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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1918-02-25

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 25 février 1918

Description : 1918/02/25 (Numéro 56).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2916949

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'unité du,commandement

-=:JOC:

Aussitôt après le désastre italien, j'ai réclamé ici, dans une pleine et immédiate conviction, l'unité de commandement entre les armées alliées. Je ne crois pas avoir écrit une seule fois le mot « généralissime » il eût dépassé ma pensée. Mais me référant aux exemples empruntés à l'histoire je mettais les puissances de 'l'Entente en garde' contre la dissémination des efforts militaires. Avant même que l'offensive.austro-allemande se fût produile, j'avais demandé que l'on renforçât le front italien et je disais « La paix est à Trieste. »

Quand Lloyd George revint d'Italie, son fameux.discours au déjeuner qui lui était offert parle président du Conseil, M. Painlevé, signala spontanément les fautes commises parlesAlliésen matière de haut commandement. Ce mea culpa avait quelque chose1 d'émouvant et presque de tragique. sa franchise nerveuse, le premier ministre britannique se montrait décidé à chercher et à suivre une nouvellelignedeconduite. llareproduit' les raisons qui l'avaient convaincu danssondiscoursrécent:« Nous avons reconnaître que les Alliés ont souffert jusqu'à présent du manque de concert et de coordination de l'elîort, et notre but est désormais d'obtenir cette concentration et cette unité de l'effort. Il suffit de se reporter à 1917 pour se rendre .compte qu'une telle coordination eût pu contrecarrer les tentatives faites, en cette année même, par les Allemands et neutraliser l'effondrement du front russe. »

Outre les raisons d'ordre général,, ces 'aveux précis suffisaient et au delà pour justifier les mesures prises sous l'im,pulsion de Lloyd George et réclamées par les partisans du commandement unique.

Nous n'avions donc qu'à persévérer dans notre point de vue. Or, nous dûmes constater bientôt que notre argumentation et notre opinion sincèrement exprimées n'avaient pas le don de convaincre tout le monde en Angleterre.

'Le plus arden,t champion de la thèse opposée à la nôtre était le colonel Rẽ pfngton, alors rédacteur militaire au fîmes. La discussion étant libre, nous ayons, éh toute simplicité et sympathie, essayé d« combattre sa manière de voir par des raisons qui nous paraissaient. recevables et, qu'en tout cas, nous sentions dépouillées de tout parti pris national. Nous aurions voulu voir se dégager ,les éléments d'un accord nous ̃ les demandions au colonel Repington lui-même. Mais il ne changea pas son point de vue, et nous nous tûmes. Il n'est pas inutile de revenir sur les motifs réfléchis de ce silence. Au point où la guerre en est arrivée, ce qui importe le plus, c'est l'entente absolue et loyale entre les. Alliés. Si j'avais la voix assez forte, c'est à tous que j'adresserais également ta même prière Ne pas tou- cher aux questions qui peuvent nous diviser. C'est la loi et les prophètes. Certes, le danger de l'action militaire en. ordre dispersé est grand, mais le danger d'une dissension quelconque entre les puissances elles-mêmes serait plus grand encore. L'union jusqu'à ta ''victoire, c'est le gage même de la victoire l'union jusqu'à la paix, c'est le gage mèn^e de la paix.

La poiémique e s'éteignit donc en France. Elle se poursuivait en Angleterre pour des raisons intéressant la politique soit civile, soit militaire de ce pavs nous ne pouvions que rester spectateurs. D'ailleurs, dans l'intervalle, le Conseil militaire interallié s'était constitué il fonctionnait à Versailles. .Un Conseil n'était pas précisément ce que nous avions appelé de nos vœux. Mais c'était quelque chose. Le progrès 'était indéniable il n'y avait qu'àattendre que l'embryon se développât. Le défaut des conseils en matière militaire a été signalé, non sans quelque exagération peut-être, dans une phrase fameuse de Napoléon « A force de disserter, de faire de l'esprit, de tenir des conseils, il arrivait aux armées de ce temps (1759) ce qui est arrivé dans tous les siècles en suivant une pareille marche c'est de finir par prendre le plus mauvais parti qui, presque toujours, à la guerre, est le plus pusillanime, si l'on veut, le plus prudent. La vraie sagesse, pour un général, est une détermination énergique. »

Mais ce vice des conseils peut être corrigé par une certaine concentration des responsabilités et surtout par l'institution, au sein du Conseil lui-même, à'une autorité chargée de suivre l'exécution. Le difficile, en effet, n'est pas tant de prendre un parti, c'est de s'y tenir. Qui le fait, et qui peut le faire avec autorité,fût-çe au nom .d'un Conseil,prend une responsabilité, et c'est le point. Or, il semble que ce progrès est justement celui qui s'est accompli, à la dernière conférence interalliée, sous la pression du gouvernement américain. Le président Wilson paraît avoir dégagé, de l'expérience, une formule adaptant solidement le mécanisme. des conseils au commandement des armées modernes en établissant un droit de suite sur l exécution.

Quelle que soit la forme de cette nouvelle organisation, elle présente, en tout cas, cet avantage décisif de mettre tout le monde d'accord et, précisément, de créer l'unité. C'est énorme d'avoir pu, i dans une conférence où les divers Etats sent représentés, obtenir un vote unanime. t

pertes, la critique était en droit de se faire jour, et j'adhère pleinement à la conclusion du discours dtin homme qui la rendu tant et de si grands services à la coalition, M. Asquith « C'est bien ser- vir les intérêts du pays et de notre cause j

que de ne pas imposer silence à la dis- cussion parlementaire, animée et éclairée par l'anxiété patriotique. » Oui, il était bon que tous les arguments se produisissent au grand jour il était bon, il est excellent que les résolutions et les adhésions aient été librement débattues; Mais cela fait, tout le monde doit s'incliner. Une fois l'accord intervenu, une fois les décisions adoptées, il n'y a plus qu'à emboîter le pas et, comme dit Lloyd George, à, « serrer les rangs ».

Le général Robertson a suivi cette ligne dé conduite, loyale et sans reproche en acceptant une situation qu'on dit inférieure à ses hauts mérites militaires. Lord Derby a suivi la même ligne de conduite en reprenant sa démission offerte, « en vue d'aider à l'exécution du plan pour la meilleure unité des buts de guerre des A81iés ». Voilà de nobles exemples et auxquels tous, à l'heure où nous sommes, nous devons nous conformer.

De telles résolutions, de tels sacrifices surprendront, peut-être, l'ironie de von Klihlmann qui avait mis les Alliés au défi de s'entendre sur l'unité du commandement. S'ij! raille, c'est, sans doute, qu'il ne comprend pas car, pour comprendre cela, ïl faut les mœurs de la liberté. Elle stfule est capable de ces hautes subordinations volontaires, de ces soumissions de- la raison particulière à la raison générale. Faire taire ses propres sentiments pour n'entendre que la voix du devoir, c'est un des plus hauts degrés où puissse atteindre la dignité humaine.

La question du haut commandement s'achemine donc vers une solution qui, sans doute, est la plus satisfaisante possible, puisqu'elle émane elle-même d'un principe d'unité. Apaiser l'excès de certains particularisâmes, confier la préparation et l'étude communes à un seul état-major, combiner avec toutes les compétences reconnues ou techniques les exécutions les meilleures, en confier l'application aux grands chefs de chacune des armées sous l'œil et le contrôle d'une autorité, émanation elle-même du Conseil interallié, ce sont là des progrès incontestables et qui prouveront bientôt à l'Allemagne et à ses alliés qu'ils ont affaire à des peuples eux aussi disciplinés.

La perfection n'est pas de ce monde. Sous quelque régime que ce soit, il faut, tenir compte de lâ faillibilité humaine. Mais, tout compte fait, il rie paraît pas démontré qu'un Guillaume, flanqué à droite d'un kronprinz et à gauche d'un Moltke ou d'un Hindenburg, soit tout à fait l'idéal du commandement unique. Ni la Marne, ni Verdun, ni la Somme n'ont' prouvé en faveur de cette trinité. Les puissances de l'Entente n'ont pas eu, dit-on, la puissance de «décréter» un Napoléon. Nous verrons. En tout cas, nos ennemis, pas davantage Gabriel Hanotaux,

Gabriel Hanotaux,

de l'Académie française.

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AU JOUR LE JOUR

Un Sermon sur la Jlode

H<

M. le .chanoine Coubé a prêché hier à Saint-Philippe du Roule, sur les modes inconvenantes. L'église était comble. Pas beau-» coup d'hommes. Aussi bien le réquisitoire annoncé ne devait-il retenir, à la charge de l'élément masculin, qu'une accusation, somme toute, bénigne par comparaison, de complaisance coupable. Encore cette accusation-là n'a-t-elle été produite qu'à la fin du discours. Il m'a semblé, jusque-là, que les pères et les maris prenaient à entendre le prédicateur « un plaisir extrême ». D'ailleurs, beaucoup de femmes aussi, pour des raisons sans doute un peu différentes. Nous nous serions crus revenus aux beaux jours du R. P. Olivier, quand ce dernier castigabat ridendo mores. M. le chanoine Coubé rit ou fait rire moins que l'illustre Dominicain, mais il châtie avec un égal entrain.

