X..A. POLITIQUE
1 sous
LA TERREUR
Chaque jour nous apporte un nouvel élément de tragique. Il semble que les appareils sensibles que l'homme vient à peine d'inventer pour saisir aux quatre
coins du monde les images et les sons, pour capter les ondes et le rythme de la vie, n'aient été réalisés que pour nous aider à percevoir plus nettement ce qui de toute part nous menace, pour nous faire comprendre combien le progrès dont nous nous enorgueillissons est quelque chose de fragile et de précaire
Tandis que chante la Tour Eiffel, tout croule autour de nous le prestige de l'Amérique, les fabuleux trésors de l'Asie, la vieille civilisation européenne Une affreuse barbarie fond sur l'univers l Si, comme tout porte à le croire, l'incendie du u Georges-Philippar est un crime, il dépasse en horreur ce que l'imagination pouvait concevoir 1 Et ^cependant, un pareil attentat contre l'humanité est dans le droit fil de la pensée d'un Bismarck ou d'un Lenine Le Chancelier de fer, qui voulait rendre la guerre si atroce que son horreur paralysât l'adversaire, devançait le catéchisme du dictateur moscovite, dont le premier article est l'emploi de la terreur pour jeter le désordre dans les rangs adverses. II y a dans le génie de la Prusse et dans celui qui anime la révolution bolchevique une même inspiration démoniaque, dont on est bien forcé de retrouver la marque dans l'assassinat du Président Doumer, comme dans la catastrophe du GeorgesPhilippar..
Mais, je ne sais pas s'il n'y a pas quelque chose de plus satanique encore que ces crimes éclatants, je veux dire le lent travail de décomposition entrepris sur l'âme française, le cheminement souterrain des puissances adverses, la façon dont se trouve miné ce qui reste chez nous de forces sociales. On commence seulement aujourd'hui, après les élections, à -se rendre compte à quel point le briandisme, c'est-à-dire l'esprit de non-résistance, le goût de la commodité, a empoisonné notre pays Mais le mal date de loin, du lendemain de l'armistice, où l'on a commencé à dépouiller l'âme du vainqueur de tout caractère cornélien, où l'on nous a tour à tour endormis et grisés, où l'école et la politique "se sont alliées pour enseigner à tout Français que « l'Etat, constitué par l'universalité des individus, n'ayant d'autre but que le bonheur des individus, entendu comme les individus l'entendent, doit s'interdire toute visée au delà de ce que conçoit et sent l'universalité des individus » Sous l'influence de ce principe démocratique, nous avons vu les héros de la veille se cantonner dans la poursuite du bienêtre, et la nation, la patrie, la France enfin, perdre chaque jour quelque chose de son autorité et de sa forte cohésion.
Qu'est-ce qu'une société comme celle que nous promettent les professions de foi des vainqueurs du 8 mai, où le désintéressement n'a plus de sens, où chacun s'abandonne à son intérêt immédiat, où le confort devient le but de la vie, et où l'honneur n'a plus de prix ? Nous nous acheminons peut-être vers ce qu'Anatole France appelait la vraie République, « celle qui n'est pas la liberté, mais la facilité » Mais devant un ennemi audacieux, décidé à ne reculer devant rien, pour lequel toutes les armes sont bonnes et qui naturellement choisit les plus abominables, les plus terrifiantes, quel peut être le destin d'un peuple au cœur éteint, qui a rompu ses rangs et renié ses chefs
Il est affreux de voir comment notre pays a accueilli les avertissements que de trop bons prophètes, hélas lui ont prodigués comment ont été reçus ceux qui ont eu le courage de juger, de comprendre, de dire la vérité, ceux qui ont essayé d'illuminer notre voie des sombres lueurs de l'avenir Nous connaissons ici ce que peut être l'amertume de Cassandre UAmi du Peuple publie aujourd'hui de pathétiques réflexions et un acte de foi dans son fondateur auquel nous nous associons de toutes nos forces. Nous ne sommes pas de ceux qu'on détourne de servir. Le chef qui nous mène au combat n'a jamais compris la passivité de ces hommes politiques qui subissent lâchement un échec sous prétexte qu'on n'y peut rien changer
Plus les temps seront durs, plus notre résistance sera ferme. Plus les circonstances paraîtront hostiles plus nous nous obstinerons à répéter à nos compatriotes l'encourageante maxime de La Rochefoucauld « II n'y a point d'accident si malheureux dont les gens habiles ne tirent quelque avantage, ni de si heureux que les imprudents ne puissent tourner à leur préjudice ».
RENCONTRE SANGLANTE ENTRE OUVRIERS ET SOLDATS SOVIETIQUES
VARSOVIE, 22 mai. Les journaux polonais publient des informations de Kiew selon lesquelles des rencontres sanglantes auraient eu lieu dans cette ville entre les troupes soviétiques et plusieurs milliers d'ouvriers occupés dans les dépôts militaires et qui s'étaient mis en grève pour protester contre le non-paiement de leur salaire. Les forces militaires ayant voulu les contraindre à reprendre le travail, les grévistes ont pris d'assaut les dépôts d'armes, s'emparant de nombreux fusils. Une bataille en règle s'ensuivit et ce n'est qu'après l'arrivée de deux régiments de renfort que la troupe fut maîtresse de la situation. Les chefs du mouvement ont été immédiatement fusillés et 600 manifestants arrêtés.
LA CONFERENCE DE LAUSANNE
Les problèmes insolubles
Un débat d'une importance capitale s'engager* le 16 juin à la Conférence de Lausanne. Il appelle des solutions qui préoccupent dès à présent l'opinion mondiale. Une entente pourra-t-elle s'établir en vue de régler les problèmes des réparations et des dettes de guerre qui pèsent si lourdement sur la crise financière ?
Ce règlement lui-même suppose de la part de nos créanciers et de nos débiteurs, non seulement une bonne volonté qui jusqu'ici ne s'était guère manifestée, mais une évolution profonde dans l'attitude qu'ils ont cru devoir adopter vis-à-vis de la thèse française. L'Allemagne avait fondé de vastes espoirs sur les résultats de nos élections elle s'imaginait que le gouvernement de demain se hâterait de répudier au sujet des réparations et des dettes la doctrine de l'ancienne majorité. Or il était un peu naïf de croire qu'un nouveau ministère inaugurerait sa prise de possession du pouvoir par une capitulation dont les contribuables auraient à supporter tous les frais. C'est une responsabilité vi-à-vis du pays que les dirigeants de demain n'oseraient assumer.
Aussi l'article que publiait hier la Frankfurter "Zëitung est-il assez significatif en ce qu'il met en garde l'opinion allemande contre des illusions trop faciles.
« Aucun ministère français, écrit-elle, n'est en mesure de renoncer aux réparafions allemandes tout en continuant les paiements aux Etats-Unis. Le gouvernement qui se hasarderait à le proposer serait immédiatement renversé.
» Sur la question de principe, l'Allemagne peut attendre, puisque le rapport des experts de Bâle invite les Etats créanciers à prendre les initiatives nécessaires. Cependant ce ne serait pas une tactique heureuse que de paraître se désintéresser du dilemme devant lequel se trouve placée la France et de refuser sa collaboration pour résoudre ce problème. »
La Frankfurter Zeitung croit pouvoir déduire des derniers discours du chancelier Bruning que ce n'est point l'intention du gouvernement du Reich. Mais dans quelle mesure le gouvernement actuel du Reich peut-il exprimer une intention si elle n'est point approuvée par la dictature hitlérienne ? Le journal anglais l'Observer se montre d'ailleurs fort sceptique dans le succès éventuel des pourparlers de Lausanne. Il ne voit de salut que dans une intervention vigoureuse des Etats-Unis qui consisterait d'abord dans l'abandon de ses créances sur l'Euro- pe. Cette vigoureuse initiative peut-elle venir d'une nation en pleine anarchie politique et financière ?
Les désordres homicides
Le scrutin populaire des 1" et 8 mai fut (nul ne le conteste parmi les gens qui savent) le triomphe de l'aveuglement et de l'ignorance dans lesquels est soigneusement entretenu le peuple français. Contre cet aveuglement et contre cette ignorance, ne cessons pas d'apporter des faits destinés à répandre, malgré tout, la vérité.
Le jour de l'assassinat de M. Doumer, moins d'une heure après l'attentat, un de nos amis demanda, à l'hôpital Beaujon, à des personnalités qui se trouvaient là « Que signifie cette parole de Gorguloff Cela ne fait que commencer ? On lui répondit textuellement « M. Chiappe et le général Weygand sont menacés aussi. » Notre ami tint cette réponse secrète, mais il rapporta le propos, sans délai, à deux personnes sûres. Le lendemain et les jours qui suivirent, on put voir s'étaler dans la presse soviétique de Paris « C'est le gouvernement français qui a provoqué le meurtre du Président de la République. » A Versailles, le 10 mai, dans les couloirs mêmes de l'Assemblée nationale, d'identiques rumeurs infâmes trainaient en des milieux imprévus et l'on fit courir le bruit, du. suicide du préfet de police en l'accompagnant de commentaires inqualifiables. Or voici, télégraphiée de Moscou aux agences à la date d'hier, une nouvelle que MM. Lebrun, Tardieu, Flandin et Herriot pourront méditer demain à l'Elysée au cours de leur entretien « LES « Izvestia » ET LA « KOMSOMOLSKAIA PRAVDA » publient UN ARTICLE VIOLENT CONTRE LE GÉNÉRAL WEYGAND ET LE préfet DE POLICE CHIAPPE, LES ACCUSANT D'ÊTRE LES PRINCIPAUX FAUTEURS DE LA MORT DU PRÉSIDENT DOUMER. LA CONCLUSION DE L'ARTICLE EST QUE LA RÉVOLUTION COMMUNISTE EST TRÈS PROCHE EN FRANCE iït QUE RIEN NE LA PEUT ARRÈTER. » Entre certaines propagandes menées à Paris et cette infamie criminelle, il y a une concordance exacte. Qu'attend-on pour opposer à cette offensive barbare une défense effective, et non verbale, une digue de salut public ? Les heures approchent peut-être où le pays, revenu des erreurs dont on l'abreuve, demandera compte à ceux qui se prétendent ses chefs d'avoir laissé ruiner les derniers remparts de sa sécurité.
Sait-on qu'un quotidien communiste de Prague, le Rude Pravno, donnait l'identité de Gorguloff et des particularités curieuses « prouvant qu'il était connu de la rédaction » le soir de l'attentat, tout comme l'Humanité ? (A ce propos la curiosité judiciaire ne semble guère avoir été attirée par le numéro spécial distribué à Paris). Sait-on que la Pravda du 15 mai 1931 et l'organe officiel du Komintern, la Correspondance Internationale, du 25 mai suivant, s'exprimaient sur M. Doumer en des termes qui rappellent ceux (que nous citons plus haut) concernant le général Weygand et M. Chiappe ? Caveant consules L'incendie mystérieux du Georges-Philippar rappelle que les vieilles méthodes de conspiration ont fait leur temps. C'est par endosmose et par la terreur larvée que se prépare maintenant l'écroulement des Etats. Du Rhin au Japon. l'atmosphère est lourde. Et la Guépéou renforce ses pouvoirs.
Demain, à l'Elysée, on parlera des conditions de la paix intérieure et extérieure, attaquée dans notre existence collective. Il en faudra parler en tenant compte de la tactique parlementaire ? Oui, mais surtout en tenant compte des coalitions dressées contre la France.
Gaétan Sanvoisin.
LES FINANCIERS
QUI MÈNENT LE MONDE
UNE AVALANCHE r DE BOUE
L'Ami du Peuple publie ce matin l'article suivant
Rien, décidément, ne change sous le soleil, et Jupiter continue d'aveugler ceux qu'il veut perdre.
Une première fois, les financiers qui mènent le monde avaient commis une erreur folle le jour où ils avaient aventuré quelque deux cents milliards prélevés sur l'épargne des peuples à la faveur d'une prospérité factice et grâce à l'illusion créée par les différentes formes de l'inflation toutes sorties de l'imagination des maîtres de finança au^œjeJLs rien notait opposé dans aucun pays.
Bien convaincus qu'il n'y avait aucun moyen d'atteindre le grand honnête homme et le grand Français qu'est François Coty, ils se sont lancés dans une seconde opération aussi folle. Comprenant que rien d'efficace ne saurait être tenté contre un homme qui de par sa formation première et le développement constant d'une carrière sans exemple ne pouvait être qu'un grand citoyen du monde naturellement dévoué à l'intérêt des masses, ils ont désigné le plus bas de leurs agents pour jeter sur ce long passé de probité et de dévouement à la mèrepatrie et aux peuples victimes des agissements prévus par lui avant tout autre, une avalanche de boue, avec l'espoir que cette boue finirait par le submerger et qu'on le contraindrait, ainsi que la chose lui a été écrite et certifiée par des fabricants patentés de complots qui ajoutent « Vous êtes le lépreux de la République », au suicide ou au cabanon.
On voudrait aussi amener François Coty à poursuivre devant les tribunaux un individu dont on ne saurait prononcer le nom sans se dégrader et dont le moins qu'on puisse dire c'est que personne ne -s'était «trouvé dans la presse pour faire ce qu'il a fait.
Mais patience A l'heure, que nous choisi"rons, la lumière viendra, éblouissante, et nos iecteurs comprendront pourquoi nous avons rlifféré notre riposte, riposte qui ne saurait d'ailleurs aller à un misérable qui peut être désavoué ou rejeté du jour au lendemain indistinctement par ses amis ou par ses adversaires. Les hommes les plus embarrassés à la fin de cette aventure ne seront pas ceux qu'on pense. On les trouvera surtout parmi ceux qui, par manque de courage et sous des prétextes divers, ont préféré rester de pauvres otages plutôt que de s'élever contre une ignoble campagne de calomnie menée contre l'honneur et la vie d'un grand Français. L'AMI DU pEUPLE,
LA CRISE MINISTERIELLE
L'entrevue de demain
M P E. Flandin accompagnera demain M. André Tardieu pour prendre part à l'entretien qu'il aura en présence de M. Lebrun, à l'Elysée, avec
M. Herriot.
Les sujets de la conversation ne sont pas difficiles à préciser situation financière, situation extérieure, état de l'Allemagne, prochaines conférences de Genève et Lausanne (désarmament, répara-
ti'ans). a,
On confirme que les démarches officielles pour la formation du ministère ne commenceront que la semaine prochaine. On n'ose rien faire dans le parti radical avant que le congrès socialiste ait signifié sa volonté.
A ce propos on lit dans le bulletin de l'Agence Radio, sous la signature de M. L. Jeune La présence de M. P.-E. Flandin à l'entretien de mardi souligne l'importance des problèmes financiers dans l'esprit des gouvernements d'hier et de demain. A l'intérieur, budget et trésorerie, conditions d une monnaie sûre. A l'extérieur; des Etats amis, et d'autres encore nous avertissent avec insistance qu ils vont être amenés à choisir dans quelques semaines entre 1 obtention d'un secours financier et la faillite monétaire. En des heures aussi graves, la politique française ne peut connaître ni indécision ni hiatus. M. Tardieu l'avait indiqué dans sa lettre de démission. C'est donc pour en réaliser la permanence que le chef de l'Etat a désiré recevoir le chef présomptif du gouvernement de demain, en présence des personnalités qui représentent le gouvernement d'aujourd'hui.
La participation sous conditions
En attendant le congrès du 29, les fédérations départementales socialistes se réunissent et examinent la question de la participation au gouverne-
ment.
Hier, les fédérations du Gard, de; l"Hérault, de l'Aude, se sont prononcées en,,faveur de la participation. La fédération du Rhône s'est prononcée de même par 183 voix contre 17, mais sous condition d'acceptation d'un programme minimum. La section de Toulon du parti S. F. I. 0., dont la majorité des membres est acquise à la participation, a voté un ordre du jour motivant les conditions qui rendraient possible la participation du parti à un gouvernement de gauche. Elle sera représentée au congrès natiotfal par huit mandats favorables à la participation et quatre opposés1.
A Bordeaux, le Congrès a adopté à l'unanimité une motion favorable à la participation et a invité ensuite les comités directeurs des partis de gauche à déterminer les bases de leur action commune.
La Fédération du Nord a tenu hier son congrès à Lille. 161 sections étaient représentées. Le congrès a désigné M. Bracke, député, comme candidat a l'élection sénatoriale du 12 juin prochain. En ce qui concerne la participation, la Fédération a voté un texte qui la subordonne à l'adhésion préalable des radicaux aux conditions qu'on con-
naît.
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L'amiral Makato Saito charge de former le cabinet
A la suite d'un entretien avec le prince Saionji, l'empereur du Japon a fait appeler l'amiral Saito et l'a chargé de constituer le nouveau cabinet. L'amiral Makoto Saito est un des hommes d'Etat japonais les plus estimés. Son grand âge lui donne une autorité généralement reconnue. Après s'être distingué pendant la guerre russo-japonaise, il a donné maintes preuves de ses hautes qualités d'administrateur comme gouverneur général de Corée, L'amiral Saito, qui a accepté la mission qui lui est confiée par l'Empereur, s'est immédiatement mis en rapport avec les chefs des partis politiques. Aujourd'hui, il s'entretiendra avec le prince Saionji.
Il est possible, dit-on, que le portefeuille des affaires-étrangères soit confié au vicomte Ishû ancien ambassadeur à Washington et à Paris. Mais on assure d'autre part que ce ministère sera confié au vicomte Ushida. Le baron Wakatsuki, chef du parti Minseito serait nommé aux finances, l'amiral Okada à la marine. M. Takahashi deviendrait ministre de l'Intérieur. Le choix de l'amiral Saito, à la tête des affaires publiques a été accueilli avec joie dans les milieux navals et militaires. Les milieux financiers et économiques tout en se montrant persuadés que la constitution d'un cabinet Saito ne peut qu'avoir une influence rassurante au milieu des difficultés de la crise, réservent leur opinion jusqu'à ce que soit connue la constitution définitive du cabinet. On peut dire toutefois, selon les informations qui nous parviennent du Japon, que le choix du Mikado a causé une satisfaction générale dans tout le pays.
L'HEURE QUI PASSE
Les égarements
de V imagination
Si le mot « record est tout neuf, la chose qu'il signifie est aussi vieille que l'humanité. Les anciens Grecs la connaissaient déjà, et ils l'exprimaient avec moins de sèche brièveté, mais avec plus de grâce. Parlaient-ils d'un orateur qui venait de se surpasser ? « Ah disait Socrate, ou ses jeunes et turbulents disciples, il a été plus éloquent que lui-même. >> Nous dirions aujourd'hui qu'il a battu tous ses records. Me pardonnera-t-on de préférer la périphrase platonicienne ?
Je ne fais cependant point difficulté de reconnaître que les Américains ont bien le droit de formuler à leur manière ce qui est, du consentement universel, leur principale ou leur unique spécialité. Quels champions s'entendent comme eux à battre leurs propres records dans le moment que les spectateurs les croyaient à bout de souffle ? Rien ne les arrête. Le plafond ? S'ils l'ont touché, ils le crèvent. Une fois de plus ils viennent de donner leur mesure dans cette affaire Lindbergh qui rebondit à point, quand les amateurs d'émotions fortes soupiraient de la voir classée.
Voici maintenant ce Curtiss; le plus zélé négociateur du colonel, qui se vante de l'avoir trahi, d'avoir imaginé toutes les histoires de brigands, qu'il couchait d'ailleurs par écrit à l'intention d'un journal, en attendant un découpeur pour les adapter à l'écran.
Il me souvient d'une aimable pièce de M. Louis Ganderax, retouchée par Meilhac, où un général sud-américain répétait à tout venant « L'opérette nous guette. » Cette idée fixe le déterminait à être prudent et sagement réservé. Les Américains du Nord ne craignent pas l'opérette, mais ils pensent constamment que le cinéma les guette, et cette autre idée fixe les incite à toutes les témérités.
Il va de soi qu'on ne cherche pas d'excuses ni de circonstances atténuantes à ce Curtiss. Il vient ajouter à l'horreur de cette sombre aventure une note de dégoût. C'est une sorte de monstre, répugnant, mais curieux. Il nous montre ce que devient la mythomanie, dans certains climats.
Avant d'être tenu pour une maladie et d'intéresser les psychiatres, le pouvoir de créer des fables, qui était l'une des facultés primordiales de notre esprit, était aussi l'une des plus secourables. Il se peut qu'elle ait perdu son ancienne utilité. C'est le progrès. Tant pis. Mais, comme tels organes du corps qui, dit-on, ne servent plus à rien et qui néanmoins subsistent, cette faculté hasardeuse subsiste aussi chez certains hommes qui leurs proches ne tardent pas à s'en apercevoir ne sauraient dire un mot de vrai. Il serait cependant fort injuste de les appeler menteurs. Ce serait du moins une grave impropriété d'expression. Le mensonge est personnel on n'ose dire qu'un dieu parle par la bouche de ces inépuisables inventeurs d'histoires feintes, cette figure de rhétorique semblerait peut-être un peu forcée ce n'est pas cependant aux ordres de leur volonté qu'ils obéissent, mais à une irrésistible impulsion, dont le rôle ressemble d'assez près à celui du dieu qui possède, qui inspire les romanciers et les poètes.
Ils sont enfin dupes d'eux-mêmes on nous assure déjà que le sinistre Tartarin de l'autre côté de l'eau croit à ses histoires. Ce qui le distingue de celui de Tarascon, c'est qu'il en tire profit, qu'il en fait argent et publicité. C'est par cette complication que la mythomanie, ailleurs le plus souvent inoffensive, devient maligne, dans un pays matériellement trop civilisé, moralement, à certains égards, demeu é primitif, où tout se monnaie, et où le barbier du roi Midas, au lieu de creuser un trou dans la terre pour y enfouir ses secrets, éprouverait le besoin de les crier sur tous les toits des gratte-ciel.
`. Abel Hermant, t de l'Académie française.
c •̃̃ ̃ .-̃ Le réalisme
de la Jeune Allemagne
par HENRI MASSIS
Pendant mon séjour à Berlin, j'ai maintes fois passé, Unter den Linden, devant une grande librairie dont l'étalage a pris pour moi une signification symbolique. Dans la vitrine principale celle qui donne sur la célèbre avenue étaient exposas en belle place toutes sortes d'ouvrages d'actualité politique et sociale des biographies de Hindenburg, de Hitler, de Mussolini, de Lénine, des enquêtes sur la Russie des Soviets, sur les Etats-Unis, sur la crise mondiale, l'économie dirigée, le plan quinquennal la technique, le machinisme une série de volumes sur l'Allemagne d'aujourd'hui Où va l'Allemagne ? L'Allemagne au bord de l'abime, Le commencement de la Barbarie en Allemagne, Fascisme ou Communisme, Ce que veut la jeunesse allemande. Peu ou pas de littérature, sinon des lettres d'anciens combattants, des romans sur l'aviation, comme le Centaure de Frank Thiess, sur l'occupation de fa ïluhr, comme ceux de l'activiste Edgar Jung, sur le chômage, comme le dernier livre de Leonhard Franck. Voilà les titres qui sollicitaient le regard des passants. Il leur eût fallu s'engager dans la rue voisine pour y découvrir, modeste et comme exilée, la vitrine où, à l'occasion du centenaire de Gœthe, l'on avait placé à l'écart quelques ouvrages relatifs à l'auteur de Wiïhelm Meister, et je dois dire qu'elle n'attirait guère les chalands. Goethe n'évoque ici que de vagues souvenirs scolaires l'intérêt se porte ailleurs. A Weimar, les fêtes officielles furent du genre funèbre, au dire de tous ceux qui y ont assisté. C'est en France qu'on a dignement célébré Gœthe. L'Allemagne de 1932 a d'autres préoccupations. Et la librairie d'Unter den Linden les manifeste en un raccourci saisissant. Ce qui s'y révèle, c'est tout ensemble la fièvre de connaissance qui travaille les nouvelles gé- nérations allemandes et l'inculture grandissante dont un tel besoin d'apprendre néanmoins s'accompagne. La littérature proprement dite n'exerce aucune influence sur une jeunesse qui ne voit dans le jeu des idées qu'un vain divertissement étranger à la terre elle est trop mêlée aux préoccupations temporelles pour s'in- téresser aux débats qui risqueraient de l^en-dis- traire. Isolés du gros de la nation, ignorés d'elle, les penseurs, les intellectuels doivent se contenter de regarder avec un sentiment d'impuissance une évolution qui se poursuit sans eux en dehors d'eux et qui, demain, se tournera contre eux. A Berlin, Romano Guardini croit prudent d'interrompre son cours sur Nietzsche les professeurs Dahn à Halle, Lessing à Hanovre, Naviaski à Munich, sont contraints par les hitlé1 riens à demander leur congé, après des incidents tumultueux. Le directeur de la Weltbuhnc vient d'entrer en prison pour un article jugé peu orthodoxe. Remarque s'est déjà fait Suisse et Thomas Mann songe à quitter sa belle villa de Munich, au bord de l'Isard, pour se réfugier parmi ses amis parisiens.
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Mais la plupart des écrivains acceptent de sombrer dans le réel, comme dirait M. Benda économique, politique, sociologie, voilà les sujets qu'ils abordent dans leurs romans, leurs pièces de théâtre. Qu'on le déplore ou non, c'est ainsi. Un philosophe tel qu'Oswald Spengler, l'auteur du Déclin de l'Occident, répond aux préoccupations les plus certaines des jeunes Allemands lorsqu'il écrit sur l'Homme et la Technique. Le sort du capitalisme, les questions relatives au problème agraire, au chômage, à la repopulation agricole, à l'économie des autres pays, sont au fond de toutes les discussions d'étudiants. Une nombreuse littérature s'emploie, d'ailleurs, à leur ouvrir des fenêtres sur le monde. Dans les lycées, les murs des classes sont couverts de tableaux, de cartes, de statistiques démographiques, d'affiches représentant, par exemple, des paysages du Maroc, de l'Algérie, de la Tunisie qui excitent la convoitise du « peuple sans espace, avide de s'étendre ». A cet égard, je ne sais rien de plus révélateur que J'ouvrage répandu à des milliers d'exemplaires par le Cercle de la Librairie allemande et qui s'intitule « Avec un appareil de photo et une machine à écrire à travers le monde » « Ce livre, nous dit-on, n'est pas destiné aux âmes romantiques ni aux esthètes, mais à l'hqmme du temps présent qui veut savoir comment lés peuples d'aujourd'hui travaillent et vivent. » Ce que l'Allemand cherche ainsi, c'est à découvrir les conditions de sa propre existence. Ce problème « existentiel », qu'il s'agisse de philosophie ou d'économique, est essentiellement son problème. Il n'est pas suffisamment sûr des fondements de sa vie morale et de sa vie nationale pour ne pas éprouver le besoin de s'affirmer soi-même par opposition au reste de l'univers. Autant de prétextes, d'ailleurs, à discuter sur l'esprit allemand, sur ce qu'il est, sur ce qu'il n'est pas, à remuer ces concepts obscurs et' contradictoires Volksium, Volkheit, Staallichkeit, Deutschlum, culture, race, état en soi, germanisme. L'Allemand ne sait pas encore s'il est un peuple, une nation il est toujours à la recherche de son unité. Son patriotisme n'a pas la sïïreté d'un instinct. Aussi lui faut-il sans cesse l'étayer d'arguments, de considérations biologiques, historiques, scientifiques. Comme le dit Diesel « Etre Allemand, c'est être forcé de crier très fort qa'on est un peuple. » l Hitler l'a bien compris qui veut, a la faveur
d'une CjisëSâÇs: précédent, ouvrir les voies vers une. ïïbûvellë communauté allemande. « Bourgeois et ouvriers doivent devenir des Allemands, dit-il» de même que les patriciens et les plébéiens sont devenus des Romains. Toutes les tentatives de nos gouvernements en vue d'améliorer îa situation politique extérieure sont vouées à l'insuccès tant que le peuple allemand r.esera point fondu à l'intérieur en une communauté siiiné et honorable. » Et tout son programme d'économie nationale s'inspire* d'une pensée d'autarchïe. La jeunesse qui le suit en est profondément imbue c'est par là, tout autant que par son nationalisme qu'il a agi sur elle, Beaucoup.de ses jeunes partisans craignent, d'ailleurs, que-les ressources financières fournies au mouvement hitlérien par les puissances capitalistes, lie portent atteinte aux principes mêmes de sa « réforme » économique. 'Ce. qui les enthousiasme, en effet, ce sont des affirmations du.^genre de celles-ci « L'homme ne vit pas pour l'Econôm'ie et ne vit pas non plus pour le Capital. Dans xin corps national vraiment sain, le Capital doit être au service de l'Economie, et l'Economie doit être au service du peuple. Il n'est pas essentiel à la vie d'un peuple qu'un capital' rapporte 8 à 10 0/0, mais il est indispensable que l'Economie vive et que la production satisfasse aux besoins de la consommation. » Et encore « De même que l'Economie et le Capital, le travail doit être mis au service de la Nation. Mais l'agent le plus noble du travail, ce n'est pas la machine, c'est l'homme. Je suis socialiste, parce qu'il me paraît incompréhensible de traiter une machine avec soin et de laisser dépérir l'homme. Je considère l'avenir de la race allemande comme assuré dans la mesure où travailleurs intellectuels et manuels seront unis dans une communauté inséparable. » Qui, toute une jeunesse entend Hitler lorsqu'il lui dit « L'Etat doit personnifier dans ses représentants et dans sa législation toutes les notions de bonne foi, de droit et de morale qu'il entend faire respecter par les citoyens. Un Système qui ravit aux particiiliers- leurs économies, les ruine par des décrets insensés, refuse de secourir les victimes de.' sa politique, supprime ?e> ,.r;ente"s' acquits «race .à un travail honnête, réduit les allpc^tiQ^s "accordées1 aux officiers et ,-aux soldats, .victimes <ïe la guerre, niais gaspille des milliards, rend possible l'enrichissement d'éléments indignes, ne trouve aucune mesure de. protection contre lesusuriers et les profiteurs, accable le peuple d'impôts en vue de payer le tribut à l'étranger, un tel système ne peut s'attendre de la part des citoyens à un traitement meilleur que celui qu'il leur inflige. »; ̃
Quoi qu'il en soit de la démagogie de ces formulés, elles rallient des milliers de jeunes étudiants allemands qui désespèrent de l'avenir. '«̃ L'esprit ne plane pas dans des chambres privées d'air, disent-ils. On pouvait se livrer aux luttes intellectuelles quand on ne craignait pas de mourir de faim. Primum vivere, et tout le reste est littérature. »
Henri MASSIS.
