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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1913-08-03

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 03 août 1913

Description : 1913/08/03 (Numéro 215).

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k290030k

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Le Numéro quotidien : DIX CENTIMES dans toute la France -. Etranger : VINGT CENTIMES

Gaston CALMETTE

Directeur- Gérant

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RÉDACTION - ADMINISTRATION

26, rue Drouot, Paris (9° Arrt)

LE FIGARO

H. DE VILLEMESSANT

Fondateur,

RÉDACTION - ADMINISTRATION 26, rue Drouot, Paris (9= Arrt) TÉLÉPHONÉ, Trois lignes : N°» 102.46 - 102.47 -102.49

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<t Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me hâte de rire de tout... de peur d'être obligé d'en pleurer. » (BEAUMARCHAIS.)

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SOMMAIRE

L'Ermitage de la marquise de Pompadour à ~ Fontainebleau : GEORGES CAIN.

Qui et où ? : GRIMOD.

Le roi d'Espagne à Paris.

La Guerre balkanique : La Conférence de

Bucarest.

La fin : GEORGES BOURDON.

L'Affaire Krupp : CH. BONNEFON.

Dessin : « Par fil spécial » ; A\ GUILLAUME. Le Blonde religieux : La Semaine sociale de

Versailles : JULIEN DE NARFON. Un Conflit entre le ministère des colonies et

la Cour de cassation.

Courrier de la Bourse : ARMAND YVEL. Feuilleton : La Fille des Caïds : PIERRE SALES.

V ERMITAGE

DE LA

marquise le Pompadour

A FONTAINEBLEAU

. C'était comme une obsession : chaque fois qu'un déplacement nous ramenait à-Fontainebleau, nous ne manquions ja- mais de regarder avec envie le charmant pavillon, rigoureusement interdit aux profanes, situé sur l'ancien chemin de Bouron, à quelques mètres de la pyra- mide.

Nous savions que ce fut jadis l'Ermi- tage de la marquise de Pompadour, mais nous n'en pouvions - hélas ! - contempler que la magnifique porte co- chère, oeuvre de l'architecte Gabriel, - ce Gabriel à qui Paris doit le plus merveilleux de ses décors, la place de la Concorde.

Hier seulement nous eûmes enfin le plaisir de franchir le seuil mystérieux. Un ami avait bien voulu dire pour nous le « Sésame, ouvre-toi » nécessaire !...

Au bout d'un tapis vert, égayé d'un marbre de Sansovino, se dresse le petit hôtel carré, surmonté, sur chacune de ses quatre faces, d'un bas-relief glo- rifiant l'une des quatre saisons.

Parva sed apta, la devise de Baga- telle, conviendrait merveilleusement à l'Ermitage de Fontainebleau. Impos- sible de rêver demeure plus charmante, plus habitable, plus souhaitable à un

'***'****** '

A l'intérieur, le goût le plus sûr a pré- sidé au choix de toutes les jolies choses qui sollicitent notre curiosité : pastels, miniatures, tableaux signés Boucher, -Natiér, Duplessis ; dessins et sanguines dus au crayon de Watteau, de Natoire, de Huet ; cartons exécutés pour la ma- nufacture de Beauvais, terres cuites de Falconet, porcelaines de Chine, laques de Coromandel, vieux émaux datant de l'époque Ming, meubles en bois de rose signés Carlin ou OEben... Pas une faute de goût, pas une erreur, et, harmonieu- sement confondues avec cette collection de chefs-d'oeuvre anciens, une douzaine de toiles d'Albert Besnard, dont quel- ques-unes déjà célèbres : le Marché aux chevaux à Alger, la Grotte et la Cas- cade à Talloire, Une Ouled-Naïl, des portraits, des études de femmes...

Que de choses à citer si ,1e souvenir de Mme de Pompadour ne devait unique- ment nous préoccuper aujourd'hui !

. Et, de fait, il parfume tout l'Ermitage, ce souvenir charmant; les murs si déli- catement ouvrés de sculptures semblent encore glorieux d'avoir reflété la line si- lhouette de cette reine de la main gau- che qui, dans le tourment d'une domi- nation disputée, sut fixer l'irrésolu, rete- nir le volage, amuser l'inamusable Louis XV... Pauvre femme... il lui sera beaucoup pardonné, pour plusieurs rai- sons et aussi parce que toujours elle eut le culte... que dis-je, la passion de la beauté, de la grâce sous toutes ses for- mes, et que son pouvoir quasi souve- rain s'employa surtout à protéger l'Art et les artistes.

