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Titre : Le Temps

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1871-04-13

Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication

Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 137484

Description : 13 avril 1871

Description : 1871/04/13 (Numéro 3686).

Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : France-Japon

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2246228

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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BULLETIN FINANClc*

-6c-; /iMM mercredi 13 Avan. .t. h

itStéKtimiWxitii- "r– ̃• ̃ ̃ ̃-̃̃ -«̃ ipr1"

& deux heures, voici les seuls cours cotés 3 0/0, 51 40; Lyon, 800; Gaz, 740; Mobilier espagnol, 385; Voitures, 205. Il est peu probable que d'autres cours s'ajoutent à la cote avant la clôture; l'aspect de la bourse ne permet nullement de le supposer, et, d'ailleurs, d'autres cours ne changeront rien à la situation.

Aucune obligation n'est cotée; ce fait demande à être signalé, car, si nulles que soient les affaires, le marché des obligations conserve toujours un certain courant d'affaires dû à la multiplicité de ces titres, et leur division en de nombreuses mains. Ce qu'on n'avait jamais vu pendant la guerre, il faut le constater aujourd'hui, les obligations elles-mêmes n'ont pas de marché.

On en est arrivé à la suppression complète des affaires la Bourse de Paris n'existe plus que de nom,

BOURSE DE PARIS

VALEURS pS, Do™ Hausse Baisse

précédt. cours.

S 0/0..Yîï???~». 51 40 51 60 .̃. 20 î? Emprunt. 52 50 S* •• • •« •« ••) Banque.•••••• 2750 Foncier. 920.?. ï? Comptoir d'Esc. 580. ?.' Société générale. 490.i 'i %i Foncier d'Autr. 805 •: •" •« Lyon. 800 800 '• *.v Nord. 910 f..• »•: Orléans. "30 Bspagne 3 0/0. 3112 x ,i italien 5 0/0 54 30 ï Etats-Unis 6 0/0.. 108 /Ai Turc. 45 v •' •* Autrichient. 840. 1. Lombards. S65 ï. ~u«de Paris, 1855. 380. -4 1865. 425 ̃ •.̃ .• 1869. 280 tonciô™»4 0/01863 440 • .j «blig.,Nord. 310 Orléans. 295 g Lyon-Méd. 286 B Midi. 282 50 282 50 m Ouest. 283 S Kat 280 Cûarentes. 277 50 h Lombards. ?28 m Saragosse. 175 N.d'Bsp. 187 50 .1 Omnibus 710 obllgat.. 470 ̃; ï Gaz. 740 'i. v obligations. 460 ••:

PARIS, 12 AVRIL

'BULLETIN DU JOUR

Une des conséquences les plus funesj, tes de la lutte à laquelle nous assistons, c'est d'isoler encore une fois Paris de la France; le blocus est même, à certains -égards, plus rigoureux que pendant le siège; car la province, qui à cette époque recevait très régulièrement nos correspondances, en est aujourd'hui presque entièrement privée.

II semble aux hommes qui vivent en ce moment à Paris qu'ils sont comme « autrefois au centre des affaires, et que l'Assemblée nationale siège en un des points de la circonférence; on se dit que si Versailles pouvait être transportée à Paris, l'esprit de Versailles en serait modifié, et que, du même coup, l'esprit de Paris subirait de son côté quelques atténuations.

Cette pénétration réciproque des deux milieu?:, entre lesquels flotte aujourd'hui |; un D.'aage de sang, serait, si elle pouî; yzât s'opérer le principal gage ? ?de la conciliation; il faudrait se voir, se g mêler, se coudoyer librement pendant quelques jours, pour s'expliquer, se comprendre, s'entendre peut-être.

f En voyant croître les fureurs de cette guerre deux fois funeste nous nous disions que tout ce qui pouvait l'enrayer f| 'devait être tenté, et, parmi les solu'fj tions pacifiques qui surgissaient, la dis| parition du pouvoir de fait qui gouf; verne Paris, et du pouvoir de droit fl ~qui règne au nom de la France, nous ~"semblait l'una des plus radicales et des moins dangereuses.

t Paris n'a pas des droits spéciaux, il •i est vrai mais Paris pouvait craindre que l'Assemblée, dans un moment de co}; 1ère, ne songeàt précisément à lui refuser ses droits au droit commun. ï Et comme il fallait, après tout, dissiper les appréhensions, même chimériques, des citoyens qui combattent sous les ordres de la Commune, nous avions pensé que le nom de M. Louis Blanc, représentant de Paris et de la France, produirait ce résultat, de nature, selon nous, à préparer la pacification.

;4 C'était donc, non l'affirmation d'un p principe nouveau distinction de Paris et de la France mais un moyen de i dénouer une difficulté de fait; c'était, en un mot, une base d'armistice.

Cette suspension d'armes nous paraissait et nous paraît encore possible; et n'eût-elle qu'une chance infinitésimale d'amener la paix dans le présent, sans la compromettre pour l'avenir, que nous nous y attacherions avec ardeur.

Le rapppochement d'esprit entre Versailles et Paris devra être, en tout cas, le

prélude du désarmement la lettre que notre rédacteur en chef nous adresse, et qu'on trouvera plus "Ibhîf-ésT certainement ce que l'on peut dire de plus politique, de plus sage, de plus prévoyant quand on arrive à les dégager des faits poignants qui nous attristent; à ce titre, elle est de nature à infléchir, sinon à transformer complétement les impressions du public parisien, et nous en recommandons la lecture aux hommes qui se préoccupent en ce moment de mettre un terme au conflit. ,> ̃:i~\t

DERNIÈRE HEURE

Du côté des Hautes-Bruyères, dont les fortifications ne sont pas encore rétablies, les engagements de cette nuit ont été presque neutralisés par l'artillerie de ChâtilIon, d'une part, et du fort de Montrouge, de l'autre.

L'éparpillement des troupes dp Versailles et des gardes de la Commune a également rendu nulles les rencontres qui ont eu lieu cette nuit du côté de Nogent où l'on pensait qu'il y aurait une plus grave rencontre à la derniere heure. Le fort du Mont-Valérién, les batteries de Puteaux continuent leur duel avec la porte Maillot et les forts du sud. Toute la journée, il y a eu des escarmouches, mais elles se sont bornées à un échange de balles qui n'ont pas fait de victimes.

Nous apprenons au dernier moment que M. Pierre Leroux vient de mourir. Il a succombé ce matin 12 avril, à huit heures, aux suites d'une attaque d'apoplexie.

A M. Jacques Hébrard, secrétaire de la rédaction du TEMPS,

̃Versailles, il avril.

Par suite de la difficulté et de l'irrégularité des communications, je n'ai reçu qu'aujourd'hui, à la fois; vos numéros du 7 et du 9 avrih Vous y recommandez un projet de conciliation dont j'approuve l'intention sans réserve, mais aux conclusions duquel je ne saurais m'associer. Je ne tiendrais nullement à accuser ce dissentiment et à dégager ma responsabilité dans cette circonstance, si je n'étais' convaincu que votre projet, et tous les projets analogues, tous ceux qui opposent comme puissance à puissance, Paris à la France, la Commune à l'Assemblée, vont contre leur bût, aggravent la situation, prolongent et exaspèrent la résistance. La Commune, dont je parlerai avec la plus extrême modération, et dont je ne qualifierai pas les actes, parce que je ne suis pas sous sa main et que vous y êtes,Conimune serait sans force cbmine elle est sans avenir, si Paris ne s'était persuadé qu'il a des griefs à venger et la République à sauvegarder. Ce sont ces chimères qui entretiennent la résistance-, et on les nourrit, on les fortifie quand, avec des intentions excellentes, on les accepte pour y chercher les conditions de la pacification. La solution eût pu sortir des élections commuhales, si tout le monde y eût pris part, et si elles eussent produit un conseil modéré, intelligent, et décidé à ne revendiquer que ses attributions légitimes. Elle eût pu sortir encore de l'élection du général de la garde nationale, si l'insurrection eût daigné se souvenir qu'elle avait mis cette élection en tête de son programme, et si d'ailleurs le parti de l'ordre et de la conciliation avait été assez fort et assez nombreux pour faire prévaloir son candidat. Aujourd'hui, le temps n'est plus au scrutin la Commune ne peut même plus faire ses élections complémentaires, et, loin d'appeler la garde nationale à se donner un chef suprême, elle a été conduite à supprimer l'élection même pour les grades inférieurs. Ces occasions sont donc perdues, et elles ne se retrouveront plus. La solution ne peut plus se trouver aujourd'hui que dans l'abandon pur et simple des chimères, dans un retour pur et simple au sentiment exact de la réalité. Il faut que e la garde nationale de Paris reconnaisse qu'elle n'a aucune raison de se battre, attendu qu'elle n'a nul grief à venger, et que si la République court des dangers, ces dangers viennent uniquement de la guerre civile même, et non d'une prétendue conspiration de l'Assemblée, dont il n'existe pas la moindre trace. Quand elle l'aura reconnu, elle ne se battra plus, et tant qu'elle ne le reconnaîtra pas, elle en portera les conséquences.

Vous voudriez que l'Assemblée et la Commune disparussent en même temps, et que, jusqu'à des élections nouvelles, une sorte de dictature fût confiée à M. Thiers, agissant au nom des départements, et à M. Louis Blanc, stipulant au nom de Paris. Ce serait la reconnaissance des deux puissances, la reconnaissance d'un antagonisme qu'il ne faut admettre à aucun prix, parce qu'il serait la mort de la France. Et puis, je ne vois pas du tout ce que M. Louis Blanc pourrait demander qui ne soit déjà fait, ou qui ne soit en train de se faire. L'Assemblée, cette même Assemblée à laquelle on a déclaré la guerre, achève en ce moment de débattre la loi qui dotera Paris de la plus complète autonomie municipale; elle discute cette loi avec le plus grand calme, sans aucune t~ace de

passion réactionnaire,1 et elle en écarte avec iine JKoloatéïfarès ferme tout ce qui pourrait, même a tort, être considéré comme une apparence de restriction. Si la loi pèche par quelque endroit, ce ne sera certes pas par le côté démocratique. Quant à ce qui pourra suivre la défaite inévitable de la Commune, c'est-à-dire quant aux rigueurs et à la réaction qu'on pourrait redouter, ceux des députés de Paris qui sont demeurés à Versailles, y compris M. Louis Blanc, n'ont rien trouvé de mieux, dans leur dernier manifeste, que de prendre acte des engagements pris à la tribune par M. Thiers, engagements qui seront tenus, et au delà desquels il est impossible d'aller. Il n'y a donc plus rien à stipuler, parce que tout ce qui est légitime et politique est acquis dès à présent. Paris n'a qu'à déposer les armes, rouvrir ses ateliers et ses boutiques, et procéder à ses élections municipales, conformément à la loi qui sera votée aujourd'hui ou demain.

L'Assemblée, que je ne veux pas surfaire, mais qu'on a calomniée, est, à ce moment encore, si peu animée de passions réactionnaires, qu'il faut, d'après la discussion de bureaux, douter que le projet de loi sur les conseils de guerre soit accueilli. Vous voyez que l'état des choses et des esprits?' à "Versailles n'est pas du tout ce qu on le croit à Paris, Je suis assez vieux pour me rappeler les entrainements réactionnaires de l'Assemblée de 1848, pendant et après les journées de Juin; et je puis vous assurer que, devant Une insurrection plus irritante, parce qu'elle est moins explicable, l'attitude de l'Assemblée actuelle n'y ressemble en rien. Cette Assemblée, en somme, n'a donné aucune prise sur elle depuis que la crise â commencé; elle n;a donné ouverture à aucun grief, si ce n'est peut-être pour n'avoir pas voulu venir à Paris mais je ne vois pas du tout qu'on Vf réclame* et il faut bien reconnaître, après coup, qu'elle a été bien inspirée de ne pas s'y rendre. Vu ce que les suites nous ont appris des forces acquises à finsurrection; il est extrêmement dodteux que là présence de l'Assemblée-eût conjuré le mouvement, et dites-moi un peu ce que serait aujourd'hui la France, si l'Assemblée avait été emportée dans la tourmente, quand' même des élections et dés élections parfaitement libres, eussent dû avoir' lieu immédiatement. Cette Assemblée, telle qu'elle est, est nécessaire à la France. Elle ne peut ni ne doit disparaître en ce moment. Quàndmême elle eût t encouru le blâme~ce qui n'est p.às; quand même elle consentirait à se laisser rëli- voyer dos à dos avec la Commune, ce qu'on ne peut raisonnablement lui demander, je dis que des élections nouvelles, faites au moment actuel; seraient Unécalamité plus grande qiieioutes celles qui nous ont accablés. Réfléchissez et demandez-vous si des élections faites sous l'impression des circonstances présentes, sous le coup de l'insurrection de Paris n'élargiraient pas la séparation entre Paris et les départements, au lieu de la combler. Songez surtout que, par la sage inspiration de M. Thiers, la question de la forme de gouvernement que le temps met en second rang, mais que les fanatiques de tous les partis mettent en premier, se trouve heureusement ajournée à l'expiration des pouvoirs de cette Assemblée, mais que des élections générales la feraient reparaître aussitôt, qu'elle se traduirait en mandats impératifs, et que ces mandats impératifs auraient pour résultat infaillible d'étendre à la France entière le fléau de la guerre civile. Ce que je dis là est évident et ne souffre aucune discussion. L'intérêt le plus pressant dil pays n'est donc pas de rapprocher les élections il est, au contraire, de les différer aussi longtemps que possible. Ce sera toujours autant de gagné pour la paix publique, et ce sera même autant de gagné pour la République, à la condition toutefois que les républicains veuillent bien enfin la laisser vivre. Nous devrions, d'ailleurs, avoir maintenant assez l'habitude du suffrage universel pour savoir qu'il est loin de nous donner toujours ce que nous pourrions souhaiter. C'était à ceux qui l'ont inventé de se dire que les « ruraux auraient voix au chapitre, et qu'ils étaient nombreux. Maintenant, il est trop tard. Le suffrage universel existe, et il faut s'en accommoder. Il n'est pas possible d'admettre que des élections nouvelles donnassent des résultats sensiblement différents de la composition actuelle de l'Assemblée. Les mêmes hommes reviendraient; seulement, comme je l'ai dit plus haut, ils reviendraient avec des mandats impératifs qui rendraient toute transaction impossible, et qui mettraient les armes aux mains de tous les partis. Tel serait, à mon avis, le résultat le plus clair de votre projet de conciliation.

.•;« Je vous serre la main,

A. NEFFTZER.

Le Soir et le Journal M/iciel, de Paris, publient la pièce suïfaike

Rapport des délégué» des chambres syndicales.

Au syndicat général de l'UNION NATIONALE Messieurs,

Nous voudrions, pour vous rendre compte de la mission que vous avez bien voulu

•Mous confie~ provoquer une r~éùntoit du; •*yadjcat général, ou/ même de tous les membres adhérents de l'Union' nationale. L'urgence des circonstances et les exigences mêmes de notre tâche ne nous le permettent pas à l'heure présente. Nous vous supplions donc de nous excuser si, à raison de ces motifs impérieux, nous nous adressons à vous par la voie des journaux. Nous y trcuverons d'ailleurs l'avantage de porter ainsi sans retard, à la connaissance du grand public, une communication d'intérêt public.

