Pendant toute In durée de l'Exposition, te Temps sera Tendit a Lon«dreg, Aur la vole pnbllqae ei aux y»iti» Ou pahrt» <ftrK«mfngton.
t)ans la première quinzaine de juin, le Temps commencera la publication de LES SENTIERS PÉRILLEUX, Par m. LOUIS JACQUIER.
LES SENTIERS PÉRILLEUX sont un début. Nous comptons fermement et nous assurons d'avance qu'ils seront un succès. C'est une bonne fortune, mais c'est aussi une grande responsabilité pour un jour-.nal que d'avoir à cautionner un nom nouveau. Nous nous félicitons d'avoir rencontré la bonne fortune, et nous assumons pleinement la responsabilité, avec la certitude que notre jugement sera ratifié par nos lecteurs.
v '•• Le secrétaire de la rédaction L. LKGAULT.
PARIS^ 1«JUIN
BULLETIN DU JOUSt
Dans une note qu'on lira plus loin, le Moniteur annonce, dans le corps d'occupation de Rome, la réduction qu'une mesure récente faisait prévoir. Au lieu de deux divisions, composées chacune de deux brigades, il n'y aura plus qu'une division, composée de trois brigades, et placée,. comme nous l'avons annoncé, sous le commandement du général de Monlebello, aide de camp de l'empereur. Cette diminution n'est pas assez considérablepour qu'en temps ordinaire on pût y voir un acte décisif. On le sait, avant la guerre d'Italie, il n'y avait à Rome qu'une seule brigade, et, par conséquent, deux brigades y représentent encore l'extraordinaire. Mais ce n'est pas a.u point de 'vue matériel, c'est au point de vue h forai qu'il faut examiner ici l'attitude du gouvernement français. On l'a dit depuis bien longtemps quatre hommes et un caporal suffiraient à garder le pouvoir temporel, pourvu que l'un d'eux portai le drapeaude la France. Cependant, après la cruelle attente imposée à l'opinion publique, toute résolution devient significative; et à Paris aussi bien qu'à Rome, on ne manquera pas de trouver dans la décision impénale annoncée par le Moniteur, un encouragement à l'unité italienne et un avertissement au pouvoir temporel. Mais en face des avertissements, le pouvoir temporel a depuis longtemps fait ses preuves, et c'est s'obstiner dans d'inexplicables illusions, qu'attendre encore quelque chose de sa bonne volonté.
Garibaldi voyage à petites journées, et fait ses efforts pour apaiser peu à peu- l'effervescence qui a suivi les arrestations de' Brescia, donnant ainsi an ministère l'exemple de la sagesse et de la modération. Il engage les patriotes de toutes nuances à se serrer plus étroitement que jamais autour du drapeau de Victor-Emmanuel; et les fanatiques même du hardi eapMaine ne s'y méprennent pas. Dans une démonstration qui à eu lieu, à Milan, on criait: Vive Garibaldi vive le gouvernement! à bas le ministère î
Le ministêre.italien, pendant toute cette crise, à trouvé, dans la presse parisien ne, de chauds -défenseurs, et nous nous étions déjà résigné à subir la touchante unanimité de nos contradicteurs de toutes les opinions. Le Courrier dit Dimanche
FEUILLETON DU TEBPS DD~2 JUIN.
REVfeE THÉÂTRALE
TnÉAThE DE i.A ronTE-SAiST:MARTiN. Reprise de Perrinet Leclerc, ou Paris «i 1418, drame historiqtié en cinq actes, par- MM. Anicet Bourgeois et Lockr(Vy. Les acteurs taillade, Délaistre, -M11' Duverger. LE théâtre du CHAt.ET des **i.es. Folles et sages, par M. Fretin.
Il est bien évident qu'un léger mouvement romantique se manifeste au théâtre, et il est curieux de voir coïncider cette réaction avec l'apparition d'une sorte d'épopée, sociale et réaliste dans son lyrisme, du chef 4e plus illustre de l'école de 1830.
L'épreuve de la Tour de Nesle ayant' paru
fait aujourd'hui ce qu'ont .déjà fait les journaux libéraux les plus autorisés de la province, et il appuie énergiquement nos appréciations « Le ministère italien, dit-il a commis une faute énorme en n'étouffant pas dans son germe une tentative folle dont il devait avoir connaissance il en a commis une plus grande encore, en poursuivant bruyamment un projet qui n'a pas même eu un commencement d'exécution. »
Nous empruntons au Courrier des EtatsUliis une correspondance qui n'est pas sarjs intérêt. On y trouvera'le dramatiquerécit d'une des dernières rencontres mari limes. Une dépêche de New-York, yisiblementhostile aux unionistes, donne sur la prise de possession de la Nouvelle-Oréans parle général Butler, des renseignements qui nous semblent suspects. Non que nous croyions aveuglément à la douceur des généraux preneurs de villes, mais nous nous faisons difficilement à l'idée d'un général victorieux," commençant tout d'abord à « exciter > les pauvres contre les riches, » La même dépêche prête au président du Sud l'espérance de faire durer pendant vingl.ans les hostilités dans la Virginie perspective aimable pour les Virginlens! Ces fanfaronnades mêmes trahissent l'impuissance des rebelles; qui savent bien que tout dépend du sort de da prochaine ba-
*ty\Ç* [Kilo??-. & i'W-rp v-*«t<t^v- "•.•<~•,< •~
Les journaux anglais analysent le manifeste par lequel le président Lincoln a annulé une proclamation du général Hunter, 'abolissant l'esclavage. Cette analyse confirme nos appréciations. Le président se réserve d'examiner "si, en sa qualité de commandant en chef de l'armée de terre et de mer, il n'a pas le pouvoir de proclamer l'émancipation en masse des esclavÇs-dans. tel ou tel Etat; et il insiste énergiquement sur ce point, qu'il pourrait être conduit à user de ce droit légalement reconnu. 11 termine par un appel pressant ta bonne volonté des Etats esclavagistes, qu'il conjure d'ouvrir les yeux « aux exigences du temps. » C'est une mise en demeure énergique, et la révélation d'une politique quL. ne pourra toujours s'en tenir toujours aux demi-
mesures.
y A. HKBUAIU).
télégraphie: privée L'agence Havas-Bullier nous transmet les dépêches suivantes
New-York, 21 mai
Le président de la confédération du. Sud, M. Jefferson Davis, a déclaré à l'assemblée législative de Virginie, qu'il rie songeait nullement à retirer ces troupes de cet Etat. Il a ajouté que si Richmond tombait au pouvoir des. fédéraux, la guerre pourrait être conti11 (ici, pendant vingt ans sur le territoire virainieii.
Le quartier général de Mac-Clelian était, la nuit dernière, à une très faible distance de Richmond. La population de la Nouvelle-Orléans manifeste des sentiments peu favorables aux unionistes.
Le général Butler a pris par force possession du bureau du consul néerlandais, et il s'est emparé de la clef des caves de la banque, contenant 800,000 dollars, destinés à la banque Ifope d'Amsterdam pour le paiement des inlérôts des ohligalions confédérées. Le général Butler a pris égalemedt possession des consulats français et espagnols dans Old-CanalBank, et s'est emparé de deux autres ban-
ques.
11 a enfin publié une proclamation excitant les pauvres contre les riches, et promettant aux pauvres la distributionde mille barriques de bœuf et de sucre, capturées à la NouvelleOrléans. On a des nouvelles-du Mexique du 8 mai. Les troupes françaises s'avançaient vers Mexico. Naples, 31 mai.
Le prince Napoléon est arrivé à onze heu-res. S. A. n'a pas débarqué. Le général de la Marmora lui a rendu visite à bord de son yacht. Le premier partira dans la soirée pour Marseille. s
Vienne, 31 mai.
On mande de Scutari, le 30 mai
« Abdi-Pacha a attaqué, le 28, les retran-
bonne, nous voici maintenant à Perrinet Leclerc, tandis que la Gaîté reprend le Sonneur de Saint-Paul, et que des gens du monde, entre deux paravents, au lieu des proverbes de Leclercq ou d'une comédie de M. Scribe, ou même d'un Caprice d'Alfred de Musset, se mettent à jouer Henni III et sa cour. On assure même que cette dernière représentation a été relativement excellente que des acteurs à particule ont joué comme de simples grands artistes, et qu'on pourrait donner comme un exemple à suivre, pour l'exécution, aussi bien que pour l'intention, cette reprise du beau drame d'Alexandre Dumas.. La chronique ajoute que la troupe élégante ne s'en tiendra pas la, et qu'elle songe à fiionter Anç/clo.
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Nous voguons donc à pleines voiles vers ces îles enchantées et terribles où de belles châtelaines versaient dans des coupes armoriées desphiltres si pénétrants aux galants de rencontre, tandis que, derrière les tapisseries, les maris jaloux, les amants implacables remuaient les épées et donnaient un mot d'ordre à Rustighello C'était le bon temps pour la passion, pour la couleur, pour le style. Les drames n'étaient pas inférieurs, comme littérature,. aux comédies de M. Feuillet et la prétendue immoralité, violente et audacieuse, qui nous poussait, à coups de poignard vers la vertu, par l'horrible anatomie du crime, cette immoralité-là valait bien les
chements élevés près de Yenikoi, et destinés ( à empêcher, les communications des Turcs, avec la place de Spuz. Abdi-Paçha a détruit'ces ouvrages, après ay,oir forcé les Monténégrins à les évacuer. Cenx-cL, aptes avoir brûié plusieurs villages, ont encore essayé de reprendre positipn mais ils n'ont pu résister aux troupes ottomanes, qui les ont poursui- vis jusque dans les montagne?. »
Cassel, 31 mai.
La Gazelle de Cassel annonce que l'Electeur s'est décidé à accepter la démission offerte par les ministres et par les directeurs des ministères. Le cabinet actuel restera en fonctions jusqu'à la formation de celui qui doit lui succéder.
Turin, 31 mai.
La mission italienne envoyée en Perse est arrivée à Tifflis tous ses membres sont en parfaite santé.
La Gazelle officielle publie un décret royal qui prononce la dissolution des deux premiers bataillons de volontaires de la garde natio-
nale.
Un autre décret a pour objet la fusion des' chasseurs du Tibre avec l'armée régulière. Emprunt- italien, 71 20.
On lit dans le Moniteur
Une décision impériale du 28 mai réduit le corps d'occupation de Home à une seule division, composée de trois brigades; cette division est placée sous le commandement du général comte de Montobello, aide de camp de l'empereur. Les généraux d'Hugues et de Géraudon, qui commandaient les. divisions du corps d'occupation, sont nommés inspecteurs généraux d'infanterie pour 1862, et sont cliargés d'inspecter les régiments 'formant les divisions dont ils cessent d'avoir lecomman-
dément.. • 'Wtf$ïm%:>v
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On a répandu le bruit d'une protestation de la Russie contre l'entrée des Turcs dans le Monténégro.
Nous croyons savoir que, jusqu'à présent, cette nouvelle est tout à fait dénuée de fondement. L. Legault.
Nous supplions le Constitutionnel de croire qu'il a pris une peine inutile en se donnant la mission de nous éclairer sur l'étendue des pouvoirs de M. le ministre de l'intérieur en matière de presse. Ces pouvoirs sont discrétionnaires M. le ministre l'a dit, nous l'avons reconnu, et les faits le proclament tous les jours.. Il ne peut y avoir aucune contestation là-dessus. Mais autre chose est un pouvoir, et autre chose l'usage qu'on peut faire.de ce pouvoir. Nous avons nous-même cité des cas notables où l'administration a considéré la transmission des fonctions de,gérant et de rédacteur en chef comme une-formalité pure et simple. Mais pourquoi après avoir agréé M. Edouard Bertin et M. de Sary succédant à M. Armand Bertin, et M. Janicot succédant à M. Paul de Lourdoueix, refuse -l- elle d'agréer MM. Feuilhade de Chauvin et l,amberl Sainte-Croix voulant succéder à M. Ganesco? et pourquoi a-t-elle refusé à M. Bonnet la faculté (le présenter, après le décès de M. Anglès, un nouvel associé à l'agrément de M. le ministre de Kinlérieur'J Ce qui nous étonne et nous eflraie, c'est précisément la comparaison du système précédemment suivi, avec celui que l'administration paraît tenir à faire prévaloir aujourd'hui. Il n'est plus même besoin de retirer les autorisations comme paraît lecroire le- Constitutionnel; il suffirait, comme le fait très bien observer Y Opinion nationale, d'apposer des tins de non-recevoir indéfinies à toutes les transmissions, pour faire périr un journal, et même tous les journaux, sans avoir l'ennui de les supprimer. Interprété de cette manière, le paragraphe 3 du décret organique sur la presse, serait en efiet, comme le dit encore X Opinion nationale, » v.ne disposition ambiguë, oblique,"» équivoque, qui permet d'étrangler les «gens dans l'ombre, ou entre deux » portes. »
Le Constitutionnel croit, triompher en nous opposant l'autorisation que nous avons obtenue. Nous n'en avons point
compromis doucereux des tyh'os prudents de
ce te'mps-ci.
a
Le mouvement est unanime; il à ramené sur la scène Frédérick-Lemaîlre et Bocage. Le Théâtre-Français lui-même a failli céder à la contagion et se mettre au niveau il a presque reçu .une traduction de Macbeth. Cette velléité lui sera-comptée elle profite, en tout cas, comme je-Pai déjà dit, à son directeur, auprès des dévots de Shakespeare. La Porte-Saint-Martin, après avoir cherché la fortune dans l'exploitation des frivolités et de la niaiserie, a rappelé hardiment le bourreau. La patrie était en danger les petits moyens ne pouvaient suffire., Elle a installé é la hache et le billot en permanence et proclamé la terreur. Comme cela ne fait de mal à aucun principe, et comme ces exécutions menacent tout au plus quelques petits messieurs suspects, dont il était temps de purger le drame, j'avouerai ma faiblesse pour ces péripéties violentes. Dût-on m'acc.user de manger des petits enfants à chacun de mes repas, je confesserai humblement que quand j'ai vu hier, à la Porte-Saint-Mart[n, le tourmenteur (on ne dit pas son nom, mais il doit s'appeler Capeluche), vêtu de rouge et musclé comme un athlète, se diriger vers la prison du Petit-Châtelet pour donner la question à ce pauvre chevalier de BoisBourdon, j'ai tressailli d'aise et j'ai applaudi; d'autant plus que l'acteur Laurent, le Lazarille du Pied de Mouton, paraissait effrayé,
perdu le souvenir, et nous reconnaissens volontiers qu'envers nous M. le ministre fait preuve de dispositions libéralris^Mais nous ne résumons pas en notre personne toute la liberté de la presse, et il ne nous plairait point de ressembler à ce roi de Pologne qui voulait que tout le monde fût content quand il avait bien dîné. D'ailleurs, la jurisprudence nouvelle, qui tend à s'établir, menace le Temps comme tous les' autres journaux, et il est naturel que "nous nous en préoccupions, même à ce point de vue personnel, qui doit toujours être secondaire et s'effacer devant le point de vue général.
A. NEFFTZEU.
Dans d'intéressantes observations sur l'exécution de la loi électorale, le Siècle signalait, jl y a quelques jours, des faits qui méritent'en effetNd'être signalés. Au 1er juillet 1851, la population du département de la Seine était de 1,422,065 habitants.
La proportion des électeurs à la population é tarif partout en. France de 1 à A, leur nombre aurait dû s'élever dans le département de la Seine à 355,000, et donner au déparlement 10 circonscriptions. Il ne fut cependant, à l'époque des élections du 29 février 1852, que de 33F4KJO j l'absence sur lès listes de 18,000 électeurs lit perdre une circonscription, et le département n'eut que 9 députés. A l'époque- du recensement quinquennal de 1856, lalpopulation de la Seine atteignit le chiffre de 1, 724,419 habitants. D'après la pibportion indiquée, on devait croire que les listes électorales allaient s'étendre au point de donner deux ou trois députés de plus au département. Mais 74,000 électeurs ne furent pas inscrits, et le département obtînt seulement 10 députés.
