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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1916-08-24

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 24 août 1916

Description : 1916/08/24 (Numéro 237).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2911441

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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LE ROMAN

DAVID LLOYD GEORGELes Gallois, qui sont si proches parents de nos Bretons, ont actuellement en Angleterre un très grand prestige. Grâce aux deux ministres les plus populaires de l'Empire: David Lloyd George, ministre de la guerre, et William MorrisHughes, premier.ministre d AustraLavie du Gallois David Lloyd George est un miracle d'obstination, d'intelligence et d'esprit d'àpropos.

Chaque fois que les Anglais se trou- vent en face d'une existence prospère au sortir de la pauvreté, ils la qualifient de romanesque. Appliquée aux luttes 1 âpres couronnées de succès du ministre des « choses dont on a le plus besoin », comme l'on surnomme Lloyd George, cette expression de « roman » est exacte. Sa carrière, sa fortune, la possibilité des immenses services qu'il a rendus à son pays, le ministre de la guerre du Royaume-Uni doit tout cela au dévouement merveilleux d'un pauvre cordonnier de village, son oncle, Richard Lloyd, qui le recueillit orphelin avec sa mère et son frère et qui l'éleva et 1 instruisit. Le jeune David vécut ses premières années dans ce petit village de Llanystymdy, auprès de cet homme adram.ble, d'un sentiment religieux profond (il était à la tète d'une secte debaptistes) et qui inculqua à son neveu avec un idéalisme très large, une véritable 0 volonté mystique de parvenir. La Bible 1 et le Droit, le livre de Dieu et les conventions humaines, l'étude de ces deux moraies, dont l'une n'est que i'essai imparfait de réaliser l'autre, fut la base de l'instruction du neveu de Richard Lloyd, qui conserva toujours l'empreinte égahtaire de la secte religieuse des baptistes (souvent lui-même le dimanche il présida au culte), en même temps que la connaissance et la pratique des lois lui imprimèrent une vision réaliste du monde et de ses nécessités. Il a ainsi réalisé un équilibre curieux.

Lloyd George est tout entier dans ces deux tendances d'un pasteur qui serait devenu solicitor, ou, si l'on veut, d'un étudiant en théologie qui aurait évolue vers la carrière du droit.

De. là aussi, dès ses débuts, son éloquence révolutionnaire, son intransige,ance qui ne connaît point d'obstacles et ces attaques furieuses dans lesquelles on reconnaît tout de suite le non-conformiste en révolte contre la Haute Eglise et le légiste défenseur des petites gens en lutte contre le « squire », le grand ""propriétaire terrien qui ferme les chemins et qui défend ses terrains de chasse.

Lloyd George a grandi dans cette lutte contre l'Eglise d'Angleterre et contre la pairie. 11 fut de l'Union des Fermiers "et de la « Ligue contre la dîme ». Il combattit pour un Home Rule gallois. Elu àCarnavon, avec une très faible majorité, il effrayait non seulement ses adyersaires,m'ais ses électeurseux-mêmes. Cependant un vieux routier du Parlement disait alors de lui « Ne craignez rien, Lloyd George perdra plus de la moitié de'son radicalisme nationaliste a 'la Chambre des communes ».

Il a en effet perdu quelque, peu de cette intransigeance, mais après quels combats, quelles campagnes, contre M. Gladstone, contre lord Roscbery, contre M. Balfour, contre sir Henry Campbell Bannerman contre les chefs de son parti aussi bien que contre ses opposants. Lloyd George, en politique comme en religion, était un non-conformiste résolu, intransigeant, absolu.

Néanmoins, l'homme de loi, le contemplateur objectif des individus et des choses, ne pouvait pas ne pas évoluer. Après les polémiques passionnées à propos des églises galloises et de l'obligation des non -conformistes d'envoyer leurs enfants aux écoles de la Haute Eglise, d'autres préoccupations ont succédé. Président du Board of trade, des difficultés plus terre à torre devaient retenir- l'attention de Lloyd George, et comme chancelier de l'Echiquier, il laissait enfin de côté le problème religieux pour aborder le problème social et gouvernemental. Là, il a réussi en partie: les Communes ont enlevé à la Chambre Haute beaucoup de ses privilèges et supprimé le principe hérédi-, taire.

En même temps, des aspirations moins ambitieuses que le renversement des pouvoirs de l'Eglise officielle et de l'aristocratie anglaise l'amenèrent à se faire le promoteur des « Old age pensions act» et « Health and unèmployment insurance act», des lois pour la vieillesse etassurant l'hygiène. Lloyd George évoluait.

Il a évolué en ce qui concerne le plusgrandévénement présent: la guerre. Pacifiste déterminé jadis, le voici aujourd'hui ministre d'une des plus formidables machines militaires d'Europe. Anticonscripiionnisto, partisan absolu de la liberté des engagements dans l'armée, il fut le premier au milieu du Cabinet actuel à envisager la nécessité de l'obligation militaire. Non point partisan de la liberté laissée aux ouvriers de s'empoisonner avec dès spiritueux, mais redoutant de limiter le danger de l'alcool, il avait publiquement répliqué devant une proposition de loi contre l'alcoolisme « Tous les -gouvernements qui ont touché à l'alcool se sont brûlé les doigts à sa flamme diabolique. » Et cependant, quand il l'a fallu, il y a touché à cette flamme diabolique, et pour l'éteindre d'une main rude, enlevant même aux ouvriers le droit de se payer

des verres entre eux par le «No treatingact». Pas de tournées devant ïe bar. Quelle souplesse acquise, quelle divination de la nécessité, quel tact, supérieur qui-se plient aux événements Lloyd George semble s'improviser lui-même à chaque instant et avec une aisance surprenante. Révélons un secret qui ne lui fera pas de tort. Cette souplesse et ce tact sont le résultat de longues réflexions et d'hésitations dont l'éminent homme d'Etat ne fait confidence à personne. Un exemple entre beaucoup d'autres lors du dépôt do son budget, il dormait littéralement avec son dossier et ses notes, reprenant et refaisant son travail. Au milieu de la nuit, réveillant son secrétaire pour jeter sur1 le papier de nouveaux projets, de nouvelles décisions.

En ce qui concerne sa conversion au service obligatoire, nous savons quel ministre français l'a convaincu de son jnévitable urgence, et comment Lloyd George a mûri dans son esprit l'idée du service universel, à quoi d'abord il se refusait énergiquement.

Des adversaires, des concurrents lui ont en certaines occasions reproché un peu de lenteur. Ce n'est pas juste. Ses conceptions ne sont jamais absolument spontanées. Il les examine, il se les adapte, car il ne suit plus tout à fait son premier mouvement et il veut s'approprier les suggestions d'autrui, les per- fectionner et les rendre réalisables à l'heure propice. Si bien que l'on a pu dire de lui « Il est l'homme qui ose accomplir ce que les autres redoutent de faire ou ce qu'ils ne peuvent pas entreprendre. »

Inutile d'ajouter que toujours Lloyd George a éprouvé une réelle sympathie 1 pour la France et les idées françaises. Il aime nos écrivains, et tout spéciale- ment le spirituel et mordant satiriste des mœurs, Abel Hermant, lui plaît et l'amuse. Il y a encore en lui un peu du révolté, mais le constructeur lui fait place et domine de plus en plus dans ses actions. Il voulait jadis le Home Rule pour les Galles. Son projet premier s'est élargi, et il rêve à présent une fédération immense de l'Empire et des colonies réunis dans un Parlement impérial. Idée grandiose, qui conduirait l'Europe vers une transformation dont l'heure va peut-être sonner demain. Un peintre qui a fait son portrait le représente énorme, musculeux, dominateur, tout le contraire enfin de son apparence physique. Et comme L'on faisait remarquera M/ Augustin John, l'artiste, que cette image ne correspondait nullement a la ressemblance du ministre, le peintre a répondu que c'était ainsi qu'il voyait Lloyd George, une ligure considérable, balzacienne Il y a du vrai dans cette affirmation. Et Lloyd George a, en outre, au dedans de lui un génie qui atteint tout, comprend tout, et qui peut humainement réaliser presque tout. Ce Gallois dont la carrière grandit tous les jours est bien comme l'illustre Tourangeau, une physionomie puissante. En ce sens-la, aussi, il est balzacien.

AU JOUR LE JOUR

« Ceux dont les gestes sont pour la France »

Sous ce titre, l'écrivain roumain Albert Prahovan vient de publier un intéressant volume pour lequel M. le bâtonnier Henri-Robert a écrit cette belle préface

Ceux dont les gestes sont four la France, quel joli titre! Le lecteur est averti les pages ainsi recueillies sont tout imprégnées d'un ardent amour, d'une véritable tendresse pour la France. Depuis de longs mois, Albert Prahovan, le distingué écrivain roumain, a mené une vaillante campagne interventionniste dans plu- sieurs grands journaux. Il a accompli un bel effort et je suis heureux de lui dire ici publiquement mon estime et mon admiration. 1. Certes, nous avons, depuis plus de deux années, vécu des heures sombres et cruelles. Nous avons souffert, nous avons pleuré. Dans toutes les familles la mort est entrée. Mais nous avons eu des joies noblement'et pleinement compensatrices.

La France, la douce France, que l'on disait dégénérée, incapable d'un effort nouveau, gangrenée par des idées de pacifisme égoïste, s'est révélée aux yeux du monde avec toutes les vertus a,ncestrales. Jamais elle n'a été plus belle et plus radieuse Notre race a conservé toutes les qualités séculaires, elle a acquis de nouvelles vertus. Le soldat français est toujours le digne descendant d'une admirable lignée de héros

La Marne, l'Yscr, VAisne, la Champagne, sont des mots magiques qui sonnent fièrement à nos oreilles et qui évoquent d'impérissables souvenirs de bravoure et de gloire.

Nos alliés, les Russes, les Anglais, les Italiens, secondant notre effort, aident à la défaite de la barbarie allemande.

La noble Belgique et son Roi chevalier, Albert 1er, ont, par leur héroïsme et leur souci de l'honneur, épargné a l'Europe le joug oppresseur du Kaiser.

Il y a quelques mois, se sentant perdu, le militarisme allemand a. tenté un suprême effort. Les hordes germaniques se sont ruées sur Verdun. Il fallait prendre Verdun pour montrer aux neutres que la force de l'armée allemande était restée intacte et pour relever le prestige de la dynastie impériale. Depuis le ai février, les assauts furieux se sont succédé des deux côtés de la Meuse, une monstrueuse artillerie a tenté d'écraser les soldats français. Les poitrines de nos enfants ont opposé à la mitraille de Krupp un obstacle infranchissable. Verdun est inviolée. Les rêves ambitieux du kronprinz ont abouti à un échec sanglant. Ah depuis la merveilleuse résistance devant Ver-

-.i1!'

d un, nous avons senti monterjusqu'à la FranciJ, un murmure d'admiration et d'amour. Les neutres, longtemps incertains, ne peuvent plus douter du triomphe des Alliés. Les empires centraux sont déjà vaincus. Tôt ou tard, prochainement, je l'espère, ils devront demander grâce.

Il y a loin de Paris par la distance, tout près par l'affection et par le cœUr un pays que nous aimons c'est le vôtre, mon cher Prahovan, c'est, la Roumanie.

Vos articles, que vous réunissez aujourd'hui, nous l'ont fait mieux connaître.

Grâce à vous nous sommes devenus les familiers de ceux de vos compatriotes qui, comme vous, luttent par la parole et par la plume, pour la cause sacrée des Alliés. Vous avez fait des portraits remarquables de Takc Jonesco, de Nicolas Filipesco, de Constantin Mille, le vaillant directeur de V Adeverul et de Dimineal^a.

Vous avez dessiné la silhouette de Jean Bratiano, « spectateur passionné et douloureux du grand drame ». Enfin, vous avez fait revivre devant nos yeux la chère Reine » Carmen Sylva dont « vous avez salué pieusement une dernière fois l'âme chantante et fleurie ». Mon cher Prahovan, votre livre vient à son heure. Vous avez écrit cette phrase prophétique « Je demande au Dieu des nations et au Dieu des armées que le même jour vermeil puisse voir rentrer au bercail l'Alsace-Lorraine et la Transylvanie. ̃* La Roumanie frémissante va-t-elle enfin entrer eri action ? « C'est le secret de demain.

Je l'espère pour les Alliés, je le souhaite pour votre belle patrie.

Jamais- l'occasion n'a été plus propice et plus sdlennelle. La laisser échapper serait une faute impardonnable.

Quand nous apprendrons que vos.vaillants soldats combattent avec nous pour la cause du Droit et de la Civilisation, quelle joie dans les cœurs de tous les hommes qui ne veulent pas être asservis à la Kultur germanique Quelle satisfaction et quel orgueil pour tous ceux qui auront préparé cette heureuse décision

Ce sera pour vous, mon cher Prahovan, qui avez été, dés la première heure, un bon ouvrier de la bonne cause, la plus belle des récompenses

Henri-Robert,

bâtonnier.

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ECHOS

Jtc~~t~.A A ~t~tec~

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M. et Mme Caillaux à Vichy.

Le maire de Vichy, M- A. Bernard, a fait placarder lundi la proclamation suivante

Aux habitants de Vichy,

Hier soir, un incident très regrettable a inopinément surgi; des troubles se sont produits au sujet de la présence, dans notre ville, d'un homme politique connu.

,!o suis convaincu que les habitants de Vichy sont tout à fait étrangers à ces agis- sements. Ils ont trop le sentiment des devoirs de l'hospitalité pour se laisser aller à des excès dont chacun doit d'ailleurs comprendre qu'ils se retourneraient rapidement contre leurs auteurs.

Je rappelle au calme, à la dignité, à la mesure, tous les habitants et tous les hôtes de Vichy.

Ce n'est pas à l'heure l'ennemi souille encore le territoire national que l'on peut exciter la haine entre Français, tous également animés du même souci patriotique. Cet appel au calme montre quelle fut l'importance de la manifestation. Ajoutons que, dès lundi, le 92° d'infanterie avait été envoyé à Vichy pour renforcer au besoin le service d'ordre.

L'explorateur Eugène Gallois, dont on n'a pas oublié les missions dans les régions de l'Orient que dévaste aujourd'hui la guerre, vient de léguer cinquante mille francs à l'Académie française pour la fondation d'un prix annuel. Il dispose d'autre part dans son testament de plus de quatre-vingt mille francs en faveur de diverses sociétés et œuvres d'érudition et de bienfaisance. Eugène Gallois, qui était, en même temps qu'un grand voyageur, un artiste de talent et un collectionneur, laisse à notre Bibliothèque nationale ou, à son défaut, à la Société de géographie, dont il était un des conférenciers les plus goûtés, ses aquarelles, ses 'dessins, les riches séries de photographies qu'il avait rapportées de ses missions, et toutes ses collections.

1 LE PETIT CAFÉ

C'est un vieux café français, blanc et rouge, avec des glaces. Il est à l'un des angles de la place Pereire, et c'est le paradis des petits oiseaux.

L'après-midi y étant calme, la terrasse assez déserte est fréquentée de rares couples. Tous les moineaux du quartier et des lieux circonvoisins se donnent rendez-vous dans les beaux arbres très feuillus qui ombragent ce coin dis cret de la périphérie.

Les moineaux savent ce qu'ils font car les garçons de ce café emploient les loisirs que leur fait le vide des heures, à leur donner la pâture, sous forme de miettes appétissantes et savamment cuisinées. Et ne( croyez pas qu'on" distribue ici de simples mies de pain â ces messieurs les pierrots, Ce sont des mies de pain, oui, mais malaxées dans du lait; et dont une grande provision réside toujours dans une de. ces boules en fer blanc destinées généralement à hospitaliser une serviette ou une éponge.

Aussi, de véritables nuages de moineaux, à tout instant, descendent des arbres et viennent picorer sur le trottoir, jusque sous les pieds des clients attendris. 1

Les automobiles, sur la chaussée, ne les dérangent guère, et quant aux passants, c'est à peine s'ils s'en garent d^un petit saut de côté.

Fantaisies bulgares.

La Kambana, journal officieux bulgare, vient de publier un communiqué affirmant que les Alliés. en Macédoine,

se divertissent à brûler vifs les paysans, l à arracher des yeux, des oreilles et à couper des nez Tous les enfants, dans les régions occupées, auraient été systématiquement massacrés sur l'ordre du général Sarrail

Comme c'est bien nous

D'ailleurs, les journaux boches et austro-hongrois, avec leur bonne foi habituelle et sans l'excuse d'y pouvoir croire, ont reproduit ces informations vraiment « sangsationnelles »

Le temps n'est pas loin où la presse bulgare accusait, exactement dans les mômes termes et des mêmes atrocités, tantôt les Serbes, tantôt les Turcs, tantôt les Grecs.

Les Bulgares se plaisent à jauger les peuples, tous les peuples, à leur propre gabarit. Le Masque de.Fer.

Le Masque de Fer.

