Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1911-09-05
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 septembre 1911 05 septembre 1911
Description : 1911/09/05 (Numéro 248). 1911/09/05 (Numéro 248).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69 Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k289330r
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
LE FIGARO MARDI 5 SEPTEMBRE 1911
Ixe^pnSe § la ^ifî e
RENSEIGNEMENTS MONDAINS
-T" -M. Louis Lfigran.d, ancien sénateur,
conseiller général de Seine-et-Oise^ vient
d'être victime d'un terrible accident.
Il descendait hier en voiture la côte de Bue,
ayant avec lui ses petits-enfants. Le cheval,
effrayé par une automobile, s'emballa et la
voiture versa.
M. Legrand a été relevé avec une blessure
au crâne. Il a été transporté chez lui, 24, aye-
nue de Vitleneuve-L'Etang..Son cocher a une
limbe Brisée. Les enfants ont tous deux des
çiessures.
Mme Maurice Le Blanc vient de mettre
heureusement au monde un fils qui a. reçu le
prénom d'Albert..
La baronne Alfred de Bastard a donné
le jour à un fils, qui a'reçu le prénom d'Al-
fred; ̃' ̃' ̃ -̃ ̃
iCHARITê- ̃•̃ ̃•̃"̃
Dimanche prochain, ip septembre, aura
lieu à Chantilly une vente de la « petite
fleur » au profit de l'hôpital de campagne" de
cette ville.
Cette vente est organisée par Mme Vallon,
femme du dévoué maire de Chantilly, et le vi-
comte d'Harcourt.
La « petite fleur » sera également vendue à
Maisons-Laffittele 17 septembre, et l'organisa-
tion en a été confiée à M. Lepel-Cointet,
MARIAGES
"M. François^Benoit de Maistre, fils. du
cqrute. François de Maistre et de la comtesse
née de Villeneuve-Bargemon, vient dé se fian-
cer, au château de Puiseux (Oise), à Mlle Gene-
viève de Maistre,' fille du comte Xavier de,
Maistre et de la comtesse née Mareuil. ̃_
̃-̃ f 1 mm 1 '-T-. '̃̃
SEUIL
-r-i ;Les obsèques de M0 Carrabyt l'éminent
avocat à la Cour d'appel, ancien membre du
conseil de l'Ordre, chevalier de, la Légion
d'honneur,, ont été célébrées hier, à dix heures
et demie, en l'église Saint-Pierre de Chaillot, au
milieu d'une assistance nombreuse et émue.
Les obsèques, suivant la volonté du défunt,
furent des plus simples. Il n'y avait dans le
cortège aucune délégation.
La ComédieJFrançaise qui avait ignoré la
volonté de modestie de son ancien conseil,
avait envoyé une magnifique couronne en
souvenir des services éminents que le regretté
maitre lui avait rendus.
La levée du corps a été faite par l'abbé
Loutil, second vicaire. de la.paroisse, et l'ab-
soute a éfô donnée par l'abbé Désers, cha-
noine honoraire de Paris, curé de l'église
Saint-Vincent-de-Paul.
Le deuil était conduit par le prince Pierre
de Caraman-Chimay, envoyé extraordinaire
et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi des
Belges, son gendre; le comte Jean de Cha-
bannes-La Palice, représentant son frère, le
comte Jacques de Chabannes-La Palice, autre
gendre du défunt, qui n'avait pu arriver pour
la cérémonie; M. Roger de Dampierre, bri-
gadier au 12° cuirassiers, son petit-fils MM.
Calixte et Georges Carraby et le baron de
Préz-Crassièr,- ses neveux.
Dans la nombreuse assistance
Le ministre de France à Athènes, Mme et Mlle
Boville, princeA. d'Arenberg, TUme LeGhait, M.
et Mme Alexis Rostand, M. et Mme Paul de
Viefville, M., et Mme "Willy Blumenthal, prince
Jean de Cararaan-Chimay, comte Louis de Vogue,
M. et Mme Edmond Béer, M. Jean B.eraua,, M.
Andi-p Saint-Hilaire, comte Jean de Montebquo-
comte Flcury, général comte des Garets, M. do
Ktiribel, "'comte et comtesse Lionel de Montes,
quiou.Vl. et Mme Pierre Lëbaudy, comte Ber-
nard de Montesquiou-Fezensac, Mlle de Grand-
maison,, comte L. d'Humières, Mme J. Qarcy.
comtesse de Rochefort, comte François de Fran-
quevillfo M.. «t Mme Jules Çlavetie, M. George?
ClàWtie, M." Pierre de Fôiïquièrés,"pomte et com-
tesse de Pi'émio-Réal, comte de Rochefort, M. et'
Mme JulosTaostand, M. etMmeEdmondMarlell,M.
le bâtonriierBusson-Billault.comte. Mimerel.çomtè
Albert de Sonis, marquise de Villohermose, M.
René Oppenheim, baronne- James de Rothschild,
comtesse Antoine de Chabannes La Palice, com-
tesse de Ganay, marquis de Biliotti, baronet.
baronne Beyens, Mlle Jeanne de Goyenèche,. M.
F. Champion, colonel Lara, M. E.. Démange, M.
G. de Caqueray, M. Ai Bétolaud, M. Charles
Compagnon, M. Fabrice Carré, baron R.. dé Fra-
ville, etc., etc.
L'inhumation a eu. lieu au cimetière Mont-
martre.
Hier, à dix heures, en l'église de la Ma-
deleine, ont été célébrées les obsèques de
Mme Victor Susse. Le deuil était conduit par
MM. Lancashire et Gustave Laguionie, direc-
teur des grands magasins du Printemps, ses
petits-fils'; MM. Jean Moncel, Ch. Vigneras,
Pierre Laguionie et Georges Marindaz, ses
arriére petits-fils MM. Albert Susse, Mau-
rice et Alexis Ducoing, ses neveux.
On remarquait dans l'assistance
Mme Jules Claretie, Mlle Jules-Lefebvro, gé-
néraï Dèlanne, MM. Peul Doumer, Gabriel Du-
pont, Georges Clarotie, Alexis Rostand, Emile
Auquetin, Peytel, J. Moyen Rudaux, etc.
t,linhumation a eu lieu au cimetière d'Au-
teuil.
Un service anniversaire pour le repos
de l'âme de Monseigneur le comte de Paris
sera célébré le jeudi 7 courant, à dix heures,
en. la chapelle de la Compassion, avenue de
la Révolte, à Neuilly. ·
-r- Les obsèques de la baronne de }lonnc-
cove, née Wignier de Beaupré, ont, été célé-
brées jeudi; en l'église d'Epagne (Somme). Le
deuil était conduit par M. Marrésal, ami de
la défunte, MM. de L'Etoille et de Buigny,
ses gendres Robert de L'Etoille, Maurice de
Bujgny,le; vicomte Je,an d'Applaincourt, ses
petitsrfils, • ̃ ̃
–̃On annonce le décès de M. Georges Cas-
taignet, avoué honoraire, ancien président de
la -Chambre -des -avoués survenuà Soisy-sous-
Etiolles (S.-et-O.), où une messe sera dite
jeudi' 7 septembre à neuf heures et demie.
L'inhumation aura lieu le même jour à deux
heures au cimetière Montmartre. Il ne sera
pas envoyé de faire part.
Nous apprenons la mort De Mme
Pferre Roquebert, née Bourdet, fille de M.
Emilé Bourdel, notaire à Paris, décédée en
son domicile, avenue de Saxe, dans sa vingt-
quatrième année. Sés obsèques seront célé-
brées aujourd'hui, à dix heures, en l'église
Sain|-François- Xavier. L'inhumation aura lieu
au Père-Laçhais.e De M- Albert Peyrebé,
décédé' au château de Lubleau; De Mme
Coutaltt de La jarr'ée d'Olonnp, décédée aux
Sables-d'Olonne-; De, Mme Louis Châle,
née Peigney, décodée à Paris dans sa vingt-
cinquième année De Mme Edouard Fré-
maux^, née Delattre, décédée au Ma;rais-de-
Lomme (Nord),, dans sa soixante et onzième
année ses obsèques auront lien aujourd'hui
à dis- heures, e.n l'église du Marais-de-
Lomme. Delaràcpe,
E. Delaroche,
AFFAIRES MILITAIRES
Essai de mobilisation
Hier matin, à. Cherbourg, a eu lieu
une fort intéressante expérience de mo-
biiisatipp sur pied de guerre.
Le vice amiral Kiôsel, préfet maritime,
a profite de la prés :açe des réservistes
pour mettre tout le mônçle à son poste
de combat.
En deux heures de temps tous les ré-
servistes furent équipés et encadrés. Les
troupes de la garnison, sous le comman
dément du général de Villaret, adjoint
au gouverneur de Cherbourg, prirent
posjtion, à roue.stet.à l'est de la ville les
troupes d'artillerie de forteresse occu-
.pèreuMes ouvrages, ayant pour servants
des fantassins et des soldats des troupes
coloniales pendantce temps les flottilles
de torpilleurs et de sous-marins complé-
taient leurs .équipages pour, prendre .la
mer. -• .• •̃ ̃ ̃ • ̃-
'i Les exercices ontduré toute la nuit et
ne finiront que ce soir..
Ils ont pour thème la défense de la
place contre l'attaque d'un ennemi fi-
guré par le cuirassé- Bouvines et les flot-
tilles de torpilleurs et de sous-marins
qui croisent au large. ̃ •'
Le général Lyautey suit les opérations
avec le préfet maritime.
Etat-major général. Le général Durand,
membre du Conseil supérieur de la guerre,
est placé dans la 2e section (réserve) du ca-
dre de l'état-major général de l'armée.
Le général Durand sort de Saint-Cyr. Il a
fait toute sa carrière dans l'infanterie. Il était
sous-lieutenant quand éclata la guerre et
prit part à la bataille de Reichshoffen et à la
bataille de Sedan. A son retour de captivité,
il fut affecté à l'armée de Versailles. Le gé-
néral Durand, qui avait suivi les cours de
l'Ecole de guerre est réputé pour un fort ha-
bile tacticien, II était membre du Conseil su-
périeur de la guerre depuis le mois de fé-
vrier 1910.
Léopold Flameng
Dans sa. propriété de Courgent, douce-
ment, et comme le noble artisan qui a
accompli sa tâche, le maître graveur
Léopold Flameng est mort hier à l'âge
de quatre-vingts ans. Son fils, dont la
renommée se joignait à la sienne et qui
était venu s'asseoir près de lui à l'Insti-
tut, entoura ses dernières heures de ses
soins pieux et lui donna la suprême
consolation que puisse désirer un ar-
tiste cette certitude de poursuivre
l'idéal de sa vie.
