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Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien

Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte

Éditeur : L'Humanité (Paris)

Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)

Date d'édition : 1917-03-29

Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 63335

Description : 29 mars 1917

Description : 1917/03/29 (Numéro 4729).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k254869n

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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L'ARSENAL VIVRA Là question de l'Arsenal de Roanne 'est venue devant le Sénat. Elle s'est terminée pnr l'adoption, à r-unanimiir moins trois ou quatre voix, J'u^i ordre du jour de M. Jean Dupuy, faisant confiance au gouvernement et à Albert Thomas. Le Sénat a écarté les phrases excessives d'une « réprobation » sans proportion avec l'importance des faits que la commission sénatoriale des, finances avait eus à examiner.

Il s'agissait seulement d'une demande de crédits tardivement formulée, après les premières initiatives de réalisation. Certains journaux qui prétendent « faire » l'opinion publique affectaient depuis quelques jours de déclarer que l'Arsenal n'avait pour base ni utilité, ni solidité, ni probité même.

M. Aimond, M. Milliès-Lacroix se sont gardé de tomber dans ces exagéra- tions. S'ils ont tenu à ménager les droits du contrôle parlementaire sur les "finan.ces de l'Etat, ils ont rendu hommage à la personnalité d'Albert Thomas, ils n'ont pas contesté l'utilité de l'Arsenal. Ils ont même souligné la valeur, le ta-j..lent de l'ingénieur qui, avant d'avoir dirigé la construction de l'Arsenal, a donné des preuves d'une incontestable maîtrise.

Ils ont écarté tout dessein politique Ils se sont -placés au-dessus de certains intérêts qui n'auraient peut-être pas été fâchés que l'Arsenal de Roanne sortît: diminué, condamné dans son principe et tué dans son développement. Il n'est rien de cela.

Albert Thomas a pu, en un discours substantiel, montrer que la rapidité dans l'exécution avait permis d'acheter à bon compte les terrains sur, lesquels s'élève l'Arsenal, avant que les spéculateurs aient pu exercer leur industrie. Il pu expliquer la conception d'amortissement qui permettrait à l'Etat de rentrer en un an à peine dans les débours de son opération. Il a pu indiquer que le ministère des Armements n'avait nullement abandonné la réalisation des fabrications qu'il avait prévues en obus et en canons. Et ainsi le Sénat a pu se rendre compte que l'Arsenal de' Roanne n'était pas cette horrifique histoire de « î 50 millions à l'eau,» avec laquelle, depuis huit jours, on essaie d'agir sur l'opinion publique.

M. Ribot, de son côté, a rendu un hom- mage éclatant à tout l'effort admirable par lequel Albert Thomas, depuis deux ans, a galvanisé notre production de guerre jusqu'au point de permettre à la France de lutter à armes égales avec une nation dont le développement industriel permettait une adaptation rapide et formidable à l'état de guerre.

Comment le Sénat eût-il pu rester sourd à l'émouvant appel de justice que lui adressait le président du Conseil :r Comment n'aurait-il pas entendu le discret mais fort avertissement qu'Albert Thomas lui demandait d'écouter en vue organisation productive que la durée de la guerre ne permet pas de négliger. L'Arsenal de Roanne vivra donc. Le ministre'de l'Armement et ses collaborateurs ont maintenant charge de montrer par le fait que non seulement ils ne se sont pas trompés, mais que par eux la Défense nationale a été bien servie. Nous aussi nous avons confiance qu'ils y réussiront.

Pierre RENAUDEL.

~<-t-t-<-t-<-t-t~t-

EN DEUXIEME PAÙE

A la Chambre: Le Régime des entrepôts. Au Conseil général de ta Seine Le Ravitaillement «tu Département. '̃̃'̃ ̃

La presse socialdemocrate majoritaire et les dévastations en France

MESURES ABSOLUMENT NÉCESSAIRES Frontière saisir, 20 mars." (D'un rol-\ labo'ratcur particulier.) Bien que la presse soeiaklémocrale majoritaire allemande, depuis le commencement de la guerre, n'ait jamais publié la moindre protestation contre les mesures des autorités s militaires, -quel que soit leur caractère, on aurait pu croire qu'en face des descriptions détaillées données par les journaux x allemands eux-mêmes des dévastations accomplies en France, une certaine indignation se serait emparée de cette presse. Au lieu de cela les correspondants de guerre de la presse socialdômocrate s'efforcent, tout à fait comme ceux de la presse bourgeoise, de défendre les actes commis pour couvrir la retraite. Dans un compte rendu daté de Mézières, 18 mars, Adolf Koeslcr. correspondant de guerre principal de la presse socialdémocrate, et membre du par ti socialdémocrate majoritaire, après avoir donné des détails sur les dévastations considérables qui, d'après lui, ont fait « de IiH zone un champ de tir idéal », écrit cette phrase mémorable

Le dommage total causé .au j.ays ne compte pas en ooiupuraipo: des sacrifices inouïs, sanglants, épargnés par ce plan proiiinl ;i notre peuple. Der Ues-amtschadp.i des Landes wiegt nichts im Yergleich zu den unerhoerten blutigen Opi'wn, die diesel' yei.ialo Plan unserem Volke eifparl liât).

Et dans un télégramme du m&me correspondant, daté du 22 mars et publié dans le Vnnvœrls du 21 mars on lit En face (1-e? exclusions d'indignation iiittiçai.ses causée par le vnndalibinc ùl'raiand dans les territoires <h acnés, il faut encore e une fois souligner que les dures mesures prises contre te,- matériel français étaient iabi3tolumi&iït nécessaires pour protéger <tes

vifs allemandes.

Le Vorweerts, organe officiel du comité directeur majoritaire, publie ce télégramme, qui donne l'absolution générale à l'état-major allemand, sans faire la moindre réserve. [ Homo.

f-+-~+~-4-+-~+~+~-4-+~-f-+°-+-·-+

EN TROISIEME PAGE

L'affaire Deperdùssin aux assises. La Ré.volution russe.

J «-»-

3\£OrE<S

JS quoi lierait k$ choses

A.

Le procès Deperdùssin a, commencé hier, mais la prise de Longtiav.esnes' et d'EquauccniTt semble avoir quelque peu nui à son succès. Quelle. chambrée, si l'affaire était « venue. avant la guerre Quelles robes délicieuses ces da.mes eussent apportées aux lumières finement tamisées de l'audience." MaiMÏ y a la guerre. et c'est précisément l'objet de l'observation qu'on veut placer ici. L'affaire ûeperdussin est née quelques mois avant le -comniifincement des hostilités. Supposez. supposons que le hasaixl ne s'en fût point mêlé et que Deperdùssin eût eu l'habileté de prolonger ses micmacs financiers jusqu'en août 1914 (c'était fort possible), ou supposons plus simplement que la guerre ait éclaté un semestre plus tôt (c'était encore possible), que fût-il advenu Y

Ceci, qui est fort simple Deperdùssin vendait ses avions à l'armée, décuplait sa production, centuplait ses bénéfices et encaissait des millions et des millions; Il éteignait sa dette à la banque et remboursait ses dupes. Il' restait donc honnête homme, conservait son grade dans la Légion d'honneur, et aujourd'hui. aujourd'hui, au lieu de figurer comme accusé «n cour d'assises, il fonctionnerait comme juré dans le procès d'un autre Deperdùssin moins cliançard que lui Ainsi du caissier infidèle qui « emprunte ». la forte somme à la caisse- de. son patron, et qui, suivant que sa spéculation de Bourse

réussit ou échoue, suivant que le cheval sur

lequel il joue arrive premier ou troisième, reste un monsieur considéré, honoré, et marguilli,er de sa paroisse, ou revêt la casaque du condamné. Les destinées ne' 'tiennent souvent pas à davantage. Cela ne prouve rien assurément dans le cas de Dep-erdussin, ,ni n'atténue les faits qui lui sont imputés. Et cependant.

̃̃ ̃ ̃ ̃ .̃̃'̃• Victor :Snëix. ̃

Sur le Front Franco-Britannique

NOTRE AVANCE CONTIPE AU NORD DE L'AILETTE LES ANGLAIS A VILUERS-FAUCON ET SAULCOURT

U HEURES. Entre, la Somme et l'Oise, et au sud de l'Oise, aucun événement à signaler au cours de la nuit. Lutte d'artillerie assez vice de part et d'autre dans la région à l'est de la basse forêt de Coucij.

AU NORD DE L'AILETTE, NOUS AVONS REALISE DE NOUVEAUX PROGRES AINSI QUE DANS LE SECTEUR A L'EST DE LEUILLV-NEUVILLE-SURMARG1VAL OU NOUS AVONS ENLEVÉ

PLUSIEURS POINTS D'APPUI IMPOR-

1't1~4 TS.. I1\1POB-

Dans la région de Reims, nous avons effectué un coup de main à l'est de la Neuville et rame/ié des prisonniers.

