Titre : Les Ailes : journal hebdomadaire de la locomotion aérienne / directeur, rédacteur en chef, Georges Houard
Éditeur : [s.n. ?] (Paris)
Date d'édition : 1956-08-25
Contributeur : Houard, Georges (1893-1964). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326846379
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 août 1956 25 août 1956
Description : 1956/08/25 (A36,N1595). 1956/08/25 (A36,N1595).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3200854c
Source : Musée Air France, 2013-273367
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 25/03/2019
Its AILES
N" 1595 — 25 8-1956 — PAGE H
L'AVIATION LEGERE ET SPORTIVE
$W 2.800 KM. DE ROUTES DU CIEL
AVEC CEUX DU IV e TOUR DE FRANGE AERIEN
ni
A MARMANDE
P OUR notre part, l’heure dé
jà avancée fait crier fa
mine à nos estomacs et
c’est pleins d’optimisme que
nous prenons possession des
Petites tables installées sous le
hangar. Inutile de préciser quel
sort est fait au repas « self-ser
vice », abondant et varié, qui
nous est proposé... avec des to
mates, évidemment !
Comme l’année passée à Poi
tiers, un marchand de confi
serie a eu l’idée de venir s’ins
taller sur le terrain. Qui
s’aperçut qu’il offrait aussi des
trompettes, sifflets et autres
instruments « symphoniques »
de la même veine ? Dieu seul
le sait... et encore. Toujours
est-il que dans le quart d’heure
qui suivit cette découverte,
nous étions chacun (ou pres
que) l’heureux possesseur d’un
de ces «engins producteurs de
phones. Un caprice de gosse ?
Oui, mais avec un but bien dé
terminé quoique peu diploma
tique : celui d’en imposer à
nos futurs bailleurs de dis
cours... Et, en attendant ceux
de Limoges, nous nous met
tons sans plus attendre à l’en
traînement.
Je ne sais qui, il y a quelques
années, préconisait l’utilisation
des ultra-sons pour dégager du
brouilard les abords des aéro
dromes. Je ne sais pas non
plus si nos trilles et vocalises
cacophoniques y sont pour
quelque chose, mais toujours
est-il que le ciel est mainte
nant presque complètement
dégagé. C’est déjà un résultat-
Briefing sous le hangar, au
milieu d’une foule non seule
ment nombreuse mais inté
ressée... Car le Colonel Frois
sait a su faire de la publicité
et, bien que nous soyons lundi,
d .y a, comme la veille à Cas
tres, plusieurs milliers de per
sonnes sur le terrain. Félici
tations, Colonel...
Pour notre compte, Camus et
moi, il n’est pas question que
nous partions car nous devons
attendre les prudents retarda
taires de Montauban. Et au fur
et à mesure qu’ils arrivent, ils
sont rapidement ravitaillés
(eux et leurs avions). Nouveau
briefing, en petit comité, d’Al
bert Rébillon. qui donne bientôt
ie départ à cette seconde série.
Et c’est encore une fois le der
nier que le vaillant F-BBAO
quitte l’étape
Cet après-midi, pas de pro
blème. Le temps est beau, la
navigation aisée et c’est tou
jours en touristes (que nous
sommes d’ailleurs) que nous
effectuons cette étape. Voici
Bergerac... puis Périgueux. Une
silhouette gracieuse' à notre
gauche : le « Supercab » de
Eoger Mouza et d’Albert Ré
billon qui file ses 200 km.-h...
et nous laisse purement et sim
plement sur place. Qu’importe
d’ailleurs, nous ne serons pas
les derniers car voici que nous
rattrapons notre petit cama
rade, le N.C.-858 de Moisselles.
de Leroux et Génevoise.
Presque à chaque étape, nous
doublons en fin de parcours
nos deux lascars qui, sans se
Presser, font leur petit Tour de
France à 120 au Badin ! En
core deux qui auront « cre-
vardé » pas mal . d’heures de
vol !
A LIMOGES
Mais, voici Limoges et sa
curieuse cathédrale à la tour
solitaire. A Feytiat aussi, il y a
la foule des grands jours et,
il faut dire ce qui est, l’Aéro-
Club du Limousin a joué le
grand jeu. Toute une équipe
de journalistes et de radio
reporters de Radio-Limoges
s’arrachent concurrents et
commissaires... Et de sur
croît, l’étape est minutieuse
ment organisée. Bravo, M. Sar-
razin ! Et savez-vous qui ac
cueille les équipages à leur
* Voir Les Ailes n et > 1592 et 1593
arrivée près de la citerne qui
assure les pleins ? Notre amie
Bernadette Dumond (plus con
nue sous le sobriquet amical
de. « La Goupille »), concur
rente du Tour 1954. Voici d’ail
leurs Daccord, son accompa
gnateur, qui garde de ce Tour,
un souvenir... frappant.