Ainsi qui les journaux l'ont annoncé la semaine dernière, le syndicat de Y Union nationale, représentant environ 7 à 8,000 commerçants et industriels de Paris, nous avait conté le soin de rechercher, en nous mettant En contact, d'une part avec la Commune de Paris, de l'autre avec les divers grotpes entre lesquels se partage l'Assemblée nationale, s'il n'y aurait aucune possibilité de terminer, autrement que par les armes, le conflit qui désole tous les cœurs français et menace de ruiner notre malheureux pays.

L'ordre d'idées dans lequel nous devions nous placer, dans toute la série de nos démarches. avait été déterminé, sur notre propre initiative, par un vote du syndicat général. Il se résumait dans les deux termes suivants

Maintien et affermissement de la République

Revendication, pour la ville de Paris3 des franchises municipales les plus larges et les plus distinctes de l'action ou de l'ingérence du pouvoir central.

Sachant d'avance que, sauf des questions f4©iniances ou de degrésyroa programme était celui de la Commune, dont nous avions eü l'honneur dé voir officieusement

quelques membres, nous crûmes devoir

tout d'abord vérifier l'état des choses et des esprits à Ver seilles, nous semblaient régner, touchant le mouvement de Paris, bien des préjugés et des terreurs de fait qu'il était important de combattre. Quelques-uns de nous avaient d'ailleurs mission spéciale d'agir, conjointement aved d'autres délégués du commerce, pour obtenir du gouvernement une organisation transactionnelle et provisoire du service postal, eh vôrtù de laquelle l'échange des correspondances entre Paris et la province se fût opéré sous la direction et la responsabilité d'une commission neutre, composée de commerçants.

Nous devons à la vérité de déclarer ici que M< Théisz, directeur général des postes pour le compte de la Commune, montra, dans les négociations relatives a cette affaire, les dispositions les plus conciliantes et le zèle le plus empressé. Par malheur, après deux voyages successifs à Versailles, les membres de la commission spéciale des p'ostes durent se convaincre que l'aggravation de la situation politique affectait cette question plus que toute autre et laissait peu de chances à un arrangement, le gouvernement ne se souciant point de faciliter les relations entre Paris en révolution et la province agitée. Nous n'insisterons donc pas autrement ici sur cette question des postés, que l'on peut considérer comme écartée jusqu'à la solution générale dans laquelle elle sera comprise, et nous en venons à l'exposé sommaire des très humbles efforts que ftflus avons faits en vue de cette solution

0-<

génfifâlS;

Arrivés à Versailles, le vendredi 7 avril, à cinq heures du soir, après neuf heures de route, nous nous mîmes immédiatement en rapport avec quelques députés; et grâce plus particulièrement à l'obligeante courtoisie de M. Paul de Rémusat, nous pûmes obtenir; presque à l'heure même, la réunion, dans l'un des bureaux de la Chambre, d'un certain nombre de membres de la dsoite, appartenant plus spécialement à là nuance marquée par MM. Johnston, Germain et le baron Lespérut.

Nous nous appliquâmes, dans ce colloque, à éclairer la conviction de nos honorables auditeurs, un peu troublée peutêtre par l'atmosphère de Versailles,par les bruits faux ou exagérés qui y circulent, par le fâcheux empressement avec lequel certains journaux s'en emparent pour irriter la querelle. Nous essayâmes de faire entendre à ces messieurs qu'il ne faut point confondre le mouvement de Paris avec la surprise de Montmartre, qui n'en a été que 1 occasion et le point de départ; que ce mouvement est profond et général dans la coriscienrce de Paris; que le plus grand nombre de ceux-là mêmes qui, pour une cause ou pour une autre, s'en sont tenus à l'écart, n'en désavouent point pour cela la légitimité sociale et la fatalité historique; que le démembrement des empires est un legs fatal des excès de la centralisation; que l'agitâtioîi communaliste survenue à Paris et dans diverses localités de la France est précisément la manifestation des forces de décomposition latente qui s'agitaient sous l'unité triomphante de l'empire; que ces forces ne pouvant, de leur nature, être comprimées, il faut, en bonne politique, les seconder pour s'en rendre maître et non point les exaspérer en les combattant; qu'ainsi dirigée et réglée, l'expansion des tendances communalistes ou même provincialistes ne saurait être un danger pour le pays, mais qu'elle serait, tout au contraire, le signe et le gage de sa renaissance, puisqu'elle attesterait la reprise de la vie locale dans tout ce grand corps exténué par la centralisation; qu'en somme, en ce qui concerne spécialement le mouvement de Paris, la vraie solution politique serait, selon nous, de laisser à Paris la pleine liberté et l'entière responsabilité de sa tentative d'initiation, en se contentant de mettre le pays à couvert des chances qui pourraient en résulter, c'est-à-dire en établissant ailleurs qu'à Paris, au moins jusqu'à ce que la période critique soit passée, le centre politique de la France.

Nous eûmes la satisfaction d'être écoutés complaisamment par M. les députés de la droite, et même de nous concilier leur approbation sur quelques points par où les tendances 'de la droite, en matière de décentralisation et d'autonomie locale, confinent de plus près qu'on ne le pourrait croire aux vues de la Commune de Paris.

Mais les solutions que nous apportions semblèrent à ces messieurs trop radicales pour faire l'objet d'une proposition parlementaire et la question des rapports actuels entre 1e gouvernement de la France et la Commune de Paris leur ayant paru ressortir plus spécialement aux attributions du pouvoir exécutif, ils nous engagèrent à voir. M. Thiers, dont l'esprit, nous assurèrent ces messieurs, était disposé aux transactions.

Nous prîmes congé de MM. les députés de la droite, et, en attendant que nous puissions aborder M. Thiers, nous voulûmes, dès le même soir, nous mettre en communication avec la gauche de l'Assemblée. A cet effet, nous nous rendimes à la salle du Jeu-de-Paume, lieu ordinaire de ses réunions. Nous y fumes accueillis par

une COnrmissioir-dé sept membres, qui avait été désigné~ pour nous entendre, et qui se composait de MM. Carnot, Bozérian, Dorian,; Ducarre, Ducuing, Magnin et Henri Martin.

Nous exposâmes devant cette commission les mêmes vues que nous venions de soumettre à une autre fraction de r Assemblée, et nous devons confesser que, sur la question des droits de Paris et de l'autonomie communale en général, nous trouvâmes ici des réserves plus accusées qu'ailleurs.

On admet assez généralement, dans le parti républicain, que l'unité française est une conquête glorieuse et inaliénable de la Révolution, tandis que nous n'y verrions volontiers que l'œuvre patiente, et excellente d'ailleurs de la monarchie française, dont la Révolution ne fit en ceci que suivre les traditions et emprunter les armes. Toutefois, comme nous étions venus à Versailles chercher des éléments de concilia-* tion et non débattre des thèses, nous en arrivâmes à dresser, contradictoirement avec les honorables commissaires de la gauche, une ébauche de transaction dont voici le texte

« Considérant que le conflit engagé entre Français sous les yeux de l'étranger est à la fois un malheur et une honte, et qu'à ce double titre il doit cesser au plus vite; » Les soussignés, préoccupés des malheurs de la patrie, proposent

> De constituer une commission de 'conciliation, laquelle aurait pour rôle de se mettre en contact avec les membres du gouvernement et de la Commune de Paris, sans engager ni l'un ni l'autre, et de rechercher dans oet échange de rapports les moyens d'une solution pacifique.

» Ces moyens nous paraissent consister principalement dans les dispositions

suivantes

s Acceptation par la ville de Paris dé la loi municipale provisoire qui va être votée au premier jour par l'Assemblée » Elections opérées dans Paris conformément à cette loi, c'est-à-dire sons très peu de jours, par les soins de la commission de conciliation;

» Faculté pour le conseil municipal issu de ces élections fie soumettre à l'Assemblée un projet relatif aux conditions particulières à la ville de Paris; conditions particulières dont le projet de loi reconnait déjà la nécessité à certains égards; > En conséquence, et pour faciliter les négociations relatives aux propositions cidessus

> Suspension de l'action militaire aussi tôt après l'acceptation préalable de ces préliminaires à Paris, sans préjuger, quant à présent, la question d'armement ou d'organisation de la garde nationale, question' qui demeure réservée à l'examen ultérieur du conseil municipal et aux décisions de l'Assemblée nationale sur la réorganisation de la force armée en France. Amnistie politique générale. >

Ce fut sur ces bases de transaction que nous recherchâmes, le lendemain samedi, un entretien avec M. Thiers. M. Barthélemy Saint-Hilaire, que nous vîmes tout d'abord, et qui nous témoigna les dispositions les plus sympatiiiques, nous ménagea, pour quelques heures après, une entrevue avec le chef du pouvoir exécutif.

M. Thiers, à qui nous avions donné communication des termes du mandat que nous tenions du syndicat général, y répondit très nettement sur les deux points principaux que nous avons signalés au début de cette note.

En ce qui concerne le maintien de la République, il nous affirma SUR SON honNEUR, dans le langage le plus ferme et le plus catégorique, QUE JAMAIS, LUI VIVANT ET AU POUVOIR, LA RÉPUBLIQUE NE SUCCOMBERAIT. Il nous rappela qu'il avait déjà dit Cela à la Chambre et nous autorisa à le redire en son nom à nos commettants et au public. Il ajouta" qu'en dépit des tendances particulières à telles individualités ou à tel groupe de la Chambre, cinq cents députés au moins le soutiendraient dans en ordre d'idées, et qu'en somme la République, si elle pouvait justement se défier des excès des factions, n'avait rien à redouter des dispositions de la Chambre.

Ces assurances de M. Thiers, que nous accueillîmes avec joie, étaient d'ailleurs conformes de tous points aux confiances que nous avaient témoignées la veille les députés dela gauche.

Sur le second point, celui des franchises de Paris, M. Thiers nous déclara que Paris n'avait «a attendre du gouvernement rien déplus que l'application du droit commun, tel qu'il résulterait de la loi municipale que la Chambre allait voter. Nous évitâmes d'entrer, à ce propos, dans un débat sans issue; car nous n'espérions point convertir aux idées municipalistes ou fédéralistes le centralisme bien connu de M. Thiers. Nous crûmes toutefois devoir lui donner communication de la note dressée, dans la salle du Jeu-de-Paume, avec les députés de la gauche.

M. Thiers en écouta attentivement la lecture. Sans ratifier explicitement aucune de ses dispositions, il n'en contesta formellement aucune, et les explications qui furent échangées à propos de tel ou tel paragraphe, notamment au sujet de l'amnistie, nous laissèrent tous sous cette impression que les termes de la note en question pouvaient, en ce qui concerne le pouvoir exécutif, servir de base à la discussion ultérieure d'un arrangement. N'ayant pas, à l'heure présente, de pouvoirs-qui nous autorisassent à pousser plus avant cette discussion, nous dümes prendre congé de M. Thiers sur ce premier échange de vues, et nous rentrâmes à Paris pour y interroger de plus près les dispositions de la Commune.

Nous publierons dans un second document, s'il y a lieu, le résumé de cette seconde partie de nos démarches.

Les délégués des chambres syndicales, présents à Versailles

RAULT LEVALLOIS, HIPPOLYTE

MARESTAING, LHUILLIER, JU-

LES AMIGUES.

Paris, il avril 1871.

On lit dans l'Avenir national

MM. Desonnaz, Armand Adam et Bonvalet ont été chargés par la réunion de la Ligue d'union républicaine des droits de Paris, d'aller présenter au gouvernement de Versailles le programme adopté par cette réunion, comme pouvant servir de base à un armistice.

Ces délégués partent aujourd'hui, à trois heures, pour Versailles.

Hier, à quatre heures, nous nous sommes dirigé vers la porte d'Orléans à Mont-

"r ri t.l;dt9lto~? c53'tU1,31 i~~pzg';sT

•rouge et par le chemin de Ronde*, tfâi» le? .(rttes.'B~Uèieg «tites cheminements â tra-> vers champs; nous avons suivi dans toute sa longueur le demi-cercle des bastions jusqu'à, l'un des abattoirs de la Villette, où, un moment, nous nous sommes arrêté Nous dirons, à ce propos, que la crainte de voir la viande manquer dans Paris est, cliiinérique. Les arrivages s'opèrent régu-' lièremeat, quoique moins nombreux; mais la population de Paris a beaucoup diminué, et ce qui iranchit les portes suffit à la consommation.

Quant à la peste bovine, dont nous avons souvent parlé ici, le mal n'est pas encore à son terme. Mais la surveillance la plus rigoureuse et, il faut le dire, la plus nécessaire, s'oppose à l'introduction de toute bête contaminée. Quand la maladie a éclaté après l'introduction des bestiaux dans Paris, on tue la bête, on l'enfouit après désinfection, et la peau est tailladée pour empêcher qu'elle ne soit livrée à i'indus-.trie.

Tout était calme dans Paris, dans la banlieue intérieure et dans le voisinage des bastions. Mais ce calme avait quelque chose d'effrayant, et nous n'avons pas été surpris de voir nos craintes partagées par plusieurs médecins que nous avons rencontrés successivement aux approches des ambulances.

Nous avons voulu visiter les «juartiers' qui avoisinent l'Arc de Triomphe, ce qui nous fut facile, les gardes nationaux s'é- tant montrés fort courtois, par WT~aison qu'en ce moment le feu était éteint du côté de Versailles et de Paris, et que le danger était nul. Mais cette course, à grandes guides, à travers toutes les localités comprises entre les jardins de Monceaux et l'admirable parc de la Muette ne fit que redoubler nos appréhensions.;

Depuis trois ou quatre jours on sentait bien qu'il se préparait une formidable attaque. Un grand coup, frappé à propos, eùt coupé court, en effet, à ces collisions trop ,souvent répétées, qui font faire aux deux partis des pertes inutiles.

Dès l'avenue des Champs-Elysées, malgré la trêve qui.depuis avant-hier.semblait avoir tout pacifié, on sentait les ferments des hostilités prochaines. Les sentinelles se montraient plus rigides, et sur certains points, la circulation, permise une heure auparavant, était sévèremeni interdite. Par les rues de traverse, nous avons pu parcourir de nouveau tout le versant de Neuilly, entre l'Arc de Triomphe et les bastions.

Le péril grandissant, le temps orageux, les récriminations continuelles des sentinelles, l'angoisse de nos cœurs en présence d'un conflit imminent, tout nous donnait dans notre course une excitation douloureuse que nous retrouvions d'ailleurs sur les visages maigris des gardes nationaux et des passants très rares.

Nous avons vu ainsi successivement les divers travaux delà défense organisée par la Commune en face des fortifications établies par l'armée de Versailles, les barricades qui se multiplient de tous côtés etles bastions qui se garnissent de canons et de cordons de tirailleurs.

Nous arrivons à la Muette. Là, sur le chemin de ronde à angle droit de la grande porte grillée du bois de Boulogne, laquelle a été très solidement fortifiée pendant le siège, on achevait une formidable barricade au détour, le cheval tout courant fut à l'improviste pris aux rênesparune sentinelle. La généreuse bête se dressa debou en reculant. La sentinelle lâcha les rênes, ce qui empêcha le cheval bondissant de se cabrer. Aussitôt de courtoises explications nous furent données: ces parages étaient fort dangereux, à chaque instant des coups de fusil étaient échangés, et on ne s'expliquait pas que nous eussions pu nous engager dans ces chemins défendus. Ces excuses nous furent très convenablement présentées, et l'offre nous fut faite de nous reconduire aux lisières des chemins non interdits.

