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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1893-09-27

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 27 septembre 1893

Description : 1893/09/27 (Numéro 270).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k282671h

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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concorde; ij ne faut pas se déchirer entre soi, mais' plutôt serrer les rangs. C'est ce que M. dé Cassagnac semblé un' peu oublier. Et peut-être, s'il eiît suivi une, autre tactique, n'aurait-il pas involontairemjent livré à Tennemne département du Gers, comme cela est malheureusement arrivé.'

%n Député rallié.

LE NOUVEAU

CHEF D'ÉTAT MAJOR GENERAL

Mmr ii &iAi NAjuK uMmAL

"Le successeur du général de Miribel ne sera désigné que dans le prochain Conseil des ministres, et sa nomination ne sera officielle qu'après qu'elle aura été signée par -M. Carnot. Mais; dès à présent, nous pouvons dire que le général Le Mouton de Boisdeffre va être appelé à remplir les hautes fonctions de chef d'état-major général de l'armée

française.

Agé de cinquante-quatre ans, divisionnaire depuis le 23-juilletiS92 seulement, le général de Boisdeffre ne doit qu"à ses rares qualités le prestige et l'autorité que nul ne lui conteste la limite d'âge qui nous eût privés, dans trois ans, du concours effectif du général de Miribel, ne l'atteindra que dans onze ans c'est dire qu'il aura le temps de compléter, jusque dans ses moindres détails, l'œuvre entreprise par son illustre prédécesseur. ̃̃ '-̃ -̃••' ;i ̃ Depuis deux mois, le général de Boisdejïre est à la tête de 10e division d'in- fâhterie du 5e corps d?ai>mée; mais il avait été formellement 'convenu qu'il ne cesserait point d'aider lé chef d'étatmajor général, dont- il était, depuis six ans, au 6e corps d'abord, au ministère de la guerre en-suite, l'auxiliaire le plus infatigable et le plus apprécié. D'autres candidatures ,ont été discutées, mais le ministre dé la 'guerre es- time qu'il îstui placer un officier très jeune et très, expérimenté à la tête de l'ëtatiniajor général, et,' sur ce point,

2'opinion pûWique, incompétente en tant

d'autres occasions, a voix au chapitre, et elle donne mille fois raison au général Loizillon. '̃̃

Le général de Boisdeffre est sorti de Saint-Cyr en 1860 lieutenant en 1863, il avait suivi, dans l'intervalle, les cours dé l'Ecole d'état-major, et, après un séjour en Algérie, il. était nommé capitaine en 1866. Il était à Paris quand le général Trochu le chargea d'aller exposer au général Chanzy la réelle situation de la capitale et des troupes qui devàient la protéger. Le 22 décembre 1870, le ballon leLav&isier atterrissait àBeaufort, et le capitaine de Boisdeffre, un de ses trois passagers, se rendait immédiatement auprès du général Chanzy; il lui traçait un tableau fidèle des souffrances de la population parisienne, insistait sur la nécessité d'une prompte délivrance et ajoutait, en guise-de conclusion, que, d'après le général Trochu, la capitale serait obligée d'ouvrir ses portes avant la fin du mois de janvier. Séance tenante, le général Chanzy proposait le capitaine de'Boisdeffre pour le grade 'de chef de bataillon et, le 2 janvier 1871, le commandant d'étatmajor de Boisdeffre. maintenant aide de camp du général. Ghanzy, partait pour Bordeaux et soumettait directement à GàmbettaleplaTi d'opérations que le cômmandant en chef de la deuxième armée de la Loire avait élaboré. Quatre jours plus tard, le commandant de Boisdeffre rapportait au général Chanzy laréponse de Gambetta.

Depuis lors, le commandant de Boisdeffre ne quitta guère le général Chanzy, dont il avait su mériter l'estime et conquérir l'affection; il l'avait accompagné en Russie Chanzy le ramena à Châlonssur-Marne où, après la mort foudroyante du commandant du 6e corps d'armée, au mois de janvier 1883, le colonel de Boisdeffre prit le commandement du 106° ré- giment d'infanterie. Le général de Miribel en avait fait son chef d'état-major, ` dans ce même 6° corps, et quand il quitta Châlons pour devenir chef d'état-major général, il l'emmena avec lui comme sous-chef dvétat-major du ministère de la guerre. Depuis lors, le général de Boisdeffre, bientôt promu au grade dé général de division, fut investi de toutes sortes de missions de confiance. Après avoir représenté le gouvernement français aux manœuvres de l'armée russe on se souvient qu'il y fut présenté à l'empereur Guillaume II et qu'il eut avec le souverain allemand une longue discussion sur les campagnes d'Annibal le général de Boisdeffre eut, l'an dernier, l'honneur de conduire à nos manœuvres de l'Est quatre officiers spécialement délégués par le Tsar. Marquis et soldat, ce gentilhomme est un officier de grande valeur et un érudit tout à fait remarquable. Le général de Miribel l'affectionnait entre tous et l'avait, depuis 4eux ans, désigné pour recueillir sa succession. Nul ne pré-|voyait alors que cette succession serait ouverte si prématurément 1

Un mot encore à propos de l'état^ma-1jor général.