La Gjierre 75 2S jour de guerre

Communiqués officiels

23 AOUT 3 HEURES APRÈS Mipt

Au nord de la Somme, l'artillerie ennemie, énergiquernent cont-rebattuè par la nôtre, a violemment bombardé pendant la nuit nos premières lignes et nos voies de communication au nord et au sud de Maurepas. L'ennemi n'a fait suivre^on bombardement d'aucune action d'infanterie.

Au sud de la Somme, après une intense préparation d'artillerie, les Allemands ont attaqué, hier, en fin de journée, au sud d'Estrées et à l'ouest, de Soyécourt, les tranchées conquises par nous le 21, ils ont pris pied en quelques points.

Lutte d'artillerie assez active dans les secteurs de Belloy, d'Assevillers et de Lihons.

Dans les Vosges, nous avons repoussé à la grenade un coup de main sur une de nos tranchées au siid-de l'Hartmaimswillerkopf.

Nuit relativement calme sur le reste du front.

20 AOUT 11 HEURES SOIIt

Au nord et au sud de la Somme, la lutte d'artillerie a continue toute la journée, particulièrement vive dans les secteurs de Belloy et d'Estrées. Sur la rive droite de la Meuse, une attaque brillamment menée par nos troupes contre les positions allemandes entre Fleury et l'ouvrage de Thiaumont nous a permis de réaliser un sensible progrès. Nous avons fait environ deux cents prisonniers, dont deux officiers. prisonniers; dont deux

A part un duel d'artillerie dans la région au nord de Dixmude, il n'y a rien de particulier à signaler sur le front belge.

Armée d'Orient

Dans la journée du 22

Au centra, les armées alliées ont maintenu et consolidé toutes les positions conquises entre la Moglenica et le massif du Bclès.

Les Serbes ont continué à progresser au nord deStrupino, sur les pentes boisées du Kukuruz.

Les Français ont repoussé une attaque de nuit des Bulgares sur le village de Palrnis, récemment conquis (pente sud du Belès).

A l'aile droite, sur la Strouma et à l'aile gauche vers le lac d'Ostrovo, l'of- fensive ennemie a été enrayée.

Un avion ennemi a été abattu près de Brest (bords du lac Doiran.)

Communiqués britanniques

23 AOUT i II. 30 APRÈS MIDI

L'ennemi a fait, la nuit dernière, deux contre-attaques énergiques contre nos nouvelles tranchées au suddeThiepval. La première, exécutée à 9 h. du soir, lui a permis de prendre pied temporairement dans nos tranchées dont il a été rejeté bientôt après. La deuxième attaque, qui a eu lieu à 1 heure, a complètement échoué les Allemands ont subi de grosses pertes au cours de ces deux assauts.

L'artillerie ennemie a montré, la nuit dernière, un peu plus d'activité que de coutume, particulièrement .entre le bois des Foureaux et Bazentin-le-Petit.. Nous avons exécuté, avec succès, un petit coup de main en face de Lens. Activité ordinaire des engins de tranchée sur le reste du front britannique. 23 AOUT 9 HEURES 15 SOIR p

Un nouveau gain d'environ deux cents mètres tranchées au sud de Thiepval nous a permis de rectifier notre ligne en fortifiant notre position.

L'artillerie ennemie, qui montrait une 1 certaine activité, a été contrebattue très efficacement.par nos canons lourds qui l

l'ont réduiteau silence en trois points différents.

La Guerre aérienne

Sur le front de la Somme, l'adjudant Dorme a abattu son cinquième avion allemand, qui est tombé vers Moislains (nord-est de Péronne).

Quatre autres appareils ennemis, mitraillés par les nôtres, ont atterri, sérieusement touchés, dans leurs lignes. 23 AOUT SOIR

L'adjudant Dorme a abattu son sixième avion, qui est tombé dans la 1 région de Marchelepot, au nord-est de Chaulnes. ,1

Un autre avion ennemi a été abattu dans la région de Roye.

Communiqué officiel anglais

L'aviation allemande paraissait hier soir extraordinairement entreprenante. Dès que le ciel s'est éclairci, un grand nombre de nos aéroplanes l'ont attaquée avec d'excellents résultats.

Les combats se sont poursuivis jusqu'à la nuit; au moins quatre appareils ennemis ont été abattus; plusieurs autres ont dû atterrir désemparés. Quelques-uns ont été pourchassés jusqu'à leurs aérodromes.

Nous n'avons eu aucune perte. En dehors de ces combats prolongés, une reconnaissance et plusieurs expéditions de bombardement ont été effectuées contre différents points d'imporlance militaire.

LES OFFENSIVES DE MACÉDOINE

N Par POLYBE

-¡¡;

Voici la partie macédonienne de notre front qui s'ébranle à .son tour, et, sans doute, à son heure.

Il a été raconté, avec commentaires appropriés, dans l'immense bazar.de Sàlonique, il y a aussi des bazars de ce genre en Occident, que nous aurions souhaité une offensive plus prompte. C'est une sottise. Qui se pourrait flatter, en dehors du Commandement, do discerner l'heure propice aux offensives? '? Dans le temps oit l'automobile du général Sarrail était toute l'armée d'Orient, selon un mot qu'on lui prèle, nous avons défendu contre les faux1 prophètes,

l'ayant préconisée d'ancienne date, l'ex-

pédition de Saloniquc. Nous nous soin m es

ensuite élevés contre le rembarquement

do nos troupes, arrivées trop tard pour secourir utilement les Serbes. On prédiqu'elles seraient jetées à la mer les Germano-Bulgares n'ont regardé que de loin le puissant camp retranché, renouvelé des lignes de Torrès Vedras. Comme les mêmes tireuses de cartes opi-. liaient que nos soldats y devaient rester à monter la garde avec les Anglais, nous nous, sommes inscrits en faux contre cette politique incurable du moindre effort. Il nous a paru enfin que, par quarante degrés a l'ombre, il aurait été hasardeux d'engager la bataille. Nous avons nos textes, et, aussi, d'autres textes. Entre temps, si passive qu'elle fut restée depuis ses beaux combats de la Tzorna, il a suffi à notre armée de Salonique d'y être pour détourner d'irréparablcs désastres, qui montaient à l'horizon, et faire œuvre utile.

Dix siècles de glorieuses traditions et d'influences bienfaisantes n'ont pas été ensevelis dans d'autres hypogées d'Egypte. Le grand dessein allemand, le Hambourg-Bagdad pend, interrompu. Cinq à six cent mille Allemands, Autrichiens et Bulgares ontété retenus dans les Balkans, qui auraient pu porter un appoint décisif à Verdun, au Trenl,in ou en Volhynie. L'armée serbe, sauvée, reconstituée, a été transportée en Macédoine. L'Entente a arrêté son plan, si impatiemment attendu, d'une action unique sur un seul front. L'utilité de l'entreprise macédonienne est apparue aux Anglais. Des troupes russes rejoignirent, puis des régiments italiens. Les contre-coups de l'offensive russe au SudEst obligèrent l'Austro-AIlemagne à passer à la défensive sur tous ses fronts. Cela compte-t-il? '?

Si l'automobile avait eu une « panne » aux bords de la Seine, en serionsnous ?

Nécessairement, les grands défenseurs patentés des neutralités violées contestèrent notre droit d'occuper Salonique et la Macédoine grecque. Les Allemands, pourtant, savent lire. Le droit absolu des puissances protectrices de la Grèce, Angleterre, Russie et France, est inscrit dans les traités. Quelle pitoyable chose platonique serait, sans ce droit, notre mission protectrice Bien plus, Venizelos écrit « Je ne crains pas de revendiquer laresponsabilité prise en invitant les Aliiés à débarquer en Macédoine. » Et il date cette fière déclaration du 20 août, en pleine bataille électorale et au même temps que les Bulgares font irruption en territoire grec, à la fois dans la région de Florina et dans la Macédoine égéenne, entre Strouma et Mesta, en direction de Sérès et de Cavalla, qui leur auraient été promis par l'impérial beaufrère du roi Constantin.

En effet, nos deux offensives se heurtent c'est même celle des Bulgares qui s'est déclenchée avec un peu d'avance.

1

Le gouvernement d'Athènes semble trouver plutôt pénible que l'offensive

bulgare ait débiité, comme le ministre du roi Ferdinand en a informé M. Zaïmis, par l'occupation de quelques positions/stratégiques ou non, du' rpyaume hellénique.

On ne met pas en doute la loyauté personnelle de M. Zaïmis. Est-il bien certain que la poussée des Bulgares sur les deux ailes de nos armées n'ait pas été connue de quelques personnalités importantes de l'armée grecque, pour ne pas dire (encore) qu'elle ait été concer- · tée avec eux? Quand des politiques, en uniforme ou en redingote, du genre des germanophiles d'Athènes, voiént crouler leurs desseins et subissent l'humiliation qu'a été pour eux l'acceptation par le roi Constantin de l'ultimatum des Alliés; c'est pure naïveté que de croire qu'ils se résigneront et ne chercheront pas en souterrain, et fût-ce au détriment de leur pays, une revanche de leurs déboires.

Machiavel, dans le Prince, et le plus simple bon sens enseignent qu'offenser sans frapper est une sottise, ainsi que vaincre sans désarmer.

Comme autour de la capitulation du Roupel, il flotte ainsi un air empesté do trahison au tour do l'avance des Bulgares à l'est et à l'ouest de nos armées. *Je le sens d'ici, et j'accuse.. Il est resté dans Athènes, peut-être au sein du ministère, et certainement à l'éfat-major, trop de mauvais serviteurs de la Couronne. Jusques à quand l'Entente tolérera-t-elle les manœuvres impudentes de ces complices de l'Allemagne ? Nos alliés et nous, si nous nous battons en Grèce, cela n'est pas seulement pour nous-mêmes, mais pour la Grèce elle-même. Supporteronsnous plus longtemps que des Grecs indignes pactisent avec l'ennemi, l'avertissent de nos mouvements et nous tirent dans le dos ? '?

Cependant, d'autres Grecs, qui ne soupçonnent pas 'ces vilenies, crient au désastre national dans les cafés et chez les barbiers de la rue d'Hermès. Le désastre est de date plus ancienne. II. est vieux déjà de beaucoup de mois. Il fallait suivre Venizelos.

« Si la Grèce avait prévenu l'agression méditée par la Bulgarie contre les Serbes, à l'automne de 1(J15, elle marchait avec les Anglo-Français vers une victoire certaine. La cause, des Alliés est aussi sûre de triompher que le soleil de continuer à briller. La Grèce s'assurait la Thracc, Chypre, l'ionic, avantages glorieux (1) ». Cela aurait pu être, cela devait être. Une pareille leçon de choses, comment serait-elle perdue pour tes Roumains, le vieux teuton Carp et Cïn Marghiloman toujours exceptés? (Un autre Marghiloman a garde le sens de son pays.)

Il semble, à lire ses journaux, que l'Austro Allemagne elle-même n'ait plus d'illusions. cet égard. Après les longues interrogations « au Sphinx roumain, obstinément silencieux », voici les premières imprécations contre « la grande trahison de M. Braliano ». Car quiconque, se refusant à suivre les exemples du Habsbourg de Vienne, du Cobourg de Solia et des Jeunes-Turcs, ne trahit pas son peuple et son passé en faveur de l'Allemagne, celui-là est un traître.

Il y a près do quatre millions de Roumains en Autriche-Hongrie, do Czernowilz à Temesvar, en bordure des Ivar- pathès, de la Theiss et du Danube. En Roumanie, comme ailleurs, la politique des partis a fait quelquefois méconnaître l'ardent patriotisme de la nation. On ne refusera pas des défauts à M. Braliano mais ce n'est pas un politicien, c'est un homme d'Etat. 11 a eu toute sa vie des ambitions hautes pour son pays. Il connaît des êtres nobles qui ont vécu dans l'ardente et constante pensée de voir rentrer la Transylvanie dans la terre romaine du Danube, Izdra roumãnesca, comme disent encore ces paysans dont les traits reproduisent, après deux mille ans, ceux des légionnaires de la colonne Trajane.

Sans chercher à anticiper sur les destins qui ont dormi longtemps sur les genoux du Temps el qui s'y réveillent, il est donc permis d'écrire qu'il dépend, a cette heure précise, de la Roumanie que lasituation de l'Allemagne devienne, à ses propres yeux, très grave et celle; de l'Autriçhe-Hongrie tragique Mais cette entrée en scène des Roumains, dont les empires du Centre éprouvent tant de cuisantes inquiétudes, comment aurait-elle été possible tâchons à être équitables, depuis la félonie bulgare" sans notre entreprise de Saloniqùe ? Les victoires russes elles-mêmes n'y auraient plus suffi. Qui ne voit que, maîtresse incontestée des Balkans de par nos seules défaillances, l'Austro-Allemagne lâchait tous ses Bulgares sur la Roumanie et, là où elle sera le plus efficace, paralysait son action?

Aussi la partie qui s'est engagée en Macédoine est-elle une très grosse partie. Turcs et Bulgares ont également cru l'Allemagne invincible. Ils avaient d'elle, les uns et les autres, la promesse d'immenses armées de secours. C'est d'eux maintenant que l'Allemagne a le plus pressant besoin. S'ils se battent, c'est' autant pour elle que pour eux-mêmes et il faudra bien qu'ils se battent avec un acharnement extrême, puisqu'ils ont- également associé, le roi des Bulgares et les Jeunes-Turcs, leur sort à son sort. De courage est une vertu (virtus, en latin, c'est force) qui n'implique pas nécessairement d'autres vertus. On a toujours reconnu la vaillance des Bulgares et de «leurs associés turcs Qu'il faille écrire une telle phrase, quelle tragique et douloureuse ironie! J'entends encore le tonnerre des Bulgarian horrors du vieux Gladstone, « les horreurs commises par le Turc contre tes (1) Venizelos, dans le Kiryx du 20 août.


Bulgares >>. Je relis la proclamation du tsar Ferdinand appelant tous les Balkaniques à la sûpfème croisade contre l'Infidèle. Aumale, qui l'eût cru?Joinville, qui l'eût dit? Ce sera donc une rude bataille encore, et dans un pays difficile.

Il a été affirmé, mais sans preuves à l'appui, que les Bulgares, disposeraient aujourd'hui de 15 divisions d'infanterie. Comme ils n'en avaient que 12|il y a quelques semaines, ils auraient créé 3 divisions nouvelles, -soit avec des soldats de la plus jeune classe, soit avec des régiments empruntés à d'autres unités qui s'en trouveraient ait'aiblies d'autant, soit encore par les deux procédés. Les contingents turcs seraient, pour la plupart, sur le Danube, surveillant la frontière roumaine. Que reste-t-il dans le-s Balkans de la grande armée de Mackensen ? Quelques régiments, ou, seulement, des officiers en assez grand nombre pour encadrer des éléments" douteux ? Quoi qu'il en soit, le gros des ennemis est surtout de Bulgares; ils auraient 5 divisions sur le Danube et sur la mer Noire, et 10 en Macédoine, de Monastir à Demir-Hissar. .1

j Nous n'en sommes encore, les armées ennemies et les nôtres, qu'à la période préparatoire des déploiements et des accrochages. Notre action principale a été dirigée très nettement vers le 'centre entre Vardar et Strouma, et, plus particulièrement, dans la région du lacxde Doiran, où nous avons occupé des positions solides. Nous tenons, au nord-est du lac, les contreforts des monts Bélès, premier palier de l'énorme massif du Rhodope et, au sud-ouest, rive droite du Vardar, les hauteurs de Ljumnica. L'offensive des Bulgares, qui a précédé la nôtre d'au moins vingt-quatre heures, s^est portée sur nos deux ailes, qui se sont repliées, celle de l'Est, détachements'franco-anglais de couverture, derrière la Strouma, et celle de l'Ouest, gauche de l'armée serbe, au sud du lac d'Ostrovo, après avoir abandonné Florina et Banica, qui sont de gros villages grecs, à la lisière de la province de Monastir. Ces deux attaques ont été arrêtées hier; les Serbes x ont progressé, d'autre part, dans la vallée de la 'rzerna. De ce que les Bulgares ont attaqué aux deux extrémités de notre front, il me semble prématuré de conclure à la manœuvre classique des Allemands, ces enveloppements d'ailes qui sont bien dé la manière de Mackensen. De bons juges ont fait observer que des opérations de cette envergure exigent des forces plus considérables que celles des Bulgares, qui sont, tout au plus, de 350,000 hommes (1). J'inclinerais à croire que la manœuvre sur l'est, en direction de Cavalla, n'est qu'une feinte, mais on a vu, des feintes devenir l'opération principale; et que les Bulgares ont massé le meilleur de leurs forces à l'ouest, contre les Serbes. Ils au.raient le dessein soit de chercher des positions, qui seraient apparemment défendues, pour y porter leur grosse artillerie contre nos tranchées avancées de la rive droite du Vardar; soit- de pousser, en ne laissant qu'un rideau devant notre camp,,retranché, en direction de Larissa, chef-lieu dé. la, province grecque de Larissa.

