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Titre : L'Humanité : journal socialiste quotidien

Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte

Éditeur : L'Humanité (Paris)

Éditeur : L'HumanitéL'Humanité (Saint-Denis)

Date d'édition : 1906-07-09

Contributeur : Jaurès, Jean (1859-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327877302/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 63335

Description : 09 juillet 1906

Description : 1906/07/09 (Numéro 813).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2509940

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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U Mrtipll

Il est extraordinaire à quel point les nommes politiques considérables dont se. compose le- cabinet actuel se montrent d'une timidité d'esprit excessive en face des problèmes tes plus simples, sur lesquels l'accord unanime, de la démocratie est fait depuis longtemps. Au lendemain des jugements de Rennes, de Bordeaux, de Nantes et de Nancy, proclamant pour les officiers le droit. ̃ de- refuser à l'autorité civile le concours des forces militaires qui lui sont pourtant subordonnas, aux termes de notre droit public, on crut que c'en était fait désormais de ces juges "et de leur justice séditieuse. Sans doute, on ne pouvait attendre du gouvernement de M. Rouvier qu'il adhérât, sans une forte pression de la majorité républicaine, à la suppression pure et sim^e des tribunaux dé caste que sont les tribunaux militaires. Mais l'ancien cabinet, en acceptant la suppression des conseils de revision, ajournait simplement, à une Aite très rapprochée, la discussion au fond et le vote certain par les Chambres de la judicature militaire. C'est ce que M. Brisson indiqua, au cours d'une très brève intervention, en faisant remarquer que le transfert de la revision des affaires militaires à la Cour de Cassation était la disqualification éclatante et définitive des tribunaux qui on laissait encore la connaissance spéciale de ces affaires.

Des incidents de toute nature, des travaux plus urgents, que la Chambre défunte dut; mettre au point avant sa séparation, ne permirent pas de parfaire l'o>uvro d'unité judiciaire ainsi commencée. En revanche, au cours de la période électorale, un. grand nombre decandidats portèrent la question, devant le corps électoral. L'opinion, toute chaude encore des scandales auxquels avait donné lieu la participation des officiers à la révolte des inventaires, fut partout saisie de la nécessité et do l'urgence qu'il -y a- à mettre fin à une situation intolérable, indigne de la démocratie. Làdessus, j'ai eu des conversations avec beaucoup de députés modérés, j'entends des radicaux, nuance de l'Union démocratique, qui sont revenus de la campagne électorale, leur conviction, auparavant incertaine, maintenant bien ferme et résolue, sur les conseils de guerre. Ils sont prêts à en voter la suppression, parce que dans leurs tournées, dans les réunions, ils ne pouvaient parler de réformer ces conseils, sans que s'élevât une clameur formidable de malédictions à l'adresse de ces tribunaux maudits.

Ajoutez à cette condamnation unanime des conseils de guerre par le corps électoral la leçon de choses qui se dégage de l'affaire Dreyfus, actuellement en cours de revision. Tout semblait concourir à faire croire que c'en serait fini dès le début de cette législature avec une question que ]S*République aurait solutionner depuis longtemps.

I^n^en pas- du tout. En vain, de-

pÎie~~ an-, pas dutoùt. militaire, vain, dei.

puiPÈpi ans la justice militaire est-elle

convaincue des pires méfaits en vain, les derniers événements nous montrent l'impuissance où se trouve l'autorité civile de faire respecter la loi par les

dépositaires dfi la forro». armép. en-vain,

le rapport de M. Moras et le réquisitoire du procureur général près la Cour de Cassation mettent à nu les vices et les tare*s profondes de cette justice. Le gouvernement se dispose à présenter un projet de loi qui, quels que soient le titre dont il se pare, le caractère que lui attribuent ses auteurs, maintient la dualité de la justice, celle des conseils de guerre et. l'autre.

