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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1913-12-14

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 14 décembre 1913

Description : 1913/12/14 (Numéro 348).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2901632

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Gaston CALMETTE

Directeur-Gérant

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LE FIGARO

« Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte de rire de tout... de peur d'être obligé d'en pleurer. » (BEAUMARCHAIS)

H. DE VILLEMESSANT

Fondateur

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SOMMAIRE

Le Ch'teau de Villarceaux : GEORGES CAIN.

« La Jocûnde » retrouvée.

M. Poincaré chez les ftleusiens de Paris : A. N.

L'Esca îe a g aise à Toulon : MAKC LANDRY.

Mort de Roger ti.arx : AKSÈNB'ALEXANDRE.'.

À l'Institut : CH. DAUZATS.

Autour de la politique: Le discours de M.Mil- lerand : AUGUSTE AVRIL.

Modes d'hiver : GHENYA.

Figaro-Théâtre : llépélitions générales : RO- BERT DE FLERS. - Tribune libre : VALEN- TINE DE SAINT-POINT. - La Soirée théâ- trale. - Courrier des théâtres : RÉGIS GIGNOUX.

Crurricr de la Bourse.

La Sstnaine dramatique : ROBERT DE FLERS.

Le Château de Villarceaux

On nous l'avait bien dit : le château de Villarceaux est l'une des plus cu- rieuses et sûrement l'une des plus com- plètes reliques de la vieille France ; tout s'y rencontre pour en faire'un séjour privilégié les jardins, les bois, les eaux, là beauté du site, le charme du souvenir et, de plus - par un hasard quasi providentiel -cette rare demeure est intacte. Rien n'y fut changé depuis le jour où, en 1735, Charles du Tillet de La Boissière se plut à édifier, à côté d'antiques bâtiments datant du seizième siècle, la demeure que nous admirions hier et qui semble le palais retrouvé de la « Belle au bois dormant ».

Gomment le miracle a-t-il pu se pro- duire ?

Sous la Révolution,Villarceaux échappa au vandalisme, grâce au civisme avéré d'un frère du propriétaire, le citoyen du Tillet, familier des puissants du jour, fort mêlé au mouvement terro- riste, celui-là même qui, d'après les Mé- moires de M. de La Valette, se serait em- ployé à faire.évader de la prison de la Force, la veille des massacres de Septem- bre, Mme de Tourzel et sa fille. Il eût été de mauvais goût de perquisitionner chez le frère d'un secrétaire de section, ami deTallien... et le beau domaine f.ut sauvé 1 - L'actuel propriétaire, le comte de Villefranche, possède les inventaires dressés vers 1796, lors de la mort de du Tillet de La Boissière. Tout se retrouve dans les pièces inchangées, depuis les pelles et pincettes montant la garde autour des chenets dorés, jus- qu'aux somptueuses commodes, aux « bonheur-du-jour », aux tables à tric- trac, aux secrétaires marquetés, aux fauteuils, voire aux boîtes à mouches, aux métiers M tapisserie et aux plats à chandelles, encore garnis de leurs mou- chettes et de leurs eteignoirs 1 Les alcô- ves, tapissées de .soies ou de toiles de . Jouy, sont toujours desservies par les minuscules « portes de fond » de jadis; les rideaux de lampas drapent les fenê- tres, le clavecin semble s'ouvrir tout seul pour laisser échapper quelque cha- conne surannée !

Les générations ont complété, sans les modifier, ces rares collections, et quand je dis « collections », j'emploie un mot impropre, une collection étant forcé- ment limitée ; or, tout ici a son emploi ; tou' pourrait servir; tout sert.

Durant une heure c'est un émerveil- lement! Nous visitons réellement un ancien logis, encore intact, et n'étaient quelques photographies posées çà et là sur les guéridons patinés par le temps, nous pourrions nous croire sous le rè- gne de Louis le Bien-Aimé.

Cette étonnante revue rétrospective achevée, nous passons dans le parc, le grand parc vallonné, splendidement beau par ce jour d'automne où les buées mauves estompent doucement les loin- tains ensoleilles, où, de loin en loin, se dresse un peuplier que la féerie de no- vembre change en une quenouille d'or.

Nous contournons une large pièce d'eau; soudain se dressent les ruines d'une gentilhommière, le manoir de Vil- larceaux, qui fut le berceau de la fa- mille. Au premier plan,, se dédou- blant dans l'eau, une tour robuste et trapue : « La tour de Ninon de Lenclos », nous dit Mme de Vil efranche, qui a bien voulu nous consentir la faveur de se faite notre cicerone... et nous évoquons la plaisante histoire !

-Ce fut ici, dans ce radieux séjour, que Ninon, l'inconstante Ninon, non seule- ment fut aimée - ce qui serait tout simple,- mais encore aima, ce qui semble plus rare. Ce fut ici que, durant trois années, se claustra la belle des belles, pour y roucouler le parfait amour avec « un beau brùn », Louis de Mornay, seigneur de Vil arceaux.

Mais alors des souvenirs nous han- tent : les dires fâcheux, les calomnies, les demi-mots, les réticences de la Bau- melle, de Mme de Caylus, de Saint- Simon, de Voltaire lui-même, et aussi les racontars de'Guillaume de Bontot.

N est-ce pas en ce poétique castel que Madame Scarron - avant d'être Madame de Maintenon, « la mie du Roi », - avait eu l'aimabie fantaisie de villégiaturer chez le «capitaine-lieute- nant de chevau-léger », pour y pêcher dés carpes et regarder les feuilles rou- gir ? N est-ce pas ici que la hautaine ca- marade de l'indulgente Ninon fut ado- rée - elle aussi - par le volage Vi;lar- ceaux et n'existe-t-il pas, dans cette tour, un portrait dépourvu de tout caractère of- ficiel... et de bien d'autres choses encore que les médisants du d x-septième siè- cle assuraient être l'irrespectueuse image de Sa Solicité, Mme de Maintenon ? Mme de Maintenon en costume de déesse!... Mme de Maintenon sans cornette et sans vertugadin! Quel scandale! Cette mau- vaise langue de Guillaume de Bontot certifiait le fait, et aussi La Baumelle, au chapitre XVI des : Mémoires pour servir à l histoire de Mme de Maintenon et à

celle du,siècle passé. « La vertu ne la tirait pas de la pauvreté, sa fermeté était admirable, mais elle décourageait ses amis... Villarceaux.dégoûté des coquettes qui l'avaient fait mettre à la Bastille, était revenu à Mme Scarron, plus tendre et plus pressant que jamais. Elle le traita si mal qu'elle en devint la meilleure amie de Mme de Villarceaux, la femme la plus jalouse de son siècle... Le mar- quis, piqué de son intention à le fuir, chercha du moins à se consoler par l'il- lusion. Il l'a fait peindre en profil sor- tant du bain... Villarceaux ne quittait point cette image... Cette folie fit du bruit, Mme Scarron s'en plaignit et pleura. »

Ces racontars n'allèrent pas sans dé- chaîner une ardente controverse ;. deux camps s'étaient formés. « La calomnie, a dit un sage, est la seule chose qui se donne gratuitement», et ceux-là surtout criaient au scandale qui n'avaient pas vu le tableau ; les autres se contentaient de lever les épaules en assurant que Mme de Maintenon n'avait rien de com- mun avec le scandaleux portrait.

On comprendra notre hésitation de- vant tant d'incertitude... la controverse s'engage : « Voyez et jugez, fait en sou- riant Mme de Villefranche, voici le ta- bleau ! »

Au vrai, l'oeuvre est curieuse mais ne saurait,'à- notre avis, compromettre la vertu posthume de Mme de Mainte- non. La naïadé que nous contemplons est une belle grosse dame coiffée en boucles, évoquant vaguement Ninon de Lenclos, mais non pas Mme Scarron, et rappelant surtout ces portraits de femmes du dix-septième siècle qu'appa- rente un inévitable air de famille.

Tandis que nos amis discutent, nous nous donnons l'amusement d'inspecter le curieux logis.

Que voilà donc l'intérieur rêvé pour une escapade amoureuse! Ces petites pièces intimes, ces plafonds peints en manière d'apothéose, ces murs lambris- sés, ces meubles confortables et pro- fonds, cet étang mélancolique où le cou- cher du soleil pose des taches d'or et de poupre, ces arbres gigantesques qui dres- sent à l'horizon leurs majestueuses sil- houettes... semblent d'accord pour for- mer la plus poétique, la plus souhaitable des retr ites sentimentales où tout d'ail- leurs est prévu,., même l'imprévu !

Ne nous est-il pas offert, en effet, de voir la cache de Ninon... « Il y a donc une cache? - Regardez... » Et notre aimable cicerone déverrouille un placard à étagères pratiqué dans le lambris où nous ne distinguons d'abord que trois banales planchettes fichées dans une armoire vide. « Avouez que la cachette e6t habilement dissimulée I »

Les tablettes retirées démasquent alors sur la droite un minée passage donnant accès dans une retraite sufr Osante,pour cacher'un complice jeune et'mince! Un. siège pour s'asseoir, un «jour» pratiqué dans le mur s'ou- vrant sur un panorama splendide et permettant de surveiller le départ du jaloux..., c'est à merveille ! L'armoire, la fameuse armoire où la petite amie de Boubouroche.enferme son galant, devait être infiniment inoins confortable que la cache de Ninon de Lenclos.

« Maintenant, décide la maîtresse du logis, allons faire un pèlerinage au « Bain de Ninon », qu'alimente l'une de ces sources merveilleuses, jouissant du sublime privilège d'éterniser la beauté !... Un affluent de la rivière merveilleuse ne coulait-il pas au château d'Anet, chez Diane de Poitiers?... Nous avons l'heu- reuse fortune de posséder ici son pen- dant capté, j'imagine, par Ninon de Len- clos. »

Alors, par une suite de parterres où, de tous côtés, sourdent et chantent des ruisselets, nous gagnons le bain sacré : une conque de marbre où, comme une écume d'or, flottent cinq ou six feuilles jaunies, arrachées par l'automne" aux arbres voisins. C'est en cette conque que Ninon recevait, chaque matin, la douche régénératrice !

Ce bassin de marbre, cette vasque évocatrice, " ces grands arbres formant dôme, cette source naturelle égrenant des cascades de perles sur les fastueuses épaules de la belle pécheresse... Quel spe.ctacle !

Tout d'abord, amusés et curieux, nous regardons l'eau couler, puis, l'envie nous prend de recueillir entre nos doigts joints quelques gorgées du « Bain de Ninon ».

Elle est exquise, cette eau de Jouvence limpide, fraîche... peut-être a-t-elle eu l'esprit de garder à travers les siècles quelques-unes de ses vertus de jadis?.,. Essayons... Reprenons-en... et nous doublons la dose !

Georges Cain.

Échos

X>a Température

Il a plu faiblement hier matin et le ciel est resté couvert toute la journée. La tempéra- ture à Paris continue à être supérieure à la moyenne. Hier matin, 8° ; à cinq heures, io°. Le baromètre, qui avait un peu baissé, re- monte et accusait hier, à midi, 769)mm4.

Le vent est faible ou modéré d'entre ouest et nord sur nos côtes de la Manche, de la Bretagne et de la Méditerranée.

Départements, le matin, au-dessus de \éro : à Marseille ; 4° à Clermont et à Belfort ;

à Lyon et à Cette ; 6° à Limoges et à "Toulouse ; 70 à Bordeaux ; 8° à Dunkerque et à Biarritz ; 9° à Brest et à Nantes ; io° à Rochefort ; 11° à Alger.

En France, le temps va rester généralement couvert ou brumeux, avec température sensi- blement la même ; quelques pluies sont en- core probables.

(La température du 13 décembre 1912 était, ' Paris : le matin, 40 au-dessus de zéro; le 6oir, 9°. Baromètre : j]Oala'6. Journée assez agréable.)

Honte-Carlo. - Température prise sur la

terrasse du Casino : A dix heures du matin, I 180 ; à midi, 250. Temps beau.

DU New York Herald :

A New-York : Beau. Température : ma*., II°; min., 40.Vent ouest.- A Londres: Beau. Température: max., io°; min., 5°. Vent nord- ouest. - A Berlin : Beau. Température (à midi) : 70.

Les Courses

Aujourd'hui, à 1 heure 15, Courses à Auteuil. - Gagnants du Figaro :

Prix de la Christlnière : Coup de Mer ; Négro.

Prix Callistrate : Lutteur III ; La Canche.

Prix Champaubert : Démon II ; Brou.

Prix Belty : Prince Christian ; Yoghi.

Prix Baudres : Ecurie Hennessy ; Siva II.

Prix de Clôture : Montifray ; Douvres.

Aujourd'hui, à 1 h. 15, Coursing à Saint-Cloud. - Gagnants du Figaro :

Prix d'Hiver: Harry Clare; Game Survivor.

Prix Saint-Hubert ; Huisch ; White Anna.

Prix de la Revanche : Bagatelle; Plaisantin.

CONTRE L'EQUIVOQUE

M. Millerand, s'adressant avant- hier soir à ses électeurs, a fait un admirable tableau de la situation parle- mentaire au lendemain de l'avènement du ministère Doumergue.

D'après l'ancien ministre de la guerre (et jamais sa logique ne nous a paru plus irréfutable), le vote par lequel l'immu- nité de la rente a été repoussée ne doit en rien modifier l'attitude générale de la Chambre. La taxe dont on veut frap- per le coupon est illusoire, puisque la rente, au moment même de l'émission, baissera dans une proportion égale au chiffre de la taxe. L'Etat ne gagnera donc rien par l'établissement de cet impôt, qui est, d'ailleurs, tout à fait dis- tinct de la réforme financière, étranger à son organisation, à ses effets, à son but.

Les députés ne se seraient par consé- quent donné aucun démenti en se pro- nonçant en faveur de l'intangibilité du coupon, et ils n'en seraient pas moins demeurés fidèles au projet de réforme fiscale qui reste en discussion.

C'est le premier point qu'établit très nettement devant ses électeurs l'éminent député de la première circonscription du douzième arrondissement.

Quant aux deux questions sur les- quelles s'est affirmée la Chambre, la loi militaire et la réforme électorale, elles ne peuvent comporter aucune équi- voque.

M. Millerand explique précisément qu'en raison de malentendus possibles à ce double sujet, il n'a pas voulu don- ner, le premier jour, sa confiance au ministère Doumergue, ou il compté cependant des amis très chers, mais qui a insuffisamment exprimé sa volonté de maintenir les trois ans.

Il est certain que l'auteur de l'ordre du jour de confiance qui est monté à la tribune en parfait accord avec le nou- veau ministère, a déclaré, hélas ! du haut de cette tribune, qu'il était parti- san du retour à la loi de deux ans.

Il y a là un péril qu'il faut dénoncer sans trêve.

La même équivoque règne sur les idées du gouvernement concernant la réforme électorale qui est, avec la dé- fense nationale, le projet le plus urgent.

Le même nuage estompe à dessein les dispositions de M. Caillaux relative- ment aux emprunts étrangers que le mi- nistre des finances se réserve secrète- ment de favoriser, malgré le vote de la Chambre, au détriment des besoins de la France et pour des combinaisons de politique personnelle inavouée.

Le pays inquiet, déconcerté par los contradictions de ses nouveaux gouver- nants, saura gré à M. Millerand d'avoir dissipé, lui aussi, les brouillards dans lesquels s'enveloppe avec tant de soin le cabinet Doumergue pour dissimuler ses projets de destruction nationale.

Les bons citoyens ne doivent pas se lasser de montrer aux électeurs le gouffre qu'ils peuvent encore éviter en s'armant de courage et de volonté. - Gaston CALMETTE.

A Travers Paris

Au Quai d'Orsay.

M. Gaston Doumergue, qui, pareil à Napoléon ceignant la couronne impé- riale, s'est sacré lui-même ministre des affaires étrangères,a eu aussitôt après l'excellente pensée d'appeler auprès de lui le plus expérimenté des conseillers. Il a choisi, pour diriger son cabinet, un un de nos meilleurs diplomates, qui,est en même temps un des plus hauts fonc- tionnaires du Quai d'Orsay, M. Jacques de Margerie, ministre plénipotentiaire de première classe, directeur adjoint des affaires politiques. Le choix est en tous points excellent, il serait injuste de ne pas le proclamer.

Le nouveau directeur a cinquante- deux ans et trente ans de service. Il a appris la politique étrangère à l'étran- ger, où il a gravi tout l'échelon des pos- tes, en se distinguant brillamment dans chacun d'eux. Secrétaire à Constantino- ple, en 1896, lors des massacres, il obtint la médaille d'or comme récompense de son sang-froid et de son courage. Il fut le secrétaire de la Conférence à Algési- ras et l'un des collaborateurs les plus utiles de M. Revoil. Nommé ministre à Bangkok, puis à Pékin, il fut appelé en 1912 à la direction politique du Quai d'Orsay. Il a présidé, l'été dernier, la Conférence internationale chargée de la liquidation financière des affaires balka- niques et il s'est admirablement acquitté de ces fonctions on ne peut plus déli- cates.

La rosette d'officier de la Légion d'hon- neur de M. Léon Barthou, que l'intrépide et charmante légion des conquérants de l'air appelle « l'ami des aviateurs », a été

fêtée hier, dans un dîner improvisé, qui réunissait :

MM. Roland Garros, Santos-Dumont, Léon Morane, Audemars, R. Saulnier, Barrier, Robert Morane, S. Regnier, Soreau, de La- peyrouse, Maurice Bertrand, A. de Contàdes, Reué Puaux, Franck, Puaux, François Pey- rey, P. Rousseau et notre collaborateur Frantz-Reichel et M. Léon Barthou.

Dans une improvisation d'une forme élégante et d'une émotion sincère, M. de Lapeyrouse a rappelé que l'aéronautique devait à Louis et Léon Barthou ses plus nobles encouragements ; que c'était à eux qu'on devait la première promotion de l'aéronautique; qu'ils avaient décoré Louis Blériot le jour même où il traver- sait la Manche, le 28 juillet 1909; qu'ils avaient su honorer le génie de Wilbur Wright, l'oeuvre de Santos-Dumont, et de tant d'autres.

M. Léon Barthou répondit en dissi- mulant, dans une allocution de l'esprit le plus fin, sa sincère émotion.

C'est aujourd'hui que pour la pre- mière fois sera gratuitement ouvert au public l'admirable musée Jacquemart- André.

Tous les amis de M. de Verneuil, syn- dic honoraire de la compagnie aes agents de change, apprendront avec plaisir la haute distinction que vient de lui conférer-l'empereur de Russie.

M. de Verneuil, qui avait déjà le grand Cordon de Saint-Stanislas, a reçu la semaine dernière la croix de première clause de l'ordre de Sainte-Anne. L'em- pereur Nicolas a tenu à reconnaître le dévouement constamment témoigné par le syndic aux intérêts financiers de la Russie qui sont d'ailleurs en parfaite har- monie avec ceux de son alliée la France.

Et M. Kokovtzoff, en informant M. de Verneuil de cette nouvelle distinction, lui a envoyé ses plus vives félicitations.

On ne saurait trop remercier, en effet, dans les deux pays, l'homme éminent qui a présidé au marché français et au marché russe pendant tant d'années et quia augmenté encore leur puissance et leur renommée.

Ce matin dimanche, à neuf heures, l'aviateur Pégoud s'envolera à Bue en monoplan pour se rendre à Juvisy où il doit, avant d'aller les renouveler à l'étranger, exécuter la série merveil- leuse de ses vols fantaisistes.

Pégoud aura l'aile buissonnière : il passera par Paris.

Et on lui prête l'intention de boucler quatre ou cinq fois la boucle au-dessus de l'Arc de Triomphe.

Nous nous en voudrions d'approuver ce projet. L'admirable Pégoud est sûr de lui : sans doute; mais son exemple peut être déplorable.

Notre Directeur a reçu la lettre sui- vante, qui précise très heureusement les dangers que font courir à nos finan- ces les hasards politiques ;

Monsieur,

Votre article d'avant-hier est un acte utile parce qu'il dénonce à l'opinion publique une manoeuvre, de la part de M. Caillaux, trop habile pour n'être pas contraire à l'intérêt général.

Retarder l'emprunt, c'est provoquer une hausse d'ensemble, plus ou moins passa- gère, en tout cas favorable à quelques ban- ques, si on complète cette mesure par l'au- torisation d'émissions étrangères.

On augmentera les difficultés et les dan- gers de la trésorerie française par un sup- plément de dette flottante. Quand celle-ci sera devenue trop lourde, l'ingénieux minis- tre actuel aura « passé la main ».

Son successeur alors devra émettre un emprunt sur un marché dont les disponibi- lités auront été doublement réduites. Ce sera la baisse générale, et celle de la Rente en particulier.

Sous un ministère radical, on fait monter la Rente par des procédés propres à rendre inévitable la baisse sous le ministère sui- vant.

Machiavel aiguise donc une épée à deux tranchants.

Entre temps, d'ailleurs, les émissions étran- gères auront garni certaines caisses électo- rales. Ainsi l'épargne nationale aura, une fois de plus, nourri ceux qui la saccagent.

Veuillez, Monsieur, agréer l'expression très sincère du dévouement d'un de vos plus fidèles lecteurs.

On raconte devant Forain que M. Bertillon vient d'identifier Perugia et l'homme qui a laissé sur le cadre de la Joconde l'empreinte de son pouce :

- Alors !... il n'y a plus que les experts qui pourront jeter le doute...

Le secret du ministère :

A J am D O umergue

C aillaux M O nis Vivia N i

D avid L E brun

R aynaud R E noult Bienvenu-Mar T in Pe R et Magin O t Jacq U ier Mal V y

M Ê tin Noul E ns

Il fallait donc le dire 1

Voici la réponse de M. Marcel Prévost à la spectatrice des Anges gardiens qui voulait connaître la vraie opinion de l'auteur sur la question des langues étrangères. Elle intéressera toutes les Parisiennes qui applaudissent chaque soir le brillant spectacle de la Comédie- Marigny :

« Pour les jeunes filles pauvres, ap- prendre une langue étrangère sert in- contestablement à gagner vite un petit salaire, qui s'augmentera difficilement.

» Pour les jeunes filles qui n'ont pas

leur vie à gagner, les langues étrangères sont, sans plus, un art d'agrément. Elles les pratiquent d'ailleurs aussi superfi- ciellement que les autres arts d'agré- ment. Mettez donc une jeune fille qui « sait l'anglais » en présence d'un poème de Scott ou d'une page de Meredith !

» Savoir sa langue, au contraire, ce n'est pas exercer un art d'agrément. C'est posséder un bon moyen de penser et de communiquer sa pensée. Je dé- plore que beaucoup de jeunes Françaises qui parlent français, allemand et an- glais, ne sachent vraiment aucune lan- gue. - MARCEL PRÉVOST. »

LES DEUX HISTORIENS ET LA CROIX

A se documenter sur la Révolution, M. Louis Barthou passe des heures trouvées dé- licieuses.

Il se plut à lire, pendant ses vacances, un ouvrage très important : Napoléon en Alle- magne. A son retour d'Helvétie, il va s'in- former sur l'auteur, auprès d'un académi- cien. « L'auteur, dit le maître, c'est M. Edouard Gachot, le plus modeste des écri- vains.- Mais sa tâche ? - Depuis vingt-cinq ans, il a su tirer des archives d'Europe 30,000 pièces inédites ; il a vu, parcouru et décrit tous les champs de bataille sur lesquels Napo- léon a passé; il a publié 20 volumes. - On l'a décoré? s'enquit le Premier. - Non ! La sec- tion historique de l'armée, à laquelle il a rendu les plus grands services, le propose timidement aux ministres de la guerre qui,' depuis quelque temps distinguent, hélas, des secrétaires de commissions de ravitaillement, des éduca- teurs de pigeons-voyageurs... et l'historien répugne à fréquenter les antichambres. > M. Barthou déclare : « Je lui donnerai la croix le IER janvier. Mais le 2 décembre, anniversaire d'Austerlitz, le ministère démissionne. L'his- torien de Mirabeau pense, tout de suite, à l'historien de Napoléon. Il reste une seule croix disponible. M. Barthou décrète. Et, de manière tout à fait aimable, M. Viviani con- tresigne la nomination.

En fait, notre collaborateur Edouard Gachot doit sa croix au plus vénérable des académi- ciens et à l'historien Louis Barthou.

A la veille de Noël et du Jour de l'an, que d'hésitations compréhensibles sur le choix du cadeau à offrir ! Et, comme chaque année, l'éternelle et .lancinante question se pose : « Que donner? »

Pourquoi chercher si longtemps, alors que, pour être assuré de voir son cadeau toujours bien accueilli, il suffit de son- ger à offrir les exquises liqueurs ani- sette, curaçao, cherry-brandy et les fines champagnes de Marie Brizard et Roger, que tout le monde estime, que tout le monde préfère ?

. -

Au Théâtre Doré.

De l'élégance, du charme, de l'esprit : telle semble être la devise du Théâtre Doré. ? . s. ,

De l'esprit, Yves Mirande, Géroule et Jean Bastia en ont mis dans le spectacle, et du meilleur. .

Quant au charme evà l'élégance, M. Henri Léoni, en directeur avise, a voulu confier ce soin à Worth, qui a su réali- ser pour Mlle Irène Bordoni, en désha- bille vert; Mlle Marthe Derminy, nou- velle Juliette ; la blonde Mlle Hivon, en robe amarante, et Mlle Lya Godfry, en casaquin bleu sèvres et jupe Cham- pagne, un ensemble de ravissantes toi- lettes d'une jeunesse toute... dorée.

A la veille de la morte-saison annuelle et afin d'en épargner les conséquences à son nombreux personnel ouvrier, la Belle Jardinière vient de décider qu'à partir du 15 courant, et pendant un mois seulement, c'est-à-dire jusqu'au 15 jan- vier, ses modèles de costumes tailleur siir mesure, qui ont conquis la réputa- tion que l'on sait, seront vendus aux prix exceptionnels de cent trente-cinq francs pour dames et jeunes filles, et quatre-vingt-dix francs pour fillettes. De son côté, le Rayon de Vêtements confectionnés pour dames leur offrira des costumes tailleur tout faits, défiant toute comparaison, à partir de soixante- dix-huit francs.

Ajoutons que pendant cette même pé- riode le Rayon spécial de vêtements pour jeunes gens établira des complets sur mesure, veston droit ou croisé, extrê- mement soignés, au prix de cinquante- huit francs, pour jeunes gens de qua- torze à dix-huit ans et de quarante-huit francs pourjeunes garçons jusqu'à douze ans. _

La boîte Sem...

Elle, est le gros succès de cette fin d'année et naturellement on la trouve au « Chocolat des Merveilleuses », ave- nue des Champs-Elysées.

Cette maison a eu l'originale idée de demander à Sem d'illustrer une boîte de bonbons. Le grand caricaturiste n'a ja- mais été mieux inspiré, plus spirituel ; modernisant une gravure célèbre de De- bucourt, il a silhouetté, en costumes dix-huitième, les plus Parisiens de nos Parisiens passant aux Champs-Elysées faire leurs achats « Aux Merveilleuses » et vous reconnaîtrez... mais allez donc aux Champs-Elysées, les boîtes y sont exposées.

Nouvelles à la Main

Au Conseil des ministres :

M. Viviani annonce la découverte de la « Joconde ».

M. CAILLAUX. - Je le savais. Et la vente de ce tableau est une des ressour- ces financières auxquelles j'ai songé en faisant rejeter l'emprunt.

M. DOUMERGUE, riant! - Ah! Oui! l'Impôt sur laRevenue! (Stupeur.)

- -

- Au Louvre, on est un peu étonné que ce soit ce Perugia insoupçonné qui ait volé.

- Ils ne connaissaient que le Péru- gin...

Le Vasque de Fer

Les Souverains espagnols

Les souverains espagnols sont rentrés hier après-midi à Madrid. Salués à la gare par la famille royale, les ministres et les autorités, ils ont été acclamés par une foule nombreuse.

Le Président de la République avait reçu de S. M. le roi d'Espagne le télé- gramme suivant :

Hendaye, 12 décembre 1913.

Monsieur le Président de la République,

Paris.

Je vous remercie à nouveau, monsieur le Président, pour toutes les attentions et ama- bilités que vous ayez .eues pour la Reine et pour moi, et tiens à vous dire combien l'ac- cueil sympathique que nous avons reçu en France nous a touchés. La Reine envoie à Mme Poincaré son meilleur souvenir, auquel je joins mes respectueux hommages, et je vous renouvelle, monsieur le Président, l'as- surance de ma très sincère amitié.

ALPHONSE, roi.

M. Raymond Poincaré a répondu :

A Sa Majesté Alphonse XIII, roi d'Espagne,

Madrid.

Je remercie Votre Majesté de son aimable' télégramme auquel Mme Poincaré et moi nous avons été très sensibles. Soyez assuré du plaisir que tous ont eu à vous accueillir ici. . 1 . .

Je vous prie de présenter mes respec- tueux hommages à Sa Majesté la Reine, et de recevoir la nouvelle expression de ma sincère amitié.

R. POINCARÉ.

? 1 ? 1 .

"La Joconde

retrouvée

PLUS DE DOUTE

La preuve par l'empreinte

Ce sont les optimistes qui auront eu raison, et l'heureuse nouvelle est confir- mée. C'est bien la Joconde, la vraie Joconde de Léonard de Vinci, la Joconde du Salon Carré, que le gouvernement, italien a retrouvée et va nous rendre ! La confirmation donnée à notre ambas- sadeur par M.Crcdaro, ministre de l'ins- truction publique, les dépêches arrivées dans la journée d'hier ne permettaient plus aucun doute.

Aujourd'hui, nous avons la preuve matérielle de l'authenticité de la Joconde. C'est une note de l'anthropométrie, communiquée dans la soirée.par M. Bertillon qui nous l'apporte.

Après d'autres certitudes, elle lève les derniers doutes.

On sait qu'en examinant le cadre et la vitre de la Joconde retrouvés dans l'es- calier qui conduisait de la salle des Pri- mitifs italiens à la cour Visconti, 011 avait, à l'époque du vol, relevé des emprein- tes digitales. On sait, d'autre part, que Perrugia, en 1908, avait été condamne par la 10° Chambre pour coups et bles- sures et port d'arme prohibé. A cette occasion, le service anthropométrique avait pris la marque de ses empreintes digitales.

Or, M. Bertillon, en comparant hier les empreintes digitales de Perrugia avec les empreintes laissées sur la vitre de la Joconde, a trouvé une concordance parfaite entre deux empreintes de pouce - d'un pouce gauche.

Aucun doute n'est plus possible.

Perrugia est bien le voleur de la Jo- conde', et le tableau offert par lui, à l'an- tiquaire de Florence, dans des condi- tions si singulières, est bien le tableau du Vinci, enlevé au mur du Salon Carré.

Mais, peut-être demandera-t-on com- ment se peut-il faire que M. Bertillon n'ait point eu l'idée de rechercher plutôt à identifier les empreintes relevées sur la vitre de la Joconde. Cela l'eut infailli- blement amené à désigner Perrugia et la Joconde était retrouvée aussitôt.

M. Bertillon, interrogé, a expliqué son embarras.

Il y a à l'anthropométrie plus de 750,000 fiches, 750,000 dossiers de criminels.

Mais la classification de ces dossiers ne se fait point au moyen des emprein- tes digitales seules. Elle se fait au moyen de mensurations de diverses par- ties du corps, et par des repères - tels que l'empreinte d'un pouce, du pouce droit. Or, l'empreinte relevée sur la vi- tre de la Joconde était un pouce gauche : d'où impossibilité d'identifier cette'trace avec la trace laissée par le pouce de Perrugia sur le registre de classifica- tion des fiches de l'anthropométrie.

Car la marque du pouce gauche exis- tait bien, mais dans le dossier seule- ment, avec beaucoup d'autres rensei- gnements concernant Perrugia, ce qui a permis, une fois qu'on connaissait son nom, d'identifier les deux marques de pouce, mais alors seulement.

La fiche anthropométrique et la mé- thode de classement correspondent assez exactement à une bibliothèque et à son catalogue. S'il manque une indication au catalogue, le livre peut rester introuva- ble. Si l'on découvre le livre, aussitôt on retrouve tous les renseignements.

M. Bertillon avait l'empreinte du pouce droit d'une part, l'empreinte du pouce gauche d'autre part. Il ne pouvait les identifier parmi les 750,000 marques de pouces de son catalogue et de sa bi- bliothèque. Le rapprochement fait, il a pu identifier les deux pouces gauches en toute certitude. Et c'est pour nous, au- jourd'hui, l'essentiel.

***

La France tout entière applaudira dans la joie, au retour de son enfant prodigue, et c'est dans la joie que toutes les nations apprendront qu'un des plus


beaux chefs-d'oeuvre du génie humain n'est point détruit comme on pouvait le craindre, qu'on l'a retrouvé - et que bientôt on pourra à nouveau venir l'ad- mirer, dans le cadre magnifique du Louvre. > ?

Dès maintenant nous connaissons les détails de l'enquête que le Com nandeur Poggi, l'éminent directeur du Musée dos Offices, à Florence, et M. Corrado Ricci, directeur général des beaux-arts en Ita- lie, menèrent avec, une si habile ingé- niosité, et qui permit d'arrêter le voleur et de retrouver la Joconde.

Il y a quelque temps paraissait dans un journal italien, aux filets-annonces, l'offre suivante :

DÉSIRANT organiser exposition artistique, je suis disposé à acheter à de bonnes conditions des objets d'art de n'importe quel genre. - GERI ALFRED, industriel, Florence.

Ce journal tomba sous les yeux de Vincenzo Perrugia, ouvrier peintre, qui hahitait à Paris, dans une cilé ouvrière au 5 de la rue de l'Hôpital Saint-Louis. Là, vivait une nombreuse colonie étran- gère, oùVincenzo comptait de nombreux compatriotes et même des parents. Là, dans, sa petite chambre, cet ouvrier d'as- pect fruste, cachait depuis plus d'un an le chef-d'oeuvre du Vinci, la merveilleuse Joconde -' dans un coffre en bois blanc, à double fond, sous des vêtements et dés chiffons.

Ce Vincenzo était une manière d'illu- miné qui vivait près de son trésor, atten- dant une occasion. .11 avait la réputation d'un honnête homme. Qui l'eût soup- çonné? 11 travaillait alors régulièrement, comme peintre en bâtiment, chez un en- trepreneur de peinture de la rue Tron-: con-du-Coudray. Quand Vincenzo Perru- gia eut.lu l'annonce de.M.. Geri, il se dé- cida. Il écrivit.

M. Geri, à, Florence, reçut une lettre écrite'en italien, qui disait à peu près ceci : .

« L'oeuvre de Léonard de Vinci est en ma possession. Il me semble qu'il re- vient à l'Italie de rentrer en possession de celte oeuvre, puisque son auteur est Italien.' Restituer ce chef-d'oeuvre à'la terre d'où il est venu, aux lieux qui l'ont inspiré, voilà mon rêve ! »

La lettre était datée du 29'novembre, et signée Léonardi.

