vt)MMAIRE DU SUPPLÉMENT i
L'UNIVERSITÉ DE Phakce: Auguste Mat'cade. Madame Montigny ROSE CHERI Jules Janin. ©AMsBons Espagnols Théophile Gautier. LES Pâtés DE FOIE GRAS Grenvïlle-Murray. PAYSAGE André Theuriel.
Monsieur ET MADAME COLIBRI Ernest d'Hervilly. Carnkt INTIME D'UN OFFICIER LES EMOTIONS DE Fritz Ernest Billaudel.
SEMAINE Financière DU Figaro. ».
L'UNIVERSITÉ ïfïtAii
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i Bonaparte passait à Turin. Un jour qu'il parcourait le palais de l'Université fondée en 1771 par Charles-Emmanuel III-, il se fit représenter les statuts qui régis- saient cette institution, Il y vit quelque chose de grand et de fort qui le frappa. Cette grave autorité qui, sous le nom de Magistrat de la Réforme, gouvernait tout le corps enseignant ce corps lui-même uni par des doctrines communes et librement soumis à des obligations purement civiles qui le consacraient à l'instruction de la jeunesse comme à l'un des principaux services de l'Etat; ce corps sans cesse renouvelé par un pensionnat normal qui devait transmettre d'âge en âge jes saines traditions et les méthodes éprouvées.: tranquille sur le présent, par la garantie que lui donnait sa juridiction spéciale tranquille sur l'avenir, par la garantie d'honorables retraites; cet ordre de professeurs, tous choisis parmi des agrégés nommés au concours; cette noble confiance de la puissance souveraine qui donnait au conseil chargé de la direction générale un droit'permanent de législation intérieure et de continuel perfectionnement; tout ce plan d'éducation établi sur la base antique et impérissable de la foi chrétienne, tout cela lui plut, et il en garda la mémoire jusqu'au sein de ses triomphes enltalie et en Allemagne. Rassasié enfin de gloire militaire et songeant aux générations futures, après avoir solidement établi l'administration civile, après avoir relevé les autels et promulguéle CodeNapoléon, après avoir,' par différentes lois, substitué les Lycées aux écoles centrales, régénéré les écoles de Médecine et crée les écoles de Droit, il voulut fonder aussi pour la France unsystème en tier d'instruclion et d'éducation publiques.Il se souvint de l'Université de Turin, et l'agrandissant, comme tout ce qu'il touchait, dans la double proportion de son empire et de son génie, il lit Y Université impériale. « Hâtons-nous d'ajouter qu'en cela même Bonaparte répondait aux vœux que la France avait exprimés à l'époque mémorable de la première année dudixneuvième- siècle. Les conseils généraux de départements venaient de s'assembler. Les Français, lassés de tant de vaines théories essayées à leurs dépens sur tous les points de la machine politique, aspiraient au repos, voulaient de l'unité partout et faisaient effort vers la monarchie. Au milieu de la ruine universelle des institutions, lés conseils géoéraux, jetant un douloureux regard sur l'état déplorable de l'éducation-, avaient retracé avec une juste reconnaissance les services rendus par les anciennes cor-,porations enseignantes; ils avaient gémi profondément sur le terrible. naufrage qui avait tout englouti, corps et biens; mais en même temps, ils ne s'étEûent point bornés à des regrets stériles! ils n'avaient point oublié que nos meilleures institutions d'autrefois laissaient à désirer quelque chose, et ils avaient tracé d'une main ferme (1) l'esquisse d'un plan vaste et uniforme qui assurerait à la. France le bienfait toujours souhaité, souvent promis d'une éducation vraiment française. ».
# V
-Cette page si curieuse sert de préface au Code universitaire, publié par Ambroise Rendu, un des premiers organi- sateurs de l'Université impériale. Objetle plus ancien et le plus constant des méditations de Napoléon, l'Université fut le fruit mùr et dernier de l'empire. L'homme qui fit en toutes choses violence au temps ne compta pas les années pour fonder solidement cette ins- titution, œuvre privilégiée de sa pensée. C'est le 10 mai 1806, seulement, qu'il fit connaître son projet à la France, dans une loi en trois articles.