La prétendue réforme que préconise le gouvernement consiste, en effet, à retirer aux conseils d'e guerre les délits de droit commun et à les faire présider par un magistrat civil. Mais ce n'est pas une réforme, cela L'organisation nouvelle laisse subsister et c'est le point capital un privilège de judicature au bénéfice d'une catégorie sociale déterminée. Car tout est là 1 Une catégorie' de fonctionnaires se recrutant par cooptation, formant une hiérarchie, depuis la .masse des soldats sans droits ni garanties d'aucune sorte, jusqu'aux chefs d'armée, au conseil supérieur de la guerre, bénéficiant d'une législation spéciale, ayant des tribunaux spéciaux, recrutés dans les rangs de la hiérarchie, pour punir les délits particuliers à l'observation des règles de cette hiérarchie, qu'efct-ce donc autre chose qu'une casie, qu'une aristocratie fermée, indépendante, autonome, protégée par les lois d'exception qui régissent ses membres et que ses membres appliquent ? En vérité, à travers l'histoire, les caractères que je viens d'indiquer, les privilèges que je viens d'énumérer sont ïes caractéristiques de toutes les castes, de toute les aristocraties au renversement desquelles s'est appliqué le long et douloureux effort de la démocratie La judicature spéciale a été loujours et partout, dans le monde antique comme "dans le monde moderne, à Rome comme en Russie, ̃ le privilège d'une caste." Maintenir la

judicature militaire, ce n'est pas réformer la justice militaire, quelques améliorations de détail qu'on apporte dans l'organisation des tribunaux qui sont son expression. Bien mieux: en limitant à la connaissance des délits militaires, les attributions des- conseils actuels, on précise davantage la signification sociale de ce privilège de caste, qui sortira consolidé de l'apparence de réforme proposée.

Et c'est, je le répète, après l'obligation où s'est trouvé le cabinet Rouvier, de « disqualifier », selon le mot de M. Bris. son, les tribunaux militaires c'est après la manifestation d'hostilité unanime faite contre eux par la démocratie c'est,au lendemain des hontes, des turpitudes, des stupidités criantes mises au jour par l'enquête de la Cour de Cassation, après que le tribunal suprême a proclamé l'impuissance des conseils de guerre à faire justice, c'est après tout cela qu'on se-dispose à restaurer cette institution écroulée, à relever du monceau de ruines accumulées autour d'eux, les conseils de guerre C'est, une aberration et une sottise que les auteurs de la prétendue « réforme des conseils de guerre regretteront amèrement un

our.

GUSTAVE ROUANET.

ECHOS

Le passage à tabac

II va disparaître, de par la volonté de .M. Clemenceau. Dès son arrivée au pouvoir, le ministre de l'Intérieur avait ordonné, dans une circulaire adressée au préfet de police, i 'iterdiction de cette odieuse coutume.Ces instructions restèrent probablement sans grand effet, car M. Clemenceau vient de les renouveler à M. Lépine.

Le passage à tabac est formellement pres- crit sous peine d'une punition très syverc. La circulaire ministériellè va être apposée dans tous les postes de police. Les agents sont dans la consternation. On parle, dans les brigades' centrales, de démissions en masse. '1 Envois de Rome

L'exposition des envois que le règlement impose aux pensionnaires de la Villa .YTédicis vient de s'ouvrir à l'Ecole des beaux-arts. Plus libéral que par le passé, le règlement, cette année, pour la première fois, autorise les élèves à joindre à leurs envois obligatoires un ensemble d'études. Ainsi en a décidé l'Institut.

Un seul des lauréats du prix de Rome, le sculpteur Bouchard, a profité de cette excel- lente et libérale mesure.

Son exposition est considérable et pleine de mérite. C'est d'un travailleur et d'un homme de talent.

ttmm

La médaille du docteur Pozzi

Les amis, les collègues et les élèves du professeur Pozzi se sont réunis nombreux, hier mâtin, à l'hôpital Broca, dans une cérémonie tout intime, pour fêter sa vingtième année do'professorat. Ils lui ont remis à cette occasion un livre d'or et une très belle médaille, gravée par Chaplain et représentant d'un côté son portrait avec l'exergue: « Samuel Pozzi, de l'Académie de Médecine .», et de l'autre un groupe de trois personnages: la Science défendant la Femme contre la Mort, souligné de cette simple inscription: « Traité de gynécologie », qui résume l'œuvre maîtresse de l'éminent professeur. La frappe n'en étant pas encore terminée, cette médaille sera expédiée le mois prochain à ses souscripteurs.

r wnmi

Concours de pêcheurs

De sept heures du matin, hier, à onze heures, il a eu lieu, aux environs du pont Alexan-

dre-III.