La maisonnette que cette délicieuse pécheresse eut l'heureuse pensée de se faire bâtir à Fontainebleau en est une preuve entre mille.

L'histoire du logis est des plus amu- santes et bien dans la manière de Mme de Pompadour. De même que la favorite avait tenu à posséder un « hermitage » à Versailles, elle voulut en posséder un à Fontainebleau, où la Cour séjournait trois semaines chaque année. En 1752, la marquise, excédée de l'appartement « étroit, humide et malsain » qu'elle oc- cupait au château, obtint de Louis XV l'autorisation de se faire construire à la porte du parc un hôtel particulier dont l'édification fut confiée à son frère, le marquis de Marigny.

Ce Marigny avait eu l'heureuse idée d'acquérir près de la Croix-Saint-Jac- ques 7 arpents 97 perches de buissons rétrocédés plus tard au Boi moyennant 75,000 livres. Excellente opération, il faut en convenir, car ce fut ce joli ter- rain boisé que la marquise supplia « très humblement » Sa Majesté de lui accor- der en don. Louis XV n'était pas homme à refuser pareille fantaisie à sa belle amie ; aussi s'empressa-t-il d'écrire le mot « bon » en marge de la requête. Sa générosité alla même jusqu'à ajouter au don du terrain une somme de 6,000 li- vres pour commencer les travaux. Ces 6,000 livres ne devaient être pour Mme de Pompadour que menue monnaie, car la dépensière y consacra en sus 237,000 livres que le Bien-Aimé dut solder comme il convenait.

La nouvelle « folie » comportait un élégant pavillon carré de dimensions médiocres auquel on accédait par le portail monumental et magnifique, en- core intact.

D'après l'état de lieux dressé par Ga- briel lui-même à la mort de Mme de

Pompadour (18 octobre 1764),-ledit hôtel se cpmposait d'un «pavillon entre cour et jardin, à droite quatre cours servant,aux. écuries-et Tamises, et deux autres pour cuisine et office ; à gauche un terrain clos de murs dans lequel étaient de pe- tits bâtiments à l'usage de laiterie, vache- rie et poulailler. » Deux sauts de loup (deux ah ! ah!) limitaient le jardin afin que les cerfs de la forêt voisine ne vins- sent pas troubler les rêveries bucoli- ques de la marquise.

Ce que devait être cette maison char- mante, on le devine en songeant à l'at- mosphère d'art et de goût que Mme de Pompadour savait si bien créer autour d'elle. En-cette reposante oasis le Roi ve- nait distraire son incurable neurasthénie et le promeneur matinal put maintes fois entrevoir le Maître s'échappant furtive- ment dès l'aube de son fastueux châ- teau-de Fontainebleau, pour se rendre, botté et éperonné, chez la marquise. On le croyait en forêt fort occupé à courre le cerf, alors que par-« les petits jar- dins » il gagnait à. pied l'Ermitage, où il pouvait librement se livrer à ses pué- riles manies, et les indiscrets assurent que le fils de saint Louis - plus que jamais cordon bleu - passait de longues heures'en la cuisine de l'hôtel de Pom- padour pour y préparer lui-même le souper. . . , 1

A l'Ermitage, les plaisirs étaient dis- crets. On l'es devinait plus qu'on n'en par- lait et c'est seulément le 3 novembre 1753 que nous trouvons trace d'une fête donnée en l'hôtel Pompadour ; la mar- quise y fit tirer un feu d'artifice dont les fusées émerveillèrent les habitants de Fontainebleau.

En ses intéressants Mémoires, le duc de Luynes nous apprend ce qu'était l'hô- tel Pompadour à la date du 8 octobre 1749 :

« J'ai vu aujourd'hui en détail le bâti- ment dont j'ai parlé ci-dessus... Il est au bout du jardin neuf... On entre par une grande porte cochère dans une assez belle cour. On trouve un pavillon carré de six toises sur chaque face ; à droite, sur la cour, une petite antichambre et une salle à manger fort jolie... du côté du jardin, un cabinet d'assemblée à trois croisées, assez grand pour y met- tre six tables de jeu, orné fort simple- ment, mais avec goût... (au beau temps de Mme de Pompadour, le creps, le pharaon, le reversi devançaient notre moderne bridge). .

