Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 1 à 1 sur 6

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : La Croix

Auteur : Groupe Bayard. Auteur du texte

Éditeur : La Croix (Paris)

Date d'édition : 1913-05-09

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb343631418/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 104176

Description : 09 mai 1913

Description : 1913/05/09 (Numéro 9247).

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG87

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k258603s

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99%.


Adveniat regnum tuum Dieu protège la France!

Vend. 9. S. GREGOIRE DE NAZIANZE JEUDI 8 MAI 1913

La journée La Commission de l'armée a termine l'examen de la loi de trois ans.

Elle est appelée maintenant à discuter sur le crédit de 420 millions demandé par le gouvernement pour l'organisation de la défense nationale. Alphonse XIII a passé la journée à Fontainebleau où ont eu lieu le matin des exercices militaires, le soir une fête hippique.

Le roi a plusieurs fois manifesté par ses applaudissements son enthousiasme à la vue du superbe entrain de nos troupes.

Il a beaucoup apprécié le cadeau qui lui a été fait du pur-sang qu'il montait pendant la manoeuvre.

De plus en plus, il apparaît que le voyage du roi Alphonse XIII à Paris aura des conséquences internationales de premier ordre.

La cause de la paix européenne ferait de ce chef des progrès considérables.

La presse espagnole apprécie avqc sympathie l'accueil enthousiaste que la France a réservé au roi Alphonse XIII. Le « Journal Officiel » d'Espagne publie le décret qui confère à M, Raymond Poincaré la Toison d'Or.

Une manifestation, tentée mercredi soir par les révolutionnaires et qui visait l'ambassade d'Espagne, a été vigoureusement dispersée.

Le Saint-Père a reçu mercredi le eardinal Vincent Vannutelli et a été heureux d'entendre de ses lèvres l'excellent témoignage rendu à la réception qui lui a été faite partout à Paris. Le cardinal a dit l'impression profonde produite sur lui par les cérémo- nies auxquelles il a pris part et par la revue des oeuvres qu'il a faite.

Dans un ordre du jour adressé à l'ar- tillerie mecklembourgeoise, Guillaume II n'a pas manqué, suivant sa gracieuse habitude, de rappeler nos désastres de 4870.

C'est aujourd'hui que les ambassadeurs se réunissent à Londres pour étudier le futur statut albanais. Divers projets seront discutés.

Les troupes d'Essad pacha évacueraient l'Albanie.

La démobilisation autrichienne aurait commencé à la frontière du Sud. Guillaume II a signé un décret créant immédiatement un nouveau régiment à Trêves et diverses écoles. militaires. La loi militaire viendra en surplus.

Le gouvernement anglais paraît décidé à pourchasser les suffragettes. Le nouveau cuirassé « Alphonse-XIII » a été lancé au Ferrol.

VIENT DE PARAITRE

Suzanne la Doctoresse Far Charles de VUU

Un vol. in-8° de 112 pages, papier de luxe, nombreuses illustrations. Nouvelle Bibliothèque pour tous. Prix, 1 franc port. 0 fr. 20. Remises par quantités 7/6, 15/12, 70/50. 150/100.

Cette délicieuse histoire publiée autrefois dans le Mois littéraire, éditée ensuite en volume de luxe à 5 francs paraît aujourd'hui dans la Nouvelle bibliothèque pour dous à 1 franc, où elle sera à la portée d'un plus grand nombre. Suzanne de Cernay est une féministe qui, douée d'une rare intelligence et d'une volonté peu commune, a des allures indépendantes, dont ou famille s'effarouche avec raison et qui forme un contraste frappant avec l'atmosphère tranquille dans laquelle elle a été élevée. Au contact de !a vie et sous l'influence de Jean de Malindrey. en qui elle reconnaît une intelligence et un caractère vraiment supérieurs, Suzanne la Doctoresse se transforme peu à peu; son bon cœur reprend le dessus, sa sotte vanité et son égoïsme se modifient, et les dernières phrases du récit nous font entrevoir dans la jeune savante que va épouser Ni. de Malinlire.. une Suzanne nouvelle et meilleure. Ce joli volume illustre, disait à son sujet le Polybiblion. est écrit avec entrain dans une langue claire et agréabte, l'esprit en est excellent; sans attaquer les femmes savantes et les bachelières, il enseigne que la science, pour être aimable, doit s'allier à la modestie. »