M. Geri douta s'il avait affaire à un fou. Et puis.il se décida à demander conseil au commandeur Poggi,directeur' des Offices à Florence, qui parut assez incrédule. Tous deux cependant déci- dèrent d'attirer le mystérieux Léonard à Florence, et de le persuader d'apporter son tableau. Donc M. Geri répondit à l'adresse indiquée, qu'il était disposé à acquérir la Joconde, mais à la condition que ce fut bien l'original du LOuvre, et que d'abord il demandait à voir le ta- bleau.

Vincenzo Perrugia- répondit, invitant Mi Geri à venir à Paris.

_ M. Geri répondit à son tour qu'il était prêt à tous les sacrifices, mais qu'il ne voulait point venir à Paris. Il offrit Milan comme lieu de rendez-vous. Et il reçut une réponse où Perrugia, -qui tou jours signait Léonard - acceptait, indiquait qu'il serait à Milan le 17 décembre. A quoi; M. Geri répondit encore que cette date ne lui convenait pas, et qu'il pro- posait le 20.

Ici finit la correspondance échangée entre VincenzoPerrugia et M. GÈH. Perrugia, le lundi, avait quitté Paris, emportantla Joconde.'. «ou (

..Enfin, - c'était le mercredi soir, -- M. Geri vit entrer dans sa boutique un jeune homme, d'allure assez commune, brun, de petite taille, et qui lui déclara d'abord qu'il était le fameux Léonard. Il était habillé proprement sans élé- gance, l'allure d'un ouvrier. M. Geri re- marqua qu il avait la lèvre supérieure proéminente, ornée d'une petite mous- tache noire.

Voici d'après M. Louis Albertini, di- recteur du Corriere délia Sera, qui inter- rogea M: Geri, le dialogue que 1 anti- quaire et le voleur échangèrent :

Je le regardai, stupéfait.

- Et la Joconde '? lui demandai-je.

- Je l'ai avec moi.

- Mais c'est véritablement la Joconde 1

- Je vous le garantis.

Et ce disant il se mit la main sur le coeur comme pour faire un serment.

- D'ailleurs, vous verrez, poursuivit-il. -. Où est-elle ?

- Elle est en sûreté. Je l'ai apportée en Italie en la cachant si bien qu elle a pu échapper à la douane. Le tableau est d'ail- leurs encore très habilement caché au fond d'un coffret. D'ailleurs, vous verrez.,.

Léonard prit alors le ton d'un homme qui a conscience d'accomplir un acte généreux et de, rendre ùn grand service à la patrie.

Puis il ajouta :

- Je suis Italien et suis très heureux de restituer le chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci à Florence.

Je lui demandai alors où 11 habitait.

Il me répondit qu'il était descendu à l'hô- tel de Tripoiitaine.

M. Geri, cependant, tâchait d'ama- douer, son fou, Il voulait gagner du temps. Et il était intrigué extrêmement. Il prit rendez-vous avec de bonnes pa- roles pour le lendemain jeudi à l'hôtel de Tripoiitaine où il. devait amener son ami le commandeur Poggi. « C'est bien, dit Vincenzo Perrugia, parlez au direc- teur et fixez le prjk qu il me payera la toile ».

Le jeudi,. après midi, M. Geri et. le commandeur Poggi se rendirent à l'hô- tel. Le voleur était là. Il occupait une chambre au deuxième étage, il les at- tendait. Il était inscrit sur les registres de l'hôtel sous le même nom de Léo- nard, Henri, peintre, venant de Paris. Alors on déballa la Joconde.

Elle était, dit M. Geri, dans un coffret en bois blanc à double fond, dans lequel se trouvaient des vêtements usagés et de vieilles chaussures.

Après avoir enlevé tous ces objets d'une vue peu attrayante, il souleva le fond delà boîte, où nous vîmes le tableau placé de fa- çon qu'il ne pût subir, aucune détérioration au cours du voyage. D'ailleurs, Léonard avait pris ce coffret avec'lui en chemin de fer et Je pbrtait comme un trésor dont on est ja- loux ; Ï1 faut lui rendre justice sur ce point.

A peine le tableau apparut-il à notre vue que nous eûmes l'impression qu'il s'agissait bien de la peinture authentique de Léonard de Vinci.

Le sourire de Monna Lisa revivait à Flo- rence... Nous éprouvâmes une vive émotion et Léonard nous regardait fixement, sou- riant complaisamment. On eût dit que c'était lui qui l'avait peint !

Pour nous ôter tout doute qui eût pu sub- sister dans notre esprit, Leonardo retourna le panneau et nous dit ; , .

- Regardez, voici le sceau du musée du Louvre et le numéro d'ordre.

C'était là une preuve de l'authenticité qui,

d'ailleurs, était suffisamment attestée par le caractère de la peinture. -

Cependant M. Poggi ne voulait point s'engager à la légère, et pour examiner la toile, il voulait d'abord l'avoir en sa possession. Avec l'aide de M. Geri, il parvint à persuader Perrugia de lui con- fier son trésor qu'il désirait montrer à M. Corrado Ricci, directeur' des Beaux- Arts de Rome, qui devait arriver le len- demain. On promit au vpleur une,petite fortune si le tableau était authentique. On le persuada. Il prit la Joconde, l'en* veloppa dans un erap rouge et l'em- porta sous son bras. M. Poggi, M. , Geri et lui montèrent dans un fiacre et se rendirent au Musée des offices. Là, Perrugia accepta d'abandonner son tré- sor aq dépôt. Mais M. Poggi avait télé- graphié à M. Corrado Ricci à Rome. Celui-ci, au reçu de la dépêche, accourut à Florence. Dès qu'il eût vu le tableau il n'eut aucun doute. Il affirma son au- thenticité. L'arrestation du voleur fut décidée, et en même temps on télégra- phiait l'heureuse nouvelle à Rome, à M. Credaro, ministre de l'instruction pu- blique. C'était le vendredi, dans la soi-, rue.

Cependant la police se rendait à l'hô- tel de Tripoiitaine et arrêtait Vincenzo Perrugia. Le questeur chargé de cette arrestation, accompagné d'un commis- saire de police et de nombreux .agents, trouvà le voleur qui, inquiet, bouclait sa valiseet s'apprêtait à partir.Lui n'opposa aucune résistance. Il semblait étrange- ment surpris qu'un vol commis en France et accompli dahs ce qu'il esti- mait un but patriotique, pût être puni en Italie. Voici, d'après 16 Corriere della Sera, à quelles étonnantes et emphati- ques déclarations il se livra :

Si l'oeuvre de Léonard de Vjnci, a-Ml dit,, est reconquise par l'Italie, vous le devez à Vincenzo Perrugia, fils de Giacomo, âgé de vingt-deux ans, né à Domenza, province de Côme, depuis longtemps à l'étranger et par- ticulièrement en France, où j'ai été plusieurs années en différentes fois.

Je suis décorateur, c'est-à-dire dans une certaine mesure, un artiste, moi aussi. Or, j'ai vu la France riche de nombreuses oeu- vres dues, à notre génie.

En ma qualité du décorateur, j'ai été atta- ché avec d'autres ouvriers français au musée du Louvre. Aussi plusieurs l'ois me suis-je arrêté devant le tableau de Léonard de Vinci, dans lequel est si vive l'expression de notre art, du bel art italien, que personne ne réussira jamais à surpasser. J'étais éga- lement humilié de voir là-bas, sur le sol étranger, cette oeuvre considérée comme un objet de conquête et j'étais mortifié de la voir regarder désormais comme une gloire. française.

Je ne restai pas longtemps attaché au mu- sée du Louvre, mais toutefois, je conservai des relations avec mes anciens compagnons de travail que je continuai à fréquenter en me rendant au musée où j'étais bien connu.

Je pensais en moi-même que ce serait une belle action que de rendre à l'Italie le grand chef-d'oeuvre.

C'est alors que je conçus l'idée du vol. Vé- ritablement, ce ne serait pas très difficile de m'emparer du tableau, la surveillance étant très peu sévère pour ceux qui travaillent dans le musée.

Il me suffirait de bien choisir le moment où la salle serait vide.

Je m'étais rendu parfaitement compte de la façon dont le tableau était fixé au mur.

Un simple geste était nécessaire pour le détacher.

Seul le cadré était encombrant, mais il était facile de s'en défaire.

( Le panneau peint par le grand italien, libre dé'son cadré, lié pouvait être que. d'un poids léger pour un Italien.... " .

Peu à peu, cette idée ,prit corps dans mon esprit et m'apparut d'une réalisation facile.

Enfin je me décidai à la mettre à exécu- tion.

Un matin je me rendis auprès de mes amis décorateurs, qui travaillaient encore au Louvre, et j'échangeai quelques paroles avec eux dans le plus grand calme.

Je profitai d'un moment de distraction pour m'éloigner d'eux et j'entrai dans la salle où se trouvait la Joconde.

-La salle était déserte et la Joconde me souriait.

J étais désormais bien décidé à la voler. En un rien de temps j'eus décroché le ta- bleau du mur. J'enlevai le cadre et je me rendis aussitôt sous un escalier que je connaissais et l'y déposai

Je le répète, il ne me fallut que quelques instants pour exécuter mon vol. Quelques minutes après, je retournai dans la salle de la Joconde.

Je pris alors le tableau et le cachai sous ma blouse. Puis je m'en allai sans éveiller aucun soupçon.

En effet, personne ne m'avait vu. Personne ne me soupçonna jamais.

Combien de recherches n'a-t-on pas faites I Combien de choses n'a-t-on pas dites et im- primées ; combien d'hypothèses n'a-t-on pas émises sur le voleur probable et les motifs qui avaient pu le pousser à accomplir son acte 1

On est allé jusqu'à émettre l'hypothèse qu'il pouvait s'agir d'un vandale qui, par un brutal instinct de destruction, avait volé le chef-d'oeuvre pour le faire disparaître.

Mais personne n'a jamais songé à l'hypo- thèse la plus simple, à celle que le vol pou- vait avoir été commis par un pauvre diable comme moi, qui certes voudrait en tirer un profit, mais Cependant animé d'un très grand respect pour l'oeuvre immortelle.

J'ai gardé la toile deux ans et demi chez moi, comme une chose sacrée. Je n'osais la tirer de sa cachette, craignant à tout instant d'être arrêté.

Toutes les idées qui me venaient à l'esprit pour en tirer profit étaient une à une écar- tées comme trop dangereuses.

Après tant de bruit, après tant d'efforts faits par la police pour découvrir le voleur, le silence se fit et plus personne ne parla de Monna Lisa.

L'oubli dans lequel tombèrent le vol et l'oeuvre même me poussa à agir. C'est alors que je pensai à remettre au jour le chef- d'oeuvre du peintre italien, non seulement pour en tirer profit, mais aussi pour donner au monde civilisé et artistique la joie d'ad- mirer l'illustré tableau, et je pensai tout na- turellement à ma patrie.

***

C'est à six heures moins le quart en- viron que l'on apprit à Rome que la Jo- conde avait été retrouvée. A Paris, la nouvelle parvenait quelques instants après et dans les deux capitales l'émo- tion fut semblable. A Rome, on dis- cutait à la Chambre l'éle tion de M. Federzoni, député de la ville dont l'élection était furieusement contestée. Aussitôt tous les parlementaires pré- sents d'abandonner les soucis politiques pour le sourire de la Joconde. Déjà des éditions spéciales étaient criées dans les rues. Ce l'ut un rire universel quand on apprit l'excuse du voleur qui voulait se venger de Bonaparte. Le Giornale d'Ita- lia écrivit : .

, « Le volèur s'est drapé dans un curieux manteau de revendication patriotique. Le truc est puéril autant que grossier. Il est'probable que le détenu est l émis- saire d'un vaste réseau de voleurs in- ternationaux qui, depuis quelque temps,

opèrent çà et là dans les musées d'Eu- rope. »

Interrogé» M. Credaro, ministre dp l'instruction publique, confirmait la bienheureuse nouvelle et déjà le mar- quis de San Giuliano, ministre des affaires étrangères, en avisait M. Bar- rère, ambassadeur de France en Italie, qui téléphonait à son gouvernement.

Les remerciements de la France L'amitié de l'Italie

Le ministre de l'instruction publique a fait officiellement connaître hier matin au Conseil des ministres, qui se tenait.à l'Elysée sous la présidence de M. Poin- caré, que la Joconde était retrouvée. Le Conseil a décidé qu'un fonctionnaire du ministère des beaux-arts se rendra à Rome, pour prendre possession du ta- bleau et remercier le gouvernement ita- lieu. M. Marce!, désigné pour aller à Rome, et qui devait quitler Paris hier soir, a ajourné son départ.

Mais dès hier, le ministre des affaires étrangères a chargé nôtre ambassa- deur à Rome d'exprimer au président du Conseil et au ministre de l'ins- truction publique d'Italie, ses vifs re- merciements personnels pour l'amicale obligeance que le gouvernement royal vient de témoigner au gouvernement de la République dans la découverte de la Joconde.

M. Viviani, ministre de l'instruction publique, a, de son côté, adressé à M. Cre laro, minisire de l'instruction pu- blique d'Italie, la dépêche suivante :

J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien agréer l'expression de ma gratitude pour le service que Vous avez rendu à l'art en per- mettant à la France de reprendre possession d'un chef-d'oeuvre immortel dû au génie d'un des plus nobles fils de l'Italie.

Roné VIVIANI.

M. Credaro répondait aussitôt à la dé- pêche de M, Viviani en lui exprimant sa vive satisfaction rie pouvoir rendre à la France et à l'admiration du monde civi- lisé, dans ies glorieuses salles du Louvre, la Joconde do Léonard de Vinci, l'un des plus grands Italiens, qui a reçu en France les honneurs de la gloire.

M. Barrère, ambassa leur de France en Italie, qui avait déjà reçu les compli- ments personnels, de M. Giolitti, prési- dent du Conseil italien, du marquis de San Giuliano, ministre des affaires étrangères, et de M. Credaro, ministre de l'instruction pub ique. pour cet heureux événement, était déjà allé transmettre les remerciements du gouvernement fran- çais au gouvernement italien pour son amical dévouement. Ces entrevues fu- rent longues et cordiales.

De très nombreux visiteurs sont ve- nus, en signe d'heureuse amitié, dépo- ser leur carte à l'ambassade de Franco.

M. Albert Besnard a reçu également de nombreuses cartes de félicitations et à la villa Médicis on a fêté le joyeux re- tour du chef-d'oeuvre de Léonard de Vinci, dans la salle des pensionnaires où est exposée justement une très belle copie de la Joconde.

Le gouvernement italien a décidé de faire a M. Barrère, ambassadeur de France, personnellement, la remise do la Joconde.

Les députés Rosadi, Martini et Fra- deletto, et le sénateur Molmenti, ont en- voyé au ministre de l'instruction"pu-' blique une lettre demandant que la Jo- conde, avant d'être remise à la :France, « soit exposée à Florence, au rez-de-chaus- sée du Palais des Médicis, « afin que le peuple de Florence puisse voir dans sa patrie une oeuvre qui, jadis, fut sienne ».

M. Ricci, de son côté, s'est fait l'inter- prète de la population de Florence qui désire pouvoir admirer la Joconde pen- dant quelques jours.

La. Joconde serait placée dans la salle Léonard de Vinci, des Offices, entre Y Annonciation et l'Adoration.

Il est donc probable que le chef-d'oeu- vre de Léonard de Vinci sera, exposé, pendant quelques jours, à Florence et à Rome, après accord avec le gouverne- ment français.

On manifeste à Rome une vive satis- faction que ce soi.t l'Italie qui ait l'occa- sion de restituer la Joconde; on remar- que aussi la coïncidence qui a fait re- trouver à Florence l'oeuvre du grand Florentin.

A PARIS

Réouverture de l'instruction

L'arrestation du voleur de la Joconde, Vincenzo Perrugia a eu pour premier effet à Paris de ranimer l'instruction que M. Drioux, juge d'instruction chargé de 1 enquête sur le vol du Louvre, avait, de découragement, abandonnée. Prévenu avant-hier soir par un coup de téléphone et instruit hier par la lecture des jour- naux, l'honorable magistrat avait été d'abord fort sceptique. Il critiqua la ver- sion donnée par le voleur. Ii estimait qu'elle ne concordait point avec les faits relevés par son instruction. Il trouvait des contradictions dans les dires de Per- rugia, voire des impossibilités et par exemple cette affirmation que le voleur eût emporté ce grand panneau de bois sous sa blouse.

Mais la démonstration de l'anthropo- métrie sur la similitude des empreintes relevées sur le cadre de la Joconde, avec celles du pouce de Perrugia vinrent lever tous ses doutes. Perrugia était bien le voleur qu'il avait vainement recherché. Mais alors M. Drioux se demanda : « Etait-il le seul voleur ? »

Déjà M. Drioux s'est remis à l'oeuvre. Dans l'après-midi d'hier, accompagné de M. Vignolle, inspecteur de la Sûreté g'nérale, il s'est rendu au Louvre. Tous deux ont étudié le trajet suivi par le voleur depuis le Salon Carré jusqu'au a saut de loup » où un employé de ma- gasin, dont nous rappelions hier la dé- claration, vit un mystérieux inconnu jeter un bouton de porte qui fut reconnu pour celui-là même qui manquait à la porte de la salle des Primitifs italiens.

M. Vignolle, ainsi instruit sur place, muni de tous les renseignements concer- nant l'enlèvement de la Joconde, porteur du signalement de l'homme vu au Louvre le 21 août 1911 et du dossier de 1 enquête est parti hier soir pour Florence où il assistera à l'interrogatoire de Perrugia, et cherchera à savoir s il n'a point de complices.

En attendant son retour, M. le juge d'instruction Drioux va poursuivre son enquête. 11 se propose de rechercher d'abord si Vincenzo Perrugia est bien venu au Louvre. Il ne faut point oublier, en effet, que dans les archives de la Sû-

reté on n'a retrouvé aucun interroga- toire de Perrugia à propos de la Joconde. et que Perrugia ne tr vaillait pas au Louvre au moment du vol. Il y travail a seulement le 2-i janvier 1011, alors qu'il tait l'employé de M. Gabier, rue du Faubourg-Saint-Honoré.

La Sûreté, quand elle avait procédé aux interrogatoires de tous les ouvriers qui avaient travaillé au Louvre avant, pendant et après le vol, avait retrouvé Perrugia en octobre 1911 et elle déclara alors qu'il n'avait plus mis les pieds au. Louvre depuis le 24 janvier 1911.

Sur mandat de M. Drioux, juge d'ins- truction, M. Niclausse, commissaire at- taché à la police judiciaire, s'est rendu hier, au dernier domicile de Perrugia, pour y perquisitionner.

C'est, au 5 de la rue de l'Hôpital Saint- Louis une cité ouvrière, la cité Héron. Une colonie italienne en occupe les vastes bâtiments.

Vincenzo Perrugia demeurait dans une petite chambre flanquée d'un cabinet de débarras. La pièce est obscure, pauvre- ment meublée. Sur une étagère, des vases probablement gagnés à la loterie d une foire, et le long des murs poussié- reux des gravures découpées dans des catalogues, sont les seuls ornements du réduit dont M. Niclausse fit enfoncer la porte.

Le magistrat en visita tous 'es recoins minutieusement. Il ne découvrit que quelques lettres et cartes postales. Le tout,-mis sous scellés, a été remis au juge chargé de l'affaire.

M. Niclausse se rendit ensuite chez le cousin du voleur, Jean Perrugia, qui de- meure dans le même immeuble. Les recherches faites dans son logement ne donnèrent aucun résultat et .'on ne dé- couvrit rien non plus de suspect dans la chambre occupée, il y-a quelques jours encore, par Antoine et Charles Perrugia, - deux peintres italiens por- tant le même nom que l'inculpé, qui quittèrent Paris afin de régler une ques- tion d héritage à Dumenza, dans le pays natal du voleur.

Tous ces gens connaissaient le ravis- seur de la Joconde. Ils ne l'ont pas revu (depuis lundi soir.

' Selon eux, Peruggia était un homme bizarre. Ils le considéraient presque comme un étranger. L'ouvrier, en effet, fréquentait assez peu ses compatriotes. Il vivait seul, taciturne, parlant peu, ne sympathisant à tout dire avec personne. Son travail terminé» il passait de lon- gues heures dans sa chambre. Qu'y fai- sait-il ? On ne sait, et quand on l'inter- rogeait à ce sujet, il repondait par des paroles si vagues et si mystérieuses qu'il était impossible d'en saisir le sens.

Ceux qui l'approchaient quotidienne- ment le prirent toujours pour un mal- heureux inconscient. Ils ne l'auraient ja- mais cru capable pourtant de commet- tre un acte semblable, et si les explica- tions données par 1 Italien lors de son arrestation ne les étonnèrent pas, ce fut à cause de leur etrangeté.

Pour M. Niclausse, Perrugia est un déséquilibré entrant dans la catégorie des malades ayant horreur de toute compagnie, agissant seul. On se trouve- rait en présence d'un « isolé »-

Quelques opinions

La même joie, la même confiance ré- gnaient. hiçr chez tous les amis dc? arts. La preuve décisive Ses empreintes venait" apporter une certitude à tant de .proba- bilités qui ne permettaient, déjà' plus'le. doute. Diverses personnalités interro- gées dans la soirée ont affirmé leur sa- tisfaction profonde et émis quelques opinions qu'il importe de rapporter.

M. Homolle, nommé récemment di- recteur de la Bibliothèque nationale, et qui était à la tête des musées nationaux quand eut lieu le vol de la Joconde, sans vouloir être sceptique, rappelle les dé- tails que nous donnions hier sur les moyens que l'on possède à Paris d'iden- tifier la Joconde du Salon Carré. Il con- vient d'abord de comparer le tableau aux photographies très exactes de gran- deur naturelle que nous en possédons.

M. Braun, photographe officiel des musées nationaux, qui tira précisément le cliché de la Joconde, a déclaré à un rédacteur du Temps :

Nous avons pris en tout, nous dit M. Braun, trois photographies de la Joconde : une première en 1877, une seconde en 1884, et la dernière deux mois avant le vol, le 22 juin 1911. Nos clichés ne sont jamais re- touchés.

Pour aider aux recherches de la justice, nous avons, à la demande de l'administra- tion, tiré, d'après les clichés de 1911, de nom- breuses photographies qui ont été envoyées à toutes les polices de France et de l'étran- ger. Quant aux clichés, ils sont sous scellés au musée du Louvre. L'identification? a donc pu être faite grâce aux photographies que doivent posséder la police de Florence et le gouvernement italien lui-même, et l'erreur n'est plus possible.

M. Raymond Koechlin, le distingué président de la Société des Amis du Louvre, a fait une déclaration fort inté- ressante au sujet de la prime promise à celui qui apporterait des renseignements, susceptibles de faire retrouver la Jo- conde. On sait, en effet, qu'à la suite du vol commis au Louvre, l'Illustration avait promis 10,000 francs à celui qui mettrait la justice sur la bonne piste du voleur et 40,000 à celui qui rapporterait le tableau. Paris-Journal avait promis 50,000 francs, un anonyme avait offert 25,000 francs. Ces diverses primes restè- rent sans emploi, et la plupart tombè- rent, les -délais fixés dans la promesse des donateurs étant passés.

Le 5 septembre 1911, rappelle M. Raymond Koechlin, la Société des amis . du Louvre offrait à son .tour une prime de 25,000 francs, et son président écri- vait au préfet de police :

La Société des Amis du Louvre ne pouvant demeurer indifférente au malheur qui vient de frapper notre grand musée, son consei d'administration, désireux de s'associer aux mesures qui permettraient de retrouver 1 a Joconde, a décidé de mettre à votre disposi- tion une somme de vingt-cinq mi le francs,' qui serait attribuée à la perso.me dont les renseign ements décisifs auraient amené le retour au Louvre du tableau dérobé...

M. Koechlin a tenu à déclarer que cette offre restait valable, aucune limite de temps n'ayant été fixée.

« Plusieurs collègues de la Société, a-t-il ajouté, des amateurs, des mar- chands, sont d'ailleurs spontanément venus m'offrir de collaborer à >a réunion de la somme promis ., afin que le budget des « Amis du Louvre » ne fût pas greve de façon importante. Il est certain que la situation n'a. pas changé et que ics concours qu'ont bien voulu, il y a deux ?

ans, apporter à la Société plusieurs de ses membres, vont se représenter au- jourd hui j la personne qui a fait retrou- ver le joyau volé pourra donc, à juste titre, entrer en possession de la récom- pense promise ».

Ajoutons qu'une dépêche d'agence an- nonçait hier, dans la soirée, que M. Geri, l'antiquaire de Florence à qui l'on doit la découverte de la Joconde, a dé- claré qu'il demanderait àu gouverne- ment français la récompense promise pour le recouvrement du tableau.

M. Georges Benedite, qui était par intérim directeur des musees nationaux en remplacement de M. Homolle, en congé à l'époque du vol de la Joconde, interrogé, a tiré de cette longue aven- ture, une morale que nous pouvons ac- cepter avec plaisir:.

» Aujourd'hui, a-t-il dit, que l'oeuvre célèbre va nous revenir, nous pouvons formuler une constatation : c'est que le vol a fait accomplir en quelques mois plus de réformes utiles dans l'adminis- trai ion intérieure du musée qu'il n'en avait été fait depuis sa fon iation. »

Il faut seulement souhaiter que ces heureuses réformes soient entretenues avec vigilance. Nous savons aujourd'hui ce qu'il en coûte de se laisser aller à l'indolence.

DERNIÈRE HEURE

L'ÉTAT DE LA « JOCONDE »

Florence, 13 décembre.

La Joconde n'est pas endommagée; elle a seulement une légère écorchure sur la joue gauche et une petite égrati- gnure sur l'épaule gauche qui n'existent pas dans la photographie du tableau lorsqu il était au Louvre; il s'agit de chose,s absolument insignifiantes.

M. Poggi, directeur des Offices, le pro- fesseur Denicola, qui avait étudié le tableau de la Joconde, M. Adolphe Or- vieto et les professeurs Tarchiani et Giglioti ent fait un patient contrôle.des craquelures de la peinture, centimètre par centimètre carré.

ils sont unanimes avec le sculpteur Trentacosto à déclarer l'authenticité certaine du tableau.

Les cachets placés au dos du panneau sur lequel est peint la Joconde, cachets à l'encre noire qui furent imprimés en l'an V au moment où le chef-d'oeuvre de Vinci fut transporté et installé dans le palais du Louvre ont été minutieuse- ment examinés et reconnus authenti- ques..

Le ministre, M. Credaro, a exprimé en son nom et celui de,M. Barrère, ses vifs éloges aux fonctionnaires qui ont coopéré à la saisie de la Joconde.

Aujourd'hui, à la galerie des Offices, le parquet a rédigé l'acte de reconnais- sance officielle de la Joconde..

LA SINCÉRITÉ DES AVEUX

Le directeur de la police, M. Taran- telli, interwievé, a déclaré avoir longue- ment interrogé Perrugia et vérifié s il avait des complices et s'il avait agi pour pn tiers.

Le directeur de la police croit que les aveux de Perrugia sont sincères. Il es- time que Perrugia est un individu nor- mal, d'un calme extraordinaire, mais il proit que c'est un naïf qui n'a pas com- pris complètement toute l'importance de fson acte.

Perrugia pensait.probablement devoir obtenir une- récompense pour avoir donne la Joconde à ©lift#'-' galerie ? îtâ^ lienne et que personne ne l'aurait trahi.

M. Tarantelli croit que l'enquête judi- ciaire sera achevée dans une semaine. Le procès aura lieu devant les Assises de Florence.

La caisse renfermant la Joconde avait été expédiée comme bagage de Paris à Milan et de Milan à Florence.

On a examiné ce matin plus attenti- vement cette caisse. On a constaté qu'on avait collé du papier sur le double fond dè la caisse pour dissimuler le tableau.

Parmi les objets que contenait la caisse, il y avait une mandoline.

Au moment de son arrestation, Per- rugia n'avait sur lui que la somme de 1 fr. 75; il n'a pu payer sa dépense à l'hôtel.

Après son arrestation, Perrugia a été transféré à la prison de Murate, où il est mis à la disposition du procureur géné- ral, qui a pris lui-même l'affaire en mains et attend à son sujet des informa- tions de Paris.

Dans ses interrogatoires,Perrugia con- tinue à affirmer qu'il n'a pas eu de com- plices.

(PAR TÉLÉPHONE)

Florence, minuit.

Une foule énorme de hauts fonction- naires, de gens du grand monde et d'ar- tistes, se presse dans la salle de la gale- rie des Offices où est exposé le précieux tableau.

LES AFFAIRES D'ORIENT

-

Le nouveau litige austro-serbe

Vienne, 13 décembre.

Si on veut préciser les tendances res- pectives de la Serbie et dè l'Autriche dans ia question des chemins de fer, on

peut dire que la Serbie désire maintenir e litige sur le terrain purement juri- dique, tandis que l'Autriche cherche à lui donner un caractère politique. ?

La Serbie pense que la guerre des Balkans a créé un état de choses nou- veau et qu'elle est libre d'accepter ou non, pour ses nouveaux territoires, les charges de la Turquie, par exemple de maintenir ou de modifier les tarifs sti- pulés par la convention à quatre. Dans la question des chemins orientaux la Serbie estime que la compagnie n'est pas propriétaire mais seulement conces- sionnaire des lignes et du matériel qui appartenaient à l'Etat turc et appartien- nent maintenant à l'Etat serbe. Les deux questions des tarifs et des chemins orientaux visent deux problèmes de droit international indépendants l'un de 1 autre et qui doivent être déférés à la Conférence de Paris.

On dit au contraire, à Vienne, que les deux litiges sont des modalités d'une même question politique, cell : de l'ac- cès à l'Autriche à Salonique. La Serbie barre à l'Autriche l'accès de la mer Egée : 1° en ne respectant pas la convention à quatre ; 2° en revendiquant les lignes qui appartiennent à une compagnie dont les actionnaires sont en majorité autri- chiens. '

C'est l'intérêt majeur de l'Autriche, dit le Neues Wiener Tagblatt, que la

compagnie des chemins de fer orien- taux; puisse construire une ligne nou- velle conduisant directement à Salo- nique par le sandjak de Novi bazar et dont aucun tronçon n'appartiendra à l'Etat serbe. L'Autriche subordonnera donc la discussion de la qu estion juri- dique devant la Conférence de Paris à la restitution préalable des lignes et du matériel à la compagnie des chemins de fer orientaux.

Le comte Wickenhurg a déclaré à la Délégation hongroise, au nom du gou- vernement, que le ministère des affair res étrangères n'avait pas encore eu l'occasion d'intervenir, mais, qu'il sau- rait défendre les intérêts de l'Autriche. - M. RAY.

AU MAROC

Attaque contre les douars d'Haouana

Oudjda, 13 décembre.

Un fort rezzou formé de Beni bou Yahi et de Matalsa, en tout six cents fu- sils, a attaqué les douars d'Haouana sou- mis et campés sur la rive gauche de la Moulouya.

Les agresseurs ont été repoussés après un vif combat.

La garnison de Nekhila ayant été pré- venue envoya aussilôt un détachement formé par des goumiers, des tirailleurs et la légion, sous les ordres du capitaine Hovart, pour couper la retraite aux dis- sidents.

Le lieutenant Pellé s'étant avancé pour parlementer avec les gens des Ould Sa- lem, fraction récemment soumise, a es- suyé des coups de feu qui ont tué deux cavaliers qui l'accompagnaient ; cinq chevaux ont également été tués. Le goum riposta et plusieurs Beni bou Yahi ont été tués.

Le colonel Reichel, directeur de l'in- tendance de l'armée russe à Odessa, a quitté Oudjda aujourd'hui, sa mission étant terminée.

A l'Etranger

Les rapports austro-russes

Vienne, 13 décembre.

M. Rakovszky, membre de l'opposition à la Délégation hongroise, interpelle au sujet de la mission du prince de Hohenlohe à Sa i nt-Pétersbourg.

Le comte Berchtold répond que cette mis- sion a eu [tour but de souligner les bons et intimes rapports qui- ont toujours existé entre les souverains d'Autriche-Hongrie et de Russie et qui ont souvent grandement facilité les relations politiques des deux mo- narchies.

L'effet de la lettre autographe de l'Empe- reur remise par le prince de Hohenlohe et de la réponse du Tsar s'est aussi manifesté dans là réduction des mesures militaires qui avaient été prises sur les frontières russo- galiciennes.

Au Mexique

La légation du Mexique, en France, a reçu la dépèche suivante :

Mexico, 13 décembre.

« Les troupes du gouvernement ont repris Torreon et, de cette façon, le contrôle de toute la région. - MOHENO, ministre des affaires étrangères. » . .

La fin d'une bande - >

de malfaiteurs russes

Iékaterinodar, 13 décembre.

La Cour d'assises vient de rendre son juge- ment dans l'affaire d'une bande de malfai- teurs qui a terrorisé le sud de la Russie du- rant la période de 1905.

Onze prévenus ont été condamnés à mort ; quatre à quinze ans de travaux forcés, et trente-quatre, parmi lesquels figurent deux femmes, à des peines variant entre deux et six mois de prison.

L'amnistie prononcée à l'occasion du tri- centenaire des romanof étant encore en vi- gueur, les condamnés à mort ont eu leur peine commuée en celle de vingt ans de tra- vaux forcés.

COURTES depêches

- Un édit du président de la République chinoise nomme Li-Tching Si président du conseil central d'administration.

-- A la suite d'un incident de séance à la Chambre italienne, un échange de témoins a eu lieu entre deux députés, MM. Riccio et Jacques Ferri.

Figaro à Londres

Le Home Rule

Londres, 13 décembre.

L'information de notre confrère le Pall Malt Gazette, d'après laquelle des pourpar- lers auraient commencé entre les chefs du parti conservateur et les membres du gou- vernement, en vue d'une entente sur la ques- tion du Home Rule, est confirmée.

Lundi dernier, deux membres du cabinet, et non des moindres, lord Morley et M. Lloyd George, ont dîné avec MM. Austin Chamber- lain et N. E. Smith.L'heure du cigare venue, ces messieurs fixèrent sur le papier le résul- tat de leur première conversation. Un brouil- lon de lettre fut rédigé, qui sera soumis au .premier ministre et à M. Bernard Law, lea- der du parti unioniste.

On peut donc espérer que, d'ici la rentrée du Parlement, c'est-à-dire avant la fin de janvier, les deux grands partis politiques de l'Angleterre auront trouvé une base de né- gociation permettant uné solution durable au problème irlandais.

Succès unioniste

Une élection à la Chambre des communes a eu lieu hier, à Lanark. Il 6'agissait de remplacer sir W. Menzies, libéral, décédé.