Article premier. -Il sera formé, sous le nom \V Université impériale, un corps chargé exclusivement de l'enseignement et de l'éducation publics dans tout l'empire.
Article U. Les membres du corps enseignant contracteront des obligations civiles, spéciales et temporaires.
Article 3. L'organisation du corps enseignant. sera préseîitée en forme de loi au corps législatif a. sa session de 1810.
Malgré cette disposition, et sans attendre le terme fixé, l'empereur crut devoir procéder par un simple décret à l'organisation annoncée. Le décret du 17 mars 1808 qui a force de loi (décision du Conseil royal de l'Université du 4 mai 1830) et qui a été modifié seulement dans quelques-uns de ses articles par des décrets ou ordonnances ultérieures, est toujours, avec celui dul5 novembre 1811, le règlement fondamental dela matière. Il fut rendu après une discussion au Conseil d'Etat qui n'occupa pas moins le vingt-trois séances.
Le titre premier de la loi du 17 mars 1808 débute ainsi
'Article premier. L'enseignement public dans tout l'Empire est confié exclusivement a l'Université.
Art. 2. Aucune école, aucun établissement quelconque d'instruction ne peut être fondé hors de l'Université impériale et sans l'autorisation de son chef.
Art. 3. Nul ne peut ouvrir d'école, ni enseigner publiquement, sans être membre de l'Université impériale et gradué par l'une de ses Facultés. Néanmoins, l'instruction dans les séminaires dépend des archevêques et évêques, chacun dans son diocèse. Ils en nommentetrévoquent les directeurs et professeurs. Ils sont seulement tenus de se conformer aux
(1) L'analyse des procès-verbaux de l'an IX (1801) a été publiée en l'an X par le ministre Ohantal..
réglementa pour les séminaires par nous ap. prouves. I
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L'Université impériale sera régie et gouvernée par le Grand maître qui sera nommé et révocable par nous.
Puis le législateur organise le grand état-major de l'Université
Le chancelier et le trésorier viendront immédiatement après le Grand maître et présideront le Conseil supérieur en son absence. Ils auront chacun un traitement de 15,000 fr. Il y aura dix conseillers à vie, à 10,000 fr., choisis six parmi les inspecteurs généraux, quatre parmi les recteurs.
Vingt conseillers ordinaires pris parmi les inspecteurs, doyens et professeurs de'Faculté, à 6,000 francs.
Les inspecteurs généraux et recteurs auront 6,000 fr. Les frais de tournée seront payés à part.
Un secrétaire général, choisi parmi les conseillers ordinaires et nommé par le Grand maître, rédigera lès procès-verbaux des séances du Conseil qui s'assemblera deux fois par semaine et plus souvent si le Grand maître le trouve nécessaire.
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M. Fontanes (sic) président du Corps légis-, latif est nommé Grand" Maître de l'Université. M. Villaret, évêque de Casai (Piémont) est nommé chancelier et M. Delambre, secrétaire perpétuel de la première classe de l'Institut, est nommé trésorier de ladite Université.
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Quant à la dotation de l'Université, elle se composait de 400,000 livres de rentes inscrites sur le Grand Livre, appliquées déjà à l'instruction publique
De toutes les rétributions payées pour collation des grades dans les Facultés de théologie, des lettres et des sciences Du prélèvement au profit du trésor de l'Université de un dixième sur les droits perçus dans les écoles de droit et de médecine pour les examens et les réceptions. Les neuf autres dixièmes continuaient à être appliqués aux dépenses de ces Facultés;
Du droit de un vingtième prélevé au profit de l'Université dans toutes les écoles de l'Empire sur la rétribution payée par chaque élève pour son instruction.