Maison de la Boue Presse, 5. rue Bayard, Paris

Le socialisme

et la guerre

Lorsque, pour obtenir du Reichsiag le nerf de la guerre, le chancelier d'Allemagne prophétise que le prochain heurt de peuples sera une abomination, l'ange qui descendrait du ciel, les ailes toutes grandes, et nous dirait « Voici la paix. je vous l'apporte. » serait vite populaire. Nous ferions, grâce à lui, de si belles économies

Le socialisme n'est pas un ange. et il n'a pas d'ailes les ailes lui sembleraient un appendice clérical mais il nous promet, quand même, la paix. Gomment s'y prendrait-il pour tenir sa promesse ? On a le droit de le lui demander.

La panacée socialiste porte un nom fameux, un des noms le plus souvent imprimés par notre époque elle s'appelle la solidarité. La solidarité serat-elle la grande pacificatrice ?

J'en cherche la définition dans un dictionnaire qui n'est pas réputé dévot d'après Larousse, la solidarité est « une dépendance mutuelle entre plusieurs hommes qui fait que les uns ne peuvent se développer que si les autres le peuvent aussi d'où l'obligation de s'entr'aider ».

Il faudrait dire d'où l'utilité de s'entr'aider. La solidarité est purement utilitaire. La solidarité calcule, et son calcul la guide. Elle aide pour qu'on l'aide donnant, donnant. La charité aime la solidarité raisonne. La charité est un sentiment la solidarité est une affaire. La solidarité n'écoute pas son coeur elle n'a pas de coeur elle n'a qu'une logique qui l'emprisonne dans ses bornes elle n'a pas de morale la notion du devoir lui reste étrangère elle groupe des besoins, quels qu'ils soient., insoucieuse de leur légitimité; elle lie sans regarder la qualité du lien elle habite indifféremment les hauteurs et les bas-fonds elle opère partout où des affinités s'attirent en face du gendarme; les bandits sont solidaire^; la solidarité des apaches est proverbiale il existe, parait-il, un Syndicat de cambrioleurs qui est une merveille de solida.rité.

La charité fait des frères la solidarité ne fait que des associés. Or, nous nous associons quand l'intérêt nous le conseille et l'intérêt est tantôt ce qui nous rapproche, tantôt ce qui nous divise le plus. L'intérêt négocie toutes les paix et déclare toutes les guerres. La solidarité, sa fille, supprime donc l'isolement, mais non la combativité. Elle substitue aux individus les groupes mais, comme les individus, les groupes savent se haïr ils se haïssent de toute la force que fait l'union.

Voyez l'ardeur syndicale, la jalousie syndicale. l'animosité syndicale. Des Syndicats rivaux se défient, tels que les héros d'Homère. A l'heure qui sonne, un grand commerce se partage en deux clans les fabricants et les détaillants un détaillant regarde uu fabricant comme un Montaigut regardait un Capulet tous deux prêchent la solidarité, tous deux la pratiquent mais chacun a la sienne qui ne peut souffrir l'autre. Obéie, la charité créerait une immense famille. La solidarité crée autant de familles distinctes qu'il y a d'appétits collectifs. La solidarité m'unit à ceux qui me servent et m'éloigne de ceux qui me gênent aussi nombreux sont les ablmes qu'elle creuse que les liens qu'elle noue. Pour se sentir solidaires, il faut avoir mèmes instincts, même but, même fortune.

Les ouvriers sont entre eux solidaires les patrons sont entre eux solidaires mais entre patrons et ouvriers quelle solidarité, si n'intervient pas la charité Quelle solidarité entre gens dissemblables de goûts, d'éducation, de santé, de moyens, de vigueur ? Quelle solidarité entre un athlète et un avorton, entre un acrobate et un cul-de-jatte Du faible, la solidarité fait un déchet que le pied du fort écrase. On n'est solidaire qu'entre gens de la même espèce. Les maîtres n'étaient pas solidaires des esclaves affranchir l'esclave ruinait le maître la charité brisait les chaînes, la solidarité les forgeait.

Quelle solidarité entre le pauvre et le riche ? Je n'ai rien, tu as quelque chose, partageons. » Voilà le socialisme. L'argument de la solidarité pour décider au partage celui qui a quelque chose ? Lorsqu'un gueux épouse une héritière, il choisit le régime de la communauté l'héritière hésite.

