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Titre : Le Temps

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1900-08-03

Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication

Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 137484

Description : 03 août 1900

Description : 1900/08/03 (Numéro 14299).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : France-Japon

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2364683

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Paris, 2 août

BULLETIN DE L'ÉTRANGER

LE BOULET ANGLAIS

Depuis six mois, l'Angleterre traîne au pied un boulet. Les malins qui ont décidé la guerre du Transvaal (et l'ont rendue inévitable par leur malice) étaient, au moins. sur un point, incommensurablement naïfs. Ils se figuraient que cette guerre aurait une fin.

Or, la guerre du Transvaal menace d'être éternelle. Elle ne peut pas plus finir que la mer ne saurait cesser de battre ses rocs. Aussi longtemps désormais qu'il y aura un Boër, aussi longtemps règnera la guerre entre l'afrikandérisme et le panbritannisme.

On pourra, il est vrai, signer des traités de paix. La résistance pourra n'être plus active. Quelques milliers d'hommes rentreront même en Angleterre avec les malades qui auront échappé aux hôpitaux. Mais, un jour ou l'autre, cette Irlande, cette Espagne ou cette Albanie qui vient de naître au sud de l'Afrique se réveillera. Il faudra recommencer.

En attendant, on continue. La campagne devait finir a Noël. Il fallut en remettre l'issue à Pâques, puis à la Trinité. Entre la fête de saint Georges, patron de l'Angleterre, et celle de saint Michel terrassant le dragon, lord Roberts n'aura pu mettre un terme même aux opérations régulières. Combien de temps faudra-t-il pour ibattre la chouannerie sud-africaine ? Après avoir vaincu, quand pourra-t-on pacifier? Telle est la question que se posent, avec une anxiété croissante, ceux qui, par faiblesse ou par impuissance, ont laissé leur pays s'engager dans cette entreprise sans fin. Sir William Harcourt prononçait hier, à la Chambre des communes, un grand discours où il a fait, une fois de plus, le procès du gouvernement. Il ne s'abuse pas plus que les ministres sur la signification des succès que, depuis quelques jours, au moment précis où le Parlement doit voter de nouveaux subsides, lord Roberts annonce chaque matin.

Il sait que la reddition de l'armée de Prinslow, cernée par les cinq colonnes anglaises de Rundle, Hunters, Paget, Hunter et Macdonald était, depuis quelque temps, prévue et escomptée, mais que De Wet a une fois de plus échappé et qu'Olivier emmène les canons boers au nez et à la barde des Anglais, qui en ont tant perdu. II juge, avec tous les bons juges, que la prise de Middelburg a moins d'importance encore que celle de Bluemfontein et de Pretoria; qu'après avoir pris Middelburg il faudra prendre Lydenburg et s'enfoncer dans le Zoutpansberg avant d'avoir raison de Botha, et que,pendant ce temps, la guerre recommencera vers Pretoria, sur les derrières de l'armée anglaise, comme, après Pretoria elle avait recommencé dans l'Etat d'Orange.

Il a entendu, avec tout le pays, M. Balfour annoncer que le gouvernement ne communiquerait plus d'informations sur les opérations passées et s'est dit que c'étaient là des procédés plutôt inquiétants. Il a noté, en effet, comme bien d'autres, qu'on n'a su le premier isolement de Baden Powel dans Rustenburg que lorsqu'il fut débloqué par lord Methuen que le même Baden Powel se trouve de nouveau cerné au même endroit, et qu'il n'a pu être dégagé par le colonel Heckmann. Enfin, on apprend à la fois que Potchefstroom est assiégé et que lord Methuen y court; que le chemin de fer a été attaqué à Wolvehock au sud du Vaal; que De Wet a franchi cette rivière et se trouve maintenant près de Klerksdorp, où il enlève les rails et saisit des trains d'approvisionnement; que ce n'est pas par une simple coïncidence que Klerksdorp a été évacué l'autre jour; qu'enfin, lord Roberts, après avoir pris Middelburg, a été obligé de rentrer en hâle à Pretoria.

Voilà une série de nouvelles qui donne à réfléchir. Il estvrai que Mme Botha a dîné l'autre soir chez le généralissime anglais. Mais ce n'est pas une consolation pour l'Angleterre. Sachant tout cela, sir William Harcourt a eu beau jeu pour reprocher à M. Chamberlain 2 milliards de dépenses avouées, 50,000 victimes officiellement reconnues. Et il a pu reprendre avec force et éclat la vieille thèse du parti libéral, celle qui a fait sa force en même temps que la prospérité britannique pendant tout un siècle, a savoir que la seule politique profitable aux intérêts anglais est une politique de paix, d'ordre et d'économie.

Seulement, il est un peu tard, maintenant, pour y revenir avec franchise et netteté. Le parti libéral, coupé en deux, ne peut plus l'invoquer avec la force de l'unanimité. La nation aveuglée, entètée, n'en veut plus. Elle continue de croire que le salut est dans l'expansion et la conquête. Aussi, malgré le discours de sir William Harcourt, les nouveaux crédits ont-ils été votés en deuxième lecture.

Plus que jamais l'on recommence à parler d'une élection khaki, c'est-à-dire d'un appel au pays sur la question de la guerre, Les conservateurs sont convaincus qu'il y répondra favorablement pour eux. Peut-être n'ont-ils pas tort. Ils ont, en effet, réussi à créer un état d'esprit à la fois naïf,et guerrier, résolument et aveuglément impérialiste. Le peuple anglais semble décidé à approuver, à provoquer au besoin les aventures de la politique. Parfois même il dépasse les vues du gouvernement qu'il s'est donné, les intentions des plus sages parmi les hommes qui le gouvernent. Ceux-ci s'en trouvent gênés, paralysés. Ils craignent de déchaîner trop de passion en risquant une action. La guerre du Transvaal n'est qu'un boulet aux pieds du colosse britannique. Mais l'impérialisme lui paralyse le cerveau.

FEUILLETON OU STCHtpS DU 3 AOUT 1900 S2

TOUT POUR L'ART

L I V R. E I X

I– (Suite)

En entendant ces mots, elle fronça les sourcils. L'être innocent, couché là devant elle, lui avait déjà causé tant de soucis, l'avait paralysée avant et après sa naissance et lui avait fait perdre un temps si précieux pour le travail. Cet enfant lui avait imposé mille devoirs et cependant elle entendait une voix intérieure lui commander impérieusement de prende la plume, une voix qui lui répétait sans trêve ni repos « Ecris. »

Certes oui, elle l'aimait, cet enfant.

Laisse-le dormir, fit-elle d'un ton dur, autrement nous n'aurons pas de tranquillité. Mile est déjà couchée; je ne puis lui en vouloir, elle est vieille et faible.

Nous prendrons une deuxième bonne. J'aurais dû y songer depuis longtemps. -Toi ?

En disant ces mots, son visage exprimait une inquiétude affreuse elle se mit à parcourir la chambre à grands pas

« Que suis-je donc? Que fais-je? Rien, absolument rien. » Peu à peu sa voix s'animait. « Je serais si fière de gagner de l'argent, moi qui ne t'ai rien apporté en dot. Tu travailles, tu t'épuises. Oh! je sais ce que je dis. Tu fais des travaux supplémentaires, tu tiens les livres de cer-

oP

Reproduction et traduction interdites.

BlPËCHES TÉLÉGRAPHIQUES

DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU Temps Berlin, 2 août, 8 h. 15.

Le transport à Cobourg de la dépouille mortelle du duc Alfred de Cobourg a eu lieu hier, mercredi, après midi.

La Diète commune des duchés de Cobourg et Gotha a été convoquée pour aujourd'hui, 2 août, à midi, pour prêter serment au prince héritier et au régent Ernest de Hohenlohe-Langenbourg.

L'empereur Guillaume II assistera, samedi, aux funérailles du duc de Cobourg; il se rendra ensuite au château de Wilhelmshœhe, à moins qu'il n'aille assister en personne aux funérailles du roi Humbert.

̃* Belgrade, 2 août, 8 heures.

Le mariage du roi Alexandre sera célébré dimanche prochain dans la cathédrale de Belgrade en présence de toutes les autorités religieuses, civiles et militaires du pays, les députés de la Skoupchtina en tête, ainsi que des représentants des puissances étrangères.

Le tsar Nicolas II ayant accepté d'être le premier témoin du roi à son mariage, il sera aussi, d'après les traditions de l'église grecque orthodoxe, le parrain des enfants à naître de ce mariage.

Le mariage du roi ainsi patronné par le tsar sera rehaussé d un éclat tout particulier aux yeux du peuple serbe.

Belgrade, 2 août, 8 h. 20.

En attendant la réunion, dans six semaines environ, dola Skoupchtina, le Journal officiel publie le programme gouvernemental du cabinet Jovanovitch.

Le ministère, dit ce document, gouvernera le pays dans un esprit vraiment libéral, en tenant compte de cette pensée qu'il n'y a qu'un maître dans le pays le roi (allusion à la précédente influence de 'ex-roi Milan),-mais que sa volonté est conforme à celle du peuple. q

Le ministère ne s'explique pas, et c'est une grave lacune, sur la question de la revision de la Constitution de 1869 dans le sens de celle de 1888, ni sur ses intentions dans la question financière. Dans une circulaire aux représentants de la Serbie à l'étranger, également publiée par le Journal officiel, le ministère s engage n'apporter aucun changement à la politique étrangère de la Serbie, c'est-àdire à respecter, selon la volonté des grandes puissances, le statu qu dans les Balkans; mais il ne s'explique pas non plus et cette lacune est certainement voulue sur la nouvelle orientation du roi et du gouvernement vers la Russie.

Le bruit s'accrédite que le premier ministre Jovanovitch a télégraphié au général Grouitch que le roi l'invitait à reprendre sa situation dans l'armée et à représenter la Serbie à Saint-Pétersbourg sur le désir exprès du tsar. g

Le bruit d'un attentat contre le roi Alexandre est sans aucun fondement.

DERNIERE HEURE

Le Congrès interparlementaire pour la paix Le congrès a tenu séance ce matin. Le comité a d'abord examiné les propositions dont nous avons parlé hier. Puis, M. Beernaert, député belge, a pris a présidence en l'absence de M. Fallières. Il a bientôt cédé le fauteuil au comte Apponyi, afin de développer à la tribune les conclusions de son rapport sur l'application des principes établis à la conférence de la Haye.

C'est l'application pratique des décisions de la conférence de paix qui a fait le fond des discussions d'aujourd'hui. On a très mal entendu les développements des orateurs étrangers. Seul M. Lorand, député belge, a retenu l'attention de l'assemblée; mais son discours a plusieurs fois appelé l'intervention du président, le comte Apponyi, qui l'a prié de rester dans les limites de son vœu, ans mettre en cause la politique de l'un ou l'autre des pays représentés à la conférence.

M. Lorand a traité une question brûlante la guerre du Transvaal. Il a censuré le chauvinisme exalté dont l'explosion en Angleterre a entraîné la grande et libérale nation à faire à des faibles une guerre inique contre laquelle s'est révoltée la conscience des peuples civilisés.

Le comte Apponyi lui a fait observer que c'était là un terrain très dangereux et que le résultat des travaux de la conférence interparlementaire pouvaient en être considérablement affaibli. M. Beernaert, de sa place, présente un amendement à la rédaction du projet de vœu présenté par M. Lorand, en indiquant qu'il était impossible d'appliquer à l'Angleterre les résolutions de la conférence de la Haye. Il s'agit d'un simple changement de temps, mais qui modifie complètement la portée du texte de M. Lorand, qui impliquait une vive critique envers le gouvernement anglais.

M. Stanhope, en quelques mots, a remercié le président de l'assemblée et « son ami M. Lorand » des hommages qu'ils avaient adressés aux amis de la paix en Angleturre, qui, comme lui, avaient fait tous leurs efforts pour détourner le pays de la guerre, voulant au contraire l'engager dans la voie de l'arbitrage. Ils n'ont pas réussi. Ils ont dû s'incliner devant les destins.

Mais, si la conférence internationale de la paix devait outrepasser ses droits et ses pouvoirs en formulant un blâme à l'adresse de l'un des belligérents, le groupe anglais se verrait dans la triste nécessité de quitter la séance, et l'orateur supplie ses honorables collègues des diverses nationalités réunies dans un même esprit de concorde de leur épargner ce qu'il appelle « une vive douleur ». M. Stanhope a fait cette déclaration d'une voix émue, ce qui lui a valu les applaudissements de toute l'assemblée.

Le président à mis aux voix le texte de M. Lorand, amende par M. Beernaert, qui a été adopté par mains levées; les Anglais n'ont pas pris part au vote.

Voici ce texte

La dixième conférence de l'Union interparlementaire pour l'arbitrage international, réunie à Paris, prenant acte des résolutions do la Haye

Adresse l'expression de sa reconnaissance à tous ceux qui ont contribué à ces résultats; a le ferme espoir que les puissances ne négligeront plus à l'avenir de se servir des moyens mis à leur disposition pour tenter l'apaisement des conflits internationaux, et regrette qu elles ne l'aient pu faire dans le conflit actuel entre l'Angleterre èt les républiques sud-africaines; Appelle l'attention des divers groupes dont elle se compose sur le devoir qui leur incombe de rappeler à leurs gouvernements respectifs les obligations que les puissances ont contractées en donnant leur adhésion aux résolutions de la conférence de la Haye. Au préalable, le président avait donné lecture du télégramme suivant, de M. Villa-, piesident du Parlement italien, en réponse à l'adresse envoyée par le

taines maisons. Crois-tu donc que je ne vois pas clair et que je ne remarque pas la fatigue qui t'accable par instant. Et moi, je ne produis rien, je suis devenue impuissante ou plutôt je n'ai "mon premier succès qu'au hasard. Je n'ai pas de talent. Je m'asseois à mon bureau, il me vient des idées et je n'arrive pas à les traduire par des mots je vois des choses et ne puis pas les décrire. Tout me dégoûte, même ma propre écriture. Je n'ai plus de courage. Je suis désespérée. »

Elle avait, en disant ces mots, un air profondément abattu.

Je m'étais promis, je t'avais promis deréussir. J'ai menti.

Jusque-là son mari n'avait point songé à l'in- terrompre.

Elisabeth, crois-moi, tu es injuste, profondément injuste envers toi-même. Il la prit dans ses bras, et continua. Tu produis plus que tu ne crois, ma chère femme.

Il la couvrit de baisers, mais elle ne les lui rendit pas.

Soudain elle se dégagea de son étreinte, le saisit par les deux épaules et, plantant ses deux yeux dans les siens, lui demanda

Cette femme peut-elle quelque chose? Dismoi, ce succès était-il mérité? Est-elle plus forte que moi ? Ne mens pas.

Serais-tu jalouse, Elisabeth? dit-il d'une voix grave. Ceci ne t'est point permis, car tu n'as pas à l'être.

Oh! fit-elle en se jetant dans ses bras, riant et pleurant à la fois. C'est ridicule, oui, je m'en rends compte, c'est même très mal. Je sens que je deviens méchante. Vois-tu, Wilhelm, j'ai enduré les tourments de l'enfer. Etre assise là, écouter en silence et se dire « Tu peux faire mieux que cela.. » et cependant, quand même, oui. je suis jalouse. (Un tremblement agitait §on corps.) Je suis honteuse, reprit-elle, d'éprou- 1

congres interparîementaire à l'occasion de Assassinat du roi Humbert

Fallières, président du Sénat

Merci bien à vous, monsieur le président, et à tous les honorables membres de la conférence interparlementaire des nobles sentiments de sympathie que vous avez bien voulu m'adresser en ce moment douloureux. Je me réserve de communiquer à la Chambre des députés votre télégramme dans la séance extraordinaire qui aura lieu lundi prochain, et cependant je vous prie d'agréer l'expression de ma plus vive reconnaissance pour la part que vous venez de prendre à notre immense douleur.

Séance demain.

~UVR~7 PACIFIQUE

Les travaux de la Conférence interparlementaire de la paix peuvent aboutir à d'heureux résultats si les membres de cette réunion savent propager dans leurs pays respectifsles sentiments dont ils sont animés. Quelqu'un s'est plaint, au cours des séances, de ce que la presse ne faisait pas un accueil assez large et assez hospitalier aux tentatives en faveur de la paix. Ce reproche manque assurémentde justice car nous connaissons tous les œuvres de la Paix, et c'est par la presse que nous les connaissons en outre, la presse de tous les pays du monde a célébré, de la manière laplus retentissante, l'ouverture et les travaux de la Conférence de la Haye. Au moment où cette illustre réunion fut t convoquée par une initiative très généreuse, beaucoup parmi ceux qui la glorifiaient restaient sceptiques quant au résultat. Ils crurent néanmoins devoir faire un acte de foi, à cause de la noblesse et de la grandeur de l'idée.

Cette idée ne triomphera que par une longue et active propagande. Et cette propagande, les membres des Parlements la peuvent faire, plus que personne, efficace et féconde. Il leur suffit, en temps ordinaire, de déposer un projet de loi quelconque pour que les mille trompettes de la renommée racontent cette action d'éclat. Lorsqu'ils saisiront leurs Parlements respectifs de projets sages, intéressants, étudiés, qui prépareront la paix des nations, nul ne leur refusera la publicité qui leur est due. Un mot dit il la tribune d'une Assemblée législative, un texte soumis au rapport d'une commission voilà des actes qui valent plus que la création d'une « agence télégraphique » chargée d'inonder l'univers de petites notules. L'un n'empêche pas l'autre, sans doute; mais les membres de la Conférence interparlementaire de la paix ont-ils besoin d'aller chercher si loin ce qui est sous leur main?

L'œiiyre de la Conférence interparlementaire de la paix peut recevoir une grande force des événements qui vont se dérouler en Chine. C'est là, dans la collaboration quotidienne des nations de l'Europe, que l'on va voir si elles sont préparées aux conséquences pratiques de l'idée de paix. Si les peuples qui vont intervenir en Chine manifestent, par leur attitude, qu'ils ont des arrière-pensées de conquêtes exclusives; s'ils transportent sur ce terrain d'action solidaire et fraternelle leurs rivalités, leurs partis pris, leurs ambitions dévorantes ou mesquines s'ils se montrent incapables de faire un sacrifice secondaire à l'œuvre commune de délivrance, de civilisation et d'humanité; si nous ne réussissons, en un mot, qu'à exporter en Extrême-Orient nos tristes querelles, il sera démontré que l'âme européenne n'était pas encore prête à recevoir comme une semence la parole de paix. Mais si le spectacle contraire nous est donné (comme il est permis de l'espérer), si les peuples d'Europe, piqués d'honneur, savent se tenir et se contenir en face des barbares, alors l'œuvre de la paix internationale aura reçu une impulsion magnifique. Le concert des nations, leur fraternité d'armes scellée sur le sol chinois ce seront là des événements qui porteront plus de leçon et plus de fruit qu'un télégramme ou qu'un discours.

2«IEIsrXJS P-R-OFOS

UN TRÔNE'. UN TRÔNE 1

Il arrive une aventure au roi de Serbie. Je ne parle pas de la lettre paternelle, de la grandis epistola qu'il vient de recevoir, et à laquelle il n'a probablement pas attaché d'autre importance. Non, il s'agit de quelque chose de sérieux.

Le roi Alexandre est pressé de se marier. Malgré la différence d'âge qui existe entre sa fiancée et lui, il est pressé de se marier. Il veut placer son peuple et l'opinion en face du fait accompli et clore aussi promptement que possible la période des libres commentaires. C'est de bonne politique, et l'on dirait presque de bonne guerre.

Alors, que ne se marie-t-il? Pour se marier, dit le proverbe, il faut être deux. Ils sont deux. Cela paraît suffire. Cela ne suffit pas. Il manque un ustensile indispensable. Au moment de tout ordonner pour la cérémonie nuptiale, le protocole de là-bas s'est aperçu qu'il n'y avait pas de trône! Pour se marier, quand on est roi, il faut donc être trois? Désespoir du protocole 1 Le trône! Où est le trône? On mande le préposé à la garde de ce meuble, qui déclare que le trône est à Paris, à. l'Exposition1. Il faut le temps de le faire revenir par grande vitesse. Lugele, Veneres Cupidinesque 1

Elle est bien bonne l'histoire de ce mariage royal suspendu parce que le trône est à l'Exposition! Elle est bien fin de siècle, elle a môme je ne sais quoi de parisien. On la croirait éclose à deux pas de nos boulevards. Pourtant elle vient d'assez loin, des portes de l'Orient. Elle prouve que les temps sont changés et que le monde marche. On ne s'en aperçoit pas, à l'ordinaire, pas plus que du mouvement de la terre. Mais il surgit, de ci de là, quelque épisode qui oblige à reconnaîtra que nous ne sommes plus au bon vieux temps.

Aurait-on, jadis, fait voyager un trône? L'auraiton « exposé » ? Aujourd'hui, cela paraît tout naturel. Mais qui ne voit que ce trône baladeur cesse

ver un tel sentiment. C'est plus fort que moi, je les envie tous. Ils ont du succès, qu'ils le méri- tent ou non, moi seule je ne réussis pas. Tu n'es pas modeste, Elisabeth. Il y a de l'exagération dans ce que tu dis, car bien des gens t'apprécient hautement; il me suffit de citer Heider et Erdmann. Celui-ci, quoique très malade, se fait lire tout ce que tu écris. Il y a des critiques.

Laisse-moi donc, ce sont les parias de la littérature. Ils ne comptent pas.

Et Maier, que te disait-il hier encore ? 9 Bien, très bien. Mais cet homme n'aime pas recevoir ma visite. Ce sont des affaires qu'il veut faire, et mes travaux n'ont rien de ce qu'il lui faut pour cela. Ma résolution est arrêtée je n'écrirai plus, non, plus une ligne.

Ce serait un crime, dit Ebel d'un ton de reproche.

Que veux-tu ? Je ne puis cependant pas me torturer, m'épuiser, gaspiller ma vie en pure perte. Regarde-moi, fit-elle en étendant les bras comme un crucifié. Quelle mineai-je? Il y a en moi une chose qui me ronge, qui me ronge sans cesse, et ne me laisse de repos ni le jour ni la nuit. En même temps autre chose me pousse continuellement et me crie En avant, en avant. Tu ne te rends pas compte des souffrances que j'endure pendant mes longues insomnies. Ma pauvre femme Ebel était devenu très pâle. Je comprends tes souffrances et me demande ce que je puis faire pour te venir en aide. Je t'aime, je t'aime si fort.

Je veux que Ton me rende justice. Je veux de la gloire, oui, de la giùjre. Elle seule peut me contenter. Je ne veux pas ramper dans la poussière, je veux planer au-dessus dès autres. Pour que je puisse travailler, il faut que l'on me rende justice. Puisque tu m'aimes, donne-^ioi ce que je demande. l

Je ne le puis, répondit-il d'un ton désolé3 |

VILEA.

ffetre un objet de vénération pour devenir un objet de curiosité, un bric-à-brac de marque ? Ce que les foules indifférentes y admirent, ce n'est pas la tradition qu'il symbolise, c'est l'étoffe dont il est recouvert, ou les joyaux qui l'ornent, ou la patine de décors, ou le tour de main de l'ouvrier qui en assembla les pièces. Et les Américains le cotent, en passant, d'un oeil commercial Cela vaut tant de dollars.

Les voyages améliorent les grands crus. Le Bordeaux retour des Indes prend une valeur considérable. Produisent-ils le même heureux effet sur les trônes? On n'en sait trop rien, l'habitude des trônes ayant été jusqu'ici de demeurer sédentaires. Mais on va le voir, par l'exemple du trône de Serbie. On saura s'il est revenu plus solide. C'est douteux, entre nous. Les ménagères savent que les déménagements sont funestes aux vieux meubles. Tantôt c'est un bras qui se disloque, et tantôt un pied qui casse. Le protocole de Belgrade fera bien de prendre des précautions et de requérir quelque loyal menuisier avant la cérémonie qui doit, selon une expression légèrement démodée, mais aimable, « couronner la flamme » du jeune prince.

Ce dont il est permis de s'étonner, c'est que ce prince, qui, en contractant un pareil mariage, fait si bon marché des préjugés monarchiques, attache tant d'importance au retour de son trône. Quand les rois épousent des bergères, ce serait le cas, ou jamais, de se souvenir de la définition du philosophe « Qu'est-ce qu'un trône? Une planche sur quatre pieds. » Avec cent sous de bois blanc et dix sous d'andrinople, le moindre tapissier à façon aurait pu fabriquer un siège provisoire, dont le roi se serait contenté en attendant mieux. Mais c'est peut-être la future reine qui répugne à se passer du trône ?

«

LA MORT DU ROI D'ITALIE (De nos correspondants particuliers)

L'arrivée de Victor-Emmanuel III

En débarquant à Reggio-di-Calabria, le roi a adressé la dépêche suivante à M. Saracco « J'approuve les mesures prises par Votre Excellence et je confirme au cabinet la confiance qu'avait en lui mon regretté père. »

Sur tout le trajet du train royal, de distanco en distance, des sentinelles avaient été placées et toutes les gares étaient occupées militairement. Le train royal est arrivé à Monza à 6 h. 40. Sur le quai de la gare attendaient le duc d'Aoste, le duc de Gênes, le comte de Turin, M. Saracco, président du conseil, le général Ponzio-Vaglia, le syndic de Monza, et autres notabilités.

La réception, sur la volonté expressément manifestée par Victor-Emmanuel Hl^n'avait aucun caractère officiel.

Le roi, après avoir embrassé les princes qui pleuraient et serré la main du syndic, est monté avec la reine Hélène dans un landau qui s'est rendu au château avec l'allure la plus rapide.

Là s'est produite une scène émouvante.

Le roi a sauté de voiture sans attendre, qu'on vînt lui ouvrir la portière et il s'est précipité dans les bras de sa mère, la reine Marguerite, qui l'attendait au haut du perron, entourée de toutes les princesses et les dames d'honneur.