L’heure s’avance et il manque
toujours le « Minicab » du
Tréportj celui de Mlle Maronet
et Mme Chivot. Il s’était posé à
Montauban. Il a décollé il y a
plusieurs heures... Où est-il
maintenant ? Pas loin, car le
voici qui pointe à l’horizon,
comme les carabiniers. Erreur
de navigation ? Seuls, les com
missaires surent le fin mot de
l’histoire. Et d’ailleurs, cela
importe peu. La brebis égarée
est retrouvée, c’est le principal.
Maintenant que nous sommes
au complet, cars (de l’Armée de
l’Air, bien entendu) et voitures
particulières se partagent les
équipages, fort heureux de pou
voir aller se refaire une beauté
avant le dîner. .
Est-ce un effet du hasard ou
une provocation ? Je ne sais,
mais à quelques mètres de
l’hôtel où est prévue la récep
tion ‘sont installés des mar
chands de trompettes et autres
cors de chasse. Inutile de dire
que l’assortiment « musical »
acheté le matin se complète ra
pidement. Et les Limousins pas
plus que les Salonais ne com
prennent d’où viennent ces
hurluberlus chapeautés on ne
sait trop avec quoi et qui souf
flent à s’en faire claquer les
joues dans des trompettes de
gosses ! Inutile de préciser
aussi que le dîner se déroule
dans une ambiance plutôt-
sonore et quelque peu syncopée.
Mais, au moment des dis
cours, nous avons à faire à
forte partie et, notamment, à
M. le Préfet de Limoges dont
le petit « speech » plein d’hu
mour et d’esprit, réussit à faire
cesser les ébats musicaux de
nos lascars... Encore une belle
performance !
Pourquoi fallut-il qu’une âpre
discussion (aux arguments
peut-être valables mais dont
ses auteurs auraient pu avoir
le tact de la déclencher ailleurs
qu’en pleine rue) vienne tout
gâcher ? Heureusement, tout
se calma un peu plus loin,
autour d’une bouteille de cham
pagne.
VERS SAINTES...
- Toujours ce bon vieux réflexe
en me réveillant au matin de
cette quatrième journée, je
fais, à la fenêtre, ma petite
analyse météo et toujours op
timiste, au « pifomètre », je
décide que « ça collera ». Puis,
très paternel, je vais réveiller
Bernard Ziegler qui, "dans la
chambre à côté, dort encore du
sommeil du juste. Pour l’année
prochaine, je proposé pour lui
l’affectation d’un réveil.'.
Où en sont les petites ba
garres de la veille ? Evaporées,
bien entendu, et le petit dé
jeuner subit rapidement le
même sort qu^ ses prédéces
seurs.
Un petit tour .de car., en
chœur et voici Feytiat. Comme
chaque matin, le premier re
gard de tous, les pilotes est
pour leur avion. « II » est là...
Remarquez qu’il n’y a aucun
risque puisque la flottille est
gardée chaque nuit, mais sait-
on jamais ?
Débâchage. Astiquage. Navi
gation. Briefing. On commence
à être rôdé. D’ailleurs, tout va
bien. La météo ? Bonne. L’éta
pe ? Sans difficulté. (N’est-ce
pas P« Emeraude » n° 4L ?),
Cap : plein Ouest ou à peu
près. Direction : Saintes-les-
Gonds.
Et pour une fois, le F-BBAO
n’est pas le dernier. Nous dé
collons même dans les dix
premiers, ce qui d’ailleurs nous
vaut d’être rattrapés par toute
une foule de Jodel, de S.I.P.A.
et de « Minicab », dent cer
tains, fort gentiment, viennent
nous dire un petit bonjour au
passage.
Une demi-heure de vol, voici
La Rochefoucauld et son ra
vissant petit château adossé à
la forêt de la Braconne qui fai
sait les délices du Duc. Déjà,
au loin, sur la gauche, se des
sine Angoulême et son ter
rain de Bel-Air. D’ici (nous
sommes à 900 mètres, mais en
core à quelque 40 kilomètres),
on aperçoit déjà Cognac et les
pistes bétonnées de Château-
Bernard. Au loin, on devine la
mer.