Depuis cette époque, la population a singulièrement augmenté; elle est aujourd'hui de 1,953,660 habitants. En conséquence, et toujours d'après la proportion indiquée, le nombre des électeurs devrait atteindre 488,500,v et produire quatorze circonscriptions électorales, c'est-à-dire quatorze députés. Le Siècle a fait relever le chiffre des électeurs inscrits au 31 mars dernier, et il donne le total dè325,712,c'eslàdirel63,000 de moins que n'en annonçait, la proportion ordinaire 12,000 de moins qu'cii 1851, tandis que la population a augmenté de 600,000 habianls
1 La conséquence directe de ce fait étrange serait de ramener à neuf, comme eîi 1832, le nombre des représentants à élire, et de faire perdre ainsi undéputé a un département dont, la population s'est élevée d'un chiffre énorme. Et cependant la Constitution dit « que la population est la base de l'élection, » et que le suffrage est universel.
Le Siècle- attribue cet affaiblissement du corps électoral, soi l à la négligence des électeurs, soit à des causes naturelles, comme les déplacements de populations occasionnés par les démolitions et constructions nouvelles. Mais jamais, depuis 1851, l'empressement des électeurs à se faire porter sur les listes n'avait été aussi grand que cette année pendant la révision et quant auxémigrations intérieures nécessitées par la transformation de Puris, elles peuvent bien influer sur le nombre d'électeurs afférent à chaque arrondissement, mais elles ne devraient en aucune façon nuire au chiffre total. La négligence des mairies dans l'inscription d'office, les difficulté,s que peuvent rencontrer les réclamations des ci-, toyens en cette matière, suffiraient encore peut-être à expliquer comment, en 1857 et au jûurd'hui.le chiffre électoral n'a pas augmentédans la proportion qu'indiquaiù'accroissement de la population. Mais quand
comme s'il se fût agi d'en finir avec Nigaudinos en personne.
Le drame de Perrinel Leclerc, représenté pour la première fois en novembre 1832, eut t, jadis un grand, un très grand succès. Les casquettes à la Perrinet ont lutté avantageusement contre les casquettes à la Buridan: quant à la coupe des cheveux, elle était la même, à peu près, selon la mode des deux pièces. Or, chacun sait que le triomphe des idées se traduit communément au dehors par la chevelure et par la coiffure. -Dis-moi qui te coiffe, je te dirai ce que tu penses! c'est là la formule.
On s'est donc -coiffé longtemps à la Perrinet Leclerc mais je doute que la reprise de la pièce ait, cette fois, aucune influence sur la toilette..1 -,J
Le drame de MM. Anicet Bourgeois et Lockroy a de l'analogie avec la Tour de JVcs/e, jouée quelques mois auparavant. Il s'agit, dans les deux pièces, des persécutions tentées contre les amoureux de la reine, et de la guerre civile jouée autour d'une alcôve. Toutefois, Isabeau de Bavière a un peu plus de retenue que Marguerite de Bourgogne.; et si le cadavre de Bois-Bourdon est jeté en face de la tour de Nesle, ce beau jeune homme ne descendait pas de la sombre hôtellerie royale, nous pouvons supposer que tout s'est passé platoniquement à Vincennes.
La pièce est bion faije. Le second acte,
on aboutit à une diminution notable des électeurs en face d'une augmentation considérable, d'habitants, on est porté àcraindre i un système «xagéré de radiation. Nous désirons donc vivement que l'administration nous éclaire-sur celle question. CIÏABLKS FLOQUET.
;•- LE» TOUAREG.
L'arrivée à Paris de trois chefs touareg, qui viennent s'initier, en quelque sorte, aux merveilles de notre civilisation, est un événement d'une non moindre importance que la visite des ambassadeurs japonais, car il peut avoir une influence considérable sur nos futures relations avec l'intérieur de l'Afrique. Si tout, chez nous, nos mœurs et nos usages aussi bien que nos vastes cités, doit être un sujet d'étonnement pour ces enfants du désert, eux-mêmes nous apportent un sujet d'observation curieux à plus d'un titre. Quelques renseignements sur cette remarquable nation ne manqueront sûrement pas d'intérêt, ne serait-ce que pour rectifier les notions singulièrement fausses et surannées que nous voyons jetées çà et là, et trop fidèlement reproduites par les journaux qui devraient êtreles mieux informés.
Axléf au d'autre mérite, nos renseignements sur les usages et j'organisation intérieure des Touareg auront au moins celui de l'exactitude,1 car nous ne les demandons qu'à des témoins oculaires, qui sont en même temps d'excellents observateurs au docteur Bàrlh, le grand explorateur du Soudan au remarquable rapport de M. Bouderba sur sa mission à Gh'Al, en 1858; à M. Hanoteau, officier distingué de notre armée d'Afrique, auquel on doit deux excellentes grammaires des deux principaux dialectes de la langue berbère; et enfin aux lettres de notre jeune et savant voyageur Henri Duveyrier, l'hôte et l'ami des tribus du Sud. Quelques mots d'abord de souvenirs historiques.
if y a dans le nord-ouest de l'Afrique, depuis la limite du Soudan jusqu'aux rives de la Méditerranée., une race autrefois compacte et souveraine, aujourd'hui éparse et déshéritée, ce soiy. les Berbers.
Fille de la terre africaine en ce sens du moins que les plus vieilles traditions, que les monuments les plus anciens nous la montrent dans les mêmes lieux et qu'on ne lui connaît point d'origine étrangère, la race berbère a primitivement couvert toute cette zone extérieure dû continent qui se développe en un arc immense, depuis la merdes Indes et la mer Rouge jusqu'aux colonnes d'Hercule et à l'Atlantique. Elle forma lit population primordiale des vastes territoires que le Nil arrose ou traverse, de même qu'elle occupa les fertiles vallées que l'Atlas domine. M us à l'exception de l'Egypte, dont les obscures origines ne projettent aucune clarté sur les temps antiques, elle ne se constitua nulle part en corps politiques réguliers et permanents.
Comme les populations éternellement nomades de la haute Asie; elle resta partout enchaînée à la vie pastorale. Aussi voit-on d'époque en époque ses éléments, plutôt juxtaposés que cimentés par des rapports intimes, s.e désagréger, se déplacer, parfois se perdre et disparaître sous la pression des invasions étrangères. Ce sont d'abord les Carthaginois; après les Carthaginois, les Romains; après les Romains, les Grecs de Byzance; après les Byzantins, les Vandales puis ce sont les Arabes, et plus tard les Turks ottomans, dont la domination barbare s'est affaissée devant le drapeau de la France. De ces dominations successives .antérieures à 1830, une seule, la domination arabe, a laissé dans le pays, à côté des aborigènes, un second élément de population dans des
plein d'émotions populaires, où la jeunesse des écoles de 1118 ne permet pas qu'on touche a la bourgeoisie, gu'on enferme et qu'on torture sans j ugement, même les amoureux de la reine; ce second acte, où l'op bàl il des barricades, où Perrinet, frappé, châtié.paiie connétable, pour avoir quitté le poste qu'il s'était donné lui-même, jure de se venger, et où le pauvre chevalier de Rois-Bourdon, horriblement mutilé par ce tourmenteur pittoresque, dont la vue m'a réjoui littérairement, est jeté à la Seine; ce second acte est d'une habileté d'a'gencement, d'une progression d'intérêt qui n'a rien perdu, après trente ans.
Les autres parties du drame se déduisent logiquement de cet acte capitu". Quant au dernier tableau, il a fait école, et, bien que je n'aie pas les brochures sous les yeux, pour comparer, je crois me rappeler qu'une situa-, tion de l'opéra de Charles V a quelque analogie lointaine avec celle-là. ;= ? Perrinet Leclerc, qui, dans la réalité historique, comme dans l'œuvre d'imagination, vole les clefs de la ville, au chevet de son père, afin d'ouvrir la porte aux Bourguignons, par haine des Armagnacs et par vengeance particulière, Perrinet vient, à la dernière minute de la pièce, découper avec sa bonne dague une croix rouge sur la poitrine du connétable, dans cette misérable ^maison où se réfugient tous ensemble, pêle-mêle, les Bourguignons et les Armagnacs, les rivaux acharnés, le connétable et Isabeau, a-
proportions considérables. C'est veji^ "hV-ï milieu du onzième siècle, quatre (tëyi,-£i.; ans après la première apparition des ?fiM^ sulmafns dans l'Afrique romaine cl lehfeâ première prise de possession, qu'un noii-; veau débordement de tribus arabes dé- borda sur le Maghreb, extermina ou refoula une grande partie des Berbers de la côte, s'empara des plaines' et des plus riches vallées, et y forma la souche dés douze à quinze cent mille Arabes que l'on y compte aujourd'hui.
Par suite de -celle désastreuse invasion arabe du onzième siècle, d'immenses dé- placements- s'opérèrent parmi les tribus berbères. Beaucoup se retranchèrent dans- les gorges du Djurdjura cl dans les par-- lies les plus difficilement accessibles do l'Atlas, où ils se sont toujours maintenus r depuis; d'autres, en grand nombre, aban- donnèrent le voisinage de la côte et s'en- foncèrent dans le désert. C'est de eeïte époque que date la distribution des Ber- r bers, telle que nous la voyons auiotff- • 1 d'hui.
Nous ne parlons pas des tribus Içs v plus orientales, de celles qui demeii;- raient entre là Basse-Egypte et ce vas te en-'1 foncement de la côte africaine qu'on nomme les Syrtes (1) celles-là ont co'mplétementdisparu, exterminées ou refouJées dans les profondeurs du désert et des tribus arabes ont pris leur place. Nous nous~bornons à la région comprise/ entre les Syrtes et l'Atlantique.
C'est la région de l'Atlas proprement dite.
Notre colonie algérienne en occupe la partie principale, ayant à l'Est la régence de Tunis, où fut jadis Carlhage à l'Ouest, cette contrée de barbares fanatiques qu'on appelle l'empire du Maroc, et au Sud les immenses plaines sablonneuses, semées d'oasis, qu'on nomme le Sahara, c'està-dire le désert.
C'est dans ce vaste espace que sont disséminés les débris de ce qui fut autrefois la nation berbère.
Elle y forme trois groupes principaux,1' si l'on peut appliquer ce terme a une; telle dissémination, distingués par des' noms différents les Berbers du Maroc sont désignés sous l'appellation collective de Chellouh ceux de l'Atlas algérien sont connus sous le nom de Kabyles (2); tes Berbers du désert sont appelés Toi.iiïreg.
Touareg est la forme plurielle du nom, dont le singulier est Targhi. Disons tout de suite que.ee nom <!<> TouAreg n'est pas jirie dénominntion- n'a'lionale. Ceux auxquels nous l'appliquons le connaissent à peine, et ne l'emploient jamais entre eux. C'est un mot très probablement d'origine arabe, au ~•inoins dans son application collective-, quoique la dériva lion en soi! inconnue, nu du moins incertaine.
Le véritable nom dos TouAreg, le seul' sous lequel ils désignent leur racé, est Imôehagh. Il est aisé de reconnaître dans celle appellation générique un nom que les historiens berbers inscrivent, en lé" le des généalogies nationales comme celui du père commun des tribus, sous la forme Mtz'gh ou Ainazigh, et auquel on atta- che la Signification de Noble, d'homme Libre. Les races primitives aimaient à se distinguer par des épithèles d'honneur, que le temps a pour la plupart changées en noms propres. Le nom de Franc, que nous ont légué nos premiers ancêtres, a-: vait, on lésait, précisément, la même signification que le nom d'Amazigh. Les Slaves étaient les Glorieux, les Illustres;" les Germains étaient les Guerriers: et ainsi d'une foule d'autres tribus des-.
(1) C'est dans cet espace qu'étaient situées la Map- manque des anciens (nom qui ne signifie atitrc olios'a que terïe (miièir) et la Cyrt'naïquc.
(3) Terme arabe qiy signifie «les tribus. » ,i
vec ce pauvre roi fou, despote constitutionnel sans le savoir, qui règne peu, et qui ne gouverne pas du tout. Avant l'irruption des hommes d'armes qui tuent le connétable qui achèvent l'œuvre de vengeance do Perri-' net, et qui débarrassent la reine d'un compétiteur importun, avant ce cliquetis 'du dénoûment, une scène fort belle, restée célèbre au théâtre, se déroule et contient la grande, la vraie moralité de ces lableaux Iris-
toriques.
Le connétable et Isdbeau se dëfïenl, il la lueur de Paris en feu, au tumulte croissant de la guerre civile. On dirait qu'ils se jettent réciproquement le sang de la France à la tête. Vive Bourgogne! crie Isaboau.– Vive Armagnac! crie le connétable. Alors, ce roi fou qui grelotte au coin de l'àtre, se souvient tout à coup de son nom, de son rang, de sa tâche. Il se soulève; et, chancelant, hésitant, il vient entre les deux bourreaux de la patrie puis, leur tendant les mains,:
Qui donc criera Vive la France leur dit-il avec un sanglot.
Les assassins reculent, les ambitieux pâlissent, devant ce fantôme du devoir, fantôme halluciné lui-même par une vision sinistre; et s'essayant à son rôle.
N'y a-t-il donc, continue le fou, dans ce malheureux royaume qu'un vieillard en démence' qui se souvienne de la Franco? L'ontils tous oubliée, ceux dont la tête est forte et le cœur jeune? Toujours Armagnac et Bourgogne, et pour elle. rien Et cependant, son sang coule, et j'en dois compte à Dieu, mol
temps antiques. Si les peuples songeaient aujourd'hui à se donner de- nouveaux noms, dans quels sentiments intimes en puiseraient-ils l'inspiration? Le nom d'Amazigh n'a pas été inconnu aux historiens, non plus qu'aux géographes de l'antiquité. On le trouve employé, à diverses époques de l'histoire, dans tout le nord de l'Afrique, jusqu'aux frontières de l'Egypte depuis l'invasion arabe, il s'est effacé du souvenir des tribus de la région littorale. La seule trace que l'on en trouve encore dans l'Atlas est chez les Chellouh du Maroc, qui appellent leur' langue tamazight; précisément comme les Touareg donnent à leur idiome, qui ne se distingue de ceux de l'Atlas que par des différences' de dialecte, le nom de, tamachekh. Ce coup d'œil rétrospectif sur les antécédents historiques d'une race encore si peu généralement connue, et que nous aurons sûrement bientôt tant d'intérêt à bien connaître, n'était pas inutile pour la clarté des informations particulières que nous pouvons réunir sur les -ïoùàreg. C'est à ceux-ci maintenant que nous de- vons nous attacher.
La contrée qu'ils occupent esl^nous l'avons dit, enlière/nent comprise dans le
Sahara..
Leurs limites, très bien connues des tribus, englobent'au nord-ouest l'oasis de Touât, touchent au nord au Sahara airgérien'et au territoire de Ghadamès, pénètrent au nord-est dans l'intérieur du Fezzan, comprennent à l'est les oasis de Ghât.et d'Air, longent au sud la frontière du Haoussa, et 'enfin suivent au sud-ouest les deux rives du Kouâra (le grand ileuve du Soudan) jusqu'à ïimboiiktou.Si le. lecteur veut, bien jeter les yeux surune carte pour y rapporter ces indications, il verra qu'elles embrassent la moitié au moins de la partie du grand désert comprise entre le Fezzan (el l'Atlantique. Dans ces larges limites, qui mesurent plus de trois cents lieues dans 'Jes deux sens, se trouvent, .comprises les oasis les,plus riches du Sahara, et les. plus importantes comme stations commerciales.
Les Touareg s'y partagent en plusieurs groupes distincts. Cette division est plutôt géographique qu'ethnographique elle a dû résulter nécessairement de la nature même du pay(s, dont les parties habitables forment plusieurs centres isolés, 'entre lesquels les tribus se sont, réparties. Ces groupes sont au nombre de quatre principaux. Ce sont les Hogar, dans un pays fortement accidenté (lui se trouve entre Touât et Ghât; les Azkàr, dans l'oasis daGhùt, et au nord vers Ghadamès les Kélouï, dans l'oasis d'Aïr les Ouélimmidèn, sur le Kouâra, à l'orient de Timbouktou. Jusqu'à présent nousn'avonseù de rapports ni avec les Ouélimmidèn ni avec les Kélouï; nous nous bornerons donc à parler des Azkàr et des Hogâr, les seuls qui nous soient bien connus, et avec lesquels la France algérienne a noué déjà des relations qui nepeuvent manquer de se dév.elopper rapidement, <ui grand, profit de nos transactions Commerciales et de notre influence dans l'Afrique intérieure. Ces .relations, que nous devons liftier de tous no? efforts, ne seront d'ailleurs pas" moins profitables aux Touareg eux-mêmes et à Ijjur bieii-ètrejnatériei, aussi
bien qu'a leur développement intellectuel
et a leur awéiioiMtion morale.
