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Titre : Figaro : journal non politique

Éditeur : Figaro (Paris)

Date d'édition : 1865-10-26

Contributeur : Villemessant, Hippolyte de (1810-1879). Directeur de publication

Contributeur : Jouvin, Benoît (1810-1886). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34355551z/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 164718

Description : 26 octobre 1865

Description : 1865/10/26 (Numéro 1116).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k270460c

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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CAUSERIES

v>*wv Non, je ne laisserai point passer une semaine sans raconter la levée de boucliers de la jeune génération. Les jeunes se plaignent que depuis trop longtemps les sapeurs de la démocratie, les hommes barbus du Sièele les endorment du récit de leurs vertus rétrospectives et leur chantent tous les jours Jenny l'ouvrière sur l'air de la Marseillaise et la Marseillaise sur l'air de Jenny l'ouvrière.

Lps hommes barbus ont répondu » Jeunes impatients, puisque nous parlons et puisque nous écrivons, cela doit suffire à votre bonheur. » Des observations bienveillantes on en est arrivé aux gros mots. Aujourd'hui la guerre est déclarée. Ma sympathie, je ne le cache point, est acquise aux jeunes, peut-être parce que je connais beaucoup plus les hommes barbus.

Au fond ce sont tous de braves gens qui veulent faire parler d'eux, et puisqu'ils aiment la publicité, je vais leur en donner mon intention est de ne ménager ni les jeunes ni les vieux, mais de dire la vérité comme je la vois, comme je la sens.

Entrons d'abord dans le camp des vieux.

̃vww* C'est un jour d'anniversaire on banquette pour fêter un glorieux souvenir; on s'est donné rendez-vous dans un café l'on est parfaitement libre, parce que la police y voit de ses propres yeux et qu'elle sait que les paroles ne tuent pas. Les convives arrivent un à un ils ont l'air grave, ils vont communier sous les trois espèces du veau, du fromage et du petit bleu. Les barbes grisonnantes dominent, quelques mentons rasés de jeunes avocats brillent dans l'assistance, mais tout le monde porte le chapeau à larges bords. La forme, a dit Bridoison la forme du chapeau, disent ces niais honnêtes et convaincus.

On se range autour de la table. Le choix des places est l'objet de maintes discussions, car pour être discipliné on n'en garde pas moins ses petites haines, ses petites défiances, ses petites animosités, et les partis qui espèrent et regrettent vivent encore plus de fiel que d'amour.

Enfin tout le monde est placé un vétéran, en guise de grâces, porte un premier toast

̃ Citoyens, dit-il, avant de nous asseoir, buvons à ceux que je ne puis nommer, et qui, pour une raison que je ne saurais dire, sont loin d'ici.

Des bravos frénétiques accueillent cette motion hardie. On mange; puis au dessert les toasts recommencent. –A la forme de gouvernement, que je ne veux pas nommer, dit l'un, tout le monde devinera pourquoi, mais dont le souvenir est dans tous nos cœurs, le nom sur toutes nos lèvres. Bravos frénétiques, les mains s^ serrent.

Au repos de ceux qui sont morts, dit un second, pour le bien le plus précieux, un li^nque to s ici savent apprécier et que je ne désignerai pas autrement, on comprendra pourquoi. Nouveaux bravos on s'embrasse.

Quinze, vingt toasts se succèdent ainsi, mais jamais l'orateur ne dit franchement, nettement, l'objet de ses vœux. Vous qui me lisez, vous ne comprenez pas pourquoi c'est tout simplement par crainte des mouchards. Car dans le camp des hommes barbus, toutes les fois qu'ils sont deux ensemble, le premier soupçonne le second d'être de la police, tandis que !e second fait exactement la même supposition à l'égard du premier. Quand ils sont trois, chacun d'eux suspecte les deux autres, à moins qu'ils ne saccuss^t,d%tre grecs, voleurs ou trop aimables.

«.uw* Dans le camp des jeunes, si l'on ne se jette point à la tête des suspicions aussi agréables, on se soupçonne volontiers d'une ambition exagérée ou de manque de désintéressesement.

C'est un ambitieux est l'équivalent dans la langue des jeunes de « c'est un traître » dans l'idiôme des vieux. Je reviens au banquet patriotique pour vous montrer les hommes barbus se séparant heureux et fiers d'avoir fait acte de virilité civique. Ils rentrent chez eux bien persuadés qu'ils ont bravé mille dangers et que la France doit être flattée d'avoir donné le jour à des hommes de leur trempe.

Les uns, pauvres et sublimes idiots, croyant au spiritisme démocratique, se contentent dans leur foi stérile d'être aussi facilement forts et courageux; ils attendent et espèrent; les autres, vulgaires jongleurs, charlatans hâbleurs, Robert Macaire de la politique, jouissent de la sinécure que leur crée la profession de professeur d'opposition in parlibus. Ils nedemandent qu'une chose rester ce qu'ils sont en officiant tous les matins dans leurs grasses abbayes, pour la plus grande gloire des immortels principes. Oh ceux-là ne sont pas dangereux. La révolution peut passer dans la rue, ils verrouilleront leurs portes et leurs fenêtres, colleront leurs matelas derrière leurs volets et se coucheront. Ces hommes-là, ce sont les gens de la veille et du lendemain, ils n'ont jamais été les gens du jour. Parlez-leur de retourner les timbres-poste, cela est leur fort. Ils ont rétabli au profit des immortels principes les incantations du moyen âge. En Angleterre, s'ils affranchissent une lettre, ils donnent en effigie la migraine à la reine Victoria pour prouver leur haine des rois. Je vous parlais de leurs chapeaux plus joli encore, ils ne changent pas de linge les jours d'anniversaires douloureux.

Dans le camp des jeunes, on change de linge, on se coiffe volontiers comme les gandins, mais on a la maladie des conférences. Tout jeune est doublé d'un orateur didactique qui ne recule pas devant le soin de plaire aux dames. Oh 1 plaire aux dames.dans le parti des jeunes, c'est presque être certain de la popularité qu'obtient jauni les gens barbus l'orateur de cimetière.

»«« Suivons le cercueil d'un frère, d'un obscur soldat de la démocratie– cliché numéro 4 des hommfs barbus, ce frère est justement uu ancien fonctionnaire de 1818. Ce brave garçon qui a fait son devoir dans un temps difficile et qui l'a fait

noblement, simplement. Il a été destitué parce que sa famille ne plaisait pas à un grand personnage du temps, que j'aper çois justement en tête du convoi.

Regardez-le bien, ce grand personnage; celui-là n'est ni une dupe ni un dupeur c'est un héritier présomptif. Car dans le parti des hommes barbus qui haïssent les dynasties, chaque bourgeois marquant est le chef d'une petite dynastie. Après Garnier Pagès, l'orateur vigoureux de 1830» nous avons eu Garnier Pagès II qui parle beaucoup moins bien que lui; et comme la loi salique n'existe pas dans les familles démocratiques, après Garnier Pagès II nous aurons Dréo Ier, qui s'appellera peut-être tout de suite Dréo III. On ne sait pas.

Après Camot Ie1" qui organisa la- victoire, rions avons CarnotH qui n'organisa rien. Nous aurons Cavaignac II, il grandit; nous avons Havin II, ceque j'ose regretter publiquement.

Je suis pas à pas dans le champ funéraire mon héritier présomptif; c'est un vieillard un peu voûté, àla figure blème, aux longs cheveux jaunes et hlancs, rangés en salsifis derrière les oreilles ses sourcils épais donnent une certaine gravité à sa tête et dissimulent un peu son front fuyant. Il semble voûté sous le fardeau d'une profonde douleur. Un parent s'approche « Parlez lui dit-on, parlez, vous êtes le seul personnage présent ici qui ait marqué dans notre histoire. » Il se défend, mais il se défend juste ce qu'il faut pour pouvoir céder sans affectation, il a toujours un discours sur lui. Enfin il a accepté le convoi s'arrête, la bière descend dans la fosse, le bruit se répand dans l'assistance que le grand homme va parler le silence se fait.

Lui s'approche, les bras croisés un peu bas, la tête penchée à gauche, il fixe le cercueil et la fosse, il paraît vouloir s'inspirer. Après quelques instants de recueillement, il s'écrie d'une voix vibrante:

« Un tel,

» Des amis communs me prient de prononcer quelques pa» rôles sur ta tombe entr'ouverte. Je ne m'attendais pas à un tel honneur j'aurais voulu te célébrer des funérailles ma» gnifiques,àtoi, obscur soldat de la démocratie, et faire de tes » vertus civiques un si pompeux éloge qu'un roi eût envié ta » gloire; mais je me trouve inopinément placé devant l'obligaIl tion de me taire, de laisser s'en aller un frère sans un dernier adieu ou de mal parler des nobles services que tu as rendus » à la cause. »

Ici mon voisin me fait observer que la personne qui a destitué le défunt en 1848 est justement l'orateur ému, le Cicéron des cyprès.

Il a oublié, et pourtant voilà tantôt dix-sept ans qu'il n'a eu l'occasion de destituer qui que ce soit.

•vww^ Dans le camp des jeunes on'est ambitieux l'ambition devient vertu lorsqu'elle revêt un caractère et qu'elle est engendrée par un talent. Les généraux des jeunes ont presque tous du talent et ils le dépensent avec imprévoyance, tandis que les sapeurs l'économisent avec parcimonie.