Le général de Miribel avait pour ad- joints immédiats trois sous-chefs d'étatmajor lesgénéraux de Boisdeffre, Derrécagaix, directeur du service sgéographique, et Renouard. Les. officiers de, rétat-major général sont répartis entre quatre bureaux dont il est intéressant t de faire connaître les attributions Qu'on se rassure! Nous ne commeitons aucune indiscrétion nous copions l'Annuaire. Le fer bureau, dirigé par le colonel d'artillerie Le Bègue de Germiny, étudie l'organisation et la mobilisation de l'ar-, mée active et de l'armée territoriale, relève,, jour par jour, la, situation sgéné! raie du .matériel et des approvisionnements de guerre, ets'oceupe de l'empla- côment-eide l'eiîectif des troupes. jLe 2e biireau, qui a pour chef le colonel d'artillerie Le Loup de Sancy, réunit tous les renseignements relatifs à l'or-' gaùisation.et à la tactique des armées étrangères; le lieutenant-colonel Sandherr, qui est attaché à ce bureau, est plus spécialement chargé du service des renseignements iet, si l'on veut, des indiscrétions dangereuses. Il n'y a nul inconvénient a le nommer; il s'est si bien acquitté de sa mission que les Allemands le •surveillent de près et que ses chefs l'estiment .infiniment.

Le 3e bureau, sous les ordres du lieutenant-colonel du: génie Delanne, règle l'instruction d'ensemble de l'armée et' arrête, tous les ans, le programme des grandes manœuvres. .>'

Enfin, le A' bureau, bureau spécial, présidé par le colonel d'artillerie Gonse, s'occupe exclusivement du transpQr't des troupes « par voie de fer et par eau ». C'est ici que l'on forge l'outil de la mobilisation les commissaires mili- taires de nos grandes Compagnies de chemins de fer font partie ïde ce bureau, qai a fait sesipreuves lors de l'essai es

mobilisation*du 17e corps d'armées en 1887. •-̃̃'• Le chef d'état-major général est, en i outre, le directeur de la section du personnel d'état-major, de la section historique et de la section d'Afrique, qui ont à leur tête le lieutenant-colonel d'kifanterié ide Vaulx--d'Achy, le colonel d'artillerie Henderson et le lieutenant-colonel d'infanterie Varigault.

Tous les officiers qui sont attachés, d'une façon presque permanente, à ces bureaux et à ces trois sections, ont été formes parle général deMiribeletpar :ses adjoints. Nulle autre partie de notre organisation militaire n'exige si impérieusement la suite dans les idées, l'unité dans la direction il est donc bien ;naturel que ce soit le premier lieutenant du général de Miribel qui lui succède et, quel que soit le mérite des autres candidats, volontaires ou non.il eût été pfâcheux, à tous les points de vue, que l'on fit passer les droits de l'ancienneté avant ceux que confèrent les services rendus.

Charles Léser.

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Mo t MM tttMw Itii M

Le programme de la réception de l'escadre russe à Toulon et à Paris sera officiellement et définitivement arrêté demain en Conseil des ministres. Le président du Conseil a reçu hier jrnatin M; Alphonse Humbert, qui lui a fait part du programme municipal que nous avons déjà exposé; M. Dupuy l'a accepté en principe.

Nous avons décrit, en outre, les merveilles qui se dérouleront, de la galerie flë trente mètres au Trocadéro, après le banquet populaire. Nous avons donné hier le programme de la représentation de gala.

Il nous reste donc à parler aujourd'hui des illuminations qui transformeront en palais de lumière les principales places de Paris.

La Commission- spéciale veut des merveilles. Aussi a-t-elle fait appel è. nos plus grands électriciens chacun se chargera d'une des parties à illuminer. Toutes auront des caractères différents. La place de la République sera comme recouverte d'un plafond d'étoiles. La place de l'Opéra sera encadrée de portiques. Il y fera aussi clair qu'en un midi d'été. La foule pourra ainsi voir distinctement les marins russes au moment où ils *e rendront de l'Opéra au Cercle militaire, c'est-à-dire vers minuit et quart.

Place delà Madeleine, les électriciens se montrerontplus réservés. Ici, unexcès de lumière nuirait à l'effet des places de l'Opéra et de la Concorde. On essaie d'y créer une chose qui ne s'est jamais faite à Paris, der dissimuler sous le plafond du péristyle de l'église des lampes électriques qui ne dirigeront leur lumière que vers les murs du temple. De la sorte la colonnade, se détachant en noir sur un fond blanc, produira certainement un grandiose effet.

Quant à la place de la Concorde, grâce à la lumière qui tombera sur ses fontaines, sur l'Obélisque et sur deux gigantesques pylônes, elle offrira comme un immense tableau encadré de drapeaux aux personnes qui descendront l'avenue des Champs-Elysées..

Nous ne décrivons aujourd'hui que les points principaux.

D'innombrables détails compléteront cette féerie.

Comme, en l'espèce, c'est surtout l'installation qui est coûteuse, on la gardera, une fois faite, pour tout le temps s que les marins russes resteront à Paris. Si les fonds produits par la souscription le permettent, on pourra, certains soirs à fixer, illuminer de nouveau ou tout Paris ou telle place à choisir.

Il est, dès ce jour, certain que l'installation servira au moins deux fois. La Représentation de Gala

De nombreuses personnes sont venues nous demander des détails sur les prix des places de la représentation de gala de l'Opéra.

Nous répétons que

1° Le prix des places n'est pas encore fixé on attend pour cela, comme pour la date et pour le programme, l'autori- sation ministérielle qui sera donnée .[ jeudi ou vendredi

Nous ne pouvons recevoir en ce moment que des inscriptions de places et nous prions nos amis de nous en- voyer de préférence -par lettre toutes ces demandes d'inscription.

