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Titre : Le Temps

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1861-09-29

Contributeur : Nefftzer, Auguste (1820-1876). Fondateur de la publication. Directeur de publication

Contributeur : Hébrard, Adrien (1833-1914). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34431794k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 137484

Description : 29 septembre 1861

Description : 1861/09/29 (Numéro 157).

Description : Collection numérique : BIPFPIG33

Description : Collection numérique : BIPFPIG63

Description : Collection numérique : BIPFPIG69

Description : Collection numérique : France-Japon

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k2216081

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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IJN NUMÉRO (A PARIS) 45 CENTIMES

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Les nouveaux souscripteurs recevront lotit ce qui a paru du roman en cours de publication:

LE MARI D'ANTOINETTE, Par M. Louis ULBACII.

Après ce roman, le Temps publiera :

LA MAIN FERME, Par M. GUSTAVE AYMARD.

HISTOIRE D'UN CHIEN DE CHASSE, Par M. le marquis de CHERVILLE.

LES GRANDES ESPERANCES,

Nouveau Toman de l'éminent romancier Ch DICKENS, traduit de l'anglais par M. Ch. 13EII- NARD-DEKOSNE.

Primes

Nous tenons à la disposition des premiers nouveaux souscripteurs :

LA FEMME EN BLANC

ROMAN ANGLAIS DE W. W 1 L K 1 K CO L L I NS TRADUIT PAR M. E.-D. FOUGUES.

BOURSE ©E PARIS

CLÔTURE. 27 le 28 HAUSSE BAISSE 3 O O.

Comptant. . . 68 80 68 70 v »» » 10

Fin courant. . 68 85 68 65 » t>» p 2 4 1/* O/O.

Comptant.. . . 96 30 9G 10 » »» » 20

Fin courant. . 96 35 96 25 D »J> » 40 Consolidés.

Midi 93 2/8 93 3/8 » 1/8 » »/»

Une heure... 93 2/8 93-1/8 » »/» » 1/8

PARIS, 28 SEPTEMRRE.

BULLETIN JOUB

On lit dans l'Indépendante belge :

Si nous devons nous en rapporter & ce qu'on nous mande de Paris, M. Nigra aurait com- muniqué avant-hier à M. Thouvenel le projet d'arrangement élaboré par la cour de Turin, pour résoudre la question romaine. Cft projet, quo nous avons fait connaître, aurait été re- poussé par M. Thouvenel, quoiqu'il ne soit que la confirmation des combinaisons préconi- sées il y a plus d'un ai> par la fameuse bro- chure de 5L de La Guéronnière, Aussi, quoi- que notre correspondant n'ait pu se renseigner sur ce point, croyons-nous qu'il ne s'agit pas d'un rejet absolu, mais d'un simple ajourne.

ment, motivé par cette circonstance que,d'a- pres les désirs dû cabinet de Turin, il ne suf- fit pas que ces idées soient approuvées par le cabinet des Tuileries, mais qu'il faut encore quo celui-ci consente à s'en faire l'avocat au- près de la cour do Rome, avant que de s'en autoriser pour rappeler ses troupes.

Espérons, avec VIndépendance, qu'il ne s'agit que d'un simple ajournement, et même que cet ajournement ne sera pas trop long. Nous ne voyons pas l'utilité qu'il peut y avoir à endormir le public en pal- liant les faits : les affaires de l'unité ita- lienne sont loin de prospérer; en n'avan- çant pas, elles reculent. Et cependant, on n'a plus le choix des solutions. Un retour à l'ancien état de choses n'offrirait aucune ga- rantie de durée. Quand une idée s'est empa- réed'un peuple, il fiut qu'elle se réalise, et elle n'entre en repos que lorsqu'elle a reçu pleine satisfaction. L'unité italienne peut être retardée, au grand préjudice des in- térêts de la paix ; mais on ne peut plus l'empêcher. Les princes déchus ne remon- teraient sur leurs trônes que pour en re- descendre. Mais l'état présent des choses est alarmant. Nous ne voyons pas que le brigandage cesse dans les anciens Etats na- politain?, et notre correspondant de Turin voit un fâcheux symptôme dans les mou- vements que l'dn commence à signaler dans la Romagne et l'Ombrie, et même"" dans l'ancien duché de Modène. Notre re- traite de Rome enlèverait tout cela comme par enchantement, et il serait plus que temps d'y songer.

La Gazette d'Augsbourg s'occupe a son tour du congrès des ministres prussiens à Coblentz. L'un des objets, de ce congrès, c'est, comme on l'a déjà dit, d'arrêter le programme de la prochaine session. La Gazette d'Augsbourg croit savoir que le mi- nistère « n'a nullement l'intention de sou- » mettre à la Diète future des propositions » qui aient l'approbation des libéraux a- » vancé3 ou des démocrates, qui ont été » jusqu'ici les alliés du ministère ; mais » des propositions de nature à effacer les » partis, et à être accueillies à la fois par » la droite et par la gauche. » Elle ajoute avec raison, qu'il est assez difficile de pré- voir comment le ministère s'y prendra.

C'est le 5 octobre que le roi do Prusse partira pour Compiègne. Il ne sera accom- pagné que des adjudants généraux d'Al- vensleben et de Manteuffel. On nous assure que l'entrevue de Compiègne aura un ca- ractère assez intime, et ne donnera lieu à aucun appareil extraordinaire.

Le différend qui s'est produit entre ies gouvernements d'Espagne et d'Italie, à propos de la remise des archives des con- sulats napolitains aux consuls espagnols, n'est pas encore arrivé à une conclusion. L'ambassadeur d'Italie serait déjà parti, si la France n'avait proposé ses bons offices'

Il paraît décidément que l'Espagne en- tend à la fois intervenir pour son compte au Mexique, et prendre part en même temps à l'action combinée de la France et de l'Angleterre. C'est ce qui résulte de la déclaration suivante de la Correspondencia ;

« Il n'y a pas do doute que des négociations sont entamées en France, en Angleterre et en Espagne pour intervenir de concert dans la question du Mexique..Mais l'Espagne ne peut attendre aucun fruit de ces négociations, en raison de la position exceptionnelle dans la- quelle se trouve le Mexique, par rapport à l'Espagne et aux garanties de protection quo celle-ci réclame en faveur de 18,000 Es- pagnols qui habitent la république du Mexi- que. Nous irons donc bientôt à la Vera-Cruz ; et, sur ces entrefaites, nous négocierons, dis- posés à accueillir les loyales propositions de la France et dp l'Angleterre.

Nous avons des nouvelles de New-York du 18 septembre; sans annoncer aucun fait capital, elles sont, dans leur ensemble, très favorables au Nord, dont les troupes font maintenant partout bonne conte- nance,

A* NEFFTEZR;

télégraphie PRIVee

L'agence Havas-Bullier nous transmet les dépêches suivantes :

Tarin, 27 septembre.

Naples, 27. — Près d'Agropoli, dans la prin- cipauté Citérieure, il y a eu un débarquement d'une vingtaine d'Espagnols et de Bavarois. La

bande fie Miltiga, qui voulait pénétrer dans m. province de Cosenza, a été repoussée. Le Na- zionale publie une proclamation de P. or cas aux Calabrais et aux Napolitains, pour les exciter à chasser les étrangers au nom de la religion et du roi.

Turin, 27 septembre.

L'Opinions dit que la France" ayant interposé ses bons offices pour empêcher la rupture en- tre l'Italie et l'Espagne, notre gouvernement va suspendre toute délibération relativement à la retraite du représentant de Madrid.

Les nouvelles dos Romagnes annoncent quelques troubles à Ravenne et à Lugo pour la même cause qu'à Bologne. Quelques brigands des Abruzzes ont pénétré jusqu'à Ascolane : une patrouille de la garde nationale a jétésur- prise; ils ont tué six hommes. Des troupes ont été expédiées à leur poursuite.

L'emprunt italien est à 72 05.

~ Turin, 27 septembre.

La Nazione a reçu une lettre de Rome datée du 24.'. Locatelli a persisté jusqu'à la mort à se déclarer innocent; il est monté sur l'échafaud en criant Vive l'Italie! Le gouvernement con- struit un bagne à Civita-Vecchia pour les con- damnés politiques.

Une barque avait été louée pour transporter cinquante-cinq brigands. Lo capitaine refu- sant, on l'a forcé d'observer le contrat qui lui est imposé par le gouvernement.

La nuit, vingt-deux brigands ont fait une décharge contre un détachement français ; un caporal a été blessé/

Le 5 0/0 piêmontais est à 71 G5.

Rome, 27 septembre.

Dans le consistoire de eo matin, le pape a créé cardinaux les archevêque de Chambéry, de Burgos ot do Compostelle, l'évêque de Viterbe, le nonce Sacconi, le père conventuel Panebianco et le prélat Quaglia.

On a reçu la nouvelle de la mort du patriar- che de Venise, qui devait également être créé cardinal aujourd'hui.

Londres, 27 septembre. L'office Renier publie les nouvelles suivan- tes de New-York, en date du 18 : ■

Le général Lee a attaqué les retranchements fédéraux à Cheat-Mountain, et il a été re- poussé avec des pertes considérables. Le bruit court que le général Rosencranz avance con- tre les confédérés, ot que les généraux Floyd et Wise se retirent. Une proclamation du gou- verneur du Kentucky demande la, retraite, sans condition, des confédérés de cet État.

La princesse Clolilde est revenue à New- York. Lo prince Napoléon est arrivé à Mont- réal, le 12 septembre; il a été reçu, à son arri- vée, par le maire et les Français de distinc- tion de la ville. 11 a été escorté jusqu'à son hôtel par la foule, qui a fait entendre en son honneur les plus vives acclamations. Le prince a dîné chez le général Williams.

Londres, 27 septembre.

Les consolidés sont restés de 93 1/4 à 93 3/8 et l'emprunt italien à 70 1 /2.

Le marché aux blés était peu animé.

Le change à New-York, le 18, était.à

109 1/4.

Belgrade, 27 septembre.

Leurs Altesses rentrent à Belgrade, au mi- lieu de l'enthousiasme général, leur voyage dans l'intérieur a été une véritable ovation.

Madrid, 27 septembre.

Les nouvelles de la Havane, du 6, appren- nent que les sucres et les eaux-de-vie avaient éprouvé une hausse prononcée.

Le change sur Londres était à 27 I \% et sur l'Espagne, à 70 jours, à 8.

Madrid, 26 septembre.

Le recensement pour le Portugal et ses co- lonies donne 3,923,410 âmes.

La Correspondcncia espère que le baron Tec- co n'a pas encore reçu ses dernières instruc- tions de Turin.

Madrid, 26 septembre.

Demain, le conseil des ministres se réunira à l'Escurial sous la présidence de la reine, qui signera le décret de convocation des Cortez pour le 23 octobre.

Muley-Abbas est arrivé è Valence aujour-

d'hui. "

On neus écrit de-Rome, le 23 sep- tembre :

a Le saint-père paraît rétabli do son indis- position, mais il est encore fatigué d'un éry- sipèle à la jambe, et l'on est loin d'être rassu- ré sur l'état de sa santé.

Le 27 aura lieu le consistoire pour la créa- tion de nouveaux cardinaux.

« L'exécution de Locatellî a vivement irrité le parti avancé, qui le prétend innocent. » Pour extrait : L. LEGAULT.

On écrit de Yeddo, le 8 juillet, au Moni- teur, au sujet de l'attentat contre la lé- gation anglaise :

Un nouvel attentat vient d'être commis à Yeddo contre les légations étrangères. Dans la nuit du o au 6, la mission britannique tout entière a failli être victime d'un acte inouï de sauvagerie. Le ministre d'Angleterre, encore fatigué de son récent voyage (il était de retour depuis quarante-huit heures seulement), s'é- tait mis au lit vers onze heures du soir et se trouvait déjà endormi, lorsqu'un de ses atta- chés, qui venait de faire une ronde dans l'in- térieur des appartements, vint l'avertir qu'un grand bruit so faisait entendre aux portes anté- rieures de l'habitation et qu'il semblait qu'on s'efforçait d'en briser l'entrée. M. Alcock n'ac- cueillit tout d'abord cette nouvelle qu'avec une certaine incrédulité. Toutefois il se leva et chercha son révolver.

En un instant le bruit s'était rapproché. Des coups de feu se faisaient entendre dans le cor- ridor, et deux des membres delà légation, M. Oliphant, secrétaire, arrivé au Japon depuis huit jours seulement, et M. Morisson, consul do Sa Majesté Britannique, rentraient dans l'appartement, blessés et tout ensanglantés. Sortis de leur chambre au premier bruit, ils s'étaient trouvés en face d'une bande d'énva- hisseurs qui les avaient attaqués à coups do sabre. M. Oliphant, qui n'avait cru qu'à une dispute de domestiques, n'avait pris avec lui qu'un fouet de chasse, et, dès son apparition, il avait été atteint de deux "coups de sabre, l'un au poignet gauche et assez grave, l'autre à l'épaule. M. Morisson était blessé à la tête, mais moins gravement.

Deux coups de révolver tirés par M. Moris- son avaient fait reculer les assaillants ; mais les deux jeunes gens, affaiblis par leurs bles- sures, avaient du so retirer jusqu'auprès de leur chef en laissant derrière eux, sur les pan- neaux et les nattes, do longues traînées de sang. M. Alcock avait encore-auprès de lui d'autres personnes, mais aucune d'elles n'était armée, et il dut attendre dans sa chambre, le pistolet à la main, soit une lutte inégale, soit l'arrivée de défenseurs. Pendant ce temps, dans les appartements voisins, on enfonçait les panneaux, on brisait les portes; la fureur des assassins semblait au comble, et les gar- des du gouvernement ne paraissaient pas'.

Tout auprès, de la chambre même du mi- nistre britannique, derrière les cloisons ten- dues do papier peint qui forment les murail- les des appartements japonais, des bandes de forcenés brisaient et saccageaient tout en cherchant leurs victimes, lorsque enfin arriva la garde des daïmios.

La lutte s'engagea immédiatement entre elle et les assassins; elle fut terrible,àen jugerpar les traces qui, le lendemain encore, témoi- gnaient de l'acharnement des combattants. Enfin les meurtriers s'enfuirent, laissant sur la plate plusieurs morts, mais faisant aussi une -dizaine do victimes parmi les défenseurs vrai- ment braves, mais trop tardifs ou trop peu vi- g lants, do la légation britannique.

On nous écrit de Turin, le 25 septembre : « De nouvelles positives, il n'en ost pas. Les journaux sont d'un vide curieux, après qu'on los a lus, les mieux habitués à cette expé- rience restent étonnés de n'en pouvoir ex- traire un mot. Les ministres absents, les mi- nistères s'engourdissent dans l'oisiveté.

» En réalité, ce moment de stagnation est plein d'inquiétudes sourdes ; la situation du gouvernement est anxieuse et lassante, par cette prolongation du séjour des troupes fran- çaises à Rome, dont le public semble lui de- mander compte. Justement ou non, on entend dire : « Sans Rome et sans Venise, où donc ost l'Italie; il nous manque la tête et le coeur. ce que nous avons n'est que le cadavre. »

» La situation de M. Ricasoli en particulier est encore plus difficile, Pendant ces derniers jours, il" n'était bruit que'de ses différents a- vcc Cialdini. Je suis bien éloigné d'y croire complètement,—quoique, — et non pas parce que les journaux officiels et officieux les ont démentis; ils l'ont fait, d'ailleurs, dans une forme équivoque qui contenait, par surcroît, l'annonce de la retraite prochaine du général Cialdini.

» Les lieulenances abolies, Cialdini peut-il continuer de rester à Naples avec une dimi- nution de pouvoir? Quand bien même il l'ac • cepterait, la confiance passionnée du peuple en lui s'y opposerait.

» Il n'y aurait plus de place pour une vo- lonté autre & côté do la sienne, et peut-être,

dé quelque temps, celte popularité absor- bante n'eu laissera-t-elle pas même derrière elle. C'est pourquoi je ne crois guère que M. Fanti pousse lo dévouement, comme on l'a annoncé, jusqu'à accepter une succession si onéreuse.

» Quoi qu'il en soit de son entente plus ou moins complète, plus ou moins sincère avec Cialdini, M. Ricasoli a bien d'autres soucis encore. Il no veut pas, malgré la désapproba- tion de Paris, renoncer à sa note au pape. 11 faut, pense-t-il, sous peine d'être débordés par le parti d'action, qu'un ultimatum soit envoyé au plus tôt à la cour de Rome.

» Pour les conditions, pour l'étendue des garanties seulement, il accepte la discussion, prêt, je crois, à en faire assez bon marché. Mais il déclare que la question « de l'Eglise libre dans l'Etat libre, » doit être posée ou- vertement et sans retard par le gouvernement, si l'on ne veut pas qu'elle lui échappe pour glisser aux mains des plus avancés.

» Il y a, dans la réponse que M. Ricasoli at- tend de France l'élément d'une brusque dé- mission ; mais qui le remplacerait?M. Rataz- zi ne représente qu'un ministre de l'intérieur. Voici déjà quelque temps que les clairvoyants disent Cialdini mûri pour la présidence du conseil.

