs de l'autre vie; aussi cep- taines professions disposent elles plus que d'autres à la manie, et ce sont sur'tout celles où une imagination vive et sans cesse dans une sorté d'effervescence J' n'est point contre*;


balancée par la culture des fonctions de l'entendement ou est fatiguée par des études arides. En compulsant en effet les registres, de l'hospice des aliénés de Bicêtre, on trouve, inscrits beaucoup de prêtres et de moines, ainsi que des gens de la campagne, égarés par un tableau effrayant de l'avenir plusieurs artistes, peintres sculpteurs ou musiciens; quelques versificateurs extasiés de leurs productions, un assez grand nombre d'avocats ou de procureurs; mais on, n'y remarque aucun des hommes qui exercent habituellement leurs facultés intellectuelles point de naturaliste, point de physitien habile, point de chimiste, à plus forte laiton point de Notions vagues données jusqu'ici sur la forme du crâne de certains aliénés. Ces notions préliminaires indiquent d'avance combien doivent être rares les lésions ou difformitrés du crâne parmi les aliénés, puisque dans t'âge adulte l'ossification des os de la tête est complefte, et que des afèctions morales né peuvent l'altérer. Il restoit seulement à cons- 'tater cette vérité par des ouvertures des corps tres-multipliées, et des recherches exactes.


Gréding, auteur (i) allemand, qui s'est livre particulièrement à ce genre de travail, dit que sur cent aliénés il a trouvé trois têtes volumeneuses et deux très petites; il parle aussi de certains crânes remarquables par leur épaisseur, de la forme particulière de l'os frontal qui lui a paru quelquefois petit et contracta, de la compression des tempes, de la sphéricité de certaines têtes tandis que d'autres sont bblongues; mais on voit combien ces observa tions sont vagues et indéterminées, puisque l'au- teur n'a employé aucune méthode précise pour -évaluer les dimensions de ces crânes, qu'il n'a pu par conséquent les comparer entr'eux d'une manière exacte. Il y a d'ailleurs des variétés de crâne qui sont communes à toutes sortes de personnes, même hors le cas d'aliénation; il faut par conséquent en faire abstraction dans les recherches sur les aliénés, pour éviter de faux raisonnemens et ne point prendre pour cause* déterminante ce'qui n'est qu'une forme accidentelle et coïncidente avec la manie. C'est assez indiquer que j'ai suivi une méthode différente dans les nombreuses ouverturët de corps que j'ai faites dans les hospices. A:

(i) Je connois son ouvrage, par la traduction anglaise et l'extrait qu'en a donné Crichton sous le titre suivant Mẽ dical aphorisms onmelançeljrand others diseâses conrectedwith it.


Zès belles farmès de la tête sont -etîés été proportions avec Ve'nergiè des fonctions dé Une opinion assez générale fait attribuer aux vices du eerveau, et sur-tout aux irrégu- larités et aux disproportions. du crâne,. l'aliénation mentale ce seroit «ans doute un grand objet de doctrine à développer que do faire voir les belles proportions de la tête comme le signe extérieur de l'excellence des facultés de l'entendement, de pouvoir d'abord prendre pour type le chef-d'oeuvre dela sculp* tare antique (i) la tête de l'Apollon Pythien*

(i) «De toutes les productions de l'art qui ont trompé 14 fureur temps, dit Winkelman la statue d'Apolloa ̃>»e»t sao» contredit la pjut étonnante. L'artiste a conçu »cet ouvrage d'âpres uu modèle idéal et n'a employé de b matière que ce qui lui étoit nécessaire pour exécuter sa b pensée et la rendre sensible.' Sà hauteur s'élève au» dessus du naturel, et son attitude est pleine de majesté. t A la vue de ce prodige j'oublie l'univers entier; }e prend* attitude plus noble pour le contempler » avec dignité 'de l'admiration )e tombe dans lVïtase » it ae suis pas moin* admirateur passionné que Winkèttuan de l'Apollon devenu le finit de nos conquête* et place* ftatntetokt au Muséum de Paris; mais ;è le considère ici Avec tout te sang-froid de la. raison et comme réuni»àtit


de pouvoir placer en seconde ligne les têtes dés hommes les plus heureusement organisés pour les beaux-arts et les sciences de des* cendre ensuite par tous les degrés successifs de disproportion de la tête et'de capacité intellectuelle jusqu'à l'homme tombé dans la dé. mence ou l'idiotisme; mais l'observation est loin de confirmer ces conjectures spécieuses, puisqu'on trouve quelquefois les. formes les plus belles de la tête jointes avec le discernement le plus borné ou même avec la manie la plus complette, et qu'on voit d'ailleurs des variétés singulières de conformation exister avec tous les attributs du talent et du génie. Cependant il n'est pas moins curieux et utile pour les progrès de la science, d'établir certains faits bien constatés comme un résultat nouveau de recherches, d'examiner les variétés de conformation qui semblent indifférentes pour le libre. exercice des fonctions de l'entendement, de noter sur.tout les difformités du crâne qui sont simultanées avec des lésions mapi-

dans sa tête les plus belles proportions et !et forme* ta plus harmonieuses qu'on ait pu observer parmi les homme*. C'est en effet sous l'heureux climat de la c'est par les beaux développemens que faisoient prendre au corp» les exercices, gymniques qu'on a pd s'élever cette con- noissance et la transmettre dans sculpture.


festes de ces mêmes fonctions, d'indiquer enfun les espèces d'aliénation mentale qui dépendent ,plus particulièrement soit du défaut de^ay. ntétrie et de capacité des parties osseuse», du crâne, soit de la petitesse de ses dimensions par comparaison avec la stature entière. y L

Avantages de prendre pour terme dè compa- taison les belles proportions de la tète de VApollorù)

Camper, dans ses recherches sur la diffétençe des traits du visage, a dû porter toute son attention sur ce qu'il appelle la ligne fa* ciale, pour bien saisir les traits caractéristiques et constans de la face des divers peuple» de la terre la considération fondamental» dont je m'occupe se rapportant à la confor- mation et aux dimensions de la cavité di{ crâne, j'ai dû diriger autrement mes recherchès, c'est.à-dire examiner le rapport*de la sauteur des diverses têtes avec leur profondeur dans la direction du grand axe du crâne, et avec leur largeur à la partie antérieure et pos. prieure de ce même assemblage osseux, recon-» noître les défauts de symétrie dans les pa rttes correspondantes, et comparer dans le sujet vivant le volume de la tête ou plutôt sa hau«


tour perpendiculaire avec la stature entière; Pour mettre plus d'exactitude dans la déter- mination de ces rapports il étoit nécessaire d'avoir un type primitif ou un terme fixe de comparaison, et pouvois-je mieux choisir qu'en remontant aux proportions si justement admi- rées de la tête de l'Apollon /d'après les dimensions prises par Gérard Audran (i).

(i) Je vais me borner à noter h» proportions de la statue d'Apollon Pythien qui se rapportent lçjdus directement à l'objet que je me propose.

La téte sert de base ces proportions

On divise la hauteur de la tête en quatre parties égales; lavoir.

La première partie depuis le sommet de la tête jus- qu'à la racine des cheveux en imaginant des plus pa- ralléles qui passent par ces parties. La deuxième partie depuis le haut du fiint jusqu'à 1* naissance du nez à la hauteur de la paupière supérieure. La troisième partie depuis la naissance du ne* jns- qu'au dessous du nez.

La quatrième partie, depuis le dessous du net jai« ^«'au-dessus du menton. chaque œil vu de face a une partie de largeur; il y a entre les deux jeux un espace large de partie, et la lar- peur de la tête en cet endroit, qui est celui des tempo» est de i parties j.

La largeur de la tête à Fendroit des pommettes, est de 9 parties et f la largeur de la tête à la même hauteur, mais au-dessus des oreilles, l'endroit lephis large, est de a parties t ou à peu près.


Mais je ne dois point dissimuler les obstacles qu'on éprouve quand' on veut appliquer à ces recherches les principes des sciences mathé-* manques. Rien ne paroit moins susceptible d'une évaluation précise^que la capacité formée par l'assemblage des os du crâne; d' abord a la base, ce sont divers enfoncemens et des émînenque la grossière apparence d'un demi-ellipsoïde, dont la convexité antérieure est différedte de la postérieure et les parties latérales applatiesj il résulte de-là que la section du crâne, paralbase, n'a qu\me ressemblance éloignée avec une ellipse, et ne peut donner prise à aucune espèce de calcul. Je mesuisdonc borné à des moyens mécaniques pour évaluer les. dimension* du crâne de la manière la plus approchée. Ponr déterminer d'abord une position constante pour toutes les têtes, j'ai mis commele fa|t support au-dessous

La plus grande profondeur de la tête depuis le point le plu* wiHant dn.frppt entre In lourcât jusqu'au point te plus «aillant de l'occiput data le diamètre horitontal, eit Peu près de 5 parties et 3 La statue entière a de hauteur sept fois la hauteur de la tête, plus 5 partie. la tête comprise; c'est-4-dire que la tête un peu plus qne le de la ^statue entière.

Dissertation Physique sur les différences que présentent Ut traits du visage, etc. Utrccht,


du trou occipital et d'une hauteur telle que l'extrémité de l'apophise nasale et le rebord su- périeur du conduit auditif externe, fussent dans une ligne parallèle au plan ensuite construire deux plans verticaux j et qui ée angles droits sont fixés; d'une manière stable «or le plan horizontal tandis que autres plans verticaux peuvent glisser en con* «érvant leur parallélisme respeetif deux' premiers, et -volumes le plan supérieur et dispwé ;ur le sommet dé la tète, est libre et prend une position horizontale à l'aide ^Pàr cette disposition, j de» plans parallèles donnent précises qu'on sions de la tête, en disant que le sous de l'apophisè du coronal, pour laisser avancer vant, je me dé-* terminer les dimensions respectives de la tête et du crâ,ne. On, par-la un objet de compas raison pour les croies


VIL J. V ?

des dimensions de la tête, et choix df's-ph» jets dont f ai ùru depbir fairç tracâr tes Une source continuelle d'erreurs dans les recherches d'anatomie pathologique faites par Greding a été de rapporter comme cause d'aliénation certaines variétés de conformation du crâne qui peuvent être simultanées avec mort des personnes qui n'ont jamais été aliénées. Pour éviter ces jugemens erronés j'ai; examiné. et mesuré un grand nombre de têtes prises soit dans les collections du Mu- «éum d'Histoire naturelle soit dans les cabinets de, l'École de Médecine ou ailleurs. J'ai prix aussi; à l'aide d'un compas courbe, les dimensions des têtes de diverses personnes dé hm et de l'autre sexe qui ont été ou qui sont encore dans un état d'aliénation, et j'airemarqué qu'en général les deux variétés les phis frappantes soit du crâne allongé, soit du crâne court ou approchant d'un sphéroïde, se trouvent indistinctement et sans aucune connexion avec l'exercice plus ou moins libre de* fonctions de l'entendement, mais qu'il y


x a certains vices de conformation du crâne, liés avec un état d'aliénation, sur-tout avec pu l'idiotisme .originaire^ Pour tendrevoir faire dessiner un chpixde certaines têtes qui, par leur opposition ou leur rapproche* ment, établissent ces limites et semblent fon- .der une sorte de correspondance entre icertains vices de structure du crâne et l'état des fonctions de l'entendement. J'ai fait d'abord tracer la forme de la tête d'une folle .mort» à l'âge de quarante-neuf ans, forme allongée, puisque la hauteur de la. tête est moindre qno «a profondeur, et je l'ai mise en opposition avec les os du crâne d'une v fondement/ et moite à l'âge moins remarquable d'ailleurs: dente parce qu'on cité de la tête. J'ai réservé, même planche, le dessin gulière d'une jeune personne ans dans un état complet mencement delà met¡ la tête de quarante-deux ans, et depuis environ sept ans 3 je mets en opposition avec cette forme, la tête très*arrondie d'un jeune homme mort à vjngt-deux puis attester avoir été doué du jugement la


état, complet d'idiotisme et du crâne, Les qui, terminent ainsi les planches le principal objettomiques.. VI II.

Têtes de deux femmes maniaques', dont la conformation particulière ne peut donner > >* têtes de deuf à l'Age j&* cinquaiitèr- ce que ifet- sont des affections fendes, et sur les périodes de rage, qui donv nént le plus de chances pour la contracter .point trouver des exemples sur des crânes pris indistinctement. La tête de l'une se ràpde et des


courtes. L'applatissementdu côronal dêî'tttw, qui semble former un plan incliné et l'éléva- tion perpendiculaire de l'autre, sont dé» variétés qu'on observe souvent sans qu'on puisse en tirer une induction favorable ou contraire aux facultés de l'entendement; mais il en est ad.trement du crâne représenté par les fig. 5 et 6, PI. I et que j'ai conservé soigneusement à la mort d'une fille de dix-neuf ans, qui étoit dans un état d'idiotisme de naissance. La lon- gueur de cette tête est la même que cette de deux autres maniaques, mais sa hauteur est d'un centimètre au-dessus de la deuxième* et de deux centimètres au-dessus de la première, -pendant que sa largeur est moindre -qui donne à cette tôte un degré disproportionné d'élévation et uu applàtisfement latéral assez ordinaire à l'idiotisme de naissance; j'ai du moins remarqué l'un et l'autre sur deux jeunes -idiotes encore existantes et on l'attribue à presque tous les cretina du pays de Vaud.

IX.

Vices de conformation du crâne, qui semblent avoir influé sur l'état d'idiotiime dé h' J'ai cherché à considérer encore ce crâni* loua un autre point de vue je l'ai mis en


opposition avec un autre crâne bien conformé et j'ai fait faire à fun et à l'autre une section correspondante c'est-à-dire qui passât par lfc partie la plus saillante des bosses frontales et par le quart supérieur de la suture lamb- ,doïde. J'ai établi par-là un moyen de comparaison entre les deux ellipses irrégulières qui résultent de ces sections, et j'ai remarqué que dans la tête bien conformée les deux demi-ellipses sont disposées d'une manière symétrique autour de l'axe principal ensorte que les axes conjugués tirés de la partie antérieure droite à ia partie postérieure gauche, et ceux de la. partie antérieure gauche à la partie postérieure droite, sont sensiblement égaux; au contraire dans le crâne affecté d'an vice de conformation, les deux demi-ellipses ne sont point placées dans un ordre symétrique aux deux côtés de l'axe, mais celle qui est à droite prend Une cpupbure plus prononcée à la partie anté*rieure tandis que e'esUe contraire à la. partie poftérieure j la demi-ellipse à gauche est disposée à contre-sens dé la première xjije c'est à la partie postérieure qu'il y a plui de courbure et moins 9, la partie antérieure» Cette différence qui est sensible à la vue simple, est eûcore bien plus manifeste en mesurant les JUtftT conjugués, puisque ceux qui sont dirigea droite à gauche ont sa,centimètres, et que


ceux qui vont -de gauche à droite n'ont qttf 17 centimètres; J'ai `trouvé la même ange. làrité de' structure sur là tête d'un enfant de dix-huit mois, et la différence désaxes con- jugués est même d'un centimètre et 4. Ciet enfant étoit-il destiné à vivre dans un état d'idiotisme? c'est ce qu'il étoit impossible %e déterminer par le peu de développement qu'âcotent pris encore ses facultés morales.

Autre vice de' conformation de la mit» personne attaquée d'idiotisfrie.

Je ne dois point omettre 'un' autre vice de conformation dans la tête que je décris; c'est celle de l'épaisseur des parois du crâne, qui en tout sens est double de l'état ordinaire, puisqu'elle est en général d'un centimètre et et même un peu plus a sa partie antérieure ce qui diminue d'autant le grand et le petit axe de l'ellipse interne. Il sei-oit facile de cal- culer combien, par cette augmen tation d'épaisseur; la capacité intérieure du crâne est diminuée, si les os qui le composent formoientuA ellipsoïderégulier, puisqu'il ne s'agiroit que <to déterminer lé solide forméparlarévolutiond'ÙH espace elliptique, dont le grand axe et le peut


tieseroient connus; mais l'irrégularité de la forme du crâne en général m'interdit une. sem- blable application du calcul, et je me borna, à remarquer que puisque les solides semblables sont entr'eux comme les cubes de leurs dimentions homologues, on *en doit toujours con- clçre, quelque soit d'ailleursHftrrégularité des \formes, que l'augmentation d'épaisseur diminue d'une manière remarquable la capacité iatérieure du crâne.

XL

La capacité de l'intérieur du crdne dimU nuée, sous trois rapports, par divers vices de conformation.

Les vices de conformation que je viens de faire remarquer sur le crâne d'uné personne morte dans l'idiotisme, l'applatissement des parties latérales, le défaut de symétrie entre la partie droite et la gauche, enfin son épaisseur qui est double de ce qu'on observe dans les cas ordinaires, ne semblent-ils point indiquer que tout a cpucouru à rendre bien moindre la cavité intérieure où étoit reçu le cerveau; mais je dois être aussi en garde contre les inductions trop précipitées, et je me borne à des détails historiques, sans prononcer encore qu'il y ait une connexion immédiate et nécessaire entre


l'état d'idiotisme et les vices de conformation que j'ai /décrits. La jeune personne étoit dani l'état 1 pl us complet ,de stupidité depuis soa enfauce; elle prononçoit par intervalles quel» ques sons inarticulés ne donnoit aucune marque d'intelligence ni d'aucune affection morale; elle mangeoit quand on approchoiè les alimens de sa bouche, ne paroissoit avoir 'au- eun sentiment de son existence et 'étoit rédùite à une vie purement automatique elle a péri du scorbut l'année passée ce qui avoit .donné lieu à des épanchemens sanguinolent à la base du crâne, et paroissoit avoir tellement altéré la substance du cerveau, que je n'ai pu rien conclure ni sur sa molesse ni sue sa gravité spécifiqne.

XII.

Etat de stupidité et de dégradation d'un aliéné idiot dont j'ai fait graver le dessin.

Au premier aspect de cet aliéné idiot rien ne frappe autant que l'extrême disproportion de l'étendue de la face comparée avec la pc titesse du crâne mais rien d'animé dans les traits de sa physionomie, rien qui ne retrace l'image de la stupidité la plus absolue; dis» proportion extrême entre la hauteur de.'14 tête et la stature entière forme applatie de so«


crâne au sommet et aux tempes, regard hébété, bouche béante, toute la sphère de ses connoissances bornée à trois ( t ) ou quatre idées confuses, encore mal exprimées par autant de sons à demi-articubis à peine assez d'intelligence pour diriger ses alimens vers sa bouche, insensibilité portée jusqu'à lâcher sans s'en appercevoir son urine et ses déjections, marche foible, lourde et chancelante, inertie extrême ou éleignement apathique pour toute sorte de mouvement, extinction totale de l'attrait si naturel qui porte l'homme à'sa reproduction, attrait si puissant dans le crétin lui-même, et qui lui donne du moins le sentiment profond de son existence. Cet être équivoque qui semble placé par la nature aux derniers confins de la race humaine pour les qualités physiques et morales est fils d'un fermier, et a été conduit dans l'hospice des aliénés deBicêtrç depuis environ deux années; il/

(i) ira été transféré à Paris par un Gendarme, et de là à Bicèfcr. Il paroit qne durant son voyage, on le conduir loti attaché par le cou ) les idées qui l'ont le pins profondé. ment frappé sont celles dont il rappelle sans cesse les termes, c'est-à-dire, soldat, Paris cou; à ces voir très- grossièrement articulées il ajoute quelquefois celui de pain il paroit ne conserver aucun souvenir de ses paréos, et il ne donne aucun signe d'affection iuoraie.,


paroit avoir été frappé depuis sa tendre enfance du même caractère de nullité et d'idiotisme. XIII.

Variété des rapports que peut avoir ta hcu-> teur de la tête avec la stature entière.

La disprtoportiop èxtrênié'entre la hauteur de la têtede l'aliéné idiot (PI. II, fig. 6) et sa sta- ture entière, étoit facile à, saisir au premier aspect; mais pour la fixer avec précision, il étoit nécessaire de mesurer les dimensions dé la tête avec un compas courbe; de rapporter sa hauteur à celle dé la stature entière, et de comparer ensuite ce rapport avec celui que donnent les statures les mieux proportionnées; j'ai donc procédé à ces'opérations en me servant des nouvelles mesures, et j'ai reconnu que la taille de cet aliéné idiot étoit de t8 décimètres la hauteûilseule de sa tête centimètres. Le rapport donc de la stature en- tiirè à la hauteur de sa tête est i8o c'est-à-dire que la tête flsêst qiie le de' la totalité de la stature. L'aliéné- au can«; traire dont j'ai fait graver la tête ( PI. II, fig. i),v et qui n'a eu autrefois que des accès pério- diques de manie, a une proportion beaucoup plus avantageuse pour la tête-tcomparée avec la totalité de la taille; celle-ci,,en effet, est de


de 17 décimètres, et la tête de 23 centimètres c'est-à-dire que l'une est par rapport à l'autre 170 23 ou 74 i. Dans ce cas-ci la stature totale est à -peu -près sept fois ± la hauteur de là tête ce qui se rapproche beaucoup plus du rapport qu'offre l'Apollon puisque dans ce dernier bas la statue entière est sept fois la hauteur de la tête plus 3 partics i d'après Gérard Audran. Quelle petitesse excessive par rapport à la stature en" tière, n'a donc point la tête de l'aliéné idiot, puisqu'elle n'est que le de la stature en. titre, ce qui suppose un vice de conforma.^ tion très-notable et tel que je n'en ai pas trouvé de semblable dans les nombreuses têtes. dont j'ai observé les dimensions. Rien n'estplus.commun au contraire que de trouver dans la société des têtes dans des proportions trop avantageuses c'est-à-dire telles que pour qu'elles fussent dans un juste rapport avec toute l'habitude du corps, la. taille devroit être plus grande; mais cette conformation ne -donne qu'une présomption de plus en faveur des facultés intellectuelles. Et comme d'ailIeura on a d'autres moyens de juger l'homme par ses propos et ses actions on la négliges


XIV.

Rapports de diverses parties de là tfte considérées entr'elleS) déviations de ces rapports.

Les anciens artistes doués du tact le plus délicat et d'une finesse rare d'observation n'ont pu-manquer de pdrter leurs vues sut les-vraies proportions qui concourent à la beauté de la tête, et c'est sans doute ce qui a fait diviser «elle de l'Apollon en quatre parties, par dei plans horizontaux à égale distance ( i6)« Une de ces parties commence à la naissance des cheveux au front et s'étend au sommet, et la forme de la tête de l'aliéné (fig. non Plus que celle des hommes bien conformé», ne .'éloigne guère de ce rapport fixe, puisque la hauteur totale de sa tête est de a3 centimètres, et que celle de la face est de il centimètres; en retranchant l'une de l'autre va trouve 6 cen.¡mètres de différence qui, comparés à laiau-* teur totale, donnent un rapport très-rappr<H ché de celui de 1 4 qu'on trouve dans la tête de l'Apollon. Au contraire, la hauteur de la tête de l'aliéné idiot est de 18 centimètres et la hauteur de la face est de i5 centimètres; la soustraction donne pour différence 3 centimètres ce qui n'est que la £ de la hauteur,


et ce qui montre combien la voûte du crâne est déprimée et par conséquent sa capacité diminuée. • SA Cette diminution est encore bien plus marquée sous un autre point de vue; on remarque en effet que dans les têtes bien conformées ttne section horizontale faite au crâne et di* ivigée pat la tiers supérieur des tempes, donne une ellipse irrégulière et telle que la doubla ordonnée qui passe par le tiers antérieur est toujours bien moindre que celle du tiers postérieur; la tête de l'aliéné (PI. II, fig. et 2 ) sa rapproche, sous ce point de vue, des tètes bien conformées, car la double ordonnée posté*Heure est plus longue de deux centimètres que l'antérieure; au contraire ces deux lignes sont sensiblement égales dans la tête de l'aliéné idiot, comme je m'en suis assuré avec un «ompas courbe, en sorte que la section du 'crâne dont j'ai parlé donneroit une sorte d'ellipse très-approchée de la régulière on voit par-là combien les lobes 'postérieurs du cerveau doivent êtrediminués de volume par cette conformation singulière, sans qu'on puisse cependant prononcer que ce défaut de capacité est la cause unique et exclusive du peu de déifeloppement des facultés morales.


Résultat général des recherches anatàtniqueê sur les aliénés.

Les deux aliénés réduits à l'idiotisme, dont j'ai décrit la conformation de la tête (pag. aç» f.% suiv., 3o et suiv.), offrent à travers leur* différences respectives, un' péral celui d'une grande diminution de capa-! cité du crâne) avec une oblitération presqu» ppmplettedes facultés intellectuelles et affec- JiVes, Mais l'état physique a-t-il exercé wnç influence directe sur le moral, et peut-on rer tarder l'un comme la cause productrice de J'autre. Je me, garde de prononcer, et je m$ -borne à tracer la ligne qui sépare le vrai dtt probable. Les variétés de formes, la détermination exact¿des, mesures, et les rapports di- vers des dimensions, sont les seuls objets, doiit je me suis occuppé, je laisse sur le reste un -libre champ aux conjectures, autre sorte de vesanie scientifique qu'on n'a point encore renvoyée aux Petites-Maisons. Je n'expose point le résultat des 'recherches d'anatomie pathologique que j'ai faites moi-même, ou que d'autres ont faites sur l'état du cerveau ou des méninges des aliénés. Que d'obscurités sont encore répandues sur ces objets Gredins


allemand, a fait 2 16 ouvertures torpê, et il rapporte en détails toutes lèi fciiîgùlafités qu'il a observées dans- les méninges; la Substance du cerveau, lé* ventricules, ïd glande pinéale, le cervelet; triais comme ce* aliénés ont succombé à des maladies accident tèlîeé et étrangères à leur état; que peiit-oû conclure de ces apparences morbifiques et combien de variétés Singulières de structure peuvent d'âilleUrs coïncider avec là lésion deè fohctioqs de l'enteiidemént sans avoir aucune connexion avec'elles J'en dis autant des ob"servations de même nature publiées récemment |>àr Haslam en Angleterre > et ChiarUggi en jtalié. Sur 36 ouvertures de corps faites dans les. hospices, j'atteste n'avoir trouvé iiloi-même dans rintérieur du crâne que ce qu'on remarque à l'ouverture des .corps de personnes moites d'épilepsie d'apoplexie de Sèvres ataxiques, de convulsions et dès-lors quelle lumière

Avant d'exercer la médecine dans les hospices j'aVois èru' qu'on pouvoit _tirer de grandes lumières sur les causes de faliénation mentale, en considêrant J'état pathologique du cerveau ou de ses membranes; mais je me suis convaincu que ces inductions ne sont bien fondées que lorsque l'aliéné périt dans un accès de manie, ce qui est très-rare; il arrive plus fréquemment que les aliénés succombent après/ la terminaison des accès par l'état fl'atotiie et de langueur qui succède dans ces dernier*.


peut-41 en résulter pour l'aliénation mentale* J'ai remarqué en dernier lieu un slalome de, la, grosseur d'un œuf de poule dan* la. parti» moyenne du lobe droit du cerveau. peut-être qu'il s'agit de je me hâte de prévenir un jugement précipité, et je puis assurer que la personne éWit hé- miplégique qu'elle avoit fait depuis deux mois une nouvélle chute sur sa tête, et qu'elle p'a jamais manifcst6 le moindre écart la moindre incohérence dans ses idées. Quel su- jet de commentaire et d'explications si cette, personne avoit été en même temps aliénée? Mais aussi quel nouveau motif de ciroonspec- tion et de réserve pouraprononcer sur lès caltset physique de l'aliénation mentale., f

cas je n'ai trouve le plus souvent que quelque ment lymphatique dans' l'un «les Ventricules oa les deux «nsemBle dans d'autres cas c'esl-4-dire lorsque les tlié'ueV finissent leur vie par des que les jn^içtkms tirées de )' état pathologiqu» «ont trèt-équivoquei aies je riserve pour &n autre temps l'expositwn et les détails de me* recherches relatives l'ediénation mentor, et je ce m'occupe ici qu# -des formes et des proportions delà tête. >


espèces distinctes.

