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Courrier de Paris .-Alfred CAPUS.
Pour un comédien, s'il vous plaît ROBERT DE Flers. ̃ La guerre italof turque L'annexion de. la Tripolitaine proclamée.
Le traité franco-marocain: Publication et débats parlementaires.
Le pantalon rouge Régis Gignoux. Dessin Le scandale de Lèvallois-Perret Forain.
Le discours de M. Caillaux AUGUSTE Avril. Les événements de Chine Les Européens dans la mêlée ALBERT DE POUVOURVILLE. Henri Monod Horace Bianchon.
La collision de Las Palmas THOMAS. Dickens au théâtre (Georges Docqoois. Avant-prèmières: Au Gymnase: «L'Amour défendu » GC Davemay.
La conquête de l'air Ce qu'il faut faire C L. FERRUS, Ct P. Lucas Girardville. Feuilleton Les amants de Pise PélaDan. La Vie littéraire Francjs Ghevassu.
COURRIER DE PARIS
Tous les événements de la semaine parisienne pâlissent devant la première représentation d Ivan le Terrible et l'apothéose de M. Gunsbourg. Au fait, disons Gunsbourg tout court on traite familièrement les héros.
Les journaux ont donc obéi aux lois rigoureuses de l'actualité en étudiant Gunsbourg sous toutes ses faces. Aucun trait de son existence pittoresque ne nous est désormais caché; toutes ses paroles, depuis qu'il a commencé à parler, ont- été soigneusement recueillies. Le Figaro, par;la plurM humoristique et autorisée de M. le contre-amiral Hautefeuille, nous a même révélé un Gunsbourg ignoré. Quelque nouveau Taine peut naître on lui a préparé sa besogne. Il trouvera le Gunsbourg intégral et n'aura plus qu'à le situer dans- le temps et dans l'espace..
Pour ma part,, ce. qui m'étonne le plus dans Gunsbourg,ce n'est pas qu'il ait fait tuer soixante. hommes et pris une ville à Fâge de quatorze ans. Mon Dieu! à cet âgejlà, on n'est pas responsable de ses actes et que celui d'entre nous qui n'a pas commis d'erreur de jeunesse lui jette la première pierre 1
Ce n'est pas non plus le génie lyrique de Gunjgbourg qui me plonge dans la stu-
peur, Sa collaboration avec Dieu et
mêm^avecBoieldieu, ̃ suivant le mot d'un* personnage de Villiers de l'IsleAdam, explique bien des choses. Non, ce que j'admire par-dessus tout dans cette merveilleuse aventure, c'est qu'à une époque d'information et de reportage comme la nôtre, il ait fallu vingt ans pour découvrir le rôle de Gunsbourg dans l'histoire contemporaine; et nous l'eussions peut-être toujours méconnu si les frères Isola n'avaient eu l'idée de monter Ivan le Terrible. Faut-il d'autres preuves de l'influence dû théâtre sur l'histoire et sur les mœurs ? Que de points s'éclairent maintenant 1 Par exemple, nous n'avions aucune idée des vraies origines de l'alliance francorusse. Les belles études de Mme Adam n'étaient même pas complètes.
Je ne voudrais.pas avoir l'air de projeter sur moi un rayon de la gloire de Gunsbourg, mais il y a quelques années déjà que j'étais au courant de cette fameuse entrevue d'Alexandre III et de l'auteur d'Ivan, entrevue qui ne précédaque de quelques mois l'entrée de l'escadre française à Cronstadt et qui, probablement, en fut la véritable cause. Un matin, en effet, que je déjeunais avec Gunsbourg, il m'avait tout avoué et je m'étais senti ébloui de la tranquille audace avec laquelle il avait dit à l'Empereur « Sire! tendez la main à mon pays, à la Fran'ce » Si je ne l'ai pas raconté plus tôt, c'est que Gunsbôurg m'avait demandé le secret et que d'ailleurs je n'aime pas me mêler de ce qui ne me regarde pas.
Et puis, le confesserai-je? à ce moment-là, je ne prenais pas Gunsbourg au sérieux. Ah! que l'avenir nous échappe et que le scepticisme est un médiocre conseiller Certes, je trouvais Gunsbourg aimable, pittoresque, spirituel, plein de verve, mais je m'imaginais discerner dans ses récits un je ne sais quoi qui les rendait difficiles à croire. Aujourd'hui, je suis bien obligé de m'incliner devant l'évidence et je le fais sans amertume, car il est toujours beau de confesser une erreur. Et pourtant Francisque Sarcey nous avait prévenus. Il nous répétait san's cesse «Je vous assure que Gunsbourg est un homme de génie, vous verrez! » Nous doutions, nous doutions malgré tout. Nous étions, hélas! à une époque-facile et légère où l'on pouvait douter encore. Nous avons acquis depuis une foule de certitudes •♦ dont nous nous serions bien passés..
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Oui, je sais, il y a des gens qui blâment la presse de se prêter à cette transformation soudaine de Gunsbourg en héros. On prononce les mots de « bluff », de « cabotinage », de « puf fisme ». Quelques personnes vont jusqu'à s'indigner du laisser-aller de nos mœurs et de notre camaraderie parisienne. Disons tout: on n'est pas absolument convaincu de la véracité des biographes de Gunsbourg et la version gunsbourienne de l'alliance franco-russe, entre autres, rencontre des incrédules..
Evidemment, il faut s'entendre. Je ne prétends pas que tout cela soit vrai de la vérité éternelle et il est possible' que dans dix ans tout cela devienne faux. Mais pour l'instant et dans l'atmosphère d'aujourd'hui, tout cela est vrai. C'est vrai de cette vérité provisoire et trouble des choses actuelles qui ne parviennent plus à nos regards qu'après avoir subi d'innombrables réfractions. La vision n'en a plus rien de direct ni de franc. Elle s'effectue à travers nos préjugés, nos fragiles conventions et le désordre de
notre esprit, à travers les salons, la presse, la rue, la politique, tant de milieux de densité différente qui décomposent la vérité comme les prismes font de la lumière.
Quoi de surprenant que, dans ces conditions, la moindre histoire prenne vite des formes fantastiques?
L'existence de Gunsbourg est un phénqmèrîe de ce genre, et voilà pourquoi l'auteur d'Ivan le Terrible est extrêmement représentatif. Je le tiens, en outre, pour le plus charmant homme du monde et incapable de faire du mal, à un musicien, mais il est d'une fabrication essentiellement moderne. Ce n'est pas de sa faute. C'est de l'étoffe étrangère avec la coupe de Paris et d'après les dernières règles du goût. Aussi Paris l'a-t-il adopté; malgré une' certaine résistance, et si l'on n'est pas content; c'est à Paris qu'il faut s'en prendre et non à Gunsbourg.
La mirifique situation de cet nommé m'apparaît donc comme toute naturelle et contenue dans l'ordre des choses. Elle m'apparaît surtout comme profondément exemplaire. Elle ne fera que grandir; Que le temps est loin où lé jeune aède s'en allait par les villes en récitant la Grève des forgerons, si toutefois ce fait est exact, mais il doit l'être Que de chemin parcouru jusqu'à la faveur des grands-ducs et d'Alexandre III, si toutefois cela n'est pas un peu exagéré, mais cela ne doit pas l'être, au contraire. Car non seulement je ne me sens pas disposé à diminuer le rôle de Gunsbourg, mais je suis persuadé qu'on ne saurait lui accorder trop d'importance. Je vois Gunsbourg partout, dans la société, dans la politique, dans la littérature, au théâtre, à la ville et à la campagne. Rien ne m'enlèvera de la pensée qu'il étaifsous la table pendant que Cambon et Kiderlen déjeunaient, et qu'il lançait sur notre ambassadeur son fluide patriotique. Gunsbourg est mêlé à la signature.de l'accord, n'en doutez pas. Et je le vois encore à la rentrée des Chambres,' inspirant nos députés, empêchant Caillaux de prononcer des paroles imprudentes et rêvant de mettre tout cela en musique.
Pourquoi chercherions-nous à l'histoire contemporaine de-s dessous mystérieux ? Pourquoi tenter en vain d'en dégager le sens? Pourquoi nous étonner de ses fantaisies et de ses surprises? Nous jx'a.v.ûna besoin pour la compren- dre d'aucune philosophie ni d'aucune 'hypofb.èse. Gunsbourg suffit.
Alfred Gapus.
Échos
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La Température
Hier, à Paris, très mauvaise-journée. Sous un ciel bas, voilé, presque sombre, depuis le matin tombe la pluie, qui s'égoutte lentement, à jet continu, et sans intermittences. Les rues sont boueuses, les piétons sont rares et cette absence de vie et de mouvement donne à la ville un aspect de morne tristesse.
,Quant à la température, non seulement elle est très douce, mais elle a encore monté. A huit heures du matin le thermomètre marquait 12° au-dessus de zéro et restait à I3°à à cinq heures de l'après-midi. La pression- barométrique accusatt, après une forte baisse; 758"1111. Une profonde dépression couvre 4e nord et l'ouest de l'Europe. La situation atmosphérique reste très troublée.
Des mauvais temps sévissent sur la mer du Nord et la Manche le vent souffle en tempête à Calais où la mer est démontée. Des pluies sont tombées à Cherbourg, à Nantes, à Charleville, à Boulogne et a Brest. Dans la matinée, on notait hier ii° à Nancy et à Bordeaux, 120 à Toulouse, 140 à Nantes, 180 à Alger"
En France, dés pluies sont probables avec temps doux.
(La température du 5 novembre 1910 était,- à Paris 40 au-dessus de zéro le matin et 11» l'après-midi. Baromètre: 749mm très mauvaise journée.)
Du Neio York Herald A New-York Temps nuageux. Température moyenne 5°. Vent nord faible. A Londres averses. Température max., 15°; min., 7°. Baromètre 753"°", en baisse. Vent ouest fort.
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Lès Courses r
Aujourd'hui, à i heure 45, Courses à Saint-Cloud. Gagnants du Figaro r Prix des Lauriers Le Brasseur Basma. Prix de la Fontaine LePrioldy; Philippe. Prix des Châtaigniers Rioumajou; Le Sopha.
Prix des Perce-Neige Desdem.ona; Adah. Prix du Brouillard Cham Renard Bleu. Prix des Ramures Chope; Fa. • •
••• DISCOURS ̃'̃ ̃-
^v, Le Président du Conseil a prononcé <*T hier, à Saint-Calais, le discours annuel que tout chef de gouvernement, qui sait ce que parler veut dire, doit au; pays avant la rentrée du Parlement. Mi Caillaux n'a pas soufflé mot. de la réforme électorale, et cette omission voulue sera très sensible à une partie considé.raiple de la Chambre. Il a'parlé fort peu de l'impôt sur le revenu, et en cela il a été mieux inspiré c'est d'ailleurs un couplet qui ne produit plus le même enthousiasme il est, comme'la loi-sur les retraites. ouvrières, fort discrédité aux yeux même de la majorité républicaine.
M. Caillaux a fait l'éloge du régime parlementaire; ce qui était la façon la plus éclatante d,e montrer son merveilleux talent d'avocat, puisqu'il en arrivait t à faire applaudir une thèse aussi' invraisemblable en se jouant de son auditoire. Certes, nous n attendions pas que le président du Conseil nous fît l'aveu de la' faillite du parlementarisme actuel muis* il aurait pu nous exposer avec plus
de courage les erreurs et les périls des pratiques dont notre pays se meurt. Par contre, il s'est élevé avec beaucoup de vigueur contre les sabotages, les manifestations d'action directe, les chasses au renard, les attentats contre les personnes et les biens; et il a trouvé des paroles émouvantes et fortes pour flétrir ces formes dégradantes du jacobinisme actuel.
Malheureusement les actes démentent ces paroles les ouvriers de l'arsenal de Brost, qui ont préconisé par affiches le sabotage du Jean-Bart, n'ont été ni arrêtés, ni poursuivis, depuis deux mois, pour le monstrueux attentat qu'ils préparaient.
Le maître saboteur, M. Jaurès, exulte à l'idée nouvelle de M. Caillaux pour la création des boucheries et boulangeries municipales contre lesquelles protestent avec indignation les Chambres de commerce et les Ligues de consommateurs. Et M. Caillaux lui-mème, adversaire de la politique jacobine, se met à la remorque de M; Combes quand il lui télégraphie qu'il entend gouverner la France à son exemple.
La dépêche est datée de Dinard, 14 août, elle a été communiquée aux journaux par les soins intelligents de M. Malvy; et,si'elle est moins éloquente que le discours daté de Saint-Calais parce qu'elle est plus brève, du moins ses trois lignes précises, d'humble soumission, en disent plus elles en disent même trop. Gaston CALMETTE.
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A Travers Paris
Le bruit s'est répandu hier soir que des modifications ministérielles •pourraient se produire à brève échéance le démenti le plus fo mel et le plus autorisé a été donné tout aussitôt.
Cette rumeur, au demeurant explicable, avait été causée par une excellente phrase du discours de M. Caillaux a Saint-Calais. Le président du Conseil a affirmé sa ferme .volonté « de remettre à leur place les hommes et les choses », et ,on en avait conclu que deux ministres, suffisamment désignés par les fautes publiques ou secrètes qu'ils ont commises, allaient être enfin convaincus de laisser leurs places à de plus habiles.
Renseignements pris, il n'en est rien, et la déclaration du président du Conseil n'a jamais eu ni le .sens ni la portée qu'on lui a, méchamment, prêtés.
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La bonne raison.
Les employés d'octroi viennent de se réunir en un congrès. A l'issue de ce congrès, ils ont adopté à l'unanimité un ordre du jour dans lequel ils s'élève.nt énergïquement contre la suppression des droits d'octroi que certains réclament, paraît-il, comme un remède au renchérissement de la vie.
Cet ordre du jour est motivé, ainsi qu'il convient. Or, voici les raisons que les employés d'octroi nous donnent « Chaque abrogation des droits de douanes ou d'octroi sur l'alimentation n'a profité qu'aux spéculateurs, puisque quelque temps après la réforme le taux du prix de vente est revenu au même point, alors que pour combler le déficit occasionné par cette mesure les pouvoirs publics étaient obligés de créer de nouvelles impositions. »
Et ils ajoutent « C'est dans les communes où il n'y a pas d'imposition d'octroi sur les denrées alimentaires que celles-ci sont vendues le plus cher. C'est dans ces localités que des troubles causés par la vie chère ont eu lieu. »
Certes, on conçoit très aisément que les employés d'octroi soient contraires à i la suppression des taxes municipales. Mais pourquoi donc aller chercher si loin, les motifs. d'une opinion si naturelle ?. Ils sont/orfèvres, à leur ma- nière ̃
Nous indiquions, l'autre jour, la petiteinnovation dont M. Chaùmet, sous-secrétaire d'Etat aux postes et télégraphes, a eu l'idée qui consiste à inscrire, sur les bureaux de poste, de télégraphe ou de téléphone de tous les villages le nom de ces villages.
Ainsi, disions-nous, les passants, automobilistes, cyclistes et, touristes de toutes, sortes, sauront où: ils sont sans avoir besoin de consulter la carte ou les villageois.
Un lecteur nous fait observer que, très souvent, le bureau de poste ne se trouve pas dans la traversée'directe du village, mais dans une petite rue éloignée. Ce n'est donc pas au bureau de poste, mais à l'entrée et à la sortie des localités qu il faudrait placer, très visiblement, ces plaques indicatrices très utiles aux voyageurs.. ..oo.a:
Clinique dos maladies morales.
Au bon vieux temps, quand un malfaiteur était pris, on le jugeait, on le condamnait, on exécutait promptement la sentence. On se tenait très fort à cette opinion, entachée d'obscurantisme, commenoussayonsdepuis, qu'un homme est responsable de ses actions. Nous avons changé tout cela. Nous raffinons un peu plus aujourd'hui, nous aimons à savoir les raisons des actes d'un criminel et nous ne pouvons ensuite que l'excuser. Ce déterminisme facile a de quui plaire à notre veulerie.
Notre sensibilité se montrera donc satisfaite du dernier effort de M. Cruppi, garde des sceaux. Il vient de nommer très bien une commission spéciale chargée d'établir une manière de laboratoire d'anthropologie criminelle, une façon de clinique des maladies de la volonté, telles qu'on les observe chez ces mauvais garçons qui se laissent entraîner aux délits ou aux crimes par leurs passions trop fortes.
C'est là qu'on étudiera bientôt chaque
malade, avant de l'adresser à des juges ignorants. On auscultera sa conscience, on percutera son sens moral. Nul doute qu'en manière, de traitement et bonne hygiène on ne le remette en liberté. S il s'obstine dans sa névrose, on le confiera à l'œuvre du reclassement des récidivistes.
On s'occupera plus tard des braves gens qui peinent et souffrent.
PETITES CURIOSITÉS
L'image ne suffit plus à la publicité, voici qu'elle a recours à la sculpture. On peut voir un peu partout, dans les devantures des coiffeurs, herboristes, pharmaciens et autres marchands dé « soins de beauté », une réclame pour une certaine pommade merveilleuse et qui se compose de deux moulages de mains grandeur naturelle. L'une de ces mains avant l'usage de la pommade, dit la pancarte est rougeaude et enlaidie affreusement par des engelures. L'autre main après l'usage est Une, blanche, pure, aristocratique.
Jusque-là, rien de bien extraordinaire, mais ce qui devient tout à fait étrange, c'est que la main, après l'usage, s'orne d'une bague en or
On avait fabriqué des milliers de pommades .'ayant -toutes les vertus les*, plus étonnantes. donnant le teint de lis, l'éclat des yeux, la douceur de la peau, voire la taille svelte et la gorge de Vénus, mais pas encore une pommade vous faisant pousser au doigt une bague en or, qui sans doute s'orne d'une pierre au second flacon, et qui sait, se trouve peutêtre contrôlée au troisième 1
--aowo-
Si vous aimez les bananes, hâtez- vûus d'en retenir un régime ou faites le trust des petites voitures qui les vendent dans les rues de Paris à vingt-cinq centimes les deux. On vient de faire une grande découverte. Pour peu qu'on commence de l'exploiter, il n'y aura plus de ba* nanes. Finies les crèmes, les farines nourrissantes perdu le beau fruit onctueux et parfumé On va en fabriquer du whisky.
Les hommes s'ingénient à'tirer des produits les plus doux les drogues les plus atroces, et ne savent comment perfectionner le mécanisme de la mort. Avec leur chimie,, ils transformaient déjà les grains ou les pommes de terre en « eau-de-vie ». Maintenant, ils mettent les bananes dans leurs alambics. Ils obtiennent un whisky très bon marché qu'ils espèrent mettre sur toutes les ta.WâSs-Qjaeï régime Des lois permettent, paraît-il, de pourchasser de saintes filles qui se consacrent éveiller les malades et à visiter les pauvres mais chez les industriels qui fabriqueront de l'alcool avec des bananes, les commissaires de police ne viendront que pour les enquêtes d'usage avant l'attribution du Mérite agricole ou de la Légion d'honneur.
Le Collège de France annonce pour ce mois-ci une grande première l'ouverture du nouveau cours de M. Pelliot. Le jeune savant traitera des langues, de l'histoire et de l'archéologie de l'Asie centrale, d'après les documents précieux qu'il' a découverts en ExtrêmeOrient et rapportés en France. Au moment où les affaires de Chine préoccupent si vivement l'opinion, il était difficile de trouver un sujet d'enseignement plus intéressant, plus « actuel » que celui que vient de choisir M. Pelliot. En même temps, le Louvre exposera quelques œuvres d'art, également rapportées à Paris par M. Pelliot, notamment des peintures remontant aux premiers siècles de notre ère, collection d'autant plus précieuse pour l'histoire de l'art de l'Extrême-Orient que nous ne possédons guère en ce musée que des documents artistiques chinois remon.tant à peine au quatorzième siècle.
,̃̃̃•• ̃̃ '•̃
LOCUTIONS PÉRIMÉES
Ex-Vérités hors de saison, •'̃
Les formules les plus anciennes,
Gomme d'insipides antiennes
Perdent leur rime et leur raison.
Qu'est-ce, aujourd'hui, je vous en prie, Qu'une querelle d'Allemand ?- 1.,
Un contrat! un arrangement!
Deux signatures qu'on marie
Sage comme ïinc image ? Autant 1
Ce dicton se moque du monde 1
Est-elle sage, la Jocondel
C'est bien une image, pourtant 1
D'autre part, on peut se résoudra
A le constater par écrit
Ce n'est pas un brevet d'esprit
Que d'avoir inventé la poudre! '̃'
LOUIS Mabsolleauv
Nous recevons la lettre suivante*; Monsieur le directeur,
youlez-vôus me permettre de joindre cet argument aux motifs si justes dé votre indignation contre le récit scandaleux du « roman de Mme Curie ».
Le compte rendu des procès en séparation de corps et en divorce est interdit. Les journaux avaient jusqu'ici respecté ce veto. biais s'ils publient par avance, et sans la garantie d'un Tribunal qui surveille les plaidoiries, ce qu'on mettait jusqu'ici dans. les, dossiers, que devient la salutaire et nécessaire interdiction légale ? UN LECTEUR.
̃' UN LECTEUR,
Le saule d'Alfred de Musset. « On s'est- étonné de retrouver le jour des morts, au Père-Lachaisë, le saule d Alfred .de Musset encore debout, et couvrant toujours de son ombre légère la tombe où dort le poète.
La raison, peu connue, en est simple. Le saule d'Alfred de Musset sera éternel, parce qu'un jardinier, spécialement chargé de ce s&n, en entretient constamment des boutures dans ses serres; et remplace par ces boutures l'arbuste du Père-Lachaise chaque fois qu'il le sent décliner.
Le premier saule avait été apporté de
La Plata par un admirateur d'Alfred de Musset, au lendemain de la mort de ce dernier. Comme il dépérissait peu de temps après avoir été transplanté, Adèle Colin, la gouvernante de Musset, donna l'idée des boutures, et c'est ainsi que le fameux saule revivra perpétuellement par ses rejetons sur la tombe du poète.
~Ob-0--
Paris qui passe.
Les dernières ruines de l'ancien « couvent des Bonshommes », qui naguère pointait encore vers le ciel, au coin du quai de Passy et de la rue Beethoven ses hauts toits à pente raide et ses tourelles d'un autre âge, vont disparaître pour faire place à des immeubles modernes. Ce « couvent desBonshommes»,ancien manoir de Nijon, avait été donné, aux Minimes par Anne de Bretagne, femme du roi Charles VIII. Il renfermait dans son enceinte la chapelle célèbre de Notre-Dame-de-Toutes-Grâces, sous les dalles de laquelle reposait la dépouille du comte de Rantzau, maréchal de France, gentilhomme danois, venu à Paris avec Oxenstiern et retenu par Louis XIII dans les armées de France. Peut-être retrouyera-t-on, dans 'les aîïouillements que nécessiteront les constructions nouvelles, la tombe de Rantzau et ce qui reste de ce héros qui avait perdu -un œil au siège de Dôle, une jambe et une main au siège d'Arras 'et dont l'épitaphe disait que « Mars ne lui laissa rien d'entier que le cœur ».
Désinvolture. • (
Nous recevons la, lettre suivante • Voulez-vous me permettre de signaler un petit fait qui montre la désinvolture avec laquelle l'autorité a pris l'habitude de traiter le public qui a le tort d'être trop patient ? ~i
Hier, mon chauffeur était appelé devant le Tribunal comme témoin. 'Il était convoqué pour onze heures précises. Comme il est exact, il était là à l'heure juste, sans avoir déjeuné. Il avait la naïveté de croire qu'il serait libre à midi ou une heure. A cinq heures, il y était encore et n'avait toujours pas déjeuné.
Résultat pour une affaire qui ne le concernait pas, six heures à attendre qu'on voulût bien lui dire pourquoi il était appelé. N'est-ce pas abusif? "?
La justice serait-elle moins respectable si elle s'arrangeait pour être un peu plus exacte aux rendez-vous qu'elle donne ? On disait jadis que l'exactitude est la politesse des rois. La justice républicaine ne perdrait rien, ce me semble, à avoir cette politesse. Veuillez, etc. LECTILIDIES. ̃.•̃ UNE DE VOS LECTRICES. Notre lectrice a bien raison. Mais écoutera-t-on ses justes remarques?.
Au cours de la réunion d'automne de la Société historique du Bas-Rhin, le docteur Reiner a raconté une amusante historiette dont le peintre Hubert Salentin fut le héros.
C'était à l'époque où l'artiste devait travailler comme compagnon chez un fondeur, en attendant les années de fortune et de célébrité.
Un jour, le patron d'Hubert Salentin exprima le désir que celui-ci peignît son portrait. En échange de. son œuvre, il lui remettrait sept thalers.
Le peintre se mit au travail. Quand le portrait fut fini, le fondeur, avant de donner la somme promise, voulut s'assurer de la ressemblance. Il fit venir son peti* fils, âgé de huit ans
Pekt Pierre, lui demanda-t-il en lui montrant le tableau, qui est-ce ça? C'est grand-père, répondit le gamin.
La preuve était faite les sept thalers furent versés au peintre.
Cependant, quelques jours plus tard, le fondeur sentit le besoin d'une contreépreuve.
Petit Pierre, à quoi as-tu reconnu que c'était grand-père? demanda-t-il. Et l'enfant de répondre
A sa veste jaune 1
Et ce souvenir mettait toujours Hubert Salentin de bonne humeur.
L'Exposition des chrysanthèmes n'est point seulement la fête des fleurs magnifiques aux mille couleurs joyeuses, elle est le cadre propice aux luxueux déploiements d'élégance, et la foule des visiteuses y fait admirer les nouveaux costumes tailleur, toujours favoris des Parisiennes.
Il est aisé de discerner à leur coupe impeccable, s'harmonisantaveclessplendides fourrures dont ils possèdent un si riche choix, la signature de J. Paquin, Bertholle, les tailleurs en renom du boulevard des Capucines.
Le nouveau roman de Guy Chantepleure, la Passagère, est l'un des plus séduisants que l'auteur de Malencontre ait écrits. Très vivante, très moderne et d'un grand charme littéraire, l'histoire du mariage étrange qui unit laviateur Kerjean à la mignonne Phyllis Boisjoli fera les délices de toutes les imaginations féminines. (Pierre Lafitte et Cie).
Nouvelles à la Main
Dialogue de deux abonnés de l'OuestEtat
Hier, nous sommes partis avec une heure de retard
Pour quelle cause? 2
Le mécanicien a manqué son -train 1
oc 0
L'art d'aujourd'hui.
Très réussi ton tableau, dit un cubiste à un autre. Mais que représentent ces polyèdres prismatiques tangents au plan horizontal avec des angles inégaux ?
Ça représente une forêt,
Et tu appelles ça?
« Racines carrées. u
i Le îlasque de E«R
Pour un comédien.
s'il vous plaît!
Voici une triste nouvelle, une nouvelle de Paris Paris n'est pas toujours une ville aussi gaie qu'elle semble l'être et ceux-là même qui ont été un peu de son agrément et de sa fantaisie connaissent parfois de bien mélancoliques destinées. C'est précisément cela qui vient d'arriver.
Vous savez, Cooper, cet aimable et léger comédien, avec son visage émoustillé, souriant et spirituel, avec sa bonne grâce, sa jolie aisance, sa drôlerie élégante ? Eh bien Cooper est très malade et Cooper est très malheoreux. Ce n'est pas juste. Il était plaisant et cordial et il nous a eu tant de rôles divers, ravis et charmés! Le boulevard l'adorait parce qu'il était à lui seul' le boulevard. Sa silhouette y était connue, depuis si longtemps! Il arrivait souvent que des petites ouvrières qui le croisaient, en revenant de l'atelier, lui disent au passage: « Bonjour, monsieur Gooper », et Cooper était très content– et les petites. ouvrières aussi. Il leur donnait la fleur qu'il avait à la boutonnière, Cooper avait toujours une fleur à la boutonnière. Il avait le goût de ces gentilles élégances un peu désuètes, un peu « second Empire ». Et maintenant, les fleurs se sont fanées et les petites ou-' vrières ne le connaissent plus. Tous ceux qui ont entendu Cooper savent ce que son talent délicat, prime-sautier, allégrement frivole avait de finesse et de séduction. Je le vois, je l'entends. encore soupirant les délicieux couplets d'Offenbach, derrière le paravent de Mam'zelle Nitouche, etMam'zelleNitouche c'était Judic Certes, la comédie lui accorda de fringants ,succès mais si elle eut son esprit, ce fut la romance qui eut son cœur. Oui, Cooper était un peu « romance ». Les boutonnières fleuries dont nous parlions tout à l'heure, il les avait cueillies sur la fenêtre de Mimi Pinson.
A cause de cela, il fut prodigieusement à la mode et puis la mode passa toutes les modes passent et Mimi Pinson ferma sa fenêtre. Eh bien, il ne faut pas que Gooper soit la victime de notre goût passager, de notre caprice. Ce ne serait pas très juste et ce ne
serait .pas très élégant. Il nous. a sein-
.blé que c'était au Figaro à demander qu'on vienne en aide au vieux comédien malheureux. N'a-t-il pas joué en effet les œuvres de tous nos célèbres aînés, de tous ceux qui furent la gloire de notre maison Albert Wolff, Albert Millaud, Philippe Gille, Arnold Mortier, Prével, Saint-Albin? Et puis Meilhac l'aimait tant! Il l'appelait « mon petit Cooper », et si Meilhac vivait encore, il le nommerait toujours ainsi. Mais hélas, aujourd'hui, il dirait « mon pauvre petit Cooper ».
Puisque Cooper est très malheureux, puisque c'est là la première peine qu'il cause au public, que le public vienne à son aide. Nous sommes assurés qu'il y viendra. Cooper a chanté tout l'été et, maintenant la bise est venue. Il .ne faut pas que cette petite voix tendre et gaie s'éteigne tristement. Nous demandons pour lui à nos lecteurs une aumône, mais cette aumône-là aura la grâce d'un souvenir, et peut-être la mélancolie d'un.. dernier applaudissement.
Robert de Flers.
La Guerre Italo -Turque L'Annexion de la Tripolitaine proclamée
La Tripolitaine est proclamée terre italienne. Elle ne l'est pas encore de fait, puisque l'armée italienne n'occupe actuellement que quelques points des côtes etque,surcespoints mêmes, elle est serrée de près par les forces turques, appuyées par des volontaires indigènes, mais le gouvernement italien a voulu, par un acte solennel et public, .démontrer à la Turquie et à l'Europe qu'elle n'entend pas transiger sur ce point et que la paix ne sera possible que si la Turquie accepte le fait accompli, sans aucune réserve et renonce a toute souveraineté, même nominale, aussi bien religieuse que politique, sur la Tripolitaine. Voici le décret qui a été signé hier par le roi Victor-Emmanuel, et immédiatement publié ̃'̃ ¡ Rome, 5 novembre.
Le Roi a signé ce matin le décret suivant '̃
« Sur la proposition du président du con- seil des ministres et du ministre des aiïairès
étran^res
.» Entendu le Conseil des ministres; » Vu l'article 5 de la Constitution •
» Avons décrété et décrétons
» La Tripolitaine et la Cyrénaïque sont placées sous la souveraineté pleine et entière du royaume d'Italie. » Une loi établira les règles définitives pour l'administration desdites régions. Jusqu'à ce que cette loi soit promulguée" on y pourvoira par décrets royaux.
» Le présent décret sera déposé sur le bureau du Parlement pour être transformé en, loi. » Cette décision a été portée à la con^> naissance des puissances par la dépêche suivante que le marquis di San Giuliano a adressée aux ambassadeurs italiens L'occupation des principales villes de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque; les succès constants de nos armes,- les forces prépondérantes que nous y avons réunies et les autres que nous nous apprêtons à y envoyer ont rendu inefficace et vaine toute résistance ultérieure de la Turquie; d'autre part, afin de» mettre fin à une inutile effusion de, sang,
il est urgent de dissiper toute dangereuse incertitude dans l'esprit des populations de ces régions. C'est pourquoi, par décret royal en date d'aujourd'hui, la Tripolitaine et la Cyrénaïque ont/Mii-dùlinitivcment et irrévocablement soumises "à' la .pleine et entière souveraineté du royaume d'Italie.
Toute autre solution moins radicale, qui eût laissé même l'ombre d'une souveraineté nominale au Sultan sur ces provinces, aurait été une cause permanente de conflits futurs entre l'Italie et la Turquie conflits qui auraient pu plus tard fatalement éclater, même contre la volonté des gouvernements <J$ns un moment bien plus dangereux pour la paix européenne.
