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Titre : Le Temps

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1910-12-25

Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication

Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 137484

Description : 25 décembre 1910

Description : 1910/12/25 (Numéro 18075).

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : France-Japon

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2403445

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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t'échéance du 31 décembre étant la plus importante de l'année, nous prions instamment ceux de nos souscripteurs des départements et de l'étranger dont l'abonnement expire h cette date de ne point attendre la fin du mois ï>our nous adresser leur renouvellement, afin n'éviter tout retard dans la réception du journal.

Nos aeheieurs au numéro à Paris,- sent priés loTéclamer £t petit Î*ttqj0 d'hier.

Paris, 24 décembre

BULLETIN BEJL'ÈTRÀIGER LES INTERPELLATIONS SUR LE OUADAI

La discussion des interpellations sur le Ouaïlaï a continué hier, et sans doute s'achèvera aujourd'hui. M. Jean Morel, ministre des cololiies, a prononcé un discours d'un ton excellent. jTrois autres orateurs, l'amiral Bienaimé, M. JAugagneur et M. Le Hérissé, ont été tour à tour entendus. Ces sortes de débats se déroulent suivant un rythme à peu près invariable. Deux courants se manifestent. Tantôt les orateurs inscrits se plaignent qu'on soit allé trop loin et expliquent par des imprudences les pertes subies. Tantôt dis démontceaLque, si nos officiers avaient été mieux écoutés et mieux outilles, ils auraient évité ces pertes auxquelles on les envoie à coup sûr en ne mettant en leurs mains que dès ressources insuffisantes. Ces deux thèses ont été soutenues hier, et le ministre des colonies a été amené, comme toujours, à les réfuter tour à tour, on pourrait même dire l'une par l'autre. M. Morel a donné l'impression à la Chambre id'une réelle sincérité et d'un vif désir de bien faire. Et pourtant ses explications laissent subsister quelques-unes des inquiétudes qui ont été «portées à la tribune.

•Il est entendu, et on ne peut que s'en louer, que le ministre des colonies et le gouvernement lui-même poseront la question de confiance pour obtenir le vote des crédits des effectifs demandés par le colonel Largeau. Mais cela suffit-il? SCes crédits et ces effectifs seront-ils fixés ne tvarietur, alors qu'en vérité, à pareille distance, C'est sur place seulement qu'un chef investi de la confiance du gouvernement métropolitain peut, suivant les circonstances, juger des augmentations nécessaires? M. Jean Morel s'est appliqué à prouver que tous les rapports officiels de 1910 établissent que ni le colonel Moll Hi le gouverneur général de l'Afrique équatoriale n'ont rien demandé qui ne leur ait été accordé. Même si c'est complètement exact, et "Eertains documents publics, par exemple le discours du gouverneur général au conseil de gouvernement, comme aussi la correspondance du colonel Moll lue par M. Le Hérissé, obligent à formuler des réserves, il est clair que cette fixation a été une fixation minimum. M. Jean Morel a lu hier un rapport du 27 août, qui est à cet égard significatif « Comme je vous l'ai 'déjà dit à de nombreuses reprises, écrit le gouverneur général, les deux bataillons en service au Tchad constituent un minimum au-dessous duquel il serait absolument impossible de descendre d'ici quelques années encore, et à la moindre complication il deviendrait nécessaire de l'augmenter. » La question que beaucoup se poseront en lisant VO/fidel peut se formuler ainsi « Est-il sage, est-il prudent d'engager le drapeau français à. une telle distance de notre base, en ne donnant, pour le défendre, à nos agents civls et militaires, qu'un strict minimum de moyens? »

Les orateurs d'hier ont cherché de diverses façons à expliquer cetté situation. L'amiral Bienaimé a mis en cause moins « les gouvernements qui ont passé que les administrations qui restent ». M. Augagneur a parlé d'imprévoyance, et dans une remarque fort juste, a signalé que « l'insuffisance de nos forces a été tiémontrée par les faits », ce qui, en effet, coupe court aux controverses. Il a signalé de singulières incohérences administratives des postes avancés, sans vivres, sans uniformes recevant leur solde en mandats-poste payables !à 700 kilomètres de distance, munis de cartouches qui ne partent pas. Il a demandé pourquoi deux gouvernements généraux se partagent la direction des territoires du Tchad, direction qui gagnerait à être unifiée. M. Lucien Hubert a déploré que les rapports des fonctionnaires restent trop souvent dans les cartons. M. Le Hérissé s'est plaint que la commission du budget participe aux actes de gouvernement, sou,vent d'une façon négative, dans des conditions que ne prévoit pas la saine pratique du parlementarisme. Il a été, en un mot, formulé des suggestions intéressantes. Mais de solution, même limitée aux principes; il semble que la Chambre n'en ait pas encore envisagée. Seul le ministre des colonies a, en quelques mots, énoncé ou esquissé ce que M. Messimy réclamait l'autre jour un programme colonial. Nous possédons, a-t-il dit, un vaste empire

FEUILLETON H»U <2LZVXllS DU 25 DÉCEMBRE 1910 (18)

MYSTERE!

DEUXIÈME PARTIE

XI Suite

Je jetai donc l'ancre à Spandau, croyant la tourmente apaisée. Ici, pensais-je, je végéterai loin de tous; j'expierai en silence, travaillant dans les rangs du peuple. La puissance qui nous guide et nous dirige a décrété que ma pénitence serait de vivre confondu parmi les pauvres, gagnant mon pain à la sueur de mon front. Que sa volonté soit faite!

» Je vivais ainsi, mélancolique, résigné, tout entier consacré à mon métier et sans autre aspiration que de trouver la paix. La paix! L'Europe était embrasée par la guerre. Dans .-Bette place forte, située à quatorze kilomètres de Berlin, passaient sans cesse des régiments en marche. En entendant le bruit de leurs pas, le heurt de leurs armes, un frisson me secouait: tout annonçait que le pouvoir du Corse allait décliner, et alors. 0 Providence, qui connaît tes desseins? La traîtresse espérance, le secret désir de reprendre mon nom et mon rang dans le monde agitaient- mon esprit! Bientôt la réalité me rappela de sa voix dure. La ville fut assaillie par les Russes et défendue par un renfort de troupes polonaises. Quand le bruit de la mitraille cessa, quand les habitants de Bpandau purent songer à réédifier leurs maiBons dont il ne restait que des débris calcinés, je commençai à reprendre courage. Devant l'éiclipse de l'étoile du Corse mon imagination ̃m'entraîna. Je crus que l'implacable f ortuné tn'avait enfin pardonné; c'est alors que j'appris deux événements qui tombèrent sur ma tête comme un double coup de massue le premier fut .l'élévation au trône de notre oncle, de l'usurpateur, du traître et fratricide; l'autre, plus cruel encore. ton mariage avec notre cousin (je l'avais ignoré jusqu'ici), union qui te faisait complice, servante intéressée et docile ̃des volontés du roi! Et cependant, ni lui ni toi, *ous n'ignoriez mon évasion, mes malheurs et inon existence, vous aviez dû en être informés He mille manières par la rumeur publique," par les papiers surpris chez Barras, par JoséÊhine ou par des documents appartenant au Corse lui-même! Afin qu'il vous fût défendu l'alléguer votre ignorance, je me décidai à.

colonial. Tous nos efforts 'doivent s'appliquer sans négligence, sans répit, à le défendre avec énergie, à l'administrer avec intelligence, à le gouverner avec autorité, à mettre en valeur ses multiples ressources de tout genre. Nous n'abandonnerons pas une parce'lle des territoires qui sont la légitime propriété de la France. Mais nous ne rêvons d'aucune conquête militaire nouvelle. Nous pensons que des accords internationaux et -de loyales ententes diplomatiques précéderont désormais l'établissement des rapports de bon voisinage et des règlements de frontière. La période héroïque de nos expéditions coloniales s'achève. » Tout cela est vrai. Il ne reste qu'à souhaiter que cette politique de réalisation se traduise par des actes que toutes les terres incontestablement françaises soient réellement occupées et exploitées par la France que l'ordre européen ne soit pas troublé par des conflits coloniaux; que ces conflits soient prévenus par des ententes internationales, négociées dans une sincérité mutuelle. Quand le pays verra que ces promesses excellentes deviennent des réalités,' il en félicitera sans réserve les hommes à qui en reviendra l'honneur.

mas»

DÉPÊCHES TÉLÉGHIPHIPES

DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU Temps Berlin, 24 décembre.

Le prélat romain, baron Matthies, qui avait attaqué dans une récente brochure le roi de Saxe pour la protestation du souverain contre certains passages de l'encyclique Borromée, vient, sur l'intervention du pape, d'exprimer au roi son profond regret, avec la promesse de lui donner satis,faction dans une publication nouvelle. Les excuses du prélat, camérier du pape, dont le roi de Saxe s'était plaint à Rome, mettent fin à un incident qui avait vivement indisposé l'opinion en Allemagne, et particulièrement en Saxe. On en parlait de nouveau ces jours derniers à propos de la rétractation formelle que le "Vatican exige du prince Max de Saxe pour les idées exposées dans son article sur l'union des Eglises.

Aux dernières nouvelles, le prince Max de Saxe se dispose à partir pour Rome. Le roi et le gouvernement saxon ont décidé de se tenir tout à fait en dehors de cette affaire purement théologique entre le prince abbé et le Saint-Siège

D'après des bruits qui circulent dans les milieux diplomatiques, le plénipotentiaire allemand à Saint-Pétersbourg, le capitaine de vaisseau von Hintze, qui est, comme on sait, attaché à la personne du tsar, quitterait ces fonctions prochainement et il aurait comme successeur à la cour de Russie un officier de l'armée de terre.

On sait que les plénipotentiaires militaires russe et allemand à Berlin et à Saint-Pétersbourg sont attachés directement à la suite des souverains et ont, par leur contact permanent et personnel avec eux, une situation toute spéciale qui étend beaucoup l'importance de leur rôle. Belgrade, 24 décembre.

Le président du conseil, M. Pachitch, est parti inopinément pour l'étranger. On croit savoir que son voyage a un but politique. C'est son collègue, M. Milovanovitch, qui est chargé de l'intérim de la présidence du conseil.

Dans un manifeste que M. Pachitch adresse aux électeurs de Vragne comme candidat à la députation, le président du conseil dit qu'à son sens il se prépare des événements politiques de la plus haute importance qui pourront entraîner dans leur tourbillon les peuples balkaniques; d'où la nécessité pour ceux-ci d'être prêts et vigilants.

La Stampa annonce que, sur l'invitation de son oncle, le roi d'Italie, le prince héritier Alexandre passera l'hiver et le printemps au château de Racconiiri.

Constantinople, 24 décembre.

Le gouvernement a envoyé à la Chambre la loi sur les vilayets considérée comme devant amener un changement radical dans l'administration par l'adaptation d'un système de décentralisation permettant aux gouverneurs généraux d'agir sans en référer au préalable à l'autorité centrale. En général cette loi est accueillie favorablement. Saint-Pétersbourg, 24 décembre.

La commission mixte des membres de la Douma et du conseil d'empire a rejeté la loi déjà votée par la Douma et autorisant la traduction en langue russe des œuvres littéraires étrangères. La commission a estimé que l'autorisation de ces traductions doit être prévue par les conventions littéraires spéciales de la Russie avec les autres pays.

Lausanne, 24 décembre.

La Gazette de Lausanne annonce que Nassir el Mulk, régent de Perse, après un séjour de quelques jours à Montreux, où il avait été appelé par son neveu malade, est parti jeudi pour Téhéran, en passant par Vienne.

Bâle, 24 décembre.

Le professeur Hagenbach-Bischoff, connu pour sa propagande en faveur de la représentation proportionnelle, dont il fut le promoteur, est mort la nuit dernière. Il était âgé de 77 ans.

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DERNIÈRE_ HEURE K Un discours de M. Lépine

Au cours d'un banquet qui a eu lieu à l'occasion de l'installation de la nouvelle municipalité, en l'honneur du 10e arrondissement, M. Lépine, préfet de police, a prononcé un discours dont voici les parties principales

En fait et en droit, la République existe chez nous depuis quarante ans. Elle a rendu au pays d'inestimables

vous écrire; à notre oncle, un bref billet; à toi, une lettre longue et fraternelle. Un Français, de passage à Spandau, se chargea de les mettre à la poste en lieu sûr. Elles durent arriver toutes deux à destination. Tu ne pourras le nier devant la présence du Dieu que tu invoques et qui exige comme premier signe de reguect la sainte vérité!

XII.

'mariage

» "Aucune réponse ne vint! Vainement j'attendis des jours, des semaines, des mois, le signe d'affection dont mon cœur avait soif. Quand il fut bien prouvé que mon espoir était illusoire, je tombai dans une noire mélancolie, et regrettant l'élan affectueux qui m'avait poussé à vous écrire, je résolus d'élever de mes mains tune barrière entre moi et ceux qui me reniaient de me plonger à tout jamais dans cette obscurité, où vous me reléguiez, de me marier enfin, de fonder un foyer conforme à la condition où j'étais tombé.

» J'avais rencontré chez des artisans, non moins humbles que moi, une jeune fille d'une grande beauté et de mœurs très pures; elle était active, pieuse et douce. Je la voyais toujours occupée à repasser, à nettoyer, à surveiller le ménage. Toutefois, dès que je me présentais, ce travail semblait lui répugner; elle croisait les mains et me regardait timidement, comme fascinée. Elle ne voyait en moi qu'un simple horloger, et cependant elle se conduisait comme s'il eût existé un obstacle entre nous, comme si nous eussions été d'essence différente. J'eus beaucoup de peine à triompher de sa timidité, à arracher de ses lèvres innocentes l'aveu de son affection, qui était, je m'en aperçus bientôt, immense et profonde, un de ces sentiments qui dominent l'existence entière.

» Elle tremblait devant moi; ses yeux s'illuminaient quand je lui donnais la plus petite louange; ils se remplissaient de larmes au moindre signe de désapprobation; son attitude vis-à-vis de moi était celle d'une simple mortelle devant la divinité. Faut-il le dire? Cette attitude ne fut pas sans exercer sur moi une action délétère l'orgueil du sang surgit en moi. Je suis assurément supérieur aux autres hommes, pensais-je; et bien que privé de tout ce qui peut révéler cette supériorité et me donner une auréole, je conserve sur ma personne, je porte dans mes veines le privilège de ma dignité, la consécration de la Sainte Ampoule. Jeanne ne le soupçonne pas, mais elle le pressent, et c'est pour cette raison qu'elle est devant moi comme la colombe devant le milan. » A cette idée, un désir ardent de reprendre mon nom renaissait .en moi et j'éprouvais dout.

services; c'est la forme rationnelle de gouvernement, et dans l'état de nos mœurs c'est le seul gouvernement possible. Tout cela crève les yeux. II. devrait donc y avoir en France unanimité sur le principe républicain, ce qui ne veut pas dire que ce principe admis et respecté de tous il n'y ait pas place pour toutes les opi-. nions. On comprendrait très bien que comme dans tous les pays libres, il se créât deux grands partis, deux grands courants les uns, plus attachés au conservatisme social, moins aventureux, plus timides; les autres, plus amoureux du progrès, plus irrités contre les abus, plus portésvaux solutions radicale. Les uns et les autres lutteraient loyalement, à visage découvert, pour la conquête du pouvoir, sans rien demander au gouvernement que de tenir entre eux la balance égale, et la victoire serait à qui prouverait qu'il a raison. Mais tous, du premier au dernier, n'auraient qu'un drapeau, qu'un signe de ralliement la République.

Eh bien, messieurs, nous n'en sommes pas là. Il y a encore en France une masse indifférente, défiante, et hostile, et à côté une minorité d'irréductibles qui rêvent encore de la monarchie, quelques turbulents, quelques écervelés, qui font plus de bruit que de besogne, quelques attardés qui « conservent » leurs espérances. C'est insensé, c'est de la folie pure, mais c'est ainsi. Et il est très malheureux qu'il en soit ainsi, parce que cela irrite les républicains et les incite à la violence, parce que cela a faussé notre politique républicaine, que cela nous a jetés hors de notre voie, et qu'à l'exemple des partis d'opposition, nous nous sommes parfois départis de cette maîtrise de soi-même, de ce calme, de cette impartialité qui sied à un parti de gouvernement. Il faut chercher un remède à cette fâcheuse disposition d'esprit, et il faut désarmer l'opposition, lui faire tomber les armes des mains.

Mais comment? Deux voies différentes s'ouvrent devant nous les uns ne voient d'autre issue à la lutte que l'extermination de l'adversaire. Tant qu'il en restera un, ils demandent qu'on ne fasse pas de quartier: Le combat, toujours le combat! Mais ils perdent de vue que, pendant qu'ils bataillent, les réformes attendent; que les abus se perpétuent; que le commerce et l'industrie souffrent; et que, tandis que nous piétinons sur place, nos rivaux dans le monde utilisent le temps perdu. Ils oublient que cette politique outrancière nous là pratiquons depuis bien longtemps et qu'elle n'a "pas produit grand résultat. L'opposition est toujours là. Messieurs, j'ai l'habitude de dire tout ce que je pense et de prendre la responsabilité de mes actes comme de mes paroles eh bien, ma politique à moi, fonctionnaire, a toujours été de n'en faire jamais, si l'on entend par politique favoriser les uns et traquer les autres au gré des passions du moment. J'estime que quand on détient dans ses mains ne fût-ce qu'une parcelle de la puissance publique, on se doit impartialement à tous, et qu'on n'a pas le droit de favoriser personne, même ses amis aux dépens de l'intérêt général, qu'on n'a pas le droit de refuser son appui même à un adversaire déclaré, s'il invoque un intérêt légitime. Il faut élever son âme au-dessus des passions et des rancunes, se cuirasser contre l'esprit de parti et rendre à chacun la justice qui lui est due.

Voulez-vous, messieurs, que nous essayions cette politique ? Je ne crois pas que nous mettions quarante ans à ramener dans le giron de la République la masse de ces contribuables qui ne demandent au gouvernement, quel qu'il soit, que le droit de vaquer en paix à leurs affaires, de se sentir respectés dans leurs consciences et protégés dans leurs personnes et leurs biens. Tel est le vœu que je forme en cette fête de famille, où nous célébrons l'avènement d'une municipalité nouvelle, et je vous demande de lever vos verres en l'honneur de M. Girardin et de ses adjoints.

DÉPÊCHES DE LA CHAMBRE

SÉANCE DU MATIN

Budget de l'agriculture

La Chambre a enfin terminé, dans cette séance que présidait M. Maurice Berteaux, le budget de 1 agriculture.

Auparavant, elle a voté, non sans que MM. Sembat et Ch. Dumont, rapporteur général, aient exprimé leur regret du retard mis par le gouvernement renseigner da commission du budget, 340,000 francs pour participation de la France à l'exposition d'hygiène de Dresde.

Elle a également, sur rapport de M.Satkmande, adopté le projet, modifié par le Sénat, autorisant pour 1911 la perception des taxes en Algérie. Une interpellation déposée par M Sembat, sur l'existence d'un cabinet noir au ministère des postes et télégraphes, viendra en discussion en même temps que le budget, de ce ministère. Les derniers chapitres du budget de l'agriculture, après quelques observations de MM. Ponsot et Mando sur le dépeuplement des rivières, Fournier-Sarlovèze et Meslier sur l'entretien des forAts, Beauquier, Dulau, de La Trémoille et Patureau-Mirand sur la réglementation de la chasse, ont été rapidement votés.

En fin de séance, lecture a été donnée d'une lettre de M. Puech, ministre des travaux publics, qui donne sa démission de vice-président de ia_ Chambre.;

DÉPÊCHES DU SÉNAT

SÉANCE DU MATIN

L'Ouest-Etat

Dans une séance tenue ce matin, de neuf heures et demie à midi, le Sénat a terminé la discussion de l'interpellation de M. Jenouvrier « sur la manière dont est exploité le réseau de l'Etat » On a entendu d'abord M. Poirrier qui s'est plus particulièrement occupé des traitements du petit personnel.

L'interpellateur M. Jenouvrier répond aux observations que le ministre des travaux publics lui a opposées à l'une des précédentes séances et maintient la plupart de ses critiques. Il se déclare prêt d'ailleurs à donner son concours pour l'amélioration de la situation « Nous ne demandons, dit-il, qu'à nous dévouer pour le bien du pays. » M. Puech, ministre des travaux publics, reprend la parole.

Jeanne une sorte d'injuste dédain. Je t'écrivis de nouveau, j'écrivis à notre oncle et à notre cousin, les avertissant que s'ils ne me rendaient pas la place qui m'appartient de droit, j'étais décidé à me mésallier, à donner ma main à une fille du peuple, et qu'ils auraient à répondre de ce fait devant Dieu. Ils gardèrent le silence; toi aussi. Et quand le délai que je m'étais fixé fut écoulé, comme celui qui se pend par vengeance devant la maison de son ennemi, je me décidai à consommer ce que dans mon orgueil j'appelai une mésalliance. Je voyais clairement les conséquences d'un teJ mariage; aveo lui se rivait plus solidement à mon être la personnalité empruntée de Dorff; avec lui j'éloignais les sympathies que j'aurais pu obtenir si jamais je revenais en France revendiquer mes droits. Ma fiancée était protestante, fille de roture. Cette union, je le savais, serait qualifiée de basse et indigne par beaucoup de gens. Qu'importait que Jeanne fût une vierge candide, son âme un cristal plus pur que la neige hivernale de la Sprée, son âme calle d'un ange? Que valaient sa beauté, célèbre dans la région, sa santé qui promettait une descendance vigoureuse, sa dignité naturelle, ses vertus et ses qualités infinies?. Je la conduisis à l'autel honteux et exalté, jouissant de m'abaisser pour vous abaisser tous.

» Maintenant que je me rends compte 'de mes sentiments, je comprends en lisant dans mon cœur que je me trompais et que je péchais. Ayant rencontré pour la seconde fois .dans ma vie, depuis la mort de Marie, cette fleur rare de l'amour honnête, pur et désintéressé, je devais l'estimer et la chérir, savourer mon bonheur et m'y abandonner, oublier tout le reste, dédaigner les vanités et les préoccupations de ce monde. Des félicités comme celleslà doivent plaire à Dieu ce sont des perles uniques, d'un orient sans égal, qui méritent d'être enchâssées et conservées comme un trésor. L'amour dé Jeanne aurait dû me paraître encore plus flatteur que celui de Marie, parce que celle-ci connaissait mon origine, ma condition, qu'elle était peut-être fasbinée par l'éclat de la majesté, même déchue; tandis que Jeanne m'aimait pour moi et n'obéissait qu'à la loi sublime de la nature qui enlace et fond deux cœurs en un seul.

» Le moment de mon mariage, qui aurait ûû être le plus beau de ma vie, je l'empoisonnai, je flétris sa fraîcheur par des préoccupations mesquines et vindicatives. Au lieu de jouir simplement du bonheur rare qui m'était donné, je trouvais une satisfaction rageuse à me répéter qu'à mon tour j'aviliss&is ceux qui me reniaient, en mêlant le sang de saifit Louis à celui .d'une humble créature descendante de j>auvres.

« Pour l'avenir, dit le ministre, il est nécessaire que dans le délai le plus rapide et en tenant compte des nécessités de service, nous procédions à la mise au point du réseau; il faut lui donner l'autonomie financière et une bonne organisation administrative; il faut, par des mesures appropriées, rétablir la confiance du personnel. » II faut à côté des voies ferrées créer des voies d'eau indispensables, qui en seront les auxiliaires très utiles. La France ne peut pas demeurer en arrière. des autres nations. Sur le champ clos de la concurrence internationale, quand on n'avance pas, on recule. Pour améliorer la situation de tous, il faut développer la richesse générale et les moyens de production. »

La discussion est close. Divers ordres du jour sont présentés. Le gouvernement déclare accepter l'ordre du jour de M. Aimond, qui est ainsi conçu

Le Sénat, confiant dans le gouvernement pour prendre lea mesures nécessaires pour améliorer l'exploitation des chemins de fer de l'Etat; pour donner une impulsion vigoureuse et méthodique à l'exécution du programme de remise en état du réseau -voté par le Parlement; pour assurer'la bonne marche du service par la collaboration confiante et disciplinée du personnel, et pour faire aboutir à bref délai le projet de loi relatif à l'organisation administrative et financière du réseau, passe à l'ordre du jour.

L'ordre du jour de' M. Aimond est adopté à main levée.

CONSEIL GÉNÉRAL

SÉANCE DU 24 DÉCEMBRE

Sous la présidence de M. Molinié, la Conseil général a tenu séance ce matin pour continuer l'examen du budget départemental.

M. Patenné a présenté son rapport sur le service des enfants assistés et en a fait adopter les conclusions. La dépense totale pour 1911 s'élèvera à 15 millions de francs s'appliquant à 54,000 enf ants.

Profitant de cette discussion, M. Joseph Denais a demandé pourquoi l' Assistance publique s'adresse à.quatre bureaux de nourrices seulement, sur les treize existant à Paris, pour se procurer les nourrices auxquelles on confie les enfants-des femmes secourues.

Pour réprimer certains abus, répond M. Mesureur, et éviter le retour d'incidents dépiorables. L'administration .peut bien surveiller étroitement quatre établissements, elle ne pourrait en surveiller davantage.

M. Denais appuyé par M. Rollin fait cependant inviter l'administration à faire appel à tous lesbureaux et à leur envoyer les enfants par voie de roulement.

Enfin, M. Patenne a fait voter 5,000 francs pour la création d'une crèche modèle et d'un service de puériculture à l'hospice dépositaire des enfants assistés..

La séance, suspendue à midi, a été reprise à trois heures. On continue l'examen et le vote du budget, la session devant être close ce soir.

-~o

PROJET D'ENDIGUEMENT

Les jeunes députés, c'est-à-dire les députés élus pour la première fois aux dernières élections, et l'on peut donc être jeune député, comme jeune musicien, à soixanteans,- enfin, les députés qui débutent dans la carrière ont commencé par fonder un groupe, ce qui montre qu'ils ont pris tout de suite l'air et le ton de la maison. A la Chambre, il faut toujours fonder des groupes. Que ces groupes ne fassent rien d'utile, ou même rien du tout, peu importe ils existent, cela suffit. Leur existence seule prête un certain prestige à ceux qui en font partie, leur donne droit à une part dans les distributions de postes honorifiques ou autres, de rapports, présidences de commissions,; voire de portefeuilles ministériels. La formation d'un groupe n'ayant généralement pas d'autre but, ce but est donc atteint'par le seul fait que le groupe existe. Mais les jeunes députés ne se bornent pas à pousser le fameux cri de Place aux jeunes Leur jeunesse même se manifeste par une certaine fraîcheur d'âme. Ils éprouvent le désir de se motiver, de s'affirmer par des actes, ou du moins par des projets (en matière parlementaire, c'est la même chose, et il n'est pas indispensable de mener à bien un projet pour en tirer honneur et profit).