Il suffit d'adresser les lettres au rédac- teur en chef du Figaro, avec cette men- i Mon (Représentation de gala).

Quatre Jours avant la représentation, chacune des personnes inscrites sur les registres du Figaro ou sur les registres du Gaulois recevra une lettre lui indiquant la place qui lui aura été réservée. Et c'est à ce moment-là seulement que les versements d'argent seront effectués contre la délivrance des coupons. La Souscription franco -russe ̃KÔTKE SEPTIÈME ET SERNIÊRE LISTE FR. V.

Marguerite R. w. ». 5 » »

A. Soulier. 5 n

Docteur Lesguillon, à Compiègne.. 5 » Jules Diaz de Soria. 20 » O. Bailly, rue Drouot 50 » liaison Yirot, rue de la Paix. 50 » Â.-K. dit Porte-Veine. » 45 Mme D. ?. 30 n Les Représentants :et Employés des

Brasseries de la Meuse (Maison

de Paris). 81 Pruneau 30 ') Compagnie Générale française et

Continentale d'éclairage, rue Tait-

bout. :250 » Commandant A. Dubois. 20 1) Brasserie Vivier, rue de Châteaudun 10 » Un groupe d'Ouvriers.maisonRouff,

boulevard Haussmann 20 50 Petit Bruno, futur artilleur, 3 » Paul Kinsboui-g Fuld et Ce, rue de

Cléiy.. 40 » Mme Marie Caldaquès née Chopin. 50 » Trois Chasseurs amis du soleil,

(Vive la Russie 1), G. Q. T 10 » Edmond Dreyfus, .».». 20 » Dans l'espoir de la revanche 3 10 Un .grouped'EEnfloyésde la Société

Générale, service des Titres: i0 » Cinq souscripteurs de Trappes (Sei-

ne-et-Oise). 175 M. Mangin, professeur de billard

Asnières. 5 n M. Villiermot, à Mesatl-le-Roi 5 » M. Adolphe Chanton. ^». 80 »< M. de Marcère.». 50 ». M. et Mme Dupuy ,10 » Une lectrice du Figaro à Strasbourg 5 » Louis Griveau. 10 » A. H 10 » M. Gandillot.. 50» Haas, membre de la Chambre de ̃ commerce de Paris 50 » Un Anonyme Chaientais. 5 »> Fontaine :Besson, fabricant d'ins-

trumeatdeimmqpe.J».Jt,»J 10J »

Les Employés de l'Hôtel Windsor. 27 50 Le propriétaire du Café Molière, ̃à' Niuites.• 2 » M. L.: Midy. 20 » Un groupe d'employés du Moniteur

de la Mode 28 75 La Société .française d'incandes- cence par le gaz 4 100 » Eugène Groprêtre. 3 »' E. R,. Paris. 10 » GrosBébêet. Petit Choa.t 20 »!' Total de la. septième et dernière' liste 1.235 0a Lis tes précédentes 19 779 70"

Total. 21.014 75

La souscription ouverte dans nos colonnes est clôturée. Nous- .remër-; cions nos lecteurs du concours si gé-; ̃néreux et si spontané qu'ils nous ont

donné; dans cette oeuvre entreprise en;

commun par toute la presse nous les prions d'adresser désormais leurs envois 'au Comité des fêtes de la presse, au Grand-Hôtel, qui est chargé de centraliser toutesJes sommes recueillies par l'ensemble des journaux. La souscription va d'ailleurs être close partout dans quelques jours, car elle est sur le point d'atteindre 130,000 francs. Voici quelques-unes des souscriptions versées au Comité

LM lerte, 500 f r. M. G. Verbéckmœs, 1,000 francs; la comtesse Foucher de Çareilj 50 fi\; l'Association des dames françaises, 50 fi'. la Compagnie des agents de change, 6,000 fr.; la Banque internationale de Paris, 5,000 fr.; M. Claude Lafontaine, 100 fr.; le comte Roger de Chabrol, 50 f r. les fils 'de Théophile Legraud; '38, rue des Jeûneurs, 100 fr.; Société de construction des Batignolles, 500 fr. M. Jules Gouin, 4, avenue Vélasquez, 100 fr.; JLazard frères et C'«, 17, boulevard Poissonnière, 500 fr.; M. Théry, directeur deVEcohomiste européen, 100 fr.; la Société des Immeubles de, France, 500 fr., etc.

En outre, la Société des Immeubles dont M. Emile Clercest l'administrateur délégué fera pavoiser les 281 immeubles qu'elle possède et administre dans Paris. Le pavoisement sera d'ailleurs, d'après les renseignements qui nous parviennent, aussi merveilleux que les il-

lTuninaiioiiSï ̃̃̃̃̃̃'

̃ ̃ ̃̃̃. X.XX

RECOMPENSES HÉRITÉES

Le ministre de la marine vient de signer les nominations auxquelles tout le monde applaudira.

M. le capitaine de frégate Bory, qui commandait l'Inconstant le 13 juillet, lors de l'attaque des forts de Pac-Nam, estnommé capitaine de vaisseau. M. le lieutenant de vaisseau Dartige du Fournet, qui commandait la Comète dans cette même affaire, est nommé capitaine de frégate.