Critiquera-t-on, dans le sermon dont je parle, le choix du sujet? A tort, car le chanoine Coubé le peut justifier par les meilleurs arguments d'autorité aussi bien que de raison. Sans remonter jusqu'aux pères de l'Eglise et aux grands sermonnaires des âges de foi, il n'est peut-être pas un seul de nos évoques qui de date récente n'ait tonné contre les inconvenances de la mode; et le cardinal archevêque de Paris s'est exprimé à cet égard avec non moins de fermeté que de mesure.

Que l'on n'aille pas croire que le chanoine Coubé pousse la sévérité jusqu'à proscrire toute espèce de recherche ou d'élégance dans la toilette féminine Une telle rigueur serait contraire aux Saintes Ecritures, ainsi qu'en témoignent l'histoire charmante des fiançailles de Rébecca et celle où le charme a son rôle aussi, mais combien différent du meurtre d'Holopherne par Judith.

Aux yeux de Drumont, Judith était une de ces Juives qu'il appelait «les demi-vierges de l'Ancien Testament ».

Voilà un procès à reviser. Le maître se trompait certainement, puisque l'Esprit Saint a loué non seulement le patriotisme et le courage de Judith, mais encore sa chasteté. C'est donc que « la toilette la plus riche et la plus élégante car on ne conteste pas que Judith se soit parée pour gagner les bonnes grâces de l'ennemi de sa race e peut très bien, en certaines circonstances, se concilier avec la plus stricte vertus.

L'honnêteté de la toilette suppose d'abord l'honnêteté de l'intention. « La femme mariée, lit-on dans le pur chef-d'œuvre qu'est V Introduction à la, vie dévote, de saint François de Sales, et qu'Henri IV ne se lassaitpas d'admirer, se peut et doit orner auprès de son mari quand il le désire si elle en fait de même en étant éloignée, on demandera quels yeux elle veut favoriser avec ce soin pàrticulier. Et plus loin On permet plus d'affiquets aux filles parce qu'elles peuvent loisi-, blement désirer d'agréer à plusieurs quoique

ce ne soit qu'afin d'en gagner un par saint mariage. »

Ceci encore « On ne trouve pas non plus mauvais que les veuves à marier se pareut aucunement pourvu qu'elles ne fassent point paraître de folàtrerie.» Mais pour celles qui ont renonce au mariage, pour les vraies veuves, comme il les appelle, le saint évoque est intraitable « Qui ne veut recevoir les hôtes, 'il faut qu'il ôte l'enseigne de son logis. « Voilà pour la bonne intention. Mais elle ne suffirait naturellement pas à justifier les inconvenances de la mode. Que faut-il décidément entendre par là ? A titre d'exemples ce fut naguère la robe entravée, puis la robe courte, la robe étroite, « la robe collante qui dessine et accuse effrontément les formes du corps >, et e certaines étoffes transparentes, des gazes légères et vaporeuses qui font valoir ce qu'elles devraient cacher. » Manière de se vêtir ou de se dévêtir incompatible avec la dignité de la femme, avec la conscience de la chrétienne, avec l'honneur de la Française. Et le prédicateur devient dur e La plupart de ces créations sont laides, très laides. Etriquées et parcimonieuses, elles manquent d' ampleur et d'harmonie; elles enlaidissent celles qui les portent. Et il- a là un argument que ces dames devraient comprendre, puisqu'elles semblent insensibles à des raisons plus hau-, tes. Elles ne s'imaginent pas à quel point elles sont ridicules, grotesques, mal fagotées. 11 y. a un mot qui vient à toutes les lèvres et que l'on prononce tout bas ou tout haut sur leur passage caricatures.

̃ Le prédicateur. a; fait son devoir, tâchons de faire le nôtre,. disait avec humilité Louis XIV, après un- sermon le prédicateur, lui avait fait entendre quelques-unes de ces vérités qui sont d'autant plus opportunes qu'elles nous importunent davantage.

Mais M. le chanoine Coubé n'a point du tout importuné son auditoire. Peut-être ses auditrices n'ont-elles pas pris pour elles cette leçon un peu rude; nn tel oubli de soi ne serait pas seulement très féminin, mais très humain.

Julien de Narfon.

^̃̃•s/ ̃

La Ghierre 1,302° jour de guerre

Communiqués officiels

24 FÉVRIER- 2 HEURES APRÈS-MIDI ̃ Assez grande activité d'artillerie dans: tes régions de Vauxaillon, do Chavignon, dans le secteur de la Butte du Mesnil et sur la rive gauche de la Meuse.

Un coup de main ennemi sur nos petits postes au sud de Corbeny est resté sans succès.

En Haute-Alsace, nos détachements ont hardiment pénétré dans Pont d'Aspach et dans le quartier nord-ouest d'Aspach-le-Bas, où ils ont détruit les organisations allemandes et incendié de nombreux abris. Un ballon captif a été abattu par notre artillerie. Nos troupes sont rentrées dans leurs lignes de départ après avoir infligé des pertes à l'ennemi et ramenant une dizaine de prisonniers et une mitrailleuse.

Nuit calme sur le reste du front. ̃ 24 FÉVRIER. 11 HEURES SOIR

Actions d'artillerie assez vives dans la. région des Chambrettes, en forêt d'Apremont et sur quelques points des Vosges et en Haute-Alsace.

Journée calme partout ailleurs.

ARMÉE d'Orient. Journée calme; néanmoins, l'artillerie ennemie a déployé une certaine activité dans la région de la Strouma et à l' ouest du Vardar.

Communiqués britanniques

24 FÉVRIER. APRÈS-MIDI

Une tentative de coup de main ennemi a échoué la nuit dernière vers Broodseinde.

Activité de l'artillerie allemande pendaut toute la première moitié de la nuit dans le secteur de Passchendaele. Des coups de. main ennemis sur les postes belges vers Merckem ont été aisément repoussés dans la nuit du 22 au 23.

24 FÉVRIER SOIR

Le coup de main effectué sans succès par l'ennemi vers Broodseinde et signalé ce matin nous a permis de faire quinze prisonniers, dont un officier et de tuer un certain nombre des assaillants.

Des tentatives sur deux de nos postes de la région du canal d'Ypres à Çomines ont échoué ce matin sans pertes de notre côté.

Activité de l'artillerie allemande au cours de la journée en un certain nombre de points, notamment vers la Souchez et au sud-est d'Armentières. Communiqué belge

Nos feux de barrage d'artillerie et de mitrailleuses, ainsi que l'action de nos grenades ont mis en échec complet quatre tentatives allemandes effectuées dans la nuit du 22 au 23' sur nos postes avancés en divers points du front. L'activité réciproque de l'artillerie moyenne sur la généralité du front s'est intensifiée dans la région de Dixmude où s'est déroulée une lutte à obus toxiques et ordinaires. Nous avons.neutralisé de nombreuses batteries et effectué plusieurs tirs de destruction.

L'ITALIE EN GUERRE Rome, 21 février.

Commandement suprême

Des concentrations de feux des deux artilleries ont eu lieu à l'est de la Brenta et des tirs de harcèlement nlus i'rôuuents dans le

Giudieai'ie, sur le plateau d'Asiago, et dans la région Valdobiadene-Montello. Vif échange de fusillades entre des groupes explorateurs le long de la moyenne et de la basse Piave. A Capo Sile, une de nos patrouilles en reconnaissance a ramené des prisonniers.

r. i

ÉCHOS

Une nouvelle mode.

M. L. Bailby la dénonce dans V Intransigeant

Elle consiste à dire «que poursuivre les suspects de trahison, d'intelligences ou de commerce avec l'ennemi, est devenu chez M. Clemenceau une douce manie de vieillard. .Quel que soit le personnage dont les agissements attirent l'attention, on voit aussitôt des journaux, toujours les mêmes, s'indigner des accusations qui sont portées.

Des documents sont publiés où Lénine et Trotsky sont accusés d'avoir reçu de l'argent allemand ? C'e-t, dans la bande, le môme mot d'ordre les documents sont faux. Que l'on arrête M. Gaillaux ? Il devient une sorte de martyr et l'on parle, à propos de lui, de Jésus-Christ. et de Dreyfus. Almereyda, Malvy, Guilbeaux. sont associés, parleurs amis, comme des victimes égales d'un même persécuteur.

Le tableau est fort exact. Mais il ne peint, heureusement, qu'un tout petit coin de la presse, écho d'un coin parlementaire oit tout le jour pérorent quelques Calypsos qui ne peuvent se consoler du départ de Malvy.