La solution adoptée par nous est la seule sauvegardant définitivement les intérêts de l'Italie, de l'Europe et m'rne de la Turquie la paix signée sur cette'base éliminera toute cause de profonde divergence entre l'Italie et la Turquie et nous pourrons plus facilement inspirer toute notre politique du grand intérêt que nous avons au maintien du statu quo territorial dans la, péninsule balkanique dont la consolidation do l'Em.pire ottoman est la condition essentielle.
Nous désirons donc vivement, si la conduite de la Turquie ne nous le rend pas impossible, que les conditions de paix soient le plus pifssible conformes à ses intérêts légitimes et à son prestige. La Tripolitaine et la Cyrénaïque ont cessé de faire partie de l'empire ottoman, mais nous sommes disposés, aujourd'hui, à examiner avec un large esprit de conciliation les moyens de régler do la manière la pins convenable et la plus honorable pour la Turquie les conséquences de faits irrévocablement accomplis.
Certainement, nous ne pourrions pas maintenir ces intentions conciliantes si elle s'obstinait à prolonger inutilement la guerre. Nous avons cependant confiance que l'œuvre de concorde des,; grandes puissances amènera la Turquie à prendre sans délai des décisions sages et xles résolutions répondant à ses vrais intérêts et 'à ceux de tout le monde civilisé. En tout cas, l'Italie coopérera à ces résultats en se montrant aussi disposée à des conditions équitables de paix que décidée aux moyens lés. plus efficaces pour l'imposer dans le plua bref délai possible. Vous pouvez laisser copie de cette dépêche au ministre'des affaires étrangères, Signe Di San Giuli ano.
La situation en Tripolitaine
,-i, Tripoli, 5 novembre.
(Source italienne).
Hier, ont eu Heu quelques tirs d'artil* lerie suivis par une attaque du front oriental italien, dans la section comprise entre Sciarasciat et le petit fort de Mesri. •. :• :̃: A cette attaque prirent part' environ deux cents Arabes et quelques détachements de soldats Iréguliers turcs bien reconnaissables, pour la première fois, dans leurs uniformes khaki.
L'attaque commença contre la position occupée par les bersagliers et les grenadiers elle ne fut pas poussée à fond, et fut repoussée, aveede grandes pertes du côté assaillant, par deux compagnies du 63e régiment d'infanterie italienne, dont les positions eurent à subir le principal effort. •' > '̃'̃ • -•̃' ̃ Le 63e d'infanterie a -eir un mort. • <" L'opinion semble fondée que les démonstrations d'artillerie de ces derniers jours et l'apparition à intervallesdepetits groupes armés ont pour but de masquer la dissolution des forces arabo-turques, qui s'étaient réunies- aux environs '$6 Tripoli.̃ Cette dissolution est due aux insuccès réitérés des Ottomans devant les tranchées italiennes, non moins qu'à l'épidémie de choléra qui sévit parmi ces gens mal nourris et sans défenses préventives contre la diffusion de la maladie.
Ces mêmes causes empêchent d'autres forces arabes de venir de l'intérieur remplacer autour du noyau de soldats turcs les masses qui font défection. Des renseignements sûrs reçus de la frontière d'Egypte, réduisent à peu de chose les secours qui auraient traversé cette frontière dans le but de favoriser les .groupements de forces qui, selon lés plans attribués aux Turcs, auraient dû se faire autour de Tobrouk, de Derna et de Benghazi.
Selon ces /renseignements, le passage d'officiers turcs et de volontaires égyptiens ainsi que d'armes et de munitions, allant d'Egypte en Cyrénaïque se réduiraient au simple passage de sept officiers turcs dont aucun ne connaît le pays ni ne parle la langue arabe. Le comité n'aurait pas les moyens d'envoyer- tes vivres nécessaires,. car les sommes recueillies ne corresppndraient pas en jéalité â celles indiquées dans les listes de souscription.
Les volontaires égyptiens se réduiraient 'à, quelques garçons enfuis de l'école et qui'' ne seraient pas encore arrivés.
Aucune caravane ni même aucun Bédouin n'ont encore passé la frontière, qui est h l'heure actuelle rigoureusement surveillée.
Cet état de choses à la frontière égyptienne est directement confirmé par la solidité de l'occupation italienne à Tobrouk, Derna. Qt Benghazi, et par l'absence de tout groupement de forces arabes ou turques L'attitude, des Senoussis est également à remarquer ,11s conservent, en effet, un a,ttitud,e .d'attente qui, si elle n'est pas ouvertement bienveillante, n'est pas hostile, ce qui prouve que les ordres d'hostilité à notre égard ne sont pas arrivés, et on a des motifs d'espérer qu'ils ne viendront pas.
On a eu également des nouvelles de la frontière tunisienne où, disait-on, passaient' des armes et des provisions destinées aux Turcs.
Le navire Liguria a bombardé avanthier et hier Mara, détruisant complètement les travaux de défense sans rencontrer de résistance. v
Le Liguria a, en outre, durant ces- derniers jours, surveillé soigneusement la côte jusqu'à la frontière,.sans y trouver de traces, sur la route caravanière très visible, d'un mouvement quelconque.
Des renseignements parvenus directement de Tunisie affirment que les autorités françaises surveillent attentivement là frontière', assurant ainsi l'accomplissement rigoureux du devoir de neutralité.- ̃ ̃ D'ailleurs les difficultés que rencontrerait par "cette voie toute tentative d'approvisionnement des troupes turques, sont presque insurmontables. Devant ces nouvelles dont on n'a pas lieu de mettre en doute l'exactitude, l'impression générale à Tripoli est qu'il serait bien difficile maintenant aux Turcs de procéder a une nouvelle attaque des positions; Italiennes,, aussi vigoureuse'
que. cèJlë;4ù2G. octobre qui futrepouss^é
par' les forces italiennes, relativement
p.q'W, 2a.
moins nombreuses alors et moins solidément établies dans le pays.
On n'exclut pas d'une façon absolue la possibilité d'une attaque, mais si celle-ci se produit, elle sera effectuée plutôt par désespoir que parla confiance d'enfoncer les lignes italiennes. Toute attaque maintenant ne pourrait être faite que par des troupes très amoindries par les récents combats et l'épidémie et partant profondément démoralisées. Au contraire, les troupes italiennes, aux environs de Tripoli, sont maintenant en nombre imposant, et presque doublées depuis le 26 octobre dernier; solidement retranchées et fortifiées, elles donnent l'impression d'une sécurité absolue, impression it laquelle ne peuvent se soustraire les indigènes eux-mêmes, ainsi qu'on le voit par leur changement d'attitude à l'égard des Italiens. L'état d'esprit de ces derniers se maintient excellent et on prévoit la possibilité d'une marche en avant prudente contre les Turcs, dont la mauvaise situation ne permet pas de croire à une résistance efficace.
Tripoli, 5 novembre,
(source italienne).
Les renseignements parvenus de Cyrénaïque disent que la situation n'a pas
changé..
L'attitude des indigènes semble plutôt favorable.
Dans la soirée, doivent arrivera Tripoli les généraux Frugoni, commandant le corps d'armée de Tripolitaine; Pecori, commandant la lr0 division et Dechauraud, commandantlâ seconde. Les résultats du combat d:hier semblent avoir démoralisé les Arabes, qui n'ont pas paru de la matinée.
Tripoli, 5 novembre.
(source italienne).
Les effets de l'artillerie italienne dans le combat d'hier ont été efficaces. De nombreux Arabes se dispersent au lieu de se retirer sur Aïn-Zara, point de concentration des forces turco^-arabes, et abandonnent ainsi le noyau principal. ̃'•̃" La méfiance des Arabes envers les Turcs s'accentue, Nouvelles turques
v Constantinople, 5 novembre. Le député Rahmi a télégraphié de Tripoli le 3 novembre à la Chambre des députés que les Turcs ont attaqué Tripoli le 3 novembre et se sont emparé de positions en dehors de l'enceinte fortin fiée., Sàloniqué, 5. novembre. On confirme que les consulats des grandes puissances à Salonique, à Uskub et' a Monastir ont reçu une lettre signée du Comité révolutionnaire macédo-bulgare disant que le régime constitutionnel a failli à sa mission civilisatrioe envers les éléments chrétiens. On croit que cette communication aura de prochaines conséquences.
Les autorités militaires ont envoyé des munitions aux troupes d'artillerie stationnées sur les points susceptibles de débarquement dans le golfe de Salonique, et elles ont fait transporter hors de la ville tout le matériel militaire et les munitions contenus dans les magasins.
Les nouvelles de la Tripolitaine continuent à surexciter les éléments musulmans de la population.
Les nouvelles d'Albanie sont toujours sérieuses. Des troupes ont été dirigées sur Verizovitch.
Le général commandant de Salonique a demandé à Constantinople l'envoi d'officiers d'artillerie pour la forterasse de Karabouroum qui défend l'entrée du golfe de Salonique.
Trois croiseurs italiens croisent du côté de Cassandra.
Un transport turc coulé
Constantinople, 5 novembre.
Officiel. Un croiseur italien a bombardé et coulé un transport turc près d'Ababa, dans la mer Rouge.
La majorité de l'équipage est sauvée. Les désordres d'Alexandrie
Le Caire, 5 novembre.
Un communiqué du gouvernement égyptien déclare qu'on a fortement exageré les troubles xénophobes qui se sont produits dernièrement. Tout se résume d'ailleurs à l'incident d'Alexandrie. D'autre. part, le gouvernement a signifié aux journaux de ne pas enregistrer des nouvelles tendancieuses relatives à de prétendues victoires turques, afin de ne pas exciter la population.
Les opérations dans la mer Egée
(PARLETTREDE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER) Rome, 5 novembre.
Au moment où cette lettre vous parviendra, vous aurez peut-être reçu la nouvelle d'une diversion de la flotte italienne dans ta mer Egée. La présence à Rome de l'amiral Aubry, commandant en chef des forces navales italiennes mobilisées, avait précisément pour objet de fixer le plan et tous les détails des opérations que les navires de guerre italiens vont accomplir sur un point quelconque de la Turquie d'Europe ou de la Turquie d'Asie et peut-être, sur les deux points simultanément.
Cette diversion a pour but de mettre un terme aux atermoiements de la Sublime-Porte et de la forcer à signer la paix aux conditions exigées par l'Italie. Les efforts qu'a déployés l,Allemagne pour décider la Consulta à faire les concessions qui eussent rendu possible la conclusion immédiate de la paix ont défipitivement échoué. Ces efforts ont été, à un moment, très insistants et très pressants l'Allemagne tendait à per-' suader le cabinet de Rome qu'il aurait pu, sans diminuer le résultat de ses succès militaires et sans préjuger l'organisation future de la Tripolitaine, reconnaître sous une forme plus ou moins mitigée, la souveraineté du Sultan, et qu'à ce prix, le gouvernement de Constantinople aurait, de son côté, reconnu le fait accompli. Pour couper court à ces insistances, M. di San Giuliano a déclaré nettement et catégoriquement que l'Italie exigeait la reconnaissance pure et simple de l'annexion et ne consentirait jamais à concéder au Sultan un droit de suzeraineté quelconque, si mitigé fût-il. L'Italie a également refusé de consentir à un armistice qui, une fois donnée la situation créée par lés événements en Trinulitaine et dans
la Cyrénaïque, serait tout à l'avantage de là Turquie.
Mais je suis informé que dans tes sphères gouvernementales italiennes, on a résolud'étendrele rayon del'action militaire et de porter la guerre aux abords des Dardanelles parce qu'on a déjà senti tous les inconvénients de la résistance passive dans laquelle s'est retranchée la Turquie qui, n'ayant plus rien à perdre du côté de la Tripolitaine, croit avoir tout à gagner dans la prolongation d une 'situation doixl seule l'Italie souffre les "dangers et les conséquences. L'Italie ne peut pas, en effet, immobiliser perpétuellement toutes ses forces navales sur, .les côtes de l'Afrique méditerranéenne ,où leur présence serait nécessaire, tant que la paix n aurait pas été conclue, pour protéger les troupes d'occupation con^e les incursions de l'intérieur, et cela sans préjudice des frais de guerre qui s'élèvent chaque jour à un chiffre assez considérable.
Les troupes italiennes ont rencontré en Afrique une résistance plus opiniâtre que celle qui avait été prévue elles ne sont pas assez compactes pour pousser leur action vers l'intérieur afin de réduire à l'impuissance les forces turques et arabes qui continuent à les harceler; leur situation, dans les villes qu'elles ont occupées sur la côte, sera précaire tant qu elles ne seront pas en mesure de tourner tout leur effort vers l'intérieur et de forcer les tribus arabes à se soumettre.,
Voilà pourquoi l'état-major italien, d'accord en cela avec ceux qui dirigent la politique de la monarchie, a décidé de porter les hostilités vers un des points vitaux de l'Empire ottoman, puisque les coups qu'on porte aux débris de l'armée turque en Tripolitaine ne frappent désormais qu'un membre détaché de cet Empire.
Tel est l'objet des opérations dont -la mer Egée sera prochainement le. théâtre. • Me~eu,
'̃̃' H. Mereu.
Le Traité
Franço-Marocàin Publication et débats parlementaires Le texte du traité franco-allemand, signé samedi, sera publié simultanément 'aujourd'hui à Paris et à Berlin. Ainsi que nous l'avons dit hier, M. de Selves transmettra immédiatement ce document à la commission des affaires étrangères de la Chambre des députés qui, on le pense, pourra terminer assez rapidement son rapport, dont la rédac-.tion sera probablement confiée à son président, M. Paul Descha,nel, pour que la Chambre puisse le discuter vers le 15.
Aussitôt après la: ratification, qui ne fait pas de doute, le gouvernement français entamera les. négociations avec l'Espagne,, négociations qui s'ouvriront sur la base qu'une compensation est due à la France par le gouvernement de Madrid pour les sacrifices qu'elle vient d,e/ consentir afin de libérer le Maroc'flè l'hypothèque allemande. ̃ Au Reichstag allemand, la discussion aura'lieu dès mardi; elle sera sans doute mais restera purement platonique, car le Parlement impérial n'est pas appelé à ratifier le traité, qui, au point de vue du droit allemand, est devenu définitif pour l'empire par l'apposition de la signature de M. de Kiderlen-Waechter.
La presse allemande
[Par dépêche de notre correspondant particulier) Berlin, 5 novembre.
La presse allemande, dans son ensemble, reste violemment hostile à l'accord. Il convient toutefois de marquer, pour être exact, que la politique intérieure joue un rôle important dans ces appréciations. La presse libérale tout entière mène campagne contre M. de Bethmann-Hollweg, plus encore que contre les acquisitions du Congo. D'autre part, des spécialistes, comme le gouverneur de Puttkammer, reconnaissent qu'une grande partie des territoires cédés est avantageuse peur l'Allemagne. Ils ne critiquent que les deux antennes s'avançant jusqu'au Congo et à l'Oubanghi qui seront coûteuses et qui ne servent à rien. M. de Puttkammer -réclame aussi la Guinée espagnole. Le comte de Reventlow nous menace de la guerre en Europe si nous n'observons pas nos engagements au Maroc. C'est son habitude de tenir un rude langage. f • .•<̃̃: A l'autre extrémité de la presse, le Vorwaerts conclut de même qu'il va résulter de ce traité, par suite de la « folie d'Agadir », des conflits, une tension de plus en, plus grande et des armements de plus en plus coûteux.
Tâchons de démentir ces prophètes pessimistes par une politique résultant de l'accord lui-même. Toute la presse semi-officielle allemandea souligné avec force que la raison d'être du traité était d'écarter ces incidents futurs et non de les multiplier.
Parmi les nombreuses redites des journaux de ce matin, je trouve dans les Berliner Neueste Nachriclaten un point de vue nouveau qui est à relever En conservant le long de L'Oubanghi, ditil, une étroite bande de terrain qui ressemble à un ver solitaire, la France a rendu à la Belgique un très grand service. Quel, service va-t-elle lui demander en échange? 2 La Belgique, peut-on répliquer, le lui a déjà rendu, car l'attitude qu'elle prit au mois d'août fut le plus grand service. qu'un Etat puisse rendre à son voisin. On peut dire, sans exagérer et conformément à la vérité diplomatique, qu'à ce moment critique nous avons réussi là où pendant des années nos efforts avaient échoué. Ce que Léopold, qui était un grand souverain mais un étranger en Belgique, n'avait pas compris, son successeur, qui est déjà un patriote belge, en a eu tout de suite le vif sentiment. On peut prétendre, par conséquent, conformément à la vérité, qu'un des côtés les plus réjouissants de ces quatre mois dramatiques fut le rapprochement étroit et amical qui en est résulté entre Belges et Français. BONNEFON.
NEFON. En Espagn»
PAR DÉPÊCHE DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER Madrid, 5 novembre.
Les milieux officiels espagnols réservent leurs, impressions sur l'accord* franco-allemand et ses conséquences
pour l'Espagne, mais on le considère généralement comme un grand succès, pour la France quant au Maroc où il lui laisse les mains libres.politiquement et militairement, quoique certaines clauses puissent servir de prétexte à de nouveaux litiges.
Quant aux pourparlers franco-espagnols, quoique aucune communica,tion officielle n'ait encore été échangée au sujet de la date où ils commenceront, ni de leurs bases, on interprète favorablement l'addition spéciale à la communication de l'accord franco-allemand faite à 1 Espagne, addition spécifiant que la France continue à tenir compte de ses accords antérieurs avec l'Espagne, et on espère que l'évacuation de Larache et d'El Ksar sera désormais écartée des négociations qui porteraient surtout sur la zone méridionale du Maroc.
L'article du Figaro a produit une excellente impression, et on pense que si les propositions françaises s inspirent de la loyale amitié qu'il préconise, la portée de cette entente pourrait dépasser ia question du Maroc. Mais même si l'accord de principe doit être immédiat, on prévoit que les pourparlers se prolongeront pour mettre au point les questions subsidiaires inhérentes à l'application d'un régime distinct dans la, zone espagnole et le reste du Maroc soumis au protectorat français, et notamment la clause de l'accord franco-allemand supprimant les droits d'exportation sur les minerais qui servent actuellement de garantie de l'indemnité due à l'Espagne par le Maghzen, selon leur dernier traité, mais qui pourraient être remplacés par la perception des impôts dans sa zone. On assure aussi que l'Angleterre aurait indiqué qu'elle verrait favorablement tout arrangement franco-espagnol orienté dans le sens des accords de 1904, dont elle maintient les points essentiels. Quant au désir de certains éléments français à Tanger, de voir cette ville soumise à l'hégémonie française, au lieu du régime international prévu par jles accords, on le juge irréalisable; car, 'il rencontrerait l'opposition de l'Angleterre autant que de l'Espagne,, laquelle ne prétend pas non plus inclure Tanger dans sa zone d'influence directe. GUILLEN. `
En Angleterre
Londres, 5 novembre.
L'Observer, commentant l'accord franco-allem'and, dit qu'il faut admirer profondément la façon dont le gouvernement de Paris, la .presse et la nation française, se sont conduits pendant ces mois difficiles
Par un calme parfait et une dignité absolue, unis à un ferme sentiment de ses droits et une reconnaissance courtoise du point de vue allemand, la France a donné au monde une leçon précieuse dans une situation internationale délicate.
On a souvent dit, ajoute l'Observer, et nous avons- maintenant la preuve qu'une France unie et forte est indispensable.à la paix européenne.
En Russie
Saint-Pétersbourg, 5 novembre.
(Par dépêche de notre correspondant particulier) La presse accueille avec une satisfaction profonde l'entente au sujet du Maroc. Les journaux, sans commenter l'événement, se bornent à cette constatation unanime, que la convention produisit une excellente impression sur la diplomatie et l'opinion russes.
La Novoïé Vrémia observe que le cabinet de Saint-Pétersbourg est d'autant plus heureux de l'issue des pourparlers, que la Russie désirait tout particulièrement la réconciliation des deux pays intéressés et le rétablissement de leurs relations normales. Il conclut en félicitant la France du grand succès diplomatique qu'elle remporte.
L'impression générale est qu'ici on est très content de voir termin é le conflit, mais on se montre visiblement très réservé quant aux appréciations de l'accord même. On attend demain la déclaration officielle du ministre des affaires étrangères. R. MARCHAND.
Berlin, 5 novembre.
Suivant le Lokalanzeiger, les ambassadeurs allemand et français ont remis à Saint-Pétersbourg le texte du traité franco-allemand concernant le Maroc, et la presse inspirée par l'ambassade allemande se félicite du traité voulu par l'Empereur comme gage de paix, et ceci malgré l'opposition de certains hauts fonctionnaires.- BONNEFON.
En Autriche
Vienne, 5 novembre.
Le Tagblatt constate à son tour la satisfaction avec laquelle l'accord marocain a été accueilli à Vienne.
Plusieurs journaux, entre autres la heueFreie Presse, \'Extrablatt,VArbeiter Zeitung, commentant la démission du sous-secrétaire d'Etat allemand aux colonies, laissent entrevoir qu'une partie de l'opinion publique sympathisant avec ce fonctionnaire, il ne serait pas impossible qu'une conséquence de 1 accord fût la démission du chancelier à assez bref délai.
La Land Bank d'Egypte
On assure de source officielle que les renseignements fournis par un correspondant marseillais de journaux parisiens sur la prétendue banqueroute de la Land Bank d'Egypte sont dénués de tout fondement.
Jamais la Land Bank n'a eu le moindre rapport, pas plus du reste qu'aucun groupe marseillais, avec le Caire et l'Héliopolis, et cette nouvelle fantaisiste provient d'une part d'une confusion de nom avec la Bank of Egypt, société anglaise, qui a déposé son bilan le mois dernier et qui n'avait rien à voir avec la Land, Bank et d autre part du suicide récent de M. Ambroise Zervudachi, motivé par des causes personnelles absolument étrangères à la situation de la Land Bank qui est parfaitement saine et qui distribuera au premier jour un acompte de 4 shillings, comme l'année dernière, sur son dividende habituel. D'autre part, nous recevons la dépêche suivante de la Land Bank d'Egypte.: Alexandrie, 5 novembre,
Démentons énergiquement assertion votre journal annonçant banqueroute -notre établissement. Avons seulement avec maison Zervudachi compte dépôt trois cent mille francs.
A l'Etranger
Cérémonie patriotique
Berlin, 5 novembre.
Obéissant à la pieuse tradition qui la rassemble chaque année'au cimetière de la garnison de Berlin, la colonie française est allée aujourd'hui déposer des couronnes sur, les tombes des soldats français morts en 1870 et 1871 à l'hôpital militaire de Berlin. L'ambassade de France et le personnel du consulat assistaient à la. cérémonie.. Le colonel Pelle, attaché militaire, a, en l'absence de l'attaché naval, empêché, rappelé, dans une allocution émue, l'esprit de sacrifice et le dévouement obscur, mais non inutile des soldats morts au champ d'honneur.
L'année qui vient de s'écouler nous a apporté, dit-il, plus d'une émotion patriotique. Nous avons pu du moins voir que le prestige de la France est sorti intact dos négociations qui viennent de se terminer heureusement, et que nous pouvons être confiants dans les destinées de notre patrie:
Politique hongroise
Budapest, 5 novembre.
Le président du Conseil a déclaré, dans une réunion du parti gouvernemental, que les négociations entamées avec l'opposition dans le but de mettre fin à l'obstruction systématique, avaient échoué.
Le gouvernement ne doit, en conséquence, plus hésiter à prendre telles décisions que lui dictera sa responsabilité, afin d'arriver à un résultat.
Cette déclaration a été accueillie par de vifs applaudissements.
Figaro à Londres UN PAQUEBOT FRANÇAIS ÉCHOUÉ
Londres, 5 novembre.
Le paquebot français venant de Dieppe, pris par la tempête sur la Manche, s'est échoué au cap Beachy.
Il a pu être renfloué et il est arrivé dans l'après-midi à Newhaven. `
Le capitaine- Letelle, commandant le paquebot la France de Dieppe, interivewé déclare qu'en arrivant à Nawhaven il trouva la mer, du bas port démontée il tâcha d'entrer dans le port, mais une vague immense vint frapper la France pour éviter de heurter la digue, il décida d'aller en arrière, mais le gouvernail s'étant brisé, la tempête dirigea lé paquebot vers la côte, tandis que les vagues, rasant l'avant du bâtiment, démolissaient la porte en ferdusalon de la tr'oisième classe, dans lequel l'eau entra, et atteignit la hauteur d'un mètre.
La situation était si grave que les officiers distribuèrent des ceintures de sauvetage le capitaine dirigea le paquebot hors de la baie à I/aide des machines et demanda du secours. Les autorités du port envoyèrent un bateau marchand de Caen, mais celui-ci et le bateau de sauvetage ne purent rencontrer la France, en raison de la tempête.
Enfin, vers neuf heures du soir, le paquebot fut retrouvé près du cap Beachy et fut remorqué avec une grande difficulté à Newhaven ou il arriva avec dix heures de retard. La-foule, massée sur les quais, l'attendait depuis six heures du matin.
La conduite du commandant Letelle, d'àprès les déclarations des voyageurs, a été au-dessus de tout éloge.
La France avait 90 passagers.
-r-1- V- |"i' 1 m n^- _f iiiiij UJ-U l_
Figaro en Belgique
UN MONUMENT FERRER
Bruxelles, 5 novembre.
L'inauguration du monument Ferrer a eu lieu aujourd'hui, en présence d'une nombreuse assistance, dans laquelle on remarquait les députés socialistes Furnemont, Lorand et Royer, et des .délégations étrangères de la libre-pensée.
Amérique latine
DANS L'URUGUAY
Montevideo, 5 novembre.
Navigation. Plusieurs financiers ont l'intention do constituer une Compagnie uruguayenne au capital de 10 millions de francs, représenté par 50,000 actions de 250 francs. Chemins de fer. La Compagnie du chemin de fer central a été autorisée à livrer au service public, avant l'inauguration officielle, le second tronçon de la ligne de Treinta-y-Tres.
Communication. Le ministre des affaires étrangères a reçu une communication de Bolivie l'informant que le gouvernement de ce pays vient d'approuver la convention postale sud-américaine.
Le Pantalon rouge
A la guerre ce qui importe principalement c'est de ne pas être trop tué. Tous les garçons mobilisés ou mobilisables et quelques-unes de leurs femmes partagent cette opinion. Pour chaque décision qu'il voudra bien prendre sur ce point vital, M. le ministre de la guerre recevra une approbation cordiale. Mais les stratèges, les psychologues et les financiers ont établi d'autre part que si l'on veut ne pas être tué, il suffit de n'avoir pas peur d'être tué. L'exemple de l'immortel M. Ubu contredit ce système; néanmoins, nous .l'admettons et nous nous réjouissons d'apprendre que M. Messimy a décidé de conserver le pantalon rouge aux soldats français.
Fini, le réséda sylvestre Les brèves manœuvres de l'été diplomatique et brûlant ont établi que nos troupiers ne gagnaient rien à être déguisés en gabelous ou en forestiers: La visibilité d'une colonne, comme disent les spécialistes, est une question d'éclairage, simplement. A contre-soleil un fantassin réséda apparaît en cible aussi- nette qu'un zouave à pantalon rouge. Donc, aucune raison de priver nos guerriers d'un élément de leur bravoure.
Ne protestez pas. Le pantalon rouge est une des forces naturelles du soldat français. « Certes, le sentiment national soulève en lui l'ardeur des combats, le goût du sacrifice. Et il y a également les trompettes et les tambours qui mettent son héroïsme en ébullition. Mais la garance s'ajoute essentiellement, qui apporte plus qu'une rime au doux nom de France. Déployant sa couleur chaude devant nos yeux comme le dernier pan du drapeau, elle classe l'espèce militaire, elle fixe sa sélection, lui donne sa personnalité, son mouvement; elle l'entraîne.
M. Edouard Détaille est d'accord avec les généraux Dubail et Michel pour modifier uniquement la nuance de la tunique et rechercher un modèle de casque et conserver le pantalon rouge. M. Georges Scott, également consulté par l'autorité militaire et qui suivit pour V Illustration les manoeuvres durégimentréséda, est d'avis, lui, aussi, de garder la couleur du courage. Tant pis pour nos ennemis 1 ̃ Car le rouge, le garance sont des couleurs belliqueuses. Les inventeurs de .poudre p.eu-rvént être très savants et perfectionner la
puissance d'expectoration de leurs canons et de déflagration des obus, la guerre moderne, si moderne qu'elle soit, reste basée sur la loi archaïque du: « Si tu ne me tues pas, je te tuerai. » On peut encore détruire son adversaire sans risquer un accident personnel. Donc, conservons le courage archaïque et ses adjuvants.
Imaginez la bataille prochaine. Très loin, derrière un vallon propice à la sieste, des artilleurs sont férus d'algèbres, de télémétries et de lunettes. Nous, devant nos campements, nous mangeons dés pommes de terre,, tandis que le café chauffe sur la braise. Tout à coup, flitt, poum L'obus arrive. Que faire ? Nos artilleurs ripostent, évidemment. Mais où se cacher malgré nos uniformes réséda? La mort est partout. Inutile de déménager dans un cimetière. Autant marcher de l'avant, tout de suite, au canon La baïonnette pend contre le pantalon rouge. Y aura la goutte à boire, la-haut. On rampe, on glisse, on court, on charge, au lieu d'attendre st-us la feuillée l'heure nocturne de la retraite.
Cela, parce que nous ne sommes pas sep- ` tentrionaux, et que l'habit nous fait moines. À la bataille, le rouge nous échauffe sans que nous comprenions exactement le mécanisme du phénomène. Songez qu'il nous décide aux revues des 14 Juillet à cambrer .les jarrets devant les boutiquiers. Que ne peut-il nous encourager à faire en présence d'ennemis? Vous savez aussi que' les sous-officiers qui ont droit au drap-satin rengagent plus facilement. Puisque le Français aime tant l'uniforme, il faut que l'uniforme soit rouge. Comment expliquer ce daltonisme patriotique et l'infériorité du bleu de France devant son emprise ? En vain, on évoque les soldats d'autrefois. En pensant à leurs culottes blanches et à leurs guêtres d'opéra-comique, nous oublirions pour un peu qu'ils savaient marcher pieds nus. C'est que le pantalon rouge nous enrôle. Et nous nous soumettons a son ordre. Nous n'aurions aucune joie égoïste à à partir, en grand équipement, pour la bataille' de quinze jours qui réglera la guerre; mais nous partirions, l'œil ouvert et les dents serrées. On le sait bien. Du soir au lendemain da la mobilisation, nous aurions repris nos ar- x mes et notre pantalon rouge,;
Voilà le sens de cette couleur. Elle nous rappelle que nous avons reçu lesiQrdres à notre, vingtième année; elle renouvelle notre inves, titure. Exceptionnelle et violente, comme saT crée, elle nous sépare de nôtre vie individuelle pour nous, mêler dans les rangs unanimes de notre armée, tandis que l'éphémère couleur réséda- était internationale, *™ Kégis Gignoux.
electiqnT|gislatiye
5e CIRCONSCRIPTION DE L'ARRRONDISSEIiIBNT DJg SAINT-DpNIS. (NEUILL Y-BOULOGNE)
Inscrits 22,133. t- Votants :di.448.
MM. Norher, rep 6.010 voix Fabiani, rad., soc 3.452
Laval, soc. unif 3.317
Delavaud, rép. de g, 763
Maybon, cons 481
(Ballottage) ̃
IL s'agissait de remplacer M. Hector Dépasse, radical, décédé.