Jamais promotions ne furent mieux méritées, car c'est bien réellement grâce à l'énergie et à la décision des commandants que nos navires ont pu remonter le Ménam et aller mouiller devant Bangkok, en frappant de terreur les Siamois décontenancés. Suivant l'impression d'un officier présent à ce beau coup d'audace, nos deux avisos se sont précipités « comme des buffles » contre les obstacles dressés devant eux. En récompensant par un ..grade la belle hardiesse de ceux qui les commandaient, le ministre n'a fait que ratifier le sentiment général. Le commandant Bory a cinquante ans. Il était.capitaine de frégate depuis le mois de juin 1888. Sa carrière n'avait pas été fort brillante jusqu'ici. Dans son grade de lieutenant de vaisseau, il avait même pris une fonction sédentaire, celle de directeur des mouvements du port à Nantes. Et le voilà qui, tout d'un coup, s'est mis hors de pair. Et il gagne son cinquième galon à un âge qui lui assure les étoiles d'amiral.

Le commandant Dartige du Fournet a trente-sept ans. Il était lieutenant de vaisseau depuis 1883. C'est un heureux, qui a dû naître sous une bonne étoile, car la chance Va. toujours bien servi. Officier très distingué, du reste, très instruit, très intelligent, il est désormais assuré de parcourir une carrière superbe.

Trois des officiers de l'Inconstant et de la Comète sont nommés chevaliers de la Légion d'honneur, pour leur belle conduite dans l'affaire du Ménam ce sont les lieutenants de vaisseau Borsât de Lapérouse et Méléart; l'enseigne de vaisseau Houard.

M. Gicquel, capitaine au long cours des Messageries fluviales de Gochinchine, est également fait chevalier de la Légion d'honneur. On sait que M. Gicquel s'était mis spontanément à la disposition du commandant Bory pourTaider de sa connaissance pratique du Ménam. Resté sur la passerelle de l'Inconstant pendant l'action, il y avait montré un admirable sang-froid. Enfin quatre sous-officiers reçoivent la médaille militaire le fourrier ordinaire Faliiùn, le second-maître de timonerie Massé, les maîtres mécaniciens Laâam et Rigaud. à~arc ~anary.

h Supérieure des Petites tes des Pauwes

Le 19 de ce mois est morte La Tour SaintJoseph, près Bécherel (Ille-et-Vilaine), la supérieure générale des Petites Soeurs des pau-; vres, Marie Jamet, en religion Marie Augustiné dé la Compassion.

Une plaque de-marbre noir, posée sur une vieille maison de Saint-Servan, indique les Commencements de l'œuvre miraculeusement prospère et la part qu'y prit la vénérable Marie Jamet. Ce fut avec l'appui d'une jeune compagne, Virginie Trédaniel, et le secours d'un vicaire de la paroisse, l'abbé" Lepailieur, que fut loaée la première chambre où fut accueilli le premier vieillard. Bientôt une domestique du nom de Jeanne Jugan se joignait à eux. Et cette dernière venue prit une telle autorité dans l'œuvre naissante que pendant longtemps, dans ce coin de Bretagne, on ap- J pela et quelques-uns appellent encore les Petites Sœurs des pauvres !os Jeanne- Jugan". L'autorité ecclésiastique :io guère que des noms signifient ainsi des œuvres, et les Jeannc-Jugan, comme les Lamennais, ont disparu pour faire place l'Institut des frères de l'instruction chrétienne etiaux Petites Sœurs des pauvres. Ce dernier nom, d'ailleurs, a été trouvé par les fondateurs; et c'est une mer*veille de douceur chrétienne.

Jeanne Jugan, qui .'a été, chez nous, la plus' populaire de ces saintes filles, est morte depuis longtemps. C'était une vaillante quêrteuse, une dévouée queni lenteurs ni affronts ne rebutaient. Elle a fait des prodiges, à Rennes, à force de patience ;et d'obstination. L'ô^vêqued'alors, Mgr Saint-Marcr d'iin tempérament si breton, n'aimait pas les nouvelles choses, -aussi «e montra-t-il peu favorable à l'ordre naissant.

Jeanne Jugan mit tout le respect et toute la douceur dans son entêtement faire le bien selon ses idées; elle réussit, contre la volonté de l'évêque, à fonder une maison à Rennes, et l'œuvre prospéra..

Le prélat, qui était le meilleur.des hommes, fte tarda pas à reconnaître son erreur; il comprit que le doigt de Dieu avait marqué ce front-là. On raconte qu'à sa première visite à .a maison des Vieillards, quand Jeanne Ju-

gan vint au-devant de lui jusqu'à la porte, Mgr Saint-Marc s'agenouilla devant «Ile. La conduite de son successeur, le cardinal Place, à l'égard du Père Lepailleur, a été bien différente. On se rappelle qu'il l'a brusque-1 ment arraché à sa maison de La Tour et qu'il l'a fait conduire à Rome, où le pauvre vieux prêtre attend la mort loin de tout ce qu'il a aimé. Questions d'argent, dit-on. Les Petites Sœurs des pauvres sont très riches et l'autorité diocésaine a voulu réglementer cette fortune. Cette nouvelle phase de TCEurresera-. t-elle. aussi heureuse que la première et l'or-1'ganisation, dont Mgr Place fut l'apôtre, pro- duira-t-elle les résultats espérés ? Il faut le souhaiter pour le plus grand bien des pauvres qui ont été, jusqu'à ce jour, les hôtes fraternels des Petites Sœurs.