» Pourtant c'est bien natif, et te générai Cialdini serait-il accepté par l'influence qui règne ici? Non-seulement accepté , à mon faible jugement, mais, — qui sait même? — choisi, peut-être, aù môme titre—dont il a fait si grand usage—de lien avec le libéralisme. 11 n'a d'ailleurs ni les rancunes, ni les défiances toujours en éveil de Garibaldi contre la Fran- ce, qui font redouter à chaque instant un coup de tête violent, renversant tout l'écha- faudage politique.

» Les troubles qui commencent à poindre dans l'Ombrie donnent à penser. Ce sont, au premier coup d'oeil, de simples querelles de marchés? Non, c'est plus que cela, c'est le mauvais vouloir des gens de la campagne, c'est l'influence, l'excitation des prêtres; c'est en un mot le pape jaloux des preuves de fi- délité et do zèle données journellement à François II, c'est la menace du brigandage en l'honneur du saint-père. - :

» De même dans le Modenais, où le général Ribotti, qui commande la division en garnison à Modène, insiste sur le mouvement rétrograde qu'on remarque chez les paysans et le bas peuple,, en contraste avec le sentiment uni- taire des villes. Quelque chose pourrait se préparer à la montagne, et on la surveillo at- tentivement;

» J'ai à vous dire deux mots d une nichée de canards do race croisée italiens-hongrois qui, après avoir fait le tour des journaux al- lemands, en prenant pour point do départ l'Osservatore Triestino , vient de s'abattre ce matin en pleine Monarchia nationale, où nous l'avons recueillie. 11 s'agit d'un conciliabule tenu à Gênes entre Kossuth, Klapka, Deak, Eotvos, Pulszky, Ilorn, etc. Kossuth ost le seul de ces messieurs qui soit à Gênes, c'est- à-dire près de Gênes, à Albaro. Le général Klapka est à Paris; M. Ilorn de même, fort oc- cupé à li Revue contemporaine ; M. Pulszky à Turin ; Eotvos et Deak en Hongrie, qu'ils ne songent pas à quitter. De conférences, aucun- d'eux n'en a entendu parler,

» 11 y a mieux que cela ; on renchérissant l'une sur l'autre, la Gazette nationale de Ber- lin donne, pour sa part, la nouvelle d'un con- seil des ministres auquel Kossuth et Garibaldi auraient pris part. Sur quoi, les autres feuilles trop crédules, officielles et autres, prennent leur élan et se fourvoient à qui mieux mieux, sans- hésiter, jusque dans dos. articles de fond. »

Pour extrait: L. LEGAULT,

On écrit de Varsovie, le 25 septembre, à l'agence Ha vas :

Nous voilà arrivés au jour des élections. Je me hâte de vous donner en quelques mots l'idée de l'aspect que présente notre ville en ce moment solennel. Depuis le commence- ment du jour, l'agitation est au comble.

D'un côté, le bruit répandu que les élec- tions seront empêchées ; de l'autre, des mil- liers de proclamations placardées dans les rues contribuent à l'effervescence générale, ainsi qu'à la confusion et à la divergence des opi- nions sur la question électorale. Les rue? r,ui avoisinent l'Hôtel-de-Ville, l'Académie de Mé- decine et l'Institut des noblés, c'est-à-dire les localités désignées pour les élections sont litté- ralement encombrées.

L'abbé Baranowski, évêque de Lublin, cé- I lèbre un service à l'église de Sainte-Croix pour

l'heureux résultat des élections.Vers dix he res, une foule compacte so présente "devant l'Académie, non pas pour protester contre les élections, mais pour signifier aux électeurs la volonté du peuple, par un mandat dont je vous communique ici le texte.

Le peuple n'a voulu prouver par celte élo- quente manifestation, que le sentiment de so- lidarité qui lie entre elles tous les provinces polonaises. Et une pareille précaution do sa part n'était pas sans fondement. 11 est notoire quo le gouvernement fait tous les efforts pos- sibles pour persuader aux Lithuaniens quo la tranquillité est complètement rétablie dans le royaume de Pologne; que ses habitants, en acceptant les mesures proposées par le gou- vernement, se montrent satisfaits do l'état ac- tuel des choses, et que même les élections ac- tuelles en sont une preuve.

On a été jusqu'à dire que des ingénieurs sont déjà désignés pour faire une nouvelle démarcation de limites entre le royaume do Pologne et la Lithuanie. Do pareilles rumeurs n'ont pu qu'augmenter l'effervescence géné- rale ; et dans un moment aussi grave, il y avait à craindre qu'un cri de protestation con- tre les élections elles-mêmes ner s'élevât du milieu delà foule exaltée.

C'est pourquoi les citoyens les plus in- fluents ont harangué tour a tour chaleureuse- ment le peuple en l'invitant, au nom de la patrie, de se retirer. La masse a compris en- fin qu'un attroupement aussi nombreux no pouvait que nuire à la cause à laquelle elle est profondément dévouée, et elle s'est dispersée paisiblement.

L'orage passé, les élections de ce jour, com- mencéès sous dos augures aussi inquiétantes, se sont terminées tranquillement dans deux arrondissements.

Voici d'abord le résultat de ce premier jour, et puis le mandat dont jo viens do vous par- ler.

Le 2° arrondissement. — Elus conseillers : Hiszpanski, maître cordonnier; Wyszynski, chanoine. Suppléant : lo docteur-médecin Helbich; Jean Grabowki, commerçants.

Le 1Q arrondissement. — Conseillers : André Zamoyski ; le général Jacques Lewinski. Sup- pléants : Thelesphore Szadkouski, maître maçon ; Léopold Otto, pasteur protestant.

Mandat donne par les électeurs aux délégués dans les conseils de gouvernement de districts de villes. -

« Vu, 1°, que la Pologne, déchirée par le partage de 1772 et complètement-démembrée par les deux partages suivants, n'a jamais ces- sé de réclamer ses droits, ses institutions et son indépendance ;

» 2° Qu'elle a protesté continuellement, par les sanglantes et sublimes manifestations qui sont: la confédération do Bar-, Tés guerres du duché de Varsovie, la révolution de novem- bre, les conspirations .de Zaliwski, des Zanis- zà, des Konarski, ainsi que par les trento an- nées de souffrance de l'émigration ;

» 3° Qu'elle atteste ses aspirations vers une existence indépendante par les manifestations du peuple de Varsovie et do WiLna, et par lo sang qui a coulé dans les massacres odieux du 27 février, du 8 avril et .du 18 août 1861, ainsi que par l'agitation incessante qui règne dans toutes les parties de la Pologne ;

» 4° Quo le traitéde Vienne, où les ennemis et les oppresseurs de la Pologne voulaient léga- liser leur usurpation, n'a pourtant pas osé proscrire la nationalité polonaise, ot que même on livrant les différentes parties de la Pologne à des dominations étrangères, il n'a jamais autorisé leur annexion, mais laissé subsiste/, •comme preuve irrécusable de l'existence -je la nation, un royaume (appelé ia Pologne du Congrès), avec une Constitution garantie, en assurant aux autres provinces <ie l'ancienne Pologne leurs droits nationaux et le dévelop- pement uniforme do leurs institutions natio- nales ;

a 5° Que les ennemis de la Pologne n'ont pas même respecté leur propre oeuvre, et ont violé un grand nombre de fois ledit traité

» 6° Que le royaume du Congrès annexé à la Russie étant lié par toute son existence aux provinces lithuaniennes et ruthéniennes, doit être toujours considéré comme ieur métro- pole, et Varsovie comme la capitale do tous ces Etats ;

« 7* Que le royaume de Pologne proprement dit, en n'acceptant que pour lui-même, l'insti- tution des conseils municipaux de gouverne- ment et de district, renoncerait pour ainsi dire, par ce seul fait, au droit d'une commune existence avec la Lithuanie et la Ruthénie, et qu'en parcipant aux actes du gouvernement oppresseur, il les Sanctionnerait librement et volontairement, ce qui constituerait un crime dont aucune province polonaise ne s'est ja-; mais rendue coupable ;

v. Que le rescrit impérial adressé au géné- ral comte Lambert lui recommande do cher- cher à connaître, par l'intermédiaire d^s pré- sents conseils, les besoins du pays et de les communiquer à Alexandre II:

» Nous électeurs, en contant à nos conci- toyens la charge de conseillers, leurs recom- i mandons de présenter au lieutenant du royau-

ÏEDILLETON DU TEMPS DD 29 SEPTEMBRE.

CHRONIQUE LITTÉRAIRE

Les Salons de Viennè ci de flertin, par l'auteur des Hommes du jour (Michel Lévy).

C'est un bien-être, un rafraîchissement, un repos pour l'esprit, quo de se trouver trans- porté dans un milieu doux, poli, élégant, in- struit et pas pédant, stimulant, mais non fié- vreux, au sortir do l'impasse étouffant et malsain où. se maintient trop souvent le ro- man moderne.

Les Mémoires, les Eludes littéraires ou phy- siologiques, nous introduisent souvent dans ce milieu bienfaisant. On les lit sans l'ardent entraînement qui nous emporte à la suite des /.ailles romanesques, mais avec un intérêt vif et soutenu, et avec le charme persistant qui S'attache toujours aux échos de la vie.

Ayez sur la table d'un salon lo plus joli keepsake du inonde, avec les pluo mignonnes gravures en taille-douce, et puis, à côté, un album do photographies, de ces laides photo- graphies qui reproduisent Ja nature dans sa grimace bisn plutôt que dans sou élégance, et laissez attendre dans ce salon le premier visi- teur venu. U n'hésitera pas, et vu 10 verrez indubitablement saisir l'album de photogra-

phies et interroger les visages qui s'alignent sur ses feuillets, pour chercher les secrets de vie quo trahissent leurs contractions muscu- laires, grossies par l'objectif. — a Affaire de mode! direz-vous peut-être. Laissons passer la photographomanie. »

Mais non; la mode, ici, est corollaire d'un besoin de l'esprit, qui trouve dans l'étude du vrai une nourriture autrement solide que dans les caprices de la fiction. Et cela est si sûr, que l'art de nos modernes conteurs consiste sur- tout à donner -à leurs créations l'apparenco de la vie.

Ces idées, je les ai repro luites plusieurs lois déjà, ici et ailleurs; mais comment se défendre de les rencontrer sur sa route, quand elles vous heurtent.à chaque pas, dans lo domaine de l'art et de la littérature !

Elles sont les moteurs de tous nos efforts intellectuels, les sources inspiratrices de toutes nos oeuvres plastiques.

Pour moi, je ne sais rien de plus attachant que ces voyages d'exploration dans le passé, en compagnie d'un auteur un peu original, et causant bien. S'il soulève discrètement les voiles que l'histoire drape à la grecque, s'il effleure du doigi les ressorts qui faisaient agir los illustres pantins des temps écoulés, s'il me les présente enfin tels que les virent, non leurs valets de chambre, mais leurs proches, j'en fais un ami et je lui dirais volontiers :

— Comte de Saint-Germain, je vais aux champs sous prétexte de chasser; mais, en réalité, pour promener dans les grands bois un doux far niante; viens avec moi!—Ou bien Comte de Saint-Germain, j'ai fait clore ma porte, croi- ser mes rideaux, attiser mon feu, remplir ma théière, ne t'en vas pas!

Et puis, sans craindre les importunités delà foule, les curiosités sottes des [fauteurs de scandale, évoque-moi les héros d'autrefois; cherche un peu, dans tes souvenirs séculaires, quels grands hommes tuas fréquentés, quelles belles dames ont déployé devant toi leurs grâces et leur esprit. —Etais-tu en Italie sous lu règnë I42H à Paris, du temps de

la Fronde? on Angleterre, quand y passèrent Cromwell et Monk ? en Prusse, sous le règne de Frédéric; à Vienne, en 1815?

» —J'habitais Berlin, il y a cinquante ans, me répondit soudain, l'autre soir, un invisible interlocuteur ; j'étais un des assidus du salon delà célèbre Rahel; j'y ai connu Schelling, alors qu'il commençait à détourner le kan- tisme de sa saine voie; les frères Schlegel, les critiques, dont l'un fut l'inspirateur de Mme de Staël, quand elle écrivit de l'Allemagne; Thorwaldsen, le grand sculpteur; Owerbeck, le peintre fondateur de l'école- néo-catholi- que, le pieux disciple de Pérugin ; Humboldt, le colosse de la science ; sans compter nom- bre do princes et d'ambassadeurs.

» Avec M. do Varnhagen, le curieux, le chroniqueur do cour, j'ai vu Napoléon au lendemain de Wagram ; Charles-Auguste do Saxe-Weimar, ce prince admirable, qui fit un moment de sa petite principauté le centre do l'Europe intelligente : Goethe et Schiller, Xer- der et Wieland... »

J'étais dans mon cabinet, et l'abat jour de ma lampe concentrait la lumière en un tout petit cercle. Pourtant il me semblait que s'il y avait ou un monsieur à côté de moi, je n'au- rais pu manquer de le voir, en cherchant bien, quand même il eût été aussi mince que ce manche à balai qui faisait, au besoin, l'office de porteur d'eau chez Corneille Agrippa.

— ... Comte, lui dis-je, c'est bien d'être ve- nu ; mais honorez-moi, je vous prie, d'une faveur encore. Prenez une forme sensible. Les plis narquois de votre fin sourire, l'éclat voilé de vos regards discrets, la muette éloquence de vos gestes, augmenteront de beaucoup le charme de cet entretien ; et puis, vous no voudriez pas priver, du plaisir de vqus prépa- rer une tasse de thé, un hôte qui professe comme vous l'horreur du cigare, mon cher comte...

« — Appelez-moi baron, tout simplement.

» — Eh bien ! mon cher baron, faisons con- naissance.

» — Monsieur, tout beau ! je vous prie, je

cause, écoutez-moi si la causerie vous plaît ; mais ne me demandez pas mes papiers, et surtout ne m'appréhendez pas au corps... » — J'en serais, ma foi, bien embarrassé... » — Eh bien ! prenez que je suis l'auteur des Hommes du jour, et n'en parlons plus !

— N'en parlons plus, soit ; mais parlez en- core !

«J'étais -aussi un familier de ces inabordables salons viennois, où la crème s'est fortifiée con- re toutes les incursions : j'y ai vu l'archiduc Charles, ce grand capitaine que l'Autriche op- posait à Napoléon, qui fut, dans son camp, populaire comme Wallenstein et qui, entre Esling et.Wagram, improvisait sur le piano; le prince de Schwarlzemberg, qui donna chez nous cette terrible fête, engloutie dans une gerbe de flammes; et M. deMetternich, sur- tout, qui personnifia l'empire d'Autriche pen- dant cinquanto ans.

» Voulez-vous que je vous le dépeigne dans la monumentale impassibilité de sa vieillesse, ou bien dans la grâce élégante et fière do sa jeunesse, alors qu'à Paris il éblouissait, amu- sait et gouvernait de grandes daines; alors qu'il ripostait à l'empereur, lui demandant un peu brusquement ce que voulait son maître : a Ce qu'il veut ? c'est d'abord que vous res- » pectiez son ambassadeur ! »

» Quelle figure ! monsieur, que celle de ce Titan qui avait déclaré à l'esprit moderne une guerre sans merci, de ce prince, qui servait pour l'honneur, la maison d'Autriche, si tant est qu'il a servi autre chose que son idée; qui contre-balançait en Europe le principe révolu- tionnaire, et fut un moment l'arbitre des sou- verains; qui nous imposa les traités do 1815...

» C'était d'ailleurs un homme d'esprit, et plus indulgent aux livres libéraux qu'on no. croit. Ii les lisait volontiers, les laissait par- venir!» ses amis ;

— Le banquier Eskélès reçoit le National, disait-il un jour; je le soupçonne même de trouver la feuille parisienne trop modérée... i may, bah! nous le savons bon Autrichien 1. » » Var exemple, si préparé qu'il fût ay,x évé-

nements incroyables par l'expérience de toute sa vie, il y a une idée que M. do Metternich no pouvait pas concevoir : celle de sa chute. No faisait-il'pas corps avec la monarchie au- trichienne? Et celle-ci, soutenue par lui, n'é- tait-elle pas inébranlable !