Pendant un long moment la reine et le roi se sont tenus embrassés, mêlant leurs larmes, tandis qu'autour d'eux tout le monde sanglotait. Puis le roi, se dégageant, a attiré la reine Hélène qu'il a poussée dans les bras de sa mère, tandis que lui-même se précipitait vers la chambre où repose le roi Humbert.

Victor-Emmanuel III s'est littéralement jeté sur le corps de son père, qu'à plusieurs reprises il a baisé au front, tandis qu'il était secoué par les sanglots qu'il ne pouvait retenir.

Puis il s'est jeté à genoux au pied du lit et s'est absorbé dans une longue prière, à laquelle sont venues se joindre les reines Hélène et Marguerite, ainsi que les princesses et les princes de la famille royale.

Le nouveau roi d'Italie a exprimé le désir de veiller pendant toute la nuit le corps de son père. Les funérailles. Honneurs rendus à Humbert Ier Il est probable que l'exposition publique du corps du roi aura lieu dès aujourd'hui dans la chapelle privée du château, qui vient d'être dans ce but transformée en chapelle ardente.

La mise en bière aura lieu ensuite; en présence du roi, des princes de la famille royale, du président du conseil et du président du Sénat,, qui dresseront le procès-verbal de cette cérémonie, dont l'original sera déposé aux archives du royaume.

On a dit que les médecins avaient renoncé à embaumer le corps du roi Humbert et qu'ils avaient décidé de se contenter d'injections chimiques. C'est une erreur. L'embaumement a été tenté, mais l'opération n'a pa<j réussi, à cause de la forte hémorragie interne consécutive à la blessure au cœur.

Dés hier, on a constaté une partielle décomposition du cadavre, et les médecins, pour éviter qu'elle s'étende, ont proposé à la famille royale de métalliser le cadavre d'après le système Gorini.

La Tribuna croit savoir que les ministres ont décidé à l'unanimité que le corps du roi Humbert devra reposer à Rome.

Quinze mille hommes de troupes de terre et de mer seront réunis dans la capitale pour rendre les derniers honneurs.

Voici la composition de la mission qui sera chargée de représenter le gouvernement français aux obsèques du roi d'Italie

Le général Zédé, membre du conseil supérieur de la guerre, gouverneur de Lyon, chef de la mission e contre-amiral Nabona, membre du conseil des travaux de la marine; M. Edmond Toutain, premier secrétaire d'ambassade; le lieutenant-colonel Nicolas, attaché à la maison militaire du président de la République.

La mission quittera Paris dès que la date des obsèques sera officiellement fixée.

Le bruit s'accrédite que l'empereur d'Allemagne viendrait à Rome pour les funérailles du roi. Le grand-duc Constantin représentera l'empereur de Russie.

L'archiduc Renier, ami personnel du roi défunt, représentera l'empereur François-Joseph. Le roi Léopold de Belgique sera représenté par le prince Albert. q p p

On attend aussi l'arrivée du prince héritier Danilo de Monténégro, frère de la nouvelle reine d'Italie. La Gazette de V Allemagne du Nord publie le texte de deux dépêches de condoléances de Guillaume II. Voici celle adressée à la reine Marguerite

Tu vois ce que peut l'amour. Il n'est bon à rien, ricana-t-elle amèrement.

Ne sachant que répondre, Ebel quitta la chambre en disant:

Je vais préparer le thé.

II

Ils n'avaient pas fait de voyage après leurs noces. Dès le lendemain de la cérémonie, la jeune femme avait repris sa place à la table de travail. Elle avait donc enfin atteint son but et se disait que rien ne viendrait plus l'empêcher d'écrire. C'était avec une émotion véritable qu'elle avait repris la plume.

Le vieux secrétaire à. cylindre qu'elle avait hérité de son oncle avait dû faire place à un bureau, Mme Kistemacher ayant déclaré de la façon la plus catégorique que ce vieux meuble déparait le coquet logement du jeune ménage. Cette nouvelle table, en noyer ciré, qui était installée sur une petite estrade, ne convenait guère à Elisabeth, habituée qu'elle était depuis saplus tendre enfance au vieux secrétaire tout constellé de taches d'encre. Elle n'osait se mettre au travail, et ce qu'elle faisait ne lui plaisait pas. Ses yeux s'étaient ouverts. Les critiques qui lui avaient été adressées l'avaient cinglée comme des coups de fouet et lui avaient causé une douleur qui ne s'effaçait point. Elle limait et relimait son style, corrigeant sans cesse, effaçant des lignes, non, des pages entières. Elle devenait impatiente, nerveuse, épiant d'une oreille attentive les critiques et les appréciations des autres. En un mot elle était devenue avide d'éloges.

Un jugement sévère l'abattait profondément et l'empêchait de travailler.

Autrefois elle ne lisait jamais la Revue des livres dans les journaux et se contentait de travailler pour son propre compte, ne s'occupant aucunement des autres. Maintenant elle savait

Extrêmement ému par la mort de votre époux royal, mon cher ami et allié, je vous envoie, de ma part et de celle de l'impératrice, l'expression de notre douleur la plus profonde et la plus sincère.

D'une bonté, d'une bravoure et d'une fidélité sans bornes, le roi Humbert est tombé comme le soldat sur le champ de bataille, victime de ces tentatives diaboliques que les lois divines et humaines aspirent à briser.

Que Dieu vous console en votre douleur sans nom Qu'il fortifie le bras de votre fils, afin qu'il puisse tenir et le sceptre et l'épée pour le bien de son peuple, pour la gloire et la prospérité de l'Italie

Le souvenir de votre époux vivra éternellement dans notre cœur.

L'empereur d'Allemagne a exprimé dans les termes suivants ses condoléances au roi Victor-Emmanuel

Profondément ému par la mort de ton noble père, mon très affectionné et fidèle ami et allié, je t'envoie, avec l'expression de mon chagrin, les vœux sincères et chaleureux que je fais pour ton règne.

Puisse l'amitié qui a uni nos maisons et nos peuples pendant le règne de ton père exister à jamais I Le souvenir du roi Humbert restera éternellement gravé dans mon cœur.

Le conseil municipal de Milan, dans sa séance d'hier, a décidé, pour honorer -ià mémoire du roi Humbert, de faire célébrer à la cathédrale un service solennel et de se faire représenter aux funérailles à Monza et à Rome.

Il a décidé en outre de donner cent mille lire à la Maison des Vétérans de Turate.

Ces votes ont été applaudis par le public. Le conseil municipal de Turin a adopté, au milieu des applaudissements, des adresses de condoléances à la reine Marguerite et au roi Victor-Emmanuel III.

Le conseil a chargé la Junte de formuler des propositions « pour éterniser à Turiu la mémoire du roi Humbert ». Il a décidé enfin de faire un don do 50,000 lire à une congrégation de charité.

La reine Marguerite a répondu ainsi à la dépêche de condoléances du maire de Rome « J'envoie mes remerciements les plus affectueux à Rome, qui est la première en tout. »

Elle ajoute qu'il lui semble interpréter ainsi le sentiment de celui qui aimait tant Rome et la voulait grande et heureuse.

Les arrestations. L'instruction

Les premiers résultats de l'instruction, poursuivie avec une très grande activité, font croire plus quo jamais qu'il y a eu complot. Il parait, entre autres choses, que dans un grand centre ouvrier on parlait depuis quelques jours de l'imminence d'un événement sensationnel.

Les arrestations opérées jusqu'à présent s'élèvent à une quinzaine. Les individus arrêtés ont été transférés provisoirement à Monza pour les premiers interrogatoires et les confrontations éventuelles avec Bressi.

La plupart des individus arrêtés sont de Milan. Parmi eux, on cite l'avocat socialiste Tanzi, qui a été arrêté en même temps que son concierge, un nommé Colombo, directeur-gérant du journal révolutionnaire la Lotta (la Lutte).

A Riomavina (île d'Elbe), on a procédé à l'arrestation d'un nommé Quintavalli, soupçonné d'avoir eu des relations avec Bressi.

Une autre capture, à laquelle on paraît attacher beaucoup d'importance, est celle de l'anarchiste Lanner, àlvrea.

On dit que Lanner avait irrévocablement décidé la mort du roi Humbert, contre lequel, si l'attentat de Monza avait échoué, il aurait dirigé un nouvel attentat au cours des fêtes militaires d'Ivrea auxquelles le roi et la reine devaient assister. Hier soir, tandis que la population de Monza faisait une manifestation émouvante et pleine de sympathie à l'arrivée du roi Victor-Emmanuel III et de la reine Hélène, deux étrangers inconnus ont crié « Vive l'anarchie »

Us ont été arrêtés. La foule furieuse voulait les lyncher.

On annonce dans les sphères officielles de Genève qu'à la rentrée des Chambres fédérales un projet de loi sera déposé dans le but de purger la Suisse de tous les réfugiés anarchistes qui abusent de l'hospitalité du pays pour y préparer leurs crimes. Cependant, il est faux que la police suisse ait la preuve d'un séjour de Bresci en Suisse. Des recherches faites à Genève et à Zurich n'ont pas, jusqu'à présent, établi l'identité de l'assassin du roi Humbert avec un personnage dangereux signalé à Genève il y a deux ans. g 8

Ce qui est vrai, c'est que les réfugiés anarchistes de Genève, pour la plupart Italiens, sont en correspondance constante avec leurs amis de Patterson (New-Jersey), qui semblent former un groupe directeur de l'anarchie.

Le régicide Bresci

Gaetano Bresci (et non Bressi comme portaient les premières dépêches) a non pas un, mais deux frères, dont l'un, Lorenzo, est cordonnier et père de plusieurs enfants, et l'autre, Angelo, officier. Ses parents jouissent d'une certaine aisance et possèdent à Prato une belle maison de trois étages. Il a une sœur, mariée et mère de plusieurs enfants, à laquelle il a dit plusieurs fois qu'il voulait venger les pauvres des riches.

Il paraît que, dès sa majorité, Gaetano Bresci, d'abord ouvrier tisserand en Italie, où il gagnait six ou sept francs par jour en raison de son habileté, manifestait des sentiments assez révolutionnaires. En 1891, il organisait une grève dans une grande fabrique, où il était un des premiers ouvriers, grève qui fut marquée de désordres assez graves pour nécessiter une intervention des troupas mais son patron tenait tellement à l'excellent ouvrier qu'il était, qu'il le reprit néanmoins à son service.

Bresci subit, du reste, une condamnation à la suite de cette grève et, en 1892, une seconde condamnation pour menaces à un agent de la force publique.

En Amérique, où il était depuis trois ans, Bresci avait pour femme ou pour maîtresse une femme Sophie Niel, Irlandaise intelligente, jolie et d'un caractère assez dominateur, qui occupait avec lui un petit cottage dans Clenton avenue, à Hoboken, près Patterson. Parmi ses amies était aussi une jeune et jolie Italienne, Ernestine Trayella, qui habite Patterson, se dit la « reine des anarchistes » et déclare que « bientôt ce sera le tour des capitalistes américains ».

Sophie Niel ou, Bresci, interrogé par un corresdant de journal américain à Hoboken, a éclaté en pleurs et en sanglots lorsqu'elle a appris l'assassinat du roi Humbert. « Je ne savais pas, a-t-elle dit, que Gaetano fût anarchiste. Au commencement de cette année, il me dit que sa mère venait de mourir à Prato et qu'il allait bientôt partir pour l'Italie pour recueillir sa part d'héritage. Il s embarqua, en effet, le 17 mai,

que ceux-ci existaient et produisaient des œuvres de valeur.

Un an après son mariage, elle avait publié un nouveau livre; elle s'y était consacrée avec une ardeur passionnée, avec une ténacité pour ainsi dire maladive. A cette époque elle avait été malade fréquemment; bien souvent elle s'était péniblement traînée jusqu'à son bureau, et il lui avait fallu une volonté de fer pour rassembler ses idées qui s'égaraient.

Son manuscrit était imbibé de sueurs et de larmes.

Il ne restait plus trace de la joie naïve qu'elle apportait jadis au travail ni de la sympathie qu'elle vouait à ses personnages. Elle ne riait ni ne pleurait avec eux, non, il n'y avait plus qu'elle-mème en jeu.

Le cœur saignant, elle soutenait la lutte contre elle-même, contre le monde entier.

Son livre n'eut pas de succès. Certains critiques intelligents ne manquèrent pas de le citer avec éloge, mais le gros public, celui qui achète, demeura complètement indifférent. Personne ne s'occupait plus d'Elisabeth Reinharz. Les amis, les flatteurs s'étaient évanouis.

Oui, avait dit Maier lorsque les cent premiers exemplaires avaient été vendus à grand'peine, cela n'ira pas loin. De nos jours, on n'achète que les livres lancés par la clique. Or, vous personnellement, chère madame, vous avez perdu tout intérêt aux yeux de ces genslà. Tenez, par exemple, les Mannhardt. Brisons là, fit Elisabeth d'une voix tremblante d'émotion.

Maier observait la jeune femme. Ses yeux respiraient une profonde sympathie

Je dois vous dire, ajouta-t-il, que dès l'apparition de votre livre, àfme de Lindenhayn est venue ici et m'en a acheté uii exemplaire. Elle esi revenue hier et m'a dit combien elle appré- J[ ciait voira talent

sur le transatlantique la Gascogne, ces infàmet anarchistes lui auront tourné la tête. »

Une dépêche de New-York dit que, bien qu'on ait découvert un vrai nid d'anarchistes et de nihilistes à Patterson et près de New-York, le chef do. la polica de New-York ne croit pas que le complot auquel a succombé le roi Humbert ait été tramé en Amérique, puisque, dit-il, acceptant la version de Sophie Niel, Gaetano Bresci était allé simplement à Prato re- cueillir un héritage. C'est en Europe, d'après le fonctionnaire américain, que Gaetano a dû recevoir avi« de la décision de la « loge » anarchiste de Milan le désignant pour commettre l'assassinat. Les frères de Bresci et ses neveux ont appris le crime avec consternation. Us n'auraient jamais sup-* posé leur frère et oncle capable de commettre froidément pareil forfait. Cependant, on savait qu'il collaborait la Question sociale. lo journal anareniste de Patterson. Bresci, réputé dangereux, était toujours armé d'un revolver, bien qu'on lui eût refusé j. le port d'armes, et on a découvert a son domicile quantité de capsules ayant déjà servi.

Le frère do Bresci, qui est officier d'artillerie, a eu, à la nouvelle de l'assassinat du roi, un véritable accès, de désespoir. Il déclare quo s'il a le malheur d'être cité comme témoin, il no dissimulera pas les sentiments que Ini inspire le forfait il" Gaetano. D'après le bruit qui court, le régicide aurait fini par laisser entendre qu'il avait reçu mandat d'assassiner lo roi. D'après cette version, le complot aurait bien été organise aux Etats-Unis, à Patterson; mais aucun aveu formel n'a pu être ni radio au prisonnier sur ce point.

Bresci conserve toujours un calme extraordinaire. Il ne semble pas comprendre l'horreur de son crime. Il mange beaucoup et dort connu» un enfant. Lo procès-verbal de son interrogatoire mérite d'être reproduit. Le juge lui demanda d'où il venait J'ai travaillé comme tisseur à New-York, où j'ai mis de côté quarante à cinquante lire, avec lesquels je ma suis fait rapatrier.

Appartenez-vous à un groupe anarchiste ? En Amérique, j'ai faft partie d'un groupement socialiste, mais je l'ai quitté parce qu'il ne me paraissait 'pas suffisamment anarchiste. Mais j'ai agi pour mon compte, sans complices.

Comment l'idée vous est-elle venue d'assassiner un roi loyal, constitutionnel, ainvible comme Humbertt Parce qu'il m'était antipathique.

Quand avez-vous quitté l'Amérique?

Il y a deux mois.

Où étiez-vous avant de venir à Monza? î

J'étais à Prato, où je possède un peu de terre, une sœur mariée et un fr'-re.

Il y a peu de jours, je logeais à Bologne, dans une auberge, devant la station, avec une femme. Comment s'appelle-t-elle?

Je ne le dirai pas. De Bologne, je passai à Milan et enfin à Monza, où je pris une chambre meublée, via Cairoli, 4, maison Gridoni, au quatrième, près de la station. La maison est tenue par une certaine Hossi, femme Cambrndi.

A Monza, êtes-vous venu avec l'intention de tuer le roi ? 7

Il me paraît que le fait accompli le démontre sut fisamment.

Brusci répond toujours aux questions du juge avec une indifférence parfaite.

Contrairement à cette version, une dépêche de Milan à l'Agence nationale nie que Bresci ait fait aucun autre aveu que celui de son premier interrogatoire, où il s'est déclaré seul coupable. Il fait invariablement cette réponse

J'ai commis le crime. Je l'avoue. Je l'ai commis parce que je suis anarchiste. Je n'ai aucun complice. L'ami qu'on a vu avec moi, et que je refuse de nommer pour ne pas lui attirer des ennuis, ne savait absolument rien de mes intentions.

Et après avoir fait ces déclarations, Bresci s'enferme dans un mutisme absolu.

Il passe la plus grande partie de son temps sur sa couchette et n'adresse jamais la parole aux deux gardiens enfermés avec lui.

Bresci, contrairement à la croyance générale, ne sera pas condamné à mort.

Le code pénal, en effet, a aboli la peine de mort pour les régicides. L'article 117 de la loi actuellement en vigueur porte que les régicides seront condamnés aux travaux forcés à perpétuité et que pendant les sept premières années de leur peine ils seront enfermés en cellule et maintenus dans le secret le plus absolu, sans môme jamais entendre lo son d'une voix humaine.

On sait que cotte terrible peine, appliquée à Passanante, lui a enlevé la raison.

S'il résiste à cette épreuve de sept ans de cellule, le régicide est admis au travail en commun. Bresci est justiciable do la cour d'assises de Milan, et c'est le substitut de la cour d'appel de cette ville qui est chargé de la direction do 1 enquête

LE DRAME CHINOIS

Le culte du passé

Cette tendance à décrier le présent et à exalter le passé n'est point spéciale à la Chine. On l'observe, à des degrés divers, chez tous les peuples, dans' tous les siècles. Serait-ce que les nations, comme les individus, chérissent surtout dans le passé le souvenir de leur jeunesse. C'est possible. Quoi qu'il en soit, la prédilection pour les temps abolis atteint en Chine son maximum d'intensité. Ailleurs, ce n'est qu'un penchant irraisonné, une vérité de sentiment. Ici c'est un culte, un acte de foi et d'adoration, d'une sincérité absolue, en fait la seule religion qui ne trouve pas d'incrédules. Tout ce qui compte en ce monde, tout ce qui est parfait viant des anciens qui le tenaient eux-mêmes de leurs aïeux. Ceux-ci n'en étaient également que les dépositaires et l'avaient reçu intact des générations précédentes. On remonte ainsi, à l'infini, le cours des âges pour rencontrer toujours des intermédiaires, mais non les initiateurs qui demeurent à jamais insaisissables, à l'état mythique, dans le vague de ces temps fahuleux où l'humanité s'épanouissait dans la félicité de son innocence première. C'est l'inverse de la théorie, autrement féconde, du mal originel et de la perfeetibi'lité humaine.

Aux yeux des Chinois, la fleur, l'essence de l'antique sagesse ne s'est point évaporée avec le temps. Elle subsiste, synthétisée, cristallisée dans la littérature chinoise. Le plus haut titre de gloire de Confucius et de ses émules est d'avoir sauvé et transmis ce diamant pur. C'est parce qu'ils ne se présentèrent pas en précurseurs, en apôtres d'une nouvelle doctrine mais en continuateurs pieux qu'ils sont vénérés comme des saints. Leur voix resta dans l'oreille

Il avait pensé lui causer une joie en lui rapportant ces paroles, mais il fut vite désabusé, car Elisabeth lui répliqua d'un ton mordant. C'est très aimable de sa part. Il est vrai qu'elle n'a jamais été mon amie.

Elle ne pouvait se défendre d'une impression douloureuse en songeant qu'elle avait réellement été une protégée de la clique, et bien souvent elle se rappelait avec amertume les termes de la lettre que Léonore Mannhardt lui avait adressée en même temps que la fameuse lampe. Celle-ci, emballée avec le plus grand soin, était déposée au grenier, carElisabeth pensaitqu'ello éclaboussait la simplicité de son installation. Elle ne pouvait travailler à sa lueur et disait qu'elle préférait se tenir dans l'obscurité. Ensuite elle avait donné le jour à son enfant. Bien que malade et couchée, elle n'avait eu qu'une préoccupation son dernier livre. Y a-t-il de nouveaux comptes rendus ? demandait-elle chaque jour, plusieurs fois, à son mari.

-Je ne sais, lui répondait-il. Ne t'agite pas comme cela. Tu as encore la fièvre, tes pommettes sont rouges.

Chacune de ses paroles trahissait une préoccupation profonde. Il n'avait d'yeux que pour elle et son enfant; c'était un véritable philistin. Va au café ou dans un cabinet de lecture et vois s'il n'y a pas de nouveaux comptes rendus. Tu dois savoir où les trouver. Je veux les lire tous.

Ses mains s'agitaient impatiemment sur la couverture et ses yeux trahissaient une inquié*tude profonde.

A peine l'établie, elle avait repris place d* vant son bureau.

P. de Pardiellan.

Traduit de l'allemand de CLARA Viebio (A suivre.}


ies foules précisément parce qu'elle n'était qu'un écho du passé. On comprend dès lors la vénération profonde, intransigeante des Célestes pour leurs classiques. Dans leur pensée, ce grimoire est autre chose qu'un trésor littéraire, beaucoup mieux qu'une encyclopédie. C'est le livre, le verbe sacré. Pour qui sait l'entendre, il contient tout. Un lettré de valeur n'a pas de peine à y découvrir en germe la plupart des inventions modernes. Pressez-le tant soit peu et 11 entreprendra de vous démontrer, texte en main, que Confucius et Mencius ont pressenti la locomotive, les téléphones et les automobiles. S'ils n'abordèrent ces sujets qu'à mots couverts et sans y insister, c'est que les temps n'étaient point mûrs et qu'ils tenaient à laisser dans l'ombre toute cette magie dont la divulgation eût été plus nuisible qu'utile au bonheur des peuples.

Il y a môme, ce me semble, dans cet orgueilleux parti pris de considérer les découvertes européennes les plus récentes non comme des nouveautés, au sens exact du mot, mais simplement comme les conséquences de principes posés dès longtemps par les sages de la Chine; il y a là peut-être, disons-nous, une indication précieuse, de nature à faciliter singulièrement les relations entre l'innovateur étranger et le Chinois conservateur. Nous y reviendrons. II suffit pour l'instant de nous expliquer la raison d'être de ce respect idolâtre pour les vieux us légués par les vieux livres. Cette littérature, en définitive, a modelé la Chine et ce qui lui tient lieu de gouvernement. Le système, théoriquement admirable, est, dans la pratique, l'abjection même. Il n'en est pas de plus incohérent, d'aussi corrompu. Les abus, accumulés d'âge en âge, ont recouvert, au point de la rendre méconnaissable, la large et harmonieuse fresque de gouvernement familial esquissée par les premiers législateurs. Ils foisonnent comme l'herbe folle, élargissant peu à peu les lézardes; ils s'entrecroisent, se nouent, comme les lianes des forêts vierges, en un lacis inextricable. Ce gouvernement, si défectueux soit-il, possède du moins une qualité de première ordre il a la vie dure. Tel nous l'observons, tel il était ou peu s'en faut, il y a des milliers d'années, alors que des puissances depuis longtemps défuntes n'avaient point encore vu le jour, avant qu'eussent été posées les premières assises de Babylone et de Ninive, de Rome et d'Athènes. Ces Etats sont devenus poussière lui est toujours debout. On s'attache d'instinct aux anciens édifices sur lesquels les éléments et les siècles ont étendu leur glacis décevant qui dissimule les tares et les trous. Ils préservent mal des averses et des bourrasques. Et cependant on les aime. C'est ce genre d'attachement que le Chinois éprouve pour ses vieilleries. Toucher à tout ou partie de ces traditions et de ces coutumes équivaudrait à un sacrilège, à la profanation du tabernacle du saint des saints 1 L'horreur invétérée du changement, tel est donc le trait caractéristique du Céleste. Néanmoins, en Chine comme ailleurs, la règle souffre exception, la théorie parfois plie devant le fait. Les coutumes sont résistantes mais non pas immortelles. Malgré tout, de loin en loin, on innove. L'un des exemples les plus connus est celui de la coiffure mandchoue imposée par le vainqueur. Le Chinois dut échanger sa chevelure'longue pour la natte, signe de la défaite et de la soumission. Longtemps il refusa 4' obéir aux édits de ses nouveaux maîtres et seule la terreur eut raison des récalcitrants. Des milliers de têtes tombèrent. On retrouve aujourd'hui encore trace de ces protestations dans le bonnet des Cantonais, des campagnards du Fou-Kien et jusqu'au SéTchouen où beaucoup de paysans nouent encore sur leur crâne le foulard destiné autrefois à cacher la tresse abhorrée. La mode a persisté bien que la cause qui la fit adopter ait disparu de la mémoire des hommes. A l'heure actuelle les Chinois, du petit au grand, portent avec fierté l'emblème du vasselage que naguère ils n'acceptèrent pas sans douleur. Je dis naguère, car le fait date seulement de trois siècles, ce qui n'est qu'un instant dans l'histoire si longue de ce peuple. w

Il est, chacun sait cela, de tradition constante en Chine qu'un homme, au décès de son père ou de sa mère, doit sur l'heure et quel que soit son grade dans le mandarinat, renoncer à toutes ses fonctions et s'ensevelir pendant trois ans dans la retraite, uniquement occupé aux prières et aux offrandes propitiatoires prescrites par les rites. C'est là plus qu'une coutume, c'est un devoir de piété' filiale, l'observance étroite dans tout l'empire; nul en prinîipe ne saurait s'y dérober sans crime. Cependant, 11 y a quelques années, lorsque le personnage le plus important de la Chine après l'empereur, lorsque le vice-roi Li Hung Chang perdit sa mère et fit immédiatement parvenir au trône sa démission res- pectueuse, la démission ne fut point acceptée. Il re- ;ut l'ordre de conserver son poste, continua ses 'oyaux services, et cela ne scandalisa personne. Autre exemple, moins illustre. Un Chinois, à mon service depuis plusieurs années, recevait, il y a quelques mois, une lettre de sa famille. Comme je lui. demandais s'il avait de bonnes nouvelles des siens, il répondit, sans qu'un muscle de son visage trahît son émotion intime « Mon père est mort. » Je reçus la communication d'un air pénétré, avec les condoléances de rigueur en pareil cas, ajoutant que sans doute cette triste circonstance l'obligerait à regagner son pays. U était libre de partir dès qu'il le jugerait bon; je lui retiendrais son passage sur l'un des prochains paquebots. Mais, à ma vive surprise, il déclara ne songer nullement au départ. N'en parlons plus, lui dis-je. Si je t'ai fait cette proposition, c'est que l'usage est chez vous, quand on a perdu son père.