Mais, encore une fois, lés plus beaux plans, ceux de l'ennemi comme les nôtres, ne valent que par l'exécution. On n'en juge pas sur le papier.

Deux Discours

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Nous avons deux nouveaux discours à la Chambre des communes, tous les deux excellents puisque tous deux nous apportent une nouvelle affirmation de la victoire, mais ne nous cachant ni l'un ni l'autre que la fin de nos efforts n'est pas encore proche, encore que, pour sa part, la Grande-Bretagne soit bien résolue, comme toujours "et plus que jamais, à ne rien épargner pour hâter le jour de la victoire prochaine.

L'un des deux orateurs est M. Winston Churchill qui, depuis qu'il a quitté.le pouvoir, un peu malgré lui, a repris son ancien métier militaire, mais en alternant ses séjours sur le front avec l'accomplissement de ses devoirs de député. On sait que ce descendant des Marlborough est doué d'une très vive imagination, qui n'a pas été parfois sans lui nuire et à d'autres qu'à lui. C'est ainsi que nous lui sommes redevables de l'expédition des Dardanelles, dont il eut l'initiative et l'organisation en tant que premier lord de 'l'Amirauté, et qui n'a pas été absolument heureuse. Mais, pour l'instant, il n'est pas chargé de mettre ses idées à exécution et c'est seulement à titre consultatif qu'il a indiqué un moyen d'avancer l'heure du triomphe. Il conseille d'affréter un nombre considérable de navires, tous les navires que l'on pourrait noliser, pour équiper à fond la Russie afin de lui permettre de développer sa puissance maxima et de fondre au plus tôt sur l'ennemi. De cette façon, on épargnerait à son avis une centaine de millions de livres sterling, ce qui est vraiment quelque chose.

Avec M. Lloyd George, nous avons eu quelque chose de plus substantiel; il a développé le discours qu'il avait prononcé il v a quelques jours chez ses électeurs du Pays de Galles, son discours du casse-noisette, dans lequel il a expliqué à ses auditeurs, à qui il faisait part de sa confiance dans le résultat final, qu'il entendait déjà le craquement de la noisette, image qui évoque le souvenir de ées antiques casse-noisettes en buis, où la pression s'opère au moyen d'une vis sans fin. Le successeur de lord Kitchener nous a dit les, raisons de sa confiance:

Quelle est aujourd'hui la situation ? '? A l'Est et à l'Ouest, tout le long de la ligne de bataille, nous avons, presque pour la première fois, arraché l'initiative à l'ennemi, sauf en Mésopotamie où les conditions climatériques imposent l'inaction à notre armée, mais ce n'est pas très important, et si nous envisageons l'Est et l'Ouest, nous constatons les/magnifiques victoires remportées par les Russes, celles du Caucase et les remarquables succès de l'Italie la situation a changé du tout au tout.

L'ennemi a deux alternatives amener de Verdun ses canons et ses troupes pour nous barrer le passage et, s'il le fait, cela diminuera la pression contre Verdun et cela em-

(1, C'est l'opinion du colonel RousseU

pêchera l'ennomi de secourir les Autrichiens contre la grande avance des Russes de Broussilolï.

Nous avons pris l'ascondant et nous refoulons l'ennemi sur la Somme les Français en font autant. A Verdun, les Français reconquièrent du terrain.

Nous avons pris une crête et nous pouvons discerner l'avenir de la campagne.

Dans le lointain brumeux, nous distin-" guons la fin.

La France est équipée la Russie s'équipe rapidement et l'équipement de l'Italie s'est poursuivi d'une manière qui a surpris ses meilleurs amis l'Allemagne a perdu l'ocèasion favorable et elle le sait.

Ce serait une erreur de ne pas apprécier à sa valeur notre tâche cette tâche demandera la mise en œuvre de toutes les ressources de l'Empire et de ses colonies et I nous ne devons pas nous attendre à une victoire trop facile. j

Mais en envisageant toute la. situation à la lumière des faits actuels et connaissant l'opinion des personnes les plus compétentes, je puis déclarer sans hésitation que tout, ce que la Grande-Bretagne et ses alliés ont à faire est, do marcher ensemble d'une façon soutenue, de continuer à agir loyalement ensemble comme ils l'ont fait dans le passé la victoire couronnera alors nos étendards de ses lauriers.

Souhaitons pourtant que cet avenir soit moins lointain que ne veut le prévoir M. Lloyd George, pour qui il reste encore si brumeux qu'il ne l'aperçoit que vaguement à la fin de l'année prochaine. Ce n'est la sans doute que prudence excessive, souhaitons-le, de la part d'un homme politique qui ne veut pas provoquer de trop précoces espoirs. Restons-en donc plutôt à son image du casse-noisette et du craquement précurseur d'un dénouement prochain.

A. Fitz-Maurioe.

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La vente des Antilles danoises

Polybe.

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Au cours de la discussion qui a eu lieu au Parlement danois sur la question de la vente des Antilles danoises, M. Brandès, ministre des finances, laissait entendre que les Etats, Unis avaient exercé sur le gouvernement danois une pression qui l'avait. obligé à consentir au marché sous peine de se voir enlever ces îles purement et simplement. Un journal de Copenhague s'étant informé dans de M. Wilson de ce qu'il fallait pensei^de cette accusation, un fonctionnaire.de la présidence des Etats-Unis a répondu qu'il était absurde de croire à une pression quelconque de la part des 'Etats-Unis. La réponse ajoute que la question du prix retarde l'approbation par le Sénat américain du traite provisoire signé par les deux gouvernements, plusieurs sénateurs trouvant le prix de 25 millions de dollars trop élevé et celui de 15 suffisant.

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L'OFFENSIVE RUSSE rétrograde, 22 août.

Communiqué du soir dit grand étatmajor

Sur le front occidental et sur le front du Caucase, la situation est sans chan-

gement. ~`' f b :'ou

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Pétrogi'àde, 23 août.

Communiqué de l'après-midi dit grand état-major

Dans la nuit du 22 août, dans la région ait sud de Krevo, l'ennemi a ell'eclué une attaque avec des gaz asphyxiants, qui a été repoussée avec de grandes pertes pour l'adversaire.

Sur la gare de Manevitche, des aéroplanes ennemis ont lancé plus de cent bombes.

Dans la région de la rivière Sereth, au sud de Brody, l'ennemi a entrepris par endroits une offensive qui a été partout repoussée par notre feu.

Près de la source du Pruth, au sudouest de Adzeluze, nous nous sommes emparés de deux hauteurs au nord et au sud du mont Koiverla, sur la frontière hongroise.

FRONT DU CAUCASE

Les Turcs, .qui avaient pris l'offensive sur le front du bourg à Eleu et du village Chadimaden, dans la région du littoral, ont été rejetés de plusieurs positions avec le concours de notre flotte. A Vouent du lac Van, notre offensive se développe heureusement. Nous avons fait prisonniers 3 officiers et 174 soldats turcs.

Au cours de notre poursuite des colonnes en retraite de l'ennemi, notre cavalerie a sabré de nombreux Turcs. L'avance en Asie-Mineure

Le Journal officiel du Caucase publie le communiqué suivant

Les combats de Peucha sont en notre faveur, d'autant plus que l'offensive ultérieure des Turcs dans les régions de Mousch et de Bitlis est arrêtée.

Notre contre-attaque prend de plus en plus le caractère d'une avance dans la direction de la crête de Binghil-Dag. Les Turcs feront certainement des efforts désespérés pour contenir notre poussée et conserver le terrain gagné. Toutefois, le résultat final de la lutte commence déjà clairement à pencher en notre faveur.

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L'ITALIE EN GUERRE Progrès à la Tofana Terza

Rome, 23 août.

Commandement suprême

Dans la vallée de l'Astico, dans la nuit du 22 août, l'ennemi a dirigé des rafales intenses de feu sur nos positions dans le fond de la vallée sans prononceraucune attaque d'infanterie.

Dans la même nuit, une tentative de marche en avant de l'ennemi entre Casera-Zingarella et Casera-Zebio et Pastorille sur le plateau d'Asiago, a été nettement arrêtée par notre feu.

Dans la zone de Tofana, hier, après une courte mais efficace préparation d'artillerie, des détachements d'infanterie et des alpins ont pris d'assaut, par une brillante attaque, de fortes positions ennemies sur les pentes ouest de la troisième To fana et dans le vallon de Travenanzes.

L'adversaire a essuyé de lourdes pertes et a laissé entre nos mains une qua-

rantaine de prisonniers, des armes et >des munitions.

Dans la zone de Gorizia, on signale des duels d'arlillerie.

Dans l'après-midi d'hier, un détachement ennemi qui essayait de s'approcher de Vertejbizza a été repoussé par la précision de nos tirs; il a laissé sur le terrain de nombreux cadavres. Dans les Balkans Le roi de Roumanie rentre à Bucarest On annonce que le roi Ferdinand de Roumanie, qui était parti pour Sinaïa, il devait rester quelques jours, est rentré brusquement à Bucarest.

L'appel des Roumains de Transylvanie M. Mandreco, professeur il l'Université et membre du comité directeur du parti nationaliste, a reçu la lettre suivante

Faites connaître à tous les Roumains""ot au monde civilisé que les armées austro-hongroises en retraite devant les Russes victorieux ont commis les crimes les plus épouvantables contre les populations roumaines de Transylvanie et de Bukovine. Notre pays est plonge dans le sang et l'infamie. Prenez des mesures immédiates pour constituer une commission roumaine qui viendra enquêter etconstaterles horreurs sans nom commises par les soldats austro-hongrois.

J. Tuaian, Zahaiua. Voronca.

Tous les journaux indépendants de Bucarest reproduisent cette lettre, dont les signataires sont de notables Roumains d'outre-monts, et qui produit une énorme impression.

L'attitude de la Roumanie et l'Allemagne Les Dernières Nouvelles de Munich, commentant la politique de la Roumanie, écrivent

Depuis quelques jours, nous suivons attentivement la crise que traverse la politique de la Roumanie, qui n'a pas encore, à l'heure actuelle, atteint son point culminant. Une forte majorité agit sans cosse contre les intérêts des Etats centraux, afin que les Roumains marchent aux côtés de l'Entente et, bien entendu, sans que M. Bratiano fasse quoi que ce soit pour empêcher ces agitations. Nous devons donc encore lutter contre ce danger, car il se pourrait fort bien que la ,Roumanie sorte de sa neutralité, ce qui serait, selon notre point de vue, sa ruine. Mais en Roumanie on n'est point de cet avis. Nous nous tenons donc prêts à toute éventualité. La tâche éventuelle de la Roumanie Les journaux grecs reproduisent un article qu'a publié dans le journal roumain Adever,ul\Q général Gardesco, qui est considéré comme un des officiers roumains les mieux informés de la situation actuelle. Il examine le cas où l'armée roumaine pénétrerait en territoire hongrois .pour faire la conquête de la Transylvanie, et il déclare bien qu'écrivant dans un journal très favorable à l'intervention que l'on ne doit pas se faire d'illusion sur les difficultés du terrain ni sur la résistance qu'opposeront les Magyars.

Le général Gardesco explique que les deux tiers du front- qui dans son ensemble mesure cinq cents kilomètres environ sont montagneux et ne permettent guère de' manoeuvre. Il évoque .le souvenir de la difficile campagne que ,']§s Autrichiens et les Russes, firent en "1849 pour cerner les Hongrois et il conclut

Nous devons calculer que, dans les conditions les plus favorables, nous devons affronter au moins une aapéo de rude campagne pour chasser les Hongrois do la Transylvanie. Nous avons pleine confiance dans nos moyens d'action et dans la force de nos alliés, mais nos ho'mmes d'Etat doivent établir scrupuleusement la quantité de munitions que les Russes et nous devons avoir à notre disposition pour nous préserver d'une surprise.

La Bulgarie et la Roumanie

Genève, 23-août.

On mande de SofiaqUe M. R.adoslavoff, président du Conseil de Bulgarie, a fait à un collaborateur du journal Az Est, les déclarations suivantes

Nos relations avec la Roumanie ne sont pas seulement correctes, loyales et bonnes, elles sont tranquilles et sûres. Nous désirons absolument que, de notre côté, la Roumanie ne soit jamais ni provoquée, ni irritée. il est à peine besoin d'insister sur le fait que nous voulons vivre et que nous vivrons avec elle en bons termes et que cette puissance, dans son propre intérêt, ne désire pas autre chose.

Nous avons pris toutes les mesures possibles pour nous garantir contre toute surprise venant du Nord je dis du Nord et non de la Roumanie, car nous ne pouvons pas savoir si la diplomatie russe obtiendra l'envoi île troupes russes contre nous en passant par la Roumanie.

Lorsque nous avons pris ces mesures de défense, la Roumanie, à en croire certaines informations, était à la veille de prendre une décision.

L'armée russe a ouvertement manifesté l'intention de marcher contre nous nous

devons savoir clairement quand et comment

cela se produira et déjouer ce projet, mais nous voulons aussi demeurer en paix avec Ic la Roumanie et je crois que celle-ci sera sa- tisfaite des mesures que nous avons prises dans le Nord, car elles, ne sont aucunement dirigées contre elle.

Les troupes russes et italiennes

Londres, 23 août.

La presse anglaise publie de longues dépêches sur l'arrivée des Russes et des Italiens à Salonique. Les journaux insistent sur l'importance des événements qui se préparent au front oriental. Le Times considère l'action commune des Alliés sur le Vardar comme la meilleure preuve de leur étroite entente.

Le Daily News écrit

La présence des renforts russes et italiens I au front de Salonique a une grande signification. Elle montre que l'Italie est entièrement d'accord avec ses alliés dans toute action entreprise contre l'Allemagne ou contre.un autre ennemi. L'intervention russe fera comprendre aux Bulgares leur folie criminelle.

Les Bulgares en Grèce

Athènes, 23 août.

Le gouvernement allemand a donné par écrit des assurances formelles que les troupes allemandes et bulgares n'entreraient pas dans les villes de Drama, Sérès et Cavalla.

Le gouvernement allemand a exprimé le désir que le gouvernement d'Athènes donnât des instructions pour <hâter le retour à Florina des autorités locales qui avaient quitté cette ville à l'approche des Bulgares.

Les Bulgares et les Turcs procèdent déjà au recrutement des habitants mu-

sulmans et des Grecs de langue bulgare dans les régions occupées. Afin d'éviter de froisser la Grèce, ils procèdent sous forme d'engagements volontaires. ̃ ̃ Les Bulgares revendiquent Salonique Athènes, 23 août.

La Pairis signale un article du Narodni Prava, organe de M. Radoslavof. Il y est dit que Salonique, « la grande ville de la Macédoine, la patrie des apôtres nationaux Cyrille et Méthode, la Bethléem des Bulgares », doit appartenir à la Bulgarie.

AUTOUR DE LA GUERRE

~Go-P-

LE COURS DE VERDUN

r' Lyon, 23 août. Dans sa dernière séance, le conseil municipal de Lyon a décidé que le cours du Midi porterait à l'avenir le nom de cours de Verdun.

CINÉMATOGRAPHISTES ENSEVELIS ̃

Le lieutenant Croze, du service cinématographique de l'armée, et le soldat Quintin ont été, tout récemment, ensevelis par l'explosion d'un gros obus, alors que, sur le front, en première ligne, ils « tournaient » un bombardement. Au péril de leur vie, le soldat Baye, opérateur, et le soldat Queste, du service photographique, allèrent dégager le lieutenant et son compagnon, pendant que les marmites éclataient autour d'eux. Le lieutenant Croze est notre excellent confrère, auteur du joli ballet de Javotte. L'EMPRUNT ANGLAIS AUX ÉTATS-UNIS Londres, 23 août.

Le chancelier de l'Echiquier a annoncé à la Chambre des communes qu'un accord a été conclu avec la banque Morgan pour l'émission à 99 de 250 millions de dollars en bons 5 0/0, remboursables en deux ans, L'emprunt sera garanti par des titres américains et des fonds des gouvernements canadiens et neutres en proportion égalejusqu'à une valeur totale de 300 millions de dollars:

L'emprunt a clé pris à 1 0/0.

35 ZEPPELINS DÉTRUITS

A la Chambre des communes, le major Baird, représentant la direction de l'aviation, ,a annoncé qu'en tout les Alliés ont détruit 85 zeppelins depuis le début dos hostilités. L'OPINION DE LA SUISSE alémanique Bordeaux, 23 août.

M. Henri Seeholzer, député do,la ville de Zurich, de passage à Bordeaux, a fait à la Liberté du Sud-Ouest do longues déclarations au cours desquelles il ^a àtlii'mé les sympathies de la Suisse alémanique polir la France. »Après l'accueil enthousiaste fait parmi nous à M. liarthou, conclut M. Seeholzer, après le succès des conférences de l'abbé Sortillanges,' il ne peut plu's subsister le moindre doute sur l'état d'esprit du public dans la Suisse alémanique. J'ajoute que j'ai la ferme conviction qu'à l'heure actuelle aucun homme d'Etat "ou ancien ministre allemand ne pourrait affronter un auditoire suisse.