« Apporte à l'actif commun, mets au tas tes muscles, tes nerfs, ton souffle, ta bourse. Au nom de quoi ? Au nom de la solidarité. Quelle est sa base ? L'intérêt. Grand merci mon intérêt à moi qui ai des capitaux, qui ai des bras solides, n'est pas le moins du monde de secourir des meurt-de-faim et de porter des écloppés 'Pu n'as pas lu nos livres il faut « socialiser le moi ». Pardon quel rapport y a-t-il entre le moi d'un brave homme qui se serre le ventre pour nourrir sa famille et le moi d'un ivrogne qui ne quitte pas l'assommoir ? Commence par égaliser les moi nous les socialiseroars ensui2.c » Je crois ouïr le dia- logue animé par l'esprit de solidarité.

La solidarité abolir les frontières ? Elle les multiplie de nouvelles patrie naissent de solidarités nouvelles. La solidarité balkanique a vaincu la solidarité turque que feront de la solidarité balkanique les solidarités bulgare, serbe, monténégrine ? L'heure, la circonstance arrangent tout, rompent tout. Supprimât- on les races, resteraient les classes, que la solidarité arme de pied en cap. Le socialisme, un paciflcateuT? Il ne rêve que plaies et bosses Il. faut toutes les images des bouquins militaires pour peindre son activité. Le capital ? Une bastille qu'il assiège Le décor moderne Une barricade, ceux-ci d'un côté, ceux-là de l'autre, des assaillants, des assaillis La vie n'est plus qu'une bataille, et le prolétariat une armée. On parle de déserter, si l'on mobilise et, soimême, on ne cesse de mobiliser. Tirer sur le Prussien paraît monstrueux traquer le renard semble légitime. Le canon est réactionnaire la chaussette à clous ne l'est pas on a l'horreur du sang versé quand ce n'est pas celui du janne.

Voilà la paix socialiste. La solidarité n'enfante que des belligérants. Qu'un intérêt commande, les fils de Liebknecht fonceront sur les fils de Guesde, comme le travail sur le capital. C'est le tumulte. des contingences. Il n'y a que le sentiment chrétien qui se colore des reflets de l'absolu parce que, illuminé par le dogme de la paternité divine, il aperçoit, loin des ténèbres qui divisent, le céleste idéal de la frabernité humaine. EmiLE DE SAINT-AuBAN.

ROME

Le Pape reçoit

le cardinal Vincent Vannutelli Par dépêche de notre correspondant particulier le

Le Saint-Père a vouLu dès ce matin H heures, recevoir le cardinal Vincent Vannutelli.

Le cardinal remit à Pie X la lettre filia- lement reconnaissante que Di. Calan, président général des Conférences de SaintYincent de Paul, l'avait prié de porter à Sa Sainteté.

Le Pape avait déjà reçu lui-même la veille une superbe lettre du cardinal Amette ou l'archevêque de Parts renier..éiadt le Souverain Pontife d'avoir voniu ajouter à l'insigne faveur de l'envoi d'un cardinal légat des paroles si pleines d'affection pour la France. Le cardinal Amette avait tenu à remlre témoignagc à la belle attitude de la population parisienne et à dire son impression profonde de l'attachement ait Saint-Siège, plus grand encore si possibde, qu'avaient produite dans la capitale la bonne grâce et la haute délicatesse du cardinal légat.

Pie X étmit déjà informé dans tous les détails des splendides fëtes parisiennes. Il avait été profondément réconforté par la déférence dont le légaf pontifical avait été partout entauré durant son séjour 1 Paris et par les nouvelles et émouvantes manifestations de piété filiale que les catholiques français avaient dormé au Vicaire de Jésus-Christ. Il n'en avait pas été étonné cependant, car il sait qu'il peut avoir confiance dans la watio-n française, mais il a-tme à constater avec une fierté paternelle les exemples si nombreux et si consolants de sa généreuse fidélité au Ponromain.

Pie X se plut à entendre de la bouche du cardinal Vannutelli les témoiguages rerutue à la piété solide et à l'esprit de foi que iea fêtes religieuses parisiennes avaient mani(estés une fois de plus che: les catholiques français.

Le prince Chigi

A l'occasion des fêtes du centenaire de la paix rendue à l'Eglise par Constantin, le Pape a conféré au prince Mario Chigi. président du Conseil supérieur de la comirtémoration constantinienne, l'Ordre de la blilice dorée ou Eperon or.