J'ai esquissé des types d'hommes barbus, je veux dessiner quelques figures déjeunes.

Le plus ardent, le plus bruyant, c'est sans aucune doute M. Duvernois, de la Presse. Il a longtemps cherché sa voie. il


l'a trouvée enfin, et dans la littérature du journalisme il s'est affirmé avec succès. Comme conférencier, je le trouve timide, paresseux de parole et faible de composition mais on ne devient orateur que dans la lutte, et la lutte de la parole manque en ce moment aux hommes de bonne volonté. M. Clément Duvernois est élève de l'institution Girardin.Heureusement pour lui il a appris sa langue dans une classe voisine. Tout différent de M. Duvernois, je vois M. Edouard Hervé, de VEpoque. Celui-là est calme, prudent sa prose normalienne est correctement incisive ses railleries se ressentent de fortes études sur la politique anglaise. C'est un prix d'honneur de l'Université, il ne l'oublie jamais. Tandis que M. Duver>nois partait du camp des vieux où les coquetteries des sapeurslui offraient unejolie petite position de coryphée, M. Edouard- Hervé s'éloignait des rangs disciplinés des conservateurs- gow s'engager dans ceux des néo-réformateurs.

M. Weiss, dont je me suis déjà occupé à cette place, estaussi général dans le camp des jeunes. Normalien et calme, prix d'honneur et correct, c'est le bon sens fait homme. Apte à tout, à la plume et à l'administration, il est littérateur et administrateur je ne l'ai jamais entendu parler en public, pas plus que M. Edouard Hervé, mais il doit s'exprimer avec facilité. Je ne le crois pas capable, pas plus d'ailleurs que M. Edouard Hervé d'escalader les hauteurs sublimes de l'enthousiasme oratoire. Ils feront deux parleurs d'affaires genre Thiers ;-c'est, du reste, à' ce genre-là que doit se fixeï-'lai forme oratoire politique du dix-neuvième siècle. Les questions* politiques traitées avec lucidité les chiffres présentés arec affabilité valent mieux que des périodes creuses et ronflfeates. La pratique aujourd'hui l'emporte sur la théorie, petrtiêire* parce que la pratique est interdite et que le bien défendtfepjaîï.: toujours plus.

^w^. Bien en arrière de ces trois généraux, M. Prévost Paradol s'est cantonné dans une situation de maréchal in partibus. M. Prévost Paradol; qui s'appelle Anatole comme M. le ministre de l'instruction publique, était né académicien. Avant qu'il eût traversé le pont des Arts, j'avais reconnu un futur immortel à la façon négligée dont il attachait sa cravate. Je n'ose pronostiquer l'avenir politique de M. Anatole Prévost Paradol, mais il me semble qu'il ne sera pas brillant. Je crois que les palmes académiques étouffent toutes les autres palmes. Sile plusjeune des quarante devient jamais autre chose qu'un secrétaire perpétuel, je serai très content de ne pas voir mes prévisions se réaliser.

̃^ Au dessous des généraux" gravitent les officiers et les soldats.

Présentons d'abord M. Lanfrey, de la Revue nationale. II serait certes général s'il pouvait écrire plus souvent. Mais les écrivains de Revue sont fatalement condamnés aux réputations délicates de second plan. Trois mille personnes les admirent, mais la foule les ignore.

Le Courrier du Dimanche possède un excellent capitaine d'artillerie légère qui souvent fait bombe et défonce le tonneau saluons M.Assolant. M.Villetard. du même journal, s'occupe des travaux du génie, c'est un capitaine de mineurs. Quant à M. Fouquier, il sertdans l'état-major; mais à côté d'eux, dans le Courrier, qui est l'école d'application des jeunes, je ne puis m'empêcher de nommer M. Ferdinand Duval, le plus bel homme du camp, le tambour-major de l'armée, et M. Delprat, le fourrier des hussards.

Le Temps est riche aussi en vaillants lutteurs. M. Brisson y exerce en qualité de chirurgien major rebouteur M. Isamhert est adjudant major et M. Hebrard, capitaine instructeur du tir.

A l'Epoque, M. Jules Vallès fabrique les fusées à la congrève, et M. A. Claveau dirige la fanfare.

N'oublions pas M. Vermorel, chef de musique au journal la Presse.

Parmi les manies du camp des jeunes il en'est une qui m'amuse fort: c'est la manie des popottes parlementaires. Au coin du feu, les pieds sur les chenets, le cigare à la lèvre, on discute les grandes questions et l'on déshabille les contemporains.

Un vétéran du camp des sapeurs m'assurait que toutes les fois qu'on aperçoit trois hommes barbus réunis autour d'une table de café on peut être sûr qu'ils condamnent un des leurs à mort. Si un jeune invite deux autres jeunes à venir prendre une tasse de thé chez lui, il y a gros à parier qu'on révisera la carte de l'Europe et toutes les constitutions présentes, passées et à venir. Tous ex-membres de la conférence Molé les jeunes, tous heureux de s'essayer. C'est ce qu'on appelle jaboter en attendant tribune.

Mais quel mal cela peut-il faire? Aucun. Je sais bien aussi qu'on n'a jamais trouvé ni même cherché de bourreau pour exécuter les sentences de mort des hommes barbus. A ce sujet une digression. Voici une anecdote que je crois peu connùe et qui devient une actualité en raison de l'apparition des Chansons des Rues et des Bois de Victor Hugo. Je n'ai pas besoin de rappeler ici que le grand poète a un peu

chanté pour tout le monde, si bien que les hommes barbus, jugeant un jour sa conduite, le condamnèrent à mort. Mon Dieu oui, à mort.

Le bon Béranger, à qui l'on racontait cela, se récriait. Comment, dit-il, ils ont condamné M. Hugo à la peine de mort! Ignorent-ils- donc vraiment que la nature du poète est de tout admirer ? Oh 1 les- niais: lés-- niais! et il ajouta avec cette bonhomie perfide qui trompa plusieurs générations Estce*qni'un parti ne doit pas- toujours être heureux de compter dans sa musique un-homme comme M. Hugo?

Dans le camp des jeunes les bourreaux ne manquent pas. Presque toujours Mangue d'un jeune est affûtée comme un cimeterre: La guillotine de la- médisance est en permanence du moment que trois jeunes^sont réunis; M.- Emile Ollivier a été' guillotiné vingt fois par jour deux ans- avantsa prise de voile; M; Darimon a été tiré à quatre épigrammes; sept ans avant son crucifiement; Les rédacteurs- du Sièele-sGiûX réguliè;r«mett^exécutés tous les jours.

Il faut entendre les articles du Siècle lus dansun café dévoué aux jeunes. La prose de M. Ha vin, le caporal sapeur, y est épelée sur l'air Ne railles pas la garde citoyenne, et l'on se moque des tartines de MM. les grands prêtres. C'est plaisir à entendre.

I Dut!r3ste,%dàns les cafés.dés hommes; baribus on fesad bien; aux jeûnes,; et -je sais uff caboulot oii l'oifannote Ifo articles idès journalistes libérafax;. Iles épiftètesïmadsonnantesiie sont jpas égargné&sasux. sigtistbrssf, et 'tsissi liïrdevantîésquelles la plume p|S«-iiïaorôèiâè:M^.Ik»uis VêuiItoi;:se?fûtabke3BK. Mais la guerre est allumée, et l'on ne va plus s'amuser aux bagatelles de la porte. Les articles d'avant-garde ont été échangés, le général Clément Duvernois a trûlé quelques postes avancés et battu dans une première rencontre le colonel Ténot, un officierFdepartisans-que le Sièeï'e s'est attaché tout exprès en vue de la campagne- qui s'ouvre.

Le colonel Ténot commande la régiment des jeunes barbus;. un régiment où il n'y a pas d'autres soldat» que le colonel. Le Siècle, qui est prudent parce qu'il a cinquante-trois milleabonnés, n'engage pas facilement' ses troupes de réserve. Et puis ne fait-il pas toujours comme les toasteurs des banquetspatriotiques, n'écrit-il pas des articles où il ne dit pas ce qu'il voudrait dire pour des raisons qu<'il ne dit paa- mais que tout le'monde* comprend?

La vraie raison est qp 'il a cinquante-trois raille abonnés qu'il fait payer ses annonces quarante sous la- ligne, que M. Havin est député et que tout es* pour le raïeua dans le meilleur des pays où le Siècle, le meilleur des Jâurnaax, possède un million des meilleurs lecteui-s.

JULES R1SHAKD.

Tout Paris sait, à l'he-xse qu'il es* que l'Empereur est allé ces joubs derniers àl'Hôtels-Bieu visiter les malheu-r-eaa atteints par l'épidémie régnante,, comme le lt- jadis son oaoie pour les pestiférés de Jaffa.

Il y est allé à peu près- seul, à l'improYiste et inoognito, ce qui ne permet pas à la médisance d'insinuer qu'en ne l'a fait entrer que dass des salles saines et désinfectées et- préalablement débarrassées du périlleux voisinage des cholériques. L'incognita était si bien gardé qus Jes premiers malades auxquels l'Empereur a ad-ressé quelques bienveillantes parolesne l'ont point reconnu. Ce n'es-S qp'un peu plus-tard, et da, proche en proche, que le bruit es- sa présence s-'ôst répandu parmi les hôtes de l'iioepice

Au moment où Napoléon III parcourait la salle des convalescents, -an vivat unanime, un sui très net et très-distinct, s'est échappê|de toutes les poitrines.