Ces jours-ci, un petit groupe de soldats russes sans armes longeait les quais, se rendant à la gare. On regardait avec une pitié douloureuse ces débris d'une arm.ée qui n'existe plus. On pensait à lhumiliation affreuse que le maximalisme condamne ces pauvres gens à subir en face de nous. Et Ton eût dit qu'ils se sentaient honteux cl'ètre devenus des « neutres » dans ce Paris qui les acclama des neutres battus

Paris, qui a bon cœur, les regardait passer, sans un mot. Il serait à souhaiter que cette sage attitude fût observée partout.'

Très juste observation d'un lecteur connu de nous, et qui souhaiterait, comme nous, que la guerre aux «lumières » ne dégénérât point en brimade. Or, on nous brime, et les agents, qui sont « de braves gens », montrent vraiment un zèle excessif quand il s'agit de découvrir aux façades des maisons des lampes qui « éclairent trop,».

Ce lecteur nous écrit

J'ai une chambre, sur la rue, qui n'a pas de rideaux et dont je ferme les persiennes. Bien entendu, avec des persiennes fermées, le peu de lumière qui filtre à travers les lames ne détermine aucune luminosité susceptible d'attirer les « regards » d'un avion. Par contre, un agent, faisant sa ronde, peut fort bien, étant donné l'inclinaison des lames des persiennes, avoir une « vision directe » de 1 ampoule qui brille au plafond de mon quatrième.

Et l'agent prétend que « j'ai trop de lumière :) T.

Ne pourrait-on faire comprendre à ce représentant de l'autorité que c'est justement parce que lui, agent, peut, du niveau du sol, a travers l'interstice des lames des persiennes apercevoir les éclats de l'ampoule de mon plafonnier, qu'un avion, lui, ne pourrait les percevoir?

Il vaudrait peut-être mieux obtenir que les grandes usines de guerre et autres qui ceinturent Paris voilent un peu mieux les feux qui se perçoivent depuis Creil, et maquillent quelque peu les châssis vitrés de leurs toitures, les meilleurs des réflecteurs, par temps do lune. H. Contrairement à ce qui a été annoncé, la « Goulue » n'est pas morte. Elle tient une boutique de confiserie à Saint-Ouen. On a confondu avec son commerce, que M. Boret vient de condamner. Le Masque de Fer.

«~s>r~

Les Élections en Espagne Madrid, 24 février.

On mande de Barcelone que les opérations du scrutin se sont déroulées normalement. A une heure de l'aprèsmidi, 30 0/0 des électeurs avaient voté. Aucun incident grave ne s'est produit, sauf une bagarre qui eut lieu dans la rue de la Marine, devant un centre régionaliste. A la Maison du Peuple et au bureau central de la Ligue, l'animation est. extraordinaire.

Il est impossible encore de faire des prévisions au sujet du dénouement de la lutte; chaque parti redouble d'efforts pour faire triompher sa cause.

Toutefois, les premiers résultats connus représentant l'ensemble de 40 sections de vote sont les'suivants

Lista républicaine MM. Pablo Iglesias, 0,300 voix; Castrovido, 6,340; Melquiadez Alvarez, 6,137 Besteiro, 6,631 Menendez Palares, 6,116 Lerroux, 5,934.

Liste maurisle MM. Maura, 5,143 voix Santa Engracia, 5,189 Goicoechea, 4,835 Juan Vitorica, 4,527; Alvarez Arranz, 4,884 Benavento, 4.4-31. •̃.

SUR M :E 1::>u

Un vapeur allemand capturé,

On télégraphie de Londres que, selon une dépêche de Copenhague, le vapeur allemand Dusseldorf a été capturé près du phare de Bugholm, par un croiseur auxiliaire anglais. Le Dusseldorf allait de Tromsoë à Stettin. [Deux vapeurs allemands du nom de Dusseldorf figurent au répertoire du Veritas, l'un de 5,877 tonnes et l'autre de 601.1

Le retour d'un corsaire

Une dépêche de Berlin dit que « le croiseur auxiliaire Wotf est rentré au port, après une croisière de treize mois ».

EN RUSSIE

-l'rit '="

L'épilogue d'une trahison

Acceptation

des

Conditions allemandes

1

^a> Depuis le début des pourparlers de Brest-Litovsk on ne doutait guère du destin qui attendait la Russie, menée par ses défaitistes. A de certains moments, les tergiversations, l'incohérence de Lénine et Trotsky avaient même donné à cette tragédie un caractère funambulesque.

Mais quel que fût le mode, le dénouement était certain. Que pouvaient faire contre les représentants de l'Allemagne ces deux rêveurs suspects et tels qu'on ne sait pas encore s'ils ont livré leur pays par volonté criminelle ou par folie?

Un pays vaut ce que vaut son armée. Or, la Russie n'avait plus d'armée. Les appels posthumes à la résistance semblaient des parades de foire. Les féroces, les implacables conditions de paix de l'Allemagne sont la conséquence logique de cette désertion générale de tout un peuple devant l'ennemi. N'oublions jamais les causes profondes de ce désastre et ne pensons plus qu'à demain Demain, c'est l'offensive sur notre front, et c'est la France debout, luttant en compagnie de l'Angleterre et de l'Amérique; la France confiante dans ses chefs militaires et civils et qui se retrouve unie. Car nous ne voulons pas songer, pour le moment, aux subtilités socialistes sur l'Alsace-Lorraine. Les socialistes sont d'accord avec nous sur la nécessité d'arracher d'abord à l'Allemagne les deux provinces perdues. Lorsque la France et ses alliés les auront reconquises, tout sera évident et simple. En attendant ce jour, les controverses sur la paix sont vaines et ne servent qu'à jeter parmi nous des principes de division. Sachons que l'impérialisme allemand n'a jamais été plus sûr de lui, plus intransigeant, plus farouche. Il ne cédera qu'à là force. Ce ne sont point des motions de congrès ou de conférences qui l'entameront.

Alfred Capus,

de l'Académie française.

La tragi-comédie de la résistance est terminée. Von Külhmann a signifié ses conditions, véritable signification d'huissier, avec délai de quarante-huit heures pour accepter et trois jours pour signer: C'en est fini des formules courtoises ou diplomatiques. L'Allemagne dicte les clauses du traité à Lénine qui accepte le désastre.

La dépêche que nous résumions hier les laissait prévoir. Le texte qui est transmis aujourd'hui en accentue les rigueurs. Le ton en est d'une insolence volontaire.

Plus besoin de se gêner et d'avoir recours à ces formules hypocrites auxquelles s'appliquait le comte Czernin à Brest-Litovsk « Ni annexions ni conquêtes. » On est les maîtres et l'on n'a devant soi qu'un pays sans argent, sans armée, sans gouvernement, sans volonté de vivre et qui se soumet LES CONDITIONS DE LA PAIX

.Et voici comment M. de Kuhlmann répond au projet de capitulation de Lénine et Trotsky voici le texte du document remis à l'envoyé du gouvernement. maximaliste

En réponse aux propositions du gouvernement russe' datées du 19 février, l'Allemagne reprendra les négociations de paix avec la Russie et conclura la paix aux conditions suivantes

1° L'Allemagne et la Russie proclament la fin de l'état de guerre. Les deux nations croient pouvoir, à l'avenir, vivre en relations pacifiques et amicales

2° Les régions qui sont à l'ouest de la ligne indiquée à Brest-Litovsk à la délégation russe et qui,' auparavant, appartenaient à l'Etat russe, ne sont plus désormais placées sous le protectorat de la Russie; dans la région de Dvinsk, cette ligne doit être avancée jusqu'à la frontière orientale de la Courlande. L'attachement antérieur de ces régions à la

Dioinsk, sur la Duna. à 60 kilomètres à l'est de P'riedrichstadt.

LIVONIE, ESTHONIE ET COURLANDE X 1

Emsie ne doiti en aucun cas, les engage)- à des opligatibïis « l'égard de la Russie. La Russie renonce à toute prétention pour intervenir da'113 les affaires intérieures de ces pays. L'Allemagne et l'Autriche-Hongrie ont. 1 intention de déterminer plus lard le sort de ces régions, d'accord avec leurs populations.

L'Allemagne est prête, lorsque la démobilisation russe sera un fait accompli, à évacuer les pays qui se trouvent à l'est de la ligne susnommée, autant qu'il n'en est pas statué autrement dans la clause o

La Livonie et l'Esthonie doivent être immédiatement évacuées par les troupes russes et les gardes rouges et occupées par la police allemande, jusqu'au moment où la constitution des deux pays garantira leursécurité sociale et leur ordre politique. Tous les habitants qui ont été arrêtés pour des motifs politiques doivent être relâchés immédiatement

La Russie doit conclure la paix avec les peuples de la République ukranienne. L'Ukraine et la Finlande doivent être immédiatement évacuées par les troupes russes et par les gardes rouges

5° La Russie fera tout son possible pour assurer à la Turquie un retour régulier à ses anciennes frontières de l'Anatolie orientale. La Russie reconnaît l'annulation des capitulations turques

La démobilisation complète de l'armée russe, y compris les détachements créés par le gouvernement actuel, doit être accomplie immédiatement.