M. Watson, unioniste, a été élu par 4,257 voix, contre 4,006 à M. Morton, libéral, et 1,674 à M. Gibb, travailliste. '

Eu 1910, sir Menzies avait été élu avec l,197 voix de majorité.

Les suffragettes

Des suffragettes ont versé du phosphore liquide dans plusieurs boîtes aux lettres de l'East End.

Les facteurs boîtiers ayant fait aussitôt leur levée, peu de lettres ont été détruites.

Arrestation de Mrs Pankhurst

Mme l'ankhurst a été arrêtée dans le train allant de Douvres à Londres. ,

LA COUR ET LA VILLE

l.e Roi et la Reine sont rentrés à Lon- dres, cet après-midi, venant de Shatsworth où ils avaient passé toute la semaine chez le duc et la duchesse de Devonshire.

Leurs Majestés ont assisté, ce soir, au Co- vent Garden Opéra, à ia dernière représenta- tiou de la Jeanne d'Arc, de Raymond Rôze, qui termine aujourd'hui la saison d'opéra anglais dont le succès a été fort brillant à tous points de vue.

. Le-Roi et la Reine ont voulu donner cette


marque de faveur insigne au jeune et déjà célèbre compositeur anglais.

A la lin de la représentation, tous les ar- tistes du Covent Garden Opéra, réunis sur la scène, oqt entonné le God saue the Ring, cjue les souverains et toute l'assistance ont écouté debout, suivant l'usage.

Le roi et la reine de Norvège, qu'acccom- pagnait le prince héritier Olaf, ont quitté Londres ce matin, se rendant à Christiania.

Le roi Manuel et la reine Victoria, ve- nant du continent, sont arrivés ce soir à leur résidence de Fulwel-Park, à Twickenham. En route, LL. MM. se sont arrêtées à l'hôtel de ville de TUickenham, où le conseil muni- cipal leur a présenté une adresse de bien- venue.

Anatole France ne quittera Londres que demain dimanche. Ce soir, il a pris part au grand meeting socialiste que je vous annon- çais hier. M. Jaurès y a prononcé un grand discours. M. Anatole France a fait un speech très applaudi.

,*, Les grèves de Leeds, loin de se calmer, augmentent d'intensité. Plus de deux cents employés de tramways sont en grève depuis ce matin. - J. COUDURIER.

Figaro en Allemagne

LA COUR ET LA VILLE

Berlin, 13 décembre.

»*. L'Empereur et l'Impératrice sont partis ce soir pour Munich avec une suite nom- breuse pour faire au roi et à la reine de Bavière leur visite d'avènement.

Le grand-maréchal de la cour et grand- maître des cérémonies, le comte Auguste d'Eu- lenbourg, qui a rendu à la maison de Prusse des services inappréciables, va se retirer de sés fonctions, à 1 âge de soixante-quinze ans. Son successeur bera le baron Hugo von Reichsach, grand-maître des écuries.

.*, I^e général de Gontard succédera au ba- ron M. von Lyncker au poste de maréchal de la maison de l'Empereur.

Le prince de Lichnowsky, ambassa- deur allemand à Londres, a déjeuné aujour- d'hui chez l'Empereur. Il a passé la soirée d'hier avec le chancelier de l'Empire et re- partira dimanche, à midi, pour Londres.

Le kronprinz et la princesse impériale Cécile de Prusse se sont rencontrés à Berlin aujourd'hui, et sont repartis tous deux, ce soir, pour Dantzig.

Le grand-duc et la grande-duchesse de Mecklembourg-Schwerin vont passer les fêtes de Noël à Gmunden, auprès du duc et de la duchesse de Cumberland, leurs parents. Ils y resteront jusqu'à la mi-janvier.

M. Poincaré

chez les Meusiens de Paris

M. Poincaré a présidé hier le banquet que l'Association meusienne de Paris avait organisé pour fêter la Saint-Nico- las. Lorsqu'il est entré dans la Salle des Fêtes du Petit Journal, en compagnie de Mme Poincaré et de M. Maginot, sous-secrétaire d'Etat à la guerre, il a été salué par des acclamations enthou- siastes.

A la table d'honneur avaient pris place MM. Jules Develle, sénateur, président de l'Association meusienne; Léon Philippe, Amédée Prince, vice- présidents; Charles Humbert, Grosdi- dier, sénateurs; Lefébure, Thierry Noël, députés ; Mmes Humbert et Noël, le gé- néral Michel, gouverneur- militaire de Paris; le général Dalstein, le général Véran, commandant la place de Paris ; M. Hehnion, préfet de police; M. et Mme Lucien Poincaré,. M. Charles Pre- vet, ancien sénateur, etc.

Au dessert, M. Léon Philippe a pro- noncé une allocution. Puis M. Develle a souhaité la bienvenue au Président et l'a remercié avec une vive et simple élo- quence. M. Poincaré a répondu :

Mes ohers compatriotes,

Je ne sais comment remercier M. Jules De- velle et M. Léon Philippe de leurs paroles amicales; je "ne sais comment vous remer- cier tous de votre chaleureux accueil. Quel- que forme que j'essaie de donner à ma re- connaissance, je ne trouverai jamais, de mes sentiments, qu'une expr ssion trop pâle et trop languissante ; et je ne suis pas bien sûr qu'il y ait, dans les langues humaines, même dans le vocabulaire français, des mots assez délicats pour traduire avec fidélité tous' les mouvements du coeur. La devise de Bar-le- Duc s'applique, par bonheur, à notre dépar- tement tout entier et, entre Meu.siens, nous nous comprenons aisément sans parler.

C'est ainsi que, ce soir, notre première pen- sée à tous s'est tournée, tout naturellement, avant même que son nom fut prononcé, vers le charmant écrivain qui a si longtemps pré- sidé notre association et dont l'image pleine de douceur et de gravité, se dresse depuis quelques semaines dans un joli square de Bourg-la-Reine. Combien vous aurez raison, messieurs, de prendre l'initiative d'un autre monument qui rappellera aux habitants de notre Barrois, la mémoire d'André Theuriet ! Si j'étais, le jour venu, consulté sur l'empla- cement à choisir, je me hasarderais à sou- haiter que cette statue s'élevât dans un décor simple et tranquille, au bord d'une source ou à l'orée d'un bois et qu'elle fût souvent visi- tée par les rouges-gorges, les mésanges et les fauvettes.

Mais les souvenirs du passé ne nous ren- dent pas ingrats envers le présent, et tous aujourd'hui nous associons au nom d'André Theuriet celui de l'éminent orateur qui fut l'ami du romancier barrisien et qui préside maintenant aux destinées de notre associa- tion. Ce n'est pas sans un peu de mélancolie que j'ai cédé à M. Jules Develle les fonc- tions que vous m'aviez confiées et qui m'é- taient très chères. Mais en les lui conférant, vous n'avez fait, après tout, que de rétablir l'ordre logique dans la succession de vos présidents. Je m'honore d'avoir été dans mes débuts de la vie politique, le disciple et le collaborateur de Jules Develle ; c'est un devoir et une joie pour l'élève de s'effacer devant un maître auquel il doit tant de leçons de sa- gesse et de ferme bon sens, tant d'exemples d'un pieux attachement au pays natal.

Si, du reste, j'ai été contraint de résigner la magistrature pacifique dont vous m'aviez investi, je ne me suis pas éloigné de vous et j'éprouve toujours le môme plaisir de me re- trouver au sein de notre colonie meusienne. Tout ici nous rappelle nos villes et nos cam- pagnes, tout, depuis la présence des vieux camarades que j'ai connus sur les bancs du lycée, jusqu'au murmure discret de cet ac- cent lorrain qui reparait parfois à notre insu dans l'intimité de nos conversations.

Car, nous aussi, nous avons notre accent. Il y en a certes de plus ouverts et de pins sonores que le nôtre ; il y en a de plus \i.s et de plus alertes ; il y en a de plus chauds et de plu - entraînants, mais te) q i il est, nous l'aimons parce qu'i: est l'accent de notre pro- vince, parce que nous entendons en 1m la voix lointaine de nos ancêtres, parce qu'il a jadis chanté à notre oreille et accompagné tontes les joies et tous les chagrins de notre enfance.

Timide accent de la Lorraine et du Bar- rois ! 11 nous suffit de le percevoir quelque part, dans l'encombrement d'une, rue, dans le tumulte d'une gare, à la 6ortie d'un théâ- tre pour qu'aussitôt notre imagination nous emporte, a travers l'espace, sur les rives de la Meuse et de l'Ornain, et que nous voyons

I

un instant briller dans l'ombre du passé la lueur tremblante de nos jeunes années.

Laissons-lui, ce soir, libre carrière, à notre vieil accent ! Il est chez lui à notre table, c'est lui (}ui nous réunit, c'est lui que nous fêtons, c'est en son honneur qu'il convient de lever nos verres.

Messieurs, je bois à l'accent meusien, à nos communs souvenirs,.à notre terre natale.

Je bois à tous les accents de France, à toutes ces diversités charmantes qui se fon- dent dans l'inaltérable et harmonieuse unité de notre langue nationale.

Sur ces derniers mots, tous les assis- tants poussèrent des acclamations fré- nétiques. Et la musique de la garde répu- blicaine ayant joué la Marche lorraine, l'enthousiasme ne connut plus de bornes.

Une fête théâtrale a terminé la soirée.

A. N.

A L'INSTITUT

Académie des beaux-arts

Dès le début de la séance le scrutin est ouvert pour l'élection d'un membre de la section de peinture, en remplace- ment du regretté Aimé Morot. C'est Henri Gervex qui l'emporte.

Le nombre des votants est de 37; la majorité sera donc de 19 suffrages. Les résultats sont les suivants :

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MM. Henri Gervex... 14 24voix

Dawant 6 3

Friant 6 5

Comerre 5 3

Paul Chabas.... 3 »

Wencker. 2 1

Henri Martin..... 1 1

37 37

L'élu, M. Henri Gervex, est le peintre parisien par excellence, le peintre exquis des jeunes filles et des jeunes femmes du monde. Son oeuvre est dans tous les salons et dans tous les musées. Il est, à quoi bon le rappeler, l'auteur char- mant de Rolla et de Cinq heures chez Paquin, le maître auquel on doit l'ad- mirable et si célèbre tableau repré- sentant la clinique du docteur Péan, le délicieux portrait de Mlle Gervex, sa fille, et ceux de S. A. I. le prince Napo- léon et de Waldeck-Rousseau.

Il est trop connu de tous pour qu'il soit utile de lui consacrer ici une longue notice.

Né à Paris en 1852, élève de Cabanel, il débutait au Salon, à l'âge de vingt- deux ans par un chef-d'oeuvré, Satyre jouant avec une bacchante, qui est au- jourd'hui, avec son remarquable por- trait de Mme Valtesse de La Bigne, au musée du Luxembourg.

Tout récemment les Parisiens assis- taient émerveillés à la véritable résur- rection de ses panneaux décoratifs de la ? mairie de Belleville, ensemble d'un art de composition, d'une couleur, d'une lumière qu'on ne soupçonnait plus sous la fâcheuse patine qui les couvrait de- puis de longues années.

M. Henri Gervex était élu, il y a quel- ques jours, par acclamation, président de la Société reconstituée des pastel- listes, dont l'exposition est prochaine. A cette exposition, on pourra goûter le talent du nouveau membre de l'Institut sous une forme qu'on ne lui connaissait pas : des paysages au pastel, d'un charme infini.

Lecture est donnée d'une lettre par laquelle le ministre de l'agriculture in- vite l'Académie à se faire représenter par deux de ses membres dans une com- mission qui sera appelée à classer dans les forêts domaniales des séries nou- velles de sites artistiques. La compagnie élira samedi ses délégués.

L'Académie accepte la petite fortune que lui a léguée Mme Cellier - nous avons déjà entretenu nos lecteurs de ce legs touchant de la veuve d'un artiste, legs de 25,000 francs représentant tout l'avoir de la donatrice - pour instituer une pension en faveur d'une autre veuve d'artiste se trouvant dans le besoin.

»**

Académie des sciences morales

L'Académie - trente-six votants - procède à l'élection d'un membre titu- laire, en remplacement du regretté M. de Foville. Voici les résultats :

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tour tour tour

MM. Raphaël-Georges Lévy 10 14 20

Charles Gide 8 14 14

Pierre Leroy-Beaulieu 11 8 2

Bellom 1 - -

Blondel 6 - -

"36" ~W~W

L'élu, M. Raphaël-Georges Lévy,' né le 24 février 1853, à Paris, professeur à l'Ecole des sciences politiques, est, on le sait, un des économistes les plus distin- gués de ce temps.

Fils de feu Benjamin Lévy, inspecteur général de l'instruction publique et pro- fesseur du Prince Impérial, neveu du célèbre financier Bamberger et du grand professeur Michel Bréal, membre de l'Institut, M. Georges Lévy, après de brillantes études, débuta dans la banque où il passa les premières années de sa carrière.

Bientôt il créait à l'Ecole des sciences politiques un cours d'économie finan- cière qu'il continue à professer avec au- tant de succès que d'autorité. Il traite notamment dans ce cours les questions de finances des pays étrangers, ques- tions sur lesquelles il a d'ailleurs publié de nombreux ouvrages universellement appréciés. M. Lévy est aussi un dés ré- dacteurs les plus éminents de la Revue des Deux Mondes pour les études écono- miques. Nous dévons renoncer, tant te nombre en est considérable, à citer même un choix de ses ouvrages qui sont d'ailleurs connus de tous ceux qu'inté ressent les questions économiques et financières.

Ajoutons que M. Raphaël-Georges Lévy, gendre de M. Halphen, le grand industriel, est le père de Mme May, dont le mari est ministre de Belgique à Mexico, et de 1^ comtesse Cahen d'An- vers.

Sur la proposition du comte de Fran- queville, l'Académie fixe au 17 janvier l'élection du successeur du regretté M. Es m ci n.

M. Stourm, secrétaire perpétuel, donne lecture d'une très belle notice écrite par S. A. I. le grand-duc Nicolas Michaïlovitch, récemment élu associé étranger, sur son prédécesseur M. Ber- naërt, « qui, dit l'auteur, a joué durant trente années un rôle majeur dans la politique de son pays, et dont le nom a acquis en Europe une légitime popula- rité ».

Ch. Dauzats.

Mort de Roger Marx

Un cher compagnon de jeunesse, d'en- thousiasmes et de luttes disparaît à un âge où l'on devait attendre encore de lui beaucoup de belles et utiles tâches et de nobles ouvrages.

Roger Marx meurt à l'âge de cin- quante-quatre ans. La fatalité de la vie peut expliquer une fin aussi brusque, mais la manière dont la vie est em- ployée l'explique mieux encore, avec plus de beauté et de tristesse à la fois. Roger Marx avait trop vécu du coeur et de l'esprit ; il s'est, pour ainsi dire, consumé au profit des belles causes.

Sa carrière est aussi bien remplie qu'elle a été relativement brève. Il ne pensait pas qu'on pût se « spécialiser », et l'homme qui a pu en même temps contribuer puissamment au mouvement de la peinture, de la sculpture et de l'art décoratif modernes, faire jouer de vive force le Roi d'Ys de Lalo, écrire des pages exquises sur la Loïe Fuller, éditer les salons et les écrits publiés de Gon- court, organiser l'admirable centennale de 1900, enfin accomplir son oeuvre per- sonnelle de critique et de directeur de grandes revues d'art, a donné un su- perbe exemple d'activité, de sagacité et de foi.

L'écrivain, d'un parfait scrupule et d'une distinction exquise, allait chez lui de pair avec l'homme de goût et avec le penseur. Il était de ceux pour qui les images ne sont que l'expression des faits et le reflet supérieur des aspirations hu- maines. C'est ce qui lui permettait de réunir dans ses prédilections les mani- festations d'art les plus diverses, et qui le mit à même, lorsqu'il fut en son pou- voir de le faire, d obliger et de mettre en lumière les plus grands artistes, comme les plus humbles artisans.

Ce dernier mot nous fait songer que c'est à Roger Marx, en grande partie, que fut due l'admission à la Société na- tionale des Beaux-Arts, des' créations alors dédaignées, des artistes de la ma- tière, céramistes orfèvres, émailleurs, etc. Ce fut alors une innovation très combattue, mais qui ne tarda pas à de- venir une institution universelle. Mais une des besognes actives qui lui firent le plus d'honneur, parce que le résultat en eut la plus haute portée après avoir soulevé les plus grandes résistances et les plus vives discussions, fut l'organi- sation de la grande exposition rétros- pective de 1900. Elle lui valut, avec jus- tice, la cravate de commandeur. Roger Marx, que ses fonctions avaient mis à même d'explorer et d'étudier à fond les musées de province, put ainsi non seule- ment remettre en lumière des oeuvres capitales, mais encore faire revivre nombre de ces adorables petits maîtres qui forment le fond glorieux de l'Ecole française et qui étaient victimes de l'oubli.

Ainsi se montraient en maintes cho- ses le désir d'équité, le sens subtil et pénétrant, le goût raffiné de ce pas- sionné d'art.

« Rien sans art » était sa devise; il mit de l'art dans sa vie comme dans ses travaux, il voulut» que l'art fût un bien- fait dont tous pouvaient et devaient pro- fiter, sans tomber pour cela dans la grossière chimère de la « vulgarisa- tion ».

Comme écrivain, il publia une biogra-1 phie chaleureuse d'Henri Regnault, un savant travail sur les Médailleurs fran- çais, un autre sur Rodin céramiste, une très importante étude sur la Décoration et les Industries d'art, etc., etc. Son der- nier livre, l'Art social, précédé d'une introduction d'Anatole France, résu- mait toutes les idées et toutes les aspi- rations de sa vie, et était, en quelque sorte, le testament de cet homme à l'esprit ouvert, à l'âme généreuse et au jugement impeccable.

Arsène Alexandre.

LeMonde §. fa Wfe

SALONS

- S. A. I. et R. la comtesse d'Eu recevra à Boulogne-sur-Seine, l'après-midi comme d'habitude, les lundis 15 et 22 courant et le jeudi janvier, ne pouvant recevoir le lundi 2g.

- La marquise de Beauchamp reprendra ses réceptions des deuxième et quatrième di- manches, à quatre heures, à partir de janvier jusqu'à fin février.

- Mme Delbet recevra les vendredis de janvier et de février, à quatre heures, sauf le premier vendredi de janvier.

- Le conseiller de l'ambassade de France et Mme Vieugué ont donné un dîner, à Ma- drid, auquel assistaient :

S. Exc. l'ambassadeur de France, M. Geoffray, Mme, et Mlle de Yturbe, Mlle Piédad de Yturbe, comte et comtesse de Ruidons, le conseiller de l'ambassade de Russie et Mme Solonieff, M. et Mme do Laiglesia, le conseiller de l'ambassado d'Italie M. DepreUs.

A la soirée qui suivit on remarquait :

S. Exc. l'ambassadeur d'Angleterre et lady Ha- dingue, princesse Zella de Thurn et Taxis et Victoria de Ratibor, duchesse de Sotomayor, le secrétaire de l'ambassade d'Angleterre et Mrs Phipps, le secrétaire de l'ambassade de France et la vicomtesse de Felcourt, M. et Mme de Ser- vat, marquis de Grijalba, comte s de Mareuil et de Cuevas de Véra, M. Luis de Uhagon, etc.

- Hier soir, en l'hôtel de l'ambassade de Russie, dont les sa'ons étaient splendide- ment illuminés et fleuris, S. Exc. l'ambassa- deur de Russie et la charmante Mme Iswolsky ont donné un dîner suivi d'une brillante ré- ception au cours de laquelle l'élégante assis- tance a beaucoup applaudi M. Henri Léoni dans son répertoire.

Parmi les convives et les invités de la soirée :

LL. A A. II. et RR. la grande-duchesse Vladi- mir, grand-duc Paul, grand-duc et grande-du- chesse Cyrille de Russie, prince et princesse Nicolas de Grèce, S. Exc. l'ambassadeur d'Au- triche-Hongrie et la comtesse Szécsen, S. Esc. l'ambassadeur d'Espagne et la marquise de Villa Urrutia, S. Exc. M. Tittoni, ambassadeur d'Ita- lie ; S. Exc. l'ambassadeur des Etals-Unis et Mme Myron T. Herrick, S. Exc. l'ambassadeur du Japon èt baronne Ishii, comtesse de Hohenfel- sen, prince et princesse Albert Radziwill, mar- quise Casati, comtesse du Bourg, général, Mme et Mlle Florentin, comte et comtesse de La Riboisière, comte et comtesse Stanislas de Cas- tellane, M. Cailiaux, ministre des finances; comtesse de Beauchamp, Mme Jules Porgès, Mme Moore, princesse Guy de Faucigny-Lu- cinge, M. et Mme de Margerie, vicomte et vi- comtesse René Vigier, M. et Mme Eugène S. hneider, baron et baronne Maurice de Roth- schild, baron et baronne Lambert, comtesse Jean Tyszkiewicz, M. et Mme de Halpert, com- tesse A. de Chevigné, comte et comtesse de Saint-Sauveur, M. et Mme Maurice Ephrussi, princesse Orloff. M. Stancioff, ministre de Bul- garie ; M. et Mme S. Pichon, le ministre de Grèce et Mme Athos Romanos, comte Balny d'Avricourt, ministre de Monaco ; M. Lahovarv, ministre de Roumanie; M. Vesnitch, ministre de Serbie; le ministre de Suède et la comtesse Gyl- denstolpe, comtesse de Talleyrand, marquis et mar- quise de Breteuil, miss Reed, miss Isnaga, colonel et Mme Yarde Buller, M. et Mme Narischkine,comte et comtesse Tolstoy, M. et Mme Tatischeff, Mme

von Derwies, comte et comtesse Henri de Cas- tellane, MM. Crozier, Fournier-Sarlovèze, comtes Boni et Jean de Castellane, de Saint-Alary, comte de Gabriac, comte Pastré, George G ra- harne, prince délia Rocca, prince Gortschakotî, colonel comte Ignatieff. Nicolopulo,Sevastopulo, Jules Roche, Francis de Croisset, Grosclaude, baron d'Ungern, Nicolas Lahovary, Pierre çt An- dré do Jonquières, etc.

RENSEIGNEMENTS MONDAINS

- A l'Elysée.

Le préfet, les sénateurs, les députés et le président du conseil général de la Haute- Loire étaient venus hier à l'Elysée pour in- viter lt Président à visiter le Velay. A eux s'étaient joints le maire et le président de la Chambre de commerce du Puy.

M. Poincaré a répondu qu'il ferait tout son possible pour se rendre à cette invitation, mais qu'il craignait de n'en pas trouver le temps en 1914.

- Le roi et la reine de Norvège ont dé- barqué hier après-midi, à Calais, .se rendant en Allemagne. Arrivés à midi vingt-six, ils sont repartis à midi cinquante-cinq par le rapide de Cologne.

- Le roi Manuel et la reine ont passé hier également à Calais, se rendant en Angleterre ou ils sont arrivés dans l'après-midi.

- Le prince Alexandre de Serbie est ar- rivé hier au Havre pour aller assister, au po- lygone, Schneider de Harfleur, à des expé- riences de tir au canon. Le prince est, on le sait, depuis plusieurs jours déjà en France, où il voyage dans le plus strict incognito.

- La vicomtesse H. de Galard Terraube, née de Sinety, a heureusement mis au monde, à Lyon, une fille, qui a reçu le prénom de Noëlle.

- Mme Georges Merzbach vient de mettre heureusement au monde un fils, qui a reçu les prénoms de Charles-Sigismond.

-? Mme Lefévre-Adhémar a heureusement mis au monde un fils, qui a reçu le prénom de René.

- Remarqué hier au restaurant de l'Hôtel Meurice :

Prince et princesse Albert de Ligne, prince et princesse Duleep Singh, vicomte et vicomtesse de Beughem, marquise de Casa Pavon, comte de Leça, M. et Mme ael Solar, baron Eug. de Roth- schild, comte et comtesse di Robilant Morosini, comtesse Morosini, Mme et Mlle Christopher- sen, etc.

MARIAGES

- Le mariage du professeur Joseph Galla- vresi, fils de Mme Thérèse Gallavresi Scanzi, avec Mlle Lucie d'Ayala Godoy,' fille du co- lonel Charles d'Ayala Godoy, et de ma- dame née comtesse Gisuti, a été béni à Na- ples le 8 courant.

M. Joseph Gallavresi est aussi répandu dans le monde parisien que dans le monde italien, et il est à la tête de plusieurs oeuvres charitables.

- De Tanger, on annonce les fiançailles de M. de Vesendonck, chargé d'affaires d'Alle- magne, avec Mlle Maria de Martens Ferrao, fille du comte de Martens Ferrao, ministre de Portugal au Maroc.

Ce mariage, qui unit deux familles particu- lièrement estimées du monde diplomatique, sera prochainement célébré à Tanger.

DEUIL

- Les obsèques de M. Roger Marx auront lieu aujourd'hui. On se réunira à la maison mortuaire, 83, rue de Monceau, à deux heures et demie.

- M. Georges Béjot, le très estimé et très distingué agent de change honoraire, chevalier de la Légion d'honneur, vient de mourir en son hôtel de l'avenue des Champs- Elysées, à l'âge de soixante-dix-huit ans. Ses obsèques seront célébrée demain, à dix heu- res, en l'église Saint-Philippe du Roule. L'in- humation aura lieu le jour môme, à deux heures, à Millemont (Seine-et-Oise).

- Les obsèques de M. Emile Pierredon, administrateur-délégué,- de .la Société ano- nyme des papeteries Darblay, chevalier de la Légion d'honneur, ont été célébrés hier, à dix heures, en l'église Saint-Philippe du Roule. La levée du corps a été faite par l'abbé Fleu- ret, chanoine honoraire, curé de la paroisse, et l'absoute donnée par l'abbé Siruguet, pre- mier vicaire.

Le deuil était conduit par MM. Olivier Treuille, son beau-père ; Jean Auboyer, doc- teur René Auboyer, Victor Amant, Marcel Ponroy, ses neveux.

Dans l'assistance ;

Mme la générale Arnoux, comte et comtesse Cari Costa de Beauregard, M. Alexis Rostand, comtesse de Liedekerke Beaufort, comte Treil- hard, lieutenant-colonel dé Castel.jaloux, comte Hadelin et Humbert de Liedekerke Beaufort, M. et Mme d'Arcosse, M. Gustave Pereire. Mme Darblay, baron de Lestrange, M. et Mme Arthur de La Fou- chardière, M. Maurice Binder. M. E. de Nalèche, M. et Mme Galeotti, M. Ed. Eckert, M. et Mme B 'ranger, M. Henry Halphen, docteur Légué, M. Brindejont, M. Ernest Flammarion, M. Adolphe Nourrit, M. G. Saint-Paul, M. Georges Berthoulat, MM. Emile et Edouard Eckert, etc., etc. ? Un second service sera célébré demain, à midi, en l'église Saint-Jacques de Chàtelle- rault (Vienne), suivi de l'inhumation au cime- tière de cette ville.

- Les obsèques de la comtesse de Lim- burg-Stirum, née Clotilde Bullrich, ont été célébrées vendredi, onze heures, en l'église Saint-Honoré d'Eylau. L'église était tendue de tentures funèbres, rehaussées d'armoiries aux armes de la famille, avec la devise : «Je marche droit».

La levée du corps a été faite et l'absoute donnée par le chanoine Soulange-Bodin, curé de la paroisse.

Le deuil était conduit par le comte de Limburg-Stirum, son mari, par et les autres membres de la famille.

S. M. la reine Nathalie de Serbie, qu'ac- compagnait une de ses dames d'honneur, était au premier rang de la nombreuse assis- tance.

- Le 9 décembre, est décédé à Avignon, dans sa quatre-vingt-seizième année, Mme veuve Louis-Amédée Chambeau, née Faure.

La vénérable défunte, femme de coeur et d'esprit, a légué par testament 200,000 francs aux établissements hospitaliers d'Avignon, sa ville natale.

Fidèle lectrice du Figaro depuis sa fonda- tion, notre journal perd en elle la doyenne de ses abonnés.

- Le commandeur Ernest Todros, commis- saire général de la section italienne à l'expo- sition de Gand, vient de mourir à Bruxelles, à 1 "âge de cinquante-huit ans.

- Nous apprenons avec regret la mort de M. le docteur A. Levier, un médecin des plus estimés de Bordeaux.

- De Carcassonne :

Les obsèques de M. Jules Sauzède, député de l'Aude, auront lieu à Carcassonne, lundi matin, à neuf heures trente.

- Nous apprenons la mort de Mr William Deering, de Chicago, décédé dans sa propriété d'hiver dans la Florida.

Mr Deering est une des plus grandes figures industrielles des Etats-Unis. Fondateur de la célèbre industrie des machines agricoles qui porte son nom, il fut avec son contemporain Cyrus Mac Cormick, un des plus puissants fac- teurs du formidable développement agricole de son pays.

La fusion des grands fabricants américains avait donné naissance à la « International Harvester Company », c'est-à-dire la plus considérable agglomération d'usines de ma- chines agricoles au monde et dont les éta- blissements industriels, en dehors des Etats- Unis, comprennent ceux du Canada, de la France, de l'Allemagne, de la Russie, etc., etc. C'était la dernière grande oeuvre à laquelle William Deering fut associé. La sévérité de sa vie, autant que sa bonté fut proverbiale. Mr William Deering était officier de la Lé- gion d'honneur.

Parmi les enfants qu'il laisse est son fils

1 Mr James Deering, un des meilleurs amis de la France en Amérique, toujours à la tête de tout mouvement ayant pour objet l'extension de la culture et de l'art français aux Etats- Unis.

- Nous apprenons la mort : - De Mme Pellat, veuve du profeseur à la faculté des sciences de Paris, professeur à la maison d'éducation de la Légion d'honneur, décédée en son domicile de la rue Michelet ; ses obsè- ques ont été célébrées vendredi, à dix heures, en l'église Saint-Sulpice ; l'inhumation a eu lieu au cimetière Montparnasse; - De M. Ga- briel-Emile Potonié, avocat, décédé à Paris à l'âge de cinquante-deux ans ; - De M. Abraham Hirsch, officier de la Légion d'hon- neur, officier de l'instruction publique, archi- tecte honoraire de la ville de Lyon, ancien administrateur des hospices civils de cette ville, décédé à Lyon à l'âge de quatre-vingt- cinq ans.

E. Delarocha.

LA JOURNÉE

Anniversaires : 6. A. R. la princesse Barbara des Deux-Siciles. = S. A. R. le prince Albert de la Grande-Bretagne. = S. A. R. le prince Paul de Grèce.

Obsèques : M. Roger Marx (maison mor- tuaire, 2 h. 1/2).

L'escadre anglaise â Toulon

L'escadre anglaise qui doit faire à Toulon le séjour que nous avons an* noncé est arrivée en rade hier matin, à neuf heures et demie, venant de Naples. Elle a pris aussitôt son mouillage, cha- cun des neuf bâtiments qui la compo- sent ayant été conduit à son poste par un lieutenant de vaisseau désigné à cet effet. Elle salua tout d'abord la terre de vingt et un coups de canon, puis le pa- villon du vice-amiral Marin-Darbel, sa- luts auxquels il fut répondu coup pour coup.

A peine l'escadre était-elle à l'ancre que l'ambassadeur d'Angleterre, S. Exc. sir Francis Bertie, prenant place; dans la vedette du vice-amiral Chocheprat, pré- fet maritime, se rendait à bord du cui- rassé Collingwood, portant le pavillon du vice-amiral sir Stan'.ey Colville,

Une foule nombreuse, sous un soleil radieux, était disséminée sur les hau- teurs bordant la rade, pour assister à l'entrée de la force navale anglaise. Dans la ville l'animation était grande et les principales rues étaient pavoisées de drapeaux français et anglais.

Dès la première heure, M. Micholet, maire de Toulon, avait adressé à l'ami- ral une lettre pour lui souhaiter la bien- venue au nom de la municipalité et de la population toulonnaise, et pour in- viter les états-majors et les équipages à des réceptions données en leur hon- neur.

Toute la journée d'hier a été prise par les visites officielles. Le soir, un grand dîner a été offert à l'escadre anglaise par le vice-amiral Chocheprat qui souhaita la bienvenue aux hôtes de la marine française en une allocution chaude- ment applaudie. Sir Francis Bertie était à la droite de Mme Chocheprat et l'amiral sir Stanley Colville à sa gauche. Toutes les autorités militaires, maritimes et civiles étaient conviées à ce dîner, qui fut suivi d'un' grand bal donné au Grand-Théâtre par la munici- palité, bal superbe qui fut plein d'en- train et de gaieté.

CLARENCE A. GAGNON

Une des plus intéressantes expositions à visiter en ce moment est celle du peintre canadien Clarence A. Gagnon qui nous offre une série tout à fait re- marquable de sites neigeux dans les hautes montagnes des Laurentides, au Canada.

Ces maisons basses rouges ou vertes, ces traîneaux de toutes les couleurs que le soleil réchauffe sont autant de notes gaies et charmantes.

Cette exposition est visible aujour- d'hui (galerie Reitlinger, 12, rne La Boé- tie) et se terminera mardi soir par un brillant succès.

Autour de la Politique

Le discours de AI» Millerand

Nous avons dit, hier, que M. Millerand, rendant compte de son mandat à ses élec- teurs du douzième arrondissement, a pro- nancé un discours politique du plus haut intérêt.

Voici les passages essentiels du discours de M. Millerand.

L'ancien ministre de la guerre, après avoir constaté que la chute du cabinet Barthou, renversé sur la question de l'immunité de la rente, ne pouvait remettre en. question la politique de la législature qui se caractérise par le vote de la loi de trois ans et de la ré- forme électorale, a indiqué à ses électeurs son opinion sur l'impôt sur le revenu :

Cet impôt ne pourrait être acceptable qu'à deux conditions essentielles, c'est qu'il ne soit pour les contribuables ni une inquisition ni une vexation. C'est un impôt qui doit frapper la ri- chesse acquise, mais qui doit épargner soigneu- ment la richesse en formation, qui ne doit pas décourager le travail, le commerce et l'indus- trie.

L'orateur a développé ensuite cette consi- dération que la seconde condition essentielle est que ce nouvel impôt ne bouleverse pas notre régime fiscal actuel, qui nous assure des ressources -indispensables, notamment pour le maintien d'une forte puissance mili- taire.

L'ancien ministre de la guerre s'est expli- qué sur la nécessité pour tout gouvernement d'appliquer loyalement la loi de trois ans que le pays a accueillie d'une façon si merveil- leuse, avec une telle bonne humeur.

