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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1942-03-21

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 21 mars 1942

Description : 1942/03/21 (Numéro 69)-1942/03/22.

Description : Note : un seul numéro pour samedi et dimanche supplément littéraire illustré pages 3 et 4.

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k4110192

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Les vertus de la race

L'hommage simple et vibrant que .le marquis de Moustier a rendu à la trou-

d§, quu avait commandée pendant Ses tragiques batailde mai et de juin 1940 a 0'réé un instant de noble émotion dans les débats de la IBour de Riom. Le spectacle de ce sénaJteu», sexagénaire, qui s'était conduit avec tant fle bravoure, et de cran forçait le respect. Sans doute l'aurait-on admiré davantage encore si l'on avait su qu'il s'agissait d'un père de dix enifants et que l'un de ses fils était lui-même tombé' au champ d'honneur au début de la guerre.*»

En pensant à l'exemple magnifique que le commandant de Moustier avait donné, je ̃ ime*oavenais d'un mot de son grand^père, le marquis de Moustier, qui fut l'un des ministres des Affaires étrangères de Napoléon III. Comme iun membre de sa famille s'étonnait qu'il consentît à servir l'Empire « Ce n'est pas une raison parce que le fcrorn'est plus à sa place, avait Répondu M. de Moustier. pour que je ne sois pas à la aiienne ».

̃ Le récit que le commandant Qe Moustiër a fait de ses services de guerre est saisissant. Après avoir lutté sur la Sam-; bre, à Charleroi, à Mons, sur l'Escaut et partout remporté des succès locaux la formaltion de reconnaissance motorisée qu'il commandait fut envoyée devant Cambrai. El' le s'y "bat trois jours sans arrêt. L'ordre de repli arrive. On fait 190 kilomètres d'un seul trait, sans perdre- un homme, sans un traînard. 'Mais à Lille .les Allemands débordent de toutes parts. Le groupe de reconnaissance est encerclé. Alors le comman* dan> de Moustier réunit ses officiers, ses hommes. Ils sont trois cents. « Pour un tiers, précise-t-il, des paysans comtois, lorrains, alsaciens pour un autre tiers, des em-; ployés de commerce et de banque des mêmes régions pour le troisième, des mécanos spécialisés de la banlieue parisienne. » II leur dit qu'ils sont invités à se rendre, que leur reddition serait parfaitement régulière, mais qu'il est ̃prêt, quant à lui, à s'échapper avec ceux qui voudront lf> suiyre. Personne n'hésite. Tout l'escadron fonce avec lui, dix officiers, trois cents cavaliers, à travers les lignes ennemies. Et tous ont passé. « Nous avons lutté à un contre dix comme en 1914 » a conclu M. de Moustier. « Cela fait plaisir à entendre » souligna M. le Président de la Cour.

Oui, un tel récit gonfle le cœur d'admiration, de fierté et de gratitude Mais quelle pitié 1 Quelle pitié qu'une telle armée n'ait pas eu entre les mains "n'ait pas eu, sur. tout, au-dessus de sa tête, dans le ciel l'instrument militaire qui lui était pourtan'l indispensable pour étayer sur d'acier sa résistance et sa hardiesse Car des témoignages comme celui de M. de Moustier nous en connaissons des centaines. Nous savons de quoi eût été capable cette gé'nération qu'on a présentée comme une génération décadente, indisciplinée, qui, accablée par un choc dont on avait sous-estimé la violence, ̃n'eut pas le temps de reprendre haleine, pas la possibilité de s'accrocher au sol.

Quelque chose d'imprévu Ear son ampleur, d'implacale par sa. force et d'assommant par sa rapidité a en quelque sorte étourdi les vertus dé la race.

Mais ces vertus existaient. Wladimird'ORMESSON. LE CARDINAL SUHARD chez les Petites Sœurs des Pauvres

Paris, 20 mars.' Le cardinal Suhard, archevêque de Paris, a présidé cet après-midi la fête de Saint Joseph chez les Petites Sœurs dés Pauvres de la rue Philippe-de-Girard.

Après le repas, une cérémonie tout intime s'est déroulée dans le réfectoire des vieillards. Le cardinal a prononcé une allocution, au cours de laquelle il a magnifié le rôle fait de charité, d'abnégation et de bienfaisance des Petites Sœurs des Pauvres.

Très grande activité des éléments nippons

en Nouvelle-Guinée Nouveaux raids aériens au-dessus de Port-Darwin, Porf-Moresby et des Iles Salomon Canberra, 20 mars. Le premier ministre australien M. Curtin a fait publier le communiqué suivant ,1

L'activité japonaise dans la région de Salabaua et de Lae est très grande, mais on ne signale pas d'engagements avec nos forces. Au cours du raid japonais effectué sur Port-Darwin, hier aprèsmidi, deux personnes ont été tuées, une sérieusement blessée, et six ou sept légèrement blessées. Dans la journée d'hier, les avions nippons ont effectué deux raids sur Port-Moresby.

De nouveaux raids ont également eu lieu hier au-dessus des iles Salomon, mais il n'y a pas eu de victimes et les dégâts oausés sont peu importants.

Navires attaqués au large

du Cap York

Canberra, 20 mars. Des avions ennemis ont survolé le 18 une lie située près du cap York, dans le Queensland. Aucune bombe ne fut lancée.

Ces avions attaquèrent ensuite des navires dans cette région. On ne signale pas de dégâts.

En Birmanie Tharaouaddi

est occupé par les Japonais Londres, 20 mars. On annonce officiellement l'évacuation de la ville de Tharaouaddi par les forces impériales britanniques. La ville de Tharaouaddi, d'où les forces impériales se sont retirées, se trouve à 80 kilomètres de Rangoun, sur la ligne de chemin de fer qui relie cette dernière ville à Prome,

Un général américain #

commande deux armées chinoises WASHINGTON, 20 mars. Communiqué du département de la Guerre

BIRMANIE: Le maréchal Tchang-Kaï-Chek donne au lieutenant général Joseph Stilwell, de l'armée américaine, le commandement des V' et VIe Armées chinoises qui se trouvent actuellement en Bir.manie où elles coopèrent aux opérations avec les forces britanniques. Rien à signaler sur les autres théâtres d'opérations.

Aux Etats-Unis

UN SYSTPffi SPECIAL pour la protection

des ports

vient d'être créé

New-York, 20 mars. Le colonel Knox, secrétaire à la Marine, qui se trouve actuellement en tournée d'inspection à New-York, a déclaré à la presse qu'un système spécial de précautions, destiné à assurer la protection des installations portuaires des Etats-Unis et de leurs possessions, a été créé et placé sous le commandement du vice-amiral Russel Waesche.

On annonce, d'autre part, qu'un navire marchand a été torpillé au large de la côte atlantique. On ne possède, pour l'instant, aucun détail.

EN COURANT.

Après le printemps

11 a fait ce matin son entrée solennelle. Depuis deux jours déjà, il était installé parmi nous, incognito, comme ces hôtes de marque auxquels on permet de goûter aux joies simples du cru avant de les ramener aux portes de la cité où les personnages officiels, les hauts fonctionnaires en jaquette, les gardes à crinière et jusqu'aux policiers attachés à leur personne feignent de les voir pour la première fois.

Le printemps, audacieux et timide, incertain, capricieux, tzigane, nous savions bien qu'il avait passé en fraude la ligne de démarcation des saisons, mair nous faisions mine de l'ignorer. A présent il est chez lui, régulièrement intronisé par le calendrier et salué par tous les marronniers qui n'en pouvaient plus de refouler leurs feux d'artifice. Ce fut un beau crépitemenf de bourgeons, tandis que les abeilles s'affolaient le long de l'allée des fléuristes.

Je ne sais si vous avez remarqué quel visage transfiguré les gens les moins sensibles au rythme-de 7a nature offraient à la saison nouvelle ? Un visage détendu, rasséréné, délivré.

Pourtant il est bien lourd de menaces ce printemps. Ses gerbes. fleuries ont un curieux tic-tac de machine infernale. Il n'amènera pas que des hirondelles dans les cieux.

Mais voilà le premier jour du printemps est aussi le premier de la décade, selon les étranges mesures du temps que les buralistes ont fixées d'après des principes qui ne sont pas anssi fantaisistes qu'ils en ont l'air. La preuve en est dans le fait que ces commerçants avisés ont arrêté toute distribution jusqu'au moment où les nouveaux tarifs du tabac entrerdient en vigueur. Ils y sont entrés ce matin. Et vigoureusement.

Ne nous exaltons donc pas mal à propos. Les bourgeons ne sont pour rien dans le contentement des hommes,, mais bien plutôt les gauloises, les « troupes > et les tabacs « goût américain » ou « goût d'Orient dont ils étaient sevrés depuis quelques jours.

Le chevalier printemps,' c'est, aujourd'hui, un damoiseau qui n'a a ni carquois ni guitare, mais des battos à deux louis plein ses poches.

1 Georges RAVON.

Le Japon est maintenant prêt

à entreprendre la vraie bataille .̃̃ dit-on, à, Tokio

Tokio, 20 mars. De l'agence Domei

Prenant la parole à la. radio de' Tokio, le commandant Kinzo' Nakajima, de la section de presse de l'armée, a fait le point de la situation militaire actuelle dans le Pacifique.

« Reprenant son souffle après avoir chassé l'adversaire des Indes Néerlandaises, de la Malaisie et des Philippines, le Japon, a-t-il dit, est maintenant prêt à entreprendre la vraie fiataille. » Le commandant Nakajima a mis en garde les Japonais contre un enthousiasme exagéré devant les victoires nippones dans le,sud-ouest du Pacifique.

« La guerre n'est pas encore terminée, a-t-il dit, et nous devont être prêts à toutes les éventuali-

i

Les rations de denrées alimentaires

vont être modifiées en Allemagne

Berlin, 20 mars. Les rations de denrées alimentaires seront modifiées en 'Allemagne à dater du 6 avril, en particulier pour les graisses, le pain et la viande.

Les réductions toucheront en premier lieu les consommateurs ordinaires, alors que l'on tiendra largement compte de la situation des ouvriers astreints à, de gros travaux.

Les rations sont en partie plus importantes que celles de 1916 et 1917, surtout pour les ouvriers de force.

Les autorités allemandes motivent cette décision par les conditions atmosphériques défavorables des dernières années, qui ont affecté les récoltes de céréales et de pommes de terre.

ATTAQUES

CONTRE MALTE COMMUNIQUE ITALIEN

Rome, 20 mars. Communiqué du (ï.-Q. G. des forces armées ita liennes ̃

Sur le front de Cyrénaicfue, rien d'important à signaler. L'aviatiO' a attaqué Malte. Trois avions ont été détruits au soi. Des chasseurs allemands ont abattu en combat trois appareils ennemis.

COMMUNIQUE ALLEMAND Berlin, 20 mars. Le Haut-Commandement des forces armées communique

En Afrique du Nord des avions de combat allemands ont effectué des attaques efficaces contre des objectifs militaires de la forteresse de Tobrouk.

Le bombardement ininterrompu de jour et de nuit des aérodromes de l'île de Malte a provoqué de vio. lents incendies et des explosions. Dans le secteur de la Méditerranée cinq appareils ennemis ont été abattus- en combats aériens, et trois autres détruits au sol. COMMUNIQUE BRITANNIQUE Le Caire, 20 'mars, Communiqué du Grand quartier général des forces britanniques du MoyenOrient

"A part une léger» activité des patrouilles rien à signaler.

MOBILISATION OBLIGATOIRE de tous

les Australiens Canberra, 20 mars. M. Curtîn,. premier ministre, a annoncé aue le cabinet de guerre australien venait de décider la mobilisation obligatoire de tous les Australiens pour participer à la défense du pays. M. Curtin a précisé que que tous les hommes entre -16 et 60 ans qui ne se trouvent pas dans les unités combattantes ser viront dans la police, "les services contre l'incendie ou les corps de volontaires pour la défense, à moins qu'ils ne soient affectés comme guetteurs sur les toits Les. seules exemptions admises seront celles pour" raisons de santé ou par suite d'heures ,de tra vail particulièrement nombreuses dans. ,de&~8ii4mpHses..cansdé«îes comme vitales pour le pays. L'AVIATION

AUSTRALIENNE

ATTAQUE TIMOR Canberra, 20 mars. Communiqué de la R. A. F.

Des appareils de la (R. A. F. ont de nouveau attaqué mecredi soir l'aérodrome ennemi de Kou-Pang, dans l'île de Timor. Un grand nombre de bombes ont été lancées.

Des coups ont pu être observés sur les pistes de départ et sur des bâtiments de l'aérodrome. Lcs incendies allumés étaient visibles à 80 kilomètres de distance. Nos avions se sont heurtés à un feu violent des batteries anti-aériennes. Des bombes de petit et de gros calibre ont été employées au cours de cette attaque.

A la suite de ces opérations un de nos appareils est manquant.

tés. Le fait,que les Anglo-Américains ont perdu leurs basés en Asie ne signifie pas qu'ils sont à la merci des Japonais. Quant à l'occupation des régions du sud du Pacifique, a-t-il précisé, elle n'a de raison d'être qu'en vue de la victoire sur les Anglo-Américains. La victoire ou la défaite du Japon, a continué le commandant Nakajima, dépendent de l'utilisation la plus favorable des ressources des territoires du sud-ouest du Pacifique. Les autorités militaires nippones feront en conséquence tout ce qui sera nécessaire pour le développement économique le meilleur de ces territoires. La nation nippone tout entière doit collaborer dans ce but. »

« Les opérations en Chine passent au second plan » « En ce qui concerne la guerre en Chine, elle est passée au second plan du fait de nos victoires dans le sud-ouest du Pacifique. Mais le porte-parole nippon a averti ses auditeurs qu'un front ne disparaît pas lorsqu'en apparaît un autre. Les "victoires japonaises dans le Pacifique ont été possibles seulement grâce aux succès des troupes nippones en Chine et dans le Mandchoukouo. Si l'effort nippon en Chine diminuait'ou si le Mandchoukouo se trouvait menacé, les opérations futures des troupes japonaises contre les Anglo-Américains seraient fortement gênées. « Nos forces de Chine, a dit le commandant Nakajima, sont comme le bois de l'arc de la tension duquel dépend la force de pénétration de la flèche, s. (O.F.7.)

TOUT S'EXPLIQUA

C'est votre petit frère qui crâne comme ça ? l

-Oui. C'est depuis qu'on lui a dit qu'il comptait pour du beurre.

L La bataille P dans le secteur sud du front germano-soviétique Berlin' annonce un succès des troupes allemandes dans le bassin du Donetz

« Aucun changement essentiel n'est intervenu Une de nos unités a occupé trois localités » dit Moscou

Une piece d'artillerie légère en position sur le front de l'est 1 (Trampus) (V. 33.323) (Voir les communiqués en deuxième page)

LE PROCES DE RIOI¥I Le générai Requin termine sa déposition On entend le général Hering

(De notre envoyé spécial James de Coquet) Riom, 20 mars. Comment perd-on les guerres C'est ce que se demande l'opinion, qui éprouve pour les conflits- armés un intérêt rétrospectif, et c'est ce que se demande aussi la Cour Suprême. Elle apporte à résoudre cette question la méthode ordinaire de ta justice flfli' est. l'investigation patiente et minutieuse. Tel jour à telle heure il a manqué tant de lance- grenades ou de canons anti-chars, ou bien l'on a fait telle fausse manœuvre. Qui est responsable de ce manquement ou de cette erreur ? La justice ne peut pas faire autrement que de remonter ainsi vers les sources. Elle doit juger sur des faits. Il ne lui appartient pas d'aller tout droit vers les causes -premières,

Le général Hering qui lui a l'avantage de n'être que témoin, et non pas juge, procède au.trement. Il pense, comme ce personnage d'Edgar Poe, que la vérité n'est pas toujours au fond d'un puits, et il nous a fait la synthèse d'une défaite militaire.