Les trois TouArcg qui arrivent en Fran-
ce-appariiiuiiionl,' si nous ne no.us trom-
pons, il la noble, tribu des ISogAr, dont nous esquisserons, dans un prochain article, les iiki'uls, les usages et' l'organisation.
'• VIV1EV »E SAiXT- MARTIN.'
Nous résumons o.omruo suit notre correspondance de Naplos, du 27 « M. Mcôtfiïa est arrivera ses fins, il a provoqué une scission dans la garde nationale de Naples.1 Ce que la réaction n'avait jamais pu obtenir, avec toutes les ressources dont elle dispose, l'incorrigible compagnon de Pisacane l'a produit, à force do violence et d'aigreur. Une partie des gardes nationaux du bataillon de Montecalvario ont protesté contre la conduite des autres, le soir de la démonstration. La protestation a paru dans le Popolo d'Italia, journal hargneux qui espère, en détruisant l'union entre les Italiens, réaliser plus tôt l'unité de l'Italie. Ce document porte une centaine de signatures,-
qui ne porte sur l'épaule ni croix blanche ni croix rouge.
La tirade esl suffisamment littéraire; elle est, ou plutôt elle était -autrefois* d'un très grand effet. Ce spectre, qui soulève' comme un drapeau le linceul de la patrie, cette ombre éternelle de Banco empoisonnant le festin des meurtriers, des faussaires de l'histoire, répond à une idée de justice profonde et touchante, beaucoup plus forte, que si elle était matérialisée par un juge, par des gendarmes, par la maréchaussée. Les juges étaient peutêtre pour Tsabeau, e( la maréchaussée pour le connétable Dieu seul et c'est assez, était frour le roi en démence, pour la France qui fut sauvée.. -•; h Les chroniques ne disent rien de la destinée de Perrinet Leclerc. Quelle récompense reçut-il pour sa trahison? Lui mit-on, quelque beau collier d'or au cou ? en fit'on un gentil homme"? Les bouchers, des gens pratiques et qui surent gré de ce dénouement à l'ami Perrinet, lui élevèrent une statue au bas du pont Saint-Michel on renversa et on mutila le monument dès que Charles VII se trouva maître de Paris. La statue ne fut plus qu'une borne. Qui sait si la borne n'a pas été découpée en pavés, et n'a pas servi pour sa réhabilitation, à quelque barricade depuis 47X0 jusqu'à 1858?
J'ai laissé/ voir assez de sympathie, pour oser quelques critiques peu dangereuses, après une si longue durée de succès. Le défaut de ce drame, c'est que l'intérêt en est en quelque sorte jexclusivemenï politique. On n'assiste pas à une scène d'amour. Le rendez-vous sentimental auquel Bois-Bourdon arrive au premier acte, et les fiançailles de Perrinet et de liarie, s'oubliènt bien vite la haine seule, la haine des Bourguignons et des Armagnacs, alimente ces sept tableaux;
ce qui n'est guère, comme vous le voyez, sur i 8,000 gardes nationaux. » Le fait n'en a pas moins sa gravité. C'est la première fois, depuis la révolution, que les' milices "Citoyennes font acte de rébellion. Jusqu'à présent, elles avaient été disciplinées comme des troupes régulières. Et plus d'une fois,'par leur soumissiondévouée, elles avaient prévenu des tumultes et dispersé des rassèmblements. Mardi dernier, elles firent leur devoir, il n'y a pas un esprit loyal et sensé qui ne le reconnaisse.
» Quant à la protestation, elle a déjà produit un effet fâcheux. Elle soulève une question de discipline que le pouvoir sera forcé de trancher violemment. En Diamant la conduite de leurs compagnons, les protestants, se sont insurgés contre l'autorité de leur général Zupputi et des officiers qui exécutèrent ses ordres. Ils ont déclaré- qu'à leur aVis, le milicien national a le droit de discussion et de rébellion. En présence d'un principe si formellement soutenu, la garde nationale ne peut. garder dans son sein ces éléments révolutionnaires. Je sais que les miliciens du bataillon de Montecalvario ont été convoqués ce matin à leur quartier, et j'ai lieu de croire que le bataillon sera dissous. » Les dernières nouvelles des provinces ne sont pas mauvaises, mais n'annoncent pas encore un résultat décisif. Une trentaine de bVigands se sont présentés volontairement au sous-préfet d'Avezzano. Un fameux malfaiteur, nommé Ferdinando Pezzi, s'est livré .tout sanglant au syndic de Catanzaro, racontant qu'à la suite d'une rixe avec ses camarades, il en avait tué deux de sa main on a, en effet, retrouvé les cadavres. » Une dépêche d'Ariano porte qu'une compagnie du 8e de-ligne, en battant le bois de Vetruscelli, rencontra des voleurs au Casone Filiasi, en tua six, et confisqua douze chevaux, de l'argent, des. revolvers et d'autres armes. Le voleur en chef, nommé Petrozzi, rut gravement blessé par un soldat ivalien. » Midi. Je voyais clair ce matin, les manœuvres de M. Nicotera ont forcé une mesure rigoureuse dü pouvoir: sur un décret de Viclor-Emmanuel, le 4° bataillon de la garde nationale de Naples est dissous. C'est rigoureux, mais nécessaire. Le pouvoir devait donner signe de force. Le .droit à l'indiscipline proclamé tout haut pouvait mener loin il fallait le nier par un coup de rriaîlrp. Le coup ost. porté, le bataillon dissous. ;{ ,i, » Et cela sans efforts, sans violences. La troupe ne s'est point mêlée de l'exécution. C'est le 1" bataillon de la garde nationale qui est allé relever le quatrième. Il s'est présenté au quartier Môntecalvario et s'est fait consigner le drapeau. Pour ne pas heurter le peuple, o» a laissé le drapeau au poste; seulement, on a mis à sa garde un piquet du premier bataillon. Les autres postes, occupés jusqu'à ce matin par. le bataillon révolution'îiaire, ont été relevés également par le bataillon constitutionnel. Pendant cette substitution, qhelquos groupes ont bien tâché de crier « Vive Garibaldi » Mais ces excitations n'ont pas soulevé d'émeute.La ville est restée calme, mais fortement impressionnée par la vigueur du pouvoir. »
T.. r,FC,~ut.x
Les nouvelles de Nc\v-\orlcsont, en date du 17 triai.
On lit dans le Courrier des Etats-Unis Devant le fort Pillow, le 10 mai.
n'« Cairo. lo il mai.
Enfin, lamonotonie est rompue. Nous avons eu un eombal, et un glorieux combat, purement naval, avec un nombpe à peu près égal de canonnières 'de-jehaque côté, el nous avons repousse les rebelles dans le bas de la rivicre. Ils nous oni attaqués ce matin à six heures, et. avant huit heures ils élaient ?.' maifraites qu'ils ne recommenceront pas de sitôt la partie;
De bonne heure, ce matin, nos bombardes 'ont été ïemorquées, comme de coutume, à leur place de combat, à un point ds la côte de l'Arkansas situé à environ un mille do l'ex(réinilé de Cr.aighead-.Poin La canonnière Ctnvnmatt descendit le>courant pour les convoyer.. A peine les bombardes s'élaicnt-clles embosstîos dans leutposition, que la cauoitiiiôre Loumana tourna la pointe, accompagnée de quatre canonnières. La première «uvril immédialenipnt le fini sur le Cincinnati, qui lui répliqua vigoureusement. Celui-ci liai eu respect toute l'escadrille, jusqu'au moment où le reste de la flotte fédérale a rr i va à son secours.
Après quelques -bordées, la Louisiana, reconnaissant l'impuissance de son artillerie contre la cuirasse dit Cincinnati, s'en approcha avec l'intention évidente de l'aborder. Le capitaine Stembel déjoua cette manœuvre en lançant des jets de vapeur avec des appareils préparés à cet effet.
Son projet. ayant échoué, la canonnière rebelle se lança à toute vapeur sur le Cincinnati pour le couler mais celui-ci.vira vivement et évita l'éperon. Au moment où les deux bâtiments passaient bord à bord, le capitaine Stempel tira un pistolet et tua le pilote sur la place. Une seconde après, un coup de fusil atteignit le capitaine à l'épaule gauche et J.ui fit une blessure douloureuse, mais sans gravité.
A ce moment, la lutte entre les deux bati-
et peut-être aujourd'hui ce ressort unique paraît-il un peu faible.
On s'en contentait en 1832; il y avait encore des Armagnacs et des Bourguignons, ou plutôt peu importait le prétexte. Les hommes d'armes se heurtaient les reines avaient besoin du secours/des gens du peuple; on s'embusquaitderrière des phrases superbes, on agitait les armures; on emplissait de couleur locale une action humaine; on se souvonait des barricades, et le procès des ministres autorisait à mettre les souverains eux-mêmes en accusation. La" plénitude de la vie sociale débordait dans les œuvres littéraires la passion de chaque jour servait de levain à la passion fictive, au drame représenté.- r Cela valait-il mieux? Sommes-nous plus avancés, en étantplus délicats, plus exigeants? C'est là une question que je ne veux pas résoudre, que je pose pour constater les différences, et pour expliquer la froideur relative avec laquelle cette reprise est accueillie par la génération de 1862 non qu'on se soit montré indifférent à la vengeance de Perrinet, mais on ne l'épouse pas, comme on l'avait épousée en 1832.
Il faut tout dire, d'ailleurs si zélé que soit le théâtre de la Porte-Sainl-Marlin dans son entreprise; si plein de bonne volonté, qu'il nous paraisse pour les conseils donnés par la critique; les circonstances extérieures qui l'opprinient empêchent que ces représentations soient organisées avec le soin, avec la perfection de mise en scène et d'action que le drame savait trouver autrefois. On a ajusté à la hâte quelques décors qui sont isolément de beaux morceaux, mais qui perdent à être brusquement rapprochés les uns des autres. On retrouve là des pignons de la Tour de Nesle; ce pont sur lequel défile le cortége de Charles VI, n'est pas sans lien de parenté.
ments devint extrêmement animée. Les'deux équipages étaient armés de carabines,-de coutelas, de piques, d'abordage, et échangeaient déChargasur décharge, tanviis .que la Lotmana s'efforçait d'atteindre son adversaire avec son éperon* et de le couler. Pendant ce temps les jets de vapeur du Cin-> cinnati continuaient à inonder le;navire confédéré, dont l'équipage fut obligé par cette pluie brûlante de déserter le pont en toute
Mte. • •
Sur. ces entrefaites, la flotte rebelle availété renforcée de tirées autres bâtiments, parmi lesquels se trouvait la canonnière cuirassée Mallory, récemment construite à Memphis. Ils coururent tous trois sur le Cincinnati. Celui-ci soutint bravement l'assaut; les boulets ricochaient sur son armure sans l'enJamer, tandis que ses canons vomissaient sur l'ennemi le fer et le feu avec des effets terribles. Le capitaine Stembel, quoique blessé, était toujours à son poste, et dirigeait tous les mouvemerils avec un sang-froid inébranlable. Enfui le Mallory voulut à son tour lenter la manoeuvre "dans laquelle la Louisiana avait échoué pour couler son adversaire il se lança sur lui; mais, au moment où il allait l'atteindre, la canonnière fédérale Saint-Louis courut sur lui, le heurla par le travers, le coupa presque en deux, et le fit couler en quelques minutes. Quelques hommes de son équipage se sauvèrent en s'accrochant au maint-Louis; d'autres furent recueillis par le Cincinnati mais le plus grand nombre fut
noyé.
Tandis que s'accomplissait cet épisode émou vant, les autres bâtiments de Hotre Hotte avaient rejoint le reste de la flotte rebelle, et un combat terrible était engagé.
Les décharges de l'artillerie se suivaient, pressées cojnme un feu continu de mousqueterie. Les rebelles combattaient bravement et résolument, mais ils avaient affaire à forte partie, et l'événement tourna décidément contre eux.
Le capitaine Davis, qui avait mis le pavillon de commandement sur le Benton, a dirigé tous les mouvements de notre flotte avec la sagacité et la vigueur d'un vétéran des guerres maritimes. Il n'a pas fait une faute. Pas un bâtiment nJa bouge sans que sa manœuvre ait produit de terribles effets si le Carondelet faisait face au courant, c'était pour tirer do ses canons de l'arrière; si le Cairo virait de bord* c'était pour envoyer une bordée en plein fouet l'ennemi.
Le Mound-City, le Saint-Louis, le Cincinnati et le vieux JBenlon ont tous fait merveille, tandis que le Conestoga,' qui est en bois, se tenait à distance et faisait bon usage de.ises; canons à. longue portée.
Là; canonnade a été effroyable. Lés coups' roulaient sans interruption; la rivière était couverte d'une fumée épaisse qui, par moments, enveloppait les deux flottes et les dérobait l'une à l'autre. C'est dans un de ces instants qu'une explosion foudroyante attira l'attention des deux côtés; et, quand la fumée fut un peu dissipée, on vit qu'une dos canonnières rebelles venait de sauter en mille ^pièces.
Je ne puis dire combien d'hommes ont péri dans cette catastrophe. Quelques-uns surnageaiant accrochés a des débris et ont été recueillis, mais presque tout l'équipage a été perdu misérablement.
A peine l'impression produite par cet événement élait-elle passée, qu'une nouvelle explosion se fit entendre c'était une autre canonnière rebelle et un autre équipage "qui étaient engloutis.
Ici finit la relation du Courrier des Etats-
Unis, -y
Le maire de la Nouvelle-Orléans et tous les aldermen ont été arrêtés pour refus de prêter serment d'allégeance aux Etats-Unis. Le général Buller ayant fait une procla/nalion l'a envoyée à tous les journaux de la ville. Tous ont refusé deda publier. Des soldats se sont a- lors rendus au bureau du True Del ta et en oui pris possession. On a fait venir Ses composi leurs du Nord, on les a mis à l'œuvre el ils ont imprimé la proclamation, dont voici le
résumé
Le général commence par exposer que là ? i ville s'etanl rendue aux forces de l'Union, venues pour rétablir la paix et ta tranquillité, conformément aux lois ctà laGonsJHution de l'Union, il est de son devoir de porter à la connaissance des citoyens les dispositifs par lesquelles ils seront désormais régis. » Par trois fois la Nouvelle-Orléans a été arrachée aux mains de l'ennemi ou aux calamités de l'insurrection par les troupes de l'LJnion^el dans chacune do ces circonslançes, le commandant des corps militaires d'occupation a cherché l'ordre et le maintien dos lois dans l'application de la loi martiale. Ces jours derniers encore, dans l'intervalie écoulé' entre le dépaaldes troupes rebelles et l'entrée de celles de l'Union, les autorités civiles' ont dû demander le concours du corps organisé é militairement sous le nom de brigade européenne.
» En conséquence, jusqu'au rétablissement de Paulorilé.ctes .Etats-Unis, et jusqu'à. nouvel ordre, la ville sera gouvernée par la loi martiale.
» Toutes les personnes' armées contre le gouvernement des Etats-Unis sont sommées de se rendre, avec leurs armes et munitions. » Exception est faite pour la « brigade eu» vopéennç » qui, ayant pour but la protection des citoyens, est invitée à coopérer à cette fin avec les forces des Etats-Unis. » Tout drapeau ou insigne autre que la bannière des Etats-Unis (et les drapeaux" des consulats)doit disparaître.
» Tout manque de déférence ou de respect envers les couleurs de l'Union sera sévèrement puni.