Allons, a dit l'Empereur ea souriant, cela -ya mieux. Voilà la voix qui leur revient.

Je ne sais quelle impression cet acte de courage produira sur les esprits impartiaux. Pour moi, qui me pique de rendre justice à toutes les nobles actions, il me semble que tout homme, sans distinction d'opinions, doit applaudir à cette inspiration généreuse. Eh bien 1 vous verrez s'il se trouvera un journal de l'opposition pour rendre à son auteur l'hommage qui lui est légitimement dû.

Je sais bienque mon approbation ne pèse pas d'un grand poids quand il s'agit d'un si haut personnage, mais habitué à ne rifen cacher de ma pensée, je ne veux pas laisser échapper cette occasion de la manifester tout entière et de demander à quelque parti que ce soit ce qu'il eût dit d'une pareille action si celui qui l'a faite eût été un homme de son choix. Quand le chef de l'État revenait d'Italie à la tête de ses bataillons, les sceptiques pouvaientrépondre tout bas aux bravos en disant

I Ah la police est si bien faite 1

Ici rien de pareil; on ne prétendra pas que îa police possède des talismans contre les miasmes et les exhalaise-cts. Cette visite au chevet des malades me prouve,, du reste, ce' que je me disais déjà quand l'Empereur allait à cheval, dans l'eau jusqu'au poitrail, porter des consolations et des secours aux inondés de Lyon c'est qu'il comprend admirablement les devoirs d'un grand souverain.

H. de Villemessant.

Les éditeurs, MM. Lacroix et Verboeckhoven nous communiquent les épreuves des Chansons des Rues et des Bois, premier volume de la série d'œuvres inédites de Victor Hugo. Nous en détachons la pièce qui suit.

POST-SCRIPTUM DES REVES

C'était du temps que j'étais jeune Je maigrissais rien ne maigrit Comme cette espèce de jeûne Qu'on appelle nourrir l'esprit.

J'étais devenu vieux, timide, Et jaune comme un parchemin, A l'ombre de la pyramide

Des bouquins de l'esprit humain.

Tous ces tomes que l'âge rogne Couvraient ma planche et ma cloison. J'étais parfois comme un ivrogne, Tant je m'emplissais de raison.

'Cent bibles encombraient ma table Cent systèmes étaient dedans On eût, par le plus véritable, Pu se faire arracher les dents.

Un jour que je lisais Jamblique, Callinique, Augustin, Plotin, Un nain tout noir à mine oblique Parut et me dit en latin

« Ne va pas plus loin. Jette l'ancre. « Fils, contemple en moi ton ancien. « Je m'appelle Bouteille-à-1'encre « Je suis métaphysicien.

« Ton front fait du tort à ton ventre. <• Je viens te dire le fin mot

« De tous ces livres où l'on entre « Jocrisse et d'où l'on sort grimaud.

« Amuse-toi. Sois jeune, et digne « De l'aurore et des fleurs. Isis « Ne donnait pas d'autre consigne « Aux sages que l'ombre a moisis.

•a Un verre de vin sans litharge

« Vaut mieux, quand l'homme le boit pur, Que tous ces tomes dont la charge « Ennuie énormément ton mur.

« Une bamboche à la Chaumière, « D'où l'on éloigne avec soin l'eau, « Contient cent fois plus de lumière « Que Longin traduit par Boileau.

« Hermès avec sa bandelette « Occupe ton cœur grave et noir « Bacon est le livre où s'allaite « Ton esprit, marmot du savoir.

« Si Ninette, la giletière,

« Veut la bandelette d'Hermès « Pour s'en faire une jarretière, « Donne-la-lui sans dire mais.

« Si Fanchette ou Landerirette

« Prend dans ton Bacon radieux « Du papier pour sa cigarette,

« Fils des muses, rends grâce aux dieux.


« Veille, étude, ennui, patience, « Travail, cela brûle les yeux

« L'unique but de la science

« C'est d'être immensément joyeux.

L'épaisseur croissante de l'ombre, 0 ciel bleu, je suis indulgent

Quand j'entends, dans le vague espace Où toujours ma pensée erra,

Une belle fille qui passe

En chantant traderidera.

« Le vrai savant cherche et combine « Jusqu'à ce que de son bouquin « II jaillisse une Colombine

« Qui l'accepte pour Arlequin. « Maxime N'être point morose, « N'être pas bête, tout goûter, « Dédier son nez à la rose,

« Sa bouche à la femme, et chanter.

M. Millaud et l'Événement

Les anciens vivaient de la sorte; « Mais vous êtes dupes, vous tous, « De la fausse barbe que porte' « Le profil grec de ces vieux fous. « Fils, tous ces austères visages « Sur les plaisirs étaient penchés. « L'homme ayant inventé sept sages, « Le Dieu bon créa sept péchés.

Le point important, quand on fonde un journal à bon marché, c'est l'organisation de la vente en province, ventejsans laquelle il n'est pas de prospérité possible.

C'est donc de cette question que je me suis occupé tout d'abord en créant l'Événement.

Je suis allé trouver M. Pointel, dont la bonne confraternité m'est bien connue, et je l'ai prié d'autoriser les dépositaires du Moniteur du soir à_,vendre mon nouveau journal. M. Pointel m'a répondu qu'il y consentirait de grand cœur, mais qu'il ne pouvait rien décider sans l'assentiment de M. Millaud, avec lequel il est lié par des arrangements particuliers.

C'est donc à mon ami Millaud que j'ai dû m'adresser. Nos lecteurs se rappellent que mes rédacteurs et moi nous avons fait la petite guerre contre Millaud, sans colère et sans aigreur, uniquement pour nous entretenir la main. Millaud sait bien que je n'ai jamais mis d'amertume dans ces polémiques légères, qui, d'ailleurs, n'ont jamais altéré nos bonnes relations; il sait bien que je n'ai jamais négligé l'occasion de rendre hommage à ses excellentes qualités, et il a oublié les épigrammes du Figaro pour ne se souvenir que de notre vieille camaraderie.

Aussi, d'accord avec M. Pointel, a-t-il mis à ma disposition, avec un empressement dont je ne puis trop le remercier, les mille vendeurs du Petit Journal et du. Moniteur dit soir. La gé- nérosité de ce procédé me touche infiniment, mais je n'en suis pas étonné je n'ignorais pas que si M. Millaud est une personnalité bruyante et souvent excentrique, cela ne l'empêche pas d'être le plus obligeant des amis et le plus courtois des confrères. Les entraînements de son cœur rachètent noblement ceux de son imagination.

Millaud a sorti de sa caisse plus de 300,000 francs pour or- ganiser en province la vente du Petit Journal encore n'au- rait-il pas, même à ce prix, obtenu les résultats brillants dont il est justement fier, s'il n'avait dépensé encore plus d'activité, d'expérience et d'habileté que d'argent.

Nous allons donc entrer en campagne avec des avantages qui d'habitude s'achètent si cher et sont l'œuvre du temps. L'Événement, dès son premier numéro, aura dans les départements, en comptant les correspondants du Grand Journal, plus de douze cents vendeurs. La certitude que nous avons de pouvoir le répandre à la fois sur tous les points de la France est une de nos plus grandes chances de succès.

̃< 0 docteurs, comme vous rampâtes 1 « Campaspe est nue en son grenier « Sur Aristote à quatre pattes « L'esprit a l'amour pour ânier.

« Grâce à l'amour, Socrate est chauve. « L'amour d'Homère est le bâton. « Phryné rentrait dans son alcôve « En donnant le bras à Platon.

« Salomon, repu de mollesses, « Etudiant les tourtereaux, « Avait juste autant de drôlesses « Que Léonidas de héros.

« Sénèque, aujourd'hui sur un socle, « Prenait Chloé sous le menton. « Fils, la sagesse est un binocle « Braqué sur Minerve et Goton.

« Les nymphes n'étaient pas des ourses. « Horace n'était pas un loup

« Lise aujourd'hui se baigne aux sources, « Et Tibur s'appelle Saint-Cloud. « Les arguments dont je te crible « Te sauveront, toi-même aidant. « De la stupidité terrible,

« Robe de pierre du pédant.

« Guette autour de toi si quelque être « Ne sourit pas innocemment « Un chant dénonce une fenêtre, « Un pot de fleurs cherche un amant.

« La grisette n'est point difforme. « On donne aux noirs soucis congé « Pour peu que le soir on s'endorme « Sur un oreiller partagé.

« Aime. C'est ma dernière botte. « Et je mêle à mes bons avis « Cette fillette qui jabote

« Dans la mansarde vis-à-vis. »

LETTRES D'UN SOLITAIRE

Or je n'écoutai point ce drôle, Et je le chassai. Seulement, Aujourd'hui que sur mon épaule Mon front penche, pâle et clément.

Je ne sais si l'on a jamais aimé autant qu'aujourd'hui à discourir de omni re scibili et quibusdam aliis.

Le plus souvent, je sais bien que l'on n'écritpas absolument ad probandum, mais seulement pour écrire, comme on parle pour parler, sur ce qu'on sait et ce qu'on ignore, surtout sur ce qu'on ignore; car on ne sait à peu près rien. Mais le trait le plus original de ce verbiage universel, c'est que ceux qui savent réellement une chose évitent avec soin de parler de celle-là.