C'Ie peut se formuler ainsi « à une époque de guerre totale, on perd la guerre quand on ne se voue pas totalement à elle. »

Nos institutions avaient leurs charmes, dira le général Hering, mais elles ne cadraient pas avec la période de tension internationale. Pas d'unité de direction, pas d'unité de comman.dement, mais une foule d'assemblée et de con.seils délibérants qui ne manquaient sans doute ni de jugement ni de bonne volonté mais qui,

(VOIR LES DEBATS EN DEUXIEME PAGE) 11

L'aviation américaine utilise une base

au Guatemala

Guatemala, 20 mars. Depuis quelque temps déjà, des escadrilles de bombardement américaines partent d'une « base » située « quelque part au Guatemala ». pour effectuer des opérations de défense des pays d'Amérique centrale et des approches du canal de Panama.

La base d'où ces escadrilles peuvent maintenant opérer a été établie avec la collaboration du gouvernement de Guatemala.

par leur nature même, étaient voués à l'impuis- sance. Nous avions une organisation qui nous destinait aux décisions à retardement. Pour nous montrer ce qui arrive lorsque l'autorité s'émiet te entre des pouvoirs concurrents, il nous a cité un simple fait. Le 9 juin, alors qu'il commandait l'armée de Paris, il vit les Allemands traverser la Seine à Vernon. Cette opération avait l'ië possible parce que le commandant de la colonne blindée qui attaquait la ville, découvrant les défenses qui l'attendaient sur la rive gauche, les avait neutralisées par son aviation. Le général, Hering, commandant d'armée, n'avait pas d'aviation à sa disposition pour contre-attaquer. Il en demanda à l'échelon supérieur, au groupe d'armées, où il n'y en avait pas davantatage. Il fallait s'adresser aux forces de l'air qui répondirent qu'il fallait un préavis de cinq heures. Mais il y a longtemps qu'on perd une bataille en moins de cinq heures.

Le général Hering nous a montré aussi comment se faisait une mobilisation, avec des centres mobilisateurs nombreux et bien répartis, des vivres et des effets stockés d'avance plutôt que des réquisitions de dernière heure, des véhicules recensés de longue date que leurs propriétaires amèneront en ordre de marche vers le point de rassemblement qui leur a été indiqué. En écoutant le témoin, on voyait fonctionner sans heurts, sans grincements, le gigantesque mécanisme qu'est une nation s'installant sur le pied de guerre. Mais l'on se demandait si cela ne suppose pas que les esprits le soient aussi depuis longtemps déjà. JAMES DE COQUET.

LA SITUATION

I. EN EXTREME-ORIENT II est difficile de se faire'une idée exacte des positions respectives des adversaires en Birmanie. Les Japonais continuent leur poussée vers l'ouest, et, vers le nord, dans les deux vallées de l'Iraouaddi et de la Sittang. Mais où sont-ils exactement ? A l'ouest ils sont sûrement arrivés aux abords de Bassein, où ont lieu des contre-attaques anglaises, mais la prise de ce port important n'est pas confirmée. Dans la vallée de I'Iraouaddi, les Anglais annoncent l'évacuation de Tharouaddi, à 80 kilomètres au nord de Rangoon mais les Japonais avaient annoncé la prise de cette ville il y a plusieurs jours, et l'on avait même signalé un raid japonais au nord de Prome dans la vallée de la Sittang, sur la route de Mandaiay, les Japonais seraient arrivés aux abords de Toungton, et une bataille importante serait engagée. Les Se et 6e armées chinoises, qui renforcent les Anglais en Birmanie, sont commandées par le général américain Sittwel!, chef d'état-major de Tchang Kai Chek. Il n'y a rien à signaler en Insutinde et aux Philippines, sinon, à Sumatra, la prise de Padang par les Japonais. En NouvelleGuinée, l'avance des Japonais débarqués à Lae vers Port-Moresby continue, mais, contrairement à ce qu'on avait annoncé, il ne sem.ble pas que le contact soit pris encore avec les défenseurs aus- traliens. Le grand problème est de savoir ce que vont faire les deux grandes flottes japonaises qui menacent l'Australie et' qui étaient parvenues jeudi l'une au large de Cooktown sur la côte orientale du cap York, l'autre à la hauteur de Broome, dans l'o- céan Indien. L'hypothèse de deux attaques combinées, l'une contre les ports de la côte ouest, isolés et difficiles à défendre, l'autre contre les archipels qui s'étendent de la Nouvelle-Guinée à la Nouvelle-Zélande également diffi.ciles à défendre en l'absence d'une force navale importante parait 1a plus vraisemblable it s'agirait alors d'une manœuvre d'in.vestissement très- étendue, précédant l'attaque du continent australien, ou de certains points de celui-ci. Liquiétutle est grande en Nouvelle-Zélande,

Il. EN U. R. S. S.

Les nouvelles de source allemande parlent toujours d'atta-

Le 7^ `~ét~n recevra à Clermont-Ferrand les dons des délégations, paysannes

que lui présentera M. Caziot Clermont-Ferrand, 20 mars. Le Maréchal Pétain arrivera à Clermont-Ferrand dimanche à 15 h. 30 et se rendra directement sur la place des Salins, où il sera reçu par M. Caziot, secrétaire d'Etat à l'Agriculture, le préfet délégué et les autorités civiles et militaires.

Les couleurs seront mssees 1 par trois paysans, trois légionnaires et trois membres du Secours National à un mât de 25 mètres.

Le Chef de l'Etat prendra pla- ce dans la tribune qui sera érigée du côté de l'avenue qui porte son nom.

Les représentants de chaque commune offriront alors au Maréchal, qui un poulet, qui un pe- j Lit cochon de lait, qui un caUiard.qui des pommes de terre. Les mineurs lui remettront | une lampe.

La Chambre syndicale et la délégation des ouvriers de la coutellerie de Thiers lui donneront de leur côté un service de table, composé de 80 pièces. Ajoutons qu3 dimanche matin, à 11 heures, M. Caziot sera reçu au Théâtre Municipal, où il présidera la première assemblée de la Corporation paysanne.

ques russes repoussées, les nouvelles russes de localités conqui.ses au prix de combats acharnés. Il est certain 1. que l'offensive de Timoschenko en Crimee et dans le Donetz n'a pas donné de grands résultats 2.1 que la pression russe continue sur le front central ou deux ar. mées rouges se trouvent face à face sur les deux flancs de la poche allemande de Rjev • Viazma, l'une marchant vers le sud, à une cinquantaine de kilométres de la route Smolensk Viazma (de Velij à Doukhovtchina, Niki tiaka et Sylevka), l'autre à une distance un peu moins grande au sud, de Yeinia à Dorogobij, Zarqupbusya et la région au sud de Viazma. La situation des deux ad- versaires est donc assez exposée, les Allemands se battant dans un couloir relativement étroit, les Russes se sont infiltrés en rase campagne entre des points d'appui allemand qui tiennent bon. Il en est d'ailleurs de même sur le front de Tchoudovo, sur celui de Staraya-Rusa, sur celui d'Orel et sur celui du Donetz. Partout, les armées aux prises combattent maintenant avec des éléments ad- verses sur leurs arrières, et la situation parait de plus en plus inextricable. Des positions aussi aventurées de part et d'autre ne peuvent être maintenues que grâce aux obstacles que l'hiver oppose aux grands mouvements offensifs.

Jacques DARCY.

Quatre nouvelles victimes du bombardement

de la région parisienne ont été inhumées hier

Paris, 20 mars. Quatre nouvelles victimes du bombardement des aviateurs britanniques, dans la localité de la banlieue ouest la plus éprouvée, ont été inhumées ce matin au cimetière municipal. Les recherches se sont poursuivies hier et aujourd'hui dans cette localité, mais on n'a pas retrouvé de nouveaux corps. 450 familles ont pu trouver un logement définitif ou retrouver le leur, et 300 autres ont été hébergées dans un local provisoire.

On annonce, d'autre part, que la souscription ouverte à Djibouti s'élève à 600.000 francs à la Martinique, elle dépasse 200.000 francs.

UN DISCOURS

DU SAINT-PERE SUR LES VERTUS FAMILIALES

Cité du Vatican, le 20 mars. Le Piipe a accordé comme d«v coutume. son audience générale hebdomadaire dans la salle des Bénédictions.

Plus de 3.000 personnes, dont de nombreux couples de nouveaux mariés, y assistaient. Après avoir pris place sur ••> trône, Pie XII, qui est arrivé en « sedia gestatoria », a prononcé un discours dans lequel il a développé le thème de la collaboration entre les époux pour la prospérité et le bonheur de la famille.

Collaborer, a dit en substance le Saint-Père, signifie pour les deux parties, non pas unir deux forces agissant chacune pour son compte, mais se préoccuper chacun du travail de l'autre en vue de régler son action sur celle de l'autre. La collaboration implique surtout une large compréhension, nécessaire pour supporter mutuellement les différences de caractère | inévitables. Dieu a accordé à la femme le don sacré de mettre au monde les hommes, mais la femme doit également collaborer à l'éducation spirituelle des enfants, d'autant plus que le but principal du mariage est non seulement la procréation mais l'éducation des enfants dans la foi.

Le Pape, en terminant a béni l'assistance.

9-

Une nouvelle classe est appelée

sous les drapeaux- en Turquie

Istamboul, 20 mars. Une nouvelle classe a été appelée sous les drapeaux en Turquie. Les intéressés devront se présenter au bureau de recrutement le 25 mars.

LA DELIVRANCE

DU CASIER JUDICIAIRE et la réhabilitation

de droit

Vichy, 20 mars. Une loi parue au Journal Officiel complète les dispositions relatives à la délivrance du casier judiciaire et à la réhabilitation de droit. Désormais, le casier judiciaire non expurgé, qui n'était délivré qu'aux magistrats du Parquet et de l'Instruction, aux préfets de Police, aux. présidents de Tribunaux de Commerce, pour être joint aux procédures de faillites et de liquidations judiciaires, pourra l'être également au président de la Cour Nationale d'Honneur de la Légion des Combattants, ainsi qu'aux autorités militaires, aux administrations publiques de l'Etat et à la S. N. C. F., lorsque ces dernières sont saisies de demandes d'emploi.

MEFIEZ-VOUS

DU TABAC NOIR 1

Toulouse, 20 mars. Un garçon de café, qui avait procuré au marché noir des paquets de cigarettes à un fumeur peu soucieux du prix, a été condamné à 2.000 francs d'amende et le client trop généreux à 1.000 francs de la même peine.

Des troupes canadiennes débarquent

` en Angleterre

Ottawa, 20 mars. Le gouvernement canadien annonce qu'un nouveau contingent de troupes canadiennes est arrivé sans incidents en Grande-Bretagne.

LS RÉCEPTIONS

DU MARÉCHAL

Vichy, 20 mars. Le Maréchal Péta in a reçu ce matin le colonel Fonck, le général Freidenberg, M. Berthelot, secrétaire d'Etat aux Communications, et M. Bouthillier, secrétaire d'Etat aux Finances. Dans l'après-midi, le Chef de l'Etat s'est entretenu avec M. Jean Terray. secrétaire général du Travail.

La distribution

des chaussures de sport ravis, 20 mars. Les chaussures de sport seront désormais obtenues an moyen de bons émis par le Comité de la Chaussure en accord avec la Direction dn commerce intérieur et difitribnés par le Commissariat général à l'Education générale et aux Sports. Croisade d'Hiver

du Secours National Vieux tapis, vieux rideaux Vieux souliers, vieux vêtements TRESOR DU PAUVRE


LE PROCES DE RIOM

5 (SUITE DE LA PREMIERE PAGE) Riom, 20 mars. Dès l'ouverture de la seizième audience, le général .Requin s'asseoit dans le fauteuil rouge et or et poursuit sa déposition. L ancien commandant du XX» Corps, après avoir donné hier son opinion sur l'instruction et le moral de l'ar̃ xnêe, expose brièvement les conditions dans lesquelles fonctionnait avant la guerre le Conseil Supérieur de la Guerre..

Le général REQUIN. Jamais le ministre ne prenait part à nos déli- bérations et rarement donnait son avis sut ce que nous avions décidé.

Le témoin en arrive à la période de guerre.

La IVe Armée qu'il commandait effectua diverses opérations offensives, afin: de soulager la Pologne, du 9 au 14 septembre 1939. Elle se replia ensuite, par ordre, sur les positions qu'elle devait occuper jusqu'en mai

1940.

Toujours la faiblesse ̃•' de notre aviation

Deux faits ont, à l'époque, révélé au général Requin la faiblesse stupéfiante de notre aviation.

Le l«r septembre, on lui enleva les treize « Potez-63 ̃>, qui constituaient son escadrille d'armée et on les remplaça par sept « Bloch-131 », appareils périmés et inutilisables.

Le 11 septembre, on lui enleva, en pleine période d'opérations, l'esca? drille complète de « Morane-406 » qui constituait le groupe 'de chasse de l'armée. On la lui rendit toutefois quatre jours plus tard. Et le général donne les chiffres d'appareils dont il disposait au 16 janvier 1940

Dix « Potez-63 », sur lesquels quatre appareils étaient disponibles, et quelques « Bloch-131 bons pour la ferraille vingt-trois « Mureaux », avec seulement vingt pilotes, dont dix exclusivement à la disposition de la D.A.T.

Et il résume la situation dans cette tragique déclaration que lui fit un général d'aviation, le 3 septembre, à son quartier général de Vie-sur-Seille « Vous allez voir, lui dit-il, des équipages d'élite montés sur des casseroles. »

Manque d'effets

et d'armement

à la mobilisation

Quant à' là mobilisation même, le général Requin estimf1 qu'elle s'est achevée dans des conditions difficiles. Les unités arrivaient sur le front avec des dotations très incomplètes en effets et en armement Et il évoque les déficiences graves en couvertures et en chaussures, déficiences auxquelles furent particulièrement sensibles nos soldats.

Il m'a manqué, dit-il, 80.000 couverturesi et le bruit a couru avec persistance sur le front que ce déficit provenait du fait qu'on en avait cédé un grand nombre aux Espagnols réfugiés.

Quant aux chaussures, il put s'en procurer en intensifiant la production de l'usine de Sarrebourg qui fournit sur place aux unités.

Le général Requin parle ensuite de la déficience en armement,- en souli.gnant un des faits les plus fâcheux provoqués par ce déficit en canons de 25 m /m. Par exemple des équipes de canons de 25 ne pouvaient être relevées quand elles appartenaient aux divisions A. faute de canons de ce calibre dans les divisions B.

Les munitions étaient suffisantes, sauf les grenades qui ont été longues à venir.

Le matériel automobile était hétéroclite, à part celui des voitures sanitaires.

L'alimentation des hommes était bonne celle dea chevaux, insuffisante.

Puis le général met en lumière l'effort de son armée pendant neuf mois: celle-ci a construit 4J0 ouvrages, 21 blockhaus, ainsi que des fosses anti-chars qui formaient une ligne à peu près continue.

v. Le témoin en arrive à l'instruction de l'armée à propos de laquelle il exprime son opinion et ses principes. Le général REQUIN. Le dressage individuel de l'homme était inférieur à celui de l'adversaire. Chez moi, l'instruction de l'armée est liée à l'agiterrissement. Doits la IV» Armée, les hommes s'exerçaient au tir, à la défense anti-chars, dans des écoles de l'armée, où de la fin novembre jus.qu'au 10 mai, 250 officiers et 400 sous.officiers .ont suivi des cours.