» Au premier palier, on trouve à droite et à gauche deux garde-robes en entresol. En haut, une antichambre éclairée par le toit et chauffée par un poêle. Elle est commune à deux appartements, adroite celui de Mme de Pompadour..., à gauche une autre chambre pour Mme d'Estrades, l'amie de'coeur....» ' .. ? ' .

Ma,is la merveille, c'était le jardin : « noble et de toute beauté », assure Le- rouge (1788). La marquise l'ayant trouvé trop petit y avait ajouté un clos de deux arpents, obtenu de l'archevêque de Sens, en échange de l'hôtel d'Ecosse ; des tom- bereaux de terré, provenant du parc, avaient servi.à dresser les plates-bandes, et la compagnie des gardes écossaises, chargée de préparer le jardin, fut à cette occasion déplacée et logée par Sa Ma- jesté rue Royale, à l'hôtel d'Estrées, que le Roi acheta dans ce but.

A la mort de Mme de Pompadour, Louis XV hérita de l'hôtel qu'occupèrent par privilège, dès 1775, les Montmorin Saint-Hérem, capitaines des chasses et gouverneurs de Fontainebleau.

Un comte de Montmorin, ayant été égorgé à Paris, lors des massacres de septembre (1792), l'hôtel fut aliéné comme bien national, vendu au district de Melun et acquis le 9 prairial an III (28 mai 1795), moyennant 202,200 livres en assignats, par Louis-François Guil- leminet le Jeune, marchand, rue de l'Egalité, à Fontainebleau, lequel le ré- trocède, l'an suivant, à deux faïenciers Aaron Schmoll et Baruch Weill, fabri- cants d'imitations de vieux saxe (déjà !...). Le 13 mars 1808, le maréchal Berthier, prince de Neuchâtel, achète l'Ermitage ; plus tard, le. marquis de Besplas, le comte de Bernis, puis la comtesse de Gramont d'Aster s'y succèdent en qualité de propriétaires.

C'est cette curieuse relique que nous avions l'heureuse chance de visiter hier : rien de plus facile que de retrouver - documents, en mains - les anciennes dispositions du logis au temps de la belle marquise.

Voici bien au rez-de-chaussée « les pièces de compagnie, les cheminées en marbre de Califourny », les « panneaux et dessus de porte sculptés », le « ca- binet d'assemblée à trois croisées... assez grand pour y mettre six tables de jeu ». signalés par le duc de Luynes.

L'ordonnancement général est encore intact, et si le jardin a perdu ses « seize cabinets disposés autour d'une salle de verdure treillisée », ses parterres déco- rés de « fleurs en feu », la « petite ména- gerie remplie de toutes sortes d'animaux curieux », et aussi le pavillon servant de « maison de poules, laiterie et chèvre- rie », il ne lui reste pas moins son admi- rable verger, ses magnifiques arbres aux essences rares, et pour nouveaux qu'ils soient, les parterres rétablis avec infiniment de goût par l'actuel pro- priétaire permettent de ne point regret- ter les « arrangements de gazon dessi- nés par Lassurance ».

Montons au premier étage. L'escalier à rampe de fer lisse semble fait à souhait pour desservir « un hermitage bâti pour offrir de temps en temps à Louis XV deux oeufs à la coque ».

Mais l'incorrigible dépensière avait trouvé le moyen d'agrémenter d'une note d'art fastueuse tant de simplicité. A l'en- tresol se creuse un renfoncement, une sorte de reposoir ouvert devant une large baie encadrant le miroir d'eau où sur- nage un admirable groupe d'Adam - un de ces Adam qui sculptèrent le bassin de Neptune à Versailles -et dans ce re- posoir, que le spirituel Verbrecht s'in- génia à décorer de camaïeux bleus du plus piquant effet, Boucher, le grand

Boucher, peignit les impostes qu'il peu- pla de cupidons volants. '

Au bout de l'escalier, la chambre à coucher à peine large de cinq mètres carrés. A côté'le cabinet de toilette, puis le salon de repos... Détail amusant et vraiment typique, toutes les portes de l'Ermitage sont à un seul battant ; l'éti- quette exigeant que les portes s'ouvris- sent à deux battants devant les seules princesses, Mme de Pompadour avait spirituellement esquivé la difficulté pro- tocolaire.