Nous traversâmes ainsi tout le quartier,~ hier magnifique, aujourd'hui désolé et dont l'aspectnous frappa d'épouvanté et de douleur. Toutes ces belles avenues, ces opulentes habitations, ces jardins élégants, autrefois si animés, sont en ce moment abandonnés, désertés. Seules les sentinelles apparaissent çà et là, le fusil au bras, discrets mais résolus, et faisant un signe auquel sans réplique il faut obéir.

Le garde national qui nous escortait nous dit que M. Mac-Mahon avait pris la direction des troupes de Versailles. Il ne nous cacha pas.qu'on s'attendait.à quelque fatale rencontre que l'Assemblée de Versailles, comme la Commune, se refusaient à une conciliation réclamée par tous les partis; que la reprise des hostilités ne pouvait tarder, et que de temps en temps on apercevait au-dessus de Meudon des lumières de mauvais augure,preuve qu'on y campait et qu'on y établissait des batteries.

La veille, en effet, dans une course semblable à celle que nous faisions en ce moment, en passant dans une avenue, une lueur subite semblable à l'éclair nous avait fait croire à un orage. Nous n'avions pas vu de détonation. Cette fois encore, et du même point, une lumineuse traînée traversa l'air assombri, et nous n'entendîmes pas d'éclat. Une légère pluie qui tombait nous fit croire que le temps changeait et se mettait au sombre, mais presque au même instant deux détonations, celles-ci très bruyantes et très nettes, ne nous laissèrent plus de doutes. La funeste bataille allait commencer.

Le cheval s'aventurait en ce moment sur le Trocadéro. Le double éclair, suivi d'une formidable détonation, partait du sud. Nous en avons reçu la lumière dans nos yeux, qui restèrent éblouis. Mais une sentinelle nous enjoignit de quitter la cime du Trocadéro, interdit aux curieux, parce qu'on y ménage l'emplacement d'une batterie de mitrailleuses et de canons. Nous redescendîmes le Trocadéro, et quelques instants après, nous étions arrivé aux bastions qui dominaient le lieu du combat, hélas! du terrible combat qui vient d'avoir lieu dans cette nuit funeste du il avril, et qui encore n'est pas terminé.

Tout cela s'était passé en quelques mi-


La canonnade'Se faikeutendre par coups intermittents. Des rencontres qui n'ont pu être évitées ont nécessité l'emploi des mitrailleuses mais dans les deux camps» les batteries, face».â face, s'attaquent et se répondent dans le but de détruire les positions, de mettre en désordre les pièces, ou du moins d'éteindre leur fevu

La trêve est terminée. ï)es deux côtés on est sous les anû'es, et malheureusement on sait que toutes ces tristes luttes ne sont pa« près d'être terminées.

On fortifie les barricades de la porte Maillot et on renforce les troupes il semblerait qu'on se prépare à une attaque pour cette nuit.

Si, comme nous l'avons constaté, là journée d'hier a été assez calmtâ ptftïr faire croire à un armistice, il n'en, à pas été ,de même de là soirée. Vers huit heures et <Wmie a commencé une formidable canonnade, à laquelle se mêlaient le }yruit strident dès mitrailleuses eUè crépitement de la mousqueterie. De larges éclairs sillonnaient la nue, et l~cho, en repercutant lès détonations, pouvait faire croire à un orage, ss~s précédent, éclatant dans le loiB&in. Tout l'espace compris entre les forts du sud Montrouge, Vanves, Issy et la porte Maillot, était en feu.

Vers dix heures, la fusillade a cessé, ou plutôt on ne l'entendait plus aussi distinctement. Mais le canon à continué à gronder à intervalles assez rapprochés. On raconte que l'armée de Versailles a tenté un assaut contre le fort de Vanves, et qu'elle a été repoussée.

A minuit, on bat la générale. Dans le 17°, plusieurs tambours parcourent les rues, se croisent, se dépassent pour se rencontrer encore. Ils frappent sur leurs caisses avec une énergie significative.

Si nous nous reportons à l'ordre de M. Cluseret du 8 « La générale ne sera battue que par mon ordre ou celui de la commission exécutive, et dans le seul cas de prise d'armes générale, » la situation est grave.

Bientôt le clairon vient se mettre do la partie.

Mais on ne voit pas, malgré ce vacarme infernal, sortir ceux auxquels il est adressé. Faut-il en conclure, toujours d'après l'ordre de M. Cluseret, que «ne sachant plus auquel entendre, on ne se dérange plus, et cette puissante institution, cette armée, espoir et salut du peuple, est à la veille de sombrer sous son triomphe?» A l'aube, la générale d'une part, la canonnade de l'autre, redoublent d'intensité. Le combat a lieu maintenant dans les villages Levallois-Perret, et Asnières. Mais il paraît consister en un échange de coups de canon dont les secousses s'entendent de tout Paris.

A sept heures, on rebat à nouveau la générale.

Dans la matinée, la canonnade continue toujours aussi formidable. Toutes les portes ont leurs ponts levés. Les voitures n'entrent pas dans Paris; mais on laisse les paysans et ouvriers opérer leur déchargement et entrer avec les colis qu'ils ont à transporter.

L'Indépendance belge publie la dépêche suivante

Versailles, lundi 10 avril, matin.

Contrairement aux assertions des journaux, il est inexact que les Allemands aient avisé le gouvernement de Versailles qu'ils interviendraient si les troubles n'étaient pas terminés le 15 avril.

Il est également inexact que M. Jules Favre soit allé hier au quartier général allemand.

On lit dans le

Aujourd'hui tout le quartier Notre-Damede-Lorette était en émoi des gardes nationaux entouraient l'église, on procédait à l'arrestation du premier vicaire de la paroisse.

Puisque nous voici revenus à l'espèce de délire dont l'hébertisme donna le triste spectacle en 1793, nous mettrons sous les yeux de nos lecteurs un 'passage du discours prononcé par Robespierre dans la séance de la Convention du 21 novembre. Voici comment il flagellait les auteurs de la grande mascarade hébertiste, qui, moins d'un an après, devaient être reniés de tous et être conduits au supplice

De quel droit des hommes inconnus jusqu'ici dans la carrière de la révolution viendraient-ils chercher au milieu de ces événements les moyens d'usurper une popularité fausse, jetant la discorde parmi nous, troublant la liberté des cultes au nom de la liborté, attaquant le fanatisme par un fanatisme nouveau, et faisant dégénérer les hommages rendus a la vérité pure en farces ridicules ? Pourquoi leur permettrait-on de se jouer ainsi de la dignité du peuple, et d'attacher les grelots de la folie au sceptre même de la raison? On a supposé qu'en accueillant les offrandes civiques, la Convention avait proscrit le culte catholique.

Non, la Convention n'a pas fait cette démarche téméraire, elle ne la fera jamais. Son intention est de maintenir la liberté des. cultes, qu'elle a proclamée, et en même temps de réprimer quiconque en abuserait pour troubler l'ordre public. On a dénoncé des prêtres pour avoir dit la messe; ils la diront plus longtemps, si on les empêche de la dire. Celui qui veut empêcher de dire la messe est plus fanatique que celui qui la dit. Il est des hommes qui prétendent faire une religion de l'athéisme. Tout philosophe, tout individu peut adopter à cet égard l'opinion qui lui plaira. Celui qui lui en ferait un crime serait un insensé; mais il serait cent fois plus insensé encore, le législateur qui adopterait un pareil système. La Convention nationale l'abhorre.

LA JOURNEE D'HIER

Toute la matinée, le combat a été relativement faible; mais il a pris dans la soirée l'intensité des jours précédents.

A une heure, aussitôt que les artilleurs des Ternes ont eu fini leur repas, ils ont ouvert le feu en faisant tonner le PèreDuchêne.

Quelques secondes après, les batteries versaillaises et le Mont-Valérien ont répondu en faisant pleuvoir une grêle de mitraille sur le bastion de la porto .Maillot, qui riposté à son tour par trois coups successifs mais les bombes viennent se mêler de la partie, et chacun cherche un refuge.

L'ambassade ottomane a reçu trois projectiles du Mont-Valérien deux, prenant en écharpe la façade de l'avenue Uhrich, ont pénétré assez avant dans les moellons; le troisième est tombé dans la cour d'honneur, sur l'aile droite de l'hôtel.

Depuis deux jours, Asnières est le théâtre d'une lutte pour ainsi dire continuelle engagée dimanche, à deux heures de l'après-midi, elle a continué avec des alternatives diverses. Hier au soir, les fédérés, repoussés la veille, étaient maîtres de la gare et retranchés dans les maisons environnantes. Ils ont profité de ]a nuit pour se barricader et se retrancher très fortement. Deux pièces de 7 ont été amenées à la gare et placées de manière à commander la voie.

A six heures, un fort détachement de troupes versaillaises, composé d'un régiment de ligne et précédé d'un escadron de chasseurs à cheval, a été signalé venant de Nanterre et Rueil dans le dessein appa-,

rént d'attaquer la gare. ijestfédérés se sont immédiatement déployés en tirailleurs, et la lutte s'est engagée. Gomme les petites redoutes et les ouvrages en terre construits autour de la vqie.fer.réê pendant lé siège offraient un abri sûr et commode aux tirailleurs, le feu de moujquetorie a duré assez longtemps.

Mais, à huit heures, deux bataillons de gardes nationaux sont sortis de la gare pour déloger la troupe d'une petite caserne appelée la Sablière, qui se trouve à proximité du chemin de fer. Les soldats ont attendu les fédérés de pied ferme, et ils les ont dispersés avec quelques décharges de mitrailleuses. Malgré les pertes qu'ils avaient subies, les fédérés sont encore une fois revénus à la charge, mais- sans plus de succès plusieurs gardes natiotiàux, s'etant trop avancés, ont été faits prisonniers. Durant toute cette attaque, les canons de 1$ gare tirèrent incessamment Sur la Sablière.

Plusieurs maisons du village, surtout dans la Grande-Rue et la rue Verte, ont été eônsîdérablemept endoftumâGtêeB; Ira combat continue au momMt bîl nous èèhronSi mois on ûe saurait tarder à en conhaître l'issue. Les ambulances de la presse se dirigent hors Paris par la porte des Ternes. Il y aurait, dit-on, une centaine de blessés dans les maisons d'Asaiôres, et à Levallois, de nombreux bataillons de renfort, suivis de munitions et de vivres, remontent l'avenue des Ternes.

tïne heure de l'après-midi. Le général Bombrowski a fait exécuter à un certain nombre de légions un mouvement tournant par là voie de Saint-Germain. Envoyantavancer les bataillons fédérés, les troupes de Versailles ont renoncé à prolonger l'attaque et se sont retirées sous la protection de leur cavalerie, La perte totale des gardes nationaux est d'une trentaine de morts, et ils ont une centaine de

blesses.

-¡~

On lit dans la Vérité

Sauf la canonnade habituelle des forts de Bieêtre,.MôntroUge, et surtout Vanves s et Issy, la. jouriié'é à été presque daims de ce cdtô. Il y a bien eu de temps en temps quelques fusillades, et l'on a pu entendre, à de rares intervalles, le bruit de mitrailleuses du côté de Châtillon et dans le bois de Clamart, mais tout cela s'est borné à quelques engagements de lirâiiiéurs. .Le plateau de Châtillon semble complétement évacué par la division de ligne qui l'occupait l'armée de Versailles n'a laissé dans les redoutes que quelques pièces d'artillerie. Encore ces pièces n'ont-elles presque pas répondu aujourd'hui aux batteries des fédérés; 'Batterie versaillàis"é "îîtr château de Meudon et celle du Moulin-dePierre ont aussi gardé un silence presque complet. Cependant, les gardes nationaux ont eu une quinzaine de blessés.

Asnières a de nouveau été le théâtre d'un combat très acharné. Les fédérés avaient profité de la nuit pour se barricader très fortement dans l'intérieur de la gare et sur une portion du chemin de fer de Versailles. Des canons avaient été braqués sur la voie.

Au point du jour, les troupes de Versailles ont attaqué cette position. La fusillade s'est engagée vers sept heures et demie du matin; elle a continué jusqu'à midi sans que la troupe de ligne ait réussi à approcher de la gare.

A une heure de l'après-midi, M. Dombrowski, arrivant de Levallois, de Clichy, à la tête de plusieurs légions de la garde nationale, a exécuté un mouvement tournant dont le but apparent était de couper la voie à quelques kilomètres d'Asnières et d'onvelopper ainsi les troupes de Versailles.

Ces dernières, voyant qu'elles étaient inférieures en nombre, se sont repliées sous la protection de quelques détachements de cavalerie, et les fédérés sont restés maîtres de la gare et du village. Huit heures du soir. Vive canonnade du plateau de Ghàtillon qui, depuis deux jours, était resté presque totalement silencieux. Les artilleurs de Versailles ont profité du répit que leur ont laissé les forts de Vanves et d Issy pour armer de grosses pièces de marine, les batteries établies par les Prussiens.

La première batterie démasquée se trouve sur la droite du Moulin qui surmonte la butte; elle prend pour objectif le fort de Vanves. Plusieurs obus tombent sur ce qui reste encore des casernes quelques gardes nationaux sont tués ou blessés. La garnison se réfugie dans les casemates.

Quatre pièces, répondent du côté des fédérés, mais l'une, trop exposée, se voit forcée d'éteindre son feu.

Neuf heures. Une deuxième, puis une troisième batterie, également de gros calibre, sont démasquées devant la Tour-auxAnglais et dans le village même de Châtillon.

Une véritable pluie d'obus s'abat sur le fort d'Issy, dont le commandant, dit-on, est tué. Néanmoins, les artilleurs de la Commune répondent. Des projectiles commencent à tomber en dedans,de l'enceinte, à Vaugirard.

La foule commence à s'amasser sur les quais et les boulevards extérieurs pour juger de l'effet de la canonnade.

Place de la Concorde, des piquets de gardes nationaux font circuler la foule. Dix heures: Tandis que le bombardements-redoublé de violence et que de l'intérieur de la ville on distingue parfaitement les éclairs, des colonnes d'assaut descendent de Ghàtillon et de Sèvres se dirigeant sur les forts. Le bruit de la fusillade et le crépitement des mitrailleuses se fait entendre.

Dix heures et demie. Les HautesBruyères et le fort de Montrouge sont également attaqués la canonnade se prolonge de ce côte.

Minuit et demi. Nous retournons aux abords du champ de bataille le fracas a complatement cessé, tout est rentré dans le calme le plus profond; c'est à peine si dans le lointain on entend une détonation ou le pas d'une estafette dans les rues.

On lit dans le Journal officiel de Versailles, du 11 avril

A Marseille, le désarmement continue sans trouble.

A Toulouse, les communistes ont essayé d'élever une barricade, qu'un seul détachement a enlevée sans rencontrer de résistance. Partout ailleurs régnent l'ordre et l'obéissance au gouvernement légal; partout aussi la conduite des troupes est admirable. Le gouvernement poursuit avec fermeté le plan qu'il a adopté, et les bons citoyens peuvent prendre confiance.