» Les citoyens qui renouvelleront le serment d'allégeance à l'Union recevront un
avec le. pont des Volontaires de 1814. Ces costumes, empruntés à un excellent magasin, se trahissent trop comme des emprunts et les acteurs, enfin, ayant appris à la hâte leurs rôles, ne les récitent pas avec cette impeilurbable assurance, qui est la première condition d'une étude sévère. On sent quelque hésitalion, de la froideur; -l'électricité est lente à se dégager. Ce n'est la faute de personne, à coup sûr c'est la conséquence" de la nécessité. Vv" • C'était .l'auteur lui-même qui jouait autrefois le rôle de Perrinet Leclerc. M. Lockroy n'avait donc pas eu a apprendre. Il fut très applaudi. Taillade, un peu trop nerveux, trop agité, trop en dehors, dans l'action siinple, n'est vrai, n'est naturel que dfins les situations exagérées, fausses et extraordinaires. Il ne sait pas parler sans frénésie, et il faut qu'il brandisse toujours, sinon sa dague, au moins sa phrase vibrante: et si je ne craignais, à propos d'une chose si sérieuse, de paraître complaisant pour un calembour; je dirais que Taillade est bien quand il taillade, et quand il découpe, avec son couteau, une croix rouge sur la poitrine du connétable. ~'•• ru- .«• .~< ';J. y
Delaislre est rentré dans l'emploi qu'il a créé il y a trente ans. Il était déjà, à cette époque, le comte d'Armagnac,' ce terrible connétable de France. Le traître Villiers de l'Isle-Adam, ce soldat qui livre sa ville aux Bourguignons, sans avoir l'excuse de Perrinet, ce type de l'ambitieux d'épée, qui mêle la galanterie à ses félonies, était personnifié, il y a trente ans, par M. Provost; devenu l'ex cèllent acteur, le grand comédien du ThéâtreFrançais.
Bourdichon le bourgeois, peureux, couard,
sauf-conduit destinéà leur assurer protection; et quiconque violera ce sauf-conduit sera puni de'' mort. ·
» Les personnes qui persisteront à reconnaître le gouvernement des Etats confédérés seront considérées comme rebelles et traitées en ennemies. >
» Les résidents étrangers non naturalisés seront protégés dans leurs personnes et leurs propriétés comme par le passé.
» Ceux qui, ayant précédemment adhéré ou prête leurs concours au gouvernement tles Etats confédérés, rentreront dans l'ordre et s'abstiendront à l'avenir de toute communication avec l'ennemi ne seront pas. inquiétés, a monts d'ordres spéciaux du commandant en
• Chef.V^ >
».Les personnes ayant entre les main; des propriétés publiques quelconques auront à en faire immédiatement leur rapport au quartier général.
» Les armuriers et marchands d'armes devront également' s'y présenter pour jlonner leurs adresses.
» Les citoyens sont requis de reprendre leurs .occupations. Les magasins, théâtres, églises, etc., doivent être ouverts comme d'habitude.
» Les propriétaires de cafés et buvettes auront a" se munir d'une licence, et seront responsables /le. tout désordre qui surviendrait chez eux.
» Le meurtre des soldats étant non pas un acte de guerre, mais un assassinat sera traité comme tel. La maison où il aurait été commis sera passible de destruction par l'autorité mi-
litaire..
» Les désordres, faits ou crimes d'une nature grave seront.jugés par une cour militaire. Les autres délits seront du ressort de l'autorité municipale, si elle veut fonctionner. Les procès civils resteront déférés aux tribunaux ordinaires.
«Toute levée de taxe ou contribution est suspendue, sauf celles imposées par les lois des Etats-Unis, ou les taxes de voirie et de salubrité. La perception en aura lieu d'après le mode ordinaire..
» La circulation et transmission de toute valeur des Etats confédérés, sauf le papiermonnaie' faisant office de billets de banque, est interdite. L'exception en faveur du papiermonnaie est faite sur les observations pré? sentées par l'autorité civile, à cause des inconvénients qu'entraînerait pour les classes pauvres la suppression de l'unique signe monétaire laissé à la population. Les personnes assez inconsidérées pour accepter ces billets pourront donc les recevoir jusqu'à nouvel ordre. ••.•, 1 » 11 ne devra rien être publié par voie de journaux, brochures, affiches ou autrement qui puisse révéler les mouvements de troupes ou indisposer l'opinion publique contre les Etats-Unis. Les articles éditoriaux et nouvelles de guerre devront être soumis à l'examen préalable d'un officier désigné à cet effet.
» La transmission des communications télégraphiques sera également sous le contrôle d'un officier.
» Les rassemblements dans les rues, soit le jour, soit la nuit, sont interdits. s «L'armée, des Etats-Unis venant pour rétablir l'ordre, non pour le troubler, tout soldat qui attenterait aux personnes ou aux propriétés, devra être dénoncé pour être puni. » Les fonctions de l'autorité municipale en matière de police sont suspendues.
» Certaines compagnies, comme les pompiers, pourront conserver leur organisation en se faisant inscrire au bureau du grandprévôt..
» En un mot, toutes les dispositions de la loi martiale seront appliquées aussi longtemps que les autorités des Etats-Unis le jugeront nécessaire; et bien que ces autorités désirent exercer leur gouvernement avec douceur, conformément ans usages, on doit s'attendre à leur voir déployer vigueur et fermeté dans toutes les orcasisns où il en sera besoin, »
~• ^ACffEs ©ffticiEïiS.' v;- mRTntjCTioN FrnLfQiiE i:t ci.xte. Un décret du ^a^mai shtuy que laconiiniinautB instituée pour dossorvir l'église de Saiut«-Gunijviù\'p, se composera, à dater du 1er o^tobi'o
1» Du supérieur de-PEcnlo des hautes études ecclésiastiques, établie rue d^Vausirard, n° 76, leiiue] preiiiî !e Çitre de doyen;
2° De six chapelains choisis p:tYini les élèves boursiers lie l:école. Une somme de vingt-sis mille cinq cents francs, prélevés sur le chapitre 31 du budget, des cultes, est arTectéï 1" h fonder, des bourses et fractions de bourses dans l'Ecole des hautes études ecolésiastiqirs i." h fournir des indemnités pour les-, erelésinstiirues de i'Iïcole. chargés de desservir Héglisede Sainte-Geneviève. ( Les bours?s et fractions de bourses créées pnr l'articlo précédent sont accordées, sur la demande des .inilievùrfues et évoques, et sur l'avis de "archevêque de P<rvi3, par le ministre du l'instruction publique et descnltss.
Les programmes 'iU l'enseignement litt-iraire et scieniiiiniie donné dans l'Ecole des hauta-t études sont comniiiniijués au iniuistre de l'instcuiition ])ublUjuo et des cultes, qui se fait représenter p:ir un délégué dans le conseil de perfectionnement de l'écolè.
Les dispositions du décret du 22 inirs ia>2 qui seraient contraires au présent décret sont et demeurent rapportées. y
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vantard, qui crie si bien, qui se-bststinal, et qui dénonce avec tant de perfection, Bourdichon,le potier d'étain, était joué par Serres, le comique de Y Auberge des Adrets.' Laurent fait cependant de son mieux, et ce n'est pas envers lui qu'il faut se montrer le plus rigoureux. L'intéressant Bois-Bourdon, qui ne parait que dans un tableau, mais qui doit laisser son souvenir à toutes les scènes de la pièce, Bois-Bourdon n'était autre que M. Chilly, le directeur actuel de l'Ambigu, et enfin, ïsabeau de Bavière la terrible, la rugissante, la fulgurante Isabeau, ce monstre adoré qui rend indulgent pour les furies: c'était M"0 Georges.
On sent bien que le rôle a été écrit pour elle. Elle seule, cette grande artiste, pouvait haïr et menucer d'Armagnac avec cette pâle colère. Mlle Duverger, qui a'de fort .beaux costumes, roule ses jolis yeux pour les rendre féroces; mais elle est plus touchante qu'épouvantable, et elle ne réussit pas à Comniuniquer, malgré de consciencieux efforts, cette ^angoisse, ce frisson qui venaient si facilement, quand Mlle Georges s'en donnait la peine.
11 pafait que cette reprise de Perrinel Leclerc n'est qu'un hors-d'œuvre, en attendant Paillasse avecFrédérick-Lemaître, aveedes décors tout neufs et des costumes non empruntés au magasin. Nous verrons bien si la promesse est remplie; mais la lutte vaillante que- soutient la direction de la Porte-Saint-Martin, et les armes de bonne trempe avec lesquelles elle combat maintenant, doivent modifier les rigueurs de la critique. Nous demandions qu'on nous rendît les œuvres de notre jeunesse, et qu'on mit à-l'étude des œuvres nouvelles, plus littéraires que le Pied de mouton. La première partie de notre requête est accueillie la. seeonde.ne saurait manquer de L'être..
Pour trois' mois, a un ouvrage en 2 volumes, ou à deux ouvrages en 1 volume, à choisir dans la collection publiée par Michel-Lévy frères, et comprenant les œuvres des principaux romanciers contempoains, et notamment celles de Lamartine,' de George Sand, d'Alexandre Dumas, de Blm Emile de Cirardin, d'Eugène Scribe, de Méi-y, de L. Gozlau, d'A. Karr, de «ailles Janin, d'Emile Souvestre, d'Amédéc AcEiàrd, d'Eugène Snc, de Frédéric Soulié, de Charles de Bernard, de Paul Véral, de Henri Murgcr, de Flaubert, de ChampOenry, etc. etc. Pour six mois, à une prime double, soit quatre volumes.1
Et pour un an, à une prime quadruple, soit huit volumes.
La collection que nous, offrons comprend presque tous les plus grands succès littéraires de notre temps, tels que les Confidences et Graziella, de Lamartine, les Mousquetaires, Monte-Christo, les Mémoires d'uii Médecin, et tous les romans d'Alexandre Dntnns, les chefs-d'«3uvre de ïïlmt Sand, les charmantes nouvelles de Scribe, etc. Pour obtenir cette prime, il est indispensable de la réclamer dans le mois de l'abonnement, duquel il devra être justifie, et d'envoyer 8© centimes par volume pour frais d'affranchissement.
Mais, en exécution de l'une des clauses de l'arrangement conclu avec la maison Lévy frères,, les Primes ne seront délivrées qu'à ceux de MM. les abonnés qui en feront directement la demande à l'administration du Journal.
Voir à la quatrième page un extrait du catalogue des Primes gratuites.
£Em®NSQ8JE ET 1FABT® DIVERS. A partie du dimanche 1er juin 1862, le prix du pain à Paris restera fixé comme suit sa-
voir.
Le pain de première qualité; 38 éentimeslë kilogramme. Lu pain de deuxième qualité, 30 centimes le kilogramme.
Une enquête sera ouverte à la mairie du 17e. arrondissement, pendant quinze jours consécutifs,, partir d'aujourd'hui, sur les projets ci-après; savoir
1° Le projet de percement de plusieurs voies publiques, destinées à rattacher entre elles les anciennes communes de Neuilly, de Batignolles et de Montmartre, et à dégager le quartier de l'Europe, el la plaine de Monceaux, du côté de Neuilly et de la Seine;
2° Et d'autres opérations de voirie ayant pour objet l'élargissement d'une partie de la rue de Courcelles, le prolongement de la rue de Louvain, l'élargissement et le prolongement de l'avenue des Chasseurs, et enfin la suppression du tronçon restant du chemin des Clos, ainsi que de la sente ou passage
Malesherbes.
Les observations à faire sur l'enquête seront reçues à ladite mairie, les 1(5, 17 et 18 juin prochain.
On lit dans la Gazelle des Tribunaux « On assure qu'un pourvoi en cassation, dans l'intérêt delà loi, va être formé contre .l'firrêt rendu par la chambre des appels correctionnels de }a epur de Douai, dans l'affaire
Mires, » '~• •'
On lit dans le Morning-Advcrtiscr « M. Sunimer a présenté au Sénat des Etats- Unis une pétition de 700 pieds do longueur, etsignée.de 1;i,Q0i) femmes, demandant l'abolition de l'oseiavage. » v: ~Un assez grave accident est arrivé à Nantes, samedi matin, sur lecheminde fer qui luayerse la ville, parallèlement à la Loite; un omnibus, dont le conducteur avait refusé, d'obéir aux injonctions qui lui étaient faites, s'est trouvé engagé sur la voie au moment où arrivait un cpnvou Le frein n'a pu fonctionner assez tôt pour empocher un choc violent; l'omnibus a télé renversé; plusieurs voyageurs cl un des chevaux ont été blessés. •~ On Jil dans l'Océan de Rrest du 30 mai « Nous recevons ce matin de,Quimper des détails et complets sur la catastrophe du tunnel.
» Lundi dernier, 26 du courant, à fi heures 1/2 du soir, la section d'ouvriers, composée de dix hommes, quidovaient passer la nuit au percement du tunnel de Quimper, venait de reprendre ses travaux, lorsqu'un éboulement de terrain est venu ensevelir huit de ces malheureux, en comblant l'orifice du tunnel. » Dès que la sinistre nouvelle a été connue en ville, M. le préfet' du Finistère, accompagné de MM. les ingénieurs du département et des chefs de service, s'est transporté sur les lieux. Le clergé, les médecins de la ville, le 15° de ligne en garnison à Quimper, la gendarmerie, les employés de la douane, sont également accourus, et les travaux de sauvetage ont été organisés immédiatement avec une activité et un dévouement au dessus de tout éloge, sous la direction de MM. les chefs des travaux.
Il est impossible que cette voie dans laquelle on vient de rentrer soit abandonnée de nouveau; et je considère comme une ca lomnie les bruits concernant les Pilules du Diable qui avaient essayé de courir.
Je n'ai pas" encore parlé çette année du théâtre' du Chûlel-des-Iles. Je ne vanterai pas, pour exhorter le public à favoriser un établissement qui ne menace la critique d'aucune apoplexie, la douceur de la saison, le plaisir de s'asseoir au théâtre comme dans un jardin,.et-de fumer un cigare en applaudissant un vaudeville 1 Ces charmes sont trop accessibles à la moindre intelligence, pour que' j'aie besoin de les faire valoir; mais je confesserai que j'ai été tout surpris de m'apercevoir qu'on joue sur cette scène, qui rappelle les cafés chantants, tout aussi bien que sur des planches plus aristocratiques, et qu'on y chante le couplet sans trop d'incon-
vénients. i
Je ne garantis ni des chefs-d'œuvre, ni des interprètes au dessus du répertoire je ne garantis non plus ni le beau temps ni une heureuse traversée; niais ces chances pittoresques ajoutent un intérêt au voyage. Il y a tant de salles à Paris, dans lesquelles on voudrait tout à coup sentir la pluie vous tomber sur la tête. Ah /si l'on pouvait recevoir quelques gouttes à la PorteSaint-Martin, subir une averse au théâtre de l'Ambigu, et se baigner dans une baignoire du Palais-Royal! 1 comme on deviendrait plus indulgent, et comme ces douChes profiteraient il tout le monde, au public, à la critique, aux acteurs et aux auteurs
J'ai reçu depuis plusieurs mois un volume
» Trois hommes, dont' un hlessé et deux' morts, ont été retirés des déblais; mais peu après le fatal événement, on a pu s'assurer -L l que cinq des ouvriers vivaient 'encore, et avaient pu se réfugier dans la partie du tunnel qui n'avait pas été comblée.
» Une foule considérable n'a cessé de sta- tionner aux. abords des travaux pendant toute la durée de ce drame terrible, qui a fait sur, toute la population une impression profonde. » Enfin, le lendemain, mercredi 28, à trois heures du matin, on a été assez heureux pour retirer les cinq ouvriers de ce gouffre, où ils avaient. passé trente-trois heures dans des angoisses et des alarmes impossibles à décrire. » -~e–
On écrit dé Roche fort à l'Indépendant de la Charente ,< ti « Notre ville a été témoin, il y a quelques
jpurkV'd'un.dW&ê faits^ropffequentset qu'on'
rie saurait trop jâéplorer. ,<a x :j » Un. habitant de notre ville, M. Garnaud, capitaine au long cours et franc-maçon, appartenant à une famille honorable, était de- cédé la veilje et devait être inhumé ce jour-là. » Tout s'était passé comme d'habitude pour la cérémonie, et chacun s'apprêtait à sortir du sanctuaire, lorsque M. le curé de Saint- ` Louis, élevant la voix, a publiquement reproché à celui pour l'âme duquel il n'aurait dû avoir que des paroles de paix et de misé– ricorde, de n'avoir pas reçu les derniers sa- .` crements, et cela d'une manière si inconvenante que les parents du défunt furent obligés de quitter l'enceinte. Mais M. le curé ne s'arrêta pas en si bon chemin, il continua sa diatribe et- contre le défunt, et contre la famille, bien qu'il fût avéré que c'était de sa seule volonté que notre concitoyen avait re- fuselés secours de son ministère, et il ne s cessa enfin, que lorsque la retraite de tous les assistants l'obligea à se taire pour ne pas prê? cher dans le désert. •~ '• » Certes, nous respectons la religion et ses ministres, mais on ne saurait supporter pa- tiemment qu'au mépris de toutes les conve- nances on vienne,-dans un lieu saint, et par cela même public, en face d'une nombreuse assistance, reprocher a une famille éplorée, en proie à la douleur d'une perte aussi récen- ` te, la manière dont un de ses membres a ` quitté la vie et la rendre responsable devant
Dieu.