Il se trouve et nous leur en faisons bien nos compliments que le projet qu'élaborent actuellement les jeunes députés n'aggraverait ni le désordre administratif ni l'anarchie sociale, et ne coûterait pas un sou au budget. Voilà qui le distingue sensiblement de la plupart des projets dus à l'initiative parlementaire, et même gouvernementale. Bien mieux, le triomphe de ce projet de qualité rare réaliserait une économie Non point, sans doute, une économie d'argent; tout de même, il ne faut pas en demander trop. Déjà sous Louis XIV, Fénelon, qui avait conseillé au roi de dépenser un peu moins, fut non seulement disgracié, mais traité par ce monarque du plus chimérique esprit de tout son royaume. Ne versons pas dans les folles utopies Ne nous perdons pas dans les nuages I Les jeunes députés, qui ne veulent pas être taxés d'absolue inintelligence politique et courir le risque de se faire enfermer, se contentent avec prudence de préconiser une économie. de temps. Eh ce serait déjà un progrès merveilleux, un magnifique bénéfice pour les

travailleurs, de mendiants peut-être! Tu le vois, je ne cherche pas à cacher ce qu'il peut y avoir en moi de mauvais ou de vil. Par malheur, ces sentiments prévalurent toujours en moi. Que dis-je? Ils sont vivants encore aujourd'hui. Je n'ai pas su m'abaisser, je n'ai pu parvenir à me mettre d'accord avec la Providence qui m'ordonne de me défaire de mon orguei,l natif et de mes rêves de grandeur. Même dans mes plus grandes adversités, au fond du « trou noir » de Vincennes, ce sentiment dominait en moi et j'étais obligé de le réprimer comme une tentation infernale. Au milieu de nos intimités nouvelles, il semblait à tout instant qu'un mur immense de pierres séculaires s'élevât entre Jeanne et moi. Quel malheur est notre partage! Ne pas se sentir semblable au reste des mortels, se reconnaître en quelques sorte un être à part, loin et hors de l'humanité comme l'idole de quelque culte barbare

» Je ne pouvais me vaincre, je ne pouvais arriver à m'approcher moralement de Jeanne, il me manquait une communion spirituelle complète avec mon épouse. Elle ignorait tout de mon histoire; elle devinait cependant qu'il existait en moi autre chose que ce qui apparaissait à l'extérieur; des phrases tronquées dès réticences que je ne pouvais éviter l'avaient avertie qu'il devait y avoir dans mon passé des événements étranges, une histoire, un mystère. Elle n'osait m'interroger, même indirectement, elle restait devant moi comme le dévot devant ses reliques, en contemplation, prosternée obéissante et silencieuse; on eût dit qu'elle me demandait pardon d'être devenue ma femme. Et moi, malgré mes efforts, j'étais toujours très loin, très haut, incapable d'abandon, seul, seul comme avant, seul dans mon âme, gardant mon secret terrible, accablant, glorieux.

» Un jour, j'appris avec joie et terreur que j'allais être père. Une petite fille vint à mon foyer, et je lui donnai le nom que je portais, te souviens-tu, ma sœur? dans ce voyage dont l'issue fatale fut la perte du trône et de la vie de nos parents. En souvenir de cet épisode décisif, la créature dont la naissance fut pour moi une bénédiction, parce qu'avec elle ressuscitait en corps et en esprit notre mère, s'appela Amélie; girâce à elle, je me mis à croire que la déchéance n'était plus; qu'un véritable rejeton de notre race allait montrer au monde que le sang des Bourbon-XiOrraine était encore vivace. »

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L'intérêt palpitant avec lequel René suivait ce récit :vjeôait.de redoubler à la vue du nom de la

intérêts du pays. Ce serait si beau qu'on a peine i à y croire.

Etant moins patients que leurs aînés parce -qu'il sont plus novices, moins blasés et désabusés parce qu'ils apportent du dehors une sensibilité de simples citoyens, non encore laminée par la machine législative, ces jeunes députés ont été frappés de cet abus de paroles oiseuses qui excède tout le monde en dehors du Palais-Bourbon, et provoque dans le public tantôt le sarcasme, tantôt le dédain, tantôt la plus vive irritation. Parce que des tas de députés qui n'ont rien à dire tiennent pourtant, par vanité personnelle et soif de réclame électorale, à placer des discours sous le premier prétexte ve- nu, parce que beaucoup de ces orateurs veulent rivaliser avec Cieéron et délayent interminablement ce qu'ils pourraient expliquer en quelques minutes, un lourd ennui plane sur la salle des séances et ce qui est plus grave les affaires publiques souffrent d'une façon intolérable de ces absurdes lenteurs. Les interpellations se multiplient et s'allongent sans nécessité les débats dont la solution serait la plus urgente n'aboutissent pas. On le notait ici l'autre jour après plusieurs séances il y avait encore cent quinze orateurs inscrits rien que pour le budget de l'agriculture. C'est ridicule, et c'est désastreux. Il n'y a qu'un cri, et les jeunes dé- putés, en se récriant aussi, sont en parfait ac- cord avec l'opinion.

Ils proposent donc de réglementer la liberté de la parole dans les interpellations. On réunirait en une seule toutes les interpellations ayant le même objet ou des objets connexes. Il n'y aurait donc chaque fois qu'un seul interpellateurjes autres auteurs d'interpellations adjacentes devenant de simples orateurs inscrits contre lesquels la Chambre pourrait se défendre par le vote de la clôture. Ledit interpellateur unique devrait épancher son éloquence en une heure, pas davantage, ce -qui serait bien gênant pour M. Jaurès et quelques autres, mais bien précieux dans la plupart des cas pour l'auditoire. Au bout d'une heure, la Chambre serait obligatoirement consultée pour savoir si elle désirerait que l'on continuât; enfin, même si l'on continuait, le débat ne pourrait. jamais, au total, dépasser deux séances. En principe, ces dispositions paraissent sages. Il conviendrait aussi de limiter les autres délibérations, notamment celles qui concernent le budget. Nous avons besoin d'un budget, et non d'un tournoi oratoire à propos de chacun de ses chapitres. D'une façon ou d'une autre, il est indispensable d'endiguer au plus vite ce flux de rhétorique, ce mascaret de verbiage, cette inondation de palabres, dont nous sommes submergés et dont nous périssons.

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QUESTIONS BRULANTES

Il fut un temps où les ouvriers allumettierstenaient une large place dans les préoccupations publiques. A chaque instant des conflits surgissaient entre cette inflammable catégorie de travailleurs et « l'Etat patron », qu'ils menaçaient de mettro à feu et à sang à feu surtout. Voilà tantôt quinze ans, ils se plaignaient de l'emploi du phosphore dans les allumettes. On supprima le phosphore les allumettes n'en furent ni meilleures ni pires, mais les ouvriers qui les fabriquaient durent chercher d'autres sujets de doléances. Ils en trouvèrent.

Ce fut au tour du soufre à les faire souffrir. Puis vint le bois. Des discussions interminables s'engagèrent sur ce sujet épineux entre les syndicats et l'administration. Tant et si bien qu'en définitive le problème se posa ainsi devant les ingénieurs de l'Etat trouver le moyen de confectionner des allumettes chimiques sans soufre ni phosphore et sans bois.

Malgré leur force en mathématiques, les ingénieurs de l'Etat n'arrivaient pas à découvrir une solution quand un secours inespéré leur vint de l'industrie libre. Un inventeur ingénieux, sinon ingénieur, lança dans la circulation le briquet pyrogène. Le public s'empara tout de suite de cette planche de salut, si nous osons dire. Et, à la longue, l'administration dut avouer que l'initiative privée avait victorieusement répondu à la « colle » posée par les ouvriers. Le briquet pyrogène, adopté par le ministre des finances, M. Lucien Klotz, apparut à tous comme un instrument d'émancipation prolétarienne et sociale.

Il n'en était rien. Voilà maintenant les allumettiers qui lui déclarent la guerre. Ils se sont réunis afin d'examiner la situation à la lumière do la nouvelle découverte, et ils ont voté un ordre du jour par lequel ils « décident de reprendre vigoureusement la campagne pour la journée de huit heures, avant toute autre revendication d'ordre général, comme étant la seule susceptible de parer au danger qu'ils peuvent courir avec les nouveaux briquets ». Qui sera victorieux dans la lutte qui s'engage? Sera-ce le syndicalisme obscur, ennemi du progrès et de la lumière, sera-ce au contraire l'administration éclairée des finances? L'allumette battra-t-elle le briquet ou le briquet vaincra-t-il l'allumette? Nouvelle angoisse pour nous autres, pauvres consommateurs Nous ne serons vraiment tranquilles que lorsque nous pourrons allumer notre cigarette au soleil et encore n'est-il pas à croire que cet astre,

bien-aimée, lorsqu'il s'aperçut qu'il n'y voyait plus assez pour continuer sa lecture. Sans qu'il y prît garde, tant il était grandement absorbé dans l'histoire incroyable qui lui était narrée, la chambre s'était peu à peu remplie de fumée. Cette fumée augmentait soudain de façon alarmante l'air devenait âcre, épais, irrespirable. « Que se passe-t-il? » se demanda le marquis, toussant et portant la main à sa gorge. Il se leva, mais soudain des flammes jaillirent par la cheminée et la glace qu'elle soutenait éclata en morceaux avec un bruit formidable. Dans le corridor, on entendait des pas précipités et des voix agitées. Le tout fut si subit que René n'eut que le temps de saisir le manuscrit, de le rouler et de le glisser dans l'étui de cmr qu'il mit sur sa poitrine en attachant sa redingote. La porte de sa chambre s'ouvrit brusquement et un homme trapu, aux favoris rouges, entra en criant de toutes ses forces r– Au feu! Au feu! Au secours! 1

Sans un instant d'hésitation, n'écoutant que l'appel fait à son aide, René se précipita hors de l'appartement, tomba dans le groupe que formaient épouvantés les hôtes et les domestiques de la maison, les chambrières, les marmitons, ainsi que des gens inconnus qui arrivaient du dehors pour prêter secours, car la fumée se voyait déjà par les fenêtres. Tout ce monde paraissait avoir perdu la tête. Les uns se lamentaient, les autres couraient cà et là, éperdus, sans songer à prendre aucune des mesures que commandait la situation.

Du calme! s'écria René, avec autorité. Pas de panique! Pas d'àffolement! Le feu n'a pas encore pris beaucoup d'extension, on peut l'enrayer. Fermez les fenêtres, interceptez les courants d'air, mouillez les couvertures des lits et apportez-les-moi, trempées; en dix minutes, si nous agissons de concert, nous pouvons arrêter l'incendie

L'ordre arrivait à propos. Dans ces moments de confusion, ceux qui montrent du sang-froid s'imposent toujours; aussi René fut-il obéi, instantanément; et tous s'étant empressés d'aller mouiller des couvertures, il passa promptement sur le lieu du sinistre. C'était la chambre voisine de la sienne, occupée en ce moment par le valet de chambre du comte de Keller. Le malheureux était là abasourdi et désespéré. La cheminée que le domestique avait bourrée de charbon s'etâit embrasée et avait communiqué le feu aux meubles et aux vêtements, tandis qu'il s'absentait pour ailler plier et ranger dans la valise les habits de son maître. Le pauvre diable faisait peine à voir. Il arrachait à poignées ses cheveux et ses favoris. Je serai mis à la porte! sanglotait-il. Par bonheur. M. le comte vient de par tiru mais ai.

jadis monarchiste, passe à son tour de l'évolution & la révolution?

En attendant la grève des allumettiers, noua avons' la grève du soleil. Celle-ci est bien plus désagréable que ne le serait l'obligation de chercher de l'ombre»

-«>

AFFAIRES COLONIALES, Algérie

Le général Lyautey, rentré hier à Oran, est parti avec le général Toutée pour visiter les postes d« l'extrôme-sud oranais. pour visiter les pos

A la nouv elle signalant que les d'ichs circulent dans la région du Dyr et de Beni-Abbès, l'autorité militaire a fait partir dans cette région une reconnaissance comprenant cent tirailleurs sénégalais et cinquante tirailleurs algériens.

Cette colonne a reçu mission d'assurer la sécurité vers Beni-Abbès.

LETTRE D'-i^E-iS-A-aE Au directeur du Temps.

La presse alsacienne répète sur tous les tonv qu'elle s'attendait à la faillite des promesses dvt chancelier; que le projet de Constitution élaboré par le Conseil fédéral pour l'Alsace-Lorraine na pouvait pas être autre chose que ce qu'il est una. aggravation de la prussification du Pays d'empire qu'enfin personne, dans les provinces an-. nexées, n'avait été surpris à la nouvelle que l'autonomie politique était définitivement refusée aux Alsaciens-Lorrains.

Est-ce bien exact?

Certes, Il est vrai que, dans le fameux projet do Constitution qui va être discuté au Reichstag, il n'est pas plus question d'autonomie pour l'AlsaceLorraine que de concession au moindre des désirs exprimés par la population alsacienne depui? tant d'années; certes, encore, il appert de tous les communiqués qui ont été faits, tant au sujet du projet de loi relatif à la Constitution d'Alsace-Lor-. raine qu'à celui qui touche au mode électoral de la deuxième Chambre de la Diète alsacienne-lorraine, que ces deux émanations de la condescendance germanique à l'égard des sujets du Pays d'em-v pire confirment tout simplement l'hégémonie du vainqueur, le principe de la force primant le droit; certes, enfin, un des organes les plus autorisés de la presse allemande la Gazette de Francfort i a pu dire « que ce projet ne donne même pas la satisfaction la plus lointaine aux vœux les plus modestes de l'Alsace-Lorraine ». Mais si ce sont là des vérités tellement évidentes qu'il est presque superflu de les relever, je ne sais s'il est tout aussi exact de prétendre qu'elles n'ont causé aucune déception dans le pays lorsqu'on les y a connues

Le vrai est qu'on espérait malgré tout. Et que la publication des textes communiqués aux journaux a été une grosse désillusion. N'est-il donc pas un peu puéril de venir dire, après coup « Nous savions bien qu'on ne nous donnerait rien »? Peut-être. Mais cela n'a pas grande importance, au fond.

Ce qui en a, et c'est ici le point intéressant sur lequel je désire attirer votre attention, c'est que ce sentiment, cette apparence de dédaigneuse indifférence accueillant une mortification, révèl& un état d'esprit nouveau en Alsace. Devant la morgue implacable du vainqueur, voici que se dresse, ou se redresse l'orgueil du vaincu.* C'es£ par fierté qu'il renonce à s'indigner. C'est par. fierté qu'il déclare ne pas avoir compté sur la générosité ou même sur l'esprit d'équité de ceux- qui, après avoir violé la conscience d'un peuple, s'ingénient à rendre leur oppression plus insupportable au lieu de chercher à la faire oublier. Ce qu'il y a de curieux dans ce réveil de l'orgueil national en Alsace, o'est qu'il est indépendant de l'agitation nationaliste. Je veux dire par là' qu'il n'a pas sa source dans les excitations de race contre race. Celles-ci ont toujours existé. C'est ce que caractérise nettement le programme d'uno nouvelle revue dont le premier numéro est paru le vendredi 23 décembre. Cette revue, qui sera publiée à Colmar, sous le titre de Dos Neue Elsass (la Nouvelle Alsace) sera hedomadaire, de languo allemande, bien que comprenant également des articles en langue française. Elle se propose de lutter pour l'affranchissement politique et intellectuel de l'Alsace, et parmi ses collaborateurs figurent plusieurs des hommes qui ont contribué, de*: puis vingt ans, à sauvegarder l'individualité alsacienne. Le docteur P. Bucher, directeur de la Ilevue alsacienne illustrée; M. Georges Spetz, d'Isenheim; M. Blumenthal, maire de Colmar; le docteur René Prévôt, un des apôtres alsaciens de la biculture, font partie do la rédaction du nouvel organe. Je cite ces noms pour montrer qu'il ne s'agit point de nationalisme (au sens qu'on attache à ce mot en France), mais de particularisme alsaoien. C'est une distinction à faire. Aujourd'hui, je voudrais seulement vous indiquer la subulance du programme que M. Ernst Thedor, le directeur de la Nouvelle Alsace, expose dans le premier numéro de cette revue quelques extraits de l'article eu question

Elle est passée, l'ère de la résignation, dont l'expression fut à peu près « Laissez-les faire, ils ne veu-

par hasard il est informé de ce qui s'est passé;je suis sûr qu'il me chassera à coups de pied M. le comte a bon caractère, c'est un ange; mais ses bottes sont bien dures! Ah! mon Dieu, quel malheur! quel malheur!

Entendant donner l'ordre d'apporter les couvertures mouillées il se précipita dans la chambre du marquis, montrant par toute son attitude un désir ardent d'aider à réparer le mal arrivfi par sa faute. L'hôtel se remplissait de monde, des tourbillons de fumée sortaient par les fenêtres, dont les vitres venaient d'éclater. René pénétrant, intrépide, jusqu'au cœur de l'incendie, appliquait lui-même les couvertures, montrait jusqu'où il fallait lancer des seaux d'eau; il était le chef, l'âme du sauvetage. Instinctivement, comme il arrive dans les cas de danger et d'extrême angoisse, tous montraient obéissance et respect au plus résolu, et la conscience de sa supériorité l'enorgueillissait.

De l'eau, répétait sa belle voix mâle et énergique. Des seaux d'eau ici! Apportez des sacs de farine de l'office et posez-les devant le foyer pour l'isoler. Laissez tomber une couverture dans ce coin qui fume. Doucement! Pas de précipitation! De l'ordre, de l'ordre! -Encore de l'eau, faites la chaîne pour l'apporter .plus rapidement

Grâce à l'activité disciplinée de tous, l'incendie fut bientôt vaincu. Le feu se réduisit, les boiseries carbonisées et inondées cessèrent de fumer, et on vit à la place de l'embrasement sinistre de tout à l'heure une chambre détruite, noircie et remplie de flaques d'eau. Le patron de l'hôtel, M. Mac Renties, trompé, écarlale, exalté, vint, tout en épongeant ses tempes mondées de sueur, donner une vigoureuse poignée de main au bienfaiteur, qui le sauvait de la ruine, et il insista pour lui faire boire un verre de sa meilleure bière d'Ecosse. Il lui fallut de même subir les félicitations du personnel de la maisôû félicitations accompagnées d'imprecations contre l'auteur du désastre. A mesure que le danger s'écartait, l'indignation renaissait, et le cuisinier, un de ceux qui avaient le mieux besogné sous Ie2 ordres du marquis, de- mandait maintenant où ?M cette brute Pr^nchman, à qui il désirait mfHre son poing sur la figure. Il partit même à sa jecneicne, mais bientôt il revenait furieux Ah! le polisson! la canaille! Du diabiê V je le trouve! Je ne le vois nulle part. Le poltron s'est esquivé

Mme Emilia PARDO Bazan.

traduit de l'espagnol par

Mmes Maurice Max et Mahy Planck»


lent pas nous comprendre; quant à nous, flous voulons renoncer à toute tenJative d'évolution, car il nous faut l y renoncer. » Aujourd'hui nous avons cessé de dire « Laissez-les faire, ils ne veulent pas nous comprenne » Aujourd'hui, nous disons « Il faut qu'ils nous comprennent. Nous voulons les y forcer. Il faut qu'ils j nous respectent; personne ne doit plus hausser les T épaules lorsqu'on parle de l'Alsace! » 1 N'est-ce pas très beau, comme énergie de peu- c sée? Et très digne? M. Theodor fait ensuite aux Alsaciens le repro- ehe d'aypir dormi, de s'être désintéressés de la po- litique'– entendez bien de la politique alleman- j de et-4'avOW négligé l'avenir pour ne s'occuper I que du présent et du passé. Pour se relever du désastre de 1870, pour retrouver sa prospérité, pour créer de nouveaux débouchés à son industrie rui- j née par l'annexion, l'Alsace s'est montrée, dit-il, ( un peuple laborieux, énergique, capable. Mais il < estime que son abstention politique fut une faute. j ï Car on a rudement secoué notre sommeil. Mais le ( temps où nous dormions est passé. Trois périodes sont c révolues l'ère de -la protestation, celle de la résignation et celle de l'indifférence. Une ère nouvelle j est devant nous. Pendant qu'elle laissait aller les 'choses, l'Alsace a lentement mûri pour les temps nou- ( veaux qui s'annoncent. Il fallait que tout ce qui était ( lût, pour que pût venir ce que nous attendons aujour- j d'hui. Aussi l'histoire de ces quarante dernières années nous apparaît-elle comme l'histoire de notre formation au devoir qui. nous incombe aujourd'hui. C'est pour- « quoi nous n'élevons aucune plainte. Nous ne rassem- j blons pas des éléments d'accusation pour intenter un J procès aux germanisateurs de la marche de l'Ouest. On f passe, fier et tranquille, sur les mesquines tracasseries d'un gouvernement qui n'a pas appris, à s'imposer. ( Nous éprouvons l'orgueil de notre individualité et un ] sentiment plus précieux encore la volonté de choisir notre route, de diriger nos destinées, d'affirmer nos j droits et de créer nous-mêmes l'avenir de l'Alsace. Ainsi parle M. Théodor dans la Nouvelle Alsace, i Or, qu'on ne s'y trompe pas; ce que la Nouvelle l 'Alsace entend par « nos destinées, nos droits, no- 1 tre avenir, la volonté de choisir notre route », c'est moins un retour vers le passé que l'énergique vouloir de prendre sa place parmi les Etats allemands. L'Alsace ne veut plus être traitée en ] Pays d'empire, en province annexée. Puisqu'on fa ] arrachée à son ancienne patrie et qu'elle ne peut rien faire pour échapper à sa condition de pays allemand, que la protestation, résignation, indifférence n'ont pas amélioré sa situation, elle doit se tourner résolument vers sa nouvelle patrie et réclamer, comme un dû, ses droits politiques, et, pour cela, ne plus se désintéresser de la politique allemande, mais y prendre part. Tel est le sens de l'article, de M. Théodor, tel sera le programme de la Nouvelle Alsace. Nettement antiprussienne, mais tournant aussi le dos sans doute à contrecœur, mais tout de même au «Quand même!», la nouvelle Alsace s'engage dana une voie qui paraît devoir mériter l'attention de la France. S. 10UÎELLES DE LtTRAWER La condamnation des officiers anglais en Allemagne

Notre correspondant de Londres nous écrit Les Anglais acceptent on sportsmen la condamnation des deux officiers anglais par la cour suprême de Leipzig. ̃ Le verdict ne causera aucune surprise, écrit le Times. Depuis le début des débats, ni les prisonniers ni leur défenseur n'avaient fait le moindre effort pour dissimuler l'intérêt spécial qui les avait amenés sur les côtes allemandes. La première question posée devant la cour était: Ces officiers avaient-ils réuni des informations d'une nature « seqrète » ? La seconde Ces informations avaient-elles été réunies par ordre d'un département ministériel anglais ou lui furent-elles livrées par la suite? On ne saurait dire, d'après ce qui a été publié des témoignages, que le ministère public ait très solidement justi. fié ces affirmations sur' ces deux points; mais nous ne 3ongeons pas un seul instant à critiquer la décision prise par la cour d'examiner à huis clos la plus importante partie des témoignages, celle qui concernait l'île de Borkum. Ce que les deux officiers s'étaient proposé de découvrir valait sans doute la peine d'être découvert, et dès l'instant qu'ils ont été eux-mêmes découverts au cours de leur entreprise, ils en subiront tes conséquences naturelles d'aussi bon cœur que leurs compatriotes.

Tout le reste de la presse anglaise adopte la même attitude. Le Daily Telegraph s'efforce de démontrer que la vie de forteresse est charmante les deux officiers auront pour camarades de prison les plus brillante duellistes de l'armée allemande, qui se feront un plaisir de leur enseigner le jeu de cartes allemand nommé le skat. La Westminster Gazette reproduit l'entrefilet du Berliner Tageblait où le journal allemand annonce la libération probable aes deux officiers dès le couronnement du roi George V. D'où une satisfaction générale qui ne révèle d'ailleurs aucune amélioration sérieuse dans les relations anglo-allemandes, mais le simple désir ^'éviter le ridicule.

La question du Gothard

On se souvient que la Suisse, l'Allemagne et l'Italie ont signé le 13 octobre 1909 une'convention aux termes de laquelle le gouvernement helvétique rachète la ligne au Gothard moyennant des avantages qu'elle accorde à l'Allemagne et à l'Italie, qui avaient fourni des subventions à la société constructrice et exploitante de la ligne.

Les avantages concédés par le gouvernement de Berne ont paru excessifs à une grande partie de l'opinion helvétique et de vives protestations ont été formulées. Des pétitions ont été adressées par certains cantons au Conseil fédéral. Bref, la convention n'est pas encore ratifiée.

On a prétendu que l'Allemagne avait renoncé à Soutenir que le rachat pouvait avoir lieu sans l'assentiment de l'Allemagne et de l'Italie. La Gazette de l'Allemagne du Nord déclare aujourd'hui, comme on pouvait s'y attendre, que cela est inexact En vertu des anciens traités, écrit l'organe de la chancellerie, qui prévoient l'exploitation de la ligne par une société privée, la reprise par l'Etat ne peut avoir lieu qu'avec le consentement des puissances signataires, et celles-ci peuvent subordonner leur consentement à des conditions. Ou aurait pu laisser dormir cette querelle maintenant qu'un accord est intervenu, mais le différend renaîtrait si la nouvelle convention n'était pas ratifiée par la Suisse.

Condamnation du faussaire Vassitch Notre correspondant de Belgrade nous télégraphie Le procès du faussaire Vassitch s'est terminé hier par la condamnation de l'accusé à cinq ans de travaux forcés.

Les débats ont mis hors de doute que Vassitch entretint des relations étroites et suivies avec les fonctionnaires de la légation d'Àutriche-Hongrie à Belgrade et que cette légation dirigea la confection des faux dont il fut fait un si triste usage politique. Les révélations du député tchèque Masaryk devant la Délégation autrichienne sont ainsi confirmées. Trop fouetter nuit.

Le pasteur Breithaupt qui dirigeait à Milschin une maison de correction de jeunes gens a été condamné à deux mois de prison pour avoir exagéré les punifions corporelles des pupilles confiés à ses soins. Ses collaborateurs ont été condamnés à des peines variant de un à quatre mois de prison.

Le procureur, en requérant contre Breithaupt. admit tes circonstances atténuantes, Breithaupt ne pouvant être rendu responsable de tous les agissements de ses subordonnés.

La peine du fouet est quelquefois salutaire, déclare en substance le procureur, mais il ne faut pas l'employer tous les jours, et il ne faut s'en servir qu'à bon escient.

Un certain nombre de journaux demandent à cette occasion une réforme radicale ae l'organisation des maisons d'éducation correctionnelle.

Un sinistre dans les eaux espagnoles Le navire français Jean-Concel de Marseille, ayant à bord vingt-sept hommes d'équipage et quelques passàgers d*Ahcante, allant à Oran, a été abordé dans les eaux d'Alicante par le vapeur espagnol Induslria et a été coupé en deux. Il a coulé en quelques minutes, tandis que sa machinerie envahie par l'eau faisait explosion.

L'unique survivant, un matelot nommé Jean-Michel Lemer, a été ramené à Valence par le vapeur anglais Yao.

Des cinqhommes de l'équipage qui avaient réussi a quitter le bord dans une chaloupe, quatre ont été engloutis par le remous. Lemer ne réussit à se sauver qu'en s'accrochant à une vergue et en passant ainsi une journée et une nuit avant d'être recueilli par le Yao.

Quant au navire abordeur YIndustria, fortement avarié, il a été remorqué à Carthagène par un vapeur allemand.

Cadeaux de Noël américains

M. Holmstead, chef du bureau de la statistique des Etats-Unis, évslue les cadeaux de Noël des Américains à cinq cents millions de francs, sans compter les gratifications des établissements financiers, industriels et commerciaux à leur personnel. ̃Les trusts sont particulièrement généreux. Ainsi, Je trust de l'acier fait don à son personnel d'un fonds de retraites de 60 millions de francs qui va opérer des le 1er janvier pour ses employés ayant atteint l'âge de soixante ans pour les hommes, et de cinquante ans pour les femmes, et ayant vingt années oe services. Ces pensions varient de 60 à 500 fr. par mois.

Le trust du bœuf distribue à ses employés 1 million 500,000 francs, et le trust des grains 2, millions 500,000 francs. y

Les banques de New-York distribuent près de 50 millions de francs à leur personnel.

Affaires sud-américaines

Le président élu du Chili, M. Barros Luco, a pris possession du pouvoir hier, et a constitué ainsi son ministère MM. Maximiliano Ibaîiez à l'intérieur; Raphaël Orrego aux affaires étrangères; Raimundo del Rio aux finances; Dominguo Amunatëgui à la justice; le général Pinto Concha à la guerre, et Ismael Valdès Vergara à l'industrie.

Au Pérou, où la crise ministérielle n'esttoujours pas résolue, les insurgés ont attaqué un train près de San-Mateo. Ils se sont enfuis emportant 1,130 livres sterling.