Le gouvernement est informé que la Commune de Paris aurait fait apposer des affiches annoncant que le service de l'enregistrement ei du timbre est centralisé à la direction, rue de la Banque, 13, et que les perceptions doivent y être effec-

tU66S.

Le gouvernement croit devoir prévenir le public que les préposés installes par la Commune, n'ayant ni mandat de l'autorité compétente, ni serment en justice, ne peuvent valablement donner aux actes ou aux déclarations une formalité qui, viciée dans son principe, ne saurait produire aucun effet civil ni libérer le contribuable envers le Trésor.

LA QUESTION DES LOYERS

Cette question, qui a une si grande importance, tant au point de vue de l'équité que

de la fortune publique-et privée, est soiivent envisagée à deux points de vue trop restreints, soit celui de l'intérêt exclusif du locataire, soit celui non moins exclusif propriétaire. On ne peut mettre An. doute que la durée de la guerre, celle de l'investissement, et l'insuccès de nos efforts, nous ont privés des ressources qui constituent notre fortune privée. En effet, depuis le mois de septembre, Paris a consacré toutes ses ressources à la défense nationale, et les difficultés d'existence ont été telles, que les épargnes ont toutes été absorbées par les dépenses de première nécessité. Les sources de revenu produites par l'industrie et le commerce, manquent complètement, et nous nous trouvons au mois d avril 1871 dans une situation bien plus pénible qu'au mois d'oôtobre 1870. Ces causes, qui ont atteint les locataires; ont eu les mêmes effets sur les propriétaires, gui} (to,tit eii rie,recëvant pas les termes ues locataires, ont tait tous leurs efforts pour payer leurs contributions, afin de venir en aide au gouvernement. Tous les proBi'JÔtaifës, lie. sont pas daiïstiïié pOSiHofl de fortune aussi aisxe qite lk pense la population, et souvent l'immeuble répYcs'mte nonseulement les économies réalisées, mâïà encore celles à réaliser pendant de longues années; on ne peut donc, sans compromettre la position acquise et sans jeter une grande perturbation, enlever les ressôur'eès aeis propriétaires pat1 la suppression de plusieurs termés de locatiôiî. Il né faut pas plaëer les locataires sous le coup de poursuites et saisies; ni les laisser sous la préoccupation1 d'un arriéré'; que les efforts les plus louables seraient impuissants à éteindre dans un bref délai, tout en privant le locataire des ressources nécessaires pour remettre Adn industrie et son commerce en voie prospère.

Plusieurs moyens peuvent être employés, mais quelque soit celui auquel on recourra, il faut qu'il soit applicable à la généralité, et qu'il interdise toute poursuite judiciaire, pour le recouvrement de termes échus, tout en garantissant au propriétaire leur montant. il

îjTdtts repoussons en principe', celui de l'arrangement amiable qui produirait de nombreuses difficultés, par suite de l'impossibilité d'appréciation exacte du préjudice causé par la situation, et des irritations que peut entraîner la discussion d'intérêts opposés»

Aussi, pensons-nous que; soit l'Etat,- soit la ville de Paris, doivent prendre à leur charge ce règlement, pour le répartir en autant d'annuités qu'il sera necessaire pour l'extinction de cette dette, en créant des ressources spéciales affectées exclusivement à ce service. Il paraît d'abord tout ~naturel de faire supporter â l'État cette charge, comme conséquence de la guerre- mais on objecte avec raison que le revenu des immeubles, à Paris, est de beaucoup supérieur à celui des immeubles et des biens fonds dans les départements. Il est donc de toute éqUité de ne pas faire supporter à ceux-ci d'autres charges que celles de la guerre, et de laisser àla ville de Paris celle des valeurs locatives, puisqu'elle a bénéficié des avantages d'un revenu plus avantageux, dont l'écart était souvent de 3 a 5 0/0;

Ces raisons étant admises, nous proposerions de mettre a la charge de la ville de Paris toutes les valeurslocatives échues depuis le l" octobre 1870 jusqu'au 1" avril 1871. Mais comme elle ne pourrait solder en espèces, elle créerait des obligations spéciales de 100 fr. portant intérêt à 5 0/0, amortissables par trimestre par la voie de tirage au sort.

Pour faire face aux exigences de cette nouvelle dette, il serait créé un droit spécial momentané sur les objets de première nécessité, et il serait fait une retenue sur le revenu supplémentaire de l'impôt que produirait forcément la déclaration du propriétaire, qui, pour se faire payer l'intégralité des termes échus, remettrait les quittances à la caisse de la ville de Paris, ce qui permettrait d'établir, pour l'année 1872 et les suivantes, l'impôt exact d'après le revenu.

Le montant de ce droit et de la part de revenu supplémentaire serait totalisé et employé

1° Au paiement des intérêts,

2° A l'amortissement trimestriel.

La quotité de cet amortissement ne pourrait être fixée que dans le délai de cinq jours après le trimestre échu, et sa variation indiquerait les modifications qui se seraient produites, tant dans la consommation que dans le. revenu.

Ce moyen, qui ferait concourir toute la population à l'acquittement d'une dette spéciale, ne ferait supporter à chacun qu'une charge bien minime, tout en liquidant immédiatement une situation des plus embarrassantes, car elle liquiderait la position des locataires vis-â-vis des propriétaires, et. mettrait ces derniers à même de remplir leurs obligations civiles, et jetterait dans le mouvement financier une valeur de premier ordre qui aurait cours comme les autres obligations de la ville de Paris. Quant à la mise en pratique, elle se ferait de la façon suivante

Tout propriétaire établirait ses quittances comme il le fait d'usage, et remettrait son bordereau à la caisse de la ville de Paris qui, après vérification, lui remettrait en paiement les obligations spéciales de 100 fr.

Ces quittances seraient transcrites sur un registre qui serait remis à la direction des contributions.

Quant aux baux, ils seraient tous résiliables dans le. délai de six mois, sur la demande des locataires; mais passé ce délai, ils seraient régis par la loi actuelle. Les avances faites pour loyers resteraient aux propriétaires, à titre de garantie pour les valeurs locatives ultérieures, les mesures exceptionnelles que nous proposons ayant pour objet de liquider sans désastres la situation embarrassée créée par la guerre.

LJ"" G1AI~LIMARD,

*> '-s secrétaire de la chambre syndicale > de la quincaillerie; secrétaire. du •? ̃ comité central des chambres syn""̃* 7 cales de Paris. • •̃

.) r-

Nous reproduisons les documents suivants, publiés par le Journal officiel de Paris ¡' PARTIE OFFICIELLES ̃:̃

Paris, le il avril 1871.

La Commune de Paris,

Considérant que le gouvernement de Versailles se vante ouvertement d'avoir introduit dans les bataillons de la garde nationale des agents qui cherchent à y jeter le désordre

Considérant que les ennemis de la République et de la Commune cherchent par tous les moyens possibles à produire dans ces bataillons l'indiscipline, espérant désarmer ainsi ceux qu'ils ne peuvent vaincre par les armes;

Considérant qu'il ne peut y avoir de force militaire sans ordre, et qu'il est nécessaire, en face de la gravité des circonstances, d'établir une rigoureuse discipline, qui .donne à ia garde nationale une cohésion qui la rende invincible,

Décrète

Art. ler. Il sera immédiatement institué un conseil de guerre dans chaque légion.

Art. 2. Ces conseils de guerre seront composés de sept membres, savoir Un officier supérieur président;

Deux officiers

Deux sous-officiers et deux gardes. Art. 3. Il y aura un conseil disciplinaire par bataillon.

Art. 4. Les conseils disciplinaires seront composés d'autant de membres qu'il y aura de compagnies dans le bataillon, à raison d'un membre par compagnie, sans

distinction de grade.

Ils seront nommés à l'élection et tdujours révocables par la commission exécutive, sur la proposition du délégué à là guerre.

Art. 5. Les membres des conseils dé guerre seront êtes par les délégués des compagnies.

Art. 6. Seront justiciables âë9 conseils de guerre, et disciplinaires les gafuèâ ftationaùx de légion et du bataillon. Ait. ?. Le conseil de guerre prononcera toutes les peines en usage.

Art. 8. Aucune condamnation afflictive u infamante, prononcée par les conseils Ce guerre, ne pourra être exécutée sans Qu'elle ait été soumise à la ratification d'une cour de révision,' spécialement créée à cet effet.

Cette commission de révision se compo-> sera de sept membres tirés au sort parmi ïës-ffiëmhres éhas des conseils de guerre de la garde nationale avant leur entrée en fonctions.

Art. 9. Le conseil disciplinaire pourra prononcer la prison depuis un jour jusqu'à trente.

Ar.t.10. Tout officier peut infliger de un à cinq jours d'emprisonnement à tout suboffloô.né, mais il sera tenu de justifier immédiatement cîeya'nt le conseil disciplinaire des motifs dé la punition prononcée. Art. il. Il sera tenu dans chaque bataillon et légion un état des punitions infligées dans les vingt-quatre heures, lequel sera envoyé chaque matin au rapport de la place.

Art. 12. Aucune condamnation capitale ne recevra son exécution avant que la grosse du jugement ou de l'arrêt n'ait été visée par la commission exécutiva. Art. 13. Les dispositions du présent décret ne seront en vigueur que pendant la durée de la guerre.

Paris, le 11 avril 1871.

La Commune de Paris décrète

Tout citoyen, fonctionnaire ou industriel, détenteur d'armes de guerre et de munitions, par suite de commandes non suivies de livraison, ou les ayant en dépôt sur un prétexte quelconque, aura à en faire la déclaration dans les quarante-huit heures au ministère de la guerre. Tout contrevenant au présent décret sera rendu responsable et traduit immédiatement devant un conseil de guerre. r

Paris, le il avril 1871.

a a

La Commune de Paris,

Sur la proposition du comité de sûreté

générale

que le prix des passe-ports, fixé jusqu'ici, d'après les anciens règlements à 2 francs, est inabordable pour la plupart des citoyens; 1

Que journellement des passe-ports sont réclamés par des femmes et des enfants, Arrête

Art. ler. Le prix des passe-ports est fixé à 50 centimes.

Art. 2. Les maires pourront délivrer de3 certificats sur la vue desquels le comité de sûreté générale donnera des passe-ports gratuits.

Paris, le 11 avril 1871. 4" l ̃ •'

Sloirfe dn 8e arrondissement. CANTINES MUNICIPALES

A (franchissement de la misère par le travail. Le public est prévenu que la municipalité du 8'" arrondissement prend ses mesures pour assurer la satisfaction de tous les besoins urgents de ses administrés. La misère est une plaie qui engendre' toliS Isa désordres.

Le travail est une richesse qui féconde tous les bons sentiments.

Procurer le travail à tous, tel est le but que nous nous proposons.

Ouvrir simplement des registres d'ofires et de demandes, comme on le fait partoutexcepté pour le placement des domestiques c'est un labeur inutile et illusoireÏJ'autre part, les bureaux de placement sont des moyens dè trafic et de spéculation qu'il serait bien d'éviter, tout en utilisant leurs avantagea.

Or, en attendant la solution du problème social de l'organisation du travail, dont s'occupe" la Commune do Paris, nous voudrion§.,pouvoîr satisfaire à toutes les nécessités urgentes: la subsistance, le vêtement, le logement, et pour les enfants" l'instruction certaine.

Nous ferons au moins tous nos efforts pour y pourvoir le mieux possible. C'est pourquoi, tout d'abord, il est ouvert, dans le S" arrondissements trois cantines nouvelles qui remplaceront celles des fourneaux économiques.

Ces cantines fourniront à tous ceux qrâ. seront obligés d'y recourir, la subsistance nécessaire en échange du travail que chacun pourra faire, en avance ou crédit. Un simple livret ou carnet de compte courant sera le moyen de fonctionnement de cette institution nouvelle; il sera délivré à la mairie, en échange des cartes actuelles de fourneaux, qui seront conaéquemment retirées et annulées.

Le livret indiquera, pour chaque titulaire, le travail qu'il s'engage à fournir en échange du compte ou crédit d'aliments en nature, qui lui sera ouvert aux cantines de l'arrondissement.

Quant aux bureaux de placement, sans supprimer ceux qui existent, il en sera établi de nouveaux directement par la

mairie. < ;-i

mairie. Le maire,

JULES allixï

-̃"̃ membre de la Commune de Paris.' Paris, le 7 avril 1871.

Mairie du arrondissement. Aux habitants du arrondissejmenl. Citoyens, w

Nous assistons à un fait sans précédent Paris bombardé par ceux-là même qui, il y a deux mois, protestaient à la face du monde contre la barbarie prussienne r Les victimes sont nombreuses; les obus n'ont épargné ni les femmes, ni les enfants. De grands devoirs nous restent à accomplir.

Il y a des blessés à soigner, des misères à soulager, dés orphelins à recueillir. Des ambulances municipales vont être installées dans l'arrondissement.

Il nous faut des lits de fer, des matelas, du linge, des couvertures.

Il- nous faudra. aussi de l'argent pour secourir.les mères, les femmes, les enfants de, ceux qui ont donné leur vie pour la défense de nos libertés.

Un bureau' est installé à la mairie pour enregistrer les prêts' en nature et recevoir les dons en argent. ̃

Au nom de la solidarité qui doit tous nous unir, je fais appel à votre patriotisme; au nom de. l!hunianité, je fais appel à

vos cœurs.

yos cœurs. L'administrateur délégué au arrondissement,

i BAYEUX-DUMESNIL.

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âüs -L..

Avis niix négociants.

IL importe que tous les citoyens s'unissent, pour assurer, par leur patriquque concours, le libre exercice des administrations communales, qui sont la meilleùte garantie des intérêts commerciaux. En conséquence, le délégué à la direction des contributions directes invite les négociants à acquitter, dans le plus bref délai, le loyer des magasins qu'ils occupent dans l'Entrepôt, ce qu'ils n'avaient pu faire encore, par suite de la désorganisation jetée, à dessein, dans les services publics par le gouvernement fugitif. Paris, le 11 avril 1871.

Le délégué à la direction des contri-

• butions directes,

"̃- A- COMBÀUIffv,, ,• r,

.y '1..)i,>r.:

Le aêlégué" à la perception des" loyers communaux n'a trouvé, à son entrée en fonctions, aucunes pièces ou documents constatant le rang et la priorité des diverses demandes antérieurement formées pour locations de magasins.

Il prévient tous les négociants que les inscriptions auront lieu, à partir de ce jour, de deux heures à cinq heures du soir, au local habituel, et qu'une suite immédiate sera donnée à leurs demandes.

Paris, le 11 avril 187L

Le délégué à la perception de*

Approuvé loyers communaux ;v v

Approuvé: '̃'•• j.

Le délégué à la direction t. ••̃̃(;̃̃'» des contributions di- ,•̃ ̃̃• rectes, '"̃ A A. COMBA.ULT. ,;i.J.fc ?'i1H;l ̃'dl-

Le citoyen Goupil a donné sa démission

de membre de Ïa Commune.

de membre de ta Commune. 1.

Le citoyen Amouroux a été nommé secrétaire de la Commune.

Dorénavant, le procès-verbal de chaque séance de la Commune sera inséré au Journal officiel. <

f") f,

PARTIE NON OFFICIELLE '• Paris, le il avril 1871.