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Dans le courant de cette même année 1808, Napoléon voulut imprimer un ca- ractère imposant aux fonctions du Grand maître. Le 17 septembre, parut au Moniteur le décret suivant daté' de' SaintCloud
Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie et protecteur de la Confédération du Rhin,
Notre Conseil d'Etat entendu,
Nous avons décrété et' décrétons ce qui suit
TITRE Ier
Article premier. Le Grand Maître de l'Université prêtera serment entre nos mains. Il nous sera présenté par le prince arch ichancelier, dans la chapelle imperiale, avec le même cérémonial que les archevêques. La formule du serment sera ainsi couçue » Sire, je jure devant Dieu et Votre Majesté de remplir tous les devoirs qui me sont imposés, de neme servir de l'autorité qu'elle me confie, quepour former des ci toyens attachés à leur religion, à leur prince, à leur patrie, à leurs parents; de favoriser par tous les moyens qui sont en mon pouvoir les progrès des lumières, des bonnes études et des bonnes mœurs, d'en perpétuer les traditions pour la gloire rie votre dynastie, le bonheur des enfants et le repos des pères dp famille, »
FOHTAHES
II a été (îorxné à peu d'hommes, dans s le cours de l'humanité, d'être comme Fontanes, le trait d'union entre deux époques littéraires aussi importantes que la fln du dix-huitième siècle et le commencement du nôtre. Dans la région de l'esprit pur, cet émigré, ce catholique de sentiment, portait la même tolérance que Napoléon dans le choix des hommes qu'il appelait à servir ses 'grands desseins de conciliation dans un vaste oubli du passé prêtres apostats, régicides, émigrés ralliés à son gouvernement. Fontanes tenait par sa naissance et son éducation au dix-huitième siècle. Il avajt été admis dans l'intimité de Dalembert. Il ne vit Voltaire que de loin, couronné à la représentation d'/rène, mais il n'eut pas le temps de lui être présenté. On sait quelle inaltérable amitié l'unit à Chateaubriand, depuis leur commune misère de l'exil de Londres, et quels précieux conseils, quels chauds encouragements il prodigua à l'auteur de René. Il était lié avec La Harpe, Joubert, Fiévée, Lacretelle, Garât, Daunou, Marie-Joseph Chénier, Rœderer, Benjamin Constant avec tout ce qui portait un nom distingué dans leslettres et dans le journalisme monarchique ou républicain, du commencement de ce siècle. Napoléon se plaisait beaucoup à la conversation de Fontanes. Il lui avait donné ses petites entrées aux Tuileries, et trois fois par semaine, le Grand Maître se rendait au petit cercle intime de l'Empereur. Il avait pourtant essuyé sous les apparents honneurs dont il était comblé une sorte de disgrâce. L'a cause avait été la mort du duc d'Enghien. Le 21 mars 1804, de grand matin, Bonaparte le fit appeler, et le mettant sur le chapitre du malheureux prince, lui apprit brusquement l'événement de la nuit. Fontanes ne contint passoneftroi, son indignation. Il s'agit bien de cela lui dit le consul Fourcroy va clore après demain le Corps législatif dans son discours, il parlera comme il le doit, du complot réprimé il faut, vous, que dans le vôtre, vous répondiez il le faut!
-Jamais! s'écria Fontanes, etu ajouta que, bien loin de répondre par un mot d'adhésion, il saurait marquer par une nuance expresse, au moins do silence, son improbation d'un tel acte.
Et il se tint parole.
En 1809, Fontanes, président du Corps législatif, Grand Maître de l'Université, maigrement doté, à peine commandeur dans l'ordre de la Legion d'honneur se croyait autant et plus que jamais en disgrâce, lorsque dans l'automne, une lettre du maréchal Duroc lui notifia que l'Em-
pereur l'avait désigné pour le voyage de Fontainebleau.
« C'était à une certaine politesse près, dit Sainte-Beuve, comme les Fontainebleau et les' Marly de Louis XVI, et le plus précieux signé de la faveur souveraine. Il se rendit à l'ordre. et dans la galerie du château, après le défilé d'usage, l'Empereur repassant devant lui,lui dit: « Restez! » Et quand ils furent seuls, il.continua « Il y a longtemps que je vous boude, vous avez dû vous en apercevoir; j'avais bien raison, s Et comme Fontanes s'inclinait en silence, et de l'air de ne pas savoir Quoi ? vous m'avez donné un soufflet à la face de l'Europe, et sans que je pusse m'en fâcher! Mais je ne vous en veux plus; c'est fini 1
Le souvenir de Fontanes s'est perpétué dans l'Université pendant les deux premiers tiers de. ce siècle. Il eut pour successeur à l'Académie il le désigna lui-même de son vivant et plus tard à la Grande Maîtrise, un des hommes qui ont le plus honoré les lettres et l'éloquence françaises, M. Vlilemain.