Jarnac, Cognac défilent sous
nos plans. La Charente, pares
seuse, glisse au milieu d’une
orgie de verdure et nous ac
compagne jusqu’à Saintes.
Terrain magnifique au bord
duquel l’Armée de l’Air a amé
nagé une école ultra-moderne.
Accueil sympathique. Déjeu
ner froid qui l’est plus encore.
Malheureusement, il manque
Roques et Touzard. Où est le
N“ 41 ? Albert Rébillon est
sur le point de déclencher le
dispositif d’alerte, mais ce
n’est pas la peine : les voilà.
Us reviennent de... Bordeaux !
Ce sont des concurrents sé
rieux pour ce cher vieux Du-
naimes qui, lui, est là, et bien
là... Et quelqu’un de remarquer
que le N° 41 a pris une heu
reuse initiative car les sujéts
de « mise en boîte » commen-
. çaient à manquer.
Aussitôt après le déjeuner,
premièi .■ épreuve des jeunes
pilotes seuls à bord : un tour
de piste classique, le plus clas
sique possible, avec quatre vi
rages de 90°, une approche
dans l’axe, un bon petit atter
rissage, trois points sur la li
gne blanche. Une épreuve de
brevet 1 er degré, ni plus ni
moins.
Il serait difficile de dire
quels sont les moins rasurés,
des pilotes ou des accompa
gnateurs, ou des commis
saires. Voici le N° 1 qui décolle,
suivi du N° 2, puis du N° S.-
Abrités sous un parasol, car le
soleil tape, crayons en mains,
nous attendons les notes. Voici
« la Chèvre ». Bien dans
l’axe, un peu haut, moteur ré
duit... Colette Masson dépasse
largement la ligne blanche.
Leroux, aveç son N.C. fera-t-il
mieux ? Non, car, lui, atterrit
bien avant. D’autres quittent
leur axe au décollage, dépor
tés par le vent de travers ;
d’autres font des tours de pis-
Um participant survolé Se S.S.P.Â.-Ç4 de l’équipage VieuHie-Merloz
Photographie F, Dengremont.
tes beaucoup trop grands où
ils gardent du moteur. Les
commissaires suent sang et
eau... Des accompagnateurs
arrivés jusqu’au bout de piste
malgré l’interdiction qui leur
en a été faite, trépignent, lan
cent (en pure perte, on s’en
doute), des conseils à leur
jeune pilote.- Ah ! en voici
un, 1’ « Emeraude », qui se pré
sente bien. La vitesse est bon
ne... La pente aussi... Et, hop,
trois points, pile sur la ligne !
« C’est le N° 32 », dit quel
qu’un. C’est Evelyne Paris qui,
la première, réussit ainsi l’at
terrissage type. H y aura une
demi-douzaine de concurrents,
en tout, à réussir cette
épreuve.
Sur la fin, par contre, un
Stampe nous donnera des
émotions, se présentant beau
coup trop long et trop haut,
en biais... Une fusée rouge. Un
coup pour rien. Tout se ter
mine bien finalement, les der
niers ayant été, cependant,
handicapés par le vent qui a
tourné de près de 60°.
Le briefing de l’étape ayant
été fait avant l’épreuve, le dé
part est donné aussitôt après
l’atterrissage du dernier concur
rent. Direction : Ancenis.
Heureusement qu’il fait beau
aujourd’hui, car voilà 190 kilo
mètres qui nous auraient peut-
être réservé de l’imprévu par
temps couvert. Une nature mo
notone, partout pareille à elle-
même, sans relief... Principaux
repères : Sur gères et la voie
ferrée Niort - Rochefort, en
suite, les marais de la Sèvre-
Niortaise. Après, plus grand-
chose, à part le « mont » Mer
cure et ses 285 mètres et 1a,
Sèvre Nantaise, plutôt ruisseau
que rivière.
Evidemment, à moins d’être
aveugle, on coupe forcément la
Loire. Mais pour en être réduit
là...
En tout cas, aujourd’hui, pas
de problème. Du haut de nos
900 mètres, on suit aisément et
distinctement la côte jusqu’à
ce que notre distance, avec
elle, devienne supérieure à 40
ou 50 kilomètres.
L’air est calme, la tempéra
ture idoine, la mécanique
tourne rond... Que demander
de mieux ? Un balancement
d’aile : Camus me montre un
petit village en-dessous de
nous : Le Longeron ! Où est-il
allé pêcher ce nom-là !