Il ne me laissa pas achever; et, pour s'excuser apparemment de contrevenir à la coutume, murmura

Il était vieux, si vieux 1.

Cela fut détaché du bout des lèvres et accompagné non pas d'un sourire, qui eût été déplacé, mais d'une sorte de petit gloussement, oh 1 contenu, discret l Comme gloussement, c'était très convenable, mais à peine suffisant comme oraison funèbre. Il n'en est pas moins acquis que mon boy, pas plus que Li Hung Chang, ne démissionna pour alla méditer auprès d'un cercueil.

Je crois que, s'il était possible d'examiner de près la vie privée du Chinois, si hermétiquement murée, on s'apercevrait que ces dérogations à des coutumes sacro-saintes ne sont pas rares. On ne constate pas sans étonnement que, chez lui, le respect religieux des vieux us se concilie très bien avec la faculté de créer des précédents. Ces précédents sont établis sans discussion': on n'agarde de chercher à les jusTîfier. Ils sont parce qu'ils sont et acquièrent insensiblement la pleine autorité de la tradition.

Il est évident, toutefois, qu'un certain laps de temps est nécessaire à cette consécration du fait accompli. Si l'on ne perd pas de vue cette vérité élémentaire on évitera de précipiter les innovations. La prudence voudrait que l'on procédât par intervalles, à doses en quelque sorte homéopathiques. Sans aller jusqu'à exiger, entre chaque expérience, nne période d'attente quasi séculaire.encore est-il permis de se demander si, dans ces dernières années, notamment lors des tentatives poursuivies à l'effet de modifier de fond en comble les conditions économiques et sociales de la Chine par la création do voies de communication rapides et d'industries nouvelles, on n'a pas un peu trop brusqué le mouvement. La civilisation n'avance pas ainsi par saccades, pas plus qu'elle n'éclôt tout à coup. Il faut, pour préparer son essor, sa grandeur et sa durée, le patient labeur des siècles.

MARCEL MONNIER.

AFFAIRES DE CHINE

Tous les ministres, sauf le baron de Ketteler, sont saufs, dit le correspondant du Tintes dont nous publions plus bas la dépêche. Il ne faut donc pas douter que M. Pichon est vivant, bien que notre consul général à Shanghaï annonce que Li Hung Chang n'a pu encore obtenir de réponse au message qu'il s'était chargé de faire parvenir à celui-ci. te Tsong-li-Yamen persiste à ne pas communiquer aux ministres les télégrammes chiffrés.

A Tien-Tsin, la situation est assez singulière. On affirmé que les troupes anglaises, japonaises et américaines vont commencer, ou ont peut-être déjà commencé leur marche sur Pékin sans tenir compte des autres troupes alliées.

A Pékin

Le limes publie aujourd'hui une longue et intéressante lettre de son correspondant à Pékin. Elle est datée du 21 juillet et a été télégraphiée de TienTsin

Les hostilités ont cessé depuis le 18; mais, par crainte de surprises, notre vigilance ne s'est pas ralentie.

Les soldats chinois continuent de renforcer les barricades autour de la sphère assiégée et aussi les batteries sur les murailles de la cité impériale. Ils ne tirent plus parce qu'ils n'ont probablement plus de munitions.

Les principaux corps de l'armée impériale ont quitté Pékin pour se porter à la rencontre de l'armée de secours les provisions commencent à arriver; la condition des assiégés s'améliore. Les blessés vont, aussi bien que possible; l'aménagement de l'hôpital est admirable. 150 malades y sont traités.

Le Tsong-li-Yamen a fait parvenir au ministre anglais la copie d'une dépêche télégraphiée par l'empeï«ur à la reine. L'empereur attribue toutes les cruautés

commises aux bandits et demande les bons offices de Sa Majesté pour aider la Chine à sortir de ses difficultés. On ignore la réponse de la reine, mai6 le ministre de Chine à Washington a télégraphié que le gouvernement des Etats-Unis serait heureux de venir au secours des autorités chinoises.

La dépêche adressée à la reine fut envoyée au Tsongli-Yamen par le grand conseil, le 3 juillet. Cependant, le jour précédent, un édit impérial enjoignit aux Boxeurs de continuer leurs efforts patriotiques et de chasser les chrétiens.

Le même édit ordonnait aux vice-rois et gouverneurs d'expulser tous les missionnaires chrétiens ou de les forcer à renoncer à leur foi.

D'autres décrets louaient les exploits des Boxeurs, et leurs principaux chefs étaient traités de princes et de ministres.

Dans un autre décret, publié le 18, on constatait une volte-face complète ce changement était dû à la victoire des alliés à Tien-Tsin. C'est dans ce décret qu'on fait allusion pour la première fois à l'assassinat de l'ambassadeur d'Allemagne, qu'on attribue aux brigands locaux, bien qu'il ait été prémédité et que l'assassinat ait été commis par un officier impérial, ainsi que le survivant, M. Cordes peut le prouver. Les légations étaient assiégées par les impériaux commandés par Yung Lu et Tung fu Siang. Leur bravoure, qui »'a consisté qu'à bombarder pendant un mois des endroits où étaient des femmes et des enfants, à l'aide d'obus, de schrappnels, de boulets et de balles à expansion, a été célébrée par les décrets impériaux.

Les Chinois avaient miné la légation française qui est actuellement en ruine mais M. Pichon s'était réfugié à la légation anglaise depuis le premier jour du siège.

Le plus grand danger que nous ayons couru pendant le siège est celui d'être incendiés, car les Chinois, pour arriver à atteindre la légation britannique, ont brûlé l'Académie Hanlin qui était attenante. Les Chinois, avec uno perfidie caractéristique, affichaient des placards nous promettant leur protection, et, le soir même, ils se livraient à une attaque générale.

Nous n'avons toujours pas de nouvelles de la cathédrale de Peï-Tang.

C'est dans cette cathédrale que s'étaient retranchés les Chinois convertis. Un millier d'autres ont trouvé asile dans le palais du prince Sou. M. Conger, ministre des Etats-Unis, dit que les défenseurs de la légation britannique ont tué 2,000 Chinois. C'est le ministre anglais, sir Claude Macdonald, qui défendait celle-ci elle abritait 400 femmes et enfants.

Dans la liste des pertes donnée par le correspondant du Times on relève, pour les Français, les noms de M. Herbert et de huit hommes; MM. Wagner, de l'administration des douanes, et Gruintgens, ingénieur.

Le nombre total des morts, d'après le Times, est de 56. Le total des blessés des différentes nationalités est de 138. Tous les ministres et les membres des légations et leurs familles sont en bonne santé. La santé de la colonie européenne to,ut entière est excellente.

D'après le commandant du bâtiment italien Ella, le gouvernement chinois â de nouveau demandé, le 20 juillet, aux ministres étrangers de quitter Pékin. Ceux-ci ont refusé.

La Westminster Gazette constata que la situation devient beaucoup plus embarrassante en Chine depuis qu'on sait que les Européens de Pékin n'ont pas été tous massacrés.

D'un côté, les messages envoyés par les ministres étrangers recommandent de hâter l'envoi d'une colonne de secours, sous peine d'un massacre complet, et, d'autre part, les Chinois laissent entendre qu'une marche des alliés sur Pékin serait le signal de ce massacre.

« Pourquoi, ajoute le journal, ne pas notifier aux Chinois que la conduite des puissances envers eux sera plus ou moins sévère, suivant que de nouveaux actes de violence seront commis ou que les étrangers seront promptement rendus par eux sains et saufs ? »

La marche sur Pékin

Est-elle commencée 1 Nous savons par expérience qu'il ne faut accepter qu'avec réserves les informations du Daily Express. Ce journal se fait télégraphier do Tché fou, le 31 juillet:

Le bruit court que la marche sur Pékin a commencé lundi. Les alliés auraient déjà atteint un point situé entre Yang-Tsun et Lo-Fa.

On ajoute que les Japonais qui s'avancent de ChanHai-Kouan seront probablement à Pékin jeudi. Cependant des nouvelles antérieures rendent le fait vraisemblable. Le 24 juillet un étudiant missionnaire indigène, envoyé à Pékin avec une lettre pour la légation anglaise, est revenu sans avoir pu remettre son message. D'après lui le général Sung est à Yang-Tsun, avec 8 ou 10,000 hommes. Une vingtaine de jonques chargées de pierres ont été coulées dans le fleuve, et une grande cavité a été creusée en travers de la voie ferrée.

Le général Ma est à Peï-Tang avec 10,000 hommes. H est à court de vivres et do munitions. Pour s'en procurer, il doit aller à Yang-Luh-Sing, sur le grand canal, à dix milles de Tien-fsin. Cette localité, avec Pa-Chou, située à 60 milles au sud-ouest de Pékin, est le quartier général des Boxeurs. Le messager ajoutait que, de Pékin à Yang-Tsun, il n'y a que très peu de troupes, et qu'autant qu'il a pu s en assurer, on n'a pas exécuté dans cette région de travaux de défense pour s'opposer à la marche des alliés.

Il a dit qu'après la chute de Tien-Tsin, le découragement s'est emparé des troupes chinoises en général.

La situation était meilleure à Pékin, mais les vivres commençaient à y devenir rares.

Si cette dernière assertion est exacte, on ne doit s'attendre qu'à une. faible résistance.

On annonce que les Chinois tentent d'endiguer le fleuve au-dessus de Tien-Tsin, pour en détourner les eaux sur le pays environnant.

Si ces renseignements sont exacts, la marche sur Pékin est peut-être possible. Est-il cependant prudent de la tenter? Quel est actuellement le chiffre des troupes alliées à Tien-Tsin? On télégraphiait à ce sujet le 26 juillet

L'effectif des troupes étrangères est d'environ 17,000 hommes. Des renforts arrivent tous les jours, mais pas avec la rapidité désirable. On attend pour demain le général Gaselee avec des troupes indiennes. Le commandant des troupes américaines a reçu aujourd'hui ae Washington l'ordre de marcher, sans délai. On lui annonçait que de grands renforts étaient en route.

Les Américains marcheront dans très peu de jours, mais ni les Japonais ni les Anglais ne veulent se laisser distancer par les Américains, quoique les préparatifs des Anglais soient loin d'être complets. Les seules troupes qui soient presque prêtes sont les troupes japonaises.

Une autre dépêche dit que le 9e régiment américain, qui doit prendre part à la marche sur Pékin avec lès Japonais et \és Anglais, a aêjà 215 malades, sans compter les blessés.

Les Russes sont prêts à partir, car ils ont leurs moyens de transport.

Les Américains organisent un service de convois par voitures.

Les Japonais préparent un service de transports parjonques.

Les Anglais préparent un service mixte par voitures et par jonques.

Dans les provinces

Le correspondant de la Daily Mail à Shanghaï dit que le médecin de Li Hung Chang a déclaré que le vieil homme d'Etat ne pouvait se rendre à Pékin par terre, en raison de la chaleur et de la fatigue que lui occasionnerait ce voyage. Le bruit court qu'il serait autorisé à se rendre à Ta-Kou, en sa qualité de vice-roi du Tchi-Li, uniquement pour négocier la question de la sécurité des étrangers à Pékin. Le corps consulaire de la ville a décidé de confier la défense aux forces navales internationales et, dans une réunion du 30 juillet, d'en confier la direction à l'amiral Seymour.

Les deux consuls de France et des Etats-Unis ont été délégués auprès de l'amiral pour lui annoncer cette décision. Celui-ci a'accepté et a promis de dresser un plan qu'il soumettra à un conseil d'officiers.

Trois missionnaires du Hou-Nan, qui s'enfuyaient à Han-Kéou, ont été massacrés.

Le gouverneur du Chan-Toung envoie des soldats contre les Boxeurs qui terrorisent Teh-Chou. Les désordres s'étendent de plus en plus dans le Tché-Kiang. Chiang a été pillé dans la nuit du 29. Lan-Chi a aussi été attaqué des chapelles ont été brûlées; plusieurs convertis ont été massacrés. On dit que ces deux localités n'ont pas été attaquées par les Boxeurs, mais bien parla société secrète des « Végétariens ».

Les préparatifs militaires en France

Les officiers du génie dont les noms suivent sont désignés pour faire partie du corps expéditionnaire

Le lieutenant-colonel Legrand, directeur du génie à. Bastia, nommé commandant du génie du corps expéditionnaire.

Le chef de bataillon Guillot, chef du génie à Belfort, nommé commandant du génie de la 2* brigade. Les capitaines Noguette, état-major du génie Cambier, parc du génie du corps expéditionnaire Calmel, état-major du génie; Guyot, commandant la demi-compagnie 23/3 de sapeurs de chemins de fer; Lindeeker, commandant la section d'aérostiers, 1" rég.; Lcvêque, état-major du génie; Belhague, état-major du génie Curtet, commandant la compagnie 19/1 Barthe, commandant la compagnie 9/4.

Les lieutenants Plaisant, section d'aérostiers; Rougemont, compagnie 9/4 Izard, régiment, section d'aérostiers Gilbert, compagnie 9/4 Lamarche, compagnie 19/1 Dorido, compagnie 19/1 Pacton, compagnie 19/1.

Les sous-lieutenants Quillacq, 1" régiment, section de télégraphistes; Le Blevenec, compagnie 9/4. Les officiers d'administration Wibratte et Regnaut, état-major du génie; Carréchachi que, parc du génie; et le sous-officier stagiaire Jamet, parc du génie. Sont en outre désignés les oficiers du corps de eanté:

Les médecins principaux de 2» classe Trifaud, nommé adjoint au directeur du service de santé du

corps expéditionnaire, et Duchêne, nommé médecin chef des troupes de l'armée de terre.

Sont désignés pour la brigade de l'armée de terre

Les médecins-majors de 1" classe Béchard, Kauty mann et Beylier.

Les médecins-majors de classe Rouffignac, Sabatier, liocheblave, Licht, Ferrand, Barbot, Destrez, Pichon, Pouy, de Libersart, Visbecq, Husson. Les médecins aides-majors de 1re classeJaffary, Coullaud, Guichard, Piqué, Leniez, Bar, Miramond, Lafeuille, Caujole, Vandenbosche, Langlois, Bertelé. Les officiers d'administration Bénard et Lornet. Sont mis à la disposition du service de santé de la marine du corps expéditionnaire

Le pharmacien-major de lr° classe Péré;

Le pharmacien-major de 2' classe Nanta;

Les oflisiers d'administration Boulanger, Provent, Labère, Odet, Gayet, Tusques, Durand, Martin et Raphal.

Le vétérinaire en second Blin, au 10e régiment de hussards, est désigné pour faire partie du corps expéditionnaire de Chine et affecté au groupe de batteries constitué à Nîmes.

Le détachement du 3° génie appelé à faire partie du corps expéditionnaire de Chine a quitté Arras ce matin, à sept heures. Il a été conduit à la gare par la musique et tous les officiers du régiment. Il était escorté par une foule nombreuse et sympathique.

Le croiseur Amiral-Ckarner est arrivé hier à Saïgon. Tout va bien à bord.

Pour les blessés français en Chine

La Société de secours aux blessés que préside le général duc d'Aueretœdt, grand chancelier delà Légion d'honneur, envoie en Chine,. comme déjà nous lavons annoncé, deux hôpitaux de campagne avec matériel et personnel complets. p g

Le personnel des deux hôpitaux comprend 2 représentants de la société, 1 aumônier, 8 médecins ou internes. 10 infirmiers et 5 sœurs de Saint-Vincent-de-Paul auxquelles viendront se joindre quinze autres sœurs mises à la disposition de là société par la supérieure générale et qui sont déjà à Shanghaï.

Les deux hôpitaux partiront de Marseille le 11 août sur le Notre-Dame-du-Salut, vaisseau-ambulance qui a déjà rendu de grands services lors de l'expédition de Madagascar et qui a été nolisé par l'Etat pour le transport des troupes à Ta-Kou. p Aussitôt les troupes débarquées, le vaisseau-ambulance demeurera à la disposition et aux frais de la Société de secours aux blessés. Il peut contenir de 300 à 400 malades qui seront ainsi soignés dans les meilleures conditions d'hygiène.

L'entretien seul du bateau-hôpital coûtera par mois au moins 100,000 francs. Aussi la souscription demeure ouverte dans lés bureaux de la Société, 19, rue Matignon.

LA GUERRE DU TRANSVAAL

Lord Roberts télégraphie de Pretoria, le 1er août: Le général Hunter annonce que 1,200 nouveaux prisonniers se sont rendus à lui hier, et avec eux les commandants Roux et Fonternel.

De plus, le général Bruce-Hamilton a reçu la soumission des commandants Joubert, Detloy et Podgieter. Il a reçu 1,200 fusils, 650 chevaux et un canon Armstrong. Un officier danois, de l'artillerie orangiste, le lieutenant Anderson, s'est également rendu.

Olivier, avec 5 canons et un certain nombre de burghers, s'est détaché dans le district d'Harrismith. Le général Hunter espère que le nombre total des prisonniers sera de 4,000.

Un accident de chemin de fer s'est produit hier près de Friedorickstadf, entre Krügersdorp et Potchefstroom. Les Boers ayant enlevé les rails, un train d'approvisionnement a déraillé. Il y a eu 13 tués et 39 blessés.

Le général Smith Darrien avait ordonné à une patrouille spéciale de parcourir la ligne pour empêcher les trains de passer à l'endroit dangereux. Une enquête va être faite pour savoir pourquoi cet ordre n'a pas été exécuté.

On apprend, d'autre part, que les Boers ont évacué Machadodorp et ont établi une ligne télégraphique entre Lydenburg et Nelspruit, et que le commando de Winburg-Senekal, composé d'environ 600 hommes, vient de faire sa soumission. Le chef du commando de Wepener, plusieurs artilleurs étrangers et le général Roux sont arrivés. Tous les chefs orangistes se sont rendus. Il faudra plusieurs jours pour compléter la capitulation. Une ligne continue de chariots de Boers, qui couvre une longueur de 7 milles, arrive par la route de Salley. Enfin, une dépêche de Capetown au Daily TcAegraph dit que des documents de la plus haute importance, provenant d'Angleterre et compromettants pour certains membres'du Parlement et autres politiciens qui ont joué un rôle dans l'agitation en faveur des Boers, ont été découverts à Pretoria.

COURRIER DE BELGIQUE La grève générale des verriers belges

Charleroi, 1" août.

La grève des verriers belges est un fait accompli. Depuis que les ouvriers affiliés à la Nouvelle Union verrière, qui constituent l'immense majorité des ouvriers, ont donné leur préavis, aucune tentative de conciliation n'a été faite. Les patrons se sont réunis pour adopter une ligne de conduite uniforme. Ils ont décidé la résistance aux revendications des ouvriers. Ces derniers, depuis que, dans leurs assemblées, ils ont, par un vote à bulletins secrets, décidé la grève, ont continué à tenir leurs assemblées syndicales ordinaires sans plus paraître se préoccuper de la grève. Ils avaient pris une décision, et tant que les motifs de cette décision subsistaient ils ne voyaient aucune raison de la discuter encore. « Ce qui est fait est fait, nous disaithier un des grévistes. Quand les patrons sentiront qu'ils ont besoin de nous, ils nous appelleront, et alors nous saurons exiger des garanties. Mais les patrons prétendent qu'ils résisteront plusieurs mois et ne nous- reprendront qu'en imposant une diminution de salaire. Si les patrons peuvent résister trois mois, nous pourrons en résister six, et quand nous rentrerons ce sera avec une augmentation de salaire. »

L'avenir nous dira si cette belle confiance est justifiée. Les événements de Chine auront une certaine influence sur le résultat de la grève et les événements du Transvaal ont aussi ralenti le mouvement d'exportation en Angleterre. Si ces deux conflits armés se terminaient rapidement, on compte sur un écoulement rapide des verres en magasin, et les fabricants devraient alors faire appel aux ouvriers c'est sur quoi ceux-ci comptent quand ils émettent l'espoir d'une reprise avec augmentation de salaire.

Mais les patrons sont décidés à se défendre et déjà depuis quelque temps ils ont formé de jeunes ouvriers avec lesquels ils comptent continuer en partie la fabrication dans quelques verreries. Le chômage n'est donc pas complet; dans la plupart des établissements on travaille avec des équipes incomplètes dans un four à bassin sur deux.

En résumé, il y a environ huit mille ouvriers en grève et leur nombre croîtra à mesure de l'expiraion des préavis.

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NOUVELLES DE L'ftRASflER

Alsace-Lorraine

Le niveau des eaux du Rhin a tellement baissé par suite des grandes chaleurs que les communications avec la France, par le canal du Rhône au Rhin, sont interrompues entre Mulhouse et la frontière française, près de Belfort.

Toute navigation est suspendue, depuis hier, au très grand préjudice des usiniers, qui ont besoin de houille pour assurer leurs services.

D'autre part, les chemins de fer, absolument encombrés, sont hors d'état d'augmenter leurs trains d'approvisionnements, de sorte que la situation d'un grand nombre d'établissements industriels est critique.

Les orages épouvantables qui ont sévi ces jours derniers dans la Haute et la Basse-Alsace n'ont pas fait monter l'étiage du Rhin ils ont, par contre, causé des désastres dans les cultures, les houblonnières et les vignes.

Allemagne

La police d'Elberfeld a arrêté un terrassier italien, âgé de vingt ans, nommé Joseph Bernardi, qui aurait dit qu'après le roi Humbert ce serait le tour de l'empereur Guillaume.

Il nie avoir tenu ce propos, qui est affirmé par plusieurs témoins; l'accusé a fait un séjour à Zurich. On croit avoir affaire à un anarchiste.

Notre correspondant de Londres nous écrit La mort prématurée du duc de Cobourg est due vraiment à un cancer placé entre le larynx et la langue. Ce n'est que le 22 juin que les spécialistes de Vienne ont constaté la présence du mal, qui ne pouvait être traité par la chirurgie vu sa position anatomique. La maladie avait fait des progrès rapides, et la suffocation qui en a résulté, samedi et dimanche derniers, était telle que tout avait été préparé en prévision de la trachéotomie à laquelle il eût fallu avoir recours si la mort n'était pas survenue.

C'est la même maladie qui a enlevé l'empereur d'Allemagne, beau-frère de feu le duc de Cobourg, après de longs mois de souffrances horribles.

Le duc d'Aïbany, héritier du titre, étant mineur, la régence sera confiée au prince de Hobenlohe-l,angenbourg, gendre du duc qui vient de mourir, ou au prince de Wied, fils du prince Hermann. Le prince de Wied a quarante-cinq ans et a le rang honoraire de général dans l'infanterie prussienne.

Le corps du duc de Cobourg sera probablement transporté à Windsor.

De même que son neveu, Guillaume II, le feu duc avait une passion pour la musique et jouait du violon avec un certain talent.

A l'occasion de la mort du duc de Cobourg, qui avant de monter sur le trône avait servi dans la marine an-

glaise- le prince Alfred était familièrement connu en Angleterre sous le sobriquet de prince matelot,l'empereur Guillaume a adressé au premier lord de l'amirauté la dépêche suivante

« Au nom de ma marine, je vous prie d'accepter l'expression de notre plus sincère sympathie pour la mort du duc de Cobourg. Les grandes qualités qu'il a montrées, étant duc d'Edimbourg, dans la marine de Sa Majesté, l'avaient rendu populaire auprès des marins des deux nations. »

Roumanie

Les juifs émigrés, repoussés par différents pays, reviennent en masse.

Les autorités roumaines leur fournissent des secours et des moyens de retour gratuit, individuellement, jusqu'à leur lieu d'origine. Le nombre des juifs rentrant ainsi est jusqu'à présent de plus de 3,000. i F

A Vienne, à Francfort, à Rotterdam, les représentants de la Roumanie sont intervenus pour obtenir aux juifs l'autorisation de séjour jusqu'à la réception des secours permettant aux émigrants de continuer leur route.

Les consuls roumains se sont de même abouchés avec les comités israélites et chrétiens qui ont fourni des subsides.

En Roumanie même une circulaire aux préfets, en date du 30 juillet, et émanant par conséquent du nouveau ministère, accorde l'autorisation de séjour dans les communes rurales proprement dites à tous les juifs ayant accompli le service militaire et possédant un petit capital suffisant pour exercer un métier ou une industrie.

Suède et Norvège

Hier, l'académie des sciences de Stockholm a tenu séance en présence des explorateurs Nordenskjald, Nathorst et de plusieurs savants.

On a ouvert la bouée provenant de l'expédition Andrée et découverte récemment dans les eaux de l'Islande. Cette bouée portait l'inscription «Expédition polaire Andrée, ri° 3,1896 ».

La bouée était en parfait état, sauf que la couleur avait complètement disparu. On a remarqué que, par suite de la mauvaise qualité du pas de vis, la partie supérieure pouvait être très facifemeet dévissée, soit par le choc des vagues, soit par la pression des vagues. Comme la pointe inférieure de cuivre de la bouée n'était pas émoussée, il est. certain qu'elle n'est tombée ni sur le sol, ni sur la glace. En comparant cette bouée avec une autre bouée d'Andrée, trouvée jadis, on a remarqué que dans cette dernière un organe de fermeture et une pièce de cuivre manquaient.