» Un jour, M. de Gerzelles, un diplomate disgrâcié, s'en vint humblement le solli- citer pour rentrer en activité. 11 repré- sentait, au puissant ministre, combien les loisirs de la vie privée lassent les esprits accoutumés aux luttes de la vie politi- que ; « Le prince écoutait froidement, dédai- » gneusement, se contentant de répondre, de » loin en loin, par quoique bout de phrase » à peine articulée, et proposant, avec cette » insolence quo la bassesse de certains « solliciteurs n'autorise souvent que trop , » chez les gens en place — proposant le9 » moyens les plus dérisoires pour sortir d'em- » barras: les échecs, par exemple, le whist ou » les dominos. A quoi l'interlocuteur se per- » mettait de répliquer, très humblement que » do telles ressources lui paraissaient, hélas ! » bien insuffisantes, pour combler le vido » d'une existence jusque-là vouée aux affai- » res : — « Mais non ! mais non! » reprenait » le prince toujours sur le môme ton d'offi- » cielle indifférence ; et au passe - temps D que lo diplomate déclinait, l'Excellence » en ajoutait d'autres, du genre cliam- » pêtre et bucolique : la ehasse au filet, » la pêche à la ligne, la culture du cliê- » no truffîer, etc., M. de Gerzelles savait so » prêter à la plaisanterie ; il trouva cependar^ » que celle-ci dépassait un peu les bOTnes* et » répliquant à ce persifflageun argument » adhominem : —Mais vous-même,mon prince, » que feriez-vous si vous n'étiez plus en acti- ». vilê? » — «Mais vous admettez là, mon- » Sieur, un cas qui est impossible ! » s'écria M. de Metternich avec une vivacité tout à fait en dehors de son caractère,

» Et pourtant, j'ai vu M, de Metternich à Bruxelles en 1849!... Ah t comme les domi- nos, les échecsj et même la causerie avec sa

troisième femme, cette spirituelle, 'et hautain A Mélanie Zichy, lui semblaient enosesfades !... Gomme il ruminait son pas.sé !... » «

Et mon chroniqueur vïnpalpable entremêlait ses anecdotes de réflexions originales, de fines remarques, de châtions curieuses ; moi, je ti- sonnais et je buvais mon thé tout seul, les jambes croisées, la tête dodelinant de droite à gauche, sur le dossier d'un fauteuil confor- table. t

— Continuez , lui disais-jo mentalement, faites défiler devant mes yeux votre lântome magique, présentez-moi...

» — Voulez-vous que je vous présente M. dp, Gentz, cet habile rédacteur do protocoles qUi fit toute l'Europe diplomatique tributaire do ses vices? M. de Gentz, curieuse figivro parmi colles qui s'assirent autour de la toble du Con- grès de Vienne, figure uniquo dans l'histoire de la civilisation, moitié de ministre et de con- dottiere, récoltant des tas d'or, et en semant desfmonlagnes, vendant son talent et son in- fluence pour payer ses plaisirs ?

» Gentz est tellement de son temps, qu'il semble inféodé à l'Autricho comme M. de Met- ternich. On disait que sa plume valait l'épêo de Napoléon; c'était s'avancer beaucoup. Mais, en tout cas, cette plume, parfaitement habile et mesurée, semblait l'instrument naturel do la politique de M. do Metternich, et l'incom- parable traductrice ie cet esprit de congrès, qui menait alqi's- ie monde...

» Mais "6l) plus que l'homme public, vous t(y:.'ez à connaître l'homme piivé,.je vaus prie do vous représenter lo vieux Gentz, roué à toutes les escobarderies politiques, et perdu de vices, tombant, à soixante ans passés; amoureux fou de Fanny Essler, — ou bien encore, osant tout, dans cette société viennoise, où lui, plébéien d'origine, entra le premier par droit de conquête...

Je me souviens d'une belle incaïiade de libéralisme qu'il lança un jour; au Viez du prince de Metternich vers 1830...

«...Mauvais! plat! déteslahle!s'écria l-il,en lisant une dépêche de la toute-puissante Ex-;


me, d'une manière claire, nette et positive, les besoin de la nation polonaise, sans la sa- tisfaction desquels elle 11e pourra jouir d'une parfaite tranquillité, ni reconnaître volontai- rement l'existence de l'Etat légal;

» C'est pourquoi nous leur donnons le man- dat suivant :

» '1° Le royaume de Pologne, avec Varsovie pour capitale, en réclamant ses droits et ses institutions, les réclame également pour les provinces qui lui sont unies depuis des siècles, c'est-à-dire pour le grand-duché de Lilhuanie et la Ruthénie;

» 2° Ce n'est que conjointement avec ces provinces que le royaume de Pologne peut prendre part à l'administration do l'Etat cen- tralisé à Varsovie:

» 3° Ceci dépend actuellement de la volonté du monarque russe et forme l'unique besoin et la seule demande des Polonais, ainsi que le seul moyen d'assurer l'existence et la régula- rité des fondions de l'administration du pays;

» 4° Enfin, les électeurs n'autorisent les con- seillers à rien faire déplus, et ils considére- raient fout acte qui transgresserait les limites du présent mandat comme un abus de leur volonté, comme un crime et une trahison con- tre les intérêts sacrés de la patrie. »

-Suite du rapport de M. de Royer (1);

Première mention honorable.

M. Ililbold (Georges), né à Gimbrest le 28 décembre 1830, instituteur public à Balbroun, canton de Wasselonne (Bas-Rhin).

Se renfermant exactement dans les termes de la question posée, M. Ililbold s'est attaché à distinguer l'école primaire rurale de l'école primaire des villes et à rechercher particuliè- rement les besoins de la première. Bien qu'il ait parfois donné à celte distinction un carac- tère trop systématique et trop absolu, la com ■ mission a dû lui tenir un compte sérieux du point de vue spécial auquel il s'est placé et des considérations utiles qu'il a su y rattacher.

« Dans les villes, dit M. Ililbold, l'école pri- maire n'est, pour ainsi dire, que le vestibule d'un édifice plus ou moins considérable ; c'est un foyer d'instruction parmi beaucoup d'au- tres... Au village, au contraire, l'école pri- maire forme, avec l'église, le seul foyer d'in- struction non-seulement pour l'enfance, mais pour tous les âges : c'est à l'école que l'homme de la campagne puise à peu près toutes lés connaissances qui composent son fonds intel- lectuel pour le reste de sa vie.

» Depuis longtemps, ajoute-t-il, on se plaint du mouvement aveugle et funeste qui entraîne les gens de la campagne vers les centres in- dustriels et vers les villes, où ils perdent les vertus de la vie rurale pour ne prendre, en échange, que les vices d'une civilisation plus raffinée. Il est urgent que ce mouvement se ralentisse, non-seulement à cause dn préjudi- ce matériel causé aux travaux de la campagne par le manque de bras, mais surtout parce qu'il importe à la puissanco morale de la France que, dans le progrès constant de la mollesse et de la corruption des villes, les po- pulations agricoles conservent et développent les bonnes et fortes qualités dont la source se trouve dans la simplicité des moeurs, dans la vie do famille, dans io travail des champs, et, pour ainsi dire, dans un contact plus immé- diat avec Dieu et la nature^

« Les écoles rurales, bien organisées, peu- vent contribuer puissamment à ce bienfaisant résultat... »

M. Hilbold conclut de ces prémisses : « que l'instruction primaire doit être constituée plus fortement dans les communes rurales que partout ailleurs ; 2° qu'elle doit autant que possible, renfermer tous les éléments d'ensei- gnement ot d'éducation accessibles et néces- saires à tous les hommes; 3° qu'elle doit être spécialement organisée eu vue des besoins des " populations agricoles. »

Il espère que cette organisation spéciale et pratique, dont la circulaire ministérielle du 20 août 1857 aurait déjà, selon lui, révélé l'urgence, sera l'un des résultats prochains du concours. Son mémoire expose les éléments de ce qu'il appelle la constitution et l'enseigne- ment primaire rural.

En thèse générale, cet enseignement doit être Simple, pratique, moral et religieux.

Arrivant aux détails, l'auteur du mémoire considère ia salle d'asile comme indispensable dans les communes rurales. « Elle défriche, dit il, le terrain ifue l'école aura à cultiver. » 11 en fait la première section de l'école pri- maire.

Il établit ensuite trois autres sections d'en- seignement, que l'école doit successivement parcourir, et dont l'ensemble réunit, à peu de choses près, soit les deux degrés d'instruction primaire et supérieure créés par la loi du 28 juin 1833, soit la partie obligatoire et la partie facultative du programme tracé par l'article 23 de la loi du 15 mars 1850. Chacune des' parties de cet enseignement est l'objet do développements, qui ont pour but d'en préci- ser la portée et d'en justifier l'application à la vie des champs.

Rentrant ensuite dans les trois divisions de la question mise au concours, M. Hilbold re- trouve les principaux sujets traités par les au- tre? concurrents. Il néglige et omet les détails relatifs au local et au matériel de la maison d'école. 11 cherche, à défaut d'une loi qui rende l'instruction obligatoire, les moyens d'assurer aux classes une fréquentation plus régulière; il parle en termes excellents desde- voirs de l'instituteur public de village, qui «a charge d'âmes et qui est tenu d'opérer chaque •jour sur lui-même le travail de perfectionne- ment qu'il a mission d'opérer sur ses élèves.» Il est de ceux qui voudraient voir s'établir,

(l) Voir le Temps des 27 et 28 septembre.

sous la présidence do l'inspecteur de l'arron- dissement, des conférences périodiques entre les instituteurs d'un même -canton. Enfin, il considère l'élévation du minimum du traite- ment comme une mesure devenue inévi- table.

Ce mémoire, trop long dans certaines par- ties, surchargé de subdivisions qui entraînent des répétitions et qui gênent la marche de i'ensemble, est en général sagement pensé, bien écrit, plein d'observations justes et éle- vées. Il a paru remarquable à plus d'un titre. Sans accepter toutes les idées de M. Hilbold sur la ligne de démarcation trop exclusive et chaque jour plus difficile qu'il tendrait à tra- cer, dès l'enfance, entre l'élève destiné à la campagne et l'élève destiné à la ville, la com- mission a vu dans son travail l'oeuvre d'un instituteur qui connaît bien"" les populations rurales, qui les aime sincèrement, et qui a étudié, en homme honnête et intelligent, les moyens de faire produire à l'enseignement primaire les résultats les plus favorables à l'avenir do l'enfant et à la prospérité du pays.

2e mention honorable.

M. Philippe (Théodore), né à Montesson (Seine-et-Oise) le 23 novembre 1822, institu- teur public à Onzain, canton d'Herbault t,Loir- et-Cher).

M. Philippe a sérieusement disputé à M. Hilbold la première mention honorable. 11 n'a obtenu que la seconde.

Son mémoire se fait remarquer par l'ordre, par la méthode, par des divisions bien faites, par un style toujours correct, par des idées justes et parfois nouvelles qui rachètent quel- ques lieux commus et quelques lacunes.

Sans revenir sur les questions qui se ren- contrent dans tous les mémoires, et dont l'a- nalyse ne saurait être reproduite pour cha- cun, je dois rappeler les points saillants que la commission a relevés dans le travail de M. Philippe.

Après quelques réflexions sur l'importance des dispositions matérielles du local, cet insti- tuteur parcourt successivement les causes qui s'opposent encore, selon lui, à la fréquenta- tion régulière et à la prospérité des écoles primaires rurales. Ces causes- sont, pendant l'hiver, la difficulté des communications et le défaut d'entretien des chemins vicinaux; pen- dant l'été, les travaux agricoles et la rareté des bras dans les campagnes; en tout temps, le mauvais état de certaines maisons d'école et la réunion des sexes dans les écoles mixtes. A ces causes, iVI. Philippe n'hésite pas à en ajouter une autre : l'insuffisance de la posi- tion des maîtres et le découragement qui se produit chez les moins favorisés d'entre eux.

Ce découragement est tel qu'il porte trop souvent les instituteurs à rompre l'engage- ment décennal qu'ils ont contracté en échange de la dispense du service militaire (1), aussi- tôt que, par la faveur du sort ou par toute au- tre cause, ils sont assurés d'une exemption définitive. Le remboursement des frais d'école qui est réclamé d'eux, dans ce cas, ne suffit pas à les tenir dans les liens de leur contrat.

« L'important, dit l'auteur du mémoire,, c'est de stimuler le zèle de l'instituteur, c'est do développer efi lui le goût de son état; de lui faire aimer sa classe, de le tenir sans cesse en haleine par la perspective d'un avenir meil leur qui sera à sa disposition, et que son tra- vail intelligent pourra lui créer. »

11 insiste sur l'opportunité d'introduire dans l'enseignement primaire, sinon obligatoire- ment, du moins d'une manière plus générale, les notions pratiques d'horticulture et d'agri- culture, l'arpentage et la musique vocale ; il est favorable à l'établissement des bibliothè- ques communales et scolaire.

Contrairement à l'opinion de la plupart de ses confrères, il ne croit pas à l'efficacité des conférences entre les instituteurs* Ces con- férences seraient nécessairement trop rares ; on en a déjà fait l'essai. Elles n'ont produit que des résultats insignifiants. Mais il vou- drait que, tous les deux ans au moins, pen- dant les vacances, «des instituteurs désignés par les inspecteurs d'arrondissement, et choi- sis parmi ceux -auxquels l'expérience ferait le plus grand défaut, vinssent s'osseoir huit jourè, sur les bancs de l'Ecole normale, dans une sorte de retraite pédagogique, pour y re- cueillir les avis de leurs supérieurs et s'exer- cer, sous leur surveillance, à la direction d'une classe et à l'emploi do meilleurs procédés d'enseignement. »

Arrivant à la position du maître, M. Philippe ne demande pour lui « ni le superflu ni le luxe ; il voudrait seulement qu'il eut le néces- saire, et que, sorti do l'école, où, quoi qu'il fasse, il ne peut être dans toutes les conditions hygiéniques désirables, il trouvât une demeu- re saine, répondant aux besoins de sa famille, et où il pût se retirer et se plaire. »

11 ne reconnaît pas moins que d'autres la nécessité d'améliorer le traitement de l'institu- teur. Mais il signale un inconvénient inhérent au minimum garanti par la loi (2), inconvé- nient auquel n'a pas complètement remédié la disposition du décret du 31 décembre 1853, qui permet d'accorder, après-5 et 10 ans, une allocation supplémentaire aux instituteurs qui l'ont méritée par leurs services. Parmi les in- stituteurs qui exercent dans les communes où ils ne peuvent espérer dépasser le minimum garanti, il en est qui, se reposant sur l'assu- rance de ce minimum, négligent une classe qu'ils n'ont pas d'intérêt personnel à améliorer. Les lenteurs et les difficultés de l'avancement, tel qu'il est actuellement organisé, achèvent de contribuer à cette mollesse et à cet affai- blissement de l'esprit du devoir.

(1) Loi du 15 mars 1850, art. 79.

(2) Loi du 15 mars 1850, art. 37.

Il ne suffirait pas de signaler le mal, il faut indiquer le remède. C'est ce que M. Philippe essaie de faire.

11 croit la liste des élèves, qui ont droit d'ê- tre admis gratuitement à l'école, en général mal établie et trop restreinte. Elle devrait, pour satisfaire au voeu de la loi, comprendre tous les enfants que le défaut de ressources de leurs parents tient manifestement en dehors de l'école. Une fois cette liste exactement dres- sée et les pauvres mis hors de cause, il so de- mande pourquoi, dans un moment où chacun accepte l'accroissement du prix de toutes cho- ses, et où le salaire do tout ouvrier suit cette inévitablo progression, la rétribution scolaire, réclamée de ceux qui peuvent la supporter, ne subirait pas elle même la loi du temps. Une augmentation, si légère qu'elle fût, lève- rait bien des obstacles et faciliterait bien des améliorations.

L'auteur du- mémoire suppose une école qui reçoit, en moyenne, pendant l'année, trente-cinq élèves. Si la rétribution mensuelle est de 1 fr. 50 .c. par élève, elle rapportera pendant onze mois 577 fr. 50 c., et l'institu- teur, en y joignant les 200 fr. qui forment le minimum du traitement communal, ne pour- ra qu'avec peine suffire au besoin de son existence. Quo la rétribution soit augmentée de 50 c. par mois et par élève, l'instituteur joint aux 200 fr. qui lui viennent de la com- mune 770 fr., qui portent ses ressources à près do 1,000 fr.

M. Philippe va plus loin. 11 voudrait que la rétribution scolaire, perçue comme tous les autres impôts, allât former un fonds commun dans les caisses de l'Etat, et que le gouverne- ment, divisant des instituteurs en plusieurs classes, organisât pour eux, comme pour les autres fonctionnaires, une hiérarchie qui au- rait pour base le mérite et les services, et qui permettrait l'avancement surplace.

Ces idées appartiennent à la discussion et à l'étude. Quel que soit le sort qui leur est ré- servé, elles ont, dans le mémoire, une forme, un caractère et un enchaînement qui méri- taient l'attention des juges du concours, et qui justifient la mention honorable accordée à M. Philippe.

[La suite à demain). (Moniteur.)

CHRONIQUE et FAIT® DIVERS

Le ministre d'Etat est de retour à Paris de- puis jeudi matin.

Le Journal d'Alençon annonce la mort de M. le comte Curial, sénateur.

On écrit de Marseille, le 25 septembre :

M. Ratazzi est, dit-on, attendu à Paris, dans leâ premiers jours du mois d'octobre.

M. Thomas Wyse, ministre d'Angleterre à Athènes, écrit au Journal des Débats pour ré- clamer contre l'assertion contenue dans un des numéros de ce journal, et d'après laquelle M. Thomas Wyse serait lié par des lions de parenté avec Mlle Wyse Bonaparte qui vient d'épouser le général Turr.

