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Titre : Le Figaro. Supplément littéraire du dimanche

Éditeur : Le Figaro (Paris)

Date d'édition : 1891-12-05

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343599097

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343599097/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Description : 05 décembre 1891

Description : 1891/12/05 (Numéro 49).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2726252

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-246

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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LE COURRIER DU

FIGARO

UN IMPOT DE CHARITÉ

Mon cher Figaro,

Vous venez de créer dans votre Supplément un champ de publicité nouveau où chacun peut exposer une idée qu'il croit bonne. C'est « la Foire aux idées » très intéressante et qui peut être très utile. Je vous envoie donc une idée qui me paraît ingénieuse et qui pourrait être réalisable et productive, par cela même qu'au premier aspect elle peut paraître impraticable et peut-être même saugrenue. Elle n'est pas de moi, mais j'ai promis à celui qui l'a eue de vous la communiquer avec toute l'autorité que je puis avoir. Cette dernière phrase est encore de lui.

Il y a deux ou trois jours, un de mes amis était venu dîner chez moi, à la campagne, où je suis tout seul. C'étaitlà un véritable ami. On peut croire à l'amitié d'un homme qui vient dîner avec vous, à la campagne, par le froid qu'il faisait. Nous étions chacun dans un fauteuil, les pieas dans l'âtre, et ne nous disant rien. II semblerait que des gens qui se connaissent bien et depuis longtemps, et qui se réunissent pour passer quelques heures ensemble, ont quelque chose à se dire. C'est une erreuret, entre vieux amis, ce double mutisme n'est pas rare. Il arrive un âge où l'on s'est dit tout ce que l'on avait à se dire sur le fond des choses. Les événements du jour sont tellement semblables à ceux de la veille, de l'année précédente et de tous les siècles écoulés, que des gens intelligents et qui ont eu ensemble des étonnements, des espérances et des colères qu'ils ne sauraient plus avoir, auraient honte de s'entretenir de ces événements quand il n'y a pas là une troisième personne plus jeune, encore capable des étonnements, des espérances, des colères en question.

On ne sait pas à quoi pense son voisin, mais on se sent de son avis, c'est tout ce qu'il faut. C'est dans ces cas-là que le temps qu'il fait devient un sujet de conversation. On ne peut pas éterniser le silence. On rentre en commerce verbal par une réflexion plate et inutile sur la température.

Quel froid 1

C'est abominable.

Il y avait deux degrés au-dessous de zéro ce matin à Paris.

Il y en avait six ici.

Ça ne m'étonne pas. Vous êtes placés très hauts et très découverts à Marly. Deux hommes ayant passé soixante ans et qui s'en tiendraient à une conversation de ce genre n'auraient plus qu'à regretter.d'avoir tant vécu.

Si cet hiver-là continue comme il commence, dit l'un de nous deux, ça sera dur de dîner en ville.

Ce sera encore plus dur de ne pas dîner et il y en aura beaucoup qui ne dîneront pas.

Et ce ne sera pas parce qu'ils auront trop déjeuné.

C'est effrayant quand on y pense Et on y pense quoi qu'on fasse. Croyez-vous, me dit tout à coup mon ami, après un nouveau silence assez court, croyez-vous qu'il y ait autant de gens qui ne dînent pas que de gens qui dînent en ville ? 2

-Je crois que si nombreux que soient les gens qui ne dînent pas, les gens qui dînent en ville sont plus nombreux encore.

Eh bien continua mon interlocuteur, pourquoi les gens qui dînent en ville ne paieraient-ils pas à dîner à ceux qui ne dînent pas ? Et comme ils sont plus nombreux que les affamés, il resterait peut-être de quoi leur donner à déjeuner le lendemain ? 2

Comment faire ? 2

Ce serait bien simple. Le maître ou la maîtresse de la maison qui donnerait à dîner aurait une tirelire plus ou moins élégante qu'un domestique présenterait à la fin du repas à chaque convive et où chaque convive .déposerait son offrande.

A son choix?

Non, uniforme pour ne blesserpersonne, un franc, par exemple. Les invités qui ne pourraient pas se rendre à l'invitation enverraient leur cotisation avec leurs regrets pour ne pas être soupçonnés d'économie. Ce serait même, en certains cas, un moyen de se dispenser de cette insupportable corvée du dîner en ville. En somme, c'est ce qui se fait dans les théâtresoù l'on prélève tantpour cent sur chaque billet qui entre, excepté sur les billets de faveur, ce qui est une anomalie bien extraordinaire. Celui qui paie sa place quelquefois très cher paie encore quelque chose pour les pauvres, et celui qui prend pour rien le plaisir du spectacle, etqui devrait reconnaître d'une façon quelconque la gracieuseté qu'on lui fait, est justement celui qui ne donne rien aux pauvres. Proposez donc cet impôt en môme temps que l'autre. Ce serait le plus juste des impôts de charité. En attendant, écrivez -au Figaro et exposez-lui monidéeen laissant croire qu'elle est vôtre elle aura bien plus de chances de faire son chemin.

-Comment se fera la distribution des fonds?

A la fin de chaque mois les amphitryons videront les tirelires.

Et où centralisera-t-on le produit? Au Figaro qui accepterait d'être le boursier et le répartiteur entre les Sociétés de bienfaisance qu'il choisirait. Nombre de maîtresses de maison ne voudront pas lever cet impôt sur leurs invités.

Cela dépendra de celles qui commenceront.

Les dîners officiels, les dîners diplo-

matiques, les dîners présidentiels en seront-ils ?

En première ligne, puisque ce sont les plus nombreux et qu'ils produiront les plus grosses recettes. On pourrait créer des bons particuliers pour cette œuvre nouvelle comme ceux des fourneaux économiques. On niettrait son bon dans sa poche quand on irait dîner en ville. Ce serait une habitude à prendre. Voilà l'idée de mon ami, mon cher Figaro, je vous l'envoie telle qu'il me l'a communiquée.

Au moment où il me quittait pour prendre le chemin de fer, je lui ai réclamé un franc. Il me l'a donné. Nous avons donc déjà un franc en caisse. C'est un commencement et, il faut le reconnaître, il est impossible qu'il y en ait un autre.

A vous,

A. Dumas fils.

M. Alexandre Dumas fait grand honneur au Figaro en se servant de son « Courrier » pour soumettre au public l'idée généreuse et toute de charité qu'il a prise sous son patronage et à laquelle nos lecteurs feront sûrement le meilleur accueil.

Le Figaro ne peut qu'accepter avec plaisir le rôle de « trésorier» qu'on lui propose, heureux do servir, une fois de plus, d'intermédiaire entre les riches et les pauvres pour le grand bien de ces derniers.

Le système de tirelire préconisé par M. Alexandre Dumas nous semble excellent. Son fonctionnement peut à première vue paraître difficile, mais, en y réfléchissant, en quoi l'usage d'une tirelire pour les pauvres, circulant autour de chaque table à la fin du repas, est-il plus blessant pour la délicatesse que celui de la tirelire pour les domestiques admis en Suisse et en Amérique dans toutes les classes de la société?

L'emploi de bons semblables aux bons des fourneaux économiques ou aux bons de chasse nous paraît le moyen le plus pratique pour éviter les ennuis de changement de monnaie ou le bruit désagréable de l'argent remué. Il serait facile aux personnes qui dînent souvent en ville de se munir de ces bons. On pourrait se, les procurer dans nos bureaux par petite ou grande quantité.

Voici le modèle qui nous est soumis

Chaque mois les maîtresses de maison nous enverraient la dime perçue sur leurs invités. Les sommes versées seraient inscrites sur un registre puis partagées entre les œuvres suivantes qui nous ont paru recommandables entre toutes

Société de charité maternelle de Paris Vice-présidente Mme la duchesse de Mouchy. Société des Crèches

Président M. Eugène Marbeau.

Société Philanthropique. Fourneaux Economiques

Président le prince d'Arenberg.

Les -dîneurs viendraient ainsi en aide à toutes les catégories de gens qui ne dînent pas les mères, les enfants, et tous les affamés. Qui prendra maintenant l'initiative du mouvement ?

Quelle mondaine fera la première à sa table la part de ceux qui sont sans pain ? 2 Si des adhésions se produisent, le Figaro leur prêtera volontiers sa publicité, non pour flatter les amours-propres, mais pour propager le bon exemple.

4

LES ORIGINES

DE LA

FAMILLE CLEMENCEAU

La famille Clemenceau n'a-t-elle pas des origines royalistes ?

Pourquoi M. Clémenceau, avoué, père du député actuel, fut-il arrêté le 3 octobre 1 832 par ordre spécial de M. de Montalivet, ministre de V intérieur?

L'auteur de la question posée aux lecteurs du Figaro fait erreur.

Ce n'est point en 1832, mais en 1851, au lendemain du coup d'Etat, qu'il avait combattu, que M. Benjamin Clémenceau, père de l'illustre politicien, fut arrêté. Originaires de Féole (Vendée), oit ils possèdent le curieux château feodal de L'Aubraie, les Clemenceau ne comptent pas, que je sache, d'ancêtres royalistes. L'un d'eux cependant, Jehan Clémenceau, qui avait ouvert au seizième siècle une librairie aux Moustiers-sur-le-Lay, où les évêques de Luçon possédaient naguère une maison des champs, bénéficia des faveurs royales et obtint de Louis XII une exemption de toutes charges publiques.

Il serait peut-être plus aisé de leur trouver une origine cléricale. M. Jacques Clémenceau, notamment, licencié en droit, fut chantre-chanoine de l'évêché de Luçon, sous Mgr René de Daillon. Il est sans doute piquant de retrouver les descendants démocrates de cette ancienne famille vendéenne derrière les épaisses murailles d'une demeure féo-

dale; mais il est juste de reconnaître que cette superbe terre qui appartenait, au moment de la Révolution,à M. de Marcillac, fut, au retour de l'émigration, très régulièrement vendue par ce dernier à la bisaïeule de M. Clemenceau.

Beaucoup de chevau-légers vendéens de l'heure actuelle n'en pourraient dire autant.

UN CURIEUX.

4-

HISTORIQUE DU GANT

A quelle époque remonte F origine des gants? DUPONT-CIRAC.

L'histoire des gants est en effet fort négligée dans les encyclopédies: est-ce ignorance des savants ou ceux-ci ont-ils trouvé le sujet de trop mince importance ? Les gants remontent à la plus haute antiquité. Feuillet de Conches ne signale leur,apparition que dans la Grèce antique or, leur origine est beaucoup plus ancienne ils ont fait partie des éléments intégrants du costume primitif. Dans la Genèse Chap. 27. v.'15. 16 vous lirez Rebecca, pour tromper son mari dont la vue baissait beaucoup, fabriqua pour Jacob, son fils préféré, des gants en peau de chevreau. C'est, je crois, la première fois qu'il est question de, gants, 2,000-ans avant J.-G. Maintenant revenons aux Grecs. Dans son livre paru il y a trente ans sous ce titre -.Causeries d'un curieux Variétés d'Histoire et d'Art tirée d'un cabinet d'autographes et de dessins (4 vol. in-8° chez Plon, épuisés aujourd'hui), Feuillet de Conches nous rappelle le chant XXIVe de VOdyssée en effet, arrêtez-vous au vers 229 et vous lirez qu'Homère dit « Laërte était revêtu d'une pauvre tunique et ses mains étaient garnies de gants à cause des buissons. » Dans sa Cyropédie (livre VIII, chap. 8.), Xénophon reprochait aux Mèdes de se servir de mitaines épaisses et chaudes. Pour mémoire, il faut rappeler les gants que cite Athénée et que portait le glouton Pithyllus. Non content de les mettre à ses mains, il en avait imaginé pour sa langue, ce qui lui permettait de goûter aux mets les plus chauds.

Varron ne nous raconte-t-il pas que les Romains ne faisaient jamais la cueillette des olives sans gants, dont l'objet était de ne pas altérer, par le contact des mains, la chair noire des fruits destinés au régal des gourmets d'une époque où l'on aimait et l'on savait bien vivre? Ceci d'ailleurs était affaire de goût, car Ovide prétend que « l'olive est meilleure cueillie avec la main qu'avec le doigtier. » De Re Bustica lib. I.

Pline le Jeune, dans une lettre à Macer, sur la manière 'de travailler de son oncle, Pline l'Ancien, écrit qu'il « avait toujours à côté de lui un secrétaire armé d'un livre et de tablettes, et que ce secrétaire mettait pendant l'hiver des gants ou plutôt des mitaines, afin que la rigueur du froid ne lui enlevât aucun moyen de travail. »

Dans l'antiquité, les lutteurs avaient des gants comme les boxeurs de nos jours. On les connaissait autrefois sous le nom de chirothecœ, et ils étaient garnis de fer 1

Les moines, sous Louis le Débonnaire, par ordonnance royale, portaient des gants dans certaines cérémonies. Les gants, depuis le 7" siècle, étaient revêtus par les prélats. Il existe encore de ces gants quelques-uns, remontant à l'an mille, à Robert le Pieux, sont garnis de pierreries. La Chapelle de Charles VI en possédait une paire, moins belle cependant que celle que portait un certain évêque deSaint-BertranddeComminges. Au moyen âge Venise a excellé dans la fabrication des gants couverts de broderies et de dessins des plus riches. N'est-ce pas de Venise que vinrent les gants empoisonnés de Jeanne d'Albret? P Longtemps, Venise conserva cette spécialité des gants ornés de peinture et de paillettes, tout comme les éventails peints par Watteau ou Pavioul sortirent des ateliers d'artistes vénitiens. Les gants figurèrent plus tard parmi les présents diplomatiques ils ont précédé les tabatières. Au seizième et au dix-septième siècles, dans certaines cours d'Europe, on donnait des gants aux ambassadeurs les pierreries dont ils étaient surchargés en faisaient des objets d'une très grande valeur.

On retrouve dans différents manuscrits la citation des gants parfumés que les ducs d'Este et de Ferrare, au seizième siècle, distribuaient dans leurs fêtes. Il y a quarante ans, à Paris comme en province, aux grands enterrements, les maîtres de cérémonie passaient des plateaux où figuraient des gants de peau blanche qu'on présentait aux invités. Les gants de peau de chien, àla mode hier,remontent à l'époque de Henri IV. Un certain Antonio Perez, dit Feuillet de Conches, envoya des gants ainsi fabriqués à une certaine lady Riche et à Mme Knoller,accompagnant son présent d'une épître dans le style ampoulé de l'Astrée. M.J. Arnaud de Marseille rappelle que dans le roman de La Violette ou de Gérard de Nevers par Gilbert de Mon treuil, trouvère du 13° siècle, il est question des gants. « Euriante prît son gant senestre, et le bailla à Gérard ». La chanson de Roland fait aussi mention des gants. Enfin, et pour terminer, il existe en ce moment à Palerme une exposition rétrospective d'objets d'art normands et angevins remontant aux deux siècles d'occupation française. M. Crispi y à envoyé un gant de soie rouge ayant appartenuàConradindeHohenstaufen.Ge gant, qui remonte à l'année 1269, fut ramassé au pied de l'échafaud sur lequel le prince allemand expia son ingérence dans les affaires françaises en venant d'Allemagne pour commander les troupes de son père Frédéric, troupes qui furent battues par celles de Charles d'Anjou à la bataille de Tagliocozzo. Ce gant, dit une légende, a été depuis trempé dans le sang français lors des massacres des Vêpres Siciliennes. Cousin Pons. {Yveling RamDcmd)

LES OUVRAGES DE DROMONT ET

L'Opinion du Clergé

Aux membres du clergé

Les livres de Drumont ont-ils fait plus de mal que de bien à l'Eglise et à la religiotçïïqtholique? 'J

Les lettres que nous avons reçues sur cette question ne sont pas tendres pour M. Drumont. Une seule d'entre elles (que nous ne pouvons reproduire à cause de sa dimension excessive) contient un panégyrique de son œuvre. Il y est dit en substance

Oui, les livres de Drumont ont fait du mal au clergé de notre époque si on entend par là qu'ils ont montré ses vilains côtés et ont ouvert les yeux à tout le monde sur des défauts et des travers qu'on cherchait à cacher. Mais ils ont fait faire au clergé son examen de conscience. Ils ont été le coup de fouet qui réveille. Le clergé s'est senti piqué Drumont avait frappé juste.

Et plus loin

Jamais Drumont n'a attaqué l'Eglise, ses livres ne peuvent qu'être utiles à la religion catholique.

'Voici maintenant la thèse contraire M. Drumont est un général qui tire sur ses propres troupes bien plus que sur celles de l'ennemi.

M. Drumont se dit et se croit peut-être catholique. Il n'est pas même chrétien dans le sens et dans l'esprit de N. S. Jésus-Christ.

Notre divin Maître a prêché la charité M. Drumont fomente la haine, la discorde et jette le discrédit sur le clergé, sur nos vieilles familles, sur tout ce qui est respectable et honnête et tandis que les juifs, qu'il prétend combattre, ne sont guère atteints par ses attaques, souvent injustes et toujours trop violentes, les chrétiens, eux, dans ses livres, en sortent tout à fait écrasés.

Les incroyants nous disent les uns et les autres ne valent rien, et la Religion et ses ministres s'en trouvent diminués d'autant et amoindris.

Conclusion M. Drumont est un pamphlétaire de talent, mais ses livres sont aussi détestables et ont fait autant de mal au catholicisme que les plus mauvais ouvrages de ce Léo Taxil dont il abomine à juste titre les œuvres. C'est un fanatique et non un croyant. C'est un franc-tireur et non un soldat sérieux de l'armée de l'ordre. C'est surtout un spéculateur en scandales, qui met à la fin du volume le nom de toutes les personnes qu'il a nommées dans son livre afin de faire acheter celui-ci. Or, ce procédé relève du commerce et non de la Foi chrétienne 1

Voilà l'opinion d'un curé de campagne.

A propos dcs Titres Romains

M.Fischer est-il comte romain? Peuton être comte et ne pas être noble? Comment à l'avenir M. Fischer va-t-il s'appeler ?

M. Fischer est comte romain puisqu'il a été fait tel par bref du Pape en novembre 1876.

Mais Fischer étant citoyen français ne peut porter un titre étranger sans une autorisation du gouvernement français cette autorisation, quand elle est sollicitée^ est presque toujours refusée. Je ne connais qu'une seule autorisation, c'est celle accordée sous l'Empire à M. Armand, chargé d'affaires de France à Rome. M. Fischer est donc comte à Rome, mais non pas en France. Ce que peut M. Fischer, c'est faire suivre son nom patronymique de cette dénomination comte romain. En faisant précéder son nom de la qualification comte sans rien de plus, M. Fischer tombe sous l'application de l'article 259 du Code pénal, non abrogé.