La vaillance

des troupes de Lorraine Le président CAOUS. Quel était le moral des troupes en Lorraine ? f Le général REQUIN. Leur attitude, au début assez hésitaite, s'est rapidement affermie. Les actes d'héroïsme ont été fréquents. Du 9 au 25 septembre, j'ai perdu 98 officiers, 171 sous.officiers et 1.578 soldats. L'ancien commandant de la IVe Armée parle avec orgueil de. ses troupes qui, le 12 et le 14 mai 194U, ont arrêté net, à cinquante mètres de leur départ, les attaques de l'ennemi.

Le 6 juin, son armée était sur l'Aisne et déjà il savait que la France ne se battait plus que pour l'hon.neur.

Le général REQUIN. Nous n'avions pas le droit de le dire aux hommes.

On apprend que, dans son armée, le total des chars était de 255. Il y en avait 1.600 dans les divisions blindées signalées en face d'elle.

Le général, avant de résumer sa pensée, rend hommage aux équipages TICKET N° 2

BOURSE DE LYON DU 19 MARS L'évolution du marché se voursuit normalement. La note du jour, qui n'est pas très optimiste, n'entache en rien la tenue de cote qui, dans son ensemble, fait preuve de bonne résistance. La légèfe irrégularité rencontrée par endroits provient vraisemblablement as queues de réalisations massives devant lesquelles la contre-partie «'est dérobée tout naturellement.

Cours Cours

FONDS D'ETAT orécéd du jour ••• 94 25 94 4 1917 101 80 102 40 1918 101 70 101 SO 6% 1920 141 50 140:rD 4 1/2 X 1932 A 100 100 95 1/2 <«• 1933 S 101 ',1)0 PO 6 H 1939 amort. 101 30 101 20 Ci T (U% 1929 885 J96 D F 5 1938 121 60 121 65 Obi Tr 4 1/2 X 19SS 1330 1321 Créd Nat. 5 1919 610 a 614 Créd Nat 5 «4 1920 548 547 Communales 4 1930 962 945 4 1931-32 1 963 M><) Foncière « 1/2 19»i 941 C-40 otüe de 5 1933 1011 1011

Ville de Paria

« 1/2% 1929 (a iots) 975.. 976 « <% 1931 lots). 940.. 944.. BASQUES

SOCIETES rOSCIBBES

Banque do France ..21900 22000 Banque d'Algéri» .19900 20000 Banque de Paris 1840 1868 B.NCI 1260 1260 Union Paris. 1400 1430 Cie A;gérienne 4450 4420 Compt Nat. lfli>comDte 1850 1810 Crédit Comm France 1730 1748 0>. Fonc. Indochine 430 426 Crédit Lyonnais 4675 4675 Société Lyonnaise 1130 Société Marseillais» 1800 1800 Société Génér Lib 1940 Foncière Lyonnaise 2300 Lyonnaise Immobll. 1440 Rue Impériale 3625 CABAtrX TRANSPORTS

Suez, cap .23400. Suez. (ouisaanca 19200 190W) Suez. part 19200 18900 1/5 part 5560 5'175 Est 1060 io20 VLM 1750 Midi 1360.. 1300.. Nord 1875.. 1850.. Orléans 1575 Ifiê5 Métropolitain 3275 3275 6anta-Eè 1505 1505

des chars qui, sans esprit de recul, se sont sacrifiés jusqu'au dernier. Le général REQUIN. Si cela a pu être fait, c'est grâce aux cadres de carrière, aidés, il est vrai. par les meilleurs éléments de la réserve. Ils ont réussi à sauver l'honneur dans des situations invraisemblables. Questions diverses

Le- président Caous va poser alors une série de questions. A la première, le général Requin confirme qué si nous avions une doctrine d'attaque des lignes fortifiées, nous manquions presque totalement de moyens pour la mettre en œuvre.

M. CAOUS. Vous nous avez dit que b liaison entre officiers d'active et officiers de réserve était difficile ̃avant guerre. L'autorisation préfectorale leur aurait été indispensable pour qu'ils puissent participer à un même banquet. De qui venaient ces ordres P Le général REQUIN. Je pense que ces ordres venaient du ministère de la Guerre.

Le président Caous obtient alors de nouvelles précisions sur le manque de camps d'instruction et demande au général dans quelles conditions on cherchait à aguerrir les troupes en les faisant participer à des coups de main pendant la période statique des hostilités.

Quant au rappel des affectés spéciaux, il a eu sur les soldats un effet moral fâcheux confirme le témoin, sur une dernière question du président.

Avant le départ du témoin, M. Daladier voudrait que le générât Requin lui donnât certains chiffres. l

Reprise de l'audience

AUDITION

DU GENERAL

HERING

Dès la reprise de l'audience, à 15 h 40 le général d'armée Héring succède au général Requin.

L'ancien gouverneur militaire de Paris prête serment d'une voix forte, faite pour le commandement. Il est sobrement vêtu. de noir. Il demande tout de suite la per mission de faire un préambule, afin de bien poser, dit-il. le rôle du Conseil supérieur de la Guerre, dont il fit partie du 1er juin 1935 au 23 mars 1939 vis-à-vis du ministre de la Guerre et du chef de l'Etat-Major gêné-

rai:

Le Conseil supérieur de la Guerre, dit-il, est le Conseil des forces terres. tres, tandis que fonctionne à coté de lui un Conseil supérieur des forces aériennes et maritimes.

On apprend que. pendant qu il y siégeait le Conseil a été convoqué treize fois sept fois en séances d'études et d'informations, six fois en séances officielles, et que jamais, pendant cette période, les officiers généraux n'ont été consultés sur des questions intéressant le Haut Commandement ou la conduite des grandes unités.

Le général HERING. Le véritable rôle d'un membre du Conseil supérieur de la Guerre était celui d'un inspecteur d'armée. A ce titre, noua avons toujours été accueillis avec bienveillance par le ministre.

Puis d'une phrase, il définit la cause de nos revers militaires.

Le général HERING. C'est la carence de l'aviation. Une armée qui n'est pas protégée et appuyée par une aviation puissante est vouée à la paralysie générale.

Puis le général reconnalt que le Haut Commandement n'a pas touiours été audacieux dans ses prévisions et qu'il avait tendance à sousestimer la 'valeur des unités allemandes de création nouvelle.

De plus, en France, l'esprit militaire n'existait plus. Le témoin en dit quelques mots »

Chez nous, on ne jouait plus au soldat depuis 1918.

Puis. avec précision. le général Héring détaille l'effort de défense nationale qui a été accompli de 1934 à I,a guerre.

Ainsi il est amené successivement à parler de l'organisation de l'armée de la mobilisation, de l'armement ot des fortifications.

L'organisation

de l'armée

L'organisation de l'armée fait l'objet d'un exposé précis du général qui, après avoir évoqué les conséquences du service d'un an, expose dans quelles conditions nous dûme3 avoir recours à des expédients dès 1936. pour renforcer notre couverture sur la frontière.

Il aurait été trop long et trop difficjle, avec la menace de guerre, de bouleverser notre organisation généraIe.

Le général Héring donne des chiffres

En 1930 nous avions 310.000 appelés et 110.000' militaires liés par contrat. En 1936 nous en avions 310.000 et 140000. En 1939 enfin, 420.000 et 172.000. «; e, L'instruction et l'encadrement des unités sont ensuite étudiés par le témoin qui rappelle les expériences fructueuses faites au cours de la mobilisation partielle en 3938.

La loi de deux ans a eu une àc. tion bienfaisante sur l'armée et a permis de créer des unités cohérentes et manceuvrières.

Après une allusion aux champs de tir celui de Liffol-Ie-Grand, comme l'a dit le général Requin, fut vaine.ment réclamé par le Conseil supérieur de la Guerre et à la réduction des allocations de munitions, le générai Héring expose que, longtemps avant les hostilités, on avait étudié la plupart des possibilités de la guer.re moderne manœuvres de cadres expériences sur les attaques brusquées de chars, étude de l'action imprévue des parachutistes.

Le témoin déclare avoir toujours été ennemi des écoles de perfection

Cours Cours

Drécéd. du loyr

Shanghaï 1270 1273-». Ch. f. Buenoa-Ayres 1525 ..C 1525 O. T. L. capital 1400 1350 H PL M 650 550 BAtrX-ELEOTIUCITE Gaz

Générale des Eaux 3650 3650 Lyonnaise Eaux. cap 3210 3140 Thomson 715 723 Electricité de Paris 1892.. 1900" Eu. Elect. Nord-France 820 Nord-Lumière 2145 2165 Littorai 2360 2330 t. M. Truyère 6700 6725 Parisienne Distr Elec. 2320 2330 Générale Electric. 4825 4710 Union Electr 1399 1398 Fétrier Tissot 372 En. Elect. Loire.Centre 1130 1140 Energie Industrielle 3350.. 3395.. Force et Lumière 2700 force et Lumière, part £800 2800 F. M Rhône S480 3300 Hydr. Auvergne 4200 Hyar Energie 3345 Ouest Parisien 2091. Paris-Rhône 510- Gaz Banlieue 2620. Gaz et Eaux 1630 1576 Gaz Bourbonnais 3200 3150 Gaz Lebon 5100 Gaz Réunis 1670 1605 Gaz de Lyon. 1320 130O Ga* Sud.Est 3000 3050 KETAIiLTJBGrE MUTES

F et Ac du Nord-Est 1230 Creusot 4S50 4850 Tréfil Havre 1625 1610 Nickel 2215 2160 fenarroya 1375 1355.. Ac de Firminy 495 Ac de Longwy 632 Carbur Zénith 780.. 780 ~hatHion Cortymentry 5650 5675 Commentry-Four 3950 Etab. Segutn Acier Marine 1445 1449 At\êr St-Etlenna. ord 1625 1625 rh«s?(- 9500.. 9490.. Métaux ( Frânc;ai(=«! ». 4700 4700 Tonkin 4600.. 4576

Celui-ci déclare qu'il est dans l'impossibilité de les fournir, ses fonctions ne lui ayant pas permis d'en avoir connaissance chiffre des crédits affectés à la, D.C.A.. de 1930 à 1936, puis de 1937 à 1939, importance des travaux effectués sur le plateau de Rohrbach en 1933,.nombre de réunions du Conseil Supérieur de la Guerre que présida M. Maginot de 1929 à 1932,- dont le général fut chef de cabinet depuis janvier 1931. Une controverse s'engage alors sur la fréquence des réunions du Conseil Supérieur de la Guerre et, pour la seconde fois depuis sa déclaration de silence, le général Gamelin va parler. Le président, il est vrai, lui pose la question avec insistance. Il s'agit des procès-verbaux de séance.

Le général GAMELIN. 11 y avait un procès-verbal pour toutes les séances et il était d la disposition des membres du Conseil pendant quinze jours après la réunion.

Le général Requin nf sait et ne peut pas savoir davantage combien il y avait de chars à la mobilisation. Il n'a connu que plus tard la réunion du Quartier Général concernant la création de divisions blindées.

Et M. Daladier en profite pour déclarer de nouveau que la doctrine officielle s'est, là encore, opposée à cette création.

Après une'question de M« Ribet sur les entretiens qu'a pu avoir le té'moin avec le général Gamelin avant la mobilisation et qui n'apporte au cune lumière, le président Caous insiste à nouveau, mais vainement, pour que l'ex-chef de l'armée rompe le silence qu'il s'est imposé,

C'est peine perdue.

nement des officiers de réserve telles qu'elles étaient conçues, et avoir toujours réclamé des convocations per. mettant de familiariser les réservistes avec la pratique et l'habitude du commandement

Notre plan d'armement I1 en arrive alors à la question de l'armement et expose les grandes iignes du plan 1937-1940, celui avec lequel, si l'on peut dire, nous sommes entrés en guerre

En 1935, dit-il, on avait prévu un premier plan sérieux portant sur 4.700 millions. Mais c'est en 1936 que le plan 1937-1940 fut décidé. Nous avions demandé au total 20 milliards et on nous en accorda 14.

Le général Héring donne alors le détail des prévisions de ce plan on avait prévu 2.400 millions pour l'infanterie avec quoi on devait faire 8.000 canons de 25 4.000 mortiers de 60. 5.000 chenillettes, des fusils de 7,5. des pistolets automatiques. Pour la mécanisation 1.920 mil.lions pour la motorisation 1.360 millions qui permettaient de cons truire 50 bataillons de chars légers modernes et 12 bataillons de chars B: de constituer 3 divisions. légères mo torisées. d'équiptr deux divisions cuirassées.

Avec 2 milliards on devait moderniser le génie, créer 51 unités de anti-chars, 30 groupes de 105 long 20 groupes de 105 court, des groupes de canons automoteurs, de l'artillerie lourde. 32 'batteries modernes de D. A. T. et 59 batteries modernes da D. C. A.

Une somme de 1.380 millions était consacrée aux munitions d'artillerie. Enfin, pour l'équipement et la fortification des frontières, une sotame de 1.215 millions était prévue. Le général Héring rappelle pour mémoire lé plan 1940-1943 qui resta sur le papier et prévoyait une somme de 64 milliards, puis en arrive à ce qui a été réalisé-, ou plutôt, à ce qui n'a pas été réalisé.

« Un retard

dans la préparation » Il signale les déficits en soulignant, à la demande du président Caous, que ces chiffres s'appliquent bien à l'armée entière.

Le général HERING. Pour les canons de 25, le déficit était d'un tiers de la moitié pour les 47 antichars, d'un quart pour lés 105 court et d'un tiers pour ley 105 long. La D. A. T. avait à peu prts suffisam. ment de 75 modernes, mais l'action aux hautes altitudes était insuffisante.

Après un bref historique des travaux de fortifications de Mulhouse à Longwy, jusqu'à ̃ 1935 et à partir de 1936 jusqu'à la Mer du Nord et Pontarlier, le général fait remarquer qu'on avait travaillé sur la frontière du Nord à édifier des ouvrages de défense.

A ce sujet il souligne que cette frontière était une ligne de soutien et que nous étions gênés par notre qualité de < défensif ».

Le général HERING. Quand on est défensif, on ne peut aller de l'avant.

Ainsi, il est amené à faire une au.tre remarque Le général HERING. II n'est pas possible de traiter la situation comme elle se présentait à la déclaratioit de guerre, d't impréparation ». Nous avions plutôt un retard dans la préparation.

Et le témoin développe sa pensée en définissant les causes de ce retard aggravé par trois causes mauvaise organisation des méthodes de travail, erreur de méthode ou errements administratifs et raisons d'ordre mo.rai. Il fait une critique serrée de notre organisation administrative où le ministre et le directeur ne peuvent être à la fois ce qu'ils sont et exécutants. Un chef ne suffit pas. il lui faut un organe de travail

Le général Héring cite un souvenir de guerre d'oit il ressort que si les Allemands pouvaient en une demi- heure obtenir l'aide de l'aviation, il lui fallait, à lui, plus de cinq heures pour avoir à sa disposition des avions en vue d'une opération indispensable. L'autottomle de cette arme conclut-il, n'aurait pas été grave s'il y avait eu un commandement unique. Il affirme enfin que nos institu.