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Les premiers conseillers à vie de l'Université nommés par Napoléon furent: M. DE BAUSSET, ancien èvêque d'Alais, le futur historien de Bossuet et de Fénelon, futur membre de l'Académie française et 'cardinal.
L'abbé Emmeuy, ancien directeur du" séminaire de Saint-Sulpice.
Nougarède DE FAYET, ancien conseiller à la Cour des aides et finances de Montpellier, avant la Révolution, en ce moment là, questeur du Corps législatif et membre de la commission de législation civile et criminelle, futur président de chambre à la cour de Paris, humaniste et historien.
DELAMALLE, ancien avocat au parlement de Paris où il avait plaidé entre autres grandes causes le procès en séparation de corps et de biens en faveur de la marquise de Mirabeau, mère de l'immortel tribun. Bâtonnier de son ordre en 1797 et en 1806; conseiller d'Etat en 1811.
Le vicomte de Bonald, l'auteur de la Législation primitive, ami de Fontanes, collaborateur de Chateaubriand et de Fiévée au Mercure.
DESRENAUDES, ancien grand-vicaire de l'évêque d'Autun. Il remplit les fonctions de sous-diacre à la messe que Talleyrand célébra au Champ-de-Mars pour la fête de la Fédération de 1790. Le diacre était l'abbé Louis, depuis baron et ministre des finances de la Restaura- tion.
Desrenaudes prit une part importante aux travaux législatifs dé Talleyrand. On lui attribue même le rapport sur l'instruction publique que l'évêque d'Autun présenta en 1791 à l'As; emblée constituante.
Il fit partie du tribunat, à sa fondation. CUVIER. En 1800, le célèbre naturaliste, secrétaire de l'Académie des Sciences, s'asseyait au bureau, à côté de Bonaparte alors président de cette classe de l'Institut. Ce fut l'origine de leurs relations. Lorsque le vainqueur de Marengo commença à s'occuper de l'instructionpublique, Cuvier fut nommé C, inspecteurgénéral et reçut, à ce titre, la mission d'organiser les lycées de Bordeaux, de Marseille et de Nîmes. Ce que Cuvier a fait depuis lors pour l'Université est prodigieux. C'est un des noms les plus honorés parmi les chefs de l'ins- truction publique dans notre pays. Les savants Jussieu, Legendre. Guéroult, proviseur du Lycée Charlemagne, qui devint le premier directeur de l'Ecole Normale, en 1810.
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Tels furent les dix premiers conseillers à vie de l'Université, nommés par Napoléon.
Dans les discussions au Conseil d'Etat, qui avait précédé la création de l'Université, il avait dit
Je veux constituer; en France, l'ordre civil; il n'y a eu jusqu'à présent dans le monde que deux pouvoirs, le militaire et l'ecclésiastique l'ordre civil sera fortifié par la création d'un corps enseignant.
C'est en se rapportant sans doute à cette féconde création qu'il disait à Sainte-Hélène
J'ai eu l'ambition d'établir, de consacrer enfin l'empire de la raison et le plein exercice, l'entière jouissance de toutes les facultés humaines.
Le 17 février 1815, quelques jours avant le retour de Napoléon de l'Ile d'Elbe, parut une loi qui bouleversait l'ordre établi dans l'Univêrsi té .impériale. Le temps n'en permit pas l'application et plus tard, elle ne fut pas reprise. Les principales dispositions étaient les suivantes
Les arrondissements formés sous le nom d'Académies^ par le décret du 17 mars 1808, sont réduites à 17.
Ils prendront le titre d'Universités.
La Conseil de chaque Université est composé d'un recteur, président, des doyens des Facultés, du proviseur du Collége royal, s'il y r lieu, ou du plus ancien des proviseurs, s'il y a plusieurs colléges royaux, et de trois notables, au moins, choisis par notre Conseil royal de l'instruction publique.
L'évêque et le préfet sont membres de ce conseil; ils y ont voix délibérative et séance au-dessus du recteur.
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Le Grand-Maître était supprimé eV remplacé par un président du Conseil royal.