La nature humaine a de tout temps été sujette à ce genre d'égarement, et je reconnais que dans tous les siècles on a vu les rois se croire poètes, les poètes se croire hommes d'Etat,

Aujourd'hui que mon œil plus blème Voit la griffe du sphynx à nu, Et constate au fond du problème Plus d'infini, plus d'inconnu.

Aujourd'hui que, hors des ivresses, Près des mers qui vont m'abîmer, Je regarde sur les sagesses

Les religions écumer,

Aujourd'hui que mon esprit sombre Voit sur les dogmes, flot changeant,

les bossus être fiers de leur taille et les sourds prétendre qu'ils o nt l'oreille fine.

La Fontaine, qui n'est pas d'hier, traduisait Esope quand il disait combien on a tort de « forcer son talent. » Il y a donc toujours eu des « lourdauds » qui voulaient «passer pour galants, » et c'est un portrait qui ne vieillit pas que celui de l'âne de la fable

VICTOR HUGO.

Voyant son maître en joie, il s'en vient lourdement,

Lève une corne tout usée,

La lui porte au menton fort amoureusement,

Non sans accompagner, pour plus grand ornement,

De son chant gracieux'cette action hardie.

Mais ce qui est moderne, ce dont nous tirons gloire, ce qui rend les aliborons et autres personnages de cette farine plus nombreux et plus insolents qu'à aucune autre époque, c'est que l'on a beau crier

Oh oh! quelle caresse et quelle mélodie!

crier est tout ce qu'on peut faire (et encore 1 Martin-bâton n'accourt plus; Martin-bâton n'est plus là rien ne vient forcer les ânes à changer de ton.

Il y a mieux, le brave public songe à peine à se plaindre; il est fait à toutes les excentricités.– Il ne dit pas même Holà! 1 quand il voit, par exemple, de graves et savants personnages qui auraient presque le droit de traiter de omni re scibili, choisir tout justement les quibusdam aliis pour en faire le sujet de leurs discours.

Quibusdam aliis! Ne trouvez-vous pas que ces mots sont pleins de mystères et qu'ils s'appliquent merveilleusement à ces pauvres cages ou crinolines dont on aime tant à dire du mal et contre l'indécence desquelles on aime tant à se l'écrier? A vrai dire, elles ne sont indécentes que pour ceux qui tiennent à les envisager au point de vue d'une situation tout à fait accidendentelle et peu usitée dans l'habitude de la vie. Je les trouve, quant à moi, parfaitement convenables quand elles sont convenablement portées, et on peut en dire autant de, presque toutes les toilettes.

Les formes d'une cage ne sont pas celles de la femme, dit-on. Eh! bien, tant mieux! et je ne vois rien de choquantà ce que, de la ceinture en bas, on s'enveloppe de nuages très amples et très épais.

Cette expression de nuage est presque vraie à la lettre quand il s'agit de robes du soir en étoffes légères et très bouffantes, qui recouvrent des jupes de dessous en soie. Quand la robe est, au contraire, riche et belle, son apparence n'est plus éthérée, mais elle devient volontiers imposante et digne. Le tout est d'assortir l'ensemble à son âge et à sa position, et je répète que l'on peut être habillé très convenablement et très joliment en ne s'écartant pas des modes actuelles. Cela veut-il dire qu'il n'y ait rien à reprendre dans tout ce qui se voit chaque jour? Assurément non; mais je ne suis pas bien assuré qu'où ait attribué le mal à ses causes véritables.

Oui^nous assistons sans cesse à des exemples ridicules ou terribles des entraînements du luxe; oui, les cages et les crinolines sont souvent inconvenantes et déplacées oui, sans doute, nos mœurs méritent d'être invectivées, vilipendées, morigénées, bafouées; mais on peut entreprendre ce réquisitoire de diverses façons, et, pour faire un peu l'âne, comme mes voisins, la fantaisie m'est venue d'indiquer en passant dans quels termes il me semble qu'on aurait pu le tenter. Puisque les hommes les plus graves et, disons-le, les moins élégants et les moins faits pour parler d'élégance, se permettent de déblatérer contre les chiffons, je ne vois pas pourquoi les solitaires s'en abstiendraient.

Il ne faut pas m'objecter que j'arrive bien tard pour parler d'un sujet rebattu les femmes et tout ce qui tient à elles forment un thème inépuisable, et l'excuse de ma lenteur est dans ma vie retirée. Les nouvelles, les brochures surtout, m'arrivent de loin en loin et comme par hasard je ne lis pas tout, et puis je songeais médiocrement à ces questions de mode. Il a fallu pour me secouer un petit mouvement d'impatience, et ce qui l'a occasionné, ce n'est pas le sujet lui-même, c'est, et j'avoue cela comme une faiblesse, c'est de le voir aborder par M. Dupin.

Je ne veux contester ici, bien entendu, ni l'honorabilité, ni l'éminent savoir de cet éloquent magistrat mais, enfin, on a dit de M. Dupin, dans un portrait qui n'a rien de haineux et qui passe pour ressemblant, on a dit que « M. Dupin est la personnification la plus expressive et la plus vraie du bourgeois non pas du bourgeois élégant et poli de la Chausséed'Antin, qui singe le gentilhomme, non pas du petit bourgeois qui porte les galons de laine et qui en vend, mais du bourgeois rentier, du bourgeois fonctionnaire, du bourgeois propriétaire, du bourgeois avocat, du bourgeois notaire, du bourgeois négociant, du gros bourgeois qui n'a pas de goût pour les grands seigneurs et qui fait fi du prolétaire (1). » Or, je vous le demande, qu'est-ce qu'un pareil homme peut entendre à des questions de toilette ?

(1) Livre des Orateurs, par Timon,

H. de Villemessant.

NEUVIÈME LETTRE

Du village de le 21 octobre.


Certaines gens, qui ont sans doute leurs raisons pour cela, me répondront peut-être qu'il n'y a plus de bourgeois, que toutes les questions sont ouvertes à tous, et qu'il faut être bien arriéré, bien suranné, bien retardataire, bien perruque en un mot, pour parler encore d'instincts roturiers et d'instincts qui ne le sont pas.

Soit mettons encore cette lett: e au nombre des paradoxes, mais mon opinion personnelle, opinion que je suis libre d'avoir, puisqu'on a proclamé le droit à l'erreur; opinion qui vaut n'importe laquelle, puisque nous sommes tous égaux mon opinion bien arrêtée, bien invétérée, bien entêtée si l'on vent, c'est que le grandissime défaut des toilettes actuelles c'est précisément de tendre à l'égalité.

Oui, les cages et autres futilités n'ont rien de répréhensible en elles-mêmes, mais elles ont le tort d'avoir complètement adopté les « immortels principes de 89. »

Pourquoi tant de catastrophes honteuses et criminelles à propos de luxe, si ce n'est parce qu'aucune jupe n'admet qu'une autre jupe puisse être plus vaste, plus riche ou plus ornée qu'elle? Rangez le crinolines par classes et. Mais il n'y a plus de classes; il ne peut plus y en avoir, même parmi les crinolines il faut donc se hâter d'abandonner ce côté du paradoxe. Je gémirai avec tout le monde et je pousserai d'aussi grands hélas que pas un sur les terribles conséquences qu'entraîne après elle la manie de paraître, mais je me bornerai à soupirer et à demander timidement, presque à voix basse « A qui la faute ? »

Je prendrai ma revanche en renversant mon paradoxe en quelque sorte, et, laissant M. Dupin tonner, si cela lui plaît, contre les excès d'ambition déplacée en fait d'atours féminins, je m'adresserai aux femmes, qui, selon moi, ont droit au luxe et mêiiie un peu à ses extravagances. A celles-là, mais à celles-là seulement, c'est-à-dire aux vraies grandes dames, pour qui l'éclat n'est pas une ruine, et qui savent, quand elles le veulent, se faire tout pardonner, j'aurai l'audace d'adresser un petit sermon et de proposer quelques réformes. Un exorde par insinuation étant de rigueur quand on parle à des femmes, je demande pardon d'avance des longueurs obligées de mon début oratoire

« Mon embarras serait aujourd'hui bien granl, mesdames, si je ne croyais pas avoir acquis, depuis trop longtemps, hé'as! des droits à votre indulgence. Vous êtes toutes jolies, nobles, charmantes, et vous représentez à tous ces titres ce qui a toujours été l'occupation principale et l'unique joie de ma vie. Nul n'a jamais été plus que moi votre serviteur; nul n'est moins désireux d'avoir jamais raison contre vous. Si vous me condamnez, je me hâterai de faire amende honorable à vos pieds daignez seulement m'écouter jugez mes propositions avant de les rejeter prenez conseil entre vous consultez au besoin vos couturières, avec lesquelles j'ai toujours vécu dans les meilleurs termes, et agissez ensuite comme bon vous stm blera.

» Je me considère comme ayant des droits à une ce*, laine l.berté de langage, d'abord parce que les vieillards or,i eu de tout temps un peu leur franc-parler; ensuite parce ç!e, avant t d'être solitaire je faisais partie du même monde q.e vous. Je vous suppose toutes bien nées vous comprenez donc aisément pourquoi ce monde m'est devenu odieux.

» Vous qui continuez à vivre dans un milieu mélangé, parce que vous êtes trop jeunes pour renoncer volontiers au plaisir, vous avez peut-être fini par ne plus souffrir autant de ce contact incessant avec les gens de toutes les paroisses c'est plus fâcheux, mais cela s'explique par l'enivrement de vos succès si mérités.