I LE ~9~AR~ ~60N~MdQ~I~ ET ffINAiV~9E9t r

Cours Cours

orécêi du tour

Mines d'Anzm 1790. lanzy 4200 4450 Carmaut cap. 4325 4390 Courrlèrea 930.. 918.. Lens 1150 1115 Marles 2250 Montrambert 3800 4000 Grand'Combe 5450.. 5200.. Roche belle, cap. 8150 Bouble. cap 1640 1620 Loire 1839.. 1900.. Péronnière 2050. Roche-Molière cap 3995 4000 Mokta El Hadid .19200 19100 Ouenza. 6350 PETBOLES

PBODurrs cHXMiQtrea

Française Pétroles 1530 1480 Uglue 5230 5300 Kaône- Poulenc 3600 3600, Kuhimann 2245 2195 Gafsa 2480 2370 Mat. color. St-Denis 1180 Péchiney 6000 4925 Air Liquide 3240 ..3140 Air Liquide. Dart .13900 13640 Saint-Gobain 4*500 9800 Salines Djibouti 763 751 Gerland 2~m 2300 Lumière 423 424 Coignet 0985 1S75 VAXiEUBS DIVEBSE3

port Kosano 23000 22500 Air Occident. Franc 3800.. 3760 Bras» Qutlmès 23200

Caoutchoucs Indoch. 1915 1900 Citroën prtor S 1320 Compteurs à gnx 1727 1680 Distilleries Indoch 620 Peugeot 1230 1205 POliet 3271 ..31SO.. Say 2200 21?5 Terres Rouges H20 Ur!on EuroDéfnne 1870 1860 Devay et PaUle 1510 1550 Sehappe de Lyon .11850 11500 Lyon Textiles 2390 2400 Givet-Izleux 5100 5250 Sillet Thaon 360\. 365 Textiles du Rhône 2320 2360 Pavin A 12000 11805 Pagnoud 575.. 584 Ouest Africain 1574 1515 Ferraaa Renaud 1SO0 1305.

M. Guy La Chambre intervient

Et c'est M. Guy La. Chambre qui se lève.

II voudrait obtenir du général Re quin une déclaration, quelques mots au moins, qui atténuent les terribles accusations exprimées par lui tout à l'heure.

Le général confirme que nous n'avions pas d'aviation et que nos blindés devaient être protégés par nos canons terrestres..

Je n'ai pas vu, je le répète, d'avions en mai 1940, sauf quelques appareils qui ont fait un travail épui.sant et admirable.

Le général convient toutefois que. lorsqu'il fut membre du Conseil supérieur de la Guerre, il ne fut jamais consulté sur les besoins en aviation de l'armée de terre.

M. Cassagneau tient, sur une nou- velle remarque de l'ancien ministre de l'Air, à' remettre les choses au point.

M. CASSAGNEAU. Je vous rappelle simplement que nos besoins en bombardiers modernes, chiffrés à 1.490, n'avaient pas été couverts. Nous n'en avions aucun au 1" septembm 1939.

M. Guy La Chambre répond en citant les progrès faits dans la construction des appareils de chasse. Comme les autres accusés n'ont pas de questions à poser au témoin, le président Caous suspend l'audience. .11 est 15 heures 10

tions étaient incompatibles avec les nécessités de la préparation et des hostilités.

Les errements

administratifs

Puis il en revient aux erreurs de méthode et aux errements administratifs. Et là, on sent que la question lui tient à cœur

J'en ai souffert pendant vingt ans, dit-il, et j'ai bataillé autant que j'ai pu.

Il stigmatise l'incapacité et l'inutilité des Commissions, des Comités, « qui donnent, la plupart du temps, des avis qui sont des compromis ». et fait un parallèle avec l'organisation allemande Une mission, dit-il, dès ntoi*»is, un chef.

Quant aux errements administratifsf le général est aussi sévère. Les formalités, la paperasserie, les con. trôles superposés, les vérifications, tout cela entravait, et combien la marche du service èt l'exécution des ordres.

Il rapporte un exemple curieux et lamentable à la fois

Il fallut deux ans, pas moins, pour construire une casemate au pont de KeM, à Strasbourg, dont la néces. site était apparue comme urgente, car de nombreuses directions d'armes avaient eu à intervenir. Et, lorsque je suis ailé pour l'inaugurer avec le général Maurin, ministre de la Guer. re, on a constaté que le canon prévu n'entrait pas dans son alvéole. Les causes morales

de la défaite

Le général Héring étudie ce qu'il appelle les causes d'ordre moral de nos déficiences et cite les paroles du Maréchal dans son appel du 20 juin 1940 « L'esprit de jouissance l'a emporté sur l'esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu'on n'a servi ». Il s'écrie

Comment n'aurions.nous pas eu de retard dans un pays où on ne travaillait plus, que contraint et forcé, sans joie et sans ardeur 1.

Et il termine en disant

Tout ce que je puis dire, c'est que nous avons préparé la guerre dans le cadre d'une organisation qui ne s'y prêtait pas, dans une atmo. sphère de pacifisme et djatonie gêné. rale, alors qu'en face e nous, Mous avions un gouvernement iout^puissant avec une unité de direction absolue. Une question du président amène le général Héring a rendre un hommage au général Gamelin. Pourquoi le généralissime n'avait-il pas démissionné en voyant l'inutilité de ses efforts pour le réarmement du pays ? Le général HERING. Avant 1938, il aurait pu démissionner, mais après, non. Un chef ne s'en va pas quand l'orage gronde. On ne peut nier qu'il ait lutté Jusqu'au bout. Je ne crois pas que ce soit une preuve qu'il aie manqué de caractère.

Et l'ancien gouverneur militaire de Paris, d'une voix voilée par l'émotion, rapporte une scène qu'il a vécue. Le général HERING. C'était le 15 mai 1940, le front de la Meuse venait de sauter. La situation était grave. Le général Gamelin me fit appeler avec le général Culson. Il ne nous cacha rien de la vérité. Il donna ses instructions avec une maîtrise de lui-même et une lucidité d'esprit qui me frappèrent. Trois ou quatre Jours après, il était limogé.

C'est un devoir pour moi d'apporter ce témoignage devant la Cour Su. prême.

A son rang, le général Gamelin demeure impassible.

Des questions du procureur général Cassagneau, sur la doctrine de l'emploi des chars, permettent au témoin de dire que, dès 1937, l'Etat-Major avait une doctrine d'emploi.

M. CASSAGNEAU. Et après la guerre de 'Pologne t

Le général HERING. Je n'étais pas au courant.

MM. Daladier et Blum posent des questions La série des questions étant épuisée, M. Daladier se lève.

L'ancien président du Conseil sera bref.

Cours Cours

précéd. du 1our

Laitière Moderne 1000 1080 Agence Havas 550 555 Bergougnan 1825 1755 Gêner d'Entreprtses 1185 1200 Dunlop 1750 1740 Haour .m 1130 Les Fils Charv«t 400 410 Navarre. 260 Tanneries Lyonnaises 1480 1480 VALEUBS ETBAtf GEBBS

Ct Foncier Egypte 4600 Canadian Pacific- 350 S K. F 6690 Centrai Mining 3200..3200.. Gédtuld 2100 2200 Rio 4500 1/10- Royal 7025 7200 Nestlé .25000 Norvège Azote 4250 4275 Touns & 1/2 240 241 ES OOUXJSSB

Areàs 410 422.. Banq Nation. Egypte 5500 5450 Brakpan 620 "602 Bruay 535 Cambodge 1283 1337 Caoutchoucs 381 383 Chartered. 313 313 City Deep 602 620 Crown Mines 3726 3725 De Beers. ord 2330 De Beers. oréf 2650 2675 Djebel DJerissa .4900.. 5100.. Dong Trieu 417 East Rar.d 530 535 Forces Motr. Centre 2135 2160 General Mining 923 925 Goidfields 610 612 Johannesburg 440 Katanga (1/60* Dart) 1850 Malacca. ord 250 190 Mfxican Eagle 106 Michelin (1/6* d.> 3390 3500 Mirnot 565 M'ZaVta 682. Mot Gnome, cap. 1800 Nsltagua 740~. 740 Padang 1190 1180 Pernod 1100 1190 Phosph Constantin* 1555 1585 Phosph. Tunisiens 1009 1009 Rand Mines 2150 2190 Roan Antelope 222 220 Sheli 737 730

La guerre

en Extrême-Orient LE POSTE

RADIO-SINGAPOUR va reprendre

ses émissions

Singapoor, 20 mars. On annonce officiellement que l'ancien poste émetteur de Radio-Singapoor, qui se trouve dans une banlieue sud de la ville, reprendra ses émissions au début du mois d'avril.

Cette station a été endommagée par des bombes japonaises, puis en partie détruite par les Britanniques en retraite.

L'OCCUPATION

DE SUMATRA

SE POURSUIT

I^okio, 20 mars. Le correspondant de guerre de « L'Asahi Shimbun à Sumatra annonce que toutes les bases importantes de la grande lie se 'trouve main, tenant aux mains des Japonais. Le journal fait allusion à la grande importance stratégique <le l'lie de Sumatra pour des opérations ultérieures dans l'Océan Indien.

LES HOSTILITES GERMANO-RUSSES (Suite de la première page),

· COMMUNIQUE ALLEMAND

Berlin, 20 mars. Du Quartier général du Fûhrer, le HautCommaudempiït ûe.î forces, armées communique

Dans la prcstju île de Kertch de nouvelles attaques soviétiques effectuées par des forces moins importantes que les jours précédents ont à' nouveau échoué.

Dans le secteur du Donetz des unités allemandes et roumaines on. repoussé, avec de lourdes pertes pour l'ennemi, plusieurs attaques saviétiiiure violentes. Des contre-attaques des forces du Reich ont été couronnées de succès.

Dans d'autres secteur du front orientai de violents combats défensifs sont en cours.

Le sous-lisutenant Strelow, pilote dans une escadrille de chasse, a abattu mercredi, sur le front oriental, sept avions soviétiques. EXTRAITS DU COMMUNIQUE SOVIETIQUE Moscou, 21 mars. Le communiqué du G. Q. G. de l'armée rouge en da*,e du 19 au soir donne les renseignements suivants Au cours de la journée du 19 mars, aucun changement essentiel «l'est intervenu sur le front.

Nos escadrilles ont détrui*. ou endommagé 85 camions transportant des troupes et du matériel, 100 fourgons chargés de munitions, 4 camions citernes, 199 pièces d'artillerie, 14 mitrailleuses de D. C. A., 21 mortiers, et ont fait sauter un dépôt de munitions et un dépôt de carburant.

Elles ont décimé en outre près de trois compagnies d'infanterie ennemie.

En deux jours de combats, nos tftoupes opérant dans divers seoteurs du front de Leningrad, ont tué plus de 2.500 soldats et officiers allemands.

Par le feu de notre artillerie et par suite de l'activité de nos patrouilles, 9 blockhaus et casemates, un observatoire ennemi, 2 chars de combat, une batterie d'artillerie de campagne, deux canons antichar;, plusieurs mitrailleuses et un dépôt de munitions ont été détruits.

Nous avons pris du matériel, dont 6 pièces d'artillerie, 28 mi. trailleuses, 5 mortiers, plusieurs fusils antl chars, 8 armes automa- tiques, 13 postes de T. S. F., 19.000 cartourches de fusil, 1.000 mi- nes. 500 grenades et 500 fusées.

Une de nos unités, opérant sur le front sud-ouest, a occupé, à la suite de combats acharnés, trois localités. Elle a pris 1 char, 3 canons, 12 mitrailleuses, 1.000 fusils et 150 caisses de cartouches. Des centaines de cadavres ennemis- sont restés sur le champ de bataille.

M. DALADIER. Je n'accepte pas tous les chiffres fournis par le gênérai Héring, mais les idées générales qui ont animé sa déposition.

A son tour, M. Léon Blum va faire appel à la mémoire du témoin. La scène se passe le 11 juin 1940 aux Invalides, quelques heures après le départ de Paris du gouvernement M. Léon 'BLUM. Le général Héring se souvient.il qu'au cours de notre conversation sur la conduite générale de la guerre, il m'a dit qu'il avait toujours préconisé l'emploi com. biné des chars et de l'aviation, niais qu'il avait toujours « préché » dans le désert 1 Il a ajouté qu'il n'avait eu qu'un élève le général Brauchitsch.

M. Blum demande encore

Se souvient.il qu'au Conseil Supérieur de la Guerre, il a soutenu la thêse de l'autonomie des formations blindées et demandé l'inscription de son avis au procès-verbal t

Le général HE4UNG. C'a été ma marotte pendant vingt-cinq ans. Il est exact que j'«i demandé et obtenu l'inscription de mon avis au procès. verbal.

M» Toulouse, avocat de M. Jacomet, pose ensuite au général une série de questions sur les attributions précises du secrétaire général de la Défense nationale et le rôle de l'Etat-Major de l'Armée.

Comme il lui demande s'il connaît les réformes qui ont été apportées au fonctionnement de l'appareil ladministratif, le général riposte

Je ne les connais pas, mais 1e connais les résultats il y avait le secrétaire général qui travaillait po. sallèlement à l'Etat.Major, et cela, c'était une mauvaise conception. Il est 17 heures 20. Sur cette dernière réplique, le président Caous renvoie à demain la suite des débats. (HAVAS-O.F.I.)

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Tsvietus françaises (actions), Banque de France 21.870 (21.875) Banque d'Algérie 20.100 (20.100y Banque de Paris 1875 (1860) Crédit Foncier de France 5700 (5700) V Crédit Lyonnais 4660 (4645) Métro 3350 Lyonnaise des Eaux 3152 (3100) Distribution d'Electricité 2400 (2400)' Energie Electrique du Sud-Ouest 3575 (3550) Energie Industrielle 3350 (3350) Générale d'Electricité 4850 (4875) Union Electriquq 1370 (1363): Hydro-Electrique d'Auvergne 4300 (4200) Forces Motrices du Rhône 3330 (3400) Gaz Lebon 6300 (6350) Gaz de Lyon 1285 (1320) Saint-Nazalre 5575 (5675) Châtillon-Commentry 5975 (5901): Citroën B 1380 (1380): Anlche 6750 (6590) Anzin 1864 (1850) Blanzy (4450) Carmaux 4525 (4425); Mines Loire 1900 (1940) Mokta el Hadid (19.200) Nickel 2055 (2100) Pennaroya 1380 (1200) Française des Pétroles 1440 (1440) Gafsa 2450 (2425) Kuhlmann 2150 (2160) Péchiney 5000 (5080) Rhône Poulenc 3580 (3580) Saint-Gobain 9250 (9500): Salines Djibouti 750 (771) Chargeurs Réunis 4675 (4625) Olida 9245 (9175); Saint-Raphaël 8852 (8980) Ciments Français 6625 (6350) Ciments Indochine 875 (872) Poljet 3250 (3200) Caoutchoucs Indochinois 1890 (1920) Saint Frères 1300 (1298); GlllêUhaon 341 (346). i

Mort de Mgr Lecœim évêque de Saint-Flour Clermont-Ferrand, 20 mars. On annonce la mort. survenue a Saint-Flour. mercredi soir à 22 heures, de Mgr Lecœur, évêque de cette ville et doyen de l'épiscopat français.

NOUVELLES BREVES La section spéciale de la Cour à Paris a condamné neuf communistes à des peines allant de 1 an de prison à 5.ans de travaux forcés et 1.200 francs d'amende.

Les obsèques de Sidi Ahmed Ben Rats, ministre de la plume, ont eu lieu hier, en présence de i'amiral Esteva, et de nombreuses personnalités civiles et militaires, à Tunis.

Mgr Liagre, evêque d» fa Rochelle et de Saintes, a procédé hier à la bénédic- tion de l'église de l'Abbaye-aux-Dames. Un décret da'ministre de l'Intérieur «tend à l'Algérie la loi du 2 novembre 1941 Qui interdisait aux Juifs d'acquérir des fonds de commerce sans autori- sation.

INDES

Le vice-roi des Indes a Informé le leader libéral Sir Tej Lahadur Sanru que sir Sta€ford Cripps a exprimé le désir de s'entretenir avec lui à Delhi.

k

L'équipement

en pneumatiques

Vichy, 20 mars. La pénurie du caoutchouc a provoqué un ralentissement de la production des pneumatiques, tandis qu'étaient récupérées dans la mesure dn possible toutes enveloppes et chambres à air usagées. Une nouvelle réglementation va être appliquée. L'équipement en pneumatiques des autos et vélos neufs sera assuré désormais directement par les soins du répartiteur en liaison avec les représentants de l'industrie de l'automobile et du cycle. Pour le remplacement des pneus usagés, un système d'autorisation d'achat est prévu, ainsi que l'échange des pneus réchappables contre des pneus réchappes.