Le premier président nommé était M. de Beausset, dont le traitement était fixé à 40,000 francs.
M. de Fontanes était promu grand-officier de la Légion d'honneur et recevait une pension de retraite de 30,000 francs. Un mois après, Napoléon rentrait aux
La brèche la plus considérable ouverte dans l'établissement impérial a été faite par la loi des 19 janvier 26 février, 15 mars 1850, objet des solennels débats .auxquels nous venons d'assister depuis près d'une année.
Il sera facile d'en rapprocher cet extrait de celui de la loi de 1808, que nous avons donné. L'importance de l'innovation, qui portait en germe celle de la loi de 1875, sur l'enseignement supérieur, en ressortira aux yeux..
Il est bien entendu que nous ne faisons que de l'histoire. Ce sont les pièces du débat actuel que nous établissons. TITRE III · `
Tout français âgé de 25 ans au moins, et n'ayant encouru aucune des incapacités comprises dans l'article 26 do la précédente loi, peut former un établissement d'instruction secondaire, sous la condition do faire au recteur de l'Académie, où il se propose de s'établir, les déclarations prescrites par l'article 27 et, en outre, de déposer entre ses mains les pièces suivantes dont il lui sera donné récé^pissé.
1° Un certificat de stage, constatant qu'il a rempli pendant cinq ans, au moins, les fonctions de professeur ou de surveillant dans un établissement d'instruction secondaire, public ou libre.;
2° Soit le diplôme de bachelier, soit un brevet de capacité délivré par un jury d'examen
3° Le plan du local et l'indication de l'objet de l'enseignement.
Le ministre, sur la proposition du Conseil académique et l'avis conforme dit Conseil supérieur, peut accorder ks^dlspenses de stage. LES IfilKiSTRES DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
s t808-B8-c:
M. le comte de Fontanes, Grand-Maître de l'Université impériale. 17 mars 1808.
M. de Beausset, ancien évêque d'Alais, président du Conseil royal de l'instruction publique. -17 février 1815. M. le comte de Lacépède, Grand-Maître de l'Universite impériale. 30 mars 1815. (aux Cent-Jours).
M. Lebrunxduc de Plaisance, GrandMaître de l'Université impériale. 9 mai 1815.
,ô 181H- 1S3O
M. Royer-Collard, président d£ laCommission d'instruction publique. 15août 1815.
M. le c'omte Decazes, ministre de l'Intérieur, président de la Commission d'instruction publique. 29 décembre 1818.
M. le comte Siméon, ministre de l'Intérieur, i président de la Commission d'instruction publique. 21 février 1820.
M. Lainé, président du Conseil royal de l'instruction publique. lor novembre 1820.
M. de Corbière, président du Conseil royal de l'instruction publique. 21 décembre 1820.
M. le baron Cuvier, président du Conseil royal de l'instruction publique, par intérim. 21 juin 1821.
M. le comte de Frayssinous, évêque d'Hermopolis, Grand-Maître de l'Université royale. 1er juin 1822.
M. le comte de Frayssinous, ministre des afiaires ecclésiastiques et de l'instruction .publique. 26 août 1824-1" fé- vrier 1828.
M. de Vatimesnil, ministre del'instruc- tion publique et Grand-Maître de l'Université, 10 février 1828-8 août 1829. M. le baron de Montbel, ministre des afiaires ecclésiastiques et de l'instruction publique. 8 août 1829-18 novembre 1829.
M. le comte de Guernon-Ranville. 18 novembre 1829-29 juillet 1830. t830-t8t8
M. Bignon, commissaire provisoire au départementde l'instruction publique.3 août 1830-11 août 1830.
M. le duc de Broglie (Victor), ministre de l'instruction publique et des cultes.il août 1830-2 novembre 1830.
M.Merilhou. novembre 1830-27 décembre 1830.
M. Barthe.– 27 décembre 1830-23mars 1831.
M. le comte de Montalivet. 23 mars 1831-29 avril 1832.
M. Barthe, par intérim. 29 avril 1832.
M.le baron Girod (de l'Ain). 30 avril 1832-14 octobre 1832..