» En Suisse alémanique, on est peut-être un peu plus enclin à une apparente neutralité mais pour connaître no.s véritables sentiments, il fallait se trouver sur lo quai de la gare de Zurich, au moment du passage des trains des blessés, il fallait voir l'émotion contenue de nos femmes, de nos vieillards, de nos enfants, en présence des blessés et des rapatriés français. C'était une véritable émulation pour leur olfrir tout ce qui pouvait apaiser leurs souffrances, adoucir leur situation et diminuer leurs fatigues. Tous, nous avons été enthousiasmés au spectacle de votre union et do votre résurrection morale. •̃̃ ̃ ̃̃ ̃ » Tout ce que j^ vous dis là, on le sait en Allemagne, aussi suis-je sur la liste noire je ne suis pas allé on Allemagne depuis la guerre. Je sais pourquoi. » EN SUISSE

Berne, 23 août.

L'ambassadeur de France s'est rendu hier après-midi au Palais fédéral. M. Hoffmann étant occupé, il a été reçu par M. Dunant, chef de section aux affaires étrangères. M. Beau s'est rendu ensuite à la légation d'Italie où il a été reçu par M. Paulucci de Calboli..L'entretien a duré trente minutes. NOUVEAU COMBUSTIBLE EN RUSSIE

à Salonique

Pétrograde, 21 août.

Au cours do la dernière séance du Comité de l'industrie russe militarisée, un technicien et chef d'industrie connu de la région de Kieff, M. Rabinovitch, a donné d'intéressants détails sur un nouveau combustible dont la composition est tenue secrète. Ce produit, qui est en usage dans nombre usines russes, donne trente pour cent de cha- leur de plus que le bois et produit, lorsqu'on le traite comme la houille, des gaz carbu-* rants de première qualité.

AVIS AMÉRICAIN A LA TURQUIE

Washington, 23 août.

Le département d'Etat a donné des instructions à l'ambassadeur des Etats-Unis à Constantinoplepour faire à la Porte des représentations au nom de l'humanité et lui demander d'empêcher que ne se répètent en Perse les massacres dont furent victimes les Arméniens.

RÉGIME DES PRISONNIERS

De la France militaire « Le gouvernement allemand a officiellement informé le gouvernement français que, par application des règlements en vigueur dans l'armée allemande, serait puni tout prisonnier français qui, soit inconsidérément, soit connaissant la fausseté de ses allégations, formulerait une plainte fondée sur des affirmations mensongères.

» Par mesure d'exacte réciprocité, on appliquera dorénavant les mêmes règles aux prisonniers allemands en les informant des motifs de cette mesure. »

LE CONGRÈS PORTUGAIS

Lisbonne, 22 août.

Le Congrès a ajourné pour après la guerre la revision de la Constitution au point de vue politique.

Le Congrès s'est occupé d'une motion présentée par M. Alexandre Braga, leader des démocrates, et acceptée par legouvernement, restreignant la revision de la Constitution aux articles concernant l'état de guerre. ÉTRANGER

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JAPON

Nouveau conflit sino-japonais Tokio, 22 août.

Une collision assez grave s'est produite entre troupes chinoises et mongoles sur la frontière mandchou-mongole, le 21 août. Les combats engagés près de KochiaToung menacent le chemin de fer de la Mandchourie méridionale.

Le commandant japonais a sommé les combattants de conclure un armistice et de se retirer, ce qui a été fait.

En se retirant, les combattants ont abandonné cinquante blessés, qui ont été'recueillis par la Croix-Rouge japonaise.

Aucune demande de changement d'adresse ne peut être exécutée si elle- n'est accompagnée de la bande du journal et de CINQUANTE Centimes en timbres-poste, pour frais de renouvellement de la bande.

DERNIÈRE HEURE

LE FRONT DE MACÉDOINE

«rit

Londres, 23 août.

Le War Office communique le télégramme suiva t du commandant des forces anglaises à Salonique

Environ deux bataillons ennemis ont été aperçus hier sur le front de Doiran, aux environs de Doutli nous avons repoussé leurs patrouilles avancées. L'ennemi se retranche sur le front de la Strouma, sur la ligne Jenicou-CulukElisan-Nevoljen-Càvardormah-Ormanli. Une attaque contre les Français occupant Komarjan a été repoussée.

Les forces serbes occupent maintenant la lignc des environs des lacsOstrovo et Pozar.

La situation

Salonique, 22 août. Le combat, engagé depuis midi, continue sur la gauche serbe où toutes les attaques, de minuit à cinq heures du matin, avaient été repoussées.

L'offensive serbe continue à progresser au nord de Strupine. Deux contreattaques bulgares ont été repoussées dans la vallée de Moglena.

Le bombardement continue dans le secteur de Doïran et sur les pentes de Velès.

Tout est calme sur le front de la Strouma.

La prise, par les Anglais, de la colline en fer à cheval qui domine la vallée de Doldjeli, constitue une très brillante action, surtout la charge à la baïonnette finale. Bien que les troupes qui y ont pris part n'eussent pas encore reçu le baptême du fou, les soldats ont manifesté un courage et un élan admirables auxquels on doit s'attendre de la part des Anglais

Le général Sarrail a fait un chaleureux éloge de la cavalerie britannique, sur la rive gauche de la Strouma,où elle a contribué arrêter l'avance ennemie. (Agence Havas.)

.t*t

Salonique, 21 août.

Dans la région ,de Drama, les Bulgares se sont avancés jusqu'à Aliotrati, Le communiqué serbe annonce que nous avons enlevé le village de Lourzi, dans la région de Kajnak.

On signale des combats sérieux dans la direction de Florina.

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Les Hongrois ne croient pas

à l'intervention roumaine

· Berne, 23 août.

La Gazette de Fraiyrfort du 22 soir apprend de Vienne que, dans l'entrevue que les chefs de l'opposition hongroise ont eue avec l'empereur François-Joseph, il a été question d'affaires hongroises ayant quelque rapport avec la situation en Roumanie. Le comte Apponyi aurait déclaré à un journaliste qu'il ne fallait attendre de nouvelles sensationnelles d'aucune sorte.

-oo.

Déclarations du gouvernement anglais

Londres, 23 août.

Répondant à diverses questions, à la Chambre des communes, lord Robert Cecil dit qu'il n'a été fait absolument aucune ouverture de paix. Aucun gouvernement ennemi n'a fait au gouvernement anglais de communication dans ce sens

Notre devoir, dit-il, si une communication de ce genre nous était faite, serait de consulter nos alliés.

Quant aux Balkans, si même je savais quelque chose relativement aux opérations de Salonique, il me serait interdit d'en parler.

En ce qui concerne la Grèce, il y a quelque -temps, nous et nos alliés, nous fûmes obligés de présenter certaines de mandes que la Grèce accepta le gouvernement présidé par M. Skoulidis démissionna; il fut remplace par le gouvernement Zaïmis. M. Zaïmis est un homme universellement respecté il est au-dessus des luttes des parties et jouit d'une grande autorité. Nos relations avec son gouvernement sont, autant que je sache, absolument satisfaisantes.

CYNISME GREC

Athènes, 23 août.

h'Embros, organe de MM. Gounaris et Skouloudis, publie, sous la signature de M. Kalapothakis, un article assez confus et contradictoire qui conclut ainsi Qu'avons-nous à craindre? Si l'Entente ̃triomphe, la Bulgarie supportera les conséquences de sa défaite. Si, au contraire, c'est l'Allemagne qui l'emporte, elle ne permettra point à la Bulgarie de s'agrandir à nos dépens.

Elle nous en a fait la promesse formelle. Si, en définitive, nous subissons des dommages notables, nous serons toujours en mesure de prêter notre concours à ceux qui seront disposés à nous rendre justice. Nous pourrons en tout cas nous faire justice nous-mêmes. L'hostilité croissante de l'Entente contre la Bulgarie constitue notre meilleure sauvegarde. On pourra douter de de la parole d'honneur de l'Allemagne, on ne doutera pas de la haine des Alliés.

Nous n'avons pas à demander aux Bulgares de se repentir de leurs actes politiques et militaires. Cependant, s'ils s'éloignaient par trop de leurs frontières, nous avons un roi et une armée qui sauraient leur montrer le chemin du retour. (Agence Radio.)

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Le procès Liebknecht en cassation

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*• '̃̃ '•̃'̃ ̃; Genève, 23 août.

On mande de Berlin Genève, 23~août.

Les débats de l'affaire Liebknecht devant le Conseil de guerre suprême ont commencé aujourd'hui à neuf heures dans le bâtiment du tribunal militaire de la Lehterstrasse.

Le tribunal est composé comme suit un capitaine de frégate, faisant fonction de président du Conseil de guerre suprême, un auditeur général dirigeant les débats, un magistrat de la justice militaire, deux majors, un capitaine en premier et un lieutenant.

L'accusé est de nouveau assisté par le défenseur choisi par lui, l'avocat Bracke, de Brunswick.

Le procureur général a demandé le huis clos et le tribunal a fait droit à cette demande.

La proclamation du jugement aura lieu en séance publique.

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LES CRIMES ALLEMANDS Une déclaration de M. Romanones Madrid, 23 août.

M. Romanones a déclaré que la note adressée par le gouvernement français aux pays neutres, pour protester contre le traitement infligé par les Allemands aux populations envahies, serait l'objet, de la part du ministre d'Etat, d'une étude sérieuse, afin de lui permettre d'agir se-: Ion une stricte neutralité.

Le Livre jaune et l'opinion

Madrid, 23 août.

La publication faite par Vlmparcial de la note du gouvernement français aux puissances neutres, au sujet des déportations en masse du nord de la France, a soulevé un mouvement d'opinion dans la presse; on suppose que la réunion inattendue du Conseil des ministres, qui doit avoir lieu aujourd'hui à Saint-Sébastien, sous la présidence du Roi, a été motivée, en partie du moins, par la nécessité de délibérer sur la réponse à faire au gouvernement français. La plus grande partie de la presse souhaite que le gouvernement espagnol accède a la requête qui lui-a été adressée.

Voici ce que dit, à ce sujet, le Heraldo de Madrid

L'Espagne ne peut se montrer indifférente à l'appel d'aucun des pays belligérants. L'intervention qu'on lui demande en vue d'une enquête sur des faits qui doivent établir des responsabilités pour l'avenir est assez grave pour justifier la réunion hâtive d'un Conseil des ministres sous la présidence du Roi.

L'Espagne manquerait à l'un des devoirs qu'elle n'a cessé d'accomplir depuis le commencement de la guerre, si elle refusait l'honneur qu'on lui fait en lui confiant une enquête qui doit aboutir, suivant le cas, à la justification ou la condamnation de l'Allemagne. Il ne s'agit nullement pour elle, au cas où elle accéderait à la requête de la République française, d'un acte de partialité en faveur de l'un des groupes d'intérêts en jeu.

L'invitation qui lui est adressée est de telle nature qu'il lui serait impossible de la refuser d'où qu'elle vienne. L'autorisation préalable que les pays neutres auront à obtenir du gouvernement et le fait que ce dernier ne peut pas ne pas reconnaître le soin scrupuleux avec lequel la neutralité espagnole a toujours été observée, seront le gage que le gouvernement espagnol persiste dans l'attitude qu'il a adoptée solennellement à l'ouverture des hostilités et empêcheront de voir dans ces démarches la plus légère déviation à sa ligne de conduite.

Le journal conservateur La Epoca et le juurnal républicain El Pais publient à leur tour la note du gouvernement français, et rappellent les faits qui l'ont motivée.

La presse germanophile jette le cri d'alarme et déclare que cette note est un piège tendu par le gouvernement français aux puissances neutres, et, en particulier, à l'Espagne pour les amener à une rupture avec l'Allemague.

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L'ALLIANCE FINANCIÈRE Pétrograde, 23 aoùt.

Une note officieuse publiée par tous les journaux annonce que la conférence des ministres des finances alliés, tenue en juillet, à Londres, a abouti à une entente parfaite dans toutes les questions générales et particulières.

Elle a mis en relief une fois de plus la ferme résolution de la Russie, de la France, de l'Angleterre et de l'Ita ie, de vaincre l'ennemi et de faire pour cela tous les sacrifices qui seront nécessaires.

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LE DROIT A LA VIANDE

Les nouvelles cartes des Allemands Berne, 23 août.

L'ordonnance établissant une carte de viande uniforme pour tout l'Empire allemand a été publiée hier. La carte entrera en vigueur le 2 octobre. Aux détails déjà donnés, il faut ajouter les suivants

La viande sera réglementée par des unions communales, les enfants âgés de moins de dix ans recevront une demi ration jusqu'à nouvel ordre, la ration hebdomadaire maximum sera do 250 grammes de viande de boucherie avec les os, ou 300 grammes de viande sans os, ou 500 grammes de lard, de gibier ou de volaille.

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La Presse de ce matin »

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L'ATTITUDE DES GRECS

Le Gaulois (M. René d'Aral)

Quand nous avons vu le Roi céder si facilement à notre sommation et nous sacrifier Skouloudis, le Parlement et la police aux gages du baron Schenk, c'est qu'il fallait avant tout hianger, car nous menacions de couper entièrement les vivres à la Grèce. Mais ce qui est plus grave et ce qui me paraît clair aujourd'hui, c'est qu'en même temps le Roi se mettait d'accord avec les Bulgares et les Allemands pour leur ouvrir les frontières du royaume et faciliter leurs opérations éventuelles contre les Alliés. Nous sommes, j'en suis persuadé, en mesure d'infliger aux Germano-Bulgares la défaite qui nous débarrassera de leur présence. Avons-nous toutefois songé à prévenir les conséquences possibles de la trahison qui s'ourdit dans notre dos?

Méfions-nous le danger est plutôt derrière nous que devant nous. Le coup de stylet entre les deux épaules se pratique volontiers sur les quais du Pirée et de Salonique. LA SITUATION EN MACÉDOINE E

Le Petit Journal (général Berthaut) Lors de nos premières opérations en Macédoine et en Serbie, nous avons été moralement obligés de marcher, avec un « corps expéditionnaire » et non pas avec une armée, au secours des Serbes, en nous portant vers le nord par la ligne du Vardar.

Dans la situation actuelle, et môme en supposant une certaine avance de notre contre, il n'y a pas péril. Nous avons maintenant une armée et un camp retranché que nous n'avions pas. Quant à la suite, to ît dépend, comme toujours en pareille circonstance, de la solidité relative du coin des Alliés et de la tenaille des Bulgares. Si la tenaille est plus forte, le coin fera sagement de ne pas s'enfoncer. Si c'est le contraire, la tenaille sera brisée à son articulation, et les morceaux écrasés séparément..


Journaux et Périodiques Pour les déportés du Nord

Dans, la Gazette de Lausanne, M. André Mercier adresse un éloquent appel à la conscience universelle contre le forfait accompli par les Allemands à Lille, lioubaix et Tourcoing. Après avoir l'ail un récit, très impartial, des événements, il s'écrie

Pour notre dignité autant que pour notre tranquillité morale, il ne sera pas dit que la Suisse n'ait pas entendu cet appel poignant, fait au nom de milliers de victimes innocentes. Les « tortures morales » qui leur sont infligéos nous révoltent. Et ce ne sont pas seulement les femmes, filles et jeunes gens emmenés en exil qui souffrent un dur martyre ce sont aussi les malheureux pères, mères, frères, sœurs et enfants auxquels on les a arrachés. Il en est qui sont devenus fous, d'autres en sont gravement malades, sans parier de ceux qui sont morts de douleur. Et puis, c'est aussi la torture de l'horrible cauchemar, la torture, e,jfln,pour ceux qui n'ont pas été directement frappés, de la crainte •d'y passer demain. ̃

Voici plus de six semaines que le gouvernement français a attiré sur ces iaits la «plus sérieuse attention» des Etats neutres. Depuis un moins environ, ceux-ci ont reçu une note, accompagnée des documents sur lesquels le gouvernement français appuie son appel. Et, jusqu'à ce jour, il semble qu'aucun gouvernement neutre n'ait fait entendre sa protestation, ou, du moins, celle du peuple qu'il est censé représenter. Il dit encore

Qu'on y prenne garde Si les peuples suivaient l'exemple décevant et néfaste des gouvernements qui, par terreur ou platitude, feignent de croire que la neutralité les oblige à assister impassibles aux crimes les plus caractérisés, et s'incliner, sans dire mot, devant la violation des traités signés par eux aussi; si les peuples finissaient par se laisser endormir par des paroles ém.ollientcs, c'en serait fait et pour longtemps de ce précieux patrimoine humain, conquis au cours de dix-neuf siècles de luttes, au prix des plus douloureux sacrifices la conscience universelle.