Fernand Labour,

Ancien chef de cabinet à la Chancellerie. Nul citoyen français n'a le droit de porter un nom autre que celui qui est inscrit sur son acte de naissance, à moins que cet acte n'ait été régulièrement modifié. Une simple faute dans l'orthographe d'un nom ne peut être rectifiée qu'en vertu d'une décision des tribunaux. De plus, s'il s'agit de l'insertion d'un titre nobiliaire, l'autorité judiciaire ne peut prononcer la rectification qu'après que le « conseil d'administration » du ministère de la justice (qu'un décret du 10 janvier 1872 a fait succéder aux attributions de -l'ancien « conseil du sceau des titres » créé par décret du 8 janvier 1859), a statué sur la reconnaissance du titre réclamé.

Tant que celui qui a obtenu un titre de comte romain n'a pas fait régulièrement reconnaître son titre en France, il est simple roturier aux yeux de la loi. Il peut évidemment se parer du titre de comte sur ses cartes de visites, signer ainsi ses lettres privées, mais il lui est interdit de prendre cette qualité dans un acte authentique quelconque.

UN LICENCIÉ EN DROIT.

Etre titré ou être noble sont deux choses essentiellement différentes. Ainsi, en France, la plupart des nobles (environ moitié) n'ont point de titres, ils s'appellent simplement M. de X, M. de Y. Tandis que des gens titrés s'appellent le comte Molé, le duc Pasquier, etc., ils étaient titrés, sans être nobles. Le titre ne confère pas forcément la noblesse. Baron de Nervo.

Comment à l'avenir M. Fischer va-t-il s'appeler? 2

Il s'appellera M. Fischer dans les actes publics et comme il voudra dans la vie privée. Herald.

LE VOCABULAIRE DE JEAN LOMBARD

Avec quel dictionnaire peut-on lire les ouvrages de Jean Lombard?

Jean Lombard a-t-il inventé la plupart de ses mots?

Monsieur,

Vous êtes « curieux de savoir avec quel dictionnaire on peut lire les ouvrages.de M. Jean Lombard Bysance, l'Agonie, etc. » Beaucoup des mots qu'il emploie, ce romancier français, vous les avez, dites-vous, cherchés en vain dans « Littré, Larousse, Bescherelle, Quicherat, (ditionnaire latin), Chassang et Alexandre (dictionnaires grecs). »

Vous êtes un homme d'esprit, monsieur Ai-je besoin de vous avouer que le dictionnaire ou plutôt le glossaire où se trouveraient tous ces mots n'a jamais été imprimé qu'en traits fugitifs, en fulgurations, dans le cerveau de l'auteur ? Et le cerveau de l'auteur, il y a plusieurs mois déjà qu'il est avec le reste, obscurci, éteint, refroidi, défait, entré les planches d'un cercueil, dans un cimetière de banlieue!

Mais comment ces apparitions verbales s'étaient produites, naguère, en ce peu de substance animée, vous l'ignorez, sans doute; et, si vous le permettez, j'aurai l'honneur de vous l'apprendre. Etant petit, Jean Lombard n'avait eu, Monsieur, ni Quicherat, ni Chassang, ni aucun de ces précieux bouquins dont vous énumérez plaisamment les noms; il n'était pas, comme vous, de fine bourgeoisie, mais de gros peuple, et n'allait qu'à l'école primaire. Il apprit à lire, à. écrire, et puis gagna sa vie, en travaillant de ses mains, jusqu'à vingt-deux ans.

Ouvrier bijoutier, habitant une grande ville, une ville de luxe et de misère, il avait senti lui-même ou ressenti de près toutes les souffrances des humbles. Ajoutez que le soleil de Provence échauffait sa généreuse humeur et son imagination La première fois qu'il éleva sa pensée au-dessus de son labeur quotidien, ce futpour concevoir un état social un peu différent du nôtre; et lorsqu'il abandonna l'outil, ce fut pour se dévouer à l'accomplissement de son rêve. En quelques années, il fut rabattu de ses illusions, et rudement; il se retrouva sur la paille ou sur le pavé. Cependant il avait lu, beaucoup lu; à l'âge d'homme, il avait découvert tout le panorama de l'histoire et tout le champ diapré des littératures antique et moderne. En cet esprit neuf, comme un vin trop chaud dans un corps à jeun, cette orgie de couleurs allumait une soudaine ivresse; et voilà que ses visions voulaient se réaliser par des œuvres C'était la multitude, encore, la foule anonyme qui le hantait, nuit et jour; il commença de peindre, au moins, quelques époques de sa douloureuse évolution. Et ce fut d'abord cette Agonie, une agonie sardonique, celle du peuple romain délirant sous Héliogabale et puis cette Byzance, où la mêlée des Verts et des Bleus, ce gâchis de sang, n'était que le mutuel carnage des pauvres et des riches. Ensuite venait un récit du moyen âge Communes 7 Communes! qui serait dédié au Pape des ouvriers, à Léon XIII; un récit de la Révolution française Un Volontaire de 92, le Général Mireur (celui-ci est achevé, le volume est sous presse); un récit contemporain Y Affamé, qui serait le cri des ventres vides!

Ainsi Jean Lombard, avec le temps, aurait écrit sa Légende des siècles. T&i pourquoi pas? L'afflux des images, la récente invasion du grec et du latin faisaient éclore les mots dans sa tête, oui, c'est vrai pour exprimer plus vite et plus fortement, à son gré, les étrangetés de Byzance et de Rome, il arrivait que « sa muse, en français, parlât grec et latin »; ou plutôt, comme le disait un de ses camarades, il parlait Lombard! -Mais déjà, dans le Général Mireur, à ce qu'on assure, il ne parlait plus que français.

Barbare ou non, le coloris de ses fresques épiques n'était pas sans puissance après les Martyrs, après Salammbô, dans ce musée où resteront V Assommoir et Germinal, on pouvait considérer avec sympathie les grandes esquisses de cet ouvrier, de cet artisan, qui devenait un artiste. Et si la musique de sa phrase était un peu bruyante, il faut reconnaître aussi qu'elle rendait assez curieusement la voix monstrueuse de la foule ses amis, entre eux, le comparaient volontiers à Wagner; et c'était, songez-y, un Wagner de Marseille

Entre temps, il était venu s'établir à Paris, ou près de Paris, du moins, pour être à portée de la gloire. Hélas de cette banlieue mélancolique, où les loyers sont moins chers que sur le boulevard, il n'arrivait pas aux grands journaux; il continuait seulement de diriger la petite gazette qu'il avait fondée là-bas, la France moderne. Une seule fois, au printemps dernier, au cours de cette fameuse Enquête sur l'évolution littéraire, une seule fois il était nommé, tandis que M. Jean Moréas obtenait cinquante-quatre mentions et celui qui l'avait nommé, c'était ce gentil confrère, Paul Margueritte, à qui l'enquêteur, après coup, reprochait son amitié «un peu répandue»! 1 Un de ses drames, les Chrétiens, n'était reçu qu'au Théâtre-d'Art; un autre, annoncé au Théâtre-Libre d'Avignon. Une gastrite, où la bonne chère n'était pour rien, se compliqua d'une pneumomie ah pauvre Marseillais, tu l'avais trop cherchée dans nos brouillards, ta « place au soleil! » –Et, le 19 juillet 1891, un petit cortège de fidèles accompagna au cimetière de Charenton « le maître Jean Lombard ». Un discours fut prononcé, au nom de la famille, par M. Pelizza, directeur de la Célébrité contemporaine.

La famille? Oui, monsieur 1 Jean Lombard laissait une femme et trois enfants. Le jour de sa mort, il n'y avait pas de pain à la maison.

Heureusement, une souscription ouverte Dar Y Echo de Paris, un appel

adressé par Mme Séverine aux lecteurs du Figaro, un secours du ministère de l'instruction publique et des beaux-arts un secours du ministère de l'intérieur' etc., produisirent la somme de 4.512 fr' La mère, aussitôt, plaça 3.600 francs ni plus ni moins, en bonnes valeurs, en obligations. Faites le calcul c'est à peu près 120 francs de revenu par an, 10 francs par mois (dix francs), pour cette femme et ses trois mioches. Encore n'at-elle que le dernier qui soit tout à fait à sa charge on a reçu les deux aînés en de charitables internats.

C'est égal! si Mme Lombard, à présent, obtenait ce qu'elle demande un petit emploi dans un grand magasin, ou la gérance d'un kiosque de journaux, elle serait plus sûre de ne pas mourir de faim avec son petit.

Etant un homme d'esprit, Monsieur, je ne doute pas que vous soyez un homme de cœur. Etes-vous un homme influent? Nous le verrons bien l Veuillez agréer, etc.

Louis GANDERAX.

♦-

CHARLOTTE CORDAY Pourquoi dit-on Charlotte Corda/ alors que toute sa correspondance porte les signatures Marie, Marie Cordai/, Marie de Co-rday d 'Armon ?

Les pièces authentiques relatives à Charlotte Corday, à son procès et à sa famille ont été réunies dans deux volumes publiés par C. Vatel et intitulés Dossiers du procès criminel de Charlotte de Corday devant le tribunal révolutionnaire Paris, 1861

Dossier historique de Charlotte de Corday.- Paris, 1872.

Les prénoms de Mlle de Corday étaient au nombre de trois Marie-Anne-Charlotte. Elle signait habituellement ses lettres familières de son nom seul, sans particule. Les lettres à M. Lecavalier, à Mlle du Hauvel, à Allain, à Barbaroux, à son père, sont signées Corday. Il existe pourtant quelques pièces où elle signe avec un prénom, mais alors c'est celui de Marie qu'elle adopte. Le passeport qui lui fut délivré à Caen le 23 avril 1793 pour se rendre à Paris est signé Marie Corday. Il en est de même de la demande adressée au Comité de Sûreté générale et de la dernière lettre écrite dans la prison au moment de partir pour l'échafaud et adressée à Doulcet de Pontécoulant, député du Calvados. Celui-ci, allié à la famille de Corday, écrivit deux lettres au sujet du reproche qui lui était fait de ne pas avoir accepté la défense de l'accusée devant le tribunal révolutionnaire il lui donne le prénom de Marie. Le Moniteur, rapportant le refus d'un confesseur, reproduit la réponse de Marie Corday au prêtre (n° 211, année 1793). Mais tous les actes officiels, interrogatoires, etc., lui donnent ses trois noms Marie-Anne-Charlotte c'est ce dernier qui fut adopté par les contemporains et qui est aujourd'hui consacré par l'usage, soit parce que ce prénom précédait immédiatement son nom propre, soit que Charlotte, au commencement du siècle, parût plus distingué que Marie-Anne.

LE MARÉCHAL VICTOR

Pourquoi tous les historiens, tous les bulletins d'armée donnent-ils au duc de Bellune le nom de maréchal Victor, alon que les états de service qui f ont foi portent Perrin (Victor-Claude), né le I 7 décembre 9764 P

Claude-Victor Perrin, fils de Charles Perrin, huissier à La Marche, s'engagea à dix-sept ans au 4e régiment d'artillerie où ù il entra comme simple soldat au mois d'octobre 1781. Il y servit comme tambour, prit son congé en 1789 et se retira à Valence. Au 4e régiment d'artillerie ou il servait, l'officier chargé de la direction de la musique portait comme lui le nom de Perrin pour le distinguer de son supérieur, on prit l'habitude de le nommer Victor; et quand le jeune Perrin se retira à Valence, il conserva ce surnom. Volontaire au bataillon de la Drôme en 1792, il se distingua par sa valeur à l'armée des Alpes et devint au bout de quelques mois chef de bataillon, sous le titre de Claude Perrin, surnommé Victor. En 1807, èn récompense de ses brillants services, Napoléon le nomma maréchal de France, et en 1808 duc de Bellune mais les soldats qui avaient pour leur maréchal une grande vénération continuèrent à l'appeler familièrement maréchal Victor le nom lui est resté. Cependant, quand son fils, en 1847, commença la publication de ses mémoires, il leur donna le titre suivant -.Mémoires de Claude-Victor Perrin, duc de Bellunef mis en ordre par son fils, in-8, 1847. Le premier volume a seul paru la publication n'a pas été continuée.

̃̃

L-A. a-A-XJSB

DES

ACCIDENTS DE CHEMIN DE FER

La cause des accidents de tfieniin de fer n'est-elle pas due en partie à la garantie de l'Etat?

L'Etat ne pèse-t-il pas sur les Compagnies par des exigences préjudiciables à une exploitation régulière?

Les accidentssont plus nombreux jusau'à présent sur les lignes qui jouissent de la garantie de VEtat. Est-ce coïncidence ou conséquence ? Piat.

Bien <rae la théorie soutenue par le signataire de la lettre que nous donnons plus loin nous semble trop absolue, nous sommes forces de la publier toutes les réponses qn nous sont parvenues sur cette question aant identiques quant au fond.

Les lignes de chemins de fer ne jouisswtU? de la garantie de l'Etat sont, en


effet, celles où les accidents sont les moins fréquents, mais il n'y a là qu'une simple coïncidence.

La cause principale des nombreux accidents dont sont victimes depuis quelques années les voyageurs français est due à l'envahissement toujours croissant des anciens élèves des ponts et chaussées et de l'Ecole polytechnique occupant aujourd'hui tous les services de chemins de fer et du contrôle.

Malgré la brutalité de cette explication ou, plutôt, à cause de cette brutalité même, je dois faire connaître que je ne professe contre ces messieurs aucun sentiment hostile; je les tiens, au contraire, pour des hommes instruits, intelligents et en tous points dignes des fonctions qu'ils occupent, mais à la condition de vouloir bien s'abaisser au niveau du travail qui leur incombe dans les chemins de fer, de ne pas professer pour leurs fonctions le mépris qu'ils manifessent journellement et de voir, en détail, ce qu'ils ne regardent que du haut de leur grandeur.

Qu'il me soit permis de faire remarquer que depuis une dizaine d'années les anciens élèves des écoles sus-nommées qui, auparavant, n'auraient pas accepté deposition dans les Compagnies de chemins de fer sans croire déroger, ont été obligés, les temps étant devenus aussi durs pour eux que pour tous, de se caser le plus avantageusement possible, et comme quelques-uns de leurs anciens camarades se trouvaient déjà à la tête de services importants, ils ont trouvé auprès de ces derniers un accueil dont ils devraient se montrer reconnaissants. Il a été créé pour les nouveaux venus des postes aussi inutiles que bien rétribués et petit à petit un état-major d'anciens camarades s'est formé au sein des Compagnies, occupant des places auxquelles d'anciens serviteurs, moins instruits, peut-être, mais plus dévoués et plus pratiques, avaient droit.

Cet état-major, pour se rendre utile, a cru devoir changer tous les règlements; ces changements se sont faits sans méthode ce qui était indispensable dans une circulaire était inutile dans une autre paraissant quelques semaines après il en est bien vite résulté dans certains services, et en particulier dans ceux de l'exploitation, un désarroi indescriptible dans lequel les subordonnés, se rendant parfaitement compte de la façon dont on les dirigeait; ont fini par ne plus prendre au sérieux les ordres et contre-ordres dont ils étaient constamment inondés.

Cet état de chose ne saurait durer indéfiniment néanmoins il ne prendra fin que lorsque les chefs de services en question auront acquis assez d'expérience pour ne pas confondre la théorie avec la pratique, lorsqu'ils voudront bien donner tout leur temps aux Compagnies qui les paient grassement, et ne pas cumuler les emplois d'ingénieurs dont ils sont titulaires officiels aux chemins de fer avec ceux d'autres Compagnies, lorsqu'ils voudront bien prendre la peine de lire ce qu'ils signent, en un mot lorsqu'ils seront simplement à la hauteur ou plutôt lorsqu'ils voudront bien se mettre au niveau des exigences de leurs fonctions.

J'estime qu'une dizaine d'années sont encore nécessaires, en raison de l'accroissement constant des réseaux ferrés, pour que les accidents reprennent une normale que depuis quelque temps ils ont dépassée avec trop de sans façon. Jusque-là, les voyageurs français feront sagement de numéroter leurs os lorsqu'ils monteront en wagons.

des Ponts et Chaussées.

L'ANNEAU DE MARIAGE Pourquoi porte-t-on l'anneau de ma- riage au quatrième doiqt de la main gau- che? L'annulaire est-il te même dans tous les pays chrétiens? UN Yoghi. Plusieurs de nos correspondants ne voient dans le port de l'alliance qu'un signe de servitude mis à la main la plus ] faible pour en accentuer encore la signi- flcation, et que les femmes étaient seu- ( les à porter dans les pays latins. D'après £ Aulu-Gelle (Nuits attiques), 1. x, c. 10, i ce serait une coutume égyptienne, adop- ( tée successivement par les Grecs et par les Romains et les ânciens Egyptiens, 1 dans le choix de ce doigt pour l'anneau, ( (

Questions Nouvelles

Toutes les communications relatives au Courrier du Figaro doivent être adressées à M. A. Périvier, au Fioaro.

Un certain M. Genet, ministre de la République française auprès du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique, dans une note datée du 18 septembre 1793 et adressée à M. Jefferson, secrétaire d'Etat, se plaint de la manière dont il est traité par le gouvernement et par son président, Washington. Entre autres choses, il est choqué de ce que « le premier ma)) gistrat d'un peuple libre décore son salon )) avec certains médaillons de Capet et de sa » famille, qui servaient à Paris de signes de » ralliement ».

Pour ce qui est de ce médaillon de Capet, il faut savoir que deux portraits en pied du roi Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette décoraient la salle du Congrès à Philadelphie, jusqu'à et même après le commencement de la révolution française. Ces deux portraits avaient été présentés au Congrès après la révolution américaine. M. E. Thornton, attaché de la légation britannique, dans une lettre du 6 mars 1792, dit que ces deux portraits furent ensuite « recouverts d'un rideau, probablement à cause de plaintes formulées en haut lieu ». Plus loin, M. Thornton ajoute « Je ne sais si j'ai déjà mentionné ce » fait, que la clef de la Bastille a été donnée » a un certain grand personnage (sic !) (Was» nmgton), par La Fayette, qu'elle est sus» pendue dans un cadre recouvert de verre, » dans la chambre principale de la maison » du grand homme et, lui faisant vis-à-vis, » une gravure de Louis XVI, le Patriote, roi » des Français. »

Ne pourrait-on savoir, par l'intermédiaire du Coumer du Figaro, ce que sont devenues toutes ces choses, et principalement la clef de la Bastille? q

A quelle époque remonte l'usage des caries devis ite ? Il doit y avoir des collectionneurs du genre qui pourront dire si cette mode est antérieure au grand siècle et de quel pays elle vient. i L J

UNE CHATELAINE D'AUTRICHE.

UN INGÉNIEUR

auraient été guidés par la croyance qu'un j nerf très délié mettait ce doigt en communication directe avec le cœur.

Il serait vraisemblable, en ce cas, nous écrit M. George Malet, que les anciens Egyptiens attribuaient déjà le quatrième doigt à Apollon, au soleil, à qui l'or est consacré. D'où l'anneau.