'•̃̃' I- ;"̃ >£w portç cette distinction? C*'i5s t que celui jtipitpieptale, pour 1-euf diverse* liions pju? ses jàivërips espèces de séparément et d'en déduire ensuite les règles du traimédical et celles de la police intédans les hospices. Je chercherai les distributions arbitraires admises par les npsologistes pour- les vésanjes, spfit ïojyo d'être le résultat d'une observation réitérée faite sur un grand nombre assez de faire sentir qu'une .di^ipn é*qit nécessaire et on ajru au sur quels porte ceUe que je vais faire conflwjis je dojs appeler un obstacle qui


m'arrêta mes premiers pas lorsque je recueillons déjà des matériaux pour la déterminer. Jeman- quois souvent de' termes propres poin* rendre certains faits et pour décrire avec leur» lectuelles ou affectives: La langue grecque si riche et si expressive, avoit sans doute fourni à Hippocratë dès noms variés pour exprimer les. diversités du délire dans les maladies ait gués; l'histoire, au contraire, delà manie coin formes se trouve trèli incomplétte dans les écrits des anciens, et ses symptômes d'ailleurs peuvent-ils être saisis et de comparaison l'analyse tendrement humain. Il fallut donc revenir sur mes'pas et faire entrer dans- ÏSoéke, Partis, Côndïlkc, liénation de n'est d'ailleurs qu'âpre*


fct Midnune est imp^rîeusentent dominé pa* • «de activité turbulente ou iorcenéo. Plusieurs ^«âniaques joignent en délite ou «continu à des acte» d'extravagance ou dé lu* *éur. Où remarqué certaines fois un état de idémebcé une sorte de. désorganisation morale, fc'est-à-dire, que les idées eHés émotions intérieures naissent sans aucun rapport avec les des objets extérieurs' qu'elles «e $Uccèdent s'alternent, se choquent sans aucun laisser aucune pire encore lorsqu'on une sorte^ofelii la pensée une privation plut ou) moins absolue d'idées et d'émotions, ou même complette de l'idio- Première ESPÈCE D'aliénation* Mélancolie ou r sur un objet. Acception vulgaire du terme dè mélancolie «j&iat certains


Célèbre* dans la politique /les Scion- Beaux:- Arts, a fait de# d'un caractère opposé,

(i) Cm •anle, in^galitës d*m> «f -d'emportemcn» la recherche de la «olitude, ^^ixcgarf le tipjidc ep^^rrM d'w^e hùsent dès la jeunesse h dwpovtion s^UncoIi<p)« de Loui» ^J. Traits frappant de ressemblance entre ce prince îet Tf*it>i*e il» ne se distiugoent rtni et l'antre dans l£rt de la guerre, que durant l'effervescente de Pige, etïe rerii» «lé leur vie se pr^paratib ûnpoitns nuis stà* effets en délais étudié en projet illusoires d'expe*dit»>n> militaires en négociations remplies d'astuce et de perfidie. ^Avant de régner ils de la cour et vont passer plusieurs années dans l'oubli ét\ l'autre dans une solitude 4f If tion profonde; que vôquès dans la conduite de 'ftbère a k »ort 4'Augeste. Louis XI a'a-t-il pas été durant toatp sa Vie, le de la politique la plus perfide et la plus en proie ̃ & |fs terreurs sans cesse vie, ils vont cacher leur dégoûtante tyrannitf Tu» te* 'château de Ciprei >*4joar


aident enthousiasme pour, les chefs-d'œuvre de l'esprit immain, pour des conceptions pro- de grand -et de Magnanime. Ce sont encore des mélancoliques d'une sphère moins élevée, qui animent etcharment la société parleurs affections vire* et concentrées -,et par tous les mouvemens d'une âme forte et passionnée j, ils ne sont aussi que trop habiles faire leur propre tourment e£ «elui de tout ce qui les approche, par leurs (t) 'timbrages et leurs soupçons chimériques, (a).

Il n'est qae très-ordinaire aux médecins d'être con- p^tét par, des penônnes de cette constitution tantôt pqpy des palpitations d'un caractère purement nerveux, Pour un anevrisnie du coeur i un antre anra ,eu¡ par la morsure des après ii ne doutera plus qu'il ne rage. Certains croiront avoir tour-à-touç la description dan» pigera la moindre indisposition que le puér^e poof leipfe» fortement d*»! esprit très-eukiy* et dopée |b au ooBV#aances du rang et est marieV d'«a>Ut de démence. Le désir d»famille, et avec


4 Xd mélancolie considérée Le» aliénas de cette espèce sont quelque^ fois dominés par une idée exclusive qu'ils rap*

jouis de cette union mais c'est chaque jour quelque scènt nouvelle qui exige sa surveillance et qui l'attriste j an fe dan» emportement puériles de sod imbeciUe époux j m*. Dacesj actes de violence centre ks domestiquer, çooduite pleine d'inconséquences au dehors et dans le sein jet sociétés, ce sont les propos les plus décousus et les plu* Sncohérens, quelquefois lés étourderies de l'extfavagaige et dé l'ineptie. L'institution 'physique et morale de dVôk tenfams qu'elle chérit tendrement, et les «oins nraltiSpSéi qu'elle leur donne sèment seuls des jornssances tives, sa triste et insipide existence, mais n'empêcha pas les progrès de sa mélancolie son imagination enfatt chaque jour de nouveaux sujets de défiance et de crainte^ quelques «vénemeus contraires arrivés semaine sur-tout le vendredi lui persuadent que jour malencontreux -'et' elle finit par jour-là sortir de M le vendredi c'est alors un lanimes pour cçt$e longue suite: de jour», et par dejpb même le jeudi /comme veille du vendredi ,lui inspire M toêmes aliarmes. Se montre-t-elle itiütend-elle prononcer le nom d'un de ce* jour* -or', tient pale et blême parle avec tiouble et désordre coton» *i elleétoit menacée iquelqaet mois avant la révolution qu'on


il* relent renfermés plusieurs .années «ans laisser prêt de leur» pensée» certains ne laissent en-! aucun air sombre, et ^jugement le plus sain,fait éclater soudain leur délire, vient un jour à Bicêtre pour rendre la liberté aux aliénés qu'on ppuyoiÇ croire guéris il interroge un ancien vigneron échapper dans.ses réponses aucun, incohérent, On dresse le et, suivant là çoi£ signer quelle est Ijat que ce^e pu de terreur peut produire une la mort, J'ai vu succqmber ains|

avis sur cette espèce de vesanie mélancolique et je mis en fciage quelcpes remèdes simples avec lea moyens moraux «Oustrait la suite de sa maladie à ma connmssance, et'. ] conjecture qu'une nouvelle chaîne d'idées, un changement être un état d'infortune le» • Aï


de Bicètre la guiHotbe. tToe cenaiù* aïgfetïr alignés à rertrt au fond de feu? logé} et fureur côûtre tiennent troubler leur solitude. Quelqu'un d'en. x tr'eux est-il dominé par des idées religieuse»; qu'il est appelé pat lé cteî à faire quelque il peut côï». plus ici un exemple que dans Un article précédent. Un W et à mort un homme 'ne se fiit trahi par ses propos ̃̃̃ pàux /ormes Ritp n'est plus inexplicable, et cependant rien n'est mieux constaté que


que peut prendre Wméiancolie: Cet chimérique de posséder des richesses immense! du un pouvoir sans bornes c'est d'autres foit Ï'abattement le plus pusillanime, une consternation profonde, du même lé désespoir. Les' kœpices d'aliénés offrent souvent des exemple»* de dès deux extrêmes. L'intendant d'un grande Seigneur perd sa fortune à l'époque de la ré* folution il passe plusieurs mois dans les prisons, toujours livré aux frayeurs d'être con- duit Au supplice j sa raison s^égare il est transféré" cdMftië alie'aé à Bieêtre, et finit par se éroire! foi de France, Un |uriscon suite, désolé > de se voir enlever par la réquisition un fils inique qu'il eède km raiiotf et bientôt aprè# J'ai gardé long-temps dans les infirmeries de Bicêtré un habitant de Versailles, ruiné par la révolution, et bientôt après livré à l'illusion fautastique d'être le souverain, du monde. D'un autre côté, q^e d'exemples d'une tristesse profonde et concentrée qui Le change point d'objet et ..amener 'le délire. Un homme timide tient quelques propos inconsÛ Tan 2* de la République, il est il entre dans des perplexités ex-


trêmea, perd vaux ordinaires; renfermé ensuite à Bicêtre, Comme aliéné, il est reaté pi profondément pe-, ijétré de l'idée de cette mort sinistre qu'il ne cesse de provoquer l'exécution du prétendu dé-. rret lancé contre lui, et qu'aucun des moyens; que j'ai tentés n'a pu le ramener à lui-même» Ce n'est pas sans émotion que j'ai vudes ajié. nés victimes d'une ame sensible et tendre répéter jour et nuit le ngm chéri d'une épousç ou d'un fils enlevés par une mort prématurée et dont l'image leur étoit toujours présente. U% jeune homme égaré par un amour étpit dominé ïçine, etnecessoit de 't, VrXf.v; Xm mélancolie peut* elle ̃̃̃̃'̃- années, dégénérer efi manié '̃?̃, •̃•'•' La mélancolie reste souvent, stat|pnnaire pendant plusieurs années, sa que; le délire exclusif qui en est l'objet chapge de sans aucune altération au morale ou au phy- sique» On observe des aliénés de cette espace


l'hospice de Bicêtrè depilii quinze, vingt, ou mêmeaux idées primitives qui oui égarement, toujours entraîné* pa£ le mouvement lent d'Une vie monotone qui consiste à manger, dormir, s'isoler du monde et n'habiter qu'avec leurs fantôme*" et Jeu^s doués d'un campbùe, pasaent à un ét^t déclaré de manie, par la ,seule habitude de voir ou des aliénés furieux ou après plusieurs année$, une par des causes inconnues, et leur délire, change d'objet, ou prend une forme nouvelle. Un aliéné de cette espèce confié à mes soins depuis-douze années, en âge, o'a déliré pendant sur l'idée chin^riqu© d'un prétendu empoisonnement dont il se menacé. Dans cet intervalle autre marque d'aliénation; il étoit même d'une réserve e,jtdans «es propos, persuadé que ses paren» faire interdire etde ses biens l'idée d'un prétendu poison le très-ombrageux, et il ^?osoit manger que les alimeni de son pen#ipnn«t. réclusion, son dé3ire-pri-


initif a change1 de caractère; il a cm d'aWf être devenu le fia» grand de% potentat», pfei# légal du créateur et le souverain du Cette idée fait encore sa félicité suprême* c Lee Azsglois, dit Montesquieu tie tue # aâtw qu'on puisse s'imaginer aucnne » qui les y détermine; ils se tuent dans tnetae du bonheur. Cefte action chez le« B > toaiffi étoit l^efffet dcftdu'cation;'èlltf:téfee& letr îfiantèrfe de penser et à leurs coirtuinei » chéit les Angloi» 6'est l'éfièt elle'tient à Kétat physique de la L'espèce de penchant au suicide qtfindiqtïé J'auteur de V Esprit des lois, et qai^est inèft {rendant dés motifs les plus teer la mort, comme la perte de ttronuèur ce de la fortune, n'est point une maladie propre TAngleten-e elle est toêm« loin d'êViV tare en France. J'ai publie autrffoi» àVi exemples de ce genre dans un Ouvrage périodique Ci), et je me borne à rapporte* "m ttbrngé Un de ces faits. 4 Un jeune homme de ans est âèsàtiêjpiï

• (1) La


ecclésiastique (c'étoit avant tWiéfolution), et sur son refus t abandonne 4 lai-liacjne; des moyens précaires d'existence se accèdent tour-à-tour; il paroît t enfin jouit de la tranquille et du calme dans un* loalfon où il est chéri c'est cependant alort Ijué bon imagination est assaillie par les idées les plus tristes et les plus mélancoliques; dégoût de la vie et réflexions diverses sur les moyens de se donner la mort) il médite un jour de de précipitet du haut de la maison, inais le courage lui masque et le projet est ajoutaé- quelques jours après une arme à feu lui parait plus propre À le délivrer du fardeau de la. vie, mail au mpmÊtrt de l'exécution tou* jotîrs craintes pusillanimes toujours perplexités «eaaissaate* un de ses amis qu'il iastruit ses projets sinistre», viest un jour me le» côraÉuniquer, et $e réunit à moi pour prendre tôpilc* moyens que la prudence pouvoit suggérer; sollicitations, invitations pressantes, teEK«trances amicales tout est vain le désir de se détruire poursuit sans ctsse le malheu» y jeune, homme et il se dérobe à une famille où il est comblé de témoignages d'air taclîtment et d'amitié. On ne pouvoit songer lointain et à un changement de ta fortune sembloit lui ̃ latadke il fallut y suppléer comme objet


puissant e diversion, par un travail pénible et souten L jeune mélancolique pénétré d'ailleurs de l'horreur de sa situation, cnfe* pleinement dans mes vues, change d^habits te rend au port au Bled et mêlé avec, les autres ouvriers, ne se distingue d'eux que par un plus grand zèle à mériter so» salaire, JI ne peut soutenir que deux jours cet exct* de fatigue, et il fallut recourir à un. autre ex* pédient; on le fait entre, à titre de manoeuvre, chez un maître maçon des. envirosn% do Paris et il est d'autant mieux accuèUii qu'il se rend utile par intervalles à d'un fils unique. Quel genre de vle plus ooc mode et plus sain pour un mélancolique, qu» l'alternative d'un travail des mains et de-Mj, tudé du cabinet; une nourriture gèment commode et tous les. égards,,dû& *hj malheur, semblent aigrir au lieu de calmer ses; fpnestes penchans; il revient quinze jean-sapr?* vers son ancien âmiy lui expose les larmes au s yeux -les combats intérieurs qu'il éprouve etl'odieux dégoût de la vie qui le.porte d'ure manière irrésistible au suïcide; les reprochas t^u'on lui fait le pénètrent de douleur*, il âé- retire dans un état de consternation et:dedé\ «espoir, et on ne précipité dans la. Seine, dernier terme1 d'uns


un objet ou sur une nul penchant acte.. de violence que celui qui peut être impar une idée et chimérique libre exercice de toutes les facultés ou même état habituel de ,dans, et être,degré de mientropie, ESPÈCE sans une admiration'de cependant la manie sont délire.` pensois moi-même cet Auteur, repris à


mes recherches sur cette maladie et je tu? fus pas pey surpris de voir plusieurs aliéna* époque de l'entendement et qui étoient dominés |>«r une sorte d'instinct fureur comme i\<& facultés affectives avoient été seuleWent Jéséew Exemple d'une sorte d'emportement niaque sans délire.

Une éducation nulle ou mal bien un naturel pentu et indisciplinftlfté'^Q^ vent produire espèce d'aliénation tomme toire suivante. Un fils unique yeux 4'une mère foible et l'habitude de se livrer à tous sestous les mouvemens d/iw coeur désordonné; l'impétuosité de ses penchans aug« mente et se fortifie par le progrès de l'âge j et l'argent qu'on obstacle à ses volonté^ Suprêmes, Veut -on lui résistée ? son humeur; s'exaspère 5 il attaque avec audace, cherche à régner par et il vit continuellement dans le* querellf» c les rixes. Qu'un animai quelconque, un chies» un mouton, un cheval, lui U Iw met sQudàifl à mort-


MMMQblé* tia de quelque fête il s'empote, des coups et sort ensanglanté j <fti» entrecôte, plein de raison lorsqu'il est possesseur dans l'Age adulte d'an gtittd dosiaine il !e régit avec uù sen« droit autre» detoiredè la société ̃ et se fait) même par des actes deMMnteenttn les Des bleésuires j des amendes pA;unlaires f arôlent fruit de son malheureu* penchant ftfli rixes j mais uh fait aotoite met un terme à sèà fectes de violence il s'emporte tm céltrl «ne femme qui lui dit des inrectWesy précipite dans un jroits. L'instructiwt poursuit devant les tribunaux/ ét4&àt, la déposition d'une foule de témdin^î ip rappellent ses écart» emporté* il est con« <knttlé à tine réclusion perpétuelle dans fhos- di Bicétre. détins rendue manifeste par un fait Hèn' constaté.

-3p puis rendre sensible par un exemple le haut degré de développement de cette «6pêe« d'aliénation. Un homme livré autrefois 4 ua art mécanique, et renfermé maintenant


dea, accès de fureurs marqués par tonals suivans d'abord, sentiment 4'une aï&rè brûlante dans les intestins, avec une forte constipation, par degrés à coljj à la face, avec îfu coloris plus tenue ,au$ tempes, elle. devient et produit des battetnens leç artères de ce^, parties f pmpie si eUes allçdent serompre Uon nerveuse gagn# Je cerveau et par un penchant sanguinaire irré-: s'il peul saisir un chant, il est porté personne fa vue. Il jouit cependant a il répand tipns qu'on lui fait et ne aucune incohérence dans les idées, aucun signa de délire il sent mêime profondément tou'is l'horreur de sa situation remords comme s il ce penchant forcené. Avant sa réclusion à Bh cêtreycet accès de 'fureur le saisit' rup fjbitf dan» s& maison^, SI, en femme qu'il que le-temps de 'lui crier de prendra vite fia fuite pour


A Bkêtré niêmesaccès de fureur p^rioàiquey Aême» peacbans automatiques à des actes d'atrocité dirigés quelquefois contre le suri veillant, dont il ne-cesse de louer les soin» compâiissans et la douceur. Ce combat inté- timti que lui fait éprouver\une raison saine ea opposition avec une crtmuté sanguinaire le lïédiUisent quelquefois au désespoir et il a cherché souvent àterminér par la mort cette lutté insupportable. Un jour il parvint à saisir lé iranchet du cordonnier de l'hospice et il, «èifit. une profonde blessure au côté droit de li poitrine et au bras ce qui fut suivi d'un* vîbl^iJtp hémorragie. Une réclusion sévère et le gilet de force ont aîtêté le cours de ses pro^0tre exemple d'une manie. non délirante, manie, sans d^jre a à une sc^ne sinjgulière à une époque de. Ja.révbîutiQfl .qu'on voydxoit pouvoir notre |u'stqire. Les bri^iis, lors du massacre des priions s'introduisent en

> (1) J^ai cité dans la Ire Section sur la Manie p^rioJi» ),' d'futrc? ex,einple3 de la manie s*n4


de délivrer certaines victimes de l'ancienov tyrannie, qu'elle cherchoit à confondre ave* les aliéné* il» vont en arme* de logées loge ils interrogent les détenus, et ili passent Otofcrt si l'aliénation est manifeste. dus retenu dans les chaînes, fixe leur atten- tion par des propos pleins de sens et et par les plaintes les plus amères. pas odieux, qu'on le retint aux fera et qtfoo lé confondît avec les autres aliénés? IV4& floit qu'on pût lui reprocher le moindre acte d'extravagance la plue révoltante, il faire cesser une pareille oppression, et de devenir ses cette troupe armée des murmures Tiokoi 4 des cris d'imprécation, contre le surveillant de l'hospice on le force devenir rendre compte dé sa conduite imposé d'aboi silence tifier: il réclame en eo citant d'autres exemples sembkbte» d'àlié- par une fureur aveugle un invectives, et sans le. courage de son époons, qui le «ouvre pour ainsi dire if scroit tombé plusieurs fois


0a <»donne de délivrer l'aliéné, et oh l'amené aux cris redoublés de VîW fd République Le spectacle de tant d'hommes É&néky leurs propos bruyans et confus, leur* faces enluminées pair ïes* vapeurs du vin 7 rafureur de l'aliéné) il saisit d'un bra£ vigôuraix le sabre d'un voisin, s'excrîmè k^ droite et à gauche, fait Couler le sang, et si 6n:m fât promptement parvenu à t'en rendre maîtra, il eût cette fois Vengé l'humanité oi^ ftragée. Cette horde barbare le ramène dans» semble céder 'en rugissait à, lit fûiX'êé la justice et de ^expérience. 1 Caractère spécifique de la maieie sans EBë est par dis J$-!o4|c[tiés. Nulle altération sensible dans kf la perception le la mémoire etc. cunç ilhision de imagination qui soit la caû3*


TROISIÈME ESPÈCE D'ALIÉNATION AVEC DÉLIRÉ.

la manie avec délite est très-,touvent f.S~ riodique.

Cettb espèce de manie qu'on n'avfrit décrite Jorsqu'elle est périodique dématidott de longs développeniensi surlesca^fe* é&s& litmnejles les signes prëcuk'seur» y la marche, les minaison des accès. Elle a fait aussi le sujet de la première Seoèofa' tle cet Ouvrage (i)t dans laquelle j'ai rassemblé en grand, nombre d'exemples qui auroieut pu trouver ici lei* place.. Uh accès Je ( XJ/O A^oès regardé tomme type l^içae qulenrappeAajalJlwtjBikljes

(I) Sur la Manie périodique.


4âe?autre. Même caractère pour les carnet élofr fpéei r les variétés des actes d'extravagances wde fureur,' les lésions d'une ou dé plusieuré fonctions de l'entendement, le nombre pro- digieux dtobjets sur lesquels le délire s'exerce; ïune et l'autre manie peuvent être le fruit der tout ce que les- passions ont de plus véhément et de plus emporté de tout ce que l'enthouiiasme peut enfanter de, plus exalté et de plut fougueux,, de tout, ce que le fanatisme etl'a-t iuqar du merveilleux peuvent suggérer de ro. inapesque et de. chimérique. C'est tantôt ua et jovial qui s'exhale en saillies. vives en propos pleins de pétulance et.- de -déraison} tantôt la, bouffissure d'un gigantesque., qui ne se berce que de l'appareil pompeux des dignités 'et des gran- deurs. Je trouvois souvent sur mes pas,-dans l'h<îgpiçe deBicêtre, un général d'armée qui vede ,jetter cinquante mille hom- sur le carreau; à côté c'étoit un monarque qui ne parloit que de'ses sujets et de ses pro^ricces: ailleurs le prophète Mahomet en per- ^bttnë/quimenaçoitau nom du très-haut plus ,loia c'étoit le souverain du monde qui pouanéantir la terre.-Je-voyois certaips aliénés divaguer à leur aise sur, un 9 foule d'objets présensà leur imagination, } gesdéclamée, vociférer sans: cesse, et


ne paroitre rien voir rien entendre de et qui se passoit autour d'eux. tune sorte de les formes et lea. leur tion leur prête comme cet aliéué qui pra oit pour une légion de démons tout ra&sembîeni »t de plusieurs personnes, et qui de sa loge pour les aller assommer/ mettoit tout en lambeaux ses habita,: la paille de sa couche qu'il croy oit être wk entassement de vipères entortillées* Le existe quelquefois avec un état de dant une longue suite il est constant «t les at4è& de fureur rxt se renouvellent. que par périodes ou W le,concours de quelque cause accidentelle; le* progrès de l'âge finissent par amener \& p1oi~ souvent un état de calme mais quelquefois aussi les accès de fureur deviennent quens ce qui est d'un funeste présage. ^X La manie- avec. délire peàt-'eUe Un préjugé de» et qui est d'abandon dans lequel on laiseloitf les aliénés est de regarder leur tw»


comme incurable, et de le rapportee' à xxne lésion organique dans le cerveau, ou quelque Jcpuis assurer quedanV le plus grand nombre de faits que j'ai pu rassem-' Mer sûr là manie délirante, presque tous les résultats de l'ouverture des corps comparés que cette espèce de manie est en général une maladie nerveuse, et comme le dit le Docteur Harper, qu'elle n'est point le produit d'aucun change- "ment physique d'aucune irritation générale' ou partielle- d'aucun vice organique de la « substance du cerveau. Tout au contraire aanoace dans ces `aliénés une forte excitation nerveuse, un nouveau développement-d'énergie vitale leur agitation continuelle leurs cris furibonds, leur penchant à des' actes de violence, les veillea les plus opiniâtres, le regard anime l'ardeur pour les plaisirs de l'amour, leur pétulance leurs réparties vives je ne' «ai» quel sentiment de supériorité dans leurs propres forces dans leurs facultés morales un nouvel ordre d'idées indépendantes des impressions des sens de nousans aucune cause réelle, toutes et On doit donc expectante, c'est-à- dire le régime moral et physique, suffit le plus Joutent pour prodnireane guérison complets.


Caractère spécifique de la manie délirante, Elle est continue ou, périodique retours régulier ou irrëgûliers des est marquée au moral comme au physique pat One vive excitation nerveuse, par chine ou de plusieurs fonctions de«hentj avec des émotions gaies ou tristes, extrar Vagantes ou furieuses. QUATRIÈME ESPÈCE JÔimSNCS DE LA xvi i. les plus observés quelquefois dans lafsociéfé, L'esprit de légèreté extrême et d'une f ièf distraction, lesinconvenances extravagante »M qui forment le caractère de l'ouvrage de la Bruyère Jioifli d'être un de ces tableaux jn'existent que dans les romans.

(i) Le terme Pensée esters ici danj le dcantJ Harris CondiUac eip.


observateur peut remarquer quelquefois dans la société ce premier degré de démence dont on prouve des modèles complets dans les hospïcëV tJn. homme nourri dans les préjuges de l'ancienne noblesse, et à peine à sa cinquan-. tiènieannée s'acheminoit à grand pas, avant la révolution vers cette sorte. de désorgani. satipn morale rien n'égaloit sa mobilité et le* aberrations de son effervescence puérile sans cesse daljs. l'intérieur, de sa jna|âon babilloit crioit, s'emportoit pour les causes les plus légères, tourmentant ses domestiques par ses ordres minutieux ses proches par des inconséquences et des écarts brusques dont il ne conservoit un moment après aucun souvenir aucune trace il parloit tour-à-tour avec la plus extrême versa..1 tilité y de la cour de sa perruque, de ses ses jardins sans attendre de réet sans donner presque le temps de suivre ses idées incohérentes et disparates une femme très spirituelle que des couvedu rang avoient associée à sa destinée, tomba, par cette union dans l'hypocondrie la et la plus désespérée.

La démence sénile, souvent accélérée par épuisement des plaisirs, se rapproche de celle qui vient d'être décrite; mais on y remarqué


XVIII.

"Idées incohérentes entr'elles, et sans, aucun rapport avec les objets extérieurs.

Une mobilité turbulente et incoercible mm succession rapide et comme instantanée d'idées qui semblent naître et pulluler dans l'entendement, sans aucune impression faite sur les ,sens; un flux et- reflua continuel et ridicule d'objets chimériques qui se choquent ternent se détruisent'les uns les autres sans aucune intermission et sans aucun rapport entre eux le même concours tumultueux d'émotions et d'affections morales de sentiment de joie, de tristesse, de colère, qui naissent foY~tuitement et disparoissent de même, sans laisser aucune trace, et sans avoir aucune correspom* dance avec les impressions des objets externes; tel est le caractère fondamental de la dé dont je parle. Un homme doué un patriotisme ardent mais peu éclairé, et qui et oit un des plus zélés admirateurs du fameux Dan- ton se trouve présent à la séance du Corps législatif où fut prononcé le décret d'accusa«ation contre ce député il se retire dans un? sorte de consternation et de désespoir, reste renfermé chez lui plusieurs jours, livré 'aux idées les plus sinistres et les plus mélancolique.


c Comment 7 Danton un traître répète -1 il »sans cesse on ne peut plus se fier à per» sonne, et la République est perdue » l Plus eappétit plus ,de sommeil, et bientôt taïiénation la plus comphtte il subit le traitement usité au ci-devant Hôtel-Dieu, et il est conduit à Bicêtre. Je l'ai gardé plusieurs mois aux infirmeries de cet hospice livré à une sorts de rêvasserie douce, à un babil confus et non interrompt de termes les plus disparates il parloit tour-a-tour de poignards de sabres de vaisseaux démâtées, de vertes pr&iries, de sa femme, de son chapeau, etc. j il ne songeoit à:manger' que lorsqu'on mettait ses aîimens dans sa bouche et il étoit absolument réduit à une existence automatique. XIX.