» C'est de là, sans aucun doute, que vient la coutume étrange que vous avez adoptée de vous habiller dans la rue à peu près comme dans les salons. z

« On y voit presque les mêmes figures, dites-vous. » « C'est vrai, mais il y a des mots qu'il faut garder même quand les choses ont disparu, et il est utile de conserver la action, grâce à laquelle on parle encore de bonne compagnie, bien qu'il n'y en ait pour ainsi dire plus.

» Eh bien je ne viens vous demander de renoncer ni à vos parures, ni aux modes que vous aimez aujourd'hui, non plus qu'à celles que vous suivrezdemain;je vous connais trop pour me permettre une aussi sotte et aussi inutile impertinence; je ne viens pas non plus vous demander de réformer vos mœurs, contre lesquelles on s'est permis d'insolentes invectives. Cet article-là ne me regarde plus, et je suis, en outre, parfaitement convaincu qu'on commettait autrefois tout autant que de nos jours

Ces éternels péchés dont pouffaient nos- aïeux.

Notez que je n'approuve pas ces péchés, malgré leur grande douceur. Je trouve au contraire que si l'immoralité de

notre siècle est hideuse entre toutes, c'est précisément à cause des efforts que l'ou a faits pour justifier et légitimer en quelque sorte ce qui peut tout au plus être excusé à titre de regrettable entraînement.

h Quant à vous, mesdames si vous avez à vous reprocher quelques fautes, au moins n'avez -vous pas de ilbéories sur la conscience, car je veux espérer qu'il n'y a parmi vous ni femmes-auteurs ni femmes-libres.

» Je ne veux donc rien atta luer de ce qui vous plaît à tort ou à raison.

» Mais pourquoi iraînez-vous au dehors ces longues jupes qui font si hit-n dans un .salon et si mal sur un trottoir? Vous niiez toutes quelquefois à pied l'habitude de ne s'avent ncr hors de chez soi qu'en carrosse est tout à fait abandonnée ne voyez-vous pas que dans cas conditions nouvelles il serait opportun, convenable et commode d'avoir désormais une to lette spéciale pour faire vos courses?

» Cette toilette devrait eue moins ample, trèssimple, toujours de cuuleur foncée, et ne hisserait jamais voir la taille. Eu voiture, vous vous mettriez à votre gré, mais la petite toilette seiait aussi de rigueur à l'église.

>. La petite modification que j'ai l'honneur de vous proposer aurait, je crois, toutes sortes d'avantages. Cellesqui chercheut à vous copier quand vous vous parez y renonceraient tans doute si suc le terrain de la rue, le seul qui leur appartienne comme à vous, vous affectifz une extrême simplicité. Vous retrouveriez peut-être par là une manière de montrer aux p ssants qui vous coudoient ce que vous êtes, et surtout ce que vous n'êtes pas.

» Et puis vous ne laisseriez pas voir au premier venu si vous êtes bien faite ou non. que vous êtes bien faite, veux je dire, car vous êtes toutes sans défauts. Vousavouerez bien avec moi qu'il y a beaucoup d'individus que cela ne regarde pas. » Je ne sais plus trop où j'ai lu l'aventure d'une noble chanoinesse gui, ayant fait. un jour une chute très malheur euscr ait sortir de l'église et au milieu de la foule, adressa à son page en se relevant cette qufstiou caractéristique: » Messieurs les bourgeois l'ont-ils vu ? `?

» Cette historiette, qui n'est qu'une caricature, a sa morale et son côté vrai, comme toutes les bonnes caricatures. Elle ne veut pas dire qu'il eût été indifférent à cette modeste personne que messieurs les gentilshommes l'eussent vu elle fait seulement ressortir, en le ridiculisant quand il était excessif, le soin qu'on avait jadis de tenir d'autant plus à sa tenue qu'on était moius avec ses égaux.

Les paletots ajustés, les zouaves, tous les petits vêtements qui dessinent si bien vos charmants bustes sont, je le crois, tout à fait déplacés hors de vos appartements, de vos jardins ou de vos parcs. Quant aux cages, je les ai défendues de mon mieux tout à l'heui e, et je ne les crois pas aussi souvent indiscrètes qu'on le prétend cependant, il peut arriver des accidents. Il est dangereux, par exemple, de passer entre deux personnes trop rapprochées, ou, à l'église, entre deux rangs de chaises. Il me semble donc qu'on devrait en avoir d'un format plus modeste partout où messieurs les bourgeois pourraient le voir.

» Cette précaution aurait pour premier effet, notez-le bien, de mettre complètement hors de cause votre redoutable adversaire du Sénat.

» Je n'ai fait qu'effleurer, mesdames, une des faces de ce sujet si important et si délicat, si attrayant et si dangereux, si enchanteur et si scabreux, qu'on appelle la toilette. J'espère ne vous avoir ni offensées, ni blessées. Je demande grâce, néanmoins, pour ma liberté grande, et je me soumets d'avance à toutes les punitions qu'il vous plaira de m'infliger, si vous trouvez que je sois sorti des bornas du respect. Vous déciderez daus votre sagesse de ce qu'il peut y avoir de sensé dans mon bavardage, et je proclame hautement que votre décision, quelle qu'elle soit, ne peut être que la meilleure. »

On ne saurait y mettre trop de formes quand on veut critiquer, même légèrement, ce que nous devons tant aimer. Il ne faut pas non plus demander trop à la fois. La réforme des toilettes de la rue serait déjà un très bon commencement, et, avec des ménagements et beaucoup d'égards, on arriverait peut-être à se faire écouter, un jour sur ceci, un jour sur cela.

Je livre cette prudente manière de procéder à de plus habiles que moi.

Prendre une grosse voix, faire de gros gestes, dire de gros mots, rien de tout cela ne me paraît constituer un langage convenable pour parler aux femmes;

Leur proposer des coalitions, des associations et autres mesures insurrectionnelles contre les exigences de la mode, cela sent son cocher de fiacre.

Messieurs les réformateurs feraient bien mieux, ce me semble, de prendre leur voix la plus douce, leurs manières les plus engageantes, et d'aller se mettre aux pieds de toutes ces char-

mantes égarées; ils seraient alors dans les conditions voulues pour commencer tous leurs discours par quelques tendres propos qui feraient peut-être passer le reste.

J'avoue que pour procéder ainsi il ne faut pas être le plus rustre des courtisans; » je doute même qu'il suffise d'être « le plus courtisan des rustres (1). »

Ce qui suit est une très curieuse et très intéressante trouvaille qu'a faite la Petite-Revue. Nous lui empruntons sans vergogne cette page deMichelet, car des conseils de style donnés par un tel maître ne sauraient recevoir une trop large publicité c'est une leçoa qui peut proiiter à presque tout le monde.

(Le fragment qu'on va lire a été recueilli, le 7 février 1834, parun élève de l'École normale, sous la parole improvisée de M. Mi chelet, alors maître de conférences pour l'enseignement de l'histoire. Ce n'est pas autre chose qu'une digression ingénieuse comme s'en permettait volontiers l'illustre professeur. Il n'y faudrait chercher ni la justesse rigoureuse de toutes les idées, ni la perfection continue de la forme C'est proprement de l'improvisation, et de la plus familière. Tel qu'il est, cependant, ce fragment porte l'empreinte visible du maître et vaut à lui seul toutes les rhétoriques. T-y.)

Allons, messieurs, point de métaphores vulgaires, point de style de journal. Tâchez, c'est un conseil que je vous donn*>, que je me donnne à moi-même et que je voudrais toujours suivre, de n'employer de métaphores que quand elles sont neuves. « Si vous voulez dire qu'il pleut, dit La Bruyère, eh bien! dites qu'il pleut. » Oh! messieurs, si nous pouvions devenir simples 1 Mais c'est par là qu'on finit.

Voici la biographie de la plupart des hommes qui écri vent

Ils commencent par la déclamation. Ce n'est pas toujours faux. Quelque chose d'ardent, de sanguin. Cette première chaleur de jeunesse tient à la force physique et nous e.°t commune à tous. Ordinairement cela se traduit d'une manière prétentieuse et triviale.

Puis à mesure qu'on regarde et qu'on creuse, on devient subtil. Dans les écrivains qui écrivent longtemps, c'est là le deuxième âge. Il arrive même souvent que les bons esprits, parvenus là, tombent dans l'excès opposé, dans l'algèbre. Mais on n'en reste pas là, et à force de creuser, on arrive à un troisième âge où la pensée est par derrière pure, simple, et dans lequel l'image, toute concrète qu'elle est, est belle et juste.

Nous commençons par la déclamation nous continuons par la subtilité; nous arrivons à la plénitude. Là, cettesubtilité, nous la perdons dans le style, et nous en gardons encorequelque chose dans l'esprit. Peu à peu nous arrivons à dominer les détails. Il faut les savoir, messieurs, mais les dominer. Et enfin, quand on est un de ces hommes rares, comme il y en a cinq ou six dans l'histoire du monde, on en vient à la simplicité, la simplicité dans la force. C'est extrêmement rare. Il n'y a que les natures infiniment supérieures qui arrivent là. C'est le style de Pascal, quelque chose de mixte, de fort et de simple.