Pourquoi n'a-t-on pas choisi l'index? demande-t-on. Les Hébreuxl'avaient fait, et c'est en souvenir d'eux que lesévêques portent l'anneau à l'index de la main droite.

En Allemagne, l'anneau se porte à l'annulairegauchependant les fiançailles et à celui de la main droite après le mariage. Le prêtre de l'Eglise grecque le passe au quatrième doigt de la main droite de l'épousée.

En Espagne, on n'attache pas à l'anneau de mariage la même importance qu'en France. Au lieu d'un simple cercle d'or, il est orné de pierreries. Il se porte moins régulièrement et toujours au quatrième doigt de la main droite.

ANECDOTES SUR THIRON Les habitués du Théâtre-Français pourraient-ils citer quelques anecdotes de Thiron, qui n'était pas moins réputé pour son esprit au foyer qu'à la scène?

La question posée dans le Figaro au sujet de Thiron a réveillé chez moi tout un monde de souvenirs, et, me reportant au passé, j'ai revu ce foyer de la Comédie-Française, de tout temps si célèbre, mais bien changé si animé jadis, si désert aujourd'hui.

A l'époque de l'Etrangère dans laquelle Thiron jouait le rôle de Moriceau,ce foyer était encore bien agréable. Quels délicieux entr'actes 1 On y était entre camarades pas de cérémonial et cependant de la tenue ce n'étaient point des abonnés venant rendre visite à des gens qu'ils considèrent comme leurs inférieurs c'étaient des habitués, qui venaient causer avec des amis, des égaux, des artistes comme eux.

L'envahissement cependant de l'élément mondain commençait, mais on lui résistait. Voici une anecdote à l'appui Madeleine Brohan, assise sous l'horloge, avait toujours devant elle un tabouret, un X- couvert de sa boîte à poudre et de menus objets. Un jour un élégant clubman s'approche et l'interroge Pourquoi avez-vous toujours cette grande boîte sur ce tabouret ? 2

Pour empêcher les gens ennuyeux de s'y installer.

Le clubman trouva le mot exquis, sans remarquer que la belle Madeleine se gardait bien d'enlever la boîte à poudre. Thiron était l'éclat de rire de ce foyer. Dès qu'il paraissait avec ses yeux pétillants de malice,on faisait cercle autour de lui, et jamais on ne s'en repentait. Par malheur, la verve de ce diable de petit homme était caustique et gauloise, ce qui rend bien difficile la reproduction de ses « mots ».

Je puis cependant citer quelques détails de son existence, détails racontés par lui-même devant moi avec sa joviale bonne humeur.

Il avait eu un premier prix au Conservatoire, en 1849, en même temps que Lambert Thiboust, qui devait, lui, acquérir sa célébrité comme auteur dramatique. « Thiron était entré à l'Odéon, mais il en sortit assez vite pour suivre Rachel dans ses tournées. Rachel l'aimait beaucoup et ne pouvait se passer de lui,amusée qu'elle était par les saillies de cet esprit original:

De son côté, Thiron lui était dévoué il lui en donna une preuve aussi originale que lui-même. On devait jouer Phèdre on n'avait point d'OEnone Thiron accepta de remplir le rôle de cette nourrice, et la vue de ce petit homme déguisé en vieille femme était si plaisante que Rachel n'osa le regarder pendant toute la représentation.

Thiron était impayable lorsqu'il racontait ses premières amours.

Il était fils d'un bonnetier, rigide sur l'article des meçurs. Or, un jour,Thiron, séduit par une jeune beauté cela s'appelait ainsi-ne sut points'arracher assez promptement aux charmes de la conquête il rentrait un matin, lorsqu'il aperçut son père occupé à laver sa devanture, un seau d'eau à côté de lui, ce qui ne disait rien de bon au coupable. Celui-ci s'approche néanmoins. Le père Thiron se retourne, jette le seau d'eau à la tête de son fils, et, d'une voix

Pourquoi le papier timbré n'est-il pas envoyé sous pli cacheté et remis au destinataire contre reçu? 9

Mes amis m'ont toujours accusée d'aimer trop l'Almanach de Gotha, eh bien cet admirable livre ne me suffit plus Puisque toute demande est permise avec ce Courrier délicieux, je m'adresse à lui pour résoudre une question qui, je l'espère, intéressera toute vraie Parisienne.

Charmantes lectrices et lecteurs profonds du Figaro, qui avez l'honneur de connaître personnellement une Majesté ou une Altesse (Imp., Roy. ou Sérénissime) de l'Europe, je vous prie d'avoir la bonté d'en donner une description morale.et physique détaillée. Intelligence, vertus,esprit et charme personnel. Beauté du visage et de la taille, couleur des yeux et des cheveux, grâce, élégance. caractère, talents, habitudes, goûts particuliers, même les défauts. tout m'intéresse, et je voudrais tout savoir 1

C'est difficile, je le sais, mais c'est bien pour cela que j'adresse ma requête au Courrier du Figaro 1

Je recueille des vieux timbres français et étrangers, ayant entendu dire qu'avec un million, on peut faire entrer un vieillard dans un hospice; ce million de timbres représente, paraît-il, la somme de 200 ou 250 francs que l'on verse pour faire entrer un vieillard. J'ai déjà plus de 200,000 timbres, aidée que je suis par des amis qui ont hâte de voir le résultat de leur patience, mais je ne sais Ni l'emploi des timbres (que plusieurs personnes croient employés pour la fraude; d autres parlent d'extraire la couleur)

Ni où il faut s'adresser pour placer ce million, enfin les démarches à faire.

J'attends, avec une grande impatience, d'être renseignée.

UN FURETEUR.

Pourrait-on me dire vers quelle époque l'usage de la Réclame a pris naissance ? `? Quel est l'industriel qui, à la connaissance de l'histoire, a fait le premier emploi de la Réclame?

ci? Quelle a été la première forme de celleEnfin, y a-t-il des ouvrages faits sur cette question? y

UN économiste CURIEUX.

Quels sont, ou quels ont été les costumes de travail de nos écrivains célèbres du dixneuvième siècle? A quelles heures de la journée ou de la nuit écrivaient-ils ou écrivent-ils?

irritée, lui lance ce seul mot, cette suprême injure:

Satyre!

Le jeune « satyre était de bonne composition. L'aimable personne qui lui avait valu cettte algarade lui dit un jour

-Tu as l'air d'un bon garçon. Veux-tu être bien gentil? Tu iras deux fois par semaine porter à manger à papa. Volontiers mais où ça ?

A Mazas

Thiron était un gourmet et un gourmand. Lorsqu'on parlait devant lui d'une recette de cuisine, ses petits yeux brillaient.

Une des plus charmantes sociétaires de la Comédie recevait régulièrement des serres et des forêts de Chantilly du gibier, des fruits également savoureux. Thiron ayant eu un jour sa part de l'envoi et en conservant de la reconnaissance,ne manquait pas de jouer cette petite comédie toutes les fois qu'allant en tournée avec l'artiste en question il passait devant Chantilly.

Du plus loin qu'il apercevait les arbres du pareil se mettait à la portière, découvrait sa tête et de son plus grand air disait « Vive le Roi » puis se retournant vers sa camarade il ajoutaij;1>"taisant le grand salut de cour « et son auguste famille! »

« Vous aurez du gibier, Thiron », lui répondait Mme X. du ton le plus sérieux, et la conversation continuait comme si rien ne s'était passé.

UN VIEIL HABITUÉ

DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE.

DIVORCE DE FRANÇAIS RÉSIDANT A L'ÉTRANCER

Des Français habitant l'étranger peuvent-ils obtenir le divorce sans rentrer en France? Si oui, quelles sont les démarches à faire?

Il est absolument impossible d'obtenir le divorce d'un tribunal français sans être en France; il n'y a pas en effet que les formalités de la requête qui pourrait être, au besoin, envoyée à l'avocat qui la présenterait, mais plusieurs comparutions en conciliation dans lesquelles la présence du demandeur est indispensable, puisqu'il doit répondre à l'interpellation du président s'il persiste dans sa demande.

Si l'on ne veut pas se déranger, on ne peut avoir recours qu'à la solution suivante du problème posé c'est de faire prononcer le divorce par le tribunal compétent étranger, d'opérer la transcription du jugement ou de l'arrêt sur les registres de l'état civil du lieu où le mariage'a été célébré conformément à l'article 251 du code civil.

Pour que la transcription ne soit pas refusée par l'officier de l'état civil, il faut que le jugement rendu à l'étranger soit déclaré exécutoire par un tribunal français (voir la circulaire du Parquet de la Seine du 25 juillet 1887).

LES TRAIJW RAPIDES Quels sont les trains les plus rapides de l'Europe et de l'Amérique ? et quel est le nombre exact des kilomètres qu'ils font par heure ? 2

Aux Etats-Unis, entre les villes de New-York et de Buffalo, circule un train qui quitte la gare du Grand Union à 9 heures du matin et arrive à 5 h. 40 du soir. Comme la distance parcourue en ces huit heures quarante minutes est de 440 milles ou 708 kilomètres, il a donc marché à raison de" 82 kilomètres par heure, y compris les temps d'arrêt. Ce train, qui part tous les jours, sauf le dimanche, accomplit son trajet sur la Hudson River et New-York central railroad, appartenant aux Vanderbilt. Il s'arrête en tout cinq fois, et seulement trois minutes chaque fois. Si l'on déduit ce quart d'heure, on voit que ce train, dont la vitesse exceptionnelle dépasse quelquefois 112 kilomètres par heure, garde, pendant un peu plus de huit heures, une vitesse moyenne de 85 kilomètres. Ce chiffre, étant donné surtout la longueur du parcours, est, je crois, le plus élevé qu'on connaisse au monde. A ce sujet, quelques détails semblent encore dignes d'être mentionnés. Ainsi le train, locomotive et tender compris,

UNE VICTIME.

UNE LECTRICE.

D'où viennent les dénominations de droite et de gauche appliquées dans les assemblées parlementaires ?

A quelle époque remontent ces appellations f L

UN DÉPUTÉ RÉPUBLICAIN.

Les peintres, les sculpteurs, les médecins réprouvent-ils en général l'usage malsain, disgracieux et. trompeur du corset? R Au point de vue de leurs arts respectifs quels sont les principaux « crimes » de cet instru-

ment de torture ? R

Parviendrait-on à faire abandonner peu à peu par les femmes cette mode ? Quels sont les avantages qu'elles trouvent à porter un corset? Par quoi pourraient-elles le remplacer ? f

Je m'occupe du mouvement actuel de la « jeune littérature ». Je connais un grand nombre de noms de jeunes et une partie de leurs œuvres. Je sais quelles sont leurs principales revues. Néanmoins je serais heureux de les connaître toutes.

Ce serait un grand plaisir pour moi si le Figaro voulait bien m'indiquer les principaux groupes ou écoles de jeunes écrivains (symbolistes, évolutionnistes, etc.) et me donner la liste des revues se rattachant à chacun de ces groupes.

Pour chaque revue, classée d'après son importance, je désirerais connaître l'école à laquelle elle sert de truchement, de porte-voix, le nom du directeur ou du rédacteur en chef, le format, la périodicité et l'adresse de ses bureaux.

Le Courrier du Figaro voudrait-il donner des renseignements sur l'organisation financiére des grands magasins du Louvre, Bon Marché 1

On sait que dans certains cas notre état de civilisation exige impérieusement qu'une tache à l'honneur soit lavée dans le san» ce qui, suivant un humoriste, ne fait que reculer la difficulté, puisque, après cela, il faut laver la tache de sang. Les injures dites sanglantes sont en général suivies d'une lessive immédiate. Mais il peut surgir un empêchement absence, paresse, ou maladie. Or voici ma question: Y a-t-il une prescription en pareille matière? Le temps qui efface tant de choses n'accomplit-il pas, ici également, son œuvre délétère ou apaisante ? Le législateur a décidé qu'au bout de dix ans le crime lui-même échappait à toute poursuite. La loi muette qui fait battre nos cœurs et rougir nos fronts serait-elle plus sévère? Enfin et surtout quel J

RUSTICA.

MIRO-SLAVE.

pèse 221 tonnes, et l'on emploie successivementtrois locomotives la première, entre New-York et Albany –230 kilomètres avec des roues de six pieds et demi de diamètre; la seconde entre AIbany et Syracuse 238 kilomètres avec des roues de cinq pieds, dix pouces la troisième entre Syracuse et Buffalo 240 kilomètres avec des roues de six pieds, trois pouces.

En outre, le parcours entier comporte quatre lignes de rails, deux pour les trains de marchandises, deux pour les trains de voyageurs. Enfin, ledit train se compose d'une voiture pour les bagages, d'une autre pour le restaurant, et de trois Wagner Drawing-Room Cars, aménagés avec un luxe et un confortable dont ne peuvent se faire une idée les Français qui n'ont jamais voyagé en Amérique. Et pourtant, malgré cette supériorité matérielle, les tarifs du Nouveau-Monde demeurent moins bien élevés que ceux de l'Ancien. En Europe, les trains de luxe représentent pour le voyageur une moyenne de douze francs l'heure; aux Etats-Unis, le train le plus coûteux, repas et lit compris, ne revient pas au voyageur à plus de six francs l'heure.

Comme on le voit, la palme, sur ce point, n'est ni à la France, ni à aucun autre pays d'Europe. Le véritable rapide devait se trouver, et se trouve en effet là où, plus que partout ailleurs, Timéis Money.

A PROPOS D'UNE POIRE y a-t-il une légende attachée à la dénomination de la poire cuisse-madame? La poire d'Espagne, ou cueillette, ou grande cuisse de madame, est une des plus anciennes variétés de la pomone française. Un article inséré, en 18i2, dans le 2e volume des Bul- letins de la Société d'horticulture de Rouen, montre qu'on l'y propageait déjà en 1580. Le nom de grande cuisse de madame, donné à cette poire, se rapporte sans doute au plaisant quiproquo reproduit par Herman Knoop en 1766. (Pomologia, édition de Nuremberg, 2'partie, page 27.)

Le prince Eugène de Savoie, étant à table avec plusieurs personnes de distinction, demanda à un vieil officier qui mangeait des fruits de bon appétit « Monsieur, avez-vous goûté la grande cuisse de madame ? » Celuici, ne sachant point qu'il y avait une poire de ce nom, répondit sèchement « Monseigneur, je n'aime pas les cuisses de dame. » Le prince sourit, lui offrit une couple de ces poires et lui donna l'explication voulue. Alors l'officier s'écria « Ah 1 pour ces cuisses de madame, je les trouve excellentes et propres à manger jusqu'au dedans. »

MARSOUINS Quelle est l'origine du surnom de Marsouins donné aux soldats de l'infanterie de marine? P. B.

L'infanterie de marine est à la fois chargée de la garde des arsenaux maritimes et du service des garnisons coloniales. Avant 1856, elle fournissait encore des détachements à bord des bâtiments amiraux et les capitaines d'armes, les sergents et les caporaux d'armes des navires de guerre étaient pris dans les cadres de sous-officiers de cette arme. C'est donc un corps dont les hommes sont appelés à se déplacer souvent et à servir tour à tour sur tarre et sur mer. Ajoutez à cela que fortement entraînés, comme les vitriers, les fantassins de marine, ayant devant eux des clairons, conservent toujours une allure vive et rapide. Lorsqu'en 1854 l'infanterie de marine fut appelée à prendre part à l'expédition de Crimée et commença, dès la bataille de l'Aima, à montrer sa vaillance et son courage, les troupiers des autres armes ne tardèrent pas à lui donner le surnom familier devenu depuis si justement populaire. A côté des biffins (fantassins de terre), il y eut donc les marsouins. L'épithète était bien trouvée, car on sait qu'on voit souvent le marsouin bondissant à la surface de la mer. Sa vélocité est extrême et il remonte fréquemment les rivières. Aux lecteurs du Courrier désireux de connaître l'intéressant historique de l'infanterie de marine, je ne saurais trop recommander la lecture de la substantielle notice rédigée par M. Jules Richard (l'Armée française, par Edouard Détaille, 1888. 15" livraison de l'édition in-folio).

est, historiquement, le plus long intervalle qui se soit écoulé entre un outrage et le duel réparateur qui l'a suivi ? 'l

Les deux rondeaux à tournure archaïque, placés par l'auteur des Caractères à la fin du XIVe chapitre de son livre, appartiennent-ils, comme le pensent certains érudits, à La Bruyère lui-même, ou n'a-t-il fait tout simplement, de l'avis de quelques autres, à commencer par Sainte-Beuve, que les em- prunter à quelque ancien recueil ? q LIBERT.

On entre au Conseil d'Etat à la suite d'un concours. Le candidat ne peut avoir moins de vingt et un ans ni plus de vingt-cinq ans au 1er janvier de l'année du concours et doit avoir satisfait aux obligations du service militaire, C'est, par conséquent, au point de vue de la loi de 1872 avoir fait une année de volontariat.

Mais la nouvelle loi militaire crée une situation très difficile aux jeunes gens désireux d'entrer au Conseil d'Etat. En effet, un étudiant en droit, étant dans les conditions ordinaires, ne peut avoir complètement satisfait aux obligations du service militaire qu'une fois nommé docteur. Jusque-là il reste exposé à faire deux années supplémentaires. Mais alors ne lui devient-il pas matériellement impossible de se présenter au Conseil d'Etat ? Il n'aura pas eu le temps de se préparer. Prenons un jeune homme dans les conditions normales, c'est-à-dire étant bachelier à dix-huit ans. Il-eera licencié en droit à vingt et un ans; son année de service militaire le mènera à vingt-trois. Il lui reste jusqu'à vingtsix pour faire son doctorat. Où donc trouverat-il le temps de se préparer au concours ? En admettant qu'il arrive à faire son doctorat endeux ans, il lui restera à peine une année, encore très écourtée, pour se présenter.

Au moins devrait-on avoir jusqu'à vingtsix ans, comme pour le doctorat. 0

Il n'existe pas, je crois, de dispositions spéciales pour les candidats au Conseil d'Etat. Figaro rendrait un bien grand service à tous les jeunes gens de ma génération en éclaircissant cette question.

Laporte.

J. Riez.

On me dit que le costume masculin est interdit aux femmes, en France.

Je voudrais pourtant savoir ce qui pourrait arriver de fâcheux à une jeune fille, ayant une grande habitude de ce costume, qui se mon.trerait avec son père en habit noir, dans un théâtre ou dans un restaurant, en redingote ou jaquette, excessivement correcte des pieds â la tète ? q

UNE JEUNE Fille russe.

Henry Haynie.

CROUX ET FILS.

PIPOS

Quelle est l'origine du sobriquet pipos, ̃ appliqué aux élèves de l'Ecole polytech-

nique?