On ne peut penser à rendre un tel sacrifice inutile, a-t-il ajouté. C'est une des raisons pour lesquelles, avec un certain nombre de mes amis, je me suis abstenu hier lorsque le ministère nou- veau nous a demandé un vote de confiance. Non pas que j'aie contre les hommes qui viennent d'arriver au ministère aucune espèce de parti pris. Je compte parmi eux des amis très chers. Nous n'avons jamais fait ici de politique en nous plaçant au point de vue des personnes. Ce n'est pas d'elles qu'il s'agit. Il s agit de savoir, si alors que rien n'a changé dans la politique de la Chambre, quelque chose est modifié dans celle du gouvernement. Eh bien, nous avons vu arriver au pouvoir des hommes dont quel- ques-uns ont fait, il n'y a pas quinze jours, des déclarations que dans leur patriotisme ils croient excellentes, mais que je crois tout ce qu'il v a de plus périlleuses. Ils nous disaient : « Il faut faire la préparation militaire ». J'en suis autant convaincu qu'eux-mêmes. « Il faut or- ganiser les réserves, compléter notre matériel militaire, mais, ajoutaient-ils, nous ne pouvons faire tout cela qu'en ramenant par étape la loi de trois ans à la loi de deux ans. >> Là, je ne suis pas du tout d'accord avec eux. Il y a une équi- voque qui ne peut pas durer, que je ne peux contresigner dans un vote de confiance, alors surtout que l'auteur de cet ordre du jour est

monté à la tribune pour déclarer qu'il était tou- jours partisan du retour à la loi'de deux ans.

M. Millerand a passé rapidement en revue la situation extérieure qui, si elle n'a pas empiré, au contraire, demande cependant toujours une grande vigilance. M. Millerand s'est réjoui du jeu régulier, équilibré de la Triple Entente et de la Triple Alliance lors des derniers événements. Il s'est félicité par- ticulièrement des bonnes relations que la France entretient non-seulement avec ses alliés et amis, mais encore avec l'Autriche- Hongrie, l'Italie et même l'Allemagne, avec laquelle espère-t-on, on aboutira à des résul- tats favorables dans les négociations écono- miques en cours.

M. Millerand a encore donné à ses élec- teurs des explications complètes sur les ré- formes sociales qu'il a contribué à faire abou- tir, qu'il entend améliorer et sur celles qui restent à accomplir. Il a notamment insisté sur la nécessité de placer les syndicats et los unions de syndicats (la C. G. T.) sous un même régime de liberté et de responsabilité. Mais, a-t-il conclu, toutes ces réformes ne sauraient être réalisées pleinement tant que se perpétuera le régime des mares stagnantes.

Le scrutin d'arrondissement, a dit en terminant le député du douzième, a été condamné par les Chambres et par les gouvernements successifs.

La réforme électorale, c'est le premier besoin, le plus urgent, de la République. Si le malheur veut que la réforme électorale n'ait pas été vo- tée, je vous promets, quant à moi, et je ne serai pas le seul, que le premier article do mon pro- gramme , la plate-forme do mon programme, sera « A bas le scrutin d'arrondissement ! ». Je combattrai pour la réforme électorale jusqu'à ce que nous l'ayons obtenu. J'espère que nous n'attendrons plus.

Le discours de l'ancien ministre de la guerre a été accueilli par de vifs applaudis- sements. Les électeurs présents ont ensuite voté l'ordre du jour suivant :

Après avoir entendu les explications du citoyen Millerand sur ses votes et son attitude au Parle- ment., ses électeurs le félicitent de demeurer étroitement attaché à la politique réformatrice, sociale et nationale qu'à son banc de député comme au pouvoir il a tou jours défendue ; t'ap- prouvent de placer au premier rang des réformes la réforme électorale, clef de toutes los autres. Ils lui renouvellent l'expression de leur entièro confiance et passent à l'ordre du jour.

L'auditoire a voté par acclamation l'affi- chage de cet ordre du jour dans la circons- cription.

Conseil des ministres

Les ministres et sous-secrétaires d'Etat ee sont réunis hier matin, à l'Elysée, sous la présidence de M. Poincaré.

La « Joconde ». - Le ministre de l'instruc- tion publique a fait connaître au Conseil que la Joconde était retrouvée.

Les a flaires extérieures. - M. Doumergue,

§ résident du Conseil, a entretenu le Conseil

es affaires extérieures.

L'Ouenza. - Le Conseil a ensuite entendu M. Fernand David, ministre des travaux pu- blics, sur la question de l'Ouenza.

La solde des officiers et sous-officiers. - M. Noulens, ministre de la guerre, a entre- tenu le Conseil du projet relatif à la solde des officiers et sous-officiers, dont lo vote conformément à la déclaration ministérielle, sera instamment demandé aux Chambres, et de la question des casernements.

L'école laïque. - M. Viviani, ministre de l'instruction publique, a indiqué le sens des déclarations qu'il doit faire à la Chambre dans le débat sur l'école laïque.

Le travail dans les mines. - M. Métin, mi- nistre du travail, demandera la mise à l'or- dre du jour, au Sénat, du projet sur la durée du travail dans les mines.

La réforme électorale. - M. Renoult, mi- nistre de l'intérieur, a fait connaître qu'il allait demander à être entendu par la com- mission sénatoriale de la réforme électorale.

Le prochain Conseil des ministres a été fixé à mardi. .

L'élection sénatoriale de l'Aude

Les comités républicains radicaux et. ra- dicaux socialistes ont demandé à M. Mau- rice Sarraut, directeur de la Dépêche de Toulouse, frère du député gouverneur géné- ral de l'Indo-Chine, d'être leur candidat à l'élection sénatoriale qui doit avoir lieu de- main dans le département de l'Aude, en rem- placement do M. Dujardin-Beaumetz, dé- cédé.

On sait que M. Sauzède, député, qui de- vait représenter les éléments républicains à cette élection sénatoriale vient de mourir.

Auguste Avril.

AFFAIRES MILITAIRES

État-major général de l'armée

M. le général de brigade Stoffel, com- mandant la 6° brigade de cavalerie lé- gère, a été, sur sa demande, placé, par anticipation, pour raisons de santé, dans la 2° section (réserve) du cadre de l'état-, major général de l'armée. Il sera rayé' des contrôles de la lre section le 20 dé- cembre 1913.

M. le général de brigade Pognard a été relevé, à dater du 24 du même mois, de ses fonctions de président de la com- mission de classement des candidats aux emplois réservés aux engagés et rengagés, pour être placé, à cette date, dans la position de disponibilité.

Informations

Conférences

La conférence internationale de la carte du monde au millionième a tenu, hier, dans la salle d'honneur du musée de l'Armée, une réunion plénière. Le général Bourgeois présidait, assisté du capitaine Cox (Grande-Bretagne), et de M. E. de Margerie (France) secré- taires.

Après de longues discussions, la con- férence adopte l'article 6 relatif à la re- présentation du terrain qui sera repré- senté en courbes de niveau à l'équidis- tance de 100 mètres.

En ce qui concerne les écritures et les signes conventionnels, qui devront être employés par toutes les nations, la con- férence décide que l'alphabet latin de- vra être employé d'une façon exclu- sive.

Au cours de la séance, le baron E. Ber- get, professeur à l'Institut océanogra- phique, annonce que le prince de Monaco offre d'exécuter à ses frais un certain nombre de feuilles intéressant les régions océaniques. C'est sous les auspices du prince de Monaco qu'a été publiée la grande carte bathimétrique des océans au 10,000,000% dont les feuilles ont servi de base aux discussions de la commission chargée d'étudier cette question.

De longs applaudissements saluent la proposition faite au nom du prince de Monaco. Le général Bourgeois, se fai- sant l'interprète des délégués de tous les Etats, prie le baron Berget de trans- mettre au prince les remerciements et les sentiments de respectueuse recon- naissance des membres de la confé- rence.

Comités plébiscitaires

Le banquet anniversaire de l'élection du prince Louis Napoléon à la prési- dence de la République aura lieu au-


jourd'hui dimanche, à midi, au Salon des Familles, sous la présidence du lieute- nant-colonel Rousset.

Orateurs inscrits : G. de Cassagnac, directeur de l'Autorité ; G. Le Provost de Launay, président général des comi- tés plébiscitaires de la Seine ; J. Maybon, vice-président général des comités plé- biscitaires de la Seine.

Table bien servie

C'est celle où figure une bouteille d',« Evian-Cachat.». (Commandes Paris et banlieue : k, place de l'Opéra. Dans toutes pharmacies, maisons d'eaux mi- nérales et d'alimentation ; bouteilles, demi et quart-Cachat.)

La Joconde

L'expertise d'authenticité de la Jo- conde de M. C. Ricci a été basée en partie sur un remarquable fac-similé en cou- leurs qu'il possédait et dû aux. « Arts graphiques » de Vincennes.

Un surnom justifié

G'est à bon droit que Robert est com- munément appelé le roi des acheteurs.

Il achète, en effet, royalement et tou- jours comptant, le plus cher de Paris les bijoux, perles et diamants. Expertise gratuite, 10, rue Daunou, lor étage.

Jean de Paris.

Gazette des Tribunaux

NOUVELLES JUDICIAIRES

Après une délibération qui n'a pas duré moins de cinq heures - il y avait 2,987 questions à résoudre - le jury de la Seine a, dans l'affaire Martin-Gau- thier, répondu affirmativement à toutes les questions, sauf quatre.

Des circonstances atténuantes ont été accordées au lieutenant de Duez.

La Cour a condamné Martin-Gauthier , à quatre années d'emprisonnement, à 100 francs d'amende et a 7,500 francs de restitution aux Domaines, à titre de pro- vision.

Martin-Gauthier a entendu prononcer le verdit et l'arrêt sans manifester aucun sentiment.

Modes d'Hiver

' TOILETTES DE SPORT

Voici que l'année s'achève et qu'à grands pas nous approchons des fêtes qui inaugureront l'an neuf. Nos jour- nées déjà fort prises se chargent encore des mille préoccupations charmantes qu'apporte avec elle l'époque des étrennes et notre agitation devient fiévreuse à ne vouloir rien négliger do nos devoirs et de nos plaisirs.

Mais bientôt c'en sera fait des fêtes et des plaisirs et un repos bien gagné dis- persera le Paris élégantaux quatre coins des villégiatures hivernales.

Tandis que les uns s'envoleront vers la Riviera pour y respirer l'air pur de la Méditerranée, d'autres préféreront les joies plus vives du grand air de la mon- tagne avec ses neiges et ses glaces, ses sports élégants et salutaires de' la luge, du ski, du patinage et du bobsleigh.

Pour les élégantes ferventes de ces sports, Bernard, le réputé couturier de l'avenue de l'Opéra, vient d'avoir l'in- génieuse idée d établir toute une collec- tion de modèles ravissants qui, tout en étant des costumes exclusivement spor- tifs, ont ce chic et cette élégance qui dénoncent cette célèbre signature sur tant de belles toilettes de jour ou de soir. Ce qui fait surtout l'originalité de ces cos- tumes, c'est la nouveauté des tissus et la coupe impeccable de la jaquette. Tan- dis que les jupes sont quadrillées ou à rayures, les jaquettes unies affectent les formes les plus diverses et les plus inattendues.

Qu'elles soient en velours de laine rouge, verte ou jaune ou en ce nou- veau tissu appelé tissu « bobsleigh », toutes sont exquisement seyantes et ont

ce je ne sais quoi de parisien qui décèle la_ grande maison depuis longtemps déjà si appréciée des femmes élégantes.

Je ne puis'vous décrire toutes ces toi- lettes de sport, mais je vous donne ici

TOILETTE DE SPORT

Création Bernard

le croquis de l'une d'entre elles qui m'a particulièrement séduite. La jupe est en laine fantaisie d'Ecosse vert quadrillé noir et gris. Le chandail en tricotine cô- telée blanche terminé par une écharpe et pans. Une note charmante est donnée par une,étoile brodée en laine verte et des boutons de nacre. Une ample ja- quette accompagne cette jupe qui n'a rien des déjà vu, et complète admirable- ment un ensemble extrêmement chic et parisien.

D'autres toilettes du même genre peu- vent également convenir pour le footing du matin à la promenade des Anglais, car à ces robes de sport Bernard a su conserver une allure de costume tailleur qui peut être aussi bien de mise à la ville que dans les stations hivernales ou bal- néaires. Un tour s'impose dans les salons de Bernard, il faut avoir vu cette jolie collection, unique, car il est le premier couturier qui ait songé à s'intéresser à l'élégance féminine adaptée aux exi- gences du sport.

Ghenya.

Nouvelles Diverses

La charité

Nous avons reçu pour l'OEuvre parisienne des colonies maternelles scolaires :

Mme S. Froidure, 10 fr. ; M. J. André, 2 fr. ; Mme M. Léon, 5 fr. ; Mile Marie Dubois, 3 francs. - Total : 20 francs.

Nouveau procédé de vol

M: Adolphe Broux, âgé de quarante-cinq ans, comptable chez M. Amelin, passage René, venait d'encaisser une facture de 2,300 francs dans un grand magasin près des Halles. A peine était-il rue Berger qu'un homme courait après lui, en lui criant :

- Monsieur, vous avez oublié un billet de cent francs sur la caisse ?

Et il lui tendait en effet un billet. Pris de doute, Broux ouvrit son portefeuille et en sortit, afin de la vérifier, la liasse qu'on lui avait remise. A ce moment l'homme, se jetant sur lui, la lui arracha et .prit la fuite.

Broux le poursuivit en criant au voleur et l'homme fut arrêté rue Montmartre. C'est un Italien, qui a reçu une certaine instruction. Il avait été autrefois dans une bonne posi- tion, mais depuis l'abandon de sa femme, il ne faisait plus rien. Il avait sur lui un rasoir, destiné, a-t-il dit, à.couper la courroie de la

sacoche d'un garçon de recettes, s'il en avait rencontré un. *

Faux tickets aux Halles

S'apercevant que, malgré le nombre des voitures qui stationnaient chaque nuit aux environs des Halles, ses recettes baissaient sensiblement, le concessionnaire, M. Renau- deau, demanda une surveillance. Une en- quête, rapidement menée, fit découvrir que les gardeuses, au lieu des bulletins qui leur étaient remis par M. Renaudeau, délivraient des bulletins à peu près semblables, mais faux. Ces bulletins avaient été commandés dans une imprimerie des Batignolles par un nommé Antoine Andrieux, à qui on en avait livré 100,000, et l'amie d'Andrieux, Anais Sahut, les vendait trente-ciuq francs le mille aux gardeuses.

Andrieux et Anaïs Sahut sont arrêtés, ainsi que douze gardeuses. Les détournements at- teignent 30,000 francs.

Vol d'une collection de timbres

Un philatéliste venant do Lucerne, M. Bellazikula, descendait i] y a trois jours dans un hôtel de la rue du Helder. Hier il s'aperçut qu'on lui avait volé dans-sa cham- bre une collection de timbres rares évaluée à 150,000 francs.

Le voleur serait un certain Stéphane Lu- zati, industriel de Milan, venant de Nice.

Suicide

Uu jeune homme, M. Talboutier, a été trouvé mort, hier après-midi, dans la chambre d'un hôtel, 27, rue Le Poletier.

M. Talboutier était âgé de vingt-deux ans. II avait hérité, il y a quelques années do son père, un riche propriétaire, et avait ensuite, menant la vie à grandes guides, .dilapidé toute sa fortune.

La nuit dernière, dans un grand café des boulevards, M. Talboutier, qui ne possédait plus que quelques centimes, absorba une forte dose de cocaïne.

Au petit jour, on le transporta chez lui où il né tarda pas à succomber.

M. Carpin, commissaire de police, a envoyé le corps a la Morgue.

DÉPARTEMENTS

Les Vals-de-Loire

Orléans. - Réuni en séance ordinaire à l'Hôtel de Ville,- le Conseil municipal d'Or- léans a voté co' soir à l'unanimité la motion suivante :

Considérant que le captage des oaux des Vals- de-Loire par la Ville de Paris aurait pour ré- sultat, en réduisant, dans une énorme propor- tion, le volume de la nappe d'eau souterraine, de porter une atteinte irrémédiable à. la fertilité du sol et de rniner les exploitations qui font la richesse du pays ;

Qu'an triple point de vue agricole, commercial et industriel, la réalisation du projet de la Ville de Paris aurait les plus funestes effets sur la prospérité du pays ;

Considérant, d'ailleurs, que la Ville de Paris peut, pal- d'autres moyens, rendre plus que suf- fisantes les quantités d'eau potable dont elle dispose déjà pour l'alimentatiou de ses habi- tants ;

Proteste avec la plus vive énergie contre le projet de captage des eaux des Vals-de-Loire par la Ville de Paris.

M"

Fabrique de permissions militaires

Lille. - L'autorité militaire de Lille a fait arrêter hier le soldat S..., du 48e de ligne, qui, secrétaire du lieutenant-colonel Hugue- not, ma jor de la garnison, se servait des ca- chets laissés à sa disposition pour fabriquer des fausses permissions, grâce auxquelles des civils, à qui il les vendait, pouvaient Voyager à quart de place.

("est un contrôleur ambulant de la Com- pagnie du Nord qui a découvert la fraudé, en constatant que la permission dont était muni un voyageur était périmée depuis quatre jours. Ce voyageur, qui a avoué la supercherie, sera poursuivi, ainsi que S..., pour faux et usage de faux. '

Invasion de pieuvres

Coûtantes. - Les pêcheurs de langoustes et de homards sont dans la désolation. L'in- vasion des pieuvres sur la côte bretonne rend la pêche impossible. Aussi bien dans les ca- siers que dans les filets, on ne trouve que des animaux à moitié dévorés par les dange- reux poulpes. On va être obligé d'arrêter toute pêche jusqu'au moment où on aura débarrassé les côtes au moins en partie.

La grève des dockers du Havre

Le Havre. - Au cours de leur réunion de ce matin, les dockers ont désigné des délé- gués qui se sont rendus auprès du maire du Havre pour le prier de provoquer une entre- vue entre les dockers et les employeurs.

Le maire a accepté de se charger de cette mission.

Argus»

Figaro-Théâtre

^ ^ générales

Porte-Saint-Martin : Le Chèvrefeuille,

pièce en trois actes de M. Gabriele d'An-

nunzio.

La nouvelle pièce de M. Gabriele d'An- nunzio a été accueillie avec le plus res- pectueux enthousiasme. C'est une oeu- vre sans doute un peu incertaine et confuse au point de vue dramatique ; à la fois très simple dans son aclion et très compliquée dans l'analyse des sentiments, mais sans cesse, à la beauté jet à la richesse verbale de l'ex- pression, on reconnaît que ces trois actes ont été écrits par un très grand poète. Les héros de cette terrible aven- ture sont dos êtres frénétiques et dé- sespérés. L'un d'eux le dit à un mo- ment : « Nous sommes tous des insen- sés ». Ils racontent leur détresse en phrases magnifiques et rares. Nous ad- mirons ce qu ' ils disent sans être émus par ce qui leur arrive. Malgré ces défauts scéniques et la monotonie pleine de splendeur du dialogue,malgré ce que l'action a souvent d'elliptique et d'obs- cur - l'obscurité n'est-elle pas un des privilèges les plus indiscutables et les plus précieux du génie? - le Chèvre- feuille, dont le premier acte seul est admirable, fait grand honneur à son illustre auteur et au théâtre qui l'a monté.

Le Chèvrefeuille, c'est le nom d'une maison, mais c'est aussi l'histoire émou vante et obscure, singulière et sublime, d'une jeune fille, soeur d'Electre et petite-cousine d'Hamlet, et qui, comme elle et comme lui, rêve de venger son père assassiné. Sa mère, ainsi que dans le chef-d'oeuvre de Shakes- peare, a épousé le meurtrier. La fille la croit sa complice, et elle est saisie d'horreur lorsqu'elle les voit s'installer dans la demeure paternelle et profaner un souvenir sacré Elle se retire dans une chambre solitaire où elle médite longuement sa vengeance, tout en agi- tant des pressentiments funèbres. Elle finit par crier au meurtrier sa haine avec l'aveu de son secret. Il refuse avec hauteur de se justifier. Mais il se confesse quel- ques heures plus tard sur une terrasse bordée de cyprès : il n'a tué son ami que sur l'ordre de celui-ci, malade et déses- péré de se voir trahi ; il n'en est pas moins un criminel, et la mère, afin de regagner l'amour de sa tille, le poi- gnarde avec une énergie sauvage, pour lui crier dès qu'il est mort : « Je t'aime 1 Je t'aime 1 »

Le Chèvrefeuille a été joué avec beau-

coup d'autorité et de puissance par M. Le Bargy et par Mmes Henriette Rog- gers et Berthe Bady.

Robert de Fiers.

L:i6re

Quelques journaux ont annoncé ces jours-ci que Mme Valentine de Saint-Point allait réaliser très prochainement sur une scène parisienne d'abord, puis à l'étranger, ses « débuts choré- graphiques ».

La personnalité mondaine et littéraire de l'é- crivain des Poèmes d'orgueil et des romans de « la Trilogie de l'Amour et de la Mort », du peintre très moderne qui expose au Salon d'au- tomne et aux Indépendants, et de l'auteur drama- tique dont le théâtre des Arts joua il y a quel- ques années In Déchu, donnait immédiatement à cette nouvelle un caractère particulièrement « sensationnel ». Nous sommes heureux de pu- blier cette lettre que Mme Valentine de Saint- Potin a bien voulu nous adresser :

Cher Monsieur,

Quelques échos indiscrets ont annoncé, ces jours-ci, que j'allais, prochainement, sur le théâtre des Champs-Elysées, faires mes « dé- buts chorégraphiques >. Puis-je vous deman- der que les lecteurs du Figaro soient rensei- gnés de manière moins fantaisiste ?

Comme tout, artiste qui s'occupe d'esthé- tique, il y a quelques années, j'ai été frappée de voir, alors que tous les arts évoluaient, la danse rester stationnaire, devenir de plus en plus un art inférieur, .un simple détail ryth- mique de la musique. .

Toutes les tentatives de résurrections grec- ques et autres semblaient nier qu'il fût pos- sible d'élever la danse au rang d'art moderne, et les danseuses qui s'y ' étaient attachées prouvaient surabondamment cette impossi- bilité en ne dansant que sur des musiques classiques,- pas du tout d'ailleurs, destinées à être dansées.

Je cherchai, dès lors, à faire suivre à la danse la même évolution qui, suivie par les autres arts, met la France à la tète de l'art moderne. Cette évolution, comme tous les esthéticiens l'ont pu constater, est toute céré- brale. La musique, la peinture, etc... ont cessé d'être simplement instinctives, intui- tives et sensuelles : la danse devait suivre la même voie.

Ma métachorie apporte les danses idéistes, la danse qui n'est pas seulement le rythme plastique sensuellement humain de la musi- que, mais la danse créée, dirigée cérébrale- ment, la danse qui exprime une idée, arrêtée dans des lignes strictes comme la musique l'est dans le nombre du contrepoint.

Au lieu de dépendre exclusivement de la musique, la métachorie n'en est plus l'esclave mais l'égale, toutes deux dépendant de l'idée et soumises à une architecture stricte : celle de la ligne géométrique, celle du nombre. C'est done l'union parfaite de tous les arts qu'apporte la mètacliorie.

Au lieu que toute l'importance de la danse soit, comme pour les ballerines classiques, dans le pas, ou comme pour les àutres, dans les attitudes, el e est pour moi dans la ligne totale de la danse, c'est'à-dire dans le schème dramatique que le corps, en dansant, marque sur la scène. Mes pas, mes attitudes n'ont pas

A LA PORTE-SAINT-MARTIN

M. G. d'Annuazio

M. Hertz

M. Jean Coque'in

Photos Manuel.

L'auteur du Chèvrefeuille et les deux directeurs du théâtre do la Porte-Saint-Martin.

une valeur individuelle, ils ne sont que les moments de ce schème.

J'ai, pris pour thèmes de mes danses ideistes quelques-uns de mes. poèmes; or ja- mais je n'esquisse même un geste que le poème indique ; je trace, je danse, unique- ment, dans son déroulement évolutif l'esprit qui l'anime.

Je n'en extériorise pas la lettre mais l'es- prit. J'écris ma danse graphiquement, comme une partition d'orchestre. Et, si voulant créer une danse vraiment essentielle, j'ai exprimé l'esprit général de mes poèmes par une styli- sation naturellement géométrique, c'est que la géométrie est la science des lignes, c'est- à-dire l'essence même de tous les arts plasti- ques, comme l'arithmétique est la science du nombre, c'est-à-dire l'essence même des arts rythmiques : musique et poésie.

Danse et musique sont suggéréès par l'Idée, la même.

Française, je suis trop fière de ma race pour avoir, dans la réalisation de ma méta- chorie, emprunté un détail, si minime soit-il, à l'étranger, du passé ou du temps.

Après avoir vu toutes les manifestations chorégraphiques renouvelées des Grecs, des Egyptiens, inspirées par les oeuvres d'art de tous pays, et aussi les manifestations choré- graphiques modernes de l'étranger, toutes in- téressantes à différents points de vue, mais incapables peut-être d'émouvoir profonde1^ ment notre génie français qui n'y retrouve'Hi ses traditions ni son idéal d'art moderne, j'ai rêvé de créer la danse digne de la musique moderne, car la France, depuis trente ans, il faut le rappeler, impose au monde une évolu- tion toute cérébrale des arts.

Si je réussis, je le dois aux possibilités dont ma race a déposé les germes en moi et que là musique cérébrale, moderne et française, m'a permis d'épanouir.

Les costumes ont été inspirés par les cos- tumes mérovingiens, francs et médiévaux.

Ma théorie sur la danse s'est ébauchée dans mon esprit, il y a plusieurs années déjà. Je ne l'ai considérée au point, prête à être réalisée, que le jour où j'eus la certitude de ne pas me laisser égarer par l'amour de l'ori- ginalité jusqu'à l'erreur. Etre original à' n'im- porte quel prix est plus facile qu'équilibrer sur de nouvelles bases, créer une neuve har- monie. A cette création, j'ai travaillé plu- sieurs années. Et j'ai la foi. Ma théorie n'était réalisable d'abord que par moi-même. L'ayant créée cérébralement, il me fallait la réaliser physiquement. Je rends grâce à la nature qui m'a permis, ayant eu l'idée, de pouvoir l'ac- tion.

Les danses de la métachorie sont données dans un enveloppement de lumière et de parfums. . ' .

Voilà, cher monsieur, en quoi consistent mes « débuts chorégraphiques >.

Quant au théâtre des Champs-Elysées ? Oui, ma métachorie devait être donnée là.

M. Astruc et moi l'avions désiré et décidé. Le sort mauvais qui a fait fermer le seul théâtre à Paris capable de donner de tels spectacles d'art m'obligeait à représenter pour la première fois, à l'étranger,' une oeuvre que j'ai voulu essentiellement fran- çaise.

Avant mon départ, j'ai pourtant rencontré M. de Wein lel, qui m'a offert une des mati- nées qu'il organise au théâtre Léon-Poirier. Cette matinée de gala me procure la joie de donner à la critique française, aux artistes et à un public fort restreint la primeur de ma métachorie.

La musique sur laquelle je danserai mes poèmes - Claude Debussy (Prélude de la Da- moiselle élue) et des musiques inédites de Erik Satil, Maurice Ravel, Maurice Droeyh- mans, etc. Des musiciens de l'orchestre Co- lonne l'interpréteront, conduits par le compo- siteur et chef,d'orchestre Maurice Droeyhmans. Ma conférence "explicative sera lue par M. Georges Saillard, du théâtre Antoine, et enfin mes poèmes seront dits par le magnifique tra- gédien qu'est M. de Max.

Inutile de vous dire combien une telle col- laboration m'est précieuse et chère.

"Valentine DFC SAINT-POINT.

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La Soirée Théâtrale

A « L'OEUVRE > ET

AUX BOUFFES-PARISIENS '

Grande journée d'importation dramatique. L'après-midi, M. Lugné-Poé, directeur de l'« OEuvre >, nous convia à l'audition d'une farce irlandaise à prétentions profondés, et le soir, M. Quinson nous invita à venir ouïr, aux Bouffes-Parisiens, une farce anglaise à pré- tentions superficielles. Ce fut donc, de deux heures à minuit, une sorte de festival bien parisien en l'honneur des Iles-Britanniques.

Les deux représentations offrirent deux

Feuilleton du FIGARO du 14 décembre

La Semaine Dramatique

PAR

ROBERT DE FLERS

Théâtre de l'OEuvre : LE BALADIN DU MONDE OCCIDENTAL, pièce en trois actes de M. J.-M. Synge, traduction de M. Emile Bourgeois.

Bouffes-Parisiens : MON BÉBÉ, pièce en trois actes de M. Maurice Hennequin, d'après la pièce de miss Margaret Mayo.

Théâtre Doré : Spectacle coupé.

Théâtre Antoine ' LE SECRET DES MORTI- GNY, mélodrame parodique de M. Marcel Bain.

Le dernier spectacle de « l'OEuvre» a été probablement très curieux, mais assu- rément très déconcertant. La pièce de M. J. M. Synge n'appartient à aucun genre bien délimité. C'est, m'assure-t-on, Une sorte de Peer Gynt irlandais, et je n'y vois vraiment aucun inconvénient. J. M. Synge fut, me dit-on encore, une manière de Bernard Shaw rural. Cela est très possible et du reste assez ef- frayant. Racontons tout d'abord la pièce. Peut-être en vous la racontant arrive- rai-je à la comprendre.

L'action se passe dans un petit caba- ret de village, très primitif, tenu par un vieil ivrogne, Michel Flaherty, et sa fille Pegeen. Pegeen cause avec son fiancé Shawn; elle le traite avec un certain mépris, car Shawn est un garçon timide et couard, et Pegeen, qui est jolie fille, aime les hommes audacieux et forts. On n'a pas besoin d'aller jusqu'en Ir- lande pour trouver des femmes comme Pegeen. Dans tous les cas, son goût du ro- manesque va être satisfait: on voit entrer à l'auberge, par une nuit noire, un jeune homme inconnu, pâle et fatigué, qui a l'air de fuir et de vouloir se cacher. On l'interroge ; il s'appelle Christophe Ma- hon, il vient de par delà les collines ; on ne nous dit pas quelles collines. Mais quel méfait a-t-il commis? A-t-il volé, fraudé? A-t-il tué des intendants ou des propriétaires qui ont voulu le dépouiller de ses champs ? Non. il a ac- j compli un exploit beaucoup plus admi- rable : il a assassiné son père. Et il donne du meurtre des détails avec complai-

sance : il a levé sa bêche sur lui, il a laissé tomber le tranchant sur le sommet du crâne, et le vieux s'est abattu à ses pieds comme un sac vide. Après quoi, il l'a enterré dans un champ de pommes de terre, et il est parti à l'aventure. Michel, deux fermiers de ses amis qui sont là, et cette gaillarde de Pegeen, en- tourent Christophe et le considèrent avec respect. Faut-il qu'il soit brave, pour avoir osé tuer son père ! Et pour s'en vanter avec tant de tranquillité! Quelle âme de héros ! C'est un chevalier errant, « le baladin du monde occiden- tal ». Aussi l'engage-t-on bien vite, au ca- baret, comme plongeur. Après quoi, Michel et ses amis s'en vont assister à la veillée d'une morte, et Pegeen, ayant ren- voyé son craintif fiancé, reste seule avec Christophe. Elle l'entoure de soins, elle se fait expliquer les moindres circons- tances de son crime, elle le regarde avec des yeux émerveillés et déjà amou- reux. Mais la veuve Quin, qui a appris l'exploit, accourt pour voir Christophe ; elle voudrait bien l'emmener chez elle, et elle tente de le séduire. Pegeen est obligée de la mettre à la porte avec des injures.

Le lendemain, dès le lever du jour, des jeunes filles du village viennent à leur tour au cabaret, curieuses de con- templer le sauvage héros qui vient d'au delà des collines ; elles lui apportent des cadeaux, des oeufs de cane, un mor- ceau de beurre et une tranche de gâ- teau, pour le récompenser d'avoir tué son père. La veuve Quin revient à la charge, et Christophe, pour la cinquième ou sixième fois, raconte son exploit, en y brodant sans cesse de nouveaux dé- tails propres à augmenter l'admiration de son auditoire. Il y réussit parfaite- ment, mais c'est Pegeen qu'il aime, Pegeen qu'il songe déjà à épouser. En vain, Shawn lui donne ses plus beaux vêtements pour qu'il consente à quitter le pays, Christophe ne songe pas à aban- donner laplace.D ailleurs, son prestige ne cesse de s'accroître : aux jeux du village, c'est lui qui remporte tousles prix. Tout irait fort bien, si son père, qu'il a assas- siné et enterré, ne reparaissait brus- quement. Christophe s'était vanté, il a bien donné au vieillard un coup de bê- che, mais il n'a fait que l'étourdir, et le vieux Mahon est à la recherche de son vaurien de fils. Christophe, épouvanté, supplie la veuve Quin de venir à son aide, et celle-ci, moyennant une hon- nête rétribution, qui consiste en un bé- lier des montagnes et une charretée de.

l fumier, consent à éloigner le père Ma- hon, et à ne rien révéler à Pegeen, pour ne pas amoindrir la gloire de Christo- phe; car comment une honnête jeune fille pourraît-elle aimer un homme qui n'a pas assassiné son père?

La victoire du Baladin du monde oc- cidental aux jeux campagnards lui a conquis entièrement le coeur de Pegeen ; d'ailleurs, il sait parler d'amour; il en parle avec un lyrisme exalté et pieux, et toute cette poésie populaire et primitive fait tomber en pâmoison la fille du ca- baretier ; aussi celui-ci accepte-t-il Chris- tophe pour gendre, car, comme il le dit, « un gars qui n'a pas froid aux yeux est le joyau du monde entier, et un homme qui, d'un seul coup, a fendu son père en deux doit être brave comme dix ». Mais, hélas ! la gloire de Christophe va s'é- crouler d'un seul coup : le vieux Mahon revient à l'improviste ; il s'élance sur son fils, le renverse et se met à le battre comme plâtre. Pegeen, en apprenant que son fiancé n'est pas un assassin, est atter- rée d'une telle déconvenue, et commence à insulter Christophe; la foule, qui, un instant avant, voyait en lui un héros, le bafoue, et crie maintenant : « Gare à l'idiot ! » Christophe, dépité, honteux, et voulant reconquérir l'admiration et le coeur de Pegeen, s'arme d'une bêche et assomme une seconde fois son père qui s'écroule sur le sol. Mais son acte, qui paraissait un exploit admirable, quand il s'entourait de mystère, ne semble plus, accompli sous les yeux de tous, qu'un crime abominable : on s'empare de lui, on le ligote, avant de le livrer aux gen- darmes, et la tendre Pegeen, prenant un tison enflammé, se met en devoir de rôtir les tibias de son fiancé qui se tortille frénétiquement en criant : « Oh ! Dieu de Dieu ! »

Mais le vieux Mahon, qui décidément a la vie dure, et supporte admirable- ment les coups de bêche, reparaît une troisième fois ; il délie son fils, et l'em- mène avec lui. Christophe s'en va d'un air fanfaron. Shawn, délivré de son rival, s'approche tendrement de Pegeen. Mais celle-ci lui applique un soufflet retentis- sant, et s'écrie en se lamentant : « Oh ! douleur! je ne le verrai plus jamais. Je ne verrai plus l'unique baladin du monde occidental ! » Nous non plus. Mais nous en sommes sans doute moins affligés.