Gomme elle devait paraître ensorce- lante, la châtelaine du logis, faisant les honneurs de ses boudoirs, en idéal dés- habillé « mode de Watteau », le négligé à la Pompadour : « une sorte de veste turque serrant le col, boutonnant aux poignets, se prêtant à la gorge, collant aux hanches, montrant tout ce qu'elle laissait voir et dessinant tout ce qu'elle cachait!»

Descendons, pour terminer nos inves- tigations, à la cuisine, la vieille cuisine aux poutres saillantes , constellée , comme jadis, d'étincelantes casseroles. C'est ici, j'imagine, que devait « opérer » le Roi très Chrestien alors, qu'il se li- vrait à sa manie culinaire...

Et nous le devinons exerçant son sa- cerdoce devant les fourneaux de la belle marquise':-il a remplacé son fastueux habit de velours « brodé de mille fleurs » par l'humble, veste blanche tradition- nelle "et le royal maître-queux dirige avec maestria son orchestre de marmi- tons. Dans l'âcre fumée des roux, le ris- solement des oignons, le tic tac des tournebroches où - devant le feu de sarments - se dorent les volailles ju- teuses, Louis XV travaille. Le Bien- Aimé surveille le degré de cuisson d'une dinde, décrète de l'excellence d'un mi- roton, du « saisi » d'un chaud-froid. Peut-être même son doigt souverain daigne-t-il, avec le geste rituel, tâter de la poivrade d'une sauce...

Et tandis que son Roi s'amuse, la marquise de Pompadour, moulée en un tablier gorge de pigeon, suit d'un clin d'oeil amusé les gestes de cet étonnant cuisinier, tout en battant des oeufs à la neige dans une jatte de Sèvres timbrée àses armes !

Georges Cain.

Échos

ha. Température

j Il a fait "hier un peu moins chaud que la ' veille. Mais la différence était bien peu sensi- ble: Le- matin; le thermomètre marquait la même chose' (17°) et'c'est séulement à midi que nous avons eu 2i° au lieu de 230 et le soir 24°5 au lieu de 26°.

La pression barométrique était, à midi, de 766mm6. Une aire de forte pression couvre tout le nord-ouest de l'Europe. Le maximum barométrique (770""") se trouve sur les Iles Britanniques.

Le vent est faible d'entre nord et est sur nos côtes de la Manche et de l'Océan, de di- rections variables en Provence. La mer est calme ou peu agitée.

Des pluies sont tombées sur le nord et le centre du continent.

Départements, le matin, au-dessus de \cro : 130 ii Limoges ; 140 à Clermont ; 150 à Dun- kerque; 16° à Boulogne, à Brest et à Lyon ; 170 à K ochefort et à Cherbourg ; 180 à Biarritz ; 190 à Toulouse; 20° à Bordeaux, à Cette et à Marseille ; 24° à Alger.

En France, le temps va rester généralement beau et chaud. .

(La température du 2 août 1912 était,- à Paris : 14° le matin, 21° le soir. Baromètre 759""". journée supportable.)

Du Aeio York Herald :

A.New-York: Très lourd. Température: max., 34° ; min., 220. Vent nord-nord-ouest, légère brise. - A Londres Beau. Tempéra- ture : max., 210 ; min., n°. Vent est, léger:; - A Berlin : Température (à midi) : 20°.

Les Courses

Aujourd'hui, à 3 heures, Courses à Vichy. - Gagnants du Figaro :

Prix Principal de la Société Sportive : Ecurie Jean Lieux ; Sunshade..

Prix du Cari ton Hôtel ; Ecurie Jean Lieux;. Soles Sées.

Prix de l'Ardoisière : Ecurie J. Lieux ; La Barbade.

Grand Prix de la Ville de Vichy : Hunin- gue ; Pendragon.

Prix de la Société d'Encouragement 3 Mastuvu ; Calédon.

Aujourd'hui, à 3 heures, Courses à Caen. - Gagnants du Figaro :

Prix du Conseil Général : Totote ; Phéni- cienne.

Prix principal de la Société sportive : Crébécut ; Le Monastère.

Prix du Premier Pas : Junta ; Balancine.

Prix de la Société d'Encouragement : Cour Suprême ; Careless.

Prix de Longchamps : Scheherazade ; Misère.

Steeple-chase : Caenaise ; Matchless II.