Et ii termine par ces lignes que tous les Français liront avec une émotion reconnaissante

Aujourd'hui qu'un nouveau défi est lancé à la conscience universelle, nous devons lo relever. Contraire à nos intérêts matériels, qu'importe, la manifestation publique de notre indignation à la face du monde serait une force bienfaisante pour nous. Elle nous unirait dans une bonne action commune. Elle soulagerait nos cœurs. Elle en chasserait l'impression de suicide moral qui nous oppresse.

Aux battements de nos cœurs nous sentirions que nous vivons. Nous nous réhabiliterions à nos propres yeux, en montrant que nos consciences vibrent encore, que nous entendons leurs voix et que nous sommes capables de leur obéir.

Réveillons-nous Sortons de notre torpeur Qu'aux appels angoissés de milliers de malheureux qui implorent notre appui moral, nous répondions en disant bien haut ce que nous pensons et sentons tous au fond de nos cœurs

Socialisme allemand

et socialisme français

Sous ce titre, le Temps publie une analyse de la neutralité socialiste allemande, en face de la motion votée par le Conseil national du parti socialiste français; il écrit: Malgré la réserve de ton à laquelle les rédacteurs de la résolution se sont appliqués, l'opinion socialiste allemande y répond avec une véritable fnreur. La'seule allusion à la « nécessité de rétablir le droit violé en 1871 » allume un accès général de furor teutonicus chez les frères internationaux. Le seul mot de réparation du droit, qui ne produit plus audvm effet sur leur conscience socialiste, leur paraît un attentat intolérable. Réclamer le retour à la France de l' Alsace-Lorraine, au nom de la justice et de la volonté indéniable de la population d'origine, c'est, disent-ils, manifester l'esprit de conquête. L'Echo de Hambourg écrit

« C'est prolonger artificiellement la guerre que d'affirmer à nouveau, comme le parti' socialiste français, qu'on veut travailler pour la guerre jusqu'à l'annexion de l'Alsace-Lorraine. Que le Conseil national ait pu voter une décision pareille, cela prouve qu'il est t également victime de l'ivresse nationaliste (fui s'est emparée de la majorité des Français et qui les rend incapables de réfléchir tranquillement.

» La majorité des socialistes français veut tout simplement ne rien savoir d'une paix sans conquêtes. Elle veut la continuation, de la guerre, même son aggravation. » Si, malgré tout, dit-on, les socialistes français, qui seraient les plus autorisés à pousser à des pourparlers, étant donnée leur influence tant louée sur leur propre gouvernement, proclament toujours des revendications irréalisables, ce sont eux qui se rendent coupables d'une responsabilité pour laquelle il n'existe aucun pardon. »

Ainsi parle t'organe des socialistes de l'ancienne circonscription de Bebel, d'une « ville libre ».. Que doit être alors la manière de penser du troupeau des socialistes du gouvernement

Cette manière de penser, d'ailleurs, s'exprime parfois crûment. Le correspondant de l'Humanité, qui observe le mouvement socialiste allemand, nous en donne un exemple. Un de ces publicistes socialistes, Heilmann, avait publié dans la Voix populaire de Chemnitz un article dont le titre seul était déjà édifiant « Moi, j'irai chez Hindenburg ». Le même homme, au cours de la guerre, avait écrit à un membre très connu de l'opposition allemande une lettre qui contient des phrases comme celle-ci

« Que tous les Français crèvent, cela m'est bien égal, la peau m'est plus proche que 1s chemise. 11 ne s'agit plus de l'Internationale, il ne s'agit que de la victoire allemande »

Rendons grâces à l'accès de cynisme du « camarade » Heilmann. C'est une médecine amère, sans doute, mais salutaire si elle fait vomir eufin le poison germanophile au socialisme français.

Entre socialistes

Quelques socialistes scandinavés sont, paraît-il, allés visiter la Belgique, et l'Agence Wolff' publie, au sujet de cette visite, quelques détails qui laissent entendre que ces socialistes ont une singulière façon de comprendre la neutralité.

M. Emile Vandervelde, délégué du parti ouvrier belge au B. S. I., a répondu aux al légations de l'Agence Wolff par une lettre au Socialdemocraten de Copenhague, lettre que publie l'Humanité elle débute par ces lignes Chers camarades,

S'il faut en croire l'Agence Wolff, quelques socialistes danois et suédois viennent de visiter presque officiellement la Belgique. Ils o.it été reçus par le gouverneur général von Bissing. lis ont entendu un officier, le capitaine Vo.kmann, leur vanter les bienfaits de l'administration allemande. Me sera-t-il permis de leur demander s'ils ont entendu aussi les plaintes de la population belge, s'ils ont pu s'entretenir librement avec nos camarades

du parti ouvrier,. s'ils sont entrés en contact avec les sept cent mille chômeurs qui, depuis deux ans, accepte t de vivre d'une indem-4 nité de trois francs par semaine, plutôt que de travailler pour l'ennemi ? `?

Plus loin, il dresse ce bilan des crimes allemands en Belgique

Nos camarades de la délégation scandinave ont-ils pensé à tout cela lorsqu'ils onj visité la Belgique Ont-ils pris connaissance des documents officiels belges, établissant que vingt mille maisons ont été détruites sans nécessité militaire, que plus de cinq mille civils belges ont été massacrés, sans avoir commis aucun méfait, sous l'inculpation mensongère d'avoir tiré sur les troupes qui envahissaient leur pays? Ont-ils lu, dans le deuxième Livre gris belge, les chapitres documentés sur hi prise et l'exécution d'otages, sur la déportation des civils sur le travail forcé au profit de l'ennemi ? Savent-ils que, sur sept millions de Belges restés en Belgique, il y a trois mil, ions et demi d'assistés, qui mourraient de faim et de misère si, avec l'aide des Américains et des Alliés, le gouvernement belge ne dépensait pas 25 millions par mois pour leur venir on aide ? Connaissent-ils enfin le chiffre formidabledes contributions de guerre qui ont épuisé et ruiné notre malheureux pays? Estiment-ils que la neutralité, et spécialement la neutralité socialiste, doit être à ce point passive qu'elle exclue toute protestation au nom du droit violé? Si les socialistes scandinaves et autres font fi de ces faits si graves, c'est qu'alors, pour eux, le droit violé n'a aucune signification et ne 'provoque sur leur entendement aucune colère indignée. Spectacles inutiles

Le Temps s'élève une fois de plus contre certains spectacles parfaitement malsains, dont il faut souhaiter la disparition après la guerre, et dont il serait bon, dès maintenant de combattre le sadisme inquiétant

Et à ce propos, dit-il, il faudrait même en finir une bonne fois chez nous avec toute une série de spectacles qui révoltent en temps le bon sens, la morale et le souci bien compris de l'art. On a beaucoup tonné jadis contre le nu au théâtre, sans prendre garde que s'il est d'observation et d'interdiction faciles, il n'est peut-être pas là d'un danger corrupteur beaucoup plus grand que dans toutes les autres formes de l'art. Mais que dire de l'auréole parfois donnée par la scène aux formes les plus abj ctes du vice, aux bas-fonds les plus vils du crime '? Après cette guerre, où l'oblation de la vie humaine est apparue comme le plus sacré dos sacrifices à la patrie, tolérerat-on que l'on repaisse le public des sinistres exploits de quelque apache ou des amours sanglantes de quelque tenancier de bouge ? Tolérera-t-on, quand l'on se montre justement ému des ravages de certains stupéfiants sur la santé publique, que l'on mette en scène les funestes effets de ces passions contre nature qu'inspirent à de pauvres détraqués l'opium, la cocaïne ou l'éther? Les amateurs d'émotions fortes ont en ce moment de quoi se satisfaire, et ce n'est pas l'heure de distraire le Paris d'aujourd'hui, grave ou joyeux, mais fort et sain, à ces morbidesses désuètes.

Le Liseur.

lie J^onSe § la Wfe

DANS LES AMBASSADES

S. Exc. Don Juan SanchezAzcona, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire du Mexique en France et en Espagne, a quitté Paris pour se rendre à Saint-Sébastien, où il complimentera Leurs Majestés et conférera avec le comte de Romanones.

Le ministre sera de retour à Paris d'ici peu de jours et, vers la mi-septembre, se rendra au front belge pour présenter ses lettres de créance comme représentant de son pays auprès de S. M. le roi des Belges.

Le comte John Francis de Salis, qui vient d'être nommé représentant de la GrandeBretagne auprès du Vatican, est, nous apprend la Ga\ette de Lausanne, d'origine suisse, descendant de la famille grisonne des Salis-Soglio. La branche d'où descend le comte John de Salis s'établit en Angleterre avec Pierre de Salis-Soglio, ministre des ligues grisonnes à la cour d'Angleterre sous Anne Stuart. Son fils adopta la nationalité anglaise. Ses descendants s'établirent en Irlande au milieu du dix-huitième siècle. Le comte John de Salis est veuf depuis plusieurs années, de la princesse Hélène de Caraman-Chimay.

RENSEIGNEMENTS MONDAINS

On télégraphie de Rio-de-Janeiro Aujourd'hui, à l'occasion de son anniversaire. M. Azevedo, président du Sénat et viceprésident de la Ligue pour les Alliés, a reçu une grande quantité de félicitations. Les autorités et colonies- alliées ont félicité aussi l'illustre vice-président et membre fondateur de la Ligue.

Est cité à l'ordre de l'aéronautique de la 6° armée, Blasselle (Adolphe)., sergcntpilote

Le 21 juillet 1910, au cours d'un réglage, a attaqué deux avions ennemis qui l'empêchaient de survoler son objectif est parvenu à mettre on fuite l'un do ses adversaires.

̃ A finalement été obligé d'atterrir, ses moteurs criblés de balles, h 1,200 mètres des lignes ennemies, au milieu des tranchées et fils de fer. Grâce à son sang-froid, son énergie, son courage, son adresse, sauvé la vie de son observateur.

Le sergent Blasselle, élève de l'Institut national agronomique est le fils du commandant en retraite et de Mme Maurice Blasselle, née Guillabert.

Parmi les dernières citations, relevons celle du commandant Delaunay (Jean) Venu volontairement dans l'infanterie, où il commande un bataillon depuis plus d'un an. A fait preuve des plus belles qualités militaires. A brillamment enlevé son bataillon à l'attaque du 1" juillet 1916. Grâce à son énergie et à son sang-froid, a réussi un mouvement difficile et s'est maintenu sur les positions conquises, malgré le bombardement et les contre-attaques de l'ennemi.

C'est par erreur que le lieutenant JeanGaston-Charles de Lassus Saint-Geniès a été mentionné comme aspirant, élevé au grade de sous-lieutenant. Sorti de l'Ecole centralé et ayant commencé la guerre comme lieutenant de réserve, il a obtenu d'être versé au même titre dans l'armée active.

Deux de ses frères, petit-fils, comme lui, de Charles Gounbd, sont également au front. L'Officiel annonce que la médaille d'argent des épidémies vient d'être décernée à la. marquise de Montferrier, née de Cabarrus, infirmière-major de l'hôpital auxiliaire n" 28, à Dinard.

Après son séjour à Deauville, Mlle R. Nazareth vient de reprendre son service à l'ambulance du château de Vaux.

La comtesse Carmela de Prelorma, née de Orestis de Castelnuovo, a mis au monde, à Nice, une fille qui a été nommée Marie-Elisabeth.

CERCLES

Une réunion commémorative aura lieu le 31 août, à cinq heures, à l'Aéro-Club, 35, rue François-I", en l'honneur du sous-lieute nant aviateur Pégoud, tué glorieusement le 31 août 1915.

M. Paul Bonnefon donnera Jectùre de qirél--

ques extraits de la correspondance et du journal de Pégoud.

MARIAGES

Nous apprenons les fiançailles de Mlle Palluat de Besset, fille du comte Palluat de Besset et de la comtesse née d'Humières, tous deux décédés, avec le comte Robert Desvernay, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre, fils de feu le comte Des- vernay et de la comtesse née Franchet d'Es- perey, neveu du général Franchet d'Esperey, commandant le groupe des armées de l'Est. On annonce les fiançailles du vicomte Etienne de Rougé, fils du vicomte Alfred de Rougé et de la vicomtesse, née de Malartic, avec Mlle Agnès d'Anthenaise, fille du comte Charles d'Anthenâiëe, décédé, et de'la comtesse d'Anthenaise', née des Cars.

DEUIL

La mort glorieuse du jeune prince Louis Murât, annoncée par nous hier, en dernière heure, ne met pas seulement en deuil les principales famiUes de la société française Wagram,Ney d'Elchinnen,Rohan, Mouchy, Noailles, Lejeune. La fin prématurée de ce cinquième fils de LL. AA. le prince et la princesse Murat, tombé à dix-neuf ans .pour la France, en suivant les glorieuses traditions de son aïeul, le grand Joachim Murat, roi de Naples, atteint encore de nombreuses maisons de l'aristocratie étrangère, par les alliances des Murat avec les Caracciolo di Torella, Goluchowski, Orbeliani, Dodian de Mingrélie, etc.

La princesse Murat, qui venait de quitter l'hôpital militaire organisé et dirigé par elle, en-son château de Chambly, pour commencer une cure à Vittel, a été rappelée par un télégramme de sa fille, la baronne Lejeune. Le prince Murat, averti de la funeste nouvelle, avait reçu en même temps l'autorisation de se, rendre auprès de son fils.

Nous avons le regret d'apprendre la mort de M. Albert de Pawlowski, ancien officier de mobiles en 1870, ancien ingénieur de la Compagnie de l'Ouest. De son mariage avec Mlle de Tryon-Montalembert, il laisse un fils, notre distingué confrère M. G. de Pawlowski, actuellement aux armées.

Les obsèques auront lieu samedi, à midi, à l'église de la Trinité. En raison des circonstances il ne sera pas envoyé de letttes de faire part. On se réunira à l'église.

On' annonce la mort de M. Ernest Bordier, décédé subitement à Fontainebleau, dans sa quatre-vingt-septième année. Il était le beau-père de M. L'Espagnol de la Tramerye, l'oncle de M. Paul Gravier et le grand-oncle de M. Roger Clausse, conseiller d'ambassade, de M. Billaudel, conseiller référendaire à la Cour des comptes, et des comtes de Lestrange, de La Teillais et de La Besse. On annonce la mort de la mère de M. Clémentel, ministre du commerce. Les obsèques auront lieu à Riom (Puy-de-Dôme). Les obsèques du sculpteur Jean-Paul Aube, dont nous avons hier annoncé la mort et rappelé l'œuvre nombreuse, auront lieu demain vendredi 25, à midi on se réunira en la chapelle du Sud, boulevard Edgar Quinet, n° 4.

Nous apprenons la, mort, survenue à Beaune, en service commandé, de M. Eugène de Gressot. Il était le fils du baron de Gressot, chef d'escadrons de cavalerie en retraite, et de la baronne de Gressot, née de Robinet de Plas.

On annonce la mort du capitaine Jean Romain-Desfossés, commandant une compagnie de mitrailleurs d'un régiment colonial colonial, tombé à la tête de ses hommes en entrant dans une tranchée allemande. Ce brave avait été deux fois cité à l'ordre du jour et décoré de la croix de guerre.

Ses de,ux frères, le capitaine.Aodré RprnainDesfossés et le lieutenant Pierre RomainDesfossés, ont été tous deux blessés, cités à l'ordre du jour, avec la croix de guerre. Cette famille de vaillants descend de l'amiral Romain-Desfossés.

Nous apprenons la mort, à l'âge de quarante-six ans, du commandant Bontle, des chasseurs alpins, tombé à l'ennemi.

Déjà grièvement blessé en 1914, il avait rejoint le front avant sa guérison complète et vient d'y trouver une mort glorieuse. Il avait épousé la fille de M. Th. Lorieux, inspecteur général des ponts et chaussées en retraite.

On annonce .a mort au champ d'honneur de l'adjudant Maxime Ferrandi, du 363e d'infanterie, tué à l'ennemi après avoir été déjà blessé. Il n'avait que vingt ans. Engagé à dix-huit ans, ayant fait les campagnes de Belgique, de la Marne, des Vogges et de Champagne, il fut, l'année dernière, grièvement blessé, ce jeune héros était le neveu de M. Ferrandi. secrétaire de la lé- gation de Monaco, et du docteur Ferrandi, médecin-chef du service de santé militaire de la Corse.

M. et Mme Gustave Bingen, M. et Mme André Citroè'n, dans l'impossibilité de répon-1 dre aux nombreuses marques d'amitié et de sympathie qu'ils ont reçues à l'occasion de la mort glorieuse de leur fils et frère, Max Bingen, prient leurs amis de trouver ici l'expression de leur profonde gratitude.

On annonce la mort de Mme Gustave Raty, décédée en territoire envahi, à Saulnes (Meurthe-et-Moselle), veuve de M. Gustave Raty, maître de forg-es, président des Aciéries de Longwy, un des principaux créateurs de la Métallurgie de l'Est, et mère de M. J. Raty, -ancien magistrat, de M. Marc Râty, maître de forges, et de M. Fernand Raty, ingénieur des arts et manufactures, lieutenant d'artillerie.