Le mot « Pipo- employa pour désigner un élève de l'Ecole polytechnique ne fait pas partie de l'argot de l'Ecole il y est peu usité. Un polytechnicien parlant d'un camarade dit un X, jamais un Pipo. Ce mot est, au contraire, fort employé dans cette acception parles élèves des lycées et des collèges d'où il s'est répandu parmi les étudiants et les habi.tants du Quartier. On ne peut en voir l'origine que dans une abréviation très fantaisiste du mot polytechnicien. M. Edouard Lucas, le regretté professeur de mathématiques spéciales du lycée Saint-Louis, s'en est servi comme radical pour former le mot Pipopipette, nom qu'il a donné à un jeu nouveau inventé à l'Ecole polytechnique.

i

(MIICljJIOlAIIIS Lorsque deux amants vivant sous le même toit veulent régulariser leur situation, est-il séant d'envoyer des lettres de faire part ?

La question ne saurait être discutée il ne faut pas envoyer de lettre lorsque les deux personnes en cause vivent sous le même toit comme mari et femme et que cette situation est connue officiellement. Si, tout en vivant ensemble, quelques apparences sont encore gardées vis-à-vis du monde, c'est-à-dire si la situation est devinée plutôt qu'avouée, l'envoi des lettres s'impose.

Est-il convenable pour les messieurs de porter des fleurs à leur boutonnière pour entrer à l'église ?

Pourquoi un homme offenserait-il la majesté divine en entrant dans son temple, le vêtement orné d'une fleur naturelle, créée par celui-là même qu'il va adorer?-Il n'y auraitqu'àunecérémonie funèbre ou à une cérémonie officielle que la fleur à la boutonnière serait de trop. Dans le premier cas, elle ne convient pas au deuil qui environne la mort. Dans le second, à l'espèce d'uniforme que les hommes sont tenus de revêtir dans certaines occasions de la vie sociale.

Baronne STAFFE.

J'ai un fils de vingt-deux ans et un gendre de trente ans. Il y a dîner à la maison. En mon absence, à qui revient le droit de préséance ? Dr Guérin. A votre fils, docteur, et dès qu'il est en âge de paraître dans le monde. La majorité des réponses qui nous sont parvenues (52 contre 2) sont .dans ce sens.

«

BLASON

Quel est le roi de France, qui voulant honorer un de ses compagnons sur le champ de bataille, li'empasbn doigt dans le sang du blessé et traça une croix sur son blason? Quelles furent ses paroles? Plusieurs familles d'ancienne noblesse ont conservé parmi les souvenirs légendaires qui se rattachent à leurs armes des traditions qui peuvent répondre à cette question.

L'une des plus accréditées se rapporte aux Montmorency

Le 27 août 1214, après la bataille de Bouvines, Mathieu II de Montmorency se présenta devant Philippe-Auguste, et, couvert de bles- sures et de sang, lui offrit douze drapeaux pris sur les Impériaux. Le Roi trempa le doigt dans le sang du guerrier, et lui dit, en traçant une croix sur son écu, qui était alors d'or (jaune) à la croix d'argent (blanc), cantonnée de quatre alérions d'azur: « 0 brave homme, je veux qu'à l'avenir vous portiez votre croix d'argent en croix de gueules (rouge), et que vous ajoutiez en souvenir des drapeaux que vous m'apportez douze aigles désarmés (alérions), aux quatre qui sont déjà sur votre écu. » Depuis ce temps, la croix d'argent de <

métal n'est plus sur le fond de métal des ar-

moiries de Montmorency, ce qui était, d'ail- 1 leurs, contraire aux régies de 1 art héraldique 1 d'après lesquelles les couleurs et les métaux ne doivent jamais être superposés dans une armoirie. <

TRISSOTIN.

A. LtBERT.

UN ETUDIANT.

Une jeune fille désirerait beaucoup savoir pourquoi les hommes, en général, redoutent de l'épouser lorsqu'elle est très instruite. Sans même parler de la mère vis-à-vis de ses enfants, l'épouse qui doit soutenir de sa tendresse éclairée non seulement le cœur, mais aussi l'intelligence de son mari. Serat-elle jamais trop instruite, trop femme forte? Ai-je tort ou raison ?

Aux hommes seuls j'adresse ma question.

Une dame achète un objet à Paris, le paye et demande qu'on le lui envoie à son domicile à Londres, recommandant bien qu'on fasse le nécessaire pour qu'elle n'ait, en quoi que ce soit, à s'occuper de l'expédition.

Le marchand encaisse, affirme qu'on peut se fier à son expérience, mais prévient la cliente qu'elle devra seulement en payer et les frais et le port à la réception.

Le marchand confie l'objet à une compagnie de transports qui le livre cassé. La dame le refuse et réclame au marchand. Celui-ci prétend qu'ayant payé le tarif le plus élevé pour l'expédition, il n'est plus responsable envers sa cliente, et que la réclamation doit être faite à la Compagnie à laquelle il a confié ledit objet.

La Compagnie repousse également toute responsabilité. 0

Le marchand est-il responsable de l'objet cassé envers sa cliente R

Celle-ci est-elle en droit d'exiger du marchand la livraison, en état, de l'objet ou son remboursement ? R

CLIENTE TROP CONFIANTE.

Un père de famillequi a deux filles de 17etl6 ans, est embarrassé pour leur mettre des livres entre les mains.

Existe-t-il une bibliothèque de jeunes filles ou se trouvent classés avec une sécurité absolue des ouvrages bien pensés et bien écrits, contenant autre chose que des berquinades, c'est-à-dire des œuvres de sentiment et d'imagination?

L'Abbé Constantin (d'Halévy) .avait enchanté les deux jeunes lectrices.

UN PÈRE DE FAMILLE

Quels sont actuellement, soit à Paris, soit même en Europe, les collectionneurs qui possèdent les plus importantes collections de portraits graves, lithographiés et même peints sur toile ? p

Une veuve se remarie elle divorce avec son second mari. Quel nom reprend-elle ? Son nom de veuve ou son nom de demoiselle? q

4 1/2 ou 3 O/O ? Que ferait Figaro s'il avait du4 1/2 0/0? Comment se balancent les chances de perte et de gain dans les hypothèses sui.vantes

le 3 0/0 arrive au pair et la conversion s'eff ectue.

2" le 3 0/0 reste à peu près stationnaire ou subit une légère baisse et la conversion s'effectue également.

le 3 0/0 baisse considérablement et la conversion est ajournée.

A. B.

Nous avons reçu sur ce sujet une lettre fort remarquable signée Eugène Fezandié, dont nous ne pouvons, faute d'espace, publier que la conclusion, très suffisante d'ailleurs pour éclairer ceux que la question intéresse. L'auteur s'est complu dans des développements mathématiques que nous nous sommes donné la peine de vérifier nous croyons à l'oxactitude de ses conclusions et à l'excellence de ses conseils. Les voici

Croyez-vous à une hausse importante sur le 3 0/0 ? En ce cas, faites la conversion, dès à présent, en vendant votre 4 1/2 0/0 pour acheter du 3 0/0.

Croyez-vous au maintien des cours actuels Dans cette hypothèse, les chances de perte ou de bénéfice étant à peu prés égales, nous vous conseillons de garder votre 41/2 0/0. En agissant ainsi vous vous réserverez la possibilité d'un bénéfice si, au lieu de rester stationnaires, les cours fléchissaient un peu, ou bien si la conversion était reculée de quelques mois, soit que le gouvernement préférât attendre le vote du budget avant d'entreprendre une opération aussi considérable, soit que la Chambre hésitât à assumer la responsabilité d'une mesure impopulaire à la veille des élections générales.

Croyez-vous à une baisse considérable qui rendrait toute conversion impossible 1 Dans cette hypothèse l'intérêt que vous avez à conserver du 4 1/2 0/0 en portefeuille est tellement évident que nous ne croyons pas nécessaire de vous donner un conseil. Pensez-vous, enfin, qu'en raison de l'importance de la dette à convertir, les pouvoirs publics se contentent d'en réduire les intérêts en d'autres termes, croyez-vous que la conversion s'effectue par une simple transformation du 4 1/2 0/0on 40/0 ou môme en 3 1/2 0/0 ? Y Dans ce cas encore vous avez avantage à rester en possession de votre 41/2 0/0.

De ce qui précède il ressort que le rentier qui aura eu la patience de conserver son 4 1/2 0/0 et d'attendre les événements aura trois chances de bénéfice relatif contre une chance de perte.

Conclusion Gardez votre fi 1/2 0/0.

Eugène FEZANDIÉ.

Ex-IxE.

QUESTIONS MARITIMES

Quelles sont les plus grandes Compagnies maritimes, avec l'indication du nombre de navires dont elles disposent? 1 Norddeutschen Lloyd, de Brème: 66 vapeurs, tonnes 201,603.

2 British India 91 vapeurs tonnes 199,093. 3 Messageries Maritimes 63 vapeurs; tonnes 192,631.

4 Compagnie Péninsulaire et Orientale 48 vapeurs tonnes 187,634.

5 Cie Générale Transatlantique 64 vapeurs; tonnes 165,635.

6 Navigazione Generaleltaliana 105 vapeurs: tonnes 161.6S7.

Quel est le tonnage, quelle est la force en chevaux duplus grand navire de guerre ou de marine marchande ?

Le plus grandbateauqui ait jamais été construit est le Great Easlern, commencé en 1854, terminé en 1859, par J. Scott Russel sur la Tamise. Il mesurait 680 pieds de long, 83 de large, 58 de creux. Il jaugeait2i,000 tonneaux; sa force était de 10,000 chevaux et sa vitesse de 16,5 milles à l'heure. Il est en démolition. Le modèle le plus puissant des cuirassés de France est représenté aujourd'hui par le Formidable et YAmiral-Baudin, récemment mis en chantier sur plans de M. Godron 11,300 tonneaux, vitesse, 15 nœuds 1/2. Marine de guerre anglaise. Le clou de l'Exposition Armstrong à la Naval Exhibition qui lit courir tout Londres, l'été passé, était un modèle en réduction du Victoria, navire du plus grand modèle, qui mesure 340 pieds de long, 70 pieds de large, déplace 10,500 tonnes e( a une force de 14,2ii chevaux; sa vitesse est de 17 nœuds et demi à l'heure. Le Benbow et le Sans-Pareil, construits sur le même plan que le Victoria, sont les trois plus grands de la marine anglaise.

L'Italie a fait un immense effort pour se créer une marine de guerre sous l'influence de Crispi et les dépenses énormes qu'elle a faites sont une des causes de sa mauvaise situation financière. Ses deux plus grands navires sont l'Italia, 13,900 tonneaux et 18 nœuds, et le Lepanto, 13,600 tonneaux et 18 nœuds. L'Allemagne a en construction trois navires de guerre de 10,000 tonneaux et d'une vitesse de 15 nœuds et demi; elle en alancé un,le Kur-

Existe-t-il sur l'art du maquillage un livra sérieux ? 9

TlTE.

Peut-on me faire connaître quelques pièces de vers à une syllabe ? Le sonnet de M. J. de Rességuier et la petite ode de Fatier exceptés. Albino Brellio.

Quelle était la couleur du célèbre parapluie de Louis-Philippe? Y P, RONAI$.

P. Ronaix.

On demande à M. Emile Gautier de faire condescendre la chimie à la petite application somptuaire et morale que voici

De quoi sont faites les diverses teintures liquides ou solides, avec lesquelles nos femmes rendent la couleur de leurs cheveux méconnaissable ? q

Quel élément sépare celles de ces teintures qui sont inoffensives de celles qui ne le sont pas ? `?

Car il en est de dangereuses les unes pour les cheveux (hélas! que nous en avons vu mourir, des chevelures!) les autres pour la santé on peut perdre ses cheveux, on peut gagner des crises de névralgie. Nous l'affirmons et voudrions que M. Gautier s'unît à nous pour en convaincre par une docte terreur nos adorés démons d'Amies.

QUELQUES AMANTS QUI SE PRIRENT

AUX cheveux.

ET UNE MAMAN.

Y a-t-il à Paris des « courts », des terrains préparés pour le tennis ? 9

On apporterait mutuellement ses raquettes, ses balles et le filet. Il ne s'agirait que de trouver un terrain préparé et deux piquets. Si le Courrier voulait insérer cette question, il rendrait service à bien des Parisiens et à la colonie anglaise tout entière.

:w" CLANCY.

Lorqu'on a accompli le tour du monde en un temps quelconque, en allant de l'Est à l'Ouest, en courant pour ainsi dire après le soleil, on l'a vu se lever, se coucher une fois de moins que ceux qui sont restés en place. Il en résulte qu'au retour on se trouverait en retard sur ceux-ci d'un jour, si à un moment donné on n'avait sauté brusquement d'un jour au jour suivant, du lundi au mardi par exemple.

On demande en quelle région du globe ce changement doit s'opérer dans la pratique pour que l'on ne cesse d'être en accord de date avec tous les pays que l'on traverse ? 'l

Curiosus.


furts-Friedrich-Wilhelm, le 20 juin 1891, de mêmes dimension et vitesse.

Enfin, la Russie possède trois navires de guerre de 10,150 tonneaux et d'une vitesse de 15 noeuds et demi le Catherine-II (1886), le Tchesma (1886) et le Sinope (1887). Un quatrième navire de guerre, le Saint-Georges-leVictorieux, est en construction.

Voici maintenant la liste des plus grands navires de la marine marchande l'ordre est régi par le tonnage, car il ne s'agit pas d'avoir beaucoup de vapeurs, mais de mettre à la disposition du public le plus de tonnage possible 1 eoo-œquo City-of-Paris, City-of-NewYork, chacun 10,499 tonnes brutes 2 Majestic, 9,861 3 Teutonic, 9,686; 4 Fuerst-Bismarck, 8,874; 5 La Touraine, 8,863; 6 Le Normannia, 8,716 7 City -of -Rome, 8,124 8 Umbria, 8,128 9 Eruria, 8,120. Les autres sont au-dessous de 8,000 tonnes. LE LISEUR.

UN FA.H-1

Deux clubmen ont parié, l'un que Breton serait arrêté, l'autre qu'il ne le serait pas. Breton s'étant constitué prisonnier, qui a gagné le pari?

A une seule exception près, le pari est unanimement jugé nul.

FORCE ET SOUPLESSE Quels sont les exercices physiques et les soins hygiéniques les plus propres à développer la f orce et la souplesse ? 2 Pour les exercices physiques

1° Pratiquer tous les jours, pendant une demi-heure au plus, dés mouvements gradués et coordonnés mettant successivement en jeu,.d'une façon égale etpondérée, toutes les articulations, tous les muscles (même ceux de la face). Ces mouvements sont rationnellement et minutieusement décrits dans les traités de Gymnastique médicale ou Gymnastique de chambre publiés principalement en Allemagne, en Hollande et en Suède. Quant aux autres exercices physiques ou sports, gymnastique, escrime, vélocipédie, aviron, alpinisme, foot-ball; etc., ils ont le grave inconvénient de développer certains groupes musculaires au détriment des autres, et par conséquent de l'équilibre de la nutrition et de l'activité générales; d'où hypertrophies d'une part, atrophies de l'autre.

2° Se faire masser pendant vingt mi- nutes au maximum par un masseur connaissant parfaitement l'anatomie et la physiologie humaines. Le massage brutal est très dangereux il peut en résulter des lésions internes. En Autriche, la loi ne permet le massage qu'aux mé-. decins.

Pour les soins hygiéniques

Frictions générales et rapides, matin et soir, avec la brosse ou le gant de crin. Ces frictions remplacent avantageusement le bain ou le tub, car l'eau, en dehors de ces effets thermiques, agit surtout sur la peau d'une façon mécanique. Dr D. DE lignères (de Nice).

«

ÉPOUSE OU MÈRE? Ma chère Suzanne,

Il s'est glissé l'autre jour, je ne sais comment, dans mon Courrier, une question qui m'embarrasse fort

« Que doit faire une jeune femme qui, » ayant commencé d'allaiter son pre>> thier enfant, s'aperçoit que son mari, » privé de V amour conjugal, va lui être » infidèle H

Au risque de faire longtemps rire à mes dépens, je l'avouerai, ma chère, ce sujet me semble trop fragile en sa délicatesse pour que ma lourde patte soit capable de l'effleurer sans causer quelque irréparable malheur.

PETITE CORRESPONDANCE

BIBLIOGRAPHIE ET RENSHGMEiWS DIVERS A partir d'aujourd'hui les questions nouvelles contenues dans le Courrier du Figaro seront numérotées, pour éviter à nos corres-,pondants la peine de recopier la question dont ils nous envoient la réponse. Nous les prions de vouloir bien indiquer leur adresse lorsqu'ils nous demandent un renseignement particulier ne pouvant intéresser qu'eux-mêmes le Courrier du Figaro est disposé dans ce cas à faire des réponses directes. Nous leur recommandons aussi de ne pas nous demander des renseignements qu'ils peuvent se procurer par une simple démarche, ou nous poser des questions dont la solution se trouve dans le premier dictionnaire venu, et réciproquement, de ne pas répondre à nos questions en se contentant de consulter un lexique.

Le Courrier se propose de donner des renseignements et des documents que l'on trouverait difficilement ailleurs.

Le Courrier du Figaro paraissant le premier samedi de chaque mois, nos lecteurs sont priés de nous envoyer leurs réponses au plus tard six jours avant le numéro. Nos s correspondants trouveront dans la petite correspondance du prochain numéro les réponses que nous n'avons pu insérer aujourd'hui, faute de place.

Pourrait-on établir une liste de romans français représentant l'évolution du roman de ses origines jusqrfen 18 70? M. DE F.

Nous avons reçu deux listes également bien établies.

L'une, signée Levert, que nous publions,est des plus complètes; l'autre, signée Camille Pert, est aussi sérieusement faite que bien analysée, mais elle s'écarte de la question posée en mentionnant Clarisse Harlowe ét Werther.

D'abord, y a-t-il eu évolution La variation des procédés littéraires, affaire d'époque, de milieu, peut-elle s'appeler transformation ? y Depuis le moment où l'oeuvre d'imagination mérite le nom de roman, c'est toujours une psychographie, une étude plus ou moins réussie de l'être humain et des circonstances dans lesquelles il se meut. Même lorsque l'auteur a voulu faire de l'imagination, s'il a réellement du talent, le vrai s'impose à lui et les chefsd'œuvre se produisent qui persistent malgré les années. Camille Pert.

Evoluti6n du roman français. -Tendance réaliste 16GG. Le Roman bourgeois, Furetière. 1715. Gil Blas, Le Sage.

1775. Le Paysan perverti, Réti f de La Bretonne.

1798. La Religieuse, Diderot.

1830. Le Père Goriot, Balzac.

ia39. La Chartreuse, Stendhal.

1860. L'Education sentimentale, Flaubert. 1870. Les Rougon-Maequart, Zola.

Tendance idéaliste

1619. Le Grand Cyrus, de Scudéry.

Toi mignonne, qui as la main légère (je parle au figure"), viens donc à mon secours.

Lis ces quelques lettres, tu y verras de jolies choses et, mieux que je ne le pourrais faire, tu répondras avec ta raison, ton hon sens, à mes correspondantes. Tendresse maternelle devoir conjugal Ces choses-là, Suzon, sont affaires de femmes.