BOURSE DE LYON du 20 mars

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Banque de France 22500 Banque Algérie. 20000) Banque Paris. 1878 Banque Union Parisienne 1410 Compagnie Algérienne 4275 C. N. E. P. 1850 Crédit Foncier doch 428 Société Générale, non lib. 1644 Crédit Foncier France. 6010 Crédit Lyonnais 4675 Suez capital 22100 Suez fondât 18500 Suez (5e) 5400 Lyonnaise des Eaux 3150 Lyonnaise des Eaux nouv. 2800. Lyonnaise des Eaux jouis. 2678 Distribut. Eiectr. 2352 Electricité Paris 1850 Electr. Paris 1/10 part.3000 Electr. Paris part 30000 Electricité Seine 1200 Ekctricité Cie G1e 4800 Havxaise MM Havraise jouissance 1085 Hydr. Auvergne 4210

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Le carnet du Figaro NAISSANCES

Le Comte Olivier de LA ROCHEFOUCAULD et la Comtesse, née Maillé, sont heureux d'annoncer la naissance de leur di- xième enfant MARIE-ELISABETH. FIANÇAILLES

On annonce les fiançailles de Mlle Berthe TEILLARD avec M. Marcel BOURBONNAIS, ingénieur, des Arts et Manufactures, croix de guerre 1939.40.

Nous apprenons les fiançailles de Mlle Claude de BONARDI du MENIL, fille' du Commandant de Bonardi du Menil et de la Comtesse, née de'Ce'rnay, avec l'aspi- rant Edgar LEJEUNE, fils du Capitaine Edgar Lejeune, mort pour la France, et de la Baronne,, née Princesse Marguerite Murat. MARIAGES

Les 7 mars a été béni, en l'église St-Pierre-de-Neuilly, le mariage de Mlle Anne-Marie PETIT, fille de M. Gabriel Petit et de Madame, née Pouilley. avec M. Raymond BLANCHARD, fils de M. Paul Blanchard et de Madame, née Ménetrel.

DEUILS

Nous apprenons la mort de M. Georges FRËMAUX, ancien Président de la Chambre des Avoués près la Cour d'Appel de Paris, chevalier de la Légion d'honneur. Ses obsèques ont été célébrées à Paris.

M. et Mme René Calderon, M. et Mme Jean Bessis, ont la douleur de faire part de la mort de leur père et beau-père M. Simon CALDERON, survenue à Paris le 16 mars.

On anonnce la mort de M. Charles HEUDEBERT fils, pharmacien, 114 boulevard St-Germain, à Paris. Selon la volonté du défunt, les obsèques ont eu lieu le 10 mars dans -da plus stricte intimité.

On fait part de la mort de M. Camille RATER, chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre, pieusement décédé au château de. Loysse, le 16 mars 1942, à l'âge de 73 ans, muni des sacrements de l'Eglise.

On annonce de Paris la mort à l'âge de 81 ans, de M. Eugène CHOAY, docteur en pharmacie, chevalier de la Légion d'honneur. Ses obsèques ont été célébrées dans la plus stricte intimité le 14 mars en l'église Notre-Dame d'Auteuil.

Nous apprenons de Paris la mort de M. Théophile BADER, grand officier de la Légion d'honneur, décédé en son domicile, 40, avenue Foch.

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Jvr\WlVy DU SAMEDI 21 MARS ,1 11 h. 50 Jo Bouillon présente l'orchestre de tangos. -1 12 h. 47 Jean Nohain présente la Revue de la aemalne, aveo Francis Claude et Robert Rocca.

13 h. 13 Pièces pour piano par J. Février. «

13 h. 40 C01lcert.

15 h. 00 « La Dame aux Camélias » avec Edwige Feulllère. Pierre RI. chard Wilm, etc. 18 h. 10 Activité intellectuelle Printemps de Paris, L.-P. Fargu* parle des poésies de Paris et de ses souvenirs. Bataille des

idées Urbanisme et vandalisme. Paris d'autrefois, interview

de H. de Viilefosse ?

19 h. 00 Chez Mlle Colibri. par Robert Beauvais.

£0 h. 00 Paris qui change et Paris qui chante de P. Varena» et H. Dumont.

20 h 4b Les jeux chez soî par R. Beauvals.

21 h. 45 Gala de Variétés par Jean Nohain.

PRINCIPALES EMISSIONS DU DIMANCHE 22 MARS î 8 h. 45 Causerie protestante.

9 h. 02 Concert.

CHAINE A. LYON, MONTPELLIER, NICE. TOULOUSE 19 h. 00 Messe depuis la cathédrale du Puy.

11 h. 00 Initiation à la musiqte.

12 h. 42 Musique de chambre avec le concours de Jean Noutot, Jeanne- Marie Darré, Lucien Lovano. 1

13 h. 42 « Louise », opéra enregistré de Gustave Charpentier et L'heure espagnole (M. Ravel), paroles de F, Nohain.

15 h. 30 Concert symphonique.

17 h. 08 Sermon de Carême.

CHAINE B. GRENOBLE, LIMOGES, MARSEILLE

10 h. 00 Variétés.

11 h. 00 Comédie en 3 actes.

12 h. 42 « Lei jour et la nuit >. opéra bouffe de Lecoq.

15 h. 00 Concert.

16 h à 18 h 30 Reportages.

20 h. 00 Emission lyrique « Le Petit Faust », opéra bouffe en 3 act«» de Hervé.

20 h. 45 Les jeux chez soi, par Robert Beauvais.

PRINCIPALES EMISSIONS DU LUNDI 23 MARS 21 h. 45 Musique de chambre avec le concours du Trio Moyse. de Mme Nlnette MOnce, Mme Ginette Doyen et Lydie Detnirgian. 11 h. 30 Emission littéraire feuilles volantes, magazine littéraire radio- phonique présenté par C. Mégret. Ce que sera la semaine Sten- dhal par Claude Roy, Revue des revues et de la prose littéraire Stendhal 1942 avec Emile Henriot. André Pralgneau. et Les Coulisses de la littérature Dans la salle de rédaction de la Revue de Paris avec Stendhal et Balzac. Reportage imaginaire de L. Treich

13 h. 40 Inédit du lundi « Mort d'Homme ». 3 actes d'A. Obey. 15 h. 00 Concert.

16 h. 00 Solistes Mile Oousseau. M. Jean Planel, Ninette Chassalng er M. Remond.

17 b. 00 Heure de la Femme.

20 h. 00 Théâtre La Chartreuse de Parme », de Stendhal. i 21 ̃' h. 50 Musique des Equipages.

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TROP ET DE _L' ASSEZ

P-ENDpîT fla fête que donne don Juan à ses invités, praticiens ot pl£l>éïens, trois orchestres s'évertuent, en même temps, ce qui ne laisse de faire l'admiration des m'ëlomanep- L'un de ces orchestres joue le fameîas menuet, divertissement des maîtres, gui est à. trois temps. Le second orchestre joue une contredanse à deux temps enfin le troisième orchestre joue une ̃valse, une allemande qui se comp'te à trois-huit. Par un audacieux prodige de la construction musicale, les trois orchestres se retrouvent ensemble à certains points de la mesure. En écoutant cette scène fameuse qui çst actuellement jouée à l'Opéra de Paris avec Intelligence exquise et luxe parfait, Fun de mes amis me disait « C'est extraordinaire Mais, par malheur on ne distingue pas tout, on n'entend pas tout. » Ajouterai-je que cet

Les frises du Parthénon, il était presque Impossible de les voir mais leur pré. sence quasiment occulteTou à peine devinée assurait à l'ensemble sa sublime opulence, sa souveraine harmonie. (Figaro) (P.W. 38.024)

ami est un musicien de mérite et donc un esprit polyphonique par nature et par culture. Son inquiétude m'étonne un peu. Cette expérience, tentée par Mozart dans un ouvrage d'ailleurs si riche en nouveautés surprenantes, cette expérience est une des cimes étranges de la méthode polyphonique et la polyphonie est, par excellence, le signe du génie occidental. Evidemment, on n'entend pas tout et, surtout, on n'écoute pas tout, on ne peut tout écouter, pendant cette scène extraordinaire mais, nous autres. Occidentaux, nous savons, en même temps, écouter un son ou un chant et entendre cependant plusieurs sons ou plusieurs chants. Pour que notre plaisir soit tout à fait délicieux, il nouf faut même avoir le sentiment qu'en marge de ce plaisir saisi, se trouve beaucoup de plaisir apparemment perdu.

grié de fournir, il y a quelques années, une définition de l'humanisme, jfai donné celle-ci, à laquelle je ne saurais rien reprendre aujourd'hui « L'humanisme moderne est l'ensemble des notions qui ne semblent pas susceptibles d'application immédiate. » Cela signifie que la culture occidentale me •paraît fondée sur le désintéressement, d'abord.

Il existe, à Paris, un Centre national de la Recherche Scientifique. Cet organisme, entre autres desseins, se propose de seconder les jeunes hommes qui consacrent leur activité au» travaux de la science ou même des lettres. Je pense qu'il eût été imprudent je ne dis pas indécent d'appeler une telle institution Centre de la libre rêverie » ou « Centre de |a contemplation aventureuse » et, pourtant, je suis intimement certain que ces titres eussent été les bons.

J'ai vécu une bonne part de ma vie en société de savants et de gens de laboratoires. Ceux qui ont trouvé quelque chose n'étaient pas, évidemment, ceux qui ne cherchaient rien, mais c'étaient ceux qui ne cherchaient pas avec trop d'insolence, trop d'arrogance, trop d'ostentation. J'en demande pardon aux Ecritures, mais, dans les sciences et dans les arts, le « cherchez et vous trouverez » n'est pas toujours une maxime efficace. Paul Claudel dit, brutalement, à propos de Flaubert « La beauté ne pouvait être accordée à un homme qui la recherche d'une manière aussi inconvenante. » La phrase est très injuste, mais elle est quand même de grand sens. La plupart des savants ou des poètes que j'ai rencontrés sur ma route et qui ont trouvé quelque cho?e n'étaient pas des chiens de chasse c'étaient des gens qui ne cherchaient pas étroitement telle ou telle chose, parce qu'ils cherchaient et admiraient et contemplaient merveilleusement tout. Le monde n'est ni au chercheur, ni à l'observateur, mais au contemplateurs Ce n'est peut-être pas lui qui exploitera les trésors découverts c'est lui qui trouvera une loi en voyant tomber une pomme ou en regardant distraitement bouillir une marrnitée d'eau. C'est lui qui saisi-

ra, au vol, un des secrets de la nature. Et les autres, tous les autres ne feront que l'imiter, le piller, le mettre à profit.

Si les peuples occidentaux ont accompli de si grandes choses dans le monde, c'est qu'ils ont eu le sens et le respect du désintéressement, principe de, la civilisation véritable. A partir du moment où l'action prime et bafoue le rêve, la civilisation est en péril. Les peuples de race blanche sont imités avec hardiesse et profit par d'autres peuples qui ont fort bien appris à se servir de nos méthodes mais si ces peuples zélés n'apprennent pas le secret majeur, celui du désintéressement, celui de la gratuité, je dis qu'ils n'auront rien appris et qu'ils ne bâtiront rien de durable. ̃ Dans notre monde occidental, le poète, le pur poète, est regardé par les hommes du commun avec une défiance mê-

lée d'inquiétude. Or, si l'on parvenait, par je ne sais quel funeste artifice, à .créer une société privée de poètes, les gens de la rue seraient saisis d^une angoisse nostalgique ils regretteraient quelque chose qu'ils connaissent très mal, mais dont ils sentent obscurément la haute nécessité. Ils s'en iraient gémissant au souvenir de ces époques lointaines, mystérieuses et bénies où certains hommes sa consacraient à l'intelligence de certaines vérités nécessaires sans lesquelles l'humanité est comme veuve et dépossédée. ̃

II existe, dans nos pays d'Occident, une multitude d'hommes privés de toute croyance religieuse. Certains d'entre eux mènent un combat actif contre les disciplines des clercs. Et cependant, si, tout à coup, ces hommes énivrés de rationalisme matérialiste apprenaient que l'on va supprimer les couvents où des gens vivent dans la solitude et la prière, je suis sûr qu'ils se sentiraient dessaisis, appauvris et, dans une certaine mesure, "abandonnés.

La plupart des esprits vulgaires, dans nos pays d'Occident, n'ont à la bouche d'autres mots que ceux de technique, de pratique, de travail positif, d'efficacité mesurable mais ils ont aussi un respect superstitieux pour tout ce qui touche à la vie contemplative. Plus ils sont intéressés, et plus le désintéressement leur apparaît, au fond de leur cceur, comme une vertu sublime, sainte, extraordinaire et indispensable à rtquilibre moral de l'univers.

Cette idée du désintéressement, qui est au principe de notre civilisation occidentale, je "dis qu'elle se retrouve dans presque tous les ouvrages de l'esprit, dans toutes les "entreprises de l'art créateur. Pour qu'il y ait assez de beauté dans une œuvre d'art, jl faut qu'il y en ait trop. Il faut que 'maintes beautés soient cachées, enfouies et en apparence perdues. Et ce sont peut-être celles qui semblent le plus profondément cachées, le plus sûrement perdues qui sont les plus agissantes, les plus nécessaires. Les frises du Parthénon, il était presque impossible de les voir mais leur présence quasiment occulte ou à peine devinée assurait à l'ensemble sa sublime opulence, sa souveraine harmonie.

Dans toute œuvre littéraire construite avec maîtrise, il. existe des beautés de plusieurs ordres. Certaines de ces beautés sont sensibles à tous les hommes du grand nombre d'autres sont desti* nées à toucher un millier de fidèles il en est qui ne sont intelligibles qu'à huit ou dix initiés il en est que le poète qui les a créées est seul à sentir et à comprendre. Il en est même qu'il engendre sans les comprendre et que la postérité révélera, jour à jour et siècle après siècle. Cette richesse n'exclut ni le principe d'ordonnance, ni celui de hiérarchie, ni les lois de la marge, du cadre, des blancs et des préparations. Le certain est que pour avoir assez de beauté une œuvre d'art véritable en doit avoir trop. Telle est la générosité de

par

Georges DUHAMEL DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE

l'homme créateur. Le grand artiste est celui qui dispose d'une grande puissance. Il ne s'en sert pas toujours pourtant, on la devine partout. Il ne donne jamais le sentiment qu'il a touché l'extrême limite de ses forces.

Il me plaît de parler de ces lois secrètes et souveraines à l'heure où nos pays d'Occident connaissent tous les visages de la disette. Les calculs des calculateurs trébuchent sur les chemins secrets de la vie.

Les bons gastronomes diront que, pour préparer le véritable châteaubriant, il faut prendre trois livres de filet. Deux morceaux d'une livre servent 'de barde au troisième morceau. Et c'est celui-là seul que l'on mange, après avoir offert le tout à l'ardeur des braises. Le reste, on l'abandonne.

Je rencontre chaque jour des hommes qui mangent à peu près suffisamment et qui ne cessent de maigrir. Ce qui leur manque, sans doute, c'est « l'idée » de ces réserves, de ce surcroît, de ce surplus auquel ils ne .toucheraient pas s'ils le trouvaient sur leur table.' Ils étaient, depuis des siècles, habitués à entendre trois orchestres en même temps, à vivre d'une vie miraculeusement polyphonique. La musique monodique les fait dépérir. Elle pourrait bien les tuer.

Admirable instant du monde pour prononcer avec sérénité l'éloge de l'abondance et l'apologie de l'excès Georges DUHAMEL.

de l'Académie Française.