A Travers Paris

L'instituteur Frossard vient d'être ré- voqué. Au cours des perquisitions pro- voquées par le complot antimilitariste de la C. G. T., 011 avait trouvé des lettres de cet étrange éducateur. Alors qu'il était soldat, il écrivait aux «camara- des ». Les-camarades, imprudents, con- servèrent les missives compromettantes.

« J'ai le très grand honneur d'être bibliothécaire de messieurs les officiers. J'ai la garde du drapeau, s'il vous plaît,, dans la salle d'honneur. Il me vient parfois d'étranges envies de le planter où vous savez...

» Je viens de louer une chambre en ville, j'y préparerai dans le calme ma revanche : un livre.vécu qui portera en titre la Soldatesque, où je saurai fla- geller avec des mots de haine ces faux bonshommes et ces paltoquets, chargés de la défense nationale... »

Ainsi s'exprimait l'instituteur Fros-

sard. Et puis, ayant quitté le régiment, il reprit son poste dans l'enseignement. Il y a quelques jours encore, il était ins- tituteur à la Madeleine (territoire de Belfort), et l'on se demande quelles le- çons il dut donner aux petits Français dont le coeur et l'esprit lui étaient confiés.

11 est révoqué, et nous devons nous en réjouir, non point par rancune contre un pauvre égaré, dont les déclamations de rhéteurs irresponsables ont troublé la faible cervelle, mais par pitié pour ses élèves, qu'il eût empoisonnés de ses per- nicieuses doctrines. Le journal de M. Jaurès juge bon de défendre l'instituteur Frossard, et nul ne s'en étonnera. II dit que'la révocation est une infamie, et son indignation est telle que, cherchant une épithète, il n'en trouve point. Il l'appelle donc une infamie « sans nom ». Langue suspecte. |

Opinion suspecte aussi. L'Humanité et ses amis peuvent compter leurs vic- times. Pendant que le citoyen Jaurès s'apprête à jouir du clair été et de la belle lumière languedocienne, dans son domaine confortable, les malheureux que sa coupable éloquence a pervertis sont en prison. Pour consolation, le tri- bun leur donne généreusement un ar- ticle. C'est peu. Et le jour viendra peut- être où ses pitoyables complices, com- parant leur sort au sien, et son impunité à leurs condamnations, s'étonneront de '-ne'jamais le trouver à côté d'eux, quand sonne l'heure de la justice.

O-OO-O

Une intéressante expérience a été faite hier matin, sur le champ de courses de Maisons-Laffitte.

En présence de M. Adam, commis- saire de la Société sportive d'Encoura- gement et juge à l'arrivée ; en présence aussi de nombreux propriétaires et en- traîneurs, il a été procédé à des essais de photographie automatique des arri- vées de course.

Un juge est théoriquement infaillible ; il n'a pas le droit de se tromper; il ne se trompe pas; et s'il se trompe, tant pis ! son erreur est une vérité. Ceci, c'est entendu.

Tout de même le public a protesté, et quelquefois si violemment que l'on a pensé, non sans raison, qu'on pourrait peut-être utiliser de profitable façon les immenses progrès de la photographie dont des procédés ultra-rapides de dé- veloppement permettent de connaître en quelques courts instants les infailli- bles constatations.

Les premiers essais de jugements photographiques ont été poursuivis en Belgique; ils ont donné des résultats

concluants parce qu'effarants. Le

cheval classé quatrième était premier ; le premier était second ; il y avait un deat-heat absolu là où le juge avait classé les leaders, etc... On se prit, à réfléchir qu'on aurait peut-être tort à persister, en France, dans l'infaillibilité du juge. D'où ces expériences d'hier qui ont parfaitement réussi ; à ce point, qu'une application officielle, publique, du jugement photographique sera faite à Maisons-Laffitte, au cours du prochain meeting international.

Disons en quoi consiste ce système.

11 consiste essentiellement en un in- terrupteur ingénieusement combiné qui ferme pendant une petite fraction de se- conde le circuit d'une forte batterie do piles dans un électro-aimant ; ce dernier agit sur l'obturateur d'un appareil pho- tographique disposé d'une façon spéciale et pointé exactement dans le prolonge- ment de la ligne d'arrivée.