LA BONTE EN ACTION
Incitation à la valse Ce titre, n'est-ce pas, vous surprend un peu et vous séduit en secret ? (fe “«,
Danser en ces temps de crise, me direzA'ouss
quëltrHérfeilT'Tasse'Biicôre de chanter. mais danser à cet- âge lu< ̃̃ • f^. ̃̃•̃̃• Eh bien, oui, et je crois que pour une fois ce péché de légèreté vous sera pardonne. Vous ne serez point damnés pour aimer trop le bal, j'ose même affirmer que vous en serez félicitées dans ce monde où l'on- ne s'amuse guère et dans l'autre où l'on nous promet le bonheur.
Car vous n'allez pas tourner en mesure uniquement ô belles insouciantes, pour le plaisir d'être jolies, de montrer vos épaules, de faire froufrouter votre robe ou pour celui, messieurs, d'enlacer d'un peu près une taille souple à ravir Tous et toutes vous évoluerez avec grâce pour uiv motif beaucoup plus élégant, plus utile et plus elevé. Vous décernerez à la rumba ses lettres de noblesse et ses titres, de bonté. Vous irez à ce bal du RUz, auquel vous convie demain soir la comtesse de Mortemart pour faire vivre et pour guérir de petits enfants tuberculeux ou menacés de le de-
venir
Les" dispensaires ruraux de Seine-et-Oise, au profit desquels cette fête est donnée, envoient en effet à la campagne et à la mer, en placement surveillé, lés enfants qui se trouvent dans les milieux contaminés. Trois centres fonctionnent ainsi avec des consultations et des visites à domicile, et l'an passé 32.314 journées d'hospitalisation furent enreaistrées. 32.314 journées de soleil et de santé pour les petits anémiés 1
N'est-ce pas la peine de donner un peu pour contribuer à obtenir un si beau résultat ? J'ajoute que Mme Catherine Fonteney, sociétaire de la Comédie-Frariçaise,- sera de la fête et paraîtra dans ses silhouettes et croquis' dramatiques.. Acceptez- .donc' sans regrets cette invitation. Dansez sans scrupules toute ) lai .nuit, ^dansez-; eperdument jusqu'au matin pour que beaucoup -fUn? fants aux joues saines puissent à leur tour, l'été prochain, danser ,en,. rond dans votre sillage. Marie-Louise Lédé.
On trouve des cartes pour le diner et pour le bal seul 3, avenue George-V.
L'inauguration en Sorbonne
de deux plaques commémoratives Gîest- en présence de M. Charléty, de M. Maurain doyen de la Faculté des sciences, des professeurs des facultés et des étudiants, qu'il fut procédé, hier matin, dans le vestibule de la bibliothèque de la Sorbonne, ainsi que nous l'avions annoncé, à l'inauguration des deux plaques apposées pour rappeler qu'en 1215, le cardinal de Courso.i, légat du Pape, donna à l'Université de Paris ses premiers statuts et qu'en 1470,' Jean Heynlin, dit de La'Fièvre, y installa la première presse à imprimer de France. Notre collaborateur Maurice ÎNlonda.a consacré à ces souvenirs un récent ar-
tlC 16
C'est le représentant de la famille du cardinal de Courson, le vicomte Antoine dé Courson, qui fit remise de la première des deux plaques. A l'allocution qu'il prononça, le recteur répondit en évoquant le cardinal-légat dont l'oeuvre théologique et diplomatique ne doit pas être oubliée. Il dit en substance « La réformation des écoles de Paris dont l'avait chargé Innocent III fut l'une de ses nombreuses missions la plus importante du point'de' vue de l'université, puisqu'elle fut le point de- départ de cette remarquable ordonnance, de ces règles judicieuses qui, au cours des ans sans cesse améliorées, ont créé ce.foyer rayonnant de la pensée, l'Université de Paris »,
A LA MEMOIRE DE GUYNEMER LoRtENT, 22 mai. Mme Guynemer, la mère de l'héroïque aviateur, a remis à son gendre, le capitaine de frégate de Villiers de La'Noue, au moment de son départ pour les mers de Chine, à bord de l'aviso colonial Duinonl-d'Drville, un souvenir de son enfant. C'est le pare-brise de l'avion qu'il pilotait le jour où il fut tué. or et to ont
L'ami'râl Niel, l'état-major et tout l'équipage ont assiste 'à l'émouvante cérémonie laquelle cette remise a- donné lien.
Les Cours, les Ambassades, le Monde et la Ville
Cours
iS.'M. l'Impératrice Zita, accompagnée de LL. AA. II. les Archiducs et Archiduchesses, ses enfants, fait un séjour à Wenduyne, en la villa du comte d'Ursel. Dans les Ambassades
S. Exc. M. Naggiar, le nouveau ministre de France, est arrivé à Belgrade samedi matin. A son entrée en Yougoslavie, le ministre a été l'objet de touchantes manifestations de sympathie. A la gare-frontière de Dakek, deux jeunes filles lui ont offert une gerbe de fleurs. Le représentant du ban de la Drave est venu le saluer. A Belgrade, le ministre a été accueilli par le représentant du protocole et par toute la colonie française que lui a présentée M. Dubail, conseiller de légation. Dans le Monde
Très élégante réception dernièrement chez la princesse Cito Fiiomarino di Bitetto.
Reconnu S. A. R. la Princesse René dé BourbonParme, S. A. la Princesse Aage de Danemark, prince et princesse de Hohenlohe-Langenb-eug, duchesse de Mail!é, princesse de Reuss, marquise de Gontaut-Biron, duchesse de Pozzo di Borgo, comtesse de Viel Castel, baronne de Wedel Jarlsberg, comtesse de Jumilhac, comtesse A. de Bertier de Sauvigny, vicomte et vicomtesse de Janzé, comte et comtesse Pecci-Blunt, comtesse Mercati, comtesse Henri de Zogheb, comtesse A. Sala, Mrs Norman Whitehouse, Mme V. Mazzuchi, Mrs J. Corrigan, Mrs John Ralli, M. et Mme Tobin, comte de Rougemont, comte Guy de Pomereu, vicomte de La Beraudière, comte Jean de Gaigneron, MM. Otis, Lorenzo, Elizage, etc. C'est le 31 mai et non le 28 mai qu'aura lieu la soirée artistique que donneront le baron et la baronne Tossizza.
Naissances
Le docteur J.-G. Mezger et Madame, née Van Hoboken, sont heureux de faire part de la naissance de leur fille Henriette-Mireille, le 9 mai 1932. Bienfaisance
Rappelons que les 26, 27 et 28 mai seront données, au Théâtre Albert-1", à vingt heures quarante-cinq, les premières reDrésentations de En rupture de banque, de MM. Hilaire de Laage de Meux et Jean Feline, au profit de l'Association des dames françaises, de l'Aide sociale des habitations à bon marché et à l'Action sociale de la femme et des amies des intellectuels. L'irjterç rptatipn est assurée par ^es réputés f#%t£S i amateurs de la P. S. L, présidée par le marquis dé Triquerville, et dont l'éloge n'est plus à faire ce sont Marquise de Beaurepaire, baronne J. de Beauregàfd, baronne A. de Boulémont, Mme L. Fère, vicomtesse de Froissard-Broissia, Mme de Grailly, Mme A. d'Hotelans, Mme H. de Laage de Meux, Mme J. Marchai, Mme Mirabaud, baronne de Nanteuil de la Norvilk;, vicomtesse de Richemont, vicomtesse H. de Saporta, comtesse de Vaublanc, comtesse A. de Vitrolles, Mlles d'Abrantès, Allez, princesse Jeanne d'Arenberg, Mlles de Berc, Goüin, Hollingsworth, de Laage de Meux, de MiramorFarges, Quesnel, J. et G. de la Rinière, de Vasselot de Régné. MM. C. et P. Barrelet de Ricou, Courier de Méré, comte de Dampierre, P. Droz, comte d'Espousse, J. Féline, L. Fère, comte P. de Galard-Béarn, comte Guy Maingard, M. Mirabaud, comte J. de Miramo;1., comte R. de Pelet, L. de la Porte, comte J. de Premio Real, F. Riant, de Saint-André, F. de Sila'ns. Places, à 50, 30 et 20 francs loges, à 300 francs, au théâtre Albert-1".
Au profit de l'Association d'entr'aide corporative « Tout à tous », qui procure aux classes moyennes peu fortunées des secours médicaux, consultations de médecins spécialistes, gardes à domicile, admissions dans les maisons de santé, etc., aura lieu en l'église SaintFrançois-Xavier, le jeudi 26 mai, à vingt heures trente, un sermon de charité prononcé par l'abbé Chevrot, curé de la paroisse, suivi d'un salut solennel en musique par la chorale de Sainte-Cécile.
N. B. Les offrandes des personnes empêchées de venir seront reçues avec reconnaissance par le président du « Tout à tous s>, compte chèques postaux 815-65, Paris. G. Legourd, 7, rue de la Poste, Juvisysur-Orge (Seine-et-Oise).
,t. Rappelons .que le concert organisé par la marquise de Saint-Paul au profit de l'Orphelinat des arts et-de
TEMPS PROBABLE
Région parisienne. Amélioration. Ciel nuageux avec belles éclaircies, encore quelques rares averses locales. Vent d'Ouest modéré. Température en hausse. Maximum 24".
France. Amélioration générale. Ciel nuageux avec éclaircies et quelques averses locales, surtout dans la moitié Est. Vent d'entre Ouest et Nord-Ouest modéré. Température en hausse.
Aviation. a) Région parisienne Ciel nuageux par nuages élevés, moyens et bas, éclaircies assez belles, localement encore quelques averses éparses. Vent du NordOuest, 30 kilomètres à l'heure. Visibilité médiocre à très bonne.
b) Vers Londres, Bruxelles, Cologne, STRASBOURG, Lyon, Marseille Comme dans la région parisienne. d) Toulouse, Alicantë, Casablanca Comme dans la région parisienne, mais orageux avec orages en fin de parcours.
Côte d'Azur. Beau temps, belles éclaircies, quelques nuages. Vent variable faible.
..̃i -,v La mort tragique
i
du général Sadler Jackson Lionnel
AMIENS, 22 mai. Sir Sadler Jackson Lionnel, qui s'est tué hier dans un accident d'auto survenu près d'Estrécs-en-Chaussée (Somme), était brigadier général dans l'armée anglaise. Il était attaché au service des sépultures britanniques en France. Il appartenait à une grande famille d'Angleterre. L'accident s'est produit exactement à 300 mètres après le carrefour de la route de Saint-Quentin à Amiens, avec celle de Péronne à Tertry, C'est en voulant éviter un rouleau de culture, attelé d'un cheval que le général accrocha un pylone supportant des câbles électriques.
La roue avant droite fut arrachée et l'auto capota. Le général fut projeté sur la route, le crâne défoncé. La mort fut instantanée.
Une dame, qui était avec le général, fut dégagée avec de multiples contusions et transportée à l'hôpital. Ses jours ne paraissent pas en danger.
BRIDGE
COUPE DE FRANCE 1932 DEMI-FINALE DES DERNIERES REGIONS (5«, 6" et 7°)
Le Cercle « Lo Pardal », de Perpignan, s'est rencontré, le 22 mai, avec le Grand Cercle de SaintEtienne. Cette rencontre eu lieu dans les salons de l'Automobile-Club de France.
L'arbitre d'épreuve était M. Jean Mahot de la Quérantonnais.
Composition des équipes
Cercle « Lo Pardal » MM. le docteur Laurent Baudru, Laurent Calmon, le docteur Jacques Canceill, Marcel Hanric.
Arbitre. de partie M. Charles de Lacroix. Grand Cercle de Saint-Etienne MM.. Bernard, Berthet, Franck, Mallet.
Arbitre de partie M. Georges Faure.
Le Grand Cercle de Saint-Etienne a battu le Cercle « Lo Pardal » de Perpignan par 7.172 points à 4.971 points.
L'arbitre général du tournai,
'PIERRE BELLANGER.
l'hôpital des Dames du, Calvaire aura lieu le samedi 28 mai, à quinze heures 'précise?, en la salle du Conservatoire, 2, rue du ConsItvatoirèJ •̃̃
On trouve des billets chez la marquise de Saint-Paul. 3, rue Nitot, et chez: Dujand, A,; place de la. Madeleine. -Un bal de bienfaisance qui s'arinonce comme extrêmement brillant en raison des hautes personnalités qui ont promis d'y assister, aura lieu le samedi 18 juin, au profit de la grande œuvre des, Infirmières-visiteuses. Nous publierons prochainement tes renseignements complémentaires,
Le cfèrniiçr diner de gala organisé par la vicomtesse Benoist d'Âzy au profit des Repas des chômeuses, a remporté ~un tel succès, que de nombreuses personnalités, n'ayant pu trouver 'de places, se sont fait inscrire pour le prochain' dîner qui aura' lieu le 2 juin, et ne peut comporter que cent couverts, JI faut donc se hâter pour y assister.. »,
Reconnu, autour des pétïtes' tables, le 19 mai Duc et duchesse de .La Roche-Guyon, S. A. le Prince Samad Khan, marquise de Venevèlles, prince et princesse Pierre W.olkoasky,, comtesse R>.(de Vogüé, comtesse Lepic, Mme Vesnitch,' M. et-MmeMFrangulis, Mme F. Darcy, comte /et comtesse J.-B, de Luppé, vicomtesse de Petiteville,. comtesse de Foresta, Mlle daSilva Ramos, baronne de Vladar, Mlle Benoist d'Azy, comte et comtesse de Montale, baron et baronne de Laage de Meux, Mr et Mrs Walter Russel, comtesse M.-E. Zichy, Mlle de Bertier de Sauvigny, baronne de Linder, Mrs Gade, baron et baronne Georges Pacquement, Mrs et miss Bonnymann, miss Campbell, prince Ch. d'Arenberg, comte de Rougemont, baro'n Th. de Waldner, comte Almasjs comte F. de Champeaux, comte de Ludre, baron Surcouf, baron de Zents d'AInois, M. Alexis de Nagorno, etc.
.r.
Cercles ̃{.
Les membres de la .Société artistique des amateurs sont conviés, le lundi '30- mai, à se rendre à Beauvais où aura lieu, le matin, dès l'arrivée, la visite de la manufacture sous la conduite, de M. Jean Ajalbert, directeur, et dans l'après-rriidi, la visite de l'église SaintEtienne, de la ville et de la cathédrale, sous la conduite du chanoine Chenesseau. Départ de Paris huit heures quarante-cinq, en autocar arrivée à Beauvais, devant la manufacture, vers onze heures. Retour à Paris prévu pour dix-neuf heures.
Un nouveau cercle vient de se fonder et porte le nom de Cercle des provinces françaises. Le comité est ainsi composé Président baron A. de Mohrenschildt vice-présidents M. F. Benoit du Rey, comte Ch. de La Baume secrétaire général vicomte P.-H. de Brimont trésorier M.L.-Cayr.é membres du comité marquis d'Aragon, M..P. /Benoît, -du Rey, M,» ,R, Benoît, du Rey, M. D. Biot, ;.M. Th. de Clermont-Ton-, nerre, prince F.-E. de Croy, M. A./Hayaux du Tilly, vicomte F.-B. de la Laurencie, M. R. de Geouffre de la Pradslle, M. P. de La Tour du Pin, M. J. d'Orfond, M. -R. de,'Parades,'v|cpmte J. de Richemont, comte M. de Tristan, comte L. de"' Villèle.
Le cercle donnera, sur invitation, une- soirée dansante le samedi 28 mai, dans les salons Saint-Didier, avec le concours de deux excellents orchestres parisiens. S'adresser au secrétaire général, 5, rue Quentin-Bauchard (8° arrondissement).
A la dernière réunion, dé la commission d'admission du comité France-Amérique, ont été admis au titre de membres: M. Edgar Dussap, consul de Franceen Australie, et Mme Dussap, présentés par le bureau; Mme Elise Stern, présentée ,par la vicomtesse de SalignacFénelon et la comtesse Madeleine de Bryas le duc Pozzo di Borgo, présenté par le marquis de Montcalm et le duc de Lévis-Mirepoix, la duchesse Pozzo di Borgo, présentée par la marquise de Montcalm et la duchesse de Lévis-Mirepoix M. Louis de Crèvecœur, présenté par M. Paul Lefaivre et le marquis de Rochambeau Mme Louis de Crèvecœur, présentée, par Mme Simon HenriMartin et la marquise de Rochambeau Mme Brumpt, présentée par la marquise de Créqui-Montfort et Mme Waldeck-Rousseau Mme Montgomery Tuttle, présentée par Mme Paul Bartlett et la vicomtesse de Salignac-
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Les obsèques Wrioff&c;ôira!b61iiatSûr Marcel Bcalenger auront lieu 'après-demain mercredi matin 25 mai, à onze heures quinze. Réunion à l'église de Chantilly. Tfaïn" de 'dfx' 'heures 'vingticinq. Gare dû Nord.'
LA STATU&DE- CLEMENCEAU Une protestation du conseiller municipal du quartier des Champs-Elysées
Tardivement, M. Le Provost de Launay a été touché par une invitation de M. François Lalour. Le conseiller des Champs-Elysées répond en ces termes au président du Conseil municipal, à la date d'aujourd'hui
« Mon cher Êçésident,
» Par une lettre déposée chez moi l'avant-veille, vous m'avez convié, à-. îjçsïster à la levée du voile recouvrant la statué dp' M. Clemenceau érigée à côté du Petit Palais; ,qfc> -Champs-Elysées. » Quelles que soient "les circonstances que vous invoquez, li. est inadipjigsi£le de voir la Ville de Paris traiter celui qui Tut3 le « Père la Victoire » avec un sans-gêne outisageant pour sa mémoire. » Comment ? En dehors du bureau du Conseil municipal et des préfets, aucune personnalité officielle, aucun représejïtant du gouvernement, aucun ambassadeur des pays -alliés, aucun des collaborateurs connus, ni des amis directs de M. Clemenceau, n'est convié à cette étrange cérémonie de « levée du voile dont. le caractère mesquin stupéfiera tout le monde, tant en Franèe qu'à l'étranger 1
» Je tiens à ajouter que, comme conseiller municipal dïi quartier dés Champs-Elys'è'és, je proteste aussi' conlra le choix d'un monument dont vous ̃semblez rougir. 11 est indigne de celui que vous prétendez h'cih&rer, dé la Ville de Paris et dti l'emplacement qui lui est réservé.
» Veuillez agréer, mon cher Président, l'expression de mes sentiments cordialement dévoués. »
LE. VICE AMFrâL GRASSET Le vice-amiral Grasset, du cadre de réserve, est mort hier à Paris. ,»,.•
Né en 1863, il était entré à l'Ecole navale en 1880 et sa carrière avait été brillante. En 1914, il conrmandait depuis un an; en qualité de capitaine de vaisseau, le croiseur Jeanne-d'Arc, bâtiment-école des enseignes de vaisseau il le conduisit aux Dardanelles où il prit part aux premières opérations contre les forts avant d'être affecté au blocus des côtes turques. Appelé ensuite au ministère comme sous-chef d'état-major général de la marine, il fut promu contre-amiral en 1916, et vice-amiral en 1919. Dans ce dernier grade, il exerça d'abord les fonctions de préfet maritime du 1" arrondissement à Cherbourg, puis de chef d'état-major général de la marine à partir de 1921. Il avait représenté la France, en 1918, dans la commission chargée de vérifier l'exécution des clauses de l'armistice. Bien qu'il ne se fût jamais occupé de politique, il fut' l'une1 dés premières victimes de la victoire cartelliste de 1924 remplacé à l'éliat^major général, il resta sans emploi .actif;, jusqu'en juin 1925, date à laquelle il fut atteint par la limite d âge. Il avait été nomme grand-officier de la Légion d'honneur en 1921.
Très connu dans la; .société parisienne, où le faisait apprécier son exquise urbanité, il avait été jusqu'à nue époque toute récente président du Cercle de l'Union Artistique. Ce galant homme, qui fut un chef bien)veillant et juste.'laéssera de vifs regrets dans la mftrine comme dans-le monde. A.nT. •̃
LE SOUVENIR DE FRANÇOIS COPPEE Les « Amis de François Coppée ont inauguré hier, à Mandres (S.-et-O.), la plaque commémorative apposée sur la villa « La Fraizière », où l'auteur du Passant et des Humbles vivait pendant l'été. Au cours de la cérémonie, à laquelle participait la municipalité, des poèmes ont été interprétés par Mmes Segoiid-Weber, Fanny Robiane, Madeleine Volbrin, Suzanne Rouyer.:
Un messe solennelle de Requiem a été célébrée hier matin, en l'église arménienne de la rue Jean-Goujon, pour le repos de l'âme de M. Paul Doumer. Un catafalque entouré du pavillon national était dressé au haut de la nef, des faisceaux de drapeaux tricolores décoraient le chœur. Le service était présidé par S. Exc. Mgr Kibarian, chef spirituel de l'église nationale arménienne, qui a prononcé en arménien un sermon d'un caractère très élevé.
Un service solennel à la mémoire des morts de l'Argorrne et de ceux des 37e et 237' R. A. C. a été célébré hier matin, en l'église Saint-Louis des Invalides. Les associations de combattants avaient pris place dans le chœur avec leurs drapeaux.
La messe a été dite par le colonel abbé de l'Espinois et l'allocution d'usage prononcée par l'abbé Lepage. Le président de la République était représenté par le capitaine de vaisseau Le Bigot.
Dans l'assistance, le général Gouraud, gouverneur de Paris le général Mariaux, commandant l'institution nationale des Invalides le représentant du ministre des pensions, le général Stanley Ford, attaché militaire à l'ambassade des Etats-Unis le général Du Bois, attaché militaire de Belgique le général italien Marsengo, les attachés militaires de Roumanie, de Tchécoslovaquie, etc., Mme la maréchale Foch, amiral et Mme Guépratte, générale Pau, comtesse de Martimprey, général de Sérot Alméras La Tour, etc.
Nous annonçons d'autre part la mort du vice-amiral Grasset, ancien chef d'état-major général de la marine. Les obsèques seront célébrées mercredi 25 mai, à midi précis, en l'église Saint-Ferdinand des Ternes, où l'on se réunira. Prière de considérer le présent avis comme une invitation.
Nous apprenons la mort de Mme Robert de Féligonde, comtesse de Léotoing d'Anjony, née de Montgolfier, décédée à Aurillac (Cantal).
Une messe sera dite pour Mme Marcel Roulland, le mercredi 25 mai, à neuf heures et demie, en l'église Saint-Ferdinand des Ternes.
Nous apprenons la mort de Mme Léopold Duval, née Eugénie Ferté, décédée à Paris le 19 mai. Ses obsèques ont lieu aujourd'hui lundi, à dix heures précises, en l'église Saint-Vincent de Paul, où l'on se réunira. De la part de M. Léopold Duval, son mari de M. et Mme Raymond Nasenta, ses enfants, et des familles Duval et Nasenta.
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LA JOURNEE
A l'Arc de Triomphe, la Flamme du Souvenir sera ranimée par la « Saint-Cyrienne >.
Au Grand Palais Salon des artistes français. Salon de la Société nationale des beaux-arts. Salon des artistes décorateurs.
Galerie de la Renaissance (rue Royale) Salon des Humoristes.
Galerie Charpentier Exposition Jacques-Emile Blanche.
A 14 heures, Courses à Saint-Cloud.
A 20 heures, 27, quai de Boun,-on Dîner des organisateurs et' amis des « iïarges ».
LES ÉLÉGANCES
A LONGCHAMP
Journée assez fraîche, mais reposante après les chaleurs excessives des derniers jours. Assistance nombreuse hier au pesage. Les grandes capelines commencent à se montrer et ombrent joliment lé visage.,On attend un peu plus de soleil pbur revêtir les ensembles printaniers. Reconnu dans la tribune réservée et au pesage S. A. la princesse Mùrat, redingote de drap tabac d'Espagne avec col de renard argenté, canotier de liséré orné de petites fantaisies beige et tabac duchesse de Maillé, ensemble de marocain marine à fleurettes blanches, renard argenfé, forme de feutre blanc et bleu princesse de Faucigny-Lucinge, redingote de kasha écaille garni de castor, bonnet de feutre drapé de même teinte baronne Lejeune, née princesse Murât, ensemble de diagonale marine, renard argenté, paille marine comtesse d'Audiffret-Pasquier, vêtement de drap noir, grand col de zibeline, paille bleuet princesse Aymon de Faucigny-Lucinge, veste de velours façonné, bonnet de crépon de soie blanc à pois noirs comtesse de Molina, manteau de drap noir, col de renard argenté, cloche de paillasson laqué noir comtesse de Merlemont, redingote de diagonale noire, grand col de lynx, petit bonnet de paille tressée blanc et noir Mme Achille Fould, ensemble de drap noir, renard argenté, paille noire baronne de Villiers-Terrage, robe de crêpe de Chine blanc fleuri bleu, manteau de cheviote sable, grand col de renard assorti, cloche de paillasson bleu nouée d'un galon comtesse Henri de Gontaut-Biron, redingote de kasha noir, col d'hermine, toque de cysol noir marquise de Pontoi-Pontcarré, robe et vêtement de kasha bleuet, paille bleuet baronne Robert de Foucaucourt, en marocain noir et bleu azur, petit paletot de breitschwanz, cloche de liséré noir avec petits rubans Mme Flagg, vêtement de diagonale blé, col de lynx, cloche de paillasson blé comtesse de Monteynard, ensemble de diagonale et crêpe de Chine marine, paille bleue allurée de rubans assortis comtesse Lepic, robe et vêtement de marocain noir avec bandes d'hermine démouchetée, cloche de paille relevée garnie de rubans noir et blanc comtesse L. de Blois, en crêpe de Chine .maïs fleuri, grand manteau de drap marron d'Inde, ,paille assortie comtesse des Roys, née princesse de Polignac, manteau de kasha noir, grand col de renard argenté, cloche de picot et ruban noir comtesse de Waldner, en crêpe de Chine et drap mordoré, paille de même teinte Mlle de Bassano, grand manteau de drap marine, paillasson de même teinte comtesse Martel de Flers, robe et jaquette marocain noir, petite paille avec fleur blanche.
Lady Granard, vêtement dè diagonale bleue, feutre marine avec galon blanc, bleu et ocre lady Moïna Forbes, redingote de kasha noir, col de renard argenté, petit feutre turquoise drapé baronne Snoy, en crêpe de Ch.ne noir et crêpe georgette paille, forme de cysol noir relevée comtesse Gabriel de Lastours, manteau de drap noir, col d'hermine, paille noire avec rubans blancs Mme Jacques Fould, robe de crêpe de Chine marine à fleurettes blanches, manteau de drap marine, grande capeline de même teinte; marquise de Chabannes, ensemble de crépon noir façonné, béguin de paillasson noir comtesse de Lesseps, robe-manteau de quadrillé noir, renard argenté, paillasson noir laqué comtesse Hubert Costa de Beaurcgrad, manteau de dia-
gonale noire, col de zibeline, petite paille de fantaisie comtesse Jacques de Laistre, ensemble de marocain noir, renard platine, toque de bangkok et satin noir comtesse de Pitray, ensemble de crêpe de Chine noir; renard argenté, toque de paillasson noir laqué comtesse de Jumilhac, redingote de diagonale noire, renard argenté, bonnet de paillasson noir vernis comtesse de Laugier-Villars, robe et manteau de drap satin rouge antique, toque de feutre noir drapée comtesse Mathieu de Lesseps, vêtement de eheviote marron chiné, cloche de paillasson crème comtesse Pierre d'Armaillé, en marocain noir, renard argenté, canotier de picot noir comtesse du Petit-Thouars, ensemble de crêpe de Chine noir, renard argenté, bonnet de paille beige comtesse de Ribes, robe et petite veste de voile marine à petits dessins blancs, cloche de paille bleue relevée d'une couronne de graminées printanières Mme Legrand, née de Fournès, manteau de marocain noir, col de zibeline, capeline de bangkok avec couteaux de plumes baronne Jean de Bastard, ensemble de drap noir égayé d'incarnat, petite paille noire avec rosace incarnat comtesse Guy du Bourg de Bozas, robe et petite veste de kasha roseau, paille de même teinte avec fantaisie de deux tons comtesse H. de Peyronnet, vêtement de diagonale noire, col de zibeline, bonnet de fleurs de' velours saphir; comtesse de Fayet, ensemble de drap bleuet, grande capeline de même teinte avec myosotis; marquise de Bausset-Roquefort, tailleur de drap noir, renard argenté, bonnet de cysol noir Mme Adrien Thierry, en-'semble de marocain noir, renard argenté, petit bonnet de peau d'ange blanche comtesse A. de Talhouet, vêtement de velours saphir, bonnet de chevreau blanc piqué vicomtesse de Buysieulx, ensemble à longue veste de popeline mélangée blanche et noire, renard argenté, forme de liséré relevée avec fleurs blanches et noires baronne d'Entraigues, redingote de cheviote noire,' grande étole de renard argenté, bonnet de velours blanc; comtesse Marie-Thérèse du Bourg de Bozas, manteau de cheviote banane, grand col de lynx, canotier de paillasson suède vicomtesse de La Mettrie, ensemble de diagonale marine,, paille assortie.