A cent dix; nos braves pêcheurs ont pris un peu plus de quatre kilos de poisson. C'est un résultat magnifique. La plus belle pièce de la journée a été un gardon pesant 520 .grammes il était égaré dans la Seine. Cet énorme animal a été pris par M: Bon qui, en commémoration de son exploit, a reçu une médaille de vermeil et une somme de vingt-cinq francs.

f., Les autobus

Nous devions avoir, pour le 15 juillet, le rétablissement de la ligne Hôtel-de-Ville-Porte Maillot, mais avec les autobus. Ce sera pour le 15 août. Les constructeurs ne sont pas arrivés à livrer les moteurs dans le délai convenu.

Il nous reste le Métro., mais avec ces chaleurs!

leu.rs! 4' LA Voie ORDINAIRE

»*»_:

IMEBWYEU* COLOMB SCOLAIRE M. Albert Sarraut à Montigny-le-Roi 'v M. Albert Sarraut, sous-secrétaire d'Etal à l'Intérieur, s'est rendu hier à Montignyle-Roi (Haute-Maine), il a inaugure à midi la nouvelle colonie de vacances fondée par la municipalité et la caisse dés écoles du 11e arrondissement. Déjà, en 1889, la caisse des écoles do ce même arrondissement, où l'on ne compte

pas" moins ûe 20,000"" écoliers, avoîl foiidi'; à

Mandres-sur-Vair, près de Contrcxé ville, sur l'initiative de M. Duval, ancien maire, une première colonie où, depuis lors, un millier d'enfants vont chaque aiiwse faire un séjour bienfaisant et une cure d'air. L'établissement de Monligny-lc-Roi est aménagé pour recevoir quatre cents enfants. Il est spacieux, aéré, et son installation a été réglée suivant les lois de l'hygiène la plus rigoureuse. Il s'élo\e sur uno éminence d'où l'on découvre la campagne jusqu'à Lnngres, c'est -«Vdiro sur un cercle d'une quarantaine de kilomelics de rayon.

Après l'inauguration, à laquelle assistaient des députés et sénateurs de la lloutiiMarnc, des ivpré=enlanl.s de la lunnicipolilé et de la caisse des feules du 11" arrondissement, M. AlborI SniraiH a prononcé tm discours dans }v pu1) a a loin:' l'iKinrc dérnoeratiuue des colonies scolaires de va-

cances. e

LE PAUVRE GENDARME

ET

LE MAUVAIS BRIGADIER (Extrait des Mémoires -de M. Betteaux) II vieftt de me tomber entrelesmains quelques notes des Mémoires que M. Berte-au,X se propose de publier dans une "vingtaine d'années, lorsque le temps aura atténué l'ardeur des polémiques qui saluent d'ordinaire l'apparition des documents de cette sorte. Ce sont, à vrai dire, des notules encore in.complètes. On y voit cependant que M. Berteaux y traite l'histoire à la façon de Plutarque, qui est bien la plus agréable du monde. Il s'y révèle comme un anecdotier souriant, un spectateur amusé des drames et des comédies que, de son fauteuil ministériel, il eut l'occasion-de contempler. On lira notamment avec intérêt le chapitre sur la gendarmerie, lequel est moins grave que son titre. C'est actuellement un des plus avancés et je n'ai guère ici qu'à transcrire les lignes que l'on va parcourir. M. Berteaux excusera certainement une indiscrétion qui est, hélas! le premier devoir de notre profession, à lui historien et à moi journaliste.

Donc, il y avait, dans une charmante souspréfecture du centre de là France, comme d'ailleurs dans toutes les sous-préfectures, des gendarmes. C'est un fait digne de remarque que le gendarme reconnaît la vérité de la parole de l'Ecriture: Il n'est pas bon pour l'homme de vivre seul. Aussi est-il rarement célibataire. Les nôtres étaient mariés il n'y en avait qu'un, un brigadier solide et moustachu, comme il sied à un gendarme, qui ne l'était point, exception qu'il justifiait ainsi: « Le mariage est l'ennemi du gendarme, comme le mieux l'est du bien. Il l'amollit; or, il faut que le gendarme, terreur des braconniers, effroi des vagabonds, soit ferme» Le gendarme ne doit être amoureux que de l'ordre public. »