Cette histoire,ainsi racontée, avec une fidélité d'ailleurs scrupuleuse, a dû vous paraître assez saugrenue, et je ne vous ca- cherai point que le public l'a écoutée avec

un étonnement, tantôt aggravé d'ennui, tantôt agrémenté d'une joie bruyante. Et il est facile de comprendre les diver- ses manifestations auxquelles ont donné lieu les représentations de la pièce, tant en Irlande même qu'en Amérique. Le Baladin du Monde occidental peut aisé- ment faire l'effet d'une plaisanterie poussée un peu trop loin, car les plai- santeries les plus courtes sont les meil- leures, et celle-ci est en trois actes.

Et pourtant, gardez-vous de croire que cette pièce soit indifférente ou médiocre, ou même aussi folle qu'elle en a l'air. Ce qui la gâte et la déforme, c'est l'ou- trance dans la farce et dans la satire. Peut-être sommes-nous mal faits en France, pour admettre ce genre d'hu- mour, âpre et excessif, qui rappelle par- fois Swift. Mais, si nous faisons la part d'une exagération maladroite dans les procédés, il reste que l'oeuvre de M. Synge, qui est d'un symbolisme assez clair, a souvent une saveur étrange et origi- nale. En montrant le prestige qu'acquiert un jeune homme insignifiant par l'as- sassinat de son père, l'auteur a voulu railler cruellement ce besoin simpliste d'admirer qu'ont également les foules et les femmes, ce goût désordonné et aveu- gle du romanesque et de l'inconnu, cette manie de se créer des héros, d'aller les chercher partout, fût-ce dans le crime, et dë les parer de vertus imaginaires. Les femmes et les foules, d'ailleurs, sont promptes aux revirements ; elles brûlent bien vite ce qu'elles ont adoré, et c'est là un trait que M. Synge a noté d'une façon fort amusante.

Il y a enfin, dans la pièce, à côté de la satire, une peinture pittoresque et réaliste des paysans d'Irlande, de leurs façons de sentir et de s'exprimer, de leurs coutumes et des petits détails de leur existence quotidienne. Les types sont dessinés d'un trait souvent juste et net, et il est regrettable que l'excès de la farce vienne nuire parfois à ce réa- lisme familier. Si grande que soit, au théâtre, notre indulgence pour les cri- minels, M. Synge a peut-être eu tort de prendre pour héros un jeune homme qui a tué son père; ce point de départ fausse les conséquences humoristiques qu'il a voulu en tirer, et la satire, loin d'y gagner, ne fait qu'y perdre.

Cette singulière pièce a été jouée avec beaucoup de vigueur et d'autorité par Mlle Renée Le Fiers qui possède de belles qualités de théâtre. On doit aussi des éloges à MM. Virot, José Savoy,

Pierret, Robert Got et à Mmes Mulot, Risse et Hânsen.

a?

* *

Je vous ai dit hier le perpétuel fou rire avec lequel furent accueillis les trois actes, ou, pour être plus exact, les deux derniers actes de la nouvelle pièce des Bouffes-Parisiens.' Ce vaudeville - le moins féminin de tous les genres - a pour auteur une femme, miss Margaret Mayo. Il est vrai que les Américaines ne sont point tout à fait des femmes or- dinaires. Miss Mayo l'a bien prouvé en se jetant avec une charmante audace dans les complications d'une action semée des quiproquos les plus enchevê- trés. Mais elle a voulu rester digne de la libre et saine Amérique, et nous avons assisté hier à ce spectacle tout à fait réussi : une pièce parfaitement transat- lantique transposée à la française dans le mouvement et dans le ton de notre théâtre.

Certes, les trois actes de Mon Bébé sont presque aussi fertiles en situations abra- cadabrantes que les Dominos rosés, l'un des modèles du genre et qui a précisé- ment pour auteur le père de M. Maurice Hennequin. Mais miss Margaret, Mayo ne sait pas ce que c'est qu'un cabi- net particulier. Les placards ne sont pas pour elle de petits réduits privés de lumière où l'on dissimule avec une grande rapidité un ou plusieurs messieurs devenus soudain incommodes pour une seule dame, mais bien, au con- traire, de vastes armoires où l'on dispose avec un soin touchant, les fraîches pe- tites blancheurs des trousseaux et des layettes. Et miss Margaret Mayo a eu cette idée à la fois candide et audacieuse d'écrire Une pièce dont les trois person- nages principaux sont des enfants de huit jours. Ah! les bons, les excel- lents rôles ! Chez nous, la perspective de les interpréter eût ' séduit des co- médiennes pour le moins quadragénai- res. Mais, de l'autre côté de l'Océan, on se contente de braves petites pou- pées de carton, et l'on montre ainsi que si ces chassés-croisés sont puérils et ingénieux, il ne convient pas du tout de les prendre au sérieux. Et cela est infiniment adroit. Rien n'est plus agréa- ble que l'adresse dans l'ingénuité.

Notre théâtre n'est pas très indulgent aux tout petits bébés. Il ne les accueille que rarement et veut qu'ils soient cou- chés de bonne heure. Dans les pièces célèbres, je ne vois guère qu'un seul rôle

d'enfant à la mamelle. C'est celui du pe- tit garçon du ménage de Cygneroi dans l'admi rable Visite de noces. Naturelle- ment, c'est un rôle muet. Le pauvre pou- pon au berceau n'a pas le droit de crier, et,"en le berçant, l'excellent Lebonnard ne se gêne pourtant pas pour lui dire les choses les plus dures du monde, mais qui sont de si jolies choses. « Quand on pense que, toi aussi, tu seras un homme et que tu voudras aimer des femmes et que tu voudras qu'elles n'aient jamais aimé que toi, comme si tu étais tout seul 'sur la terre. Et quand tu seras bien convaincu qu'elles t'adorent, tu les planteras là pour courir à d'autres. Et quand tu ap- prendras qu'elles ne t'aimaient pas, tout en ne les aimant plus, tu seras furieux et tu deviendras jaloux rétrospectivement comme ton petit papa va faire tout à l'heure. Tu seras donc une bête comme nous tous, mon cher mignon, et tu don- neras le jour à d'autres hommes qui se- ront bêtes comme toi, et ils en engen- dreront d'autres qui seront bêtes comme eux, et ainsi de suite, jusqu'à ce que Dieu n'ait plus besoin de la bêtise hu- maine, ce qui sera long. Dors, mon chéri, tu ne feras jamais rien de mieux. » Et le petit de Cygneroi ne répond rien, mais il doit tout de même vagir tout bas : « Mon Dieu, que les auteurs dra- matiques sont "donc cruels pour les en- fants au théâtre ! N'est-ce pas déjà ce même monsieur Dumas qui avait dit: » - Les enfants, ça console de tout... » - Excepté d'en avoir. »

» Ce n'est pas gentil du tout. »

Miss Margaret Mayo, elle, ne veut pas attrister les petits enfants. Elle les mêle à toutes sortes de facéties qui doivent les réjouir infiniment. Elle autorise de grandes personnes à se les jeter, les unes aux autres, comme de charmants petits ballons, ce qui ne l'empêche pas .du tout, de temps à autre, d'exiger de ses fantoches quelques phrases bien sen- ties sur les émotions bienfaisantes de l'amour materne! et sur la douceur en- veloppante des berceaux. M. Maurice Hennequin, tout en conservant à cette histoire vraiment bouffonne sa saveur et sa drôlerie, l'a mise au point de notre goût et de nos habitudes avec sa parfaite et sûre entente de la scène.

Seul le point de départ de la pièce est un peu faible. Il pourrait supporter tout au plus une menue comédie légère à la- quelle il suffirait d'avoir des ailes, mais non point les intrigues toujours plus


physionomies très différentes que le soiriste a le devoir de crayonner.

A « L'OEUVRE »

C'est le théâtre Antoine qui fut, cette fois, l'Asile de jour de « l'OEuvre ». L'élément de pu- blic qui va à toutes les répétitions générales était présent : courriéristes, soiristes, corres- pondants de journaux de province ou de l'é- tranger, amateurs théâtromanes, caricaturis- tes, dessinateurs des modes, etc. Il y avait aussi la critique, mais pas au grand complet, certains de çes messieurs considérant le ca- ractère exceptionnel de la plupart des pièces de .« l'OEuvre v, et leur éphémère durée, comme un excellent prétexte à se donner congé.

Et puis il y avait l'élément de public flot- tant et spécial qui, au théâtre de « l'OEuvre », varie avec la nationalité des auteurs ; dans l'espèce, je supposé, des étudiants et des in- tellectuels. d'outre-détroit.

Ces divers éléments n'eurent d'ailleurs garde de manquer aux usages imprescripti- bles. Ils arrivèrent fort tard, et c'est devant une salle encore bien peu garnie que M. Lu- gné-Poe vint nous lire, devent le rideau, une sorte de préface-profession de foi artistique de l'auteur de ce fameux Baladin du monde occidental qui s'appelle seulement M. Ed- mund-John-Millington Synge.

M. Lugné-Poe nous lut ce précieux docu- ment d'une voix un peu triste, sans doute parce qu'il faut lire gravement les professions de' foi même quand elles servent de présen- tation a une pièce qui doit être très humoris- tique. Il faut dute aussi qu'il ne faisait pas clair et qu'il y avait dans le document quel- ques-uns de ces noms géographiques qui ar- rêtent l'élan des lectures les plus courantes.

Pendant que M. Lugné-Poe lisait grave- ment, on devait procéder intempestivement sur la scène à des photographies au magné- sium; car de temps en temps un éclair livide aveuglant illuminait le coin du rideau, accom- pagné du < pouffff ! > significatif. Ce salut de cent un coups de canon en l'honneur de l'art dramatique irlandais ne manquait pas de grandeur, mais il détournait singulièrement r attention d'une assistance qui attendait des actes plutôt que des paroles.

Le rideau se leva enfin, et il faut louer sans réserve le vaillant directeur de « l'OEuvre » pour la façon dont il a monté et mis en scène 1a traduction que M. Bourgeois a faite de l'ouvrage de M. E. -J.-M. Synge. Le décor unique - un cabaret de village irlandais - est tout à fait bien, et les personnages sont habillés et « composés > avec un sens du pit- toresque tout à fait remarquable.

Quant à la pièce, je n'en parlerai pas, puis- que aussi bien, comme dit l'autre, ce n'est point' mon rayon. Il m'a paru seulement que le pu- blic intelligent et averti qui l'écouta avec la plus grande attention n'en saisit pas toujours très bien l'humour, lequel confinait par en- droit au macabre le plus saisissant... Mais il m'a paru que l'on s'accordait néanmoins à trouver que M. Lugné-Poe avait bien fait de produire cet échantillon d'un art théâtral très intéressant et très particulier qui n'est pas de chez nous.

AUX BOUFFES-PARISIENS

Quant à la répétition générale de Mon Bébé, trois actes- de miss Margaret Màyo, très adroitement adaptés par M. Maurice Henne- quin, ce fut une cérémonie toute légère, toute papotante, tout élégante, qui commença, continua et se termina dans une atmosphère d'irrésistible gaieté.

Il y avait beaucoup de jolies femmes, beau- coup d'artistes en disponibilité, exhibant les modèles de toilettes et de coiffures de « pleine saison » les plus excentriques. Il y avait aussi beaucoup de notoriétés masculines, et dans une avant-scène M. Lavedan souriait fran- chement, donnant au spectacle folâtre et mousseux, sinon l'encouragement, du moins l'absolution indulgente de l'Académie fran- çaise.

Sur la scène il s'est passé un tas de choses folles, charmantes, joyeuses, parfois un peu attendrissantes, qui ont déchaîné « l'hilarité sur tous les bancs » dont parlent les comptes rendus parlementaires-, et qui ont même par moment remué les sentiments paterno-mater- nels qui sommeillent dans le coeur de tout spectateur et de toute spectatrice. C'est dans deux décors délicieux de style anglais, un sa- lon et une chambre à coucher, que se déroule cette irrésistible histoire de bébés pour gran- des personnes, et l'on peut dire que M. Quin- ?son a offert à cette fantaisie anglaise une hospitalité on ne peut plus écossaise.

M. Max Dearly a été l'âme burlesque et in- finiment cocasse de ces trois actes. Mlle Monna-Delza, sous l'aspect d'une sorte de jolie poupée anglaise màde in Paris, a été avec une délicieuse gaminerie une bien mi- gnonne maman sans enfants. Mmes Jane Saint-Bonnet. Daubray-Joly, Frémaux et Mar- celle Barry, MM. Mauloy et Reschal ont joué des rôles secondaires ou tenu de simples

« silhouettes-» à la plus grande satisfaction de tout le monde.

Pendant le premier acte, un tout petit inci- dent. Au moment où la gentille Delza-Ketty s'asseyait sur un meuble très anglais, le pied de ce meuble s'est cassé. Fallait-il qu'il fût fragile 1 Est-ce qu'une branche se casse quand s'y pose un oiseau ?... On a supposé que le meuble en question, ne connaissant pas la pièce; s'était brisé en se tordant.

La nouvelle toute fraîche de la résurrec- tion de la Joconde s'étant répandue dans les couloirs, dès le premier entr'acte, inutile de dire qu'elle défraya toutes les conversations. Et l'on s'accorda à trouver que M. Quinson ressemblait étrangement â l'oeuvre de Léonard de Vinci, - au moins sous le rapport du sou- rire...

Un Monsieur de l'Orchestre.

COURRIER DES THÉÂTRES

Aujourd'hui

- A la Comédie-Française, à 1 h. 1/2, le Demi-Monde (Aimes Cécile Sorel, Dyssane, Maille, MM. Raphaël Duflos, Delaunay,-Paul Numa).

- A l'Opéra-Comique, à 1 h. 1/2, le Mariage de Télémaque (Mme Marguerite Carré, M. Francell, M.Jean Périer, MlleMâthieu-Lutz).

- A l'Odéon, à 2 heures, Rachel.

- Aux Vanétes, à 2 heures précises, l'Insti- tut de Beauté (MM. Brasseur, Guy, Jean L)ax, Si.vestre, Petit, Mmes Marthe Régnier, Mar- celle Lender, Mistjnguett).

- A la Renaissance, à 2 h. 1/2, l'Occident (M. Abel Tarride, Aime Suzanue-Després).

- Au Théâtre Lyrique municipal de la Bai té, à 2 heures, le Barbier de Séville (Mlle Léa de Perre, M. Tirmont).

- Au Théâtre Léon-Poirier (15, avenue Mon- taigne), à 2 h. 1/2, le \eau d'or.

- tux Bouffes-Parisiens, à 2 heures, Mon Bébé (M. Max Dearly, Mlle Monna-Delza).

- Au théâtre Michel, à 2 h. 1/4, l'Ingénu, En musique et Coeur temlre.

- Théâtre Femina, 2 h. 1/4 (dernière mati- néé), Paraphe /" (M. Signoret) et Petite Ma- dame (Mme Marguerite Caron, Mme Jane Danjou, M. Gandéra, etc.).

- Aux Capucines, à 2 h. 1/2 (tarif spécial des matinées), dernière matinée : Pan I dans l'oeil! r vue ; l'Habit d'un laquais et le Ro- man sous la portière, avec la même distribu- tion que le soir (miss Campton, Mlle Pépa Bonafé, M. A. Berthez).

- Au Théâtre-Impérial, à 2 h. 30, matinée avec Lyse Berty, Boucot, Jules Voy, Moriss, Wilned, Albany, Andrée Magdad dans : Rup- ture, Express-Agency, Oui. .mais Berthy ba- bille mieux ! Jules Moy dans ses fantaisies, VIntransigeant I. Un Virtuose.

- A la Comédie-Royale, a 2 h. 1/4, dernière matinée : Leur jour, le Petit Sac (Marguerite Deval, André Alerme, Henry Houry, An- dréyor, etc.).

Nos lecteurs trouveront à sa place habituelle le tableau complet des matinées d'aujourd'hui.

Ce soir

- A la Porte-Saint-Martin, à 8 h. 1/2, pre- mière représentation de : le Chèvrefeu lie,

Eièceen trois actes, de M. Gabrieled'Annunzio. .istribution :

Aude Mmes Henriette Roggers

Hélissent de la Coldre Nell.v Cormon L'Hirondelle Andrée Pascal

La Femme de chambre Talour Pierre Dagon MM. Charles Le Bargy

Ivain de la Coldre Pierre Renoir

et

Mme Berthe Bady, Laurence Dagon Demain lundi, réception du service de se- conde.

- A l'Opéra, relâche.

- A la Comédie-Française, à 8 h. 3/4, Vou- loir (Mines Cécile Sorel, Maille, MM. Henry Mayer, George Grand).

- A l'Opéra-Covique, à 8 heures, la Tosca (Mllé Lillian Grenville, MM. Léon Beyle, M. Boulogne) ;

Cavalleria rusticana (Mlle VIsconti, MM. Palier, Reymond).

- A POdéon, à 8h. L/2, Rachel (Mlle Séphora Mossé, MAI. Desjardins, Grétillat).

- Aux Variétés, à 8 h. 84, l'Institut de beauté (MM. Brasseur, Guy, Jean Dax, Sil- vestre, Petit, Mmes Marthe Régnier, .Mar- celle Lender, Mistinguett).

- Au Vaudeville, à8 h. 1/2, le Phalène (Mmes Yvonne de Bray, Aimée ÎVssandier, Moreno, Dermoz, Elle -Andrée, Marthe Lenclud, MAL Pierre Magnier, Jolfre, René Rocher, Au- rèie Sydney, - et M. Paul Capellani).

- Au théâtre Sarah-Bernhardt, relâche.

- Au Théâtre Lyrique municipal de la Gaiti,

à 8 h. 1/2, la Favorite (Mlle d'Isoard, MM. Maguenat, SUvestre, Tavelie).

- Au théi're Antoine, à 8 h. 1/2, le Procureur Hallers (Mlle Jane Marnac, M. Gémier). '

- A la Renaissance, à 8 h. 50, l'Occident (Mme Suzanne-Després, MM. Abel Tarri le, Lérand, Roger Vincent., Mlle Huguette Dastry).

- A l'Athénée, à 8 h. 3/4, Triple.patte (MM. Bullier, Gallet, Mmes Marg. Peuget, Marthe Alex, Léone Devimeur).

- A la Comédie-Viarigny, à 9 heures, les Anges gardiens (par ordre alphabétique : MM. Ar- quillière, Mlle" Cartier, M. Cousin, Janvier, Mmes Marcelle Frappa, Yv. Garrick, Gé- niat, Goldstein, Mlles Alice Nory, J. ï'hom- sen, etc.).

- Au théâtre Léon-Poirier (15, avenue Mon- taigne), à 8 h. 3/4, le Veau d'or (Mme Su- zanne Révonne, MM. Louis Gauthier, Ch. Dechamps, Henri Beaulieu et Mlle Cathe- rine Fonteney).

- Au Palais-Royal, à 9 heures, les Deux Ca- nards (Aimes Arinande Cassive, Marguerite Lavigne, Marthe Debienne, MAI. Germain, Le Galio, Clément, Palau, Ed. Roze).

- Aux Bouffes-Parisiens, à 8 h. 3/4, Mon Bébé (M. Max Dearly ; Mmes Monna Deiza, Saint- Bonnet).

- Au théâtre Michel (tél. Gutenberg 63-30), à 9 heures, l'ingénu (MM. Guyon fils, Harry- Baur, Scheffer, Lebrev, Mlles Juliette L)ar- court, (iermaine Iieuver et Clémence Isane, et M. Marcel Lévesque) ; En musique (Mlle Maud Gauthier et M. Mardor) ; Coeur tendre.

- Au théâtre Femina (tél. 53 )-78), à 9 heures précises, pour les représentations de M. Si-

Eoret, Paraphe /"(MM. Varny, Mmes Marie

aure et Eve Çlaael); et Petite Madame, comédie en deux actes, de M. Pierre Veber Mme Marguerite Caron, MM. Gan léra, Bou- chez, Trévoux, et Mme Jane Danjou).

- Aux Capucines, à 9 heures, Pan! dans, l'oeil ! (miss Campton, Mlles Pépa Bonafé, Mon- thii, Rysor, Sandy, MM. A. Berthez, Ar- naudv, Tramont, À. Simon, Piérade, Frank- Mauris, Lusshienl; l'Habit d'un laquais 'M 1 les Monthil, M. Arnaudy) ; le Roman sous la portière.

- Au théâtre Apollo, à 9 heures précises, Coco- rico (Mmes Brigitte Régent,Marise Fairy.MM. Henry Defreyn, Fernand Frey, Maurice Lamy).

- Au Théitre-lmnérial ,5, rue du Colisée, tél.594-97), à 9heures, Rupture (Paul Franck), Express-Agency (le dessinateur Moriss), l'In- transigeant! (Aille A'bany, M. Boucot), Oui... mais Berty babille mieux ! (Lyse Berty), Jules Aloy dans ses fantaisies ; "le Virtuose (Mlle Andrée Magda, M. Wilned).

- A la Comédie-Royale (25, rue Caumartin), (tél. Louvre : 07-36), à 10 heures, le Petit Sac, 'Mlles Alarguerite Deval, A1M. André Alerme, Henry-Houry, Andréyor,Mile Lola -NToyr,etc.); à 9 h. 30, Leur Jour, (Aille Myosa).

- Au théâtre Doré (Henri Léoni,' directeur) (58, rue Pigalle, tél. Trud. 55-97), à 9 heures, Persanefle, la Première liée, Si j'ose m'ex- primer ainsi (Mlles Gaby Boissy, Derminy, Greuze, MM. Tréville, Etchepare, - et Mlle Irène Bordoni.)

- Au Grand Guignol, à 9 heures, l'Affaire Zézelte, la Buvette, Terres chau les, la Pe- tite Dame en blanc. Dans la Pouchkinskaïa.

Hier

A l'Opéra,

La nouvelle représentation de M. Maurice Renaud, dans Rigoletto, fut superbe. Le gra d artiste, merveilleux dans ce rôle, de maîtrise et de force dramatique fut acclamé par la salle entière, ainsi que Mlle Gall, dont la voix délicieuse sonne si purement dans le rôle de Gilda, et M. Fontaine, excellent dans le duc; Mlle Lapeyrette, remarquable Madeleine ; M. Journet parfait Sparal'ucile, et M. Cerdan.

La 6oirée se termina par Suite de danses, c'est-à-dire des ovations à M le Zambelli, exquise dans ce ballet, et des applaudisse- ments à Mlles G. Couat, Urban, Barbier et à M. Aveline.

A la Comédie-Française.

Le comité d'administration s'est réu ni hier sous la présidence de AL Jules C aretie, qui a fait connaître que M. Jules Truffier était chargé, pour cinq ans, par décision minis- térielle, des études du repertoire. E \ consé- quence, M. Jules Truffier a donné sa démis sion de sociétaire, démission qui a été ac- ceptée, M. Truffier devant remplir ses nou- velles fonctions à partir du 1er janvier pro- chain.

**»

Nos lecteurs savent comment M. Auguste Rondel, l'ardent président des Escholiers, avait relevé le défi imprudent que nous avions lancé à sa passion de bibliophile au sujet de la rarissime brochure sur Rachel,

écrite par le prince Georges de Prusse et que possédaient seuls AL Adolphe Brisson et Mme Marguerite Caron.

Hier, M. Auguste Rondel apportait à la Comédie-Française la brochure rarissime, dont il s'est procuré deux exemplaires. 11 tenait à offrir l'une de ces brochures, en acompte sur la cession de sa merveilleuse bibliothèque de théâtre dont il fera don à la Comédie-Française. Quant à la seconde bro- chure, il la con erve pour-lui et nous avons pu la voir : voici son signalement bibliogra- phique :

MADEMOISELLE RACHEL, Souvenirs d'un contemp orain.

Rien ne nous survit à nous autres... rien que le souvenir... Le vôtre, n'est-ce pas ? ?

Adrienne LECOUVREUR.

Berlin 1882, Vossische Buchhandlung (Strikker), in-12, 48 p.

A l'Opéra-Comique.

Le rôle de Floria Tosca dans l'oeuvre de Puccini sera interprété ce soir par Mlle Lil- lian Grenville, ia belle cantatrice à qui il valut la semaine dernière un si éclatant suc- cès, et que le public transporté par son ad- mirable puissance dramatique, sa voix si pure et si prenante, acclama frénétique- ment.

Aille Lillian Grenville doit, on le sait, re- paraître prochainement aussi dans la Tra- viata où elle est tout à fait remarquable.

A la Société espagnole Centre Catala de Paris, société protégée par S. M. le roi Al- phonse XIII, a eu lieu hier soir, devant l'élite de la colonie espagnole, une soirée littéraire» et musicale qui a été des mieux réussies. Le programme, admirablement com- posé, en même temps humoristique et artis- tique, s'est terminé par la Professo (la pro- cession), revue de moeurs espagnoles, dont les personnages étaient de charmantes ma- rionnettes très finement découpées et arti- culées. i.e public a fait un gros succès au grand défilé comique composé de soldats ro- mains, géants, nains, timbaliers, la pyra- mide humaine, la Tarasque, le grand cierge, les pénitents, les mystères, l'orchestre muni- cipal, les conseillers, les chefs d'Etat, l'état- major, le grand maharadjah, la danse du ventre, etc., etc.

En tout, plus de 300 dessins et caricatures, dus au crayon de AIM. Aguadé, Borrellas, Gosé, Mas, Mich, Nadal, Novellas, J. Pagès- Roca, Rico, Serra, Y. Schmidt, Tomé Es- qu u, Vi a et Xirô.

La pièce a été présentée en français et en '.atalan par l'auteur, M. José M. Balmana, qui a été très applaudi et a reçu, à la fin du spectacle, de nombreuses félicitations.

La soirée s'est terminée par un bal qui a été des plus brillants.

Au jour le jour

La semaine dans les théâtres subvention- nés :

- A l'Opéra : lundi, Tannhaeuser (Mmes Dubel, Carlyle, Laute-Brun , MM. Franz, Noté, Gresse, Cerdan, Nansen); mercredi, Fausl (Mlles Bugg, Courbières, Goulancourt, AIM. Fontaine, Journet, Cousinou) ; vendredi, Thaïs (Mlles Vally, Laute-Brun, Duri , Go i- lancourt, B. Mendès, AlM. Renaud, Dutreix, Delpouget, Mlle Zambelli) samedi, la Dam- nation de Faust (Mlle Kirsch, MM. Gresse, Fontaine, Cerdan); Coppélla (Aille Aïda Boni, M. Raymond).

- A ia Comédie-Française : lundi, mer- credi, vendredi, samedi, a 8 h. 1/2, la Mar- che nuptiale ; mardi et jeudi, à 8 h. 3/4 (soir), la Fontaine de Jouvence, Yvonic ; jeudi (ma- tinée), à 1 h. 1/2, Ruy Blas.

- A l'Opéra-Comique : lundi, à 8 heures, Carmen (Aille Chenal (en représentation) ; M. Ed. Clément (en représentation); Mme Vallin- Pardo, M. Vigneau, Aille Sonia Pavloff) ; mardi, à 8 heures, 4" représentation de l'a- bonnement du mardi, Celeste (Aille Brunlet, AL Rousselière (en représentation) ;? Mlles, Brohly, Nelly Martyl); mercredi, à 8 heures, Werther (Mlle Borel, MM. Léon Beyle, Vi- gneau, Mlle Carrière, M. Belhomme); Cavalle- ria rusticana (Allie Visconti, AIM. Palier, Rey- mond ; jeudi, matinée à 1 h. 1/2,6"représenta- tion d" l'abonnement (série rouge), la Traviata (Mlle Marcha , MAL Marcelin, Ghasne) ; Ci- gale (Mlle Sonia Pavloff, M. Quinault) ; soi- rée, à 8 heures, 4" représentation de l'abon- nement (jeudi A), le Mariage de Télémaque Mme Marguerite Carré, M. Francell, M. Jean Périer, Mlle Mathieu-Lutz, M. Delvoye) ; ven- dredi, à 8 heures,Manon (Mlle Geneviève Vix, M. Ed. Clément (en représentation), M. Vieuille, M. Vaurs) ; samedi, à 8 heures, 4e représen- tation de l'abonnement du samedi (serie A), Louise (Mme Margue rite Carré, Léon Beyle, M. Vieuille, Mlle Brohly).

- A l'Odéon : lundi, soirée, 1T série, l'Ecole des Femmes, le Diplomate, et mardi,

matinée, représentation de Mme Loïe Fuller et de son Ecole de danse, orchestre Colonne; mardi, mercredi, jeudi (soirée), vendredi, sa- medi (soirée), dimanche (matinée et soirée), mercredi 24 décembre soirée du réveillon ; mercredi 31 décembre (soirée), Rachel. Jeudi 18 décembre, matinée, séne moderne; sam di 20 décembre, matinée, série moderne, confé- rence par M. Laurent Tailhade, Oscar ou le Mari qui trompe sa femme, les Vieux péchés, représentations de M. Galipaux.

A l'Opéra.

La prochaine représentation de M. Maurice Renaud aura lieu vendredi prochain, dans le rôle d'Athanaël, avec Mlle Andrée Vally, dans le rô e de Thaïs, qui lui valut un très grand 6uccès.

Mlle Bugg, qui fit des débuts si éclatants, à l'Opéra, dans Thaïs, chantera pour la pre- mière fois, mercredi,, le rôle de Marguerite dans Faust.

A la Comédie-Française.

On répète actuellement Amphitryon à la Comédie-Française.

L'interprétation en ' sera, comme on va pouvoir en juger, particulièrement brillante. Voici, en effet, quelle sera la distribution des rôles :

Alcmène Mmes Berthe Cerny

Cléanthis , Thérèse Kolb

La Nuit Dussanne

Jupiter MM. Mounet-Sully

Amphitryon Paul Alounet

Sosie Georges Berr

Mercure André Brunot

»**

La Comédie-Française donnera à nouveau, cette semaine, deux représentations d'Yvonic, le beau drame de M. Paul Ferrier et de Mlle Jeanne Ferrier, dans lequel l'âme de la Bre- tagne est si dramatiquement exaltée et qui est une si noble apologie du sacrifice.

Mme Renée du Minil et Mme Lara, M. Paul Mounet et M. Alexandre sont les plus émouvants interprètes d'Yvonic, dont le suc- cès croît à Paris au moment même où, là- bas, la mer est plus violente et où les ajoncs de la lande renouvellent leurs fleurs d'or.

On répète activement, au foyer des ar- tistes, l'acte en vers que notre confrère M. G. Montoya a composé pour l'Anniversaire de Racine qui sera célébré le 21 décembre, en soirée.

Cet acte, qui sera le dernier ouvrage en vers joué sous la direction de M. J. Claretie, est intitulé : les Loisirs de Racine. Il aura pour interprètes MAL Dessonnes (Racine) et André Brunot (Petit-Jean).

Au Vaudeville.

M. Porel a été vraiment bien inspiré en prolongeant de quelques jours les représen- tations du Phalène. La belle pièce de M. Henry Bataille continue à attirer tous ceux qui n'ont pas encore vu la merveilleuse Yvonne de Bray dans cette incarnation si personnelle et si émouvante de Thyra de Marliew. Aujourd'hui, à- 2 h. 1/2, dernière matinée du Phalène avec la même distribu- tion que le soir.

La date exacte de la répétition générale de la Belle Aventure, comédie nouvelle en trois actes do MM. G.-A. de Caillavet, Robert de Fiers et Etienne Rey, sera annoncée dans quarante-huit heures.

M. Paul Franck nous a adressé hier la let- tre suivante :

Cher monsieur,

»

Je lis dans votre courrier théâtral une lettre que vous avez reçue de M. Léon Poirier. Je me vois obligé de rétablir les faits tels qu'ils sont et pour ce motif j'écris à M. Léon Poirier lui- même la lettre ouverte dont vous trouverez la copie ci-jointe.

Je fais appel à votre loyauté pour attester que je ne vous ai jamais envoyé d'information rela- tive à la Comédie des Champs-Elysées pas plus d'ailleurs qu'à aucun autre journal, ce que je n'aurais pas manqué de faire plus particulière- ment en ce qui Vous concerne si les négocia- tions entamées avaient été terminées.

Croyez, cher monsieur, etc.

Paul FRANCK.

Nous attestons bien volontiers que M. Paul Franck est demeuré étranger a la pu- blication que nous avons faite de la nou- velle contre laquelle M. Léon Poirier s'est élevé hier. Cette nouvelle s'était répandue dans Paris à ce point que !e matin même où le Figaro en informait ses lecteurs une inter- view de M. Paul Franck paraissait dans Co- moedia.

Voici, au demeurant, la lettre que M. Paul Franck a adressée à M. Léon Poirier : Monsieur,

J'ai lu ce matin dans le Figaro la lettre que vous écrivez à ce journal, et je viens k mon

tour vous en manifester ma stupeur et mon in- dignation.

Avant de prétendre que M. Paul Franck avait fail paraître une information quelconque, vous auriez pu vous renseigner et Vous auriez appris qu'il n'est pas flans les habitudes de M. Paul Franck de faire paru lire des informations inexac- tes: avant de qualifier ou de vous abstenir do qua- lifier le procédé que vous reprochiez, à Al. Paul Franck, il aurait été simplement correct d'es- sayer de savoir d'où venait 'l'information qui vous a déplu.

Puisque vous m'obligez par l'attitude singu- lière que vous adoptez de mettre les choses au point, je rendrai publique la vérité qui est la suivante :

Vous m'avez été présenté par M. Quinson et, sous les auspices de ce dernier, vous m'avez de- mandé d'assurer la direction de votre théâtre pendant une période de cinq mois. Vous m'avez même prié de voir vos artistes et votre person- nel afin d'essayer de réduire leurs cachets et leurs salaires.

Enfin, comme j;étais pris à l'improviste et qu'il ^agissait de vous rendre un service, ce que j'étais tout disposé à faire par égard pour M. Quinson, .nous avons eu plusieurs entrevues-chez mon conseil, M» Cerf, avocat, 80, rue Taitbout, qui a rédigé un projet de contrat. '

Ce projet semblait vous convenir parfaite- ment et vous étiez excessivement pressé de le signer. C'est moi qui l'étais moins on raison do certains risques assez lourds que jo pouvais courir et qui seront énumérés ultérieurement si vous contestez en quoi que soit la vérité dç cette lettre.

Je vous signale, d'ailleurs, pour éviter tout malentendu entre nous, qu'il y a eu, de ces pour parlers, plusieurs témoins fort impartiaux, à la loyauté desquels je m'empresserai de faire appel si vous m'y contraignez. Dès à présent, je dégage mon conseil, M" Cerf, de tout secret profession- nel en ce qui concerne ces négociations, afin qu'il puisse, si cela est utile à mes intérêts, communiquer le projet de contrat auquel je fais allusion.

