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Titre : Figaro : journal non politique
Éditeur : Figaro (Paris)
Date d'édition : 1894-06-24
Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication
Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z
Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date
Type : texte
Type : publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 164718
Description : 24 juin 1894
Description : 1894/06/24 (Numéro 175).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63
Description : Collection numérique : BIPFPIG69
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Description : Collection numérique : France-Brésil
Droits : Consultable en ligne
Droits : Public domain
Identifiant : ark:/12148/bpt6k282947p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2007
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L'ESPION
Dimanche dernier, j'ai reçu d'un ami la lettre manuscrite suivante
«Monsieur,
» La. famille de M. Foucault de Mon» dion n'ayant pas voulu envoyer de » lettres de convocation aux obsèques, » j'ai l'honneur de vous informer que » l'enterrement aura lieu demain di» manche 17, à trois heures et demie de » l'après-midi, à Saint-Honoré d'Eylau. » J'ai connu de Mondion dans l'exercice des fonctions qu'il remplissait au service des renseignements du ministère de la guerre en 1887, et parmi les incohérences de sa nature exceptionnelle très digne de tenter l'analyse d'un psychologue, j'ai démêlé son ardent patriotisme.
Malgré la forme et l'heure très exceptionnelles de cette convocation, j'ai donc décidé de m'y rendre. A l'église, après une assez longue attente, j'ai appris que lesobsèqués étaient suspendues.Je suis alors allé à la maison mortuaire où j'ai été avisé des incidents/ que tout le monde connaît aujourd'hui. En arrivant devant la porte, j'ai été sensiblement impression né 2n constatant que l'on avait refusé à ce malheureux, comme à un réprouvé, les honneurs même les plus simples et les plus modestes qu'il est d'usage d'accorder à tous les morts sans distinction.
J'ai appris que la cause de cette réprobation implacable, poursuivant cette intelligence d'élite même après le dernier soupir.étaitlacônsta talion faite,au cours du procès du' général Boulanger, que Foucault de Mondion avait exercé le métier d'espion au service du gouvernement français.
C'est'là, suivant moi, un préjugé barbare et contre lequel il faut avoir le courage de réagir avec énergie, dans l'intérêt de la défense et de la sécurité nationales.
Quand des espions étrangers sont, par hasard, ou sous la pression de la clameur populaire surpris en flagrant délit, notre gouvernement se borne à les faire reconduire, avec égard, à la frontière, en leur demandant pardon du dérangement.
Mais si un citoyen français a prêté son concours à son gouvernement, au péril de sa vie peut-être, ou tout au moins de sa liberté, pour l'éclairer sur les menées de puissance. voisines conspirant contre l'indépendance ou l'intégrité du sol national, le ministère public saisit la première occaeiàn ^avorabla pour le brûler au regard de l'étranger, sans tenir aucun compte des graves conséquences que ses révélations peuvent avoir par delà nos frontières. Puis, de ses imprudentes constatations on veut faire découler une flétrissure indélébile pour le malheureux serviteur de l'Etat.
Les puissances étrangères obéissent, dans leur manière d'agir en pareille occurrence, à des principes tout contraires. Quand de malheureux Français sont soupçonnés d'espionnage, ils sont immédiatement frappés avec la dernière rigueur. Mais ceux de leurs nationaux qui exercent chez nous sont largement récompensés de leurs audaces peu périlleuses, grâce à notre constante mansuétude, et ils en tirent honneur et profit. Ce qui prouve la légèreté pleine d'illogisme des jugements du public français, c'est qu'en dépit de cette conduite il s'étonne naïvement quand il voit les autres pays mieux servis et mieux renseignés que le nôtre.
Montesquieu a écrit dans l'Esprit des
Lois
L'espionnage serait peut-Être tolérable, s'il pouvait être exercé par d'honnêtes gens; mais rihfamîe nécessaire delà personne peut faire juger de l'infamie de la chose. Mais il suffit de relire le chapitre d'où cette phrase est extraite pour se convaincre que Montesquieu n'a parlé dans ce passage et n'a entendu parler que des espions à l'intérieur, de ceux qui sont désignés vulgairement sous le nom de mouchards, et dontla profession est trop répandue.et trop connue, pour que nous ayons besoin d'en faire ici la description.