M. Guizot, ministre de l'instruction publique. 11 octobre 1832-10 novembre 1834.
M. Teste, par intérim. 10 novembre 1834.
M. Guizot. 14 novembre 1834-22 février 1836.
M. le comte Pelet (de la Lozère). 22 février 1836-6 septembre 1836.
M. Guizot. 6 septembre 1836-15 avril 1837.
M. de Salvandy. 15 avril 1837-21 mars 1839.
M". Parant. 31 mars 1839-12 mai 1839.
M. Villemain. 12 mai 1839-ler mars 1840.
M. Cousin. 1er mars 1840-29 octobre 1840.
M. Villemain. 29 octobre 1840-30 décembre 1844. « M. Dumon, par intérim. 30 décembre 1844-ler février 1845.
M. le comte de Salvandy, ministre de l'instruction publique et Grand-Maître de l'Université. –1er février 1845-24 février 1848.
184S- 187O
M. Carnot, ministre de l'instruction publique et des cultes. 24 février 1848-
5 juillet 1848.
M. Vaulabelle. 5 juillet 1848.13 octobre 1848.
M. Freslon. 13 octobre 1848-20 décembre 1848..
M. de Falloux. –20 décembre 1848-14 septembre 1849.
M. Lanjuinais, par intérim. 14 septembre 1849-31 octobre 1849.
M. de Parieu. 31 octobre 1849-24 janvier 1851.
M. Ch. Giraud. 24 janvier 1851-10 avril 1851.
M: de Crouseilhes. 10 avril 1851-26 octobre 1851.
M. Ch. Giraud. –26 octobre 1851-2 décembre 1851.
M. H. Fortoul. 3 décembre 1851-lna juillet 1856.
M. le maréchal comte Vaillant, par intérim. –1er juillet 1856-13 août 1856. M.Rouland. 13 août 1856-23 juin 1863.
.M. Victor Duruy, ministre de l'instruction publique. 23 juin 1863. -17 juillet 1869.
M. Bourbeau.-17 juillet 1869-2 janvier 1870.
M. Segris. 2 janvier 1870-14 avril 1870.
M. Maurice Richard, par intérim. –.14 avril 1870-13 mai 1870.
M. Mègo. 13 mai 1870-9 août 1870. M. Jules Brame. 9 août 1870-4 septembre 1870,
18TO-188O
M. Jules Simon, ministre de l'instruction publique, des cultes et des beauxarts. 4 septembre 1870-18 mai 1873. M. Waddington, ministre de l'instruction publiqueetdes beaux-arts. 18 mai 1873-25 mai 1873. M. Batbie, ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts. 25 mai 1873-26 novembre 1873.
M. de Fourtou, ministre de l'instruction publique, des cultes et des beauxarts.– 26 novembre 1873-22 mai 1874. M. le vicomte Arthur de Cumont, ministre de l'instruction publique, des cultes et des beaux-arts. 22 mai 1874-10 mars 1875.
M. H. Wallon, t- 10 mars 1875-9 mars 1876.
M. Waddington. 9 mars 1876-17 mai 1877.
M. Brunet.-17 mai 1877-23 novembre 1877.
M. Faye. 23 novembre 1877-13 décembre 1877.
M. A. Bardoux. 13 décembre 18774 février 1879.
M. Jules Ferry, ministre de l'instruction publique et des beaux-arts. i 'février 1879.
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On a pu remarquer, en parcourant cette longue liste, qu'il y a quinze anciens ministres de l'iinstruction publique encore vivants, y compris M. le vicomte Arthur de Gumont.
Les deux plus populaires d'entre eux dans l'Université sont MM. Victor Duruy et Jules Simon, mais le premier surtout. Elle se rappelle encore l'ardeur qu'il déploya pendant les six années de son administration 1863-1869 pour rajeunir l'enseignemont de l'Etat et maintenir au corps enseignant une honorable indépendance au milieu des attaques dont il était l'objet dans les fameuses pétitions au Sénat notamment. Les conférences littéraires de la Sorbonne, l'Ecole des Hautes-Etudes sont des créations do M JDuruy.