7° Les navires de guerre russes do la mei Noire, de la Baltique, de l'océan Arctique doivent immédiatement ou bien être envoyés dans les ports russes et y être internés jus-qu'à la conclusion de la paix générale, ou bien être désarmés. Les navires de guerre du l'Entente qui sont dans les sphères de l'autorité russe seront considérés comme des bâtiments russes. La navigation marchande sur la mer Noire et la mer Baltique doit ôtre renouvelée comme' il a été stipulé dans les traités d'armistice. Le dragage des mines doit commencer immédiatement. Le blocus de l'océan Arctique doit rester en vigueur jusqu'à la conclusion de la paix générale 8° Le traité do commerce russo-allemand conclu en 1904 entre en vigueur, comme il a été établi dans le paragraphe 11, clause 2, dn traité de paix avec l'Ukraine, à l'exception de ce qui est prévu dans le paragraphe 11, clause 3, du traité de commerce concernant les privilèges spéciaux dans les régions de l'océan Arctique. En outre, la totalité des points primitivement fixés est rétablie. De plus, l'exportation libre et sans tarif des minerais doit être garantie dès le début des négociations. En ce qui concerne la conclusion du nouveau traité commercial, l'Allemagne aura le traitement de la nation la plus favorisée, ait moins jusqu'en 1921), même au cas de cessation du régime provisoire et de lacceptation finale des clauses correspondant au paragraphe 11, clauses 3 et 15, du traité de paix avec l'Ukraine.

9° Les relations juridiques et politiques seront réglées d'accord avec les décisions de la première version de la convention germano-russe, autant que ces décisions ne sont pas entrées en vigueur, en particulier en ce qui concerne les indemnités pour les dommages civils. Ce point doit être réglé d'accord avec les propositions allemandes, et il y aura une indemnisation des dépenses pour les prisonniers de guerre, d'accord avec les pro- positions russes. La Russie admettra et soutiendra autant que possible les commissions allemandes pour les prisonniers de guerre, les prisonniers civils et les réfugiés de guerre 10° La Russie promet de mettre fin à toute propagande et agitation, soit de la part du gouvernement, soit de la part de personnes soutenues par le gouvernement, contre des membres de la Quadruple-Alliance et contre les institutions politiques ou militaires, même dans les localités occupées par les puissances centrales;

11° Toutes les conditions précédentes doivent être acceptées dans un délai de qum'antehuit heures. Les plénipotentiaires russes doivent partir immédiatement pour BrestLitovsk et signer là, dans les trois jours, le traité de paix, qui doit être ratifié dans un délai de deux semaines. Berlin, 21 février 1918.

Ministre des affaires étrangères^

VON Kdhlmann.

Ainsi, Pologne, Lithuanie, Courlande, Livonie, Esthonie sont arrachées à la. Russie; l'Allemagne décidera de leur sort à son gré. ̃• L'Arménie devra, en outre, retournef à ses anciens tyrans turcs.

Après les armes, les canons, les munitions que les Alliés ont donnés à lu Russie et qu'elle lui a pris, l'Allemagne entend encore capturer les navires de guerre de l'Entente qui se trouveraient dans les ports russes.

Sur tous les points elle réclame le traitement de la nation la plus favorisée. Et la réponse est exigée tout de suite, sans débat.

LA SOUMISSION

Malgré tout, devant cet ultimatum, Lénine et Trotsky qui, avant-hier, appelaient la Russie aux armes, qui proclamaient « la patrie socialiste en danger », Lénine et Trotsky ont-ils eu un sursaut d'indignation ? C'est avant-hier qu'ils télégraphiaient à toutes les Russies Toutes les forces du pays doivent être entièrement consacrées à la défense de la Révolution tous les soviets et organisations révolutionnaires doivent participer à la défense de chaque position jusqu'à la dernière goutte de sang.

Le Soviet n'a pas versé même la première et hier matin, il adressait le radio télégramme que voici au gouvernement allemand.

En plein accord avec la décision prise le 24 février, à A h. 30 du matin, par le Comité central exécutif, le Soviet des commissaires du peuple a décidé d'accepter les conditions de paix proposées par le gouvernement allemand et d'envoyer une délégation à BrestLitovsk.

Le commissaire du peuple

aux affaires étrangères Le président:

TROTSKY. OULIANOF Lknink.

D'autre part, le secrétaire du Soviet des commissaires du peuple a adressé par sans fil, à Berlin, la note suivante :• Notre parlementaire a quitté Pc'trograd aujourd'hui, 24 février, à midi, se dirigeant sur Pskof, Redwika, Dwinsk, afin do remettre au gouvernement allemand, par l'intermédiaire du commandant supérieur d*


Dwinsk, la réponse officielle du gouvernement russe aux conditions de paix proposées par te gouvernement allemand, réponse qui a déjà été communiquée par un radiotélégramme de Tsarskoié-Sélo, aujourd'hui, à 7 h. 32 du matin.

(Signé) GORBONOF N.

Stockholm, 24 février.

Enfin Krylenko a expédié à Berlin un message ainsi conçu « Supposant que toutes les raisons pour la continuation de la guerre disparaissent à partir du moment où le Soviet des commis- saires du peuple a déclaré accepter les propositions de paix proposées par le gouvernement allemand, je vous prie par la présente de me répondre si le haut commandement ̃allemand l'entend également ainsi et s'il considère qu'à partir du moment où soi\ gouvernement a reçu la réponse précitée, il y a lieu de considérer que l'armistice se ré- tablit de lui-même dans les mêmes condi- tions que celles qui régissaient les opéra- tions avant que l'état de guerre ne fût rétabli le 18 février dernier par le haut commandement allemand.

Krylenko a besoin de savoir s'il doit mobiliser ou démobiliser son armée qui, depuis qu'il en est le généralissime, n'est plus ni sur le pied de paix ni sur le pied de guerre, et qui, en vérité, n'était pas plus une armée qu'il n'était un généralissime.

L'AVANCE ALLEMANDE

Le communiqué allemand du théâtre oriental de la guerre dit

Groupe d'armées Eichhorn. En Esthonie, nos troupes sont partout accueillies avec joie par la population, et ont continué leur avance à marches forcées malgré la neige qui couvre les chemins. Elles ont rejeté l'ennemi dans quelques points où il tentait de résister et elles s'approchent de Reval. Lors de la prise de Walk (en Livonie), le 22 février, la brillante attaque d'un escadron de hussards a sauvé la ville qui allait être incendiée par l'ennemi et nous a permis de faire 1,000 prisonniers et de délivrer 600 pri- sonniers de guerre allemands et austro-hongrois.

De petits détachements ont poussé hier jusqu'à Ostrov où ils ont brisé la résistance ennemie.

Les troupes saxonnes ont fait à Baldinowo 1,000 prisonniers.

Partant de Minsk nous avons occupé Borissof.

En ce qui concerne le groupe d'armées Linsingeil, les opérations commencées en vue de porter secours à l'Ukraine dans sa lutte de délivrance se déroulent conformément aux intentions du commandement. Les troupes allemandes sont entrées à Iskorost.

Un train de troupes de la Grande-Russie qui entrait en gare de Stepietowka a été arrêté. Les troupes ont été désarmées.

LA SÉANCE DE CAPITULATION

Avant de signer la capitulation dernière, les commissaires du peuple ont siégé jusqu'à sept heures du matin. A cette séance, outre les principaux dirigeants,. Lénine, Trotsky et les commissaires à la guerre, Podvoisky, et à la marine, Dysenko, et le généralissime Krylenko, assistèrent, à titre consultatif, le général Tcheremissef, ancien commandant du front nord, le général Novitsky, ancien adjoint au ministère de la guerre, l'amiral Behrens, désigné pour le haut commandement de la flotte russe.

Le général Tcheremissef a exposé « la situation stratégique », en admettant que la stratégie ait quelque chose à voir dans cette fuite éperdue de tous les soldats.

Le commissaire Podvoisky rendit compte ensuite des mesures envisagées pour défendre contre les Allemands Petrograd, point d'autant plus important au point de vUe stratégique et politique, qu'il est le centre des organes supérieurs du gouvernement de la République. Parmi ces mesures figuraient l'organisation d'un corps provisoire de plusieurs dizaines de milliers d'hommes avec les éléments disponibles de la garjiison et de la garde rouge ainsi que à'exécution d'organisations défensives autour de la capitale.

Enfin, l'amiral Behrens 'fit ressortir dans son rapport l'état défavorable de la flotte.

Le Conseil des commissaires allait sans doute se mettre à rédiger quelques proclamations sur la résistance acharnée mais successivement arrivèrent l'ordre du jour du prince Léopold de Bavière, précisant que l'offensive allemande constituait une opération de police, puis des nouvelles du front, montrant que le mouvement ennemi prenait des proportions dépassant toutes les prévisions et que 1 armée russe se repliait, abandonnant sans même le détruirÎB .tout le matériel et les approvisionnements.