Au loin, un mince cordon
brillant : voici la Loire. Reste
à trouver le terrain d’Ance-
nis. Une tache claire un peu
au Nord de la Loire et qui se
voit de loin : ce ne peut-être
que ça ! Nous ne serons pas
les seuls à nous laisser pren
dre au piège. En fait, la
bande est située juste au Nord
de la ville et quand nous arri
vons au-dessus, presque tout
le monde est déjà posé. Une
petite spirale pour perdre de
l’altitude, un tour de piste et,
discrètement, nous nous glis
sons entre deux concurrents.
• Roland de NARBONNE.
LIBRES PROPOS AÉRONAUTIQUES
LA DESCENTE PARACHUTALE DE L’AVION “PORTE A PORTE”
D ANS un de mes récents
« propos », relatif au ma
tériel volant nécessaire à la
coordination air-route, j’ai posé
la condition de l’atterrissage sur
place pour __ notre appareil
« porte-à-porte », Cette condi
tion peut être satisfaite par
l’hélicoptère et l’aütogire. Mais
l’avion classique, « fleur qui naît
de la vitesse », selon la défini
tion bien connue, doit être
douée de qualités particulières
pour réaliser cette performance
que constitue la descente para-
chutale à la verticale, dans de
bonnes conditions de stabilité et
de sécurité.
Je voudrais, aujourd’hui, faire
état de deux solutions pour ce
problème. La première est repré
sentée par « l’équilibreur Billio-
que, que, j’ai déjà rappelé.
M. Billioque explique ainsi
qu’il suit la perte de vitesse et la
vrille.
« En perte de vitesse, par
exemple totale (vitesse horizon
tale zéro), l’avion descend. Les
ailes portent tout le poids ; elles
descendent donc plus vite que la
queue, qui ne porte aucun poids
et résiste au courant d’air de
descente. Par conséquent, le
fuselage bascule en avant : c’est
le piqué ».
Et encore : « En perte de
vitesse, les commandes n’agis
sent plus ; l’avion glisse du côté
où il s’incline (flèche g) (fi
gure 1). H est retenu à Varrière
.par. la poussée du courant d’air
P sur le plan vertical, autour
duquel il pivote ; comme l’aile
montante voyage à l’extérieur
du cercle de pivotement, elle va
plus vite que l’autre ; elle conti
nue donc à monter. Et l’avion
maintenu incliné continue à
glisser, donc à pivoter autour de
l’arrière. C’est un cercle vicieux :
la vrille. »
Par suite, M. Billioque propose
pour éviter le piqué et la vrille
d’équilibrer les résistances per
turbatrices de l’empennage cru
ciforme arrière par des résis
tances symétriques, à l’avant de
l’appareil, au moyen d’un
« équilibreur libre » que M. Bil
lioque monte de la façon sui
vante (figure 2) :
« Le plan équilibreur est porté
(à l’avant de l’appareil) par un
axe transversal A qui peut tour
ner librement dans un coussinet
à billes porté, lui-même, par un
axe longitudinal B. Cet axe
peut tourner librement dans un
coussinet faisant corps avec un
bras solidaire du nez du fuse
lage.
« Des butées solidaires du fu
selage limitent, dans 3a mesure
convenable, la liberté angulaire
dont dispose l’équlibreur autour
de chacun des axes A et B. Ce
plan est équilibré statiquement,
au besoin, par un contrepoids C.
L’axe A doit être situé en avant
du centre de poussée. »
Ainsi, « l’équilibreur libre Bil
lioque est neutre en vol normal
et actif seulement en perte de
vitesse. »
« En vol normal, ce plan pos
sède une marge de liberté com
plète et s’efface dans le courant
d’air, sans résister. En perte de
vitesse, ïl vient buter sur le nez
du fuselage et le soutient. Si, à
cet instant, l’avion est attaqué
latéralement par un courant
d’air de glissade, l’équilibreur se
met plus ou moins en croix avec
les ailes et crée ainsi, à l’avant,
une résistance qui équilibre la
résistance latérale arrière. » ,
Tout ceci n’est pas une simple
vue de l’esprit. M. Billioque a
fait à Moisselles, en 1938, de
nombreux essais avec un avion
S.F.A.N. équipé de son équili
breur. Il a totalisé plus de 20 km
de descentes verticales à plat,
sans la moindre amorce de dé
crochage, de piqué ou de vrille,
alors qu’il n’avait antérieure
ment, en fait de pilotage, que
3 heures de double commande !
Une semblable référence se
passe de commentaire.