La direction du port et de la marine de C.i- vita-Vecchia, qui avait été réduite de moitié, il y a près d'un mois, vient d'être définitive- ment supprimée, et le personnel rappelé en France. Le navire staTionnaIRE centralisera le service de la marine, <\ compter du 1er octo- bre. Hier, à 9 heures du matin, le vaisseau à trois ponts le Montebello est arrivé aux îles d'Hyères, pour débarquer ses matelots-canon- niers brevetés, et prendre un nouveau per- sonnel d'apprentis marins, destinés à suivre le cours du canonnage.

On écrit de Biarritz au Mémorial des Pyré- nées :

On me transmet à l'instant une nouvelle dont cha- cun s'entretient ici. Il no s'agirait de rien moins que de la création d'un port de refuge à Biarritz. Une commission, composée d'ingénieurs et de marins, parmi lesquels se trouvent un grand nombre do ca- pitaines résidants a Bayonne et a Biarritz, a été nom- mée sous la présidence de M. d<5 Bréville, ingénieur en chef. La dépense s'élèverait à a millions.

On lit dans le Progrès de Lyon :

Une maison de Londres a acheté ces jours-ci, sur la place de Lyon, pour 500,00C fr. de soieries. Quoi- que ces marchandises se soient vendues à un prix très modéré, cela n'en a pas moins produit un t. es bon effet, et a eu pour conséquence de faire opérer immédiatement des achats de soies.

On écrit de Marseille, le 25 :

Nous avons rien aujourd'hui, par un énorme con- voi, HG,coo hectolitres de grains. Les provenances du Danube ne figurent pas Uans ce chiffre, mais seu- lement celles de la mer d'Azof, de la mer Noire et de l'Egypte. Les blés sont en baisse, les farines un pou mieux tenues.

On lit dans le Journal d'Indre-et-Loire :

Nous avons annoncé que la cour impériale d'Or- léans jugerait, le 16 de ce mois, l'appel formé }>ar M. l'abbé Bordeaux, desservant do Marçay, contre le ju- gement du tribunal de police correctionnelle de Chi- non, qui l'a condamné a six mois do prison et 500 fr. d'amende pour délit d'offense publique à la personne de l'empereur, et pour celui d'excitation à la haine ot au mépris au gouvernement.

Cette affaire n'a pas été appeléo à la date primiti- vement fixée, par suite. dit-on, d'une requête de M. l'abbé Bordeaux, dont la santé se serait altérée; elle a été remise à l'une des dernières audiences du mois d'octobre prochain.

Un colonel garibaldien est passé hier à la gare de Lille, se rendant en Angleterre il était accompagné de sa femme, jeune per- sonne d'une vingtaine d'années. Elle se faisait remarquer par son corsage rouge, et portait à la ceinture un poignard de grand prix.

On nous écrit de Londres que les grandes maisons de la Cite ont été mises en émoi, ces jours derniers, par la nouvello de l'arresta- tion .d'un facteur de la poste âgé de vingt ans, qui avait détourné, dit-on, plus do qua- torze cents lettres contenant des valeurs. Les autorités du post-office font en ce moment l'enquête nécessaire.

Nous avons rapporté le, crime commis dans le faubourg Saint-Antoine. Nous apprenons a l'instant quo le sieur Pilon, qui, après avoir frappé sa malheureuse femme, avait retourné son arme contre lui, est mort hier matin, et sera enterré aujourd'hui. En apprenant sa mort, sa femme a voulu qu'il lui fût fait un service convenable. Elle a envoyé un drap et tout ce qu'il fallait pour l'ensevelir.

La dame Pilon, dont l'état était désespéré hier, va mieux aujourd'hui.

Nous lisons dans le Mémorial des Deux- Sèvres :

En attendant les résultats bienfaisants quo le Cons- titutionnel, le Pays et lo Courrier de Nantes voient en germe dans l'enquête tentée par des commissaires de police et le secrétaire général de la préfecture de Marseille auprès de quelques journaux indépendants de la province, lo Mémorial des Deux-Sévres, par exploit de Me Laurent, huissier, est cité dans la per- sonne de son gérant, M. Th. Mercier, à comparaître le 5 octobre devant le tribunal correctionnel do Niort, « pour, là étant, s'entendre condamner aux peines portées par l'art. 3 de la toi du 18 juillet 1850 et aux dépens. »

« Pour avoir, le 29 août 1861, inséré, sans être signé par son auteur, un article de discussion reli- gieuse et publique ; 2° pour avoir, le 31 août 18G1, commis le même délit, en insérant, sans être signé par son auteur, un article de discussion politique et religieuse. »

Il y a.quinze jours environne gérant du Mémorial fut appelé pour la première fois devant M. le jug3 d'instruction, qui lui apprit quo les articles dont il est question-étaient poursuivis, comme n'étant pas signés de leur auteur; mais nous n'avions fait, à ce sujet, aucune communication à nos lecteurs, per- suadé que nous étions, qu'on ne donnerait pas suite à cette affaire. °

De quoi s'agit-il, en effet? A ta fin d'août, nous avons publié deux articles relatifs au projet de la création d'un évêché il Niort; le premier est revêtu de cette signature : Pour copie conforme :Tii. Mer- cier; le second a pour caution la signature qui ac- compagne, à chaque numéro, la chronique locale.

En supposant que le Mémorial se soit livré à une discussion religieuse et politique, co que nous étions loin de prévoir, avons-nous rempli les formalités .prescrites? Oui, si nous consultons les usages suivis par la presse départemental et la presse parisienne qui tous les jours prennent sous leur responsabilité les opinions de leurs correspondants ; oui, si nous jouissons des mêmes droits que la presse parisienne, qui publie journellement, sous des yeux assurément très clairvoyants, des lettres ayant trait à la religion et à la politique, avec cette formule: Pour copie con- forme....;

Oui, si nous consultons l'arrêt rendu par la cour de cassation le 17 août 1861, qui a décidé que les mots : Pour copte conforme « ne réduisent pas né- cessairement le signataire au rôle de copiste ; » quo « le juge du fait peut, malgré les apparences contrai- res qui résultent de ces expressions, en se fondant sur caque le signataire a réellement composé rédi- gé les articles poursuivis, en mettant en oeuvre des matériaux fournis par des tiers, décider quo le signa- taire est le véritable auteur, et non le copiste desdits, ot que, par suite, il a été satisfait au voeu de la loi de 1850. »

Nous avons exposé sommairement les motifs qui ont guidé notre conduite. La défense du Mémorial, devant le tribunal correctionnel de Niort , est confiée à

Ricart. — Delavault.

"Nous trouvons dans là Pairie les détails suivants sur l'accident du chemin de fer du Nord :

La ligne du chemin do fer de Paris à Soissons tra- vers?, entre Paris et Saint-Denis, la voie principale du chemin de fer du Nord. Le train n° 179 partant do Paris pour Dammartin, train de voyageurs et do marchandises, arrivait au point de-bifurcation, lors- que le conducteur de ce train, Jules Williams, aper- çut les feux attachés au-devant de la locomotive du train se dirigeant d'Amiens sur Paris, et venant dans sa direction. Il comprit l'imminence du danger ot les malheurs effroyables qu'allait amener la rencontre inévitable des deux locomotives.

11 chauffa à toute vapeur, et il avait à peine fran- chi une faible distance, que la locomotive du train d'Amiens vint couper le train de Dammartin à la hauteur du premier wagon de voyageurs et renversa cinq wagons. Le conducteur, Jules Williams,qui, par sa présence d'esprit, avait évité le choc des deux lo- comotives, ne reçut aucune blessure ; le mécanicien sauta en l'air et retomba sur la voie sans être blessé. La train d'Amiens passa donc littéralement à travers celui qui venait de Paris.

©n peut comprendre facilement l'horreur d'une pareille scène. Do prompts secours furent organisés à la première nouvelle de l'accident. Parmi les bles- sés, quelques-uns furent ramenés à la garo de Paris, d'autres dirigés sur l'hôpital Lariboisière ; plusieurs d'entre eux purent se faire transporter à leur domi- cile. Le nombre des morts paraît n'être, jusqu'à ce moment, que de cinq personnes; malheureusement il semble résulter des rapports des médecins qu'il est à craindre que plusieurs blessés ne viennent s'ajouter à ces premières victimes.

Aussitôt qu'ils ont été informés de cet événement, M. le préfet de police, M. le chef de la police munici- pale et M. Piemontesi, commissaire spécial do la ga- re du Nord, accompagné de son secrétaire,/se sont immédiatement rendus sur les lieux du sinistre. Tou- -tes les précautions ont été prises à l'instant mémo pour arrêter la circulation des trains.

La voie présentait cette nuit le plus lamentable aspect; elle était encombrée des débris des wagons du train dè Dammarlin.

L'un des wagons de co train renfermait, dit-on, une somme considérable en numéraire expédiée par l'Etat. Il paraîtrait que, par suite du choc produit par la rupture du train, plusieursgroups se seraient entr'ouverts et que l'argent se serait répandu sur la voie.

La circulation, assez longtemps interrompue, a pu être reprise dans le courant de la nuit.

La nouvelle de cet événement n'a pas tardé à se répandre dans Paris, où ello a produit uno émotion d'autant plus douloureuse qu'on apprenait que cette rencontré avait ou lieu entre deux trains de voya- geurs. Aussi, dès ce matin, la gare du chemin de fer du Nord était-elle assiégée de personnes venant s'en- quérir du nom des morts et des blessés. Nous pou- vons ajouter, pour rassurer un grand nombre de fa- milles, qu'aucun des voyageurs qui se trouvaient

dans le train vrt ant d'Amiens n'a été victime do ce déplorable accident.

Aujourd'hui il onze heures, M. lo procureur impé- rial et l'un de MM. tes juges d'instruction se sont rendus sur le théâtre de l'événement.

En présence ne l'enquête judiciaire qui est ouverte, nous croyons devoir nous abstenir de reproduire les bruits contradictoires qui circulent sur les causes auxquelles cet affreux malheur peut être attribué.

Le puits artésien de Passy préoccupe tou- jours vivement l'attention publique. Le vo- lume d'eau qu'il fournit, et qui a été impor- tant dès le début, a été en croissant, depuis le 24 septembre, à midi, moment où le trépan a rencontré la nappe jaillisante, jusqu'au len- demain 25. " \ Ce jour-là, au matin, on constatait un débit de 15,000 mètres cubes par vingt-quatre heu- res. A midi, le débit était de 20,000 mètres cubes pour le même espace de temps, et, à six heures du soir, dé 25,000 mètres cubes. A partir de ce moment, le débit n'a pas va- rié. L'eau est d'ailleurs, abstraction faite des détritus dont elle est chargée, très pure, et semblable à celle du puits de Grenelle. Sa tem- pérature est de 28 degrès centigrades, et elle ne contient par litre qué 11 centigrammes de îels en suspension.

Nous devons ajouter que le débit du puits de Grenelle, qui était do 900 mètres cubes par vingt-quatre heures, n'a accusé aucune dimi- nution jusqu'au 25 septembre, à midi; mais, à minuit, il est tombé à 806 mètres cubes. 11 n'était plus, le 2G, à six heures du matin, que de 777 mètres cubes par vingt-qualre heures. La cote n'a pas varié depuis lors.

Nous avons publié l'ordonnance du préfet de police relative aux débitants de prunes et chinois. Celte ordonnance vient d'être en- voyée aux commissaires des vingt arrondisse- ments de la capitale, avec la circulaire sui- vante :

Monsieur le commissaire,

Depuis un certain temps, il s'est introduit parmi les débits do boissons existant à Paris un genre spé- cial do liquoristes où les consommateurs sont servis par des femmes dont le costume et l'attitude attirent l'attention du public.

Ces sortes d'établissements ont engendré des abus auxquels il importe d'autant plus de mettre fin,qu'ils exercent une pernicieuse action sur la morale publi- que, et .surtout sur les moeurs de la jeunesse. C'est, dans ce but que j'ai rendu l'ordonnanco dont yous trouverez ci-joint un exemplaire.

11 n'est pas question, dans la circonstance, ainsi que vous le verrez, en vous rapportant aux disposi- tions de l'article 8 de cette ordonnance, d'une me- sure générale s'étendant indistinctement à tous les débitants de liqueurs, et susceptible d'apporter des entraves ïi ce commerce, alors qu'il se fait d'une ma- nière convenable, mais bien d'uno réglementation spéciale, applicable restriclivement à cette catégorie d'établissements destinés vulgairement sous le nom do caboulots, établissements que vous devrez me si- gnaler pour votre quartier, et dont je me réserve, après examen, d'arrêter moi-même la liste.

Quant à la délivrance des livrets dont les filles employées dans lesdits établissements doivent so munir, elle se fora sur le vu d'un certificat pour ob- tention de livret conçu dans la forme ordinaire, et du consentement écrit des pères, mères ou tuteurs, lorsqu'il s'agira do mineures. Ces pièces seront adres- sées à ma préfecture.

l'ai lieu de croire qu'à l'aide de ces diverses me- sures, et en y apportant une vigilance à la fois dis- crète et soutenue, mon administration arrivera à faire disparaître un abus qui tendait à s'accroître, et qui devait exciter sa sollicitude. J'attache une grande importance à cd résultat, et je compte, pour l'attein- dre, sur tout votre concours.

Veuillez dresser et me transmettre immédiatement l'état prescrit par l'article 3 do l'ordonnance dont il s'agit.

Recevez, etc. /.•" _

Le préfet de police, <V

BOITELLE.

Hier, entre neuf et dix heures du malin, les locataires do ia maison route d'Italie, 18 (13° arrondissement), ont été mis en alerte par une épaisse fumée s'échappant par-les issues d'u- ne chambre au deuxième étage de la même maison, et indiquant qu'un incendie venait de s'y manifester. Cette chambre était habituel- lement occupée en commun par un sieur 11... et une femme Elisa A..., qui étaient absents tous deux en ce-moment. Comme on pensait que leurs trois enfants devaient être restés à l'intérieur, les voisins empressèrent do pré- venir les sergents de ville en surveillance do ce côté, lesquels se rendirent en toute hâle sur les lieux, enfoncèrent la porte et pénétrèrent à l'intérieur, malgré l'intensité delà fumée qui les aveuglait. Ils reconnurent aussitôt que le fau avait pris à un tas de chiffons.

Pendant que les uns s'occupaient do l'ex- tinction de ce commencement d'incendie , lus autres cherchèrent à tâtons les enfants, et trouvèrent l'un d'eux, petit garçon do trois ans .et demi, étendu sans mouvement dans un coin de la pièce; puis les deux autres, une pe- tite fuie de dix-huit mois et un petit garçon de deux mois, couchés dans un berceau et no donnant plus signe de vie. Ces trois enfants furent portés sur-le-champ hors des atteintes du feu, et des soins empressés leur f urent don- nés sans perdre de temps, mais ce fut sans succès.

Un médecin appelé pour leur donner les secours de l'art no put que constater qu'ils avaient succombé tous les trois à l'asphyxie. Quant à l'incendie, il a été facilement éteint, et la perte matérielle a été peu importante. D'après l'enquête qui a été ouverte immédiate- ment par le commissaire de police du quar- tier, on est porté à croire que le feu avait été allumé accidentellement par l'aîné des enfants en jouant avec des allumettes chimiques.

Aujourd'hui dimanche, la commune do Bil- lancourt donne une grande fête qui réunit tous les divertissements chers aux Parisiens.

A une heure, régates à l'aviron, sous le pa- tronage de la Société d'émulation nautique, comprenant des courses- à 2, 4 et 6 avirons, et des intermèdes en périssoires et podoscaphes.

Les inscriptions reçues, assurent le plus grand. intérêt à ces courses.

Concert pendant ot après les régates par la musique du 3e régiment de grenadiers de la garde

A4 heures, ascension d'un ballon dirigé par Godard, et le soir illuminations et fev d artifice par Ruggieri.

Service spécial pour Billancourt par les ba teaux à vapeur du quai d'Orsay.

Pour tous les faits non signés: l. legault.

COUSES ET TRIBUNÂUX

TRÏBUNÀUX ETRANGERS.

Cour d'assises do Bruchsal (Grand-duché de Bade)|.

Présidence de M. Bohm, vice-président, Directeur de la cour d'appel.

Tentative d'empoisonnement d'une femme • sur son mari.

(Correspondance particulière du Temps.)

A trois jours d'intervalle, nous nous retrouvons dans la même salle d'audience où nous avons assisté au jugement de Becker. La même foule, élégante et empressée, occupe les sièges d;s témoins; mais,dans l'enceinte réservée au grand public, on remarque moins de curiosité.

Ce procès, un épisode delà guerre éternelle des maî- tres et des serviteurs, la contre-partie tragique des Domestiques. Les deux armées vont se rencontrer dans le champ clos de l'audience, et invoquer le jugement de la voix du peuple, vox populi, vox Dei. Les do- mestiques d'une des familles les plus considérables du pays accusent la femme d'un des personnages marquants do la cour grand-ducale d'avoir, à di- verses reprises, tenté d'empoisonner son mari. L'é- poux a pris le parti de sa femme, et proteste cheva- leresquement de son innocence. Mais celle accusa- tion a déjà coûté provisoirement la place de grand- maréchal du palais au mari, et à la femme quelques semaines de prison. Aujourd'hui elle est en liberté, grâce à cette disposition libérale de la loi, qui laisse au juge la latitude d'accorder la liberté provisoire sous caution, mémo au criminel.