Léopold Plameng était né à Bruxelles,
de parents français, en 1831. Elève de
Calamatta, à l'école de gravure; il gagna-
Paris, à vingt-deux ans, et tout de suite
collabora à l'Artiste et à la Gazette des
Beaux-Arts. Par des illustrations de li-
vres, il se fit connaître et, dès 1859,
exposa brillamment aux Salons.
Nous lui devons d'admirables pages
la Source et l'Anf/éliqùe, d'après Ingres;
le Saint-Sébastien, d'après Léonard
Marino Faliero, de Delacroix; et les co-
pies les plus expressives de Rembrandt;
la Ronde de nuit, les Syndics, la Leçon
d'anatomie et particulièrement la Pièce
aux cent florins. Nous lui devons encore
une Fille, d'après Watteau, et une pro-
fonde reproduction du Shakespeare de
son fils François Flameng.
Cet artiste, qui était un homme d'une
ponté exquise .et du .plus rare, désinté-
ressement, laisse une œuvre importante
dans notre riche école de gravure. Il
avait été récompensé par les plus hau-
tes distinctions-et avait obtenu la grande
médaille en 18?6.- Il était officier de la
Légion d'honneur- Mais il vivait, sim-
plement, dans, une quasi-retraite et ses
obsèques seront simples, dans la plus
stricte intimité, demain mercredi, à dix
heures et demie, dans l'église de Sep-
teuil.
Au maître François Flameng, si dou-
loureusement.éprouYé,.le.§.^xtistes adres-
sent leurs plus sincères condoléances.
La Disparition
de la « Joconde »
L'enquête
On ne peut malheureusement se flatter
d'aucune espérance nouvelle. La Sûreté
continue son enquête sur le vol de la
Joconde, avec une conscience scrupu-
leuse. ̃ ̃̃.
Depuis deuxj ours, toute l'attention sem-
ble concentrée sur un aliéné pitoyable,
garçon de café à ses heures et qui offre
de rendre Mona Lisa contre deux cent
mille francs en espèces sonnantes. Cette
plaisanterie facile et assez'douloureuse
a as!?ez duré, d'autant qu'il -suffit" à: ce
demi-fou de citer le nom d'une person-
nalité honorable pour qu'on s'avise de
perquisitionner à son domicile, ou tout
au moins d'interroger ses domestiques.
Cette enquête est un peu stricte, et il
n'est personnne qui ne se sente à l'abri
des divagations de ce dément. Qu'on
l'envoie aux champs et qu il n'en soit
plus question.
Les précautions
En manière de première réforme, M.
Dujardin-Bèaùmetz, sous-secrétaire d'E-
tat aux beaux-arts, vient de prendre un
arrêté aux termes duquel,
Jusqu'à nouvel ordre, le musée d.11 Louvre
sera ouvert au public les dimanche, mardi,
mercredi, vendredi et samedi,, do, onze heu-
res à cinq heures du 1er avril au ,1cf octobre,
et de onze heures à quatre heures du l'ï oc-
tobre au 1er avril.
Le jeudi, l'ouverture du musée du Louvre
aura lieu de une heure à cinq heures du 1"
avril au 1" octobre, et de une heure à quatre
heures du 1er octobre au 1er avril.
Cette limitation dans les' heures de
visite mécontentera sans doute le public
parisien, les provinciaux et les étran-
gers qui habitent en ce moment Paris,
Si regrettable so'it-elle, ils auront la
bonne grâce de l'excuser. Il s'agit actuel-
lement de remanier l'organisation du
Louvre. Mieux même, il s'agit enfin
d'organiser notre grand musée national.
En attendant l'heure heureuse où les
crédits nécessaires seront votés, il faut
aller au plus pressé, il faut protéger les
collections.
U y a actuellement au Louvre, 150 gar-
diens. Si l'on veut bien tenir compte des
hommes que le service de nuit, la ma-
ladie,' les congés, les besognes acces-
soires, mais indispensables, retiennent
il reste 80 à 90 gardiens disponibles
pour surveiller le Palais durantles heures
de visite.
Sait-on ce que ces hommes ont à gar-
der ? Environ 85 salles. Il est d'une pru-
dence nécessaire de ne pas leur deman-
der un effort supérieur à leurs forces.
Ajoutons qu'il faut nous résigner à
des sacrifices plus difficiles même que
ne 1 annonce l'arrêté de M. Dujardin-
Beaumetz. Comme les gardiens man-
quent, et comme on est bien décidé
à protéger maintenant nos, collections,
seules seront ouvertes les salles dont la
surveillance pourra être assurée, celles
de peinture principalement. Qu'on ne
s'avise pas d'insister pour visiter les
salles égyptiennes,, assyriens es qu grec-
ques. Le vieux Louvre, jusqu'à nouvel
ordre, est odieusement ferme.
'D'autre part, M. Pujalet, chargé de la
direction des musées nationaux, vient de
communiquer à ses collaborateurs et à
ses subordonnés cet ordre de service
Pour quelque motif que ce soit,, tous les
objets constituant les collections exposées au
public, hors vitrine, ne pourront, à dater de
ce jour, être enlevés des salles sans un bon
do déplacement. Ce bon de déplacement sera
signé par le conservateur intéressé et visé à
son départ et à son, retour par le secrétariat
de la direction.
Ce visa obtenu, la personne qui sera char-
gée du déplacement de l'objet le remplacera
par un tableau portant l'inscription du re-
trait de l'objet et sa direction, et remettra
aussitôt au gardien de service, après l'avoir
revêtu de sa signature, le bon de déplacement
sur lequel sera inscrite la formule « fait le.
telle heure. »
Puis le gardien qui aura reçu le bon le
premier, le remettra à son remplaçant, celui-
ci à celui qui le relèvera, et ainsi de suite.
jusque ce que l'objet soit rapporté et remis
en place. A ce moment, le gardien qui se
trouvera de service reprenant en charge l'ob-
jet rappojté, restituera en échange au por-
teur le « bon do. déplacement » après y avoir
inscrit et signé la formule suivante
« Rendu (tel jour), (telle heure). »
La personne chargée du déplacement rap-
prendra le tableau indicatif et transmettra
aa secrétariat le « bon de déplacement ». Ce
bon une fois visé à nouveau par le secréta-
riat, sera retourné au département intéressé
pour servir de justification éventuelle au
conservateur qui l'aura délivré.
Au moment de là relève du service de
jour, les gardiens en se présentant au poste
central de la « salle des bijoux", remettront
au chef de la brigade de nuit « les bons
de déplacement » dont ils seront déten-
teurs. ̃•̃̃̃
A la prise de possession du service de
jour, les gardiens reprendront chacun à la
salle des bijoux les « bons de déplacement »
intéressant les salles situées dans leur sec-
teur de surveillance. Ainsi, les gardiens
chargés, conformément au règlement inté-
rieur du service de garde des objets, pour-
ront à l'aide « des bons de déplacement »
passer une revue complète des objets expo-
sés au public.
En ce qui concerne les objets en vitrine,
les conservateurs détenteurs exclusifs des
clefs de ces vitrines pourront seuls les dé-
placer. A chaque opération ils devront rem-
placer l'objet enleve par une étiquette signée
d'eux et portant la date du retrait de l'objet.
Le secrétaire tiendra pour chaque dépar-
tement un registre de mutation des objets.
Sur ces registres, seront inscrites les datos
des visa au départ et au retour de chaque
bon.
Voilà des décisions auxquelles- tous les
honnêtes gens ne peuvent qu'applaudir.
Elles protégeront nos trésors nationaux
non seulement du vol, mais de cette in-
différence qui leur permettait de s'éga-
rer et de se détériorer parfois. Il n'est
pas bon que ces merveilles soient aux
mains de quiconque et à tous hasards.
Il.y aura dorénavant des responsables.
Et c'est fort bien.
Souhaitons que l'esprit de ces mesu-
res n'aille pas s'affaiblissant, tandis qu'il
vieillira..•̃•̃ ̃̃̃̃
̃ .••• J. d© F,
LA CONQUÊTE DE L'AIR J
4,252 mètres d'altitude
Un exploit de Garros ·
Le- 5 août dernier, le capitaine Félix
s'illustrait par un magnifique exploit;
au-dessus de l'Ecole militaire d'Etam-
pes, qu'il dirige, il s'élevait en mono-
plan à une hauteur de 3,250 mètres, et
devenait ainsi recordman du monde de
la hauteur.
Le capitaine Félix conta alors que par-
venu à cette altitude, il avait fait l'im-
possible pour monter plus haut encore,
mais en vain. • ̃ ̃̃'
Son moteur s'était alors montré im-
puissant à poursuivre davantage l'esca-
lade dans l'air raréfié.
Et dès lors il semblait que l'homme
ne fût pas très loin de l'extrême
limite de l'altitude qu'il pourrait at-
teindre avec les moyens dont il dis-
pose actuellement, lorsque hier parvint
la nouvelle que l'avia.teur français Ro-
land Garros avait, à Saint-Malo, atteint
les 4,000 mètres, et, dans un vol auda-
cieux et victorieux, s'était élevé à 4,252
mètres
La prouesse fit sensation. Songez:
4,252 mètres Etre si haut sur un engin
de quelques mètres de toile, de bois et
de métal
C'est sur le coup de midi que Garros
a réalisé son exploit; il faisait un temps
superbe.
Garros s'envola de la plage des Eclu-
ses, à l'aérodrome de Niels, près de Pa-
ramé. Le départ fut rapide Garros s'é-
leva en uue ascension pressée, allant
en spires serrées à l'escalade de l'espace.
Son monoplan ne fut bientôt plus qu'un
point que de terre les curieux, dans
l'anxiété, suivaient avec peine dans son
vol en zigzag.
Puis il disparut, et ce fut pour tous
l'angoisse- coutumière, cependant que les
yeux fatigués, troubles et humides le
cherchaient dans le bleu et la lumière.
Il reparut enfin, une heure après s'être
envolé, revenant au sol dans une de ces
descentes vertigineuses dont il raffole et
dans lesquelles il est un. incomparable
virtuose.
Terre! La foule se précipite vers
l'homme qui, souriant, tendait aux délé-
gués officiels de l'Aéro-Ciub de France
le baromètre enregistreur, contrôleur
fidèle et impartial de son exploit.