On mande de Port-au-Prince au New-York Herald que les représentants diplomatiques de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis, de l'Allemagne, de la France et de l'Itaiie ont présenté au gouvernement haïtien une note conjointe proposant qu'une commission internationale étudie les réclamations contre Haïti.

Allemagne. L'expulsion du professeur français Halbwachs, qui au cours d'un séjour à Berlin avait envoyé à l'Humanité des articles très vifs sur le procès de Moabit et le rôle de Ja police prussienne, est critiquée comme une nouvelle maladresse du préfet de police de Berlin par la presse libérale.

Le lieutenant baron de Jumpenberg, du lle dragons, a été condamné hier par le conseil de guerre de Berlin à sept mois de prison et à l'exclusion de l'armée pour avoir tenté de faire violence à une sœur d'un sanatorium, où il était en traitement.

Angleterre. Le Standard annonce que la banque dirigée par sir Ernest Cassel cessera ses affaires à partir du 31 décembre.

On mande d'Aberdare que 4,500 ouvriers des houillères Powell Duffrin, en grève depuis neuf semaines, ont décidé de soumettre leurs revendications au bureau d'arbitrage et de reprendre le travail après Noël. Les autres houillères, qui s'étaient solidarisées, ont déjà repris le travail.

Les cadavres que l'on retire de la mine de Bolton sont entièrement carbonisés.

JAPON. La Diète japonaise a été ouverte hier. L'empereur, indisposé, n'y assistait- pas. M. Katsura a lu le discours du trône, dans lequel est notamment indiquée la nécessité du maintien de la paix en ExtrêmeOrient.

Les Chambres, après avoir voté la réponse au discours du trône, se sont. ajournées au 20 janvier.

dw.-az-i- -1-

LA VIE LITTÉRAIRE

Jules Huret. En Allemagne: la Bavière et la Saxe; Cf. du même auteur: Rhin et Westphalie, 1 vol.; De Hambourg aux marches de Pologne Berlin, Paris, Fasquelle. Cf. Les Allemands chez eux, par Georges Lecomte, Paris, Michel.

Visions d'hiver, à Düsseldorf et à Francfortsur-Ie-Mein.

Les feux étincelants de l'électricité illuminent les étalages encombrés de jouets par la libéralité hivernale du bonhomme Noël. A travers la transparence des larges vitrines, on voit surtout des paysages de neige, où des poupées emmitouflées de fourrures et de lainages s'adonnent avec allégresse aux sports mis à la mode par les alpestres délices du ski, du luge et du bobsleigh. En s'amusant, la nuit de Noël, autour du sapin vert, éblouissant de bougies allumées, s les petits s Prussiens et les petites Prnssiennes de la Prusse rhénane apprendront l'art de glisser, sur de longs patins, parmi le gel des glaciers et des moraines, ou d'accélérer joyeusement, sur le verglas, aux pentes des ravins, la descente vertigineuse des traîneaux. Les jeunes gens et les jeunes filles, sur les bords du Rhin, de l'Elbe et du Weser sont également habiles et enclins'à ces divertissements de la saison hivernale. Ces jeux sont rudes et fortifiants. La bise, venue des cimes froides du Jura franconien ou de l'Alpe bavaroise, met du rouge, du carmin, du violet au bout du nez rose des blondes fiancées qui vont cueillir, afin d'en composer des bouquets pleins, de symbolisme sentimental, les étoiles blanches de l'edelweiss. La piqûre du grésil fait perler des larmes, gaiement essuyées, aux cils de ces yeux bleus qui fleurissent dans les clairières de la Forêt-Noire et sur les collines du Taunus, comme l'épanouissement azuré des myosotis. Mais c'est grâce à cette cure d'altitude et de grand air, que Dorothée aura, sous le nuage candide, aérien de son voile nuptial, le jour de son mariage avec Hermann, une paire de bonnes joues, rebondies et rubicondes comme des pommes d'api. Qu'importe, après cela, le souvenir des engelures qui ont plus ou moins gercé la peau des doigts gourds, sous le cuir fourré des mitaines et des moufles? On est vite guéri des morsures de cet âpre vent boréal qui, .parmi les froides colonnes de la Walhalla'munichoise, semble donner l'onglée aux walkyries du sculpteur Schwanthaler. Mieux vaut se lancer à toute vitesse, malgré la rafale qui vous coupe la figure, sur une glace propice aux glissades et aux culbutes, que de grelotter en claquant des dents et en battant la semelle, sur le pavé boueux des villes embrumées. Ceux et celles qui ont pris part à des tournois du ski, du luge et du bobsleigh, au pays des avalanches, sur les pentes des montagnes bernoises, moraves ou tyroliennes, nous disent que les rhumes sont très rares, sur ces hauteurs salubres. Une boule de neige en plein visage vaut mieux, paraît-il, pour la guérison d'une pituite, que la meilleure boulette de jujube. Le froid, dont nos ancêtres avaient peur, restaure, dit-on, et tonifie les bronches et les poumons atteints et, pour ainsi dire, mitraillés par les poussières de l'atmosphère urbaine. Plus notre civilisation industrielle sature de fumée et d'escarbilles l'air que nous respirons, plus nous éprouvons le naturel désir d'échapper à cette intoxication permanente par des intervalles d'indi<spensai>le réconfort.

Tout le pays rhénan, autour de Düsseldorf, est un vaste atelier de métallurgie ou de tissage. Les hauts fourneaux dressent leurs colossales cheminées de briques rouges au bord du Rhin, sur les coteaux où les survivants du romantisme vont chercher en vain les dernières tourelles des burgraves. Les filatures de Barmen et d'Elberfeld- vaste Champ du travail, que le beau roman de Rudolf Herzog, traduit par Mlle Nelly Melin, a récemment ouvert aux lecteurs du Temps occupent, nuit et jour, une multitude innombrable d'ouvriers et d'ouvrières. Une incroyable fièvre de travail agite, en ce moment, les vallées de la Ruhr et de la Lippe. On fabrique, avec une ardeur croissante, des canons, des bombes et des obus, dans les usines de M. Krupp, à Essen. A chaque tour de roue que fait la locomotive en ce pays dont le sol est noirci de limaille", on voit surgir, en visions gigantesques, une nouvelle série d'établissements, alignés comme une rangée de grenadiers prussiens à la bataille, et dédiés tous aux œuvres triomphales de l'énergie moderne. L'or du Rhin, aujourd'hui, c'est ce que réalise, en lucres énormes, le syndicat de l'exploitation du fer. Au centre de Düsseldorf, on fait admirer par les voyageurs une vaste bâtisse qui ressemble à une forteresse. C'est le siège social du trust métallurgique. C'est là que se concentre la puissance des grands maîtres de forges. Une garnison d'employés occupe cette citadelle, non moins massive et plus formidable que les burgs de la vieille Allemagne. On dirait un grand état-major général, destiné à procurer la victoire de l'industrie allemande, en temps de paix, comme le Gross-General-Slab sut préparer le triomphe de la stratégie allemande en temps de guerre. Il n'y a pas deux manières, en somme, de prévoir le résultat d'un conflit et de supprimer les dangers d'une concurrence.

Cette vérité, toujours bonne à dire, ressort des pages nouvelles que Jules Huret consacre à la peinture détaillée de l'Allemagne contemporaine. Ce qu'il nous dit des libraires de Leipzig intéressera particulièrement les lecteurs de la « Vie littéraire ». C'est formidable, ce stock de papier imprimé que MM. Brockhaus, Breitkopf, Volkmar, et autres « bibliopolcs » jettent, par ballots énormes, sur le marché mondial. On évalue à plus de trente milliers d'ouvrages, en chiffres ronds, le rdadement annuel de la librairie allemande. Et encore on ne compte point, dans ce total, les 15,000 œuvres musicales qui, bon an mal an, prennent place sur les pupitres des orchestre!? d'outre-Rhin. Une armée de 4,300 éditeurs et de 8,000 détaillants s'occupe de la publication et de la vente de ces produits livresques. A Leipzig, il y a plus de 9,000 imprimeurs, relieurs, papetiers, qui gagnent largement leur vie dans toutes les annexes de l'industrie du livre. La maison déjà séculaire où MM. Albert et Fritz Brockhaus ont succédé à leur vénérable père, aujourd'hui âgé de quatre-vingt-trois ans, occupe, à elle seule, trente presses typographiques, dix machines à fondre les caractères, quatorze presses de gravure, vingt-sept presses de lithographie, soixante-dix-sept machines à relier, le tout actionné i sar une force électrique de cent cinquante che-

vaux. La maison a recruté récemment, pour son service postal, une compagnie de cyclistes, t Tout ce personnel marche militairement. Chaque jour, M. Brockhaus, le père, malgré ses ,t quatre-vingt-trois ans, vient surveiller la ma- 1 nœuvre. ( Il nous gronde souvent, dit en riant M. ( Albert Brockhaus, qui a une grande barbe gri- j sonnante. { t Cette gronderie de l'ancêtre est une scène 4 bien allemande, chez des burgraves très mo- ( démises,

Ah! nous sommes loin de ces petits libraires d'autrefois; sur qui M. Silvestre de Sacy a écrit une page exquise, et qui lisaient les livres dont J ils étaient les éditeurs responsables. Evidem- 1 ment. on ne peut pas exiger que M. Volkmar 1 lise tous les mètres cubes de prose ou de vers qu'il expédie non seulement sur le territoire de l'empire allemand, mais aussi au Brésil, au t Chili, dans l'Argentine, à New-York et jusque { chez les Patagrans,

Et l'on se plaint de la mévente des livres! Evidemment, cette « mévente » n'inquiète, i pas le puissant éditeur qui, montrant à Jules Huret un monumental Konversation-Lezikon, ( quelque chose comme notre Larousse, di- j 1 sait à ce propos ,]

Sans d'Alembert et Diderot, sans tous vos encyclopédistes, l'Allemagne n'aurait pas pu, il y a cent ans, mettre debout une couvre de ce genre. Aujourd'hui, je trouve autant de docteurs que j'en veux à dix-huit cents marks par 3,n. Vos ouvriers doivent être plus exigeants que vos docteurs. Vous dites vrai.

Seulement, cette industrialisation forcenée de la denrée intellectuelle m'inquiète un peu. Ainsi conçu, le livre de Leipzig devient un produit, comme le jambon de Mayence, comme la saucisse de Francfort, comme la bière de Munich. La Librairie, dans ces conditions, est une usine où tout se mesure moins à la qualité qu a la quantité. Pour subvenir aux nécessites de cette fabrication effrénée, il faut que les poètes, les romanciers, les historiens, les philosophes travaillent sans paix ni trève, sans repos ni répit, comme des turbines à vapeur. Nous ne sommes plus au temps où les chanteurs de lieder attendaient l'inspiration en levant les yeux vers les spirales de fumée bleuâtre que font les pipes au-dessus des chopes mousseuses. Ah! que nous sommes loin de ce vieux professeur allemand, Frédéric Creuzer, dont Ernest Renan a célébré avec tant de charme le pédantisme ingénu et touchant! C'est en songeant à la vieille Allemagne des universités endormies et des principautés sommeillantes comme la Belle au bois dormant, que fauteur de l'Eau de Jouvence et de l'Abbessë de Jouarre écrivait cette phrase délicieuse Non seulement les traits de caractère que l'on croit stigmatiser sous le nom de -pédantisme sont presque toujours de louables et solides qualités, mais il suOt de savoir les bien prendre pour y trouver mille grâces, mille travers pleins de charmes, et pour être tenté d'envier à 1 Allemagne le bonheur qu'elle a de posséder une variété infinie de types d'illustres pédants.

Hélas! docte et tranquille cité de Marbourg, où le bon Creuzer médita patiemment, lentement, les premiers chapitres de cette Symbolique qui fut l'œuvre de toute sa vie et l'objet de toutes ses pensées; vieil Heidelberg, où le bon Creuzer ne cessa pas un instant de perfectionner sa Symbolique et d'en exposer la doctrine à loisir devant des disciples pleins de révérence attentive et de sage lenteur; paysages reposants du Wurtemberg, où la passion toutefois n'était pas inconnue, puisqu'une belle chanoinesse se jeta, dit-on, pour l'amour du bon Creuzer, dans les flots verts du Neckar; décor suranné de cette Allemagne d'autrefois où les philologues avaient de la bonhomie, où la fleur bleue de la plus fine sentimentalité germait jusque dans la poussière des plus ingrates paléographies; vénérables et discrètes personnes, choses vieillottes et vraiment exquises parmi lesquelles Victor Cousin, Ernest llenan, Challemel-Lacour, Gaston Paris s'en allèrent apprendre des métaphysiques amusantes et des jeux de patience grammaticale, on ne vous retrouve plus guère que dans la riche maison de Goethe à Francfort, dans le modeste logis de Schiller à Marbach, et dans cette petite taverne de Nuremberg où les touristes vont manger des saucisses et boire de la bière dans une assiette de faïence peinte et dans un gobelet d'étain mat qui ont servi, dit le tavernier, aux honnêtes récréations de Hans Sachs et d'Albert Durer.

Partout ailleurs, le modernisme, le macmnisme, l'industrialisme, avec tout ce qui s'ensuit, réclame, agio, commission, représentation, courtages, monopoles, trusts, et au besoin bluff, ont remplacé le tran-tran de cette vie commode et si aimable, où les Parisiens allaient se reposer de leurs plaisirs fatigants et se guérir de leurs nervosités coutumières. Adieu, petites ruelles montantes, sinueuses, raides et mal pa- vées où surplombent les pignons ardoisés de ce vieux village de Rothenburg qui est le Barbizon des peintres d'outre-Rhin! Adieu, maison de Charlotte Buff à Wetzlar, adieu, demeure chaste et pure où fauteur de Werther a vu la jeune fille, en robe blanche garnie de rubans roses, découper des tartines de pain beurré pour ses petits frères!

De retour vers la gare, l'illusion du passé s'évanouit. Quelques cheminées d'usines, un gazomètre, des bruits de sirène font oublier la quiétude de la charmante petite ville. Tout ce qu'ignorait Werther s'étale ici Consumverein, fonderies, fabriques de machines, aciéries! Il ne reste plus, pour aider au souvenir, que le nom magique inscrit aux lanternes de la petite gare, et le panorama des collines sur lesquelles tombe le crépuscule. Les Allemands d'aujourd'hui éprouvent bien, eux aussi, comme Jules Huret, comme Ferdinand Bac, comme Georges Lecomte et tous les autres pèlerins lettrés de l'Allemagne contemporaine, cette nostalgie de la Vieille Allemagne Ils déplorent sa disparition avec une mélancolie sincère.. Us en évoquent le fantôme avec une méritoire ténacité. Un très aimable habitant de Francfort, avec qui j'ai visité ces jours-ci la maison de Gœthe, le Rœmer et le pont de Sachsenhausen, et qui me fit déjeuner, par amour de la couleur locale, au vieux restaurant Zum Krokodil (d'ailleurs un peu trop modernisé), me montrait, aux environs du Dôme, les décombres de tout un quartier que l'on a détruit pour y percer une large voie à l'usage des tramways dit « de pénétration ». A la brasserie où nous avons achevé notre soirée, selon le rite, en buvant de la bière fraîche dans des.pots de grès et en mangeant de la charcuterie aux confitures, j'ai vu, aux piliers qui supportent la voûte, tout un assortiment d'écussons, d'armures et de panoplies. Les panaches des casques héraldiques, peints sur la muraille en couleurs vives, faisaient un étrange contraste avec les casquettes plates des officiers de uhlans, habillés, équipés à la prussienne, Des devises du bon vieux temps où les Minnesssnger jouaient de la harpe en cadences très lentes s'inscrivent sur des banderoles en caractères gothiques, au-dessous des lambrequins à volutes compliquées, et prodiguent un > dernier conseil d'idéalisme romantique à des commerçants, pour qui évidemment les affaires sont les affaires. Touchante évocation d'un passé qui est bien mort.

Parfois les Allemands des anciennes principautés englobées dans le trust gigantesque de l'empire semblent regretter leur liberté perdue, leur originalité périmée, et supporter impai tiemment le régime prussien qui les américanise. Mais nous ne devons pas trop nous fier ? à l'expression de ces sentiments platoniques. 1 Un de nos compatriotes, rencontré en: Aile-'î magne par Jules Huret, a tenu devant cet excellent voyageur, qui est toujours « tout yeux tout oreilles n, des propos qui, naturellement, ne sont pas tombés dans l'oreille d'un sourd Si nous étions des politiques avises, c'est 1 vers les sentiments particularistes des Etats imî portants que nous dirigerions nos efforts. L'Alle3 magne constitue, à l'heure présente, une sorte de 3 trust, qui n'est pas définitif. Il ne faut pas s'attaquer au siège social, à la tête, car alors il se défend terriblement. Il faut s'adresser aux actionnaires, à ces participants malgré eux, qui ont eu la main forcée, quelques-uns brutalement, et qui 5 pensent encore à leur indépendance perdue. En attisant ces souvenirs d'hier, on aurait des chan3 ces de désagréger le bloc, qui n'a que l'apparence de la cohésion. Et, quand viendrait l'assemblée générale, on verrait! Nous savons pourtant bien 3 comment on se débarrasse d'une gérance. Je ne sais si l'interlocuteur de Jules Huret i est un de nos grands politiques. Jules Huret ne nous dit pas son nom. Mais il a noté sur son carnet, en scrupuleux témoin des choses présentes, les faits et les textes qui vont à l'encontre de cet optimisme machiayéligue,

Un médecin de Munich disait à notre auteur

Cest un bonheur pour nous d'être influencés par la Prusse. Elle nous a apporté la discipline, l'esprit de suite, l'intelligence, le sérieux que nous n'avons pas. Notre supériorité à nous, c'est le cœur, le sentiment, l'intelligence, le Ver-, stùnd. Certes, nous ne sympathisons pas de caractère ni d'humeur avec eux, mais il n'y a pas plus d'antipathie réelle entre nous qu'entre les habitants de la Picardie et ceux de la Provence, par exemple.

A Wursbourg, en Franconie, Huret visitait la ville en compagnie d'un « aristocrate » de vieille famille franconienne. Cet aristocrate lui montrait, sur les hauteurs, la citadelle de Marienberg; et lui signalait ce détail historique Les Prussiens l'ont bombardée en 1866. Huret saisit la balle au bond, essaya de découvrir, en ce souvenir désagréable pour le patriotisme local, les traces d'une rancune persistante.

Eh bien, interrogea-t-il, ce souvenir ne vous donne-t-il pas un peu d'amertùme? Oh non, répondit le vieux gentilhomme d'un ton très simple, c'est fini, tout cela. La paix est faite, nous sommes tous des Allemands, à présent.

Et il ajouta

Le Prussien, blagueur et vantard, nous dédaigne, nous autres Bavarois. Mais nous lui devons beaucoup, il a secoué notre inertie. La femme d'un industriel de,Düsseldorf raconte à Jules Huret qu'un jour son mari revint à la maison les yeux mouillés, le nez rouge, avec un air d'émotion et d'attendrissement qu'elle ne lui avait jamais vu.

Qu'as-tu? lui demanda-t-elle, intriguée, inquiète d'un tel transport.

Ce que j'ai? répondit-il. Je viens de voir Bismarck.

Et cet industriel pangermaniste fondit en larmes.

En effet, devant l'académie des beaux-arts de Düsseldorf, à l'entrée de ce musée justement célèbre où l'on admire des toiles de Lenbach et de Gebhardt, j'ai vu moi-même, la semaine passée, un Bismarck en bronze, formidablement moustachu, coiffé de l'inévitable casque à pointe, éperonné d'éperons énormes qui ressemblent aux ergots d'un coq en colère. Le vieux reître est armé d'un grand sabre qui traîne sur son piédestal de granit. Cette statue colossale épouvante les oiseaux de proie, dont le vol sinistre tourbillonne parfois autour des eaux jaunâtres du Rhin. Quelle différence avec le pacifique Charlemagne qui bénit les passants sur le pont de Francfort, et qui est tellement débonnaire qu'un pigeon ramier se pose familièrement sur sa couronne impériale, comme sur un perchoir habituel. A Düsseldorf, au centre de la grande industrie métallurgique, Bismarck est debout, menaçant. Non loin du « chancelier de fer », se dresse l'image de l'empereur Guillaume Ier, qui plane au-dessus des passants, à l'angle de deux vastes rues, parmi des bâtisses monumentales. A quelques pas de là, l'effigie du maréchal de Moltke domine une place où vont et viennent les innombrables tramways de cette ville commerciale et indus- trielle. N'a-t-il pas contribué, lui le vieux chef de guerre, plus ambitieux de gloire que d'argent, à créer la richesse de ce pays et à fonder la prospérité économique de l'Allemagne? Les peuples bien défendus sont nécessairement les plus prospères. L'épée du soldat protège l'outil du travailleur. Ce n'est pas aujourd'hui seulement que les gens de Düsseldorf comprennent cette grande vérité. Ils la comprenaient déjà en cette journée mémorable du 3 novembre 1811, où Napoléon, reçu en grande pompe par le corps municipal de Düsseldorf, put lire sur un arc de triomphe, dédié à la gloire de ses armes, cette inscription significative

r DIVO NAPOLEONI

VICTORI INVICTO

{xENTIVAl PROTECTORl.

Les nations, tout au long de l'histoire, manifestent l'éternel désir d'être protégées. L'insécurité du lendemain paralyse le commerce et l'industrie. En somme, l'industriel dont Jules Huret nous rapporte le propos se conforme aux lois de l'évolution humaine. C'est un fait que l'on observe à tous les moments de l'évolution économique de l'humanité les peuples bien défendus sont nécessairement les plus prospères. L'hégémonie politique détermine l'hégémonie industrielle et commerciale. Telle est la conclusion de ce livre qui, en résumant un moment de l'histoire contemporaine, précise une loi dont nous pourrions observer, sur tous les points de l'espace et de la durée, la constante vérification.

AFFAIRES MILITAIRES

ARMÉE

Nominations ET mutations. Corps de santé colonial. Le médecin principal de 1™ classe Delrieu estnommé médecin inspecteur et reste affecté à la direction du service de santé du groupe de l'Afrique occidentale. Infanterie coloniale. Sont désignés pour servir: en Cochinchine, le colonel Arlabosse, du £1° en Afrique occidentale (4e sénégalais), les chefs de bataillon Mouret, du 21e Deane, du 24e. En France, au 21e, le colonel Gouraud et le commandant Fouque; au 6e, le commandant Bels.

ArtiUeria coloniale. Les chefs d'escadrons Francerie du est mis à la disposition du ministre des colonies Schultz et Isabey passent au 2e à Brest; Ballieu et Debeauvais au 3e à Toulon.

Le pharmacien-major de lle classe Rosé est nommé professeur adjoint de chimie à l'école du service de santé à Marseille.

MARINE

LES ÉCOLES DE CHAUFFEURS. Un décret rattache aux deux écoles de mécaniciens de Brest et de Toulon les écoles do chaufleurs annexées aux ateliers centraux de la flotte et aux flottilles de torpilleurs. Cette organisation nouvelle rend disponibles un certain nombre d'officiers de marine. Les lieutenants et enseignes de vaisseau qui commandent actuellement dans les flottilles les torpilleurs affectés à l'instruction de la chauffe seront remplacés par des officiers mariniers qui commanderont les mêmes unités versées aux écoles de mécaniciens. DIVISIONS LÉGÈRES ET DIVISIONS DE réserve. En raison de l'entrée prochaine en service des croiseurs cuirassés Edgar-Quinet et Waldeck-Mousseau, les divisions légères des escadres seront, à partir du 1er janvier, composées ainsi:

Division légère de la lre escadre Jules-Ferry, ErnestRenan, Léon- Gambetta, Victor-Hugo (ce dernier sera remplacé par l'Edgar-Quinet à son entrée en escadre). Division légère de la 2e escadre Marseillaise, Gloire Amiral-Aube et Condâ.

Le Jules-Michelet sera mis en réserve à Toulon où, avec la Foudre etle La-Hire, il formera le noyau d'une division de réserve qui sera augmentée du Victor-Hugo et du Jules-Ferry après l'entrée en escadre de l'Edgar-Quinet et du Waldeck-Rousseau. D'autre part le Dupetit-Thouars sera mis en position de réserve à Brest il deviendra le noyau d'une division de réserve que le Kléber ralliera après essais.

NOUVELLES DU JOUR Une délégation de la chambre syndicale des négociants en meubles de Paris a été reçue hier par le ministre du commerce.

M. Jean Dupuy a donné la promesse qu'aucune autorisation de vente, même sur carnet, dans les expositions publiques ou privées, ne serait, dans l'avenir, donnée aux commerçants autres que ceux dont les marchandises ont un rapport direct avec celles de la spécialité que l'exposition a pour but de mettre en relief.

M. Paul Meunier, député radical socialiste de l'Aube, a pris l'initiative de la pétition suivante qui sera remise aujourd'hui au président de la République

1 Les députés soussignés adressent un suprême appel à M. le président de la République en faveur de Durand, condamné à la peine de mort par la cour d'assises de la Seine-Inférieure.

La condamnation a été manifestement le résultat d'une erreur. Ils demandent sa grâce.

Ont signé

MM.Paul Meunier, Joseph Reinach, Maurice Berteaux, Ferdinand Buisson, Victor Augagneur, Albert Willm Fernand Rabier, Albert Thomas, Vazeille, Aldy, Daniel Vincent, Bouhey-Altex, Léandre Nicolas, Henri Schmidt, Dejeante, Bachîmont, Dufour, Haudos, Lauche, Thalamas, Aubriot, Couesnon, Bertrand (Drôme), Henri Maître, Camuzet, Thivrier, Doizy, Massé, Mauger, Roblin, Ducarouge, Bouveri, Félix Chautemps. Les employés et ouvriers des chemins de fer de l'Etat à la Rochelle ont voté cet ordre du jour Ils remercient M. le ministre des travaux publics et M. le directeur des chemins de fer de l'Etat de toutes 'les améliorations et promesses d'améliorations données à l'audience du 29 octobre.

Ils appellent la clémence de l'administration sur les victimes de la désastreuse tentative de grève dernière, et s'engagent à aider de toute leur force la méthode 1 d'entente qui fait la f§rce au Syndicat JProfeasionnelj

} depuis 188f

ACCIDENTS DE CHEMINS DE FER Plusieurs accidents de chemins de fer se sont produits hier. Deux d'entre eux ont été graves: l'un sur la ligne P.-L.-M., l'autre sur la ligne du Midi. L'ACCIDENT DE MONTEREAU

L'express 603, qui part de Paris à 10 h. 20 du soir pour Modane, a pris en écharpe hier soir, à 11 h. 30, train de messageries 3830 à la bifurcation de Montereau.

Le choc fut terrible la machine, le fourgon, un wagon-lit et une voiture mixte de 1re et 2e classes de l'express furent renversés et brisés, tandis que les wagons du train de marchandises étaient réduits en miettes.

De ce monceau de décombres, s'élevèrent bientôt des cris de douleur et d'épouvante. Des blessés gisaient sous les débris. Les employés du train et de la gare de Montereau organisèrent aussitôt les secours. Parmi les voyageurs se trouvait un médecin de Paris qui donna les premiers soins auxilessés; la plupart de ceux-ci étaient quittes pour des blessures légères mais un employé de la Compagnie des wagons-lits, M. Fraté, expira quelques instants après l'accident, le conducteur chef Charboissier perdait son sang en abondance; ses jours ne sont toutefois pas en danger; enfin, un voyageur, M. Faucheux, avait le bras cassé il fut transporté à l'hôpital de Montereau sa mère est auprès de lui. Les autres blessés, au nombre d'une trentaine,, n'avaient que des contusions. Après un premier pansement, ils ont quitté Montereau.