11 avril. La canonnade d'hier soir contre les forts du sud a été aussi inutile que furieuse. L'attaque a été vivement repoussée et le feu de l'ennemi a cessé Beaucoup de bruit et peu de besogne, mais non peu de pertes pour les assaillants. Le ministère de la guerre et la place croient que cette grosse démonstration couvre une surprise vers la porte Maillot et Neuilly, qui ne réussira pas mieux. Nous sommes prêts là comme ailleurs. Versailles est vide de troupes. Toute l'armée royale serait sous les murs de Paris, qui les attend avec le calme et la confiance du droit et de la force.

Dépêche» télégraphique».

•̃̃.»., Guerre à executive.

8 heures du soir.

Forte canonnade sur toute la ligne des forts du sud. Les Versaillais s'avancent. Nos troupes font bonne contenance. Mousqueterie très vive, surtout aux forts de Vanves et d'Issy.

""̃• '̃' '.̃'Minuit. Mon aide de camp revient des forts avec rapports des trois commandants et du général Eudes. Tout va bien. Ennemi repoussé sur toute la ligne.

L'attaque d'hier' soir, à laquelle le'â 'empêches officielles font allusion, a eu lieu entre les forts d'Issy et de Vanves. Les Versaillais se sont avances jusqu'à 100 mètres dé la tranchée. Ils ont été vigoureusement repoussés, et dans leur fuite ont subi dés pertes considérables. De notre côté, les pertes sont à peu près nulles.

Au fort d'Issy, les tranchées étaient défendues par les gardes sédentaires du 63e bataillon. On signale la belle conduite du capitaine Mon ville, de la IIe légion. Au fort de Vanves, le 208° et surtout le 179° se sont distingués par leur élan. Les membres de la commission des barricades sont prévenus qu'il y aura réunion, aujourd'hui 12 avril, dans un des bureaux du ministère de la guerre, rue Sàint-Dominique-Saint-Germain, à trois heures du soir. •̃•̃: r: .̃;• ̃ Toutes lès personnes qui ont fabriqué des munitions de guerre pendant le siège sont invitées à se présenter immédiatement au ministère de la guerre, pour s'entendre, de gré à gré, sur la reprise de la fabrication.

Elles s'adresseront au cabinet du délégué.

Paris, le 11 avril 1871.

Le délégué à la guerre,

.1 vn-J ,«, ̃̃•:>i G. CLUSERET.

̃̃• r. -»r-

Administration des domaines el de l'atelier du timbre.

Les citoyens et citoyennes employas des domaines et de l'atelier général du timbre sont invités à se présenter dans le délai de trois jours à l'administration, pour reprendre leurs travaux.

Faute de se rendre à cet appel, qui sera le dernier, ils seront considéres commé démissionnaires et irrévocablement rayés des cadres de l'administration.

Paris, il avril 1871.

Le directeur des domaines, chef de l'atelier général du timbte,

J. FONTAINE.

'it'f-;{'

ASSEMBLEE MTIOMLE 1; ( Compte rendu de la Vérité.)

,Y~1.

PRÉSIDENCE DE M. GRÉVY Séance du 10 avril.

A deux heures et demie, la séance est ouverte.

Dépôt d'une proposition ayant pour objet de mettre un terme à la cessation des poursuites de saisie immobilière étab! e » par le décret de la délégation de Tours. Renvoi à la commission d'initiative. M. d'Audiffret-Pasquier demande à adresser au gouvernement une question, que chacun de vous s'est faite depuis ce matin. Les obsèques des généraux Péchot et Besson ont eu lieu ce matin et vous n'y étiez pas. Quelques-uns d'entre vous seuls s'y trouvaient attirés par la solennité du jour. Vous n'aviez pas été prévenus. Que l'armée et le pays sachent que si nous n'y étions pas,c'est que nous n'avions pas été convoqués. Que la Chambiv, par un ordre du jour motivé, exprime son regret, et qu'un service solennel ait lieu. auquel assistera toute l'Assemblée. (Approbation.)

Vu le décret de la Commune, en date du 11 avril 1871, concernant les pensions à accorder aux veuves et enfants des gardes nationaux tués au service de la Commune; Vu l'article 5 portant création d'une commission d'enquête par arrondissement; Considérant qu'il est juste que les intéressés concourent à la formation de cette commission

Les membres de la Commune, élus par le 4e arrondissement,

Arrêtent

Les délégués des compagnies des onze bataillons de la garde nationale, de l'artillerie et des marins sauveteurs, sont convoqués pour le mercredi 12 avril, à l'effet de nommer les six membres devant composer ladite commission d'enquête. L'élection aura lieu salle des Fêtes, à la mairie, à huit heures du soir, sous la présidence d'un des membres de la Commune. Paris, le il avril 1871.

Les membres de la commune,

AMOUROUX, ARTHUR ARNOULD, CLÉMENCE~

GÉRARDIN, LEF&ANÇAJ3.


M. Ernest Picard.– M. d'Audiflret-Pas- quier regrette que l'Assemblée n'ait pas été appelée au service qui a eu lieu ce matin, •en mémoire des deux braves généraux que nous avons perdus. Il est probable qu'il eñ"tre dans les intentions de tous qu'un service solennel soit célélyré en leur mémoire, et le gouvernement sera heureux de s'associer à la décision qui sera prise à. cet égard.

Sur le fond de la question. je le prierai >de s'adresser à la guerre, où on a eu connaissance de la cérémonie, et où peut-être ou a eu des raisons de ne pas 'agir autrement qu'on ne l'a fait. (Rumeurs.)

Ni la présidence ni la questure n'ont re•çu d'invitation à transmettre à l'Assemîûëe. Hier soir, à une heure avancée, j'ai 'reçu une invitation personnelle. J'ai supposé que chaque membre avait dû en recevoir personnellement; je n'étais pas autorisé à transmettre des invitations au inom des ordonnateurs de la cérémonie. Aurais-je cru devoir le faire que je n'en ̃avais pas les moyens dans un si court délai. Il est très regrettable, je le reconnais, que nous n'ayons pas tous été mis en demeure de rendre les derniers devoirs à de braves généraux qui sont tombés pour la défense de la France.

I,"amtjr.«ï Jauréguibcrry. Il est important que l'armee tout entière soit informée du regret que vous venez tfex* prrmer.

'On membre. Il n'est pas nécessaire <ûe faire intervenir l'armée dans une question qui semble impliquer un blâme ponr une de nos administrations. Il ne faut pas oublier les intérêts de la discipline, et là Gtetnbre Sera bien de passer à l'ordre du jour.

m. Baze. Avant d'ordonner la mise à l'ordre du jour de l'armée d'une résolution quelconque, il convient d'entendre M. le Sdinistre de la guerre. (Très bien!) Je n'ai été averti que Ce matin par M. de Barante. Nous nous sommes trouvés 40 ou 50 pour accompagner les restes morts des deux généraux. Prenez garde de faire naître dans i'armée des suppositions qui seraient tout à fait injustes.

M. le président. Votre président a -été assez heureux de pouvoir assister à ce service et d'y rencontrer M. le chef dû pouvoir exécutif et plusieurs ministres. L'ordre du jour mis aux voix est adopté. 1 L'ordre du jour appelle la discussion sur la prise en considération d'une proposition ̃déposée par M. Buisson et ayant pour eflEet d'allouer des ressources plus considérables au département de l'instruction publique.

M. Bouisson, développant sa proposition trouve dans l'infériorité de notre instruction la cause réelle* de nos malheurs. La proposition de M. Bouisson n'est pas adoptée.

Iffl. Dnfanre, garde des sceaux. J'ai 1 honneur de déposer un projet de loi relatif à l'organisation judiciaire dans les communes des cantons des Vosges et dela Meuse,'qui restent sans chef-lieu d'arrondissainent.

L'urgence demandée est adoptée.

M. Pouyer-Quertier dépose sur le bureau de la Chambre un projet de loi réglant l'indemnité qu'il conviant d'allouer aux représentants du peuple.

Les dispositions sur le cumul permettraient de recevoir l'indemnité de député en même temps que le traitement de fonctionnaire, pourvu qu'il ne dépasse pas 50,000 francs.

Ces bases ont paru trop larges, vu les «circonstances actuelles, et nous avons fensé que l'interdiction du cumul devait etre posée comme un principe absolu. (Très bien!)

L'indemnité sera perçue par tous les députés sans exception. Ceux des députés dont le traitement est supérieur à l'indemnité, ne toucheront que la portion du traitement qui excédera le montant de l'indemnité.

M. Dncning avertit la Chambre qu'au nom de plusieurs de ses collègues et après ̃en avoir prévenu M. le garde des sceaux, il dépose un projet de loi qui déclare que .ta prorogation des échéances, autorisée par la loi précédente pour les effets de commerce, sera continuée jusqu'au jour où la Banqnft de France aura notifié qu'elle a repris ses services, et les poursuites ne pourront avoir lieu que quinze jours après la reprise des services.

L'urgence réclamée par l'auteur de la .proposition est déclarée.

Un membre demande le rétablissement lue la loi sur les passe-ports, an signalant le nombre d'étrangers qui viennent à Paris apporter leurs concours à l'insurrection.

M. le ministre de l'intérieur déclare qu'il n'est nullement en désaccord avec l'honorable préopinant; que tous les ordres ont été donnés, et le gouvernement avisera à les faire exécuter.

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères. (Mouvement.).

»B. Jules Favre. Je viens entretenir la Chambre d'un sujet qui est l'objet constant de ses préoccupations, et sur lequel 4e regrette de ne pouvoir la renseigner jour par jour, en la mettant au courant des efforts du gouvernement pour ramener la .paix publique et délivrer notre territoire.

Je veux vous parler des rapports qui se sont établis entre nous et l'autorité allemande dans ces derniers temps. Il a couru des bruits sur lesquels il importe que la Chambre soit renseignée, tout en nous permettant de garder une extrême discrétion que chacun de vous comprendra.

Aussitôt que la nouvelle de l'insurrection de Paris s'est répandue dans l'Europe, de toutes parts se sont manifestées en faveur du gouvernement des sympathies qui s'expliquaient, non-seulement par les nobles efforts de notre brave armée pour repousser de si criminelles entreprises, mais parce que chaque gouvernement comprenait que c'était la cause de la civilisation que nous défendions. (Très bien !)

Quant à l'autorité allemande, elle a manifesté des inquiétudes bien légitimes; elle a craint que les conventions que nous avions faites avec elle fussent compromises par un état de choses nouveau et qui créait des périls imprévus.

Ce qu'il importe toutefois de constater, c'est que lé gouvernement allemand a montré envers l'Assemblée une confiance qui ne s'est pas démentie. Il a cru à la légitimité de son droit. Nous n'avons rien à dissimuler non-seulement, quoi qu'en disent les calomnies de nos ennemis, nous nous sommes efforcés de calmer les inquiétudes des autorités allemandes, mais nous avons constamment refusé le concours que celles-ci nousoffraient (Très bien!), bien convaincus d'ailleurs que nous triompherons seuls dans cette lutte engagée contre l'insurrection.

Il y a quelque importance à bien indiquer le rôle de l'autorité allemande vis-àvis de l'insurrection. Dans le jugement qu'elle a portée sûr nous, cette autorité n'a cessé de considérer comme seule légitime l'Assemblée issue du suffrage universel. Tout ce qui s'est dit de contraire est absolument inexact. Certains faits, indifférents en eux-mêmes, ont pu aider à propager une certaine émotion. On a dit que des individus appartenant à' la Commune auraient été appelés à conférer avec les états-majors de Saint-Denis. Il est exact, en effet, que le 4 avril, une personne appartenant à la Commune a fait une communication à l'autorité allemande. Elle a été mise souss mes yeux par le général commandant \Fabrice. Cette pièce a une extrême importance en ce qu'elle met en évidence la profonde supercherie de ceux qui ont usurpé le gouvernement de Paris. Chacun de vous appréciera la profonde inanité de ce document au point de vue des affaires publiques.

Voici, en effet, ce document.

RELATIONS EXTÉRIEURES.

DÉLÉGATIONS-

Liberté, ÊgaW~ Fraternité.

Oui, messidors, en tête de ce document nous retrouvons cette immortelle devise (rei, émanant de Paris, et rapprochée des événements qui s'y consomment en une sorte de dérision, ose parler 'de liberté au nom des hommes sanguinaires qui assassinent et emprisonnent, qui exercent toutes les violences contre les personnes, leur interdisant le droit de circuler; et quant à l'égalité, elle ne peut être que l'égalité dans la misère et la honte créées par cette poignée de factieux; je n'insiste pas, car en vérité qui peut entendre parler de fraternité au nom de ceux. qui depuis huit jours font pleuvoir la mitraille sur notre brave armée?

Je vous demande pardon de cette involontaire digression, et poursuis h lecture de ce document COMMUNE t)É PARIS

« Au commandant en chef du 38 corps. h Général,

& Le délégué de la Commune de Paris aux affaires extérieure*! a l'honneur de vous adresser l'es observations suivantes: » La yiifé Paris est intéressée au hiêmô titre que le reste de la France à l'observation des conventions de paix conclues avec la Prusse; elle a donc le .devoir de connaître comment ? traite s'exécute. Je vous prierai en conséquence de vouloir bien me faire savoir notamment si le gouvernement de Versailles a fait un premier Versement de cinq cent millions et si, par suite de ce versement, les chefs de l'armée allemande ont arrêté la date d'e l'évacuation de la partie du territoire du départeinélnt de la Seine et aussi des forts qui font partie intégrante du territoire de la Commune de Paris.

*• Je vous serai obligé, 'général, de vouloir bien me renseigner à cet égard. » Signé Le délégué aux affaires extétérieures,

> PASGHMi feïtôuSSET. >

(Rires.)

Nous tièvôns vous dire ce dont vous vous doutez, c'est qu'aucune réponse n'a été faite au signataire de ce document.

M. le général Fabrice a pensé, comme moi, que la metlleure réponse devait être faite par vous, et qu'elle serait l'expression de votre légitime indignation, et bien qu'un pareil sentiment n'existe pas ordinairement vis-à-vis de ceux qu'on combat de votre légitime mépris. (Très bien Approbation.)

Déjà le même personnage qui a rédigé le document que je viens de lire avait, m'at-on dit, adressé aux représentants des puissances étrangères, une circulaire par laquelle il les assurait de ses sentiments de fraternité et voulait bien déclarer son intention de vivre eh paix avec le reste du monde, la France exceptée, bien entendu. Je n'ai pu considérer, non plus que les membres du corps diplomatique, ce document comme la révélation d'une immixtion dans nos affaires étrangères je ne connaissais jusque-là que l'enlèvement de l'argenterie du ministère des affaires étrangères; argenterie que ces messieurs se sont appropriés-, c'est, je crois, encore le seul acte caractéristique par lequel ils se soient révélés. (Sensation.) Il n'est pas hors de propos de voir ce qu'il y a dans ce document, afin de bien savoir quels sont les gens vis-à-vis desquels nous nous trouvons, et quelle immense tromperie on impose à la ville de Paris, quand on lui dit que c'est pour ses franchises municipales qu'elle combat. Celui qui le signe ne s'affirme-t-il pas comme ministre des affaires étrangères? Cette Commune qui a commencé par proscrire l'Assemblée qui lui a déclaré la guerre, qui fait marcher sur elle ses colonnes insurrectionnelles, qui a' décrété la mort des ministres que vous avez nommés.