Belles et vaines paroles que les événements devaient se charger de démentir peu après. Il' arriva, en effet, qu'un nouvel arrivant dans la gendarmerie prit femme. L'épousée était charmante et le brigadier s'en aperçut. Comment le mari fut-il chargé des tournées les plus longues, pourquoi rentrait-il, à la nuit, harassé et ayant à.peine le courage de quitter ses bottes ? On ne le devine que trop. Le brigadier fit à la femme de son subordonné une courqui, de discrète, devint pressante. Il vit un jour sa flamme couronnée et la gendarmerie abrita sous son toit, jusque là demeuré pur, de coupables amours. Elles dureraient peut-être encore si le lâche et classique anonyme n'avait révélé au simple gendarme toute la profondeur de son infortunê.'irpûT, d'ailleurs, se convaincre de ses propres yeux que son correspondant n'avait rien exagéré. Notre gendarme n'avait point une âme sanguinaire il ne demanda pas à son sabre ou à son revolver d'ordonnance une vengeance que d'aucuns auraient pu estimer légitime. Mais lorsqu'il se trouva seul en face de son supérieur hiérarchique, il l'accabla de repro- .1' ches sanglants et mérités.

« Insultes envers son brigadier, répliqua le coupable. Quinze jours de prison. »

Quinze jours de prison! s'écria le lieu- 1 tenant lorsque le rapport porta la punition à sa connaissance. C'est trop de bonté. Qu'on double la dose 1 » Ce qui fut fait.

C'en était trop. Un tel malheur doublé d'une telle injustice est au-dessus des forces d'*m gendarme. Celui-là se plaignit. Ses doléances arrivèrent jusqu'au ministre :de la Guerre, et comme M. Berteaux est un homme juste, il ordonna une enquête qui lui apprit la vérité.

.Le brigadier fut puni; le lieutenant fut puni; il n'y a que la coupable épouse qui ne le fut point. Mais'cela, n'est-êe pas, et c'est grand dommage, passait le pouvoir de M. Berteaux. Quant au mari, il pardonna, car, quoi qu'en dise Courteline, le gendarmé n'est pas toujours sans pitié. HENRI Gêroule.

̃̃- -»O+»

LES CERCUEILS FLOTTANTS Bateaux de pêche et armateurs au Parlement hollandais

Au parlement hollandais, le député Verhey a interpellé le gouvernement sur ce qu'on' appelle communément en Hollande « les cercueils flottants n. Ce nom est donné aux bateaux de pêche usés et prêts à sombrer sur lesquels certains amateurs forcent leurs équipages à s'embarquer. Le citoyen Schaper, député socialiste, a appuyé les protestations de M. errhey il a demandé énergiquement au gouvernement quelles mesures il comptait preri'dre pour mettre un terme à ces scandales. Le chef du cabinet a répondu que le gouvernement présenterait sous peu un projet de loi établissant une surveillance stricte sur les bateaux servant.à la pêche, de manière1 à sauvegarder la vie des marins.

♦«

La ville de Birmingham a fêté samedi avec éclat le 70e anniversaire de son grand homme.

L'orchidée h la boutonnière, la monocle à l'œil, n sourire éclairant sa lace anguleuse et" glabre, M. Chamberlain est allé au milieu. de ses concitoyens de Birmingham recueillir d'enthousiastes ovations pour son anniversaire. 11 compte aujourd'hui soixante-dix ans. Droit comme un I, implacablement correct dans sa tenue comme dans son éloquence, il ne vieillit plus depuis pas mal d'années. Il représente l'impérialisme avec. autant de verdeur qu'il représentait jadis le radicalisme britannique.

Dans la matinée le lurd-umire cl la ladyniayorfiss reçurent ù l'hôtel de ville, et les délégations déliKi'eiH devant le lié; os du jour. Après le lunch, M. et Mine Chamberlain firent le 'ni.r de la \ille, escortés par une <'̃̃ lo inc fi auliT.hobllos. Les journaux libéraux de Birmingham célèbrent eux-mcmes le vieux lutteur unioniste et reconnaissent les Hcnk-o* qu'il a rendus à la viHe'de liintiiiigham e! à Keinpire britannique. La plnp&i-l des journaux anglais, de tou-

tes nuances politiques, publient des por- 1 traits de M. Chamberlain accompagnés d'articles louangeurs. Le Daily Mirror donne en fac similé les deux lignes suivantes de M. Chamberlain -rui constituent l'appel à l'empire et la devise de sa politique actuelle Il Traitez les 'étrangers comme ils nous traitent et traitez vos compatriotes mieux que vous ne traitez tes étrangers ». Le Daily Graphie, de son coté, reproduit cette autre sentence écrite spécialement par M. Chamberlain le jour de son anniversaire » La réforme fiscale est et doit demeurer la première œuvre constructive du parti. unioniste. »

La libérale Westminster Gazette fait trêve à ses mordantes satires contre M. Chamberlain pour lui envoyer ses> meilleurs vœux.