Exemple propre à rendre sensible la diffé- rence tntre la démence et la manie. On ne sauroit mieux connoître la démence qu'en la mettant en opposition avec la manie délitante pour bien saisir leurs dissemblances. Dans .celle-ci la perception des objets l'imagination la mémoire peuvent être lésées; mais jugement c'est-à-dire celle de l'association des idées existe. Le maniaque, par exemple, qui se croit Mahomet, et qui


ço-or.donne tout ce qu'il fait Jo.ut ç& qu'il Soient titye d,e -le idije? unes à la su>tf de$ mais la fap ulté de la pen^e abolie. pour peuvent sous* mes yeux. plus frappante du cahps. que çe§ fnouvejpqp|i «es idées, ses propos, les élans confus et momentanés de ses affections morales. Il s'approche de moi me regarde m'accable d'une loquacité exubérante et sans suite. Un moment après il se détourne et se dirigé vers une autre personne qu'il assourdi de 8QS éternel' et décousu il fait briller et il semble menacer mais autant jnpapabt^ d'une colère emportée que d'une 'dans les idées, ses émotions se élans rapides d'une effervescence puérile qui se calme et disparoît d'un clin d'oeil. EAtre-t-2Ï dans une chambre, il


mains taie table une chaise qu'il enlève qu'il secoua, qu'il transportenifester ni dessein ni intention directe à peine a-t-on tourné les' JèûX il est déjà'bien encore sa mobilité versatile il balbutie quelques mots remue des pierres et arrache de l'herbe qu'il jette bientôt auToin pour en eù'è'fllir de aouvelle il va vient et revient sur ses pas; il s'agite sans cesse sans conserver le soutenir de son état antérieur, de ses amis' de ses proches né/Teposé la nuit que quelques instans ne s'arrête qu'à la vue de quelque alii^ëàt qu'il dévorè et il' semble être entraîné un roulemeht perpétuel d'idées et d'affectïôris morales décousues qui disparoissent et tdinBent dans le néant aussitôt quelles sont Caractère spécifique de la démence. Succession rapide, pu plutôt alternative non' îrftërrothpùé d'idées isolées et d^inbtioris légér'es^ist disparates, mouvéineris désordonnés et àcles'colû'tïniiels d'extravagance, oubli complet de tout état antérieur, abolition de la faculté d'âppërcevoir les objets par dés impres .ions faites Sur les sens, 'oblitération'du juge-


înent, activité continuelle sans but et sans dessein et sorte d'existence automatique. CINQUIÈME ESPÈCE D'ALIÉNATION'. IDIOTISME OU OBLITÉRATION DBS FACVl* TÉS INTELLECTUELLES ET AFFECTIVES, X X I.

'La langue française peu riche pour exprimer les' diverses degrés de vésanie.

L'auteur des Synonimes françois a beau vouloir tracer les nuances de ce qu'on appel Se dans là société fou, extravagant, insensé, idiot, imbécile, etc., il ne fait qu'indiquer le dernier terme de l'échelle de graduation, de la raison, de la prudence, de la pénétration, de l'esprit, etc.; mais il est loin de s'élever à des notions exactes sur les divers états de vésànig, L'idiotisme qu'il définit un défaut de connoidsance, n'est, à le considérer dans les hospices, qu'une abolition plus ou moins absolue, soit des fonctions de l'entendement, soit des affections du coeur: il peut tenir à des causes vanées, l'abus des plaisirs en er vans l'usage des boisons narcotiques, des coups violens reçus sur la tête, une vive frayeur ou un chagrin profond et concentré, des études forcées et dirigées sans principes, des tumeurs dans l'inté*


rieur du crâne, une ou plusieurs attaques d'apoplexie, l'abus excessif des saignées dans le traitement des autres espèces de manie. La plupart des idiots ne parlent point, ou il se bornent à marmoter quelques sons inarticulés; leur figure est inanimée, leurs sens hébétés, leurs mouvemens automatiques un état habituel de stupeur une sorte d'inertie invincible forment leur caractère. J'ai eu long-temps sous mes yeux dans les infirmeries-de Bicétre, u*n jeune sculpteur, âgé dç vingt-huit ans, épuisé antérieurement par des excès d'intempérance ou les plaisirs de l'amour il restoit presque 'toujours immobile et taciturne. ou bien par intervalles, il laissoit échapper une sorte de rire niais et stupide; nulle expression dans les traits de sa figure, nul souvenir de son état antérieur; il ne marquoit jamais de l'appétit, et l'approche seule des alimens mettoit en jeu les organes de la mastication il restoit toujours couché, et a fini par tomber dans une fièvre hectique qui est devenue mortelle. Les idiots forment une espècetrès-nombreuse dans les hospices, et leur état tient souvent aux cuites d'un traitement trop actif qu'ils ont subi ailleurs. Ceux qui le sont d'origine, ont quelquefois un vice de conformation dans le crâne. J'emaï décrit (Section III) deux exemples remarquables.


XXI I.

lies émotions profondes propres à produire l'idiotisme.

Certaines personnes, douées d'une sensibilité extrême, peuvent recevoir une commotion si profonde par une, affection vive et brusque, que toutes les fonctions awrales en sont comme sjégpendues ou oblitérées une joie excessive y comme une forte- frayeur, peuvent produira ee phénomène si inexplicable. Un artilleur, l'au deuxième de la République, propose au Comité de salut publié le projet d'un canon de nouvelle invention, dont les effets doivent être terribles) on en ordonne pour un; certain jour l'essai à Meudon et Robespierre écrit son inventeur une lettre si encourageante, que ce» lui-ci reste comme immobile à cette lecture ,« et qu'il est bientôt envoyé à Bjcêtredans un état complet d'idiotisme. A la même époque, deux jeunes réquisitionnaires partent pour l'a r-. mée, et dans une action sanglante, un d'enture eux est tué d'un, coup de feu à côté de son frère;: l'autre reste immobile et comme une statue: à ce spectacle quelques jours après, on le fait ramener dans cet état à sa maison pat einelle; son arrivée fait la même impression sur. un troisième fils de la même famille 5 la nou?


.,elle de la mort tf un de ses frères, et l'aliénation de Vautre le jettent dans une telle consternation et une telle stupeur, que rien ne réaiisoit mieux cette immobilité glacée d'effroi qu'ont peinte tant 4e poètes anciens ou modern J'ai eu long-temps sous mes yeux ce» deux frères infortunés dans les infirmeries de Bicêtïej et ce qui étoit encore plus déchirant, j'aivale père venir pleurer sur ces tristegrestes de son ancienne famille.

XXIII.

L'idiotisme espèce d'dliénation la plus fréquente dansfes hospices, guérie quelquefois par un accès de manie.

Il est malheureux que l'espèce d'aliénation en général la plus incurable soit la plug fré- quente dans les hospices elle forme ai Bioctre le quart du nombre total des insensés, et peut. être; que la cause en est facile à indiquer. Cet hospice est regardé comme un lieu de retraite et de rétablissement pour Ceux qu'on à soumis d'abord 'à un traitement très-actif par les saignée* les bains et les douches. Un grand nombre arrivent dans un état de foiblesse d-à* tonieet de stupeur, au point que plusieurssuo combént, quelques jours après leurs arrivée certeinsï reprennent leurs facultés intellec- r


tuellesparle rétablissement gradué des fore** d'autres éprouvent des rechûtes dans laaait<m des chaleurs; quelques-uns, sur-tout dans la jeunesse, après avoir resté plusieurs mois on même des années entières dans un idiotisme absolu tombent dans une sorte d'accès die manie qui dure io 25 ou 3o jours, et auquel succède le rétablissement de la raison, par une sorte de réaction interne. J'ai indiqué des fait) semblables dans la Section le. sur la manie périodique; mais il importe d'en faire con- noître un dans tous ses détails. Un jeune militaire de 22 ans est frappé de terreur par le fracas de l'artillerie, dans une action sanglante où il prend.part aussitôt après son arrivée l'armée; sa raison en est bouleversée, et on le soumet ailleurs au traitement par la méthode ordinaire des saignées, des bains et des dou- ches; à la dernière saignée, la bande se délie, il perd une grande quantité de sang, et il tombé dans une syncope très-prolongée; on le rend à la vie par des toniques et des restaurans, mais il reste dans un état de longueur qui fait tout craindre, et ses parens, pour ne point le voir périr sous leurs yeux, l'envoyent à Bicêtre If père ,dans une visite qu'il lui rend plusieurs jours après, le regarde comme désespéré, et lui laisse quelques secours en argent pour aisé* liorer son état. Au bout d'un mots, déjà


«'annoncent les signes précurseurs d'un accès de manie, constipation, rougeur du visage, voiubilité de langue il sort de son état d'inertie et de stupeur, se promené dans l'intérieur de l'hospice, se livre à mille extravagances folles et gaies cet accès dure dix-huit jou*$, le» calme revient avec le rétablissement gradué de ta raison, et le jeune homme, après avoir encore passé plusieurs mois- dans l'hospice pour assureur sa convalescence, a été rendu plein de sens et dé raison au sein de 'sa famille,

XXIV.

Principaux traits du caractère physique et moral des'cretins de la Suisse.

«SP% division la plus nombreuse des aliénés det hospices est sans doute celle des idiots, qui comparés les uns aux autres, offrent di- $6T8 degrés de stupidité suivant qu'elle est plus ou moins complette. Cet état de dégénération et de nullité-'est porté encore bien plus loin dans les crétins de la Suisse; ces derniers annoncent déjà, dès leur tendre enfance, ce qu'ils doivent être, quelquefois (I) dès leurs

(1) Traité du Goitre et du Crelinisme, par F. E. Fc iéri ancien Médecin des hôpitaux civils et militaire». Paris, an 8.


premières années- goitre de la; gro>i* d'une noix, en général bouffissure' dû' visage et Volume digpropottiobé des tête, peu de sensibilité aux diversessioas de ratnïôsphère état B'abftaeî de rfa- peur et difficulté de tête? comme par de- PinstîncE 1&itmà% relatif aux besoiris àéVélopfètneâ t ft^s i \éà et trè9-incomp!et de la faculté d*artieule1t î^ sons, puisqu'ils ri'àppfehûéHt qu'à, des^oyellés sàafe éOBs^Bàeà à corps prend de l'accroissement, toujours leur., deur et stupide gaucherie dans leurs mouremens, même défaut, même absence d'int^Mf- gence à l'âge de dix à douze ans, puisque les petits cretins de cet âge ne savent ^|&t porter leurs alimens à là bouché où '-kj^plcher, et qu'on est obligé de les leur éhrèaësi dans le' gosier dans l'adolescence y tdfei jours marche fbifele lourde et' si on parvient à les faire mouvoir, jamais m air rianl toujours ùûë opiniâtreté hélktiêe da caractère' de dôntrârfét5é et de'ttitttirfélié tjUd'; la tendresse materaelle peut' seule fairesuppM w ter; disproportion de la' 'tête et, sa- pèlîtfessë i*«V lativement au reste du corps son applatissement au sommet et aux tempes, tubérosité;de. l'occiput peu saillante le? yeux petitsvquelqà^ fois enfoncés, d'autre fois protubérant iregiim


|sse est stupéfait poifcrwe large et étroite j le? doigts minces et allongés avec des ajrtiçulations peu prononcées la plante des pieds Èj-gç et quelquefois :recourbée, le pied le plus .«ouyent po#e* en dehors oc en dedans; puberté niai» développement énorme de k géajéraAion; de^là une lubrjojté saje et le penchant le plus extrême à époque; seule le crétin conuEeuee h marcher encore même sa loco- çiotiQa esj tihrboTnéeetjfadfiaiGaï épatée par ^e désir de prendre sa nourriture de s'échauf- fer au coin du feu ou de jouir des rayons du §oleîl. Son grabat est un. autre terme de ses longs et pénibles voyages, encore s'y chancelante les bras pendanset le trolle mal assuré. En chemin il va droit an butj il ne sait pas éviter les obstacles ni les. dangers, il ne sauroit prendre une autre route que ççPe qui lui est familièpe. Arrivé a^ terme de son accroissement parfait, qui est ordinairement de i3 à 16 décimètFes > ï^ peau ducre<M>titsa, il est indifférent au froid, au chaud coups et aux blessures, il est ordinairement sourd et muet, les odeurs les piastres et les plus rébutantes l'afifecfeHtà peine. Je co.nnois un crétin qui mange, avec vivacité des oignons cruds, ou même du char-


bail, ce qui indique combien l'organe du gnûf est grossier ou peu développé. Je ne parle point de la; vue et du, tact, qui sont les organes d.rç discernement et de l'intelligence, et dont Je» fonctions doivent être très-bornées ou èim un état extrême de rudesse; leurs faculté» af- fectives semblent encore plus nulles, souvent aucun trait de reconnôissance pour les • offices qu'on leur rend, ils montrent -à peine quelque sensibilité à la vue deleurs parens et ne témoignent ni peine ni plaisir pour qui se rapporte aux besoins de la vie. Tel <*t? dit, Fodéré, ïa. vie physique et ro&rale de* crétins pendant une longue carrière car^ ré- dnitaà une sorte de- végétation et d'existé ac$ automatique, ils parviennent sans troubî«| une extrême vieillesse. m Caractère spécifique de l'idiotisme. Oblitératiqn plus ou moins absolue des fc^c» tipns de l'entendement et des affections du quelquefois rêvasserie douce avec des som à demiarticulés^ d'autres fois, taciturnité .et ptrte de la parole par le défaut d'idées. Certains idiots sont très -doux} d'autres sont sujet 3 à des quintes très-vives et très-emportées.


Autres manie t Je pourrois joindre aux espèces précédente* l'ipilepùe compliquée avec la manie qui est toujours plus ou moins fréquente dans les hospices d'aliénés, et presque toujours incurable, dff moins dans Tétât actuel modes } mais je me borne à l'indiquer, puis* que ce n'est presque toujours que l'épilepsie compliqnée avec la 3*. espèce, le délire furieux, avec la dernière c'est-à-dire l'idio- tijUne ce qui doit suffire pour sa description, quand on veut éviter des répétitions superflues.' En général les diverses espèces d'alié- nation he restent pas toujours invariablement les mêmes, c'est-à-dire, qu'une aliénation rapportée à une espèce peut éprouver une sorte de transformation durant le cours de la vie et venir se classer dans une autre espèce c'est ainsi qu'on voit des mélancoliques devenir maniaque* certains maniaques tomber dans la démence ou l'idiotisme, et quelquefois, quoique très-rarement des idiots par une cause accidentelle, retomber dans un accès passager de manie, puis recouvrer entièrement l'usage de la raison. Un objet encore très-digne do, remarque, est le rapport réciproque du nombre


des aliénés de chaque espèce au nombre total. Dans le dernier recensement que j'ai fait dans l'hospice de Bicêtre, sur. 200 aliénés qu'il toa< tenoit j'ai compté 27 mélancoliques, i£ fu. rieua sans -déliré 8o maniaques, c'est-à-d re avec délire furieux ou extravagant, soit f ou-! tinu soit périodique aliénés en détnence, et 60 aliénés tombés dans l'idiotiî ae. Cette classification outre l'avantage qu'elle a de mettre de l'ordre et de la clarté tous les idées, devient encore très-importante pour la distribution des insensés dans les hospi e$r pour la détermination des règles de- -la pc*B<^ intérieure, -et sur-tout pour la fixation épi vrais principes du traitement qui doit être né- eessairement adapté la nature de espèce, si on veut éviter des essais purent empiriques.

SECTION


'intérieure:

Avantage d'une distribution méthodique et de l'isolement particulier des diverses esd'aliénés dans les hospices.. ̃

d'aliénés peut réunir les avanà ceux d'un vaste enclos et d'un local spacieux et conuqode} il manque d'ua objet fondamental si, par «a disposition inté-,il ne tient les diverses espèces d'alié- nés dans une sorte d'isolément, et s'il n'est propre à empêcher leur communication réciproque, soit pour prévenir les rechûtes et faciliter l'exécution de tous les réglemens de observer et décrire. Une disttides aliénés de l'hospice


dans Un clîri-3*œil lés mesures respectives prendre pour^eur^noumtyre, leur propreté, Jeur régime' moral physique; les' besoins' de chaque espèce sont calculés d'avance. et prévus', les lésions diver$es^de 1 entendement observés, réunis avec d'autres faits analogues ou plutôt convertis en résultats solides de l'exipérience; c'est dans la même source que le -médecin observateur peut puiser des règle» fondamentales du traitement, apprendre à discerner les espèces d'aliénations qui cèdent plus ou moins -promptement au temps et au régime, celles qui opposent les plus grande Obstacles à là guérisôn, ou qu'on* peut regar* der comme incurables; celles en6n quic^atmebf impérieusement l'usage de dèrtairi? médicàmens même pour tout esprit judicieux et éclairé, '-qui ne veut ni s'exagérer 'leuftf effets ni se dissimuler leurs avantages:

des hospices en ` Il est plus facile de diviser hospices en espèces distinctes que tvuire un édifice distribué suivant tfettë dîrvision et propre remplir


tination primitive. Ce sera donc à l'architecte à M concerter avec le médecin pour faire,, • dans un hospice donné., les dispositions intérieures dont le local est susceptible, et dont on ne peut. donner que les règles générales, Le médecin fera alors un recensement généraI des aliénés prendra sur chacun d'eux les notices les plus complettes que les circonstances pourront le permettre, les distribuera ensuite, en divers rassemblemens isolé» (Section ÏV") et les fera placer dans les lieux les plus .propres à icontre- ancer leurs illusions, non moins qu'à concourir à la facilité et à l'exactitude de la surveillance. Ce sera dans w .site agréable et dans un lieu propre à la cultpre des végétaux, que seront placés les «ombres mélancoliques les maniaques en fureur ou dans un état d'extravagance, seront confiné^ dans l'endroit le plus reculé de i'hpS' pice, dans un local silencieux et sombre pour concentrer là leurs cris et leur tumultueux vacarme, ainsi que pour leur épargne^ toutes Je* impressions des sens -propres à les exciter} ceux dont la manie est périodique, seront rer tirés de.ce local. dans leurs intervalles lucide $ Btmmméa parmi les convalescens. C'dst surf tant Itsolement de ces derniers qui doit être- Un point capital de tout hospice bien ordonné pçur faire éviter les rechûtes et produire ut


rétablissement solide et durable. Enfin ne doit-on pas épargner aux uns et aux autres le spectacle de dégradation et de nudîté qu'offrent la. démence et l'idiotisme? Des tié"tàils ultérieurs serviront à manifester ôes principes. 1 IL

Efforts à opposer lx plus souvent aux idées dominantes des mélancoliques*

Il est vraisem'blable dit Montaigne:, que « le principal -crédit des visions, des enchafi- temensetde tels effets extraordinaires, viefâj> nent de la puissance de l'imagination, agfc>, » sant plus particulièrement contre les' Sta# » du vulgaire, plus molles ». C'est sur -tout aux illusions fantastiques, aux soupçons om- brageux, aux craintes pusillanimes dés Mélancoliques qu'on peut partieulièrefinent upr pliquer cette remarque judicieuse j et rien aiîSsi n'est pVs difficileque de les rectifier ou de les détruire. Commuent en effet détromper fie* «s$prits souvent bornés et qui prennent leé èb* Jets chimériques de leurs idées lités ne voit autour de lui et' des embûches, et s'offense même'dès b»n* offices qu'on veut lui rendre; l'autre, traas-^ formé en potentat, s'indigne qu'on lui doi^co


le moindre avis ou qu'on résiste à ses volonté* isupi?êi&efti «certains passent If nuit dans la cour terâpîation, préparent des acte» expiatoire» :oa«e vouent k une abstinence qui les exténue. Quelques-uns se croiront condamné» à la mort sous divers prétexter, et chercheront à la pro, veqiîOT parle reîus le plus invincible de tout nourriture à moins que quelque heureux leur obstination. Un aliéné d© l'hospice de Bicétre, qui n'avoif d'autre délire que celui; de se croire une vic- répète jour et nuit qu'il est prêt à subir son sort, refuse de se cou« che^ dans son lit, et reste étendu sur un pavé humide qui menace d$ le, rendre perclus de tous ses membres. Le surveillant emploie en vain les remontrances et les voies de la dou(iiÉY'it ë8t obligé de recourir à la contrainte. L*açÇ&é est fixé sur son lit avec des liens, mais il çfcerche à se venger en refusant toute sorte d'alunens avec l'obstination, la (t) plusinvin-

refusent quelquefois avec une «bstâtâtion si invincible toute nourriture qu'ils naissent par y goccombér; je me bornerai k un exemple rapporté parHaïlain (Observations on insanity, etc. London Un homme âgé de 28 ans et dont le père avoit été maniaque tomba dans la mélancolie la plus profonde et manifesta la plus grande aversion pour toute nourriture


cible. Exhortations promesses, menaces, toni est vain; quatre jours se sont déjà écoulés-dans l'abstinence la çifes absolue. Il s'este! une soif ttks-*i$ë\ et l'aliéné boit en abom dance de il repousse avec dureté le bouilloû mêoMrqtteâ lui offre ou toute autre nourriture liquide. '0\11 solide., Son amaigtissement devient il ne conserve plus qu'une apparence de sque- lette vers le dixième our daee jeûne effrayant et il répand autour de lui une odeur des plut, fétides; son obstination n'en est inébranlable, et- il se borne à sa basson liairej on ne pourvoit plus que désespérer1 de son état vers le- douzième jour; 'c'est a'ôeïte ëpoque que le surveillant lui annoncé qu'il

eo répétant sans cesse qu'il étoit résolu de se bieeer mou rir. Ce n'étoit qu'avec la plus grande difficulté venoit quelquefois lui fairé prendre un peu d'àïunens j il s'affoîblit par degrés tomLia dans le dernier degré êe inarasme et finit par saecomber; à l'ouverture dli corps On trouva le péricrâne très-peu adhérent anxns du crâne et ces os étoient d'ailleurs plus épais que dans J'état sature La pie–mère étoit gorgée de tang, ainsi que la substance médullaire du cerveau. La glande pinéale contenoit une grande quantité de matière comme graveleuse. (Cette matière soumise a l'examen chimique a été reconnue pour du phosphate calcaire). Le cerveau avoit sa consistance naturelle.


ajjp£s flottan$ entre JHane cet d'une soif dévorante qui le port? à avaler un liquide quelconque;, ''̃ Taotre ^|t résolution ferme *Tep avidité le bouil|çin, pt aussi-tôt J à titre de récompense, l'usage libre estomac up peu restauré lui fait éprouver un sentiment agréable, et il consent à prendre le soir même une nouvelle 'dosé Me bouillon les jours suivans il passe par du riz, du potage des autre», i 'alimeos solides et reprend ainsi peu-à-peu d'une santé ferme et robuste. J'indiquerai dans la suite de cet ouvrage les moyens que j'ai pris pour faire cesser son délire mélancolique.

IV.

Disposition du local favorable aux mélancoliques.

Une connoissance profonde de de ,l'homme et du caractère généralwes mélancoliques a toujours fait vivement sentir la nécessité de leur communiquer des ébranle-


iîë jâmài» peutJêbëf8fl'n'a 'bUt cêricè les plaîiif varié. Ses

(i) Au ttès-peuplée et t^ès-florissan.te il, y avoit des diés Saturne où les mélancoliques se renvoient en ioule et où des prêtres, profitant de leur crédulité «econdoient leur gnérison prétendue miracolêiise, par tslî ,le.. moyens naturels que l'hygiène Jeu., exercices récréatifs de toute espèces institués dans ces temples, peintures voluptueuses,posées de toutes parts aux yeux des malades les chants les plus agréables, les sons, les plus mélodieux charrnoieut souvent leurs oreilles ils se promenoient dans des jardins fleuris, dans des bosquets ornés avec tan- tôt on leur f8isoit respirer un air frais et salubre sur le Ni! t dans des bateaux décorés et au milieu des concerts champêtres; tajfivn 1«6 conduisent dans des îles riantes, oui divinité protectrice on Itvf procuroit des spectacles nouveaux et ingénieusement nënagés et des sociétés choisies. Tous les motnens ctoies! enfin consacrés là quelqu9 scène comique à'dès dan»«s


résumais si propres à contraster avec nos mœurs modernes et l'état de nos hospices, ne montrent pas moins Id but qu'on doit se prô*particuliers de mélancoliques. Patience,, douceur, sentimens de phiîantropie dans te sur- l'exaspéra* occupations a$^ habitation spacieuse etipjantée par intervalles 1*0* mur et harmoiniéusé fa-

diversifies et son- tèfàrt iristituées dt dcsr idées tristes et mélancoliques. manquer de suspendre le sentimeit de la Inquiétudes et d'ocrer' iduVent salutaire!1, qu'on avoit soin de faire Valoir la confiance 'et établir le crédit des divinité*


et -de culture., "3 vi» màlhèûfetix tel bileà laoaçplie. «ce qui me reste » mille et je vis encore, » et un enfant qui me reprochent leur eiis» tence. le devoir de tout homme est da » conformer sa


^raison le né peat hoaimej douerai* Jeui?.<de de maladies, plusieurs vigcèrés, n» idépéti&ement prdgressif peuvent > encore ;«entimterit. pénible, de rexistencfc et faire hâter une mort volontaire. Mais à quoi desir irrésistible du suicide, qui me de ce* toe- dont j'ai publié autrefois ïlisauéairj^^âiis sefaùbiemènt altérée. par ;Un:penàikiprëcipiter dans que trop coi»*, accè& pé> -^ui ee noyé? ou^e mtiier avec un arme itfeu mais que

naturelles,


renoncer jhSùt. un autre teaiip» l ce rcwr V calmer quelquefois etïde contraifate les 'alilnës livrer sans défemeàia «ou» prétexte d« .-pas moins contraire, aux résallajto jdence qui prouve -que cet état être guéri, sur-tout une dans l'intérieur de l'hospice en le


pp du moins la répression au gilet de force sans omettre les autre* moral dont soç qu'exerce, le chçaj^Hpgs-1 pice jd'ln^ensés lorsqu'il sentiment de sa. dignité et le* principe* de la philanfc-opie la plus pure, et la plus, éclairée. Je, puis citer ici pour exemple VVillis Fowlea, en Angleterre; Die^uemare P&utiôn, Pussin, en France; et en Hollande le coricierge des fous (i) d'Amsterdam. L'homme grossier et d'un entendement borné ne voit provocations malignes et raisonnées vociférations, les propos outrageant

(i) Un fou, dans la vigueur de l'âge et d'une force très-grande qui avoit été amené lié et garotté sur un cbanot par sa famille effrayoit tous ceux qui l'avoient conduit et personne n'osoit le délier pour le conduire dans sa hge; le concierge 6t écarter tout le m_, causa quelque temps avec le malade, gagna ta coffl&nce et •près Tayoir délié le détermina à se lajsser conduire dans demeure qui lni avoit été préparée. Chaque progrès sur son esprit, il se rendit maître de ramena à la raison. Cet homme est resa famille dont il' fait le bonheur. DesDecad. f['


et les atctes de violence de l'insensé dareté extrême j lès cbtips et les' f relitêinen* les pins barbare que se permettent ïèl»iigeài de service, à moine qu'ils'ne soient d'un li<oia de la manie, qu'une impulsion automatique, ou plutôt reffet nécessaire d'une excitation nerveuse contre laquelle on ne doit pas plus «Indigner que contre le choc d'une pierre entraînée par sa spécifique. Il accorde à ces aliénés toute l'é- fendue (i) des mouvemens qui peuvent se concilier avec leur sûreté et celte des caché adroitement lés rùoyens de qu'il emploie, comme s'ils n'avoient qu'aux Ion. de la nécessité leur cède avec

(i) Il m'a été facile de juger, par comparaison, de 1' vantage d'éviter une réclusion trop étroite pour les inïijfisés pepdant que les plus extravagans et les plus fur -.mi' de l'hospJfep de Bicétre étoient tenus à la chaîne dans k'uH loges ilretoient continuellement agités jour et nuit te n'étoit que vociférations, vacarme et tumulte; mais de- puis qu'on a établi l'usage 'du gilet de force ou /amiso ïê, et que ces aliénés ont obtenu la liberté (ferrer dans ïe' cours, leur effervescence s'exhale en efforts continuels durant la journée, iLs s'agitent et se tourmentent sans dâng tf te qui les dispose pour la nuit à up état plus calme et) lai1


ibdûîgeDCe; mais il «ait aussi résister, avec force, ou éluder avec adresse leurs instances inconsidérées; le temps orageux ,des.,accès maniaques se consubse ainsi en ménagemens étudiés, et les intervalles de calme sont mis à profit pour rendre par degrés ces mêmes accès nloiâs intenses et moins durables.