Cependant, dès que l'accident se fût produit, la gare de Montereau avait avisé la gare do Lyon, d'où on envoya un premier train de secours avec la grande grue de 50 tonnes; un second train partit dans la nuit. Le déblaiement s'opère avec la plus grande activité la circulation des trains dans les deux sens est assurée par les voies extérieures. Comment l'acci ient qui eût pu être une catastrophe, s'est-il produit? L'enquête ne l'a pas encore établi, mais la cause probable est l'inobservation des signaux par le train express. En effet, le train de marchandises 3830 doit passer à la bifurcation de Montereau pour prendre la ligne d'Héricy-Corbeil, cinq minutes avant l'express de Paris qui vient par la ligne de Melun hier, il était de quelques minutes en retard, mais au moment de l'accident il avait passé l'aiguille puisqu'il se trouvait à la bifurcation l'aiguille avait donc fait fonctionner automatiquement les signaux d'arrêt et letiain de marchandises était couvert; l'un de ces signaux est placé à 2,000 mètres en avant du poste de Montereau. Le brouillard a-t-il empêché le mécanicien de voir les signaux, ou bien le mécanicien n'en a-t-il pas tenu compte, croyant le train de marchandises passé; c'est ce que "l'enquête ouverte par le parquet de Fontainebleau aura à établir.

La Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée nous communique la note suivante

Le train 603 a pris en écharpe le train 3830 sur la bifurcation du poste 2 de Montereau la machine, le fourgon, un wagon-lits et une voiture mixte du 603 furent renversés-et brisés. Le matériel du train 3830 est en partie détruit il y a une vingtaine de blessés, dont deux grièvement, le nommé Fraté, des wagons-lits, et le conducteur chef Charboissier, du train 603; un voyageur, M. Faucheux, a un bras cassé. Les autres blessés le sont légèrement ce sont M. le docteur Gaston de Corraize, du Gas, de Baude, Martin, Dupont, Fiaggio, Rattazzi, Mme Ronomi; d'autres ne se sont pas fait connaître. Cause probable inobservation des signaux par le 603. La circulation se fait par les voies extérieures.

LE TAMPONNEMENT D'ARBANATS

'{Dé-pêche de notre correspondant particutiert Bordeaux, 24 décembre.

Deux accidents l'un fut la conséquence de l'autre ont eu lieu hier soir sur la ligne du Midi. Vers huit heures, deux trains de marchandises se sont pris en écharpe à Cadaujac, entre Bordeaux et Langon, très probablement à cause du brouillard qui était particulièrement intense. La voie s'étant trouvée ae ce fait obstruée, la gare de Cadaujac a immédiatement averti la ligne et on a retenu à Arbanats d'abord le train omnibus 134 d'Agen, qui arrive à Bordeaux à 9 h. 25, puis l'express 152 de Toulouse, qui était attendu à la gare Saint-Jean

à 9 h. 56.

Est-ce ce train qui a causé le deuxième accident ? R Vers dix heures, en effet, devait arriver à Arbanats, le train omnibus 132 auquel on avait ajouté à Montauban trois voitures pour y faire monter des militaires en permission. Pour lui laisser la route libre, le chef de gare donna l'ordre à l'express de se mettre en marche; on savait, d'ailleurs, à ce moment qu'à Cadaujac la ligne était rendue à la circulation. Or, au moment où .l'express s'ébranlait, un choc violent se produisit; l'omnibus 132 venait de se jeter sur l'arrière de l'express. La dernière voiture fut projetée hors des rails et se plaça perpendiculairement à la ligne. Les deux autres wagons de queue déraillèrent.

Les compartiments ne formaient plus qu'un amas de bois informe la machine du train tamponné ne subit que quelques avaries et seuls les boggies de devant sortirent des rails. Le mécanicien et le chauffeur du train omnibus étaient indemnes. Malheureusement il y avait de nombreuses victimes le chef de train avait été projeté broyé sous sa voiture, deux soldats avaient été tués sur le coup; enfin plus de quarante voyageurs étaient pius ou moins grièvement blessés; un grand nombre de ces derniers sont des militaires appartenant au 20e d'infanterie. Les deux soldats tués, Vedeine et Gassies, appartenaient également au 20e d'infanterie, en garnison à Montauban; ils allaient chez leurs parents domiciliés dans le département de la Gironde. Le chef de train Gabarre avait été coupé en deux.

Dès que l'accident fut connu à Bordeaux, M. Charron, ingénieur principal de la Compagnie du Midi. accompagné d'un médecin, s'est immédiatement rendu en automobile sur les lieux de l'accident. Un train de secours partait peu après avec des médicaments et des brancards.

Quant à l'accident de Cadaujac, il n'a causé que des dégâts matériels.

Dix-sept blessés, dont un civil, voyageur de commerce à Laparade, et seize soldats sont arrivés à Bordeaux par un train de secours et ont été transportés à l'hôpital militaire.

L'ingénieur principal, M. Charron, qui a procédé à une première enquête, ne s'explique pas comment l'accident a pu se produire. L'express était couvert par ses signaux et par ses feux lorsque le train omnibus vint le tamponner.

Dès qu'il a reçu la nouvelle de l'accident, M. Moffre, directeur de la Compagnie, est parti sur les lieux, accompagné de M. Paul, chef de l'exploitation.

SUR L'OUEST-ÉTAT

Gaston DESCHAMPS.

En gare de Poissy, au cours d'une manœuvre, un wagon d'un train de marchandises, qui se dirigeait d'Achères vers Mantes, a déraillé et s'est couché en travers des rails. On dut établir un service à voie unique pour le passage des trains, et ceux-ci ont éprouvé des retards considérables.

Hier soir, deux trains de marchandises se sont tamponnés à 200 mètres de la gare de Vivoin-Beaumont, sur la ligne du Mans à Caen. Deux wagons ont été broyés et les voies sont obstruées. Il n'y a pas eu d'accident de personnes.

FAITS DIVERS

Samedi 24 décembre. Une profonde dépression couvre ce matin tout la nord de l'Europe; son centre se trouve près de Hernosand où l'on note 723 mm.; le baromètre marque 740 mm. à Copenhague, 754 mm. à Yarmouth.

La pression reste élevée sur la moitié du continent; elle atteint 772 mm. à Clermont-Ferrand.

Le vent est fort du sud-ouest sur la Manche, faible et variable en Gascogne et en Provence.

La mer est grosse au cas de Calais.

Des pluies sont tombées sur le nord de l'Europe. En France, on a recueilli 3 mm. d'eau à Dunkerque et à Cherbourg.

La température a monté sur nos régions du Nord; elle a baissé dans le Midi.

Le thermomètre marquait ce matin –6° à ClermontFerrand, –2° à Bordeaux, +2° à Paris et à Nantes, 13°

à Alger.

On notait: 0° au Ventoux, au puy de Dôme, –3» au pic du Midi.

En France, des pluies sont probables dans le nord avec température voisine de la normale; dans le sud le temps va rester nuageux ou brumeux et frais. A Paris, hier, la température moyenne (1«9) a été inférieure de 0°4 à la normale (2°3).

Observatoire municidal (région parisienne) Le brouillard s'est atténué dans l'après-midi d'hier Ce matin, le ciel est couvert et la plUie tombe pres que sans interruption, depuis 8 heures 45. Les vents se fixent au sud-ouest en augmentant de force.

La température se relève les minima d'aujourd'hui sont généralement compris entre 1° et 2°.

La pression barométrique, en baisse, accuse à midi 764 mm. 6.

La loterie de liquidation. Ce matin a eu lieu, au Crédit foncier, le 8e et dernier tirage de la loterie de liquidation des œuvres de bienfaisance. Le numéro 11266 de la série 59 gagne 1 million. Le numéro 2132» de la série 43 gagne 200.000 fr. Le numéro 715 de la série 28 gagne 50,000 ir. Le numéro 5225 de la série 23 gagne 50,000 fr. Le numéro 19032 de la série 21 gagne 50,000 ïr. Les 120 numéros suivants gagnent chacun 1,000 fr.

Séries N" Séries N" Séries N" Séries N" 6 16.184 86 13.140 73 H.6»4 65 .7.841 61 20.433 14 21.285 58 7.118 23 4.02? 71 21.310 83 20.174 41 880 71 1.861 36 W.069 82 8.902 64 10.694 79 U.M 85 11.538 40 341 73 16.760 4 13.095 42 13.373 1 12.075 18 16.361 34 20.979 20 11736 91 13.994 13 10.9.8 38 13.501 82 5.792 74 5.593 85 11.970 93 2.446 3 16.843 86 543 86 5,133 14 17.137 82 10.214 55 20.151 17 18.815 88 1.688 84 19.174 86 6.304 7 12.692 95 13.088 87 11.536 57 3.682 75 7.730 67 19.194 88 14.927 84 9.973 54 9.267 80 7.667 25 16.138 24 80.. ôll 73 19.S62 44 6.879 79 16.855 47 16.626 21 15.729 42 6.947 46 4.378 86 10.-56 69 14. 563 36 16.649 68 12.297 14 13.409 9 16.277 48 16.272 93 14.209 49 7.885 54 21.091 69 3.684 30 13.055 62 14.040 99 8.503 56 8.O1O 98 10.801 10 13.359 5 19.364 48 573 95 14.185 2 10.429 12 14.506 90 12.903 81 7.424 76 9.593 1 11.246 33 2.0-5 26 6.2;;9 14 8.344 76 8.9^0 Grt 4. «1 67 21.370 79 16.589 70 18.039 10 16.979 28 5.222 26 3.470 92 5.127 83 5.407 10 8.100 96 1.857 81 17.065 99 5. «46 57 17.999 40 9.276 99 5.354 33 18.4W 62 7.781 68 12.745 5 20.873 75 l.W 98 18.753 55 2.620 84 13.999 99 4.0» 71 15.652 93 10.078 89 7.315 68 5.5.tt

30,000 autres billets (300 numéros dans chacune des cent séries) sont remboursés à 60 fr.

Le testament du docteur Henri Htïchard,. Le testament du regretté docteur Henri Huchard membre de l'Académie de médecine, a été ouvert, hier. Il lègue à l'Académie de médecine une sommé, de cent mille francs pour la fondation d'un prix annuel que devra décerner cette Compagnie. La dénomination exacte du prix sera la suivante « Pn? Henri Huchard, de l'Académie de médecine. Prix du dévouement médical, en souvenir de Marcel Huchard. »

Le docteur Henri Huchard s est propose, par la fondation de ce prix, de venir en aide aux jeunes étudiants qui, comme son fils, seraient victimes de leur dévouement professionnel, et de leur permettre de continuer leurs études.

A l'amicale de la préfecture de police. A la suite de l'annulation des opérations pour le < renouvellement d'un tiers des administrateurs de l'Amicale de la préfecture de police, il avait été procédé vendredi dernier à de nouvelles élections. Tous les candidats présentés par le conseil d'administration avaient été élus, à l'exception d'uu seul, M. Bernard Hartmann, contrôleur général de la préfecture de police et trésorier de l'amicale, qui se trouvait en ballottage avec un candidat de la liste dissidente ou « réformiste », M. Delhomme. M. Delhomme a été hier élu par 4,729 voix, contre 3,773 à M. Bernard Hartmann.

Les entrepreneurs de concours. MM. Berthelot, Fétré etPoncet, commissaires aux délégations judiciaires, ont perquisitionné hier rua Roûier, au siège du Grand concours international des millions rue Buftault, dans les bureaux de l'Ami des familles; rue Saint-Ciaude, à l'Echo des concours, et rue Amelot, au siège du Concours des noms. Des livres de comptabilité et de nombreux documents ont été saisis.

La chapelle de Cnampigny-sur-Veude. Le sous-secrétaire d'Etat des beaux-arts a reçu de la comtesse de la Roche-Aymon l'offre de classer, parmi les monuments historiques, la chapelle de Champigny-sur-Veude (Indre-et-Loire) dont elle est propriétaire. Cette chapelle, qui appartenait à l'aneien château des Bourbon-Montpensier, contient une série de vitraux célèbres retraçant en trois registres la Passion du Christ, l'histoire de saint Louis et la généalogie des Bourbons. Cette généreuse initiative met sous la sauvegarde de l'Etat les plus beaux types existant aujourd'hui de l'art français du vitrail du seizième siècle.

Obsèques civiles d'un prêtre. Nous avons relaté les circonstances dans lesquelles un prêtre avait été trouvé mort dans un hôtel garni de la rue Baillet. L'archevêque de Paris a décidé que les honneurs d'un service religieux seraient refusés à cet ecclésiastique. Ses obsèques, d'un caractère pure-,ment civil, ont eu lieu aujourd'hui.

Arrestation d'une bande de voleurs. A la suite de nombreuses plaintes relatives à des volé de marchandises expédiées en grande vitesse et plu9 particulièrement de denrées alimentaires, adressées à aes mandataires des Halles, M. Mallet, commis. saire de police à la gare du Nord, a arrêté hier huit camionneurs et restaurateurs, inculpés de vols et de complicité de vols par recel. Le montant des détournements est considérable.

Trois mandataires aux Halles ont eu particulière- ment à souffrir des agissements de ces malfaiteurs. Des restaurants des rues de Chabrol, de Maubeuge Saint-Denis, Jean-Jacques-Rousseau et du boulevard de Magenta recevaient ainsi quotidiennement des quantités de victuailles que les camionneurs volaient dans leur chargement. D'autres arrestations sont imminentes.

Un vol de 362,500 francs. M. Worms, banquier à Paris, avait chargé son fondé de pouvoirs, M. Loeb, de porter à un client qui réside à Bruxelles, une somme de 262,500 francs. Un peu inquiet en songeant à la somme considérable que son employé, d'ailure un peu chétive, allait emporter, M. "WÔrms avait accompagné son fondé de pouvoirs à la gare du Nord. Là il rencontra deux Anglais de sa connaissance qui, eux aussi, allaient à Bruxelles, et il les pria de veiller sur M. Loeb.

L'employé de banque accepta avec reconnaissance la protection des deux gentlemen. Il leur expliqua entre autres choses qu'il ne connaissait pas la per« sonne à qui il devait remettre les 262,500 francs. Seu nouveaux amis s'offrirent alors de la lui présenter. Ils prétendirent avoir fait des affaires avec elle. A Bruxelles ils présentèrent en effet à M. Loe* quelqu'un qui affirma être le client de M. Worms, auquel était destiné l'argent du banquier parisien. Mais il.déclara ne vouloir toucher l'argent qu'à Lon< dres. Le quatuor s'y rendit, et en route M. Loeb se dessaisit de la somme qu'il portait et qu'il contia à, ses nouveaux amis qui lui avaient fait peur det pickpockets londoniens.

A peine débarqués à Londres, les Anglais disparaissaient avec les 262,500 francs.

Rixe mortelle. Au cours d'une rixe, survenue hier soir, à neuf heures et demie, impasse Jessaint, dans le 18e arrondissement, entre deux jeunes gens, Edmond Bureau, employé de commerce, et Joseph Bets, boulanger, le premier a été frappé d'un coup de stylet au cœur. Il a succombé peu après. Atteint d'un coup de couteau à la poitrine, le second a étt transporté dans un état grave à l'hôpital Lariboisière.

Arrestation d'un voleur d'hôtel. Un voyageur de mise élégante, paraissant âgé de vingt-cinq ans et qui s'était inscrit sous le nom de Georges Bérard, ingénieur, venant de Bordeaux, était surpris hier en train de fracturer une armoire dans un hôtel du boulevard Diderot, où il était descendu le soir même.

Arrêté, le voleur reconnut qu'il s'appelait Sallé. Employé en qualité de placier pendant six semaines dans une maison de modes en gros de la rue Réaumur, cet individu avait disparu après avoir dérobé 7,000 francs de marchandises et touché indûment pour 4,000 francs de factures.

Drame eonf ugal. A la suite d'une discussion provoquée par la jalousie, M. Alcide Dugay, électricien, cité Industrielle, 28, a tiré ce matin un coup de revolver sur sa jeune femme âgée de vingt ans et l'a grièvement blessee à la tête. Après quoi, il s'est logé une balle dans l'oreille. Ils ont été transportés tous deux à l'hôpital Saint-Antoine. Arrestation d'une sage-femme. -Une sagefemme de Versailles, Mme Desbleds, vient d'être arrêtée dans les conditions suivantes. Le 11 décembre, Mme Tournier, femme du fossoyeur de Dampierre et mère de,cinq enfants, mourut, presque subitement, d'une péritonite. A la suite de ce décès le bruit circula que la malheureuse, qui était sur le point de devenir mère une sixième fois, avait succombé dans des circonstances anormales. Une enquête fut ouverte. Le fossoyeur, M. Tournier, affolé, alla se pendre; mais il fut sauvé à temps par des voisins. Le parquet de Rambouillet fit exhumer corps de Mme Tournier. L'autopsie révéla que la morte avait dû, quelques jours avant son decè% mettre au monde un enfant. M. Tournier avoua qu< le cadavre de l'enfant avait été enterré dans le jardin. Les fouilles faites n'amenèrent la découverte que d'un journal souillé de terre et de sang, mais des témoins affirmèrent que la sage-femme, après la mort de Mme Tournier, était venue déterrer et emjKjrter lexadavre de l'enfant.


Mme Desbleds-fut arrêtée. Elle a déclaré n'avoir rien à se reprocher. M. Tournier, dont la complicité no paraît pas établie,, a été laissé en liberté.. Un eseroe démasqué. Voici une quinzaine de jours, le parquet de Falaise arrêtait un individu se donnant pour le vicomte Maudelonde de la Vaupoulière et qui prétendait exercer les fonctions de « secrétaire général du ministère du commerce». Le prétendu de la Vaupoulière avait négocié à Caen l'acquisition de deux grands hôtels. Il avait également causé do nombreuses dupes parmi les hôteliers de la côte normande et avait été arrêté à la suite d'une tentative d'escroquerie d'une centaine de mille francs à la succursale du Crédit lyonnais de Falaise.. D'après une enquête faite par M. Andrieu, commissaire de police d'Auxerre, l'escroc s'appellerait en réalité Louis-Eléonore Hubert, né en 1887 à Sainte-Adresse, qui avait été incorporé en décembre 1908 au 4e de ligne a Auxerre et qui fut condamné pour vol par le "conseil de guerre d'Orléans à deux ans de prison avec sursis.

Le capitaine Chalet, de la compagnie, reconnut son ancien soldat dans le personnage airêté à Falaise et dont la photographie lui était soumise; et nombre de sous-officiers affirmèrent que le prétendu de la Vaupoulière et Hubert ne faisaient qu un seul et même individu.

M. et Mme Hubert, les parents du faux vicomte, résident à Paris.

Le satyre du Poulignen. Grand, qui vient d'être condamné à mort par la cour d'assises de la Loire-Inférieure, et qui simulait la folie avec un mutisme complet depuis plusieurs mois, s'est décidé hier après-midi à parler, Sa parole était embarrassée et indistincte. IlsemI)le reprendre conscience de ce qui se passe autour de lui. Il a fumé pour la première fois une cigarette. Le procureur de la République de Nantes a été avisé de cette nouvelle attitude du condamné.

INFORMATIONS DIVERSES

tn dos généreux. L'Œuvre antituberculeuse de Paris, dont le dispensaire général est 53, rue Condorïet, vient de recevoir un don de 100,000 francs de la part du comte et de la comtesse Dulong de Rosnay. -Demain, à trois heures, à la mairie de l'Hôtel de Ville aura lieu la distribution des vêtements et des jouets aux mères et aux enfants de la Mutualité maternelle du quartier, sous la présidence de M. Léopold Mabilleau, président de la Fédération nationale et président d'honneur de la Mutualité maternelle. Nous avons reçu pour notre Caisse de Charité de L. M. D., 40 fr.; deux vieux amis, souvenir, 10 fr. ensemble, 50 fr.

-Le conseil d'administration de la Société nationale des beaux-arts s'est réuni hier soir, au Grand Palais, dans une fête intime et cordiale à laquelle il avait convié le sénateur Couyba, promoteur de la loi du 11 avril 1910, qui protège, comme on sait, le droit des auteurs en matière de reproduction des œuvres il'art.

M. Lhermitte, vice-président, remplaçant M. Roll, président, indisposé, remit une médaille à M. Couyba. M f.nnvha annonça nue la Société nationale de l'art et scolaire à l'occasion de l'inauguration du nustë ue Puvis de Chavannes, par Rodin, au Panthéon. M. Lhermitte répondit. que la Société nationale des beaux-arts sera très heureuse de collaborer à cette glorification de son éminent fondateur.

Offrir de belles étrennes sans trop grever son budget, telle est la facilité offerte par les Grands Magasins Dufayel qui exposent dans leurs colossales gâteries les articles pour cadeaux, vendus au comptant ou en compte courant, sans intérêt ni frais d'aucune sorte, et à des prix de bon marché défiant toute concurrence petits meubles de fantaisie, bronzes, marbres, bijouterie, joaillerie, orfèvrerie, horlogerie, ̃chauffage, éclairage, instruments de musique, phonographes, pianos, cycles, machines à coudre, mobiliers par milliers, sièges, tapis, tentures, etc. Tous les jours, sauf le dimanche, de deux heures et demie, à six heures, concert et cinématographe avec le merveilleux Noël. Five o'clock tea.

LE VRAI THÉÂTRE POPULAIRE Un directeur m'a commandé une revue de fin d'année.

Courte et bonne m'a-t-il dit.

Je me suis mis au travail. Et voici

Les trois coups ont résonné. Cocorico! Ce chant glorieux fait se'lever le soleil. Chantecler apparaît au milieu de ses poules picorantes. Il a fière mine c'est un Chantecler romantique, celui que voulait Rostand et que n'osa Guiiry.

Un aviateur maintenant C'est un officier; il «survole » à toute allure en saluant le public. Vive la France

Mais à ce héros succède le grimaçant, l'ironique Polichinelle. Est-ce un homme politique? En tout cas, il a des jouets dans les mains de vrais jouets, et non pas des palmes académiques 1

Et la comète fait son entrée. Enfin, nous la voyons. Elle est superbe, avec des étoiles plein les cheveux. Halley lui-même ne la reconnaîtrait pas 1 C'est fini. La revuette du Bazar de l'Hôtel-de- Ville vous a-t-el!e plu ? Ne la jugez pas avant d'être allé a voir. C'est artistique et c'est gratuit le voilà bien le vrai Théâtre populaire 1

CONSEIL MUNICIPAL

SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE

M. Bellan préside.

LE régime DES eaux. Le Conseil ayant écarté par 40 voix contre 31 l'exploitation en régie directe du service commercial des eaux, a repoussé ensuite par 41 voix contre 22 une proposition de M. Massard qui comportait le renvoi à la commisssion. Enfin par •tvoix contre 21 on a décidé de passer à la discussion des articles du traité nouveau avec la Compagnie des eaux. Cette discussion aura lieu à la prochaine séance.

LES FORTIFICATIONS. M. Dausset, pour rectifier nne assertion erronée apportée à la Chambre en ce qui concerne la suppression des fortifications, rappelle que depuis deux ans il n'a cessé de négocier à ce sujet avec les ministres des finances, MM. CailJaux et Cochery. L'affaire allait aboutir lorsque le ministre et le rapporteur de la Chambre ont changé. Il va falloir recommencer les négociations avec un nouveau ministre, un nouveau président de la commission du budget et un nouveau rapporteur. Le retard n'est donc pas imputable au Conseil, qui n'a rien à changer aux propositions qu'il a transmises à la Chambre.

Aï. Chérioux, président de la commission des fortifications, s'associe aux observations de M. Dausset et fait observer que dans l'état actuel la commission te peut se réunir, puisque c'est de la Chambre que àépend la solution.

•Séance lundi prochain.

Le préfet de la Seine a désigné M. Mithouard pour présider, en remplacement de M. Quentin-Bauchart, la commission du Vieux-Paris.

TRIBUNAUX

L'aifa-s-a des faux tafcîesuK. De notre correspondant de Tours

Dès l'ouverture de l'audience, le président lit une lettre du duc de Choiseul entendu la veille, on le sait. Celui-ci déclare, contrairement à certaines affirmations, qu'il a, seul, le droit de porter le titre de duc de Choiseul.

Interrogé sur les majorations qu'il opérait en revendant certaines marchandises à Mme Paine,

Feuilleton DU 25 décembre 1910

LIVRES 0 et ÉTRENNES DU MOIS

COLLECTION HETZEL Xbs VOYAGES Extuaordikaires Le Secret de Wilhelm Sloritz; Hier et Demain (Contes et Nouvelles), par Jules Verne.

LECTURES DE Famillb En Droite Ligne, par ï>. Perrault.

Homans ET CONTES DE TOUS LES Pats La Patins d'Argent Histoire d'une Famille Américaine; Les Quatre Peurs de notre Général, Œuvres de P.-J. Stahl (trois romans réunis en un volume).

PETITE BIBLIOTHÈQUE Blanche Le Livre de Maurice, par F. de Silva.

Bibliothèque DE MUo LILI ET DE SON COUSIN LUCIEN Museau, Rara et C", dessins de George Roux, texte de J. Lermont. C'est, sous l'avalanche des années, grand plaisir et repos d'esprit que de retrouver à chaque approche du nouvel an, tels que nous les avons connus et aimés, les livres d'étrennes de notre enfance. Cette satisfaction et cette garantie pour nos consciences de pères ou d'oncles, la librairie Hetzel ne manque jamais de nous la donner. Un rapide coup d'œil jeté jur les catalogues, et nous voici tout de suite rassurés nos amis d'aotan sont à portée de totiË main. dessinateurs et écrivains, eux-

Daulby déclare que c'était avec le consentement de son amie qu'il agissait ainsi. Mme Paine lui faisait sous cette forme des cadeaux et il ignore si son mari était au courant.

D. N'avez-vous pas, après la rupture, tenté d'obtenir de Mme Paine des rendez-vous ?

R. Si Mme Paine m'avait accordé ces rendez-vous, toutes ces histoires ne seraient pas arrivées. On appelle M. Carrier-Belleuse, artiste peintre, qui fut choisi comme expert sur la demande de Mme Paine elle-même. L'expert a conclu à l'inauthenticité des tableaux.

Après s'être élevé contre le rapport de cet expert, Mc Maurice Bernard dépose des conclusions, dont acte est donné par le tribunal, tendant à la nullité de l'instruction.

M. Desmoulins, peintre et graveur à Paris, se présente ensuite à la barre. Il reconnaît une certaine valeur aux toiles de Daulby, bien qu'elles lui eussent paru inauthentiques..

M. Dutillet, directeur à Paris, d'un cabinet de contentieux, homme d'affaires de Mme Paine, dépose à son tour. Il fut envoyé auprès de Daulby pour arranger le différend à l'amiable, mais Daulby refusa, le renvoyant à son avoué de Londres, M. Behrend, qui demanda un million pour la restitution des lettres. Sollicité de dire pourquoi le parquet de Tours fut choisi pour recevoir la plainte déposée contre Daulby, le témoin refuse de répondre.

Me Maurice Bernard, intervenant alors, fait sur ce point connaître ce détail dans une lettre adressée à M. Dutillet par le duc de Praslin, celui-ci écrit «Nous avons choisi Tours parce qu'à Jours,, nous sommes sûrs d'avoir partie. gagnée. » (Mouvements dans l'auditoire.)

On entend ensuite M. Fleury, négociant, qui vendit a Daulby du vin de Champagne à 3 fr. 50 la bouteille. Il collait sur les bouteilles des étiquettes que lui donnait l'inculpé et sur lesquelles figurait cette mention « Clos d'Aulby ».

A la gouvernante de Mme Paine, M. Hurel demande ce qu'est devenue la pelisse de M. Paine. Daulby. Mme Paine me l'avait donnée.

M. Maurice Bernard.- C'était une occasion pour Mme Paine de faire rentrer Daulby dans la peau de son mari! (Rires.)

Me Diot, notaire de M. etMme Daulby, fut chargé de rédiger l'acte d'achat du château de la Tour. Il fut également chargé d'un projet d'acte de vente du Corrège. Il écrivit sur ces documents les noms de Jean d'Aulby del Borghetto.

Le substitut. Vous n'avez exigé aucune preuve de

ces titres?

Mc Diot. Si on exigeait des preuves en semblable matière, on n'aurait pas de clients (Hilarité.) L'audience est sur ce mot renvoyée au lendemain puis l'affaire sera remise au 5 janvier pour le réquisitoire et les plaidoiries.