Lé souhaiter sans trop le croire pourtant, car le saint désordre des grandes âmes et les bons hasards de Dieu valent mieux pour le; bien que toutes les diplomaties et que toutes les. administrations, fussent-elles épiscopales 1 Marie Jamet, la supérieure générale, qui vient de mourir, était âgée de soixante-quatorze ans. Elle est née à Saint-Servan en 1820. C'est en 1840 que l'oeuvre a pris naissance; les braves filles ^s'établirent à Rennes, en 1846; à Tours, en 1847; à Paris, en 1849. Aujourd'hui, cinquante années après l'humble début à Saint-Servan, les Petites Sœurs des pauvres ont deux cent soixante-six asiles dans le monde et secourent quarante mille vieillards.

Marie Jamet était à la fois très ferme et très .bonne. Sans cette héroïque fermeté, comment une telle œuvre aurait-elle pu naître et grandir, et s!étendre à travers le monde? Avec, lé Père Lepailleur, la supérieure générale a suffi à ce miracle pendant cinquante années. Son indicible bonté lui a fait supporter bien des épreuves. La plus dure fut peutêtre le départ forcé du vieillard, qui avait reçu les confidences de toute sa vie, qui avait été son conseil et son appui et qu'elle espérait avoir encore auprès d'elle, après un demisiècle passé ensemble, à rêver et à faire le bien.

La question sociale Comme elle serait vite résolue si les politiciens et les théoriciens, au lieu des cerveaux qu'ils ont, avaient l'âme de Marie Jamet, cette âme chrétienne Qu'elle repose en paix et en gloire, aussi, celle qui fut la vraie Mère des pauvres, la vraie fille de Jésus 1

Louis Tiercelin.

A L'ÉTRANGE R

cimisATios europm™

Les grandes puissances colonisatrices, civilisatrices et civilisées paraissent vraiment avoir une singulière façon d'exécuterla mission,toute de civilisation bien entendu, qu'elles se sont donnée à elles-mêmes! Pendant des mois et encore des mois, nous avons été la proie de la Conférence de Bruxelles et de l'acte de la Conférence de Bruxelles. Il n'y avait plus moyen d'ouvrir un journal sans y trouver un chant de triomphe en l'honneur de la fameuse civilisation de Bruxelles il n'y aurait plus d'esclaves, plus de traite, l'Europe ferait bonne garde, et surtout l'on pouvait avoir confiance dans les puissances colonisatrices et civilisatrices; elles s'arrangeraient de façon à extirper l'esclavage, en extirpant les marchands d'esclaves, en les empêchant d'avoir de la poudre et, en foi de quoi, les puissances s'engagèrent à ne laisser ni poudre, ni munitions d'aucune sorte, ni alcool pénétrer en Afrique. Et, là-dessus, nous célébrions en Europe les gloires de la civilisation, tandis qu'en Afrique les marchands d'esclaves continuaient leur petit commerce.

La chose pouvait paraître singulière, bien-que l'on pût éprouver quelques difficultés à établir des cordons douaniers dans un pays où il n'y a guère, en fait de cordons, que ceux qui servent. de toilette complète à mesdames les indigènes Mais les choses deviennent monstrueuses, lorsqu'on apprend, comme on vient de'le faire d'irréfutable façon, que le transit de la poudre à canon destinée aux marchands d'esclaves se fait de façon publique, officielle, à travers les possessions allemandes du Nyassaland, et que les Anglais laissent passer aussi parce que les Allemands en font autant 1 On serait tenté de ne pas croire à cette nouvelle façon de comprendre cette nouvelle manière de civiliser. Mais il vient de passer une caravane venant de DaresSalaam et transportant 480 kilogrammes de poudre à travers les possessions allemandes et anglaises 1 MM. Descamps et Lacourqui, eux, font vraiment œuvre de civilisation, qui, pour la seconde fois, s'enfoncent dans le centre de l'Afrique pour faire la chasse aux traitants, savent, à n'en pouvoir douter, que les munitions employées contre eux par les Arabes sont de provenance anglaise et allemande Si après cela il y a encore quelqu'un qui croie à l'utilité des conférences et des instruments diplomatiques c'est que la bonté d'âme n'a pas encore cessé d'habiter dans le corps des humains. Et dire qu'à la première occasion on recommencera à nous ennuyer avec la civilisation et la mission de l'Europe 1 Jacques St-Cèra. NOUVELLES

PAR DÉPÊCHES DE NOS CORRESPONDANTS GUILLAUME IIET LE PRINCE DE BISMAHCK Berlin, 26 septembre.

Voici les télégrammes qui ont été récemment échangés entre l'Empereur et le prince de Bismarck:

h Au, prince de Bismarck, à Kissingen. » Guenz, 19 septembre.

» A mon grand regret, j'apprends à l'ins- tant que Votre Altesse vient de passer par une maladie qui n'a pas laissé que d'être grave. Mais, grâce à Dieu, on me fait savoir, en même temps, qu'une amélioration s'est pro- duite et qu'elle continue. Je vous en exprime ma très vive joie. » En raison de la situation climàtérique peu favorable de Varzin et de Friedrichsruh et désirant que votre guérison soit parfaite, je prie Votre Altesse d'établir sa demeure du- rant les mois d'hiver dans un de mes châ- teaux du centre de l'Allemagne. j » Après en avoir conféré avec le grandmaître de la Cour, je ferai connaître à Votre Altesse le château le plus propre à cet effet. » Guillaume. »

Le prince a répondu « Kissingen, le 19 septembre.