'> h VU.

Les maniaques, durant leurs uccés, doivent* 'fis y être condamnés à une réclusion étroite? «Dans tejilat de fureur extrême, dit Fériar, il faut entraver par des liens les mouvemens »;'des bras et des jambes; mais on doit sien », abstenir si on peut l'éviter les emportemens d'un aliéné ne doivent point £, être réprimés par des coups; je me borne à l? le faire enfermer dans sa loge) il reste dans fi l'obscurité et les fenêtres fermées on ne lui »' accorde que de l'eau de gruau et du pain sec t jusqu'à ce qu'il montre du repentir, ce qui guère; mais avant d'en venir à » cette punition j'essaye les voies de douceur ..et le$ remontranceâ car en général, ajoute auteur, les lunatiques ont un sen» profond de l'honneur qui est plus pour les rétablir que les actes de Une étroite réçlusion, une soli-


,tude obscure et une nourriture légère peu ^nt être sans doute ordonnées comme une punition passagère des aliénés en fureur lorsque -les accès sont de longue durée ou que la manie est continue, on doit accorder (34) une nourriture abondante. Une énergique et un état de dépendance et de contrainte peuvent beaucoup accélère? la guérison sur-tout lorsque l'aliéné est dominé par dessentimens de hauteur ou que son orgueil est enflé par le souvenir des places ou des dignités qu'il a occupées; l'isolement le plus absolu est alorsnon-seulementoécessa re mais encore la conviction intime qu'il dépend d'une autorité supérieure et contre laquelle toute résistance seroit vaine. Un monai |ue tombe dans la manie, et pour rendre-sa rison plus prompte et plus solide ,*n ne irt aucune restriction aux mesures de pTttdeâas de celui qui le dirige; dès-lors tout l'appareil de la royauté s'évanouit, l'aliéné éloigné de sa famille et de tout ce qui l'entoure, e*t relégué dans un palais isolé, et on l'enferme seul dans une chambre dont le carreau et les murs sont couverts de matelats, pour quil voit dans l'impuissance de se blesser. G* lui qui dirige le traitement lui déclare qu'il n'est plus souverain, mais qu'il doit désormais ètf* docile et gouinis. Deux de ses


tTttne stature d'Hercule sont chargés de veiller ses besoins et de lui rendre tous les bons offices que son état exige mais de le cou*-igHgnçre aussi qui est sous leur entière dépen 'outie et qu'il doit désormais leur obéir. Ils gardent avec lui un tranquille silence, mais dans toutes les occasions ils lui font sentir combien ils lui sont supérieurs en force. Ua jour l'aliéné dans son fougueux délire, accueille très-durement son ancien médecin lors de sa visite, et le barbouille de saletés eb d'ordures. Un des Pages entre aussi -tôt dans la chambre sans mot dire, saisit par la ceinture le délirant réduit lui-même à un état de saJet4 dégoutante le renverse avec force sur un tas de matelats, le déshabille, le lave avec «une éponge, change ses vêtemeos et le regardant avec fierté sort aussi-tôt et va reprendre son poste. De pareilles leçons répétées par intervalles pendant quelques mois et secondées par d'autres moyens du traitement, cet produit une guérison solide et sans rechuta, ̃ VIII.

Qualités niorales nécessaires pour diriger tés aliénés convalescens et accélérer leur rétablissement.

ïi'gipoir très-fondé de cendre à la société


des hommes qui semblent perdus pour elle, doit exciter la serveillance la plus assidue et la plus sur la classe nombreuse des aliénés convalescens ou de ceux qui «gai dans leurs intervalles lucides classe quroa doit isoler avec soin dans un local particulier de l'hospice, pour éviter toutes les causes occasionnelles deî rechutes, et les soumettre à une sorte d'insdtution morale propre à' déve- lopper et il fortifier les facultés de l'entendement maisque de circonspection, de lumières et de sagesse pour diriger- des hommes en général très pénétrans très -ombrageux et d'un caractère très irascfble comment les soumettre à un ordre constant et inva-' -viable, si on n'exerce sur eux ub ascendant naturel par,les qualités physiques et moral les plus rares? Ce sont-là des maximes fondaamentales que j'ai développées avec -éten e dans la deuxième section de cet ouvrage^ est je me confirme de plus en plus dans ces prie- cipes en les retrouvant en vigueur dans un des hospices d'aliénés les plus connus de l'Europe, dans celui de Béthl6em. « C'est lin objet très-important, dit Haslam, de (1) gagner la confiance de ces infirmés, et d'exciter en

(t) Observations on insanit;r on .etc. B;r


».,eux des sentimens de respect et d'obéissance, p ce qui ne peut être que le fruit de la supériorité du discernement, d'une éducation La sottise, l'ignorance et le défaut des prïn» cipes soutenus par une dureté tyrannique, peuvent exciter lactainte, mais ils inspireront toujours le mépri9, Le surveillant d'un hos» pice d'aliénés, qui, a acquis de l'ascendant » sur çux, dirige et règle leur .conduite ¡¡ son, » gté- il doit être ;doué d'un caractère fermer ». et déployer dans l'occasion un appareil im» > posant de puissance il doit peu menacer f Bîl^ejcécuterV et, s'il est désobéi, la puni, y tiQû doit suivre aussi-tôt r c'est-à-dire une ^p ^|çlosion étroite. Lorsque l'aliéné est ro+ buste jçt plein de force, le surveillants de se faire seconder ,par plusieurs » hommes pour inspirer la crainte et obtenir » sans peine et sans danger une prompte '̃> obéissance ». Le même auteur n'en proscrit pas moins tout acte de violence, toute punition corporelle, car si l'aliéné est privé, des fonctions de l'entendement, il est insensible lapmiition et c'est alors une cruauté absurde; il conçoit un ressenti- ment profond de la peine qui lui est infligée" Ct son délire se renouvelle -ou s'exaspère.


"Exemple propre à faire voir avec qùèltt 'attention te caractère de 'étudié pour le ramener à ta raison.

Un homme /dans la vigueur de rage, ren- fermé à Bicêtrer croit être roi et «"exprime toujours avec le ton du commandement et de l'autorité suprême. Il avoit subi le traitement ordinaire à l'Hôtel-Dieu où les coups et les acte» de violence de la part des gens de ser- vice, n'avoient fait que le rendre plus em- porté et plus dangereux. Quel parti prendre pour le diriger? Un appareil imposant de con- trainte pouvoit encore l'aigrir, et la- condescendance l'affermir dans ses prétentions chi- inériques. Il fallut donc attendre une circons- tance favorable pour avoir prise sur un caractère aussi difficile, et voici celle que 1 hasard fit naître. Un jour cet aliéné écrivoit à sa femme une lettre pleine d'emportemena, et l'aecusoit avec amertume de prolonger sa dd- teation. pour jouir d'une liberté entière; 'il la menacoit d'ailleurs de tout le poids de sav^Q- geanee. Avant d'envoyer cette lettre»' il en fait lecture à un 'autre aliéné convalescent qui improuve ces emportemens fougtfeaï et lui reproche, avec le ton de l'amitié, de cher»


cher à réduire sa femme au désespoir. Ce con8eilsage est écouté et accueilli; la lettre n'est autre, pleine et 4'égà^f* Le surveillant de l'hospice (Pmsin), instruit de cette (Joèilité aidés remoBtranies amicales y Voit d'un change. il se- hâte d'en profiter, se rend dans la loge de l'aliéné pour «'eûtïetèniravec kii,oet il lé ramène par degré AU principal objet de sonxlélirei «Si vous êtes dit -il comment ne faites votre détention, et pourquoi > restez t-vons confondu avec- des aliénés _de » toute' espèce'»? Il revient les1 jours suivans ï'étotretBnir ainsi avec lui, en prenant le ton de l'amitié, il lui fait le ridicule de ses prétentions .exagérées, lui montre un autre aliéné edndepuis long-temps qu'il étoit resuprême, et devenu un objet Le maniaque se sent d'abord ébranlé, bientôt il met en doute son titre de .souverain, enfin il parvient à reconnoître ses une quinzaine ;de jours que s'opéra cette révolution- loorale si inattendue, et après quelques^mois d'épreuve .ce père Respectable a été rendu à sa famille.


.-> • .i,,f,.Yir> W< La ricej si naturel» la Breveté dis*paroisbent ïh soîitiTïfr, applique» exacts amoureux de« 'déjà symétrie.! N'eii des alignés en cbûvalescénce Je» làngteurs d'une aliment àvement du corps et principe sur lequel la médecine et moderne soient d'un accord plusuflànitaèi.ftfa inouvement récréatif, bu un Jctxt ail pénible arrêtent •prétièniient lés congestions vers patent un sommeil assourdi parles 6ri? d'extravagaûcé aliéné y oR Nii ;p'r6«ffà 1 un travail champêtre conforme & Ses goûts, et dès je lui sans obser- ver aucune confusion dans le* idées:, ftien n'étoit plus digne de renlarque ique le calme et là tranquillité qui régnoft dan« l'hospice des aliénés de Bicêtre lorsque des


au plus grand nombre trn travail manuel qui fixoit leur atr tention et les attachoient par l'appas d'un léger lucre., C'est pour perpétuer ces avantagé» et pour améliorer le sort des aliénés que je n'ai cessé1 àe faire vers cette époque le* réitérées pour obtenir de l'administration un terrein adjacent pour le faire cultive* aux aliénés convalescens et accélérer leur rétablissement. Les orages de la révoluprojet et j'ai été borné aux moyens subsidiaires qu'employôit le surveilv toujours attentif à tes gens de serlès convalescens ( 87). Ces pritfencore dû concierge de la maison des fuùs d'Amsterdam. (1). Ce seroit

< ( l) dit Thoom, qu'une maison qui Irënfenne tant de monde ait si peu de gens de service k •es gager. Je n'en vu, que quatre & cinq de permanente tons' les mitres soutins parmi ici couvalesceus qui, exOle» çt Jes discours da concierge se prêtent qüi ont besoin de tecoun, ci ils 'remplissent ce devoir avec d'auùmt plus de zel«, qu'ib ont reçu eux-m^met dis soinLsembU>tes de la part de ceux qui les oot précéda. Il n'est qtw le«ernc« languisse parce qu'il j à presque autant d'infirmiers que de malades et qu'ils sont dirigéa par un tomme de aervice affecté à chaque salle. Cette pratique


remplir l'objet dans toute joindre à tout hospice d'alignés un. vaste en- clos ou plutôt de le convertir en une sorte d* ferme, dont les travaux champêtres seraient à la charge des a1iénés /les produits de la culture serviraient à' leur consommation et à leursleurs l'Espagne qui nous donne Un«i bel exemple suivre dans un de se* principaux hospices l^s aliénés divisés dès l'aurore en diverses bandes séparées; un guide est à la tête <îe Jëur départir l'objet du Je» surveiller,; la journée tivité continuelle ou seulement' interrompue par des intervalles de relâche^ et la fatigue /amène pour la nuit le sommer Rien n'est plus ordinaire que opérées par, cette vie active, pendant que l'a- des mains

Montent trè»-mera!e Il en rétiihe que hp pauvre* «ont mieux traités, et que les dépense» de gpns de' Yice/d'ôfficieri, d'états-majors, W«it fayét para» iBou» »<mt


convalescent de à quelque objet qui fixe son

,v Ç'eglTçrs de la convalescence et aux pre,inières lueurs du retablisçepwntà se renouveler les gpilts.prii^JLJtif^ les beaux-art?;, avidité pwar |e »Cfu^sprte, de sa mëmpire, ^1 attention reprendre ses droits, régnpit noja-sei;esprit d'ordre et de justesse dans le.»


idées, mais encore un essor régulier de l'itaa* gination et des saillies très-heureuses. Je ue «etral, et quels heureux effets sur le convalescent une continuité de s ics 'dirigés suivant mes principes. Un auti'e h m~ <jiën tomb^ifens dé la ré^oiù^ôii tèhoit les ne pàrloft g^llabés de gestes les' pïuë lui rappela son ^ôèutfe^eette jouî^iic^' ^reridré A Où iqii'on^laièsoit bouleverse abandonné, et


de fïn^uenee qu'exerce de' manié sar les con*. de la nécessité de le» r et d'un aliéné connégligea de seconder les beaux-arts. et itaseflil* dèl e«t f l«jf»ârt dvunë délîctfd^ de in^^is dû i\é ^bièrit 'aatoptié de fèlè les projets et ses efforts rixes contJrtnell^ <m?:^i soii frère dont la parcimome suivant eïtëtfr dà&ka. càrriête. soht comme sAlêàé. 11 tons lés ettipettenïens de la fureur il met tout eu pièces felréstb pislêâts mois dans' uii état maniaque des le calme enfin succède et,on.


lui. donne la liberté dans f>ice son entendement étoit encore et il supportoit avec peine ptîdt d'aine vie inactive. La, peinture, qu'il avait aussi cultivée, parut sourire à son imaginât lion, et il desira de 's'essayer d'abord dan. le genre des portraits. On s'empressa de, le seconder dans son dessein, et il fit l'exqulssé des traits du surveillant et de sa femme. La ressemblance ëtoit bien saisie, mais enaom peu susceptible d'application il cfçyoit on nuage devant, ses jfiias. est il ragé par le sentiment un reste de. bon goût jadis p'uiséidaHS l'étude! des meilleurs modèles. Le talent, :quîila?«ik manifesté et sur tout; le désir 4on activité naissante j,fçt de cpa$erver a h société un artiste. Jiajbîle, nome de Bicêtre à lui ^fijaandet -un' cnlui laissant, le çhpiy, ;ner urt plus -libre encore mal rétabli ;cette,tâche au-dessus de; rse^ forces !et.,il sire que le sujet soit fix^ que même çc iaj ;en. trace un dessin correct et prop?e, à êtef -pris pour modèle. Sa. demande est éludée, et .on laisse échapper la seule occasion de le rep* ;dre à la raison. Il se livre à des .mouven$np d'ii^digaation, croit voir dans cette négligtrficf


W témoignage de mépris met en pièces ses pinceaux, sa palette, ses esquisses, et'déclare hautement qu'il renonce pour jamais à la;,ture des beaux-arts, l'émotion même est si profonde, qu'il succède un accès de fureur de plusieurs mois. Le calme renaît encore pour la seconde fois mais il étoit alors réduit i-un état de langueur et à lîne^sprte de xêvas^ sefié qui se rapprochoit de la démence. Je le fis passer aux infirmeries de l'hospice pour tenter l'usage combiné de quelques remèdes amples, et d'un régime tonique des entre- tiens familiers des propos consolateurs, quelques avis dictés par la prudence furent inutiles. Son goût primitif pour le travail et pour les beaux-arts parut perdu pour jamais. L'ennui, le dégoût de la cie la mélancolie la plus sombre et la plus apathique firent des pro- grès rapides. Plus d'appétit, plus de sommeil j i et un.:flux de ventre colliquatif mit le dernier terme à sa malheureuse' existence.

lv. XIII. %a démence peut-elle devenir pour les hos* 1 pices l'objet de réglemens particuliers ûà 'direction et de surveillance ?

La démence contractée par les événement deiifcTie/4>u par un traitement trop débili-


tant delà manier aiguë tel bouleversement des faculté* morales ou, af- fectives, qu'on peut à peine déterminer aucune règle- pour diriger ceux qui en sont frappés., et qu'il ne reste d'ailleurs aucun espoir fonde de guérison par les médicamens ou le régime moral, et physique. Comment agir sur leuç entendement puisque les idées qu'ils reçoivent par les sens extérieurs sont fugi* lives faibles ou nulles. Un flux et reflux continuel de divagations insensées les. rend incapables d'attention. Le passé est pour eux comme s'il n'avoit point existé. Nulle trace de leurs anciens rapports avec la société j nul jugement, nulle affection suivie et du* rable. La démence accidentelle est presque toujours comme celle qui vient par asthénie sénile, et. l'une ,et l'autre paraissent ihc» rables? Tous les faits que j'ai vus (Sèct. IV) semblent attester cette triste vérité. Un an-b cien maniaque, dans un état très-avanoé dd convalescence, est employé au service dans l'hospice de Bicctre, abuse de la liberté qu'on lui accorde à ce titre et se livre à différente» reprises à la boisson et aux femmes il tombe dans là débilité et la langueur t éprouve non un retour de manie mais une sorte de rêvasserie et un véritable état de démencèMelui a,i donné long -temps des soins -dans


toerie j soit par des moyens moraux, soit pas rasage des médicamens toniques. Rien n'a. paru produire aucun effet marqué et dan> l'année même de sa rechute, il a succombé à une ascite. Toute ressource n'est pas .moins vaine si l'aliéné, également affoibli au moral et au physique est tombé dans la démence par des méditations pieuses, ou des élans ex- tactiques, comme Tissot en donne des exemples dans son Essai sur la santé des gens de lettres., On peut citer encore en témoignage un fait rapporté par Forestus. Un jeune homme en- Toyé à Louvain pour poursuivre le cours de ses études met la plus grande parcimonie) dans sa^ipanière de vivre et se plonge tête baissée dans la théologie. Sa raison en est bientôt troublée, et rien n'égale le désordre et la contusion de ses idées. Bibliœ sunt in in Bibliis, répete-t-il sans durant un voyage pour rejoindre sa se précipite dans un puits qu'il trouve sur son passage.

xi y.. importance d'isoler dans les hospices l'es« nombreuse des personnes tombées dans l'idiotisme.

Etre réduit a une existence presque auto-


înatique avoir perdu l'usage de la parole? on ne la conserver que pour prononcer quelque sons inarticulés n'obéit qu'à l'instinct du besoin, et quelquefois y être insensible souvent ne songer à se nourrir que lorsque le» aliml&s sont dans la bouche rester quelquefois immobile des journées entières sans manifester aucune trace d'idées, aucune affec- tion morale se livrer par intervalles à des explosions subites d'une sorte d'effervescence puérile, et à des: emportemens d'une aveuglé colère tpur-à-tour dirigés contre les autres ou contre soi-même tel est le tableau générât qu*offrent les aliénés idiots rassemblés dan* les hospices; et c'est assez indiquer dans quelles bornes étroites sont renfermés les soins de léur surveillance; mais leur grand nombre, relativement au total des aliénés (r), exige1 que la division de l'hospice qui les rènferinè soit d'une certaine étendue, et sur-tout sé- questrée des autres espèces d'aliénation, pour leur faire éviter le spectacle dé cette espèce de dégradation de l'homme. Leur obéissance le plus souvent passive aux ordres qu'on leur donne, rend très-peu susceptible jde détail

(1) Dans le dernier recensement que j'ai fait de* aliéné* Je l'hospice de Bicêtre j'ai trouve sur 200 aliénés 5a idiots ̃ ''•


ïettï*f>ôJic& intérieure, sur-tout relativement l'exactitude du service si sujet à être fait' avec négligence ou avec une dureté barbare' par l'espoir de l'impunité* La surveillance, doit aussi exercer stlr ceux qui sont sujets à àës quintes violentes à des emportehteàsjfou-j gueux pour des causes souvent légères: mou- Temena qu'ils sont incapables de réprimer par*/ te. nullité ou le très-foible ascendant de leurs facultés intellectuelles. On voit avec peine dans une inaction constant^ ou dans une sorte d'engourdissement stupide, plusieurs de qui pourroient être utilement em^ travail grossier des mains, aune culture des végétaux ,*sous les yeux d'un conducteur habile. Réduits à une sorte.d'imiet suffit de leur dp/mgr) lut exemple à suivre et de mettre à leur actif et laborieux; ils te montent à l'instant au même ton, et sont susceptibles des efforts les plus soutenus comme je l'ai vu moi-même dans une circons-. tance particulière d'une plantation d'arbres" qui fut faite dans l'intérieur de l'hospice de Bicêtré» L'homme le plus exercé peut il. peine se livrer au travail avec plus de constance et d'énergie. Un autre objet particulier dèj^urv^iUance de celte espèce d'aliénés se rapporte accidentel à calui qui est pro-


duit par l'a.bus d'un traitement trop tant, et qui peut aboutir à une sorte d'asçè» maniaque critique, comme j'en ai donné de» exemples (24, 40, )i Les moindres signe» pre'curseurs de aes accès doivent ktre saisis avec promptitude et n'être point troublé* dan» leur marche, puisque «'est ttn des moyens les, plus constatés de rendre à la société des homme» rejetés de son sein et réduits à une nullité absolve. •*1-XV.

Les aliénés attaqués d'épilepsie dàîPtnUïts être confinés dans un endroit pàrtituUit de Vhûspict. î Peu d'objats inspirent autant de répugnance et d'horreur aux aliénés en gênerai que le spectacle d'un accès d'épilepsie; ils s'éloignent de celui qui en est frappé ou ne s'en approciaent que pour lui porter des coups meurtriers, et on ne s'empresee de le soustraire à leur violence. Une loi fondamentale de tout hospice d'aliénés doit être d'isoler avec un gain extrême les é*pileptico-maniaque$ et de leur consacrer ua réduit particulier d'autant îkieui que la vue simple deleurscontorsiong etd« leur» »ouremen8convul«if8 pout ébranler fortement, et porter à l'imitation de* hommes


imagination ardente. Les faits les plus muU tipliés attestent que la manie compliquée d'épileprâ est presque toujours incurable; et je m'étonne peu qu'elle soit exclue du traitement qu'on fait subir aux aliénés dans l'hôpital do Bethléem en Angleterre rarement permet-elle de parvenir à un Age avancé, puisquef d'auprès Êtes journaux d'observations, surmonte épilep- tico-maniaques qui existaient dans l'hospice de Bicêtre l'an deuxième six sont mortsitans l'espace d'une année et demie par l'extrême violence et la fréquence des accès. La surveillance particulière à exercer sur cette espèce d'aliénés doit se borner à pourvoir à leut sûreté en prévenant les suites des chûtes et les blessures, à écarter avec soin toutes les affec.tiens morales, vives propres à ramener les accès, à faire éviter tous les écarts de régime en prescrivant d'ailleurs un exercice de corps soutenu ou des travaux pénibles.

XVL

Police générale et ordre journalier -du ser- 4d6e dans les hospices d'aliénés.

t-. Le penchant naturel de^ aliéné» k des em- portèmens de colère > leur kcilité à donner aux événement les interprétations les plus sinistres, et à. éclater ça murmures font


sentir là nécessité extrême d'un ordre invariable _le_ service pour ne point aigrir leur, état de-là les mesures que, j'ai vu mises ri^ goureusement en exécution dans l'hospice de Bicêtre. L'heure de J'ouve$ture de» 'loges fixée suivant les variations de la saison, c'està-dire cinq heures du matin en été à Sfcpt heures et demi en hiver et toujours, dans H| même proportion avec la durée du jour durant Jes raisons intermédiaires. Attention: extrême de Sure éloigner aussitôt les ordures de la nuit et de pourvoir à la propreté des loges ainsi qu'à celle des cours visite générale du survacillant dans la matinée, pour s'assurer que rien n'a été omis ni négligé distribution du déjeûner peu après l'heure. du lever; ;le dîner onze heures précises, c'est-à-dire, service du potage et du tiers de la ration journalière du, pain 5 attention nouvelle de pourvoir encore à la propreté des loges après le repas j: troisième distribution du reste du pain et de quelques mets gras ou maigres à quatre ou cinq heures du soir, suivant -la saison clôture des loges à l'entrée de. la nuit, au son d'une cloche un prèmier veilleur mis en 4^ faire 4es rondes dant toot heure en demirheure, pour donner des secours aux. malades, et empech.ec la dégradation des;


loges par les plus et prévenir, tout événement sinistre reprise'd'un autre veilleur depuis minuit ju§qa,'aù matin pour retaplirla, même tâche et indiquer les Aliénés tombés dans 1 quelque maladie accidentelle'; dès le matin rentrée è»' fonction 'dès ?gen* de servifce > pdur pourvoir anx objets de propreté et remplis et leur pté* s^l 5suryien* unerixè entra quelque* aliénés ou tors de l'explosion subite «t inaitèndue d'un accè» ,de manie j défense service de- porter une main violente sur les qu'on les pVoroque ott qu'on les ide tactique enseignée ou plutôt indication de certaines manoeuvres adroites pour rendre vains et et l'audace téméraire dé quelques maniaque» en fureur en un mot, -'là direction générale de; l'hospice assimilée à celle' d'une» grande famille) eomposée d'êtres servile, lorsqu'ils en sont susceptibles, et con- duire le plus souvent avec douceur mais tou* jours avec une fermeté inflexible.


XVI.