Il y a de très grands hommes qui n'ont jamais atteint ce degré; je vous citerai Déinosthènes. Après cela, un orateur ne peut arriver là; il est obligé de sacrifier aux développements. Un discours, un plaidoyer n'est pas susceptible de cette simplicité merveilleuse. On pourrait mettre dans le creux de la main ce qui a été écrit ainsi, l'Évangile, par exemple. Marc-Aurèle n'en est pas là. C'est cependant bien haut etbien sublime. Mais il y a de l'effort. Il faut mettre en tête de tout 1 Évangile, comme style. Je ne l'envisage pas sous d'autres rapports.

La première chose à faire, c'est de cuire votre pensée longtemps, d'en rejeter l'écume.– Il faut, quand vous voulez écrire, arrêter devant vous des programmes, que ces programmes soient amenés à une méthode simple, scientifique, dans un ordre régulier.

Quand vous avez fait ce programme, il faut le laisser là, et le lendemain le recopier. Vous croyez que vous allez le recopier ? Pas du tout. Vous en ferez un autre. Mais il ne suffit pas de le relire, il faut le recopier.

P.us tard, on prend des procédés moins lents. Mais dans les commencements, le temps n'y fait rien. Il faut travailler dans l'éternité, hors du temps. Si vous voulez écrire quelque chose, il faut faire cela en plusieurs jours. Faites-vous des programmes, amenez-les à la méthode, rassemblez les faits. Les voilà d'abord sans ordre. Commencez par mettre des numéros. Recopiez cela dans l'ordre des numéros. Voilà déjà un commencement d'ordre. Ensuite épurez, recopiez votre programme, et quand vous êtes arrivé, au bout de plusieurs jours, à trouver un ordre scientifique, alors écrivez, et, autant que possible, d'un seul jet. Que ce soit une chose une. On a plus grande (1) Voyez Timon, loco cilalo.


puissance quand on écrit en une fois. Mais cette rapidité, ce droit de la rapidité, il faut l'acheter par la lenteurdes procédés. Une fois dégagé des embarras de la méthode, vous allez comme un torrent, vous savez la langue.

Pourquoi écrit-on lentement et difficilement? C'est parce qu'on ne prépare pas assez. Quand vous avez écrit rapidement, vous pouvez limer.

Mais l'exécution littéraire est un acte simple.

Et comme il faut que ce soit rapidement fait, il faut que ce soit lentement préparé.

Après cela, chacun se fait sa poétique.

Ainsi, trois opérations rechercher les faits les coordonner; les écrire.

C'est un précepte aussi vieux que les plus vieilles rhétoriques. Mais le plus souvent on ne rassemble pas tous les faits. Ensuite on manque la méthode. Il faut avoir toute la chaîne par devers soi. La méthode est la grande chose. Le style vient par. dessus le marché. Ecrire alors, n'est pas un plaisir. Dans le commencement, il faut de l'acharnement Buffon écrivait une page par jour. C'est déjà beaucoup. Il serait bien misérable, à coup sûr, d'écrire lettre par lettre. Mais je suppose que tout le travail de la recherche des faits, de la méthode et du style, que tout cela mis ensemble, le calcul donne une page par jour, eh 1 messieurs, il n'en faut pas tant pour rendre un homme immortel. L'étendue des travaux ne fait rien. C'est la perfection qui fait. S'il ne restait qu'une demipage de Pascal, si nous n'avions de lui que ce mot sublime: « Qaandl'universl'écraserait, l'homme serait encoreplusnoble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur loi, l'univers n'en sait rien, » quand, dis-je. Pascal n'aurait laissé que cela, il serait aussi immortel qu'il l'est.

Nous vivons dans une époque où l'art périt. C'est une époque d'improvisation que celle-ci. Moi, je ne suis pas d'avis de lalentir l'improvisation au contraire, c'est une des plus grandes puissances de l'homme. Quand on ne peut plus marcher, on court. Seulement, il faut l'acheter, cette puissance. Je m'intéresse beaucoup à ces premiers efforts de style. La plupart en restent là, à une manière douce et honnête. C'est pourtant une si grande chose que l'art 1 et de tous les arts, le plus bca i, c'est celui du style.

Il ne faut pas faire vers par vers, comme Boileau qui veut qu'on grave sur la pierre. On peut faire quelque chose d'assez propre comme cela C'est autre chose queje veux- la lenteur des procédés qui ménage le rapidité de l'exécution. Vous sentez que je ne veuxpasdire de mal de l'auteur du Lutrin. C'est toujours un très grand écrivain.Mais enfin il pratiquaitlà un métier de manœuvre, et je conçois pas qu'il soit arrivé àfaire quelque chose. C'est aussi l'histoire de Malherbe.

Un de nos plus anciens collaborateurs, M. Adolphe Dupeuty, vient d'avoir la douleur de perdre son père, M. Charles Dupeuty, qui fut l'un de nos plus féconds et plus spirituels vaudevillites. M. Charles Dupeuty était né en 1798. Il fut tour à tour soldat, employé dans un ministère, journaliste et auteur dramatique. Il est un de ceux qui ont enrichi les scènes parisiennes, et personne n'a oublié les Hussards de Felsheim, Victorine ou la nuit porte conseil, Paris la nuit, et tant d'autres petits chefs-d'œuvre de finesse, de mouvement et de gaieté. Pour faire son éloge en peu de mots, il suffit de dire que cet auteur original laisse un théâtre. De combien de ses confrères en pourra t-on dire autant ?

Ajoutons qu'il lègue à ses fils mieux qu'un répertoire l'estime et les regrets de tous ceux qui furent ses amis, le sou venir et l'exemple d'une vie bien remplie, et un nom qui fut toujours aussi aimé qu'applaudi.

Précieux héritage qui ne peut être que grossi par ceux qui ont le malheur de l'avoir trop tûtrecueilli.

UN MENDIANT FANTAISISTE

Etude réaliste

Le boulevard Montmartre est exploité depuis quelques jours, de neuf heures à minuit, par un étrange industriel, de qui l'on pourrait dire, comme du neveu de Rameau « C'est un composé de hauteur et de bassesse, de bon sens et de déraison. Si vous le rencontrez jamais et que son originalité ne vous arrête pas, ou vous mettrez vos doigts dans vos oreilles ou vous vous enfuirez. »

Il a l'air d'avoir environ quarante-cinq ans; il est grand, maigre et chauve. Il regarde les gens bien en face et parfois dans son œil habituellement terne, on voit briller un éclair subit. Sa voix a un timbre métallique qui impressionne désagréablement son haleine sent l'absinthe. Horii le linge qui

laisse à désirer, il est vêtu d'une façon presque décente. En un mot, c'est le type le plus soigné, que j'aie vu, du bohème classique.

Je me promenais avec un ami lorsque cet individu nous aborda.

Vous êtes artistes, messieurs, si je ne me trompe? nous dit-il en se découvrant d'un air digne, pendant que nous-mêmes portions la main au chapeau, instinctivement. Il faut savoir que mon ami et moi sommes doués de physionomies tellement bourgeoises que M. Bernard Derosne nous remboursant des billets de faveur ne serait pas sans excuse. Vous êtes artistes, cela se reconnaît du premier coup, reprit-il, voyant que nous l'examinions interloqués, et'je m'adresse à vous de préférence, pour vous demander un service, parce que je sais non-seulement que vous me le rendrez, mais que vous ne rirez pas de la situation ridicule dans laquelle je me trouve. Je suis arrivé de Château-Thierry, où je demeure, il y a trois jours, et je vais repartir tout à l'heure; mais, pour prendre le chemin de fer, il me manque cinquante centimes.

Ce disant, il tiivrt de sa poche une poignée de sous et de pièces blanches, comme pour nous prouver qu'il n'était pas un vulgaire mendiant.

Je lui donnai dix sous. Il se confondit en remercîments, jura qu'aussitôt rentré chez lui il s'acquitterait entre les mains du premier pauvre qu'il rencontrerait, et s'éloigna en traversant le boulevard.

Nous reprîmes notre promenade, qui consistait en un vaet-vient de la rue Drouot à la rue du Faubourg-Montmartre; nous n'avions pas fait deux tours que nous aperçûmes de loin notre Champenois sortant, le cigare aux lèvres d'un bureau de tabac. Ses allures nous avaient intrigués nous le suivîmes et eûmes la satisfaction de lui voir renouveler plusieurs fois la scène qu'il venait de jouer avec nous. Nous passâmes près de lui sans affectation, espérant qu'il ne nous reconnaîtrait pas en effet, il nous aborda de nouveau.

Tiens, lui dis-je, vous n'êtes pas encore à ChâteauThierry ? `?

Il m'enveloppa d'uu regard dédaigneux et gouailleur, et donnant à sa voix l'accent traînard des f-mbourgs Château Thierry, patrie de La Fontaine 1 fit-il, je n'ysuis jamais allé, jeune homme.

Alors, vous êtes un farceur, et le jeu que vous jouez pom rait vous coûter cher.

Je vous trouve superbe, parole d'honneur J

Me saisissant par le bouton de mon habit, il me conduisit à l'écart et continua

Si vous saviez qui je suis, vous comprendriez qu'il ne m'est pas permis, comme au premier venu, de tendre la main bêtement. J'ai été plus jeune, plus beau, plus riche que vous; j'ai eu tant d'esprit que les chroniqueurs d'il y a quinze ans ramassaient mes vieux mots; je chroniquais moi-même à mes moments perdus, et je puis me vanter d'avoir eu quelques succès. Les femmes étaient folles de moi, car je ne marchandais pas leur amour.

Comment êtes-vous tombé où vous êtes?