» Nous ne contestons pas à M: le curé de Saint-Louis le droit d'admonestation au trou- peau dont' il est le _pasteur mais nous croyons cependant que c'est en.abuser quedo révéler à tous les secrets des familles, eus- sènt-elles mêma failfi. Or, que M. le curé ne l'oublie pas où l'abus commence, le droit cesse.
» Si vous ne voulez pas recevoir un mort, refusez-lui vos prières, mais ne faites pas de, scandale, et soyez sûr que le cadavre ne restera pas sous le porche de votre église, et que. le défunt trouvera mille bras au lieu d'un pour le porter à sa dernière demeure. » L'assistance entière a partagé notre indi- gnation devant un tel fait, indignation que vos lecteurs partageront, nous n'en doutons;, pas un seul instant, et l'on ne doit pas s'étonner si des assistants, après le parfait achèvement de la cérémonie, ont protesté contre les paroles inconvenantes prononcées à l'église, • et si quelques-uns ont cru devoir adresser, dans des termes du reste très convenables, quelques représentations au prêtre chargé d'escorter au cimetière le cercueil du défunt," pour qu'il puisse les transmettre à M. le eu* •• ré de Saint-Louis, qui n'était pas venu se1 joindre à l'escorte. »
Mardi matin, à quatre heures, dit le Jour- nal de la Vienne, un homme paraissant âgé de'" quarante-cinq ans, entièrement dépouillé de ses vêtements, et n'ayant que dpschau;settes et des souliers, gisait au milieu d'une mare de sang, sur le boulevard, à quelques mètres seulement du pont Joubert, à Poitiers.Le nom de cet homme était inconnu, mais la forte constitution dont il paraissait doué faisait supposer qu'il avait dû succomber sous les coups de plusieurs assaillant*. Il ôtait dans une complète immobilité. Le sang s'échappait en abondance de blessures pro- fondes qu'ilportait àlatète.et ilavait rougi le mur du parapet près duquel il était couché dans tiné étendue de deux mètres.
Autourde luise trouvaient des lambeaux de vêtements lui appartenant, et qui attestaient de sa part une lui te terrible avec ses assas- sins. De larges plaies béantes se faisaient re- marquer au dessus des sourcils, sur les yeux et de chaque côté delà gure. Les oreilles surtout étaieiu coupées dans plusieurs parties et présentaient un aspect horrible. Un côté de la cète paraissait avoir été broyé par les coups. La plus grande partie du corps était meur-
trie.
Vers une heure du matin, plusieurs per- > sonnes avaient entendu les cris étouffés d'un individu qui criait à l'assassin; l'une d'elles avait même ouvert la croisée de sa chambre' et assisté à une partie de la scène mais elle n'avait pas attaché d'importance à ce fait, et était allée tranquillement se recoucher. Transportée a l'Hôtel-Dieu, la victime n'a pas tardé à être reconnue pour être le sieur Levrault, fabricant de bleu à Poitiers, rue de la Croix-Blanche.
Le sieur Levrault, marié et père de famille/ était très estimé dans son quartier. La dou ceurdeson caractère était proverbiale. Il était parti la veille de son domicile, vers neuf heu- > res. On ne lui connaissait pas d'ennemis, ce qui ferait supposer que la vengeance n'à pas été le mobile de l'attentat dont il a été victive.. Deux individus, qui portaient sur leur corps des traces d'une lutte récente, et dont les ve- 1 tements étaient ensanglantés, ont été arrêtés :'•• ce sont les nommés Leclerc, ouvrier mégis- `
dont je voulais recommander la lecture mais'j'attendais que les feuilles fussent toutes venues, que les oiseaux fussent acclimatés dans ` les branches, et que les théâtres, enfin, me, laissassent le loisir de feuilleter et de fai s feuilleter ce livre. Il s'agit de poésie, L'au- teur, M. Ch. Fretin, s'est déjà essayé dans une î élégante traduction ert" vers du Cantique des cantiques; mais ce petit livre, intitulé Folles et } sages, estson véritable début.undébutsérieux l'essai, en tout cas, d'un homme qui sait m,r- nier la rime, et qui met au service d'excel- lentes idées, de principes fermes, toutes les ressources d'une intelligence saine, d'un cœur droite d'une imagination vive, d'un talent qui fait de belles promesses, en donnant > ,quelques beaux gages.
M. Fretin a composé sur la mort de Gilbert ,•,• iine scène, dont nous chicanerions certains détails, dont nous voudrions supprimer plusieurs vers, mais qui n'en estpas moins émou- vante et bien faite. Je ne doute pas que l'au- i teur- de Folles et Sages ne me fournisse bientôt une occasion de parler'de lui plus lon- e guement, et de discuter avec la 'sincérité •' qu'on doit à uh talent démontré, ses œuvres · poétiques, pour lesquelles je ne dois avoir aujourd'hui qite' des vœux et des compli- ments de bien-venue.
LOUIS ULBACH
sier, rue de l'Hôpital-Général et X. infirmier à l'hospice des aliénés. Leclerc avait été trouvé le matin, à six heures, couché dans un pré, en face le quartier de cavalerie de Monlierneuf. La'chemise dont il était vêtu, et .x qui portait des traces de sang apparentes, a"vait immédiatement appelé l'attention sur lui. Levrault est mort sans avoir pu faire aucunè révélation. '> -r
Le même journal publie les détails suivants Une heure environ après que le corps de la »'~ victime avait été transporte à l'Hôtel-bieu, «'est-à-dire vers quatre heures du matin, une femme qui habite le moulin' de Chasseigne, ayant eu l'occasion d'aller dans un 'pré voisin, avait vu couché au milieu de l'herbe un individu paraissant dormir profondément. Ne connaissant pas le crime qui avait été com- mis, elle n'attacha pas d'abord d'importance à ce fait; cependant ,ayant rencontré sur le boulevard M. Deniaud, ancien inaréchai-des- logis de gendarmerie, elle lui fit part de cet incident.
M. Deniaud fut frappé du fait qui lui était signalé. La présence de cet individu lui parut suspecte il se dirigea vers lui, l'interpella à plusieurs reprises sans obtenir de réponse, puis le secoua assez fortement. Le dormeur se frotta les yeux comme une personne qui se réveille, et laissa échapper ces paroles accusatrices Monsieur, je ne suis pas un assassin! Je ne dis pas que vous êtes un assassin, reprit M. Deniaud ,-mais d'où vient le sang que vous avez à votre chemise.
Une large tache desang humide se faisait en effet remarquer près du col de ce vêtement. Le dormeur répondit qu'il s'était battu, pendant la,nuit, avec un infirmier de l'hôpital général. L'ancien maréchal -dès-logis, en homme expérimenté, ne fut pas convaincu par cette réponse. Il conduisit l'individu au ~bureau d'octroi le plus voisin, et, après s'être assuré de son identité, lui donna sa liberté. Quelques instants plus tard, Leclerc était arrêté.
Des recherches faites à l'hôpital général amenèrent bientôt l'arrestation du nommé Ravienien, l'infirmier dont avait parlé Leclerc, et cet individu, qui porte encore sur sa personne les traces apparentes d'une lutte récente, fut obligé de reconnaître que, -dans la nnit du crime, il était sorti de l'hôpital en passant par dessus le mur qui longe le boulevard du Pbht-Guillon.
Leclerc et Ravienien, qui prétendent s'être battus sans se connaître, n'ont pu dire les motifs ni les circonstances de la lutte qu'ils auraient engagée enlre.eux.• Leclerc est âgé de vingt-trois ans; il est d'une taille ordinaire, mais d'une forte constitution. II a déjà été condamné pour rébellion à deux mois d'emprisonnement. Ravinien est un enfant de l'hospice; il est âgé de vingt-neuf ans. C'est un ancien soldat carabinier. On le dit doué d'une force herculéenne.
La mise en vente de-la suite des MISERABLES, annoncée pour le commencement de juin, se trouve forcément retardée par les exigences imprévues d'un tirage dorit le chiffre atteint, rien que pour les éditions françaises, trois cent trente mille volumes. Les d ux dernières parties paraîtront ensemble le'25juin. L'éditeur Amyot vient de mettre en vente un livre qui, par la nature du sujet, et la manière large et neuve dont il est traité, nous paraît destiné à un succès durable. Ce nouvel '1 ouvrage de M. MaryLafon, intitulé Histoire d'une ville protestante (Montauban), est fait d'après des manuscrits vierges encore et des documents inédits. Vigoureusement écrit, il met, dans un récit plein d'intérêt, de chaleur et de mouvement, les scènes les plus inconflues, et l'on peut dire presque les plus dramatiques de la réformalion sous les yeux du lecteur. L'Histoire d'une ville protestante est une de ces oeuvres sérieusement étudiées, et qui doit plaire à tous les amis de la liberté religieuse* C', RUES RICFIEMEU, 82, et FEYDEAU, 32. Un choix considérable de cachemires, franeais, nouveaux dessins (type indisnj, depuis les cn'âles les plus modestes jusqu'aux plus riches, est mis en vente par la maison iraiNAis-GRAjïAfîJfAC si connu.'» par ses grands assortiments de cachemires des Indes. Envois il choisir dans les départements. PRIX FIXES MARQUÉS E.V CIUFFAHS CONNUS. Pour tous les [ails nori'&'gncs,
Ii. LEGAllLT
La maison du grand-condé vient de traiter glusieurs affaires importantes, qu'elle mettra en vente aujourd'hui, lundi 2 juin. Parmi ces affaires, il en est une que l'on peut signaler comme extraordinaire, au point de vue du bon goût, de'la qualité et du bon marché 1,800 pièces mousseline de Chambéry, haute nouveauté,
1 mètre 15c. de largeur grand teint,
d'une valeur de a f.r. 23 c. à 0 fr. 43 c.
COURS ET TftUBUlVAIJX" • COUR IMPÉRIALE DE PARIS (cl), correct.) Voici le texte de l'arrêt rendu dans l'affaire de l'étudiant Taule, dont nous avons déjà parlé plusieurs fois
« La cour joint les causes, et statuant,par un seul et même arrêt,
» Considérant que Taule a été arrête' de "i février dernier, par les agents, sur la place de la Bastille au moment où il troublait l'ordre dans un groupe d'étudiants, convoqués à une manifestation par des affiches anonymes dont les exemplaires ont été sai«s; qu'à la suite du rapport des agents, le réquisitoire introductif du procureur impérial du27 février a retenu contre lui, entre autres inculpations celle d avoir provoqué à un attroupement, laquelle provocation n'avait pas été suivie d'effet; que ce n'est qu'après les renseignements fournis par l'instruction que ce chef de prévention a été abanlonné par le réquisitoire du 27 mars et par l'ordonnance conforme du juge d'instruction que l'arrestation a donc été régulière et faite dans les termes des articles41 et 49 du Code d instruction criminelle » Considérant au fond qu'il résulte des documents de la cause, de l'instruction, et notamment de la déclaration du témoin Joly, confirmé par l'aveu même de Taule, qu'il a, le 24 février dernier, quelques instants avant son arrestation, sur la .place de la Bastille, lu à haute voix, dans le café de la Rotonde, c'est-à-dire dans un lieu public, et en présence de plusieurs individus, une pièce de vers séditieux, intitulée les Châtiments, l'Expiation par Victor Hugo, pièce de vers dans laquelle le Sénat, les corps constitues, les ministres et tous ceux qui exercent une part du gouvernement sous l'autorité de l'empereur sont signalés au mépris public, accusés d'avoir dévalisé la France, outragés dans leurs actes dans leur coopération au pouvoir et dans leurs personnes et qualifiés de « faussaires, meurtriers, escrocs, forbans, voleurs. »
» Qu'il a, par ce moyen, qui est un de ceux énonces dans l'art. 1" de la loi du 17 mai 1819, excité à la haine et au mépris du gouvernement de l'empereur » Sur le jugement correctionnel du avril sur le chef de conclusions du n mai, invoquant la nullité de la saisie de la lettre opérée à la poste par M. le _préfet de police.