A l'égard de cette catégorie d'espions l'arrêt de flétrissure prononcé par le président de Montesquieu se comprend. Il y aurait, du reste, injustice à la plaindre en ce moment et à la présenter comme sacrifiée. Aussi, n'est-ce pas d'elle que nous nous occupons ici. Vattel estime, au contraire, que l'espionnage exercé au profit de son pays contre une puissance hostile ou susceptible de le devenir apparaît en luimême comme un fait non seulement exempt de toute immoralité, mais comme pouvant comporter un certain caractère de grandeur, d'abnégation et d'héroïsme. Aussi, ajpute-t-il la législation en matière d'espionnage est exclusivement utilitaire. Elle le punit quand il présente des dangers pour la sécurité de l'Etat, mais elle ne le punit que parce qu'il suppose des intentions criminelles chez son auteur.
Si jamais la corruption est excusable, dit.il, c'est lorsqu'elle se trouve l'unique moyen de découvrir pleinement et de déconcerter une trame odieuse capable de ruiner et de mettre en grand péril l'Etat que Ton sert.
Le baron de Martens, dans son guide diplomatique, tient le même langage Ainsi, conclut-il, lorsqu'une puissance est justement suspecte, qu'on a des indices de ses mauvaises intentions, qu'elle est remuante^ et que son ambition devenue dangereuse inspire des crainte fondées, le droit de sa propre défense semble permettre à l'Etat menacé de recourir à la voie de la corruption pour découvrir et faire échouer des projets pernicieux.
Le prince de Bismarck a'raconté luimême, dans une lettre publiée par la Nouvelle Presse libre de Vienne, Ie_ 20 novembre 1892, comment il avait invité
à dîner chez lui Moltke et Roon, le- soir du 13 juillet 1870.
Nous parlâmes, dit-il, de toutes les éventualités. Nous partagions tous l'espoir que le procédé insensé de la France, l'invitation inouïe qui était adressée à notre Roi, écarteraient le danger d'une issue faiblotte efsans gloire. Alors, nous étions encore à table, arriva une dépêche d'Ems.
Quand j'eus donné lecture de cette dépêche, Roon et Moltke laissèrent tomber, d'un même mouvement, couteau et fourchette sur la table et reculèrent leur chaise. Nous étions tous profondément abattus. Nous avions le sentiment que l'affaire se perdait dans les sables.
Je m'adressai à Moltke et lui posai cette question L'instrument dont nous avons besoin pour la guerre, notre armée est-elle réellement assez bonne pour que nous puissions commencer la guerre en comptant avec la plus grande probabilité sur le succès f Moltke avait une confiance inébranlable comméun roc.
Ehbien 1 alors.cohtinuez tranquillement à manger, dis-je à mes commensaux.
Je m'assis à une petite table ronde en marbre qui était placée à côté de la table où l'on mangeait. Je relus attentivement la dépêche, je pris mon crayon et je rayai délibérément tout le passage où il était dit que Benedetti avait demandé une nouvelle audience. Je ne laissai subsister que la tête et la queue. Maintenant là dépêche avait un tout autre air. Je la lus à Moltke et à Roon, dans la nouvelle rédaction que je lui avais donnée. Ils s'écrièrent tou&lesdeux –Magnifique, cela produira son effet.
Nous continuâmes à manger avec le meilleur appétit,
Supposez qu'un espion français eût été assez habile, l'hypothèse n'a rien d'invraisemblable, pour saisir la preuve irrécusable de cette falsification criminelle et qu'il eût rendu possible de la dévoiler en temps utile à l'Europe entiôre,la guerre n'eût peut-être pas éclaté; en tout cas, elle se serait engagée dans de toutes autres conditions. L'attitude de plusieurs des grandes puissances se serait singulièrement modifiée. D'entretiens confidentiels qu'Alexandre II a eus avec le 'général Le Flo, il résulte qu'il se serait considéré comme dégagé des promessesquele roi Guillaume avait su lui extorquer, s'il avait eu la preuve que c'était l'Allemagne qui voulait la guerre.
Que de pertes, que de maux irrépararables épargnés à l'humanité en général et à la France en particulier 1 Qui oserait dire que cet agent secret n'aurait t pas bien mérité de la patrie 2
Vous qui refusez tout honneur aux cendres d'un des agents les plus intelligents que le service des renseignements ait eus a sa solde, savez-vous s'il n'a pas contribué à rendre à son pays des services qui, un jour, ne seront peut-être pas considérés par l'historien impartial comme de moindre valeur? w
Un pays qui ne reconnaît pas tous les dévouements, même res plus numûies et les plus obscurs, est mal servi. ̃̃; Flôurens.