Mme Etienne Gautier, en crêpe de Chine noir mou-' cheté blanc, vêtement de drap noir, renard argenté, forme de cysol noir comtesse Christian de L'Hermite, manteau de velours bleu de nuit, forme de paille de même teinte Mme Jacques Delapalme, ensemble de marocain noir, bonnet de picot noir Mme Etienne Blanc, robe-manteau de crépon noir, renard argenté, béguin de liséré noir comtesse de Vitrolles, robe-veste de kasaha bleuet, petite forme de liséré relevée Mme de La Haye-Jousselin, redingote de drap noir, grand col et parements d'hermine, bonnet de petites plumes blanches Mlle de La Cornillière, en marocain noir, renard argenté, petite toque de bangkok noir Mme Fernand Dufaure, manteau de drap noir liséré d'hermine, capeline de cysol noir à fond de satin comtesse de Lestrange, toute en bleu vitrail, robe et manteau, capeline du même ton Mme A. Oppenheim, en drap brun et crêpe de Chine banane, petite paille brune comtesse de Montjou, robe de crêpe de Chine noir, veste d'agneau rasé blanc, petit béguin blanc comtesse d'Orsetti, manteau de velours noir, cloche de paille noire avec macarons de rubans myrte baronne Desazars de Montgailhard, redingote de drap jade, col de renard blond, peite cloche de paille Mme L. Khan, manteau de diagonale noire, renard argenté, paille noire avec ruhansi de satitt Mme /Levée, grand vêtement gris foncé et gris clair, renard argenté, paille noire relevée,; ¡ comtesse M. de Bérenger, en bleu, manteau noir, grande a capélin'è' de liséré comtesse A. de Bertier de Sauvigny, robe-manteau de marocain noir, renard argenté, bonnet de paille blanche tressée baronne de Barbot, redingote de drap gazelle, col de zibeline, bonnet de paille de même ton Mme Galezowski, ensemble de marocain noir, toque d'antilope vert Japon et gants assortis baronne de Grétry, redingote de diagonale noire, renard argenté, paille noire Mme Bignon, ensemble de drap marine, paillasson marine Mme Mathieu Goudchaux, robe et manteau de marocain noir avec dépassants émeraude, grnade capeline de liséré noir et long couteau émeraude baronne Baeyens, vêtement de drap noir, renard agenté, paille rubans de satin noir Mme Secchiari, manteau de drap noir garni d'astrakan, paille de fantaisie noire.
Yalfleury.
M. MACDONALD VA REPARAITRE
Le premier ministre britannique, qui a quitté, ces jours derniers, la clinique londonienne où a eu lieu sa deuxième opération à l'œil, villégiature en ce moment dans sa villa « Les Hillocks », à Lossiemouth, en Ecosse. Il va aussi bien que possible et se dispose à adresser un message au peuple anglais, qui sera radiodiffusé demain, à l'occasion de l'Empiré Day.
M. Macdonald continuera à résider encore quelques jours dans sa villa où il se trouve avec sa fille, miss Ishbel Macdonald, son oculiste M. Duke-Elder et deux secrétaires, car il se tient en rapports constants avec Londres, ne perdant pas de vue la conférence de Genève à laquelle il assistera le mois prochain. Il lui est enfin permis de travailler. M. Macdqnaldie.feit voJoçMeES,; Je-iûatin, sous;la véranda' de la villa.
Le ministre a reçu, de Londres, un gramophone qui lui fait entendre les airs les plus applaudis, en ce moment, dans la capitale anglaise. C'est, d'ailleurs, la seule distraction qu'il se permette, car il lui est encore interdit de jouer au golf, son sport favori. Mais il ne porte plus de visière à l'œil gauche, sauf, pourtant, quand il sort en automobile. Depuis l'attentat sur le président Doumer, la surveillance dont est l'objet le premier ministre briiannique s'est accentuée. Pendant ses promenades autour de sa villa et dans les environs, il est constamment suivi par deux détectives en civil. L. F.
IiE GflfiiOTGflE, M DE W<& Le champagne a vraiment la simplicité d'un authentique grand seigneur.
Habitué aux transparences diaphanes des coupes ou aux formes allongées des flûtes, il s'accommode fort bien maintenant d'être servi dans les grands verres.
Le champagne est un grand vin et, qui plus est, un grand vin de France. Légèreté du cristal ou lourde épaisseur du verre taillé qu'importe la race transparaît toujours.
Honorons-le au moment où Hautvillers (Marne), berceau de la « Mousse de Champagne », s'apprête à fêter fin juin le troisième centenaire de sa decouverte par le bon moine Dom Pérignon.
Les villages sanaîforia de Haute-Attitude Sous les auspices du conseil d'administration de l'Association « Les Villages sanatoriums de haute altitude », M. Georges Lecomte, de l'Académie française, parlait hier, au Cercle Interallié, de « Monsieur Thiers ».
Entre les villages sanatoria et M. Thiers quel rapport peut-il bien y avoir 7
Voici
A la fin de la guerre, quelques hommes de grand cœur, dont le baron de Fontenay et M. Risler, présents sur l'estrade, se sont dit que, dans la reconstruction de la France, les classes moyennes, plus affligées peut-être que les autres, ne devaient pas être oubliées. Et ils formèrent le projet de combler une lacune dénoncée depuis longtemps les pauvres sont soignés gratuitement dans des sanatoria spéciaux, les riches sont reçus dans des stations d'hiver fort coûteuses. Entre l'hôpital et la clinique dispendieuse, rien n'a été prévu.
Des capitaux ont été réunis. Et trois villages construits à la mode américaine (établissement central et pavillons dispersés dans le parc) se dressent maintenant à 1.155, à 1.240 et à 1.320 mètres d'altitude. Le premier, construit à Praz-Coutant en 1926, peut recevoir 153 hommes. Le deuxième a été aménagé à 400 mètres de là, au Roc des Fiz, pour 158 enfants. Le troisième (la Clairière), destiné à 168 femmes, sera achevé vers la fin de l'année. En six ans, près de cinq cents lits ont été dotés par des sociétés financières ou de généreux particuliers. Le développement de l'œuvre dépend, il va sans dire, de l'assistance qui lui sera donnée et, pour commencer, de la notoriété qu'elle saura acquérir. Et voilà qui nous conduit à la conférence de M. Georges Lecomte. Quant à son sujet (M. Thiers), il l'a choisi parce qu'il vient de le traiter dans un livre qui paraîtra sous peu, et aussi parce que M. Thiers, représentant par excellence des classes moyennes, « bourgeois bourgeoisant », est un symbole, un point de ralliement excellemment choisi. D. L.
Mme CURIE A VARSOVIE
Mme Curie, née Sklodowska, est attendue à Varsovie le 28 mai, pour l'inauguration de l'Insttiut qui portera son nom. Elle sera l'hôtesse du Président dé la République et habitera au château présidentiel.
LE RALLYE FEMININ PARIS-ROME
Il est d'usage; dans certains milieux sceptiques, d'affirmer que les femmes n'ont aucun <t cran ni aucune endurance et que, si elles sont capables de i« tenir le coup » momentanément, elles ne sauraient fournir un effort prolongé et raisonné. Le. rallye Paris-Rome, qui se termine cette semaine, vient d'opposer à ces fantaisistes allégations le plus élégant et le plus formel démenti. Organisé par l'Automobile Club Féminin Français, sous la présidence de Mme la duchesse d'Uzès qui vient, ellemême, à Rome prendre la tête du défilé, ce rallye fut conduit et dirigé avec un tact, une autorité et un entrain auxquels on ne saurait trop rendre éloge, par la vaillante secrétaire générale, Mme Jean Brignoli.
Quoi qu'on en dise, aller de Paris à Rome en quelques tours de roue, se lever de grand matin, pour aivriver le soir, malgré les avaries, avant la fermeture du contrôle, faire de longues et rudes étapes sur des routes de montagne souvent très dangereuses comme celle du col de la Spezia où les. conductrices durent rester douze heures au volant sous une pluie battante et avec un brouillard si épais qu'il fallut al- lumer les phares en plein jour, réparer soi-même les pannes, bref faire face à toutes les difficultés. Cela n'est pas précisément une promenade d'agrément Et si vous songez que ce tour de force fut accompli sans la moindre défaillance et avec un sourire infatigable par des femmes qui ne sont pas des sportives professionnelles et qui n'ont, pour la plupart, aucun entraînement spécial, vous en conclurez qu'il s'agit tout de même là d'une jolie performance à mettre à l'actif des Françaises 1 Les Italiens, qui sont galants, ne leur ont point marchandé leur admiration, et ils les ont fêtées, fleuries, acclamées sur tout le parcours, depuis la frontière jusqu'à la Ville Eternelle, où les concurrentes, escortées par le comité de l'Automobile Club d'Italie, firent une entrée impeccable. « Elles sont extraordinaires, disait à leur arrivée un grand seigneur romain, elles ne paraissent même pas fatiguées !» »
Tour à tour, elles furent reçues par S. S. Pie XI, par Mussolini, qui leur manifesta sa sympathie en quelques paroles extrêmement cordiales par LL. Exc. le comte de Beaumarchais et le vicomte de Fontenay, ambassadeurs de France auprès du Quirinal et du Vatican par ,M: Denys ,Puecb,- di- recteur de la Villa Médicjis. "• ̃ ,l ̃' Un. jury composé des membres de i'AutofrLobile Club de Rome fit subir aux concurrentes les épreuves finales sur le Littorio. Le premier prix fut enlevé brillamment par Mme Jean Térouanne, qui fut, l'an dernier, la lauréate du prix de la plus belle amazone et qui se classe comme un as du volant et comme une sportive de grande envergure. Le second prix revint à Mme Goudard, qui, sur une voiture de très petite cylindrée, réussit à atteindre sans encombre la. Ville Eternelle.
Et toutes, en commençant par Mme Jean Brignoli, qu'il faut remercier hautement pour cette belle initiative, méritèrent d'être félicitées pour le courage et la crânerie dont elles ont fait preuve. Elles reviennent avec le souvenir enchanté d'un beau voyage et d'un accueil enthousiaste, et avec la satisfaction d'avoir ravivé notre prestige et scellé de solides amitiés au delà des Alpes. Cela vaut bien un léger compliment et il serait bon qu'à leur retour la France les fêtât quelque peu. M. L.
LE ~f2ATIN après le footing au Bois, il est élégant d'aller prendre le porto chez Boissier, le fameux confiseur, 93, avenue Malakoff.
Demandez sa grande spécialité, les gobelets de fruits, la boite, 30 francs.
LE GOUVERNEMENT D'ANHALT
DESSAU, 22 mai. La Diète d'Anhall a élu un gouvernement de droite qui sera composé d'un président du Conseil national-socialiste et de ministres dont la moitié appartiennent au parti national-socialiste, et l'autre moitié au parti national allemand.
INFORMATIONS Pensiez-vous qu'il était possible
d'effectuer une magnifique croisière de trois semaines au Canada et aux Etats-Unis avec un confort parfait pour 8.000 francs tout compris ? Ce sont pourtant les vacances d'été offertes par le Canadian Pacifie et dont on trouvera les détails en dernière page.
Jean de Paris.
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Lumières sur Locarno |
Tandis que Vlllustration poursuit la publication de certaines pages des Papiers de Stresemann, LA REVUE HEBDOMADAIRE nous propose un document capital le journal quotidien du ministre alle4 mand durant la Conférence de Locarno (du 5 au 16 octobre 1925).
De quelque côté qu'on examine ces vingt pages, la vérité ne peut être altérée Stresemann a porté à Locarno une ambition pure et simple de libérateur du territoire et non pas quelque généreuse pensée de collaboration franco-allemande ou européenne. Quant à Briand, sa diplomatie y trouve une magnifique illustration. Quatre extraits suffiront. t.
Primo les revendications du Reich
A dix heures, j'ai rendu visite à Briand au Grand Hôtel il m'a présenté le comte Skrzynski, ministre polonais des affaires étrangères.
Réunion dans le grand salon de Chamberlain. J'ai exposé en détail les demandes présentées par l'Allemagne comme conséquence de la conclusion du pacte rhénan modification du statut rhénan abrègement des délais d'occupation, réduction de l'armée d'occupa- tion à un effectif égal au plus à celui des troupes allemandes autrefois stationnées en pays rhénan retrait des troupes noires suppression des condamnations par contumace, liberté rendue aux prisonniers du bassin de la Ruhr, annulation du protocole sur les investigations, modification de la note sur l'aéronautique, évacuation de la zone de Cologne. Relativement a la police, 35.000 agents casernes au lieu de 25.000. Dans la Reichswehr, maintien d'un commandant en chef, liberté dans l'instruction des troupes. J'ajoutai que je ne savais vraiment pas à quoi allaient servir les troupes en territoire occupé, puisqu'elles n'auraient plus à garantir la sécurité de la France leur tâche allait se réduire sans doute à montrer le drapeau des régiments. Une fois admis l'abrègement des délais d'occupation et l'évacuation définitive, la date du plébiscite dans la Sarre devrait être avancée, elle aussi. Je demandai en outre des champs d'aviation en territoire occupe ^et conclus en disant que telles étaient nos principales demandes, présentées seulement d'une façon très générale. 13 octobre.
La délégation allemande s'entretient de la séance d'hier. Berthelot et Chamberlain se sont plaints à Schubert du fond de mon exposé. Briand a failli tomber de son sofa quand il a appris tout ce que j'avais demandé. .a failli tomber de son sofa. Mais c'est bien tout. Nous avons aussitôt la première étape de l'esprit de concession, le premier pas sur la planche savonnée
Il (Briand) dit qu'il admire mon audace, qui frise la témérité. A m'entendre, le traité de Versailles pourrait aussi bien ne plus exister. Il admet que l'interprétation des traités évolue dans le sens que J ai dit, mais qu'il n'est pas possible que tout cela se fasse à présent, qu'il ne peut pas payer Je pacte de sécurité à ce prix-là,
DERNIÈRE HEURE
La participation socialiste sous conditions
La résolution Renaudet
La fédération varoisc s'est prononcée pour le principe d'une coalition gouvernementale, « appuyée sur la majorité constituée par la conjonction parlementaire des gauches, à l'exclusion de ceux qui se sont faits les chefs du Cartel des droites vaincues et, par conséquent, contre toute union nationale ou concentration ».
Suit tout un programme, également rédige par M. Renaudel économies massives sur les dépenses militaires, monopoles; paix. désarmée, etc. Ces garanties étant fournies, et seulement si elles le sont, le parti acceptera de prendre place au gouvernement dans des conditions que le groupe parlementaire, naturellement qualifié, sera chargé de déterminer, en ce qui concerne les détails et les modalités. Au besoin, en accord avec une commission spéciale, que pourra désigner le congrès national, afin de suivre l'exécution de ses décisions.
L'importance qualificative et quantitative des postes ministériels à confier aux représentants du parti socialiste devra correspondre à son influence mesurée dans le pays et à la proportion qui le représente dans la majorité, telle qu'elle résulte de la consultation électorale.
Cette résolution a été adoptée par soixante-dixsept mandats contre cinq.
La fédération du Vaucluse a adopté, à la presque unanimité, la motion de participation de la Seine. La fédération du Tarn adopte la participation avec programme minimum.
La fédération de la Loire se prononce, à une faibls majorité, pour la participation avec programme minimum.
La Fédération du Puy-de-Dôme adopte la participation et laisse aux organismes centraux le soin de discuter avec le parti radical les conditions. A Marseille, le congrès se rallie à la participation sous les conditions de Narbonne aggravées de la semaine de 40 heures, du programme de la C.G.T., et accentuation de la politique de paix. Le congrès du Haut-Rhin adopte la participation au pouvoir et réclame l'introduction des lois laïques dans les trois départements.
UN CABINET D'UNION NATIONALE SERA-T-IL FORME A ATHENES ?
Athèniïs, 22 mai. Le désir du président de la République est de réaliser un cabinet d'union nationale, chose difficile, car M. Venizelos ne peut pas y participer pour les raisons qu'il a exposées dans son discours à la Chambre, et M. Tsaldaris considère être lui-même indiqué pour former le cabinet et procéder à la dissolution 4e la Chambre, auquel cas Tsaldaris tâcherait de former un cabinet de coalition. Mais la dissolution de la Chambre dépend du Sénat, dont la très grande majorité est venizeliste. L'union nationale écartée, on parle d'un ministère de coalition des partis d'opposition, avec la collaboration du chef du parti national républicain, M. Condylis, qui cependant déclare qu'il ne veut pas participer personnellement à un ministère de coalition.
Le ministère de la guerre et toutes les autres sources compétentes assurent que l'armée veut le maintien de l'ordre qui jusqu'à présent règne partout. Les troupes sont consignées pour renforcer, en cas de nécessité, la police.
Tous les chefs politiques, y compris M. Tsaldaris, ont exprimé au président de la République l'opinion qne M. Venizelos devrait représenter la Grèce à Lausanne. On croit que M. Michalacopoulos accepterait aussi de participer à la délégation hellénique à Lausanne.
POUR L'EXTENSION! DES POUVOIRS DU GUEPEOU
Moscou, 22 mai. A la réunion des foiïclionnaires du commissariat de la justice, Krylenko a prononcé un grand discours dans lequel il .a déclaré, entre autres, que te pouvoir soviétique s'est montré trop indulgent pour ses ennemis et n'en a fait fusiller qu'un très petit nombre. A son avis, il faut augmenter fortement la répression et étendre le pouvoir du Guépéou.
(On se rappelle que, déjà, l'extension des pouvoirs du Guépéou a été décidée ces jours derniers.)
EXPLOITS DE BANDITS CHINOIS
Nankin, 22 mai. Environ 300 bandits chinois ont attaqué les îles de Kuochi et d'Anhui. Après avoir pillé les magasins et les maisons privées, les bandits se rendirent dans les prisons où ils libérèrent tous les détenus. Leur coup accompli, les agresseurs réussirent à prendre la fuite en enlevant une cinquantaine de femmes.
qu'il a, lui aussi, beaucoup d'adversaires en France, que l'Allemagne n'a pas le monpole de la déraison, qu'à Paris on lui reproche d'avoir échangé le système des traités contre le système des pactes de sécurité, que lui aussi on lç. traite de traître.
Cela dit,: deuxième pas sur la planche, à propos de l'évacuation de la zone derCoiogne :̃̃ ̃ L'Allemagne déclarerait qu'à telle et telle date elle aurait satisfait aux demandes contenues dans la note alliée du 4 juin sur le désarmement, et qu'alors les alliés déclareraient à leur tour que dans ces conditions ils évacueraient la zone de Cologne tel et tel jour, même si toute la question n'était pas encore liquidée. Au sujet du régime en Rhénanie, je proposai à Chamberlain que Briand fit à la Chambre française un discours dont le fond serait étudié maintenant à Locarno Chamberlain en ferait un semblable à la Chambre des communes, et nous-mêmes nous nous référerions à ces discours au Reichstag, qui probablement ne sera convoqué que plus tard. Chamberlain me donna son entier assentiment et me dit que M. Briand était en train de chercher déjà la forme sous laquelle il pourrait nous donner satisfaction.
Ce sont ces discours qu'acclamait une Chambre en délire la manœuvre était préparée de concert avec l'adversaire 1
Le 11 octobre, Stresemann pousse son avantage sur l'abrègement des délais d'occupation et Briand sa duperie
Le lendemain, m'entretenant avec Briand, qui parla surtout d'un point de vue européen, je revins sur ces questions. Briand entra très peu dans les détails, mais dit qu'il allait de soi que le pacte de sécurité devait avoir de grandes répercussions, que personnellement il n'était pas partisan de l'occupation militaire ceci dit en réponse à ma demande d'abrègement des délais d'occupation. Quand je parlai de l'aéronautique, il me laissa dire sans faire d'observation.
On voit que, petit à petit, les différents points du programme sont mis dans le débat. Mais le négociateur allemand entend en, faire un bloc:
Nous avons présenté la liste complète des desiderata allemands relatifs au redressement d'injustices commises et aux répercussions de notre pacte nous nous servions d'une note que j'ai remise au secrétaire d'Etat Rempner pour la rédaction du procès-verbal. Je parlai de la question de la zone de Cologne, puis du régime en Rhénanie, des ordonnances des délégués, de la réduction des effectifs, de l'abrègement des délais d'occupation de la Sarre, du retour des derniers prisonniers, de l'abolition des condamnations par contumace, de la modification du protocole des investigations, enfin de l'aéronautique.
Briand parla après moi et dit que mon exposé était plein d'une hardiesse qui confinait à la folle audace et que si l'on voulait discuter tout cela il faudrait une autre conférence, peut-être plus longue que celle de Locarno.
Mais Stresemann n'eut pas à attendre longtemps
Un débat au Sénat italien sur le budget de la marine ROME, 21 mai. Le budget de la marine a fait aujourd'hui l'objet des débats du Sénat. Après un discours du sénateur Sechi, qui a principalement apporté quelques critiques au programme des études de l'Académie Navale, l'assemblée a écoute un discours du rapporteur, puis un discours du ministre. Z!1' a '?,
Le rapporteur, M. del Carreltfl, .à souligne que l'équilibre du budget actuel était identique à un million près, à celui de l'année dernière. « Le chapitre des constructions navales est de- meuré le même, a-t-il dit c'est-à-dire de 725 millions, C'est là la preuve la plus évidente de notre ferme volonté de ne point procéder à une course aux armements, et de notre sincère attachement à la cause de la paix pour arriver à ce résultat, nous sommes disposés à supporter des sacrifices sensibles, comme de renoncer aux navires de ligne, aux submersibles, aux navires porte-avions. Pareille renonciation, principalement celle des submersibles, est d'autant plus importante que notre situation géographique est particulière. » Cependant, ajoute le rapporteur, si les efforts pacifiques de l'Italie devaient rester sans résultat, il faudrait nous préparer. »
A son tour, l'amiral Sirianni, ministre de la marine, rappelle que par ordre du chef du gouvernement, le budget ne prévoit pas de programme naval nouveau pour l'exercice financier 1932-1933, afin de donner une preuve des dispositions pacifiques du gouvernement fasciste.
Le ministre parle ensuite des prochaines manœuvres navales, auxquelles participeront cent trente navires et vingt-trois escadrilles aériennes. Il entre alors dans un grand développement historique, montrant que la tactique navale n'a pas changé, que ce qui a changé ce sont les moyens de renseignement et de liaison, et que, pour cette raison, les prochaines manœuvres seront avant tout des manœuvres de liaison entre l'aviation et la marine, plus que des manœuvres tactiques.
Enfin, dans une dernière partie, le ministre parle des déplacements de la flotte italienne. Il dit, en particulier, que prochainement, la première escadre mouillera dans certains ports de la Méditerranée occidentale. ». <-̃ • On affirme;: par ailleurs, que cette dernière phrase viserait la visite que certains navires italiens auraient T'intention de rendre dans des ports de France ou u'Algérie.
L'AGITATION SOCIALE EN ESPAGNE
Madrid, 22 mai. De véritables combats de rues ont eu lieu aujourd'hui au Ferrol entre la police et les grévistes qui avaient tiré des coups de feu contre la caserne de la garde civile. La situation reste inquiétante les principales artères sont désertes. On ne constate de rassemblements que devant les boulangeries où les habitants doivent faire la queue.
On mande de Murcie que 2.000 grévistes ont parcouru les rues de la ville en brisant les devantures de nombreux magasins. Arrivés devant l'hôtel de ville ils se sont heurtés à la police qui, accueillie à coups dé pierres, a dû charger à plusieurs reprises. De nombreux manifestants ont été blessés.
A Bilbao, des centaines de personnes ont entonné l'hymne royal devant l'hôtel de ville. Sept arrestations ont été opérées.
Madrid, 22 mai. Le docteur Albinana, chef du parti national espagnol, a été arrêté par ordre du gouvernement en raison des propos qu'il a tenus à la suite de la forte amende dont il a été frappé par les autorités.
Le docteur Albinana se trouvant sous le coup de la loi de défense. de la République, quitté Madrid ce matin, à 5 heures, accompagné par deux policiers. Il a pria. Je^chemin de la Kurdes dans la proIvi'ncè de'. Cacëres où il, demeurera- jusqu'à nouvel ordre.
LES RELAIïëNS TUMCO-SOVIËTIQUES Londres, 22 mai. On mande de Stamboul que le président du Conseil des Soviets et M. Litvinoff, commissaire soviétique aux Affaires étrangères, se rendront, en visite officielle, à Ankara dans le courant d'octobre de l'année prochaine, à l'occasion du dixième anniversaire de la République turque. Pour le pique-nique, pas
de bagage encombrant
quelques victùailles et
surtout un pain Hôvis.
« dans la soirée du 15 octobre, ces problèmes furent officiellement discutés ».
Voilà, en vérité, un portrait vivant.
En conclusion, après la cérémonie de clôture Après son discours du 16 aw soir, Briand vint à moi en,, me .tendajjt les deux mains. Je pris sa main droite et lui dis que je lui étais sincèrement reconnaissant des mots qu'il venait de prononcer. Il répondit « Non, ne parlez pas de mots je vous donnerai la preuve qu'il ne s'agit pas de mots, mais d'actes. »
La preuve a été donnée. M. François Le Grix, qui présente ces textes si intéressants, écrit, dans son avant-propos
Ainsi, bien qu'il ait feint depuis lors de se laisser arracher une à une toutes ses concessions, M. Briand savait depuis 1925 que Locarno, c'était l'évacuation rhénane, l'anticipation du plébiscite sarrois, le réarme- ment de l'Allemagne, le reniement de sa responsabilité dans la guerre.
Tenons-nous-en à la lettre de ce récit.
Et souvenons-nous quel avantage Briand s'est-il sans cesse vanté d'avoir procuré à la France par le pacte de Locarno ? La reconnaissance « libre », « spontanée » de nos frontières de l'Est, c'est-à-dire la renonciation du Reich aux terres d'Alsace et de Lorraine.
Or Stresemann démontre dans ses Papiers que cette renonciation n'est pas'effective, qu'elle est de pure forme, « l'Allemagne n'étant pas en état de faire la guerre ».
Pour tout esprit de bon sens et de bonne foi, le doute n'est pas possible duperie et mensonge, voilà ce que la France a reçu de Locarno par les soins de Briand.
ii'L'intoxicatiàn
Et cependant le mensonge continue, savamment entretenu et dosé.
L'ŒUVRE publie un article de l'écrivain allemand Heinrich Mann pouï l'entente franco-allemande. Nous y lisons s
Quand Stresemann :et Briand négociaient aux yeux de toute l'Europe, les choses étaient bien loin d'aller toutes seules. L'un disait « Mes généraux veulent ceci », et l'autre disait « Mes partis veulent cela ». Plus d'une fois les négociations étaient près d'échouer. Pourtant elles finissaient chaque fois par aboutir, parce que les deux hommes se rappelaient qu'ils étaient des amis, qu'ils devaient le rester et qu'en définitive il n'y avait qu'une chose qui dominait tout Plus jamais de guerre Et c'est ainsi qu'ils s'efforcèrent de liquider la guerre et de rendre impossible son retour. Il est inconvenant de la part de l'Œuvre et de Heinrich Mann de proposer à des Français de tels jugements.
Le JOURNAL D'ALSACE ET DE LORRAINE, qui a son mot à dire devant la preuve, observe
Une manifestation hongroise pour la révision des traités BUDAPEST, 22 mai. La Ligue agraire pour la révision des traités de paix avait organisé, aujourd'hui, dans tout le pays, de grandes manifestations.
A Budapest, 30.000 personnes ont assisté à un meeting durant lequel le comte Bethlen, président d'honneur de la Ligue pour la révision des traités, a prononcé un discours au cours duquel il a dit notamment
« Le traité de Trianon n'est pas l'aboutissement de la défaite de la Hongrie c'est le résultat de l'activité d'un homme politique qui s'est déclaré ouvertement un ami des alliés.
« La paix de Trianon doit être modifiée aussitôt que possible afin que trois millions et demi de Hongrois ne supportent plus le joug de l'étranger ».
Le comte Bethlen a, ensuite, déclaré que le plan Tardieu était un projet illusoire, conçu pour faire oublier au peuple hongrois les dommages qui lui ont été causés par les traités de paix.
« Nous ne pourrons accepter ce plan, poursuit l'ancien président du Conseil, que s'il présente pour nous de réels avantages et s'il rend possible, notamment, une révision des traités ».
A l'issue de ce meeting, une résolution a été votée, demandant la révision immédiate du traité de Trianon.
Le comte Bethlen a été reconduit à sa voiture au milieu des acclamations.
Le Canada et la Conférence impériale britannique
QUÉBEC, 22 mai. Lord Irwin, qui vient de passer un mois au Canada et s'est embarqué po-ur l'Angleterre, à bord de la Duchesse-of-York, a déclaré avant son départ qu'il avait pu se rendre compte que le Canada est très déterminé à assurer le succès de la prochaine conférence économique impériale.
UN ECHANGE DE TELEGRAMMES ENTRE MM. BRUNING ET DOLLFUSS
Vienne, 22 mai. A l'occasion de la formation du nouveau cabinet autrichien, MM. "Doiïfuss et Bruning ont échangé des télégrammes. Le chancelier autrichien a affirmé que son gouvernement aurait particulièrement à cœur de poursuivre et de renforcer les étroites et fraternelles relations unissant l'Autriche et le Reich. Le chancelier du Reich a répondu en déclarant que le gouvernement allemand ne manquera pas de suivre avec le plus vif intérêt l'activité de M. Dollfuss, à qui il souhaite de rendre meilleures les destinées de l'Autriche à laquelle l'Allemagne se sent particulièrement liée.
LE GENERAL SHIRAKAWA
EST DANS UN ETAT GRAVE
Changhai, 22 mai. L'état de M. Yoshinori Shirakawa, commandant en chef du corps expédition;naire japonais à Changhaï, qui avait été blessé gravement par des éclats de bombe lors de l'attentat du 29 avril, va toujours en s'aggravant. En dépit d'un nouvelle transfusion de sang opérée aujourd'hui, on désespère, dit-on, de son rétablissement.