Ce t interrupteur est lu i-même actionné par le cheval de tête qui rencontre un fil vert tendu au travers de la piste et qui commande cet interrupteur. Le cheval donc opère lui-même sa propre photographie au moment précis ou son liez arrive exactement à la hauteur de la ligne d'arrivée.

Et ça n'est pas plus malin que cela!

Hors Paris

Les visites de médecins tant français qu'étrangers se succèdent à l'établisse- ment thermal d'Enghien-les-Bains.

Le mois dernier, la jolie ville d'eaux recevait plusieurs sociétés médicales de Paris. Ces jours-ci un groupe important, de professeurs et de médecins des hôpi- taux russes se rendant au congrès inter- national de Londres, sous la conduite du professeur Wirubow, 110 voulurent pas traverser la France sans visiter un établissement thermal-type.

Leur choix, très flatteur, se porta sur Enghien.

Ils visitèrent donc, jeudi après-midi, en détail, cet établissement modèle, ad- mirèrent les installations les plus per- fectionnées, les appareils d'hydrothéra- pie les plus récents et surtout les salles d'inhalation d'un type unique en France.

Us quittèrent l'établissement enchan- tés de leur visite, félicitant chaudement l'administration et emportant des ren- seignements très précieux pour eux et leurs malades.

Nouvelles à la Main

A la gare.

- Dix heures cinq, le train est parti ! Charmant ! il nous faut attendre onze heures vingt.

- Tu vois bien que j'avais le temps de changer de chapeau !

0-OO-0

Un de nos jeunes éditeurs est, depuis la semaine dernière, père d'un superbe garçon.

La carte par laquelle est annoncée la bonne nouvelle à la famille et aux amis représente un bébé dont le petit corps est entouré d'une bande sur laquelle on lit:

Vient de paraître

Masque de Fer.

Qui et où ?

La troisième série du. « petit jeu de vacances » a eu plus de succès encore que les précédentes, à en juger par les réponses venues plus nombreuses, et parmi lesquelles il y en eut fort peu ne contenant aucune solution exacte.

Cette série comprenait quatre ques- tions :

1° L'honnête homme trompe s'éloigne et ne dit

[mot.

est un vers tiré de la Coquette corrigée, une comédie de Jean Sauvé, dit Lanoue.

Lanoue était un acteur-auteur ; après avoir joué à Lyon, à Strasbourg, à Lille, à Rouen, etc., il fut admis à faire ses débuts à la Comédie-Française ; il y fut reçu sociétaire le 15 mai 1742. Il se retira en 1757 et mourut en 1760.

2° « La plupart des hommes sont plus capables de grandes actions que de bonnes » est une pensée de Montesquieu.

3° La pièce, faisant partie du réper- toire de la Comédie-Française, dans la- quelle les deux amoureux 11e sont jamais en présence, sauf au dernier acte où ils échangent quelques,brèves répliques, est VEcole des Femmes, de Molière.

4° Le mot historique : « Ne touchez pas à la hache » a été prononcé par Char- les Ier, sur l'échafaud dressé à White- hall. Pendant le discours qu'il adressait à l'évêque Juxon et au colonel Tomlin- sort, comme l'un des exécuteurs maniait la hache derrière lui, il s'interrompit, et se retournant vivement : « Ne touchez pas à la hache », lui dit-il.

***

Une seule lettre contenant les quatre réponses exactes nous est parvenue; elle émane d'une lectrice, Mlle Hélène Rabinovitch.

Ont trouvé trois solutions : « Une lec- trice à la Mouche, Meung-sur-Loire », Mme Camuset, M. Serge Bernstamm et

F. L.

Les correspondants qui donnent deux réponses justes sont Mines Paul Moyse, Eugène Mugnier, Léontine ' André Se- nioz, Marie-Louise Nadaud, Mlles May Dauriac et de La Croix, MM. M. van der Vliet, Paul Albert, J.-Nicolas'Brusse,

G. Fontaine, etc. AI. J.-Nicolas Brusse rappelle que Lanoue fut un acteur de talent, qu'encouragea Voltaire, et, se faisant l'interprète de l'auteur de la Coquette corrigée et de son protecteur, ajoute que « de là-haut, il doit nous en- voyer force remerciements, et, dans l'enfer, Voltaire, toujours rôtissant, doit entonner des chants d'allégresse». Nous n'en demandions pas autant.

