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Title : Précis historique et statistique des voies navigables de la France et d'une partie de la Belgique : contenant tous les renseignements relatifs à la perception des droits de navigation et de péage : avec une carte commerciale de la navigation et des chemins de fer de la France, de la Belgique et des États riverains du Rhin / par Ernest Grangez,...

Author : Grangez, Ernest. Auteur du texte

Publisher : N. Chaix et Cie (Paris)

Publication date : 1855

Subject : Voies navigables -- France

Subject : Voies navigables -- Belgique

Relationship : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305343626

Type : text

Type : printed monograph

Language : french

Format : 1 vol. (VIII-796 p.) : carte ; in-8

Format : Nombre total de vues : 811

Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique

Description : Collection numérique : Zone géographique : Europe

Description : Collection numérique : Thème : Les échanges

Description : Collection numérique : Histoire et géographie

Rights : Consultable en ligne

Rights : Public domain

Identifier : ark:/12148/bpt6k112891x

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, V-40680

Provenance : Bibliothèque nationale de France

Online date : 15/10/2007

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DES VOIES NAVIGABLES DE LA FRANCE.

HISTORIQUE ET STATISTIQUE

PRÉCIS


PAHIS. – IMPRIMERIE CENTRALE DE IWPOLÉOK C'.HAIX r.T C; RUE BERGliRB, 20.


HISTORIQUE ET STATISTIQUE

VOIES NAVIGABLES DE LA FRANCE

ET D'UNE PARTIE DE IjA BELGIQUE

"Y CONTENANT

CONTENANT

TOUS" LUS KKNSEIGNEHENTS RELATIFS A LA PERCEPTION DES DROITS DE NAVIGATION i *(" ?:v ET DE PÉAGE

V-: '•"(̃̃ AVEC UNE CARTE COMMERCIALE

iléJw~~Npvigpfion ct deq Cherolnq de fer de Ip FrApce, de lp He18f9oe v Veln Nïivtgnliôn vt des Chemins de fer de la France (le In Helglqae "V l Vf 'is'^ï' deS Ét«4s riverains dn Rhin

ERNEST GRANGEZ

UIEF I»E HI* BEAI* AU M1MSTKBF RE l.'AfillIC.VLTIiUK, lit" COMMElf-E ET HES TnWAUt PUBLIfi!! ( I)irpcti<.n iii's Ponls-ft- Chaussées)

IHEVAUKB DE t'ORtinF. IMPÉniXL M LA I.ËiIIOX H'HO>N[-rR

LIBRAIRIE CENTRALE DE NAPOLÉON CHAIX ET C", ÉDITEURS, Rue Bergère, 20, près du boulevard Montmartre.

PRÉCIS

DES

PAn

ET DE l/OItnilK BOYAI DE l.KOPOl.l>.

PARIS

1855 rJ


NOTE PRÉLIMINAIRE.

Nous avons publié en 1840 un ouvrage intitulé Traité de la perception des droits de navigation et de péage sur les fleuves, rivières et canauoo navigables ou flottables en trains, appartenant à l'État ou concédés.

En exprimant, au début de cet ouvrage, le regret de n'avoir pu le compléter par tous les renseignements utiles à consulter dans l'examen'de la question économique des transports, nous faisions remarquer combien cette tâche était alors difficile à remplir.Nous ajoutions qu'au moment où de si grands changements allaient être apportés dans le système de nos voies navigables et de nos communications de toute nature, il nous avait paru prudent de renoncer à un travail qui n'eût pas tardé à se trouver complétement en désaccord avec les faits.

Depuis cette époque, les lignes à l'ouverture desquelles était destiné l'emprunt de 126 millions contracté par l'État, près de vingt ans auparavant, et d'autres lignes concédées à l'industrie privée, ont été livrées à la navigation. Presque toutes celles qui, depuis 1833, ont été l'objet d'allocations extraordinaires, dont' 1


le montant ne s'élève pas à moins de 370 millions, remplissent actuellement leur destination.

Les dépenses restant à faire sont particulièrement applicables à l'amélioration de la navigation déjà existante. En dehors de cette navigation, les travaux en cours d'exécution, et qui ont ainsi pour objet la canalisation de parties de rivières non navigables aujourd'hui, ainsi que la création de nouveaux canaux, ne s'étendent pas au delà de 46/ik; le développement des parties sur lesquelles les travaux sont suspendus depuis quelques années ne dépasse pas 61k. C'est une étendue de peu d'importance comparativement à celle des voies navigables dont le commerce est actuellement en possession; car, sauf 130' qui figurent dans les statistiques publiées jusqu'ici, mais sur lesquels la navigation n'a plus lieu de fait, ces communications présentent un développement de 13,115\

Sans admettre que l'avenir de la navigation intérieure de la France reste indéfiniment renfermé dans ces limites, nous avons pensé que la situation était favorable pour exposer utilement les faits historiques et statistiques qui concernent cette partie importante de nos communications.

En effet, on connaît dès aujourd'hui la nature et la dépense probable des travaux que nécessitent encore les lignes navigables existantes; ceux des projets y relatifs qui ne sont pas encore en cours d'exécution sont, pour la plupart, approuvés en principe, et les dispositions qu'ils comportent, ainsi que les résultats qu'on en doit attendre, peuvent entrer en ligne de compte dans les appréciations.

D'un autre côté, on s'applique de toutes parts, depuis quelques années surtout, à l'étude des questions qui se rattachent à l'économie des transports, et l'on possède aujourd'hui tous les renseignements propres à en faciliter la solution.

A l'aide des documents qu'il nous a été permis de consulter dans les administrations publiques, et des communications que


nous avons obtenues de l'obligeance de MM. les ingénieurs des ponts et chaussées et des Compagnies, tant en France qu'en Belgique, nous avons pu, en étendant notre cadre, atteindre plus convenablement le but que nous nous étions proposé dans le principe.

Nous avons consacré un article spécial à chaque cours d'eau, et nous avons pensé que l'ordre alphabétique devait être adopté préférablement à tout autre.

Chaque article est généralement divisé en quatre parties principales.

La première partie comprend

Pour les fleuves et rivières, l'indication des points où commencent et finissent la navigation naturelle et artificielle, la navigation exclusivement fluviale, la navigation fluviale et maritime, la navigation exclusivement maritime; le résumé des crédits extraordinaires alloués pour leur amélioration l'exposé de la situation de la navigation avant l'exécution des travaux, des résultats obtenus et de ceux qui restent à obtenir

Pour les canaux l'indication de leur destination, de leurs points d'origine et d'embouchure, de leurs ressources alimentaires, des principaux ouvrages d'art qu'ils comportent l'exposé des faits qui se rattachent à leur construction le montant des dépenses faites ̃ou à faire.

Pour les rivières ou canaux concédés l'indication des conditions des concessions et, pour tous les cours d'eau celle des principaux travaux de perfectionnement et des époques auxquelles ces travaux ont été entrepris et terminés, ou de leur situation actuelle.

Dans la deuxième partie, on indique

Les longueurs partielles du cours d'eau, tant par-département que par rapport au mode de navigation, et par versant, s'il s'agit d'un canal à point de partage


La pente, le nombre et la nature des écluses, pertuis ou barrages destinés à racheter cette pente les dimensions de ces ouvrages, etc.

L'élévation minima des ponts au-dessus du plan d'eau normal des canaux et rivières canalisées;

Le tirant d'eau habituel et réglementaire

Enfin, le mode de navigation les frais de transport, de halage, de pilotage aux ponts, etc. la durée du trajet entre certains points; les causes qui.motivent le plus ou le moins d' élévation du prix du fret, etc.

Dans la troisième partie, on fait connaître

Si le cours d'eau est imposé au droit de navigation et de péage, et, dans ce cas, à quelles époques la perception a été établie sur tout ou partie de ce cours d'eau quel est le tarif en vigueur Pour les canaux concédés quels sont les tarifs légaux et les droits réellement perçus, en réduction des taxes réglementaires; Quelles sont les distances entre les ports d'embarquement et de débarquement et les principaux points, telles qu'elles ont été fixées administrativement pour servir de base à la perception proportionnellement au trajet à parcourir;

Quels sont les bureaux où peut s'acquitter le droit, ainsi que les bureaux établis pour le jaugeage des bateaux, en exécution de la loi du 9 juillet 1836;

Enfin, quels ont été, chaque année, les produits des droits de navigation ou de péage, au moins depuis l'application du tarif général fixé pour les rivières imposées au profit de l'État, c'est-àdire depuis le 1er janvier 183S, et, pour certains canaux, depuis leur ouverture en sorte que l'on peut, par la comparaison de ces chiffres, apprécier exactement quel a été le développement du commerce^ dans les contrées que traversent les lignes navigables les plus importantes on fait connaître d'ailleurs les causes qui


ont influé sur l'augmentation ou la diminution des produits, les modifications que les tarifs paraissent nécessiter, etc. La quatrième partie, dans laquelle les données qui s'appliquent aux transports effectués par l'industrie rivale de la batellerie trouvaient naturellement leur place, présente les résultats relatifs au mouvement de la navigation, d'après les documents officiels publiés par l'administration des contributions indirectes et par celle des douanes, et d'après les renseignements communiqués par MM. les ingénieurs des ponts et chaussées, ainsi que par les Compagnies concessionnaires.

En ce qui concerne cette dernière partie, nous devons faire une remarque qu'il importe de ne pas perdre de vue.

D'un côté, par mouvement de la navigation, nous entendons le mouvement des marchandises, abstraction faite de la circulation des bateaux vides et des navires sur lest.

D'un autre côté, les chiffres relatifs aux marchandises transportées par la, voie de la navigation fluviale expriment, sauf de très-rares exceptions, sur lesquelles nous avons toujours pris soin d'appeler l'attention, la quantité réelle ou le tonnage effectif de ces marchandises. Pour la navigation maritime, au contraire, les chiffres indiquent le tonnage possible-des navires, tel qu'il a été constaté par le procès-verbal de jauge. Ces derniers chiffres n'expriment donc qu'approximativement la quantité de marchandises; car cette quantité est tantôt inférieure, tantôt supérieure au jaugeage de la douane.

Les renseignements qui ont rapport à la navigation fluviale remontent* pour un certain nombre de lignes, à l'époque même de leur ouverture; mais ce n'est là qu'une exception. En général, ces renseignements ne s'appliquent, notamment pour les lignes exploitées par l'État, qu'aux années postérieures à 1846, car ce n'est que de l'année suivante que datent les publications de l'administration des contributions indirectes.


Nous avons reproduit, pour les années 1850, 1851 et 1852, toutes les indications officielles qui se rapportent à la nature et au tonnage des marchandises transportées, soit à la descente, soit à la remonte, en nous bornant, pour les trois années antérieures, à faire connaître le chiffre total du tonnage des transports dans un sens et dans l'autre.

En ce qui concerne le mouvement de la navigation maritime, nous nous sommes également borné à indiquer, mais pour ces six années, le tonnage en descente et en remonte, d'après les documents que publie annuellement l'administration des douanes, sur les importations et exportations des ports maritimes de commerce. Au moment où nous livrions à l'impression le résultat de nos recherches, nous n'avions pu nous procurer de renseignements complets, pour l'année 1853, qu'à l'égard des chiffres des produits.

Quant aux transports, nous avons dû réclamer de l'obligeance de MM. les ingénieurs chargés du service des principales lignes, la communication des résultats qu'ils avaient obtenus, soit par leurs propres agents, soit par le dépouillement des bordereaux destinés à servir de base aux documents que l'administration avait encore à publier. Ces documents ont paru vers la fin de l'année 1854, seulement, mais assez à temps, toutefois, pour qu'il nous ait été possible de compléter cette partie de notre travail; c'est ce que nous avons fait au moyen de trois tableaux supplémentaires. Les deux premiers résument le tonnage absolu, et, d'un autre côté, le tonnage à 1 kilomètre des marchandises transportées par la navigation fluviale, ainsi que des quantités de céréales qui ont circulé en franchise de droit, en exécution du décret du 5 septembre 1853; le troisième indique les chiffres du tonnage possible des navires chargés, tant à l'entrée qu'à la sortie des ports maritimes situés à l'embouchure des voies navigables, et des principaux ports qui s'en trouvent isolés.

A l'égard des rivières et canaux concédés, nous avons pu, à


quelques exceptions près, indiquer temps, dans chacun des articles y relatifs, le tonnage et la nature des transports effectués en 1853, ainsi que les chiffres des produits du péage. Nous avons terminé notre, travail par une série de notes d'un intérêt général, et dans lesquelles sont résumés les chiffres "epars dans ce travail.

C'est ainsi que nous avons présenté

D'une part, l'historique de la législation en matière de perception du droit de navigation, ainsi que les dispositions qui régissent aujourd'hui cette matière et d'autre part, les chiffres comparatifs, depuis 1832, par nature de tarifs, des produits du droit de navigation, et autres produits accessoires des fleuves, rivières et canaux exploités par l'État;

L'exposé des faits qui ont précédé, accompagné et suivi l'exécution des lignes navigables, en vue desquelles ont été autorisés les emprunts de 1821 et 1822 les conditions financières et les résultats de ces emprunts celles du rachat des actions de jouissance, etc.

Le relevé des crédits extraordinaires alloués, et des dépenses faites depuis 1821 jusqu'en 1854, dans le but d'arfléliorer et de compléter le système de la navigation intérieure de la France; les dépenses annuelles d'entretien et d'amélioration, etc. Le développement total des voies navigables, soit par bassin ou relativement à la navigation fluviale ou maritime, soit par rapport aux parties exécutées, ou en cours d'exécution, ou dont les travaux sont suspendus, soit enfin par rapport aux parties concédées ou non concédées, imposées ou non imposées.

Au nombre des notes générales, il en est une que nous avons spécialement consacrée à faire connaître les détails des frais de transport sur les principales lignes de navigation. Mais, quelque minutieux qu'aient été nos soins dans la recherche et la vérification des chiffres indiqués dans cette note, comme dans le cours de


notre travail, on concevra facilement qu'en présence de tant de renseignements, souvent insuffisants ou contradictoires, en présence de ces variations fréquentes que font subir au taux du fret tant de causes qui échappent à toute appréciation, il ne nous ait pas été quelquefois possible d'exprimer autre chose qu'un chiffre approximatif.

A cet égard, comme dans l'indication des divers renseignements qui vont suivre, nous n'avons rien négligé, dans la limite de nos forces, pour répondre à ce que l'on peut attendre d'un travail de cette nature. Nous nous estimerons heureux si, en partie du moins, notre but a été atteint aux yeux de ceux qui nous ont tant aidé de leurs conseils et de leurs écrits. Qu'ils nous permettent de faire un nouvel appel à leur bienveillance, en les priant de nous signaler les fautes qui nous seraient échappées dans l'accomplissement de cette longue et laborieuse tâche.


PRÉCIS

HISTORIQUE ET STATISTIQUE

DES VOIES NAVIGABLES DE LA FRANCE.

AA.

La rivière d'Aa est navigable jusqu'à son embouchure dans la mer, depuis la porte d'eau, dans les fortifications de Saint-Omer, où s'opère sa jonction avec le canal de Neuf-Fossé.

Entre Saint-Omer et Gravelines, la navigation est fluviale elle est exclusivement maritime entre Gravelines et la mer; l'écluse Vauban, construite, en 1699, dans l'arrière-port de cette dernière ville et reconstruite de 1849 à 1850, est le point de séparation de l'une et de l'autre. Les aflluents navigables de l'Aa sont les canaux de la Colme, de Bourbourg et de Calais, ainsi qu'un grand nombre de watergands ou canaux principaux de desséchement, tels que le Mardyck, qui sont tous navigables à des degrés différents, et forment pour ainsi dire les seuls moyens d'écoulement des produits agricoles de la contrée.

En amont de l'écluse Vauban, la rivière d'Aa remplit une triple destination en même temps qu'elle sert à la navigation, elle concourt au desséchement des marais et à l'irrigation des prairies qu'elle traverse. La navigation, dans cette partie, est purement artificielle; cette navigation, créée au commencement du xiv» siècle, en 1320, sous le règne de Jean III, aux frais des habitants de Saint-Omer et moyennant un péage, a reçu dans ces derniers temps les améliorations que nécessitaient les besoins du com-


merce et de l'agriculture. Ces améliorations ont été réalisées au moyen d'une somme d'environ 1,000,000 fr. prélevée sur le fonds extraordinaire de 1,970,000 fr. affecté par. la loi du 19 juillet 1837 au perfectionnement de l'Aa, ainsi que des canaux de Calais, de la Colme et de Bourbourg. Avant l'achèvement des travaux qui ont motivé cette allocation, l'Aa présentait, dans sa partie supérieure, une hauteur d'eau insuffisante pour les besoins de la navigation, et les grandes bélandres qui se rendent de l'intérieur vers la mer étaient obligées, une fois parvenues à la dernière écluse du canal de Neuf-Fossé, à celle de Saint-Bertin, de diminuer leurs chargements pour continuer la route. Cet inconvénient n'existe plus. La rivière a été partagée en deux biefs par une écluse à sas construite à l'extrémité du faubourg du Haut-Pont, à Saint-Omer; cette écluse soutient les eaux, en amont, à une hauteur convenable, et le tirant d'eau nécessaire, à l'aval, a été obtenu au moyen de curages et d'approfondissements, jusqu'à l'embouchure du canal de Bourbourg. Au delà et jusqu'à Gravelines, la rivière offraitplus de profondeurqu'iln'en faut pour le passa ge des p lus grands bateaux. Le développement de la partie navigable de l'Aa se divise ainsi

Partie comprise dans le département du Pas-de-Calais 4,530" Partie servant de limite aux départements du Pas-de-Calais &t du

Nord, depuis Saint-Momelin jusqu'au pont tournant de Gravelines. 24,352 Partie comprise dans le département du Nord 6,000 TOTAL. 3/1,882""

La pente, de Saint-Omer à Gravelines, est, en temps ordinaire, de l"1 07 seulement.

La seule écluse qui existe dans cette partie est celle du faubourg du HautPont, à Saint-Omer elle a deux passages, l'un pour la petite navigation, l'autre pour la grande; le premier a 4"' de largeur, et le sas destiné à la navigation des bélandres a 5"1 50 sa longueur utile est de Z|2"\ Cette écluse construite sur les fonds delà loi de 1837, a été livrée a la navigation, en 1839. L'écluse Vauban, qui fait partie des dépendances du port de Gravelines, a 14'" de largeur et 27U1 de longueur.

Les ponts établis sur l'Aa sont tournants, à l'exception de celui du chemin de fer à Saint-Omer, dont la hauteur sous voûte est de 3"1 50. Le tirant d'eau, à l'étiage, est de 2m; mais en aval de l'écluse Vauban, les navires peuvent remonter la rivière avec un tirant d'eau de 3"' 60, en morte eau, et 5m en vive eau.

La charge moyenne des bateaux est de 32', pour ceux qui font la petite navigation elle est de 50' pour ceux qui font les transports de Dunkerque et de Calais vers la Deule et l'Escaut, et réciproquement. Pour ceux-ci, le maximum de charge est de 200'.


La traction se fait par les hommes de l'équipage, pour les bateaux du port de 20 à 40', chargés de cailloux, pavés, fumiers, etc., ainsi que pour les grands bateaux vides les autres sont halés par des chevaux. Le prix payé, pour le halage seulement, de Dunkerque à Saint Orner, varie de 35 à 40f pour un bateau de H0l, soit en moyenne 37r 50; d'où il résulte que le prix moyen sur l'Aa, comme sur le canal de Bourbourg, revient à 0f 0062 par tonne et par kilomètre. Le trajet de Saint-Omer à Gravelines et à Bourbourg se fait en un jour. Le détail des prix du transport sur la ligne de Dunkerque, vers la Deule et l'Escaut, fait partie des renseignements contenus dans la note D.

L'Aa est imposée au droit de navigation intérieure, au profit du Trésor, mais seulement dans sa partie fluviale en amont de l'écluse de Vauban. Jusque dans ces derniers temps, le droit de navigation s'est perçu en exécution de la loi du 30 floréal an X (20 mai 1802), conformément au tarif fixé par le décret du 28 messidor an XIII (17 juillet 1805), applicable aux cours d'eaux non concédés des bassins de l'Aa et de l'Escaut. Ce tarif était réglé d'après la charge possible des bateaux, c'est-à-dire d'après le tonnage résultant de leurs dimensions et d'après le plus fort tirant d'eau autorisé le droit était dû au passage de chaque bureau de perception, quelle que fû la distance parcourue ou à parcourir entre les bureaux situés en amont ou en aval, c'est-à-dire en entier, pour les points situés entre deux bureaux. Cette base de la perception, qui, indépendamment de l'élévation des taxes elles-mêmes, excitait depuis si longtemps de justes réclamations, a été remplacée, à partir du 25 septembre 1849, en vertu d'un décret du 4 du même mois, par le mode plus rationnel et plus équitable qu'avait déjà généralisé la loi du 9 juillet 1836 pour tous les autres cours d'eau précédemment atteints par la loi du 30 floréal an X.

DÉCHET DU 4 SEPTEMBRE 1849 (1).

« ART. 1er. Les droits de navigation établis sur les rivières et canaux

(1) Les cours d'eau auxquels s'applique ce tarif sont, indépendamment de l'Aa, savoir:

Le canal de Bergues à Dunkerque.

– de Bergues à Furnes (B.-Colme). de Bourbourg.

de la Bourre.

de Calais et ses embranchements. de la Colme (Haute-).

La rivière d'Escaut.

Le canal d'Hazebrouck.

La rivière de Lawe ou canal de Béthune. de Lys.

Le canal de Mons à Condé.

de Neuf-Fossé.

de la Nieppe.

de Préaven.

La rivière de Scarpe, d'Arras au fort de Scarpe.


non concédés compris dans les bassins de l'Escaut et de l'Aa seront perçus d'après la charge réelle des bateaux et la distance parcourue ou à parcourir, conformément au tarif ci-après

» Par tonne de 1,000 kilogrammes et par myriamètre

» Bateaux chargés, en tout ou en partie, de marchandises autres que celles qui sont désignées dans le paragraphe suivant. 0f 05 » Bateaux chargés exclusivement de pavés, grès, moellons, sable, engrais, fumiers, cendres et autres marchandises de même espèce. 0 02 » D'après le tonnage possible et par myriamètre

» Bateaux vides. 0 01 » Par mètre cube d'assemblage et par myriamètre

» Trains et arbres flottés 0 05 » ART. 2. Tout bateau dont le chargement ne donnerait pas lieu à la perception d'une taxe au moins égale à celle qui serait due à vide sera imposé comme bateau vide.

» ART. 3. Les marchandises transportées sur des trains ou radeaux paieront les mêmes droits que si elles étaient chargées sur des bateaux. Il Aht. 4. Tout bateau sur lequel il y aura des voyageurs paiera le droit imposé à la première classe du tarif, quelle que soit la na ture des chargements. » ART. 5. Seront exempts de droits

» Les bateaux employés exclusivement au service ou aux travaux de la navigation, par les agents des ponts et chaussées

» Les bateaux pêcheurs, lorsqu'ils porteront uniquement des objets relatifs à la pêche;

» 3" Les bateaux appartenant aux propriétaires ou fermiers et chargés d'engrais, de denrées, de récoltes et grains en gerbes pour le compte desdits propriétaires ou fermiers, lorsqu'ils auront obtenu l'autorisation de se servir de bateaux particuliers dans l'étendue de leur exploitation. » Au montant des droits à percevoir d'après le tarif qui précède, il doit être ajouté un décime par franc, dit décime de guerre, impôt créé par la loi du 6 prairial an VII (26 novembre 1798), etdontlaloi des finances du 25 mars 1817 a rendu passible le droitdenavigation qui se perçoit au profitdu Trésor. Les distances légales d'après lesquelles doit se calculer la somme à payer proportionnellement au trajet parcouru, se résument ainsi De Saint-Omer à Watten (embouchure du canal de la Colme) 10k De Watten au Weest (embouchure du canal de Calais 5 Du Weest au Guindai (embouchure du canal de Bourbourg). 7 Du Guindal à l'écluse Vauban, à Gravelines 7 Les bureaux établis pour la perception sont situés à Saint-Omer et à Watten; le premier fonctionne en même temps comme bureau de jaugeage.


Perçus d'après les éléments qui précèdent, les dro.is de navigation ont rapporté

En 1850. 15,181' 02 I En 1852. 12,010' 71 1851 11,149 H I 1853 12,262 24

Le dernier chiffre comprend 325f 47 non perçus pour céréales. Les perceptions opérées antérieurement, d'après le tarif de l'an XIU, avaient produit depuis la mise à exécution de la loi du 9 j juillet 1836, savoir

En 1838. 32,669' 58 En 1844. 34,321' 30 1839 37,305 63 1845 34,128 56 1840. 50,958 34 1846 35,158 06 1841 38,426 93 1847 35,291 85 1842 42,768 94 1848 33,239 31 1843 40,652 66 1849 25,267 11

Le tonnage des marchandises, relevé d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, présente les résultats suivants, depuis que la perception se fait d'après la charge réelle et la distance parcourue:

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des 1850. 1851. 1852.

MARCHANDISES, descbstk. khbonte. oescenie. mimoiite. DESCENTE. hemosti. 1" CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes, tonnes. tonnes. Céréales, légumes, fruits. 485,078 2,910 327,837 4,712 246,647 1,270 Fourrages 7,460 1,024 10,288 358 7,873 772 Vins et eaux-de-vie 12,102 » 6,135 » 5,259 » Métaux 39,531 » Il » 175 128 Épiceries et drogueries.. 3,160 1,008 10,236 464 5,040 1,448 Poteries, verres et cristaux 27,342 » 24,780 » 19,229 » Autres marchandises. 403,755 9,644 284,611 5,676 296,456 2,707 2e CLASSE.

Houille et coke 429,387 434 224,983 » 156,540 12 Charbon de bois 525 » 101 » 5,795 » Bois de toute espèce. 138,796 1,578 98,199 1,662 112,198 904 Matériaux de construction 40,466 » 30,256 » 35,780 116 Minerais. 99,407 » » » » >̃ Engrais, pavés, grès, moellons 573,926 3,312 897,513 9,492 888,906 7,116 Autres marchandises. 657,184 5,781 627,452 1,968 677,979 424 Bois EN TRAINS (approrimat.). 38,675 » 17,814 » 18,442 » Total 2,956,794 25,691 2,560,205 24,332 2,476,319 14,957

Soit pour le parcourstotal. 101,958 886 88,283 832 85,390 516 102,844 89,115 85,906

Ces résultats sont complétement en désaccord avec ceux qui ont été obtenus par MM. les ingénieurs, au moyen des constatations qu'ils font opé-


rer à l'écluse du Haut-Pont. Voici, d'après les renseignements produits par eux, de quelle manière se serait réparti, en 1852 et 1853, le tonnage absolu des marchandises, dont les provenances et la destination ont été inscrites avec exactitude.

1852. 1853.

MARCHANDISES 1" CLASSR 2* CLASSE, ̃̃̃ TOTAL. Ve CLASSE – 2' CLASSE. TOTAL. VENANT DE s'-OMEK ET DIRIGÉES tonnes, tonnes, tonnes, tonnes, tonnes, tonnes. tonnes, tonnes, tonnes, tonnes, tonnes, tonnes.

Sur le canal de la Colme 4,984 2,441 7,425 15,550 11,552 27,102 de Calais.17,247 1,308 18,555 38,578 5,555 44,133 de Bourbourg 28,448 13,275 41,722 28,236 17,027 45,263 Sur Gravelines. 4,173 2,532 6,705 2,379 508 2,887 DIRIGÉES SUR S'-OMEP. ET VENANT

De Gravelines 5,801 0,459 12,260 701 S23 1,224 Du canal de Bourbourg. 100,752 96,711 197,463 89,020 2,005 91,025 de Calais 18,734 2,114 20,848 54,139 1,875 50,014 de la Colme. 311 37 348 12,424 8,919 21,343 En tenant compte de la distance

parcourue sur chaque partie de la

rivière, le tonnage ci-dessus indi-

qué donne pour résultat relatif au

parcours total

En descente. 36,393 14,121 50,514 49,115 20,282 69,397 En remonte. 92,031 80,932 172,903 100,520 6,089 106,609 TOTAUX 128,424 95,053 223,477 149,635 26,371 176,006

Les observations qui font l'objet de la note F paraissent suffisamment démontrer que, dans l'appréciation du mouvement des transports qui s'opèrent sur l'Aa, il y a lieu d'adopter les renseignements produits par MM. les ingénieurs, de préférence aux chiffres évidemment trop faibles de l'administration des contributions indirectes.

En ce'qui concerne le mouvement des marchandises sur la partie maritime de l'Aa, on en trouve l'indication dans les documents publiés par l'administration des douanes. Voici quel a été, dans ces dernières années, le tonnage possible des bâtiments qui ont effectué des chargements ou des déchargements dans le port de Gravelines

En 1847. Descente. 7,077' Remonte. 4,966' Total. 12,043' 1848 8,234 3,884 12,115 1849. 7,667 4,080 11,747 1850. 10,476 5,449 15,925 1851. 10,507 5,286 15,793 1852. 11,186 5,961 17,177


ACHENEAU.

Le lac de Grand-Lieu, situé entre Nantes et la baie de Bourgneuf, reçoit les eaux de plusieurs rivières, dont les principales sont la Boulogne et l'Ognon, navigables sur une partie de leur cours. Les eaux du lac s'écoulent, en partie, vers la Loire et forment, à leur sortie, la rivière d'Acheneau, navigable elle-même sur toute son étendue, et dans laquelle se jette le Tenu, également navigable.

Le lac de Grand-Lieu, dont le dessèchement est entrepris depuis longtemps, est une propriété particulière. Ce lac forme, avec la Boulogne, l'Ognon, le Tenu et l'Acheneau, leur émissaire, un ensemble réglementé par une ordonnance du 18 septembre 1830.

On appelle canal de Buzay la partie de l'Acheneau qui s'étend en aval de Messan. C'est à l'origine de cette partie qu'on a établi deux paires de portes d'èbe, dans le but de maintenir le tirant d'eau nécessaire à la navigation. Plus bas, sur le territoire de Buzay, on a construit des portes de flot, pour empêcher les eaux de la Loire, à marée haute, de s'élever à une hauteur nuisible au desséchement des terres. Ces dispositions, qui remontent à l'enfance de l'art, sont désavantageuses pour la navigation car les bateaux ne peuvent passer qu'au moment où la marée atteint le niveau du bief supérieur, et souvent ils n'ont pas le temps de remonter jusqu'à Messan. On a proposé, pour remédier à cet état de choses, de construire une écluse à double sas, avec barrage et pertuis. L'exécution de cet ouvrage serait un bienfait; car la police de l'écluse de Messan et de celle de Buzay, qui tient la clef de la voie navigable, est livrée à une Compagnie dont les intérêts sont souvent opposés à ceux du commerce. Le développement de l'Acheneau, compris dans le département de la Loire-Inférieure, est de. 21,500' La distance qui sépare l'origine de cette rivière de l'embouchure de la Boulogne, c'est-à-dire la traversée du lac de Grand-Lieu entre ces deux points, est de 10" environ; la traversée, de l'embouchure de l'Ognon à l'Acheneau, n'est que de 6k.

La pente moyenne de l'Acheneau, à l'étiage, ne dépasse pas 0m005 par kilomètre.

Les portes de Messan et de Buzay offrent 5m de largeur pour le passage des bateaux. Ces portes sont situées à 2,730m l'une de l'autre; celles de Buzay sont à 1,07 0m de l'embouchure dans la Loire.


Le tirant d'eau normal est de 2"1 mais il s'abaisse souvent au-dessous de cette limite, par suite des nécessités du dessèchement. Dans le lac, l'enfoncement ne peut guère aller au delà de 0m90 c'est à cet enfoncement que sont subordonnés les chargements des bateaux de la Boulogne et de l'Ognon.

La charge moyenne des bateaux qui ne fréquentent que l'Acheneau est de 15', et leur charge maximum de 100'.

Pendant les grandes eaux, on ne peut naviguer qu'à la voile lorsque les eaux sont à l'étiage, les bateaux sont halés au moyen de l'aussière. La descente, comme la remonte de la rivière, se fait généralement en un jour. Les frais de transport, déduction faite du droit, reviennent à Of 09 par kilomètre.

L'Acheneau est imposé au droit de navigation, au profit du Trésor. La perception s'opère conformément aux dispositions de la loi du 9 juillet 1836 (voyez note A), et d'après le tarif général fixé pour les rivières dénommées au tableau annexé à ladite loi.

Voici quel est ce tarif, tel qu'il résulte des modifications prononcées par les ordonnances des 27 octobre 1837 et 30 novembre 1839 TARIF GÉNÉRAL (1).

La taxe est fixée par myriamètre mais elle est appliquée proportionnellement aux dixièmes de myriamètre, en comptant pour 1 kilomètre toute fraction de 50 0- et au-dessus, et en négligeant toute fraction inférieure à 500m elle est la même à la remonte comme à la descente

Les marchandises de 2e classe, dénommées à l'art. 3 de la loi, sont 10 Les bois de toute espèce autres que les bois étrangers d'ébénisterie ou de teinture, le charbon de bois ou de terre, le coke et la tourbe, les écorces et les tans

2° Le fumier, les cendres et les engrais de toute sorte

(1) Les rivières navigables auxquelles s'applique ce tarif sont les suivantes

Acheneau. Bayse. Gave. Meurthe. Rhône. Sèvre niortaise. Adour. Boutonne. Isère. Meuse. Rhône (petit) Tarn. Ain. Charente. Isle. Midouze. Salat. Thouet. Aisne. Cher. Layon. Mignon. Saône. Toucques. Allier. Creuse. Loir. Morin. Sarthe. Vendée. Ardèche. Dordogne. Loire. Moselle. Seille. Vezère. Ariége. Doubs. Lot. Nive. Seine. Vienne. Aube. Eure. Marne. Oise.. Seudre. Vilaine. Autise. Garonne. Mayenne. Orne. Sèvre nantaise. Yonne.


Les marbres ou granits bruts ou simplement dégrossis, les pierres et moellons, les laves, les grès, le tuf, la marne et les cailloux k° Le plâtre, le sable, la chaux, le ciment, les briques, tuiles, carreaux et ardoises

5° Enfin le minerai, le verre cassé, les terres et les ocres.

Les marchandises de 1re classe se composent de celles qui ne sont pas dénommées ci-dessus.

Bascules à poisson (art. 8 de la loi), par mètre cube du réservoir. 0 015 Trains (chargés (art. 7 de la loi), par décastère. 0 080 Trains] non chargés non charges 0 OaO Sur la partie non navigable des rivières, les trains ne paient que la moitié de cette dernière taxe.

Au montant des droits à percevoir en vertu de ce tarif, il doit être ajouté un décime par franc, conformément à la loi de finances du 25 mars 1817. Les distances légales qui servent également de base à la perception, proportionnellement au trajet parcouru, ont été déterminées ainsi qu'il suit

DÉSIGNATION DISTANCES EN KIL01IÈTRESI

nES PRINCIPAUX. POINTS. t.~TttE cceW cées.

F-% POI',4TS.

LacdeGrand-Lieu. 0 0

EmbouchureduTenu. 2 2

Port-Saint-Père. 2 It

La Darbottière. li 8

Port du Cheix. 6 14

Buzay. 5 19

Embouchure dans la Loire. 1 20 l~

Le seul bureau institué pour la perception des droits de navigation sur l'Acheneau est situé à Port-Saint-Père. Celui de Nantes effectue également les recettes et opère le jaugeage des bateaux qui font la navigation de cette rivière.

Les produits des droits perçus depuis l'application du tarif en vigueur ont été, savoir

En 1838, de. 475t 68 En 1846, de 933'28 1839. 616 99 1847 838 59 1B40. 585 61 1848. 855 10 1B41. 972 67 –1849. 687 74 1842. 808 58 1850. 1,050 38 –1843. 833 46 –1851.t,346 68 1844. 607 54 1852 1,249 68 –1845. 840 30 1853 877 43

Ainsi, depuis 1838, la navigation de l'Acheneau s'est développée dans


une proportion du simple au triple, sauf en ce qui concerne l'année 1853, qui a été exceptionnelle, en raison de la tenue des eaux.

Le tonnage des marchandises transportées, en descente seulement, par cette navigation, présente les résultats suivants extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des 1850. 1851. 1852.

MAnCHANDISES. ̃̃ ̃

DESCENTE. FEMOSIE. DESCENTE. REMONTE. DESCENTE. REMONTE.

lrc CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. Céréales, légumes, fruits. 57,5(i3 » 77,754 » 61,225 Fourrages 6,318 <> 10,903 » 7,672 » Vins et eaux-de-vie 59,289 » 106,868 » 110,789 » Métaux >i » » » » » Épiceries et drogueries n i> » » » » Poteries,verres et cristaux » » » » » » Autres marchandises. 9,185 » 9,660 » 5,930 » 2e CLASSE.

Houille et coke. 18,459 » 11,692 » 19,994 » Charbon de bois. » » » » » » Bois de toute espèce. 123,504 » 127,134 » 99,623 » Matériaux de construction 150,952 » 155,100 » 166,515 » Minerais » » n >i » » Engrais. 24,018 » 30,433 » 23,566 » Autres marchandises 604 » 1,133 » 2,504 » DOIS EN trains » » n » » JI TOTAL. 449,872 » 530,677 » 497,820j »

Quant à la navigation en remonte, les documents de l'administration des contributions indirectes n'en font mention que pour 1847. Également ramené au parcours total, le tonnage des marchandises transportées dans ce sens ne s'élève pas au delà de 169', consistant principalement en matériaux de construction et charbons de terre.


ADOUR.

Flottable en trains, sur une longueur de 39,330" depuis Aire jusqu'à Saint-Sever, l'Adour est navigable entre cette dernière ville et son embouchure dans l'Océan, au-dessous de Bayonne.

De Saint-Sever à Mugron, la navigation n'a lieu qu'à la descente, et pour une très-faib!e quantité de transports; à partir de Mugron, elle a lieu à la remonte comme à la descente mais elle n'acquiert d'importance qu'à partir du confluent de la Midouze, où elle s'accroît des transports propres à cette dernière rivière, et plus encore en aval de Dax, dans la partie où viennent successivement se jeter le Gave de Pau réuni au Gave d'Oloron, la Bidouze, l'Aran, l'Ardanabia et la Nive, également navigables. Au-dessous de l'embouchure de la Nive, à Bayonne, la navigation devient exclusivement maritime.

La loi du 30 juin 1835 a affecté au perfectionnement de la ligne navigable de Mont-de-Marsan à Bayonne, formée de la Midouze et de l'Adour, un créditde900,000 fr., à l'aide duquel le mouillage, qui n'était auparavant que de 0"'20 à O'"3O sur beaucoup de points a pu être porté à lm. Une nouvelle allocation do 1,200,000^ a été accordée parla loi du 31 mai 1846, dans le but de compléter les améliorations de l'Adour entre l'embouchure de la Midouze et celle des Gaves; les dépenses faites jusqu'au 31 décembre 1853, sur cette allocation, ne s'élèvent pas au delà de i75,000f. Le développement de la partie navigable de l'Adour est, savoir

Sous le rapport de la navigation, cette longueur de 133,852-' se divise ainsi

La pente de l'Adour est très-variable elle est, par kilomètre

De Saint-Sever à Mugron, de 18™ 476, soit 1" 015 De Mugron à la Midouze, de. 6 830, 50 De la Midouze aux Gaves, de 9 139, 129


Le tirant d'eau est également très-variable.

Sur le haut Adour, la profondeur atteint à l'étiage 4"' 05 dans quelques parties; dans plusieurs autres, 2"1 et 3' et, sur un grand nombre, jm et im 50 mais, sur certains points où le lit est fort large ou partagé en plusieurs points, elle se réduit à.0ra 35, 0m 25 et même 0111 15. Sur le bas Adour, en amont des Gaves, partout où les travaux d'amélioration sont terminés, le tirant d'eau atteint à peu près lm; dans les autres parties, il s'abaisse à 0m 40 au delà de l'embouchure des Gaves, il est, à basse mer, de lm 60, au minimum.

De Bayonne à la mer, le tirant d'eau est subordonné au passage de la barre on trouve, sur ce point, dans les marées les plus favorables, 4m55 à 6m 50, et, à haute mer de morte eau, de 3m 25 à km 87. La marée se fait sentir jusqu'à Vinport, au-dessus de Saubusse c'est là que cesse l'inscription maritime.

La charge moyenne des bateaux qui font la navigation de l'Adour est de 15 à 18', et la charge maximum de 28'.

Sur le haut Adour, la traction des bateaux s'effectue seulement à la remonte et avec des bœufs lorsque les eaux sont hautes et que le chargement est fort, on en emploie deux paires; lorsqu'elles sont près de l'étiage, les bateaux emploient un jour et demi pour descendre de Mugron au Hourquet, et à peu près le même temps à la remonte lorsqu'elles atteignent 0m 80 au-dessus de l'étiage, il ne faut que six heures pour faire le même trajet à la descente, et huit heures à la remonte.

Les principaux obstacles à la navigation dans cette partie supérieure de l'Adour consistent dans les hauts-fonds on en compte 13 entre Saint-Sever et Mugron, 2 de Mugron au Housquet et 2 barrages d'usines. La navigation, subordonnée, dans les parties inférieures de la rivière, aux conditions de tirant d'eau qui viennent d'être indiquées, subit de trèsgrandes variations quant au mode, aux difficultés et aux prix du halage. Sur le bas Adour, on emploie, comme moteurs, les bœufs, les chevaux et la vapeur. Les bateaux à vapeur, destinés au transport des voyageurs et au remorquage des bateaux de marchandises remontent jusqu'à Dax. Sous le rapport de la durée des voyages et du fret, on doit considérer trois points principaux Mont-de-Marsan, Dax et Bayonne.

Le voyage prend, en bonnes eaux


Le prix du fret, par tonne, se résume dans les chiffres suivants

De Mont-de-Marsan à Dax. March. de 1" cl. 7' 50. cl. 4' 80 à Bayonne.. 9 75. 6 10

De Dax à Bayonne 4 50. 4 » De Bayonne à Dax. 6 35. 5 10 à Mont-de-Marsan.. 7 » 6 60

C'est, en moyenne, 0' 0655 par tonne et par kilomètre, sur l'ensemble de la ligne de la Midouze et de l'Adour.

L'Adour est imposé au droit de navigation, au profit du Trésor, mais seulement dans la partie fluviale, c'est-à-dire en amont de Bayonne. La navigation maritime, en aval du pont qui joint cette ville à celle de SaintEsprit, sur la route de Paris en Espagne, n'est soumise à aucun droit. Le droit de navigation intérieure est perçu conformément aux dispositions de la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Le tableau suivant indique les distances légales telles qu'elles ont été déterminées pour servir également de base à la perception, proportionnellement au trajet parcouru ou à parcourir.

| DftiGiMTiox «ÎSSI désignai™ ^SoS* EN DESlGNATlON EN des ̃ ̃ des ̃ ̃ »- raiKcipvux rouis. ^f™ cumulées. ratircipiire POINTS. ^"omis cumuiées. 4ES POIN16 LHS POINTS

Snint-Sever 0 0 Port de liées 5 74 La Plaine 10 10 Embouchure du leuj- 7 81 Mugron 10 20 Suuhusse 4 85 ConLeuu 3 23 Port de la Marquèse 3 88 LeHourquet(em,delaMidouze 10 33 Rasport. 7 95 Port de Ponlonx 10 43 Port-dc-Ionne 2 97 l-oriquet de Préchocq 2 45 Bec duCave(emb. des Gaves) 5 102 Louts (Fin de ITMiacq) 4 49 Embouchure de la Bidouzo.. 2 104 Hinx 4 53 Urt (embouchure du Larron) 7 Hd Pouy. 8 61 Larbeuu 12 f23 Dnx 8 69 Bnyoune (Emb. de la Nive). 5 128

La distance totale de Saint-Sever à Bayonne, portée ici à 128 kilomètres, n'est pas d'accord avec les longueurs indiquées plus haut mais celles-ci résultent de mesurages faits en 1851, et avec un très-grand soin, tandis que les distances légales qui ont été fixées en 1836 ne sont qu'approximatives. Cette observation s'applique, tant à l'Adour qu'au certain nombre des rivières dénommées au tableau annexé à cette loi.

Les bureaux établis sur l'Adour, pour la perception des droits, sont situés à Mont-de-Marsan, Dax et Bayonne; ils fonctionnent en même temps comme bureaux de jaugeage.

Le produit des droits de navigation a été, depuis l'application du tarif en vigueur, savoir


En 1838, de 16,672' 07 En 1847, de 19,240f 2a 1839 18,310 31 1848 18,101 40 1840. 20,666 51 1849 20,244 63 1841 19,167 14 1850 21,092 54 1842 19,852 16 1851 21,834 34 1843 18,621 01 ]852 23,036 03 1844 20,355 46 1853 28,248 49 1845 20,777 59 y compris 706' 90 non perçus pour 1846. 21,023 70 céréales.

Ces chiffres comprennent ceux des produits résultant de la perception faite sur les parties de la rivière exclusivement flottable en trains; mais les recettes y relatives sont de peu d'importance et n'affectent qu'insensiblement le chiffre total.

Le tonnage des marchandises présente les résultats suivants, extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des 1850. 1851. 1852.

JIAnciIANMSES. « ii DESCENTE. ItEMOXTE DESCENTE. IlLMONTE. DESCENTE. ÎIEMO.VTE.

I lrc CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes, tonnes. Céréales, légumes, fruits. 756,795 75,817 1012,823 90,2931125,642 76,504 Fourrages 10,623 18,060 12,167 23,341 7,259 23,380 Vins et eaux-de-vie 513,488 1,003 585,276 6,193 660,881 4,209 Métaux 54,447 22,190 113,978 44,933 174,725 36,316 Épiceries et drogueries.. 16,993 3,159 18,460 1,653 17,257 2,013. Poteries, verres et cristaux 538 17 280 34 52 118' Autres marchandises. 1,961,402 486,2311,798,593 548,089 1,827,124 577,835 2e CLASSE.

Houille et coke >. 57,882 81,359 » 102,181 Charbon de bois. »» » 3,540 » Bois de toute espèce.1224,112 2,1911146,302 286 967,706 3,495! Matériaux de construction 747,017 67,582 642,664 94,401 837,616 104,155! Minerais 84 154,855 » 225,834 2,160 218,765 Engrais. 4,455 2,241 1,413 2,496 » 4,768 Autres maichandises. 192,770 332,846 158,679 271,788 103,498 329,436 Bois EN TRAINS (apptoiimal.). 89,344 » 112,375 » 109,038 » TOTAL. 5,572,968 1,224,074 5,603,010 1,370,700 5,836,498 1,483,175J

Ramenés au parcours total des 128k, sur lesquels a eu lieu la perception, le tonnage ci-dessus et celui des trois années donnent pour résultats

En 1847. Descente. 40,208'. Remonte. 9,414'. Total. 49,622'. 1848. 37,283 8,954 46,237 1849. 41,205 8,116 49,321 1850. 43,539 9,563 53,102 1851 43,773 10,775 54,548 1852. – 45,597 11,527 57,124


Si l'on s'en rapporte à certains renseignements, dont on ne peut toutefois garantir l'exactitude, les transports entre Mugron seulement, car il n'y a pas, à vrai dire, de navigation en amont de l'embouchure de laMidouze, ne s'élèveraient pas à plus de 5,000', et ceux qui s'opèrent entre le confluent et Dax, de 26 à 30,000'. Le tonnage moyen de la partie inférieure devrait être ainsi augmenté dans la proportion inverse. Mais on manque d'éléments pour déterminer la quantité dont s'accroissent les transports dans les diverses parties où débouchent les affluents de la rivière. Quant à la navigation maritime, de Bayonne à la mer, le tonnage moyen des marchandises qu'elle transporte est indiqué dans les documents publiés par l'administration des douanes. C'est le mouvement du port de Bayonne, qui se résume dans les chiffres suivants, applicables au tonnage possible des bâtiments à charge

En 1847 Descente. 63,587'. Remonte. 27,030'. Total. 70,617'. 1848 34,846 18,834 53,680 – 1849 40,357 20,247 60,604 1850 42,318 22,825 65,143 1851. 48,338 26,991 75,329 1852. 48,906 25,924 74,830

AFF.

Ce cours d'eau est navigable depuis la Gacilly jusqu'à son embouchure dans l'Oust canalisée, qui fait partie du canal de Nantes à Brest. L'État n'y fait aucun travail mais l'administration des chemins vicinaux du département du Morbihan a entrepris elle-même, dans l'intérêt des communications vicinales, une rectification de l,000m de longueur dans la commune de Cournon cette rectification, qui doit abréger de 500°' environ le cours de la partie correspondante de la rivière, sera incessamment terminée.

La longueur du cours naturel de l'Aff, dans sa partie navigable, appartenant au département du Morbihan, est de. 8,710' La pente de la rivière est de 0™ 119 environ, par kilomètre. Le tirant d'eau varie de 0m 95 à 1°> 25.

Il n'existe pas, sur l'Aff, de navigation commerciale. Les bateaux qui fréquentent le canal de Nantes à.Brest viennent prendre, à la Gacilly, des


céréales, des bois à brûler et quelques matériaux de construction pour Redon, des minerais et de la castine pour les forges de Paimpont et de la Nouée. Le mouvement annuel paraît consister dans le passage de 50 bateaux environ, ayant une charge moyenne de 12 à 15'.

L'Aff n'est pas imposée au droit de navigation.

AGOUT.

Divers documents tendraient à faire considérer l'Agout comme navigable depuis Castres jusqu'à son embouchure dans le Tarn, à Saint-Sulpice-de-la-Pointe elle ne l'est cependant, ni de fait ni de droit, sur aucune partie de son cours. Cette rivière figure, il est vrai, au tableau annexé à la loi du 9 juillet 1836, comme imposée au droit de navigation, au profit du Trésor mais n'ayant pas été comprise dans le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, elle se trouve en dehors du classement des cours d'eau navigables ou flottables en trains. La canalisation de l'Agout, en aval de Castres, avait été entreprise par les Étals de Languedoc, et vingt écluses avaient été construites dans cette partie, sans que, toutefois, rien indique que la navigation y ait été ouverte. Aujourd'hui, ces écluses sont entièrement dégradées, et fermées en maçonnerie pour ménager l'eau nécessaire aux besoins des usines qui y sont appuyées.

En 1837, on soumit aux enquêtes un avant-projet des travaux à faire pour canaliser cette rivière, comme on voulait Je faire autrefois entre Castres et le Tarn. On portait à 36 le nombre des barrages éclusés à construire, sur la longueur de 81,088"' qui sépare ces deux points, et à 3,38O,O('Of environ la dépense à faire. Il n'a été donné aucune autre suite à cet avant-projet, auquel on substitue aujourd'hui un projet de chemin de fer.


CANAL D'AIGUES-MORTES.

On appelle canal d'Aigues-Mortes, grau du Roi et grande robine d'Aigues-Mortes, le lit naturel ou chenal que le Vistre et le Vidourle, après avoir traversé l'étang du Repausset, se sont creusé à travers les marais et les atterrissements qui séparent aujourd'hui le port d'Aigues-Mortes de la Méditerranée. C'est dans ce port que s'embarqua saint Louis, lors de la première croisade, le 25 août 1248, selon Mézeray.

La distance actuelle da la mer au port, c'est-à-dire la longueur du chenal d'Aigues-Mortes, est de. 6,300'" Cette longueur est comprise dans le département du Gard.

Le port d'Aigues-Mortes, où se réunissent les canaux de Béaucaire et de la Radelle, avec lesquels le chenal est en communication, n'est fréquenté que par les navires de pêche et de cabotage on y trouve un tirant d'eau de 3m.

Le canal ou chenal d'Aigues-Mortes n'est pas imposé au droit de navigation.

Le tonnage possible des marchandises que reçoit et qu'exporte le port d'Aigues-Mortes est représenté par les chiffres suivants extraits des docu^ ments publiés par l'administration des douanes.

En 1847 Descente. 9,007' Remonte. 20,371' Total. 29,378' 184S 7,000 7,058 14,958 17i9 5,498 9,483 14.981 1850. 6,520 8,805 15,391 1851. 8,574 11,119 19,693 1852. 9,029 11,908 20,937

AIN.

La rivière d'Ain est classée, par l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, comme flottable entrains depuis le pont de Navoy jusqu'à la Chartreuse de Vaucluse, sur un développement de 68k, et comme navigable depuis ce dernier point jusqu'à son embouchure dans le Rhône, à Anthon.


Suivant le tableau des distances dressé en exécution de la loi du 9 juillet 1836, pour la perception du droit de navigation, le flottage aurait son origine à Champignolles, à 15k au-dessus du pont de Navoy, et la navigation ne commencerait qu'à Condes, à l'embouchure de la rivière flottable de Bienne, à 17k en aval de la Chartreuse de Vaucluse. Ce n'est guère en effet qu'à ce point que l'Ain, grossi des eaux de ses affluents, devient praticable aux bateaux encore ne l'est-il que par intervalles et à la descente seulement, toute remonte étant impossible en raison de son régime torrentiel, des rochers qui hérissent son lit et de l'escarpement de ses bords, qui ne permettraient que très-difficilement et à grands frais l'établissement de chemins de halage.

Le développement de la partie navigable de l'Ain est, savoir

La pente de la rivière n'a pas été déterminée; mais elle est évaluée approximativement à lm 50 par kilomètre.

La navigation de l'Ain n'est pas une navigation commerciale les transports de marchandises sont rares et ne se font que par petites quantités la circulation ne consiste guère que dans le passage des trains de bois de charpente provenant des forêts du Jura, on bien encore des bateaux vides qui se construisent sur le bord de la Bienne et dans les ports de Condes, Thoirette, etc. Il n'y a donc aucun renseignement utile à consigner ici en ce qui concerne le mode et les frais de navigation.

La rivière d'Ain est, comme on vient de le dire, imposée au droit de navigation, au profit du Trésor; la perception s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Les distances légales servant de base à la perception, proportionnellement au trajet parcouru, ont été déterminées ainsi qu'il suit

DÉSIGNATION DIST,Il\CES DI:SIG1AT10\ DIS ^S.g™ J^S BfeUKAIHB f^S.

des des

PBIXCIPAUI POINTS. tEs^TOMs CUMl'lÉM. P»IXCIPAUI POINTS. Lr/l]"^n E tlJIUI.ÉES. PRI\CIPAnI POINTS. LE 1'OIS. CVAIVLECS. LES Conaes (emb" de la Bienne. 0 9 Pont-d'Ain 5 iO Confluent de l'Oignon 7 7 Vureniuon 3 52 Thoirette. 6 13 Gevrk-u» (connu. duClialillon 11 63 Grange-Bombois 4 17 Mollon 3 (i(i Corveissiat. i HI La Burraque [com.di'S Loges] 4 "ïo Cize 6 24 Cliasscy i 74 Serrieres 8 32 Cliarnos 2 70 Merlot 1 33 Saint-Jean-do-Xiost 4 80 Poncin 9 52 Port-Oallaid 4 84 Jieui'illc-sur-jtin 2 41 Anlhon (elnb. danslclluône) 3 87


Les bureaux établis pour la perception des droits sur l'Ain sont situés à Condes et à Anthon.

Les produits annuels des droits de navigation, depuis l'application du tarif actuel, ont été, y compris les recettes relatives à la partie flottable, pour laquelle il n'a pas été fait de distinction, savoir

En 1838, de 1,7989 26 En 1846. 1,359'51 1839. 1,213 36 1847. 1,316 83 1840. 1,091 56 1848. 706 84 1841. 961 53 1849 798 9G –1842. 806 15 –1850. 888 24 1843 617 57 –1851. 862 os 1844 990 74 1852. 963 51 1845. 1,329 75 1853. 1,169 84

Voici, d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, quel a été le tonnage des marchandises pendant ces dernières années

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des 1850. 1851. 1852.

MARCHANDISES. DESCENTE. REMOXTE. DESCENTE. BESIONTE. DESCENTE. REMONTE.

lre CLASSE. tonnes. tonnes, tonnes, tonnes. tonnes. tonnes. Céréales, légumes, fruits. » » 219 » » » Fourrages » » n » » Vins et eaux-de-vie » » » » » » Métaux » » 0 » » Épiceries et drogueries.. » » » » 206 ̃> Poteries, verres et cristaux » » » » » >̃ Autres marchandises. 5,307 » 5,038 » 5,491 » 2e CLASSE.

Houille et coke » » » » » Charbon de bois. 721 » » » 1,495 » Bois da toute espèce. 6,680 » 3,067 » 2,941 1 » Matériaux de construction » » » » » » Minerais » » » » « » Engrais. n » s » » Autres marchandises. 480 d 119 » 537 » Bois EN traims (approiimal.). 417,182 » 378,956 » 438,433 » TOTAL. 430,370 n | 385,399 » | 448,923 »


CANAL D'AIRE A LA BASSÉE.

On désigne généralement sous cette dénomination impropre, le canal qui opère, en passant par Béthune, la jonction de la Deule a la Lys. Ce canal commence au bac à Bauvin, sur la Deule, et se termine, sur la Lys, au bassin d'Aire, où il se réunit au canal de Neuf-Fossé.

La partie comprise entre la Deule et la Bassée portait autrefois le nom de canal de la Bassée c'était une section de la communication que la ville de Lille fit entreprendre, dès 1271, dans la direction do la haute Deule cette section fut ouverte en 1660, et perfectionnée en 1771. Depuis cette époque jusqu'en l'an X, elle fut entretenue, ainsi que le canal principal dont elle formait une dépendance, aux frais de la ville de Lille. En 1820, le projet de continuation jusqu'à la Lys, du canal de la Bassée, fut compris au nombre de ceux qui avaient pour objet de compléter le système de notre navigation intérieure et, en 1822, une des lois rendues le 14 août, ratifiant le traité passé entre le Gouvernement et la Compagnie Loques et Desjardins, autorisa l'exécution de ce prolongement par voie de concession. Cette concession, dont la durée était fixée à 99 ans, comprenait en même temps celle du canal de la Bassée.

Le 25 octobre 1825, la communication de la Deule à la Lys fut ouverte à la navigation. Avant cette époque, les bateaux qui, de l'Aa, se rendaient dans l'Escaut, étaient obligés, après avoir débouché dans la Lys, de descendre cette rivière jusqu'à Dcuslémont, de remonter la Deule et la Scarpe, et enfin le canal de la Sensée. Ce trajet, depuis la Lys jusqu'au fort de Scarpe, était de 118k; il se réduit, par Aire, Béthune et la Bassée, à 70k, et présente en outre l'avantage d'une navigation plus régulière et plus sûre.

Les dépenses faites par la Compagnie concessionnaire se sont élevées à la somme de 3,000,000f, qui dépasse d'un tiers le chiffre des évaluations primitives.

Le tarif des droits à percevoir en conformité dé la loi de concession était en tout conforme à ceux qui étaient annexés aux lois d'emprunt de la même époque. Ce tarif avait à peine reçu son exécution sur le canal de la Deule à la Lys, que la Compagnie, se fondant principalement sur les dispositions défectueuses qu'il comportait, sur ce que le mode de perception à la charge réelle était en désaccord avec celui qui était en usage dans le Nord,


où le droit se percevait d'après la charge possible, etc., se pourvut en modification de ce tarif. Une loi rendue le 29 juillet 1829, à la suite d'enquêtes et d'une longue instruction, fit droit à cette réclamation, et, substituant aux taxes primitives une taxe unique pour les marchandises et un droit proportionnel pour les bateaux vides, convertit en concession perpétuellela concession temporaire qu'avait accordée la loi du 14 août 1822. Cet avantage était octroyé à la Compagnie, tant en compensation de ses sacrifices, qu'en considération de la concurrence qu'elle avait à subir de la part de la ligne navigable de la Deule et d2 la Lys, par suite des perfectionnements réalisés sur cette ligne, dont elle n'avait pas, disait-elle, prévu la concession, mais en compensation surtout de ce que le taux du nouveau tarif était inférieur au taux moyen des premières taxes.

En fait, si certaines marchandises de première classe éprouvaient un dégrèvement d'autres, et en assez grand nombre, subissaient une aggravation de droits, quelques-unes même dans une assez forte proportion.

Quant à la cause principale de la substitution du mode de perception d'après la charge possible des bateaux, au mode basé sur la charge réelle, c'est-à-dire quant à la nécessité de rendre le tarif du canal de la Deule à la Lys conforme aux usages locaux, on se borne à faire remarquer que récemment, sur les réclamations réitérées du commerce du Nord lui-même, la perception à la charge réelle a été substituée à la charge possible sur les cours d'eau des bassins de l'Aa et de l'Escaut, pour lesquels la loi du 9 juillet 1836 avait maintenu les dispositions du décret du 28 messidor an XIII, Aussi la Compagnie concessionnaire s'est-elle vue dans l'obligation de revenir au mode dont la modification avait motivé la perpétuité de la concession.

Le développement du canal d'Aire à la Bassée est, savoir

La longueur de l'ancien canal de la Bassée à la Deule est de 7,100m. La partie inférieure appartient au département du Pas-de-Calais, sur une étendue d'environ 5l compris dans la longueur de 40,078'" ci-dessus indiquée. Il n'y a qu'une pente descendant vers la Lys eile est, en totalité, de 2°' 66. Cette pente est rachetée par deux écluses de 5m 20 de largeur et 40m de longueur.

Presque tous les ponts sont des ponts-levis, avec montants et bascules en charpente il n'y a d'exception à cet égard que pour celui de Crêtes, dont le tablier est à 4°> au-dessus du plan d'eau et pour celui des Vaches, à la


Bassée. Ce dernier pont, construit en maçonnerie, est à 3m 80 au-dessus du niveau habituel.

Le tirant d'eau normal est de lm 50 en tout temps.

La charge moyenne des bateaux est de 50', et la charge maximum de 200'. Le halage a lieu au moyen de chevaux. Le trajet du canal se fait en dix heures. Le prix de lu traction d'un bateau de 200' revient, sur les canaux d'Aire à la Bassée et de Neuf-Fossé, de 0E 83 à 0f 91 par kilomètre, soit de Of 004 à 0' 0045 par tonne.

On trouve dans les renseignements qui font l'objet de la note D, les détails du prix du fret sur l'ensemble de la ligne de Dunkerque vers la Deule et l'Escaut.

Le tarif fixé par la loi précitée du 29 juillet 1829, est ainsi conçu « AnT. 1er. Les bateaux chargés, quelle que soit la nature du chargement, paieront par tonne de 1,000" et par distance de 5k O1 21 •> ART. 2. Les bateaux vides paieront, par tonne et par distance. 0 05 » Sont assimilés aux bateaux vides, et paieront en conséquence le même droit, les bateaux uniquement chargés de sables, fagots, charbonnettes, engrais, tourbes et cendres fossiles. »

A peu de distance de la Deule, l'ancien canal de la Bassée décrit, sur le territoire de Billy-Berclau, une courbe très-prononcée, dont le redressement était une des conditions du cahier des charges. La Compagnie, dans le but d'éviter de nouvelles acquisitions de terrains et de nouvelles conférences avec le génie militaire, et de livrer bien plus rapidement une voie si importante pour le commerce, demanda à être exonérée de cette condition. L'administration, considérant qu'il ne s'agissait, en définitive, que d'abréger seulement d'un quart d'heure la durée du trajet de la Deule à la Lys, agréa cette proposition, sous la réserve que la Compagnie exécuterait, en compensation, d'autres travaux, et que les distances à compH ter pour la perception du droit de navigation seraient, dans l'intérêt du » commerce mesurées comme si le coude de Berclau était effectivement » redressé.

Par suite de cette décision, la distance totale de 42,354™ ci-dessus indiquée est réduite, pour la perception à 41,321" soit à 8 distances 114. On compte ainsi r

De la Deule à Berclau. ik 0 DeBéthune à Robecq. Ck 5 De Berclau à la Bassée.54. De Robeck à Guerbecque.. 6 0 DelaBasséeàBéthune 15 9 De Guerbecque à Aire. 6 5

Voici d'ailleurs les dispositions d'après lesquelles la perception s'effectue par la Compagnie.


POINTS DROITS PAR TONNE du NATURE DES MARCHANDISES. pBrAItT pour pour la DÉ1MI1T ET B /IBIIIVEE. 5 “,“,“_ IIUVEilSÉE

Marchandises diverses 0' 17 i* 4025

D'Aire A Douai Sable, fagots, charbonnettes, engrais, tourbe,

fumier, cendres fossiles et bateaux vide. 0 05 1 4125

A ( Charbons et marchandises diverses. 0 15 1 2375

DE Douai A Aire.. {sables, fagots, etc., et avide 0 05 0 4125 A ( Marchandises diverses 0 10303 0 85

DE Lille A Aire.. j SableSi fagots, etc., et à vide 0 05 0 4125 D'Aose n LILLE (Marchandises diverses. .0 06061 0 50

D'Aire a Lille j gab]eg) fagots, etc., et k vMe ft og fl DU j Charbons et autres marchandises 0 21 » lNTEmf:<JKBCCANAL.< etc., et à vide. 0 05 » Intérieur du canal. s ( Sable, fagots, etc. et à > vide ̃ 0 «»_ 05 »

Le droit est réduit à 0r 1212 du tonneau par distance, ou à lf pour toute la traversée du canal, sur les marchandises allant d'Aire à Saint-Quentin et au delà, jusqu'à Paris, et pour celles allant de Paris à Saint-Quentin et au delà, jusqu'à Dunkerque.

Il y a en outre réduction à 0f 10303 du tonneau sur les bois en grume ou équarris, flottés ou chargés sur bateaux, allant de la mer à Saint-Quentin et au delà, jusqu'à Paris, ou à 0e 85 pour toute la traversée du canal; une réduction égale est accordée pour les minerais de fer d'alluvion, les terres glaises, vases, galets de mer et graviers.

Les bureaux de recettes sont situés à Aire, à Béthune et à la Bassée. La Compagnie ne fait pas connaître le chiffre de ses produits. Quant à la circulation des marchandises, le tableau suivant indique le tonnage des transports effectués depuis 1844 tant à l'intérieur du canal qu'en transit.

DE LA MER I>E FAIUS TUANSPOHT

ANNÉES. vers yers TOTAL. à

PARIS. LA MER. L'INTÉRIEUR. (

tonnes. tonnes. tonnes. tonnes.

En 1844. 85,810 70,429 156,245 83,702

1845. 134,714 101,174 235,888 107,916

1846. 141,691 96,023 237,714 100,208

1847. 159,128 114,929 274,057 113,289

1848. 78,595 103,378 181,975 76,427

1849. 76,482 88,343 164,825 88,015

1850. 87,991 90,131 178,122 97,013

1851. 115,460 110,185 225,645 111,221

1852. 124,690 106,197 230,887 109,425

EMBRANCHEMENT DE Noeux. La Compagnie des mines de houille de Vicogne et de Nceux vient d'adresser à l'administration une demande


tendante à obtenir l'autorisation de faire les études d'un canal d'embranchement qui, partant du canal d'Aire à la Bassée en amont de Cuinchy, aboutirait au centre de son exploitation. Cet embranchement, en facilitant à la Compagnie houillère l'exportation de ses produits, offrirait à la Compagnie du canal un avantage en l'exonérant de l'établissement de la rigole, mise à sa charge par les actes de concession, et qu'elle n'a pas encore entreprise.

AISNE.

L'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale indique la rivière d'Aisne comme étant flottable en trains depuis le territoire de Mouron (Ardennes) jusqu'à Chàteau-Porcien, sur un développement de 55k, et navigable, depuis ce dernier point, jusqu'à son embouchure dans l'Oise, à 2k environ au-dessous de Compiègne.

C'est, en effet, ce qui existait autrefois mais, depuis l'ouverture du canal des Ardennes, ce canal a complétement absorbé le flottage et la navigation de la partie de l'Aisne à laquelle il est latéral, c'est-à-dire de celle qui s'étend au-dessus de Neufchàtel les trains seuls suivent encore le cours de la rivière entre Mouron et Vouziers, sur une longueur de 39,400'

Quant à la partie inférieure de l'Aisne, restée navigable entrCNeufchâtel et le confluent de l'Oise, elle ne présentait qu'un mouillage de 0"1 25 à O"1 60 de hauteur, et placée entre plusieurs lignes qui pouvaient offrir un tirant d'eau de 1'" 60, elle formait ainsi une lacune qu'il importait de faire disparaître.

La loi du 19 juillet 1837 a ouvert, dans ce but, un crédit extraordinaire de 9 millions, qu'ont à très-peu près atteint les dépenses.

Le cours de l'Aisne, entre Neufchâtel et Condé-sous-Vailly, offrant une analogie frappante avec le régime des parties auxquelles suppléait déjà le canal des Ardennes, on a adopté le même système entre ces deux points, c'est-à-dire celui d'un canal latéral. Mais comme la partie inférieure du canal des Ardennes empruntait, sauf une courte dérivation, le cours naturel de l'Aisne, qui, dans cette partie, était fort défectueux, le nouveau canal a été prolongé jusqu'à Vieux-lès-Asfeld.


Depuis Gondé-sous-Vailly jusqu'à l'Oise, la navigation a été maintenue dans le lit même de la rivière, dont on a réduit la pente au moyen de barrages éclusés, de manière à assurer, sur les plus hauts fonds, le mouillage nécessaire aux bateaux.

Les travaux de l'Aisne canalisée ont été terminés le 15 novembre 1843; le canal a été livré à la navigation l'année suivante.

Il en est aujourd'hui de la partie de la rivière que remplace ce nouveau canal, comme il en a été de celle que remplace le canal des Ardennes la navigation n'a plus lieu, pour ainsi dire, que par la voie artificielle, car ce n'est qu'exceptionnellement qu'elle emprunte la rivière au-dessous de Pignicourt, à 8,500™ de Vieux-lès-Asfeld et à 3,000'" de Neufchâtel.

Ainsi, le cours navigable de l'Aisne, abstraction faite d'une longueur de 39l environ, comprise entre Château-Porcien et Pignicourt, et sur laquelle la navigation n'existe plus de fait, se divise en deux parties distinctes l'une, laissée dans son état primitif, entre Pignicourt et Condésous-Vailly et l'autre, canalisée, entre Condé-sous-Vailly et le confluent de l'Oise.

Sur cette longueur totale de 119,500" 98,000'" appartiennent au département de l'Aisne, et 21,500'" au département de l'Oise.