Au Jour le Jour
UN ROI SAUVETEUR
Lors du récent passage en France du roi Oscar de Suéde, tous les journaux soucieux d'information méticuleuse ont à qui mieux mieux conté comme quoi le gracieux souverain portait à la boutonnière, à côté de la croix de la Légion d'honneur, les signes de deux ordres suédois indéterminés.
Il n'en est rien, et la vérité est que la rosette multicolore que le roi Oscar a, pendant toute la durée de son séjour chez nous, ostensiblement et complaisamment arborée représentait trois ordres français
10 La Légion d'honneur (déjà nommée); 2° La médaille militaire (dont il est de tradition de faire hommage à tous les chefs d'Etat)
30 La médaille de sauvetage.
Il y. a eh effet quelque chose comme trentetrois ans c'était en 1861 que le roi Os-car II, alors simple prince héritier, puisqu'il n'est monté sur le trône qu'en 1872, a été solennellement décoré de la médaille (française) de sauvetage, pour avoir arrêté, route de la Corniche, à Nice, où il se trouvait en villéi giature, une calèche dont les deux chevaux s'étaient emportés.
Ce n'est pas, au surplus, le seul sauvetage que compte à son actif le petit-fils de Bernadotte. Cinq ou six jours après l'exploit' qui allait lui valoir le ruban tricolore, il sauvait encore un enfant en train de se noyer dans le bassin aujourd'hui supprimé du jardin public de Nice.
Le Roi rappelait encore ce souvenir l'autre jour à un fonctionnaire français en compagnie duquel il avait tenu à aller revoir les lieux té-"moins de ses juvéniles prouesses.
Et comme ce fonctionnaire, commandeur de l'ordre "de Vasa, manifestait son étonnement de n'avoir jamais entendu parler de l'aventure, le Roi répondit gaîment
Oh 1 ce n'est pas sans peine que j'ai pu me dérober à ^'indiscrète reconnaissance de la foule qui s'était amassée autour de moi etvoulait à tout prix savoir mon nom. Dieu merci t cependant, j'ai réussi à m'échapper". On aurait fini par dire que le prince héritier de Suède posait pour le sauveteur de profession et qu'il n'était venu à Nice que pour exercer sa spécialité! 1
Je dédie l'anecdote, à telles fins que de droit, aux diverses sociétés de sauveteurs de France. et de Scandinavie.
Polycarpo.
ÉCHOS
LA POLITIQUE
L'Université se plaint volontiers de ce que les générations nouvelles s'écartent d'elle si le nombre des élèves ne diminue pas encore, il est certain qu'il y a du côté des institutions libres une poussée du goût public. Chez les classes riches, elle s'explique par la question religieuse pour les familles d'un rang modeste, l'éducation classique n'a plus le prestige d'autrefois on lui reproche, à tort ou à raison, d'armer insuffisamment ses nourrissons en vue de la pratique et des exigences de la vie moderne.
Si les humanités restent le régal ou
la prétention d'une minorité de lettrés, la majeure partie des enfants sortis de l'Université n'y ont rien appris de ce que demande l'outillage compliquédu monde des affaires et des intérêts où ils sont lancés en quittant le collège. Cette défiance ne fera que grandir si, comme semble l'indiquer le discours pronqncé l'autre jour par. M. Jaurès, les doctrines socialistes font dés prosélytes' dans les rangs des professeurs. Ce n'est pas la première fois, je le sais, qu'il se produit une opposition plus ou moins accentuée entre le fonds des idées universitaires et les doctrines du gouvernement existant. Pour ne parler que de là Restauration, MM. Guizot, Cousin et-Villemain apparaissaient sans doute comme des révolutionnaires aux conservateurs de 1824 ils l'étaient en réalité, mais il ne s'agissait alors que de' savoir s'il fallait reviser la loi sur la presse, supprimer la censure ou abaisser le chiffre du cens électoral. Le socialisme a une tout autre portée, il vise la forme même d'une société dont il est permis de ne point admirer toute l'économie, mais qu'il est criminel de mettre en périlsahs l'avoir remplacée."