M. Balfour écrit une. lettre rendue publique. où il définit M. Chamberlain en ̃ ces -termes

M. Chamberlain a combiné, comme personne ne le fit avant lui, ta carricre*d'un grand administrateur. local avec celle d'un grand homme d'Etat impérial. Ses travaux dans l'un et l'autre de ces départements auraient épuisé l'énergie et satisfait les ambitions patriotiques de plusieurs autres hommes.

4

CONFERENCE IHtÈrPARLEMEHTAIRE

uuiuDMmtij lu iijitrAjn.jjMij~ lAiitJb

SOCIALISTE

.t-t–

Elle se réunira à Londres du 17 au 20 juillet avec un ordre du jour très important. La réunion de la Conférence interparlementaire socialiste se tiendra a Londres les 17, 18, 19,'20 juillet prochains.

Des représentants des groupes socialistes dans presque tous les Parlements d'Europe et notamment plusieurs élus socialistes de la Douma, y assisteront.

L'ordre du jour est ainsi fixé

Lundi 17 juillet. Validation des mandats

Constitution de l'ordre du jour

Rapport du secrétariat de la Commision interparlementaire

Projet d'organisation de l'Union interparlcmen taire.

Mardi 18 \uillet. Grand meeting sur la Révolution russe dans la vaste salle deQueen's Hall. Les orateurs inscrits comprennent BebeL Jaurès, Vandervelde, Enrico Fcrri, Keir Hardie. Troelstria, Roubauovitch et un élu socialiste a la Douma. Mercredi 19 et jeudi 20 juillet. a). Discussion de la meilleure méthode- pour les protestations et l'action commune dans les parlements des dilïérents pays.

b). Voies et moyens pour, appuyer dans tous les parlements la Révolution russe. c). Attitude que devront suivre les élus socialistes en présence de la Conférence interparlementaire pacifiste qui réunit à Londres les 23 juillet et jouis suivants, dans la salle des séances du Palais de Westminster.

d). Mesures législatives vers !a socialisation des moyens de production (le citoyen Jaurès a, été invité à développer ses idées sur ce point).

Nous n'avons pas besoin d'insister sur l'importance de cette réunion socialiste internationale, à 'laquelle prendront part un grand nombre des membres du groupe socialiste au parlement français.

♦♦

LE BANQUET ROUANET Le banquet organisé par la 188 section du Parti socialiste pour fêter la, réélection du citoyen Gustave Rouanet et lo succès du Parti a eu lieu hier soir, dans la salle du Rocher Suisse, à Montmartre, sous la présidénce du citoyen Jaurès.

L'heure à laquelle s'est terminée cette fête socialiste ne nous permet pas d'en rendre compte aujourd'hui comme nous le vou- drions.

Nous y reviendrons demain.

♦•♦

LES COMPAGnjDE DISCIPLINE Actes de cruauté. Plaintes nouvelles Le citoyen Francis de Pressensé, député du Rhône, président de la Ligue des Droits de 1 Homme, vient d'adresser la lettre suivante au ministre de la Guerre.

4 juillet 1906.

Monsieur le ministre et cher collègue, J'ai eu l'honneur d'attirer votre attention, le 30 mars dernier, sur les actes de cruauté dont avaient été victimes un certain nombre de disciplinaires. Nous recevons, à chaque instant des plaintes de ces malheureux. Des tâches excessives leur sont imposées la nourriture qu'on leur donne est insuffisante des punitions graves leur sont infligées, alors même qu'ils ne commettent aucune faute contre la discipline. Aussi ces mauvais procédés les poussent-ils à la désertion ou à la révolte. Sur un effectif de cent cinquante hommes, quinze auraient été déférés en conseil de guerre en cinq mois. Ces hommes que de patients efforts pourraient ramener à une vie de travail et d'honnêteté, sont tout à fait perdus parce qu'on use vis-à-vis d'eux de rigueurs que le souci de la sécurité cria discipline ne justifient pas. ̃

U vous sera aisé de, faire vérifier par une enquête l'exactitude de ces faits je ne doute pas, s'ils sont reconnus exacts, que vous ne preniez les mesures que commandent la justice et l'humanité.