La pente totale de la rivière, depuis Vieux-lès-Asfeld jusqu'à l'Oise, est de 27'" 20, savoir

Sur la partie à laquelle supplée le canal latéral nouvellement

̃ouvert, de 17™ 40

Sur la partie canalisée, de 9 80

Cette dernière pente est rachetée par 7 barrages écluses. Les écluses ont, comme celles de l'Oise, 8'" de largeur; leur longueur utile est de 46" Les ponts offrent une hauteur plus que suffisante pour les chargements. Le tirant d'eau ne dépasse guère 0'" 40 à l'étiage dans la partie supérieure, en amont de Condé dans la partie canalisée, il est de lm 60. La charge moyenne des bateaux est de 80\ et la charge maximum de 200 à 215' dans l'Aisne canalisée. La traction a lieu à l'aide de chevaux. Les frais de transport à petite distance, de Soissons à Compiègne, par exemple, reviennent pour 42k de 4f a 50 soit, par tonne et par kilomètre, à 0f103;mais, pour le parcours de Mézières et Sedan, vers Paris, et pour les marchandises de première classe, le prix revient à Of 1056. (Voy. p. 48.) Le trajet de Condé à Compiègne se fait en deux jours et demi.


Dansles fraisde traction sont compris ceux que les mariniers ontà payer au passage du pont de Soissons, pour lequel il existe un service de pilotage. L'institution de ce service dérive d'anciennes ordonnances, et notamment de celles du mois de décembre 1672, cette œuvre du génie de Colbert, qui, malgré les modifications qu'elle a dû subir et qu'elle nécessite encore, par suite des réformes établies dans nos lois, a subsisté jusqu'à ce jour comme règlement fondamental.

Dès cette époque, on avait compris que les approvisionnements nécessaires aux besoins de la capitale ne pouvaient ni rester subordonnés aux résultats précaires de spéculations peu habiles encore, ni livrés aux hasards d'une liberté trop grande, et que, dans un temps où la concurrence offrait des dangers réels, on ne devait pas les laisser exposés à se faire sans ordre et sans régularité, ou peut-être à manquer, par suite d'accidents dans une des passes qui tiennent la clef des arrivages. Ce fut donc la nécessité d'assurer ces approvisionnements qui détermina l'organisation d'agents capables de seconder la marine sur les points les plus difliciles des voies navigables abotitissantes à Paris. C'est ainsi que furent successivement institués, sur la haute et sur la basse Seine, sur l'Oise et sur l'Aisne, les chefs ou maîtres et aides de ponts et pertuis ayant pour mission d'effectuer, à leurs risques et périls, et moyennant une rétribution fixée par l'administration, le passage des bateaux et des trains, sous les ponts et aux pertuis dangereux.

Ces agents faisaient partie du service de la navigation et de l'approvisionnement de Paris, qui dépendait, avant 1789, de la juridiction du bureau de l'Hôtel de ville, et qui fut placé, depuis cette époque, dans les attributions du même département ministériel que l'administration des ponts et chaussées. Mais ce service a été supprimé lui-même, par suite du vote de l'Assemblée nationale du 24 mars 1849, qui refusa de maintenir au budget de l'Etat les frais de personnel relatifs à l'approvisionnement de Paris; il a été rétabli, sur d'autres bases, par un décret du 21 août 1852, et ce qui concerne la police de la navigation a été réuni aux attributions des ingénieurs des ponts et chaussées. C'est d'eux, par conséquent, que dépendent aujourd'hui les chefs et aides chargés du pilotage des bateaux et trains. L'organisation de ces agents et la réglementation de leur salaire ont subi depuis quelques années de très-grandes modifications, pour la Seine et pour l'Oise, par suite du perfectionnement de la navigation de ces rivières; mais, nonobstant l'amélioration de l'Aisne, on a jugé nécessaire de maintenir ce qui existait au pont de Soissons.

Le tarif des droits ou salaires alloués aux chefs et aides de ce pont est donc encore en vigueur, tel qu'il a été fixé par un arrêté ministériel du 5 mai 1808 voici ce tarif


SALAIRE.

NATURE DU SERVICE. ̃̃"̃̃'

DU CHEF. DES AIDES.

Pour chaque bateau descendant ou montant le port,

chargé ou vide, sans distinction de grandeur, par

courbe de chevaux qu'if emploierait pour remonter la

Seine 3' 00 » » Pour chaque flette séparée du bateau descendant à,

charge. 1 00 » » Pour chaque train de sciage, charpente ou autres

bois 1 75 Pour chaque bateau vide montant de la gare d'aval

au port de Soissons 2 25 1 50 Pour chaque bateau chargé montant de la gare d'aval

au port de Soissons 2 25 2 00 Pour chaque bateau charge, descendant au port de

Soissons, par courbe 2 25 2 00 Pour chaque flette séparée du bateau, descendant à

charge au port de Soissons. 1 00 » n

L'Aisne est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor. La perception s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836, d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Les distances légales qui servent également de base à la perception, proportionnellementau trajet parcouru, ont été déterminées ainsi qu'il suit

1. MST.MCES ES KILOMÈTRES DISTANCES EN XN,OHÈTHES

DÉSIUKATICW m m DÉSIGNATION m llCS KSTBK ''AliTI11 »E des BlVTBE .1 PARTIR DE l'IUXClPAfX P0WTS. PHIXCU'AUX M>ms. 'eS PDIXCU'ArI pokis. KcfciuUel sC.°Sf3.. j l'lUXCU'AUX ''«'"s. KeufchâM s^ffy.

NcuftMlcl 0 n .i Le Port-Frant. 1 63 1 Mimncville 5 5 » Vcniiel 5 86 6 Cuignicourt 4 I) » Soissons 9 'a 15 Berry-au-Bae. 7 16 Pont-de-Pasly. 3 80 d8 Pontavert 7 03 Tomniiers 3 83 21 Poit-nux-Angtais S 28 ̃• Vie 13 34 Bnc lie Muizy 6 3i » Altichy 5 4M 39 OEuiUy 7 a n Port-de-la-llothe 4 105 43 Port de Bourg. 3 « Betlioudes 5 110 48 CJiovonae 9 53 Port des Bons-Hom-

Pont susn. de Vnilly. 5 68 .1 2 112 50 Condé ( omljouchuic Choisy-nu-Bac 4 ne 54 du canal latéral).. 1 62 n Embouch. dans l'Oise. 3 119 .57

Les bureaux établis pour la perception sur l'Aisne, comme sur le canal latéral, sont situés à Neufchâtelet à Soissons.


Les produits des droits de navigation ont été, depuis l'application du tarif en vigueur

En 1838, de. 10,152' 53 En 1S/i7, de 25,123' 52 1830 8,545 19 1S/|8 21,980 70 1840 8,583 09 1849 30,050 02 1841 11,238 33 1850 42,017 48 1842 9,003 51 1851 47,700 48 1853 14,9S0 74 1852 44,038 45 1844 "l8,S4O 4(i 1853 54,824 22 1845 23,554 08 y compris 1,749' 31 non perçus pour 18f|0 22,294 05 ciireales.

Ces produits sont le résultat de la perception faite, tant sur le canal que sur la rivière à l'égard desquels il n'est pas fait de distinction. On voit, par la comparaison de ces produits, quel a été le développement de la navigation depuis l'exécution des travaux de perfectionnement de l'Aisne et du canal des Ardennes.

Le tonnage des marchandises transportées, tant sur la rivière d'Aisne que sur le canal latéral, présente, d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, les résultats suivants

̃“ TONNAGE A 1 KILOMÈTRE r

des 1850. 1851. 1852.

MAr.ClIAXDISES. IIESCE3TI!. REMONTE. DESCENTE. REllONTi:. DESCENTE. L. HEJIONTI'

&

lre CLASSE. tonnes. bonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. Cor6ales,lcg. et fruits. 2,347,107 24,214 3286,030 204,080 1,838,773 877,871 Fourrages. 1,328 273 3,209 885 0,139 Ii Vinsctcaux-de-vie. 100,402 «-) 08,053 113,400 53,903 a07,093 37,235 Miitaux 1,809,735 45,125 2029,276 32,109 1,094,059 48,308 Épiceries et drog. 94,159 1,170,610 115,3931,383,438 238,3231,701,203 Poteries, verr. etcrist. 1,051 307,337 294 318,507 1,598 204,100 Autres marchandises. 47,802 20,040 22,012 30,354 53,030 34.S92 2' CLASSE.

Houille et coke 630 7,149,471 10,704 0,830,409 3',233 5^99,915 Charbon de bois 248,766 n 144,200 060 8,988 Bois de toute espèce.. 1,117,000 86,755 063,131 113,900 870,552 23,875 Matériaux de constr.. 920,731 940,6011495,005 1,085,873 1,870,323 940,804 Minerais « » » 70 » 1,232 Engrais. 39,023 39,583 » 115,481 7,780 23,276 Autres marchandisss. 37,373 380,035 26,673 393,075 33,893 568,865 BoiSENIRAiNS^pproiim.) 272,554 » 300,l/|0 » 373,108 » TOTAL. 7,104,717 10,195,969 8,190,258 10,623,a45J7,103,498 10,457,802

Ramenés au parcours total des 119k d'après lesquels a eu lieu la percep-


tion, ce tonnage et celui des trois années antérieures donnent pour résultat

En 1847. Descente. 38,194' Remonte. 48,759' Total. 89,953' 1848 0 56,559 40,077 76,636 184» 45,567 55,900 101,467 1850. 50,703 85,680 145,383 1851 – 08,825 89,272 158,097 1S52 01,373 87,880 140,253

CANAL LATÉRAL A L'AISNE.

Au moyen des fonds consacrés par la loi du 19 juillet 1837 au perfectionnement de la navigation de l'Aisne, on a ouvert et livré à la navigation en 1841, ainsi qu'on le voit à l'article qui précède, un canal latéral à cette rivière entre Vieux-lès-Asfeld et Gondé-sou's-Vailly. Ce canal, dont la longueur totale est de 51,500" réduit de 19,500"' le trajet qu'avaient il parcourir les bateaux en suivant le cours naturel de l'Aisne.

Avant l'ouverture de ce canal, celui des Ardennes empruntait à l'écluse de Vieux larivière d'Aisne, qu'ilsuivait, sauf une dérivation, jusqu'àNeufchà4el, limite que lui assignait le cahier des charges annexé à la loi du 5 août 1821. C'est pour suppléer à cette partie défectueuse de la voie navigable de !a Meuse à Paris qu'a été opéré le prolongement, jusqu'à Vieux-lès-Asfeld, du canal latéral à l'Aisne. Mais, pour éviter une confusion d'où résulterait un double emploi dans le calcul des distances à parcourir sur l'ensemble de la ligne, et pour rester dans les conditions admises jusqu'ici, il y a lieu de ne considérer que comme un perfectionnement du canal des Ardennes la partie du prolongement comprise entre Vieux-lès-Asfeld et Neufchâtel sur 5,500'" de longueur, et de n'attribuer au canal de l'Aisne proprement dit que la longueur de la partie inférieure.

Le développement de cette dernière partie, comprise dans le département de l'Aisne, est, depuis le pont construit à la suite de la gare de Neufchâtel, auquel pont se termine actuellement le canal des Ardennes, jusqu'à Condé-sous-Vailly, de 46,000' La pente est de 17" 40 elle est rachetée par 7 écluses dont la largeur est de 5"1 20, et la longueur utile de 38"' 25.

La hauteur des ponts suspendus est, au-dessus du plan d'eau, de 5m en


amont de Berry-au-Bac, et de hm en aval de ce point. Celle des ponts fixes est variable. Le pont dont la clef de voûte est la plus basse est celui de la route impériale 44, à Berry-au-Bac il ne laisse que 3"' d'intervalle. Le tirant d'eau normal est de lm 60 mais il s'élève généralement à lm 70, et peut être facilement porté à 2"

La charge moyenne des bateaux est de 82', et la charge maximum de 210 à 215'. La traction a lieu au moyen de chevaux; les bateaux vides ainsi que les trains de bois sont seuls tirés par les mariniers eux-mêmes. La traversée du canal se fait en deux jours.

Les frais de transport reviennent, comme il est dit à l'article qui précède, à 0f 1056 par tonne et par kilomètre pour l'ensemble de la ligne de la Meuse à Paris.

Le canal latéral à l'Aisne a été imposé au droit de navigation, au profit du Trésor, par l'article 2 d'une ordonnance du 2 mars 1845, dont l'article 1" décide en principe, « qu'il sera perçu provisoirement sur les canaux a construits aux frais de l'État, latéralement aux rivières navigables, les » mêmes droits de navigation que ceux qui sont établis sur lesdites » rivières. »

La perception s'opère donc conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif général des rivières (voy. p. 8), avec cette seule différence que le droit est perçu proportionnellement, non pas à la longueur du canal, mais au trajet qui serait parcouru en rivière. Or, d'après le tableau des distances légales déterminées pour la rivière d'Aisne, on» compte de Neufchâtel à Condé 62k. Ce tableau indique également les longueurs entre les points intermédiaires. (Voy. p. 27.)

Les produits du droit de navigation auxquels a donné lieu la perception sur le canal latéral à l'Aisne sont compris dans ceux qui ont été indiqués à l'article concernant la rivière.

Il en est de même quant au tonnage des marchandises, qui, d'ailleurs, suivent actuellement, presque en totalité, la voie perfectionnée.

CANAL DE L'AISNE A LA MARNE.

Ce canal a son origine, d'une part, sur le canal latéral à l'Aisne en face de Berry-au-Bac, et d'autre part, sur le canal latéral à la Marne, à Condé. Il établit ainsi une communication directe entre la grande artère navigable


de Paris au Rhin et les lignes de navigation du Nord, en rattachant à toutes la ville de Reims, dont il traverse un des faubourgs. Il franchit en souterrain, sur le territoire des communes de Billy-le-Grand et de Sept-Saulx, le faîte qui sépare les deux vallées.

La loi du 8 juillet 1840 a consacré à l'exécution du canal de l'Aisne à la Marne un crédit extraordinaire de 1 3, 0 0 0 0 0 0f montant des estimations. En 1848, ce crédit était complètement absorbé, et, faute de fonds, les travaux furentfrappés d'un ajournement dont on ne saurait encore prévoir le terme. A cette époque, on put livrer à la navigation la partie du canal comprise entre Reims et Berry-au-Bac mais l'alimentation s'effectue au moyen des eaux de la Vesle, qui servent en même temps au jeu des importantes et nombreuses usines situées sur son cours. L'administration s'est vue dans la nécessité, pour concilier les intérêts du Trésor avec les besoins de l'industrie, de prescrire la mise en chômage du canal, dans toutes les circonstances où la rivière serait insuffisante pour alimenter en même temps ces usines et la navigation. Il en résulte que le canal ne peut être considéré comme régulièrement ouvert et que la circulation n'y a lieu qu'à titre de tolérance et aux risques et périls du commerce. C'est pourquoi principalement cette circulation reste encore libre et franche de droits. Mais quelque fâcheuse que soit la situation actuelle du canal de l'Aisne à la Marne, l'ouverture de la partie comprise entre Reims et Berry-au-Bac n'en a pas moins réalisé, pour l'industrie des localités, des résultats bien importants, particulièrement en amenant une très-forte réduction dans le prix de certaines matières, et, en premier lieu, des combustibles minéraux. Il y a lieu de penser que, nonobstant l'établissement du chemin de fer latéral, l'achèvement complet de la ligne navigable permettrait d'atteindre, en très-grande partie du moins, le but qu'avait en vue la loi du 8 juillet 1840. Mais depuis l'épuisement du crédit alloué par cette loi, on a reculé devant l'importance des sommes que nécessiterait encore cet achèvement. Ces sommes s'élèveraient, suivant les dernières estimations rectifiées, à 3,900,000', comprenant 2,530,000* pour l'exécution des ouvrages et 1,090,000' pour dépréciation et chômages d'usines.

Le développement total du canal de l'Aisne à la Marne, compris dans le département de la Marne, sauf une enclave da 600"' dans celui de l'Aisne, est de 58,030" Cette longueur se divise ainsi par versant, savoir

Versant de l'Aisne. 39,001™ Bief de partage, comprenant le souterrain de Billy, de 2,300m de

longueur 11,703 Versant de la Marne 6,726


La longueur de la partie ouverte à la navigation, de Reims à Berry-auBac, est de 22,416'

La pente totale du canal est de 64'" 38 celle du versant de l'Aisne, de 42"' 78, est rachetée par 16 écluses; celle du versant de la Marne, de 21ra 60, est rachetée par 8 écluses; ces écluses ont uniformément 5"1 20 de largeur et 34'" de longueur utile. On en compte 8 sur la partie terminée entre Berry-au-Bac et Coucy de ce dernier point à Reims, jusqu'à l'écluse inachevée de la porte de Fléchambault, règne un bief de 12,474'" qui comprend le bassin et le port de Reims.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est de 4'" 15.

Le tirant d'eau normal est de lm 60 mais, en raison de l'insuffisance des eaux alimentaires et de la nécessité de réserver aux usines de la Vesle la quantité d'eau qui leur est nécessaire, le tirant .d'eau est extrêmement variable. Il descend quelquefois à 0"' 50 lorsque la rivière ne permet plus d'alimenter simultanément le canal et les usines. Par ces mêmes causes, il arrive aussi que le canal est mis en chômage, ainsi qu'on l'a dit plus haut. La durée totale des interruptions de navigation dues à ces causes n'est pas moindre du tiers environ de l'année elle a même atteint, clans le cours de 1852 et 1853, cent quatre-vingt-cinq jours.

En avril 1854, le canal a du être de nouveau fermé. Cette mesure, prise inopinément, avait vivement ému les divers intérêts auxquels cette interruption portait préjudice. Les propriétaires des usines ont été convoqués, et, après plusieurs réunions dans lesquelles a été traitée la question du rachat du volume d'eau nécessaire à l'alimentation du canal, un traité a été signé aux termes duquel il a été stipulé qu'un tirant d'eau de lm 50 serait maintenu de manière à permettre aux bateaux d'arriver à Reims jusqu'au 15 juin suivant. Les riverains de la Vesle se sont engagés à fournir l'eau nécessaire. De leur côté, les mariniers se sont engagés à payer, ii l'écluse de Berry-au-Bac, un droit de 0f 1 par tonne de chargement. On pense qu'il en sera ainsi dans les mêmes circonstances.

La charge moyenne des bateaux qui fréquentent le canal, entre Reims et Berry-au-Bac, est de 61' à la descente, et 1051 à la remonte. La charge maximum est de 215' dans l'un ou l'autre cas.

La traction des bateaux s'opère au moyen de chevaux. Le service se fait bien et la navigation n'éprouve aucun autre obstacle que celui qui résulte de l'insuffisance du tirant d'eau.

Mais pour éviter des frais trop considérables, quand il y a lieu de ménager les eaux, les bateaux montent par rames tous les huit jours ils partent de Berry-au-Bac, dans la journée du samedi, pour être à Reims le dimanche. Ces rames se composent de huit ou dix bateaux. La durée du trajet est de un jour en été et de un jour et demi en hiver.


11 n'y a pas de fret spécial pour le transport des marchandises dans l'intérieur du canal. Quant aux transports à grande distance, le fret, pour les charbons, par exemple, de Charleroi à Reims, revient à 9f par tonne. On ne s'est pas encore occupé de la question du tarif de droit de navigation.

Les renseignements qui vont suivre mettent à même d'apprécier les avantages qu'a déjà produits l'ouverture de la première partie du canal et ceux qui résulteraient encore de son achèvement.

Le tonnage des marchandises qui ont emprunté cette voie, depuis son ouverture, présente les résultats suivants applicables au parcours total

En 1848. ,M,OM' l En MM. 90,659' –1849. 55,940 1852. 82,930 1850. 04,203 1853 .167,340

Dans ce tonnage le mouvement intermédiaire ne figure que pour 5,772', en 1851; 1,865', en 1852; 1,150', en 1853; et sur cette dernière quantité, 560' ont été transportées en descente, et 590' en remonte. Le mouvement propre au port de Reims se compose, pour les trois dernières années, des éléments suivants

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des ^1850. 1851. 1852. 1853.

MAHCIUNDISES. "• *"– -– -– llAItCFIANDI58S. DESCENTE itE^IONTE DESCENTE HHMO.STE DESCENTE HEMONTE DESCENTE IlEMONTB

tonnes, tonnes, tonnes, tonnes, tonnes, tonnes. tonnes, tonnes.

Houille et co!<e 356 59,042 » 40,133 » 48,497 120 01,892 Bois de chauffage et de

construction. » 8,270 138 10,445 187 8,944 218 10,801 Pierres de taille, mar-

bre, briques 270 461 » 2,956 » 1,923 12 4,041 Pavûs et cailloux. » 242 » » u 1,918 » 5,136 Plâtre et ciment. 1 1|818 ». 2,533 50 1,474 o 3,129 Produits chimiques. 46 895 31 1,189 344 1,205 718 1,408 Matières tinctoriales.. 50 529 36 658 » 452 51 958 Bouteilles et verres. 274 4,371 » 4,403 » 3,224 9 4,427 Épiceries. 148 846 128 751 » 292 835 Vin, biùre et liqueurs. 1,351 312 886 258 912 945 469 Fers, fonte, zinc, plomb 4,966 169 3,024 152 978 356 1,283 208 Ardoises 16 M44 20 1,906 80 849 » 1,521 Laines ettissus. 34 127 26 91 » » 57 62 Sable et grève 799 374 614 163 326 » 410 61,965 Céréales et farines. 2,746 358 9,502 753 5,831 1,955 3,289 543 Objets divers. 779 2,706 833 1,543 327 1,232 258 1,092 11,836 80,364 15,238 73,914 9,033 72,029 7,642 158,547

Totai 92,200' 89,152' 81,074' 166,189' TOTAL, 92,200' 89,152' 81,074' 1GG,189`

Les charbons forment, comme on le voit, plus de la moitié des trans-


ports en remonte. Ces charbons, provenant presque en totalité de Charleroi, sont, en majeure partie, destinés à la consommation de la ville de Reims et des établissements industriels qui l'entourent Épernay et Châlons n'en consomment que 4,000* environ il s'en dirige une quantité double, ou de 10,000* au plus sur les établissements métallurgiques de la Marne et de la Haute-Marne. Dans l'état actuel, les approvisionnements d'Épernay et de Châlons se font par voitures. C'est par voitures également, et jusqu'à Condé, que se font les envois sur la Haute-Marne, avec cette différence, qu'à Condé les houilles sont de nouveau rechargées sur bateaux et transportées par le canal latéral à la Marne jusqu'à Vitry, où elles sont encore une fois déchargées c'est là que vont s'approvisionner les établissements de la partie supérieure de la vallée.

On comprend quels doivent être les inconvénients de ces chargements et déchargements alternatifs qui ajoutent démesurément à la valeur vénale de l'objet du transport, et quelles doivent en être les conséquences pour l'industrie métallurgique de la contrée.

Avant l'ouverture de la partie du canal de l'Aisne à la Marne dont il est question, et avant que la navigation de l'Aisne fût perfectionnée, la houille de Charleroi, dite tout venant, valait, à Reims, 34t la tonne elle ne vaut plus que 23f. Les charbons du Nord ne pénétraient pas dans la HauteMarne ils n'y arrivent aujourd'hui qu'en petite quantité, il est vrai, proportionnellement aux besoins, et cela au prix de 42f par tonne au lieu de 51r mais ce résultat, quelque minime qu'il soit encore, suffit cependant pour démontrer de quelle importance serait pour le groupe métallurgique de la Champagne l'achèvement d'une voie navigable par laquelle, en écoulant ses produits, il recevrait à bas prix son combustible, soit de Charleroi, soit de Mons ou du département du Nord, soit du bassin houiller de Liège. On calcule que si le canal était complétement terminé et si les bateaux arrivaient au lieu de destination, la houille de Charleroi ne vaudrait plus, y compris le déchargement, que 27f rendue à Saint-Dizier et 27f50 rendue à Bar-le-Duc.

ALLIER.

Flottable en trains depuis Saint-Arçons, la rivière d'Allier, affluent de la Loire, ne commence à porter bateaux qu'au port de Fontanes, à 431


de l'origine du flottage. Mais ce n'est réellement qu'à partir de Brassaget, port d'embarquement des produits du bassin houiller de Brassac, situé à la limite des départements de la Haute-Loire et de l'Allier, que se font les chargements qui alimentent en majeure partie la navigation.

En amont de Moulins, les transports ne peuvent se faire en remonte ·, et quant à la descente, elle ne peut avoir lieu que fort difficilement et pendant un tiers, au plus, de l'année. Le régime torrentiel de l'Allier et la rapidité de son cours s'opposent, en effet, d'une manière absolue à une navigation permanente.

En amont de Pont-du-Château, les brusques déviations du thalweg, soit en certains coudes, soit à la naissance des rapides, sont autant d'obstacles à la conduite des bateaux. En aval de Pont-du-Château, et surtout en aval de Moulins, les vastes plaines de sable dans lesquelles, ainsi que dans la Loire, le thalweg n'a que peu de fixité ou se trouve appauvri par les bras secondaires, ne comportent pas le maintien, en été, d'un chenal, même passable, pour les bateaux chargés.

Sur tout le cours navigable de la rivière, il n'existe pas moins de 268 rapides. On en compte 104 au-dessus de Pont-du-Château, 50, de ce point à la Dore, 82, de la Dore à Moulins, et 32 en aval de cette ville jusqu'à la Loire.

Telle est encore la situation de l'Allier, nonobstant les travaux d'amélioration qui ont été exécutés en vertu de crédits spéciaux ouverts depuis 1839. Les allocations accordées, jusqu'en 1848 inclusivement, se sont élevées annuellement à 150,000e, soit à l,500,000f, et depuis 1849 jusques et y compris 1853, à 410,000', soit en totalité à 1,910, 000f. Elles ont été appliquées particulièrement à l'extraction de roches, à la construction ou à la reconstruction de quelques ports, et particulièrement au balisage. C'est à cette dernière nature de travail que paraît devoir être borné le perfectionnement d'une navigation si peu propre à être améliorée en lit de rivière. ::1 On avait songé à l'établissement d'un canal qui, partant de l'embouchure de l'Alagnon, à 6,5O0m de Brassaget et suivant la rive gauche, se serait terminé à la prise d'eau navigable dérivée de l'Allier, à Apremont, pour l'alimentation du canal latéral à la Loire.

Suivant les études faites en dernier lieu, la pente qui existe entre les deux points extrêmes ne pouvait être rachetée par un nombre d'écluses moindre de 85; la communication avec la rivière devait être assurée par un embranchement de 5,000'" aboutissant à Pont-du-Chàteau. La dépense considérable qu'entraînerait l'exécution de ce projet ne permet pas d'espérer qu'il puisse y être donné suite surtout en présence^de la ligne de


chemin de fer qui sera prochainement ouverte dans la vallée. Dans cet état de choses, il est indubitable que la navigation de l'Allier ne pourra lutter d'économie avec cette communication, qui, d'ailleurs, offrira l'avantage d'effectuer les transports à la remonte comme à la descente. Le développement total de la partie navigable de l'Allier, à partir de Fontanes, se divise ainsi par départements, savoir

Département de )aH:mt€-Loire, de 2,833"'

du Puy-de-Dôme. 98,5/)5

du Puy-de-Dôme et de l'Allier 6,600

de l'Allier 811,000

de l'Altier et de la Nièvre 20,050

de l'Allier et du Cher 20,170

TOTAl. 232,200

La pente de la rivière est extrêmement variable; elle est, par kilomètre

De la limite de la Haute-Loire à Pont-du-Château, de. 1"3

De Pont-du-Chàteau à la Dore, de. Il 47

De la Dore à Vichy, de. 0' 80

Dc Vichy à Moulins, de. 0°'78

DeMouHns&IaLoire.de. 0"' GG

Le tirant d'eau à l'éliage est également très-variable, suivant les diverses sections de la rivière; la navigation est à peu près interrompue quand les eaux sont à moins de ON 40 au-dessus du zéro de l'échelle du pont de Moulins. En 1851, par exemple, elles ont été au-dessous de cette limite pendant deux cent huit jours.

Avec un tirant d'eau de Om 39, les bateaux portent moyennement 24*; cette charge s'élève jusqu'à 42' avec un tirant d'eau de 0m 56. Les bateaux chargés de charbon de terre qui partent de Moulins ont un tirant d'eau de 0m 88 à lm; leur charge est de 70'.

La navigation ascendante, en aval de Moulins, étant à peu près nulle, le halage est peu actif et se borne, en général, à la remonte des bateaux vides. Il s'effectue tantôt à bras d'hommes, tantôt à l'aide de chevaux; pour les bateaux chargés, ce dernier mode est le seul employé. La durée des voyages est extrêmement variable les frais de transport ne le sont pas moins. Mais la Société de Brassac, par exemple, paie moyennement, pour les charbons à destination de Nevers, 8f et pour les cokes, 11* ce qui revient, droit déduit, à 0r 034 et Of 048 par kilomètre. Le prix du transport du charbon jusqu'à Clermont est de 12f 50.

L'Allier est imposé au droit de navigation, au profit du Trésor. La perception s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)


Les distances légales qui servent également de base à la perception ont été fixées ainsi qu'il suit

~.S~An.. D1STA5Cf:S~ DÉSIGNAIIOI DlSTMI'CF.8 ES KlLOlUT1U~S EN KILO)I~rnES

des ~-– _~–~ des .-––––~

pn[ricipatil l'OINTS. ,s cpAleLÉ6S PRINCIPAUI POINTS. ~~1~ ~t.ËM. IIOLNT s l'Olsrs

Fontanes 0 0 Abrest. 8 118 L. )loll1e. 2 2 Vichy. 3 121 A7.erot. 8 Io Crensier-le-Vieux 8 129 Auzon. 4 14 Saint-Germain. 3 132 Vézézoux: t 15 Biity. 4 136 Bra-saectBmfMe'et. 4 if) Chasfuitfcomm.ftcVarfnnes,' if 147 JmneMx. t 20 ~Chaise. 7 iM lancche. 3 23 Bssay. 9 103 Pionette. 7 30 Chemilly. 5 188 Orbcil f3 M MouliM. 8 170 Snint-Yvoine. 4 46 t.e'iFr.tts. 6 1&2 Coudes-llontpeymux. 5 51 "jJleneuve. e 188 h".Mmtre!de-Ye:rc. 10 61 PortBnrrMu. 7 t95 1\lireflcurs. 2 63 laFertu-Langoroil. 3 tUB Couruon. 4 67 IcVGurdre. 8 206 Dzill~t. 5 72 ChatMu-sar-AHier. i 207 Pont-du-Cliâteau 4 70 MotMy. 8 215 Jose. 9 f6 Mars. 3 218 Créviint 7 92 Apremont(hgolenavigaMe

YM. 3 P5 du canul latérat 8 Ia Loirep 1 6 224 limons. 7 tes lileoucé.

tt[s(omb(njch)nredetHDore). 3 f05 Bec-d'à 1 lier (embotiell. dans la

5 HO Loire) 7 211

Les bureaux établis sur l'Allier, pour la perception des droits, sont situés à Jumeaux, Pont du Château, Vichy et Moulins; ce dernier et celui de Jumeaux fonctionnent en même temps comme bureaux de jaugeage. Les produits des droits de navigation ont été, depuis l'application du tarif en vigueur, savoir

En 1838, de. 23,902'59 En 1847, de. 10,278'80 1839 28,131 31 1848. 8,641 77 1840. 21,968 48 1849. 10,432 20 1841. 19,530 24 1850. 11,892 50 1842. 16,296 83 1851. 11,384 10 1843. 18,428 94 1852. 13,029 32 –1M~ 12,944 41 1853. 13,247 » –18<tj. 17,907 64 y compris, 373'24non perçus pour 1846 16,150 98 céréales.

Ces chiffres comprennent en même temps ceux des produits résultant de la perception faite sur la partie uniquement flottable de la rivière, entre Saint-Arçons et Fontanes c'est ainsi que s'explique le défaut de concordance que l'on peut remarquer dans la comparaison entre les recettes et les résultats les chiffres qui vont être indiqués relativement au tonnage des marchandises. Cette remarque peut avoir lieu notamment en ce qui concerne les années 1847 et 1852. Dans la première de ces deux années, il est descendu un grand nombre de trains de bois de charpente dont un certain nombre portait des chargements.


Le tonnage des marchandises transportées entre Fontanes et le bec d'Allier présente les résultats suivants extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.

DÉSIGNATION TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des 1850. 1851. 1852.

MARCHANDISES. ̃ •" ̃ UESCEMB. HEMONTE. DESCENTE. RESlOKlE. OESCENIE. KSV05TE.

lre CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. Céréales, légumes, fruits. 152,529 413 77,388 757 180,229 » Fourrages 54,500 26 20,694 a 9,332 2,134 Vins et eaux-de-vie 1,214,057 700 1,327,224 15,300 793,798 681 Métaux 4,628 060 700 » 875 5,040 8Épiceries et drogueries.. 4,430 » 825 20 l,G20 » Poteries, verres, cristaux. 27,978 110 39,621 1,670 98,367 775 Autres marchandises. 109,240 ^5,394 65,170 10,495 154,709 13,430 2e classe.

Bouille et coke 1,778,546 58 1,903,050 » 2,780,855 » Charbon de bois 170,306 n 100,405 » 135,023 » Bois de toute espèce. 779,356 960 693,935 15,284 1,064,954 2,815 Matériaux de construction 121,060 1,920 76,800 » 01,348 2,828 Minerais. 1) » » » » » Engrais. 1,999 » 3,145 » 2,205 » Autres marchandises. 291,729 » 234,871 » 557,562 » Bois EN trains (approiimat.). 477,759 » 322,504 » 476,250' » Total. 5,189,077 30,541 4,860,347 43,526 6,317,127 28,608

Ramenés au parcours total de 231" sur lesquels a lieu la descente et de 49k seulement pour la remonte, le tonnage ci-dessus indiqué, ainsi que celui des deux années antérieures, donnent pour résultats

En 1847. Descente. 26,334' Remonte. 3,420' Total. 29,754' 1848. 16,362 2,586 18,948 1849 18,004 1,044 19,048 1050. 22,463 623 23,080 1851. 21,066 888 22,954 – 1852 27,346 –, 1 585 27,931

Les bois de construction proviennent des localités situées en amont de Brassaget; à ce point et à proximité de ce point, on embarque la houille provenant des exploitations du bassin de Brassac, et à la Mothe, de la baryte en poudre et du verre; à partir de Saint-Yvoine et le long du littoral, 1, on charge une grande quantité de fruits et de vins, et des dalles de granit; à Pont-du-Château, on embarque des farines, des pierres de Volvic, des plateaux de noyer; à Vichy, des eaux minérales; à Moulins, des bouteilles, du charbon de bois, du grès de Coulandon et du bois de chêne.


ANDELLE.

L'ordonnance du 18 juillet 1835 a classé cette rivière comme navigable sur le territoire de la commune de Pitres jusqu'à son embouchure dans la Seine. Lors de ce classement, la navigation remontait au delà de cette commune, jusqu'aux usines dites de Perpignan, dépendantes de celles de Romilly elle n'avait lieu que pendant une partie de l'année et ne consistait guère que dans le transport des charbons nécessaires à l'alimentation des usines elle comprenait aussi le transport des bois, flottés à bûches perdues, qui provenaient des forêts de Lyons. Mais depuis environ quinze ans, l'amélioration des communications par terre, dans la vallée d'Andelle, a permis d'abandonner la voie d'eau, et la navigation peut être aujourd'hui considérée comme totalement supprimée.

La longueur de là partie autrefois navigable comprise dans le département de l'Eure est de 3,004"' à l,200m; au-dessous des usines de Perpignan, il existe une porte marinière, et un canal éclusé fermé par des vannes en amont et en aval, formant dérivation. La porte marinière, actuellement en fort mauvais état, a 10 de largeur l'écluse a 5 de largeur et 60 de longueur.

ARAN.

Cette rivière n'est autre que celle que l'on désigne généralement, comme notamment dans l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, sous le nom de Laran elle a été déclarée navigable par cette ordonnance, à partir du moulin de Bardos jusqu'à son embouchure dans l'Adour. La longueur de cette partie, comprise dans le département des BassesPyrénées, est de 10,800' La navigation a lieu à l'aide de la marée elle ne consiste que dans le transport des fruits que la fertile vallée de l'Aran expédie sur toute la ligne de l'Adour et de la Midouze jusqu'à Mont-de-Marsan hormis ces transports, les bateaux descendent à vide du port d'Urt, où ils se construisent. L'Aran n'est pas imposé au droit de navigation.


CANAL D'ARCACHON.

Ce canal réunit au bassin d'Arcachon les étangs navigables de Parentis, de Biscarosse et de Cazau.

L'ouverture de cette communication a été autorisée par la loi du lop juin 1834, portant. acceptation de l'offre faite par le sieur Boyer-Fonfrède d'exécuter à ses frais, risques et périls, et moyennant une concession de quatre-vingt-dix-neuf ans, un canal de navigation qui, aux termes de l'art. 1er du cahier des charges, devait avoir son point de partage aux étangs ci-dessus désignés et devait se. composer de deux branches aboutissantes l'une, au bassin d'Arcachon, près de la Hume, et l'autre à l'étang de Mimizan, en suivant le courant de Sainte-Eulalie.

Cette entreprise avait pour but d'ouvrir un débouché facile aux productions du pays qui avoisine les étangs, de développer la culture, et d'offrir enfin des ressources utiles pour le desséchement et l'irrigation d'une partie des landes, où la stagnation et la mauvaise distribution des eaux forment aujourd'hui le principal obstacle à la fertilité du sol ce but n'a été qu'incomplétement atteint. En effet, par un concours de circonstances fâcheuses, par suite notamment de fautes commises, dès le principe, dans la direction de l'opération, la Compagnie, que s'était substituée le concessionnaire, s'est vue, après avoir exécuté la partie du canal comprise entre le bassin d'Ar.cachon et l'étang de Parentis, dans l'impossibilité de continuer ses travaux.

C'est en 1842, que' la Compagnie s'est trouvée dans cette situation à cette époque, les dépenses faites s'élevaient au chiffre de 1 ,581,850'; celles qui restaient à faire, dans les conditions du projet primitif, étaient évaluées à environ 500,000f.

On comprit, alors, que le canal de jonction de l'étang de Parentis à celui de Mimizan ne réaliserait pas les -espérances qu'on en avait conçues; et comme d'ailleurs l'ensemble de la ligne concédée ne devait former que la première partie d'une communication plus importante à établir jusqu'à l'Adour, la Compagnie demanda à être autorisée à diriger vers les usines de Pontenx, à l'est et non loin de Mimizan, la partie du canal qu'elle était tenue d'ouvrir jusque dans l'étang de ce nom. Suivant le projet qu'elle avait fait étudier, la branche à ouvrir, dans cette hypothèse, devait avoir une longueur de 10,774" la somme à dépenser s'élevait à 800,000', y compris les travaux à faire à l'extrémité opposée, près du bassin d'Arca-


chon. La Compagnie demanda que le Gouvernement lui facilitât, au moyen d'un prêt de pareille somme, les moyens de réaliser ses vues. Un projet de loi, conçu dans ce sens, allait être présenté aux chambres, lorsque survinrent les événements de 1848 depuis cette époque, les choses sont restées dans la même situation.

Mais la question des revenus probables de l'entreprise a changé de face. S'engagera-t-on actuellement dans une dépense aussi considérable? Persistera-t-on dans la pensée d'opérer la jonction du bassin d'Arcachon à l'Adour, en présence d'un chemin de fer qui doit diriger vers la vallée de ce fleuve et vers Bordeaux les produits du littoral et conduire au bassin d'Arcachon les productions d'une partie des Landes? D'un autre côté, exigera-t-on de la Compagnie la stricte exécution des clauses de son cahier des charges, alors que ses ressources sont à peine suffisantes pour subvenir aux frais d'entretien de la partie du canal qu'elle a.terminée ? Rien ne saurait, quant à présent, faire présager quelle sera la solution de la question.

La concession accordée par la loi du 1er juin 1834 prend date du jour de l'expiration du délai de cinq ans fixé pour l'achèvement des travaux, c'est-à-dire à partir du 1" juin 1839; si donc il n'est pas donné suite aux mises en demeure prononcées contre la Compagnie, cette concession expirerait, à pareille époque, en 1938.

Le développement du canal, tel qu'il a été concédé, est, savoir

Cette longueur se divise ainsi

Chenal de la Hume, depuis le bassin d'Arcachon jusqu'à l'origine du canal artificiel, près et en amont du pont du chemin de fer de Bordeaux à la Teste 1,800» De l'origine du canal à son embouchure dans l'étang de Cazau 13,879 Traversée. de l'étang de Cazau 10,000 Canal de jonction des étangs de Cazau, de Biscarosse et de Parentis. 5,161 Traversée de l'étang de Parentis. 9,000 Longueur de la partie livrée à la navigation. 39,840

Partie restant a exécuter entre les étangs de Parentis et de Mimizan. 10,000 TOTAL. 49,840

Le versant d'Arcachon présente un développement de 15,679™ et, sur le reste de son étendue, la ligne est de niveau.

La pente de l'étang de Cazau au chenal de la Hume est de 23"1 37, à l'étiage de vive eau. Elle devait être rachetée par 8 écluses mais, dans l'état actuel, il n'en existe que 7 celle de garde, qui reste à construire, devait être établie à l'aval du pont du chemin de fer. Lesdimensions de ces écluses sont en largeur, 6m, et en longueur, 30m pour la partie utile du sas.


Le tirant d'eau normal du canal est de lm 65.

La charge moyenne des bateaux est de 18'; la,charge maximum, qui s'atteint rarement est de 24'.

Sur le canal, la traction se fait à bras d'hommes; si le vent est favorable, on emploie la voile. Sur les étangs, on fait usage de la rame et de la voile, ensemble ou séparément. Les frais de transport, déduction faite du droit de péage, varient suivant la nature des marchandises ils sont de 5f 20, 3f 20 et 2f 20.

Le canal d'Arcachon a été mis en perception, au mois de janvier 1851, d'après le tarif annexé à la loi du 1er juin 1834 ce tarif est ainsi conçu « ART. 1er. Tous produits ou marchandises quelconques paieront 4e par tonneau de 1,000" pour le parcours entier du canal d'une extrémité à l'autre.

» Lorsqu'un bateau ne parcourra qu'une partie du canal, il sera taxé à raison de 0f 40 pour chaque écluse qu'il traversera.

» Le passage de l'écluse de garde qui sera établie à l'entrée du bassin d'Arcachon ne donnera lieu à aucune taxe.

» Abt. 2. La navigation sur les étangs sera libre et franche de tous droits. » ART. 3." Les bateaux vides ne seront soumis qu'à une taxe de 0f 20 par tonneau de jauge, pour chaque écluse qu'ils traverseront.

» ART. 4. Tout bateau dont le chargement ne comporterait pas le paiement d'un droit égal à celui qui est fixé pour les bateaux vides paiera comme bateau vide.

» NOTA. Le droit sera payé d'après la charge réelle du bateau constatée par le volume d'eau déplacée, déduction faite du poids même du bateau.» La Compagnie n'a fait encore aucune réduction sur ce tarif. Les produits bruts du péage ne s'élèvent pas, année moyenne, au delà de 20,200f. Quant aux transports, voici le relevé de la circulation des marchandises dans le cours des trois dernières années

NATURE 1851. ^g.52^ 1853.

i~

DES MARCHANDISES. BF.MOXTE. DESCENTE. «MONTE. DESCESTE. BCMO-iTE. tes tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes.

Fers, fontes 134 » 309 » 355 Bois divers 1,642 » 1,332 » 3,399 » Charbons. 1,205 » 1,292 » 1,518 » Barriques vides 4 » 6 » i Minerais. » 952 » 928 » 1,287 Castine » 216 » 206 » 267 Marchandises pour laC". » 112 » 37 119 Autres marchandises 10 251 23 159 29 116 2,995 1,331 2,962 1,390 5,302 1,789

~r. v~

4,526 4,352 7,091


ARDANABIA.

L'Ardanabia ou Gribe a été déclarée navigable par l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, depuis Pontorberry, commune de Briscous, jusqu'à son embouchure dans l'Adour.

La longueur, entre ces deux points, est comprise dans le département des Basses-Pyrénées elle est de. 10,380" La navigation a lieu, dans cette partie, à l'aide de la marée, mais elle est sans importance aucune. Les propriétaires des salines de Briscous avaient demandé qu'elle fût prolongée, aux frais de l'État, vers leurs usines, sur une longueur de 2,600m, afin de leur permettre de soutenir la concurrence des sels étrangers; il a été décidé que l'État n'interviendrait que par voie de subvention, les travaux devant être exécutés par les intéressés.

L'Ardanabia n'est pas imposée au droit de navigation.

ARDÈCHE.

Déclarée flottable en trains depuis Aubenas jusqu'à Saint-Martin-d'Ardèche, sur une étendue de 58k, cette rivière est considérée comme navigable depuis ce dernier point jusqu'à son embouchure dans le Rhône. Mais si, autrefois, l'Ardèche était parcourue par quelques radeaux, il y a longtemps que ce flottage a cessé complétement, soit que les difficultés très-grandes de son parcours aient augmenté, soit que le commerce ait préféré recourir aux communications par terre qui ont été ouvertes dans la vallée. Il en est à peu près de même quant à la navigation et quant à l'amélioration de la rivière, il suffit de la parcourir pour reconnaître que cette amélioration ne pourrait être obtenue qu'au prix de sacrifices énormes et hors de proportion avec les avantages qui en résulteraient. Le développement de la partie navigable de l'Ardèche, comprise en entier dans le département auquel cette rivière a donné son nom, est de 8,000"


Dans cette partie, la pente moyenne est de O1" 50 à Ow 80 par kilomètre.

Le tirant d'eau à l'étiage est presque nul, et ce n'est qu'accidentellement t et très-rarement même, on raison du régime torrentiel de la rivière, que la navigation pourrait avoir lieu dans des conditions à peu près convenables.

L'Ardèche est imposée, en principe, au droit de navigation, comme figurant au tableau annexé à la loi du 9 juillet 1836 mais depuis l'application de cette loi. il n'a été effectué aucune recette, soit pour le flottage, soit pour lit navigation. Le très-petit nombre de bateaux qu'on voit circuler sur cette rivière transportent simplement du bois ou des pierres destinés aux travaux des routes et ponts de la localité.

CANAL DES ARDENNES.

Ce canal, autrefois désigné sous le nom de canal de Champagne, établit la jonction des bassins de la Meuse et de la Seine. Il a son origine sur. la Meuse, à Pont-à-Bar, sous Donchery, et se termine à Neufchâlel, où il se réunit au canal latéral à l'Aisne il franchit, au Chêne-le-Populcux, le seuil qui sépare les deux bassins à 12k au-dessous de ce point, un embranchement se détache de la branche de l'Aisne pour se diriger sur Vouziers, latéralement à cette rivière.

Le bief de partage est alimenté par la rivière de Bar et par le ruisseau du Bairon.

La pensée d'unir la Seine à la Meuse remonte au siècle de Louis XIV mais elle ne prit de consistance qu'en 1684, sous le ministère de Louvois. On devait utiliser le cours de la Bar, alors navigable, prolonger jusqu'à Semuy la navigation de l'Aisne, et ouvrir entre ces deux points le canal de jonction des deux rivières.

Depuis cette époque jusqu'en 1746, diverses propositions furent faites pour l'exécution, par voie de concession, de ce canal; mais ce ne fut qu'à la suite d'études qu'avait autorisées un arrêt du Conseil du 16 juillet 1762, que des lettres patentes du 24 juin 1776, statuant sur les dernières propositions, accordèrent au prince de Conti le privilége de la construction et de l'exploitation du canal de Champagne, privilége qui fut prorogé par de nouvelles lettres patentes du mois de juillet 1782.


La révolution survint avant que les travaux fussent, pour ainsi dire, entrepris. L'Assemblée constituante, convaincue de la nécessité de cette communication, accorda, par décret du 25 septembre 1791, les fonds nécessaires pour mettre la main à l'œuvre. Mais, par suite des événements de cette époque, les archives provinciales furent dispersées, et l'on ne retrouva plus, des études primitives, que des pièces incomplètes qui ne permirent pas de satisfaire au vœu de l'Assemblée.

Enfin, et en 1820 seulement, le canal de jonction de la Seine à la Meuse fut compris au nombre des lignes navigables que le Gouvernement se proposait d'exécuter par voie d'emprunt.

La Compagnie Sartoris présenta, pour celle-ci, une soumission qui fut approuvée par une des lois du 5 août 1821.

Par cette convention, la Compagnie s'engageait à fournir au Gouvernement la somme de 8,000,000f, à laquelle étaient évalués les travaux, lesquels consistaient, aux termes de l'art. 1er:

1° Dans le perfectionnement de la navigation de l'Aisne, depuis Neufchâtel jusqu'à Semuy

2" Dans la canalisation de la Bar jusqu'à son embouchure dans la Meuse et le desséchement de la vallée supérieure;

3° Dans l'exécution du canal de jonction de la Meuse à l'Aisne, par la vallée de la Bar;

Dans l'établissement de la. navigation sur l'Aisne, depuis Semuy jusqu'à Senuc, et, s'il y avait lieu sur la rivière d'Aire.

L'art. 17 autorisait la Compagnie à faire" dresser, par les ingénieurs des ponts et chaussées, des projets pour la réparation des chemins de halage, l'amélioration et le perfectionnement de la navigation de la Meuse et de ses affluents jusqu'à la frontière des Pays-Bas, ainsi que pour les mêmes travaux sur l'Aisne, depuis Neufchâtel jusqu'à l'Oise et sur ses affluents, y compris la rivière de Vesle jusqu'à Reims; mais il n'a pas été donné suite à Cette disposition.

11 était entendu que si la somme affectée aux travaux compris dans les trois premiers paragraphes dépassait 7,000,000f, le Gouvernement fournirait les suppléments nécessaires que si cette somme excédait les besoins, les versements de la Compagnie seraient diminués de la différence que, à 1 égard des travaux indiqués au quatrième paragraphe, les mêmes conditions seraient appliquées, en prenant pour base l'estimation de l,000,000f. Le Gouvernement s'engageait, en outre, à terminer les travaux, en totalité, au plus tard dans le délai de six ans et trois mois, à partir du 10 octobre 1821; les autres obligations contractées par l'État sont indiquées dans la note B commune aux lignes navigables entreprises en vertu des lois de 1821 et 1822.


Le canal des Ardennes, ainsi que celui de la Somme, auquel étaient réunis le canal de Manicamp, et en troisième lieu la navigation de l'Oise, forment trois lignes distinctes dont l'ensemble est administré par l'État, avec l'intervention, toutefois, dans les conditions du traité précité, de la Compagnie soumissionnaire de l'emprunt, qui s'est convertie en Société anonyme, sous la dénomination de Compagnie des Tuois Canaux. Le canal des Ardennes a été livré à la navigation, à titre d'essai, en 1827, dans la partie formant jonction de l'Aisne à la Meuse, et sur le reste de son développement, à la fin de la campagne de 1835, bien qu'il restât à pourvoir à l'achèvement d'un assez grand nombre d'ouvrages. Les dépenses de premier établissement se sont élevées, savoir

Sur les fonds de l'emprunt à 8,000,000'

Sur les fonds du Trésor, jusqu'au 31 décembre 1833 à 3,726,693

Sur les fonds de la loi du 27 juin 1833 à 2,/i13,8/ij

Sur les fonds de la loi du 9 août 1839 à. 2M,O0O

Total il\xfiysf

En dehors de ces dépenses et sur les sommes allouées, chaque année, pour le perfectionnement du canal, 560,000e environ, y compris 210,000' pour acquisition de terrains, ont été consacrés à l'établissement du réservoir de Bairon, qui constitue l'amélioration la plus utile qu'ait reçue jusqu'ici le canal des Ardennes. Ce réservoir peut contenir ô.OOO.OOO11"1 d'eau en raison des infiltrations dues à la nature du sol, il n'en contient encore actuellement que près de 4,000,000""= mais cette quantité suffirait amplement à l'alimentation avec une navigation quatre fois plus active que celle qui existe. Les travaux ont été entrepris en 1842 et terminés en 1846.

D'un autre côté, le crédit alloué par la loi du 19 juillet 1845, pour l'amélioration de l'Aisne, a permis d'affranchir la navigation des obstacles que lui faisait éprouver le régime incertain de cette rivière, en par tie empruntée par le canal des Ardennes, entre l'écluse de Vieux et Neufchâtel. Aujourd'hui le canal et la rivière sont séparés l'un de l'autre, en sorte que le canal des Ardennes, au lieu de se terminer au pont construit sur l'Aisne même, devant Neufchâtel, se termine actuellement derrière ce bourg, au pont établi à l'extrémité aval de la nouvelle gare, et où il se raccorde avec le canal latéral à l'Aisne.

Le canal des Ardennes se trouve ainsi raccourci, dans sa partie inférieure, d'une longueur de 600111 environ, qui doit être distraite de. celle qu'on a indiquée jusqu'ici comme formant le développement de ce canal. Les dépenses à faire pour compléter le perfectionnement du canal des Ardennes étaient évaluées à 700,000' dans les comptes présentés lors du projet d'affermage des principales voies navigables. Au nombre des


principaux travaux projetés, figuraient la reconstruction de l'écluse de Vieux et l'empierrement des chemins de halage.

Le développement actuel du canal des Ardennes est, y compris l'embranchement sur Vouziers, savoir

Cette longueur se divise ainsi, par versants

Versant de la Meuse 20,558™

Ligne principale J Bief de partage. 9,048 j 82,994°' Versant de la Seine. G2,788 ) J

Embranchement de Vouziers. 12,113 3 Total 105,107"'

De Vouziers il Neufchâtel, le canal suit latéralement la rivière d'Aisne, sur une longueur de 66,716' à Semuy, on passe, de cette branche latérale, dans le canal de jonction au moyen d'une traversée en rivière de 675'" et des 2 écluses situées à l'origine et à l'issus de ce passage. La pente du versant de la Meuse est de 17'" 15 rachetés par 7 écluses. La pente du versant de la Seine est de 116'" 93, savoir

du bief de partage à Semuy. 79™ 10 rachetés par 26 écluses. Branche de Semuy à Neufchâtel. 27™ 13 11

Embranchement do Vouziers 8' 70 4

Ces 48 écluses ont uniformément 5"' 20 de largeur et 34"' 80 de longueur utile.

La hauteur minimum des ponts, au-dessus du plan d'eau du canal, est de 3m 20, ce qui ne permet pas des chargements très-élevés. Le tirant d'eau normal et réglementaire est de lm 30.

La charge moyenne des bateaux dirigés sur Paris est de 77', et celle des bateaux dirigés sur la Meuse, de 73'. Au tirant d'eau de l'"30, la charge peut s'élever jusqu'à 125'.

La traction a lieu au moyen de chevaux. Le parcours du canal se fait à raison de 25 à 35k par jour, selon que les écluses sont plus ou moins espacées.

Les transports-qui s'effectuent sur le canal des Ardennes, sans en sortir, présentent des prix très-variables suivant que les masses à transporter sont plus ou moins considérables, enfin, suivant que l'on a ou que l'on n'a pas à traverser la vallée de Montgon, ces prix varient de Oe 08 à Of 12 par tonne et par kilomètre.

Les frais de transport appliqués au transit, à la ferronnerie, par exemple, qu'on dirige de Mézières sur Paris, sont de 27f 50 les 1,000". Le batelier supporte les frais de camionnage, qui sont de 2f50, pour prendre


la marchandise chez l'expéditeur et la transporter au bateau et pour la rendre ensuite au domicile du destinataire. En comprenant ces frais, le prix du transport, réparti sur la distance totale de 28V, revient à 0f 1056 par tonne et par kilomètre.

Le canal des Ardennes est, ainsi qu'il a été dit plus haut, imposé au droit de navigation au profit du Trésor avec participation de la Compagnie des Trois-Canaux dans le partage des produits; car pour ceux-ci il n'a pas été procédé, comme pour les quatre canaux, au rachat des actions de jouissance représentant la part aliénée des bénéfices de l'exploitation. La mise en perception du canal, sur toute son étendue, date du 1er juin 1839, conformément à l'ordonnance du 21 mai précédent, qui réduit à moitié le tarif annexé à la loi du 5 août 1821 (voy. note B), sauf en ce qui concerne

1 Les houilles taxées à 0f08 par tonne et par distance de 5* Les bois de toute espèce taxés au tiers dudit tarif, soit 0fO16 par tonne et par kilomètre.

Telle est encore aujourd'hui la base de la perception, laquelle s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836 toutefois, le tarif ne doit avoir son effet, conformément au décret du 13 août 1853, que jusqu'au 25 septembre 1854, époque à laquelle il sera modifié ou maintenu. Le montant du droit à percevoir est passible d'ailleurs du décime par franc, par application de la loi du 25 mars 1817.

L'élévation des taxes qui frappent les transports sur le canal des Ardennes est, chaque année, l'objet de justes réclamations de la part du conseil général du département et du commerce, et il ne paraît pas possible que ces taxes soient longtemps maintenues sans équivaloir à une interdic̃tioij de circulation. Déjà, en effet, les lignes des chemins de fer du Nord et de l'Est attirent à elles une partie des marchandises qui prendraient la voie d'eau à Charleville, Mézières, Vouziers, Réthel, etc., si cette voie était moins coûteuse il est donc hors de doute que, lorsque le réseau des chemins de fer qui s'exécutent dans ces localités sera ouvert la Compagnie des Trois-Canaux sera forcément conduite à consentir sur le tarif légal les réductions nécessaires. Cette mesure est depuis longtemps et très-vivement réclamée par les organes des intérêts des départements des Ardennes, de l'Aisne et de la Marne, notamment en ce qui concerne les houilles, les bois et les fers; et, en effet, si, pour faciliter le développement de l'industrie dans ces départements, on a consacré des sommes importantes à l'amélioration de la Meuse, il n'est pas moins indispensable de donner à ces matières les moyens de pénétrer par le canal des Ardennes jusqu'aux centres mêmes de la production.


Les distances légales qui servent de base à la perception, proportionnellement au trajet parcouru, sont résumées dans le tableau suivant

™ail-ï»Tim DISTANCES niiSirNAtiriN DISTANCES DL~5IGIiATiOY MMNETRES UbbItrMA'tUN p~ euoRt,~russ des des

PEraCIPAnx POINTS. I.esIwSTS C™mÉES- l'HIKIPAlI POFSTS. t ES loMIS C™lfil!S- LIGKE principale. Biermes 3 64 Jonction du canal et de la Sault-lez-Héthel 2 66 Meuse 0 0 Rétbel. 1 67 Pont-a-Bar 1 1 Acy-Romance 2 69 Haïinogne. 2 3 Nanteuil-sur-Aisne et Barby. 3 72 Saint-Aignan-sur-Bar. 3 6 Taizy-le-Vieux 3 75 Omicourt 3 9 Cuâteau-Porcicn 2 f Connagc i 10 I Pargny 2 79 Malmy 3 9 13 Blflnzy et Ballwm 5 H* La Cossino "5 18 Asfeld-la-Ville B 90 Pont-à-Bar 8 26 Vieux-lès-Asfeld 2 92 Lo CliOne-le-Populeux. 4 30 Avaux i 93 MoDtgon 5 3~i fivorgnieourt 5 9S Neuville 3 38 Neufchnlcl (jonction avec le

Semuy 3 41 canal latéral à l'Aisne) I 99 Embranchement de Vouziers. 1 42

1 ,“ EMBRAMCHENE~rUËVULZlERS.

Billy-aux-Oies i 43 EMBRA~C}lEMENT nN FU4ZIERS.

Attigny 5 48 Vouziers 0 0 Givry. 3 5t Conde-lez-Vouziers 2 2 Montmnrin 2 53 Vrizy et Vandy 2 4 Ambly 3 58 Voncq 4 8 Seuil 3 59 Jonction avec le canal des

Thugny 2 61 Ardenne* 4 12

La ligne principale offre ici un développement de 6k plus grand qu'il n'est en réalité. Les chiffres donnés plus haut (p. 47) résultent d'un mesurage récent et peuvent être considérés comme exacts. L'erreur existe principalement dans la partie comprise entre Semuy et Neufchâtel, dont la longueur se trouve d'ailleurs aujourd'hui réduite par son raccordement avec le canal latéral à l'Aisne.

Les bureaux établis pour la perception des droits sont situés à Pontà-Bar, au Chêne -le -Populeux, à Rilly-aux-Oies Réthel Balham Neufchâtel et Vouziers celui de Réthel fonctionne en même temps comme bureau de jaugeage.

Les produits du droit de navigation ont été

En 3839, de 89,907' 05 En 1848, de 114,861' 66 1840 52,202 01 1849 146,679 51 1841 81,258 41 1850.' 180,566 63 1842 73,078 55 1851 200,337 18 1843 08,627 72 1852 214,858 80 1844. 113,630 97 1853. 228,791 54 1845 152,690 55 y compris 5,339 89 non perçus 1846 151,279 b pour céréales.

1847 153,727 93

Des circonstances exceptionnelles ont influé en 1840 et 1842 sur la navigation du canal, et d'ailleurs à cette époque le réservoir de Bairon n'existait pas encore. Mais quand l'alimentation a pu être assurée, le commerce


n'a plus hésité à confier ses transports à la voie d'eau, dont les produits n'ont pas cessé, sauf en 1848 et 1849, de s'accroître dans une proportion très-notable il serait donc à désirer que, dès à présent, il fût procédé à une réforme du tarif qui s'oppose à un plus grand développement de la circulation.

Le tonnage des marchandises qui forment l'élément de cette circulation présente les résultats suivants déduits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.

TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

DÉSIGNATION DES MARCHANDISES. ̃»̃ ̃ 1850. 1851. 1852.

Froment, orge, seigle, blé do Turquie, en grains iom"J!- l"a"es- tonnes- ou farine 1,086,024 1,249,719 1,209,200 Avoines et autres menus grains, betteraves,

pommes de terre 41,744 39,004 103,045 Sel marin et autres substances de ce genre. 38,169 45,109 51,261 Vins, eaux-de-vie, vinaigres et antres boissons et

liqueurs •. 89,352 102,379 134,397 Mine et minerai 15,500 28,084 17,527 Scories de métaux » » » Fer et fonte ouvrés ou non ouvrés et autres mé-

taux, quincaillerie 1,306,813 1,421,815 1,587,160 Cristaux ou porcelaines 321,432 44,807 Faïence, verres à vitres, verres blancs, bouteilles. 3,126 » /j Sucre, café, huile et autres objets du même arti-

cle du tarif 96,619 384,111 479,994 Chanvre et lin ouvrés » » Foin, paille et autres fourrages 13,901 11,273 7,524 Tourbe, fumier, cendres, fossiles, chiffons ou 285,035 319,540 424,063

drilles 285,635 319,546 424,063 Houille 699,695 595,555 552,198 Marbre, pierre de taille, plâtre, briques, chaux, 2,0:S3,5?3 2,271,045 2i288,534

ardoises. 2,0;J3,5 2,271,045 ~8,534 Pierre mûreuse, moellons, cailloux.verrecassé, etc. 987,810 1,495,934 1,074,308 Bois d'équarrissage, de sciage et autres déco genre. 387,411 488,852 720,318 Bois à brûler, fagots, charbonnettes 328,000 341,500 294,737 Poinçons vides 4°3 iu4 558 TOTAL. 7,736,559 8,839,803 9,545^34

Soit pour le parcours total des lllk d'après les- –––––

quels a eu lieu la perception sur le canal, y

compris l'embranchement de Vouziers 69,698 79,548 85,094

D'après des renseignements produits par MM. les ingénieurs, le tonnage, en 1851, ne s'élevait qu'à 81,924' savoir

D'où il résulte que la circulation vers Paris dépasse de 3/5 celle qui a eu lieu dans le sens opposé.


Les matériaux de construction de toute espèce et la pierre circulent dans les deux sens, mais principalement dans le sens de la Meuse les farines et grains proviennent de la vallée de l'Aisne et des plaines de la Champagne, et sont transportés soit vers Paris, soit vers la Belgique les ardoises sont dirigées vers l'intérieur; la houille provient de Liége et de Charleroi.

ARGUENON.

Cette rivière est navigable à mer haute, et seulement dans les vives eaux, depuis Plancoët jusqu'à son embouchure dans la Manche.

La longueur de la rivière comprise entre ces deux points situés dans le département des Côtes-du-Nord, est de 9,700" La cote du fond du chenal, rapportée aux plus hautes mers d'équinoxe, est, à Plancoët, de k"\ et de 8'" au Guildo, près de l'embouchure. Les chasses produites par le courant de jusant suffisent pour maintenir le chenal à la profondeur nécessaire aux bâtiments qui le parcourent. Ces bâtiments, uniquement employés au transport des engrais de mer, ne peuvent avoir qu'un faible tirant d'eau, parce qu'ils vont chercher la tangue dans des endroits peu profonds, et où il leur est souvent commode d'échouer, afin de rendre plus facile l'extraction des vases et leur chargement. D'un autre côté, aussitôt qu'ils ont opéré leur déchargement sur les quais de Plancoël, les bâtiments sont toujours pressés de profiter de la marée descendante pour ajler chercher de nouveaux engrais. Le halage n'a lieu que sur une distance de &\ entre le port de Plancoët et l'Argentaye. Au delà de ce dernier point, la navigation se fait à la voile ou à la rame.

L'Arguenon n'est pas imposé au droit de navigation.

Les documents publiés par l'administration des douanes établissent ainsi qu'il suit le mouvement des marchandises au port de Plancoët, qui représente également le mouvement de la navigation de l'Arguenon

En 18A7 Descente. 946' Remonte. 2,840' Total. 3,786' 1848. 1,330 797 2,313 1849. 1,842 510 2,352 1850 1,900 480 2,380 1851 1,458 854 2,312 – 1852 – 2,187 702 3,889


Il existe un projet de canalisation de la partie supérieure, comprise entre Plancoët et Jugon, sur un développement de 2&,680nl. La chute de 13" qui existe entre ces deux points, serait rachetée par 5 écluses de petite section ou des barrages mobiles. Le but de cette canalisation, dont la dépense ne s'élèverait pas à moins de 800,000 fr., serait de faire pénétrer les tangues et vases de mer dans une partie du territoire dont l'agriculture est privée, d'ailleurs, de débouchés.

AR1ÉGE.

Cette rivière est classée dans le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, comme flottable en trains, depuis un point situé à 100'" en amont de la limite des départements de l'Ariégc et de la Haute-Garonne, et comme navigable, à partir de Cintegabelle jusqu'à son embouchure dans la Garonne; mais de fait, sur cette rivière, le flottage n'existe plus dans la partie supérieure, et quant à la navigation, elle ne commence guère qu'en aval du barrage d'Auterive, où elle trouve d'assez grands obstacles. Indépendamment de ce barrage, il en existe trois autres sur la partie navigable. Les bateaux chargés ne franchissent pas les pertuis de ceux de la Ville et de la Madeleine ils suivent le canal d'amenée du premier, sont déchargés en un certain point de la rive gauche de ce canal, remontent ensuite pour passer à vide les deux pertuis et viennent enfin reprendre leur charge.

Cutte manœuvre compliquée est due à la présence d'un banc de rocher considérable, situé à l'aval du moulin de la Madeleine, et sur lequel des bateaux chargés ne pourraient passer sans danger. Les deux autres pertuis peuvent être franchis quoiqu'avec de grandes difficultés. Mais on pourrait, sans trop de dépenses, prolonger la navigation jusqu'à la limite du département, sur une longueur de 12,^00"

Le développement de la partie navigable de l'Ariége, comprise dans le département de la Haute-Garonne est, depuis Cintegabelle jusqu'à son embouchure, de. 32,212" Le tirant d'eau, qui se réduit à 0m 30 dans les hauts-fonds, est porté à 0m 60 et 0m 75 dans les passes qui y sont pratiquées.


La navigation n'a lieu qu'en eaux moyennes pendant environ la moitié de l'année, et à la descente seulement, pour les bateaux chargés. La remonte n'a lieu qu'à vide. Le prix du fret, n'est pas uniforme il peut être représenté, droit déduit, par 0f 07 par tonne et par kil. Dans le cas le plus général, où les bateaux ne s'arrêtent pas en route pour prendre ou déposer des marchandises, le voyage de Cintegabelle à Toulouse dure de six à huit heures.

L'Ariége est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor. La perception s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Les distances légales qui servent de base au calcul des droits proportionnellement au trajet parcouru ont été déterminées ainsi qu'il suit

De Cintega6elle i Auterive. 8 k

D'AuteriveàtaBruyÈre. 8

'Du]a.BruyëreàVenerque. 3

De Venerque Portet, embouchure dans la Garonne 12

TOTAL. 31

C'est une différence de lk 5 avec la. distance qui existe réellement, d'après les renseignements donnés en dernier lieu à l'administration. Les droits sont payables aux bureaux de perception établis sur la Garonne ceux qui sont le plus rapprochés de l'Ariége sont ceux de Muret et de Toulouse. C'est à ce dernier que s'opère le jaugeage des bateaux qui font la navigation de cette rivière.

Aucune perception n'a été faite jusqu'ici sur l'Ariége il est probable que l'on se soustrait à cette perception; car il résulte, de renseignements qui paraissent certains, que les transports en descente seraient annuellement de 2,000' environ, dont un tiers de bois de chauffage et le reste en autres produits agricoles.

CANAL D'ARLES A BOUC.

j

Ce canal a son origine dans le Rhône, sous les murs d'Arles, et se termine au chenal du port de Bouc, situé à l'embouchure de l'étang de Berre, dans la Méditerranée.


L'embouchure du Rhône est encombrée de bancs de sable, que les vents déplacent fréquemment et qui rendent la marche des bâtiments aussi pénible que périlleuse. Le canal d'Arles à Bouc affranchit la navigation de ces obstacles et de ces dangers, en lui offrant une voie sûre et indépendante du régime et des accidents du fleuve il est destiné, en outre, à donner aux eaux des marais qui l'environnent un moyen facile d'écoulement, à assainir le pays et à agrandir le domaine de l'agriculture. Le canal d'Arles à Bouc a été entrepris en 1802, sans qu'il fût statué cependant sur la question du tracé définitif de sa partie inférieure. Les travaux, suspendus en 1813, ne furent repris qu'au moyen d'un emprunt de 5,500,000 fr., autorisé par une des lois du 14 août 1822, approbative du traité passé à ce sujet entre le Gouvernement et la Compagnie financière. (Voyez note B.) L'État s'engageait, entre autres conditions rappelées dans ladite note, à terminer les travaux dans un délai" de six ans et trois mois.