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La Presse de ce matin
Le discours de M,. Çaillaux
L'Action, de M. Henry Bérenger t Le discours de M. Caillaux Saint-Calais peut se résumer en une formule qui enveloppe à la fois son idéal et son aotion « pratiquer ime Xiolitiqiia nationale à l'intérieur comme à l'extérieur. »
Cette doctrine fut trop constamment la nôtre pour que nous n'approuvions pas le chef actuel du gouvernement républicain do l'avoir afi}rm,éAavec sa particulière autoritéd'homnte xi'Btat: ̃̃̃ V Aurore
L'immense majorité s'applaudit aujourd'hui d'une solution qu'elle a attendue avec le calme et la dignité qui sont le fait des peuples forts. Ce sont là les paroles prononcées hier par le président du Conseil, à Saint-Calais. M.CaiUaux ne s'est pas contenté d'affirmer. Il a démontré, lumineusement, pourquoi nous devions tous nous réjouir de l'accord qui vient d'être Biené.Cet accord est, pour nous sorvir encore d"un$» expression du président du Conseil, un règlç* ment de comptes qui épuise une fois pour toutes, entre la France et l'Allemagne, l'affaire marocaine, éternel sujet de litiges et de froissements; de toute nature:
L'Autorité 'X
Au lieu de remercier les patriotes de tons lei' partis qui, môme dans l'opposition irréductible, ont fait loyalement crédit au gouvernement; et à l'attitude desquels d'autres que lui-même, au sein de son cabmet, se sont plu à rendre hommage, il les insulte, et leur abnégation, leur réserve patriotique, deviennent à ses yeux « une" politique de carrefour et de fanfaronnade." Quand a-t-il vu un Français commettre; €$« crime de provoquer à la guerre 1 ̃̃
Le Gaulois ''̃̃̃ M. Caillaux a donc fait couler de sêâ "lèvres un flot de banalités radicales et républicaines dont se sont délectés ses auditeurs après, quoi,' sans transition, il a abordé la question des sya- dicàts et des saboteurs, et à ce manient, je. dois* le dire, il a tenu le langage qu'il devait .tenir. '̃' M. Caillaux ne tolérera plus un seul acte de sabotage, et les syndicats révolutionnaires n'auront pas beau jeu s'ils prétendent lutter contre lui. "t Voilà certes une promesse des plus rassurantes mais ne pourrait-on demander M. Caitlaux pourquoi sa fermeté ne s'est pas révélée plus tôt, lorsque les grévistes sabotaient les voies ferrées et que les syndicalistes chauffaient i et assommaient les renards?
L'Humanité, de M. Jaurès.
Il y a, dans le discours duprésident du Conseil '̃ une omission singulière. Il ne dit pas ^nn mot de la réforme électorale, et pourtant elle n'a jamais été plus urgente. D'ailleurs, le congrès radical de Nimes s'est lui-même ramené à l'idée de la représentation proportionnelle, et si M. OaiHaux n'en a pas parlé, c'est sans doute qu'il estime- que la victoire de la réforme électorale est 4é- sormais certaine. Il fera bien cependant de ne' pas laisser, à ce sujet, se créer des malentendus. Le Radical
Si M. Caillaux ne va pas jusqu'à désigner ex- pressément le parti avec lequel il entend gouverner, il l'indique suffisamment par les réformes qu'il propose. Ce sont celles qui sont inscrites à l'ordre du jour du parti radical. Nous pouvons donc suivre le président du Conseil., sans inquiétude, puisque nous poursuivons lé' même but, n'étant pas en ce qui nous concerne embarrassés par la précision des termes. La République française
Jamais il n'apparaîtra comme l'homme d'une politique nationale. Et jamais non plus il n'apparaîtra comme le ministre d'une politique d'ordre.Bt la frénésie de hiérarchie, de discipline dont est animé son discours ne trompera personne. L'or- • dre qu'il défend, c'est la sécurité de. son parti, qui n'aime pas à être troublé par des gens qui ont faim lorsqu'il est en train de goûter les agréments du pouvoir. Mais c'est une illusion que nous avons cent fois dénoncée, que. celle qui consiste à penser qu'on fait de l'ordre, de l'ordre durable, avec des gendarmes et rien qu'avec des gendarmes. Le Soleil ̃•-
Le prophète de Saint-Calais a été applaudi dans son pays, ce qui est rare mais ceux qui étudieront les réalités du présent seront moins enthousiastes; ceux qui, au lieu de lire dans les astres/des grandes nuits africaines, se contenteront de lire le texte de l'accord signé avec l'Allemagne, ne pourront que s'attrister 'et se révolter de voir la France réduite à nég-ocier, comme disait M. Denys Cochin, « le pistolet sur la gorge pour accepter ensuite des coiuptioni « d'entente » si dures.
leScmdâledeLevdloh'Perret
I par FORAIN
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SALONS
Lady Avery a donné, samedi, un dîner à sio de son mariage ̃- avec M. Michel Msrghilôman, député au Parlement roumain. Parmi lès convives
S. Exe. sir Francis Bertie, Mme Crets, comte et. comtesse Jean de Castellane, M. Bernaërt, ministre d'Etat de Belgique et Mme Bernaërt; M. Lahovary, ministre de Roumanie; comtesse de La Béraudière, M. Phérékyde, ancien président de la Cour de cassation de Bucarest et Mme Phérékyde; prince et princesse Zurlo, marquis et marquise de Noailles, M. et Mme Bratiano, etc. M. et Mme José Santamarina donneront une soirée dansante, en leur hôtel du quai Debilly, jeudi prochain,
Samedi, M. et Mme C. Botella ont donné un thé très élégant. Parmi les invités S. Exc. l'ambassadeur d'Espagne et Mme et Mlle Perez-Caballero, le ministre de Costa Rica et la marquise de Peralta, duchesse de Pinohermoso", marquise de Squilache, comte et comtesse de Jimenêz Mblina, marquise et Mlle de Movellan, comtesse P. d'Etchegoyen, marquis de CasaRiera, Mme et^Mlle Muguiro,' M. et Mme Barcenas, M. et Mme H. Mobre, MM.- Congosto, Reynoso, comte de Pradèré,Rodriguez Rivas, Almagro, Rodriguez Escalera, etc.
M. et Mme Raoul Villemain ont donné, en leur château de Gallobon (Gers), une réunion artistique des plus réussies.
Parmi les invités
Comtesse de Kergariou, vicomtesse de Ro quette-Buisson, comte et comtesse de Pèsquidoux, M. et Mme Maurice Willmain, Mme Labeyrie, M. et Mme d'Anglade, M. et Mme de Rolland du Roquah, U. et Mme E. de Bataille, M. et.Mme de.Laffltte, M. et Mlle de Montfort, lieutenant de Bataille, MM. de Cardaillac, d'Anglade, de Sévignac, de Coincy, de Pesquidoux, _etç. etc.
La marquise de Boisé de Gourcenay, douairière, reprendra ses deuxièmes et quatrièmes samedis de quatre à sept heures à partir du 11 courant.
RENSEIGNEMENTS MONDAINS
Il y a eu hier chez Ritz un très brillant dîner en l'honneur de M. de Souza-Lage, l'éminent directeur de O Pài\, de Rio-de-Janeiro, donné par Eugenio Garzon.
Table exquise, invités de choix venus pour fêter le maître journaliste du Brésil. Parmi' les convives
MM. Enrique R. Larreta, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la République Argentine an France; Luis Piera, envoyé extraordinaire et ministre. plénipotentiaire de l'Uruguay en France; David .Galvae, chargé d'affaires du Brésil, Mariano Ferreira, ancien ministre des affaires étrangères, de l'Uruguay Carlos Goncha, ancien ministre du Chili en Argentine l'amiral Alexandrino, Faria de Alèncar, José M. Llobet, consul général dé la République Argentine en France; Marcelo de Alvear, Ruben Dàrio, Alfredo Matsqn; Tible Machado, José M. Siénra y Carrauza, Juan Carlos Mendoza, Antoïiio Caceres, Vaêza' Ocam.po, Francis Chevassû, Ph.-Emmanuel Glaser, Régis Gignoux, Louis Latzarus, François Poncetton, Gaston Calmette.
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MARIAGES
Demain à midi, en la basilique SainteClotilde,.sera béni le mariage de M. Georges Foucart, attaché à la Banque de France, avec Mlle Germaine Cornudet, fille de M. Frédéric Cornudet, inspecteur honoraire de la Banque de France, et de madame née Denormandie. M. Louis Mury de Grannod, capitaine de l'infanterie coloniale décoré de la Légion
d'honneur lors de la récente campagne, du Maroc, vient de se fiancer à Mlle Claire de Tournemiire, petite Elle du comte de Tournemine, ancien garde du corps du roi Louis XVIII.
DEUIL
Samedi, à midi, en l'église Saint-François-Xavier, ont été célébrées les obsèques de la baronne Jean de Gail, née Rozan. Le deuil était conduit par le baron Jean de Gail, capitaine au 130 cuirassiers, son mari MM. André et Jean de Gail, ses fils le comte Rozan, son frère M. Albert Henriot, le baron de Gail, chef de bataillon au 149e d'infanterie le général marquis dé Froissard de Broissia et le baron François de Gail, ses beaux-frères. .̃' Dans l'assistance': Duc et duchesse de Noailles, duc et duchesse de Bisaccia, princesse de Ligne, comtesse J. de L'Aigle, comte et comtesse d'Harcourt, comtesse A. de Chabannes, princesse Edmond de Polignac, comtesse de Salignac-Fénelon, princesse e Beauvau, marquis de Saint-Seynë, baron 'et baronne Eugène de Dorlodot,' comte et comtesse Edgard de Rochefort, comtesse de Montebello, comte et comtesse Le Gonidec, comte et comtesse H. de Castellane, comtesse de Sainte-Aldegonde, baronne de Jessaint, comte du Boisrouvray, comte Albert de Mun, comte et comtesse du Bourblanc, vicomte et vicomtesse d'Origny, comte et comtesse Michel de Pierredon, comte Jean de Montebello, comte de Champaignac, etc
L'inhumation a eu lieu au cimetière Montmartre.
En l'église Saint-Augustin ont eu lieu avant-hier, à dix heures et demie, les obsèques de M.' Gaston Râ~'ard de Marcilly, homme de lettres. Le deuil était conduit par MM. Paul de Breuvery, Le Camus de Wailly, Baraguey d'Hilliers et Pierre Bertin, ses cousins. v L'inhumation a eu lieu au Père-Lachaise. Aujourd'hui, à dix heures et demie, en l'église Saint-Pierre du Gros-Caillou, sera célébrée une messe pour le repos.de .-l'âane de M., Joseph Ménard, le regretté député et conseiller municipal de Paris.
M. Joseph de La Ville Le Roulx est décédé hier eh son château de La Roche. Le défunt était un savant et un homme de grand cœur, il ne laissera que des regrets après lui. Il avait épousé Mlle Le Borne de Lalieux, sœur du distingué compositeur de musique le maitre Fernand Le Borne.
Les obsèques seront célébrées à Monts (Indre-et-Loire) mercredi, à onze heures.. On nous annonce la mort de Mme Chenevière, née Blanche Lugol, femme de M. Adolphe Cheneviére, le romancier bien connu, et mère de M. Jacques Chenevière, décédée' subitement d'une embolie, à Montpellier (Hérault).
Les obsèques seront célébrées à Colonges, canton de Genève (Suisse).
Mme Guadet, née Marie, yeuve de M. Julien Guadet, ancien pensionnaire de l'Académie de France à Rome, est décédée en son domicile du boulevard Saint-Germain, dans sa soixante-douzième année. Ses obsèques auront lieu demain mardi, à neuf heures et demie, en la basilique Sainte-Clotilde. Nous apprenons avec une vive tristesse la mort de la comtesse Jeanne de Noé, chanoinesse de l'Ordre de Bavière, décédée en son domicile de la rue de la Pompe, des suites d'une opération, à l'âge de quaranteneuf ans. Femme de hautes qualités, aimable, intelligente et charitable, elle était très • aimée par les grands et les petits. Elle était
aussi une intrépide sportswoman. Elle était la sœur du marquis de Noé.
Les obsèques seront célébrées mercredi à midi, en l'église Saint-Honoré d'Eylaù. A l'issue de la cérémonie, le corps sera transporté à l'Isle-de-Noé (Gers) où aura lieu l'inhumation dans un caveau de famille, Nous apprenons la mort': De la comtesse de Guerny, décédée dans sa soixantehuitième année et dont les obsèques ont été célébrées samedi, à Saint-Lambert de Vaugirard De M. Bernard Schiff, décédé dans sa soixante-quatorzième année; il était le père et le beau-père de M. et Mme Lucien Schiff · De M. Stanislas Peter, décédé à Provins, où les obsèques seront célébrées demain De M. Alfred Pou\é, directeur de la Défense de Seine-et-Marne Du comte Paul de Zurich, décédé au château de Barberèche, à l'âge de; soixante-huit ans De M. Paul de Craponne du Villard, décédé à Vienne, à l'âge de soixante-quatre ans.
E. Delaroefhe;
A AUTEUIL
Malgré l'affreux temps, hier, la réunion de courses à Auteuil a été fort brillante, et grande était l'animation au pesage et à la pelous.e. Dans la tribune, réservée, parmi les intrépides sportswomen, remarqué Baronne La Caze, en noir, redingote de drap .gris garnie de loutre, manchon de, loutre, chapeau de feutre gris, rehaussé de velours assorti 'Mme Claude Garin, en tailleur de velours prune garni de sconse, manchon de même fourrure, chapeau de velours prune aigrette fantaisie assortie comtesse de Miramon née Lesseps, en drap prune, veste et manchon de breitschwanz, chapeau de velours noir à aigrette; Mme Alexandre Lambert de Sainte-Croix, en tailleur de drap gros bleu garni de galons noirs, cravate de sconse, chapeau de feutre noir à aigrette; 'Mme Maurice Chimène, en fourreau de breitschwanz, manchon et toque à aigrette de même fourrure princesse Duleep Singl», en drap grosbleu, étole et manchon de renard noir, chapeau de velours marron garni de renard Mme -,Nlarshall, en tailleur de drap prune, étole et manchon de renard argenté, chapeau de velours prune à aigrette Mme Albert Gillou, en drap gros-bleu, chapeau de feutre et velours gros-bleu Mme Pierre Gillou, en bleu foncé, toque, manchon et étole de zibeline Mme Harry Là Montagne, en tailleur de velours grenat, chapeu de feutre noir et blanc Mlle Spofford, en'bleu foncé, étole et manchon de renard' noir, chapeau gris à fantaisie; comtesse de Boursôin°\ née de La Roque-Ordan, en velours, noir garni de liserés et boutons de velours rouge, étole et manchon de renards, chapeau de velours noir à fantaisie rouge Mme F. Dussaud; en fourreau de loutre, étole et manchon de zibeline, chapeau de loutre rehaussé de plumes tilleul | Mme G. Goldschmidt, en drap aubergine garni d'opossum,- manchon et toque d'opossum TVtme Allourd Carny, eh tailleur de drap gris fer, étole et manchon de taupe, chapeau de velours gris; Mme du Tillet. en gros bleu, étole et manchon de renard, chapeau beige à bord de plumes noires; Mme "Wiidenstein, en beige, collet, manchon et toque de zibeline; Mme Ravaut, en tailleur de velours noir garni de putois, chapeau de velours et taffetas prune à aigrette Mme Thomas, née- Ravaut, en tailleur gris fer, large étole et manchon de sconse, chapeau de velours noir relevé sur le côté Mme Robinson, en drap beige, redingote et manchon de breitschwanz, chapeau de feutre beige rehaussé d'aigrette noire Mme Martin, en drap noir, veste et'manchon de breitschwanz, chapeau de feutre noir à aigrette; Mme Raulin,, en fourreau de taupe, éfoîe et manchon de sconse, grand chapeau de feutre taupe à aigrette fantaisie rouge Mme Collet, en fourreau de liberty noir, redingote de poulain noir entourée de.sconse, maneho,n de sconse, chapeau de feutre rouge à gros nœud plat de velours noir. etc., etc. 8,e~ina.
'̃ • 1 ̃• "• Regina..
LE RENCHÉRISSEMENT DE LA VIE Chacun le constate et le subit c'est la grande préoccupation actuelle.
Mais combien surtout peuvent à bon droit s'en alarmer ceux pour qui l'heure de la retraite a sonné et qui n'ont plus, à compter désormais que sur le produit de leurs économies
La rente viagère, en leur fournissant le moyen d'augmenter notablement leurs revenus, peut seule leur permettre de faire face à cette inévitable majoration de dépenses.
Ils trouveront à la fois un intérêt rémunérateur et une sécurité absolue en s'adressant à la Nationale-Vie (entreprise privée assujettie au controle de l'Etat) dont les réserves libres égalent presque 75 0/0 des réserves libres de toutes les autres Compagnies françaises d'assurances sur la vie réunies. Aucune Société similaire n'offre des garanties comparables.
Envoi gratuit de tarifs et renseignements. S'adresser à Paris, au siège social, 2, rue Pillet-Will, ou aux bureaux de quartier et chez les agents généraux en province.
FLEUR DE THE
Qu'est-ce que le thé ?
Posez cette question, banale à cent personnes prises au hasard, quatre-vingt-dixneuf vous répondront:
Le thé est une infusion faite avec les feuilles d'un arbrisseau de l'Extrême-Orient. Les malins ajouteront, le cas échéant, que le thé est une boisson exquise, qu'il possède des propriétés inestimables, qu'il est devenu, à ce titre, un article de première nécessité pour les trois cinquièmes du genre humain, etc. Mais le sens général de la réponse ne variera guère.
Or, pour être exacte, cette réponse qui est, d'ailleurs, celle des dictionnaires n'est pourtant pas complète.
L'arbre à thé ne porte pas seulement des feuilles, en effet. Il porte aussi, comme de juste, des fleurs. Et ces. fleurs peuvent servir à faire un breuvage qui vaut autant que le meilleur thé de feuilles, qui vaut même infiniment mieux, car son parfum est infiniment plus subtil et plus fin, abstraction faite d'autres mérites particuliers.
Les mandarins chinois le savent si bien qu'ils interdisent à leurs administrés, sous les peines les plus sévères, l'usage de la fleur de thé, jalousement réservée" pour leur satisfaction personnelle; personne en Chine ne pourrait se procurer seulement une livre de- fleurs de thé, si ce n'est en contrebande et au prix des plus grands risques.
Dans l'Inde, les prêtres de Brahma apprécient également assez la fleur de thé pour l'accaparer de même pour les besoins rituels du culte de leur dieu.
Il n'est guère, en réalité, que l'Indo-Chine où le libéralisme de l'administration française en tolère le régal aux profanes. Encore, les indigènes furent-ils longtemps seuls â en* faire leur profit, et si un vieux colon français, qui
a vécu de longues années avec les Annamites, ne s'était, pas' un beau jour avisé qu'il y avait là tout à la fois un service à rendre et une belle affaire à tenter, l'Europe ignorerait encore la fleur de thé.
Voici trois ans à peine que M. Victor Fiévet l'a, sous le nom de TOT Lam, qui signifie itec plus ultra, introduit en France, où le succès devait dépasser les espoirs les plus ambitieux.
En 1905, l'année des débuts, M. Fiévet réussit à placer, en tout et pour tout, 150 kilos une gouttelette d'eau dans l'océan Mais en 1910, cinq ans plus tard, la vente s'élevait déjà à 12,000 kilos, et rien que dans les dix premiers mois'de l'année courante, elle n'a pas été moindre de quarante-quatre mille kilos! I Avant un'an, du train dont il marche; pas une seule maîtresse de maison qui se respecte ne se permettra plus d'en offrir d'autre. Et, comme l'on dit au Palais, ce sera justice! En'outre, en effet, de son délicieux arome, naturellement jasminé, d'une délicatesse et d'une légèreté sans rivales, la fleur de thé possède d'autres qualités précieuses, qui n'appartiennent qu'à elle.
Tout d'abord, elle est à l'abri de la fraude, la forme, caractéristique des boutons floraux révélant forcément, du, premier coup d'oeil, la présence de matières étrangères si facile à dissimuler dans les feuilles.
D'autre part, le thé «Tôt Lam » n'empoche pas de dormir, et peut, en conséquence, être pris impunément, fût-ce à haute dose, par les neurasthéniques eux-mêmes qui, jusqu'ici, par peur de l'insomnie, croyaient devoir, non sans regret, s'en abstenir. Ceci s'explique par ce fait que la fleur de thé, à la différence de la feuille, est plutôt pauvre en caféine, et contient un certain nombre de principes calmants et léhitifs. {Bulletin des Sciences pharmacologiques, juillet 1907.)
Au demeurant, elle ne contient pas que cela. Oh y -trouve aussi'du fer, du manganèse, une «théase » sui gencris, à laquelle elle doit probablement sa curieuse action thérapeutique. Ils savent bien ce qu'ils font, les médecins des hôpitaux d'Indo-Chine, lorsqu'ils prescrivent le thé de fleurs comme boisson courante à leurs malades, et l'on cite nombre de gens qui,, par le seul usage de ce thé, se sont guéris, de l'entérite, de la constipation ou de la gravelle.
L'unique médaille ,d'or attribuée, lors du dernier Concours agricole, au thé lot Lam était donc méritée, et il n'est pas surprenant qu'il soit en passe de devenir populaire en Suisse, en Belgique, en Angleterre, en Allemagne, en Egypte, etc., tout comme en France.
Quant aux Parisiens, ils ne seront sans doute pas fâchés d'apprendre qu'un premier salon de dégustation bientôt suivi de, plusieurs autres servi à l'annamite, vient de s'ouvrir au carrefour Drouot (1) où ceux qui ignorent encore cette joie de la vie pourront, à peu de frais, s'en offrir la primeur. Emile Gautier.
(i) Le thé Tôt Lànx {Fleur [de thé) se trouve partout. Maisons de gros, dajs les'principales villes de France et de l'étranger.
Prix [pour la France) 250 grammes, 3 francs 500 grammes, 5 fr. 50 le kilo, 10 francs. A Paris Direction et salons de dégustation, 51, faubourg -Montmartre. (Tél. 297-33); entrepôts et manutention, 40, faubourg du Teïnpie. (Tél.
926-82).
Le Discours de M. Caillauz q M. CàiRaux,' président du Conseil,, a prononcé hier, à Saint-Calais. le grand discours dans lequel le chef du gouvernement selon une tradition toujours observée expose au pays, à la veille de la rentrée des Chambres, la. politique générale du cabinet, et explique, avant l'heure des interpellations, ses actes' et
ses projets.̃ '.[.
Le président du Conseil, qui était ac-, compagne de MM. Steeg, ministre de, l'instruction publique, Klotz, ministre des finances, Couyba, ministre du commerce, René Renoult, ministre du travail, René Besnard et Malvy, sous-secrétaires d'Etat, a pris la parole à l'issue du banquet qui lui était. offert par la a municipalité. • M. Caillaux, au débutdesoh discours, après avoir défini en quelques mots la « politique nationale » que le gouvernement entend suivre, a tenu à s'expliquer tout d'abord sur l'accord franco-allemand qui a pendant de longues semaines préoccupé l'opinion publique et vient r d'être définitivement signé. 'j'
L'ACCORD AVEC L'ALLEMAGNE ̃ Le gouvernement, a-t-il dit, a cons- cience d'avoir poursuivi' depuis quatre mois une politique hautement et réelle- ment nationale en « réglantpour le plus grand bien de la France'la situation bien complexe en face de laquelle il s est t trouvé placé au lendemain de son aPrivée au pouvoir ».. ̃ • ̃̃̃.
Sans que je puisse entrer dans les éxpli- cations que le ministre des affaires étrangères et le président du Conseil doivent au Parlement, quand sera discuté l'accord, franco-allemand, qui vient d'être signé, j'ai le droit de constater les résultats obtenus et le devoir d'indiquer les idées maîtresses dont nous nous sommes inspirés, au cours 1a de pourparlers particulièrement laborieux, où notre diplomatie a su sauvegarder, en les défendant pied à pied, les grands intérêts, dont nous lui avions confié la charge. Nous avons jugé avant tout, par dessus, tout, qu'en aucun cas, et sous quelque forme que ce fût, la France ne pouvait admettre la* présence au Maroc d'u«e des grandes puissances européennes. Pour préciser ma pensée et lui donner toute sa portée, nous avoirs ̃- jugé que nous commettrions la plus grave des imprudences, que nous nous rendrions coupables d'une sorte de trahison, si nous consentions, au profit d'une de ces puis- sances, dans tout on partie du Maroc, un statut de privilèges économiques^ qui à une époque où les questions économiques jouent un rôle prépondérant dans la conduite des peuples, eût entraîné, fatalement, un jour ou. l'autre, une domination plus complète. Nous avons voulu que la France eût au Maroc sa pleine liberté d'action. Ceux qui, à l'intérieur comme à l'extérieur, nous reprochent, ou pour mieux dire, reprochent à nos prédécesseurs de n'avoir pas soigneusement maintenu le Maroc internationalise ou de n'avoir pas conservé « le Maroc aux Marocains »,n'aper- çoivent pas que ce ne sont là, en réalitéj que des formules vides de sens,, que rien ne peut prévaloir contre ce qu'un grand socialiste allemand appelait le droit de la civilisation
contre la barbarie, du progrès contre l'im- mobilité. Il est puéril d'imaginer que sur les bords de la Méditerranée, contigu à cette Algérie que nous avons presque fondue dans notre métropole, il doive, il puisse subsister 'un grand pays systématiquement fermé à la civilisation. La loi du développement historique s'y oppose. De même qu'elle commandait à la France, devenue maîtresse de l'Algérie, d'étendre son empire à la Tunisie, de même elle lui ordonnait, sous peine de déchoir, d'organiser un jour le Maroc, d'asseoir définitivement dans l'Afrique du Nord, en éliminant toutes entreprises rivales, son nëgèipônie de grande puissance musulmane. Mats pour atteindre un aussi durable résultat, pour que la France pût bénéficier d'un pareil accroissement de forces, il n'était pas possible d'agir et c'est ce que certains ont trop facilement, ou trop habilement perdu de vue comme si nous étions .seuls au inonde il fallait discuter avec d'autres, traiter et consentir. Je ne devrais pas avoir à rappeler que les gouvernements qui nous ont précédés nous avaient devancés dans cette voie; que pour obtenir notamment le désintéressement de l'Angleterre, et réaliser, en même temps, un rapprochement désirable, nous avons renoncé à des droits séculaires. Pour qu'à son tour l'Allemagne nous laissât les mains libres au Maroc et qu'elle renonçât aux bénéfices qu'elle se croyait fondée à revendiquer, nous avons accordé certains dédommagements qu'il n'est point dans mon idée de déprécier, mais dont fai le droit de dire qu'ils n'atteignent la France, en aucune de ses œuvres vives, qu'ils ne touchent à aucun de ses intérêts essentiels.'
J'en arrive ainsi à marquer une autre des Idées directrices qui nous ont guidés au cours de ces négociations. C'est que dans le centre de l'Afrique, les positions ne peuvent être considérées comme définitivement prises, qu'il sera d'une politique prévoyante. et sage, pour beaucoup de puissances européennes, de préparer des règlements de comptes et de,s échanges, où chacune des diverses parties contractantes ait à trouver son profit. Et pour conclure, il me paraît que le caractère de l'accord que nous venons de signer et qui aboutit si heureusement au maintien de la 'paix, c'est de ne nuire à aucune des deux grandes nations en cause c'est d'être pleinement satisfaisant pour l'une comme pour l'autre. Il est à notre avantago, puisque, délivrés de l'opposition qui nous faisait obstacle, ayant purgé le Maroc des plus lourdes hypothèques qui pesaient sur lui, nous pouvons, sous l'unique condition de respecter l'égalité économique, étendre notre action sur un pays plus vaste, plus fertile et plus peuplé que ne sont l'Algérie et la Tunisie réunies, et qui sera sans doute, dans l'avenir, le plus beau fleuron de notre couronne coloniale. Il est également à l'avantage de l'Allemagne, dont nous ne pouvions en aucun cas envisager l'installation au Maroc, et qui agrandit, pour le plus sûr profit de son activité commerciale et industrielle, ses domaines dans l'Afrique équatoriale. Enfin et c'est là un point de vue qui dépasse les questions de tractation et d'échange nous avons considéré que nous servirions utilement la cause du progrès et dé la civilisation générale dans le monde en parvenant à un règlement de comptes qui épuisât, une fois pour toutes, entre la France et l'Allemagne, 1 affaire marocaine, et qui, pour reproduire les expressions dont s est récemment servi, à Dundee, un des ministres du pays auquel nous attachent des liens si précieux d'amitié, « permît aux deux grands Etats qui ont rendu et rendent à l'humanité d'inestimables services de vivre côte à côte en se respectant ».
Irai-je trop loin et serai-je taxé d'exagération, si fjndique qu'il était difficile d'espérer pour la-- France une issue plus honorable et plus avantageuse d'une question que la force des choses obligeait à liquider et à régler ? 2 Je ne crains pas d'affirmer, en tout cas, que l'immense majorité s'applaudit aujourd'hui d'une solution qu'elle a attendue avec le calme et la dignité qui sont le fait des peuplés forts.
C'est du même calme et de la même dignité que s'inspirera le gouvernement, c'est le mêtne esprit de fermeté et de mesure qu'il • apportera dans le règlement de toutes les questions extérieures. J'ai conscience que le pays est avec nous, et gu'il reconnaîtra que nous avons avons fait, que nous faisons œuvre nationale.'
LA POLITIQUE INTÉRIEURE
Cette politique nationale, le pays la ré- clame également à l'intérieur. Et M. le président du Conseil, pour exclure toute équivoque, va, en opposant des doctrines, préciser comment le gouvernement la conçoit Dans l'esprit de certains, le terme de « po- litique nationale » s'ajuste à la vieille an- tienne conservatrice sur l'union do tous les ] Français. Ceux qui rêvent ainsi d'absorber et'de fondre tous les citoyens de ce pays en un -seul et immense parti ne s'aperçoivent 1 pas que si l'on arrivait à décomposer et à i mêler les groupements, au détriment des principes, on ne ferait de la France entière qu'une vaste clientèle gouvernementale, et t que fatalement, dans la confusion énorme 1 qui en résulterait, la force toujours agis- « santé des grands intérêts particuliers demeu- c rerait seule efficace. La formule ainsi com- t prise n'aboutit, en réalité, qu'à satisfaire la < quiétude d'un conservatisme trop souvent c réfractaire aux exigences de l'évolution. r Notre doctrine est tout autre. c Nous considérons que des partis distincts f se heurtant, dans la défense de leur idéal, opposant programme à programme, organi- r satian à organisation, sont, dans une démo- f cratie, la condition de la vie, du mouvement, du progrès, de l'ordre même, qui ne saurait I résulter de l'universelle stagnation. r Nous-considérons, encore qu'un gouverne- r mentdoit rester résoîument,inébranlablement q avec son parti. Gouverner pour toute la fa France avec son parti, telle est donc, à notre t sens, la formule de la politique nationale, d Elle implique, pour le gouvernement qui la v met en pratique, la nécessité d'un contact 1; permanent, d'une étroite collaboration avec c le parti qu'il représente au pouvoir; elle t l'oblige, non point, certes, à se laisser diriger 1 par lui, mais tout au contraire à lui servir de conseil et de guide, à lui prêcher la me- d sure; à lui montrer ses erreurs s'il en com- d met, à lui imposer la constante préoccupa- n tion du bien public, à lui faire vouloir avant *< tout, toujours et fortement, fût-ce au dépens de «à popularité, l'intérêt de la nation. Et cet' intérêt fie peut pas ne pas être l'intérêt a supérieur d'un grand parti. II ïful parti n'est mieux préparé à servir une n telle politique que celui auquel nous appar- n tenons,et qu'on qualifie improprement, ou n p plutôt insuffisamment, en l'appelant le parti radical, ou bien en disant qu il est composé s de certains groupes de* gauche. Il est, en 8 effet, l'expression même de la démocratie s française. J'ai pu dire, quelque jour, en ayant conscience de n'émettre que des véri- tés historiques, qu'il était l'héritier direct
des bourgeois du Tiers-Etat, des hommes du i
des'.bour~ëois et de homrnes du
peuple, le' du petit clergé et de la. petite no-
Seuple, du petit clergé et de la petite no-
Messe qui, pendant de longs siècles, ont obstinément travaillé à réaliser l'unité du pays, qu'il continuait le mouvement des coriîmunes contre les féodaux, le mouvement du peuple de France contre les sei- b gnelirs et les gens de cour, le mouvement du d Tiers contre la royauté dégénérée, infidèle à ci sa mission première, le mouvement des par- d tis de gauche, qui, pendant tout le siècle ti dernier, luttèrent pour conserver et élargir M les libertés françaises.
A la vérité, nous composons le grand parti tt démocratique français, également éloigné des ii agitations révolutionnaires et des entreprises a de réaction, qui, dans notre pays, à toutes q les époques, a assis, maintenu, fortifié la tradition nationale et se l'est transmise, de n
génération en génération, comme ces flambleaux dont parle le poète latin et qui couraient, la nuit, par le stade.