Parlez-en donc entre femmes, bien librement..

Cela vaudra mieux. N'est-il pas vrai? FIGARO.

Pardieu 1 Mon Figaro, quel nouveau tour me joues-tu là?

Quelques lettres ? 2

Quelques lettres Ce ballot qu'on m'apporte avec ton griffonnage? Rien que pour déchiffrer cela il va me falloir tout un jour!

Tu me flattes en parlant de ma raison, mais je ne suis pas ta dupe, Figaro. Si je veux bien aujourd'hui collaborer à ton Courrier et quitter pour cela mon miroir et mes chiffons, ce n'est point par reconnaissance des compliments que tu me décoches, c'est tout simplement parce que la question qui t'effraie m'intéresse, parce que les marmots sont ma folie, parce que je suis curieuse de savoir quels trésors de tendresse maternelle et touchante sont épandus dans ces pages que tu m'envoies. S'il faut cesser d'allaiter son enfant ? Est-ce que la question doit se poser seulement? Toutes les mamans vont répondre non j'en suis sûre d'avance 1

Voyons vite la première lettre

Lorsqu'une femme s'aperçoit que son mari va lui être infidèle, elle ne doit pas hésiter à donner une autre nourrice à son en- fant.

Ceci est une exception, sans doute, et le hasard m'a mal servie. Je continue Chercher une nourrice bien portante, la surveiller de très près ou plutôt mettre l'enfant au biberon, ce qui vaut mieux encore.

Lorsque la santé de l'enfant n'en dépend pas absolument, n'hésitez pas à cesser l'allaite-. ment!

Le mot absolument est ho rrible, n'est-il pas vrai ?

Pourtant, voici dix, trente, cinquante, cent deux lettres, qui toutes concluent dans le même sens 1

Oui, vous avez bien lu, autant de mamans conseillent froidement de sacrifier l'enfant (je dis sacrifier, car nul n'ignore de quelle importance est pour le nouveau-né le moindre changement de régime) à. la fidélité du mari 1

Voilà qui est fait pour donner à nos maîtres un légitime orgueil

Tu avais raison, Figaro, de me dire « Ces choses-là sont affaires de femmes, » il faut en causer entre femmes. » Fermons les portes, Mesdames, et tirons. les verrous vous méritez une leçon.

J'ai là vos cent deux lettres. Car vous êtes cent deux sur cent quatorze qui avez écrit et pensé que la maison désertée étant la plus triste chose, il importe, avant tout, d'y retenir le mari dans fintérêt même de l'enfant.

C'est ici justement, comme l'écrit à propos une correspondante (une des douze), la théorie d'Ugolin qui consistait à tuer ses enfants pour leur conserver un père.

Laissons donc, si vous le voulez bien, le. devoir maternel puisqu'en si grand nombre vous le sacrifiez au plaisir conjugal, et plaçons la question sur son vrai terrain la jalousie.

Cela avec d'autant plus de franchise que le mobile de ce sentiment n'a rien de blâmable en soi.

De la lecture de vos réponses il ressort que, tout en donnant votre avis, vous avez besoin d'un conseil.

Parcourez d'abord ceci

Lorsqu'une femme allaitant son enfant voit son mari disposé à prendre la clé des champs,

1679. La Princesse de Clèves, Mme de Lafayette.

1690. Télémaque, Fénelon.

1735. Le Comte de Comminges, Mme de Tencin.

1787. Paul et Virginie, Bernardin de SaintPierre.

1826. Cinq-Mars, Vigny.

1852. Graziella, Lamartine.

1858. Le Roman d'un jeune homme pauvre, Feuillet.

Romantisme

1621. Fragments d'une histoire comique, Théophile.

1651. Le Roman comique, Scarron. 1733. Manon Lescaut, Prévost.

1760. La Nouvelle Héloïse, Rousseau. 1807. René,Atala, Chateaubriand.

1834. Notre-Dame, Hugo.

1863. Capitaine Fracasse, Gautier.

1863. Salammbô, Flaubert:

Figaro voudrait-il donner les vers de Musset où reviennent les mots moinillon blanc, moinillon rosé? ·

Nous ne pouvons publier ici les vers demandés, la place nous faisant défaut. On les trouvera dans la biographie d'Alfred de Musset par son frère Paul.

Voici, du reste, ce que nous écrit une de nos correspondantes

Le 28 février 1877, le Figaro a donné, en effet, des vers charmants d'Alfred de Musset ils étaient précédés d'un récit qui explique quelle circonstance les a inspirés « Un soir, chez sa marraine, Alfred de Musset voit arriver une jeune et charmante personne qui apportait à la maîtresse de la maison un petit présent. C'était une boîte à aiguilles en écaille noire avec des ornements d'argent. Alfred de Musset se met dans la tête de se faire donner cette boîte. L'entreprise était folle la marraine ne pouvait donner ce qu'on venait de lui offrir, et son amie répondait que la boîte ne lui appartenait plus. il s'obstine pourtant et revient à la charge, mais sans succès. Lasoirée se passa ainsi jusqu'à minuit. Pour rentrer chez elle, la jeune femme s'enveloppa, dans l'antichambre, d'un capuchon blanc qui seyait à merveille à son visage rose. Alfred de Musset la compara, en badinant, à un moinillon, et puis on se sépara. Le lendemain, de grand matin, notre groom, habitué aux commissions de ce genre, arpentait les rues de Paris, portant une grosse enveloppe où se trouvaient les sixains suivants

Charmant petit moinillon blanc,

Je suis un pauvre mendiant.

Charmant petit moinillon rose,

Je vous demande peu de chose.

Accordez-le moi poliment,

Charmant petit moinillon blanc.

Etc.

SCABIEOSE.

Quelle est la marche à suivre pour une personne désireuse de se mettre au courant de la science du spiritisme ? En 1840, un magné tiseurspiritualis te, Cahagnet, découvrit tout un nouvel ordre de recherches se rapportant à l'action de l'âme sur la matière et aux existences successives de cette âme. En 1851, Eugène Nus publia les premières études philosophiques sur la question de la communication des vivants et des morts. En 1857, l'instituteur Rivail, sous le pseudonyme de Allan Kardec, publia «-Le Livre des Esprits»; le suiritisine était né.

elle doit s'étudier, se rendre compte si elle est plus mère que femme ou plus femme que mère.

Dans le premier cas, résignée avant la lettre, elle s'attachera davantage à son enfant et laissera courir l'infidèle, ce qui lui procurera une avance d'hoirie sur la somme de déceptions conjugales qui lui est réservée.

Dans la seconde hypothèse, elle consultera, pour la forme, un médecin Tant-Mieux qui lui affirmera qu'en donnant une maman à Bébé, tout sera parfait dans le meilleur des mondes elle fera passer son lait par des moyens de sauvage, étranglera ses pauvres flancs restés douloureux dans un corset trop étroit, afin de reconquérir ses avantages compromis, et n'arrivera par ces divers procédés qu'à retarder son. accident.

C'est affaire de tempérament pour choisir entre ces deux manières mais quoi qu'on fasse, le résultat sera le même.

Non, madame, et c'est précisément où j'en voulais venir, le résultat n'est pas le même quoi qu'on fasse. Il y a des maris fidèles, il y en a plus qu'on ne le croit, et plus surtout que les femmes ne le croient.

L'infidélité d'un mari est neuf fois sur dix la faute de sa femme et le moyen de ne pas être trompée est à notre portée à toutes. Est-ce à dire qu'il soit facile de l'atteindre? Non.

Le métier de femme non trompée est un dur métier. Il consiste à être attrayante, désirable, de belle humeur, d'une patience à toute épreuve et jolie. Il faut être jolie, non pas jolie pour les amis seulement, jolie quand on sort, ou quand on dîne en ville, mais jolie citez soi et pour son mari seul.

J'ai connu une femme mignonne et gentille à croquer. Le monde la trouvait ravissante et sincèrement la plaignait des infidélités de son époux. Où peut-il trouver, disait-on, femme « plus jolie et plus charmante » ? Je la surpris un jour à son lever et j'eus l'explication de son malheur. La coquette était méconnaissable, ses beaux cheveux tournés en des papillotes qui lui encadraient la tête d'autant de cornes, les joues enduites d'un onguent gras, les mains gluantes dans de larges gants. Son mari que je trouvai près d'elle avait remarqué ma surprise « Je ne la vois seule que comme ça, me dit-il tout bas, ça excuse bien des choses, n'est-ce pas? » Cela excuse tout 1

Allaitez vos enfants, mesdames. Quelques privations qu'elles lui causent, les fonctions de nourrice éloignent moins un mari que des joues graisseuses. Au prix de certaines souffrances (il faut souffrir pour être aimée, souvent plus que pour être belle), restez coquettes nourrices, comme vous étiez, femmes. Rendez l'enfant attrayant au père, dès sa naissance il suffit pour cela de dissimuler ses cris comme ses langes sales.

Allaitez vos enfants! Mais assurezvous du volage; non en comptant sottement sur sa vertu et ses bons sentiments, mais en vous faisant aimer, désirer. Le grand secret est là s'il vous aime, s'il vous désire, il vous attendra et n'ira point chercher ailleurs ce qu'il brûle de retrouver en vous.

Soyez habiles, gagnez du temps, à force de tendresse, de coquetterie, de promesses, que sais-je enfin!

Mais j'aperçois encore une lettre non décachetée. Que contient cette retardataire ? 2

Je regrette bien que vous ayez seulement réservé aux femmes la réponse à la question relative à la suppression de l'allaitement, les médecins vous auraient dit qu'on peut tout concilier.

Docteur X.

Mesdames, humblement je vous demande pardon. Je me faisais tout à l'heure, en vous grondant, grande redresseuse de torts; cette dernière lettre me prouve que je ne suis ni plus fine ni plus rusée que vous.

Inutile donc de bavarder plus longtemps. Que celle qui n'a pas compris la lettre du bon docteur consulte son pro-

L'Ecole spirite présenta immédiatement deux courants très nets le courant dogmatique, représenté par Paul Auguez (1857), Esquiros (1862), Pezzani (1875), et le courant philosophique et littéraire avec Camille Flammarion (1863), Delaage et plusieurs autres. Sur ces entrefaites, les expériences de William Croohes sur la force psychique, contrôlées par le docteur Paul Gibier dans son livre Le Spiritisme, vinrent donner une très grande vitalité à la nouvelle doctrine le Congrès spirite et spiritualiste internationaldel889 réunit l'adhésion des différentes écoles d'occultisme. Le colonel A. de Rochas poursuit, depuis cette époque, les études scientifiques sur le spiritisme. A Paris, la nouvelle doctrine a trois revues principales la Revue Spirite, de Leymarie le Spiritisme, de Gabriel Delanne, et la Lumière, de Mme Lucie Grange. Il importe de remarquer qu'aucune découverte sérieuse n'a été faite au point de vue expérimental par les successeurs d'Allan Kardec.

Enfin, il faut distinguer avec soin du spiritisme le magnétisme (qui a deux revues le Journal du Magnétisme, de Durville, et la Chaîne Magnétique, d'Auffinger), l'hypnotisme (avec la Revue d'Hypnologie, du docteur Luys, et la Revue d'Hypnotisme, de Bérillon), le courant socialiste chrétien liabbalistique représenté par la revue l'Etoile, le courant théosophiqne chrétien ésotérique avec l'Aurore, et le courant indien néo-bouddhiste avec le Lotus Bleu. En 1888, Papus fonda l'Initiation, revue synthétique qui comprend des représentants de toutes les écoles; depuis cette époque, il s'est efforcé de réunir tous les adeptes des diverses branches de la science occulte. On trouvera l'exposition et le détail de tout ce qui se rapporte à ces questions dans Le Traité méthodique de science occulte, de Papus, édité chez Carré, en 1891.

Levert.

Sur l'authenticité de lettres datées de Tours, novembre 1840, signées Rouvière. e. miguet. Cette question n'étant accompagnée d'aucun fac-similé des lettres trouvées, il est difficile d'y répondre d'une manière absolue. Il est, toutefois, infiniment probable qu'il s'agit ici du tragédien Rouvière, à la fois peintre et acteur.

Philibert-Alphonse Rouvière avait débuté en 1837 à la Comédie-Française par Néron de Britannicus en 1838 il entre à l'Odéon qui fut peu après occupé comme on sait- par l'Opéra Italien (1839-40) et ne rouvrit comme second Théâtre-Français que le 28 octobre 1841, sous la direction de M. d'Epagny, qui rengagea Rouvière.

Le comédien employa ce congé forcé â des excursions en province il préludait par VHamlet de Ducis à celui de Dumas et Meurice qu'il ne devait créer qu'en 1846 et qui demeura son plus beau triomphe Othello, Louis XI étaient des rôles de son emploi. C'est donc bien le « fameux Rouvière qui devait jouer en octobre 1840 à Tours, sous la direction de son camarade Jean-André Colson, ancien acteur de l'Odéon qui, l'année précédente, appartenait encore à la Comédie-Fran-

caise.

GEORGES Monval.

Dans quelle partie des œuvres en prose de Henri Heine se trouve cette phrase: « Il travaillait, travaillait sans cesse, comme s'il eût craint de mourir en laissant aux vers qui la rongeraient Aine cer-

pre médecin. Il lui indiquera sûrement

le bon moyen.

le bon moyen. SUZANNE.

LES FEMMES DOCTEURS AU XVIIP SIÈCLE

Ne pourrait-on établir, à l'aide du nouveau Courrier du Figaro, une liste complète des femmes reçues docteurs au dixhuitième siècle? G. M.

Il semble que les écrivains du dixhuitième siècle ne fussent pas très favorables à l'éducation des femmes. L'Encyclopédie, qui traite avec détails de l'éducation des garçons, dit à peine un mot sur les filles; Diderot déclare que l'étude des sciences est déplacée chez une fille ou une femme et ne convient « ni à l'âge, ni au sexe ». Rousseau, dans l'Emile, dit que « la recherche des vérités abstraites et spéculatives, des principes, des axiomes dans les sciences, tout ce qui tend à généraliser les idées, n'est point du ressort des femmes leurs études doivent se rapporter toutes à la pratique».

Pourtant la société du dix-huitième siècle, et au premier rang les femmes, s'engouait pour ces systèmes scientifiques. La comtesse de Coigny, à .dix-huit ans, était folle de l'anatomie une demoiselle Biberon, fille d'un chirurgien, fait la première, avec de la cire et des chiffons, des imitations anatomiques d'après le cadavre (Mémoires de Genlis, t. I., p. 308,309). Elle faisait un cours d'anatomie dont Grimm parle avec éloges. L'astronomie était à la mode depuis Fontenelle. Mme du Chatelet traduisait les Principes de Newton et concourait pour les prix de l'Académie des sciences. L'abbé Nollet faisait des expériences de physique à Versailles devant la Reine et les princesses. Les femmes assistent aux séances de l'Académie des Inscriptions, et, à partir de 1786, aux cours du Collège de France. En 1785, paraissait la Bibliothèque Universelle des Dames, véritable encyclopédie où figurent les mathématiques, la physique, l'histoire naturelle, et qui eut assez de succès auprès du public et même auprès de la Cour, pour figurer dans la Bibliothèque particulière de Mme Elisabeth, sœur de Louis XVI. La question de l'admissibilité des femmes au barreau s'est posée à diverses époques les traditions du droit romain n'étaient pas en faveur des femmes. A Rome, elles furent d'abord admises au f orum mais leur intempérance de langage et surtout la conduite scandaleuse d'une certaine Cafrania leur attirèrent l'interdiction de postuler. Le droit coutumier au moyen âge adopta les principes du droit romain. Beaumanoir, dans les Coutumes de Beauvoisis,le constate de même.

La condition socialedesfemmes jusqu'à notre siècle, de même que l'organisation de la justice, n'ont guère permis de déroger à la règle. On trouve cependant quelques rares exemples de femmes autorisées à plaider leur propre cause ainsi on peut citer le cas de la marquise de Créqui, admise à plaider pour ellemême devant le Parlement de Paris. En 1807, une faveur semblable fut accordée par la Cour de cassation à Mlle Legracieux de Lacoste. De nos jours, le mouvement d'émancipation des femmes les porte à tenter les diverses carrières, en particulier celle du barreau. La jurisprudence eut à se prononcer sur l'admissibilité des femmes aux fonctions d'avocat, spécialement en Italie et en Belgique. Les deux cas les plus curieux sont celui de Lidia Poët (1883), docteur en droit de l'Université de Turin, et de Mlle Popelin (1888), licenciée en droit, qui se présenta à la Cour de Bruxelles pour prêter le serment d'avocat. Mais on ne peut insister sur ces espèces qui sortent de la question posée.

velle insuffisamment garnie de notions et d'idées » ? ?

La phrase se trouve dans le chapitre intitulé Le Tambour Legrand, des Reisebilder (1er volume).

En voici le texte exact

« Le vieux et prudent chanoine, dit Heine, » est aussi là-bas, enterré. Dieu quelle mine » chétive il avait, lorsque je le vis pour la » dernière fois I Il n'était plus qu'esprit et » emplâtre; cependant il étudiait jour et nuit » comme s'il eût craint que les vers ne trou» vassent quelques idées de moins dans son » cerveau. »

UN SABRE PENSANT.

La littérature moderne avec ses relations de crimes, ses enseignementssur la façon de les perpétrer et sur les moyens de s'en tirer, ne se tait-elle pas l'éducatrice des assassins ? 2 a. b. Oui, la littérature moderne apprend aux assassins les procédés perfectionnés, la maniére de se bien cacher, le speech dé Cour d'assises.

Il n'y a plus de crimes rococo 1

Où elle a fait plus de dégâts, c'est dans le domaine passionnel. à cause du cabotinage des âmes.

Tb. DES C.

Cette question est d'ailleurs largement traitée et très documentée dans les ouvrages suivants

Prosper Lucas. De l'imitation contagîeuseou de lapropagation sympathique des névroses et des névromanies. Thèse, 1833. Paul Moreau de Tours. De l'homicide commis par tes enfants, 1882.

peut-on se procurer l'ouvrage intitulé le Rôle futur de la Chine en Asie?

Quel en est l'auteur?

L'important travail intitulé le Rôle futur de la Chine en Asie, a paru dans le Bulletin de la Société de géographie de Marseille, 3e trimestre 1889, et est à M. Gaston Routier.

Ce travail, dont il a été beaucoup question à l'époque dans la presse française et étrangère, et qui a été analysé par presque toutes les publications savantes, est introuvable en librairie pour la seule raison qu'il n'en a pas été fait de tirage à part. ED. DUPP~AT.

ED. Duprat.