» Considérant que les préfets des départements et le préfet de police à Paris tiennent de l'article 10 du Code d'instruction criminelle le droit de faire tous les actes nécessaires à l'effet de constater les crimes délits et contraventions:- que ce droit a toute l'étendue indiquée par l'art, g, qui traite de là police
judiciaire; •
» Que la saisie d'une correspondance soupçonnée fournit 1 élément le. plus précis d'une constatation celui de qui elle émane qu'à ce titre, cette saisie ne pourrait être exclue des moyens d'investigation conférés par la loi aux officiers'de police judiciaire que par un texte précis;
» Que le préfet de police adoncagi dans la limite de son droit droit qui a toujours été exehcé par tous ses prédécesseurs, en faisant saisir la poste à laide d'un mandat de perquisition émané de lui, Ja lettre adressée par Taule à Ledru-Rollin, sous le couvert d'une tierce personne-
» Considérant que, dans cette lettre, Taule dit à L dru-Rollin « Un de vos amis, M. Joly, nous a lu » lautre jour une oraison funèbre prononcée par » vous sur la tombe d'if.i exilé polonais, Worcell » nous voudrions en posséder deux millions d'exem» flaires, afin de pouvoir les faire lire à toute la » jeunesse de France; »
1 «pu ajoute: « La sainte phalange (des répu» blioains sincères) s'organise chaque jour de nou» velies recrues viennent grossir ses rangs, et le » moment n'est pas éloigné, peut-être, où les folies- » du pouvoir qui nous opprime auront mis le com» ble à l'indignation publique. »
» Qu'en envoyant à Ledru-Rollin les quatre premiers numéros du journal le Travail, il le délinit ainsi «C'est à la fois une petite tribune et un rai' » liment pour les jeunes gens des écoles; « qu'il caractérise le but auquel tend cette jeunesse ainsi rar liée par les termes suivants « Hier encore elle don- » naît un premier avertissement à l'empire en la » personne de AI. About. Cette manifestation ne » sera pas la dernière. Pour cela, il importe défaire » entendre quelquefois à la jeunesse ces voix de » 1 ex.il qu'elle n'a, pas cessé d'aimer, et auxquelles » elle répondra toujours quand l'heure sera venue » d'engager h combat; » qu'enfin, elle se termine par ces mots « C'est votre excellent ami M. B. » qui me donne votre adresse; et que ces initiales M B. indiquent Martin- Bernard;
» Considérant que cette lettre, laquelle est jointe une chanson séditieuse intitulée le Lion du Quartier Latin, éiiuinere les manœuvres employées a Paris, et ies caractérise •
» Considérant que si le délit de manœuvres et, d'intelligences à l'étranger n'est pas suffisamment t établi par cette lettre, parce que l'accord des volontés, put-il s'induire des faits généraux de la cause, ne ressort pas cependant d'une manière suffisante de la part de Ledru-Rollin, et qu'il n'y auraitdonc lieu qu'à une tentative non prévue e't non punissahle par la loi du 2 mai 1858;
» Mais considérant que cette lettre indique une série de manœuvres pratiquées à l'intérieur les relations avec Joly, dont on a obtenu un exemplaire du discours prononcé. par Ledru-Rollin surlatombi d'un Polonais, les relations avec Martin-Bernard qui a donné l'adresse de i' intermédiaire qui reçoit les lettres de Ledru-Rollin ,1 Londres, les relations avec une autre personne que Taule n'a pas voulu nommer" et qui a uns la lettre ;t la poste; qu'enfin la lettre elle-même est une manœuvre dont on doit constater la portée tofit en la circonscrivant au lieu ou ladite lettre a été écrite; t x » Considérant que lbrsque le législateur s'est servi dans l'article 2 de lafloi du 2 mai 1858 des mots pratiquer des manœuvres ou entretenir des intelligences, soit a l'intérieur, soit à VHranqcr, il a voulu indiquer un -ensemble de faits ou d'actes, un concours ou un accord de volontés et d'intentions qui demeurent spécifiés par le but coupable auquel ils doivent tendre, soit de troubler la paix publique, soit d exciter a la haine ou au mépris du gouvernement de ^l'empereur;
» Que les relations et les faits ainsi détaillés constituent bien des manœuvres dont la lettre écrite à Ledru-Rollin, et jointe à l'envoi d'une chanson séditieuse intitulée le Lion du quartier Latin, complote la preuve et établit en outre le caractère que ces manœuvresvtou as faites a l'intérieur, avaieut pour but de troubler la paix publique et d'exciter a la haine et au mépris du gouvernement de l'empe-
reur
» Sur la fin de non-recevoir tirée de cette circonstance qu'en première instance la prévention portait exclusivement sur des manœuvres et intelligences à l'étranger, çt sur les conclusiolls prises à l'audience
de ce jour
» Considérant que la cour ne saurait être liée par la qualification donnée au fait, en première instance; i qu'elle a le droit de la modifier si les faits qui onl motivj la qualilication des premiers ju- 'es ne sont autres que.ceux Auxquels la cour donne une' qualification nouvelle
« Considérant que le réquisitoire du procureur impérial, du 14 mars l'ordonnance du juge d'instruotion du 13 mars, l'assignation à prévenu du 2!) mirs, indiquent la prévention dans les termes généraux « d'avoir, a Piris, en'18B2, dans le but de » troubler la paix publique, et d'exciter à la haine » et au mépris du gouvernement de l'empereur » pratiqué des manœuvres et entretenu des iivtelli» gences à l'étranger; » qu'ils visent l'article 2 de la loi du £1 février 18j8, également applicable aux manœuvres à l'intérieur et. aux manœuvres' a l'étranger;
» Considérant que Taule a été interrogé non-seulement sur l'envoi de la lettre et de la chanson • li> Lion du quartier Latin, à Ledru-Rollin, mais encore sur les manœuvres qui lui étaient imputées, à savoir « les manœuvres pour avoir le discours » qu avait entendu lire à Jolly, les manœuvres » pour avoir l'adresse de Ledru-Jlollin.et pour s'as- n surer que la lettre lui parviendrait; que Jolly a » eu: recherché; que Bernard a ét-j interrogé- que » les inveitigations de la justice ont porté sur tous » les faits qui pouvaient prouver la prévention soit » (Js manœuvres et d'intelligences ,V l'étranger, soit » deiinnœuvres et d'intelligences à l'intérieur: » » Qu'ainsi Taule a été mis en demeure de se défendre sur la qualification nouvelle donnée au fait qui lui est imputé;
» La cour, sans s'arrêter à cette fin de non-recevoir, et la rejetant;
» Mei l'appellation au néant, et ce dont est appel en ce que, par le jugement du 4 avril, Taule a été déclare coupable d'avoir pratiqué dji manœuvres à i etranger-paur troubler la- paix? publique; » Emcndant quant à ce, et faisant ce que les premiers juges auraient iû faire,
» Dit que Taule s'est rendu coupable d'avoir pxatiqué des manœuvres et entretenu des intelligences a l'intérieur pour exciter à la haine et au mépris du gouvernement de l'empereur;
» Délit prévu et puni par l'article 2 de la loi du 2i février 1838,' dont les termes sont insérés au ju-' gement J
» Et lui faisant application dudit article, ainsi que des articles i" de la loi du 17 uni 18W, et 4 de la loi du 11 août 1858, lesquels sont également insérés au jugement du U avril; q Dit et ordonne que les sentences dont-est appel sortiront ofTot quant au surplus. »,. 'c
VARIÉTÉS
ÉTUDES SUR LA THÉOCRATIE, OU DE LA CO,\FUiIOjN DU SPIRITUEL ET DU TEMPOREL H.VXS* l/ANTIQl'ITÉ ET DA1NS LBS TEMPS MODERNES par Eugène Flotard, do::teur en droit, an ien magistrat, r Pans, veuve Jouuert, 18il, 1 vol. in-8» de viij et 5LO3 pages,
;«~ 1. ~~•~ c' <••'
L'ouvrage dont je 'viens entretenir les lecteurs du Temps n'est pas un écrit de circonstance et de polémique., comme son titre pourrait aisément le faire supposer. La théocratie y est étudiée, non point par rapport aux événements contemporains qui passionnent le plus en ce moment l'opinion publique, mais à un point de vue purement spéculatif et historique. M. Flotard la considère en elle-même et dans l'action qu'elle est destinée à exercer sur la marche de la civilisation; et la prenant pour ce qu'elle esLvérilablement, c'est-à-dire pour une des formes diverses s delaviesociale,ilendéterminele rôle dans le développement des sociétés humaines. C'est en réalité une page de philosophie de l'histoire que ce livre met sous nos yeux. Mais la théorie qui y est présentée peut immédiatement être 'appliquée aux questions qui sont débattues aujourd'hui sur le temporel et le spirituel elle, est, dans tous les cas, le guide le plus assuré que, l'on puisse suivre dans ces discussions. Nous apprendre en effet ce qu'est la; théocratie en général, en elle-même, et dans son action sur les sociétés humaines, c'est, nous mettre en étal de juger, dans chaque cas particulier, ce qu'elle vaut, et ce qu'on peut en attendre. ~-On. sait q"ue le mot de théocratie s'employait pour désigner tout gouvernement exercé, au nom de la divinité, par une classe d'hommes qui en sont, ou qui croient en être les représentants et les mandataires. Le grand fait qui ressort du livre de. M. Flotard, C'est que cette espèce de gouvernement, loin d'être le moule nécessaire et invariable de la civilisation, comme un grand nombre d'esprits le croient, n'est qu'une des formes de la vie sociale, celle qui, dans l'ordre des temps se présenté la première dans l'histoire de chaque peuple. Il n'ya"pour s'en convaincre qu'a consulter les annales de l'humanité.
La théocratie, c'est-à-dire le gouvernement sacerdotal, n'est pas un phénomène particulier au judaïsme et au christianisme. On le voit se produire sous des formes singulièrement analogues dans toutes les nations sans exception. Il n'est pas un seul des peuples qui ont pris part au grand mouvement de l'histoire qui n'ait été gouverné, du moins dans les temps voisins de son origine, par des hommes inspirés ou chargés par Dieu d'exercer 1 autorité suprême et absolue en son nom.
i La plupart des sociétés humaine, surtout dans l'antiquité, n'ont pas connu d'autre mode de gouvernement. Mais celles, en petit nombre, qui ont réussi à accomplir le cours normal de leur existence, et qui ont été tout ce que leur nature leur permettait de devenir, ont secoué, à un certain moment de leur vie, le joug sacerdotal, et se sont donné des institutions études lois fondées sui\ un autre principe. <
Or, les nations qui n'ontjamais eu d'autres maîtres et d'autres directeurs qu'une caste sdcerdotale, par exemple les' Egyptiens et les Indiens dans l'antiquité, et les peuples chrétiens au moyen âge, ne se sont pas élevés au dessus d'un degré de civiiisationcomparativementélémentaire. Celles au contrairequi, comme les-Grecs et les Romains, ont, pour parler le langage de Vico, édifié sur les ruines du gouvernement des hommes inspirés et divins, des institutions humaines, ont atteint dans les lettres, dans les arts, dans les sciences, aussi bien que dans la vie morale et civile, une perfection qui est encore pour nous un objet d'admiration et d envie. On n'hésitera donc pas un moment à reconnaître que la théocratie n'a rien d'absolu, et qu'elle n'est ni la forme constante, ni même la forme par excellence des sociétés humaines. ` Quelle est donc sa mission dans le monde? Une .des plus- nobles çt des plus grandes. C'est la théocratie qui crée él organise les peuples, et qui introduit la civilisation parmi les hommes.
Suivons M. Flotard dans la preuve qu'il en a demandée àj'histoire.
Quand on remonte à l'origine des nations, on les voit naître toutes, sans exception, de la transformation de peuplades nomades qui, renonçant à leurs habitudes grossières et violentes, et, adoptant la vie sédentaire, se font une patrie et posent les premières assises de sociétés civilisées.
Sousquelle influence s'opère ce passage de la vie errante à la vie sédentaire, condition indispensable de la civilisation? 1 II n'est- pas le résultat de la contrainte.
t M. *lotard fait remarquer avec raison que 1 sur des peuplades nomades, vivant au s jour le jour, libres de changer à chaque instant de résidence et de se soustraire ainsi au joug auquel on voudrait les soumettre* la force esl^sans action. Les Kour. des et les Arabes du désert ont été vaincus bien souvent mais le vainqueur n'a jamais pu les contraindre par les armes à renoncer à leurs habitudes nomades. Les populations chasseresses de l'Asie et de .1 Amérique ont toujours reculé devant lit conquête elles ont été parfois anéanties par les nations civilisées voisines on n'a pas réussi par la-violence à les attacher ,au sol. La conquête aurait-elle d'ailleurs apporté une fois la civilisation au milieu de peuplades barbares, il resterait toujours- à expliquer comment les conquérants avaient eux-mêmes été civilisés. Voudrait-on en faire honneur à la réflexion, et prétendre que'des familles ~nomades, fatiguées de leurs misères, auraient un jour associé, par un contrat, leurs intérêts et leurs efforts, et auraient ainsi créé les premières sociétés civilisées ? Celle hypothèse, soutenue par Hobbes et par les philosophes du siecle dernier, ne résiste pas à l'examen. L'histoire n'a conservé aucun souvenir d'associations semblables; elle nous montre partout les hordes barbares en état permanent d 'hostilité et si parfois ellea s'unissent ensemble, ce n'est que momentanément, dans un but déterminé.: dès que le but est atteint, le lien qui les avait rapprochées se brise, et chacune d'elles rentre dans son isolement primitif. Depuis plus de trois siècles que des vovageurs européens ont occasion de jnsiter'et d'ob- server des peuplades sauvages, on n'en a jamais vu aucune sortir d'elle-même, par ses seuls efforts, par suite d'un travail raisonné, de son état de dégradation. Le spectacle des bienfaits de la civilisation n'en a pas même séduit une seule, et ne lui a pas inspiré le moindre désir d'améliorer son sort. A bierf plus forte raison, doit-on douter que des peuplades barbares, n'ayant aucune notion, ni de la vie civilisée. ni par conséquent, des avantages qu'elle procure, aient pu concevoir le dessein de faire le sacrifice de leur indépendance, et de se soumettre à des lois communes, pour atteindre un but qui leur était inconnu.
La religion seule est capable de dompter 1 indépendance irritable et soupçonn'ease des tribus primitives, et d'agir assez fortement sur leur imagination pour r les subjuguer et les plier à des mœurs nouvelles. Tout autre sentiment que la crainte des puissances supérieures à la nature humaine, et le désir égoïste de s attirer leur faveur, resterait sans action sur des hommes qui ne diffèrent des enfants que par la violence de leurs passions brutales; ou du moins nul autre sentiment n'aurait une puissance suffisante et n'exercerait pas un effet assez continu pour les retenir dans une vie régulière contre laquelle leurs instincts grossiers se révoltent.
Que les peuplades nomades qui sont devenues plus tard de grandes nations ne se soient fixées au sol, et n'aient courbe la tête sous l'empire de la loi que sous l'action de la religion, c'est ce que prouvent à la fois: et la forme des législations primitives, qui, toutes, se donnent ellesmêmes pour un- enseignement direct de la divinité, et les traditions antiques, qui s'accordent chez tous les peuples à attribuer aux dieuxl'invenlionde l'agriculture et des arts utiles. Ajoutez encore que pour les nations sur l'origine desquelles il nous est parvenu des documents, on sait positivement qu'elles ne datent que' du moment qu'elles reçurent de leurs légisteurs un culte el des institutions sociales. Zoroastre créa la puissante monarchie des Perses, en groupant autour de la loi-donnée par Ormuzd une partie de la famille aryenne, et Moïse fut le père du peuple hébreu, en changeantenagriculteurs, par ordre de Jéhovah, les diverses tribus nomades qui descendaient de Jacob. Toute espèce de religion n'est pas capable cependant-de favoriser la civilisa- lion", ni même de conduire ceux qui la professent à la vie policée. Je n'en veux d'autre preuve que l'état de sauvagerie d'une foule de tribus qui ont cependant une religion, un culte, et des prêtres qui se prétendent aussi les mandataires des puissances supérieures. S'il suffisait d'une théocratie pour que la vie civilisée prît naissance, il y a longtemps que les hordes qui errent ou qui végètent encore dansl.es déserts et dans les forêts, se seraient fait une patrie, et seraient devenues de puissantes nations.
.La religion ne devient' un principe de civilisation qu'autant qu'elle s'allie au sentiment moral. -Aussi longtemps que
j les dieux ne sont conçus que sous la catégorie de la force; c'est-à-dire simplement comme des êtres plus puissants cjue l'homme, leur pensée ne peut exercer ia moindre influence salutaire sur les sentiments. Ces dieux s'inquiètent peu que leurs adorateurs soient bons ou mauvais, bienfaisants ou cruels: qu'on trouble devant eux et qu'on s'acquitte des redevatv ces qui leur sont dues; cela leur suffit; ils n'en demandent pas davantage; tout le resté leur est indifférent. Et ieursadorateurs, de leur côté, ont rempli tous leurs devoirs envers eux et se sont assurés de leur protection, quancLils ont célébré leur puissance et qu'ils leur ont présenté des offrandes.
Les choses changent d'aspect dès que les dieu^t apparaissent, non plus seulement comme des êtres puissants, mais aussi comme des êtres purs et justes. Il ne s'agit plus pour mériter les bienfaits de ces dieux, d'hommages et de présents le devoir de leurs adorateurs est de les prendre, en un certain sens, pour modèles, et de chercher à être purs et justes comme ils le sont eux-mêmes. Sous l'impression de.cette conception de la divinité, les actes violents et cruels sont condamnés comme coupables etlesmœurs grossières et brutales comme inconvenantes, tandis 'qu'une vie paisible, décente, régulière, est regardée comme agruable aux dieux, et, par conséquent, comme nécessaire pour leur plaire et s'attirer leur faveur.
Quand cette conception morale de Dieu s'empare- entièrement de l'esprit d'uu homme, la civilisation a un apôtre, qui tôt ou tard la fera triompher. Je n'ai pas à rechercher ici comment cette concep.tion prend elle-même naissance-; il me suffit de constater qu'elle est le point de départ unique et nécessaire des législateurs primitifs, en même temps que leur mobile et leur point d'appui. Elle seule inspira Moïse s'il prescrivit aux Israélites d'être saints, c'est, il nous ledit lui-même, parce qu'il concevait Dieu comme saint. Elle seule anima Zoroastre cestparce qu'Ormuzd était pour <ïui l'être pur par excellence, qu'il imposa à ses disciples la pureté dans leurs pensées, dans ;Ieurs paroles et dans leurs actions. C'est d'après cette image morale delà divinité que les législateurs primitifs se proposent de former les hommes au milieu desquels ils habitent. Que l'on se représente bien nettement et le but qu'ils veuleritalleindre et les difficultés qu'ils ont à vaincre. On ne saurait, sans cela, s'expliquer le caractère que durent nécessairement revêtir leurs institutions. Ils rie choisirent pas leurs moyens d'action; ces moyens leur furent imposés par la nature même de l'œuvre qu'ils entreprenaient, et par les circonstances au milieu desquelles elleduts'accomplir. E( comme celteœuvre a été toujours et partout la même, et que le milieu dans lequel il a fallu la réalisera été également, dans tous les temps etdans tous les lieux, le même, toutes les légis- lations primitives ont le même caractère, et ont été jetées dans un moule sembla- j ble. -1.
11 s agissait de faire régner l'ordre et les bonnes mœurs parmi des peuplades ignorantes, grossières, violentes, cruelles; ne connaissant d'autre loi que la force, ni d'autre mobile que l'intérêt le plus personnel et le plus prochain, ou le caprice le plus futile et" le plus puéril, parmi des peuplades dont les intérêts, les sympathies, les habitudes répugnaient ossenliellémrnt a toute innovation, à tout changement d'état.