Un scandale qui tourne

à la confusion de ses auteurs Les F. -M. avaient prétendu tendre un piège aux catholiques, eu invitant ceux-ci à une conférence contradictoire donnée salle Wagram, sous la présidence du sénateur et président du Grand Conseil franc-maçonnique Debierre, par l'ex-abbé Claraz. Celui-ci déversa pendant une heure l'injure et le blasphème sur la religion catholique.

Lorsque les contradicteurs inscrits, le P. Berthet et M. l'abbé Bordron, auxquels on avait promis la liberté de parole, voulurent développer leurs thèses, une opposition systématique s'éleva de tous les côtés de la salle.

L'ex-abbé Claraz voulut répondre à nouveau. C'est alors que les Militants du devoir chrétien et la Jeunesse catholique du XVII' arrondissement, qui accompagnaient le P. Berthet et M. l'abbé Bordron, envahirent la tribune, imposant silence à leur tour aux adversaires, qui s'enfuirent avec leur Comité.

La bannière de Jeanne d'Arc Nos lecteurs savent que les préfets des Ardennes et des Vosges ont eu l'audace d'interdire, en ce pays de frontière, les couleurs de Jeanne d'Arc qui, à Paris et dans toutes les villes importantes, ont pu être arborées librement.

C'est une triste singularité.

De Charleville, on nous prévient que 25 personnes sont poursuivies pour avoir patriotiquement pavoisé aux couleurs de Jeanne d'Arc. comme à Paris. •

Va-t-on.brûler les contrevenants comme les Anglais firent pour Jeanne d'Arc ?

Ce que dit

le comte de Romanones M. Marcel Huün publie dans l'Echo de Paiis l'interview suivante du comte de Rominonès, président du Conseil espagnol, et qui accompagne le roi à Paris, ainsi qu'on le sait. -Le roi est enchanté, déclare M. de Romanones, littéralement enchanté de la réception que le président de la République, le gouvernement et la population parisienne lui ont réservée. 1 Ma satisfaction personnelle est très grande dés marques de sympathie qui ont été prodiguées aujourd'hui au souverain et à l'Espagne. J'en suis d'autant plus heu" reux qu'à un moment donné j'ai été le seuî", à Madrid, avec le roi, à désirer ce voyage. On a dit, Monsieur le président, que la présence du roi Alphonse XIII à Paris signifiait que l'Espagne n'était pas éloignée de signer avec la France un traité {l'alliance.

Le fait de la visite du roi <f Espagne à Paris, N'oyez-le bien, a une signification aussi éloquente, et plus claire, peut-être, que les parchemins.

Nous avons le profond désir, maintenant que notre acticm commune au Maroc est nettement définie et appelée aux plus heureux résultats, je l'espère, de suivre avec la France une politique de complète entente. Mais la sonnerie du téléphone retentit. Madrid réclame le comte de Romanone.3. La conversation téléphonique se prolonge. En réapparaissant, le président du Conseil me dit

Quelle belle invention que le téléphone, tout de même M. Navarro Reverter, ministre des Affaires étrangères, était à l'appareil. Et il me disait toute la joie qu'on éprouve à Madrid de l'accueil sympathique et enthousiaste que le roi a reçu à Paris. Les deux reines, qui étaient un peu inquiètes au départ du roi, sont maintenant tout à fait rassurées. «•

Et. visiblement heureux, le président du Conseil espagnol d'ajouter

La réception que Madrid a faite à M. Loubet sera de beaucoup dépassée, en chaleur et en ovations, par colle que les Espagnols réservent à M. Poincaré lorsqu'il ira officiellement à Madrid ce sera un véritable triomphe pour l'amitié et l'entente franco-espagnoles.

GAZETTE La Toison d'Or

M. Poincaré, qui a reçu du roi d'Espagne le collier de la Toison d'Or, comme M. Loubet, comme M.' Félix Faure. a été exempté des frais, du serment de fidélité à la foi catholique et au roi d'Espagne, et aussi du coup d'épée sur Tépaùle. Il a simplement promis « de contribuer à l'éclat et à l'élévation de cet Ordre insigne et il a reçu l'accolade après le collier. La formule de la réception est celle-ci

« L'Ordre reçoit Votre Excellence en son aimable compagnie. En signe de quoi, Monsieur le président, je vous mets ce collier. Plaise à Dieu que Votre Excellence le porte longtemps pour son honneur et sa gloire. »

Le président a alors signé le procèsverbal et de plus un reçu du collier, s'engageant à inscrire sa restitution dans son testament.