4,252 mètres, annoncèrent les offi-
ciels
L enthousiasme aussitôt se déchaîna,
et empoigné par ses admirateurs, Gar-
ros,1 jeté sur des épaules vigoureuses,
connut une fois de plus les émotions et
les cahots du triomphe.
Sa performance justifiait cet enthou-
siasme. Elle marque, en effet, une étape
dans les prouesses de l'aviation elle
!n'est pas qu'une victoire de pilote, elle
est aussi une victoire mécanique remar-
quable à l'actif du moteur qui en fut
1 auteur, le Gnome. Pour la première
fois, l'homme a sur ses ailes franchi les
4,000 mètres.
En trois ans le record s'est élevé de4,080
mètres. 11 était, en effet, en décembre
<190S, de 120 mètres, et avait été accom-
pli par Wilbur Wright au camp d Au-
vours. Il avait, 'depuis, suiyi la progres-
sion que voici
155 mètres Latham, 29 août 1909.
800 mètres: comte de Lambert, 18 octo-
.brel909.
453 mètres Latham, 1er décembre 1909.
1,000 mètres Latham, 7 janvier 1910*
l,38i jcaêtess^ L&tow» 7 juillet 1910,
2,582 mètres Morane, 3 septembre 1910.
2,587 mètres Chavez, 8 septembre 1910.
2,780 mètres Wijnmalen, 1er octobre 1910.
3,100 mètres Legagoeux, 9 décembre 1910.
3,180 mètres Loridan, 8 juillet 1911.
3,350 mètres capitaine Félix, 5 août 1911.
Encore un petit effort, et l'homme
pourra, en quelques quarts d'heure, fran-
chir les plus hauts sommets d'Europe.
On voit quelle importance cette possi-
bilité présente au point de vue militaire.
Hier Garros aurait passé en moins d'une
heure quelques-uns des géants alpins, le
Schreckhorn (4,080 mètres), le Munch
(4,097 mètres), laYungfrau (4,137 mètres),
le Finsteraphorn (4,213 mètres).
L'homme n'est plus qu'à 230 mètres
du fameux Cervin, qu'à 386 mètres du
Mont-Rose, et qu'à 564 mètres de la cime
du Mont-Blanc.
Frantz-Rexcliel.
A L'INSTITUT
Académie des Sciences
LES VARIATIONS DU. PÊCHER. UN REMÈDE
CONTRE LA FIÈVRE APHTEUSE. MOUCHES
HÉMOPHAGES. l'ORIEXTATIOM EN RADIO-
TÉLÉGRAPHIE. MÉTÉORITES D'ÉGYPTJS.
M. Prillieux présente une note de M.
Griffon sur un cas singulier de variation
par bourgeon, chez le pêcher.
On a signalé, il y a trois ans. sur un
pêcher de Montreuil, l'apparition de ra-'
meaux ayant tous les caractères de ceux
de l'amandier. M. Griffon a fait de cet
arbre une étude détaillée.
C'est un pêcher, greffé sur amandier,
qui appartient à une forme très voisine
d'une ancienne variété cultivée sous le
nom de « Grosse Mignonne ». En 1908,
on y vit apparaître un rameau d'aman-
dier qui se développa à plus de deux
mètres du bourrelet de greffe. En 1910,
d'autres pousses d'amandier se montrè-
rent à peu de distance de la première,
puis sur une branche inférieure, en
même temps que des jets de pêcher.
De pareilles poussés d'amandiers se
voient aussi sur un pêcher voisin du pré-
cédent. Ces deux arbres, cultivés en es-
palier, sont âgés de 60 à 80 ans et mani-
nifestent des symptômes de décrépi-
tude.
En 1911, un de ces rameaux litigieux
fleurit à la fin de mars; il donna de vé-
ritables fleurs d'amandier, blanches et
plus grosses que les fleurs roses du pê-
cher sur lequel il s'était développé. Elles
produisirent de's fruits, ressemblant à
des amandes longues, mais qui tombè-
rent prématurément.
Il est certain que ce sont bien devrais
rameaux d'amandiers qui se sont déve-
loppés sur un pêcher de MontreuH.
Il est intéressant de constater ainsi
avec précision des faits d'une incontes-
table importance pour la discussion des
questions encore bien obscures et con-
troversées touchant la variation dans
les plantes cultivées.
M. Van Tieghem cite une communica-
tion relative à un nouveau traitement de
la fièvre aphteuse par la levure de bière,
et une note de M. Blondel, adressée par
M. Henri Poincaré, sur les méthodes de
mesure de l'orientation en radiotélégra-
phie.
;M. Bouvier présente d'intéressantes
observations faites par M. Roubaud sur
une forme nouvelle de mouches, dont
les larves sucent le sang du mammifère
à peau plus ou moins nue. Ces larves
vivent dans les terriers et se gorgent du
sang des animaux qui les habitent. On
ne savait comment ces parasites avaient
pu arriver a l'homme. M. Roubaud est
parvenu a en découvrir certaines espèces
qui vivent de sang humain. Il les a
eprouvées sur lui-même. Ses observa-
tions ont été faites entre Bammako et
Tombouctou.
Lecture est donnée d'une communica-
tion do M. Stanislas Meunier sur les
météorites tombées en Egypte qui lui
ont été envoyées au Muséum et dont
nous avons déjà parlé. L'éminent sa-
vant poursuit une étude approfondie de
ces roches cosmiques d un caractère
particulièrement intéressant.
L'Académie accueille l'hommage d'un
ouvrage commémoratif du jubilé de
l'université de Genève que vient de lui
adresser cette université.
Elle renvoie au Conservatoire des Arts
et Métiers, et à M. Benoît, directeur des
travaux du pavillon de Breteuil, à
Sèvres, une proposition de l'observa-
toire de Gotha, qui offre la cession, au
prix de 8,200 francs, d'un mètre-étalon,
£11 platine, construit en 1803 par Le-
noir.
Ch. Dauzata.
LA VIE CHÈRE
-.«Q 0 Iz~
Le calme semble rétabli. Nos corres-
pondants ne nous signalent aucun inci-
dent présentant quelque gravité.
Des manifestations ont eu lieu a Dun-
kerque et à Douai. Elles furent paci-
ffiques..
ADunkerque, quatre cents ménagères
se sont rendues au marché de Bcrgues
en cortège. Aucune marchande de beurre
ne s'y trouvait. Elles sont donc rentrées
dans la ville en chantant Y Internatio-
nale. Le soir un meeting fut tenu à la
Bourse du travail.
L'accord est cependant loin d'être fait.
,Le sous-préfet, le maire, les délégués'
des marchands et ceux des consomma-
teurs ont discuté pendant deux heures
sans rencontrer un terrain d'entente. Le
Conseil municipal se réunit aujourd'hui
Les bouchers, les charcutiers et les lai-
tiers ont fermé leurs boutiques.
Deux mille manifestants #ont parcouru
hier les rues de Douai, sans aucun inci-
dent. La municipalité et les bouchers
ont arrêté de concert de nouveaux prix
de vente qui seront mis en vigueur de-
main. L'abatage reprend aujourd'hui.
Les bouchers de Lens ont rouvert leurs
boutiques que la troupe protégeait. Elle
n'a pas eu à intervenir.
Trente-trois maires du bassin du Pas-
de-Calais se sont réunis à la préfecture
d'Arras sur la convocation de M. Basly.
Ils ont émis le vœu que le gouverne-
ment empêche l'exportation du bétail,
des fourrages, du beurre et des pommes
déterre et lève tous les droits qui en
gênent l'importation. Ils soumettront
aux bouchers et aux boulangers des
prix qu'ils espèrent faire accepter par
eux.
À Saint-Quentin la détente s'accentue.
Quelques individus ont essayé, à Hol-
jnquj jde pénétrer dans une ferme. Le
maire, aidé .par les cultivateurs, les a
dispersés..
La municipalité 3e Saint-Quentin a
supprime temporairement la taxe d'oc-
troi sur les viandes. On espère que les
bouchers et les charcutiers rouvriront
aujourd'hui leurs boutiques".
Un incendie, dû, croit-on, à la mal-
veillance, "s'est déclaré dans une ferme
des environs. Le propriétaire,. M. Des-
marais, avait reçu, ces jours derniers,
des lettres de menaces. Une enquête est
ouverte.
3,000- ouvriers, protestant contre le
prix des denrées, ont soumis à la muni-
cipalité de Fougères une série de tarifs
pour les œufs, la viande et le beurre,
en déclarant- qu'ils demanderaient leur
application lors -du prochain marché.
De nombreuses arrestations ont été
opérées. Elles sont relatives, pour la plu-
part, aux actes de violence commis ces
jours derniers.
Le délégué mineur Simon, de Méri-
court, a été arrêté pour avoir conduit les
manifestantes qui se livrèrent à des ac-
tes de pillage à Méricourt et à Sallaumi-
nes et les avoir incitées au sabotage.
Les ménagères l'ontaccompagnéjusqu'à
la gare.
La gendarmerie de Lens s'est emparée
d'un homme et de deux femmes qui pri-
rent une part active aux déprédations
commises à Aunay-sous-Lens, dans la
propriété de MmeFauquebergues. Celle-
ci s'était attiré la colère des ménagères
en refusant.de payer l'amende de cinq
francs dont elle avait été frappée par
elles pour n'avoir pas assisté aux mani-
festations organisées dans les communes
voisines.
D'autres arrestations ont eu lieu à
Auby et à Douai.
De nombreux gendarmes sont partis
hier de Quimper pour Maubeuge.
A Arras, cinq manifestants ont com-
paru devant le Tribunal correctionnel
ils ont été condamnés à des peines de
dix à vingt jours de prison, et à seize
francs d'amende.
Une vingtaine de manifestants ont été
jugés par le Tribunal de Saint-Quentin,
qui les a condamnés à des peines variant
entre quinze jours et six mois de prison.
L'AFFAIRE AERNOULT
Un témoin meurtrier
Le chasseur Rousset, du 2e bataillon
d'Afrique, vient de tuer l'un de ses ca-
marades, à Médéah au cours d'une
altercation.
Ce Rousset. n'est pas un inconnu. Il a
beaucoup fait parler de lui depuis six
mois. Ce fut à l'occasion de la mort d'un
disciplinaire, nommé Aernoult.
Ce disciplinaire mourut au mois de
juillet 1909 dans un poste du Sud-Ora-
nais. L'autopsie établit qu'il avait suc-
combé à un%congestîon cérébrale.
Mais Aernoult était syndiqué. Le syn-
dicat des terrassiers, dont-il était mem-
bre, prit l'affaire en mains. Il prétendit
qu'Aernoult était mort victime des sé-
vices exercés, sur lui par le lieutenant
Sabatier et deux sous-officiers de sa
compagnie.