» A Su Majesté l'Empereur allemand à- Guenz

» Je remercie Votre Majesté, avec le plus ] profond respect cour la gracieuse expression de sa sympathie au sujet de ma maladie et de l'amélioration qui vient de se produire dans mon état. Je la remercie également de l'attention si flatteuse qu'elle a eue de vouloir aider ] à ma guérison en me procurant une demeure < qui présente des conditions climatériques fa- < vorables. J » Ma gratitude pleine de respect pour cette i gracieuse intention ne sera nullement diminuée par la conviction que j'ai que mon réta- ) ] blissement, s'il est dans la volonté de Dieu, j i me .sera plus facile dans les lieux qui me sont 1 familiers et au milieu de mon entourage ha- 1 bituel. » Mon affection étant de nature nerveuse, je crois, comme mon médecin, qu'un hiver que je passerai ainsi, tranquillement occupé à mes occupations habituelles, serait ce qui conviendrait Je mieux pour ma guéïison.

» A mon âge avancé et alora que je souffre de troubles du système nerveux,me transporter dans une contrée nouvelle, parmi des personnes et des choses qui me sont étrangères, est plutôt à éviter,

» Le professeur Schrwenihger se réserve :d'exposer par lettre cette conviction, qui est la sienne comme la rniènne, à Votre Majesté. ̃'̃̃̃•̃̃ », BISMARCK. » ;f ̃̃ Vienne, 26 septembre.

L'empereur d'Allemagne est arrive ce matin à 8 h. 10 àHetzendorf et a été reçu à la gare par l'empereur d'Autriche, en uniforme prussien. Les deux monarques se sont embrassés, deux fois et se sont serré les mains.

Malgré la pluie, l'empereur d'Allemagne s'est rendu aussitôt après son arrivée àSehœnbrunn, à la chasse à l'affût, dans le parc de Lainz.

Avant l'arrivée des empereurs à Schœn-r brunn, on a arrêté sans difficulté, dans la cour du palais, un individu visiblement aliéné, qui prétendait qu'ilétait chargé de souhaiter la bienvenue à l'empereur d'Allemagne. Un dîner de gala ai eu lieu hier à Séhœnvbrunn. L'empereur G-ùillaume portait un uniforme de, hussard autrichien. A trois heures et demie, les deux empereurs se sont rendus ensemble à la gare du Nord ou l'empereur Guillaume a pris congé de son hôte de la manière la plus cordiale. Les deux souverains se sont embrassés et se sont serré la main à plusieurs reprises* L'empereur Guillaume a continué, du wagon, à s'entretenir avecl'empèreur d\A.utriche. l

'̃ Au moment le train s^ssUmis en mouve-

ment, l'empereur .d'Allemagne a a crié « Au revoir! »̃ .̃̃;• ̃• ̃ ̃̃̃ ,;̃̃ •. ̃ •• Guillaume II a fait déposer sur: le tombeau du prince Rodolphe une magnifique couronne, avec cette inscription

« Guillaume à son plus1 cher àinij le prince héritier Rodolphe. » --+-'

AU DAHOMEY,,

'Lagos, 26 septembre, ̃ Les messagers de Behanzin, allant à Paris, 1 sont arrivés la nuit dernière. Ils s'embarque- ront sur le premier navire qui ..se rendra en Europe.

ils sont porteurs de propositions de paix de la part du roi.

Cette mission est composée de plusieurs des principaux chefs.

Lagos, 26 septembre.

;̃,̃ .(Source anglaise.)

La mission diplomatique du roi de Dahomey au gouvernement français est accompagnée par un intermédiaire anglais, le sieur Jackson.

New-York, 26 septembre.

Plusieurs femmes et enfants ont été tués pendant le bombardement de Rio-de-Janeiro. Il se confirme que le blocus de Rio-Grande a a été renouvelé par les insurgés.

L'Etat de Parana est en révolte ouverte contre le président Pe-ixoto.

Buenos-Ayres, 26 septembre.

M. Pellegrini a repris Tucuman.

La junte révolutionnaire a été emprisonnée.

Les autres provinces sont tranquilles. Saint-Pétersbourg, 26 septembre.

Le croiseur Roussalka, dont la disparition a été confirmée hier par le Messager du Gouvernement, est parti le 21 septembre du port de Reval à destination d'Helsingfors. Les recherches les plus actives sont faites en ce moment. Au départ de Reval il avait à bord 10 officiers et 150 hommes d'équipage.

REVUE DES JOIMAUX

Grisés par le succès très relatif de leurs candidats aux dernières élections, les socialistes considèrent déjà que le pays est à eux et -ils s'indignent à la pensée que la route puisse leur-êtr-e barrée. En introduisant dans son programme les principales revendications socialistes, M. Goblet, qui aspire à la direction du parti radical avancé, a pu leur donner ces illusions.

Mais M. Carnot les leur a enlevées en marquant d'une phrase sévère, dans son discours de Beauvais, les « funestes doctrines » qu'ils défendent. On a vu, par l'extrait que nous avons donné d'un article de M. Fournière, dans la Petite République française, quelles colères les paroles du Président de la République avaient soulevées dans le camp socialiste.

La Lïôerté fait ù ce propos de justes réflexions: Ces'colères ne méritent évidemment pas la peine qu'on s'en préoccupe. On peut même dire qu'il faut se féliciter de ces intempérances de langage, car elles caractérisent les desseins et les prétentions excessives du petit groupe socialiste que les dernières élections ont un peu grossi. Le parti de la révolution, du désordre et de l'anarchie se croit maître de la situation parce qu'il sera représenté à la Chambre prochaine par quelques députés de plus que dans la Chambre précédente. Il le prend de haut envers le Président de la République et veut lui dicter ses- paroles et sa conduite comme si les socialistes étaient les seuls mandataires de la nation.