Il est bon de préciser que
M. Billioque avait complété son
dispositif en installant, sur son
S.F.A.N., deux dérives verticales
aux extrémités du plan de pro
fondeur ; ces dérives étaient
articulées sur des charnières
d’axe parallèle à l’axe de roulis,
et conjuguées avec le gouvernail
de direction. En descente para-
chutale verticale, le braquage de
N" 1595 — 25 8-1956 — PAGE H
L'AVIATION LEGERE ET SPORTIVE
$W 2.800 KM. DE ROUTES DU CIEL
AVEC CEUX DU IV e TOUR DE FRANGE AERIEN
ni
A MARMANDE
P OUR notre part, l’heure dé
jà avancée fait crier fa
mine à nos estomacs et
c’est pleins d’optimisme que
nous prenons possession des
Petites tables installées sous le
hangar. Inutile de préciser quel
sort est fait au repas « self-ser
vice », abondant et varié, qui
nous est proposé... avec des to
mates, évidemment !
Comme l’année passée à Poi
tiers, un marchand de confi
serie a eu l’idée de venir s’ins
taller sur le terrain. Qui
s’aperçut qu’il offrait aussi des
trompettes, sifflets et autres
instruments « symphoniques »
de la même veine ? Dieu seul
le sait... et encore. Toujours
est-il que dans le quart d’heure
qui suivit cette découverte,
nous étions chacun (ou pres
que) l’heureux possesseur d’un
de ces «engins producteurs de
phones. Un caprice de gosse ?
Oui, mais avec un but bien dé
terminé quoique peu diploma
tique : celui d’en imposer à
nos futurs bailleurs de dis
cours... Et, en attendant ceux
de Limoges, nous nous met
tons sans plus attendre à l’en
traînement.
Je ne sais qui, il y a quelques
années, préconisait l’utilisation
des ultra-sons pour dégager du
brouilard les abords des aéro
dromes. Je ne sais pas non
plus si nos trilles et vocalises
cacophoniques y sont pour
quelque chose, mais toujours
est-il que le ciel est mainte
nant presque complètement
dégagé. C’est déjà un résultat-
Briefing sous le hangar, au
milieu d’une foule non seule
ment nombreuse mais inté
ressée... Car le Colonel Frois
sait a su faire de la publicité
et, bien que nous soyons lundi,
d .y a, comme la veille à Cas
tres, plusieurs milliers de per
sonnes sur le terrain. Félici
tations, Colonel...
Pour notre compte, Camus et
moi, il n’est pas question que
nous partions car nous devons
attendre les prudents retarda
taires de Montauban. Et au fur
et à mesure qu’ils arrivent, ils
sont rapidement ravitaillés
(eux et leurs avions). Nouveau
briefing, en petit comité, d’Al
bert Rébillon. qui donne bientôt
ie départ à cette seconde série.
Et c’est encore une fois le der
nier que le vaillant F-BBAO
quitte l’étape
Cet après-midi, pas de pro
blème. Le temps est beau, la
navigation aisée et c’est tou
jours en touristes (que nous
sommes d’ailleurs) que nous
effectuons cette étape. Voici
Bergerac... puis Périgueux. Une
silhouette gracieuse' à notre
gauche : le « Supercab » de
Eoger Mouza et d’Albert Ré
billon qui file ses 200 km.-h...
et nous laisse purement et sim
plement sur place. Qu’importe
d’ailleurs, nous ne serons pas
les derniers car voici que nous
rattrapons notre petit cama
rade, le N.C.-858 de Moisselles.
de Leroux et Génevoise.
Presque à chaque étape, nous
doublons en fin de parcours
nos deux lascars qui, sans se
Presser, font leur petit Tour de
France à 120 au Badin ! En
core deux qui auront « cre-
vardé » pas mal . d’heures de
vol !
A LIMOGES
Mais, voici Limoges et sa
curieuse cathédrale à la tour
solitaire. A Feytiat aussi, il y a
la foule des grands jours et,
il faut dire ce qui est, l’Aéro-
Club du Limousin a joué le
grand jeu. Toute une équipe
de journalistes et de radio
reporters de Radio-Limoges
s’arrachent concurrents et
commissaires... Et de sur
croît, l’étape est minutieuse
ment organisée. Bravo, M. Sar-
razin ! Et savez-vous qui ac
cueille les équipages à leur
* Voir Les Ailes n et > 1592 et 1593
arrivée près de la citerne qui
assure les pleins ? Notre amie
Bernadette Dumond (plus con
nue sous le sobriquet amical
de. « La Goupille »), concur
rente du Tour 1954. Voici d’ail
leurs Daccord, son accompa
gnateur, qui garde de ce Tour,
un souvenir... frappant.