Il serait injuste à nous d'oublier de remercier pu- bliquement les deux référendaires, MM. Heinshei- mer et Wagner, de l'obligeance empressée avec la- quelle ils se sont mis à notre disposition et nous ont facilité notre mission.

La défense de l'accusée est confiée à l'honorable M. Kusel, un des membres les plus éminents du barreau badois. Le siége du ministère pub'ic est oc- cupé par un jeune magistrat, M. Iunghaus, substitut du procureur général, et neveu du président de la Chambre des députés. La direction de ces délicats dé- bats est confiée à M. Bohm, que nous connaissons de l'affaire Becker.

A huit heures précises, Mme de Baumbach entre dans la salle d'audience au bras de sa fille, char- mante personne de vingt ans. Son mari et le géné- ral de Freistedt lui serrent la main. Elle prend place au banc des accusés, après avoir reçu de ses amis de rapides témoignages de sympathie. °Ello est grande, svelte, Sgée d'environ quarante ans ; elle est ha- billée de noir et porte un chapeau de paille garni do violet. Son visage, qui a de la distinction, est d'une grande pâleur. Los bras croisés sur la poitrine, ello se tient immobile sur sem banc.

Le président ouvre les débats par un rapide exposé de la cause, et passe ensuite à l'interrogotoire de l'accusé.

WUle président. — Accusée, comment vous appe- lez-vous ?

Mme de Baumbach. — Louise de Baumbach, née de Geisau.

D. Votre Sgo 1 — R. Quarante-deux ans.

D. Depuis combien de.temps êtes-vous mariée ? — R. Vingt-et-un ans.

D. Où logez-vous? — R. A Carlsruho.

M. le docteur Kusel. — Eu raison do l'état do santé do l'accusée, je prie la cour de lui accorder l'autori- sation de rester assise.

M. le président. — Mais sans nul doute, mon- sieur.

On passe ensuite à la récusation des jurfs, et on remarque avec surprise que la défense repousse tous les bourgmestres et accepte tous les négociants. Le ministère public n'a fait qu'une fois usage de son droit.

Les jurés prêtent ensuite serment dans la forme solennelle que nous avons déjà décrite tout au long lors du procès Becker. On fait l'appel des témoins dans la forme usitée chez nous. On constate l'absen- ce de trois témoins; mais la cour ne s'y arrête pas, et décide qu'il sera passé outre aux débats, et qu'elle délibérera ultérieurement sur la peine à leur infli- ger.

Le greffier donne ensuite lecture de l'acte d'accu- sation, dont nous donnons un résumé .substantiel en le dégageant do longueurs inutiles.

Le grand maréchal du palais de S. A. R. le grand- duc do Bade, baron de Baumbach, était affecté, à la Pentecôte derrière, d'un enrouement contre lequel le médecin de la maison lui avait prescrit l'emploi de bière chaude. Sur l'ordre de sa maîtresse, la cuisi- nière, Babette Heisz, mit sur le feu une casserole avec de la bière (1).

La femme do chambre Amélie Leist pila dans un mortier le sucre candi destiné au breuvage ; la cuisi- nière mêla ce sucre à la bière, ce qui produisit im- médiatement une forte effervescence. Sur ces entre- faites, Mme do Baumbach vint dans la cuisine, en- leva rapidement la casserole du feu et sortit aussitôt, sans quo les deux domestiques se fussent aperçus qu'elle eût mêlé quelque chose au breuvage ou qu'elle eût fait un mouvement suspect.

Néanmoins, les deux servantes remarquèrent une odeur particulière k la boisson, et la femme de cham- bre découvrit, après qu'on eût versé la bière dans un verre, .dans le résidu deux fragments d'un blanc jau- nâtre, de trois lignes do longueur, qui exhalèrent au frottement une odeur de phosphore. ' Amélie Leist prétend même avoir remarqué un goût de phosphore. Elle jela les fragments do phosphore sur la pierre à eau, d'où ils furent entraînés dans l'évier.

(t) La bière chaude, mélangée de sucre, est un re- mède populaire dans les pays du Nord contre les rhumes et les enrouements.

cellence. Ah:' Ça, quandcomprendrez-vous 1 » « La prince de Metternich n'en croyait pas ses oreilles ; il suffoquai sous son masque im- passible. D'un geste, il montra la porte... par laquelle Gentz rentra le lendemain-

» Mais tandis quo j'en suis à vous parler des diplomates de premier et de second ordre, je veux VQUS raconter le très joli tour de Scapin d'an M. de Berstett, qui était en1815 le pléni- potentiaire du grand-duc Charles de Bade.

» Ce grand-duc, époux de la princesse Sté- phane de Beauharnais, mais assez triste sire, courait grand risque d'être dépossédé de ses Etat-, danger partage de l'Allemagne, que ré- glait alors surtout l'empereur Alexandre, en découpant les territoires avec son épée victo- rieuse. Il y avait pour cela mille raisons que je m'abstiendrai de vous énumérer, parce qu'il faudrait commencer par la première... Admet- tons, si vous voulez, que les petits potentats sont destinés à être mangés par les gros, et que les terres du principicule auraient payé le dévouement de quelques autres. Ajoutez que le prince tenait par alliance à la famille Bona- parte; plus, qu'on pouvait faire-valoir une . raison spécieuse : 16 prince Charles n'avait pas de descendants légitimes.

» En cette funeste conjoncture, il s'agissait do déployer pas mal d'adresse pour arracher le grand-duché aux griffes des partagerurs. Tout dépendait, dit on, de l'empereur Alexandre : « Je ne serai jamais assez beau parleur !

se disait M. de Berstett. »

» Alors, il s'avisa d'une nouvelle éloquence diplomatique : il pleura.

»Il pleura en expliquant à l'empereur Alexan- dre comment et pourquoi son maître souhai- tait de rester souverain; ot ces larmes inusitées

louchèrent plus l'empereur que les raisons qu'elles accompagnaient.

» Il pleura en représentant l'effet désastreux qu'un échec produirait sur le moral du grand- dur, et la réception qui l'attendait, lui, s'il re- portait de mauvaises nouvelles.

» L'empereur, ébranlé, promit de faire do son mieux, s'effoTçant, d'ailleurs, avec de va- gues assurances, de calmer le sensible plénipo- tentiaire. Alors, M. de Berstett so mit à san- glotter, ému de tendresse, de dévouement, de reconnaissance.

— a Gardez tout ! » s'écria l'empereur de guerre lasse, et ne sachant plus quelle digue opposée à ce torrent de larmes; « je reconnais tout!... la Constitution, l'intégrité du terri- toire, les droits à succéder de la branche morganatique. Que voulez-vous encore? »

» ... Combien te faut-il, pleurard, avec ta » giroflée? » avait dit Figaro ù Grippe So- rt leil. »

J'attisais toujours mon feu , j'étendais tou jouis mes pieds vers la flamme, car ces pre- mières soirées d'automne sont fraîches, et je songeais à lout ce monde vivant hier, aujour- d'hui disparu, que me montrait le prestigidi- tateur anonyme : je me figurais voir toutes ces augustes marionnettes me donnant, tour à tour, la comédie do leur passé, sous l'impul- sion d'un habile metteur en scène.

Parfois, je souriais à 1 anecdote finement et lestement contée ; d'autres fois, je cherchais la morale de ce nouveau-spectacle dans un fauteuil. Je me demandais le secret de force et de faiblesse des institutions sécu- laires de la vieille Allemagne; mon intérêt suivait d'un pas égal le mouvement intellec- tuel du Nord et l'immobilité systématique du

Sud-—Voilà un homme, pensais-je, qui a vu à l'oeuvre, dans le courtois champ-clos des salons,'ces deux tendances opposées qui divi- sent l'unité allemande, au fond, si ce n'est à la surface... »

« — Il ne faut pas croire, reprit le cau- seur, que les divisions soient tranchées ; ni que cet exclusivisme et celte horreur des in- novations qu'on a tant reprochés à la société viennoise, soient uniquement faits de morgue;et de préjugés gothiques. Non ; si les salons de Vienne sont peu accessibles, et froids et guindés, au premier abord ; si, trop souvent, la conversation des nobles partenaires y roule noblement sur des banalités, on ne doit pas en conclure que le néant forme le fond des intel- ligences. Quelquefois, une question d'art, ou de haute littérature, provoque des révélations imprévues de science et de goût. L'aristocra- tie viennoise redoute le nouveau en fait d'hommes et d'idées, surtout parce qu'elle est paresseuse et qu'elle craint la gêne et la fatigue ; mais ses membres, pris individuelle- ment, sont souvent des esprits d'élite. Seu- lement, il arrive entre ces familles, liées ot mêlées depuis des siècles, se fréquen- tant perpétuellement , de grands oncles m petits-neveux, sans qu'un élément étran- ger, versé dans co lout, y produise l'effet d'un réactif chimique; il arrive, dis-je, la même chose qu'entre un mari et une femme,au bout de quelques années de tête à tête, fussent-ils tous les deux spirituels et instruits. Ils se connaissent trop ; ils n'ont plus rien à se dire, parce qu'ils se sont tout dit; le travail in7 tëllectuel reste à l'état latentsi un choc étranger, ne vient pas faire jaillir une étincelle, comme', le coup de briquet sur la pierre. La crême de (

Vienne a certainement, à la masse, une for- tune intellectuelle constituée en majorât...

—Toutefois, les salons où discute avec la no- blesse berlinoise l'aristocratie européenne de la science et de l'art, mo paraissent des céna- cles d'une autre valeur que ces Musées de§ Antiques...

» Je ne conclus pas, j'expose ; répondit en- core mon fantastique causeur, qui, sans doute* lisait dans ma pensée.— Comme mon prêdéces- s^ur Varnhagen, j'ai été un peu partout; j'ai re- c ueilli des impressions, des souvenirs. Ne me demandez pas do me faire théoricien 1 non, même à Berlin, je ne discute pas 1 j'écoule et je répète, en notant seulement l'accent des voix, le jeu des physionomies

» A Berlin, tout au contraire qu'à Vienne, la noblesse s'incline devant le talent; les immu- nités, les graudes charges, sont données par Je roi aux princes de la science. Voyez quel rang occupait à la cour M. de Humboldt! et quelle figure y font Cornélius, Kaulbach, Meyerbeer !

M. de Sternberg, un grand, seigneur écrivain, dont les livres charmants sont assez discutés pour rester célèbres, nous a conservé la des- cription d'une fête royale donnée à Berlin vers 1818. On y voit le roi Frédéric-Guillaume IV au milieu de la cour de grands esprits qu'il s'était choisie: « tous les poètes,.touslesmu- » siciens et aussi tous les ministres, tous les » diplomates étaient là; car, avec Frédéric- » Guillaume IV, Meyerbeer et Cornélius, » Rauch et Tieck, passaient d'abord ; Eichhorn » et Slolberg, Uzedom et Gerlach ne venaient » qu'après. »

- » Mais je veux vous montrer, dans son royal intérieur, ce Frédéric-Guillaume IV que des

douleurs inconnues ont fait mourir à la royau- té avant sa fin terrestre....

Quelquefois il faisait jouer l'Antigone de Sophocle, ou le Songe d'une nuit d'été de Shakspeare avec la musique de Mendelsohn. Souvent, il demandait aux grands artistes qu'il recevait, de lui interpréter la musique des vieux maîtres. Tieck, lui,-lisait les poètes... « Le roi, qui s'entendait si bien à mettre » tout lo monde à sa place, réservait Tieck » pour les soirées de petit comité, les cer- » des de famille.;..': Le roi, assis devant une » table, s'amusait à dessiner au crayon des » motifs d'architecture ; Tieck faisait sa lec- » ture; les dames brodaient ou parfilaient...

» Des soirées musicales ramenaient le

«profane vulgaire et la joyeuse animation : «c'était Jenny Lind et la Schroeder-De- » vrient, ou Méyerbeer, accompagnant au » piano celte infortunée comtesse Rossi, qui » devait bientôt s'ensevelir dans ses triom- » phes de théâtre, dont elle poursuivait avi- » dement l'écho jusque dans les salons...»

» Au milieu de ce cercle, voyez passer -tour à tour ou simultanément, le prince Auguste de Prusse l'ami de Mme de Staël, le prince Louis-Ferdinand, le prince Waidemar, quel- ques figures de grands seigneurs spirituels comme le vieux prince Wittgenstein....

» Puis, plus récemment, le prince et la prin- cesse de Prusse, aujourd'hui le roi et la reine. Leprince « grand,robuste,lefront noble et ou- vert, la loyauté sur le visage... » La princesse, I telle quo tous les éloges qu'on en a fait, sont au-dessous do la réalité.

» On ne juge plus les fronts couronnés. Je vous dirais, sans cela, combien de beauté, de

grâce, de haute intelligence rayonnent sur ce- lui de la reine actuelle de Prusse, une fille de Saxe Weimar, qui joint dan? ses veines, au sang de Charles-Auguste, l'ami de Goethe et de Schiller, celui de la grande-duchesse Maria- Paulowna, une digne descendante de Cathe- rine II.

« Oui, sans doute, « la Prusse, sous de tels » auspices, paraît destinée à donner prochai- » nement deux grands exemples au mondo : » la réalité aelive des libres institutions dans » une monarchie , la pratique intelligente et » vraio de ces institutions, servant à la stabi- » lité du trône et à la prospérité non moins » qu'à la dignité du pays ! »

— Eh bien I c'est une conclusion cela !

« — Croyez-vous ?... Alors, j'ai donc été plus loin que je ne voulais... Je parle, Dieu me pardonne, commo un orateur constitution- nel... Adieu!... il en est temps! »

Je venais de fermer le livre, gardant pour une autre soirée l'excellente étude musicale sur l'oeuvre de Meyerbeer qui suit les Salons de Vienne et de Berlin.

— Mais vous reviendrez, invisible, charmeur des soirées solitaires ?

11 ne me répondit plus !... — puisque-j'avals tourné la dernière page ! — Mais pourquoi ne reviendrait-il pas ? L'ai-je donc mal reçu ?

CLAUDE VIGNOJ.


Lès domestiques célèrent à leurs maîtres la décou- verte qu'ils avaient faite. M. de Baumbach but une choppe et demie de cette boisson sans éprouver le moindre malaise, mais il lui sembla seulement que la bière n'était pas assez sucrée. Les deux ser- vantes communiquèrent leur découverte au domesti- que de la maison, Jean Fritsche, qui» au sujet de sa maîtresse, s'écria aussitôt : «Quant à celle-là, elle est capable de tout!» .-

Le jour de cette confidence (lundi de la Pentecôte) M. de Baumbach dut reprendre de la bière chaude, et dans ce but, la cuisinière pila de nouveau du sucre candi, le versa dans un cornet, qu'elle plaça sur la table de cuisine, après avoir eu soin, à raison de la découverte de la veille, de constater avec la femme de chambre que le sucre ne contenait rien d'étran- ger. Au moment où l'on se disposait à préparer la boisson, Mme de Baumbach vint dans la cuisine, prit le cornet de la main gauche, y plongea la main droite, comme pour s'assurer s'il avait été bien ré- duit en poudre, et vida tout le contenu du cornet dans la casserole pendant que la cuisinière y versait la bière.

Les deux servantes ne remarquèrent pas si Rime de Baunibach, en plongeant la main dans le cornet, y avait introduit quelque chose, ni qu'elle eut laissé tomber une substance dans Ta casserole. Mme de Baumbach explique son action en disant qu elle vou- lait s'assurer si l'on avait employé tout le sucre qu'elle.avait donné pour la boisson, parce que son mûri s'était plaint la veille que la bière n était pas assez sucrée, et qu'elle n'avait plongé la mainil ans le cornet que pour voir si le sucre avait été pilé assez menu.

Après que Mme de Baumbach eut quittéla cuisine, la cuisinière transvasa la boisson dans un verre, et découvrit, en présence de la femme de chambre, un nouveau fragment d'un corps jaunâtre. Elles 1 enle- vèrent, le remirent au domestique Frilsche qui, en compagnie de la cuisinière, se rendit à dix heu- res du soir chez le pharmacien, le docteur Roeder, auquel il remit l'objet suspect. Celui-ci déclara im- médiatement que c'était du poison, et conseilla aux deux serviteurs de prévenir des faits le médecin ou le pasteur de la famille. " .

D'après ce conseil, Fritsche se rendit de bon matin chez le médecin de la maison, le conseiller intime docteur Buchegger. 11 lui déclara que Mme de Baumbach avait voulu empoisonner son mari, et lui remit un petit morceau do pâte mêlée de phosphore, en lui déclarat.l que, la veille au soir, il l'avait dé- couvert dans la bière de son maître. Le médecin de la maison ne larda pas à communiquer la découver- te du poison à Mme de. Baumbach, qui s'empressa d'en donner avis à son mari, a son retour.