Continué dès l'année suivante, à l'aide des fonds versés, conformément aux dispositions de ce traité, le canal d'Arles à Bouc n'a été ouvert à la navigation, sur tout son développement, que le 27 juin 1834 la partie comprise entre le port de Bouc et le plan d'Aren avait été livrée au commerce en 1829. Mais ce n'est guère qu'en 1842 que les travaux de premier établissement du canal ont été complétement terminés.

Les dépenses faites se sont élevées, savoir

Antérieurement à l'emprunt à 3,067,345' Le montant de l'emprunt était de 5,500,000 Il a été dépensé, en outre, sur les fonds du Trésor, après l'épui-

sement du fonds d'emprunt, jusqu'au 31 décembre 1833 1,668,600 Et sur les fonds créés par les lois du 27 juin 1833, 12 juillet

3837 et 9 août 1839 049,705 TOTAL. 11,485,760

Lorsqu'il fut question d'affermer nos principales voies navigables, on évaluait à l,362,500f le montant des dépenses de perfectionnement à mettre à la charge de la Compagnie, en ce qui concerne le canal d'Arles à Bouc. Les travaux à faire comprenaient notamment l'abaissement du bief et le prolongement'de l'écluse d'Arles, estimés 700,000f, l'empierrement du chemin de halage, le renforcement des chaussées de la rive gauche du Rhône, etc.; mais le conseil général des ponts et chaussées avait exprimé l'opinion que ces travaux pouvaient être ajournés sans inconvénient. Le développement du canal d'Arles à Bouc, compris dans le département des Bouches-du-Rhône, est de 47,388 m. Lorsque le Rhône est à moins de l'°45 au-dessus de l'étiage, le canal


fonctionne comme s'il était à point de partage. La pente, sur le versant nord, varie alors de 1"'45 à 0' suivant l'élévation des eaux du fleuve. Si le Rhône est au-dessus de la cote lm 45, le canal n'a qu'un seul versant à la mer. Dans le premier cas, la pente du versant sud est de 3nl 33 dans le second, il faut ajouter à ce chiffre la hauteur des eaux du Rhône au-dessus de lm45. La libre communication entre le canal et le fleuve cessant quand celui-ci atteint la cote 3'" 50, il en résulte que la pente maximum du canal est de 3'" 33 -f- 3m 50 lm 45 = 5nl 38.

Pour racheter ces pentes, il existe h écluses, dont l'une, celle d'Arles, a un double jeu de portes, suivant que le niveau des eaux du Rhône en fait une écluse de descente ou de montée. Une autre écluse, celle de Bouc, fonctionne comme écluse de garde contre l'introduction des eaux de la mer. La pente de 3'" 33 se trouve ainsi, par le fait répartie entre les deux écluses intermédiaires, dont l'une a une chute de 2°' 33, et l'autre de lm seulement. Quant à l'écluse du Rhône, elle suit les variations ci-dessus indiquées à l'égard de la pente seulement elle devient écluse de garde lorsque le fleuve est à plus de 3°' 50 au-dessus de l'étiage, la communication étant alors interrompue entre les deux voies navigables. Le canal d'Arles à Bouc est ainsi divisé en trois biefs dont la longueur est, à partir du Rhône, de 2,436, 18,594 et 26,3O8m.

La largeur des écluses est de 8m; leur longueur, d'un busc à l'autre du sas, est de 38 à 39m.

Les ponts sont mobiles

Le tirant d'eau est de 2m.

Le canal d'Arles à Bouc, destiné à suppléer la navigation du Rhône, est accessible aux bâtiments de mer qui remontent le fleuve jusqu'au pont d'Arles sur 46k de longueur. La durée du trajet du canal est de deux jours dans chaque sens pour les bateaux de rivière qui sont halés par des chevaux; quant aux bateaux sous voile, halés par des hommes, la durée éprouve des variations énormes, suivant l'intensité du vent elle peut aller de un à huit et même à dix jours.

Les bateaux de rivière portent, à pleine charge, jusqu'à 300'. Les bàtirnents de mer ne portent, à pleine charge également, que 110'.

Les frais de traction peuvent être évalués, par kilomètr e, ainsi qu'il suit:

Houille et coke par bateaux de rivière OrOl

Houille. et (~parbateauxdemer 0 04

Bois de sapin en radeaux. 0 02

Boisdech&ne. 0 03

Pierres de taille, par bâtiments de mer 0 04

Froments et farines, par bâtiments de mer. 0 04

Sel marin et soudes, par bateaux de rivière. 0 02


CANAL D'ARLES A BOUC.

Ce sont là les prix moyens récents, -et tels qu'ils résultent de la concurrence du chemin de fer d'Avignon à Marseille.

Le canal d'Arles à Bouc est, ainsi que l'indiquent les conventions cidessus indiquées, imposé au droit de navigation, au profit du Trésor, avec participation de la Compagnie d'emprunt dans le partage des produits nets, ce canal n'ayant pas été compris au nombre de ceux dont les actions de jouissance ont été rachetées par l'État.

La mise en perception du canal, sur toute son étendue, date du 1er septembre 1838, conformément à l'art. 1er de l'ordonnance du 31 juillet précédent, laquelle réduit d'un tiers les droits établis par le tarif annexé à la loi du 14 août 1822. Mais une seconde ordonnance, en date du 19 novembre 1845, a déterminé ainsi qu'il suit le tarif des droits à percevoir à partir du 1er janvier 1846.

La perception a lieu par myriamètre

Marchandises transportées en Bateaux.

Froment, soit en grains, soit en farines, vin, eau-de-vie, vinaigres et 1 CLASSE. autres boissons ou liqueurs, cristaux et porcelaines, sucre, café, huile, < savon, coton ouvré ou non ouvré, chanvre et lin ouvrés, tabacs, bois

de teinture et autres objets de ce genre par tonne, 0f 40

Orge, seigle, blé de Turquie, soit en grains, soit en farines, avoines et autres menus grains, sel marin et autres substances de ce genre, cidre,

2* CLASSE. bière, poiré, fer, fonte, ouvrés et non ouvrés, et autres métaux, faïences, verres à vitres, verres blancs et bouteilles, chanvre et lin non ou-

vrés, foin, paille et autres.fourrages, bois d'équarissage, sciage et

autres de ce genre par tonne, Or 30 3e classe.. Mine et minerais, scories de métaux, bois à brûler id. 0 20 4e classe Marbre, pierre de taillé, plâtre, tuiles, briques, ardoises, chaux, charbon l de terre par tonne, 0e 16 5" classe Tourbe, fumier et cendres fossiles, pierre mûreuse, marne, argile, sable, j gravier, fagots et charbonnettes pur tonne, 0r 10 2" Trains et Radeaux.

Par mètre cube du volume dans le canal or 05 l.es marchandises quelconques, autres que les bois, qui serment transportées en trnins ou sur dis radeaux, paieront les mêmes droits que si elles étaient chargées sur des bateaux.

3" Bascules à Poisson.

Par mètre cube 0r 20 I.e mètre cube s'obtient en multipliant In surface du tillac par l'enfoncement, déduction faite (le 6 centimètres pour le tirant d'eau à vide.

4" Bateaux vides.

Pour chaque tonneau de plus fort chargement possible 0' 02 Sans que toutefois le droit par bateau vide puisse jamais excéder 0 80 0 Tout bateau dont le chargement ne donnerait pas lieu à la perception d'une taxe au moins égale à celle qui serait due à vide sera imposé comme haioim vide.

Par poinçon vide de 228 litres 0' 01


Les taxes ci-dessus indiquées sont passibles du décime par franc, conformément à la loi du 25 mars 1817. Leur application a été successivement prorogée par diverses ordonnances ou décrets, et, en dernier lieu, jusqu'au 1er janvier 1855, par décret du 28 décembre 1853.

Les distances légales d'après lesquelles doit se calculer le montant du droit à percevoir, proportionnellement au trajet parcouru, ont été fixées ainsi qu'il suit

D'Arles au Mas-des-Votes. 10"

Du Mas-des-Votes au Mas-des-Entorches 3

Du Mas-des-Entorches au Mas-Thiber 5

Du Mas-Thiber à Baisse-de-la-Salade 9

De Baisse-de-la-Salade à la pointe de Lausac 8

De la pointe de Lausac à Fos 8

De Fos au port de Bouc 4

TOTAL. /i7t

Les bureaux établis pour la perception du droit de navigation sont situés à Arlesetà Bouc. Le premier fonctionne pour le Rhône et comme bureau de jaugeage.

Les produits du droit de navigation, depuis ie 1er janvier 1839, ont été, savoir

En 1830 74,787' 05 En 1848 149,102' 78 1840 81,554 30 1849 «0,628 22 1841 88,619 19 1850. 101,176 39 1842. 75,815 91 1851 128,339 33 1843 163,099 65 1852. 169,330 11 1844 165,632 64 1853 227,211 62 1845 239,883 43 y compris 08,305' 55 non perçus sur 1846 261,249 lfi sur les céréales, dont le transport est 1847 218,044 10 considérable.

Ce n'est qu'en 1843, ainsi qu'on l'a dit plus haut, que le canal d'Arles à Bouc a pu réellement remplir sa destination de là l'augmentation considérable qu'on remarque dans le chiffre de ses produits, à partir de cette même année. Quant à la diminution sensible qui se fait remarquer de 1848 à 1852 inclusivement, c'est le résultat de la concurrence du chemin de fer dont l'ouverture a eu lieu, d'Arles à Marseille, au mois de janvier 1848, et sur le reste de la ligne le 5 mars 1849. Mais, en 1853, la Compagnie ne possédant pas des moyens suffisants pour effectuer la grande quantité de transports, en céréales surtout, que le commerce avait à expédier dans l'intérieur, la navigation du canal a pu reprendre en partie son ancienne activité. Le tonnage des marchandises, pendant le cours des dernières années, présente les résultats suivants, extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.


TONNAGE A 1 KILOMETUE.

NATURE DES MARCHANDISES. ̃– 1850. 1851. 1&52.

tonnes. tonnes, tonnus.

Froment, en grains ou en farines 75,511 358,510 1,380,134

Vins, oaux-de-vie, vinaigre etautres

boissons et liqueurs 5,922 4,841 2,491

1" Classe Cristaux ct porcelaines » » » Sucres, café huile, savon coton

ouvré ou non ouvré, chanvre, lin

ouvrés, tabacs bois de teinture

et autres objets de ce genre. 103,485 191,703 91,205

Orge, seigle, b!é de Turquie, en

grains ou en farines. 100,118 132,681 94,047

Avoine et autres menus grains 14,680 14,548 20,757

Sel marin et autres substances de ce

genre 338,177 447,236 565,999

Cidre, bière, poiré. 611 1,034 18,847

2e Classe. Fers, fontes, ouvrés ou non ouvrés,

et autres métaux 70,933 165,305 86,956

Faïence verres à vitres verres

blancs et bouteilles 66,765 121,455 133,191

Chanvre et lin non ouvrés » 94 47

Foins, paille et autres fourrages.. 6,343 11,645 7,836' Boisd'équarrissage, sciage et autres

de ce genre. 126,091 179,908 244,734

“. ( Mine ct minerai 130,829 250,949 363,718 o uasse. < | Scories de métaux » 893 » Bois a brûler 7,041 30,317 2,276 4e Classe. Marbre, pierre de taille, plâtre,

tuiles, briques 153,135 233,709 207,214

Ardoises, chaux, charbons de terre. 2,980,477 7 2,797,778 2,264,154 Tourbes, fumier, cendres fossiles 8,462 8,411 9,080 Pierres mnrsnses mavne argiles,

5' Classe. sables, gravier 447,204 183,506 G74,529 Fagots et charbonnettes 16,662 13,818 12,735 Trains et radeaux. 137,219 254,047 269,036 Poinçons vides de 2281 186 150 463 TOTAL. 4,789,851 5,402,598 0,450,050

Soit pour le parcours total. 101,949 114,912 137,235

ARROUX.

Ce cours d'eau est classé, par l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, comme navigable depuis Gueugnon jusqu'à son embouchure dans la Loire.

Mais, en fait, la navigation ne consiste guère que dans la circulation de


quelques bateaux qui se construisent dans les environs de Toulon, à 12l au-dessus de Gueugnon, et qui descendent à vide ou chargés accidentellement d'une très-petite quantité de bois, de charbons et de merrains. D'après d'anciens documents, l'Arroux aurait été flottable en trains, à partir d'Autun, sur 60,348"' de longueur, compris entre cette ville et Gueugnon mais depuis longtemps le flottage n'existe plus.

La partie navigable de Gueugnon à la Loire, comprise dans le département de Saône-et-Loire, est de. 19,500"' L'Arroux n'est pas imposé au droit de navigation.

ARZ.

L'Arz ou Artz est classé comme navigable depuis le second pont d'Arz, à 7k en aval de Rochefort, jusqu'à son embouchure dans l'Oust canalisé, qui fait partie du canal de Nantes à Brest.

La vallée de l'Arz est dans un état de submersion presque constante pendant dix mois de l'année, ce qui occasionne des fièvres endémiques et des fortes épizooties désastreuses, car les bestiaux y paissent constamment dans l'eau. Dans la partie inférieure de la rivière, qui est sujette à la marée, on avait entrepris, avant 1848, des travaux de coupure et de rectification qui n'ont pas été continués.

La partie navigable de l'Arz, comprise dans le département du Morbihan, est d'environ 11,000"' Là où la marée ne se fait pas sentir, la pente de la rivière est deOm 12 par kilomètre à peu près mais, dans la partie inférieure, elle est trèsirrégulière, par suite des coupures qui y ont été faites.

La navigation de l'Arz est sans importance, en raison des difficultés qu'elle présente. Ces difficultés sont principalement les contours du lit, les hautsfonds, les rétrécissements qui s'y trouvent, et l'incertitude de la position du chenal, par suite de la submersion ordinaire d'une partie de la vallée. On ne saurait assigner une limite exacte au tirant d'eau des bateaux qui fréquentent, par intervalles, cette rivière. Ces bateaux remontent avec la marée, et ensuite à la gaffe ou à la rame, car il n'est pas possible d'y haler. L'Arz n'est pas imposé au droit de navigation.

La fréquentation n'est pas connue exactement. D'après des renseigne-


ménts donnés dans le pays, il descendrait par an environ 100 bateaux chargés, et il en remonterait. 12; mais l'on ne sait rien de précis sur leur tonnage, sur la nature et les prix du transport.

AUBE.

L'Aube est navigable naturellement depuis le grand pont d'Arcis jusqu'à son embouchure dans la Seine, à Marcilly.

Au-dessus d'Arcis, cette rivière est flottable en trains le flottage commençait autrefois à la Ferté, de même qu'il commençait à Pont-la-Ville, sur l'Aujon qui afflue dans l'Aube, non loin de Clairvaux; mais les obstacles multipliés que présentaient les deux cours d'eau ont fait renoncer depuis longtemps le commerce à y engager les trains on ne les forme plus qu'à Brienne-la-Vieille, à 48* au-dessus de la Ferté, et à 62k au-dessus d'Arcis. La navigation éprouve, de son côté, d'assez grandes difficultés, tant à cause des sinuosités de la rivière, qu'en raison de l'insuffisance du tirant d'eau pendant une partie de l'année. Elle s'opère, en été, au moyen de flots ou crues artificielles produites à l'aide des retenues des moulins. Les seuls pertuis d'usines qui aient été remplacés par des écluses sont ceux de Plancy et d'Anglure. Les dérivations dans lesquelles sont placés ces ouvrages ont été entreprises en 1805, ainsi que l'indique un décret du 21 germinal an XIII (11 avril 1805), qui en détermine les dimensions; mais ce n'est guère qu'en 1823 que ces ouvrages ont été terminés. On se proposait de rattacher directement le port d'Arcis au canal de la haute Seine, au-dessus des écluses de Saint-Just, en sorte qu'en utilisant, pour la navigation d'Arcis à Marcilly, 8l de ce canal, on diminuait de 16l le trajet à parcourir. Il suffisait d'un barrage et de 4 écluses, dont une à construire près du barrage d'Arcis permettrait de faire remonter la navigation en saison favorable jusqu'à Lesmont, et faciliterait d'ailleurs la descente des trains dans le port d'Arcis. Mais on ne paraît pas, quant à présent, devoir donner suite à ce projet.

Le développement de la partie navigable de l'Aube est, savoir

Dans le département de l'Aube, de. 27,718"*

Partie servant de limite commune anx département;- de

l'Aube et de la Marne 3,878

Dans le département de la Marne. 12,365

TOTAL. 43,961°*


Cette longueur comprend celle des dérivations de Plancy et d'Anglure, qui ont définitivement remplacé la partie correspondante de la rivière. La dérivation de Plancy a 1,368'" de longueur, et celle d'Anglure 200'" environ. L'écluse placée dans chacune d'elles a 7m 80.de largeur et 40'" de longueur. Les pertuis ont 51" 90 de largeur.

D'Arcis à Marcilly, la pente de la rivière est de 18°' 065, soit 0m 41 par kilomètre, en moyenne.

En l'absence des flots donnés par les pertuis des usines, le tirant d'eau, à l'étiage, n'est que de 0"1 15 à 0m 20 avec les flots, on obtient une hauteur d'eau de 0m 45 à 0m 55. Chaque flot de deux heures se paie 71 20 par usine.

La charge moyenne des bateaux est de 26' environ à la descente, et de 8' seulement à la remonte la charge maximum est de 50t La traction des bateaux, chargés ou non, a lieu au moyen de chevaux, quand il s'agit de la remonte; mais, à la descente, il n'y a de halage que dans la dérivation de Plancy et sur quelques points de la rivière qui forment rade. Les mariniers aident à l'action du courant au moyen de gaffes ou d'avirons.

La durée du voyage, entre Arcis et Marcilly, est, en basses eaux, de deux jours pour la descente et trois jours pour la remonte; et, en bonnes eaux, de un jour à deux jours et demi.

Les frais de transport, droit déduit, pour un bateau de 50' reviennent, dans ces derniers cas, à 67f, et en basses eaux à 82f. Les frais de locaLion du bateau sont compris pour 10f et 12f.

L'Aube est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor. La perception s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Les distances légales, servant également de base à la perception proportionnellement au trajet parcouru, ont été déterminées ainsi qu'il suit:

D'Arcis au pont de Viapres-le-Grand 12t

Du pont de Viapres au pont du canal de Plancy. 6

Du canal de Plancy aux Granges. 13

Des Granges 4 Anglure 4

D'Anglure"à Bill1dement 4

De Bau demen t à Saron. 4

De Saron à Marciliy (embouchure dans la Seine) 2

TOTAL. 45

L'ensemble des distances légales présente donc une différence en plus de 2k environ comparativement à la longueur indiquée plus haut, laquelle résulte de vérifications récentes et peut être considérée comme exacte.


Il n'existe sur l'Aube d'autre bureau de recette que celui d'Arcis. Les produits du droit de navigation, depuis l'application du tarif en vigueur, ont été, savoir

En 1838, de 1,849'30 En 1847, de 1,094*50 1839 1,470 77 1848. 803 33 1840 1,694 60 1849. 1,167 46 1841 2,456 90 1850. 895 31 1842 1,552 27 1851. 1,250 32 1843 1,702 93 1852. 820 58 1844 2,347 51 1853. 750 59 1845 2,607 45 y compris 216 r 71 non perçus pour –MM. 2,053 75 céréales.

Le tonnage des marchandises relevé d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes est indiqué dans le tableau suivant:

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des 1850. 1851. 1852.

MARCHANDISES. ̃ ̃ ̃ ̃" vnncrtnnmsES. IIESCKXTK. HKSKiXT! IIFSCIIME. itKMOSTF- KE^fflMK. REMONTE.

lra CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. Céréales, légumes, fruits. 188,206 » 270,054 1,020 130,724 9,180 Fourrages » » > » Vins et eaux-de-vie » » » » 90 Métaux » » n » 621 JI Épiceries et drogueries.. » 2,288 » » » » Poteries, verreset cristaux » » » » Antres marchandises. » » » » 410 2'CLASSE.

Houille et coke » 2,300 » 2,140 » » Charbon de bois 44 n · 7,455 900 » Bois de toute espèce 17,093 990 26,645 » 23,827 Matériaux de construction » 14,090 » 19,020 » 5,471 Minerais. n » » » n Engrais. n » » n » » Autres marchandises » 625 » 720 a 4,304 Bois EN trains (approiimat.). 52,506 » 57,834 ̃> 111,870 » Total. 257,849 20,983 361,048 23,500 268,452 19,045

Ramenés au parcours total, le tonnage ci-dessus indiqué, ainsi que celui des années antérieures, donnent pour résultats

En 1847 Descente. 8,022' Remonte. 2,900' Total. 11,012' 1848. 4,895 786 5,C81 1849. 7,283 564 7,847 1850. 5,730 450 6,180 – 1851 8,043 522 8,565 1852. 5,963 423 6.386


AULNE.

Le canal de Nantes à Brest se termine, à l'ouest, à l'écluse construite sur la rivière d'Aulne, à Châteaulin. En aval de cette écluse, l'Aulne est navigable, à l'aide des marées, jusqu'à son embouchure dans la rade de Brest. Le développement de cette partie de la rivière comprise dans le département du Finistère est approximativement de 35,000'. A 2k au-dessous de Châteaulin est situé le port maritime de Port-Launay où cesse actuellement la navigation fluviale. Mais ce n'est que dans les grandes marées que les navires peuvent remonter jusque dans ce port ils s'arrêtent, dans les autres circonstances, à 1,800m plus en aval, en face les carrières d'ardoises de Guily-Glas, où ils trouvent toujours 3'" de tirant d'eau, à haute mer.

La loi du 16 juillet 1845 a affecté une somme de 600,000' à l'exécution des travaux nécessaires pour permettre à la navigation maritime de remonter, avec ce même tirant d'eau, jusqu'à Châteaulin. Ces travaux comprennent la construction d'un barrage fixe avec pertuis et écluse de 10"'de largeur à Guily-Glas; la régularisation, aux abords de cette écluse, du chemin de halage établi le long de l'Aulne, depuis le confluent du Dourdu ou Pont-de-Buis; enfin, le creusement du lit de la rivière. La partie comprise entre l'écluse de Châteaulin et Guily-Glas, ainsi convertie en bassin à flot, peut être considérée comme le dernier bief du canal de Nantes à Brest élargi et approfondi.

Les travaux entrepris en 1846 ont été suspendus en 1848. Les dépenses faites s'élevaient alors à 370,000r à très-peu près; ils sont repris en 1854; et pour permettre d'attendre l'achèvement du barrage écluse qui ne pourra guère avoir lieu avant deux ou trois ans, l'administration a autorisé le creusement de la partie de la rivière où la navigation rencontre aujourd'hui le plus d'obstacles, indépendammentde l'inconvénient des doubles transbordements auxquels sont soumis les transports. Cette partie de rivière s'étend sur un espace de l,970m, entre l'écluse de Châteaulin et celle qu'on avait construite immédiatement à l'amont de Port-Launay c'était, en un mot, l'ancien bief inférieur du canal de Nantes à Brest; et ce n'est que depuis la suppression de cette dernière écluse, par suite de l'exécution des travaux prévus par la loi de 1846, que le canal s'arrête à Châteaulin.


La rivière d'Aulne n'est pas imposée au droit de navigation.

La quantité des marchandises importées ou exportées par cette rivière est indiquée, d'après les documents publiés par l'administration des douanes en ce qui concerne le port de Port-Launay où se font ces importations et exportations par les chiffres ci-dessous, qui représentent le tonnage possible des navires à charge.

En 1847. Descente. 10,362' Remonte. 7,774' Total. 18,136' 1848. 12,954 0,957 19,911 1849. 11,729 7,788 19.517 1850. 12,282 6,580 18,202 1851. 10,409 7,818 18,227 1852. 10,62» 8,317 18,940

AURAY.

Cette rivière est navigable depuis le port d'Auray jusqu'à son embouchure dans la mer, à l'entrée du Morbihan.

La navigation est exclusivement maritime. Les bâtiments peuvent remonter, avec un tirant d'eau de 5m en vive eau, et 3'" 50 en morte eau, jusqu'au pont d'Auray sous lequel la section de la rivière très-large jusque-là, est brusquement diminuée. Le port peut contenir une quarantaine de navires, qui, suivant l'ordinaire, ont des dimensions très-variables et dont le tonnage est de 20 à 200'.

La distance d'Auray à la mer, comprise dans le dépar tementdu Morbihan, est de. l^lOO-. L'Auray n'est pas imposé au droit de navigation.

Le tonnage des marchandises importées au port d'Auray ou expédiées de ce port, dont le mouvement représente celui de la rivière dans toute sa partie navigable, présente les résultats suivants extraits des documents publiés par l'administration des douanes

En 1847 Descente. 6,838' Remonte. 5,128' Total. 11,966" 1848. 6,088 5,204 11,292 1849. 6,895 5,458 12,353 1850. 8,053 5,830 – 13,883 1851. 7,890 9,020 16,916 1852 5,668 5,076 10,744


AURE.

Cette rivière est classée comme navigable par l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, depuis Trévières jusqu'à son embouchure dans la Vire, embouchure qui forme le port d'Isigny.

La navigation qui existe sur l'Aure n'est, pour ainsi dire, que nominale. L'absence de chemin de halage, les sinuosités de la rivière, son peu de profondeur, sont autant d'obstacles à ce qu'elle serve aux transports de quelque importance. Mais un obstacle non moins sérieux s'y oppose c'est l'établissement de portes de llot au pont de Douet et au pont aux Vaches, à Isigny, pour empêcher l'introduction de la marée, qui, sans ces ponts, couvrirait la vallée, dont le niveau est de 2"' au-dessous des hautes mers. La rivière ainsi barrée n'est fréquentée que par de très-petits bateaux servant au transport des foins qu'on récolte sur les bords, de quelques engrais de mer et parfois de matériaux de construction. Aussi le Conseil général du département ne cesse-t-il de réclamer, pour ce motif, la révocation de l'ordonnance de 1835.

Le développement de la partie de l'Aure classée navigable est, en suivant le cours naturel de cette rivière, de 20,300m compris dans le département du Calvados. Cette longueur se trouve réduite de 4,350m, par suite de redressements opérés récemment aux frais des propriétaires de la vallée, réunis en syndicat elle est donc de. 15,950" La pente de l'Aure est peu sensible elle est d'environ 0" 60 seulement, entre Trévières et Isigny, c'est-à-dire de 03 par kilomètre. Le tirant d'eau à l'étiage varie de 0" 50 à 0m 60 dansle bas de la rivière; mais il est plus considérable en amont.

L'Aure n'est pas imposée au droit de navigation.

AUTHIE.

Cette rivière est indiquée généralement comme étant navigable depuis le pont de Collines jusqu'à sou embouchure dans la Manche mais, en fait,


il n'y existe pas de navigation ou, du moins, il ne s'y fait aucun transport. Il entre seulement dans la baie quelques bateaux de pêche, et pendant les gros temps, il s'y réfugie quelquefois, au risque de s'y perdre, des bâtiments battus par la tempête.

Du pont de Collines à la mer, l'Authie sert de limite aux départements du Pas-de-Calais et de la Somme sa longueur est de. 11,000' Il n'existe pas de droit de navigation.

AUTHION.

L'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, a classé la rivière d'Aulhion comme navigable depuis le pontdeVivy jusqu'à son embouchure dans la Loire mais, il n'existe réellement de navigation que dans la partie inférieure, en aval du pont de Sorges.

La distance du pont de Vivy à celui de Sorges est de 43,600 mais la partie navigable n'a qu'une longueur de. 7,296m Cette longueur est comprise dans le département de Maine-et-Loire. La pente de l'Authion ne dépasse pas 0m 05 par kilomètre à l'étiage elle s'élève à 0"1 20 dans les crues. Mais quand les eaux de la Loire son) plus élevées que celles de la rivière, on ferme les portes de garde du pont Bourguignon, et les hautes eaux se nivellent à peu près dans la vallée. Le tirant d'eau à l'étiage n'est que de O1U 60 à 0'" 80.

II n'y a pas de navigation régulière surl'Authion, qui n'est fréquentée que par des bateaux servant aux riverains pour des transports locaux les hautsfonds et le manque d'eau en été s'opposent à ce qu'il s'en établisse. Il existe un projet d'amélioration de la partie comprise entre le pont de Corné et celui de Sorges, sur une longueur de 10,500"' et, en outre, d'autres projets de digues insubmersibles à exécuter près de l'embouchure, partie aux frais de l'État, partie aux frais des propriétaires intéressés. Mais l'importance de la dépense à faire est un obstacle à leur réalisation. Il s'agit de plus de 2,000,000f.

L'Authion n'est pas imposée au droit de navigation.


AUTISE.

Ce cours d'eau prend sa source près de Coulonges-les-Royaux, dans le département des Deux-Sèvres, non loin de la limite de ce département et de celui de la Vendée. Il est traversé, entre Niort et Fontenay, par la route impériale n° 148 et à 3,500'" environ au dessous du pont qui assure ce passage, il se divise en deux bras, qui se jettent dans la Sèvre-Niortaise: l'un, au lieu dit l'Ouillette, en aval de Damvix, et l'autre, au corps de garde, à Maillé.

Le premier bras se nomme la Vieille-Autise, et le second, la Jeune-Autise. La Jeune-Autise a, seule, été classée comme navigable par l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, à partir du'port de Souil jusqu'à la Sèvre mais la navigation n'y est possible que lorsque les eaux de la Sèvre s'élèvent suffisamment au-dessus de la douelle extrados de l'aqueduc de Maillé, sans dépasser la hauteur au delà de laquelle les portes de l'aqueduc se ferment et interceptent complétement le passage des bateaux.

Une position aussi précaire a dû paralyser le développement de la navigation sur ce cours d'eau et la restreindre au simple transport des denrées emportées ou consommées dans la vallée. Pour que cette navigation pût être utilisée par le commerce, il faudrait baisser l'aqueduc de Maillé d'environ l"1 et construire, à l'embouchure de la rivière, une écluse de 0'" 40 de chute, à l'étiage. Ces travaux ne s'exécutant pas, les organes des intérêts de la contrée ne cessent de réclamer le déclassement d'une voie qui, dans l'état actuel, ne peut être considérée comme réellement navigable.

La longueur de la Jeune-Autise, comprise dans le département de la Vendée, est de. 9,000' Quant à la Vieille-Autise, elle était depuis longtemps, sous le rapport de la navigation, dans des conditions encore plus défavorables. Pour la relier à la Sèvre et établir une communication entre les plaines de la Vendée et le fleuve, et, surtout, pour accomplir le dessèchement prévu par une ordonnance royale du 10 août 1833, cet autre bras de l'Autise a été remplacé par un canal, dont une partie a été exécutée de 1836 à 18^5. Cette partie s'étend depuis l'Ouillette jusqu'à Courdault, petit hameau situé sur la commune de Bouillé, à 2" d'Oulme, oit il est établi un port qui doit


être le point de départ de la navigation de l'Autise. Le développement de ce canal est de. 9,850m 50. Cette longueur est également comprise dans le département de la Vendée.

La branche de Guignefolles, à laquelle on a donné le nom de canal des Chasseries, a été commencée et exécutée sur 312"' de longueur; mais la continuation de ce canal a été ajournée.

Les travaux exécutés ont été payés, en partie, sur les fonds consacrés à l'amélioration de la Sèvre et de ses affluents, et, en partie, aux frais du syndicat des marais mouillés de la Vendée.

La pente du canal, entre Courdault et l'Ouilletle, est nulle en été, et l'écluse en cours d'exécution sur la Sèvre doit y apporter un plan d'eau unique capable de fournir à la navigation un tirant d'eau de près de 1" 50, avec des bateaux de 4'" de largeur. Lorsque l'écluse sera ouverte au moment des crues, la pente sera d'environ 0™ 80.

L'ouverture du canal avait. au début, amené un courant considérable dans tous ses affluents. Ce courant avait entraîné de grandes quantités de vases et de détritus qui, en se déposant dans le canal, avaient rendu la navigation impossible entre Saint-Sigismond et Courdault.

II a été fait, en 1852-1853, et l'on continue des curages qui ont pour résultat de rétablir le canal dans ses dimensions primitives et d'assurer.la navigation mais jusqu'à ce jour, elle a été complétement interceptée, pendant la période de l'étiage, par le placement de barrages provisoires en bois destinés à fournir et à maintenir, dans le marais, l'eau qui y est nécessaire à cette époque.

Pour franchir la distance de l'embouchure du canal des Chasseries à Guignefolles, il sera nécessaire d'établir une écluse d'environ 01" 80 de chute à l'étiage, qui conduira la navigation jusqu'à Bouillé.

L'Autise est imposée, en principe, au droit de navigation, conformément à la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837 (Voy. p. 8). Mais, par suite des chômages forcés sur la Jeune-Autise, et des barrages fixes établis annuellement sur le canal de laVieille-Autise, il n'a pas été affectué de recettes jusqu'à ce jour. Les tableaux dressés pour servir à l'indication des distances légales portent, par erreur, à 19l la distance du port de Souil à la Sèvre. Ce chiffre représente les longueurs cumulées de la Jeune-Autise et du nouveau canal de la Vieille-Autise.

On peut rectifier les distances légales ainsi qu'il suit

Jeune-Autise De Souit à la Sfevre, à Maillé


La navigation de l'Autise n'a donné lieu à aucune recette depuis l'exécution de la loi de 1836.

Ainsi qu'on l'a fait remarquer plus haut, cette navigation est, quant à présent, restreinte au transport de quelques denrées.

AVEN.

La rivière d'Aven ou de Pont-Aven est navigable depuis le port de PontAven jusqu'à son embouchure dans l'Océan.

La navigation est exclusivement maritime; elle rencontre des difficultés par suite des rochers dont le cours de la rivière est encombré mais le port de Pont-Aven offre une profondeur d'eau de 2ra 50 en vive eau et lm en morte eau, et l'on pense qu'au moyen des extractions qui s'opèrent chaque année les navires pourront bientôt trouver partout un tirant d'eau suffisant t pour la navigation.

La longueur de la partie navigable, comprise dans le département du Morbihan, est de 6,500m. L'Aven n'est pas imposé au droit de navigation..

Les documents publiés par l'administration des douanes permettent d'é tablir ainsi qu'il suit les chiffres des importations ou exportations du port de Pont-Aven, dont le tonnage représente celui des transports effectués par la rivière.

En 1847 Descente. 2,521 Remonte. 1,140' Total. 3,661' 1848. 4,073 – 2,505 6,578 1«49 3,368 687 4,055 1850 4,452 1,639 6,091 1851. 3,098 607 3,705 1852 3,065 1,265 4,330


AVRE.

L'Avre est navigable depuis Moreuil jusqu'à son embouchure dans la Somme canalisée, en amont d'Amiens.

La navigation n'a qu'une importance locale et ne paraît guère susceptible de s'accroître, tant que la rivière ne sera pas améliorée dans certains passages, notamment à Boves, où il existe un rapide qui empêche les bateaux de prendre plus de 0m 35 à 0m 40 d'enfoncement. On a indiqué comme moyen d'amélioration de ce passage, la concession de la chute d'eau, à charge d'établir une écluse.

Le développement de la partie navigable de l'Avre, comprise dans le département de la Somme, est de 21,205m. La pente de la rivière, dans cette partie, n'a pas été déterminée. Le tirant d'eau, hormis le rapide de Boves, varie de.. 0"' 50 à 0'" 70. La charge moyenne des bateaux est de 8' et leur charge maximum de 13'. Le halage s'opère à bras d'hommes. Le taux du fret, en moyenne, est de lf 75 de Moreuil à Amiens; la durée du voyage est de 8 heures à la descente et 12 heures à la remonte.

L'Avre n'est pas imposée au droit de navigation.

La quantité des transports effectués annuellement sur l'Avre est approximativement de 10,000'. Ces transports consistent en tourbes, charbon de terre, fagots et ardoises.

BAR.

Dans le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, la Bar est classée comme étant navigable depuis Pont-Bar jusqu'à son embouchure dans la Meuse, à Pont-à-Bar, sous Donchery mais, en fait, son lit est aujourd'hui tellement encombré d'herbes et de broussailles, que la circulation des moindres bateaux y serait impossible. Il n'en était pas de même autrefois. On lit dans divers ouvrages, que,


sous le règne de Louis XIV, la navigation se faisait sur cette rivière avec facilité, au moyen de bateaux appelés baroises; et lorsque, à cette époque, on songea à joindre la Seine à la Meuse, c'est par le lit même de la Bar que l'on proposait d'opérer cette jonction.

Depuis 1789, les anciens règlements relatifs au curage de la rivière et à la police des usines n'étant plus observés, les entreprises des riverains et des usiniers amenèrent les plus fâcheux résultats. Dès 1808, la navigation n'était plus possible, et la plus grande partie de la vallée était devenue un marais improductif. Cette situation a été complétement modifiée, quant aux terrains mouillés, par l'exécution, en vertu de la loi du 5 août 1821, du canal des Ardennes, qui, au lieu d'emprunter le cours de la Bar, comme on en avait eu l'intention primitivement, a été tracé presque latéralement à cette rivière dans la partie comprise entre Pont-Bar et Pont-à-Bar. Dans cette partie, la longueur de la rivière est de 50v; sa pente est de 0m 33 par kilomètre. Entre les mêmes points le développement du canal n'est que de 30".

Le déclassement de la Bar est depuis longtemps sollicité par le conseil général du département des Ardennes et par les conseils municipaux inté-,ressés mais on a remis à statuer sur cette demande jusqu'à l'époque de l'expiration des baux de pèche, qui n'aura lieu qu'au 1er janvier 1859.

BAYSE.

Sous le règne de Henri IV, la Bayse avait été canalisée depms son embouchure dans la Garonne jusqu'à Nérac.

Napoléon Ier décréta la canalisation de la partie comprise entre Nérac et Condom. Les travaux furent commencés en 1812 mais, interrompus bientôt après, ils ne furent repris qu'en 1835, au moyen du crédit de 900,0001, ouvert dans ce but, par la loi du 30 juin de la même année. En 1841, la navigation était prolongée jusqu'à Condom.

La loi du 31 mai 1846 a alloué un nouveau crédit de l,200,000f pour la reconstruction, dans la basse Bayse, des ouvrages dont l'établissement remontait au règne de Henri IV, et pour la canalisation de cette rivière entre Condom et Mirande, sur un développement de 60». Les travaux concernant la basse Bayse ont seuls été exécutés, et l'on a renoncé,


en 1848, à continuer ceux qui s'appliquaient à la canalisation de la partie supérieure, de Condom à Mirande.

Dans l'état actuel, la navigation ne remonte pas au delà du barrage de Gauge, situé à 783"1 en amont de Condom. Elle s'étend sur un développement, savoir

Dans le département du Gers, de 10,040™ 1 de Lot-et-Garonne, de 46,133 J

La pente moyenne de la Bayse est de 0"' 80 par kilomètre. La pente totale de Condom à la Garonne est rachetée par 17 écluses établies soit en dérivation, soit en rivière, et dont 12 rachètent la pente d'un nombre égal d'usines. Les 3 écluses inférieures ont 5m 20 de largeur et 31m 40 de longueur ces dimensions avaient été adoptées dans la prévision de l'exécution du canal des Petites-Landes, qui emprunterait la partie basse de la Bayse; les autres n'ont que 4m 30 de largeur et 28m 20 de longueur. Le tirant d'eau varie à l'étiage de îm 25 à !"̃ 30.

La charge moyenne des bateaux est de 30' et la charge maximum de 71'; c'est celle des bateaux récemment construits pour naviguer entre Condom et Nérac. Le halage se fait au moyen de chevaux.

Les frais de batellerie sont moyennement de 0f 0!i65 par tonne et par kilomètre, non compris le droit. En hiver, la durée d'un voyage de Condom à Bordeaux est de sept à huit jours à la descente, et de douze à treize jours à la remonte; en été, le même voyage se fait en cinq ou six jours à la descente, et neuf ou dix jours à la remonte.

La Bayse est imposée au droit de navigation au profit de l'État. La perception s'opère conformément aux dispositions de la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. page 8.)

Les distances légales qui servent également de base à la perception, proportionnellement au trajet parcouru, ont été déterminées ainsi qu'il suit

DeCoadomàMondrahea.u. 11 k

De Monérabeau à la Hitte 3

De la Hitte 3 N~rac 12

'DeN6racaPo[]t-de-Bordcs,commnnednLavardac. 7 DePont-dc-BordesàVianne. 3

De Viaiiiie à Baizet 9

De Buzet à Saint-Léger, embouchure dans la Garonne 3

On trouve ici une différence en moins de 8k comparativement au chiffre ci-dessus de 56,173"' qui est donné comme exact. 11 y a donc lieu à rectification du tableau des distances.

Les bureaux établis sur la Bayse pour la perception des droits sont situés à Condom et à Pont-de-Bordes.


Les produits des droits de navigation, depuis l'application du tarif actuel, ont été

Enl838,de. 1,397'45 Enl847,de. 2,336' 96 1839. 1,56473 1848. 2,855 90 –18M. 1,552 50 1849 3,185 03 1841. 3,085 47 1850. 3,589 20 –18~2. 3,00631 1851. 3,470 50 1843. 3,36759 1852. 6,30670 1844. 3,71688 1853. 7,848 74 1845. 3,273 34 y compris 662' 56 non perçus pour 1846. 3,386~35 céréales.

Il ne faut pas perdre de vue, dans la comparaison de ces chiffres, qu'antérieurement à 184 1, la navigation ne remontait pas au delà de Condom. Le tonnage des niarchandises transportées par la Bayse est représenté par les résultats suivants, extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des 1850. 1851. 1852. ~I MARCHANDISES. DKSŒSTE. KEHOSTE. UESCRXTK. KEMONTE. OESCESTE. HKSIOKTK.

lrc CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. '1 Céréales, légumes et fruits. 303,033 14,023 365,893 14,43<ï 491,627 55,986 Fourrages. » » » 91 » » Vins et eaux-de-vie. 310,321 2,317 254,862 2,208 577,094 3,294 Métaux 140 1,378 » » » 546 Épiceries et drogueries. 627 16,356 » 2,630 » 3,759 Poteries,verres et cristaux 286 3,290 420 2,631 264 4,624 Autres marchandises. 115,995 95.550 90,648 93,244 221,571 145,949 2e CLAS'.E.

Ilouille et coke. » 33,358 » 33,961 480 36,754 Charbons de bois n » » >• » Bois de toute espèce. 39,271 42,721 24,256 43,576i 53,422 50,700 Matériaux de construction. 5,062 7,272 8,413 2fi,689 68,293 54,630 Minerais » 135 » n 315 735 Engrais. 6,072 948 4,275 3,104 4,504 » Autres marchandises. 297 8,530 "735 16,038 4,530 15,717 BOIS EN tuains (Approiinial.) » » » .D 360 n TOTAL. 781,104 226,779J 749,502 235,6081,422,460 372,694

Ramenés au parcours total, ce tonnage, ainsi que celui des années précédentes, donnent pour résultats:

En 1847 Descente. 11,105' Remonte. 4,616' Total. 15,721' 1848. 13,646 3,985 17,631 1849. ̃ 14,310 4,498 18,808 1850. 16,273 4,724 20,997 1851 15,614 4,908 – 20,522 1852 .– 29,634 7,764 37,398


CANAL DE BEAUCAIRE.

Depuis sa prise d'eau dans le Rhône, au-dessous de Beaucaire, jusqu'à Aigues-Morles, où il se réunit à ceux de Bourgidou et de la Radelle, ce canal traverse une grande étendue de marais dont il a opéré le desséchement. Il a été ouvert principalement en vue de suppléer à la navigation imparfaite du petit Rhône et des deux canaux par lesquels s'opérait autrefois la communication de la Garonne au Rhône.

Lorsque, sous Henri IV, on conçut, pour la première fois, le projet de dessécher les marais situés entre Beaucaire et lamer, on n'avait pas songé à créer un grand canal de navigation pour s'en servir comme d'un moyen efficace d'écoulement. On croyait qu'il suffirait d'utiliser la roubine royale qui existait alors à travers ces marais et qu'empruntaient les bateaux. Hunfroy Bradley, maître des digues de Berg-op-Zoom, en Brabant, obtint d'Henri IV, par édit du 8 avril 1599, la concession des marais, à charge de desséchement. Peu de temps après, il dut résigner son privilége, et il fut remplacé par un nommé Siette, en vertu de lettres patentes de 1612 et 1613. Siette ne fut pas plus heureux que son prédécesseur. En 1645, Jacques Brun, de la ville de Brignoles, obtint à son tour la concession des marais du Languedoc, avec les conditions et priviléges accordés à Bradley et la faculté de construire un canal de navigation depuis Beaucaire jusqu'à Aiguës-Mortes. Ses procédés arbitraires soulevèrent la contrée, et il fut, en définitive, faute de moyens suffisants, dans la nécessité de renoncer à l'entreprise.

Marc Poulet, bourgeois de Paris, lui succéda en 1660 il abandonna, comme lui, l'opération, qui était au-dessus de ses forces.

Après quarante ans.d'intervalle, en 1701, M. le maréchal de Noailles, désireux de procurer à la province du Languedoc, qu'il avait commandée, les avantages du desséchement de ses marais et du canal projeté par J. Brun, obtint, en 1701, de faire exécuter cette importante entreprise. De la part du maréchal, tout cela se borna à quelques procédures ou poursuites en délimitation; et, en 1738, les sieurs Brocard de Barillon et de la Salle lui furent subrogés.

Mais, en 1746, les nouveaux concessionnaires durent renoncer, à leur tour, à l'opération, et les états de la province leur furent substitués. De 1746 à i778, la province ne fut occupée que du règlement des con-


testations avec les détenteurs des marais à dessécher seulement, en 1768, M. de Garipuy, directeur des travaux publics du Languedoc, avait été chargé de faire des études préparatoires et d'examiner, en Hollande, les moyens que l'on employait pour tenter de dessécher la mer de Harlem.

En 1780, les travaux furent commencés par le creusement du canal de navigation, en partant d'Aigues-Mortes et en se dirigeant sur Beaucaire les dépenses faites s'élevaient à 3,000,000 de livres environ, lorsque ces travaux furent suspendus par suite de la révolution.

Une loi du 25 ventôse an XI (16 mars 1801), en prescrivant l'achèvement du canal de Beaucaire, autorisa le Gouvernement à traiter de cet achèvement avec les particuliers qui offriraient les fonds nécessaires. Peu de mois après, le 27 floréal suivant (17 mai 1801), intervint entre le directeur général des ponts et chaussées et le sieur L. F. Perrochel, stipulant pour lui et sa compagnie ou ses commands un traité qui fut approuvé par un arrêté du gouvernement du 17 prairial de la même année (6 juin 1801).

Ce traité imposait à la compagnie l'obligation

1" De terminer à ses frais le canal de Beaucaire à Aiguës-Mortes, et de faire celui d'Aigues-Mortes à l'étang de Mauguio dans une nouvelle direction projetée en remplacement de l'ancien canal de la Ratlelle; 2° De réparer et remettre en état de neuf toutes les parties du canal de Beaucaire à Aiguës-Mortes, qui avaient été exécutées, ainsi que tous les ouvrages accessoires de recreuser le canal sur sa longueur primitive et sur la profondeur de 21" au-dessous du niveau des plus basses eaux, dans toute l'étendue comprise entre Broussan et le port d'Aigues-Mortes, et de reconstruire et achever les autres ouvrages;

3° De recreuser les canaux de Silvéréal, de Bourgidou et de la Radelle sur leurs largeurs, et jusqu'à 1™ 50 au moins de profondeur au-dessous du niveau des plus basses eaux, etc.

Indépendamment des droits de navigation et de la jouissance, pendant quatre-vingts ans, de tous les francs-bords des canaux dont il s'agit, le Gouvernement concédait en retour, à la Compagnie, la propriété incommutable et perpétuelle de tous les marais, étangs et palus silués dans le département du Gard, entre Beaucaire, Aiguës-Mortes et l'étang de Mauguio appartenant à l'État, et provenant de l'ancien domaine de l'ordre de Malte, de tous domaines nationaux, etc.

La Compagnie rencontra de graves mécomptes dans l'accomplissement de ses engagements.

La dépense à faire pour l'exécution des travaux était évaluée à


2,500, 00Of, et le délai accordé par le cahier des charges, pour leur achèvement, expirait le 12 septembre 1806.

De longs retards, causés par l'étude de questions d'art très-difficiles telles que la disposition de l'écluse de prise d'eau dans le Rhône; de nombreuses avaries résultant de la nature même des ouvrages; enfin, diverses circonstances imprévues ralentirent la marche des travaux et plusieurs décisions administratives vinrent successivement prolonger jusqu'en 1828 le délai fixé pour leur achèvement.

Ce n'est en effet que le 29 septembre 1828 qu'eut lieu la réception définitive, bien que toutefois le commerce ait été en possession de la ligne navigable dès 1806.

D'un autre côté, les dépenses avaient considérablement dépassé les prévisions, et la Compagnie ne porte pas à moins de 16,000,000f les déboursés faits par elle pendant la longue période d'exécution des travaux. En 1840, l'inondation du Rhône, du mois de novembre, si désastreuse pour toute la vallée du fleuve, vint submerger l'immense plaine comprise entre Beaucaire et la mer, et causa les plus graves dommages au canal et à ses dépendances. Des états officiels en portaient le chiffre à l,7/|2,637f. Au mois d'octobre de l'année suivante, une seconde inondation, rompant la digue du Rhône, près de Beaucaire, détruisait les travaux déjà entrepris pour la réparation des premiers dommages et causait au canal de nouvelles avaries, dont la réparation paraît ne pas s'être élevée à moins de 500,000f.

Dans ces circonstances, la Compagnie sollicita, dès 1842, comme une faible compensation de ses pertes, la prolongation de la concession pendant un délai de trente et un ans, à partir du 22 septembre 1908, que l'administration avait consenti à considérer comme terme de la concession, bien qu'en droit strict et rigoureux cette concession dût expirer en 188/|. Elle déclarait, de son côté, être prête à abaisser son tarif dans la proportion de la réduction arrêtée avec la Compagnie du canal du Midi à l'occasion du canal latéral à la Garonne.

Un projet de loi conçu dans ce sens fut présenté à la Chambre des députés le 25 février 1843. Ce projet n'eut alors aucune suite, et la question resta entière jusqu'à l'époque où, par un décret du 27 mars 1852, la durée de la jouissance du canal de Beaucaire et de ses dépendances fut prorogée jusqu'au 22 septembre 1939, sous les clauses et conditions énoncées au traité du 27 floréal an IX.

Les canaux compris dans la concession du canal de Beaucaire sont 1* Le canal de Beaucaire, proprement dit, de Beaucaire à AiguesMortes


Le canal de la Radelle, qui y fait suite jusqu'à sa jonction avec le canal des Étangs

Le canal de Silvéréal

4° Le canal de Bourgidou.

Ces divers canaux forment un développement total de 77,100" Le développement du canal de Beaucaire à Aiguës-Mortes, compris dans le département du Gard, estde 50,400' Celui de la ligne navigable de Cette à Beaucaire est de 98,159m, dont 59,300'" pour les canaux de la Radelle et de Beaucaire, qui font suite à celui des Étangs.

La différence de niveau, de 31" 64, qui existe entre l'étiage du Rhône, à Beaucaire, et le zéro de la mer à Aiguës-Mortes, se trouve rachetée par 3 écluses.

Ces écluses ont 6"1 66 de largeur et 30"' 40 de longueur de sas. Une écluse à trois entrées et à cinq portes a été, en outre, construite près d'Aigues-Mortes, en 1834, pour empêcher les eaux de la mer, lorsqu'elles s'élèvent, de pénétrer dans les canaux.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est, au minimum, de 41" 20.

Le tirant d'eau normal est de 2' cependant, dans les deux biefs extrêmes, les eaux s'élèvent souvent au-dessus de leur limite ordinaire et peuvent rester, dans les biefs supérieurs, à lm au-dessus de l'étiage du Rhône.

Les bateaux du canal sont ordinairement pontés et peuvent porter de 100 à 120'. Ceux du Rhône portent de 200 à 240'. Les premiers prennent de 1"' 20 à l1" 65 de tirant d'eau, et les seconds de 1'" 80 à 2' La traction des bateaux se fait habituellement par chevaux et quelquefois avec le secours de la voile.

Les patrons mettent un jour pour se rendre de Beaucaire h Saint-Gilles ou à Gallician et deux jours pour aller à Aigues-Morles.

La voiture se réglait dans ces derniers temps, non compris le droit, à 0f 10 pour 100k, et au double pour Aiguës-Mortes.

On trouve à la note D le détail des frais de transport sur toute la ligne de l'Océan à la Méditerranée par le canal de Beaucaire. Le tarif des droits de navigation à percevoir sur les canaux compris dans a concession du canal de Beaucaire a été fixé ainsi qu'il suit par le traité du 27 floréal an IX (17 mai 1802).

« Art." 1er. La taxe sera la même que celle qui se perçoit sur le canal » du Midi. Elle se percevra d'après les mêmes règles, sur les mômes objets


» et denrées, sur le même pied et d'après le même tarif, en observant seu» lement que le cent de planches de sapin ou de hêtre allant par radeaux, » qui, sur le canal du Midi, paie 0' 08 par 5V d'étendue, lorsque ces plan» ches viennent de Toulouse, et 0f 04 seulement, lorsqu'elles viennent de » Quillan, ne paieront que ce dernier droit sur'les canaux concédés par » le présent traité, de quelque endroit qu'elles y arrivent. » Tel a été le tarif légal du canal de Beaucaire et de ses embranchements jusqu'à l'époque où sa concession a été prorogée. L'article 2 du décret du 27 mars 1852 qui a prononcé cette prorogation stipule que, conformément à la délibération prise à la date du 13 du même mois par le conseil d'administration général de la Compagnie, le tarif fixé par le traité de l'an IX sera réduit d'un quart à partir de la date dudit décret.

On trouvera, à l'article concernant le canal du Midi, l'application de cette réduction aux divers objets spécifiés dans le tarif du 21 vendémiaire an V (12 octobre 1796), qui aux termes du traité précité du 27 floréal an IX, régit la perception sur les canaux de Beaucaire, sauf en ce qui concerne 1° les radeaux de planches de sapin ou de hêtre, dont la taxe a été réglée spécialement par la disposition ci-dessus indiquée; 20 les houilles, à l'égard desquelles le droit n'a été réduit sur le canal du Midi que par un décret postérieur à la concession des canaux dont il s'agit ici. A l'égard de ceux-ci, la taxe légale résultant du décret du 27 mars 1852 se trouve fixée par distance de 5k

Pour le cent de planches de sapin ou de hêtre allant par radeaux à. 0 30 Pourl,000kir'dehoui)[ei). 0 30

Mais depuis longtemps la Compagnie du canal de Beaucaire, afin de pouvoir arracher au roulage une partie de ses transports, et, dans ces derniers temps, afin de soutenir la lutte avec le chemin de fer, avait consenti des réductions plus fortes encore que celles qui résultent de son tarif légal actuel. Aujourd'hui son tarif réel est combiné de la manière suivante Par tonne et par distance, le trajet entier n'étant compté que pour 10 distances de 5k au lieu de 14.

Sels. 0' 20 Vins suivant les provenances de 01 24 à 0 30 Houilles poU\" toutes provenances et destinations. 0 10 Toutes autresmarcha.ndises. o 30

Quant aux voyageurs, à l'égard desquels l'ordonnance du 15 avril 1829 avait établi un nouveau tarif, encore en vigueur sur le canal du Midi, il n'existe plus de moyens de transport sur la partie de la ligne navigable comprise entre Cette et Beaucaire depuis 1848, époque à laquelle la concurrence des chemins de for a forcé de supprimer la barque de poste. Les distances légales d'après lesquelles peut être calculé le montant du


droit à percevoir proportionnellement au trajet parcouru, tant sur le canal de Beaucaire proprement dit que sur les autres canaux compris dans sa concession, ont été déterminées ainsi qu'il suit par un arrêté du préfet du Gard du 6 frimaire an XIV. ( 27 novembre 1805.)

KONIIIŒ g" CANAUX DE BEAUCAIRE ET DE M"™"

CANAL DE BEAUCAIRE. Mn%ca LA RADELLE, RÉUNIS. mst'xcks A l'AÏKIt. A PAYER.

Du commencement du canal, sous les murs De l'embouchure du canal de la Itadelle, d'Aiyties-Mortcs. dans V étang de Mauguio.

Au pont de Gullichan 3 Au pont de Gnllichan 5 de Franquevaux 4 – de Franquevnux ti d'Espcyran 5 d'Espeyran 7 de Suint-Gilles fi de Saint-Gilles 8 A l'écluse du Broussjin.. 7 A l'écluse de liromson. iQ An pont d'Arles 8 Au pont d'Arles 10 sur l'écluse de Mourignics. 9 sur l'écluse de Mourignies. de Clin rançonne. 10 de Ciiaranconnc 12 A la giirodc llo.mcaire 10 A la gare deBenucaire 12

Les bureaux établis pour la perception des droits sont situés à Beaucaire, à Saint-Gilles et à Aigues-Mortes.

La Compagnie ne fait pas connaître le chiffre de ses recettes. Quant au tonnage des marchandises qui empruntent la ligne principale qui lui a été concédée, il n'est pas fait distinction de ce qui est afférent au canal de Beaucaire et de ce qui est propre au canal de la Radelle. Les transports appartenant à l'un ou à l'autre de ces deux canaux, c'est-à-dire aux localités traversées, sont réunis au transit de Cette sur Beaucaire et réciproquement, qui du reste forme la presque totalité de la masse transportée.

Voici quelle a été pendant ces dernières années le tonnage des 'diverses marchandises.

NATURE DES MARCHANDISES 1850 1851 1852

tonnes. tonnes. tonnes.

Sels 23,293 32,467 32,256 Houilles 70,720 64,491 32,995 Pierres de taille 2,500 1,378 1,933 Bois flottés 8,451 7,821 10,089 Autres marchandises 65,112 81,222 121,441 Navigation accélérée 4,360 5,250 6,100 183,454 192,629 204,814

Antérieurement, le tonnage annuel avait été, savoir

En 1B43, de.234,488' En 1847, de. 270,595' -1844. 255,453 1848. 203,658 –]84S. 285,096 –1M9. 203,024 -IS'te. 269,749


C'est en 1844 que le chemin de fer a été livré à la circulation; ses effets ont été sensibles à dater de 1848 car, dans l'année précédente, la quantité de houilles transportées ne s'était pas élevée à moins de. 122,355'.

BELON.

Le Belon est navigable, à l'aide de la marée, depuis Quislinic près la route départementale de Concarneau à Quimperlé jusqu'à son embouchure dans l'Océan, près de celle de la rivière d'Aven.

La longueur de cette partie navigable, comprise dans le département du Morbihan est de 8,500'" Le Belon n'est pas imposé au droit de navigation il ne figure ici que comme mémoire. Il n'existe sur son cours aucun point de débarquement et d'embarquement, et les transports qui s'y effectuent ne consistent que dans une minime quantité d'engrais de mer.

CANAL DE BERGUES A DUNKERQUE.

Ce canal commence à l'écluse Neuve, établie à Bergues sur le canal de la Colme, et se termine à l'écluse dite de Bergues, dans l'arrière-port de Dunkerque.

Des divers canaux qui aboutissent au port de Dunkerque, celui-ci paraît avoir été creusé le premier. On indique l'année 1634 comme époque de sa construction; et cependant, ainsi que le font remarquer MM. Derive et Vifquin, il figure sur la carte tracée dix années auparavant par Michel-Florent Vanlangreu, ingénieur belge, cosmographe du roi d'Espagne. La longueur du canal de Bergues à Dunkerque, comprise dans le département du Nord, est de. 8,356'" Mais quand les chargements ou déchargements, au lieu de se faire sur le rivage même du canal, se font dans le bassin à flot, il faut ajouter à


cette longueur 400™ pour la traversée de l'arrière-port quand ils sont dirigés vers Furnes, ils ont à parcourir, entre cette ville et Bergues, 9k, y compris 782"1 formant la longueur du canal de ceinture. (Voy. CANAL DE DUNKERQUE A FURNES.)

Le canal de Bergues a été creusé de niveau. On y rencontre, indépendamment des écluses à sas, situées à chacune de ses extrémités, une écluse simple, celle du Pont-Rouge, dans Dunkerque; celle-ci offre 8'" de passage. L'écluse à sas qui assure la communication avec la Colme a 5'" 20 de largeur et 80'" de longueur. Celle de Bergues ou de l'arrière-port nouvellement restaurée (1851-1852), a 8'" de largeur et 68"' de longueur. Cette écluse, construite en 1686, détruite eu 1713 par les Anglais, et reconstruite en 1756, communique avec ,l'arrière-port de Dunkerque. Elle servait à la fois à l'écoulement des eaux du pays et à la navigation et, pour remplir cette dernière destination elle avait été munie de quatre paires de portes, de telle sorte que l'on pût passer dans un sens ou dans l'autre et faire sasser les bateaux soit à basse, soit à haute mer mais, par suite de l'établissement du bassin à flot dans l'emplacement de l'arrièreport, l'écluse de Bergues ne sert plus à l'asséchement du pays, et son rôle se borne aujourd'hui à desservir la navigation et à assurer la communication entre le bassin et les canaux de l'intérieur. Les eaux de la contrée ont une autre voie d'écoulement, par la dérivation (voy. p. 101), qui contourne la place et aboutit dans le chenal. De l'écluse du Pont-Rouge à celle de Bergues, le canal fait partie du service maritime.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est, au minimum, de 3m 50. Le tirant d'eau normal est de 1'" 70 mais les eaux, par suite des tirages à la mer, sont fréquemment abaissées au-dessous de cette limite. La charge moyenne des bateaux est de 35',et la charge maximum de 180'. La traction se fait concurremment par des hommes et par des chevaux. Le canal de Bergues n'est emprunté, par la grande navigation, que lorsque celui de Bourbourg est fermé par suite de réparations. Il ne sert plus guère qu'à quelques transports locaux depuis que l'amélioration du canal de Dunkerque à Furnes a ouvert une communication plus facile avec l'Escaut, depuis surtout l'ouverture du chemin de fer.

Le prix payé pour le halage d'un bateau de 140', de Dunkerque à Bergues, varie de 7 à 8f, soit en moyenne 7f 50; ce qui fait ressortir le prix moyen par tonne et par kilomètre à Or 006.

Le canal est parcouru en moins d'un jour.

Le canal de Bergues est imposé au droit de navigation, au profit du Trésor.


Les documents publiés par l'administration des contributions indirectes présentent, pour le canal de Bergues à Dunkerque, les résultats suivants, obtenus à l'aide du mode actuel de perception basé sur la charge réelle des bateaux et la distance parcourue.

La perception s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif fixé par le décret du septembre 18^9 pour tous les cours d'eau non concédés des bassins de l'Aa et de l'Escaut. (Voy. p. 3.) Deux bureaux sont établis, à chaque extrémité de ce canal, pour la perception sur les voies navigables qui y aboutissent celui du Pont-Rouge, à Dunkerque, fonctionne en outre comme bureau de jaugeage. Les sont. de Bergues au pont des Sept-Planetes, île.. Ok Les distances légales sont. { de ce dernier point a DunkCT<jU.e, de. i

Les produits du droit de navigation, perçus d'après le nouveau tarif, ont été:

En 1850, de 2,213' /|2 En 1853, de. 2,333' 52 ]851 2,037 25 y compris 98' 83 non perçus, pour1852 2,074 45 céréales.

Sous l'empire du tarif du 28 messidor an XI les recettes ont été, depuis 1838, savoir

En 1838, de. fl,65!)r ]G En J844, de M,29Sr 1!, !l 1839 5,480 10 18/|S 23,033 0 ~l, 1840 6,441 3S 18/|0 34,194 Si 1841 4,407 94 1847 n/i,D92 55 1842. 3,S00 36 1848 25,879 00 1843 3,707 08 ISfiO 23,!)84 48

Les différences sensibles que présentent entre eux les chiffres des produits des droits perçus d'après cet ancien tarif ne s'expliquent que par une dérogation, en ce qui concerne les canaux de Bergues, de Bourbourg et de la Colme, au mode ordinairement suivi dans la comptabilité de la perception. D'après la loi du 9 juillet 1836, les droits se paient soit au départ, soit en cours de navigation, soit à l'arrivée et, quel que soit le bureau qui perçoit, il ouvre un compte spécial a chacun des cours d'eau parcourus ou à parcourir. Mais il paraît que ces comptes n'ont pas toujours été régulièrement établis pour ceux qui viennent d'être indiqués, d'où il résulte qu'on ne peut arriver à une comparaison exacte des chiffres des produits qu'en totalisant ceux qui se rapportent à ces diverses parties de la ligne navigable de Saint-Omer à Dunkerque: cela avec d'autant plus de raison, que le canal de Bourbourg et celui de la Haufe-Colme forment deux branches de cette ligne aboutissant pour ainsi dire aux mêmes points. C'est une observation à laquelle il convient d'avoir égard particulièrement dans l'appréciation du mouvement des transports. (Voy. p. 103.)


1- TONNAGE A 1 KILOMÈT.

NATURE DES MARCHANDISES.

1850. 1851. 1853.

1"'CHSSE. tonll~3. tonnes. tonnes.

C~r6.i)es,Mt;umesotfruits. 3~,712 20,327 25,516 Fourrages. AS 75 n \'ins et cana:de-yie: 72 1,275 » Métaux. 735 7,59/t 432 Ëpiccnesctdmguerics. » » Poteries, verres et cristaux Il » » Autrcs mnrchandises.· ·· fj7,030 9,900 101,425 2~ CLASSE.

Houille et coke 87,501 95,343 87,486 Charbon de bois. n » Boisdctoutecsphce. 557 1,03G 829 i4latérivax de constrnction. » )) Minerais. n K Kngr:us,))av('s,grus,moet!oi]s,ctc.ctc. 306,41 A 259,7M 306,077 Autresmarch~ndises. 1) » » ~cots Ea ·rrnms. n )) f)77,678 395,94 M),7C5

Soitpourle-parcoarjtotyl .y- 5;075 63,921 57,974

Les renseignements donnés pour la rivière d'Aa (p. 5) permettent d'apprécier dans quelle proportion ont lieu la descente et la remonte.

CANAL DU BERRY.

Le canal du Berry se compose d'une ligne principale, à point de parlage, de la Loire à la Loire, entre les embouchures de l'Allier et du Cher, et d'un embranchement qui, partant du bief ou bassin de partage de cette ligne, établi à Fontblisse, près du Rhimbé, aboutit à Montluçon; en sorte que ce bassin peut être considéré comme le sommet de trois branches se rendant l'une vers Montluçon, l'autre vers la Loire supérieure et la troisième vers la basse Loire.

La première branche remonte vers Montluçon par la vallée de la Marmande et par celle du Cher, qu'elle prend à Saint-Amand.

La speonde branche, comprenant le bief de partage, se réunit au canal


CANAL DU BERRY.

latéral à la Loire à Marseille-lès-Aubigny, à 16k en aval du bec d'Allier, après avoir suivi la vallée de l'Aubois.

Cette seconde branche reçoit, à peu de distance de Marseille-lèsAubigny, un court embranchement, dont il sera parlé à la suite des renseignements relatifs à la ligne principale et qui rattache à elle les établissements métallurgiques de Torteron et Feuillade.

La troisième branche aboutit à la Loire, immédiatement à l'amont de Tours, en suivant les vallées de l'Auron, de l'Yèvre et du Cher; elle est latérale au Cher depuis Vierzon jusque vis-à-vis le bourg de Noyers, à 2k au-dessus de Saint-Aignan, où elle emprunte le lit de la rivière jusqu'au barrage de Roquepinard.prèset au-dessous de Saint-Avertin; de ce point, part une coupure qui débouche dans la Loire, sous les murs de Tours. Peu d'années avant la révolution, l'assemblée générale du Berry avait été saisie des questions qui se rattachaient à l'avenir de la navigation dans cette province. Dans un mémoire présenté par un membre de cette assemblée, dont le nom reste ignoré, on rappelle qu'en 1484 les états généraux, assemblés à Tours, énoncèrent leur voeu pour la construction d'un canal en Berry, et que le projet de ce canal fut approuvé en 1545, 1554, 1587 et 1603. Sully et Colbert, dit l'auteur du mémoire, portèrent tous deux, surcet objet, le coup d'œil pénétrant du génie, et reconnurent que cette province centrale ne pouvait être convenablement vivifiée que par un canal qui, en la perçant de part en part, irait se perdre d'un côté dans l'Allier, pour la joindre au Bourbonnais, et de l'autre, dans le Cher, pour la joindre à l'Océan. Le sentiment héréditaire appelait le duc de Charost à suivre les vues de Sully; il les reprit en 1765, et à cette même époque une Compagnie se forma pour y donner suite mais les circonstances ne permirent pas d'aller plus loin.

En 1807, un décret impérial, en date du 16 novembre, ordonna que le Cher serait rendu navigable, au moyen d'une ou de plusieurs dérivations. depuis Montluçon jusqu'à la Loire.

Un décret postérieur, du 24 février 1811, prescrivit l'étude d'un canal qui, partant de la Loire, à Kevers, aboutirait an Cher, à Vierzon. I'ius tard, une ordonnance du 22 décembre 1819 décida que la partie du canal qui devait être exécutée entre Saint-Amand et Vierzon au lieu de suivre le cours du Cher, serait dirigée par les vallées de la Marmande, de l'Auron et de l'Yèvre, et qu'on ferait l'étude d'un embranchement se rattachant à cette déviation, près du Rhimbé, et se dirigeant sur le confluent de la Loire et de l'Allier, et de là sur Digoin, afin d'ouvrir une communication avec le canal du Centre.

La combinaison des projets dressés en vertu de ces dispositions a conduit à l'adoption du tracé suivant lequel a été exécuté le canal du Berry,


CANAL DO 1ÎKRRY.

tel qu'il a été sommairement décrit au commencement de cet article. Quant à la partie de canal à établir dans la vallée de la Loire, jusqu'à la rencontre du canal du Centre, elle forme la section supérieure du canal (jui a été ouvert. latéralement à ce fleuve, en vertu de la loi du lit août 1822. Le canal du ISerry avait été commencé près de Montluçon vers la fin (le 1808. D'après les dispositions alors arrêtées, les écluses du canal devaient avoir ft"1 de largeur et 3/i'" de longueur la largeur du plafond devait être de 7"' et le tirant d'eau était fixé à l1" 50.

Le canal était terminé entre Montluçon et la Queune, sur une longueur de 27k environ et sur ces dimensions, lorsque l'ordonnance précitée du 22 décembre 1819 vint les modifier pour ce qui restait à construire, à l'exception de la parlie inférieure, en aval de Vierzon.