Cette grande tradition nationale commande à notre parti de'remplir une double tâche il lui faut réformer, il lui faut gouverner. M. Caillaux ne veut pas énumérer les réformes qui sollicitent l'attention du législateur. Il se contente d'indiquer sommairement, parmi celles qui lui paraissent devoir être réalisées au plus tôt la défense laïque, la réforme de l'impôt direct « qu'assurera le projet voté par la Chambre en 1908 » et que le gouvernement s'appliquera à « faire prévaloir dans son cadre et dans ses lignes essentielles »; l'amélioration des lois d'assurances sociales, etc., etc. Le président du Conseil ne se dissimule pas qu'avec les lenteurs parlementaires cette œuvre sera laborieuse. Aussi espère-t-il que la Chambre voudra réformer ses méthodes de travail. Le gouvernement, au surplus, l'y aidera et l'y poussera.
Mais tout progrès est lent, et s'il est essentiel de réformer, il est plus important encore de gouverner, c'est-à-dire de régler la vie du pays, d'y maintenir l'ordre.
L'OEUVRE DU GOUVERNEMENT
Cette tâche est celle du gouvernement et M. Caillaux indique comment il compte l'accomplir:
Chacun n'est-il pas frappé des tendances qui se manifestent, un peu de tous côtés, depuis quelques années ? Dans un pays libre, où plus qu'ailleurs tout doit relever de l'action légale, rien de l'action directe, les appels à l'insurrection contre la volonté nationale se sont multipliés. Si depuis quelques mois, peut-être à raison de l'énergie apportée dans la répression, les faits de l'espèce se sont réduits, nous ne sommes pas très loin d'une époque où le sabotage sur les voies ferrées mettait presque journellement en péril la vie des voyageurs il y a,quelques semaines, le renchérissement des denrées occasionnait des troubles graves, et ceux qui se croyaient lésés, ou pour parler plus exactement, ceux qui, par esprit de faction, utilisaient comme un levier la misère populaire, au lieu de saisir de leurs doléances, ainsi que les y autorisait l'exercice normal de leur droit, les pouvoirs publics, tout disposés et ils l'ont prouvé à y prêter la plus bienveillante attention, ameutaient les foules, saccageaient les marchés, molestaient cultivateurs et commerçants. Quand on se trouve en présence d'un semblable parti pris d'agitation, il est du devoir du gouvernement de parler net et de déclarer hautement que ce sont là faits intolérables, qu'il a l'intention arrêtée de les réprimer avec toute l'énergie possible, en usant des armes que lui donnent les lois, toutes les lois sans exception, et si les textes actuels étaient insuffisants, en demandant au besoin au Parlement des dispositions nouvelles. Ce pays généreux, épris d'un idéal de justice et de réformes, mais qui aime à travailler dans l'ordre et à progresser dans la légalité, est las de certains troubles incessants fomentés par des minorités à bout d'arguments. Il faut que cela cesse. Il faut que cessent ces menaces de coups de force, ces tentatives d'émeute, qu'elles proviennent de la fureur révolutionnaire ou du fanatisme, qu'elles aient pour prétexte la crise économique d'un département, l'affirmation d'un principe monarchique, la revendication dune grève, l'application d'une loi, la perception d'un impôt ou même le déplacement d'un fonctionnaire. "C
Il faut que cessent ces prédications antimilitaristes, ces appels à fa désertion, à la haine, à la guerre civile, où ceux qui préconisent le pacifisme e.t l'amour du prochain ne retrouvent leurs instincts combatifs que pour jeter les uns contre les autres les fils divisés d'une même patrie.
Il faut que cessent par-dessus tout, ces manifestations d'action directe, vandalisme des uns, sabotage des autres, ces chasses aux renards, ces attentats contre les personnes et les biens, toutes ces formes hideuses et dégradantes de la brutalité qui sont comme un retour à la sauvagerie primitive. Il faut que les menées et les violences de toute espèce, qu'elles s'inspirent d'un avenir illusoire ou d'un passé à jamais aboli, soient confondues dans la même sévérité, se heurtent à la même et ferme volonté de les réduire sans merci.
Il faut aussi que les fonctionnaires ne se substituent pas au pouvoir central et ne prétendent pas imposer leurs volontés au Parlement, en dressant contre la nation des agents qui ne tiennent leur mandat que de la nation
Dans ces agissements, il faut parler net, il faut dire encore une fois qu'ils sont intolérables. Intolérables aussi, parce qu'elles amèneraient la confusion de tous les pouvoirs, ces sollicitations, ces quémanderies avilissantes, directement formulées auprès du Parlement par les fonctionnaires. Intolérable enfin ce corporatisme étroit qui sévit dans certaines administrations et qui met en bataille les uns contre les autres les agents de différents services, qui ne devraient rechercher qu'une commune collaboration à l'intérêt général. Procédés moins admissibles encore, quand ceux qui y recourent sont des fonctionnaires d'un grade élevé, qui devraient avoir à cœur de se grouper étroitement autour des chefs dont ils ont la confiance immédiate.
Et parce que nous tenons un tel langage, parce que nous déclarons qu'un gouvernement qui veut gouverner s'appliquera à remettre les choses et les hommes à leur place, ra'on ne parle pas de retour en arrière Une faut certes pas un grand effort de démonstration pour établir que ce que certains consiièrent comme un progrès n'est qu'un mouvement régressif qui nous ramènerait avant a Révolution. Il faut un moindre effort en;ore pour prouver qu'un régime démocra;ique doit, plus que tout autre, assurer l'ordre et le règne de la loi.
Et pour me résumer, je dirai que' tous, ians ce pays, fonctionnaires Qu particuliers, loivent se bien persuader que la République l'est pas, ne peut pas être, ne sera pas le < manoir à l'envers ».
En terminant son discours, qui a été iccueilli par de vifs applaudissements, e président du Conseil a fait. appel à la najorité républicaine pour réaliser la jolitique qu'il préconise, et l'a adjuré de ie jamais apparaître aux yeux du pays, selon les paroles de Robespierre, « com me 3'étant formé un intérêt séparé du >ien. »
Auguste Avril.
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Autour de la politique
Les poudres et salpêtres
Le rapport de M. Lucien Hubert sur le budget annexe des poudres et salpêtres sera distribué à la rentrée des Chambres. Il met en relief la nécessité, 'de doter ce service d'une organisation et' d'un budget industriéls, question déjà étudiée l'an dernier par, M. Clémentel.
Les établissements des poudres et salpêtres sont, en effet, de véritables usines et il importe que leur fonctionnement puisse être assuré dans des conditions aussi voisines que possible de celles de l'industrie privée; Cte rapport contient, en outre un certain nombre de..renseignements concernant Ma
poudre B dont il a été tant de fois question depuis la catastrophe de la Liberté. Interdire les radoubages et les remalaxages, empêcher les mélanges, veiller rigou- reusement à l'observation des mesures de conservation et des consignes, rétablir en un mot l'ordre et la -discipline aussi bien dans les services producteurs que dans les services consommateurs; telles sont les conclusions de ce rapport.
Il indique, en outre, les suites données aux propositions de la commission de Vléna et traite également la question des lots refusés, qui a si vivement ému l'opinion publique.
Enfin, le 'rapporteur, après avoir indiqué les mauvaises méthodes commerciales de l'administration des finances, propose la«sugpression du monopole des poudres d'exportation'et des poudres de chasse. >A.. À.
LA RÉVOLUTION EN CHINE
Les édits
Pékin, 5 novembre.
L'édit publié, relatif aux rapports des Chinois et des Mandchous, rappelle en détail les récentes concessions octroyées par le Trône.
Désormais, dit-il, tout ce que le peuple proposera, s'il est conforme à l'opinion publique, nous l'adopterons ouvertement; au ciel appartient le peuple c'est le ciel qui donne aux nations leurs souverains les yeux et les oreilles du peuple sont donc les yeux et les oreilles du ciel.
Vient ensuite une description longue, relative à la transition du régime monarchique au régime constitutionnel, se terminant par cette réflexion que tous les pays doivent passer par ces phases révolutionnaires.
Les Chinois diffèrent de ces méchants rebelles qui, sous les dynasties antérieures, cherchaient à détruire le Trône et à léser le peuple. Nous avons reçu la communication de Yuan Shi Kaï, accusant réception de l'édit du 31 octobre et annonçant qu'il a ordonné aux troupes de ne pas avancer et qu'il a lancé une proclamation reproduisant l'édit destiné à satisfaire le peuple et à disperser les révolutionnaires.
Nous approuvons ces mesures et lui donnons l'ordre ainsi qu'aux officiers commandants de se conformer à l'édit du 31 octobre. Dans les régions où la lutte sévit, une minorité soutient, la thèse absurde' que les Mandchous et les Chinois appartiennent à des races différentes; aucune distinction de ce genre ne doit se faire. Les monarques Hsoun et You venaient des frontières de l'Est et de l'Ouest; ils furent néanmoins pour la Chine des souverains sacrés bien certainement notre peuple mettra fin à la crise.
Le pays qui compte 400 millions d'habitants est dans la même position que les autres pays du monde vis-à-vis les meneurs oublieux du danger de la patrie. Non seulement nous ne pouvons pas les absoudre, maib nos soldats animés de sentiments patriotiques et la population les considéreront comme des ennemis publics. Il est impossible de tolérer que des massacres interminables ruinent l'Empire. Nous avons toujours confiance que nos soldats patriotes et la population considéreront comme un devoir de conscience d'arriver à une nouvelle période, de paix et de tranquillité.
Un autre édit explique qu'il est de l'intérêt de la paix et de l'ordre que les soldats envoyés en campagne s'employent à protéger le peuple et à respecter ses biens.
Pékin, 5 novembre.
L'édit déclinant le refus d'Yuan Shi Kaï d'accepter le poste de premier ministre déclare que le changement de politique est le seul moyen de préserver les fondations de l'Etat dans les circonstances si critiques du moment.
Yuan Shi Kaï a servi l'Etat pendant de nombreuses années; il jouit de la confiance générale ses ancêtres ont reçu du Trône pendant plusieurs générations les plus hautes faveurs.
Yuan Shi Kaï doit se souvenir combien l'estimaient d'autres souverains; il ne doit pas maintenir son refus. La révolution à Sanghaï
Shanghaï, 4 novembre.
Cet après-midi, l'arsenal est le lieu de promenade des étrangers pour voir distribuer des fusils et des munitions. Quiconque remplit certaines conditions reçoit un fusil de guerre, une boite de cartouches avec une ceinture. La distribution est extrêmement active. Les volontaires appartiennent à toutes tes catégories de la, société, la plupart étudiants ou employés de commerce. Quelques-uns sont très jeunes et n'ont pas de notions de la façon do charger un fusil. Plusieurs milliers de fusils ont été distribués différents entrepôts sontencore remplis de ces armes. On appréhende que tous ces fusils et ces munitions tombent en mauvaises mains:
Pour le moment la scène ressemble plutôt à quelque immense fête de banlieue qu'à une révolution; la foule est pleine de belle humeur, salue partout les étrangers, les laisse passer et leur sourit. On voit des drapeaux et des insignes blancs partout les principaux magasins chinois des quartiers européens.sont eux-mêmes décorés à profusion.
Ce matin douze rebelles, dans un sampan, pilotée par une vieille femme, se dirigèrent vers deux canonnières impériales, ancrées en vue de l'arsenal, aussitôt les canonnières abaissèrent le pavillon du Dragon.
Les rebelles trouvèrent dans l'arsenal de grands canons à tir rapide avec leurs gargousses. Un fort du Wousung a capitulé, les intentions de l'autre sont incertaines.
On attend une révolte à Nankin d'ici à quelques jours.
A Sou-Tchéou et à Ankin les fonctionnaires seraient disposés à capituler au premier signal.
Pékin, 4 novembre.
L'Assemblée nationale a entendu cet après-midi la lecture d'un télégramme de la Chambre de commercé de Shanghaï disant que les rebelles occupèrent Han-Kéou pendant vingt jours sans que personne en souffrît, mais depuis l'entrée des impériaux, il y a des massacres, des viols, des pillages la Chambre demande qu'il plaise à l'Assemblée d'adresser une pétition au Trône pour enjoindre aux chefs de rétablir l'ordre. L'Assemblée, à l'unanimité, décide d'adresser demain une pétition conforme pour prier le Trône d'en référer à Yuan Shi Kaï pour qu'il punisse les coupables. Les assemblées provinciales, sont froissées de voir l'Assemblée nationale s'ar-
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roger l'autorité; elles revendiquent le droit d'être consultées au sujet du Parlement et de la Constitution.
LES ÉVÉNEMENTS DE CHINE
Les Européens dans la mêlée
Voici S. Exc. Yuan Shi K'ai avec, dans sa poche, l'ordre de rejoindre immédiatement Pékin. Il n'est pas douteux qu'il se sente moralement contraint d'y j obéir. Et nous allons apprendre incontinent qu'il se rend à la Cour. Quant à ce qui l'y attend, c'est une autre affaire. Peut-être bien quela dynastie se trouve aussi peu assurée de la fidélité de Pékin que de celle de Han-Kéou, et qu'elle veuille avoir, à portée de sa main, l'homme en qui elle voit le modérateur unique de la révolution. Peut-être bien aussi, poussée à bout par les conseils insensés de quelques Tartares, elle entend être à même d'arrêter Yuan Shi K'ai au premier jour de ses heureuses négociations avec les révoltés, et qu'elle soit déjà sur le point d'écouter la haine formidable qu'elle a toujours nourrie contre son actuel sauveur.
Dans le premier cas, on offrira à Yuan Shi Kaï tout ce qu'on peut offrir, sauf le trône. Dans le second cas, on lui coupera la tête. Pour qui peut mesurer la lâcheté des courtisans et des eunuques, et le traditionnel aveuglement des Tshing, il n'y a pas plus de chances pour l'une que pour l'autre de ces présomptions.
Si le départ de Yuan Shi K'aï pour la capitale du Nord peut rassurer les légations de Pékin et les catholiques'de Peïtang (remarquons toutefois qu'il y a des troupes blanches un peu partout aux abords de la ville, et jusqu'à Tien-Tsin etPao-Ting-Fou), ce départ laisse à l'abandon les personnes et les industries européennes installées dans la Chine centrale, et particulièrement à HanKéou.
Car et reconnaissons bien içLJa générosité incorrigible de la France nous nous sommes, depuis le premier jour de l'insurrection, occupés de tout et de tous, de Yuan Shi K'aï et de Sun Yat Sen, et du petit souverain, de tous, sauf de nous-mêmes. Il serait peut-être temps de songer à nos compatriotes, clairsemés là-bas, parmi les péripéties d'une lutte où ils ont, certes, et quelle qu'en soit l'issue, plus à perdre qu à gagner.
Si l'on vient à parler d'eux, ce n'est pas pour réclamer qu'on les protège. Il ne faut pas demander l'impossible. Je l'ai déjà dit la façon dont la France est là-bas représentée, matériellement bien entendu, est au-dessous de toutes les imaginations. Pendant que les marines allemande, anglaise, américaine et japonaise ont, sur le Yang-Tsé, plusieurs croiseurs et des canonnières, nous avons tout juste une unité navale, qui a des caractéristiques si hybrides qu'on ne sait dans quelle catégorie de bateaux la classer. Elle s appelle la Décidée, comme car ironie. A côté des oiseaux de proie élancés, rapides, fluets et nerveux des autres puissances, elle étale ses formes lourdes, pataudes et écrasées de canard barboteur. C'est un chaland, une gabarre, un ponton, une toue, c'est tout ce qu'on voudra, sauf un navire. Aussi bien, quand la bataille du 29 octobre au-
tour de Han-Kéou et en face de Hanyang
a menacé non pas la concession française– mais telles industries françaises installées sur les bords du Han, il n'est pas étonnant qu'on ait vu demeurer paisiblement, à son ancrage du grand fleuve, le bateau-lavoir à trois mâts qui porte nos couleurs. Il n'a rien fait. C'est tout ce qu'il pouvait faire.
Donc, le 29 octobre, les révolutionnaires, pressés par le mouvement tournant des impériaux, qui les enfermaient dans l'angle que fait le Han avec le Yang-Tsé, ont pris pour refuge des usines françaises, seules constructions en pierre, qui étaient dans les faubourgs, s'y sont retranchés et s'y sont battus pendant deux jours..
Après quoi, ils ont repassé le Han comme ils ont pu et se sont retirés à Hanyang pendant que les quartiers chi-- nois de Han-Kéou s'écroulaient dans les flammes. Mais les concessions allemande, française, russe, anglaise et japonaise, qui sont sur le Yang-Tsé, à l'autre bout de la ville, sont, à l'heure présente, encore intactes. Seuls jusqu'ici, des industriels français ont souffert. Tels sont les doux hasards des combats. Tout cela se réglera à la fin des hostilités. Et une fois de plus, c'est la Chine qui payera, après avoir lancé chez nous un emprunt pour avoir de l'argent. Et ainsi notre poche gauche se remplira de ce dont se sera vidée notre poche droite. L'opinion de ces Européens, qui ont travaillé chez, devant, et avec les Chinois, est précieuse à marquer ici. Leur conviction est, en effet, fort arrêtée^ et leur expérience fait, de cette conviction, presque une certitude. Ce n'est pas là le sentiment de gens qui sont venus plus ou moins longtemps rêver d'une Chine idéale, en allant regarder, sur le bord des lacs éclairés par la lune pleine, le lourd vol des cormorans nocturnes. C'est le sentiment de gens qui, comme nous-mêmes jadis, ont agi et vécu sur la terre chinoise, et en ont modifié certaines conditions économiques. Ceux là sentent juste et droit, parce que leurs appréciations sont basées uniquement sur leurs connaissances.
Ils disent, avec plus de précision et de netteté encore, ce que nous avons toujours dit à force d'imprudences et de tyrannies inconscientes, le gouvernement mandchou s'est rendu impossible. Et le trône mandchou ne peut subsister qu'à condition de s'appuyer désormais sur un gouvernement chinois. Que ce soit Yuan Shi K'ai ou un autre pour l'heure c'est Yuan Shi K'ai seul, un °~ homme d'Etat chinois, considérable et considéré, pourra rétablir, dans 1 Ëm- pire troublé profondément, une discipline sociale dont son nom devra être la suffisante garantie. Hors de là, il n'est point de salut pour la dynastie. Et c'est pourquoi les Français de Chine ne pensent pas que la cour de Pékin mette aujourd'hui à exécution les mauvais desseins qu'elle ne peut manquer de former conmer contre S. Exc. Yuan. L'idée régionaliste pour employer un mot occidental, rénové par Maurice < Barrés avec une force et une autorité singulières est l'idée qui groupe au- 1 tour d'elle lès, désirs,' toujours concrets, ] de la race jaune. Les provinces du Sud>, ) i
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le Quangtong, et le Quangsi, ont déjà plusieurs fois et hier encore solennellement rompu le pacte centralisateur. Le Ssatchuen est, depuis un an, en rébellion sur ce mot. Et le Yunnan possède, depuis cinq ou six ans, une association occulte, qui s'appelle la Société de la Mort Complète, et dont tous les membres font le serment de mourir ensemble si, tel jour de tel mois de telle année, ils n'ont pu donner l'autonomie à leur petite patrie.
Comme cette idée n'est que la résultante politique moderne des principes traditionnels où, depuis Confucius, la race entière est éduquée, on conçoit qu'elle soit extrêmement populaire. Et comme elle répond à peu près parfaitement aux modestes besoins que l'existence a créés aux individus, on conçoit que, dans un avenir plus ou moins éloigné, sa réalisation apparaisse fort probable. En tout cas, pour les aborigènes jaunes comme pour les blancs qui ont affaire à eux et qui sont installés sur leur sol, il semble que l'idéal du gouvernement chinois soit, sous n'importe quel souverain, un Empire fédératif. Quant à la République, avec le cortège de principes et de conventions que l'Occident moderne y a attaché, c'est, pour la presque totalité des Chinois, un mythe. Et si elle cessait d'être un mythe, ce serait tout de suite un leurre. Installer la République, le régime qui nécessite le plus de .forts caractères et de hautes consciences ehez un peuple où le. rouleau éducateur a nivelé pour longtemps toutes les intelligences et où le squeeze est la seule institution qui n'ait jamais périclité, c'est un défi au bon sens. On sait que le peuple chinois est précisément remarquable par son bon sens. Et la question est donc, aussitôt que posée, résolue.
Le Chinois veut que la Chine soit tranquille et prospère, et c'est pour cela qu'il secoue si alertement ses Mandchoux il ne livrerait donc pas son pays à des compagnons qui en feraient, dès demain, un Liberia ou un Honduras asiatique.
Mais, dira-t-on, Sun Yat Sen? SunYat Sen est, n'en déplaise à quelques philosophes, bien plus connu en France et aux Etats-Unis qu'en Chine. La, ses partisans sont aussi bruyants que peu nombreux et il ne jouit, hors quelques cénacles, d'aucune autorité.
D'ailleurs, ajoutent les Français de Chine, il le sait bien lui-même. Il sait bien qu'il ne pourrait pas même débarquer dans son pays natal, et que son prestige est fait, presque tout entier, de son éloignement. Comment, sans cela, expliquer et justifier que, pendant que ceux qu'il appelle ses partisans, s'exposent à toutes les sortes de morts violentes, il reste obstinément éloigné d'eux? Que ne vient-il donc prêcher d'exemple, et, comme les petits étudiants de Pékin, verser son sang pour la Cause ?
Les gens les mieux informés affirment que cette conjecture ne se réalisera pas. Pendant que les révolutionnaires se font tuer à Han-Kéou, M. Sun Yat Sen fait des discours à Chicago. Ce pasteur de peuples a le sens précis des réalités. Albert de Pouvourville.
,~> L'INAUGURATION
De l'Institut français
de Saint-Pétersbourg
(DE NOTRE CORRESPONDANT)
Saint-Pétersbourg, 19 octobre-l« novembre. Depuis hier un lien nouveau existe dans le domaine intellectuel et scientifique entre les deux nations française et russe, alliées non seulement par une alliance politique qui, en dépit des attaques dont elle a été l'objet, s'affirme constamment avec une force plus grande, mais aussi et peut-être surtout alliées par une harmonie de sentiments, d'aspirations et de génie; par une communauté d'effort dans la recherche de l'art et l'élévation de la pensée. Le lien qui s'est formé hier en est une preuve saisissante et, à en juger par l'inoubliable soirée à laquelle il nous a été donné d'assister, il est appelé à se fortifier très rapidement et à prendre une importance que les généreux promoteurs du mouvement qui a abouti à la formation de l'Institut français de Saint-Pétersbourg n'avaientpeutêtre pas osé espérer. Nous ne pouvons que nous réjouir bien sincèrement du nouveau rapprochement qui vient de s'opérer, tout particulièrement cette fois, entre l'esprit français et l'esprit russe, et c'est pour nous une tâche infiniment agréable, après l'effort accompli, que de venir constater la brillante réussite de l'oeuvre entreprise, et d'enregistrer, à la suite des nombreuses manifestations franco-russes qui se sont produites depuis l'alliance, la soirée d'hier: son importance apparaît, en effet, dès le premier moment, comme aussi considérable, sinon plus encore peut-être, que celle des démonstrations politiques, qui ne suffisent pas toujours à traduire complètement les sentiments nationaux.
La grande salle de la Société impériale de géographie, qui avait été mise gracieusement à la disposition de l'Institut français pour sa séance d'inauguratign, était trop petite pour contenir les nombreux auditeurs qui avaient tenu à répondre à l'appel du comité organisateur et c'est devant une salle absolument comble, où fusionnaient aux côtés l'une de l'autre, l'élite de la colonie française pétersbourgeoise et l'élite du monde intellectuel de la capitale russe que M. de Panafieu, ministre plénipotentiaire de France, a déclaré la séance ouverte.
M. de Panafieu était entouré de M. le ministre de l'instruction publique, Casso, que des liens si particulièrements étroits attachent à la France et à sa culture; de M. Niératoff, gérant du ministère des affaires étrangères, ainsi que des membres de la mission française. Dans la salle, la plupart des membres du corps diplomatique, actuellement à Saint-Pétersbourg, de nombreux membres de la Douma et du Conseil d'Empire, de hautes personnalités du monde militaire, financier, artistique, etc.
.Après lecture par M. de Panafieu d'un télégramme de chaleureuse sympathie de M. Kokovtsoff, dans lequel le président du Conseil exprimait sa conviction de voir se développer les relations intellectuelles et scientifiques entre les deux paya, M. Gh. Adam, Férainenfc recteur de l'académie der I^anoy, adresse, dans.
une allocution qui est longuement applaudie, un salut cordial à la terre si hospitalière de Russie, et dit, avec une conviction qui impressionne l'auditoire, sa confiance dans l'avenir de l'Institut français.
M. Lhirondellé, maître de conférences à l'université de Lille, prononce ensuite quelques paroles pleines de charme et de délicatesse; puis M. Boyer, dans 'un discours en langue russe qui est fort applaudi, expose, avec une remarquable clarté, le triple but de l'Institut français, qui apparaît à la fois comme un centre de recherches scientifiques pour les Français désireux de se familiariser avec les trésors des musées et des archives russes comme un centre d'enseignement supérieur français à l'usage des Russes, et enfin comme un bureau d'informations capable de renseigner et de guider les jeunes Russes désireux d'aller faire des études dans les écoles et universités françaises.
M. Réaû, lé sympathique directeur de l'Institut français, ajoute encore, avec un grand charme d'élocution, quelques, mots qui sont infiniment goûtés, et la parole est donnée à M. le professeurd'Arsonval, du Collège de France, qui développe sa première conférence sur les effets physiques de l'électricité dans. la médecine.
La haute compétence et la puissante autorité du maître font une visible impression, et il est longuement applaudi par la salle entière.
Ce soir, un thé intime a réuni au siège de l'Institut français les membres de la mission française et quelques-unes des personnalités les plus en vue du monde intellectuel russe.
Eené Marchand.
HENRI MONOD
Hier matin, à dix heures, dans ïa maison charmante qu'il venait d'agrandir, et' dont les derniers embellissements étaient achevés depuis un mois à peine la mort est venue prendre Henri Monod, directeur honoraire de l'assistance et de l'hygiène publique au ministère de l l'intérieur, commandeur de la Légion d'honneur, membre de l'Académie de ) médecine, administrateur de la Compagnie de Vichy.
II était né à Paris le i8 mai 1843, dans cette famille Monod, qui est l'honneur du protestantisme français, et qui a donné tant de théologiens, d'orateurs et de médecins éminents.
Après une jeunesse consacrée au culte enthousiaste des belles lettres, Henri, Monod fut secrétaire de préfecture dans le Sud-Est, puis sous-préfet dans le Midi. Révoqué au 10 Mai, il fut, au lendemain de l'élection des 363, nommé préfet de l'Allier, puis du Cal vados et du Finistère. Deux Havrais, M. J. Siegfried et le docteur Gibert, lui communiquèrent le-goût dé l'hygiène publiques. Une visite qu'il fit à l'Exposition internationale de Londres acheva de lui démontrer « la possibilité dé faire un peu de bien et d'empêcher beaucoup de mal". C'est alors qu'il résolut de consacrer une. bonne part de sa vie à lutter contre les maladies évitables et à doter la France d'une législation spéciale qui lui manquait presque totalement.
Préfet à Caen, il s'efforçait de convertir les populations normandes aux idées républicaines; et il y travaillait à sa façon, qui était libérale, courtoise et gracieuse. Les gens d'extrême gauche estimèrent que tant de bonne grâce ressemblait outrageusement aux façons des réactionnaires Henri Monod fut envoyé, presque en disgrâce, à la préfecture de Quimper-Corentin. La destinée voulut qu'une épidémie de choléra fit alors invasion dans le Finistère. Le nouveau préfet montra ce qu'il était capable de vouloir et de réaliser en jugulant l'épidémie, grâce à tout un ensemble de pré-* cautions hygiéniques: nettement con. çues, énergiquement appliquées, grâce aussi à la parfaite entente entre médecins et administrateurs. '1
La récompense de ce haut fait ne devait pas tarder. En 1887, M. Goblet appela Henri Monod à la direction de l'Hygiène, laquelle, renforcée, des services d'assistance, passa du ministère du commerce au ministère de l'intérieur. Le nouveau directeur de l'assistance et de l'hygiène publiques prit possession de son poste ayant en tête un très vaste programme.
Il s'était d'abord donné pour tâche d'organiser en France la défense sanitaire contre les grandes épidémies. Il eut, certes, pour collaborateurs éminents Proust, Brouardel, Chantemesse, d'autres encore, de qui le savoir et l'autorité lui furent d'un grand secours. Mais on peut dire que c'est du règne d'Henri Monod que date l'organisation systématique; rationnelle et efficace de la défense du territoire contre les maladies pestilentielles. Une des plus récentes fondations de diplomatie sanitaire, l'Office international d'hygiène, qui fonctionne le plus utilement du monde depuis trois ou quatre ans, est une des dernières pensées de ce règne. C'était là, si l'on peut dire, la politique exténjeure sanitaire d'Henri Morod. A l'intérieur il avait rêvé trois grandes réformes, conçues par lui, mises sur pied par lui, adoptées grâce à ses efforts et qu'on ne lui donna point le loisir de mettre à exécution.
Ce fut d'abord la loi du 24 juillet 1889 sur les enfants abandonnés; puis la loi du 15 juillet 1893 sur l'assistance médicale gratuite.; et enfin la loi, sur l'assistance obligatoire aux vieillards et aux infirmes. Il prit, cela va sans dire, la part la plus active à larédaction des lois sur l'exercice de la médecine et la protection de la santé publique.
A toutes les législatures nouvelles présidait une idée singulièrement hardie. La loi de 1889 réagit pour la première fois contre la question romaine de l'autorité paternelle.; elle permet, chose inouïe, de prononcer la déchéance des parents indignes.
La loi de 1889 introduit dans la légis.lation la notion nouvelle d'obligation de l'assistance, obligation ayant pour sanction la possibilité d'imposer aux récalcitrants les dépenses jugées indispensables au bien commun. C'est bien là, en quelque manière, du socialisme; mais les conséquences heureuses de ce sociâlisme-là sont évidentes à tous les yeux, et si nous n'avions à redouter que celuilà, nous ne songerions guère à nous plaindre.
Henri Monod pensait que la société idoit assistance à tous ceux que l'âge,
l'infirmité, la maladie met hors d'état dé se suffire, 'et ce qu'il poursuivait c'était l'organisation d'un état social ou serait immédiatementsecoum tout malheureux manifestement irresponsable de sa rilisèrè. Idée grande, généreuse et chrétienne à tout prendre, et dont on comprend que son coeur chaleureux se soit passionnément épris idée théoriquement juste assurément, encore que.pratiquement, peut-être, elle ait cet inconvénient d'immoler un peu trop les bien portants aux malades, les travailleurs aux indolents, les faiseurs de richesse et de prospérité à l'élément mort de la population d'un pays. Sur le tard de sa vie, Henri Monod comprit qu'il ne fallait pas aller trop loin dans cette voie. Et, par exemple; en matière de tuberculose, il fut un zélé partisan des œuvres de préservation, qu'il préférait aux œuvres trop coûteuses et sans avenir'de pure assistance. Là encore il se montra clairvoyant et bon précurseur.
̃On sait avec quelle brutalité il fut mis à la retraite au moment même où1 il représentait officiellement la France à la conférence sanitaire internationale de Venise. Et jamais on ne sut quel reproche on avait put faire à cet administrateur éminent, à cet organisateur merveilleusement intelligent, sinon, peutêtre, de n'avoir point les allures habituelles ni le labeur méticuleusement assidu des bureaucrates de vocation. Encore que le successeur qu'on lui donna fut vraiment de tout premier ordre, tous les gens de cœur regrettèrent le départ de t'homme excellent, vraiment supérieur qui avait été le premier directeur de l'assistance et de l'hygiène publiques. On lui en voulut, j'imagine, d'être un peu trop artiste. Il l'était, en effet, et c'estpar là que l'aimèrent particulièrement ceux qui ont un peu vécu dans son
intimité.