A la suite de sa démarche, le médecin alla faire sa déclaration chez le juge d'instruction, qui fit aus- sitôt uno descente au domicile de M. de Baum- bach. Dès le même soir, le juge d'instruction fit une perquisition qui amena la découverte de tartines de pain rôti étendues do phosphore, dans le cellier attenant à la cuisine. Il faut remarquer qu'on em- ploie de pareilles tartines pour la destruction des souris et des rats.

Or, peu de temps auparavant, M. de Baumbach a- vait fait prendre par Fritsche à la pharmacie de la pâte phosphorée : c'était ce domestique lui-môme qui a vait enduit les tartines de cette préparation, et qui les avait placées aux endroits où elles avaient été trouvées. Le surplus de la pâte, qui était danà une fiole, avait été jeté par Fritsche par-dessus le mur du jardin. Effectivement,on y découvrit des tessons de ver- re où so trouvaient encore des restes de phosphore. La pâte phosphorée découverte dans la bière; renfer- mait, au dire des chimistes, d'un quart à un demi-" grain de phosphore, quantité qui no pouvait pas compromettre la vie, mais nuiro à la santé. Le phar- macien Roeder ne voulut pas reconnaître avec certi- tude, dans les morceaux qui lui avaient été pré- sentés, la môme pâte qu'il avait remise auparavant k Fritsche.

Alors que l'instruction était déjà entamée et quo Jean Fritsche et Babette Heisz étaient déjà congé- diés, se produisit le fait suivant. La femme de cham- bre Amélie Leist heurta le sucrier de verre qui ren- fermait le sucre en poudre. One partie du sucre se répandit à côté; elle le recueillit avec la main et l'emporta à la cuisine pour le mêler à du lait caillé. Au moment de le goûter, elle sentit une forte odeur de phosphore. Pour ce motif, elle vida le lait, elle flaira' le sucrier, et fut frappée de la même odeur. Elle courut ensuite au jardin, et fit part à ses maîtres de la nouvelle découverte 'qu'elle ve- nait de faire. Le sucre én poudre fut tamisé, et on y trouva un morceau do phosphore de la grosseur d'un pois, que M. de Baumbach remit lui-môme au juge d'instruction. En outre, Amélie Leist découvrit sur la pierre à eau un second fragment de phosphore, qu'elle déposa entre les mains de la justice. Le juge d'instruction, dans uno nouvelle perquisition, entre- prise pendant la journé, trouva à son tour de petits morceaux de phosphore sur la nappe de la salle à manger.

Enfin le lendemain 011 tira de la fosse à fumier, lors d'une visite très minutieuse, un pot jaune con- tenant des restes de pâte phosphorée. Le pharma- cien assure quo le susdit pot n'est pas celui qu'il avait remis quelques semaines auparavant à Frist- che. Cependant, il est bon d'observer que le phar- macien ltceder a vendu, dans les années 1858 et 1859, de la pâte phosphorée à M. de Baumbach pour dé- truire les souris et les rats.

(Nous arrivons en ce moment dans notre analyse à un passage do l'acte d'accusation que nous croyons devoir mettre textuellement sous les yeux des lec- teurs.)

« Il résulto do l'instruction préparatoire, que les mobiles attribués au crime, que l'accusêe repousse énergiquement, sont les suivants :

» L'union des époux Baumbach existe depuis vingt- et-un-ans; autant qu'il est possiblo de contrôler, ello a éié heureuse et paisible. Néanmoins, il résulte de divers incidents survenus récemment dans la fa- mille, une présomption que Mme de Baumbach était moins heureuse avec son mari qu'on pouvait lo sup- poser aux apparences. Elle fit entre autres, dans le. courant de l'été dernier, au médecin la confidence que son mari, dans une surexcitation maladive d'a- lors, lui avait mis, à propos d'une dispute futile, in- signifiante, le pistolet sur la poitrine. L'accusée, qui ne nie pas lofait, croit pouvoir l'expliquer par la supposition d'un trouble mental momentané de son mari. Dans sa préoccupation, elle en avait fait part à son médecin, mais à lui seulement.

«Autre mobile. On pourrait trouver un nouveau mo- tif à l'acte incriminé dans les efforts du mari pour arriver à obtenir les faveurs d'une dame veuve, ha- bitant Carlsruhe, qui. d'ailleurs, est connue pour une personne entourée d'une haute considération. Cette dame a une fille nubile, et vit depuis longtemps dans l'intimité do la famille Baumbach. La dernière femme de chambre de celle dame rapporte qu'un jour, dans le cours du printemps, sa maîtresse était encore occupée à terminer sa toilette vers midi, lors- que M. de Baunibach fit une tentativo inutile, il est vrai, pour pénétrer dans sa chambro à coucher. L'accusée, de son côté, assure que, dans les relations de son mari avec cette dame,, elle n'a jamais décou- vert le moindre motif de jalousie. 11 reste enfin à ob- server quo, malgré les revenus importants de M. de Baunibach, sa fortune a subi une diminution dansle corn aut dos dernières années. D'ailleurs, lo bruit public que M1110 de Baumbach se serait l'ait faire,' à l'insu de son mari, uno clef pour son secrétaire, a £1é constaté comme non fondé.

» nuant & te réputation de Mme de Baumbach, elle n'a jamais subi d'atteinte jusqu'à ce jour. Ses con- naissances vàntent, au contraire, ses qualités, et son propre mari la croit incapable du prime qui lui est imputé. »

Les domestiques, qui avaient publiquement accusé leur maîtresse, n'eurent pas le courage de renouve- ler leurs accusations devant ia justice; mais, quand le juge d'instruction lus eut compris dans les pour- suites, tous trois, unanimement, accusèrent Mme de Baumbach d'être le seul auteur du crime.

Le 24 juillet, la chambre des mises en accusation a prononcé, en faveur des trois domestiques, un arrêt de non-lieu, tandis qu'elle a renvoyé Mme Louise de Baumbach, née de Geisau, devant la cour d'assises de I'ruchsal, sous l'accusation d'avoir sciemment tenté d'empoisonner son mari, au moyen de pho - phoré, secrètement et à différentes reprises, dans le but, soit de lo tuer, soit de nuire à sa santé, crime prévu par les article» 844 et 106 du Code pénal, et par les article» je et -il, § 10, de ta toi (}u 5 février 1851.

M. le président. — Accusée, Vou* venez d'entendre l'accusation qui est portée contre vous". Qu'avez-vous à répondre ?

L'accusée. — c'est une abominable calomnie, j'ai toujours vécu en bonne intelligence avec mon mari, M. le président. — Précisons les faits : vous étiez le dimanche de Pentecôte à la cuisine, et vous avez retiré la casserole du feu, pourquoi?

L'accusée, — La bière était prêle à déborder dans

10 feu, et j'en ai repoussé la casserolo.

M. le président. — Pourquoi avez-vous mis vous- même le sucre dans la boisson?

L'accusée.—Mon mari s'était plaint de l'amertume, ot j'ai voulu moi-même m'assurer que la boisson se- rait bien préparée.

M. le président. — Yous rendez-vous rouvent à la cuisine ?

L'accusée. — Mais sans nul doute, monsieur, au moins trois-fois par jour, lo matin, à midi et le soir.

M. le président. — Expliquez vous au sujet de la présence du phosphore dans le sucrier.

L'accusée. — C'est moi qui ai remis le sucre dans le sucrier; mais ce n'est certes pas de ma main que

10 phosphore y a été mis. Pendant le temps qui s'est écoulé entre le moment où j'ai mis le sucre, et celui où l'on y a découvert le poison, mon mari et ma fille y ont pris du sucre sans rien trouver d'extraordi- naire.

M. le président.—Veuillez vous expliquer,madame, au sujet" dé vos rapports avec votre mari.

L'accusée, en souriant.— Mon mari ne m'a jamais donné le moindre prêtexte de jalousie. Nous avons toujours vécu dans la meilleure intelligence et je n'ai aucun sujet de me plaindre de lui.

M. le président. — Donnez des renseignements au sujet de l'état de votre fortune.

L'accusée. — Malgré un procès considérable que nous avons perdu, et des sacrifices do diverses na- tures, notre fortune est toujours dans une bonne si- tuation:

M. le président. — Expliquez-vous au sujet de la scène du pistolet.

L'accusée'. — Je reconnais avoir fait au médecin, sous son serment de garder le secret, la confidence d'une scène de famille; mais ce n'était qu'un accès momentané qui n'a pas eu de suite fâcheuse pour notre repos domestique. ,

Premier témoin.—Bader, pharmacien à Carlsruhe, rapporte que, à deux reprises différentes, le? do- mestiques de la maison Baumbach sont venus lui remettre des fragments do phosphore découverts par eux dans la boisson. Il assure que ces fragments ne ressemblent en rien à la pâto phosphorée vendue par lui quelques semaines auparavant à M. de Baum- bach. Il recommanda aussitôt à ces domestiques d'en avertir soit le médecin de la maison, soit le pasteur de la paroisse.

Sur sa demande du motif de l'acte coupable, les domestiques assurèrent que la concorde régnait dans la famille de leurs maîtres ; Fritsche, le valet de chambre, lui confia pourtant le lendemain qu'un jour M. de Baumbach ayant remarqué qu'on avait es- sayé de forcer son secrétaire, et que les'soupçons semblaient tomber sur lui Fristche, il lui avai répondu : « Adressez-vous îi votre femme, elle pourra vous donner des nouvelles »

Si Mme de Baumbach avait fait usage de ma pâte, l'empoisonnement eût été plus certain, car elle est moins dense que l'autre,]et se serait dissoute dans la boisson. Je reconnais d'autant plus facilement ma pâte, que j'ai une manière spéciale.de la préparer : ma pâte phosphorée est beaucoup plus foncée que celle de mes collègues.

M. l'avocat général. — Ne sauriez-vous nous don- ner des explications sur la manière dont le poison aurait été mis dans la bière ?

Le témoin.— Non, monsieur, jo ne connais que la version de M. de Baumbach. ^

L'avocàt. — Qui vons a le premier adressé la parole des deux domestiques ? "

Le témoin. — Fritsche. . . /•■'!;*'

M. le président— Ne vôus a-t-il pas. semblé quo Fritsche était un peu lancé?

Le témoin. — Non, monsieur ; il m'a môme paru moins exalté quo la femme de chambre.

L'avocat. — Je prie monsieur le président do de- mander au témoin si, après avoir reçu la confidence des domestiques, il n'a pas craint pour la vie de M de Baumbach.

Le témoin. — Non; je savais très bien, par les do- mestiques eux-mêmes, que leur maître avait bu de- puis près d'une heure la bière, sans qu'aucun sym- ptôme inquiétant se fût produit.

Charles Leimbach, aide pharmacien, d'Achaffen- bourg, employé dans la pharmacie de M. Roeder, confirme les faits signalés déjà plus haut.

M. le président interpelle M. Roeder, et le prie de donner des explications sur la réputation de Frilsche.

Le témoin. — il m'est connu pour un serviteur fi- dèle, particulièrement très dévoué à M. de Baum- bach.

30 témoin. — M. Buchegger, conseiller intime,doc- teur en médecine. — Je suis , depuis sept années, le médecin do'la famille de Baumbach. Un jour, entre sept et huit heures du matin, les domestiques m'ap- portèrent des fragments de phosphore, et m'an- noncèrent qu'ils les avaient recueillis dans la bière de leur maître. Je leur recommandai de garder le silence sur celte affaire, et d'observer avec soin les moindres démarches des personnes qui leur paraî- traient suspectes. Ce fut moi-môme qui prévins Mmo de Baumbach do cette triste découverte.

Jo fis ensuite la déclaration à la justice, parce que j'y fus engagé par quatre personnes (ce qui prouve, soit dit en passant, combien le témoin garde bien les secrets des familles dont il est le médecin), il ajoute qu'il se trouvait dans un grave embarras : d'une part, il connaissait Mme de Baumbach comme une dame très estimable ; mais, de l'autre, le domestique lui était connu depuis longtemps comme très dévoué à son maître, et il n'y arait pas de motif de croire qu'il en imposât.

A propos de l'affaire du pistolet, le témoin déclare que Mmo de Baumbach l'avait prié d'examiner son mari après cette scène, afin do s'assurer de son état montai. J'ai bien constaté une grande irritabilité, mais qui ne présentait mé dicalement rien d'extraor- dinaire. J'ajouterai, en outre, que Mme de Baunibach remplissait parfaitement ses devoirs d'épouse, et je n'ai jamais rien entendu dire contre elle. La servante m'a dit qu'elle n'a pas Vu sa maîtresse mettre quelque chose dans la boisson de son mari.

Lo président. — Quand votre médecin vous a fait la confidence de la découverte du poison, quelle idée avez vous eue ?

L'accusée, avec un grand calme. — Je he me suis certes pas doutée que lès soupçons de monsieur pus- sent tomber sur moi. Dès que" mon mari est rentré, jo me suis empressée de lui faire part-du fait.

011 donne lecture d'une série de témoignages défi vrés à Fritsche qui constatent tous son excellente conduite, et qu'il n'était pas adonné à la boisson.

M. lo président. — Combien de temps Fritsche a- t-il été Chez vous ?

L'accusée. — Onze ans environ. M. le président.—Vous en étiez donc satisfaits? L'accusée.—Mais pas trop, monsieur ; mais nous ho voulions pas changer pour en prendre un pire. C'é- tait un domestique raisonneur, qui me détestait, parce qu'il croyait quo j'excitais mon mari à le ren- voyer.

Le greffier donne lecture d'une nouvelio série de renseignements officiels recueillis sur la femme de chambre Leist, qui sont également favorables, ainsi que ceux qu'on a obtenus sur la cuisinière Babette Heisz, sauf qu'au crépuscule elle avait l'habitude do voir un sergent de grenadiers.

M. le président. — Qu'avez-vous à ajouter à ces té- moignages?

L'accusée.—Rien, sinon que j'étais déterminée à la mettre hors de chez moi à la fin du trimestre, à cause des mauvais renseignements que m'avait donnés un jour son ancienne maîtresse, qui m'avait dit qu'Amé- lie Leist était capable de toutes les infamies.

A dix heures un quart, suspension de l'audience. Jean Fritsche,ancien domestique de M. Baunibach. Il est âgé de 41 ans et est entré au service de la fa- mille Baumbach à l'issue de la révolution de 1849. 11 n'a pas découvert lui-même le poison, il lui a été remis lo lundi par les servantes, qui lui ont dit qu'elles-l'avaient découvert la veille dans la bière de monsieur. Elles ont exprimé la crainte d'avoir des affaires désagréables à ce sujet, mais il les a rassu- rées et leur a recommandé d'avoir- soin d'observer chaque démarche de leur maîtresse, sur qui s'étaient portés les soupçons.

11 a commencé d'abord une sorto d'instruction sur Us allégations des servantes. Le témoin fait sa décla- ration avec une tenue presque militaire : le domes- tique n'a pas tué le soldat en lui. Quand il fut arrivé h la conviction d'une tentativo d'empoisonnement, jl est allé chez le pharmacien pour confirmer ses soup- çons ; puis-ii s'est pendu, sur le conseil de M. Roeder, chez le médecin de la famille et il lui a dit que sa maîtresse avait voulu empoisonner son mari. Il a été prendre une foW du poison à la pharmacie, et, une autre fois, ce furent los servantes qui allèrent acheter ia mort aux rats.

M. le président. — Vous avez été chercher anté- rieurement de la mort-aux-rats chez le pharmacien?

Le témoin, — C'était sur l'ordre de ma maî- tresse. , •

M, le président. ^où mettiez-vous les pots à phosphore quand ils étaient vides?

Le témoin.— Je les jetais dans la fosse d'aisan- ces ou par-dessus le mur du jardin,

M. le président.—Vous étiez donc bien certain qu'i n'y avait plus de poison dans la maison ? I. ' témoin.—Oui.

D. Bien que vous ayez été compris dans des pour suites, vous êtes libre. Vous devez dire toute la vé- rité; vous n'avez rien à craindre.— R. Je n'ai jamais dit que la vérité.

D. Auriez-vous remarqué quelque chose d'extra- ordinaire dans vos maîtres? — J'ai bu une fois de l'eau qui était destinée à mon maître et qui était en- voyée par ma maîtresse : j'en ai bu, et j'ai éprouvé un grand malaise. Il est tombé de cette eau à terre, où elle a laissé une tache sur le plancher.

D. Savez-vous quelque chose des rapports de votre maître avec une dame de la ville? — R. Non, mon- sieur, je n'en savais que ce qu'en disaient les bruits de la ville.

-D. N'obêissez-vous à aucun sentiment de vengean- ce. — R. Non, j'ai passé douze années chez eux, et on ne reste pas aussi longtemps dans une maison, sans estimer et aimer ses maîtres.

D. — votre maître prétend vous avoir vu inquiet, allant de droite et de gauche dans le jardin, comme un hommo qui avait peur.

R. — Je n'ai pas peur : j'ai pour moi la bonne con- science de n'avoir jamais rien fait ni dit qui soit contraire à la vérité.