Tentative d'espionnage. –De notre correspondant de Marseille Le conseil de guerre a prononcé hier soir son jugement dans Paftaire de tentative de vol et d'espionnage dont quatre canonniers du 3« d'artillerie coloniale de Nimeb se sont rendus coupables en juillet

dernier a

Robert Loudières a été condamné à sept ans de £rç,v<uix,fQDîRs_.cinfl ans d'interdiction de séjour ej de prison; Forestier à deux ans, et Papillon à un an de la même peine pour tentavive d'espionnage seulement.

Le D»a «luau du baalevard Haussmann. Le valet no chambre Pierre Langlois, domestique, boulevard Haussmann, comparaissait hier devant la 8e chambre correctionuelle. Ha a exposé lui-même en ces termes son aventure:

J'avais copieusement dîné avec des amis. Ne pouvant dormir, je suis monté sur le toit de la maison pour voir si quelque femme de chambre ne me donnerait pas un rendez-vous. Sans m'en apercevoir, j'ai marché sur le carreau du vasistas de la chambre de Mlle Uthurralt, que je ne connaissais pas. Je suis tombé dans la chambre où, dans mon affolement, je ne sais pas ce que j'ai pu faire.

L'arrivée inopinée de Pierre Langlois dans la chambre de Mlle Uthurralt avait provoqué quelque scandale. La jeune femme de chambre avait poussé des cris terribles.

Et pour la réduire au silence, le jeune valet de chambre l'avait saisie par le cou et lui avait fermé la bouche avec la main.

Du reste, Pierre Langlois rie paraît pas avoir encouru un bien vif ressentiment de la part des femmes de chambre du voisinage quatorze d'entre elles avaient signé une pétition en sa faveur et 1 avaient recommandé l'indulgence des juges.

Il-a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 50 francs d'amende.

CONTE DE NOËL

LA FIN DE L'ENFANCE

Jacquot va avoir huit ans, Jeannot en a quatre et leur mère est morte il y a quelques mois, de sorte qu'ils sont à peu près abandonnés. Le père est ouvrier peintre. Ils vont à l'école, l'aîné à la communale, le second à la maternelle, et ils y déjeunent. Le soir ils attendent leur père a la maison ou bien ils jouent dans la rue, près du terrain vague, là où il n'y a pas de trottoir encore.

Jacquot se souvient bien de sa mère. Elle taillait des cravates pour-un magasin dans des pièces d'étoffe qu'on lui fournissait. Parfois 1 étoffe était noire, mais parfois aussi écarlate et il en restait toujours un bout pour Jacquot, émerveillé d'une générosité qui lui laissait ce lambeau superbe. Par moments sa mère se reposait et alors elle le caressait toujours. S'il était sale, elle le débarbouillait en riant, le peignait et lui faisait ainsi un nouveau visage qu'elle scellait de quelques baisers. Quelquefois même elle se coiffait elle aussi avec plus de soin, ramenait ses mèches éparses, et elle devenait jolie. Alors Jacquot se sentait fier, comme s'il n'eût plus été un enfant pauvre.

Elle était souffrante, et on le savait, mais comme cela durait depuis longtemps on avait fini par croire que c'était là samanière devivre. Mais elle est morte. Jacquot se souvient de cette mort comme d'un grand événement silencieux: son père dans ses plus beaux habits, et lui, et son frère, et les gens qui étaient venus. C'était comme une fête, mais affreuse. La mort de sa mère, Jacquot n'a pu comprendre ce que ça voulait dire, sinon son absence. Il voit bien maintenant que cette absence durera toujours. Il reste le père. Il vient le soir, fricote gauchement un pauvre dîner, ou apporte quelque chose de tout préparé. Lui aussi, sans doute, il a du chagrin, mais ce chagrin se tourne en mauvaise humeur, et cela retombe sur les enfants. Parfois peut-être il a envie d'être tendre pour eux, mais alors il se retient, car il faut les traiter en hommes, et il est sévère sans nécessité, car il convient de les endurcir; de sorte qu'il agit avec eux absurdement et au hasard. Ceia n'empêche pas qu'il n'ait des idées sur l'éducation. Tels sont les pères.

En somme, Jacquot et Jeannot vivent seuls, ensemble. Jacquot n'a personne devant lui p r lui masquer la vie et il la regarde déjà. Mais Jeannot a Jacquot, plein d'autorité et d'expérience. Ils ont leur petit coin secrètement à eux, au bout de la rue, entre un arbre et un bec de gaz. Là il y a une flaque d'eau, et contre la pa-

mêmes ou se survivant, en des œuvres posthumes, ou encore remplacés par des successeurs dont on devine aussitôt que le mérite artistique, littéraire, pédagogique ne sera pas inférieur à celui de leurs prédécesseurs. C'est que, on le sait de longue date, une pensée maîtresse a fortement empreint son caractère agréablement moralisateur sur l'ensemble des collections de cette maison d'édition, depuis sa fondation et son plein éclat jusqu'à son constant développement d'aujourd'hui, la pensée forte et douce à la fois, de P.-J. STAHL, le père de M. J. Hetzel. Je considérais tout à l'heure, avec une sorte d'émotion évocatrice de jeunesse, le médaillon de ce grand homme de bien que son continuateur a placé ex tête d'un des livres d'étrennes de 1911, et je remarquais de nouveau la finesse et la profondeur du regard, la noblesse des traits qui révèlent une âme tout entière éprise d'une idée supérieure, celle de faire venir à la science et aux lettres par les chemins fleuris de beaux récits imaginatifs, les enfants et les adolescents dont les cœurs et les esprits sont, en quelque façon, pétrissables entre des doigts délicats et experts. Cela nous semble, à cette heure, relativement très aisé, et encore avons-nous failli perdre cette méthode d'éducation bien française, si fructueuse pour notre race, quand, il y a quelque temps, des anglophiles, ou se disant tels, s'ingénièrent à faire des sports comme la base exclusive de l'éducation de notre jeunesse. On a réagi heureusement contre cette manie, et la Collection Hetzel, qui avait été peut-être une des premières à publier des livres sur l'éducation physique, fut par cela même un des meilleurs éléments de cette défense; mais, à l'éDoaue oùP.-J.Stahl fut iuatemeut célèbre dans

lissade une plante qu'ils soignent et qu'lls ju- t gent leur appartenir. Là ils causent. Et comme il faut bien qu'ils trouvent une joie où s'accrocher, voici qu'un mois à l'avance ils se sont mis à parler de la Noël. Ils se souviennent encore de l'an dernier- leur mère vivait où ils trouvèrent dans leur soulier, Jacquot un pantin, Jeannot un petit cheval de bois. Le pantin s'est démantibulé, le cheval s'est cassé net avec la raideur qui était dans sa nature, et des deux restes ils ont fait une espèce de centaure que Jeannot traîne au bout d'une ficelle sans y songer. Mais ils pensent à la Noël prochaine. Toi, qu'est-ce que tu voudrais? demande l'aîné.

L'autre ne sait pas. Il écarquille les yeux sans répondre. Il voudrait tout. Il s'en remet à l'enfant Jésus d'exaucer un vœu qu'il ne peut pas démêler. Mais il s'inquiète. C'est une grande question de savoir où le petit Jésus prend tous les jouets qu'il apporte. On pourrait bien supposer qu'il les fait faire dans le Paradis, mais cela frustrerait les marchands et il ne faut pas qu'à la Noel les marchands mêmes soient tristes. Mieux vaut croire qu'il fait acheter chez feux tout ce qu'il lui faut. Ou bien, peut-être, on lui fabrique des jouets dans la lune. Et les deux enfants regardent la lune qui monte, exquise et rose, au-dessus du piètre faubourg et il leur semble très probable que ce soit la planète des pantins, des poupées, des polichinelles. Jeannot interroge et Jacquot décide. Il parle, il promet, il s'engage, il répond de tout a son cadet fasciné. Ainsi, l'un derrière l'autre, ils se sont approchés de la Noël, pleins d'une attente intime, immense et silencieuse. Les apprêts qu'ils ont vu faire dans le quartier les ont confirmés dans leur idée un autre monde va commencer. Et ce soir, c'est la veille de Noël ils sont revenus chez eux, la voisine qui a la clef leur a ouvert, Jacquot a allumé la lampe et préparé la table, car il sait aider au ménage. Mais leur père est en retard. Comme ils l'attendent 1

Enfin, il arrive. On entend le gros bruit de ses souliers, qui fait toujours un peu peur. Il entre. Et avec une acuité douloureuse, Jacquot a tout de suite senti qu'il n'est pas à l'unisson, qu'il ne leur apporte pas cette figure nouvelle, libre, joyeuse, qu'ils espéraient. Pour lui, ce soir-là est comme les autres. Il a acheté un peu de viande froide et il dîne sans parler en lisant son journal. Comme c'est lointain, un père! La Noël, il n'y songe guère. Puis peut-être croit-il qu'il faut déposséder ces fêtes de leur ancien sens, n'y trouver qu'une pure et simple occasion à boire. Peut-être aussi, le pauvre homme, n'ose-t-il rien faire qui lui rappelle la mort de sa femme.

1 Il est sorti après le dîner. Les enfants vont se coucher dans le cabinet noir qui donne sur la cuisine, comme la chambre du JB^JÂ%vJlSh fa première enfance, trop bas, trop près de terre. Une fois déshabillé, il prend son soulier et avec un large rire silencieux comme celui d'un sauvage, le pose sur le fourneau éteint. Jacquot fait de même. Et ils se mettent dans leur petit lit..

D'abord Jacquot s'endort. Comment ne pas s'endormir quand on a huit ans? Mais il s'éveille. Il s'éveille parce que son cœur a frappé un coup trop fort contre sa poitrine, et lui a, pour ainsi dire, commandé de ne plus dormir. Il se met sur son séant. Comme son cœur bat 1 Il fait nuit. Quelle heure est-il? Jacquot ne sait pas. Mais il ne serait pas étonné d'entendre quinze coups sonner à une horloge. Il est une heure insondable. La nuit n'est pas faite pour les enfants. Ils doivent l'ignorer de leurs yeux fermés. Il semble à Jacquot que cette obscurité le presse et l'étouffé. Pourtant, c'est la nuit lumineuse, la nuit de Noël. Et alors, soudain, Jacquot sait quelle est l'idée qui l'a réveillé. Il s'en doutait à dîner, il en est sûr maintenant il n'y aura rien dans les souliers. Il sent d'une façon confuse, mais indiscutable, que le petit Noël ne vient pas tout seul, que tout cela dépendait de sa mère, et que puisqu'elle n'est plus là, il n'y aura rien. Mais alors, Jeannot, qui dort de si bon cœur, d'un sommeil déjà gorgé de rêves? Jeannot qui a tant de confiance? Jeannot à qui lui-même il a tout promis? Jacquot se sent éperdu. Mais pourquoi s'épouvante-t-il? Peut-être les jouets sont déjà là, dans les souliers qu'ils éclairent. Jacquot n'y tient plus; il se lève, il veut voir.

Mais, d'abord, il fait une de ces prières d'enfant, si belles, si tendues qu'elles devraient faire descendre le ciel sur la terre. Il y met tout l'effort de son âme pour n'être pas seule. Il explique désespérément au petit Jésus que s'il agit ainsi, ce n'est point par curiosité, ce n'est pas pour lui, que c'est pour son frère. Il jure, s'il aperçoit les paquets, de se remettre au lit sans même regarder ce qu'ils contiennent. Et il mêle sa mère à ses prières. Tout ce qu'il demande, c'est de pouvoir se recoucher, et dormir, et n'être plus en face de ces circonstances terribles.

Il allume la petite lampe, passe dans la cuisine, et il voit les deux souliers, béants et vides.

Jacquot s'est habillé, il est sorti sans fermer la porte. Comment cela s'est-il fait? Il ne sait pas. Il va d'un air déterminé et presque farouche. Une idée l'a envahi il faut un jouet dans le soulier deJeannot. Et ce jouet, qui l'y mettra? Ce n'est pas le petit Jésus, ce n'est pas son père. On est seul. Il faut agir.

Il marche il connaît bien les rues. Mais il ignore le monde nocturne et surtout le monde de cette nuit-là, où les hommes expriment leur joie. Il se demande ce qu'il va voir; et tout d'abord il voit des ivrognes.

Mais il avance. Il y a des lumières sans nombre et un paquet de brouillard autour de chacune. La brume s'effiloche, et l'on croit voir traîner partout les restes d'une aile. Et Jacquot regarde les magasins.Comme ils sont beaux! Les étalages des pâtisseries, où tout est si léger, d'une nuance si suave 1 Ceux des charcuteries, où tout est si lourd, d'une couleur si épaisse Mais les bazars surtout sont des cavernes de splendeurs. Derrière les glaces, dans un air saturé d'éclairs, tous les jouets brillent au point qu'on ne peut les regarder sans vertige. Jacquot n'en pourrait imaginer un qui manquât. Sans doute on les vend. Mais il y en a un tel nombre qu'il s'en trouve certainement un en plus, qu'on pourrait lui donner sans que le monceau en fût appauvri. Il sent son désir si légitime puisque ce n'est pas pour lui Et tout- n'est-il pas possible, la nuit de Noël? Cependant, une fois qu'il a contemplé un magasin, il va à un autre, mais il sent bien que s'il continue à errer ainsi, il va perdre l'élan qui le pousse, redevenir l'enfant qu'il est d'ordinaire. Et puis, qui sait si la nuit ne va pas finir brusquement, et s'il ne va pas être trop tard pour agir? Il est dans le prodige, il faut qu'il y reste. Il semble à Jacquot qu'il vit un de ces rêves où l'on franchit des obstacles toujours

de fantaisie, de drame 6t de science. Nombre de manuscrits, les plus variés comme genre, étaient à sa disposition, entièrement achevés et offrant cette caractéristique de ne pas vieillir"; Jules Verne, dans la plupart de ses récits, avait cette très curieuse faculté de divination des événements du surlendemain qui a fait de lui le prophète de l'avenir du sous-marin, de l'aéroplane, etc.

Pour 1911, M. J. Hetzel a fait d'abord, ̃comme Tannée- précédente, le choix d'un manuscrit inédit de Jules VERNE c'est le Secret de Wilhelm Storitz (in-8, avec illustrations de George Roux). Ce, nouveau récit est mi-historique, mi-fantaisiste, un peu scientifique toujours; il a pour cadre un pays où les violents mouvem(-ta de l'âme populaire, les mœurs élégantes et somptueuses de l'aristocratie, les élans d'un patriotisme vibrant, sont la source d'événements dramatiques c'est, la Hongrie du XVIIIe siècle en perpétuelle évolution, en ébullition constante avec son peuple bigarré, les grands seigneurs turbulents et aventureux avec les mille et une algarades de la rue et de la cour.

De tous les détails d'une vie nationale particulièrement intensive, Jules Verne avait fait un mélange très adroit et très impressionnant, de telle sorte que jusqu'au bout, haletant, le lecteur poursuit, sans vouloir en lever les yeux, à travers maintes péripéties, le pourquoi de ce Secret de Wilhelm Storitz, qui ne se révèle que dans les toutes dernières pages, secret d'alchimiste, de mage ou d'imposteur. Dans ce récit admirablement conduit, l'émotion nait des heurts-violents de nombreux personnages associés à une action mystérieuse & lOuhaiV $\ i*A«int iw maxuntuu isapréwu

tout le petit monde des jeunes lecteurs, français et même européens, la formule du livre d'étrennes attrayant et Instructif était à découvrir; il y fallait de l'érudition, un peu, dugoût, de la simplicité, de la bonne humeur et, au point de vue professionnel, une pondération parfaite des conditions du succès d'un livre, le choix du format, du papier, de la aeliure, l'agencement des jolies gravures, point trop audacieuses et, cependant, à la mode du jour. P.-J. Stahl sut, en outre, assurer à sa maison toutes les collaborations qu'il était, mieux que personne, en état de recruter et d'utiliser puisqu'il pouvait donner, lui-même, l'exemple du bon et plaisant écrivain. Ces collaborations sont demeurées fidèles.

Cette année donc encore, la maison Hetzel a réuni Jules Verne, Pierre Perrault, P.-J. Stahl, J. Lermont, et, parmi les artistes, Benett, George Roux, Frœlich, J. Geoffroy. De ces collaborateurs, nul n'ignore que le plus illustre, Jules Vrrnb, a disparu et, dans la glorification publique qui a été faite de son œuvre, les maîtres des lettres contemporaines ont indiqué la place qu'il y avait tenue et qui, quelque considérable qu'elle fut, n'était pas encore égale à sa valeur d'écrivain et d'éducateur, mais nul n'ignore non plus que Jules \ernb fut un infatigable travailleur et, par surcroît, un modeste qui redoutait de fatiguer les échos de la renommée par de trop fréquentes répétitions de son nom; s'il écrivait beaucoup, il ne publiait pas toutes ses productions, très sévère pour lui-même ou attendant une heure qu'il aurait jugée plus propice. M. J.. Hetzel qui a été l'unique éditeur de Jules Ybrnb, a donc pu, après la disparition de *on ami, puiser dans.pl précieuse» xieexïefi

plus hauts. II entre, il se pousse lui-même dans un magasin.

Dans le plus beau. Les jouets pressés dévorent des yeux ce téméraire. Et Jacquot est d'abord surpris, presque déçu. Il croyait que son entrée allait faire scandale, que tout le monde allait se tourner vers lui. Les gens vont et viennent. On ne le remarque pas. Il est aussi surpris que s'il avait cassé une vitre et que cela ne fit pas de bruit. Et maintenant, lâchement, il est presque heureux de ce répit, et il reste là, les yeux dilatés, tout rouge; près d'une grande poupée pareillement raide et vermeille qui a l'air d'être sa sœur..

C'est fini. On lui parle. Le terrible recommence. Un grand commis se penche vers lui. Comme il est beau et élégant! Il semble à Jacquot l'archange qui distribue ces merveilles. Il a les cheveux pommadés, une cravate jaune, et un ongle énorme au bout du petit doigt. Il demande

Qu'est-ce que tu veux ?

Jacquot n'a plus d'assurance. Et pourtant il se disait tant de choses en marchant; il se sentait si fort, si sûr de son droit 1 Quelle douleur de ne, pouvoir expliquer tout ce qui l'étouffé i Mais ce monsieur ne peut-il prendre un jouet au hasard et le lui donner, pour qu'il l'emporte ?

Donnez-moi un jouet, bredouille-t-il tout bas d'une voix pressante, et sa prière a l'air d'un ordre.

Quoi?

Donnez-moi un jouet.

Tu as l'argent?

Non, il n'a pas l'argent, et les yeux de Jacquot sont tout à coup pleins de larmes. Ainsi, ce dialogue brutal, voilà à quoi tout se réduit. Et le plus injuste, c'est qu'il a l'air de vouloir un jouet pour lui. Il le voit maintenant son acte est absurde. Qu'on le laisse se sauver, c'est tout ce qu'il demande.

Mais l'employé ne l'entend pas ainsi. Il se relève, et dans le monde supérieur où l'introduit sa haute taille, il annonce

Il veut un jouet, mais n'a pas d'argent. Il dit cela à une grosse dame dont il porte les achats et qui s'élève comme un monument auprès de Jacquot. C'est une personne considérable, même si on ne la regarde pas avec des yeux d'enfant. On ne peut dire qu'elle soit élégante, mais elle respire la prospérité. Son visage est installé dans plusieurs mentons, sous un chapeau encombrant, et elle porte une fourrure qui représente le carnage de toute une espèce, et d'où sortent partout des queues et des têtes. Assurément cette dame s'est mêlée d'un négoce qui a réussi, et elle doit acheter des jouets pour les enfants de sa fille qui sans nul doute n'a pas dû épouser un négociant. Elle est contente de tout, et dans le délire de sa satisfaction, elle peut aller jusqu'à être bonne.

'ALitt~ ~t't-, .1~t.. .;u;, wav.R.:eLae; o

voix robuste. Tu n'as pas d'argent pour t'acheter un jouet?

Et elle regarde d'en haut cet enfant pauvre, et mesure complaisamment la distance de lui à elle. Quant à Jacquot, il a baissé la tête et ne la relèverait pour rien au monde.

Eh bien, je veux t'en donner un, moi, de jouet I

Elle a prononcé ces paroles inouïes, comme une personne qui peut ce qu'elle veut. On doit être charitable de temps en temps, ne serait-ce que pour se prouver sa richesse. Et puis, l'employé admire.

Jacquot a entendu. Mais il ne sait plus rien. Les mots, favorables ou non, lui tombent sur la tête comme des pierres.

Qu'est-ce que tu veux? demande la dame un peu choquée qu'il n'exulte pas plus visiblement, mais engagée par ce qu'elle a dit. Jacquot tremble. Comment choisir? Mais une idée s'impose à lui. Puisqu'ils n'auront qu'un jouet, il faut un jouet où il y en ait pour deux. Il répond

Une bergerie.

Quoi? dit la dame qui se penche, encore plus rouge.

Une bergerie.

Elle se relève en faisant à peu près le même bruit que les ressorts d'un fauteuil qu'on quitte, et répète dans le monde des grandes personnes: -Il veut une bergerie.

Le reste se passe au-dessus de Jacquot. L'employé les mène au comptoir des bergeries. L'enfant entend la dame demander «Combien celle-ci?» le commis répondre «Cinq soixantequinze.» Le premier mouvement de la dame est de l'acheter. Ses ressources le lui permettent. Mais une charité n'est pas une folie. Il faut se mesurer même dans sa munificence. Et s'il est bien de donner un jouet à cet enfant, encore sied-il que ce soit un jouet de pauvre. Mais pendant ce temps-là, Jacquot est près des tambours, et c'est justement un tambour qu'il aurait voulu pour lui. Ils rayonnent dans leur métal jaune et semblent le lorgner de leurs éclairs magnétiques. Son désir est rallumé. Ne pourrait-il pas en demander un, expliquer que la bergerie est pour son frère? Qu'est-ce que ça fait à cette dame toute-puissante, de lui donner aussi un tambour? Il va presque oser parler. Mais voici que la dame se baisse à nouveau vers Jacquot. Elle tient dans les mains une bergerie à deux francs cinquante.

Regarde, dit-elle, la vache, le bœuf 1 (Peutêtre son commerce lui a-t-il fait connattre a ellemême tous ces animaux). J'espère que tu es content Tu ne t'y attendais pas 1 En as-tu, de la chance 1

Heureusement Jacquot n'a rien dit Qu eût pensé la dame de son impudence 1 Elle a raison c'est déjà trop beau ainsi. Et il se sauve avec sa boîte, si vite que la dame, vaguement défiante, se dit qu'elle a peut-être été dupe, qu'on ne sait pas, qu'il y a peut-être des bandes d'enfants ainsi dressés à escroquer des cadeaux aux âmes sensibles. Et elle se sent atteinte d'un remords encore léger.

Jacquot est revenu. Il a. monté l'escalier, poussé la porte, Son père n'est pas rentré. Il a retrouvé la cuisine obscure, son morne ésordre. Il gardait un dernier espoir que les souliers fussent miraculeusement garnis, mais il n'en, était rien, et l'enfant a senti comme ce qu'il a fait était nécessaire. Alors il a soigneusement posé la boîte sur le soulier de Jeannot, et pour que celui-ci voie bien que le jouet est pour lui, il a éloigné héroïquement son propre soulier, son soulier vide. Puis il s'est recouché et s'est endormi, brisé de fatigue.

Jeannot s'agite. C'est le matin. Il veut voir. Heureusement, pense Jacquot, qu'il va trouver quelque chose. Il laisse son frère s'habiller le premier, courir à la cuisine il entend un cri de joie. Jacquot voudrait rester là, pleurer à son aise. Il voudrait pleurer de tout ce qu'il ne saurait dire parce qu'il est bien content que Jeannot ait un jouet, et qu'il auraitvoulu en avoir un aussi, et qu'il se sent seul, tout seul, et qu'il

A côté de cet ouvrage, voici un autre Jules VERNE, encore tout différent, celui-là c'est sous le titre Hier et Demain (in-8) un recueil de six contes et nouvelles qui ont été rassemblés, avec un soin pieux, par le fils de l'écrivain, M. Michel J.Verne. Ces récits pourraient s'intituler, comme ensemble: A chacun sa part, car ils sont destinés à chacune de ces catégories de lecteurs qui forment la masse des fervents du regretté auteur; pour les plus petits, par exemple, c'est une manière de conte de fées qui se déroule dans une « Ratapolis » quelconque, et j'ai admiré, une fois de plus, combien était souple la plume qui retraçait également ces divertissements enfantins et les prodigieuses randonnées sous-marines ou aériennes des Grands Voyages. Quant aux lecteurs plus âgés, on appréciera qu'ils peuvent se complaire aussi à certains de ces contes et nouvelles, quand on observera que l'un d'eux, l'«Eternel Adam», a été publié, lemois dernier, dans la Revue de Paris, et fut jugé un régal de lettrés. C'est donc bien A chacun sa part. Après Jules Vbrnb, Pierre Periuult, autre compagnon favori de notre adolescence. C'est un des maîîros du roman familial, l'auteur de Ma sœur Thérèse, de FiHo unique, de Fière Devise, Autour d'un Secret, etc. Sa nouvelle œuvre, En droite ligne (in-8, très jolies illustrations) est digne des aînées, c'est la même simplicité d'affabulation (un petit drame de famille bourgeoise, se déroulant à la campagne), la même droiture de sentiments qui s'impose fortement à l'âme du jeune lecteur sans cependant jamais tomber dans une austère et morose prédication. De telles œuvres s'imposent au choix de tous par l'aménité et la

^aracérité de leur morale, si doucementpréseat6e.

lui semble qu'il n'est plus le même. Pourtant, il passe dans la cuisine. Il sent qu'il faut faire encore cela:

Jeannot, dilaté de joie, emmêle dans ses doigts le veau, le chien, la bergère. Au bout d'un instant seulement, il s'étonne.

Et toi? dit-il à son frère.

Moi, répond Jacquot en se raidissant, moi, je n'ai pas été sage. Alors. le petit Jésus ne m'a rien donné.

Abel BONNARD.

NÉCROLOGIE

Les obsèques de Mme veuve J. Crémieux, née Emma Joseph, auront lieu demain dimanche. Réunion à onze heures, 4, boulevard Voltaire. Inhumation au cimetière Montmartre. De la part de M. et Mme Maurice Dreyfus, M. et Mme Armand Mayer. On nous annonce la mort, à Montpellier, après une très courte maladie, de M. Armand Sabatier, doyen honoraire de la faculté des sciences de Montpellier, fondateur de la station zoologique de Cette, membre correspondant de l'Académie des sciences.

LIBRAIRIE

EHSrQTjnÊlTIE IDE

LA REVUE HEBDOMADAfRE LES MINISTÈRES

L'enquête de la Revue hebdomadaire portera cette année au moment où le Parlement va être saisi de projets nouveaux concernant la réforme administrative -sur les Ministères. Cette enquête comportera l'étude des administrations centrales et des services qui en dépendent.

L'enquête s'ouvrira le 5 mars et se poursuivra dans cet ordre

Ministère de l'agricul- M. Jules Méline, sénateur, ture. ancien ministre de l'agriculture.

Ministère des affaires M. René Millet, ambassadeur étrangères. de France.

Ministère des colonies. M. Demartial, sous-directeur hors cadres au ministère

des colonies.

Ministère du commerce M. Paul Delombre, ancien ministre du commerce.

Ministère des finances. M. Charles Laurent, premier président honoraire de la

Cour des comptes.

Ministère de la guerre. M. Paul Doumer, ancien ministre.

Ministère de l'instruc- M. Gabriel Compayré, memtion publique. bre de l'Institut.

Ministère de l'intérieur M. Lo Lti. d'~put6,an-

Ministère de L'intérieur M. ^SZ£&£yg£iï£

Ministère de la justice, M. Etienne Flandin, sénateur, ancien procureur gé-

néral.

Ministère- des travaux M. L.-C. Colson, membre de publics. l'Institut.

Minslère de la marine.