Encore qu'il appartînt à une famille notoire .par l'austérité de sa foi et de ses vertus, et que cette famille lui fût extrêmement chère, Henri Monod possédait une âme raffinée, amoureuse du beau; chrétien par sa philanthropie ardente, il avait dans l'esprit je ne sais quoi de délicieusement païen. Par l'étendue et là profondeur de son savoir, par son goût pour l'antiquité, par son amour des objets d'art et des. beaux livres, par ses préférences philosophiques, il resremblait aux grands érudits de la Renaissance ou du dix-huitième siècle. Qu'il était charmant, son visage où se lisaient à livre ouvert mille pensées intelligentes, délicates et bonnes 1 Dans sa bibliothèque où il avait patiemment, amoureusement accumulé les plus beaux livres, les manuscrits les plus rares, les plus précieux autographes, ses amis il en eut d'illustres ont connu des heures d'inoubliable causerie. Et ils pleurent à la pensée de ne jamais ravoir, parmi les marbres grecs, les peintures de l'Italie renaissante et les reliures splendides, le maître, si délicieusement accueillant, de ce noble logis. Horace Bianchon. NOslïdTES
:e,s.
JLe roi de Grèce
S, M. Georges Ier a offert hier, à l'hôtel Bristol, un déjeuner auquel ont assisté: le; ministre de Grèce à Paris et Mme Athos Romanos, MM. Manos, ancien ministre de Grèce à Vienne; le colonel Charalambis, de l'armée hellénique; le lieutenant-colonel Guise, officier de la maison du Président de la République, attaché à la personne du Roi; le général Pallis, chef de la maison militaire de Sa Majesté le capitaine Papparigopoulo, aide de camp, et le comte de Cernowitz, écuyer de Sa Majesté.
Le Roi a longuement conféré dans l'après-midi avec son ministre à Paris. Au nombre des visiteurs qui se sont présentés hier à l'hôtel Bristol pour présenter leurs hommages au souverain ou s'inscrire sur son registre: MM. le. général Bérenger, le comte de Castellane, Charles Casati de Casatis, conseiller honoraire à la Cour, etc., etc.
Le roi de Serbie
'C'est lundi prochain que S. M. le roi de Serbie quittera Belgrade pour venir en France, où il est attendu jeudi de la semaine prochaine. •Dès hier on a commencé, au ministère dés affaires étrangères, à aménager les appartements qui seront le logis royal. -Tout le premier étage du palais sera réservéau souverain et à sa suite, les appartements privés se trouvant sur le jardin et les grands salons de réception sur là façade du quai d'Orsay. A la suite des inondations, certains travaux avaient été commencés dans la partie du ministère qui longe la rue de Constantine quelques étais subsistent encore là, mais on les dissimulera sous d'immenses tentùres décoratives et sous des faisceaux de drapeaux aux couleurs franco-serbes. Le mobilier des appartements privés dè Sa Majesté, tout Empire, sera emprunté au Garde-Meuble national. Quelques-unes des pièces de ce mobilier ont déjà figuré aux affaires étrangères pendant les. précédents séjours de souverains, mais la plupart, qui n'étaient point encore sorties des réserves de l'aneien mobilier de la Couronne, proviennent des palais.de Fontainebleau, de SaintCloud et des Tuileries, d'où elles avaient été retirées sous la Restauration. Tous ces meubles sont historiques. Pour la décoration des salons de réception, une douzaine de magnifiques tapisseries des Gobélins ont été transportées au palais des affaires étrangères.
L'administration du Mobilier national à été également chargée de la décoration de l'Ecole de Saint-Cyr, où le roi de Serbie doit passer une matinée et déjeuner avant de se rendre aux champs d'aviation..
Ch. Dauzats.
<lllirr- ̃̃̃̃ '̃'•^j-j~J"S
LE MONDE RELIGIEUX Nominations, r- Par décision de Mgr Amette M. l'abbé Izard, vicaire à l'ImmacUléeConception, vient d'être nommé vicaire à Saint-Eugène.
M. l'abbé Chaumont, vicaire à NotreDame-de-la-Croix de Ménilmontant,est nomme vicaire à Sainte-Clotilde.
M. l'abbé Revel, prêtre du diocèse de Chambêïy, est nommé aumônier de l'hôpital militaire de Vincennes.
Cercle de L' Union catholique des familles. Nôùs avons exposé récemment l'économie de cette nouvelle œuvre excellente de M. l'abbé Garnifir.
La deuxième réunion du Cercle se tiendra
ce soir lundi 6 novembre, à neuf heures, au siège de l'œuvre, 83, rue de Sèvres. On y discutera sur la formation de l'enfant à la foi et sur l'autorité du père da famille.
.Messe de rentrée des Tribunaux. La messe du Saint-Esprit pour la reprise des travaux judiciaires sera célébrée en l'église Saint-Gérmaih-l'Auxerrois demain mardi -7 novembre, à dix heures.
Mgr Amette présidera la cérémonie. Des places seront réservées dans la nef aux magistrats, aux membres du barreau et des compagnies judiciaires qui voudront bien y assister individuellement.
Le Cours de Mgr Lacroix.– La leçon inaugurale du cours si intéressant que Mgr Lacroix fait à laSorbonne est fixée au vendredi 17 novembre.
L'éminent professeur traitera des « premières résistances à là constitution civile du clergé ».
La canonisation de Jeanne d'Arc. Le procès Orléanais en vue de, la canonisation de la bienheureuse Jeanne d'Arc, cortimencé le 5 juillet, vient de se terminer après soixante-quatre réunions, dont chacune a duré en moyenne huit heures.
Mgr Touchet, évêque d'Orléans, portera prochainement au Saint-Père, le dossier de ce procès. J. DE N.
NOT.ES D'ÛN1 P~RI~I~'N
Notes ïïjjjs Parisien
BONNE POLITIQUE
Nous sommes décidément de mauvaises natures Voilà le train de M. Fallières qui a eu deux heures et demie de retard sur rOuest-Etat, en revenant de Rambouillet. Cela devrait nous faire de la peine. Eh bien! pas du tout en lisant cette nouvelle déplorable, chacun de nous a senti frémir sur ses lèvres un machiavélique sourire de satisfaction. Ah vraiment, M. Fallières a eu deux heures et demie de retard. Hé! Hé! l'OuestEtat a bien des défauts, mais il les rachète, dans la circonstance, par une sorte* d'impartialité qui ne nous déplaît pas. Inutile de le nier, c'est un très mauvais sentiment. Si nous avions seulement pour une once de loyalisme républicain, nous devrions être désespérés. Songez donc, le chef de l'Etat, quelle humiliation Et lorsqu'on observe que plusieurs ambassadeurs étaient parmi les invités de cette chasse de Rambouillet, cette humiliation redouble; elle devrait redoubler, du moins. Evidemment. Ne nous faisons pas plus méchants que nous ne sommes. Nous serions tous très sincèrement ravis de voir à jamais disparaître les retards de l'Ouest-Etat. Mais, puisqu'il y en a, nous ne sommes pas fâchés que M. Fallières en ait pâti, tout comme un simple citoyen, tant l'amour de l'égalité est profond dans le cœur des Français.
Cela est même si évident qu'on est presque en droit de se demander si ce retard irrespectueux n'a pas été un peu truqué. Renonçant à la tâche impossible de faire bien marcher tous les trains de son réseau, les trains que nous prenons, le directeur de l'Ôuest-Etat aura peut-être compris qu'il ferait du moins plaisir au public en infligeant ce petit désagrément au fastueux train présidentiel et que c'était, cela, bien plus facile.
̃ ̃ ̃ '.̃̃̃ ̃ ;V G. ;t
La Collision de Las Palmas
(Par dépéche de notre correspondant) Maéseille, 5 novembre.
Cet après-midi est arrivé le paquebot Salta amenant les naufragés du Diolibah qui sont le chef mécanicien de ce navire Léon Tournies, douze hommes d'équipage et deux passagers sur cinq embarqués M. Duponchel, agent des factories au Dahomey, et M. Gorse, envoyé à la côte occidentale d'Afrique par une maison de cinématographe. Le naufrage a fait exactement vingt-cinq victimes. M. Fournier a remis le rapport du capitaine Luciani sur l'accident tragique. Ce rapport constate que le Diolibal4 avait, à Bathust, pris en remorque par beau temps le Liberia qui avait son arbre de couche cassé et il devait le conduire à Palmas, puis à Marseille. Le temps devint mauvais en cours de route. Fortement secoués par la lame, l'un traînant l'autre, les navires faillirent se heurter vingt fois, malgré des aussières de 30*0 mètres.
Après huit jours de cette pénible navigation, une avarie subite se déclara dans la machine du Diolibah. Dès lors, les deux navires étaient incapables de gouverner. Le capitaine Callot, du Diolibah, fit aussitôt couper les amarres. Mais les vagues n"en précipitèrent pas moins l'un sur l'autre les deux navires. L'étrave du Liberia ouvrit le flanc bâbord du Diolibah, dont la mer prit possession. Les cloisons étanches résistèrent assez pour permettre la mise à l'eau de deux frêles esquifs. Il était neuf heures du soir et la nuit était impénétrable. Le commandant Callot était resté le dernier à son bord. Le Libéria lui-même très avarié, ne pouvait dans la tempête mettre aucune embarcation au service des naufragés. Ceux-ci se confièrent aux flots. 4
Deux heures après, les deux barques du Diolibah étaient encore à quelques encablures l'une de l'autre, quand du canot où étaient Léon Fournier et ses compagnons, on entendit au milieu des vagues bruissantes des appels désespérés. C'était l'a barque la plus chargée, celle du commandant et du second qui sombrait avec ses vingt-cinq victimes. Les heures s'écoulèrent effroyables et longues pour les malheureux survivants qui s'attendaient à tout instant à être Submergés.
Onze heures après, le vapeur allemand Elmskorn apparaissait enfin. Le commandant de ce navire vit d'abord sur sa route un-matelot du Diolibah, le marin Delannus, qui était cramponné sur une planche et qui s'y était maintenu avec une énergie surhumaine, depuis l'instant où il avait été projeté à la mer par le choc du Liberia.
Ce rescapé, quoique exténué, signala au commandant allemand qui fut d'un dévouement absolu, que des naufragés erraient en barque aux alentours et il contribua à leur recherche. Ce ne fut qu'après celle-ci que l'on put s'occuper du Libéria qu'on entrevoyait au loin allant à la dérive. Ici encore le commandant de VElmskorn fit son devoir de marin avec un empressement digne de tout éloge, car c'est à la prise en remorque du Liberia que les hommes de ce navire doivent leur sauvetage. Les familles des naufragés et M. Cy©rien Pabre, directeur de la Compagnie
de ce nom, attendaient les naufragés sur le pont. Des scènes touchantes se sont' produites, et pour sa part M. Cyprien Fabre a vivem&nt félicité les survivants.
̃̃••̃̃ Thomas
LA JOURNÉE
Mar;a|es M. Roger Mesnil avec Mlle Juliette Niclausse (église Saint-Pierre de Chaillot,midi).
Obsèques': M. Edouard Pinot (église SaintFerdinand des Ternes, 11 heures). = Messe pour le repos de l'âme de M. Joseph Ménard (église Saint-Pierre du Gros-Caillou, 10 h. 1/2)» Exposition: Galeries Georges Petit: Huitième Salon de la Société de la gravure originale en couleurs.
Cours et conférenoes Ecole des hautes études sociales, 16, rue de la Sorbonne Ecole, de journalisme M. Stéphane Lauzanne « la Toilette du journal » (4 h. 1/2) M. J. Patouillet « le Théâtre russe moderne » (5 h. 1/2). = Institut catholique,' 74, rue de Vaugirard M. J.-B. Saulze « le Monisme matérialiste » (5 h. 1/4). = Collège libre des sciences sociales, 33, rue Serpente Mme/Louise Georges-Renard: « les Mères et les filles dans l'évolution sociale » (4 h. 1/2). Réunions Inauguration du monument élevé à Ferdinand Brunetière (cimetière Montparnasse, 2 'h., 1/2).
Informations
Les inaugurations d'hier
Le préfet de la Seine, M. Delanney, accompagné de M. Laurent-Cély, président du Conseil général, et de plusieurs sénateurs et députés, a inauguré hier après-midi la nouvelle mairie de Joinville.
Les personnages officiels se sont ensuite rendus à Saint-Maur-des-Fossés où a eu lieu l'inauguration des deux nouveaux ponts jetés sur la Marne. Ces ponts sont destinés à assurer une relation directe entre les communes de Créteil, Saint-Maur et Joinville. d'une part, et les communes de Saint-Maur, Alfort, Saint-Maurice et Joinville, d'autre part. Jean de Paris.
DANS LA MARINE Les poudres
Le Conseil supérieur de la marine est convoqué pour aujourd'hui à l'effet de délibérer sur certaines questions relatives aux poudres, à leur entretien à bord et surtout à leur réception. 11 importe, en effet, de régler la part qui doit revenir à la marine dans les commissions spéciales instituées au ministère de la guerre pour le service des poudres et de définir le rôle que la marine doit avoir dans l'étude de toutes les questions relatives aux explosifs.
La marine est le plus grand consommateur de poudres. Ellé en reçoit, par an, environ 2,000 tonnes, ce qui, à raison de 6 à 7 francs le kilogramme, constitue une dépense annuelle de plus de i3 millions de francs. Or, elle n'est pour-, tant jusqu'ici que dans la situation d'un client, à qui un fabricant livre telle ou telle marchandise, sans que ce client ait à s'immiscer dans la fabrication de ladite marchandise.
C'est cette situation qu'il faut faire cesser, en donnant le droit à la marine de faire connaître et d'imposer directement ses desiderata au service des Poudres.
Le simple bon sens suffit à légitimer pour la marine l'exercice de ce droit. Et le moins qu'on peut dire, c'est qu'il est étrange et regrettable qu'il ait fallu attendre la terrible catastrophe de la Liberté, succédant à celle de l'Iéna, pour arriver à une solution si logique. Le Conseil supérieur aura également à étudier la question d'une poudrerie spéciale de la marine. L'artillerie de terre possède une poudrerie à elle, celle du Bouchet, que dirigent des artilleurs, et où se forment, pour le plus grand bien dé notre artillerie de campagne, des officiers experts dans les questions d'explosifs. C'est, d'ailleurs, de la poudrerie du Bouchet que sont sorties de nombreuses améliorations de la poudre B, inventée par le service des Poudres. Il est permis de'penser que la marine trouverait également le plus grand profit à avoir des officiers spécialisés dans la fabrication. des poudres. Et c'est pourquoi la question d'une poudrerie spéciale à la marine sera posée au Conseil supérieur.
Un dossier vidé
On se souvient que M. Danielou, député du Finistère, avait réclamé, il y a quelques jours, à la Chambre, le dossier de l'enquête sur l'explosion de Mena et ce dossier ne lui avait pas été communiqué parce qu'il contenait des pièces intéressant la défense nationale que le ministère de la marine n'avait pas fait reprendre.
Samedi, l'armoire qui contenait le dossier a été ouverte en présence d'un représentant de la marine et d'un questeur, et M. Danielou a été informé que le dossier étajt à sa disposition. Le député du Finistère le compulsa et il dut constater que le rapport adressé, en 1907, par M. Maissin à la commission d'enquête était absent et que nombre de témoignages avaient disparu.
Cette découverte n'est pas sans susciter de nombreux commentaires. Marc Landry.
LA VIE CHÈRE
«la»
Les coopératives et les boulangers Après les bouchers de Paris, voici que les boulangers protestent à leur tour contre la création de coopératives municipales. Le syndicat patronal de la boulangerie de Paris vient en effet d'adresser au président du Conseil municipal une lettre dont nous extrayons les passages suivants
Nou3-ne pouvons laisser passer sans protester, disent les boulangers, une telle atteinte à nos droits de citoyens et de commerçants, et nous avons pensé que nos doléances trouveraient auprès de vous, Monsieur le président, un accueil aussi favorable que lors de notre dernière visite, En nous adressant à vous; notre but n'est pas de vous gagner à notre cause, puisque vous l'êtes déjà, mais de solliciter de la haute assemblée que vous présidez, l'appui et le concours que nous croyons mériter,• En effet, que peut-on nous reprocher ? Le pain est vendu à un prix tout à fait normal, le même qu'il y- trente ou qua-
rante ans. De toutes les denrées, il est le seul aliment qui n'ait pas subi la hausse générale qui s'est fait sentir sur presque tous les produits. Le pain n'est pour rien dans les manifestations contre la vie chère qui eurent lieu récemment, et ce n'est que tout à fait incidemment, puisqu'il n'avait pas changé de prix, qu'il en fut question. A côté de cela, en de nombreuses circonstances, et notamment l'année dernière à l'époque des inondations, les boulangers ont, pendant de longues périodes, renoncé complètement à leurs bénéfices et ont même vendu à perte pour que la population n'ait pas à supporter la hausse des farines et les frais généraux supplémentaires que les boulangers durent alors subir.
Il semble donc qu'en raison de tout cela la boulangerie aurait dû être à l'abri de toute attaqué injustifiée et de toute atteinte à sa liberté commerciale. Mais le Conseil des ministres en a jugé autrement et nous annonce une série de mesures qui ne tendent à rien moins qu'à l'anéantissement complet, par la ruine, des commerces de la boulangerie et de la boucherie. En effet, malgré les précautions que semblent avoir prises les auteurs des projets de création de boulangeries et boucheries municipales, pour empêcher que celles-£,i portent préjudice aux commerçants, il est hors de doute que ces établissements se trouveront, par suite du peu de frais généraux qu'ils auront à supporter et des subventions qu'ils recevront, au moyen de l'argent des contribuables, placés dans une situation privilégiée, et ne fonctionneront qu'au détriment du commerce local actuel. Une délégation du syndicat a été reçue au ministère de l'intérieur, par M. Malvy, sous-secrétaire d'Etat.
André Nède.
Nouvelles Diverses
PARIS
M. CRUPPI VISITE LES PRISONS
M. Cruppi, garde des sceaux, accompagné de MM. Bricourt, directeur de son cabinet et Lépine, préfet de police, a visité l'avantdernière nuit le dépôt de la Préfecture. Après avoir parcouru les salles communes, examiné les cellules, les quartiers des femmes et des. enfants, le ministre s'est rendu à la Conciergerie. Au cours de son inspection, il s'est assuré que les prescriptions concernant l'isolement des prisonniers et prévenus mineurs étaient rigoureusement observées. Il a félicité les directeurs, MM. Pujol et Pourret de la bonne tenue des établissements confiés à leurs soins.
M. Cruppi se propose d'aller visiter inopinément les autres prisons de la Seine.
UN MEETING CONTRE LA GUERRE
Le parti socialiste avait organisé hier, au manège Saint-Paul, un meeting de protestation contre les expéditions coloniales. M. Jaurès y fit sa rentrée. Il développa sa thèse favorite sur les brigandages coloniaux. Un sous-officier de chasseurs alpins assistait au meeting en uniforme. Les agents prirent son matricule.
CHEZ LES FONCTIONNAIRES
La Fédération des fonctionnaires a tenu hier son congrès annuel. Différents projets de résolution, furent adoptés, réclamant pour les fonctionnaires un statut personnel, le bénéfice de la' loi sur les syndicats et la liberté d'opinion.
LES TRIPOTS
M. Landel, commissaire de police, a opéré hier une descente dans une maison de jeux clandestins, tenue par une dame Al. avenUe de Malakoff.
Ii a saisi seulement 157 francs d'enjeux.
LE FEU
Un incendie a éclaté, la nuit dernière, vers minuit et demi, à la fabrique de glaces et cadres Boussiron, 4, passage René, 140, rue du Chemin-Vert. Alimenté par de nombreux cadres, bois, ouvrés et surtout par des caisses, le feu a pris tout de suite des proportions inquiétantes.Mais il a été heureusement attaqué à temps. Les pompes placées dans le passage et dans les larges allées des immeubles contigus, ont versé des torrents d'eau sur le foyer,et à une heure moins cinq tout danger avait disparu. dérables.
Les dégâts sont assez considérables.
UNE AMÉRICAINE IRASCIBLE
On amenait hier au commissariat du quartier du Mail une dame qui était en discussion avec le cocher qui l'avait conduite et qui refusait de le payer. Elle commença par déclarer qu'elle se nommait Mme Carolus Deroën, née Witlemm, qu'elle était âgée de quarante-trois ans, née à New-York, et nièce du ministre des finances de Norvège. Comme cela n'expliquait pas pourquoi elle refusait de payer, elle se mit tout à coup dans une colère terrible et tomba à grands coups de parapluie sur le commissaire et les inspecteurs.
Au bout d'un moment, comme elle s'était calmée, on l'a laissée en liberté, mais contravention a été dressée.
VILLA CAMBRIOLÉE
La nuit dernière, des cambrioleurs inconnus ont mis à sac, à Villiers-sur-Marne, la villa appartenant à M. Moreau, demeurant, 7, rue du Temple, à Paris.
Le montant du vol est important.
H..
DÉPARTEMENTS
M. AUGAGNEUR A RUFFEC
Ruffec, M. Augagneur, ministre des travaux publics, a inauguré aujourd'hui la ligne ferrée de Ruffec à Roumazières.
Il a ensuite présidé à Ruffec un banquet de 400 couverts. Après des discours du préfet, du maire de Ruffec, du docteur Fays, conseiller général, de MM. Babaud-Lacroye, Limouzain et Laplâinche, M. Raynaud, ancien ministre, s'est félicité, en face des éventualités de la politique étrangère, que le gouvernement ait fait battre à l'unisson le cœur de tous les Français. « Le calme et la confiance du pays, a-t-il ajouté, ont permis d'assurer la paix et de sauvegarder nos droits. » M. Augagneur, à son tour, a exposé le programme du progrès laïque et social qui sera réalisé dans le respect de l'ordre et de la loi. Après une distinction entre vrais et faux républicains, le ministre a fait l'apologie de là loi sur les retraites ouvrières et conclu en faisant appel à l'union de tous les repu» blicains.
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LE CONGRÈS CATHOLIQUE
Bayonne. De nombreuses notabilités ecclésiastiques et laïques du Béarn et du pays basque ont pris part, pendant trois jours, aux travaux du Congrès catholique qui s'est tenu sous la présidence de Mgr Gieure, évêque de Bayonne. Des rapports intéressants ont été notamment présentés sur la situation des écoles libres, sur les dangers de l'émigration basque et béarnaise, etc. M. Bidegain et l'abbé Tourmentire ont fait des conférences très applaudies sur la franc-maçonnerie.
Le Congrès a voté un vœu protestant contre les nouveaux projets scolaires, réclamant la liberté complète de l'enseignement, la nomination par les communes des- maîtres et des maîtresses et la participation des écoles libres aux subventions de l'Etat, des départements et des communes.
»+• T–
LA PERSÉCUTION RELIGIEUSE .j.
Lyon. A la suite de l'expulsion des sœurs, de l'Assomption, qui a- eu lieu hier à
Lyon et à Oullins, une manifestation a été organisée dans l'après-midi. Cinq cents personnes environ y ont pris part. Les manifestants, après s'être concentrés place Bellecour se sont rendus à la préfecture, où ils ont demandé à remettre à M. Ruault, préfet du Rhône, une protestation couverte de nombreuses signatures.
M.. Ruault n'a pas voulu recevoir les protestataires, qui ont longuement stationné devant l'hôtel de la préfecture, conspuant le gouvernement et chantant des cantiques. Quelques-uns se sont portés vers la synagogue, où ils ont causé des dégâts. La fille du gardien a été blessée à la tête.
Plusieurs bagarres ont eu lieu. La police a dû charger à plusieurs reprises. Un garde cycliste a été jeté bas de,sa machine et a reçu des coups de canne à la tête; il a dû aller se faire pansera i'Hôtel-Dien. Sur la place Bellecour, des groupes de manifestants acclament les sœurs, sans cesse dispersés par des charges de la garde municipale à cheval. Les arrestations pour coups, outrages et refus de circuler continuent à être opérées.
LES ASSASSINS DU MARÉCHAL DES LOGIS CHÉRADAME TENTENT DE S'ÉVADER Cornpiègne. Les gardiens des locaux disciplinaires de la caserne des Noyers, remarquèrent, ce matin, que la porte de la cellule d'Auffroy, un des agresseurs du maréchal des logis Chéradame, était presque ouverte et un rapide examen leur permit de constater que la serrure avait été démontée. Moreau était, paraît-il, au courant des projets de son complice.
Pour éviter le retour de pareilles tentatives, les deux prisonniers seront tenus en surveillance continuelle en attendant leur très prochain transfert à la prison militaire d'Amiens. LE VOLEUR DE LA CULASSE
Poitiers. L'auteur du vol de la culasse mobile, commis il y a huit jours à Poitiers, à la caserne Dunes, est venu se constituer prisonnier au commissariat central. C'est un canonnier du 49° régiment d'artillerie, nommé Le Dantec. Ancien terrassier, affilié à la C. G. T., insoumis, réfugié en Belgique, il avait été expulsé de ce pays et avait été incorporé au 49e. Il a déclaré qu'il avait enlevé cette culasse uniquement pour faire un acte antimilitariste et sans intérêt aucun. Il l'a, dit-il, jetée dans le Clain. Des recherches vont y être faites.
LA TEMPÊTE SUR,LA MANCHE
Calais. Une violente tempête du sudouest sévit sur le pas de Calais. La mer est démontée. De nombreux navires ont dû se réfugier dans le port. Le service des paquebots Folkestone-Boulogne-sur-Mer a été détourné sur Calais.
L'EFFONDREMENT DE LA. maltérie sassot Nogent-sur-Seine. On a retiré, cet aprèsmidi, des décombres de la malterie, le cadavre'écrasé de M. Allaire, contremaître.
SOLDATS EMPOISONNES
Iroyes. 90 hommes de la 3e batterie et 70 hommes de la 6e batterie du 60e d'artillerie ont subi un commencement d'empoisonnement.
La plupart d'entre eux ont dû être envoyés à -l'infirmerie régimentaire, mais actuellement tous paraissent hors de danger. On croit que l'intoxication provient de l'ingestion de viande'qui n'était pas de première fraîcheur.
̃ '• ̃ '̃ ̃ Argus
AVIS DIVERS LES PARFUMERIES DE. GABILLA,Pima. flONSTIPATlÔN. Le soir, avant-dîner, \j un ou deux GRA[NS UE VALS. DICKENS flU THÉÂTRE
Le 30 septembre dernier, un journal de Londres, The Graphie, apprenait à ses lecteurs que les Français célébraient le centenaire de Dickens concurremment sur trois scènes de Paris. « On donne, précisait-il, Pickwick à l'Athénée, Copperfield à l'Odéon, et Chuzzlenit sur une scène du boulevard. » En publiant cette information, The Graphie allait, comme on dit, plus vite que les violons; car, s'il était dans le vrai pour Pickwick, il anticipait pour Copperfield et s'aventurait pour Chuzzlewit. Mais tout arrive après Pickwick, voici venir, en effet, Copperfield; et nul doute que le rideau de brumes qui voile encore Chuzzlexoit ne finisse par se lever, à son tour.
Et qui sait ce que nous réserve un avenir prochain ?
Comment allez-vous ? disais-je, hier, à Georges Courteline.
•–• Ma foi 1 me répondait-il, mes morceaux tiennent encore assez bien, Dieu merci Ét> pourtant, on ne cesse de me mettre en pièces 1
Il n'y a pas à se demander ce que dirait Dickens de subir le même traitement. C'est que, pour le lui infliger, on n'a pas attendu qu'il fût mort, et nombreux furent les arrangeurs qui, de son vivant, mirent son œuvre en coupe 'réglée.
Je n'eus pas de bien longues recherches à faire au British Museum pour m'en rendre un compte exact. Une promenade à travers les catalogues de cette magnifique cité des livres, si bien régie par les plus obligeants bibliothécaires du monde, m'édifia sur le sujet en moins d'un après-midi.
Tout d'abord, je notai une quantité de Pickwick. La chose n'est pas pour surprendre. Il n'est pas de bon Anglais qui, fièrement, ne vous dise « Pickwick, c'est notre Don Quichotte, et Sam Weller notre Sancho Pançà »
De 1837 à nos jours, les amateurs de spectacles britanniques ont eu mainte occasion d'admirer l'image vivante de leur héros favori image toujours scrupuleusement calquée sur celle du dessinateur Seymour, avec ses accessoires obligés les lunettes d'or, le collant brun, les guêtres noires, sans quoi Pickwick ne serait pas Pickwick C'est ainsi que, presque aussitôt après la publication du chef-d'œuvre comique, les scènes anglaises représentaient, coup sur coup, les Pérégrinations de Pickwick, de William Leman Recle, Esq.; le Pickwick-Club, ou Notre Epoque, bouffonnerie en trois actes, d'Ed. Stirling; Sam Weller, ou les PickwicMens, farce en trois actes de W. T. Moncrieff; les Pickwickiens, ou les voyages de Sam Weller, de Th. Lacy, d'après Moncrieff; le Cas du grand Pickwick, opérette de Robert Pol'litt, musique de Th.Rawson; et deux Bardell contre Pickwick l'un en deux actes, « Versifiés et diversifiés », paroles de T. H. Gem, musique de Frank Spinney l'autre, sketch bouffe en un acte, de John Hollingshead.
Pour David Copperfield, il ne semble pas que M. MaxMaurey ait eu beaucoup de prédécesseurs anglais.. Dans l'abondante liste des succédanés dramatiques
des oeuvres de Dickens, je 'n'ai pu rele-* ver que deux ouvrages exploitant la riche matière de la plus émouvante des fictions: un David Copperfield, drame en trois actes, de J. Brougham (185.1), et une Petite Emily, en quatre actes, d Andrew Halliday celle-ci créée à NewYork. » Mais le Martin Chuzzlewit, que -nous prédit, récemment, M. Georges dePortoRiche, a quantité de devanciers. La première adaptation en date, produite en 1844, porte ce titre longuet :̃ Martin Chuzzlewit ou Ses projets et ses- voies, Ce qu'il fit et ce qu'il ne fit point; et c'est un drame dit domestique en trois actes, dû à la collaboration de Th. Higgie et Th. Lacy. Puis voici deux autres Martin Chuzzlewit en trois actes, l'un de Ch. Webb, l'autre de Stirling. Puis, extrait du même sujet le Thé de Mme Gamp, un acte de Webster; Madame Harris, de l'assidu Stirling; l.om Pïnch, trois actes de Dalley et Clifton (1881); et, plus près de nous, en 1904, cinq actes de I. M. Pagan l'Elève de M. Peksniff. Un Tartufe junior en cinq actes devon H. Ch. L. Klein, à Leipzig, est encore du même filon.
Mais hâtons-nous 1 •
D'Uliue~~ Twist, de.Ba~nabé Rudge, de Magasin d'antiquités, de Dombey et/ils, de Bleak-'House, de Grandes Espérances et de l'Ami commun, ensemble, tant en Angleterre qu'en Amérique, il ne fut pas tiré moins de vingt et une pièces 1" Quant aux illustres contes de Noël V Christmas Carol, les Carillons, ta. Bataille de la vie et le Grillon du foyer, ils furent aussi la proie des adaptateurs. Un spécimen du dernier ne ngure-t-il pas au répertoire de notre Odéon ? 2 Reste Nicholas Nickleby, que l'acharné Stirling n'eut garde de laisser échapper et qui provoqua l'ingéniosité d'une bonne dizaine d'autres fabricants. À -ce propos, il n'est guère possible de passer sous silence, quand ce ne serait que pour en rougir, le Nicolas Nickleby ou les Mendiants. de Londres, cinq actes et six tableaux, dans lesquels sévit si désolément l'affreuse habileté mélodramatique de feu Prosper Dinaux et Gustave Lemoihe, auteurs quatre; fois (et plus !)' célèbres de la. Vie d'un joueur. et de la Grâce de Dieu. L'Ambigu-Comique eut la primeur de cette alchimie, le 29 janvier 1842. Je tiens ce détail de l'éditeur P.-V. Stock Albert, Saint-Ernest, Chilly et Mlle Prosper florissaient alors sur le noir « plateau » du boulevard du Crime. Mais, par chance, l'auteur du livre ne devait faire sa première visite 4 Paris que cinq ans plus tard.
Il faudrait que vous eussiez le loisir de lire à fond la copieuse et si tendre biographie de Dickens par son intime ami John Forster. Vous auriez alors pleine notion du vif penchant que le grand homme avait pour lé théâtre -et pour tout ce qui, de près ou de loin, y touchait. Dès sa tendre jeunesse, il 1 rêvait de s'engager comme acteur. Heureusement pour nous, de providentiels obstacles surgirent et le détournèrent d'une carrière où, certes, il eût brillé parmi les meilleurs (et il en fournit cent preuves dans des spectacles d'amateurs dont il était l'âme), mais qui l'eût détourné de sa splendide mission d'humour et d'amour (je l'entends au sens évangéliqùe).