Quelle est la clef du roman de Nizet LES Béotiens ? 7

M. Etienne Sergery nous envoie la « clef » du roman'de Nizet, les Béotiens. « Elle est 't » d'autant plus authentique », nous dit notre correspondant, « qu'elle est copiée sur un « exemplaire du livre, à la première page du» quel l'auteur lui-même, pour documenter un » de ses confrères parisiens, a eu soin de met» tre les noms vrais, vis-à-vis des pseudony» mes. »

Nous ne pouvons publier ici cette « clef » à cause des noms propres qui y figurent. Si le « Curieux veut nous faire connaître son adresse, nous la lui enverrons

PLANTES D'APPARTEMENT Quelles sont les plantes vertes qui résistent le mieux dans les appartements ? P Quels sont les soins spéciaux à donner auxplantes d'appartement pour les conserver le plus longtemps possible ? S.VANESSON.

Les plantes les plus dures pour l'appartement sont les ficus, les dracœnas, les aspidistras, le Lalania Borbonica, les palmiers achetés à Nice.

Ces plantes requièrent une terre riche en principes nourrissants. Le mélange de terre à recommander est celui-ci terre de jardin, terreau, terre de bruyère, par parties égales.

Les plantes d'appartement ne demandent pas de très grands pots, au contraire la terre s'aigrit moins dans des pots de dimensions relativement petites. On la renouvelle après l'hiver, parce qu'elle est alors épuisée.

Quoique la lumière soit indispensable à ces plantes, il serait dangereux de les exposer au plein soleil du midi. Les tiges s'inclinent toujours du côté d'où vient la lumière, il est donc utile de retourner la plante tous les deux ou trois jours, afin qu'elle n'ait pas le temps de se pencher d'un côté plutôt que de l'autre.

On ne doit jamais planter directement dans le cachepot, la potiche ou la jardinière. BARONNE STAFFE. Il faut pour conserver les plantes d'appartement i° ne pas les placer dans des coins obscurs 2° ne pas les exposer à une température plus basse que huit degrés au-dessus de zéro ou plus haute que quinze degrés; 3° laver les feuilles avec une éponge humide au moins une fois par semaine; 4° mettre les plantes à l'air quand la température est douce, en évitant les courants d'air. Arroser une ou deux fois par mois avec un peu d'engrais liquide. dalia.

♦-

SUPÉRIORITÉ OU INFÉRIORITÉ DE LA FEMME

Là femme est-elle, en général, inférieure, égale ou supérieure a l'homme au point de vue moral, intellectuel et physique ?

La femme est supérieure à l'homme dans le sens pratique de lavie; elle s'assimile aux contacts élevés, mais on ne peut nier que ses conceptions géniales n'atteignent jamais celles de l'homme. Est-ce manque de culture première ? Ou plutôt insuffisance du poids du cerveau? La nature veut la femme moins forte que l'homme physiquement, mais au moral elle a plus de ressort. Ses sentiments sont plus délicats et le besoin de dévouement est chez elle presque naturel. Souvent elle complète l'homme qui ne serait rien sans elle; elle est faite pour lui, et lui, est rarement fait pour elle.

La question de la supériorité de l'homme sur la femme se pose sans être jamais résolue. Noël Tolb. Une femme n'est ni égale, ni supérieure, ni inférieure à l'homme, elle est différente. Toute la femme est au moral, par ses impulsions, ses aptitudes, ses goûts, etc. faite comme au physique en vue de la maternité. Elle n'est complète que mère. 'L. D.

EDUCATION DES JEUNES FILLES

Quels sont les principaux défauts de l'éducation actuelle des jeunes filles dans la classe moyenne?

La jeune fille vit maintenant un peu trop de la vie de ses parents elle voit, lit det entend tout ce que voit, lit et enten

Quelle est la clef du roman d'Abel Hermant « le Cavalier Miserey » ? ? Nous avons reçu plusieurs lettres qu'il nous est impossible de concilier, nos correspondants n'étant pas d'accord sur le nom véritable des officiers que M. Abel Hermant est censé avoir peints sur le vif danssonromansur le 21e chasseurs.

Le plus simple était donc d'interviewer l'auteur et voici ce qu'il a répondu à celui de nos collaborateurs qui a été l'interroger. Oui, certes, Le Cavalier Misereyest un roman à clefs,mais dans la mesure exacte que voici le colonel comte de Vermandois n'est autre que le duc de Chartres. Comme j'ai pris soin de le dire dans ma préface, « le » Prince qui commandait un régiment de ca» valerie dans la ville où je place mon régi» ment et mon Altesse a laissé une espèce de » légende cette légende, je l'ai faite mienne, » sans nul souci de la politique ou de l'his» toire exacte, et uniquement parce qu'elle » éclaire tout un côté d'âme du soldat; je l'ai » recueillie de la bouche même des témoins, » et je l'ai jetée ici, telle quelle, avec des dé» tails notoirement faux. »

J'avoue donc pour le colonel. J'avoue aussi pour un autre héros de mon livre, pour le plus humble, pour le cheval Dallas dont l'aventure est réellement arrivée et dont je n'ai pas même pris la peine de changer le nom. Pour tous les autres personnages, mon récit n'est que fantaisiste, Sans doute, il m'a bien fallu me souvenir des observations par moi faites involontairement et inconsciemment pendant mon volontariat j'ai pris à l'un son tic,à l'autre son monocle, mais à aucun sa personnalité complète; j'ai créé d'imagination le caractère de mes personnages, d'après quelques détails partiellement vrais. Tous les romanciers font' ainsi.

Pour la biographie de Louis Lucas. PAPUS.

La veuve de Louis Lucas habite actuellement à Gueures, par Luneray (Seine-Inférieure).

Elle est plus à même encore que ses fils de donner à l'intéressé les renseignements nécessaires à la biographie qu'il veut faire.

«-Pour écrire une étude sur le compositeur Reber J'aurais besoin de savoir s'il a laissé des parents, à Paris ou ailleurs, et d'avoir leur adresse. » DALMONT. Henri Reber est décédé le 2,1 novembre 1880, à Paris, rue de la Boétie, 51 il était âgé de 73 ans. L'inhumation s'est faite au cimetière du Père-Lachaise. M. le comte Delaborde, secrétaire perpétuel de l'Académie des BeauxArts,a lu son éloge funèbre à l'Académie en 1884 il a dû se trouver en possession des renseignements nécessaires pour écrire une biographie.

Nous recevons au dernier moment de Mme Gros, nièce de Reber, une lettre contenant les renseignements nécessaires à M. Dalmont. Nous les lui ferons parvenir s'il veut bien nous faire connaître son adresse.

Que sont devenus les naanuscrits, ta-1bleaux ayant formé le « mobilier littéraire » de Robert Caze ?

A la vente Robert Caze, Salvator Meyer étant expert

M. Mignet achète: Le manuscrit de En

sa mère. Nous demandons pour nos fllles un peu plus de retenue de langage et d'allures at home et beaucoup plus de liberté à l'extérieur et avant tout le droit de circuler seules dans les rues où elles seront toujours respectées si elles y tiennent.

UN vieux SCEPTIQUE TRÈS bienveillant POUR LES JEUNES FILLES.

Le grand défaut de l'éducation de la jeune fille bourgeoise, c'est qu'on a pris au pied de la lettre une femme doit avoir des clartés de tout. Elle effleure tout, ne sait rien et croit savoir. Si elle est jolie, on lui pardonne aisément; si elle est laide, elle est odieuse.

Des pédants ontdénaturépour elle tout ce que les grands écrivains ont fait d'admirable, elle sait ce petit formulaire par cœur, elle ne lira jamais rien. Elle a barboté dans tous les arts, elle n'en comprend aucun, mais elle est diplômée 1 C. P.. On développe à l'excès leur sensibilité; on ne s'occupe pas de leurs facultés de raisonnement; on favorise au détriment de la volonté vraie le caprice comme loi de leurs actes. C'est ainsi qu'on arrive à produire cet être singulier et charmant qu'on appelle la jeune fille française. CRIX.

♦_

LE PAIN DE FANTAISIE Etant admisquele boulanger ne puisse, par suite de la cuisson, garantir le poids nominal du pain de fantaisie, quel est le maximum de la perte que doit subir le client? UNE MAITRESSE DE MAISON. L'infériorité du poids du pain dit de fantaisie n'est à aucun degré ni admissible ni excusable ce pain n'étant pas taxé, le client a le droit de se «révolter», quel que soit le manque de poids, attendu que celui-ci est constanf, donc intentionnel, et que le boulanger peut demander de sa marchandise le prix qui lui convient. Lucien BOILEAU. COQUETTERIE Une recette pour faire repousser les sourcils? UNE DÉSOLÉE. Matin et soir, brosser les sourcils de la tête à la queue, avec une petite brosse douce, imbibée de la mixture suivante Pétro-vaseline liquide. 40 grammes Nitrate de pilocarpine. 0 gram. 10 Essence de winter-green xxx gouttes Dr MONIN.

Voici qui est pour consoler la jeune fille qui se désole de la perte de ses sourcils,de la part d'un homme que ce genre de désagrément a aussi fort impressionné

L'eau quadruple de Raspail en lotions légères, matin et soir, et qu'on laisse sécher. La repousse est certaine. Maintenant, cessons de pleurer, Mademoiselle. UN QUI CRAINT L'AUTOMNE. Que faut-il faire en hiver pour empêcher le froid de rougir le nez ? P

UNE COQUETTE.

Tous les matins et tous les soirs, lotions avec une petite éponge imbibée d'eau très chaude, additionnée de quatre grammes de bicarbonate de soude par verre. Dr MONIN.

La solution à quatre questions de notre premier Courrier (relatives à Bizet, Victor Hugo, Rothschid et la famine en Russie), n'a pu trouverplace dans le numérod'aujourd'hui: elles figureront dans le prochain Courrier.

Le Gérant ANDRÉ PIGEONNAT.

Paris. D. Cassigneul, imprimeur, 26, rue Drouot. (Imprimerie du Figaro). Encre LORILLEUX. 1 Imprimé sur les Machines rotatives IHARINONI.

Ménage, de Huysmans; Un album, offert à Mme Caze, contenant des proses et des vers de Paul Adam, Jean Moréas,Ajalbert, Francis Vielé-Grifïïn, Vidal, Tausserat, Darzens; Un dessin aux crayons de couleur de Dubois-Pillet.

Ajalbert se fait adjuger Une Blianeue, de Raffaelli, un paysage de Guillaumin, des dessins de Guys.

Salis pousse et emporte Un Ponton du Pont-Royal et une Vue de Montmartre, Signac.

Une nature morte de Paul Cézanne et un Promenoir des Folies-Bergère, de Forain, sont acquis par Signac.

Un panneau de Seurat est adjugé à ML Tausserat; un dessin du même à Signac. Des Vues de Paris au pastel, nullement de De Nittis, sont présentées comme telles- et achetées par Fernand Xau, etc.

CYPRIEN TIBAILLE.

Je possède un Horace, en deux volumes édition du traducteur l'abbé Batteux (de l'Académie française M Dac lxxxi), ayant appartenu à Robert Caze.

J. Blum.

Si la personne qui a posé la question relative à Robert Caze désire avoir des détails sur la période de ses débuts (1868-1873), M. Doges nous écrit qu'il se met à sa disposition. Adresse Vice-Consulat de France à Nisch.

Où pourrais-je trouver le «Blocus de Paris, » d'Edgard de Rodrigue ? IVAN DE Woestyne.

Un de nos lecteurs vous fait savoir qu'il tient à votre disposition l'ouvrage que vous désirez consulter; mais il nous prie de ne pas publier son nom. Passez au Figaro, vous y trouverez l'adresse de votre obligeant correspondant.

Quels sont les livres qui doivent composer la bibliothèque de celui qui désire se tenir au courant des progres de l'humanité dans toutes les branches des connaissances humaines et à quels revues ou journaux doit-il s'abonner?

Il n'est guère possible de répondre d'une manière abrégée à une telle question. La Bibliothèque nationale.le British Muséum mettent à la libre disposition des travailleurs les livres les plus usuels sur les divers ordres de connaissances humaines le catalogue seul en occupe un volume.

Quels sont les économistes aydnt traité des moyens à employer pour la suppression des octrois en France ? Où trouver leurs ouvrages ?

Un certain nombre de propositions tendant à supprimer les octrois ont été faites aux Chambres on trouvera à chacune de ces propositions un exposé de la question. L'une des premières date de 1848 et la dernière du 11 mars 1889; cette proposition d'Yves Guyot et de cent cinq de ses collègues a été adoptée, mais le Parlement s'est séparé avant le pas- sage de la loi au Sénat. v

Bibliographie Dictionnaire des Finances, publié sous la direction de Léon Say, 18» fascicule 1801, Berger-Levi^ult. Philippe,


800BÉTÉ d'études financières

LA SITUATION

Au fond, il n'y a rien de changé en apparence, tout serait transformé. Dans n'importe quel pays du monde, toutes choses, au point de vue financier, restent dans le même état; mais la position de place serait complètement renversée.

Il ya quelques jours à peine, c'étaient les baissiers qui tenaient la corde maintenant, ce seraient les haussiers. • Les cascades en baisse ont été remplacées par les cascades en hausse. Même folie, mais en sens contraire. A la rigueur, et en y mettant beaucoup de bonne volonté, on pourrait découvrir des prétextes plus ou moins plausibles aux mouvements alternatifs que la spéculation imprime à la cote. Mais vouloir justifier ces mouvements par de bonnes raisons, à la portée de personnes honnêtes, intelligentes et sérieuses ce serait tout aussi difficile que de trouver la quadrature du cercle. Car il faudrait à la fois admettre que le blanc est noir, que le vrai est faux, que le juste est injuste, et autres impossibilités du même genre. On comprendrait encore que de pareilles cascades se produisissent à une époque troublée, quand tout le monde sent passer dans l'air un vent d'inquiétude les sommités financières peuvent, en effet, être soumises aux mêmes appréhensions que les humains plus modestes.

Mais-ces brusques alternatives se produisent précisément en plein calme universel et se renouvellent à chaque semestre. Un beau jour, tous les financiers vous disent brutalement: tout est perdu, c'est la débâcle; quelques semaines plus tard, ils vous crient tout est sauvé, c'est la hausse écheyelée.

Jadis, on était tout heureux quand les Chambres, lasses de renverser les ministères, prenaient leurs vacances: alors, disait-on, on allait pouvoir travailler en paix.

Maintenant, on aspirera au moment où la spéculation aura quitté la Bourse, au moment où on ne lancera plus de grands emprunts, au moment où les financiers ne feront plus d'affaires alors on pourra travailler en paix. Car, il est peut-être bon de le rappeler de temps à autre, les crises Boursières ne sont pas précisément favorables au développement des affaires commerciales, industrielles et autres. Quoi qu'en pensent les boursiers, on, ne travaille pas à la Bourse seulement.

Espérons que nous ne verrons pas beaucoup d'années pareilles à celle de 18911 1

LE BUDGET DE LA VILLE DE PARIS

On sait que le budget de la Ville de Paris dépasse, en importance, le budget de nombreux Etats. Pour 1892, le projet de l'administration comporte, tant en recettes qu'en dépenses, une somme de 289,456,963 fr. 35, se décomposant ainsi

1~ -.A..A. U.

r onds generaux. service

ordinaire. Fr. 271.245.46335 Fonds généraux. Service

extraordinaire. 1.001.500 » Fonds spéciaux. Service

extraordinaire. 17.100.000 H Fonds spéciaux. Exercices

clos. 110.000 » Total. 389.456.963 35

Le service ordinaire notamment s'est accru dans les proportions suivantes depuis la guerre franco-allemande 194 millions en 1872, 201 millions en 1876, 248 millions en 1880, 254 millions en 1883, 251 millions en 1886, 263 millions en 1889, 271 millions en 1892. Du reste, les recettes ont augmenté dans la même proportion que les dépenses. Le budget de Pans se solde toujours en équilibre, ce qui fait que les obligations de la Ville sont considérées comme les titres les plus solides de la cote.

Etant donné que la population de Paris est actuellement d'environ ^,450,000 habitants, les charges du service ordinaire correspondent à un peu moins de 111 fr. par tète. Ce chiffre se trouve plus que doublé par la part contributive de chaque habitant de Paris dans les dépenses générales de l'Etat.

Au budget de la Ville de Paris se rattache

ES M désignation Précéd. Premier Dernier! 33 désignation' Précéd. Premier Dernier! 8 H désignation Précéd. Dernier

J| 1 DES VALEURS clôture cours cours | _g y| DES VALEURS clûture cours ] cours | J( "J| j DES VALEURS clôture]' cours

FONDS D'ÉTATS VALEURS DIVERSES CHEMINS DE FER

20 O 0/0 Français cpt 95 90 95 80 95 70 Gaz de Bordeaux 1870.. 1870.. 1870. Onest3 447.. 447.. .121/2 O terme 95 721/2 95 671/2 95 G0 .3 75 Gaz et Eaux 385.. 385.. 388 75 I nouvelles 444 25 444 25 10 Q 0/0 Nouvean cpt 94 60 94 55 94 50 Gaz central 1300 2 50 Est 52-54-56 5 649.. 646 50 221/2 « terme 94 721/2 94 671/2 94 50 Union des Gaz M" série).. 1540 2. -3% 435.. 437.. 20 O °/0 Amortissable, cpt 96 60 96 50 96 40 .2 50. (2* série).. 1507 50 1510.. 1510. 75' 3 nouveau 439 439 75 15 O terme 96 25 96 10 96 10 Bente Foncière 190 190 190 Nord (Société civile). 435 435 021/2/^1/2 0/0 cpt 104 60 104 50 104571/2 l 25 C>' Foncière de France 355. 35375 35375 CU. fer Départementaux. 420 071/2 *♦ terme 104 65 104 05 104571/2 .2 50 S" Foncière lyonnaise 325 325 32750 ,,I (2' sériel 394 394 .1 Tunisien (garanti p' l'Etat) 505 505 506 i j>5 S" Immeubles deFrance.. 463 75 462 50 46250 en. ferEcononùgues. 397 397 30 Italien 5 0/0 cpt 90 50 9020 9020 5 Omnibus de Paris 1055.. 1060.. 1060. 25 Nord-Est 3 438. 438 25 60 terme 90 45 90 20 89 85 .3 75 Voitures de Paris 700.. 703 75 703 75 .8 Est-Algérien 401.. 409.. 40 Extérieure 40/0. 67 55 67.. 67 15 .2 50 Docks de Marseille 405.. 495.. 497 50 ..25' Ouest-Algérien 3 40475 405.. 15 Turc 4 0/0 17 90 17 75 17 75 7 50 Magasins généraux de Paris 545.. 545.. 537 50 10 « 500.. 510.. .3 25 Egyptien40/0 483 481 25 479 75 Messageries Maritimes. 660 660 660 Ardennes 440 440 .1 Daïra-Sanien 479.. 479.. 480 C* Génér. Transatlantique. 580.. 580.. 580 Dauphiné 444 25 444 25 .5 Hellénique 1881 395.. 395.. 400.125. Allumettes 42875 430. 430 'a B3ne à Guelma 432.. 430.. Argentin 5 0/0 1886 312 50 312 50 312 50 lits Militaires 7G0 760 760 Méchéria à Aïn-Sefra. 390 35 Florin Or 4 0/0 Autrichien. 93 40 93 60 93 75 .1 Canal de Panama. 26 25 27 5 Cn. fer des Colonies 360 365 ?:. 50 4 0/0 Hongrois.. 91.. 91.. 90 50 .10.. 10' Part Fondateur. 185.. 17125 175 i Brésiliens 4 1/2 295.. 295.. 25 Busse 4 0/0 1880 92 55 93.. 92 80 3 75 S'-Comptoir Entrepreneurs. 253 75 250.. 250. Victor-Emmanuel 1852.. 434. 115 -4 0/01889 96.. 95 15 94 85 c>* Générale des Eaux 1440.. 1450.. 1440 50 1853.. 305.. 303 50 70 4 0/0 consolide 93 55 94 75 94 25 S" des Etablissements Cail. 370 370 370 50 Autrichien (Vhypotnèq.) 41G 416 50 Portugais 3 0/0 36.. 36.. 36 Fives-lille 515 '-i (2' nytothèoj 405.. 404.. 2 80 41/20/0 1889., 240.. 245.. 237 50 Bateaux Parisiens 345.. 345.. 345.. A IsérleA.). 399 400..