« Le travail des champs est odieux au nomade, il doit apprendre à l'aimer; le labourage lui semble méprisable, il doit apprenire à l'honorer;- habitué à vivre sous' des tentes, il devra les quitter pour une demeure fixe; propriétaire orgueilT leux de la terre entière, il devra se renfermer dans les limites de son domaine et respecter celles d'autrui. ) Toutes les notions de gouvernement, d'autorité, de justice, ne sont pas moins que les principes de l'industrie agricole profondément antipathiques au caractère des peuples nomades. La sujétion leur est odieuse,commenlleurapprendreàobéir? la vengeance est leur seule loi, comment tes contraindre à demander justice à des tribunaux? le pillage, le meurtre, le brigandage, sont pour eux des litres de gloire, par miels moyens leur enseigner le respect de la vie, des biens, de-la sécurité d'autrui (1) ?
Pour les convaincre, ou pour me servir de l'expression consacrée, pour les convertir, les législateurs n'ont pas d'autre autorité que celle qu'ils doivent à leur caractère. Leur incontestable supériorilé-en impose à la foule ils sont des hommes divins; Dieu parle par leur bouche; les lois qu'ils proposent, ils l'es ont reçues eux-mêmes du ciel. Lalégende, expression de l'admiration et de la reconnaissance, entourera plus tard leur personne d'un long cortège de miracles, et la légende aura raison, tout en se méprenant sur la nature du miracle qu'ils accomplirent. N'est-ce pas un admirable miracle que d'avoir transformé, par la seûlepuissancc de l'esprit, des peuplades sauvages, errantes, misérables, en des peuples policés qui ont changé la face du monde et contribué, chacun pour sa part, au développement de l'espèce humaine ?
A une époque où il 'était nécessaire de briser le ioug de la théocratie, on a accusé ces grands réformateurs d'avoir troriipé les hommes dans un intérêt de domination. C'est une erreur qui serait une injustice criante et une monstrueuse ingratitude, si elle n'avait son excuse à la fois dans une connaissance tout fait erronée des âges primitifs, et dans la confusion de ces pères de la civilisation avec leurs successeurs, qui dénaturèrent leur œuvre et furent infidèles à leur esprit. Ils étaient conduits par l'amour du bien tel qu'on pouvait le comprendre de leur temps ils ont donné la civilisation à de nombreuses contrées, sansarrière-pensée etsansconsidérations personnelles. Zoroastre fut le véritable créateur de la puissante monarchie des Perses; mais il ne fonda pas de dynastie, et les enfants de Moïse restèrent dans les rangs obscurs des simples lévites.
La voix des législateurs primitifs, quoiqu elle filt l'écho du sentiment divin qui agitait leur conscience, serait restée sans etiet si, dans les peuplades auxquelles ils s adressaient, il n'y avait eu déjà des âmes préparées à la recevoir. Ils n'étaient point sans doute les seuls qui eussent conçu le divin comme une puissance morale; cette conception devait aussi s'être présentée à d'autres esprits. Ils eurent le mérite de la saisir dans toute sa clarté, et c'est ce qui explique comment ils s'en firent les apôtres. Mais il fallait bien qu'elle'se fit (t) Flotard, Etudes sur la théocratie, p, 37 et 38.
sentir en quelque degré autour/d'eux, autrement ils n'auraient pas trouvé des
L'itisîoire du mazdéisme primitif prouve que, parmi les peuplades barbares au rmueu desquelles les premiers législateurs n'renl entendre leur voix, un nombre d'hommes, plus ou moins considérable, avaientunecertaine aspiration versun meilleurordredechosesquelavienomade. Zorvastre s'adressa à toute la familles ao•ryenne une partie seulement des tribus, celle qui penchait déjà vers la réforme qu'il prêcha, prêta l'oreille à ses exhortations et adopta la vie agricole et les institutions qu'il leur proposait; les autres, sourdes à sa voix, restèrent longtemps encore nomades, avant que, dans des circirconstances difïërenies, et sous une autre influence, elles entrassent à leur tour dans la vie civilisée.
Mais, quelques' bonnes dispositions qu on leur suppose, il n'est que trop évident que les peuplades qui suivirent la voix des législateurs primitifs, et qui se plièrent a la vie policée, furent longtemps, pour me servir de l'heureuse ex- pression deM. Flotard, dans une situation analogue à « celle de l'ami de saint Augustin, du néophyte Alipius, en qui la simple vue de l'amphithéâtre réveillait toutes les convoitises de la chair, toutes 'les ardeurs des jouissances païennes et .grossières-(l). »
Toutes les civilisations antiques ont subi de pareilles hésitations, de semblables retours vers la barbarije. Les récits des missionnaires, qui sont -les civilisateurs modernes, nous montrent combien il est difficile de maintenir les indigènes de l'Afrique ou de l'Australie, même les, mieux disposés et les plus fervents en apparence, dans les voies du christianisme et de la civilisation, tant sont irrésistibles pour eux les attraits des jouissances sensuelles, de l'existence vagabonde, de la chasse, de la guerre, du nillaee (2).
Pour combattre ces -instincts, pour préverrirces rechutes, pour faire, ëriïmihot, l'éducation du nomade, il faudra lé, soumettre à une discipline de fer. La constitution Ihéocralique devra être à la fois une école et une sorte de maison de correction. L'élève qu'il s'agit de former a des antécédents déplorables, de funestes habitudes, fort invétérées il faut l'en détacher à jamais. Et comme il est de nature rude, grossière, brutale, le régime :ju;on lui imposera devra être rigoureux pour faire impression sur lui. La crainte salutaire du châtiment pouvant seule ,1e retenir, le code qui leTégira contiendra une nomenclature effrayante de
muni i ces.
Tout en contenant ses instincts barbares, il faudra le façonner aux conditions de sa nouvelle existence et lui apprendre les vertus de la vie civilisée non pas seulement les grandes vertus qui composent le champ de la science' morale, dans l'e sens propre du mot le respect de la vie de l'homme, de sa liberté, de son honneur, de sa propriété; la bienveillance pour les êtres faibles, pour la femme, pour l'enfant; la compassion pour le pauvre, la veuve et l'orphelin; mais encore ces vertus inférieures qui n'apparliennenntchéz nous qu'à la civilité puérile et honnête, et sans lesquelles toutefois il n'y a pas de société policée, c'est-à-dire la décence et la propreté. Le nomade est aussi étranger aux unes qu'aux autres. Elles doivent lui être recommandées avec le même soin; il faut. former à la fois l'homme et le citoyen.
Et ce ne sera pas en termes généraux qu'il faudra les lui prescrire il -n'est en elal ni de. cpmprendre à demi mol ni de. faire dès applications particulières des thèses générales, il est nécessaire de tout expliquer, « ligne après ligne, » comme Esaie dit qu'il fallut le faire pour les Israélites au désert. De là, à côté des articles qui forment ce qu'on pourrait appeler le code civil et le code criminel des législations théocratiques, une foule de, préceptes sur la nourriture, le vêtement; les ablutions, les rapports les plus intimes de-la vie domestique. Les mazdéens ont des règlements qui déterminent la manière dont il .convient de tailler les cheveux et les ongles; ils en ont d'autres relatifs à des actes bien -autrement vulgaires de l'existence humaine; et des prescriptions de ce genre se présentent aussi bien dans le mosaïsme que dans les autres législations théocratiques.
Ce n'est pas tout encore. Il ne suffisait pas de montrer la route au nomade et de lui dire': Marche. Il fallait encore le prendre par la main et le conduire. On ne pouvait compter en rien ni sur son intelligence, ni sur sa prévoyance. II était nécessaire de le traiter comme un enfant, et, ainsi qu'on le.fait dans Une école de 'lui tracer le programme ex*ct, détaillé, de l'emploi de son temps, et de veiller à son exécution par une surveillance continuel le (3)1
Tel est le fond commun de toutes les institutions théocratiques. La législation mosaïque, les préceptes de Zoroastre, les lois de l'Egypte antique, le code de Manoujes canons des conciles et les décrets des pontifes, des évêques et des rois du moyen âge n'ont pas un autre caractère. C'est partout une discipline sévère et inflexible, qui règle tout, ordonne tout, prévoit tout, et suivant l'homme depuis sa naissance jusqu'à sa mort, le guide, comme un enfant, dans loussesacies, danstoutessesparoles, dans toutes ses pensées, dispose de lui sans réserve,. efi. fait un ressort, un instrument, une pièce sans initiative personnelle et sans volonté propre, du grand mécanisme social, et prononce enfin, en toutes circonstances, et même au delà du tombeau, sur le sort du corps et de l'âme de chacun des membres de cet organisme, si ingénieux et si perfectionné, qu'on appelle une société théo-
cratique. »
Dans ce régime, l'homme est un automate, perindè m cadaver; les filsqui le font mouvoir sont entre les mains du chef que Dieu a choisi pour faire son œuvre. Et pourquoi lui aurait-on laissé la liberté? Il ne s'en serait servi que pour faire le mal at continuer sa vie de brutalité, de des- truction et de5désordre. On ne pouvait l'initier à la civilisation qu'à la condition de le rendre esclave. Ce fut une triste nécessité; mais enfin, ce fut une nécessité; et la civilisation est un bien assez grand pour lue l'humanité ne doive pas se plaindre le l'avoir achetée à ce prix.
MICHEL NICOLAS.
BOURSE Du pause.
BULLETIN HÇUDOMADA^RE, Le monde financier semble exclusivement (1) Ibid,, p, 128 et 129.'
(2) Ibid., p. 129.
(3) Ibid. pages 132-130. -<
livré aux préoccupations politiques Quand cet ordre d'idées domine la Bourse, à de rares exceptions près, c'est plutôt la baisse qu'il faut attendre que la hausse, où tout au moins -la stagnation des cours. C'est ce qui a eu lieu cette semaine. La huitaine a été coupée par un jour férié; ce chômage occasionne presque toujours de la faiblesse, même quand on est bien disposé à plus forte raison, si le marché est hésitant, cette circonstance n'est-elle pas faite pour l'améliorer..
L'approche de la liquidation mensuelle n'a pu ranimer l'apathie de notre public; quelques gros spéculateurs, parmi ceux qui passent pour habiles, se retirent de la lutte et at tendent que la situation de la place se révèle, pour engager de nouvelles opérations dans un sens quelconque. Déjà la réponse des primes, qui s'est faite hier sans lutte puisque .toutes les primes ont été abandonnées, aussi bien sur la rente que sur les chemins, semble présager, sinon une liquidation labo- rieuse, du moins une liquidation avec,des cours en baisse.
Depuis un mois que la bourse. est hésitante et lourde, les haussiers sont en méfiance. On n'achète plus avec l'entrain du mois dernier; on songe bien plutôt à vendre ce qu'on a. Mais, comme les acheteurs en spéculation' n'ont que peu ou point de bénéfices, que beaucoup d'entre eux sont même en perle aux cours actuels, ils se font reporter, espérant que la hausse reprendra le dessus, el qu'ils pourront enfin se liquider sans trop de dommages. A la moindre alerte, tout le monde lâcherait pied. Espérons encore que rien de pareil ne se produira.
La tendance est assurément moins bonne de semaine en semaine. N'est-ce qu'un effet momentané d'une place trop chargée d'acheleurs? Nous le croirions volontiers, si nous n'entendions les commentaires politi'ques qui nous forcent à interpréter différemment la réserve du public capitaliste, devenu très facile à impressionner. La semaine dernière, l'émotion qui s'est produite était a tribuée à l'incident survenu au Mexique, et qui laisse
~a.nmre.cnarge tout -le poids de l'expédition. Cette semaine, la violation du territoire mon- (énégrin par l'armée turque a fait craindre le^- réveil de la question d'Orient. La situation de l'Italie ne présente pas non plus toutes les garanties désirables de paix et de tranquillité qui conviennent au monde financier, dont l'idéal est le calme plat à l'intérieur comme à l'extérieur; son tempéramment ne s'accommode pas facilement des turbulences qui troublent sa quiétude et entra- vent les affaires.
On craint aussi les livraisons de litres à la fin du mois. On prétend que les gros capitalistes ont profité des quelques, jours d'engouement qui se sont manifestés ce mois-ci pour vendre de fortes parties de rentes et de chemins qui seront livrées sur le marché. Cela n'est pas impossible, mais voilà plusieurs mois qu'on nous menace de ce danger; il n'est pas encore venu. Nous attendrons qu'il se produise pour nous en alarmer.
Pour terminer l'énumération de toutes les mauvaises impressions qui ont eu cours cette semaine, on^it l'argent moins abondant sur la place, et l'on en infère que les reports serônt très chers en liquidation. Jusqu'à présent, il n'y parait pas. ~• Nous cherchons vainement les bonnes <venlualités qui peuvent surgir, et qui font • presque toujours contre-poids aux mauvaises. Nous ne trouvons rien à dire. On se trompe- reait cependant^ l'on inférait de cette lacune que la baisse doive infaillihlement se produire. Jusqu'à présent, c'est la rente qui a été la plus affectée par la baisse; mais, danssept jours, on va détacher un coupon de I oO," et, à partir du io juin, les deux ,'j 0/0 seront confondus en un seul. Nous voulons croiro encore que ce sont là plutôt des éléments faet qui devront relever lu niveau du crédit de l'État, si toutefois des événements extérieurs ne viennent pas entraver son essor. La renle,]qui finissait te samedi précédent ;'i 70 30, clôt à 70 |j; soit une baisse insiîçai-fian- • te de 15 centimes d'une semaine a Vautra; mais il faut se rappeler que la rente a fait 7 i 2o dans le mois, c'est donc plus d'un franc do baisse. Ce qui dépile les acheteurs, c'est qu» toutes les primes ont été abandonnées. La Banque do France a monté de 5 francs elle reste il 3,135. Le Crédit foncier n'a pas varié, il est coté 1,575, après avoir fait au plus haut 1,580. Les transactions à terme sont plus restreintes sur cette valeur; depuis deux. jours, elle, n'est cotée qu'au comptant. Le Crédit agricole est à 690, il n'a pas varié, non plus que le Crédit commercial et industriel qui reste à 620, «ans affaires.
Le Crédit mobilier a baissé de 5 50: il reste à 826 25, lourd, malgré les 25 fr. qui vont échoir le i" juillet prochain.
Les recettes des chemins- de fer sont fort inégales, le trafic ne présente pas cet accrois- sement régulier qui indique une sérieuso reprise d'affaires. Il faut s'attendre à'ce que la plupart de nos lignes vont avoir à lutter con- • tre les recettes comparatives de la période de 1861, qui avait pour elle les transports excep- lionnels de céréales.
Cette comparaison ne sera pasu\l'a\anta"v» de l'exercice courant. Hésitant comme estio marché, chers comme sont les chemins, si les recettes ne s'améliorent1 pas notablement, les acheteurs en spéculation ne parviendront pas à soutenir les cours actuels.
Les lignes dont le trafic se maintient à un •niveau progressif sont le Midi, lo Lyon et le Nord. Le Midi a une augmentation brute do M 2,840, fr., et de 20.44 0/0 kilométriques. Lo Lyon a 1 13,276 francs d'augmentation brute, et seulement 5.03 d'augmentation kilométrique.
L'Ouest a une importante diminution brute de 167,611 fr., et lii 0/0 kilométrique; l'Orléans, seulement 99,585 fr., diminution brute, et 7 060/0 kilométrique; l'Est a 03,174 fr. de diminution brute, et 4.06 0/0 kilométrique.' ` Les chemins étrangers sont mieux partagés que les nôtres cette semaine, notamment les Lombards, qui ont une augmentation brute de H7.273 francs et do i.4i 0/0 kilométriques Les chemins Espagnols! viennent après et te'moignent de bonnes tendances.
"L'Orléans, soutenu pourtant pai le droit affecté aux anciennes actions de souscrire les actions nouvelles, a fléchi à 1,3 15, en baissé de 7 50 le Nord n'a baissé quede 2 50, il reste à 1,035; le Lyrfn est à 1,110 sans cnangement sur la semaine dernière; l'Est, a gagné I 23, il finit à5S3 75 l'Ouest, au contraire, a baissé à cause de sa mauvaise recette; il n'est plus qu'à 552 80. •
Le Genève a baissé de francs, à 370. Lf Dauphiné est a 470, en baisse de 750. Le rapport qui a été lu dans la dernière assemblée n'est pas fait pour rassurer les acheteurs. Le ~Midi, soutenu par ses reeeltés, est ù 841,23 en baisse de 1 23. Les chemins lombards ont fait bonne contenance cette semaine, et sont à 593 75, en hausse de 1; 23 fr. Ils ont à digérer la hausse faite et a consolider les cours actuels il ne faut pas perdre de vue qu'un certain déclassement de titres a eu lieu- 600 fr.