Surveillante paternelle à éxetèér peut hè préparation et la distribution des alimens. L'agitation continuelle dé* aHésés, leur» mouvemëns mmculaires son iateEremptfr durant leurs accès d*extratâgaBcc <a* de foreur,. leur chaleur animale exaltée e#îa ils jouissent expliquent sorte de Toracit^ qui lent est propre, et qui quelquefois bst *i extrême y que certains d'en- tr'eux vont jusqu'à consommer par intervalle» environ deux kilogr; de pain par jour. Un des premiers objets, «ou plutôt un des v devoirs les plus sacrés de ma place, à titre de médecin en cbéf de Bicêtre ( l'aa 2/ et 3.* de la répu- bikftie), étoit sans doute d'inspecter soigneur semtnt le service de la cuisine des alieo4», et d'etttrer dans ton» les détail» économique», par eomparaison avec le reste de Jiioapke, oà |a a^at-ois trouvé <)u1lt»o«éiaiice maladresse oubli des premiers priaûpes dans ht prépara. lien et la distribution tm aliment Un examen attentif et très-sorupoleux me fit connoitvs que le* aliénés étoient dirigé* suivant des principe* ©pposé», et qu'il étoit difficile de préparer !«• alimens avec plus de discernement et une plus sage économie; c'est un témoignage honorable


<ge plus à ajouter à ce que j ai déjà dit (sect. IIe ) «uc lesurveillant des aliénés de Bicêtre. Attentioo oouHante d'avoir toujours en réserve des alimeos de la teille, pour réparer les Ticissitudes en les négligences dé l'approvisionnement et pouvoir fournir aux besoinTl^gen^ ©u ijppré>i» des aliénés} précautions de réserver et de faire cuire, dans la belle saison, des pentes potagères et de les twnserrer dans des pots de grès pour l'hiver, à titre de nourriture supplémentaire provisions des jours gras ep viande, en graisse ea substance médullaire «lesos, répartie» (i) pour les jours maigres, a6n

(t) Pour donner tmê Juite idée des soins paternels pris pair le surveillant et sa ftamtè le remarqttétal qti'ou »ervoit alternativement es ^6s et-du maigre cbàÇpe jdtir de et que lct jQm Huigres les provisions fournies à rhospice étoient fixées de manière à donne* une inFriTïe beurre ponr seire livres de rir c'est-à-dire enviroè trou livres èt demi de beurre pour le potage en in*%t£ d'environ aooaWHes, «t comme Podieue» speVcuk&n des ayprovisioBnemens se portoit encore nr cet «bfQë^ !c plas tosTefit sur cette quotité de b«W7« salé, on fsJKnt entrer piaKftme Krre de sei Que pooTOÎt être •Iota le potage, sinon une sorte d'ejw chaude et salle, puisqu'il d'y «Toit qne èevx Kvpm de beurre snr qûatre cent ivres de bouillon. Dtns les ddgustations que je faisais j'e' toîs Itffpé dVtonnement de trouver encore am bouilloB d'un>3 tome qualité. J'appris, bientôt les ressources que le •anreilknt ..voit se ménager soit par la réserve d'uq peu


de rendre ce potage beaucoup plus riourrî$kant>î méthode* pleine d'intelligence suivie daÂs^îa dire proscription de la routine ordinaire ttes qui consiste à éoumettrfe à une. ébullition forte et soutenue^ à fibrineusé, et empêcher le dégagement de la gélatinel Lebooilten est toujours préparé dès le matin du précision la quantité du liquide aux besoins dé l'hospice l'ébulhtion n'a lieu que pour enlever ce q<Von appelle l'écume du pot ou les par on ôte alors le bois et on fait une safte de fpur avec des briques autour de la m«mite pour soumettre la viande à, une' chaleur constante et soutenue un peu au-de?-

de viande et de plantes potagères de h mettant a profit les os réserves qu'on ou dont on faisoit un objet de écrasant et en les dépouillant; de la tiennént en abondance. La manière de préparer le potag* au riz n'étoit pas moins judicieuse; au lieu de l'inonder d'eau on n'en naettoit qù'une petite quantité, et on attén- doit qu'elle fât entièrement t absorbée pour en mettre dé nouvelle qu'on faisoit chauffer dans un vase 'séparï, et c'est ainsi que, par des allusions successives, la caisson ëtdîl eompleltéo.


degré de faisant dissoudre par degrés la gélatine dans le liquide, produit un potage et salubre. on ëu sâge lui eut hospices cette nndigènt publique. Il de faits- dont oculaire, souvenir douloureux pour J'homme le calculant sagement rationpain de ceux de à sous l'Assemblée consti-


tuante(30), et j'avois vu pendant deux année» les avantages de cette disposition salutaire. Je cessai d'être médecin de cet hospice, mais dans une de ces visites de bienveillance que je tendois de temps en temps aux aliéné» (4brumaire an 4), j'appris que la ration du- pain avoit été réduite à sept hecto et demie et je vis plusieurs des anciens convalescens retom- bés dans un état de fureur maniaque, en s'é» criant qu'on les faisoit mourir de faim; 'les progrès délétères de la disette furent encore bien plus marqués dans la suite, puisque la ration du pain fut successivement portée à environ cinq, quatre, trois, et même deux hectogr., en y ajoutant un léger supplément dé biscuit, souvent très-défectueux. L'effet fut tel qu'on devoit l'attendre pour les fuite» et il a été constaté que pendant deux tnois seulement ( pluviôse. et ventôse an 4) la nombre total des morts daos l'hospice 'des aliénés, a été de ao, tandis qns celui de l'an 3 en entier n'avait été que de 17. Résultat analogue mai» encore plus prompt et plus déplorable poar let aliénées de la Sfclpètrifere, puisque dans li cours de brumaire de l'an 4, la (r) Mortalité

Je" fus chargé à cette époque, par facbnidisf ration dt rechercher les de cette mortalité <f après me eb-


fut de par la fréquence extrême des flux de vendre colliquatif» et des dissenteries. Auroit-on à gémir sur ces événemeos funestes si les ressources des hospices avoient été fixes et invariables.

jerration eiacte des maladies régnantes, et voici qu'elle riot bi conclosioH de mon rapport.

«Je pense qu'on doit principalement attribuer cette mor- » talité la disette qui a régné pendant le printemps et ̃ l'été dernier dans la section des aliénées. En effet avant • le premier germinal chaque aliénée avoit une livre et «'demie de pain par jour, et on en accordoit cent livres » pour la soupe de tout l'hospice. Au premier gcrminallea • cent livres furent supprimées et la ration du pain dé • chaque folle fut livre jusqu'au t5 du même • mois. Depuis le i5 jusqu'au 3o la ratioe ne fut que de douze «n^es. La diminution fut encore portée plus loin » lus huit premiers jours, de £Jpréal, puisque la ration du » pain n'étoit que de huit onces. A cette époque %p acdû biscuit de mer pour la soupe mais on'rëlran-L • cha sur tout l'hospice âeaxcéat livres de pain, ce qui ̃ rédoisit la ration ordinaire six onces. Lorsque le bist cuit fut supprimé le premier th«rmidor, en revint à la ration de douze onces de pain. On connoit la voracité des aliénés de l'un et l'autre sexe. La disette a donc porté principalement sur l'hospice des aliénés et les suites «ont été des flux de ventre séreux ou des dissenteries • funestes».

Ce 27 brumaire an 4-


extrême à mettre dans les aliénés du dehors. C'est un grand soulagement dans presque toutes les infirmités humaines que de voir des et de ses amis et de ses proches et où queQtré de sa famille et livré gens de service qui ne l'approchent qu'avec une durété repoussante. Pourquoi faut-il faiti une pour à une sorte ce raison il le$ Aliénés ne presque jamais au sein de leur a formé en Angleterre, extrêmes aux entrevues 'des anciennes relations il ne les accorde que très-rarement, et seulement dans certains cas à titre d'encouragement et de récompenser on remarque même que les étrangers dont l'isolement est le plus complet guérissent le plus facilément. Dans l'hôpital de


|nV un billet d'entrée est indispensable- ment nécessaire pour les étrangers et lors de l'admission d'un aliéné on accorde à la fa!Aille' une autorisation pour lui rendre seulement deux visites par semaine. Eh France, on a senti aussi la nécessité de faire cesser. l'entrée indéfinie des étrangers et des curieux dans les hospices d'aliénés et pour être introduit dans celui de la Salpêtrière il faut une permission expresse. Pourquoi ces mesurer de prudence, ont -elles été toujours, mises en, oubli dans l'ho?piçe de Bicêtre où rien ne limite les visites à rendre aux aliénés? Combien on est affligé de voir ces infortunés servir de spectacle et d'amusement à des personnes indiscrètes qui souvent se font un jeu cruel de les aigrir et de les harceler. J'ai vu une fois un aliéné au déclin de son accès se porter'au plus haut degré de fureur et de violence contre un mauvais plaisant qui le povpquoit. par la fenêtre de sa loge. Il retomba dans son premier état et cette rechute a duré plus d'une année. Je* puis citer encore. Un exemple plus déplorable de ces visites inconsidérées. Un négociant étranger tombé dans l'aliénation par des chagrins profonds «t la perte de sa fortune, avoit 'cté transféré- à Bicêtre après le traitement ordinaire de, l'hospice d'humanité le rétablissement de sa.


raison par le traitement moral faisoit dej progrès rapides, et j'ai eu avec lui des entre- tiens suivis, sans appercevoir' le moindre trou- ble ou incohérence dans les idées mais tout change dans quelques jours 'il apprend que s.es associés s'étoient emparés d'un certain mo- bilier qui lui restait et une femme a mette l'imprudence de le venir voir avec des aju$-> temens qu'il ne pouvoit méconnoître pour lui avoir appartenu il jette un profond soupir, et tombe dans une mélancolie de consternalion qui l'a mené par degrés à une démenée eomplette et qui est maintenant regardé* comme incurable.

XX.

Conformité des principes dtablis en Angleterre et en .4'rance sur la nécessitéd'ouYrir des asyles publics aux aliénés. J'aime à trouver la plus grande çonformit6 entre les résultats des observations faites en Angleterre et en france jsar la nécessité de rassembler les aliénés dans des asyles publics et particuliers pour rendre lorsqu'il est possible leur guérison solide et durable. L'aliéné, dit Haslam dans l'ouvrage Anglois, déjà cité, doit être éloigné du sein de sa famille, au sein de laquelle il vit toujoutrs agité et on doit le


itnfermer dans un lieu de détention aussitôt que sa 'maladie est déclarée; l'interruption de toute communication avec ses proches la privation des personnes accoutumées à lui obéir, et l'idée d'être sous la dépendance d'un étranger, et de ne pouvoir donner un libre essor à ses caprices, donneront sans cesse de l'exercice à sa pensée, s'il en-est susceptible. L'expé- rienceapprendque les aliénés ne guérissent pres. qtte jamais sous la direction immédiate de leurs amis ou de leurs proches. Les visites mêmes de leurs amis, lorsqu'ils sont dans leur délire, aug. mentent toujours leur agitation et leur caractère indisciplinable. C'est un fait très-connu qu'ils sont alors beaucoup moins disposés à mal accueillir les étrangers, que ceux qui ont été l'objet d'une liaison intime. Très-souvent des aliénés qui étoient furieux et intraitables au sein de leur famille ,'deviennent dociles et calmes lors de leur admission dans hospice de même que certains d'entr'eux qm paroissent rétablis et mener une conduite régulière pendant leur détention reprennent leur effervescence bouillante et leur délire en rentrant prématurément au sein de leurs familles. Cependant, dans les progrès de leur convalescence, quelques visites par intervalles de la part de leurs amis semblent avoir la plus heureuse influeuce elles les consolent et leur


ouvrent pour l'avenir une nouvelle perspective d'espoir et de bonheur. r. XXI. -•;̃'̃

Loifonjamentale de tout hospice d'aliénés celle d'un travail mécanique.

Ce n'est plus un problême à résoudre, c'est le résultat le plus constant et le plus ^nanitne de l'expérience que dans tous les asyies pu-, blics comme les prisons et les hospices, le plu9sûr et peut-être l'unique garant du matintien de la santé des' bonnes moeurs et de l'ordre est la loi d'un travail mécanique raigoureusement exécutée. Cette vérité est sur-.tout applicable aux hospices des aliénés et je suis très-fortement convaincu qu'on ne peut faire un établisseme de ce genre durable, et d'une utilité soutenue /?H ne. ose sur cette base fondamentale. Très-peu^aliénés même dans leur état de fureur doivent être éloignés de toute, occupation active comme je m'en suis spécialement assuré et quel spectacle affligeant que de voir dans tous nos éta-: blissemens nationaux les aliénés, de toute espèce, ou dans une mobilité continuelle et vaine s'agitant sans, aucun but ou tris-. ° tement plongés dans l'inertie et la .stupeur. Quel moyen plus, propre d'entretenir en eax l'effervescence t


^effervescence de l'imaginatioa, l'habitude de* emportemens fougueux, et tous les écarts d'une èxhaltation. délirante. Un travail constant change au contraire la chaîne vicieuse des idées ,fixe' les facultés de l'entendement enleur donnant de l'exercice entretient seul l'ordre dans un rassemblement quelconque d'akénés, et dispense d'une foulé de règles mi- HUtieuses et souvent vaines pour maintenir la. police intérieure» Le retour. des aliénés convalescens à leurs goûts primitifs, à l'exercice 'de leur profession leur zèle et leur persévérance* ont été touiours pour moi le sujet d'un bon augure et de l'espoir le,plus fondé d'une guérison solide. Mais nous avons encore à. envier à une nation voisine de la .nôtre un exemple qu'on ne sauroit trop faire connoître: cet; exemple ce n'est point l'Angleterre ni l'Allemagne qui le donne c'est l'Espagne. Dans une de ses villes ( Saragosse ) existe un asyle ouvert aux malades et sur tout aux aliénés de tous les pays, de tous les gouvernemèns de tous les cultes, avec cette inscription simple Urbis et Orbis. Un travail mécanique n'a point été seul l'objet de la sollicitude des fondateurs de cet établissement ils ont voulu retrouver Une sorte de contrepoids aux égaremens de l'esprit, par l'attrait et le charme qu'inspire la culture des champs


par -rinstinct naturel qui porte l'homme 5 féconder la terre et à pourvoir ainsi à ses besoins, par les fruits de son industrie. Des le ma- tin on les voit, les uns remplir les offices serviles de Ïa maison certains se rendre dans leurs atteliers respectifs le plus grand nombre se diviser en diverses bandes sou* la conduite de quelques surveillant intelligent' et éclairés se répandre avec gaieté dans les diverses parties d'un vaste enclos dépendant de l'hospice, se partager avec une'sorte d'ému.lation les travaui relatifs aux saisQns cultiver le froment, les légumes, les plantes potagères, s'occuper tour-à-tour de la- moisson-, du treillage, des vendanges de la cueiilete des olive-s,,et retrouver le soir dans leur asyle solitaire le calme et un sommeil tranquille. L'expérience la plus. constante a appris dan* cet hospice-que c'est là le moyen le plus sûr et le plus efficace d'être rendu à la raison et que les nobles, qui repoussent avec méprit et hauteur toute idée d'un travail mécanique ont aussi le triste avantage de perpétuer leurs éeart» insensés' e^ leur délire*


.SECTION VL

Principes du traitement médical des aliénés.

iFom les livres de Médecine me'ritent'ih la censtire sévère des philosophes ? de médecine s'écrie Broutes* » quieu ces .monumens de la fragilité de la » nature et de la puissance de l'art, qui font »; trembler quand ils traitent des maladie » même les plus légères, tant ils nous rendent b la mort présente mais qui nous mettent » dans une sécurité entière quand ils parlent de la vertu des remèdes comme, si nous » étions immortels ». Ce trait d'une fine critique, si digne d'être appliqué a une foule imJaiensç d'écrits sur la médecine, qui ornent ou surchargent nos bibliothèques, peut-il ne point j»e.-jÇf!i:racer j à la mémoire lorsqu'on entend les ouvrages sur la les. termes vains ,<£ intempérie du cer»


leur évacuation, au. siège de la~ matière peccante de sa prétendue révulsion ou répulsion, etc. Xes mêmes réflexions philosophiques ne sont -elles pas justifiées par Va long recensement de traits *de' juleps y d'éfôctuaires de po- tions d'épithèmes etc. destinés à triompher de l'aliénation mentale ? et que doit-on penser de la loi si rageusement observée jusqu'à nos jours des saignées répétées sans distinction des causes excitantes, des variété» duseleètde la constitution indi^duellèy de$ espèces diverses d'aliénation et du -période de la nialadie? Mais faut-il confondre le» ré* wiltats vrais de l'observation ayee les écarts d'unedoctrine qui tient aux préjugea à l'esprit d'hypothèse, au règne du pédantisme fet do l'ighorance l'autorité des noms célèbres? • Les opinions en médecine distinguées de là marche sévère de V 'observation.

Un déluge d'écrits fastidieux et de compilt-tions vaines, le langage ridicule de l'école et la fureur de tout expliquer, sont fié» aberf#- tions communes à presque toutes lé* scfeiïces1, doctrine déïtë*-


au jugement de plus sévère y n'a-t-ette peint des son Arceau,, de iamfafehf la plus circonspecte, d'une il o*rigoureuse, et qui peut refuser Ce qu'ont écrit sur quelques, auteurs anciens, comme porteplus'épure de.lVsprit auteurs, Vale* leurs explication» scientifiques et précieux ils nous ont transmis sur des Académies les .ouvrages périodiques, les recueils particuliers Périar: en Angleterre, çt Uaughfait des essais de quelet ils .montrent assez reçKerje suis, étend encore plus de la science^ et fait voir dans renfermée la prescription des médicamens puisque souvent une méthode expectante, secondée par le régime moral ou physique, peut suffire, et que dans d'autres cas le mal est au-dessus de toutes les ressources teUe est donc la tâche que' je me


suis proposé de remplir daas l'état ketiaet'âè nos connoissances. Donner la plus1 grande iin.portance: à l'histoire de et faire une distinction sévère de ses diverses espèces, pour ne point tenter inutilement ou diriger au hasard le traitement, ir#ppêJefjà. des règles précisé* la direction et antérieure des pensionnats ou des hospices d*â>Jiénés puisqu^il est comme traiter avec succès au sein de Jeortfariiifies) tions locales propres à la' diètrÎDtitîdii'iiiétÈodique de ces inffïnes placer dans le et phikntropiqBes de la maintien le plu» sévère Indiquer les reittèdes simples la maladie, l'espèce d'aliénation sen assurer le Succès àrifiërTer pour des casqu'ici comme incurables, l'einpîdraè%rerfâînk remèdes actifs., que d'kuti'és pourroient rendre supeïfius,


mélancolie irès-souyent difficile variété ̃ de moyens à mettre C^ seroît un fond inépuisable d'historiette |>lus ou moins piquantes que le rapprochement des observations particulières rapportées par les Médecins^ sur les lésions de rimagination des! mélancoliques, sur les illusions qui les dominent, et sur (i) les expédiens plus

(i) Parmi tes mélancoliques les uns ont cru avoir la tête remplie d'âne matière pesante d'antres se sent ima- desséchée. Uri d'eux croyoit avoir etf empâtée par mordre d'un Son médecin, Phibdotu»; puariiii persuader le contraire, fit construire uabopnet de ptonib qu'il lui fit porter et dont lape«anteur extréme( servit à le convaincre que sa tête étoit encore sur ses épaules. Un homme mordu depuis quelques jours par un chien inconnu, se persuade qu'il est enragé, :et assure même un jour son frère qu'il est dominé par le désir de le mordre ce dernier feint d'entier dans ses vues, mais il hn' répond qu'à l'aide de certaines prières ou formules k curé peut parvenir facilement à le guérir. Le prêtre l^e seconde dans cette heureuse supercherie et le mélancolique crcdule ne doute plus de sa guérison; ces moyens moraux sont secondes par l'usage d'une boisson prétendue anti-hydtophobique. D'après l'expérieticeja plus constatée l'illusion se dissipe et il ne reste plue rien de l'idée exclusive et dominante de la rage.


ou moins ingénieux, qw'fn a tenté» pour kt guérir. On regarderoit même ces faits comme des contes frivoles, si les hdspîees ne forn-nvl- Joient de pareils, exemples d'autant plus saillans, qu'ils sont souvent moyens que peut est dans l'extrême intensité nient) que 9e qui même avis que le mélancolique if se complaît dans sonidée?V eut-on lé coatrarleVjiï s'einporte? $pn état sique? Il peut céder quelquefois aux évacuant, mais très-souvent ja àéb^ité l'augmente et Vjegsaçpère. Ce combinant l'usage du qu'on remédie à la l'atonie et un âbbattement Fériar en dpnpè des exemples, d'une ji^i, -vient Nécessaire. Feriar consul té. p^r d'un jeune homme tombé dans tag pin» profond® mélancolie, fait diverses questions relatives à ses causes^ il apprend que, depuis plusieurs années, le malade et oit sujet, au printemps., £ pe éruption herpétique partie du dos en s'étendant jusqu'à l'épauif^


pr&swit un téton à la nuque; du .ivoivjfeipff, fji il s'établit un écoukmeQt d'un© dès -lors rc^ -comi^jk. :iATr-ii V? par moyens jnpraux et sur-tpuj; paç «^e qu'on peut ^irç uaç diversion idée$ o^ m^çaq çhapger leur.rou^ ;̃ .{ fagei^ent et la de suspect dans dont il s'exagère le dlttïger, il se je lire un jour chez lui tout


tremblant et dans une sombre eonsteTnati tf? plus de sommeil, le travail, i! fifeàit -j^it m croire üné victinte àêeoiïéëk la mort 'est ]èë4w ghé eonime tombé dans l'égâremfcnt et transfert Blbétre, après à pér^r par la tout nuit et jour, il ttt 'ÔBtiiv'âê répé*téii)qu1îl Ht prêt de sùbir son'sort, puisque rien ne peut Yj soustraire. Un travail assidu et l'exercice de •a proftssiori (il étoittaillç»ir dire^tlop vicieuse de ses idées j'engageai l'admii iîrëpafëF'lés vêteiflén»^ Hospice. Rien n'égale"' Son zèle et ion déur2p6dr se rendre utttfe rappellent sa prétendue et IKt^iiioigne un difcfr fâitïêmé de l'avoir a% pre^ àeîxii. Ce réteil tië'sa «efisibilitié me f*r Trbît du plus heureux augure j je encore cette jouissance. Rien ne semble alort manquer à 'Ses desirs il se livre au trarail


toujours a?ec un nouveau courage, et U ne téiiWde' répéter que son entant qu'il avoit totA jours auprès de lui fait le bonheur de sa^vie1. Six ÉSèis «'écoulent sans trouble et sans accident pïhais durant les chaleurs du mois de appercoit de nouveaux préde sa mélancolie y pesanteur de tète, Ttoâlèirr des aif rêveur et taciturne, ou plutôt éloi'gnettf*ïiï|)ôur son enfant qù^il semble repousser obstination invincible à vouloir rester cavâhi itir le pave de sa, prétexte qu'il 'De doit plus songer ïju%ÏUbi* «on arrêt- de Morti ^J'abaBflonhai à Venait d'êtr« utile à cet invoici quel fut l'expédient que je mis cours, de l'année. Le surveilfut une certaine époque Uhe préterise J'endroit -k ~M®ètïç ftoor prendre 'de* înformatitthà sur -«fc p&at ï'à^uitter 'ètl étoït et je principal l'air tef/htë grave'et le plus 1m- l*àuforité:, :se Tangent autout étfont le mélancolique.


Qn- l'interroge «ur .sa. profession, antérieure, les journaux dont ilture,{avorite, son, patriotisme.porte tout ce qu'il $ dit, tout ce qu'il a provoque son jugement définitif parce qu'il ne se croit point coupable. plus fortement son imagination, au petit comité prononce à hautetence suivante vant les t ^ft lui que Jle$ jdç jtoute Intentée r J'ét comnie genre j? jugeons retire a été des plus; profondes. vans, il ne demande plus que de


travail, et ce qui fat encore du plus heureux aug«r©, il sollicite avec toute l'expression de' la sensibilità le retour de son enfant; l'impuleionetoit donnée, il ne restoit plus qu'à la soutenir par un travail constant du corps; mais* il étoit entièrement perdus de ses membres; pat l'habitude et l'obstination de rester cons:tammeht couché sur le pavé humide l'inactioà reproduisait bientôt les traces de son an- ciea délire, ce qui fut encore favorisé par l'imprudence qu'on eut de lui indiquer comme une simple plaisanterie la sentence définitive qu'on lui avoit prononcée au nom de l'Assem· blés nationale. J'ai regardé depuis cette époque «ob état comme incurable.

i --xi'>. ̃ V •

'^rt êe contrebalancer les passions humaines les' unes par les autres, partie importante de la médecine.

'̃•Le principe de la philosophie morale qui apprésid non à détruire les passions humaines, tai&h les opposer l'une à l'autre, s'applique légalement à la médecine comme à là poliii^S1 est ce n'est point là le seul exemple -fhi -e®fltact de l'art de gouverner les-hommes et d«t les guérir de leurs infirmités la diffé.rente même l'il en est une tourne à l'avan-


tage de la médecine qui se place au point de vue le plus élevé considère l'bomioe en ltù-même et indépendamment de nçs insti- tutions sociales et ne voit souvent d'autre remède que de ne pointçhansde la nature, ou de par des affections homme tombe dans la mélancolie et le; dépé- rissement par le-$ contrariétés d'un amour mak heureux. Aretée, consulté ne trpuve d'autf* remède que dans mélancoliques j et Foreatus recpnnoit <un« continence fo?cé0 comme, propre à p?oduire une aliénation mentale Jamais que de saga- cité, que de finesse, -que d'habileté pour découvrir quelquefois une affection concentrée, et sur laquelle le malade cherchera nous dpn> ner je change. Gàlien (i) et Erasistrate ,h) en ont donné dès' exemples si frappaqs et si connus qu'il suffit de les indiquer. Ësf-oa consultétiens spasmodjques c'est presque toujours rgr^pe, et; peu $près dams. un§

(t) Mb. dd


ou moins profonde c'est ce qu'un médecin a ingénieusement appelé une ambition rentrée* Cen'étoit point des bains et des douches, c'étoit un brevet de capitaine qu'il falloit donner au militaire monté le premier à. J'assaut lors de la prise de la Bastille et renfermé ensuite comme aliéné à Biçêjire, f Quelquefois une circonstance favorable, fait naître une passion nouvelle, et la mélancolie est guérie. Un riche négociant éprouva un revers facile à réparer, mais son imagination en est si profondément afleçtée qu'il se croit désormais dénué de toute ressource et condamna 4 mourir de faim on a beau. lui rappeler qu'il lui reste encore une fortune im- mense et lui étaler toutes les richesses contenues dans son coffre-fort ce sont à ses yeux de fausses apparences, nante de;son extrême pauvreté l'emporte. On touchait alors à l'époque des orages produits en Allemagne par la religion réforni^e et ce <çjue le* médicamens ou les moyen» les p|u$ «dcpiU prescrits par, ForesJLU* n'avoient PU produire, fut Veffetdu *èle le plus fervent ipélancolique. se livre nuit et jour, au travail et il effort^ »i extrêmes par ses discoui;f. et §ei pcendre > déjens^ du saç^c^ do la messe qu'il jBmtpax çtre entièrement guéri 4e sa. mélancolie.


le'' chant au suicide peut* il céder à une on vive

Inexpérience a constaté l'effet de quelque^ iéitiècfèji simples pour ptéVenir le retour des accès' inélançoli^ues qui Conduisent au ïai» cide niais -soutent aussi elle a montré leui? insuffisance et en même temps Pavàntag|ë d'une émotion vive et profonde pour produire un ch&ngeîHent solide et durable. ? Un' ouvrier livré à un travail sédentaire; i vînt fti6 consulter vers la fin d'octobre ^3 j sur' une perte (l'appétit une tristesse excesâive et sans cause connue; enfin un penchant in- surmontable d'aller se précipiter dans la Seineï Des. signes non équivoques d'une affection gas- trique font prescrire l'usage de quelques bois* Sons Détachantes et pendant quelques jour* celui du petit-lait le Ventres devient beau- coup plus libre et le mélancolique ttès-]péu tourmenté de ses idées de destruction pendant l'hiver, en est exempt pendant la belle «ai* sQn, et on regarde sa guérison plette j lmais vers le déclin de nouveau retour des accès, voilé sombre et rembruni répandu sur toute la nattire, im- pulsion irrésistible vers Id Seinç pour yter-