En Champagne, hier en fin de journée, et dans la nuit la lutte d'artillerie a pris vn caractère de violence ̃particulière dans la région Butte du Mcsnil-Maisons de

Champagne.

Nuit calme partout ailleurs

23 HEURES. Entre Somme et Oise, ̃ grande activité des deux artilleries notam̃imnt sur le front Essifinij, liriuuj. Nos tirs ont dispersé des travailleurs ennemis tut sud de Saint-Quentin. Aucune action d'in- fanterie.

Ait sud de l'Oise, ainsi que dans la réqion au nord de Soissons escarmouches de patrouilles et vices lusillades en de nombreux points du front.

EN CHAMPAGNE, à la suite du, violent bombardement dirigé sur nos positions et ['OUEST DE MAIS'ONS.DE-CJl \MPAGXI>, Lî:s allemands o\t laxce ce ma-

ALBERT THOMAS EXPOSE E DANS Q U ELL ES 00 N DJf ÏO NS A ÉTÉ CRÉÉ L'ARSENAL DE ROANNE >,= ,̃̃•̃ '̃̃ ̃'̃ -O<X*XX> ̃

Le Sénat accepte à mains levées l'ordre du jour de confiance, réclamé par le président du Conseil <JIII!O

Les conclusions du .grand débat d'hier au Sénat sur les conditions de création de l'arsenal de Roanne auront, trompé quelques espérances et déjoué, ça et là, des ambitions inavouées.

Le citoyen Albert Thomas, ministre des munitions et de l'airmemuit, est sorti de ce débat à son honneur, puisque ceux-là mêmes qui l'attaquaient ont dû rendre hommage à l'excellence de son effort dans l'œuvre de défense nation °.ie. Il a dit ce rju'il devait dire avec autant do netteté que de franchise. Il a dit la vente. Le Sénat n'en demandait pas davantagi1.

~<>

LA SÉANCE

La séance s'ouvre par une rapide discussion générale d'un projet de crédits supplémentaires dont tous les articles sont votés à l'unanimité.

On vient aussitôt après au grand débat de la journée. Tout le monde 6ait qu'il a été provoqué par un rapport spécial de M. Milliès-Lacroix sur la création d'un nouvel arsenal à Roanne.

Les conclusions de ce rapport ont été consacrées par une proposition de résolution' de la. commission des finances. Cette résolution a été singulièrement adoucie avant la, séance. En voicî le nouveau texte dont le président donne lecture

Le Sénat, réprouvant les errements dont la création de l'arsenal de Roanne a été la manifestation, exprime sa confiance dans le gouvernement pour y mettre fin.

M. Milliès-Lacroix, sénateur des Landes, _auteur du rapport, commence 'par déclarer qu'il ne s'agit pas de créer des difficultés au .gouvernement qui la confiance de la c'omission des finances. Les exclamations de surprise que cette déclaration soulève sur les bancs de la droite, de la droite seulement, soiït significatïvee. Les réactionnaires ont, d'avance, la certitude .de ne pas se réjouir de la conclusion du débat.

L'orateur rend ensuite hommage aux efforts du ministre des munitions et de l'armement pour, le développement de la

tin UNE FORTE ATTAQUE ET ONT PU PRENDRE PIED DA1~'S QIIELQUES-UNS· /)/•- NOS ELEMENTS DE PREMIERE LIGNE. TOUTES LES TENTATIVES SUR MAISONS DE CHAMPAGNE ONT ETE BRISÉES PAR NOS FEUX qui ont infligé des perles sanglantes- à l'ennemi. Deux, coups de main sur nos petits postes à Vcs&' de ta. route de Saint-Hilaire-Saint-Souple.i. et au nord de Tahure ont complètement

échoué.

Sur la rive ijnuche. de la Meuse, tirs de destruction efficace sur les organisations ennemies du secteur cote 30i-Mort-Hommt' Canonnade intermittente sur le reste dif«

f ru lit.

FRONT ANGLAIS

21 HEURES 50. NOTRE CAVALERIE' poursuivant ses succès d'hier matin S'EST EMPAHRE aujourd'hui DES VILLAGES DE VZL:L73RS'-FA !7CON, .5'A~LCOUItl' ei! a capturé, des prisonniers et quatre mu

Irailleuses.

Une attaque la nuit dernière contre notre upuKelbt position a Equancourt a été re, poussée, l'ennemi a eu des pertes. Dans la nuit après un court combat NOS TROUPES SE SONT ETARLIES PLUS AU NORD EN DEUX POINTS, DOI- GNIES, Lfli~NIG0~7121' et tcujourd'hui élle:s ONT ENCOKE PROGRESSE AU SUD UTi A L'EST DE CROISILLES où l'ennemi ré-

siste, énergiquemenl.

Nous avons réussi, plusieurs coups de main ou petit jour à l'est d'Au-Noulctte >>l

au noid de Xcucillc-Saint-Wausl t.

production de guerre. Puis il entre dans le vif de son pu jet.

L'arsenal de Roanne, ne devait pas êtro

seulement créé pour intensifier les produc-

tions de guerre. Les ateliers devaient être assez vastes et pourvus d'un outillage sufnsant pour la fabrication journalière de plus de 50.000 obus et de, quatre canons ci artillerie- lourde. Les dépenses de construction .et d'installation de ces ateMem devaient aiteinclre, en dhinres ronds un total de 150 millions. ̃'

On avait prévu la création, dans les dépendances de l'arsenal, d'une ample cifé ouvrière pourvue do tout le confort désirable. Car, après la, cessation des hostilités l'outillage de l'arsenal pourrait, dans une mesure plus ou moins grandie, ôtra utilisé pour les fabrications industrielles, que la paix réclamera impérieusement. C'eSt M. Hugoniot, un jeune ingénieur d'une valeur incontestable, attaché au mu nistère des munitions, qui fut chargé d«' diriger les travaux de construction et d'installation de l'arsenal. M. Milliès-Lacroix ne conteste pas l'utilité de cette vaste création centralisatrice susceptible de diminuer le gaspillage de" main-d'œuvre d'une multitude de petits ateliers. Et de quoi se plaint-il ? M. Hugoniot s'est mis trop vite à l'ouvrage, sans avoir établi des devis précis. On lui a fait la part trop belle. ̃̃

L'orateur prétend que sa rémunération: financière basée sur les économies dta fabrication réalisées par l'arsenal aurait été de 2 mirions par an. ̃

Cette assertion hardie provoque quelques exclamations de surprise. Et pourquoi alloue-t-on à M. Hugoniot, sous-lieutenant d'artillerie un traitement de cliel d'escadron. Nouvelles exclamations. Le grand grief

Le grief capital, réel ou apparaît. de M' Milliès-'Lacroix est dans le fait qù'ÂJ-*bert Thomas est allé au plus pressé sans demander l'autorisation législative. Ce grief d'amour-propre blessé est exprimé dans ces dernières paroles de l'orateur II est possible que l'arsenal de Roanne fut- utile, qu'il fut même indispensable, mais ii


'était simple de se faire donner les crédits par le "Parlement qui n'a jamais marchandé son concours aux œuvres intéressant la déiense nationale.

Nous avons la plus entière confiance dans la probité de tous les services de M. le ministre de l'armement mais il est nécessaire lie- respecter les règles qui ont toujours été admises et qui sont la sauvegarde des finances publiques. (Applaudissements à droite et jt gauche sur quelques bancs.)

La réplique

I,e citoyen Albert Thomas, ministre de l'armement, monte à la tribune et dans un grand silence attentif réplique point par point à l'interpellateur.

l'ou-Kjuoi ne s'Mt-il pas adressé à ï'industrie privée. Voici la réponse de notre

iami

L'expérience m'avait montré qu'il fallait faire de la production en série. L'industrie privée n'aurait pas osé s'engager à ce moment-là, en août 1916, dans une affaire qui exigeait des amortissements considérables et rapides. on pouvait croire, en effet, que la paix n'était pas très éloignée et que, par conséquent, les fabrications de guerre prendraient bientôt fin.

Il fallait également songer à la production d'artillerie au moment de l'armistice, production dont se désintéresserait certainement l'industrie privée. Enfin, il y avait intérêt pour l'Etat à organiser dans un établissement à lui la production de l'artillerie lourde. En AUemafjnc. on prépare encore aujmir(Chul l'ouverture de grands ateliers nouveaux pour les fabrications d'artillerie. Il n'est pas extraordinaire que nous ayons, nous. conçu PotLverturc d'atelier&du même genre dès l'année dernière. » Le ministre repousse l'argument suivant lequel la création de l'arsenal de Roanne procéderait d'une pensée coKectiviste. « Je n'ai eu en vue, dit-il, que l'intensification des fabrications d'axtiBeria. h- Il a trouvé un homme de valeur pour mettre l'œuvre debout; un homme 1 qui avait fait ses preuves. 11 lui a donné bû- confiance.