(Ces mots, prononcés avec une naturelle émotion et une honnête énergie, provoquent une sensation dans l'auditoire.) •

Un juré demande ce qui a déterminé lo domesti- que à goûter l'eau dans la chambre de soji maîtré. — R. J'avais soif. (Hilarité dans l'auditoire.)

D. Vous êtes-vous senti mal?—R. J'ai éprouvé un grand malaise, et alors j'ai fait des recherches, et j'ai découvert qu'elle était mêlée d'une poudre blan- châtre.

Babette Heisz, ex-cuisinière de Mme Baumbach. Le président—II est de votre devoir, sans consi- dération aucune, de dire la vérité. Vous avez été ar ¬ rêtée; rassurez vous, aujourd'hui vous n'avez rien k craindre.

Le témoin. — J'ai mis de la bière au feu le di- manche. Tout a coup madame vint k la cuisine et s'approcha un instant do l'âtre, mais je n'ai rien re- marqué, sinon qu'elle a éloigné la casserole du feu.

D. Vient-elle souvent à la cuisine. — R. Non, très rarement, et jamais lo soir.

D. Avez-vous goûté la bière?-R. Oui; toutes deux nous l'avons goûtée, et elle avait un mauvais goût. Nous étions ensemble, lorsque tout à coup la femme de chambre^ remarqua dans le résidu du vase un pe- tit corps qui y était déposé ; elle lo relira, ^l'écrasa, et il exhala une odeur de phosphore. A celte vue, je m'écriai sans réflexion : « Ah ! mon Dieu ! est-ce que madame aurait l'intention d'empoisonner mon monseigneur ? »

Nous communiquâmes ensuite la nouvelle à Frits- che, qui s'écria « que cette femme était capable de tout ! n Le lendemain, je crois avoir remarqué que ma maîtresse avait quelque chose dans la main quand elle l'a plongée dans le cornet. Mme de Baum- bach ayant quitté la cuisine, nous vidâmes la bière dans un pot, et nous remarquâmes au fond du vase dans lequel la bière avait commencé à bouillir, lo sucre qui y avait été mis, ainsi que deux petits corps que nous retirâmes. Mme de Baumbach revint alors prendre la bière, qui nous paraissait avoir été alté- rée par elle, et répandait une odeur étrange, comme celle du soufre.

D. Si vous aviez les soupçons que vous venez d'ex- primèr, comment avez-vous pu laisser M. de Baum- bach boire de celte bière, et pourquoi ne l'en avez- vous pas empêché? — R. Jè pensais quo les petits corps étant retirés, la boisson ne serait plus dange- reuse.

D. Pourquoi avez-vous eu des soupçons sur Mme de Baumbach ? R. Je ne sais.

D. Quels étaient les relations de la famille dans son intérieur? — R. Parfaites.

D.. Quelle était la position de Fritsche dans la mai- son? — Il était bourru envers tout le monde, k com- mencer par moi. (Rires dans l'auditoire.)

D. Comment était-il disposé k l'égard de Mme de Baumbach? — R. il ne l'aimait guère, k en juger par ce qu'il en disait.

D. Pourquoi n'avez-vous pas fuit la déclaration do cette découverte k votre maître?— R. Pour prouver que je n'avais rien à craindre de la justice.

D. Que savez-vous au sujet de la clef du secrétai- re.—II. Je tiens la nouvelle do Fritsche.

D. —Quelles étaient vos relations avec Amélie Leizt.

R.' — Excellents.

L'avocat.—Je désire savoir où se trouvait le cornet quand Mme de Baumbach est entrée dans la cuisine. R. — Sur la table à servir, qui est à côté de l'âtre. D. A quelle distance étiez vous éloignée de votrê maîtresse ? — R. De quelques pas; cinq à six pieds. D. Jo prie monsieur le président d'ordonner quo le témoin ôte son gant, et qu'il veuille bien faire, de- vant les jurés, lo mouvement qu'il prétend que Mmo de Baumbach a fait, quand il l'a vue dans la cui- sine, et qu'elle a plongé la main dans le cornet.

Sur l'invitation de M. le président, et sur les indi- cations du défenseur, elle fait cette épreuve devant MM. les jurés.

Amélie Lesit, agée de 30 ans, catholique, ancienne femme de chambre de Mme de Baumbach, n'a pas été longtemps à son service, depuis le mardi de Pâ- ques jusqu'à la Pentecôte.

Le dimanche, Mme de Baumbach a commandé de la bière chaude pour son mari. J'ai assisté k la cuis- son et demandé k la cuisinière do m'en mettre un peu de côté. Mme de Baumbach vint ensuite pour retirer la casserole du feu, parce que la bière éeu- mait. Il me sembla qu'elle répandait une mauvaise odeur. Nous découvrîmes dans la bière deux petits corps jaunâtres.

M. le président. — Mais il résulte des déclarations des hommes do l'art quo le phosphore dans le liquide no répand aucune odeur.

Un des experts. — Pardon, monsieur le président : quand la pile phosphorée est fraîche, elle se dissout facilement et répand alors uno odeur désagréable.

Amélie rapporte ensuite la seconde tentative d'em- poisonnement, exactement dans les termes de l'acte d'accusation.

Interpellé par M. le président, Fritsche recon- naît avoir dit que sa maîtresse était capable do tout.

On renouvelle avec Amélie Leist la mémo épreuve faite par Babette, l'épreuve du cornet.

D. Avez-vous remarqué que votre maîtresse eût quoique chose à la main?— R. Non, je n'ai vu qu'u- ne chose, c'est qu'en entrant dans la cuisine, elle te- ' nait la main fermée.

Interrogée sur ce fait, Mme de Baumbach le nie. D. —Pourquoi n'avez-vous pas prévenu immédiate- ment votre maître? — R. Parce que les petits corps étant durs, jo me suis aperçue qu'ils n'étaient pas dissous, et que, par conséquent, la boisson était sans danger.

M. lo président. — Dites ce quo vous savoz au su- jet du sucrier. — R. J'ai renversé, un jour, par mé- garde, un sucrier dans le buffet. C'était huit jours après la première découverte. J'ai pris ce sucre pour sucrer du lait caillé ; mais à peine l'ai-je eu mis de- dans, qu'il répandit une mauvaise odeur. Hors de moi, toujours craintive d'être accusée, j'ai porté le sucrier à M. et Mme de Baumbach, qui se trouvaient au jardin : ils constatèrent, comme moi, qu'il répan- dait une mauvaise odeur.

D.—Que vous a dit votre maîtresse ?-R. Ello m'a reproché 111a maladresse d'avoir-renversé le sucrier, et que je n'avais rien à faire à ce buffet.

Le témoin continue !

M. de Baumbach examina avec soin le contenu du sucrier, et y découvrit deux fragments de phospho- re, et s'écria, puisque l'affaire était entamée, qu'il allait les déposer entre les mains de la justice. Au retour, dans la puisino, je découvris moi-même sur la pierre à eau un autre fragment de phosphore qui y était venu, parce quo j'avais immédiatement versé le lait caillé dès que le- lui avais trouvé un mauvais goût. Amélie déclare que, io lundi de Pentecôte, Fritsche lui a montré une fiole pleine de poison, en lui disant : Voilà mon poison ; il est bien gardé !

M. le président.—Fristche, qu'ayez-vous à répondre k celte déclaration ?—R. Le témoin se trompe, cela remonte hier, plus haut,

À ce sujet s'élève un débat 'entre les deux témoins, chacun s'appuyant sur son dire, qui est contredit par l'autre. Cette contradiction a son importance, parce que Frischte prétend qu'à l'époque des tenta- tives d'empoisonnement il n'avait plus de pâte phos- phorée, tapdis qu'il résulte du témoignage d'Amélie Leist, que le lendemain de la première tentative, le domestique liii aurait montré line'fiole à moitié plei- ne do mort-aux-rats. Les -jurés apprécieront.

L'avocat. — Babette Heisz a assuré dans-l'instruc- tion que Fritsche avait été pendant dix minutes seul dans la soirée du dimanche. Jo désirerais, monsieur le président, qu'elle fût interrogée sur ce fait.

Babette Heistz. — Oui, mais je ne me rappelle pas bien,

On lui donne lecture d'un passage de ses interroga- toires, d'où il résulte que le fait est exact, sauf que Fritsche ne s'y est pas trouvé seul, mais en compagnie de la cuisinière. Nous apprenons aussi, par la même occasion, que Fritsche nourrissait des sentiments très peu bienveillants à l'égard de sa maîtresse; qu'il en disait beaucoup de mal devant la domesticité, mais qu'il était souriant et prévenant dès qu'apparaissait Mme de Baumbach.

Le greffier donne onsuite lecture du procès-verbal de perquisition dans la maison de M. de Baumbach, dont l'acte d'accusation résume les résultats. Parmi les nombreux procès verbaux, protocoles (disent les Allemands) lus dans cetto partie de l'audience, nous ne relèverons quo celui des experts chargés de s'as- surer si une robe désignée par les servantes répon- dait une:forte odeur de phosphore, d'où il résulte que cette déclaration repose sur une erreur.

Il est 1 heure dix minutes, la séance continue, mais la poste s'en va.

Pour extrait : l. legault.

BULLETIN! COMMERCIAL

Paris, le 27 septembre 1861.

Huile colza, les 100 kilog. comptant, escompte ■10/0.

Cote officielle, 115 50.

Ainsi que nous l'avions prévu dans notre précé- dente revue, la fermeté de cet arlicle continue sous le coup des liquidations do fin du mois et des rachats qu'elles entraînent; il est probable, ainsi qu'il arrive en pareille occurrence, que le commencement du mois prochain donnera le signal d'un mouvement de faiblesse sur les époques les plus rapprochées.

Le disponible, le courant et le mois prochain ont été faits à lie.

Les 2 derniers mois restent très fermes k 117. . Il a été fait des 4 premiers mois k 117 50.

Huile de lin, les 100 kil. comptant .escompte, 2 0|0.

Les mêmes causes qui ont provoqué la hausse sur les huiles de colza se font sentir également sur celles de lin; il est évident aujourd'hui que les vendeurs en spéculation n'ont pu se couvrir faute de marchandi- ses Jls sont donc obligés de demander dos résilia- tions qu'on veut l9ur faire payer le plus cher possi- ble.

Le disponible et le courant du mois valent 99.

Le mois prochain trouve acheteurs à 98.

Les 2 derniers mois sont très fermes à 97.

On obtiendrait des 4 premiers k 95.

l Farines 4 marques de Paris, le sac de 159 kilos, comptant, escompte 1/2 O/o.

Sur une vingtaine de marchés, dont les mercuria- les nous arrivent, les trois quarts environ signa-» lent sur les blés un mouvement de faiblesse très ac- centuée et des arrivages considérables en blés exo- tiques. On écrit do Marseille qu'il entre à chaque instant dans le port des navires chargés de blés, et qu'à chaque instant la vigie en signale de nouveaux arrivant du Levant.

Nos farines ne- se ressentent pas de ces causes autant qu'on pourrait le croire tout d'abord ; mais il n'y a rien d'étonnant à cela, il excite beaucoup d'in- téressés k la hausse, et ils font tout leur possible pour maintenir les cours.

i Quoi qu'il en soit, nos affaires sont restées aujour- d'hui dans la nullité la plus complète avec de rares acheteurs, et bien qu'on tienne 89 50 pour lo dispo- nible et courant, et 90 pour les autres époques, c'est à peine si l'on parviendrait à placer toute la ligne à 89.

Savons. — Les affaires deviennent, tous les jours, plus difficiles et plus rares devant l'exigence des vendeurs ; Marseille a augmenté encore ses limites et no veut plus rien vendre qu'aux prix ci-des- sous :

Octobre 82 k 81, suivant coupe.

3 derniers, 81 50 à 80 50.

3 derniers mois et 6 premiers, 80 75 k 79 75.

On donnerait tout le courant de l'année prochaine à ces derniers prix.

Le tout en savon bleu pâle aux 100 kil., franco, en gare ou sous vergues, à Marseille; payable à soixante jours, au pair, sur Paris, après chaque livraison. • Nous avons déjà dit que les divers frais suscités par le transport, la différence d'escompte et le déchet de Marseille à Paris pouvaient être calculés sur ia base de 10 fr. par 100 kil.

Rien de nouveau pour lès savons blancs qu'il faut voir dans les environs de ',114 à 1 19, suivant qualité et provenance, les 10 kil, rendus à Paris.

Sucres. — Les affaires continuent à rester dans la plus grande nullité; il faut voir les cours sans changements, comme suit :

Sucres bruts indigènes, 06 k 65 les 100 kil. (bonne 4e, n» 12) pour le disponible, sans prix établis pour lo livrable.

SUcres raffinés :

Belle sorte, 125 à 124.

Bonne sorte, 124 à 1-23.

Ordinaire, 123 à 121.

Sucres exotiques (Martinique et Guadeloupe),. 1C0 f. lss 100 kil. à l'acq., cours nominal.

Esprit 3/6 fin, 1" qualité, 90 degrés l'hectolitre comptant, escompte 2 0[0.

Cote officielle, 91 à 92.

Sous l'empire des mêmes causes qui ont provoqué la hausse de cet article ces derniers jours, nos prix vont se raffermissant, mais, comme toujours, les af- faires sont nulles, et les acheteurs restent introuva- bles sur le livrable.

■ La marchandise est demandée à 92, tenue 93.

Le courantdu mois, demandé à 91 50, est tenu 92.

Sur mois prochain, on reste demandé à 88 et of- fert à 89.

Les 2 derniers mois et les 4 premiers mois, sont vivement offerts à 87, sans demandes.

havre, 27 septembre. (Correspondance particu- lière ) — Marché aux cotons très calme aujourd'hui et ventes seulement de 1,200 balles sans changement dans les prix.

Les courtiers ont arrêté la cote comme,suit :

Louisiane très bas, 127; bas, 136; très ordinaire; 141.

Mobile d» 126; d" 135; d" 4 140.

Géorgie - d» 125; 133; d» 138.

Liverpool, 27 courant. — Ventes do la huitaine. 172,000 balles, dont 69,000 halles à la consommation et le resté pour la spéculation et l'exportation. Arri- vages, 4,000 balles Middling Louisiane 10 d. Ventes du jour 20,000 balles, dont moitié en spéculation.

L. PRÉVOST.

U rédacteur tn chef, gérant responsable, A. NEFFTZER.

MM. les Actionnaires de la Société générale de Crédit industriel et commercial sont infor- més qu'un dividende de cinq francs (5 fr.) par action libérée de 125 fr., soit 4 0/0 par action, pour le premier semestre de 1861, leur sera payé, ît titre d'à compte, tous les jours, de 10 à 2 heures, h partir du t" novembre prochain, au siège social, rue delà Chaussée-d'Antin, 66.

Le sénateur, président, Mis G. d'AuDïFFRÊt.

SOCIÉTÉ. GÉNÉRALE ANONYME DE CRÉDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL

G0, rue de ta Chaussée-d'Antin.

Les Dépits de Fonds sont reçus à l'Intérét de 3 O/O, le sénateur président, Mis Cl. d'audiffret.

Nouvelles des Théàtres.

Dimanche, au Théâtre-Français, Don Juan d'Autriche, comédie en 5 actes de Casimir De- lavigne, et les Deux Ménages, comédie en 3 actes, de Picard, Wafflard et Fulgence, joués par l'élite de la troupe,

Théâtre-Italien. — C'est mardi prochain, 1er octobre, quo la saison prochaine sera inau- gurée par II Matrimanio secreto, opéra de Ci- inai'osa, joué par M mes Rosina Penco, Marie Battu, Alboni; MM. "Balàrt, Badiali et Zuc- Ohini.

r—

A l'Opéra-Comique , los Diamants de la Couronne. Mlle Marimon, remplira le rôle de Catarina. On commencera pur Maître Claude.

L'Odéon donnera ce soir l'Institutrice, dra- me ert quatre actes, en prose, de M. Paul Foucher : succès-de pièce, succès d'acteurs. MM. Tisserant, Pierroti, Ribes; Mmes RameUi^ Dôlahaye, Uousseil et Anaïs Molo. Phèdre, aveç Mile Koraly. — Demain, le Revers de la médaille.

Au Gymnase, 22" rep.de l'Argent fait peur, comédie-vaudeville en un acte, par Geoffioy,

Landrol, Blaisot, Yictorin, Mlles Antonine, Léonie; Piccolino, par MM. Lesueur, Landrol, Desrieux, Mllo Victoria. — On commencera par J'ai compromis ma Femme, par Geofiroy et Lesueur.

Variétés. — Les Danses nationales de la France, avec Mlle Alphonsine et M. Dupuis, seront accompagnées de la 1re représ., à ce théâtre, de Méridien, vaudeville en un acte, joué par MM. Christian, Blondet; Mmes C. Ba- der, Lucile Durand. On commencera, à 7 heu- res, par ce Scélérat de Poireau.