Si, professionnellement, il eût brillé sur les planches, il eût de même été fort apte à alimenter directement le théâtre anglais. Il reste des témoignages de son savoir-faire en cet ordre. Et il sied de retenir que les premières fantaisies de sa plume empruntèrent la forme dramatique. Quasi marmot encore, il conçut une espèce de parodie à! Othello à vingt' ans, il donnait, sans intervalle, au SaintJames's Theatre, le Monsieur qui n'est pas d'ici et les Coquettes du village Plus tard il adaptait lui même pour l'Adelphi, son Christmas Carol, et puis son No Thorough /are (Pas d'issuè), en collaboration avec. Wilkie Collins. Et c'est avec celui-ci qu'il écrivit l'Abîme, drame en cinq actes et onze tableaux que notre Vaudeville, alors place de la Bourse, donna en juin 1868. « Contre l'usage, écrivait M. Louis Dépret, le nom de l'auteur flamboyait en caractères énormes sur l'affiche de la première. Hommage délicat et signifiant que, cette fois, la soirée n'était point dans cet attrait tout parisien d'une première mais dans le grand nom de Dickens. »
Et M. Louis Depret ajoutait
« Dans un entr'acte, le plus dilettante, le plus coloriste de nos critiques, nous dit « Je n'aime pas beaucoup ce mélo» drame; mais cela n'empêche pasDîc-r» kens d'être aussi grand que Balziac. et » le plus humain. »
Cela appellerait une grave discussion. Quoi qu'il en soit, c'est l'Odéon qui va fournir à la critique française une nouvelle occasion d'exalter le nom de Charles Dickens 1
Georges Docquois.
4 VANT-PREMIÈRES AU GYMNASE
L'AMOUR DEFENDU
M. Pierre Wolff,offre, ce soir, au public du Gymnase, une pièce nouvelle l'Amour défendu. Aidé de M. Alphonse Franck, l'auteur a fait si bonne garde autour de sa pièce qu'aucun critique, aucun courriériste ne pourra se vanter de l'a-voir entendue avant la répétition générale. Et nous aurions été fort en peine pour donner, cette fois, nos lecteurs, les quelques renseignements que nous nous faisons toujours un devoir de leur fournir avant les grandes répétitions générales, si un ami de l'auteur, un de ceux qui montrant patte blanche ont pu être admis.hier dans la salle, ne nous avait envoyé, griffonnées au crayon, sur un strapontin, ces quelques notes hâtives Plus encore, s'il est possible, 'que son titre l'indique, la pièce nouvelle de Pierre Wolff est une pièce d'amour: Tout son théâtre, au reste, est un théâtre d'amour. Dans toutes ses pièces il a étudié «l'amour»; chacune d'elles présente l'analyse d'une des manifestations de ce sentiment uniyersel pour ne parler que des trois comédies que Pierre Wolff préfère entre les vingt qu'il a déjà écrites, Leurs filles est une étude de l'amour mater nél, le Ruisseau une étude de l'amour chez une pauvre fille, l'Age d'aimer une étude de ffamour chez la femme de quarante ans.
Malgré cette similitude dans l'observation d'un même sentiment transporté dans des milieux différents, les pièces de M. Pierre Wolff ne se ressemblent jamais. La variété :•
de la- forme et du fond" est même remarçuablë et si l'on ne retrouvait dans toutes ses comédies "certaines "qualités de style et de dialogue" qui révèlent aux connaisseurs 'quelles émanent du même 6'eryeau, on;pourrait. croire qu'elles soi^t,. les œuvres- de plusieûrs-aujëurs 'dramatiques.. Pierre Wolff a, au 'iîiêîné' degré', le'don'dû rire ét'le'dbn des larmes' Qu'est .exactement V Amour clé-' fendu'? _Souffrez' que je .n'en dise rien pour en laisser toute la surprise aux Parisiens, et, avant eux, aux. privilégiés 'qui, ce soir, assisteront à. la répétition générale. à cette répétition où tant de personnes ont vainetneht demandé à assister. _•̃ C'est' a Versailles, en juillet dernier et par 35 degrés de chaleur, que' Pierre Wolff a commencé sa pièce. Il l'a continuée en août, par 35 degrés de chaleur, toujours les mêmes, au fin fond de la. Bretagne, à Ploumanach il l'a terminée en septembre à Versailles où il l'avait commencee, et le thermo-mètre n'ayant eu, durant ces trois mois, aucune.variation, de même que le ciel n'avait pas eu la moindre larme. Et pourtant l'Amour défendu en arrachera aux plus insensibles. Imaginez une action d'une intensité, d'une poésie, d'un pathétique profonds, sans cesser d'être parisienne. Imaginez une femme qui aime passionnément pour la première fo.is, à en mourir. Imaginez dés êtres nobles et pourtant d'une sensibilité à vif. Mais, diable, voici que je fais des indiscrétions. Les décors seront d'un pittoresque et d:une beauté pleine de grâce comme les aime. M. Alphonse Franck. Le premier (que l'on revoit au troisième acte, et qu'a brossé Chambouleron) repré-. sente une richevilla au cap Martin. Une large baie s'ouvre sur une terrasse surmontée d'une pergola; de cette terrasse un escalier conduit dans le jardin de la ville. C'est dans ce jardin que se passe le deuxième acte, où l'on retrouve tout l'art de Bertin. Au premier acte, la vue s'étend sur Menton, San Remo et toute là Côte d'Azur.
M. Pierre Wolff est enchanté de ses interprètes
«^–̃Jamais pièce n'aura été aussi bien jouée, nous disait-il il y a quelques jours. Franck m'a donné une interprétation supérieure Huguenet, Madeleine Lél'y, Emilienne Dux, Claude Garry sont purement admirables. Jusqu'aux moindres rôles, tous sont tenus par des artistes de conscience et de talent.» » Ajoutons, pour finir, un mot de l'obligeant ami à qui nous devons les quelques notes qu'on aura pu lire plus haut: « L'Amour défendu est une. pièce que. les femmes aimeront: Parce qu'elles y retrouveront d'elles les plus séduisantes images, les plus vraies aussi. Oui, c'est une pièce, que les femmes aimeront. Les hommes aussi, d'ailleurs, pour les mêmes raisons et aussi parce que c'est une œuvre. »
G. Davenay.
LES GRANDS CONCERTS
Si l'on excepte les œuvres de Richard Strauss que le sort a, là-dessus, particulièrement favorisées, lescompositions des artistes allemands contemporains ne sont que bien rarement admises au programme de nos concerts. Quelque considérables que soient leurs auteurs et, la renommée, discutée ou non, dont ils jouissent chez eux et dans le reste de L'Europe musicale, il s'ensuit que nous restons condamnés à n'en juger que très imparfaitemen t,- au hasard trop rare d'une exécution sans lendemain. C'était donc une bonne fortune réelle que dé- pouvoir entendre hier, aux Concerts Lamoureux., un ouvrage, pour nous inédit, de G. Mahler. Ravi à son art par-une mort prématurée et encore toute récente, le célèbre maître autrichien ne nous est point très familier. Si sa réputation comme chef d'orchestre n'est contestée par personne, les habitués de nos salles de concert n'ont guère été mis Jusqu'ici en situation de se faire une opinion au sujet de son mérite de compositeur. Les symphonies de Mahler;. qui constituent la presque totalité de son œuvre, n'ont point toutes paru -loin delà aux pupitrés de nos orchestres. Et celles-là même qu'ils exécutèrent ne sauraient qu'imparfaitement nous renseigner. De telles compositions, tant par leurs dimensions souvent excessives notre goût que par leur complexité– peut être plus apparente que réelle, mais. il n'importe ne sauraient se, laisser pénétrer aisément. De fréquentés auditions seraient nécessaires pour qu'on y puisse discerner la part de nouveauté qu'elles apportent. A dire le vrai, tout en reconnaissant aux symphonies de Mahler, qui lui furent, en divers temps, 'révélées, une valeur très haute, le public français ne
Feuilleton du FIGARO du 6 Novembre ̃ • ̃ ̃ ( • •.̃ w
1.1
Les Amants de Pise ̃ _<3ce= l ̃
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l'amh esthétique
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Enhardi, il commença:
Il y avait quatre scènes, Andrea di Pirenze, peu connu.
Ah! monsieur Tabbé, je ne suis qu'une femme et, ayant la tête petite, je n'y mets que.ce qui peut y rester. Que fait le diable auprès de Dieu?
Madame, il demande la permission de tenter Job. •̃
Croyez-vous que la tentation ait toujours lieu, par permission divine?. Sans doute: rien n'arrive contre la volonté divine.
A cette réponse un peu poncive, Simone pressa le pas « Elle me prend pour un sot », pensa le prêtre.
Devant les Pîétro di Puccio, elle le prévint
Attendez je crois oVén tirer toute seule 1
Il était difficile de s'y tromper dans la peinture sacrée, un homme et une femme nus ne pouvaient être qu'Adam et Eve..
Comprenez-vous quelque chose à la Genèse ? demanda-t-elle.
« Elle est impénitente», pensa-t-il. « Ce n'est pas même une protestante, mais un esprit fort. »-•̃
Mon Dieu, madame, il y a deux façons de lire les livres sacrés, traditionnellement comme ont fait les artistes, ou w. Traduction et- reproduction interdites.
semble pas toujours les avoir pleinement goûtées. La perception très nette d'une disproportion évidente entre la valeur de leurs thèmes et l'étendue des développements par quoi les prolonge indéfiniment l artifice du musicien nuira ïpeut-ètre toujours, chez nous, à l'effet qu'elles devraient produire. Avec quelque exagération certainement, nous demeurons portés à reprocher à Mahler 1 emploi de moyens d expressions démesurés pour un résultat qui, pensonsnous, ne répond qu à demi à la grandeur de l'effort.
L'Ode aux Enfants morts, que M. C, ,Chevillard fit entendre hier, échappera ,du moins à cette critique, peut-être ail- leurs méritée. Dans cette composition, en effet, le musicien a volontairement limité ses exigences. Plus soucieux d'expression que de combinaisons sonores neuves et brillantes, il a surtout visé à la simplicité. Le sujet choisi l'y invitait sans doute. Il n'en demeure pas moins qu'il a su réaliser, avec des ressources relativement restreintes, une œuvre d'un effet saisissant où il atteint, au moins par instants, à la beauté la plus pure et la plus vraie.'
Le poème de Ruckert, que Malher a mis en musique, est une touchante déploration où le poète s'est efforcé d'exprimer la douleur qu'il' ressentit à la perte de ses deux jeunes enfants. L'oeuvre forme cinq épisodes, assez peu différenciés, à vrai dire. Le musicien ne s'est pas montré plus curieux de diversité extérieure. Ecrite pour une voix de contralto soutenue d'un orchestre d'où les couleurs vives sont exclues, l'Ode aux Enfants morts risquait assez de sombrer en une monotonie fâcheuse. Une écriture sans doute très simple, mais extrêmement habile, et où les moyens d'expression sont ménagés avec un art admirable,, suffit à varier amplement cette page assez longue. Et les thèmes que le compositeur met en œuvre valent assez par eux-mêmes pour n'avoir pas besoin- d'une plus artificieuse parure. La voix' pénétrante de Mme Maria Freund et l'art consommé qu'elle employa à mettre en valeur les' longues mélopées qui lui sont confiées ont largement contribué, avec l'exécution très fouillée de l'orchestre, à faire valoir les sévères beautés de cette noble composition. Le public, ordinairement sur la réserve quand il s'agit de nou- veautés, lui a réservé justement un très chaleureux accueil.
La Symphonie héroïque, le Till Eulenspiegel, de R. Strauss, la pittoresque Suite algérienne, de Sàint-Saëns, complétaient le programme. L'ouverture des .Francs-Juges, de Berlioz, toujours neuve et merveilleusement vivante, en dépit de ses quatre-vingt-cinq ans d'âge, avait brillamment commencé cette belle séance. ̃ ̃ ̃ • • Aux Concerts-Colonne, M. G. Pierné donna ûelaMér, de Debussy, une exécution admirable de chaleur et de précision. M. F. Touche joua avec talent le Concerto de violon de Mendelssohn dont il est permis de dire, sans blasphémer, que l'intérêt ne fut jamais très vif. Le concert, que clôturait la Symphonie avec chœur s'était ouvert par une ouverture deM. Noël-Gallon, Paysans et Soldats, œuvre de jeunesse o,û 'des oppositions un peu prévues se réalisent en sonorités, agréables et brillantes.
Intérim.
LA SOIRÉE
EL MEJOR ALCADE EL REY
AU THÉÂTRE D'ASTRÉE
Voici que les théâtres « à côté s s'en mêlent Ahl'ça n'est pas, en ce moment, contre les critiques et les soiristes, la conspiration du silence Et il va devenir difficile de cumuler nos absorbantes fonctions avec des occupations accessoires Que de manifestations dramatiques, Seigneur! Que de théâtres d'essais, d'encouragements, detentatives,d'épreuves, d'expériences, de découverte ou de retrospectivité, d'avant-garde ou de rétrogradation 1
Mais ne récriminons pas, puisque tout cela se fait au nom sacré de l'Art et sous le patronage des, tyluses, dans le but éminemment louable de faire progresser le Théâtre, de nous préparer des génies, et de découvrir, ou de susciter des chefs-d'œuvre. Contentonsnous d'aller tous les jours une ou deux fois a,u théâtre sans murmurer, et de pardonner beaucoup à toutes ces sociétés méritoires parce qu'elles auront beaucoup espéré 1 L' « Astrée » est une de ces sociétés. Nous en avons déjà parlé. Réorganisée dernièrement sur des bases nouvelles, et dirigée par de tout jeunes gens auxquels nous souhaitons autant de ressources et de chance qu'ils ont de bonne volonté et d'enthousiasme, elle nous
positivement comme on le tente-aujourd'hui. Ainsi, paradis veut dire parc, arbre du bien et du mal, stèle de bois, stèle ligneuse, gravée de formules magiques. Préférez-vous qu'Eve ait déchiffré une inscription? Moi, j'aime encore mieux le fruit; image pour image. Ce sont donc des images?
Eh Madame, que voulez-vous que ce soit ? La suraaturalité n'a pas d'expression naturelle. Dieu le père est un vieillard vénérable! A la réflexion comment associer l'idée de divinité et celle de l'âge. Les rationalistes sont des sots. Ils critiquent une opération dont ils ignorent les. termes.
Vous avez raison, dit Simone à l'étonnement du prêtre, pour' les images. Le catéchisme gagnerait à être un album. A l'œil tout cela se eonçoin Mais si on relit, après l'enfance, où on apprenait par cœur, on s'y perd. Voyons, Monsieur l'abbé, qu'est-ce que le pé&bé originel? Esl-ce le péché d'où les autres découlent ou bien le péché découle-t-il de l'origine de 1 homme? Ceci est bien fort pour une femme! l Qui vous a dit cette formule? v
Je vous donne ma parole que je pense à cette question, pour la première fois.
Où l'avez-vous lue ?
Oncques n'ai lu un livre traitant du pêché originel mais expliquez-moi votre étonnement 1 °
̃ II est extrême car la théorie du premier péché produit par l'imperfection et non par la volonté d'Adam, appartient à un ordre d'étude qu'on appelle l'occulte.
Eh bien, j'en fais, sans le savoir, je vous jure. Mais le climat pisan convient à ma cervelle et je me sens plus intelligente que je n'ai jamais été. Alors, vous êtes amoureuse?. Elle secoua la tête.. •
Ou vous allez le devenir, c'est l"ap-; proche du dieu qui se fait .sentir.
a donné, au théâtre des Arts, prêté par son directeur, l'adaptation d'une tragi-comëdie de Lope de Véga, due à MM. Camille Le Senne et Guillot de Saix.
On ne saurait trop féliciter MM. Camille Le Senne et Guillot de Saix de leur entreprise, car jamais entreprise n'eut un aspect plus uniquement artistique. Il faut avoir la foi pour s'atteler à une œuvre destinée fatalement à ne demeurer qu'un spectacle exceptionnel, qu'une curiosité archéologique d'amateurs, de lettrés, de dilettantes. A notre époque de fiévreuse et hâtive surproduction utilitaire, il faut promener sur des pavois les 'auteurs qui travaillent uniquement pour la gloire. Décernons donc à MM. Camille Le Senne et Guillot de Saix les couronnes plus flatteuses que dorées que méritent les vaillants et courageux ouvriers des bonnes besognes littéraires. Ces couronnes, les auteurs ne les méritent pas seulement pour leur mépris des richesses mais pour la valeur de leur ouvrage. Ils ont, en effet, réalisé d'El tnej'or Alcade.eJ, Rty une adaptation très intéressante, très adroite, spirituelle et colorée, et leurs vers, de calibres variés, rendent le mieux du monde le pittoresque, l'humour, la naïveté charmante, du texte espagnol.
Mais il serait injuste de ne pas égarer quelques éloges sur les interprètes, les collaborateurs très méritants aussi de ces représentations isolées, obligés de répéter presque toujours au petit bonheur, à la hâte, un peu partout, et qui n'ont pas, comme dans les théâtrés organisés et permanents, leur temps et leurs aises.
On a applaudi MM. Henry-Perrin, Victor Magriat, Ducollet, Mendaille, Lagrenée, Roubaud, de Lario, Haas, la charmante Mme Flore Mignot, Mmes de Gerlor, Capazza et A. d'Orval.
Certains de ces artistes sont du théâtre de l'Odéon; certains son* de l'Apollo que l'on ne s'attendait guère à voir en cette affaire! Certains enfin s'intitulent modestement « du théâtre Shakespeare ou « du Théâtre d'Astrée », et c'est charmant, ces jeunes oiseaux aux perchoirs problématiques qui volétent autour du chariot de Thespis en attendant de pouvoir se poser dessus 1
Un Monsieur de l'Orchestre.
Elle regarda le petit prêtre, à la soutane piteuse.
Vous avez des éclats d'étrangeté, monsieur l'abbé.
Moins que vous, madame, moins que vous.
Elle sentait la curiosité de plus en plus vive du clerc et voulait y résister. EUe continua à regarder les murs. Dans les vendanges de Benozzo Gozzoli, elle ne reconnut pas Noé ivre et ses fils. Le prêtre eut le plaisir de lui signaler le mouvement si curieux de Sem qui se prépare à jeter son manteau sur là nudite de son père, maisledostournéetsâns regarder, trait souligné par la fameuse vergogneuse.qui ouvre ses yeuxdémesurément derrière sa main aux doigts écartés. Elle ne déchiffra pas plus la malédiction deCham. L'indication de son cicérone improvisé était brève, discrète et il lui semblait pauvre. Elle le laissa rubriquer les compositions charmantes et qui dénaturent si heureusement le thème sémitique. Ces victoires d'Abraham à la mode du quinzième siècle, ces noces de Jacob imitées d'une fête chez les Médicis, cette histoire de Moïse transposée en formes florentines,ce rajeunissement des vieux motifs de la foi, la charmèrent.
Le génie, monsieur l'abbé, c'est peut-être la faculté de sentir l'âme des choses et des textes et de la faire sentir à d'autres âmes. Vous, les fils d'Aaron, vous avez été des paresseux, vous êtes des paresseux; les artistes ont fait leur devoir, eux, ils ont rajeuni, vivifié, actualisé, réalisé, ce que vous avez vieilli, endormi, momifié et cliché. Avez-vous des sermons contemporains de Benozzo Gozzoli? Ils doivent être assommants, illisibles.,
Oh I oh vous allez, rudement dans la correction fraternelle. Nous ne pouvons pas apporter, comme-l'artiste, une vision individualiste possédant la vérité, nous sommes immuables.
La vérité, pour vous s'appelle la
COURRIER DES THÉATRES
Aujourd'hui: • 1, ¡
Au Conservatoire, à.9 heures, première séance du concours d'admission (hommes;! "dans les: classes de déclamation. J
Oe.so/r • ̃̃ Au Gymnase, à 9 heures très précises, répétition générale de l'Amour défendu, pièce en trois actes, de M. Pierre Wolff. Distribution ..1
Madeleine Mmes Madeleine Lély Mme Rousset Emilienne Dux Thérèse Clairval Jeanne Rosny Andrée Gilbert Blanche Barat Huguette Ltfunay ̃ Cézanne
Pauline Claudia
Pierre Verneuil MM. Félix Huguenet Jean Derigny Claude Garry Langeac André Lefaur Leduc v. Paul Bert Louis, ̃ Berthault
A l'Opéra, à 8 heures, Lohengrin (Mlles Grandjean, Daumas, MM. Fontaine, Dangès, A. Gresse, .Teissié).
A la Comédie-Française, à 8 h. 3/4, -Primerose (Mmes Blanche Pierson, Marie Leconte, Suzanne Devoyod, Provost, Berthe Bovy, Jane Faber, de Chauveron' MM. de Féraudy, Grand, Ravet, Bernard, Guilhéne, Granval, Croué, etc., etc.).
A l'Opéra-Comique, à 8 heures, La mé (Mlle Marize Rekam, MM. Francell, Dupré, Vigneau) Maison à vendre.
A l'Odéon, à 8 h. 3/4, pour la 2e série de abonnement du lundi, le Bourgeois gentilhomme, avec la musique de Lulli, pour les représentations de M. Vilbert.
Aux Variétés, à 8 h. ,3/4 très précises, Là Vie, parisienne, opéra-bouffe en 4 actes, de Meilhac et Halévy, musique .de Jacques (Menbach, reconstitue dans le style du second Empire (1866-1867) Mlles. Méaly, Jeanne Saulier, Mistiiiguett, Diéterle, MM: Brasseur, Guy, Max Dearly, Prince, Moricey. (A 10 h. 1/2, le Quadrille à la mode.)
Au Vaudeville, à 9 heures, Safdle, comédie
chasteté et pour une femme, l'amour. Qui se trompe?
La femme! l
Non, personne chacun la perçoit selon sa nature.
Je cherche, à, quelle communion vous appartenez, fît-il. Ne cherchez pas.. ̃'̃' Seriez-vôus théosophe ? 2 ''̃ J'ignore jusqu'au sens de ce mot. Je suis une carpe, mais une carpe vivante et vibrante qui a des sentiments à défaut de doctrine.
i Simone s?étonnait un peu de ses répliques, elle se sentait en intelligence, comme on se sent en beauté.. Un peu vaine de jouer avec la perspicacité de ce prêtre, dont elle ne soupçonnait pas la bizarre supériorité et qui, cependant, se trompait sur elle, lui attribuant un développement intellectuel qu'elle n'avait pas.
Sans se l'avouer, elle s'essayait à la coquetterie cérébrale et se grisait d'y réussir aussi bien. Ce flirt des intelligénce.s, nouveau, l'amusait.
Ne me dites rien ici, dit-elle en arrivant aux Orcagna, le maître luimême m'a parlé.
Vous êtes donc déjà venue? Permettez-moi de vous faire remarquer l'ange épouvanté du sort des âmes qui lui était confié et aussi comme le geste du Christ montrant la plaie du côté et la plaie de la main est supérieur à la colère jupitérienne de Michel-Ange. Elle se tut, ne connaissant pas la Sixtine et peu désireuse de l'avouer. Voilà ce que vous donnez pour l'état parfait?
La Thébaïde ̃' • Ceux qui renoncent sont les plus grands.
Apparence monsieur l'abbé. Si vous aviez une femme valétudinaire ou d'humeur fantasque, et plusieurs enfants à nourrir ou à caser, vous seriez un peu plus à plaindre qu'à lire votre bréviaire. La famille ou simplement le
en 4 actes, de MM. Félix Duquesnel et André Barde (Mlles Marcelle Lender, Monna Delza, M. Duquesne, Mlles Torka-Lyon, Ellen-Andére, MM. Joffre, Jean Dax, Baron fils, Edgar Becma-n, Maurice Luguet, Cousin, Mlles Fàrna, Georgette Armand).
Au théâtre Sarah-Bernhardt, à 8 h. 3/4, le Typhon (M. Darsay, Mlles Jeanne Clador et Andrée Pascal, MM. Chameroy, Maxudian, Guidé, Terrestri, Maxime-Léry, Colombs, Dieck,.Cintract, etc., etc.).
A la Porte-Saint-Martin, à 8 h. 1/2, la Femme nue, comédie en quatre actes de M. Henry Bataille (Mme Jane Hading, MM. Jean Coquelin, Pierre Magnier, Armand Bour et Mlle Berthe Bady).
Au Théâtre lyrique municipal (Gaité), à 8 h. 1/2, (abonnement série E, 1er lundi) Don Quichotte (Mlle Lucy Arbell, MM. Lucien Fugère et Vanni Marcoux).
r- A la Renaissance, à 8 h. 3/4, Monsieur Malézieux (Mlle Huguette Dastry) Un beau mariage (Mlle Charlotte Lysès; MM. Sacha Guitry, Arquillière, Mlle Suzanne Derval, etc., etc.).
A l'Athénée (tél. 282-23), à 8 h. 1/4, la Bonne chimie (1 acte) Monsieur Pickwick, comédie burlesque en 5 actes, tirée du roman de Dickens par MM. Georges Duval et Robert Uharvày Mlles Jeanne Loury, Germaine Ety, Lanzy, Lezay, MM. Gorby, Victor Henry, Gallet, Cueille, etc.).
Au théâtre Michel, relâche.
Au théâtre Apollo, à 8 h. 3/4, Madame Favart, opérette en trois actes, de Jacques Offenbach (Mmes Rosalia Lambrecht, Marcelle Devriès, MM. André Allard, Paul Ardot, Georges Foix.)
Au théâtre de la Scala, à 9 heures, Mik i", opérette en 3 actes, de M. C.-A. Carpentier, musique de M. Willy Redstone (M. Tirmont, Mlles Edmée Favart, Lucy Jousset, Marfa Dhervilly, Reine Gabin, Marjac, M. Dufleuve, Gabin, Rivers, Paul Lack, Géo Flandre, Lenoir, etc., etc.).
Au théâtre des Capucines, à 9 heures, Et uo~d revue (Miss Campton,' Mlles Bordoni, Dolcey, Andral, Deberry, Dhorfeuil, Lélia, Nicolle, MM. Berthez, Arnaudy, Tra-
mariage impose des devoirs lourds, lassants. A quoi renoncez-vous ? A la femme. Vous écartez ainsi un élément de vertige, une cause de complications et je ne sais pas s'il faut vous en faire un mérite, j'y verrais plutôt un calcul inconscient, un effet d'egoïsme inavoué. Si vous saviez ce qu'il faut de patience, de bonne volonté, de souplesse, de vertus pour rendre une femme, je ne dis pas heureuse, mais tranquille, calme, supportable, vous frémiriez. Car l'inquiétude de sa nature éclate dans toutes les conditions et un homme ne sait ce quil vaut, que lorsqu'il, a résisté aux épreuves de l'intimité, fût-elle la plus tendre. Est-ce que les anachorètes ont écrit leurs impressions? Oui, nous avons la vie des pères du désert. Leurs tentations étaient effroyables.
Forcément: elles venaient non de la nature mais de leur imagination, et c'est un serpent plus subtil que celui qu'on voit dans la fresque de Pietro di Puccio.
Madame, vous avez des idées si particulières que je serais curieux de connaître ce que vous pensez au serpent.
Je n'en pense rien », fit Simone, puis, se reprenant dans un mouvement de vanité: «je pense que le serpent était intérieur. Actuellement, il vous siffle l'incitation à la curiosité vous voudriez savoir quelque chose de moi, parce que je suis pour vous une inconnue, une femme assez bien pour avoir le droit d'être sotte et assez spirituelle pour se permettre de n'être pas jolie. Oui, il y a chez vous de l'antinomie. Antinomie? demanda-t-eUe.
Antithèse si vous voulez deux éléments contradictoires, féminité et pensée.
Chez la femme, la pensée est accidentelle », sentença-elle sans se douter que, cette fois, elle prononçait une formule profonde. y
mont, Hervil, A, Luguet) Une heure après, je le jure! (Mlle A.Clairviile, MM. Arnaudy, Ch. Bernard); Entre deux feux (MUe Deberry, MM. Tramont, Hervil).
Au Grand-Guignol, à 9 heures Atelier' d'aveugles, Sous la lumière rouge, 'le Devoir.' la Fée déçue, Après vous, capitaine f Hier:' ̃ ̃;̃ .• A l'Opéra, dans l'après-midi, répétition de' -Dejanire, dont les études sont très avancées le soir, répétition d'ensemble du Cid, qui,; tout à fait au point, passera mercredi.
Une manifestation touchante, organisée par le comité de l'Association des artistes dramatiques, a /eu lieu, hier soir, pendant un ehtr'acte d'Ivan le Terrible, à la Gaîté- Lyrique.
Le comité a remis à Mme Marguerite Carré la médaille d'or, grand module, de l'Association, portant cette inscription « A Mme Marguerite Carré. Reconnaissance. 1911. » M. Brémond, vice-président, pre- nant la parole, a remercié Mme Carré pour 1 œuvre accomplie par elle et ses artistes en Argentine et pour la représentation de gala organisée par elle et qui a été l'occasion d'un ` important versement à la Maison dè secours de l'Association. ̃ • Autour de M. Bcémont se trouvaient les., membres du Comité, leur président, M. Albert Carré; les interprètes -d'Ivan, M. Raoul Gunsbourg, les frères Isola, M. Maurice Lefèvre, M. Ernest Carbonne et quelques amis. Mme Carré a remercié en quelques paroles charmantes et émues et le spectacle a repris, sur la scène, parmi les applaudissements les plus flatteurs.
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Mlle Angèle Gril a fait hier, en matinée, sa rentrée dans le rôle de Mme Favart, au ° théâtre Apollo. Elle y a obtenu le même gros succès qu'elle avait partagé le soir de la première avec MM. André Ailard et Paul Ardot. C'était un plaisir de voir la joie des spectateurs. Mme Favart, avec ses créateurs, sera jouée tous les soirs, sauf jeudi et dimanche, réservés à la Veuve joyeuse, en representations populaires. Au jour le jour: y
Ce soir, l'Opéra donne Lohengrin avec une distribution particulièrement intéressante. Cest> en effet, pour la première fois que M. Fontaine, le nouveau ténor accueilli par le public avec une faveur si marquée, chah-», tera Lohéngrin, Elsa, ce sera Mlle Bourdon Ortrude, Mlle Daumas, deux des meilleurescantatrices de la jeune troupe. M. Dangès, qui eut naguère un si grand succès dans Hamlet, chantera Frédéric; Gresse.leRoi, et M. Teissié, le rôle du Héraut.
Les soirées d'abonnement, à la ComédieFrançaise, commençant cette année les mardi et jeudi 7 et 9 novembre, l'administration de la Comédie -Française prie instamment MM. les abonnés de faire retirer les carnets avant la première représentation.
M. Truffier a lu aux interprètes, Mlle Madeleine Roch et M. Jacques Fenoux, un acte en vers destiné à commémorer l'anniversaire de Racine à la Comédie-Française. L'acte a pour titre les Cloches de Port-Royal, et pour auteur Mlle Jeanne Dortzal.
Une musique de scène a été écrite par M. Marcel Etévé. =
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La Comédie-Française affiche pour dimanche prochain une nouvelle matinée de Potiche. Le soir, rentrée de M. Mounet-Sully dans Œdipe-Roi.
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Si la répétition d'ensemble de mercredi donne des résultats entièrement satisfaisants, il est probable que M. Albert Carré annoncera pour vendredi la répétition générale des Contes d'Hoffmann, et, pour lundi prochain, la première représentation à l'Opéra-Comique.
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La Dame blanche reparaîtra jeudi sur l'affiche pour le public des matinées de jeudi. L'ouvrage de Boïeldieu sera chanté, comme l'an dernier, par Mlle Heilbronner, M. Francell, Mlle Tiphaine, M. de Poumayrac, etc., etc.
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Le Chemineau, auquel le gros public, comme les plus difficiles connaisseurs, vient de faire un si chaleureux accueil à l'OpéraComique, y sera représenté demain mardi pour J'ouvertûre des soirées d'abonnement avec une distribution supérieure qui réunit les noms acclamés de Mlles Merentié,, Mathieu-Lutz, Tiphaine, et de MM. H. Albérs, Jean Perier, Vieuille, Dubois, Delvoye, de l'oumayrac.
