Extrait du journal

M. Goblet et M. Dauphin ont eu hier un long entretien avec la commission du budget. Tout n’est pas rompu, mais rien n’est arrangé. On n’est pas près de s’en tendre. Le principal différend porte sur la question de savoir qui proposera des éco nomies à réaliser. La commission dit aux ministres : « Trouvez-on ; c’est votre mé tier. » Et les ministres répondent : u Nous n’en trouvons plus : cherchez vous mêmes ! » Cela peut durer long temps. Quelques membres de la commission ont indiqué des retranchements à opérer, présenté des chiffres précis. Ainsi on a fait remarquer que le crédit du Tonkin, qui est de 30 millions, devrait être ré duit à â5, d’après les promesses minis térielles. Seulement le Tonkin n’est pas encore pacifié; or rien n'est plus malaisé que de réduire les frais d’une guerre. On ne peut f>as mettre en adjudication au rabais la conquête des provinces insou- j mises. Que répondre à un chef d’armée ; qui demande tant d’hommes et tant de munitions pour faire face à l’ennemi ? Un autre commissaire a fait observer que les approvisionnements de la marine étant reconnus trop considérables, il ne parait pas necessaire de consacrer 15 mil lions à les renouveler. Mais, si les ma gasins ont trop de bois et de chanvre , est-ce une raison suffisante pour qu’on n’achète pas le fer et la fonte dont on a besoin? Nous comprenons fort bien que la commission exige des économies sans vouloir les indiquer et que les ministres déclarent qu’ils ne trouvent plus rien à retrancher. Cela tient à ce que l’on n’est pas encore résigné aux sacrifices néces saires. On eu est encore aux grattages,...