Le centenaire de Mallarmé La Commémoration par la Société des Gens de Lettres du Centenaire de Stéphane Mallarmé, .organisée avec le concours ne l'Académie (Mallarmé, aura lieu demain dimanche, à l'Hôtel de Massa, à Paris. 'MM. Jean Vignaud, président de la 'Société des Gens de Lettres, Léon-Paul .Fargue et Jean Cocteau, de l'Académie Mallarmé, pren* dront la parole. M. Edouard Dujardin, président de cette Académie, présentera des poèmes de Stéphane Mallarmé qui seront dits par des artistes de la Comédie-Française. Le poème polyphonique Un coup de dés sera interprété à douze voix par le Laboratoire de Théâtre Art et Diction, sous la direction de Mme Lara,

UN SIÈCLE D'AQUARELLE

Il vient de s'ouvrir à la Galerie Charpentier une exposition « Un siècle d'aquarelle » qui réunit des œuvres montrant comment l'aquarelle s'est développée en France après que Bonnington en ait révélé les ressourcesà Eugène Delacroix, et comment ont été des maitres en ce genre Géricault, Constantin Guys, Jongkind, Boudin, Cézanne Harpignies Berthe Morizot, Renoir, Signac et tant d'autres anciens et tant de contempowains teis que Segonzao, Boussingault, Bonnard, Marie Laurencin, Gernez, Lhote, Planeon, Villebœuf, Vlaminck, etc. Voici en haut Chevaux à la promenade jar Géricault. En dessous Le pont par Dunoyer de Segonzao. (Voir l'article en, page 4) (Figaro) < (P.W. TIMi)

DE JOUR"™1

I_£N JOUR

COURONNES ACADEMNIQUES POUR LES PRISONNIERS

Unanimes à l'intérieur dans l'occurrence, les Immortels feront cette fois l'unanimité à l'extérieur sur l'initiative prise par leur Compagnie en faveur des écrivains prisonniers de guerre. Nous avons recueilli en ass«z grand nombre, au « Figaro n, les témoi.gnages, de l'activité spirituelle dont certains Offags «t Stalags sont le théâtre pour que l'on ne puisse mettre en doute l'accord du gestî académique avec la réalité des mérites. A cette initiative M. Georges Duhamel prê.te le ton humain qui nous est, depuis longtemps, familier.

Les prix destinés aux prisonniers, nous confie le secrétaire perpétuel « temporaire ,», seront distribués sous des chefs d'attribution différents

« A ceux qui se sont fait remarquer par leur œuvre d'écrivain avant la guerre ou pendant leur captivité

« A ceux qui accomplissent en captivité, une œuvre universitaire digne d'encouragement.

« Tous les membres présents sans exception ont accepté cette proposition et, dans notre séance du 12 mars, nous avons décerné 31 prix. Il s'agit de fondations dont la fixité nous donnait assez de latitude pour attribuer les prix dont je viens de parler. « Nous avions reçu des renseignements d'un peu partout. Les propositions ont éte acceptées sans discussion.

« Ce dernier* jeudi, la liste des prix a éte communiquée à la Presse. L'Académie espère pouvoir donner d'autres prix au printemps. Nous avons agi vite pour commencer, de façon à marquer à nos confrères et compatriotes prisonniers notre amitié, mais nous espérons bien continuer dans cette voie si, par malheur, leur captivité devait durer encore.

« On ne rendra pas publics les rapports des prix. Les notices qui ont été tues à UAcamie resteront confidentielles mals la plu- part sont, en effet, bien touchantes. Elles donnent à penser que dans le .désarroi actuel du monde, nombre de nos compatriotes prisonniers ont retrouvé les élévations de la vie conventuelle et que, sans nul doute, de cette grande épreuve peuvent sortir un nouvel humanisme et une nouvelle spiritualité.

« J'ai demandé à l'ambassade de M. Soapini de faire connaître aux lauréats, le plus racidement possible, la nature des récompenses qui leur ont été décernées. Nous avons d'ailleurs pris des dispositions pour que le montant des prix puisse être remis directement aux familles, si les Intéressés en expriment le désir ».

(Visa D.. S. P. G. 4931)""

LE TEMPS DE LA MOISSON

Sur la table de travail de Paul Valéry, un paquet d'épreuves d'imprimerie est en examen le poète de cc Charmes » termine une édition très augmentée de ses vers. Ce n'est pas le seul de ses projets. « Mon.sieur Teste » reverra ensuite le jour de l'édition, accru, enrichi de nombre de pages écrites depuis ou que l'auteur, avait, lors de la première édition, gardées dans ses tiroirs. Enfin les « Mauvaises Pensées h qui, le printemps dernier, étaient offertes au publio passeront du simple au double dans un nouveau volume.

Jour après jour, depuis tant d'années, la pensée de Valéry acoumule dans le silenoe ses témoignages et ses recherches, que les granges sont pleines et que chacune des œuvres passées a déjà ses prolongements.

UN APRES-MIDI A L'HOTEL DE MASSA ̃ &

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lutte de la Société des Gens de Lettres contre les épreuves du temps

L'Hôtel de Massa fait, à lui seul, une impression réellement réconfortante. Je l'éprouve en passant le portail faubourg Saint-Jacques. 11 y a du soleil sur le jardin un moineau même, miraculeux survivant, met un bout d'agitation à la branche dénudée la façade du vieil hôtel, sur la croupe de terrain, traduit une disposition à vivre avec élégance. Paris tout iutour se dégage doucement de l'hiver. L'on pense alors à tant d'écrivains dispersés loin de la capitale, loin de leurs libres et de cette patrie de lieux et de cafés lui leur faisaient un climat de travail. beaucoup d'entre eux ne connaissent, depuis des mois, que la rigueur de la chambre d'hôtel, près de deux valises de voyage. Ils vivent de la vie des exilés. Le réconfortant c'est qu'au premier regard, leur palais corporalif éclate de santé, ïe tenue, de grâce patricienne. Il figure une solidité, dans le malheur ambiant donc me espérance. 1 RETOUR AUX AFFAIRES

A son bureau présidentiel, M. Jean, Vi|naud vient de m'inviter à un panorama le l'activité durant ces vingt derniers mois. L'on devine qu'un Président de la Société

des Gens de Lettres qui rentre dans la capitale fin août 1940, qui met la main audessus des yeux et interroge l'hozizon, éprouve la pesanteur de l'événement. » La situation avait de quoi effrayer, dit M. Vignaud rareté des éditeurs dont beaucoup n'avaient pas encore rouvert leurs portes rareté des journaux et donc des collaborations grave menace de pénurie du papier. L'on se demandait avec anxiété comment l'homme de lettres retrouverait sa tâche et son pain dans ce chaos. Une grande partie des écrivains étaient restés en zone non occupée et nous ignorions même leur sorl, leur lieu de refuge. La ligne de démarcation, peu perméable, les séparait de la Société. Nous n'étions fias organisés, dans l'autre zone, pouf la perception des droits de reproduction qui alimentent notre budget. Nous butions sans cesse à la diffculté et un hiver redoutable approchait. Le travail, le chauffage, tout prenait figure d'espoir chimérique ». Feuilletons, s'il est permis, le journal de bord de la Société des Gens de Lettres. LE DRAME

DES DEUX CENTS KILOS DE CHARBON Surprise d'hiver il arrive à l'Hôtel de Massa la mauvaise nouvelle que la Direction des Impôts a supprimé .la déduction forfaitaire de 33 pour frais professionnels des hommes de lettres. Alerté, le Président mobilise les'- démonstrations et, comme il a la chance d'opérer près de hauts fonctionnaires équitables, la déduction est maintenue, précisée même.

Surprise d'arrière.automne il éclate un beau jour que la profession d'homme de lettres a soudain disparu de la liste des pro.fessions libérales que le rationnement fait bénéficier d'un supplément de charbon. Revêtu de la dignité présidentielle, M. Jean Vignaud s'empresse vers les pouvoirs de la répartition

Mais vous ne payez pas patente, lui dit-on (une admini.stration séculaire se nourrit de réalisme juridique et moins de Réalisme humain). Le médecin, lui, paie patente l'avocat aussi.

Il se peut que nous ne payons pas patente, mais pour ce qui est du besoin Ce chauffage, j'ai à dire ceci un avocat se chauffe un moment au Palais s'il y plaide un médecin à l'hôpital s'il y a une fonction ou au moins au chevet de ses malades. L'écrivain, lui, est réduit à son bureau, la journée entière.

La privation des 200 kilos de charbon apparatt un malheur si grave qu'il se forme un groupe franc de la persuasion en vue d'éclairer la religion du ministre. Mme Colette donne une chair au malheur

L'immobilité de l'écrivain, attaché à sa table pendant de longues heures, fait de notre métier une tâche cruelle, en hiver, sans chauffage.

M. Maurice Donnay dit bien. simplement que « penser, écrire, travailler dans une chambre sans feu est pour l'homme de lettres un supplice qui peut aller jusqu'à l'inhibition totale ». Même idée d'ailleurs chez le sage M. Marcel Bouteron « Le manque d'un chauffage arrêterait net la vie intellectuelle ».

Nous n'oublierons pas nos visites de janvier à des écrivains qui sont connus et honorés dans l'univers, ni comment nous les trouvions dans des logis glacés.

Le drame du charbon a eu un second acte le Comité de Répartition du Charbon ayant posé son noir regard sur la vie intellectuelle lui a fait une dotation évL demmeni insuffisante. 11 a faJlu choisir entre tant de besoins et la Société des Gens de Lettres adressa à ses adhérents un questionnaire les réponses pouvaient permettre de dégager les pius impérieux mérites. Les réponses forment actuellement à l'Hôtel de Massa un dossier qui sera fort précieux à l'Histoire littéraire les plus ardents des candidats aux 200 kilos de charbon se sont aussitôt déshabillés.; L'un montre du doigt sa trachée-artère, l'autre le lobe inférieur de son poumon droit, un troisième la trace lancinante de la sciatique, qui sa fièvre ondulante, qui son catarrhe'! J'ai été saisi de l'étroite correspondance de la Corporation des Lettrés avec les chapitres les plus divers d'un traité de pathologie médicale.

Personne ne va sourire de ce vaste ébranlement d'activité et de volonté pour 'deux cents kilos de charbon. Il illustre la cruauté de,ces temps.

Sur la table présidentielle, quelques dossiers marquent une pensée constante pour les écrivains, prisonniers qui à leur rapatriement trouvent à la Société ou trouve. ront un pécule de 3.000 francs ils bénéficient d'un rayon u colis » et demain, grâce à la libéralité de Mme Arthème Fayard, trois prix littéraires de 5.000 francs roman, poésie et essai arriveront dans les camps d'outre-Rhin.

LES HISTORIOGRAPHE?

ET LES BIBLIOTHECAIRES

La création de débouchés compensateurs de travail comportait plus de difficultés. Un manœuvre d'usine peut, sans déchéan.ce ni incapacité foncier*, devenir ouvrier forestier. Mais l'homme de lettres est d'une race qui s'acclimate mal à grande distance de ses domaines.

Pourquoi, a répondu le préfet de la Seine* M. Magny, à la requête de M. Vi.gnaud, pourquoi la Ville de Paris ne passe. rait-elle pas commande à des écrivains ? 7 Il y a toujours à dire sur notre ville. Il y a toujours des témoignages à laisser. La rapitale a donc commandé quarante volumes de cent pages sur certains de ses aspects changeants ou mal fixés. Henri Bachelin a traité, par exemple, des Hau. teurs et collines de Paris, et Georges Le Cardonnel d'un Paris vu par les poètes ce fut sans doute leur dernière oeuvre. Mme Marcelle Tinayre a fait revivre Les Châteaux disparus, M. Thierry Sandre s'est fait historien du Palais de Justice et M. André Manuel des Fortifs.

Un pas encore et la Société des Gens de Lettres annexait un autre domaine. On voit aujourd'hui de très estimés confrères opérer de grand cœur au Centre de Documentation de la Bibliothèque Nationale ou dans les Bibliothèques d'arrondissement où des

postes ont été créés pour eux. Mlle Pellat qui, au Secours National, assure la direc.tion du Service Social, rêve d'étendre cette expérience et d'instituer le travail à do-, rnicile constitution de fichiers, formation de dossiers bio-bibliographiques il y a un équipement des bibliothèques qui est réclamé depuis longtemps..

DANS L'ETAT NOUVEAU

J'en arrive au problème de l'organisation corporative

Ferons-nous une corporation autonome dans l'Etat nouveau ? Tenterons-nous de lier les Beaux-Arts, les auteurs drama. tiques, les musiciens, les écrivains en une seule organisation a

Le Président a levé une main prudente La précipitation ne vaut rien nous sommes en pleine genèse. J'ai remis un rapport au ministre qui peut-être décidera la constitution d'une Commission d'Etudes réduite à peu de membres. En tout cas, il semble bien impossible, contrairement à des suggestions, que les écrivains trouvent leur place dans, une grande corporation qui réunirait les quatre branches des profes-, sions libérales, sanitaires, judiciaires, techniques et artistiques »..

Une certaine intimité avec la sage-femme, l'expert-comptable et le courtier d'assurances ne serait peut-être pas sans vertu d'exemple pour l'homme de lettres, mais les meilleurs yeux ne découvrent pas, en effet, dans une multitude aussi disparate, le dénominateur commun qu'en appelle l'intérêt .corporatif.. M. N.


PROPOS DU SAMEDf5g^W'»"mm.imi.i.i.m.iii..ii«5^ I SUR UN MOT! I QUI MANQUE par ANDRE BILLY

LA pieuse hagiographie que Je docteur Mondor vient de consacrer à Mallarmé, et dont un des principaux mérites à mes yeux est de constituer une minutieuse évocation du milieu parnassien et symboliste, m'a fait regretter une fois de plus qu'aucun éditeur n'ait encore songé à confier à aucun écrivain, ou à aucune équipe d'écrivains, le soin de dresser un tableau d'ensemble de la vie littéraire française depuis les cabarets et les ruelles de la première moitié du XVIIe siècle jusqu'aux cafés de Saint-Germaindes-Prés. Mais cette Vie de Mallarmé, qui eût enchanté les Goncourt par l'adroite utilisation qu'on y voit des chers « petits bouts de papier », m'a inspiré une autre réflexion, et c'est que la magnifique floraison poétique dont la France donne aujourd'hui le spectacle a eu un précédent il y a cinquante ans. Peut-être alors les poètes n'étaient-ils pas si nombreux qu'en

1942 en tout cas, ils n'ont pas eu leur Lescoët pour les compter moins nombreux, ils ont été en revanche plus méritants gt plus audacieux ce que les nôtres ont derrière eux le phénomène symboliste, ils l'avaient devant, ou plutôt, ils étaient dedans, ils y baignaient, ils y participaient, ils en étaient, sous la direction spirituelle de Mallarmé, les artisans. Aujourd'hui, les poètes sont dispersés et s'ignorent les unsMes autres. Ils n'ont plus besoin de confronter leurs idées et leurs efforts la révolution est faite, la porte enfoncée, la nouvelle rhétorique mise au point, les recettes savamment dosées et, jusqu'au fond des provinces, mises' à la portée de tous. De la plus grande difficulté que Représentait le mallarmisme au temps de Mallarmé, le surréalisme a fini par faire la plus grande facilité. S'il n'est plus difficile de faire des vers, me dira-t-on, il est toujours difficile d'être poète. J'en tombe d'accord, certes, et aussi bien mon intention n'est-elle pas de rouvrir, sur la poésie moderne, une discussion que je sais que, par un sûr instinct, les poètes entendent se réserver. Ce n'est pas en esthéticien, ni même en critiqué, que je parle ici, c'est en très modeste chroniqueur. C'est en très modeste chroniqueur que je voudrais faire part à mes lecteurs, poètes et autres, d'une petite difficulté qu'à chaque instant rencontre ma plume.