L'enquête ouverte par le ministre, de
la guerre démontra l'innocence du lieu-
tenant et des sous-officiers. L'affaire pa-
raissait donc terminée.
Mais Rousset, à cette époque discipli-
naire de lamêmecompagniequ'Aernoult,
passa en conseil de guerre au mois de
janvier dernier, pour refus d'obéissance
et outrages à un supérieur.
Il déclara, pour sa défense, qu'il n'a-
vait agi qu'afin de ne plus être sous les
ordres du lieutenant Sabatier « meur-
trier d'Aernoult ».
La C. G. T. s'empara de ce témoignage.
Les meetings succédèrent aux meetings;
les affiches aux affiches.
On sait que le jury de la Seine acquitta
les signataires d'une de ces affiches, plus
violente encore que les autres et inti-
.tulée « A Biribi ».
Une nouvelle enquête fut ouverte. Las
de ces attaques inqualifiables, le lieu-
tenant Sabatier supplia le ministre de
le traduire en conseil de guerre.
Il y passera demain 6 septembre,
ainsi que les deux sous-officiers mis en
cause avec lui.
Le crime dont Rousset vient de se
rendre coupable montre la valeur que
peut avoir son témoignage. A,N.
̃i, LA JOURNEE
Obsèques M. Henri Seligmann (réunion
au cimetière Montparnasse, Il heures). =
Mme Pierre Roquebert (église Saint-Fraii-
çois-Xavier, 10 heures).
-r~
Informations
La santé de M. Combes
L'état de M. Combes,, qui s'était amé-
lioré ces jours derniers, inspire à nou-
veau des inquiétudes à son entourage.
Voici le bulletin communique hier
matin
La situation reste à peu près la même. La
nuit a.étô moins bonne. Le malade paraît fa-
tigué. ̃Do.çtoursBBON, Couraud, Cazellet.
,po,l
L'ancien président du Conseil se plaint
de douleurs dans la région du foie.
Un grand banquet 'français à Turin
Mercredi soir, 6 septembre, à l'occasion
de la réunion des jurys internationaux,
aura lieu, à l'Exposition de Turin, un
grand banquet de plus dé 500 couverts,
sous la présidence de M. Stéphane Der-
villé, commissaire général de la Répu-
blique française.
Ce banquet est offert par la section
française aux autorités locales et aux
commissaires de l'Exposition.
Augmentation du revenu
Toute personne âgée désirant assurer
le repos de sa vieillesse peut se consti-
tuer de gros revenus par la Rente via-
gère. Elle aura, en traitant avec Le
Phénix (entreprise privée assujettie au
contrôle de l'Etat), 33, rue La.fayette,
Paris, la certitude de vivre de ses rentes,
sans aléas ni formalités pour leur paye-
ment. Cette Compagnie présente à cet
égard une sécurité absolue. Aucune né
peut offrir plus d'avantages, plus de fa-
cilités, plus de garanties à ses rentiers.
̃• S'adresser à son siège. social ou à ses
agents généraux.
Nouvelles Diverses
a PARIS
COUPS DE FEU SUR LES AGENTS
L'attention du gardien de la paix Trojani
était attirée l'avant-dernière nuit, vers mi-
nuit, par plusieurs coups de feu tirés rue de
l'Ecole Polytechnique. Il y courut. En le
voyant, plusieurs individus qui se trouvaient
là prirent la fuite. Il les poursuivit. Près
d'être rejoint l'un d'eux se retourna et tira
sur l'agent trois coups de revolver.
Trojani ne fut point atteint, mais une balle
blessa à la jambe droite une- jeune femme
qui regagnait son domicile A ce moment ar-
rivaient deux agents cyclistes et bien
qu'ayant tiré sur eux deux nouveaux coups
de feu, le rôdeur fut arrêté. C'est un nomma
Jean Piéri,- âgé de vingt-neuf ans, déjà. con«
damne plusieurs fois pour vol'.
Des. passants ayant signalé ,aux agents
cyclistes Saury et Montalant, des jeunes
gens qui jouaient à la passe anglaise, ils s'y
rendirent. A leur vue, un nommé Henri
Monteil, âgé de dix-neuf ans, sortit un re-
volver et fit feu quatre fois sur eux. Il les
manqua. Mais la foule qui avait assisté à la
scène, l'empoigna, le roua de coups et les
agents qu'il avait voulu tuer eurent beau-
coup, do peine à l'empêcher d'être assomméj
tout à fait.
YOÏiS AU GRAND PALAIS
On ne vole pas seulement au Louvre. Plu-
sieurs objets placés dans des stands diffé-
rents ont disparu ces jours-ci du Salon du
Mobilier au Grand Palais des Ghamps-Ely^
sées.
Une enquête a été ouverte par M. Chanaud,
commissaire de police.
_i_
LE FEU AU BOIS, DE MEUDON
Un incendie s'est déclaré hier, vers troia
heures, dans le bois do Meudon. Il a pris
naissance derrière le parc aérostatique de
Châlais et s'est étendu jusqu'à l'étang de
Villebon.
Les sapeurs du génie et les pompiers de
Meudon se sont rendus en hâte pour le
combattre. Hier soir, vers neuf heures, on
espérait circonscrire le feu, mais trois hec-
tares de forêt étaient déjà brûlés.
RENVOI AUX ASSISES
MM. Vigo dit Almer'eyda, Truchard, Du-
lac, Merle, Pesccau, Bona, Mes dit Tissier,
Goldsky et René dit Dolié, tous jeunes gardes
révolutionnaires, viennent d'être, par la
Chambre des mises en accusation, que prési-
dait M. de Valles, renvoyés devant la Cour
d'assises de la Seine, sous les inculpations
de séquestrations arbitraires et de violation
de domicile ou de complicité.
̃ ACCIDENTS,
Une collision s'est produite à deux heures
et demie de l'après-midi, rue de Vaugirard,
à l'angle de la rue Corneille, entre les om-
nibus Montrouge-square Montholon et Pan-
théon-Courcelles.
Une darne Tinon, demeurant, 5, rue Ney,
à Lyon, de passage a Paris, a été assez
grièvement blessée pour que son admission
à l'hôpital de la Charité ait été jugée néces-
saire.
Une voiture de fourrages a été tampon-
née à l'angle de l'avenue de Friedland et du
faubourg Saint-Honoré, par le tramway do
la Muette à la rue Taitbout. Dans sa chute
la fourragère a heurté un taxi-auto qui a été
culbuté. Le cocher de la fourragère, Joseph
Martin, âgé de vingt-huit' ans, a eu le crâne
fracturé et est mort pendant qu'on le trans?
portait à l'hôpital Beaujon.
̃•̃̃ 'l'amour DE LA famille.
Le caissier d'une grande maison de trans-
ports de la rue Pelleport, Emile Lavoignet,
avait pris la fuite en emportant 20,000 francs.
M. Thierry, commissaire de police du quar-
tier, ouvrit une enquête et apprenant que
Lavoignet avait envoyé sa femme et ses en-
fants a Chantelotto (Haute-Saône), son pays
natal, supposa qu'il ne quitterait pas la
France sans aller les voir.
Il avait deviné juste. Prévenue par dépê-
che, la gendarmerie de Vesoul a arrêté hier
le voleur au sein de sa famille. Il va être
ramené à Paris, à la disposition do M. Tor-
tat, juge d'instruction.
DÉPARTEMENTS •
SANGLANTS INCIDENTS DJ3 GRÈVE
Nantes. Des incidents d'une gravité par-
ticulière se sont produits à Basse-Indre, où
les ouvriers métallurgistes sont en grève
depuis trois mois.
Un millier de manifestants, armés de pio-
ches et de bâtons, ont tenté d'envahir les
forges. Les gendarmes ont dû mettre sabre
au clair pour les repousser.
Au cours de la bagarre, dix gendarmes ont
été grièvement blessés :Tun d'eux est mou-
rant. Vingt'grévistes ont été blessés cinq
sont dans un état désespéré.
Trois arrestations seulement ont pu être
^opérées. Des renforts ont été demandés.
d urgence.
Lille, Une bagarre violente a éclaté hier
après-midi à Hallouin entre les gendarmes
et les grévistes qui voulaient envahir une
filature où de nombreux ouvriers s'étaient
réfugiés.
Cinq gendarmes ont été blessés, ainsi quo
vingt grévistes. Trois arrestations ont été
opérées.
Deux « jaunes », quelques instants aupa-
ravant, avaient été grièvement blessés par
los grévistes.
LE CRIME DE TOURS
Tours. M0 Maurice Bernard a prié son
confrère du barreau de Tours, M0 Maloret,
de se mettre à la disposition de limé Guil-
lotin. M0 Maloret .l'a vue hier. Elle estencoro
souffrante et toujours très nerveuse. Il n'est
pas probable d'ailleurs qu'en l'absence "do
M0 Maurice Bernard, qui ne reviendra à M
Tours que vers le 15 septembre, Mme Guil-
lotin soit de nouveau interrogée et confron- ̃
trée avec Mlle Landereau. 0
Quant à Paul Houssard, il n'ignore plus
rien des derniers incidents et parait parti-
culièrement abattu. On a augmenté lu ser-
vice de surveillance autour de lui.
M. Cador n'a entendu aucun témoin au-
jourd'hui, maïs il se réserve d'en entendre
quelques-uns dans deux ou trois jours. No-:
tamment Mlle Landore.au qui, selon lui, n'a
pas déposé d'une façon complète lors de sa
récente comparution. M. Cador estime qu'elle
sait certainement beaucoup de choses il la
convoquera tr.ès. prochainement.
Dans les couloirs du palais de Justice, cer-
tains bruits courent qui feraient croire à une
troisième arrestation qui .pourrait être opô*
ïée très prochainement.
FORÊT INCENDIÉE
Vichy. Un violent incendie a éclaté
dans la soirée dans la'forêt de Ferrières.
Les flammes couvrent une immense éten*
due. De tous'cotés des secours ont été en-
voyés pçur conjurer, le sinistre.
SUR l'odest-état
Rambouillet. Le train n° 564, qui doit
partir de Rambouillet à sept heures vingt-
quatre du soir, était hier complet à tel point
que de nombreux chasseurs avaient dû,
faute de place, monter dans là fourgon ar-
rière.