L'aspirant Jacques Lethieîleux, fils de M. Lethielleux, l'éditeur catholique bien connu, est tombé au champ d'honneur, à l'âge de dix-neuf ans. Son frère aine avait été déjà tué dans un des récents combats. On annonce la mort à Milan de Mme Rose Corbetta, née Cernuschi, femme de l'ancien maire de Monza et nièce du tribun Cernuschi, qui légua son musée et ses collections à la Ville de Paris.

Mme Francisco de Goçor\a, née de Navarrete, est décèdêe à New-York, à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Elle était la mère de Mrs Valther A. Lethbridge, de M. Ernesto de Gogorza et de M. Emilio de Gogorza, qui a épousé Mme Emma Eames. y

Nous apprenons avec regret la mort de M. Maurice Charnay, rédacteur parlementaire à la Petite République.

On annonce la mort De M. 0. Pécheux, maire de Baives (Nord) depuis quarante ans, médaillé de 1870, décédé en territoire envahi -De Mme veuve César Castelli, mère de M. A. M. Castelli, ancien conseiller municipal de Nice, décédée en cette ville à l'âge de soixante-treize ans; De Mme Antony, décédée à La Turbie, mère de M. Antony, juge au tribunal civil d'Alger. S..

Sériçny.

rrv

InfoFçpatïons

Le 74e concours Lépine

Dans les circonstances actuelles, le Comité du 14° concours Lépine a décidé de ne pas préparer une inauguration solennelle, mais seulement de convier ses grands amis et protecteurs, afin de leur présenter les nombreux modèles nouveaux, fruits du travail et de l'ingéniosité des artisans français.

Cette visite officielle aura lieu demain à deux heures et demie, aux salles du Jeu de Paume, dans le jardin des Tuileries.

Jean de Paris.

POUR NOS SOLDATS Un don. Pour les areugles. Ambiilances américaines

Aux renseignements .que nous publiions avant-hier sur le fonctionnement de la très belle œuvre des Convois auxiliaires, notre lecteur et ami J. F. M. répond. comme il sait répondre: par: l'envoi d'un chèque de 5,000 francs, dont nous remercions profondément le donateur.

Nous faisons parvenir aujourd'hui oette somme à l'œuvre.

**# ̃̃

La libéralité de nos amis américains ne se lasse point. Le dernier bulletin du Clearing résume en ces termes la situation présente des services d'ambulance constitués par les Américains

« L'Ambulance américaine du service en campagne a maintenant 170 voitures qui desservent l'armée française, et elle compte bientôt porter ce nombre à 225. Dans sa section de Paris, qui s'occupe de prendre les blessés à l'arrivée des trains pour les transporter aux divers hôpitaux, il y a 50 ambulances, dont le personnel est entièrement composé de jeunes Américains portant l'uniforme kaki do l'ambulance américaine. »Ce service s'est acquis une enviable réputation pour son habileté dans le maniement des blessés. Quarante-quatre universités et collèges sont représentés, l'Université de Harvard tenant la tête avec 104 étudiants et celle de Yale venant ensuite avec 30. » II y a aussi deux formations Harjes de campagne, ainsi que le corps d'ambulances automobiles des volontaires américains, plus connu sous le nom de Formation Norton, qui ont rendu des services appréciables dans le secteur de Verdun.

» Ces formations, qui comptent actuellement 100 voitures et dépendent de la CroixRouge américaine, ont fait récemment un appel aux Etats-Unis, afin de créer des ambulances supplémentaires appel de fonds et appel de volontaires pour le service des automobiles».

Soyons sans inquiétude Les fonds viendront. Los volontaires aussi.

A noter le siège central des « Sections sanitaires de l' <̃• Ambulance américaine aux armées.» ') (AMer<caK anaGulauca 7'')<'M service) a été transféré de Neuilly (Lycée Pasteur) à Paris (21, rue Raynouard, XVI''). L'inspecteur des sections sanitaires de l'Ambulance américaine aux armées est li. A. Piatt Andrew, ancien sous-secrétaire dos finances des Etats-Unis, qui fut directeur de la Monnaie, et professeur à l'Université d'Harvard. Emile Berr.

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L'Action financière

pour hâter l'heure décisive

Sur tous les fronts, les Alliés pressent l'ennemi. C'est le résultat du soin que nous avons pris à mettre le temps à profit et de notre infatigable patience.

L'ennemi n'a plus la conduite de la guerre»: à l'heure actuelle, il doit se défendre. L'œuvre accomplie jusqu'ici est importante mais désormais il faut la développer, la développer sans cesse.

C'est à ce renforcement de l'action, de ki conduite de la guerre que doivent tendre non seulement les efforts' de nos héroïques soldats, mais aussi nos propres efforts financiers.

Dans cette guerre, nous n'aurons jamais trop de..matôriolj. jamais, trop de canons. lourds, jamais trop de munitions.

Et en dehors des dépenses utiles pour ce matériel, il faut penser à l'ampleur des dépenses que demandent le ravitaillement et l'entretien do nos armées.

Co sont donc toujours des sommes considérables que le Trésor doit payer, et ces sommes c'est à nous de les lui fournir au moyen de souscriptions aux bons et obligations de la Défense nationale.

Aussi devons-nous renouveler les bons que nous possédons et qui viennent 'i échéance. N'hésitons pas Plus nos efforts financiers seront intenses et plus tôt nous arriverons à l'heure décisive

-rrr.

COMMUNIQUES

Avis. A partir du 25 août, les bureaux de l'Association dos sinistres de la Marne seront transférés, 8, boulevard Magenta, à

Paris.

-rr n-

Autour de la Politique

Les crimes allemands

M. Bouyssou, député des Landes, vient d'adresser à M. Briand, président du Conseil, la lettre suivante

Monsieur le président du Conseil,

Vous venez de faire connaître au monde civilise que, malgré toutes les lois modernes de la guerre, 25,00(1. habitants de la région de Lille ont été envoyés en exil par les Allemands. Comme les esclaves antiques, ces malheureux ont été transplantés n'importe où selon le caprice du vainqueur.

Une déportation si brutale, au mépris de tout droit .public et privé, a soulevé l'indignation universelle.

Ce rapt, qui rappelle les jours les plus sombres do l'histoire et qui s'ajoute notamment au sac de Louvain, au torpillage du Lusitania, au meurtre de miss Cavell, à l'assassinat juridique de Jacquet et du capitaine Fryatt, nous montre que les Alliés ont affaire à des criminels do droit commun que ne retiennent aucune notion de justice ni aucun sentiment d'humanité. Le premier ministre anglais vient de déclarer à la Chambre de* communes que ces crimes seront punis de façon exemplaire, quels qu'en puissent être les auteurs.

Ne pensez-vous pas que., du haut de la tribune française, d'où sont tombées, pendant plus d'un siècle, de si nobles paroles de justice et de liberté, il convient de dire aussi que le jour venu, les responsabilités personnelles seront établies et les justes sanctions individuelles impitoyablement appliquées.

J'ai donc l'honneur de vous informer qu'à l'exemple de ce qui s'est passé à la Chambre des communes, je vous poserai une double question h la tribune dès notre première séance Sur les mesures qu'on pourrait prendre immédiatement pour la sauvegarde de nos malheureux compatriotes

'i° Sur le principe des sanctions à venir qu'il conviendra d'appliquer à tous les criminels allemands. depuis le Kaiser responsable jusqu'au plus petit de ses coupables lieutenants. Vous aurez ainsi l'occasion de flétrir pour toujours ces crimes d'un autre âge et d'accorder, L~, en attendant mieux, une première satisfaction indispensable h l'imprescriptible conscience et à l'humanité outragée.

Veuillez agréer, Monsieur le président du Conseil, l'assurance do ma haute considération. Signé Léo Bouy.ssou,

député des'Landes.

L'état sanitaire de l'armée d'Orient La commission de l'armée a entendu hier des communications de son président, M. Pédoya, et de M. Bénazet, sur l'état sanitaire de notre armée d'Orient.

Elle a décidé d'entendre dans sa prochaine séance le président du Conseil et le ministre de la guerre.

Le contrôle aux années

M. Jobert, député de l'Yonne, a informé hier le ministre de la guerre de son intention de l'interpeller sur « les obstacles apportés par le gouvernement au contrôle parlementaire».

La visite des auxiliaires

li. Rognon, député du 'Rhône, vient de dérposer une demande d'intei'pellatiou. juac les-;

conditions dans lesquelles certaines catégo- ries d'auxiliaires maintenus auxiliaires en application de la loi Dalbiez, sont actuellement soumis à une visite collective par interprétation abusive de l'alinéa 9 de l'article 3 de cette loi.

Amérique Latine Dans l'Argentine

Buenos-Aires, 23 août.

L'ambassade argentine en Espagne. On. assure dans les sphères officielles qu'aussitôt que le Parlement aura sanctionne le projet de création de l'ambassade permanente de la République Argentine on Espagne, le docteur Marco Avéllaneda, actuellement ministre plénipotentiaire argentin à Madrid, sera élevé à la qualité d'ambassadeur. Le docteur Marco Avéllaneda deviendra ainsi le premier ambassadeur de l'Amérique latine en Europe.

Mouvement diplomatique. On annonce la nomination du docteur Ricardo Olivera au poste de ministre plénipotentiaire de la République Argentine en Suède; le docteur Ruiz de Los Llanos, ministre au Paraguay, est nommé en la même qualité à Rio-deJaneiro.

La situation des banques. D'après un rapport du ministre des finances, le bilan des banques de Buenos-Aires au 30 juin s'établit ainsi dépôts en compte courant, à terme et en caisse d'épargne piastres-or 14,646,695 et 1,528,645,300 papier escomptes et avances, 8,698,370 piastres-or, 1,919,014,825 papier existences dans le pays, 28,268,521 piastres-or, 652,271,912 papier capitaux réalisés, 36,461,856 or, 341,869,815 papier. La Banque hypothécaire. La Banque hypothécaire nationale, ayant été autorisée à émettre des cédules hypothécaires pour une valeur de trente millions de piastres, le montant des demandes parvenues dans la première semaine s'est élevé il dix millions de piastres.

Le conseil d'administration, qui a examiné ces pétitions, a décidé de donner la préférence aux demandes hypothécaires relatives il des immeubles situés dans les principaux quartiers de Bueuos-Aires, et en a autorisé la présentation sans paiement préalable des. frais réglementaires. Dans l'Uruguay

Montevideo, 23 août.

Anniversaire national. L'Association patriotique de l'Uruguay a pris l'initiative de célébrer solennellement le prochain annivorsaire national du août.

Le programme des fêtes arrêté à cette occasion comporte une grande manifestation patriotique qui aura lieu dans la nuit du 24; l'inauguration du premier congrès patriotique national, dans la soirée du 25, avec des conférences populaires qui auront lieu ce même soir dans tous les quartiers de la capitale, et une soirée littéraire et musicale le 26. Le congrès sera clôturé dans la soirée du 28 par un banquet offert aux délégués. Palais du Gouvernement. La Direction d'architecture vient do présenter le projet qui lui avait été commandé parie ministre des travaux publics pour continuer les travaux du Palais du Gouvernement.

Les plans exécutés, dans la plus grande partie, par l'excellent artiste M. Veltrbni, ont .été soumis à l'approbation du président de la République.

Dans l'édifice on réunira, outre la présidence, les ministères do l'intérieur, des affaires étrangères, de l'instruction publique, des finances, de la guerre ot do la marine, ainsi que tous les services les concernant.

-r.

-DdtG.LUi des § 1 lISUlidll Tribunal DE PAIX DU neuvième ARRONDISsement DE Paris Accident du travail? '1 Un cocher descend du siège de sa voiture pour se rendre à un édicule voisin. En traversant le boulevard il est renversé par un tramway. Peut-il valablement soutenir avoir été victime d'un accident de travail? '?

Telle est la question, tout à fait « neuve », que vient de résoudre M. Paul Meunier, avocat à la Cour de Paris, faisant fonctions de juge de paix du neuvième arrondissement.

J'ai, disait le ,cocher Cannant, été, le 12 juillet dernier, victime d'un accident survenu au cours de mon travail. En effet, j'ai été renversé par un tramway et j'ai eu deux côtes cassées en traversant le boulevard Rochochouart, en face du cirque Medrano,pour revenir à un édicule oit je n'avais pu retarder de me rendre. En vertu de la loi du 9 avril 1898, j'ai droit ait paiement de mon demi-salaire.

LaCompagnie des voitures répondait: Il n'y a pas eu accident du travail, car le contrat de travai! se trouvait, an moment de l'accident, momentanément suspendu. Le jugement a statué en ces termes Attendu que les accidents qui se produisent pendant les heures de travail, même lorsqu'ils ont lien pendant. le temps employé àla satisfaction des besoins naturels, doivent être considérés comme accidents du travail. Le Tribunal « dit », en conséquence, que la loi du 9 avril 1898 est applicable.

-*̃

oc~ve.~les Diverses.

La Température

Le temps, nous dit le Bureau central météorologique, a été hier généralement sec. La température a monté dans nos régions, sauf dans le Nord-Est. Des pluies orageuses sont possibles dans l'Ouest et le Nord. AParis, hier matin, 15,1, et à cinq heures, 22°5. Journée nuageuse-; petite pluie vers cinq heures.

(La température du 23 août 1915 était, à Paris le matin, 14°; le soir, 23°5. Belle journée.)

Le prix du beurre

On pouvait penser, à la suite de l'accord survenu entre les mandataires aux Halles et le préfet de police, que la question du beurre était réglée, pour quelque temps du moins. Or voici qu'une nouvelle complication surgit. Grâce à la taxation des beurres fins, il arrive, en effet, que les beurres de seconde qualité ou de qualité ordinaire sont vendus en gros presque au même prix queles autres. C'est ainsi que la qualité la plus ordinaire est cédée à 4 f r. 10 le kilo. Or, cette égalité des cours ne semble pas précisément faire l'atfaire des crémiers-beurriers détaillants, qui se plaignent de payer trop- cher le beurre inférieur et qui, obligés de le vendre au prix du beurre fin, s'exposent aux protestations légitimes de leur clientèle.

On espère cependant que la commission des cours trouvera, à sa prochaine réunion, une solution acceptable.

Ajoutons que M. Guichard, sous-directeur de la police municipale, qui dirige le service de l'inspection des Halles et marchés de Paris, vient de rentrer de Normandie, où il a fait une enquête aux lieux de production sur le prix des beurres de cette région.

Faux-monnayeurs arrêtés

La-<police judiciaire, informée de découle-

f

ment de fausses pièces de 2 francs dans le quartier de la Chapelle, ouvrait ces jours-ci une enquête qui établissait que ces pièces étaient- mises en circulation par un nommé Charles Munier, âgé de quarante-neuf ans, 58, rue Ordener.

Tandis qu'on perquisitionnait au domicile de Munier, un sieur Auguste' Locomte, âgé de quarante-huit ans, comptable, 13, ruo du Delta, se présenta chez lui. C'est- hu qui confectionnait la monnaie de mauvais aloi. Cet individu est coutumier du fait, il avait déjà encouru deux condamnations de ce chet'. Il est, de plus, interdit do séjour. Au cours de sa perquisition, M. Tanguy, chef adjoint de la Sûreté, a découvert les, ustensiles nécessaires à la fabrication. Les Xaux-monnayeurs ont été envoyés au Dépôt.

*••

Incendie à Bagnolet

Avant-hier soir, vers minuit, un incendie s'est déclaré 38, rue Hoche, à Bagnolet, dans, une fabrique de jouets appartenant à M. Nourry. ·

Malgré la prompte intervention des pompiers, le pavillon d'habitation de M. Nourry a pu seul être préservé des flammes. La fabrique a été détruite.

L'incendie parait être dû k une imprudence.

Collision

Hier matin à onze heures, à l'angle de la rue Fontaine-âu-Roi et de l'avenue Parmentier, le tramway 197, de l'Est-Parisien, a heurté un plateau chargé de charbon. Le wattman, Louis Lomuey, âgé do vingtsept ans, a été gravement blessé.

Les deux véhicules ont été fortement endommagés.

Cet accident a provoqué un arrêt de trois quarts d'heure dans la circulation des tramways.

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Soldat blessé par une auto

Le soldat Barre, du 66° d'infanterie, a été renversé hier après-midi, à trois heures, rue du Faubourg-Saint-Martin, par l'auto-taxi 983-G-3. Relevé grièvement blessé, il a été transporté à l'hôpital Villemain.

Argus.

AVIS DIVERS

ANNECY ET SON LAC. Site merveilleux. L'IMPERIAL-PALACE Parc séculaire. immense au bord du lac. Arrg18 pr séjours.