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M. Michel, l'aimable secrétaire général de l'Odéon, nous écrivait hier une lettre dont nous détachons un fragment. Ce fragment ne manquera pas d'intéresser nos lecteurs. .On a refusé tant de monde, hier, en matinée, à l'Odéon pour le Bourgeois gentilhomme, qu'il est impossible d'arrêter sur un tel succès les = représentations du chef-d'œuvre de Molière. ) Aussi M. Antoine a-t-il décidé, malgré l'appa^ rition de David Copperfield sur l'affiche' de l'Odéon, de donner à nouveau, dimanche prochain, en matinée, le Bourgeois genlilhomme,
La faculté réceptive de la femme se manifeste dans l'impression esthétique, elle subit le rayonnement d'une œuvre comme elle subirait le magnétisme de son auteur,et souvent davantage, car elle rêve cet auteur et elle le rêve avec l'auréole du chef-d'œuvre. C'est une possession artistique noble, sereine, mais c'est une possession ou,commedans la diabolique, la patiente se trouve incidemment douée d'un entendement plus subtil, et parle une langue qu'elle ignoré en son état habituel possession dune volupté bien haute, car t'incube ici est le génie, c'est à dire le mâle dans son expression transcendanlale.
Voici l'histoire de saint Renier, patron de Pise, par Simone Memmi et par Veneziano. II la raconta, semblable à mille autres. Le saint, après avoir donné son bien aux pauvres, part pour la Terre Sainte, où il se fait ermite, il se bat contre le diable. et contre des lionnes; puis des miracles sans nombre s'égrènent.
Simone n'écoutait pas: elle songeait à ce mouvement vers la solitude qui caractérise le commencement de la perfection, cette fuite du monde, nerveuse, irraisonnée de ceux qui cherchent Dieu, cette conception étrange du salut à l'écart, qui supprime jusqu'à la possibilité des œuvres de Miséricorde, ce développement immense de cinq cents mètres de peinture concluant à l'inactivité contemplative, concluant à l'incomparabilité du désert. Les Pisans ont-ils été plus dégagés que les autres Italiens des intérêts du siècle ? demanda-t-elle.
Non, madame, ils furent plus mal- heureux que leurs frères, mais non plus sages.
Alors cet idéal prêché sur tous ces murs n'a séduit personne? Pourquoi le proposer?
Péladan.
(À suivre.) '̃ ̃̃'•. ;•• '̃̃
aveç,.la-jmusique de Lulli et le concours -de M. VilperÇ- ̃ \v
On répétera aujourd'hui, pour la, matinée 1 des Trente Ans de théâtre de jeudi prochain au Trocadéro, les. Gavottes du vieux temps, que danseront Mmes Lara, Cécile Sorel, Berthe Cerny et Géniât et qui, avec les Chansons de Mme Jeanne Granier et la fameuse scène de VArlésieàne, accompagnée par l'orchestré et interprétée par Mme Pierson (Renaude) et M. Paul Mounet (Balthazar), composeront l'intermède. C'est M. Paul Vidal qui dirigera Roméo et Juliette (2e et 4e tableaux). M. Franz chantant Roméo, Mlle Campredon, Juliette M. Varini et Mlle Goulancourt c'est M. Wolff qui dirigera Werther ;'M. Salignac revenant à Paris pour chanter Werther avec Mlles Suzanne Thévenet et Nelly Martyl. Les Précieuses ridicules, par la Comédie-Française, commenceront le spectacle à deux' heures précises et Tragédie burlesque, jouée par les « irois-.Gu.yon v, le terminera.
LE CALENDRIER DU CRITIQUE
,Cfe soir, au Gymnase, répétition géhérale de XAmbur défendis
Mardi après-midi, à l'Odéon, répétition généfaite de ùaoid Copperfield.
?- Soir, au théâtre des Arts, répétition générale de :le Pain.
•f~ Soir, à l'Odéon, première représentation dé .fiavid Copperfield.
.Soir, au Gymnase, première représentation
• &è l'Amour défendu.
Mercredi après-midi, au théâtre Déjazet, répétition générale de la reprise de Tire-au-flanc. S4ir, au théâtre Michel, répétition générale fie les Berceuses, la Cascade, Un piège. -r Soir, au théâtre des Arts, première représentationde le Pain.
–"Soir, au th'éâtre Déjazet, première de la reprise â&Tire-au-flanc.
Jeudi soir, au Châtelet, répétition générale de la Course aux dollars.
Au théâtre Michel, première représentation de,: les Berceuses. la Cascade, Un piège. • Vendredi soir, au Châtelet, première représentation de la Course aux dollars.
Aux Mathurins, répétition générale du spectacle d'ouverture, Papa Flirt.
Samedi soir, au théâtre Marigny, réouverture du théâtre des Chefs-d'CEuvre Clèopâtre, Jodeiet..
Aux.Mathurins, première représentation de Papa Flirt.
Peut-être y aura-t-il lieu d'ajouter à cette liste la Revue des X qui constituera le spectacle de réouverture des Bouffes-Parisiens.
Au théâtre des Variétés.
Vingt mille francs, samedi et dimanche, voila les recettes de la Vie parisienne après 410 représentations consécutives. Il est certain que si les Variétés n'avaient pas d'engagement formel pour la date de première des Favorites, le chef-d'œuvre musical de Jacfuea Offenbach pourrait se jouer jusqu'au «r janvier, et peut-être au delà.
Mais la comédie nouvelle de M. Alfred Capus devait passer le 1" novembre, et, si parfaites que soient la courtoisie et la bonne. grâce, d,e Fauteur de la Veine et des Deux JScoles, il y a'de gros intérêts à l'étranger et des traités considérables d'artistes à Paris, qui vont obliger la direction des. Variétés à cesser prochainement la première série de .représentations de la Vie parisienne. Nous disons la première série, parce que :.«et opéra-bouffe, unique dans son genre, interprété par une pléiade d'artistes hors de («air, encadré d'une mise en scène luxueuse venant de produire près d'un million de cettes.en trois mois, ne peut manquer de ^apparaître un jour ou l'autre sur la scène i^dù boulevard Montmartre.
̃ En attendant, M. Fernand Samuel se voit Sjforcé d'en annoncer les dix dernières repré(Bentations.
v Dernière mâtinée, dimanche prochainlSnosrènibré, à deux heures précises.
Mme Sarah Bernhardt est rentrée de Lontees, hier, après la série de représentations jtiriomphales que notre correspondant a enregistrées.1 L'illustre artiste a quitté l'Angle.,terre hier matin; à 2 heures, elle débarquait à Boulogne où son automobile l'attendait. Elle arrivait à Paris, vers 10 heures, et, avec son habituelle activité, elle s'occupait aussitôt du remplacement de M. de Max dans le Typhon.
Entre tous les candidats qui briguaient "le périlleux' honneur de jouer Tokeramo après M. de Max, Mme Sarah Bernhardt jià pas hésité. Elle a choisi aussitôt M. Dârsay, M. Darsày est un jeune comédien que les connaisseurs remarquèrent dans l Homme mystérieux. Frappée de la remarquable intelligence et des dons précieux de cet artiste, Mme Sarah Bernhardt s'appliqua particulièrement à développer le talent et l'originalité qu'elle avait découvert chez. M. Darsay. Et la prise de possession, .ce'sotr, de Tokeramo, par le jeune artiste, s'annonce comme devant être une véritable féyêlatîon.
^JMme Sarah Bernhardt assistera ce soir, aux^îéiwts de M. Darsay, dans le Typhon.
An théâtre Réjane, le succès du grand ar-
Feuilleton du « Figaro » du 7 Novembre
La Vie littéraire
>»EHéÉi8 Ofe ÏOùtes LES COULEURS, par Jac-
ques Normand. LES DEUX AMOURS, par
Faul Açkbr. LES DEUX AMOURS, par
Jacques Normand est un des derniers écrivains qui sachent encore com- poser un bouquet. Une telle entreprise du goût, des loisirs, des habitudes d'élégance et de discrétion, un peu de prodigalité. Les hommes de lettres ne sont plus si étourdis, qu'ils dégarnissent leurs, parterres pour réaliser de charmants et inutiles chefs-d'œuvre. Ces sages ouvriers connaissent les règles de l'horticulture; ils cultivent leurs jardins en négociants économes, avertis que les saisons passent vite et que. l'été ne vient- qu'une fois l'an. Il y a tout de même quelque grâce dans les galanteries désintéressées d'un écrivain qui cueille sur sa tige une jolie pensée et j'ëffre, en hommage, à cette personne redoutable et mystérieuse la foule. M. Jules Simon fut un maître en cet asrtexquis. L'auteur de l'Ouvrière savait fleurir une notice économique et répandre sa sensibilité d'humanitaire vite alarmée sur une savante nécrologie de l'Académie des sciences morales, comme on place une gerbe sur un cercueil. 11 mêlait volontiers ses pâquerettes populaires, à ses violettes sans orgueil, à ses rosés cordialement françaises un peu de genêt rustique. Car il était Breton d'origine et il le demeura toujours un peu. M. Jacques Normand, lui, est Parisien. Les observations, les remarques, les maximes qu'il a nouées ensemble, élégamment, dans son joli recueil, poussèrent dans' la banlieue immédiate, de Paris ou s'épanouirent en des serres opulentes. Ce sont des pensées du marché de la Madeleine.
Pieu s'altières, élégantes et fragiles elles ont un parfum discret et. qui n'entête point. On recueille avec une volupté qu'aucun désordre ne trouble l'aveu des gentilles mélancolies qui .s'exhalent de leurs âmes charmantes. Elles témoignent honorablement de la ferveur seutimen-
tiste qu'est Ermete Noyelli va sans cesse grandissant. Après avoir été acclamé dans sa superbe création de Shylock et dans sa passionnante interprétation de Papa Lebonnard, de Jean Aicard, il va jouer ce soir Louis XI qui compte parmi ses plus belles incarnations.
Nous recevons ,de M. Abel Tarride la lettre qui suit
Mon cher.Basset,
La pièce qui succédera au Beau M'ariage sera effectivement une comédie de A. Rivoire et Y. Mirande, mais il n'est même pas question de If mise en répétition de cette pièce. Vous connaissez peut-être nos recettes actuelles et vous savet que l'étincelante comédie de Sacha Guitry a réalisé, samedi dernier, la plus forte recette de tous les théâtres de Paris (en exceptant toutefois l'Opéra et la Comédie-Française).
Bien cordialement -vôtre..
Bien A. Tarride.
Ajoutons qu'hier les recettes 'de Un Beau Mariage étaient aussi belles que samedi et que la pièce de M. Sacha Guitry marche gaillardement vers la centième. Il y a même tout lieu de croire qu'elle ne s'arrêtera pas là.
La Femme nue, qui approche de sa cinquantième représentation (depuis la reprise) à la Porte-Saint-Martin, poursuit, sans une défaillance, une carrière aussi fructueuse que naguère à la création. On a fait, samedi et hier dimanche, des recettes magnifiques et, devant des salles combles, l'œuvre d'Henry Bataille, a été longuement applaudie ainsi que ses interprètes Mme Jane Hading, MM. Jean Coquelin, Pierre Magnier, Armand Bour, Etiévant, G. Juvenet, Collen et Mme Berthe Bady.
Une foule énorme était accourue hier à la matinée de la Gaîté-Lyrique pour applaudir Hérodiade. L'ouvrage de M. Massenet a fait encaisser le chiffre inconnu à ce théâtre de 6,370 francs.
MM. Corpait, dans le rôle de Jean M. Maguenat, dans celui de Hérode, ont été cou-,verts d'applaudissements. Mmes Zina Brozia' et Fiérens ont eu leur succès accoutumé. Le public a applaudi avec enthousiasme l'œuvre et les interprètes.
Le soir, [van le Terrible a été joué également devant une salle comble qui a prodigué les bravos à l'oeuvre émouvante de M. Raoul Gunsbourg, si admirablement jouée ,et chantée par Mme Marguerite Carré, MM. Jean Bourbon, Léon David, Boulogne, etc. Gros succès pour la charmante Sonia Pavlova et les danseurs russes.
Le chapitre des réclamations. >
Un de nos abonnés de l'étranger nous écrit- pour se plaindre d'une aventure dont il fut la victime au théâtre de la Gaîté, où il occu- pait l'autre soir deux fauteuils d'orchestre; loués par lui à une agence et dont –-pouf faire place à d'autres titulaires à qui les mêmes fauteuils avaient été attribués par erreur, il fut expulsé par le municipal de service. Comme il s'étonnait de voir la force armée employée à. un tel usage, il .voulut, protester. devant le commissaire de police et le réclama en vain.' .• Nous enregistrons d'autant plus volontiers, sa réclamation que dans sa lettre même il rend hommage a la parfaite courtoisie avec laquelle MM. Isola accueillirent sa réclamation. La bonne grâce de ces directeurs si sympathiques est assez connue pour que nul n'en soit étonné. •
Mais, évidemment, dès précautions devraient être prises, et les règlements intérieurs devraient être appliqués de façon à ce que de pareilles mésaventures fussent évitées à des spectateurs qui BORtnosohôtes. ̃•
Le service de seconde pour le Bonhe ùesera reçu, ce soir, au théâtre Antoine. 1.
taie qui les fit éclora dans un esprit 1 délicat.
Ce genre dé confession, qui fut jadis à I la mode le recueil des « pensées », a un ravissant attrait. Il craint les ardeurs indécentes de l'autobiographie. Ses effusions revêtent pudiquement la forme du langage philosophique ce sont moins des confidences que des allusions. On goûte dans les Pensées de toutes les couleurs de M. Jacques Normand un excellent manuel de l'épicuréisme, mis au ton du jour par un homme du monde fin, cultivé, sensible et qui offre un bienveillant asile aux idées dont, depuis des siècles, le monde est tourmenté.^L'expérience est intéressante; elle démontre, que les plus subtiles précautions, les plus solides établissements d'existence rie défendent point un cœur contre les alarmés qui animent les méditations des orateurs sacrés. C'est un fait remarquable que le spirituel moraliste passe une seule fois la mesure de la politesse et hausse la voix pour s'élever avec violence contre un journaliste téméraire, garantissant l'« heureuse » carrière d'un notoire décédé. M. Jacques Normand est pessimiste, Il ne demandait pourtant qu'à s'arranger avec la vie; il lui faisait confiance, résplu à écarter les tracas qui 1' « assaisonnent » désagréablement, disposé en faveur des « âmes pures » où l'on aime « à pénétrer et à vivre comme dans les appartements bien éclairés ». Le destin sournois déjoua ces honorables efforts. M. Jacques Norman a tort, néanmoins, de prétendre que l'optimisme est le privilège des gens heureux le sybarite, plifs vivement que tout autre, sent le pli de la feuille de rose.
La sagessp de M. Jacques Normand a; un! arrière-goût d'amertume, mais l'écrivain la dose avec un- art si minutieux,une prudence si réfléchie qu'un épicurien remploierait, ainsi mesurée, au service de son plaisir. L'auteur des Pensées de toutes lés couleurs est un artiste trop subtil pour ignorer les ressources que la mélancolie offre à la volupté., Il en use. sans doute, avec complaisince. Mais son désenchantement s'arrête en deçà des constatations irréparables. Il autorise une gentille tristesse et cependant il n'interdit point le sourire.
« Quand ,oiv -.foi te- nn~ ttvup- .d'oeil-- en
-atrii/mr -n^fo-uiy ,Jti-vi'-i'3W'i<aîL tou*
jôui^ù^pêfj.£r^ u r Ce;
j iimais de" sa* "d'urée exacte'v».Ilvei>têïuL
depuis l'ouverture du théâtre de la Montansier, on ne vit pareil triomphe.
On se .souvient de ce qui se passa pour les Cioches de Cgcneuille. Accueillie assez froidement les premiers jours, l'opérette célèbre de Planque tte n'obtint son réel succès que vers la cinquantième représentation et, à partir de ce moment, elle fut à la mode. La même chose est en train de se produire à la Scala pour Mik i«r. Seulement le succès est venu plus vite. On a réalisé le maximum avant-hier et, hier, plus que le maximum. H est vrai que Mlle Marfa Dhervilly la joyeuse « Coco Tambour » de Mik /« met la joie dans cette opérette dont M. Tirmont, Mmes Edmée Favart et Lucy Jousset sont le charme. C'est une comique jeune comme il y en a peu au théâtre et elle contribue pour une large part au vif succès de l'opérette de la Scala.
M. Félix Lagrange a arrêté, comme il suit, la liste des speiatacles de la semaine au Trianori-Lyriqup
Lundi, à 8 h. 1/2, le Domino noir (Mmes Jane Morlet, Gaïma; MM. Vincent, Jouvin, José Théry, Brimais, Mlle Jyhem) mardi, à 8 h. 1/2, les Saltimbanques (Mmes S. Gaïma, Delormej MM. José Théry, Bellet, Tillais Brunais) mercredi, à 8 heures, première représentation de Proserpine, de Sain't-Saëns (Mmes Jane: Morlet, Wanda Leone, Gaïma, Coulon, Ferroni, MM. Saimprey, Vincent, Tarquini d'Or, Jouvin, Bellet) jeudi, matinée, à 2 li. 1/2 (pour les familles}, les Saltimbanques (même distribution); en soirée, à 8 h. 1/2, les Cent Vierges (Mlles Coulon, J. Perny, MM. Jouvin, Théry, Brunais, Tillet) vendredi, Prostrpine, de Saint-Saëns (service de seconde, même distribution) samedi, à 8 h. 1/2, les Cent Vierges (même distribution) dimanche 12 novembre, matinée à 2 h. 1/2, le Domino noir (même distribution) en soirée, à 8 h. 1/2, Rip (Mmes Coulon, Perroni, Ferny, MM. Saimprey, José Théry, Prunais, Tillet).
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Le docteur Doyen aux « Vendredis de Femina ».
C'est vendredi, à 4 h. 1/2, que le docteur Doyen fera sa sensationnelle causerie sur « les Médecins dans Molière ». L'illustre .chirurgien après -nous avoir montré ce qu'étaient les médecins au dix-septième siècle, nous apportera de piquantes révélations sur le monde médical d'aujourd'hui.
Pour terminer, Vilbert, l'unique Vilbert jouera les scènes les plus amusantes de Monsieur de Pourceaugnac.
Les obsèques de M. Alfred Giraudet seront célébrées aujourd'hui, à midi précis, en l'église Saint-Augustin.. On se réunira à l'église. Après la cérémonie religieuse, le corps sera transporté à Asnières. L'inhumation aura lieu dans un caveau de famille.
Ce soir, 115e et dernière, représentation do Au pays de Manneken-Pis.
.i.
M. Henri Cain présidera, ce soir, le premier dîner de la saison 1911-1912 des « Mille Regrets », (Association des secrétaires généraux des Théâtres et Concerts de France). Hors Paris
M. Paul Clerget-nous écrit de Bruxelles Mon cher ami,
Un journal de Paris annonce la disparition d'un théâtre d'opérette à Bruxelles il s'agit du théâtre' des Vanetés (music hall). Comme avec la Divorcée mes recettes vont de 2,000 à 4,000 fr., voulez-vous être assez aimable de dire dans votre courrier le nom du théâtre, car je suis à Bruxelles le seul grand théâtre d'opérette ? t- Je monte en ce moment Quaker Girl avec les décors du théâtre du Châtelet.
Mille remerciements, cher ami. ̃'̃ y ̃Paul CLERGET,
directeur du théâtre de l'Alhamhra
de Bruxelles. -'̃- ~l:-
A' Sâintt-Pétersbourg: *̃/< *.̃• >"i ') W-f Un télégramme d'hier nous annonçait" que l'Aventurier avait été représenté samedi au théâtre Michel, au milieu d'un véritable enthousiasme. Mlle Gabrielle Dorziat a été acclamée dans le rôle de Geneviève qu'elle créa à Paris, ainsi que M. Maury, remarquable dans le personnage d'Etienne Ransôn, créé par M. Lucien Guitry et M. Roger Monteaux, parfait dans celui d'André Varèze. Vifs applaudissements aussi pour Mlle Madeleine Céliat, MM. Barré, Séverin, Mmes Fériel, Renée Desprez, Ariel et Nessove; Serge Basset.
SPECTACLE^ & CONCERTS Aujourd'hui: ̃ A l'Université' Mondaine (nouveaux salo'ns de l'Olympia), à 4 h. 1/2, « la Vie secfëfe de Maupassant », par René Maizeroy. Auditions de Mmes Colonna Romano, de Pouzols et Lucienne Guett.
1 De 4 h. 1/2 à 6 h. 1/2, « Five o'cfôck' artistique », au 1er étage du Café Amérioâin,
signifier par là que la Providence n'apporte point un rigoureux souci de l'art dans la composition des destinées individuelles.. Certains hommes, -•en'-effet; semblent mourir trop tôt pour achever leurs physionomies; d'autres, par contre, mettent à s'attarder une obstination qui paraît indiscrète; les années qu'ils vivent inutilement obscurcissent la signification des années qu'ils vécurent avec plénitude.
Dans un piquant chapitre, M. Jacques Normand vérifie cette remarque à une ingénieuse hypothèse. Il imagine que des personnages, jadis ou naguère célèbres, sont toujours vivants, et il se demande, avec malice, la figure qu'un Dumas fils, un Musset ou un Gambetta feraient dans le monde d'aujourd'hui. Cette fantaisie a l'agrément d'un joli jeu de société. En sollicitant l'état civil avec plus d'autorité encore, on lui donnerait l'ampleur d'un véritable divertis-, sèment philosophique il suffirait de supposer que les écrivains du dix-huitième siècle ne soient pas morts, eux non plus, et de rechercher la place que ces vénérables ancêtres de la civilisation moderne occuperaient dans le Parlement. On admirerait ainsi un Jean-Jacques «'unifié », un Voltaire centre droit, un Montesquieu républicain de gauche, un Diderot socialiste, un Beaumarchais radical de gouvernement, etc.
Le thème: S'ils n'étaient' pas morts, inspira à M. Jacques Normand des réflexions fines, amusantes et désillusionnées. Il clôt harmonieusement un livre" qui a pour titre: Pensées de toutes les couleurs. H est bon qu'un ouvrage de ce genre soit un peu désolant; la pensée est une petite fleur dont te sombre éclat violet évoque naturellement des images de demi-deuil; et cela ne l'empêche point de décorer un vase élégamment ciselé.
.̃'̃•̃••, ̃ 'A- ••̃'̃̃
M. Paul Acker est un jeune romancier plein de prudence avec qui l'on.se sont en sûreté. Il excelle à marcherd une allure sûre et calculée sYir les grandes routes. Les sujets éprouvés, mais qui touchent à de graves problèmes, ne l'effraient point. Dans le Soldat Bernard il' yuréussi h écrire.. ai>ros.<i'ai\tres, sur
le patrioOiino une. étude sobrereipathé:;
-tique. -L'an derniep,-jl consacrait: un .ÇQ-, r>ma".n sans en}phiisp.a.ieft$;:4e%iilSa<;j.eris:
4, boulevard des Capucines. Entrée par l'escalier de marbre.
Ce soir
Aux Folies-Bergère (tél. 102-59 et 281-42), à 8 h. 1/2, Stella, ballet en 3 tableaux, de Mme Mariquita et M. René Louis, musique de M. Claude Terrasse (Mlle Cornillia, MM. Jac-. quinet, Ferembach, Tito). A 10. heures, Dra* nem, dans les plus grands succès de son répertoire. A 11 heures, Mme Otero, dans Gyska, mimodrame de M. Ed. Le Roy, musique de M. Léo Pouget (Christine Kerf, Mado Minty, Jacquinet); les Perezoff, John et Luis Boller; le petit Roberto.
A l'Olympia (téléph. 244-68), à 8 h< 1/2* la revue de MM. Rip et Jacques Bouaquet, en 2 actes et 26 tableaux (Mmes Jane Marnac, Mérindol, Myral, Meg Villars, Mary Melsa, Kerville, Guy, Naudia, les Olympia Tiller's girls.MM. Maurel, Morton, Dorville, Bôuthors, Géo' White, miss Grace West et Pougaud).
Vu lajongueur de la revue, le rideau se lève' exactement à 8 h. 40.
A la Cigale, à 8 h.1/2, Polaire dans la revue Elle l'a, l'sourire! avec Mmes Delmã rès, Davrigny, Merville, MM. Raimu, Frèd Pascal, Paul Clerc et Mlle Marthe Derminy. Au Moulin-Rouge (tél. 508-63), à 8 h. 1/2, V Amour libre opérette à grand spectacle de M. Edouard Adenis, musique de M. Rodolphe Berger (Mmes Cébron-Norbens, Pepa Bonafé, Myalis, Esmée, Delyane, MM. Polin, Fernand Frey, Strit, Lacerpète).
Quatre décors d'Amable. 350 costumes de Landolff. Orchestre de Goublier.
Au Nouveau-Cirque (téléph. 241-84), à 8 h. 1/2, attractions diverses. Daisy et Jack, les nains africains; Romanolï; ZorahTruzzi, etc., etc.
A la « Lune Rousse », 36, boulevard de Clichy, téléph. 587-48 (direction Dominique Bonnaud et Numa Blés), à 9 h. 1/3 les Huit Merveilles, ombres (Marcel Legay). C'est le Boukay! revue en un acte (Mlle Reine Derns). Les chansonniers D. Bonnaud, L. Boyer,' G. Baltha, P. Weil, Battaille Henry, A. Stanislas, etc. Dialogues parisiens.
-c Superbe Admirable, mon cher! Comment !̃ Vous trouvez ça superbe, le temps pluvieux? La situation politique?. –̃Qu'est-ce que vous me racontez-là? Je
viens d'applaudir Polaire et La Revue de la
Cigale, et-je traduis mon admiration Et, -vraiment, il n'y a pas autre chose à dire 'c'est admirable, c'est superbe
Les clous de la Boîte à Fursy.
Jamais la troupe de la « Boîte à Fursy » n'aura compté un.aussi grand nombre d'étoiles: Qu'on en juge
Mlle Spinelly, l'espiègle, la mutine Spinelly, dont le talent attire des salles combles là où elle l'exerce.
M. Henri Léoni, le délicieux chanteur mondain, le créateur de tant de choses délicates qui plongent les auditeurs, et particulièrement les auditrices, dans le ravissement. .M. Vincent Hyspa, l'hilarant pince-sansrirë, l'un des remparts de la Butté. M; Girier, le gros, l'épanoui, l'amusant Girier au talent si fin et si spirituel.
M. Dechamps, un jeune et élégant comédien qui vient tout droit du Gymnase, prêté par M. Franck.
Fursy lui-même, dont tout le monde attend la rentrée avec impatience; et enfin, tout un lot de jeunes, jolies et talentueuses artistes, comme Mlles Noizeux, Saint-Bonnét, Fabienne Darley, Andrée Yvel, Suzanne Gray, etç; e,tc.
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1 Ad Mdulitt-Rôûgé. "̃ 'r'
bn refuse du monde. Cette formule un peu usagée s'applique exactement cependant au cas du joyeux moulin, qui ne désemplit pas depuis la première de l'Amour Libre l la merveilleuse opérette d'Edouard Adenis et de Rodolphe Berger, interprétée par Polin, Fernand Frey, Mmes Cébron-Nôrbens, Pepa Bonafé, Strit, Myalis, Lacerpète, Delyane et l'exquise danseuse Esmée. Et voilà pourquoi il>y a foule chaque soir au MoulinRouge. '̃
Le sport a tellement conquis Paris, et surtout les classes élégantes que toutes les vraies fashionables veulent pratiquer le fameux skating, le sport à la mode. Aussi les charmantes matinées, à 10 h. 1/2 du Rink-Saint-Didier,le ̃« Rink du Tout-Paris » reçoivent -elles chaque jour de nouvelles et' brillantes débutantes, qui ne sont pas étonnées d'ailleurs de se retrouver là, d'autant moins que les mamans attentives elles-mômes y mènent leurs enfants, le skating étant
RHUME», GRANULES PE,V0SGES3
qui ont opté pour la France. Aujourd'hui, M. Paul Acker s'attache à un thème de psychologie classique, sur lequel «il exécute, non sans agrément, quelques variations la jalousie.
C'est une maladie dont la pathologie lit- téraire comporte déjà un dossier abondant et précis. M. Paul Acker a tenu la gageure de l'enrichir. Il a cherché, et il a trouvé uti « cas » que beaucoup de ses prédécesseurs avaient discerné en passant, mais à qui la plupart n'avaient accordé jusqu'ici qu'une attention discontinuée. Etre jaloux d'un rival heureux, cela semble banal et ne se supporte guère; s'alarmer d'une chimère que l'on fait sortir de son imagination, que l'on nourrit de ses souffrances, que l'on rend vi- vante à force de l'avoir crue, cela est tragique et rejoint l'amour à l'aberraration. La 'folie est plus nette et plus douloureuse lorsque c'est d'un passé mort et insaisissable que l'on se tourmente lorsqu'on lutte en vain contre l'invasion d'un souvenir qui domine toutes les minutes, qui supplante le présent et qui obstrue l'avenir. Paul Bburget a analysé magnifiquement cette situation cruelle dans Un Fantôme il y: montre un homme qui, tyrannisé jusqu'à l'obsession par le regret d'une maîtresse morte, épouse, après quelques'années, la fille de la disparue et s étonne bientôt de sentir qu'un amour imprévu pour sa jeune femme combat 'en lui l'amour dont il poursuivait, à travers une ressemblance fatale, le spectre déploré. Il est jaloux du présent en faveur du passé. Quant à sa malheureuse compagne, lorsqu'elle découvre le secret, de quelle haine envieuse, impuissante et sacrilège n'assaille-t-elle pas la mémoire de sa rivale défunte
M. Paul Bourget a tiré de cette complication rare des effets tragiques et une analyse impitoyablement cruelle. C'est le passé. aussi que M. Paul Acker s'ingénie à confronter au présent; mais c'est le passé qui n'est pas mort et qui tente de se continuer. Dans les innombrables romans que le facile adultère mondain a inspires depuis le jour où George Sand le recommanda à lâ bienveillance indolente de ses confrères, il arriva plus d'une fois que l'ingéniosité ̃̃diune-i'dem.ç fût trahie par les. circonstances .et'que le jeune homme, distingué ,-aux bras de, qui. elle: avait. prononcé :des
~wi~uxr.~de,,fidélité PerPétuplle ~~s'ayisât
'vœuxf'dô' 'fidélité ,:pej?pétu#le;ys'avisàt
justement tenu,pour la plus complète et la plus saine des gymnastiques.
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'̃̃• A LA. «LUNE POUSSE» o
Pour Lucien Bayer
• 0 Lucien, ..̃ ̃- Gai soutien, ̃
Muse 'experte
De Montmerte,,
Ton couplet
Qui nous plaît
̃ .'• Fait fortune
A la Lune »,
Et l'on rit
Sans vergogne
Quand fleurit
Ton esprit
De Gascogne
Aux Visions d'Art (rue Montmartre, angle, du boulevard).
Programme de la semaine « Promenade en Egypte », projections en couleurs et causerie de Gervais-Courtellemont, mercredi soir et jeudi en matinée. Samedi soir e.t dimanche en matinée, les Visions d'art offriront une nouveauté d'un puissant intérêt une causerie de Georges d'Esparbès sur «Napoléon à Fontainebleau», accompagnée de projections en couleurs. Ce sera l'impressionnante reconstitution de la vie intime de l'Aigle dans ce château tout imprégné de son souvenir, dans ses petits appartements que seuls visitent les souverains de passage en France.
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COURRIER MUSICAL
C'est ce soir, à 9 heures précises, qu'aura lieu, 'à, la salle des Agriculteurs, le concert donné par la remarquable cantatrice Mme Marie de Wiéniawska avec le précieux concours du maître Gabriel Fauré et des célèbres artistes, MM. Eugène Ysaye et Alfred Casella.
L. de Crémone.
LES GRANDES VENTES
Aujourd'hui, à l'hôtel Drouot:
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qu'elle avait accompli un noviciat sous la direction intéressée d'un de ses amis. Cette situation accessoire où l'on ne juge pas toujours nécessaire de s'appesantir, M. Paul Acker a pensé qu'elle était digne d'une attention capitale; il en a fait le support d'une étude sans pitié.