EINSTEIN ET LE DESARMEMENT Londres, 22 mai. Parlant du désarmement, le professeur Einstein a déclaré dans une interview « Je ne suis pas convaincu que la génération actuelle, ou bien la suivante, puisse amener à bien la question du désarmement. A Genève, eette question a été attaquée du mauvais bout. La S. D. N. me fait penser à ce m?ire américain qui voulait diminuer le nombre des crimes commis dans sa ville, mais commença par s'inquiéter de -)a longueur de lame du canif que chaque citoyen serait autorisé à porter pour sa défense. »
NOUVELLES DE PARTOUT De Varsovie. Les journaux polonais assurent que le gouvernement des Soviets n'embarquera plus de blé dans les ports de la Mer Noire parce qu'en général il n'y a plus de blé pour l'exportation en U. R. S. S.
De Sarny. Plusieurs Russes ont passe la frontière polonaise aux environs de Sarnv. Parmi les fuyards se trouvaient deux soldats de l'armée rouge avec tout leur équipement militaire.
De Berlin. Les élections à la nouvelle Diète de Hesse ont été fixées au 19 juin. Celles de la 1 Diète de Mecklembourg-Schwerin au 6 juin.
Le cynisme de Stresemann n'a d'égal que l'arrogance avec quoi, à Francfort-sur-le-Mein, le comte W estarp déclarait (mars 1927) que la question d'Alsace-Lorraine n'était pas réglée par les accords de Locarno. Cette thèse était reprise, dernièrement encore, à brfurt, par le président des Alsaciens-Lorrains du Reich. Maintenant, on tient le témoignage écrit, l'aveu formel Oc Stt'esemann"' Sn personne '« Si on ne fait pas la guerre à cause de l'Alsace, c'est que nous ne sommes pas à même de la faire avec l'espoir de gagner la par' tic. » Voilà le sens de l'aveu, dépouillé de tout arti-
fice.
En décembre 1925, deux députés alsaciens, MM. Frey et Oberkirch, déclaraient tout net à M. Briand, en séance de la commission des affaires étrangères, qu'il avait été roulé à Locarno par Stresemann. C'était la vérité, pure' et simple. Et dire que, ce jour-là, M. Briand s'était fâché tout rouge et avait crié à l'ingratitude des Alsaciens.
Ingrats ? Le ton de Briand était, en somme, modéré en 1925 il s'est élevé ces dernières années nous qui tenions alors sa politique pour ce qu'elle est aujourd'hui aux yeux de tous les Français avertis, nous étions des « bellicistes », et la calomnie infâme nos plumes étaient taillées dans l'acier dont on fait les canons.
Contre le communisme
Dans un article de la TRIBUNE DE LAUSANNE, M. Henri Jaccard fait un piquant compte rendu d'une de ces conférences où s'exerce, « douce et persuasive », la propagande soviétique. L'impression de notre confrère est légtimement amère Ses conclusions (du conférencier) ont été saluées par les applaudissements enthousiastes de la foule des honnêtes gens qui l'écoutaient. C'est là le signe le plus évident de l'efficacité de ce camouflage hypocrite. Hélas nous le croyons.
Mais voici qui vise Figaro
Nous avons deux mouvements qui en appellent à l'opinion contre le bolchevisme. L'un répand dans la presse des articles sensationnels, que je crois vrais bien que fragmentaires. L'autre est celui que mène avec une belle opiniâtreté M. François Coty. Je songe à reprocher à l'un et à l'autre d'endormir les consciences en les conviant trop longtemps à un spectacle malsain. L'opinion demande à agir. Et comme rien ne se fait, il se crée une accoutumance aux faits les plus horribles, aux dangers les plus évidents.
Le reproche de M. Henri Jaccard est d'une vive injustice. Il se trompe d'adresse la campagne de M. Coty contre le communisme n'a pas été faite de considérations vagues ni d'un exposé en lumen!o quiconque l'a suivie a reconnu au contraire que, en elle, tout était disposé immédiatement et comme instinctivement pour l'acte, qu'elle portait un don, une volonté d'action totale, souveraine. D'ailleurs, si les actes positifs sont du ressort du
AU PAYS DES RENTIERS Sous ce titre, la Revue de Paris publie un article où le docteur A. Javal expose, comme peut le faire un médecin pour un état pathologique, un cas de démagogie, en rétrécissant à l'étiage de la commune rurale ce qui se passe dans la France entière. Cette méthode fait apparaître plus clairement le mal dont nous souffrons, car l'auteur étant aussi agriculteur, et vivant dans l'intimité des paysans, connait tous les éléments de cette cellule sociale. Elle se compose de 42 étrangers et de 507 Français, dont 248 travaillent, les autres (femmes, enfants, vieillards ou rentiers) étant dénommés « sans profession ». Sans comprendre dans cette étude les bénéficiaires des assurances sociales censés ne recevoir que l'argent émanant de leurs propres versements et de ceux de leurs patrons, les deniers de l'Etat ne figurant qu'à titre d'appoint, on' compte 107 citoyens qui, pour des raisons différentes, émargent au budget de l'Etat, du département et de la commune.
Assurément, dans ce décompte faut-il encore élablir une distinction entre ce que l'auteur appelle des récompenses nationales résultant de la guerre et l'assistance à laquelle toute nation civilisée se doit à elle-même de faire face. Mais qu'il s'agisse de l'une ou de l'autre de ces catégories, examinées par rapport à chaque individu, on constate que la récompense des mérites et l'apaisement des souffrances tiennent moins de place que la recherche d'une clientèle électorale. Le résultat financier de cet état de choses se traduit par cette balance des comptes en l'année 1931, les contributions de l'Etat, du département et dp la commune, c'est-àdire les recettes, ressortent à 70.734 francs, alors que les dépenses afférentes aux chapitres de récompenses nationales et d'assistance s'élèvent à 97.000 francs. Par contre, tandis que les bénéficiaires de ces largesses se comptent au nombre de 10/ unités, sur 549 habitants, on ne découvre que quatre contribuables assujettis à l'impôt sur le revenu. « Cette interprétation de la loi, écrit le docteur Javal, n'a rien de particulier il la région que nous étudions elle est générale pour toutes les communes rurales de France et même les non rurales des départements au sud de la Loire. L'administration ne l'ignore pas et ne fait rien pour réagir dans une intention qui a nom « apaisement ».
Entrons maintenant dans le détail de cet expose. Sur dix-sept allocataires combattants, onze vivent dans une situation aisée ou très aisée, et quatre sont de condition modeste, mais aucun d'entre eux n'a subi de préjudice du fait de la guerre, à laquelle certains n'ont participé que pour une courte durée. Trente-cinq bénéficiaires de l'ancienne loi des retraites .ouvrières et paysannes, ayant versé une ou deux fois la somme de cinq francs, reçoivent une rente viagère de cinq cents francs. L'encouragement national et l'assistance aux familles nombreuses étant légalement incompatibles, la commune n'intervient plus pour cette dernière catégorie qui entre dans la première et dont la charge revient à l'Etat. Mais il convient de remarquer que les dépenses relevant de ce chapitre sont devenues beaucoup plus importantes, parce que les conseils municipaux mieux éclairés sur chaque famille, réservaient jadis leurs versements aux seules nécessiteuses, tandis que l'automatisme législatif dépense sans distinction l'argent des contribuables. Voilà comment, sur sept encouragés nationaux, quatre sont des fermiers, des propriétaires ou des commerçants très aisés. Enfin, la loi sur les assurances sociales, qui devait pourvoir aux défaillances de la vieillesse et de la maladie, fait aujourd'hui double emploi avec les précédentes, dont aucune n'a été abrogée.
Il résulte de cet examen cependant bienveillant, oit chaque situation particulière est mise en évidence, que la dépense de 97.000 francs pourrait être ramenée à 50.000, sans que personne n'eût à en souffrir. Mais mieux vaut laisser parler le docteur Javal. qui dans une comparaison de l'organisme social avec l'organisme humain, conclut « Que dans ces conditions la mort de l'organisme doive s'ensuivre ne fait de doute pour personne la seule question qui se pose est le temps que peut durer la survie. »
Raymond de Passillé.
Journal parlé par T. S. F. w
des agriculteurs de France
Emissions de la Tour Eiffel (1.444 m.J et de l'Ecole supérieure des P. T. T. (ggb m.), tous les jours (sauf le dimanche), de 13 h. 20 à 13 h. 35. Lundi 23 mai. Les dégâts du carpocapre. L'assurance du bétail contre les maladies contagieuses.
Mardi 24. Pour réussir le maïs-fourrage. La truffe.
Mercredi 25. Le pompage de l'eau dans la culture maraîchère. Relations entre la loi sur les accidents du travail et les assurances sociales. Jeudi 26. L'assurance des petits patrons contre les accidents du travail agricole.
Vendredi 27. Le laurier-rose.- (Rustica). Samedi 28. Les canes grandes pondeuses. Les échassiers.
Lundi 30. Les principaux ennemis du poirier. La juridiction des commissions cantonales en assurances sociales.
gouvernement, nous avons la fierté de penser que Figaro a brisé aussi de nombreuses initiatives, en septembre dernier par exemple, quand il était question d'étendre, à nos frais, les relations commerciales avec Moscou. Le système même qui est soumis, ces jours-ci, au Cdnseil fédéral suisse. Des [ industriels réclament de la Confédération une assurance-crédit devant couvrir les risques inhérents aux exportations en Russie soviétique, une garantie atteignant quarante pour cent des commandes 1 Nous voyons avec plaisir que nos confrères de la Suisse alémanique réagissent avec vigueur. LA REVUE, l'organe du parti radical-démocratique vaudois, écrit
Nous ne pensons pas qu'il soit utile d'égrener une fois encore l'épouvantable chapelet d'horreurs que les Soviets ont constitué grain par grain. Nous ne voulons pas non plus insister sur lc fait qu'un encouragement fédéral direct à l'exportation en Russie aurait entre autres pour résultat de justifier lentement, mais sûrement, la propagande menée chez nous en faveur de la doctrine révolutionnaire. Le communisme reste une monstruosité à laquelle il ne convient d'accoutumer personne et par aucun moyen. Il y a un intérêt majeur, placé très haut au-dessus de tous les autres (et ces « autres on les connait au reste fort mal) à ce que l'Europe reste officiellement à l'écart des Soviets. Seule, en effet, cette idée de haute responsabilité, dussent certains intérêts particuliers en souffrir provisoirement, peut assurer le salut des nations occidentales.
Le journal suisse poursuit
Quant à la méthode préconisée par les industries d'exportation, celle de la garantie fédérale, partielle ou totale, aux créances nées des échanges russo-suisses, elle nous paraît presque choquante. Ainsi que la Thurganer Zeitung le faisait justement remarquer samedi, il n'est pas admissible que les grandes banques commerciales, qui ne songent ni à la Confédération ni au peuple lorsqu'elles ont à recouvrer de bonnes et saines et grasses créances, tentent aujourd'hui de faire endosser à la communauté des obligations financières qu'elles savent mauvaises puisqu'elles ne veulent pas les prendre à leur compte.
Nous avons connu ces prétentions, l'an dernier.. Le JOURNAL DE GENEVE
Contribuer à consolider, par une assurance-crédit. un régime qui cherche à semer t'ivraie révolutionnaire dans le monde entier serait la pire des duperies politi-
qnes.
Duperie économique et duperie politique il faut écarter l'une et l'autre, et à ces fins il convient, pour le Conseil fédéral, de répondre catégoriquement non à la demande formulée par Ics industriels.
Souhaitons pour la Suisse elle-même, qui a su gagner par sa sagesse politique un appréciable prestige, que nos confrères soient écoutés à Berne. Maurice Noël.
LA CRISE DU SPECTACLE
Les leçons d'un congrès
et la main d'oeuvre étrangère La Fédération confédérée des travailleurs du spectacle vient de tenir à Paris son congrès na-
tional.
Il y avait, représentés à ces assises, des choristes, des artistes de café-concert, des machinistes, des musiciens. On devait y parler d'un tas de choses intéressant toute l'industrie du spectacle en général et ces diverses catégories en particulier. On ne s'y entretint guère que des répercussions du récent conflit déclenché par les directeurs de salles de spectacle au sujet des taxes. Lorsqu'on n'en parlait pas directement, les problèmes en cause ramenaient par un chemin détourné au même point de départ. Au cours des pourparlers qui eurent lieu pendant la crise, il avait été question des contrats de travail des musiciens. Or, il advint que dans certaines villes les orchestres acceptèrent des' conditions inférieures à celles prévues, imposées. Ils furent immédiatement considérés comme traîtres à la cause syndicaliste et, comme tels, radiés par leur groupement.
En dépit de cet « acte d'indiscipline », constaté et sévèrement réprimé, le congrès a dû se montrer plus conciliant. C'est qu'il a été obligé, en effet, de convenir que la situation des musiciens est si pénible que quelques-uns d'entre eux ont pu, avant toute autre considération, songer à une préoccupation, celle de ne pas mourir de faim. Aussi les différents « cas d'indiscipline » seront-ils de nouveau examinés séparément. Les débats qui s'engagèrent à ce sujet ont apporté des précisions effarantes sur la situation faite aux musiciens. Non seulement la musique mécanique leur porta tm coup très dur, mais la main-d'œuvre étrangère leur fait une concurrence inouïe. La plupart des cafés et restaurants qui ont conservé un orchestre ne veulent plus entendre parler des Français, il leur faut la blouse rouge, jaune, verte ou violette des Russes, les costumes bariolés des Napolitains, des Vénitiens, voire des Argentins. Et c'est au point que, pour pouvoir travailler, quelques artistes français, de véritables artistes, sortis premiers de nos conservatoires, doivent se déguiser. Non seulement il leur faut abandonner le violon pour la balalaïka, le violoncelle pour la guitare hawaïenne, mais ils doivent troquer le classique smoking pour les blouses brodées. Ne leur faudrat-il pas un jour se peindre en nègre pour avoir le droit de gagner leur vie ? '?
Ces faits sont graves, jjs, éloignent de l'art musical la jeunesse d'aujourd'hui. Ils tendent,,à faire disparaître une catégorie de Français dont nous avions quelque raison d'être fiers.
Cette fois, lorsque les syndicats réclament, nous ne pouvons être qu'avec eux. Lorsqu'ils demandent la limitation maxima à 10 0/0 de la main-d'œuvre étrangère dans les orchestres employés en France, nous ne pouvons faire que les aider à obte.nir gain de cause.
LA SAISON >E MONTE-CARLO. Ce que sera la saison d'été. « Le spectacle sera sur la mer » et cette si belle phrase rappelle certaine parole historique sur l'avenir d'un pays qui, lui aussi, devait être sur les flots, nulle ne pouvait mieux exprimer ce que sera la saison d'été 1932 de Monte-Carlo.
Jean Le Seyeux, à qui incombe la préparation des fêtes merveilleuses qui tout au long des semaines se dérouleront dans le cadre du nouveau Monte-Carlo d'été, a bien voulu nous fournir quelques précisions.
« Il y a déjà eu, nous dit-il, des théâtres d'eau sur des lacs ou sur des piscines, mais c'est la première fois que l'on réalise un théâtre sur la mer. Sur cette île je vais faire dresser un décor lumineux qui sera le même pour toute la saison, mais qui, grâce à son mécanisme ultramoderne, permettra toutes les transformations et nous transportera dans tous les sites de l'univers. La, Société des Bains de Mer a racheté toutes les fontaines, luminsuses de l'Exposition coloniale le pont d'eau, le' grand signal, les fontaines de Bagdad, etc. C'était déjà merveilleux sur le lac Daumesnil, jugez de l'effet que cela produira sur la mer.
» La saison commencera le 1" juillet pour se poursuivre jusqu'au 15 septembre. Le spectacle du Théâtre de la Mer changera tous les sept jours. Voici d'ailleurs la liste de ces différents spectacles
» L'on commencera le 1" juillet par Les Nuits romantiques après viendront Les Nuits du Roi Soleil, Les Nuits marocaines, Les Nuits marsiennes, Les Nuits babyloniennes, Les Nuits olympiques, Les Nuits cambodgiennes, Les Nuits mexicaines, Les Nuits féodales, etc. » Associées à l'action de ces spectacles, paraîtront les plus grandes attractions du monde, tandis que des feux d'artifice combinés avec l'action permettront des illuminations de la mer avec des effets inconnus jusqu'à ce jour.
» Leo Stats, de l'Opéra, a été chargé de la partie cnorégraphique, et ses ballets, qui comprendront les meilleurs danseurs et les plus ravissantes danseuses, présenteront cette particularité, ne grouper que d'excellents nageurs et plongeurs.
» Chaque ballet présentera une surprise et un truc nouveau quant à la musique elle sera fournie par l'orchestre de l'Opéra de Monte-Carlo, sous la direction du maestro Bonifanti.
» Voilà tout ce que je peux vous dire sur le Théâtre de la Mer, qui sera certainement la plus grande attraction de la saison d'été 1932. »
Du TOUQUET. M. Harry Wardon, champion de golf renommé, vient d'arriver au Touquet. Il est descendu à l'Hôtel des Anglais. M. Harry Wardon participera aux épreuves quotidiennes sur le parcours de golf si réputé du Touquet. Son séjour se prolongera quelques semaines.
Feuilleton de FIGARO du 23 mai 1932
CIMARRON
ROMAN
CHAPITRE VI
(Suite)
Oh Yancey, Yancey j'ai peur. Elle s'accrocha plus fortement à son bras. Il lui sembla que les hommes du bar, avec leurs figures ricanantes, ressemblaient à des loups hargneux et grognons. Il n'y a rien à craindre, chérie. Ils me connaissent, ils savent que je ne suis pas un Pegler qu'ils. peuvent effrayer. La vérité, c'est qu'ils n'aiment pas mon chapeau blanc. Hier, au bar du Soleil couchant, ils m'ont défié de le porter ce matin. Ils veulent me tâter. Ils n'auront jamais le cran de.
La phrase ne fut jamais terminée. Sabra entendit un claquement sec, quelque chose siffla près de son oreille, et le sombrero blanc de Yancey roula dans la poussière..
Elle ouvrit la bouche pour hurler, mais les cris s'arrêtèrent dans sa gorge et elle n'émit qu'un grognement.
Ne bouge pas, ordonna Yancey à voix basse. Pétrifiée, elle ne put faire un mouvement. Ses jambes fondirent sous elle piquées par des millions d'aiguilles. Yancey se dirigea nonchalamment vers son chapeau, se baissa, le dos en bas, ramassa négligemment le sombrero blanc, l'examina et mit la main à la poche. Ce mouvement provoqua une cer-
LA CRISE ECONOMIQUE
ET FINANCIERE AUX ETATS-UNIS
New- York, 22 mai. Les gouverneurs des douze banques de réserves fédérales ont conféré avec le président Hoover au sujet du plan du consortium pour la reconstruction financière et pour l'émission d'un milliard et demi de dollars de nouvelles obligations, dans le but de favoriser la reprise commerciale et de donner du travail aux chômeurs. Un nouveau comité Young
La formation d'un comité de banquiers et d'industriels ayant à sa tête M. Young a produit une impression optimiste en Amérique.
Ce comité comprend MM. Charles Mitchele, Sloan, Walter Gifford, William Potter, Albert Wiggin, Carlisle et Mortimer Brucker, respectivement président de la National City Bank, de la General Motors, de la Standard Oil de New-Jersey, de l'American Telephone and Telegraph, de la Guaranty Trust, de la Chase National Bank, de la Consolidated Gas et de là New-York Trust C°. Toutefois, la Morning Post constate que les valeurs n'ont pas enregistré de hausse rapide et soutenue à la suite de la nouvelle annoncant la formation de ce comité.
Le Bulletin quotidien du mouvement de l'or de la Banque Fédérale de Réserve de New-York signale les importations suivantes
986.000 dollars en provenance du Canada; 20.000 dollars en provenance du Mexique et exportation de 37.829.000 dollars en Europe, notamment 21.075.000 dollars en Hollande, 4.085.000 dollars en Belgique, 38.000 dollars en Suisse.
Le Bulletin signale, en outre, une diminution des réserves pour comptes étrangers de 17.021.000 dollars.
Nouvelles diverses
Où l'épuration s'affirme indispensable Comme il regagnait son domicile, près de la porte Maillot, hier matin, vers deux heures, M. André Lafferre entendit des gémissements près de l'allée du Gymnase, sur la zone annexée du dix-huitième arrondissement. Un homme était étendu sur le sol et blessé d'une balle de revolver. La police-secours fut alertée et le blessé transporté à Lariboisière. C'est un nommé François Porèze, 37 ans, chauffeur en chômage.
Une enquête ouverte par le commissaire de police des Grandes-Carrières a permis d'établir qu'une véritable fusillade avait eu lieu vers minuit près du lieu, où fut trouvé le blessé. Un individu, soupçonné d'y, avoir pris part, un nommé Buatrori, 34 ans, allée du Gymnase, a été gardé à la disposition de la justice. Trois autres individus connus sous les sobriquets de Jean l'Italien, père Joseph et Fernando, qui sont des repris de justice dangereux, sont activement recherchés.
Un camion défonce un parapet
du Pont-Neuf
Sur le Pont-Neuf, un taxi, conduit par le chauffeur Pastchenko, demeurant 1, avenue de Villiers, est entré en collision avec un camion de la Compagnie des chemins de fer de* l'Etat. Par suite du choc, le camion est monté sur le trottoir et a heurté le parapet du pont qu'il a descellé sur une longueur de cinq metres. Des mesures de précaution ont été prises pour éviter des accidents. Agression nocturne
Rue Saint-Denis, en face du numéro 279, Guy Carbonnières, demeurant 22, rue de Romainville, aux Lilas a été blessé hier matin, vers 2 heures, d'une balle au ventre tirée par un inconnu qui a pris la fuite en même temps que des camarades qui l'accompagnaient.
Deux gardiens se mirent à la poursuite des agresseurs qui tirèrent en leur direction, mais sans les atteindre, une balle de revolver. L'un des malfaitteurs, Paul Lacombe, demeurant 170, FaubourgSaint-Martin, a. été appréhendé. Guy Carbonnières a été transporté à l'Hôtel-Dieu son état est grave. Un kiosque à journaux s'écroule
sur les boulevards
Hier- matin, vers 11 heures, alors que les boulevards étaient encore à peu près déserts, un kiosque à journaux, placé à l'angle du carrefour Drouot et de la rue de Richelieu, vacilla sur ses fondations. Les pompiers durent intervenir et jeter bas le léger édifice qui menaçait ruine.
Un artiste de l'Opéra blessé
Deux voitures, dont l'une était conduite par M. Trantoul, ténor de l'Opéra, et l'autre par M. Georges Roussel, demeurant à Paris, sont entrées en collision, avenue Foch, à Evreux. M. Trantoul a été blessé ainsi que sa fille qui l'accompagnait. Ils ont tous deux été transportés dans une clinique. Les deux occupants de l'autre voiture, également blessés, ont pu regagner Paris, après avoir reçu des soins à l'hôpital.
Cinq personnes blessées dans une collision A 20 heures, à la Porte d'Italie, un taxi conduit par M. J. Tourneur, âgé de 33 ans, dans lequel se trouvaient quatre personnes est entré en collision avec une voiture conduite par M. R. Picard, agent de cycles à Sully-sur-Loire.
Le chauffeur et les occupants du taxi ont été blessés et transportés à l'hôpital de la Pitié. Ce sont Mlle Louise et M. Georges Carcaud, MM. René et Julien Lory, demeurant tous quatre 34, rue de Bagnolet.
M. Picard a été gardé à la disposition du commissaire de police.
Les disparitions d'enfants en Amérique MONTEVIDEO, 22 mai. A Porto-Alegre, capitale de l'Etat de Rio Grande do Sul, en quatre mois, trente-six enfants, tous âgés de moins de 12 ans, ont disparu du domicile de leurs parents. La police met tout en œuvre pour éclaircir ce troublant mystère.
Découverte macabre '"̃'
On vient de découvrir, dans un bois de la commune d'Yerres (Seine-et-Oise), le cadavre d'une femme entièrement carbonisé.
Les vêtements de la malheureuse étaient suspet-
taine pagaïe à l'entrée de la cantine. Des chaises dégringolèrent dans un bruit de talons une porte claqua.
Le patron, qui se prélassait sur le seuil, un tablier blanc sur la bedaine et un plateau à la main, disparut comme par enchantement. Le groupe ne se composait plus que de trois hommes. L'un était insolemment appuyé contre le dormant de la porte, l'autre se tenait prudemment derrière lui et le troisième se faufilait vers le vantail fermé. Rien n'indiquait quel était le tireur qui avait décoiffé Yancey.
Ce dernier, à demi tourné vers eux, avait pris dans sa poche un élégant mouchoir, en avait secoué les plis avec indolence et était en train d'essuyer la poussière de son chapeau. Ceci fait, il le considéra avec attention et, sauf que les deux petits trous ronds en perforaient le sommet, ne sembla pas le trouver trop abîmé par l'aventure.
Il le replaça tranquillement sur sa tête, jeta l'élégant mouchoir dans la rue et du même geste, ou peut-être d'un autre, si rapide que Sabra ne le vit pas, il porta la main à sa hanche. Un coup de feu retentit. L'homme qui se faufilait vers la porte mit la main à son oreille et la retira rouge de sang. Yancey s'avança tranquillement, sa belle tête baissée, menaçante. Ses yeux gris, sous les bords du vaste sombrero blanc, étaient comme Sabra ne les avait jamais vus terribles, froids, sans merci. Ils la firent penser aux yeux du crotale qu'il avait fouetté à mort pendant le voyage à travers la prairie.
Un morceau en triangle, Lon ? C'est comme ça que les Cravat marquaient leurs troupeaux. Tu ne comprends plus la plaisanterie, Yancey gémit l'un des trois compères en surveillant le pistolet de Yancey.
Au diable la plaisanterie, grogna celui qui avait été écorné en se tenant l'oreille.
Dieu te protège, Cravat.
Il n'y a pas manqué jusqu'ici, riposta pieusement Yancey.
Si madame n'était pas avec toi. commença l'homme que Yancey avait appelé Lon.
(16)
La voile à FEcole Navale
La goëlette la Belle-Poule, construite à Fécamp pour le compte de là marine militaire, est arrivée à Brest où elle est affectée à l'Ecole navale. Elle y ranimera le souvenir d'un glorieux fait d'armes où, le 18 juin 1788, se distingua la frégate de même nom, commandée par La Clocheterie.
C'est un bâtiment de 200 tonnes environ, construit en bois de chêne, mâté et voilé comme les bateaux de la pêche d'Islande, qu'a immortalisés Loti, mais muni d'un moteur à pétrole auxiliaire qui lui épargnera les longs retards du calme ou du vent debout. Il peut recevoir trente élèves-officiers, une quinzaine de marins et trois officiers, y compris le lieutenant de vaisseau commandant. Leurs logements sont d'ailleurs exigus, car on ne prévoit pas de longs séjours à son bord il ne servira qu'à des croisières de courte durée, aux alentours de Brest. L'Ecole navale conservera pour la tournée d'un mois qu'elle fait en été et pour les voyages sur les côtes de France, les càiionnières qui lui sont déjà affectées elles sont du reste nécessaires non seulement à l'instruction des élèves-ingénieurs-mécaniciens, mais à celle des futurs officiels de marine qui ne sauraient être mis trop tôt en contact avec des navires relativement rapides, tels que ceux sur lesquels ils embarqueront dès leur sortie de l'Ecole. Ces nouveaux instruments d'éducation car la Belle-Poule sera suivie bientôt d'une seconde goëlrtte pareille, l'Etoile viennent donc s'ajouter à ceux qui existent déjà. C'est le retour à des méthodes qui, jadis, étaient regardées comme les meilleures, et même comme les seules admissibles, et qu'on avait cru devoir abandonner, soit par crainte du surmenage à cause de la multiplication des matières à enseigner, soit parce qu'on ne croyait plus guère à l'utilité de faire manœuvrer à la voile des jeunes gens dont toute la carrière s'écoulera sur des bâtiments dépourvus de mâture.
Or, une réaction très nette s'est dessinée depuis plusieurs années. Le voilier, dépendant directement des éléments, met souvent ceux qui le dirigent dans des situations d'où ils ne peuvent se tirer sans l'habileté manœuvrière, le coup d'oeil, la faculté de prompte décision dont l'ensemble forme ce qu'on appelle le «sens marin». Et ce sens marin peut, dans certaines circonstances, devenir indispensable à bord des plus grands navires.
Notre marine d'ailleurs sera loin d'être la seule à appliquer cette discipline. L'Académie navale italienne a pour annexes deux véritables vaisseaux voiles de 3.000 et 4.000 tonnes, qui font chaque année une grande tournée avec une centaine d'élèves à leur bord le Portugal, la Grèce, la Suède, le Danemark entraînent leurs futurs officiers sur des voiliers de 1.300 à 2.000 tonnes la République argentine a pour le même objet une frégate à vapeur, et la marine allemande un petit trois-mâts à moteur. L'Amirauté britannique elle-même va suivre le mouvement elle vient de demander les noms des officiers qui, possédant une compétence spéciale en navigation à voiles, pourraient servir d'instructeurs. Ainsi la mécanisation à outrance nous ramène, par un détour imprévu, à l'étude d'un art que l'on croyait mort.
dus aux branches d'un merisier et, près d'elle, se trouvait un sac à main contenant une somme de 47 francs et divers objets de toilette.