.1 Brésilien 4 0/0 1889 62 oO 62 50 6150 Bois et Pavage en Dois 150 tom6ardes3 Sud-Aut. 312 50 314..

ACTiflNÇ J f continentale Edison. 375.. 375.. 375.2.. 'A (série X). 309.. 311.. m»uuno 1 25 S" G" Téléphones 420.. 420.. 418 75 50 Nord-Espagne 3 JS 1" s. 372 50 5U 372.. Banque de France. 4600 4600 4600 5 Etablissements Duval 2015 2010 2010 ..2 3 2* s 344 346 20 d'Algérie 1510.. 1520.. 1530 lePrintemps 516 25 516 25 516 25 ..I 3 Z' s. 330.. 330.. .1250 «eParis. 727 50 720.. 715. 50 Tour Eiffel 23450 235.. 235. 75 Saragosse 3 ancien.. 346.. 34675 d'Escompte 3<».. 3<5 375.5 leFigaro 1420 1420 1425.1. 3 nouveau. 329.. 330.. .2 50. Parisienne. 3o0.. 3o0 352 50 13 75 le Petit Journal 1223 75 1220.. 1210.2 50 Saragosse-Cuenca 327 50 330.. Transatlantique. 425.. 425.. 425 15 Etablissem. Decauviile aîné. 240.. 235.. 225.1. Andalmis3 330.. 33i.. 5 •• Jpitern "deParis.. 445 «0.. 440. Etablissements Eiffel 400 ] IEst-Espagne'i"liypoth.. 195.. 193..

.3 75 crédit Foncier. 1240.. 1245 1236 25 .7 5p C;' intt° des Wagons-Lits.. 610.. G10 602 50 7 ¡ Portugais 3 163.. 156..

:?5cfpLSrnaVÊScompie^ «SU «88? :Sî?gSS^?r^&0:: iSo0:: ilfo50 •'••SMÎfc: g::

Io^nfn^rrants !?5° ifg If?:: obligations .»«. •«.. 95..

Saciétè Générale. 475.. 475.. 475..

10 Crédit Industriel 560.. 570.. 570 .3 "Foncières 4 1853. 525.. 525.. 522.. Vil FIKTC niVFR<5F<5 lyonnais 785.. 790.. 785 .a 1853. 645. ÏALtUKλ UiVtKbtà

.15.. –MODUier. 200.. 195.. 185.g 4 i863. 515.. 516.. 515.125.. SMi!S%60350 60475.

.5. Foncier d'Autriche.. 1045 1050.. 1050.2 Klcomamnales 3 1860. 498.. 500.. 500.. 50 -3% 452 E0 452.. ••• Fonder Egyptien. 476 25 476 25 476 25 .2 50. gl 3 1/5'. 102 50 105.. 105.. 50 Panama 5 26 26 50 .675. Mobilier Espagnol.. 92 50 97 50 99 25 ..25.?) 3 1375. 514 75 515 515 25 3 19 50 19 25 .1 25 Banque I.R.P. Pays Autrich. 43125 435.. 432 50 .1 g Foncières 3 1877. 389.. 389.. 390..19 50 19 50 5.. dBMexiîae 580.. 580.. 575., 2 ..g communales 3 1879. 473.. 472.. 471.. Se". 23.. M

PUCMINC ne CCD .1 50 Foncières 3 1879. 472.. 472.. 473 50 6 (2' série).. 23.. 23..

CHEulNS DE FER ,1001. communales 3 r. 1879. 4GS 469 4,300 6 /2 sérte).: 77 50 23..

CHtffllHb DE FER g Communales 3 1880. 469.. 469.. 4G9 6 6 (3* série) 77 50

V. Nord 1775.. 1778 75 1775.. -l ••.••̃ g Foncières 3 1883. 419.. r. 419.. 420.1 50 ̃ à lots, lib. rép.. 85.. 86 50 Paris-lyon-Hèditerranée.. 1450 1455.. 1450 •̃•;•! 50 g o 3 1885. 468 50 467.. 467. 32250payés Midi 1295.. 1295 1295 •• ïo Banque Hypoth. de France. 51285 25 513.. 513.. 110'payés 31250 50

10 Orléans 1485 1495 1495 •• •• Foncières Imm. de France. 380 378 75 380 Bons à lots Panama 70 70'

Ouest 1030 1030 1030 •• •̃ •̃ Algériennes 4 150 25 150 60 151 .350 &' Parisienne du Gaz. 526 50 530 .7 50.Est 877 50 830.. 885.. ̃•:A-3" 5Jf •.••̃;̃••• 529 •• r>38 ̃̃ 526.. GazetEaux 510.. 510' 125 Départementaux 533 75 532 50 532 50 a0 ̃• •• Ville de Paris 1855-1860. 544 50 542 50 545 ̃ cf t. et cont. d'Eclairage 291 7 50 BSne-Guelaa 665.. 657 50 657 50 ̃••̃•̃ ]865 528.. · 528.. 528 ..5 c'1 Cent1' du Gaz, r. à 300 315.. 320.. .10.. Ouest-Algérien 570.. 560.. 560.. •• & 186? 417 50 416.. 417 25 .4 r.a500 520.. 524.. Est-Algérien 555.. 555.. 555.. ̃•̃•̃••̃ 'H1 412-- m •̃ 4l2-- Gaz p' France et étrang'. 507 50 Autrichiens 615 •• •• .150. 1875 -525 52250 52350 Messageries maritimes.. <98 498.. Kord de l'Espagne 242 50 247 50 242 50 •••! 50 1876 525.. 523.. 52350 C" Génér. Transatl. 3 364.. 365 2 50 Saragosse 237 50 238 75 235.. ••*>̃. 1886 411.. 410.. 41150 .4 50 lits Militaires 6 620.. 624 50 .2 50 lombards (Sad-Autrtehien). 197 50 197 50 200 Bons Départementaux 519 518 519 JarOind'Acclimatatton. 495 12 50 Méridionaux 602 50 590.. 590 •••• Bons Taxes municipales. 477 50

50 Portugals 8250 83" S3' .Dep.toir-et-CMr.r.SOO~t.p. 605. '¡VALEURS EN BANQUE'

::?»:: Fortngats. *8 &•• â k SÎKîSSaS?^: Ils •̃ valeurs en banque

.i5..AndaIeus. 376 25 370 361 25 -GoM.deeatamarca6% 8625 · · · ·

YAIEURS DIVERSES, fUFMtM<nFt<:6 ttliô 4 O/'O Extérieure. 673/S 6611/16

VALEURS DIVERSES- 2. CHEMINS DE FER \\W^?^:= V& *iï&*

17 50 Canal Su Sner ““» 0,cn •• S ̃• NOMS 449 75 449 75 450 3 12 Egypte priv. convertie.. 454 37 4M £5 Dfl&0B', 50 m" 2i??" ̃• •• •• Paris-1.-M. 3 (ftslonA). 448.. 448 25 «8 75 l 87 Egyptienne nniase 43062 47875 '•17 60 PartfdvÛesTBV' 1017 M i?n" âm 18D7 3 (lusionH). «S.. SO 443. 3 75 Banque ottomane 5*2 50 538 75 «. Z fflnaiièmel «n *K $s 'i »- Lï<m! 4 ..1270.. 1270.. 1270 Obi. Ottomanes privil 4i5.. 415..

7 50 Z prXlStrâV'" H9? ifw .îiïkk i2s> ̃• •• 3 « 1857 440.. 440.. 44125 .125. Obi. Douanes Ottomanes. 437 50 43S 75

A 25 I EsweSttSês" rj n •' Mil50 >2 •• •• •' Genève (lyon à) 18/5 443 445 4i7 .1 chemins Ottomans 62

létëttmWPaSSëwYort \m 5$" ÎS •• «857. 443 50 M 25 Kiiies de liic-Tinto 480.. «3 7b 15 c'pSSennedÎGÎz usa" iî??« 4!?? •;•••••• Méditerranée 3 m .5 Phénix Espagnol. 535.. 510.. 15.. C Parisienne daGaz 4^ Ul| 50 1415. 1 Criéans 3 anciennes 44850 44950 -44950 .6 50 OrèditF'Mut.russo 41/2 37550 332..

I 3 75 GazdeJMrif JS -l Ho! °° "'l- •;•••••• 3 nouvelles 44850 44875 44850 Grand-Hôtel 890./

À 1 25 ^letGMic-iMT^ If, ̃>- '•!?£̃• •?& ̃ i ••̃••• Orana-central 3 1885. 445 447 446 17 50 Cosmo ft'ûr 10.3 50 85

o1\\ssance. 1133 75 5.Q. 50 1135. f.1 3 nouvelles. 448 H5 751 ,448 50 Grand-Hôte! 890.

5i' StSSS & 54Q': ;"° •' -1 «1013% 447.. 447.. 448 Obi. Saiut-louis 6

£;X.* c ^«"^toetEaut ;275 nouvelles 450- 44725 44725 .5 Obi. Bîhiaé Minas, lit.. 385.. -330..

MJL FUSAWCIËIUE

directement la question du Gaz on sait, en effet, qu'aux termes du traité du 7 février 1870, passé entre la Ville et la Compagnie Parisienne, les bénéfices nets de la Compagnie sont répartissables ainsi d'abord, prélèvement privilégié de 11,200,000 fr. au profit des actionnaires puis, partage du solde par moitié entre la Ville et la Compagnie.

A la fin de l'année dernière, le directeur de la voie publique et les ingénieurs de la Ville avaient dressé un sombre tableau duquelil ressortait que les recettes et par conséquent les bénéfices de la Compagnie devaient aller sans cesse en diminuant la part de la Ville devait tomber de 14,150,000 fr. en 1889 à 13,289,000 fr. en 1891, 12,250,000 fv. en 1893, 11,159,000 fr. en 1895,10,000,000 fi'. en 1897, 8,736,000 fr. en 1899, 7,305,000 fr, en 1901, 5,523,000 fr. en 1903, 2,312,000 fr. en 1905. Naturellement le résultat devait être identique pour la Compagnie.

Nous ne savons si ces noirs pronostics se réaliseront dans l'avenir; mais, jusqu'à présent, il est clair que les ingénieurs de la Ville se sont trompés dans leurs calculs. Les recettes de la Compagnie Parisienne du Gaz, loin de décroître, ont, au contraire, augmenté pour les 10 premiers mois de 1891, elles se sont élevées à 60,679,701 fr. 41, contre 59,930,738 fr. 58 en 1890 l'augmentation en faveur de 1891 ressort à 748,963 fr. 83. Si la consommation du gaz pour l'éclairage a diminué, cette diminution a été plus que compensée par l'accroissement de la consommation du gaz pour la cuisine et le chauffage.

Dans ces conditions, on peut même admettre que, si la Compagnie baissait son prix de vente, elle verrait ses recettes s'accroître d'une façon importante, car le chauffage au gaz, gros consommateur de gaz, n'est encore que fort peu répandu

Quoi qu'il en soit, il n'était pas mauvais de montrer combien les calculs de prévision sont souvent fort loin de la vérité.

mm DE FER DËJAFFA A JÉRUSALEM ÉMISSION DE 18,000 OBLIGATIONS La Compagnie du Chemin de fer de Jaffa à Jérusalem émettra, le 15 décembre, 18,000 obligations 5 0/0 de 500 fr. Ces obligations rapportant 25 fr. d'intérêt annuel, payables par semestre les s 15 mars et 15 septembre de chaque année, et remboursables au pair de 500 fr. en 68 ans par tirages au sort annuels sont offertes en souscription publique au prix de 450 fr. On paye 50 fr. en souscrivant, 100 fr. à la répartition du 25 au 31 décembre 1891, 100 fr. du 5 au 10 février 1892, 100 fr. du 5 au 10 mars 1892, 100 fr. du 5 au 10 avril 1892. Aux souscripteurs qui se libéreront à la répartition sera consentie une bonification de 2 fr. par titre.

Si l'on tient compte de cette bonification et de la jouissance d'intérêt qui part du 15 septembre dernier, le prix réel de l'obligation ressortà441 fr. et représente un rendement de 5 44 0/0 net, sans comprendre la prime d'amortissement. Les souscriptions sont reçues à Paris à la Société « Le Crédit », 18, place Vendôme, Société financière, au capital de 40 millions.

La Compagnie du Chemin de fer de Jaffa à Jérusalem a été constituée en décembre 1889, par suite d'un firman du Sultan en date du 28 octobre 1888 elle est au capital de 4 millions de francs entièrement versés; son siège administratif est à Paris.

Les 4 millions de son capital social ont déjà été employés à la construction de la ligne le produit des 18,000 obligations en cours d'émission sera employé aux travaux de parachèvement.

La ligne de Jaffa à Jérusalem a une longueur de 87 kilomètres environ les travaux commencés le 1er avril 1890 seront achevés, suivant toutes probabilités, à la fin d'avril 1892 la voie et le télégraphe sont déjà posés sur plus de 50 kilomètres tous les ouvrages métalliques sont rendus en Palestine les rails, traverses, etc., pour plus de 80 kilomètres, sont prêts à Jaffa,ainsi qu'une partie du matériel roulant.

C'est la Société de Travaux publics et Constructions qui a pris à forfait la construction de la ligne; ce prix à forfait comprend les frais d'administration et les intérêts des obligations pendant la construction et est strictement limité au montant du capital-actions et des 18,000 obligations.

BOXJUSJB DXJ 4 DÉOEMBEE 18QX

BpmHBjBlaHaEaMi BftBKBfliBjj HalBSlHflfc MNBflfiH ËnBBsSk es§SB9^^m EbHhBhS MbSSnSÈSÈiSBÊŒ wBeBbBÊbSêèÊÊkR ^Hn^HHHJHH

Quand, en France et dans la plupart des pays d'Europe on construit une voie ferrée, on doit nécessairement compter pendant un certain temps avec la concurrence des différents modes de transports qui s'effectuent déjà sur des routes plus ou moins parallèles.

En Palestine, rien de pareil n'est à redouter. Le port de Jaffa est le seul de la côte. Le chemin de fer de Jaffa à Jérusalem sera la seule voie d'importation et d'exportation du pays. L'ancienne voie de Jaffa à Jérusalem, sur laquelle passent plus ou moins facilement des chars-à-bancs et des chaises à porteurs, d'un prix élevé, ne saurait faire concurrence au chemin de fer. D'autre part, tandis que le trajet actuel dure un jour et demi, la distance sera franchie, avec le chemin de fer, en moins de deux heures.

Dans ces dernières années, le commerce entre Jaffa et Jérusalem a pris une grande extension. En 1875, les droits de péage d'une ville à l'autre étaient affermés pour 63,160 piastres turques en 1888, les mêmes droits produisaient une recette de près de 250,000 piastres. En 1876, le tonnage du port de Jaffa dépassait à peine 200,000 tonnes en 1889, il était de 460,000 tonnes. En 1889,-ce port a vu entrer 425 vapeurs et 365 voiliers. En 1860, Jaffa ne possédait que 12,000 âmes; aujourd'hui sa population est de 30,000 habitants. La population de Jérusalem a passé de 25,000 habitants en 1860 à 50,000 habitants en 1890.

En dehors du transit des marchandises entre les deux villes, il faut aussi et surtout compter le mouvement des pèlerins. Chaque année, 40,000 pèlerins sillonnent la voie de Jaffa à Jérusalem; leur nombre s'augmentera nécessairement avec la facilité des communications.Or30,000 pèlerins seulement transportés par le chemin de fer au prix de 20 fr., aller et retour, fourniraient une recette de 600,000 fr., plus que suffisante pour assurer le service des obligations qui n'exige que 467,000 fr., les dépenses d'exploitation de la ligne étant couvertes par les autres transports. Les feuilles de péage de la voie actuelle de Jaffa à Jérusalem correspondent à une recette brute moyenne de 2,500,000 fr. par an. La Compagnie n'a prévu qu'une recette brute de 1,180,000 francs. Sur cette base, et par suite d'un traité d'exploitation passé avec la Société de Travaux publics et Constructions, il ressortirait un produit net annuel minimum de 600,000 fr., supérieur, répétons-le, au service annuel d'intérêt et d'amortissement des obligations qui n'exige que 467,000 fr.

Les obligations du Chemin de fer de Jaffa à Jérusalem paraissent donc suffisamment garanties.

FONDS OTTOMANS

LES OBLIGATIONS DE PRIOMTÉ

Nous complétons nos précédents renseignements sur la situation actuelle de la Régie Ottomane des Tabacs. On se rappelle que la Régie doit payer annuellement au Conseil d'administration de la Dette publique Ottomane 1» une redevance fixe de 15,900,000fr.; 2o une part proportionnelle dans ses bénéfices nets, après certains prélèvements statutaires. On se rappelle aussi que les obligations Ottomanes de priorité 4 0/0, dont le service annuel n'exige que 9,800,000 fr., sont gagées, en premier rang, d'abord sur cette redevance fixe et cette répartition proportionnelle, ensuite sur les autres revenus encaissés par le Conseil d'administration de la Dette publique Ottomane, tels que les revenus des sels, des spiritueux, des timbres, des soies et despècheries. On se rappelle enfin que les encaissements nets du Conseil de la Dette publique se sont élevés pendant le dernier exercice social à 45,341,000 fr., dépassant ainsi de 35,541,000 fr. la somme de 9,800,000 fr. nécessaire au service d'intérêt et d'amortissement des obligations de priorité 4 0/0.