États-Unis

Le projet présenté à la législature de la Caroline du Nord tendant à retirer aux gens de couleur leurs droits électoraux cause une grande agitation. On craint des troubles graves comme en Louisiane, et le gouverneur vient d'ordonner la convocation des milices pour protéger la population blanche contre les violences des noirs irrités.

Amérique centrale

Le gouvernement de Nicaragua vientd'exproprier brusquement la Compagnie américaine du canal Interocéanique, y compris le chemin de fer, vu que le délai fixé par l'article 54 pour l'exécution des clauses de la concession est expiré sans que les conditions en aient été remplies par l'entreprise.. L'acte du gouvernement du Nicaragua cause une certaine émotion à Washington, où on le considère comme un 'acte d'hostilité particulière envers les Etats-Unis.

.A. JL/IEXIPOSITIOlSr

Le congrès de la médecine

Le 13e congrès international de médecine a tenu, aujourd'hui à deux heures, sa séance d'ouverture dans la grande salle des Fêtes de l'Exposition, sous la présidence effective de l'éminent chirurgien Lannelongue, membre de l'institut et professeur de clinique chirurgicale à la faculté de médecine de Paris.

L'assistance comportait l'élite des sommités médicales de tous les pays. On comprendra que l'énumération en serait trop longue ici quand on saura que plus de 12,000 membres ou adhérents, venus de tous les coins du globe et accompagnés la plupart de leurs familles, avaient répondu à l'appel du comité d'organisation. p pp

A deux heures, le président du Congrès, M. Lannelongue, a pris la parole et prononcé un discours dont nous extrayons les grandes lignes

L'aurore de ce siècle innommé encore porte dans ses premières lueurs, au milieu de teintes à la fois sublimes et changeantes, un faisceau de principes aussi inconnus aux temps passés que le sont encore à nos yeux ces ondulations mystérieuses répandues dans tout le spectre solaire, depuis le rouge jusqu'au delà de l'ultraviolet. Ils émanent de cette éducatrice incomparable qui pénètre partout et apporte partout la lumière, l'équité, l'exactitude,montrant le vrai, indiquant le but, éclairant la foi, instruisant l'art, forçant enfin toutes les portes pour introduire jusque dans les groupements sociaux son idéal de paix et d'humanité j'ai nommé la Science, armature nécessaire de toute civilisation future.

C'est elle qui résoudra certainement un jour le problème de la régénération universelle des moeurs, non point à l'aide de méthodes désorganisatrices ou destructives, mais en perfectionnant ou transformant ce qui existe, sans perturbations inutiles, selon la loi du progrès. L'évolution, on le sait aujourd'hui, n'est jamais brusque et si les circonstances en précipitent ou en attardent la marche, elle n'en obéit pas moins à une loi de continuité d'où procèdent invariablement tous les changements survenus ou en cours de réalisation. Ces transformations sont, d'ailleurs, inévitables et l'on ne peut prévoir les destinées de ceux qui les subissent. Toutefois, elles revêtent aujourd'hui un caractère assez aigu pour qu'on les rapproche volontiers des crises.

C'est qu'en effet les sociétés obéissent à un mouvement chaque jour plus accéléré par suite de l'intensité des besoins, de la perfection de l'outillage, de la multiplication des voies de toute nature, ferrées aujourd'hui, aérienne demain. De là l'utilité d'échanges et de rapports que l'on réclame de plus en plus échanges et voyages des idées, connaissance des lieux et des personnes, commerce courtois et affectueux entre des intelligences faites pour se comprendre, possession de cette partie du savoir que donne seulement ce qui a été vu et parlé, appréciation sur place des efforts, de la valeur et des tendances morales des autres, comparaison directe du soi au non-soi, apprentissage perma- nent de la pensée par les contacts, véritable compa- gnonnage de métier et vie en commun avec des pareils passés maîtres comme soi, aspirations légitimes enfin à participer au rayonnement de sa patrie.

Tout cela ne montre-t-il pas qu'on est définitivement sorti de la phase des spécialités étroites et qu'une éducation universelle s'impose de nouveau, alors qu'on croyait en avoir fini depuis longtemps avec l'école? Ainsi, pour trouver, le chercheur ne peut plus vivre dans l'isolement. Il travaille cependant d'habitude à l'ombre, et c'est de la retraite qu'il fait sortir l'œuvre utile. Mais cette vérité nouvelle ne vient pas exclusivement de sa pensée ou de son labeur. Il en existe, dis- persées à côté ou loin de lui, soit des esquisses, soit des fragments isolés et épars, soit même tous les morceaux. En créant l'ensemble il lui donne, il est vrai, une forme qui est la sienne et qui en fera sa propriété aussi longtemps qu'elle restera telle qu'il la présente. Le culte de la santé de l'homme, c'est-à-dire de sa conservation, en le préservant ou en le guérissant, n'est pas notre seul souci. Nous nous préoccupons aussi de sa grandeur matérielle et morale, et c'est ainsi que des études poursuivies parallèlement sur tous les points du globe, trouvant une diffusion rapide dans nos contacts, sont d'une grande utilité. Toutefois, le monde des phénomènes de la vie est encore si obscur, que, pour s'y engager sans se perdre, il faut être aussi sûrement guidé que l'est le mineur par la lampe qui éclaire les galeries souterraines où il travaille.

Certainement ce sont les lois de la force et de la matière qui régissent, en temps de santé, les condi- tions d'équilibre de l'être vivant; mais il est déjà bien diflicile, chez lui, d'en faire l'analyse et de les déga- ger des combinaisons complexes auxquelles elles sont associées à plus forte raison lorsqu'un nouvel élé- ment, comme la maladie, vient se jeter à leur tra- verse. Le trouble devient alors extrême et la biologie de l'être animé, de ses organes, des éléments de ses tissus, s'entoure d'obscurités dont on recule tous les jours la limite sans entrevoir encore la clarté finale. Et si l'on y ajoute l'imperfection de nos sens. qui sont si souvent trompés ou trompeurs, on reconnaîtra que les méthodes d'examen dont nous nous servons sont très peu sûres, dépourvues pour la plupart d'exactitude et livrées, en tout cas, à l'appréciation d'un jugement personnel sujet à variations. Aussi convient-il, à mon avis, de songer à remplacer de plus en plus nos procédés habituels d'investigation par un outillage, des appareils de précision, des mé- j thodes aussi rigoureuses que le thermomètre à l'égard de la température, qui puissent montrer comme à tra- vers une lame de verre la forme, la couleur, le volume, la consistance, les altérations enfin de tous nos organes superficiels ou profonds.

Que d'erreurs, que de fautes, que de pas inutiles dans la voie d'un prétendu progrès on éviterait si on n'avait qu'à recueillir des résultats évidents ou enre- gistrés, et quelle force ne donnerait-on pas à l'observation médicale, qui n'est pas différente, en somme, de l'observation dont le puissant génie de Leibniz a pu dire que toute science en découle ». Dans cette France qui vous accueille et qui vous reçoit, je salue en vous, messieurs les membres étrangers, toutes les nations de l'univers unies dans cette préoccupation sublime des phénomènes de la vie.

Après M. Lannelongue, M. Monis, ministre de la justice, a, dans une improvisation qui a été très applaudie, souhaité au nom du gouvernement la bienvenue aux délégués étrangers.

Après la présentation de nombreuses adresses rendant hommage à la science française, le professeur Virchow, de Berlin, l'éminent anatomiste, physiologiste et histologiste allemand, un des doyens de la science universelle il compte environ quatrevingts ans a pris la parole et donné lecture d'une notice sur le « traumatisme et l'infection »,

t Le professeur Likhatchef, secrétaire du comité national russe, qui lui a succédé à la tribune, a communiqué ensuite, au nom du professeur Pavlov, de Saint-Pétersbourg, empêché par la maladie, une étude de ce savant sur « la thérapie expérimentale comme méthode nouvelle et extrêmement féconde pour les recherches physiologiques ».

Le- président de la République a reçu, ce matin, les délégués officiels du congrès de médecine et de chirurgie, qui lui ont été présentés par le professeur Lannelongue, qui a prononcé le discours suivant

Monsieur le président,

J'ai l'honneur de vous présenter les délégués officiels des Etats de toutes les puissances du monde entier. Je vous suis très reconnaissant de vouloir bien les accueillir. Ils apportent ici non seulement le prestige de leur haute situation, mais encore des travaux dont le nombre dépasse 1,500 communications. Les délégués recevront en France l'accueil qu'ils méritent et garderont un ineffaçable souvenir de cette journée: elle leur montre quel intérêt le chef de l'Etat porte à leurs travaux et quelle sympathie il a pour leur personne. Le président de la République a répondu Messieurs,

J'aurais été heureux d'assister à la séance d'ouverture de votre congrès, si la mort tragique de Sa Majesté le roi d'Italie ne m'en avait empêché. Mais je suivrai avec intérêt les travaux de ce congrès qui réunit les savants du monde entier.

La médecine et la chirurgie ont fait, dans ces dernières années, des progrès considérables votre réunion en réalisera de nouveaux dont l'humanité souffrante profitera. Aussi la République française donnet-elle un salut cordial aux membres du congrès de médecine et de chirurgie.

.J'espère, messieurs, que vous ne quitterez pas Paris avant de m'avoir fourni l'occasion de vous revoir à l'Elysée où vous êtes les bienvenus.

Le présidant de la République a fait ensuite le tour de la salle des fêtes, où s'étaient groupés, par nationalités, les représentants officiels du congrès, qui lui ont été présentés individuellement par le professeur Lannelongue.

Le congrès de la presse

Dans la séance qu'il a tenue hier, après midi, au pavillon de la Presse, à l'Exposition, le congrès international des associations de presse a adopté les conclusions du rapport de M. de Beraza, relatif aux nouvelles conventions internationales accordant une réduction de tarif pour les dépêches de presse de pays à pays. int(,rna-

Un projet de création d'un code abréviatif interna-

tional pour les dépêches de presse a été renvoyé à

l'examen d'une commission spéciale.

Le congrès a ensuite discuté le rapport de M. Jacquemaire sur le fonctionnement du tribunal international d'arbitt es, institué par le congrès de Lisbonne.

Le congrès, dans sa séance de ce matin, a achevé de voter le projet très étudié de M. Numa Jacquemaire. Ce projet organise le tribunal arbitral international pour juger les différends entre journalistes appartenant à des associations de pays différents. w

Ce tribunal n'aura pas un caractère permanent. Il sera constitué, dans des conditions déterminées, pour chaque affaire qui lui sera déférée par les parties en contestation.

Ses décisions seront exécutoires suivant la législation des pays auxquels appartiendront les intéressés.

La discussion avait été interrompue pour permettre à M. Singer, président, de donner lecture du télégramme suivant, reçu d'Italie:

M. Mézières, de l'Académie, et Guillaume Singer, présisident du Congrès international des Associations de la presse à Paris.

S. M. la reine a été fort sensible à l'hommage du Congrès et me charge de transmettre l'expression de sa gratitude pour les sentiments dont vous êtes, messieurs, les interprètes.

Le chevalier d'honneur,

GUICCIOLI.

Le président, au nom du congrès, a renouvelé à la reine l'expression de sa sympathie la plus respectueuse.

M. Singer a donné également communication d'une lettre du ministre des travaux publics, M. Baudin, qui regrette que les événements d'Italie l'aient empêché de recevoir le congrès et qu'il soit forcé de s'absenter de Paris.

M. Edmond Lepellctier, membre du congrès, et secrétaire du Conseil municipal de Paris, a, au nom de se's collègues, prié les membres du congrès de se rendre à la réception de l'Hôtel de Ville, en leur donnant l'assurance que la ville de Paris tenait à donner à son accueil un caractère de cordialité aussi éclatant que possible.

On a discuté ensuite un intéressant rapport de M. Jean Bernard sur l'Ecole de journalisme.

Les conclusions de ce rapport ont été adoptées. Elles sont ainsi conçues

Le 7° congrès international des Associations de presse de Paris de 1900, s'en réferant aux décisions de Bordeaux (18y5) et de Lisbonne (1898);

Désireux d'organiser sur des bases rationnelles et pratiques l'enseignement professionnel du journalisme, Décide, dès à présent, de confier à son bureau la mission de rechercher, par voie d'enquête auprès de toutes les associations et syndicats du monde entier, les moyens qui lui paraîtraient les meilleurs d'arriver à l'ouverture des écoles du journalisme dans les différents pays.

A cet eiret

Le bureau est chargé de centraliser tous les docui ments, statistiques, renseignements et faits se rattachant à la question.

Un rapporteur présentera pour 1901 avec l'approbation préalable du bureau un projet ferme et complet concernant toutes les questions d administration, d admission et d'ensegnement dans les écoles du journai lisme patronnées par l'Association internationale de j presse.

Séance de clôture demain matin.

Le banquet de la presse, qui devait avoir lieu le 2 août, est reporté au 8 août.

Un prix de 100,000 francs

L'attribution du prix de 100,000 francs, fondé par les héritières de M. Anthony Pollok, qui a péri si malheureusement avec Mme Pollok dans le naufrage de la Bourgogne, a été confiée au jury de la classe 33 (navigation de commerce).

Nous croyons savoir que le travail préparatoire est terminé et que la commission qui en a été chargée a. émis l'avis qu'il n'y avait pas lieu de donner le prix dans son intégralité. Il paraît probable que le concours restera ouvert encore deux ou trois ans, avec des conditions qui ne pourront être publiées que dans quelque temps.

Les objets et appareils pour le concours du prix Pollok sont exposés dans le palais de la Navigation de commerce, formant une galerie à part le long de la Seine, et juste en aval du pont d'Iéna. E

A l'Hôtel de Ville

On communique à l'Hôtel de Ville la note suivante

Le bureau du Conseil municipal, réuni hier, sous la présidence de M. Armand Grébauval, après examen de la situation résultant de l'ajournement de la fête des lettres, et devant l'impossibilité matérielle de reconstituer le programme, commo. de compter, à une date ultérieure aux obsèques du roi d'Italie, sur les congressistes invilés, s'est vu dans l'obligation de supprimer les fêtes des lettres et des sciences, fixées primitivement aux 27 juillet et 7 août.

Aujourd'hui les associations de presse et le congrès interparlementaire des amis de la paix seront reçus, comme il était convenu, à l'Hôtel de Ville, à cinq heures et six heures. Les salons seront ouverts.

Les titulaires d'invitation à la fête des lettres seront admis à cette réoeption, sur le vu de leur carte. Le bureau enfin a décidé de donner, le 22 septembre, une grande fête des municipalités françaises et étrangères, comprenant une soirée de gala à l'Hôtel de Ville, et une journée populaire au bois de Vincennes. Les entrées

Total général des entrées pour la journée d'hier mardi 170,702.

Elles. se décomposent ainsi

Entrées avec 2 tickets, de 8 h. à 10 h. du m. 5.446 Entrées avec 1 t., de 10 h. du m. à 6 h. du s. 100.374 Avec 2 tickets, de 6 heures du soir à la fermeture 14.103 Entrées avec cartes. 40. 722 Entrées avec jetons de service. 9.244 Délégations (entrées gratuites). 813 Total. 170.702

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vans ce total, l'annexe de vincennes figure pour 1 4,524 entrées avec tickets, 748 avec cartas et 343 avec jetons de service

La salle des Illusions

Pour cause de réparations, la salle des Glaces sera fermée jeudi, vendredi et samedi.

Elle sera ouverte au publie à partir de dimanche 5 août. 1

AFFAIRES MILITAIRES

ARMÉE

Le médecin principal de i" classe Sockeel, aux hôpitaux militaires de la division d'Alger, est nommé médecin-chef à l'Ecole de l'artillerie et du génie à Fontainebleau.

Le médecin-major de lro classe Lecomte, médecinchef des salles militaires de l'hospice de Saint-Mihiel, est nommé médecin-chef de l'hôpital militaire du Belvédère à Tunis.

MARINE

Le capitaine de frégate Jean-Pascal sera attaché au service hydrographique à compter du 15 septembre. Le capitaine de frégate Rullier est désigné pour être attaché au service central des torpilles et de l électricité.

Le lieutenant colonel Teillard d'Eyry, du 21 d'artillerie de marine, passe à l'inspection générale permanente de l'arme à Paris.

Le chef de bataillon Lavoisot, du 1" d'infanterie de marine, est désigné pour servir & l'état-major hors cadres à Madagascar.

CHRONIQUE ÉL ECTORALE Convocation d'électeurs

Vienne. Les électeurs sénatoriaux de la Vienne sont convoqués pour le 16 septembre afin d'élire un sénateur en remplacement de M. Contancin, décédé. Les conseils municipaux éliront leurs délégués le dimanche 12 août.

NOUVELLES DU JOUR

Les vacances du Conseil d'Etat commenceront 16 15 août pour finir le 15 octobre; le conseil sera divisé en deux sections, comprenant

1° Section de législation, de la justice, des affaires étrangères, de l'intérieur, des cultes, de l'instruction publique et des beaux-arts;

Section des finances, de la guerre, de la marine, des colonies, des travaux publics, de l'agriculture, du commerce, de l'industrie et des postes et télégraphes. Sont désignés pour délibérer, pendant les vacations, sur les affaires administratives soumises à l'examen du conseil d'Etat et qui doivent, à raison de leur urgence, recevoir immédiatement une solur tion

Président de section le général Mojon.

Conseillers d'Etat en service ordinaire MM. Camille Sée, Saisset-Schneider, Louis Herbette, Bouffet, Lagarde, Camille Lyqa, Abel Flourens, Charles Blanc. Les conseillers d'Etat en service extraordinaire. Maîtres des requêtes MM. Varagnac, Chauvel-Bize, Ernest Meyer, J.-L. Deloncle, Henri Chardon, Léon Barthou, François Roussel.

Auditeurs MM. Noulens, Théodore Tissier, Tirman, Peschaud, Basset, Hamelin, Imbart de la Tour, Ripert, Bordeaux.

En cas d'empêchement, les conseillers d'Etat en service ordinaire ci-dessus désignés peuvent se faire remplacer, de l'agrément du président, par un autre conseiller d'Etat.

La section temporaire du contentieux formée par décret du 14 octobre 1896 est prorogée jusqu'au 15 octobre 1902. Ses fonctions cesseront à cette date, s'il n'en est autrement ordonné.

Sont nommés auditeurs de 2' classe au Conseil d'Etat, à partir du 1er septembre 1900, MM. Légefc Carrière, Porché, Laurent-Atthalin.

M. Vivien, directeur de la Banque de la Guadeloupe, est nommé directeur de la Banque de la Guyane, en remplacement de M. Quintrie, décédé. M. Caubère, directeur de la Banque de la Martinique, est nommé directeur de la Banque de la Guadeloupe, en remplacement de M. Vivien.

M. Michon, employé de la Banque de France, est nommé directeur de la Banque de la Martinique, en remplacement de M. Caubère.

LES GRÈVES

On nous télégraphie du Havre:

Dans une nouvelle réunion des délégués des patrons et des délégués des charbonniers grévistes, l'entente s'est faite entre les deux parties inteV ressées.

Les grévistes obtiennent la journée de huit heures divisée en deux parties égales, quatre heures le matin et quatre heures l'après-midi. heures le

Le travail reprend ce matin dans les chantiers et sur les quais.

Le conseil municipal du Havre a émis ce matin le vœu d'une grâce totale des chauffeurs et soutiers da la Bretagne.

AU JOUR LE JOUR Le chah de Perse à Paris

Le chah de Perse a fait, à cinq heures, hier soïr, une nouvelle visite à l'Exposition. Il s'est rendu directement à l'hôtel des Invalides, où l'attendait le gouverneur, le général Arnoux, entouré de son étatmajor. Dans la cour, que le souverain et sa suite ont traversée, la musique du 39e a joué l'hymne persan.

Le chah a visité la crypte, et les reliques de Napoléon (le chapeau et l'épée). Il s'est à ce moment découvert. Devant le tombeau de Napoléon, le chah est resté quelques minutes silencieux, puis il a dit C'était un grand souverain. Le souverain et sa suite ont traversé la chapelle, puis sont sortis des Invalides et, remontés en voiture, ont gagné le Champ de Mars.

De six à sept, le chah a visité, au palais du Génie civil, les sections de l'automobilisme, de la photographie et de la musique. Il a commandé divers objets qu'on lui portera demain.

Le voici devant la vitrine des jumelles Flammarion il se montre autant frappé de la qualité de ces célèbres instruments que de la richesse et de l'élégance de leurs montures. 11 fait l'acquisition de quelques spécimens décorés en art nouveau et acquiert également des modèles militaires qu'il destine à son ministère de la guerre. -aw Plus loin, il s'intéresse vivement à la fabrication des verres isométropes, qui a lieu, on le sait, devant le public. Il apprend à son entourage que « ces verres ont déjà porté leurs bienfaits en Perse. A sa sortie, ovation de la foule, puis rentrée au palais des Souverains.

Après diner, le chah et sa suite se sont rendus au Châtelet. L'arrivée et la sortie du souverain n'ont donné lieu à aucun incident.

Voici le discours prononcé par le nonce apostolique au cours de la réception diplomatique par le chah de Perse

Sire,

Le corps diplomatique accrédité près le président de la République est tenu do souhaiter à Votre Majesté Impériale la bienvenue dans cette illustre capitale. La chah de Perso venant à l'Exposition universelle de Paris donne à la France une preuve de sympathie particulière qui ne saurait être que trop justifiée mais il atteste en môme temps son vif intérêt pour l'étendue de la culture et l'épanouissement de la civilisation. Par conséquent, nous sommes convaincus que 1er manifestations anciennes et modernes du génie français, du génie européen et mondial, et notamment les plus éclatants dans l'ordre de la pensée, de la vie et de l'art, peuvent trouver une haute application dans la noble et haute intelligence de Votre Majesté.

C'est avec des sentiments très respectueux qu'en mon nom et au nom de mes éminents collègues,, j'ai l'honneur d'offrir à Votre Majesté Impériale nos profonds hommages et d'exprimer les vœux que nous formons tous pour la prospérité et le bonheur de l'empire persan.

Le chah a ainsi répondu au nonce apostolique Je remercie de tout mon cœur le nonce apostolique et les membres du corps diplomatique d'avoir bien voulu me souhaiter la bienvenue dans cette merveilleuse ville de Paris, devenue encore plus merveilleuse par cette Exposition, unique dans son genre, qui nous montre les prodiges anciens et modernes du génie français et du génie des nations du monde entier. C'était mon devoir de prendre part à cette fête de la civilisation moderne, qui unit les peuples pour leur assurer les bienfaits de la paix. Je suis touché des souhaits que vous venez de m'exprimer, et je vous prie d'être auprès des souverains et chefs de nations, que vous représentez si dignement en France, les interprètes des vœux que je forme pour leur bonheur et pour la prospérité de leurs peuples.

La distribution des prix du Conservatoire La distribution des prix au Conservatoire de musique et de déclamation a eu lieu cet après-midi, sous la présidence de M. Gustave Larroumet, directeur honoraire des beaux-arts, secrétaire perpétuel de l'Académie des beaux-arts, en l'absence du ministre et du directeur des beaux-arts, qui accompagnaient le chah de Perse dans sa visite à Versailles et à Sèvres.

La situation de notre éminent collaborateur était assez embarrassante et piquait la curiosité de son auditoire. Il ne pouvait se dérober à une mission dont ses anciennes fonctions lui faisaient un devoir et, voué depuis à la critique impartiale, il se trouvait obligé d'apporter à son auditoire l'expression de l'optimisme officiel. Il s'en est tiré, comme on va le voir, avec autant d'aisance que d'esprit.

Mesdemoiselles et messieurs,

Je ne m'attendais pas à occuper aujourd'hui cette place d'honneur et ce n'est pas moi que vous espériez y trouver Je me voyais simplement dans un coin de cette salle, faisant mon métier de critique et vous vous prépariez à entendre ici le ministre ou le directeur des beaux-arts. Appelés ailleurs par un devoir exceptionnel. ils ont bien voulu me déléguer la mission de les représenter au milieu de vous. Je les remercie de me rappeler ainsi à l'activité administrative. Ils me rajeunissent de dix ans, et c'est un grand bienfait, même lorsqu'il ne dure pas.

Lorsque je venais ici en chef de service, je regardais comme un devoir de dire à vos devanciers quelle leçon résultait pour eux de l'année écoulée, car je pouvais traduire mes paroles eh actes. Aujourd'hui, président d'une heure, mes conseils manqueraient d'autorité et de sanction. Mais, par un souvenir qui me reste cher, par un goût constant et aussi par ma profession nouvelle, je ne cesse de porter un vif intérêt à vos études. Au point de vue de la déclamation, en particulier, j'ai suivi vos examens avec grande attention et j'ai dit ailleurs, en détail et en conscience, ce qu'ils nous ont montré d'excellent, et aussi de moins bon. Il me suffit à cette heure de déclarer que si le Conservatoire n'est pas parfait, étant d'institution humaine, on y travaille beaucoup et bien, qu'il garde le premier rang, au dire de nos rivaux eux-mêmes, parmi toutes les institutions du même genre qui existent en Europe, et que, dans les critiques passionnées dont il est périodiquement l'objet, il faut voir avec cette part d'émulaiion dans le blâme dont la critique ne se défend guère, surtout en France et àParis -une preuve de la place que vous occupez dans l'attention publique. C'est le cas ou ja- mais de rappeler le proverbe Qui aime bien châtie bien.