Eh bien, c'est cette réunion de séditieux, qui vouent la Chambre aux gémonies, la considèrent comme existant encore quand il s'agit d'exécuter vis-à-vis de l'Allemagne les conditions de la paix, et demandent que les fortifications et les forts de l'Est et du Nord lui soient livrés, par suite de l'exécution de ces engagements que vous devez remplir, afin que la Commune accroisse le territoire sur lequel elle exerce son odieuse tyrannie. N'est-il pas de la dernière humiliation pour nous de constater de pareilles inepties du moins l'hésitation ne peutelle venir aux hommes de cœur ?

Ils ont inauguré un gouvernement sans nom, sans portée, qui n'a pour but que le pillage; il n'est pas possible que le bon sens ne se réveille pas dans cette grande cité et que nous n'y trouvions un concours qui nous permette d'étouffer, sans trop de malheurs, l'insurrection qui opprime la grande ville.

L'histoire vouera ces hommes à l'indignation publique, car ils n'ont pas même produit un décret qui puisse se discuter, ils ne se sont révélés que par le meurtre et les attentats contre la liberté.

Nous ferons notre devoir jusqu'au bout; à l'aide de notre brave armée qui mènera son œuvre jusqu'à la fin, nous pouvons compter sur son dévouement comme elle peut ompter sur notre reconnaissance. (Approbation.)

On reprend la discussion de la loi sur les élections municipales.

La discussion s'ouvre sur les articles qui doivent consacrer le droit spécial des communes de Paris et de Lyon.

M. de Castellane prend la parole sur l'article 10, pour parler plus exactement, sur la discussion générale en ce qui concerne Paris.

L'article 10 est ainsi concu

« A Paris, le conseil municipal se composera 1° de 40 membres nommés à raison de deux membres par arrondissement, quelle que soit la population 2° de membres en nombre proportionnel à la population. Tout arrondissement ayant plus de 12,000 électeurs nommera autant de conseillers en sus qu'il aura de fois 6,000 électeurs, plus une fraction de plus de 3,000 électeurs. »

Ce ne sera pas, selon M. de Castellane, un des moindres titres de l'Assemblée nationale devant les électeurs que d'avoir, en face de l'émeute, discuté résolument et résolu d'une manière libérale un problème qui ouvrait un vaste champ à la réaction. Si Paris ou plutôt une portion égarée de sa population a méconnu les droits de l'Assemblée nationale, il ne faut pas qu'il soit dit que l'Assemblée ait pour cela méconnu les droits de Paris. (Très bien!) Quoique je sois bien résolu à défendre énergiquement les droits de l'Assemblée, je veux cependant défendre Paris.

L'orateur est convaincu qu'il y a un moyen de concilier les franchises municipales avec les dangers que peuvent offrir les tendances d'un conseil municipal à se transformer en Commune ce serait de se rallier à l'amendement de M. Baudot, qui consiste à créer autant de municipalités que d'arrondissements.

Les honnêtes gens de Paris, qui sont exposés en ce moment à tant de souffrances, préféreraient, dit M. de Castellane, rester encore quelques jours de plus dans l'horrible situation qui leur est. faite et avoir une loi qui leur assure désormais la liberté, la prospérité, la sécurité.

M. Lambert Snîssle-Croîx défend dans ses dispositions principales le projet de la commission. Il n'est pas, dit-il, un membre de cette Assemblée qui ne soit persuadé que le temps des concessions est irrévocablement passé, qui ne croie impossible de faire tomber les armes des mains de ceux qui ont eu la folie de les prendre mais là n est pas la question il s'agit de savoir si, nous basant sur l'état actuel do Paris, nous voulons l'exclure des garanties acquises à toutes les villes de France et de laisser en dehors de cette répartition que nous devons à la liberté communale. Recherchant la cause de la crise ac-

tuelle, l'orateur croit en découvrir un des I éléments dans les travaux Immodérés or" donnés sous le dernier règne, dans ce luxe entretenu artificiellement dans ces splendeurs ïhalsâiiies qui nous a conduit par toutes les corruptions aùi désordres que le premier désastre rendait inévitable. Paris, ajoute-t-il, avait perdu la responsabilité de lui-même; c'estpour cela qu'après avoir combattu pendant quatre mois les Prussiens, il n'a pu se combattre lui-même ¡ c'est pour cela qu'il a subi tour tour 1851 et 1871. Aujourdhui, dn vous propose de rendre à Par~s cette vie municipale qui lui a manqué si longtemps.

i\'ou§ avons des collègues qui vont jusqu'à demander pour Paris Vingt conseils municipaux et présorne au besoin quatreVingts1, un pM quartier. Je respecte les au- teurs de cet amendement, je les sais sincères et excellents, mais ce que je sais aussi, c'est que l'annexion déplorable de la banlieue rend eriedre plus impossible ce système de l'honorable M. Baudot. Vouloir créer dans ce Paris que nous connaissons vingt administrations différentes, séparées par la largeur d'un ruisseau, vingt budgets différents, c'est là une iUppie, En ,r§sumé, ce que nous voulons, c'est ie rétablissement de l'ordre avec le rétablissement de la liberté, et nous irions contre notre but.

M. le président met sous les yeux de l'Assemblée l'ainetidemëilt dS M. ifaûdot, qui veut un conseil municipal pour chaque arrondissement.

SI. Bnndot développe son amendement. Vous n'aimez pas la Commune de Paris, et vous avez raison. Vousla. vaincrez dans le présent, mais vous la craignez dans l'avenir, et cependant le conseil municipal qui résulterait de votre ,loi ne serait que la législation de la Commune âcttlélle. (Adhésitin sur quelques bancs.)

Quels seront les hommes que Paris élira dans un mois ? Je suppose que ce seront ceux que la politique a mis en avant. Je sais que vous voulez l&S renfermer1 dans des attributions municipales, mais ils seront toujours tentés d'en sortir et de faire de la politique pour bouleverser la France. Est-ce que le premier conseil municipal, nommé eh 1771, n'est pas devenu le tyran de toute la France? Ne rendez donc pas légal ce qui aujourd'hui n'est qu'un fait violent. Il n'y a pas gouvernement qui puisse résister à un conseil municipal élu par Paris. En 1348, des hommes tfùi étaient de sincères républicains, ceux-là ont cependant supprimé le conseil municipal et l'ont remplacé par une commission. Serezvous plus audacieux qn'eux ?

D'unjautre côté, je suis d'avis que quand on a fait une promesse il faut la tenir. Quel est donc le moyen dé donner à Paris ses libertés municipales et d'éviter lesdangers que je vous signale? C'est d'adapter mon amendement. Vous créerez par là une vie municipale plus étendue, plus large, mais vous éviterez l'empiétement politique. Votre projet vous propose de confier à soixante personnes l'administration municipale. Moi je vous dis créez autant de municipalités que d'arrondissements. Cela paraîtra étrange. Je le sais; mais voyez ce qui se passe à Londres. Le lord-maire et ses aldermen ne représentent que la Cité. Tout le reste de la grande ville est divisé en paroisses; ce qui n'empêche pas que la ville ne jouisse de tous les avantages d'une direction unique. Si par malheur Londres était entre les mains de soixante aldermen. l'Angleterre n'y aurait pas résisté. On a, il y a douze ans, annexé à Paris une population de 5 à 600."000 âmes qui avait ses conseils municipaux. En juin 1848, ces populations, animées d'un excellent esprit, étaient venues défendre l'ordre. Aujourd'hui ce sont les bataillons de ces mêmes communes qui dominent Paris et l'oppriment. (Très bien!

On objectera qu'il y a pour Paris des affaires communes, des questions générales, c'est vrai. Oui, il y a, par exemple, l'octroi, que dans l'état présent des choses il est bien impossible de supprimer, qui est une recette commune; il y a aussi des dépenses communes. Eh bien, des commissions sérieuses nommés par les conseils municipaux pourront examiner ces questions qui intéressent toute la ville. Pour les grands travaux qui touchent à la salubrite, il y aura des commissions spéciales. C'est ainsi qu'on centralisera ce qui doit être centralisé. L'action des maires de Paris ne sera plus à redouter lorsque chacun de ces maires aura près de lui un conseil municipal de 20 membres.

On me dira que ce système ne saurait être adopté dans une loi provisoire; mais ne savez-vous pas ce qui dure le plus, c'est le provisoire.

N'oubliez pas que les améliorations en France n'ont jamais été adoptées que sous la pression des événements. (C'est vrai.) Nous sommes routiniers; ayons le courage de toutes les réformes. Voilà une dernière occasion de montrer votre esprit libéral et réformateur. Si vous votez mon amendement, je suis convaincu qu'on dira dans toute la France Voilà des hommes d'intelligence et de cœur. (Applaudissements prolongés). M. le comte JJonlicrt. Je viens au nom de la commission, uniquement pour vous dire que si elle' a entendu avec un grand intérêt l'honorable M. Baudot et l'honorable M. Brun, elle ne croit pas pouvoir adhérer à leur amendement. Pour ma part j'éprouvais la plus vive sympathie pour le système de M. Baudot, mais il m'est absolument impossible d'improviser non-seulement pour Paris, mais pour les grandes villes, ce système. M. Joubert s'élève aussi contre l'extension de Paris. Ce fut là un grand mal et lorsque Montmartre et Belleville protestaient, il y a dix ans, contre ce décret de l'empire qui leur enlevait leur autonomie municipale, ces communes, cette fois, avaient raison. Un autre tort a été de faire de Paris un centre immense de production c'est ainsi que les administrations de chemins de fer ont eu le tort d'accumuler leurs ateliers à Paris, quand leur intérêt leur indiquait de les avoir ailleurs. M. le comte Joubert pense qu'on pourrait prévenir les dangers que redoute M. Baudot en ajoutant à la loi celte disposition < Les élections auront lieu aussitôt que l'ordre légal et le calme seront rétablis dans la cité. »

M. Léon Say présente des observations contre l'amendement de M. Baudot, qui, malgré son apparence séduisante, lui parait impraticable au point de vue administratif et au point de vue politique. M. Say réfute l'argument tiré de ce qui se passe à Londres. Il est vrai qu'autrefois Londres était divisé en paroisses administrées par des sortes de consistoires. Mais il s'est formé un bureau des affaires métropolitaines dont les opérations ont été grandisssantes, et qui aujourd'hui fait l'office d'un véritable conseil municipal. C'est ainsi qu'il à-pris en main ce qui a trait à la police centrale, à la création du système des égouts. Il lève des impôts, il fait des emprunts. En un mot, il a tout attiré à lui.

Si on admettait des élections par arrondissement, ce ne pourrait être que dans l'hypothèse d'une élection à deux degrés dont l'orateur est peu partisan. Quant au danger redouté, c'est un danger avec lequel on sera obligé de vivre, mais que l'amendement de M. Baudot, entaché de fédéralisme, ne fera qu'aggraver. La véritable précaution à prendre sera dans la loi qui déterminera les attributions du conseil municipal.

M. Picard, ministre de l'intérieur, se prononce dans le sens de M. L. Say. Il fait remarquer que quand les élections ont été libres, Paris n'a pas envoyé de séditieux dans le conseil municipal. Quant à l'amendement de M. Baudot, ce sera le moment de s'examiner quand on fera la loi organique. On dit que la loi provisoire peut durer longtemps, ce serait donc qu'elle ne serait pas mauvaise. Le droit, c'est d'appeler ceux qui supportent les charges à nommer ceux qui les répartissent. Le gouvernement se rallie donc à la rédaction qui

a obtenu l:unanimité de la grande majorité Il âê la rédaction, ““• Un riiâmbr'e de la Chambre qui te o*°Çe dans le conseil municipal élu de Paris, de 1834 à 1848, rappelle les péripéties de ce" conseil qui, en 1848, résista à l'émeute et fut remplacé parM. Marrastqui, avec deux de ses amis, représenta et le maire et le conseil municipal.

Un autre membre. Ne prenons pas l'Habitude d'ajourner toutes les questions, et prouvons au pays que nous ne faisons pas seulement des lois transitoires. M. itéi'ëiîge'É' se rallie à l'amendement de M. Baudot. Il est une chose qu'il faut reconnaître, dit-il, c'est qu'en France 30 hommes ne peuvent pas être réunis sans s'occuper de politique. (C'est vrai 1) C'est là un fait ou une folie que je constate. Aussi les conseillers municipaux ne seront pas plutôt élus qu'ils feront de la politique; et il cite l'exemple de ce qui s'est passé à Lyon, où le conseil municipal élu s'est transformé en une véritable Convention.

Le remède se trouverait dans des conseils réunissant un petit nombre de membres par quartier; les intérêts municipaux se trouveraient mieux assurés. Quant à voi*, c°Trvme la craint M L. Say, ces conseils se fortnef ëti fédération, rien ne serait plus difficile. ̃ Des voix. La clôture. ̃̃̃̃: 1M, mé*l&. permettez-moi de formuler queiqeus objections techniques au nom de la commission. Seraient-ce des conseils municipaux d'arrondissement qxy. réussiraient à débrouiller rinextricaae situation financière ou se trouve la ville de Paris~- Croyez-vous, d'ailleurs, que la répartition des ressources et des dettes soit chose facile? Il f a mille difficultés. (Aux voix! aux voix \) if M. Tliiers, président du cons'éil. Je ne viens pas traiter la question elle Com- porte des développements dans lesquels ce n'est pas l'heure d'entrer, mais je viens Vous supplier, dans votre propre dignité, de remettre la discussion à demain. (Oui oui?). J'ai écouté avec la plus grande attention les discours qui ont été prononcés, et j'ai constaté qu'il avait été apporté, à cette tribune, des arguments auxquels, dans son agitation, je ne prends pas 16 mot en mauvaise part, c'estun état de l'esprit et de l'âme dont on n'est pas maître, l'assemblée n'a prêté aucune attention, bien que ces arguments eussent une im-

mense portée. j

J'ai eu, dans ma carrière, de iio'mbfeus'es occasions d'étudier la question municipale* soit comme ministre de l'intérieur, soit lorsque j'ai critiqué ce qui s'est fait sous le dernier régime. C'est donc un des sujets qui, je puis le dire, me sont connus. Eh bien! oui, la Chambre, qu'elle veuille bien m'en croire, a laissé, elle, des arguments auxquels elle a refusé l'attention qu'elle aurait dû leur accorder. (Mouvement.)

Si l'heure n'était pas si avancée et si je ne devais pas rencontrer, moi-même, l'agitation contre laquelle sont venus se briser les orateurs, je vous dirais qu'il y a des difficultés invincibles auxquelles on n'a même pas pris garde.

Des voix. A demain.

HS. TBsiers. Eh bien vous avez prononcé ma conclusion; et M. Thiers descend de la tribune. (Rires.)

La discussion est renvoyée à demain. Séance du 11 avril.

(Correspondance particulière du Temps.) La séance est ouverte à deux heures. • La parole est au ministre de la guerre. M. le général £,c Flô. Un incident s'est élevé hier, qui aurait pu jeter quelque suspicion sur les intentions du gouvernement et le soin qu'il met à rester toujours en parfaite communauté de sentiments avec l'Assemblée.