Ruiner sa vie j il dit être seulement retenu ai•iant et wte; épouse qu'il chérit avec tendisse. Ce combat intérieur «sUfeles, seatimeni de |a «atture et Je déUrie'filéiïétiqttejqoi l'aime contre *m d^ durée; oaieut biebtôt la preuvet4i<|»ç qu'il funeste ^t r, iboiinrae dei des excès et l'autoiuae-ite«te94e»i©ret souvent un Wcfcôix propres a ^e donner la mort. fa\tsa et la résolution iiïébranle terme dé «a vie. Il choisit de la-nuit, et se rend des ponts de ce^fce capitale pour se préTamise j J»ais au moment de des vqRuw J'attaquent pour lui ses ressources,-qui étoient trèsnulles il 8'indigne il ? iaii des efforts extrêmes pour 's'arrac6er de .ïéuïa mains non sans éprouver la frayeur la plus vive et le plus grand trouble. Le combat cesse et il se produit à l'instant une


;aorte de révolution dans l'esprit du mélao* colique; il oublie le but primitif de TeHeotchex lui dans le qu'auparavant, ttai&«ntièrement exempt de '$eè projets «Iniarrei; de suicide. Sa guérôon a ^të à complette que rësidant à Paris (i) de. puii dix an* et Bouvent réduit à des moyen» •précaire» d*exiateiice y il nJa plus éprouvé Se ue vésaaîe -mélancolique qota cédé & Hmpression d© terproduite par une attaque imprévue.

au cehu 'd'un horloger par par un berger.et soigné; la de la, blessure fut opérée ,mire-: soit la; soit toute autre aucune trace de desis de se cxeyple est loin d'être digne d'imiter,, pas moins qu'une frayeur subite ou une ct peuvent changer la qui porte l'homme an suicidé;.


maniaque sans délire peut -elle Bie?! n'empêche d'employer souvent en médecine de» remèdes superflus et on voit tou» Jour» les bommea superficiel» s'acquittef digue*ment de cette tâche. Je puis citer pour exem- ple le traitement médical de M manie > qu'on fait consister dans l'usage répété de» bains, de« douches des saignées multipliées des antispasmodiques donnés à forte dose, quelle que soit la cause quelle que soit l'espèce de l'expérience que le: régime moral ou physique suffit pour là guérir Il en est autrement de la foreur maniaque sans délite qu'on désigne dam les hospices sous le nom, de folie raisonsoit lorsqu'elle est continue est périodique et sujette à des retour» réguliers indépendans de Tordre des saisons i) c'est uoe de celles qui m'ont paru les plus rebelles aux. moyens ordinaires même à l'usage des remèdes les plus énergiques Un de ces aliénés a resté près de huit année» dans la plus étroite réclusion il s'agit- toit isans cesse criait t menaçoit et mettpit


tout en pièces lorsque ses, bras étoient libres j «ans manifester la tnoindre erreur d'imagination, le moindre écart dans ses jugemene, ses raisonnemens, D'autres aliénés, sujets à des accès périodiques extrême violence, sentent l'approche de leur invasion avertissent de la nécessité urgente de leur réclusion, annoncent le déclin et la terminaison de leur effervescence emportée, et conservent la mémoire de leurs écarts durant leur» intervalles de calme. Une considération fondamentale et propre à éclairer île traitement, c'est que l'époque du retour! des accès retardée, d'autres fois très-xapprocbée. J'ai ':VU: des intervalles de calme avec des accès de six mois de, durée cette succession a eu constamment aliénés jusqu'à la mort et un .quatriènwr est tombe dans une marne continuée. par3effet d'un chagrin délire, mais possédé d'une gée contre lui-même, jouissoit d'un état.tranC[uille pendaut onze mois et demi de J'année, jet restoit quinze jours dans une, sorte de fureur qui le portoit à se déchirer et à se détruire. Cette espèce d'aliénation a été.jencote .marquée surïiodiques des accès à (les époque*» variables et


«ans atteinte règle fixe. Mai? à travers toutes ces variétés une choit tout ceux que j'ai observés caractère ombrageux etcauses lés plus légères. C'étoit quelquefois ta méchanceté la plus rafmée, ou l'instinct horrible des tigres et des bêtes fé- roces. G*est contre "une "manie semblable'/ represque toujours terminée' par une mort prématurée,' que la' médecine doit mettre en usage sefe les cliques, 'comme l'opium, le camphre; à haut» l'eau5 froide, ou ce qu'on appelle bains de surprise, Tes vesicatoires le moxa!, des fortes l'opium et du j'attends peur les rendrebUssement d'un traitement méthodique1 de» aliénés dans les 'hospices. Idée qu'on- doit se former des prétendus possédés du démon» Une croyance aveugle dans laidémonomanie ou les prestiges du démon, doit


dans tes écrits de Wierus (i), publié* <vtenfe t« c'étoit-là des erreurs du temps qu'il Faut par- formules des exorcismes lé don de prédire au démon, les toiuis iperfîdea et. malins qu'il a: joués en prenant la* forme humaine les traits des personnages célèbre» en divers-lieux pour «e mon* tjfer $ur la terre; «Qu'un homme, difc le fudidéchire Ses vêtement et marcher de terreur tout ce qu'il qu'il se »: fondes blessures, qull 'soit si furieux ^ju'U chaînés les solMairèsl «fe qUll ^erre sur les tombeaux, qui! 3»r*]Bt?pO88édé ce ne x réduit tout ce 3^ inoniaqués dans les livres saints». Il ne faut d'ailleurs qu'entrer dans -les, hospiceé d*insensé* p%ur réduire à leur juste valeur toutes c*» pré- naircs des mélancèiiqiies «u des maniaque.,


!mères aux esprit fables, que.la. aianieW» bat entremsagc de la raison;et une impulsion^ aveugle axix actes, les. plus, féroces, res.erciçe « ¡libre. à» fonetiona.de et le plm haut degré de bo*ileter*e*nent de^ fi^oH^ »ffectives. Aussi cbercheroitrJW en vair. ap pliquer cette espèce de manie le* rè|le» du traitement moral, Infant de* punitions ou en voulant rectifier», de* ». erronées, puisque Valie"ûé avoue qu'il n^est paa maîtte de lui-même, et qu'il abhorre; autant qu'il est en lui ses funeste* penebans c'est par l'usage des antirSipasmodiques le» plu» puisçans dpnt je parlerai ci-après C'est pa^ les charmes de la musique ou par quelque émotion vive et profonde qu'on peut produir« uo changement durable ce que: les, prêtres de tous saisi avec finesse et qu'ils mettoie^tcn pr.a* célèbre par le concoure des iasehsé» sous le titre de démoniaques, qu'on ameuoit de très loin pour être guéris, Une foule immense de spectateurs placés en amphithéâtre sur un lieu élevé; quelques prétendus démoniaques contenus paBdessol-


dats et agîtes par des mouvemens de ftiretiret des contorsions effrayantes; des 'prêtres en habits de procédant gravement aux exorcisme» dans l'intériéur, hors de là* vue du vulgaire les 'a^Hns mélo-

dieux d'une signal <ionue une sorte d'étendard ékré datîs les airs; ou plutôt un drap ensanglanté sous le nbià de difiFérën te», au'bruit du canon dé la citadelle la commotion profonde communiquée au peu. ple rassemble qui Vécrioit/ dans un excès'd'en. thqawasine, miracle! miracle I Tel étoit le Spectacle pompeux et solemnel que les prêtres donnoient chaque année à une époque déter- minée, pour montrer leur puissance sur la médecin éclairé sait apprécie* cette céfénionie religieuse mais il n'en doit pas moins rendre hommage l'baWleté des prêtres de tous les temps etide tous les lieu*, dans l^art? de dé» par des spectacles qui tiennent du merveilleux et par des impressions fdrie* et durables;


I X.

Tenter des médicamens contre l'aliénation Jsani diAaguer ses espèces, est-ce contri- huer aia^firogrès de la médecine ?

L'histoire d'une espèce de manie telle que la précédente, si difficile à guérir par les moyens ordinaires, et sur laquelle il reste tant d'essais à faire, devroit amener naturellement l'exposition des médicamens les plus vantés, soit par les anciens, soit par les modernes, tels que l'usage de l'ellébore, celui des évacuans ou des anti-spasmodiques mais peut-on se dissimuler que jusqu'ici le traitement de l'aliénation mentale dirigé sans la distinction.des espèces, a été quelquefois superflu, rarement utile est souvent nuisible. A-t-on cherté à déterminer celles qui cèdent simplement au traitement moral, celles qui lui résistent', celles qui peuvent céder à l'action des médicamen» ou à d'autres moyens dirigés avec habileté celles enfin qui tiennent à des vices organiques et qui sont au-dessus des me sources de l'art et de la nature? Pour ouvrir donc une nouvelle carrière de recherches dont le but soit plus fixe et les essais à faire moins équivoques, je vais donner, d'après le résultat de mes notes journalières, le tableau des gué-


risons opérées durant une année, indépêndânï-' 1 ment de l'usage des médicament j'y ensuite des notes des morts de feront ensuite connoitre celles qui sont lés plu» rebeiïes; c'est à cette simple exposition des fait» à dicter le ugement qu'on doit se traitement actif de la manie par des saignée» répétées, par les bains et les douches, puisque, les aliénés pour la plupart ne Picétre, ainsi que les aliénées à l'hospice delà Salpêlrière, qu'après avoir été traités' au grand Hospice d'Humanité ou Je divise le premier tableau en six. colonne»*! la première indique le mois de J'aliéné dans l'hospice; ,la deuxième- mine son âge; la troisième sa profession ? la quatrième, la cause excitante l'espèce d'aliénation la sixième rappelle; »Sj|| y a eu des rechutes. Je me yer une colonne pourrl'époque guérison, mpi* de convalescence ou ter les rechutes il suffit eu général d'iadiq^ctf


T A B LE AU G É N durant II de la République dans VHospict d s

̃EN%è^1 AGE §A CAUSE E S P É C E I L'ALIÉNÉ. PASSION. SON ALIÉNATI0N. PARTICULIÈRE.iPS'Jr. :• |3Vovcml>re,79o..i45a«: Jardinier. Amour contrarie.. avec détire. H Juillet 22 Manœuvre.. Excès de travail.. Idem.

Novembre Militaire. Suite d'une fièvre Démence acciden-

aiguë telle.

H Frimaire an 2. 21 Idem. Idem Idem.

iPioviôse an 2.' 24 Idem. Frayeur Fureur périodique Lj Vt< 'lf ^««i»"- Ventôse an 30 Idem. Excès d'ambition.. Idem. MJde 24 • /<fewv- • Idem Idem. iGenniMlan'i. 56 { Tai^urdW Perte de fortune.. Idem. H Jàem 28 Batelier. Jalousie Idem. .près la sôrliç. Portant. 36 Tg[j^ dIha* Chagrin Mélancolie. ».44.. Laboureur.. Ardeur du soleil.. Fureur périodique 'V^ &vap4 la, HVeudém' an 2. Marchand. Perte de fortune.. Mélancolie.

Convalescent après

S Mess'^or an 2.25.. Tanneur. Idem. le traitement de

Idem Idem Idem. la manie aiguë. « Idem. 56.. Perruquier.. Frayeurs. Idem.

j Thermidor an 2. 25 Militaire. Excès d'amLition. Idem.

Idem 22 Idem. Frayeur par fracas Fureur périodique

LNota. Il y a voit en outre sept autre» AWae» (iue'n» et employé) au «ervice de l'Hospice, mais ils doivent étr@ rapporté* lU





contraire jetté sur le nécrologe des aliéné$ de l'an de la république, fait voir ou des i ia* ladies incidentes et étrangères à la manie, comme la phtisie, la dissenterie, le scorbut, l'obstination invincible de refuse» toute noui>riture, ou bien des manies avec épilepsie, un .état de dépérissement la suite d'un traitement très-actif, l'apoplexie, quelque blessure grave causée par un accident imprévu la débilité extrême qui survient à la chute des accès vers le déclin de l'automne. Sur vingt-sept aliénés qui ont succombé dans linfirme rie de l'hospice de Bicêtre durant l'au 3% cinq,ont péri dans des acc^|d'épilepsie les plus violens, sept dans un état de langueur extrême immédiatement après leur arrivée, trois dans des attaques d'apoplexie, trois dans un état de phtisie, deux ont succombé au scorbut:, .deux à un état d'inanition et pour avoir refuse .avec l'obstination la. plus invincible toute espèce de nourriture; 3 enfin la dissenfcerie-a été funeste à deux-des aliénés, et deux au très ont péri par des accideos, l'un par un coup de poing reçu dans la poitrine à la suite d'une rixe, un autre par 'des meurtrissures et des .contusions dont l'époque étoit antérieure ,son arrivée. Ces différens relevés que jevisns ,de faire avec la plus grande exactitude montrent que parmi les cinq espèces d'allé*


catioû qtû-- régnent dans les hospices une manie périodique avec délire, est celle qui guérit le plus fréquemment; la mélancolie très-rarement, ainsi que la, manie continue ,1a démence l'idiotisme, et sur-tout la manie compliquée avec- l'épilepsie; c'est du mo>as les résultats que j'ai obtenus avec les moyens très-bornés qni me furent accordés à B&être à une des époques les plus orageuses de M! révolution. Mais il importe d'indiquer de développement la position de sa destination ancienne et l'objet j'ai cru devoir remplir avant çd^it@ater l'essai de» remèdes, ou pour éviter d'Empirisme.

séparer le traitement pri'u^iBfdé^ àtiénéï', des soins leur- donner

?bèûn remarque souvent en médecine comme autre objet, une marche à suivre conforme à la saine raison, autant utile aux progrès de la science que t propre à concourir au bonheur de l'espèce hũ mmm, On croiroit que c'est celle qu'on s'est empressé d'adopter; point du tout c'est une voit détournée, obscure, embarassée dans la-


quelle on s'est engagé soit par prédpitajlofl ou défaut de lumières soit par une aveugle routineet un respect superstitieux pourvu an. cien usage: Cette réflexion s'applique naturelle- ment aux hospices' public* établi. aParis en faveur desaliénés. Rien n'étoit plus simple1 qti&de confierla surveillance de ces€tablîs$eme'ngîiux hommes les plus éclairés- et lektropes, pour y maintenir une poHee-sévirè, etpour faciliter par«4àati connaissance de '<- VsLÏiéa&ïion mentale^! lâ< dis. v tjnction de ses diverses espèce» ,'te détermination soit de celles qui peuvent par une méthode expectante^^ soit de celles» 3tfWi} par le danger et les accompagnent, réclament les moyenne guérir les plus variés et les plus énergiques; il n'étoit pas moins nécessaire decin put suivre- les çffetstement pour pouvoir le renouvell^rr le va,, l'interrompre à diverses époques suivant les circonstances et tenir des journaux .eitxîs de la marche et ,des diverses prendre l'aliénation durant tout son cour^de-. puis son invasion jusqu'à sa terminaison soit par un entier rétablissement de la rai^n soit par la manifestation d'un état incurable. Une opposition marquée règne au contraire entre cet ordre et celui qui est établi de temps iounémoflaL


immémorial. Le grand Hospice d'Humanité <Mï *<£ -devant Hôtel-Dieu, est resté possesseur^ exclusif du traitement deraliénés par les bains, les douches et les saignées ¡répétées; si la maladie n'éprouve que peu-)de changement ou ne paroi point céder, on envoyé l'infirme in- digent à Bicêtre à titre de convalescent ( i ) eu d'incurable, sans qu'on s'Informe ultérieurement si la maladie guérit, si elle est rebelle, change de forme, ou bien si elle est devenue mortelle. Le médecin de Bicêtre d'un autre côte/étranger à ce qui s'est passé durant le traitement primitif de l'aliéné, et d'ailleurs dépourvu des moyens propres à renouveler le traitement 'S'il le croit nécessaire, est borné l'usage empyrique de quelques remèdes, ou plutôt est obligé de rester souvent simple spec: Dateur des ressources ou de l'insuffisance de la nature pour la guérison de l'aliénation mentaleVTelle à été la position où je me suis trouvé titre de médecin en chef de Bicêtre durant l'an et une grande partie de l'an 3' de la république, et c'est ce qui m'a rendu si cirtoaspect sur l'usage des médicamens j'étois d'ailleurs alors privé de la seule boussole qui peut me diriger, je veux dire de la distinction

1 (1) On sait que les aliénées sont envoyées de même à la aàaûou nationale des femmes, ci-devant la Salpétriire.


de l'aliénation en diverges espèce», et d'une coih noissanCe étendue de leurs variétés. Secondé seulement par le zèle et l'intelligence du sur-, veillant des aliénés, mon attention principale se porta sur l'histoire de la manie périodique o*a continue, sur les principes du traitement moral sur la détermination, des espèces de la maladie, et sur les lésions organiques qui pouvoient la rendre incurable. L'essai de quelque médicaments simples ou tusage répété de qui sont les plus connus, fut mis en sous-ordre-, en attendant un autre temps plus heureux et: un établissement bien organisé pour mettre do l'accord et de l'ensemble à toutes les branches du traitement médical' le n'en dois pas s moins, donner une notion des tentatives faites piW les anciens et les modernes ou de celles ̃otie j'ai faites moi-même (i), et sur tout fajifé connoitre rétablissement de Charenton, »uv lequel une commission de l'école, dont j'étw» membre j a été- chargée de faire un 'rapprît

(1) Avant ma nomination la place dé médecm en de Bicélre j'avois communiqué à la Société de niédecv* fe résultat de cinq années d'observations faites sur les al"=' nés et c'est de ce mémoire que j'ai tiré plusieurs faits p ar»icBlier* Amt je fais osage dats îe ptéièm Traite


propre fore èonnditrê le mouvement d'un hospice d'aliénés.

• Je pUîâ pfeûdre potiif exemple d'ilh pareil tableau celui de l'hospice de Cbateûtob ptëèedté à la commissitfû 'par l'Écbléde Mëdèàné, de lui faire un rapport sur cet éta* blissement. Le traitement médical des aliénée de cet hospice ést dirigé letàtdi, ïnédecin très-connu, et là âUrteillancê IntëMeufé par le cit. Coulônuiier hoinme Judicieux, éclairé et dotlc^Cfuiie ft&û&tië et f»ure phiîantropié. Ce tableau, qui donné dès fioîteés sur 97 aliénas et le tnôu- vèment dé l'hospice dûrâtit l'an J et diX niôis de l'an 8, est divisé en seiiè éôlbunes disposées dam l'ordre suivant 'r*. la' lettre i&itialê dü l'hOâpicé; 3°. $on tempérament; 4*. sa profession; 5'. l'époque de HnVàsion dé là inalàdiej la cause occasionnelle physique ou ihofaîe qui l'a produite ? lorsqu'on peut la cônl'espèce particulière d'aliéiiâtion; 8*^ 'lés traitement mis en ûtàgé} y. le temps d'épreuve et de contâlesévitet une têchûtej to\ l'époque


de la guérison lorsqu'elle a été opérée; ji°. h rècensement des aliénés non guéris ou présuniés incurables; ia°. ^époque de la mort \opç qu'elle eut survenue 13°. de mort, soit à^cident'eïle soit propre à Ja. manie; la noté des aliénés encore au trailes rechutes Vil en survient après la sortie de l'hospice. ,Il résulte de ce tableau que le nombre totcl des aliénés de l'hospice se divise naturellemeat «n cinq espèces différentes, suivant la distinc- tion générale que j'ai adxnise rnoi-méme çêtre-j savoir la mélancolie simple ou com- pliquée avec l'hypocondrie, la fureur maniaque gans délire ♦çie avec délire, la démence, l'idiotisme. £g rq- *ou j^orale» de l'aliénation mentale, dpnpf celuit que, rai ot- te nu à picêtre, puisque,, si on en excepte qùei^ qu'une qui est le pï^duit d'une terreur subite aune métastase laiteuse de l'onanisme de la répercussion de la gale ou d'une dartre sur, sur lesquels on a pu ayoij; deç renseignemens sûrs pour la cause de maladie, cinq ont dû leur état à l'abus des plaisirs, cinq à une disposition hérédi-? taire, sept a un, amour contrarié et trente un à des chagrins domestiques. La colonm?


ïl à été- varié suivàïk fdrce ou de ïa'fi#goûts de sort éàmë*e*ëy^de là'nature dé la cause eicit&àfê, 3e ï'ëspiée d'aliénation a eiiit.îoytî entffet dans Ris W* férena cas leé évacùans Vsbît sbît" les boissons délayantes, les vésicatoires, la diësipation, quelques lectures choisies, des propos ctrasbiansj l'exejEcice une occupation mécanique ) an régijne restaurant, lès antièpasmodiques.

les dispositions du local sont du traitement paternel delà; des loet propres isoler les di- espèce^ d'aliénés, des endroits particu*1 douches, et un réservoir même d'eau froide pour ce qu'on appelle bain de surprise, un enclos propre a fa Culture' dé toute sorte de végétaux, des. promenoirs particuliers et une t erras selfresd'où l'on embrasse un horison immense; «»fia, le voisinage de la Marne. Tels sont les Avantages dont jouit cet hospice,et qui semblent


lui promettre une, juste pe^ rj t?ç opérée» a lté£3f qui.est '5^7, Ce: ,uq l'hôpital jle de Londres, doit être circonscrit Vu* sage' de la saignée. 4

,La «aignée afec *i peu de "ptûsftê ,pre»qiM('inettïij lequel lequel unèMee qùe'foit qui souvent, aprèt un traitement d'idio-

'(;} ilàslani en Jarig r&ôpital de Èetliïéem penchât J'espace ge dix ans, reibat^iè qne leur 'ttbmbre' total a été dé que V.ur ce fcenwb WS74 bit* «të %ûfrii et cpe ont ét« renvoyé encûï e. daâi m» et»» d'aHénaliètt «tupr4> QB instnifr


4Isme. Je suis cependant loin de proscrire la "éaignée j je ne m'élève que contre son abus. Un jeune suisse dont parle Vanswieten, fait un Vb'yage eà mer par un temps très-chaud et il ̃febif ensuite avec excès un vin généreux. 'Peutque sa guérison ait é^Ttrès'f>i»mpèé par des saignées répétées. Qu'une ordinaire ou devenue habituelle soit ôupprifiaée et qu'il se déclare immédiatement après un état- maniaque, on ne peut ̃^dùtefr tjifuné évacuation sanguine, soit gêné-. 'isàè*) «bit îbcale, pair les sangsues pu les (i) Venteuses scarifiées', if ait des avantages tresniàï'qtîés. ^Lès approches1 d'un accès de manie quelquefois par une' rougeur dnvisagelj dès'yeùS sàillàns et hag|rd» une sai^- qtierquèfbïs le tetour de^rac^ alors priver moyen aussi salutaire^ D'un autre côté1, ne dois-je point m'en abstenir durant le cours d*Utt accès périodique, puisqu'il estprouvé que la seule' méthode d'expectâiion peut souvent suffire (Sect. I) pour produire une guérison

(i) L'auteur anglais que j'ai déjà cité, préfère à la saignée l'application de six à huit ventouses scarifiées sur la partie chevelue de la tête, après, lfevoir rasée.


très-solide, tandis que la saignée peut fajrj» dégénérer la manie en démence ou en idiç*tisme, et que rien ne fixe les limites xÀ )* dois m'arrêter pour qu'elle ne soit sible. La mélancolie, sott simple, isoit oon^ pli qaée avec l'hypocondrie, peut soutenir une semblable évacuatipn>puUqwp l'abattement forme son caractère et qu$, J$8 toniques sont seuls utiles. S'il est permis de ae livrer à de nouvelles tentatives _gnée considérée sans aucune à regard des accès de manie périodique régg* lière,de la manie continue et bien de l'épilepsiè compliquée avec lamaniç espèces, d'aliénation accomp^r' $nées le plus souvent de graves;, ou plutôt le plus ordinairement telles, Je dois à dix ont succombé à des attaques La disposition d'un aliéné à une maladie, ne doit-elle point être p'est-ce point sur-tout la saignée du pied –peut prévenir funeste.^ .>


Vireofistatidës propres à délewniner l'usage 'et les effets dès évàcuans.

point de doctrine très-important parmi les anciens que l'usage de l'ellébore contre la vésanie le chois.;`:la préparation l'adtainistration de ce Végétal les remède préliminaires et les précautions propres à se- conder son' action et à faire éviter ses effet» perawîieux; car l'expérience avoit prouvé que ce draitiqUe produisoit quelquefois des super-* puigations violentes, des vomisse mens opiniât|éa,, des convulsions, des inflammation» deajiiîtiestins et la mort même. Je renvoie pour la coanoissance de ces détails aux articles méthodique par ordre de matières. La déauétude dans laquelle est tombe ce wçiède, doit exciter sans doute peu de retratioîiW réduisoit à un aveugle empirisme, soit qu'elle étoit dépourvue de tout fondement solide, cVt-à-dire de la connoissance histo-.rique des symptômes et des diverses espèces de l'aliénation mentale. La médecine mainte- nant éclairée par les progrès de la chimie et 4e îa botanique est biep plus heureuse dans


le choix des purgatifs et des émétiques, prisqu'elle en possède de très-simples, que leur action peut être déterminée avec, être suivied'aucun danger. J'ai en parlant des accès de la Manie périodique (Sect. I), qu'ils.sont pour là plupart prëlédés d!une sorte de constipation et bilité extrême du conduit intestinal y enscrta que. si on donne à temps une boisson ~i\jon* dante d'une décoction de chicorée avec qt^l? queeelp^irgatif on aramèoe Ja et où fait disparaître tous les avant^burtur* d'une explosion prochaine de une venté si conçue dans l'èospice de Bic$J n* et fondée sur un si grandhènnbrede faiU,^ ^W aliéné attaqué intBstiinildsy soumet! ois 1 et' que ic plus Jouv/it i'aecès préveflU j sur+tçirf lorsque '< la Knankî Aoit- Wli-^ jette à des dans aux variatioot des^aiion». J'ai 3àu«si tjls- souvent remarqué qu'une qui survenoit dà»à)feooure,ou d'an accè«4le^ manie, ftTdk tous le» l'aliéné avec prudence, et sur ce point iae# dUervatioos sont cpnforaae^ à


deivae^ d'irritabilité qui ,doivent' être pris à pet et À forte* doses en des effets mentale le plus «Qfi^eilt due parmi le» sAngloi» à Ufte-yie ifltesapérante et à des excè» de boisson en via »

àVr&ée dit Haslai^, gjuérit trfe&-souy^t Y.£j rapporte aussi l'exempt d'ufflé ifiénatità 'gflilrie eh gfahde partie par une 'héUiàû êmêxhée qui a agi pendant quelques jours a titre de purgatif. Unefemme rdbuite igée dedans maniaque depais pea d'années étoit tombée dans un état, de/ureiu^ émétiqxié ( tàrirffê d*fe»>' fet p^èû- entretenir seulement un état constant de nausées on appliqua aussi un yésicatpire ^w se^t rïwt jour», soalagetiftni tearqng.'Mftis 1* r^tâfcîissement F&néçiqite tôt Âottdé éâaè on favorisa la liberté 4'un peu de magnésie la nu^e à ce traitement une préparation çl opium,, donneç l'heure du coucher et on finit par un purgatif s'opéra par degrés; et'àpr^i ellefiit renVoyéd guérie de l"hêpilal:d«


ou. autres liqueurs alkoolhées au lieu qtfèl France elle est produite presque toujours ^ià^ des affections morales. J'avoue n'avoir pu ob- tenir eccore que des par l'usage des évacuans «ut ces méianebliq je* au teint luride, et qui semblent porter tous les caractères de ce que les anciens ont ip^ pelé atrabile. Ces aliénéa sont en généré 'si toupconneux et si intraitables*, que je n'ai f&> mais pu en assujétir aurun même dans finfirmerie, à un traitement suivi et que d'essais encore à faire sqr l'emploi des fr&r cuans pour la guérison des aliénations les p|ns rebelles, telles que la manie continue manie compliquée avec l'épilepsie. /V7 Résultat des anti-spasmoçliques.