Aussi vos directeurs doivent-ils dépenser beaucoup ie philosophie, car leur tâche est délicate et laborieuse entre toutes. Tandis que, dans le vaste système d'examens qui, de juillet à août, fonctionne sur toute la surface de notre pays, nous laissons partout ailleurs les jurys juger en paix, même ceux du baccalauréat, ici, nous les jugeons et il y a là un cercle infernal que Dante n'avait pas prévu donner et recevoir la torture, c'est vraiment trop pour les mêmes hommes. J'admire donc leur patience et leur sérénité, toujours égales dans la diversité des natures. Sans remonter jusqu'à Cherubini, dont la finesse italienne crevait d'un coup d'épingle les plus gros ballons, je connais comme vous tous la légende d'Auber et de ce scepticisme ironique qui opposait à l'esprit du boulevard sa propre 'Quintessence. J'ai vu Ambroise Thomas, Neptune sans colère, braver les tempêtes avec cette bonhomie que relevait tant de dignité. A cette heure, j'ai plaisir à féliciter votre directeur, mon très cher confrère et ami M. Théodore Dubois, de la fermeté simple et de la patience calme avec lesquelles il surmonte tantôt les attaques du dehors, tantôt les colères du dedans. Imitez-le, mes chers amis, et, dans tout ce qui se dit ou s'imprime à votre sujet, prenez un peu et laissez beaucoup. Tel propose de changer de fond en comble votre système d'études et présente à la place son système à lui, infaillible et souverain, dont l'adoption nous donnerait une telle quantité de Nourrit et de Malibran, de Rachel et de Talma, que nous ne saurions bientôt plus qu'en faire. Tel exige de vous une sûreté t et une maturité de talent que les meilleurs d'entre vous réaliseront à peiné sur la fin de leur carrière. Tel, plus dangereux, vous traite en artistes à l'âge où, simples écoliers, tout ce que l'on peut exiger de vous, c'est d'avoir le sentiment et le respect de l'art que vous allez pratiquer, car jusqu'au jour ou vous sortez d'ici vous n'avez appris qu'à apprendre. Tel enfin déclare vos études bien inutiles, vous plaint d'étioler votre génie dans un apprentissage stérile et vous propose pour modèle le marquis de Mascarille, qui savait tout sans avoir rien appris.

J'admire comment cette sévérité pour le Conservatoire s'accorde avec l'admiration pour l'art dont il est la pépinière. Nous nous mettrions fort en colère si la supériorité artistique de notre pays était mise en doute. Qu'on ne s'avise pas de nous dire que, dans leur ensemble, nos compositeurs, nos instrumentistes et nos acteurs ne sont pas les premiers du monde, comme nos architectes, nos peintres et nos sculpteurs, nos romanciers et nos dramaturges. Mais nous nous donnons le plaisir de leur retirer individuellement ce que nous leur accordons en corps. Surtout le Conservatoire et l'Ecole des beaux-arts, l'Opéra et la ComédieFrançaise, l'Opéra-Comique et l'Odéon nous servent de cibles et de jeux de massacre.

La vérité, mes chers amis, est entre cette admiration quand même et ce dénigrement systématique. La France doit sa primauté artistique d'abord et avant tout à la spontanéité de son génie elle la doit aussi à sa tradition d'enseignement, à cette protection des arts en vertu de laquelle, chez nous, la culture du vrai et du beau, les facilités de produire qui leur sont données et l'honneur qui les entoure sont des services publics ou, pour mieux dire, des institutions nationales.

Aussi, quelle fierté et quelle émotion lorsque se produit chez nous un grand événement, heureux ou malheureux, qui intéresse l'art Quel empressement à fêter les succès ou à réparer les pertes f

C'est une grande joie lorsque l'Opéra-Comique, enfin reconstruit, rouvre ses portes, et une sympathie reconnaissante pour l'initiative, le labour et le goût de son directeur, car il sert de toutes ses forces la rénovation d'un genre qui, commencé avec Carmen, chef-d'œuvre de passion et de couleur, s'épanouit avec M mon, tleur de volupté tendre, et cueille avec Louise un bouquet de cette gaieté douloureuse, de cotte ironie attendrie, de cet amour tragique et léger qui fleurissent aux pentes de Montmartre.

C'est un deuil national lorsque éclate dans Paris la nouvelle sinistre que le Théâtre-Français est en flammes c'est le soulagement d'une angoisse poignante lorsqu'il est constaté que le désordre est purement matériel; c'est une sympathie reconnaissante lorsque nous voyons la Comédie lutter vaillamment contre la mauvaise fortune et, en attendant de retrouver sa maison reconstruite et son musée intact, attester sa robuste vitalité et compter sur une rentrée triomphale. M. Larroumet a ensuite remis, au nom du ministre, les décorations suivantes

Chevalier de la Légion d'honneur, M. Rose, professeur au Conservatoire national de musique et de décla-

mation.

Officiers de l'instruction publique, M. Stéphane Pugno, Mme Renart, M. Eugène Bourdeau, professeurs au Conservatoire.

Officier d'académie, Mlle Louise Lhote, professeur au Conservatoire..

Les étudiants allemands et les fêtes internationales des étudiants à Paris Lorsqu'on commença, à l'Association^énéralo des étudiants de Paris, à songer aux fêtes internationales qui vont être données la semaine prochaine, la question se posa Inviterait-on les étudiants allemands ?

Les étudiants allemands n'avaient jamais été invités par l'Association. En 1889, aux belles fêtes dont celle-ci avait pris l'initiative, ils n'avaient point participé. Ainsi, la question était entière; et la décision qu'avait à prendre le comité devait avoir l'importance d'un précédent. Le comité, dans cette occurrence, prit 1 avis des anciens présidents de l'association. Cet avis fut formel tous les anciens présidents opinèrent dans le sens de la non-invitation; ils conseillèrent d'agir comme en 1889.

La question fut discutée ensuite par le comité actuel. L'avis des anciens présidents y rencontra peu de faveur. On objecta, à rencontre, qu'en 1889 le gouvernement français n'avait pas invité officiellement les puissances étrangères, et qu'il l'a fait, cette année on objecta aussi qu'en 1889 la Fédération internationale des étudiants, créée à Turin, il y a deux ans, n'existait pas encore. Et ces objections parurent aux membres du comité si fortes, que tous, à l'unanimité, décidèrent l'invitation des étudiants allemands.

Cela se passait en mars dernier. En avril, les invitations de l'Association furent lancées elles étaient adressées à toutes les universités ôtrangôres, et les universités d'Allemagne étaient comprises dans le nombre. Plusieurs de ces dernières universités, nous l'avons annoncé, répondirent en acceptant l'invitation parmi elles étaient celles de Munich, de Heidelberg, de Berlin, qui annonçaient l'adhésion de cinq cents étudiants. Les étudiants venaient, c'était donc convenu. En juin, le comité de l'Association adresse aux universités qui avaient annoncé l'envoi de délégations une circulaire sollicitant, en raison de l'approche des fêtes, une adhésion formelle. Aucune université allemande ne répondit. Cependant, les travaux d'organisation s'avançaient; il devenait urgent d'avoir une réponse définitive. Dans les premiers jours de juilfet, le comité envoie aux Allemands une circulaire de rappel; il les priait de faire

LA MUSIQUE

Concours du Conservatoire. Concours de violon. Concours de flûte, hautbois, clarinette et basson. Concours de cor, cornet à pistons, trompette et trombone. Débuts à l'Opéra-Comique. Le public de l'Exposition et la Valkyrie. Les futures représentations wagnér.ennes à 1 Opéra. Considérations sur les coupures.

Vous savez déjà que le concours de violon a provoqué au Conservatoire un tumulte extraordinaire. Rien ne permettait de s'attendre à pareille aventure. Le concours avait été fort brillant malgré le vide et l'ennui du concerto de Vieuxtemps, qui servait de morceau d'épreuve, les élèves avaient, pour la plupart, témoigné de remarquables qualités musicales, où l'on pouvait discerner à la fois l'enseignement de bons maîtres et d'heureux dons naturels. M. Bâillon avait un son chaleureux, un juste sentiment, un jeu nerveux et coloré; M. Schneider une rare sûreté d'exécution, un style ample et ferme M. Féline, une virtuosité brillante et une superbe sonorité; M. Luquin, de la justesse et de la sobriété; M. Dufresne, avec un peu d'inégalité et d'excès, une force, une vie, une spontanéité qui promettent un véritable artiste. On comptait que tous ces jeunes gens, et quelques autres encore, seraient récompensés par des prix, qu'ils avaient mérités. Mais personne ne comptait que Mlle Sieveking, dont l'unique mérite avait consisté à casser sa chanterelle, dût obtenir une mention. Elle obtint un premier prix, partagé avec M. Baillon. En revanche, M. Schneider et M. Féline n'obtinrent rien du tout. C'est alors que l'assistance, saisie d'un noble courroux, menaça le jury de le jeter à l'eau. La voix du directeur, dominée par un vacarme furieux, ne put faire entendre le Quos ego habituel. 11 fallut que la police intervînt. Tout cela n'importe guère, non plus que les décisions du jury. L'essentiel, c'est que le violon soit bien enseigné au Conservatoire et que les orchestres y puissent faire de bonnes recrues. Ils le pourront. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le concours de flûte est excellent. Les élèves qu'on nous a fait entendre sont à la fois de bons exécutants et de bons le.cteurs, ce qui n'est point fait pour surprendre, si l'on songe qu'ils ont pour maître un artiste tel que M. Taffanel. Entre eux, les deux meilleurs sont M. Fleury, qui a un son agréable et un jeu élégant, et M. Bladet, qui, avec un son plus ample et un style 'plus pur, possède aussi quelque froideur; ils se sont partagé le premier prix. La classe de hautbois n'est pas moins bonne que la classe de flûte. Trois premiers prix à M. Andraud. un bambin de

connaître leur décision avant le 20 juillet. Cette fois encore, personne ne répondit.

Nos étudiants n'attendent donc plus leurs confrères d'Allemagne et le drapeau allemand ne figurera pas dans les faisceaux qui décoreront leur hôtel de la rue des Ecoles. Entre temps, ils recevaient indirectement quelques renseignements sur les causes de l'abstention de Munich, Heidelberg, Berlin, etc. Ils trouvaient dans un journal berlinois, vers le milieu de juillet, cette information « Les autorités supérieures universitaires allemandes avaient fait savoir à leurs étudiants, par voie de circulaire, qu'ils avaient à solliciter d'elles et à obtenir une autorisation spéciale pour se rendre à Paris. » Les universités allemandes n'ont-elles pas jugé à propos de solliciter cette autorisation? Ou bien celle-ci

leur a-t-elle été refusée? Nul, au quartier latin, ne

le sait. t.

Quelques étudiants de Strasbourg ont confirmé l'information donnée par le journal berlinois. D'autre part, ils annonçaient leur venue mais ils ne pourront assister aux fêtes de Paris qu'individuellement, sans délégation.

Le consulat d Allemagne à Paris a fait cependant savoir à l'Association que cinq cents étudiants de l'Université de Berlin, sous la conduite de professeurs, viendraient visiter Paris et Versailles; illeur a fait demander s'ils seraient reçus par l'Association. On n'a pu répondre à cette ouverture que ceci L'Université de Berlin n'a pas répondu aux circulaires de nos étudiants elle ne participera donc pas à leurs fêtes que si plusieurs de ses membres viennent visiter l'Association, on leur fera visiter les locaux, et ils y recevront bon accueil; mais que cette réception n'aurait rien d'officiel. Contrairement à ce qu'a annoncé déjà un journal allemand, le président de l'Association n'y prendra pas la parole. Mais cette abstention des universités d'outreRhin ne saurait porter préjudice à l'éclat des fêtes qui vont s'ouvrir. Les universités des autres pays' ont répondu avec enthousiasme à notre invitation, et leurs délégués commencent à ailluer. Les délégations arriveront demain et après-demain; La première est celle de Budapest; elle sera à Paris demain matin à six heures trente; à neuf heures trente, ce sera le tour des cent représentants de l'université de Lemberg; à quatre heures, celui des étudiants de Prague. Ces derniers ont écrit « Nous apportons à nos camarades français, comme souvenir de notre visite à Paris et comme signe des sympathies fraternelles qui nous allient à votre grande patrie, un étendard avec un ruban mémorial de nos dames et de nos étudiants ». Les étudiants italiens, malgré le malheur qui frappe leur pays, viendront; mais ils suivront seulement les travaux du congrès international des étudiants et ne prendront pas part aux fêtes.

L'assassinat du roi d'Italie a fait modifier lo programme que nous avons publié.

Le ministre de l'instruction publique ne se rendra pas, dimanche, à deux heures, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne pour présider l'ouverture solennelle du congrès. La réunion aura lieu; mais il n'y aura pas de discours. La séance sera aussitôt levée, en marque de sympathio pour les étudiants italiens. Par contre, M. Leygues présidera, le samedi 11 août, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne la séance solennelle de clôture.

FAITS DIVERS

LA TEMPÉRATURE

Bureau central météorologique

Jeudi 2 août. Une vaste zone de faible pression s'étend sur le nord-ouest de l'Europe un minimum barométrique se trouve au nord de l'Ecosse (Stornoway, 745 mm.); d'autres minima existent au largo de l'Irlande. Des pressions supérieures à 765 mm. s'étendent des Açores au golfe de Gascogne.

Le vent est assez fort des régions ouest sur nos côtes de la Manche et de l'Océan.

Des pluies sont tombées dans le nord-ouest de l'Europe. ·

En France, on a recueilli 4 mm. d'eau à Cherbourg, 3 à Brest, 1 à Boulogne.

La température monte sur la Scandinavie et l'Allemagne; elle était, ce matin, de 13° à Haparanda, 18° à Pans, 25» à Alger.

On notait au puy de Dôme, 10° au mont Aigoual et au mont Mounier.

En France, lo régime des vents d'ouest va persister; des averses sont probables dans le nord avec température normale.

A Paris, hier, nuageux.

Moyenne d'hier 1" août, 21°, supérieure de 2<>2 à la normale.

Depuis hier midi température maxima 29°8; minima de ce matin 14°1.

A la tour Eiffel: maximum, 25°5; minimum, 12°8. Baromètre à 7 heures du matin, 761 mm. 7; stationnaire à midi.

Situation particulière aux ports

La mer est houleuse vers le pas de Calais, agitée sur 'Océan et belle à Marseille.

UN DON D'ANIMAUX RARES AU MUSEUM. Le Muséum d'histoire naturelle vient d'éprouver l'agréable sur- prise de voir sa ménagerie s'augmenter d'une vingtaine d'animaux vivants appartenant aux espèces les plus intéressantes et les moins communes do la faune sud-américaine. Il s'agit d'un don gracieux de M. Emile Merwart, secrétaire général de la Guyane, qui, après avoir formé cette ollectio dans la colonie, l'a convoyée de Cayenne à Paris et remise entre les mains de M. Edmond Perrier, directeur du Muséum.

Le don de M. Merwart comprend des mammifères et des oiseaux dont la presque totalité n'était pas

treize ans, qui joue avec une virtuosité et une autorité étonnantes; à M. Clerc et à M. Bouillon, celui-ci doué d'une sonorité plus large, celui-là. d'un mécanisme plus brillant. Clarinette. Deux bons premiers prix: l'un à M. Delacroix, qui sait son métier à merveille, l'autre à M. Grass, qui rachète quelques incertitudes par un son et un style aimables. Classe de basson. Encore deux premiers prix, à M. Sublet et à M. Hermans, exécutants adroits, mais qui me semblent inférieurs, pour la justesse du sens musical, à M. Carlin, qu'on n'a jugé digne que d'un second prix. C'est peu de chose: le jury a, le plus souvent, bien jugé. J'ai grand plaisir à constater que les « bois ') français, qui n'ont pas leurs pareils en Europe, ne semblent pas près de perdre leur supériorité.

Concours de cor. Assez bon, sans plus plusieurs couacs et nombre de « bafouillages ». M. Fontaine, premier prix, a des nuances et de la souplesse; M. Mellin, second prix, une franche sonorité. Concours de cornet à pistons. Très brillant. Premier prix, M. Baudet, qui méritait déjà de l'obtenir l'an-dernier, et qui n'a pas démérité. Second prix, M. Harscoat, dont le jeu a de la netteté et de l'éclat. Concours de trompette. Ce bel instrument est si difficile que l'on doit quelque indulgence aux fautes des virtuoses. C'est pourquoi M. Jeanjsan malgré quelques accidents, obtint le premier ^rix. \On eût pu lui adjoindre sans injustice M. Lécussant. Concours de trombone. M. Couillaud, virtuose excellent, au son exceptionnellement robuste, est nommé le premier. M. Buffet et M.Martin ne sont pas indignes de leurs seconds prix. Les classes de « cuivres », si elles ne sont pas égales à celles des « bois », attestent pourtant des études sérieuses et un enseignement fécond. L'un des principaux attraits du concours d'opéra consistait à juger si Mlle Cesbron, dont le succès avait été si vif au concours de chant, demeurerait égale à elle-même Elle le serait peut-être demeurée si la musique qu'elle chantait se fût accordée avec son naturel et sa voix. Mais l'air des Bijoux, deFcntst, ne lui convenait en aucune manière: îl faut, pour l'interpréter, une petite voix agile et un sûr métier. Mlle Cesbron a de l'inexpérience, une voix encore rude et un vif sentiment dramatique. Aussi est-ce tout au plus si elle mérita l'accessit que lui décerna le jury. Mais que mérite le professeur par qui lui fut assigné un tel morceau de concours ? Il n'y eut pas de premier prix pour les femmes. Les seconds furent accordés à Mlle Mellot, correcte et froide, et qui semble mieux faite pour le concert que pour le théâtre, et à Mlle Grandjean, aimable et spirituelle, à qui l'opérette paraît devoir être plus propice que le drame lyrique. Un premier accessit, partagé avec Mlle Cesbron, est échu à Mlle Jullian, aui

représentée au jardin des Plantes. Parmi les mammifères, à côté de l'agouti et du pécari ou sanglier d'Amérique (di«>^fcs forgua^wsL.), relativementcommuns, citons trois spécimens tout à fait curieux le pac ou rat d'eau géant (cœlogemys subniger de Cu- vier), le parsou-mouton ou grand-paresseux (cholœpus didactylus, L.) et le singe-mérinos dit maman-guinant (pitheaa monachus de Geoffroy SaintHilaire). Les oiseaux ne sont pas moins intéressants, notamment le hoko (crax alector, L.), l'agami ou oiseau-trompette (psophia crepitans), le rapapa ou savakou (canerones coehlearius), le grand-blanc (ardea alba, L.), la maraye {penelopc). La collection comprend un ou plusieurs spécimens de chacune des variétés représentées elle s'est accrue de quelques animaux des mêmes espèces, envoyés par M. Picard, sous-directeur de l'adminis tration pénitentiaire à la Guyane, ainsi qne de deux intéressants oiseaux, le dendrocygne (de~rdrocygna autumatus, L.) et lé râle de Cayenne (aramides cayenensis), dons du même fonctionnaire. M. Merwart a amené, de plus, un serpent vivant, de grande taille, de l'espèce dite spilethes puUalus, ainsi qu'un certain nombre de dépouilles d'animaux, tant mammifères et oiseaux que reptiles ou invertébrés, naturalisées à sec ou conservées dans l'alcool, entre autres une carapace de caouane ou grande tortue de mer, de proportions gigantesques.

M. Edmond Perrier, très vivement touché des libéralités faites au Muséum par MM. E. Merwart et Picard, a écrit au ministre des colonies en le priant de remercier, au nom du jardin des Plantes, ces deux fonctionnaires coloniaux d'avoir pensé à enrichir les collections de notre grand établissement zoologique.

CORRESPONDANCE TÉLÉGRAPHIQUE DES MILITAIRES ET MARINS DU CORPS EXPÉDITIONNf,IRE DE CHINE. L'administration des postes et des télégraphes étudie en ce moment les moyens de réduire le plus possible le coût des télégrammes envoyés par les militaires et marins du corps expéditionnaire de Chine pour donner de leurs nouvelles à leurs parents ou amis.

Le sous-secrétaire d'Etat vient de décider dans ce but que les personnes résidant en France ou en Algérie et attendant des dépêches expédiées, soit de Chine, soit des ports d'escale, par des militaires ou marins de tous grades et de toutes qualités faisant partie du corps expéditionnaire, pourront demander au receveur des postes et des télégraphes de leur résidence (à Paris, le public doit s'adresser à la direction des services électriques, 20, rue Las-Cases) ) l'enregistrement gratuit d'une adresse convenue. L'emploi de noms de convention permet de réduire l'adresse des télégrammes à deux mots l'un indiquant le destinataire, le second le lieu de sa résidence, par exemple « Etendard Paris », et de supprimer ainsi les noms de rue et les numéros. Les intéressés devront faire connaître à leurs correspondants l'adresse dont ils auront fait choix d'accord avec l'administration.

M. ET Mme GUILLAUMET. M. Alphonse Franck, directeur du Gymnase, adresse aux journaux, en réponse à la plainte de M. Guillaumet, la lettre suivante

Paris, le ler août 1900.

Mon cher ami,

Permettez-moi d'user de mon droit et de répondre à la plainte adressée contre moi, à M. le procureur de la République, par M. Guillaumet, membre du comité consultatif des colonies, conseiller du commerce extérieur de la France et entrepreneur de spectacles.

1° Je n'ai usé ni de séquestration ni de violence pour forcer Mme SanJry, épouse de M. Guillaumet, membre du comité consultatif des colonies, conseiller du commerce extérieur de la France et entrepreneur de spectacles, à jouer son rôle dans le Fils do l'étrangère. Je ne vois pas bien, du reste, par quel moyen on peut obliger une artiste à jouer la comédie malgré elle, Vous me connaissez assez, au surplus, pour savoir que je suis incapable de battre une femme, même avec un chalumeau. Les roses ont des épines dangereuses. Le commissaire de police du théâtre n'a pénétré dans la loge de Mme Sandry qu'entre le premier et le deuxième acte, longtemps après l'expulsion de M. Guillaumet, membre du comité consultatif, etc., etc., sur l'invitation même de ce dernier et pour constater qu'il n'avait été fait à Mme Sandry aucune violence et qu'elle était libre comme l'oiseau sur la branche.

En somme, M. Guillaumet, membre du comité consultatif, etc., etc., a été expulsé manu militari parce qu'il était la cause d'un scandale dans mon théâtre et qu'il m'insultait grossièrement.

Vous voyez, mon cher ami, que l'incident est au fond peu important et qu'il n'y a pas de quoi passionner vos nombreux lecteurs. Si M. Guillaumet, M. du C. C., etc., etc., etc., a cru devoir assombrir les faits, c'est que, sans doute, il a gardé de ses séjours en Afrique l'habitude de voir les choses en noir.

Bien cordialement à vous,

Alphonse FRANCK.

l'S. Je tiens-à ajouter que je ne mots pas en cause Mme Sandry, une charmante comédienne et, jusqu'à ces incidents (indépendants de sa volonté), une excellente pensionnaire.

Ajoutons que M. Edouard Guillaumet nous informe qu'il mamtient dans leur intégralité les termes de sa plainte au parquet. im

L'INCENDIE DE L'ARSENAL DE TOULON. II paraît établi que les dégâts de l'incendie survenu dans la nuit do lundi à mardi dans J'arsenal de Toulon dépasseront deux cent mille francs. Cet événement ayant fait ressortir les défectuosités du service du transport des pompiers sur les lieux des sinistres, le viceamiral de Beaumont, préfet maritime, va faire installer dans l'arsenal un service d'attelage des pompes au moyen de six chevaux d'artillerie de marine qui seront remisés chaque nuit dans le port. INFORMATIONS DIVERSES

Exposition, aux Magasins Hufayel, les plus grands et les plus luxueux du monde, de mobiliers complets par milliers et de tous meubles de grand style. Catalogue franco sur demande.

Tous les jours, nombreuses attractions. ~`

STATISTIQUE DE LA VILLE DE PARIS Le service de la statistique municipale a compté, pendant la 30° semaine, 1,350 décès, chitfre très sensiblement inférieur à celui de la semaine précédente

(15~1,7)·

La fièvre typhoïde a causé 24 décès la rougeole, 37 (la moyenne est 21) la scarlatine, 10 la coqueluche, 7; .la diphtérie, 10; la variole a causé 2 décès. La diarrhée infantile a causé 262 décès, de 0 à 1 an (au lieu do 256 pendant la semaine précédente; en outre, 55 décès par diarrhée sont survenus de 1 à 4 ans, au lieu de 50.

Ces chiffres dépassent de beaucoup la moyenne de la saison, mais les dangers que présente cette maladie seraient promptement conjurés si les familles se conformaient aux recommandations rédigées par le « service des épidémies et que le préfet de police à récemment fait aflicher dans Paris.

Il y a eu 11 suicides et 29 autres morts violentes. On a célébré à Paris 462 mariages.

On a enregistré la naissance de 1,239 enfants vivants (642 garçons et 597 filles), dont 894 légitimes et 345 illé5itimes.'Parini ces derniers, 56 ont été reconnus immédiatement.

ne sait guère chanter, mais a interprété Iphigénie avec un sentiment assez juste. Mlle Demougeot, en Alceste, fut honorée d'un second accessit qui, j'imagine, prétendait encourager sa bonne volonté. Les hommes ont eu pour leur part deux premiers prix. Le titulaire de l'un, M.Bourbon, que l'on aurait pu déjà récompenser au chant et à l'opéra-comique, a chanté et joué avec une énergie et une chaleur remarquables une amigeante scène d u Charles VI d'Halévy. L'autre premier prix, M. Riddez, a montré dans Rigoletto une réelle puissance tragique, de la sûreté et de l'autorité. M. Gaston Dubois, second prix, a, dans son morceau de concours et dans d'innombrables répliques, fait preuve d'une honnête médiocrité. Le premier accessit de M. Azémar a paru justifié par la solidité de sa voix et la simplicité de son jeu. Deux jeunes gens sur qui l'on fondait des espérances ont été oubliés sur la liste des nominations M. Baër, qui n'est pas sans intelligence, et M. RousbOtilière, auquel a peut-être nui une défaillance accidentelle de sa voix Tels furent, pour cette année, les concours du Conservatoire. L'an prochain nous les rendra-t-il? Ou bien l'administration, rendue prudente par sa mésaventure, par le tumulte et la révolte du public, se résoudrat-elle à pratiquer à huis-clos ces exercices scolaires ?