Les bourgeois, pères de famille, aux enfants desquels des professeurs de l'Uriiversité viennent annoncer que le capital le leur doit disparaître, auraient le droit de s'étonner non seulement qu'on n'ait pas imposé silence à ces apôtres d'une foi nouvelle, mais qu'on ne les ait déplacés qu'en leur donnant un avancement qui eût dû lés empêcher de se plaindre.
Evidemment, il est très difficile de ne pas mêler les questions sociales aux questions d'enseignement évidemment encore, il serait ridicule d'exiger des professeurs, en échange de leur modeste traitement, des sentiments de tendresse démonstrative en faveur du régime sous lequel ils émargent au budget; mais on a le droit de vouloir qu'ils ne sortent pas de" leur rôle en prêchant l'évangile socialiste.
Il n'est même pas excessif de dire qu'une certaine délicatesse devrait obliger les ennemis de l'oligarchie bourgeoise à ne point en accepter les bénéfices si minces qu'ils puissent paraître et à rompre en visière avec une société dont ils ne peuvent tolérer les inégalités.– F. M.
LA TEMPÉRATURE
Le baromètre descend; hier, à Paris, il était à j6y*m vers la fin de la journée. Il est encore en hausse sur la plus grande partie de la France. Vent faible du sud-ouest sur la Manche et la Bretagne. Encore quelques pluies à Paris.
La température varie peu; hier dès le matin elle était- à i • ifz au-dessus 20° à dix heures 23? 1/2 à. midi.; 240 à deux heures.
En Francé, la température va se tenir assez iicTçc ctrctraciiips orageux, ta journée trarer a été assez belle, mais le ciel est toujours couvert et laissant prévoir la pluie orageuse; dans la soirée thermomètre, 240; baromètre, 765mm. LES COURSES
A deux heures, courses au -Bois de Boulogne.– Gagnants de Robert Milton: Prix de Groissy: Féodale.
Prix de Buzenval Mansour.
Prix de Seine-et-Marne: Boudoir. Prix de Longchamps Ravioli.
Prix de La Jonchère: Boissière. Prix de Grenelle Monsieur Gabriel.
A TRAVERS PARIS
M. Lépine, préfet de police, a quitté Paris hier soir pour se rendre à Lyon où il passera la journée d'aujourd'hui avec le Président de la République. Nous n'avions pas voulu parler de l'état de santé de M. Osiris pour ne pas alarmer ses nombreux amis, sa santé ayant été fort compromise pendant plusieùrs semaines. Mais nous pouvons, aujourd'hui, donner d'excellentes nouvelles du malade.
Après avoir traversé une période très douloureuse et avoir subi, avec le plus grand courage, une opération fort cruelle, M. Osiris est désormais hors de danger il pourra reprendre ses réceptions dans quelques jours et ses sorties dès le commencement du mois prochain.
Dans le monde
Réception restreinte, mais des plus élégantes, avant-hier, chez Mme Meredith Howland, dans son ravissant hôtel de la rue de Constantine.
Les honneurs de lasoirée ont été pour Alfred de Musset dont Mlle Brandès et M. Le Bargy ont dit à ravir la Nuit d,'Octobre et le Caprice.
Dans l'assistance
Duc et duchesse de-Gramont; duc et duchesse d'Uzès, prince et princesse de Wagram, duc de Luynes, princesse de Brancovan, marquis et marquise de Castellane, comte et comtesse Jacques d'Aramon, marquis et marquise de Breteuil, Mme W. Moore, marquis et marquise de Massa, etc.
Les intermèdes musicaux ont été remplis par douze musiciens de l'orchestre de l'Opéra, sous.la direction de M.Boussagol.
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Très brillante matinée, hier, chez le marquis de Bizemont, rue de Grenelle, pour la signature du contrat de mariage de Mlle de Bizemont, sa fille, avec le comte de Robien, lieutenant de vaisseau, frère du marquis de Robien. Dans la corbeille:
Une rivière de diamants, un collier de perles, une aigrette en diamants, un bracelet en perlés, des fourrures, des dentelles, des étoffes de soie de Chine, des objets d'orfèvrerie, des broderies russes, etc.