Le Parnasse a dû attendre sa troisième génération avant de s'appeler le Parnasse. Théophile Gautier, l'aïeul des Parnassiens, n'a jamais conçu son art en fonction de ce vocable, et l'on pourrait en dire autant de Leconte de Lisle et de Banville. Tous trois font néanmoins partie de l'école parnassienne, ainsi nommée en 1866 du titre du recueil publié par Lemerre.

Vingt ans après, presque jour pour jour, un nouveau mot était lancé Symbolisme. Le Figaro, à cette époque déjà ouvert tout grand à la poésie, accueillit le 18 septembre 1866 le manifeste de Moréas par lequel la désinence isme était ajoutée à symbole. Dans le Scapin, dix-sept jours plus tôt,, Léo d'Orfer s'était servi de ce mot pour baptiser l'école nouvelle (voir Mondor, p. 489).

« De copie en copie, d'initiation en initiation, disait Moréas, ce qui fut plein de sève et de fraîcheur se dessèche et se re-

V-J2.ee £i&teé

'^L'apprentissage de la ville

%Pac <=Andzê Ç&auéàeaux. 1

E troisième volume de M. Luc Dietich devrait marquer le point où l'œuvre d'un écrivain comme lui ̃ s'affirme, se classe, prend le sens de son accomplissement. C'est le moment où le débutant qu'on a déjà remarqué doit sortir du rang, devenir une personnalité dans sa génération. Je voudrais bien pouvoir dire qu'en publiant L'Apprentissage de la Ville », M. Luc Dietrich franchit cette étape, et partager à son sujet l'enthousiasme de certains de ses amis. Mais il me faudrait aussi voir ses dons de poète en prose se dégager de défauts et d'influences dont je crains au contraire qu'ils ne* deviennent inséparables. Tout ce qu'il traîne après lui de fâcheux me parait (î'aulant plus regrettable que j'aimerais à le distinguer de la foule des romanciers quelconques, à lui reconnaître une place de choix parmi les jeunes écrivains dont on voudrait voir l'apport prendre une réelle valeur. Dès son premier livre, le Bonheur aes Tristes, M. Luc Dietrich a révélé ce qu'il nous donnait de profondément personnel l'expression bouleversante de la misère humaine. Je dis bouleversante, qui est une 'épithète trop facile, parce qu'il faudrait beaucoup d'autres mots pour signifier tout ce que M. Luc Dietrich peut mettre dans l'évocation de la misère le réalisme qui

croqueville ce qui fut le neuf et le spontané devient le poncif et le lieu commun. » Le poncif parnassien avait fait son temps. Le poncif symboliste allait s'y substituer. Quatre ans après, le même Moréas attachait son nom à l'école Romane, et l'on assista dès lors à une étonnante multiplication des écoles naturisme, jammisme,' humanisme, intégralisme, unanimisme, simultanéisme, futurisme, etc. C'est vers 1910 qu'elles furent le plus nombreuses. De cet excès naquirent le ridicule et le discrédit définitif. Pourtant, Apollinaire lança encore orphisme et surréalisme. Le premier ne fut pas adopté le second fut repris avec le succès que l'on sait par les adeptes du dadaïsme, lorsque le freudisme les eut orientés vers des expériences verbales n'ayant plus l'oeuvre littéraire pour objet, mais la vie psychique profonde. Depuis une vingtaine d'années, aucun isme n'a plus été mis en circulation. Fernand Vandérëm ne réussit pas à nous imposer l'obscurisme, et je ne dirai pas que c'est regrettable, mais, j'estime qu'en proposant un terme non péjoratif, Vandérem aurait pu nous rendre service puisqu'en 1942 nous voilà sous ce rapport aussi démunis et embarrassés qu'au temps de.la querelle de la poésie pure. Il nous manque toujours un mot désignant tout ce qui, dans la poésie actuelle, relève à la fois de.Mallarmé, de Verlaine, de Rimbaud, de Claudel, de Valéry, d'Apollinaire et de l'expérience surréaliste. Un mot commode auquel on ne demanderait pas de signifier rien de précis, ni même d'exact, mais qui, comme Parnasse, serait une simple étiquette.

-c Nous n'en avons pas besoin, vont me dire les poètes.

Et, en effet, à un poète son propre nom suffit bien, mais, qu'on le veuille ou non, l'histoire littéraire est une classification et il n'y a pas de classification possible sans terminologie appropriée. Aussi bi^i cette classification, dont les poètes ont une < horreur naturelle, représente-t-elle pour la plupart,d'entre eux une sûre garantie d'immortalité. Que de Parnassiens seraient oubliés s'ils n'avaient pas eu la chance d'être rangés sous l'étiquette parnassienne Que de Symbolistes -perdus de vue et sombrés sans le radeau que, sur l'océan des âges, a été pour eux le Symbolisme Nos poètespoètes sont-ils"tous tellement sûrs de surnager seuls et sans le radeau, sans la bouée de sauvetage que serait pour eux un terme classificateur ? Une philosophie dont mon vieil ami André Salmon tenta jadis de tirer une définition *dé la poésie moderne, le nominalisme, englobe des tendances bien différentes. Il y a le nominalisme de Platon et d'Aristote, il y a le nominalisme d'Abélard, il y a le nominalisme de Spinosa et de Kant. Tous ont l'ambition de répondre à cette question quelle est la valeur en soi des déterminations que l'intelligence impose aux choses ? La première de ces déterminations est celle qui consiste à grouper les objets selon leurs' ressemblances, à les classer en genres et en espèces. Elle correspond à un besoin essentiel de notre esprit. La critique, dont la fonction est d'associer et de dissocier, présente la forme la plus courante de ce nominalisme primordial. Quant au nominalisme de Salmon, il relevait plus de la magie que de la philosophie il se réclamait de ce principe que nommer lés choses, c'est les créer, mais ce sens-là aussi peut me servir en la circonstance. Nommer la poésie moderne ne serait pas, bien entendu, la créer en soi, mais ce serait la tirer de l'état gazeux où, pour bien des gens mal informés, elle attend encore sa condensation ou, si l'on veut me permettre un terme du jargon philosophique, sa conceptualisation.

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Autre objection toutes les écoles poétiques n'ont pas reçu de dénomination propre. La Pléiade n'est pas le nom d'une école, c'est celui d'un groupe l'école classique, de Malherbe à Le Franc de Pompignan, a fort bien vécu, et longtemps, sans avoir été baptisée. C'est vrai, mais cela ne prouve rien contre le besoin qu'a l'esprit moderne d'opérer sur le présent le moins achevé, le plus informe, une synthèse qui définit et qui classe ce qui n'a eu qu'à peine le temps de naître. La poésie moderne n'en est plus à balbutier ou, si elle balbutie, c'est en pleine connaissance de cause.

Ce n'est pas par là qu'elle se définit,

ne. craint rien de ce qu'une lucide expérience de l'humanité avilie peut- connaître, rien d-e ce qu'un langage décidé à ne rien ménager peut dire la connaissance, aussi, des abîrîies d'angoisse où l'âme peut descendre, aux approches du désespoir qu'elle essaye d'éviter, mais en sachant bien, pour l'avoir entrevu, ce que le désespoir personnalise de mal et de malheur dont la vie ne remonte pas et puis, sur un fond si noir, une sorte de gentillesse, une tendresse pour effleurer d'un mouvement du cœur les choses affreuses de la vie, parce que M. Luc Dietrich est poète et que la poésie ne va point sans l'art d'augmenter ce' qu'on dit par toute la marge de ce qu'on suggère, en outre, parce que la poésie du malheur, faite de la compréhension des hommes, ne va pas sans un don. d'amour.

Tout cela se retrouve dans « l'Apprentissage de la Ville » et se retrouve si bien qu'on voudrait que tout le livre fût de la même veine. M. Luc Dietrich ne sait pas seulement dire, avec une espèce d'atrocité innocente et tranquille, tous les détails des existences misérables la vie des sans-maison, couchant dans un wagon abandonné, au bout de rails rouillés qui se perdent dans les talus d'une banlieue lépreuse les dessins visqueux que le, vinaigre et la graisse font sur l'eau de vaisselle où le chô-

LES ARTS UN SIECLE D'AQUARELLE L'EXPOSITION de la Galerie Charpentier apportera la preuve éclatante que les aquarellistes contemporains sont dignes des aînés dont ils continuent la tradition. On admirera dans ce groupe d'artistes, sélectionné avec un goût très sûr, une profusion et une variété de talents qui attestent l'intarissable vitalité de l'Ecole française. Il suffit de citer, entre beaucoup d'autres noms qui figurent au catalogue, après les disparus de ces dernières années Laprade. La Fresnaye, Chas-Laborde, l'éblouissante pléiade des vivants Dunoyer de Segonzac, Raoul Dufy, Othon Friesz, Vlaminck, Van Dongen et Utrillo.

Le danger contre lequel on ne saurait trop mettre en garde quelques-uns d'entre eux. c'est la prétention de ca)queT les effets de la peinture à l'huile ou même de la gouache. Il serait excessif de proscrire, comme le font certains aquarellistes intransigeants d'Outre-Manche l'aquarelle gouachée dont l'animalier Barye en France et Menzel en Allemagne ont tiré un excellent parti. Mais nous sommes convaincu que l'aquarelle a tout intérêt il rester ce qu'elle est, c'est-à-dire un procédé de notation cursive. un moyen de suggestion plu tôt que d'expression et qu'elle vaut?» surtout par sa spontanéité, sa fluidité transparente, sa'limpïdié d'eau courante. Une aquarelle ne gagne jamais à être trop poussée elle doit être prestement enlevée et garder la fraîcheur de l'esquisse. On peut lui appliquer ce que Baehaumonr disait du pastel à propos des « repentirs » désastreux de La Tour qui gâtait ses ouvrages en s'y acharnant. « Le pastel ne veut pas être trop tourmenté, trop de travail lui ôte sa fleur n. Louis REAU

(Professeur à la Sorbonne

LA SCULPTURE

AU SALON DES INDEPENDANTS

LA essentielle de la section de sculp-

LAlzipraert'neu Salon des Indléapesnd,7nt~ qili vient

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de s'ouvrir, est constituée par quatre ensembles. rcirv n'es sculpteurs Iché, Lamonrdedien,

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Buste de femme

par René Iché

(Photo Marc Vaux) (P. W. 27.986) Contesse et Lemar. Ce dernier est mort l'an dernier. Lemar était un animalier de talent. Les jeunes femmes de Contesse, les enfants de Lamourdedieu, le buste de Louise Hervieu par Iché comptent parmi les attractions du Salon, avec encore les bustes de Belmondo, de Denise Risternier, de J.-C. Longuet, la vitrine de Belot, les œuvres de Max Barnaud, etc.. André WARNOD.

ciest par son parti pris de ne rien dire qui ne soit exclusivement de son domaine propre. La poésie moderne, c'est tout ce qui ne peut pas s'exprimer en prose. Sur ce point, et sur le fait que Mallarmé a été le premier à en prendre conscience, il me semble que nous sommes tous à peu près d'accord.

S'ensuit-il que le même accord soit possible sur un mot qui signifierait cela '? « Qu'allez-vous chercher si loin ? me souffle quelqu'un. N'avons-nous pas poésie pure ? Au temps de la poésie pure, dira-t-on plus tard, pour parler de la période que nous traversons, ou que nous venons de traverser, s'il vous plait de souhaiter que nous en soyons soFtis pour entrer enfin dans une période de réaction anti-mallarméenne -que la ferveur du centenaire actuel fait apparaître d'ailleurs comme peu probable avant longtemps ? » Poésie pure est déjà passé, démodé, vieillot, et quelle épithète, quel substantif' en faire dériver pour l'appliquer à ses adeptes ? Les poètes purs ? J'ai tenté de dire autrement les poètes-poètes. L'expression a été reprise, ce qui prouve que le besoin existe, mais elle est peu satisfaisante et je comprends qu'on n'y tienne pas. Si vous avez une idée.

.André BILLY.

meur d'hier, est heureux de tremper ses bras, quand la plonge dans les caves d'un restaurant est le travail qu'il a trouvé la faim, les phases de la faim, les ruses avec la faim, au moyen de croûtons de pain, de harengs salés et de beaucoup d'eau, parmi les gens replets et rassasiés l'errance, quand le sans-logis passe les nuits dans l'air suri des salles d'attente, au seuil des voyages des autres. Certes la cruauté de tant de détails réalistes compte pour beaucoup dans l'évocation de la déchéance où peut tomber un être que le sort abandonne. Mais c'est le climat même de l'abandon qui fait le plus pathétique de cette évocation, tant M. Luc Dietrich sait faire résonner, au sein de la solitude en détresse, l'appel à la solidarité humaine. Il écrit « Je suis le grand nombre à demi-vivant, et voilà que mille et mille bouches ont fait notre vérité car seul, je sens le désordre des autres rejoindre mon propre désordre et notre solitude augmente d'autant, car nous ne sommes ni un,,ni tout, ni un monde, mais une conscience perpétuellement en chute, et l'heure de notre mort est toujours maintenant. »

Et plus loin

« 11 est nécessaire avant de partir la mort est l'âme de l'instant de connaître le plus grand nombre possible de 'visages, de sons de voix d'emplir sa rrfémoire de milliers de formes d'oreilles, de mains qui bougent, de tableaux mêlés, chair et pierre.

« Il faut que je sois brassé vite, que }<ï glisse d'une rue à l'autre, d'un métier et d'une fortune à l'autre, d'un pays et d'un mensonge à l'autre, pour que je m'emplisse à en craquer de ce bref moment de vie qui nous est donné entre deux étoiles. » On voit apparaître ici le fond de cette détresse, qui ne tient pas seulement à la misère extrême qu'elle a en partage, mais à un immense besoin de possession qui ne pourrait jamais être satisfait. Le héros de M: Luc Dietrich, narrateur du récit, et double de l'auteur, on n*en doute guère, ne

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« LE ROI TOUT NU »'

PAR ALBERT PARAZ

Ce « Roi tout nu », vient de paraître à Paris chez DenoëJ, laisserait croire par la franchise et la diversité de sa moquerie que le roman satirique reste possible sans trop s'attacher aux convenances du jour. On y prend plaisir à ce titre nouveau. Hier, dans le temps de la licence, il n'eût pas obtenu autant d'attention.

Le jeune Paul Unruh, le héros de l'aventure, « né à Nice d'une mère prussienne et d'un père italien-», regagne l'Allemagne le ler août 1914. C'est un réfractaire qui va là-bas refuser l'incorporation, refuser la nationalité, aller de prison en prison une aventure-bouffe qui n'est pas toujours strictement axée sur la crédibilité mais qui ne manque pas de verve. L'Allemagne intérieure de l'autre guerre y est croquée et même un peu caricaturée à travers un « irrégulier ».

Second volet la France d'après 1920. Paul Unruh devient français sans cesser d'être un dévoyé. Ses aventures personnelles la prospérité et la crise, l'amour et les débats administratifs ne sont guère que l'occasion d'une dure- et cocasse critique des mœurs de certains milieux, de la bureaucratie, de la stagnation nationale. Tout y est montré à l'état spongieux et marécageux. Cette satire de gouaille, sans frein dans le détail, aventureuse au gré de la plume, n'est pas de celles qui aident un lecteur à sa réformation sinon en l'éloignant du passé pour autant que c'était le sien.

Il y a çà et de bons récits celui du 6 Février, un autre de détention arbitraire à l'Infirmerie spéciale du dépôt l'évocation aussi de groupes politiques.