Le cadavre est celui de Mme Tiercelin, demeurant à Yerres la gendarmerie a interrogé le mari de cette dernière, garagiste, qui, au moment du drame, était absent, et n'a pu fournir aux enquêteurs les moyens d'élucider l'affaire crime ou suicide ? La thèse du suicide apparaît insoutenable. LES TROUBLES DE BOMBAY
BOMBAY, 22 maiÇ, Le gouvernement de Bombay a publié un communiqué faisant un long exposé de l'origine des troublés communaux récents. Le document indiqua notamment qii'au début de' ces incidents d'importantes forces de police étaient concentrées dans les faubourgs afin d'empêcher une attaque des congressistes sur les salines de Wadala. <"
Il établit le bilan des'troubles qui a atteint, à la fin de la journée de jeudi, le chiffre de 138 tués, dont 89 Hindous et 49 musulmans, et de 1.601 blessés, dont 797 Hindous et 783 musulmans, et une vingtaine de personnes n'appartenant pas à ces confessions.
Le communiqué ajoute qu'en présence des difficultés auxquelles les autorités ont eu à faire face, l'intervention de l'armée a été très précieuse. D'après un communiqué gouvernemental tendant à rassurer l'esprit public, la ville reprendrait bientôt le cours de sa vie normale. Le communiqué déclare que, pendant les troubles, 153 personnes ont été tuées et 1.654 blessées. Le nombre des victimes hindoues est à peu près deux fois plus important que celui des victimes musulmanes.
LA REVUE DES ARTS ET METIERS Une revue, qui réconciliera avec ce genre de spectacle nombre de fervents, c'est celle qui sera donnée le samedi 28 mai, à 14 heures, au théâtre des Champs-Elysées, 13, avenue Montaigne, par le Comité des fêtes de l'Ecole nationale d'arts et métiers de Paris.
Cette matinée promet d'être une des plus belles manifestations artistiques et mondaines de la saison. Si le public est appelé, en participant à cette fête, à soutenir l'admirable œuvre de bienfaisance qu'est la caisse de solidarité des élèves, il en sera en même temps récompensé de sa générosité par le programme de choix qui lui sera offert, La location est d'ores et déjà ouverte (places de 10 à 25 francs), par correspondance à M. Proner, trésorier du comité des fêtes, 151, boulevard de l'Hôpital, Paris (13e), au groupe régional parisien de la Société des anciens élèves des Ecoles nationales d'arts et métiers, 9 bis, avenue d'Iéna, et au théâtre des Champs-Elysées.
Cette brutale facétie eût peut-être mal fini, mais brusquement Sabra se mêla aux événements. Sa Iraveur avait disparu. Elle n'avait plus devant elle des hommes redoutables et méchants qu'il fallait craindre, mais de simples petits voyous qu'il fallait remettre à leur place. Elle avança vers eux dans la majesté de ses plumes et de sa robe de soie, les yeux étincelants, les menaçant de son doigt ganté comme de mauvais garnements. Des pieds a la tête elle était la digne descendante des Marcy de France et la fille de Félicie Vénable.
Je vous défends de m'appeler madame. Vous n'êtes qu'une bande de misérables chenapans, des propres à rien, voilà ce que vous êtes Vous tirez sur les gens dans la rue maintenant ? Laissez mon mari tranquille n'est-ce pas ? J'ai bien envie de. Pendant une seconde il sembla qu'elle s'apprêtait à gifler la joue barbue et tannée de la canaille connue sous le nom de Lon Yountis. Elle leva la main. Lon Yountis baissa la tête exactement comme un gamin qui va recevoir une calotte de la maîtresse d'école, puis, avec un cri de terreur, il se précipita dans le bar suivi des deux autres. Sabra parut vouloir les poursuivre. Mais elle se ravisa «t descendit triomphalement les marches pour retrouver un Yancey écrasé et anéanti. Mon Dieu Sabra, qu'as-tu fait ?
Pourquoi ?v,
Mais tu ne comprends donc pas que demain, à cette heure-ci, tout le Sud-Ouest, de Mexico à Arkansas, dira que Yancey Cravat s'est caché derrière les jupons d'une femme 1
Mais ce n'est pas vrai. On ne peut pas dire cela, tu lui as très proprement mouché l'oreille, mon chéri.
Ainsi, les dix-huit heures qu'elle avait passées dans le pays d'Oklahoma avaient déjà donné un tel croc en jambe à son jugement naturel qu'elle ne s'aperçut même pas de l'incongruité de ses paroles.
Ils sont en train de le raconter là-dedans. Bon Dieu une femme n'a pas le droit d'intervenir quand les hommes se disputent.
L'ACTIVITE DES TERRORISTES EN ESPAGNE
A. Thomazi.
MADRID, 22 mai. La police a découvert avanthier soir, dans une maison d'un quartier excentrique de Madrid, plusieurs bombes, plus de 200 kilogrammes de dynamite, des revolvers, des détonateurs de bombes, des chargeurs et des cartouches. Les individus inculpés dans cette affaire ont été arrêtés.
La police poursuit son enquête elle croit que d'autres explosifs se trouvent dans d'autres maisons du même quartier.
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SÉVILLE, 22 mai. On mande de Cazalla de la Sierra que la police, qui poursuit ses recherches dans la province, pour découvrir toute la trame du mouvement révolutionnaire qui devait être déclenché à partir du 19 mai, a trouvé douze bombes et vingt-sept pétards.
Plus de 80 arrestations ont été opérées. On communique d'autre part de Carmora que le nombre des bombes qui a été découvert s'élève, non pas à 38, comme on l'avait dit tout d'abord, mais à 44. Parmi les personnes arrêtées se trouve un conseiller municipal.
̃̃̃ ̃'•
LE FERROL, 22 mai. Deux pétards ont éclaté au cours de la nuit, causant certains dégâts. La police, qui voulait perquisitionner dans un centre syndicaliste, a été reçue à coups de revolver. Les représentants de l'autorité ont fait feu à leur tour. Un individu a été relevé mourant.
Dans la Marine
Académie de Marine
Dans sa dernière séance, l'Académie de Marine, réunie sous la présidence de M. Jean Rey, viceprésident, a décidé l'envoi d'une adresse à Mme Paul Doumer. Puis M. de La Roncière a présenté à l'Académie la suite de ses recherches sur la « Bataille de la Hougue et ses conséquences, fruit de recherches personnelles qui permettent de préciser, en l'absence des documents officiels dont la trace se perd à partir de 1832, les circonstances de cette grande catastrophe de la marine française.
M. Ricard, ancien, ministre, a exposé ensuite l'état actuel de la flotte frigorifique française, et M. Bahon, directeur général de la' Compagnie du Canal de Suez, a 'présenté un recueil de cartes indiquant les ports de ravitaillement en combustibles liquides dans le monde entier.
L'Académie a décidé l'organisation, avec le bienveillant concours du ministère des Travaux publics et de la Marine marchande, d'une direction d'études sur l'Economie maritime. Cet enseignement, auquel l'Ecole pratique des hautes études a bien voulu accepter de s'associer, sera confié à M. Marcel Herubel, membre de l'Académie.
L'assistance financière à l'Autriche LONDRES, 22 mai. L'intention de l'Angleterre de ne plus apporter de secours financier à l'Autriche n'est nullement confirmée. Le Times laisse entendre, en effet, que ce que l'on désire à Londres, c'est, avant tout, que cet appui financier soit précédé d'un contrôle des finances de l'Autriche par la Société des nations, avec le consentement du gouvernement de Vienne.
< Jamais, en vérité, l'Autriche n'a eu plus besoin d'une forte administration, écrit le Times. Le crédit de l'Autriche a été si ébranlé depuis un an qu'il ne sera pas aisé de trouver des prêteurs désireux ou à même d'intervenir avant l'établissement d'un contrôle international sévère des finances autrichiennes. Les autorités autrichiennes ne sont pas favorables à une telle mesure, mais l'expérience des dernières années a montré qu'un tel contrôle est nécessaire aux intérêts de l'Autriche elle-même. Il reste à savoir, au surplus, si une action isolée peut sauver l'Autriche, la crise dont elle souffre étant due pour une bonne part aux conditions mondiales et à la politique commerciale de ses voisins. On peut douter qu'il y ait une solution finale aux problèmes de l'Autriche si ces derniers ne sont pas traités comme partie intégrante d'une reconstruction générale de la structure économique du bassin danubien. »
LE DERAILLEMENT A SARREBOURG DE L'EXPRESS BALE-LUXEMBOURG
Le ministre des travaux publics communique les renseignements suivants qu'il a reçus de Sarrebourg au sujet du déraillement de l'express BâleLuxembourg.
Le 21 mai, à 19 h. 46, l'express Bâle-Luxembourg entrant en gare de Sarrebourg, où il devait s'arrêter, a déraillé. La machine et les fourgons ont été renversés, trois voitures ont déraillé. Le chauffeur a été tué et deux voyageurs légèrement contusionnés.
Les dégâts sont très importants aux voies et au matériel.
La circulation établie temporairement à voie unique entre Riding et Strasbourg est redevenue normale pour les autres voies de la gare à partir de 22 h. 30.
L'enquête se poursuit l'ingénieur Friedel et l'inspecteur du contrôle Chabanel sont sur les lieux. Les socialistes au mur des fédérés Les socialistes ont accompli, hier, leur traditionnelle promenade au mur des Fédérés. Leur cortège, à la vérité assez maigre, en dépit des fanfares de leur presse, après avoir déposé des couronnes et chanté l'Internationale, s'est disloqué sans aucun incident. Quelques coups échangés entre communistes et socialistes.
Tu appelles ça se disputer Mais il a fusillé ton chapeau.
Et puis après Une petite fusillade amicale, rien de plus.
L'énormité de cet exemple de connivence masculine la laissa momentanément muette d'indignation.
Allons, partons 1 continua Yancey avec calme. Si nous devons aller voir la maison de Doc Nisbett, allons-y tout de suite. Il n'y a que deux ou trois habitations libres dans toute la ville, et celle-la est la mieux. Elle est centrale Centrale En regardant autour d'elle, Sabra se demanda ce que ça voulait dire et il m'a dit hier soir qu'il y avait une grande pièce sur le devant, dans laquelle je pourrais installer un double bureau. Derrière, il y a quatre chambres. C'est bien assez.
C'est assez, répondit-elle en pensant aux neuf ou dix chambres d'amis, hautes de plafond et confortables, qu'occupaient dans la maison de Wichita tous les Venable en visite.
Ils reprirent leur promenade et Sabra se demanda si elle avait rêvé la scène du Chien Rouge. Le vétérinaire Doc Nisbett, retors comme ses ancêtres de la Nouvelle-Angleterre, était assis en bras de chemise devant sa demeure si convoitée. Le brillant soleil du Sud-Ouest n'avait pas adouci le vinaigre de son caractère. A l'ouverture du territoire il avait trouvé le moyen de poser ses mains crochues sur cinq parcelles de choix. Il avait fait construire des logements et maintenant, assis devant chacun d'eux, à tour de rôle, il écrémait les nouveaux venus qui cherchaient frénétiquement un gîte. Le vol, le parjure, la fourberie et l'assassinat étaient à l'origine de tous ces biens, mais personne ne s'en préoccupait, et puis il n'était pas le seul. La maison ressemblait aux dessins enfantins de Cim. Le toit avait la forme d'un V renversé. Il y avait une porte devant, une porte sur le côté et un minuscule petit porche. C'était une boite,. un simple abri aussi laid et anguleux que le propriétaire. Les murs étaient des cloisons et le plancher reposait à même sur la terre.
LA PERTE DU « GEORGES-PHILIPPAR | Le rapatriement des passagers se poursuit
Nous avons relaté hier l'émouvant récit de ̃ là catastrophe, consigné dans son rapport par le capitaine Vieq. Les troublantes constatations faites par le commandant du bord réclament une enquête judiciaire, en dehors de l'enquête administrative déjà ouverte par les autorités maritimes et de l'enquête technique qui suivra. Nous voulons croire qu'elle sera faite avec la sévérité nécessaire. Il faut à tout prix connaître les causes du sinistre et s'il y a eu attentat comme tout porte à le croire des sanctions devront être prises.
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La Compagnie des Messageries maritimes fait savoir que les opérations de rapatriement des passagers sauvés du Georges-Philippar se poursuivent dans d'excellentes conditions.
Sont partis
1" Le 19 mai, par Durhamcastle, de l'Union Castle Line
M. et Mme Julien, Mme Rivoal et deux enfants, M. et Mme Vitalis, M. Francisco Mendoza, M. Ponciano Feliciano, M. Santos Ocampo, M. et Mme Rabbione.
2° Par le Général-Voyron, qui a gagné sur son itinéraire et qui est parti d'Aden le 21 à à 19 heures pour Marseille
M. et Mme Habert, Mme Yvette Coderch, Mme Van Pelt, trois enfants et une domestique, Mme et Mlle Valentin, M. et Mme Lefèvre, quatre enfants et une domestique.
Mme Lefèvre et trois enfants n'avaient pas été signalés jusqu'à présent comme sauvés.
Ceci n'augmente vraisemblablement pas le nombre des passagers sauvés et doit jouer par compensation avec des passagers de quatrième classe. Capitaine et Mme Limauge, M. Salomon David Sassoon, M. et Mlle Khaliffa et son domestique (même remarque que pour Mme Lefèvre) premier maître Lebihan, M., Mme et Mlle Fourcade, M. Coupaud, deuxième maître Delaroche, sergent Pioli, sergent Stephani, M. Trignan, coiffeur du Georges-Philippar 34 quartiers-maîtres et marins, 15 caporaux et soldats, 11 Chinois (équipage Asiatic-Petroleum), 15 Chinois passagers, 3 femmes de chambre.
13 agents du service général du Georges-Philippar, 12 membres de l'équipage de la machine, 10 membres de l'équipage du pont. (La liste nominative de tous les Européens embarqués a été demandée à Adèn. Elle seta communiquée aussitôt réception.)-
En outre, le Général-Voyron prendra à Djibouti 141 passagers dont les noms seront communiqués ultérieurement.
2° Par le navire Ubena, de la Compagnie allemande Deutsche Ost Afrika Linie, parti d'Aden au 22 mai M. Klein.
Mlle Halbout, femme de chambre, dont la con-> duite au cours du sinistre a mérité les plus grands éloges tant du commandant du navire anglais Contractor que des passagers, est restée à l'hôpital d'Aden pour soigner les personnes qui sont encore hospitalisées.
Il reste encore à rapatrier 380 personnes. On espère encore retrouver quelques-uns des passagers manquants
Londres, 22 mai. Un télégramme de Djibouti annonce qu'on n'a pas encore abandonné tout espoir de retrouver quelques-uns des passagers du Georges-Philippar qui sont actuellement portés manquants.
En effet, selon des déclarations faites par un certain nombre de survivants récemment débarqués à Djibouti, un canot de sauvetage à bord duquel avaient pris place une quarantaine de personnes, a chaviré dans le golfe d'Aden, à quelques kilomètres seulement de la côte, et étant donné que la mer était calme au moment de la catastrophe, il se pourrait qu'un certain nombre de ces passagers aient pu rejoindre la côte à la nage.
ÉCHECB
Voici le problème n° 145 qui n'a pas paru, comme nous l'avons dit, dans toutes nos éditions du 7 mai.
Nos lecteurs trouveront la solution dans notre numéro rlu 4 juin.
Problème n° 145
Par M. J. JESPERSEN
NOIRS
BLANCS
Mat en deux coups
Ravissant, répondit Sabra à l'interrogation de son mari.
Mais, torturée, elle pensait à la garniture de cheminée de son cousin Dabney, au linge fin richement chiffré, au plat d'argent et aux amours libertins qui le soutenaient, aux précieuses cuillères à café
Ils sortirent et Yancey battit des mains comme pour appeler la fée qui, de sa baguette, avait fait sortir la maison de terre. En discutant le loyer il avait été un jouet entre les mains du cupide Nisbett. Voilà C'est parfait, tout est réglé.
Il prit une attitude
Contemple notre empire et regarde notre maison.
Un instant, grinça Doc Nisbett, pour l'eau ? 7 Dès le début elle avait senti qu'elle ne plaisait pas au vétérinaire. Elle ne savait pas pourquoi, mais c'était naturellement le puritanisme de la Nouvelle-Angleterre qui se révoltait contre ses plumes, son élégance et sa beauté latine.
Pour l'eau ? répéta Doc Nisbett d'un ton nasillard.
L'eau? ̃̃ °
Oui. Combien va-t-il vous en falloir ? Combien de barriques ?
Pour Sabra, l'eau avait toujours été un élément comme l'air et la lumière. On l'avait à portée de la main et voilà tout. Mais depuis leur départ de Wichita, cette question revenait sans cesse sur le tapis, et pendant leur voyage Yancey la considé-. rait comme fondamentale pour les campements. Combien de barriques ? reprit-elle en s'ef£orçant de paraître pratique. Voyons. Laissez-moi réfléchir. Il y a la cuisine, le nettoyage, l'eau de table, les bains. Je baigne Cim le soir, quand je peux. Vous n'imaginez pas combien cet enfant est sale à la fin de la journée. Ses genoux sont dégoûtants. Voyons. Je crois qu'avec dix barriques nous en aurons assez.
Edna Ferber.
(A suivre.)
-duit de l'anglais par Maurice Rémon
LETTRES, THEATRES SCIENCES ET ARTS
LES PREMIERES
MARIE DUBAS AU CASINO DE PARIS C'est une chance, pour ceux qui aiment le musichall, que les deux établissements parisiens spécialisés dans le « grand spectacle » aient adopté des procédés différents. TI y en a ainsi pour tous les goûts. Aux Folies-Bergère, l'abondance de décors fastueux, le déploiement sans cesse renouvelé des formes et des couleurs, une véritable débauche de mise en scène, laissent le spectateur éherlué, dompté, comme entraîné dans un tourbillon, et le talent d'un acteur ou d'une actrice passerait à peu près inaperçu au sein de cette orgie trépidante. Le Casino de Paris est resté fidèle à une autre formule, selon laquelle le spectacle se compose et gravite autour d'un personnage central qui en est la vedette, en porte le poids et assume la responsabilité du succès. Mistinguett, dans ce rôle, semblait irremplaçable. Pourtant, voici Marie Dubas. On ne saurait songer à une comparaison. Celle-là détenait une manière de vertu galvanique; sa seule présence suffisait. Celle-ci gagne les spectateurs c'est ici d'une véritable foule qu'il s'agit à grand, renfort de talent. Elle fournit un travail énorme, remarquablement réparti et nuancé le résultat est le même et, à la fin, elle apparaît une dernière fois, victorieuse, au milieu, au-dessus plutôt, des acclamations.
Au fait, on aurait tort de nier qu'une sorte (te grâce d'état s'attache aussi à la charmante personne de Marie Dubas. Sa réputation, qui va sans cesse grandissant, est née tout soudainement sur de petites scènes où son entrain, sa joie communicative, faisaient merveille. Les moins enclins à goûter avec bonhomie leur plaisir ne trouvaient alors à lui reprocher qu'un abus peut-être de la mimique, une frénésie aussi dans les gestes, alors qu'elle cherchait là, sans doute, son moyen de s'exprimer le plus personnel. On put douter alors de son succès dans des cadres plus vastes, d'autant mieux qu'un de ses premiers essais dans la comédie n'avait guère été bien probant. Or, voici que ses admirateurs les plus fidèles, ceux qui croyaient connaître le mieux ses ressources, la retrouvent au Casino de Paris, toute transfigurée; et renouvelée. Elle a toujours le diable au corps c'est là, quand on la voit, une expression qui vient si naturellement à l'esprit qu'elle a dû se réfugier sous la plume de tous ceux qui ont écrit d'elle. Mais nul ne songerait plus à lui reprocher un excès d'activité.
De précédentes tentatives ont bien démontré combien il était difficile de tenir, sur cette scène,, le rôle d'animatrice, Marie Dubas est mieux encore que cela. Mince silhouette, comme perdue sous un rayon de projecteur, ou bien danseuse échevelée, ou encore chanteuse et diseuse soudainement attendrie, elle semble ne chercher qu'un plaisir personnel dans les mots qu'elle dit, les notes qu'elle chante, les gestes qu'elle fait, et cependant tout cela passe la rampe, déferle comme une vague sur les rangs pressés d'une foule à quoi rien ne semblait destiné, si bien que chacun est pris au charme et entre dans le jeu. C'est là de l'art, et souvent de la plus pure qualité. Il est un instant, notamment, où Marie Dubas chante, ou plutôt fredonne quelques mesures exquises enveloppant une dizaine de rimes de Francis Carco cela est aérien, à peine indiqué, glisse, rôde et s'éteint sur la scène à la manière d'un feu follet et cela seul vaut toute la revue.
Celle-ci, d'ailleurs, est inégale dans l'ensemble. Il importe peu, puisqu'elle comporte dans sa deuxième partie trois épisodes au moins qui laissent une impression de perfection outre le 1 tour de chant de Marie Dubas, qui reste le meilleur instant du spectacle. Ce sont un sketch dramatique intitulé Dans la cage (joué par Marie Dubas et Noguero); une danse extraordinaire de science, de souplesse et d'audace (Horam et ses trois partenaires); enfin les trois « Whirl Winds», dans un numéro de patinage que nous avions pu voir ailleurs, mais qui est ici admirablement présenté et réussi.
Sans doute sommes-nous injuste, quelque peu, en nous bornant à cette brève énumération. Il est bien certain qu'on peut prendre du plaisir à tout le reste et le programme est abondant mais les numéros dont nous avons parlé suffiraient à composer un spectacle impeccable et varié.
M. Paul Colin a inspiré les décors de cette revue, dont les auteurs sont MM. Henri Varna, Léo Lelièvre et Marc-Cab. Tous ces décors ne nous inspireraient pas les mêmes compliments, s'il nous restait assez de place pour en parler en détail, mais celui qui évoque différents mouvements, circulaire, pendulaire, perprétuel, giratoire, vaut bien quelque enthousiasme. Les autres ont de la diversité et témoignent au moins de beaucoup de recherche et d'habileté.
Quant aux artistes qui collaborent au succès de l'ensemble, il faudra bien qu'ils nous excusent, en masse et solidairement ils sont trop. Nous aimons cependant à redire ici le nom de la belle danseuse i Horam, si souple et si audacieuse. Par ailleurs, celui de Marie Dubas, qui brille au fronton de l'établissement et aux meilleures places du programme, suffit à occuper toutes les mémoires. Robert Destez.
NOUVELLES ARTISTIQUES
A la Société des Artistes français
Le jury de sculpture du Salon, réuni sous la présidence d'Alfred Boucher, a décerné les récompenses suivantes
Médailles d'or MM. Renaud (Francis), Rémy (Julien), Masson (Jules-Edmond), Muller (LouisCharles), graveur en médailles, Desvignes (Louis), graveur en médailles.
Médailles d'argent MM. Fonquergne (Marcel), De Rus (Maurice), Duparc (René-André), Sausse (Honoré-Gabriel-Martial), Champy (Clotaire), Coin (Robert), Couvcgnes (Raymond-Emile), Pedretti (Real), Delamarre (Raymond), graveur en médailles. Médailles de bronze MM. Lacroix (Georges-Armand), Hamard (Georges), Gomignani (UlysseJean), Rey (Henry), Mme Sevin (Lucile), M. Petit (Henri-Marius) Mlle Kane (F. Brewoort), M. Kahn (Georges), Mme Delcour-Guinard (Marcelle), MM. Guérand (Georges-Louis), Morenon (Ernest), Galtier (André-Léon-Alphonse), graveur en médailles. Le prix Malvina-Brach a été attribué à M. Masson (Jules-Edmond).
Un legs français au musée de Milan Notre éminent ami Camille Bellaigue avait reçu de nombreuses lettres de Verdi et de Boito, avec lesquels il avait entretenu de longues et affectueuses relations.
Dans son testament, le grand critique musical avait exprimé le désir que cette correspondance devînt la propriété du musée théâtral de Milan. Par les soins de Mme Camille Bellaigue, les précieux autographes ont été remis à l'ambassadeur d'Italie, qui vient de les faire parvenir au podestat de Milan.
CHRONIQUE DES THEATRES DE PARIS
LES COMPAGNONS DE JEUX (Compagnons de Notre-Dame) Le çuvier, farce du quinzième siècle Mieux que Devant bergerie
du quinziême siëcle Ga Veuoe emGarrassée, comédie-proverbe de Carmontelle Le Mystère de la Vierge qui doit enfanter, par Henri Ghéon Le Pauvre qui mourut pour avoir mis des gants, un acte par Henri Brochet.
STUDIO DES CHAMPS-ELYSEES L'apprenti sourcier, trois actes et huit tableaux, de MM. G. Gaillard et G. Lambert. ODEON La Tour de Nesle, neuf tableaux de F. Gaillardet et A. Dumas.
Les « Compagnons de Jeux » qui se nom- maient voici quelques années e Compagnons de Notre-Dame » et donnaient chaque saison de très intéressants spectacles d'art catholique, rue de Grenelle, ont maintenant constitué une petite compagnie permanente, et, chaque mercredi soir, au théâtre du 9, rue Falguière, ont joué cette année une série de pièces. Je suis bien en retard avec eux, d'autant plus qu'ils ne joueront plus cette saison qu'un soir mercredi prochain. Lesdits compagnons publient aussi des cahiers mensuels d'art dramatique Jeux, Tréteaux et Personnages, qui sont fort intéressants et où nous avons pu lire, plus d'une fois, l'admiration des Compagnons pour le théâtre médiéval. Ils ont donc déjà inscrit à leur programme toute une série de miracles, jeux, mystères, soties et farces, allant du treizième au seizième siècle. Et, dès cette saison, ils ont, pour leurs débuts, monté le célèbre Cuvier et une admirable bergerie qui n'avait de nos jours jamais été jouée Mieux que devant, Tout le monde connaît la célèbre farce du Cuvier elle est, ici, jouée avec autant de respect du vieux texte que possible. Les costumes sont fort réussis en leur rustique simplicité qui copie ingénieusement des personnages de tapisseries et de livres d'heure. M. Luigi, dans le rôle de Jacquinot, est fort bon mais, Mlles Andry et Roguet, qui représentent les odieuses belle-mère et épouse, jouent trop tristement. Or, elles doivent être diaboliques, et bâtonner avec entrain le pauvre homme il les faudrait accordes! autant que méchantes et p,iï nous représente des fantômes enlaidis de demi-masques grisâtres. J'avoue franchement aux Compagnonnes que je ne comprends pas ces rôles ainsi et qu'on tirerait du Cuvier un effet autrement réussi si on le jouait plus gaiement. Mieux que devant est une sorte de petit chefd'œuvre d'une admirable saveur rustique et poétique, d'une grande et sombre leçon philosophique. Deux bergers, répondant aux noms symboliques de Plat-Pays et de Peuple-Pensif, se lamentent. La guerre a passé sur leurs champs les guerriers les ont dépouillés, mo- lestés, appauvris reviendront-ils ? faut-il crain- dre encore ? faut-il vivre dans le souvenir affreux des peines récentes et dans la terreur des maux futurs ? Mais, survient une bergère, figure étroite serrée en son capulet de laine, et la quenouille au côté avec jeunesse et simplesse, elle parle des joies de la saison neuve; les pauvres hommes se sentent réconfortés et consolés par sa jeunesse et sa confiance. Et voici qu'apparaît alors un personnage allégorique qui répond au nom encourageant de Mieux que Devant c'est à l'avenir que doivent penser les humains ils doivent accueillir l'espérance, ils doivent croire que les jours futurs seront Mieux que Devant, que tout sera meilleur et que les vieilles détresses céderont le pas à la prospérité. Mieux que Devant est bien optimiste et l'histoire ne lui a pas donné toujours raison, mais mais sa morale '̃̃&i tEHit de fraîcheur et de persuasion que les bergers et la bergère y croient de tout leur cœur agreste et momentané, de même que les arbres au printemps, dépliant leurs feuilles, sont pleins de sève et de verte confiance.
Les Compagnons ont terminé la bergerie par la récitation du poème célèbre de Charles d'Orléans « Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie. »
MNI. Luigi et Sassin sont les rustiques Mlle Roguet est la bergère Mlle Posteaux-Ruysscn
r– !Es c~ i *v a f*~ ))\.) Ct
E X R.-O 3 1 T 8 O IM S
Marquet, Willumsen, Paul Beaumont, Hohammed Racine, Albert Gauthier, Mme Cappiello, J.-E. Blanche.
Le nom de M. Marquet est, avec ceux de I MM. Vuillard et Bonnard, l'un des paravents de talent et d'honorabilité que les malins mercantis, dans leurs expositions à l'étranger, utilisent pour couvrir la pacotille du fauvisme en y me- lant d'excellentes choses modernes » sans brutalité ni sabotage. M. Marquet est, comme Je§; deux artistes nommés plus haut, à isoler nettement de cette fâcheuse compagnie. C'est un paysagiste remarquable, qui a au plus grand degré le sens des valeurs et des simplifications renforçant le caractère et l'expression des sites. Il y a bien des années que j'ai plaisir à l'écrire. Les quelques ouvrages récents de M. Marquet confirment pleinement mon opinion. Avec largeur et sûreté, avec une très fine qualité de lumière, cet artiste de transition entre l'impressionnisme et le synthétisme (et qui doit d'ailleurs être indifférent aux théories) continue de réaliser de fortes ou délicates évocations de la nature qui lui font grand honneur et survivront à tant de faiseurs trop vantés. L'extrémisme enfin déconfit n'a jamais eu à revendiquer cet art sage, ferme et réfléchi que nous montre la galerie Petit.
Sauf erreur, M. J.-F. Willumsen exécuta, il y a bien longtemps, sous l'influence de Gauguin, des peintures et des sculptures sur bois d'un symbolisme assez violent. Et tous ceux qui s'intéressent à la vérité sur le Greco doivent lui savoir gré de l'énorme ouvrage qu'il consacra pendant des années à élucider les influences et les premières œuvres du mystérieux maître durant sa période italienne, si importante et cependant négligée ou même ignorée par les coinmentateurs français. J'ai consulté avec fruit ce travail méritoire et diffus la gratitude que je garde à son auteur ne me fera pas exagérer les éloges dus à M. Willumsen peintre. Ses scènes arabes, se* interprétations de Venise et de Rome, ont quelque chose de fantasque et de caricatural qu'on peut ne point aimer mais une évidente sincérité, un métier solide, un faire large et un indéniable sens décoratif justifient ici les outrances d'un artiste qui croit peut-être devoir être « moderne plus qu'il n'a réellement besoin d'obéir à ce mot-fétiche. Son exposition est curieuse, amusante et intéressante. (Galerie Petit).