Ministère du travail.. M. Raoul Jay, professeur à la faculté de droit do l'uni-

versité de Paris, membre

du conseil supérieur du

travail.

Beaux-arts. M. Henry Maret, ancien député.

Postes et télégraphes.. M. Darcq, ancien directeur aux postes et télégraphes.

Prix de l'abonnement 3 mois, 5 fr. 75; 6 mois, 10 fr. 50; 1 an, 20 fr. Etranger, 8 fr. 25, 15 fr. 50, 30 fr. Le n" de 168 pages, 0 fr. 50. Paris, 8, rue Garancière.

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3 DIRECTEUR i Paul PLAT La plus littéraire, la plus vivante, la plus française des grandes revues françaises.

BEVUE SCJENTIFiOUE Fondée en 1863. D> Prof1 Moureu. de l'Acad do Médecins Ces 2 périodiques, indissolublement unis, forment une encyclopédie sans rivale en aucun pays.

Lire dans le n° de décembre des Documents du progrès, un pressant appel de MM. Paul Deschanel, Maurice Barrés, Marcel Prévost, etc., en faveur du suffrage des femmes. Signalons aussi des études approfondies de MM. Georges Renard, du Collège de France, et R. Broda, sur les problèmes du travail féminin. Envoi gratuit du n° sur demande, 59, rue Claude-Bernard, Paris.

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THÉÂTRES

Les pensions au Théâtre-Français

Un décret promulgué aujourd'hui règle le fonctionnement des pensions de retraites des artistes et employés du Théâtre-Français.

Aus termes de ce décret, les artistes aux appointements et les employés à traitement fixe ont droit à une pension de retraite après vingt ans de services non interrompus.

Le temps passé en congé régulier est valable pour la retraite.

Peuvent également obtenir pension, s'ils comptent dix années de services non interrompus, ceux qui, par suite d'accidents, d'infirmité ou de maladie, sont reconnus hors d'état de continuer leurs fonctions.

Après vingt-cinq ans de services, la pension est fixée à la moitié du traitement moyen dont l'ayant droit a joui pendant les trois dernières années, sans pouvoir dépasser 5,000 francs.

Au-dessous de vingt-cinq ans, la pension est réglée à raison d'un cinquantième dudit traitement moyen par année de services, sans pouvoir être inférieure à 300 francs.

A droit à pension la veuve d'artiste appointé ou de l'employé qui a obtenu une pension de retraite ou qui a accompli la durée de services exigée, pourvu que le mariage ait été contracté six ans avant la cessation des fonctions du mari et n'ait pas été dissous par le divorce.

La pension de la veuve est de la moitié de la pension que le mari avait obtenue ou à laquelle il aurait eu droit.

La veuve d'un sociétaire a droit, sous les conditions prévues à l'article précédent pour les veuves des artistes appointés et des employés, à la réversibilité de la moitié de la pension concédée ou qui aurait pu être concédée au mari décédé.

Toutefois la part réversible ne pourra, en aucun cas, dépasser 2,500 francs.

L'orphelin ou les orphelins d'un sociétaire, d'un artiste appointé ou d'un employé ayant obtenu sa pension ou ayant accompli la durée de services exigée pour l'obtenir ont droit, jusqu'à l'âge de dix-huit ans accomplis, à une pension temporaire lorsque la mère est décédée, ou inhabile à recueillir la pension, ou déchue de ses droits.

Cette pension est, quel que soit le nombre des enfants, égale à, celle que la mère aurait obtenue ou pu obtenir.

Elle est partagée par portions égales et payée jusqu'à ce que le plus jeune des enfants ait atteint l'âge de dix-huit ans accomplis, la part de ceux qui

Dans les autres Compartiments des collections J. Hetzel pour 1911, j'ai remarqué un essai d'édition, populaire qui est très intéressant au point de vue de la diffusion des bonnes lectures c'est la réunion en un tome, en une édition artistiquement imprimée, sur deux colonnes de texte très lisible, de trois œuvres de P.-J. STAHL, publiées naguère isolément.. Les Patins d'argent, l'Histoire d'une Famille américaine et Les Quatre Peurs de notre Général, sont, sous la même élégante couverture, trois petits chefs-d'œuvre de grâce, de sensibilité, d'humour légère et bien française, qui nous montrent dans toute sa vigueur l'observateur etl'ami de l'enfance qu'était P.-J. STARL. Nul doute que ce volume obtienne autant de succès que son prédécesseur de 1910, ces Romans et Contes de tous les pays de Th. BENTZON, qui furent dans toutes les mains.

J'arrive aux trésors destinés aux tout petits; i ils s'accroissent sans cesse

La Petite Bibliotkèque blanche s'augmente du Livre de Maurice, par F. de Silva, dessins de L. Fhœlich.

Dans la Bibliothèque de Mlle Lili et de son cousin Lucien, paraît un album exquis, Museau, Rara et C", illustré par George Roux d'après le texte de J. LBRMONT, encore un des anciens collaborateurs de la maison, dont la précédente œuvre avait été Trois Ames vaillantes. Texte et gravures font se dresser devant moi, tandis que court ma plume, une espèce de mirage formé de petits personnages bien vivants qui semblent rejouer là des saynètes d'il y a longtemps, où je m'amuse encore. A d'autres maintenant.

tenant, Paul Bimswn.

•-

décéderaient ou celle des enfants ayant dépassé dix-"» · huit ans faisant retour aux plus jeunes.

S'il existe une veuve et un ou plusieurs orphelins, mineur de dix-huit ans, provenant d'un mariage; antérieur du défunt, il est prélevé sur la pension deb la veuve et sauf réversibilité en sa faveur, un quart au profit de l'orphelin du premier lit, s'il n'en existe.qu'un en- bas âge de minorité, et la moitié s'il en existe plusieurs.

Les pensions de toute nature sont concédées par le conseil d'administration et leur montant est porta au budget du Théâtre Français comme dépens* obligatoire.

L'administration du Théâtre-Français a corov muniqué à la presse la note suivante

M. Georges Rivôllet a lu hier, au comité de lecture ch la Comédie-Française, sa pièce Jérusalem. Malgré les hautes qualités de l'œuvré, le comité n'a pas crU pouvoir la retenir. En effet, M. Georges Rivollet « déjà actuellement une grande pièce reçue à la Corne-' die-Franc:ùse Œdipe à Colone, et il est contraire à là tradition qu'un auteur ait simultanément deux pièoei reçues dans la Maison.

Jérusalem est une pièce en prose et en cinq actes f Œdipe à Colone est une pièce en vers.

Le président des Trente ans de théâtre et sort comité de direction ont, hier, à l'occasion du prix de vertu qui vient de lui être décerné par l'Académia française, offert à leurs présidents d'honneur un déjeuner intime qui a été présidé par M. Maurice Faure, ministre de l'instruction publique, assisté do M. Dujardin-Beaumetz. t

A la fin du déjeûner, auquel assistaient MM. Jules Claretie, Paul Hervieu, Massenet, Marcel Prévost, Gabriel Fauré, Th. Dubois, Liard, recteur de 1 académie de Paris, Alfred Capus, Paul Ferrier, le Drofesseur Pozzi, Bayet, Henry Marcel, Albert Car- ré, Adolphe Brisson, Adolphe Aderer, Mounet-Sul. lyetMM. Gabriel Faure et Goyet, directeurs de cabinet du ministre et du sous-secrétaire d Etat, M. Maurice Faure, dans une charmante improvisation, a félicité le président fondateur, M. Adrien Bernheim, de la distinction d'autant plus flatteuse dont son œuvre est l'objet que c'est la première fois que l'Académie française l'accorde à une société théâtrale il a associé en un même hommage M. Paul Hervieu, qui a pris auprès de ses collègues da l'Académie l'initiative de cette haute récompense et M. Jules Claretie, qui assure la constante collaboration de la Comédie-Française aux belles représentations des faubouras des Trente ans de theàtre. M. Paul Hervieu a reporté sur ses confrères de l'Académie française, ainsi que sur M. Ad. Beinheim, les éloges que lui décernait le ministre, et il a spirituellement ajouté que M. Maurice Faure est luimême lauréat de l'Académie française. Ce souvenir, rappelé par M. Paul Hervieu au ministre de l'instruction publique a été très applaudi.

Ajoutons que les Trente ans de théâtre, mdépendemment de leur soilée d'aujourd'hui, salle Gaveau, termineront leurs spectacles de 1910 par une matinée qui, sur la demande du Conseil général, sera gratuite et sera donnée à la mairie d'Aubervilliera demain dimanche.

A la Comédie-Française

Mlle Marie Leconte, qu'une indisposition avait oblY- gée à suspendre son service, va mieux. Elle reparaîtra, le 3 janvier dans son rôle de la Fleur merveilleuse, da M. Miguol Zumaooïa, qui eora donnée en matinée jour-là.

Le quatuor Capet.

Le quatuor Capet vient d'être engagé par le comité, des célèbres fêtes de Beethoven à Bonn qui auront lieu en mai prochain. Nous enregistrons cette nou- velle avec fierté, car depuis la disparition de JoachmV aucun quatuor n'avait été jugé digne de prendre part. à cette grande solennité artistique. Le quatuor Capet se trouve donc de ce fait officiellement investi de 1». succession du quatuor Joachim, et ce, coïncidence eu*. rieuse, précisément au moment où il va donner & Paris,en deux séries de concerts à partir du 6 janvier, l'audition intégrale du quatuor de Beethoven. Au Nouveau-Cirque, hier, première représentation de Dans les landes, fantaisie à grand spectacle avec danses et jeux landais. C'est un succès de rire et de mise en scène. L'auteur, M. Hachem, a suivi la mode du jour et nous a présenté une pièce policière mouvementée et gaie. M. Debray, l'actif directeur du Nouveau-Cirque, a engagé de véritables toreros landais; il a fait venir, sous la direction du célèbre « ganadero Barrère, du ctiâteau de Buros (Landes), les plus fameux toreros de la région Davrat, Despouys, Koran, Lacoste, etc. Trois jolis ballets la Danse des clochettes », « les Moissonneuses et les Mantilles d'or », augmentent l'agrément du spectacle.

Les principaux rôles sont tenus par MM. Liesse, Chauveau et Lecourt, puis l'on s'est amusé des scèneï interprétées par les clowns.

SPECTACLES DU SAMEDI 24 DÉCEMBRE

THEATRES

Opéra, 8 h. Faust.

Lundi Tannheeuser. Mercredi Rigoletto Coppô- lia.- Vendredi le Miracle.

Français.8 h..3/4. Les Marionnettes.

Dimanche (mat): le Misanthrope; le Malade imaginaire (soirée) la Joie fait peur le Cid. Lundi, mercredi: les Marionnettes. Mardi, jeudi: Comme ils sont tous. Jeudi (mat.) Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée la Nuit de décembre; On, ne badine pas avec l'amour.

Opéra-Comique, 8 h. –Louise.

Dimanche (mat.): Fortunio; Richard Cœur de Lion; (soirée) Manon. Lundi: Joseph; la Légende du, point d'Argentan. Mardi: Louise.

Odéon. 8 h. 1/2. Koméo et Juliette.

Dimanche (mat. et soirée), lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi Roméo et Juliette. Lundi (mat) Iphigénie en Aulide; les Plaideurs. Jeudi (mat.r a conférence) le Médecin malgré lui.

Gymnase, 9 h. La Fugitive.

Vaudeville, 9 h. Montmartre.

Variétés, 8 h. 1/4. La Partie d'échecs; le Bois sacré. Gaité-Lyrique, 8 h. 1/4. Le Trouvère.

Dimanche (mat.): l'Africaine; (soirée) la Favorite. Lundi (mat.) Quo vadis? (soirée): la Juive. Mardi: l'Africaine.– Mercredi Quo vadis ? Jeudi (mat.): l'Attaque du moulin; (soirée): Don Quichotte. Vendredi: Don Quichotte.

Renaissance, 8 h. 3/4. La Main reste; Mon ami Teddy. Th. Sarah-Berahardt, 8 h.1/2. LesNocesde Panurge. Nouveautés, 8 h. 3/4. La Diva en tournée le Zèbre-; Th.Réiane, 9 h. Le Mariage de Mlle Beulemans. Porte-Saint-Martin, 8 h. 3/4. L'Aventurier. Th.Antoine, 8 h. 3/4. La Femme et le Pantin. Ch&telet, 8 h. 25.- Arsène Lupin contre Herlok Sholmès. Athénée,8 h. 1/4. Arrêt à Dijon; les Bleus de l'amour., Palais-Royal, 8 h. 1/2. La Balance le Million. Trianon-Lynque, 8 h. 1'2. Mam'zelle Nitouche. Dimanche (mat.) le Voyage de Suzette (soirée) FrS Diavolo; Monsieur Choufleuri. Lundi (mat.): le Petit Duc (soirée) Mam'zelle Nitouche.

Bout-Parisiens, 9 h.Auteur; X aniho chez les courtisanes Ambigu, 8 h. lit. Au Téléphone le Train de 8 h. 47. Th. Apollo, 8 h. 3/4. La Veuve joyeuse.

Dimanche (mat.) la Veuve joyeuse (soirée) Rêve, de valse.

Folies-Dram. S h. 1/2. Nos Femmes.

Th.des Arts, 9 h. -Le Carnaval des Enfants; le Sicilien. Th. Molière, 8 h. 1/2. Aux Bat d'At'.

Chiny, 8h.l/2 Clodion. –Le Château des Loufoques. Déiazet. 8 h. 1/4.- Cervelle frite; Les Pigeonnettes. Grand-Guignol, 9h.-Le Pharmacien; Sabotage; Condoléances Un peu d'idéal; Figures de cire.

Capucines, 9 h. Sauf vot' respect Yette; le 2e larron.. Comédie-Royale.

SPECTACLES-CONCERTS

Folies-Bergère, 8 h. 1/2. Revue des Folies-Bergère. Olympia, 8 11. 1/2. Vive Paris 1 revue.

Grands Magasins Dufayel. -Oonceri et cinématographe de 2 h. 1/2 à 6 heures tousies jours, sauf le dimancne. Nouveau-Cirque,8h. 1/2. « Dans les Landes »; Att. div. Palais de Glace (Champs-Elysées). Patimîge sur vraia glace. Tous les jours de 2 à 7 h. et de 9 h. à minuit. Musée Grévin. Palais des mirages. Le Temple hindou. T'Eifîel.damidiàlanuitauâ<!étageprescalier.Baraul« Jardin d'aocHaiatation; Attractions diverses. ALHAMBHA. ClGALB. CiBQtiF, MÉDBANO. CIRQUE DE. Paris. Eldorado. Fuksy.- L',™PAnK. Moijlin DE LA Galette, r- Moulin-Houge. SCALA.

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LA DÉCOUVERTE DE LA TERRE HiBtoirecioii Grands Voyages et des Grands Voyageurs. L'AFRijtëE

Cinq semaines en iSaUon. Aventurer de trois Rti33C3 et de trois Anglais. Ua Capitaine de quinze ans. L'Etoile du Sud. Clovis Danlentor. Le Village aérien. L'Invasion de la Mer. L'Agence Thompson & C".

L'ASIE

Michel Strogoïf. Le3 Tribulations d'un Chinois en Chine. La Maison à vapeur. Claudius Bombarnac.

LES DEUX AMÉRIQUES

Les SOOmillionsde la Béj?uin. La Jangada. Na«i contre Sud. FamiSlesaus Nom Cèear Cascabel. -Le Superbe Orénoque. Le Testament d'un Excentrique. Bourses de Voyage. Maitrs ciu Monde. Le Phare du bout du Monde. Lo Volcan d'Or.

LE CYCLE DES fiOEltiC.ÛNS L'École des Hobinsons. Deux ans de Vacances.Seconde l'atris. Les Naufragés du Jonatkan. L'OCÛSKiE ET L'AUSTRALIE Mistress Dranican. L'île à hélice. Les frères Kip.

L'EUEOPE

Le Secret da Wilhelm Storitz, Voyage au centre de la Terre. Le docteur Ox. Le.?- IndesNoires. Le Rayou- Vert. L'Archipel en l'eu. Un Billet de Loterie. Le Chemin de France. Le Château des Carpathes.P'tit Bonhomme. Un Drame en Livonie. Le Pilote du Danube.

LES ESPACES CÉLESTES

De la Terre à la Lune. Autour de la Lune. Hector Servadac. Sans desEU3 dessous. La Chasse au Météore.

LES (SE P. ET LES OCÉANS Uno Ville flottante. L'lie mystérieuse. Le Chancellor. Kèraban le Têtu. Mathias Sandorf Face au Drapeau. Les Histoires do Jean-Marie Cabidoalin.

LES TERRES POLAIRES

Aventures du capitaine Tlatteras.-Le Pays des Fourrures. Le Sphinx de? Glaces.

LES TOURS DU MONDE

Les Enfants du capitaine Grant. Vingt mille lieues sous les Ni ers, ip

Le Tour du Monde en M K

jours.- Robur le Conque- ï rant. Miriflquoi aven- » turcs de maftre Antifer. n

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AÉRONAUTIQUE

JéTaviateur CBCIL GRACE SEMBLE DÉFINITIVEMENT PERDU gien n'est venu calmer les craintes que nous exprimions hier sur le sort de l'aviateur anglais Cecil race perdu en mer en tentant d'effectuer la traversée de Calais à Douvres. Les recherches qui se poursuivent en mer et sur les côtes anglaise et française n'ont permis de recueillir aucun indice de ture à éclairer la disparition du malheureux piote.

Le capitaine Boucher, commandant du paquebot ,Pas-de-Calais, a fait la déclaration suivante J'avais reçu la visite de Cecil Grace qui était venu tn'entretenir de son projet de retour à Douvres par la voie aérienne. Il avait pensé qu'en l'absence de torpilleurs pour lui jalonner la route, mon- navire pourrait lui indiquer le chemin qu'il ne semblait pas du :tout connaître. C'était une idée excellente et aussitôt je lui conseillai de laisser s'écouler une vingtaine de minutes à partir du moment où lé Pas-de-Calais aurait pris la mer: le gardien du sémaphore devait lui faire un signal. Il lui eût été ainsi très facile de prendre la bonne direction; le navire et l'aéroplane pouvaient .arriver, de cette façon, à Douvres presque en même temps.

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3 'Amortissable'. oct. 98 05 03 10 98 15 1)7 95 98.. 9S 2 1/3 Tonkiil août 79 50 79 95 I 11 50 Hellèniq. I881.iuill. 264 60 Ga* Central. oct 1577 1575 M 1883 sans lots. juill. 430 50 4M I Transcaucasien 3 0/0. déc. 79 85

H5 83 banque de FRANCE. 27 juin i200 W!0 I S 1/2 Madagascar 21/297 79 60 79 80 40/0 Hongrois juill. 97 90 98 13 12 Gaz de Paris juill 310 50 310 § 1885 2,60 r. à 500 fr. oct. 470 50 472 Autrichiens liyp. sept. 413 419 m~

75 BANQUE DE TABIS fuill. 1856 1853 1858 1858 1858 1858 3 0 0 1903-05 sept. 91 & 91 70 I 15 Victor-Emmanuel. 385.. 3S6 1 45 Union des Gaz juill 8*0.. S25..1 lfor.àlOOfr. oct..99 98 50 I 2/ sept. 405 405 25 4 0 0 ArgenUn 1897-1900. 93 25 32 50 COMPTOIR DESCOMPTE., juill. 933.. 034.. 934.. 933.. 932. 932 15 Afrique occid1- oct 451.. 451 I 25 Maroc 1904.. juil. 530 S 55 HouiU. Dombrowa. 1497 1095 | 189d 2,80 0/0 deç 4/2 25 471 .g 4- ,sept 40 406 5 0 0 Brésil 50/0 9o.aou 101 to 30 CRÉDIT FONC.DEFUAKCB. juill. S10.. 820.. 816 810.. 815.. 815 15 Algérie 1902.. juil 452 60 45-225 I 4 0/0 Mexifjue or 1904 94 80 95 88 54 .Houil. ch. £». Epinac 1765 1756 § 1903 30/0 r. a 500 fr. août 5ul 500 | sorie A. sept. 410 50 410 50 5 0/0 oû/0 1903. -mai ri f-DIT FRANCO-FGVPT lUill. 144. 244.. 244.. 243.. 243.. 243 17 50 Indo-Ch. 31/299-05. 461.. 461 I 3 1/2 Norvège 1894. oct. S9 90 100 Carmaux nov 2207 2210 ..B 1909 30/0r.à250f. 14op. 255 2u6.. Andalous 1" s. rev. fixe, nov 321 50 321 75 4.0:0 Eesçis. 1901-O?. 9015 60 c5émÏ™oV^ms ^28 sept. 1464 1465 1473:: 1470.. U89.. 1474.. 15* 1902 nov. 402 50 403 1 22 50 Ob. Talportugais. 500.. 501 | 20 Esçombrera-Bleyb C45 640.. Comm.l8792,60r. iSOOf. sept. 481 481 .1" 1" s. rov. variable 300 304 .4 0/0 Hongrois 4 00. 0. juin 16 75 société GÉNÉRALE cet. 746.. 746 748.. 743.. 742.. 744 15 Tunisien 1902 430 50 431 I 4 0/0 Roumain». nov 94.. 94 | 25 Kriwoi-Rog 10W 1050 1/5 r. à 100 f. mars 101 50 100 50 | 2- s. rev. fixe, août 3-H M 324 50 4 0/0 Inler'-cspagMO/O. 3250 CRÉmTMOBlt.FBANÇAl8. juill. 714.. 715.. 717.. 716. 716.. 717 66 39 Banq. Algérie, nov 1739 50 1740 I 4 0/0 Russe 1867-1869 nov 95 3 > 95 75 15 Laurium juill. 335.. 331.. 1880 3 0/0 r. 500 r.. sept. 504 MU 1 2-s. rev. variab 1*. 300 50 304 7o 5 0 0 Mexique a O/O.oçt. 51 7o 12 50 ÏA*o FRAKg'COM.BTlND. août. 329.. 329.. 3».. 328.. 329 50 330 12 50 Banq.Transat. juil. 572. 570.. I 4 0/0 1880.nov 95 10 95 10 50 Mokta-el-Hadid 1600 .̃ 1891 30/Or.400fr.. oct. 398 339 I Damas-Hamah 40/0 pr..deo 462 460 3 0/0 3 0/Oiuil 1 3870

45?: banque union PAnis" juill. 1114 1112 1117 1117 1113 1129 ..j 45 C" algérienne juin 1285 SU0''0 1889 déc M M «5 « 50 Le Nickel nov 774 774 1892 2,60 r. 500 fr.. juill. 465 464.. Lombards 3,0/0. juill. 282 50 282 25 » Ch. ottomans (lots). 221..

3550 EST. nov B74 873.. 875.. 879.. 26 Créditfonc.Algérie 635 50 038 g 4 P/0 1890 (2- 3-) 95 20 95 10 | 25 Aciéries de France 700. 100.. 1899 2,60 r. 500 fr.. déc 465 406 25 | série X. oct. -277 50 277 M 10 26 Banq. mexicaine. 56..LYO* nov 1205 1204 1203 1202 120<i 1202 50 I 15 Créditlndust-Ï25p. 725.. 726..140/0 1893 nov. 95 40 95 40 j 50 Aciéries Longwy.. 1380 1381 1906 30/0 t p sept. 500 500 .8 4 0/0 r. à 500 f. nov 396 50 396 s" Lorr":Dietrich. 190 50 50 aini iuill. I13r. 1128.. 1130. 1132 45 S" Marseillaise t. p. 949.. 930 I 4 0/0 1894 oct. 96 25 9ô 50 j 50 Ac. Micheville. oct 1431 1431 Bons à lots de 100 fr. au port'. 67 67 g Nord-Espagne 1" hyp. oct. 363 50 361 7a 70 15 R. Dméproviennejan. 1634 72 il kono •'••'•̃•••••'• juill. 1599 1800 1600 1599 1599 1600 15 Fonc"lyonn».déo. 33G 386 4 0/0 1901 déc 9S 25 96 80 75 At. et Chant. Loire. 1841 1830 algériens au port'. 66 75 66 50 50 2- oct. 359 75 360 1 R. Hartmann .678.. 59 orleans oct. 1312 1310 .1305 50 1305 50 18 Rente Foncièremai 652 13 1/2 1894 oct. 90.. 00 20 35 Ch. et atel. Gironde 1029 Banq. hypot de France, nov o71 j 3'- juill. 363 361 15R. Mallzof.. juin 1550 38 50 OUEST cet. 937 935.. 931.. 934.. 30 Bône-Guelma. oct. 651. 655. I 4 0/0 -Intérieur, déc 95., 95 | 45 Ch.etat SUNazalro 1045 1053 1 .-3 0/0 1881 seot. «i 4- jui H. 356 50 360 .Platine 654.. 12 transatlantique ord. juill. 235 S33 233 234 233 233 22 50 Ch.def'dép1. 300p. 650 650 g 25 Serbe Monopoles., 505 50 65 Châtillon-Commen 1725 lit5 E Ville Marseille 77 3 0/0.. juil. 412 410 .juill. 360 3«0 4,i Mines Bruay-.aoul 12 prior. juill. 236. 2J7.. 237. 237.. 30 -EstAlgérien.nov 680.. 680 ..I 22 50 1906. oct. 454. 454.. 35 Dyle et Bacalan. 560 562 50 1 d'Amiens 4 0/0. mai 11= 50 14 50 | Pampelune spéc1" 30/0. juill. 357 50 360 100 Czeladz mai 2264.. messageries HARJT. ord. 174 172.. 174.. 172 50 15 50 -Est jouiss. mai 388 50 388 ̃ g 3 0/0 Suédois 1894.. oct. 87. Etabl" Decauville. IM 1S0..Ï Bordeauxl88140/0aoùt ol2 50 oH 50 | Barcelone I^r. 3 0/0. juill. 36i L0 3M 50 Ekatennowka 547 50 HEMAoti.it» mA r i7g 1.8.. 25 -Midiiouiss.juill. 550.. 554.. 31/2 1895.. oct. 97 M 98 30 Fives-Lille 936 035.. de Lyon 3 0/0. juill. 0J 2u !08 50 | Astunes, Galice, Léon l"hyp. 359 360 oO 50 48 M Harpener. ,.nov. 13S8 20 métropolitain. juill. 584.. 584.. 584.. 583.. 584.. 584.. 56 Nord jouiss.juill. 1205 1210 3 0/0 Suisse (ch. de f.)sept 88 85 89 25 3 55 Forg. et Ac. Marine 1540 1541 Bône-Guelma 3 0/0.. août 428 50 S30 â Portugais 30/0 1" rang, juifl. 343 o0 343 50 50 20 Balia Karaidm. 438 Y.. OMNiBCS DE paris 645.. 645.. 645.. 644 44 -Orléans jouïs.oct 920.. 916 20 Turc Consolidation 4 468 25 ï E5 Forg.etAcùN.etE. 2190 2176 Ch. Départ. 87-1905. oct. 424 7d | 2- rangtju.ll. ->65 .367 Catemou prml. oOO. 30 c" G" FR. DE TBAMWAVS nov 584.. f 85 585.. 587.. 21 -Ouest jouiss. avr. 492.. 492' 20 Douanes 1902 498 75 495.. 50 Forg. et Ch. Médit. 1212 86-19d6. oct. 126 f Saloniq.-Constantmople 3 0/u 33Î 333 TRAMWAYS PARIS ET SEINE.. 590.. 290.. 290.. 290 50 290 50 290 50 50 28 75 Ouest-Algérien., 637.. 635. 20 -Priorité Tombac 472 50 473 50 50 65 H--y..Denain-Anzinj2t60 216B 88-1985, oct. 422 ̃̃̃̃̃̃ g Saragosse 1" hypoth. jm. 373 377 50 50 12 50 Caucase 438.. 10 c'G™PARIS"BESTaAMW.mai 172.. 174.. 177.. 174.. 175. 177.. 6 -Sud France juill. 1S3.. 181 25 g 20 -1894Redev. juill. «3.. 494 75 Schneider et Cie.. 1875 1884 50 Economiques nov 120 418 oO f 2- jm 1. ,71 372 2o 16 20 Djebel-Ressas. mai 12 50 voitures. juill. 263.. 264.. 264.. S62 265 265.. 20 DocksMarseillenov 423. 418 50 1 3 1/2 Tribut. d'Egypte 93.. »? 50 Montbard-Aulnoye 19" 191.. Est-Algérien jui 1. 4^8 po 3' -r juill. 369 2n 371 48m. Zmçde bilestc. mai 15o8 c'"fuanç" DE mines D'ott avril 106.. 105.. 10S 105 50 105. 107 50 30 Mag. Génér. Paris. 614. 619.. 25 .1896 Tjuil. 51725 518 I io Trèflleries du Hav» 226.. <K6 Est 300 dec 428 2o Aï7 50 g Smyrne-Cassaba 4«/.91.aout 465 30 Vieille-Montagne. 18 association minière. mai 2P9 300 ::00 300 300 50 302.. 86 Eaux (C gèn") Juil. 1942 i960 20 .1909 déc. 431 432 I 15 Bateaux Parisiens. 272 270.. 3 0/0 nouvelles sept. «2 i.n I 4-9o. août 441 441 3 D Uiah Ooppcr.sept. 24o 35 métaux- •••• nov. 721.. 723.. 723.. 723.. 724.. 728.. 37 50 Gaz France-Etr" 884.. 877. 5 0/0 Uruguay or 1905 oct 101. 101. Charg. Réunis, dèc. 526.. 534.. ..1 ~\W W }}• •»'̃ | Ann. Lérouville 2.500 f. sept. 572 57« 3sh 6 Uapo Copper .jmil. loâ.. 10 sels GEMMES. août 275.. 280 280.. 275.. 279.. 280.. 3 0/0 Nord-Sud. 310 310 25 J.50 Union Phénix esp. 495.. 405.. 20 Comp" Havraise. 411 413 Ardennes j mil. «3 432 a0 | Nord 2.500 fr juill. 42- 453 S 20sh .De Beers ord. nov. 4o4 162 53 suez juill. 5505 5504 5520 5495 5500 5520 I Omnibus jouiss. 319.. 319.. 8 85 Bq d'Athènes, juill. 133 133 70 Etabl" Duval. nov. 1335 Gr.-Cemture Paris oct. 426 &> | Orlcans-Châlons. août 6il 50 64a S 237' pref.mars 453.. .35 dïnamite centrale. déc. 708.. 704.. 710.. 712.. 710.. 710.. 8 Omnium lyon'.déc. 156.. 156 11 97 Land Bank of Egyp 220.. 242. Lits militaires 2830 2800 Lyon-Bourbonnais., juill. 432 431 %̃> NogenwiSiCh.def.)4»/ .sept. 48^ 13 il Jagersfontein. nov. 211.. 30 procthohson-HOCSTON juill. 794.. 789.. 790.. 797.. 794.. 794.. 15 S» Paris" ch. de fer 306.. 305.. 15 p. B. Espag. de crédit 294.. «93 25! 50 ̃• Bec Auer avril 1179 H9i Dauphiné uill. 4^2 7? 434 baata-lé 5 O-'O concordat. 632 631 lluancnaca Ti..