Le point vif

Répandant à la critiqjue essentielle, xà. la .critique de principe parlementaire formulée par riritorpaUateur. Albert Thomas s'exprima ainsi

Je que J'aurais dû faire prendra un décret pour créer rétablissement de Roanne et crue j'aurais dû avertir les Commissions financières de mes intentions.. Cependant, depuis la guerre, de nombreux éta- blissements snt été- créés dans les mêmes conditions que Roanne. Jamais les Commissions financières ne nous ont reproché îa procédure suivie.

M. MiHiès-Lacroîx objecte que la commission a été averti, de la création de poudreries. Pourquoi dans le cas présent «l'a-t-elie été avertie que- quand l'affaire était -engagée ? La réponse est plus nette encore et empreinte d'une grande loyauté, .la voici

Albert Thomas.– La Commission des finances ne m'avait jamais demandé d'explications sur les créations nouvelles d'éiatiUsseincnts pour l'artillerie.

Quoi qu'il en soit, il est certain qu'il y a un intérêt primordial à procéder avec la. plus grande rapidité a la création des établissements de ce genro. C'est la pensée que nous avons eue en créant Roanne dans des conditions irrégulières au point de vue budgétaire, jo no .le nierai point.

Par la fabrication en série que nous réalisions, l'économie était telle que l'amortissement des capitaux devait être obtenu avant la fin île la. guerre. Il importait donc avant 'tout de faire vite.. ̃̃̃

r. Le ministre couvre de nouveau M. Hugoniot, dont M. Aimond fait revenir la

.personnalité dans le débat <^ J'affirme,

.titt-il, que c'est un homme honnête qui a, apporté une idée neuve, celle die la participation aux bénéfices du personnel des établissements industriels e l'Etat. Il ne cherchait qu'à disposer de ressources .lui .^permettant de rémunérer ses collabora-'Seurs. Ce n'est pas un homme d'argent. » Au fond

L'assemblée a écouté attentivement toutes les déclarations du ministre sans pren:d-re garde aux interruptions aussi fréquen•tesque vives de M. Aimond qui semble .particulièrement excité. Elle prête la taerne attention à son exposé sur l'es con-

ditions d'exécution des travaux. Voici cet

exposé j

Le rapport de M. Milliès-Lacroix montre l, 'que le nouvel arsenal est sorti de terre en deux moi's. Mais il soutient que nous avons procédé" sur devis incomplets ou môme sans aucun devis.

Or, comment les choses se sont-elles passes ? Personne n'a rien trouvé à redire au choix de remplacement Pour tes. terrains, ils ont été achètes- dans des conditions excép-

tic-nnelleinent avantageuses.

'•̃ je n'ai fait que répéter l'avis du service de l'artillerie. M. Mil lies- Lacroix a reconnu que les constructions avaient été exécutées dans ̃des conditions irréprochables. Je conclus que si'1 les éfudes oat été sommaires, en tout cas, ̃ nous ne nous trouvons pas en présence de ce qu'on. appelle un s loup en industrie. Peut-être y a-t-il eu au sein du service de il artillerie une certaine hostilité à la créa- «ion de ltuunne. C'est le rôle du ministre de se prononcer en toute connaissance de cause, ̃après avoir été mis au courant des diverses opinions qui se sont lait jour sur les projets soumis à l'étude de ses services. C'est ce que j'ai fait pour Roanne. (Vives approbations,) 'J'y ai créé un conseil d'administration qui agira comme dans l'industrie.

Dis juin ou juillet prochain l'arsenal nou'veait commencera à produire des obus. Les travaux de construction contiennent non seu- lemtnl ceux des ateliers d'obus, mais aussi ,9tux de i'alelier (le canons. Rien du projet

d'ensemble primitif n'a été abandonné, sauf ce qui a trait à la fabrication de fonte aciérée. Quant à l'aciérie, elle- n'a jamais fait partie intégrante de ce projet d'ensemble. En résumé, la création de l'arsenal de Roanne se tient au point de vue de la conception. Elle a été réalisée sans gaspillage. Grâce à elle, l'Etat sera doté d'un établissement qui sera amorti au bout de quelques mois.

Il y a eu, je le reconnais, des irrégularités administratives, mais l'œuvre a été réalisée honnêtement et loyalement elle servira utilement la défense nationale.

Pour la continuer, nous avons besoin de la confiance et de la sympathie du Sénat. Cette confiance et cette sympathie les Commissions ne me les ont jamais ménagées. 3'y ai répondu en apportant à l'accomplissement de ma tâche tout mon labeur et celui de tous mes collaborateurs.

Ces explications nettes, franches et loyales sont applaudies par ïimemnse majorité de l'assemblée.

M. Aimond se démenait à sa place comme un diable dans un bénitier. Il ne se tient pas pour battu. Il monte à la tribune pour renouveler les critiques de M. MillièsLacroix avec une âpreté d'accent qui révèle de profondes et mystérieuses rancceurs mais qui ne semble pas produire l'effet attendu.

La. force même du vrai l'oblige, lui aus- si, à. constater l'excellence de l'œuvre, du ministre. Marquons ce deuxième hommage aiyec discrétion.

Suivent quelques critiques de M. Perchot suit un ton correct.

Les ordres du jour

Le président annonce qu'en. dehors de la résolution de la commission des finances il est saisi de trois ordres du jour. Le premier de ces ordres du jour, de M. Rivet, est ainsi conçu ̃̃•

Le Sénat, confiant dans le gouvernement pour prendre, d'accord avec te Parlement. toutes les mesures nécessaires pour poursuivre jusqu'au bout l'œuvre sacrée de la défense nationate, passe à l'ordre du jour. La priorité est demandée en faveur de cet ordre du jour.

Le second ordre du jour, signé; de MM. Jean Dupuy, Mougeot et Barbier, est ainsi { conçu

Le Sénat, prenant aote des. déclarations ctu gouvernement sur le projet de l'arsenal cte Roanne, et confiant en lui po-'ur ̃ inairtteiiir le ec-rttrûl-e financier du Parl-ement, passe à l'ordre du jour.

Voici le texte du troisième ordre du jour, signé de MM. Charles Chabert et Thierry, ainsi conçu

Le Sénat, confiant, dans le gouvernement pour mettre ftn aux errements financiers et administratifs, qui ont été à diverses reprises relevés et blâmes par les commissions compétentes, passe à l'ordre du jour.

Le président du Conseil intervient

L'agitation habituelle qui précède la conclusion d'un débat important, s'apaise vite. Et M. Ribot monte à la tribune. Il demande tout d'abord au Sénat de voter l'ordre du jour Jean Dupuy qui donne satisfaction « à ce qu'il va de légitime dans les observations présentées ». 11 fait ensuite une brève déclaration dans laquelle il exalte l'oeuvre de son collaborateur et dont voici le passage essentiel

M. Milliès-Lacroix a apporté le témoignage de sa confiance à M. Albert Thomas ce serait une injustice dans le pays que de contester les services rendus par M. Albert Thomas à la défense nationale. (Applaudissemonts.) Je manquerais à mon devoir, à la justice si je ne déclarais pas très haut que ce qu'il a fait a contribué à la défense du pays. (Très bien !),

Rappelez-vous la situation lorsqu'il est arrivé au pouvoir il fallait aller vite et au 'i besoin s'affranchir des règles ordinaires. (Très bien Il a multiplie les moyens, créé les usines, partout.- N'oubliez1 ,pas cula. Nous n'avons pas trop, de forces en" ce moment ;| ne nous affaiblissons pas nous-mêmes. le sais ce- qu'on a 'pensé à l'étranger- de l'œuvre du ministre des munitions. Le moment est grave. Lorsque j'ai constitué le ministère. j'a;i immédiatement pensé qu'il me fallait le concours de M. Albert Thomas, parce que je croyais que c'était utile à I~ France. Si vous dites que j'ai commis une' erreur, je m'inclinerai ,devant votre Juge- ment mais vous ne voudrez pas priver le gouvernement du concours précieux que lui! [donne M. Albert Thomas. Il a reconnu lui-! même qu'il avait outrepassé les règles Binon-eières il est certain que les droits du Parlement- n'ont pas été suffisamment respectés. Nous nous engageons à le faire dans l'avenir, et c'est pour cela que nous acceptions l'ordre du jour M. Jean Dupuy,

Je n'ai pas sollicité le poste que j'occupe je n'ai pas cru devoir décliner l'honneur qui m'était fait, foi fait le ministère tel qu'il me paraissait devoir être, la Chambre m'a approuvé. J'espère que ï© Sénat m'accordera également sa confiance. Il faut que le gouvernement ait toute l'autorité nécessaire ù. la lourde tâche qui lui incombe Il ne peut accepter un ordre du jour qui atteint l'un de ses membres.