A la galerie Ecalle, auprès de gouaches d'un
est l'allègre « Mieux que î)eyant Ces acteurs < ont le grand mérite de détàiïlk'r avec un respect bien-disant ce beau poème rythmé, ce texte d'une force si fraîche qui es); le langage français 1 en sa première fleur., >
Les Compagnons, s'ils ne nous avaient donné que Mieux que Devant, auraient droit à notre reconnaissance et nos applaudissements. Ils jouent encore, changeant' 'd'époque, très gentiment, pour 'allécher le côté profane de l'auditoire, un petit acte de Carmontelle La Veuve embarrassée puis, très respectueusement, pour les spectateurs pieux, un fragment du Triomphe de Notre-Dame de Chartres d'Henri Ghéon La Vierge qui doit enfanter, où il y a une belle force de ferveur dont la vie dramatique éclôt avec un naturel plein' d'élan enfin, un acte d'Henri Brochet nous représente l'aventure de saint Mainbeuf, attaqué par des bandits qui le crurent riche parce qu'il portait des gants. Le saint voulut, non se défendre, mais « défendre ses assassins contre leur propre folie ». Ils le tuèrent pourtant, et, après sa mort, connurent repentir et regret. d'autant plus qu'ils avaient constaté sa pauvreté. `-
Je pense que, si cette troupe encore inexperte travaille ainsi qu'elle le promet, si elle vainc le manque de mouvement qui est son défaut et qui fige encore un peu trop leurs spectacles, elle méritera de très vifs encouragements. La réussite de Mieux que Devant nous prouve qu'elle pourra nous révéler, ou nous montrer à la scène, maints chefs-d'œuvre peu connus, et même inconnus, 9*i>én tout cas, inédits sur la scène moderne. j^ime et j'admire comme eux bien qu'en ignorante les beautés ingénues et pleines de vivace saveur des œuvres dramatiques de notre jnoyen âge, ce moyen âge « énorme et délicat qui enlevait Paul Verlaine « sur tes ailes de pierre, ô folle cathédrale » Je fais donc pleine et belle confiance aux « Compagnons de Jeux » et suis heureuse de signaler ici leur effort, dont j'ai parlé sans vains compliments parce qu'il mérite l'hommage de la sincérité.
L'abbé Lambert vîelit^âerpublier un livre très intéressant sur l'Art du sourcier, et, avec M. Gaillard, il nous donne sur la scène du Studio une pièce qui découle naturellement de cette même science. Ces actes, honnêtement humoristiques, ont amusé le public et plairont beaucoup à tous ceux qui, s'étant ennuyés à la campagne, ont fait tourner les tables, évoqué les esprits et les ont interroges sur l'endroit où gît le trésor, que cache tout château qui se respecte. Un noble descendant d'un non moins noble comte Théodule croit à la présence du trésor en son historique demeure. Pour le trouver, il convoque, un jeune employé de la Compagnie, des Eauxrqui a le don « du sourcier », car le sourcier 'et sa baguette trouvent aussi les trésors; il convoque en même temps un charlatan qui a inventé un appareil merveilleux' j un fakir, uné'tireuse de cartes. Et tous ces gens organisent des scènes,, des imbroglios, des facéties, souvent comiques. Enfin, le jeune homme sympathique Paul, le sourcier, ne trouve ni or ni pierreries mais fait jaillir une source. Elle est minérale et radio-active. C'est là le trésor. Un milliardaire, prévenu par le docteur, ami des châtelains, achète source, château, famille et charlatans.
Une station thermale,' du dernier chic s'élève sur les ruines du pauvre château qu'avaient
accent juste, bien composées et d'un calme coloris, peintes en Corse ou en Afrique du Nord par M. Paul Beaumont, un artiste algérien, Mohammed Racim, présente une suite d'enluminures orientales d'un travail parfait, d'une riche invention décorative, d'iihe grâce; d'un goût, d'un savoir et d'une patieffèë' qui sont aujourd'hui des paradoxes, et dont on le, félicitera d'autant plus.
A la galerie Barreiro, aquarelles sahariennes d'un accent volontaire, juste et hardi, faites
Le Carnet du Lecteur
De l'âge des privilèges au temps des vanités. Essai sur l'origine et la valeur des prétentions nobiliaires, par le vicomte de Marsay (Librairie Ancienne Honoré Champion).
Si ce gros ouvrage d'érudition d'érudition attrayante, retnarquons-le porte dès l'abord un air de savoureuse malice, ce n'est pas que l'auteur l'ait voulu, mais bien la mode des temps. S'il 'est vrai que l'aristocratie, selon le mot de Chateaubriand, a atteint l'âge des vanités, le premier âge étant celui des supériorités et le second celui des privilèges, il est acquis aussi que la vanité est la chose dit monde la mieux partagée et qu'en conséquence la Troisième République a valu à la noblesse française une importante génération spontanée.
Le vicomte, de Marsay, ..dans son introduction qui est d'une exquis» politesse, ne paraît pas: s'en offusquer. Il s'excuse plutôt dii caractère « archaïque » de son sujet et veut bien tenir certaines pféiccupations '̃ pourtant vivaces, légitimement vivaçes pour surannées il salue même avec une cotirtoisic^sçuriante les. nouveaux venus comtes, marquis, barons aux noms harmonieux, et peutêtre même existe-t-il un duc parmi eux. Mais un historien, par contre, ne se plaît jamais à laisser prescrire la vérité historique, etHe vicomte de Marshy ruine une confusion de pensée, par exemple, que la noblesse française s'est constituée par de sagaces grattements sur les jeiiilles de l'état civil ou les recours à quelque Conseil d'Etat. Son ouvrage retrace les conditions de naissance de l'aristocratie, expose les critériums en matière de noblesse régulière ou chevahresque, dit la valeur des titres et de la particule, enfin l'évolution de l'idée et des « brevets » de noblesse à travers les régimes:
Un important tableau des familles françaises d'origine chevaleresque subsistantes ou éteintes couronne l'ouvrage. Ce tableau est établi selon les'travaux de G. Chaix d'EstAnge et du baron de Wœlmont.
Jean Frétevai.
déjà démoli en partie les fouilles nécessitées par les recherches. Et le jeune Paul, sourcier, qui s'était fiancé à la jeune fille de l'historique demeure, et était parti au loin chercher des sources nombreuses, lorsqu'il reyient, fidèle et pur, la trouve transformée par le goût de la richesse, ainsi que toute la famille qui était, avant sa prospérité, folle, mais sympathique. Les sources sont aussi sources de désenchantements. Mais Paul découvrira bien aussi la source de l'amour.
Tout cela est gentiment conduit, bien mis en scène dans d'agréables décors de Roger Duval, et toute la troupe est fort en train et joue en s'amusant. Pièce pour familles et. pour villes d'eaux. Elle aura sans doute un grand nombre de représentations.
La reprise, à 'l'Odéon, de La Tour de Nesle a été applaudie à tour de bras (j'allais écrire que la reprise de A Tour de Bras a été applaudie à tour de Nesle.). Et, en effet, toutes les péripéties terribles se succèdent avec une force implacable, et nous sont assenées à tour de bras. Mais comme c'est bien fait Et comme on s'amuse Tout s'enchaîne avec une logique prévue, certes, mais des plus habiles tout est si ingénieusement agencé que l'on se passionne pour la manière dont tout arrive, dont le dénouement était prévu dès le commencement. Et, au fond, c'est une très juste interprétation .de, la destinée, un événement lointain étant; tonjours l'œuf d'où éclora la dernière péripétie
du sort. Et c'est écrit, dialogué avec une très grande force scénique, et, en dépit des outran- ces romantiques et comico-tragiques, en une fort bonne et claire langue de théâtre. Certes, les effets tragiques nous y font souvent rire et un côté de vaste bouffonnerie se dégage de cette accumulation de désastres. Mais une vraie patte d'auteur de théâtre montre ici ses multiples griffes, et elle sait jouer de notre faculté d'attention et d'intérêt. Si nous ne pleurons plus comme la Margot du vers de Musset « Vive le mélodrame », nous écoutons et nous trouvons un grand plaisir à écouter. La célébrité de La Tour de Nesle se comprend et s'admet encore, je vous l'assure Je me suis follement amusée. Cela vaut bien les films de gangsters, vous savez, et les événements affreusement invraisemblables sont de tous les temps et, même de nos jours, ne manquent pas.
La jeune troupe de l'Odéon est excellente son entrain, sa jeunesse, sa désinvolture communiquent une vie extrême à toute cette terrible aventure. M. Oettly est un remarquable Buridan sa diction mordante et méphistophélique emporte toujours le succès, et tout particulièrement dans.la scène du cachot, qui fait un effet énorme Mme Jeanne Briey est une fort belle Marguerite de Bourgogne; Roger
CÏairval est un charmant Gaultier d'Aulnay M. Raymond Girard un spirituel Savoisy, M. Seigner un saisissant Enguerrand de Marigny, et toutes et tous, Mmes Marinier, Courtal, Adam, MM. Roger Weber, Bonifas, Cusin, etc., etc., sont à applaudir. Les costumes sont fort beaux et de couleurs formant des ensembles très plaisants à l'œil, et les décors sont très réussis. Je crois que La Tour de Nesle va retrouver un long, brillant et heureux succès et que bien des gens se demandant « Où irez-vous ce soir ? n se répondront d'une voix vibrante et caverneuse « A la Tour de Nesle » Gérard d'Houville.
surtout à Taghit et à Colomb-Béchar par M. Albert Gauthier, qui sait voir et rendre des blancheurs dans l'ombre, des cavaliers dans le désert, des lavandières au bord d'un oued, en les comprenant et les aimant.
A la galerie Carminé, Mme Suzanne Cappieltlo, pour qui peindre fut d'abord un amusement, s'est assez prise au jeu pour affronter la difficulté, obéir au désir sérieux d'aller plus loin, ne plus se contenter d'aimables esquisses, modeler des visages, acquérir un trait ferme et souple en un mot, elle ne fait plus du fauve sans le savoir et en ne sachant rien, et son effort est récompensé par plusieurs réussites très intéressantes, confirmant des dons d'abord ignorés d'elle-même et que faisaient pressentir ses premières fleurs et natures-mortes.
A la galerie Jean Charpentier, M. JacquesEmile Blanche a réuni vingt-cinq vues de Dieppe et une cinquantaine de vues d'Angleterre anciennes ou récentes. M. Blanche peint et écrit. L'essayiste de tant de chroniques subtiles, enregistrant avec une alacrité caustique tous les avatars picturaux offerts depuis un demisiècle à son inlassable curiosité, reste avant tout un vétéran de la peinture. Accessible en son éclectisme à toutes les influences, toujours séduit par « l'esprit de l'heure », et tenant à rester à la page, il a été préservé, dans son atelier, par la lente et scrupuleuse discipline d'un vrai métier secondé par une vraie culture. Ce sont là deux nécessités au-dessus de toutes les modes. Elles ont protégé ces tableaux où l'expérience du technicien a résisté aux tolérances du dilettante. Et en somme M. Blanche est traditionnel et classique. Cela fâche les extrémistes avec lesquels, écrivain, il aime d'esquisser un flirt indulgemment narquois. Tant pis pour eux, tant mieux pour nous, pour lui et pour son ceuvre. M. Blanche, peintre, date du temps où l'on savait peindre pour s'être donné la peine d'apprendre. L'attrait strictement pictural s'ajoute ici à une connaissance profonde de l'atmosphère normande et de la nature et de la vie anglaises a Oxford, Brighton ou Londres. On y prendra le plus vif plaisir soit qu'il s'agisse de légères notations de plages, soit que l'artiste exprime avec plus d'insistance et de force le spectacle changeant des foules du turf ou de In rMé. Camille Maucïair.
COURRIER DES LETTRES
Ecrivains oubliés
Ils sont nombreux ou, si l'on préfère, ils sont innombrables, ces auteurs nés sous nu astre malin, qu n'ont point survécu à une renommée éphémère; contrairement au vœu du poète,
Vaisseaux favorisés par un grand aquilon
ils n'ont point abordé à nos « époques lointaines » épaves malheureuses, ;ls gisent aux bas-fonds de l'humaine mémoire; de certains on sait encore les ,110ms; d'autres ont naufragé tout entiers.. Est-ce justice? Peut-être la renommée qu'ils obtinrent vivants n'était due qu'à la mode ils flattaient les caprices ou les passions de leurs contemporains ils ont passé avec eux à travers les hommes transitoires, ils n'ont pas discerné les secrets de l'homme éternel. Seuls les chefs-d'œuvre restent debout au-dessus des générations.
Mais les chefs-d'œuvre se peuvent-Us bien expliquer et comprendre si l'on persiste à les considérer au milieu de leur splcndide isolement ? Pour mesurer leur orininalité ne convient-il pas de les comparer aux œuvres moins solides et moins pures qui les annonçaient, qui les préparaient, qui parfois même leur ravissaient l'applaudissement d'u!z public mal formé encore pour de certaines admirations ? Timocrate, de l'autre Corneille, est Ici pièce qui fit, comme on dit aujourd'hui, le plus d'argent ait dix-septième siècle Britannicus, ait contraire, n'obtint à peu près aucun succès Britannicus, la « pièce des connaisseurs » Tout de même, eu presque, Le Misanthrope. Faut-il donc admettre que le public d'« honnêtes gens» pour lequel Racine, Molière et leurs amis professaient d'écrire n'était point composé seulement de connaisseurs ? Hélas 1 aussi vivement que pour eux, il battait des mains pour Quinault, pour Pradon, pour le petit Corneille qui était le grand Thomas; et il potissait le brouhaha d'aussi bon cœur à Boursa'ult qu'à Molière.
L'histoire littéraire eut le tort de ne pas se soucier jusqu'ici dès auteurs que la postérité, équitablepient; nèglig'ea.'îi faut se rappeler, de temps en temps, leurs nonrs il,faut rouvrir leurs livres, non pour les réhabiliter, certes mais pour leur demander un témoignage authentique sur le goût moyen des générations disparues et pour apprendre à mieux admirer les grandes œuvres auxquelles il advint de leur être momentanément sacrifiées. Ce double principe doit frayer des voies nouvelles à la critique il a été mis plusieurs fois en lumière par M. Daniel Mornet, professeur à la Sorbonne, qui entreprend de l'appliquer dans une collection très séduisante de « Grands Auteurs français ». Ces volumes, présentés par des professeurs de l'enseignement supérieur et de l'enseignement secondaire, s'adressent, autant qu'aux étudiants, aux honnêtes gens d'aujourd'hui. Ils restitueront, autour des chefs-d'œuvre du passé, l'atmosphère originelle ou, comme on aime de dire présentement, le « climat » natal, « Que peut penser, par exemple, un homme cultivé, demande M. Gabriel Mornet, lorsqu'on lui dit que Pascal a créé la prose française, qu'il lui a donné l'aisance et la netteté ? S'il réfléchit, il est bien forcé de se dire que Voltaire ou Mérimée écrivent avec beaucoup plus d'aisance que Pascal. Il oublie, si on ne le lui dit pas, que le génie de Pascal éclate par comparaison avec la prose de ses contemporains, celle d'Arnauld, ou même de Guez de Balzac.» » Cette même démonstration, M. cornet la présente, de façon tout à fait persuasive, à propos d'Antlromaque et de Britannicus, dans le premier volume, consacre à Racine, par lequel il inaugure
la collection. La nouveauté a Andromaque, a sa date, est indiscutable mais on croit la découvrir parfois où elle ne se trouve guère. Avant 1667, Quinault avait montré au théâtre la domination de l'amour sur la volonté des plus grands héros Boyer, Thomas Corneille, de Prade ô gloires éclipsées attentifs à peindre les « mourants » et les « doucereux dont s'engouait une génération sentimentale, avaient « multiplié des abîmes de désespoir et des océans de pleurs». L'hariiionie même du style racinien s'ébauchait dans la tirade tragique
Depuis qu'Endymion est sorti de ces lieux, H n'est plus rien pour moi qui soit délicieux Ce mont n'est qu'un désert son sommet est aride Mes yeux et mes pensers sont tournés vers l'Elide Tous les lieux qu'il traverse ont pour moi des appas Mon cœur le suit partout et marche sur ses pas. Ainsi soupire Diane, amoureuse d'Endymion, dans une pastorale du poète tragique Gilbert premiers accords qui annoncent les flûtes de Bérénice ou de Phèdre
Le génie, certes, a ses secrets il ne peut cependant échapper à son époque qu'en- s' appuyant sur elle; il la dépasse, mais il en sort. Chateaubriand l'a dit un jour, souverainement « Un écrivain original n'est pas celui qui n'imite personne, c'est celui que personne ne peut plus imiter. > '•- •̃••-• v,»>rf! Maurice Levaillant.
Le concours du c Quatrain »
Figaro a déjà donné un compte rendu de la matinée du théâtre de la Poïinière où furent décernés les prix de Baye. Qu'on nous permette de reproduire ici les deux quatrains primés.
Voici le quatrain « sérieux » de Léon Xanrof Je suis plus vieux que toi. Cela fait un ménage Qui passe du bonheur aux scènes pour un rien, Quand je me sens aimé, je crois que j'ai toit âge. Quand je me crois trahi, je sens que j'ai le mien. Et le quatrain « gai » d'Adrien Vély
« Eh quoi, la pastourelle ? Un gros chagrin ? [ On pleure ?
Ah! monsieur! N'ai-je par raison de m'affliger? Vos ronds-de-cuir, le cinq avril, m'ont pris une [ heure.
Et c'était l'heure du berger 1
Ces vers ne sont-ils pas charmants ? Félicitons les auteurs, ̃ et le jury.
♦ ♦ ♦
>5»Les prix annuels de la Maison de Poésie ont été décernés par ses administrateurs MM. Jean Valmy-Baysse, président; Alcanter de Brnhm, Henri Allorge, Henri Malo, Victor-Emile Michelet, Léon Riotor et Daniel de Venancourt, secrétaire général. Le prix Petitdidier, 12,000 fr., est attribué à M. Vincent Muselli, pour l'ensemble de son ceuvre, qui comprend Les Travaux et les Jeux, Les Masques, Les Sonnets à Philis, Les Strophes de contrefortune.
Trois autres poètes reçoivent des prix de 5,000 francs
M. Raymond Genty, le prix Emile-Blémont, polir un manuscrit Les Chansons de la Marjolaine; M. Charles Grolleau, le prix Paul-Verlaine, pour un manuscrit L'Etoilc et le Cyprès M. Léon Decortis, le prix Edgar-Poe, pour un livre en cours d'impression Les Heures platoniques.
Ce dernier prix était réservé aux poètes étrangers de langue française et les concurrents appartenaient à treize nationalités. Le lauréat, .poète Beljje, ancien combattant et invalide de guerre, est professeur à Liège.
ECHOS 6T PROPOS 1
UNE PIECE ISRAELITE
DE HJALMAR BERGMAN
Hjalmar Bergman est généralement considéré comme l'écrivain le plus original de la Suède. Il a écrit les pièces les plus fortes qui aient paru sur la scène suédoise depuis Strindberg.
Grand peintre de la vie contemporaine, réaliste,, humoriste mais avant tout artiste. curieux de vérité et très sensible au pittoresque, il ne pouvait pas ne pas être frappé par la singularité des coutumes, de l'intelligence et du caractère juifs. Ç'est de là qu'est née la pièce que Pitoëff présente ce soir Joe et Cw (Patrasket) dans laquelle Bergman incarne quelques-uns des traits les plus constants de la race israélite.
Ses personnages sont avant tout des êtres vivants qu'il a observés tant en Scandinavie qu'en Pologne ou ailleurs. Il les peint avec leurs travers et leurs vices comme avec leurs mérites particuliers et les vertus innées de leur race. Il est pitoyable et humain, capable de tendresse jusque dans la caricature mais il aime à accentuer les traits d'où naissent le grotesque et le sublime de ses personnages. C'est alors qu'il fait appel à la fantaisie qui est l'une des formes les plus caractéristiques de l'imagination scandinave. Joë nous étonnera par une sorte de grandeur et l'on sera surpris de voir cet aventurier fan-
Répétition générale
AVENUE (Elysées 49-34) (Cie PItoërf), à 9 heures,: Joë et Cie (Patrasket) de Hjalmar Bergman, traduit par Mme Lissi Olsson. Reprises
OPERA (Louvre 07-05) & 8 h. 15 Alceste.
COMEDIE FRANÇAISE (Gut. 02-22) à 8 h. 4 5 Le Tombeau sous l'Arc de Triomphe.
En soirée iùa, \>r. OPERA (Louvre 07-05), à Sb. 15 Alceste (Mme Germaine Lubin, M. Georges Thlll, M. Singher, Mme'5 Marillet;Mariceau, MM. Dalcrant, K arçon, Madlen, Luccionl, Cambon. Danse Mlles Y. Franck, Ellanskala). Orchestre M. Fr. Ruhlmann.
COMEDIE FRANÇAISE (Gut. 02-22) à 8 h. 45 Le Tombeau sous l'Arc de Triomphe, de M. Paul Raynal. (MM. André Bacqué, Maurice Donneaud, Mlle Vera Korènc). OPERA-COMIQUE (Gut. 05-76), à 8 h. 15 (saison russe) Prince Igor (M. Feodor Chaliapine, la troupe de l'Opéra russe à Paris et les Ballets russes de Bronislawa KIJinska). Orchestre M. Michel Steinman. ODEON (Danton 58-13), à S h. 30 Le Barbier de Séville, (MM. Roger Clairval, Georges Cusin, Darras, Mlle Colette Adam).
La Bonne Mère, de Florian.
ANTOINE (BotzarIs 21-00), à 8 h. 45: Le Singe qui parle, de M. René Fauchois (MM. Lerner, G. Varennes; Mmes Alycla, J. Montreuil, etc.)
APOLLO (Trin. 27-30), relâche.
ATHENEE (Central 82-23), à 9 heures Le Secret de William Selby, de M. Georges Delance, d'après Edgar Wallace (M. Lucien Rozenberg, Mlle Mad. Lambert, M. Pierre Stephen).
BOUFFES-PARISIENS (Gut. 45-58), à 8 h. 45 La Pouponnière, opérette. COMEDIE-CAUMARTIN (Louvre 07-36), à 9 heures Mon ami Philippe, de M. André de Chatellus (Mlle Suzanne Revonne; MM. Jean Marchât, A. Fabry, A. Varennes). COMEDIE DES CHAMPS-ELYSEES (Elys. 72-»2), à 8 h. 30 Domino, de M. Marcel Achard (Mlle valentine Tessier, M. Louis Jouvet; MM. Pierre Renotr, Jean Devaldei. FOLIES-WAGRAM (Etoile"27-02), relâche. QAITE-LYRIQUE (Archives 29-20), s 8. h. 30: Princesse Czardas, de MM. René Peter, André Mauprey et Henri Falk (MM. Nabos, Duvaleix, Darnois, Descombes, MUes Maya Sylva, Ch. Mauss, Nyssor).
GYMNASE (Prov. 16-15), a 9 heures Jean de la Lune, de M. Marcel Acitard (Mlles Allée Cocea, Maria Fromet, Marthe Rienzi; MM. Paul Bernard, Maurice JacqneHn, Michel Simon).
MADELEINE (Anjou 07-09), relâche pour les dernières répétitions de Désiré de M. Sacha Guitry.
MATHURINS (Anjou 90-00), à 9 heures Prenez garde à la peinture, de M. René Fauchois (l'auteur, M. Aqulstapace, Pierre Juvénet; Mmes Marthe Sarbel, Charlotte Clasls', Christiane Jean).
MICHEL (Anjou 35-02), à 9 h. Ludo, de. M. Pierre Seize (MM. Alcover, Aimé Clariond, J. Wall; Mmes Allce Field, Suzy Séroy).
MICHODIERE (Richelieu 95-23), à 8 D. 45: La Banque Nemo, de M. Louis Verneull (M. Victor Boucher; Mmes Charlotte LyEês, Colette Broïdo MM. Cahuzac, Bergr»»ron et P. Lerlctie).
MOGADOR (Trin. 43-69), à 8 h. 30: Rosé-Marie (MM. Félix Oudart, Plerrel, M. Porterat, J. Dupuis Mmes Rose Carday, Hélène Regelly, Wani!3 de Muth, M. Dihay). MONTPARNASSE (Dant. 89-90) (Compagnie Gaston Baty), a 9 h: Chambre d'hôtel, onze tableaux de M. Pierre Rocher. Mise en scène de M. Georges Vitray.
NOUVEAUTES (Prov. 5Î-7D), à 9 h. 10 1 Le Sexe fort, de M. Tristan Bernard (MM. Signoret, Gildès, Marcel Favre; Mlles Linyris, Lily Mercter, etc.)
PALAIS-ROYAL (Gut. 02-50), fc-loiNfletlr' res Un homme nu, de M. Yves, Mlrande
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tasque mêler à ses intrigues le souci d'un certain honneur et le culte de la famille et des antiques traditions.
Patrasket, le titre suédois de la pièce de Bergman, est à peu près intraduisible en français. La traduction qui s'en rapproche le plus est « la clique ». Mais ce mot pourrait être l'objet d'une fausse interprétation de la part du spectateur français. Aussi, pour éviter de trahir l'auteur et d'accord avec Mme Bergman, la veuve de l'auteur, M. Pitoëff a-t-il décidé de donner pour titre à la traduction française de Patrasket, le nom du principal personnage de cette pièce Joë. Joë et Cie est donc l'histoire des aventures de Joë et ,'dë ses parents, aventures qui se déroulent dans un port de l'Europe septentrionale.
Des chants de M. Léon Algazi ajouteront à l'atmosphère que rend excellemment la mise en scène et les décors de M. Pitoëff, qui interprétera le rôle de Joë. A ses côtés, Mme Ludmilla Pitoëff sera Mary Meng, fille de Joë Meng Balpêtré jouera un patriarche, le vieux Meng, père de Joë, et Germanova incarnera la vieille Meng Dagand sera le cousin Félix Jean Hort jouera un brocanteur, dont Dagmar-Gérard (Majken) sera la servante Louis Salou jouera un comte pittoresque qu'accompagne toujours son ami Plom (Jean Riveyre). Enfin, Yves Renaud et Léonard tiendront des rôles de porteurs.
(MiM. Loiivigny, Duvallès, Paul Faivre, Claude Marty, Argentin Mmes Edith Mera, Christiane Delyne, Mireille, avec Alice Beylat et Renée Vanille).
POTINIERE (Central 86-21), relâche. SAINT-GEORGES (Trud. 63-47). a 9 heures Mademoiselle, de M. J. Devaî (Mmes Marcelle Géniat, Betty Daussmond, Renée Devillers; MM. Pauley, Bénard, Clarlns). SARAH-BERNHARDT (Arch. 00-70). à 8 h. 15 L'Aiglon, d'Edmond Rostand (Mme Vera Sergtne; MM. Decœur. Derbil, Monteux; Mlle Alice Tissot).
THEATRE DE PARIS (Trin. 20-44), à 8 h. 45 Fanny, de M. Marcel Pagnol (Harry Baur, Orane Démazis, Charpin, Mme Chabert, et Serval). V,A.RÏETÈs;'(Gut,. 09-92,),, à .9 heures rLe Fruit ,;vert,: "de/ MM,; Régis Glgrioux et Jacques TÏéry'(M. Lefaiir 'Mmes M.aud ;Do.ry, Charles Dechamps, Marcel Vallée, Jeanne Loury, etc.)
THEATRE EN PLEIN AIR DE LA FOIRE SAINT-GERMAIN (place St-Sulpice). Tous les jours, matinée à 15 h. 30; soirée à 21 h. 30 Le Jeu de Robin et Marion, conte du poète du treizième siècle Adam de La Halle. Adaptation littéraire de bi. Emile Blémont. Adaptation musicale de M. Julien Tlersot (Mmes Claire Brière, Renée Roger; MM. Reda Caire, Cochera, J. Reynier, R. Leroy, Bancarcl). Rose et Colas, opéracomique de Monsigny (Mmes Claire Brière, Reuée Roger MM. Reda Caire, Cochera, Bancarel).
ALBERT-1" (I.ab. 21-49), à 9 heures Le Marchand de Venise.
AMBASSADEURS (Eiys. 43-73), & 8 h. 45 II était une fois.
AMBIGU (Nord 36-31), à 9 heures: Le Mariage de Mlle Beulemans.
ATELIER (Nord 08-40), à 9 heures: Le Paquebot « Tenacity », Le Testament du père Leleu.
AVENUE (Elysées 49-34), compagnie Pltoërr, à heures Joô et Cie (rep. yen.). CHATELET (Gut. 02-87), à 8 n. 30: Nina-Rosa.
CLUNY (Odéon 07-76), à 8 h. 30 La Femme du Chef do gare.
COMŒDIA (Trin. 10-12), à 8 heures 45: Une jolie fille à tout faire.
DAUNOU (Louvre 36-74), à 9 heures Enlevez-moi.
DEJAZET (Arch. 16-80), à 8 II. 30 Fallait pas qu'elle y aille.
FONTAINE (Trin. 10-34), relâche. • GRAND-GUIGNOL jTrln.s28-34), à 9 U Pigal's Chambre no 3.
MOULIN DE LA CHANSON (Trin. 69-67), a 9 h. 30 La Revue marseillaise. NOUVEAU-THEATRE (Vaugirard 47-63), à 8 h. 30 Montmartre à Vaugirard (Dorin, colline, etc.) °
ŒIL-DE-PARIS (Etoile 36-82), à 9 h.: Les Enfants jouent.
ŒUVRE (Trin. 42-52), à 9 heures L'Hermine, do M. Jean Anouilh.