Les lecteurs et les lectrices qui n'ont trouvé qu'une solution ! sont très nom- breux, et, cette l'ois, c'est l'histoire qui les a bien servis : ce sont Mines T. Gaine, baronneMachiels ; Mlles Helen M. Gould, Claudine Van Loo, Simone de Marès, Annette Clemenceau, Hélène Saint-René Taillandier, Edith Bricon,' Andrée de Cuers, MM. Paul Faradesche, Michel Reid, Fossé d'Arcosse, Albert de Vil- lèle, P. Berrurier, William-Marie, Geor- ges Lory, André Jayet « le cordonnier philosophe » qui, s'excusant de ne pas trouver l'auteur de la « pensée », en re- produit une de La Bruyère, laquelle s'en rapproche beaucoup : « La plupart des hommes, pour arriver à leurs fins, sont plus capables d'un grand effort que d'une longue persévérance. » Nous ci- tons, à la fin de cette liste, pour leur donner une mention spéciale, les noms de deux jeunes écoliers, M. Jean Bizet, « élève de quatrième au collège Sta- nislas », et M. Charles de Sède de Liéoux, « abonné de douze ans ».

***

Voici la nouvelle série de questions que nous proposons à nos lecteurs :

De qui sont ces vers :

1» Le temps est un grand maître ; il règle bien

[des choses.

2° ...J'ai ri : me voilà désarmé.

Rien no manque à sa gloire, il manquait à, la

[nôtre.

De qui cette pensée :

« L'homme s ' agite, mais Dieu le mène. »

Grimod.

Le roi d'Espagne à Paris

S. M. Alphonse XIII, levé do fort bon matin, selon sa coutume, a travaillé hier, dans son appartement de l'hôtel Meu- rice, jusqu'à dix heures et demie. Puis, en compagnie de M. Quinones de Léon, il s'est rendu dans les magasins. Une bi- jouterie de la rue de la Paix eut sa pre- mière visite. Mais la seconde fut pour un magasin de jouets. Les infants d'Es- pagne auront, aujourd'hui, de belles sur- prises.

Le Roi est rentré à l'hôtel. Mais il n'entendait pas donner un long repos aux agents qui veillent sur lui. Au bout de quelques minutes, il sortait à nou- veau, toujours accompagné de M. Qui- nones do Léon, et allait faire de nou- veaux achats chez un négociant du bou- levard des Capucines. De là, il se faisait conduire à l'Elysée, cependant que la foule, qui l'avait reconnu, l'acclamait avec sympathie.

A l'Elysée, M- Quinones de Léon des- cendit seul et déposa la carte du souve- rain. Puis l'automobile repartit pour l'a- venue d'Iéna. M. Patenôtre, ancien am- bassadeur de France à Madrid, habite dans cette avenue, au numéro 47. Là aussi M. Quinones de Léon déposa une carte, et quelques instants après il en déposait une troisième à l'hôtel du gou- verneur militaire de Paris. Le Roi pensa profiter de cette occasion pour visiter le musée de l'Armée.

- Peut-on visiter? demanda M. Qui- nones de Léon au factionnaire.

- Impossible, c'est fermé, répondit ce militaire esclave de la consigne.

Et le roi d'Espagne, souriant, n'in-

sista point. Il alla l'aire une petite promenade au Bois,- et puis, comme il était tout heureux de se promener ainsi librement et sans contrainte- à travers Paris, il 110 rentra pas direc- tement à l'hôtel. Sa voiture tourna dans la rue Royale, suivit les boulevards, allait dépasser la rue Montmartre, lors- qu'un agent leva son bâton. Docile, le chauffeur stoppa. Et un ingénieux ca- melot parisien, qui reconnut incontinent Alphonse XIII, s'en vint à la portière lui présenter ses hommages. Ce pourquoi il reçut une pièce d'or. Et puis, la voiture repartit, tourna dans la rue Saint-Mar- tin et revint vers la Bourse. Devant le monument, où les financiers menaient grand vacarme, le Roi fit arrêter un instant et écouta.

Ensuite il revint à l'hôtel, non sans qu'un agent eût voulu dresser procès- verbal contre le chauffeur qui suivait la rue de Richelieu dans le sens interdit. Mais un autre agent, plus physiono- miste, avertit son collègue. Et, à midi et demi, le Roi rentrait à l'hôtel Meurice. La Reine, qui était allée, de son côté, faire quelques achats dans les magasins, rentra bientôt.