On sait que la 'foison d'Or a été fondée le 20 janvier 1429 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, comte de Flandre et de Hollande, qu'on appelait en Europe « le grand duc d'Occident », plus riche, plus puissant que le roi de France, avec des domaines plus étendus.

Les chevaliers de la Toison d'Or prêtaient serment de défendre jusqu'à la mort la foi catholique et le chef de l'Ordre. Il est de tradition que les rois de France et nos chefs d'Etat reçoivent la Toison d'Or; cependant, M. Fallières ne l'a pas reçue.

Détail particulier tous les actes de l'Ordre sont rédigés en français, en Espagne comme en Autriche, et le décretbrevet qui confère l'Ordre commence ainsi

Alphonse XIII, roi d'Espagne, comme duc de Bourgogne, chef et souverain de l'Ordre insigne de la Toison d'Or, à tous ceux qui ce présent verront, salut. » Titres suggestifs

Bien que la manifestation organisée hier devant l'ambassade d'Espagne ait complètement avorté, la BatailLe syndicaliste affecte d'y avoir vu un succès en réponse à ses excitations.

Voici quelques titres des articles publiés en grosses lettres dans la Bataille syndicaliste

Devant l'ambassade, des milliers de travailleurs ont crié leur colère. »

« Le gouvernement aux ordres du roi assassin. »

«La journée du roi assassin. »

« Le macaque aux mains rouges », etc. La rue, très correcte et parfois très chaleureuse, est restée sourde aux appels de la Bataille syndicaliste. Mais il n'en est pas moins scandaleusement odieux que de pareilles excitations se produisent lors de la visite d'un souverain joyeusement acclamé par la population.

Préfet de la lune

Sedan Un préfet qui a la ville de 'Sedan dans son département devrait s'efforcer de faire oublier à ses administrés le cauchemai' de 1870, en saisissant toutes les occasions de réconfoTter leur patriotisme. Le préfet des Ardennes est t,out le contraire de ce préfet idéal. Non content d'interdire à la population de pavoiser aux couleurs de Jeanne d'Arc, il a, comme a temps néfaste de la guerre, laissé placarder cette affiche qu'on pouvait voir s'étaler sur les murs du Palais de Justice de Sedan « Appel aux peuples français et allemand ». M. le préfet des Ardennes ne veut pas se rendre compte qu'il n'est ni préfet franco-allemand, ni préfet de la lune, mais préfet en France, préfet d'un département frontière..

Maire français

A côté de ces étranges préfets, des Ardennes et des Vosges, quelle belle attitude ont ces maires lorrain3 qui ont répondu

comme celui de Val-ei-Chattilon (.Meurtheet-Moselle), M. Veillon, à l'invitation des pacifistes de Saint-Benazet (Gard) « Si, en Lorraine, on ne désire pas la guerre, on ne la craint pas, et on estime que le meilleur moyen de ne pas l'avoir, c'est de voter, sans aucun retard, le service de trois ans. Non seulement, donc, nous

Le roi d'Espagne en praijce

La visite royale

à Fontainebleau

Alphonse XIII avait manifesté le désir d'assister, durant son séjour en France, à des exercices militaires.

Déférant à ce souhait, on s'est ingénié à le satisfaire pleinement, en organixant plusieurs fêtes, dont le défilé d'hier n'était que le yrélucle.

Aujourd'hui, ces fêtes se sont continuées

1 Le château de Fontainebleau La cour des Adieux

à Fontainebleau, par une manoeuvre de cavalerie, des tirs d'artillerie le matin, et l'après-midi par un carrousel militaire. Demain, le roi assistera à des exercices d'aviation militaire, à Bue. près de Versailles, et repartira par Bordeaux le soir. Les préparatifs

à Fontainebleau

Les mêmes mesures d'ordre rigoureuses opt été prises .à Fontainebleau. De- puis mardi, la garnison a été renforcée de quatre régiments d'infanterie et des 19* -et 13* dragons, de 120 gendarmes à cheval, 150 à pied.