Et là-dessus, j'attends avec une certaine curio- sité et non moins d'impatience les suites judi- ciaires que vous annoncez dans votre lettre au Figaro.

Recevez mes salutations empressées.

Paul FRANCK.

Au Théâtre Femina.

A la nouvelle de la fin des représentations de Paraphe Ier et de Petite Madame, de nom- breuses personnes ont demandé à la' direc- tion du Théâtre Femina de continuer ces re- présentations pendant quelque temps encore. Cela est malheureusement impossible, en rai- son du départ de M. Siguoret, mais la direc- tion, pour donner satisfaction à ces instances, reprendra au printemps prochain Paraphe Ier et Petite Madame. Donc, cet après-midi, à 2 h. 1/4, dernière matinée, et, ce soir, der- nière représentation de Paraphe Ier et de Pe- tite Madame. Alercredi 17, à 2 heures après- midi, répétition générale de : Ln jeune homme qui se tue, comédie en quatre actes de M. Georges Berr, avec MM. Polin, Claudius, Alerme, Puylagarde, etc., Mmes Bertiny-Berr, Jane Danjou, Madeleine Guitty, Ritto.

Le théâtre Michel donnera cet après-midi la quatrième matinée de l'Ingénu, la pièce un peu osée mais si charmante tirée par MM. Char es Méré et Régis Gignoux du joli conte de Voltaire, si délicieusement interprétée par Mlles Juliette Darcourt, Germaine Reuver, Clémence Isane, MM. Guyon fils , Harry Bour, et L''vesque,

On commencera par Coeur tendre, un acte de M. de Perigny, et En musique, l'acte si original de M. Armand Charmain.

M. André Antoine, directeur de l'Odéon, fera mardi prochain, à l'Université populaire du faubourg Saint-Antoine, une conférence sur « la Famille dans le théâtre contem- porain. »

M. H. Tausky, qui depuis de longues an- nées représente M. Jarno, du Josefstadt Theatre à Vienne, et qui achète des pièces françaises pour la Maison Henry W. Savage à New-York, a eu l'honneur d'être également nommé représentant du Théâtre Impérial .et Royal de la Cour.à Vienne. (K. KT. Hofburg- theater.)

Au Théâtre-Ecole.

La dix-huitième audition du Théâtre-Ecole, donnée au Grand-Guignol, présentait un in- térêt tout particulier : la création d'oeuvres nouvelles, interprétée? pour la première fois par la vaillante compagnie de M. Gabriel Frère. Signalons la réussite de l'hilarante bouffonnerie a aptée de Cervantes par M. Serge Bernstamm, les Deux Barbons amou- reux ; sans oublier les deux autres actes : Souvenirs, de M. Eugène Berteaux, et la Pré sentation, de M. Maurice-Léon Kerst. Bonne journée pour l'art et le théâtre.

A la Comédie-Royale.

La matinée et la soirée d'aujourd'hui se-

lourdes et plus importantes d'un vau- deville.

Ketty Harrisson est une délicieuse pe- tite femme. Elle n'a qu'un défaut, ou du moins il est si grand qu'il.cache tous les autres: elle ment. Elle ment effronté- ment. délicieusement, naturellement. Elle ment comme un ténor est bête ou comme une rose sent bon. Elle ment pour quelque chose, mais aussi pour rien. C'est une artiste. Elle adore son mari, elle le préfère à tous. C'est donc h lui qu'elle préfère mentir. Elle n'arrête pas. La veille du jour où nous faisons sa con- naissance elle a déjeuné dans la salle à manger commune - notez ceci - de l'hôtel Savoy do Chicago, dont elle est la libre citoyenne, en compagnie du plus respectueux et du plus cordial des amis d'enfance, Jimmy Scott. Je sais bien qu'en France, dès qu'un homme est amoureux d'une femme, même s'il ne la connaît que depuis une semaine, il devient tout de suite son ami d'en- fance. Mais nous sommes à Chicago. Ajoutez à cela que Jimmy est marié à'une jolie Maggie, qu'il adore et qui est l'amie de Ketty, qu'il a rencontré Ketty par hasard, qu'ils n'ont jamais été en flirt, que tout cela a été de la plus décevante honnêteté et que Mme Harris- son n'aurait qu'à dire à son mari : « Mon petit Will, j'ai déjeuné hier avec ce brave Jimmy », pour que tout cela n'ait aucune importance. Oui, mais, en- core une fois, nous sommes à Chicago. Ce déjeuner à deux dans cette ville a plus de gravité que n'en aurait chez nous un adultère mondain. Ketty a donc menti à William, et fort mal, mg, foi, pour une professionnelle du mensonge. Elle s'est empêtrée dans son récit. Bref, William sait qu'elle ne lui a pas dit la vérité. Scène, cris, lamentations. Ketty force Jimmy à mentir lui aussi. Il y consent d'autant plus facilement que William lui déclare que s'il connaissait l'imbécile qui a déj uné avec sa femme, il le tuerait comme une mouche. William, exaspéré, décide de quitter le domicile conjugal et d'aller voyager à travers le monde. Nous n'admettons que difficilement ce postu- lat, qui ravit les transatlantiques, ce qui témoigne en faveur de la pureté de leurs moeurs et de la corruption des nôtres... Oui, mais, en attendant, William est parti.

Ketty pleure. Hélas ! Maintenant à qui mentina-t-elle ? Comment ramènera- t-elle auprès d'elle ce stupide jaloux de William? Il n'y a qu'un moyen. Maggie le lui suggère, et ce moyen est excellent

puisque nous allons lui devoir deux ac- tes d'une irrésistible bouffonnerie - au prix de quelques préparations, dont vous apercevrez sans doute la singulière com- p aisance. William a toujours souhaité ?ardemment avoir un enfant. Ketty,dans quelques mois, n'aura qu'à lui télégra- phier qu'elle vient de mettre au monde un beau garçon et William accourra aussitôt pour pardonner à sa chère pe- tite menteuse et pour embrasser sa jeune postérité. Ketty bat des mains à cette idée, qu'elle trouve tout de suite, très drôle, et que nous, nous ne trouve- rons très amusante que tout à l'heure.

Peut-être M. Maurice Hennequin - et c'est la seule critique que j'adresserais à son adaptation si heureuse et si mou- vementée, - aurait-il pu justifier d'une façon plus forte, plus utile le mensonge de Ketty. Malgré toute notre bonne vo- lonté nous n'acceptons que malaisément la facilité avec laquelle cette jeune femme s'engage, sans aucune nécessité, dans les plus redoutables complica- tions.

Au second acte, nous apprenons que William sera de retour dans vingt-qua- tre heures. On lui a câb é que Kelty était accouchée depuis huit jours d'un superbe garçon. L'on doit le lende- main recevoir d'une crèche, dirigée par l'honorable miss Petickton, le mar- mot. concédé par une famille pauvre. Mais une nouvelle dépêche de Wil- liam annonce que le paquebot a évité une escale. 11 sera là dans un moment. On expédie en hâte Jimmy à la crèche. Et nous le voyons un moment après rapporter le bebé que William, arrivé un instant auparavant, embrasse avec transport. Catastrophe ! la mère du petit se r vise. Elle vient rechercher l'enfant! Comment le remplacer ! Une providence comme nous n'en avons plus en France depuis la mort d'Eu- gène Scribe, mais comme ils en ont encore une en Amérique révèle à Ketty et à ses complices Maggy et Jimmy que la blanchisseuse a mis au monde, , il y a huit jours, deux jumeaux. On réexpédie le malheureux Jimmy en lui intimant l'ordre de rapporter un des deux enfants; et il le rapporte en effet en le dissimulant sous son manteau de soi- rée. Seulement, par malheur pour Ketty et par bonheur pour notre joie, il tombe sur Harrisson au moment où celui-ci est en train de bercer le premier bébé. Com- ment se tirer d'affaire sinon en décla- rant à l'heureux père que Ketty a rais au monde deux jumeaux. Mais il faut

tout de même reprendre, pour le rendre | à sa maman, le premier mioche,celui de la crèche. On empruntera donc à la blan- chisseuse le second jumeau. Vous pen- sez bien, n'est-ce pas, que c'est Jimmy qui sera encore forcé d'aller le chercher et que lorsqu'il le ramènera il sera de nouveau surpris pnr Harrisson qui de- vra se croire à la tête de trois jumeaux, ce qu'il n'hésitera pas à faire. L'excès même de ces complications oblige à un rapide et simple dénouement. Kelty avouera tous ses mensonges gros et pe- tits, et ne pensera plus qu'à avoir beaucoup d'enfants qui ceux-là seront bien à elle. C'est par cette touchante résolution conjugale que se termine cette honnête folie, dont M. Maurice Henne- quin a tiré un parti merveilleux. Il a re- pris dans la pièce'originale tout ce qu'il devait y reprendre et il a animé et égayé par d'excellentes inventions de détail toute une partie de ces trois actes où la pire sensiblerie voisinait avec le pire vaudevil e. Vous vous réjouirez -parti- culièrement de l'épisode où William Harrisson est contraint d imiter le miau- lement du chat. Voilà de l'excellente bouffonnerie.

L interprétation est tout à fait brillante. M. Max Dearly n'a jamais été plus étour- dissant que sous les espèces de l'infor- tuné Jimmy. Et notez bien que ce n est point là un de ces personnages de second plan que ce grand fantaisiste sait si bien mettre au premier; nûn, c'est un véri- table rôle de pièce et qui a permis à M. Max Dearly de nous prouver avec éclat que, lorsqu'il le veut, nul ne sait mieux que lui jouer la situation et conduire son personnage du premier acte au dénouement sans l'abandonner pour les besoins de pitreries acces- soires. Cette soirée est très importante pour M. Max Dearly. Mlle Monna-Delza a joué le rôle de Ketty dans un mouve- ment spirituellement endiablé avec des petites grâces et des petites mines de poupée nerveuse tout à fait amusantes. Jamais nous ne l'avions encore applau- die avec tant de plaisir. M. Mauloy était chargé du mauvais rôle de Har- risson, dont la crédulité touche à l'hé- bétement. Il s'en est tiré avec son adresse habituelle. Singulière carrière que celle de ce comédien qui trouve tou- jours moyen d'être excellent dans de médiocres emplois. Mme Saint-Bonnet est une complice adroite et vive et M. Reschal un maître d'hôtel du meilleur style. Mme Daubray-Joly est une direc- trice de crèche qui sait peut-être amuser,

les petits enfants mais qui sait moins bien amuser les grandes personnes.

***

La Boîte à Fursy est devenue le Théâtre Doré.

Je préférais ce titre argotique à ce titre précieux. Je suis assuré que d'ici peu de temps, d'ailleurs, on dira « la Boîte à Léoni ». Le langage de Montmartre a des droits imprescriptibles. M. Henri Léoni est on effet le nouveau directeur de ce joli petit théâtre. G est un chanteur ex- quis, trop exquis, de même que certains bonbons sont trop sucrés. Mais M. Henri Léoni a du talent. Il sait chanter et il sait dire. Les airsqu'il murmure, en adressant à la salle des regards chargés de toutes les tendresses, sont toujours d'un rythme caressant et d'une mélodie facile, et les paroles qu'ils accompagnent sont sou- vent dune niaiserie bien agréable. II y est à l'ordinaire question de ruptures élégantes et de regrets distingués, et l'on ne cesse d'y parler d'amour en chantes-tu en voilà. M. Henri Léoni est un peu notre Elleviou. Il nousen fallait bien un. Mais, par-dessus le marché, M. Henri 'Léoni est un directeur avisé. Le premier spectacle qu il a composé est fort brillant.

Tout d'abord une petite pièce fantai- siste et en vers, et qui est certainement en vers et peut-être fantaisiste, nous mon- tre les inconvénients qu'il y a à donner un bal persan. Quand on donne un bal, comment peut-il ne pas être persan ?...'

Ensuite une pièce en un acte.amusante et spirituelle, de MM. Yves Mirande et Géroule où il y a une idée piquante et un comédien excellent, M. Tréville. Nous y voyons les soucis d'un critique drama- tique qui a sur .les bras un article à faire, une jeune comédienne et une bonne au- toritaire. C'est cette dernière qui l'em- portera.

Enfin, nous avons entendu une revue de M. Jean Bastia où il y a beaucoup d'esprit, de drôlerie, de verve et d'alerte satire. On y applaudit des scènes de grosse bouffonnerie, des traits de la meilleure qualité; Mlle Irène Bordoni, qui a tant de gentillesse et de malice acidulée ; Mlle Gaby Boissy, qui chante fort joliment, et une nouvelle venue, M:le Loti, qui jusqu'à ce jour portait ce nom célèbre dé la façon la plus obscure, mais qui nous a paru avoir une petite nature de théâtre tout à fait personnelle - et comique.

***

Je vous ai promis, l'autre jour, de dire

quelques mots du Secret des Mortigny ou du crime à la honte et vice versa, ce mélodrame parodique de M. Marcel Bain que le théâtre Antoine joue chaque jeudi en matinée. Ce n'est, sans doute, qu'une farce de rapins, mais d'une éton- nante belle humeur, et aussi d'une grande justesse. 11 n'y a pas un ate- lier à Paris où cette fantaisie vengeresse du genre larmoyant ne soit connue. Elle a même gagné en dehors du monde des peintres de nombreux partisans. Ce qui en fa t le grand divertissement et aussi la qua ilé, c'est qu'elle ne se sert que des procédés habituels au mélodrame - et qu'elle se plaît à peine à les exagérer. "Vous vous en rendrez facilement compte dès que je vous aurai indiqué le sujet de cette aventure tragique.

Le marquis de Mortigny est ravagé parle chagrin. Toute sa famille a mal tourné. La marquise, la première, s'est enfuie du château avec on ne sait qui. Elle voyage depuis quinze ans, on ne sait où. 11 ne reste au malheureux châte- lain que sa fille Hélène, qu'il adore. Sou- dain un inconnu se présente. Il est mas- qué et se dit porteur d'une mauvaise nou- velle.

- Je suis, dit-il,, l'homme au petit chapeau qui vient de Londres. Souviens- toi des fossés de Blacburn et de l'infor- tuné Taupin. Marquis, ta fille est la fille d'un autre.

- Meurs donc, scélérat, s'écrie le marquis.

Et il le tue, et au second acte Hélène a disparu. Quelque temps auparavant elle s'était fiancée à un certain Jean Derieux. Le professeur Jackson lui offre ses services. C'est un détective d'une surprenante habileté. Il se fait fort de tirer Jean d'embarras et de retrouver Hélène. Mais un inconnu se présente.

- Je suis, dit-il, l'homme au petit chapeau qui vient de Londres. Souviens- toi des fossés de Blackburn et de l'infor- tuné Taupin.

Et il révèle à Jean Derieux d'abord qu'Hélène a été confiée au vieux garde- chasse Claude, ensuite qu'elle a un amant. Jean Derieux bondit sur lui et le tue, et l'inconnu s'effondre en s'é- criant:

- Ah ! mais, c'est une maison dam- née, ici !

Sur quoi le détective rentre d'un air parfaitement indifférent et conclut :

- Non, c'est la maison du professeur Jackson.

Au tableau suivant nous sommes chez Claude, le garde-chasse, qui veille sur j

Hélène de Mortigny, cette tendre et gra- cieuse Hélène à laquelle son père disait naguère avec tant de bonté, lorsqu'il souhaitait l'éloigner un peu : « Mon en- fant, va donc jouer du piano dans le jardin ».... Jean Derieux et Jackson ar- rivent bientôt. Hélène a vile -fait de convaincre son fiancé de son innocence. Mais l'inconnu surgit et prononce la phrase sacramentelle. Le vieux Claude le tue, et il tue ensuite le vieux Claude qui, avant d'expirer, s'écrie en râlant :

- Je ne suis pas Claude, le garde- chasse, je ne suis pas celui que vous croyez. Je ne suis pas le protégé du ba- ron, ni le fils naturel du tuteur de la reine mère...

HÉLÈNE ET JEAN. - Ciel..., parlez...,, qui êtes-vous?

- Je ne suis pas, comme on l'a dit, un ancien réfugié polonais... Je ne suis rien de tout cela... Je suis... Je suis...

Et il expire.

Je ne m'attarderai pointa vous conter en détail comment le marquis, pour dé- couvrir le secret des Mortigny, s'aventure dans un repaire d'apaches où il retrouve la marquise sous les espèces d'une cer- taine Loulou qui est la bonne amie d'un apache surnommé le Frisé. Le marquis doit périr, car on l'a attiré dans un tra- quenard. Loulou le sauvera, lui don- nera la liasse de papiers qui contient le fameux secret, obtiendra son pardon et réintégrera l'hôtel des Mortigny.

C'est dans cette belle demeure que se joue le dernier acte.

- Eh quoi 1 marquise, s'écrie le mar- quis, puis-je être plus heureux qu'en fê- tant dans ces salons si longtemps déserts et votre retour d'un si long voyage et les dix-huit ans de notre chère Hélène ?

- Dix-huit ans, soupire la marquise. Comme le temps passe 1

A quoi le marquis, jamais à court de galanterie, réplique :

- Tout le monde sait, Hermine, que vous l'avez eue à onze ans-

Tout se termine le mieux du monde. Jean Derieux revient d Afrique couvert de gloire et de décorations. Les fiancés s'embrassent sous l'oeil même de leurs parents. Jackson est grassement payé. Claude ressuscite ainsi que l'inconnu que l'on invite à son prochain retour de Londres.

Ce n'est évidemment là qu'une folie burlesque mais tout à fait réussie et qui mérite de prendre place dans le théâtre parodique à côté des fantaisies de Du- ' vert et Lauzanne.

Robert de Fiers.


ront les deux dernières représentations du Petit Sac.

La direction de la Comédie-Royale main- tient la date d'après-demain, mardi, pour ia répétition générale de la Revue de M. Jean Deyrmon.

La première aura lieu mercredi 17 courant et s'annonce comme un événement mondain, si l'on en juge par les noms des personna- lités qui ont déjà retenu leurs places pour cette soirée.

Au théâtre Grévin.

Pour la soirée du réveillon, la direction ayant obtenu l'autorisation rte MM. de Fiers et de Caillavet de monter la très jolie comé- die Miquette et sa mère, les feuilles de loca- tion sont déjà presque entièrement couver- tes. Il faut donc se hâter si l'on veut avoir des places à ce coquet théâtre. A 5 heures, on annonce prochainement la première d'une très spirituelle revue Oh ! gai Van neuf, de MM. Georges Arnould et A. Metzvil.

Parmi les matinées annoncées pour aujour- d'hui :

- Au Vaudeville, à 2 h. 1/2, dernière matinée de : le Phalène.

- Au théâtre Sarah-Bernhardt, à 2 heures, le Bossu.

- Au théâtre Réjane, à 2 heures, Madame

Sans-Gène',

- Au théâtre Antoine, le Procureur Eal- lers.

- Au Palais-Royal, à 2 h. 1/4, les Deux Canards. *

- A l'Ambigu, à 2 h. 1/4, Raffles.

-.Au théâtre Apollo, Cocorico, ?

- Aux Bouffes-Parisiens, Mon bébé.

- Au Grand-Guignol, même spectacle que le soir.

- A Cluny, à 2 heures, Sans douleur-, Monsieur le juge.

- A Déjazet, â 2 heures, Monomanie, lès Dégourdis de la 11e.

- Au Trianon-Lyrique, à 2 h. 1/2, les No- ces de Jeannette, les Folies amoureuses.

- Au théâtre du Jardin d'acclimatation, â 2 heures, la Nuit de mai ; la Nuit d'octobre ; Il ne faut jurer de rien, comédie en trois actes d'Alfred de Musset.

Le théâtre partout

De MONTE-CARLO :

Tenant à laisser le public de Monte-Carlo sous le charme d'un excellent souvenir artis- tique, M. R. Comte-Offenbach avait réuni sur le programme de la dernière semaine de ce commencement de saison, deux oeuvres importantes et choisies avec un sens heu- reux des oppositions et des nuances : une opérette viennoise: le Comte de Luxembourg, musique de Franz, Lehar, et .le délicieux opéra-comique d'Offenbach : Madame Favart ; impossible de rêver mise en scène plus luxueuse, plus jolis décors, plus brillants costumes et meilleure interprétation avec : Mlle Mariette Sully, jolie, fine, spirituelle, dont la voix délicieusement claire et timbrée détaille avec tant de charme et de.sentiment; Mlle Devriès, mutine et amusante ; MM. Al- lard, un Favart tout à fait supérieur, excel- lent comédien et chanteur ; Fabert et Georges Foy, parfaits ténors ; Philippon et Sterny, pleins de brio et de fantaisie; Miller et Mantel.

LES FETES DE MUNICH :

Bu Ménestrel :

L'intendance des théâtres de la Cour, a- fait connaître le programme des fêtes d'été en l'honneur de Mozart et de Wagner qui au- ront lieu l'année prochaine au théâtre de la Résidence et au théâtre du Prince-Régent. On. donnera neuf représentations d'oeuvres de Mozart, réparties comme suit : les Noces de Figaro, 2 août et 27 août ;. VEnlèvement au sérail, 6 août et 14 septembre ; Don Juan, 9 août et 9 septembre ; la Flûte enchantée, 31 et 29 août; Cosi fan tutte, 24 août. Vingt représentations d'oeuvres de Wagner sont fixées aux dates ci-après : Parsifal, '81 juil- let;! 10r 19,- P8 août, 7 et 45 septembre ; Tris- tan et lsot.de, 4, 22 août, 12 septembre ; l'A n- neau du Nibelung, du 12- au 17 août, et du 31 août au 5 septembre.

De VERVIERS.

- Au Grand-Théâtre, et devant une salle comble et la plus brillante de la saison, vient d'être représenté un drame lyrique tiré de Balzac par MM. Paul Milliet et Jacques Dor, mis en musique par M. Albert Dupuis : le Château de la Bretèche.

Nous attachions d'autant plus d'impor- tance à cette solennité musicale que le com- positeur est notre compatriote, prix de Rome de Belgique et directeur du Conservatoire de notre ville. Notre espoir n'a pas été déçu : trè£ bien secondé par les habiles librettistes, M. Albert Dupuis a su rendre tout ce qu'a de poignant l'oeuvre de Balzac, et sa musique, toute de charme mélodique et d'intense émo- tion, a conquis rapidement le public qui, dès le second acte, l'a couverte de ses applaudis- sements. Le Château de la Bretèche classe M. Albert Dupuis parmi les musiciens de grand avenir;

"Mme Seynave-Housman, la protagoniste, a soutenu jusqu'à la fin, sans faillir, un rôle écrasant; M. Bardy a été superbe; M. Le-' grand -s'est, tiré avec honneur d'un rôle diffi- cile et fatigant. Excellent, l'orchestre, ad- mirablement dirigé par M. Gaillard, et par- faite la mise en scène de M. Rindel. Gros succès pour le compositeur et les librettistes; gros succès aussi pour les interprètes.

Bibliographie

Le Théâtre.

Sous ce titre, M. Adolphe Brisson réunit à' la librairie des Annales ses critiques dra- matiques de 1913 (huitième série). Dans la première partie de ce nouveau volume, M. Adolphe Brisson a classé par ordre alphabé- tique les auteurs joués dans la saison. Mi d'Annunzio est le premier, avec la Pi- sanelle, au Châtelet, et Molière le dernier, avec le Malade imaginaire, à Bobino, et une étude sur le Misanthrope. Dans la seconde partie, M. Adolphe Brisson a réuni ses criti- ques de certains ouvrages suivant leur genre : « théâtre chauvin et militariste », puis diverses études sur Zola, Gandillot, le mélo- drame, la parodie et la Comédie-Française.

Toute l'érudition et l'attention de* M. A. Brisson s'imposent dans ce volume qui, par coquetterie, est présenté avec quelque sévé- rité, extérieure, avec une sorte de densité typo- graphique. On y trouvera' la critique la plus complète de l'année dramatique.

Le Droit de l'auteur dramatique.

Voilà un livre que tous les auteurs drama- tiques auront bientôt, auront dès demain, dans leur cabinet de travail, en bonne place entre les manuscrits et les traités de récep- tion. Car les temps sont venus et ne s'en vont pas, que déplorait récemment Clava- roche, où tout auteur dramatique doit con- naître ses droits non moins complètement que ses devoirs. Ce livre est édité par Eu- gène Rey.

Tout ce qui touche à la profession est étu- dié au point de vue national et internatio- nal et de la mise en valeur du droit et de la transmission du droit. Col aboration, contre- façon, représentation illicite, protection in- ternationale, organisation des auteurs, orga- nisation des théâtres, régime matrimonial, transmission successorale : tout le code à l'usage du 1 théâtre est clairement étudié, adapté, expliqué. Et le livre se termine par cette phrase à méditer :

« Le droit de l'auteur dramatique ne peut entrer dans le domaine des droits utiles que par le fait de l'association, par la substitut,on de l'action de tous à l'action d'un seul. »

Il ne nous reste qu'à nommer l'auteur de ce livre c'est précisément undes collabora- teurs"'les plus anciens, les plus distingués et les plus précieux de la Société des auteurs

dramatiques, M. Eugène Chosson, el dans une belle préface, M. Pierre Decourcelle lui exprime parfaitement la reconnaissance de tous ses confrères.

Régis Gignoux.

SPECTACLES CONCERTS

Aujourd'hui

Matinées avec les spectacles du soir : Aux Folies-Bergère (2h.l/2 , à l'Olympia (2h. 1 2), à la Scala (2 h. 1/2), au Mouiin-Kouge (2 h. 1/2;, à la Cigale (2 h. 1/2), à Ba-Ta- Clan (2 h. 1/2), à l'Epatant (3 h. 1/2), au Moulin de la Chanson (3 h. 1/2), à l'Hippo- drome Gaumont-Palâce (2 h. 1/2), au Concert Mayol (2 h.),à l'Alhambra,2h. 1/2), à agic- City (2 heures), au cirque .Vlédrano (2 h. 1/2), au théâtre Grévin (3 h.), au Bal Taba-, rin (2 h.).

- Au théâtre de h Tour Eiffit (saison d'hi- ver),à 3 heures : Cinématographe ; Intermèdes variés et Cinématographe. -Fauteuils :2fr, ascension au premier etage comprise.

-Ru Palais de la Danse (Olympia), de 4 à 7 heu- res, Thé-Tango.

Ce soir

Aux Folies-Bergère (téléph. 102-59), à 8 h. 1/2, la Ilevue (les Folies-Bergère, 2 actes (Mines Régina Badet, Nina Myral, Davrigny, Hen- riette Leblond, Hi.daMay, Reyno.ds, Monor, Terka, Savary,. Volgré, ' etc., MM. Maurel, Raimu, Brouett, Du val, Cari us Rheims, Bos- sis, etc., et Robert Quinault, La Commère, Mlle Marie Max; le Compère, M. Magnard).

- A l'Olympia (té éph. 244-63), à 8 h. 1 <2, la Revue en 2 actes et 35 tableaux (Mlle Yvonne Printemps. MM. Morton, Dorville. etc.). Après minuit « Tango-Champagne ». (Henri Céoni).

- A la Scala (téléph. Nord 35-86), â 8 h. 1/2, Morton, M. Faber, Serjius, Fortugé, Fréhel, Jane Delorme, Yvonne Noria, Miss Roose- velt, Deligny, Couchoud, etc., etc., dans la partie concert. Orchestre Monteux-Brisac. Un peu de musique, vaudeville en un acte (MM. Bussy, Fortugé), et Boboche, vaude- vi.le en un acte (MM. Bussy, P.Villé, Dums. Mlle Loury.)

- A la Cigale, (téléph. 407-60), à 8 h. 1/2, Merci pour la langouste ! revue en deux actes et dix-huit-tableaux (Mmes Jane Pierly, Lavigne, la danseuse. Esmée, Maud Avril, Ràdhel Lyskà, l.i ySéott, MM: Lucien Boyër, Milton, Fred Pascal, Saidreau, Pierre Tho- mas, Sanga, Georgé, Yreth et Mlle Renée Bal.tha. - The 8 Bussel's Girls.)

- tu Mouhn-Rouga (téléph. Marc. 08-63), à 9 heures, la revue Voui... ma gosse ! 45 ta- bleaux, 250 artistes, 600 costumes (Yetta Rianzâ, de Landy, Mad Siame, Rivers, Ler- ner, Ronsard, Timray, etc.). Au 2« acte : « Monsieur, Madame et Bébé », l'extraordi- naire trio de chimpanzés.

- A la Lune Rousse (direction Bonnaud-Blès. téléph. Marc. 07-48), à 9 h. 1/2 : Tu perles collier d'actualités, revue en un acte (Reine Denis, A. Chazy et les sociétaires) ; Cours d'amour, pièce d'ombres de A. Barrére, pré- sentée par Bonnaud ou Blés.

Les chansonniers Bonnaud, Blés, Georges CHepfer, Baltha, Tourtal, Weil, Héliot.

- Au Moulin de la Chanson (téléph. Gut. 40-40), 43, boulevard do Clichy, Roger Ferréol el Emile Wolfl", directeurs; à 9 h. 1/2 : les chansonniers Enthoven, Marinier, Martini, Dominus, Andrée Dahl, Vanino et Mevisto aîné, dans leurs chansons nouvelles. Au piano, le compositeur Heintz. - Marguerite Magdy, Suzanne Feindel et Roger Ferréol, dans la revue A ga-ga ! A da-da ! Pruth ! Tu-duth !!!

- Au Concert Mayol (téléph. Gut. 68-07) : Mayol chante ses chansons au 2° acte de la Revue. - (Mlles Nila Devi, Henriette Le- blond, Lucy Nanon, C. Agius, C. Dugay, MM. Montel, Nizard, Cambardi, Ouvrard, Valliès, Max-Guy).

- A rtpatant, 100, boulevard de Cliohy (Téléph. Marcadct 05-23), W. Burtey, direc- teur; à 9 h. 1/2, les chansonniers W. Burtey, Paul Woil, Brienne, Noël, I.aut, Marc, Hély, Frontin, Charlys. Un scandale à Montmartre, farce judiciaire (Marthe Richard, Irma Per- rot),'les Chansons galantes de Estéban Marti (Maud Avril). Projections de Col.

Aux Folies-Bergère,

Aujourd'hui, à 2 h. 1/2, matinée de la triomphale Revue des Folies-Bergère avec tous ses clous, toutes ses attractions et tous ses interprètes.

***

La répétition générale du Petit-Poucet, qui sera donnée en matinée tous les jours (sauf dimanches et jours fériés), pendant la pé- riode des fêtes, aura lieu mardi 16 décembre, à 2 heures. Mercredi, même heure, première représentation.

«**

Confirmons l'information qui a été donnée hier, en dernière heure, annonçant l'engage- ment de Carpentier aux Folies-Bergère. Le champion d'Europe était l'objet d'offres en Angleterre et en Amérique ; mais, par une surenchère formidable, les Folies-Bergère l'ont enlevé aux impresarii étrangers. On parle, sous le manteau, de centaines de mille francs... Cela n'a rien d'étonnant !

Devant le succès formidable qu'obtiennent les Thés-Tango du Palais de la Danse, M. Jacques-Charles a décidé d'en donner tous les jours, « même les dimanches et jours de fêtes », ce qui n'avait pas encore été fait jusqu'à présent. Donc aujourd'hui, dimanche, le spectacle se composera de la nouvelle ver- sion de la Revue de H. Delorme (en un acte) , qui commencera à 2 h. 1/2 très précises pour finir à 4 h. 1/2; puis, de 4 h. 1/2 à 7 heures, Thé-Tango. Par suite de l'entente intervenue entre l'Assistance publique et M. Jacques- Charles, les personnes ayant assisté à la Re- vue de l'Olympia recevront un ticket leur donnant l'entrée gratuite au Thé-Tango. Les personnes arrivant à partir de,4 heures n'au- ront à payer que le prix d'entrée habituel des Thés-Tango. f

Le dimanche à la Scala.

Aujourd'hui dimanche, le théâtre de la Scala donnera en matinée, à 2 h. 15, et en soirée, à 8 h. 15, deux représentations de son merveilleux spectacle, avec une partie de concert qui réunit les noms de MM. Morton, Maurice Faber, Mlle Fréhel, Serjius, et les deux irrésistibles pièces Un peu de musique et Boboche. ' '

Monsieur, Madame et Bébé joueront, comme tous les soirs, dans la revue Voui... ma gosse! au Moulin-Rouge, cet après-midi, à 2 h. 1/2.

A la Cigale.

La première représentation de Merci pour la langouste ! la revue de Lucien Boyer et Battaille-Henri. s'est terminée hier soir par une longue ovation, méritée autant par les spirituels auteurs qui ont écrit là des' scènes inénarrables, que par les artistes de grand renom qu'à engagés M. R. Flateau pour ce magnifique spectacle.

Aujourd'hui dimanche, première matinée de Merci pour la langouste, ! avec les mêmes interprètes que le soir.

Au Moulin de la Chanson.

MM. Loger Ferréol et Emile Wolff an- noncent pour demain lundi, à 9 h. 1/2, la première d'un nouveau spectacle qui promet d'être sensationnel. Enthoven, Marinier, Martini, Dominus, André Dahl, Vanino et Mévisto aîné dans des chansons nouvelles, Marguerite Magdy, Suzanne Feindel et Roger Ferréol dans : A ga-ga I A da-da ! Pruth! Tu-duth !!! revue de MM. Enthoven, Mari- nier et Ferréol.

Aujourd'hui en matinée, à 3 heures, et en soirée; deux dernières du spectacle actuel, qui fait encore courir Tout-Paris, 11 est pru-

dent de louer ses places au bureau, boule- vard de Clichy, 43 (tel. : Gut, 40-40).

La semaine au Pathé-Palace.

Max Linder, dans une scène d'un comique irrésistible, dont il est l'auteur, Max v rtuose, déchaîne des tempêtes de rire au Pathé-Pa- lace : la note sentimentale du programme est fournie par une émouvante scène drama- tique, le Sacrifice de la Bohém enne; les ama- teurs de voyages peuvent contempler les grandioses chutes d'Idaho, aux Etats-Unis, et les sportsmen applaudi:- les derniers ex- ploits du prodigieux Pégoud bouclant 18 fois la boucle. Séances ininterrompues de 2 heures à minuit.

A Ba-Ta-Clan.

Matinée à 2 heures. La fameuse revue Cachez-çà ! succès fou. Il est prudent de louer ses places à l'avance.

CONFÉRENCES «ADDITIONS

A l'Université des Annales, 51, rue Saint-

Georges.

Demain lundi 25 décembre, à 5 heures, « Leurs'Enfants «, conférence par M. Lich- tenberger.

Saynète inédite jouée par M. Delphin, Mlles Dhermont et Monfray.