Veuillez agréer; monsieur le -ministre et cher collègue, l'assurance de ma haute con-

sidérationr

Le Président,

Fhancir de PnEssExsÉ,

Député du Rhône.

«$Hfr^.

LA BARBARIE COLONIALE

LES ATROCITÉS DU NATAL Intervention des socialistes anglais Des troulles se sont récemment produits dans l'Afrique du Sud, dans la colonie ̃inglaise du Natal, causés par les exactions habituelles dont les indigènes sont victi- mes. Naturellement ces troubles sont l'occasion d'une croelJc répression. 'l a e

A ce propos, l^s citoyens Ramsay Mac Donald et Keir "Hardie sont intervenus à

plusieurs reprises au Parlement anglais.

l'antre- part, le citoyen Keir Hardie vient d'adresser la lettre suivante à un métis zoa-

lou, M. Bankole-Bright, habitant Edim-

bourg.

Mon cher monsieur,

Je suis heureux de votre approbation pour tout ce que j'ai pu faire pour aider votre race, et je regrette de ne pouvoir faire' davantage. Les terribles, événements qui se sont produits récemment au Soudan, avec leurs cortèges habituels de brutalités, placent r&dministration de ce pays sous le drapeau britannique, au niveau de l'Etat indépendant du Congo, tandis que les massacres en masse d'indigènes qui ont lieu dans l'Afrique du Sud, sous prétexte de réprimer une insurrection qui n'existe pas, nous couvrent de honte et d'horreiir.

J'espère que le jour viendra rapidement où votre race sera capable de se défendre elle-même contre les barbaries perpétrées contre elle par d'hypocrites blancs qui considèrent que le noir a été créii uniquement pour qu'ils puissent l'exploiter.

La presse et les politiciens bourgeois, pour le, plus grand nombre, maintiennent le peuple de ce pays dans l'ignorance des véritables traitements infligés aux indigènes et seulement ceux-ci seront traités comme des créatures humaines, quand! ils pourront se faire craindre et respec-

ter.

J. Keir Hardie.

On voit comment l'action du Parti socialiste, conformément aux résolutions du Congrès international d'Amsterdam, se poursuit parallèlement dans tous les Parlements d'Europe, en faveur des malheureuses victimes de la barbarie coloniale. 1 Hier c'était au Reichstag, notre ami Gradnaer, qui 'intervenait en faveur des Hottentots de l'Afrique occidentale alleman- de. On sait avec quelle vigueur notre ami Van Kol posait la question au Parlement hollandais.

Tout le monde enfin se souvient de la belle campagne menée par Rouanet ici mê- me, ainsi qu'à la tribune de la Cham- bre.

Là encore le socialisme international ap- paraît comme le seul représentant efficace des aspiration» les plus nobles de la cons- cience moderne.

I. L.

-»O+» ÉLECTION LÉGISLATIVE CHARENTE

Circonscription de Cognac.

Inscrits 21.369. Votants, 17.G30. Suffrages exprimés 17.504.

MM. Honnessy, progrès 10.040 ELU Barraud; rép. de gauche 7.452

Faure-Biguct, réaction. ,2 2

Il s'agissait dé remplacer M. Cunéo d'Ornano, bonapartiste, ritoW.

« «*-«-<~

CONTRE LE TSARISME

LA FLOTTE AUUSE M RUSSIE Une nouvelle protestation

Dans une des dernières séances de la Chambre des Communes où la question de la visite prochaine de la flotte anglaise aux porls russes de la. Baltique, avait été à nouveau posée par notre ami Keir Hardie, Sir Edward Grey s'est longuement expliqué, s'efforçant de démontrer qu'il n'était pas possible d'ajourner la visite de l'escadre sous peine di'ôtro accusé de prendre parti dans les conflits intérieurs de la Russie. 11 a d'ailleurs insisté vivement sur cette 'dée que la visite de l'escadre « ne pouvait'à aucun degré être interprétée comme une marque de sympathie donnée plutôt au gouvernement qu'au peuple russe ». Il n'en est pas moins vrai qu'ainsi que le constate la Strana, organe de M. Kovalevsky, peu suspect par conséquent de révolutionnarisme, dans les circonstances actuelles le tsarisme aux abois s'efforcera, par tous les moyens en son pouvoir, de donner cette interprétation à la visite des marins anglais. D'ailleurs, lorsqu'on s'est trouvé en présence des atrocités d'AbdulHamid, d'un caractère, moins étendu en somme et d'une portée moins grave, on n'a pas hésité à intervenir dans les affaires intérieures de la Turquie insuffisamment du reste.