Parmi les cadeaux les plus admirés Marquis et marquise de Robien, candélabres bouts de table en argent; marquise de Bize- mont, vitrine Louis XV; baronne de Witte, baron et baronne Raymond de Witto, baron et baronne Henri de Witte, baron et baronne Jéan de Witte, marquis et maïquise d'Aubigny, service à thj> en argent vicomte et vicomtesse de Couessin surtout de table Louis XV ^q argent comte et comtesse Guy de Ro^ieDl) aiguièrea en argent; omte et corltesse de Kersaint, grandes aiguières en vermeil; vice-àmjra.i de JLibran, la Diane de
Houdon marquis dê Saint-Amand, six coupes à fruits Louis XV, en argent ciselé, etc. Aujres donateurs Comtesse douairière de Kersaint, prince'et princesse Octave de Broglie, M. et Mme d'Orsaune, comte Frédéric de Robien,marquis de Méhérenc de Saint-Pierre, marquis de Kernier, comte et comtesse André de Robien, comte et comtesse André, de Gourcuff, marquis de Bourdeille, baron et baronne de Coninck, M. du Verne, comte et comtesse Henri de Bizemont, vicomtesse de Chabannes, marquis de Maupas, etc.
Le mariage religieux sera béni mardi prechain à Sainte-Clotilde par M. l'abbé de Gibergue, supérieur des missions diocésaines.
Témoins du fiancé le marquis de Robien, /son frère, et le vice-amiral d'Abel deLibran témoins de la fiancée le baron Raymond de Witte, lieutenantcolonel de cavalerie, et le marquis de Saint-Amand, ses oncles.
̃}'-̃' "̃̃̃̃
On annonce le prochain mariage de Mlle de Campaigno, fille du marquis de Campaigno et de feu la marquise, née de Montgailhard, avec son cousin M. Jacques Desazars de Montgailhard, souslieutenant au 19* dragons.
La cérémonie religieuse se fera dans l'intimité par suite d'un deuil dans la famille du fiancé qui a perdu dernièrement son grand-père, le général marquis de Brémond d'Ars, sénateur de la Charente. '*̃
Mercredi prochain, à midi, en l'église américaine de l'avenue de l'Aima, on célébrera le mariage de Mlle Seif Dahan Bey avec le baron Louis de Caters.
Le prince Ladislas Czartoryski, dont nous avions annoncé la grave maladie, est mort hier soir à l'âge de soixantesix ans, dans une villa du Parc des Princes, à Boulogne-sur-Seine, où il avait été transporté il y a trois jours. Le prince défunt, chef de la maison Czartoryski, dont l'origine se rattache à Gedymin, grand-duc de Lithuanie, était le fils du prince Adam et de la princesse Anne, née princesse de Sapieha Kodenska.
Il avait épousé en premières noces la princesse Marie Amparo, comtesse de Vista Alegre, fille de la reine Christine d'Espagne et du duc de Rianzares, morte en 1864, dont il avait eu un flls, le prince François-Auguste, prêtre au couvent des missionnaires de Saint-François, à Alassio, mort il y a un an.
Le prince Czartoryski, remarié en 1872 avec la princesse Marguerite de Bourbon-Orléans, fille de S. A. R. le duc de Nemours, morte l'an dernier, laisse de ce second mariage deux fils, les princes Adam: et JWitoUL l'un âeé de vingtdeux, l'autre de dix-huit ans.
S. A. R. le duc de Nemours, ayant appris le grave état de santé de son gendre, s'est rendu hier chez lui, accompagné du comte de Riancey, et a assisté à sesderniers momentsavec LL.AA.RR. le comte et la comtesse d'Eu, le duc etla duchesse d'Alençon et la princesse Blanche d'Orléans.
La date des obsèques n'est pas encore fixée.
Nous apprenons le décès, à l'âge de soixante-quinze ans, de M. Larévellière, l'une des personnalités marquantes du département de la Sarthe sous l'Empire. Le défunt était fils du célèbre agitateur vendéen, neveu du député de la LôireInférieure sous Louis XVIII,et Char'les X et petit-neveu du directeur de la République française, de Larévellière-Lépeaux.
Suivant ses volontés, aucun service n'aura lieu à Paris; le corps partira pour Saint-Nazaire où seront célébrées les obsèques.