Nul plus que moi ne sait la déférence qui est due aux susceptibilités de l'Assemblée de son côté, la Chambre comprendra l'importance que nous attachons à nous justifier. Hier, si d'impérieuses nécessités de service ne' m'eussent tenu éloigné de cette Assemblée, j'aurais répondu de suite et fait tomber tous les doutes au sujet de la convocation aux funérailles de nos deux regrettés généraux. Je dépose en ce moment sur le bureau de la Chambre des pièces qui constatent qu'une lettre d'avis avait été envoyée dimanche matin à la présidence et à la questure. Je produis le reçu. Devions-nous faire plus? N'est-ce pas à votre président, à vos questeurs, et non à nous, ministres, à se charger du soin des communications et des convocations qui doivent vous être faites. M. le président. M. le ministre de la guerre entend parler de la lettre qui m'a été adressée personnellement, comme je l'ai dit hier, mais le dimanche, à une heure avancée de la soirée. Je devais considérer cette lettre comme une invitationpersonnelle, et croire que de son côte chacun de vous en avait reçu une pareille. Au sur. plus, comme je l'ai dit, cette invitation m'arrivait à une heure où, les bureaux de la questure étant fermés, je n'avais plus les moyens de vous quérir.

Je ne puis donc assumer sur moi la responsabilité que le ministre de la guerre croit devoir rejeter sur moi. (Approbation.) Quant aux documents proposés, nous n'avons pas à en vérifier l'authenticité, mais à première vue nous ne saurions dire de qui émane ce reçu informe.

1H. 'l'hâeE's, président du conseil. –Loin de moi de vouloir aggraver un tel incident: ce que nous voulions, en donnant aujourd'hui des explications, c'était prouver à l'Assemblée toute notre déférence. Maintenant, il ne serait pas indifférent de préciser le point suivant, à savoir si, lorsque nous aurons à donner un avis à l'Assemblée, il conviendra de l'adresser à la présidence ou à chacun des membres de cette Assemblée. Je supplie M. le président de donner des ordres à la questure pour que vos adresses à tous nous soient remises et de vouloir bien nous dire si désormais la questure entend se charger de transmettre à la Chambre les communications qui l'intéressent.

m. le président. M. le président du conseil sait mieux que personne quelles sont les traditions à cet égard. Quand on a adressé à la questure ou au président de la Chambre, en temps utile, des communications elles sont transmises à la Chambre. Quant aux adresses de MM. les députés, elles sont à la questure, autant du moins qu'il a été possible de les obtenir. Enfin, et pour en finir par un mot, je ferai remarquer à M. le ministre de la guerre qu'il s'est trompé en présentant comme un reçu émanant de la présidence un reçu qui émane de la subdivision militaire. Voix. Assez assez L'ordre du jour ]H. Des RoSonrs interpelle M. le ministre de l'agriculture sur les mesures à prendre pour conjurer le fléau de la peste bovine, et indemniser les propriétaires de bestiaux qu'on a été obligé d'abattre. IH. le ministre de l'agriculture as sure la Chambre que la question à laquelle il vient d'être fait allusion est l'objet de ses plus vives et incessantes préoccupations. On reprend la discussion de la loi sur les élections municipales.

AI. de Gniraud vient proposer de disjoindre les dispositions déjà votées de celles qui restent à voter et qui concernent les élections de Paris.

Cette dernière partie formerait, selon M. de Guiraud, un projet spécial qui resterait soumis à la formalité des trois délibérations.

M. Cocbery fait remarquer que l'urgence a été déclarée.

Selon M. de Guiraud, qui développe son amendement, Paris ne saurait être compris dans le droit commun. En tous cas, il n'est pas en position de faire des élections. Il n'y a donc pas urgence pour Paris, et avant d'entrer dans la discussion d'une question aussi grave, il faut .de la maturité, de la réflexion.

SS. BuKet regrette aussi que des questions d? cette importance soient résolue* par une loi u'yrgâncê. De quoi s'agit-il en ce moment ? De décider si «ne grande cité, qui S. toujours eu son unité, né sera-pas fractionnée; mais il s'agirait de, statu ef s»f la forcé <ïê la plus petite commune dé France, de savoir S'il faut changer sa circonscription l'annexer à une commune voisine, vous ordonnerez cne enquête, et aujourd'hui vous resolverez immediatement une question vitale pour Paris. Cette loi sur les élections ne saurait eîrs bien faite sans être accompagnée d'nné loi sur les attributions; ce sont les deux parties inséparables d'une même œuvre. Exprimant une pensée purement personnelle, M. Buffet se demande si les élections municipales auxquelles il va être procédé,devant être suivies bientôt d'élections nouvelles en vertu de loi organique, il n'y aurait pas là un inconvénient politiqae, et s'il ne serait pas préf rable de maintenir pendant quelques mois encore les aticieiïsi Conseils municipaux élus et librement élus. (Interruptions, rumeurs.)

Une voix à gàùclië. Pourquoi n'en pas revenir alors au j>lebisclté'.

153. Ernest Picard, ministre dé l'intérieur combat l'opinion de M. Buntff. Ce qu'il nous faut en ce moment c'est la repré* sentation municipale de la France, et cela dans le plus bref délai. Quant à la disjonction qu'on vous demande entre la loi pour Paris et la loi pour le reste de la France, c'est le renversement de Ce que vous avez voulu en commençant cette discussion. Le plu's pressant" besoin en ce moment, c'est ûê" réorganiser; nous n'avons pas le loisir de discuter des combinaisons savantes, compliquées comme celle que vous présente M. Baudot. Il noas faut agir et faire face aux exigences qui se dressent devant nous. (Adhésion sur divers bancs.) SI Victor Le!ti*anc insiste pour qu'on vôîe immédiatement la loi sur les élections municipales de Paris.

m GnivatiA insiste de nouveau pour faire prononcer la disjonction en ce qui concerna les élections municipales de Pa-

ris.

ris M. Langlois. -te ne veux pas revenir sur les considérations présentées avec tant de bon sens par notre honorable collègue, M. Victor Lefranc. La question de liberté municipale est pressante partout: nous avons des personnes îei qui ont ii£te de voir mettre un terme à l'exercice des commissions municipales actuellement en fonction. (Approbation à droite.) Eh ftien, pouf Paris, nous avons aussi hâte d'en finir au plus vite. Il y a dans Paris une grande partie de la population qui manifestera de la mauvaise humeur en constatant que vous refusez de vous occuper de Paris. (Rumeurs.) Voyez, dira-t-oiï, cette Assemblée, elle vote une loi pour la France tandis que pour Paris elle met la loi dans le sac (Rires. Approbation) cela se dira, et, prenez garde, cela se croira. Il n'y a pas là d'inconnu comme on semble le répéter à dessein; il y a avant tout une question pratique y aurat-il un conseil unique? y en aura-t-il vingt Voilà la seule question à examiner. Si c était le moment, je vous démontrerais que l'amendement deM.Baudot estla proposition la plus révolutionnaire qui puisse être appoftée à cette tribune.

Je vois M. Mettetal qui m'approuve, et il connaît Paris, M. Mettetal. Je ne veux pas avoir d'escàmotôur, moflteur de parole sur le fond de la question j'y reviendrai. (Ap-

probation

PIL' Assemblée, consultée sur la motion de M. Guiraud, décide qu'eus continuera la discussion de la loi sur les élections municipales de Paria.

si. V. Lcfranc combat l'amendemefiî de M. Bandot, et s'attache à démontrer les inconvénients de la division de Paris es vingt conseils municipaux. C'est un sy~ tème, dit-il, qui n'a pas été suffisamment étudié, qui n'a jamais été appliqué nulle part, car nulle part on n'a trouvé juxtaposées vingt communes de cette importance. Ce système ne saurait donc donner la sécurité politique, et deviendrait un instfa*ment plus terrible, plus puissant que celui que la Chambre redoute.

M. Victor Lefrancrepousse aussi l'exclusion de Paris comme capitale; il est convaincu que la Chambre ne s'arrêtera pas à cette idée, non plus qu'aux appréhensions du résultat que pourront donuer les élections prochaines. D'abord on n'essayera ces élections que lorsque la capitale aura fait retour complet à la paix. Eh bien, alors Paris sera revenu à des sentiments différents il sera fait justice de cette aberration qu'il faut aujourd'hui reconnaître chez tous, mais qu'il ne faudra punir alors que chez quelques-uns. Le scrutin, ce sera l'encouragement pour les bons et l'achève* ment de la défaite pour les méchants. M. Louis Passty ne veut, dit-il, aborder que le côté historique. M. Mortimer-~Tefnaux vous a parlé de la municipalité de 1791. C'était une réunion faible, molle, qui ne sut pas résister et fut remplacée par la Commune. Quand l'Assemblée rentra dans son indépendance, elle comprit que son ennemie éternelle, c'était la Commune, et elle la renversa. -Vous espérez avec moi que le 9 thermidor viendra pour nous, et nous ne doutons pas que Paris ne fasse comme autrefois, et qu'il reprenne son rang dans le monde comme capitale de la France. Reprenons donc les grandes traditions qui ont fait de Paris une ville immense et l'honneur de la France. (Mouvements divers.) Ne serait-ce pas préférable à l'adoption de mesures qui pourraient paraître conçues dans un aspect de défiance. M. le pfésidcut. On demande la division de l'amendement en ce qui concerne la ville de Lyon.

M. Tolain demande la parole.

Voix nombreuses. Aux voix! 'i •.? M. Tolain. C'est au nom des libertés municipales invoquées par MM. Baudot et Brun que leur amendement a été présenté. Or, seion M. Tolain, la division du pouvoir municipal en vingt conseils différents ne serait autre chose que l'annulation parfaite des pouvoirs municipaux. Il ne restera aux municipalités parisiennes, ainsi divisées, d'autre rôle que d'enregistrer les actes de l'état civil.

M. Kcrdrel. Le projet de M. Baudot présenle des difficultés nombreuses; mais ces difficultés ne sont pas insolubles. A côté de ces difficultés, mettons en parallèle les dangers imminents qu'offrirait ce que j'appelle la constitution de la Commune de Paris.

Au surplus, de la division proposée par M. Baudot,il est facile de revenir à la concentration. Si, au contraire, vous commencez par le pouvoir unitaire, vous vous exposez à voir sortir de l'élection un pouvoir révolutionnaire. (Protestation à gauche.) Ah! je crains bien d'avoir raison. et quand cette Commune révolutionnaire sera faite par votre loi, il vous faudrabien la subir il sera trop tard pour le regretter, car tout alors serait perdu. (Approbation à droite.)

M. Langlofs. Au point de vue administratif, il a été démontré que Paris,ayant pour ressource principale l'octroi, aurait un budget unique. It faudrait donc, dans la combinaison Baudot, une commission centrale des recettes; cette commission sera aussi, et nécessairement, chargée des dépenses qui, elles aussi, devront être centralisées.

Cette commission réglera tout; elle dira: tant pour la voierie, tant pour l'éclairage; tant pour ceci, tant pour cela.

Cette commission sera donc tout, et vous aurez en réalité un conseil municipal élu au deuxième degré, et peut-être ne serat-il pas aussi bien élu qu'il ne l'aurait été au premier.

Je suis un vieux Parisien, ajoute-t-il, et j'ai, sous la Restauration, vu tous les travaux arrêtés, parce que, après l'invasion, la ville ruinée avait juste de quoi continuer ses services essentiels. Pendant que la commission centrale s'occupera de tout ce qui est municipal, les autres conseils oui n'auront rien à faire, eh ïûen! ils fe-

roût de la politique. Vous aurez des comités u&ns ces quartiers qui sont autour de Paris.

On dit qu'un seul conseil municipal' composé âc 60 membres serait une institution redoutable mais ces 60 conseillers auront fort à faire, croyez-le bien. Ils en auront par-dessus ïa têfe, et c'est pour cela qtftis n'auront pas le temps de s'occu-1 per de politique. (Approbation.)

Moi, décentralisateur par principe, il m'est arrivé de me trouver en Suisse, à, Zurich j'ai vu l'amendement de M. Bau- dot réalisé cela me paraissait charmant, si charmant que j'ai fait un livre où je de- mandais pour Paris 80 conseils. Depuis, j&, sais revenu sur mon idée, et j'ai ru que c'était impossible au point de vue pratique.

Prenez garde de faire de la révolution en voulant faire de l'ordre. C'est au nom de l'avais 'mont, de la conciliation que je dois vous demander le rejet de l'amendement Baudot. (Approbation sur les bancs o$-

posés:)

isï. Ka«dot se plaint d'être accusé de révolutionnaire. Répondant à ce qu'a dit hier' Sî. L. Say, il rappelle ce que lui disait un jour un Anglais qui, se plaignant de ce qui se passait à Londres, lui disait: « Ce qu'il nous faudrait à la municipalité de Londres, ce serait Nanoléon III penMïii deux ou trois ans. (Rumeurs proJonj gées.n

ira. En«. Avago. Ils l'ont aujourd'hui; qu'ils le gardent.

M. Batndot explique quelles seront les attributions de ces vingts conseils municipaux, et entre dans de nouveaux déve- lAppements déjà indiqués dans son dis- criurs d'hier.

IBI f teard indique quelques-unes des difficultés pratiques créées par le système Baudot. Par exemple, pour la part qui raviendrait dans la contribution mobilière des logements au dessous de 400 francs, logements qui sont inégalement répartis dans les arrondissements de Paris. m. le président. La division est de- mandée sur le premier paragraphe de l'amendement. M. Kerdrci fait remarquer qu'il n'y a pas lieu de diviser. m. wavget, qui demandait la division, se rend aux observations de M. le président, et n'insiste pas.

Le scrutin est demandé sur le vote de l'amendement. "• J

En voici le résultat

Nombre de votants, 566

pour l'amendement, 197

Contre i 369

L'amendement de M. Baudot n'est pas

adopté.

Sur la seconde partie de l'amendement de M. Baudot concernant la ville de Lyon, la parole est donnée à M. Brun, députe de

Lyon.

M. Bran. J'espérais n'avoir pas à prendre la parole, surtout lorsque je voyais hier l'Assemblée disposée a voter l'amendement présenté par M. Baudot et par moi. (Dénégations.)

Depuis lors, il est survenu soit des arguments. soit des interventions, dont nous connaissons l'efficacité. (Interruptions1, Nombreuses rumeurs.) Voix. Expliquez votre pensée. m. Brun. Rien ne me sera plus facile que d'expliquer ma pensée. Je tiens à ne pas être blessantpour qui que ce soit. L'intervention à laquelle Je fais allusion est l'influence de l'opinion manifestée hier par l'honorable chef du pouvoir exécutif. Je ne voulais pas dire autre chose.

Venant au fond de la qu< stion, M. Brun déclare que les objections signalées ne s'appliquent pas ou s'appliquent mal la ville de Lyon. Il ne s'agit pas de faire à Lvon du nouveau, mais de défaire ce que Vp.iûviv<* a *:l'f' P.oussé par cette manie de FunUé, quJ est s* chère à tous les despo-

tismes.