M. Jules Simon a été un éminent professeur. Son souvenir est resté très vivant à l'Ecole normale.Tels de ses anciens élèves, aujourd'hui maîtres de conférences, parlent encore de la merveilleuse facilite de sa parole et de la souplesse prodigieuse de son esprit. Mais. il y a un mais; on l'accuse d'avoir montré pendant son ministère un caractère moins énergique que M. Duruy, d'avoir voulu trop ménager des puissances ennemies de l'Université. On va même jusqu'à raconter que, pour calmer un haut personnage atrabilaire, Jules Simon aurait commis la faiblesse de lui sacrifier un professeur auquel ensuite, il faisait passer son traitement sous main. Le professeur malmené d'une main, et secouru de l'autre par M. Jules Simon, est aujourd'hui professeur de faculté. Voilà ce qu'on raconte.
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B. JULES FERRY ET SON ÉTAT-IBAJOR Il est peu d'hommes du jour dont le portrait ait été aussi souvent tracé que celui du ministre de l'Instruction pu-
blique.
Quant à l'esprit qui l'anime. M. Laboulaye a écrit sur lui^etM. Jules Simon a reproduit à la tribune les lignes suivantes dans la séance de lundi dernier, 8 mars. M. JULES Simon. Ecoutez ceci, messieurs, C'est d'un des maîtres de la langue française, de la logique française, et qui est profondément érudit dans nos lois. Je vais vous le nommer, c'est de M. Edouard Laboulaye, que jo vois là devant moi.
« Laissons faire les légistes, ces précieux serviteurs de toutes les tyrannies, royales ou populaires. Ils vous exhumeront les lois des Césars contre les Collegia, les édits do nos anciens rois, l'arrêt de 1762, la loi de 1891, la loi de 1792, le concordat, les articles organiques, le décret de Messidor an XII, l'ordonnance de 1828 etc.; tout leur. est bon pour étrangler la liberté. lois de la royauté, de la République ou de l'empire, quant aux consti- tutions qui ont reconnu la liberté d'enseignement. cela n'existe pas pour eux tout pour l'Etat rien pour les individus c'est leur devise, depuis Philippe-le-Bel. »
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M. Jules. Simon. -J'avoue que la condamnation est un peu sévère, mais je la crois juste.
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Tout le monde sait aujourd'hui que l'inspirateur des réformes accomplies ou surtout projetées dans l'Université, depuis deux à trois ans, a été M. Ernest Bersot.
Quant au Conseil intime de M. Jules Ferry, il se compose de
M. Albert Dumont, directeur de l'Enseignemen t supéri8ur,dont on loue l'habileté. M. Dumont n'a que trente-huit ans. Sur ses conseils, on a fondé l'Ecole de Rome, dont il a été le premier directeur. Il a été mis ensuite à la tête de l'Ecole d'Athènes, après M. Emile Burnouf, a passé comme un éclair dans les académies de Grenoble et de Montpellier il a même été question de lui pour la direction de l'Ecole normale.
C'est en 1873, à Athènes, pendant qu'il était ambassadeur de France, que M. Ferry a fait la connaissance de M. Albert Dumont.
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M. Zevort, directeur de l'Enseigne. ment secondaire, un" ancien recteui aussi, est plus âgé; il a soixante-quatre ans, comme son camarade de promotion à l'Ecole normale, Ernest Bersot. C'est un très honnête homme, un peu roi,de. Très résolu aux réformes.
M. Buisson, directeur de l'Enseignement primaire, est moins connu, dit-on, des universitaires. Ancien élève de la faculté de théologie de Genève, il a attiré- l'attention sur lui par des rapports sur l'instruction primaire aux dernières. Expositions universelles.
C'est la note politique la plus accentuée du conseil intime de M. Jules Ferry.
En pensant à ces trois personnages, M. Weiss a pu écrire avec raison que le ministre actuel de l'instruction publique, savait bien choisir ses hommes. Les Bureaux du RSînistère Ils sont peu aimés de l'Université qui leur reproche la manière dont ils sont recrutés. Par la force des lois de l'avancement, un petit commis du. ministère peut devenir un jour chef de division, et disposer du sort de professeurs méri« tants, agrégés et docteurs.
Dans les bureaux de la Guerre, lest hauts emplois sont tenus par des officiera supérieurs; aux Travaux publics,le non*; br'e des ingénieurs est considérable. Au ministère de l'Instruction publique, combien compte-t-on de hauts gradués de
l'Enseignement?