Alors tout fut fini, et la capitulation fut décidée. C'est peut-être la première fois que les bolcheviks se montrent logiques avec eux-mêmes; ce n'est en effet qu'à cette honte que leur folie pouvait les mener.

Entre l'Allemagne et l'Autriche DIFFICULTÉS

Bàle 24 février.

L'empereur Charles, revenant du ,grand quartier général allemand, est •arrivé samedi soir à Baden.

On commence à avoir quelques informations sur ce qui s'est passé à l'entrevue des souverains, diplomates et hommes de guerre de Berlin. Le désaccord de l'Allemagne et d'une grande partie de l'Autriche sur les questions concernant la paix et la guerre a fourni l'objet principal clés entretiens. L'Autriche s'est montrée disposée à accorder des concessions aux Polonais et elle a annoncé son intention de ne pas pour-' suivre une politique agressive contre la Roumanie.

Pour ce qui est des opérations contre la Russie, tout ce qu'on a dit n'offre guère qu'un intérêt rétrospectif depuis la soumission de Lénine, Trotsky et Krylenko. Enfin, si l'empereur Charles a adopté le point de vue soutenu par M. Adler au Reichsrat, et que nous citons plus bas, il est probable que les entretiens de Berlin n'ont pas été de ceux qui se résument dans la formule usitée de « l'accord complet >i.

La séance de jeudi à la Chambre autrichienne a causé une grande colère en 'Allemagne pour, ce qui s'y est dit et pour la liberté qu'on a laissée aux orateurs de le dire. Le député socialiste Adler, que l'on croyait rallié à la politi-

que du gouvernement, après avoir invité l'Allemagne à arrêter son avance en Russie, a conclu par ces paroles bien faites pour déplaire aux généraux allemands au moment où ceux-ci vont cornmencer leur grande campagne en Occident

L'Autriche n'a nullement envie de s'intéresser directement ou indirectement à des opérations militaires éventuelles. A l'ouest, surtout, elle ne fournira pas un soldat dans ce but. L' Autriche n'est pas chargée de conquérir Londres ou de « délivrer les Flamands du joug belge ».

Voici, d'autre part, en quels termes le baron von Goetz dénonçait à la tribune le traité de Brest-Litovsk

C'est un traité, disait-il, né de l'esprit du militarisme allemand et de la puissante perfidie de la vieille diplomatie autrichienne, qui veut, par le crime commis envers le peuple polonais, rattacher la République ukranienne aux Etats centraux.

Il constitue en même temps une raillerie terrible du droit des peuples de disposer d'eux-mêmes. Nous élevons une protestation solennelle au sujet de ce rapt projeté contre les Polonais. Conscients de nos droits nationaux, nous ne renoncerons jamais à l'idée de former un Etat indépendant réunissant tous les territoires polonais.

C'est le vote du budget qui nous apprendra si ces paroles furent efficaces. Les socialistes ont annoncé qu'ils voteront le premier article, lequel ne concerne que les dépenses normales. Ils voteraient contre les dépenses de guerre, ainsi que les députés sud-slaves. A Budapest, la Chambre a voté le budget provisoire.

LES SOCIALISTES

la question d'Alsace -Lorraine Ainsi que nous le disions hier, la conférence de Londres a adopté, relativement à l'Alsace-Lorraine un texte de résolution conforme à celui qu'avait voté le congrès de Paris. Après avoir réclamé la restauration de la Belgique, la conférence proclame que V Alsace-Lorraine est un problème de droit dont la solution importe à la durée de la paix. Le traité de Francfort, porte la résolution, du même coup mutilait la France et violait le droit des habitants de l'Alsace-Lorraine de disposer eux-mêmes de leur sort, un droit qu'Ils ont revendiqué de façon répétée. Le nouveau traité de paix, reconnaissant que l'Allemagne, par sa déclaration de guerre de 1914, a elle-même brisé-le traité de Francfort, rendra nuls et non avenus les gains do conquête brutale et de violence commise contre la population.

Une fois qu'elle aura obtenu cette reconnaissance, la France peut légitimement consentir à une nouvelle consultation des populations d'Alsace-Lorraine au sujet de leurs propres désirs.

Le traité de paix portera les signatures de toutes les nations du monde. Il sera garanti par la Ligue des nations. A cette Ligue des nations, la France est préparée à remettre, avec la liberté et la sincérité d'un vote populaire dont les détails peuvent être réglés subséquemment, le soin d'organiser une consultation susceptible de régler à jamais comme une affaire de droit la destinée future de l'Alsace-Lorraine et faire disparaître finalement de la vue commune de toute l'Europe un conflit que lui a imposé un fardeau si lourd. v

La conférence adopte donc les conclusions récemment' votées au conseil socialiste français. Notre rédacteur en chef a rendu alors au parti socialiste cette justice qu'il avait « rejoint la nation ». « L'essentiel, écrivait-il, est acquis, et l'union de toutes les classes et de tous. les efforts semble désormais assurée ». Mais, en même temps, il mettait les socialistes en garde contre les trop vastes espoirs et demandait que l'on continuât de conduire la guerre.« d'après la méthode expérimentale qui ne définit pas d'avance la vérité et se contente de la chercher ».

« Ce n'est pas le moment de discuter sur ropportunito.de cette procédure, déclarent les Débats aujourd'hui, où nos compatriotes d'Alsace-Lorraiue voient, non sans raison, une méconnaissance de 'leurs droits imprescriptibles de Français. Il est certain, en tout cas, que le Congrès de Londres n'a ni hésité ui biaisé sur la nécessité de réparer l'injustice de 1871, à laquelle est dû la cauchemar qui pèse depuis lors sur le monde. C'est dans le même état d'esprit que' sont traités les autres problèmes territoriaux concernant 1 Italie, les Balkans, la Pologne et l'Autriche, et c'est un état d'esprit, que tout le monde partage, sauf en Allemagne. »

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AUTOUR DE LA GUERRE L'ÉCOLE DE SAINT-OYR

Les compositions écrites du concours d'admission à l'Ecole de Saint-Cyr, en 1918, auront lieu les li, 5, 6, 7 et 8 mars.

Les candidats déjà incorporés et les candidats du centre d'examens de Paris subiront ces épreuves à l'Ecole militaire. La liste des candidats, répartis en quatre sections, sera affichée le samedi 2 mars, à deux heures, à la porte de l'avenue Lowendal. Aucun avis individuel ne sera adressé aux candidats.

LE NOUVEAU. COMMANDANT SUPÉRIEUR DES TROUPES DE l'iNDO-CHINE A HANOI Par décret en date du 23 février 1918, rendu sur la proposition du président du Conseil, ministre de la guerre, et du minis- tre des colonies, le général de division Leblois, des troupes coloniales, a été nommé commandant supérieur des troupes du groupe de l'Indo-Chine à Hanoï, en remplacement du général de division Lombard, des trou- pes coloniales.

UNE PROTESTATION DE LA GRÈCE

Athènes, 23 février.

Le ministre des affaires étrangères, M. Politis, a adressé aux gouvernements alliés et neutres une protestation contre les agissements des Bulgares.

Trente mille Grecs, dit cette communica- tion, sont morts, et quarante mille autres sont astreints aux plus durs travaux et aux pires souffrances, sans distinction de sexe ni de rang.

PETITES NOUVELLES

Le Journal officiel publie aujourd'hui un dé- cret rendu sur la proposition du ministre des affaires étrangères, autorisant le gouver-"nement du protectorat du Maroc à contracter un emprunt de 171,750,000 francs, reliquat de l'emprunt de 242 millions de francs autorisé par les lois du 16 mars 1914 et 25 mars 1916.

Le taux maximum auquel cet emprunt sera effectué sera de 6,25 0/0, amortissement compris.

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Le sort de la Roumanie

Bàle, 24 février.

Les négociations des empires centraux avec la Roumanie, qui, maintenant, ont lieu à Bucarest, se sont poursuivies jusqu'à vendredi à Busteni. Les pourparlers d'ordre militaire relatifs au renouvellement de l'armistice ont eu lieu à Focsani. C'est à l'arrivée du nouveau président du Conseil que les négociateurs se sont transportés dans la capitale où M. de Kühlmann et le comte Czernin sont arrivés hier.

Berne, 24 février.

Le général de brigade Oskar de Kranilovic Czetassin a été chargé de représenter le commandement suprême de l'armée austro-hongroise aux négociations de paix avec la Roumanie. L'ambassadeur Merey de Kapos-Mere part, ce soir, comme délégué plénipotentiaire de l'Autriche-Hongrie aux négociations de paix de Brest-Litovsk.

-.QOO-

Prochaine offensive sur le front italien?

On annonce de Vienne qu'un grand Conseil de guerre aura lieu prochainement à Trente. Les représentants des états-majors autrichien et allemand y assisteront. On dit également que dès que la paix sera signée avec la Roumanie, le maréchal Mackensen ira inspecter le front italien.