Plusieurs de nos confrères ont reproduit hier une information d'un journar belge d'après laquelle M. Tùrpin, « convaincu du mauvais vouloir du ministre de la guerre», serait reparti pour la Belgique, décidé à exploiter son invention de n'importe quelle façon. Le journal belge ajoutait même que l'inventeur de la mélinite aurait eu, vendredi, une conférence avec deux délégués du gouvernement autrichien, MM. de Selves et Wienner et qu'il aurait repris les relations avec les capitalistes belges, résolu à donner son secret à la première puissance qui voudra traiter avec lui.
Ce sont là d'absurdes racontars, dont la véritable source n'est peut-être pas à Bruxelles. Turpin est toujours à Rosendael, auprès de sa mère, attendant non sans impatience qu'il plaise au général Mercier, ministre de la guerre, de réunir la nouvelle Commission des inventions pour la défense nationale, récemment instituée. On ne semble pas très pressé, en effet, rue Saint-Dominique, d'établir ou d'infirmer le fameux « flair d'artilleur ».
.•;̃. TEMPS ORAGEUX
Avec nous, de rigueur las,
Médard se réconcilie Pourtant, ne vous risquez pas
A sortir sans parapluie
On peut craindre encor de l'eau,
Le ciel a plus d'un nuage;
Le baromètre est au beau,
Mais le temps est à l'orage.
Un monsieur Viviani,
Imprudent parlementaire,
N'entend plus que soit puni
Le coupable d'adultère.
On s'en émeut au barreau,
Et déjà, dans maint ménage,
Le baromètre est au beau,
Mais le temps est à l'orage.
Contre le Palais-Bourbon
L'électeur, mécontent, grogne.
Qu'est-ce qu'on y fait de bon ? 2
Est-ce d'utile besogne ?
Non. Plein d'un zèle nouveau,
1 On. interpelle avec rage:
Le baromètre est au beau,
Mais le temps est à l'orage.
M Quentin-Bauçhart, l'actif conseiller municipal des Champs-Elysées, vient
d'adresser à M. Picard, commissaire général de l'Exposition de 1900, une lettre où est développé un projet assez curieux,
II- s'agirait tout -simplement, soit de raser le Palais de l'Industrie en raison de son état de vétusté et de le reconstruire dans les mêmes proportions, soit de transformer-de fond en comble la construction existante. A cet effet, un concours serait ouvert entre tous les architectes, ingénieurs et sculpteurs français.
M. Quentin-Bauchart ajouté que la réédification du Palais de l'Industrie serait certainement un des clous de l'Ex- position future.
N'est-ce pas joli?
Un candidat à la décoration de la Légion d'honneur pour le 14 juillet a rédigé une demande qu'il prie ses amis influents d'apostiller, et dans laquelle il énumère tous ses. titrés à cette distinction, entre autres
« Abonné au journal la République française depuis la fondation.»
HORS PARIS
Le prince V. Napoléon s'est rendu, avant-hier, à l'Exposition d'Anvers, où il a visité longuement la section française,
Le prince n'A pas tardé à être reconnu et la plupart des exposants français se sont empressés de lui faire les honneurs de leurs vitrines.
L'Agence Fournier nous communique la note suivante
Plusieurs journaux ont fait courir le bruit de la très prochaine arrivée à Paris du prince Louis Napoléon qui, en ce moment, commande un régiment russe dans le Caucase.
Nous pouvons dire de la façon la plus positive que le prince Louis ne viendra pas en France. Il reste à la tête de son régiment et il n'a pas l'intention de demander un congé quelconque en 1894.
Le capitaine Le Chevrel, du 5e chasseurs à cheval, va épouser Mme Dieusy, une jeune et charmante veuve.
Engagé à dix-sept ans, au moment de la guerre de 70 et, plus tard, officier instructeur à Saint-Cyr, le capitaine Le Chevrel est bien connu dans les cercles parisiens où il ne compte que des amitiés.
On raconte qu'il y a sous ce. mariage un roman d'amour qui rappelle les temps héroïques. Mars et Minerve se seraient attendus dOUZeÀns. La cérémonie aura lieu à Rouen, dans la plus stricte intimité.
Une bonne nouvelle pour les personnes de plus en plus nombreuses qui vont à Scheveningue. La Compagnie du Nord, d'accord avec les Compagnies correspondantes, délivrera désormais des billets directs, simples et aller et retour, de Paris à Scheveningue. Ainsi disparaîtrontles petitsinconvénientsd'un voyage d'ailleurs si court et si intéressant.