Entre la gare de la Verrière et la halte de
Coignières, un des wagons prit feu. Le train,
aussitôt, stoppa. Après vingt minutes "d'ef-
forts, employés et voyageurs parvinrent à
éteindre l'incendie. 0
Mais, il fallut alors placer les voyageurs
Ixe^pnSe § la ^ifî e
RENSEIGNEMENTS MONDAINS
-T" -M. Louis Lfigran.d, ancien sénateur,
conseiller général de Seine-et-Oise^ vient
d'être victime d'un terrible accident.
Il descendait hier en voiture la côte de Bue,
ayant avec lui ses petits-enfants. Le cheval,
effrayé par une automobile, s'emballa et la
voiture versa.
M. Legrand a été relevé avec une blessure
au crâne. Il a été transporté chez lui, 24, aye-
nue de Vitleneuve-L'Etang..Son cocher a une
limbe Brisée. Les enfants ont tous deux des
çiessures.
Mme Maurice Le Blanc vient de mettre
heureusement au monde un fils qui a. reçu le
prénom d'Albert..
La baronne Alfred de Bastard a donné
le jour à un fils, qui a'reçu le prénom d'Al-
fred; ̃' ̃' ̃ -̃ ̃
iCHARITê- ̃•̃ ̃•̃"̃
Dimanche prochain, ip septembre, aura
lieu à Chantilly une vente de la « petite
fleur » au profit de l'hôpital de campagne" de
cette ville.
Cette vente est organisée par Mme Vallon,
femme du dévoué maire de Chantilly, et le vi-
comte d'Harcourt.
La « petite fleur » sera également vendue à
Maisons-Laffittele 17 septembre, et l'organisa-
tion en a été confiée à M. Lepel-Cointet,
MARIAGES
"M. François^Benoit de Maistre, fils. du
cqrute. François de Maistre et de la comtesse
née de Villeneuve-Bargemon, vient dé se fian-
cer, au château de Puiseux (Oise), à Mlle Gene-
viève de Maistre,' fille du comte Xavier de,
Maistre et de la comtesse née Mareuil. ̃_
̃-̃ f 1 mm 1 '-T-. '̃̃
SEUIL
-r-i ;Les obsèques de M0 Carrabyt l'éminent
avocat à la Cour d'appel, ancien membre du
conseil de l'Ordre, chevalier de, la Légion
d'honneur,, ont été célébrées hier, à dix heures
et demie, en l'église Saint-Pierre de Chaillot, au
milieu d'une assistance nombreuse et émue.
Les obsèques, suivant la volonté du défunt,
furent des plus simples. Il n'y avait dans le
cortège aucune délégation.
La ComédieJFrançaise qui avait ignoré la
volonté de modestie de son ancien conseil,
avait envoyé une magnifique couronne en
souvenir des services éminents que le regretté
maitre lui avait rendus.
La levée du corps a été faite par l'abbé
Loutil, second vicaire. de la.paroisse, et l'ab-
soute a éfô donnée par l'abbé Désers, cha-
noine honoraire de Paris, curé de l'église
Saint-Vincent-de-Paul.
Le deuil était conduit par le prince Pierre
de Caraman-Chimay, envoyé extraordinaire
et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi des
Belges, son gendre; le comte Jean de Cha-
bannes-La Palice, représentant son frère, le
comte Jacques de Chabannes-La Palice, autre
gendre du défunt, qui n'avait pu arriver pour
la cérémonie; M. Roger de Dampierre, bri-
gadier au 12° cuirassiers, son petit-fils MM.
Calixte et Georges Carraby et le baron de
Préz-Crassièr,- ses neveux.
Dans la nombreuse assistance
Le ministre de France à Athènes, Mme et Mlle
Boville, princeA. d'Arenberg, TUme LeGhait, M.
et Mme Alexis Rostand, M. et Mme Paul de
Viefville, M., et Mme "Willy Blumenthal, prince
Jean de Cararaan-Chimay, comte Louis de Vogue,
M. et Mme Edmond Béer, M. Jean B.eraua,, M.
Andi-p Saint-Hilaire, comte Jean de Montebquo-
comte Flcury, général comte des Garets, M. do
Ktiribel, "'comte et comtesse Lionel de Montes,
quiou.Vl. et Mme Pierre Lëbaudy, comte Ber-
nard de Montesquiou-Fezensac, Mlle de Grand-
maison,, comte L. d'Humières, Mme J. Qarcy.
comtesse de Rochefort, comte François de Fran-
quevillfo M.. «t Mme Jules Çlavetie, M. George?
ClàWtie, M." Pierre de Fôiïquièrés,"pomte et com-
tesse de Pi'émio-Réal, comte de Rochefort, M. et'
Mme JulosTaostand, M. etMmeEdmondMarlell,M.
le bâtonriierBusson-Billault.comte. Mimerel.çomtè
Albert de Sonis, marquise de Villohermose, M.
René Oppenheim, baronne- James de Rothschild,
comtesse Antoine de Chabannes La Palice, com-
tesse de Ganay, marquis de Biliotti, baronet.
baronne Beyens, Mlle Jeanne de Goyenèche,. M.
F. Champion, colonel Lara, M. E.. Démange, M.
G. de Caqueray, M. Ai Bétolaud, M. Charles
Compagnon, M. Fabrice Carré, baron R.. dé Fra-
ville, etc., etc.
L'inhumation a eu. lieu au cimetière Mont-
martre.
Hier, à dix heures, en l'église de la Ma-
deleine, ont été célébrées les obsèques de
Mme Victor Susse. Le deuil était conduit par
MM. Lancashire et Gustave Laguionie, direc-
teur des grands magasins du Printemps, ses
petits-fils'; MM. Jean Moncel, Ch. Vigneras,
Pierre Laguionie et Georges Marindaz, ses
arriére petits-fils MM. Albert Susse, Mau-
rice et Alexis Ducoing, ses neveux.
On remarquait dans l'assistance
Mme Jules Claretie, Mlle Jules-Lefebvro, gé-
néraï Dèlanne, MM. Peul Doumer, Gabriel Du-
pont, Georges Clarotie, Alexis Rostand, Emile
Auquetin, Peytel, J. Moyen Rudaux, etc.
t,linhumation a eu lieu au cimetière d'Au-
teuil.
Un service anniversaire pour le repos
de l'âme de Monseigneur le comte de Paris
sera célébré le jeudi 7 courant, à dix heures,
en. la chapelle de la Compassion, avenue de
la Révolte, à Neuilly. ·
-r- Les obsèques de la baronne de }lonnc-
cove, née Wignier de Beaupré, ont, été célé-
brées jeudi; en l'église d'Epagne (Somme). Le
deuil était conduit par M. Marrésal, ami de
la défunte, MM. de L'Etoille et de Buigny,
ses gendres Robert de L'Etoille, Maurice de
Bujgny,le; vicomte Je,an d'Applaincourt, ses
petitsrfils, • ̃ ̃
–̃On annonce le décès de M. Georges Cas-
taignet, avoué honoraire, ancien président de
la -Chambre -des -avoués survenuà Soisy-sous-
Etiolles (S.-et-O.), où une messe sera dite
jeudi' 7 septembre à neuf heures et demie.
L'inhumation aura lieu le même jour à deux
heures au cimetière Montmartre. Il ne sera
pas envoyé de faire part.
Nous apprenons la mort De Mme
Pferre Roquebert, née Bourdet, fille de M.
Emilé Bourdel, notaire à Paris, décédée en
son domicile, avenue de Saxe, dans sa vingt-
quatrième année. Sés obsèques seront célé-
brées aujourd'hui, à dix heures, en l'église
Sain|-François- Xavier. L'inhumation aura lieu
au Père-Laçhais.e De M- Albert Peyrebé,
décédé' au château de Lubleau; De Mme
Coutaltt de La jarr'ée d'Olonnp, décédée aux
Sables-d'Olonne-; De, Mme Louis Châle,
née Peigney, décodée à Paris dans sa vingt-
cinquième année De Mme Edouard Fré-
maux^, née Delattre, décédée au Ma;rais-de-
Lomme (Nord),, dans sa soixante et onzième
année ses obsèques auront lien aujourd'hui
à dis- heures, e.n l'église du Marais-de-
Lomme. Delaràcpe,
E. Delaroche,
AFFAIRES MILITAIRES
Essai de mobilisation
Hier matin, à. Cherbourg, a eu lieu
une fort intéressante expérience de mo-
biiisatipp sur pied de guerre.
Le vice amiral Kiôsel, préfet maritime,
a profite de la prés :açe des réservistes
pour mettre tout le mônçle à son poste
de combat.
En deux heures de temps tous les ré-
servistes furent équipés et encadrés. Les
troupes de la garnison, sous le comman
dément du général de Villaret, adjoint
au gouverneur de Cherbourg, prirent
posjtion, à roue.stet.à l'est de la ville les
troupes d'artillerie de forteresse occu-
.pèreuMes ouvrages, ayant pour servants
des fantassins et des soldats des troupes
coloniales pendantce temps les flottilles
de torpilleurs et de sous-marins complé-
taient leurs .équipages pour, prendre .la
mer. -• .• •̃ ̃ ̃ • ̃-
'i Les exercices ontduré toute la nuit et
ne finiront que ce soir..
Ils ont pour thème la défense de la
place contre l'attaque d'un ennemi fi-
guré par le cuirassé- Bouvines et les flot-
tilles de torpilleurs et de sous-marins
qui croisent au large. ̃ •'
Le général Lyautey suit les opérations
avec le préfet maritime.
Etat-major général. Le général Durand,
membre du Conseil supérieur de la guerre,
est placé dans la 2e section (réserve) du ca-
dre de l'état-major général de l'armée.
Le général Durand sort de Saint-Cyr. Il a
fait toute sa carrière dans l'infanterie. Il était
sous-lieutenant quand éclata la guerre et
prit part à la bataille de Reichshoffen et à la
bataille de Sedan. A son retour de captivité,
il fut affecté à l'armée de Versailles. Le gé-
néral Durand, qui avait suivi les cours de
l'Ecole de guerre est réputé pour un fort ha-
bile tacticien, II était membre du Conseil su-
périeur de la guerre depuis le mois de fé-
vrier 1910.
Léopold Flameng
Dans sa. propriété de Courgent, douce-
ment, et comme le noble artisan qui a
accompli sa tâche, le maître graveur
Léopold Flameng est mort hier à l'âge
de quatre-vingts ans. Son fils, dont la
renommée se joignait à la sienne et qui
était venu s'asseoir près de lui à l'Insti-
tut, entoura ses dernières heures de ses
soins pieux et lui donna la suprême
consolation que puisse désirer un ar-
tiste cette certitude de poursuivre
l'idéal de sa vie.