PORTE-SAINT-MARTIN (Nord 37-53), à 8 h. 45 Beaumarchais (André Baugé). RENAISSANCE (Nord 37-03), à 9 h. 15 Fleur de Trottoir.
SCALA (Prov. 08-32), à 8 h. 45 Mon amant.
STUDIO DES CHAMPS-ELYSEES (Ely. 7244), à 8 h. 45 L'Apprenti Sourcier. THEATRE DES ARTS (Wag:. 86-03), à 9 heures Abracadabra.
THEATRE DES DEUX-ANES (Marc. 1026), à 9 heures: La Revue de Quat'Sous. THEATRE DE DIX-HEURES (Marc. 0748) Martini. Mauricet, Rieux, M. Moreno. THEATRE DES GOBELINS (.Got. 60-74), à 8 h. 30: Princesse Czardas.
THEATRE DES TERNES (Etoile 10-41). à 8 h. 45: Comment l'esprit vient aux garçons.
TRIANON-LYRIQUE (Nord 33-62), clôture annuelle.
Notes et Informations Dans Désiré. de M. Sacha Guitry, que le Théâtre de la Madeleine doit donner demain
soir en répétition générale, M. Sacha Gui-
try et Yvonne Printemps interpréteront, les deuS rôles1 .principaux'
Auprès d'eux ioueront MM. Gaston 'Sé-
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A la Comédie-Française. MM. André Bacaué et Maurice Donneaud joueront ce soir, pour la première fois, dans Le Tombeau sous l'Arc de Triomthe.
A 1,'Opéra-Comiquë. Demain, Dans l'Ombre de la Cathédrale. de M. Georges Hiïe. avec tous ies artistes aui ont contribué au succès de cette reprise le ténor Charles Friant. Mmes Vera Peeters, Mathilde Calvet, MM. Félix Vieuille, Azéma, Puiol et Jean Vieuille.
Le spectacle commencera par le délicieux ballet de M. Florent Schmitt, dont M. Robert Quinault a réglé la chorégraphie, et que danseront Mlles Mariette de Rauwera, Colette Salomon, M. Robert Quinault et les artistes du corps de ballef,
Pour la dernière fois de la saison, on donnera jeudi Pelléas et Mélisande, avec le concours de Mme Modrakowska et de M. Charles Panzera.
A L'ODÉON. Zaza, cinq actes de Pierre Berton et Charles Simon, sera donnée trois fois cette semaine demain mardi 24 mai, en soirée, pour l'abonnement moderne « séri. jaune » samedi 28 mai, en matinée; pour l'abonnement moderne « série orange », et dimanche 20 en soirée.
La merveilleuse opérette Rose-Marie, au succès légendaire, a retrouvé toute sa grande vogue au Théâtre Mozador, Jeudi et dimanche, matinée à 2 h. 30 même interprétation que le soir.
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MADELEINE | REPREND
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CASINO DE PARIS, à 8 h. 30: Sex Appeal Paris 32, revue nouvelle Illustrée par Paul Collin, avec Marie Dubas, Charpin!, Dandy, etc., et 200 artistes.
FOLIES-BERGERE, à 8 h. 30, la nouvelle revue Nuits de Folies, en 80 tableaux, de M. Louis [.("marchand.
EMPIRE-MUSIC-HALL-CIRQUE, a 9 lieures attractions.
EMBASSY, Succès.
LUNE-ROUSSE, 58, rue Plgalle (Trin. 61-92). à 9 heures les chansonniers Léon Michel, Pierre Dac, Souplex, etc.; la revue A la « Loyal », de Léon Michel. Secrétan, Farvil (Mlles Moyne, Loiret et Doridge). THEATRE DE L'HUMOUR, à 10 heures, Soyez des nôtres!, revue.
ALHAMBRA, à 9 heures: attractions, cinéma (Permanent de 14 h. 30 à 19 h. 30). CARICATURE. a 9 h. chansonniers, revues
NOCTAMBULES, a 9 heures les chansonniers grais; `
CRASY-CORNËR (92, Champs-Elysées), daiïcir.c, àttraction- 1 CIRQUE MEDRANO, Il 8 h. 30 Robertc de Vasconcellos, écuyer; la troupe Algerol, les clowns; Despard et Rhum; la cavalerie Cristiani, etc.
CIRQUE D'HIVER, clôture annuelle. LUNA-PARK, tous les jours, matinée et soirée attractions, dancings, animaux polalres.
Courrier Musical
En soirée
A la Salle Debussy (Plevel), à o heures, cours d'interprétation par Mme Croiza. Entrée, 12 fr. Audition, 40 francs.
L. de Crémone.
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M. Wilhelm Furtwaengler qui vient de donner à l'Opéra deux galas retentissants a fixé dans la cire une œuvre que les mélomanes parisiens connaissent pour un chefd'œuvre de mise 'au point, et qui peut donner la plus parfaite idée de la technique éblouissante des musiciens de la Philharmonique de Berlin. Il s'agit de Till l'Espiègle, de Richard Strauss (Polydor) dont aucun autre chef d'orchestre ne fit mieux goûter le métier et l'esprit à des oreilles française1: Polydor n'a pas craint de mettre en rivalité l'enregistrement de Furtwaengler avec cîlui que dirigea l'auteur, il y a un an. S'il me fallait choisir j'opterais sans hésitation pour le premier cité. Pour compléter l'édition de Till, la Marche hongroise de Berlioz s'inscrit sur la quatrième face de disque. Avant de quitter le célèbre orchestre berlinois signalons une belle gravure signée par Erich Kleiber du Scherzo Capriccioso, d'Anton Dvorak (Ultraphone).
Quelques disques de musique légère annoncent l'approche de l'été. M. Gustave Cloez, qui, à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Paris, dédie chez Odéon ses gravures finement ciselées, aux musiciens français, nous donne La Source, le délicieux ballet de Léo Delibes. Si l'on ne retrouve dans ce premier ouvrage ni la maîtrise, ni la variété d'invention mélodique de l'auteur de Coppélia et de Sylvia, l'interprétation de M. Cloez permet d'en apprécier la verve aisée et les rythmes faciles. D'autre part, le « Hastings Municipal Orche-s tra », sous la conduite de M. Bazil Camerin, rappelle les plaisirs simples et honnêtes d'une époque qui s'est considérablement éloignée de la nôtre, 'en exécutant la fringante Ouverture de Matin, Après-midi, Soir à Vienne de Franz de Suppé (Decca).
Georges Mussy.
Jazz Whislling (valse), Swectheart (fox-trot), par l'orchestre Jack Hylton (Decca), Juste Blues, Suggar for Stomp, par les Savannah Syncopators (Brunswick). The Kiss Waltz, Good Evening, par le jazz de Billy Barton (Ultraphone), It alwàys starts, to Rain, Manhattan, par Fred Àdison et ses Collégiens (Ultraphone).
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Les joueurs anglais ont battu les joueurs français par 11 victoires à 8 voici une défaite sur laquelle on ne comptait pas, et si après la journée de samedi on trouvait les chances de la France bien « affaiblies », on gardait tout de même l'espoir bien petit que le redressement se ferait, à l'ultime moment. Il n'en a rien été et, dans cette dernière journée, lés Anglais ont remporté quatre succès et les Français cinq. La différence ne pouvait combler le lourd handicap subi samedi.
Néanmoins, la journée d'hier fut bonne pour le tennis français, en ce sens que les meilleurs des équipiers prirent l'avantage sur des Anglais renommés. C'est ainsi qu'en simple Boussus, Borotra et Merlin triomphèrent respectivement de Lee, Perry et Olliff.
Ceci laisse augurer favorablement des chances de ces joueurs dans les championnats de France internationaux.
En double nous avons revu, avec un vif intérêt, l'équipe Cochet-Borotra, qui n'avait pas officié depuis environ trois ans et qui, pour une rentrée, battit de superbe façon la redoutable formation anglaise I. G. Collins-J. C. Gregory. On a pu se rendre compte que Cochet n'avait rien perdu de son génie et qu'il est toujours et dès à présent de taille à défendre son titre de champion du monde.
Parlons maintenant des joueurs français qui furent battus. Paul Féret, qui avait fourni samedi une belle rencontre devant Olliff, a été hier franchement mauvais devant Gregory. Ce dernier est sans doute un plus rude adversaire qu'Olliff, mais on pouvait penser que Féret parviendrait à briser sa cadence. Il n'en fut rien et d'Anglais mena le jeu à sa guise.
Contre Hughes, B. Berthet s'escrima en vain. Le jeu uniforme de Berthet peut être dangereux lorsque sa régularité est excellente sitôt qu'elle comporte quelques imperfections, Berthet" est a" la. merci d'un adversaire dont là' tactique peut s'appuyer sur une plus grande diversité. Hughes eut la partie facile1 'et triompha sans danger.
Gentien, qui remplaçait Landry devant Andrews, ne confirma pas les es-' poirs qu'on avait placés en lui et, après avoir résisté au début du match, dut s'incliner très rapidement.
Merlin bat Olliff
André Merlin. selon sa coutume, met dès le début le jeu à une cadence accéaéiée.Il attaque Olliff de tous côtés et l'Anglais ne s'y reconnaît pas. Il tente de se ressaisir, mais ne peut empêcher Merlin d'enlever vivement la première manche.
A la seconde, Olliff se hausse au niveau de son adversaire et joue aussi vite que lui, mais avec plus de réflexion. Merlin ne s'aperçoit que trop tard du danger de continuer à se livrer l'Anglais, qui a pris l'avantage, s'accroche pour le garder et parvient à emporter le second set.
Mais le jeune Merlin a plusieurs cordes à son arc. Il va lui suffire de prendre moins de responsabilités, de briser la confiance que son adversaire a retrouvée, en l'attaquant avec les. armes choisies par lui. Merlin réplique donc du tac au tac aux essais de Olliff et bat ce dernier, au fond du court, en revers, en volées, en coup droit, en force et en précision. Il emmène six jeux, tandis que Olliff n'en a acquis qu'un seul.
Boussus triomphe de Lee Lee joue beaucoup mieux des le début qu'il ne le fit samedi devant Borotra. Sa précision est parfaite et son coup droit rapide trouve des angles longs qui font irrémédiablement te point. Boussus se démène avec ardeur et montre un cran merveilleux il attaque plus fréquemment que Lee et partant se livre plus. L'avantage va d'un camp à l'autre et les deux joueurs arrivent à égalité 5 jeux partout. Boussus mène alors quelques attaques brusquées, monte à la volec et enlève la manche par 7 jeux à 5. La seconde reprise marque un retour offensif de Lee qui s'acharne et fait preuve à nouveau de sa splendide volonté. H accule Boussus à la défensive, détruit par des balles bien placées ses tentatives d'attaques et après avoir été à égalité à 4 jeux, il emporte la reprise en acquérant les deux derniers jeux. Dans la dernière manche, les deux volontés se livrent un rude assaut. Les échanges durent plus longtemps, les joueurs prenant plus de précautions. Mais Boussus fournit un bel effort et sa tactique plus fine lui fait gagner la manche et la partie.
Jean Borotra bat F. J. Perry Cette rencontre débute sous le signe de la bonne humeur et les adversaires se livrent à quelques fantaisies. Mais elle fait bientôt place au plus grand sérieux Porry joue comme samedi, c est-a-dire avec imprécision. Borotra, au contraire, semble tenir à faire oublier la .mauvaise impression qu'il laissa. Il tient la cadence accélérée, monte au filet^siname avec décision et ne commet que -peji d^rrcurs. Il surclasse PerÉy Nettement et enlève la première reprise.
Ce succès n'est-il qu'un « feu de paille s. ? On peut le croire lorsque, avec un brio retrouvé tout à coup, Perry enlève facilenient le second set. On attend « l'effondrement du Français c'est celui de l'Anglais auquel on assiste, ou plus justement, à une ardeur et une précision de Borotra qui ne laisse pas un moment de répit à son adversaire. Il termine chaque point avec assurance, en volées sèches, en coups longs bien placés ou en revers plats et croisés qui firent sa renommée. L'Anglais tente de « sauver l'honneur et n'y peut parvenir par 6 jeux à 0, Borotra enlève la reprise et le match.
Gregory-Collins battus
par Cochet-Borotra
Nous ne faisons une mention spéciale à cette partie que du fait quelle servait de rentrée officielle à Henry- Cochet. Ce dernier souleva les acclamations de la foule par son aisance extraordinaire, la rapidité de ses conceptions et la finesse extrême de ses attaques. Jean Borotra galvanisé sans doute par la présence de Cochet fit de fort belles choses.
Quant à Gregory-Collins, ils fournirent une très belle partie devant des adversaires nettement supérieurs. Ce fut au reste un match très intéressant par la qualité du jeu fourni. Voici les résultats de cette journée Simples Merlin (F.) b. Olliff (G.B.): 6-2 3-6 6-3. Boussus (F.) b. Lee 7-5 4-6 6-4. Borotra b. Perry 6-3 2-6 6-0. Hughes (G.B.) b. Berthet 6-1 6-4. Gregory (G.B.) b. Féret 6-2 6-2. Gilbert (G.-B.) b. Blanchy 6-3 6-3. Andrews (G.B.) b. Gentien 7-5 6-2.
Doubles Cochet-Borotra b. Gregory-
CYCLISME
Le belge Gijssels
a gagné
Bordeaux Paris
(De notre envoyé spécial)
Neuf coureurs ont disputé hier le trente-huitième Bordeaux-Paris. A l'arrivée, au Parc des Princes, c'est Gijssels, un Belge, qui a triomphé, couvrant les 603 kilomètres du parcours en 18 h. 8 m. 49 s. 3/5, soit à la moyenne de 33 km. 118.
Derrière lui se sont classés Bonduel, Schepers deux Belges encore, Sieronski, un Allemand. Le Calvez, premier Français, Tommies et Ferdinand
Le Drogo. Mauclair et Marcel Bidot ont
abandonné. Trerite-èt'-une minutes séparent le premier du septième et dernier classé. Le second est à 3 minutes du premier, c'est assez dire que la victoire, de Gijssels a été nette,. Ceci vient de ce que la course, depuis Tours, était disputée avec des entraîneurs à motocvc1ette.
La course qui, depuis Bordeaux, l'était qu'une simple promenade dans a nuit d'abord, puis dans le matin, >ous un ciel roulant de gros nuages noirs, s'anima furieusement dès la t prise des entraîneurs ».
Ce fut alors, à la sortie de Tours, le long de la Loire, une ruée fantastique plus de 60 kilomètres à l'heure. Comment ces hommes qui venaient de parcourir plus de 350 kilomètres depuis la veille au soir 21 h. 30, allaient-ils conduire ces derniers 250 kilomètres ? P Maintiendraient-ils cette allure de record ou s'effondreraient-ils? Avant Blois le train s'était déjà sensiblement'ralenti, puis entre Blois et Orléans, la course se jouait eh grande partie. Lé Calvez, Mauclair. un moment en tête, étaient lâchés, et Bonduel passait au commandement, immédiatement suivi de ses compatriotes Schepers et Gijssels. L'Allemand Sieronski venait ensuite avec plusieurs minutes de retard. Après Orléans les trois Belges en tête se groupaient, tandis que Sieronski, dans un effort admirable, tentait de rattraper les fuyards. Ce fut en vain. Dans la côte fameuse pour les concurrents de Bordeaux-Paris de Dourdan, Gijssels, dont les ressources physiques et morales sont remarquables, faussait compagnie à ses deux camarades; Ceux-ci, las, ne pouvaient réagir ils se;: contentaient -de 'conserver leur<place,; tandis que Gijssels> descendant seul sur Paris entre deux haies de ̃ spectateurs enthousiastes, vr– mais aussi quelque peu gênants augmentait son avance pour gagner finalement, en très grand champion, avec plus de 3 minutes d'avance.
Le succès de Gijssels fut justement acclamé au Parc des Princes où plus de 40.000 spectateurs attendaient les coureurs.
Il consacre un athlète de valeur, que ses récents succès avaient mis en évidence. La victoire qu'on lui octroyait généralement avant la course. il l'enlève fort justement après l'avoir vue lui échapper de si peu l'an dernier. Si ce succès est bien celui du meilleur athlète au point de vue physique, il convient de souligner également qu'il revient aussi à celui qui sut le mieux organiser si l'on peut dire sa course, surtout sur la fin.
Gijssels, en effet, courut avec intelligence. Sachant qu'au long d'un ruban de route de plus de 600 kilomètres il y a des incidents multiples qui peuvent contrarier la course du meilleur, il sut faire une course d'attente, réservant pour les derniers 250 kilomètres toutes ses ressources physiques. C'est pour cela qu'on le vit ne pas s'emballer au départ de Tours derrière son entraîneur et c'est à cela qu'il dut progressivement de pouvoir remonter le lot de ses concurrents et de pouvoir fournir son meiller effort au moment opportun. André Reichel.
LES GRANDS PRIX
DE BORDjEAUX-PARIS ̃̃̃,
L'arrivée 'âè Bôrdeaùx-Paris" avait
exercé son habituel attrait sur les foules, et le Pare dés Princes était noir de monde, dès 14 heures, quand commença de se dérouler le trop abondant programme qui ajoutait, aux Grands Prix de vitesse et de demi-fond et au Handicap pour professionnels, quatre épreuves de sélection préolympique. Le Grand Prix de vitesse fut marqué par l'exploit de Marcel Jean qui, démarrant avec à-propos dans sa demi-finale, battait de loin Honeman et Gérardin et couvrait les 200 derniers mètres en 12 secondes, temps record de la non-
velle piste. La finale lui tut plus sévère, sévère jusqu'à l'injustice, Michard s'étant rabattu un peu vivement an moment de l'enlevage et ayant interdit au jeune coureur, par cette manoeuvre peu généreuse pour un grand champion, une performance qui eût été bien accueillie. Et Falk Hansen, troïsième finaliste, profitait des marrons tirés du feu par son grand rival, et le
battait sur le' poteau.
Paillard et Moeller étaient sensiblement égaux, hier, et ils échangèrent les places de premier et de second, dans les deux manches du demi-fond, à quelques mètres près, quelques mètres que les juges eux-mêmes ne surent point dénombrer. Paillard, cependant, avait le dernier mot en triomphant dans le Handicap.
Dans l'épreuve préolympique de vitesse, le jeune Chaillot, confirmant ses succès anténeftrs. l'emportai^ .sur Machot et Maurice' Pétrin; <̃ II 'faut dire qu'Ulrich, insuffisamment remis d'une chuta i&^n^ê<in,é|a^t.paj( Mb|. partie.
Collins 6-2 6-4. Blanchy-Samazeuilh b. sir Loo Lyle-W. Myers, 6-2, 6-4. Championnats de France
Double dames, 1" tour Mme Henrotin-Mlle Metaxa b. Misses Dyson-Noël 6-1 6-4. Mme Mathieu-Mlle liosambert b. Mme Isaac-Mlle Spéranza w.-o. Double mixte. l°r tour Miss RyauBrugnon b. Mlle Rudowska-Goldryn · 6-1 6-2. Mlle Durand-Mercier-Terrier b. Miss Thomss-J. Satoh 6-2, 6-3. Mlle Goldschmidt-Gayau b. Mrs Corbière-Gasluü 6-4 6-2.
LA COUPE DAVIS 1932
L'Irlande a nettement battu la Hongrie C'est avec une netteté beaucoup plus grande qu'on le prévoyait que les joueurs irlandais ont, à Dublin, triomphé des joueurs hongrois pour le second tour de la Coupe Davis.
Après la première journée, où les deux adversaires se trouvaient à égalité avec une victoire chacun, on pouvait augurer que le sort de la rencontre se déciderait dans le double, car si on s'attendait à voir Von Kœhrling battu par Rogers, on prévoyait que Gabrovitz triompherait de Mac Guire.
Il n'en a rien été et les Irlandais en simples et en double acquirent toutes les victoires avec une aisance remarquable.
C'est donc, au total, par 4 victoires à 1 que l'Irlande a obtenu sa qualification elle rencontrera au prochain tour le vainqueur du match ^"Allemagne- Attitriche. L'Allemagne mène devant l'Autriche La première journée de la rencontre Allemagne-Autriche, qui est disputée à Vienne, s'est terminée à l'avantage de l'Allemagne qui a gagné les deux simples.
Les joueurs allemands ont fait preuve en cette occasion d'une nette supériorité et ont remporté leurs rencontres avec une grande aisance.
Voici les résultats
Preen b. Mateijka, 6-2, 10-8, 6-1 Von Cramm b. Artens, 6-2, 6-0, 6-4. Allemagne 2 victoires Autriche 0. La. rencontre Suisse.Italie
La rencontre Suisse-Italie pour le troisième tour de la Coupe Davis se disputera du 10 au 12 juin, à Montreux.
LA VIE SPORTIVE
FOOTBALL
Un échec qui doit être
une leçon pour
(es professionnels britanniques A quelques semaines d'intervalle, nous avons vu, à Colombes, les meilleurs joueurs professionnels écossais ou soit disant tels et quelques-uns des meilleurs joueurs anglais, ceux qui dètiEnnent la Coupe. d'Apgleterre et qui appartiennent à l'équipe de Newcastle United.
Comme les Ecossais, il y a quinze jours, les joueurs anglais nous ont profondément déçus.
Ils se sont laissé battre par 3 buts à 1 par une entente Red Star-Racing dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle fut loin de donner entière satisfaction. Ceci tend donc à donner une bien piètre idée de l'équipe de Newcastle United dont on était en droit d'attendre infiniment mieux.
Par malheur, les joueurs professionnels ont un profond mépris pour tout ce qui n'est pas match officiel. Aussi un déplacement sur le continent est-il le plus souvent pour eux l'occasion d'une promenade au cours de laquelle ils sont décidés à faire le moindre effort. D'autre part, ils ont pour leurs adversaires une médiocre estime. Pour peu qu'ils « tombent » sur une équipe décidée, jouant vite et avec l'ardent désir de l'emporter, les professionnels britanniques subissent alors de lamentables défaites.
Lamentables parce qu'ils se trouvent dans l'incapacité quasi complète de réagir, par suite d'un mauvais état physique lamentables parce que pour parer à cette infériorité ils ont recours à 'des irrégularités regrettables. On les voit alors sous un jour qui ne peut que nous, donner une bien triste opinion des pï.ofessionnislsy Sans doute ïl faut se,, garder de généraliser, mais il faut bien t-répéter ici ce que nous avons dit' il y a quinze jours au lendemain de France-Ecosse. A quoi bon faire venir à un prix excessivement cher de grandes équipes britanniques qui n'ont même pas la pudeur de se présenter complètes ou qui, si elles le sont, se refusent à. disputer loyalement, régulièrement, sportivement leurs chances» ?
On à répété sur tous les tons aux Britanniques qu'ils étaient « nes professeurs » en football. Ils sont arrivés à croire qu'il leur faudrait éternellement « donner la leçon » et que celle-ci serait administrée avec une incroyable facilité. Aussi se refusent-ils à faire le nécessaire pour la donner.
A ce jeu ils essuient quelques échecs très désobligeants. Puisse celui qu'ils ont subi hier, à Colombes, les décider, à l'avenir, à faire preuve d'une plus juste conception tlc leur rôle d'éducateurs. sportifs 1 A, R.
SUCCES PARISIEN
Bonne journée hier pour les couleurs parisiennes en particulier, et françaises en général. Tandis qu'à Colombes l'entente Racing-Red Star l'emportait par 3 buts à.l sur Newcastle United, tenant de la Coupe d'Angleterre, à Buffalo, une entente Club .Français-Stade Français itriomphait du F. C. Mulhouse. P.ar ,§Jjuts à 2,. -et le Club Français battait Je R, .Q, Irun par 2 buts à 1..̃-• • ••
GOLF
A Saint-Germain
Résultats de la rencontre jouée pour la Coupe du Golfer's Club entre les équipes de Chantilly et de Morfontaine
Simples Mme A. M. Vagliano (C) b. Mme R. Lacoste (M), 1 up Mlle d'Esmond (C) b. Mme R. Aublin (M), 4 et 2 Mme Monier (C) b. Mlle L. Esmond (M), 1 up Mme Wisner (M) b. Mlle Borel de Kinkelin, 4 et 3. Doubles Mme A. M. Vagliano-Mlle D. Esmond b. Mme R. Lacoste-Mlle L. Esmond, au 19° Mme Monier-Mlle B. de Kinkelin b. Mme Aublin-Mme Wisner, 2 et 1.
Chantilly gagne par 5 victoires à 1.
Chronique T. S. F. Enbarras du choix. Le concert de la Philharmonie de Prague est d'une qualité rare (4« Svmphonie de Tschaïkowsky, Le Sacre du Printemps, de Stravinsky, et Prague, Ae J. Suk) le concert de musique italienne, de Rodio-Suisse alemanique est dirigé par Weingartner. Si les auditeurs difficiles redoutent les retransmissions, ils: pourront en-,
core chisir ftitre Stockholm (Bach jt, ses trois..
fils), et MÛh\ac.ker (Concerto d'4)piàn\ Al-
bert Houesel. P.;P, Tempue»; ,ét, S,f.,
-̃ »jj,; j«fl s A~J •>
Lundi 23 mai ~n,
AIUSIQUE. National anglais, 12 h. Musique de chambre (Williams, Schumann, Bridge). 15 h. 45 Celle et piano (Hacndel, Beethoven. Langenberg, 17 h. Schubert, Schumann, R. Strauss. Rome, 17 h 30 Beethoven, Casella. Midland régional, 19 h. 30 Piano œuvres de Beethoven. Prague, 20 h.: Tsehaïkowsky, Stravinsky, Suk. Radio-Suisse alémanique, 20 h. Musique italienne.. Stoekholm, 20 h. 50 Musique de chambre ancienne (J.-S. Bach, P.-E. Bach, W.-F. Bach, J.-C. Bach). Stuttgarl-Muhlacker, 21 h. A. Roussel, Franck. Leipzig, 21 h. la Beethoven, Spohr.
MUSIQUE LEGERE. Tour Eiffel, 20 h. 30 L'Heure gaie.
OPERA. Kcenigsberg, 20 h. 5 Les deux tirailleurs, de Lortzing. Londres régional, 21 h. 5 Tannhauser, de gagner (2» acte).
THEATRE. Paris P.T.7' 20 h. 30 La Mégère apprivoisée, de Delair et Shakespeare. Radio-Paris, 20 h. Beethoven, de Fauchois.
DANCING. Londres régional, 22 h. 35. Varsovie, 23 h.
DISQUES. Radio-Paris, 12 h. 30 Œuvres de Wagner.
LA PAROLE. Radio-Paris, 19 h. Causerie sur Pabst, par A. Arnoux. 19 h. 10 Chronique des livres, par A. Billy. Tour Eiffel, 20 h. 30 Aux Jardins de la Chanson, Causerie par Mme Dussane.
Mardi 24 mai
MUSIQUE. Varsovie, 17 h. 35 Haydn, ltyyel, Liadow,.Berlioz. National anglais, 19 h. 20 Mozart, Haydn, Ravel, Falla. Poste Parisien, 20 h. 45 Mascagni, Pierné, Sperck, Ibert, Tchérepnine, Widor. Tour Eiffel, 20 h. 30 Musiciens contemporains. Langenberg, 20 h. 30 Telemann, P.-E. Bach. Kœnigsberg, 21 h. 15 Beethoven, Delius, Theil. Stuttgart-Muhlacker, 21 h. 30 Un concert de musique de chambre chez Hans Fugger (1531-1598). Stockholm, 22 h. OEuvres de Liszt. Varsovie, 22 h. Piano (Liszt, Medtner, Wihtol, Glinka, Balakirew). MUSIQUE LEGERE. Londres régional, 20 h. Vaudeville. Radio-Vilus, 20 h. 30. OPERA. Milan, 20 h. 45 Les Puritains, de Bellini. Vienne, 19 h. 55 Eleetra, de Strauss.
THEATRE. Paris-P. T. T., 20 h. 45 Bérénice, de Racine. Radio-Paris, 20 h. Monsieur Scapin, de Richepin.
DANCING. Londres régional, 22 h. 35. LA PAROLE. Radio-Paris, 19 h. Chronique théâtrale, par E. Sée.
CQURS1
AU BOIS DE BOULOGNE LE PRIX N^AILLES
Dimanche du plus haut intérêt. Il s'agissait d'être fixé sur l'exacte valeur de Bosphore, un des derniers trois ans de la génération .qui pût être encore digne d'être tenu pour un vrai cheval de Deisby.1. II. rencontrait, -wr les '2:400 nètresldtfl I?$ix-iN0aiilesMetiK poulains sérieux, *Sagàee; et Son'Èxfcellence, et la façon dont il -allait se comporter devait suffire a éclairer notre religion. Soyons satisfaits,, Bosphore a ^gagné en très-Aon cheval, Vn cheval froïa, qui ne fait -que ce= qu'on "lUÏ '^demande, mais qui le fait bien. C'çst la'plus sûre marque de fabrique, et tel était Ajax. Cette sorte de chpwapsx que rien n'émeut, est celle qui rfk'Jd.èMt' $& Ici, point, d'interversion de forme, à la manière d un Bishop's Rock, capabledu meil|eujr, fit du pire point d'effondrement ^subit pour manque' de tenue, à la manière d'un Shred. Constamment égaux à. euxmêmes, les chevaux de la trempe de Bosphore sont, chaque fois, la hau-
teur des circonstances. Qu us ne gagnent pas de loin i/nporte peu. Ils ne sont pas là pour faire de l'effet. Ils sont là pour gagner.-Et ils gagnent. Le cheval de jeu du favori était de classe mieux que suffisante pour assurer un train régulier. Mais peut-être son jockey avait-il l'arrière-pensée qu'il pouvait, si besoin était,, sauver la situation, et il a paru qu'Electron ne remplissait qu'à moitié sa tâche de sacrifié. A notre avis, il aurait pu aller un peu plus vite. Toutefois, il s'acquittait assez bien de.soh: rôle pour qu'il ne fût plus question d'aucun comparse dès l'entrée de la ligne droite, et les trois vedettes restaient, comme il convenait, seules en présence. Sagace cédait le premier, et Son Excellence, au contraire, prenait le. premier l'avantage, tandis que Bosphore, jusque-là dans une sage expectative, commençait seulement' son plein effort. Alors fut vite réglé le sort de Son Excellence,, qui n'a pas la pointe de Bospliore, et celui-ci s'assurait une demi-longueur a,vec autant de netteté que possible. •«'«̃ J)e-cette rencontre -capitale, Sagaee seul sort diminue' !Sr%rande es* •notre
estime pour le vaji-^queur que ijnous considérons la performance de Son Excellence comme tout à fait remarquable et de nature à lut laisser une première chance dans une épreuve de 3/.000 mètres, durement, menée, où il risquera moins d'être, pris-de vitesse, le Grand Prix, par exemple. Quant à Bosphore, nous ne pouvons que le répéter trois fois victorieux sur trois sorties, il a tous les droits à prétendre n'être jamais battu par un contemporain. Il a la tenue et la pointe, le tempérament et le co«rage. C'est le type du poulain complet.'