4 0/0 *ugehtin 1S06 juill. 98 75 98 75 98 80 98 80 12 50 Tramw. Pordeaux. 260 259.. 59 90 Banq. du Nord mai 1110 24 Petit Journal., mai 462 50-460.. » Genève 18o5. uilL 430 50 429 2a | Tramw. Bordeaux 40/0.juil. 49.) Laurium grec. 43..

4 0 0 BRÉSIL 1889 cet. 90 50 90 25 Aguilas mai 110 50 11150 53 39 Créd. fonc. d'Autr. 1445 1445 30 Petit Parisien (p").. MO.. 514.. g Mediteran. 30/0. mil. 4 .4 432 t ïrançais 4 0/0. juill. 49» 196 50 6 2a lharsis. mai 140.. 4 0 0 fgypte Unifié nov 10! 30 101 50 10150 10145 101 101-45 30. Bolêo mai 824 815.. 18 50 Créd. F'-Canadien. 7.».. 747. 90 Phonogr.-Cinéma. 875. 914.. Fusion ancienne mil. 432 132 50 | de Nico 4 0/0.. juill. 433 438 B Oharlered 42 o0 4 0 0 extérieure cet. 94 97 95 02 94 97 94 80 94 66 94 95 22 50 Elect-Métall.Dives 497.. 501.. 33 Chem. autrich. juil. bl2 fi Phosphates du Dyr M 75 8i M g nouvelle oct. 42S 50 «7 50 | Crédit foncier colonial. Juill. 192 194 1 33<4iTAMEN juill. 10472 104 45 12 S0 Malfldano juin 589. "6 sh Nitrate Railways.. 369 50 370 1 135 Phosphat. deGafsa 3480 3498 2 1/2. nov 303 39a Foncière lyonnaise. nov 42b 427 la 36 crown Mines, août 206 4 a 0 japonais 1905 .juill. 97 30 98 45 98-75 98 85 55 Penarroya.jiull. 1205 1210 7 50 Railways Electric. 158 159 ji05 Ane. C'RicherJuin 1986 1989 ..1 § Victor-Emm. 62. oct. 431 430 | .C" gén" des Eaux 30/0. oct. 432 50 434 50 9 51 tast Rand. aou. 12J 5 0 0 1907 sept. 100 95 106 50 106 50 106 50 Panamaob.b. àlots 135.. 136 50 I 18 Wagons-Lits priv.. 468 § 30 77 El Buen Tono ord 520 |a g “», H X- *0^eu>îr ̃̃«£«» ïnâ 3 O'O portugais. juill. C7 05 C6 97 66 92 66 8.s 67.. 66 85 137 53 Suez jouiss.juill. 4750 8 sh Lautaro Nitrate. 236.. 235 g 23 09, El Buen Tono préf. 417. g Midi 3 0/0 JuiU. 432. 431 50 Cables Jélegr. 3 1/2 .0/0. juill. 372 371 18 90 ttolden Horse bhoc 108

4 0/0 russe Consolidé 1" et2- s. oct. 97 6f. 07 90 97 90 9S 30 98 30 98 30 77 48 Suez parts fond' Î430 Tabacs Philippines 375.. 378 f 45 lïélégr.Nord. juill. 830.. 832 1 œ 30/0 nouvelles, oct. -429 423 oO | Fore. Motr. du Rhône, oct. 501 500 M 8 80 Wdiields. avri 141..

SO.'O 1891 cet. 82 90 82 85 83 15 83- B2 85 83 20 137 53 Suez Société civile. 4012 2700 Tabacs Portugal.. 571.. 560 ̃̃ § I M -2 1/2 .nov 390 39i | Thornson-IIoustoiUO/O. j.ui 11. 499 50 198 50 15 35 Randmines. août 21» 30'0 1896 nov. 81.. 80 95 8145 81.. 80 85 SI 25 I 10 Etab" Orosdi-Back. 233 50 55' Foncière-incendie. 1080 f ORT Tr A TTnms I Prètf'IDern, t g Nord 3.0/0. juill. «7 438 7a S Téléphones 4 0/0 1. juill. 504 jOî 50 8 3a Kobinson deep. 82 50 5 0 0 1906. nov 104 85 104 80 104 80 104 85 104 60 104 60 25 Forcesmotr.Rhône 690.. 705.. 55 Dakar St-Louis. 1260 12i>9 50 S OUi^llrA 1 1UJN & ] clôt .i-| cours I -<! 3 0/0 nouvelles, oct. 4*> 43» 50 | ftaz et Eaux 4 0/0 oct. 498 499 7d 35 50 Robmson Cold. 2a3 4 1/2 1S09 juill. 103 5S 103 50 103 60 103 40 103 35 103 45 19 20 Printemps ord. nov «7.. 457 f 25 Nogentais mai S16 515 | S g 2 ifi oct. 393 3% | Gaz France et li.tr" t ^0/0 oct. 495 25 190 50 | 4 la Simmer. août 40 7a 4 O'O serbe juill. 83 30 88 47 88 37 88 50 88 55 88 55 16 5*2 nriv.nov 340.. 340.. 18 50 Santa-Fô (ch. def). 731 736 ,1865 40/0r. i600fr.. août j 513 50.542 Il g Nord-Est 30/0.. oct. 420 50 429 i bmon d. Gaz 40/0 1900-03 juiil. 501 75 oiiL 3o | 1 ransvaal land. ̃• 4 O'O TURC Unifié sept. 6277 9-2 75 92 70 92-70 92 10 92 60 Raffinerie W. oot. 235.. 238.. 1 1871 30/0 r. a 400 fi- juilL 408 501 408 1 § Orleans 3 0/0. juill. 433 50 433 j Dyle et Bacalan 4 0/0.. sept. «0 i90 | « o7 Village août 11050 27 22 BANQUE PAYS AUTRICH.. avril 583.. 583.. 583.. 584.. 583 50 583.. 10 Paris-distrib.Elect. 401 31 50 Tramways Rouen. 697 50 695 I 1/4 r.MOOfr.. JuiU. 107 50;i06 75| s 1884 3 0/0 oct. 4.-8 aO 428 50 | J.ives-LiUe 4 0/0, r. a 500 oct. 500 Ô00 S 3a 86 Hutchinson ord. 752.. 51 34 banouedu MEXIQUE. juin 1147 1146 1147 1 150 14 ̃ Electricité de Paris 525 524 50 Bq Indo-Chine juil. 1510 1510 S 1875 4 0/0 r. a 500 fr.. oct. 543 50 5-12 | g 189a 2 1/2.. oct. 389 50 390 fc Messageries Marit. 3 1/2 oct. 393 401 Maohines-ouUls 33 32 uakq. losdues et mexico août 653 664 50 657.. 657 H 16 50 S»irid"Téléphones 320.. 320.. 25 Bq Suifse Franp». 020.. 619 I 1876 40/0r. àSOOfr. oct. 539 542 Gd Central 1855. juil 431 130 | Voitures à Paris 3 1/2.. oct. 408 50 410 | 7 50 Galeries Lafayelte. 137

28 21 banq. CENT" MEXICAINE- juill. 495.. 492.. 492.. 493.. 494-. 491 I 2 1/2 Angleterre, janv 80 50 80 C0 50 Crédit algérien juil 1280 I 1892 2 1/2 r. à 400 fr.. nov 365 364 ..I Ouest 3 0/0 Juill. 432 432 | Transatlantique 3 0/0 r. à 500.77 376 I 31a Monaco.mai 5.H0

22 50 B.lM>OTTOMANE250f.p.juill. 081.. 682.. 682.. 085.. 684.. 684 25 20 Argentin 19O9.sept. 514 55 15 S.-Compt'Entrepr. 329.. 333 i Si 1/4 r. à 100 fr.. nov 98 75 50 1 3 0/0 nouvelles, oct. 429 !9 428 | l;lts Miûtaires. nov 593 I 17 80 Plaques Lumière.. 372 25 BANQ. RUSSO-CHINOISE. juil. 608.. C05 603.. 606.. 614.. 614 ..i i 0/0 Autriche or. oct 100 55 100 77 40 S"frane.dereports 853 S SH894-96 21/2r.à400f. nov 365'2a 365 2,v| 21/2. oct. 38u 50 3b6 5u « Port du Rosario 5 0/0.. juill. 514 oU B 5 0/0 Port do Para (obi.) «5.. 25 CKÉD. Ftt\CIER ÉGTPTIEN août 783.. 783.. 783.. 784.. 784. 783.. 3 0/0 Belge 1873 nov 92 15 92 20 86 Eaux (Cif G") jouis. 1444 1440 I gl 1/4 r. à 100 fr.. nov 97.. 97.. Ouest-Algérien 3 0/0. sept. 424 £5 427 | Panama Obi. est. 3- s. r. 1000 f. 116 50 116 .S boc. Literie MilH". 139.. 5p.89 ANDALOLS juill. 282.. 282.. 282.. 280 50 282 50 282 50 41/2 Brésilien 88 oct 98 45 «8 50 19 Eaux (Basliffle Pais). 400. I 11898 20/0 r. à50Ofr.. sept. 419 419 i ï Suez 5 0/0 remb. 500 fr. oct. 602 605 B LOMBARDS ••••̃ 124.. iîl b 0/0 Fundinff oct. 104 45 104 50 20 Eaux p' l'étranger. 402.. 402 ..ÎS{ 1/4 r. 4135 fr.. sept. 109 109 25 f La Reunion 3 0/0. juill. S31 8 3 0/0 1" série sept. 453 50 153 50 § 30 lin méridionaux juill. 670 672 672.. 672.. 676.. 676.. 25 Bulgare 1896 juil. 512.. 512.. 180 Etab1 therm1 Vichy 2180 2190 i a 189920/0 Métr.r.500f. sept. 403 402 | Sud de la France 3 0/0 oct. 412 25 414 f 3 0/0 2" série sept. 454 150 |j 16 mi. koed DE l'espagne juin. 401 402.. 404.. 402 400.. 400.. 25.. 1902.sept 513.. 513.. 130 Edison juill. 1100 1085 I J 1/i r. 125 fr. sept. 107 | lnd-Chineet\unnan oct. 414 115 bons de coupons, nov. 83.. 87 | PBIMES UENTE française 3 O/O 18 ws. SABAGOSSE. juill. 424.: 424.. 424.. 422 50 424.. 424 25.. 190-1. nov 50t.. 501.. 15 Eclairage électriq. 175.. 173 f à 190421/3M6tr.r.500r. t. p. 443 iii f f Domaniales Autriche.. sept. 306 25 306 ̃ f|PBIMES "CflTE FBAHVAli't' "'»

i WAGONS-LITS ordinaire.. mai 460 456.. 458.. 457..i 22 50 19O7r.50Ofr. i:8.. 480 50 En.éiect.litt.médit. 402.. 400 50 I > l/5r.àl00fr.. t. p. 93 93 251 MostaganemàTiaret oct. i23 i2i | Cacérès-Madrld oct. 148 147 50 .1

2 65 briansk ordinaire juill. 36-2.. 300.. 364.. 366 363.. 364 50 4 0/0 Chinois or 1893. 10120 101.. 6 Est Lumière, déc. 133 75 § 1905 2 3/ir. à400fr.. sept. 394 g! Mèdoc juill. 411 411 l Nord-Belges 30/0r. a aOO. nov 485 484 :|pln collrant à ..d'25

60 si vio-TINTO ordinaire. nov 1746 1743 1748 1740 1743 1750 25 19O2.sept 520 520 ï 22 50 StcIIavraiseEn.El. 494 I 1/4 r. àlOOfr.. sept. | 93 50 96 25 § Lille-Béthune oct. 426 | Cnrdoue-Séville 3 0/0 r. a 500 f 365 50 364 50 -L à 97 20 d' 50

50 sosnowice fév. 1390 1391 1410 1400 1388 13S8 Congo (Lots 1888L 9175 92 25 I 6 Ouest Lumière déc. 148 I 1910 2 3/4 r. à430fr.. nov|S70 .372501 Picardie-Flandre .juill. 425 50 425 25 Victor, à M mas 5 0/0 r. a 500 f. 456 154 SI

1 p central mining août -103.. 403.. 402.. 403.. 402.. 402.. 3 1/2 Danois 1901. juil 97 30 97 30 1 Forcmot. Rhône p. 933.. 9iO..i demies r.i 2 lâfr.nov 1S3 50 1 SI Est 50/0 remb. a650fr. déc 648 648 j Land BankEgypt.3 l/2.juill. 415 418 50 jfiFin prochain. 97 52 à d 2.> 53 25 napbte debvkol ma 696.. 697.. 709.. 695- 710.. 710.. 3 1/2 Egypte Privil. oet. 97 50 97 20 7 50 Ecl. Chauf F.motr. 250.. 250 ..I 30<0r.à400fr.50fr.p l3v>4 75I3a4 Ij Lyon 30/0 remb. à500fr. oct. ï28 423 j Crêditfonc. egypt. 31/2. oct. 458 460 I a d1 50 20 TABACS OTTOMANS cet. 390.. 390.. 392 389.. 389 50 391 I 4 1/4 Domaniale déc 106 1 I l/4r.àl00fr. 121.50p. I 99 ..I 99 Il a lïl

Paris, 24 décembre, deux heures. A la veille de deux jours de fête on ne pouvait s'attendre à voir le- marché présenetr une très grande activité. L'essentiel est que tous les résultats précédemment acquis soient fermement maintenus. Jusqu'ici rien ne laisse à désirer à cet égard et toutes les valeurs se tiennent dans les hauts cours. Quelques-unes même donnent lieu à un bon courant d'affaires.

C'est ainsi que le Crédit lyonnais s'inscrit facilement en hausse les résultats très brillants de l'année qui vient de finir auraient été de nature à justifier la reprise de cette valeur qu'on avait un peu négligée, mais la Bourse veut encore escompter les bénéfices à venir. Nos rentes sont sans affaires le 3 0/0 à 97 17, 97 15 et 97 :7; au comptant à 97. Les caisses publiques ont acheté 8,400 francs de rentes.

Les fonds russes sont sans grand changement le 5 0/0 à 104 85, le 4.1/2 0/0. à 103 50, le Consolidé 1" et séries à 97 CO, le 3 0/0 1891 de 82 90 à 83, le 3 0/0 1 1896 à 8u 95. ̃ ̃

Le Turc a varié de 92 75 à 92 70, contre 92 77, la Banque ottomane à C82 et 681, le Serbe a ouvert en reprise de 17 centimes à 8S 47, puis est revenu à 88 35, le Buenos-Aires 4 1/2 0/0 est à 484.

•J Le groupe espagnol reste bien disposé l'Extérieure

DERNIÈRES NOUVELLES

Le président de la République a visité ce matin le poste de télégraphie sans fil du Champ de Mars. Reçu par le ministre de la guerre, qui lui a présenté les officiers du service de la télégraphie militaire, le président a écouté avec un vif intérêt les explications qui lui ont été données par le lommaodant Ferrie sur les appareils à grande portée récemment mis en place, et s'est fort intéressé à la visite du poste dont l'installation matérielle est parfaite.

M. Fallières a également examiné avec attention Jes appareils qui viennent d'être installés avec le concours de l'Observatoire et du bureau des longitudes et qui servent, d'une part à envoyer l'heure aux navires, d'autre part à déterminer avec une très grande précision la différence de longitude entre deux stations le télégraphie sans fil.

En se retirant, le président de la République a exprimé toute sa satisfaction au ministre de la guerre.

Au ministère de l'intérieur

M. Briand, président du conseil, a reçu ce matin les ministres de la guerre et de la justice. Il a rendu visite ensuite au président de la République. Dès la clôture de la session, qui sera prononcée ce soir, M. Briand quittera Paris pour prendre quelques jours de repos.

Déjeuner au quai d'Orsay

Le ministre des affaires étrangères et Mme Pichon ̃jnt offert aujourd'hui un déjeuner en l'honneur de S. Exc. El Mokri, ambassadeur extraordinaire du Maroc, et des membres de la mission.

Parmi les convives, citons

MM.lClotz, ministre des finances le général Brun, ministre de la guerre Maurice Faure, ministre de l'instruction publique; Noulens, sous-secrétaire d'Etat à la guerre; Etienne, vice-président de la Chambre; Chars Dumont, rapporteur général dubudget; Deschanel, Messimy, Joseph Reinach, Chailley, députés; les généraux Bailioud. Ebener, Vidal; Geoffroy, ambassadeur 4e France à Madrid Reguault, ministre de France à Tanger le colonel Jacquillat, etc.

Mort de M. Alfred Girard, sénateur

Nous apprenons la mort, à soixante-treize ans, de M. Afred Girard, sénateur républicain du Nord, ancien bâtonnier du barreau de Valenciennes, d'où il était originaire.

Engagé volontaire, il fit la campagne de 18701871, comme capitaine au 4e de marche à l'armée du Nord.

Avocat à Valenciennes, il y fut élu député le f juillet 1878, contre M. Renard, bonapartiste, invalidé. Réélu en 1881, il échoua en 1885. Il entra Au Sénat en 1887 et fut réélu à chaque renouvellement.

Le corps sera transporté du domicile à Paris, 54, rue de Seine, à Valenciennes. où auront lieu les obsèauejs.

~y ;;lT-y- .J.-t -<r'6"

Pourquoi a-t-il décidé de s'envoler avant l'heure Je suis encore à me le demander. Il a dû prendre pour le Pas-de-Calais un navire qui est entré dans le port vers 2 h. 10 c'était une faute que le pauvre garçon aura payée bien cher.

Mon navire s'engageait dans le chenal quand, de la passerelle, j'aperçuij le biplan devant la jetée, volant vers le nord-est. Il est à remarquer, à ce sujet, que presque tous les aviateurs qui de Calais se sont rendus en Angleterre ont tous pris trop à l'est. Blériot corrigea sa direction alors qu'il allait vers Deal; de Lesseps atterrit non loin de ce port ce détail est à noter.

Un ami de Grace, venu de Douvres, était près de moi et je ne pus m'empêcher de lui montrer ma surprise et de lui exprimer toutes les craintes qui m'assaillaient. Par la route qu'il suivait, Grace devait infailliblement s'en aller vers la mer du Nord. Je veux souhaiter qu'il ait reucontré un navire sur sa route, qui l'aura recueilli. A la première escale de ce navire, nous aurons, j'espère, de bonnes nouvelles de Grace. L'espoir émis par le capitaine Boucher, possible il y a vingt-quatre heures, est devenu maintenant chimérique. Plus de quarante heures se sont écoulées, au moment où nous écrivons ces lignes, depuis la disparition de Cecil Grace, et sa perte semble maintenant définitive. P

ON AURAIT RETROUVÉ L'ÉPAVE DE L-« AMBRICA » On mande de Jackson {Mississipi) que l'équipage du

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à 95 02, le Saragosse à 424 et 423, le Nord de l'Espagne à 402 et 401, les Andalous à 282.

Le Rio-Tinto est délaissé de 1,743 à 1,746 -et 1,744, contre 1,746.

Comme nous venons de le dire, le Crédit lyonnais a été animé et s'avance de 12 fr. à 1,475; la Banque de Paris s'est tenue de 1,853 à 1,855, la Banque de 1 Union Parisienne de 1,112 à 1,117 et 1,115, le Comptoir national d'Escompte à 935, le Crédit mobilier français de 715 à 717, la Compagnie française de Mines d'or £f 108, la Banque franco américaine à 522, la Banque Privée à 415, la Société auxiliaire de crédit est à 599. Le Suez ne varie pas à 5,505, la Thomson-Houston s'est tenue de 7S9 à 793, les Omnibus sont à 645, le Nord-Sud a passé de 310 à 311, la Distribution parisienne d'électricité de 401 à 402, le secteur Popp à 787, les Tramways de Paris et du département de la Seine sont à 290.

Les valeurs industrielles russes sont encore agitées la Sosnowice de 1,391 à 1,408 et 1,405, le Naphte de Bakou de 697 à 710 et 707, la Briansk de 362 à 365. Les mines d'or sont fermement tenues Randmines 214 et 213 50, Robinson 248 50, Crown-Mines 20i, East Rand 128, Goldtiolds 139 50 et 139, Transvaal consolidated land 59 50 et 59 75.

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Les arènes de Lutèce

La commission municipale des indemnités réu^ nie ce matin à l'Hôtel de Ville, sous la présidence de M. Ernest Caron, s'est occupée d'une proposition de MM. Rollin, Lampué et Fleurot tendant -au rachat par la Ville de la partie des arènes de Lutèce actuellement occupée par la Compagnie des omnibus.

M. directeur généra! de la compagnie, a déclaré qu'il était tout disposé à faciliter le dégagement de la « vieille couronne murale de Lutèce ». Il s'est engagé à soumettre à soa conseil d'administration le chiffre offert par la Ville et espère apporter à la commission, dès sa prochaine séance, l'acceptation de la compagnie.

Académie des sciences morales et politiques Après plusieurs présentations d'ouvrages, l'Académie élit M. Louis Renault vice-président de la Compagnie en. remplacement de M. Chuquet qui passe à la présidence.

Elle déclare aussi la vacance du fauteuil de M. Georges Picot dans la section d'histoire. M. Delatour a continué l'intéressante lecture qu'il avait commencée lors de la dernière séance. S'attachant aux impôts qui frappentspéeialement certains produits et remontant souvent très loin dans l'histoire fiscale, spécialement dans celle de l'Angleterre, il poursuit son examen par les impôtssur l'alcool, le sucre, le thé, le café et sur le sel. Enfin il dégage de cette étude les lois qui règlent les variations de la consommation sous l'action des augmentations d'impôts ou des dégrèvements de droits. L'orateur a accumulé les exemples pour faire apparaître la permanence de ces lois. Il a en même temps montré, en parlant des sucres, que les cartels produisent les mêmes effets que les tarifs fiscaux, en prélevant sur les acheteurs un véritable supplément d'impôt. C'est ainsi qu'en Autriche, l'application de la convention de Bruxelles, en paralysant l'action des cartels par la limitation à 6 francs des droits de douane, fit baisser les prix de 46 à 25 couronnes sans qu'il y ait eu aucune diminution des impôts d'Etat aussi la consommation monta en quatre ans de •261,000 à 350,000 tonnes pour l'Autriche seule ot de 81,000 à 118,000 tonnes pour la Hongrie.

M. Frédéric Passy a ensuite pris la parole sur le même sujet.

DÉPÊCHES PARTICULIERES DE LA CHARBRE E SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI '"1.

M. Henri Brisson préside. "•'

Les événements du Ouadaï

L'ordre du jour appelle la suite des interpellations sur les événements du Ouadaï.

M. Lucien Hubert. Les orateurs qui ont pris jusqu'ici la parole nous ont fait faire une promenade des plus instructives à travers le monde entier, des Indes à Madagascar, mais on ne nous a fait voir guère que le dehors de la question du Ouadaï elle-même. Ce n'est qu'à l'étranger qu'on entend Tendre hommage à notre œuvre coloniale. Qu'en

bateau anglais Boros, qui vient d'arriver à ce port, annonce qu'il a vu l'épave du dirigeable de Wellman par 200 milles est de la côte des Iles Bahama, le 9 décembre, au coucher du soleil. Le capitaine du bateau a reconnu l'enveloppe, longue de 200 pieds, du fameux ballon, mais la nuit a empêché un examen plus approfondi.

On sait que l'America est le dirigeable sur lequel l'aéronaute Wellman tenta, il y a environ deux mois, de traverser l'Atlantique et qu'il dut abandonner en pleine mer, tandis que lui et son équipage étaient recueillis par le paquebot américain Grant.

BOXE

UN BOXEUR TUÉ EN MATCH

On annonce de Londres que le boxeur Albert Davis, plus connu dans les milieux sportifs sous le nom de Jim Holland, a été tué au cours d'un match de boxe, avant-hier, à Liverpool, par son adversaire Dick Knock.

Le match se disputait en vingt reprises, mais à la quinzième, Jim Holland paraissait déjà battu. Faisant un effort cependant, il continua de combattre, mais un « uppercut » l'envoya rouler à terre. (L'uppercut est un coup de poing porté à la pointe du menton, le bras à demi replié.)

Jim Holland fut relevé évanoui et transporté immédiatement à l'hôpital où il expira quelques heures plus tard sans avoir repris connaissance.

Knock, qui porta le coup fatal, a été arrêté, et le tri-

Le Larousse mensuel parait le premier samedi do chaquo mois. Chaque numéro forme au moins 24 pages (format 32X26) imprimées sur trois colonnes (72 colonnes) et illustrées do nombreuses gravures.

Le numéro 75 centimes. Abonnement d'un an

France et colonies. a 8 fr. » Étranger (Union p.). 9 fr. 50 (90 cent. en sus si on désira recevoir les numéros sous tuba carton.)

On s'abonne à la Librairie Larousse, rneMontnarnasse, Paris, chez tous les libraires et dans les bureaux de poste.