Pourquoi ce titre du « Roi tout nu » ? Dans le conte d'Andersen, le roi paraît devant sa cour sans le costume que le tailleur royal vient de lui confectionner seul, un enfant s'aperçoit qu'il est tout nu.

Candeur de l'âme et fraîcheur du regard, M. Albert Paraz ne les manifeste pas pour sa part à l'état enfantin. Il a plutôt la « carideur » de l'adroit chansonnier de Montmartre qui, dans les époques d'autorité, fait passer son trait de justesse et qui sait ce que peut accorder le pouvoir au rire du cabaret.

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« PIED D'ALOUETTE »

PAR GUY MAZELINE

Le dernier livre de Guy Mazeline, Pied d'Alouette (Editions du Milieu du Monde) nous ouvre l'intimité d'une famille singulière. Ecrivain célèbre, Alexis Pascal (dénommé « Pied d'Alouette » à cause du bleu de ses yeux qui rappelle celui de la dauphinelle) rêve d'Immortalité. C'est un égoïste au regard de qui la famille n'est qu'une galerie de personnages de roman. De personnages incompris, d'ailleurs. Il s'obstine à prendre sa fille Germaine pour modèle de l'individu antipathique. Il juge faussement le caractère de ses petites-filles Ambroisine et Marie-Thérèse, dont la dernière nommée ne se prive pas de le lui dire avec une insolence bien du siècle. Ambroisine s'éprend d'un jeune vendeur d'automobiles, Jean-Louis. Et cela fournit au grand-père Pascal l'occasion de mieux observer la nature de ses enfants. Il découvre tout un monde inconnu. Ce grand spécialiste du cœur humain ignorait tout des cœurs qui l'entouraient.

Peu à peu les deux fiancés gagnent sa sympathie. Mais il s'agit de convaincre la mère d'Ambroisine, Germaine. Celle-ci ne menace-telle pas de se jeter par la fenêtre quand on lui parle de ce mariage ? S'élevant encore dans la révélation, Alexis Pascal pressent la vraie cause de l'humeur difficile de sa fille. Germaine lui en veut parce qu'il lui attribue toujours des rôles ingrats. Il la peindra dans son prochain livre sous l'aspect d'une amoureuse aimable dès cette annonce, là voici transformée, et le bonheur familial ne connaît plus d'ombre.

Il y a dans ce récit deux parties la première, sur le mode courtelinesque, _qù l'on nous montre le célèbre écrivain sacrifiant le bonheur des siens à ses ambitions académiques, la deuxième où le psychologue trouve sa route. La deuxième nous paraît mieux venue que la première. L. C.

A PROPOS'

DE LA SUITE D'EVE UX questions que j'avais posées le 7 mars, au sujet de ia « Suite d'Eve, M. François Porche m'a aimablement répondu par une lettre qui contieriit quelques mises au point.

D'abord, M. François Porché n'est pas « l'édi- teur » du Péguy de la « Pléiade ». Il n'en est que le préfacier. Il n'a ni rassemblé, ni établi, ni ordonné les textes qui composent le volume. Il n'a même pu avoir connaissance que d'une partie des épreuves de la « Suite » d'Eve, partie qui ne contenait pas les strophes inachevés. Il ne pouvait donc pas décrire les manuscrits des inédits, né les ayant jamais eus entre les mains. C'est sans doute le regretté Pierre Péguy qui a été chargé de l'édition, et c'est lui qui aurait pu répondre à nos questions. M. François Porché pense, pour sa part, que. la « Suite » d'Eve est formée de deux éléments lo Des parties retranchées du cahier paru en décembre 1913 2o De quelques brouillons (ou fragments, le mot « brouillons » ne convenant guère à Péguy, qui ne raturait jamais).

Nous remercions M. François Porché de sa communication, et nous souhaitons que les éclaircissements que nous avons demandés puissent nous venir d'ailleurs. A. R.

peut recevoir de la vie que les déceptions de ceux qui ont trop demandé à la vie. Il, se compare finalement à un pot de miel, qui se répand avec complaisance, mais poisse tout ce qu'il touche. L'apprentissage dont ce personnage a le plus grand besoin est évidemment celui qu'il est le plus difficile de faire l'apprentissage de l'égoïsme des autres.

Avant qu'il l'ait fait, à travers des épisodes dont nous allons dire la qualité contestable, le meilleur du livre tient, vers le milieu, dans la cinquantaine de pages où la misère du héros est illuminée par la naissance d'un grand amour. Le don qu'a M. Luc Dietrich. d'évoquer la chaleur qui rayonne d'entre deux êtres qui s'appro.chent, le sert ici pour rendre leur jeunesse à des lieux communs vieux comme le monde

« Je la trouve et la retrouve dans les images que' j'ai gardées d'elle, mais je ne l'atteins pas, car elle est vivante et autre que l'image. Mais parfois, je goûte les tranquilles délices de sa présence sans image, sans image comme l'eau qui bouge, comme midi sur le sable, et que le sommeil recouvre sans déranger. » Entre de telles phrases, et d'autres qui se vengent par leur férocité de la férocité de la vie elle-même, est le domaine où l'art de M. Luc Dietrich correspond avec son cœur innombrable et blessé à mort.

Le reste, c'est le roman lui-même, et il faut bien dire qu'il ne vaut pas cher, M. Luc Dietrich aime les inventions étranges. Dans le Bonheur des Tristes, je me souviens d'une trouvaille qu'il avait eue un asile d'enfants aliénés. C'était affreux, mais portait vraiment au plus haut point la poésie de l'extraordinaire humain qui se cherche à la fois dans les voies de l'enfance et dans les chemins perdus de la folie. Ici, notre auteur est moins heureux. Il imagine que son héros est ramassé après une rixe, sanglant et inanimé, par une. riche inconnue qui le fait soigner dans une clinique. Qui est cette femme ? On l'apprend

NOS INTERVIEWS

Chant de Cygne v

ou d'Alouette ?

Conversation avec jM. Ribemont Déssaignes sur les rapports actuels de la poé sie et du roman

M. N.

M. Rr'BEMONT\DESSAICNES est de ceux I~ j''`` qui trouvent un refuge dans le travail

Je termine, nous confie-t-il, le dernier chapitre d'un très gros roman qui, commencé il y a cinq ans, comptera dou- ze ou quatorze cents pages. Titre Univers.» D'autre part, je mène à son terme une petite pièce, farce en un acte La tragique comédie des Rois et des Bergères. Et ie travaille à un roman Mémoires du Baron de Bélus. En' projet, une pièce en trtis actes l'Orgueil et la Colère. Entre temps, à l'improyiste, des poèmes. J'en ai écrit beaucoup depuis deux ans, autant sous le coup de la catastrophe générale que des catastrophes personnelles qui, hélas se sont abattues sur moi.

Un des prochains fascicules des « Cahiers de l'Ecole de Rochefort » publiera plusieurs de ces poèmes sous le titre général de Ombres. Nous parlons du présent et de l'avenir de nos Lettres

Le malheur qui a surpris la France entière et pour un temps, note M. RibemontiDessaignes, a rompu la cohésion de' la collectivité s'est mué en phénomène collectif un peuple est entré eh prière. Même sans croire et de fait, à quoi pouvait-il encore croire ? il s'est mis à prier. Voilà le secret de l'étonnante floraison poétique à laquelle nous assistons. C'est à la fois une défense de l'individu et de la Société. L'individu se défend contre le malheur et contre une force qu'il sent opprimante pour sa personne. Et dans les ténèbres une collectivité se cherche en aspirant à une lumière commune, mais en dehors d'une formule sociale ou politique, parce que sous le coup de la catastrophe elle conserve encore la terreur du politique.

Il nous semble donc fatal que, pour un temps au moins, la poésie demeure un langaae commun ?

Et que tout naturellement elle cherche a se faire entendre, c'est-à-dire qu'elle tende vers la carté d'un langage. Je ne. veux pas dire qu'elle abordera des sujets réalistes ou de circonstance, loin de là, mais qu'elle tendra, par une forme ordonnée, vers une lumière qui dessinera ce qu'il y a de moins formel au point de le rendre compréhensible et essayera d'unir auteurs et auditeurs comme une prière unit la divinité et le fidèle.' Je dis lumière, mais le terme le plus propre serait celui-ci a Illumination ».

Une telle expansion de la poésie ne devrait pas empêcher une nouvelle fortune du roman de se bâtir. Est-ce votre avis ? i' Oui. C'est là qu'on verra exactement de quoi il est question dans la crise actuelle LIBRAIRIE MARQUESTRE place Rouaix Toulouse

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bientôt la « Grande Patronne » d'un établissement de haut luxe et de dépravation raffinée, où tous les vices sont cultivés avec le soin et l'ordre qu'une firme importante peutfmettre dans son organisation intérieure. Cela est plus puéril que sadique, d'ailleurs, et surtout sans intérêt. Même ce qui pourrait sortir de cette bizarrerie n'aboutit pas, Par exemple, la drogue avec laquelle le narrateur est appelé à faire connaissance quand il est devenu un des employés de la maison, fait,, remonter en lui un de ses souvenirs les plus douloureux le mal dont sa mère a souffert, et le laudanum qu'il allait acheter en fraude chez le pharmacien, quand il était un petit gosse, pour que la malheureuse en grisât sa soui.france. Je ne dis pas que les paradis artificiels soient un domaine littéraire très neuf. Il y avait là du moins, dans un mélange de souvenirs d'enfance, de nostalgie e du malheur, d'amour meurtri et d'euphorie maléfique, une inspiration qui correspond fort bien à la nature de M. Luc Dietrich. Aussi s'étonne-t-on qu'il la laisse tourner court, pour nous lancer dans une histoire de trafic de drogue et d'assassinats mystérieux qui relèvent du roman policier. Il semble parfois que pendant de longues suites de pages M. Luc Dietrich méconnaisse complètement le -sens de ses dons réels.

11 s'égane" d'un autre côté quand ses incertitudes affectives le portent à s"e raccrocher aux tentatives les plus notoires de ce dernier quart de siècle pour entretenir les divagations de la personnalité. L'in-,fluence de Proust sur lui me paraît sensi- ` ble. Le freudisme dans son livre est manifeste. Le grand amour du héros, dont nous parlions tout à l'heure, est détruit par le personnage lui-même au cours d'un épisode psychanalytique qui n'est pas seulement déplaisant, mais surtout arbitraire, "forcé, introduit dans le récit avec la maladresse et l'artifice d'un exercice de démonstration.

Les personnages les plus actifs et les plus importants du roman ont du reste

Si l'expansion de la poésie gagne le roman, ce qui fait la force de l'esprit français sera sauvé. Sinon nous entrerons pour longtemps dans les ténèbres. Mais sans doute rien n'est-il encore décidé et tout est-il encore suspendu à des conditions dont nous ne sommes pas les maîtres.

En liant l'expansion de la poésie et celle du roman, vous ne voulez pas dire que le roman devra devenir apparemment poétique r Naturellement non. La poésie n'est pas dans des .formules et des apparences. Et, tout, dans la réalité, est mystère. Et plus on approche la réalité, plus on se heurte au mystère. Si la poésie « poésie ». comme on dit, revient à une clarté d'un certain ordre, le roman devra rompre avec certaine tradition timide de « mesure », de « clarté » à laquelle les critiques attachent trop facilement le roman fran-

çais.

« Une Société meurt, une autre naît. La nature de celle-ci laissera-t-elle eux intellectuels la possibilité d'agir comme personne humaine, ou seulement de se noyer dans un conformisme communautaire,» c'est-à-dire de n'être que des moralistes d'un nouvel ordre ? La France qui semble le refuge de l'esprit chrétien peut offrir ce miracle de préserver la liberté individuelle dans un ordre collectif. Alors les divers domaines de l'expression resteront vivants et pourront fleurir avec une violence nouvelle. Sinon, un désert s'ouvre sous nos pas. Et rien ne permet d'émettre encore la moindre pronostic. Le roman, le cinéma, la philosophie, les arts de l'espace et du temps demeurent réservés. L'activité de la poésie estelle un chant de cygne ou d'alouette ? Mystère.

Si l'espoir qui subsiste porte ses fruits ? Alors, il s'agira de reprendre place dans un univers que tout démontre inacceptable dans l'état actuel'du monde. On était individualiste jusqu'à présent, dit-on. Mais ainsi que l'exprime avec une extraordinaire lucidité Joë Bousquet, dans un univers inacceptable on ne peut s'accepter soi-même. Le poète, le romancier et tout autre écrivain ou ajriste devront tenir compte de cette notion. Autant dire qu'actuellement l'esprit danse sur la corde raide.

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PROBLEME 67

Horlzontalement. 1. Ce vice Impuni. S. San* activités intellectuelles. 3. Si l'on rempface Jrs deux cases noires par une voyelle et une consonne toute la ligne indique un grand calme, mais d'abord un prdnom et ensuite un Allemand. 4. Marque le premier elles ont des bois merveilleux. 5. Fourrée au fond de la bouche. 6. Pronom première syllabe d'un mot de l'hymne de saint Jean-Baptiste. 7. Tu te tromperas comme tout ie monde. Verticalement. 1. Entre deux feuilles. 2. Irriter. 3. Adjectif. 4. Pour l'instant elle ne «gratifie chacun que d'un litre par semaine. 5. Peut se marier à l'agréable. 6. Tout petit roman d'un très grand écrivain au-dessus de Chéops. 7, Initiales d'un romancier un peu trop populaire abréviations de calendrier.

SOLUTION DU N° 66

Horizontalement. 1. Bagnard. 2. Ameutée, -a 3. Pillage. 4. Las. Sj Et pals. 6. Maël ée. 7. Ecrites.

̃ Verticalement. 1. Baptême 2.'Ami tac –s 3. Gelée er. 4. Nul pli. 5. Svtaia. 6s Régalée. 7. Déesses.

presque tous quelque chose de fabriqué. Ils ne s'imposent pas plus à nous que la « Grande Patronne », dont le rôle, s'il était bien tenu, serait celui d'une Roxane auprès d'un nouveau Bajazet. Mais cette femme fatale est peut-être encore une erreur de M. Luc Dietrich, qui ne sait que faire d'elle pour finir, et l'abandonne avant le d'énouement, sans que nous sachions ce qu'elle devient. Le dénouement, c'ejst la fin duj grand amour, qui ne pouvai%ue mal finir. Cela, on s'en doutait. Et l'on n'avait pas attendu la dernière page pour s'aviser que le héros de M. Luc Dietrich n'est pas mieux fait pour un grand amour que pour l'aventure à grand,spectacle. C'est un obsédé, au fond. Mais l'obsession du sang le conduit au delà de ses propres limites. Il est fait pour souffrir et faire souffrir. Pour des minutes fugitives où des âmes douloureuses croient caresser un bonheur, qui déjà leur échappe. Le meilleur du li.vre, avec les pages que j'ai dites sur la poésie intense de la misère, est dans les épisodes f urtifs s des cœurs innocents, qui sont presque des cœurs de petites filles, partagent avec le héros du roman sinon avec son auteur leur besoin d'aimer et d'être aimés. Minutes de tendresse confian. te et pure, auxquelles la misère contribue par une sorte de richesse qui n'est qu'à elle, parce que son dépouillement donne tout leur prix aux rayons de lumière dont un peu d'amour vrai peut éclairer la vie. Personnages fragiles, qui passent comme des figurants, parce que dans la tragi-comédie de la vie les scènes où se joue l'amour vrai ont la valeur insaisissable d'ins.tants bénis.. M. Luc Dietrjch devrait bien se dégager de tout ce que le romanesque lui suggère de' hasardeux, pour écrire des livres où ii laisserait librement éclore ces. fleurs, aux couleurs tristes et touchantes, du malheur et de l'amour.

André ROUSSEAUX.

Luo Dietrïcn l'Approntisaie 6e la Ville (DesooC!}