Les Autrichiens sont extrêmement faibles a 515, par suite do la déception qu'ont éprouvée les actionnaires en apprenant que le dividende, qui était de 35 fr, l'année précédente,
n'est que de 33 fr. pour le montant de l'exercice 1861, malgré un excédant de recettes de o millions. A quoi cela tient-il? C'est, ce que Ja lecture du rapport nous apprendra sans doute. Nous attendons sa publication. Les chemins russes sont statiônnaires à 413 l'y. A. l'approche du coupon de 12 50, échéant le juillet prochain, la faiblesse de cette valeur est inexplicable; car c'est une véritable obîigation'd'Etat que les capitaux de placement devront rechercher un jour avec em-. pressement. v
C'est à ce titre que la faveur revient aux actions N privilégiées des chemins Romains. Ces actions sont de véritables obligations, avec des avantages que toutes n'ont pas; car, outre un revenu garanti, et plus élevé, elles ont l'avantage d'être remboursables en trente ans*
Les actions du Nord de l'Espagne n'ont pas varié et sont à 480, même cours que la semaine dernière. La hausse qu'on espérait sur cette valeur a été contrecarrée par l'incident du Mexique, qui a frappé, nous ne sa-.vons trop pourquoi,: sur les valeurs espagnols. Le Crédit mobilier espagnol a été affecté pour la même raison: nous le retrouvons à.320, en baisse de 5 fr. sur la semaine dernière, et en baisse de 45 fr. sur ses plus hauts cours du mois.
L'emprunt russe est maintenant classé, il se négocie couramment de 94 1 /4 à 9i 3/8. L'emprunt italien fait relativement très bonne contenance, en présence des ciaintes qui agitent la bourse, relativement la tranquillité de l'Italie. Cet emprunt finit à 70 85, en hausse de2»centimes sur la semaine dernière. Les Petites-Voitures sont toujours dans l'attente d'une solution qui ne vient par. Voilà plus d'une année que la réorganisation de cette entreprise, d'utilité publique, est en question^ au grand détriment des actionnaires, la plupart petits capitalistes, qui ne perçoivent aucun intérêt de l'argent qu'ils ont placé dans cette afiaire.
Il est temps cependant que cette situation
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AMÉDÉE ACHARD. Voi. Parisiens et proviciales.. i Brunes el-lîlondes. 4 Les Fem oies honnGtes. '< Lfts Dernières Marquées. 1 I GUSTAVE D'ALAUX.
L'Empereur Souiouque et son Empire. AURÈtr ASSOLANT.
Histoire fantastique du célèbre Pierrot. 1ÎMILÈ AUGIER.
'Poésies compiles, '• 1
Poésies complètes. AUTRAM. 1 1
Milianah. J. AUTRAN. • ,1 1
MlUanal CHARLES BARRA RA. | Histoires émouvautts. I 1 Le ROGKR pJî BEA.UVOIlî. ,1
Le r.lievaiii-.r (Je. Saint Georges. i
ATtjniurièresi't Courtisants.. HHtoirns raval^r^s- y Mademoiselle de Choisy.. 1 l.e Ctii-vaiicr de Churny..r.- 1 1 Les -Soirées du Lido. i Lts. pauvre Diable. ;i 1
CHARLES DE BERNARÎ). y
Le Nœud gordien lin Homme sérieui. 1
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Les ailes d'Icare.' I j^Owiiilluiiiiiiu: campagnard- .?~~ 2 Un Bi;au-rère. Lts Paraît M. ~•; >.•• tî ,t
La l'eau du i ion.. '•.••'• 1
j.Kcuuil. ,1 Muie C RERT0N{néeSamson). t.n Bonheur iiu^ossiblc. 1 Rosevte. "1 ,1 LOUIS ROUILHET.
ik-l.Tnis, conte romain. i ALFRED DE BRÉHAT. 1
Scèi.es delà vie contemporaine. 'I liras d'acier..1 ,1 MAX BUCHON1.
Ko province. 4 II. BLAZE DE RURY.
Musidens coniemporairis. EMILE CARLEN.
""• Traduction de MUe_ Souvestre.
1) u\ jeunrs ft-mnies. X LOUIS DE CARNÉ. Un drame sous la Terreur. 1 Emile CARREY.
L'Amazone.– Huit i'.urs sous l'Equateur. 1 Le Mélis de la Savane. 1 Le* Hévolios du P«ra. 1 Récits de Kabylie. 1 CHAMPFLEURY.
Les Excentriques. -t Les Aventures do Mlle Mariette: I Le ft&ilisme. SouffrariCf s du Professeur Délie)'. • -1 Los premiers beaux jours. 1 L'Usurier Blaizol i Souvenir des Funambules. I Les Bourgeois de Molinchard. 1 Lf>s Sensations de Josquin, ,| Cliien-CiSillou. 1 •J.ENRI CONSCIENCE.
2ï iduction de Léon Wacquier.
Scènes do la Vie flamande.. 2 •Le Fléau du Village. ..v. 1 Le Démon de l'Argent.. i Veillées flamandes. ;• ->•• 1 La More Job. -I 1 Ia guerre des Paysans. -• -r. 1 Los Heures du soir. 4 .4 L'Orpheline. i Batavia. J 1 Aurélien.. 3 Le Tribunal de Gand. 2 Souvenirs do jeunesse. 1 CUVILLIER FLEUR Y.
Voyages et Voyageurs, N ~1 LE GÉNÉRAL DAUMAS.
Le Grand Désert
TAMIF BES- AMMOUCES DU JOURMAL 'LE TEMPS. '•~ T,« sur.r.A^ rnii!ar.r,i]fiille la oublicité du iournal le TEMPS, et l'augmentation progressive de son tirage, nous autorisent à flxer comme suit le prix des Annonces, à partir de ce jour :J
Annonces anglaises ou Affiches. De une à cinq annonces, en un mois. » 60 c. la ligne. | Réclames: De une a cinq, en un mois. -1 i Y 2 fr. la ligne. ° T six el au-dessus. « 40 | six et au-dessus. 1 SO y Une annonce de cent lignes, » 40 j Faits divers. 5 » -•, Ventes immobilières et mobilières. 1 fr. la ligne. -| i?= i:
cesse de façon ou d'autre, aussi bien pour le public, qui est mal servi; que pour les actionnaires, qui ne reçoivent rien depuis plusieurs années. Il, est question, d'une, part, de retirer le privilège à la Compagnie et de faire exploiter les numéros des, voitures de place par la libre concurrence à la bonne heure 1 mais qu'on se décide. D'autre part, au contraire, il s'agirait de continuer le privilège à la Compagnie, à des conditions équitables. Là seule difficulté, c'est qu'on n'est pas d'accord sur. la durée du privilége la Compagnie demande cinquante ans, et la ville offre (rente ans, ce qui nous paraît bien raisonnablr. CH, GONET.
BULLETIN COIIISEI&CIAL
Paris, 31 mai.
'Farines 4 marques de Paris, le sac de 159 kilos comptant, escompte 1/2 0/0
II ne s'est rien fait aujourd'hui faute de vendeurs, qui, devant l'apparence d'une température défavorahle, ne voulaient point consentir réduire leurs prétentions. Les dépêches des marchés du rayon annonçant une certaine fermeté dans les cours, n'ont pas peu contribué, de leur côté, à augmenter la résistance des détenteurs.
Le disponible, le courant du mois et le mois prochain étaient tenus a 5725.
Juillet et août se seraient placés de 57 75 à 58. Les 4 derdiers mois demandés à 56 étaient offertes à 50 SOI
Huile de coha brutc,.les 100 kil. comptant, escompte 1 0/0.
Les livraisons de fin du mois ont provoque une nouvelle hausse sur disponible et couranf.qul ont été faits à 119 et restaient tenus à 119 50.
Toutes les autres époques restent fermes, mais sans changements et sans affaires, faute d'acheteurs. Le mois prochain, vaut 115;
Juillet et août, 111 fr.
4 derniers mois, 108 fr.
4 premiers mois de l'année prochaine 10750. 1 Huile, de Un les 100 kil. comptant. Escompte 2 0/0. Ces huiles restent dansla même position et toujours I avec fort peu d'affaires sur livrable, les prix actuels I effrayant par trop les acheteurs. |
EnToycr Sa Isande du tfonrsialet $O centinte« par voinine ponr afifrancMssemeni. X« PRMME ne potwra cU'e réclamée que dans le premier mois tle Vilhonnemenl. U
PAUL DELTUF,,
Aventures parisiennes. Petits Malh. d'une jeune Femme. 1 LE DIABLE A PARIS.
Le Tiroir du Diable. t Les Parisiennes à Paris..1 1 Paris et les Parisiens. 1 CHARLES DICKENS.
Traduction dAmëdèt Pichoi.
Le Neveu de ma Tante. 2 Contes de Nnëi. • • 4 ALEXANDRE DUMAS.
Charles le Témérairo: V .• ^2 La Vie au Désert. 2 La Maison déglace. 2' Les Drames di; la n er. l. ~•~ '1 Les Trois Slousqutiïairts. ~'• .> 2 Les Quarante-Cinq. 3 La Rt-ine Margot; ii Amaury. • Le Pèie Gigogne. < 1' une fille du Régent. I Unn Vie (1"Aï liste. 1
Le Ci.aie^u o'Epps'.ein. t- -r' 1 4
La Tulipt; noire. LcPa'xurd'A'-ttbour.tl. 2 LesMédicis. 1
Gabrii 1 Lambert. ~~•••"<• |
Un €ad..t de Famille. 3
C.Khmim lfiuui. 1
Ltl'eTe la Hume. 'I
Ax:atiio. ..•- 2 La Route de Vrrennfl'. 1 La Capitaine Hu: a d. ~~• 1 ,1 0!\mpede Glèvc 3 Black. s i
Ingénue.. 2
Causeries. 2 Mémoires de GaribalcH. | ? 2 Histoire d'un Gns'c-Noisitte. ij 2 Mémoires d'un Médecin. Joccph Bylsamo. fi Le Chevalier de Maison-llougo. LcCollier de la Heine. r à
Cécile: '•' .4 4
Ange Pitou. 2 Georges. "1 1 La Comtesse de Charny. 6
Conscience l'Innocent. • 2
Les Mille et un Fantômes. 4 Le Meneur de Loups. iii"'v-?i; i Les Louves de Machecoul. 3 Les Deux Diane. 3 3 Un Gil Bias en i Les Marias duiPi^re 0Wu«. i Le Bâtard de Mauléon..•«' 3 Fernande. i « i La Dame de Monsoreau. > 3 3 Vingt ans après. •' 3 Le CprntfLs de Monie-Christo. 6 Le Vicômtfi de Bregelwie. 6 L'Horoscope. v Une Nuit à Florence. > Le Chass de Sauvagine. <j Le Chevalier d'Haï mental.' 2 La Ft-rnme au collet de velours Le Testament de M. Chauvelin.. Les Morts vont' vite..2 2 La Comtesse de Salisbury. 2 Les Baleiniers. 2 Bric à brac. i 2- Le Maître d'armes. Pauline et Pascal Biubo. •'• Sylvandire. 1 La Guerre des Femmes. 2 Aventures de John Davys. fmpressions de voyage '?~ Suisse. 3 L'Arabie heureuse. 3 De Paris à Calais. 2 2 Le Véloce. 2 Quinze jours Eu Sinar.. 4 Une année à Florence. Ls capitaine Aréna. 1 ALEXANDRE DUMAS FILS. Aventures de quatre Femmes. 4 La Vie à vingt ans.' V
AnUmine. -j
La Dame aux Camélias. -.4 1 La Boîte d'Argent. y XAVIER EYM-A.;
Les Peaux noires.. n Les Femmes du Nouveau Monde. '~> 4 Le Roi des Tropiques. 4
Pour favoriser les alîaires suivies, nous p^tions^'eugagern» nt de ne pas augmenter le Takif jusqu'à la fin d,e l'année courante, quelque soit i'aeccroissement de notre publicité.
Le disponible, le courant du mo:s et le mois prochain sonttenus 105.
Juillet et août, 103-50.
h derdiers mois, 99.
Esprit 3/6 fin, 1™ qualité, 90 degrés, l'hectolitre comptant. Escompte, 2 0/0.
h% hausse semble décidément vouloir continuer, les vendeurs deviennent plus rares; la marchandise, sans faire complètement défaut, n'est cependant pas abondante, et il ne faudrait pas être surpris que nous vissions, avant longtemps, se produire un nouveau mouvement de hausse. Le disponible est très ferme à 63, on a coté 63 a <M.
Courant du mois vaut 62 <'i 63.
Mois prochain, 61 ferme demandé, 62 venu. Les'» derniers mois trouveraient acheteurs à 61. Lille est arrivé avec. 1, fr. de hausse: les cours se cotent comme suit sur cette place Disponible, 61 50. v
Courant, 61. >
Juin, «0 61,
A pézenas. les 3/fi sont également très fermes Le disponible et le courant valent 68 f&è Juin, 6i à 65 fr. rSv Les 4 dereiers mois, 62-à, 63 fr.
Sucres. Les mures bruts indigènes sont en hausse.
Le disponible vaut 61 pour -les nuances élevées, 62 pour les nuances basses, Iîs ICO kil. bonnet, 7t° 12.
Le livrable vaut 62 50; on a fait her, prix 1,000 sacs sur trois mois d'octobre, avec faculté de 3 nuances au dessus du n» 12.
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Les Femmes. 4 Agaihg et Cécile. ~••»«! y A Promenades hors. de mon Jardinï i Sous les Tilleuls. jv, 4
Une poignée de Vérités.. ~• "4
Voyagn autour de mon Jardin. •. 4 Les Soirées de Sainte Adresse. 4 La Pénélope normande. 4 Encore les Femmer. < i Trois Cents Pages. • 4 Les Guêpes. -.<~•• 6 Menus Propos. • 4 Sous les orangers. • 4 RbouI.. 4 Kosesfloires et Rosés b'euts., <
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Le Chemin le plus court. 4 Pêche en eau douce et en eau salée. 4 La Famille Alain. I Feu Bressier. 4 llortense. 4 Les Fleurs. • s 4 1 Clovis Gosselin. 4 1 LÉOPQLD KOMPERT;
Traduction Daniel Staubtn.
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La Bavolette. 4 Puylaurens; 4 GÉRARD DE |NERVAÏ
La Bohême galante. 4 Le Marquis de Fayolle. > 4 Les Filles du Fou. • Souvenirs d'Allemagne. -4 1 CHARLES NODIER."
Le Vicaire de Wekefleld..4 q PAUL PERRET.
Les Bourgeois de campagne. 4 Histoire d'une jolie femme. 4 AMËDÉE PICHOT.
Les poètes amoureux. 3 L'Ecolier de Walter Scott. 4 EDGAR POÉ
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480 93O'« 174GG 27401 30481. 548 9Ô69 17537 28784 3(>(>05 711 10278 17803 28!) i3 37309 1Î04 11672 18(il4 2!)50,'l 37490 UM) ll'O7 19475 i) 29015 38504 2540 12130 2022K 29939 39304 2728 12179 20575 29089 40o80 2779 13549 21400 30180 40o*6 6 311 0 13739 2208J 1 302(i2 407S4 378Ô 13833 22371 i 30890 4091)0 3914 14057 22088 31133 415*1 4227 14088 22914 31140 41826 4>63 14105 239iiO 311G1 42045 4787 14215 24353 313h7 42761 5565 14281 24871 31944 429S7 («03 14345 25427 32427 7 43002 6838 15832 25807 33282 43810 6988 15938 25783 33333 43859 7329 ÎGOUO 25834 33379 44521 740" Kil 80 25888 33557 45590 837ti 10578 2")9..8 33843 45113 8392 160J-2 26141 3W28 45146 8517 1C88I 258>1 34117 45817 8,58 1Ï312 -2702Ù 34892 4Ô862 1)047 17383 27225 3G1Ï7 407(il
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