Les Réformes
Elles ont leurs approbateurs et leurs adversaires. Ceux qui pleurent d'avance sur la ruine du vers latin, ont généralement dépassé la cinquantaine vétérans de l'instruction publique qui ont blanchi sous le poids des dactyles et des spondées, bonnes gens qui tiennent passionnément aux hexamètres et aux pentamètres, aux riches césures, aux grands mots sonores, patiemment incrustés, laborieusement enchâssés comme les pierres d'une vieille mosaïque. Pour eux, depuis dix ans, toute la po.litique se résume dans ce dilemme Le vers latin vivra-t-il, ou ne vivra-t-, il pas?
Dans leur préoccupation, l'article 7 passe bien après la question de la réforme.
Honnête passion que le Gouvernement devrait bien récompenser, car elle' dénote chez ces âmes naïves que le bien de l'enseignement les remplit tout en-
tières.
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Dans le clan des réformistes se trouve, on peut le dire, toute la jeune Université qui reconnaît pour chefs feu Ernes^ Bersot, dont les idées ont été développées dans ses articles insérés au Journal des Débats; MM. Michel Bréal,AlbertDumont, Zevort.
Les inspecteurs- généraux de l'Enseignement qui n'appartiennent pas précisément à la plus tendre jeunesse, tiendraient, eux, par des habitudes invétérées, au vers latin. Mais aujourd'hui les réformistes sont au pouvoir; des disgrâces pourraient être à craindre, ou tout au moins, des froissements seraient. possibles. L'honorable corps des inspecteurs généraux ne combat plus que mollement.Un de se.; membres, M. Eugène Manuel, jadis l'ancien bras droit de M.Jules Simon, au ministère, s'est détaché de ce groupe de conservateurs, et s'est déclaré carrément pour la suppression du vers latin. Dépités de sa défection, les inspecteurs généraux ont dit que M. Manuel (l'auteur des Ouvriers) voulait faire la place plus belle aux vers français dans lesquels il excelle.
Les réformistes placent avant tout l'amour des lettres anciennes, mais ils pensent que pour les mieux connaître, il faut les pratiquer davantage et étu/ dier à fond Homère et Virgile, au lieu de passer de longues années à faire demauvais recueils d'expressions latines et de chevilles de diverses longueurs comme les utpotè qui ou les verum enim vero.
Ils craignent cependant des ennemis acharnés les professeurs de l'enseignement secondaire spécial qui ne veulent plus que du français, ce qui ferait de nous, .comme on l'a dit. avec tant de justesse,un peuple de contre-maîtres; et les professeurs de langues vivantes qui aspirent à prendre dans l'Université, la place des professeurs de belles-lettres.
La lutte est ouverte. Une société s'est fondée, il y a un mois, sous ce titre Société pour l'étude des questions d'enseignement secondaire. Le président est M. Michel Bréal. Elle a son siége, 15, rue des Saints»
Pèl'ôS
L'Université suit avec passion les dé' bats où ses intérêts sont engagés. Ella se préoccupe vivement de ce que sérac le prochain Conseil supérieur.. En vue des élections, un journal vient d'être fondé par les réformistes. Il a pour titre Bulletin de Correspondance universitaire. Il prépare les élections de conseillers-réformistes pour le nouveau Conseil supérieur de l'instruction publique. Des noms sont déjà mis en avant. x
L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
Les bâtiments de la rue d'Ulm appât, tiennent au moderne Paris. Ilsontàpeina trente-trois ans d'existence. Les gouver- nements, héritiers les plus immédiats de la Révolution française, étaient loin de jouir des budgets pléthoriques d'aujourd'hui. La Restauration n'a pas bâti elle s'est contentée de laisser reprendre des forces à la France surmenée, fourbue, couverte de cicatrices. Louis-Philippe a commencé avec sagesse ce que le second Empire a poursuivi à outrance. Une loi du 24 mai 1841 ordonna la construction de bâtiments spéciaux pour l'Ecole normale. Elle s'y installa le 4 novern-? bre 1847.
Nous ne parlerons que pour mémoire d'un décret de la Convention du 30 oo4 tobre 1794, créant l'Ecole normale. Il eut