Ils verront bientôt à l'expérience, dès que la session sera ouverte, qu'ils ne sont qu'une infime minorité et que tous leurs projets, né trouvant aucun écho dans le Parlement, échoueront, tour à tour, devant la sagesse de la majorité. Ils croient que gonfler la voix et proférer des menaces suffit pour faire peur. L'événement leur prouvera que personne n'en a peur, ni dans le gouvernement, ni dans la Chambre. Mais il est bon que ce parti violent se trahisse lui-même et démontre, par ses violences, la nécessité de lui résister. En insérant la lettre que M. Mermeix lui a adressée de Lausanne et que nous avons publiée hier, M. Edouard Drumont ajoute ces quelques lignes: Je ne comprends pas grand'chose à cette démarche. Il est absolument inexact que j'aie calomnié M. Mermeix; c'est lui qui s'est diffamé lui-même en publiant les Coulisses dans des conditions qui ne lui ont pas fait honneur aux yeux des honnêtes gens.

En appréciant un acte public, comme c'était mon droit, je me suis souvenu que M. Mermeix avaitautrefois défendu mes livres, et je suis resté bien en deçà de ce que d'autres ont écrit à ce sujet.̃:̃

# Le Bangkok Times, apporté par le courrier,de Chine, contient le récit détaillé de la réception solennelle de M. lie Myrede Vilers par le roi de Siam. Notre ministre plénipotentiaire était accompagné de M. Pavie, ministre résident à Bangkok; du commandant de Y Alouette, de M. Hardouin, de M. Le Myre de Vilers fils, attaché militaire, et dedeux officiers de l'Alouette,

Le cérémonial de la réception a été très imposant. M. Le Myre de Vilers a prononcé l'allocution suivante

Sire,

M. le Président Carnot m'a envoyé prés de Votre Majesté, en qualité de plénipotentiaire, pour resserrer les liens d'amitié qui existent depuis des siècles entre la Franée et le Siam, et pour régler, de concert avec votre gouvernement, les contestations passagères qui se' sont produites dans ces dernières années. Je suis heureux d'avoir été chargé de cette mission pacifique et j'espère que Votre Majesté voudra bien me continuel1 la bienveillance dont elle m'a déjà donné de nombreux témoignages, notamment en 1882, alors que j'étais gouverneur en Cochinchine.

La France et le Siam ont trop d'intérêts communs pour qu'un accord nécessaire aux deux Etats ne soit pas rapidement conclu, et Votre Majesté peut être certaine que je ne négligerai rien pour arriver à ce ïêsuitât.. >

En agissant ainsi, je ne ferai que me cdn> former .aux vœux de mon gouvernement et [aux intentions de M. le Président de la Repus blique qui m'a chargé de présenter à Votra iMajesté ses compliments de bonne amitié, Bans sa réponse, le roi de Siam a fait imonlre des meilleures disposition», marquant: son désir de voir résoudrez « aussi prnmptement que possible les contestations qui avaient momentané ment altéré les bonnes relations exis» tant entre le Siam et la "France. Le Liseur.

LES GKÈVES

Nord et Pas-de-Calais

A l'invitation de constituer des arbitres, adressée par le juge de paix de Lens à la Compagnie des Mines, celle-ci vient de répondre par l'envoi de l'intéressante lettre que

voici :̃̃ ̃ ̃;

A Monsieur Le Jardinier, juge de paix à Leni Monsieur le juge de paix,

Béferant à l'invitation que vous m'avez adrea» pée, par voie d'affiche, j'ai l'honneur de vous faire connaître que ma Société n'accepte pas de recourir à la conciliation et à l'arbitrage pour réy gler le différend qui existe entre elle et ses oii-s

yriers.

intervenu, en novembre 1891, entre les délégués des Compagnies et ceux des ouvriers mineurs, accord que .nous considérons comme dénoncé par la présente grève, a défini une base des salaires que ma Société s'est engagée à con-^ server aussi longtemps que possible et qu'en fait elle a conservé jusqu'à ce jour. Comme depuis 1891 il ne s'est produit aucun fait de nature W justifier une hausse'des salaires, ma Société ne^ peut accepter un arbitrage sur une demande) d'augmentation. i >, En ce qui concerne le double carnet, ma So»», Ciété est disposée à remettre à ceux de ses ou-»3 vriers qui le demanderont un bulletin ou carnet dé paye individuel, contenant tous les éléments" ayant servi à calculer le montant net de la qujn-ti ^aine. > Enfin, relativement aux revendications qui ont trait aux conditions d'embauchage ou de renvoi des ouvriers, une Société ne peut consentir à soumettre à l'appréciation d'un arbitre des me-», sures d'ordre et de discipline intérieure, dontelle juge le maintien intégral indispensbble, et sup lesquelles elle ne peut transiger, sans comprov mettre non seulement sa prospérité, mais son existence même. • Veuillez agréer, monsieur le juge de paixv expression de mes sentiments distingués. L'agent général,

BOLLAERTi

A l'appui de cette réponse, la Compagnie de Lens communique aux journaux un docu. ment très curieux,qui semble une condamna» tion décisive,f ondée sur des chiffres et sur dea, faits, des arguments -invoqués contre elle et, en général, contre les Compagnies du bassin par le Syndicat ouvrier.