DeBâle:
LL. AA. RR. le duc d'Orléans et le duc de Chartres, voyageant incognito, sont descendus à l'hôtel des Trois-Rois. La saison semble vouloir se fixer au beau et le mouvement des touristes vers la Suisse est commencé.
De Constantinople, par dépêche Hier, brillante inauguration du Therapia-Sommer-Palace. Affluence énorme, avec toute l'élite de la société. Dans le corps diplomatique et consulaire sir Ph. Currie, comte Collôbiano, prince Mavrocordato, Heydt, de La Boulinière, baron de Call Sigallo, comte Starzinski, commandeur Rovest, etc. On a remarqué tous les attachés militaires, les étatsmajors des stationnairés, etc. L'administration et la haute finance étaientreprésentées par MM. Caillard,La Fuente, Noblet, Zogheb, Evans, d'Arnoux, Ali-bey, Ternaux-bey, Zaarifi, Nicolopoulo, Barker, Ralli, etc. La presse était au complet.
Succès incontesté pour la Compagnie internationale des Grands Hôtels.
NOUVELLES 'A LA MAIN
On vient à parler, devant Cabistrol, des manies de certains grands hommes, et quelqu'un cite M. de Buffon, qui n'écrivait qu'en habit de cour; Schiller, qui, avant de composer, se mettait les pieds dans la glace; etc., etc.
Moi, dit Cabistrol, j'ai connu un aquarelliste distingué qui était maire de sa commune. Eh bien 1 il ne manquait jamais de ceindre son écharpe quand il. avait à marier des couleurs
Le Masque de Fer.
«
MARIETTA ALBONI
L'artiste que là mort vient de frapper était une des dernières survivantes de l'époque ou il y avait encore de grandes cantatrices.
La génération actuelle ne la pas connue, car elle avait eu l'art le plus rare de tous de quitter la scène avant que l'heure de la décadence eût sonné, avant que l'âge eût enlevé une seule note à son magnifique organe.
Marietta Alboni était née en 1824, dans une petite ville de la Romagne. Presque enfant encore, trois bonheurs lui échurent: elle avait une voix d'une étendue etd'une beauté exceptionnelles, ses parents lui firent donner une excellente éducation musicale, et Rossini, l'ayant entendue à Bologne, dont il dirigeait alors le Conservatoire, admira sa voix, constata ses aptitudes et se char-
gea de diriger ses études de chant pendant plusieurs années.
Le terrain était riche; mais la culture fut de choix, et le tout produisit un sujet tel qu'il ne s'en est guère rencontré depuis. Lorsque Rossini crut pouvoir donner la volée au rossignol qu'il avait élevé, le public fut émerveillé à l'audition de cette voix qui parcourait près de trois octaves du mi au-dessous des lignes jusqu'à l'ut suraigu et dont toutes les notes, d'une égalité parfaite, retentissaient pleines et sonores, sans que le passage d'un registre à l'autre fût jamais appréciable.
Rossini fit débuter son élève à la Scala, dans le rôle du page Maffio Orsini, de Lucrezia Borgia. L'Alboni, à dixneuf ans, annonçait déjà, une opulence. de formes que le costume blanc du page ne contribuait pas peu à faire ressortir, mais sa figure était charmante, son sourire enchanteur, et le succès de la chanteuse fut décisif dès sa première apparition.
Marietta Alboni se fit entendre dans plusieurs villes d'Italie, à Vienne, àSaint-Pétersbourg, en Allemagne, puis, en 1847, elle alla à Londres où elle fit concurrence, à Covent-Garden, à Jenny Lind qui enthousiasmait la foule au Théâtre de la Reine. Son succès fut tel qu'il en résulta un fait qui ne s'est probablement vu que cette, fois-là dans les annales du théâtre: son directeur, de son propre mouvement, quadrupla ses appointements, etde 12,500francs qu'ils devaient être pour la saison, les porta à cinquante mille francs 1
Les directeurs de l'Opéra,. Dupqnchel et'Roqueplan, qui n'avaient pas su obtenir le concours de Jenny Lind, engagèrent alors l'Alboni pour quelques concerts qui furent donnés au mois d'octobre 1847, et dans lesquels la jeune chanteuse obtint un succès énorme avec des fragments de Semiramide, du Barbiere di Siviglia et de Lucrezia. Peu de temps après, elle débutait au Théâtre Italien et triomphait dans la Cenerentola. Après deux saisons au Théâtre-Italien et de nouveaux succès retentissants à l'étranger, l'Alboni ayant chanté en français à Lyon, à Bordeaux, à Marseille la Favorite, Charles VI, la Reine de Chypre Aa. Fille du régiment, revint à Paris et aïïbrda à l'Opéra le rôde de Fidès, du Prophète, que Mme Pauline Viardot avait récemment créé.