***

M. Reynaldo Hahn donnait hier sa qua- trième conférence sur l'art du chant, et, comme toujours, son succès fut des plus vifs. Qui mieux que lui peut parler du style et de l'interprétation des grands maîtres? C'était là le thème de sa leçon. La difficulté, le problème, dit-il, c'est de respecter le style musical, tout en apportant à l'interprétation une part prépondérante d'expression, de pensée et de réalisme.

Et AI. Raynaldo Hahn joignit l'exemple à la parole ; dès qu'il chante, il semble qu'il n'y ait plus ni problème ni difficulté, il anime d'une expressiou chaude et vivante les belles pages de Rameau, de Gluck, de Mozart, de Gounod.

On fit une double ovation au conférencier et à l'interprète.

COURRIER MUSICAL

Aujourd'hui :

' Concerts du Conservatoire (rue du Conser- vatoire), à 2 h. 1/4; Concerts-Colonne (théâtre du Châtelet), à 2 h. 1/2; Concerts-Lamou- reux (salle Gaveau), à 3 heures. Voir au pro- gramme.

.La nouvelle direction de la salle Malakoff a été bien inspirée en s'attachant la collabo- ration des concerts Rouge. Rappelons que le merveilleux orchestre se l'ait entendre régu- lièrement à la salle Malakoff les lundis (9 heures) et vendredis (4 heures). Le pro- gramme de demain lundi soir est exception- nellement consacré à la musique religieuse, avec orgue et chant (Mlle Adda Miguel, MM. Paul Gibert et Roger-Boucher). César Franck y figure avec Rédemption et Panis Angelicus; Monteverde, avec quatre motets ; Wagner, avec des fragments de Parsifal ; Saint-Saëns, avec le prélude du Déluge, etc. (Téléph. Passy 19-15).

Un nouveau virtuose vient de se faire en- tendre à Paris, salle des Agriculteurs, M. Bronislas Levenstein.

Ce jeune violoniste russe avait choisi le Concerto pour violon et orchestre de Glazou- now, ainsi que celui de Jules Conus, pages ultra-difficiles. M. Bronislas Levenstein eu a triomphé par sa virtuosité magistrale et son style. Il a été remarquablement accompagné par l'orchestre que dirigeait M. Lucien Wurmser. On a applaudi aussi la chanteuse, Mlle Marie Bétille, ainsi que l'ensemble ex- cellent des élèves du cours de Mlle Jeanne Lion.

L. de Crémone.

PETITES NOUVELLES

On demande à la Scala de jeunes et jolies femmes ayant l'habitude de poser chez les ar- tistes pointres. S'adresser au théâtre demain lundi, a 2 heures.

LES VALEURS DE THÉÂTRE

Bourse du 13 Décembre

D„EET DÉSIGNATION DES VALEURS pCp°cRÉsn S

12 50 CINÉMA-EXPLOITATION EX-C. 12, OÉC. 1912. 209 . . 205 . . 6 » CINÉMA 1 PRIV.1O0 F. (EX-C.0) JUIU13 88 50 89 50

6 » OMNIA- V ORD. 100 F. (EX-C. 9) JUIU t3 85

» » MONTMARTRE ( PART8 (EX-C. 4) FÉV. 1902.. 114 .. 114 .. U r> CINÉMAT. ÉCLIPSE 100 F. (EX-C. 6) AVRIL 1913 130 .. 128 .. 2 50 - - PART6(EX-C.a)AVRIL 1813 71 .. 74 .. 45 38 CIN.4 APP.SC., CIEBELQE, BOO F. (EX-C.5) NOV.13

COURRIER DE LA BOURSE

Paris, 13 décembre.

Avec un coupon à détacher mardi, la Rente se tient à peu près, mais des liquida- tions se produisent dans le compartiment des valeurs de pétrole russes, et l'ensemble du marché est lourd. Toutes les primes sont, bien entendu, abandonnées.

L'avènement de notre moderne Cagliostro n'a pas eu, en effet, le résultat magique que la spéculation en attendait et le monde des affaires déplore un peu plus amèrement tous les jours la faute commise en faisant échec au projet de M. Dumont.

L attitude de la Chambre dans la discus- sion d'avant-hier montre surabondamment qu'elle ne tolérerait pas l'émission d'emprunts étrangers importants en ce moment. D'autre part, étant donné que le Parlement va entrer en vacances dans une dizaine de jours, il est matériellement impossible que M. Caillaux soit en mesure de lui présenter ses projets financiers avant la rentrée, le 12 janvier au plus tôt. Les travaux de la commission du budget et la discussion dans les deux Cham- bres nous mèneront au 1er février, et l'em- prunt national ne pourra donc pas avoir lieu avant cette date.

Ainsi voilà ce que nous devons à ces mes- sieurs de la rue de Valois. Il va falloir rester encore six semaines au port d'armes en atten- dant cet emprunt libérateur pour lequel nous avions fait nos préparatifs dès le commen- cement de novembre ! Le monde des affaires saura comment traiter au mois de mai pro- chain les hommes responsables de ce désas- treux retard.

Et pendant ce temps-là, le déficit aug- mente. On Critiquait M. Dumont parce qu'il proposait un emprunt de 1,300 millions. Il est question maintenant de deux milliards. Il était vraiment temps de retrouver la Joconde. On commençait à ne plus savon- ce que c'est que d'avoir le sourire dans ce pays !

Marché officiel. - La Rente est hésitante à 86 10. 5 centimes de moins qu'hier.

Les emprunts russes perdent un peu de ter- rain. Consolidé 9210. Le 3 0/0 91 revient à 76 et le 3 0/0 96 à 73 25.

Le Serbe est calme à 83 90.

Le Turc revient à 87 35 par suite d'arbi- trage contre les Bons du l résor ottoma i of- ferts > n ce moment' par la banque Périer et Cie. Le succès de la souscription est tel que l'emprunt paraît devoir être entièrement couvert nien avant la date de l'émission, Ce qui démontre à la fois le discernement du public et ses dispositions favorables en ce qui concerne les nouveaux emprunts.

Les établissements de crédit 6ont calmes.

Banque de Paris, 1,723 ; Crédit lyonnais, 1,686 ; Crédit foncier, 872.

Le Crédit mobilier passe à 637. On sait que cet établissement vient d'introduire avec suc- cès, sur lé marché de Paris, les actions de la Banque de commerce Privée de Moscou et

celles de la Banque russe du commerce el de l'i ndustrie.

La B nq e de Londres et Mexico recule de 14 francs à 353.

Les valeurs de traction et d'électricité sont peu animées. Métropolitain,617 ; Omnibus,628.

Nord-Espa gne, 457; Saragosse, 44)1.

Les Tramways de Mexico perdent 5 francs à 393.

Le Rio est. comme hier, à 1,803.

Les industrielles rus es sont affectées par le recul des valeurs de naphte. Le Naphle russe perd 18 Iran es à 707 fct la Sosnowice revient à 1,525, tandis que la Briansk se tasse à 470. .

L'Azote ëst hésitante à 295.

La Carpet ne se laisse pas entamer à 346.

Marché en Banque. - Les mines d'or con- tinuent à se tasser. Rand Mines, 140 50 ; Crown, 155 50.

La De Beers se traîne à 443 50.

La Bu lia est ferme à 524.

Les cuprifères sont stationnaires.

Le groupe russe est lourd. Bakou, 1,845 ; Lianosoff, 673 ; Maltzoff, 727.

La Tobacco revient à 253 50.

La Malacca est légèrement mieux à 124.

Russian OU, 48 ; North Caucasian, 43 59 ; Mexican Eagle, 48 50.

INFORMATIONS FINANCIÈRES

COMPAGNIE DE FIVES-LILLE - Les actionnaires de cette Compagnie sont informés qu'un droit de souscription privilégié' leur est attri tué à titre irréductible sur les 6,000 actions nouvelles créées, jouissance 1er juillet 1913. Quatre ac- tions anciennes donnent droit à une action nou- velle au prix de 1,000 francs, payable 375 francs en souscrivant, du 8 au 19 décembre, le surplus le 19 janvier 1914 au plus tard. Los action- naires peuvent également souscrire à titre ré- ductible. Les souscriptions seront remues du 8 au 19 décembre 1913, à la Banque de Paris et des Pays-Bas.

L'abondance des matières nous oblige à renvoyer à demain la suite de notre intéres- sant feuilleton, MAÏ LA BASQUAISE, par M. ANDRÉ GEIGER.

COUP DOUBLE

Les Pilules Pink

guérissent la maman et sa fille

MNE DEBLOCK ET SA FILLE

A Dunkerque, rue Saint-Pierre, 5, Mme Deblock tient une épicerie. Depuis longtemps la santé de l'épicière laissait beaucoup à dé- sirer.:^; _ _ . . ;

« Dépuis bientôt cinq ans, j'étais dans un état de santé bien précaire, nous écrivait- elle. J'étais anémiée, faible à ne pas pouvoir parfois tenir sur mes jambes, sujette aux battements de coeur, aux vapeurs, aux maux de tête. Je n'avais plus d'appétit, je digérais mal et chaque jour je sentais que je m'en allais un peu. Ce mauvais. état de santé continuel avait influé sur mon moral, et j'é- tais en dernier lieu toujours triste et sujette aux idées noires. La nuit mon sommeil était agité et troublé par les cauchemars. J'avais essayé quantité de re- mèdes, mais sans succès. Mes clientes n'é- taient pas sans avoir remarqué ma mine toujours plus mauvaise et chacune, me sa- chant souffrante, disait son conseil. Presque toutes m'avaient parlé des Pilules Pink, m'engageant vivement à les prendre et me citant des cas de guérison. C'est ainsi que j'ai été amenée à prendre vos Pilules. Vos Pilules Pink, d'ailleurs, m'ont fait le meil- leur effet et m'ont parfaitement guérie, me débarrassant en très peu de temps de toutes mes souffrances. J'ajoute que, vu le succès obtenu par moi, j'ai cru bon de faire prendre les Pilules Pink à ma fillette, très anémiée par la croissance. Ma fillette s'est très bien trouvée du traitement des Pilules Pink, et elle a aujourd'hui une mine superbe. »

Les Pilules Pink sont le médicament le plus puissant que vous puissiez vous procu- rer avec de l'argent. Les Pilules Pink puri- fient et enrichissent le sang, tonifient le sys- tème nerveux. Presque tous nos maux pro- viennent de ce que notre sang, pour diverses causes, ne conserve pas sa pureté et sa force. Lorsque le sang est appauvri les organes sont affaiblis et tout se détraqué. Les Pilules Pink ont le pouvoir d'arranger, de réparer tout cela.

Les Pilules Pink sont en vente dans toutes les pharmacies et au dépôt, Pharmacie Gablin, 23,rue Ballu, Paris : 3 fr. 50 la boîte; 17 fr. 50 les 6 boîtes, franco.

LES GRANDES VENTES

Aujourd'hui :

A l'Hôtel Drouot :

Expositions :

Salle 1. - Atelier Louis Carrier-Belleuse : Tableaux, past is, dessins, terres cuites, faïences, étains, sièges et meubles. M' LAIR- DUBREUIL ; MM. Duchesne et Duplan.

Salles S et 6. - Objets d'art et d'ameuble- ment, sculptures, meubles, tapisseries an- ciennes, appartenant à divers amateurs. Me LAIR-DUBREUIL ; MM. Paulme et Lasquin.

Salle 8. - Objets d'art de la Chine et du Japon, céramique chinoise. M"CHARPENTIER et LAIR-DUBREUIL ; M. André Portier.

Salle 9. - Collection de M. G. M... : Ta- bleaux modernes, aquarelles, dessins et pas- tels. Mc HENRI BAUDOIN ; MM. Graat et Ma- doulé, et G. Guillaume.

COLLECTION DE M. F.-H. WOLFF (ir 0 VENTE)

Hier, à l'Hôtel Droûot, salle 7, Mes Lair- Dubreuil et André Desvouges, assistés de l'expert Edouard Pape, ont procédé à la dispersion des remarquables faïences et porcelaines anciennes de Delft, Marseille, Rouen, de Saxe, Sèvres, Vienne, etc., etc., composant la collectionde M. F.-H. Wolff. Ces pièces, assiettes, plats, statuettes, tas- ses, d une jolie conservation et d'un décor recherché des connaisseurs, avaient at- tiré, par leurs enchères intéressantes, un public nombreux d'amateurs et de cu- rieux. Au cours de cette vacation, qui produisit 58,398 francs, nous avons retenu les adjudications suivantes ;

Faïences anciennes. - N® 5, Delft, Tuli- pière, pêcheurs, décor camaïeu bleu, marque de J. Halder, 240 fr»; n° 6, Beurrier, cygne

polychrome, marque de Dextra, 300 fr.; n° 8, Gourde, décorée en camaieu bleu, paons et vo- latiles, marque AK (A. Kiel), 480 fr.; n° 12, Deux assiettes, bords dentelés, décor poly- chrome dit < au paon », marque à la griffe, 585 fr.; n° 13, Petit plat, bords dentel'-s, même décor, marque « de lampetkan >, 500 fr.; n° 14, Assiette, décor polychrome dit « au coeurs-, marque A. Reygens, en rouge, 310 fr.; n" 16, Plat creux côtelé, forme ovale, présentant un vase fleuri , décor polychrome, mar- que de W. Kool ( W K ) , 380 francs ; n° 17, Plat, sept réserves décorées de paniers fleuris polychromes, 370 fr.; n° 21, Plaque, or- nements rocailies polychromes, 480 fr.; n° 25, Grand plat, décor polychrome dit « au coeur », marque de A. Reygens, 755 fr. ; n° 33, Deux plats, décor polychrome, 440 fr. ; n° 34, Plat, présentant un arbre et des attributs chinois, 720 fr. ; n" 35, Assiette, réserve centrale,bleue, rouge et or, oiseau, chyranthèmes et bran- chages, marque d'Adrian Pynacker, 1,000 fr.; n° 36, Assiette, décor bleu, rouge et or, ba- lustrade, chrysanthèmes, volatiles et zones bleues, marque d'Adrian Pynacker, 1,320 fr. ; n" 37* Paire de bouteilles, décorées de perro- quets, paons, branchages et chrysanthèmes, décor polychrome, 3,060 fr. ; n" 38, Potiche couverte, même décor, marque de Van Een- horn, 930 fr. ; n° 39, Aprey, Assiette- bords festonnés décorés de personnages chinois, 375 fr. ; n° 40, Bordeaux, Assiette, décor polychrome dit « au papillon », 600 francs ;

N° 43, Marseille, Assiettes bords feston- nés, paysage maritime, décor polychrome, 405 fr. ; n° 44, Grand plat bords festonnés et dorés, bouquets de fleurs polychromes et scène pastorale, décor polychrome,490 francs;

N° 48, Rouen, Deux compotiers décorés, d'un rosier fleuri et de motifs polychromes, 900 fr. ; Sucrière, décor bleu et rouge, ré- serves, de fleurs, lambrequins et ornements de ferronnerie, 1,610 fr. ; n° 50, Sucrière, forme balustre, réserves polychromes, 2,810 francs.

Porcelaines anciennes. - N° 56, Louis- bourg, Assiette bords rocailies, au marli, scènes de chasse polychromes, 325 fr.; n° 57, Paire de vases pot-pourri, anses et pieds ro- cailies, couvercles ajourés, décorés de filets or et hachures bleues, 3,180 fr.; n° 58, Men- necy, Coupe, forme ovale, bouquets de fleurs polychromes, 721 francs.

59, Saxe, Coupe de forme polygonale, ornée de scènes chinoises polychromes, 310 fr.; n° 64, Boîte à thé, décor polychrome de scè- nes galantes dans le goût de Watteau,355 fr.; n" 67, Statuettes de berger et bergère, décor polychrome, 800 fr.; n° 68, Statuette, décor polychrome, oiseleur qui porte deux cages, série des cris de Paris, 555 fr.; n° 6.9, Sta- tuette polychrome de bergère, 325 fr.; n" 70, Figurine polychrome d'amour se cachant der- rière un éventail, socle ajouré en vieux Vienne, 340 francs; n" 71, Groupe poly- chrome, bergère et trois moutons, 400 fr. ; n° 72, Groupe polychrome, Mercure recevant une lettre que lui tend l'Amour, 2,320 fr. ; n° 73, Plat, décoré de quatre scènes chinoises et de réserves à scènes maritimes, 1,010 fr. ; n° 74, Plat, décoré de branches fleuries, au marli, bande camaïeu bleu, 1,000 fr. ; n" 75, Plat, même décor, 1,150 francs.

N° 78, Sèvres, Assiette à bord festonné, au centre, plante fleurie polychrome, au marli, guirlande de lauriers d'or, pâte tendre, 320 fr. ; n° 80, Assiette décorée d'un bouquet de fleurs et d'attributs de jardinage poly- chromes, pâte tendre, 305 fr. ; n" 81, Assiette, bord festonné, guirlandes de lauriers et chif- fres "entrelacés dorés, pâte tendre, 705 fr. ; n° 82, Assiette, bord festonné, décor bouquet de fleurs et fruits polychromes,' pâte tendre, 705 francs.

N° 83, Vienne, Assiette, bord festonné, re- serve, décorés de bouquets ^e fleurs poly- chromes, 310 fr. ; n° 99, Tasse décorée d'un portrait de femme, d'après Le Titien, 425 fr.; n° 100, Assiette, bord festonné, réserves à fleurs polychromes, fond bleu caillouté d'or, 530 fr. ; n" 103, Tasse, fond bleu, rinceaux, guirlandes et feuillages d'or, 510 fr. ; n° 105, Ecuelle à bouillon et plateau, médaillons imi- tation du camée, représentant des scènes antiques, 500 fr. ; n° ni, Soupière à anses rocailies et bords vannerie, décor bou- quets de fleurs polychromes, 450 fr. ; n° 112, Assiette ornée d'un aigle et de motifs po- lychromes, médaillons à jeux d'amour, 300 francs ; n° 115, Sucrier décoré de fleurs poly- chromes et scènes galantes, camaïeu rose, 325 fr.; n° 120, Vase brûle-parfums et plateau réserves vertes à imbrications, décors bou- quets, de fleurs polychromes, 350 fr.; n° 121, Sucrier et plateau, même décor, 340 fr.; n° 122, Tasse, décor de tulipes polychromes, fond marron, 400 fr.; n° 125, Tasse ornée de roses, fond d'or, 520 fr.; n° 128, Deux grands plats,réserve à scène chinoise, motifs LouisXIV, 2,220fr.; n° 131, Tasse présentant la Chancelle- rie I. R. de guerre et l'église sur le Hof, 635 fr., n" 134,- Tasse, décor bandes bleues et or; 320 fr. ; n° 136, Assiette, fond zones d'or, car- touche présentant le château de Schoenbrunn, 975 fr. ; n° 137, Tasse, décor or, fond noir, scènes chinoises, 505 fr. ; n° 138, Pot à lait, du même service, 405 fr. ; n" 141, Assiette, fond recouvert par une copie du guide, l'En- lèvement de Déjanire par le centaure Nessus, sujet signé Perger, 1,810 francs.

***

OBJETS D'ART, ORFÈVRERIE

A la salle 10, dans une vente d'objets d'art et de curiosité, et d'orfèvrerie fran- çaise et allemande, appartenant à M. X..., v nte que dirigeait M® Henri Baudoin, assisté des experts Mannheim, nous avons noté ces quelques enchères ci-dessous :

Objets variés. - N° 10, Boite ancien émail de Saxe, sujet de personnages, 365 fr. ; n° 21, Harmonium de Mustel, à un clavier, 500 francs.

Orfèvrerie. - N° 22, Cafetière argent, pieds à rocailies, époque Louis XVI, 525 fr. ; n° 24, Cafetière argent, pieds surélevés, décor de guirlandes et feuillages, vieux Paris, époque Louis XVI, 760 fr. ; n" 25, Statuette, person- nage poussant une brouette, accompagné d'un chien; argent gravé et doré, travail d'Augsbourg, années 1765-67, 600 fr. ; n° 33, Petit gobelet, forme de figurine de femme, ar- gent, ancien travail allemand, 225 fr, ; n° 41, Petite boite ronde argent, surmontée d'un per- sonnage, ancien travail allemand, 280 fr. ; n" 43, Gobelet double, argent doré, godrons obliques, Allemagne, dix-huitième siècle, 415 francs ; n" 44, Cuillers hollandaises du dix-hui- tième siècle, décor de personnages, 1,050 fr. ; n° 47, Petit bocal, forme ananas, Allemagne, dix-huitième siècle, 450 francs.

Valemont.

Lia Vie Sportive

LE CHENIL

Coursing

Voici les résultats du tirage au sort pour la réunion qui aura lieu aujourd'hui di- manche, à Saint-Cloud :

Prix d'Hiver : 1, White Russet ; 2, Esaime Survivor ; 3, Sweep ; 4, Harry Clare.

Prix Saint-Hubert : 1, Dauphin ; 2, Crary Cala ; 3, Caustie Cala ; 4, Huish; 5, White Annie; forfait : Brisbanc, Hayesland.

Prix de la Revanche : 1, Tbe Oobling Man ; 2, Whiskyand Soda ; 3, Bright Heather ; 4, Plai- santin ; 5. Bagatelle ; 6, La Mascotte II ; 7, Bo- veneyhoek ; 8, Zerbine ; forfait 1 Planchette.

On commencera à une heure.

Jacques Lussigny.

LA WN-TENNIS

Participation prochaine de H.-L. Doherty dans les tournois

H.-L. Doherty, le célèbre joueur anglais qui avec son frère R.-F. Doherty fut durant près de six ans consécutifs champion du monde, recommence son entraînement. H.-L. Doherty avait abandonné le tennis pour le

golf, mais les journaux anglais annoncent que ce célèbre joueur viendra bientôt lutter dans les tournois. Il ne semble pas cepen- dant qu'il soit "n état de triompher avant le printemps prochain.

Après Stockholm

Dans une de ses dernières séances, la com- mission centrale de tennis a voté des mé- dailles d'or en l'honneur de Mme Fenwick et dp .MM. Decugis et Germot qui représentè- rent avec tant de succès la France aux cham- pionnats du monde (courts-couverts), à Stoc- kholm.

Saillard.

CARNET DU SPORTSMAN

Ariaiion. - A Juvisy : Exhibition de Pégoud. Coursing. - A Saint-Cloud ; Réunion du Grey- hound-Club.

Vélocipédie. - Au Vélodrome d'Hiver : Deuxième

réunion du championnat d'hiver.

Rugby. - Championnat de Paris ; Au Parc des Princes : Scuf contre Stade Français ; à Co- lombes : S. C. de Vaugirard contre R. C. F,

TIR

Résultats de la réunion donnée par la so- ciété l'Assaut au Pistolet, qui a eu lieu au Jardin de Paris.

Sur 370 balles échangées, 265 ont touché les adversaires en présence :

1" poule (8 tireurs) : MM. 1, Rumeau, 8 1/4 ; 2, Blanc, 7 3/4. 2e poule (8 tireurs) : MM. 1, Pe- trocochino, 8 1/2 ; 2, capitaine Faute. 6 3/4; 3e poule (9 tireurs) : 1, Mme Devillers, 8 ; 2, M. Bonnette, 6 1/4; 4e poule (9 tireurs) : MM. 1, Ru- meau, 8 3/4 ; 2, après barrage, Blanc, 8 3/4. 5e poule (8 tireurs) : MM. 1, docteur de Sévé- davy, 8 ; 2, Galand, 7 3/4. 6e poule i7 tireurs) : 1, capitaine Labordère, 5 3/4 ; 2, Maquet,

Parmi les tireurs et dan6 l'assistance :

MM. le docteur P. Devillers, Alcobendas. Go- billot, capitaine Pichot-Duclos, Rodriguez Orey, Desbrière, colonel Tickell, do Romilly, Piot- Lepage, Dehais, de Montardy, Ivanovitch, etc.

La prochaine réunion aura lieu le vendredi 19 décembre courant, de 9 heures à 11 heures du soir, au gymnase Lefèvre.

Tir aux pigeons de Monte-Carlo

Le Prix des Nationalités a réuni 97 tireurs répartis ainsi : Italie, 38 tireurs ;. Prince, 24 ; Allemagne, 6 ; Angleterre, 6 ; Autriche-Hon- grie, 4; Argentine, 3; Russie, 3 ; Etats-Unis, 1 ; Roumanie, 1 et Suisse, 1.

Après un brillant barrage, M. Guimet (Français) ayant tué 17 sur 17, ost déclaré vainqueur et gagne l'objet d'art offert par M. Camille Blanc. Les 23 tireurs français ayant pris part à ce prix partagent avec M. Guimet, la somme de 40,660 francs.

Lundi 15 décembre, à midi et demi, Prix de Beausoleil (handicap) 2,000 francs. .

AUTO M OBILIS ME Le Grand Prix de 1814

Trois voitures Peugeot viennent d'être en- gagées dans le Grand Prix automobile de 1914.

A l'Automobile Club de France

Dans sa dernière séance, la commission de l'A. C. F. a accordé les subventions sui- vantes :

1,000 francs au Club Touriste du Canigou, pour la construction d'un garage dans la région

es Bouillouses (Pyrénées-Orientales) ; 500 francs pour l'achèvement du chemin dit « Tour du Lac » du Bourget ; 200 francs à la commune de Gen- nevilliers, pour une opération de voirie destinée à améliorer un tournant dans la traversée de la commune ; 2,000 francs h la ville de Poissy, pour l'élargissement à 12 mètres du viaduc sur le boulevard Gambetta; 500 francs à la Société des Touristes du Dauphiné pour le refuge du Col de Porte ; 150 francs à la commune de Tré- mont (Maine-et-Loire) pour le rescindement d'un immeuble situé sur la route nationale de Saumur à Cholet.

La commission a également décidé de faire placer un signal au passage à niveau sur la route nationale n° 34, ligne de Provins à Esternay, et une plaque indicatrice de direc- tion sur la route départementale n" 8 de Paris à Sésanne, à l'intersection de cette route avec la route départementale n° 9.

Ils y viennent tous, à la « Charron »

M. Vlieghe, do Roubaix, vient d'avoir le plaisir de vendre à M. Grulois, teinturier de cette ville, une des nouvelles 12 HP, carros- sée en torpédo de grand luxe.

Au Champs-Elysées-Garage

Louer une voiture automobile au mois, c'est supprimer d'un seul coup les ennuis de l'automobile, pneumatiques, accidents aux tiers, mécaniciens, etc. S'adresser, pour la location des automobiles, au « Champs- . Elysées-Garage », appartenant à M. F. Char- ron, 34, avenue des Champs-Elysées.

' »

Au Mans

Les usines Léon Bollée, Les Sablons-Le Mans, sont les plus anciennes du monde pour la construction des automobiles.

Elles comptent parmi les plus belles et les plus grandes de France.

AVIATION

Nouveaux exploits de Pégoud

Hier, à Bue, devant la commission séna- toriale- l'aviateur Pégoud a bouclé, seul, huit fois la boucle aérienne dont, deux fois, très près du sol.

Il réussit ensuite cinq vols bouclés avec passager. Ce passager était M. Girod, député.

M. Herrick, ambassadeur des Etats-Unis, vola avec l'aviateur Bidot, et M. Reymond, vola longuement à bord de son monoplan.

.Cet après-midi, à Juvisy, l'audacieux avia- teur tentera un nouvel exploit à quelques mètres du sol.

L'ambassadeur des Etats-Unis en aéroplane

L'ambassadeur des Etats-Unis, M. Myron Herrick, venu à Bue en même temps que la commission sénatoriale, a demandé à rece- voir le baptême de l'air.

Prenant place, comme passager, sur un monoplan, il s'est élevé très haut dans le cré- puscule, par un vol circulaire, pour redes- cendre en vol plané. Il a chaudement félicité les aviateurs français et s'est déclaré ravi de ses débuts.

Le bruit court avec persistance à Douai, dans les milieux officiels, que la suppression des centres d'aviation de Douai, Le Crotoy et Maubeuge est sérieusement envisagée par le général Bernard.

Les effectifs et le matériel de ces centres rallieraient Reims.

Dans son plan de réorganisation de l'avia- tion militaire, le général Bernard consi- dérerait comme très avantageuse cette concentration au point de vue du com- mandement.

De Londres â Paris

L'aviateur Salmet, pilotant un monoplan Blériot, moteur Gnome, a quitté Londres hier matin, à 10 h. 50, avec un passager, pour Paris.

Le voyage de Lacrouze

Lacrouze, pilotant un monoplan de 80 che- vaux, accompagné de M. Pare t comme pas- sager, est arrivé avant-hier à Lyon, venant d'Avranchcs, ayant fait une seule escale à Màcon. Il reprendra incessamment les airs à destination de Nice.

LES BALLONS

. Un voyage en ballon avec escale

Une intéressante expérience d'escale en sphérique vient d'être faite par MM. Destre- cher, pilote, Alexandre Fourny, aviateur, et Gaubert, membre de l'Aéro-Club de France.

Les aéronautes partirent jeudi des hau- teurs de Saint-Cloud et prirent terre à 3 h. 50, près de Romilly-sur-Seine, escale qui fut constatée par M. Coeuret, commissaire de police.

Le sphérique resta sur place sans être dé-


gonflé et, vendredi matin, il s'élevait à nou- veau à 8 h. 55, poussé vers l'est.

Les aéronautes espèrent gagner la Suisse.

VELOCIPÉDIE Les Six Jours de New-York

Au cours de la cent dix-huitième heure, l'équipe Perchicot-Petit-Breton a été doublée à la suite d'un enlevage remarquable de Hill.

Le début de la matinée d'hier n'a apporté aucun changement. A six heures, hier matin (onze heures à Paris), la position était la suivante : Root-Namara, Holstead-Drobach, Fogler-Goullet, Brocco-Verri, Hill-Ryan et Lawrence-Magin avec 2/i3l milles et huit tours ; venaient à un tour : Petit-Breton- Perchicot, Thomas-Mitten et Walker-Corry, Grenda-Clarke, à deux tours (arrêtés momen- tanément par suite d'une chute).

A neuf heures du matin (deux heures de l'après-midi à Paris), c'est-à-dire après cent vingt-neuf heures de course, les six équipes de tête : 2,484 milles et un tour.

Une réunion de bienfaisance au Palais des Sports

Le populaire champion du monde Gui- gnard a organisé pour demain lundi, avec le bienveillant appui de la direction du Pa- lais des Sports, une véritable réunion de gala d'un grand intérêt sportif. En donnant son généreux concours à l'OEuvre des enfants à. la montagne et à la mer, instituée par la So- ciété « les Enfants de l'Aude à Paris », ce parfait athlète a voulu prouver que les artis- tes du muscle pouvaient, aussi bien que ceux du chant et de la musique, apporter leur effective contribution aux oeuvres qui se donnent pour but de fortifier notre race dans ce qu'elle a de plus fragile et de plus précieux : les enfants.

L'élan généreux de Guignard a su gagner à sa cause tout ce q.ui porte un nom dans le sport cycliste français ou étranger.

Le programme de cette soirée compren- dra :

1° Une course de primes ;

2° Une course de vitesse qui opposera les Français Hourlier, Meurger, Pouchois et Poulain aux coureurs étrangers Ellegaard, Otto Meyer, Polledri et Spears ;

3° Une course de demi-fond à l'américaine sur 50 kilomètres qui mettra en présence les trois teams suivants : Sérès-Guignard, Pa- rent-Lavalade, Darragon-Bruni ;

4° Une épreuve sur 20 kilomètres avec classement par points à laquelle participe- ront nos meilleurs routiers : Thys, Garrigou, etc., etc.

Frantz-Reichel,

QUELQUES FLEURS ' AOÉON (2 h.' 0/Ô), VA'roérés (2 h.'O/O), VAUDEVILLE Parsifal (Richard Wagner) : à) 'Prélude ; niHEATRE ANTOINB (Tél. 436.33). -8h. 1/2. - '/yr vif DT A »'h.l/2. La itevue de M. Hugues

; U (2h. 1/2), SARAH-HETINHAUDT (2 h. 0/0), THÉA- 6) Scène des Filles-Fleurs ; 1er groupe : Mlle 1 Le Procureur Ilallers; Anatole. UIjIJIL 1A. Delorrae,

TRE RÉJANB (2 h. 0 0), PORTE-SAINT-MAR- Yvonne Brothier, Mme Louise Barthé, Mlle Alice T„ . „m -M rW/<4 fis 2 actes et'35 tableaux.

HENRYALAPEMSEE?TIN(2 h. 0/0), GYMNASE (2 h. 1 4), RENAIS- Gautier, de l'Op'ra de Monte-Carlo ; 2« groupe: rrHEATRE MICHEL (Tél. 163.30).-9 h. 0/0. - Lei.ueni. m.oô (Morton, Printemps, Dorville, "E"n 1 SANCE (2 h. 1/2), ATHÈNES (2 h. 0/0), THÉA- Mme Ph. Ei^ensehenck, Mlle Blanche Marot, de 1 L'Ingénu; Ln musique; Coeur tendre. v ^ v\fT>I * etc., etc.) : r-" - - TRE LÉON-POIÎÏIËR (2 h. 0/0), THÉÂTRE AN- l'Opéra-Comique, Mme Jane. Detti, et vingt-quatre ApniiniTéi 979 ?li _ fi h 3/A _ vL I.lll 1A Orchestre Lotombe.

PSOINF b^OHAZELLES îfi TOIne (?. h. 1/4), THÉÂTRE MICHEL (2 h. 0/0), coryphées; c) Grande scène du 2« acte : Kundry, - | if ^ -7--

PALAIS-ROYAL .2'h 1/4), BOUFFES-PARISIENS Mme Félia Litvinno ; Parsifal, M. Lawrence I La Mascotte, PALAISDELADANSE.I>e4à7etapr.min.«Tango».

*--'---- (2 h. 1/2), CAPUCINES (2 h. 1/2), COMÉDie-MA- Ilaynes. - Lohenqrin (R. Wagner), prélude du |\ALAlS-ROYAL (Tél. 102.50). - 9 h. 0/0. - "71 ;-*

LE PARFUM inE ALH?«li.BJ?Ai,'r- IUGNY (2 h.. 0/0), THÉÂTRE K«IMINA'(2 h. 1/2), 3= acte. T Les Doux Canards. A ï A ^.Mortpn,M?°Faber,

LL rHnrUlil lUtHL rt. F' st-HonoH GRAND-G UIGNOL (2 h. 1/2), COMÉDIE-ROYALE Ler-eonmrt sera rliriiré-nar M fVihriel Piprné - r-*" \jt\ Préhet, Serjius, Fortugé ; Un peu de

^mm* (2 h. 0/0), AMBIGU (2 h. 0/0), THÉÂTRE IMPÉRIAL ? --- 2- -! !-1 nOUFFhS-l'ARlSIENS. - 8 h. 3/4. - Crime ntusiq ac et Boboche ( M M. fiussy ,VilIe, Mlle Loury).