M. Aimond. Je demande à M. le président du Conseil si en acceptant l'ordre du jour de M. Jean Dupuy, il entend que cet ordre du jour vise nettement l'affaire de Roanne. 1

M. le président du Conseil. Oui.

M. Aimond. --Alors, c'est bien

La gravité et la fermeté des paroles de M. Ribot ont produit une impression très vive-.

La priorité demandée en faveur de l'ordre du jour de M. Jean Dupuy est prononcée. Cet ordre du jour est ensuite adopté à mains levées. Séance aujourd'hui. –̃ A. -M. M,

A LA CHAMBRE

LA RÉFORME

du Régime des Entrepôts La. Chambra a repris hier la discussion du projet de loi relatif à la réforme des entrepôts. Toute une très longue séance avait été consacrée déjà à la discussion générale. Celle-ci fut continuée (hier jusqu'à 7 heures. C'est l'inconvénient du mode de délibération adopté depuis peu qui nécessite un temps infini pour aboutir. Les débats chevauchant les uns sur les autres, les questions reviennent au bout de .huit ou quinze jours et chacune d'elles est traitée comme si aucune discussion antérieure ne se fût produite^

<

C'est le citoyen Barthe qui rapporte le projet et oppose le système de la réforme des entrepôts à celui des ports francs ou des zones franches. Les représentants des ports défendent, naturellement, la £ranchrse, tandis que la commission des doua- nes et la. commission d'agriculture soutiennent le projet qui, tout en atténuant le ré- gime douanier, soumet cependant les produits entreposés à une surveillance. Les partisans des ports francs opposent l'exemple de Hambourg, de Gênes, d'autres ports encore, dont la prospérité est attribuée par eux à la franchise dont ils jouissent. Telle est la thèse soutenue notamment par M. Qhaum-et qui reproche à Barthe de combattre le libéralisme économique. Barthe, de son côté, conteste qu'Hambourg et les grands ports neutres d'Europe dont la prospérité s'est si prodigieusement accrue la doivent à leur franchise. Celle-ci a été un facteur de leur développement, non la cau.se première et principale. Et il cite des faits et des chiffres intéressants à l'appui de sa thèse.

On lui oppose quelques essais faits à Marseille et à Bordeaux, dans le sens de la liberté économique et qui auraient eu pour conséquence d'accroître le chiffre de nos exportations. Barthe répond que ce sont surtout des vins étrangers qu'on a exportés, grâce à leur entrée sans surveillance, qui permet de les naturaliser français. A la vérité, on accepterait le projet actuel s'il ne contenait des dispositions relatives aux fraudes, au coupage des vins, par exemple. M. Chaumet, représentant de Bordeaux, s'élève avec vigueur contre- les menaces de répression qu'il juge devoir entraver, pas seulement la fraude, mais surtout le commerce. Il défend le coupage, contre lequel protestent., .comme on pense, les .viticulteurs'.

Finalement la discussion générale est close et le débat sur les articles remis à aujourd'hui 2 heures 30.

Gustave Rouan'et.

AU CONSEIL GÉNÉRAL DE U S£it*£ Le Ravitaiilementdu Département

C'était hier la première séance de la sesIsion du Conseil général au cours de laj^quelle deux problèmes importants seront [soumis à l'examen de l'assemblée la sii tuatioii financière et la question de l'approvisionnement. '̃̃-

Notre ami Henri Sellier, dans une lon!gue intervention fortement documentée, a j exposé, au nom du bureau et de la com| mission du budget, les solutions qui seront, nécessaires pour améliorer le ravitaillement du département.

On peut déjà se féliciter des mesures prises par le Conseil municipal et le Conseil général organisation de la vente do viande frigorifiée, création de stocks de charbon mais il faut 'remédier au plus vite à la pénurie des pommes de terre et des légumes secs.

Malgré les difficultés, la commission du Conseil municipal, d'accord avec le préfet de la Seine, s'est préoccupée de la constitution d'un stock de légumes secs qui, pour répondre aux nécessités, devrait atteindre 100.000 quintaux.

Puis Sellier aborde la question du charbon.

Il ,rappelle que dès le: mois de juin der nier il jeta le cri d'alarme et si la. crise subie cet hiver n'a pas été plus gravo c'est que la Ville de Paris avait fort heureusement un stock qui permit d'alimenter les usines à gaz, d'électricité, voire les usines de guerre.

L'expérience passée commande de prendre des mesures en vue. du prochain hiver et le stock à constituer ne devrait pas être inférieur à, 500.000 tonnes.

En outre, la vente du charbon par tes marchands ayant démontré son insuffisance, il faudra créer un service municipal de répartition et, s'il est nécessaire, créer la carte de charbon.

Tout cet exposé de notre ami produit sur l'assemblée une forte impression et les projets de délibération qu'il dépose comme conclusion sont adoptés sans opposition ainsi qu'un ordre du jour invitant à nouveau le gouvernement à procéder au recensement des bouches à nourrir et des disponibilités.

Malgré l'opposition de la droite; qui est battue' par 39 voix contre 27/ Keisz fait ¡ voter un vœu demandant que l'Etat réqui-

lsitionne production de charbon et eil devienne le seul importateur.

Au début de la séance, M. Poiry, qui remplaçait <au fauteuil le président Henri Rousselle, toujours souffrant, lut au nom de celui-ci un excellent discours qui se ter* minait ainsi

•Déjà, nous avons salué le triomphe, en Russie, des forces de progrès sur une bureau- cratie routinière, incapable et suspecte La France de la Déclaration des droits de l'homme salue la jeune démocratie. Elle voit dans son avènement l'aube d'une liumanité nouvelle qui, après la défaite de l'autocratie militariste prussienne ne permettra plus qu'il y ait des races ou des nationalités opprimées, n'admettra plus les annexions ni les conquêtes, substituera, suivant les principes que nous avons proclamés aux gouvernements folidés sur la force les gouvernements basés sur la libre adhésion dès gouvernés, proclamera avec le président Wilson l'égalité des droits des peuples, et constituera la nouvelle société des nations maîtresses de leurs destinées sur le fondement solide de la volonté populaire

Un télégramme du Gouvernement provisoire russe au Conseil général la Seine En réponse à l'adresse de sympathie en* voyée au prince Lvov, président du gouvernement provisoire de Russie, par M Henri Rousselle, président du Conseil général de la Seine, oelui-ci a reçu le télégramme suivant

Au nom du gouvernement provisoire je remercie très chaieîkreiisemenl; le, Conseil r_néral de son salut fraternel. Le gouvernement provisoire est profondément convaincu que 1 œuvre d émancipation nationale, basée sur les principes «te droit et de liberté proclamés par la Hevolutfon française, ne tardera, pas a- fÉ°fHPer llos troupes dans leur inébraiilabie résolution d'assurer la victoire finale pour le Bien, de nos peuples alliés et pour la cause de la. paix universelle.

Prince Lvov.

INFORMAIS FARtemiRES La situation en Grèce

La. commission des affaires extérieures a reçu communication de documents qui démontrent que la situation, en Grèce n'est pas satisfaisante et que les Alliés n'obtiendront les garanties qu'ils oitt exigées du gouvernement d'Athènes pour la sécurité de l'armée d'Orient, que par l'unité et la fermeté de leur action politique.

Elle a. entendu la lecture du rapport du citoyen Moutet et de M. Jacquier sur l'Algéne, et fixé à la prochain séance l'examen des conclusions proposées par les rapporteurs. ̃

Le blocus contre l'Allemagne

M. Tardiei. vient de déposer une demande d'interpellation au président da Conseil, ministre des affaires étrangères, sur les mesure* que le gouvernement compte prendre, en 1917, pour rendre plus efficace le blocus contre l'Allemagne. M. Ribot a accepte l'interpellation, qui sera disculée avant la séparation de la Chambre.

Les prohibitions d'importation

M. Lehoueq a annonce son intention d'interpeller sur les conditions dans lesquelles a été pris et sera appliqué le décret du U mare- sur les prohibitions d'importation

LA TAXE SUR LE BLÉ VA ÊTRE RELEVÉE Et le prix du pain ?

Le gouvernement vient do déposer un projet de loi tendant à abroger les dispositions de l'article l^ de la loi du 23 juillet 191G, flxant a 33 francs les 100 kilos le prix maximum au blé, ainsi que l~t loi du 30 janvier •191/, qui instituait en faveur des producteurs de blés- des primes par hectare et par quintal Le projet laisse au gouvernement le soin de' taxer le Ibe par décret et de le réquisitionner, dans 'les mêmes conditions que l'avoine lorge et -le sei-gle.