L’heure s’avance et il manque
toujours le « Minicab » du
Tréportj celui de Mlle Maronet
et Mme Chivot. Il s’était posé à
Montauban. Il a décollé il y a
plusieurs heures... Où est-il
maintenant ? Pas loin, car le
voici qui pointe à l’horizon,
comme les carabiniers. Erreur
de navigation ? Seuls, les com
missaires surent le fin mot de
l’histoire. Et d’ailleurs, cela
importe peu. La brebis égarée
est retrouvée, c’est le principal.
Maintenant que nous sommes
au complet, cars (de l’Armée de
l’Air, bien entendu) et voitures
particulières se partagent les
équipages, fort heureux de pou
voir aller se refaire une beauté
avant le dîner. .
Est-ce un effet du hasard ou
une provocation ? Je ne sais,
mais à quelques mètres de
l’hôtel où est prévue la récep
tion ‘sont installés des mar
chands de trompettes et autres
cors de chasse. Inutile de dire
que l’assortiment « musical »
acheté le matin se complète ra
pidement. Et les Limousins pas
plus que les Salonais ne com
prennent d’où viennent ces
hurluberlus chapeautés on ne
sait trop avec quoi et qui souf
flent à s’en faire claquer les
joues dans des trompettes de
gosses ! Inutile de préciser
aussi que le dîner se déroule
dans une ambiance plutôt-
sonore et quelque peu syncopée.
Mais, au moment des dis
cours, nous avons à faire à
forte partie et, notamment, à
M. le Préfet de Limoges dont
le petit « speech » plein d’hu
mour et d’esprit, réussit à faire
cesser les ébats musicaux de
nos lascars... Encore une belle
performance !
Pourquoi fallut-il qu’une âpre
discussion (aux arguments
peut-être valables mais dont
ses auteurs auraient pu avoir
le tact de la déclencher ailleurs
qu’en pleine rue) vienne tout
gâcher ? Heureusement, tout
se calma un peu plus loin,
autour d’une bouteille de cham
pagne.
VERS SAINTES...
- Toujours ce bon vieux réflexe
en me réveillant au matin de
cette quatrième journée, je
fais, à la fenêtre, ma petite
analyse météo et toujours op
timiste, au « pifomètre », je
décide que « ça collera ». Puis,
très paternel, je vais réveiller
Bernard Ziegler qui, "dans la
chambre à côté, dort encore du
sommeil du juste. Pour l’année
prochaine, je proposé pour lui
l’affectation d’un réveil.'.
Où en sont les petites ba
garres de la veille ? Evaporées,
bien entendu, et le petit dé
jeuner subit rapidement le
même sort qu^ ses prédéces
seurs.
Un petit tour .de car., en
chœur et voici Feytiat. Comme
chaque matin, le premier re
gard de tous, les pilotes est
pour leur avion. « II » est là...
Remarquez qu’il n’y a aucun
risque puisque la flottille est
gardée chaque nuit, mais sait-
on jamais ?
Débâchage. Astiquage. Navi
gation. Briefing. On commence
à être rôdé. D’ailleurs, tout va
bien. La météo ? Bonne. L’éta
pe ? Sans difficulté. (N’est-ce
pas P« Emeraude » n° 4L ?),
Cap : plein Ouest ou à peu
près. Direction : Saintes-les-
Gonds.
Et pour une fois, le F-BBAO
n’est pas le dernier. Nous dé
collons même dans les dix
premiers, ce qui d’ailleurs nous
vaut d’être rattrapés par toute
une foule de Jodel, de S.I.P.A.
et de « Minicab », dent cer
tains, fort gentiment, viennent
nous dire un petit bonjour au
passage.
Une demi-heure de vol, voici
La Rochefoucauld et son ra
vissant petit château adossé à
la forêt de la Braconne qui fai
sait les délices du Duc. Déjà,
au loin, sur la gauche, se des
sine Angoulême et son ter
rain de Bel-Air. D’ici (nous
sommes à 900 mètres, mais en
core à quelque 40 kilomètres),
on aperçoit déjà Cognac et les
pistes bétonnées de Château-
Bernard. Au loin, on devine la
mer.
Jarnac, Cognac défilent sous
nos plans. La Charente, pares
seuse, glisse au milieu d’une
orgie de verdure et nous ac
compagne jusqu’à Saintes.
Terrain magnifique au bord
duquel l’Armée de l’Air a amé
nagé une école ultra-moderne.
