c:ucnt, non sans mérite, de poser leur nouveau monarque en justicier et en protecteur des opprimés, lui de son côte, resté sur le théâtre où ta guerre avait été la plus acharnée et !a' plus cruelle, se multipliait et épuisait toutes ses ressources pour assister les nombreuses misères qui t'entouraient. Sa charité ne fut pas au-dessous de cette qui avait rendu fameux au-delà et en deçà des monts l'évêque saint Epiphane de Pavie, dans les derniers événements militaires de la Haute Italie. Les prisonniers ennemis retenus dans la ville d'Arles et les habitants du pays emmenés en captivité par l'ennemi eurent part les uns comme les autres à sa sollicitude. L'humanité, associée dans son cœur avec la religion, l'empêchait de distinguer entre catholiques et ceux qui n'étaient ni catholiques, ni même chrétiens. Parmi les soldats laissés par l'ennemi entre les mains des Goths, et que ceux-ci tenaient renfermes dans les basiliques et dans la maison de t'évèque, Césaire en trouva un certain nombre qui étaient dans ce dernier cas. Ils recurent de lui, comme leurs compagnons catholiques, non-seulement la nourriture et le vêtement, mais encore, autant que ses ressources le lui permirent, le prix de leur rançon. Il se disait qu'il était préférable de leur procurer ta liberté de retourner dans leur pays, où ils ne seraient entourés que d'influences catholiques, que de les laisser exposes, s'ils devenaient esclaves des Goths ou des Juifs, à embrasser ia religion de leurs maîtres ». Ce motif stimulait sa charité, à plus forte raison, quand il s'agissait de catholiques. Quelques-uns appartenaient aux diocèses septentrionaux de sa métropole, et étaient à un certain degré ses ouailles c'étaient tous les habitants de la rive droite de la Durance tombés aux mains des Goths. après avoir été forcés par les Burgondes de marcher avec eux sous les armes, comme c'était l'habitude des barbares, au moins dans les provinces voisines du pays. où ils se proposaient de porter la guerre. On peut être persuadé que le sort de ces gens fut pour Césairc l'objet d'une vive pitié. Enfin, ce~qui le sollicitait encore plus vivement, c'était le désir de tirer des mains des Francs et des Burgondes ceux de ses propres diocésains qui avaient eu le malheur d'être rencontrés par le flot de ces masses barbares refluant avec dépit vers leurs pays. La pensée que des chrétiens de son diocèse souffraient en captivité, que des femmes, des vierges, des enfants, dont le salut lui était confié, étaient assujettis à toute la brutalité de soldats pétulants et grossiers, était de nature à ne lui laisser aucun repos jusqu'à ce qu'il eût pourvu à la délivrance de tous. Il s'en fallait de beaucoup que tous ces prisonniers fussent assez riches pour se racheter eux-mêmes. Le grand nombre de ceux qui étaient hors d'état de le faire exigeait, pour acquitter leur rançon, une