Il n'est pas question, dans le texte gouvernemental, du prix maximum auquel sera fixé le nouveau tarif, mais il va de soi que celm-ci devra être relevé pour compenser la suppression des primes-. Et il est non moins certain que le prix du nain sera augmenté a autant, si llnterv&ntion de l'Etat ne se produit pas.

i .«-ah^

INFORMATIONS

M. Poincaré à Lyon. Accompagné de MM. Clément el, ministre d>u commerce Desplas, ministre des travaux publics Justin Ge-dart, sous -secrétaire d Etat au service de santé Loucheur, sous-seerôtaipe • d'Etat aux fabrications de guerre te général Penelon et William Martin, chef du protocole, M. Poincaré est arrivé hie-r matin à Lyon: Il a visité la Foire ainsi que les usines de guerre et les écoles de rééducation des mutiles. Le régime des permissions. Le ministre de la guerre vient de décider que par modification aux dispositions de la circulaire-.numéro 21,188 du 23 octobre 1916, la durée des permissions à destination de la Corse, l'Algérie, la Tunisie, le Maroc et lo Portugal est fixée dorénavant à vingt et un jours par an. Elle est fixée également h vingt et un jours par an pour les permissions des militaires c-n service en Corse, Algérie, Tunisie, à destination de la métropole.

Les réfugiés de l'Aisne. Quatre mille réfugiés environ de l'Aisne, région de SaintQuentin et Chauny, sont arrivés à Senlis pour être répartis sur les communes de l'arrondissement de Senlis. Ils ont été reçus par le sous-préfet et l'administration municipale. Le plus bienveillant accueil leur a été fait. Un menu copieux leur a été servi. Des distributions do vêtements ont été faites.


US ÉPOUX DEPERDUSS1N DEVANT LE JURY

LA PREMIÈRE AUDIENCE Le procès Deperdussin est commencé. (Jamais affaire ne fut plus fastidieuse. Durant cette ̃première journée des débats il He fut question que d'opérations et de chiffres. L'interrogatoire même des accujsés fut presque dépourvu d'intérêt. Deperdussin, courbé, vieilli, blanchi par Sa longue détention, semble avoir fait sur ,!©' jury une bonne impression. Sans •̃ restriction il a' avoué les faux et les détournements, en exprimant des regrets qui parurent sincères.

Elégante dans sa toilette de grand deuil, .Mme Deperdussin, 'l'ancienne petite venjfleuse de ̃ magasin, ne manifeste aucune jSoaotion apparente.

L'interrogatoire

Il est 1 heure quand M. le président Thomas commence l'interrogatoire de De-

'perdussin. T

-Brièvement il passe sur le séjour de l'acieusé en Belgique. Il rappelle cependant qu'en 1897, tors d'une 'exposition, celui-ci gagna une somme de 50.C00 francs qui ne 'fit pas long feu.

̃Le président. Vous étiez très dépensier.

Deperdiissi'i. Malheureusement monsieur

3e président.

Le président. Vous passiez aussi pour un •fchàmiettr. Ce mot vient fréquemment dans la bouche de ceux qui vous ont connu. Je me rappelle, ajoute le président Thomas, du chagrin que j'ai éprouvé lorsque par la presse j'ai appris votre chute. Vous aviez #ensacré tout votre argent il cette science qui a rendu tant de service à la patrie c'était là une belle oeuvre patriotique qra vous avait acquis la sympathie de tous. Malheureusement vous n'étiez qu'un faussaire et toutes vos entreprises étaient montés avec de î'argent mat acquis.

Deperdussin. J'ai vécu des années épouTantaWfis. Mais j'étais sûr d'en sortir j'en Gérais sorti. J'ai fait £aire un grand pas à l'aviation. C'était comme vous me le dites avec de- l'argent mal acquis. Je suis un faussaire. 3 'accepte la. responsabilité de mes actes Mais je tiens à le dire, ma femme est

absolument innocente, c'est ma. première et

ma piu» gftmdc victime. c'est. nia première et

M* André Hesse intervient pour faire i«marquer que la maison d'aviation de la rue des Entrepreneurs, vendue 350.000 francs, a rapporté, rien que. l'an-' dernier,

8 millions.

L'accusé énumère tout ce qu'il a dépensé pour l'aviation usines, aérodromes, salon, etc.

i– Je donnais, dit-il, des médailles d'or de six a huit cent francs, même à des pilotes de :ï»atsans concurrentes, quand ceux-ci accomplissaient an exptoit.Et lorsque Brindeionc des Moulinais eut l'idée de porter à la Banque de France les médailles qui lui avaient été données par les .ouverains et moi à l'occasion (te son circuit des capitales, on s'aperçut que seule la mienne éiait en or.

Pour son ménage, Deperdussin dépenÉàit 5.000 -francs par mois à. sa femme. il a donné depuis son mariage de 90.000 a 100.000 francs de bijoux, pas plus. Sur les escroqueries, on passe rapidement. «Iles sont toutes reconnues. M. le président Thomas fait seulement connaîî™1^ te passif dfe l'inculpé s'élève à li. 411.000 francs.

Très bref est l'interrogatoire de Mme Deperdussin. Celle-ci s'est bornée à déclamx avoir. tout ignoré des agissements de son mari. Sa fortune personnelle elle l'a -gagnée -en spéculant à la Bourse et en jouant à Monts-Carlo. Elle a, d'ailleurs, fait récemment l'abandon complet de tous ses biens, -dont le château de Marais', qui se trouve en pays envahi.

Les témoins

À. 2 h'. 40, après une suspension d'audience, on commence l'audition des témoins. M. Fèrm-an, du Comptoir Industriel .et Commercial, vient le premier à la baire et après avoir expliqué la. manière de procéder de Beperdussin, prend place au banc de 'la partie civile, qui a choisi comme avocat M" Albert Salles.

Avec M. Béchereau, l'ingénieur de l'usine de la Tue des Entrepreneurs, avec Jules Védrines et Gilbert on entend de Vigoureux et émouvants plaidoyers en faveur de Deperdussii) ̃

Les dépositions des trois témoins peuvent fee résumer ainsi Sans Deperdùssin.qui.le premier avec Védrines, construisit des appareils rapides, on n'aurait pas aujourd'hui la suprématie da l'air. Au début de la guerre vn était pour les appareils blindés, maintenant on a changé de méthode. On a sorti d'un grenier, où il était remiSô, te monopïan Deperdussin. on l'a copié, et, avec co nouvel appareil, Guynemer, par exemple, a descendu vingt-deux avions allemands,

Sur ce, l'audience est levée et renvoyée à aujourd'hui, midi. R.-G. R.

TRIBUNAUX

Trois espions condamnés à mort Le conscil de guerre de la 18° région, siégeant à Bordeaux, a rendu, à' l'unanimité l'arrêt suivant dans l'affaire- de tentative d'espionnage et -de tentative d'intelligences avec l'ennemi, dont ].es débats ont eu lieu à huis clos

Calvo Hernandez Nicolas, Torres Francisco et Serrât Francisco sont condamnés à la peine de mort.

LE BLOCUS ET LES NEUTRES La réponse allemande

aux demandes de l'Espagne

En réponse aux démarches faites par le gouvernement espagnol, depuis la déclaration, pour obtenir un traitement de faveur, gouvernement allemand vient f de faire connaître les conditions auxquelles il est disposé à garantir, pour un délai de cinq semaines, le passage des navires espagnols actuellement dans des ports alliés à travers la zone bloquée

Les armateurs de ces navires prendront l'engagement de ne pas les renvoyer dans les ports des ennemis de rAlîlemasne et de ne pas les faire servir aux intérêts des AUié& Ils déposeront, comme garantie dans des banques allemandes une somme de 500 marks par tonne, pour chacun, de leurs .navires partant d'un port anglais. Enfin, le gouvernement espagnol devra s'engager à ne pas assurer pour le compte de l'Etat les navfies qui pénétreront ù l'avenir dans la. zone eba

guerre..

Une note officielle de- Madrid dit que ces conditions ne sauraient être acceptées et que de nouvelles' démarches seront faites en vue d'obtenir une meilleure solution.

A LA CHAMBRE DES COMMUNES

L'efficacité du blocus de l'Allemagne Au cours d'un débat à la Chambre des Communes, sur l'efficacité du 'blocus de l'Allemagne organisé pax la flotte britannique, lord Robert Cecil a montré que dans les pays Scandinaves et en Hollande, les importations, ont baissé? considérablement. Lord Robert Cecil donna ensuite les précisions suivantes sur les Importations d'engrais dans les pays neutres. Ces importations étaient avant la guerre, si on considères la moyenne trimestrielle, de 9.384 tonnes pour le sulfate d'ammoniaque, de 165.000 tonnes pour les phosphates, et dft 38.000 tonnes pour les nitrates. Les chiffres ont été réduits aujourd'hui à 3.136 tonnes pour le sultate d'ammoniaque, de (S.000 tonnes pour tes phosphates et de 14.000 tonnes pour les nitrates.

Rome. ? mars. Le ministère de la marine communique que pendant la semaine terminée le 25 mars, il est entre dans les porta italiens 517 navires de toute nationalité, jaugeant 453,870 tonnes brutes et qu'il eë& sorti 489 navires jaugeant 375,560 tonnes. Quatre vapeurs italiens ayant un tonnage au-dessous de â.QQO tonnes ont été coulés par des sous-marins ainsi qu'un voilier jaugeant moins de 1Û0 tonnes.