Tout ceci paraît indiquer une prochaine offensive en Italie.

Venise bombardée

Rome, 23 février.

La dernière incursion surVenise,dans la nuit du 21 février, montre quels objectifs se proposent les aviateurs austroallemands en venant bombarder les villes italiennes.

Une escadrille austro-allemande, profitant du clair de lune, a traversé Venise en laissant tomber de grosses bombes au centre des quartiers où se trouvent les monuments, le long de la rive du Grand Canal, où, là, se dressent des palais qui sont des chefs-d'œuvre artistiques, mais où il n'y a pas de bâtiments militaires.

En fait, deux bombes ont démoli quelques petites maisons à côté de l'Académie des beaux-arts; deux autres ont explosé dans la grande cour du palais Grassi, en fracassant les vitres du superbe édifice construit par Massari, où se trouvent des peintures de Longhi. Une autre bombe a éclaté près de Campiello en causant des dégâts à la façade du palais et en atteignant de ses éclats les palais Rezzonico et Giustiniani où Wagner composa Tristan et Iseull. Les vitres ont été brisées et plusieurs gondoles ont été coulées.

Les Elections espagnoles Madrid, 24 février.

A Mérida, les opérations électorales ont dû être suspendues. Cinq urnes ont été brisées. Une bagarre a éclaté. Il y a eu un tué et quelques blessés.

A Valence, quelques bagarres se sont produites et on compte deux blessés.

A Cadix, un groupe d'électeurs a envahi une section de vote et a brisé les urnes. A la suite de cet incident, un candidat radical, M. Sanchez Robledo, a été arrêté.

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EN BELGIQUE

III

Protestation de la magistrature Le Havre, 23 février.

Un arrêt de la Cour de cassation de Belgique. du 11 février décidant de suspendre son audience, en guise de protestation contre l'arrestation du premier président et des deux présidents de la Chambre de la Cour d'appel de Bruxelles, laquelle constitue une immixtion arbitraire du pouvoir occupant dans l'exercice de la justice belge, a été rendu à l'unanimité des dix-huit membres présents.

Le' 19 février, tous les tribunaux ont cessé de fonctionner, notamment la Cour de cassation, la Cour d'appel de Bruxelles, de Liège et de Gand; les tribunaux de première instance et de commerce et de justice de paix.

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La Presse de ce matin

LE DÉSASTRE RUSSE

Le Gaulois (M. René d'Aral)

Ainsi, la révolution cette révolution que l'on acclamait depuis Washington jusqu'à Rome n'aura abouti qu'au démembrement de l'ancien empire des Tsars. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Une autre Pologne encerclée par six Etats sur lesquels l'Allemagne a étendu sa main de fer.

Je répéterai encore qu'il ne faut pas que cette rude leçon soit perdue pour les Alliés. Elle nous trace notre ligna de conduite. Pas de défaillance Gardons-nous d'écouter la parole empoisonnée de ces idéologues qui jouets inconscients de la politique allemande viennent nous murmurer que si l'on voulait seulement se prêter à une conversation, on s'apercevrait qu'il y a moyen de s'entendre. Voyez le résultat de Brest-Litovsk Il n'y a pas de milieu résister ou s'agenouiller vivre ou mourir.

V Evénement (M. Alexandre Varenne) Nous serions bien naïfs si nous nous contentions, de la part des socialistes allemands, tous dupes au début et la plupart complices du pangermanisme, de vagues promesses et de simples engagements. La paix démocratique peut être imposée à l'Allemagne du dehors ou du dedans. Les Russes ont essayé de le faire du dehors par la contagion des idées. On connaît la fin de cette entreprise. Nous n'aurons pas la sottise de la renouveler. Et nous devrons attendre, pour tenter avec les socialistes allemands un accord difficile que ceux-ci aient fait euxmêmes leur effort de libération.

La Victoire (M. Gustave Hervé) La trahison est consommée.

Lénine, Trotsky, les commissaires du peuple, le Soviet, le généralissime d'opérette Krylenko acceptent toutes les conditions allemandes.

La cause de la liberté et de la civilisation a été trahie par la Russie « révolutionnaire » et sabotée à la fois par les fanatiques'et les bas politiciens du socialisme international. La liberté du monde et la civilisation sont en danger.

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DANS LES AMBASSADES De Madrid

M. Brugère, secrétaire à l'ambassade de France en Espagne, a quitté Madrid, se rendant à Paris.

RENSEIGNEMENTS MONDAINS

-̃ On télégraphie de New-York que M. lames Gérard, ancien ambassadeur des Etats-Unis à Berlin, vient de subir une opération à l'œil droit et est dans un état satisfaisant.

Une automobile militaire, conduite par M. Viroflay, ingénieur des mines, et dans laquelle se trouvaient MM. Georges Feydeau, l'auteur dramatique Francis Courteline, avocat Adhémar de Chabannes, attaché au ministère des travaux publics André Mathieu, de la préfecture de police,' et Boissy des Essarts, des services techniques de la guerre, a capoté hier près de Viry. Les voyageurs ont été fortement contusionnés.

Dans une cérémonie intime qui a eu lieu hier matin à l'hôpital Beaujon, les collègues, amis et élèves du docteur Tuffier lui ont offert les insignes du grade de commandeur de la Légion d'honneur, auquel il a été récemment promu.

Mme Henri de Ronseray, femme du lieutenant de Ronseray, a mis au monde une fille qui a reçu le prénom de Carmen.

.̃»*' >̃*

MARIAGES

On annonce les fiançailles du comte Maurice de Leusse, lieutenant de chasseurs à pied, décoré de la croix de guerre, fils du comte Guy de Leusse et de la comtesse Guy de Leusse, née Moreau, avec Mlle Marguerite d'Alsace, fille du comte Philippe d'Alsace, décédé, et de la comtesse née de Brienen, et petite-fille de la princesse d'Hénin, douairière.

Les deux sœurs de la jeune fiancée sont la comtesse Hubert de Montaigu et la comtesse J.de Rohan-Çhabot.

Le mariage vient d'être célébré en l'église Saint-Thomas-d'Aquin, de M. du Mesnildot, capitaine au tirailleurs algériens, chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre, fils de M. du Mesnildot, député et conseiller général de la Manche, et de madame née de Pierre de Bernis, tous deux décèdes, avec Mlle Jeanne de La Villéon, fille du comte de La Villéon et de la comtesse de La Villéon, née Van der Wallen.

Le mariage vient d'être célébré, à Montpellier de Mlle Marie Truc, fille du professeur Truc, médecin principal, officier de la Légion d'honneur, et de Mme Truc, avec le professeur agrégé Emile Jeanbrau, médecin major, chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre.

S. Em. le cardinal de Cabrières a présidé la cérémonie religieuse.

Les témoins de la mariée étaient le professeur Brémond, doyen de la Faculté de droit, et M. Ettenne Favre, son oncle; ceux du marié le professeur Forgue, médecin principal, et M. Pierre Bardou-Job, son beaufrère.

En présence d'une grande et aristocratique affluence, a été célébré, à Madrid, le mariage de M. Félix Suarez Inclan, fils de M. Inclan, ancien ministre, avec Mlle Drake y Fernandez Duran, fille du marquis et de la marquise Canada Honda.

Les témoins de la mariée étaient: le duc de Veragua, le marquis de Castro Serna, M. de Ulloa et M. M. Drake ceux du marié M. de Lacasa. M. Espinosa et M. Inclan.

DEUIC

Rappelons que ce matin ont lieu, à ônze heures, en l'église Saint-Pierre de Chaillot, les obsèques de M. Pierre Calon, ancien président général des conférences de Saint-Vincent de Paul.

Une messe sera dite pour le repos de l'âme de la princesse de Sayn- Wittgenstein, demain mardi 26 février, à dix heures et demie, dans la chapelle des Sœurs de SaintJoseph de Cluny, 21, rue Méchain (14e arron- dissement).

-Nous apprenons la mort de Mme Auguste Potron, trésorière de la Ligue patriotique des Françaises, décédée munie des sacrements de l'église, à Paris, rue Saint-Honoré, n° 368. Un service aura lieu demain mardi 26 février, à dix heures et demie, en l'église Sainte-Madeleine où l'on se réunira. Un second service suivi de l'inhumation aura lieu à Presles (Seine-et-Oise) le lendemain mercredi, à neuf heures et demie. On se réunira à l'église. Départ de Paris, gare du Nord à huit heures dix retour onze heures vingt-huit. Prière de n'envoyer ni fleurs ni couronnes.

La défunte était l'épouse de M. Auguste Potron, ingénieur des arts et manufactures; la mère du R. P. Maurice Potron, de la Compagnie de Jésus, capitaine d'artillerie, chevalier de la Légion d'honneur; de M. Henri Potron, maire de Presles, maréchaj des logis au 5e groupe de cavaliers de remonte de M. Emile Potron, ingénieur des arts et manufactures, maître de forges, et du R. P. Edouard Potron, de la Compagnie de Jésus, interprète à l'armée britannique.