Lorsque Michèle Le Bienne a supporté, encouragé et, finalement, récompensé, comme elles le méritaient par leur délicatesse, les assiduités de Pierre Adenay, elle avait des excuses que les moins charitables eussent avalisées un mari indifférent et viveur, vulgaire par surcroît, actif par malheur, et toujours absent.Ni Pierre ni Michèle n'ont donc de remords c'est loyalement qu'ils se croient appariés pour la vie. Michèle, quand elle est seule, sent bien, à une place cicatrisée de son cœur, le lancinement d'une appréhension; quelques mois rapides, avant de connaître Pierre, elle crut aimer M. de Thièle qui la quitta en même temps que Paris, pour prendre un secrétariat d'ambassade et une femme légitime. Pierre croit être le premier amant de Michèle. S'il savait jamais Mais il ne saura pas, puisque M. de Thièle est à Athènes; d'ailleurs Pierre, en dilettante intelligent et délicieux, il professe une horreur sincère pour la jalousie qu'il appelle « un sentiment vil » et une « équivoque maladie ». Le retour de son diplomate suffit à replonger Michèle dans l'inquiétude. Les paroles restent, comme dit Paul Hervieu. Le propos calculé d'une envieuse confirme au jeune homme ce qu'il avait presque deviné. Alors commence entre les deux amants une lutte déchirante, dont Ai. Paul Acker, avec méticulosité, note les escarmouches et les conflits. C'est une tragédie à deux personnages, dont les scènes ne se hâtent qu'avec une lenteur inquiète, en choquant des répliques tour à tour brutales ou chargées de douloureux sous-entendus. La femme se tourmente d'abord devant la sérénité que l'homme, au début, affecte elle s'en offense comme d'une preuve qu'il aime moins ou qu'il aime plus mal un peu de jalousienemessiéraitpas, comme piment àcette tranquillité. Vœu maladroit et trop vite exaucé Pierre Adenay n'a qu'a revoir, éloquent et repris de désir, le premier amant de Michèle pour que montent des bas-fonds troubles de son cœur o|i ils dormaient seulement, les mau-
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LA CONQUE! E DE L'AIR
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Ce qu'il faut faire
Le rapide examen qui vient d'être fait des diverses méthodes expérimentales permettant, d'étudier les -questions de perfectionnements aérbdynamiques et de sécurité montre à 1$ fois l'intérêt et l'insuffisance des installations existantes. Dans quelle direction faut-il donc s'orienter pour faire œuvre utile? Il nous semble que le but à poursuivre est de créer des laboratoires qui non seulement fourniront des mesures utiles, mais qui permettront encore de faire en quelque sorte le tarage des installations existantes et de tirer un parti certain des résutyfcts qu'elles peuvent donner.
Pour atteindre ce but, il y aurait lieu de prévoir deux grandes installations': le câble aérodynamique de 500 mètres, dont nous avons parlé plus haut, et le laboratoire roulant à grande puissance maintes fois réclamé par le lieutenantcolonel Estienne et'M. Marchis: ̃ GABLE AÉRODYNAMIQUE A GRANDE PUISSANCE. ̃
Le câble aérodynamique, permettant de déterminer sans causes de troubles et par mesures directes les propriétés des appareils les plus grands, dans les conditions mêmes du vol, donnera à la fois la possibilité d'étudier en lui-même et complètement un aéroplane intéressant et celle de tarer tous les laboratoires roulants. Ce tarage permettra aux laboratoires en question d'étudier,* à l'abri des erreurs systématiques dues à la présence du chariot des modèles 'de grandeur moyenne. Comme dri essaie les petits modèles dans les souffleries, et les grands sur le câble, on arrivera ainsi à déterminer ce qu'on appelle lès- lois de similitude, c'est-à-dire les lois qui permettent de prévoir les résultats que donnera un grand appareil d'après les mesures effectuées sur un petit modèle. (1)
La découverte de ces lois a une grande importance pour les constructeurs. Tout le monde ne peut pas installer dans le voisinage de son atelier un câble aérodynamique de 500 mètres avec les accessoires dont il est agrémenté, et entretenir le personnel attaché à son service. Mais toutes les maisons de construction peuvent se procurer une bonne soufflerie, et toutes en auront quand on saura que les résultats de modèles peuvent être étendus dans des conditions déterminées, aux grands appareils. Cette façon d'opérer sera très supérieure au procédé qui consiste à essayer un aéroplane au petit, bonheur et à reconnaître un peu tard, par le bris de l'appareil, et parfois la mort du pilote, que décidément on s'était trompé dans les prévisions et les hypothèses qui avaient guidé la construction.
LABORATOIRE ROULANT A GBAW>8 PUISSANCE
Le laboratoire roulant pourra servir à; de nombreux essais aérodynamiques; après que (pour lui aussi) la comparaison entre ses résultats et ceux du câble aurontpermisdedéterminerdansquelles conditions opératoires on élimine les
»"
(1) Ces lois sont connues en hydrodynamique; ce sont elles qui permettent d'utiliser les résultats obtenus avec de petits modèles au bassin d'essai des carènes de la marine du boulevard. Elles sont inconnues en aérodynamique.
vais instincts nés avec chacun de nous* Il avoue d'abord des curiosités équivoques, qu'il voile de beaux prétextes il veut tout savoir du passé, pour tout.pardonner il oblige son amie à lui sacrifier cette pudeur du souvenir dont les pires défaillances féminines aiment à s'envelopper. Comme de juste, ces poisons qu'il s'est fait verser goutte a goutte, t'intoxiquent "silences injurieux, irritations tyranniques, exigences inopinées et inacceptables, la malheureuse lui passe tout, s'infligeant comme une expiation méritée le martyre quotidien dont il est l'instrument; ayant enfin quitté brusquement son mari et réclamé le divorce., pour, se fiancer, à ce morbide amant, elle a des droits de juger qu'elle est suffisamment rachetée. Il suffit d'une lettre où Pierre a cru reconnaître l'écriture détestée de son prédécesseur pour que, dans une sorte de crise, il fuie et se suicide avant d'être rejoint, vaincu décidément par le mal redoutable qu'il avait eu, jadis, la présomption de mépriser.
Aucun épisode accessoire n'encombre ni alourdit ce récit que son auteur aurait voulu, sans doute, net et sobre comme le registre d'observations d'un clinicien. C'est à peine si, derrière les visages des héros, s'estompent ceux de quelques personnages indispensables.A raison, sans doute, l'auteur des Deux amours réserve son attention à ses amants dramatiques. Il trace des salons où ils vivent des croquis d'un art subtil et respectueux. On s'est demandé longtemps pourquoi les auteurs des tragédies classiques n'introduisaient dans leurs intrigues soigneusement terrifiantes que des princes, des rois etdes demidieux on découvrit cette raison péremptoire que c'était pour abriter leurs porte parole des hasards de la vie et pour les réserver intégralement au jeu formidable des passions.
Ce qu'on appelle « le monde » a remplaeé, pour certains de nos romanciers, les régions favorables de l'histoire antique et de la mythologie; les salons Louis XVI et les boudoirs Empire se sont substitués sans détriment au « Buthrote en Epire » ou à « Aulis en Grèce »; sous leurs lambris se mêlent chaque soir de nouveaux demi-dieux, insoucieux des misères communes. M: Paul Acker n'a eu garde d'exclure ses protagonistes da
ce milieu privilégié. -̃̃̃
ce Francis Chevassii.
troubles dus à la présence du chariot. Sa fonction spéciale sera d'expérimenter les '-appareils en grandeur naturelle dans les conditions ou, par excès de vitesse* et d'incidence, le vol devient dangereux pour la sécurité. On pourra, en particulier pousser les essais jusqu'à rupture. en forçant la vitesse et cabrant brutalement faérôplane, ce qui serait notamment la reconstitution de l'accidëntTdâns lequel Chàvez se tua en arrivant à Domodossola.
Les essais de solidité exigent évidemment que le laboratoire roulant soit extrêmement puissant. On construit déjà des aéroplanes pesant en charge plus de 1,200 kilos. Il faut prévoir que, dans un avenir prochain, on en établira qui pèseront 2,000 et 2,500 kilos. Pour les essais de rupture en vol, on sera conduit à faire marcher les appareils à des vitesses voisines-de 150 kilom. et à les cabrer dans des conditions où la pousssée sous les, ailes atteindra 4 à 5 fois le poids de l'appareil, soit 10 à 12'tonnes. Pour résister à ces efforts et conserver à à grande vitesse la stabilité du véhicule laboratoire, il faudra que celui-ci pèse de 50 à 60 tonnes. L'étude des couditions de démarrage, de l'espace nécessaire pour freiner la vitesse acquise pour une massé aussi importante, la nécessité de se réserver entre les périodes de démarrage et de freinage un parcours assez éte'ndu pour avoir le temps d'effectuer lés mesures qui sont le but même de l'expérience conduisent à admettre qu'on aura besoin d'une voie de 6 kjlom. et que le véhicule moteur devra développer,, au moment du démarrage, une puissance de 1,000 à 1,200 chevaux.
Lïe telles installations seront certainement onéreuses, çt il ne sauraitêtre question de les mujtiphër, même pour un grand pays comme la France'. Mais il convient-, de remarquer que, pour, ;tirer un grand profit de ces. puissants labo- ratoires, il n'est point nécessaire de faire subir la série des essais sur le chariot .à un grand nombre d'aéroplanes. Le rôle d'un laboratoire de ce genre est bien plutôt d'arriver, par l'étude approfondie, des conditions où se produit la rupture d'un nombre restreint de spé- cimens,, à déterminer quelles sont les épreuves statiques ou dynamiques qu'il convient d'imposer au constructeur pour obtenir toutes les garanties nécessaires de la solidité des appareils livrés aux • aviateurs.
Ainsi que nous l'avons déjà vu, les épreuves au sable ou toutes autres que l'on ^imaginerait actuellement ne peuvent encore donner qu'une'impression de sécurité trompeuse parce que nous ne savons rien de ce qui se passe quand un aéroplane se brise en l'air. Quand au contràïrë'nous aurons éprouvé par une étude méthodique, les appareils jusqu'à rupture, sur'le véhicule aérodynamique, nous pourront déterminer comment il faut, chez le constructeur, essayer un aéroplane, au sable ou autrement, pour que les appareils qui auront subi ces épreuves présentent des garanties certaines de solidité;.
"conclusion. Ainsi donc, la rapidité des progrès de l'aviationvau triple point de vue du rendement, de la stabilité et de la solidité des appareils, dépend d'une part, de la coordination des- résultats obtenus dans les installations existantes, coordination qui. sera réalisée par les expériences faites dans les grands laboratoires projetés, et, d'autre part, des travaux spéciaux qui ne peuvent être effectués qu'avec le concours de oes puissantes installations.
[ Malheureusement ces projets se heurtent à une difficulté grave, celle qui préoccupait déjà Panurge, la question d'argent; car ces grands laboratoires seront forcément coûteux. Il y a là,- cependant, uh problème dont la solution importe à 1 honneur de notre pays. Passe, encore pour l'amélioration du rendement des aéroplanes. On peut dire
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que c'est là une question surtout, industrielle, et que, si l'industrie' a jugé plus avantageux d'aller moins vite en évitant les frais d'aménagement et d'entretien de ces grands laboratoires, c'est après tout son, affaire. Mais, la stabilité et la solidité! On éprouve, certes, quelque mélancolie à constater que les dépenses déjà faites en appareils brisés, en essais dont le laboratoire aurait à peu de-frais démontré l'inutilité, en accidents que des expériences préalables, méthodiques, auraient permis d'éviter, représentent bien au delà la somme nécessaire pour la création des installations d'étude en projet,' sans compter que l'on a parfois gaspillé des existences précieuses entre toutes.
Il est vrai que, lorsqu'un de nos camarades de l'aviation civile ou militaire succombe dans une de ces catastrophes qui émeuvent l'opinion, sans abattre le courage de ceux qui restent, ses amis bu ses chefs apportent'sur'sa tombe le juste tribut d'admiration, de tout un peuple. Cela est sans doute équitable, mais cela ne saurait suffire. On n'a pas limité l'art de guérir à la chanson mélancolique de la mère refoulant ses larmes pour bercer la souffrance de son enfant épuisé par la fièvre on a voulu vaincre la fièvre par le laboratoire et l'on, y est souvent parvenu. De même après avoir décoré ceux qui sont tombés au champ d'honneur, mettons-nous à l'œuvre pour trouver les moyens de défendre les vivants ̃ Car la France n'a pas encore fait ce qu'elle devait pour ses aviateurs.. Commandant L. FERRUS,
Commandant P. Lucas-Girardvillb.
lia Vie Spovthte
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COURSES A AUTEUIL
Quand nous sommes arrivés à Auteuil, il pleuvait. G'esfsous la pluie que nous avons .s vu Canteloup, une bonne recrue de la spécialité, enlever le prix Aston-Blount, pour le compte et à plus grande.joie de M.Ch.de Gheest. C'est sous la pluie que nous avons vu, après un an de séjour au haras, Primeur gagner le prix de Condé et faire applaudir les couleurs de M. Le Gonidec. C'est sous la pluie que nous avons vu distancer Condom au protit de Dives, et M. Braquessac. au profit de M. Rigaud, le cheval de celui-là ayant gêné le cheval decelui-ci. C'est sous la pluie que nous avons vu Soir de Fête gagner a l'heure du five o'clock. C'est incroyable ce que nous avons vu de choses sous la pluie. Prix Montfort (3,000 fr., 2,700 m.). 1, Zillah, à M. M'. Descazeaux (W. Héad) 2, Buonaparte, à M. Camille Blanc (Thibault) 3, Anesse, à M. de Mumm- (Lassus) (3 longueurs, 5 loiigueurs).
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Non placés Crémier, Xyatagan, Spergule (tombée), Rasibus (arrêté). Pari mutuel à 10 fr. Gagnant, 26 fr. Placés Datura, 14 fr. 50 Maxima II, 13 fr. 50. Prix Aston-Blount (25,000 fr., 4,000 m.). 1, Canteloup, à M. de Gheest (G. Hall) 2, Saint Potin, à M. Champion (A.-V. Chapman) 3, Bercy, à M. E. Pantall (J.-B. Lassus) (3/4 longueur, 3 longueurs).
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Pari mutuel à 10 fr. Gagnant, 72 fr. 50. Placés: Canteloup, 33 fr. 50; Saint Potin, 29-fr. Bercy, 35 fr. 50.
Prix dp Condé (8,000 fr., 4,500 mètres). 1, Primeur III, au comte Le Gonidec (G.'oom); 2, Hopper, à M. Guerlain (Lancaster) 3, Les
THEATRE MICHEL. Relâche.
npHEATRE APOLLO (Tél. 272.21). 8 h. 3/4. 1 Madame Favart.
PALAIS-ROYAL (Tél. 102.50). 9 h. 0/0. jt Le Petit Café.
THEATRE DE LA SCALA (Téféph. 435.86). -A 71 T 9 h. 0/0. Nlik ler.
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BOUFFES-PARISIENS-CORA-LAPARCERIE.–Relâche.
APUCINES (Tél. 156.40). –9 h. 0/0. –Et voilà! li Une heure jiprès Je fe jure! Entre deux feux. AMBIGU (Tél. 436.31). 8 h. 1/2. Les Deux Orphelines.
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FO'r IES-BER/'ERE (Téléph, 102.59?. ='
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Ajax.
LES ARMES
Les « Armes do combat »
La réunion mensuelle de la Société «Les Armes de Combat qui a eu lieu hier matin au .Cercle. Hoche, a été particulièrement brillante. Voici quels ont été les résultats Prix Henri Clerc. 1, après barrage, baron' de Eyiïde (Mignot) 2, M. J. Rodrigues 3, M. Gentil. Les éliminatoires avaient été gagnées par MM. le baron de Eynde, Bonnàud, de Hauzeur, Gentil, J. Rodrigues.
Poules" ordinaires
Première poule. 1, M. J., Rodrigues (Baudry) 2, ex-œqito MM. Fleury et Gentil.' Deuxième poule. 1, après, barrage, M.' Rodrigues; 2, M. Gentil; 3, M. 'Bonnaud.
Troisième poule. 1, après barrage, M. Briolât (Balech) 2, M. Sanchez-Besa.
On reconnaissait parmi les juges et daiïs l'assistance MM. Thomeguex. capitaine Sée, Lajoux, Sdilon, d'Ariste, comte de Nabat, E.-H. Brisson, Pingaud, Cordier, Dubourdïeu, etc.
La réunion était présidée par M. René Lacroix, vice-président des « Armes de Combat». Jean Septime.
•• TIR
̃̃ Le « Faisceau »
Les membres de la société « Le Faisceau » ont-donne, hier, leur première réunion annuel:e (1911-1912)au stand Gastinne Renette. Les résultats ont été les suivants: "̃: PISTOLET .•:̃̃
•2« poule. 1, M. Lacolir, 5 points 2, M. Ber-
ryer, 4 points.
2' poule (9tireur3). 1, M. Tourseiller, Tpoints
2, M.Lacour, 5 points. 1. Tourseiller, 7 points;
.?<= poule (LO tireurs). 1, M. Tourseiller 8 points 1/4; 2, M. Chollat, 8 points 1/4. 4° -poule pigeon élimination au 1" zéro).
1, M. Farcy, G/6.
AU REVOLVER DOUBLE ACTION
1" poule. 1, M. Tourseiller, 5 balles en 8 secondes.
2° poule. 1, M. Tourseiller, 4 balles en 8 secondes..
3e poule. 1, M. Farcy,5balles en ié secondes. GOLF
•̃̃̃̃̃̃ Golf de Paris !?" K v'r Le comité du Golf de Paris vient de décider d'organiser à La Boulieun nouveau type de concours permanent commençant vers la mi-décembre pour se prolonger jusqu'au" mois de juin ce genre d'épreuves, imité des Goal compétilions des Etats-Unis, prendra le nom de « Concours des Tigres », les concurrents dovant être munis, au commencement de la saison, d'une médaille en argent dont le recto portera l'effigie d'un tigre et le verso le nom du joueur les concurrents pourront se défier jusqu'à trois fois pour se gagner réciproquement leurs médailles et, à la fin de la saison, celui qui en aura gagné le plus sera déclaré vainqueur du tournoi et recevra une coupe sur laquelle sera encastrée une médaille avec l'effigie du « Tigre », toutes les-autres médailles devant être restituées, leurs possesseurs primitifs. Ce genre de concours est destiné à maintenir une grande émulation entre les joueurs et à développer leurs qualités.
Vendredi dernier, dix dames ont pris part
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Avis de Mariage
UBLICATIONS du dimanche 5 novembre v. t M.. Alfred-Hugues-Joseph-Léon de Rodez-Bénavent, lieutenant au 9e régiment de chasseurs, fils- du comte de Rodez-Bénavent et de la conitesse née de Mauléon-Narbonne de Nébias,et Mlle Yvonne-Marie-Félicie-L. uise Law de Lauriston, fille du comte Law de Lauriston et de la comtesse néa de Franqueville
M. Maurice-Rodolphe d'Alverny, directeur. de succursale du -Crédit industriel et commercial, (Ils de M. d'Alverny, ancien conseiller à la Cour de-Lyon, et'de madame née Dareste de La Chavanne, décédée, et Mlle Marie-Gabrielle-Arniande-Stéph.anie de Faure, fllle de M. de Faure, chef de bataillon en retraite, chevalier de la Légion d'honneur, et de madame née Salteur de La Ferraz M. Henri-Augustin Cambournnc, ingénieur, et Mlle Marie-Solanse Bleynie, fllle de M. Bleynie. ingénieur en chef des ponts et chaussées, chef de l'exploitation adjoint de la Compagnie des chemins de fer du Midi, officier de la Légion d'honneur, et de madame née Piron M. Hippolyte-Pierre-Henry Foucque, capitaine de frégates et Mlle Louise-Alberte-Lucife Marheu, fille de M. Marheu, avocat, et de madame née Lcbranchu
M. Jean-Baptiste-Aimé Million et Mlle'MadeÎeine-M^rie-Louise Caralp, fille de M. Caralp, njécaniçien en chef de la, marine, officier de la Légion d'honneur, et de madame née Guiea. »
au prix des Lierres, élégant bijou offert par, la comtesse d'Arnoux, Mme Van Peuth (H. 33) est arrivée brillamment en tête, avec le résultat net de. 57, Mme F. Aumont (H.19) se plaçant seconde avec 64, Mmes Ch. Maugham (H. 17) et E. Vail (H.' 25), viennent ensuite avec 65, suivies de Mmes G. Mallet, H. Bucquet et Mlle Vail.
Le comité a décidé qu'à l'avenir, la qualité des joueuses s'étant améliorée et leur nombre augmenté, la limite de handicap pour les concours serait réduite à 25. Samedi 26 joueurs ont pris part aux différentes. épreuves; M. E. S. Knapp (H.O) a gagné la médaille d'argent mensuelle réservée aux joueurs dont le handicap n'est pas rsupérieur 18; il a joué avec une étonnante maëstria et dans cette saison où le parcours est moins roulant qu'au printemps il a. fait 80 brut'(39-j-41) prenant très souvent pour les trous- les plus difficiles un coup de moins que la normale, notamment au 4, au 7, au 9 et au 11 il est en grande forme, ce qui lui vaut deux victoires en huit jours. M. H. Frappin (H. 6) s'est classé excellent second avec 83 net, c'est un très bon joueur dont on peut attendre des résultats encore meilleurs M. G. Huilier (H. 16) est arrivé troisième avec 87 et M. F. C. Havemeyer (H. 6) quatrième avec 89.
La médaille de bronze a été attribuée à M. P. Delaunay-Belleville (H. 24) qui a fait 80 net, il est en plein progrès M. J. Mallet (H. 23) s'est classé second avec 92 et M. J. Valton (H. 24) troisième avec 93. Mercredi prochain pour les dames, Prix des Tulipes, et pour les messieurs, jeudi, concours interclubs à Chantilly et samedi et dimanche Prix du Président.
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Le triomphe du stabilisateur. La traversée de l'Amérique– Une exposition aéronautique à New-York. Nouvelle promotion d'aviateurs. Les incidents survenus samedi à Reims, au.concours militaire d'aviation, ont démontré -ce qui est excellent -qu'un aéroplane, muni d'un stabilisateur automatique et dans la circonstance il s'agit du stabilisateur Doutre,peut voler par des temps qui forcent les autres appareils à rester à terre ou dans leur hangar..
Comme Vendredi, seul l'aviateur Didier a pu samedi voler et évoluer à son aise grâce à son stabilisateur les autres aviateurs ont refusé de prendre le départ, sauf Bara, qui, cinq minutes après, devait, vaincu, atterrir prudemment. Il soufflait un vent de tempête, il est vrai, avec des bourrasques redoutables. Didier put les affronter. La démonstration a d'ailleurs produit grand effet, et le Figaro qui eut l'avantage de présenter le premier le remarquable appareil de M, Doutre est satisfait que les résultats soient ceux qu'il avait prévus; malgré une opposition systématique et déplorable à un perfectionnement indispensable, le stabili-
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sateur est un accessoire dont il sera désormais criminel de ne pas munir les aéroplanes, biplans et monoplans.
Les délégués espagnols, belges, norvégiens, anglais, au. concours de Reims, ont été extrèmement frappés par ce qu'ils ont vu, et le général russe Rebikoff vient de désigner deux officiers-ppùr suivre attentivement les expériences quotidiennes et pratiques du stabilisateur Doutre, que le colonel Hirschauer et le lieutenant-colonel Estienne, estiment un parfait et nécessaire collaborateur de l'aviateur raisonnable.
L'aviateur américain Rodgers a achevé son raid transcontinental samedi.
Parti de New-York le 8 septembre, il at«terrissait le 3 novembre à Imperial-City (Califor,nie). Il a donc fait la traversée en deux mois.
Il accomplit samedi la dernière étape de cette formidable randonnée, et s'est ainsi adjugé le prix de 250,000 francs offert par M. W. R. Hearts au premier aviateur qui traverserait les Etats-Unis en aéroplane. Rodgers a au total volé 83 heures.
L'Aéro-Club d'Amérique organisera en mai prochain une exposition aéronautique au Grand Central Palace, à New-York. L'Aéro-Club a décidé que les aéroplanes et les ballons dirigeables étrangers seront admis en franchise.
La commission sportive aéronautique s'est réunie sous la présidence de M. le comte de Castillon de Saint-Victor.
Sur la proposition de l'Aéro-Club de France, elle a délivré le brevet de pilote-aviateur à Mme Béatrix de Byk, et "à MM. Louis Zorra, Alfred Corsini, Georges Irat, Louis Noël, Henri Contré, Fernand Raulet, Louis Roussel, 'Raoul Poitevin, Jacques Sénart, Hembert, Raymond de Marmiès, Henry Lussigny, André François, Gerrit Boerlage.
La commission a homologué le record de hauteur établi par l'aviateur Garros le 4 septembre 1911, par 3,910 mètres, et le record de hauteur avec passager établi par Mi-. chel Mahieu, le 23 septembre 1911, par 2,400 mètres.
FOOTBALL ASSOCIATION
Défaite du Stade bordélais.-Viotoire des Rouennais Hier après-midi, à Rennes, sur le terrain de la Mabillais, a eu lieu le match entre le Stade rennais et le Stade bordelais. Ce dernier, malgré une belle défense, a été battu par le Stade rennais par 6 buts à 0.
Hier, au Havre, la Football-Club rouennais a battu le Havre-Sports par 4 buts à 2. Les champions rouennais ont failli connaître la défaite. Les Havrais menaient à la mi-temps par 2 buts à 1. Le match comptait pour le championnat de Haute Normandie.
Hier à Dieppe, malgré un temps épouvantable, une nombreuse assistance s'était rendue au'match'qui, pour le championnat de Normandie, mettait aux prises le FootballClub Dieppois et le Club havrais des sports athlétiques.
La pluie et le vent ont rendu toute combinaison impossible. Les Dieppois, qui ont dominé pendant toute la partie, sont sortis vainqueurs par quatre buts à un.
RUGBY
Le championnat de Paris le Stade Français bat le S. C. de Vaugirardj le .ftacing-Club de France bat le Paris Université-Club. Le SportingClub, champion de Paris, bat le R.-C. de Compiègne. Le Havre et Evreux font niatëti nul. Le Stade nantais bat le Stade rochelats. Deux matches comptant pour le championnat de Paris ont été disputés hier, l'un à Issy-les-Moulineaux entre le Stade Français et le Sporting-Club de Vaugirard, l'autre à Colombes entre le Racing-Club de France et le Paris Université-Club.
Le premier a été gagnée par le Stade Français qui a marqué-16 points à 3. Le second a été gagné par le Racing-Club de France qui a marqué 9 points à 0. La pluie, en rendant les terrains lourds et glissants et le ballon fuyant, a contrarié le jeu, et, suivant la règle, faussé les attaques et par suite égalisé les chances des équipes. Les deux victoires, ci-dessus ont été peniblement acquises.
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Le Racing-Club de France a dû de gagner à ses lignes arrières qui sont peut-être bien les meilleures de France actuellement. Il fut battu en avant, presque de bout en bout, et
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si les équipiers du Paris Université-Club n'avaient pas, style enfantin, donné dans le ballon des coups de pied à tort et à travers, le Racing aurait triomphé plus péniblement encore.
Ses deux meilleurs hommes furent Burgun, qui fit merveille au centre, et André qui fit de même à. l'aile.
Bien que servi par les circonstances'matérielles, le Paris Université-Club a fait hier une performance remarquable ses hommes ont été superbes d'entrain et d'énergie. Il y a dans ces efforts une jeune mais ardente volonté d'arriver.
Le P. U. C. comme on l'appelle suivant son monogramme a justifié son classement en première série; il sera des plus redoutables sur la fin de la saison.
.̃̃•
Le match entre le Stade et le S. C. de Vaugirard a lui aussi souffert .des mauvaises circonstances matérielles. Rapides, mobiles, adroits, les joueurs de Vaugirard ont fait tout ce qu'ils ont pu pour profiter de l'occasion qui leur était offerte'. • • Mais la classe est la classe, et meilleurs que leurs adversaires les stadistês gagnèrent, laborieusement, mais gagnèrent. ̃ ̃̃' '̃
̃ ""̃̃
A Colombes, l'équipe première du Spor-sting-Club universitaire de France rencontrait l'équipe première du Rugby-Club compiègnois, ̃
Le Sporting a gagné par 9 points à 6, trois essais a deux ce résultat est tout à l'honneur des Compiègnois qui du commencement à la fin de la rencontre se montrèrent plus actifs dans leurs différentes lignes. Ils surent profiter des occasions; leurs demis et leurs trois -quarts montrèrent moins de variété dans leurs attaques que ceux du Sporting, mais dans les attaques qu'ils ont faites, ils firent preuve de plus de précision et d'adresse. ̃ La furia et la virtuosité de quelques hommes ont décidé de la victoire du Sporting, Forestier, Halcet, Vallot, Eutrope en avant, Bontajoux, Etchegarray et Charleyen arrière, et aussi Cadenat, le capitaine, se dépensèrent courageusement, mais irrégulièrement".
**# ̃̃̃̃-«•̃.>-•£
Hier'au Havre, dans un match" comptant pour le championnat de Haute-Normandie, le Havre Athleti'c-Club et l'Eyreux Afhlë'ticClub ont fait match nul. Neuf points ont été marqués de chaque côté. La partie a été, très disputée et fort intéressante.
Hier, à Nantes, le Stade nantais Université Club a battu le Stade rochelais par 13 points, 3 essais dont 2 transformés, à Oé VELOCIPEDIE
Résultats des courses disputées hier au Palais des sports
Grand Prix d'Ouverture, 1, Hourlier;: 2, Mo->
retti 3, Ellegaard.
Gagné par une longueur. Consolation. 1, Dupré; 2, Pouchois;'3, P. Didier.
Prix Jules Dubois. 1. L. Didier; 2, Guignard, 3, Nat Butler.
BOXE
Bombardier Wells contre Fred Storbeck Bombardier Wells et Fred Storbeck ont signé, vendredi, au National Sporting Club, un contrat pour un match en vingt reprises de trois minutes, et une bourse de 1,200 livres. Le vainqueur recevra 850 livres et, le vaincu 350. La rencontre aura lieu le 18 décembre prochain, au National Sporting Club de Londres.
SPORTS DIVERS
Mercredi prochain, se a organisée, sous les auspices de la fédération des Sociétés de patinage à roulettes françaises, une soirée de gala, au profit des veuves et des orphelins des victimes de la Liberté, au Skating de la rue d'Edimbourg.
Le programme comportera des courses d'amateurs et de professionnels sur patins à roulettes, des assauts d'escrime et de boxe, et une série de courses a pied.
L'épreuve principale sera un relâi de 3,000 mètres par équipes de trois coureurs elle mettra aux prises le Racing-Club de France, dont l'équipe sera composée de Keyser, Daubin et de Fleurac, et l'Association sportive française, qui présentera l'équipe victorieuse du prix Paul Champ, c'est-à-dire composée de Rénaux, Lamorille et Glarner.
Il sera également disputé une course de haies, avec la participation de l'ancien champion de Paris, Durbec.
Frantz Reichel.
PRFK
DE CAPITAUX comptant à taux lëgûl sur IMMEUBLES
(3/4 de leur valeur);- NUES-PROPRIÉTÉS 9 (Titres dont un autre aie jouissance) ài'insu de l'usu.
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Courriers à mettre à la poste demain mardi 7 novembre, pour les départs qui auront lieu le 8 (pour Marseille, mettre les lettres le matin): ̃ -̃
De Marseille, par VUle-d'Alger (C. G.. T.),- pour Alger (rapide);
De Marseille, par paquebot de, la Compagnie N. M:, pour Oran, Bériisaf,;Nemours, Mejilla, Tetbuan, Gibraltar et Tanger; ̃ De Marseille, par paquebot de la Compagnie N. M., pour Tunis, Sousse, Monastir, Mehdia, Sfax, Gabès, Djerba et Tripoli;
De Marseille, par Schlesidg (N. D. L.}, pour Alexandrie De Marseille, par Oceana (P. O.), pour Port-Saïd et l'Inde; ̃ De Cherbourg, par Majestic (\V.S.L.),'pour NewYork, Etats-Unis, Canada et Saint-Pierreet-Miquelon
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De Lisbonne (départ 9). par Ambrose (B. L.),. pour Madère, Para et Manaos.
{Navigazelte.)
Imprimeur-Gérant QUINTARD.
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