Accueil sympathique. Déjeu
ner froid qui l’est plus encore.
Malheureusement, il manque
Roques et Touzard. Où est le
N“ 41 ? Albert Rébillon est
sur le point de déclencher le
dispositif d’alerte, mais ce
n’est pas la peine : les voilà.
Us reviennent de... Bordeaux !
Ce sont des concurrents sé
rieux pour ce cher vieux Du-
naimes qui, lui, est là, et bien
là... Et quelqu’un de remarquer
que le N° 41 a pris une heu
reuse initiative car les sujéts
de « mise en boîte » commen-
. çaient à manquer.
Aussitôt après le déjeuner,
premièi .■ épreuve des jeunes
pilotes seuls à bord : un tour
de piste classique, le plus clas
sique possible, avec quatre vi
rages de 90°, une approche
dans l’axe, un bon petit atter
rissage, trois points sur la li
gne blanche. Une épreuve de
brevet 1 er degré, ni plus ni
moins.
Il serait difficile de dire
quels sont les moins rasurés,
des pilotes ou des accompa
gnateurs, ou des commis
saires. Voici le N° 1 qui décolle,
suivi du N° 2, puis du N° S.-
Abrités sous un parasol, car le
soleil tape, crayons en mains,
nous attendons les notes. Voici
« la Chèvre ». Bien dans
l’axe, un peu haut, moteur ré
duit... Colette Masson dépasse
largement la ligne blanche.
Leroux, aveç son N.C. fera-t-il
mieux ? Non, car, lui, atterrit
bien avant. D’autres quittent
leur axe au décollage, dépor
tés par le vent de travers ;
d’autres font des tours de pis-
Um participant survolé Se S.S.P.Â.-Ç4 de l’équipage VieuHie-Merloz
Photographie F, Dengremont.
tes beaucoup trop grands où
ils gardent du moteur. Les
commissaires suent sang et
eau... Des accompagnateurs
arrivés jusqu’au bout de piste
malgré l’interdiction qui leur
en a été faite, trépignent, lan
cent (en pure perte, on s’en
doute), des conseils à leur
jeune pilote.- Ah ! en voici
un, 1’ « Emeraude », qui se pré
sente bien. La vitesse est bon
ne... La pente aussi... Et, hop,
trois points, pile sur la ligne !
« C’est le N° 32 », dit quel
qu’un. C’est Evelyne Paris qui,
la première, réussit ainsi l’at
terrissage type. H y aura une
demi-douzaine de concurrents,
en tout, à réussir cette
épreuve.
Sur la fin, par contre, un
Stampe nous donnera des
émotions, se présentant beau
coup trop long et trop haut,
en biais... Une fusée rouge. Un
coup pour rien. Tout se ter
mine bien finalement, les der
niers ayant été, cependant,
handicapés par le vent qui a
tourné de près de 60°.
Le briefing de l’étape ayant
été fait avant l’épreuve, le dé
part est donné aussitôt après
l’atterrissage du dernier concur
rent. Direction : Ancenis.
Heureusement qu’il fait beau
aujourd’hui, car voilà 190 kilo
mètres qui nous auraient peut-
être réservé de l’imprévu par
temps couvert. Une nature mo
notone, partout pareille à elle-
même, sans relief... Principaux
repères : Sur gères et la voie
ferrée Niort - Rochefort, en
suite, les marais de la Sèvre-
Niortaise. Après, plus grand-
chose, à part le « mont » Mer
cure et ses 285 mètres et 1a,
Sèvre Nantaise, plutôt ruisseau
que rivière.
Evidemment, à moins d’être
aveugle, on coupe forcément la
Loire. Mais pour en être réduit
là...
En tout cas, aujourd’hui, pas
de problème. Du haut de nos
900 mètres, on suit aisément et
distinctement la côte jusqu’à
ce que notre distance, avec
elle, devienne supérieure à 40
ou 50 kilomètres.
L’air est calme, la tempéra
ture idoine, la mécanique
tourne rond... Que demander
de mieux ? Un balancement
d’aile : Camus me montre un
petit village en-dessous de
nous : Le Longeron ! Où est-il
allé pêcher ce nom-là !
Au loin, un mince cordon
brillant : voici la Loire. Reste
à trouver le terrain d’Ance-
nis. Une tache claire un peu
au Nord de la Loire et qui se
voit de loin : ce ne peut-être
que ça ! Nous ne serons pas
les seuls à nous laisser pren
dre au piège. En fait, la
bande est située juste au Nord
de la ville et quand nous arri
vons au-dessus, presque tout
le monde est déjà posé. Une
petite spirale pour perdre de
l’altitude, un tour de piste et,
discrètement, nous nous glis
sons entre deux concurrents.