Dans un autre cas, infiniment moins grave, à la suite du meurtre, à Belgrade, dn roi Alexandre Obrenovitch, l'Angleterre n'hésita pas à rompre toutes relations aveo la Serbie.

Mais l'op'nion anglaise ne semble nullement disposée à se contenter des platitudes diplomatiques .du chef du Foreign Office. Avant-hier encore, un des plus importants clubs libéraux de Londres, le New Reform Club, votait à l'unanimité la résolution suivante

Le comité de New Reform Club dénonce les atrocités récemment commises en Russie, et demande au gouvernement, eu égard à là situation présente des affaires dans ce pays, de modifier de telle sorte le programme des manœuvras navales que la-flotte anglaise ne 'visite pas les' ports l'usses ainsi seront évites les malentendus à propos de cette visite qui, dans la pensée de ses auteurs, n'est du reste qu'une démarche courtoise accomplie dans un port de relûche.

Ce qui donne à cette démarche un caractère piquant, c'est que le président même de cette grande association politique est M. Robertson, lord civil de l'amirauté, c'est-àdire le membre du cabinet qui a la direction de la marine britannique.

JEAN'LONGUET

*»•

EN ESPAGNE

LE PROGRAME DU GOUVERNEMENT

–«~ l

Des réformes anticléricales sont annoncées, mais subordonnées au consentement des cléricaux

La publication du programme que M. Moret avait soumis au roi et au dernier cabinet a poussé les jo-urnaux El Globo et Ilctj-aldo, organes du nouveau cabinet, dire ^ue tout gouvernement libéral devra dorénavant aborder la réforme de la Constitution, celle de la liberté des cultes, la sécularisation de l'enseignement et la loi sur les associations, si tant est que M. Maura ne renouvelle pas le veto qu'il opposa aux projets de li. Morel, ce qui semble probable, si tant est que ces réformes soient sérieuses.

Nous publierons prochainement

un nouveau feuilleton.

An THÉmOUHAMPLIEIl Dans les ruines d'un ancien théâtre romaï» les pensionnaires de la Comédie-Française ont donné nier une représentation devant un public nom-

breux.

A la lisière de la forêt de Compiègne, près du petit village de Champlieu, des archéologues avisés, découvrirent .vers la fin1 du Second Empire, les vestiges d'un ancien théâtre romain, découverte sans importance, semble-t-il, puisque les travaux ne tardèrent pas à être abandonnés.

Mais à la faveur de, la mode qui semble depuis quelques années pousser le public vers les théâtres en plein air, un comité vient de se former comité archéologique et dramatique (?) dans l'intention de reprendre les travaux et surtout d'organisor des manifestations théâtrales. Ce comité comprend quelques membres de l'Institut, des conseillers d'Etat éminents, des ingénieurs distingués et M. Jules Martin, critique dramatique. M. Du}ardin-Beaumetz qu'aucune manifestation artistique je dirai môme <ïu-'aucuii© manifestation ne laisse indifférent, en accepta la présidence. Et c'est ainsi que nous fûmes conviés hier à une représentation de ce nouveaft Théâtre de la Nature. Après Orange et Béziers, Champigny après Chuinpigny* Champleiu l'

Exode des Parisiens

De nombreux Parisiens, profitant d'une admirable journée, claire et ensoleillée, sf sont rendus à Champheu. La Compagnie du Nord avait organisé plusieurs trains spéciaux, et quels trains Nous avon? voyagé dans de eomptueux wagons-salons, aux lambris de chêne-clair sculpté, meublés de fauteuils de satin myrte 1 Le théâtre est situé à quatre kilomètres. de la gare d'Orrouy et on y accède par une route 'poussiéreuse, qui fut toute l'après- ` midi sillonnée de voitures, de breacke, voire d'automobiles.

Des estrades ont été disposées sur les gradins dé granit qui s'étagent, devant une pelouse en pente, représentant la scène. Le service d'ordre a été organisé d'une façon un peu négligente. Un esceadron da dragons et quelques compagnies. du 5-1" de lignes,: avaient, il est vrai été mobilisés, mais les malheureux pioupious. visiblement désorientés, n'ont fait qu'ajouter à iencom* brement 1

Les places furent vite prises d'n.^aul, àtt point que des critiques notoires, tels quf MM. Mendès, Nozière, Brisson éUi'xni obligés de -s'étendre sur 1« gazon

Pendant que la s<rlle se remplit, nous fat sons une courte promenade dairj les eau lisses. On dirait un campement de bohémiens Nous apercevons devant une tente, le beau Lambert, ajustant Son pourpoint et Mme. Dudlay essayant quelques "intonations.