Un vapeur attaque par l'ennemi a réussi à se sauver.

hU\lï LE CONGRES AMERIOAIN

L'Allemagne n'admettra pas « l'état de guerre »

D'après le correspondant berlinois du Daily News, les Allemands sont résolus à né pas se laisser entraîner à la .guerre avec les Etats-Unis. Même la déclaration de M. Wilson disant que l'état de guerre existe depuis un mois ,et que cela tient lieu d'une véritable déclaration de guerre, ne sera pas suivie d'une déclaration de guerre. L'Allemagne se refusera à admettre que cet 6tat de guerre existe ou a exis-

té.

Les Américains résidant en Allemagne sont rappelés

Rovie, 28 mais. Sur demande du gouvernement des Etals-Unis, l'ambassadeur d'Espagne à Rome a été chargé par son gouvernement de transmettre à son collègue de Berliri un avis invitant tous les sujets-américains, qui résident encore en Allemagne, à rentrer dans leurs pays. (Radio.) ̃̃̃̃̃̃ /̃-

LES COMMUNIQUES

ARMÉE D'ORIENT

Après une violente préparation d'artillerie, L'ennemi a attaqué les tranchées que nous avions enlevées le 26 sur Ccrvcna Stena, région ouest de Monqstlr. Son attaque a été arretée net par nos tirs de barrage. Les prisonniers dénombrés le 26 portent le total de nos prises dans les dernières opérations autour de Monaslir à 2,104 prisonniers, dont Wjofficiers G lance-bombes et 16 mitrailleuses.

-<t~t.

DES TORPILLEURS ALLEMANDS

BOMBARDENT DUNKERQUE

Le ministre de la marina communique la note suivante ̃•̃

Dans la nuit du 25 au 26 mars, vers deux heures/des torpilleurs allemands ont tiré sur la ville de Dunkerque.une soixantaine de projectiles.

Ce bombardement, qui a= duré rtrois minutes a fait dëiix victimes. Les torpilleurs se sont immédiatement. retirés à grande vi-

nsse.1 '< :'̃ ̃•;

LA RÊVOXiXTTIOKr RTJSSE e

L'Attitude du Conseil | des Délégués ouvriers et militaires

Londres, 28 mars. On mande de Pétrograd au Times que 1e général Alexeiev a fait un très bon accueil aux délégués du conseil ouvrier et militaire, dont il accepte le programme mais il a fait 6avoir au comité que s'il faisait tout son possible pour fortifier le nouveau gouvernement, il comptait bien que le comité. de son côté, l'y aiderait.

On propose maintenant que le comité prenne pour devise « La guerre jusqu'à la victoire. ))

Pour éviter que les espions ou les agents provocateurs n'arrivent au front, le général Afexiefev a demandé qa& les délégués envoyés au front par le comité aient des papiers en règle.

Une vague de sentiment patriotique passe sur le pays. La, situation s'améliore sensiblement.

En quoi consiste le programme accepte par

le général Alexeiev ? La dépêche suivante au limes l'indique

Le général Alexeiev a décidé que dans chaque régiment un comité composé d'officiers et de soldats élus par leurs camarades agirait comme conseil de concilintion pour toutes les questions de discipline intérieure.

Ces comités dépendront d'un comité supérieur également composé d'officiers et de soldats qui sera attaché à chaque quartier général.

On mande, d'autre part, que des officiers britanniques, français et italiens assistaient, dans la tribune ministérielle de la Douma, à la discussion par les délégués des officiers et soldats de la garnison de Pétrograd et de la flotte de la Baltique. de leurs relations mutuelles.

La. "̃résolution votée établit l'unité fraternelle et complète des officiers et des soldats. Un message vibrant à ce sujet a' été adressé aux divers fronts.

Pourparlers avec le gouvernement au eujet de la Constituante

Pétrograd, 28 mars. la comité exécutif du « Comité des ouvriers, des soldats et des paysans » est entré en pourparlers avec le gouvernement provisoire au sujet de la convocation do la Constituante.

Le gouvernement a proposé que cette convocation ait lieu vers le milieu de l'été. Les délégués, de leur côté, estiment que ce terme est trop éloigné.

Aucune décision définitive n'a encore été prise et la discussion continue. Mais on peut déjà considérer comme certain que •l'armée participera aux élections. {Radio.)

Contre les généraux tsaristes

Pétrograd, 28 mars. Le Messager du Conseil permanent des délègues-ouvriers et militaires rapporte que le conseil des délégués ouvriers et militaires a invité le gouvernement à constituer immédiatement une commission d'enquête et à promulguer un décret mettant hors la loi les généraux et officiers convaincus d'activité contre-révolutionnaire.

Le Messager ajoute que le gouvernement a promis de faire l'un et l'autre aussi tôt que possible.

Les ouvriers des munitions pour la guers'o Pétrograd, 28 mars. Dans la crainte que la journée de travail de huit heures, rendue obligatoire dans toute la province» de Pétrograd, ne réduise l'intensité de la fabrication des munitions, les ouvriers travaillant pour la défense nationale ont tenu une reunion et ont déclaré à l'unanimité que, puisque la victoire de Guillaume 11 serait celle du tsar Nicolas, le pays pouvait être tranquille, car la pro.clamation de la journée da huit heures n'empêcherait pas les ouvriers de rester dans leurs ateliers seize heures et môme plus.

DÉCISIONS DU GOUVERNEMENT « Armée tfe la liberté nationale » Pétrograd, 28 mars. Pour commémorer le rôie considérable de la. garnison de Pétrograd dans l'émancipation russe, le gouvernement se propose d'en détaoher une armée spéciale, qui cantonnera en^permanence à Pétrograd et sera dénommée (i Armée de la liberté nationale ». Demain, au Sénat, le gouvernement provisoire prêtera solennellement serment de fidélité au nouveau régime. (Havas.) Maxime Gorki

au ministère des beaux-arts (?)

Pélrograd, 28 mars. Le gouvernement provisoire a décidé de créer un ministère- des beaux-arts. Le nouveau portefeuille sera offert à Maxime Gorki. {Radio.) Un appel de M. Rodzianko aux payszns Pétrograd, 28 mars. M. Rodzianko a lancé aux propriétaires fonciers, paysar.i', agriculteurs, cosaques, laboureurs, fermiers, et à tous ceux qui cultivent Ici champs, l'appel; suivant

Il ne faut pas permettre aux Allemands do

nous,, battre-;

II faut mener la guerre il bonne fin. ¡

JLE MOUVEMENT MARITIME ITALIEN

–e<«.

Tout cella demande des munitions et du pain.

Nos soldats versent vaillamment leur sang que les ouvriers ne quittent pas leurs ateliers. Mais sans pain. tout sera perdu. r Aussi la. Douma vous demande-t-elï'êrste, faire votre devoir. Faites votre possible pour que les champs soient cultivés, et sachez que tous les grains que vous aurez produits, ea.u.1 ceux qui vous sont nécessaires pour votre nourriture et l'ensemencent, vous seront achetés par le gouvernement à bon prix. (lia-

vas. t

LES MANIFESTATIONS DE DIMANCHE Orateur pacifiste hué à Pétrograd Londres, 28 mars. On télégraîtfûe de Pétrograd au Daily Telegraph. à Ta date du 2t> mars .̃̃ ,,̃ C'est aujourd'hui la deuxième dimanche de la révolution. Sur la perspective Newski s© déroulent d'imposante cortèges avec de nombreuses bannières, portant des inscriptions variées. Deux choses étaient à remarquer aujourd'hui la première est que le conseil des délégués des ouvriers et des soldats avait défendu sur tous les drapeaux l'inscription « A bas la guerre » La deuxième était la présence du régiment Volynski qui donna le signal de la révolution en refusant de tirer sur la foule. Trois compagnies de ce régiment ont défilé aujourd'hui tous 'fiers de savoir qu'ils avaient commencé la révolution.

Leur drapeau portait les inscriptions suivantes « Volynski » « Vive te gouvernement provisoire 1 » Guerre à. outrance » Fabriquez des obus »

Ils se rendirent ensuite à la Douma où ils écoutèrent 'les différents discours. Ils huèrent un orateur qui parla d'arrêter la guerre.

Cortège de 200.000 personnes a Moscou Moscou^ 28 mars. Une grand» manifestation a eu lieu le 25 mars, en Mionneur de la révolution et des victimes de la li-

bertc.