1 (2 h. 1/2), THÉÂTRE .des ARTS (2 h.), DBJAZET pOXCLRTS-LAMOURlSUX iSALLE GAVEAU). D passionnel ; Mon Bébé. ^ " "

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IAKifr GLNJiKAli FIOLIES-BERGERE (2 h. 1/2), OLYMPIA (2h.l,'2), A legro non troppo ; 6) Adagio non troppo ; c) U Roman sous la portiere ; 1 Habit d uti laquais ; IJllIA I J Pj vue : JB 0 Piorly. Lavigne, Esmée,

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tartp RtrnntT L'EPATANT (3 h. 1/2), MOULIN DE LA CHAH- mann) : m! Alexanian ; Parsifal ;R. Wagner), pOMKD L MARIGNY. - 8 h. 3/4. - Les Anges r A . LUNU ROUSSIS » (Téléph. Marc 07.48).

TARIF REDUIT S0N (3 h. 1/2), HIPPODROME GAUMONT-PALACB l'" scenc du 3e acte, Enchantement du Ven- Gardiens. L (Direction BO.\NAUD-BLKS). - 9 h. 1/2. - Tu

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non Kl") I K-KRANÇAlSii (Tél. 102.22). - 1 h. 1/2 Ouverture de Polyeuctc (Paul Dukas) (première 1 8 Ji. 1 4. - Le Bossu. u . ./0 z -z- £) Dutard, Augé, Brévy, Mary-Hett, Bert Anprère.

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reuses - XII. Ich hab' im Traum geweinet ; XIV. Allnascht- ATllr.MUi! (Td. 282.23) -8 h.3/4 -Tnplepatte. rUljiljO DlHullHvlV - 8 h. 1/2- r2h. àminuit Pathécolor. Pathé-Journal. Actual. : 1 licli im Traume seh'! Ich dich ; XV; Au;; al ton THKATUK DES CHAMP8-FLYSKES - RpHrh« LA REVUE : Régina BADET, Maurel, Nina Myral, -

JARDIN D'ACCLIMATATION. - 2 li. 0/0. - Ma;rchen winkt es hervor ; XVI, Die alten boesen ?1 ilBlA ' "-1- 1 ^uawi a iteiacne. llaimUj Davrigny, Brouett, Leblond et Quinauit. mHHATREGR iVIX, 10,b'- Montmartre.A&eW:

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jurer de rien. Diémer. 1 9 h. 0/0. - Le Veau d'or. Mary Mai. T UJU111IO"D1J1VLIJUL\.1J Lupin. - Fauteuils, 2 fr., entrée du musée comp.

BOURSE 33 LJ SAMEDI 13 DECEMBRE 1913 1

MARCHÉ A TERME & AU COMPTANT (PARQUET) MARCHÉ A TERME (EN BANQUE) I

COMPTANT TERME , COMPTANT TERME REVENU DÉSIGNATION DES VALEURS DERNIER REVENU DÉSIGNATION DES VALEURS PRÉCÉO. OERNIER REVENU DÉSIGNATION DES VALEURS FRÉCÉO. DERNIER 1 "ÏVMU OÉSIGNAT.ON DES VALEURS , ' «»»« DÉSIGNATION DES VALEURS T COURS NET -DESIGNATION DES VALEURS NET DÉSIGNATION DES VALEURS 0L_0TURE C0UR6 |

] PRÉCÉD. J UJWU". CL0TURE| COURS . | 0OUR8 ! '.. , ' * CLOTURE j ' PRÉCÉO. | OOUR9 | COURS * V * !?

FONDS D'ÉTATS - ACTIONS DE CHEIVIINS DE FER 5* ARGENTIN INTÉRIEUR 5% t9os. 87 25 87 .5 " > S AKMN DE CORINTHÊ' ! M ! ! » Î4^." -?J G U 25 1

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J . _ 4X 190O ; SS 2 It , ORLEANS-"' 517 " NI5 " 119 ' }HY°- ~ 3 112 % (PROV.DE) 6930 69 05 .. » TANGAYIKA 4975 4975 177 JOHANNESBURG INVESTIRENT. 2150 2150 I

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4 Ï BRÉSIL 4% 1889 7» ?N 77 « " " ,7„EN ANDALOUS* "»[*,* 305 " 306 " ÎOS" 307 ' ESPAGNE EXTÉRIEURE 4* 75 50 .... 20 » TOBACCO (ORIENTAL) 254 50 253 50 10 08 KNIGTS GOLD 86 50 ...

WFIS BUENOS-AYRES (PRÔVINCÈ'ÔÈ)* *1*909 " 7$ SA Âl IL ÔV ATCHISON 484 " 47*" 5» MEXICAIN 5« 37 90 .... 46 57 TOULA 959.. 953.. 2 50 LANGLAAGTE ESTATE 25. 1

22 68 BUENOS AYRES (PROVINCE DE) 1 909.. 452 75 448 - 466 28 03 ATCHISON 484 478 3 „^ _ 3% 25 ^ |G G() URIKANY 406 5 05 LENA GOLDFIELDS 49 47 50 1

V". CHINE 4* OR I895 IF II ^ I0 4 « ^ :: 'Ï: R* 1^9 SRAZJLR&V : : : : : : : : 1 1:: j«:: m\: F? SVAALIEN 3" ,8?S . ,8« . 1417 UTAHC0PPER ... MAINREEF ,1W 1

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25 : OEISXTSV m " m " m75 ACTIONS INDUSTRIELLES US HÎRTMANV:::::::::::::::::::: '151 :: % KER";:::::::::::::::: \ll 50 \IHI 'IFL 50 'GG I

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3 » - 3X 1896 73 40 73 35 73 40 73 25 73 20 2150 METROPOLITAIN 615.. 616 . 615 - - 615 - - 617.. , , MALACCA RUBBER PLANT ORO 177 174 FERREIRA DEEP 60 50 .... 3 55 SIMMER 8, JACK 3 25 3-.

3 50 - 3 1 /2 X 1894 82,. 81 65 82 15 81 95 .... 6 25 NORD-SUD 169 169 168 . ? 167 .. 170.. ' MJLACCA RUBBER PLANT, ORO. 122 124.. GEDULD 77 » ÏIANSJ!ÏL*CONSOL* LÏND" ' ^ 50 iî 50 1

. 4 » - 4X 1901 90 90 88 90 88 50 20 » OMNIBUS 630 -. 628 . . 632 -. 630 - 628 .. 68 8* MEXICAIN EÀGLË oni) 48 25 48 3 « GELDENHUIS DËËP 78 IL 7J JRANSVAAL CONSOL. LAND.. 27.. 27 .. I

5 » 5X 1906 103 15 103 10 103 10 103 40 8 » OMNIUM LYONNAIS 141 142 .... G % MEXICA^ EAGLE ORD. 48 25 48 .. 3 55 GELDENHI^S DEEP 28-. .... 1 24 VAN RYN 87 25 87..

4 50 4 1/2 * 1909 101 30 101 30 101 .. 101 ? 15^- PARISIENNE INDUSTRIE 293 50 292 . ? 294.. 292 294-. 8 ^ MOTOR CAB (NEW) PREV 98 98 l » S^CH (NEW) n" M IN 7AHBT7F^ ?n « ÎS-II S

4 . SERBE 4% 84 25 84 25 84 05 83 90 83 90 10 » TRAMWAY SUD 160 162 6 59 MOTOR CAB LNEW" PW:F 98 . . 98 " " * COCH (NEW) H -. 1150 . - ZAMBEZE Cic 10 50 10 75 ?

25 » - 5X «OKOPOLt» 501 .. 500- 499 4 » EST PARISIEN OROINAIRE 66 . . 66 25 66 . . IL

4 . TURC 4X UNIFIÉ 87 65 87 25 87 70 87 45 87 35 4 » - PRIORITÉ 67 25 .. .. 68 . 11 II

' OTTOMAN MNSÔU6É 4X 1890 443 .. ^41- Ï448 J> .S'.i-Ï <?2750- 'ON-TALE FRANÇAISE DE TRAMWAYS 495. . 491-491 -. rtn-IWI-r'. ." _ . . ÏF-IC .' . . ...JL

4L- a--- & :: A ?" .»» WÈ*M-MARCHÉ AU. COMPTANT (EN BANQUE) 1!

20 . - 4X 1908... 399..' 392.': 364.-' .\I" 15'- ÀSéoCIÀTlbM MINIÈRE 243 .. '-V »?'. 2+1." 239-.. -.-I.'. . ï WFGÎ . II. ? ? . ? ' L„ ? B |G

20 » - 4X 1909; 398.. 387-. 403 \b ^ ATELIERS DU NORD (JEUMONT) 465 .. ..... 467 - - 466 REVENU DÉSIGNATION DES VALEURS """P!" REVENU | DÉSIGNATION DES VALEURS DC"NJ" REVENU DÉSIGNATION DES VALEURS "cômT ||

SOCIÉTÉS DE" CRÉDIT . " MALFID'ANO AOTION DE JOUiii*NO« 328 - - 325 .. 325 1

DAiuniic NE RDIURC ,,c, „« Il " CFT^DONVÎ 1 LANÎ " iïl " " ,'am " " " ,6SH' BANQUE NATIONALE D'ÉGYPTE 394 ... 30 R. RUSSO-BELGE 1900 .-1900 .. 37 87 OUASTA & MESLOULA jouiaa.. 877.. 865..

166 66 BANQUE DE FRANCE 4797 ... 4750 .. 4785 S 60 " PÉNARROYA 1400 .. 1400 .. 1400 .. 1400 9 P.63 BANQUE NATION.DU MEXIQUE PARTS 375 25 » USINES FRANCO-RUSSES 774 60 M. SILÉSIE (ZINC) R7? .1274 1

T«6 62 - OE L'ALGÉRIE.............. 3134 .. 3140 3145 .... .. 14 » SELS GEMMES 326 - ... - 327 - 331 16 81 CRÉDIT MOBILIER FRANÇAIS PARTS 42150 420.. 12 R. - DE SAINT-PÉTERSBOURQ 870 i. IL! !! 30 » VIEUXE-MONTAQNE!!"!!!"!! 968'*. ?.. !! ||

75 » ~ DE PARIS 4 DE« PAYS-BAS. 1724 .. 1720 .. 1727 .. 1723 .. 1719 .. 179 94 SUEZ 4950 .. 4961 .. 4939 .. 4967 2 74 CRÉDIT FONCIER DU BRESIL PARTS UO .. 111 50 16 » ALBI (MINES D') 456 335 » MONACO 5475 5462 H

.15 » - TRANSATLANTIQUE 298-. 297.. 297-. 297 37 50 DYNAMITE 750 -- 750 - 748 22 » BLANZY (HOUILLES).... . . 675 664 67 » - 8MM" 1095 1100 1

55 » COMPAGNIE ALGÉRIENNE 1410 1405 .. 1414 .. 1407 22 43 PRINTEMPS 402 401 401 62R.50 DNIÉPROVIENNE 3045 3015 .. 45 . BRUAY 1! 1448 . . ? ' 12 ? - OOUWOTSÏX 292 " " 1

40 » COMPTOIR NATIONAL D'ESCOMPTE 1054 .. 1054 . ? 1052 ., 1053 18 41 - PRIVILÉGIÉE 309 . . 308 . . 326 » „ DONETZ (FORGES A ACIÉRIES DU). | )05 .. 1102 .. 110 » CZELADZ " .. 2268

S : C"-'TS^SCV.T.::: S:: S:: SU £!:: S:: 1» ï,1:: G:: S:: a:: fti ®«SFE= S»:: 1"; I:I g :

8S S:: r: :: «n !!" λ:: ». »««?»«««" » » ? S.. 5!.. "5. 1

65 . CRÉDIT.LYONNAIS 1695 .. 1681 .. 1690 .. 1685 .. 1686 .. 10 » DISTRIBUTION D'ÉLECTRICITÉ 629 .. 630 .. 630 .. 630 .. 630 .. H

35 » ~ MOBILIER 640-- 640 . . 639.. 634 .. 637 .. 18 50 ÉLECTRICITÉ DE PARIS 784.. 782 50 782 . . 777 "? 1 . . = 1

19 25 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 815 .. 815 814 ... 814 15 » TÉLÉPHONES 295 295 .. 295 r r 1

15 » BANQUE FRANÇAISE 292 290 50 291 ., 292 M ADPUCQ CTD FL IUPCDO

20 » - PRIVÉE LYON-MARSEILLE 425 410 I5»H- NITRATES RAILWAYS 363 365 - - 364 - - 365 .. L®L HnlfrlCO CI 1 NHILUCRLO

?50 » - OE L'UNION PARISIENNE.. 1085 1069 .. 1082 .. 1069 .. 1074 .. 39 » RAILWAYS & ÉLECTRICITÉ 787 782 . ? 781 .. 785 .... ??? . .. - .11

27 » RENTE FONCIÈRE 987-. 992 . . 990.. 989-. 990 .. 8 » TRAMWAYS DE BUENOS-AYRES.... 127 127 -- 126 -- VALEURS NICTO- AUJNIMN VALEURS CLÔTURE A,LMN„N CLOT. OFP. UAI C.OA 1 PRÉCÉDL .IUBUB1. CLOT.OFF. G

26 40 BANCO ESPAONOL DEL RIO DE LA PLATA 402 - - 405 . . 401'.- 401 . . 404 - - 36 09 MEXICO TRAMWAYS 400 398 .. 393 . . 393 .. VALEURS CLÔTURE <UJOURD" A LONDRES VALEURS PRÉCÉO. AUJOURD' A LONDRES VALEURS 1 CLÔTURE AUJ0URA A LONDRES 1

» » - D'ATHÈNES 79.. 77 50 77'.. 77.. 77 50 20 » - PRIVILÉGIÉE ; 428 -. 430 ... 435

3135 - DES PAYS AUTRICHIENS.. 577.. 573 - - 577.. 8 D. AMÉRICAN TELEPH. t< TELEGR 623 612 NEW-YORK 13N(WMHR«(S GREAT NORTHERN 123 3/4 123 1/4 128 1/2 UNION PACIFIC PREF. 82 5/8 83-/. 85 1/2 1

10 04 LAND BANK OF EGVPT. 162 .. 165 .. 165 I. 5 » HELLÉNIQUE D'ÉLECTRICITÉ 92 . . 90- 93 50 91 50 92 -1 LLTW I Unl\J LO U6C6MDPE ILLINOIS CENTRAL 105 1/2 105 1/2 109 -/- WABA8H 3 1/4 3 1/2 3 3/4 1

I7P.50 BANQUE ESPAGNOLE DE CRÉDIT.. 273-. 274 . . 276 8 R- BRIANSK ORDIN/URE 475.. 478.. 476 . . 471 ? - 473 - . . , , , !"TFRB.???U?H..?!.E.TR 0 14 U8 14 U8 ..../. ~ PBEF 10 -/- 10./. 10 1/2 ?

20P-25 - HYPOTHÉCAIRE D'ESPAGNE. 735 730 8 R- - PRIVILÉGIÉE 430 .. 434 .. 431 .. 427 .. 429 .. Î ^ 4 ^ LOUISVILLE & NASH 132 ./. |32 ./. 136 ./. LEHIQH VALLEY 147 |/2 148 ./ /. IL

45 L. - COMMERCIALE ITALIENNE 840 .. 839.. 828-. 827.. 830 .. 908B- RIO-TINTO 1810 .. 1807 .. 1801 .. 1796 .. 1803 CHANGE SUR LONDRES.... VUE 4 85 35 4 85 40 1

38 07 - NATIONALE DU MEXIQUE. 545 .. 550 . . 535 . . 530 530 . ? 45 » SOSNOVICE 1525 1522 .. 1534 .. 1526 1535 _ . - "»«OI« 1 81 10 4 81 20 MISSOURI, KANSAS & TEXAS... 19 3/4 19 |/2 20 3/8 AMALGAMATED COPPER 69 1/8 69 3/4 71 5/8 1

30 30 - DE LONDRES . DE MEXICO 375-. 360 . ? 370 ? < 360 .. 356-. 12SH. CENTRAL MINING 203 - - 199 - ? 198 - . 196 .. 195.- CABLE TRANSFERS 4 85 90 4 85 85 ..... - - PREF. 53 -/- 53 5/8 ..'./. AMERICAN CAR & FOUNO ,42 3/4 43 ./ /.'IL

10 26 - CENTRALE MEXICAINE.... 91 50 91 25 94-. 93 15 » AZOTE NORVÉGIENNE 298 298 . . 297 - - 295 ? - ATCHISON 92 3/8 92 3/8 95 1/8 MISSOURI PACIFIC 25 -/- 25 1/8 ..../. - COTTON OIL 35 1/2 36./ /. IL

17 50 - OTTOMANE 655 653 .. 654 651 .. 652 .. 37 10 LE NAPHTE 727 .. 713 .. 725 .. 712 .. 707 ~ PREF- 98 '8 1/8 101 1/2 NATIONAL MEXICO 2ME PREF... |) |/2 II 1/2 ... .J? -. LOCOMOTIVE 28 1/4 28 1/4 ./. 1

5. » - D'ORIENT 120 25 121 .. 124 ?? 124 25 » ORIENTAL CARPET 347 348 347 347 ?? 346 - COUVERT .... 92 7/8 93 1/2 95 1/2 - IREPREF.... 25 ./? 25 / /. - SMEL SI R 60 3/4 61 ./ /. 1

50 » - FRANÇ. DE RIO DE LA PLATA 665 -. 660 .. 665 .. 665 -. 664.. 34 » PROVODN1K 543.. 548 -. 546 - - 543 . . 545 .. ATLANTIC COÀST LINE 117 3/4 117 / /. NEW-YORK CENTRAL 911/4 91 3/4 94 1/2 ~ SUGAR R 101 ./. 102-/ /. I

44 80 - RUSSO-ASIATIQUE 748-. 747-.. 745-. 745 -- 746.. 5 . RAFFINERIES D'ÉGYPTE PRIVILÉGIÉE . . 58 59 50 BALTIMORE & OHIO 91 1/2 913/4 ????/. N.-Y. ONTARIO I WESTERN... 25 3/8 25 1/2 27 -/- - TELEGR. A TELEPH. 116 1/4 115 3/8 ????/. 1

26 » CRÉDIT FONCIER ÉGYPTIEN........ 757.. 755.. 756 20 » TABACS OTTOMANS 447.. 452.. 447 - - 445 .. 450 .. CANADIAN PACIFIC 221 1/2 222-1- 228 1/4 NORFOLK & WESTERN 102 1/4 102 3/4 105 1/2 ANACONDA 33 5/8 34 -/- 7 ?/? I

23 75 - - FRANCO-CANADIEN 747 > 745 I5p- - DES PHILIPPINES 310 301 .. 301 S!^?,^A„KE 56 56 '( 4 58 ./.' - OONV.... 92 1/2 92 1/2 82 -/- 9

17 60 - DESANTA-FÉ 378 -. 376 -. 376 405Or. - PORTUGAIS 575 565 CHICAGO & ALTON 9 5/8 9 5/8 .. ./. NORTHERN PACIFIO 106 3/4 107-/. 110 1/2 CALUMET 4 HECLA 395./. 400-/ /. 1

1 - GREAT WESTERN.... H ./. IL ./. .. ./. PENNSYLVANIA 106 3/8 106 1/2 55 3/8 CONSOL. GAS NEW-YORK CITY. 127 126 ./ /. 1

_ . CHICAGO MIL. SAINT-PAUL .. 971/2 97 1/2 100 3/4 READING 161 7/8 162 1/8 83 1/2 INTERNATIONAL MARINE...... 3J/4 3 1/2 ... ./. ?

IU8DAUI? Ail ZSZ>LLIL DT A IUT /DADAIIFT\ - - PIÎEF' - 2ME PREF. 86 1/8 86 3/4 ./. - - PREF.. 13 1/2 13 3/4 ... ./. B

MARCHE AU COMPTANT (PARQUET) CHICAGO ,4 NORTHWEST.. „. 124 1/2 124 5/8 ..../. - IREPREF. .84 ./.'. 83 7/8 ..../. NATIONAL LEAD i 42 7/8 42 7/8 ..../. IL

V ^ ?? M CLEVEL. C. C. SI SAINT-LOUIS.. 32./. 40 / /. ROCK ISLAND 13 1/4 13 1/4 13 7/8 PACIFIC MAIL 22 3/4 23./ /. IL

1 , 1 ' I . , . ... COLORADO & SOUTHERN 28 ./? 28 ./ /'. PRÊF. 19 7/8 19 3/4 ... ./. PEOPLE'S GAS 115 3/4 116 ./ /? H

REVENU DÉSIGNATION DES VALEURS REVENU DÉSIGNATION DES VALEURS PBÉCÉ°' °"N'" «VENU DÉSIGNATION DES VALEURS PRÉCÉD' - - PREF.. 60 -/- 60 ?/ /. SAINT-LOUIS & SAN FRAN. 2ME PR. 7./. 7./ /. STEEL CORPORATION 55 1/4 55 5/8 57 3/8 |

|CL0TURE| COURS.. . . | CLOTURE COURS OLOTURE COURS DELAWARE 3C HUDSON ISO./. LIN./ /. - RF.FUND4Ï , ff 7FF / / - PRPF 104 U? 104 3/4 10H 1/4 R

. . - LACKAWANNA 360 -/. 370./ /. - . GENERAL 5S .... 52 1/2 52 1/4 ... ./. 1

FONDS D'ÉTATS ACTIONS DE CHEMINS DE FER OBLIGATIONS DE CHEMINS DE FER DENVE1* "?Ag ^ g ['f, ^ SOUTHERN ;;;;;;; 86 3/8 86.^. 89-/. UTAH WNSOLIDATED........ t

20 « OBL. CH. OE FER ÉTAT 4% 1912 505 -- 506 .. 30 » BONE A GUELMA 620 616.. 15 » BONE A GUELMA 398-. 399 . . ^ÎMEPREF"" I"!!."; 34'/' 34^4 28 TEXAS I PACIFIC PREF' 12 5/ 8 12 5/ 8 " ATCENT'EN1BARRES 59 '/ 2 59 2613/16

15 » OBLIGATIONS TUNIS 3 X 424 50 425 .. 22 50 DEP1RTEMENTAUX 617-. 624.. 15 » DÉPARTEMENTAUX 3 3» 377 75 374-. -IREPREF F 42 /4 42 /2 43 3/4 UNION PACINC ,50 i/7 lio 5/S i K kl* CUWRE 14 3/8 14 3/8 1

2 50 ANNAM TONKIN 2 1/2% 74 35 .... 30 EST ALGÉRIEN 642 -. 639.. 25 » EST, 52-54-56,5% (REMS. 6SO F.) 633-. 630 -- ' ' ' UNION PACIFIC '50 1/2 150 5/8 155 5/8 CUIVRE 14 3/8 14 3/8 ????!?

15 » AFRIQUE OCCIDENT.3% 190 3 426 50 42? .. 44 » ORLÉANS - .. 918 .. 924 .. 15 » - 3%.NOUVELLES 409 .. 409 50 VALEURS PRECÉO. AUJ0URA VALEURS PRÉCÉD. AUJOUR& VALEURS PRÉCÉO. AUJOU,A VALEURS PSÉCÉD. AUJO|M0 1

15 . ALGÉRIE 3* 1902 429 50 429.. 7, . OUEST... - .. 458 50 458 50 12 50 - 2 1 /2 * 376 50 376 SI) CLÔTURE AUJ0URD- VATTUK» CLÔTURE AUJ0URI)- CLÔTURE AUJ0U"D- CIOTURE AUJOUKO. ||

15 * 3X ,9 02 384 25 58 » NORD.... - .. 1295 .. 1296 .. 15 » MIDI 3% V 412 ?? 413 .. . NKINDEQ J. . THARSIS 7 ./. 7 ./. GELDENHUIS DEEP | |/8 1 1/8 VILLAGE MAIN REEF 1 7/8 1 7/8 1

4 . AUTRICHIEN OR 4% 9160 91 40 78 75 OUEST ALGÉRIEN 632 50 633 20 » NORD 4*TANV W'IIL) S? 7S SS! ' ' LONDRES| 13 DECEMBPE CAPE COPPER 4 1/4 4 1/4 GENERAL MINING FINAN. 1/2 1/2 WEST RANO CONSOLIO... 8 Sh. 6 8sti. 6 1

30 HAM'E? 18960 516 " 486 " ACTIONS INDUSTRIELLES || 5JJ ORLÉANS 3X* 413' 415" AT<!~ 1889:::::::::: '77 !/ 2 '77 Î/ 2 GOLDEN HORSE SHOENS.' 2 \/J 6 \ JJÔHARNNFE°SBIIRQ INV'ÊÂV.: 5 17/I 6 5 I7/66 Prochaine Réponse des Primes : 23 Dèoembre I

G . HAITI 6% 1896O....516 ; ; . ^ „ \\ \ "^ANS § X.. = ...; ; ; ; ; ; ; ; 413 ; ; 4b ; ; ARÙH..4* 7612 7612 SHELL TRANSPORT 4 31/32 4 31/32 ^ 4/« 4/4« Reports : 24 Oécombre I

?25Î A&ISGGSUFT'-IÏCV 494 50 493 ^ . A«5?|E 8 GE FRANO^ ....... .805 ;; 7W ;; 50 - ^12X^.^00,^ 360 25 362 75 BULGARE^ m-M m ± ARGENT MÉTAL 26 13/16 26 13/16 ! 'f ! T 1

^50 NORVÉGIEN 1 1 ?2 % ?904:Ô5 87 50 87 50 ^ » - DE MICJHEVILLE .... J751 ' - ? 1760 | I . 0U»T |J - - - = J J \\ \ CHINOIS SX ,9 4 99 3 4 ESCOMPTE HORS BANQUE 4 13/16 4 13/16 MEYER 4E'cHARLTON'*"" 5 ^7/^ 5 ^7/16 MÉTAUX 1

A » HONGROIS 41 OU 01 sn 01 55 ? - DEPAR1S& D'OUTREAU 1160 . . 1153 . . C„ _ 01 19 ITÏ IN SLV V ~ < >12 MEYER «T CHARLTON.... 5 7/16 5 7/16 ?

4 , ROUMAIN 4X 1898:::::::::::: Is 2° SSA 75 . ATEL.* CHANT. DE LA LOIRE 1755 .. 1750 .. ? 5? OUEST-ALGÉRIÊN'"" I94 lll ". S U, 2 T 12 SUD-AFRICAINES, 13. Décembre MODDERFONTEIN IL 3/8 11 3/8 CUIVRE COMTANT 65 3/8 |

5% RUSSIE 6X 1822. " « . 122 35 122 25 55 » CHANT, a AT. DE SAINT-NAZAIRE 1260 f „ SASPHINÉ 3% 407 IN 407 " 2 2? i' 9S .<" V ~ E 4 M8 4 L/ 8 , ~ V T"«E 65-/. |

5% KUoolL Dm \UN \UA 5 » DAUPMINE 3S.................. 407 50 407 - . ITALIEN 3 3/4 .* 97 -/. 97./. APEX | ./. \ ./. NEW GOCH 15/32 15/32 ÉTAIN DÉTROITS.. COUPT. 171 1/4 !I

25 . SAO-PAOLO 5* 1905 498-. 500.. 7 L. BANCO DL ROMA 105 50 106.. 5 * S ( - PUS ON NOSIELLE 3X 40I " 403 *' JAPOUAIS 1S99 80 ./. 80./.- ANGLO FRENCH 13/IK 13/132 NEW STEYN 1/2 1/2 - .. TERME 172 5/8 |

25 - 5^ 190 7 497 497 52 50 BANQUE DE L'INDO-CHINE ... 1566 .. 1580 . - '5 * f \ MÉDITERRÏNÉJ3* (R 625 F ) A?I " «1 in ~ Î" 78 H* 78 M4 AURORA WEST 13/32 13/32 NOURSE MINES | 3/8 1 3/8 PLOMB ANGLAIS...COMPT. 18 1/4 ii

S,; _ 913 BONS 500 50 500 25 32 50 - SUISSE i. FRANÇAISE 665 .. 660.. f- " J \ MÉDITERRANÉE 3* CR. 625 F.) 621 .. 626 50 PERUVIAN CORPOR. PREF. 44 ./. 43 3/4 CENTRAL MINING 7 7/8 7 7/8 PREMIER DIAMOND ORO... 9 3/4 9 3/4 ZINC COMPTANT 2.1/4 ii

Vf* SUISSE 3 1/2% 899-1902.: ^ ^ f5 30 » CRÉDIT FONCIER ARGENTIN.. 803 .. 8^0 !! PARIS-LYON 3% L'ÈSÉ:*.::: 404 405 ^ PORTUGATS 3% . ...? 6 If 63 ' * CCNSOU'''' "î & RAND COLLIER,ES PREF" 8 3^3? 8 3/32 CHÈQUE SUR LONDRES !J

URUGUAY^ &X°i9Ù9 50 4"25. 22 34 ~ MEXICAIN.. 137 - 140 .. 5? .: 364,. 30 .. RUSSE « ÇONSOUOÉ::: % 'J %± 2 îfô 2 2 SSSSSSIT. "::::: 1 Ifl 1 3/16 *PAR,S 25 30 ./2 A 25 33 1/2 1

5% URUGUAY 1909 95 50 95 70 60 P AGENCE HAVAS 1210.. 1215.. 5» SUD DE LA FRANCE 371 ..366 75 TURC UNIFIE 88-/. 87 1/2 CITY DEEP 2 3/4 2 11/16 RAND MINES 5 5/8 5 17/32 CHANGE SUR LONDRES 1

EMPRUNTS DE VILLES ,2 BATEAUÏ?PARlfs'LENS 290 " 287 ^ '.* ASTURIES L 3" 2"E "É1"'2lb 29, 75 BANQUE OTTOMANE )6 ./. |6 ./. DE^ERS'ORD.'":::::;:: 17 5/86 17 Î/2 TOOMTORT U^M'A"::; ' Î/{ 6 1 Î/46 BUENOS-AYRES 2I 1/8 1

92 » 5OMP^ GÉNÉRALE DÈS EAUX 2087 - 2086 15 " A!LU.EEU»'R.E "VP»THÉ0UÊ 349 -. 347 -. _ NAT. D'ÉGYPTE. 15 3/4 15 3/4 DURBAN DEEP 17/6 17/6 ROSE DEEP 2 3/8 2 3/8 VALPARAISO 9 3/8

20-» VILLE DE PARIS 1865 4*.... 538 35 , C0^'SAVRA^E PÉNWS""E 612-. 610 50 " R„VA7 -.^'WAHRÇVENU VARIABLE 275,. 280.. _ AGR. - . 4 15/16 4 15/16 - ROODEP. GOLD.. |G/9 18/9 SIMMER & JACK 11/1054 10/7'/, RIO DE JANEIRO ,6 5/33 |

g: $:: «J* UT ^S^:::::: I 1',? i \% TR~^:::: 1 ^ \ USBONNE, 13 NÉCEM„RE

z ÎSS.^ÏÏ ï'oï 75 ^25 h i - 721 :: ÎL : «AOR^^*,^ - »" 4 T » * >'<* T 3 >*» > ^

\l: z Zïi%T% Z* «R 0 2° " ^«SDIMSLLI1:"": Z - m- \\ : SMAao-SSE.c^::::: M

IS .1 Z 344 50 343 50 90 " COMPAGNIE FERMIÈRE DE VICHY 2000 .. J| « MORD oE ^ESPAGNE 30 1 « 355 ; ; 356 -. VALEURS ~ AUJOURD VALEURS ^E *- VALEURS ^ AUJOURO. VALEURS O^E | ! 25? _ 1905 2 3/4% 348 343 5" H 5° ÉTABLISSE-ENT.CUSENIER ... 599 .. 599 .. \\, PORTUGAIS 3% PRIV. 1 ER RANO.. 303 50 302 50 - - 1

11 * - ÎTIO'3Ï TP «« In iiiin 60 ? - DUVAL939 .. 940.. ^ » |AI^NIQUE^CONSTANTINOPLE 317 50 318.. BERLIN, 13 DÉCEMBRE CANADA PACIFIO 228 1/2 226 1/8 VIENNE, 13 Décembre PROYODNIIC 205.. 199.. 8

12 » - T.p. 358 50 358 50 30 » FIGARO EX-Ç^S,IOF., Joui8a.Nov.I»ia 490 S , S,MY«"T^ASS,ABA 1 426.. ..... ESCOMPTE HORS BANQUE 4 1/2 % 4 1/2 % CHANGE SUR PARIS 37 62 37 62 |

* * W 19' 75 2" 50 II l VICTORIA A MINAS 380 " M in ALLEMANDS* 76 50 76 40 CHANGE SUR PARIS 80 90 80 92 RENTE AUTRICHIENNE OR 104 75 104

25 » VILLE OEKIOTO (JAPON) 5% 1909 513.. 513 -, 45 . F|VES-LILLE 1070 -- 1067.. 25 VICTORIA A MINAS 380 .. 376 50 RUSSE 4-Ï 1902 90 1/8 90 20 - HONGROISE OR... loi 75 101 40 MADRID. 13 Décembre

25 . - TOKIO - 5X 19 1 2 480 .. 479-. 70 . FOROES A ACIÉRIES OE LA MARINE 1781 .. 1760 >. OBLIGATIONS INDUSTRIELLES DEUTSCHE BANK 250 1/2 249 3/4 BRUXELLES, 13 Décembre - - COUR. 83 55 83 15 PHBWU, 18 uecemore 1

90 » - ou NORD A OE L'EST 2110 .. 2100 .. DRESDNER BANK 150 1/2 150 3/8 MOBILIER AUTRICHIEN... 635 20 608 50 INTÉRIEURE ... 78 50 78 7n I

EMPRUNTS OU CRÉDIT FONCIER 40 » FORGES* CHANT, OE LA MÉDITER. 885.. 882.. » » PANAMA BON» A LOTO.... III DISCONTO GESELL 185 7/8 185 3/8 LOTS DU CONGO 733/4 AUTRICHIENS 71170 708 50 AMORTISSABLES* 98 40 98 50 1

16 » GRAND-HOTEL 283 - - 283.. 25 » SUEZ 5% 596.. 599 50 BERLIN HANDELSBANK... 156./. 156 3/4 LOTS TURCS 206 ?/? LOMBARD3 106 - - 105 - - . 0? 25 01 I

13 » COMMUNALES 2.60% 1879... 438 .. 438 .. 7 50 GRANDS MOULINS DE CORBEIL 141 .. 140 15 » - 3X ..' '419 50 416 50 BANQUE RUSSE P. LE COM. 157 1/2 ... ./? MÉTROPOLITAIN DE PARIS 620 ./. BANQUE D'ESPAGNE 457 .. 456 I

15 » - 3* 1880 487 50 489 50 80 » SCHNEIDER A CIE CCREUSOT). 2085 .. 2088 .. 25 » PORT DU ROSARIO 501 . - 502 . ? PARISIENNE ÉLECTRIQUE. 296 1/2 TABACS OTTOMANS 424 50 422 .. CHANGE 8UR PARIS 515 520 I

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