Cette ordonnance décida que le canal du Berry serait établi en petite section, à l'instar de divers canaux d'Angleterre et, par suite, on réduisit la largeur des écluses à 2'" 70 et leur longueur à 27"' 75, et l'on ne donna plus au plafond du canal qu'une largeur de 5'

Le syslèmc de petite navigation ne fut pas appliqué à la partie du cours du Cher comprise entre Saint-Aignan et Tours, non plus qu'au canal de jonction qui longe les murs de cette ville, afin que les bateaux de la Loire, qui remontaient jusqu'à Vierzon et même au delà, par la rivière, ne fussent pas privés d'un avantage dont ils étaient déjà en possession. Les ouvrages, entrepris en 1808, et continués avec plus ou moins d'activité jusqu'en 1822, n'avaient pas absorbé au delà de 2,667,572f, lorsqu'une des lois du 14 août de celte même année mit à la disposition du gouvernement le montant d'un emprunt de 12,000,000f, somme à laquelle élaitévaluée la dépense d'achèvement du canaL

Aux termes du traité passé avec la Compagnie soumissionnaire de cet emprunt, traité dont. les conditions principales sont reproduites dans une des notes qui terminent ce volume (note 15), le Gouvernement, contractait l'obligation de pourvoir à cet achèvement dans le délai de. huit ans et trois mois.

Ce n'est qu'en 18^1 que le commerce a été mis en possession du canal sur toute son étendue, sans cependant que la navigation fut régulièrement assurée, et ce n'est guère qu'en 1845 que les travaux de premier établissement ont pu être considérés comme terminés.

La navigation avait été partiellement ouverte aux époques suivantes sur le canal de jonction du Cher à la Loire, au commencement de 1829 entre Bourges et Vierzon, en juillet 1830 de Sancohis à la Loire, en novembre 1837 de Monlluçon à Bourges, l'année suivante.

Les dépenses de premier établissement se sont élevées à la somme totale de 26,296,000', savoir:


Antérieurement à l'emprunt 2,667,572' Sur les fonds de l'empi-mu 12,000,000 Et postérieurement à l'épuisement de cet emprunt

Sur les fonds du Tnîsor Jusqu'au 31 décembre 1833 1,200,012 créés par la loi du 27 juin 1833 2,873,993

des lois des 12 juillet 1837 et 9 août 1839 /i,850,000

de la loi du 23 juin 1841 et cm budget ordinaire. 2,702,423

Toi-Ai 20,296,000'

Depuis 18/|5, le canal du Berry a reçu de notables améliorations, au nombre desquelles ngurent celles qui se rapportent à J'étancheinent et à l'alimentation, et parmi celles-ci l'établissement, des rigoles et réservoirs de la Marmande et de l'Auron mais, pour compléter ces améliorations et parvenir au perfectionnement complet du canal, il resterait encore à dépenser environ 900,000f en travaux de diverses natures, et dont le plus important, évalué à 250,000f, consisterait à établir, à Vierzon, une communication entre le cana] et le Cher.

Les travaux d'étanchement se continuent et l'on espère parvenir, sans recourir à l'établissement de nouveaux réservoirs, à satisfaire aux besoins de la navigation, même dans les années de sécheresse. Déjà, la durée du chômage, qui était de quatre-vingt-douze jours en 1851, se trouve réduite, en 185/i, à soixante-un jours.

Dans les parties comprises entre Montluçon et Saint-Amand, et entre Bourges et Noyers, les moyens d'alimentation sont tels, que la navigation est assurée pendant toute l'année. Cette alimentation a lieu, dans la première partie, au moyen des eaux du Cher et de la Queune, et, en aval de Bourges, par l'Auron et l'Yèvre.

Les parties qui ne peuvent être alimentées en tout temps, sans le secours des réservoirs, sont donc celles de Saint- Amand à Bourges et de Fontblisse au canal latéral à la Loire. L'alimentation s'effectue, sur la première partie, savoir de Saint-Amand à Dim-le-Roi, par deux rigoles de 3,900m de longueur totale, dérivées de la Marmande et de l'Auron, et de Dun-le-Roi à Bourges, par deux prises d'eau faites dans cette dernière rivière. Du Rhimbé au canal latéral à la Loire, le canal est alimenté par une autre rigole de 9,600'" de longueur qui conduit au bief de partage l'eau du réservoir de l'Auron, et par plusieurs petits affluents. Le réservoir de la Marmande a 3,725,000'"° de capacité et une superficie de 83 hectares. Celui de l'Auron, situé près de Valigny-le-Mornial, et qui verse ses eaux dans le bief principal de partage la dernière rigole, a 3,780,000mc de capacité et 114 hectares de superficie ces réservoirs sont réunis par une autre rigole de 7,700'" de développement, au moyen de laquelle une partie des eaux du réservoir de Marmande, plus abondamment alimenté que celui de l'Auron peut être amenée


dans ce dernier réservoir, qui se trouve placé dans un niveau inférieur. Le développement total du canal du Berry est de 322,512°', savoir

1™ Branche.. De Fontbllsso à Montluçon 69,749" 2' Branche.. De Fontblisse au canal latéral à la Loire, compre-

nant le bief de partage, d'une longueur de

17,316"' 49,124 fi

Do Fontblisse il l'écluse de Noyers, dans

le Cher 142,207'"

3e Branche.. Partie canalisée du Cher 59,000 203,639 Canal de jonction du Cher à la Loire, à

Tours. 2,432

Totai 322,512»

Ces trois branches présentant, dans les départements qu'elles traversent, les longueurs suivantes

La pente de la première branche est, savoir en descendant de Fontblisse à Saint-Ainanci, dans la vallée du Cher, sur 7,980'" qui se terminent près de la Tranchasse, de 27"' 38 et en remontant vers Montluçon, de .'iO'" 70. La première pente est rachetée par 11 écluses, et la seconde par 16. La pente de la deuxième branche est, savoir en remontant du bassin de Fontblisso au bief de partage, de 10' et en descendant du bief de partage au canal latéral à la Loire, de 26'" 22. La première pente est rachetée par écluses, et la seconde par 13.

La pente de la troisième branche est de 141"' 39, qui se répartissent de lit manière suivante

1" Do Fontblisso à rentrée dans le Cher, a Noyers H9'"52, rachetés par 53 écluses. 2" De Noyers à l'origine du canal de jonction 21 50, 16 –3" Dans ce canal, en remontant du Cherdans laLoire. 0 31; 2 écluses rachètent les différences qui résultent des variations de hauteur des deux rivières.

En résumé, les pentes ascendantes ou descendantes forment une somme totale de 2/i5m 69.

Le nombre des écluses est de 115. Ces ouvrages sont construits suivant trois dimensions différentes

Sur une longueur de 27k, comprenant la partie du canal primitivement exécutée, les écluses, au nombre de 10, ont 4"' de largeur entre les bajoyers, et 34'" de longueur entre les buses.

Sur les 23Uk formant le reste du développement des trois branches jusqu'à l'entrée de la deuxième dans le Cher, les écluses n'ont que 1W 70 de largeur et 27m 75 entre le mur de chute et l'origine de l'enclave des portes d'aval


en sorte que les bateaux du canal du Berry sont susceptibles d'être reçus deux à deux dans les écluses du canal du Centre et du canal latéral à la Loire. Depuis l'entrée dans le Cher jusqu'à l'écluse d'embouchure en Loire du canal de jonction, les écluses ont uniformément 5m 20 de largeur et 35'" de longueur. Celles du Cher sont des écluses de barrages. Ces barrages sont à fermettes mobiles avec déversoir lixe en maçonnerie, sauf celui du pont de Saint-Aignan, qui est à poutrelles en bois celui-ci a un déversoir de 125™ de longueur, qui est placé en amont et à gauche du pont.^La longueur des 16barrages est généralement de 80' donL la partie mobile occupe la moitié. La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est, au minimum, de 31", sur tout le développement du canal la largeur de la passe est également de 3m entre les culées.

Le tirant d'eau dans les trois branches, non compris le Cher canalisé, varie entre 0™ 95 et l1" 10, qui est le tirant d'eau ordinaire.

Dans le Cher, le dessus des radiers des éeluses est placé à lm 25 en contre-bas de l'étiage; l'amplitude du remous produite par le barrage inférieur ajoute à cette hauteur 0'" 20 1 01" 25, de telle sorte que le tirant. d'eau minimum sur le radier d'aval de chaque écluse est de 1'" /|5; mais entre deux barrages consécutifs, il y a, dans plusieurs biefs, notamment entre Bléré et Tours, des reliefs sur lesquels les bateaux ne peuvent passer avec un tirant, d'eau supérieur à 0"1 70 ou 0ni 75, en temps d'étiage. Des essais récents permettent d'espérer que l'emploi de hausses mobiles sur les fermettes mobiles des barrages et sur les déversoirs suffirait pour améliorer, à peu de frais, cette partie de la rivière.

Le mouillage, dans le canal de jonction, diffère suivant la hauteur des eaux de la Loire etdu Cher il est, au minimum, de 1"' 25, et, va quelquefois jusqu'à 3nl mais la navigation cesse généralement à 2m 50 de hauteur d'eau au-dessus del'étiage.

La charge ordinaire des bateaux varie de ftO à 55'. Au tirant d'eau de 0°' 95 que l'on trouve au minimum dans le canal, les bateaux ne peuvent porter que de 40 à Jj5l. Mais à lm 10 lenr charge peut aller de 50 à 55'. Tous les bateaux, dans le canal proprement dit, sont halés par deux hommes qui, marchant sur chaque rive, tirent en même temps des deux côtés du canal. Mais il y a quelques bateaux qui vont à l'accéléré et qui sont conduits par un plus grand nombre d'hommes organisés en relais. Les premiers parcourent moyennement 1,200 à 1,500'" par heure, et les autres, marchant jour et nuit, 30 à 35k par vingt-quatre heures.

Dans le Cher, la navigation se fait à la voile, comme sur la Loire quand les vents ne sont pas très-favorables, les bateaux se tirent à la cordelle par un ou deux hommes, ou par un mulet ou par des ânes. Lorsque le vent est bon, un bateau à voile suffit pour en remorquer deux ou trois. Dans


ces conditions, la navigation est économique mais l'absence de chemins de halage, si ce n'est sur 2 ou 300"1 aux abords des écluses, ne permet pas, dans la circonstance contraire, une marche régulière.

MM. les ingénieurs ont, à l'aide de renseignements qu'ils annoncent avoir recueillis aux lieux principaux d'embarquement et de débarquement, dressé la nomenclature suivante, dans laquelle sont indiqués, avec les frais de chargement et de déchargement, des prix moyens qui s'appliquent au transport de 1,000" à la distance de lk.

C'n ai-bon do terre chargem* et déchargern' 0' 40 traction 0' 0125 Minorais de fer 0 36 – 0 0Î89 Fontes et fois 0 60 0 0163 Moellon calcaire 0 36 O 0103 Pierres de taille tendres dites quartiers de Bourru. 0 36 – 0 0135 Sable siliceux du Cher O 35 0 0153 Ardoises 0 0 0119 Bois merrains O 80 00221 Vins 0 60 0 0336

Les prix de transport de la pierre de taille tendre, du sable, des ardoises et des vins ne sont rclatifs qu'à la navigation à la remonte, tandis que les prix relatifs aux antres marchandises s'appliquent indifféremment à la remonte et à la descente.

Le canal du lien y est imposé au droit de navigation, au proiit du Trésor. La perception a été établie, pour la première fois, par ordonnance du 17 mars 18/|3, à partir du 1er mai suivant, sur les parties comprises 1» entre Montluçon et Saint-Amand 2° entre Bourges et Tours et sur le reste du canal, par une autre ordonnance du 29 septembre 18/(5, à partir de l'expiration du chômage de la même année.

Le canal du Berry fait partie des ligues dans le produit desquelles était intéressée la Compagnie des Quatre-Canaux, lesquelles lignes comprenaient, indépendamment de celle-ci, les canaux do Bretagne, le canal latéral à la Loire et le canal du Nivernais. Une des conditions de l'emprunt, dont le montant a été fourni par cette Compagnie, consistait dans l'obligation, de la part de l'Etat, de ne modifier que du consentement mutuel des parties les tarifs réglés par les lois du ïk aoùt 1822. Nonobstant cette condition, le gouvernement, sur le refus de la Compagnie de consentir à des réductions sans lesquelles il n'y avait pas, pour ainsi dire, de circulation possible sur ces lignes de navigation, prononça d'office pour chacune d'elles, au fur et à mesure de leur ouverture, une diminution de moitié des taxes légales. C'est ce qui eut lieu en vertu d'une ordonnance du 10 février 1840, à l'égard du canal latéral à la Loire, dont le tarif, ainsi réduit, fut rendu applicable au canal du Berry par les ordonnances précitées. Plus tard, un décret en date du 19 novembre 18/|9 réduisit en outre, en ce qui concerne


celui-ci, le droit sur la houille à 0f 10 par tonne et par myriamètre, et le droit sur le coke à 0f 15.

Telles sont encore aujourd'hui les bases de la perception, dans l'application de laquelle il faut tenir compte toutefois du décime par franc, conformément à la loi du 25 mars 1817; mais, depuis le Ie' octobre 1853. cette perception s'opère au profit exclusif du Trésor.

L'Etal ayant depuis la même époque recouvré, par suite de la loi du 3 mai 1853, lafaculté de modifiera son gré les tarifs homologués par les lois de 1822, il y a lieu d'espérer qu'il sera très-prochainement pris, 1 l'égard du canal du Berry comme des autres canaux du Centre, une mesure semblable à celle qui a été récemment appliquée aux canaux de Bretagne et de Bourgogne. Ainsi qu'on l'a dit, p. 123, le gouvernement est en ce moment en négociation avec les Compagnies concessionnaires des canaux de Briare et du Loing pour concilier cet égard les intérêts engagés dans cette question. Les distances légales, d'après lesquelles se calcule, proportionnellement t au trajet parcouru, le montant des droils à percevoir, oit été déterminées, ainsi qu'il suit

UI;SIf.1T10\ n:v Fmoeli~-rnr.s DI~:SIG\.11·IfW \w Fmmne.rut> DhSI.i.\110:N "'Õ KII.mlkfllE:-Õ DI.s G);JIrn }: KlLmT~:rHF~ i-HiM:irn.ï wists. knthk nti.Ncii'i'-x itints. kstbe LES 1OINTS. -1M ̃'̃•̃'•"• MIS l'Ol.MM. U MI M LS" I,I I" iiii.waiE. j Snïnl-Juït il :) i .1·° 1!1t.it:m:. 1 ~;linl-.Tu:t 9 :m Pl.iini.ic-1 i -H

R.issin de; l-'ontlilissc 0 I] (îivmiilins 51) ni1!~sin de 9U lU Il, n¡\'{lU,din~ li :li Chcronlon 10 10 M Hcmrg.s 1; :fi Sninl-Aiilnnil 10 2ll Miinuii^ni- N fii nriivnnt 5 | Mohuii 8 72 Ainiiy-k-Viiil 4 lu Fuû-y li 7S i T^rç.iy (J ys Fo.'îrcs de Viurzmi (i Si ilcaciino i ;i'J \"ccry.i..i de YJer1.m} 3 ts7 Vnllon · 7 m llH'iiioux 0 .J Il m il on î 'J!' Il'nIOI1: 11 !li Nossigny i m CliMres i j(||| j Viillx cj r,ij ircncli 11 3 llïj !1!1(llltlU~on, H, (i3 iJ:~}~lgon,o,.o., 000 3 HJ!} viiicrncin'inj -nu

Il 2'«C"E- |<;k.vr™ 8 ,IS !II l Biissin d(j FontliUsse U il Villoilieu 2 m) Sancoins 17 17 Salles i) j^i) GrossoiHTL' (i 2t |j Cliflîillon 5 \'$\ La Ghnpdlc-IIuKon i 27 I; .Voyi-rs ;i>ntnV <n Qht 7 Ml Ln Guprcho (i 'Si Siiiiit-Aigimn a {%•$ Ln Guereh(> 1; :J3 Il Si1iI1{-Algmm. 0 0 0 rH LoCliniilny 3 £6 | Jlnrwiil | i,S | Palingcs A M) Tiiésée i i:>i JouL't 5 i"» Houtrichiini m Sîiint-r.eimnin-sur-Auliois i 40 S:i in t-fî forges A lî([ fi i Miii-^cillc-lèfï-.Atibigiiy-cranal 1 46 ('la-nonuoaux 5 ("1 liitûral » la Loire: 'A V.i La Croix (H [tkiv (i 177 i | ,1 la J.olre" .j!1 Saiiit-JIarlin-lo-ltc.iu. 7 jSt RU \XCUE Snint-'Inrlin-lc-U",mo 7 HH i mtAM:ilE- .Azay-sur-CUtr j lf.8 } Bassin <lo Ponlblissu 0 fl j Vorelz i jyo lînnncgon i 4 Lurçay 2 )«'4 i Fourneau de ChaimiiLTcs.. H \Z Siiinl-Avcrtin & lilO ̃ Dun-lt'-Boi 10 22 Embouchure dans la Loin. à

Polio S 30 j Tours -i 203


Il résulte du la comparaison entre la longueur qui vient d'être indiquée pour la lro branche et celle qui a été indiquée plus haut, une différence de 2k environ; mais la distance réelle, déterminée par un mesurage récent, est bien de 69,7/(9" en sorte que la perception devrait être faite sur 70k pour le trajet entier de cette branche.

Les bureaux établis pour la perception des droits de navigation sont siinés a Montluçon, Saint-Amand, Sancoins, Marseille-lès-Aubigny, Dun-leIioi, courges, Vierzon, Noyers, Montrichard, Saint-Averlin et Tours. Ceux de Montluçon, Vierzon, Monlriehard et Tours sont en même temps bureaux de jaugeage.

Les produits des droits de navigation, depuis la mise eu perception du canal de Berry, sur toute son étendue, ont été

En 1S.'|6, de 580,031' 31 En 1851, tic 516,026' 07 1847 780,109 93 1852 531,258 15 1848 570,511 J9 1853 080,808 53 1849 579,040 74 y compris 704' 27 non perçus pour 1850 522,109 85 céréales.

Il résulte des relevés publiés par l'administration des contributions indirectes que le tonnage des marchandises qui ont circulé sur le canal du Berry aurait été, en rapportant ce tonnage au parcours total des trois branches

En 1847, (lu 119,844' En 1850, do 95,798l 1848 82,782 1851 97,303 1840 87,2G0 1852 00,687

Mais bien que ces relevés indiquent dans quelle proportion les diverses natures de marchandises participent au mouvement de la navigation ils nu permettent pas d'apprécier quel est ce mouvement sur chacune des principales sections du canal. Ce renseignement a été produit à l'administration par MM. les ingénieurs, dans la forme suivante, qui ne permet de reconnaître que par la nature même des matières transportées, et par approximation seulement, ce- que peuvent être, relativement entre elles, la descente et la remonte

DÉSIGNATION TONNAGE RAMENÉ AU PARCOURS TOTAL. \1

DES sections. 1850_ 1831- 1852. 1853.

lrc BRANCHE.

ne Fontblissc à Mout/uro». Ionlus- "• l0"ncs- tonnes. Charbon de terre et coke 68,509 64,169 69,454 il 75,173 Minerais et castine 73,273 75,747 89,697 113,147 Fers et. fontes. 18,058 14,274 19,955 28,944 Bois et matériaux 20,610 26,502 31,336 28,921 Marchandises diverses 1,691 1,013 1,266 1,918 182,231 181,705 211,708 248,103


DÉSIGNATION TONNAGE RAMENÉ AU PARCOURS TOTAL. DES SECTIONS. jgg^ lg51 ^53, 1853, 2e BHAKCHK.

““ r tOlHICS. tOniKS. IOIIIIOS. IOIHK'3. De Foittblisxe a la Loire super". tonuos. tonurs. lounes. tnnnea.

Charbon de terre ut. coke 40,905 37,733 /il, OU 35,074 Minerais et castine 10,540 20,452 20,841 43,490 Fers et fontes 19,354 7,808 14,642 21,861 Bois de construction 20,75G 20,406 23,233 23,302 Marchandises diverses. 1,297 1,254 4 1,018 2,540 BRA~CHE. 92,852 87,055 102,545 127,227

3e BHAMCHE. 87,()5.~ 127,227

De Foulblisse à Xoyers.

Charbon de terre et coke 20,158 21,565 23,470 30,140 Minerais et castine 27,031 28,883 30,993 41,585 Fers et fontes 3,848 8,042 6,048 10,080 Bois et matériau^ 15,090 17,818 17,064 2(>,<)0S Marchandises diverses 5,143 6,021 0,320 4,312 77,270 82,320 84,495 107,925

Quant à la partie inférieure de la troisième branche. depuis Noyers jusqu'à l'entrée en Loire, les renseignements donnés se an tonnage absolu des marchandises, dont le mouvement a été constaté aux deux écluses du canal de jonction, près Tours. On a indiqué, dans la première colonne du tableau suivant relatif à ce tonnage, la distance approximative que franchissent généralement. les diverses natures de marchandises passant à ces écluses

NATURE DES MARCHANDISES. Kilom. 1850. 1851. 1852, 1853. tonnes. tennis. tonnos. umnus. Pierres de Bourré 45 13,243 11,404 11,810 10,023 Pierres de taille dures 41 2,385 2,517 't,812 1,746 Houille et coke Gl 13,387 15,621 16,820 16,266 Fers et Tontes lil 2,510 8,695 0,032 7,532 Minerais 61 5,111 4,807 4,71 n 4,380 Cotrets et bois de chauffage fil 10,385 6,153 0,822 2,505 Bois de charpente et de marine. 61 2,259 7,675 4,613 2,592 Vins 49 1,185 2,520 0 2,032 1,178 Marchandises diverses, plâtres, car-

reaux, cercles, terres à porcelaine,

ardoises, sel, blés, épiceries. 61 1,775 6,893 4,534 9,474 Total 52,240 66,375 I 06,397 62,656

Dans le chiffre afférent à J'année 1853, ladescente figure pour37,000'environ les marchandises qui composent ce tonnage consistent principale-


ment en pierres venant de Bourré, au-dessus de Montrichard, et qui servent aux constructions de la ville de Tours et de ses environs, en bois de chauffage provenant de Montrichard, bois de toute espèce, fers, etc. La remonte se compose principalement d'ardoises d'Angers, qui figurent pour 2,081', de sels et de terres à porcelaine. Le charbon de terre arrive à peu près en quantités égales de la basse Loire et de Commentry. Des 7,532' de fers et fontes qui ont emprunte le canal en 1853, 3,703' ont descendu le Cher, et 3,829' l'ont remonté mais sur une faible distance.

Embrajxciikmknt dk Torteron. – Cet embranchement, compris dans le département du Cher, a son origine au centre de l'établissement des hauts fourneaux et fonderies de Torteron et de Feuillade, et se termine sur le canal du Bcrry, à 6k de Marseilles-lès-Aubigny, où s'opère la réunion de ce canal avec le canal latéral à la Loire. 11 a été ouvert à la fin de 1841, aux frais et par les soins de la Société des usines, à laquelle il appartient en propre; la dépense de premier établissement s'est élevée à 175,000r. La longueur de cet embranchement est de 1,750' 11 n'existe d'autre ouvrage d'art que le pont-aqueduc en fonte qui sert à la traversée de la rivière d'Aubois.

Les matières qu'emploie et qu'expédie annuellement l'établissement de Torteron et Feuillade, par la voie navigable, ne s'élève guère à moins de 40,000', dont voici la décomposition

Cokes de Saint-Étienne et de Blanzy 15,000* t ¡

Houille – « 1,500

For de l'ourchainbault 1,300 l24 000' Minerai de Pezeau 4,000

Castine de Fourchambault et du Guétin 1,800 i

Matériaux divers. 1,000 J

Fontes brutes de Torteron, sur rourcliambault. 2,500 ),40n0 Fontes moulées, sur Paris, Lyon, etc 11,500 )

TOTAL. 38,600'

On a donné à l'embranchement en question les mêmes dimensions qu'au canal latéral il la Loire, dans l'espoir que l'on obtiendrait l'élargissement du canal du Berry, sur les 6k qui séparent cet embranchement du point de jonction des deux canaux. Cette question est encore en voie d'instruction. A l'appui de sa demande, la Société des fonderies faisait remarquer les avantages qui résulteraient de cet élargissement, dont la dépense est estimée ne pas devoir dépasser 165,000f. D'un côté, comme il n'y aurait plus de transbordement des bateaux du canal du Berry dans ceux du canal latéral à la Loire, la Société pourrait confier à la voie d'eau les approvisionnements qu'elle fait venir aujourd'hui par terre, à cause de leur friabilité, environ 4,000' de charbon de bois et une quantité égale de mines;


d'un autre côté, l'État trouverait l'avantage de percevoir des droits de navigation sur ces 8,000', qui auraient à parcourir non-seulement une partie des deux canaux dont il vient d'être question, mais encore une partie du canal du Nivernais.

BIDASSOA.

La Bidassoa figure dans le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche pluviale, comme navigable depuis Bordaruppia, commune de Biriatou, jusqu'à son embouchure dans l'Océan, au-dessous d'Hendaye.

Cette partie de la rivière sépare la France et l'Espagne; son développement est de 8,000"' environ. Mais il n'en est fait ici mention due pour mémoire car il n'existe pas, à proprement parler, de navigation sur la Bidassoa, et cette rivière n'est utilisée que pour quelques transports de peu d'importance entre les localités situées sur la rive espagnole, et particulièrement entre Irun et FonLarabie. Les habitants de la rive française, appartenant au département des Basses-Pyrénées, font leurs échanges avec SaintJean-de-Luz par la route de terre.

BIDOUZE.

Cette rivière est navigable depuis le port de Came jusqu'à son embouchure dans l'Adour.

Le développement de cette partie, comprise dans le département des Basses-Pyrénées, est de 16,901'" Sa pente n'a pas encore été déterminée exactement.

Le tirant d'eau à l'étiage est généralement de 2 à 3"1, si ce n'est près de Came, où se sont accumulés des débris de carrières de Bidache sur ces amas la profondeur est insuffisante pour donner passage aux grands bateaux qui, chargés, calent environ lm.

La charge des bateaux et le mode de navigation sont les mêmes que sur


l'Adour. Le prix du transport de Bidache à Bayonne est de 0' 15 par tonne et par kilomètre.

La Bidouze n'est pas imposée au droit de navigation.

Les transports se composent principalement de pierres de taille provenant des carrières de Bidache trois bateaux couverts, transportant, en outre, des voyageurs, des grains et d'autres marchandises, font chacun, deux fois par semaine, le service de Bayonne.

BLAVET.

Depuis Hennebont, jusqu'à son embouchure dans la mer, au delà des ports de Lorient et de Port-Louis, le Blavet est navigable à l'aide des marées. Jusqu'à l'époque où cette rivière fut canalisée, la navigation ne s'étendait pas au-dessus d'Hennebont les travaux qui la font remonter aujourd'hui jusqu'à la rencontre du canal de Nantes à Brest, à Napoléonville, ont été ordonnés par un arrêté consulaire du 30 fructidor an X (17 septembre 1802), prescrivant en même temps la construction des sous-préfecture, mairie, tribunal civil, justice de paix, prison, de ce chef-lieu d'arrondissement, qui portait autrefois le nom de Pontivy. De Napoléonville à Hennebont, la navigation est exclusivement fluviale; en aval d'Hennebont elle est exclusivement maritime.

Les projets de canalisation du Blavet, dont les études avaient été antérieurement prescrites par les états de Bretagne en 178ft, furent approuvés le 19 ventôse an XII (20 mars 180/i). Les travaux étaient déjà fort avancés lorsque la loi du 14 août 1822 affecta à l'achèvement des canaux de Bretagne le montant d'un emprunt de 30,000,000'' sur lequel devait être prélevé une somme de 800,000f, seulement applicable à cette canalisation. Le traité passé avec la Compagnie soumissionnaire de cet emprunt plaçait ces canaux dans les mêmes conditions, quant à l'exécution et à l'exploitation. (Voy. CANAL df. Nantes A Biiept.)

En 1835, le h novembre, la navigation était établie entre Napoléonville et Hennebont, mais elle n'eut lieu que très-irrégulièrement pendant plusieurs années; et ce n'est qu'à partir de l'expiration du chômage de


1838, c'est-à-dire deux mois à peine avant la mise en perception, que la canalisation de cette partie de la rivière, appelée Canal du Blavet, peut être considérée comme complétement terminée.

Les dépenses de premier établissement se sont élevées, savoir

Antérieurement à l'emprunt, à 3,413,306' Sur les fonds de l'emprunt 1,327,200 Sur les fonds du Trésor, en 1833 01,000 Sur les fonds créés par la loi du 27 juin 1833 522,925 Et sur les fonds des lois des 12 .juillet 1837 et 9 août 1839. 86,000 Total 5,410,/i31r

Les travaux à faire pour le perfectionnement du canal du Blavet avaient été évalués, à l'époque où il fut question d'affermer nos principales voies navigables, à la somme totale de 600,000' environ. Parmi ces travaux figuraient la construction de 2 déversoirs, en remplacement des chaussées des moulins de Saint-Nicolas et de Ri maison, et le redressement du canal dans la traverse de Napoléonville.

Le développement de la partie navigable du Blavet, comprise dans le département du Morbihan, est, savoir

i

Depuis l'écluse des Récollets, par laquelle le canal du Blavet communique avec celui de Nantes à Brest, à Napoléonvillu, jusqu'à Hennebont. 59,568" D'Ilennebont à la mer, partie exclusivement fréquentée par la navi-

gation maritime. 15,100 TOTAL. 7f),<)68"'

La pente du canal est de 54"' hh elle est rachetée par 28 écluses, celle des Récollets comprise. Ces écluses ont 4"' 70 de largeur et 26'" 20 de longueur.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est de lim, à l'exception toutefois de celui de Lochrist, qui ne présente que 3"' 50 à l'étiage sous l'arche marinière, et qui d'ailleurs est très-mal situé par rapport au chemin de halage. Ce passage, réellement dangereux, doit être, au reste, bientôt amélioré.

Le tirant d'eau normal est de 1™ 10, dans la partie canalisée. En aval d'Hennebont, les navires trouvent 2"1 de tirant d'eau.

La charge des bateaux qui fréquentent le canal du Blavet et qui ne font que les transports à courte distance est, en moyenne, de 13'; mais, en général, ceux qui font en même temps la navigation du canal de Nantes à Brest ont un tonnage qui varie entre 25 et 78', et dont la moyenne est de 52'.

Le halage se fait uniquement par des hommes. Dans les longs jours, un bateau se rend de Napoléonville à Hennebont, en une journée, lorsqu'il est à


mi-charge; en hiver, il faut un jour et demi, deux jours au plus. A la remonte, et dans les mêmes circonstances, la durée du trajet est augmentée de moitié.

Les frais de transport, déduction faite du droit, peuvent être représentés par un chiffre qui varie de 0f 0595 à 0f 0G2 par tonne et par kilomètre, suivant qu'il s'agit de transports faits par des bateaux dé 501 et au-dessus, ou de bateaux au-dessous de 50l.

Le Blavet n'est imposé au droit de navigation que dans sa partie canalisée au-dessous d'Hennebont, la navigation est libre.

La perception a été établie sur le canal du Blavet, ainsi que sur celui d'llle-el-Rance, à partir du 1e' janvier 1839, par une ordonnance du 19 décembre précédent, d'après le tarif en vigueur sur le canal de Nantes à Brest c'était, sauf la houille, taxée depuis à Of 16 par tonne et par myriamètre, le tarif annexé la loi du ïh août 1822, réduit de moitié. (Voyez Note B.)

Cette base de la perception a été appliquée jusqu'au 1" octobre 1853, époque à laquelle a été mis à exécution le décret du 29 juin précédent, portant fixation, pour les trois canaux de Bretagne, d'un tarif nouveau, dont les dispositions sont reproduites à l'article concernant le canal de Nantes à Brest. Cette mesure a été prise en vertu de la loi du 3 mai de la même année, qui autorisait le rachat des droits de la Compagnie financière des Quatre-Canaux, droits que représentaient les actions de jouissance. Par suite de ce rachat, l'État étant rentré dans la libre disposition du droit de navigation la perception s'opère depuis le 1Er octobre 1853 au profit exclusif du Trésor, sans intervention de la Compagnie dans le partage des produits.

Les distances légales d'après lesquelles se calcule le montant des droits à percevoir, proportionnellement au trajet parcouru, ont été déterminées ainsi qu'il suit

uGsassarioa ÏXSTA~ES D~'StC~ATION DtSTAKCKS 4:\ I:ILtI\14:TRES. ~J.n~i Ë\Ktt.OjMÈTt[!R.

11f5 ~i. des

W.BÎCH..US i-oists. U.™:K ajMi-i.ÉES. .̃Httciivuiï PCHxrs. ,E,E;™I6 c™«to. Ils LES l'QIXT8. }

Napoléon ville (jonction aver

lct-iiiiiil de Saules à Tîrost) 0 0 Ecluse de Rudels 9 {) 47 Sniut-Mlehrt 4 Locliviat 7 54 ErfusL1 (leKimoison 7 il 1 Kcluse du Grancl-Barnigc.. i f;5 Stiint-Kicolas 7 18 Eiîlusc de Golhui-ry i 56 El-] use de Criiljfitcl. S 2(î Abbuye de la Joie 2 5S Snint-.Adriûii 4 i10 Her.nehont ( origine de lu

PonUTEvuL. "1 8 38 navigation mnriLinw } 59 .̃'̃•̃̃̃̃»̃ i -U

LeafiûreSiix dé'perception sont situés à Napoléonville et à Hcnnebcnt; le premier. f6nc,0pni^prïimG bureau do jaugeage.


Les produits des droits de navigation ont été

Enl838,de. 1,G88` 94 Enl848,dG. 8,329'42 1840 1,454 83 18110. 8,483 06 –184J. 2,440 10 1850 6,340 07 1842 3,047 57 1851 8,821 77 1843 6,757 64 1852 9,275 21 1844 9,085 69 1853 9,928 51 1845 11,204 M y compris 168' 25 non perçus pour –1846.1C,035 07 î céréales.

1847 8,879 71

Le tonnage des marchandises transportées par le canal du Blavet, dans,, le cours des dernières années, présente les résultats suivants extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.

TOKXAGE A 1 K1LO51ÙTKE.

NATURE DES MARCHANDISES. ,–- »^«

1850. 1851. 1852.

tonnes. tonnes, tonnes.

Froment en grains et en farine 33,428 45,202 45,498 Orge, seigle, blé de Turquie 3,923 21,021 28,568 Avoine et autres menus grains. S,îO/i 5,8(50 10,739 Sel marin et autres substances de ce genre 5,063 2,069 2,396 Vin, eau-de-vie, vinaigre et autres boissons et liqueurs. 12,881 12,935 10,778: Cidre, bière et poiré loi 940 021 Mine et minerai » 18,410 53,760 Scories de métaux » » « Fer, fonte, ouvrés et non ouvrés, et antres métaux 8,693 4,918 4,132 Cristaux et porcelaines » 38 » Faïences, verres à vitre, verre blanc et bouteilles 198 271 330 Sucre, café, huile, coton ouvré et non ouvré, chanvre et lin

ouvrés, tabac, bois de teinture et autres objets de ce genre. 0,663 14,889 7,144 Chanvre et lin non ouvres 271 177 13G Foin, paille et autres fourrages 2,6C2 1,707 1,705 Tourbe, fumier et cendres fossiles. 25,601 36,707 25,910 Charbon de terre. 40,2S2 89,643 102,587 1 Coke » » » Marbre, pierre de taille, plâtre, tuiles, briques, ardoises,

chaux. 9,398 19,O/|S 16,702 Pierre murcuse, marne, argile, sable et gravier. 7,593 11,230 35,990 Bois d'équarrissage, de sciage et autres de ce genre 12,562 15,419 9,041 Bois à brûler transportés par bateaux ` 18,630 17,880 13,673 Bois à brûler en trains » 16 » Fagots et cliarbonnettes 70 323 1li4 Poinçons vides 22 100 111 Totaux 205,205 318,772 369,971

Soit, pour le parcours total du canal 3,478 5,403 6,271

Dans les trois années précédentes, le tonnage moyen avait été, savoir en 1847, de 5,344'; en 1828, de 4,802'; et en 1849, de 5,161'.


MM. les ingénieurs, admettant pour moyenne des transports annuels du canal 400,000' de marchandises transportées à 1", font connaître que ces transports se subdivisent ainsi qu'il suit

DESCENTE. REMONTE.

De Napoléonville à Hennebont. 50,000' D'Hcnnebont à Napoléonville.. 71,000' Des forges de Salles à Hcnnebont. 82,000 aux forges de Vaublanc. 105,000 Transports intermédiaires 02,000 – aux forges de Salles 17,000 Transports intermédiaires 7,000

Quant à la navigation maritime, l'itidication suivante des transports qu'elle opère résulte des renseignements donnés, pour le port d'Hennebont, dans les documents publiés par l'administration des douanes.

En 1847 Descente, 1,743' Remonte. 4,230' Total. 5,979' 1848 2,586 2,420 5,000 1849 1,899 2,566 4,405 1830 1,072 4,334 6,006 1851 5,420 3,824 9,244 1852 4,829 3,790 8,619

CANAL DE BOUC A MARTIGUES.

Au sud du département des Bouches-du-Rhône, à quelques kilomètres de la mer, existe un vaste bassin désigné sous le nom d'étang de Derre. Ce bassin communique par l'étang de Caronte avec le port de Bouc, et par là, d'un côté avec la Méditerranée, de l'autre, au moyen du canal d'Arles, avec le Rhône et l'intérieur de la France. Sa superficie est de 15,000 hectares à 500ia de ses bords il offre un mouillage sûr qui varie de 3 à 10'" de profondeur. Sur un développement de plus de sept myriamètres de côtes que présente ce bassin, on rencontre des populations industrieuses d'immenses salines y sont exploitées, de grands établissements s'y sont formés la prospérité qu'y développent ces industries ne peut que tirer un accroissement nouveau du voisinage du chemin de fer d'Avignon à Marseille qui longe ses bords sur un parcours de 31k, et les houilles de la Grand'Combe, transportées à des prix réduits, doivent prochainement y trouver des marchés de consommation et d'expédition.

Mais, pour tirer parti de cette situation, il faut que l'étang de Berpe présente un accès facile. Or, le port de Bouc manque de profondeur; l'étang de Caronte est, à ses deux extrémités, r esserré par des canaux disposés


pour la pêche et que l'on nomme bourdigues.- Le seul chenal que pratiquent les bâtiments n'a pas plus de l"1 de tirant d'eau et ne peut donner passage qu'à des navires de 30 à 40t.

La lei du 3 juillet 18/(6 avait affecté un crédit extraordinaire de 2,800,000' à l'ouverture d'un canal maritime de 3"' de profondeur entre le port de Bouc et les Martigues. En arrêtant le système des travaux, les chambres avaient décidé qu'ils seraient combinés de manière à réserver l'exécution ultérieure de ceux que pourraient nécessiter les besoins de la marine militaire, Dans cette prévision, on donnait au canal une largeur de 75'" 50 à la flottaison, afin de pouvoir porter ultérieurement la hauteur d'eau à 6"\

Ces travaux étaient à peine commencés, qu'ils durent être suspendus en 18/|8 par suite de l'insuffisance des ressources du Trésor. 11s sont repris en 1854, au moyen d'un crédit spécial dont le peu d'importance ne permet pas quant, à présent de faire autre cho;-e que des dragages sur une largeur de 15 à 20"' pour établir une cornu unication provisoire entre la mer et l'étang.

Le développement du canal de Bouc à Marligues, compris dans le département des Bouches-du-Rhône, doit être de. 5,500'

BOULOGNE.

Cette rivière est navigable., depuis le bourg de Forsin jusqu'à son embouchure dans le lac de Grand-Lieu, par lequel elle communique avec l'Acheneau.

La longueur de cette partie navigable, comprise dans le département de la Loire-Inférieure, est de. 7,000m. Celle' de la traversée du lac de Grand-Lieu pour aller gagner l'entrée de l'Acheneau est, en outre, de 10" environ.

Ce n'est toutefois que pendant les crues que la navigation peut avoir lieu depuis Forsin; mais pendant l'étiage elle ne peut se faire qu'en aval de Saint-Philibert sur une longueur de 1,000'" seulement.

La pente est presque nulle.

Le tirant d'eau normal est de 1"' 38; mais Télé, pour traverser le lac, les bateaux sont obligés de réduire leur enfoncement à 0"1 90.

La charge ordinaire des baleaux est de 15 à 20'. Le mode de navi-


gation et les frais de transport sont les mêmes, à très-peu près, que sur l'Açheneau.

La Boulogne n'est pas imposée au droit de navigation mais la commune de Saint-Philibert a été autorisée à percevoir un droit sur les bateaux qui entrent dans son port, lequel consiste en une grande cale en tablier soutenue par une murette.

Il résulte des perceptions faites par cette commune que le nombre des bateaux ne s'élève guère qu'à 150 ou 160. En 1852, les importations se sont élevées à 4,000', dont 2,500' de chaux, et le reste en engrais, tuiles et briques. Les exportations ont été de près de 5,000', composées principalement de vins, de bois et d'un peu de blé.

11 existe un projet montant de 113,000' à 190,0001 environ, suivant la profondeur d'eau à adopter, pour prolonger la navigation jusqu'au pont de Saint-James, à 6,000"' du pont de Saint-Philibert. On a proposé de faire exécuter le projet au moyen d'une subvention et d'un péage.

CANAL DE BOURBOURG.

Ce canal a son origine dans la rivière d'Aa, au sas du Guindal, et se termine à Dunkerque, à l'écluse du Jeu-du-Mail, sur le canal de Mardyck, qui est une des dépendances du port. Il a été creusé en 1760, aux frais des habitants de Bourbourgel de Dunkerque, Les principales améliorations que nécessitait sa navigation ont été réalisées au moyen d'un crédit extraordinaire alloué par la loi du 19 juillet 1837; mais il exige encore de nombreux travaux ainsi qu'une réglementation spéciale, attendu que, concourant aux dessèchements et aux irrigations, l'abaissement produit dans le niveau des eaux par les tirages à la mer et par les prises d'eau fait éprouver à la navigation des interruptions fréquentes.

Lorsque les bateaux venant de l'Aa ont à opérer des déchargements dans le bassin à flot à Dunkerque, il leur faut parcourir, dans l'intérieur de la ville, une partie du canal de Mardyck et du canal de Bergues. Quand les chargements ou déchargements se font dans l'avant-port, il arrive que la navigation a lieu par le nouveau canal de dérivation qui y débouche audessous du fort Revers. Il n'y a aucune règle fixe à cet égard, vu l'état incomplet des ouvrages; mais on doit, penser que, lorsque les écluses du


bassin à flot seront fermées, les bateaux se rendront dans l'avant-port par ce canal, tandis que ceux qui auront à charger ou à décharger dans les bassins passeront par l'écluse de Bergues.

Le canal de dérivation dont il s'agit a été ouvert dans le but principal de faciliter l'écoulement, vers la mer, des eaux du pays il a été entrepris sur le fonds de 8,000,000r alloué par la loi du 16 juillet 1845 pour l'amélioration du port de Dunkerque. Les travaux, évalués à environ 2,411,627f 34, y compris ceux de la coupure destinée à former jonction avec les fossés de la place, ont été commencés en 18^6 les ouvrages complémentaires, que nécessite encore cette dérivation, pourront être achevés en 1855; par suite de modifications introduites dans le projet notamment en ce qui concerne le tracé, la dépense ne paraît pas devoir s'élever au delà de l,200,000f.

Le canal de Bourbourg, compris dans le département du Nord, a un développement de 21,032" La distance qui reste à franchir, à partir de l'écluse du Jeu-du-Mail, pour se rendre dans le bassin à flot, est de 1,120" dont 480m sur le canal de Mardyck, 240"' sur celui de Bergues jusqu'à l'écluse de ce nom, et 400'" dans l'arrière-port.

De l'écluse du Jeu-du-Mail à l'écluse de la dérivation du fort Revers, la distance est de 2,010" dont 200'" sur le canal de Mardyck.

L'écluse de Bergues et celle du fort Revers sont en dehors des eaux maritimes.

La pente du canal de Bourbourg est de lm 93 elle est rachetée par 3 écluses de 5"' 20 de largeur et 60 à 75'" de longueur.

L'écluse du fort Revers, située à l'extrémité aval de la dérivation, à 94°' en arrière de la ligne des estacades du port, est à deux passages séparés par une pile l'un a 7'" de largeur et l'autre 9' le premier est uniquement consacré à l'écoulement des eaux du pays et aux chasses; le second forme en même temps un sas de navigation pour les bélandres ou les bateaux de sable ce sas a 41m de longueur utile.

La hauteur du pont le moins élevé est de 3m 11 au-dessus du plan d'eau. Le tirant d'eau normal est de lm 70.

La charge moyenne des bateaux est de 50', et la charge maximum de 200'. La traction des bateaux s'opère concurremment par des hommes et par des chevaux.

La durée du parcours du canal est de deux jours.

Le halage de Dunkerque à Bourbourg se paie de 15 à 18r pour un bateau de 140', soit en moyenne 16f 50 ce qui, pour 17' fait ressortir ce prix à Of 0069 par tonne et par kilomètre. Appliqué au parcours de Dunkerque


à Saint-Omer, ce prix ne revient plus, ainsi qu'il a été dit à l'occasion de l'Aa, qu'à 0r 0062.

On trouve, dans les renseignements qui font l'objet de la note D, le détail des prix du fret de Dunkerque vers la Deule et l'Escaut.

Le canal de Bourbourg est imposé au droit de navigation, au profit de l'État. La perception cesse à l'écluse du Jeu-du-Mail, et la navigation, dans les dépendances du service maritime, est exempte de droits. Cette perception s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif fixé par le décret du li septembre 18&9. (Voy. p. 3.)

Les distances légales qui servent de base au calcul des droits proportionnellement au trajet parcouru ont été déterminées ainsi qu'il suit

Du sas du Gu;ndal 11 BourbouJ'g. 4k De BOUJ'bourg à Copenaxfort 5 DeCopemufortâPetite-Synthe. 7 De Petite-Syntlie à 1't~eluse du Jeu-du-àfail 5 TOTAL. 21k

Le seul bureau de perception établi sur le canal est situé à Bourbourg. Les produits des droits de navigation, depuis l'application du tarif en vigueur, ont été

En 1850, de 27,680' 42 En 1853, de 37,188' 34 1801 33,791 41 y compris 6,106' 90 non perçus pour 1852 30,600 86 céréales.

Les droits perçus d'après le tarif de l'an XIII avaient rapporté

En 1838 13,867'95 Enl844. 12,301'70 1839 17,2711 34 –1845. 8,269 72 –18/)0. 9,094 31 1846 8,057 05 1841 12,236 39 1847 8,014 4!J –18f)2. 14,717 31 –1848. 7,887 22 –1S43. 13,93.3 63 –1849. 0,34S 40

Le chemin de fer du Nord a été livré à la circulation en 1848, dans la partie qui fait concurrence à la ligne navigable aboutissante à Dunkerque. Cette concurrence a été telle, que le tonnage des transports par eau, qui s'élevait, en 1846, à 184,000', s'est réduit, en 1849, à 135,000', et, en 1850, à 107,000', en comprenant dans un même chiffre les marchandises en circulation soit sur le canal de Bourbourg, soit sur la haute Colme car il faut considérer ces deux branches comme ne formant qu'une seule et même ligne, attendu que quand, par exemple, Je canal de Bourbourg est fermé pour réparations, le canal de la Colme resta toujours ouvert, et réciproquement. C'est ce qui a eu lieu lors de l'exécution des travaux d'amélioration entrepris au moyen des fonds alloués par la loi du 19 juillet 1836. De là l'énorme différence que l'on remarque dans les chiffres des produits annuels de chacun des deux canaux, comme dans les chiffres du tonnage;


et pour obtenir un résultat exact par la comparaison, il convient de ne pas procéder séparément à l'égard de ces deux branches.

On a expliqué (page 82), dans l'article relatif au canal de Bergues à Dunkerque, la cause des différences sensibles que l'on observe dans le chiffre des produits, tant de ce canal que de ceux de Bourbourg et de la Golme.

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

\ATUR); (DESCENTE ET remonte.)

DES MArCHANDISES. "«"a– ii«r^"

1850. 1851. 1852.

1" CLASSE. tonnes. loimes. (omies.

Céréales, légumes et fruits. 1,015,028 1,860,439 2,269,019 Fourrages 17,796 15,590 7,982 Vins et oaux-de-vie 283,938 195,909 202,048 Métaux 259,861 257,115 84,477 Epiceries et drogueries 039,832 1,428,188 819,148 Poteries, verres et cristaux 1087 » » Autres marchandises i,i/j7^)ii2 1,259,800 1,354,104 2° CLASSE.

Houille et coke 185,653 151,130 119,439 Charbons de bois » » » Bois de toute espèce 87,230 125,772 83,277 Matériaux de construction 25,857 15,184 11,104 Mincrais. » » » Engrais, pavés, grès, moellons, etc 202,203 352,857 178,574 Autres marchandises 11,003 3,052 903 BOIS EN TRAINS (tonnage approximatif ). 974 16,303 9,460 Total 4,471,184 5,082,071 5,130,001.

Soit pour le parcours total 212,914 270,575 244,743

CANAD DE BOURGIDOU.

Ce canal fait suite aux canaux de Silvéréal et de Peccais, qu'il réunit, à Aiguës-Mortes, à ceux de Beaucaire et de la Radelle. Sa construction paraît remonter au règne de saint Louis.

Dans le principe, les deux canaux de Silvéréal et de Bourgidou n'en formaient, à proprement parler, qu'un seul destiné à relier le petit Rhône avec Aiguës-Morte?. C'était, avant l'ouverture du canal de Beaucaire, la seule


grande voie navigable du pays. Mais aujourd'hui le canal de Silvéréal est, pour ainsi dire, complètement abandonné, et celui de Bourgidou ne sert plus guère qu'au transport des sels. L'un et l'autre font partie de la concession du canal de Beaucaire, qui doit expirer le 22 septembre 1939. La longueur du canal de Bourgidou, comprise dans le département du Gard, est de 9,710" Ce canal, ouvert de niveau, ne présente ni écluses, ni ponts.

Son tirant d'eau normal est de lm 50.

La charge ordinaire des bateaux est de 80'.

Le halage a lieu à bras d'hommes et par chevaux. Le trajet se fait dans une journée.

Le droit de navigation est perçu conformément au tarif du canal du Midi, sauf les exceptions indiquées (p. 78) à l'article qui concerne le canal de Beaucaire. Ce droit se paie, pour trois distances de 5k, d'après le tableau arrêté par le préfet du Gard le 6 frimaire an IX (27 novembre 1805) mais il y a lieu de remarquer que ce tableau indique en même temps, comme longueur réelle du canal, 11,232" en sorte qu'il serait perçu, en trop, une distance de 5k

Les droits se perçoivent soit aux bureaux établis sur le canal de Beaucaire, soit a celui de Silvéréal, suivant la direction des transports. On ne peut, ainsi qu'on l'a déjà fait remarquer pour le canal de Beaucaire, indiquer les chiffres des produits du canal de Bourgidon.

Quant au tonnage des marchandises, il peut être évalué, année moyenne, à 38,000', savoir

Sols 31,000' Bois en radoaux 1,500 Roseaux et denrées diverses provenant des marais. 5,000 à 6,000

CANAL DE BOURGOGNE.

Le canal de Bourgogne a son embouchure, d'une part, dans la rivière d'Yonne, au village de la Roche, à 23k au-dessus d'Auxcrre; et, d'autre pari, dans la Saône, près de Saint-Jean-de-Losne. Il réunit ainsi les bassins de la Seine et du Rhône, et traverse, à Pouilly, le faîte qui les sépare.


Le bief de partage se compose de deux parties eu tranchées et d'un souterrain de 3,333"' de longueur.

Le canal est alimenté au moyen de réservoirs et de prises d'eau naturelles. Les réservoirs sont au nombre de 5 ce sont ceux de Grosbois, de Chazilly, de Cercey, de Panthiers et du Tillot. Leur capacité totale dépasse 22,000,000'™. Les prises d'eau naturelles sont au nombre de 20, dont 14 sur le versant de la Seine et 6 sur le versant de la Saône. Elles peuvent fournir en moyenne, pendant les mois d'été, 131,Zi50mc par vingt-quatre heures. La longueur totale de ces rigoles et des réservoirs est de 64,182"

Le canal de Bourgogne est mis en communication directe avec le bassin houiller d'Épinac, par un chemin de fer qui aboutit sur le canal au port du Pont-d'Ouche, situé sur le versant de la Saône, à 15k environ du bief de partage.

L'idée de réunir la Seine à la Saône est une des plus anciennes que puisse offrir l'histoire de notre navigation intérieure elle occupait les esprits en 151 5, sous le règne de François I", en même temps que celle de la jonction de la Seine à la Loire elles prévalurent chacune à leur tour. Quant à la réalisation on commença par le canal du Centre c'était en 1605.

En 1676, le célèbre auteur du canal du Midi fut chargé par Colbert de visiter les rivières par lesquelles pouvait s'opérer la jonction de la Seine à la Saône. Riquet jugea les obstacles insurmontables mais heureusement ses craintes ne furent pas partagées. On procéda, à divers intervalles, et pendant près d'un siècle, à une série d'études, à la suite desquelles on finit L par adopter les dispositions générales des projets qui,vingt ans auparavant, avaient été présentés de concert par Abeille, entrepreneur des ouvrages du port de Cette, et Gabriel, premier ingénieur des ponts et chaussées de France. Ces dispositions consistaient dans la réunion des rivières d'Armançon et d'Ouche, et le passage du faîte, h Pouilly.

Les travaux furent entrepris sur ces bases en 1775, en vertu de deux odits donnés, l'un, le 7 septembre 1773, par Louis XV, et l'autre, le 9 août 1774, par Louis XVI. Ils devaient être exécutés, depuis l'Yonne jusqu'à la limite de la généralité de Paris, aux frais du gouvernement; et, pour le reste, par les états de Bourgogne,- qui y étaient particulièrement intéressés.

Dans la première partie, les travaux, conduits avec activité jusqu'en 1777, furent totalement suspendus en 1793, après avoir éprouvé, dans ces derniers temps, un ralentissement qui provenait do l'insuffisance des ressources.

Dans la seconde partie, les ouvrages, entrepris quelques années plus


tard, furent vivement poussés par les états de Bourgogne jusqu'à l'époque de la Révolution, époque à laquelle ils furent également suspendus. Mais déjà la partie comprise entre Pont-de-Pany, au-dessus de Dijon, et la Saône, était entièrement terminée et livrée à la navigation.

Les dépenses faites jusqu'alors, et à l'égard desquelles on n'a que des données fort incertaines, ont été estimées pouvoir monter à la somme de 6,000,000f pour les deux versants.

La suspension des travaux dura jusqu'en 1808. Continuée depuis, avec diverses alternatives, l'entreprise avait absorbé plus de 9, 663,/i6frf, lorsque fut rendue la loi du 14 août 1822, qui mettait à la disposition du gouvernement le montant d'un emprunt de 25 millions, somme à laquelle étaient évaluées les dépenses d'achèvement de cette ligne, destinée à opérer une si grande révolution dans les marchés d'approvisionnement de la capitale. (Voy. note B.)

Aux termes du traité approuvé par la loi précitée, le canal de Bourgogne devait être terminé complétement dans le délai de dix ans et trois mois. Il fut, pour la première fois, livré à la navigation, sur toute son étendue, au mois de décembre 1832, à titre d'essai, et dans des conditions qui nécessitaient encore de très-grandes dépenses, sous le rapport de l'alimentation surtout. Ce n'est que dans ces derniers temps que cette ligne a été mise en état de remplir sa destination, bien que, cependant, de nouveaux perfectionnements soient indispensables pour compléter notamment les ressources alimentaires et assurer la permanence du mouillage normal. Ces perfectionnements ne sont pas évalués à moins de 6,325, 000f, dont 5,030,000r applicables à des travaux considérés comme urgents. Les dépenses de premier établissement se sont élevées à une somme de 55,533,609e, ainsi répartie

Antérieurement à l'emprunt 15,663,464' Sur les fonds de l'emprunt 25,000,000 du budget, jusqu'au 31 décembre 1833. 0,650,028

créés par la loi du 27 juin 1833 7,371,117

créés par les lois des 12 juillet 1837 et 9 août

1839 1,840,000

TOTAL. 55,533,609'

Le développement total du canal de Bourgogne est, savoir

Dans le département de l'Yonne, y compris une enclave de 1,018™, appartenant au département de l'Aube, de 00 “““ Dans le département de la Côte-d'Or, de 151,100 ) La longueur du versant de la Seine est de. 154,644™

Celle du bief de partage est de 6,088

Et celle du versant du Rhône, de. 81,312


Le versant de la Seine a une pente de 300"' 033, que rachètent 115 écluses; celle du versant du Rhône est de 199'" 086 elle est rachetée par 76 écluses.

Ces écluses ont une largeur variable de 5"' 17 à 5'" 23 leur longueur, mesurée entre la corde du mur de chute et l'angle amont des enclaves, varie entre 29"' 70 et 31111 34 le plus grand nombre a 30'" 50. La hauteur des ponts, à la clef ou à la partie inférieure, au-dessus du plan d'eau normal, varie entre 3"' 30 et 3'" 85; elle est généralement dé 3'" 60.

Le tirant d'eau normal, sur les buscs, est de 1'" 60; dans le souterrain du bief de partage, il est porté à 2m 25 mais l'enfoncement des bateaux est limité à lm 30.

La charge ordinaire des bateaux varie de 90 à 1201, et la charge maximum est de 150'.

La traction des bateaux se fait par des chevaux et par des hommes mais, depuis que la batellerie subit la concurrence du chemin de fer, le halage par chevaux se substitue au halage à bras.

La traversée du canal est divisée en 16 relais, savoir 3 de la Roche à Tonnerre 7 de Tonnerre à Pouilly, et 6 du bassin d'Escommes, à l'extrémité du bief de partage, jusqu'à Saint-Jean-de-Losne.

Les bateaux ne peuvent franchir qu'à des heures fixes les 3,333"' qui forment la longueur du souterrain de Pouilly. Aux termes du règlement, les départs, au bassin de Pouilly, ont lieu à midi et à minuit, et, au bassin de Créancey, à six heures du matin et à six heures du soir. On accorde six heures de temps pour aller d'un bassin à l'autre.

Chaque relayeur a des marchés écrits avec les voituriers par eau et doit parcourir le relais dans un temps donné. La somme des heures accordées aux relayeurs est de 125, ou cinq jours cinq heures, sans compter le temps nécessaire pour traverser le bief de partage mais, avec le temps perdu et le passage d'un versant à l'autre, on doit compter sept à huit jours pour le trajet entier du canal.

Le halage à bras d'hommes exige le double de ce temps; il revient à 0r 0248 par tonne et par kilomètre. Le halage par chevaux, en accéléré, revient à 0f 0117, suivant les renseignements publiés récemment par le syndicat de marine.

Le fret, pour les vins, blés et marchandises qui exigent des bateaux couverts, une traction accélérée et des établissements accessoires est de 0f 03 par tonne et par kilomètre. Ainsi, l'on paie, au minimum, entre Montbard et Dijon, 8r pour le blé, ou 2f 85, déduction faite des droits de navigation et d'assurances.

Pour les charbons, minerais, etc., qui se transportent plus lentement et


sur dès bateaux découverts, le fret est de moitié moindre que pour les marchandises de valeur. Ainsi, un bateau de 120' de houille coûte 6if pour le transport de Pont-d'Ouche à Dijon, y compris le retour à vide, ce qui fait 0f 013 par tonne et par kilomètre.

On trouve, dans les renseignements qui font l'objet de la note D, le détail des frais de transport sur l'ensemble de la ligne navigable de la Saône à Paris, par la Bourgogne.

Le canal de Bourgogne a été imposé au droit de navigation par un décret du 12 avril 1811 entre Dijon et la Saône; et, par une ordonnance du 24 février 1815, la perception a été étendue jusqu'à Pont-de-Pany. Elle avait été établie, entre la Roche et Tonnerre, par une ordonnance du 18 janvier 1816.

Le droit s'est perçu, d'après le tarif fixé par le décret précité, dans ces diverses parties, au profit exclusif du Trésor jusqu'en 1833, époque. à laquclle, le canal étant livré à la navigation sur toute son étendue, la Compagnie adjudicataire do l'emprunt de 25 millions, destiné à son achèvement, devait, aux termes de son traité, participer aux bénéfices de cette ligne. A partir de cette époque jusqu'en 1840, la perception s'est. faite d'après le tarif annexé à la loi du 14 août 1822 réduit de moitié; et., de 4 8/|0 au lor octobre 1853, d'après un tarif consenti par la Compagnie, et sanctionné par une ordonnance du 19 janvier 1840.

Ce tarif divisait les marchandises en quatre classes, taxées à 0r 40, 0' 30, 0f 20 et 0f 16 par tonne et par myriamètre. La 1" classe se composait des marchandises non comprises dans les trois autres la 2e comprenait les fourrages, bois, planches, plâtres, chaux, ciment, cendres, fin et coke; la 3° ne comprenait que la houille; la 4e comprenait les scories, minerais de fer, marbres, pierres de taille, écorces, futailles vides et lies sèches.

Enfin la loi du 3 mai 1853 ayant homologué la décision des arbitres chargés de fixer l'indemnité à payer à la Compagnie par l'État, d'après la loi du 29 mai 1845, en retour de l'abrogation, à son profit, des droits représentés par les actions de jouissance du canal, et l'État ayant ainsi recouvré la libre disposition du droit de navigation, le gouvernement a pu opérer les réductions que nécessitait impérieusement la situation de la batellerie, depuis quelque temps aux prises avec le chemin de fer de Lyon. Ces réductions ont été prononcées par un décret du 29 juin 1853, ainsi conçu

« ART. 1er. A partir du 1er octobre prochain, les droits de navigaLion établis sur le canal de Bourgogne seront perçus conformément au tarif ci-après


Marchandises transportées en bateaux, par tonne.

Par kilom.

1° Marchandises de toute espèce, autres que celles dénommées ci-dessous 0' 01 2° Céréales, farines et fécules, riz, menus grains et graines, betteraves, pommes de terre, fruits, légumes frais or secs, palaisons, vins, esprits, eaux-

de-vie, vinaigres, cidres, bières, poirés, hydromels, liqueurs.

Fers et fontes ouvrés, autres métaux ouvrés ou non ouvrés quincaille-

ries, cristaux, glaces, porcelaines, faïence, verres à vitres, verrerie, bou-

teilles sucre, café, tabacs, denrées coloniales, bois exotiques, substan-

ces tinctoriales, huiles, fruits oléagineux, savons, beurre, miel, cire, suif,

saindoux, mélasse, fruits secs et confits, droguerie.

Soufre, potasse, soude, produits chimiques, lièges ouvrés.

Ivoire, nacre, écaille, corne façonnée; soie, coton, laine, chanvre, lin,

crin, ouvrés.

Cuirs, peaux, livres, papiers de tenture, papiers à écrire.

Tissus, parfumerie, passementerie marbres en caisse 0 02 Marne, argile, sable, cailloux, gravier, terre, cendres, engrais, fumier, pierres à plâtre et à chaux fagots, char-bonnettes, tourbe; futailles vides

verre cassé, scories; pavés 0 005 Trains et Radeaux, par mètre d'assemblage, sans déduction de vide.

Bois de construction 0 01 Bois de chauffage 0 005 Les trains ou radeaux chargés de marchandises seront imposés U un droit double de celui qui sera perçu sur les trains non chargés.

Bateaux vides, par bateau o 10 Bascules et poisson, par mètre cube 0 01 Le mètre cube s'obtient en multipliant la surface du tillac par l'enfoncement, déduction faite de 0" 06 par le tirant d'eau à vide.

n ART. 2. -Tout bateau dont le chargement ne donnerait pas lieu à la perception d'un droit au moins égal à celui qui serait dû à vide sera taxé comme bateau à vide.

» ART. 3. Les bateaux chargés de marchandises diverses seront imposés proportionnellement, suivant le poids et la nature de chaque partie du chargement.

» ART. h- Les marchandises pourront être transportées d'une classe supérieure dans une classe moins élevée du tarif, par une décision ministérielle.

» Les tarifs, ainsi réduits, ne pourront pas être relevés avant un intervalle de six mois. »

Les taxes ci-dessus indiquées sont passibles du décime par franc, conformément à la loi du 25 mars 1817.

Les bureaux établis pour la perception des droits sont situés à la Roche, Tonnerre, Ravières, Montbard, la Maison-Blanche, Pont-de-Pany, Dijon et Saint-Jean-de-Losne. Ce dernier fonctionne comme bureau de jaugeage.


Les distances légales, d'après lesquelles s'opère la perception, ont été fixées ainsi qu'il suit

ni'NirMTinM DISTANCES nf«ir«innu DISTANCES DtoU,P,AHU.\ |s Kltoa6tllBSi DIAIGNATION Es KiLoaiÈrnES. dus .r,- des rim-crAux points. IE7S',l4s ccm-iÉM. ri.™,™* roisrs.J «wléb.

rUI'Clp"x pO'XTS, I ]'IIIXCII'I" 1'0IXrS, t I L[pllorlie{emb.ilmis]'ïoiine| 0 0 Gisscy-lc-Viul ̃ 0 140 llricDon 0 0 Eguilly 3 149 ~9 Suint-Florentin 10 1!) Cliailly 2 151 IVrrey 8 27 7 Pouilly 5 KM Klogny 5 32 EfTommes 5 161 Unniumoioc 8 40 Vcmlcncssc 2 103 Tonnem' 4 44 Crugoy C 169 fiouimissey 8 52 l'ont-iVOiidic [chemin de fer

Tmilay 1 53 <l'£piiui<s) 3 172 Lùzinncs 10 03 Vcuvey-siir-Ouche 4 176 Ancy-lL' Franr 10 73 Lu I!ussière-sui1-Out:lic 4 180 Nuils-sur-AniiariSon .1 y s, Sahit-Viclor 3 1^3 Hnviùns ) nm-liiTCy-sur- Oncliu 2 185 Ciy 5 S7 Uissuy-sur-Ouciio 2 187 Aisy S «il Pout-dL'-l'iin; 0 103 Billion 4 OS Fleury-sur-Ouche. i 191 Mnnthiinl fi 102 Vfl;irs-sur-Oucllo 5 202 I!sj?rnngi'S 11 113 Ploiubit-KS 5 207 Pouillfiiny 7 j^0 Dijon (j 213 Hni-isnj- 0 12li GraiBle-Ongcs 0 21!) Cliiiriguy 5 131 Thoroy 7 22ii lïraux 4 133 Lnngocour; 2 228 ClamiTcy. fc 2 137 Urnzuy 9 237 .Mnisoii-IHiinclio l 133 Siûm-Jt'an-du-Losne (cmb.

Suint-TUibault 2 140 en SnOne! 5 212

Perçus d'après le tarif de I8Z1O, les droits de navigation ont produit

En 1841 l,255,303r 97 En 1840 l,297,332r 76 1842 1,010,476 98 1850 1,342,198 88 1843 1,208,024 74 1851 1,150,860 06 1844 1,087,795 23 1852 861,496 07 1845 1,319,010 69 1853 769,782 25 1846 1,416,071 26 y compris 13,254' 27 non perçus 1847 1,450,827 73 pour ciîrcales.

1848 057,230 95

En comparant entre eux les résultats qui précèdent, on reconnaît combien la concurrence du chemin de fer a été déjà fatale à la navigation. Entre la Roche et Dijon, on compte, par le chemin de fer, 160k on en compte 213 par le canal or, si, pour les marchandises chères, telles que les vins, les céréales, les épices, etc., il faut déjà payer 4f 26 pour droit de navigation, il est évident que le transport par le canal laisse à la voie rivale une grande latitude pour la concurrence, et qu'il y aurait dès lors nécessité de réduire encore le tarif fixé par le décret de 1853. Le tableau qui suit fait connaître, d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, la quantité des marchandises transportées, par la voie du canal de Bourgogne, pendant les trois années antérieures à l'application du tarif actuel.


TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

NATURE DES MARCHANDISES. – > – –1850 1851 1853

Tnrifde 1840. tonncs. tonnes. lonnc-s. Céréales, légumes et fruits 2,552,724 2,217,597 1,000,9/15 Charbon de bois 498,808 201,702 03,985

Vins et eaux-de-vie 9,S7O,558 10,043,804 4,640,411

1" classe. Métaux 2,323,310 503,720 319,174 Épiceries et drogueries 4,419,478 3,385,311 3,59/i,C09

Poteries, verres et oristaux. 83,078 111,395 48,470

Autres mal'chandises dcccttccJitsse 1,I,5!5ü5 102,185 1,'I1¡5,161 Autres marchandises decetteclasse l,/|5/i,505 102,180 1,145,101

Coke. 1,507,301 254,840 274,044

Bois do toute espèce 3,363,077 2,538,103 2,911,127

Matériaux de construction; plâtre,

2e classe. chaux et ciment 00S,618 438,904 578,730 Fourrages de toute espèce 7,190 11,103 5,748

Cendres non lessivées, lan et char-

bonnettes » 526,284 309,933

3e classe. | Houille 5,129,843 0,803,370 5,111,100 (Minerais 137,445 100,703 119,53/1

4P classe. < Marbre et pierre de taille 1,248,322 402,885 001,701 4' classe, lIIarbre ccarccs et tail1e,. 1,21¡8,322 1102,88;; nOl,701 'scories, écorces et futailles vides. 28,008 920,090 1,000,220 /Tourbe, fumier, cendres lessivées

(bateaux non entiercm. chargés). 199,529 76,517 57,885

Criques, tuiles, ardoises 7D,0i>0 81,950 05,205

Marne, sable, argile, gravier, pier-

res mureuses, moellons, pierres

Hors classe, à chaux, etc., Ole 3,509,494 2,734,058 3,420,224

Hors classe. Bois i briller et trains 341,366 398,793 378,954 I Bateaux vides ou uniquement cuar- 37,482,405 31,980,796 28,330,022

gés de sable, fagots et chavbon-

1 nettes, engrais, tourbe, fumier,

cendre fossile et futailles vides 5,942,100 5,238,420 4,121,880

43,424,595 37,219,210 30,452,802

Le tonnage des bateaux vides se trouve ici confondu avec celui des bateaux chargés de sable, engrais, etc., alors compris daus un même article du tarif, et les éléments qui ont servi à dresser le tableau ci-dessus ne permettent pas d'établir une distinction qui serait nécessaire. Mais des renseignements, sur l'exactitude desquels on croit pouvoir compter, mettent à même d'énoncer que, pour l'année 1852, le tonnage réel des marchandises, ramené au parcours tcfal, aurait été de 112,000'. D'un autre côté, il résulte des données produites par MM. les ingénieurs que la quantité


des transports, qui, dans la même année, ont franchi le bief de partage, ne s'est pas élevée au delà de 101,921'. En 1847, la quantité avait été de 192,882'. Ainsi, le chemin de fer aurait déjà enlevé au canal la moitié de ses transports entre la Roche et Dijon peut-être en sera-t-il de même pour la part'e de la ligne comprise entre Dijon et Besançon, quand la voie rivale sera ouverte entre ces deux points. Le tonnage des marchandises dont on a constaté le passage à Dijon avait été, en 1847, de 230,389'. En 1852, il se réduisait seulement à 220,245'; mais, bien qu'on n'ait pas encore un chiffre exact, on voit, d'après celui des produits, qu'en 1853 la réduction a été plus sensible encore.