Au château, le personnel a aménagé, avec la plus grande activité, tes appartements destinés au président et au roi. Les appar-

Le défilé de l'infanterie, à la revue,

sur l'Esplanade des Invalides

tements réservés au roi sont ceux de Napoléon, Il s'v truuve encore la table sur laquelle l'empereur signa son abdication, le chapeau qu'il portait à son retour de l'ile d'Elbe, son lit avec des casques aux quatre angles, sa toilette représentant un trépied antique, de magnifiques Boucher et un superbe Van der Aleulen représentant Louis XIV conduisant une voiture légère. Quant à M. Poincaré, il doit occuper les appartements de Mine de Maintenon. A la gare, deux salon.s d'arrivée et de départ ont été luxueusement décorés aux couleurs espagnoles et d-e teintures jaunes et rouges.

Depuis le matin, les trains ne cessent de déverser une foule de visiteurs, nouvelle population qui va presque doubler, pendant un jour, la population habituelle de la ville. L'animation est intense. La ville et les monuments publics sont pavoisés. A 8 h. 45, les troupes et les gendarmea prennent place le long des rues par où doit passer le cortège. Ces rues sont complètement barrées et les trottoirs débarrassés de tous objets encombrants. Toutes les fenêtres sont décorées de drapeaux français et espagnols.

Le départ

Maie, durant que ces derniers préparatifs s'achèvent, à Paris M. Poincaré est allé prendre, dans son automobile, le roi aux Affaires étrangères. Ils repartent presque aussitôt tous les deux pour la gare de Lyon, où un train spécial est sou3 pression. Le roi et le président montent dans le

n'inviterons pas notre député à aller à Berne, mais ûou* continuerons à applaudie le patriotique « Appel à la France » qui fut affiche sur nos murs dès le premier jour. Notre vœu, à nous, est qu'il soit entendu. »

Voilà le langage qui se fait comprendre à l'extrême frontière de l'Est 1

wagon et le signal du départ est donné. Il est 8 h. 25.

La voie de Paris à Fontainebleau-Avon est entièrement gardée par des gendarmes, des agents et des soldats. Les ponts sont également gardés.

A Fontainebleau

Toutes les rues sont pavoisées de drapeaux et ornées de guirlandes la façade de la mairie est tendue de draperies de velours rouge frangées d'or.

A la gare, où le service d'ordre est organisé par M. Oudaille, commissaire spécial, un salon de velours vieil or a'été installé. A 9 h. 1/2, le train entre en gare. Le roi et le président dé la République sont reçus par MM. Bascou, préfet Delphini. souspréfet le général Virvaire, commandant la division de cavalerie de Meluu le docteur Lapeyre, maire de Fontainebleau, et ses deux adjoints. MM. et Tatin la

maire d'Avon, .-NI. Peuelle, el son adjoint, M. Hague.

Aussitôt après leur arrivée, le roi et le président de la République montent avec les généraux de Mas-Latrie et Beaudenioulin dans une daumont attelée de six chevaux, conduite par des artilleurs. .MiM. Antonin Dubost. président du Sénat, et Paul Deschanel, président de la Chambre, montent dans la seconde voiture avec le préfet.

Les honneurs militaires sont rendus par, le 130' régiment d'infanterie.

Les autres personnages de la suite montent dans les' autres voitures.

Le cortège, escorté de dragons, armés de. la lance, se met en marche, pendant que le canon tire des salves.

Encadré par un escadron de dragons, avec

la lance, munie de la flamme rouge et blanche, et précédé d'un peloton de trompettes, le cortège se rend directement de la gare au terrain du champ de courses de la vallée de la Solle, où a lieu la manœuvre. Les crinières des chevaux de l'escorte et leurs queues portent en torsades les couleurs espagnoles.

Le d'infanterie et le font la haie, pendant le parcours en ville.

La foule acclame le souverain et le président de la République.

Le service d'ordre, très sévère, se continue tout le long du chemin à travers le bois, tous les cinq mètres est un soldat en tenue de campagne d'autres, en arrière, couronnent les talus ou apparaissent sur les rochers.

A partir du carrefour de la Croix d'Augas, entouré d'un cercle parfait de dragons, le cortège se précipite un peu, et prend de la vitesse. Derrière suivent seulement les voitures de la presse et de quelques personnalités.

Le président et le roi passent en voiture la revue de la première brigade de dragons, général Gillain, qui va évoluer tout à l'heure, puis ils reviennent retrouver le restant du cortège et descendant de voi- ture.

Les généraux de Mas-Latrie et Beaude-» moulin expliquent à Sa Majesté le thème do la manœuvre qui va se dérouler.

Pendant ce temps, M. Poincaré et les ministres montent sur un petit tertre aménagé pour la mrconstance.