Plus de 200.000 personnes ont: formé un cortège qui s'est déroulé dans un ordre incomparable sans qu'aucune force de police ait été présente. {Havas.) .)[ L'ARMÉE ET LA RÉVOLUTION Une adresse des officiers de Pétrograd et de ta flotte ete la Baltioue

Pétrograd. 2S mars. Le Comité des députés et officiers de la garnison de Pétrograd et de la flotte de la Baltique a constitué un Comité executif, qui a. envoyé ou Comité des ouvriers, députés et soldats *< l'adressa suivante

Nous saluons de tout notre cœur le -Comité, des ouvriers, députés et soldats, dans notre ardent désir de travailler avec lui pour garantir la liberté de la Russie, soutenir le gouvernement provisoire et prendre toutes les mesures nécessaires pour la. défense de la patrie contre ̃ les ennemis de la révolution et contré l'ennemi extérieur qui prépare' contre nous un coup sanglant. (Radio.)

Les trains impériaux restitués à la nation Pétrograd, 28 mars. Le conseil des ministres a décidé que les voies ferréea réservées au tsar entre Pétrograd et Tsarskoïé-Sélo seraient restituées au ser, vice public, ainsi que tous les autres chemins de fer qui étaient propriété privée du tsar. (Radio.)

EN FINLANDE

Le nouveau gouvernement provisoire Pétrograd, 28 mars. Le gouvernement provisoire finlandais est constitué. La majorité des membres est socialiste. Le premier acte du gouvernement sara de demander la mise en vigueur de la loi d'e Î900, ayant trait à l'interdiction de la vente des vins et spiritueux. • (Radio.) NOUVELLES BRÈVES

ai. Lloyd George sera proclamé, le 2& avril prochain, « citoyen » de Londres. Dans un télégramme à M. Ribot. M. Venizelos exprime l'espoir que le nouveau cabi.net ait prochainement « l'insigne honneur de sceller l'éclatante victoire en marolie » On croit q>ue dans le discours qu'il projr'anceria, aujourd'hui, le chaaoolier s'occupera de la nouvelle situation créée*- par La Révolu-

tion russe.

Le gouvernement hollandais a informé le gouvernement américain que les navires de commerce airmés ne seront pas admis dans ses ports.. 'Ilà

Un sous-marin altemand a torpillé "sans (avertissement le aiàvïre-hôpital anglais Astu-

lias.

La Chambre turque a approuvé, à l'una.nimitô, les accords et conventions germanoturcs. ̃̃̃

Un gTand mee-ting- de protestation contre les atrocités turques en Arménie a eu lieu à Stockholm. Les ministres de l'Entente y as!̃̃ taient.

La Caniérence de la Ligue nationale des ouvriers britanniques s'est ouverte à Londres. Ule a vatô une motion en faveur <le la pouri.uito énergique de la guerre.


LK VIE 3 OC I FILE

Croupe socialiste au Parlement

PROCES-VERBAL DE LA SEANCE VENDREDI MARS 1917

Présents Aubriot, Auriol. Barabant, BaTthc, DouVéri, Uretin, Briqp.iet, Cachin. Cadot, CompèreMorel, Demoulin, Giray, Hubert Rotiger, Jean Loncuer., Lebey, Lefcbvre, Levasseur, Locquin, Mauger, viorln, Mûutet, Ellcn l'révot, Rognon, Sixte-Quenin, Valette, Valiere, Vareime, Voillot. '̃̃̃

La séance est ouverte à. 10 h. 45, sous la présidence du camarade André' Lebey. Communications.– Ordres du jour du Ltmgrès fédéral de. Seine-et-Qise (réunion sous'joinmission de l'armée et la sous-commission du budget), Fédération socialiste des Sociétés de gymnastique et de sport (réunion souscommission de l'enseignement), section -il'Oi'4léans (pris acte et. réunion sous-commission). ̃ Auriol met-le- groupe au courant des tra vaux de la sous-commission' de législation; fiscale. -Après échange de' vues entre pluibieurs camarades, la sous-cammission est mandatée pour suivre là question:

Communications Fédération de la Seine

COMMISSION EXECUTIVE

Extrait du procts-verbal de la séance

du 19 mars 1917

Sont présents Àulagnier, Autissier, Ben cliar'd, Grenier, Jôbou, Paquier, Parmentieï1, Reversât,. Ilossigiiol, Bysto, Soutlf.

Excti-é Dormy. Note est prise des modUications, tlans les bureaux ou délégations au Conseil fédéral des sections du l'r, H\ 18' (La Chapelle), Sceaux, Saint-;

Maurles-Fossés.

Les sections de l'Hay, de Nogent, Puteaux, Villemonble retournent les bulletins de renseignements qui leuï ont été adressés et l'Hay, Nogent et Villemonble» la liste des sidhéTe|its.

La section ée Villemonble demande des cartes

en duplicata..

L'Union des sections de la 6' circonscription de Sceaux demande un orateur.

Note est prise de demandes de renseignements de la seuion de Nogent, et d'accusés de réception d'envois de documents- par le secrétaire du groupe socialiste au Parlement.

l,o secrétaire de la-C. A. P. communique le texte de la circulaire relative à la prorogation de la roufoipucii des socialistes des pays de l'Entente. La ïcction d'Aisnières communlau; un extrait •lu procèa-^erbal de sa séante du 10 mars. La section de Levallois.Mo texte d'un ordre du jour re- latif «uix votes émis a la Cl ambre, dans la séance du 16 fevuur. par les élus du Parti. La section Ue Uoulofine fait parvenir un ordre du jour qui- sera. transmis au groupe parlementaire La sr,eti~n du' 9' adresie mie motion relative aux questions de'- discipline examinées au Conseil national du mars La section du 11' adresse une note concernant le vote qui a été émis en son nom à la séance du Conseil fédéral du 25 février, le secrétaire fédéral Indique La réponse qu'il a faite. en ajoutant que le Conseil fédéral sera saisi de l'in:cldcnt La section du 2e communique un extrait du procès-verbal de sa séance du 13 janvier et demande au secrétaire fédéral des renseignements qu-e celui-ci lui a communiqués.

L.i sertion de Suresnes transmet une proposition qui pourra faire suite au compte rendu du Con^il national du 4 mars.

Une demande d'un camarade mobilisé sera transmiao au Comité d'action.

Les iLitoyens Beucliard lot Rossignol font le compte rendu de leur délégation a la section

tlu 17'.

La Commission arrête certaines dispositions d'ordre matériel pour la réunion du Consul fédéral du 25 mars. La citoyenne Autissier, les citoyens Hdsslgnol et Rysto sont chargés d'assuret le contrôle a renirée. Le secrétaire lîeuchanî. 'r, SYNDICATS

SERRURIERS

La Chambre syndicale des ouvriers sarruriers. réunie en assemblée générale le 25 mars 1917, ap-

FKUH.LETON DU 29 MARS 1917 i

105

La Filleule de !la Reine par M. DE BESNERÀY

CHAPITRE XXXIV

LA VEILLEE DES ARMES

La cité était magnifiquement prête pour Ja victoire ou pour la mort.

Ses v sœurs, les « villes de Sûreté » Cognac; La Ciharité, 'Montauiban -(1); lui avairait octroyé ce dont elles pouvaient disposer des armes, des hommes, de l'or. L'hôtel de ville (2) avait l'aspect d'une forteresse. 11 regorg-eait- d'approvisionne-

ments.

-Le palais de Jeanne d'Albret, demeuré ,vide' depuis sa mort soudaine, à Paris, quelques semaines avant le mariage de son âls, Henri de Navarre, avec Marguerite de Valois, ce palais servait de lieu de réunion aux Réformés influents.

(1) L'Edit de-?aciflcation de Saint-Germainen-Laye, 10 aoiit 1570, avait donné comme. gages aux protestants ces trois villes avec La

Rochelle.

(2) -Dé style gothique, commencé en 1486. 'l'ous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays..

CIRAGE-CRÈME |^£ |J Q N0| R POURVUS CHAUSSURES LA GRANDE MARQUE FRANÇAISE .91 Grande Bue.MoKTROusEf5i7^ (

prouve le travail fait par le Conseil syndical et lui donne mandat d'agir énergiquement pour faire aboutir toutes nos- revendications. Après un exposé (le la question des loyers, l'assemblée se rallie ft l'ordre du jour du Comité confédéral sur ce sujet: Envoie un salut fraternel et leurs voeux de prompt rétablissement à leur canjaradç. secrétaire CofbUer,

LA RÉVOLUTION RUSSE

Le Meeting de la Ligue

des Droits de l'Homme

Le grand meeting que la Ligue des Droits de l'Homme, organisé en l'honneur de ia" Révolution russe aura lieu dimanche prochain, 1er avril, non au gymnase Voltaire, comme il a été dit par erreur, mais Su gymnase Jean Jaurès, 87, avenue Jean-Jaurès, 19° arrondissement. Orateurs MM. Aulard, professeur à la Sorbonrie Victor Bérard, directeur à l'Ecote des: Hautes Etudes pratiques Victor Baech, professeur la Sorbonne Moutet, député de Lyon Léon Jouhaux, secrétaire général de la C. G. T. Renaûdel, député du Var Vandervelde, ministre de Belgique Mme Séverine.