Les bénéfices nets de l'exercice 1890-1891, pour la Régie Ottomane des Tabacs, se sont élevés à Livres turques. 220.164 Contre, en 1889-1890 136.998 Augmentation en 1890-1891. 83.166 (La livre turque vaut environ 22 fr. 80). La répartition de ces bénéfices, aux termes

de l'article 7 du cahier des charges et des résolutions de l'assemblée du 28 novembre 1889, a eu lieu ainsi

Bénéfices disponibles.L. T. 220.164 A déduire

Complément de l'intérêt statutaire

du 6 exercice.3.802)

Intérêt de 8 0/0 du capital afié- 144.602 rent au 7e exercice.140.800 ? Solde. 15.562 Parts de fondateur, 5 0/0 de ce

solde. 3.778 Solde. 71.784 Remboursement à la Dette pu-

blique, à valoir. sur ses avances dites d'Egypte, 20 0/0 de ce dernier solde. 14 3.57 Solde. 57.427 A répartir'ainsi:

1/3 an Gouvernement. 19.142 1/3 à la Dette 19.142 1/3 aux actionnaires. 19.142 Les recettes de la Régie se sont élevées, en 1890-1891

Ventes des tabacs manufactu-

rés, h: L. T. 1.786.972 Permis de vente,à. 14.496 Droits d'exportation, a. 5l ail3 Droits d'importation, à. 5.602 Revenus de la province de Bag-

(1 ',l a, à. 32 345 Compte intérêts, à. 8.976 Règlement droits de sortie

en Egypto.à. 50.000 Recettes diverses, a. 31.945 Ensemble. 1.981.849 Les dépenses de 1890-1891 ont été les suivantes

Matières premières et frais do

fabrication. L. T. 395.458 Traitement du personnel. 135.093 Service de surveillance. 143.834 Remises et frais sur tabacs ma-

nufacturés. 309.943 Service do la culture. 26 1j3',) Loyers, assurances, frais divers. 107.cJOZ Amortissement « reclassification

des tabacs en feuilles». 1.058 Frais d'entretien. 1.917 Ensemble. 1.011.685 Excédent des recettes. 970.164 Redevance annuelle. 750.000 Bénéfices nets. 2'~O.M~r D'une part, le Conseil de la Dette publique Ottomane a touché pour la redevance annuelle.L. T. 750.000 D'autre part, il a payé au

compte « Règlement des droits de

sortie en Egypte » 50.000 Il a donc réellement encaissé. 700.000

qui, à 22 fr. 80 la livre turque, représente bien 15,960,000 fr.

Le rapport du Conseil d'administration de la Régie à l'Assemblée générale des actionnaires, tenue le 18 novembre 1891, débute ainsi

« L'exercice 1890-1891 est, depuis la fondation de la Société, celui qui présente les résultats les plus satisfaisants.

» Les ventes à la consommation intérieure, branche principale de l'exploitation, se sont accrues dans une proportion sensible. »Maintenant que les grands centres de consommation sont, en partie, acquis à la Régie, nous dirigeons tous nos efforts pour asseoir notre monopole dans le moindre village et pour faire perdre à la contrebande sa nombreuse clientèle rurale.

» Dans la tâche que nous nous proposons, nos efforts sont constamment secondés par le Gouvernement son concours qui est pour la Régie le plus précieux élément de succès, continue à nous appartenir, à s'affirmer chaque jour en notre faveur. »

Tous les témoignages se réunissent donc pour prouver que le Gouvernement Ottoman multiplie ses efforts pour relever son crédit, consolider les garanties de sa dette et faire de ses fonds d'Etat des titres pouvant rivaliser, comme solidité, avec les meilleurs et les plus recherchés.

Les fonds Ottomans doivent entrer dans tous les portefeuilles et y remplacer beaucoup de fonds d'Etats étrangers qu'une mauvaise gestion financière a considérablement dépréciés.

CHEMINS PORTUGAIS

On sait que les actionnaires des Chemins Portugais sont convoqués en assemblée extraordinaire pour le 23 décembre. L'ordre du jour porte

Discussion et vote sur les propositions qui seront présentées par les Conseils d'administration et de surveillance usant des pouvoirs conférés par les articles 40 et 43 des statuts. On lit dans les articles .40 et 43 des statuts

Art. 40. L'Assemblée délibère, sauf l'approbation du gouvernement, relativement à l'augmentation du capital social, à la prorogation de la durée de la Compagnie, aux modifications qu'elle croira utile d'introduire dans les statuts et à la dissolution anticipée de la Compagnie si elle la juge nécessaire. Art. 43. Les délibérations sur des propositions de fusion ou de réunion avec d'autres compagnies,de cession d'entreprise de prorogation ou de dissolution anticipée de la Compagnie ne peuvent être prises qu'en assemblée générale, composée des actionnaires de la Compagnie possédant 50 actions et représentant au moins la moitié du capital social, et elles ne seront exécutoires qu'après l'approbation du gouvernement. Voici les données sur la décomposition du chiffre de 18 millions, nombre rond, pour lequel le Gouvernement Portugais est inscrit parmi les créanciers de la dette flottante

Avance pour coupons 6.800.000 Avance pourentrepreneursetfour-

nisseurs 2.650.000 Avance pour payer la Société

Lyonnaise de dépôts et comp-

tes courants. 2.850.000 Avances diverses pour règlement

d'engagements à l'étranger. 5.300.000 Ensemble. 17.600.000 Rappelons que la dette flottante, telle qu'elle résulte de communications officieuses, s'établirait ainsi:

Avances du gouvernement. 18 millions Dû à diverses banques sur nan-

tissements d'obligations. 12 Acceptations. 14 Dettes diverseis 4 Ensemble 48 millions

Nous avons à enregistrer la nomination de deux membres nouveaux du Comité de Paris, dont nous avons annoncé la formation. Ce Comité se trouve aujourd'hui composé comme suit

MM. Kergall, ancien président du' ComitéUnion, président du Comité Nouvelle-Union. De Ghampeaux-Verneuil, ancien membre du Comité-Union.

Albert Lechat, ingénieur.

Tony Chauvin, ancien directeur, à Paris, du Comité-Union, directeur du Comité NouvelleUnion.

Paul Bérenger, ancien maître des requêtes au Conseil d'Etat.

Lôopold Gaulet, ancien chef du contentieux de l'Union Générale, avocat-conseil du Comité Nouvelle-Union.

A. Ferre, ancien directeur général des Cho

-mins de fer serbes. eur. g.é. nC.'ra.l des Ch;

[ Conseil Clause! de Cou^crgnc*.

Conseil-adjoint Me ôanivet.

Les obligataires comprendront l'importance de l'assemblée du 23 décembre, et tout l'intérêt qu'il y a pour eux à s'y trouver représentés en nombre imposant. A cet effet, les délégués du Comité doivent, nous assure-t-on, se rendre à Lisbonne le 23 courant.

Les obligataires ont donc le plus grand intérêt à ne pas s'abstenir et à envoyer le plus tôt possible leur adhésion à ce Comité s'ils le désirent.

L'adhésion n'entraîne l'engagement d'aucune cotisation et le Comité ne réclame aucune remise de titres, et il s'engage à communiquer à ses adhérents le texte définitif de toute proposition d'arrangement et de tran.saction.

Les demandes de renseignements et de bul- letins d'adhésion doivent être adressées, au siège du Comité, à M. Tony Chauvin, délégué, 3, rue de Grammont.

On nous communique la lettre suivante que le comité des obligataires vient d'adresser à M. Mariano Carvalho, ministre des finances du Portugal

« Paris, le 4 décembre 1891.

» Monsieur le ministre,

Au nom des porteurs français d'obligations portugaises qui nous ont confié en grand nombre la défense de leurs intérêts, nous avons l'honneur de solliciter de Votre Excellence la permission de lui exposer l'urgence des mesures à prendre pour régler une question qui touche le crédit du Portugal lui- même.

» Nous nous empresserons de nous rendre à Lisbonne dès que Votre Excellence aura bien voulu nous faire connaître le jour dont Elle aura fait choix.

» Veuillez agréer, etc.

Nous représentons également un grand nombre d'obligations suisses, hollandaises et belges.

L'EXPOSE K1IIER DE M. LUZZATTÏ

M. Luzzatti a exposé, mardi dernier, à la Chambre des députés, l'état de la situation financière de l'Italie.

Le budget de prévision de l'exercice 1891-1892 se soldait avec un déficit de 3,668,000 fr. pour les recettes et les dépenses effectives, et avec un déficit de 11,350,000 fr. pour le mouvement des capitaux, soit 15 millions.

Le Cabinet di Rudini-Luzzatti a réduit ce déficit à 1 million, qui sera couvert par des économies nouvelles et diverses mesures financières.

Pour le budget de 1892-1893,1'excédent des recettes effectives sur les dépenses effectives sera de 9 millions; les dépenses effectives comprendront toutes les pensions, toutes les dépenses pour la construction des chemins de fer,réduites à 30 millions, et, en plus, 11 millions d'amortissement.

Le nouveau Cabinet aura économisé, depuis son entrée en fonctions, 102 millions, tout en augmentant de 42 millions les dépenses effectives.

A l'avenir, le gouvernement ne présentera plus aucune dépense, sans l'accompagner d'une recette effective correspondante.

La gestion des prédécesseurs de M. Luzzatti a laissé un déficit de 457 millions. Ne voulant pas rouvrir le grandlivre de la dette publique pour combler ce déficit, le ministre propose la création de bons du Trésor à échéance moyenne de 7 ans 1/2 à placer à l'intérieur en 2 ou 3 exercices, et que l'on rembourserait au moyen des excédents budgétaires à partir de l'exercice 1897-1898.

La première émission porterait sur une somme de 60 millions.

M. Luzzatti dit, à propos de la circulation fiduciaire et monétaire, que les billets ont diminué, tandis que les réserves métalliques ont augmenté; de 410 millions au 31 octobre 1890, elles ont passé, au 31 octobre 1891, à 444 millions. Du 1e' janvier au 31 octobre 1891, les importations ont diminué de 133 millions, les exportations ont augmenté de 36 millions et demi, par comparaison avec les résultats de la période correspondante de 1890.

Les propositions du Cabinet conduiront à l'équilibre réel du budget, à la clôture du grand-livre, à la restauration du crédit.

Il faut des actes, des actes virils, et non des demi-mesures. De cette façon seulement, on vaincra les difficultés créées par la dureté des temps.

Au nom de l'Italie, dont le crédit, qui constitue l'honneur national en grande partie, ne doit pas être discuté, le ministre exhorte la Chambre à se prononcer favorablement, et, en tout cas, rapidement et clairement.

CIEDES TRAMWAYS DE PARIS ET

DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE

Depuis un an, les fonds d'Etats n'ont généralement pas donné grande satisfaction à. leurs détenteurs. Leurs cascades ont été nombreuses, la dépréciation de leurs cours souvent considérable. Plusieurs d'entre eux ont définitivement perdu la confiance du public, non sans raison.

A l'avenir, on mettra beaucoup moins en portefeuille les titres de certaines Dettes étrangères, et on les remplacera avantageusement par des valeurs industrielles françaises. Ce sera tout profit et pour les capitalistes et pour le pays.

Nous commençons aujourd'hui une étude sur la Compagnie des Tramways de Paris et dit département de la Seine.

Cette Compagnie a repris, le 1< juin 1887, l'exploitation du réseau des Tramways-Nord. Son objet statutaire est « l'acquisition, la prise à bail, l'exploitation de tous réseaux de tramways dans Paris, le département de la Seine et ses environs, l'obtention de la prorogation de durée des concessions existantes et de toutes concessions nouvelles, l'exécution de tous travaux s'y rattachant et, généralement, tout ce qui se rattache à l'industrie des tramways ».

L'actif mobilier de l'ancienne Société des Tramways-Nord a été cédé par le syndic de cette Société à la nouvelle Compagnie au prix maximum de 5,600,000 fr., et minimum de 5,500,000 fr. Les immeubles dépendant de cette faillite lui ont été adjugés à la barre du Tribunal de la Seine au prix de 1,800,050 fr. La nouvelle Compagnie a été formée au capital de 7,500,000 fr., divisé en 15,000 actions entièrement libérées, ce qui a permis de payer l'intégralité des acquisitions ci-dessus indiquées, sans émission d'obligations.

En même temps que la nouvelle Compagnie procédait aux acquisitions susdites, elle signait avec le syndic de la faillite des Tramways-Nord un traité lui donnant à bail pendant 16 ans l'exploitation du réseau des Tramways-Nord ce traité a été immédiatement accepté par les créanciers de la faillite .des Tramways-Nord, sanctionné par le jugecommissaire et homologué par le Tribunal de commerce de la Seine.

Le premier exercice social (1881/), exercice de sept mois, de la nouvelle Compagnie a •donn'i les résultats suivants

ADMINISTRATION ET RÉDACTION »4 Une ïîs'onot 24

» KERGALL. »

Recettes. Fr. 3.040.~S~ Dépenses. 1.663.93~53 Bénéfices nets. 377.00Q~H Cette somme a été ainsi répartie

Somme réservée pour dépen-

ses éventuelles.Fr. 75.000 n Réserve légale 0/0. 15.100 a Dividende de 14 fr. li3 aux actions. 316.494 85 Conseil d'administration, di-

rection et personnel. 17.019 40 Amortissement de 99 ac-

tions. 49.500 )) Amortissement des frais de

constitution. 2.104 95 Report à nouveau. 1.780 80 Egalité. 377.000 M Au 31 décembre 1887, le bilan s'établissait

ainsi

Actif

Actionnaires.Fr. 43.750 a Disponibilités et valeurs en

portefeuille. 812.236 37 Approvisionnements. 143.966 56 Comptes d'établissement. 7.435.613 50 Débiteurs et comptes d'ordre. 33.374 36 Total. 8.467.Di0 79 Passif

Capital-actions. Fr. 7.500.000 » Syndic des Tramways-Nord,

solde éventuel. 100.000 M Créditeurs. !t40.38!) 08 Réserve pour achats de che-'

vaux, etc. 50,uïi 71 Bénéfices nets. 3i7.000 a Total. 8.467.940 79 Pendant l'année 1888, la nouvelle Compagnie continua d'exploiter, dans les mêmes conditions, l'ancien réseau des TramwaysNord.

Les résultats de cet exercice entier furent les suivants

Recettes.Fr. 3.551.Ml 53 Dépenses. 3.771.636 23 Bénéfices nets. 779.865 30

Sur cette somme, il fut prélevé 113,000 fr. pour dépenses éventuelles, 65,975 fr. 45 pour la réserve légale et divers amortissements, 88,000 fr. pour amortissement de 176 actions; le dividende de l'exercice 1888 fut fixé à 34 fr. 40 par action de capital et 4 fr. 40 par action de jouissance.

Au 31 décembre 1888, l'actif et le passif du bilan s'élevaient, chacun, à la somme de 8,779,234 fr. 25.

L'exercice 1889, année de l'Exposition universelle, n'a apporté aucune modification dans les conditions de l'exploitation du réseau. Les résultats de cet exercice ont été naturellement des plus favorables, comme d'ailleurs pour toutes les entreprises de transports dans Paris.

LesrecettessesontélevéesàFr. 3.769.469 35 Les dépenses.à 2.856.584 21 Les bénéfices nets, à 912.885 -14 Toutefois, le Conseil d'administration a jugé convenable de profiter de cette année exceptionnelle pour augmenter les réserves. Une somme de 237,500 fr. a été ainsi portée à la réserve pour dépenses éventuelles et imprévues une autre, de 88,343 fr. 50, a été portée à la réserve statutaire et à divers fonds d'amortissement; 93,500 fr. ont été employés à l'amortissement de 187 actions. Le dividende de 1889 a été fixé à 32 fr. 50 par action de capital, et à 2 fr. 50 par action de jouissance. Au 31 décembre 1889, le total de l'actif du bilan et le total du passif s'élevaient, chacun, à 9,281,340 fr. 68.

Nous arrivons à l'exercice 1890.

Durant cet exercice, une importante modification s'est produite dans la constitution de la Compagnie. Le 31 mars 1890, le Conseil général de la Seine a voté un ensemble de mesures accordant à la Compagnie la reconnaissance officielle du Conseil général et la substituant, dans la concession du réseau Nord, au syndic de la faillite des Tramways-Nord; lui accordant également la concession de diverses lignes destinées à compléter son réseau. Après avis conforme du Conseil d'Etat, le ministre des travaux publics a sanctionné la reconnaissance de la Compagnie et sa substitution au syndic dans la concession du réseau Nord. Il a, en outre, soumis à l'approbation du Conseil d'Etat les nouvelles concessions accordées par le Conseil général.

Par suite de ces mesures, à la situation un peu précaire, quoique parfaitement régulière, de la Compagnie se trouvait substituée la propriété complète du réseau Nord.

Les résultats de l'exercice 1890 ont été les suivants

Recettes .Fr. 3.595.38G 84 Dépenses 3.871 .783 03 Bénéfices nets ï 1 723 603 81 II a été réservé pour dépenses éventuelles et imprévues 163.000 fr.; porté à la réserve lé*gale et à divers amortissements 31,762 fr. 94; et prélevé 70,000 fr. pour l'amortissement de 140 actions. Le dividende de 1890 a été fixé à 30 fr. par action de capital.

Le bilan au 31 décembre 1890 s'établit ainsi

Actif

Fonds disponibles et valeurs

en portefeuille Fr. 956 7:21 55 Approvisionnements. 202.358 72 Comptes d'établissement. 8.012.879 16 Comptes à amortir 299.110 91 Comptes débiteurs. 783.280 58 Total. 10.254.550 92 passif

Capital-actions ù amor-

tir Fr. 7.269.000 » Capital-actions amorti. 231 .000 » Comptes-courants 503. 717 65 Souscripteurs d'actions nou-

velles.. 625.003 » Comptes créditeurs 410. -J 71 89 Réserves 475.925 36 Profits et pertes, reliquat de

1889 et exercice 1890 739 536 02 Total. 10.254.350 92

Au passif, figure une somme de 625,000 fr. sous le titre «souscripteurs d'actions nouvelles». La même somme ligure à l'actif, parmi les fonds disponibles, sous le titre « le»1 versement sur actions nouvelles ». Cette somme représente le versement provisoire de 125 fr. sur les 5,000 actions nouvelles, dont l'assemblée générale extraordinaire du 21 janvier 1891 a approuvé définitivement l'émission. Nous compléterons successivement cette étude de la Compagnie des Tramways de Paris et du département de la Seine. Depuis la constitution de cette nouvelle Société, rappelons-le en terminant, les actions ont touché un dividende ou supérieur ou égal à 6 0/0. Ces actions représentent donc un placement industriel rémunérateur, dont il y avait lieu de s'occuper.

LE GRAND-HOTEL

Recettes de la semaine du 26

nov. au 2 dée. 1891 80.769 05

de la semaine cor-

respondante en 1890 76.140 30

Augnieaitation en 1891 de. 4.628 75 Recettes du 1er janvier au

25 nov. 1891. 4.129.707 25

de la période corres-

pondante enl890_3:915;486_45

Augmentation en 1891 214.220 80 Les ventes des « Caves du Qrand-BôM ̃> non. comprises.