• Roland de NARBONNE.
LIBRES PROPOS AÉRONAUTIQUES
LA DESCENTE PARACHUTALE DE L’AVION “PORTE A PORTE”
D ANS un de mes récents
« propos », relatif au ma
tériel volant nécessaire à la
coordination air-route, j’ai posé
la condition de l’atterrissage sur
place pour __ notre appareil
« porte-à-porte », Cette condi
tion peut être satisfaite par
l’hélicoptère et l’aütogire. Mais
l’avion classique, « fleur qui naît
de la vitesse », selon la défini
tion bien connue, doit être
douée de qualités particulières
pour réaliser cette performance
que constitue la descente para-
chutale à la verticale, dans de
bonnes conditions de stabilité et
de sécurité.
Je voudrais, aujourd’hui, faire
état de deux solutions pour ce
problème. La première est repré
sentée par « l’équilibreur Billio-
que, que, j’ai déjà rappelé.
M. Billioque explique ainsi
qu’il suit la perte de vitesse et la
vrille.
« En perte de vitesse, par
exemple totale (vitesse horizon
tale zéro), l’avion descend. Les
ailes portent tout le poids ; elles
descendent donc plus vite que la
queue, qui ne porte aucun poids
et résiste au courant d’air de
descente. Par conséquent, le
fuselage bascule en avant : c’est
le piqué ».
Et encore : « En perte de
vitesse, les commandes n’agis
sent plus ; l’avion glisse du côté
où il s’incline (flèche g) (fi
gure 1). H est retenu à Varrière
.par. la poussée du courant d’air
P sur le plan vertical, autour
duquel il pivote ; comme l’aile
montante voyage à l’extérieur
du cercle de pivotement, elle va
plus vite que l’autre ; elle conti
nue donc à monter. Et l’avion
maintenu incliné continue à
glisser, donc à pivoter autour de
l’arrière. C’est un cercle vicieux :
la vrille. »
Par suite, M. Billioque propose
pour éviter le piqué et la vrille
d’équilibrer les résistances per
turbatrices de l’empennage cru
ciforme arrière par des résis
tances symétriques, à l’avant de
l’appareil, au moyen d’un
« équilibreur libre » que M. Bil
lioque monte de la façon sui
vante (figure 2) :
« Le plan équilibreur est porté
(à l’avant de l’appareil) par un
axe transversal A qui peut tour
ner librement dans un coussinet
à billes porté, lui-même, par un
axe longitudinal B. Cet axe
peut tourner librement dans un
coussinet faisant corps avec un
bras solidaire du nez du fuse
lage.
« Des butées solidaires du fu
selage limitent, dans 3a mesure
convenable, la liberté angulaire
dont dispose l’équlibreur autour
de chacun des axes A et B. Ce
plan est équilibré statiquement,
au besoin, par un contrepoids C.
L’axe A doit être situé en avant
du centre de poussée. »
Ainsi, « l’équilibreur libre Bil
lioque est neutre en vol normal
et actif seulement en perte de
vitesse. »
« En vol normal, ce plan pos
sède une marge de liberté com
plète et s’efface dans le courant
d’air, sans résister. En perte de
vitesse, ïl vient buter sur le nez
du fuselage et le soutient. Si, à
cet instant, l’avion est attaqué
latéralement par un courant
d’air de glissade, l’équilibreur se
met plus ou moins en croix avec
les ailes et crée ainsi, à l’avant,
une résistance qui équilibre la
résistance latérale arrière. » ,
Tout ceci n’est pas une simple
vue de l’esprit. M. Billioque a
fait à Moisselles, en 1938, de
nombreux essais avec un avion
S.F.A.N. équipé de son équili
breur. Il a totalisé plus de 20 km
de descentes verticales à plat,
sans la moindre amorce de dé
crochage, de piqué ou de vrille,
alors qu’il n’avait antérieure
ment, en fait de pilotage, que
3 heures de double commande !
Une semblable référence se
passe de commentaire.
Il est bon de préciser que
M. Billioque avait complété son
dispositif en installant, sur son
S.F.A.N., deux dérives verticales
aux extrémités du plan de pro
fondeur ; ces dérives étaient
articulées sur des charnières
d’axe parallèle à l’axe de roulis,
et conjuguées avec le gouvernail
de direction. En descente para-
chutale verticale, le braquage de
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