Les théâtres nous ont offert depuis une quinzaine plusieurs divertissements. L'Opéra-Comique nous a conviés à deux débuts. Il nous a d'abord montré une Carmen qui se nomme Mme Bressler-Gianoli et nous vient de Lyon et de Genève Mme Bressler-Gianoli ne manque pas de verve ni d'entrain; mais cette verve et cet entrain paraissent de qualité assez ordinaire. Elle est une assez bonne Carmen, mais non pas encore la Carmen rêvée la trouvera-t-on jamais?, Quelques jours après, l'Opéra-Comique donnait Cendrillon; la plupart des artistes qui créèrent la pièce retrouvaient leurs rôles et leur succès. Seul, un prince Charmant nouveau nous était offert. Mlle Thompson a une jolie voix; elle chante avec goût; et la grâce de sa personne la rend digne de figurer le prince Charmant. La Valkyrie a repris sa place à l'Opéra, d'où elle était absente depuis plus d'une année. C'est en l'honneur. des hôtes de l'Exposition que l'Académie nationale de musique la remet à la scène. Il n'est pas inutile de voir par soi-même quel est auprès d'un tel public le succès d'une telle œuvre; on peut tirer de cette expérience quelques clartés sur les sentiments que la foule française éprouve aujourd'hui devant l'art de Wagner, sur l'intelligence qu'elle en possède et l'attrait qu'elle ressent pour lui. Car ce ce public actuel de l'Opéra est surtout un publie français. Il contient sans doute nombre d'étran-

TRIBUNAUX 1

Les adieux de M. Mazeau à la Cour de cassation. Atteint par la limite d'âge, M. Mazeau, premier président à la Cour de cassation, a tenu, hier, sa dernière audience à la chambre civile. Quand la Cour eût achevé l'examen des affaires portées au rôle de la journée, M. Mazeau a pris la parole.

Au moment où il quitte le siège où l'avait appelé la confiance du gouvernement en 1890, a-t-il dit, il tient à ce que ses collègues soient assurés qu'il gardera toujours le très vif sentiment de l'honneur d'avoir été leur chef et le souvenir des bons rapports qu'il a entretenus avec les magistrats d'élite qui composent la Cour.

Mais, qu'il me soit permis, a-t-il ajouté, de m'adresser plus particulièrement à vous, mes chers collègues de la chambre civile, de cette chambre que j'ai présidée pendant plus de dix années, et de vous dire qu'à à l'heure de notre séparation mon cœur est plein de tristesse, et plein aussi d'une affectueuse reconnaissance. Ma tristesse, vous la comprenez, j'en suis sûr. Ce n'est pas impunément que j'ai longtemps vécu dans votre intimité, et je vois de quelle force étaient les liens qui m'attachaient à vous en sentant combien il est douloureux de les briser.

Comment en serait-il autrement ? 2

Pendant ces dix années, aucun nuage n'a troublé notre collaboration. Malgré la diversité des vues et l'indépendance des caractères, vos relations réciproques et celles que vous aviez avec moi ont été constamment empreintes d'une courtoisie et d'une cordialité qui étaient le charme de notre vie professionnelle, et rendaient doux et facile l'exercice de mes fonctions. En toute circonstance, vous m'avez comblé des témoignages de votre sympathie, j'ose dire de votre affection. Et en terminant, après un hommage ému adressé par lui, au nom de la Cour, au conseiller doyen, M. Crépon, atteint, lui aussi, parla limite d'âge, le premier président a remercié les avocats, « ses chers anciens confrères », de la collaboration qu'ils apportent aux travaux de la Cour et des sentiments affectueux qu'ils n'ont jamais cessé de lui témoigner. Le président Ballot-Beaupré a répondu à M. Mazeau.

Je parle au nom de la chambre civile, a-t-il dit notamment, et ici l'expression des regrets que votre départ nous cause a naturellement quelque chose de plus intime à la fois et de plus attendri; car, cette chambre, où vous siégez aujourd'hui pour la dernière fois, c'était la vôtre c est celle que depuis dix ans vous n'avez cessé de présider et vous apportiez dans la direction doses travaux non seulement la haute autorité qui s'attachait et à votre science du droit et à l'intégrité do votre caractère, mais encore une si parfaite urbanité, tant de discrétion et de tact, un tel esprit de conciliation, une si exquise bienveillance à 1 égard de tous, que, sous cette douce influence, les relations quotidiennes entre les magistrats réunis autour de vous avaient comme le charme d'une-vie de famille. La séparation, pour nous, est donc bien douloureuse

Elle l'est d'autant plus que vous n'êtes pas seul à nous quitter et que dans la retraite imposée par une règle inflexible de la loi, un des nôtres vous accompagne, notre doyen, M. le conseiller Crépon, chez qui nous admirions tous cette variété de connaissances juridiques, cette expérience consommée des affaires, cette lucidité et cette puissance d'argumentation, cette vigueur d'intelligence sur laquelle les années n'ont pas eu la moindre prise. M. le conseiller Crépon laissera, dans la salle de nos délibérations, un grand vide, qui sera difficilement comblé.

M. Desjardins, avocat général, doyen du parquet delà Cour, a pris ensuite la parole.

Ah 1 certes, a-t-il dit, votre départ sera vivement regretté par vos anciens confrères et par les magistrats qui délibéraient à vos côtés. Mais je tiens à vous dire que les regrets des avocats généraux ne seront pas moins profonds. Avec quelle courtoisie vous encouragiez leurs efforts 1 avec quelle bienveillance vous les souteniez contre d'injustes attaques 1 avec quelle bonté vous releviez leur courage abattu ? Nous vous exprimons une reconnaissance que le temps et l'absence n'affaibliront pas.

Homme politique au Sénat, vous saviez être magistrat au palais Je dois unir ici dans un même éloge le chef de cette Compagnie et le conseiller qui le suit dans sa retraite. Ils possèdent l'un et l'autre ce sentiment abstrait do la justice qui caractérise le véritable juge. Ils savent l'un et l'autre que le juge n'est pas un homme de parti, qu'il oublie, sous la robe, ses amis comme ses ennemis, et que tous les justiciables sont égaux à ses yeux. C'est lapplication même du divin précepte « Cherchez avant tout la justice ». L'opinion publique ne s'est pas égarée. Vous nous quittez, monsieur le premier président, entouré d'une sympathie universelle. Le monde judiciaire, qui saisit les moindres nuances, ne prodigue pas cette sympathie. Elle est d'autant plus précieuse qu'elle ne peut être enchaînée ni commandée, qu'elle ne se mesure pas même à la hauteur des grades. Elle s'adresse aux plus dignes, et c'est pourquoi vous l'avez conquise.

Enfin, au nom du barreau de la Cour de cassation, dont tous les membres étaient présents à l'audience, Mo Gosset, président de l'ordre, a adressé à M. Mazeau le salut ému de ses confrères.

M.Jfienri de Rothschild contre la « Libre Parole ». M. Henri de Rothschild assignait hier, devant la 9° chambre correctionnelle, MM. Raphaël Viau, Edouard Drumont, Millot et Devos, représentait la Société civile de la Li6re Parole, en 50,000 francs de dommages-intérêts à raison d'articles diffamatoires parus dans la Libre Parole. Après plaidoiries de Me Martini pour M. Henri de Rothschild et de M0 Joseph Ménard, au nom des défendeurs, le tribunal a condamné chacun des trois prévenus en 2,000 francs d'amende, MM. Millot et Viau solidairement en 10,000 francs de dommagesintérêts, et MM. Millot et Drumont solidairement en 10,000 francs également. En outre le tribunal a ordonné une insertion du jugement dans la Libre l'arole sous une astreinte de 100 francs par jour pendant un mois, et de plus l'insertion dudit jugement dans vingt journaux.

NÉCROLOGIE

Les obsèques de M. Saly Baer, décédé hier à Viroflay (Seine-et-Oise), à l'âge de soixante-deux ans, auront lieu demain vendredi, 3 du courant, à onze heures précises, à Paris, au cimetière Montmartre. On se réunira à la porte principale du cimetière. Il ne sera pas envoyé de lettre de faire part. On est prié de considérer le présent avis comme une invitation.

LIBRAIRIE

Dans la Revue de Paris commence le nouveau roman de Maurice Maindron, IHancador l'Avantageux; un autre, Saint-Cendre, aussi amusant; puis la Puissance commerciale de l'Allemagne, par Paul de Rousiers les si curieuses lettres de M. François: De Canton à Yun-Nan-Sen; les Mathématiques dans l'enseignement secondaire, par Jules Tannery; Venise en danger, par R. de Souza, etc.

gers il contient beaucoup plus de provinciaux. Si l'on entend, au foyer et dans les couloirs, l'accent anglais, allemand ou espagnol, on y en- tend bien plus encore le parler normand, bour- guignon, picard ou provençal. Les braves gens dont les voix ont ces timbres de terroir ne sont pas wagnériens de profession; ils n'ont pas fait le pèlerinage de Bayreuth; ils ne mêlent pas le snobisme à leursdivertissements. Il suffit pour s'en convaincre de contempler le cordial sans- gêne de leurs ajustements, et les toilettes que composa pour leurs épouses la bonne faiseuse de Saint-Plour ou de Quimperlé. Ils ne sont pas vingt dans la salle qui aient jamais ouvert une partition de Wagner, ou qui soient renseignés sur les faits et gestes de Wotan; ils ignorent avec une égale candeur la mythologie scandinave et la musique. Que peuvent-ils bien penser de la Valkyrie?

A dire vrai, je m'étais fait à l'avance un avis 'i je supposais qu'ils n'en penseraient rien, sinon qu'ils s'ennuyaient copieusement. C'était un jugement téméraire. Et vous m'en voyez ici tout surpris: :1a Valkyrie « porte » sur ce public ingénu. C'est peut-être d'abord que ce public sait écouter il .demeure immobile, sans broncher, sans parler; on n'entend plus le léger murmure qui, à l'Opéra, fait d'ordinaire un si singulier et si fidèle accompagnement aux voix des chanteurs. C'est ensuite, assurément, que l'oeuvre l'intéresse, le touche et l'émeut. Non pas tout entière les dialogues, les récits déguisés sous un vêtement symphonique sont médiocrement compris; lorsqu'ils se prolongent, les mines des auditeurs se font peu à peu ennuyées et inattentives. C'est qu'ils sont insensibles à la richesse de la forme elle ne fait ici que gêner leur effort pour suivre le discours musical. Mais l'intérêt se réveille eri eux dès que survient une de ces phrases de déclamation pure, si pleines, si fortes, si expressives, dont le deuxième acte contient de si beaux exemples ils saluent au passage telle parole de Brunnhild ou de Wotan d'applaudissements timides, mais sincères, qui ontleur sens et leur prix. Et les grandes effusions lyriques de l'acte final gardent sur eux tout leur pouvoir et toute leur action. Sans doute, le sentiment qu'ils ont de ces beautés nouvelles reste confus. Mais il existe; il est juste, et parfois même assez fin. Le spectateur par qui j'ai entendu, l'autre soir, émettre cet avis « C'est comme si c'était arrivé », traduisait, en termes simples, la sensation naguère éprouvée par M. Jules Lemaître, le jour qu'il alla, pour la première fois, voir un drame wagnérien: à savoir que les personnages de Wagner ont un air de vraisemblance et de vérité que n'ont pas ordinairement les autres, air qui tient sans doute à ce que Wagner n'etnploie la musique qu'à des faits, des iàém

AVIS ET COMMUNICATIONS L'abus des fruits. L'abus des fruits cause des cholérinos graves. Pour les combattre, prenez uno cuillerée à café d'alcool de menthe de Ricqlès dans un verre d'eau sucrée très chaude.

COMPAGNIE INTERNATIONALE DES WAGONS-LITS

TRAINS DE LUXE POUR LES COURSES A CAEN Le dimanche 5 août, un train de luxe (wagons-restaurants-salons) partira de la gare Saint-Lazare à 8 h. 35 matin; arrivée à Caen à midi 40, après avoir déjeuné en cours de route.

A.près les courses, ce train do luxe repartira pour Trouville à 5 h. 55, a la disposition do MM. les sportsmen désireux d'y passer la soirée, et les en ramènera le lmidi 6; départ de Trouville à midi 6 minutes et arrivée à Caen à 1 h. 42.

Retour à Paris après les courses; départ de Caen à 5 h. 55, dîner en cours de route et rentrée à 10 h. 5 du soir à la gare Saint-Lazare.

FÊTE DE XV-A-SSOlVEPTIOlSr A l'occasion de la Fête de l'Assomption, les Billets Aller et Retour à prix réduits,- délivrés par les grandes Compagnies pendant la période du samedi 11 août inclus au lundi 20 août inclus, seront valables, pour le retour, jusqu'aux derniers trains du mardi 21 août. En outre, les grandes .Compagnies ont organisé de nombreux trains de plaisir de ou pour Paris. Consulter les affiches spéciales. «

PALMES ACADÉMIQUES

Officiers de l'instruction publique

MM. Àlinat, secrétaire de l'inspection académique de Montpellier. Arnal, professeur à l'école Arago. Arnaud, professeur à l'école normale de Constantine. Aubrun, inspecteur de l'enseignement primaire à Bou- logne-sur-Mer.

Baillot, inspecteur d'académie à Privas. Bedts, inspecteur de l'enseignement primaire à Béthune. Mlle Benay, directrice d'école à Paris. Berteloot, inspecteur d'académie à Agen. Mlle Biscarel, directrice d'école à Marseille. Blain, directeur de l'école primaire de Bourges. Mlle Blanc, directrice de l'école normale de Châlons-sur-Marne. Blutel, inspecteur de l'enseignement primaire à Pont-Audemer. Bonnaric, directeur do 1 enseignement primaire du Nord. Bourgeois, secrétaire de l'inspection académique de l'Yonne. Boyer; directeur d'école primaire à Marseille. Bruneau, inspecteur d'académie à Guéret. Brunel, directeur d'école à Cette. Mlle Bufferne, directrice d'école à Troyes.

Cabane, inspecteur de l'enseignement primaire à Saint-Pons. Carpentier, directeur d'école à Fontenayaux-Roses. Chaix, directeur d'école à Marseille. Chambay, instituteur au Breil. Mlle Champomier, directrice de l'école normale de Clermont. MlleChanu, institutrice à Bauvou. Chartier, directeur d'école au Lude. Chauvin, directeur d'école à Chalais. Comte, directeur de l'école normale de Moulins. Mlle Coppinger, professeur à l'école normale d'institutrices de la Semé. Mme Courcier, directrice d'école à Tlemcen. Mme Crouzel, directrice de l'école normale de Coutances. Curé, inspecteur de l'enseignement primaire à Montmédy.

Dardet, profosseur à l'école normale de la Seine. Delassus, directeur d'école à Paris. Décieux, directeur de l'école principale d'indigènes à Tlemcen. Mme Defretières, directrice de cours à Montluçon. Délignon, inspecteur de l'enseignement primaire à la Tour-du-Pin. Mlle Dobigeon, directrice d'école à Lyon. Dodey, inspecteur de l'enseignement primaire à Bar-sur-Seine. Dodu, inspecteur d'académie à Carcassonne..Dolidon, inspecteur de l'enseignement primaire à Cognac. Douchez, économe de l'écolo normale d'instituteurs de la Seine. Dourlhès, directeur de l'école pri maire supérieure de Sidi-bel-Abbès. Mlle Druesne, directrice d'école publique à Louvroil. Dugalleix, directeur d'école à Ri. bérac.

Eliat, directeur de l'école primaire supérieure de Roanne. Ernst, professeur à l'école Turgot. Faure, professeur à l'école primaire supérieure de Castres. Ferrière, inspecteur de l'enseignement primaire à Saumur. Fortrat, directeur de l'école normale de Lons-le-Sau-

nier.

Mlle Garnier, directrice de l'école normale d'Arras. Mme Garonne, directrice de l'école normale de Melun. Mlle Gebelin, directrice de l'école normale de Bordeaux. Genod. directeur d'école à Cerdon. Mlle Givaudan, directrice de l'école primaire supérieure de Toulon. Grimaud, inspecteur do l'enseignement primaire à Embrun.

Hardillier, directeur à l'école normale de Blois. Heumez, directeur d'école à Calais. Hubin, directeur d'école à Moulins. Izenic, inspecteur d'académie à Angoulême. Jeanperrin, inspecteur d'académie à Aurillac. Joly, directeur de l'école normale de Toulouse. Joué, directeur de l'école primaire supérieure de Perpignan. Mlle Kieffer, directrice de l'école normale do Douai.

Laborderie, directeur d'école à Cadillac. Langlois, directeur à l'école normale d'instituteurs de la Seine. Laporte, inspecteur de l'enseignement primaire à Tarbes. Laureau, inspecteur do l'enseignement primaire à Yvetot. Lécorché, professeur à l'école normale de Troyes. Le Hénatf, directeur d'école à Paimpol. Leseille, directeur d'école à Lillebonne. Lesne, directeur d'école à Solesmes. Levrault, directeur à l'école normale de Limoges. Lods, secrétaire de l'inspection académique de la Haute-Saône.

Mailhes, directeur d'école publique à Alger. Malherbe, inspecteur de l'enseignement primaire à Mont-de-Marsan. Malloizel, professeur au collège Chaptal. Marchand, instituteur public à Signy-le-IJetit. Mlle Marie, directrice d'école à Saint-LÔ. Mme Mareignac, inspectrice des écoles maternelles du département de la Seine. Mlle Marsala, professeur à l'école normale de Chambéry. Mathieu, directeur de l'école normale de Bourges. Maurellet, inspecteur d'académie à Cahors. Mlle Merten, directrice de l'école primaire supérieure d'Amiens. Mme Mestayer, directrice d'école publique à Paris. Métrai, professeur à l'école Colbert. Mexandeau, directeur d'école primaire supérieure à Lyon. Minaux, directeur d'école à Caudry. Momméia, instituteur à Nègrepelisse. Montasson, directeur d école à Angoulême. Morel, inspecteur de l'enseignement primaire à Dreux.

Nicot, directeur d'école Nantes. Ozout, secrétaire de l'inspection académique de Rouen. Pa\ ette, inspecteur de l'enseignement primaire à Senlis. Payot, inspecteur d'académie à Châlons-sur-Marno. Petit, directeur de l'écolo primaire supérieure de Nancy. Poitrinal, inspecteur de l'enseignement primaire à Grenoble. Mme Pontramier, directrice d'école à Paris.

Mlle Ragonod, directrice de l'école primaire supérieure de Foix. Reboul, inspecteur do l'enseignement primaire à Montbrison. Mlle.Robert, maitresse à l'école j. do Fontenay-aux-Roses. Roger, secrétaire de l'inspection i académique du Pas-de-Calais. Rolland, directeur d'école publique à Brest. Sablé, instituteur à Saint-Genis-deSaintonge. Sauvageot, directeur de l'école normale de Limoges. Sergent, professeur à l'école normale d'Arras. Soursac, directeur d'écolo à Uzerche.

Texier, économe à l'école normale de Sayenay. Thuillier, inspecteur de l'enseignement primaire à SaintAmand. Urruty, inspecteur de l'enseignement primaire

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et des passions dont la musique est en effet l'expression naturelle, et aussi à ce que le rapport est chez lui aussi étroit que possible entre la musique et les paroles. Et l'honnête homme qui, après les adieux de Wotan à Brunnhilde, et l'embrasement de la roche sacrée, disait près de moi « On ne sait plus où l'on en est, mais c'est rudement beau tout de même, » exprimait à sa façon, qui n'est pas si mauvaise, cette sorte d'enivrement grave et magnifique que créent dans les esprits la solennité de l'action, l'imminence du destin, la plénitude de la douleur et de la joie, le mouvement et la puissance de ces grandes ondes de poésie et de musique, qui sont comme les flots d'un océan, et qui semblent transformer en un chant infini toutes les forces de l'univers. Je ne veux pas dire que mon voisin ait senti clairement ces choses. Mais nous-mêmes, les sentons-nous tout à fait clairement? Et n'est-il. pas déjà bien joli, lorsqu'on vient de Brive-la-Gaillarde ou de Castelnaudary, qui sont fort loin du Walhall, d'écouter la Valkyrie sans souffrance et de trouver, « qu'on ne sait pas où l'on en est, mais c'est rudement beau tout de même », ou encore que « c'est comme si c'était arrivé »? Certes, ce ne sont point là des découvertes; mais que les gens les moins préparés aient ces impressions et en ressentent du plaisir, c'est une preuve que l'art wagnérien n'est pas impénétrable à la masse des auditeurs français.

Pourquoi donc TOpéra, qui représenta la Valkyrie en 1893, tarde-t-il si longtemps à nous en donner la suite ? Pourquoi ne pas conduire à sa fin le drame de l'Anneau? Ne verrons-nous pas Brunnhild s'éveiller sur la roche magique, ni s'achever sa destinée et celle des dieux ? Il serait bon que notre répertoire lyrique contînt plus d'un fragment de la Tétralogie. D'abord, on ôterait ainsi toute excuse aux sociétés de concerts qui s'obstinent à changer le Ring en oratorio. Puis, de toutes les dernières œuvres de Wagner, ce sont celles-là qui, je pense, ont chez nous les meilleures chances de succès la grandeur et la diversité du drame y sont plus saisissantes que partout ailleurs; leur appareil majestueux convient à la grandeur du théâtre, et leur prête, avec la forme de l'opéra telle qu'on la conçoit en France, une similitude qui paraît bien faite pour plaire à la foule cela est vrai surtout du Crépuscule des dieux. Enfin, l'Aca1 demie nationale de musique a la fortune de posséder actuellement les artistes nécessaires à l'interprétation des principaux rôles. Sans doute, le ténor digne de figurer Siegfried n'est pas clairement désigné il faut ici, en même temps, qu'une voix sans défaillance, les plus émmentes qualités du sens musical et de l'acI tiou dramatique cela n'est pas commun, et il ».*st pas aisé de trouver toutes ces choses réu-

à Marmande. Valton, professeur à l'école Germain-Pilon. Vidal, inspecteur de l'enseignement primaire à Villeneuve-sur-Lot.

THEATRES

Ce soir

Au théâtre du Gymnase, à huit heures trois quarts, première représentation, à ce théâtre, du Chentineau, comédie en cinq actes, en vers, de M. Jean Richepin MM. Dpcori, le chemineàu; Renot, François; Maxence, Toinet; Nargeot, maître Pierre; Gouget, Thomas; Verse, Martin; Mmes Juliette Blum, Toinette; Brocat, Catherine Maud Amy, Aline.

La 500° représentation de Madame Sans-Géne, au Vaudeville, a été fêtée mardi soir par un souper qui réunissait à minuit, chez Paillard, aux Champs-Elysées, les auteurs, les artistes et un petit nombre d'intimes.

Mme Réjane présidait, ayant à sa droite M. Victorien Sardou et à sa gauche M. Emile Moreau. Au dessert, M. Porela a prononcé un spirituel discours et M. Lérand a fait applaudir des vers de sa composition. Mme Sarah Bernhardt donnera dimanche prochain l'Aiglon en matinée. Le soir, la 148° représentation sera offerte aux étudiants français et étrangers.

Le chah de Perse assistait, hier soir, avec sa suite à la représentation de la Poudre de Perlinpinpin au Châtelet.

Little-Tich va faire sa rentrée â l'Olympia, où triomphe déjà Fregoli.

Après les Suédois, les Danois et les Finlandais, nous allons entendre les Norvégiens au Trocadéro, où ils vont donner trois grands concerts avec chœnr et orchestre (220 exécutants) les 4, 6 et 7 août, sous la direction de M. Groïndhal. Ils exécuteront des œuvres de Grieg, Svindsen, Selmer, Holter, Sinding, Groïndhal, etc.

Le deuxième concert finlandais aura lieu demain vendredi, à deux heures et demie, dans la grande salle du Trocadéro, avec le concours de l'orchestre finlandais, composé de 70 membres, et de deux cantatrices finlandaises remarquables, Mmes Ekman et PakarinenJsernefelt.

On annonce de Cordoue la mort d'un des plus cé-, lèbres protagonistes de la tauromachie en Espagne, Lagartijo. Il appartenait à cette pléiade si populaire de « toreros », au premier rang desquels il brilla avec Frascuelo, Angel Pastor, Guerrito. et qui, pendant plus d'une génération, fit avec ses estocades et ses boutades la joie des « aficionados des arènes de taureaux en Espagne.

SPECTACLES DU JEUDI 2 AOUT

Opéra. Relâche.- Vendredi, 8 h., le Prophète. Français (th. de l'Odéon). 8 h. 1/2. Froufrou Opéra-Com. 8 h. »/». Manon.

Vaudeville. 8 h. 3/4. Mme Sans-Gêne.

Gymnase. 8 h. 3/4. -Le ChemineaU.

Th. Sarah-Bernhardt. 8 h. 1/2. L'Aiglon.

Variétés. Relâche.

Châtelet. 8 h. 1/2. La Poudre de Perlinpinpin. Gaîté. 8 h. 1/2. Rip.

Porte-St-Martin. Relâche.

Renaissance.Sh. 1/4.– Deux Orages.– Miss Helyett. Pal.-Royal. 8 1/4. Le Coup de pied d'Arthur. Le Dindon Ambigu. 8 h. 1/4. -Les Deux Gosses.

Nouveautés. 8 h. 3/4. La Dame de chez Maxim. Bouffes-Parisiens. Relâche.