Avant fagalomérM'on, il avait les vilios Lyon, propr meut &t; Vaisse, la G-uillotière, la iCr ̃•dx-Hoasse. De cette agglome- ration violeur, il en est résulté d'abord des dettes, puis l'éioignemeot des citoyens de te vie publique on a tout abandonne à l'excessive autorité qui pesait sur tous~La partie paisi&le 4e Ja population, prise a indifférence, s'e'9f team â l'écart des affaires. Il en est résulté un antagonisme profond.. En faisant voter ia GtulIotièreetlaCroixRousse avec Lyon, on ne votera jamais sur une idée municipale, maïs sur une idée politique, et avant tout sur une idée d'octroi etsttr les questions sociales, les questions de salaire, s tir tou* ce qui se dit étranger aux intérêts municipaux.

C'est ainsi que la Croix Rousse se laissera facilement t-ntraîner par les hommes qui se sont fait dans les réunions publiques ces détestables popularités qu'on acquiert si facilement en trompant le peuple. (Approbation.) Et pourtant, la conviction de l'orateur est que, si on pouvait consulter chaque citoven, sans que son voisin fût initié à Ja Réponse, les oui répondraient aux vœur de iâ population honnête, paisible et laborieuse

BU. ©Bïcarî'e, autre député de Lyon, est d'accord avec son prédécesseur pour protester contre le? communes suburbaines, contre les travaux de luxe entrepris à Lyon, qui sont une erreur économique dans une ville de travail, et qui ont élevé un budget de 12 millions à la somme énorme de 80 millions. A l'heure, ajoute-t-il, où est tpiEbe tonÉ cet échafaudage élevé par l'empire, on n'a plus su où l'on en était on avait perdu, en même temps qu'une direction, l'intelligence du vrai et du juste; on est tombé de la tutelle à la commune. (Très bien !) et, pendant douze jours, Lyon a gémi sou? ce joug nouveau. Et, à son tour, l'honorable député de Lynre rappelle les mesures prises par le pouvoir insurrectionnel, les impôts insensés qu il a établis et qui sont resté?, grâre à la résistance de la population. lettre morte, parce que le bon sens est plus fortque tontes ces prétendues réformes.

La conclusion de M. Ducarre, c'est qu » est aujourd'hui impossible de séparer <;e que l'empire a violemment réuni, et de rétablir les municipalités distinctes de Va)>se, de la Croix Rousse et de la Guillotièrer que la mesure la plus prompte est, po~r Lyon, d'en revenir au droit commun; queles événements qui se sont accomplis ont donne chacun à la nation ce qui lui manquait un droit municipal. Et d'ailleurs, ajoute-t-il, si vous divisiez Lyon en plusieurs arrondis*ements municipaux, commevous le demande M. Baudot, il n'en sortirait pas moiB=*. les circonstances aidant, une Commune, comme de la garde nationale do Varls, institution créée pour le maintien de l'ordre, est sorti un Comité. L'amendement qu'on von.? propose est impraticable pour Lyon, et si une division devait être établie, elle devrait l'être avec un grand soin; '.mais ce qui est préférable à tout pour Lyon, c'esl le droit commun.

M. le comte Jâi.bért demande, au nom de la commission, qu'il soit fait une réserve en ce qui touche les communes suburbaines, dont la situation serait déterminée par une loi ultérieure.; ̃̃

M. Bï'hii. Je ne pourrais que me rallier subsidiairement à la proposition de M. Jaubert. si l'amendement que je soutiens devait être rejeté. L'honorable député de Lyon trouve, dans les derniers événements qui se sont accomplis, le danger que peut résulter de l'incontestable influence que prend un maire qui représente 3 à 400,000 habitants, et qui écrase, à un moment donné, le préfet avec cette influence. On a vu le maire de Lyon nommer lui-même le commandant de la garde nationale, et le préfet réduit le lendemain à confirmer cette élection. ̃̃

M. Ducarre rappelle qu'en 1831 et en 1831, alors qu'éclatèrent les formidables insurrections qui ensanglantèrent la ville, l'agglomération lyonnaise n'existait pas. Chaque commune avait le droit d'çlection cela n'a pas empêche la guerre civile. La seconde partie de l'amendement Bau-


,dot, en ce qui concerne Lyon, est mise aux voix et rejetée.

L'amendement de M. Target, qui consis̃te, comme celui de M. Baudot, à créer vingt conseils municipaux différents, et qui veut en outre que chacun de ces conseils nomme deux membres qui formeraient le conseil général, est mis aux voix, mais n'est pas adopté.

Reste l'amendement de M. Ternaux mais la Chambre, vu l'heure avancée, et sur la demande de M. Ternaux, en renvoie à demain l'examen.

Demain, séance publique à deux heures.

j ;'1 .1. 7

CHRONIQUE

On lit dans V Avenir national i

On nous annonce l'arrestation de M. Lucien Dubois, inspecteur général des halles et marchés. Il serait détenu, depuis deux jours, au dépôt de l'ex- préfecture de police.

M. Gay, conseiller municipal de Neuilly, directeur de la fabrique de parfumerie de M. Rimmel, située à la porte Maillot, a été tué par un éclat d'obus à quelques pas de sa porte. M. Elysée Reclus, l'auteur si distingué de la Terre, est e.u n mbre des gardes nationaux qui ont été faits prisonniers à Châtillon et conduits à Versailles. Il a été dirigé sur Belle -Isle. On lit dans V Univers

Dans la journée de dimanche, M. Olmer, du clergé de Montmartre, a été arrêté par une|j ` troupe de gardes nationaux qui, sans pouvoir montrer aucun mandat d'amener, se sont emparés de sa personne et l'ont conduit à la Conciergerie, où il est prisonnier.

Les gardes fédérés qui ont arrêté le clergé de Montmartre ont tardivement donné les mo-

i » "t. C' /fi' r :I: ?!

'̃•̃;̃ Service des trains -partant de PAEIS à dater du 8 "avril. ̃ ̃

1 PARIS 1 ̃̃ ̃ ̃' ̃̃̃•̃̃• ̃̃̃̃ _.l PIEÏS A HAZEBEOUGK, D0U4I. LILLE, PARIS A BRUXELLES, A GHARLERÔI sF~ PARIS A BOULOGNE ET C4LAIS VALEMMES ET BRUXELLES llM pabSHPNW CAMBRAI ET lÂfllill II©iip©@ de déport de Pffi/FÎs iA" Eletiipes cl© départ cl© JP&fIs IIenf»©@ de dépapî cl© Papls ̃̃̃•• S h. » matin. Express. H h. » matin. Express. 4«; -'7 h. 1 0 matin. Omnibus. K f 15 soir. Omnibus. f-i:iS soir/" 'Omnibus! I © h. » » soir ,vïd. 2 soir. –Express. 9~~ > soir.: 'Semi-direct. Midi ~~é~~f~P'W~

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̃tt* Pari».– lmprimeri« Ch. Stihîiïer. rue du Faubour«r-Uoatm*rtire, 10- io.

tifs de cette arrestation. Voici, textuellement, la curieuse pièce qu'ils ont fait amener sur les portes fermées de l'église, à Montmartre « Attendu que les prêtres sont des bandits et que les églises sont des repaires où ils ont assassiné moralement les masses, en courbant les masses sous la griffe des infâmes Bonaparte, Favre et Trochu. (Tout ce que nous soulignons est en gros caractères romains dans l'affiche),

» Le délégué civil des Carrières près l'ex-préfecture de police ordonne que l'église de Saintpierre (Montmartre) soit fermée, et décrète l'arrestation des prêtres et des ignorantins. » 10 avril 1871. ̃;

» LE MOUSSU. »

(ici, les deux cachets du Comité.)

On lit dans le Gaulois, de Versailles Le gouvernement a reçu hier lundi un avis du commandant prussien, à Saint-Denis, l'informant que la Commune a décidé d'interrompre tout service sur la ligne du Nord et qu'elle a porté cette décision à sa connaissance. On ignore encore quelle sera la résolution des Allemands en présence de cette mesure. Nous croyons que, depuis lundi soir, le général Fabrice a établi son quartier général à Saint-Denis.

Le même journal annonce que M. Pascal Duprat vient d'être nommé ambassadeur du gouvernement français à Athènes. M. Lavertujon est nommé consul général à Amsterdam.

Le Vengeur publie la lettre suivante Au président de l'Assemblée de Versailles* Citoyen,

J'avais l'intention de porter moi-même à la

frt rf>ntime<! la livraison lu «~ TET ~t -n -«- i. O francs Complet L'Illustre D* Mathias, complet, i 10

.a, ,w:

tribune ma déTO*=siOD, je vous l'adresse par écrit- u me répugne de traverser vos lignes prussiennes et vos batteries fratricides. J'ai'recu de Paris un double mandat, celui de voter la paix ou la guerre, et celui de cons- tituer la Commune.

Mon premier mandat est expiré, je dois me retirer; le second commence, je l'accepte. Entre Paris défendant son droit, la République, et Versailles voulant la monarchie et la guerre civile, je n'ai pas à hésiter.

Je suis avec Paris et la France républicaine contre la réaction, contre une majorité factieuse, usurpatrice, criminelle.

Toute ma vie j'ai voulu la paix, je la veux encore j'ai toujours protesté contre la guerre, je proteste de nouveau.

Mais si Versailles s'obstine dans une lutteimpie, je lui prédis qu'il sera vaincu, ruiné, déshonoré.

Après la lutte violente, dont je repousse la rasponsabilité, commencera la résistance légale, la révolte de la conscience, de l'honnêteté, des volontés, le refus de l'impôt, que rien ne saurait vaincre.

La situation est donc nette.

Ou la guerre, la ruine universelle, le malheur de notre pays; ou la paix, -le vote partout, la reprise des affaires et du travail.

Que Versailles réfléchisse et choisisse, je reste, moi, avec la Commune et la République. ̃ ̃ F. GAMBON.

On écrit de Versailles (il avril) au Siècle

C'est hier matin, à la cathédrale, qu'ont eu lieu les obsèques des deux généraux, pour lesquelles n'ont pas été officielTement invités les députés, mais auxquelles assistaient MM. Thiers, Jules Favre, Mac-Mahon, Le Flô, Trochu, Vinoy, Pothuau, Lambrecht, Valentin, Picard, et près de cent députés de toutes nuan-

t 7Tr.K~rirHr~ri-r*iHii~ r.tftr uj.T. ̃« ,> i

ces plus un grand nomDre d'officiers et de;soldats.

Le corps du génézal Péchot a été mis dans un caveau provisoire du cimetière Saint-Louis le corps du général Besson a été envoyé dans sa ville natale.

Mac-Mahon doit installer, dit-on, son étatmajor à Garches.

A propos de camp, celui de Satory est levé. On croit tenir ici un des militaires qui ont fusillé le général Lecomte. C'est un sergent du 88e de ligne, fait prisonnier dans l'un des derniers engagements.

L'agence Havas annonce que Mgr Bahdarian, nommé récemment patriarche en Cilisie, et Catholicos, Arméniens catholi- ques, ont envoyé, conjointement avec leurs sept archevêques et évêques, une lettre à Rome professant leur attachement à l'Eglise catholique, et rejetant comme fausses les calomnies et les accusations de leurs ennemis.

L'Impartial de Madrid, du 8 avril, assure que les généraux exilés aux îles Baléares ont reçu l'autorisation de revenir dans la Péninsule.

170 députés ont été admis; 20 élections sont à valider.

La Patrie annonce que le docteur More], témoin à décharge de Pierre Bonaparte, vient d'être arrêté à Auteuil.

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FAITS DIVERS

Aujourd'hui. 12 avril, le thermomètre de la maison A. Queslin, 1, rue de la Bourse. marquait

A 7 heures du matin, 10 degrés 0 dixiô-

m» an-aessaa ne zéro.

A il heures du in<*fin, ie degrés 5 dixiô~ mes au-dessus de zéro.

A 1 heure du soir, 17 dagrea n dixième

au-dessus de zéro.

Hauteur barométrique, 760.

On lit dans la Patrie

Lundi, vers le milieu du jour; lé fèu s'est ae-ntrayeau déclaré dans les baraques construites suM'esplanade des'Invalides. C'est le troisième ~incendie qui, depuis quelque temps, éclate sur ce point.

Le feu a pris, cette fois, dans la première ligne des baraques établies perpendiculairement à la rue Faber,et la plus rapprochée du parapet des fossés de l'hôtel des Invalides elle a été 'entièrement consumée. Les deux rangées de jeunes arbres bordant cette ligne de chaque coté ont été fort endommagées.

Alimentées par la paille laissée en assez grande quantité dans les baraques depuis qu'elles ont cessé d'être occupées à la suite du départ des gardes nationales mobiles de la province, ainsi que par les planches recouvertes de toile goudronnée dont ces baraques se composent, les flammes ont fait en peu d'instants d'effrayants ravages, et déjà menaçaient de se communiquer aux maisons du voisinage, lorsque les sapeurs pompiers sont accourus, et, secondés par le concours actif de la garde nationale et des habitants, sont parvenus à s'en rendre maîtres.

Un lugubre épisode a marqué la fin de cet incendie. Au moment où, après l'extinction des flammes, on allait déblayer les débris encore embrasés et fumants, on a découvert sous un amas de paille noire et consumée le cadavre d'un homme entièrement calciné et méconnaissable. Un ceinturon de giberne et une baïonnette étaient prés de ce cadavre.

La première pensée de ceux qui ont fait cette horrible trouvaille a été que le malheureux dont il s'agissait; étant en état d'ivresse peutêtre, avait pu se coucher sur la paille et y met-

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tre le feu par imprudence; mais btentôt une' mare de sang découverte à côté de la victime, qui portait une plaie béante à la gorge, a dé- truit cette supv«siition et laissé le champ libre à tous les commentalres.

On avait vu, disait-on, entre autres affirma. tions, trois hommes joiwr aux cartes dans lai baraque, et deux seuls en étaient sortis. Quelques instants après, le feu avait éclaté. Cesi deux hommes, après avoir assassine et dépouillé' leur malheureux partenaire, fautaient brûlé! pour cacher les traces de leur crime. Quoi qu'il en soit, deux individus signalés à| l'autorité ont été arrêtés à la suite de cet assassinat encore enveloppé de mystère, et qui a causé parmi les habitants du quartier une émotion profonde. Une femme, dit-on, a été également arrêtée; Jeudi prochain, 13 avril, à huit heures du soir, salle Valentino. M. Zeppenfeld fera une conférence sur la Commune.

le gérant rewonsabU,

A. HBBSAKD.

--m-dcM~~B~im,aM.:i~tSM~L~HEEB!

Avis aux Actionnaires.

COMPAGNIE GÉNÉRALE

DES VOITURES A PARIS

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE 1871.

MM. les actionnaires sont informés que l'assemblée générale annuelle et ordinaire aura lieu le samedi 29 avril courant, à trois heures du soir, salle Lemardelay, rue de ltichelieu 100. Pour assister à cette assemblée, il faut, suivant les statuts, être titulaire ou porteur de vingt actions au moins et avoir fait le dépôt des titres au siège de la Compagnie, avenue de Ségur, no 2, cinq jours d'avauce. Ce dépôt sera en conséquence reçu jusqu'au 24 avril courant inclus, tous lns jours non fériés, de dix heures du matin a trois heures de relevée.

Imp. Ch. Schiller, faubourg Montmartre, 10