BOUTONNE.

La Boutonne est navigable depuis les moulins à poudre de Saint-Jeand'Angely jusqu'à son embouchure dans la Charente, à Carillon. La marée se fait sentir jusqu'à 9k au-dessus de cette embouchure.

La navigation éprouve de très-grandes difficultés à cause de la rapidité du cours de la rivière et des hauts-fonds ou graves qui obstruent son lit pendant l'été, il n'est jamais possible de naviguer.

Deux écluses, avec déversoir, sont établies sur la Boutonne l'une à Bernouet, à 2,583'" en avaldupontdeSaint-Jean-d'Angely l'autre à ïonnay, à 14,282'" de la précédente. Suivant un projet proposé pour l'amélioration de la rivière, on détruirait la première de ces écluses, on reconstruirait la seconde, sur de plus grandes dimensions, et on en établirait trois autres.

Le développement de la partie navigable de la Boutonne, comprise dans le département de la Charente-Inférieure, est de. 30,893" Dans cette partie, la pente est de 0m 26 par kilomètre; mais elle varie avec les marées.

Le tirant d'eau, à l'étiage, varie également beaucoup. Pendant la saison favorable, les bateaux peuvent naviguer avec un enfoncement de 1™. Dans les autres saisons, le tirant d'eau se trouve souvent réduit à 0nl 30. Les gabares affectées aux transports ont généralement 50' à 60' de chargement dans les temps favorables, et 30' à 40' quand les sécheresses approchent.


La navigation se fait suivant le mode employé sur la Charente. La durée des voyages entre Saint-Jean-d'Angely et la Charente suit les variations du régime de la rivière. On met, à faire ce trajet, six à huit jours en bon temps, et de vingt à trente jours en basses eaux. Le prix moyen du LI transport est de Of 12 par tonne et par kilomètre, tous frais compris. La Boutonne est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor. Ce droit est de deux natures l'un s'applique à la navigation fluviale, l'autre à la navigation maritime.

Le droit relatif à la navigation fluviale se perçoit conformément à la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Les distances légales servant de base au calcul du droit à percevoir, proportionnellement ait trajet parcouru, ont été déterminées ainsi qu'il suit

De Saint-Jean-d'Angely à Port-jSeuf 10'

OePort-Neuf&Tonna.y-Boutonnc. 7

De Tonnay-Boutonne 11 Bélébat, 11

De B6Icbat~CM'i)loii (embouchure dans la Cli;ti-g~iite) .3 3

'roTnt. 31'

Le droit sur la navigation maritime a été fixé de la manière suivante par l'art. 14 de l'arrêté du Gouvernement, du 27 vendémiaire an XII (20 octobre 1803), portant règlement pour la perception de l'octroi de navigation dans le bassin de la Charente

« Art. 1l\. Pour la navigation descendante, de Saint-Jean-d'Angely » à Carillon, une gabare chargée paiera, par chaque tonne de jau» geage, sans avoir égard au plus ou moins de chargement, 0e 70. » Lorsque les gabares seront uniquement chargées de pierres de taille, » elles ne paieront alors que la moitié du droit; les gabares uniquement » chargées de fumier ou engrais ne seront assujetties à aucun droit. » Le même droit sera payé, en remontant la Boutonne, et toujours pour » l'espace entier compris entre Carillon et la source de la Boutonne, sans » avoir égard au point de débarquement. »

Ces dispositions ont été maintenues par l'art. 23 de la loi précitée du 9 juillet 1836. Le décime par franc, dont la loi du 25 mars 1817 a rendu passible le droit de navigation, s'ajoute au montant des droits à percevoir en vertu du tarif précédent, qui, jusqu'ici ou depuis très-longtemps du moins, ne paraît pas avoir reçu son application.

Les produits résultant des perceptions faites depuis 1838, d'après le tarif de 1837, ont été, savoir


Enl838,de. 74/)'23 Ënl847,de. !J95'!JG 1830 !)24 80 18liS '75/t 38 18It0 783 05 –18~n. 759 86 –1841. 843 10 –18M. 815 56 –18~2. 1,002 r-)6 1831 736 08 1843 801 1J –18;.2. 875 G!t –18~)~ 1,004 83 1853 982 77 –18~5. 020 89 y compris 150~ 13 non perçus pour –1846. 1,162 44 it céréales,

Le tonnage des marchandises transportées par la navigation fluviale présente les résultats suivants, déduits des tableaux publiés par l'administration des contributions indirectes

NVTURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

»';s 1850 1851 1852

unncnAwses. DESCENTE. RES1OME. DEHCEXTK. HKMONTE. DESCENTE. llEMOKTE.

1" CLASSE. lonnes. tonnes. tonces. loraic: tonnes, tonnes. Céréales, légumes, fruits. 40,044 30,250 40,5)30 12,456 58,927 22,441 Foui-rages bhS 51,310 J,C20 49,336 780 42,188 Vins et eaux-de-vie. 41,734 1,742 28,874 9,741 56,126 2,909 Métaux 252 4,238 » 3,109 » 2,611 Épiceries et drogueries » » » » 742 Poteries,verres,cristaux » » » » » » Autres marchandises 14 » » 14 » » CLASSE.

Houille et coke 2,914 21,457 » 29,577 n 27,387 Charbon de bois 4,582 21,516 i> » » 4,040 Bois de toute espèce. 120 7,112 5,030 30,847 » 27,938 Matériaux de construction n 10,518 » 7,030 9,275 10,831 Minerais n 47G » » » Engrais » 392 » » » 630 Autres marchandises » 1,470 » 3,570 » 5,054 Bois en trains » » » » » » Total 99,717 150,6P2 85,454 140,486 125,117 146,777

Ramenés au parcours total, le tonnage qui précède et celui des trois années antérieures donnent pour résultat

En 1847. Descente. 6,012' Remonte. 3,447' Total. 9,459' 1848. · – 2,649 5,527 6,176 1849. 3,136 4,674 7,810 1850. 3,216 4,858 8,074 1851. 2,756 4,725 7,481 1852. 4,036 4,734 8,770

Quant à la navigation maritime, les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, comme par l'administration des douanes, ne font mention d'aucun transport effectué par cette voie.


BRÈME.

La Brème ou Branle, également désignée sous le nom de Brenne dans le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, est classée, par ce tableau, comme navigable dans le département d'Indreet-Loire, à partir du pont de Brème jusqu'à son embouchure dans la Loire; mais on ne peut considérer comme tel ce cours d'eau sans importance aucune, et dont la partie inférieure sert simplement, sur une trèspetite longueur, d'emplacement pour garer les bateaux qui font la navigation du fleuve.

Il en est de même de la Choiselle et de la Masse, qui figurent parmi les rivières du même département, et dont la pèche peut être affermée au profit de l'État.

CANAL DE BRIARE.

C'est le premier canal à point de partage qui ait été exécuté en France il joint la Loire à la Seine par la vallée du Loing, dans laquelle il entre non loin de Rogny, après avoir franchi le faîte de séparation des deux bassins. Il a son origine sur la Loire, à Briare, où il reçoit le canal latéral à la Loire, et se réunit, à Montargis, au canal du Loing.

La grande idée d'une communication des deux mers, par l'intérieur de la France, fut conçue sons le règne de François 1" elle fut presque oubliée pendant les règnes agités et rapides de ses successeurs.

Il était réservé à Henri IV et à Sully de tenter les premiers efforts pour parvenir à l'exécution de cette grande entreprise. En 1604, Hugues Crosnier, de Tours, ingénieur fort habile pour ce temps reculé, fut chargé de dresser les plans du canal de Briare et de les exécuter. Crosnier se trompa. Il voulut suivre le cours des rivières du Trezé et du Loing, et même s'emparer de leur lit, en y construisant des écluses en charpente de 1/| toises seulement de longueur; il ne songea pas que ces ouvrages seraient rapi-


dement détruits par les crues de ces rivières torrentielles que, d'ailleurs, les eaux dans leur état ordinaire, seraient insullisantes pour la navigation. Il ne tarda pas à abandonner l'entreprise; et, au bout de quelques années, les ouvrages commencés étaient complétement ruinés.

Vingt ans après, le maréchal de Ruzé d'Effiat, ministre d'État et seigneur de Briare, tenta vainement de reprendre les travaux.

On ne pensait plus au canal de Briare, lorsque en 1638, Guillaume Bouteroue et Jacques Guyon, versés l'un et l'autre dans la science des constructions hydrauliques, après avoir reconnu l'erreur du système adopté par Crosnier, après avoir étudié et expérimenté leur propre système, présentèrent leurs plan et devis à Louis XIII, en offrant de les exécuter à leurs frais dans l'espace de quatre ans.

Cette offre fut agréée par lettres patentes du mois de septembre 1638, enregistrées en parlement le 15 avril de l'année suivante.

Après avoir posé les bases principales de la concession, après avoir érigé le canal en fief seigneurial, avec droits de haute, moyenne et basse justices, le roi ajoute dans ces lettres patentes « Et mettant en considération le service que lesdits Bouteroue et Guyon rendront au public, faisant réussir un dessein si utile à notre bonne ville de Paris et plusieurs provinces de ce royaume, nous les avons anoblis et anoblissons. Voulons qu'eux et leurs enfants nés ou à naître jouissent de tous priviléges de noblesse, etc. »

C'est ainsi qu'ont été conçues et exécutées, chez nous, les premières entreprises d'utilité publique.

En érigeant en seigneuries mouvantes de la couronne, le canal de Briare, ainsi que, plus tard, les canaux du Languedoc, de Givors, de Grave, d'Orléans, du Loing, etc., le roi Louis XIII et ses successeurs avaient dans la pensée de placer ces communications hors de la juridiction plus ou moins tracassière des seigneurs particuliers dont elles traversaient les domaines; ils avaient pour but de faciliter, par l'attrait de la propriété des fiefs et de l'anoblissement l'association des fortunes privées aux spéculations des grands travaux d'intérêt général, et l'on peut dire que c'est à ce puissant moyen d'émulation que la France est redevable de ses premières communications navigables qui ont ouvert entre les provinces des moyens faciles et moins coûteux d'écoulement et d'échange.

Quatre ans après la concession qui leur avait été faite, Bouteroue et Guyon livraient le canal de Briare au commerce 1

De nouvelles lettres patentes du mois de décembre 1642, enregistrées le 20 juillet 1651, confirmatives de cette concession, fixèrent alors définitivement le tarif des droits à percevoir.

Suivant divers auteurs, suivant Dutens notamment, les dépenses de pre-


niier établissement n'auraient pas dépassé 6,500,000 livres. Mais d'après Lluerne de Pommeuse, auquel on doit les données les plus complètes sur le canal de Brhre, sa construction aurait coûté, et ce renseignement paraît plus probable, une somme qui, au cours actuel de notre monnaie, peut être représentée par lô,000,000r.

Les prévisions des concessionnaires primitifs s'étaient réalisées; ils ne s'étaient trompés que sur la quantité d'eau que pourrait exiger la navigation. Dans les trente premières années, Guillaume Bouteroue présida luimême à la construction de 6 étangs ou réservoirs; plus tard on fut obligé d'établir une rigole, celle de Saint-Privé, pour conduire au bief de partage une partie des eaux du Loing. Les besoins croissants, on augmenta successivement les ressources alimentaires à Lel point, qu'aujourd'hui les réservoirs, au nombre de 18, présentent une superficie de 480 hectares, et les rigoles, au nombre de 8, une longueur de 59,660"

En dehors des dépenses nécessitées par ces immenses améliorations, la Compagnie a multiplié les épanchoirs et déversoirs, les ports de chargement et de déchargement, perfectionné et complété ses chemins de hatage.

Enfin, les écluses avaient été originairement construites en briques elles ont été, à diverses époques, réparées ou reconstruites entièrement en pierres de taille. Mais ces écluses n'ayant que des dimensions insuffisantes, nullement en harmonie avec celles qui ont été adoptées généralement, depuis 1820, pour les canaux à grande section, la Compagnie du canal de Briare a reconnu, ainsi que l'avait fait celle des canaux d'Orléans et du Loing, la nécessité d'élargir et d'allonger les anciennes écluses, de manière à en permettre l'accès aux bateaux de la Loire -et de la Seine. L'élargissement est une opération terminée; depuis 1851 quant à celle de l'allongement, qui est également terminée pour le canal du Loing, elle ne pourrait l'être pour celui de Briare avant quelques années. D'un autre côté, la Compagnie a fait opérer des recreusemenls qui permettent de naviguer avec un enfoncement convenable, en sorte qu'il n'est plus question de la tenue légale de 24 pouces, que les bateaux ne pouvaient dépasser sans être astreints à une augmentation considérable du prix du fret et du droit de navigation.

La Compagnie du canal de Briare est encore aujourd'hui régie par le règlement que rédigèrent, à la date du 28 juin 1638, les premiers sociétaires, en faveur desquels furent délivrées les lettres patentes du mois de septembre de la même année. Ce qui doit attester la sagesse des dispositions contenues dans cet acte, et ce qui fait le plus grand honneur à ceux qui en étaient l'objet, c'est, ainsi que le fait remarquer Dutens, que leur règlement, juré de nouveau, le 23 décembre 1806, par les sociétaires


ayant voix délibérative, ne leur parut susceptible que de sept articles supplémentaires dont les circonstances avaient fait sentir la nécessité. Ce règlement fixe à trente le nombre des parts représentant la propriété de la concession, chacune d'elles pouvant toutefois être divisée. En 1673, le maréchal de la Feuillade avait dans les mains la majeure partie de ces parts, qui, en 1789, appartenaient presque toutes au duc d'Orléans. Les événements qui se sont accomplis depuis cette époque n'ont pas interrompu la concession. Les ayants droit de Guyon et Bouteroue en jouissent encore, à titre perpétuel, suivant les conditions des actes originaires; seulement, la part de la famille d'Orléans fut confisquée, en exécution des lois révolutionnaires. Cette part lui fut restituée, comme bien non vendu, en conformité de la loi du 5 décembre 1814 mais celle que possédait en propre le duc d'Orléans, depuis Louis-Philippe, vient d'être de nouveau reprise, en vertu du décret impérial du 14 janvier 1852.

Le développement total du canal de Briare est, suivant un dernier mesuragefait avec le plus grand soin, de 56,250™. Cette longueur est comprise dans le département du Loiret, sauf une enclave de 4,158'" sur le territoire de Rogny appartenant au département de l'Yonne.

La longueur du versant de la Loire est de. 14,515" du bief de partage 2,821

du versant de la Seine 38,914

La pente totale est de 117m, dont 38'™ 25 sur le versant de la Loire, et 781" 75 sur le versant opposé. Cette pente est rachetée par 40 écluses 12 du côté de la Loire et 28 du côté de la Seine.

Ces écluses avaient originairement 4"' 60 seulement de largeur et 27°' de longueur de sas. La largeur a été portée à 5'" 20 depuis assez longtemps au moyeu de recoupements de bajoyers. Quant à la longueur, elle doit être portée à 32'" 50 pour toutes les écluses. 8 d'entre elles ont été refaites à cette dimension 5 autres devaient l'être pendant le chômage de 18511, si la question du chemin de fer projeté de Fontainebleau a Nevers ne 'fût pas venue paralyser les dispositions de la Compagnie, qui s'est déterminée, ainsi que celle du canal de Loing, à ajourner jusqu'à la solution de cette question toute décision concernant les améliorations que nécessite encore la ligne de navigation.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est, au minimum, de 3™ 40. Le tirant d'eau normal est de llu. Pour éviter des réclamations, la Compagnie ne garantit pas au commerce un enfoncement supérieur à cette limite; mais, en réalité, le tirant d'eau varie entre l111 20 et 1'" 50, et le plus souvent même il est de 11U 50.


La charge moyenne des bateaux est de 67 à 70'; la charge maximum est de 120' à la descente vers Paris, et de 80' à la remonte. Cette différence provient des difficultés que présente le courant dans les râcles du canal du Loing.

Le halage a lieu à bras d'hommes. Quand on marche en accéléré, on met quatre hommes au bateau, et l'on peut traverser le canal en quatre jours; à l'ordinaire, et, avec deux hommes, la traversée exige un jour de plus. Les frais de traction reviennent à 0'0083 par tonne et par kilomètre. On trouve dans une des notes qui terminent le volume (voy. note D) l'indication des divers éléments dont se compose le prix du fret sur la ligne navigable à laquelle appartiennent les canaux de Briare et du Loing. Les lettres patentes de 1638 avaient fait concession à Bouteroue et Guyon du droit exclusif d'effectuer eux-mêmes les transports sur le canal de Briare, et c'est à ce point de vue qu'avaient été établies, par cet acte, les taxes à percevoir par les concessionnaires. Mais des réclamations s'étant élevées contre ce privilége, les secondes lettres patentes de 1642, en reconnaissant les inconvénients qui pouvaient en résulter pour le commerce, déclarèrent qu'il serait « dorénavant loisible à toute personne de voiturer des bateaux et marchandises sur le canal, » et substituèrent aux taxes primitives un simple droit de péage dont la fixation subsiste encore comme tarif légal.

Ce tarif, annexé auxdites lettres patentes du mois de décembre 16/(2, est divisé en dix parties comprenant, chacune, les droits à percevoir sur autant de sections du canal.

Mais alors on ignorait complétement quels seraient la nature, la valeur et le poids des marchandises dont se composeraient les transports de Loire en Seine, et réciproquement. On ne comprit donc au tarif que celles qui étaient alors connues, et dont le passage serait ceitain. C'est ainsi que sur vingt-deux articles relatifs à la traversée entière du canal, on en compte dix concernant les carpes et les brochets, que l'on divisait en cent suivant leur force. On taxa d'ailleurs

Les vins. à lf50 par pièce soit par tonne 0' » Les bois. 2 10 la corde. 7 40 Les lattes. 2 75 les 40 bottes au millier 6 88 Les ardoises carrées 2 » le millier 5 » Les ardoises noires. 4 50 9 «

Les autres marchandises furent divisées en encombrantes et non encombrantes

Les premières furent imposées à 0' 50 le cent. – 3 a Et les secondes à 0r .'(0 le cent. 8 n

II fut dit que les bateaux ne pourraient porter plus de cent milliers ou


50', et l'on ajouta un article spécial pour les charbons de bois, qui avaient été omis, et que l'on taxa à 0f 85 par poinçon, soit par tonne à 17'. Telles sont encore aujourd'hui les bases du tarif légal du canal de Briare.

C'est en 1665 que les charbons de terre passèrent pour la première fois sur ce canal, c'est-à-dire vingt-trois ans après son achèvement ils furent imposés à 50f par bateau.

La Compagnie avait dû bientôt reconnaître que le tarif des marchandises au poids ne pouvait être équilablement appliqué, et que les charbons de terre, les engrais, les pierres et autres matières ou denrées de peu de valeur ne pouvaient payer les mêmes droits que les fers, les cotons et les épiceries. Alors, et d'accord avec le commerce, s'établirent de nouvelles perceptions suivant la valeur et comme on appréciait déjà l'avantage de pouvoir transporter plus de 50' dans le même bateau, il fut convenu qu'un droit spécial serait perçu pour le bateau chargé à 0'" 65 (les 24 pouces d'autrefois) représentant 50', et qu'une surtaxe de 2f serait due par chaque centimètre d'enfoncement en plus.

Cette mesure, qui fut également adoptée à l'égard des canaux du Loing et d'Orléans, et que sanctionna pour ceux-ci le tarif légal du 27 nivôse an V, devint plus tard l'objet des plus vives réclamations. L'ouverture de communications nouvelles, en offrant à des contrées qui n'étaient pas encore en rapport direct avec le marché de Paris un débouché facile, était venue créer une concurrence redoutable pour les contrées dont les produits n'avaient d'autre moyen d'écoulement que la ligne navigable de Briare à Saint-Mammès. Ainsi, les vins et les charbons d'Auvergne, par exemple, soumis pour le transport à des conditions déjà défavorables et à des droits de navigation comparativement trop élevés, se voyaient exclus des marchés qu'ils approvisionnaient depuis si longtemps. Les réclamations étaient donc fondées. Enfin, après diverses réductions successives qui déjà ne laissaient plus subsister de leurs anciens tarifs que quelques taxes encore trop élevées, ces Compagnies se sont déterminées, d'une part, à supprimer complétement la surtaxe relative à l'enfoncement excédant l'ancienne tenue de 0"1 65 et, d'autre part, à appliquer un tarif nouveau, entièrement basé, comme pour ceux des voies navigables exploitées par l'État, sur la charge réelle et la distance parcourue.

Voici, en ce qui concerne le canal de Briare, quel est le tarif actuellement en vigueur

Marchandises transportées en Râteaux, par tonne.

Pur kilo

1" CLISSE. Eaux-de-vie, esprits-de-vin, liqueurs, vins et vinaigres en fûts et en bouteilles; eaux minérales naturelles ou factices, bouclions, liége, brosserie, soies de porc et de sanglier, bourre, coton, crin, laine, duvet,


Pur kiloin.

édrcdon, plumes, chanvre, lin, cordages neufs, fils et mercerie, cornes

façonnées, écaille, ivoire, nacre, tabletterie, chapellerie, librairie et pape-

terie, parfumerie, cuirs, peaux et fourrures, draperies, étoffes, indienues,

tapis, toiies et tous les tissus en général; cristaux, cylindres, cloches,

verres blancs et à vitro; glaces, meubles, voitures, harnais, bour-

rèlerie et sellerie en général – machines, métiers et mécaniques, sta-

tues, sculpture et autres ouvrages d'art 0' 085 2' CLASSE. Acier, cuivre, étain, fer-blanc, plomb, tôle, zinc, fers, fontes; bombes, canons, mortiers, boulets, obus, ancres, chaînes, cables gril-

les, balcons, lits, roues, essieux, rails, coussinets, tuyaux, toile métalli-

que, clouterie, taillanderie, quincaillerie, et en général tous les métaux

ouvrages et ouvrés étoupes, chiffons de linge et vieux cordages.

Confiserie et épicerie en général, poissons marinés ou salés et toutes les

salaisons en général – dégras et graisses ruches, miel, cire, bougies,

suifs, chandelles droguerie, produits chimiques, cirages, couleurs, col-

les, vernis, alun, minium, noir de fumée et noir pulvérisé, bois de tein-

ture, brai, goudron, poix, résine, soufre, huile de bitume; beurre,

fromages, œufs, gibier, volailles; légumes secs et graines en général;

écorces, tan 0 072 3' CLASSE. Fonte brute, métaux vieux et hors de service destinés à être rcforgés ou refondus, mitraille, ferraille, minerai de cuivre, émeri, tripoli,

verre pile meules de moulin, de coutelier, de gagne'petit pierres

ponces, à faux, à fusil; carreaux, consoles, cheminées, dalles, tablet-

tes de marbre ou de pierre cendres gravelées de plomb, de romagne

boites, boucauts, caisses, futailles, harasses, malles et poinçons vides,

équipage d'industrie et de marine -arbres et arbustes en général 0 055 4e CLASSE. Bière, cidre et autres boissons de même nature, lie de vin, manganèse, limaille et minerai de fer. 0 048 5e classe. Charbon de bois et braise; cercles, échalas, lattes, merrains, parquets, treillages, alluchons, chevilles, manches d'outils et de fouets; –

ardoises, cendres neuves et de varech, glaces et verres blancs cassés, ter-

res à glaces, et en général terres pour verrerie et faïence, sel et salpêtre,

marbres bruts, les grains en général, farines, recoupes, remoulage, son

animaux vivants. 0 036 6' CLASSE. Bois de charpente, de charronnage, de sciage, tels que poutres, solives, chevrons, membrures, plateaux, jantes, moyeux, planches, voli-

ges de chêne, orme, noyer et tous autres bois durs en général, bouteilles

faïence; granit, pierre de Volvic, cailloux et pierres pulvérisés

châtaignes, marrons, légumes verts en général, sabots, bois de fusil et

des iles pour ebénisterie 0 03.) CLASSE. Bois de chauffage en général, perches, planches, voliges d'aune, de sapin, et tous autres bois blancs, bois en grume, traverses pour che-

mins" de fer, pommes, poires, raisins et autres fruits verts; – pierres de

taille, poterie, cruchons, briques, carreaux, faitières, tuiles, ciment de

tuileaux, carreaux et briques, ciment romain, de Vassy, hydraulique,

pouzzolane, chaux vive, plâtre cuit ocre fabriquée et brute, blanc de

Meudon et autres, bitume brut ou élmré 0 097 8e CLASSE. Osier blanc fourrages en général cendres lessivées; poudrette, noir de raffinerie, marne, cornes, ergots et os bruts, chiffous de

laine, et en général tous les amendements, engrais et fumiers, 0 02fl 9' classe. Moellons, pavés, pierres à chaux hydraulique, silex, graviers, sables de mine et de rivière, sablon, plâtre en pierres, scories de métaux

osier brut, bourrées à un lien, balais, brindilles, ramilles; pommes

de terre; coke, 1 0 020


]'«r kiloni.

10e CLASSE. Charbon déterre 0' 018 2' Trains, par moire cube.

Train de charpente et planches de chêne 0 02 de sapin 0 02 de planches de sapin 0 015 Bascules à poisson, par mètre carré de tillac 0 04 fl" Jlnleaux eûtes, par paire de portes 0 25

Les denrées et marchandises qui ne se trouvent pas énoncées au présent tarif paient suivant les articles avec lesquels elles ont le plus de rapport.

Le droit de navigation fixé par kilomètre est dû, quelle qu'en soit la distance parcourue.

Les réductions consenties par ce tarif, sur celui de 1642, pouvaient être sulilsantes à l'époque où elles ont été faites; mais aujourd'hui la situation est analogue à celle qui avait motivé précédemment les réclamations du commerce. Les droits de navigation sur le canal de Bourgogne ont été réduits au plus bas taux possible et si l'on ne s'empressait pas de réduire également ceux des canaux compris dans la ligne du Centre, qui met la capitale et le bassin de la Seine en communication avec le Lyonnais, le Maçonnais, le Charolais, les exploitations houillères et métallurgiques du Forez, de l'Auvergne, -du Berry, du Nivernais, etc., cette ligne se trouverait de nouveau dans des conditions qui équivaudraient à une interdiction de circulation, du moins quant au transit.

Mais le Gouvernement s'occupe en ce moment de réaliser, sous ce rapport, les améliorations nécessaires. Il est en négociation avec les Compagnies concessionnaires des canaux de Briare, du Loing et de Roanne à Digoin, et bientôt sans doute interviendra une mesure qui donnera satisfaclion, dans une jusle limite, aux divers intérêts engagés dans la question. Les distances qui servent de base au calcul des droits à percevoir, proportionnellement au trajet parcouru, ont été fixées ainsi qu'il suit

DÉSIGKATIOX ÎMSTANCKS DÉSIGNATION D1STANCES JJi:SIG1iUIOX 1>ISf:I\('.I:S Dj.:SIG1iATI01i E~jKtLOMMttFS. cs KILO~lETI¡¡' Ev xlLOnnTnes.

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MINCIl'AI-ï l'OIXTS. LK^w'^TS. Cl)U ":ES- M1IXC1PACÏ PO1STS. LE™™*1S. ^Y.IS. LEi ('(I¡"YS. LES 1'(JlNTS.

F.inbouchuie en Lniro 0 0 Hruxelli- 2 24 Hi'iiire i -1 Diiiincraaric, Crot-<lu-PU-ssis 2 26 nl'iH~.l" 8 5 l!t1I1~Cmnri('. CrO~u-PIl'SSh 93 Bfilli'iu ̃} 5 cliiHilInn-sur-Loing (j 32 | lViiî-.Moulin i 6 Brangcrs A 36 I Cnureinvrau 2 8 C.lu-iicvière 3 SU j I'nr;s itnuzoiiM- 2 10 lis Salles 2 U Jluulin-Xuuf 2 I21 lx Moncresson 2 43 I-i-sFùra l IJ Gué [l'IInrang 6 'i'J IVlil-Cli.iloy 1 U Saint-Roch et les Be!!es-.lln-

!-<̃ Konilcau .1 18 libres, borne à la jonction

Kogny 4 22 uvec le canal de Loing.. 7 50


Aux termes d'une ordonnance royale du 3 mars 1825, la Compagnie du canal de Briare est autorisée à percevoir un droit fixé a. 0f 25 par jour, pour chaque bateau chargé, et à 0f 15 pour chaque bateau en vidange, séjournant au delà du laps de temps nécessaire pour faire la traversée de ce canal ou y prendre un chargement.

Il ne doit rien être perçu pour les bateaux qui seraient retenus par suite d'avaries.

Dans l'origine, le canal de Briare rapportait à peine de quoi subvenir aux frais de son entretien et aux dépenses que nécessitait son alimentation ce n'est véritablement qu'à partir de 1730 que, la navigation étant devenue régulière par suite de la canalisation du Loing, les produits du péage purent s'élever à un chiffre rémunératoire.

De 1730 à 1770, les recettes annuelles furent, en moyenne, de 300,000f puis, le commerce ayant pris un plus grand développement, elles atteignirent 400,000e jusqu'au commencement de ce siècle cela malgré les tourmentes révolutionnaires. De 1800 à 1810, les produits s'éleUirent au chiffre moyen de 500,000f, tant par suite de l'augmentation des forces productrices du pays, que de l'état de guerre qui s'opposait aux transports sur mer. De 1810 à 1820, le chiffre s'abaissa à 300,000r c'était le résultat inévitable des bouleversements politiques et de la famine de 1816. De 1820 à 1830, malgré la concurrence de la navigation maritime qui enleva à la navigation intérieure les provenances du Midi, telles que les épiceries, les huiles et les vins, les produits dépassèrent 4S0,000r mais, dans la période décennale qui suit, le canal de Bourgogne est ouvert dès lors, on voit tomber à 360,000f le chiffre moyen des recettes, auxquelles cesse de contribuer une grande partie des anciennes provenances de la haute Loire et de l'Allier.

Plus tard, c'est avec les chemins de fer que s'établit-une lutte nouvelle et plus redoutable encore pour la ligne navigable; et l'on voit, à partir de 18/(8, les produits du canal de Briare diminuer dans une proportion considérable, par suite, moins du détournement des transports, que des réductions de péage auxquelles la Compagnie s'est trouvée forcée de consentir, pour conserver son transit.

Voici quel a été, depuis le commencement de ce siècle, le montant annuel des produits de ce péage

Ent801,de. 443,822' Ënl807,de. 435,650' –1803. 385,260 1808 963,9)~ 1803 435,588 1809 514,869 –1804. 625,593 1810 439,525 –18M. 637,327 1811 239,166 180G ~44,094 1812 · 231,591


Eu 1813, de 303,350' En 1834, de 330,530' 1814 204,516 1835 617,004 1815 304,544 1836 205,802 1816 322,075 1837 264,812 1817 259,490 1838 346,740 1818 348,849 – 1839 384,960 1819 354,029 1840 400,229 1820 434,878 1841 466,741 1821 401,271 1842 366,903 1822 378,273 1843 426,820 1823 533,923 1844 345,043 1824 524,752 1845 451,901 1825 513,227 1848 486,065 1826 567,304 1847 408,868 1827 429,330 1848 293,996 1828 492,804 1849 230,842 -J829 524,117 1850 288,381 1830 526,750 1851 268,745 1831 411,385 1852 201,455 1832 374,375 1853 253,504 1833 437,057

Quant au tonnage des marchandises, on en trouve l'indication, pour plusieurs périodes, dans divers ouvrages et notamment dans un recueil de renseignements publiés, en 1848, à l'occasion de la question de l'affermage des canaux mais la Compagnie donne l'assurance qu'en ce qui concerne le canal de Briare les indications sont complètement en désaccord avec les faits, et qu'elle est dans l'impossibilité de donner à cet égard un relevé exact, si ce n'est pour les dernières années. Les relevés relatifs aux années 1850, 1851 et 1852 ont permis d'établir ainsi qu'il suit le tonnage, par provenances, des transports qui empruntent ce canal

il PROVENANCES. 1 Pl ~-) 0. 1851. 1852. Il lornec. tonnes. tannes. Canal du Centre 7,308 12,115 14,737 :) 611,880 56,031 j S 25,4~5 Canal de Berry 11,732 17,319 19,640 1 tat&'a.tata.Loire. 37,165 36,9~5 53,539 duLoing. 5,228 7,178 6,88i) d'Orléans et basse Loire. 3,4G8 2,095 2,807 Il 129,781 131,653 133,857 Transports propres au canal de Briare 24,411 22,644 23,574 TOTAL. 9.54,1~J2 15~,207 157,431

Le tonnage des marchandises en remonte est représenté par les chiffres afférents au canal de Loing et en partie au canal d'Orléans.

Le tonnage en descente s'élève, pour 1852, à 133,857', et se compose


particulièrement de charbons, de fers, de bois, de céréales, de baryte, etc. La houille8forme le principal élément du transit pour cette matière seule, le tonnage, non compris 1,049' de coke, s'élève à 67,623t, qui se répartissent ainsi par provenances

Bassin de Saint-Étienne 35,/iO8' Bassin de Decize /i,059l de Brassac. 736 de Commentry 5,138 de Blanzy 10,M5 de Doyet. 11,757

On trouve pour les charbons de bois, 9,700'; pour la baryte, 2,200'; A et pour les fers et fontes, 4,667'. Dans cette dernière quantité, les fers de la Haute-Loire entrent pour 6,826', ceux du Berry pour 1,325', et ceux de la Nièvre pour 516'. Les vins d'Auvergne, qui entraient autrefois pour une si large part dans le transit, ne figurent que pour 376'. Quant aux transports propres au canal, le chiffre absolu de 23,574', ramené au parcours total, peut être représenté approximativement par 15,000'.

BRIVÉ.

Cette rivière est navigable depuis Cabilo jusqu'à son embouchure dans la Loire, au port de Méan, en amont de celui de Paimbœuf, au moyen d'ouvrages exécutés en partie par la Société de dessèchement des marais de Donges.

A partir de l'origine de sa navigation, le Brivé se divise en deux parlies l'une, en amont de Pont- Château, est navigable en tout temps, à l'aide de la retenue du moulin de cette ville l'autre, de Pont-Château à la Loire, n'est généralement navigable que pendant neuf mois de l'année. Le développement de la partie navigable du Brivé, comprise dans le département de la Loire-Inférieure, est, savoir

Dans cette dernière partie il existe une écluse, celle de Rozay. Sa largeur est de 2m 70.

Le tirant d'eau à l'étiage varie de l"1 à l1" 10.

Le Brivé n'est pas imposé au droit de navigation et ne figure pas au tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale. Le


Conseil général du département de la Loire-Inférieure a émis le vœu que cette rivière fût classée comme navigable. 1

11 résulte de renseignements donnés à l'appui de cette demande que le nombre des bateaux en circulation, année commune, ne serait pas moindre de 4,500 à 5,000. En 1851, on aurait constaté un mouvement de 4,701 bateaux jaugeant 28,256'.

CANAL ET CHENAL DE BROUAGE.

Le canal de Brouage joint la Charente, un peu au-dessus de Rochefort, au chenal qui, de Brouage, se rend à la mer. Il a été entrepris en 1782, pour le desséchement des marais de Rochefort; mais il n'a été rendu navigable qu'en 1807, par 'la construction, à ses deux extrémités, de 2 écluses qui retiennent les èaux à la hauteur nécessaire à la navigation et s'opposent h l'invasion des marées.

Ce canal va être bientôt mis en communication directe avec la Seudre, par la ligne de navigation qu'on ouvre actuellement jusqu'au chenal maritime de Marennes, et à laquelle on a donné le nom de canal de la Charente à la Seudre.

Le développement total du canal et du chenal de Brouage, compris dans le département de la Charente-Inférieure, est de 22,055" La longueur du canal, de la Charente à Brouage, est de l/|,O55m Celle du chenal maritime est, à basse mer, y compris 2,000m sur

la plage, au delà de la cOte, de 8,000 Le canal est sensiblement de niveau; à mer basse, on le vide par ses deux extrémités.

Les écluses, dites de la Bridoire et de Brouage, sont à portes d'èbe et de flot leur largeur entre les bajoyers est de 6'" 50: la première est située à 450"1 de la Charente; l'autre est située à Brouage même; et c'est à 1,973™ de celle-ci que eomnénce réellement le canal en cours d'exécution de la Charente à la Seudre.

Le tirant d'eau normal du canal est de 2"' 60, en moyenne. Dans le chenal, la hauteur d'eau vis-à-vis Brouage est de 4"' dans les malines et 2'" 25 dans les mortes marées.

Le chargement moyen des bateaux qui fréquentent le canal est de 90', et le chargement maximum est de 120'.


Le halage se fait à bras d'hommes et par chevaux. La durée du trajet d'une écluse à l'autre est de cinq heures. Il n'y a pas de fret établi régulièrement. Les prix sont calculés pour aller de la Charente à la mer et réciproquement ils sont excessivement variables.

Le canal et le chenal de Brouage sont imposés au droit de navigation, au profit du Trésor.

La perception, sur le canal, s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Les distances légales, qui servent également de base à la perception, sont

Dota.Cha.rcnte~Saint-Aignan.de. 9 k De Saint-Aignan 3 Brouage, de 8

Les droits s'acquittent aux bureaux de Brouage, de Tonnay-Charente ou de Rochefort.

La perception sur le chenal, exclusivement fréquenté par les bâtiments à quille, a lieu conformément au décret du ,14 décembre 1810, maintenu par l'art. 23 de la loi du 9 juillet 1836.

D'après le tarif fixé primitivement par le décret précité et réduit par l'ordonnance du 30 mars 1826, tout bâtiment obligé ou susceptible de prendre un passe-port paie au bureau des douanes de Brouage, par tonneau et quel que soit son chargement, complet ou incomplet, Of 10. Les bâtiments à vide paient le tiers du droit.

Ce droit est passible du décime par franc, conformément à la loi du 25 mars 1817.

Voici quel a été annuellement, depuis 1838, le montant des perceptions effectuées d'après les deux tarifs qui précèdent

NAVIGATION NAVIGATION'

ANNÉES. – –̃' ^-– -> IOTAL. AMNÉES. ^«-– •- TOTAL. du Cimal. (lu Chenal. · du Canal, ilu ClieDiil.

1838. 602' 94 73' 00 686' 8/i' 1846. 1,012' 15 100' 20 1,162' 44 1839. 737 80 23 23 761 031 1847. 739 70 212 06 995 9G 1840. 653 06 154 11 807 11 1848. 056 93 246 03 802 96j 1841. 754 72 162 79 917 51 1849. 60122 212 06 813 28, 1842. 851 86 165 94 1,017 80 1850. *709 51 205 73 915 24 1843. 789 47 208 21 997 66 1851. 653 17 210 68 863 85; 1844. 727 63 166 38 894 Ol1 1852. 618 49 247 08 805 57( 1845. 070 55 183 90 S5O 45 1853. 741 05 185 26 926 31|

Le tonnage des marchandises transportées par le canal présente les résultats suivants, extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.


NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

MAHCIUNDISES. ''«• 1850. 1851. 1652. ~rADCIIdNDISES. IlESCENTK. HEMOXTK. DL'SCËNTi: HKMÛSTK ItESCENTE. 1IKMONTK. lrc CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. Céréales, légumes, fruits. 460 1,550 239 2,967 113 136 Fourrages. 72 1,605 » 207 36 1,361 Vins et eaux-de-vie 108 » » » » » Métaux 30 200 « » » » Épiceries et drogueries.. » 94 » » » 63 Poteries, verres et cristaux »»•>»»>. Autres marchandises. » » » » » » 2'CLASSE.

Houille et coke 182 » 990 107 711 364 Charbon de bois » » » 21 » Bois de toute espèce. 507 2,2S7 982 1,304 82D 1,058 Matériaux de construction 6,651 1,490 6,633 904 14,966 » Minerais » » » o » » Engrais » » » 807 » » Autres marchandises. 720 261,791 5,687 226,100 5,629 226,775 j Bois fn trains » » » » » » Total. 8,736 249,077 14,531 232,417 22,275 229,757

Ramenés au parcours total, ce tonnage, ainsi que celui des trois années précédentes, donnent pour résultat

En 1847 Descente. 358' Remonte. 17,645' Total. 38,003' 1S48 350 12,428 12,958 1840 452 12,345 12,797 1850 373 14,051 15,164 1851. 855 13,671 14,526 1852 1,310 13,515 14,825

Quant à la navigation maritime, qui a lieu en aval du port de Brouage, voici, d'après les documents publiés par l'administration des douanes, quel a été, pendant les dernières années, le tonnage possible des navires qui ont effectué des chargements ou déchargements dans ce port.

En 1847 Descente. 7,093' Remonte. 105' Total. 7,198' 1848 5,987 327 6,314 1849. 7,876 762 8,638 1850. 6,994 60 7,054 1851. 5,154 614 5,768 1852 5,940 201 6,141


CANAL DE LA BRUSCHE.

Ce canal a son origine dans le Mossig, près de son confluent avec la Brusche, à Soultz-les-Bains, et, après avoir suivi plus ou moins parallèlement cette dernière rivière, il débouche dans 1111, à 3k au-dessus de Strasbourg, près de l'embouchure du canal du Rhône au Rhin.

Le canal de la Brusche a été exécuté en 1682, d'après les projets de Vauban. Entretenu primitivement par legénie militaire, il passa, en 1775, à la charge de la ville de Strasbourg. Il fut rendu ensuite, en 1793, au génie militaire, et de nouveau remis à la ville par un arrêté du gouvernement du 3 brumaire an XI (25 octobre 1802), qui ordonna que les travaux en seraient dirigés par les ingénieurs des ponts et chaussées, sauf la surveillance du génie militaire, en ce qui concerne la place.

La longueur de ce canal, compris dans le département du Bas-Rhin, est de 19,780'" La pente totale est de 28"' 217; elle est rachetée par 12 écluses, dont une de prise d'eau, de 1"' 20 de chute, qui doit être remplacée par une écluse à sas. Ces écluses ont une largeur de 8"1 aux extrémités et 11"1 au milieu; leur longueur est de 48'" 90 en moyenne.

Le peu de hauteur des ponts est une cause de gêne pour la navigation cette hauteur varie de 1'" 93 à 2'" 50 au-dessus du plan d'eau. Le tirant d'eau normal, que l'on cherche à obtenir au moyen de curages, est de 1'" 30 souvent il ne dépasse pas 0'" 90 à 1"

La charge des bateaux est de 45 à 50' en moyenne.

Le halage se fait à bras d'hommes. La durée du trajet du canal est d'un jour et les frais de transport reviennent à 0f 25 environ par tonne et par kilomètre.

Le oanal de la Brusche n'est pas imposé au droit de navigation. Le tonnage, constaté en 1851, à l'écluse de prise d'eau, est de 30,018'. La moyenne de celui des dix années précédentes était de 42,618'. En 1852, le poids des transports s'est élevé à 56,953'; ces transports se composent presque exclusivement de bois de chauffage pour Strasbourg et de matériaux extraits des carrières de Wolxheim pour cette ville ou pour le Rhin. Bien qu'en concurrence aujourd'hui avec le canal de la Marne au Rhin, qui pourvoit aux approvisionnements de même nature, le canal de la Brus-


che n'en continuera pas moins d'avoir une grande importance en raison des nombreuses usines qu'il dessert et des services qu'il peut rendre à l'agriculture par les irrigations.

CANAL DE CAEN A LA MER.

Ce canal, exclusivement destiné à la navigation maritime, a son origine à Caen, au milieu de la partie du port connue sous le nom de canal SaintPierre il suit la rive gauche de l'Orne et débouche dans la mer à travers les dunes basses d'Oyestreham, en face de la grande passe du large. Le canal Saint-Pierre, converti en bassin régulier, avec murs de quai, communique, d'une part, avec le canal maritime, par une écluse à portes d'èbe et de flot, et d'autre part, avec la rivière d'Orne,'au moyen d'une écluse à sas. Le bassin et le canal sont alimentés par les eaux de l'Odon et par celles de l'Orne, que l'on a dérivées au moyen de l'ancien canal Robert.

La largeur du canal maritime de Caen à la mer est de 27"' à la ligne d'eau et de 12'" au plafond. Il est ouvert, sur ce profil, depuis le bassin de Caen jusqu'à la rencontre de l'ancien lit de l'Orne, près de la chaussée de Bénouville; il empruntera ensuite, sur 2,170m de longueur, cet ancien lit, qui sera creusé convenablement et régularisé sur sa largeur actuelle; il doit le quitter au Maresquier, et se diriger sur la passe déjà ouverte entre les jetées à la mer, devant le village d'Oyestreham. Dans la deuxième partie, la largeur à la ligne d'eau est de 76" Cet élargissement forme, avec l'ancien lit occupé par le canal, un réservoir destiné à faire des chasses par l'écluse à sas à portes d'èbe et de flot qui le termine. Telles sont les dispositions définitivement et tout récemment adoptées par l'administration, en modification aux projets primitifs.

La nécessité d'améliorer le port de Caen et la navigation de l'Orne avait depuis longtemps attiré l'attention du Gouvernement. De 1786 à à 1792, des travaux importants avaient été entrepris dans ce but. En 1811, l'empereur Napoléon, après une visite qu'il fit dans le Calvados, rendit, à la date du 25 mai, un décret par lequel il ordonnait la construction d'un canal maritime entre Caen et la mer. Mais les désastres des dernières années de l'empire empêchèrent l'exécution des projets qui avaient été étudiés.


La loi du 19 juillet 1837 a eu pour but de réaliser enfin les promesses faites depuis si longtemps et toujours restées sans effet. Cette loi mit à la disposition du Gouvernement un crédit extraordinaire de. 3,100,000f Le Conseil municipal de Caen vota une subvention de.. 700,000 Et le Conseil général du département du Calvados offrit.. 240,000 4,040,000

Les travaux, entrepris dès 1837, ne tardèrent pas à donner

lieu à de graves mécomptes, et le Gouvernement se vit dans la nécessité de réclamer du pouvoir législatif un supplément de crédit. Une loi, en date du 19 juillet 1845 accorda une nouvelle allocation de 1,200,000 et l'année suivante une nouvelle loi, en date du 5 mai, alloua le complément jugé nécessaire à l'achèvement des travaux. 3,800,000 Ce qui porte le montant total des estimations a 9,040, 000r

L'ensemble des crédits ouverts au 3 décembre 1853, sur l'allocation générale de 8,100,000f fournie par le Trésor, s'élève à 6,640,000r, indépendamment des fonds de concours. Les travaux à faire et à imputer sur les fonds restant disponibles ne pourront être terminés ayant quelques années.

Le développement total du canal, depuis son origine au bassin SaintPierre jusqu'à l'extrémité de la jetée ouestd'Oyestreham, est de.. 14,780' Ce développement, compris dans le département du Calvados, se compose des parties suivantes

Gare d'attente et cduse de communication avec le bassin 77'° 60 De la tête d'aval de l'écluse au point où le canal emprunte le

litdet'Orne. 9~07 » Lit dc fOrne. 2,170 » De la sortie de ce lit à l'extrémité de la tête d'aval de l'écluse

d'Oyestreham. 2,315 ~0 Avant-port (330"') et chenal jusqu'à l'extrémité de la jetée de

l'ouest (390'"). 720 n TOTAL. 14,780" »

Le développement de la rivière excède de 3,509m celui du canal. La pente, à l'étiage, est de 4™.

Les écluses de Caen laissent 12-30 de passage, et le sas de celle qui établit la communication du bassin avec l'Orne a 41m 90 de longueur utile. Le grand sas ou bassin d'attente de l'écluse d'Oyestreham a 16m 50 de argeur et 100"' de longueur.

Le tirant d'eau du canal doit être maintenu à 4m.


CANAL DE CALAIS.

Le canal de Calais a son origine sur la rivière d'Aa, au lieu dit le Weest il se termine à l'écluse du Crucifix, située à l'entrée des fortifications de Calais et qui fait partie des dépendances du port.

Les villes de Guines et d'Ardres sont mises, au moyen de deux embranchements, en communication directe avec le canal de Calais, qui reçoit en outre les petits canaux navigables de Mardyck et des Watteringues. La ligne que suit aujourd'hui la grande navigation remplace une ancienne voie qui avait été ouverte entre Calais et Saint-Omer, presque aussitôt après la conquête de cette dernière ville, en 1680, suivant l'historien Lefebvre, et antérieurement à 1635, si l'on en croit les indications d'un plan de Vanlangren (voy. p. 80). Elle empruntait la rivière d'Aa jusqu'aux Hauts-Arbres, remontait le canal du Mardyck jusqu'à Hennuin, où se trouvait un barrage éclusé, et de là se dirigeait sur Calais, à peu près dans la direction actuelle mais ce canal nécessitant un trop long détour dans une partie de son cours, et se trouvant, sur le reste de son étendue, à peu près comblé faute d'entretien, on prit la résolution d'en ouvrir un nouveau c'est celui qui existe aujourd'hui.

L'exécution de l'embranchement de Guines remonte à 1680, c'est-à-dire à l'époque où fut primitivement ouverte la ligne principale.

L'embranchement d'Ardres a été construit en exécution d'arrêts du Conseil des 6 octobre 1714, mai 1716 et 16 novembre 1717; il fut terminé en 1730.

D'importantes améliorations ont été réalisées sur le canal de Calais et ses deux embranchements au moyen d'une dépense de 700,000f prélevée sur les fonds alloués par la loi du 16 juillet 1837. Les travaux faits ont eu pour objet principal d'assurer, en toute saison, un tirant d'eau de 1"' 65 et de faciliter le desséchement des Watteringues.

D'un autre côté, la loi du 3 juillet 1846 a affecté un crédit de l,000,000f à la construction du nouveau quai de marée et à l'amélioration de la communication des. canaux intérieurs javec le port. La dépense relative à ce dernier objet s'élève à 320,000f environ, y compris les travaux militaires. L'ancienne écluse du Crucifix, qui n'avait que 3"' 95 de largeur, a été reconstruite dans un autre emplacement, avec des dimensions plus grandes et à O111 64 en contre-bas de l'ancien radier. Ces travaux sont à très-peu


près terminés et ne tarderont pas à permettre l'évacuation plus facile, à la mer, des eaux des crues du canal de navigation.

Le développement du canal de Calais et de ses embranchements, en entier compris dans le département du Pas-de-Calais, est de 41,027' savoir

Ligne principale 30,050°' Embranchement ~'Ardres. 4,771'" 110,977

(deGuines. C,206i ¡

TOTAL. 41,027°

La pente entre l'Aa et l'écluse du Crucifix est de lm 80 elle est rachetée par l'écluse d'Hennuin, dont la largeur est de 5m 20 et la longueur 42ra. Les canaux d'Ardres et de Guines sont de niveau mais sur ce dernier et à 2k de sa jonction avec le canal de Calais, il existe une écluse carrée qui fut construite en 1787 pour donner passage aux eaux du pays. Cette écluse, élargie en 1850, présente actuellement une largeur de 5'" 20 pour le passage des bateaux. Par suite de la construction, dans la même année, d'un aqueduc-siphon, l'écluse de Guines ne doit plus servir qu'à retenir les eaux d'égout des Watteringues, au moyen de poutrelles, de manière à empêcher, pendant les grandes crues, l'inondation des terres basses des environs de Guines.

La largeur actuelle de l'écluse du Crucifix est de 7'

Au point d'intersection des canaux d'Ardres et de Calais, on remarque un pont élevé par l'ingénieur Barbier et auquel on a donné le nom de pont à-qiiatre-branches ou de pont Sans-Pareil. Ce pont, décrit par Bélidor, est construit à voûte sphérique pénétrée de quatre lunettes et s'appuie sur quatre culées il donne à la fois un octuple passage à la navigation et à la route de terre, suivant les quatre directions différentes qu'elles sont chacune susceptibles de prendre sur ce point.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est au minimum de 3™ 54, depuis l'abaissement du plafond du canal sous le pont Thierry, où l'on ne trouvait que 2m 66 de hauteur disponible pour les chargements. L'intrados des voûtes du pont à quatre branches a 6'" 58.

Le tirant d'eau normal est, entre le Weest et l'écluse d'Hennuin, de lm 90 entre cette écluse et l'embranchement de Guines, de 1m 65, en moyenne entre ce point et Calais, de lra 90, en moyenne.

La charge ordinaire des bateaux varie de 35* à 50'; elle est, au maximum, de 180'.

Comme sur l'Aa, les bateaux du port de 20 à 40*, chargés de pavés, cailloux, fumier, etc., ainsi que les grands bateaux vides, sont halés, en temps calme, par les bateliers les autres bateaux sont halés par les chevaux le trajet du canal se fait en un jour.


Dans les temps de sécheresse, la navigation est parfois interrompue, lorsque, par suite des tirages abusifs que font les Watteringues, pour les irrigations, le plan d'eau se trouve fortement abaissé; elle éprouve aussi une gêne assez notable entre la tournée d'Ardres et Saint-Pierre-lès-Calais, au moment des tirages à la mer, qui se font à Calais. Des mesures doivent être prises pour concilier les exigences des intérêts divers et réduire ces tirages.

Les frais de transport sont généralement de 0£ 06 à 0r 075 par tonne et par kilomètre pour les marchandises de 1" et de 2e classes, et de Of 054 pour les bois de construction la traction entre dans ces prix pour Of 005. Le canal de Calais et ses deux embranchements sont imposés au droit de navigation au profit du Trésor.

Ce droit se perçoit d'après le tarif fixé par le décret du h septembre 18fr9, applicable aux cours d'eau non concédés des bassins de l'Aa et de l'Escaut. (Voy. p. 3.)

Les distances légales, servant également de base à la perception, sont fixées ainsi qu'il suit

Les produits des droits de navigation perçus, depuis l'application du nouveau tarif, sur l'ensemble du canal et de ses deux embranchements, ont été

En 1850, de 18,983' 5» 1 En 1853, de 25,245'20 1851 20,798 54 y compris 127' 10 non perçus pour 1852 23,891 57 céréales.

Sous l'empire du tarif du 28 messidor an XIII, les recettes avaient été, depuis 1838, savoir

Enl838,de. 21,247' Enl844,de. 27,144'24 1839. 21,007 85 1845. 33,058 13 18l¡0. 23,705 15 1846 32,239 53 1841. 23,984 31 –1847. 44,235 34 –1842. 27,613 95 1848 21,999 97 –1843. 30,614 16 1849 24,713 40

Le tonnage des marchandises, depuis que la perception s'opère d'après la charge réelle et la distance parcourue, présente, tant pour le canal principal que pour ses deux embranchements, les résultats suivants, relevés d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes.


NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des 1850. 1851. 1852.

DESCENTE. NKMOXTE. UtSCENTK. HKMONTE. UESCKXTE. KKMOXTE.

lre CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes.

Céréales, légumes, fruits. 15,083 40,338 11,885 37,540 6,850 64,783 Fourrages 1,202 10,206 2,209 9,462 1,992 9,202 vins et eaux-de-vie 135 2,586 260 786 » a Métaux 12,188123,712 35,730 94,376 18,885 81,652 Épiceries et drogueries. 88 77,676 » 73,827 » 64,494 Poteries,verres etcristaux 695 4,930 40 0 7,521 110 5,537 Autres marchandises. 63,355 184,705 08,499 288,473 55,859 329,830 2e CLASSE.

Rouille et coke 68,076 118,955 44,474 94,091 23,314 98,466 Charbon de bois. » n » » » » Bois de toute. espèce. 78,472 1,321,140 38,260 1,451,211 54,101 1,846,006 Matériaux de construction 3,637 167,456 4,928 340,176 5,186 297,464 Minerais 462 199V889 » 85,984 » » Engrais 42,027 1,060,838 57,168 1,228,685 60,043 1,398,739 Autres marchandises. 71,068 164,704 05,173 225,136 111,226 647,470 Bois en trains (apprmiraiil.). 31,787 1) '41,513 » 76,590 » TOTAL 390,175 3,477,195 370,229 4,305,866 414,806 5,258,705

Soit pour le parcours total. 15,225 98,564 15,157 110,537 16,830 135,108 113,889 125,094 151,938

Dans ce tonnage, celui du canal d'Ardres, à l'égard duquel il a été donné des renseignements distincts, est entré, en 1852, pour 6,806', dont 6,151' à la descente et 655' à la remonte.

CANCHE.

La Cancheest navigable, à l'aide de la marée, depuis Montreuil jusqu'à son embouchure dans la Manche; mais, en aval d'Étaples, la navigation est exclusivement maritime. Les navires remontaient autrefois au delà de ce point ce qui ne peut plus avoir lieu depuis la construction du pont qui sert de passage au chemin de fer de-Boulogne.

Cette longueur de 16,000'" est comprise dans le département du Pas-deCalais.


Le tirant d'eau est de 1'" 30 dans la partie supérieure, et de 3'" 50 dans Ia partie inférieure, en vive eau mais en morte eau, les navires du commerce, les pêcheurs eux-mêmes, ne peuvent remonter la rivière à cause de ses sinuosités et des bancs de sable qui la divisent.

La charge moyenne des barques est de 20 à 25'. Elles remontent de la houille, du plâtre et du sable, et redescendent à vide. Quand la marée ou le vent ne les sert pas, les mariniers font eux-mêmes le halage. La charge des navires est de 150*.

En aval d'Étaples, la navigation se fait exclusivement à la voile. La Canche n'est pas imposée au droit de navigation.

Le tonnage annuel des matières transportées en amont d'Étaples ne dépasse pas 800'.

Le mouvement de la navigation maritime est représenté par les chiffres suivants, extraits des documents publiés par l'administration des douanes, en ce qui concerne les bâtiments qui ont elfectué des chargements et des déchargements dans le port d'Étaples.

En 1847 Descente. 417' Remonte. 0,297' Total. 6,714' 1848 141 2,484 2,625 1849 130 3,485 3,615 1850 – 1,767 1,767 1851. 409 1,916 2,325 1852 138 1,775 1,913

CANAL DE CAPETTE.

On voit figurer dans plusieurs statistiques, comme faisant partie des voies navigables, ie canal de Capette, qui prend son origine sur celui de Beaucaire, à Gallician, et se termine sur le petit Rhône, à Capette, après un parcours de 11,300' compris dans le département du Gard. Mais ce canal ne peut servir et ne sert uniquement qu'à la Compagnie du canal de Beaucaire, pour le transport des roseaux provenant de ses vastes marais, dans lesquels il a pour objet d'amener des eaux douces il appartient en propre à cette Compagnie, qui l'a fait ouvrir, d'après un projet approuvé par l'administration, dans les premiers temps de la concession. Quoique établi en grande section, il ne peut, en raison du peu d'importance des localités qu'il traverse, être utilisé comme voie de transport.


CANAL DE LA CEINTURE-DES-HOLLANDAIS. On appelle ainsi un des principaux canaux ouverts pour le dessèchement des marais situés dans le bassin et sur la rive droite de la Sèvre niortaise, et qui, pour la plupart, sont, ainsi que les waterganks du Nord et du Pas-de-Calais, utilisés pour le transport. Celui-ci longe la digue dite Ceinture-des-Hollandais, dont l'origine est située au lieu dit les Bouilles, à 31 sud du Langon, et qui débouche dans le canal de Luçon, à 1,250™ environ de la tète du bassin formant l'extrémité supérieure de ce canal. Il communique avec la Vendée au moyen de deux autres canaux dits des Bouilles et de Vouillé, et qui ont leur embouchure, l'un à 31 au-dessous de Velluire et du Poiré, l'autre à 1,600'" en aval, au gué de Velluire; ainsi placés entre deux voies navigables qu'il réunit entre elles, les canaux de dessèchement dont il s'agit sont devenus, grâce à leurs dimensions et à leur profondeur, le siége d'une navigation qui rend à l'agriculture de trèsutiles services.

La communication avec le canal de Luçon a lieu par un barrage à poutrelles, dit barrage de la Coupe, au moyen duquel, pendant l'été et l'automne, on pratique un obstacle imperméable afin de préserver les eaux douces de l'infiltration des eaux salées du canal il en résulte qu'il est impossible de remplacer ce barrage par une écluse.

Pendant les sept ou huit mois que dure la fermeture du barrage de la Coupe, la navigation se trouvait interrompue sur ce point, et le transport des denrées ne pouvait être rétabli qu'au moyen d'un transbordement. Mais, en 1847, deux propriétaires riverains du canal de Luçon, MM. Labbé et Philippon, ont créé, latéralement à ce canal, une nouvelle voie navigable, en élargissant et approfondissant un fossé d'écoulement qui traverse leurs propriétés, depuis un point situé près et au delà du barrage de la Coupe jusqu'à des entrepôts qu'ils avaient établis près du port de Luçon. Le transbordement se trouve, par le fait, évité. Le commerce payait aux propriétaires de ce canal un droit équivalent à celui qu'il aurait acquitté sur le canal de Luçon. Le concessionnaire de cette ligne principale ne tarda pas à protester contre cette perception illégale, que l'administration fit cesser presque aussitôt. Pour mettre fin à d'autres difficultés, celui-ci a fini par affermer le nouveau canal, et il l'exploite aujourd'hui dans les mêmes conditions que le sien. Mais il s'est élevé à ce sujet, avec l'administration, une question qui n'est pas encore tranchée.


Les divers canaux dont il vient d'être question ont un développement total de 27,850"' compris dans le département de la Vendée et qui se répartit de la manière suivante

Canal ouvert latéralement à celui de Luçon, et commençant à OOm en deçà du barrage de la Coupe, et a 100"' environ de son point de jonction avec

le canal de la Ceinture. 1,050° Canal de la Ccinturc-des-Hollandais ̃ 15,559 Branche directe, dite des Bouilles 4,750 Seconde branche dite de Vouitlé. 6,500 TOTAL. 27,850™

Ainsi, la communication entre la Vendée et le canal de Luçon offre une longueur de 22,250'" par la branche directe des Bouilles, et de 24,000'" par la seconde branche.

Ces canaux sont, à très-peu près, de niveau il n'y existe d'autre ouvrage que le barrage de la Coupe. Le tirant d'eau est ordinairement maintenu à la même cote que dans le bief inférieur de la Vendée.

La charge des bateaux ne dépasse guère 25' quand les eaux sont bonnes mais en été elle ne va pas à plus de 4 à 5'.

Les canaux dont il est question ne sont pas une propriété domaniale ils appartiennent aux propriétaires des marais mouillés, et il n'y existe d'autre droit de navigation que celui qui est perçu provisoirement, ainsi qu'il a été dit plus haut, sur la branche latérale au canal de Luçon. Le mouvement de la navigation, sur l'ensemble de la ligne, s'élève à 5,000l environ, consistant principalement en cendres de marais et bois à brûler les transports se font par les propriétaires de marais, presque tous possesseurs de bateaux.

CANAL DU CENTRE.

Le canal du Centre, appelé dans le principe canal du Charolais, du nom de l'ancienne province qu'il traverse, opère la jonction de la Saône à la Loire, par la Dheune et la Bourbince. Il a sa double embouchure d'une part, dans la Saône à Chalon, et d'autre part, dans la Loire à DiWh il est alimenté, à son bief de partage, situé à Montchanin, par 12 réservoirs,


et dans les versants, par 2 autres réservoirs et 14 prises d'eau secondaires.

La rigole de Torcy, qui verse dans le bief de partage une partie des eaux accumulées dans les réservoirs supérieurs, forme un embranchement navigable du canal du Centre.

Il fut question de ce canal dès le temps de François I", en 1515. Sully en renouvela le projet en 1605 une adjudication fut même passée, en 1613, pour son exécution, moyennant une somme de 800,000 liv., et. en 1642 eut lieu une seconde adjudication pour 950,000 liv.; la mort du cardinal de Richelieu, survenue le Il décembre de cette même année, arrêta seule l'exécution des travaux.

Des lettres patentes rendues par Louis XIV, le 12 septembre 1665, à l'époque il ordonnait l'ouverture du canal du Midi, prescrivirent l'examen des lieux, et cet examen ayant détruit les doutes qui s'étaient élevés sur la possibilité de réunir la Saône à la Loire, à travers le Charolais, le roi ordonna que cette communication fût immédiatement entreprise: mais à peine deux ans après, le 19 février 1GG7, un arrêt du Conseil fit suspendre les travaux pour reprendre le projet du canal de Bourgogne, qui offrait l'avantage de traverser, dans sa plus grande étendue et dans sa partie la plus fertile, le territoire de la province.

Les études comparatives de ces deux canaux furent reprises en 1676, sur l'initiative du maréchal Vauban, et en 1719, par ordre du régent, concessionnaire des canaux d'Orléans et du Loing. La préférence avait été donnée, après de longues discussions, au canal de Bourgogne, lorsqu'en 1781 deux membres des états, MM. de Brancion, sollicitèrent la concession du canal du Centre, moyennant que la province garantirait cinq millions, sur sept, des dépenses auxquelles il était évalué. Le Conseil du roi ne crut pas devoir consentir à ce qu'une province se rendit caution pour des particuliers, et proposition fut faite aux états de se charger eux-mêmes de l'exécution et de l'exploitation du canal. Les conditions proposées ayant été acceptées par les états de Bourgogne, des lettres patentes, concertées avec le parlement de Dijon, furent expédiées, en conséquence, dans le courant de janvier 1783.

Par un nouvel édit du mois de février suivant, le roi érigea ce canal en plein fief, avec toutes justices, en faveur des états, avec faculté d'établir un siége de justice à Chalon et un lieutenant à Paray.

Enfin, le 30 décembre de la même année, des lettres patentes limitèrent à 9,000,000 de livres les emprunts nécessaires pour l'exécution de l'entreprise.

Les travaux, commencés presque aussitôt, furent terminés complétement en 1793. Ils avaient été exécutés sous la direction de l'auteur même


des derniers projets, de M. Gauthey, premier ingénieur des états, et depuis, inspecteur général des ponts et chaussées.

La Bourgogne ne jouit pas longtemps du fruit de ses sacrifices. Par une étrange confusion du droit de péage qui lui avait été concédé à titre de dédommagement, avec les droits seigneuriaux, on crut devoir s'opposer à l'établissement de ce droit au moment où le canal fut livré à la navigation mais bientôt, l'État s'étant substitué k la province, une loi du 28 fructidor an V (14 septembre 1796) détermina le tarif des perceptions à faire à son profit. Cette loi portait que les produits du droit de nawgation, ainsi que de l'exploitation des étangs, fonds ruraux et autres dépendances du canal, seraient spécialement affectés aux dépenses de construction, de réparation, d'entretien et d'adn'iinislration et que l'excédant serait versé dans la caisse des revenus des domaines nationaux. Par un arrêté du 19 floréal an VI (9 mars 1798), le Directoire décida que le canal serait mis en ferme, comme moyen d'achever les travaux qu'il nécessitait '• encore. Ce système d'exploitation ne fut pas de longue durée: la fermerégie, passée pour vingt-neuf ans à la fin de l'an VII, fut résiliée le 1er octobrc 1807, sans que le canal fut, sous le rapport de la navigation et de l'état des ouvrages, dans une situation beaucoup meilleure qu'auparavant. Les recettes, y compris celles de la pèche et des francs-bords, ne s'étaient élevées, pendant ce temps, qu'à 3,731,(M5f 78, sur lesquels le fermier avait payé à l'État, pour prix de son bail, l,505,000r, en dehors des frais d'entretien. Les dépenses d'amélioration supportées par l'État, en déduction du prix de la ferme, n'avaient pas dépassé 5/|2,782f 74. Après la ferme-régie, la direction du matériel fut confiée au directeur général des ponts et chaussées, et la perception du péage, a l'agence des droits réunis, en exécution d'un décret du 1er septembre précédent. C'est, sauf la spécialité de l'emploi des recettes aux travaux, le mode d'administration et d'exploitation qui existe encore et son application n'a pas subi d'interruption, le décret du 21 août 1808 et la loi du 23 décembre 1809 (voy. canal du Loing), qui avaient autorisé la vente du canal du Centre, en même temps que d'autres canaux, n'ayant reçu leur exécution qu'en ce qui concerne ceux du Midi, d'Orléans et du Loing.

En 1787, au moment où s'établissaient, par les soins et aux frais des états, les fonderies du Creuzot, près de Montcenis, les élus de Bourgogne reçurent ordre de rendre navigable la rigole qui devait conduire au canal, dont les ouvrages étaient déjà fort avancés, les eaux dérivées de la montagne du Montcenis et autres montagnes voisines.

Les travaux, que le Gouvernement s'engageait d'ailleurs à payer, furent commencés peu de temps après. Interrompus en 1792 repris ensuite en vertu d'un arrêté des consuls du 9 germinal an IX (30 mars 1801), ils fu-


rent définitivement suspendus en 1807, dans la partie supérieure, par suite de l'incertitude des résultats, quant a l'alimentation et quant au système d'écluses à grande chute et à plan incliné qu'on voulait expérimenter. La partie inférieure, comprise entre Torcy et le bief de partage, était seule achevée c'est celle qui forme l'embranchement navigable que l'on nomme rigole de Torcy.

L'ensemble des dépenses faites, depuis l'origine des travaux jusqu'à l'époque où le canal a été livré à la navigation, s'est élevé, non compris les intérêts des sommes empruntées par les états de Bourgogne et montant à l,5/i'o,000f, à la somme de 9,870,000f, suivant M. Dutens.

Mais, depuis cette époque, cette ligne de navigation a reçu des améliorations d'une nature telle, que les sommes qui y ont été consacrées doivent être en réalité considérées comme dépenses de premier établissement et s'ajouter au chiffre qui précède.

