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Title : Dix-huitième siècle : revue annuelle / publiée par la Société française d'étude du XVIIIe siècle
Author : Société française d'étude du XVIIIe siècle. Auteur du texte
Publisher : Garnier (Paris)
Publication date : 1979
Relationship : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34349605t
Relationship : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34349605t/date
Type : text
Type : printed serial
Language : french
Format : Nombre total de vues : 11202
Description : 1979
Description : 1979 (N11).
Rights : Consultable en ligne
Rights : Public domain
Identifier : ark:/12148/bpt6k32751w
Source : Bibliothèque nationale de France
Provenance : Bibliothèque nationale de France
Online date : 07/02/2011
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pour les historiens de Diderot, à moins que ceux-ci ne veuillent
à tout prix se livrer à des exercices hagiographiques. En effet,
Diderot ne peut être accusé que d'avoir utilisé la meilleure
théorie à sa disposition et de ne pas avoir su anticiper Lavoisier
on sent bien alors toute l'absurdité de l'accusation. Par ailleurs,
il faut admettre que les historiens de la chimie ont eu la dent
dure contre la chimie pré-lavoisienne 3. Il n'était pas difficile
d'être prévenue contre elle le phlogistique, de nos jours, est
encore l'objet de plaisanteries faciles et nous louons toujours
Lavoisier, « d'immortelle mémoire » 4, de nous avoir à tout
jamais débarrassé de ce préjugé ridicule. Pourtant, il suffit de
retourner à cette chimie si décriée pour faire une double décou-
verte d'une part, la chimie n'a pas attendu Lavoisier pour se
doter d'une charpente conceptuelle solide, loin de là et la
chimie de Lavoisier si elle innove, c'est beaucoup plus en libé-
rant le potentiel d'une problématique vieille de cinquante ans
au moins, qu'en remplaçant celle-ci par une autre.
Ce n'est pas ici le lieu de démontrer cette double thèse qui
devra surmonter l'obstacle de toute une tradition historique
je tenterai de le faire bientôt et ailleurs. Mais si le bénéfice du
doute peut m'être accordé pour .l'instant, on comprendra immé-
diatement que même les hagiographes en puissance de Diderot
auraient pu se tourner sans crainte vers la chimie et examiner
comment et surtout pourquoi Diderot avait choisi de s'y adosser.
En fait, c'est surtout cette dernière question qui me retiendra
ici bien sûr il faudra argumenter, ou du moins donner des
exemples des liens qui vont de la chimie à la pensée matéria-
liste de Diderot bien sûr il faudra aussi spécifier de quelle
forme de chimie l'on parle et ce qui la caractérise essentiel-
3. Voir en particulier M. Crosland, « The Development of Chemistry
in the Eighteenth Century », Studies on Volfaire (1963), vol. XXIV, 369-441
H. Guerlac, « Some French Antécédents of the Chemical Revolution »,
Chymia, (1959), vol. 5, 73-112. Sur la chimie de l'Encyclopédie on consultera
M. Daumas, « La chimie dans l'Encyclopédie et dans l'Encyclopédie méthodi-
que », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications vol. 4 (1951),
333-43 M.-M. Janot, « Quelques aspects de la chimie dans l'Encyclopédie »,
Annales de l'Université de Paris, (1952), vol. 22, 150-68 1,C. Guédon, The
Still-Gife of a Transition: Chemistry in the Encyclopedie, Ph. D., University
of Wisconsin-Madison, 1974.
4. « La chimie est une science française. Elle fut constituée par Lavoisier,
d'immortelle mémoire ». Ces paroles extraordinaires de chauvinisme se trou-
vent dans Ad. Wurtz, Histoire des doctrines chimiques depuis Lavoisier jus-
qu'à nos jours (Paris, Hachette, 1873), p. 11. Ce texte constitue le Discours
préliminaire de son Dictionnaire de chimie pure et appliquée.