LES AUXILIAIRES DES P. T. T. et l'Indemnité de vie chère

Réunis dimanche 32, rue du Renard, les auxiliaires des P. T. T. ont adressé leurs rerneroiem-ents à l' administration pour l'effort qu'elle a bien voulu consentir rodis considérant que la base de 0 fr. 50 adoptée n'est pas en. rapport avec le prix de la vie, ils ont donné' mandat, à leur conseil de poursuivre l'obtention d'une indemnité de 1 franc par jour do: travail effectif avec rétroactivité au 1er janvier 1917.

Convocations ORGANISATIONS CENTRALES

Groupe socialiste au Parlement Demain vendredi, réunion générale ordinaire, à 10 !i. 30, qualrième bureau, Palais-Bourbon. Ordre. du jour: Communication importante présence urgente. Le secrétaire Hubert Rouger. SYNDICATS

Fédération du bâtiment. A 18 Il. 30, au siège Commission exécutive.

Coiffeurs De 2t à 23 h., à l'Ecole parisienne,' 49, rue de 'Bretagne Cours professionnels. Ouvriers et ouvrières ,sur métaux. Réunion du Conseil de ce soir, ajournée a une date ultérieure Serruriers en bâtiment. A 21 11 au siège Conseil compte rendu _.de la/ délégation reçue par le ministre de Varmement.

Tourneurs en optique. A 20 h. 30, au siège

Commission.

Voiture et aviation Boulogne Billancourt. A 19 H., tari, boulevard de Strasbourg Les 'tarifs. Bourges (Bourse du Travail). A 20 b. 30, au Palmarium Séraùcourt, conférence par M. le médecin aide-major de lr1 classe l'autrier, c'bef du centre de sypliiligrapliie de la 8' région.

PARTI SOCIALISTE

5' section. 7C, r. Mouffetard, conférence par H. Coëylas ̃ l'Action socialiste de demain. 13", Jeunesse. A 20 b. 30, 117, bd de l'Hôpital. 18", Ooutte-d'Or, Chapelle. A 20 h. 30, rue Doudeauvillo Commission de l'atelier.

20' section. A 20 Il. 30, 23, rue Boyer (salle de

Ils venaient lùj inconsolables et farouches, s'inspirer de l'esprit héroïque de cette noble femme, morte, les lèvres closes pour no pas empêcher son fils d'entrer dans la maison des Valois, tandis qu'elle se savait empoisonnée par Catherine de Médicis (1).

Les deux clochers de l'église' sâint-Barthélemy, nom désormais exécré, sonnaient toujours-les heures, sur la ville ardente et agitée.

Seul, le culte avait changé.

Poétiques et graves, des psaumes étaient .chantés, en français, par les voix mâles des soldats et des marins, Le temps fuyait.

̃Chaque jour, le malentendu qui divisait la France en deux camps ennemis s'accentuait, s'approfondissait

Division pour le présent, ce malentendu deviendrait, irrémédiablement, pour l'avenir, un terrible divorce d'esprit et de conscience.

En attendant. les hommes à courte vue négociaient, chicanaient.

A la cour, dont rien ne peut rendre l'insouciance et l'incapacité, on riait encore. Dans la rade, chaque' jour plus nombreux les vaisseaux anglais apportaient de la houille, du blé, de la poud.re, des céréales.

L'irréparable allait donc s'accomplir. Déjà, on fermait le port.

U) Empoisonnée, disait-on, par des fleurs envoyées par la reine de France.

"<)t~y.K.<:

la Belevilloise) aèo h., Commission du sou des mobilisés: ̃̃'

Variwes. 20 h. 45, à la Soupe Y Commission. DIVERS

Amie de Paris. A 16 î>. 30, S; la mairie du 9' arrond., rue Drouot, conférence. Mme Herscher, compdsiteur de musique Les instruments de iriusiguo dans la peinture classique. Frano-Maçonnerle de la région parisienne, ̃– A M h..30; 16, rue Cadet, réunion en l'honneur de la Serbie, Conférence par M. Hlnklvié, antien député croate. Ecote des Hautes études sociales –17 ïi. 30, M. ï. Tohevnov Les effets de In guerre sur les contrats.

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LES THÉÂTRES

PROGRAMME des SPECTACLES DU JEUDI 2!) MARS

Opira. Thaïs.

Thé&tre-Françali. Matinée L'Epreuve.; II était une Bergère Polyeucte soirée les Lionnes pauvres.

Opéra-Comique. Matinée Le Juif polonais Cavalleria RuSticana soirée Mme. Butterfly. odéon. T.«s Eryimiès la Chercheuse «l'esprit soirée Diane de Lys.

Calté. Matinée, Les Cloches de Cornévillc soirée le Barbier de Séville.

Théâtre-Antoine. Kelàche.

Trlanon-Lyriqua. Matinée La. Vivandière soi'.rée le Petit Due..

Soala. Champignol malgré lui.

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Usine 317, Rue du BcHcviUc PA8IS CONVOCATIONS SPORTIVES L.A.c. A 20 h. 30, il, rue de Malte Entraîne-

ments.

( C.A.s. du 20'. Le siège social est transféré mai. son Çallais, 1.07, rue de Ménilmontant. La correspondance doit'être adressée comme par le passé à Uené Belloche, secrétaire, 57, rue de la Mare Pa-

ris (20e).. ̃- ̃ ̃

EN VENTE PARTOUT v

GROS. SOCIETES COOPERATIVES Magasins de gros des Coopératives, 208, rue Saint-Maur, Paris.

GROS.– AUTRES MAISONS Société Epsa, Ancnt général. GC, rue Caumartin, Paris.

On incendiait des galères, on faisait couler de vieux navires et des pontons pour barrer toutes les entrées.

Les ministres du culte, les femmes, les adolescents pieds nus dans l'eau,,>aidaient, de leur mieux, à consolider la défense, à préparer pour Jes galères ennemies l'étoupe qui s'enflamme, la poix qui réduit à rirhpuissanr.e

Ils transportaient aussi, aux endroits désignés, les barils de poudre, les forets, les Hhaches et les sapes destinés à la préparation des mines.

Prête du côté de la mer, la ville était encore mieux armée, si possible, du côté de la terre.

En plus de -ses remparts, qui lui faisaient une large et solide ceinture de pierres, on avait accumulé les défenses extérieures

Lo. camp retranché s'appuyait aux remparts.

Mais pour défendre, ce camp on avait creusé plusieurs rangs.de tranchées (1). Les maisons et les'îermes évacuées, per-, cëes de meurtrières, devaient servir d'a-^ bris. 11 y avait autour des abatis d'arbres, des épaulements de terrain garnis

(1) La guerre mondiale 1914-15-16-17 devait voir renaître en terre française, sur l'Aisne et sur la Meuse, en Champagne, en Argonne, partout où, après la défaite de la Marne s'était accroché- l'envahisseur allemand, ces tranchées de jadis, mais approfondies et perfectionnées.

LES CAFÉS BELÎMA SONT DÉLICIEUX, ILS SE FONT AUSSI FACILEMENT QUE DE LEAU SUCRÉE INDISPENSABLES AUX SOLDATS Nécessaires pourle Ménage Usine, 12, rue du Dôme, ft Billancourt

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L'HUMANITE ̃ j

est composée en commandita par une équipe

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Le gérant G.-A. Bernard.

Paris. Imp. de la Presse, 16, rue du Croissant V. SiMAirx, imprimeur. 14 15 16:

de branchages enchevêtrés et de facinés pour briser l'élan de la cavalerie; Depuis le mois d'octobre, les soldats, bien aguerris, vivaient dans le camp. Lés tentes, par centaines, formaient des1 allées droites. Toujours sellés, les chevaux étaient attachés à des cordes, la nuit. A l'heure du crépuscule, quand les feux du bivouac s'allumaient, le spectacle était des plus pittoresques.

Les cuisiniers soldats s'activaient autour des marmites énormes, que soutenaient trois pieux de fer. tes chevaux. hennissaient en recevant leur ration d'avoine et de foin.

Puis, Saint-Nicolas, sonnait l'extinction des feux. TJh' silence impressionnant s'é-.

tablissait.. ̃

Silence actif, pourtant, que soulignaient leiS rumeurs distinctes qui .montaient des plaines et des vallées. •: Le silence était fait de piétinements de chevaux, de halètements d'hommes, des retardataires qui, le cœur battant, se hâtaient vers La Rochelle, cette digue-, vers La Rochelle, ce roc 1. ̃

'̃• ̃'̃• '•*• ̃̃' '̃̃ ;:̃

Le maire, après s'être entretenu avec Magdad, l'avait conduite lui-même à l'h'd-pital.

L'infirmière-major l'avait reçue avec affabilité. Celle-ci avait des prunelles claires et, dés boucles blanchies qui lui donnaient xâi air d'extrême douceur.

(A sitivre.)