d'un hospice d'aliéné de Vienne en Autric te mérite d'être connue par les essais qui^ faite de certains remèdes, et par une diffé- rence fondamentale avec celle qui m'est | ror pre. Il semble ne compter pour rien les réye* de pouce intérieure des hospices l'étude 14i> torique des symptômes de l'aliénation la il-* vision de celle-ci en espèces distinctes la


(distribution des aliénés en département isolés, les recherches d'anatoniie pathologique; il n'admet que la distinction générale du dé. lire maniaque et mélancolique, sans méf^re, même de différence dans le traitement et jettant uncoup-d'œil rapide sur les moyens généraux employés contre cette maladie il passe, très-succinctement en revue l'usage des éniéliques des boissons délayantes et aci-v dulées, des saignées, iL vésicatoires, et enfin celui des narcotiques ou préparations d'opium qu'il donno le soir pour faire éviter l'insomnie. Si la die, ajoute-t-il, résiste, il faut pass^.promptement à un traitement plus emcace ? de crainte qu'elle ne devienne chronique. C'est dans cette vue qu'il a tenté l'usage-. des anti-spasmodiques. Le tnusk a été d'abord mis à l'épreuve sur* six,maniaques ( il ne dit rien sur le caractère de la manie ) et il a été administré dépuis i5 grains ( 7 décigr. ) jusqu'à scrupule ( i3 décigr. ), sous forme de bo] avec le syrpp de kermès; on secondoit ensuite la sueur par d'autres moyens sub-.sidiaires continuation de ce remède pendant trois mois ,< sans obtenir cependant d'autre résultat que celui d'imprégner tout l'hospice d'une odeur très forte et très désagréable. L'usage de cet antispasmodique a été ensuite remplacé par celui du camphre dont l'efli-


tacite y étâvant LaUgtheé tenoit â sa eotoofr nâ&oh aveë l'adde du vinaigre forme &f mixture. Il a- été conduit dès-lot^ à ''essaye* i*aprèé.diflé à la dosé d'une once et dèâiîé chaque joui par cuillerée* à un ^«a*t^bêiïi-e d'intervalle nduf aliéâéà Ont été gaéti^ d tfté l'espace d'dn, de deux, outout au plus de tf(A» mois. Mais on voit combien ces essais sont lit'' complets et cotitribuent peu aux progrès de' la médecine) par le défaut de détefmiûatiôii du caractère spécifique de la maladie. ̃ Une opposition apparente dans, les téaul ta! de l'expérience sûr la vettu du ëàsbphtè9 rend feeflsible la nécessité de ne point: se bor- ner aux caractères génériques dés mala(lies et de iteôtonte* todjoura à ceux de ries.pèce. Kenneir fâppotte dans les TraftMctLùns quatre exemples de gué-. Kison delà manié;' ;Opérées par l'administration du camphre. Fériar autre médecin auglols dit l'àtoft* employé à toute sorte dé doses contre cette maladie, sans en obtenir du succès. Làùgther médecin dé Vienne, est aussi du même avis, d'après sa propre^tpé* tfience. Qu'indique une pareille dissCmblâttce

(i) Abrégé des Transact. Med. et Paris


i sinon que les uns ont employé le camphre contre certaine» espèces de manie et, d'autres, contre de» espèces différentes; ce •qui montre, seulement l'importance de reoommencei: ces épreuves d'après le» distinct fcioM spécifique* de mentale Ce tt'eiS qu'en suivant cette marche qu'on pourra déterminer également avec plus de précision L'efficacité de l'opium pour la guérison de la manie > on sait que Trallesnous laisse dans et Feriart prétend qu'elle n'est nulletnenl fondée, d'après (i) des essais répètes de-ec-ti® gomme*ré«inè à différentes doses. J'ai d'un cas bien propre à assurer son tei©mph« s'il en avoit été- susceptible. Un

J'approuve cependant beaucoup l'association du quinquina avec l'opium', proposé par Fériar, contre la mélancolie avec une sorte d'atonie et un abbattement extrême, •insi qne dahs l'idiotisme accidentel qui «âcoède au traite-r ment trop actif de la manie. Il parle d'un jeune homme de lé ans qui avoit une sorte de délire taciturne avec les traits altérés la peau jaune et un pouls foible est languissaat. Fériar lui prescrivit deux gros d'électuaire de quinquiea avec deux grains d'opium lA prendre matin et sôîrj Ïe changement fut peut sensible pendant quelques jours, rëiaié dans là quinzaine suivante les progrès vers le rétaMis^rnénl furent trës-niarqui» et la guérison fut complet ts. Un reste de maladie manifesté par l'enflure des céda, des fri«U»B« avec la farine de moutarde.


maniaque qui éprouvoit des attaques -le*$ pit» violentes d'épilepsie en fut soudainement frappé à des distances très rapprochées' et on sait par l'expérience que c'est un des signa» les plus infaillibles d'une mort prochaine. Je profitai des intervalles des accès pour foiré prendre avec quelque aliment d'abord,il puis 4 décigrammes d'opium mais je a'appsrçus aucune diminution dans l'intensité des symptômes des accès suivans et le malade succomba le cinquième jour dans les convul,lions les plus effrayantes. A l'ouverture du crâne on trouva près de deux onces d'une séro- sité rougeâtre dans les fosses moyennes, On doit voir d'après cet essai ainsi que d'apfè* d'autres analogues combien j'ai dû me dégoûter d'un semblable empyrisme.

XVII.

Quels sont les effets des bains froids ou chauds, et sur-tout du bain de surprise, dans l'aliénation.

Un jeune homme de vingt-deux ans, d'une constitution robuste éprouve. des revers par des événemens de la révolution il s'exagère les maux de l'avenir tombe dans une tristcsse profonde perd le sommeil et est saisi lont-à-coup d'une fureur maniaque -des -plus violent< §“


tnanïëaîgfce dans isae ville àéïitnàêpèirfein&it, sur-tèut les bâftrs froids *ms lèson âvoït coutume de le plonger tJTÙsque^de se croire général Autrichien; il jbre&oït sans cesse le ton da coraihâûdèntëht et sa fureur ïedôtibloît au moment du bain, parce qu'il '!d'y voyoit qu'un oubli coupable des égards ^ite$ k son rang et à ses digaitésr Un pareil ïi'aifement ne faisoit qu'empirer son état et «es païens se tîétërmitfèreHt à l'èarôyer à Paris <Jâns ime pension pour le confier à mes sôins II para* très-emporté et très-Violekt lors de inà prénàere visité^ et je sentis la nécessité .de foë prêter à son illusion pour gagner sa, Toujours témoignages de 'déférence et de respect toujours apparences d'être dis. posé à recevoir plutôt des drdrés de lui, qu'à de lui en donner. Je rie parlai plus de bains; il fut traité avec douceur, et rédüit à l'usagé des Hélayans, avec la liberté de se promener à toute heure dans un jardin agréable. Ces objets de diversion, l'exercice du corps, et quelque entretien familier que j'avois avec lui de distancé en distance ramenèrent peu à peu le calme; et vers la fin du mois il ne me marqua plus 'iiï Hauteur ni défiance.. Le rétablissement 'de' la raison s'opéra lentement au beat


de t|)5is mois, je n'apperçus plus de trace de son ancien délire mais vers l'automne et le printemps suivant aux premières approches d'une sorte d'excitation nerveuse manifestée par un regard plus animé un peu plus de loquacité et de pétulance je lui fis prendre pendant une. quinzaine de jours du petit-lait rendu purgatif par intervalles et puis quel- ques bains tièdes à titre de propreté pour ne point réveiller son ancienne répugnance. L'explosion des accès fut ainsi prévenue, et le séjour dans le même pensionnat en' core prolongé pendant une année, comme moyen d'épreuve. A sa sortie, il s'est rendu dans une campagne où il se partage depuis deux ans. entre l'étude du cabinet et les soins de la culture, sans avoir manifesté le moindre signe de son primitif délire. L'usage du bain froid, dit un auteur déjà cité, a été presque toujours combiné avep d'autres remèdes; et il est difficile de déterminer jusqu'à quel point, pris exclusivement il peut être utile contre la manie. Son usage isolé de tout autre traitement a été trop peu répété pour qu'on puisse encore en tirer des inductions concluantes. Je puis cependant -assu- » rer, ajoute le même auteur, que dans p|u» 'sieurs cas, le bain froid a produit en peu d'heures des affections paralytiques si-,


» tout lorsque l'aliéné se trou voit dans un état » de fureur et d'une constitution pléthorique ». Fériar paroit moins incertain est il se décide en faveur des bains froids pour les cas de mélancolie, et en faveur des bains chauds pour la manie, sans porter d'autre exemple que celui d'un maniaque réduit à un état trèséquivoque par l'usage dé ces derniers bains puis traité tour-à-tour par des toniques l'usage modéré de l'opium et du camphré des purgatifs, et enfin promptement guéri par l'éîeetyieité. N'est ce point prolonger plutôt '.l'incertitude et le doute, quêtes dissiper lorsqu'on s'étaye sur des fondemens si peu solides? L'expérience est encore loin d'avoir fixé avec précision le véritable usage des bains contre l'aliénation faute d'avoir dirigé les tentatives qu'on a faites d'après la distinction des espèces. Une femme en dernier lieu, étoit réduite à un état de fureur maniaque très-violent on a fait prendrè vingt-cinq bains tièdes de suite; la débilité a succédé, et une sorte de démence a remplacé la manie. Une chose bien moins douteuse d'après les. faits que j'ai vus, est que Jes bains tièdes sont heureusement mis f "a u$age pour prévenir l'explosion des accès. de surprise, a-t-pn dit, convient dans.la panie, lorsqu'elle résiste aux bains douche, et aux autres remèdes,


puisqu'il que de, J'ead froide ïte* sissement ,eu g& nér^l vicieuse jdfë& idées d'un maniaque. On conoçît le» idées lumineuses que le fougueux Vanhelmont a lancées dans ses écrits sur les eifets durable» brusque .,et ques ngnutes pesùr les aliénés mais 0i| cent avec quelle ciBcemspection et quelle ré«erye doit être «x#cutée une semblable mé* thpde -qu'on peut ^e permettre que daiM les cas Jes plus et les plus extrême! .yjolens d'une jaanie plw riodjque régulière dans les cas d'une manii connue invétérée «u de :1'épilepsie cbmpli» quée avec la manie, espèces d'aliénations pr0f-> que toujours incurables et souvent morteLe* par elles-mêmes.

XVI IL

Terminaison de l'aliénation par des tions spontanées

Il y a un grand accord 1%r la manière d'sa» visâger la médecine parmi les cette conformité, comme on l'imagine, ne consisté point à multiplier les formules des médicamens,


les ressources! du régime moral et physique) pouf.produire sur-tout dane les maladies ohro..niqires un changement lent et durable, on pour provoquer la naturè àcjuelqu'un deses efforts conservateurs qui lui sont propres et qui aboutissent à une guérison inattendue; les médedecins anciens et modernes ont reconnu que l'aliénation se termine quekiuefois par des varices, un écoulement hémorroïdal la dysenterie une hémorragie spontanée, une fièvre intermittente. Mais ces terminaisons favorables, soit lentes et graduées, soit par une sorte d'explosion soudaine et inattendue, sont apathique, d'un morne et silencieux abbattement; elles résultent d'une méthode sagement adaptée au caractère et à la constitution de l'infirme, à l'espèce particulière dé l'aliénation et à son période plus ou moins "̃ avancé; de-là l'influence puissante de l'exercice du corps de (i) la musique, de la lecture,

(i) Je puis en rapporter un exemple pris des écrits de Valleriola ( Observ. med. Ub. IF) et digne d'être cité par l'esprit de sagacité qui y règne, en élaguant toutefois les formules des médicamens dont il est hérissé.

Un jeune homme perd la raison à la suite d'un amour violent et contrarié et ses parens au désespoir conjurent le médecin d'employer tout ce que la prudence et le savoir


d'un changement de séjour, des voyagea presque tous les faits rapportés dans ce Traité attestent que les aliénations produites par une cause morale cèdent le plus souvent aux ef-

peuvent offrir de ressources; l'eloignement du jeune aliéné des lieux propres à lui rappeler l'objet aimé, est d'abord jugé nécessaire, on le transfère dans une maison dé campagne agréable et d'un aspect riant; rien ne" ihariqùé ace séjour de de'lices, jardins élégans parc immense htWei prairies, bassins, courans d'eau pure; l'air est embaumé dû parfum des roses, des mirtbcs, des fleurs du ciirfrlier et d'autres plantes aromatiques, ce qui rendoit la promenade très-diversifiée; la société ordinaire du malade est nombreuse et composée de parent oa d'amis choisis ce n'est qn'nn enchaînement presque Continuel de jeux d'amusemens de concerts de musique; le délire erotique paroît céder un peu à tût d'objets de diversion, mais d'anciens souvenirs replongeoient par intervalles Je malheureux jeune, homme dans ses premiers, égaremens; on croit devoir l'éloigner encore davantage de son premier séjour, et il est transféré dans un Bourg agréable où Ton ('empresse de venir seconder les bons office* du médecin mais le malade étoit alors miné par une fièvre lente et une sorte de consomption hectique on eut alors recours aux caïmans et à un régime restaurant et tonique on y joignoit souvent des pédiluves des lôtions d'eau tiède des douches snr ta tête; certains jours, des concerts de musique pendant qu'il étoit dans le bain ou bien des lectures et des entretiens agréables. Les accès de délire ditminuent par degrés, les forces et l'embonpoint se rétatHissent, et la raison finit par reprendte son empire.


forte salutaires de -la nature quand elle n'es?* point contrariée deux exemples feront' voir quelles sont ses (ressources même lorsque 1* cause de l'aliénation est matérielle ou phyUn jeune homme attache à la vénerie sous l'ancien gouvernement est chargé de faire' des frictions à des chiens galeux avec de l'on* guent mercuriel il contrapte par-ià une sorte frotté lui-même avec l'onguent cittio ou sul- de cette affectkm cuta- d'une aliénation complette: tantôt actes d'extravagance, et se livre à une toquai cité exubérante et décousue, saas aucune les idées, tantôt il reste plongé dans une taciturnité sombre. Le traitement ordinaire du quoique continué deux mois échoue et ne, produit aucun chan gement il fut transporté dans une pension du Faubourg Antoine durant l'hiver de ou j'eus occasion de l'observer; on eut d'abord recours aux moyens ordinaires aux boissons relâchantes et purgatives avec quelques caïmans le soir, et il fut plus tranquille au printemps il'-fit un usage longtemps, continué des sucs députés des plantes et des bains tièdes, et ce fut après cette époque qu'une-


affection inflammatoire erratique se porta data» de la. peau. moyqnee eu. tibia.^ on; appJiquoit.des. tapiqum émolliens, mais cette tumeur, au lieu d'abs- céder, «lispajoifarej il se manifestait successivement t aux bcâs, aux grosses pustules qui un léger suintement. T^i dft t^te on remarquoit: de ealme huit) un changement t durabla et bien marqué dans)', l'exercice deslfolctions un jour à lorsqu'on ap- perçut lui gon^ement dans la parotide xkoke; le lendemain la tumeur étoit très-dure et trè&^> ïouge; application des émolliem, signes do,, fluctuation au septièmejour et issue, par la; lancette, d'une matière purulente^ suppuration a.bondante pendant une vingtaine de jours., et formation de la cicatrice. La marche delà na- ture n'a point été ici équivoque, puisque la terminaison de Pabcès a été l'époque de L'entier ré* tablissement de la raison que le, malade est ? «oiti du pensionnat parfaitement sain d'en^


l'ai vu quatre années d'iiny eatem pfe' de la. un accès de nia* nié sans et est transporté dans une pension du Faubourg Antoine ou j'étois souvent appelé {c'étoit en 1786); iI étoit dans une sorte de délire doux et tranqulïïéy se promènoit presque toujours dans lé" y en parlant à voix basse et avec un léger sourire il r,épondoit avec justesse aux questions qui lui étoit pro- posas, çt étoit trèstrapquiile durant des accès, d'une- lejprintçmps et traité; du visage altère et) sorte de: des 4puphes et enfin- de& sucs dépurée plantes. Ces remèdes fleparoissoieiit prôdiuiirei qu'un, spx^agepient passage? ils fureatocon-; tinué& ciïlqiaiinées sans; un progrès sens et durable ,pour l'état moral un ictère se, décl&re.tout à coup vers le milieu d'octobre, sans aucune cause connue Pt)


comme par un effort salutaire de la nature; on .se .borna à rusage>desjx>issons délayantes ou acidulées ave£T?sue de citrvn, et l'ictère se di ssipa par degrés après deux mois de durée c'est depuis cette époque que la raison s'est rétablie sans' aucuné rechute.

XIX.

Difficulté et importance de décider dans certains cas si l'aliénation peut être guérie.

La possibilité de guérir l'aliénation mentale dans un cas déterminée est une des questions dont la solution peut tenir autant à de grands intérêts qu'être difficile' et compliquée. L'expérience a sans doute fait, voir f -soit- en 'Angleterre, soit en France, qlv'iifëst très-rare dé voir se terminer autre.'inënf que par la mort la mélancolie religieuse, la manie compliquée avec l'épilépsie •, ï'idiotisme la manie périodique régulière. Mais la prudence permet-elle de; prononcer sur leur incurabilité absolue ? Dans les cas même d'une manie périodique irrégulière qui affrétant de chances favorables à la guérijf*$n (39), que de circonstances qui la"font C'est cepéndant au tribunal des


Médecins qu'on en appelle et il s'agît sûutent d'une interdiction juridique à faire prononcer d'une dissolution'de l'union conjugale d'un patrimoine ou d'une fortune conside*- fable (i) à faire passer dans d'autres mains,

(1) Un cultivateur privé par la réquisition d'un de ses fils qu'il chérissoit le plus tombe dans un chagrin profond, perd .le sommeil et manifeste bientôt tous les égaremens de la raison. Un autre fils qui lui reste, l'enferme dans une chambre, s'empare de ses biens le traite avec la dernière dureté et porte ainsi la fureur de son malheureux père au dernier degré de violence. L'ordre de le transférer à Bicétre est obtenu et exécuté et ses accès de manie continuent d'être très-violéns durant la saison des chaleurs; mais le cahne succède vers le déclin de l'automüe est se maintient-pendant l'hiver; au, printemps quel- ques boissons lazatiyes données des les premiers indices d'une excitation nerveuse préviennent l'accès suivant et dès-lors je juge vers l'automne qu! 3 peut être rendu à sa famille. Une lettre que j'écris à son fils reste sans réponse je n'pus pas plus de succès auprès de la municipalité du Une personne qui s'intéressbit vivement au sort de l'infortnné cultivateur se chargeai d'mie troisième lettre, où je déclarois la guérison de ce dernier et l'urgence de lé faire rentrer dans la possession, de ses biens ce qui fut aussitôt exécuté, malgré l'influence que le fils exerçait sur les Officiers Municipaux. Ce fut avec attendrissement que je vis l'année suivante ce bon cûltivateur venir avec une corbeille de fruits cueillis dans son enclos me témoigner sa gratitude.


quelquefois d'une couronne. Que de eonnoïs^ sancesf étendues <fue de discernement pour saisir l'aliénation^, et pro-.noncer. sup moralité a- tonte, épreuve est: nécessaire pour ne peint' obéir, à une impulsion étrangère ? Je vais donner quelques exemples ou la décision étoit plus simple et plus facile.

'Un jardinier, marié depuis quelques années, commença à éprouver les tourment de la jalousie, soupçonnant sa femme d'entretenir un commerce illicite âvexfuii: prêtre. Il chercha faire diversion à son chagrin par dès excès de boisson tomba dans un état maniaque, des plus violens, et 4;t conduit à Bicêtre après 1er traitement usité aa ci-devant Hôtel-Dieu 5 il éprouva encore des accès de plusieurs moisi Atais fdâns ses intervalles de calme il jouiset on tàger^ intérieur. X'habitude de se liyrer ftja Wsson lui devint alors plus facile, et dans tous ses excès il sent oit renaître toutes les fureurs et les ombrages de sa jalousie primitive. Le divorce étoit demandé par sa femme, et il me fallut prononcer s'il restoit encore quelque espoir deguërispn; lrocr casion prochaine de nouveaux accès qu'auroit eu l'aliéné dans sa propre maison son penchant à contracter l'ivresse et les acte» de


fureur et de violence dont il étoit alors capable, ne me permirentpas de balancer, et je fu« d'avis que sa réclusion -devoit être conti- nuée, pour ne point compromettre la s\Keté de sa famille. Un ancien marchand que de fausses combinaisons avaient jette dans Fmfortune avoit fini par devenir aliéné, mais il ne déiiroit que sur un point, celui commerce des billards et la moindre Opposition à cette idée lerendoit furieux. Le libre exercice de la raison qu'ü manifestoit sur tout autre:.objet, et qui ne suffisoit pas pour obtenir de ma part une attestation favorable don«oit sans cesse lieu à des -réclamations, à des pétitions aux Corps administratifs, à des placers aux Ministres, sous prétexte qu'il étpit victime de sa femme, contre laquelle il se répandoit sans cesse en imprécations et en me«aces. Des entretiens souvent répétés me firent connoître son délire particulier, ses dispositions haineuses et violentes ,et l'histoire en fut communiquée aux autorités constituées, avec les motifs de me j craintes, ce qui fît cesser toutes les suites d'une intrigue d'hospice. Une sorte de démence senile con>mençoit à se joindre à son égarement primitif, puisque cet aliéné avoit plus de 70 ans, et je fis sentir dans mon rapport la nécessité d'une réclusion indéfinie.


xx. '̃ ̃"̃

Exemple mémorable d'une discussion établie sur la possibilité de la guérison d'un aliéné.

C'est toujours une grande affaire que de déterminer si un chef de famille, si le possesseur d'une grande fortune doit être déclaré aliéné et si son état est incurable; mais une pareille, cause traitée juridiquement devient d'un bien autre intéxêt s'il s'agit d'un souverain, puisque la solution de cette question peut entraîrier un- changement dans le gouvernement, et qu'elle peut influer sur le malheur ou ïa^-pjrospérité d'une nation entière. Telle lut cirçonstanca où se trouva l'Angleterre en d'un côté les craintes du ministère et de ceux qui tenoient au gouverment actuel, de Vautre les intrigues et l'ambition de ceux qui aspiroient à un conseil de régence, sembloient mettre en agitation tous les esprits et donnèrent lieu dans le Parlement Britannique aux discussions les plus graves. On fait choix d'un petit nombre de médecins éclairées pour diriger le traitement du Roi ou plutôt pour agir d'une manière secondaire avec le docteur Willis chargé spécialement de toutes les parties du régime moral et phy-


sique ainsi que de la prescription des remèdes; delà un nouveau surcroit de jalousie et dïntrigue de la part des médecins les plus accrédités contre ce qu'on a coutume d'appeler avec dédain un empyrique. On avoit déjà fait un rapport juridique depuis quinze jours et le Parlement en sollicitoit un nouveau pour juger si les symptômes éprouvoient une diminution progressive; un comité formé dans son sein est chargé de recueillir séparément les avis des médecins, et d'en tirer un résultat propre à éclairer l'opinion publique; c'est un morceau (i) très-curieux et très-digne de figurer dans l'histoire Philosophique de la Médecine que ce rapport, où respirent à la fois une réserve artificieuse, un dessein prémédité de se contrarier, et des préventions le plus adroitement suggérées. Le premier qu'on questienne, M. Pepys, déclare d'abord que l'état de sa majesté ne lui permet ni de paroître au Parlement, ni de se livrer aux affaires, qu'on ne pou voit former aucune conjecture probable sur la durée de sa maladie, qu'on appercevoit seulement plus de calme dans son esprit qu'à.

Report front the committee appointed to examine the Physicians who have attended his majesty durîng his illr.ess, touching the present stage of hiç majestfs health. Lond.


«ne époque tenant Sur îsbû Wiîfts prend un ton plus décidé y et il que si totrt autre tte ses les thèmes dis( Û tte hnéun ddtite Sur sa qu*il -ne peut feh ^t inâjeàté «uivattit'hïi, (^bmze lite «hè ':seule Kghfe au lieu qu'elle ëh état d'en pages et dé fàiife riiêMe de trèsi>oDftê3 tèmaï^âéà sûr fes objets de se3 lectares il déclare une ou deux fois bHlletM 'dû jdor, c*est (qu'il y éôBrdertée en dofcnatot à eiiteàdtê grand péfsofttoàge. Lé doctetit Wâfen se présente «ti»uite,iet déclare isettemeat iqu'il ne Toit au«on sigue de convàléseericfr, ni aucune l'émis- «ion dans lès symptômes; qu'on n'avait re«tùatqué depuis quelques jours qu'un intervalle lucide de quelques heures, thais que cet espoir avoit été loin de se soutenir; qu'en un mot, riea ae tendoit réaliser les assurances qu'on avoientdonnées auprincedèGalles. Ledocteur Waren fait d'ailleurs des réçlamationscontre les lettres et les rapports du docteur W'illis, comme peu conformes £ la vérité. 11 s'agit ensuite


ensuite de diverses chicanes sur les formes et les expressions des bulletins; l'un d'eux^oit jconçu en ces' termes Sa majesté a j>a$$£i(t) le jour précédent avec tranqiïillité elle a eu une bonne nuit, tt elle est calme ce mutin. 'Le docteur Willis sétoit élevé contre ce rapport, comme insuffisant et N'indiquant nullement une diminution des symptômes est l'espoir d'une guérison 'prochaine. Autre grave sujet de-- dissension un certain bulletin finissoit par cette phrase Is was yesterday un des médecins réclame et veut qu'on substitue continues to mena, comme plus expressif, un troisième opine pour une autre variante Isthis morning in a comfortable wày; cependant on proteste de part et d'autre de ne recevoir aucune sorte d'influence.– 1^ docteur Baker est interpellé à son tour, et il déclare n'appercevoir aucun signe de convalescence il est d'avis qu'à une époque pareille de l'âge on ne guérit point de cette maladie sa majesté lui paroît toujours dans le même état et il se récrie qu'on indique cbmme une bonne nuit celle où le sommeil a

(t) Iris majestj passed yesterdajr quietly, has had a vey good night and is calm this morning.


été de trois ou quatre heures. Le docteur Reynolds semble vouloir ménager tous les partis; il dit que sa majesté est plus calme et plus docile, qu'elle est dans un meilleur état 'de santé générale, qu'il la- trouve dans des: circonstances favorables et propres a la conduire à un amandeme nt, mais qu'il ne voyoit encore aucun changement dans la maladie principale. Il étoit naturel que dans cette viacillation d'opinions le gouvernement se décidât pour celle qui lui étoit la plus favorable, et que le succès du docteur Willis parvint. à jus* tifier. Science vaine et conjecturale, se seroit écrié Montaigne, que celle qui fait naître des avis si opposés; foiblegse, dirai-je, condescendance versatile de tout homme en place qui, entraîné dansée tourbillon de l'intrigue perd ce ton de franchise et cette vigueur de caractère qui $'allient si bienaveclestalens et les lumières. XXI.

Mesures de prudence a prendre pour le renvoi des aliénés convatescens.

Un médecin d'hôpital n'a pas, comme le médecin de cour, l'avantage d'habiter des palais ou de s'élever à la source des faveurs non plus que celui de faire envier ses dignités


et ses richesses mais a-t-il aussi ses dégoûts à dévorer, des intrigues, et des trames sourdes à provenir, la nécessité de s'asservir à des ca«priées et de suivre presque toujours une iov pulsion étrangère? Est-il éclairé et-passionné pour faire le bien? il exerce, dans sa sphère, le plus irrésistible ascendant rien ne 10 force à déguiser sa pensée puisqu'elle est toujours dirigée vers un but louable celui de quelques maux à adoucir, de quelques larmes à sécher; et que sept tous les autres plaisirs au prix de ces jouissances? Faat4| prononcer sur l'état d'un aliéné convalescent ? H n'a pas besoin de passer par tous les détours artificieux et l'entortillage des bulletins s'il juge qu'il doit être rendu à la société, il le déclare nettement après l'examen le plus scrupuleux, et il indique les précautions à prendre pour ne point compromettre la sûreté publique.