Ainsi, le cube des réserves d'eau, qui n'était que de 1,500, 000mc après la construction du canal, a été successivement augmenté en 1826, il était porté à 5,ZtOO,000"1<: par suite de l'agrandissement du réservoir de Torcy, et permettait de naviguer en été jusqu'à l'époque du chômage, tandis qu'auparavant on ne naviguait, à cette époque de l'année, que d'une manière intermittente et par convois. Depuis 1826, le cube des réserves a été élevé à 7,600, 000"'°; et, bien qu'insuffisant pour assurer une navigation sans chômage, il procure une navigation d'été assez satisfaisante et permet de compter sur la reprise des transports en automne, après le chômage, même quand l'automne est sec. D'un autre côté, on a exécuté à diverses époques et l'on exécute encore des travaux importants d'étanchement qui, tout en diminuant la dépense d'eau, ont fait disparaître une partie des difficultés créés par l'insuffisance de l'alimentation. Enfin, la presque totalité des ouvrages, primitivement construits avec du mortier de mauvaise qualité, ont été reconstruits, et la navigation n'est plus exposée maintenant aux chances d'interruption que faisait naître le mauvais état de ces ouvrages. Malgré ces améliorations, le canal du Centre est encore dans une situation qui nécessiterait d'importants sacrifices, si l'on entreprenait son perfectionnement complet. Lorsqu'il fut question d'affermer à une Compagnie nos principales voies navigables exploitées par l'État les charges qui devaient être imposées à cette Compagnie, en échange de la concession qu'elle sollicitait, ne s'élevaient pas à moins de 2,000,000f, en ce qui concerne le canal du Centre. Cette somme devait recevoir son emploi principalement dans les travaux nécessaires pour compléter l'alimentation, de manière à permettre de supprimer le chômage d'été, au moyen de deux réservoirs placés sur le versant de la Saône; pour allonger les écluses suivant la dimension de celles des canaux de Bourgogne et latéral à la Loire; pour re-


dresser et élargir le lit du canal, etc. Ces travaux devant être exécutés au moyen des ressources ordinaires du budget, il n'est pas possible d'espérer que le perfectionnement qui doit en résulter soit réalisé de longtemps encore.

Le développement total du canal du Centre et de la rigole de Torcy est de 121,737' savoir

Ce développement, en entier compris dans le département de Saône-etLoire, se divise ainsi, par versants

La pente totale, entre les deux points extrêmes de la ligne, est de 2O9m01; savoir sur le versant de la Saône 131'" 38, et sur le versant delà Loire 77'" 63.

Les écluses qui rachètent la pente de 131'" 38 sont au nombre de 51, et celles qui rachètent la pente de 77'" 63 sont au nombre de 30. Il existe en outre une 82e écluse donnant accès du bief de partage dans le bassin de la Muette, situé à l'extrémité de la rigole de Torcy et supérieur de 2'" 50 au bief de partage.

Les dimensions de ces écluses varient en largeur de 5m 15 à 5m 20, et en longueur de 27 à 28nl entre la corde du mur de chute et la chambre des portes d'aval.

Les bateaux qui fréquentent le canal du Centre ne peuvent donc avoir plus de 27"' de longueur, tandis que les canaux de Bpurgogne, du Rhône au Rhin et le canal latéral à la Loire sont accessibles aux bateaux de 30m. Indépendamment de l'infériorité absolue qui en résulte pour les transports du canal du Centre, cette différence de longueur a encore l'inconvénient d'augmenter les frais accessoires, en forçant de transborder les marchandises au passage d'un canal dans l'autre, ce qui soumet les bateaux à des stationnements souvent de longue durée. Les canaux de Briare et de Loing étaient dans la même situation. Les Compagnies concessionnaires de ces canaux ont compris de quelle importance était l'allongement de leurs écluses, et ils ont entrepris cette opération. Au canal du Loing, elle touche à sa fin, et au canal de Briare elle est en cours d'exécution. La même opération était proposée depuis longtemps en ce qui concerne le canal du Centre. Mais jusqu'ici l'allongement des sas n'avait été opéré que pour 2 écluses, les 15. et 33e du versant du Rhône, dans le cours de


la campagne de 1852 on entreprend actuellement, sur les deux versants, l'allongement de 15 autres écluses.

La largeur de ces écluses n'était primitivement que de hm 75 elles ont été portées à leur largeur actuelle depuis quelques années.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est, au minimum, de 4m, quand la hauteur de l'eau est à l"1 50.

Le tirant d'eau des bateaux est fixé à l"1 10. Pour faire naviguer les bateaux avec ce tirant d'eau, il serait bien suffisant d'entretenir une profondeur d'eau de lm 30 dans les biefs mais les inconvénients qui en résulteraient pour le croisement des bateaux cause du défaut de largeur du plafond du canal, en beaucoup de points, exigent que l'on maintienne une hauteur d'eau de l"1 50. Dans les biefs où le canal a assez de largeur, on laisse tomber le niveau à l1" 30 pendant la saison des faibles eaux. Pendant l'hiver, on maintient presque constamment 1m 60 de hauteur d'eau danstous les biefs. La navigation des bateaux chargés de matières lourdes en devient beaucoup plus facile, et ces bateaux forment la très-grande majorité de ceux qui circulent sur le canal. Les matières encombrantes y sont très-rares. La charge moyenne des bateaux est de 85', et la charge maximum de 120'. Cette charge, correspondant à. l'enfoncement de lm 10, est celle des bateaux chargés de matières lourdes. Ceux qui sont chargés de matières encombrantes ne portent guère que de 90 à-1001, à cause du peu de hauteur des ponts.

Le halage se fait à bras d'hommes exclusivement le plus ordinairement on n'emploie que deux hommes, et les bateaux parcourent en moyenne 650 à 800m par heure, suivant le plus ou moins grand nombre d'écluses qui se trouvent dans la partie traversée.

Cette vitesse est faible, et cela provient des sinuosités du canal. Ces sinuosités n'ont pas seulement pour résultat d'atténuer la vitesse des bateaux, mais encore elles l'atténuent dans une plus forte proportion à mesure que les moyens de traction deviennent plus énergiques et que le bateau pourrait prendre une plus grande vitesse dans les biefs en ligne droite. C'est pource motif que le halage par chevaux n'apu s'établir au canal du Centre. Tout au plus peut-on avec quelque avantage, faire tirer le bateau par quatre haleurs.

On se préoccupe des moyens de remédier à cet état de choses, et l'on espère y parvenir, sans dépenses considérables, par la rectification et l'élargissement du lit du canal, en ne déplaçant complétement le lit que sur un petit nombre de points, et en se contentant, pour les faibles courbes, de couper les talus du côté convexe et de les remplacer par des murs verticaux qui pourront être construits à pierres sèches. Cette amélioration s'expérimente dans le cours de la campagne de 1854.


Les transports s'exécutent presque tous à la tâche, sur le canal du Centre, c'est-à-dire que le propriétaire de la marchandise donne une somme déterminée à des haleurs pour conduire le bateau de tel à tel point. Il se fait cependant aussi quelques transports à tant la tonne.

Les prix de traction, par tonne et par kilomètre, déduction faite des prix de chargement et de déchargement et du droit de navigation, sont résumés ci-dessous, pour l'un et l'autre mode.

Transports à la tâche

Houille. de ~lontcea,ll àCha.tiUon-sur-Loirp,&244~o'M87 à Chalon. 65. 0 0112 Moel1on. de Chagny.. il ChaloIl. 21. 0 0124 ttBtauzy. 41. 0 0129 P!a.tre.dcSa.int-L(igoràChalon. 32. 0 0129 !tParay. 70. 0 0124 à Roanne 137. 0 0118 C)tarbor)debo;s.de(.ene]Md.. à, Chalon. 82. 0 0150

Transports à prix faits

Briques réfractaires deGenelard.. à Chalon. 82' 0r0095 à Aubigny. 154. 0 0141 Minerai de fer d'Aubigny à Montclianin 184. 0 0102 de Dennevy.. à Montclianin 23. 0 0120 Fer. de Montchanin à Chalon 52. 0 0215

D'où il résulte qu'à l'exception du fer allant de Montchanin à Chalon toutes les marchandises sont transportées pour des prix qui ne varient que dans des limites assez rapprochées et qui généralement ne dépassent pas 0r 0130.

Quant aux frais de transport sur l'ensemble de la ligne de la Saône à Paris, on en trouve l'indication dans la note D.

Le canal du Centre est imposé au droit de navigation, au profit du Trésor. La mise en perception date de l'an V. Le tarif fixé par la loi du 28 fructidor de cette même année (16 septembre 1797), modifié dans quelques-unes de ses dispositions par un arrêté du gouvernement du 16 messidor an VIII (5 juillet 1800) et par les décrets des 23 janvier 1806, 29 mai 1808 et 5 août 1813, a reçu son exécution pendant cinquante ans ce n'est qu'à partir du 1er février 1849 qu'un nouveau tarif a été substitué à celui-ci par un décret rendu le 18 décembre 1848 par le président du conseil des ministres, chargé du pouvoir exécutif.

Voici les principales dispositions de ce tarif, qui est applicable au parcours de 1 myriamètre

Marchandises transportées en Bateaux.


Bois de toute espèce autres que les bois étrangers, d'ébénisterie ou de

2* classe.. < teinture; charbon de bois, coke, écorces et tan, minerais, ocre, marbre et granits par tonne, 0f 20

Houille, tourbe, engrais de tontes sortes, pierres de taille, moellons,

3* classe.. cailloux, marne, sable, argile, verre cassé, plâtre, chaux, ciment, bri( ques, tuiles et ardoises par tonne, 0' 10

Trahis et Radeaux.

Par mètre cube d'assemblage, sans déduction de vide 0f 08

La perception s'opère, d'ailleurs, conformément aux dispositions de la loi du 9 juillet 1836 et, au droit à percevoir s'ajoute le décime par franc, conformément à la loi du 25 mars 1817.

Ce tarif, encore en vigueur aujourd'hui, ne recevra pas longtemps son application. Ainsi qu'il a été dit (page 123) à l'occasion du canal de Briare, on s'occupe actuellement, tant pour le canal du Centre, que pour les autres canaux de la ligne navigable de Chalon à Paris, par la vallée de la Loire, de la fixation de nouveaux tarifs qui permettent à cette ligne de soutenir la concurrence du canal de Bourgogne et l'on doit comprendre qu'en présence des faits qui se produisent la ligne de la Loire se trouve aujourd'hui dans des conditions qui nécessitent impérieusement la révision de ses tarifs.

Les distances légales d'après lesquelles se calcule le montant du droit à percevoir, proportionnellement au trajet parcouru ou â parcourir, out été déterminées ainsi qu'il suit

DÉSIGK1TIOX WSIAXCI-S DKSJfiMïiOX DlST^xrjiS

DÉSIGNATIOX DlSr.n,GES DI:SIG:'iM/OX mSL\iCES E.\ KILO^lKTltKS E\ KII.OMKTRI'S

des .i- {les

Ynf\CIPALS TOI\T~. G\TIIF GA-all-f.t:FS ral\ClraC'\ 1`01\TS. FW fh Gy\71-I,hES. PRINCIPAL'! POINTS. u^'OlNTS ^l'ÏItf.KKS rit[>iCII\HX l'OI.MS. LESTOINTS CCMILKES. L1G3K rniKCiPALi;. Parisno! { 55 Clialon-sur-Saùnc 0 0 Aqueduc de Suml-Gflin. 4 59 Fragiles 1 7 Klnn/y 2 (ii La Loyère 2 \) .llontmiu -S 65 i Caucliard t 10 I.uzy { 60 Fontaine 3 13 Pont Cmluzol 1 70 Hully 3 lu Écluse du Four 3 73 Chagny 3 19 In Vcllcusc 4 77 Tcitempicrrc f 21» Giinclnril 3 SO Eemrgnj- i 21 Le Alontet 2 82 Cheffly 5 2B Digoino 5 87 Saint-Gilles 2 28 PoïTt de la Cravaine 3 90 Dennovy 1 2!l Pont de Bords 7 l!7 Saint.-Léger 3 32 Pnniy 6 103 Sainl-Berain & 30 Kcluse du Paradis G Wi La MOLte-Sainl-Rerain i 37 Pont de Bourbon 5 114 Saint-Julien 7 il Digoin (jonction du canal et

Long-Pendu, ou les Sept- de la Loire) 4 US Écluses 5 M

Rigole de Torey 3 5J »iaow de io.cï.

Bois-Bretous 1 51 Torry 0 0 Bassin de Montciianin 1 54 Jonct.avecleuaualduCentro 5 5


Les bureaux établis pour la perception des droits de navigation sur-le canal du Centre sont situés à Chalon, Chagny, Saint-Léger, Blanzy, Paray, Digoin, et à Bois-Bretous, sur la rigole de Torcy ceux de Chalon et de Blanzy fonctionnent en même temps comme bureaux de jaugeage. Voici quels ont été, dès les premiers temps de la mise en perception, les chiffres des produits annuels du droit de navigation ces chiffres permettront d'apprécier quel a été, dans la contrée, le développement du commerce et de l'industrie, et quelle a été, d'un autre côté, l'influence des voies rivales.

Depuis le commencement de l'an VI jusqu'à la fin de 1806, la plus faible recette est celle de l'an VII, qui n'a été que de 25/i,378t, et la plus forte celle de l'an XIII, qui s'est élevée à 680,306f.

Dans les dix années suivantes, la plus faible recette a été de 225,004' c'était en 1812 et la plus forte a été celle de 1808, qui, bien qu'inférieure à celle de l'an XIII, a atteint 613,601'.

De 1816 à 1826 inclusivement, on a obtenu, comme chiffre minimum, 308,534' en 1816, et comme chiffre maximum, 603,1 08f en 1823. Les recettes des années suivantes jusqu'à ce jour ont été

Enl827,de. li34,302' En 1842, de 303,020'" Il 1828. 582,111 n 9843. 312,487 Il –1839. 521,286 Il –1844. 281,,410 Il 1830. 593,710 n –1845. 299,421 Il 1831. N36,8~5 –18M. 313,082 Il 1832. 207,893 –184'7. 336,062 Il 1833. 370,523 Il 1848. 234,564 –.1834. 207,531 1849. 261,987 Il 1835. 238,315 Il 1850. 359,445 Il 1836. 206,122 », 1851. 406,595 1837. 245,823 » 1852. /t80,0t4 Il –1838. 255,052 Il 1853. 563,63636 –1839. 24fi,711 Il y compris 12,24S'95 non perçus 1840. 220,616 Il p01U' cél'éales.

–1841. 311,308

C'est en 1831 que les vins ont commencé à abandonner le canal de Centre pour le canal de Bourgogne, et l'on voit quelle énorme diminution en est résultée dans le chiffre des recettes de l'ancienne voie. Cette diminution est due à l'énormité des droits dont les vins y étaient frappés. Quant au tonnage des marchandises qui circulent sqr le canal du Centre, il résulte de divers documents et des relevés publiés depuis quelques années par l'administration des contributions indirectes, que ce tonnage, rapporté au parcours total, aurait été:

En 1844, de 130,926' Enl849,de. 137,516' 1845 152,478 1850 185,932 1846 166,889 1851 221,253 –1847. 172,291 1852 242,387 1848 111,474 1853 263,257


Mais ces relevés ne font pas connaître quelle est la circulation dans l'un et l'autre sens, et, d'un autre côté, on y voit confondues les unes avec les autres la plupart des marchandises qui ont pris part au transport. Des renseignements communiqués par MM. les ingénieurs permettent de suppléer à l'insuffisance des premiers. Ces renseignements sont consignés dans le tableau suivant relatif à l'année 1853.

TONNAGE ABSOLU WWSAOEBAFPOWÈ

h Ia longucur totale

INDICATION des ilu cnn.il.

marchandises dirigées TOTAL. Mnroll»^– dirig<k,B TOTAL.

LES HABCUAXDISES. |^ w

du eôlé du ci'ilé du voté du i-ôtê

delaLoire. delaSaone delahoiro. delnSuônc

tonnes. tonnes. tannes. tonnes. tonnes. tonnes.

Houille 89,719 155.503 245,222 32,001 73,"00 105.701 Coke. 5,206 2,110 7,376 1,84 1,1911 3,038 Minerai de fer. 25.488 50.S98 1B,*VIS 5,000 2o,10t 30,-tOi Fonte brute 6,217 3,566 0,783 1,105 2 308 3,803 Fonte et fers ouvrés 11,062 28,602 40,564 5,(1-24 î 13,340 10,264 Fer-blanc 481 40 527 115 la 18 133 Plâtre en pierre et en poudre 8,020 43,518 51,514 3,531 11,305 I4.E9G Sable et argile «,138 23,878 31,S!4 1 ,r>27 5,747 7,274 Cendres de warech 1,031 1,031 » 291 231 Briques et tuiles 4,719 5,077 9,796 1,205 1,848 3,051 Poterie de gris !)20 94 1,(120 182 65 '47 Bouteilles 1,385 116 1,501 003 3i 607 Verre à \itre 76 » 70 32 32 Moellons 77,888 87,200 165,148 (6,644 15,328 31,!I72 Cailloux 2,421 2,421 .1 |,n<l2 1,:92 Pierre de taille. jo 202 212 2 2 18!) 191 Chaux. 124 124 » 4 4 Meules. 725 103 828 6Ô0 07 747 Ardoises. 431 411 » 3B8 S88 Asphaltes 2.S81 ̃ 2,861 2689 ̃̃ 2,6811 Blanc de Troyes 14 li 7 7 Ciment. 452 » 452 210 » 2111 Goudron 58 54 112 20 48 08 bois de chauffage 43fi 12,786 13,222 00 5.241 5,301 Bois de service. 11,067 B.N22 18,311 6,344 3,297 9,641 Jlerrain lui 9 200 21 2 23 Echalas 26 26 5 » 5 Charbons de bois. 28 10,647 10,675 1 5,523 5,524 Ecorces de cnene )38 3.632 3,770 12 2,115 à 2,127 Futailles » 23 23 17 17 Foin et paille 195 417 612 42 133 <7ô Céréales. 291 12,738 13,020 89 0,402 9,501 Fruits et légumes 755 755 4S2 432 Via 314 739 1,M 182 M -1 MB Bascules à poisson 47 38 42 » 20 20 Sri. ̃. 3,329 ̃' 3,329 1,039 » 1,039 Engrais » 47 47 11 11 Autres morebandises 5,847 3,024 8,871 1,636 6 1,047 2,633 TOTAiu 266,774 456,309 723.0S3 83,192 180,065 203,257

L'augmentation de tonnage que présentent ces résultats, comparativement à ceux de l'année précédente, eut été plus considérable encore si l'exploitation de la houille avait pu suivre les demandes. Mais il y a eu, en 1853, pénurie d'ouvriers dans les usines du Centre, et c'est à peine si


le transport a pu%tteindre le chiffre de 1852, qui était de 266,602' en tonnage absolu. L'augmentation de transport a porté principalement sur les fers, dont le tonnage n'avait été que de 36,366' l'année précédente.

CANAL DE CETTE.

Ce canal a été ouvert, entre le chenal du port de Cette et l'étang de Thau, dans le biH de rattacher ce port à la grande ligne de navigation de la Garonne au Rhône, et de le mettre en communication avec les différents petits ports du littoral de cet étang. C'est un des ouvrages ordonnés par Louis XIV, et dont il conlia les projets au maître de Vaubun, au chevalier de Clairville, commissaire général des fortifications et premier ingénieur du royaume, et l'exécution, à titre d'entreprise en régie, à l'auteur du canal du Midi. Riquet obtint cette entreprise par un arrêt du Conseil, du 6 juillet 1669 et l'on voit, à l'article concernant ce canal, que les travaux du port de Cette ainsi que ceux de la jonction des deux mers, furent terminés en 1681; que les uns et les autres furent reçus définitivement en 1684, et que ceux du port, comprenant le canal de communication de l'étang de Thau à la mer, avaient coûté alors 1,080,000 livres.

Cent ans plus tard, fut construit le canal de la Peyrade pour affranchir de la traversée de l'étang de Thau la navigation entre Cette et Beaucaire. Ce, canal, ainsi que le canal de Cette, furent restaurés et recreusés, en 1823, par la Compagnie Usquin, à laquelle ils avaient été temporairement concédés, en même temps que celui des Étangs, par la loi du 5 août 1821. En dernier lieu, la loi du 9 août 1836 a alloué un crédit extraordinaire de 9,000,000f destiné à réaliser les perfectionnements que nécessitaient l'importance et les besoins toujours croissants de la navigation maritime du port de Cette.

Les travaux projetés comprenaient la construction d'un nouveau bassin, l'ouverture d'un canal maritime depuis ce bassin jusqu'au canal de la Peyrade, l'élargissement d'une partie du canal de la Peyrade, et la construction de quais accostables dans tout le développement de ces canaux, dont la profondeur, comme celle du nouveau bassin, était portée à 5"\ Enfin, on devait établir deux barrages éclusés, l'un sur le canal de Cette, à la Bordigue, et l'autre au Mas-Coulet, sur le canal de la Peyrade.


Mais en février 1848, l'administralion décida que le port de stationnement des navires ne s'étendrait pas au delà du pont Le Grand, dans le canal de Cette, ni au delà du pont de Montpellier, dans le nouveau canal maritime, et que l'on réduirait à 3"' 50 la profondeur des autres parties affectées seulement à la circulation des barques et des alléges. Les travaux ainsi restreints ont été repris en 1853 ils ne doivent plus être discontinués. Quant aux barrages éclusés, celui du Mas-Coulet était fort avancé lorsque les travaux furent interrompus en 1848; celui de la Bordigue n'était pas commencé. Une décision ministérielle du 24 mai 1849 a ordonné l'ajournement de ces travaux.

Les auteurs des projets voulaient, au-moyen de ces barrages, racheter la différence de niveau qui existe entfe la mer et l'étang, dans un lieu ou dans l'autre, suivant la direction des vents cette différence peut s'élever jusqu'à 0m90. Ils espéraient aussi diminuer les ensablements qu'apporte dans le port le courant vers l'étang, dévié du courant du littoral. La question devra être reprise il est indispensable que sous les ponts des canaux de Cette on diminue la vitesse des courants qui forment un véritable obstacle à la navigation.

Le canal de Cette a en totalité, depuis le pont Le Grand, qui limite aujourd'hui le chenal du port, jusque dans l'étang de Thau, une longueur de 1,598'" C'est là la partie fluviale; la longueur du chenal, jusqu'à l'ancien bassin fermé par le môle Saint-Louis, est de 450' Le point de jonction des canaux de Cette et de la Peyrade est situé à Z|50m également du pont Le Grand. Les canaux de Cette et de la Peyrade étant en communication avec la mer, leur niveau varie de hauteur, comme celui de la mer et de l'étang. La hauteur sous clef des trois ponts tournants établis sur le canal est de 2"1 75 au-dessus des basses eaux.

Le tirant d'eau, dans la partie fluviale, est de l'"65; quant à la partie maritime, la profondeur à laquelle les dragages annuels doivent porter le fond est de 3'" 50 au lieu de 3" qui est la limite actuelle.

La charge des bateaux et le mode de navigation dans la partie fluviale du canal de Cette sont les mêmes que sur le canal du ïlidi.

Le détail des frais de transport de Cette vers Bordeaux, d'une part. et de l'autre versBeaucaire, et réciproquement, fait partie des renseignements compris dans ]a note D.

Il n'existe pas de droit de navigation sur le canal de Cette. Il n'én a été perçu qu'exceptionnellement par la Compagnie Usquin, très-peu de temps avant l'expiration de sa concession. Cette mesure fut altaquée par les né-


gociants intéresses, et il y eut recours au Conseil d'Etat, en interprétation du tarif fixé par la loi du 5 août 1821. Celle interprétation fut favorable aux prétentions de la Compagnie mais l'administration avait, dans l'instance, émis l'avis qu'il n'avait jamais été dans les intentions du Gouvernement de concéder, a l'égard du canal de Cette, un droit de navigation que lui-même n'avait pas songé à percevoir antérieurement: aussi, lorsqu'en 1851 ce canal dut rentrer dans ses mains, ne fut-il inséré dans le décret qui a établi un nouveau tarif pour la ligne des canaux des étangs aucune disposition relative à celui-ci.

Le tonnage annuel des marchandises qui empruntent la partie fluviale du canal de Cette est évalué à 200,000'. Ces marchandises sont celles qui proviennent des ports de l'étang de Thau, ainsi que du canal du Midi, ou que le commerce de Cette expédie sur ces divers points. On trouve, à l'article spécial concernant cet étang, les renseignements relatifs aux transports qui lui sont propres, comme au transit qui s'y opère, ainsi que l'indication du mode et des frais de navigation.

Quant à la navigation maritime, il résulte des documents publiés par l'administration des douanes, que le tonnage possible des bâtiments à charge qui ont participé, dans ces dernières années, au mouvement du port de Cette doit être représenté par les chiffres suivants

En 18/|7. Descente. 131,854'. Remonte. 157,(167'. Total. 289,321\ 18.'iS. 142,4-3 3 119,036 261,489 1849. 1(50,052 115,856 281,908 1850. 1/|8,737 105,917 254,656 1S51. 177,005 150,714 328,310 1852. 517,722 194,884 412,606

CHALARONNE.

La navigation n'a lieu, sur cette rivière, que dans la partie inférieure de son cours, entre Thoissey et son embouchure dans la Saône, sur une longueur de 1,000"' seulement, comprise dans le département de-l'Ain. Cette navigation, qui se réduit à la circulation de quelques bateaux de la Saône, n'est assujettie à aucun droit.


CHARENTE.

Le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, indique cette rivière comme étant navigable depuis Montignac jusqu'à son embouchure dans la mer mais aujourd'hui la navigation ne remonte plus au delà de l'écluse de Saint-Cybard, sous Angoulême. De ce point à Saintes, elle est exclusivement fluviale. Entre Saintes et TonnayCharente, les transports s'opèrent concurremment par cette navigation et par les bâtiments à quille; de Tonnay-Charente à la mer, la navigation est exclusivement maritime.

En amont de Monlignac jusqu'à Ambérac, à 21 kilomètres au-dessus, le flottage en trains avait lieu autrefois pour l'exploitation de la forêt de Tusson il est depuis longtemps complétement abandonné.

Les affluents navigables de la Charente sont la Boutonne, le canal de Brouage et celui de Charras.

Originairement, la Charente n'était navigable naturellement qu'à partir de Cognac; mais en 1776 on entreprit de prolonger la navigation audessus de cette ville. Cette utile opération fut lentement continuée jusqu'en 1807, époque à laquelle on avait établi 15 écluses entre Cognac et Angoulême et 9 d'Angoulême à Montignac; mais ces ouvrages, négligés depuis leur construction, étaient tombés dans un état de dégradation qui en rendait l'usage impossible. Des réparations étaient indispensables la loi du 19 juillet 1837 y a pourvu par l'allocation d'un fonds de 1,900,000' applicable non-seulement aux travaux à faire en amont de Cognac, mais aussi aux diverses améliorations que réclamait l'état du fleuve au-dessous de cette ville.

Dans la partie comprise entre Montignac et Angoulême, dont la longueur est de 25\ on s'est borné à remplacer les portes des écluses qui tombaient en ruine et à réparer l'écluse de Chalonnes. Quoi qu'il en soit, la navigation n'existe plus dans cette partie, et la voie de terre est préférée pour les transports. C'est ce qui avait déjà lieu il y a près de vingt ans, ainsi que l'indique l'exposé des motifs de la toi de 1837.

Dans la partie inférieure, on a également réparé les anciens ouvrages, exécuté des dragages, établi des chemins de halage, amélioré des ports de chargement et de déchargement, etc. On a exécuté en outre un travail fort important pour la navigation ce travail, qui a été terminé en 18Z|2, consiste dans la construction d'une écluse en dérivation et d'un barrage submersible dans le. lit de la rivière, à l'étier de la Baine, pour augmenter le


tirant d'eau sur le radier de l'écluse de Cognac. Aujourd'hui le fonds accordé par la loi du 19 juillet 1837 est complétement absorbé, et cependant les dépenses restant à faire pour compléter le perfectionnement de la Charente ne sont pas évaluées à moins de l,800,000r. Parmi les travaux les plus essentiels à exécuter encore, figurent l'amélioration des chemins de halage. la construction d'un barrage avec écluse et dérivation à BourgCharente, et notamment celle d'une écluse à Saint-Savinien, où la pente de la rivière est trop forte pour que de simples dragages la puissent faire disparaître.

Le développement total du cours de la Charente, d'Angoulême à la mer, est de 167,598™, savoir

Sous le rapport de la navigation, cette longueur se divise ainsi

La pente de la rivière est, dans sa partie supérieure jusque sur le confluent du Né, de 0'" 40 par kilomètre, à l'étiage elle est de 0"' 375 environ en aval de ce confluent.

Cette pente, entre Montignac et Port-VHoumeau, est rachetée par 9 écluses, non compris celle de Saint-Cybard, et 17 autres rachètent celle qui existe depuis ce dernier point jusqu'à l'écluse récemment construite en aval de Cognac. Ces écluses ont 6'" 50 de largeur et 35"' de longueur. Le tirant d'eau, à l'étiage, en amont du Né, est de 1m 25 au moins dans les biefs; sur les buscs des écluses, il varie de l1" 70 à 0"' 80, et s'abaisse même à 0m 70 dans les extrêmes basses eaux, mais sur une seule écluse. En aval du Né, le tirant d'eau est généralement de l1" 50, et il existe sur toute l'étendue de la rivière, sauf aux abords et devant Saint-Savinien, où il ne reste que 0'" 50 à 0'" GO pendant les basses eaux. Cette hauteur d'eau suflit pour les gabares de GO à. 80' qui naviguent dans cette partie elles attendent la marée rour franchir le passage dont il s'agit.

Les bâtiments à quille destinés à la navigation maritime peuvent remonter pendant la marée jusqu'à Taillebourg, avec un tirant d'eau de 3" et jusqu'à Saintes, avec un tirant d'eau de 2'" 30.

La marée se fait sentir jusqu'au port du Lys; mais il faut que les trois circonstances de l'éliage, des marées d'équinoxe et des vents violents d'ouest se trouvent réunies; la hauteur du flux y est alors de O"1 06 à


0'" 12. Elle n'agit d'une manière régulière et constante que jusqu'à SainLes, et elle s'y élève

Dans les mortes marées, de 0m 40 à 0- 60 en étiage, et de 0'" 00 dans lescruesordinaires. Dans les vives eaux 0 90 1 20 0 CO Danslesgrandesmalines.. 1 60 0 00 1 00

Dans les grandes crues, la marée est insensible à Saintes.

A mesure que l'on descend la rivière, la hauteur des marées devient de plus en plus considérable dans chaque circonstance. Au port de TonnayCharente, cette hauteur atteint 5'" 50 dans les malines, pendant l'étiage. La charge moyenne des bateaux affectes ;i la navigation fluviale est de 25 à 30' en amont de Cognac, 'et de 55' en aval de ce point leur charge maximum est de 80t.

Les bâtiments u quille, tirant de 1'" 66 à 3"' d'eau, jaugent de 50 à 150'; ce sont ceux qui naviguent au-dessous de Taillebourg a l'aide de la marée. Ceux qui remontent jusqu'à Saintes jaugent 80'.

Dans la partie de la. rivière qui s'étend en amont de Saintes, le halagc se fait par des bœufs, sauf entre les écluses de Vibrac et de Saintonges, l'usage prévaut de le faire à bras d'homme. Des femmes et des enfants, réunis en grand nombre, concourent au halage sur ce point de la rivière. Au passage des bateaux, à Jarnac, on ferme, quand l'état de la rivière l'exige, les pertuis des vannes ouvrières des moulins pour faire gonfler les eaux en amont. L'usage est de percevoir sur les gabariers une rétribution de 0f 10 par roue de moulin, au profit des meuniers.

Le prix du fret tend à s'abaisser de plus en plus depuis quelques années. Il revient actuellement en moyenne, déduction faite du droit, à 0r 05 par tonne et par kilomètre i la remonte, et à 0r 02/i à la descente. En aval de Saintes, le halage se fait généralement par des hommes on n'emploie des bœufs que pour franchir le passage de Saint-Savinien, où le courant est très-rapide.

Le prix moyen des transports est de 0' 065 par tonne et par kilomètre, droit déduit, pour les eaux-de-vie, et de 0r 055 pour les autres marchandises.

La durée des voyages est généralement, entre Angoulême et TonnayCharente, de quatre à cinq jours on met un jour de phjs pour la remonte. Le trajet, aller et retour, demande dix jours de Cognac à Charente ou Rochefort, six jours de Saintes à Cognac, cinq jours de Saintes à Charente ou à Rochefort, et quatre jours de Saint-Savinien à Rochefort. La Charente est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor. La perception s'opère, pour la navigation fluviale, conformément à la

loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif général des rivières (voy. p. 8)


cl pour la navigation maritime, suivant les dispositions de l'arrêté du gouvernement du 27 vendémiaire an XII (20 octobre 1803), portant règlement, pour la perception de l'octroi de navigation dans le bassin de la Charente.

Les distances légales servant de base au calcul du montant des droits, proportionnellement au trajet parcouru, ont été déterminées ainsi qu'il suit par l'administration des contributions indirectes, pour l'exécution de la loi du 0 juillet 1836

De Montignac à Poi-t-l'Houmeau, sous AngoulÊmc 25k 2" De t'ort-l'Houmeau à la mer. '167

Les 167k formant la partie réellement navigable de la Charente se répartissent de la manière suivante entre les principaux ports situés sur son cours

Uf:SI(:1'f10\ 71ISTA\CPS UI·SIL:f10\ fllSTAICBS F:1 f\ILO~U:TIIE~ t: KIL{1;\11'nm~

llt.s "1 I1W PIIIÏCIMM FUI.™. LES™S. raKtfe.j 'I l'UKClMt* PIMMS. lK™rs. CC.IlLÉtS. LE~ l'OI~TS. VUUt'LI:E'S, LES j'(u:.rs. l'orl-ruouiiiiiiu Il Il IIiksui: 6 103 Trois-l'alis i> (2 Tnillebourg 7 110 Ni-rsac ̃> if l><Jil d'Eu vaux 3 H3 CliAU.-nuiu.-ur 14 2S CniA-mucs l Ui Siiiiit-siiiioit 7 .Ti Siiiut-Sîivinifii 5 4J9 Cumin-ville s 13 1/lloumï-c Il MO .JfirHcic 3 -ili I Cnrillon t'mljouphure île lu

llmirg-sur-Cliurente 4 T\i) Iloutonne) -1 -133 S.-iint-Itriry 5 M Tonmiy-Clianmle !l 1VJ CiigUiiv 7 (>2 Cnnnl ilu llrouasr â 111 i l'iirl (\ul.ys » 71 | Riicheforl i iiS ltrivcs-sur-Oliiircntu 3 71 j Souhise 7 155 llmnpifrre li Mi c.imnl i]<-1 Cîiarnis fi II'M 1 riunliTS li 83 Fort Lupin 3 Ilil Sjiiutit; 11 î)7 l-'inbout-hure «luns l'Ocônn.. 3 1IÎ7 l ––––––––– '1 ––'

Les droits auxquels est imposée la navigation maritime ont été fixés ainsi qu'il suit, par l'arrêté du gouvernement du 27 vendémiaire an XII, modifié par une ordonnance du 30 mars 1826, savoir

Chaque bâtiment ou navire destiné à prendre la mer ou venant de la mer paiera par tonne de chargement possible

De Saintes à Taillebourg à charge. 0r 09 à vide. 0f 03 DeTailUibourgàSaint-Savinicu. 0 05 0 01

De Saint-Savinien à Carillon. 0 09 0 005 De Carillon à Tonnay-Cliai-ente 0 00 0 015 De Tonnay-Cliarente à îlochefort – 0 06 0 02 De Rochefort à la mer 0 15 0 05

Ces taxes sont passibles du décime par franc, conformément à la loi du 25 mars 1817.

Les bureaux établis pour la perception de ces deux natures de droits sont situés au Port-1'Houmeau, à Cognac, Saintes, Saint-Savinien, Tonnay-


Charente et Rochelbrt; ceux de Cognac, de Saintes et de Rochefort fonctionnent en même temps comme bureaux de jaugeage.

Les produits des droits de navigation perçus d'après l'un et l'autre tarif sont résumé? dans le tableau suivant

NAVIGATION NAVIGATION

ANNÉES.. T -»• TOTAL. | ANNÉES. ^–^ » TOTAL. fluviale. imirifime. II II A\fLES. fluviale. maritime. T01'AL.

U

1838 22,253' 46 18,520r15 40,773'61 1846 35,260'73 28,105' 65 63,372' 18 1839 19,263 36 17,810 19 37,073 55 1847 25,523 54 32,472 28 57,995 82 1840 21,519 57 22,104 86 43,624 43 1848 24,586 44 28, M» 85 53,502 29 1841 23,191 32 23,835 17 47,02648 1840 31,142 44 29,641 14 00,783 58 1842 23,734 04 22,344 42 40,079 06 1850 31,610 71 31,343 00 02,953 77 1843 27,636 59 22,716 83 50,353 flîj 1851 .131,320 81 32,462 61 63,783 42 1S46 29,189 47 21,375 82 50,565 29 1852 33,681 59 31,147 94 64,829 53 1845 29,654 11 23,786 32 53,440 43! 1853 35,574 13 35,449 18 71,023 31 :j I

Les chiffres des produits de 1853 comprennent les sommes non perçues pour céréales et dont le montant s'élève à 1,725' 36, dont l,037f 83 applicables à la navigation fluviale.

Le tonnage des marchandises dont le transport s'opère par la voie de la navigation fluviale présente les résultats suivants, extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes

DÉSIGNATION TONNAGE A 1 KILOMÈTRE. '•« 1850. 1851. 1852.

MAItCHANDISES. "*™ DESCENTE. ItKSm.VW:. | I>ESCEXTK. UOIMME. KESCENTE. HEMONTK.

1" CLAÏSE. tonnes. tonnes. lunnes. tonnes. forint s. tonnes.

Céréales, légumes, fruits. 268,861 359,849 273,637 335,738 357,101 234,700 Fourrages. 5,209 681,351 2,245 600,192 2,161 531,363 Vins et eaux-de-vie 2,032,079 79,142 1,800,207 94,723 2,001,699 102,498 Métaux 129,734 373,202 135,111 505,729 110,189 683,544 Epiceries et drogueries.. 5,029 835,308 3,150 939,326 895 820,813' Poteries, verres, cristaux. » » c 574 153 M2'; 7 Autres marchandises. 203,884 1,303,228 188,658 1,342,293 136,585 1,277,833 2e classe.

Houille et coke 17,800 1,479,104 8,541 1,833,020 7,014 1,578,403 Charbon de bois 12,280 2,445 6,481 980 22,431 2,588' Bois de toute espèce. 694,289 1,030,271 698,341 842,406 058,847 1,004,672' Matériaux de construction 723,388 174,424 647, 8S8 98,561 707,638 97,131 Minerais. » i, )i >, » Engrais. 18,91*7 29,987 13,661 25,031 25,002 21,728 Autres marchandises. 167,808 93,533 115,124 80,855 144,572 62,887 ROIS EN TRAINS » » )i n i. » TOTAL. 4.279,384 6,450,902 3,893,050 6,728,427 4,774,287 5,825,553J


Ramenés au parcours total des lZi2k, du port d'Angoulême à TonnayCharente, sur lesquels a lieu la navigation fluviale, ce tonnage et celui des trois années précédentes donnent pour résu!tat

En 1847. Descente. 30,231' Remonte. 29,270' Total. 59,501' 1848. 28,481 33,119 61,600 1849 32,496 40,641 73,137 1850 30,130 45,429 75,565 1851 27,415 47,383 74,798 1852 33,622 41,025 74,647

Les chiffres suivants, produits par MM. les ingénieurs, font connaître le 'mouvement des marchandises, en 1852, à quatre points de la rivière

Au porta? Angouleme. Descente. 14,893' Remonte. 32,022' Total. 46,915' A Vibrac 17,392 34,986 52,378 A c ac ( amont du poi-t. 23,447 45,432 68,879 (au port même. 49,099 42,565 91,664

Quant à la navigation maritime, on ne saurait indiquer le chiffre du tonnage des marchandises qu'elle transporte dans la partie du fleuve où cette navigation s'effectue concurremment avec les bateaux plats qui font le service de la partie exclusivement fluviale. Le port de Tonnay-Charente et les ports réunis de Rochefort et de la Cabane-Carrée ainsi que celui de Soubisc sont les seuls qui figurent dans les tableaux de mouvement publiés par l'administration des douanes. Les résultats indiqués pour le port de Tonnay-Charente comprennent une partie du tonnage des marchandises transportées en amont de ce port jusqu'à Saint-Savinien, Taillebourg et Saintes c'est cette quantité qu'il n'est pas possible de déterminer. Les chiffres portés dans le tableau suivant ne font donc connaître le mouvement de la navigation maritime qu'entre Tonnay-Charente et la mer. Ces chiffres représentent le tonnage possible des bâtiments chargés.

TONNAY-CHARENTE. ROCHEFORT.

DESCESTS. HEMOXTE. TOTVI- DESCENTE. UEMONTE. TOTAL.

tonnes. tonnes, tonnes, tonnes. tonnes. tonnes.

En 1847 87,204 33,206 120,410 19,084 98,889 117,973 1848 73,517 29,753 103,270 18,832 86,753 105,585 1849 71,711 34,430 106,141 15,929 73,855 89,784 1850 73,051 34,221 107,872 17,449 75,798 93,247 1853. 68,235 35,942 104,177 19,884 63,774 83,658 1S52 74,817 32,935 107,752 20,419 70,920 91,339

En ce qui concerne le port de Soubise, les documents des douanes n'en font pas mention en 1852 et pour 1851, ces documents n'accusent qu'un tonnage de 177', dont 112' à l'entrée et 65' à la sortie.


CANAL DE LA CHARENTE A LA SEUDRE.

Cette ligne de navigation se compose de trois parties distinctes la première emprunte le canal de Brouage, sur une longueur dé 12,082°', entre la Charente et un point situé à 3,836in, au delà du pont de Saint-Aignan la deuxième se compose d'un canal de jonction du canal de Brouage au port de Marennes, et la troisième, d'un canal maritime de Marennes à la Seudre.

De ces deux dernières parties, formant en réalité la nouvelle ligne de navigation dont il s'agit ici, le canal maritime de Marennes est celle dont on s'est occupé en premier lieu. Le projet en fut approuvé en 1842 les travaux furent commencés l'année suivante et terminés en 1849; la dépense s'est élevée à 244,000f.

Quant au canal de jonction, les études en furent autorisées par suite d'un vote émis, dans sa session de 18f|5, par le Conseil général du département de la Charente-Inférieure. Il a été entrepris en 1847, et, selon toute probabilité, il ne pourra être terminé avant deux ou trois ans. On évalue à 370,000f le montant des dépenses faites et à faire.

Le développement de cette ligne, qui emprunte sur 5,500m, d'autres canaux de dessèchement à rendre navigables, est de 14,654™ savoir

Sur cette longueur, qui est comprise dans le département de la Charente-Inférieure, la ligne de fond doit être horizontale et de niveau avec le radier de l'écluse de Brouage.

Une écluse de 6"' 50 de largeur, à portes d'èbe et de flot, doit être établie à la jonction du canal maritime. Une semblable écluse existe déjà à l'embouchurq du canal de Brouage dans la Charente.

Le pont à construire à la rencontre de la route départementale 7 aura la clef de sa vente à 7nl au-dessus du plan d'eau.

Le canal est creusé à lm 65 en contre-bas des marées de morte eau. Dans la partie déjà ouverte, le mouvement des marchandises, qui se composent, à la descente, de sels en presque totalité, est représenté par les


chiffres suivants, extraits, en ce qui concerne le port de Marennes, des documents publiés par l'administration des douanes.

En 1847 Descente. 12,546' Remonte. 3,724' Total. 16,270' 1848. – 9,846 2,563 12,409 1849 10,678 3,035 13,713 1850. 10,443 2,324 12,767 1851. 12,507 2,471 14,978 1852. 11,493 – 2,927 14,420

CANAL DE CIIARRAS.

Le canal de Charras, également connu sous le nom de canal de Surgères, a son origine à Guitcharon, au sud d'Ardillières, canton dé Surgères, et débouche dans la Charente, près Charras, à 13t en aval de Rochefort. Ce canal, ouvert, dans l'intérêt du desséchement des marais de Rochefort, n'est navigable que pour de petits batelets qui font le transport des sels. Les projets primitifs comportaient l'établissement d'un pont écluse à portes d'èbe et de flot, de 7m 30 d'ouverture, ce qui aurait rendu le canal accessible aux barques de 50 à 60'; mais, dans un but d'économie, on substitua à l'écluse deux arches de 2" chacune, avec une pile intermédiaire, et l'on remplaça les portes d'èbe et de flot par deux vannes et deux portes battantes, qui ne font qu'imparfaitement l'office de ces portes. Le développement de ce canal, compris dans le département de la Charente-Inférieure, est de. 19,874' Il n'y existe aucun droit de navigation.

CHER.

Suivant les indications du tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, le Cher, affluent de la Loire, serait flottable


en trains depuis la limite du département de la Creuse, près Mazirac, audessus de Montluçon, jusqu'à Vierzon, sur un développement de 139", et navigable depuis Vierzon jusqu'à son embouchure, en aval de Villandry et en face du bourg de Cinq-Mars. Le tableau des distances, dressé pour l'exécution de la loi du 9 juillet 1836, relative à la perception du droit de navigation, place également à Mazirac l'origine du flottage mais il indique que la navigation commence à Montluçon, tandis que de temps presque immémorial on ne navigue plus au-dessus de Vierzon.

Aujourd'hui, et depuis l'ouverture du canal du Berry, les trains seuls suivent le cours du Cher, en amont de Vierzon et même en amont de l'écluse de Noyers, près Saint-Aignan. Au-dessus de ce dernier point, il n'y a pas, sur cette rivière, de navigation par bateaux. De l'écluse de Noyers au barrage de Uoquepinard, le Cher fait partie du canal du Berry ainsi que le canal de jonction, qui, du barrage de Roquepinard, se rend directement a la Loire, près et en amont de Tours.

Parvenus au barrage, les bateaux venant de Montluçon, Bourges, Vierzon, etc., suivent généralement le canal de jonction pour entrer dans le fleuve; mais ce n'est que pendant les crues seulement, lorsqu'ils ont d'ailleurs un faible chargement, qu'ils peuvent naviguer sur la partie inférieure du Cher. Quant aux trains, ils suivent généralement cette dernière voie, lorsque les eaux sont bonnes. Pendant tonte la saison des basses eaux, elle est complétement abandonnée.

11 serait facile cependant, et il paraîtrait important de canaliser le Cher inférieur, comme complément de la canalisation de la partie supérieure. On abrégerait ainsi de beaucoup le parcours des bateaux qui n'ont pas à s'arrêter à Tours et qui, d'ailleurs, au' besoin, déposeraient la partie de leur chargement à destination de cette ville, soit à l'entrée du canal de jonction, soit au port de Grammont, situé sur la route impériale 10. On présume que la dépense des travaux à faire dans cette hypothèse serait moins considérable que pour obtenir une bonne navigation entre Tours et Cinq-Mars, et qu'elle conduirait à un résultat plus certain. Cette canalisation serait d'un grand intérêt pour tons les transports du Berry dirigés vers Nantes, comme aussi pour les transports d'épiceries et ardoises qui, de Nantes, Angers, etc., sont expédiées sur Vierzon, Bourges, etc. La partie canalisée du Cher, de 1 écluse de Noyers à l'origine du canal de jonction, a 5910 de développement, savoir

Dans le département de Loir-et-Cher 26,500""d'Indre-et-Loire 32,500

Les renseignements relatifs à cette partie du Cher ayant été donnés dans l'article qui concerne le canal du Berry (voy. p. 83), il n'est ici question que de la partie inférieure de la rivière.


La longueur de cette dernière partie, comprise dans le département d'Indre-et-Loire, est de 18,OOO"\ Il n'y existe d'autres ouvrages d'art que deux pertuis de moulins que les bateaux franchissent sans difficultés, les meuniers étant tenus d'ailleurs de venir en aide aux mariniers, sans rétribution aucune ces pertuis ont /inl 80 à 6'" de largeur.

Le tirant d'eau, à l'étiage, ne dépasse pas 0"' 25 à 0'" 30.

La navigation se fait à la voile, et à l'aide d'hommes ou de mulets. Le Cher est, ainsi qu'il a été dit plus haut imposé au droit de navigation.

La perception s'opère au profit de l'État, suivant les dispositions de la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Suivant le tableau des distances légales, servant également de base à la perception, on compte

De l'origiiie du canal de jonctioii à Savonnières .10, De Savonnières a1 Villundry 2 DeYiHandryàrembouchureenLaire. 3

C'est-à-dire 3k de moins qu'il n'y a réellement.

Les droits se perçoivent aux bureaux établis sur le Cher canalisé 'ou sur la Loire, à Saint-Avertin ou à Candes.

La partie du canal du Berry, comprenant le Cher canalisé, a été mise en perception, suivant le tarif de ce canal, à partir du 1er mai 1843 jusquelà, le tarif général des rivières était appliqué sur tout le cours du Cher; ce n'est donc que depuis l'année suivante qu'il est possible de distinguer le chiffre des recettes relatives à la partie inférieure de la rivière dont il s'agit ici; ces recettes ont été

EnlS44,de. 646' 36 )EnM49,de. 657f 63 –i845. 6G2 Ift 1850 655 96 –1846. 521 18 1851 537 03 1847. 553 39 1852 1180 66 –.1848. 587 56 –1853. 414 61

Dans ces chiffres se trouve compris, pour une faible somme toutefois, le montant des perceptions faites sur les trains qui parcourent le Cher non canalisé, en amoat de l'écluse de Noyers. Ces trains sont ceux qui sont formés des bois provenant des forêts riveraines de la partie supérieure de la vallée.

Le tonnage des marchandises en circulation sur le Cher inférieur présente les résultats suivants, extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.


NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

1850. 1851. 1852.

MARCHANDISES. ™" ̃̃ –»– «="̃ «– NARCHA11DISCS. HESCF.NTE. HEMOSTE. DESCENTE. HEMO.NTi:. DESCKXTE. HEMONTE.

lre CLASSE. tonnes, (onnps. tonnes. lunnes. tonnes, fonncs. Céréales, légumes, fruits. 4,891 » 1,001 » 3,664| » Fourrages » » » » 4,557 » Vins et eaux-de-vie 1,330 » 1,455 » » » Métaux » » n » » n Épiceries et drogueries.. » 2,464 n 3,i88 » l,77fl Potei'ies,verres et cristaux » » » » 1,984: » Autres marchandises 15,070 » 4,166 » 3,465 » 2= CLASSE.

Houille et coke » » 906 » 104 Charbon de bois » » » » » Bois de toute espèce. 65,000 » 140,017 î 29,362. » I Matériaux de construction 38,386 /|s 8,12S 1,250 S, 050 893 Minerais 15,070 » 15,345 » 29,260' » Engrais 720 » » » » » Autres marchandises 4,288 » {1,161 » 41,251j » Bois en ieains (approùmit.). 295,710 » 148,140 » 180,098J » Total 441,581 2,912 321,007 4,738 201,795 2,671 j

Ramenés au parcours total des 15k seulement, d'après lesquels a eu lieu la perception entre le barrage de Roquepinard et la Loire, ce tonnage et celui des trois années précédentes donnent pour résultat

En 1847 Descente. 26,871' Remonte. 253' Total. 27,124' 1848 7,492 386 7,878 – 1849 30,20.) 202 – 30,407 1850 29,43S 194 29,032 1851 21,407 316 21,783 1852. 13,563 178 13,631

CHER.

Ce cours d'eau est navigable depuis Cahau-la-Souchais, au-dessous du bourg de Fougeray, jusqu'à son embouchure dans la Vilaine, en face du village de Langon et à 23" en amont de Redon.

La longueur de cette partie navigable, servant de limite aux départements de la Loire-Inférieure et d'Ille-et-Vilaine, est de 5,000'


La pente est de Om 20 par kilomètre.

Le tirant d'eau, qui n'est en été que de 0m 40 à 0m 60, s'élève à 2a en hiver.

La charge ordinaire des bateaux est de 30'. Le halage se fait à bras d'hommes.

Le Cher ne figure pas au tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, ni dans celui qui est annexé à la loi du 9 juillet 1830. Il ne s'y perçoit donc pas de droit de navigation.

La circulation est presque nulle elle ne dépasse pas, année moyenne, /|5O'. Le nombre des bateaux qui, en 1853, ont effectué des transports ne s'est pas élevé au delà de 12. Ces transports se composaient pr esque entièrement d'ardoises provenant des carrières riveraines.

CHIERS.

Cette rivière est classée au tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, comme navigable sur tout son cours dans le département des Ardennes, c'est-à-dire depuis la Ferté jusqu'à son embouchure dans la Meuse, sur un développement de 36'. Mais la navigation y est, de fait, interceptée, en amont de Brévilly, par cinq usines dont les veiilellet-ies ne contiennent aucun pertuis.

La partie inférieure seulement est accessible aux bateaux sa longueur est de 9,500m. La pente, dans cette partie, est de 0m frO par kilomètre, à l'étiage. Le tirant d'eau n'excède pas, à l'étiage également, 0"' 50.

La traction des bateaux a lieu au moyen de chevaux. La distance de Brévilly à la Meuse est ordinairement parcourue en une journée, aller et retour.

Le fret est de Of 10 par tonne et par kilomètre.

Le Chiers n'est point imposé au droit de navigation.

Le tonnage annuel des marchandises ne s'élève pas à plus de 9,000'. Ces marchandises se composent presque entièrement de charbon de terre pour la consommation des forges de Brévilly.

Comme il est probable que le chemin de fer qui doit aboutir à Sedan ne'


s'établira pas au delà, peut-être serait-il utile de prolonger la navigation jusqu'à la limite du duché de Luxembourg. L'importance des usines établies sur cette rivière motiverait cette mesure, à la condition d'exécuter les travaux suivant un système économique.

CHOISELLE.

Ce cours d'eau est classé par le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, comme navigable, dans le département d'Indre-et-Loire, à partir du barrage existant à 60'" en amont du pont de La Motte, jusqu'à son embouchure dans la Loire. Mais il ne s'y fait pas de navigation, et la partie inférieure de cette rivière sert uniquement au garage des bateaux de la Loire, sur une étendue d'environ 500' 11 n'en est donc question que pour mémoire.

CANAL DE LA COLME.

On comprend sous cette dénomination la communication ouverte, par Bergues, entre la rivière d'Aa et la ville de Fumes, où elle se rattache à celle de Dunkerque à Nieuport et Ostende. (Voy. CANAL DE Dunkerquf. A FURNES.)

Cette communication se divise, à Bergues, en deux parties, dont l'une est généralement connue sous le nom de canal de la Haute-Col.me, et l'autre se nomme indistinctement canal de la Basse-Colme ou de Bergues à Furnes.

La Haute-Colme est une dérivation de l'Aa, prise ausas deWattendarrme, près Watten. «L'époque de la construction de ce canal, dit de Rive, n'est pas bien connue; mais la forme, la nature et l'exécution des travaux d'art doivent faire présumer qu'elle date du temps où les Espagnols étaient possesseurs de la Flandre française. La partie depuis Linck jusqu'à Bergues


figurant sur la carte tracée par l'ingénieur Vanlengren (voy. p. 80), il est probable qu'elle a été creusée à cette époque ou tout au moins avant 1653, date du rapport de cet ingénieur au roi d'Espagne, auquel rapport cette carte est annexée. Sa construction eut pour, but d'ouvrir une communication entre Saint-Omer, qui appartint aux Espagnols jusqu'en 1667, et Bergues, qui fut cédée à la France en 1659, par le traité des Pyrénées.» Cette partie supérieure de la voie navigable qu'emprunte la navigation de Dunkerque sur Lille et Cambrai, lorsque le canal de Bourbourg est intercepté, a été améliorée au moyen des fonds alloués par la loi du 19 juillet 1837, pour le perfectionnement de ce canal, de celui de Calais et de la rivière d'Aa. Les travaux faits ont consisté dans le curage du fond et la reconstruction, sur de plus grandes dimensions, des écluses de Lynck et de Wattendamme.

Le canal de la Basse-Cohne a été exécuté en 1662, sous le gouvernement de Castel Rodrigo. Un court embranchement, ouvert de niveau et que l'on nomme becque, met ce canal en communication avec la petite ville d'Hondschootte.

La ligne navigable de la Colme n'a plus aujourd'hui grande importance, comme transit entre l'Aa et Bergues les bateaux ne peuvent s'y croiser que difficilement, et de Bergues à Fumes, où le canal sert particulièrement au dessèchement, l'envasement s'oppose à une grande navigation; cène serait que dans le cas où la Belgique opérerait sur son territoire les travaux que réclament, là plus qu'en France, les besoins de la navigation, qu'une mesure semblable pourrait être utilement mise à exécution dans cette partie inférieure de la Colme. L'utilité, actuelle de cette seconde branche se boniedoncau'commerceinlérieurdes cantons de Bergues etd'Hondschootte. Le développement total de la ligne navigable dont il est question, est de /iO./iZiS"1, savoir

llautc-Colmc. De l'Aa à l'écluse de l'unies, dans Bergues 24,715"» /Do Bergues à la frontière 11,503» i J0

B:tssc-Cot~uc.. ( De la f~rontière 4 Furnes 10,967 –––––– )"'

I 47,185™

V Embranchement ou becque d'IIondschootte '2,263

TOTAL. 49,448"

La longueur de la partie française est donc de 38,481m cette longueur est comprise dans le département du Nord.

La pente totale est de 2"1 80 environ; celle de la Haute-Colme, qui est de 2'"13, ebt rachetée par 3 écluses, celles de Wattendamme, de Lynck et de Bergues, dont la largeur est de 5m 20 et dont la longueur varie de 40 à 80' Quant à la Basse-Colme, bien que le canal soit pour ainsi dire de niveau,


en y compte également 3 écluses l'une à Bergues, appelée écluse de Fumes, de 5m 20 de largeur et 80m de longueur une autre de garde à la frontière, dite l'écluse des Trois-Rois, et une troisième à Houthem, en Belgique, de 3m88 de largeur et 27"' 50 de longueur; cette dernière a été construite dans le but ae prévenir les inondations qui pourraient avoir lieu, en temps de guerre au moyen des eaux de la mer déversées par le sas de Bergues.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est, au minimum sur la Haute-Colme, de 3"' 08, et sur la Basse-Colme, de 3'" 20.

Le tirant d'eau normal est, sur la première partie, de lm 70, et sur la seconde de 1m65; mais il s'abaisse souvent à 0'" 80 entre Bergues et Furnes, par suite des envasements dont les causes sont signalées à l'article concernant le canal de Dunkerque à Fumes envasements qui ne pourront être détruits que par l'exécution des travaux compris dans le projet général de l'amélioration de l'Yser.

Le maximum d'enfoncement autorisé en Belgique est de lm 30.

La charge moyenne des bateaux est de 24' sur la Haute-Colme, et de 27 à 30* sur la Basse-Colme. Dans cette dernière partie, les chargements peuvent aller jusqu'à 80 à 100' mais dans l'autre, la disposition des abords de l'écluse deWattendamine s'oppose an passage des bateaux d'un fort tonnage. Le halage s'opère par hommes et par chevaux. La durée du parcours est de deux jours et demi de Bergues à l'Aa, et de un jour et demi de Bergues à Hondschoolte, les bateaux ne se dirigeant guère au delà de la frontière.

Le prix du halage revient à Of 0096 par tonne et par kilomètre, sur la Haute-Colme, et à 0f 0143 sur la Basse--Colme. L'élévation de ce dernier prix tient aux difficultés qui résultent de l'envasement de la cunette et des empiétements des riverains sur le chemin de halage dans la partie comprise entre le pont du Cerf et la frontière.

En France, comme en Belgique, la ligne navigable dont il s'agit est imprise au droit de navigation.

On croit devoir présenter séparément, pour l'une ou l'autre partie, les renseignements relatifs à la perception de ce droit et au tonnage des marchandises.

PARTIE FRANÇAISE.

La perception s'opère au profit du Trésor, conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif général fixé, pour les cours d'eau non concédés des bassins de l'Aa et de l'Escaut, par le décret da 4 septembre 1849. (Voy. p. 3.)


Les distances légales, suivant lesquelles se calcule le trajet parcouru, sont indiquées dans le tableau suivant

DHS1GSAT.OS >™« BfinO!IATlox mSTAK^MKUMÈrHES 1-11- ,lcs kntiik A l'Aimn m-: 1 des kxthk a partih riK Il des les 1'ltTIR T3cr,ues. )'Ht~CH'At!Xt-0!~TS. les A `tierëues. i-iuNf.ii'Arx rniM.s. I'oims. I .An. Beigucs. rimcu-Aiix i-oisis. points. 1 An. Bergues. IIAITM-COOIK. IIASSIl-COLMF.

Wiillrn l> 0 23 liiigucs 0 0 0 l'onl-l'Alil'i'ssi- I! (i ill Itontru-Mi'uli'n. 2 27 2 lym-k -2 8 17 ]»ont (II- raukenswt'rf 5 32 7 lj)ol)crghi> 3 11 iï l'ont de ta Croix (bec-

Sl.'ilt'inhnigtic. o Je î) (lucdlloiulschootie). 2 34 9 Cranil-Jlillc-Brusgi'. 3 ÏJ 6 1-ïoulirre litige. 2 38 il l'elil-JIilIc-UrugSr 3 23 3

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l'ouï de In Crois. -T T I) 0 0

j lloiidsi-lioolti.' 2 3i II

I L~

Le seul bureau de navigation qui soit établi sur le parcours de cette ligne est situé à Bergues.

Depuis l'application du tarif actuel, le produit de la perception, basée sur la charge réelle et la distance parcourue, a été pour l'ensemble fie la partie française car il n'a pas été fait de distinction entre la Haute et la BasseColme dans les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, savoir

En 1850, de. 0,030' OS En 1853, de. 5,590f 20 3851 5,ôlO 2?i y compris 208' 00 non perçus pour 1852 5,80» <)!> céréales.

Sous l'empire du tarif du 28 messidor an XIII, les recettes ont été

Ënl83S,tie. 4,650'16' En 1844, de. 8,331'76 18:i0. 5,480 10 1845 12,335 54 1840. 3,378 2~ 1846 11,781 29 9841. 12,888 77 –1847. 13,G42 05 –1842. )0,30G 58 –1S48. 9,571t 94 –1843. 10,716 97 –1849. 8,148 65

On a indiqué (p. 103) les causes probables des différences considérables que l'on remarque dans les chiffres de ces produits.

Dans les relevés, publiés par l'administration des contributions indirectes, du tonnage des marchandises transportées par les voies navigables, on trouve confondus dans les mêmes chiffres les résultats obtenus à l'égard de la Haute et de la Basse-Colme. Ces deux parties de la ligne de l'Aa vers Fnrnes présentant entre elles des différences trop notables pour que la reproduction des chiffres fût ici de quelque intérêt, il a paru nécessaire d'en réclamer la décomposition. Le tableau qui va suivre indique dans quelle proportion a lieu le mouvement de la navigation sur chacune des deux parties.


NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

des HAUTE-COLME. BASSE-COLMK.

marchahdises. 1851. 1852. 1853. 1851. 1852. 1853. lrc CLASSE. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. Céréales, légumes ctfruits. 30,727 43,711 22,0110 99,908 89,030 78,463 Fourrages. 3,369 1,573 943 198 90 30 Vins et eaux-de-vie. 1,273 » 24 » ̃• » Métaux. » » » » 36 » Épiceries et drogueries 1,957 37,5 4,420 » » » Poteries,verres et cristaux » 4,543 » » » » Autres marchandises » » » » 2e CLASSE.

Houilleetcoke. 22,792 15,415 13,773 13,175 10,908 9,517 Charbons de bois. » » » » Bois de toute espèce 10,568 17,314 19,523 12,740 14,726 29,177 7 Matériaux de construction. 7,371 8,609 7,747 103,523 91,748 83,903 Minerais » » n n Engrais, pavés, moellons.. 536,014 406,573 531,752, 48,373 44,555 39,569 Autres marchandises 13,3S0 3,020 15,B5B 64,803 90,219 93,430 BOIS en TRAINS (Jlpprrcimal.) 1,487 1,432 1,830 967 195 2,333 Totai 028,884 503,135 618,017 j 3Î|3,6S7 341,507 336,482 Soitponrle parcours total. 25,155 22,525 24,720 31,244 31,046 30,596

Le parcours total est réduit à llk seulement pour laBasse-Colme, c'està-dire de Bergues à Hondschootte, la navigation n'ayant pas lieu vers la frontière, au delà de l'origine de la becque.

PARTIE BELGE.

En Belgique, le canal de la Colme, qu'on appelle canal de Fumes, est administré par la province de la Flandre occidentale.

Le tarif des droits de navigation qui se perçoivent au profit de cette province a été fixé par une résolution du conseil provincial, en date du 19 juillet 1839, approuvée par arrêté royal du 30 septembre suivant. La taxe se paie à l'écluse d'Houthem elle est réglée par tonneau de chargement.

Pour les bateaux de 16 tonneaux et au-dessous, à (>< 0275

de 17 a 33 tonneaux 0 04

Mais le conseil'provincial, ayant, par une résolution du 10 aoûl 1850, admis, en ce qui concerne les voies navigables dont l'administration lui était laissée, le principe consacré par la loi du 25 mai précédent, contenant abolition de tout droit en faveur des engrais sur les rivières et canaux administrés par l'État, les arrêtés royaux rendus en exécution de cette loi se trouvent ainsi rendus applicables au canal de Furnes à Bergues (voy. Escaut).


Les produits du droit de navigation, ainsi que le tonnage possible des marchandises qui circulent sur le canal, sont indiqués dans le tableau suivant

ANNÉIS. PRODUITS. TONNAGE. ANNÉES. PRODUITS, TONNAGE.

1846 36' 02. 714' 1850 354' 57 2,031' 1847 38 06 575 1851 140 82 2,229 1848 392 97 2,239 1852 121 38 2,206 1849 381 84 2,097 1853 257 62 2,484

COUESNON.

L'ordonnance du 10 juillet 1835, surla pêche fluviale, a classé le Couesnon comme navigable depuis son confluent avec le ruisseau de laLoysance, au pont de l'Angle, commune d'Antrain, jusqu'il son embouchure dans la baie du mont Saint-Michel, à la sortie du havre de Moidroy. La longueur de cette partie de la rivière est, approximativement, de 20,800' Sur cette longueur, 8k environ, compris dans la traversée des communes d'Antrain et de Pontorson, appartiennent au département de la Manche. Sur le reste de l'étendue, le Couesnon sert de limite à ce département et à celui d'Ille-et-Vilaine.

On compte du pont de l'Angle au pont'de Pontorson 12,200' A peu de distance de cette dernière ville jusqu'à la mer, la rivière n'est plus encaissée et coule à travers une vaste étendue de grèves mobiles, où la navigation, presque impossible sans le secours des marées, est devenue tellement dangereuse, qu'elle n'a plus lieu depuis longues années. Autrefois, on y recourait dans les vives eaux de pleine et nouvelle lune, pour transporter des bois, du cidre et principalement des tangues. Mais aujourd'hui ce mode de transport paraît définitivement abandonné. Le Couesnon ne figure pas au nombre des rivières imposées au droit de navigation, et il n'en est fait ici mention que pour mémoire.


CANAL DE COUTANCES.

Une ordonnance du 19 juillet 1836 a autorisé le Gouvernement à procéder à l'adjudication de la concession des travaux à faire pour canaliser la rivière de Soulle, depuis Coutances jusqu'il son embouchure dans la Sienne, au port de la Roque.

Cette adjudication, qui eut lieu le 2 décembre suivant, fut tranchée au profit de MM. Polonceau et Colin et approuvée par décision ministérielle du 10 avril 1837. Elle avait eu pour résultat de limitcr à quarante-neuf ans la durée de la concession. L'article 1er du cahier des charges dispose que les travaux devront être exécutés dans le délai de deux ans à partir de l'homologation de l'adjudication, et l'art. 13 porte que la jouissance comptera à partir de l'expiration de ce délai: le terme de la concession se trouve ainsi fixé au 10 avril 1888.

La dépense était évaluée à 30S,250f, sur laquelle somme il était accorda une subvention de 125.000' qui a été fournie par la ville de Coutances, le Conseil général du département de la Manche et l'État; cette dépense s'est élevée en réalité à 638, 000r; mais elle ne figure que pour 564,202f 40 seulement dans l'actif de la Compagnie. Les travaux ont été terminés en 1862. Toutefois, la réception définitive n'en a été prononcée qu'en '1 850, par une décision ministérielle du 8 juin. Par une décision antérieure, M. Mosselman a été substitué aux droits des concessionnaires.

La tangue est le principal élément du transport par le canal; mais la, navigation, à l'embouchure dans la Sienne, ne peut avoir lieu qu'à l'aide de la marée, par suite de l'ensablement continuel du chenal et comme la marée ne se fait sentir que pendant le tiers du temps, il s'ensuit que le canal reste inactif pendant les deux tiers de l'année.

Le développement du canal de Coutances au pont de la Roque, compris dans le département de la Manche, est de. 5,632' La pente entre les deux points extrêmes est de 9'" 60 elle est rachetée par k écluses, non compris une demi-écluse, composée d'une paire de portes busquées et destinée à former, à l'aval de la dernière des 4 autres, un bassin de retenue dans lequel on maintient à flot, pendant l'intervalle des marées, les bateaux qui transportent la tangue. Les écluses à sas ont km 20 de largeur et 21"' de longueur utile.

Le tirant d'eau à l'étiage est de lm 30.


La charge moyenne des bateaux est de 15' et la charge maximum de 60'. La traction se fait à bras d'hommes et par chevaux. La durée du trajet du canal est de deux heures et demie; le prix du fret est de Or 70 par tonne pour ce même trajet.

L'ordonnance précitée du 19 juillet 1836 a réglé ainsi qu'il suit le tarif des droits à percevoir par le concessionnaire

1° Les droits seront perçus par tonneau de 1,OOOk de chargement effectif au passage de chaque écluse.

2° La perception sera faite à la remonte comme à la descente.

