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Notice complète:

Titre : Revue universelle : recueil documentaire universel et illustré / publié sous la direction de M. Georges Moreau

Éditeur : Librairie Larousse (Paris)

Date d'édition : 1901

Contributeur : Moreau, George (1857-19..). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344251057

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344251057/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 4411

Description : 1901

Description : 1901 (T1,N1)- (T1,N52).

Description : Collection numérique : Arts de la marionnette

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k210015v

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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décret de la Convention sur la levée en masse, l'influence occulte du clergé et de la noblesse dépouillés de leurs privilèges. Pour dom Chamard, le soulèvement de la Vendée n'a qu'une seule et véritable cause la persécution religieuse. Sa thèse s'appuie notamment sur les révoltes que provoqua dès 1790 etl791,dans quelques communes de la Vendée, l'application des réformes ecclésiastiques votées par la Constituante et la Législative, et sur les actes d'intolérance commis par certains agents locaux. !1 n'est cependant pas niable qu'il y ait eu d'autres causes. Comme MM. Chassin et Célestin Port l'ont surabondamment prouvé, dès 179(t la noblesse avait formé une immense conspiration dans les provinces de l'Ouest, où elle provoqua des troubles sérieux. En 1791, un nouveau complot, auquel, de l'aveu de M" de La Hochejaquelein (Mémoires), avaient adhéré plus de trente mille hommes, fut découvert au château de la Proustière et éventé par la garde nationale des Sables-d'Olonne. Enfin, les paysans faits prisonniers par les bleus au combat de Châtillon, le 12 août 1792, avouèrent avoir cédé aux conseils belliqueux du clergé réfractaire. tl est d'ailleurs facile de constater que la déportation des prêtres insermentés, l'exécution du roi ne rencontrèrent chez les Vendéens qu'une indignation toute platonique, et que c'est seulement à la suite du décret sur la levée en masse, qui les arrachait a leurs foyers, qu'ils entrèrent en révolte ouverte contre le gouvernement. Adrien MELHON. REVUES ET JOURNAUX

L'Antisémitisme et l'Asémitisme

L'antisémitisme, en tant que mouvement populaire, avait été une des conséquences de la catastrophe financière qui avait marqué le terme de la période de spéculation des premières années de l'empire. Le livre sensationnel du journaliste Otto Glagau, Boursiers et lanceurs <fa~a:fM, qui rendait les juifs responsables de la situation économique et ramenait « la question sociale à la question juive o, avait été l'initiateur du mou-vement. Les circonstances politiques favorisèrent la transformation de l'antisémitisme instinctif en parti organisé. Le parti conservateur agrarien J'emporte, et Bismarck, qui a rompu, en 1878, avec le libéralisme, veut se servir de l'antisémitisme pour battre ce dernier en brèche dans les élections. Les juifs restent en effet alors les fidèles défenseurs des idées libérales. Mais en dépit de toutes les agitations, de toutes les fêtes « patriotiques M, de toute la pression gouvernementale, des distributions d'argent mises au compte de particuliers et dont le fonds guelfe faisait les frais, le résultat des élections fut loin de répondre aux espérances conçues, et Bismarck, voyant l'impuissance de l'antisémitisme à jouer le rûle qu'il lui avait destiné, l'abandonna définitivement. C'en était fait de l'antisémitisme en tant que mouvement organisé et parti politique. Il a aujourd'hui cessé d'exister sous cette forme a Berlin. Deux autres mouvements antisémitiques, l'un, agraire, dans la Hesse, l'autre, bourgeois, en Saxe, avortèrent également devant l'impossibilité d'une action positive, et les élections de 1898 ont consacré la banqueroute définitive de l'antisémitisme en tant que parti politique. Mais ce que l'antisémitisme a perdu en profondeur, il l'a gagné en étendue; A mesure qu'il perdait du terrain dans la politique, il en gagnait dans la société. Le nombre des cercles et associations diverses qui n'admettent pas de juifs augmente sans cesse. Les carrières officielles, l'armée, la magistrature, la diplomatie, l'administration, et même l'Université sont de moins en moins accessibles à quiconque est juif. On ne crie plus « A bas les juifs ou « N'achetez rien aux juifs x, et, jusqu'à l'extrême droite, l'antisémitisme commercial est à peu près inconnu. On ne veut plus être f;K<M<M:'<e ni politiquement ni commercialement, mais seulement <M~H!<e, c'est-à-dire que l'on désire éviter le plus possible le contact des juifs dans la société. L'unique résultat du mouvement antisémitique a été de faire naître et de développer la conscience de la différence des races, et ce sentiment est entretenu par des organisations spéciales, comme l'Association des citoyens allemands de religion juive, le Sionisme, etc.