Une sensibilité extrême et par conséquent une disposition prochaine aux rechutes caractérise en général les aliénés en convalesIcence, à moins que celle-ci ne soit-bien con- firmée; une vive frayeur, un emportement décolère, un chagrin profond, la saison-des chaleurs quelqu'excès d'intempérance ou


même le passage brusque d'un état de détention et de contrainte à une liberté indépendante, peuvent produire en eux une commotion dont on ne seroit point susceptible dans d'autres circonstances, et renouveller des accès de manie, lorsque l'habitude n'én a point été long-temps suspendue c'est ainsi que des .aliénés convalescenS réclamés trop-tôt par -leur famille, retombent de nouveau et sont Tamenis à plusieurs reprises dans les hospices. ̃Un grenadier aux Gardes Françaises qui ^loît monté un des premiers' & l'assaut lors .de la prise de la Bastille, se livre à toute •l'exaltation d'une ambition sans bornes, est <Léchu de ses brillantes espérances et tombe dans le délire maniaque le plus violënt; il reste encore quatre mois dans cet état de fu#èur et d'égarement après son arrivée à Bimètre-; le «almè succède, et Sa. mère se hâte de le retirer avant que sa raison soit bien ré- tablie de là un retour des accès au sein de «a famille, et la nécessité de le ramener dans l'hospice; la même imprudence est renouvellée encore deux fois«vec le même résultat. La mère alors instruite par l'expérience, ne sollicite plus à contre-temps la liberté du con- ^atescent; il pas e deux années, tranquille et taaà accès, sort de l'hospice à l'entrée de


Vbyver et n'éprouve plus dans la suite de rechute.

La saison des chaleurs, quelquefoi le retour 4u fïoid, quoique beaucoup plus rarement (i 8),, peuvent ramener les accès de manie irrégu*. lière il est donc prudent d'user vers ces épo»ques de quelques préservatifs pour les couvalescens sortis des hospices, et de les faire recourir à. quelque relâchant soit à l'intérieure soit à l'extérieur. Un cultivateur très-laborieux tombé dans la manie par l'impression d'un soleil ardent durant les chaleurs de la moisson, est guéri une année de séjour à Bicêtre, et renvoyé dans sa famille avec recommandation expresse de prendre chaque année vers le printemps, des- boissons délayantes et laxatives avec quelque* bains; ces précautions le préservent de tout accès les deux années suivantes; mais il les néglige la troisième année, et il éprouve une rechute;, c'est alors qu'il fut ramené pour la seconde fois à Bicêtre, après le traitement ùsité au ci-devant Hôtel-Dieu, sa manie fut encore trës-violentë pendant cinq mois, et après un rétablissement lent il fut de nouveau rendu à sa famille. 1 .'exemple du passé lui avoit donné une leçon assez. forte et il devint pett néces-


Mire de lui recommander l'usage' des moyens propres à le préserver d'une rechute.

Un des avantages précieux des hospices bien ordonnés est d'imprimer vivement aux âïiéaés qui en sont susceptibles, la conviction qu'ils sont soumis (r) à une force supérieure destinée à les maitriser et à faire plier leurs volontés et leurs caprices; cette idée qui doit leur être rendue sans cesse présente, excite /̃s fonctions de l'entendement arrêté leurs divagations insensées,'etles habitue par degrés à se contraindre ce qui est un des premiers pas vers le rétablissement. Leur renvoi est-il prématuré et sont-ils rendus trop tôt au sein de leurs familles. ? le sentiment de leur 'indépendance et la liberté de se livrer à leurs ca- prices, les emporte bientôt au-delà des bornes,

(i) La nécessité, d'imposer aux aliénés un régime de sévérité et de contrainte paroît encore par une anecdote tirée des Mémoires de Duclos. Rien ne peint mieux, dit cet historien, l'impression^que la personne du Roi (Louis XIV) faisoit dans tes esprits, que ce qui arriva à Irlenri Jules de Bourbon fils du grand Condé. Il étoit sujet k des vapeurs que dans tout autre que dans un prince an auroit appelées folie. Il imaginoit quelquefois être trans- l'onné en-chien et aboyoit alou de toutes ses forces. Il fut • un jour saisi d'un de ces accès dans la chambre du Roij. là présence du monarque iinposa à sa folie sans la de


ce qui donne lieu à des écarts de régime ou à des affections vives propres à ramener leurs égàremens primitifs. On me pressoit un jour d'autoriser le renvoi d'an aliéné convalescent vers le printemps, et voici les motifs de refus que je donnai dans mon rapport. « J'ai exa» miné avec soin le nommé. détenu » dans l'hospice, et quoique dans le moment » actuel il paroisse avoir le libre usage de sa » raison, je pense qu'il seroit imprudent de lui accorder sa sortie; il a été en effet penx dant les trois premiers mois de sa réclusion » dans un délire furieux, et il n'a paru calme qu'à l'approche de l'hyver dernier; il lui » reste encore à subir l'épreuve de la saison » des chaleurs pour qu'on- puisse bien juger» de son rétablissement il y a lieu de pré» sumer que s'il rentroit maintenant dans ses » possessions, la joie de recouvrer sa liberté v et de revoir ses parens et ses amis seroit » trop vive, sur tout pour une raison. mal

traire. Le malade se retira vers la fenêtre et mettant la tête dehors étouffe sa voix le plus qu'il peut en faisant les grimaces de l'aboiement. S'il avoit été toujours sous ks yeux de Louis XIY n-'eut-il pas guéri de sa manie par l'habitude de se maitriser et de se contraindre. Mémoires secrets sur les règnes de Louis XI y et de. Louis XT^


» affermie et pourroit donner lieu à une Ye.« chûte; je pense donc que sa sortie deThos» pice doit être retardée jusques vers le déclin » de l'automne » Bicêtre, i5 germinal an2. P

C'est un point capital pour ne point compromettre la sûreté publique que de mettre la plus grande réserve dans les attestations de guérison de la manie; c'est ce qui m'engage d'en joindre ici deux exemples que je recueille dans mes notes. «Je certifie que J. R., âge de ans, et détenu à titre d'aliéné à Bicêtre, peut être regardé comme guéri de la ? manie, puisque depuis environ une année il •» n'a plus donné aucune marque d'égarement de la raison mêpie durant la saison des » chaleurs ». 'Bic-être 10 fructidor an 2e. P

v « Je certifié que T. D., âgé de 21 ans, et i> détenu à Bicêtre à titre d'aliéné, donne » depuis environ quatre mois toutes les mar» ques du rétablissement de la raison. On est » d'autant plus fondé à le croire guéri, que son aliénation avoit succédé à une maladie aiguë y-qu'il est arrivé dans l'hospice réduit à un état de dépérissement, et que. sa raip son s'est rétablie par des progrès insensibles


ainsi que sa santé ». Bicêtre 20 froc.tidori.ani*. P

L'expérience a constaté aussi la solidité d'une guérison opérée par un ictère (249), une. éruption phlegmoneuse des varices, le flux hémorroïdal, une fièvre quarte, etc. Il en est de même des accès maniaques critiques (40) qui surviennent quelquefois durant un état de démence ou d'idiotisme. Le médecin doit être rassuré dans ces divers cas comme dans les solutions critiques des maladies aigues et ne point craindre une rechûte.

XXII.

Manie simulée mnyens de la reconnoftre. La manie, comme la possession du démon, l'épilepsie, la catalepsie et d'autres maladies perveuses, peuvent être l'objet d'une supercherie soit innocente ou produite par des vues d'intérêt, soit coupable, et c'est quelquefois un point de Médecine légale trèsdélicat et très-difficile remplir, que l'art de distinguer une imitation adroite d'un état vrai de maladie. Je ne donne point à entendre ici un artifice grossier ou quelque manoeuvre de galanterié qui ne peuvent avoir lieu que parmi des hommes simples et faciles


à tromper, comme dans l'exemple que cite Wierus (i) je parle des maladies simulées sur un grand théâtre et au centre même des lumières comme dans l'exemple que cite Dehaën (2), d'une femme qui passoit pour possédée du démon, suivant le témoignage des ecclésiastiques les plus éclairés, et qui, transférée dans un hôpital de Vienne ,fut-convaincue de fourberie. Quelquefois c'est un prisonnier coupable qui, pour échapper à la vindicte des loix, simule l'aliénation de l'entendement et préfère une réclusion dans un hospice d'aliénés à une peine flétrissante j c'est d'autrefois un véritable état de manie qui survient durant une longue détention dans une maison de force, et dont le médecin doit constater l'existence.

Un homme de quarante cinq ans en- fermé dans les prisons de Bicêtre pour ses opinions politiques fait plusieurs actes d'extravagance, tient par intervalles les propos les plus absurdes et parvient à se faire transférer dans les loges des aliénés avant,, mon arrivée dans cet hospice. On me charge

(i) Historia festiva figmenti fceminx detnoniacce.. Wieti op. med. pag. 544, (2) Dehaën, Melh. med. tom. XV.


de constater son état quelques mois après mon entrée en fonction, et je me transporte à plusieurs reprises dans sa loge. C'êtoit à chaque visite quelque nouvelle singerie tantôt il s'en- veloppoit la tête et refusoit de répondre à mes questions; d'autrefois il m'accabloit d'un babil incohérent et sans aucune suite; il prenoit dans d'autres temps lé ton d'un inspiré et affectoit les airs d'un grand personnage; cette variété de rôles me fit connoître qu'il n'avoit pas lu l'histoire de la manie, ni bien étudié le caractère de ceux qui en sont atteints; je ne voyois d'ailleurs ni ces regards brillans ni cette rougeur des pommettes, ni cet air.égaré que manifestent les aliénés durant leur excitation nerveuse. Je prétois quelquefois l'oreille auprès de sa loge'durant la nuit, et il dormoit d'un sommeil tranquille, ce qui étoit d'ailleurs d'accord avec les rapports du veilleur de l'hospice. Il s'échappe un jour de sa loge pendant qu'on la nétoyoit, et il s'escrime avec un bâton contre les gens de service comme pour faire une action d'éclat et donner une idée notoire de sa violence et de fureur. Tous les faits recueillis, durant le cours d'un mois ne me parurent porter aucun caractère décidé de manie mais un grand désir de la contrefaire je ne fus point la dupe de ses artifices,


mais comme il étoit condamné à la détention pour des affaires politiques, j'ajournai mon rapport, sous prétexte de recueillir encore de nouveaux faits, et le 9 thermidor qui survint quelques mois après, mit fin à la poursuite qu'on lui avoit intentée.

En Vendémiaire an trois, un jeune homme âgé de 22 ans détenu dans les prisons de Bicêtre fut conduit à l'infirmerie comme malade, il étoit ttès-sombre et très-taciturne durant mes premières visites comme je le vis exempt de fièvre je me bornai à lui prescrire une légère nourriture, persuadé que son état tenoit à une tristesse profonde et concentrée. Peu de changement les jours suivans point de réponse aux questions qu'on lui faisoit, quelquefois des sons plaintifs avec dès soupirs entremêlés,; peu d'appétit, point de sommeil et une agitation extrême durant la nuit, suivant le rapport des infirmiers; ce prisonnier se levoit souvent en sursaut se promenoit dans la salle, et on étoit obligé de le reconduire dans son lit, comme hors de lui-même. Il lui arriva deux fois, durant mes visites, de sauter avec un air égaré, de saisir avec force un des infirmiers pour le renverser a terre. Son regard étoit fixe; il demandoit' quelquefois des nouvelles d'une certaine dame


en poussant des soupirs; la région épigastrique 4toit d'une extrême sensibilité, au point qu'il pouvoit à peine supporter le poids des -couvertures. J'eus ordre de constater son état, et je ne balançai point de prononcer qu'il étoit dans 1'état le plus déclaré de manie soit par les «rites d'un amour malheureux, soit par les chagrins profonds de la détention, ou par le concours de ces deux causes ré nies, ce qui décida sa translation danS mie pension d'aliéy nés, et le mit, pour l'avenir, à l'abri de toute poursuite judiciaire.

On doit s'étonner que dans un objet d'une aussi haute importance que celui de constater un état d'aliénation, il n'y ait encore aucune règle déterminée pour diriger dans un pareil examen ou pour obtenir un résultat exact; et quel autre moyen peut-on indiquer que celui qui est suivi dans l'histoire naturelle ? c'est de voir si le fait observé se rapporte à quelqu'une des espèces de l'aliénation (Sect. IV) ou bien à quelque complication de ces espèces primitives. Je pourrois rapporter ici quelques exemples de ces manies compliquées, je me borne à tracer les caractères d'une seule c'est celui d'une fille âgée de 28 ans elle a les cheveux blonds et n'a nulle expression dans sa physionomie. Son


état d'aliénation tient primitivement à une vive frayeur qne sa mère éprouva durant sa gcossesse; elle reste constamment à la même place comme un automate, et ne peut parler quoique les organes de la parole paroissent bien conformés; c'est avec une peine extrême qu'on est parvenu à lui faire prononcer les voyelles e, o; ses facultés affectives paroissent entièrement oblitérées, ce qui semble appar- tenir à l'idiotisme mais on peut citer deux ou trois actes particuliers qu'on doit croire raisonnés ce qui suppose que son idiotisme est. incomplet. Presque tous les matins elle a des accqs d'une fureur automatique et si on lui ôte le gilet de force, elle se jette sur le premier venu, et peut commettre, avec ses dents et ses ongles, des actes de la plus grande violence; mais aussitôt qu'on la saisit l'accès cesse, elle témoigne du repentir et se soumet à tout avec des mains suppliantes. N'est-ce point-là le caractère de la manie (170) non délirante?

XXIII.

point de vue sous lequel on doit juger le résultat de mes travaux sur l'aliénation mentale.

Une dernière considération est nécessaire


pour porter un jugement sain sur le résultat de mes travaux et de mes recherches tyur l'aliénation mentale; c'est d'envisager le point d'où je suis parti, celui ou je suis parvenu, et les circonstances particulières qui m'ont dirigé dans les hospices; les aliénés de l'un et de l'autre sexe qu'on y ttanfère ont déjà mH ailleurs un traitement particulier par les saignées, les bains et les douches, et c'est à la suite de ces préliminaires qu'ils sont envoyés, les hommes à Bicêtre, les femmes la Salpétrière soit à titre de convalescent, soit^jeintéM^iflcurables les faits les plus consm'ont prouvé que parmi uns sont guéris sans retotMt/jp^nd'autres, meurent peu après leur arrivée, que certains éprouvent de nouveaux accès maniaques les plus violens qu'un plus grand nombre tombe dans un état de démence incurable. De pareils établissemens peuventils permettre de dresser des tables exactes de mortalité, de déterminer la juste proportion des aliénés guéris, de fixer avec précision les diverses transformations d'une espece de manie dans une autre. Je me suis donc livré 9 aux objets de recherches qui étoient en mon pouvoir, l'étude des diverses espèces d'aliénation, l'examen des effets de certains re-


mèdes, la détermination des principes du régime morale et physique des aliénés dans les hospices. C'est déjà beaucoup que d'avoir surmonté des entraves, des dégoûts sans nombre. .et les obstacles nés d'une sorte de désorganisation de ces établissemens publics. Les bases fondamentales posées dans ce Traité suffisent _pour former un établissemens qui nous mette au-dessus de ce que possèdent en ce genre les nations les plus éclairées, et que ne doit on point attendre d'un gouvernement ferme, qui tourne toutes ses vues ers, les grands objets d-'utilité publique.


A B L E

^t-tÎK général de l'ouvrage Page r. SECTION 1.

Manie périodique ou intermittente.

I. -Les ,$ccè$ de manie soumis à des nouvelles recherchés 7. IL Circonstances favorables pour les recherches sur la manie 9. Époque des accès de la manie intermitde l'influence des saisons 12. Leur nature .varie, non suivant les eau.ses, mais suivant la constitution. VI.' Leurs signes précurseurs.»' 16. VII. Changemens des affections morales du. rant ces accès 18. yill. Diverses lésions des fonctions de l'entendement pendant cette durée 3i.


IX. Les accès ont pour caractère un nouveau degré d'énergie physique et morale a5. X. Tous les maniaques sont-ils également susceptibles de supporter les degrés extrêmes de la faim et du XT. Débilité qu'on remarque en gérçexaï^au déclin des accès et dangers que courent alors les aliénés • • 32. XU^Les aliénés, après le rétablissement de la raison sont^ils sujets à des rechûtes, et quels moyens moraux peuvent les prévenir? XIII. Motifs qui portent à regardeur la plupart des accès comme l'effet d'une réaction salutaire et favorable à la guéristtn 47. XIV. Difficult4 extrême de faire concourir toutes les circonstances en faveur des aliéliés; soit dans les asyles particuliers, soit dans les hospices XV. Variétés d'études que doit avoir faites le médecin pour obtenir des succès dans le traitement de la manie .43. SECTION IL

Traitement moral des aliénés.

L Circonstances qui doivent faire varier Je traitement mpraï 48.


Il. Les médecins anglais ont-ils publié les règles du traitement moral? 47- III. Enchaînement des circonstances propres à faire approfondir les règles du traitement moral 50. IV. Candeur nécessaire dans l'exposition des faits 53. V. Histoire d'une manie où le traitement moral auroit été nécessaire. VI. Avantages de l'art de diriger les aliénés pour seconder l'effet des médicamens Sf» "VIL Effets utiles d'une répression énergique pour le rétablissement de la raison 58. VIII., Avantage d'ébranler fortement rimmagination d'un aliéné dans certains cas 5o, IX. Intimider l'aliéné, mais ne point se permettre aucun acte de violence • 61. X. Maximes de douceur et de philantropie à adopter dans les hospices 63. XI- Heureux expédient employé pour la guérisée d'un maniaque 66. XIIL Variété. de moyens à prendre suivant le» idées dominantes du maniaque 70. XIV. Exemple d'une mélancolie avec bigoterie 73.


XV. Manie, par excès de dévotion très-difficile à guérir '75. XVI. Moyen adroit pris par le surveillant de l'hospice dans une circonstance difficile. XVII. Réprimer les furieux mais sans aucun traitement dur et inhumain 78. XVIII. Manie qui consiste exclusivement dans la lésion de la volonté 80. XIX. Les accès maniaques les plus^violens sont les moins, dangereux en général est-il avantageux de les livrer à eux-mêmes? XX. Avantage d'accorder aux aliénés une.liberté sagement limitée dans l'intérieur des hospices. 86. XXI. Caractère des aliénés les plus violons et les `plus dangereux expédiens à prendre pour les réprimer XXII. Habileté dans l'art de diriger les aliénés eu paraissant se prêter à leurs idées imaginaires 92. XXIII. Nécessité d'entretenir un ordre cons- tant dans les hospices des aliénés, et d'ttudier les v ariété de leur caractère o,5« XXIV. Histoire d-'un aliéné très-violent guéri par une répression sage et énergique XXV. Qualités physiques et murales qu'exige la surveillance des aliénés dans les hospices io3.


S E C T ION 1 II.

Recherehes an atomique s sur les vices de conformation du crâne des aliénés.

j. La manie consiste-t-èlle dans une Iésiori organique du cerveau? 106. II. Périodes de la vie les plus propres à faire 4 contracter la manie qui vient des causes mo► ♦ 107. IIL, Affections morales qui sont les plus prov près par leur extrême violence, à produire» l laimanie IV. Notions vagues données jusqu'ici sur la. forme du crâne de certains aliénés nu V. Les belles formes de la tête sont-elles en proportions avec l'énergie des fonctions de "l'entendement?. ir3. VI. Avantages de prendre pour terme de compâraison les belles proportions de la tête de l'Apollon Pythien u5. VII. Recherches nombreuses faites sur les variétés des dimensions de la tète, et choix des objets dont on a cru iaire t racer les dessins. np- VIII. Têtes de deux femmes maniaques dont la conformation particulière ne peut donner 4 lieu à aucune induction t2 1.


IX. Vices de conformation du crâne qui semblent avoirinflué sur l'état d'idiotisme d'une jeune personne » 122. X. Autre vice de conformation du crâne de la même personne attaquée d'idiotisme XI. La capacité de l'intérieur du crâne diminuée, sous trois rapports, par divers vices de conformation 12.5. XII. État de stupidité et de dégradation d'un aliéné idiot dont on a fait graver le dessin z26. XIII. Variété des rapports que peut avoir la hauteur de la tête avec la stature entière 128. XIV. Rapports des diverses parties de la tête considérées en tr' elles, déviation de ces rapports «. i3<\ XV. Résultat général des recherches anato-rmiques sur les aliénés ï32. SECTION I V.

Division de l'aliénation mentale en espèces distinctes.

I. Sur quel fondement porte la distinction des


PREMIERE ESPÈCE D'ALIÉNATION.

Mélancolie ou déliré exclusif.

II. Acception vulgaire du terme de me'Iancolie 137. JII. La mélancolie considérée comme vésanie 140. IV. Deux formes opposées que peut prendre le délire mélancolique V. La mélancolie peut-elle, après quelques années, dégénérer en manie 144. VI. Variété detonélancolie qui conduit au suicide. V^ 146. VII. Caractère spécifique de la mélancolie 149DEUXIÈME ESPÈCE D'ALIÉNATION.

Manie sans délire.

VIII» La manie peut elle exister sans une lé-( sion de l'entendement ?. idem. IX. Exemple d'une sorte d'emportement maniaque sans délire l5o. X. La manie sans délire rendue manifeste par une observation particulière 1S1. XI. Autre exemple relatif à la même espèce I53.


XII. Caractère spécifique de la manie sans délire TROISIÈME ESPÈCE ^'ALIENATION. Manie avec délire.

XIII. La manie avec délire est très-souvent périodique'«. iSG. XIV. Un de ses accès est le type d'une manie XV. La manie avec délire peut-elle être sou1 vent guérie? i58. XVI. Son caractère spécifique i6q. QUATRIEME ESPÈCE D'ALIENATION. Démence ou abolition de ta pensée.

XVII. Les traits les plus saillans de la démence observés quelquefois dans la société 16&. /3EVI.TI, Idéeseincohérentes entr'elles et sang aucun rapport avec les objets extérieurs. 162. XIX. Exemple propre à rendre sensible la dif. férence entre la démence et la manie. i63. XX. Caractère spécifique de la démence.


CINQUIÈME ESPÈCE D'ALIENATION. Idiotisme ou oblitération des facultés intellectuelles et affectives.

XXI. La langue française peu riche pour exprimer les divers degrés de vésanie 166. XXII. Les émotions profondes propres à produire l'idiotisme. 168. XXIII. L'idiotisme espèce d'aliénation la. plus fréquente dans les hospices, guériequelquefois par un accès de manie Î69. XXIV. Principaux traits du caractère phy- si que et moral des crétins de la Suisse. XXV. Caractère spécifique de l'idiotisme 174. XXVI. Autres espèces de manie compliquée ̃ 175. S E c\r ion V.' -».

Police intérieure et surveillance h établir dans les hospices d'aliénés.

X. Avantages d'une distribution méthodique et de l'isolément particulier des diverses espèces d'aliénés dans les hospices 177.II. Vues générales sur la distribution desalié< nés des hospices en divers départemens.


̃III. Efforts à opposer le plus souvent aux idées dominantes des mélancoliques .180. IV. Disposition du local, favorable aux mélancoliques i83~ V. Quels préceptes peut-on donner contre la mélancolie qui porte au suicide VI. Les voies de douceur suffisent-elles pour- calmer quelquefois les aliénés les plus emportés ? 1B8. VII. Les maniaques durant leurs accès, doivent-ils être condamnés à une réclusion étroite ? !9!* [VIII. Qualités morales nécessaires pour diriger les aliénés convalescens et accélérer; leur rétablissement iy3r IX. Exemple propre à faire voir avec qu'elle attention le caractère .de l'aliéné doit. être étudié pour leramener àïa/âison X. Exercice du corps varié ou travaux pé·"nibles très-utiles aux convalesceris XI. Avantages pour l'aliéné convalescent de se livrer à quelque objet qui fixe son attention 201. XII. Aigreur et emportement d'un aliéné con- valescent dont on négligea de seconder le* goût primitif pour les beaux-arts 2o3» XIII. La démence peut-elle devenir pour les:


hospices l'objet de régléniens particuliers de direction et de surveillance? îo5. XIV. -Importance d'isoler dans les hospices l'espèce nombreuse des personnes tombées dans l'idiotisme 207.XV. Les aliénés attaqués d'épilepsie doiventils être confinés dans un endroit particulier XVI. Police générale et ordre journalier du ,service dans les hospices d'aliénés 211. XVII. Surveillance paternelle à exercer pour la préparation et la distribution des alimens XVIII. Suites funestes de la disette qui eut lieu, l'an 4, dans les hospices des aliénés • • • 211. XIX. Restriction extrême à mettre dans les communications des aliénés avec les personnes du dehors. aao. XX. Conformité des principes établis en An- gleterre et en France sur la nécessité d'ouvrir des asyles publics aux aliénés XXI. Travail mécanique; loi fondamentale de tout hospice d'aliénés


SECTION V 1.

Principes du traitement médical des aliénés. I. Tous les livres de médecine méritent-ils la censure sévère des philosophes? II. Les opinions en médecine distinguées de la marche sévère de, l'observation 228. III. La guérison de la mélancolie très-souvent difficile; variété de moyens à mettre en usage «. 23 t.; IV. Essai tenté pour guérir une mélancolie profonde produite par une cause morale. 233. LV. Art de contrebalancer le» passions humâmes lesunes par les autres, partie importante de la médecine %àj. VI. Le penchant au suicide par mélancolie peut-il céder à une émotion vive? VU. La fureur maniaque sans délire peut-elle êt re guérie sans l'usage des médicamens ? VII J. Jdée (ju'on doit se former des prétendus possédas du démon IX. Tbclcr des. médicamens contre l'aliénation, sans dis!iu£uc-r sesospeces, est-ce con- tribuer aux propres do la médecine ? 249. Tableau geuéral des alicnts guéris durant fan


Il de la république, dans l'hospice des aliénés de Bicêtre, par le seul régime ou l'exercice du corps 2So. X. Inductions à tirer de la considération du tableau précédent 251. une 'cause moiale, guéries souvent par le seul régime moral ou physique 253; XII. Inconvéniens de séparer le traitement primitif des aliénés, des soins à leur don- t ner durant leur convalescence 255. XIII: Ordre général d'un tableau synoptique propre à faire connoitre l'état et le mouvement d'un hospice d'aliénés XIV. Dans quelles bornes doit êtrecirconscrit l'usage de la saignée .XV.. Circonstances propres à déterminer l'usage et les effets, des évacuans XVI. Résultat des expériences tentées sur l'usage des anti-spasniodiques 268. XVII. Quels sont les effets des bains froids ou_çhauds, et sur-tout du bain de surprise, dans l'aliénation XV1TI. Terminaison de Ualiénation par des éruptions spontanées ..). XIX. Difficulté et importance de décider, dans certains cas, si l'aliénation peut être


XX. Exemple mémorable d'une discussion sur la manie; devenue une affaire d'état 286. XXI. Mesures de prudence à prendre pour le renvoi des 290., XXII. Manie siululée et moyens de larecon- 297- XXIII. Point de vue sous lequel on doit juger le résultat de mes recherches sur la. manie


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