3n Tout bateau chargé d'objets autres que la tangue paiera 0f 06 4° Tout bateau uniquement chargé de tangue ne paiera que 0 03 5° Les bateaux vides paieront une taxe fixe de 0 25 6° Les barques non employées au transport des marchandises ou voyageurs, et jaugeant moins de 4l, ou les bateaux servant aux riverains pour le transport de leurs produits agricoles et dans les limites seulement de leur exploitation, ne seront assujettis à aucun droit, tant qu'ils ne quitteront pas le même bief; mais s'ils passent d'un bief dans un autre, ils paieront un droit fixe de 0f 60. Les bureaux établis pour la perception de ces droits sont situés au port de Coutances et à chacune des quatre écluses du Gruel, de la Sauvagerie, de la Ferme-des-Moulins et de la Roque.

On ignore le chiffre des produits annuels.

Quant aux transports, en voici le tonnage depuis la mise en perception du canal.

Un 1840. 5,093' En 18ft7. 6,572' –1841. I!,0t0 –1848. 8,194 -1842. 11,354 –1840. 7,672 –1S43.16,296 1850. 8,081 1844. 49,G84 1851. 6,606 1845 18,297 –1852. 5,867 –lS46.10,'i31 1853 li,396

Dans le tonnage de là dernière année, on voit figurer la tangue pour 2,143'; les charbons de terre, pour 1,334'; les bois de construction, pour 322' les ardoises, pour 257' le sable, pour 219', etc. Le mouvement n'a, pour ainsi dire, lieu qu'à la remonte.


CRAC'H.

La rivière de Crac'h, qui se jette dans la mer entre Quiberon et la baie d'Auray, figure dans quelques statistiques comme navigable, à l'aide des marées, à partir du village de Crac'h jusqu'à son embouchure, sur une étendue de 6,600'" compris dans le département du Morbihan. Mais la navigation, exclusivement maritime d'ailleurs, n'a lieu qu'à partir du pont de la Trinité, situé à 4k environ de la mer. Cette navigation est sans importance les navires qui fréquentent cette partie inférieure de la rivière ne dépassent pas le nombre de 20 à 25 par an. Ce sont des navires de petit cabotage qui ne jaugent pas ensemble plus de 1,000'. Il n'en est donc fait ici mention que pour mémoire.

CREUSE.

Suivant l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, cette rivière serait flottable en trains depuis le confluent de la petite Creuse, à Fresselines, jusqu'au port de l'Auvernière, où elle commence à porter bateaux. Mais depuis longtemps il n'existe plus de flottage sur cette partie de la rivière qui comprend un développement de 132' et les pertuis, trèsincomplets et très-irréguliers, situés sur son cours sont devenus sans objet. Ces pertuis sont fermés à claire-voie pour la pêche les fermiers avaient autrefois à les démonter pour laisser passer les trains. Ces trains étaient formés de bois de charpente en grande partie destinés à la marine, et le nombre de solives qui descendaient annuellement la rivière ne s'élevait pas à moins de 45,000'. Aujourd'hui la marine s'approvisionne sur d'autres points.

La longueur de la partie navigable de la Creuse, depuis le pont de l'Ativernière jusqu'à son embouchure dans la Vienne, à Port-de-Piles, commune des Ormes, est de. 8,250" Sur cette longueur, la rivière sert de limite aux dépa rtements de la Vienne et d'Indre-et-Loire.

La pente n'a pas été déterminée.

Le tirant d'eau, à l'étiage, est de 0"' 30.


Le tonnage des bateaux et le mode Je traction sont les mêmes que sur la Vienne.

La navigation se fait à bon compte, parce que la marine est toujours assurée d'un chargement en rétour. Nul doute qu'elle ne prît beaucoup d'essor si le régime de la rivière était amélioré entre la Haye-Descarles et l'embouchuro°en[Vienne. La navigation une fois prolongée jusqu'à la HayeDescarte.% à 5k au dessus de l'Auvernière, des entrepôts considérables s'établiraient nécessairement à Rive, siége d'usines à blé très-importantes, et les nombreux transports qui s'effectuent aujourd'hui par terre jusqu'à la station du chemin de fer, à Port-de-Piles, prendraient la voie de la rivière. On estime qu'un simple tirant d'eau normal de 0"' 70 procurerait, sur le prix de la culasse de farine (180 kilog.), une économie de Of 50. On s'occupe des projets relatifs à cette amélioration.

La Creuse est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor. La perception s'opère, conformément à la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour rivières, par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

La distance légale du port de l'Auvernière à la Vienne est de 8k II n'existe pas de bureau de perception sur la Creuse. Les droits se paient aux bureaux situés sur la Vienne ou sur la Loire suivant le trajet à parcourir.

Depuis l'application du tarif en vigueur, les recettes ont été, savoir

En 1838, de 3'71 En 1846, de 72' 90 1839 182 lit –1847. 42 87 1840. 94 58 1848. 59 85 1841 185 59 1849. 100 53 1842 133 9C 1850. 123 97 1843. 97 64 1851 93 41 1844. 103 59 1852. 116 29 –1845. 95 05 1853. 88 56

Pendant les dernières années, le tonnage des marchandises, relevé d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, présente les résultats suivants applicables au parcours total

En 1847 Descente. 1,232' Remonte. 467' Total. 1,699' 1848 2,593 64G 3,239 1849 3,086 727 3,813 1850 3,342 601 3,943 1851 2,855 310 3,165 1852 3,665 156 3,821

Ces résultats sont au-dessous de la réalité; et si l'on s'en rapporte aux renseignements recueillis par MM. les ingénieurs auprès des négociants des localités, on devrait établir approximativement, ainsi qu'il suit, le tonnage


annuel des marchandises transportées par la navigation de la Creuse

A la descente Farine, blés, avoines, écorces 10,000' /Sel 2,000'

Plâtre 1,400 j

A la remonte Bois du «•"> so f /O0O Ardoises d Angers 200

Charbons do terre pour forges, cokes. 200

Fonte et for 150

TOTAL. 14,000'

On présume que la différence entre ce tonnage et celui qui est indiqué plus haut provient de ce qu'une partie des chargements échappe à la perception enlre le port de l'Auvernière et celui de Châtellerault sur la Vienne, où se trouve le premier bureau de recette atteignant la navigation de la Creuse.

DAOULAS.

Suivant divers états statistiques, le Daoulas serait, navigable sur une étendue de 7k, compris dans le département du Finistère mais ce n'est, à proprement parler, qu'une des anses nombreuses qui existent a l'embouchure de l'Aulne, dans la rade de Brest. Celle de Daoulas ne renferme aucun port digne de remarque et les tableaux des douanes n'en constatent aucune opération. Cette rivière ne figure donc ici que pour mémoire.

CANAL DE LA DEULE.

Ce canal commence au fort de Scarpe, sur la rivière de Scarpe, à 3k audessous de Douai, et se termine à Deulémont, où la Deule se jette dans la Lys.

On appelle généralement

Canal de la Haute-Deule, la partie supérieure comprise entre le fort de Scarpe et l'écluse de la Barre, près Wazemmes, en amont de Lille;


Moyenne-Deule, celle qui s'étend depuis ce dernier point jusqu'à l'écluse de Saint-André, près et à l'aval de Lille

Et canal de la Basse Deule, la partie comprise entre cette écluse et la Lys.

Cette dernière partie est formée du lit même de la rivière de Deule, qui fut canalisée au xir siècle et donnée, en 1267, en toute propriété, aux Lillois par Marguerite, comtesse de Flandre.

Le canal de ]a Haute-Deule fut commencé, quatre années plus tard, aux frais de la ville de Lille, qui avait confié a l'un de ses habitants, Jean Châtelain, le soin d'ouvrir une communication avec la Bassée. Il a été achevé, en 1692, dans toute son étendue entre la Scarpe et Wazemmes. Enfin, en 1753, la ville de Lille, qui ne recula jamais devant les sacrifices que réclamait le développement de son commerce et de son industrie, fit exécuter, également à ses frais, le canal de jonction qu'on appelle la Moyenne-Deule.

Jusqu'en 1825, l'état de cette ligne de navigation devenue depuis si importante, était tellement défectueux, que la navigation ne s'y faisaitque difficilement, même à lm 20 elle avait lieu seulement deux fois par semaine, et pendant la sécheresse elle était entièrement interrompue. Les écluses existantes nécessitaient une reconstruction complète; il en fallait encore de nouvelles; enfin, le curement et l'approfondissement du canal ne pouvaient plus se retarder. Les travaux à îaire étaient évalués à 500,000f; mais, en même temps, une dépense égale étail reconnue nécessaire pour perfectionner, entre Merville et Ueulémont, la navigation par laquelle s'opéraient, en grande partie, les échanges de l'arrondissement d'Hazebrouck et des ports de Calais, Gravelines et Dunkerque surtout, avec le chef-lieu du département du Nord, alors que le canal d'Aire à la Bassée n'était pas encore ouvert.

Ces travaux firent l'objet d'une concession de la ligne navigable comprise entre Merville et le fort de Scarpe. Par suite de l'adjudication qui eut lieu en vertu de la loi du 24 mars 1825, une ordonnance du 16 septembre suivant reconnut le sieur Honnorez pour concessionnaire pendant vingt neuf ans à partir de la date de cette ordonnance. La concession expire donc le 16 septembre 1854.

Le développement total du canal de la Deule depuis le fort de Scarpe jusqu'à la Lys, à Deulémont, est de 65,652m, savoir

Cette longueur se divise ainsi, par département


Département du Pas-de. Calais 18,000" du Nord. 47,652

La pente totale est de 9m 73 elle est rachetée par 6 écluses de 5"' 20 de largeur et /|0ln de longueur utile. Ces écluses sont celles de Don, de la Barre, de Saint-André, de Wambrechies, du Quesnoy et de Deulémont. La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est, au minimum, de 3m 50.

Le tirant d'eau normal est de lm 50 entre Douai et Lille, et de 1™ 60 sur la Basse-Deule il est, au minimum, de l"1 50 sur cette dernière partie. La charge moyenne des bateaux est de 93', et la charge maximum est de 225'.

Le halage s'opère au moyen de chevaux le service se fait bien et la navigation n'éprouve pas d'entraves. Toutefois, il reste à faire quelques améliorations, et notamment à compléter l'empierrement du chemin de halage qui a été commencé pendant la concession aux frais de l'État, attendu que le cahier des charges n'obligeait pas la Compagnie à faire cette dépense.

La distance de la Scarpe à la Lys peut être franchie en trois jours et demi.

Le halage seul coûte, en moyenne, pour un bateau de 180', savoir entre Douai et Lille, 23f entre Lille et la Lys, 12', ce qui fait revenir le prix, par tonne et par kilomètre, à 0r 0026 dans le premier cas, et à 0r OOZi dans le second, soit, en moyenne, 0r 0033.

Sur l'ensemble de la ligne de Mons îi Lille, les frais de transport de 1,0 00l de charbon reviennent, moyennement, y compris le retour à vide, à 3r6O, savoir :lf 58 pour droits de navigation dont Of 555 sur la Deule; 0f 817 pour frais de halage et lf 20 pour salaire et bénéfice du marinier, etc. Le chemin de fer fait ce transport à 3f 53.

Le tarif annexé à l'ordonnance du 16 septembre 1825, approbative de l'adjudication de la concession de la Deule et de la Lys, est ainsi conçu « Les droits devront être perçus par distance de 5" néanmoins, on aura égard aux fractions de distance. L'unité fractionnaire ne pourra être moindre de 1'; ainsi, au-dessous de 1" on comptera 1".

» La perception se fera sur la remonte comme sur la descente. » La Compagnie sera autorisée à percevoir par tonne

Sur chaque bateau chargé O'Oi vide. 0 02

n Les bateaux chargés de cendres de bois, cendres de houille, cendres de tourbe, d'engrais, de sable, de pavés pour Its routes seulement, ne paieront que le droit fixé pour les bateaux vides. »


La perception se fait à la charge possible et sans réductions.

Il est plus que probable que, lorsque l'État sera rentré en possession du canal de la Deule et de la Lys, le tarif actuel fera place à celui qui est actuellement en vigueur sur les cours d'eau non concédés du Nord, conformément au décret du 4 septembre 1849. (Voy. p. 3.) ')

Les distances d'après lesquelles se calcule le montant du droit, proportionnellement au trajet parcouru, sont fixées ainsi qu'il suit

))Î:SIGV:\TIOV DISTA\CI:S U1:SIC\:1·I·10\ DISTANCES ,,fiS.C*ATIOS JSSL DÉ8.0NAT.0N £Ss^ j)hSIG~ATIO~ fi\ fiIL0376TRfi5 DhSlG:\AllO~ Ii:i KILOMirTREs des Ites PBISC1PAUI POINTS. ^f™ CUMULÉES. l'IViSCII'.HX l'OUTS. u^ï^s CCJH.LÉIH. Tète amont de l'edlise du fort Bac do l'Allumette 2 37 de Scnrpe 0 0 Pont d'Haubourdin 3 40 Gnre (ic Dorignies 2 2 rivage tle la rue Marais 2 42 l'ont d'Auby 2 4 Loos de lu Planche à 2 42 l'ont d _4ubr. 2 Loos~–dctitt'iancheà à

Rivage de Forest 2 6 Quesnoy 1 43 l'ont-à-Smilt. 4 tO Pont dr C-intelou 2 45 Rivage do Courrières li 1G Quai île- la Barre 1 46 l'ont-Muudit 2 18 Intériinr de Lille 2 48 Pmil-u-Veiulin i 20 Saint-André 2 50 1 ()nHt-'t~lHIIJ1.0 Snmt-ndn' 2 50 Pont de Hiiuvin (cuniil d'Aire Pont de I'ubbiiye de Mar-

ti lu Bnssùi) 'j 20 nufltp 2 52 Pont de Don 4 30 Pljinchc de Marquette 1 53 Riv.ige îles Ansercuilles. 2 32 Pont de "W:n.liiei:hics. 2 55 de AVavrin 2 3i Pont du yuesnov 5 00 deSjnttset d'Anroisnes. 1 35 PonUie Dt-ulijniont 5 G5 Il

Les bureaux établis pour la perception des droits sont situés à Auby, à Lille et au Quesnoy.

Les chiffres des produits annuels résultant de la perception du droit de péage, ainsi que le tonnage absolu des marchandises sur l'ensemble de la voie navigable concédée, c'est-à-dire depuis le fort de Scarpe jusqu'à Merville, sont indiqués dans le tableau suivant

AX.XÉES. PRODUITS. CHAMONS. -Es TOTAL.

maiu:iia.vii[*i:s.

tonnes. tonnes, tonnes.

1840 342,102'44 350,550 392,345 742,895 1841 390,756 76 404,118 434,001 838,719 1842 412,724 08 463,382 517,865 981,247 1 1843 384,415 12 404,680 456,279 860,959 1844. 351,494 95 395,241 434,661 829,902 1845 427,654 94 483,104 537,969 1,021,073 184l> 408,889 57 453,291 562,255 1,015,546 1847 454,329 95 537,749 606,362 1,144,111 1848. 354,597 02 443,243 373,487 816,730 1849 379,916 05 517,240 432,717 949,957 1850 417,092 53 476,469 483,086 959,555 1851. 431,817 01 529,963 569,346 1,099,309 1852 434,643 46 536,186 549,996 1,086,182 1853 425,183 43 521,799 542,292 1,064,091


Bien qu'aucune distinction n'ait été faite ici entre la Deule et la Lys, on peut obtenir cependant des résultats approximatifs, pour chacun de ces cours d'eau, à l'aide des renseignements qui ont été pris, en 1852, à diverses écluses.

Voici, d'après ces renseignements, quelaurait été le nombre des bateaux chargés qui ont traversé les écluses de Don, de la Barre et de Wambrechies, situées sur la haute, la moyenne et la basse Deule

ÉCLUSES. DESCENTE. REMONTE. TOTAL. II

bnieaux. bateiuix. bateuux.

De Don 4,249 038 4,887

De la Banc 3,28t C50 3,931

De Wambrechies 1,153 1,116 2,269

On a constaté également, mais aux 2 premières écluses seulement, sans indication toutefois de la descente et de la remonte, la nature des principales masses de marchandises transportées par ces bateaux, à chacun desquels on peut appliquer la charge moyenne de 93' ci-dessus indiquée.

Il NATURE ÉGf.I7SE DE DOH. ÉCLUSE DE LA Il ~i | lYATURF ÉCLUSE DE DON. ÉCLUSE DE LA BARBE. i LES MARCHANDISES. NfttmitK ï'txxAfiE noïiiîre to^age j ̃! DE BATKAl'X Ad'ROXIMAT. ne BATEACX Al'l'IlOMMAT. I

,,1 DE "man, 20.5,Ç)02 J)¡'; "ATE' 151,497 l'I' Houilles 2,214 205,902 1,029 151,497 jj j Coke 8 3,534 35 3,255 [ Fer, fonte 11 1,023 10 930 Minerais. 14 1,302 » » Matériaux de construction 1,302 597 55,52V Matériaux de construction. 655 60,915 507 55,521 j 'I Engrais 322 29,946 190 17,670 1: Autres marchandises 3,709 j 344,937 1,470 136,710 j Il Total 6,063 [ 647,559 3,031 365,583 II

CANAL DE LA DIVE.

Ce canal suit latéralement la rivière non navigable de la Dive, dont il emprunte en partie le cours, depuis le pont de Pas-de-Jeu jusqu'à son embouchure dans le Thouet. iï: Le point de départ devait être à Moncontour, conformément aux dis-


positions d'un arrêt du Conseil, du 5 novembre 1776, qui fit concession au sieur Augustin de la Faye d'un droit de navigation à percevoir, pendant soixante années, tant sur le canal de la Dive, proprement dit, que sur la partie inférieure du Thouet, comprise entre l'embouchure de ce canal et la Loire, à charge de nettoyer et de recreuser cette partie de la rivière cet arrêt faisait en outre concession, à charge de dessèchement, de tous les terrains situés dans la vallée de la Dive. Les travaux devaient être terminés en cinq ans.

Un second arrêt, du 12 juin 1781, restreignit, sur la demande du concessionnaire, à l'espace compris depuis Pas-de-Jeu jusqu'au Thouet, le développementdu canal à construire. Par un troisième arrêt du lfr mai 1787, il fut accordé un second délai de cinq ans pour l'exécution de l'entreprise. Après avoir été plusieurs fois abandonnés et repris, les travaux étaient encore abandonnés de nouveau depuis longtemps, lorsqu'en 1835 le gouvernement reçut des propositions pour leur achèvement, suivant un projet approuvé en 1822, et par suite duquel il devait être donné au canal des dimensions en harmonie avec celles des autres canaux projetés ou en cours d'exécution à la même époque. Ces propositions étaient faites par diverses Compagnies. Celle qui fut agréée était formée des ayants droit des héritiers de la Faye et des anciens bailleurs de fonds de ce concessionnaire. L'ordonnance du 9 octobre 1825, qui confirma dans leurs mains la concession primitive, en portant à quatre-vingt-dix ans la durée de cette concession, en retour de l'augmentation des dépenses résultant des nouveaux projets à exécuter, accorda un délai de six ans pour l'achèvement des travaux. Ces travaux ne furent terminés qu'à la fin de 1834 la réception définitive en fut prononcée par un arrêté du préfet de Maine-et-Loire du 12 décembre de cette même année, qui fixait au 1" janvier suivant la mise en jouissance de la Compagnie c'est à partir de ce jour que doit être calculée la durée de la concession, laquelle prendra terme ainsi le 1er janvier 1925. A l'époque, à peu près, où le canal venait d'être livré à la navigation, la concession fut vendue par autorité de justice. Les sieurs Gouze, Prevost de la Chauvellière Rivière et Mauriceau en furent reconnus acquéreurs par un jugement de l'audience des criées du tribunal de Saumur, du 23 mai 1835, moyennant la somme de 2,500, 000f.

Une ordonnance du 24 octobre suivant, acceptant l'offre faite par les nouveaux concessionnaires, les autorisa à exécuter, dans un délai de trois ans, les travaux nécessaires pour prolonger le canal de la Dive, conformément au projet approuvé en 1822, depuis Pas-de-Jeu jusqu'à Moncontour, sur une longueur de 12,208" et à dessécher les marais situés dans la vallée, entre ces limites, ainsi que dans les vallons accessoires. La pente, de 4m 60, existante enàmonj^de Pas-de-Jeu devait être rachetée par 3 écluses. La


dépense était évaluée à 670,876' 16. Les droits à percevoir sur le prolongement devaient être les mêmes que sur la partie inférieure, et la concession de l'une et de l'autre partie devait expirer en même temps. La Compagnie n'a donné aucune suite aux dispositions de l'ordonnance dont elle avait sollicité l'émission. Sa déchéance a été définitivement prononcée par décision ministérielle du 8 octobre 1840, en ce qui concerne le prolongement autorisé par cette ordonnance.

A la même époque, le canal de la Dive a été de nouveau vendu, à la requête de la Caisse hypothécaire, créancière des derniers acquéreurs il lui fut adjugé, et aujourd'hui encore la concession se trouve dans ses mains. Le développement de la ligne navigable à laquelle est relative la concession du canal de la Dive est de 39,821" dont 11,840'" formant la longueur de la partie inférieure du Thouet.

Le développement du canal de la Dive, proprement dit, est, savoir

La pente, de 21m 53, est rachetée par 9 écluses, dont la largeur est de 5m20, et la longueur utile, de 351".

Le tirant d'eau normal est de 1™ 60.

La charge moyenne des bateaux est de 30 à 35', et la charge maximum, de 50'.

La traction des bateaux se fait à bras d'hommes. La durée du trajet de Pas-de-Jeu à la Loire est de deux jours, à la descente, et trois jours, à la remonte. Les frais de transport, droit de péage déduit, sont de Of 095 par tonne et par kilomètre, dans le premier cas, et de 0r 115 dans le second. L'arrêté précité du préfet de Maine-et-Loire, en date du 12 décembre 1834, relatif à la mise en jouissance du canal, au profit de la Compagnie, fixait en même temps le tarif des droits à percevoir, par application des arrêts du Conseil, des 5 novembre 1776 et 12 juin 1781 ledit arrêté ne faisant, au reste, que substituer les nouvelles mesures aux anciennes. On croit devoir se dispenser de reproduire ici ce tarif, qui renferme une longue série d'articles sur la majeure partie desquels n'a pas encore porté la perception et dont les prix ont été d'ailleurs modifiés par la Compagnie.. On se borne à indiquer les droits réellement perçus pour les matières qui font l'objet des transports actuels.

Ces droits s'appliquent au trajet total de Pas-de-Jeu à la Loire, et à une quantité de 1,000k.


NATURE DES JUKCHAMJISES. linons. NATURlï DES MARCHANDISES. dhoiis. Vins •. 4' Bois de construction f*». 2' 50 Blé, orge, farine, son 3 40 bois blanc.. 1 90 (petites baraudos «80 Pavés 1 60 Tufaux. l petits nantais 1 10 Sable 1 95 { parpaings 1 20 Tourbe 3 10 Moellons 2 » Houille et noir animal. 2 10 Chaux 1 70 Pommes 4 50 Briques et carreaux 2 10 Cercles 4 50 Ardoises 2 50 Autres marchandises non dénomBois de chauffage 1 50 mées ci-dessus, en moyenne 3 20

Les produits des droits perçus, d'après le tarif qui précède, ont été, dans les derniers temps, savoir

En 1848, de 24,044' 47 En 1851, de 31,210'30 1819 35,069 081852 38,943 16 1850 37,186 99 1853 20,548 86

Le tonnage des marchandises transportées, ramené au parcours total de Pas-de-Jeu à la Loire, présente, pour les trois dernières années, les résultats suivants

vA'rURi; 1851. 1852. 1853. ]1, l DES 11A1tCIIAISU1SGS. n8·I;F\7E. 118110\TF.. IIESf,Ii\7F. n1:D10vTF.. ,j' -1 !B~ 5,139 19 /7S9 262 1,318 205 t0rge,faritie,son. 5,3~!) n 5,231 81 2,540 164 14 iTufanx.10,362 }) 15,702 46 13,554 31 1 Moellous,chaux, briques,ca1'1'eaux,

plâtrc. 666 839 8 1,626 }) 382 JI Pavé,, sable. 325 Il 302 119 438 a Ardoises. » 152 il 82 » 175 Bois de construction 211 44 165 60 199 12 –dechauftage. » 130 52 13 90 Tourbe. 601 u 509 141 962 1.;5 1 Houille et \loir animal. 206 248 824 409 1,836 63 Vins. 2,185 37 2,23.2 3,517 n I Autres marclandisca. 99 8 266 M M9 130 25,163 1,477 30,050 2,856 24,666 1,387

TOTAL. 26,640' 32,906' 26,053'

Dans les deux années précédentes, le tonnage total avait été en 1849, de 31,0051; et, en 1850, de 22,994'.


DIVES.

Cette rivière est navigable depuis le pont de Corbon, sur la route impériale n° 13 de Paris à Cherbourg, jusqu'à son embouchure dans la Manche. De Dives à la mer, la navigation est exclusivement maritime, sur 2k environ de longueur.

La Dives est soumise à l'influence des marées qui remontent jusqu'à 3 ou 4k au-dessus du pont de Saint-Sanson; et, en amont de ce point surtout, elle présente à la navigation de très-grands obstacles. Un projet, combiné dans l'intérêt du dessèchement et du commerce des transports, est, en ce moment, en cours d'exécution et sur le point d'être terminé. JI consiste dans la coupure de trois sinuosités qui, en abrégeant le cours que les eaux ont à suivre jusqu'à la mer, facilitera leur écoulement.

Le développement du cours naturel de la Dives, dans sa partie navigable, est de 28,000" Ce développement, compris dans le département du Calvados, doit être réduit de 3,8S5m par les redressements qu'on exécute et dont la longueur est de 2,598m. Une fois les travaux terminés, la partie navigable se réduira donc à. 24,115" La pente, qui est très-faible, n'a pas été déterminée exactement. Le tirant d'eau, à l'étiage, varie de 0'" 50 à 0m 90.

Bien que la Dives traverse une des plus belles et des plus riches vallées de la France, sa navigation a fort peu d'importance dans la partie qui s'étend en amont du port de Dives, situé à peu de distance de la mer. Dans cette partie les transports se font au moyen de bateaux plats de 15 à 20', et consistent en foins, cidres, bois, pommes, matériaux de construction, etc., dont le poids total ne dépasse guère annuellement 3 à 4,000'. Le port de Dives présente un abri sur, étendu et d'un accès facile. Le tonnage possible des navires chargés qui ont fréquenté ce port en 1852 s'est élevé à 8,160', dont 5,033' à la descente et 3,127' à la remonte. La Dives n'est pas imposée au droit de navigation.

DON.

Ce cours d'eau est navigable depuis le moulin de Coiqueneu, au-dessous de Guémené, jusqu'à son embouchure dans la Vilaine.


La longueur de cette partie navigable, comprise dans le département de la Loire-Inférieure, est de. 8,000m. Sa pente est de 0"' 12 environ par kilomètre.

Le tirant d'eau est de 2m en hiver et 0nl 50 en été. Dans cette dernière saison, la navigation n'a guère lieu que sur une distance de 2k près de l'embouchure.

La charge moyenne des bateaux est de 55' elle est, au maximum, de 35' en été et de 75' en hiver. Le halage se fait à bras d'hommes. Le Don n'est pas imposé au droit de navigation il n'est ni classé par l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, ni compris au tableau annexé à la loi du 9 juillet 1836.

La navigation est presque nulle. La quantité de marchandises transportées annuellement peut être évaluée à 600' seulement, composées de produits agricoles et de chaux provenant des environs de Nantes. Le nombre des bateaux qui ont navigué en 1853 ne s'est pas élève à plus de quinze.

DORDOGNE.

La Dordogne, allluent principal de la Garonne, dans laquelle elle se jette au bec d'Atnbès, est navigable à partir d'Argentat ou même de Saint-Projet, pour de petits bateaux, mais à la descente seulement et avec de grandes difficultés. Ce n'est guère qu'à partir de Meyronne, point indiqué par l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, que cette navigation en descente commence à se faire dans des conditions convenables. Entre Souillac et la Garonne, la navigation a lieu à la remonte comme à la descente.

Dans sa partie inférieure, la rivière est accessible aux bâtiments à quille jusqu'à Saint-Jean-de-Blagnac mais entre Libourne et le bec d'Ambès, la navigation peut être considérée comme exclusivement maritime.

Les affluents de la Dordogne sont: la Vézère, l'isle et le Moron, situés tous les trois sur la rive gauche.

Dans toute la partie qui s'étend au-dessus dé Souillac et même au-dessus de Bergerac, c'est-à-dire sur les deux tiers de son cours navigable, la


Dordogne présente tous les caractères d'un torrent tantôt elle coule au milieu de ses alluvions, qu'elle sillonne dans tous les sens; tantôt elle est resserrée entre des rochers escarpés enfin, sur certains points, elle est adossée à une berge solide, tandis que la berge opposée est exposée aux ravages des crues. Au-dessous de Bergerac et jusqu'à Libourne, le lit et le régime de la rivière opposent moins d'obstacles à la navigation cependant les maigres ou rapides, qu'on y rencontre en très-grand nombre, entravent souvent la marche des bateaux et interrompent presque totalement leur circulation pendant la saison des basses eaux, qui dure plusieurs mois. On peut évaluer la longueur totale de ces maigres au quart du parcours.

La loi du 19 juillet 1837 avait alloué un crédit extraordinaire de 2,100,000', dans le but de faire disparaître les principaux obstacles existant dans le département de la Dordogne.

D'après le projet qui servit de base à cette loi, l'amélioration devait consister dans l'ouverture de deux dérivations l'une dans la plaine de Trémolac, à 10l de l'embouchure de laVézère l'autre entre Mauzac, à peu de distance de l'extrémité de la première, et le moulin de Tuillère, audessus de Bergerac, en passant derrière le bourg de la Linde cette dernière, à laquelle on a donné le nom de canal de la Linde, a seule été exécutée. Elle a été livrée à la navigation au mois d'octobre 18/|3. La dérivation de Trémolac devait avoir un développement de 4,000m. Elle comportait l'établissement de 2 écluses. L'exécution de ce travail compléterait, avec le canal de la Linde, le perfectionnement de la navigation entre Limeuil et Bergerac, où l'on construit en ce moment un barrage éclusé.

Quant à la partie inférieure de la Dordogne sur laquelle rien n'a encore été entrepris, son amélioration pourrait s'obtenir au moyen de barrages avec écluses. Ces écluses seraient placées dans de petites dérivations latérales ou en lit de rivière, mais, dans tous les cas, séparées du barrage par une distance de200m au moins, et se rattachant à cet ouvrage par une digue submersible. Suivant les projets dont on s'occupe, on établirait soit 8 barrages mobiles, soit 5 barrages fixes. Dans le premier système, les barrages occuperaient les positions suivantes Chouet, Russe], Saint-Pierre-d'Eyraud, Fleix, Fougas, Cugats, les Granges et Fiaugeagues. Les dérivations dans lesquelles ils seraient placés auraient une longueur totale de 3,530™. Dans le second système, les barrages seraient situés à Russel, Saint-Pierre-d'Eyraud, la Nogarède, les Granges et Prat. La longueur de leurs dérivations serait de 5,510m.

Le développement total du cours naturel de !a Dordogne, entre SaintProjet et son embouchure, se divise, ainsi, quant au mode de navigation


à la descente, seulement.

De Saint-Projet à Meyronne. 114,738»

1° Navigation fluviale, De Meyronne à Souillac 16,583 311,321" « la remonte comme à la descente. `

De Souillac à S'-Jean-de-Blagnac. 180,000

Navigation fluviale et maritime. De Saint-Jean-dc-BlaRnac à Libourne 26,000 I

3°. Navigation exclusivement maritime. 64 900 De Libourne au bec d'Amliès 38,200 ) 64,200

De Libourne au bec d'Ambès. 38,200

TOTAL. 375,521™

Cette longueur est répartie ainsi qu'il suit, par département

Département de la Corrèze. 79,103°' de la Corrèze et du Lot 1,204

du Lot. 55,000 du Lot et de la Dordogne 3,948 de la Dordogne 122,000 de la Gironde. 114,200

Le canal de la Linde, dérivé de la Dordogne, entre Mauzac et Tuillère, forme, dans cette partie, une seconde voie latérale à la rivière, dont il ne raccourcit le trajet que d'une longueur de 2,500' mais tant en raison des difficultés que présente la navigation en rivière, que de la modicité du tarif perçu sur le canal, cette voie artificielle est suivie presque exclusivement par les bateaux, de préférence à l'autre.

Le développement de la voie navigable se réduit ainsi à.. 374,000m. La longueur du canal de la Linde est de 15,375°' compris dans le département de la Dordogne sa pente est de 22™ 21 elle est rachetée par 9 écluses, dont 6 situées à Tuillère forment deux groupes séparés par un bassin l'une des 3 autres, celle de Mauzac, est une écluse de garde. La Dordogne présentant une suite de biefs, dont la pente est très-faible, séparés par des maigres ou rapides dont la déclivité s'élève jusqu'à 1™ 50 par kilomètre, il est difficile d'assigner une valeur exacte pour la pente de cette rivière. Néanmoins, il résulte du profil en long de la partie comprise entre Souillac et Libourne, qu'on peut la diviser en plusieurs sections, dont la pente moyenne offre une certaine régularité, savoir

De Souillac à Limeuil sur 74" 0m 562 par kilomètre. De Limeuil à Tuillere – 29 5 0 S72

De Tuillère h Pessac. 55 0 271

De Pessac à Libourne – 49 5 0 103

Ce qui donne une pente moyenne de. 0 503

La hauteur d'eau, à l'étiage, est d'environ 0nl 50 sur les divers maigres; cependant, sur quelques points, cette hauteur s'abaisse à O"1 30.


Dans le canal de la Linde, le tirant varie de l"1 40 dans le bief d'alimentation, sur les buscs des écluses de la Linde et de Mauzac; et sur les buscs des autres écluses, il est de lm 40.

Les plus fcrtes marées d'équinoxe s'élèvent, moyennement, à Libourne, à hm 50 au-dessus du zéro de l'échelle du port de cette ville ces marées exceptionnelles se font sentir jusqu'à Pessac. Pour les marées ordinaires, on prend généralement pour limite la ville de Castillon, située à 36k audessus de Libourne.

Les bateaux affectés à la navigation fluviale sont de trois espèces Les argentats ou coupets, de 10 à 20', qui tirent 0m [\5 à 0nl 65 d'eau; 2° Les gabares, de 30 à 50l, tirant 0'" 80 à 0'" 95;

3° Les grands bateaux, de 60 à 80', tirant de lm 05 à 1'" 10. Les moyens employés pour la traction des bateaux sont à la descente, le courant, jusqu'à Saint-Jean-de-Blagnac, et la marée, en aval de ce point; à la remonte, la marée jusqu'à Libourne et mêir.e Saint-Jean-de-Blagnac, et en amont, le halage par boeufs.

On met généralement, pour aller de Souillac à Bergerac, quatre jours et huit jours pour remonter de Bergerac à Souillac.

La durée moyenne d'un voyage de Bergerac à Bordeaux est de six jours, et de huit jours, de Bordeaux à Bergerac, savoir:

De Bergerac à Libourne .3 3 jouis; en sens inverse 5 jours. De Libourne au bec d'Ambes 2 2 –Du bec d'Ambes à Bordeaux. 1 1

Le prix du fret est, par kilomètre et par tonne

De Bergerac pour les marchandises ordinaires. Descente. 0' 038 Hemonte. 0'056 à Bordeaux.. celles exigeant des précautions. OO5G 0 068 De Bergerac pour les marchandises ordinaires. 0 050 0 117 à Libourne.. | et pour les autres ». 0 140

Le prix pour Libourne est à peu près le même que pour Bordeaux, parce que les bateaux, après avoir déchargé à Libourne, descendent à Bordeaux afin d'y trouver un chargement. Les bateaux n'ont jamais à la remonte qu'un faible chargement et remontent souvent même à vide; de là, le bas prix du fret en retour de Bergerac.

Il n'y a pas de fret réglé spécialement sur le canal de la Linde, pour lequel le prix de la tire, par tête de cheval, est de 6f pour le parcours. La Dordogne est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor, tant pour la navigation fluviale que pour la navigation maritime. Le droit relatif à la navigation fluviale s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)


Les distances légales, qui servent également de base à la perception, proportionnellement au trajet parcouru ont été déterminées ainsi qu'il suit

ntai-virint- DISTANCES iiiSsir"ïATIfïï DISTANCES DESIGNATION ~N CN KILOMÈTllEB DfcMbaAllU» EK SILOMÈTUCS des des

ITIIOIPAUX POINTS. IBs'raMS C™lLÉES- miKCIPAEÏ l'OI.VTS. LEsVofKTS ««"•'». Snml-rrojct 0 0 Trémolnc dO 205 Chalrignac- 7 7 Cazat 2 207 de lit Luzége ̃ 11 Js Budofol 0 213 llnssigniii-le-Ilaul 5 23 La I.iEde 5 218 Gleny (conmi.de Servions).. il 37 Saini-Dinr-iiis 7 225 Duustre 5 « Jloulcydier 5 230 Argcntut. B 45 Creyssc 2 &l Monceau 4 *• Borio-ilu-Pont 5 237 Rodangn 9 58 Bi-rgorac 3 210 UrivB7.ac 'iu Lnmou7.ie-S&int-Miivtin. 9 249 Mouctin 3 63 S»int-l"ierrc-dT.yrmi<l. 7 2;6 | Iteuulii-u 3 00 LcFleix B 2BÎ Extresse 3 Port-SimikM'oy 5 207 I.iovirdres 7 71» [ liyncssc (I 273 i Gîruclraulioueli.dolnMre).. 2 78 Suinto-Eulalio 2 275 j r.ronou icomni- île Pauline).. 2 80 Riln-hon 2 277 Tnuriiii; 1 81 Pcssjc 4 281 Magunguns 2 Kl Kliujngui'S h 285 Csrennoc 'l 85 La Mothe-Moun\vt.'l îi 288 llraels (oomm. iU- Viivnic) i 80 Ciisliilon 5 293 Gluges [romm. du JIarlt-1) 8 97 Civrac 4 297 Mont-TuU'lU 3 181) Snhito-Teny 3 300 Creysse 2 102 Snint-Joan-do-Blngntie. 3 303 lïeyronne (tonim. Gi' Saint- Vigiionet 5 308 Sov.ii 4 te Kraime 2. 3<0 Liivcyssiùre (c. duL-iuiTti).. lit .Moidon 3 3)3 Pinsiic 4 115 fienissac 10 323 SuulUor. 9 1-24 ̃ Buuxc 4 321 Cicunre 2 120 Libourne [cnib dol'lsle). 2 329 llorouil ,0111111. du Roc) 4 130 Fronsac 1 330 Treille* 2 i:fi Lutf 2 382 Si.int-Julii-n 4 I3I> Arvvyns 4 336 Crosli'jai: 7 H3 Vuyres 2 3-38 Vilrac.. i "J 1Ô2 Vlslc-ilu-Cnrnet !1 3W Domine ̃ 3 155 Jlsquf» 3 350 Caslelnau 7 102 Cubz.ic et Saint-Vincent 7 357 | Bézcnnc !l 171 Swiit-AïKlré-di'-Cttlizoc. 3 3B» MOuzfius 7 17H Fonlnriiltie 3 363 Civrac 4 1S2 Aotn-Dnnie-dAmW's 2 365 i Coux 1 1*3 Uniiii;Ts S 36« i Cnbsns 6 WJ Iloare 1 3(!9 | I.iiiieuil (enib. iIl-Iii Vézère).. 0 193 Emhouch'lre dans la Gironde. 3 372 i __–––_

Cette longueur totale de 372k, comparée à celle qui résulte des indications données plus haut, présente une différence de 2,500" Mais cette différence, minime d'ailleurs, est loin de se répartir proportionnellement entre les différents points compris au tableau qui précède; il y a dans l'indication des distances de l'un à l'autre des erreurs assez graves pour qu'il paraisse utile de les signaler.

Ainsi, d'après des renseignements positifs, produits récemment par MM. les ingénieurs, il faut compter:


De Saint-Projet à Meyronne. 115' au lieu de 106' De Meyronne à Souillac 16 18

De Souillac à Limeuil 74 71

De Bergerac à Pessac. 43 5 41

De Ca-,Lillon à S-.ilnt-Jean-de-Blagnac 8 5 10

De Libourne au bec d'Ambès 38 2 43

Les chiffres des distances totales de Limeuil à Bergerac, de Pessac à Castillon et de Saint-Jean-de-Blagnac à Libourne ne présentent pas de différences sensibles avec ceux des longueurs réelles; néanmoins il y aurait lieu de procéder à une rectification complète du tableau qui sert de base à la perception.

Le canal de la Linde est également imposé au droit de navigation, en vertu d'une ordonnance du 2 mars 18^5, dont l'article 1er a décidé en principe « qu'il serait perçu provisoirement sur les canaux construits aux frais de l'État, latéralement aux rivières navigables, les mêmes droits de navigation que ceux qui sont établis sur lesdites rivières. » En ce qui concerne celui-ci, dont la longueur est égale à celle de la partie correspondante de la rivière, il est évident que la navigation a tout intérêt à emprunter la voie perfectionnée qui lui est offerte.

Quant à la navigation maritime, le décret du 4 mars 1808, portant règlement pour la perception de l'octroi de navigation dans le bassin de la Gironde, décret dont les dispositions ont été maintenues par l'art. 23 de la loi du 9 juillet 1836, n'assujettit les bâtiments affectés à cette navigation qu'au paiement annuel de if par tonne de chargement possible; et, moyennant cette faible taxe, ces bâtiments peuvent naviguer librement sur toute la partie de la Garonne, de la Dordogne et de l'Isle soumise à l'inscription maritime.

Les bureaux établis sur la Dordogne pour la perception de ces deux natures de droits sont situés à Limeuil Bergerac, Castillon et Libourne. Ceux de Bergerac et de Libourne fonctionnent en même temps comme bureaux de jaugeage.

Les produits des droits perçus, depuis le tarif actuellement en vigueur pour la navigation fluviale, ont été

En 1838, de 17,493' 14 En 1847, de. 18,540' 13 1839. 1 18,809 28 1848 13,70B 23 1840. 37,028 82 1849 15,592 41 1841 18,513 35 1850. 15,821 43 1842. 15,770 65 1851 21,653 30 1843 16,065 50 1852 21,051 24 1844. 18,218 05 1853 18,616 10 1845 22,111 57 y compris 321' 12 non perçus pour 1846 24,207 32 céréales.

Les produits de la taxe annuelle et proportionnelle auxquels a donné lieu la perception sur les bâtiments à quille, affectés à la navigation mari-


time, sont confondus dans ceux dont les chiffres sont indiqués à l'article relatif à la Garonne.

Le tonnage des marchandises transportées par la voie de la navigation Iluviale présente les résultats suivants, extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes

|| NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE. i| des 1850. 1851. 1852. il nrencrrni,ntses. m i ̃] MAnCHANBtSES. IlESCENTK. 11KMOME. DESCEMK. 11EIHOSTE. DESCENTE. BEMOSTE. lre CLASSE. tonnes. tonnes, tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. jj Céréales, légumes, fruits. 418,832 38,919 541,570 68,845 510,602 40,654 |! Fourrages 394 296 1,193 857 1,678 4,308 j| Vins et eaux-de-vie 1,107,1(18 21,477 1,879,588 28,560 1,616,035 49,675 jj Métaux 134,496 13,302 137,438 14,954 195,378 13,307 i: Épiceries et drogueries.. 23,468 392,971 9,64* 452,763 2,843 362,125 Poteries, verres et cristaux 4,548 4,936 683 5,670 14,203 2,172 Autres marchandises. 103,013 141,212 249,650 252,775 241,763 287,569 2e CLASSE.

ji Houille et coke 13,098 186,551 39,224 432,705 24,680 386,679 Charbon de bois 83,296 4,657 83,094 8,540 74,464 7,343 Bois de toute espèce -1,275,548 82,365 2,147,531 158,573 3,10,'i,0*6 114,990 Matériaux de construction 1,852,514 161,919 1,160,071 330,760 792,314 245,785 I Minerais 225,120 4,186 82,942 6,262 77,250 34,227 Engrais 4,589 1,523 2,898 8 5,880 6,083 604 Autres marchandises 16,348 5,845 82,529 564 14,212 3,129 Bois EN trains (ajproiimal.) n » » » 1 ,204 » Total. 5,262,432 1,060,163 6,425,059 1,717,708 6,677,685 1,552,567

Ramenés au parcours total des 329'- d'après lesquels a eu lieu la perception sur les transports à la descente, et des 214k de Libourne à Meyronne, point au delà duquel il n'y a pas de remonte, ce tonnage et celui des années précédentes donnent pour résultat

En 1847. Descente. 18,200'. Remonte. 6,737'. Total. 24,937'. 1848. 14,131 5,504 19,635 18.'i9 13,166 5,445 18,611 1850. 15,905 4,954 20,949 1851 19,529 8,028 27,555 1852. 20,297. 7,255 27,552

Mais, entre Saint-Projet etLibourne, pour la descente, comme entre Meyronne et Libourne, pour la descente et la remonte, le mouvement des marchandises a lieu, entre les principaux ports de la rivière, dans des proportions très-variables et qui ne permettent même aucune comparaison entre elles. Ces proportions n'ont pu être déterminées de la manière suivante qu'à l'aide des renseignements produits, pour 1852, par MM. les ingénieurs


DORDOGNE.

En amont de Meyronne et même de Souillac, aucun bateau chargé n'a remonté au delà de cette dernière ville; la quantité des marchandises transportées en descente ne s'est pas élevée au delà de 10,8001. Ces marchandises consistaient en madriers de noyer et de chêne, échalas, fromages d'Auvergne, fer de Boiizolles, houille d'Argentat et un peu de vins. En aval de Souillac, les chargements effectifs des bateaux, pour lesquels les droits ont été acquittés aux bureaux de navigation de la Dordogne et à ceux de Laubardemont et de Bordeaux, qui font également les recettes pour cette rivière, présentent un tonnage total de 151,33&l, ainsi réparti

DESCENTE. r.EMOKTE. TOTAL.

tonnes. tonnes. tonnes.

Limeuil. 23,699 2,428 26,127

Bergerac. 50,217 5,932 56,149

Sainte-Foy. 17,094 3,993 21,087

Castilion. 6,034 10,041 16,075

Libourne. 16,208 3,952 20,160

Laubardemont.. 3,942 43 3,985

Bordeaux 1,750 5,995 7,751

j 118,950 32,384 J 151,334

Quant à la navigation maritime le tonnage des marchandises qu'elle transporte ne saurait être indiqué d'une manière exacte, si l'on veut y comprendre toutes celies dont le transport s'opère jusqu'à Castillon et Saint-Jean-de-Blagnac, même par les bâtiments à quille qui acquittent la taxe annuelle et proportionnelle pour faire la navigation dans la Dordogne, la Garonne et l'Isle. Mais voici, d'après les documents publiés par l'administration des douanes, quel a été, pendant les dernières années, le mouvement du cabotage dans le port de Libourne, en ce qui concerne les bâtiments chargés

En 1847. Descente. 44,426' Remonte. 23,988' Total. 68,414' 1848 63,740 26,092 89,832 1849 74,536 25,782 100,318 1850. 65,399 27,755 93,154 1851. 52,891 29,628 82,519 1852. 63,201 31,167 94,308


DORE.

Dans le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, la Dore n'est classée que comme flottable en trains depuis le port de la Naud, au-dessous de Courpière, jusqu'à son embouchure dans l'Allier. Ce tableau porte qu'il n'existe pas, sur cette rivière, de navigation par bateaux. Il résulte cependant de renseignements otriciels que la Dore serait réellement navigable, bien que dans des conditions très-défavorables, il est vrai, et à la; descente seulement, dans la partie qui vient d'être indiquée; et, à la remonte, jusqu'à Puy-Guillaume.

Les principaux obstacles à la navigation sont les basses eaux qui durent au moins six mois, la rapidité générale du courant, l'excessive variation dans les passages et les directions, etc. L'usine de Martignat est un obstacle deplus pour les bateaux le barrage qui y relève l'eau est informe et mal disposé et, chaque fois qu'une barque doit passer, ou qu'un train doit descendre, il faut en détruire péniblement un fragment. L'amélioration de cette rivière exigerait donc, pour être appropriée aux besoins de la navigation, la construction d'ouvrages d'art nombreux, et tellement dispendieux qu'il n'y a pas lieu de songer même à en étudier les projets.

La longueur du cours de la Dore est, savoir

Ces deux parties sont comprises dans le département du Puy-de-Dôme. La pente de la Dore est saccadée elle varie de 0°' à 4ln 17 par kilomètre en moyenne, elle n'est pas moindre de lm 40.

Le tirant d'eau, à l'étiage, n'est que de 0m 20 sur les rapides la charge moyenne des bateaux est de 24', mais il y en a qui portent jusqu'à 40'. Le mode de navigation est le même que sur le haut Allier.

Le prix du fret, par tonne et par kilomètre, est de 0f 07 à 0f 08 pour les transports par bateau, et de 0f 035 par stère de planche, et par kilomètre également, pour les transports par trains.

La Dore n'est pas imposée au droit de navigation. Il n'existe pas non plus de droits de barrage, le propriétaire de l'usine de Martignat étant tenu de donner gratuitement l'ouverture du sien.


Le poids total des marchandises transportées annuellement ne dépasse guère 1,500 à -2,000'. Ce sont, en majeure partie, des planches qui descendent soit en trains, soit en bateaux; le reste se compose de vins, fruits et suifs.

DOSSEN.

Le Dossen ou rivière de Morlaix est navigable, à l'aide des marées, depuis le port de Morlaix jusqu'à son embouchure dans la Manche. Cette navigation est exclusivement maritime.

La loi du 16 juillet 1845 a consacré une allocation extraordinaire de 900,000f à l'amélioration du port de Morlaix. Le. projet général des travaux a pour objet l'établissement d'un barrage éclusé en face des fours à chaux Kerever, avec redressement et curage du lit de la rivière, en aval de ce barrage jusqu'au ruisseau de Kerauroux. Ces travaux sont en cours d'exécution.

Le développement de la partie navigable de la rivière, compris dans le département du Finistère, est de. 6,000™ Le tirant d'eau est de 2 à 3™ dans les hautes mers de morte eau, et de 4m 50 en vive eau mais les petits bâtiments qui fréquentent le port de Morlaix ne tirent guère plus de 2m à 2'" 50.

Il n'existe pas de droit de navigation.

*Le tonnage possible des bâtiments chargés qui remontent et descendent annuellement la rivière est représenté par les chiffres suivants, extraits. en ce qui concerne le port de Morlaix, des documents publiés par l'administration des douanes.

En 1847. Descente. 20,570' Remonte. 29,985' Total. 50,555' 1848 10,567 26,945 43,512 1849 19,134 25,680 54,814 1850. 23,538 30,679 54,217 1851 27,086 31,360 58,446 1852. 21,834 30,557 52,391


DOUBS.

L'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, a classé le Doubs comme navigable 1° dans la partie où 'il forme le lac de Saint-Point, audessus de Pontarlier depuis le village de Voujaucourt, près de Montbéliard, jusqu'à son embouchure dans la Saône, à Verdun. Cette seconde partie du Doubs figure également, comme navigable, dans le tableau des distances dressé en exécution de la loi du 9 juillet 1836.

Mais, à partir de Voujaucourtjusqu'à la sortie de Dôle, le Doubs, redressé et canalisé, fait partie du canal du Rhône-au-Rhin. Entre ces deux points, le canal emprunte, sur un développement de 86k, le cours naturel de la rivière, dont la longueur est de 150k. Il en résulte donc, entre les mêmes point?, une différence de 64k représentant le développement des coudes que n'a point utilisés le canal. En comprenant dans le tableau annexé à l'ordonnance du 10 juillet 1835, indépendamment du lac de Saint-Point, tout le cours du Doubs, on n'a fait que constater le droit de l'État à l'affermage de la pêche. Quant au tableau des distances, en y comprenant ce même cours, on a eu pour but de soumettre à l'application du tarif général des rivières toute navigation qui pourrait avoir lieu dans les parties autrefois navigables que n'emprunte pas le canal du Rhône-au-Rhin. Mais, en réalité, il ne se fait de transports que par cette dernière voie, et ce n'est qu'à partir du point où le canal se sépare du Doubs pour se diriger sur la Saône, vers l'embouchure du canal de Bourgogne, que la rivière peut être réellement considérée comme voie navigable indépendante de l'autre. Partout ailleurs, en amont de Dôle, on aperçoit à peine, dans les contours sinueux qu'a redressés le canal, deux ou trois bateaux chargés de farine ou de charbon encore n'est-ce là qu'une circulation motivée par l'exploitation des usines et qui se réduit à peine au parcours de lk.

En aval de Dôle, la rivière n'est navigable que par intermittences et dans des conditions telles, que le commerce ne peut trouver qu'avantage à diriger les transports par Saint-Symphorien pour suivre la voie de la Saône ceux qui circulent sur le Doubs produisent donc une quantité insignifiante de marchandises, et le flottage en trains y entretient seul un peu d'activité.

Les radeaux descendent des forêts du Jura par la Loue, dont l'embouchure est située à Pont-Aubert; mais les trains qui descendent le Doubs supérieur empruntent, à Dôle, le canal du Rhône-au-Rhin à cause des obstacles qu'ils


rencontrent dans la partie de la rivière comprise entre cette ville et la Loue.

Le lac de Saint-Point, dans sa plus grande étendue, entre le pont de SainteMarie et la scierie d'Oye, présente un développement de 9,000'" Une autre partie du Doubs, non comprise dans les tableaux dont il vient d'être question, est également navigable; c'est celle qui s'étend depuis Morteau jusqu'aux moulins du Saut-du-Doubs; son développement est de 1,200»' La navigation n'est susceptible de se prolonger, ni en amont, ni en aval, dans ces deux parties isolées, dont il n'est ici question que pour mémoire.

Ces deux parties sont comprises dans le département du Doubs. A l'issue de la première et jusqu'à Voujaucourt, la rivière est flottable à bûches perdues sur une longueur totale de 103k, déduction faite d'une enclave de 31k sur le territoire suisse.

Le développement du Doubs inférieur depuis le point où il se sépare du canal du Rhône-au-Rhin à la sortie de Dôle, jusqu'à la Saône, est, savoir

La pente, dans cette partie, est de 21' soitprès de 0"' i0 par kilomètre. Quant au tirant d'eau, il ne s'élève pas à plus de 0"' 30, pendant cinq mois environ de l'année alors touLe navigation est suspendue, et ce n'est que par exception que l'on fait descendre quelques bateaux vides. La navigation à charge, avec un enfoncement de 1'" 30 à 1"' 40, n'est possible qu'en temps de crues moyennes et pendant environ soixante jours. Le reste du temps, quoique les eaux soient au-dessus de l'éliage la rivière est impraticable, parce que les crues sont ou trop faibles ou trop fortes.

Les bateaux chargés qui remontent le Doubs sont remorqués par des bateaux à vapeur et portent environ 120'; ils ne dépassent pas Navilly. De Verdun à ce point, sur 13k, la remonte coûte 130f, soit Of 083 par tonne et par kilomètre. Elle se fait en un jour.

La perception du droit de navigation sur le Doubs s'opère au profit du Trésor, ainsi qu'il a été dit plus haut conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

Les distances légales, qui servent également de base à la perception, proportionnellement au trajet parcouru, sont de 56k, savoir


DOUVES.

De Dole à Molay, de. 13k De Charette à Navilly 6* De Molay à Longwy 7 De Navilly a la Pierre. 12 De Longwy à Charette 17 De la Pierre à Verdun-s.-SaOne. 1

Soit 3" de plus qu'il n'est indiqué plus haut, d'après les renseignements produits en dernier lieu par MM. les ingénieurs.

Les bureaux de recette sont situés à Dôle et à Verdun.

Les recettes annuelles, depuis l'application du tarif en vigueur, ont été, savoir

En 1838, de 902 r42 En 1846, de 021'95 1839. 1,164 97 1847. 1,14973 –1840. 1,137 lit 1848. 562 71 1841 1,120 44 18119 649 52 1842. 1,186 80 1850 944 47 1843. 1,167 69 1851 501 28 –1844. 930 23 –')852. 692 89 –1845. 917 92 1853. 820 51

Mais dans les chiffres qui précèdent sont compris ceux de la perception effectuée sur le flottage en trains en amont de Dôle.

Quant aux marchandises transportées par la voie du Doubs inférieur, en voici, d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, le tonnage ramené au parcours total

En 1847 Descente. 16,010' Remonte. 504' Total. 16,613' 1848. 5,752 30 5,782 1849 8,908 » 8,908 1850. 15,400 » 15,400 1851. 8,147 » 8,147 1852. 11,824 286 12,110

Dans les transports à la descente, les marchandises autres que les bois n'entrent pas, en 1852, pour plus de 70'.

DOUVES.

L'ordonnance du 10 juillet 1835, sur la pêche fluviale, a classé la Douves comme navigable depuis Saint-Sauveur-le- Vicomte usqu'à son embouchure dans la Taute, au-dessous de Carentan, au lieu dit le Four-deTaute.

A peu de distance de ce dernier point se trouve le pont éclusé de la Barquette, composé de 6 arches ayant 25'" de débouché, et qui n'a pour


but que d'empêcher l'introduction des marées trop élevées pour les basfonds d'amont. Les marées ordinaires se font sentir jusqu'à 6k au-dessous de Saint-Sauveur.

Le développement de la partie navigable de la Douves, comprise dans le département de la Manche, est de 30,600°'. La pente de la rivière est de l1" 51, à l'étiage, sur cette longueur. Le tirant d'eau ne dépasse guère 0" 50; la navigation des gabares tirant de 0m 60 à 0'" 90 y serait possible en toute saison, sans le secours des marées si l'on n'y rencontrait cinq hauts-fonds rachetant ensemble une chute de 0"' 80.

La navigation se fait à la voile ou à la rame, ou par le halage à bras d'hommes. Mais ce dernier procédé, auquel on est obligé d'avoir recours à chaque instant, à cause des sinuosités nombreuses de la rivière, est d'une pratique difficile par suite de la nature des bords. On met trois jours, en moyenne, de Saint-Sauveur à la baie de Veys. Le prix du transport est de Of 04 par tonne et par kilomètre.

La Douves n'est pas imposée au droit de navigation.

On évalue à 30,000* le mouvement annuel des transports qui se composent en très-grande partie de tangue. Les gabares affectées à ce service jaugent de 12 à 18'.

DRONNE.

Une ordonnance en date du 12 octobre 1828 avait fait concession, pour quatre-vingt-dix-neuf ans, aux sieurs Vézin et Deranne, de la partie de la Dronne comprise entre la Roche-Chalais et son embouchure dans l'Isle, à charge par eux de rendre cette partie navigable et d'effectuer les transports, avec assurance contre les-avaries provenant du fait de leur entreprise.

Entre Coutras et la Fourchée, où est situé le confluent des deux rivières, la Dronne était accessible aux bateaux sur une longueur de 1,500™. Les travaux à faire n'étaient donc relatifs qu'à la partie supérieure en amont de Coutras, sur une étendue d'environ 27,500°'. Ils consistaient dans l'établissement de plans inclinés sur lesquels on devait


remorquer les bateaux pour franchir les moulins qui barrent le cours de la rivière. Ces mécanismes devaient être établis dans des dérivations, dont quelques-unes étaient ouvertes, lorsque bientôt les concessionnaires se résolurent à abandonner l'opération. Leur déchéance fut prononcée par un arrêté préfectoral du 18 mai 1840, et confirmée par décision ministérielle du 27 juillet suivant.

Dans la situation où l'a trouvée l'État, situation qui subsiste encore, la Dronne n'était pas navigable au delà du passage de Saint-Aigulin, sur une longueur de. Zi,500™. Cette longueur est comprise dans le département de la Gironde. Le tirant d'eau, à l'étiage, atteint à peine 1™, et encore rencontre-t-on des passages à gué, en sorte que la navigation ne pourrait se faire que difficilement aussi ne consiste-t-e!le guère que dans la circulation de quelques batelets servant aux riverains. Elle ne doit donc figurer ici que pour mémoire.

Le chemin de fer de Paris à Bordeaux, qui longe la Dronne, de la RocheChalais à Coutras, ôte aujourd'hui tout avenir à la navigation de cette rivière. Cependant les habitants de Coutras demandent l'établissement d'une écluse qui permettrait aux bateaux naviguant sur l'Isle de franchir le barrage de cette ville, au pied duquel la marée se fait sentir. Ils jouiraient alors d'un port qui leur manque.

La Dronne n'est pas imposée au droit de navigation.

DROPT.

Le Dropt est actuellement navigable depuis Eymet jusqu'à son embouchure dans la Garonne, près et au-dessous du village de Gironde il l'a toujours été, de son propre fond, entre cette embouchure et Morisès mais au delà de ce point, la rivière, quoique formant un canal naturel bien encaissé dans des berges de nature résistante, et quoique offrant partout un mouillage convenable, n'était pas accessible aux bateaux, en raison des chutes qu'ils avaient à franchir au passage des 20 usines situées sur cette partie supérieure de son cours.

Dès 1719, les ducs de la Force et de Biron, qui possédaient, dans la contrée, de vastes propriétés, avaient obtenu l'autorisation de rendre


le Dropt navigable dans cette dernière partie. Mais le Gouvernement, se ravisant presque aussitôt, retira ce privilége dès l'année suivante, et déclara qu'il prenait le soin d'exécuter lui-même une entreprise qui touchait de si près à l'intérêt général il fit faire, en effet, mais en 1764 seulement, des reconnaissances et commencer des projets.

En 1793, il fut décidé que des écluses seraient construites entre Eymet et la Garonne des études furent même ordonnées pour la canalisation de la rivière jusqu'à Castillonnès et Villeréal. Par les soins du représentant Lakanal, les travaux furent commencés plusieurs écluses furent fondées, on éleva les bajoyers de quelques-unes, on approvisionna des matériaux mais bientôt l'opération fut abandonnée.

Plus tard, et notamment en 1807, quelques essais de navigation eurent lieu, au moyen d'un transbordement par-dessus les chaussées des moulins pour passer d'un bief dans un autre ces essais n'amenèrent aucun résultat.

Enfin, en 1820, les sieurs Durassié et Trocard, inventeurs brevetés d'un mécanisme propre à enlever les bateaux et à leur faire franchir les barrages, proposèrent d'en faire l'application sur le Dropt, moyennant la concession de cette rivière entre Eymet et son embouchure. Cette concession leur fut accordée par une ordonnance du 11 avril 1821, pour tout le temps que dureraient leurs machines. L'article 3 de cette ordonnance leur imposait d'ailleurs l'obligation de se procurer à leurs frais tous les bateaux dont ils auraient besoin, et d'exécuter les travaux de curage et d'approfondissement nécessaires pour l'établissement de la navigation. L'entreprise fut réalisée. Mais le procédé employé occasionnait une dépense considérable de force pour soulever les embarcations, les sortir de l'eau, les enlever à 2m ou 3'" de hauteur, leur faire parcourir en cet état 8 à 10nl, et enfin les replacer dans le bief inférieur. D'un autre côté, les machines, établies sur bois, ne tardèrent pas à se détériorer. Enfin, le fret se maintenait toujours à un prix très-élevé il fallait, pour conduire un bateau de 5' au maximum, le même nombre d'hommes que pour un bateau de 25'. Ces causes et d'autres encore amenèrent la ruine de l'opération. Les produits, qui, dans les premières années, s'étaient élevés à 22 ou 23,000f, étaient tombés à un chiffre insignifiant.

L'assemblée générale des actionnaires qu'avaient réunis les concessionnaires, décida, le 11 juillet 1833, la vente du matériel et du droit de péage plusieurs d'entre eux s'en rendirent acquéreurs mais quelques années plus tard la Compagnie nouvelle, reconnaissant l'impuissance du système adopté, demanda l'autorisation d'y substituer des écluses à sas pour permettre une navigation continue et l'emploi de bateaux de 25 à 30' pouvant naviguer dans la Garonne.


Par une ordonnance du 10 septembre 1839, la Compagnie fut autorisée il établir les 20 écluses qui devaient racheter la pente entre Eymet et le dernier barrage d'aval, à la Barthe, et à exécuter d'autres travaux indispensables, tels que l'élargissement, l'approfondissement de la rivière, l'établissement de chemins et passerelles de halage, etc. Ces travaux étaient évalués à 1,250,000', sur laquelle somme l'État s'engageaità allouerune subvention de Z|00,000f payable dansl'espace de huit années. Mais l'article 3 de l'ordonnance précitée disposait que !a concession, qui, d'après l'ordonnance de 1821, n'était pas limitée, n'excéderait pas quatre-vingt-dix-neuf ans; et de la combinaison des articles 1 et 14 du cahier des charges,- il résulte que cette concession, relative seulement à la partie de la rivière comprise entre Eymet et la Barthe, devrait prendre fin le 10 septembre 1943. D'après l'article 1/t, en effet, la jouissance date de l'expiration d'un délai de cinq ans accordé par l'article 1er pour l'achèvement des travaux, à partir du jour de l'émission de la dernière ordonnance. Mais aujourd'hui encore, ces travaux, bien que la rivière ait été livrée à la navigation depuis la fin de 1846, ne sont pas dans l'état de réception exigé par le cahier des charges; et la situation est telle, que le Conseil général du département de la Gironde, frappç des inconvénients qui en résultent pour une localité dont les richesses agricoles méritent toute sa sollicitude, a réclamé avec instance le rachat de la concession. Cette question est en voie d'examen. Le développement de la partie navigable du cours du Dropt est, savoir

On compte d'Eymet à la Barthe 58,190' formant la longueur de la partie concédée, et 5,500"' de la Barthe à la Garonne.

Diverses statistiques assignent au cours du Dropt, en aval d'Eymet, un développement de 88k, dont 84k de cette ville à la Barthe. Cette indication a été évidemment reproduite d'après les chiffres de distances contenus dans un tableau relatif au tarif qui était annexé à l'ordonnance précitée du 11 avril 1821 mais elle est complétement erronée, et celle qui précède résulte de renseignements récents qui' doivent être considérés comme exacts. (Voy. p. 201.)

La pente de 27"' 30, qui existe entre Eymet et la Barthe, est rachetée par 20 écluses de 4'" 80 de largeur et 22"- 10 de longueur entre la saillie des buses. Il existe, en outre, une dernière écluse, de mêmes dimensions, à Casseuil, près de l'embouchure du Dropt. Cet ouvrage fait partie des travaux récemment exécutés aux frais de l'État.

La hauteur minimum des ponts au-dessus de l'étiage est de 3m. Le tirant normal, également à l'étiage, est de lm.


La charge moyenne des bateaux est de 15', et la charge maximum de 25'. Le halage se fait par des hommes et par des chevaux. Les transports s'effectuent avec lenteur. Les commissionnaires attendent quelquefois pendant trois semaines, un mois, des bateaux à Eymet, pour expédier des vins qui sont exposés, sur le port, à la fraude et aux intempéries. Aussi les expéditeurs préfèrent-ils faire passer par Marmande et Bergerac les marchandises à destination de Bordeaux, ce qui occasionne une augmentation de près du double du prix actuel du fret qui, par la voie directe, est de 8' pour Bordeaux, le droit de péage entrant dans ce prix pour 2r 40. D'un autre côté, la navigation du Dropt est interrompue l'été dans la partie concédée, où les derniers biefs nécessitent d'ailleurs annuellement des dragages pour faire enlever les ensablements. La partie inférieure de la Barthe à la Garonne est toujours navigable mais les eaux du fleuve, en s'introduisant dansle Dropt, pendant les crues, créent, à la dernière écluse, un courant qui empêche les bateaux de sortir. Ce n'est donc pas sans raisons sérieuses que les localités réclament l'adoption de mesures propres à assurer leurs échanges et l'écoulement de leurs produits.

Le tarif, dont la jouissance avait été concédée aux sieurs Durassié et Trocard par l'ordonnance du 11 avril 1821, portait à lf par 50k de marchandises, soit à 20f par tonne, le taux du péage d'Eymet à la Garonne. L'art. 14 du cahier des charges annexé à l'ordonnance du 10 septembre 1839 qui régit la concession actuelle, a réduit uniformément à 0f 60, par distance de 5k et par tonne de chargement réel, le droit à percevoir. Il n'est perçu que moitié de ce droit pour les bateaux uniquement chargés d'engrais, de pierres, briques, tuiles, chaux, plâtre et bois de chauffage. Les bateaux vides sont imposés à lf par'distance.

Le même article dispose que le tarif pourra être revisé après trente ans, et, ensuite, après chaque période de quinze ans, et réduit dans la proportion de l'excédant des recettes sur les dépenses. Mais les exploitants n'ont pas attendu longtemps pour se convaincre qu'une taxe de 7f par tonna était un des principaux obstacles au développement de la navigation, et, à partir du 1" juillet 1851, ils ont, d'eux-mêmes, opéré les réformes nécessaires. Le coefficient, qui était primitivement de 0f 12 par kilomètre, se trouve réduit aujourd'hui à environ 0f 09 pour les petites distances il va en décroissant, et n'est plus que de 0f 065, à peu près vers Duras, c'est-à-dire au milieu du parcours. Enfin, pour le trajet entier, il est de 2f 40, c'est-à-dire qu'il n'excède guère 0r 04 par kilomètre. Le tableau suivant indique les longueurs exactes de chacun des biefs de la partie concédée du Dropt, longueurs suivant lesquelles se calcule le montant du droit à percevoir proportionnellement au trajet parcouru


UfelCSATKM ^J™[™LJ DÉSBHUTIOS DES BIEFS. PARTI G1J.KS CUMULÉES, j DES cïEFS* VABTIELLES CUSIUtÉES. ] Pont d'Kymet n » j Ecluse de Gnleau. 8,950™ 33,240" Ecluse d'Agnac 3,(40" 3,140™ j de Montpoisson 4,850 38,090 do la Bégic 2,050 5,791) de Saint-Bulz. n,25(| 41,340 île Smivetut 1.91)9 7.60» de l'Étourneau. 2.250 4:),59U do Pnrgiies 2,4"iO (0,14(1 lie lloqmbrune. y,8S0 47,440 Aliénions 4.2U0 14.3W (le Neutrons 2,1511 49,590 du moulin au mopt. 2,8M 17,140 de Melterricu 2,100 51,690 do Pomperai 4,950 22,0911 de Louliens 2,0.10 53,710 lie Kocussolle. (,5IM) 2U,5!)I) de Uagas 2,7110 50,440 do Barie 4,500 28,090 de Bartlio. 1,750 58,190 île Monsieur 1,2110 29.-2U0

Depuis la concession dernière, la Compagnie a successivement exploité les diverses parties du Dropt où elle pouvait assurer le passage. Elle avait organisé un matériel avec marins à gages, très-peu intéressés, conséquemment, à donner au service l'ordre et la régularité nécessaires et, d'un autre côté, elle n'exerçait pas suffisamment de surveillance sur ce service. L'entreprise a donc été bientôt frappée de discrédit les actionnaires n'ont obtenu aucun dividende. Dans cette situation, la Compagnie a pris le parti d'affermer la navigation, en laissant à la charge du fermier le salaire des éckisiers et l'entretien des ouvrages. Si les renseignements donnés sont exacts, le prix de la ferme ne dépasserait pas 400f. La partie inférieure du Dropt, dont l'entretien est à la charge de l'État, reste exempte et franche de droits.