-v^/v~

Courrier des Théâtres

Les matinées d'aujourd'hui

Aux Variétés (2 h. 1/2), Porte-Saint-Martin (3 h. 1/2), Vaudeville (2 h. 1/4 et à 4 h. 1/4), Palais-Royal (2 h. 1/2), Bouffes Parisiens Renaissance (2 h. 1/2), Châtelet (2 heures), Môme spectacle qu'en soirée.

Ce soir

A l'Opéra-Comique, à 8 h. 1/4, Lakmé (Mlles Brotliier, Tiphaine; MM. de Creus, Allard, Vaurs).

-AuxVariétés, à 8 h. 1/2, la Revue et l'Ecole du Piston ( vîmes Albany, Poupette et Reine Derns MM. Vilbert, Kerny, Fertinel, H. Laverne; Milo de Meyer, Chocolat, Bob 0' Connor, Adrien Lamy).

A la Porte-Saint-Martin, tous les soirs à 8 h. 1/3. Jeudi et dimanche, matinée à 2 h. 1/2. les Oberlè (MM. J. Kemm, Colas, Duval, Damorès Mmes Carmen Doraisy, Andrée Pascal et Mme Grumbach).

Au Vaudeville, tous les jours matinée à 2 h. 30, soirée à 8 h. 30, Salonique; Avatar, de Théophile Gautier; la Bataille de la Somme (sensationnel); le Match JohnsonWillard.

Au Palais-Royal, à 8 h. 1/2, la Cagnotte (Charles Lamy, Palau, Gabin, Louvigny, Moudos, de Livry, Fernal, Barrai, Vonelly, Eygen, Henri Collen Mmes Camille Galvat, Bailly, Degaral, de Gaultret, etc.). Matinées jeudi et dimanche.

Aux Bouffes-Parisiens, à 8 h. 45, la Charrette anglaise comédie nouvelle en trois actes, de MM. Georges Berr et Louis Vernouil. tD

Au Nouvel-Ambigu, mardi, jeudi, samedi, dimanche, a 8 h. 30 (Dimanche, matinée à 2 h. 30), le Chemineau (Mme Moréno MM. Daragon, Monteux, Cazalis, Bourdel). A la Renaissance, à S h. 10, l'Hôtel du Libre-Echange (MM. Marcel Simon, Lurville, Etcheparc, de Canonge, Seylis et Gildôs; Mmes Germaine Charley, Saint Clar et Jeanne Loury).

Au Trianon-Lyrique, à 8 h. 1/2, Fleur de Ihè (MM. Aristide, Henriet, Degrange Mlles Grégoire, R. Farnal).

Au Grand-Guignol, à 8 h. 30, Une partie de manille Prisonniers des hommes bleus Une Femme un peu là! (Matinées mercredis et-dimanches.)

Aux Variétés, aujourd'hui, à 2 h. 1/2, matinée avec le grand succès actuel la Revue et l'Ecole du piston, oit Vilbert se taille un triomphe personnel dans son rôle de Gaspard. Soirée à 8 h. 1/2.

Au Vaudeville.

La Bataille de la Somme est une saisissante et formidable vision. Un film qui empoignera tous ceux qui ont le légitime souci de savoir « Tourné » sur le champ de bataille, il nous dévoile les ressources accumulées là-bas, l'élan de nos troupes, le matériel qui broie tous les obstacles, les longues files de sinistres « kamerades » ramassés en tas, nos villages reconquis et dont le martyre éternisera notre haine en un mot, tout ce qui, nous rassurant, fortifie notre volonté d'écraser la vermine allemande. Puis la Guerre en Orient, Avatar, le Match de boxe de Willard-Johnson, forment le merveilleux spectacle qui fait courir tout Paris au Vaudeville. Tous les jours, matinée à 2 h. 1/2, soirée à 8 h. 1/2. Location, téléphone Gut. 02-09.

Au Palais-Royal.

Le succès des matinées du Palais-Royal s'affirme de plus en plus. Cela prouve que la Cagnotte est le spectacle le mieux choisi pour cette période de vacances.

Ce chef-d'œuvre de saine gaieté sera joué aujourd'hui en matinée (2 h. 30) et en soirée (8 h. 30) par MM. Charles Lamy, Palau, Gabin, Mondes, Louvigny, etc: et Henri Collen, Mmes Calvat, Bailly, Degaral, etc.

Aux Bouffes-Parisiens.

Le succès de la Charrette anglaise, laspirituelle et charmante comédie de MM. Georges Beer et Louis Verneuil, s'affirme de jaur en jour; il est vrai que les excellents interprètes, encouragés par les applaudissements de la salle toujours comble, se surpassent à chaque représentation. Aujourd'hui, matinée à 2 h. 3/4 soirée à 8 h. 3/4.. Le théâtre du Châtelet donne régulièrement, chaque semaine, six représentations de son inépuisable succès des Exploits d'une Petite Française: le lundi, soirée; le mercredi, soirée le jeudi, matinée le samedi, soirée, et le dimanche matinée et soirée. A la Renaissance, aujourd'hui à 2 h. 1/2, eu matinée, 128e représentation de l'Hôtel du Libre-Echange avec Marcel Simon et Germaine Charley. Soirée à S h. 10.

Au Trianon-Lyrique.

En raison de la fête de l'Assomption, la


réception du service de seconde de Fleur de Thé, de Charles Lecocq, dût être ajournée elle aura lieu aujourd'hui, aussi MM. les intéressés inscrits audit service de seconde de ce théâtre seront reçus ce soir jeudi au contrôle sur présentation de leur carte. Clôture annuelle lundi prochain.

L'assemblée corporative des artistes musiciens a voté hier l'ordre du jour suivant Les artistes musiciens, réunis en assemblée corporative le 23 août 1916, confirmant leurs décisions du 22 mars écoulé, décident que le tarif syndical devra être appliqué a partir du 1er septembre 1916 dans tous les établissements de Paris sans diminution de l'effectif des orchestres.

Pour arriver à cette application, ils considèrent que l'action par établissement ou par groupe d'établissements serait.la plus efficace. Tous les musiciens ont pour obligation de n'accepter aucune proposition pour un établissement quelconque sans en référer à la Chambre ̃syndicale.

En conséquence, les orchestres n'étant pas au tarif ont pour devoir d'agir énergiquement pour obtenir ledit tarif.

Le Conseil leur donnera son appui.

L'assemblée compte sur la solidarité de tous ̃ les adhérents, condition essentielle du succès de nos revendications.

Jbwant de commencer les débats, l'assem>BÈée a tenu à adresser aux camarades morts au champ d'honneur un souvenir ému et reconnaissant et à tous les camarades sur le front un salut fraternel et reconnaissant arroc des vœux de prompt et heureux retour.

COMMENT DÉTRUIRE

LE GERME DES PELLICULES

Il est un.fait bien connu que-le»germe des pellicules est la cause de presque toutes les affections auxquelles le cuir chevelu est sujet, telles que la calvitie et les cheveux prématurément gris mais si l'on songe que ce germe est aussi la cause indirecte des plus graves cas de catarrhe et de tuberculose, on se rendra compte de l'importance de tout remède qui détruira sa force. La formule suivante a prouvé après maintes expériences qu'elle détruisait complètement le germe des pellicules après seulement quelques applications. Vous pourrez préparer vous-même la formule chez vous en achetant chez votre pharmacien 30 grammes de Lavona de Composée, 7 décigrammes de menthol cristallisé, 50 grammes d'alcool naturel, 45 grammes d'eau distillée mélangez tous ces produits, alors secouez bien la lotion, et après l'avoirlaisséereposérpendantunedemi-heure, elle sera bonne à employer. Appliquez-la matin et soir, avec le bout des doigts, en la faisant bien pénétrer dans le cuir chevelu. Cette formule a donné de si bons résultats que les pharmaciens la vendent maintenant toute préparée sous le nom de « Lotion Lavona ». Elle est généralement vendue dans des flacons munis de stilligoutte, ce qui évite toute ̃perte, et elle est si efficace qu'avec chaque flacon vendu, l'acheteur reçoit une garantie, signée par le préparateur, de satisfaction ou de remboursement de la,somme payée. AVIS. Ne faites pas d'application là ou une pousse de cheveux n'est pas désirée.

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SPECTACLES 4' CONCERTS Aujourd'hui

Matinées avec les spectacles du soir Aux Folies-Bergère (2 h. 1/2), a l'Olympia (2 h',1/?' Scala.(3h. 1/2), au concert Mayol (2 h. 1/2), au Rathé-Palace (2 heures), au cmé des Nouveautés (2 heures), à l'OmniaPathé (2 heures), à Tivoli-Cinéma (2 h. 1/2). Visions de guerre. Grands panoramas. Tranchées.Ruo Edouard-VII. Ouvert do 2 heures à 6 h. 1/2 et de 8 h. 1/2 à 10 h. 1/2. Dimanches et fêtes, de 2 heures à 10 h. 1/3' Entrée 1 franc.

"PO

Ce soir

Aux Folies-Bergère (Tél. Gu t. 02-59), à S li. 30, la Grande Revue des Folies-Bergère, 3 actes .et 22 tableaux de MM. Hugues Delorme et Lucien Boyer: Mistinguett, Albert Brasseur Angèle Gril, Rosé Atny, Magnard, Des- champs, Biscot, Harlane, Champell, PoppyHolly, Rollette, Fioretta, les 32 Girls de Tiller, etc.

A l'01/mpia (Centr. 44-68), à 2 h. 30 et à 8 h. 30 Athos and Read, la Troupe Fu«i Spalding and Vangard.Benetti and Cori, Léon Rogée, Henriette Leblond, GabyMontbreuse Bruel, Tsom West, Meriel, Dental Riskit's, Quatuor Brussel's, Cole de Losse, Delilo Metz, Trio Bel-Air, Moraize, etc.

A Marigny (Champs-Elysées, Tél. Gut.

Feuilleton du FIGARO du 24 août 1916

(4)

Souvenirs de Champagne

Pl

SEPTEMBRE OCTOBRE 1915

ll

A LA GRENADE

(Suite)

II faudra que j'en parle au capi-

e.

Mes poilus ont l'air d'en « mettre ». Du côte de Segondy, je suis tranquille. Tant que cet homme sera là, avec son flino-ot personne ne passera, et il n'avancera pas imprudemment. Tandis qu'à ma gauche, il y a deux lascars qui sont bien capables de faire des folies. J'abandonne mon observatoire et jevais voir ce qui se passe. Ah pour du flegme, ceux-là ont du flegme! Est-ce que ces bougres-là ne se sont pas avisés d'allumer leur pipe! La bouffarde au bec, ils ont l'air de jouer à la balle avec les Boches. « Te frappe pas », me dit Subirana, qui tutoie tout le monde, même le colonel. « Tiens, regarde ce pigeon que je leur envoie! » Vlan, la grenade part et tombe en plein chez les Boches. Subirana est un de nos meilleurs grenadiers.

« Ça va, les gars; allez-y! »

« Oui », me dit Truchi, « mais est-ce qu'on va moisir ici? »

«'Vous savez où est le 24e? » demande l'égaré.

Droits de reproduction réservés.

01-89) Tamqra (ou Haine de morte), par Sahary-Djeli, P. Bressol Mimi Barthe, Henry Harry. Attractions sensationnelles. A la Scala (Tél. Nord 35-86), à 8 h. 30, Max Dearly dans Mon Bébé (Baby Mine), comédio-bouffe, 3 actes, de M. Hennequin (Mlle Lucienne Roger, M. JeanPeyrièrc, etc.) -Au Concert Mayol (tél. Gut. 63-07), à 8 h. 1/2, la grande revue C'est couru! 2 actes, 20 tableaux, 100 artistes. Au 12° tableau « les Beautés mondiales », 50 artistes femmes, premiers prix de beauté.

Aux Folies-Bergère.

Dans la Grancle Revue, rentrée de Mistinguett. Quel succès Quel triomphe Quel en- thousiasme du public a applaudi l'inimitable artiste dans son incomparable triomphe la Scène des crinolines

Aujourd'hui, en matinée à 2 h. 30, et en soirée, Albert Brasseur, Mistinguett, Angèle Gril le record des vedettes.

A l'Olympia. Le plus bel établissement du monde donne tous les jours en matinée à 2 h. 30 (fauteuils, 1 franc) et en soirée à 8 h. 30, le plus beau programme de music-hall, comprenant vingt vedettes et attractions.

Demain, nouveau programme.

Nouvelles Financières BOURSE DE PARIS

Paris, le 23 août 1916.

De nouveau des réalisations ont été signalées aujourd'hui sur un certain nombre de valeurs, alors que d'autres progressaient plus ou moins sensiblement. L'allure du Marché a donc été irrégulière. Notre 3 0/0 perpétuel perd 10 centimes la Banque de Paris est plus hésitante; l'Extérieure espagnole et les Chemins espagnols sont moins bien et les Valeurs métallurgiques russes ont été offertes, notamment la Maltzof. Par contre, le Suez est en forte avance le RioTinto et la Bakou sont aussi en plus-value. Mines d'or sud-africaities plus hésitantes.

INFORMATIONS FINANCIÈRES L'IMPOT SUR LES DIAMANTS DANS L'AFRIQUE DU SUD.Le « Board of Trade » vient de publier la copie du « bill » se rapportant au nouvel impôt d'exportation sur les diamants bruts do l'Union sudafricaine. Cet impôt prend la forme d'un pourcentage sur la valeur des diamants exportés, variant de 1/2 0/0 à 5 0/0, et sera basé sur le pourcentage que les bénélices comportent par rapport au revenu retiré par les producteurs ou les vendeurs. Le « bill prévoit également qu'avant toute exportation, les sorties devront, pendant la durée de la guerre, être enregistrées à Johannesburg ou à Kimberley, et les expéditions ne pourront être adressées qu'à Londres.

MARCHE OFFICIEL

Comptant

V o/O Défense nl» OmnibusAct 452.. 0 libère 89 95 –Voitures 201 30/0. 03 55 –Distribution. iOO 3 1/2 0/0 89 95 Suoz 4885.. Ch. do for de l'Etat. 4U ..• Extérieure Esp8 9995 Maroc 1914 Argentin 1907. Ville de Paris 1865 535 1911 1871 376 50 Egypte unifiée

1875 500.. Japonais 40/0. 8S 30 1904 1913. 530 1912 240 25 Serbe 5 0/0 420.. Banque do France.. 5400 Russe 1867-69 Crédit Foncier. 775.. 1891-94. 02 95 Banque do Paris. 1198.. 1909 80 Crédit Lyonnais 1310 Andalou.s Communales 1899. 345 Nord -Espagne 433 1906. 401 Obl.Nord-Espag.1re 403 1912. 208.. Sara^osse 434.. Foncières 1909. 210.. Rio-Tinto 1770.. -40/01913 440 l Briansk ord. Act. Est. 830.. Naphco 463.. Obi. Est -3 0/0. Sil Prowodnik. 433.. nom 344 50 SchneiderC'°(Crau-

Act. Nord. 1485 .sot) 2358 Obi. Nord 3 D/0. 3'i2 Aciéries Marine 2400 nouv Commentry-Fouroh Act. Orléans 1210 Raffinerie Say ord.. 463 Obi. Orléans 3 0/0. 364.. Havraise d'En. Eleo nouv.. 348 Ponnarroya Obl. Ouest 3 0/0.. 376.. Boleo. 855.. nouv. 363 Bergougnan 1100 Act.P.-L.-«l 1100 Montbard. 400 Obi. Lyon fusio.i. 339 75 Tréfilories 370 nouv. 343 Tabacs Philippines. 635 Action Midi Sucreries Egypte 35i 75 Obi. Midi 3 0/0. 354.. Chicago 477 50 nouv. 34S 50 Central Pacific 432 50 Act. métropolitain.. 400 Est-asiat. Danois 5495 Nord-Sud Ouest Oural 398 Syndicat des banquiers en valeurs

Comptant ̃̃

CapeCopper. 1 19 50 «lodderf B !90 50 Caoutchouc. 106 i Mount -Elliot 107 Chartered. 18 75 Randfontein «laltzoff (un.) 750 Rand Mines 99 50 Crown Mines. i Robinson Gald 28 De Beers 343 50 Bakou 1530.. EastRaid. 21 j Spassky. 61 FerreiraDsep 39 j Tnarsis (un.) 147 50 Goldficlds 50 50 Toula. 1303.. Kalacca (ord.) 21 j Monaco ( 5mos) 624 MARCHE DES CHAN&Ei

Londres, 28 08 1/2 à 2S )3 1/2.

Danemark, 1 62 à 1 66

Espagne, 5 93 1/2 à 5 99 1/2.

Hollande, 2 41 à 2 45

Italie, 90 à 92

New-York, 5 S7 àô 93 ̃̃' Norvège, 1 66 1/2 à 1 70 1/2. Portugal, 4 05 à 4 25

Petrograd. 1 79 à 1 85

Suéde, 166 1/2' à 170 1/2.