Léopold Plameng était né à Bruxelles,
de parents français, en 1831. Elève de
Calamatta, à l'école de gravure; il gagna-
Paris, à vingt-deux ans, et tout de suite
collabora à l'Artiste et à la Gazette des
Beaux-Arts. Par des illustrations de li-
vres, il se fit connaître et, dès 1859,
exposa brillamment aux Salons.
Nous lui devons d'admirables pages
la Source et l'Anf/éliqùe, d'après Ingres;
le Saint-Sébastien, d'après Léonard
Marino Faliero, de Delacroix; et les co-
pies les plus expressives de Rembrandt;
la Ronde de nuit, les Syndics, la Leçon
d'anatomie et particulièrement la Pièce
aux cent florins. Nous lui devons encore
une Fille, d'après Watteau, et une pro-
fonde reproduction du Shakespeare de
son fils François Flameng.
Cet artiste, qui était un homme d'une
ponté exquise .et du .plus rare, désinté-
ressement, laisse une œuvre importante
dans notre riche école de gravure. Il
avait été récompensé par les plus hau-
tes distinctions-et avait obtenu la grande
médaille en 18?6.- Il était officier de la
Légion d'honneur- Mais il vivait, sim-
plement, dans, une quasi-retraite et ses
obsèques seront simples, dans la plus
stricte intimité, demain mercredi, à dix
heures et demie, dans l'église de Sep-
teuil.
Au maître François Flameng, si dou-
loureusement.éprouYé,.le.§.^xtistes adres-
sent leurs plus sincères condoléances.
La Disparition
de la « Joconde »
L'enquête
On ne peut malheureusement se flatter
d'aucune espérance nouvelle. La Sûreté
continue son enquête sur le vol de la
Joconde, avec une conscience scrupu-
leuse. ̃ ̃̃.
Depuis deuxj ours, toute l'attention sem-
ble concentrée sur un aliéné pitoyable,
garçon de café à ses heures et qui offre
de rendre Mona Lisa contre deux cent
mille francs en espèces sonnantes. Cette
plaisanterie facile et assez'douloureuse
a as!?ez duré, d'autant qu'il -suffit" à: ce
demi-fou de citer le nom d'une person-
nalité honorable pour qu'on s'avise de
perquisitionner à son domicile, ou tout
au moins d'interroger ses domestiques.
Cette enquête est un peu stricte, et il
n'est personnne qui ne se sente à l'abri
des divagations de ce dément. Qu'on
l'envoie aux champs et qu il n'en soit
plus question.
Les précautions
En manière de première réforme, M.
Dujardin-Bèaùmetz, sous-secrétaire d'E-
tat aux beaux-arts, vient de prendre un
arrêté aux termes duquel,
Jusqu'à nouvel ordre, le musée d.11 Louvre
sera ouvert au public les dimanche, mardi,
mercredi, vendredi et samedi,, do, onze heu-
res à cinq heures du 1er avril au ,1cf octobre,
et de onze heures à quatre heures du l'ï oc-
tobre au 1er avril.
Le jeudi, l'ouverture du musée du Louvre
aura lieu de une heure à cinq heures du 1"
avril au 1" octobre, et de une heure à quatre
heures du 1er octobre au 1er avril.
Cette limitation dans les' heures de
visite mécontentera sans doute le public
parisien, les provinciaux et les étran-
gers qui habitent en ce moment Paris,
Si regrettable so'it-elle, ils auront la
bonne grâce de l'excuser. Il s'agit actuel-
lement de remanier l'organisation du
Louvre. Mieux même, il s'agit enfin
d'organiser notre grand musée national.
En attendant l'heure heureuse où les
crédits nécessaires seront votés, il faut
aller au plus pressé, il faut protéger les
collections.
U y a actuellement au Louvre, 150 gar-
diens. Si l'on veut bien tenir compte des
hommes que le service de nuit, la ma-
ladie,' les congés, les besognes acces-
soires, mais indispensables, retiennent
il reste 80 à 90 gardiens disponibles
pour surveiller le Palais durantles heures
de visite.
Sait-on ce que ces hommes ont à gar-
der ? Environ 85 salles. Il est d'une pru-
dence nécessaire de ne pas leur deman-
der un effort supérieur à leurs forces.
Ajoutons qu'il faut nous résigner à
des sacrifices plus difficiles même que
ne 1 annonce l'arrêté de M. Dujardin-
Beaumetz. Comme les gardiens man-
quent, et comme on est bien décidé
à protéger maintenant nos, collections,
seules seront ouvertes les salles dont la
surveillance pourra être assurée, celles
de peinture principalement. Qu'on ne
s'avise pas d'insister pour visiter les
salles égyptiennes,, assyriens es qu grec-
ques. Le vieux Louvre, jusqu'à nouvel
ordre, est odieusement ferme.
'D'autre part, M. Pujalet, chargé de la
direction des musées nationaux, vient de
communiquer à ses collaborateurs et à
ses subordonnés cet ordre de service
Pour quelque motif que ce soit,, tous les
objets constituant les collections exposées au
public, hors vitrine, ne pourront, à dater de
ce jour, être enlevés des salles sans un bon
do déplacement. Ce bon de déplacement sera
signé par le conservateur intéressé et visé à
son départ et à son, retour par le secrétariat
de la direction.
Ce visa obtenu, la personne qui sera char-
gée du déplacement de l'objet le remplacera
par un tableau portant l'inscription du re-
trait de l'objet et sa direction, et remettra
aussitôt au gardien de service, après l'avoir
revêtu de sa signature, le bon de déplacement
sur lequel sera inscrite la formule « fait le.
telle heure. »
Puis le gardien qui aura reçu le bon le
premier, le remettra à son remplaçant, celui-
ci à celui qui le relèvera, et ainsi de suite.
jusque ce que l'objet soit rapporté et remis
en place. A ce moment, le gardien qui se
trouvera de service reprenant en charge l'ob-
jet rappojté, restituera en échange au por-
teur le « bon do. déplacement » après y avoir
inscrit et signé la formule suivante
« Rendu (tel jour), (telle heure). »
La personne chargée du déplacement rap-
prendra le tableau indicatif et transmettra
aa secrétariat le « bon de déplacement ». Ce
bon une fois visé à nouveau par le secréta-
riat, sera retourné au département intéressé
pour servir de justification éventuelle au
conservateur qui l'aura délivré.
Au moment de là relève du service de
jour, les gardiens en se présentant au poste
central de la « salle des bijoux", remettront
au chef de la brigade de nuit « les bons
de déplacement » dont ils seront déten-
teurs. ̃•̃̃̃
A la prise de possession du service de
jour, les gardiens reprendront chacun à la
salle des bijoux les « bons de déplacement »
intéressant les salles situées dans leur sec-
teur de surveillance. Ainsi, les gardiens
chargés, conformément au règlement inté-
rieur du service de garde des objets, pour-
ront à l'aide « des bons de déplacement »
passer une revue complète des objets expo-
sés au public.
En ce qui concerne les objets en vitrine,
les conservateurs détenteurs exclusifs des
clefs de ces vitrines pourront seuls les dé-
placer. A chaque opération ils devront rem-
placer l'objet enleve par une étiquette signée
d'eux et portant la date du retrait de l'objet.
Le secrétaire tiendra pour chaque dépar-
tement un registre de mutation des objets.
Sur ces registres, seront inscrites les datos
des visa au départ et au retour de chaque
bon.
Voilà des décisions auxquelles- tous les
honnêtes gens ne peuvent qu'applaudir.
Elles protégeront nos trésors nationaux
non seulement du vol, mais de cette in-
différence qui leur permettait de s'éga-
rer et de se détériorer parfois. Il n'est
pas bon que ces merveilles soient aux
mains de quiconque et à tous hasards.
Il.y aura dorénavant des responsables.
Et c'est fort bien.
Souhaitons que l'esprit de ces mesu-
res n'aille pas s'affaiblissant, tandis qu'il
vieillira..•̃•̃ ̃̃̃̃
̃ .••• J. d© F,
LA CONQUÊTE DE L'AIR J
4,252 mètres d'altitude
Un exploit de Garros ·
Le- 5 août dernier, le capitaine Félix
s'illustrait par un magnifique exploit;
au-dessus de l'Ecole militaire d'Etam-
pes, qu'il dirige, il s'élevait en mono-
plan à une hauteur de 3,250 mètres, et
devenait ainsi recordman du monde de
la hauteur.
Le capitaine Félix conta alors que par-
venu à cette altitude, il avait fait l'im-
possible pour monter plus haut encore,
mais en vain. • ̃ ̃̃'
Son moteur s'était alors montré im-
puissant à poursuivre davantage l'esca-
lade dans l'air raréfié.
Et dès lors il semblait que l'homme
ne fût pas très loin de l'extrême
limite de l'altitude qu'il pourrait at-
teindre avec les moyens dont il dis-
pose actuellement, lorsque hier parvint
la nouvelle que l'avia.teur français Ro-
land Garros avait, à Saint-Malo, atteint
les 4,000 mètres, et, dans un vol auda-
cieux et victorieux, s'était élevé à 4,252
mètres
La prouesse fit sensation. Songez:
4,252 mètres Etre si haut sur un engin
de quelques mètres de toile, de bois et
de métal
C'est sur le coup de midi que Garros
a réalisé son exploit; il faisait un temps
superbe.
Garros s'envola de la plage des Eclu-
ses, à l'aérodrome de Niels, près de Pa-
ramé. Le départ fut rapide Garros s'é-
leva en uue ascension pressée, allant
en spires serrées à l'escalade de l'espace.
Son monoplan ne fut bientôt plus qu'un
point que de terre les curieux, dans
l'anxiété, suivaient avec peine dans son
vol en zigzag.
Puis il disparut, et ce fut pour tous
l'angoisse- coutumière, cependant que les
yeux fatigués, troubles et humides le
cherchaient dans le bleu et la lumière.
Il reparut enfin, une heure après s'être
envolé, revenant au sol dans une de ces
descentes vertigineuses dont il raffole et
dans lesquelles il est un. incomparable
virtuose.
Terre! La foule se précipite vers
l'homme qui, souriant, tendait aux délé-
gués officiels de l'Aéro-Ciub de France
le baromètre enregistreur, contrôleur
fidèle et impartial de son exploit.
4,252 mètres, annoncèrent les offi-
ciels
L enthousiasme aussitôt se déchaîna,
et empoigné par ses admirateurs, Gar-
ros,1 jeté sur des épaules vigoureuses,
connut une fois de plus les émotions et
les cahots du triomphe.