Le Prix Rainbowj; a été une longue et magnifique lutta entre Romarin et La Tour d'Auvergne. Il est rare qu'une course de 5.000 mètres donne lieu à un aussi tenace débat. Les deux rivaux ne se sont pour ainsi djre pas lâchés pendant tout le dernier, tour, et n'ont pourtant baissé de pied ni.l'un ni l'autre, à telle enseigne que nul troisième larron n'a pu profiter de leur épuisement. De ce combat héroïque, Romarin est sorti vainqueur. Une incontestable supériorité d'EUiottsur Brethès n'a pas été étrangère à ce résultat.
Nous ne dirons rien du handicap final. Il a été gagné, en effet, par le représentant d'une écurie qui a un trop constant mépris du sport et du ..public pour que. Ja relation, d'une de ses victoires pfiisse' trouver place dans- une chronique spQJ'fÀye. jfr J. Tràrieua;
̃'̃* Courses à Saint-Cloud-
V "n t ifA''
Aujourd'hui à 2 ;heureî, -ifStirsjM à BaltitCloud. l-s-: Gagnants de Figtiro.
Prix des ëapucines. }f Ratatouille, Gaillarde. v Prix de la Croix Saint-Jacques Bridon,
Grand Roi.
Prix d'Alhis Almierte II, Radoline. Prix de Ménil-Vicomle. Picaflor, Metclnini.
Prix de Longjumeau Arnale, Indienne. Prix Hermit Prince Kara, Diloy. Prix Banstar Mbrrhinos, Guise.
Courses au Bois-de Boulogne Prix de Passa ̃&̃ réclamer, 8.000 francs, 1.000 mètres, ligne droite).- 1. La Montbazon, à M. E. Martinez de Hoz (C.-H. Semblât) 2. Walked. Over.'à JSJ. W. Pratt <G. Weston). (1 long. 1/2,. 1 long., 1 long. 1/2). Pari niutuel à 5 francs Kùnifié). Gagnant 20 francs. Placés La Montbazon, 13 fr. Walked Over, 18 fc..M
Prix de Courcelles (20.000 francs, 2.200 m., grande piste). 1. Amidon, au baron E. de Rothschild (C. Bouillon) 2. Candelain, à M. Jacques Foûld (J.1 Peckett). (Tête, 3 long.).
Pari mutuel à 5 francs (unifié). Gagnant 21 francs. Placés Amidon, 10 fr. 50 Candelain, 16 fr. 50.
Prix de Bagatelle (20.000 francs, 2.000 m., moyenne piste). i:. Rabâcheuse, à M. Jean Prat (A. Rabbe) 2.Malina, au vicomte M., de Rivaud (M. Lynch). (EneoL, encol., 1 long.). !̃>̃* -̃'̃ *'?* Pari mutuel à 5 franos(unifié).Gagnant 34 fran,cs,,P.lacés RaJja^-euse^ljyrjtgÊfek MaTfnaT 11 francs.
Prix de Noailles (Poule des produits, 40.000 francs, 2.400 m., grande piste). 1. Ecurie baron de Rothchîld Bosphore, au baron E. de Roothschild (C. Bouillon) 2. Son Excellence, à M. Jules Fribourg (F, Hervé) 3. Sagace, à M. Henri Coulon (A. Rabbe). (1/2 long., 2 Khg., courte en-
colure).
Pari mutuel à 5 francs (unifié). Gagnant 13 fr. 50. Placés Bosphore, 6 francs Son Excellence, 6 francs Sagace, 5 fr. 50. Prix du Prince de Galles (40.000 francs, 2.200 m., grande piste);; 1. Satrap, Iï Lord Derby (W. Sibbritt)r. 2. Cake Walk, à M. Jean Prat (A. Rabbe). (2 long., 3/4 long., 1/2 long.).
Pari mutuel à 5 francs ^unifié). Gagnant 13 francs. Places Satrap, 7 fr. 50 Cake Walk, 8 francs.̃
Prix Rainboiv (50.000 francs, 5.000 m., grande piste et petite piste). 1. Romarin, à .M. M. P. Moulines (C. Elliott) 2.. La Tour d'Auvergne, à M: Henry Count (R. Brethès) 3. Hêtre Pourpre, au baron E. de Rothschild (C. Bouillon). (1/2 long., 3 long., 2 long.).
Pari mutuel à 5 francs (unifié). Gagnant 14 fr. 50. Placés Romarin, 6 francs La Tour d'Auvergne, 6 francs Hêtre Pourpre, 9 francs.
Prix des Tertres (handicap,. 20.000 francs, 1.700 m., petite piste). 1. Bel Ulysse, à M. Gaillard (R. Hubert) 2. Homard, à M. P. Wertheim (W. Sibbritt) 3. Picapiu, à M. S. I. «nzue (E: Durand).
Pari mutuel à â francs (unifié). Gagnant 155 francs.. Placés Bèl'Urys^e, 40 fr. 50 Homard^ 11 francs- Picàpfti, 18 francs.
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LE*tHAMPldNlkf*1)E FRANCE Deux rencontres ont été disputées hier l'une à Lyon, èrttr^, Je R. Ç: France et le F. C. Lyon, pour une demifinale l'autre à BordeatiS, entré le Stade Français et le S. A, V. Primerose, pour lé dernier quart de finale: Les deux clubs parisiens ont triom- phé de leurs adversaires. Le R. C. France eut cependant beaucoup de difficulté à prendre l'avantage sur le F. C. Lyon, qui se montra toujours à la hauteur de son concurrent.
La victoire du Stade- Français fut beaucoup plus nette et laisse à penser que le Stade se qualifiera pour la finale devant le Lille U.C. '1
Voici les résultats
R. C. France b. F. C. Lyon. 2 à 1 St. Franç, b. S.A.V. Primerose 5 à 1
ATHLETISME
Trois réunions de préparation avant
les jeux olympiques
En vue des Jeux olympiques de LosAngelès la Fédération avait organisé pour hier trois réunions de préparation pour les athlètes. Trois centres avaient été prévus dans lesquels les athlètes ont été groupés et firent ainsi leurs premiers essais officiels sur piste au cours de cette saison.
A Nantes, comme à Lyon ou à Strasbourg rien de remarquable. Les performances en un début de saison ne sont jamais exceptionnelles. Aussi n'y a-t-il pas lieu de s'alarmer de la médiocrité des résultats. D'autre part le temps n'était pas favorable aux beaux exploits. Enfin nos athlètes ne sont pas de qualité telle qu'on doive attendre d'eux des choses sensationnelles. Telle est surtout la première impression de cette journée pré-olympique qui sera suivie, espérbns-le, de quelques autres. A Nantes, signalons le lancement du poids où Drecq réussit 13 m. 84 et officieusement 14 m. 66. A Lyon, Philippon saute 1 m. 85 en hauteur, Charavalle couvre le 800 mètres en 1 m. 57 secondes, Sera Martin enlève le 1.500 en 4 m. 11 s. 1/5, temps très ordinaire pour lui'. Moulines réapparaît après un an d'absence et couvre le 400 mètres en 50 secondes 2/5. Sur une piste ordinaire et lourde plutôt, c'est honorable. Noël, et c'est là le plus bel exploit de la jeunesse, lance le disque à 46 m. 37.
Son rival direct Winter, à Strasbourg, ne peut faire que 44 mètres. Ici Keller gagne le 800 mètres en 1 m. 58 s. Loiseau enlève le 1.500 mètres en 4 r.i. 11 s. 1/5 Dinard couvre le 110 mètres haies en 15 s. 2/5 et.Adelheim le 400 mètres haies en 55 s. 4/5.
â)ans l'ensemble; it<>nc.;peu de grandes' performances. Sachons attendre, mais resretttSfls tôTJt'de même la pauvreté de notre'. athlétisme qui ne nous révèle pas en ce début de jeunes pleins de promesses. On dit toutefois qu'on peut attendre beaucoup de certains. Espérons que quelques-uns de ceux sur lesquels on compte justifieront les espoirs mis en eux.
ESCRIME
DRAKENBERG ET BALY VAINQUEURS La société d'escrime à l'épée a fait disputer hier matin, au lycée Carnot, ses deux importantes épreuves annuelles le Prix du Président de la République et le Prix du Conseil municipal. Drakenberg' l'épéiste suédois de la salle Bouché, gagna la première, devant Fronçin, Artigas, Duchêne, Sublon, Fauré, Fertray et Corbie.
Le Prix du Conseil municipal revient à J. Baly 2. P. Milan 3. Cathala 4. Sibaud, 5. Vaucresson 6. Gaurel 7. Bouvier 8. Filippi.
NATATION
LE GALA ANNUEL DES ARTISTES aura lieu le 20 juin
Le gala annuel des artistes se déroulera le 20 juin "prochain à la piscine Auteuil-Molitor. -.ajua?.' •- Il Cette fête, qui groupe chaque année les artistes, les plus brillante en différentes épreuves sportives d'un réel initérêt, est donnée au bénéfice des œuvres de charité de l'Union des artistes. Voici quelles sont les épreuves ouvertes aux concurrents
1° Championnat de natation des artistes dames (50 mètres).
2° Championnat de natation des artistes messieurs (50 mètres).
3° Concours de plongeons des artistes messieurs.
4° Concours de costumes de bains, réservé aux artistes dames et messieurs. 5° Concours de costumes de plage, réservé aux artistes dames.
Le programme, qui n'est pas définitivement établi, comprendra, outre les exhibitions de nageurs et plongeurs réputés, une partie « attractions qui fait, à l'heure actuelle, l'objet de tous les soins de la commission des fêtes de l"Union des artistes.
NOUVELLES AERIENNES Le prince Bibesco, président de la ` Fédération aéronautique internationale, a quitté Rome samedi matin, à bord d'un avion métallique, piloté par le commandant Burbuloï, à destination de Paris.
Le Royal Aéro Club d'Italie a inscrit au Tour aérien d'Europe, qui aura lieu du 21 au 27 août prochain, huit avions qui seront pilotés par les aviateurs suivants Ambroise Colombo, Francis ardi, René Donati, Pierre de Angelis, Victor Suster, Conrade MatJioli, Humbert Bianchini et Mario Stop-
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Au tour d Europe sont inscrits, rappelons-le, huit Italiens, sept Français, seize Allemands, sept Tchécoslovaques, six Polonais et deux Suisses.
Les aviateurs suisses, les frères Alphonse et Karl Breitenbach, en route pour l'Australie par petites étapes, ont atterri à Belgrade, d où ils repartiront pour Sofia.
On est toujours sans nouvelles de l'aviateur Bertram, qui s'était envolé vers Port-Darwin, le 30 avril dernier. Une vive inquiétude règne à son sujet.
Une délégation polonaise a négocié à Riga et à Tallin l'organisation d'une nouvelle ligne de communication aérienne Varsovie-Riga. L'inauguration de cette ligne aura lieu bientôt, après l'achèvement des préparatifs techniques nécessaires.
VACANCES EN ANGLETERRE Pour passer vos vacances à bon marché, séjournez en Angleterre. Des billets à prix réduits, valables pour retour dans 15 jours, seront émis de Paris, Calais, Boulogne. Lille, Dieppe, Rouen et Dunkerque, les 30 et 31 mai, et les 1er, 2, 12, 13, 14, 15 et 16 juin pour Londres et d'autres villes anglaises. Ils' seront également émis du Havre et de Paris via le Havre le 31 mai et les 2, 14 et 16 juin. Ces billets sont à très bon marché par exemple le prix d'un billet de lof jours, aller et retour ParisLondres par Dieppe ne coûte que 353 frè 25 en 2" classe. S'adresser au Southern Railway d'Angleterre, 13, rue Auber, Paris (9e) en mentionnant ce journal.
CHEMINS DE FER DE L'ETAT
Le concours agricole d'Evreux
Du 9 au 12, juin, auront lieu, à Evreux, des concours spéciaux de races bovines et porcines, normandes, et ovines de l'Ile-deFrance, ainsi qu'un grand concours agricole départemental.
Des réjouissances nombreuses seront offertes aux visiteurs et précédées d'une braderie le dimanche 5 juin.
Les relations Paris-Evreux sont faciles et rapides (1 h. 30 à peine) par les trains s des Chemins de fer de l'Etat, et la ville d'Evreux est une cité agréable et accueillante, possédant des monuments fort intéressants.
AUTOMOBILE
Lehoux
enlève le Grand Prix de Casablanca
Le meeting automobile et motocycliste, consacré à la vitesse pure et organisé par l'Automobile Club Marocain, sur le nouveau circuit d'Anfa, près de Casablanca, a été favorise par le temps, encore qu'un fort vent ait gêné les concurrents. Comme les précédents il remporta un gros succès.
Le lever dit rideau était réservé aux motocyclistes, qui disputèrent le Grand Prix Motocycliste du Maroc, dans lequel en enregistra les résultats suivants: catégorie 500 eme, vainqueur Céré, parcourant 136 kil. 565 à la moyenne de 91 kilomètres à l'heure catégorie 3 j0 cmc., vainqueur Rivet, parcourent 15 kilomètres 284 à la moyenne dé 86 kil. à l'heure.
Puis ce fut le départ du Grand Prix Automobile donné à 14 h. 40 exactement a 20 conducteurs, un seul forfait ayant été enregistré, celui du coureur Ozennat. Cette année, les organisateurs avaient adopté un nouveau circuit, légèrement supérieur à celui des années précédentes, comportant plusieurs difficultés et notamment une descente en lacets particulièrement délicate. Dans ces conditions, il était intéressant de voir comment se comporteraient hommes et machines.
Les résultats donnent la réponse de façon parfaite si on tient compte de la moyenne, qui approche 125 kil. à l'heure, réaliséx; par Lehoux. Performances remarquables si on tient compte des circonstances toutes particulières dans lesquelles la course s'est disputée.
4 _3__L
Dès le démit ce lut un auci aiuem en- j l tre Wimillï, récent vainqueur du Grand 1 Prix d'Oran, qui prit franchement la tête t et Lehoux, le suivant comme son om- i bre. Durant de nombreux tours la situa- ] tion resta inchangée et on enregistra t successivement les abandons de Zehen- 1 der, Trintignan, Félix, Gaupillat, Jolly, qui était en tête des concurrents de la catégorie 1.500 cmc.
Le record du tour fut établi par Wimille, en 4 m. 10 s., soit à la- moyenne horaire de 127 kilomètres. Mais au 31e tour le leader était mis hors de combat, à la suite d'une panne mécanique. Dès lors Lehoux avait la partie belle, maîs ilayait, .derrière lui, très près des hommes redoutables Etancel.in, Czai- kovsky, Benoit, à peine distantes d un tour. Il maintint son allure et n'ayant j aucun ennui, il terminait bon premier, j ajoutant une belle victoire à une liste déjà longue.
"En catégorie 1.500 cmc, après l'abandon de Jolly, c'est Veyron qui prit la première place et la conserva facile- ment.
Belle journée aussi pour Dunlop qui équipait Lehoux et Veyron, vainqueurs des deux catégories et du classement général.
Voici les classements t
Classement général. 1. Lehoux en 3 h. 16' 20", moyenne hor. 124 kms 9/0. 2. Etancelin en 3 h. 23' 0" 1/5. Moyenne 123 kms 091. 3. Czaïkovsky, moyenne 121 kms 570. 4. Benoit, moyenne 120 kms 607. 5. de Maliplane, moyenne 112 kms 775. 6. Veyron (vainqueur de la catégorie 1.500 c.c.) moyenne 111 kms 980. 7. Durand (1.500 c.c.) moyenne 111 kms 505. 8. Dominici, moyenne 110 kms 628. 9. Siaron (1.500 ce). 10. Madelier (1.500 c,c). 11. Galba. 12. Chiquito. Dans le classement par catégories, Lehoux triomphe dans la catégorie audessus de 1.500 ce. et Veyron dans la catégorie 1.500 c.c.
LE GRAND PRIX DE L'AVUS Le vainqueur triomphe à la moyenne horaire de 194 kilomètres
Sur l'autodrome berlinois de l'Avus, deux épreuves de vitesse ont été organisées, hier, par l'Automobjle Club d'Allemagne, épreuves intéressantes par les moyennes impressionnantes réalisées par les vainqueurs et qui battent le record établi, sur le même autodrome, l'année précédente, lors de sa réouverture.
La première course était réservée aux voitures de 500 à 1.500 cmc. de cylindrée. Elle donna lieu à une lutte sévère et, finalement, revint à un champion anglais bien connu, pilotant une
voiture française.
Cette première épreuve fut remportée par Earl Howes, sur Delage (1.486 cmc. de cylindrée), qui a effectué les 186 kilomètres du parcours (10 tours de circuit) à la moyenne horaire de 176 kil. 900. L'Anglais James Donald Barnes s'est classé second avec une moyenne horaire de 140 kil. 600 l'Allemand Roudolph Steinweg s'est classé
troisième, sur Amilcar (1.094 cmc.), à la moyenne horaire de 140 kil. 300. La deuxième course réunit 16 concurrents. Elie comportait un parcours de 294 kilomètres. Elle fut, malheureusement, attristée par un accident moitel dont fut victime le coureur tchécoslovaque Lobkovitz, à la suite d'un capotage.
La lutte fut plus acharnée qu'à la course précédente, ce qui permit au coureur français Bourrât, pilotant une voiture française, de battre les records du monde des 50 kilomètres et des 50 milles à la moyenne horaire de 201 kilomètres 100.
A un pareil régime, il y eut des victimes, et lés abandons furent nombreux. •• Finalement, la victoire revirit.au coureur allemand von Braunchih, pilotant une voiture allemande de 7 litres de cylindrée, à la moyenne horaire de 194 kilomètres, battant Carracciola, au volant d'une voiture italienne de 2 litres 400 de cylindrée, de 20 mètres seulement.
COURSE DE COTE
DE FONTAINEBLEAU
Les records ont été battus dans de nombreuses catégories
L'Automobile Club de l'Ile-de-France a fait disputer hier sa traditionnelle course de côte de Fontainebleau. Dan>i les différentes catégories, les records ont été battus.
Le record général de l'épreuve l'a été également par le coureur motocycliste Monneret, à bord d'une deux cylindres àe 1.000 cmc. de cylindrée, qui a réalisé la moyenne horaire de 135 kilomètres 338, meilleure performance de la journée, toutes catégories, avec, comme temps d'ascension, 53 sec. I/o, alors que celui du record précédent était de 59 sec. 2/5.
Les autres records battus en motocycles sont ceux des catégories 175 cmc. par Leroy, moyenne, 83 kil. 333 çategorie 250 cmc., par Audremo, moyenne, 108 kil. 433 catégorie 350 cmc., par C-julon. moyenne, 113 kil. 207 catégorie 500 cmc., par Monneret, moyenne, 123 kil. 711.
En voitures toutes catégories, la meilleure performance a été réalisée par Bernasioni, pilotant une voiture de course de 3 litres de cylindrée, qui atteint la moyenne horaire de 114 kilomètres 285, suivie de près par André Ballot, avec une Peugeot, qui met à son actif la moyenne de 109 kil. 422. En voiture tourisme, le meilleur fut Ferraut, avec la moyenne horaire de 101 kil. 908, et en voitures sport ce fut Jahan, avec la moyenne horaire de 106 kilomètres 194.
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AVIATION
Après la randonnée transatlantique
de Miss A. Earhardt L'aviatrice a gagné Londre* hier à bord
d'un avion privé
L'aviatrice américaine, miss A. Earhardt, qui vient de traverser l'Atlantique de Terre-Neuve en Irlande ii'Cu est pas à sa première randonnée transatlantique. Elle traversa, en effel, l'Atlantique en 1929 avec Stutz ci. Gordon. L'exploit qu'elle a réalisé cetic fois est remarquable. Il convient, en., effet, de souligner qu'elle était seule à-, bord de son avion. C'est ainsi la première fois que l'Atlantique se trouve être franchi par une femme.
L'aviatrice a repris son vol hier a destination de Londres à bord d'un avion privé qui est venu la prendre à Londonderry. Après escale à BlackpooJ, dans le comté de Lancaster, l'aviatrice est repartie pour Croydon où une foule, nombreuse et enthousiaste l'attenda il.' Elle a atterri à Hansworth à 18 h. 10, Avant son départ de Londonderry miss A. Earhardt a déclaré que ses projets étaient encore incertains* mais qu'après Londres elle comptait se rendre à Rome pour assister au congres des aviateurs transocéaniques.
Toute la matinée, le champ où ellu a atterri a été envahi par de nombreux
curieux.
L'aviatrice a reçu hier matin la visite du sénateur Mac Corkell, maire de Londonderry, qui l'a chaleureusement félicitée.
L'ambassadeur des Etats-Unis à Londres a envoyé à miss Amelia Earliardl. un télégramme de félicitations dans,. lequel il lui déclare que l'Amérique tout entière est fière d'elle et que sa fille et lui-même espéraient avoir s:i visite à l'ambassade de Londres dès sua arrivée.
L'enthousiasme aux Etats-Unis
Une dépêche de Washington annonce, que le président Hoover a envoyé ;i. miss Earhardt un câblogramme de félicitations.
Parlant du raid transatlantique de miss Amelia Earhardt, la Chicnijn Tribune, écrit que l'Amérique tout 'eulière,, depuis lé président Hoover ̃jusqu'à^ plus humble, citoyen se réjouit du ma- gnifique exploit accompli par. l'avin-. trice à l'occasion du 5° anniversaire du vol de Lindbergh.
« Lady Lindy », ainsi qu'on a surnommé miss Earhart-Putnam, en raison de sa ressemblance frappante avec Ib 'e célèbre colonel, était, depuis son départ d'Harbour-Grace, le sujet de toutes loti conversations et l'histoire de son raid emplit les colonnes de tous les journaux. •
Quatre femmes ont péri au. cours
de tentatives similaires
Parmi ceux qui, ont voulu traversiv.. l'Atlantique et qui ont payé de leur vie cette audacieuse tentative, on compte quatre femmes Mrs Frances Graysoij, dont on n'eut plus aucune nouvelle aussitôt après son départ d'Old-Orchnrd, en 1927 la princesse Lœwenstein-Wertheim, qui tenta, en 1927 également', de voler de Londres à Ottawa Elsie Mcc- kay, fille de lord Inchcape, qui disparut: durant son vol de l'Est à l'Ouest.; M0bel Doran, institutrice du Michigafi, qui périt dans le Pacifique,
Trois autres femmes essayèrent éga- ment en vain de franchir d'un coup d'aile l'Océan miss Ruth h Elder, qui fut contrainte d'amérir près des Açpres.. en compagnie de George Haklèman, d qui fut recueillie par un vapeuv Rutb Nicholls, qui, l'année dernière, dans s;i tentative de gagner Paris par avion, -fil. une chute grave au Canada et. fut- sérieusement blessée aux jambes e'nlin. Lilly Dillenz, jeune :Allemande qui fui sauvée par un navire, au large des: côtes du Portugal.
LE RETOUR DE L'HYDRAVION GEANT « DO X »
L'hydravion géant allemand « Do X ». qui effectue son voyage de retour vers l'Europe a quitté samedi matin TerreNeuve à destination des îles A,çôrc:>, où il est arrivé dans la journée. Il à atterri à Horta à 23 h. 15 (heure ..lo Paris).
Malgré sa lourde charge de 57 tonnes, le « Do X » a accompli sa premièreétape au-dessus de l'Atlantique avu; une parfaite régularité. Il y avait ;i bord treize hommes et une femme. Quand il a améri samedi soir, l'Ji.vdravion géant avait presque épuisé son
approvisionnement de 310 hectolitre,
d essence mais il a pu « rouier » jusqu'à Horta avec ses propres moteurs. Son capitaine a déclaré que la traversée avait été effectuée à une altitude moyenne d'environ 200 mètres, p;utemps très beau, jusqu'à environ 500 kilomètres des Açores, où il avait ren- contré du brouillard et de la pluie. L'hydravion s'est envolé hier matin; à 9 h. 20. à destination de Lisbonne. LE CONGRES INTERNATIONAL DES AVIATEURS TRANSATLANTIQUES A ROME
Le congrès des aviateurs transatlantiques s'est ouvert hier matin, à Rome. Tous les pilotes invités ils sont au. nombre de 100 sont venus par l;Çj 1. voie des' airs. Malheureusement, sa,ï medi, jour des arrivées, un gravé aCci^j dent -'attrika l'ouverture officieuse du congrès- Lès aviateurs hongrois Endreze et Bittaj' qui traversèrent l'Atlantique l'an dernier, les 15 et 16 juillet, à bord de l'avion « Justice pour la Hongrie », se sont tués en arrivant à l'aérodrome du Licteur à Rome.
Le général Balbo, ministre de l'Air, aussitôt averti, a fait connaître la rioû-"velle à M. Mussolini et s'est rendu suf les lieux de l'accident, lequel s'est pr.o- duit à un kilomètre environ au delà dit champ d'aviation du Licteur. A cet endroit se dresse une colline très escarpér. C'est en tournant au ras du sol sur le plateau pour descendre dans la- plaine, que l'aile gauche de l'appareil a touché le sol au milieu d'un champ de blé. L'appareil s'est complètement retourné et a pris feu et les deux aviateurs oui péri carbonisés. Leurs obsèques auront lieu aujourd'hui lundi.
Parmi les 52 pilotes qui assistent au congrès, citons Challes, Mermoz, Dabry, Gimié, Grœnau, Larre Borgès, G. Coutinho, Sacadura, Cabra], Wilkins et Richardson, Jimenez et Iglesia, Ferrarin, Haldeman, Costes, Assolant, L.efcvre, Lotti, Bellonte, Brown, premier homme ayant réussi la traversée de, Terre-Neuve en Irlande.
Hier matin, les aviateurs se sont rendus sur le tombeau du Soldat Inconnu, où les attendait une foule immense et enthousiaste. Ils ont été reçus par M. Balbo, ministre de l'Air. Puis, à 11 heures 15, le congrès s'est ouvert au Capitole.
Le gouverneur de Rome, le prince Boncompagni Ludovisi, a souhaité -la bienvenue aux aviateurs de tous les pays et a prononcé quelques paroles émues à la mémoire des pilotes hongrois Endrez et Bittay.
M. Mussolini prit ensuite la parole. L'aviateur Brown a répondu au, nom de tous.
A midi 15, les aviateurs transocéaniques ont été reçus au Cercle de la Presse. Une foule considérable et enthousiaste les a salués à leur arrivée sur la place Colonna. Les aviateurs ont paru au balcon et ont été plusieurs fois rappelés par la foule.
Les aviateurs français qui participent au Congrès des aviateurs transoc^anjques seront reçus le 25 mai à l'ambassade de France près le Quirinal.
Un dîner intime leur sera offert auquel M. Balbo, ministre de l'Air, prendra part.
ÉCHO DE MODE
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M. Rousseau, à Chàmay-sur-Lathan. Mme la marquise de Sigy., à Dmard. M. le baron Thiéry, à Maisohs-Laffiité. M. Paul Toussaint-Sedcyn, au Havre. Mme R. de Verdilhac, à Vincenftes.
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Mme Denis Bourrageas, à Bandol. Mme la comtesse de Belmont, au château de Gorre.
M. G. de Boubée, à Auch.
Paul Bonnet-Baisle, au Puy. Mme Bouvard, à Marly-le-Roi. M; de Cottens, à Vichy.
Mme la marquise de Courcy, née Nantois, à Rennes.
M. J.-B. Chantrell, à Corzent.
M. Jean Chaine, à Francheville-leHaut.
Mme Durand-Scapini, à Versailles. M. Paul Dcsprez, à Amblainvilliers. Mme Maurice Dujardin, à Paimpol. M. Adolphe Demangeat, à Angers. Mme Marthe Drouart, aux Mazures. M. Louis Driard, à Yèvre-la-Ville. Mme A. Fouquet, à Antony.
Mme Ch. Filippi, à Vescovato. Mme Marcel Foucher, à Berthenonville. M. Gauvain, à Dracy-le-Fort.
Mine N. Houel, à Triel.
Mme la baronne des Lyons, à Abbevillc.
Mme Paul de La Grange, au château de Saint-Pierre.
Mme Marc Landolt, à Orgeval. Mme la baronne A. de Landevoisin, à Tessé-la-Madeléine.
Mme Georges Lampré, à Cenac. Mme G. Le Sourd, à Saint-Vivier. Mme de Monchy, au château de la Grifferie.
Mme Ed. Merle-Chalon, à Salies-deBéarn.
Mme Prévost-Huré, à Sambourg. 1 M. L. Perret, au château de la Possonnière.
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M. le comte Henri du Réau, au château de la Barbelinière.
Mme D. Stokvis, à Karlsbad.
M. Pierre Vieljeux, à Florence. S. Exc. la princesse Ahamelek Lazarew, à Florence.
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M. le baron Alfred Bastard, au château de Peyraube.
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