Cluny. 8 h. 1/2 Vauluisant et Co. La Marraine de Charley. Déjazet. 8 h. 3/4.– Lo Chemin. Tous criminels. Th. de la République. 8 h. 1/2. La Fille des chiffonniers. Folies-Marigny. 81/2. Œuvres d'art. Un siècle de grâce. Oiymma. 8h. 1/2. Fregoli. Belle aux cheveux d'or. Hippodrome: pl.Clichy ,Sh.l/2.– Matin. jeudi etdim.2 h.l/Z Fol.-Bergere. S 1/2. Cythère. Les éléphants. Otero. Darto. Cas.de Paris. 8 1/2. Sandow. Cléopâtre. Matsui. Charmion. Nouv Cirque. Sl/2.– Les Cow-Boys. Chasse au sanglier Cirq. Medràno. 8 h.1/2. Conchas Freire. Gaberel. Cigale. Tél. 407-60.– Voilà pour Longchampsl Mus.Grévin.Bonaparteàla Malmaison. Orchestre dames. A l'Exposition

Vieux Paris. Gd théâtre, gd« matinée. La rue, spect. dive™. Vil. Suisse. Av. Sulïren. de 10 h. matin à 11 h. soir, 1 fr. Maréorama Hugo d'Alesi -Illusion d'un voyage en mer. Palais de l'Optique (Ch. de Mars).– La Grande Lunette de 1900. 60 attractions. Entrée, 1 î. 50. Avec bon Exp°°,lfr. Grande Roue. Merv. ascension sans vertige de 10 h.m.a à minuit. Entrée sans ticket Exposition. 10 attract. grat. Venise à Paris, av. Sutfren. Gondoles, concerts, attr.. etc. Transvaal et Afrique sauvage,26, r.Fédération. lOm.àmin. FlibustiersauTransv.Rep.4et9 h. Ent.:lfr.et pl. réserv. Panorama Marchand. Trocadéro. Porte 6. Dioramas. 1 fr. Panorama de Madagascar (.Trocadéro). Reddition de Tananarive. 12 dioramas de la conquête. Entrée: 1 fr. Trocadéro. Exposition minière. Monde souterrain. Tour du Monde.– Panorama animé etmouv. Dioramas. Théâtre exotique, troupes étrangères. Repr»5 variées. Tour Eiffel. 9 n. mat. à 10 h. soir. Restaurant 1" étage. SPECTACLES DU VENDREDI 3 AOUT

Ooéra. 8 h., le Prophète. Samedi, 8 h., Faust. Français (th. de l'Odéon). 8 h. 1/2. -r- Le Monde où l'on s'ennuie.

Opéra-Com. 8 h. »/». Louise.

(Les autres spectacles comme jeudi)

BILAN DE LA BANQUE DE FRANCE (du 26 juillet au 2 août 1900) Encaisse or. 2.209.327.586 aug. 26.595.897 argent. 1.135.255.825 dim. 5.059.406 Portefeuille 874.282.903 aug. 128.426.577 Avances sur titres. 500.634.715 aug. 9.953.602 Comptes courants part" 542.666.051 aug. 54.309.856 Compte C du Trésor. 289.346.106 dim. 4.517.968 Billets en circulation. 4.038.729.450 aag. 66.357.310' Bénéfices bruts des es-

comptes et intérêts di-

vers pour la semaine. 653.714 Dépenses 1.179.436

Bénéfices nets provisoiros des six premières semaines du deuxième semestre des quatre dernières années, tels qu'ils ressortent de la situation hebdomadaire

Bénéllces I.;ours corrcsp'.

Année 1897. 1.147.810 3,G90 1898. 1.618.482 3.550 1899. 2.841.426 4..020 1900. 3.315.167 JO

Recettes des chemins de fer

Etat. + 66.600 + 4.21 Ouest.. + 132.000 + 3.34 JVfidi. + 37.000 + 0.18 Est.+ 300.000 + 8.26 Nord. + 520.000 + 12.12 Lyon. + 890.000 +11.59 Orléans + 368.000 + ».»» Alger.. 19.000 9.22

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nies'. Mais quel Wotan peut-on souhaiter, qui soitplus admirable que M. Delmas, qui ait plus de majesté dans son aspect, plus d'ampleur dans son chant, plus de force dans sa déclamation, un courroux plus véhément, une tendresse paternelle plus douloureuse? Et quelle Brunnhilde plusardenteet plus touchante que Mlle Bréval, et qui anime son personnage d'une vie poétique plus profonde? Elle en exprime tour à tour la divinité et l'humanité, selon le vrai sens de là pensée de Wagner; elle est d'abord en sa joie et sa liberté, la jeune guerrière farouche, dont les cris se mêlent au fracas des batailles, « éclatants et superbes comme des chocs d'épées » et plus tard, en sa mélancolie héroïque, en sa tragique détresse, elle est la déesse devenue femme par le sacrifice, une femme pénétrée de pitié et de douleur, qui ne garde de son essence divine qu'un cœur plus grand et une surhumaine grandeur de souffrance. Par sa beauté fière, par la noblesse simple de ses attitudes, par le pathétique de son chant sincère et passionné. Mlle Bréval est vraiment Brunnhilde il y a un accord entre l'émotion lyrique de sa voix et de son geste, et le lyrisme du drame wagnérien.

Mais, si l'Opéra représente, quelque jour prochain, Siegfried et le Crépuscule des dieux, il fera sagement de n'y point pratiquer de trop larges coupures, ou tout au moins de les pratiquer avec plus de prudence qu'il n'a fait dans la Valkyrie. Car il est, dans la Valkyrie, une coupure meurtrière et sacrilège c'est celle qui défigure une des scènes les plus nobles de la Tétralogie entière, l'apparition de Brunnhilde à Siegfried, V Annonce de la mort. Cette scène a l'unité et la simplicité d'une scène de Sophocle; l'action, la poésie et la musique y progressent et s'y développent dans une ordonnance véritablement classique. Elle ne contient rien d'inutile; on n'en peut rien ôter sans la détruire. On n'a pas craint d'en ôter un bon quart; de repasser soudain, d'un mouvement et d'un sentiment graves et mesurés, à tout l'élan de la passion victorieuse elle y perd son sens, sa proportion et sa beauté. On ne saurait cependant, pour défendre cette mutilation, avancer le prétexte que la Valkyrie dure trop longtemps; la Valkyrie s'achève actuellement à minuit moins vingt, plus tôt que les Huguenots, plus tôt que Faust, plus tôt que Patrie. Ne pourrait-on prolonger le spectacle jusqu'à minuit moins un quart, et nous restituer V Annonce de la mort? Mais non; ces vœux sont superflus. La'tradition est établie. Il faut se faire une raison, et, comme il est dit dans Candide, « se résigner à la Providence ». Mais on peut souhaiter que la Providence soit plus miséricordieuse au Crépuscule des Dieux qu'à ta Valkyrie. Pierre Lalo,


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40250 150 -OHig. 2 1/2 1895 r. 500 avr. en. 404. 404 .1 74 EaÛ™7c -*én î ^uilï 1905 1950 I « O.7«f^' •̃̃••. ]"U-V '^X 1332 "• Paris-Lyon-Méd. fus.anc. id. id. 445.. 444 7b' Téléphones 4 0/0 juill. 170

38 50 •: ? *s%Œ.tiï,l-. f^iïïf: |t 'SS 50 :• •̃ I î 50 ai'feàE^ff 3 s 50 |SS¥?5S ? a ..1 MrsoD'OB EI C0MPAGmES DirEaSES è v^iinun^iSSîTt^i ÎS îî? CAW^16g- 'rr.v.v.JSSÎ SS-:

38501053.. S. O~EST ~o,oft,.t.p.-Joulss..a~'r. ~pl. J?~ 10~1 13 50 ,-1>.j:et~angor:a,?ùt 4?0.. 16 50 ~nd"<1"TélépJ¡.janv. 295.. 296 AUNES Don ET COAIPAGNII!S Dnl!RSES ¡;Vicl.or-EmmanueI1862.. !lv.rll 4~ 1,~1 '2' s.JUln HO..

402 Oblig. 2 1/2 0/0 avr. cpt. 402* 40* I 60 Gaz central.avril 360 I -ii ô- i- K"? ? oJ6 •• Al.OiTORES 8Si', Simrner LOI | o Médoc juill. 358.. 357.. Bons de la Presse P. 10

30.. 728. 8 honi:-cuÏ:i.ma 500 fr. t. p.. avr. cpt. 720 720 I 32 50 Gazfra"c^trknë*"ài 5B0 S v l rî\> pwm^V!? ]iA- S^ *-naconda 8 3/4 Simmer 167.. g Midi 3 0/0 Souveau.avril 447.. 448.. Bons àlotsdelOO fr. au port. t. p. 42 25 42..

30.. 708.. 2 KST algérien 500 fr. t. p.. mai cpt. 710 ?io I 27 50 Gaz et Eaux Siuiït 535 S f»P'K2» ££ ̃ City Snbur Geldenhuis 172 "Nord-Est id. 450 | Bons à lots algériens au porteur.. 44.. 44 75,

25.. 020 5 oiii-ST ALGÉUiEN500fr.t.p.juil. cpt. 620 6 15 402.. I 2C Gaz Marsentê' 'm il" 641 7i PNlfi?Wm v: i –i JÀn 3" M Geduld 4 7,8 7,8 Rand Mines. 1013 "i Orléans 1884 id. 447.. 447.. Suez bons tremen .iros mars |29 130 75

'la.. 6~O. 5.. OUI,ST ALGr,;UII,N500fr.t.p'JUlI. cpt. 020.. 615 615. 20.. Ga~ !I1a.Jsellle.. 'JU\U. 641.. 70.. Etab.therm.VlChYJUlI2000 IRand Mines.. 40..1. MoyerCharIton w~ Contra! JUlll. 41¡3.. 41370 oblig. o 0/0. aVilI 6h 61,

59.. 1102 2 gaz parisien .xvr. tme U00 U00 il 50 Onion "es Gaz" u S90 I 70 bUb'Uierm. Vichy jml 2000 jRand Mines 40 Meyer Charlton S Contrai .juill. 443.. 44375 oblig. 5 0/0 avril 614.. 614.

16 315 thansatlantiqui! J. juill. cpt. 3!0 315 I 30 Mines deLauriumiuif 565 sfiii M ponds Ci-rangers l11113' liaud '•̃ Village I: Ouest 30 '0 nouvelles avril 447 50 448 .1 30/0 1" série.mars iO5

22 50 530 10 messageries MAlirriM.J. juin cpt. 535 540.. I 50 Malfldanoac d'Aoiuiii 1150 1150 I n/o i nu «ni mi n- BGoldhelds 7 17/32 Robinson Deep Ouest algérien 3 0/0 mars 432.. 436.. ..1 30/0 1' série id. «>8 50 458.

116 48 3448 10 suez (act.) 500 fr. t. p. J. juill. tme 3448 3458 I 40 Mokta mai 1130 110 "B M.t?ir M,™"iT ïi JS i' clliirlCTed /•̃ Wemmer 2 Picardie-Flandres juill. 443.. 443. -bons de coupons nov. 92.. 91. 65 1S80 ojiNiius i>n pakis juill. cpt 10 MétauïfC' franc >5ov 460 477 11 nn^À?,t,?P?;»B>1 -.???? ,80 55»'Ran(lfontem" ••'•• New-Goch 01.. 5| La Réunion juill 428 50 Panama 5 0/0 t. p 15 juill. 26.. 25 25

455.. 7 MÉTKOPOUTAlw(act.250f.,t.p.)cpt. 464.. 462 I 6 Ferset ac T Robert Huiï 30 135 "ffl i'uMF^i^ ?.i $ 31# M M°dderfont.. 101/4 New Steyn. 02 50 i g Ch. de fer économiques. mai 4-2350 421. li'21 3 0/0 t. p 15 oct. 1625 1675,

65.. /D5 7 oo bqÉTitopol'ITAIN (act. 1250f,t. Juid. ept. 46 10. ~f:~au~(C'Innç: juil 460 477. 12o.m..A.utriChe. mars 315 5~ 31. 50 'ModderCollt.. 10 II4 Ne, 8toyn. 62 50 gl Ch. d~ ¡'or 1887-1855 a~ ril 1li'28 3 50 421 3 0 t. p. la oct. 16 2~ 16 h'

55 ..1315 ..27 1-KOC.THOHSOK-HOUSTON. juill-: Une 1330 1342.. 1328 1342 5 ltobins Afi-B nk airi 89 i i oRiië dom Si* -f,ïn im S Sl^011^1^ Buffelsdoorn l g! Ch. départ. 1887-1855 a'.rill 428 4 0/0 t. p id. 18 25 18..

23ti.. S SOC. PARISlIiNNEÉM-CTRlQU! tme 245 248.. 241 245.. î 70 ForâesitVc diN etffÈ 1550 1555 f 'IV in' f> ^J al M 55 103 55 Now-Goch 2 1/2 Langlaagte || 18SS-1956 avril' 418.. 110 nouv. 6 0/0 1" s. lônov. 31.. 31 1100 511400 mo-TlNTO Jouissance mai tme 1420 1437 1419 I 45 40 AcicriesLon«wv "eut 1195 s 50 HHi™ issf- n/n ̃? ,îl ,;U" «ow Steyn. 3 7/1.6 Ohartered 82 50 | 1888-1985 avril 427.. 431.. 2- s. 15 sept. 27.. 27.

31/2 9995 .45 Egypte 3 1/2 privilégiée., avrij cpt. 100 100 40 I 50 Vc er Miche viÏÏe oct 1130 u'iô I « ï- )!i }S? W ,olasse9iab"pr. R.indfontoin. 81 ..i Sud de la France avril; 4-23.. 427 25 -3's..dec.88 90

4 0/0 51 104 30 05 Dette unifiée mai cpt. 104 40 04 25 I 53 45 Acier de France nov 964 9W I il Vifi-mm! ,n ,Jl V% lii" a paris Kast Rand 189.. Camargue 3 0/0 (r. à 500).ivr. 423 à lots t. p.dec. 92.. 92

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30.. 330.. 2 cuba (billets hypot. 6 0/086)juil opt. 332 332 I 50 ChâriMurs réunis mai 1150 I ? î )P™m i-««n™ ,S? 75 "•̃ Kobj!'son 231 Durban Deep i Lyon 5 0/0 r. a 1,250 avril 1270 1280 bons à lots 1889 87.. 87.

30.. 330.. 2. CUIIA(bll1et8hypot.60/~86)JUII cpt. 332.. 332.. 5~ Chargeurs réunis.mai 1150. 11/2PorLU\(l1.iS188841/2avr 176.. 176..( Ferrcira. 555.. French1\andGold. 51.. !I(èditorraneo 50fo.r.à62; id, ~58.. 65' Corinl.ho60/0.Janv.9, li-2

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Paris, 3 août, deux heures. Nous constations hier ( les tendances de la Bourse, à profiter des moindres impressions favorables justifiées par les dépêches venues des deux théâtres de la guerre en Chine et en Afrique, ] j pour se remettre aux atfaires. La nouvelle que les al- 1 | liés allaient se mettre en marche sur Pékin et l'incident symptomatique ou tout au moins curieux de la présence de Mme Botha à la table de lord Roberts ont 1 mis la Bourse en belle humeur. C'est à peine si l'at ( tentât dirigé contre lé chah de Perse a éveillé l'at- 1 tention des boursiers le chah est sauf, tout est pour < le mieux. Toutes les valeurs sont en hausse, même

l'Extérieure.

Le 3 0/0 débute à 100 17, fléchit à 100 15 et se relève à 100 20, en hausse de 7 cent. 1/2 sur la clôture d'hier; le romp'.ant s'inscrit à 100 fr.; le 3 1/2 est à 101 70. L'ICxtcricuro, faible à l'ouverture à 71 65 et 71 60, re i monte ensuite à 72 fr., en reprise de 25 centimes sur soi) cours précédent. Les chemins de fers espagnols se 1 sont rafl'ci-inis, le »Saragosso a monté de 9 fr. a 275; le Nord do l'Espagne gagne 5 fr. à 185; les Andalous pro- 1 gressent de 15 fr, à 207; l'Italien s'avance de 92 fr. cours de début, à 92 10, avec 25 centimes de plus-value sur hier; le Portugais est calme à 22 60. Le Brésilien 4 0/0 est calme mais ferme, de 65 30 à

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ïcn.o Ame- Ven- 1™ 1 Prix extrêmes gsPêc nés, dus. gté. qté. qté. TtSgSgffiga^tf f Bœufs. 2.483 2.295ll 40 1 20 92 88àl 44 » 60à» 94 Vaches 680 60811 30 1 08 86 80 1 34 » 50 90 Taurx 189 18011 16 1 »» » 86 » 80 1 20 » 46 86 Veaux. 2.060 1.93811 95 170 50 145 2 »» » 98 144 Mou'»" 16.602 16.03511 80 60 1 40 1 30 1 90 » 78 1 26 Porcs.. 4.613 4.613|1 48 1 45 1 40 1 38 1 55 » 88 1 16

Peaux de mouton selon laine. 1 75 à 3 75 Arrivages 5,000 moutons africains

Entrées au sanatorium, la 31 juillet: 142 moutons allemands.

Réserve aux abattoirs, le 1" août: 1,133 bœufs. 243 veaux, 4.814 moutons.

Entrées depuis le dernier marché 498 bœufs, 1,077 veaux, 7,411 moutons, 471 porcs.

DERNIERES NOUVELLES ATTENTAT CONTRE LE CHAH Le chah de Perse a été, ce matin, l'objet d'Un attentat qui a vivement indigné les nombreuses personnes sous les yeux desquelles il s'est produit. Ainsi que nous l'avions annoncé, Mozaffer edDino quittait ce matin, à neuf heures, le palais des Souverains, pour se rendre par bateau à Sèvres et à Versailles.

La sortie s'opéra comme de coutume. La porte cochère de l'avenue Malakoff s'ouvrit à deux battants, et tandis que la garde du poste sortait et présentait l'arme, que les tambours battaient au champ, le landau royal, franchissant le seuil du palais, s'avançail, au pas de ses deux chevaux bai, jusqu'au milieu de l'avenue et tournait à gauche" pour gagner l'avenue du Bois. Avec le chah étaient assis le général Parent, son médecin particulier, le docteur Adcock, et le grand vizir, Amine sultan.

Des agents cyclistes en uniforme et des agents de la sûreté en civil, également à bicyclette, précédaient et entouraient la voiture du monarque. Une haie de gardiens de la paix, sous les ordres de M. Descaves, officier de paix, maintenaient les curieux massés sur le trottoir en face du palais, et dont les acclamations habituelles semblent être accueillies avec faveur par Mozaffer ed Dine, qui y répond par d'aimables saluts.

La satisfaction que la présence des curieux semble faire éprouver au chah a même empêché la préfecture de police de donner suite à son projet primitif, consistant à ne tolérer aucun rassemblement sur l'avenue Malakoff lors de la sortie et de la rentrée du souverain. Elle se borne simplement à interdire toute circulation sur le trottoir qui ïonge Je? grilles du palais.

Ce matin donc, Mozaffer ed Dine quitta sa demeure au milieu du cérémonial habituel et des vivats de la foule. La voiture avait franchi environ une vingtaine de mètres dans la direction de l'avenue du Bois; tenant la droite de la chaussée, elle passait devant une maison neuve encore inhabitée, portant le n° 10 de l'avenue Malakoff, lorsqu'un leune homme, ayant l'aspect et le costume d'un ouvrier, bouscula les gardiens de la paix et,d'un bond, sauta sur le marchepied du landau royal. Cet homme tenait à la main un revolver et le braqua sur la poitrine du chah de Perse. Eut-il un mouvement d'hésitation ou voulût-il viser? On ne sait. Toujours est-il que, tandis que Mozaffer ed Dine s'inclinait légèrement à gauche en reprenant de la main droite le misérable. Aminé sultan, le grand vizir, saisissait brusquement et vigoureusement le poignet do l'assassin, le serrant à le briser. L'arme tomba sur le tapis du landau. En même temps, un inspecteur de la sûreté, nommé Villermet, saisissait l'individu à bras-le-corps et le renversait sous lui. Au même instant, les gardiens de la paix rompaient la haie et prêtaient main-forte à l'inspecteur, tandis qu'un seul cri s'échappait de la foule « A bas l'assassin A mort! » pp

Le chah avait gardé tout son sang-froid. Ainsi que nous venons de le dire, il avait fait un léger mouvementée côté lorsque l'individu avait braqué le revolver sur sa poitrme. Puis il avait aussitôt repris son impassibilité, alors qu'une émotion intense s'emparait des personnages de sa suite. Ceuxci voulaient renoncer à la promenade projetée; On prit l'avis du souverain. Il s'y opposa formellement. U donna l'ordre de continuer la routo, et le landau, suivi des voitures de la suite, se remit en marche. L'auteur de l'attentat

Pendant que Mozaffer ed Dine s'éloignait, l'individu qui avait essayé d'attenter à ses jours était enirainé dans le palais des Souverains, où on le conduisit dans un petit pavillon situé au fond du jardin, derrière la loge du concierge. La tâche des agents 4tait difficile, caria foule s'était jetée sur lui et voulait le lyncher. Il n'opposait d'ailleurs pas de résis- tance et s'était borné à pousser un en « Vive les tnfants du peuple » et à répondre à un agent <jui le

Renvois figurant dans les arrivages: 320 bœufs, 110 vaches et 15 taureaux.

Le Havre, 11 heures. Laines (à terme). Marché soutenu. Ventes »» balles.

Courant 146 »»: oct. 147 »»: déc. 145 50.

Le Havre, midi. Cotons (à terme). Vendeurs. Ventes 5,300 balles.

Courant 62 3 8; sept. 61 1/2; oct. 59 »/»; nov. 55 1/4; déc. 53 3/4; janv. 1901 52 5/8: fév. 52 5/8: mars 52 1/2; avril 52 5/8: mai 52 5/8; juin 52 5/8: juillet »» »/». Cafés termes Soutenus. Ventes 4.000 sacs. Courant 51 75: sept. 51 75: oct. 52 »»; nov. 52 25: déc. 52 50: janv. 1901 52 75: fév. 53 »»; mars 53 25; avril 53 50; mai 53 75: juin »» »».

Le Havre. 1 h. 50. Cotons disponibles. Calmes. Ventes 704 balles.

Cafés disponibles. Calmes. On a vendu 1,500 sacs Santos à 55 fr.

Terme. Baisse de 50 c. sur la cote de ce matin. On a vendu 15.000 sacs depuis la précédente dépêche. Roubaix. Laines. Qualité Deigné de fabrique (type réduct.l. cour. 4 65 »/»: sept. 4 67 1/2; nov. 467 1/2; janv. 465 »/». Ventes 35,000 kil.

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>5 15 contre 65 10 le 5 0/0 fait 75 30 comme hier. Le Russe 3 0/0 1891 s'avance de 82 95 à 83 francs, et le 3 0/0 1896, de 83 45 à 83 50. Les fonds chinois sont un jeu plus fermes, notamment le 5 0/0 1898, qui reprend je 375 à 400. i t

La Banque de Paris suivant la hausse des emprunts chinois monte do 25 fr. à 1,055 après 1,038 le Crédit iyonnais gagne 15 fr. à 1,056 après 1,042; le Crédit fon- I ;ier est demandé à 655; la Banque internationale de Paris est stationnaire à 450 son dernier cours d'hier; le r.omptoiv national d'escompte varie de 594 à 595; la So3iété générale fait 608, et le Crédit industriel 005; la compagnie française des mines d'or so retrouve à 30 fr., et la Banque française de l'Afrique du Sud à 81; la Banque des Pays Autrichiens monte à 450. La Sosnowice est en nouvelle hausse de 25 francs à î,495 après 2,476; les Sels gemmes, continuant leur mouvement ascensionnel, s'avancent de 870 a 883 en plus-value de 20 francs sur la clôture précédente; la l'homson-Houston gagne 20 francs à 1.335 après 1,327; .0 Métropolitain a varié de -461 à 458 avec 4 francs de hausse l'Est parisien fait 540 au lieu de 537; l'Aguilas i progresse de 12 francs à 425 après 420; la Compagnie jénéralo de traction monte de 3 francs à 222; la Société parisienne électrique progresse de 12 francs a 248; l'Om-

questionnait tout en l'emmenant « J'ai fait ce qu'il

m'a plu ». »..

Dus qu'il fut dans le pavillon, M. Descaves, officier de paix, et M. Nachon, commissaire do police, qu'on était allé chercher, essayèrent de l'interroger.

Il répéta son cri d'une voix claire, avec un fort accent méridional, et opposa ensuite un mutisme complet à toutes les questions qu'on lui adressa. Il paraissait calme, et son regard froid errait avec indifférence sur les personnes qui l'entouraient. Cet homme, dont on ignore encore le nom, est âgé de vingt-cinq ans environ. Il est d'une taille plutôt au-dessous de la moyenne, mais le corps est trapu, les bras sont musclés, les mains grosses et calleuses. Son visage pale, aux-traits réguliers, est ombrage par unefine moustachechâtain clair relevée

en croc. Les joues sont rasées de frais, les cheveux

coupés vas. L'œil gris clait, à reflets méta\Uques,est dur et intelligent.

L'individu est vêtu d'un tricot de coton à raies noires et rougejs-, d'une cotte de lustrine noire, d'un gilet de coutil gris, d'un pantalon de toile bleue. Il est coiffé d'un béret gros bleu, presque noir. Son extérieur dénote un ouvrier terrassier et il semble appartenir à la race robuste des paysans basques.

Voyant que toute tentative pour le faire parler était inutile, M. Descaves essaya, par un stratagème, de savoir s'il n'était pas Italien. Il dit à un inspecteur de la sûreté qui parle la langue italienne, de proférer quelques mots à voix haute. Le coupable leva la tête et sembla chercher des yeux qui avait parlé. Cet indice ne prouve pas grand'chose quant à sa nationalité.

La fouille. La recherche de l'identité x On le fouilla et dans ses poches on trouva un poignard dont le manche en bois se rabat, par un mécanisme, sur les deux faces de la lame, et un numéro, d'hier, du Journal, plie de façon à pouvoir consulter commodément 1 itinéraire de l'excursion faite aujourd'hui par le chah de Perse.

On déshabilla ensuite l'assassin, afin de voir si ses vêtements n'ont pas de marques pouvant servir à reconstituer son identité et si son corps ne porte pas de tatouages révélateurs. Ces recherches n'amenèrent aucun résultat.

Mais, au premier moment, on s'était servi de son mouchoir de poche pour lui attacher les mains. On avait dû les lui délier afin de le déshabiller. Le commissaire de police s'avisa d'examiner ce mouchoir. C'est un mouchoir à gros carreaux bleus et jaunes, comme en ont les soldats. En le scrutant, le magistrat découvrit dans un coin un numéro matricule et la marque « 108° régiment de ligne », imprimés à l'encre crasse et à demi effacés.