Sa performance justifiait cet enthou-
siasme. Elle marque, en effet, une étape
dans les prouesses de l'aviation elle
!n'est pas qu'une victoire de pilote, elle
est aussi une victoire mécanique remar-
quable à l'actif du moteur qui en fut
1 auteur, le Gnome. Pour la première
fois, l'homme a sur ses ailes franchi les
4,000 mètres.
En trois ans le record s'est élevé de4,080
mètres. 11 était, en effet, en décembre
<190S, de 120 mètres, et avait été accom-
pli par Wilbur Wright au camp d Au-
vours. Il avait, 'depuis, suiyi la progres-
sion que voici
155 mètres Latham, 29 août 1909.
800 mètres: comte de Lambert, 18 octo-
.brel909.
453 mètres Latham, 1er décembre 1909.
1,000 mètres Latham, 7 janvier 1910*
l,38i jcaêtess^ L&tow» 7 juillet 1910,
2,582 mètres Morane, 3 septembre 1910.
2,587 mètres Chavez, 8 septembre 1910.
2,780 mètres Wijnmalen, 1er octobre 1910.
3,100 mètres Legagoeux, 9 décembre 1910.
3,180 mètres Loridan, 8 juillet 1911.
3,350 mètres capitaine Félix, 5 août 1911.
Encore un petit effort, et l'homme
pourra, en quelques quarts d'heure, fran-
chir les plus hauts sommets d'Europe.
On voit quelle importance cette possi-
bilité présente au point de vue militaire.
Hier Garros aurait passé en moins d'une
heure quelques-uns des géants alpins, le
Schreckhorn (4,080 mètres), le Munch
(4,097 mètres), laYungfrau (4,137 mètres),
le Finsteraphorn (4,213 mètres).
L'homme n'est plus qu'à 230 mètres
du fameux Cervin, qu'à 386 mètres du
Mont-Rose, et qu'à 564 mètres de la cime
du Mont-Blanc.
Frantz-Rexcliel.
A L'INSTITUT
Académie des Sciences
LES VARIATIONS DU. PÊCHER. UN REMÈDE
CONTRE LA FIÈVRE APHTEUSE. MOUCHES
HÉMOPHAGES. l'ORIEXTATIOM EN RADIO-
TÉLÉGRAPHIE. MÉTÉORITES D'ÉGYPTJS.
M. Prillieux présente une note de M.
Griffon sur un cas singulier de variation
par bourgeon, chez le pêcher.
On a signalé, il y a trois ans. sur un
pêcher de Montreuil, l'apparition de ra-'
meaux ayant tous les caractères de ceux
de l'amandier. M. Griffon a fait de cet
arbre une étude détaillée.
C'est un pêcher, greffé sur amandier,
qui appartient à une forme très voisine
d'une ancienne variété cultivée sous le
nom de « Grosse Mignonne ». En 1908,
on y vit apparaître un rameau d'aman-
dier qui se développa à plus de deux
mètres du bourrelet de greffe. En 1910,
d'autres pousses d'amandier se montrè-
rent à peu de distance de la première,
puis sur une branche inférieure, en
même temps que des jets de pêcher.
De pareilles poussés d'amandiers se
voient aussi sur un pêcher voisin du pré-
cédent. Ces deux arbres, cultivés en es-
palier, sont âgés de 60 à 80 ans et mani-
nifestent des symptômes de décrépi-
tude.
En 1911, un de ces rameaux litigieux
fleurit à la fin de mars; il donna de vé-
ritables fleurs d'amandier, blanches et
plus grosses que les fleurs roses du pê-
cher sur lequel il s'était développé. Elles
produisirent de's fruits, ressemblant à
des amandes longues, mais qui tombè-
rent prématurément.
Il est certain que ce sont bien devrais
rameaux d'amandiers qui se sont déve-
loppés sur un pêcher de MontreuH.
Il est intéressant de constater ainsi
avec précision des faits d'une incontes-
table importance pour la discussion des
questions encore bien obscures et con-
troversées touchant la variation dans
les plantes cultivées.
M. Van Tieghem cite une communica-
tion relative à un nouveau traitement de
la fièvre aphteuse par la levure de bière,
et une note de M. Blondel, adressée par
M. Henri Poincaré, sur les méthodes de
mesure de l'orientation en radiotélégra-
phie.
;M. Bouvier présente d'intéressantes
observations faites par M. Roubaud sur
une forme nouvelle de mouches, dont
les larves sucent le sang du mammifère
à peau plus ou moins nue. Ces larves
vivent dans les terriers et se gorgent du
sang des animaux qui les habitent. On
ne savait comment ces parasites avaient
pu arriver a l'homme. M. Roubaud est
parvenu a en découvrir certaines espèces
qui vivent de sang humain. Il les a
eprouvées sur lui-même. Ses observa-
tions ont été faites entre Bammako et
Tombouctou.
Lecture est donnée d'une communica-
tion do M. Stanislas Meunier sur les
météorites tombées en Egypte qui lui
ont été envoyées au Muséum et dont
nous avons déjà parlé. L'éminent sa-
vant poursuit une étude approfondie de
ces roches cosmiques d un caractère
particulièrement intéressant.
L'Académie accueille l'hommage d'un
ouvrage commémoratif du jubilé de
l'université de Genève que vient de lui
adresser cette université.
Elle renvoie au Conservatoire des Arts
et Métiers, et à M. Benoît, directeur des
travaux du pavillon de Breteuil, à
Sèvres, une proposition de l'observa-
toire de Gotha, qui offre la cession, au
prix de 8,200 francs, d'un mètre-étalon,
£11 platine, construit en 1803 par Le-
noir.
Ch. Dauzata.
LA VIE CHÈRE
-.«Q 0 Iz~
Le calme semble rétabli. Nos corres-
pondants ne nous signalent aucun inci-
dent présentant quelque gravité.
Des manifestations ont eu lieu a Dun-
kerque et à Douai. Elles furent paci-
ffiques..
ADunkerque, quatre cents ménagères
se sont rendues au marché de Bcrgues
en cortège. Aucune marchande de beurre
ne s'y trouvait. Elles sont donc rentrées
dans la ville en chantant Y Internatio-
nale. Le soir un meeting fut tenu à la
Bourse du travail.
L'accord est cependant loin d'être fait.
,Le sous-préfet, le maire, les délégués'
des marchands et ceux des consomma-
teurs ont discuté pendant deux heures
sans rencontrer un terrain d'entente. Le
Conseil municipal se réunit aujourd'hui
Les bouchers, les charcutiers et les lai-
tiers ont fermé leurs boutiques.
Deux mille manifestants #ont parcouru
hier les rues de Douai, sans aucun inci-
dent. La municipalité et les bouchers
ont arrêté de concert de nouveaux prix
de vente qui seront mis en vigueur de-
main. L'abatage reprend aujourd'hui.
Les bouchers de Lens ont rouvert leurs
boutiques que la troupe protégeait. Elle
n'a pas eu à intervenir.
Trente-trois maires du bassin du Pas-
de-Calais se sont réunis à la préfecture
d'Arras sur la convocation de M. Basly.
Ils ont émis le vœu que le gouverne-
ment empêche l'exportation du bétail,
des fourrages, du beurre et des pommes
déterre et lève tous les droits qui en
gênent l'importation. Ils soumettront
aux bouchers et aux boulangers des
prix qu'ils espèrent faire accepter par
eux.
À Saint-Quentin la détente s'accentue.
Quelques individus ont essayé, à Hol-
jnquj jde pénétrer dans une ferme. Le
maire, aidé .par les cultivateurs, les a
dispersés..
La municipalité 3e Saint-Quentin a
supprime temporairement la taxe d'oc-
troi sur les viandes. On espère que les
bouchers et les charcutiers rouvriront
aujourd'hui leurs boutiques".
Un incendie, dû, croit-on, à la mal-
veillance, "s'est déclaré dans une ferme
des environs. Le propriétaire,. M. Des-
marais, avait reçu, ces jours derniers,
des lettres de menaces. Une enquête est
ouverte.
3,000- ouvriers, protestant contre le
prix des denrées, ont soumis à la muni-
cipalité de Fougères une série de tarifs
pour les œufs, la viande et le beurre,
en déclarant- qu'ils demanderaient leur
application lors -du prochain marché.
De nombreuses arrestations ont été
opérées. Elles sont relatives, pour la plu-
part, aux actes de violence commis ces
jours derniers.
Le délégué mineur Simon, de Méri-
court, a été arrêté pour avoir conduit les
manifestantes qui se livrèrent à des ac-
tes de pillage à Méricourt et à Sallaumi-
nes et les avoir incitées au sabotage.
Les ménagères l'ontaccompagnéjusqu'à
la gare.
La gendarmerie de Lens s'est emparée
d'un homme et de deux femmes qui pri-
rent une part active aux déprédations
commises à Aunay-sous-Lens, dans la
propriété de MmeFauquebergues. Celle-
ci s'était attiré la colère des ménagères
en refusant.de payer l'amende de cinq
francs dont elle avait été frappée par
elles pour n'avoir pas assisté aux mani-
festations organisées dans les communes
voisines.
D'autres arrestations ont eu lieu à
Auby et à Douai.
De nombreux gendarmes sont partis
hier de Quimper pour Maubeuge.
A Arras, cinq manifestants ont com-
paru devant le Tribunal correctionnel
ils ont été condamnés à des peines de
dix à vingt jours de prison, et à seize
francs d'amende.
Une vingtaine de manifestants ont été
jugés par le Tribunal de Saint-Quentin,
qui les a condamnés à des peines variant
entre quinze jours et six mois de prison.
L'AFFAIRE AERNOULT
Un témoin meurtrier
Le chasseur Rousset, du 2e bataillon
d'Afrique, vient de tuer l'un de ses ca-
marades, à Médéah au cours d'une
altercation.
Ce Rousset. n'est pas un inconnu. Il a
beaucoup fait parler de lui depuis six
mois. Ce fut à l'occasion de la mort d'un
disciplinaire, nommé Aernoult.
Ce disciplinaire mourut au mois de
juillet 1909 dans un poste du Sud-Ora-
nais. L'autopsie établit qu'il avait suc-
combé à un%congestîon cérébrale.
Mais Aernoult était syndiqué. Le syn-
dicat des terrassiers, dont-il était mem-
bre, prit l'affaire en mains. Il prétendit
qu'Aernoult était mort victime des sé-
vices exercés, sur lui par le lieutenant
Sabatier et deux sous-officiers de sa
compagnie.