La solidarité juive, d'autre part, maintenue par les liens de famille et par la communauté de religion, a pour regrettable conséquence d'empêcher l'assimilation définitive avec le reste de

en Allemagne,

la nation. En faisant naître le sentiment de race, l'antisémitisme a transformé de simples différences en opposition instinctive. Si le nombre de ceux qui haïssent les juifs a considérablement diminué, celui de ceux qui ont conscience de ne pas les aimer a encore plus augmenté. L'antisémitisme a fait place à l'asémitisme. Prof. H. voN GERLACH [Berlin]. (Die Zeit, Vienne, n° 334.) L. V. Superstitions égyptiennes.

Une correspondance, adressée de Karnak par M. Maspero au journal Le rentes, contient l'étude suivante sur les folles imaginations qui hantent le cerveau des fellahs d'Egypte et qui, selon toute probabilité, se rattachent aux légendes nées autour des monuments antiques qui font l'objet des travaux du savant archéologue

Tous les sites antiques sont plus ou moins ensorcelés; mais Karnak, avec ses monuments grandioses, est la terre enchantée el «ra7t marsoud par excellence. Une tradition, transmise de père en fils à travers deux changements de religion, maintient vivante parmi eux la mémoire des trésors que le sanetuahe e d'Ammon recélait au temps de la grandeur thébaine, et même 'plus tard. L'or y brillait sur le bois des portes, sur le bronze des ornements et des statues, sur le calcaire des murs ou sur le granit des obélisques, sans parler des lingots et des vases d'or ou d'argent que les sacristies renfermaient.

L'inscription gravée sur le piédestal de l'obélisque dressé par la reine Hatchopsouîtou nous assure qu'il était doré de la pointe à la base, et elle représente les générations nouvelles se demandant comment on avait pu se procurer assez de métal à cette fin. «Je ne sais pas de quelle manière on s'y est pris pour faire cette chose une montagne d'or dont le sommet perce le ciel. » La dorure s'est effacée depuis des siècles et l'on n'en distingue même plus la trace; mais le fellah continue à croire que l'or est là. Si personne ne l'aperçoit, c'est que les magiciens d'autrefois, ces savants incomparables, ont jeté sur lui un charme qui le dissimule à tous les yeux qui serait assez habile pour dissiper le prestige verrait soudain l'obélisque étinceler au soleil comme au temps de sa prime nouveauté. Et ce n'est pas là le seul des monuments de Karnak qui trompe ainsi le visiteur. La plupart des blocs de granit, d'albâtre ou même de calcaire épars sur le sol sont charmés, eux aussi. Plus d'un gardien m'a mené mystérieusement devant tel d'entre eux qui gisait à demi enseveli dans un creux isolé, et, après avoir regardé si personne ne nous épiait, il l'a heurté de son bâton et m'a fait observer le bruit métallique qui en sortait. Le magicien a su voiler l'éclat de l'or, il n'a pas été assez habile pour en déguiser le son. tl suffirait de briser la pierre en récitant un grimoire bien choisi et l'or reparaîtrait aussitôt. Il n'y a pas d'année qu'un Moghrebin,un homme de Tunis, d'Alger ou du Maroc ne vienne ici tenter l'aventure. II arrive au jour et à l'heure que ses livres lui ont indiqués, dessine le cercle, allume les parfums, marmotte les invocations. Les fellahs prétendent que beaucoup échouent à ce jeu, mais que ceux qui y réussissent partent riches pour le restant de leurs jours. Des génies veillent, naturellement, sur ces trésors et quelquefois les défendent, quelquefois les distribuent volontairement aux individus que leur caprice prétend favoriser.

L'un d'eux, qui est un nègre du nom de Morgâni, habite la porte septentrionale du temple de Montou, et celle-ci s'appelle pour cette raison Bab-el-Abd, la porte de l'esclave. Il y a une vingtaine d'années environ, le capitaine d'un bateau chargé de lentilles et de fèves fut contraint par le mauvais temps de relâcher en face de Karnak. Comme il accostait, un mendiant l'aborda, qui lui demanda d'abord un ar~et ('151 kilogrammes de .jentilles), puis un demi-ardeb, puis un quart d'arrêt; il lui permit enfin d'emporter autant qu'il en prendrait au creux de ses deux mains. Le mendiant le remercia, lui remit un papier écrit et lui recommanda d'aller de nuit à la Porte de l'Esclave; il y frapperait trois coups du doigt sur une certaine pierre, un' nègre sortirait auquel il dirait « 0 Morgâni, vois ce papier », et il attendrait. La nuit qui précéda son départ, le capitaine se rendit à la Porte de l'Esclave. Il y cogna à trois reprises, montra le papier; le nègre l'emmena aussitôt dans une chambre intérieure, lui versa dans sa robe autant de métal que lui-même avait accordé de lentilles au mendiant, puis il ajouta « Si tu en avais donné un ardeb, tu aurais eu pour ta peine un ~e& de bronze; va et désormais sois~plus~généreux. »