Je vais vous le dire. Un jour, dégoûté des amours faciles et des filles de théâtre. je me suis épris d'une honnête femme. C'est simple comme bonjour: le mari m'a ruiné, puis la femme m'a planté là. J'ai demandé l'oubli à l'absinthe, la seule vraie consolatrice en ce monde, quoi qu'on dise l'absinthe m'a tou fait oublier: Aujourd'hui, jrf ne sais plus mon nom, je suis Bélisaire voici mon casque, il est en feutre, c'est un détail. Jetez y votre obole, jeunes étrangers, et prouvez-moi que vous êtes des gentilshommes.

Calme, droit, l'œil fier, il nous tendait son chapeau en souriant et mettait de la noblesse jusque dans la mendicité. Il était vraiment beau.

Hélas! les gens de lettres ne sont pas tous millionnaires, nous lui donnâmes chacun dix sous.

Il les prit du bout de ses doigts d'une façon souverainement méprisante, remit d'un coup de poing son chapeau sur sa tête et nous tourna le dos sans nous saluer.

Ea s'éloignant il disait à haute voix

J'aurais dû me douter que ces gens-là n'étaient que des pleutres. Vingt sous Et j'ai joué le grand jeu C'est égal, nous n'avons pas regretté notre argent. Gustave GRAUX.

Samedi prochain au Cirque de l'Impératrice commenceront les concerts de la musique militaire prussienne, dont l'arrivée à Paris a été déjà annoncée.

Cette musique militaire est celle du 34e régiment d'infanterie prussienne, une des mieux réputées de l'Allemagne.

C'est elle qui a donné cette année des concerts pendant la saison des eaux à Baden-Baden.

Six concerts consécutifs seront donnés, chaque soir, à huit heures, du 28 octobre au 2 novembre

Peut être un concert supplémentaire aura-t il lieu dimanche 29 octobre, à deux heures.

Lepr.mier concert sera donné au bénéfice des caisses de secours des Sociétés d'artistes, fondées par le baron Taylor.

A TRAVERS PARIS

Le Théâtre-Beaumarchais ne pouvait se consoler de l'absence des Médicis.

Dans sa douleur il s'est adressé à Mme D. Rouy, qui tient magasin de proverbes, comédies, vaudevilles et drames historiques, Mme D. Rouy. qui, de son côté, désirait apporter quelque lumière dans l'histoire ténébreuse de l'Italie au seizième siècle, ne demandait qu'à jeter dans la circulation un François de Médicis de sa façon garanti pendant huit représentations au moins.

Et voilà comment la Louve de Florence a été jouée samedi par l'élite des comédiennes ambulantes de Paris, parmi lesquelles il faut citer en première ligne Marthe Aguillon, dite la Terrible Savoyarde, et Victorine de Courtais, une de ces personnes distinguées dont les menuisiers du faubourg Saint-Antoine disent

Voilà une bien grande dame 1

Avec deux comédiennes de cette trempe-là une pièce est sauvée.

Il y a un peu de tout dans la julienne dramatique de Mme Rouy. L'intérêt, la Tour de Nesle, Buridan, l'Italie, Lucrèce Borgia, une cassette en fer, Gennaro et Victorine de Courtais surnagent dans le dialogue, assez liquide pour inspirer une certaine crainte par le temps qui court.

Avec deux ou trois carottes, quelques choux de Bruxelles et une demi-douzaine de pommes de terre, le potage de Mme Rouy eût été complet.

C'est Victorine de Courtais qui joue la Louve de Florence que Mme D. Rouy a offerte à la ménagerie du boulevard Beaumarchais.

M. Montdidier, qui a eu son talent gelé en Russie, l'ancien Monteclain de ia Closerie des Gencls, rôle que Raphaël Félix a repris depuis avec tant d'éclat et un si beau pantalon garance, M. Montdidier joue Andréa-Zeppo.

Le rôle du Petit-Poucet est rempli par Marthe Aguillon, déjà nommée.

Mlle Aguillon est une jeune personne qui a beaucoup voyagé. de théâtre en théâtre.

Je ne connais pas de plancher que Mlle Marthe Aguillon n'ait foulé sous ses pieds, comme on dit dans les mélodrames.1 Elle donne au rôle de Stephano un cachet de distinction qui contraste singulièrement avec sa manie de tomber des journalistes dans les cours.

Mme Victorine de Courtais a parfois des élans vers la haute comédie.

Dans les scènes de passion elle a un de ces gestes pleins de noblesse qui veulent dire

Messieurs, fleurissez vos dames

François et Ferdinand de Médicis sont deux parfaits gentilshommes.

La Trémouille et le beau Dunois du Urand-Théâtre-Parisien leur ont enseigné les grandes manières et l'art suprême de porter un pourpoint de velours.

Et pour que la petite fête historique fùt complète, on remarquait, dans une baignoire, Mme D. Rouy, l'heureux auteur, et Monsieur Moreau, l'intelligent directeur du théâtre national où travaillent MM. les comédiens ordinaires du faubourg Saint-Antoine. C'était, somme toute, une belle soirée pour la Bastille.

Il faut savoir un gré infini à Mme D. Rouy d'avoir résisté à la tentation de former un parti, comme deux spirituels auteurs du Gymnase dramatique et politique du boulevard Bonne-Nouvelle. Il eût pourtant été faci'e, à Mme Rouy de risquer quelques plaisanteries d'un goût douteux sur les vaincus d'hier. M. Paccini ne s'y fût point opposé.

Je ne crois pas trop m'avancer en affirmant que Lambert Thiboust qui est un excellent t auteur comique, n'est qu'une médiocre figure politique.

Les nombreux amis que,,gràce à son esprit et à sa gaieté, il a su réunir autour de sa personne, lui ont fait supposer un instant qu'il se trouvait à la tête d'un parti politique et que le moment était venu de dire son petit mot sur les affaires publiques.

,Te ne blâme pas cet excès d'ambition.

Seulement, je m'étonne que Lambert Thiboust n'ait pas abordé plus tôt la politique.

Comment se fait-il que lui, qui flaire si bien l'actualité, ait attendu dix-sept ans avant d'attaquer d'honnêtes gens qui n'ont fait de mal à personne ?

Il est vrai que la carrière de Lambert Thiboust politique n'a pas duré plus de vingt-quatre heures.

Dès le lendemain, il a brisé la tribune qu'il s'était créée au Gymnase dramatique et politique.


Et je le regrette, car la maison de M. Montigny était en train de emplacer avec avantage quelques gazettes à trois sols.

Ainsi, le jour de la première représentation de la Marieuse, les acteurs du Gymnase se livraient, au café du théâtre, à des discussions passionnées que je ne puis rappeler dans un journal dépourvu de tout cautionnement.

Au bureau de location ce fut bien autre chose.

Un boursier se présenta et demanda un fauteuil d'orchestre. Ah 1 vous désirez un fauteuil? dit la buraliste, très bien vous allez subir votre petit examen préalable; veuillez passer dans le cabinet de M. Edouard Lemoine.

Introduit auprès du frère du directeur politique, le boursier réitéra sa demande.

Très bien, dit M. Lemoine mais, d'abord, quelles sont vos convictions politiques ?

Je pense que le Mobilier baissera en liquidation.

Il ne s'agit pas du tout du Mobilier. Quelle est votre opinion sur la révolution de 1848 ?

Le boursier, après avoir fait sa profession de foi, a été admis aux fauteuils d'orchestre.

On ne doit d'ailleurs attacher aucune importance à l'incident du Gymnase dramatique et politique.

Ce n'est pas au théâtre qu'il faut chercher une conviction quelconque.

Les journalistes sont tenus d'avoir une conviction. L'auteur dramatique peut s'en passer.

Nous savons ce que valent les boutades politiques sur la scène. Tel auteur qui a fait des rondeaux en l'honneur des vainqueurs d'hier a, sur la commande du directeur, poursuivi de son sarcasme, sur l'air de l'Apothicaire, les vaincus du lendemain.

Au théâtre, on trouve quand on veut une flatterie ou une attaque et un histrion pour débiter ces choses sans conviction et sans passion.

Ce qu'on obtient beaucoup moins facilement qu'une flatterie au théâtre, c'est un discours du baron Taylor, l'ami du 34° régiment de ligne prussien, qui vient d'arriver à Paris.

Le baron Taylor a des souvenirs, des regrets et même des larmes pour tous les membres des cinq associations artistiques qu'il dirige. Mais en dehors des membres des Sociétés, plus de larmes, plus de regrets, plus de souvenirs.

Tenez, quand il meurt un obscur acteur qui n'a d'autre mérite que d'avoir payé sa cotisation annuelle, on voit arriver plusieurs commissaires ornés de plusieurs papiers qui lisent sur la tombe quelques discours bien sentis.

Mais lorsqu'un comédien original est conduit au cimetière Montmartre, et lorsque ce comédien n'a payé aucune cotisation à aucune des cinq Sociétés, les commissaires restent au café et les discours restent au magasin.

Rouvière est mort

Un don du ministère, venu au dernier moment, a permis de lui faire des funérailles convenables.

Quelques rares amis oat suivi le cercueil.

Pas le moindre commissaire. aucun discours. pas de souvenirs; pas de regrets, pas de larmes.

N'avait- on donc rien à dire sur cette tombe?

La Société des artistes dramatiques est donc bien avare de ses lar- mes officielles qu'elle les refuse au vaillant comédien qui n'a payé aucune cotisation ?