L'enquête ouverte par le ministre, de
la guerre démontra l'innocence du lieu-
tenant et des sous-officiers. L'affaire pa-
raissait donc terminée.
Mais Rousset, à cette époque discipli-
naire de lamêmecompagniequ'Aernoult,
passa en conseil de guerre au mois de
janvier dernier, pour refus d'obéissance
et outrages à un supérieur.
Il déclara, pour sa défense, qu'il n'a-
vait agi qu'afin de ne plus être sous les
ordres du lieutenant Sabatier « meur-
trier d'Aernoult ».
La C. G. T. s'empara de ce témoignage.
Les meetings succédèrent aux meetings;
les affiches aux affiches.
On sait que le jury de la Seine acquitta
les signataires d'une de ces affiches, plus
violente encore que les autres et inti-
.tulée « A Biribi ».
Une nouvelle enquête fut ouverte. Las
de ces attaques inqualifiables, le lieu-
tenant Sabatier supplia le ministre de
le traduire en conseil de guerre.
Il y passera demain 6 septembre,
ainsi que les deux sous-officiers mis en
cause avec lui.
Le crime dont Rousset vient de se
rendre coupable montre la valeur que
peut avoir son témoignage. A,N.
̃i, LA JOURNEE
Obsèques M. Henri Seligmann (réunion
au cimetière Montparnasse, Il heures). =
Mme Pierre Roquebert (église Saint-Fraii-
çois-Xavier, 10 heures).
-r~
Informations
La santé de M. Combes
L'état de M. Combes,, qui s'était amé-
lioré ces jours derniers, inspire à nou-
veau des inquiétudes à son entourage.
Voici le bulletin communique hier
matin
La situation reste à peu près la même. La
nuit a.étô moins bonne. Le malade paraît fa-
tigué. ̃Do.çtoursBBON, Couraud, Cazellet.
,po,l
L'ancien président du Conseil se plaint
de douleurs dans la région du foie.
Un grand banquet 'français à Turin
Mercredi soir, 6 septembre, à l'occasion
de la réunion des jurys internationaux,
aura lieu, à l'Exposition de Turin, un
grand banquet de plus dé 500 couverts,
sous la présidence de M. Stéphane Der-
villé, commissaire général de la Répu-
blique française.
Ce banquet est offert par la section
française aux autorités locales et aux
commissaires de l'Exposition.
Augmentation du revenu
Toute personne âgée désirant assurer
le repos de sa vieillesse peut se consti-
tuer de gros revenus par la Rente via-
gère. Elle aura, en traitant avec Le
Phénix (entreprise privée assujettie au
contrôle de l'Etat), 33, rue La.fayette,
Paris, la certitude de vivre de ses rentes,
sans aléas ni formalités pour leur paye-
ment. Cette Compagnie présente à cet
égard une sécurité absolue. Aucune né
peut offrir plus d'avantages, plus de fa-
cilités, plus de garanties à ses rentiers.
̃• S'adresser à son siège. social ou à ses
agents généraux.
Nouvelles Diverses
a PARIS
COUPS DE FEU SUR LES AGENTS
L'attention du gardien de la paix Trojani
était attirée l'avant-dernière nuit, vers mi-
nuit, par plusieurs coups de feu tirés rue de
l'Ecole Polytechnique. Il y courut. En le
voyant, plusieurs individus qui se trouvaient
là prirent la fuite. Il les poursuivit. Près
d'être rejoint l'un d'eux se retourna et tira
sur l'agent trois coups de revolver.
Trojani ne fut point atteint, mais une balle
blessa à la jambe droite une- jeune femme
qui regagnait son domicile A ce moment ar-
rivaient deux agents cyclistes et bien
qu'ayant tiré sur eux deux nouveaux coups
de feu, le rôdeur fut arrêté. C'est un nomma
Jean Piéri,- âgé de vingt-neuf ans, déjà. con«
damne plusieurs fois pour vol'.
Des. passants ayant signalé ,aux agents
cyclistes Saury et Montalant, des jeunes
gens qui jouaient à la passe anglaise, ils s'y
rendirent. A leur vue, un nommé Henri
Monteil, âgé de dix-neuf ans, sortit un re-
volver et fit feu quatre fois sur eux. Il les
manqua. Mais la foule qui avait assisté à la
scène, l'empoigna, le roua de coups et les
agents qu'il avait voulu tuer eurent beau-
coup, do peine à l'empêcher d'être assomméj
tout à fait.
YOÏiS AU GRAND PALAIS
On ne vole pas seulement au Louvre. Plu-
sieurs objets placés dans des stands diffé-
rents ont disparu ces jours-ci du Salon du
Mobilier au Grand Palais des Ghamps-Ely^
sées.
Une enquête a été ouverte par M. Chanaud,
commissaire de police.
_i_
LE FEU AU BOIS, DE MEUDON
Un incendie s'est déclaré hier, vers troia
heures, dans le bois do Meudon. Il a pris
naissance derrière le parc aérostatique de
Châlais et s'est étendu jusqu'à l'étang de
Villebon.
Les sapeurs du génie et les pompiers de
Meudon se sont rendus en hâte pour le
combattre. Hier soir, vers neuf heures, on
espérait circonscrire le feu, mais trois hec-
tares de forêt étaient déjà brûlés.
RENVOI AUX ASSISES
MM. Vigo dit Almer'eyda, Truchard, Du-
lac, Merle, Pesccau, Bona, Mes dit Tissier,
Goldsky et René dit Dolié, tous jeunes gardes
révolutionnaires, viennent d'être, par la
Chambre des mises en accusation, que prési-
dait M. de Valles, renvoyés devant la Cour
d'assises de la Seine, sous les inculpations
de séquestrations arbitraires et de violation
de domicile ou de complicité.
̃ ACCIDENTS,
Une collision s'est produite à deux heures
et demie de l'après-midi, rue de Vaugirard,
à l'angle de la rue Corneille, entre les om-
nibus Montrouge-square Montholon et Pan-
théon-Courcelles.
Une darne Tinon, demeurant, 5, rue Ney,
à Lyon, de passage a Paris, a été assez
grièvement blessée pour que son admission
à l'hôpital de la Charité ait été jugée néces-
saire.
Une voiture de fourrages a été tampon-
née à l'angle de l'avenue de Friedland et du
faubourg Saint-Honoré, par le tramway do
la Muette à la rue Taitbout. Dans sa chute
la fourragère a heurté un taxi-auto qui a été
culbuté. Le cocher de la fourragère, Joseph
Martin, âgé de vingt-huit' ans, a eu le crâne
fracturé et est mort pendant qu'on le trans?
portait à l'hôpital Beaujon.
̃•̃̃ 'l'amour DE LA famille.
Le caissier d'une grande maison de trans-
ports de la rue Pelleport, Emile Lavoignet,
avait pris la fuite en emportant 20,000 francs.
M. Thierry, commissaire de police du quar-
tier, ouvrit une enquête et apprenant que
Lavoignet avait envoyé sa femme et ses en-
fants a Chantelotto (Haute-Saône), son pays
natal, supposa qu'il ne quitterait pas la
France sans aller les voir.
Il avait deviné juste. Prévenue par dépê-
che, la gendarmerie de Vesoul a arrêté hier
le voleur au sein de sa famille. Il va être
ramené à Paris, à la disposition do M. Tor-
tat, juge d'instruction.
DÉPARTEMENTS •
SANGLANTS INCIDENTS DJ3 GRÈVE
Nantes. Des incidents d'une gravité par-
ticulière se sont produits à Basse-Indre, où
les ouvriers métallurgistes sont en grève
depuis trois mois.
Un millier de manifestants, armés de pio-
ches et de bâtons, ont tenté d'envahir les
forges. Les gendarmes ont dû mettre sabre
au clair pour les repousser.
Au cours de la bagarre, dix gendarmes ont
été grièvement blessés :Tun d'eux est mou-
rant. Vingt'grévistes ont été blessés cinq
sont dans un état désespéré.
Trois arrestations seulement ont pu être
^opérées. Des renforts ont été demandés.
d urgence.
Lille, Une bagarre violente a éclaté hier
après-midi à Hallouin entre les gendarmes
et les grévistes qui voulaient envahir une
filature où de nombreux ouvriers s'étaient
réfugiés.
Cinq gendarmes ont été blessés, ainsi quo
vingt grévistes. Trois arrestations ont été
opérées.
Deux « jaunes », quelques instants aupa-
ravant, avaient été grièvement blessés par
los grévistes.
LE CRIME DE TOURS
Tours. M0 Maurice Bernard a prié son
confrère du barreau de Tours, M0 Maloret,
de se mettre à la disposition de limé Guil-
lotin. M0 Maloret .l'a vue hier. Elle estencoro
souffrante et toujours très nerveuse. Il n'est
pas probable d'ailleurs qu'en l'absence "do
M0 Maurice Bernard, qui ne reviendra à M
Tours que vers le 15 septembre, Mme Guil-
lotin soit de nouveau interrogée et confron- ̃
trée avec Mlle Landereau. 0
Quant à Paul Houssard, il n'ignore plus
rien des derniers incidents et parait parti-
culièrement abattu. On a augmenté lu ser-
vice de surveillance autour de lui.
M. Cador n'a entendu aucun témoin au-
jourd'hui, maïs il se réserve d'en entendre
quelques-uns dans deux ou trois jours. No-:
tamment Mlle Landore.au qui, selon lui, n'a
pas déposé d'une façon complète lors de sa
récente comparution. M. Cador estime qu'elle
sait certainement beaucoup de choses il la
convoquera tr.ès. prochainement.
Dans les couloirs du palais de Justice, cer-
tains bruits courent qui feraient croire à une
troisième arrestation qui .pourrait être opô*
ïée très prochainement.
FORÊT INCENDIÉE
Vichy. Un violent incendie a éclaté
dans la soirée dans la'forêt de Ferrières.
Les flammes couvrent une immense éten*
due. De tous'cotés des secours ont été en-
voyés pçur conjurer, le sinistre.
SUR l'odest-état
Rambouillet. Le train n° 564, qui doit
partir de Rambouillet à sept heures vingt-
quatre du soir, était hier complet à tel point
que de nombreux chasseurs avaient dû,
faute de place, monter dans là fourgon ar-
rière.
Entre la gare de la Verrière et la halte de
Coignières, un des wagons prit feu. Le train,
aussitôt, stoppa. Après vingt minutes "d'ef-
forts, employés et voyageurs parvinrent à
éteindre l'incendie. 0
Mais, il fallut alors placer les voyageurs
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