M. Louis Lebeuf de Montgermont s'est éteint dans sa soixante-dix-sèptième année, en son hôtel de la rue de Varenne.

De son mariage avec Mlle Schnetz, il eut deux filles, la princesse Louis de Broglie et Mlle de Montgermont, décédée il y a quelques années, laissant un grand renom dans les oeuvres de bienfaisance.

Il était très charitable, lui aussi, et sa mémoire restera consacrée par le souvenir de ses bienfaits.

Le maréchal des logis pilote Marcel Woog, mort glorieusement pour la France le 19 janvier 1918, a été cité à l'ordre de l'armée par le général de Pouydraguin comme « pilote de premier ordre, remarquable par son allant, son sang-froid, son mépris du danger >•

Il avait été déjà cité à l'ordre de la division dans les termes suivants

Patrouilleur volontaire remarquable de calme et de sang-froid.

Le 29 décembre 1915 a fait preuve de courage et de dévouement en aidant son sous-offleier à dégager des hommes d'un abri en partie effondre, sous un violent bombardement.

On annonce la mort en son habitation de l'avenue de Breteuil de Mme Alexandre de Courson de Villeneuve, née Pigalle, veuve du receveur particulier'des finances.

Nous apprenons, de Cadix, la mort de l'amiral Viniegra.

On annonce la mort De M. Parisot, notaire, adjoint au maire, à Gerardmer (Vosges) Du docteur Héberlé, à Soulzmatt (Haute-Alsace), qui jouissait d'une grande autorité dans le^environs de Colmar, décédé à soixante-dix-huit ans De M. Sit\mann, historien alsacien estimé, auteur d'un dictionnaire des hommes célèbres d'Alsace, qui a succombé à quatre-vingt-neuf ans; Du chanoine Vallin, supérieur des Sœurs franciscaines de Rouen.

Sèrigny.

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Informations

A /'Institut Z"

Parmi les ouvrages qui viennent d'être présentés à l'Académie des sciences morales et politiques, il convient de mentionner spécialement celui que M. le vicomte de Guichen a consacré sous ce

titre la Révolution de '1830. et VEu-Xirope, à des événements dont les consé- ] queneeK apparaissent dans ceux d'au- jourd'hui. M: Irnbart de la Tour, après avoir ana- lysé ce travail de haute vue dont il a fait le plus grand éloge, a tenu à rendre hommage au talent d'historien autant qu'à la clairvoyance et aux éminentes qualités de diplomate de son auteur. Jean de Paris.

Petit bleu de la Cote d'flztir Le programme de la saison d'opéras vient de faire son apparition dans les cadres de publicité du théâtre du Casino de MonteCarlo. Les hivernants sont dans le ravissement à l'annonce des superbes représentations qui se préparent.

La saison commence le 28, par Rigoletto de Verdi, avec Battistini, Schipa et la Paretto Battistini, le grand chanteur italien, que nous avons acclamé, l'année dernière, et qui nous revient chargé d'une belle moisson de lauriers parisiens Schipa, le merveilleux ténor, dont la belle voix évoque la jeunesse de Caruso l'exquise Paretto « une fleur qui chante», au dire d'un de ses admirateurs que n'effraie pas l'audace des hyperboles. Voilà. une distribution digne du .Casino de MonteCarlo et de ses hôtes.

J'ai vu Gunsbourg, arrivé de cette nuit et dés l'aube au travail. 11 m'a parlé des surprises qu'il prépare, me priant de n'en rien révéler. « Vous verrez Etienne Marcel, m'at-il dit. Visconti a réalisé pour l'œuvre de Saint-Saëns une véritable reconstitution du vieux Paris. Et les jardins d'Armide Enfoncés, ceux du Casino 1 Quant stu centenaire de Gounod, vous me direz bientôt ce que vous en pensez. toute la troupe donnera. Pour King Charle, l'opéra de Balfe, tout sera anglais tout, jusqu'au souffleur > Jte m'arrête j'ai promis de ne rien dire. Voilà de belles et bonnes sensations d'art en perspective. Pour le moment, c'est toujours M. ComteOffenbach qui est chargé de nous distraire et il s'en tire fort bien.

Carlo-Monte.

A L'INSTIHTCTIONT Un troisième substitut viesnt d'être attaché au cabinet de M. Boucharcton, c'est M. Gazier, procureur de la République à Pontoise. Le Congrès national des mutilés Lyon, 24 février..

Ce matin, s'est ouvert à Lyon le congrès national des mutilés et réformés comprenant 250 délégués.

Ce congrès s'est divisé en quatre grandes commissions

Organisation de la Fédération, nationale; Prothèse, appareillage, rééducation Loi sur les pensions; Placement des mutilés. >

Amérique Latine

Dans l'Argentine

Buenos-Aires, 23 février.

La mission mexicaine de M. Cabrera, envoyée à la conférence des neutres de BuenosAires, a acheté des blés en Argentine et au Chili. Ces blés seraient chargés actuellement.

Etant donnés les contrats français et anglais récemment passés pour les, blés argentins, les fonctionnaires américains présument que le gouvernement argentin tiendra la main à ce que l'exécution de ces accords ne souffre aucun préjudice.

ASSURANCES AÉRIENNES

Les polices les plus libérales pour les- dégâts matériels et la Populaire, 10.000 francs en cas de mort pour 20 francs, se souscrivent au Lloyd de France, 39t rue Cambon ou 92, rue Richelieu.

Hétiûions, Cours et GotféreûGes

L'anniversaire de Verdun. La commémoration de la glorieuse et victorieuse défense de Verdun a eu lieu hier au Trocadéro par les soins de la Société Solférino, « anciens des 76°, 276° et 36' territorial », trois des régiments qui ont assuré la défense de la place, en présence de M. Poincaré, Président de la République, et sous la présidence de M. le général Cottëz, directeur de l'infanterie.

Le bâtonnier Henri-Robert a éloquemment célébré la haute vertu militaire de nos soldats, dans une conférence sur « l'Epopée de Verdun ».

»-Le 21 février 1916, les communiqués signalent, pour la première fois, l'activité de l'artillerie allemande dans la région de Verdun. Le 2.T février, les attaques d'infanterie commencent sur la rive droite de la Meuse. Le colonel Driant est tué, tandis que ses chasseurs défendent le bois des Caures, arbre par arbre. L'attaque continue.

» Le front plie sous la poussée formidable. il ne rompt pas

Dans la nuit du 24 au 25 février, Castelnau arrive! Sa seulo présence double les énergies et stimule tous les courages.

Enfin, voici Pétain!

» Colonel au début de la guerre, la Sambre l'a fait général de brigade, la Marne divisionnaire, Vimy et Carency général d'armée.-

» C'est le sauveur de Verdun 1

n D'un coup d'œil clair, avec un esprit lucide et un sang-froid que rien ne peut troubler, il a vu la situation. Il faut résister et il lance ses ordres du jour désormais immortels « Verdun! On ne passe pas Courage On les aura! ̃> L'orateur continue à décrire cette lutte formidable, cite l'ordre du jour du maréchal Joffre et arrive enfin à l'offensive du lev juillet qui sauve définitivement Verdun et repousse dans les ravins de là mort l'ennemi épuisé.

« Saluons bien bas, dit-il en terminant, tous les héros qui, sur les bords de la Meuse, sont morts pour la patrie et disons-leur avec le poète

« Vous êtes tout couverts de la gloire française » Ce magnifique discours a été interrompu à plusieurs reprises par de frénétiques applaudissements.

Aujourd'hui

A l'Université des Annales, 51, rue SaintGeorges, à 2 h. 1/2, « Sur le vieux Maroc, l'œuvre du général Lyautey », conférence par M. André Litchtenberger, projections cinématographi-

ques.

« Les grands procès, Séance de discussion » (M. de La Chapelle), 4 h. 1/2, Ecole des hautes études sociales, 16, rue de a Sorbonne. « Les restrictions du commerce et de l'industrie » (M. Aucuy), 5 h. 1/2, même salle.

Les bases d'une politique d'après guerre a (M. P. Cloarec), 5. h. 1/2, Collège libre des sciences sociales, 28, rue Serpente.

« Les Erinntfes, de Leconte de Lisle » (M. Camille Le Senne), 4 h. 1/4, Ligue de l'Enseignement, 3, rue Récamier.

« L'Education sentimentale, de Flaubert (M. Bellessort, 5 h. 1/2, Conférences Chateaubriand, 17, rue Chateaubriand.

« La France ecclésiastique en 1700: les évêchés et les évêques » (M. Léon Lecestre), 3 h..3/4, Institut catholique, 19, rue d'Assas. « La jeunesse catholique et le catholicisme social » (M. Mainage), 5 h. 1/4, même salle.

« L'Evolution psychique dans le règne animal » (Mlle Marie Goldsmith), 5 heures, Amphithéâtre de médecine du Collège de France.