On n'exigea point d'elle les hautes qualités dramatiques qui faisaient de sa devancière une tragédienne hors ligne, mais la beauté, la puissance, la. richesse de timbre de sa voix, la hardiesse de sa vocalisation produisirent une impression irrésistible. Mme Alboni chanta ensuite la Favorite et, en 1851, elle créa le rôle de Zerline, dans la Corbeille d'oranges, qu'Aùber avait écrit pour elle.
La chanteuse, devenue célèbre, fit alors de longs voyages. Les deux Amériques l'applaudirent et l'enrichirent; toutes les grandes ville d'Europe la possédèrent, et le Théâtre-Italien de Paris la retint pendant de nombreuses saisons elle y chanta une multitude de rôles Zerlina, de Don Giovanni; Maddalena, de Rigoletto, la Gazzaladra, H Matrimonio segreto, Marta II Giuramente, Cosi fan tut te, II Ballo in maschera, etc., etc.
Mme Alboni était devenue marquise de Pepoli en 1866, à la mort de son mari, elle quitta la scène pour n'y plus reparaître.
On put cependant l'entendre encore, en 1869, au Théâtre-Italien, où, en mémoire de Rossini, mort l'année précédente, elle consentit à prendre part à l'exécution de la « messe solennelle » du maître, pour lequel elle avait toujours conservé un véritable culte. L'illustre cantatrice vécut depuis lors, non retirée, car elle aimait le monde et les artistes, mais ses intimes, seuls, et les invités de quelques rares soirées ont pu admirer son talent et le superbe organe qu'elle possédait encore dans toute sa plénitude, il y a quelques années à peine.
Le 29 février 1892, à l'occasion du centenaire de Rossini, elle réunit une nombreuse assistance et, dans un concert auquel prit part l'élite des artistes parisiens, elle chanta un air que Rossini avait écrit autrefois pour Mme Malibran, et jamais elle ne déploya tant de verve ni d'audace vocale.
Mme Alboni s'était remariée, en 1877» à M. Charles Zieger, officier de la garda républicaine. Elle habitait, l'hiver, à Paris, le Cours-la-Reine, .et l'été, la « Villa Cenerentola », à Ville-d'Avray. Mme Zieger était adorée de tous ceux qui l'approchaient son extrême bonté et sa générosité se manifestaient dans les moindres occasions, et les bienfaits qu'elle répandit sans bruit sont in-
nombrables.
Atteinte depuis plus d'une année d'une grave maladie d'estomac, elle avait maigri considérablement elle avait surtout perdu de la bonne et communicative gaieté qui répandait la joie dans son entourage. Elle, si accueillante, elle ne pouvait plus recevoir les jeunes cantatrices auxquelles elle avait, pendant silongtemps, prodigué ses conseils et ses encouragements.
Elle ne restait cependant point tout à fait inactive, et quoique ne pouvant plus guère quitter son fauteuil, elle s oc- cupait toujours à quelque petit ouvrage, faisait de la broderie ou du crochet. Elle recevait encore des visites, et Mme la princesse Mathilde, qui éprouvait pour elle une vive affection, venait la voir souvent et passait parfois une journée près d'elle. .»
Depuis quelques jours son état s'était beaucoup empiré elle e.st morte, hier, à neuf heures et demie du matin, dans sa « Villa Cenerentola ».
Charles DareooM.
p, S. Le corps de Mme Alboni va être ramené à Paris. Le cercueil sera exposé jusqu'à mardi matin en.son habitation du Cours-la-Reine, n"22 bis. Les funérailles seront célébrées mardi, à dix heures, en l'église Saint-Pierre-de-,
Chaillot.
L'inhumation se fera au cimetière du Père-Lachaise.