Depuis quand donc chez les artistes y a,t-il un tarif pour les grands sentiments et les grandes douleurs ?

S'il existe un tarif pour ces choses-là, qu'on le publie 1

Il y avait pourtant pas mal de choses à dire sur Bouvière. Ainsi, sans crainte d'être démenti par qui que ce soit, un orateur eût pu affirmer que ce fut un artiste convaincu, chose assez rare en ce temps où les comédiens n'envisagent leurs rôles qu'au point de vue de la vedette.

Oui, Rouvière était plein de défauts. il était souvent grotesque. Avec lui, quand un rôle n'allait pas aux nues, il tombait lourdement dans le troisième dessous.

C'était un comédien dangereux assurément, et mieux valait fabriquerune médiocre littérature pour de médiocres acteurs quede chercher une figure pour cet artiste passionné.

Rouvière apportait au théâtre la flamme, la passion, l'âme. Ce n'était pas un acteur pour les avant-scènes.

Il ne s'occupait point de ces petites dames maquillées que l'invasion du choléra expose à la dernière misère.

Il vivait ses rôles, et quand il était en présence du public, il ne pensait pas aux lettres parfumées que tout comédien trouve chez la portière du théâtre.

Que se passe-t-il aujourd'hui sur la scène ?

Quand une pièce tombe, les acteurs hâtent sa chute. Souvent, au lien de défendre l'auteur, ils l'abandonnent lâchement et ont l'air de dire au public

Allez je suis bien à plaindre de jouer un si mauvais rôle dans une si mauvaise pièce

Rouvière, qui avait une conviction, n'agissait point ainsi. Lors de la grotesque exhibition des Funérailles de l'honneur, il défendit jusqu'à la dernière heure l'arlequin dramatique que M. Yaquerie avait fabriqué avec les restes de la table de 1830.

Ses grands triomphes étaient Haznlet, le Comte Hermann, Maître Favilla.

Il lui fallait Shakespeare, George Sand ou Alexandre Dumas. Rouvière n'était pas fait pour sauver des enfants entre deux ballets.

Et moi qui pense qu'un grand caractère ne saurait jamais nuire au talent, j'estimais particulièrement ce brave comédien.

Je l'ai connu abandonné de tous, alors que de simples acteurs faisaient la loi aux directeurs.

Je l'ai connu pauvre, allant demander à la province les quelques sous que Paris lui refusait pour sa modeste vie.

Il n'a pas eu un moment de défaillance. il n'a jamais transigé avec sa dignité.

Rouvière ne posait pas au cabaret pour le Danton des coulisses, et il n'allait pas quémander des secours dans les ministères.

Rouvière avait fait de la peinture avant d'aborder le théâtre. J'ai vu de lui quelques toiles qui ne dénotent aucun talent sérieux, quoi qu'en aient dit ses camarades.

Comme peintre il imitait avec peu de bonheur Delacroix, et chose curieuse, celui qui fut le comédien le plus original de ce temps n'était qu'un servile copiste la palette à la main.

Les table aux de Rouvière ressemblent à de mauvaises copies d'après Delacroix.

Il avait été entraîné sans vocation aucune à la suite du grand maître

Au début de la vie, enthousiasmé par la fougue et la couleur de Delacroix, il s'était jeté dans la peinture sans savoir pourquoi,comme on suit la foule en temps d'émeute.

Rouvière,, qui était un comédien modeste, faisait le plus grand cas de sa peinture.

C'est qu'elle était pour lui une suprême consolatrice dans les mauvais jours.

Quand la misère venait s'asseoir au foyer du comédien elle préparait la palette du peintre.

Quelques personnes annoncent que le GRAND Léopold de Meyer est à Amsterdam.

Est-ce que ce pianiste est vraiment si grand que ça.? En été, aux eaux d'Allemagne, on ne peut faire un pas sans Je rencontrer, on ne peut lire une feuille au Kursaal sans y trouver une réclame pour le grand Léopold de Meyer.

Ce grand Léopold de Meyer commence à m'agacer.

Je trouve ce pianiste beaucoup trop grand pour son siècle, et je ne serais point fâché qu'on le rapetissàt d'une tête ou deux.

On dit aussi que les frères Davenport n'ont pas quitté la France, et qu'ils se tiennent dans les environs de Paris, prêts à recommencer leurs exercices au premier signal.

Nous sommes donc exposés à une forte recrudescence du fléau spirite.

Seulement, cette fois, nous aurons l'armoire à bon marché deux francs et trois francs par personne.

Voilà donc où ont abouti les réclames, les effronteries et les outrecuidances.

Deux francs et trois francs!

Vous y verrez trois Américains et deux guitares.

En moyenne, c'est dix sous la pièce.

En avant la musique

Hélas 1 il est trop tard

A qui la faute? Au Barnum qui a si mal lancé l'affaire. Si le choléra, à son arrivée à Paris, s'était adressé à Bernard Derosne, il n'aurait pas eu plus de dix personnes par jour Mais le choléra est un malin.

A présent que les Davenport sont tués, j'engage M. Robin à rengainer les mauvaises farces qu'il débite chaque soir pendant l'exhibition de son armoire.

M. Robin a encaissé une centaine de mille francs avec sa plaisanterie c'est un excellent prestidigitateur qui a le défaut commun à ses semblables il cause beaucoup trop, il cause mal et d'une façon prétentieuse.

Mais à part cette petite infirmité, M. Robin ne laisse rien à désirer, et, somme toute, il faut lui savoir gré d'avoir donné sur les doigts à tous ces faux sorciers.

La sorcellerie

Il n'en faut plus.

Les francs-maçons eux-mêmes, qui pendant une foule de siècles

ont passé pour avoir des relations très suivies avec le diable et sa grand'mère, ont renoncé à jouer le rôle de citoyen surnaturel.

Ils se réunissent toujours, ils s'entourent toujours du même mystère, mais ils avouent volontiers que le diable n'a plus ses entrées dans les loges maçonniques.

Je n'ai jamais eu une bien grande opinion de la franc-maçonnerie. Mes premiers souvenirs de franc-maçonnerie datent de mon enfance.

Un mien parent occupait un certain grade dans la loge de ma ville natale.

Aux grandes soirées, ce parent se flanquait sur la poitrine une foule de grands cordons avec des truelles ou des compas en argent il me paraissait souverainement ridicule.

Puis, vers minuit, quand il quittait la loge, ce même parent dessinait des zig-zag sur le trottoir, et tout enfant je me disais Si les francs-maçons fréquentent le diable, c'est qu'il a une bonne cave.

Je me suis rappelé tout ceci, l'autre matin, en lisant dans un journal que l'Odéon allait représenter cet hiver une comédie, en quatre actes, sur les francs-maçons.

Ma pensée s'est immédiatement portée sur cet excellent Alexandre Weill qui a voulu me faire entrer au Grand Orient peur entendre ses discours.

Pour Weill la franc-maçonnerie est un drapeau.

Champfleury, lui aussi, a été entraîné un jour à une loge quelconque, et voici en quels termes il raconte les cérémonies qui ont précédé sa. réception.

Je laisse à Champfleury toute la'responsabilité de son récit.

On m'avait présenté, me dit Cbampfleury, et le grand jour de la réception arriva enfin.

Le soir venu je me rendis à la loge pour me soumettre aux épreuves traditionnelles.

Après une demi-heure d'attente cruelle on me banda les yeax et on me dit

Vous allez entrer en loge où vous écrirez la profession de foi de votre vie avant de paraître devant le conseil.

Nous descendîmes quelques marches. on ouvrit une porte. on me poussa dans un cabinet. la porte se referma. J'ôtai mon bandeau.

Les murs de ma cellule étaient ornés de squelettes peints à l'huile et devant une table sur laquelle se trouvait tout ce qu'il fallait pour écrire était assis un gros homme.

Êtes-vous l'inquisiteur? lui demandai-je.

*A*on, dit l'inconnu en tremblant, je suis boulanger. Que faites-vous ici ?

On m'a dit d'écrire ma profession de foi. Et vous ? J'ai la même mission.

Êtes-vous boulanger ?

-Non, je suis homme de lettres.

Dans ce cas vous pourriez me rendre un service 1

Lequel ?

Faites ma profession de foi et je vous donne cinquante francs. Ce n'est pas assez A cinq louis c'est une affaire faite. Cent francs? C'est un peu cher.

C'est à prendre ou à laisser.

J'accepte dit le boulanger.

Et Champfleury composa sur-le-champ sa profession de foi ainsi que celle du boulanger qu'il ne connaissait pas.

On n'est pas romancier pour rien.

Deux heures après, ajoute Champfleury, on vint nous chercher, on nous banda les yeux et on nous fit remonter l'escalier, une porto s'ouvrit et.

Vous ètes devant le conseil, dit notre guide.

On me demande ma profession de foi ainsi que celle du boulanger qui, d'ailleurs, m'avait donné mes cent francs. ̃

Un membre du conseil lut les deux pièces à haute voix. La profession de foi du boulanger eut un succès énorme. -Fort bien, dit un monsieur qui était sans doute le président, fort bien; on va passer à votre réception.

Alors.

Alors une voix connue prononça ces mots

Pardon, pardon 1 Je désire adresser à M. Champfleury quelques questions supplémentaires.

Je partis d'un grand éclat de rire.

C'était la voix d'Alexandre Weill.

ALBERT WOLFF.

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