Suisse, 110 à 112

Je regagne mon petit observatoire. L'horizon est passablement limité. En me haussant un peu, je peux apercevoir r le sommet de « la Chenille », couronnée de bois sombres, et plus-sur la droite, je devine la dépression de la vallée vers Ville-sur-Tourbe et la masse confuse du bois d'Hauzy, seuil de l'Argonne. Comme si de rien n'était, des oiseaux s'égosillent au-dessus de nos tètes. Qu'ils sont heureux dans leur inconscient mépris d'un danger qu'ils ne soupçonnent sans doute pas Que je les envie Les obus de tous. les calibres peuplent l'air de leurs trajectoires bruyantes. Ça m'a l'air de chauffer surtout du côté de Souain ou de Tahure. Au milieu du tintamarre, nous conduisons notre petit combat bien à nous, dans ce coin. Celadure combien? Deux, trois heures, je ne sais!

Mes hommes se relayent entre eux. De temps en temps, des corvées apportent de nouvelles munitions, dans des caisses, dans des sacs, voire dans des toiles de tente. v

L'adjudant revient suivi du lieutenant D. et du colonel en personne, le sourire aux lèvres, le.geste prompt.

« « Eh bien les enfants ? ça va ? Pas de blessés par ici ? Il y a longtemps que vous êtes là? Ah nous allons en mettre un bon coup tout à l'heure ne vous faites pas de bile »

Subirana semble pris de frénésie à l'aspect du colon. On ne peut le rete- nir il se ruerait seul contre la Bochie tout entière. Le chef éclate de rire, et le poilu

« Ben quoi, mon colonel est-ce qu'on prend racine ici? »

Le papa du régiment s'approche, re-

garde

« Voyons, où sont-ils? »7

« Là, là: là aussi » fait l'autre. « Passe-moi quelques grenades », fait-il. i

[ Et, pendant un bon quart d'heure, le

Petites Annonces PROGRAMME DES THEATRES

Théâtres

MATINÉE

\7ariét"és (2 h. 1/2), Porte-Saint-Martin (2 h. 1/2), Vaudeville (2 h. 1/4 et 4 h. 1/4), PALAISROYAL (2 h. 1/2), Bouffes-Parisiens (2 h. 1/2), RENAISSANCE (2 h. 1/2), Chatelet (2 h. 0/0), (Même spectacle que le soir.)

SOIREE

OPERA-COMIQUE. 8 h. 1/4. Lakmé. TfARIETES (Gut. 09-92). 8 h. 1/4. La ReV vue l'Ecole du piston.

PORTE-SAINT -MARTIN (Tél. Nord 73-53). 8 h. 1/2. Les Oberlê.

\r AUDE VILLE. 2 h. 1/4 et 8 h. 1/2. Salonique Avatar, d'après Théophile Gautier La Bataille, de la Somme Le Match Johnson- W illard..J

PALAIS-ROYAL (Tél. 102.50). 8 h. 30. La Cagnotte.

mHEATRE ANTOINE. 8 h. 1/2. Cinéraa1 tographe. ̃

BOUFFES-PARISIENS. 8 h. 3/4. La Charrette anglaise.

nHATELET. Relâche. Samedi, 7 h. 55, Les C Exploits d'une petite Française.

NOUVEL-AMBIGU (Tél. Nord 36^31). 8 h. 1/2. Le Chemineau.

pENAISSANCE (Tél. Nord 37.03). 8 h. 10. il L'Hôtel du Libre-Echange.

rpRlANON-LYRIQUE. 8 h. 1/2. Fleur de 1 Thé. riRAND-GUIGNOL. 8 h. 1/2. ̃– Une Partie de manille Prisonniers des hommes bleus Une Femme un peu là.

DEJAZET. Relâche.

Spectacles du jour

MATINÉE ̃

T10UES-BERGÈRE (2 h. 1/2~, OLYMPIA (3 h; 1/8);

Folies-Bekgére (2 h. 1/2), Olympia (2- h: 1/2),-

Scala (2 h. 1/2), Concert Mayol (2 h. 1/2),

Pathb-Palace (2 h. 0/0), Cinéma DES Nou-

veautés (2 h.'O/O), Omnia-Pathé (2 h. 0/0), Tivoli-Cinéma (1 h. 1/2).'

(Même spectacle que le soir.)

SOIRÉE

FOLIh:S-r\J]\r\r\T]\T)T]\ (Tél. "Gui. 02.59). La

8 h. 1 /2. Dll/ tilJEj Illli G^ Revue des Folies.

OLYMPlA{C'"44.68),à21i.30et,8h.30. 20 vedettes. MARIGNY. S h. 40. Sahary-Djeli dans Tamara. ÇoncertMAYOL flÏÏtâS?^.

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PATHEPALAGE^^ilîT-Les exploits d'Elaine. Actualités du front, etc. GAUMONT-PALACE «TiiT Réouverture vendredi 1e1' septembre

AUBERT-PALACEpé^»-! OMNIA-PA.THE, tous ls jours, matinées et soirées. TIVOLI-CINEMA tous ls jours, matinées et soiréas. PROGRAMME DES EXPOSITIONS Musées

MUSÉE DU LOUVRE: Sculpture du moyenâffe et de l.i Renaissance sculpture moderne. (Tous les jours, le hindi excepté).

MUSÉE DU LUXEMBOURG Rue de Vaugiiard. (Tous les jours, le lundi excepté). MUSÉE DES BEAUX- ARTS DE LA VILLE DE PARIS Petit Palais, Champs-Elysées. (Tous les jours, le lundi excepté).

MUSÉE CARNAVALÉTTkue de Sévigné,:23. 10 heures a 4 heures. (Sauf le lundi.) MUSÉE GALLIERA: 10, rue Pierre-Charron. Exposition de travaux des Mutilés de la guerre. Tous les jours entrée gratuite. AVIS BîOHDftlBS

Déplacements et Vill'êgiaturas

des .A"bonné3 il « Figari »

A os abonnés sont priés instamment de vouloir bien nous faire parvenir leurs demandas de modification d'adresse accompagnées de leur bande et de cinquante centimes en timbresposte, au moins vingt-quatre heures d'avance.

Les bureaux de l'administration étant fermés le dimanche, les demandes de modification d'adresse arrivant ce jour-là ne pourront être exécutées que le lendemain.

EN FRANCE

Mme A. Appert, au château de Sewan. Mme la baronne Roger de Blonay, à Bellevue. M. Ed. Bickart-Sée, a Saint-Cloud.

Mme Marthe Costallat, à Royan.

Mme Rose Caron, à Polminhac.

Mme Esterlin, à Villecerf. Mme Guillaume Feray, à Vichy. Mme Roger Gay-Lussac, à Vémars.

Mme Edmond Ilannotin, au château de Viry. Mme Alfred S. Heidelbach, ri Aix-les-Bains. Mme la baronne d'Itajuba, à Evian.

Mme la vicomtesse de La Rupelle, à Fontainebleau.

Mme la comtesse Le Tourneur d'Ison, à Rouen. Mme Maurice Laporte-Bisq'uit, au château de Lespinasse.

colonel lui-même se met à lancer des grenades, insoucieux du danger. Puis il se dirige vers l'autre barrage. Je suis le. mouvement et je signale à l'adjudant le petit réduit que j'ai remarqué.

« Oui, me répond-il; c'est justement ça qu'on va attaquer, après là soupe. »

A la bonne heure.

A midi la soupe arrive on la mange -comme on peut, accroupi dans un abri, en se relevant aux barrages.

A une heure, le colonel reparaît des renforts arrivent toute une compagnie du bataillon qui vient se ranger silencieusement le long des parapets. On va tenter le coup. Voici ce que je crois comprendre aux deux barrages, on inondera de projectiles le barrage boche et on se précipitera dans le boyau à l'improviste. En même temps, la compagnie sortira de la tranchée et bondira sur le réduit d'en face, qu'il faut enlever coûte que coûte.

Chacun se prépare, chacun a son rôle. « Vous, me dit le lieutenant, vous marcherez avec vos hommes dans le boyau, il faut passer coûte que coûte ».

Les hommes sont sans sac, le fusil' dans la main gauche, une grenade ronde dans la droite, tous résolus.

Un ordre passe « Attention, tenezvous prêts »

Aussitôt, le combat à la grenade devient plus ardent; les détonations se succèdent sans interruption puis, sopdain, un coup de sifflet « En avant! » » J'ai le temps de voir, en un clin d'œil, les hommes grimper et s'élancer; quelques-uns tombent. Une vive fusillade s'est déclenchée en avant; puis un ton-, ilerre de détonations, un nuage de fumée, des formes humaines qui le traversent en gesticulant. Pui,s, plus rien les balles sifflent au-dessus de nos têtes. Je m'élance dans le boyau. Le barrage (TeT sacs est démoli. Des hommes mar-

Mme Enrique Mack d'Aguilera, au.ûhâteau de Lormet.

AI. Yorick Marsillacq, à Saint-Michel-Chef-Chef. M1.. Henri Michaut, à Nancy.

Mme Passot, à Vichy.

Mme Alice de Payer, au château de Silz. Mme A.-J. Pam, à Evian-les-Bains.

M. Charles-Emile Roman, à Nîmes.

Mme Georges Salet, à Montmorency.

Mme Sandillon, à Sannois-sur-Seine.

Mme Schapira, à Biarritz.

M. de Tugny, au château du Rohello.

Mme Vaney, au château de Vassy.

A L'ETRANGER

M. W. H. van Bréda Kolff, à Arnhem. M. Alfred R. Pick, à Saint-Moritz.

ARRIVÉES A PARIS

Mme la comtesse Jacques du Luart, M. le général Moutz, Mme Marcy.

AVIS FINANCIERS

Tirages roumains

ROUMANIE

MINISTÈRE DES FINANCES

DIRECTION DE LA COMPTABILITÉ GÉNÉRALE DE L'ÉTAT ET DE LA DETTE PUBLIQUE

DETTE PUBLIQUE

PUBLICATION

No 69257 du 1$ juillet 1916

E 27° tirage au sort des titres de la rente 5 5 0/0 amortissable de 1896, l'emprunt de 185,000,000 de francs, aura lieu le 19 août1er septembre 1916, à 10 heures du matin, dans la salle spécialement aménagée à cet effet au Ministère des finances, conformément aux dispositions établies par le règlement publié dans le Moniteur officiel 245 du 7 février 1900..

Ace tirage seront amortis des titres pour une valeur nominale de 1,415,000 francs, dans les .proportions suivantes

50 titres à 5.000 francs 250.000 fr. 109 2.500 422.500" » 430 1.000 430.000 » 625 500 312.500 »

i;274 titres prune valeur nominale de 1.415.000 fr. ̃Le public est .prié d'assister au tirage.

Le Directeur de la Comptabilité générale ( de l'Etat et de la Dette publique.

Offres et Demandes

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client rapidement devant moi, baïonnette au canon. Je les dépasse en courant. Le barrage boche est démoli aussi. Des cadavres gisent çà et là, encombrant le fond du boyau. Des hommes s'attardent dans les sapes pleines de morts et de blessés. J'avance toujours. Je remarque que ça descend. Me haussant un peu, j'aperçois bien mieux maintenant) « la Chenille » en face. Enfin j'arrive à Scgondy et mes hommes. Ils se sont installés là par ordre du lieutenant et établissent en lutte un barrage. Une mitrailleuse les a bloqués tout à coup à ce détour, blessant deux hommes qu'on a portés provisoirement dans un trou. Sur la gauche, la fusillade continue. Je m'engage dans un passage qui doit aller vers le réduit. Des coups de fusil, des cris, des jurons. Je vois arriver sur moi des Boches affolés, sans casquette, sans armes, qui lèvent les bras en me voyant. Ce sont des prisonniers, il y a trois officiers. Il paraît qu'ils étaient une cinquantaine dans cet ouvrage. Quelques poilus les poussent. Je m'efface pour les laisser passer. Le premier'se trompe, va vers notre barrage. Un poilu se préci- pite « Eh! pas par là, bougre d'andouille et file droit, hein! ou je t'éventre »

L'autre n'a pas compris, mais le geste lui suffit. Il trotte comme un lapin. Tous les autres suivent en marmottant des « Bonne Franzose Gute Kamarad Gute Kamarade » à n'en plus finir. La curiosité me pousse plus loin. Des cadavres, toujours des cadavres. Quelques blessés boches et français pèle-mêle.

« Sergent », C'est le lieutenant avec qui je me trouve nez à nez, « envoyez un homme sûr. non. allez vous-même reconnaître le poste de secours le plus proche et qu'on m'envoie de.s brancardiers. Revenez avec eux. » Je file. Je me trompe de chemin plu-

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sieurs fois. Je reviens sur mes pas sans m'en apercevoir. Enfin, au bout d'une heure, je tombe sur une petite croix rouge à l'entrée d'une cagna. C'est un médecin auxiliaire qui est là. Le trou est déjà plein de blessés. 11 n'y a que le caporal infirmier, « Attendez », me dit le médecin. Au bout d'un quart d'heure, trois brancardiers arrivent avec deux blessés. Je les amène jusqu'au réduit et les laisse à leur besogne pour retourner à mon barrage.

A six heures du soir,, le bataillon nous relève et nous redescendons du côté de Massiges.

̃̃̃;̃ m. ̃•'•'

SUR, «LA MAIN » e .;I

Il fallut ramper.

Surpris, par notre apparition subite, ne Voulant pas ajouter foi aux appels de leurs guetteurs, comme des prisonniers l'avouèrent plus tard, croyant encore à un simulacre et n'imaginant pas que nous monterions à l'assaut en plein jour, les Boches étaient restés prudemment dans leurs sapes en général épargnées, grâce à, leur profondeur et à leur étayage Il leur eût été d'ailleurs bien difficile de circuler, ,car le 75, le 120 et le 155 ne cessaient'de tomber en averse sur eux, battant méthodiquement le terrain, mètre par mètre, au point de rendre toute circulation, tout ravitaillement impossible.

Depuis trois jours que cela durait, ils n'avaient pas quitté leurs souterrains, se sustentant de biscuits vite épuisés, manquant de pain, de viande, de café et surtout d'eau. Quelques-uns avaient presque perdu la raison. Les prisonniers, .hagards et hébétés, se soutenaient à

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«\ DE FER D ORIE4Î~ Maintien jusqu'au J5 septembre 1910 des services automobiles Le Mont -Dore -Saint- Nectaire.

Les services automobiles entre le Mont-Dore et Saint-Nectaire, qui devaient cesser, l'un le 15 août, l'autre le 1er septembre, seront prorogés, en raison de, l'affluence des baigneurs et touristes, jusqu'au 15 septembre inclus.

Il est rappelé que ces services sont établis en correspondance avec les express de et pour Paris-Quai d'Orsay avec l'horaire suivant Aller. Départ de Paris-Quai d'Orsay, 19 h. 5 et 8 h. 27; du Mont-Dore, 7 'heures et 18 h. 45; arrivée Saint-Nectaire, 8 h. 15 et 1!) h. 45. Retour. Départ de Saint-Nectaire, 17 h.i5 et 8 heures arrivée au Mont-Doré. 19 h. 15 et Oh. 30"; à Paris-Quai d'Orsay, 6 h. 23 et 19 h. 12.

SERVICE POSTAL RAPIDE

peine, avec des regards fous et le geste machinal de l'homme affamé et crevant 'de soif.

De ma vie, je. n'oublierai ce lamentable spectacle que trois secondes suffirent à graver dans ma rétine à tout jamais. Malgiv moi, malgré l'excitation du combat, la fièvre de. la lutte et le vin de la victoire, malgré le, danger, quelque chose comme un vague sentiment de pitié traversa mon cerveau.- Un instant j'oubliai toutes les atrocités que ces gens-là ou leurs pareils avaient pu commettre un instant, devant leur aspect minâblè, leurs dos; courbés de vaincus, leurs regards craintifs, leurs « kamerad nicht kapout », j'oubliai les villes saccagées. les vieil- lards, les enfants.massacrés, les femmes violentées, éventrées, le pillage, l'incendie, le meurtre et le massacre. Oui, je l'avoue car on ne saurait supprimer d'un couploutunatavismedegoûts «tranquilles et d'indulgence tant d'hor- reurs,tantd'inflexible rudesse,tant de désinvolture et de décision dans le geste qui donne la mort, qui plonge subitement dans le néant des êtres pleins de vie et de jeunesse, réveillèrent en moi quelque chose comme une révolte ou un remords.' Mais ce ne fut qu'une 'lueur, car ces prisonniers, qu'on poussait vers le bas de la colline, les"regards craintifs, étaient aussi pleins de haine, et j'en vis un qui, dans un accès de rage et d'inutile cruauté, arrachant à l'improviste l'arme des mains d'un de nos camarades sans méfiance, lui plongea la baïonnette' dans le ventre. II ne survécut pas longtemps à sa victime. Les 'marsouins, témoins de cette sauvagerie, se précipitèrent sur le meurtrier dont la cervelle gicla.

(A suivre.)

Ch. Tardieu.