La De Beers consolide son avance à 446 et 445, la Jagersfontein: est à 209 50,

3 hem ^s. Le marché reste ferme; les valeurs industrielles russes sont en reprise le 3 0/0 finit à 97 15, le Russe 5 0/0 à 10480, le 4 1/2 0/0 à 103 70, l'Extérieure à 94 97. le Turc à 92 72, le Rio-Tinto à 1,748. 3 heures 30 (derniers cours). 3 0;0, 97 16 1/4. Brésil 5 0/0, »».> »» »/». Tharsis, 140 »».– Cape Copper, 169 »̃>. De Beers, 455 •». Ferreira, 264 »».– Robinson, 248 50. East Rand, 128 »». Chartere-cl, 42 25. i Goldfields, 139 50. Moçambique, 29 »». Randlontein, 62 »j>. Randmines, 214 »•̃. Transvaal Land, 59 50. Village, 109 ». May, 3175. Geduld, 39 50. Gœrz, 32 50. Crown Mines, 204 50. Intér. espagn. »» »» »». Pekin syndicate (Shansi), 49 25. INFORMATIONS FINANCIERES

Nous apprenons avec plaisir la nomination de M. Robert Masson, fondé de pouvoirs du Crédit lyonnais, au poste de sous-directeur de cet établissement, à Paris.

A partir du 20 décembre les obligations 5 0/0 Saint-Louis and San-Francisco Railroad Cy et les obligations 4 0/0 1910 The Cleveland Cincinnati Chicago land Saint-Louis Railway Cy, qui se négocient déjà au

dit-on, par exemple, dans nos écoles primaires? Une voix au centre. On y glorifie l'œuvre de Jules Ferry.

M. Hubert. Nous ne nous occupons des colonies que par excès, par mode.

En 1900, la mode était à l'Indo-Chine, grâce à M. Doumer; puis en 1902 à Madagascar, grâce au général Galliéni, et en 1904 à l'Afrique occidentale française, grâce à M. Roume. Du Congo français, on ne parle jamais.

Ce pays, pourtant, présente au sud de véritables richesses et quant au Ouadaï le ministre des colonies disait hier que sans être un Eden, il est loin d'être dénué de ressources et d'avenir. Faut-il rappeler, pour le Soudan, le proverbe arabe « Si tu veux te guérir de la misère, va au Soudan » ? Ce qui pèse le plus sur le Congo, c'est qu'il est' frappe d'une hypothèque internationale en vertu de l'acte do Berlin.

Ajoutez à cela que pour un pays représentant une superficie égale à celle de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de l'Angleterre, de l'Allemagne et de la Suisse réunies, nous avons eu longtemps quatre-vingts agens pour l'administrer et en assurer la sécurité.

Aujourd'hui, le chiffre de ces agents est de trois cent quarante. C'est en 1907 seulement qu'un premier emprunt de 21 millions, destiné à amorcer l'outillage économique du Congo fut autorisé. Il a permis de retirer ce pays de l'état rudimentaire où il se trouvait.

Dans la région du Ouadaï, où la situation est fort différente de ce qu'a dit M. Augagneur, nous devons rester fidèles au programme exposé par le gouvernement. Il faut organiser une sorte de grande gendarmerie du désert, isoler les centres de réunion de nos ennemis.

Abdiquer notre rôle civilisateur, renoncer à défendre contre l'esclavage ces milliers de femmes et d'enfants enlevés chaque année par les pillards, serait compromettre notre influence et nous infliger le plus redoutable des désaveux.

Mais pour nous maintenir dans dei conditions sûres, il faut donner à nos officiers et à nos soldats les moyens d'action nécessaires.

Hier, M. le Hérissé disait que des cartouches mises à leur disposition 80 pour cent rataient. Il faut que le ministre se renseigne très exactement à cet égard.

M. Jean Mord. Ces faits étaient indiqués dans des rapports de 1901 et 1902, mais depuis 1908, nos troupes ont en main d'excellentes munitions. M. Carpot. Les soldats blancs ont des fusils Lebel de qualité excellente. Seuls les auxiliaires ont le fusil gras. C'est avec cette dernière arme que se produisent les ratés dont on a parlé. M. Lucien Hubert. Notre intérêt et celui de la civilisation humaine exigent nettement que -nous restions fidèles au poste que nous occupons. M. Eugène Etienne. A entendre M. Messimy, nous devions attendre du temps seul la consolidation de notre situation dans les régions nord du Congo et abandonner ce qu'il appelle le désert du Ouadaï.

Mais est-ce nous qui sommes allés au Ouadai? î fi'esi-ce ..cas les Ouadïens oui, dès notre installa-

.c-.

bunalde Liverpool a refusé sa mise en liberté sous caution.

NATATION

LA COUPE DE NOËL

Demain dimanche, sous la présidence de M. Louis Martin, sénateur du Var, se disputera en Seine, au pont Alexandre, l'épreuve de natation hivernale dite Coupe de Noël. organisée par la Société nationale d'encouragement à la natation.

Dix concurrents de nationalités diverses prendront part à l'épreuve.

SPORTS DIVERS

UNE COURSE DE 24 HEURES SUR PATINS A ROULETTES La course de 24 heures pour patineurs à roulettes organisé sous le nom de « Patin d'Or par notre confrère l'Auto se dispute aujourd'hui samedi et demain au vélodrome d'Hiver. Les douze patineurs dont les noms suivent sont engagés Camille de Vaudrey, William Curtiss, Charles Léveillô, Verstraete, Merpitlat, Smit, Neuner, Borda, Nicot, lesse Carey, Cookson, Leroy.

L'arrivée se fera demain dimanche à quatre heures du soir.

DÉPÊCHES COMMERCIALES

Londres, 23 décembre.

Changes: Bombay 1 sh. 4 3/32 den.; Calcutta 1 sh.

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Billets d'aller et retour collectifs de 1», 2e et classes, valables 33 jours, délivrés jusqu'au 15 mai, dans toutes les gares P.-L.-M., aux familles d'au moins trois personnes pour Cassis, la Ciotat, Saint-Cyr-la-Cadière, Bandol, 01lioules-Sanary, la Seyne, Tamaris-sur-Mer, Toulon, Hyères et toutes les garas situées entre Saint-Raphaël- Valescure, Grasse, Nice et Menton inclusivement.

Minimum de parcours simple 150 kilomètres.

Prix les deux premières personnes payent le plein tarif, la 3" personne bénéficie d'une réduction de 50 0/0, la 4e et chacune des suivantes d'une réduction de 75 0/0.

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Avis au actionnaires

Messieurs les actiounaires de la Compagnie East Rand Proprietary Mines, Limited, qui désirent faire réserver leur droit de souscription à l'émission projetée de £ 1,500,000 d'obligations 5 0/0, au prix de 98 0/0, devront déposer leurs titres au porteur à la Compagnie française de mines d'or et de l'Afrique du Sud, a Paris, jusqu'au 10 janvier 1911. «

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comptant, seront admises aux négociations à terme. Comptoir National d'escompte

La. situation au 30 novembre 1910 fait ressortir, sur celle du mois précédent, les variations suivantes

Caisse. 84.006.037-24.825.sn5 Portefeuille 844.171.08S–22./82.345 Reports. 105.77).310–9;.116.983 Enetsàl'encaissement. 75-679.091 -13.'JO~.719 Comptes courants débiteurs. 132.263.59;; 5.152.741 Titres. 9.152.513+2.475.776 Participations financières. 9.152.513 614.640 Avances. 172.217.886 + 209.83Z Débiteurs par acceptations. 175.909.828 +13.781.551 Comptes de chèques et comptes

d'escompte. 580.615.612–51.6'37.676 Comptes courants créditeurs.. 562.449.445 -18.243.713

DÉPÊCHES COMMERCIALES. 24 DÉCEMBRE Le Havre, 10 heures. Cotons (à terme). Calmes. Ventes 5.300 balles.

Courant ï>7 1/2; janvier 1911 97 »/»; févr. 96 3/4; mars 96 3/4; avril 96 5/8; mai 96 7/8; juin 9G 1.2; juil. 90 »/»; août 95 1/8; sept. 92 5/8; oct. 88 5/8; nov. 87 1/2.

'tioâ'àù Tchad, n'ont cessé de nous attaquer et de nous harceler?

Tous nos officiers n'ont cassé de s'efforcer, par les moyens pacifiques, de gagner les sympathies du pays. Ce fut la tâche du colonel Largeau qui, trois fois, s'éjourna en Ouadaï, comme du commandant Julien, un Arabe devenu commandant français (Applaudissements), comme du capitaine Fiegenscliuli et du colonel Mol) lui-même. Ce n'est pas pour attaquer, c'est pour défendre le pays dont il avait !a charge que le capitaine Fiegenschuh est allé à Abècher.

Les critiques de M. Messimy sont les mêmes que nous avons entendues quand nous sommes allés au Tchad, comme quand nous étions en Indo-Chine. Sera-t-il donc écrit que l'expérience ne nous servira jamais?

N'avons-nous pas eu contre Abd el Kader dixsept années de luttes? Et pour prendre un souvenir moins lointain, ne se souvient-on plus de l'expédition contre Bou-Amara et les oasis sahariennes, nécessaire pour assurer la sécurité de nos frontières d'Algérie?

Aujourd'hui, il n'y a plus de pillards, et l'on peut faire la route d'Alger à Tombouctou avec plus de sécurité qu'on ne parcourt à Paris les boulevards extérieurs. (Très bienl très bien!) Voilà ce que nous devons à l'initiative d'admirables soldats comme le général Lyautey. (Vifs applaudissements.)

C'est grâce aussi à l'intrépidité de ces noirs, que nous avions su gagner par notre générosité, qu,a pu s'accomplir au Sénégal avec Faidherbe, au Soudan avec d'autres, notre œuvre d'expansion africaine. (Rires à l'extrême gauche.)

Cela vous fait rire, messieurs? (Applaudissements sur de nombreux bancs.) Il y a quelques mois à peine, répondant à l'appel du colonel Mângin les noirs déclaraient « Nous voulons servir la France partout où elle sera en danger. --(Vifs' applaudissements.)

L'orateur rend en passant hommage à M. Roume, qui, comme gouverneur du Congo, sut mettre admirablement en valeur le pays pacifié par no*> soldats.

L'Angleterre nous a donné au Soudan et à Kartoum un magnifique exemple, le Soudan égyptien lui aussi n'était qu'un pays désertique et stérile parcouru par quelques marchands d'esclaves. Les Anglais, chassés une première fois en 18841885, y sont revenus, en ont fait la région riche et prospère que vous savez.

Us sont allés à Khartoum, parce que les Mahdistes menaçaient sans cesse d'un retour offensif vers le nord.

Nous, nous sommes au Congo, au Ouadaï même, dans une région qui est loin d'être infertile, et dont la population assez dens,e fait présager l'avenir prospère.

Les Anglais se sont remis jusqu'à dix fois à la charge sur certains points, jusqu'à ce qu'ils aient obtenu un plein succès. Et nous allons, nous, abandonner l'œuvre entreprise? Ce que nous faisons est-il bon, rationnel,, utile? Tout est là! (Vifs applaudissements I)

Se figure-t-on notre Afrique du nord, l'Algérie fi tla ^Tunisie, aux amm d'une puissance étra_ngô-

.4 3/32 den.; IIong-Kong 1 sh. 10 1/8 dep.; Shanghaï S sh. 5 3/4 d.; .Singapour et Penang 2 sh. 4 1/8 deu.; Valparaiso 10 29/32 den.; Yokohama 2 sh. 0 3/8 den. New-York, 23 décembre.

Changes: sur Paris 5 23 3/4; sur Londres 4 82 5/8; sur Berlin 95 »/».

Cotons. Recettes de ce jour 94,000 balles contre 41,000 l'an dernier. Total des 7 jrs: 364,000 balles contre 224,000 l'an dern'. Middling Upland 15 15, inchangé. Marché calme. Ventes 6,800 balles.

Futurs cour. 14 81; fév. 14 99; avril 15 25. Marché soutenu.

Stock du coton dans les porte de l'Union: 1,115,000 balles contre 847,000 l'an dernier. Stock intérieur: 772,000 balles contre 704.000 l'an dernier.

Stock à New-York 270,000 balles contre 143,000 l'an dernier.

Cafés. Rio Fair n° 7, futurs: cour. 11.o: fév. Il »•; avril 10 95. Marché languissant. Ventes 13,000 balles. New Orléans. 23 décembre.

Cotons. Middling 14 94, inchangé. Marché soutenu. Ventes 1,600 balles.

Futurs: cour. 14 96; fév. 15 10; avril 15 39. Marché soutenu.

Stock à New-Orléans 218,000 balles contre 167,000 l'an dernier.

Cafés. Recettes 12.000 sacs. Marché faible. Stock 424.000 sacs. Rio 7, 7,500 reis, inchangé. Change 16 5/16, inchangé.

Faculté de prolongation de une ou plusieurs périodes de 15 jours, moyennant supplément de 10 0/0 pour chaque période.

Arrêts facultatifs.

Demander les billets quatre jours à l'avance à la gare de départ.

.HISTOIRE THÉ AT RE

.HISTOIRE du THEATRE

•F. SARCEY, 1859-1899, 8 volumes. Préfaces inédites de E. FAGUET.

G. LARROUMET/ 1899-1903, 2 vdL <A. BRISSQN, 1904-1910. 4 volumes.

reliés Hoile anglaise, est cédé aux Abonnés et Lecteurs du Temps ;pout

Tontes' Ica demandes doivent être adressées à M. l'Adminietnateuî du "Temps avec le montant en timbres, mandat on bon de poste.

Le Havre, midi. Cotons disponibles. Calmes. Ventes 103 balles.

Roubaix. Qualité peigné. Laines de fabrique (type réduct.). Déc. 5 82 1/2; janv. 5 721/2; mars 5 6o »/»; mai 5 50 »/». Ventes 320,000 kilos. Lundi, Bourse fermée.

.11 Il~ .1 1.1 ~1.1

Bordeaux. 24 décembre.

Blés. Soutenus. Du Centre 28 25 à 28 75 les 10u kil. Farines. Tendance forme, Farines fleur du haut pays 40 50 à 41 fr. les 100 kilos rendus supérieure du Centre manque.

Cafés. Tendance ferme. Bahia supérieur 75 à 78 fr.; Guayra graçé 78 à 85 fr.; Guatemala gragé 05 à 85 fr.; Calédome lU5 à 120 fr. les 5>> kil. entr. Cacaos. Plus soutenus. Guadeloupe 89 à 93 fr.; Martinique 88 à 92 fr.; Guayaquil Balao 75 à 80 fr. les 50 kit. entr.

Thés. Tendance calme. Congo 150 fr.; Hyson ordinaire 200 fr.; Souchong 200 fr.: Impérial 2<!0 ir.; Poudre à Canon 220 fr.; Chulahisson 240 ir.; Twankay 260 fr.; Pecko 800 fr. les 100 kil. entr.

Vanilles. Tendance calme. Mexique fine 40 à 55 fr.; dito moyenne 35 fr.; Réunion et sortes fines 40 à 50 fr.: moyenne et bonne ordinaire 25 à 35 fr.;

re? Voit-on l'Afrique orientale partagée entre l'Angleterre et l'Allemagne?

M. Messimy. Ce n'est pas la question. (Applaudissements à l'extrême gauche.)

M. Etienne. C'est la question, c'est la justification même de notre œuvre coloniale. (Applaudissements.)

CONSEIL D'ETAT

Faur-il déplacer les dossiers?

Le Conseil d'Etat vient d'être pour la première fois saisi d'une question des plus importantes pour les fonctionnaires.

Au cas où, sous la menace d'une mesure disciplinaire, un agent obtient communication de son dossier, est-il en droit d'exiger que cette communication soit opérée au lieu de sa résidence, ou bien l'administration est-elle fondée soutenir qu'elle aura lieu sans déplacement et à l'endroit môme où se trouvait le dossier?

Le commissaire du gouvernement M. Léon Blum a fait observer qu'aucun de ces systèmes absolus ne correspond à la réalité. Le devoir de l'administration est de ne rien dissimuler de la menace et de faire tout ce qui dépend d'elle pour permettre à l'inculpé de préparer sa défense. S'il était établi qu'un fonctionnaire malade n'a pas pu faire le voyage ou que le voyage à Paris était trop onéreux pour lui, le refus de déplacement du dossier équivaudrait en fait à une limitation de son droit de défense.

Or, en fait, la question se posait sur le pourvoi d'un sieur Roques, conducteur des ponts et chaussées, qui avait demandé que son dossier lui fût communiqué aux Vans (Ardèche), chef-lieu de la subdivision à laquelle il était affecté.

Mais, d'une part, l'état de santé de cet agent n'était pas de nature à l'empêcher de venir à Paris, où devait se réunir le conseil d'enquête, et, d'autre part, en vertu d'un arrêt ministériel du lor septembre 1904, les frais de voyage et de séjour auraient été à la charge de l'administration. Les droits de défense du sieur Roques n'ont donc pas été méconnus quand on a refusé de lui donner communication de son dossier. ailleurs qu'à Paris, où se réunissait le conseil de discipline.

Conformément à ces conclusions, le Conseil d'Etat a rejeté le pourvoi.

..m~~ne!ESE~~

La commission chargée du recensement des votes pour les élections au tribunal et à la chambre de commerce qui ont eu lieu avant-hier s'est réunie cet après midi à l'Hôtel de Ville. Les abstentions ont été encore plus considérables qu'au premier tour. Il n'y a eu en effet que 2,100 votants sur 43,000 inscrits.

1» Au tribunal de commerce président pour deux ans, M. Petit, appareils pour la marine; juges titulaires pour deux anst MM. Leclerc, Collin, Beauvalet, Porte, Delmas, Bardot, Barbas, Rotival, Legrand, Hennebuisse; juge titulaire pour un an M. L'Herbier; juges suppléants pour deux ans MM. Sébastien, fiasflot» Comar, Baux, Richemand.Marçou.Baweheron.

^jpie«l««B^w*mïi«"-a.?.v ̃ ̃*>̃̃ ̃̃̃'̃• "̃' ̃̃ 'f

'l' Santos, 23 décembre.

Cafés Recettes: 19,000 sacs. Marché soutenu., Stock 2,697,000 sacs. Standard na 7, 6,900 reis, hausse 50.. •.l

Rio. 23 décembre.

Laines. Londres, 23 décembre. Circulaire dV MM. V. HuthetC»:

Bradford. Le marché est très calme, les affaires s* bornant à quelques ventes insignifiantes de la part dé petits détenteurs désireux d'écouler ce qu'ils peuvent avant la fin de l'année. Les cours- en général sont un peu plus bas. La fabrique est toujours active, bien qu< les nouvelles commandes semblent se ralentir. Le pei- gné 60 se cote 25 1/2 den.

Liverpool. Les laines à tapis jouissent d'une bonn& demande, et environ 250 balles Inde ont trouvé pre» neurs avec une avance de 1/4 den. la balle sur les dernières enchères.

Sur 3,334 balles de laines de la Plata exposées le 21 courant, 2,642 balles ont été adjugées à des prix qui, par rapport à ceux de novembre-décembre à Londres, allaient, pour les sortes fines et moyennes, da parité à 5 0/0 de baisse, les communes restant presque stationnaires.

Londres. La demande est calme et les transactions sont à peu près nulles. La prochaine vente de laines. communes aura lieu le 8-février.

Nota. Il est également délivré, dans les mêmes conditions, des billets d'aller et retour de toutes gares P.-L.-M. aux stations hivernales des Chemins de fer du Sud de la Francs (San-Salvadour, le Lavandou, Cavalaire, SaintTropez, etc.).

DEPUIS CINQUANTE ANS

1859=1910

Par les feuilletons du Temps.

;L,'euvrage complet en 14 volumes,

j^ 45 francs

1 MARCHÉS ÉTRANGERS ¡ Londres- Marché Consolidés, · Russe 5 O'O, Japonais 40'0, .Turc, Brésil 1889, Bré3il 1895, Brésil 1903, •/̃; Funding, Rescision, Rio, .• •/•; Anaconda, de Beers ordin., Premier Diamond, Rand Mines, East Rand, Goldfields, Chartered, Union Pacific, Southern Pacific, Stoel Com mon, i.; Atchison, Baltimore, Canadian Pacific, Chicago Mihvaukee New- York Central Pennsylvania, Rea dine, Louisville Argent, 25 1 BEBLIN- Marché 3 0/0 Allemand, .| Dresdner Russe 1902, Crédit Disconto Deutsche Handelsg, Banque Russe, Laura, Bochumer, | '1 Harpener, Gelsen, Autrichiens, Lombards, ̃̃; Méridionaux, Packet, Lloyd, Société générale d'électricité, 1 vienne. Marché calme. Autrichiens, 749 5^; Lombards, 116 25; Alpines, 707 75; Hongrois, 9190; Crédit mobilier, 669 75; Rente papier, Lœnderbank, 535 73; Crédit foncier d'Autriche Rente or, 116 70; Change,

st-pétebsbourg. Marche calme. Briansk ord. 135 50; Hartmann, 244 Mall.zof, 573 Naphte de Bakou, 256 Bque Russo-Chinoise, liqu" Azof-Don, 583

new-york (dern. clôt). Amalgam. Copper,. 62 50; Anaconda, 38 62; Canadian Pacific, 193 12; Chicago Mil.waukee, 121 73j N.-Y. Central, 110 r.0; Northern Pacific, 115 00; Pennsylvania, 128 12; Southern Pacific, 114 5u: s U.S. Steel Common, 72 12; U.S, Steelpreef, 116<H;Union Pacific, 169 75-, General Elect., 154 Cuivre Stand, 12 20. Buenos AiaiîB. 23 décembre. Or, 127 27.

en anges

Londres. Allemagne. Belgique! Espagne Hollande Italie New-York Lisbonne St-Pétersb. Scandinav. Suisse Vienne

PAP1EB LONG 23 32 a 1231/241233/4 4

100 1.16 a 100 3 16 465 à4'56 N09 3,8 A 209 1/2 l/d0/0ptea3/8pte 519 a 520 ;>!1 à 521 ̃J657/8 à 2661/8

138 1/i à 139 1/4

1 16pleàl/16 pte 105 1/16 à 1033/16

PAP1KR COURT

25 26 1/2 Chèque. 123 9 :6 a 123 13/10 5, m a 9/32

465 3 à a 640 3/4 209 3/8 à 209 1/2 1/4 0/0 pte à 3/8 pte 519 A 509 1(2 ~12 511 à 521 -1. 206 7-8 à 267 1/8 138 1/4 à 139 1/4 100 a 1/8 pte

105 I '16 à 105 3/16

Esc»;

4 1-21

5 0.1)

5 0 0

4 12 0

4 0 0

4DD

5 1/2 6 O'O

6 0 0

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4 1-2

5 0/0

I Banque de France, escompte 3 0/0; avances a î/a o/u

Or enb. Pair à ..0/0 prime i ̃ Arg.bar.,lekil. 92 S 91 i Quadruple espagn Colombie et Mexique Piastr. mexicaines A 235

Souverains 2a 20 a 25 2a )ianknotes2322. à 25 27. Aigles Etats-Unis 51 50 2500 Guillaume (20 marks) 24 01 Impériales russes 20 50

Cours du l'avis a

New-York, 520

Berlin,

Vienne, 05 10

Amsterdam, 47 75 Italie, 100 5<14

Bruxelles, 100 20 ./•

Lisbonne (milreis) 580 Genève, 100 1/46

Constantinople, 22 93 3/4 Athènes, 99 7/8

K.iïn-nn: nin.c.trrt comm'2 33.

Cours a Vienne

Napoléon, 19 05

Cours à Paris du

Londres chèq., 25 26 1/2 Madrid vers1, 406 t'4

Cours à New- York

Câble Londres, 483 80/ Cours à Berlin

Roubles, ̃

Cours sur Londres

à Rio (milreis), 10 5/16 à Valparaiso (p1"), 10 29/32

Recettes du Suez 23 déc. 520,000 contre 5S9,000 en 1909. fjanv. au23déc: 127,410,000contrel1.7,.i50,000enl909.

Guadeloupe 15 à 30 fr.; vanillons Guadeloupe 12 àl4 fr. le kiio acq.

Banque de France I

Voici les principaux chapitres du Mian pour la se- i maine écoulée du deuxième semestre des trois der- | niers exercices ~l". I

11.-UO a;vo j.. j.^ m

17 déc. 23 déc. 22 déc. S

Encaisse

Or 3. 488 386.483 3.505.989.206 3.238.689 056 | Argent. 880.645.730 __893. 338. 077 827.227.550 Ensemble.. T378.032.213TT399.318.277 Ti:il5.916.G07 I UrculaiiO" 4.934.358.135 5.139.405.135 5.151.08:1.67» | Forte feuille" 65-1.9 6.132 8Hi.023.701 09S.438.461 | A°" sur titres. 52O.523.5S3 531.851.839 603.38û.4S6jg

~o~ta tuotaaa ttcmiaon 1 -` 5 165.F2?.9931

S™ 181.743.9W 201.372.415 165 -82?-993 1| Particuliers' 575.488.638 57S.O25.2u2 £62.5U.185jg iaS.M.«i» 1.037.792 1.52: 805 2.051.156 |

La Bourse de Commerce est fermée. i.Jaris, C. Pauiset,' îmn. -gérant, 5, boulev. des Italiens. ||

gasSBMEEESSSE~N~g~~ËS~EEËSS~SEE~S~Es~N5K3

Pinet, Simonet, Pécaud, Piot; juges suppléants pour un an: MM. Tournaire, d'Aygurande.

2° A la chambre de commerce lle catégorie, 4 membres pour quatre ans: MM. Gateclout, Laguioniu, Mallet, Regnault-Desroziera 10 membres pour six ans MM. Aucoc, Dupont, Fauconnier, Jouanny, Matignon, Niclausso, Pnscalis, Proust, Roger, Soulé.

2e Catégorie. Trois membres pour six ans MM, Girardin, Mouiibau, Sauvage; un membre pour quatre ans M. Fontaine.

L'affaire des faux tableaux

/Dépêche de noirs cofrauponu-Mn pai'ticulwri Tours, 24 décembre.

L'audience, qui devait avoir lieu ce matin àneut heures, est levée dès l'arrivée du tribunal, en raison d'une indisposition de l'avocat de la partie civile, M" Hurel.

L'audience est renvoyée à midi.

A ce moment, un coup de théâtre se produit. L'avocat de la partie civile fait connaître que celle-ci se désiste M Maurice Bernard prend spontanément l'engagement de ne plus tenir aucun compte des lettres de Mme de Praslin à Daulby. Puis, c'est le sollieitor Behrend, qui donne des éclaircissements sans grande importance et la série des témoins à décharge qui font l'éloge de la famille Dauiby.

Il résulte de leurs dépositions que lé ménage était très considéré et faisait le plus grand bien aux pauvres.

~r~r^ y~

DÉPÊCHES FÀRTlC-OLfÈFiES DO SÉBAT

SÉANCE DE L'APRÈS-MIDI

M. Antonin Bubod préside.

Le Sénat reprend la discussion de ia proposition de loi relative à la réglementation des -débits boissous.

M. Eugène Guérin a la parole sur le nouvel arti- cle 2 présenté par la commission.

.av~m>

Dernières dépôehes

DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU Temps Bordeaux, 24 décembre.

Ce matin, vers neuf heures, une machine a taiiK ponné, en gare de Marmande, le train omnibus 352; partant à 0 h. 3 de Mont-de-Marsan.

Dix voyageurs et trois employés ont été blessés. Lens, 2i décembre.

Le syndicat des mineurs de Courrières a adressé ua télégramme de condoléances aux familles des victimes.. de lîoiton.

Perpignan, 2i décembre.

On a arrêté une bande de malfaiteurs, spécialisé* dans les vols de platine.

La Rochelle, 24 décembre.

Le nommé Guillochet, journalier, travaillant sur lea quais du port de la Rochelle, vient d'être arrêté par un inspecteur de police mobile de Tours et sur irrandat du parquet d'Orléans.

Guillochet est soupçonné de meurtre. Il oppose de. dénégations absolues à l'inculpation qui pèse sur lui