« Une vie de cité Paris » (M. Marcel Poëte), 4 h. 1/2, Institut d'histoire, 29, rue de Sévigné. <r Cours d'aviculture » (M. Constant), 3 heures, Foyer rural, 42, rue du Louvre.

Assemblée générale annuelle dePro patria

3 heures, salle du C. A. P. 100, rue de Vaugirard. »

Réunion de l'Union panatlantique, pour confler une mission à M. Lombo, consul général de l'Uruguay en France, 2 heures, Société de géographie, 184, boulevard Saint-Germain. Nouvelles^pîwepses

Les restrictions pendant le mois de mars C'est aujourd'hui le troisième et dernier jour pendant lequel on pourra renouveler la carte de pain pour mars et remettre les feuilles remplies pour l'établissement'. de la carte individuelle d'alimentation.

A ce sujet, disons que, contrairement à ce qui avait "été annoncé, le régime dans les restaurants ne sera pas modifié encore, et les personnes qui y prennent leurs repas ne seront pas tenues d'apporter leur carte de pain. Le régime deinars sera le même que celui de février!

M. Victor Boret a reçu les délégués du syndicat des biscuitiers et les représentants de cette industrie. Il les a informés qu'ils pourraient continuer à travailler avec les matières premières encore en magasin les produits ainsi fabriqués seront livrés aux services du ravitaillement, dans des coiidi-. tions qui vont être déterminées. Les produits qui sont en ce moment en magasin seront écoulés près des œuvres de guerre ou d'assistance française.

La bienveillance

Au mois de janvier dernier, nous avons sollicité la bienveillance de nos lecteurs pour ene famille de réfugiés du Nord, père, mère, aïeule et quatre enfants, auxquels de- vait venir bientôt s'ajouter un cinquième. Notre appel fut entendu et nous pûmes donner à cette intéressante famille la subvention dont elle avait tant besoin.

Une lettre nous informe aujourd'hui que le bébé attendu vient de faire son entrée dans le monde. C'est une fillette. Elle est, avec sa maman, à l'hôpital Rothschild, et ̃ toutes deux se portent bien.

Nous avons cru utile d'en informer à nôtre tour ceux qui ont contribué par leur secours à sauver cette famille.

Argus.

COURRIER DES THÉÂTRES

Ce soir

Porte-Saint-Martin, à 8 h. 1/4 précises, rôpé-» tition générale de Un soir, au front. pièce nouvelle de M. Henry Kistemaeckers. Opéra, relâche. Demain. Monna Vanna. Comédie-Française, à 7 h. 3/4, Britannicus } les Précieuses ridicules.

Opéra-Comique, relâche. Demain, Manon, Odéon, à 7 h. 3/4, le Misanthrope; le Médecin malgré lui.

Variétés, à 8 h. 1/4, Ohé! Cupidon! (Max Dearly Miss Campton).

Vaudeville, à 8 h. 1/2, Deburau (Sacha Guitry; Yv. Printemps, Galipaux, Gandé). Gaîté Lyrique, relâche. Demain, le Prophète.

Gymnase, à 8 h. 1/2, Kiki (M. Signoret; Mlle Spinelly).

Théâtre Sarah-Bernhardt, relâche. Demain, les Nouveaux Riches. Rentrée de M. Tarride. Théâtre Antoine (Nord 36-33), relâche pour les dern. répétitions d'Antoine et Cléopdtre. Palais-Royal (Gut. 02-50), à 8 h. 1/2, le Compartiment des dames seules (Le Gallo). Athénée (Central 82-23), à 8 h. 1/2, la Dame de chambre (Ch.Lysès, L. Rozenberg). Nouvel-Ambigu, à 8 h.1/4, le Train de S h. M (A. Brasseur, J. Coquclin, Cazalis).

Bouffes-Parisiens, à. 8 h. 1/2, Mon jeudi! (Victor Boucher, JancRcnouardt, G. Dubosc). Renaissance (Nord 37-03), à 8 h. 1/2, les Dragées d'Hercule (Mine Cora Laparcerio). Théâtre Rèjane (Cent. 38-79), à 8 heures, Zaza (Mme Jane Yvon).

-Théâtre Michel (Gut.63-30), il 8 h. 1/2, l'Ecole des Cocottes (Jane Marnac, Raimu et Harry Baur).

Théâtre des Capucines, à 8 h. 1/2, Comme une fleur! (A. Berthez).

Th. Edouard-Vil, à 8 h. 45, la Petite Bonne d'Abraham(Ma.rg. Deval A. Dubosc, Maurel). Théâtre de la Scala, à 8 h..1/4, la Gare régulatrice (Marcel Simon, Parysis).

Théâtre Femina, à 8 h. 1/2, Chut (Mme Regina Badet).

Apollo, à 8 h. 1/4, l'Affaire du Central Hotel.

Grand-Guignol, 8 h. 1/2, la Dernière grisette le Baiser dans la nuit fsolqns-nous, Gustave. Trianon Lyrique, relâche. Demain, la Poupée (Mme Mary Richard).

Théâtre Caumartin, à 8 h. 3/4, C'est la nouba.

SPECTACLES & CONCERTS

Ce soir

Folies-Bergère (Tél. Gut. 02-59), à 8 h. 1/2. la Revue nouvelle avec Grock and Partner,etc, Olympia (.Tél.Centr.44-68), à 8 h. 30, Polin, etc., et Auge dans Saturnin va en perni Casino de Paris (Tél. Cent. 86-35), à8h: 1/2, la revue Laisse-les tomber (Gaby Deslys, etc.). Concert Mayol (Gut. 68-07), à 8 h. 1/2, la grande revue d'hiver C'est fantastique I Perchoir, 43, F« Montmartre (Berg. 37-82) t J. Bastia et Saint-Granier, Pierre Alin, etc. Lune Rousse, 58, rue Pigalle (Trud. 61-92) à 8 h. 45, Bonnaud, Hyspa, Baltha, Michel, etc, Moulin de la Chanson, 43, bd de Clichy (Gut. 40-40), Humourican-Bar (Jules Moy, etc.) Chaumière, 36, bd Clichy (Marc. 07-48), à 8 h. 3/4, P. Weil, etc. Quand Quand revue. Pie qui chante (Cent. 25-67), 159, r. Montmartre, à 9h., Martini; l'soin. l'soin! rev. Ciné-Opéra, 8, Bd des Capucines, spectacle permant. l'ourmente d'amour. Orch. Fauchey. PROGRAMME DES SPECTACLES

SOIRKE

t?nTTT)": Dt?Dft~RÏ7S"l/2.z:et)KeMOMMKe

F m iir« DPDfPD TP8H/2. Reouenouvelle

OLIEb'DlllIluEi£ll!jGrock,Napierko\vs1'a''

OLYMPIA iC" 44.68). S''3O. Spectacle de mus.-h' C ASINO" PARIS ^•?/l-a^5S;g'^

CASINO l. ber Gaby Deslys, etc.

ONCERT~~ ~j(~ (Tél. Gut. 6S.0~.).

Concert MAYOL 8*n2«$&™. LE PERCHOIR, 43, Fe- M ont martre. A 8 h. 1/2. LUNEROUSSE,5S,rMeiJtga;fe.Tousles3"à8''3/4. MOULIN DE LA CHANSON. Bumowican-Bar. LA CHAUMIERE!. Quand? Quand? revue. LA PIE QUI CHANTE. Martini. Revue.

CONCERT Tl A M T A 6> r- fontaine, 8^1/2.–

CONCERT AMIAÀllems, Campion, etc.

ONCERT JJAM1A Allems, Campion, etc.

NOUVEAU-CIRQUE.-8 8 h.l/2.Attract. sensation. Qnwin» MEDRANO ^/fiKVîS:

\J J; Cent.. 40.6;)).8 8ut/4.

Matinées jeudis, dimanches et fêtes à 2 h. 1/2. DATUU DAI nn 35, b* des Italiens. 1 A-LUli rilliAuCl Tous les jours 2 h., à 11 heures. Monte-Cristo. Annales de guerre. CINÉ-OPERA.S, bd des Capucines. De 1 h. 30 à 11 h.

c.A nM~~ p-p~ < ~~°-

UAU A~n-1 ~p"PALdCS (1'él, liarc, lp-73):

«AU lVlU-l I 18" 15. La Nouvelle Mission

deJudexet Mamselle v Son fils .».Locat.4,r.Forest. LECTRIC-PALACE, 5, bd italiens. L'Amoureux E deNellie; Joseph, cow-boy; (6« ép. de Judex). SELECT-CINEMA, 27, boulevard des Italiens. Christus, av. orch., orgue et chants. Mat. ts les jours à 2 h. 1/4 et à 4 h. 1/2. Soirées à 8 h. 1/2. L'Imprimaur-Sêraitt QUIMTARD.

Paris. Imprimerie du Figaro, 26, rue Drouot.