Les souverains allèrent à l'ambassade d'Espagne, où l'ambassadeur et la mar- quise de Villa Urrutia donnaient un déjeuner en leur honneur. Parmi les convives étaient M. Louis Barthou, pré- sident du Conseil, lo ministre des affairés étrangères et Mme Stephen Pichon, M. Mollard, directeur du protocole, M. de Fouquières, sous-chef du protocole, et Mme de Fouquières, M. Hennion, préfet de police, M. Luis de Errazu, les membres de la suite du Roi et les mem- bres de l'ambassade.

Dans l'après-midi, vers quatre heures et demie, AlphonseXIIIse renditàChan- tilly, en automobile.

U visita le domaine, le château et le musée Condé. Il rentra à Paris 1111 peu avant huit heures et dîna à l'hôtel Meu- rice avec la Reine, l'ambassadeur d'Es- pagne, la marquise de Villa Urrutia et les personnages de la suite.

Les souverains ont quitté Paris à neuf heures pour rentrer en Espagne. A la gare d'Orsay, un salon avait été amé- nagé. Des gardes républicains en grande tenue assuraient le service d'honneur.

M. Barthou, président du Conseil, M. Mollard, M. et Mme de Fouquières, le général Beaudemoulin, M. Hennion, le. baron de Courcel, président du conseil d'administration de ,1a Compagnie d'Or- léans, et le haut personnel de la Compa- gnie se tenaient sur le quai.

Quelques minutes avant le départ du train, le Président do la République et Mme Poincaré arrivèrent à la gare. Ils firent leurs adieux au Roi et à la Reine. Puis, M. Poincarô offrit le bras à la sou-' veraine, et le Roi à Mme Poincaré,'otdo- cortège se dirigea vers lo wagon-salon, pendant que la foule nombreuse dans la- gare, en ce samedi d'été, acclamait Al- phonse XIII el M. Poincaré. L'ovation durait encore lorsque le train s'ébranla.

LA CROISIERE DU «FIGARO»

La Compagnie Transatlantique nous prie d'informer les passagers de la croi- sière que la France quittera demain matin le bassin de l'Eure où elle se trouve actuellement pour aller se placer au quai d'escale où aura lieu rembar- quement à partir de trois heures do l'après-midi.

LA GUERRE BALKANIQUE

La Conférence de Bucarest

Lundi on sera fixé

Bucarest, 2 août.

La Conférence s'est réunie à quatre heures de l'après-midi. Le président, M. Majoresco, a proposé que la prochaine séance ait lieu lundi, dans l'espoir, a-t-il dit, que la journée de demain restant libre sera employée à préparer une so- lution que les'peuples anxieux attendent de la sagesse de la Conférence.

Le président espère que lundi 011 pourra déjà enregistrer des solutions précieuses pouvant conduire rapidement à la paix.

La séance a été ensuite levée.

Les contre-propositions bulgares

Bucarest, 2 août. '

A la séance d'aujourd'hui de la Confé- rence, les délégués bulgares ont formulé les revendications suivantes, en réponse, à celles des Serbes et des Grecs : -

Premièrement, la nouvelle frontière commence à l'ancienne frontière serbo- bulgare, se dirige ensuite vers le sud en passant entre Koumanovo et Egri-Pa- lanka, puis, traversant le Vardar entre Velès et Ichtib, gagne Morichovo, près de Monastir ; de là, en passant par Mo- glen, Guevgheli et Kukus, elle traverse la Strouma, et passe à Sérès pour abou- tir au golfe d'Orfano.

Ce tracé laisserait en territoire bul- gare Egri-Palanka, Kratovo, Kotchana, Ichtib, Radovitch, Stroumnitza, Doyran, Sérès, Demir-Hissar et Cavalla.

Les Grecs, dans les pourparlers avec les Bulgares, ont reculé la frontière de Makri jusqu'au golfe de Lagos.

Deuxièmement, étant donné que la décision relative aux îles de la mer Egée est confiée à la Conférence des ambas- sadeurs de Londres, la Bulgarie ne peut accepter aucun engagement de ce côté.

Troisièmement, la Bulgarie ne peut pas reconnaître la légitimité de la demande des alliés concernant l'indemnité à ac- corder aux habitants.

Quatrièmement, la Bulgarie consenti cc que les questions litigieuses concer- nant l'ancienne frontière serbo-bulgare