U demanda à l'individu si ce mouchoir lui appartenait, s'il avait été incorporé au 108e de ligne, qui est en garnison à Bergerac. Il haussa les épaules et ne répondit point.

Le revolver Les cris de la foule

Pendant que se poursuivait vainement l'interrogatoire de l'assassin, M. Mouquin, sous-chef de la police municipale, qui avait accompagné le chah jusqu'au pont de l'Aima, revenait au palais des Souverains. Il rapportait le revolver, chargé de cinq cartouches, qui devait servir à tuer le souverain. C'est une arme assez bonne, du modèle dit « bulldog de calibre 7 millimètres.

Après avoir ramassé le revolver tombé dans la voiture, le grand vizir l'avait montré à la foule qui avait applaudi, et l'avait emporté. Ce n'est qu'au pont de l'Alma qu'il pensa à la remettre au préfet de police. q P p

M. Mouquin essaya, lui aussi, sans plus de succès, de faire parler l'assassin. Il donna alors l'ordre de le conduire au commissariat de police du quartier, rue Mesnil. On 'fit appeler un fiacre. Le criminel, solidement garotté, y fut porté par quatre agents de la sûreté qui prirent place à ses côtés. La voiture sortit du palais par une porte qui s'ouvre rue de la Pompe et, par cette rue, gagna le commissariat de police. 55

Le bruit de l'attentat s'était déjà répandu et une cinquantaine de curieux stationnaient dans la rue Mesnil. Quand ils virent descendre l'assassin de-

Liverpool, midi. Cotons disnonib. Calmes. Ventes probab. 4,000 balles. Imnort. 2,978.

Liverpool. 1 h. 20. Cotons Sisuonib. Plus faciles. Ventes 4.000 balles Amérique.

Futurs. Baisse 3 1/2 à 21/2/64.

Rio. l"août.

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nium lyonnais est à S9; lo Suez vaut 3,450 au lieu do 3,448 et le Gaz 1,100 et 1,105 au lieu do 1,102 le Gaz acétylène est à 137 50; l'éclairage des villes à 582 et les Tramways do Paris à 809.

Le Rio-Tinto poursuit sa hausse avec des transactions de plus en plus actives après un début à 1,420, il s'avance à 1,428, gagnant 22 francs sur son dernier Le marché des mines d'or accentue sa fermeté avec des affaires suivies Geduld, 124 et 123 50; Société Gœrz et Cie, 66 et 67; Lancaster, 71 et 72; May consolidated, 112 ot 113; Zambèze, 36; Chartored, 81 50; East Rand, 189 et 188 50; Goldfields, 192; Robinson, 230 et 228: Hobinson deep, 122 50; Geldenhuis, 170 et 171 Geldenhuis deep, 260 et 265.

Ferrnira, 555 et 561 Village, 215 et 221; Simmer, 164 Oceana, 50 Mossamedès, 22 50; Moçambique, 54; New Steyn, 65 Transvaal consolidated land, 81 et 81 25; Randfontein, 79 50 et 81.

La De Boers a monté de 10 francs à 710 après 705; la Kertch gagne 3 francs à 630.

Trois heures. La hausse a continué; le 3 0/0 finit à 100 25, l'Extérieure à 72 15 et le Rio-Tinto à 1,434. 3 heures 30 < derniers cours*. .5 O/o. 100 23 3/4. Brésil 5 0/0. 75 70. Cape Copper. 163 »». Tharsis, 224 »». De Beers. 713 »». Fêrreira. 558 »». Robin-

Suifs. La cote officielle du suif frais à chandelles de la boucherie de Paris a été maintenue hier à 64 50, sans changement.

Suif province, 64 50, sans changement. Cote commerciale, 64 fr. 50, sans changement.

64 fr. 50 sur août; 66 francs sur 4 derniers mois, suif de France, enfùté, franco gare ou entrepôt Paris, sans camionnage.

Notre marché est resté hier sans changement; les affaires de suif sont encore entravées par les chaleurs, et les vendeurs ne font pas d'offres.

On cote: 1" jus de mouton, 80 francs; pressé frais à bouche, 84 francs; pressé à fabrique, 83 fraucs;

vant le poste, plusieurs d'entre eux crièrent: « A bas l'Itaficii 1 A mort 1 »

Un éclair brilla dans le regard du criminel. Comme s'il n'avait plus conscience de sa situation, il se ramena sur lui-môme et fit un brusque écart comme s'il eût voulu se jeter sur ceux qui l'invectivaient. Il fut entraîné au commissariat par les agents et disparut en murmurant des menaces à l'adresse des Curieux.

Dans les bureaux du commissariat, on serra les liens qui entravaient ses jambes. Lorsque les formalités furent remplies, quatre agents le prirent par les pieds et par la tôte et l'emportèrent dans la chnmbre de sûreté. Il se laissa faire sans proférer une parole et sans résister.

M. Puybaraud, directeur des brigades des recherches, s'est transporté au commissariat de M. Montlahuc, pour interroger lui-même le coupable. Il lui ta posé des questions pendant trois quarts d'heure, il n'en a pas obtenu une seule réponse.

L'auteur de l'attentat est resté debout devant lui, impassible, le regardant en face.

Il a été transféré au Dépôt, où il est arrivé à trois s heures.

Un avertissement

Ce matin, le chah a reçu une lettre dans laquelle on lui annonçait qu'il allait être assassiné. La lettre est datée de Naples, mais elle a été mise à la poste à Paris; elle est signée d'un nom italien et suivie .-d'une adresse. La police va rechercher le signataire de cette lettre.

La surveillance

A la nouvelle de l'attentat on s'est demandé comment son auteur avait pu s'approcher, sans en ôtre immédiatement empoché, de la voiture où le chah avait pris place. N'y avait-il donc pas autour du souverain une surveillance suffisante? Nous nous sommes renseignés à cet égard et voici ce que nous avons appris

M. Paoli, commissaire spécial à la gare de Lyon, est, attaché à la personne du souverain. Des agents de la brigade de M. Leproust, chef de la première brigade des recherches, gardent le monarque. Quelques-uns -d'entre eux ont des bicyclettes et suivent la voiture du chah. De plus, un certain nombre d'agents du 16° arrondissement ont l'ordre de circi»J.er incessamment autour du Palais des souverains d'autres stationnent devant les deux portes de l'édifice.

Le président de la République

Le président de la République s'est fait tenir minutieusement au courant des détails de l'attentat dirigé contre le chah de Perse. Comme le chah sera absent pendant toute la journée, le président attendra son retour, vers six heures, pour se rendre auprès de lui et lui témoigner de vive voix son indignation contre le meurtrier et ses félicitations au monarque pour avoir si heureusement échappé au

danger.

LE VOYAGE DU CHAH A SEVRES

ET A VERSAILLES

A Sèvres

Ainsi que nous l'avons dit, le chah, après l'attentat commis contre sa personne, a continué l'excursion pour laquelle il était parti.

A neuf heures et demie, le chah et ses ministres s'embarquaient au ponton des yachts, près de la place de la Concorde. Un bateau de la Compagnie parisienne attendait là. Environ vingt personnes ont pris place des personnages de la suite et MM. Leygues, Delcassé, Crozier, Royer, etc.

Trois chaloupes de la flotte venues de Brest, accompagnaient le bateau. Les auties personnes de la suite du souverain et les journalistes quittaient Paris à la même heure en automobile se rendant directement à Sèvres.

Le chah assis sur le pont du bateau a beaucoup admiré le paysage il est descendu à dix heures à Sèvres, et aussitôt le cortège s'est rendu à la Manufacture où M. Roujon, directeur des beaux-arts, le directeur et les fonctionnaires de l'établissement ont reçu le souverain et les ministres. Puis a eu lieu une visite rapide de la manufacture. Quelaues expli-

au creton comestible, 70 francs; margarine extra, 89 fr.; 1", 85 fr.; ordinaire, 79 fr.; infér., 68 fr. En produits fabriqués, on cote stéarine saponification, 110 à 112 fr.; dito distillation, 104 à 105 fr.; oléine saponification, 59 fr.; dito distillation, 56 francs.

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INFORMATIONS FINANCIÈRES

On nous télégraphie de Madrid

La plus-valuo des recettes totales de juillet est de deux millions de piécettes, quoiquo les douanes soient en baisse d'un million, les importations de céréales déclinant par suite des excellentes récoltes de cette année.

On nous télégraphie de Constantinople

« Le sultan a promulgué un iradé donnant complote satisfaction à la Banque ottomane et à la Société des Chemins de fer de Smyrne à Cassaba dans leur différend avec le ministère (tes travaux publics. Aussi, l'as* semblée générale des actionnaires a ou lieu hier et elle a voté 20 fr. de dividende par action.

Chambre de compensation des banquiers de Paris, 9, place de la Bourse:

Mouvement général des opérations du

Bourse de commerce (Halle au blé). août La Bourse de commerco a été émue par un incident auquel a donné lieu la liquidation do juillet dans le marché des sucres. Un négociant ayant refusé de payer ses différences a dû comparaître devant la commis sion spéciale des sucres. Là, il s'est plaint d'être vie time d'une tentative d'accaparement et a maintenu son refus, invoquant, dit-on, l'article 419 sur l'exception do jeu.

Un tumulte s'en est suivi et ce négociant a quitté la Bourse sous les huées de ses collègues.

Assistance modérée, les moissons battant leur plein dans le rayon de Paris. Affaires difficiles, offres très modérées, cours discutés, quelques échantillons de blé nouvelle récolte.

On tenait les blés roux du Loiret 19 50, ceux de Loir-

cations sur la cuisson, lo moulage ont accompagné l'examen des fours et les expériences sur une petite tasse qui a été offerte ensuite au monarque avec deux superbes vases. Enfin, à onze heures un quart, sortie et départ pour Versailles.

Devant la manufacture stationnaient cinq à six cents curieux et une escorte de cuirassiers qui encadre aussitôt les voitures.

A Versailles

Rien ne peut sortir Versailles de sa tranquillité, pas môme l'arrivée d'un chah de Perse. Il n'y a que peu de personnes sur l'avenue de Paris et les quelques curieux qu'attire la visite du souverain se rendent directement à la grille, du château. A onze heures et demie, une compagnie du 1" génie avec la musique de ce régiment vient se placer dans la cour et une double haie est formée.

Bientôt après arrivent de Paris divers membres de la colonie persane, M. Henry, consul de Perse, M. Mériat, architecte, les personnages de l'ambassade, M. Alfred Picard et M. Delaunay-Belleville venus en automobile.

Le préfet de Versailles les reçoit et les conduit au fond de la cour d'honneur, devant la porte de gauche, où s'arrêtera le cortège. Plusieurs généraux, M. de Nolhac, conservateur du musée, de nombreux fonctionnaires sont également là. Le chah est signalé à midi. Les troupes présentent les armes et la musique joue l'hymne persan.

Tandis que le cortège franchit la grille du château où deux à trois cents curieux l'acclament, les voitures se dirigent vers la gauche de la cour et le chah descend. Il paraît un peu fatigue, mais sourit lorsque le préfet l'accueille de quelques mots de sympathie. q q

Le souverain, sa suite, les ministres sont aussitôt conduits au premier étage où a lieu la visite de deux salles, et le chah est introduit dans le salon 1830 où le déjeuner est servi. Notons ce détail le ministre des travaux publics persan et le colonel Delanoy, du génie, anciens camarades de l'Ecole polytechnique, se sont embrassés arfectueusement.

Le chah, après le déjeuner, est passé dans la galerie des Glaces avec sa suite, les ministres et les personnes qui les accompagnaient. De là il a admiré pendant dix minutes le splendide panorama des jardins et des coteaux de Versailles.

Il a manifesté à plusieurs reprises sa surprise et sa satisfaction.

Le souverain et sa suite ont ensuite visité les diverses salles du château et le chah a écouté avec intérêt les renseignements qu'on lui donnait sur les événements historiques dont le palais avait été le théâtre.

Il a regardé attentivement les superbes collections que renferme le château.

Le chah* au lieu de se rendre au champ de tir de Sa tory, où il devait aller, a fait une promenade dans le parc de Versailles.

Puis il est reparti pour Paris avec toute sa suite.

LA MORT DU ROI HUMBERT

(Dépêches de notre correspondant particulier) Rome, 2 août, 10 h. 40.

Une personne de la cour qui arrive de Monza m'affirme que si Bresci s'est montré jusqu'ici d'un calme inouï on s'aperçoit à plusieurs indices que cette tranquillité tend à l'abandonner. Il est fort irrité qu'on lui ait passé la camisole de force.

On a arrêté hier soir à Venise un soldat qui, dans une auberge, en présence de plusieurs personnes parlant de l'attentat, aurait dit « Il eut mieux valu que cela fût arrivé plus tôt! »

Madrid, 2 août.

Suivant les précédents à l'époque de l'attentat anarchiste contre M. Canovas del Castillo, le gouvernement défend la publication de nouvelles quelconques sur le crime de Bresci.

On dit que le conseil des ministres est résolu, en principe, à envoyer un personnage important pour

et-Cher 19 25 à 19 40, ceux de l'Oise de 19 10 à 19 25, ceux de l'Est 19 25, les bigarrés sont tenus 19 50, les blancs du Centre 19 75, ceux de l'Est et de l'Oise de 19 50 à 19 75.

En clôture, la faiblesse continuait à dominer et les acheteurs demandaient des diminutions de 15 à 25 centimes sur les cours notés plus haut.

Sauf les avoines, toujours très fermes avec des cours en hausse, les menus grains sont calmes:

Seigles 14 francs; orges 16 à 17 francs; escourgeons 17 50; avoines 18 50 à 19 75 les 100 kil.

Les issues sont fermes

Gros son 14 fr. à 14 50; son fin 12 francs; son trois cases 12 75 à 13 25; recoupettes 12 50; remoulages ordin. 14 o0 à 16 50; remoulages blancs 16 50 à 18 50 les 100 kil. En graines fourragères, on a coté du trèfle incarnat vieux à 75 fr. les 100 kilos.

LIQUIDATIONS JUDICIAIRES

(Jugement du 31 juillet)

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Londres, 2 aoQt.

Banque d'Angleterre. Proportion de la- réserve, 35 394. Montant de la réserve, 17,941. Taux i >•/». La presse espagnole se montre toujours hostile à l'arrangement relatif à la Dette extérieure.

Le Libcral dit que même s'il pouvait s'exécuter, il n'en résulterait aucun avantage pour l'Espagne; malgré la retenue do 1/2 0/0, le Trésor aurait à payer la même somme qu'actuellement.

représenter l'Espagne aux funérailles de Humbert Ier. L'état de siège ne sera pas levé à Madrid ni à Barcelona de quelque temps. Les garanties constitutionnelles suspendues à Valence ont été rendues hier à cette ville.

Le gouvernement espagnol est prôt à adhérer à toute action collective des puissances contre les anarchistes.

(Service Havas)

Rome, 2 août.

La police continue activement à rechercher le jeune homme blond, petit, qui accompagnait Bresci ù Monza. On assure que les deux compagnons se donnaient l'air de conspirateurs. Ils disposaient de beaucoup d'argent, ce qui leur permettait da faire bonne chère.. Personne no met en doute aujourd'hui l'existence d'un complot; mais la police garde un secret impénétrable sur les résultats de ses recherches.

On a établi que Bresci, avant l'attentat, avait pris des accords avec quelques camarades italiens, et il semble bien que dans la préparation du crime il ne fut pas seul.

Le correspondant madrilène du Giorno dit que l'ambassadeur d'Italie à Madrid croit que le parti anarchiste avait résolu la mort du roi Humbert parce que l'Italie avait pris l'initiative d'une conférijnee antianarchiste.

Le Giorno estime que les recherches devraient avant tout porter sur le point de savoir qui a pris Bresci pour son sicaire. Il semble queLanner, arrêté à Ivrée, avait, lui aussi, beaucoup d'argent et faisait la fête ave Bresci et d'autres.

Rome, 2 août.

A propos du complot, on assure qu'un individu qui se promenait dimanche dans le parc de la ville de Monza vit, dans un endroit où. le public n'est pas admis, quatre individus aux allures suspectes dont un, croit-il, était Bresci.

On est persuadé que le soir du crime un compagnon de Bresci, également armé, attendait le roi à une des deux sorties; Bresci était à l'autre. Ainsi lo roi n'aurait pu échapper. Le revolver trouvé à terre a dû être abandonné par le compagnon de Bresci lorsque l'assassinat a été accompli.

Un certain Natale Possanzini a été arrêté hier soir à Ancône. Dans l'interrogatoire qu'il a subi, il a déclaré ne pas connaître Bresci, mais il a admis qu'il était venu de Milan à Monza.

Un autre individu étranger, ayant dans sa poche le portrait de Bakounine et de Malatesta, a été arrêté également à Ancône.

Hier soir, le frère de Bresci, fabricant de chaussures, son parent Marozzi, et sept anarchistes, ont été arrêtés au Prato. Les anarchistes possédaient des poignards et des revolvers.

La police ne communique pas les noms des deux in dividus arrêtés à Monza.

Bresci a été conduit cette nuit à la prison de Milan. Une dépêche de Turin assure que, par ordre de ls reine Marguerite, les meubles de son appartement privé au Quirinal seront transportés au palais royal de Turin avant le 10 août.

La reine Marguerite aurait l'intention de se fixer à Turin.

ATTAQUE D'UN CONVOI MILITAIRE PAR LES MAROCAINS L'agence Havas apprend que l'un des convois destinés à ravitailler nos postes échelonnés le long de la frontière marocaine a été attaqué, en face de Moungar, le 30 juillet dernier, à quatre heures, par des Marocains de l'importante tribu des DouiMenia.

La compagnie montée du 2° étranger qui précédait le convoi a supporté presque tout l'effort et a repoussé l'attaque. p q

La troisième face du convoi a arrêté l'ennemi par ses feux. La quatrième face n'a pas été attaquée. Les Doui-Menia, ayant échoué, ont disparu à cinq heures vers le nord; un dernier groupe ennemi, qui était en arrière, a été poursuivi de près, mais a pu échapper, laissant des chevaux.

Nos pertes sont de huit tués et de neuf blessés," tous appartenant à la compagnie montée.

Les huit tués sont MM. Meyer, Roth, Harter, Corbillon, Henner, Urech, Naudet, Bohmer.

Les pertes des Marocains sont considérables; leurs corps jonchent le sol.

Dès qu'il a eu connaissance de ces faits, le commandant du 19« corps a donné l'ordre d'envoyer de Djenan-el-Dar, pour renforcer le convoi, une com-

DÉCLARATIONS DE FAILLITES

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Debuo, anc. horloger et md de meubles, 16, route da Flandre, act. 73, route de Flandre. Dupuis, anc. brasseur, 37, rue du Banquier, act. sans dom. connu

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Orenb. pr.. pair à 0/00 Souverains 25 12 à 25 14 Arg. bar., pte 0/00 530 a 535 Banknotes 25 14 à 25 16 Quadruple espagn. 80 50 Ailles Etats-Unis 25 85 Colomb, et Mex.. 80 50iGuillaume(20uiarcs) 24 50 Piastres mexicaines.. 2 54IImpcriales' russes.. 20 5:. Banque de France, Escompte, 3 0/0: avances, 4 0/0

MARCHÉS. ÉTRANGERS

Vienne. Marché terme. Aulrichiens, 060 50, Lombards, 109 »»; Alpines, 450 5o: Hongrois. ».)» »»; Crédit mobilier, 665 »»; Rente papier. »» »»; Lnsnderbank. 416 »»; Crédit l'onciftr d'Autriche. S65; Rente or. »•>» Change, ». Londres. \1archfi hausse.– Italien, 91 1/2. Kxtérieure, 71 3/8; Rio, 56 7/8; Anacondu, 8 15/16. Turc B, »» »/»; C, »̃> »/»»; D, /»: Consolidés, 97 5/8; de Beers, 27 13/16.

Métal argent, 28 »/».

Buenos-A.ires. 1er août. Prime sur l'or. 138 70.

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Berlin; 81 45. Madrid vers», ;!91 »/».

Vienne, 61 »/». Cours à New-York: j Amsterdam. 48 17 1/2. Câble Londres, 4 88 3/8. Italie, 106 67 1/2. Cours à Berlin: Bruxelles, 100 17 1/2. Roubles. 216 05. Genève, lOu 61 1/4. Cours ;i Vienne Constantin0?10. 2295 »/̃> Napoléon. 19 33 »/». Athènes, 170»/». Rio fmilreis), 11 7/16. Chili (piastre), 17 5/16

Port"t"l''(milr6is), 401 03. j

Recettes dîTsïïêz du ïcr août »»vr»» contri- '1 »»u,»»» en 1899. Du l°r janvier au lor aoûc »•,»»»,»»» con tre ».,»,»»» en 1899. îl

Le Libéral dit que plusieurs banques et établisse- ments de crédit se déclarent hostiles au convenio et croit qu'il ne serait pasdilTicile de grouper tes porteurs possédant 250 millions d'Extérieure dom l'apposition In ferait échoun1. Il faut, dit en terminant le Libéral. 1. an'antir le convenio.

L'Economista croitla réalisation do l'accord presqu- impossible sur le terrain pratique. Quelques articles même sont impossibles à expliquer.

Les Chambres ne voteront d'ailleurs pas le convenio sans des modifications importantes. On annonce que M. Navarre Revertur fera une rude campagne contre le convenio, appuyé en cela par les républicains. t M. Ronirro Robledo, écrivant au correspondant de l'agence Fournier, dit qu'il ne méritait pas 1 importance qu on lui donne. Le pays n'a rien a gagner au convenio. malgré la violation dos droits ot des privilèges des porteurs étrangers.

M. Romero Robledo a dit que le gouvernement aurait dû considérer davantage les droits des porteurs espagnols et étrangers et termine en déclarant que le jour est proche où le pays se défendra contre de semblables attentats.

Paris, f: Parirkt. imp.-s"rant. 5. houlev. des Italiens.

pag-nie de tirailleurs avec un peloton de spahis, un médecin et toutes les ressources médicales du poste.

LES AFFAIRES DE CHINE

Cherbourg, 2 août.

Le cuirassé Redoutable, battant pavillon du viceamiral Pottier, commandant en cht»f les forces navales en Chine, et le croiseur Chaxseloup-Laubat ont appareillé ce matin à onze heures, faisant route pour la Chine.

Le Redoutable a embarqué une quantité considérable d'objets, tels que couvertures de laine, gilets et ceintures de flanelle, capotes d'hôpital, vins de Champagne et de Bordeaux, jeux divers, livres. etc., que l'association des Dames françaises a remia à l'amiral Pottier pour les marins et soldats faisant partie de l'expédition. Pri\,as. 2 août.

Privas, 2 août.

Le 4° bataillon du 61° régiment d'infanterie, qut est désigné pour aller en Chine, a reçu l'ordre de partir dimanche pour Marseilie, où il s'embarquera vers le 10.

Tien-Tsin, 27 juillet, viâ Tche fou, 30 juillet. Le général Gaselee est arrivé. Il a pris le commandement des troupes anglaises aujourd'hui.

>? Tche fou, 29 juillet.

On annonce, de bonne source, que les Russes ont bombardé les forts de Niou-Chouang et qu'ils s'en soni emparés dans la matinée du 26.'

Tous les étrangers ont pris les armes et étaient em ployés à la garde des barrières.

Aucune nouvelle importante do Tien-Tsin.

Shanghaï, 1er août.

L'amiral Seymour est parti aujourd'hui sur le navire de guerre Alacrity pour Nankin, où il va conférer avec le vice-roi Liu.

Le bruit court que 50 missionnaires ont été massa.crés dans le Chan-Si.

Shanghaï, 1er août.

L'amiral Seymour avait télégraphié au vice-roi des deux Kouangs pour l'informer de son intention de se rendre à Nankin. Liu lui avait répondu qu'il était souffrant et qu'il lui était impossible do le voir. L'amiral Seymour ayant insisté, Liu lui a télégraphié alors qu'il avait prescrit à un navire de guerre chinois de descendra la rivière pour escorter 1 Alacrity à Nankin, afin d'éviter tout malentendu à son passage devant, les forts.

New-York, 2 août.

Un télégramme de Tien-Tsin au Ilerald rapporte qua l'avant garde japonaise a été repoussée avec 150 tués et blessés.

On annonce que les Russes se sont emparés des forts militaires situés à 10 milles de Tien-Tsin, dans la direction de Pékin, qui étaient occupés par 10,000 Chinois, lesquels se sont enfuis.

f ̃̃i-.|ir.i,».w««CTrmrora. «M»

LA GUERRE DU TRANSVAAL

Le Cap, 1" août.

Dans la séance du Parlement, l'attorney général déclare que l'amnistie est impossible et impraticable, parce qu'il y a 9,000 rebelles et parce que le gouvernement anglais, dont la décision est définitive, ne l'accepterait pas.

M. Merriman -fait l'éloge de M. Schreineretdes Afrikanders loyalistes et conclut à ce qu'on n'adopte pas une politique de vengeance qui mettrait une partie de la population au désespoir.

Il déclare que la loi sur la trahison perpétuerait la lutte, rendrait l'apaisement impossible et ferait naître de nouveaux attentats. Cette loi est une loi de vengeance politique contre le parti afrikander. M. Chamberlain veut créer une majorité artificielle qui fasse ce qu'il désire et écrase la race tout entière. Il veut substituer au pouvoir politique la proscription politique. Les rebelles ne sont pas des criminels, S'ils se sont joints aux envahisseurs, c'est qu'ils n'étaient pas pro-

tégés par l'Angleterre.

tégés par l'Angleterre, Ficksburg, 31 juillet.

Le commandant Paul de Villiers et 208 autres prisonniers sont. arrivés ici, se rendant à Ladybrand. On eu attend 600 autres cet après-midi.

Londres. Métaux. Cuivre compt. 74 liv. 5 sh. » den.: à trois mois 74 liv. 10 sh. >• den.; étain comptant Ui liv. 10 sh. » d.: à trois mois 138 liv. •>» sh.; zinc cornp. 19 liv. 15 sh. » d.; plomb cpt. 17 liv. 17 sh. 6 d.