L'accord arbitral de 1891 garantissait à tousj, les ouvriers « à la veine un salaire moyer^ de 5 fr. 76 pour une durée totale de 9 h. 4O£ non de travail, mais de presence à la mine.- Or, la Compagnie affirme et prouvera, si l'Ad»! ministration l'y invite, que le salaire moyen en question a constamment oscillé, depuis deux ans, de 5 fr. 75 à 5 fr. 83, pour une durée de présence inférieure de près d'un& heure à celle que prescrivait l'arbitrage de. 1891. T; l, Le Syndicat allègue que la production a augmente dans tout le bassin, avec un personnel égal, et que, par conséquent, le rendement par homme s'est sensiblement accru, au profit des Compagnies. C'est le contraire qui est vrai.

L'augmentation de production de l'année dernière est due à une augmentation de personnel 4,872 « ouvriers du fond » ont ét§ supplémentairement embauchés.

Quant au rendement annuel par homme, il est tombé, en deux ans, de 316 à 300 tonnes. (C'est exactement ce que nous indiquons avant-hier.) ̃;

En ce qui concerne la prétendue diminution des salaires, la durée des chômages, le gain des ouvriers « du jour», la Compagnie de Ler^ prouve registres en mains l'absolue inexactitude de toutes les assertions.du syn« dicat. La conclusion de la note est intéressante à citer

MM. les députés qui ont signé la réponse aux Compagnies endossent une grave responsabilité, en présentant aux ouvriersquiles suivent de confiance, soit des chiffres dont ils n'ont point contrôlé l'exactitude, soit des statistiques incomplètes, eux qui ne peuvent ignorer que sur 21 sociétés houillères dont se compose le bassin houiller du Pas-de-Calais, 9 ont été mises en liquidation après avoir englouti plus de trente millions en installations et en travaux de recherches. On ne comprend guère qu'un syndicat ouvrier ait cru devoir reprocher à quelques Compagnies une prospérité qui leur a permis de donner au travail une rémunération que les ouvriers obtiennent dans bien peu d'industries.

La Société des mines de Lens, qui a consacré près de 60 millions à l'établissement de ses puits, chemins de fer, rivages, écoles, cités ouvrières, à l'acquisition de son matériel et de ses machines, distribue annuellement trois millions à ses actionnaires, soit 5 0/0 du capital immobilisé, alors qu'elle paie chaque année plus de 15 millions de salaires tant à ses ouvriers qu'à ceux des industries du fer, du bois et autres, qui lui fournissent son matériel, ses approvisionnements et ses transports.

Prétend-on lui reprocher d'avoir su mettre en valeur la richesse minérale qu'elle a découverte sous les plaines stériles de Lens, d'avoir largement contribué à enrichir un pays bien pauvra autrefois, d'avoir donné à son industrie un développement tel qu'elle nourrit aujourd'hui 45,000^ habitants et paie à 8,400ouvriers un salaire dont la moyenne générale, ouvriers du fond et de la surface grands et petits, s'est élevée en 1892-J.893 à 4 fr. 76 par jour de travail; et cette moyenne ne comprend pas les avantages accessoires du logement à prix réduit, du chauffage gratuit, pensions d'invalide, secours aux familles de réservistes, etc., etc.

II est peu de métiers, peu d'industries en France qui offrent à leur personnel de tels avantages. Aussi de toute part la main-d'œuvre vient-elle aux mines et les Compagnies sontelles, en temps normal, assaillies de sollicitations par de nombreux ouvriers qui apprécient la faveur d'être embauchés.

Presque toutes les Compagnies du bassin sont dans le même cas que celle de Lens; à Marles, Béthune, Courrières, notamment, les salaires servis depuis deux ans ont été très sensiblement supérieurs aux moyennes que prescrivait l'arbitrage de 1891.

**#

Au surplus, on dirait que les grévistes so lassent de sérieux symptômes d'amélioration se manifestent depuis ,vingt-quatre heuies, ainsi qu'en témoignent les dépêches de nos correspondants.

Il est évident qite la résistance d'Anzin a à déçu beaucoup d espérances et déjoué biea des combinaisons i

̃ '• Ein. B.

,^a:

(DE NOS CORRESPONDANTS)

Anzin, 26 septembre.

Rien ne fait prévoir la grève dans le bassin. La descente a encore été complète ce matin dans toutes les fosses, malgré les appels ad chômage des meneurs de la grève dans le Pas-de-Calais et dans une partie du Nord. Le^ ouvriers paraissent très disposés à résister.' La situation est excellente, et le calme la plus complet règne partout.

Les fosses sont toujours gardées par des dragons et des fantassins. Aucun gréviste des Compagnies voisines ne s'est montré. Lens, 26 septembre.

La nuit dernière a été très calme dans le bassin du Pas-de-Calais. Les grévistes n'ont fait aucune patrouille et sont restés chez eux. Aucun incident ne s'est produit,; aucune ar» restation n'a été opérée.

Le chômage est complet partout, sauf 4 Ferfay le travail continue et à Vendin-les* Béthune où on annonce qu'un certain nombre de mineurs sont au travail. j Par suite du manque de combustible, plo* sieurs fabriques de sucre de la région ont d<$[ arrêter le travail. Si cette situation continue* les betteraves restant en terne, les cultiva leurs et les fabricants perdront;de fortes sem* mes, car cette industrie est une des pnncinaK les du paya.,