Le grand succès de la Beauté du Diable pa- raît devoir se prolonger indéfiniment. '

Gâîté. — Le Courrier de Lyon, drame en 5 actes. M. Paulin-Ménier jouera Chopard; M. Lacressonnière, Lechène; M.Alexandre,Foui- nard. On commencera par Quatre Femmes sur les bras. Le Courrier à 8 heures.

A la Porte-Saint-Martin, le Pied de Mouton restera la pièce en vogue de la saison. Les col- légiens en vacances, les étrângers à Paris se pressent en foule pour applaudir celte féerie merveilleuse. Ce soir, la 249° représentation.

Le théâtre des Bouffes Parisiens, avec l'é- tourdissante bonffonnerie de M. de Chou- fleur y, opérette en un acte de MM. St Remy et Offenbach, et la chanson de Fortunio, fait tous les soirs le maximum de la recelte.

Casino, rue Cadet. — Bal : lundi, mercredi, vendredi, dimanche; concert: mardi, jeudi, samedi.

CONCERT DES CHAMPS-ÉLYSÉES. — Dimanche 29 courant, Concert de 2 à 5 heures du soir. M. Alfred Musard conduira l'orchestre.

TRIBUNAL. DE COMMERCE

DECLARATIONS DE FAILLITES

Du 27 septembre.

Lacroix (Jean-Pierre), fabricant de buses, rue Mont- martre, 33. — J.-c., M. Muller; s. pr., M. Decagny, rue Greffulhe, 9.

Richard (Germanique), et Richard (Jean-Baptiste), mds de vins-traiteurs, rue de Sèvres, 32, à Vaugi- rard, actuellement sans domicile connu. — J.-c., M. Muller; s. pr.„ M. Lamoureux, quai Lepelletier, 8.

Lequien (Eugène), encadreur, boulevard de Stras- bourg, 39. - J.-c., M. Demourgues; s.pr., M. Jobert, faubourg Montmartre, 54.

Derouet (Pierre), négociant en vins et eaux de-vie, rue des Quatre-Chemins, n. — J.-c., M. Daguin; s. pr., M. Lacoste, rue Chabannais, 8.

Dame Fiancette, bijoutière, rue Neuve-des-Petits- Champs, », passage des Deux-Pavillons, demeurant rue de Buffault, 5. — J.-c., M. Muller; s. pr., M. Knéringer, rue Labruyère, 22.

Crépin. fabricant de galoches, faubourg du Tem- ple, 99. — J.-c., M. Daguin; s. pr., M. Moncharville, rue de Provence, 52.

Coujard, md de vins, rue du Ruisseau, 48 bis, ac- tuellement rue Rocbechouart, 61. — J.-c., M. Muller; s. pr., M. IJeurtcy, rue Laffitte, 51.

Decagny, tenant café-estaminet, demeurant ac- tuellement ruo Saint-Anastase, 16. — J.-c., M. Mul- ler; s. pr., M. Sommaire, rue d'IIauteville, 61.

Chirat, négociant, rue Mogador, 1*, à la Villette.— J.-c., M. Daguin; s. pr., M. Battarel, rue de Bondy,7.

Publications de Mariages

Entre

11° arrondissement (Mairie Popincourt). — M. Pi- cod, boulanger, rue de la Roquette, 50, et Mlle Mar- cilly, fleuriste, rue Relier, 13. — M. Cugnard, me- nuisier en fauteuils, rue Basfroid, 48' et Mlle Fon- taine, faubourg Saint-Denis, 184.— M. Doyen, me- nuisier, rue de la Roquette, 14, et Mlle Poitrinet, rue de Larochefoucault, S5. — Magnac, md de meubles, rue Saint Nicolas-Saint-Antoine, 16, et Mlle Tessier, rue Rochechouard, 86. — M. Galloy, tourneur.en Cuivre, boulevard Beaumarchais, 4i, et Mlle Bureau, même maison. — M. Samson, employé aux ponts publics, à Carrières Saint-Denis, et Mlle Carembat, rue Amelot, 48.

12» arrondissement (Mairie de Bercy). — M. Fa- vereau, employé au chemin de fer de Lyon, rue de Lyon, 9, et Mlle Julienne, rue Saint-Honoré, 40î. — M. Braun, ferblantier,- rue de Celte, 1, et Mlle Du- planlier, à Angoulême. — M. Argillet, tourneur en bois, rue Moreau, 45, et Mlle Silbert, rue de Cha- renton-Saint-Antoine, 62. — M. Barret, employé au chemin de fer de Lyon, rue du Commerce, passage Corbes, 7, et Mllo Favrot, lingère, rue Sainte Croix- de-la-Bretonnerie, 77.—M. Grandvilliers, cocher, rue Moreau, 4, et Mlle Jallaguier, ruo de Bercy-Saint-An- toine, 90 — M. Hazard, chevilleur en soie, ruo Cha- rentôn-Saint-Antoine, G2, et Mlle Royer rue Saint- Maur, 217.

13e arrondissement (Mairie des Gobelins). — M. Poignard, garçon distillateur, rue de l'Ourcine, 86, et Mlle Chenault, rue Picpu-, 53. — M. Pompon, co cher, rue d'Italie, 22, et Mlle Goué, rue Mouffetard, 278. — M. Jeanmaire, horloger, rue Mouffetard, 244, et Mlle Piantin, même maison. - M. Legris, cordon- nier, rue du Château-des-Rentiers, 11, et Mlle Lan- cien, même maison. — M. Moreau, md de vins, rue Nationale, 55' bis, et Mlle Fort, rue NOtré-Dame-de- Lorette, 53. — M. Bessière, md de vins, roe Moreau, 43, et Mlle Bosio, boulevard de l'Hôpital, 86. — M. Guilleminot, md do nouveautés,, rue. du Cheval-Gris, 54, et Mlle Marcant, rue du Temple, 36. *

14» arrondissement (Mairie de l'Observatoire). — M. Gézard, blanchisseur, rue Lacèpède, 1, et Mlle Rambourg, rue du Parc-Royal, 5, —M. Gautier, em- ployé au chemin de fer, rue de l'Ouest, 55, et Mlle Levevré, môme rue, 52 bîsv—M. Busson, forgeron, rue du Chemin-de-Fer, 90, et Mlle Boissière, à An- gers (Maine-et-Loire). — M. Simônnay, menuisier, r. Neuve-St-Jacques, 18, et Mlle Sauzet, même maison. — M. Fosse, employé, rue de Vanvres, 58, et Mlle Leroy, môme maison. — M. Pozte, employé de l'oc- troi, rue du Départ,> 15,. et Mlle Vernhelles, môme maison.

Décès et Inhumations

Du 27 septembre.

Mme veuve Berthier, 53 ans, rue de la Monnaie,8.

— Mme Boué, 24 ans, rue Tirechappe, 12. — Mlle Husenbeth, 17 ans, rue Neuve-Saint-Sauveur. 5. — M. Sauvai, 43 ans, rue Sainte-Elisabeth, 5. — M. Delafosse, 65 ans, rue Rambuteau, 22. — M. Auge, 20 ans, rue Geoffroy-Lasnier, 32. — Mme Maure, 25 ans, rue Hautefeuille, 18. — M. Lemrez, 62 ans, rue Hautefeuille, 18. — M. Brahaut, 7s ans, rue Oudinot, 19. — Mme Rembault, 31 ans, avenue de Tourville, 22. — M. Lapierro, 71 ans, rue Bertrand, 8. — M. Mercier, 63 ans, rue du Colysée, 54. — M. Briant, 60 ans, rue Miroménil, 29,—M. Pontet, ans, église N.-D. de Lorettf.—Mme Perrier, 28 ans, rue St-Nico- .las, 43.— M. Laposlolle, 49 ans, rue Saint-Quontin, 26. — M. Harol, 5G ans, rue des Trois-Couronhes, 18.

— M. Saunier, 63 ans, rue do Bercy, 80, it Bercy. — M. Sadoul, 59 ans, rue Saint-Nicolas, 3. — M. wa- trobsUa, 65 ans, ruo du Ghevaleret, 40.—M. Devez.e, 49 ans, rue des Cinq-Diamants, 3. — Mme Barbai)l 48 ans, rue de Constanline, 67.— M. PierroJ., 28 ans, Grando-Rue. de Vaugirard, 77, — Mme Pavillet, 73 ans, rue Croix-Nivert, 1G, — M. Brehant, 40 ans, avenue de Clichy, 12G. — Mme Sartorio, 35 ans, rue Saint-Laurent, 42.

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DATES 188 a ISCO Différent

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— <3 RECETTES —-3! RiiCETTES sur 1880 semaine 5\g —_——— 5\g 1 _ bul J8"»-

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EST (!)•••• 10 — 16 1706 17.06.340 !Q • f)43 93 1683 1.424.393 83 846 34 11^53

ORLÉANS (1).... 10 16 1475 1.456.623 ï3 987 54 1475 1 4G2.913 ,. 99t 80 •• . »'iâ

PARIS-LYON-MEDITERRANEE(1) 10 - 16 1411 2.570,254 91 1.825 31 1411 2,225.242 68 1 577 07 15 78

°"*ST(1) ..r.. 10 — 16 131-8 1.341.599 55 1.106 . 1213 1.207.093 35 995 15 11-15

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LION A GENEVE (1) 20 — 2f> 531 175.861 07 761 30 231 166.695 43 717 30 -6 13 » »

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C60 .. -. .. 8 .. ■ n . . cpt 552 B0 553 74 55' 25 551 25 Séville-Xérès-Cadii 270 .. 270 .. Messag. imp., s. mar.. •> ®"r,^lono- 5-L''* ^ 516 1/3

B53 75 . .. 2 50 Ouest, ]. u • 31 555 ... .. 55,0 .. D° nouvelles 246 25 216 25 générale maritime.. ... .. . £?,£*"'" f i? ,k « i? " 5 15 " 8 ••

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245 i. 1 25 . .. LyonàGenève.j. ju P* 346 25 34750 . . .. 845 .. départ:ile itt çeine, 1857 22a 25 226 25 Docks de Marseille..... Dnr^"" 6 1 " «e? Vi 1 552

•" î 25 autr î iuil cot 51250 511 î5 608 75 me, 1852, 5 0/D. }j0S i. -r Ga? 40 Marseille ,t. ,. ESJ® YÛ'Jn " î/i"'n " 1 /îlUil , ,/!î

1 25 Soc. autr. l.JUtt,,,.. cp ■ _ _ 513 75 506 25 507 50 — 1855, reml), à 500f. 46tf .. 460 " SOC. gén.'dCS omnibus. 875 .' 87a.. • • • *• WA f, '• \!.\- P; •• '/Jfi P"? 5 JllGp 1» 8

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* Cordoue à Séville, i. ... •• 1 * ' -- **fc •* *" ,r Orl...dlo fin c. ...... tinp 1425 1^32 50 ... . . 8 «â€¢ 3 g ^ 0/0.

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BOURSE DE PARIS

La rapidité do la baisse d'hier, qui avait pro- duit des cours exagérés, a ramené des ache- teurs au début.

On a repris avec assez de vigueur sur les cours du début, qui étaient faibles encore ; la reprise allait vivement, mais elle a été bion plus vite réfrénée par de nouvelles offres. Les cours touchés n'ont pu se maintenir, et, à l'ar- rivée de la deuxième cote de Londres, la bais- se a recommence.

C'est ainsi que la rente, qui a débuté à 68 83, a ropris vivement à 69 fr.; ce cours a été aus- sitôt reperdu que gagné. On sent que c'est là où est le péril pour les vendeurs de primes,

Beaucoup du porteurs de titres se sont émus de la panique d'hier et se sont étonnés de la baisse rapide qui a affecté la rente et les va- leurs ; ils n'ont pas compris que l'augmenta- tion do l'escompte ait produit un effet si grand et si instantané.

Il est certain que cette regrettable mesure n'aurait pas eu d'aussi graves conséquences dans le milieu du mois qu'à la fin ; mais, quel- ques jours avant la liquidation, celte mesure tombant sur un marché tout entier $ la haus- se, la situation de place a dominé la situa- lion financière elle-même : les acheteurs, (ir- radiés inopinément à leur quiétude par yn avertissement aussi brutal, ont pps peur, et voilà la baisse expliquée et justifiée.

La rente est plus faible que les "chemins- c'est elle en effet qui doit le plus souffrir des augmentations d'escompte, c'est le critérium du crédit public: il doit fléchir quand l'argent es l cher.

les chemins omt leurs recettes qui enrayent a baisse, magnificence, dû leurs recettes donne plutôt le désir d'acheter que l'envie de vendre, ~ ^

L emprunt italien est plus ferme do 71 70 à 71 90,

Le 5 0[0 Piémontais Çe 71 50 à 71 70.

Le Crédit mobilier s'est traité de 762 50 à 7>0; l'Orléans, de 1,420 à 1,417 50 ; 1Q Nord, dé 987 50 à 985 ; le Lyon, de ! ,CX33 75 h î 6^7 50; le Midi, de 058 75 à 662 50 ; l'Ouest, à 550- l'Est, à 00?,; les Russes, à 412 50; lé Genève, à aio- -

^es fonds anglais sont venus avec 1/8 de hausse à la première cole et 1/4 de busse à la seconde, de W à 93 1 /8.

Les fonds de Vienne arrivent tn buisse sen- sible. .

Les Lombards ont repris avec vigueur de 533 % à 540 ; l'Autrichien de clû à 513 75.

Trois heures. — Jusqu'à la fi i la Bourse a été mauvaise; les ventes n'ont p,as cessé. la liquidation sera désastreuse.

Le cours moyen du comptant ressert à 08 77 1/2 pour le 3 0/0 et à 96 10 pour le 4 1/2. Banque de France, 2,900 ; Crédit fon- dit r, 1,195; Crédit industriel, 568 75: Comp- l >ir d'escompte pas coté. ca, gonet.

SPECTACLES DU 29 SEPTEMBRE.

OPÉRA. — 7 H. 1/2. —

TirÉATUE-FRANÇAis. —7 h. »/». — Don juan d'Au

triche. — Les Doux Ménages.

OPÉRA-COMIQUE. — 7h.»/». — Los Diamants do 1: Couronne. — Maure C'audc.

ITALIEN. —8 H.— Ouverture le octobre. ODÉON. — 7 h. »/». — Phèdre. — L'Institutrice TIIBATRE-L VRIQUE. - 7 h. 1/1- LC Bijou perdu GYMNASE. - 7 h. »/».-L'Argont fait peur: - PiCCo liiio. — J ai compromis ma Femme.

~7 h'i/k' ~L0S Femmej tL'rriblos

VA|i'kr^r Wvr ~ t-cs Dansos natiorialpsJ(fi la France. — Méridien. — Scélérat du Poireau.

PAi^is-ROYAt.. — 7 h »/».—La Beauté du Diable.— Les Jarretières d'un huissier.

roRTB.simT-MARra.-7 h. - lo Piod de Mou- *

GAiTÉ.—7 h. »/». — Le Courrier de Lyon. — Qualrc Femmes sur les bras.

AHOIGI'.—7 h. l/<, — cora ou l'Esclavaga — Un Bourgeois qui s'amuse.

CIROUK IMPÉRIAL. - 7 h. ■/,. - La Prise do Pfr- km.

POX.IES-DRAMA.TI0UE8. — 7 h. S/». — Mon GI"0( Un Dimanche à HoUiusoi). wgot—

" " h' ~ J;lC(îue3 lo Fataliste. — M'u 0 Letraque.

DÉLASSEMENTS-COMIQUES. — 7 h. 1/2 - Paris-Jour- nau

TIÔUFFES-PARCSIENS (passage Choiseul).—La Chan- son do Forlunio.—M. de CliouOoury.—Les Èauy. THÉATRE-DÉJAZET. — » li. »/». — Le Nabab. — ri- cornot.—Los Chevaliers du Pince-nez.

TIIEATRS BU CHALET (ancienne salle N,i,irr«- Champs-Elysées)— 8 h. «/».-l-|;<fflberge au veiH —Francastor.—Los topurâ d'un Schah? BonERT-iio'jj,«.—Magie,. Prestidigitation, Illusions. TUP.ÀTRE SÉRAPHIN (passage Joull'roy). — Tous <<3 soirs, à 8 heures ; les jeudis, dimanches et fêles à 2 h, et à 8 h. — Naissance et Aventures de Poli- chinelle.—Danses, métamorphoses, etc.

CIRQUE I»B L'IMPÉRATRICE.—8 û.—Mervcillos gvm- nastinues.

HIPPODROME.—Pièce militaire et Exercices équestres les mardis, jeudis, samedis ot dimanches, à troi heures.

CONCERTS «USARD (Champs-Elysées). - De 2 à 5 h.

/AKDiN MAun.LE, — mardis, jeudis, sîVïiodis oL dimanches.

CHATEAU DES FLEURS.—Los lundis, mercr^Js ven. dredis et dimanches. ^ ' . •

CASINO. — Soirée? dansants les lundis, maremiis vendredis ot dim"-.r'n^ '

CIIATEAU-P.OUGB. — Bals les dimanches, lundis, jeu

. dis 1\ f6tw. ,J

Pari'. — Uup. Schiller, i«, Faubourç-Montmarlre,