Mais l'orchestre de la Comédie-Français* attaque les premières mesures de la Symphonie pastorale. Nous gagnons rapide ment notre place et nous jetons un coup d'ceil circulaire sur l'assistance.

Au milieu de l'orchestre, coiffé d'un me Ion trop large, M. Dujardin-Beaumetz, très décoratif, s'étale majestueusement. Une pt tie fille s'approche de lui et lui tend un pro gramme. Avec un de ces sourires indéfini» sables dont il a seul le secret, le ministre lui remet une pièce de vingt-cinq centimes Plus loin, Mme .Catulle Mendès, mystérieuse sous une voilette verte, surveille les ébats de son fils Primioe, qui partage sa chaise avec un de nos plus sympathiques confrères

Mais voici M. Truffler D'une voix mal assurée et d'un geste exagérément mélodramatique, il dit des vers ses vers (il lea sait d'ailleurs fort mal). Des moutons, poussés par une curiosité un peu indiscrète, envahissent la scène à ce moment et à la grande joie du public interrompent le monologue de M. Truffier, absolument dé* sespérê de cet excès de couleur locale. M. Truffier évoque, on ne sait trop pourquoi, te mont Etna et lés mers siciliennes. Encore un peu de musique et; sur le ooup de cinq. heures, nous entendons enfin rugir le Cyclope. Ce drame satyrique a été très adroite ment adapté d'Euripide, par M. Alfred Poi zat qui a cherché à exprimer dans notrt langue, le tour familier et même un po» vulgaire de L'œuvre du poète grec. M. Coquelin cadet nous est apparu tout d'abord couvertde pampre sous les traits.de Silène, et nous avons pu, grâce à lui, nous imaginer pendant quelques minutes que la pièce de M. Poizat était en prose. Ah M. Cadet connaît l'art d'adapter une œuvre a so ppropre manière-

M. Silvain donne au Cyclope une allure impressionnante et son œil torve et terrible a provoqué quelques évanouissements. M. Lambert fut un Ulysse chaleureux, et MM. Brunot et Palau, des satyres vraisemblables.

Mais voici l'entracte. Accablé par la en» leur, le, publie se précipite au buffet, qui! dévalise rapidement, cependant que les photographes braquent leurs objectifs de tous côtés. Nerveux, inquiet, M. Moréas regarde sa montre. Elle marque six heures. hé-

las

la1s 1 L' « Iphigénie » de M. Moréas Nous assistons enfin à la représentatif de son lphigénie. Le temps me manque pour vous dire la réelle beauté de cette œuvre, d'une inspiration si élevée,, dune forme si pure, d'une ordonnance classique, et que nous verrons certainement à la ComédieFrançaise. Elle fut acclamée. Nous avons revu avec plaisir la trop rare Mme Dudiay (une des premières tragédiennes de ce temps, ce qui lui a valu.les palmes académiques, affirme le programme !) Mme Dudlay a été une Clylemnesfre émouvante, et lorsqu'elle est descendue de la voilure rustique, traînée par quatre chevaux poussifs, Qui représentait le char romain, nous avons eu quelques minutes d'une émotion intense! Mme Louise Silvain fut une touchante Iphi- génù\ M. Silvain, un magnifique Agamem- ron et M. Lambert père, un M'-iiOlas très chaleureux. Mais le succès incontrôlé, de la journée fut pour M. Lambert fils, qui trouvai dans le rôle d'Achille des accents d'une grande puissance.

A sept heures, la tragédie n'était pas ter. minuée. Je ne trouvai pas le trmps de me

rassurer sur le sort de la malheureuse Iphi-

génie et je gagnai rapidement le coin délicieux de la forêt un restaurateur prévoyant avait organisé un dîner sommaire et assez coûteux.

Puis- ce fut la confusion du retour, les amis égaré?, l'encombrement, la enhue, l'arrivée essoufflée à la gare et le retard obligatoire du train. M". Dujardin-Beaumetz, hôte du maire de Cliamplieu, ii^"1 ait pas encore pris son café 1 B. B.