Quant aux transports, on manque de renseignements exacts sur ceux qui s'effectuent, de port a port, dans la partie concédée. Quant à ceux qui sortent de l'écluse de la Barthe pour entrer en Garonne, ou qui de la Garonne remontent dans le Dropt supérieur, voici le résultat approximatif du tonnage pour les années 1850 et 1852, pendant lesquelles la constatation en a été faite à l'écluse de Casseuil

Les marchandises en descente se composent de bois de construction et chauffage, de vins, eaux-de-vie, blés et farines les marchandises en remonte se composent de denrées coloniales, sels, merrains, pierres, tuiles, fer, charbon de terre, etc.

En ce qui concerne la partie inférieure non concédée, les fabriques de tuiles, carreaux, briques, situées dans les environs, donnent une activité toute particulière à la circulation, qui est évaluée par MM. les ingénieurs à plus de 22,000'.


CANAL DE DUNKERQUE A FURNES.

Ce canal fait partie de la communication ouverte presque latéralement au rivage maritime, entre les ports de Dunkerque, de Nieuport et d'Ostende, et que l'on désigne en Belgique sous la dénomination générale de canal de Plasschendaele, du nom d'un lieu où il se termine sur la ligne navigable de Gand à Ostende. Toutefois on applique le plus ordinairement cette dénomination à la partie comprise entre cette ligne et Nieuport, et l'on donne à l'autre partie le nom de canal de Nieuport à Dunkerque. Cette dernière partie se raccorde, près et au-dessous de l'écluse du PontRouge, avec le-canal de Bergues à Dunkerque.

Suivant les auteurs français qui ont écrit l'histoire de notre navigation intérieure, ce canal n'aurait été ouvert qu'en 1635, 1639 ou 16/|0 mais il résulte des découvertes faites par De Rive, dans les archives de l'État à Bruxelles, que Philippe IV, roi d'Espagne, statuant, par un arrêté du 13 août 1638, sur la demande que lui avaient présentée, trois ans auparavant, les villes de Dunkerque, Furnes et Bruges, leur aurait accordé l'autorisation de rouvrir et approfondir les canaux qui les réunissaient déjà d'un autre côté, ces canaux figuraient également, comme exécutés, surle plan du géographe Vanlangren (voy. CANAL DE Calais) plan qui porte la date de 162^. La communication navigable de Bruges à Dunkerque y est désignée sous le nom de canal de Bruges, et dans un autre plan, de 1639, elle est désignée sous celui de Ferdinanda.

L'exécution des préliminaires de paix imposés en 1711 à la France et ratifiés par le traité d'Utrecht, le 11 avril 1713, priva Dunkerque de toute communication par eau avec la Belgique, par la construction, près de Zuydcoote, d'une digue en pierre qui interceptait la navigation du canal de Furnes.

En 1720, le 12 décembre, une marée extraordinaire vint rompre cette digue, qui fut enfin démolie peu de temps après le traité de Campo-Formio, du 17 octobre 1797, en vertu duquel la Belgique était cédée à la France; mais, dit De Rive, « l'envasement du canal, qu'on avait négligé de curer dans toutes ses parties depuis un grand nombre d'années, rendait sa navigation diflicile, lente et coûteuse, et forçait les bateaux à alléger la plus grande partie de leur cargaison, lorsque, vers 1804, le gouvernement impérial résolut d'améliorer la ligne de navigation qui existait entre Anvers et Dunkerque, pour correspondre facilement, par ces deux villes, de la mer à la


mer. Des travaux considérables furent à cet effet entrepris sur toute cette ligne, et l'approfondissement du canal de Dunkerque à Fumes, commencé vers l'an XII (1804) par les prisonniers espagnols, se trouva terminé en 1808. » Ces travaux, exécutés à frais communs par l'État et l'administration des Watteringues, comprenaient en outre la construction, dans le port de Dunkerque, d'un sas octogonal donnant passage, vers la mer, aux eaux de navigation et aux eaux du pays.

De nouvelles améliorations, et notamment la construction d'une écluse à Zuydcoote, ont motivé, en 1828, la concession de la partie française, sur laquelle devaient s'exécuter les ouvrages, dont la dépense était évaluée à 122,000'. Cette concession, autorisée par ordonnance du 13 mars de cette même année, a été accordée au sieur Lardé, pour une durée de soixantehuit ans, par suite d'une adjudication qui fut approuvée par une seconde ordonnance du 6 août suivant. La prise de possession a eu lieu, de la part du concessionnaire, le 1er janvier 1831, jour où le canal a été définitivement livré à la navigation, en sorte qu'aux termes du cahier des charges la concession expirera le 1er janvier 1899.

La partie concédée du canal de Dunkerque à Furnes se termine, dans l'intérieur même et près des fortifications de Dunkerque, à l'écluse dite Octogonale que traverse le canal des Moëres, également appelé canal de la Cunette. C'est à ce point que s'arrête, pour le concessionnaire, l'exercice des droits que lui confère son cahier des charges. La partie comprise entre l'écluse Octogonale et le canal de Bergnes est administrée par l'État et forme une des dépendances du port on la désigne ordinairement sous le nom de canal de Ceinture ou de Jonction.

Le canal de la Cunette ne sert pas à la navigation intérieure. Il porte seulement, de temps à autre, des bateaux destinés aux travaux, soit des ponts et chaussées, soit du génie militaire. Mais il est spécialement affecté à l'usage du dessèchement des Moëres et de la l\° section des Watteringues, et de réservoir ou retenue d'eau pour les chasses que l'on opère par l'écluse de la Cunette, à l'issue du canal dans le chenal du port. En Belgique, le canal de Dunkerque à Furnes n'a reçu, depuis la séparation des deux pays, aucune amélioration sensible, et la navigation y devient de jour en jour plus difficile, par suite de l'envasement de la cuvette. Les travaux à faire pour remédier à cet état de choses sont compris dans un projet général évalué à l,500,000f et dont l'objet principal est de maîtriser, dans le double intérêt de l'agriculture et de la navigation, les eaux de l'Yser, qui passe à Nieuport et se répand en partie dans les canaux du littoral de la Flandre occidentale. Le conseil provincial et l'ambassadeur de France ont fait récemment de nouvelles démarches près du gouvernement belge dans le but d'obtenir, sur le budget de l'État, des allocations sufli-


santés pour assurer l'exécution, en quelques années, de la partie de ce projet relative à l'approfondissement des canaux situés entre Nieuport, Dunkerque et Bergues. On a lieu d'espérer que ce travail indispensable sera bientôt entrepris.

Le développement total de la ligne navigable de Dunkerque à Ostende et Gand, à partir de son point de jonction avec le canal de Bergues, près de l'écluse du Pont-Rouge, est, savoir

De Dunkerque à Furnes, de. 22,455°' De Furnes à Nieuport 10,580 De Nieuport à Plasschendaele. 20,965 TOTAL. 54,000'

On compte

De Plasseliendaele à Osterde 6,340m à Gand 37,GG1

Ce qui donne, pour le canal maritime de Gand à Ostende, une lon-

gueur de. 44,GO1m m

Les 22,445™ formant le développement de la partie de la ligne comprise entre Dunkerque et Furnes se divisent ainsi

Le développement de la partie française est donc de. 14,085m. Mais pour se rendre dans le bassin à flot de Dunkerque, les bateaux ont encore à parcourir, savoir sur le canal de Bergues, 240™ et dans l'arrièreport 400m. Ceux qui se dirigent vers le canal de Bourbourg ont à emprunter le canal de Mardyck sur une longueur de 480"

La pente du canal de Dunkerque à Furnes est de 0m 90 seulement cette pente est rachetée par l'écluse de Zuydcoote, dont la largeur est de 5"1 20 et la longueur de 48m 80.

Quant au sas octogonal, son diamètre intérieur est de 33m de longueur utile, et les 4 écluses dont il est muni offrent pour débouché, «avoir: celle qui donne passage aux eaux du canal de Furnes, 6' celles qui servent à l'écoulement des eaux de Bourbourg et de Bergues, 8"; et enfin, la dernière, destinée à l'écoulement des eaux des Moëres, 5™ seulement. La hauteur des ponts, au-dessus de l'étiage, est de 3'" 50.

Le tirant d'eau normal est de l1" 70; mais l'enfoncement des bateaux varie de 1m 20 à 1'" 50. Le dévasement est ajourné jusqu'à ce que la Belgique soit en mesure d'exécuter un travail analogue dans la partie située sur son territoire.


La charge moyenne des bateaux est de 50', et la charge maximum de200'.

Le halage se fait concurremment à bras d'hommes et par chevaux. Les frais de transport reviennent à lf 15 par tonne, de Dunkerque à Furnes. Le trajet se fait en un jour.

Quant aux tarifs des droits de navigation, aux produits de ces droits et au tonnage des marchandises, les renseignements y relatifs sont présentés séparément pour chacune des deux parties, française et belge. PARTIE FRANCAISE.

Le tarif annexé à l'ordonnance du 13 mars 1828, portant concession du canal de Dunkerque à Furnes règle ainsi qu'il suit le tarif des droits à percevoir, à la remonte comme à la descente, et pour toute la distance comprise entre l'écluse Octogonale, à Dunkerque, et la frontière

Bateaux chargés liar tonne, 0r 10 Bateaux vides ou chargés uniquement de pavés, sable et cailloux pour

les routes, d'engrais, fumiers, gadoue, cendres fossiles, cendres de

bois, de charbon ou de tourbe par tonne, 0 05 Trains d'arbres floités par arbre, sans avoir égard à la dimension, 0 20 Trains de bois flottés. par chaque mètre de longueur, 0 2(1

La perception s'opère à la charge possible. Les bateaux destinés au transport des voyageurs doivent être toujours considérés comme au complet mais, depuis quelques années, la barque de poste a cessé son service.

Les droits se perçoivent aux bureaux établis au Chapeau-Rouge, commune de Dunkerque, et àZuydcoote.

Les produits du péage, ainsi que le tonnage des marchandises, n'ont pu être relevés que postérieurement au 21 juillet 1845. Le tableau suivant fait connaître les résultats obtenus pour les années suivantes

tonnage ramené au PARCOURS total.

ANNÉES. PRODUITS. m. m

DESCENTE. HKMOME. TOTAL.

tonnes. tonnes. tonnes.

1845. 4,968'95 37,088 16,687 53,775

1846. 9,496 » 76,476 37,949 114,425

1847. 12,458 70 96,883 42,731 139,614

1848. 8,223 35 60,466 31,743 92,209

1849. 7,659 20 54,039 33,940 88,579

1850. 10,051 85 65,309 32,211 97,520

1851. 10,308 75 78,260 40,301 118,561

1852. 10,182 25 75,590 42,783 118,373

Les transports se composent particulièrement de charbons, briques, graviers, etc.


Le canal de Ceinture ou de Jonction n'est pas imposé au droit de navigation mais il s'y perçoit, au profit de la ville de Dunkerque, un droit de stationnement, de chargement et de déchargement, en compensation d'une dépense de 75,000f faite par cette ville pour substituer un quai en charpente au port au bois qui existait le long du canal.

L'ordonnance du 19 avril 1820, qui statue à cet égard, porte ce qui suit

« La ville de Dunkerque est autorisée à percevoir à son profit, sur les bateaux et bâtiments d'eau de toute espèce qui chargeront et déchargeront, stationneront ou séjourneront dans le canal, depuis le pont Rouge jusqu'à l'écluse Carrée, un péage qui est fixé à 0r 15 par tonne et par chaque voyage, et dont la perception, faite suivant les dispositions réglementaires insérées dans l'arrêté du préfet du 23 février 1820, continuera jusqu'au parfait remboursement des avances à faire par la ville, tant en capital qu'intérêts, pour le paiement du prix d'adjudication des travaux. »

En conséquence, le 1er mai 1820, un arrêté préfectoral décida que la perception commencerait le 10 du même mois. Cette perception dure donc depuis trente-trois ans. Elle a produit 95,00 0f; mais la recette moyenne n'étant que de 3,000r par an, représentant k 0/0 seulement du capital, sans amortissement, la ville n'est pas encore remboursée de ses avances. Le quai dont il s'agit a été exhaussé, en 1829, aux frais de l'État, par suite de la nécessité d'obtenir une plus grande hauteur d'eau pour les chasses. On doit l'exhausser de nouveau pour le mettre tout à fait au-dessus du niveau moyen -des eaux de mer que l'on peut introduire dans les canaux de retenue et il est possible que, tant pour la subvention qui est laissée à la charge de la ville, que pour l'excédant de dépenses d'entretien qu'elle doit supporter, il lui soit accordé une prorogation de la concession qui lui a été faite en 1820. Des négociations sont actuellement pendantes entre l'administration supérieure et la ville de Dunkerque.

PARTIE BELGE.

En Belgique, la ligne navigable dans laquelle se trouve compris le canal de Dunkerque à Furnes était administrée par la province de Flandre occidentale; mais actuellement cette ligne est rentrée dans les mains de l'État, en vertu de la loi du 1er janvier 1854, portant fixation du budget du département des travaux publics, et décrétant en même temps la reprise à dater du même jour.

Le tarif des droits à percevoir avait été fixé précédemment par une résolution du conseil provincial, en date du 19 juillet 1839, approuvée par arrêté royal du 30 septembre suivant.


Ce tarif dispose qu'il sera perçu, à la nouvelle écluse de Furnes, à Nieuport, les taxes suivantes sur les bateaux qui franchissent cette écluse

Mais, d'une part, les engrais, fumiers, cendres pour l'agriculture et autres matières fertilisantes ont été affranchis de tout droit de navigation sur les cours d'eau administrés par l'État, en vertu d'une loi du 25 mai 1850.

D'autre part, les tarifs relatifs aux mêmes cours d'eau sont passibles, en exécution d'une loi du 30 juin 1832, dont les dispositions ont été prorogées par des lois subséquentes, de réductions qui ne s'élèvent pas à moins de 50 à 75 0/0, en faveur des produits exportés du sol ou de l'industrie belges, ou des produits étrangers importés en Belgique, et nécessaires à l'industrie du pays.

Ces réductions sont indiquées à l'article qui concerne l'Escaut, où elles ont plus particulièrement à recevoir leur application, ainsi que sur la Lys et la Sambre, en ce qui concerne la navigation franco-belge.

Le montant des perceptions effectuées à l'écluse de Furnes, à Nieuport, conformément aux dispositions qui précèdent, a été, savoir

Enl846,de. 0,164'). ), Enl850,de. 8,247'42 1847. 9,068 » -B1851. 8,897 16 1848. 8,512 98 1852. 8,929 49 –1S49. 8,098 37 1853. 9,208 22

Dans le cours de la dernière année, le tonnage des bateaux à charge qui ont franchi l'écluse de Furnes a été de 89,216*.

EFF.

L'Eff ou le Leff est navigable, à l'aide des marées, depuis le moulin du Houel jusqu'à son embouchure dans le Trieux, sur une étendue de 3,000" Cette longueur est comprise dans le département des Côtes-du-Nord. La navigation n'est pour ainsi dire que nominale. Elle ne consiste que


dans le transport des engrais de mer et d'une petite quantité de grains. Ces transports sont faits au moyen de barques de 10 à 15' au plus. L'Eff n'est pas imposé au droit de navigation et ne figure ici que pour mémoire.

ELLÉ.

L'Ellé ou la Laïta, également nommé rivière de Quimperlé, est navigable, à l'aide des marées depuis le port de Quimperlé jusqu'à son embouchure dans l'Océan. La navigation Est exclusivement maritime. Cette rivière présente des coudes aigus dont les bâtiments parviennent dillicilement, à l'époque des crues, à doubler le sommet, soit en remontant, soit en descendant. A basse mer, ils rencontrent des rochers et des bancs de sable qui rendent la navigation difficile. On a proposé d'améliorer cette navigation, dont l'arrondissement de Quimperlé pourrait ainsi retirer de très-grands avantages pour son approvisionnement et pour l'exportation de ses produits agricoles.

La longueur de la partie navigable, comprise dans le département du Finistère, est de 15,000" Le tirant d'eau est de 2™ 30 en vive eau.

La Laïta n'est pas imposée au droit de navigation.

Le tonnage possible des navires chargés qui fréquentent annuellement le port de Quimperlé est représenté par les chiffres suivants, extraits des documents publiés par l'administration des douanes.

En 1847. Descente. 2,146l Remonte. 1,850' Total. 3,996' 1848. 2,584 1,832 4,416 1849. 2,566 1,940 4,406 1850. 3,129 1,865 4,994 1851. 2,516 2,572 5,088 1852. 1,862 1,912 3,774


ÉLORN.

L'Élorn, qu'on appelle également rivière de Landerneau, èst navigable, à l'aide des marées, depuis le port de Landerneau jusqu'à son embouchure dans la rade de Brest.

La loi du 19 juillet 1837 a alloué un crédit extraordinaire de 275,000f pour la rectification et t'approfondissement du chenal de cette rivière, et l'établissement d'un chemin de halage. Ces travaux ont été terminés en 1842.

Le développement de la partie navigable de l'Élorn, comprise dans le département du Finistère, est de. l/i,000ra. Le tirant d'eau esl de 3 à kmh à haute mer de morte eau.

La navigation a lieu à la voile, si ce n'est à 1,200™ de Landerneau. C'est à cette distance que commence un chenal artificiel, exécuté comme annexe du port et dans lequel le halage se fait à bras d'hommes. L'Élorn n'est pas imposé au droit de navigation.

On trouve dans les documents publiés par l'administration des douanes le chiffre annuel du tonnage possible des navires à charge qui remontent et descendent la partie navigable de la rivière en aval de Landerneau. Voici ce tonnage

lin 1847 Descente. 35,782' Remonte. 12,095' Total. 47,877' 1848. 9,2U3 8,539 17,832 1849. 11,798 13,786 25,584 1850. 11,863 11,260 23,123 1851. 9,183 15,764 24,947 1852. 12,523 14,308 26,831

ERDRE.

L'Erdre est navigable depuis Nort jusqu'à son embouchure dans la Loite, à Nantes mais depuis Nantes, en remontant jusqu'à l'écluse de Quiheix, dépendante du canal de Nantes à Brest, l'Erdre fait partie de ce canal.


Dans cette partie, c'est moins une rivière qu'un lac, dont la largeur dépasse 200"' sur plusieurs points. Les bateaux à vapeur y naviguent avec facilité; les autres bateaux vont à la voile, et lorsque le vent manque, ils vont à la perche. Le commerce de Nantes, qui a de fréquentes relations avec celui de Rennes et celui de Redon, demande depuis longtemps l'exécution d'un chemin de halage, dont la nécessité est reconnue, mais dont la dépense, évaluée à 1 ,000.000r, est un obstacle à la réalisation des projets. On a également sollicité l'établissement de feux, pour guider la navigation pendant la nuit.

La partie supérieure de l'Erdre, depuis l'écluse de Quiheix jusqu'à Nort, est étroite, sinueuse et difficile. Cependant, malgré les améliorations qu'elle nécessite, elle rend de très-grands services au commerce. Les bateaux à vapeur remontent jusqu'à Nort et y opèrent un mouvement assez considérable de marchandises et de voyageurs.

La longueur de la partie de l'Erdre indépendante du canal dcNanl.es à Brest, est de 5,500" Cette longueur est comprise dans le département de la Loire-Inférieure, ainsi que celle de la partie inférieure, qui est de 23,306"

Le tirant d'eau varie de 0'" 94 à 1°' 28.

La charge ordinaire des bateaux est de 15 à 36l, et la charge maximum de 75 à 90'.

Le prix du transport entre Nantes et Nort varie de 1 50 à 2r, y compris les droits de navigation sur la partié qui dépend du canal de Nantes à Brest. La partie supérieure de la rivière n'est pas imposée.

Le tableau suivant fait connaître la nature et la quantité absolue des marchandises qui ont été transportées entre Nort et Nantes, et réciproquement, dans le cours de l'année 1853.

NATCRB DES MARCHANDISES. DESCENTE. r.ENOHTE. j | TOTAL. j l| NATUn~ I>£S MARCnANl>lRE5. I>E5CE"n'I~'E'~O:TE: TOTAL. } tOIllH Ë. RHlIH. fouillé. Il

Céréales 45,908 3,235 49,143 Fonteetfer. 3,898 275 4,373 Vins et autres boissons 1,783 j 11,377 33,100 Épiceries et poteries 00 543 009 Charbonsdeterreetdebois. 1,267 1,574 2,841 Se) » 254 254 Bois à brûler 17,393 710 | 18,103 Matériaux de construction 2,723 732 3,457 7 Engrais n 4,351 4,351 Total. 73,040 23,072 90,112


ESCAUT.

La navigation de l'Escaut commence à Cqmbrai, au pied des fortifications, où commence également le canal de Saint-Quentin. A.1,200111 en aval du confluent de la Scarpe, à Mortagne, ce fleuve pénètre en Belgique, dont il traverse le territoire du sud au nord, dans toute son étendue, et va se jeter en Hollande dans la mer du Nord, par plusieurs embouchures qui prennent leur origine à peu de distance de Santvliet.

Comme affluents navigables, l'Escaut reçoit: en France, le canal de la Sensée, le canal de M.ons h Condé et la Scarpe, et en Belgique, le canal d'Antoing, celui de l'Espierres, la Lys, le canal de Gand à Ostende, celui de Gand à Terneuse, la Dendre, la Durme et le Rupel.

De Cambrai à Gand, la navigation est fluviale de Gand à Anvers, elle est en même temps fluviale et maritime, bien que cependant les bateaux plats cessent généralement de naviguer au-dessous de Termonde; mais à partir d'Anvers la navigation est exclusivement maritime.

/'DeCambrai&G.ind. 185~5 5

On S De Cambrai à Gand 185k 5 De Gand à Termonde 49 5 On i De Termonde 4 Anvers 43 »

D'Anvers 1 la mer 55 »

TOTAL. 333* »

L'Escaut ne fut longtemps navigable qu'à partir de Valenciennes, et la plus grande charge que pouvaient porter les bateaux, de cette ville à Condé, n'excédait pas 150 milliers. Depuis Condé, sur ce qu'on appelait alors le grand Escaut, cette charge pouvait être doublée encore les bateaux devaient-ils s'arrêter à Tournay, où une forte chute interceptait leur passage. Cet obstacle ayant été levé par la construction d'une écluse, aux frais de la généralité, la navigation put dès lorsavoir lieu sans interruption: c'était à peu près vers 1670.

On s'occupait à la même époque des moyens de faire remonter la navigation jusqu'à Cambrai; mais la guerre de 1679 vint empêcher l'exécution des travaux, qui ne furent entrepris qu'après une période de soixante-dix ans. Commencés en 1750, ils ne furent achevés qu'en 1788. Ces travaux comprenaient l'établissement, entre Valenciennes et Cambrai, de 5 écluses simples, 13 écluses à sas, l'exécution du bassin rond d'Étrun qui ne fut terminé qu'en 1783, etc.

Cependant le but qu'on se proposait n'était qu'imparfaitement atteint la navigation ne pouvait se faire, en amont de Tournay, que par intermittences et par rames. Depuis l'époque à laquelle la Belgique avait été réunie


à la France, le commerce s'était grandement développé, et la consommation en charbons s'était accrue dans des proportions telles, que la situation de l'Escaut ne pouvait plus répondre aux besoins. Des projets furent préparés pour le perfectionnement du fleuve, dans sa partie déjà améliorée, comme dans la partie en aval de Tournay, qui, par suite du régime des eaux, se trouvait dans des conditions meilleures, lorsque les événements de 1815 vinrent mettre obstacle à la réalisation de ces projets.

Deux ans à peine après la division du territoire, le gouvernement français prenait déjà les mesures nécessaires pour satisfaire aux nécessités les plus urgentes. Depuis cette époque, la navigation de l'Escaut n'a pas cessé d'occuper son attention, et aujourd'hui cette navigation est parvenue, par ses soins, à un perfectionnement que l'on peut considérer comme complet. De son côté, le gouvernement belge a réalisé, sur la partie supérieure de l'Escaut qui traverse son territoire, les améliorations les plus indispensables, et il a ouvert, latéralement à la frontière, une communication navigable, le canal d'Antoing, qui affranchit des eaux françaises les transports de charbons de Mons destinés à la consommation intérieure du pays. ESCAUT FRANÇAIS.

La première série des travaux exécutés pour le perfectionnement de l'Escaut français embrasse une période de huit années, de 1817 à 1825. Ces travaux, dont la dépense était évaluée à 952,920f, comprenaient l'approfondissement de la partie supérieure en amont de Condé et 3 écluses à construire à Fresnes, près de cette ville, a Iwuy, près de l'embouchure du canal de la Sensée, et à Rodignies, en aval de Condé. I, 'exécution de ces divers travaux fit l'objet d'une concession de droits de péage à percevoir sur tout bateau passant à chacune de ces écluses, et en outre d'une prorogation de la concession déjà faite pour l'écluse de Gœulzin, dans Condé. (Voy. CANAL DE Mons A Condé.)

La concession relative à l'écluse de Fresnes fut accordée, par ordonnance du 22 octobre 1817, au sieur Honnorez pour neuf ans, à partir de la réception des travaux, qui eut lieu le 1er décembre 1818.

La concession relative à l'écluse d'Iwuy était une des conditions du traité passé avec le même entrepreneur, pour l'exécution du canal de la Sensée; par ce traité, qui fut approuvé par la loi du 13 mai 1818 le droit de péage était concédé pour douze ans, également a partir de la réception des travaux cette réception fut faite le 1" décembre 1819.

Ces deux concessions furent prorogées par ordonnance du 3 septembre 1823, savoir de vingt-neuf ans pour l'écluse de Fresnes, à partir du 1er décembre 1827, et de trente-sept ans pour celle d'lwuy, à partir du 1" décembre 1831 elles expireront donc: la première en 1856, la se-


copde en 1868. Cette prorogation était le prix d'nne dépense de 586,800' à faire pour l'exécution d'une partie des travaux d'amélioration, dont l'ensemble était évalué à la somme de 052,920e ci-dessus indiquée. On verra plus bas quel a été en réalité le chiffre de la rémunération.

Indépendamment de l'écluse de Fresnes, l'ordonnance précitée du 3 septembre 1823 était relative a celle de Rodignies. Cette ordonnance accordait. également pour celle-ci au sieur Honnorez une concession de péage pendant six ans. Le terme de cette concession, qui avait été prorogé par une autre ordonnance du 11 octobre 1830, fut en dernier lieu fixé par une troisième ordonnance en date du 7 mars 1831, au 26 juin 1838. Malgré les perfectionnements jusqu'alors apportés à la canalisation de l'Escaut, ce n'est, toutefois, qu'à l'aide du fonds extraordinaire de 2,000,000', créé par les lois des 30 juin 1833 et G juillet 18?i0, qu'il a été possible de mettre cette canalisation en rapport avec les besoins qu'elle doit desservir. Avant que ce but eut été atteint, les bateaux employaient plusieurs semaines pour remonter de Cambrai à Condé aujourd'hui, la navigation intermittente et par rames est remplacée par une navigation continue. Le développement de la partie navigable de l'Escaut français est, d'après un chaînage fait en 1853, de. 62.883m 50. Ce développement est en entier compris dans le département du Nord. Dans cette partie, la pente de l'Escaut est de 29nl 71. Elle est rachetée |);ir 17 écluses à sas placées dans des dérivations. Ces écluses ont uniformément, 5m 20 de largeur; la longueur utile des sas varie de 38"' 80 à r2<" 56. On s'occupe en ce moment de supprimer une de ces écluses, celle du bassin rond d'Ktrun, qui obligeait les bateaux à naviguer par rames, (H constituait ainsi une anomalie qui ne pouvait être maintenue plus longtemps sans inconvénients graves pour une navigation devenue aussi active que celle du Nord.

La hauteur minimum des ponts, au dessus du niveau des eaux à l'étiage, est de 3m 50.

Par suite de travaux exécutés en 1853, les bateaux peuvent prendre jusqu'au confluent de l'Oise et de la Seine un enfoncement de l™ 80 comme sur le canal de Mons et sur le bas Escaut.

La charge ordinaire des bateaux est, savoir

Le halage par chevaux est obligatoire pour les bateaux chargés, entre Cambrai et la Folie, sur 42k.

Cette obligation n'a pu être étendue aux 6' qui suivent jusqu'àCondé.bien


que la navigation chargée ait lieu à la remonte. Dans cette partie il s'opérait jusqu'ici à bras d'hommes Un arrêté préfectoral ayant prescrit la liberté du halage à partir du lir janvier 1853, les bateliers emploieht actuellement des chevaux; ils y trouvent une économie de 30e au minimum. La durée du trajet entre Condé et Cambrai est moyennement de six jours. Entre Condé et la frontière, sur 15k, le halage se fait à bras exclusivement. Mais sur cette distance la navigation chargée se fait, en descente, avec une vitesse moyenne de l,100"'à l'heure, et avec une vitesse .sensiblement plus grande lorsque la direction du vent permet de marcher à la voile. Les frais de transport, surcette partie inférieure de l'Escaut, reviennent à 0f 009 par tonne et par kilomètre, déduction faite des droits.

Quant à l'Escaut supérieur, le tableau qui fait l'objet de la note D, il la suite de ce volume, indique dans quelle proportion cette partie de la ligne de Mons à Paris participe aux éléments du prix actuel du fret. Les frais de traction seuls, pour un bateau de 200', reviennent, par kilomètre, à 1 50 de Condé à Valenciennes, et a lf 15 de Valenciennes à Cambrai ce qui fait ressortir le prix par tonne à Oc 007 dans le premier tas, et à Or 00575 dans le second.

L'Escaut est imposé au droit de navigation, au profit du Trésor.

La perception s'opère conformément a la loi du 9 juillet 1836, et. suivant le tarif fixé par le décret du 4 septembre 1849, applicable à tons les cours d'eau non concédés du bassin de l'Escaut et de l'Aa. (Voy. page 3.) Les distances légales d'après lesquelles se calcule le trajet parcouru sont résumées dans le tableau suivant

utsstcw'toWtsr:wcla l, 1) É,~ 1 G.N A T 1 O.N E~

DÉS.GKAT, n"lïïS. ^^L

(tUS ~1!1'i cli,;

l'RIXCN'.Al'X POINTS. .E*T11^' I 1:1'!tl't.I:RS. J'HINCll'AII Intl\TS. Y\TItH Ci:Mti.ÊES. l'nl:t~II'rX l'OINTS. LEV l'111\TV. tTMrr.I\S l'III'liCII'I"X 1'[)\'liT~. LFS l'Plvrv. CI:lt"I.t:ES.

Cambrai (ligne SL'parative Écluse Xoire-D<ime, à VnlL'ii- clu eanal de Saint-Quentin Hennis "> :îj et de TKscaut) 0 0 Port d'Aimn i .'iii Écluse de Selles ̃' 2 ftrtusc (ie Knlii'O 37 (l'Aire a 4 de la folie 4 II de Tliun-l'Évèqup.. i H Port de Fresnes i jr, d'Iwjiy 2 10 ronde (connl de Mons) :< IN htrun (rnnnl de la Smsée) -J 12 Puni de Snrliiiux 2 II Il Kclusj du pont Malin. 15 Kiv.ige d'Odomez :>l l'art de Baucliin I (e d llcrgniis 2 si Écluse de Neuville 4 2il HodigniVs li 59 l*oi de l'Ouche et de Uoueliy 1 21 Mortagne {emboiL liure de la

de Deaiill 2 23 Sairpel 3 02 lïelu>e d'IïaulcUin 4 27 Liinile de la KrjiiK-e et de la 3 ti2 Il

de Tritli a 30 Belgique 1 li:i

Les bureaux établis pour la perception des droits sont situés à Cambrai, Bouchain, Valenciennes et Condé; ce dernier est eh même temps bureau de jaugeage.

Le chiffre des produits obtenus depuis la mise en vigueur du nouveau tarif a été


1851 321,751 47 y compris 3, 796r 21 non perçus pour 1851 321,731 117 y compris 3,796' 21 non perçus pour 1852 334,557 44 ciirùalcs.

Antérieurement an 25 septembre 1849, la perception s'opérait, conformément au tarif du 28 messidor an XII[ d'après la charge possible des bateaux et sans égard à la distance parcourue entre deux bureaux. Voici, pour permettre d'apprécier quel a été l'accroissement successif des transports sur l'Escaut, le montant annuel des pro.luits du péage

En 1833 101,658' 95 En 1842 370,107' 72 1S34 107,005 (52 1863 336,763 !W 1835 187,517 25 1844 340,185 77 1830 185,183 45 1845 419,636 09 1837 245,487 M 1846 407,192 42 1838 200,000 01 1847 /|69,772 81 1839 280,440 72 1848 360,372 72 1840 276,740 53 1849 339,542 35 1841 336,633 60

Quant au droit de péage concédé pour le passage des deux écluses de Kresnes et d'Iwuy, par l'ordonnance du 22 octobre 1817 et la loi du 13 mai 1818, ce droitaété fixé, pour chaque tonne de chargement possible et pour chaque écluse, à 0f 24 sur les bateaux chargés, et 0f 12 sur tes bateaux vides. Mais le décret du it septembre 18f|9, homologuant la délibéra lion prise, le 21 août précédent, par la Compagnie concessionnaire, piirleque, pendant trois années consécutives, à partir du 25 du même mois, ce droit sera réduit à 0r 18 par tonne, pour les bateaux chargés, cl à 0r 09 pour les bateaux vides. La mise en vigueur de ce décret a été prorogée, en dernier lieu, par un décret du 13 août 1853.

Voici quelles ont été, d'après les taxes ci-dessus indiquées, les recettes opérées, à chacune des deux écluses, pendant près de vingt années

~.LLSHS t;C).USES

KUXSKS ÉCLUSES ANNÉES. –•• _^B"- ANNÉES. n i– U'IWI Y. Dr: IIIKSNKS `~ A\NÉES. D'iVTY. IIP. mr.SXE! i 1835 144,588' SS 97,852r68 1845 308,844'96 184,823' 88 1836 159,823 44 90,029 88 1846 300,624 24 185,195 52 | 18:)7 179,502 24 144,011 52 | 1847 350,914 08 217,014 60 1838 187,434 » 135,304 08 1848 251,798 92 144,506 40 i 1800 195,144 48 110,707 C8 1S49 247,130 16 144,142 08 1S40 182,722 20 S 113,182 68 18S0 237,503 19 138,621 96 1841 244,294 02 j 144,055 20 j 1851 250,856 19 144,228 87 1842 260,544 84 155,>88 28 1852 258,807 06 149,912 01 1843 245,507 70 132,637 92 j 1853 277,453 71 170,791 56 j 1344 243.312 CO 60 144,302 10 j I

Les receltes ont élé opérées jusqu'en 1847 sur le chargement possible, au tirant d'eau du l1" 50 mais ce tirant d'ccui u'a été possible sur l'Escaut que vers la tin de ladite aimée. A partir de 1847, elles ont eu lieu d'après le chargement réel.


Le tonnage des marchandises qui ont circulé sur l'Escaut dans le cours des dernières années, pendant lesquelles la perception a eu lieu d'après la charge réelle et la distance parcourue, présente les résultais suivants, déduits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes

DÉSIGNATION TONNAGE A 1 KILOMËTKE. •"« 1851. 1 1851. nr.vmre. 1852. MARCHANDISES. "™" n™~ 7" IH:Si:i' \TK. ItKMOMK IHSŒNTK. KMlONrF. ItFKC.FATK. REMONTE.

lr CLASSE. [onm-s. tunms. lonnrs. Uihiil1*. tonnes. loimcs. Céréales, lég., fruits 506,680 83,531 «3,463 2,230,79/| 2,879,8S7 220,555 Fourrages » » Vins èteaux-de-vie. 400 41,450 23,09.'i 4,474 7,003 32,D3s| Métaux 31,288 148,147 7 107,046 459,C6j 49,934 512,858| Épiceries et drog.. 31,580 121,628 267,153 98,500 248,321 125,308 Poter., verr., crist. 78,690. 93,800 4,200 200,625 123,318 132, mo' Autres marchand.. 030,108 510,216 ̃ 365,635 971, ":03 1,005,710 595,825! 2e CLASSE.

Houille et coke. 10,527,646 32,000,501 11,525,966 32,3.'i3,232 10,645,347 35,333,162 Charbon de bois.. » » » » » Bois de toute esp. 87,'|36 77, 03s] 156,813 62,018 163,156 105,236' Mater, de conslr.. 13,066 297,888 » 30,661 7,808 » Minerais 100,961 n » 45,770 » » Engr., pavés, grès,

moellons, etc. 413,760 313,458 1.13,444 ti 774,434 407,892 385,535' Autres marchand.. 18,076 16,725 63,120 10, 84'.1 -2 110,772 50,300 Bois en tkains. » » 72 » » » Total. lï,905,673 34,310,385113,720,006 37,298,40S 15,628,238 37,404,713

'Ramenés au parcours total des 631-, d'après lesquels a eu lieu la perception, le tonnage qui précède et celui qu'indiquent MM. les ingénieurs, d'après les relevés qu'ils ont fait faire pour 1853, donnent pour résultat

En 1850. Descente. 204,852' Remonte. S44,6Ofll Total. 749,461" 1851 201,905 592,04» 793,945 1852 248,067 595,154 843,221 1853 263,573 670,392 933,965

Dans ce dernier chiffre de 933,965', les charbons et cokes figurent pour 806,250', dont 187,155' à la descente, et 619,096' à la remonto. Les renseignements qni précèdent s:>nt insuffisants pour permettre d'apprécier quelle est, en réalité, l'importance relative de la circulation sur les deux sections principales de l'Escaut que sépare l'embouchure du canal de Mons à Condé et qui présentent entre elles des différences tranchées car la masse des transports que verse ce canal s'écoule, d'un côté, vers Chauny et Paris, en se grossissant, dans son trajet sur Cambrai, des


expéditions de Valenciennes et des établissements d'Anzin, Denain et Douchy, et en outre de celles que verse le canal de la Sensée, et d'un autre côté, vers Douai, Lille, etc., par la Scarpe et la Deule. Ce n'est qu'à l'aide des constatations faites par les soins de MM. les ingénieurs qu'il a été possible de déterminer la part qui revient à ces deux sections du fleuve, sur le trafic desquelles réagissent encore les échanges qui s'opèrent avec les localités situées sur le cours de leurs affluents.

1850. 1851. 1852. 1853.

tonnes, tonnes. tonnes. (mines.

Tonnage ab olu "aUt Esclult- ̃ Ii235>818 1,Î7O,644 1,388,752 1,488,519 j °"rUg<! d ° U- j Bas Escaut. 793,530 013,119 780,127 830,838 j Tonnage ramoné j Haut Escaut.. 752,199 805,501 894,083 982,867 au parcours total, i Bus K«caut. 746,523 702,913 6S2,134 777,700

En ce qui concerne les deux dernières années, le tonnage ramené au parcours total se divise ainsi par nature de marchandises

NATURE li VSS&. 1853.

I 'S WAI1CIIANDISKS. iiescMTK. ikmhtk. tot.ii.. inîsravrE. iikiuintk. total InCS llAlt(:IIANUI$8S. nes,:vwt:. nF:nWrr:. TnW »FWa;vm:. nWnmTe:. Tnr.~t. muT ESCAUT, tonnes. (m.r.es. tonnes, tsir.ns. tonnes. tonnes.

Houille et roko 22,097 734,176 750,273 21,080 809,642 8j!0,722 Céréales, fourragns, légumes. 55,278 1,368 5O,O,'|6 52,032 1,687 53,719 J Vins, eaux-de-v'o, liqueurs 140'1 61U 765 7.i 524 597 Métaux. 961 0,611 7,572 i,938 2,889 4,827 | Kpieiries et drogueries. 5,179 2,612 7,791 6,558 3,989 10,547 Pntorins, verres, cristaux 2,569 2,761 5,330 3,135 4,562 7,097 Buis ÙV :oute espèce 3,401 2,192 5,593 0,121 2,409 8,530 M-itéuaux de construction. 870 2,736 3,600 2,601 9,839 12,530 ̃ TnriTs Pt engrais 6,747 2,824 9,571 12,574 1,606 14,180 | Marchandises Cl" classe. 22,830 12,414 35,244 11,529 18,325 29,854 diverses de.. (2" 4,314 1,381 5,695 2,35'i 7,310 «,664 Total 124,392 769,694 894,086 120,085 862,782 982,867 BAS ESCAUT. = ~'== ~,= = =

| Houille et coke 638,994 6,257 645,231 718,592 9,349 727,<V|1 i Céréales, fourrages, légumes. 1,791 10,329 12,120 1,018 10,315 11,333 1 Vins, caux-de-vie et liqueurs n 216 210 » » » j Métaux ̃ 255 13,03S 13,293 » 8,467 8,467 Épiceries et drogueries » » » » :> j Poteries, verres, cristaux » » 1, » Poteries, verres, cristaux. Il » i Bois de toute espèce » « » 1,898 1,898 MatiViaux de construction. » 7,499 7,489 » 14,154 14,154 1 Terres Ot engrais 3,755 » 3,755 » » » Marchandises 1 1" classe.» o » » 614 10,557 11,171 j diverses de..( 2' » » » 2,574 » 2.574 j Total 644,795 37,339 682,134 722,798 54,740 777,538;


D'un autre côté, les relevés faits sur les registres tenus par le concessionnaire des écluses de Fresnes et d'Iwuy ont permis de constater certains faits qui ne sont pas sans intérêt au point de vue de la direction que suivent les transports et notamment les charbons dont on a eu soin de désigner les provenances. Voici quel a été, eu 1853, lo tonnage réel des bateaux qui ont franchi chacune de ces écluses l'une, celle de Fresnes, située près de Mons l'autre, celle d'Jwuy, située au-dessus de l'embouchure du canal de la Sensée, que suivent les produits des exploitations du bassin de Valenciennes, dirigés vers Douai, Lille, etc.

ÉCLUSE DE ri'.ESMS. II ECU SE ll'lWUÏ.

de Mans. IIKRŒNTK. »l-.JIO\ri:. [IKSŒMK. HKJlO'iTE

IH,SCI-iTl. Uf-lOyn:. I f nn1O\TE-

kimux v. Uiniies. (omit s. Iimiih s

de Mons » 53(1,423 » 471, 7i 4

do Vicux-Condé » 7,812

de Fresnes 5,1 li » Il

di". Viileiicicinirs.. 7.710 » » » Chili-bons d “, Anzin » « » ir,7,/i«<) .de Denain n i j !:7,:iS0

.de Dcnaiu J' )} n !:7,aSO

do Neuville n » (11,200

1 do Cotn'1'ii.'rcs. » "I //|'7 7

Coke de ilons » 12,372 » Blés, farines, seigle, avoine. 3,382 11,879 » » Betloraves 3,G08 •• 33,448 834 Bois, briques, sable, chaux maté-

riaux de consti'uciion 3,8/i7 10,521 20,490 26,297 Autres marchandises 21,518 27,072 152,368 93,044 45,461 U0C,«7O 206,306 916,355

,1 652,140 1,122,661

On trouve à l'article concernant le canal de Mons à On l'indication des quantités de charbon belge importées en France, tînt par ce canal que par le chemin de fer.

ESCAUT BELGE.

La navigation fluviale de l'Escaut, en amont de Gand, a été facilitée par des de curage exécutés en 1830, aux frais de l'État et des provinces du Hatnaut et de la Flandre occidentale. 11 n'existait alors que 5 écluses dont une seule à sas, celle de la Pêcherie, à Gand. Les projets présentés aux Chambres, en 1839, comportaient, indépendainmentde diverses autres améliorations, l'exécution de 5 nouvelles écluses de barrage. Deux seulement o:it été exécutées jusqu'ici; ce sont celles d'Mérinnes et d'Autrrve, construites en 1841 et 1862, sur la partie de l'Escaut comprise dans le Haihaut et la Flandre occidentale, en amont de l'Espierre, et qui iiîléivssu le plus spécialement la navigation internationale.


C'est par le canal de l'Espierre que doit s'opérer la jonction de la Deule à l'Escaut, dont les travaux sont interrompus entre la frontière de France et Roubaix. (Voy. CANAL Dc Roubaix.)

Les transports belges qui franchissent la frontière, à Mortagne, proviennent, presque exclusivement, des environs de Tournay ce sont des pierres et chaux qui s'expédient vers le département du Nord, comme il en fut expédié en si grandes masses pour lès fortifications de Paris. Quant au canal desliné à remplacer la partie de l'Ëscdut qui traverse le territoire français. le canal d'Antoing, cette communication se trouvant, au point de vue des importations en France former une dépendance du canal de Mons àCondé il en sera question à l'article qui concerne ce dernier canal.

Le développement de l'Escaut depuis la. frontière de France jusqu'à la frontière de Hollande, est, d'après des renseignements récents émanés de l'administration des travaux publics de Belgique, savoir

Le développement total de 240,132'" se répartit ainsi, suivant les principaux points

De la frontière de l'ïance à l'écluse d'Antoing 0,810"

De l'ccluse d'Antoing i la grande «cluse do Tournay. 3,375 1

De cf'itc dernière à celle du Mer 2,029 1

De l'écluse de Mer au barrage écluse de l'Empierre. 10,405 A Du barrage de l'Espierre :i celui d'Autrive ( limite in- [ férieure du Hainaut et de la FÎaiidic orientait). 7,675 1

Du barrage d'Autrive à celui d'ude'hardé 28,441 ]

Du barrage d'Audenarde à l'écluse de la Pêcherie, àGând. 49,807

De Gand à Tcrmondo 40,500

De ïcrtnonde à Anvers, à l'embarcàdifre du bateau à va- t/ peur l'État, devant le quai de cette ville 43,000 117,500 De ce dernier point à la frontière de Hollande, au-des- 11

sous de Sautvliet 25,000

Longueur totale de la partie comprise sur le territoire belge.. 240,132 De la frontière hollandaise à l'origind des bouches de l'Escaut^ ait

fort Batli, on compte approximativement. PO, 000 SOétv pour développement total du edurs navigable de l'Escaut belge. 270,132"

Entre la frontière de France et Gand, on Compte 5 barrages écluses et 2 barrages à poutrelles, rachetanfensemble une pente de 1 1"' 20. Les premicrs sont situés dans la province du Hainaut ils offrent 5"' 20 à G1" 65 de passage les seconds sont situés dans la Flandre occidentale et, ils kiisscnt un passage de 5m 75 à G1" 10.

Le tirant d'eau c:>t ordinairement de 2" Le maximum d'enfoncement


autorisé est de 1'" 80, du 1" juin an 30 octobre, et de 2°' 10 le reste de l'année.

L'Escaut est imposé, en Belgique comme en France, au droit de navigation, mais jusqu'à Gand seulement; en aval de celte ville, la navigation est libre et franche de tout droit.

Le gouvernement belge ayant repris, le lrr janvier 1840, en vertu d'une loi du 31 décembre 1838, possession de l'administration de l'Escaut, qui était auparavant laissée aux soins des provinces qu'il traverse, la perception s'opère au profit de l'État. Elle a lieu, d'après des tarifs différents, dans le Hainaut et dans les Flandres.

IIainaut. Les droits se perçoivent, dans cette province, aux bureaux situés à l'écluse d'Antoing, a la grille du pont des Trous, a Tournay, et h Hérinnes.

Le tarif des droits payer aux bureaux d'Antoing et de Tournay a été déterminé par un règlement arrêté par les étals députés de la province. le liavri! 1822, et sanctionné par le roi le 16 aoùl suivant. Ce règlement porte

Que les droits de navigation seront perçus, h chacun de ces bureaux, sans avoir égard au point de départ des bateaux qui arrivent, ni à celui du déchargement de ceux qui partent

2" Que les bateaux chargés de chaux, soit en remonte, soit en descente, sont exempts du droit au bureau d'Antoing

3° Que les bateaux sont divisés en neuf classes comprenant, savoir

La 1" les bateaux de 200' et au-dessus payant pour 212' 1/2

La 2" 175 h 200 157 1/2

La 3e 150 à 175 1G2 1/2

La h' 125 à 150 137 1/2

La 5« 100 à 125 112 1/2

La 6' 75 à 100 87 1/2

Lu 7e 50 4 15 62 1/2

La 8' 25 à 50 37 1/2

La 9e au-dessous de 25 15 1/2

h° Que le droit, à chacun desdits bureaux, est perçu à raison de 0r 01 par tonne "pour tes bateaux vides, en remonte comme en descente; de 0f 015 pour les bateaux à demi chargés ou au-dessous, en remonte; de 0r 02 pour les bateaux chargés ou au-dessus de demi-charge, en remonte; de Or 02 pour tout bateau ayant charge on demi en descente. Le tableau suivant résume le montant des droits afférents à chaque classe


DROITS A CIHRGE

DÉS1«NATION DROITS A VIDE ïn ramonte" ,]us ,inns fn tvmoi-.l^. îi plus de dcjnit\ clfii~ii-rlmrCL< CUUl-^4- OU t'It

ttUSSES. kS (ICUX Sl'llS ̃IOLI1II LIKIIgl jj^ uUl.llC ot au-ilossuus. que s,,it nt

lu charge. 1" classe. 2' 125 3' 1875 4' 25 ~5 2' 1 875 2 8125 3 75 1 6Ï5 2 4375 3 25 4' 1 375 2 0625 2 75 1 133 1 «S75 2 25 5" 0 125 1 6S75 2 25 6e 0 875 1 3125 1 75 | 7e 0 625 0 9375 1 25 8e 0 375 II 5G25 0 75 9e0 155 0 2325 0 31

Le taux du droit à percevoir au bureau d'Hérinnes a été déterminé par un arrêté royal du 2 septembre 1852, qui dispose que, aussitôt que fonctionnerait ie barrage en construction en aval du canal de l'Espierre, il y serait payé les mêmcs taxes que celles qui étaient alors en vigueur au bureau d'Autrive. Or, la base de la perception au bureau d'Autrive avait, elle-même, été fixée par un arrêté royal du 30 septembre 1842, conformément à celle qui était alors en vigueur à l'écluse à poutrelles d'Audenarde, c'est-à-dire à 0r 03 l'/ioo par tonne, sur tout bateau, à charge comme à vide, en remonte comme en descente. Cette taxe, arrêtée par le Comité de conservation, remplaçant les états de la Flandre occidentale, le 9 novembre 1833, a reçu la sanction royale à la date du 30 du même mois. Flandres occidentale ET orientale. La perception s'opère, dans la traversée de ces deux provinces, aux bureaux situés aux écluses d'Autrive, d'Audenarde et du pontMaden, à Gand.

D'après le tarif fixé par un arrêté royal du 13 décembre 1829, rendu applicable à l'écluse d'Autrive par l'arrêté précité du 30 septembre 1842, on paie à cette écluse, comme à celle d'Audenarde, le droit ci-dessus indiqué de 0f 03 "/îoo, et à Gand, 0f 01 e/ioo.

Mais les taxes qui précèdent ont été réduites, à partir du 1" avril 1852, de 50 0/0 par un arrêté royal en date du 13 mars précédent, rendu en exécution de l'art. 9 de lî loi du 20 décembre 1851, relative à l'exécution de divers travaux publics.

L'art. 2 dudit arrêté porte que cette réduction de 50 0/0 n'est pas applicable au péage sur les productions du sol ou de l'industrie du pays qui sont exportés, et sur les matières exotiques importées, servant à l'industrie nationale, en faveur desquelles une loi du 30 juin 1842 avait autorisé le Gouvernement à consentir des modifications de taxe.

Les pouvoirs résultants de cette disposition de la loi de 1842 qui est


applicable à toutes les voies navigable. administrées par l'État, devaient, expirer le 31 décembre 18î|â ils ont été renouvelés par une loi du 30 décembre de la même anpée, puis par une autre loi du 31 décembre 1851, en vertu de laquelle un arrêté royal du même jour a prorogé jusqu'au 31 décembre 1854, inclusivement, les réductions de péage jusque-là prononcées. Ces réductions sont

De 75 0/0 sur les charbons belge., exportés en Hollande ou par mer De 50 0/0 sur les produits du sol et de l'industrie du pays qui sont exportés, savoir

Fontes de fer en gueuse* fer en barres, en massiaux, verges ou carillons, rails, coussinets, et généralement tous les gros ouvrages en fer forgé ou laminé, et en fonte pierres, marbres chaux et ardoises. Verreries ou cristalleries de toute espèce, faïences et porcelaines, et généralement toutes les espèces d'ouvrages en terre. ̃: Papiers de toute espèce. Machines et mécaniques de toute espèce. Zinc, cuivre et pfomb, bruts, ouvrés ou laminés. Sel et sucre raffinés. Produits chimiques de toute espèce. Cuirs tannés et ouvrés. Farines. Tabacs. Boissons distillées et bières en cercles ou en bouteilles. Huiles de graines oléagineuses en cercles ou en futailles. Argiles réfractaires. Terres à pipe, à faïence, à porcelaine et à potier, et généralement toutes les terres plastiques.

3° De 50 0/0 sur les matières exotiques ci-après

Laines en masse, Cotons en laine. Bois de teinture en bûches. Teintures de toute espèce non préparées. Tabac en feuilles. –Sucre brut de canne. Chanvre. Potasse et védasse. Sel brut. Cuirs et peaux non apprêtés. Minerais de toute espèce.

h° De 75 0/0 sur les minerais de cuivre importés dans le pays.

D'un autre côté, une loi, eu date du 25 mai 1850, a affranchi de toute taxe, sur les voies navigables exploitées par l'État, les engrais, fumiers, cendres pour l'agriculture et autres matières fertilisantes.

Indépendamment des droits de navigation ci dessus indiqués, il est perçu dans.la traversée de la ville de Tournay, au profit de cette ville, deux taxes différentes.

La première a été concédée provisoirement, par arrêté royal du 1-4. août 1825, prorogé, en dernier lieu, par arrêté du 18 décembre 1851, jusqu'à décision contraire, à titre d'indemnité des dépenses faites par la ville pour l'établissement et la réparation de 4 ponts tournants. Cette taxe est de 60 cents (If 27) sur chaque bateau et pour la traversée de la ville.

La seconde a été concédée à perpétuité, par un arrêté royal du 27 juin


1833, pour frais d'entretien et de manœuvre desdits ponts. Cette taxe est de 8 cents (0f 17) par chaque bateau et pont, soit (M 68 pour la traversée de la ville.

Voici les chiffres des produits du droit de navigation depuis dix ans, ainsi que, pour quelques-unes des mêmes années, le tonnage des bateaux à charge qui ont circulé sur l'Escaut belge dans les provinces qu'il traverse

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181,[¡, 65,88!¡' 811 1,1118,~35 11111111'S. 500,985 1844. 65,884' 84 il 1,148,235 '.120,490 500,983 zi 1845 82,983 05 1,441,776 1,088,315 598,801 l, 18C|0 «9,749 26 1,193,006 935,812 526,665 Ii 18'|7 79,005 67 1,439,700 1,022,203 588,362 Il 1S4S 73,52,152 1,259,285 930,693 530,78: ~I 1849 74,498 88 1,295,585 909,839 528,195 j 1850 76,353 93 1,314,767 968,514 541,004 j 1851 121,133 81 « n n 1852 69,079 24 21~ » » 1853 7/i,'i20 25 » » »

Les écluses construites sur la partie de l'Escaut comprise dans la traversée de la Flandre occidentale ayant été affermées jusqu'en 1843, l'administration des domaines, qui opère en Belgique la perception du droit de navigation n'a pu donner les renseignements antérieurs à cette époque.

Le barrage d'Aulrive, dans la Flandre orientale, a été construit en 18/|1 et 1842, et la perception du droit n'a commencé que le 1er mai 1843. La diminution notable que l'on remarque dans le chiffre des produits de 1852 résulte de l'application de l'arrêté précité du 13 mars de cette même année, qui a réduit de 50 0/0 les tarifs de l'Escaut, par application de la loi du 20 décembre de l'année précédente.

CANAL DES ÉTANGS.

On comprend aujourd'hui sous la dénomination de canal des Étangs les parties ancienne et nouvelle de la communication de 1^ (jajxume au


Rhône, qui se trouvent comprises entre l'étang de Thau et l'extrémité actuelle du canal de la Radelle.

Originairement, la navigation se faisait par les étangs qui bordent le littoral. Des actes, qui remontent aux rois d'Aragon, témoignent de tout l'intérêt que le commerce du Languedoc, de Montpellier notamment, attachait à cette navigation. Mais, peu à peu, malgré les efforts de la province pour maintenir les étangs dans une situation convenable, ces étangs s'étaient ensablés par suite des dépôts qu'y entraînaient les cours d'eau qu'ils reçoivent, et par suite de l'établissement de nombreuses pêcheries; et alors que s'achevait le canal du Midi, on reconnaissait l'absolue nécessité de rejeter dans un lit artificiel la navigation des étangs de Frontignan, de Palavas, de Villeneuve et Maguelonneet de l'érols. Ce lit fut créé à travers ces étangs eux-mêmes, et pn le fit déboucher dans celui de Mauguio. La dépense de ce canal, qui forme le canal des étangs, proprement dit, dont les travaux furent terminés en 1725, fut supportée par les états de Languedoc.

Depuis cette époque jusqu'à nos jours la navigation, après avoir emprunté le canal, s'engageait dans l'étang de Mauguio, dont la traversée est de 10\ et, à l'extrémité orientale de cet étang, pénétrait dans le canal de la Radelle par une ancienne branche actuellement abandonnée. En 1812, le Gouvernement prescrivit la rédaction des projets des ouvrages à exécuter pour donner au canal des Étangs la même profondeur qu'au canal du Midi. Plusieurs des ouvrages projetés, et dont l'ensemble était évalué à 800,000', avaient été entrepris, lorsque, par un traité passé en exécution de la loi du 5 août 1821, traité approuvé par ordonnance du 30 juin 1822, la Compagnie Usquin s'engagea

A ouvrir un canal latéral à l'étang de Mauguio, depuis le grau de Pérols jusqu'au canalet du Grec, qui unit cet étang à celui du Repausset. La dépense était évaluée à 800,000' elleétait rendue nécessaire par l'envasement de l'étang de Mauguio, qui, de jour en jour, présentait de nouveaux obstacles à la navigation;

2° A réunir le nouveau canal à celui de Lunel, par un embranchement partant du canal de la Radelle, et qui, avec le redressement du Vidourle, était estimé 250,000'. Cet embranchement comprenait une déviation du canal de la Radelle à exécuter aux frais de la Compagnie du canal de Beaucaire dont il dépend;

3° A curer et à restaurer les canaux qui se dirigent de l'étang de Mauguio sur celui de Thau et sur le port de Cette, travaux évalués à 700,000' A entretenir, indépendamment de ces canaux, la robine de Vie, le grau du Lez ou de Palavas, le grau de Pérols et le Canalet.

En compensation des dépenses à faire, lesquelles étaient estimées ne


pas devoir dépasser 1,800,000', le Gouvernement concédait à la Compagnie, pour une durée de vingt-neuf ans et neuf mois, la jouissance de ces cinaux, avec droits de péage, seulement sur ceux de Cette, de la Peyrade, des Étangs, sur le canal latéral à l'étang de Mauguio, et sur l'embranchement à ouvrir entre le canal de la Radelle rectifié et le canal de Lunel.

L'ensemble des canaux concédés, abstraction faite du grau de Pérols et du Canalet, présentait un développement total de 51,326" dont 5,160'" à charge d'entretien et sans péage.

Bien que les travaux imposés à la Compagnie Usquin n'aient pas été complétement terminés avant 1835, la navigation fut ouverte, sur toute l'étendue de la ligne principale, le 20 juin 1826. Depuis ce moment, la navigation, dégagée des obstacles et des dangers que présentait la traversée de l'étang de Mauguio, suit le nouveau canal ouvert latéralement à cet étang et pénètre dans le canal de la Radelle, comme dans celui de Lunel, par la déviation établie entre le Canalet et le nouvel embranchement. Les dépenses faites par la Compagnie pour l'accomplissement des conditions que lui prescrivait son cahier des charges se sont élevées, en réalité, à une somme bien supérieure au montant des estimations; mais le chiffre n'en est pas exactement connu, les frais d'amélioration et d'entretien ayant été confondus avec ceux de premier établissement dans les comptes de la Compagnie.

Dans ces comptes figure la dépense d'un canal ouvert entre le canal des Étangs et Carnon, à la pointe d'un petit promontoire qui sépare les étangs de Méjean et de Pérols.

Le port et le canal de Carnon, auxquels on a donné également le nom de digue du Carré ont été créés, l'un et l'autre, par la Compagnie, en vue de ravir au canal du Lez une partie de son trafic; mais, aujourd'hui, ce canal ne sert plus guère qu'au transport des vins et esprits que produisent les vignobles considérables qui couvrent la plaine dont Pérols est environné, et des nombreux engrais nécessaires à la culture de cette plaine.

La concession accordée à la Compagnie Usquin étant expirée le 1er octobre 1851, l'État est rentré, le même jour, dans la possession des canaux qu'il avait aliénés.

Le développement total du canal des Étangs, depuis son embouchure extrême dans l'étang de Thau jusqu'au point où il se raccorde avec le canal de la Radelle, au Canalet, est de 38,18e1". Cette longueur, en entier comprise dans le département de l'Hérault, se divise ainsi


Canal des Étangs proprement dit

Depuis fétang de Thau jusqu'au canal de la Peyrade.. 1,780'

Depuis le canal de la Peyrade jusqu'à, l'origine du canal 27,546' latéral à l'étang de Mauguio, près de la brèche ou | 6

ouverture dite Grau de Pérols 25,760 )

Canal latéral à l'étang de Mauguio. 10,640 38,186

Branche de Carnon 665 TOTAL. 38,851

La navigation du canal du Midi vers Beaucaire et réciproquement emprunte le canal des Étangs sur toute la distance de 38,186'" ci-dessus indiquée. Quant à celle qui se dirige de Cette vers Beaucaire et réciproquement, elle suit la canal de la Peyrade sur 2,453m compris entre l'écluse du Mas-Coulet, où se terminent les dépendances du port, et le canal des Étangs, et elle emprunte ensuite ce canal sur 36, 406m, soit en totalité 38,859m d'où résulte une différence de 673m seulement de longueur entre les deux lignes.

Le canal des Étangs, en communication avec la mer, est en entier de niveau. Cependant sous l'influence des vents, principalement, et dans les parties qui communiquent immédiatement avec la mer par les graux, il s'établit des courants et, par suite, des pentes sur des distances plus ou moins grandes.

La hauteur des ponts au-dessus du plan d'eau est de 6m 30 pour ceux de la Peyrade et de Frontignan de 5m 80 pour celui du chemin de fer, et de 3m 80 pour celui qui vient d'être établi au bassin du Lez. Le tirant d'eau normal est de 2"' le maximum de calaison des barques admises sur le canal est, comme sur celui du Midi, de lnl 65. La charge moyenne des barques est de 90 à 100'; elles portent à charge complète 120'; les sapines qui fréquentent la ligne de Toulouse à Beau«aire portent jusqu'à 200'.

Les moyens employés pour la traction sont les chevaux, les hommes et la voile.

De Cette à Beaucaire, le trajet se fait en deux jours par les accélérés, non compris, pour le commerce, les jours de départ et d'arrivée. De Celle à Toulouse le trajet se fait en cinq jours l'administration prend deux jours en sus pour rendre les marchandises à destination. Les frais de transport varient, en moyenne, par tonne ou par kilomètre, de 0f 083 à 0f 044 suivant la nature des marchandises; les frais de voiture entrent dans le prix pour Or 0252 et Of 0222; on trouve le détail de ces frais dans un des articles qui font l'objet de la note D.


Les états de Languedoc n'exigeaient aucun péage sur le canal qu'ils avaient construit à travers les étangs. Le droit de navigation y fut établi par une loi spéciale du 29 floréal an X (19 mai 1802), d'après le tarif fixé pour le canal du Midi par la loi du 21 vendémiaire an V, dont les dispositions générales sont encore en vigueur.

D'après le traité passé avec la Compagnie Usquin, cette Compagnie était autorisée à percevoir sur le canal des Étangs, sur celui de Mauguio, sur ceux de Cette et de la Peyrade et sur l'embranchement vers Lunel les droits déjà établis par la loi du 29 floréal an X. C'est, en effet suivant, ce tarif, sauf toutefois les réductions commandées par la concurrence du chemin de fer, qu'ont été perçus les droits jusqu'à l'époque oit ces canaux sont rentrés dans les mains de l'État; et l'on peut voir, par la comparaison des produits annuels dont les chiffres sont indiqués plus loin, combien cette concurrence fut redoutable pour la Compagnie du canal des Étangs et combien elle l'est encore aujourd'hui pour l'État, comme pour la Compagnie du canal de Beaucaire.

Le tarif actuel des droits de navigation à percevoir sur le canal des Étangs a été fixé par un décret du 16 août 1851, ainsi conçu ART. 1". A partir du 1er novembre 1831, les droits de navigation établis sur le canal des Étangs seront perçus, en principal, conformément au tarif enaprès

1" Marchandises transportées en Bateaux. Par kilomètre.

Par kilomètre.

1r<lciASSF. S Vins, esprits, huile, drogueries et denrées coloniales; sels ma( rins, comestibles, verreries, faïence, cristaux. par tonne. 0' 05 Grains et farines, draps et laines, charbons de bois, fers et fon-

21 CLASSE. tes ouvrés et non ouvrés, douelles et futailles vides, planches CLASSE. et autres bois de construction Sel (décret du 26 mai

1852} par tonne. 0 03

l Houilles et cokes; briques, tuiles, ardoises, chaux, plâtres,

3. CLASSE. 1 fourrages et pailles, bois à brûler, sarments, clayages, sou) ches, eiments, moellons, sables, cailloux, gravier, engrais de

f toute espèce, marbres et pierres de taille par tonne. 0 015 Service accéléré du canal du Midi. par tonne. 0 .03 Marchandises à destination de Montpellier et vice verset ( par le canal de Grave) par tonne. 0 005 2° Trains et Radeaux.

Par mètre cube d'assemblage pour bois de toute espèce (3/4 de centime). 0 0075 Civils par tête. 0 02

Passagers } Militaires 0 01 (.Bestiaux 0 005

ART. 2. Les marchandises non dénommées ci-dessus seront rangées par assimilation dans la classe avec laquelle elles auront le plus de rapport.

ART. 3. Les bateaux chargés de marchandises diverses seront imposés suivant le poids et la nature de chaque partie du chargement.


AnT. 4. Sont exempts de droits

lu Les bateaux entièrement vides

2° Les bateaux employés exclusivement au service et aux travaux de la navigation par les agents des ponts et chaussées

3° Les bateaux pêcheurs, lorsqu'ils porteront uniquement des objets relatifs à la pêche

h" Les bateaux appartenant aux propriétaires ou fermiers et chargés d'engrais, de denrées, de récolle et de grains en gerbes pour le compte desdits propriétaires ou fermiers, lorsqu'ils auront obtenu l'autorisation de se servir de bateaux particuliers, dans l'intérêt de leur exploitation. Art. 5. Les dispositions de l'ordonnance du 15 octobre 1836 sont applicables au canal des Étangs, en ce qui touche les déclarations et la vérification des chargements passibles du droit de navigation. Ce droit est passible d'ailleurs de l'impôt du décime par franc, conformément à la loi du 25 mars 1817.

Les distances légales, qui servent également de base à la perception, ont été déterminées ainsi qu'il suit dans la double hypothèse du trajet direct de Cette à Beaucaire, ou bien par l'étang de Thau.

D&HGMTH» “•££££. DteKHiATIO» £™SS. DONATION E~ J\ILO~1¡':TRES. 1.. er nmovèmes.

des des rBlKciMUjL roisis. hjsÏmsts. Minutas. pmncimi-i points. iesEÏ™kts. «'"Olébs. Étang de Thau 0 0 Kdiise au .Ma?i'oulet 0 0 La Peyrade 2 2 La Peyrade 2 2 Frontignnn 4 G Frontignun. "j 1 OuTerture des Arasquiers 9 15 Ouverture des Anisquiers.. G 16 Muguelonne 4 19 .Moguelonne 4 -0 Croisée ou bassin du lez.. :t 22 du Lez 3 23 Grau de Pérols et Carnon 4 2(> Grau «le Pérols et Cnrnun 4 27 Lamolle 10 36 Lamotle 10 37 Le Cauulet 2 38 Le Cannlet 2 39 1

Les bureaux établis pour la perception des droits sont situés à la Peyrade, à la croisée du Lez et au grau de Pérols celui du Lez fonctionne en même temps comme bureau de jaugeage.

La perception du droit de navigation, d'après le tarif qui précède, a produit en 1852 160,360' 63, et en 1853, 162,885f 76, y compris 3,725f 44 non perçus sur les céréales.

Ces chiffres s'appliquent à l'ensemble de la ligne de l'étang de Thau au canal de la Radelle et au canal de la Peyrade.

Pendant les dix dernières années de la concession, la moyenne des produits perçus d'après le tarif du canal du Midi, tsnt sur la ligne principale des étangs que sur les embranchements imposés de cette ligne, avait été de 188,531' 49. La plus faible recette a été de 181,996f 02 la plus forte, celle de 1850, de 205,601 36.


Le tonnage des marchandises qui ont circulé en 1852 sur l'étendue de la ligne du canal des Étangs, y compris, comme pour les produits, le canal de la Peyrade, est représenté par les chiffres ci-dessous, extraits des documents publiés par l'administration des contributions indirectes.

TONNAGE A i KILOMÈTRE

NATURE DES TRANSPORTS. -ZZ^ZT^^ZZ^- VERS CETTE. YEnS BEAUCAIRE- tonnes, tonnes.

(i™ classe (tarir ci-dessus). 515,463 1,044,562

Marchandises de 2e 649,919 686,171 3 585,369 14,345

V3e 585,366 14,345

AcciilcMs du canal du Midi 180,137 211,575 Marchand1™ à destinutiondeMontpelliere£»iceuer.«li. 185,137 242,359 Trains et radeaux » 152,348 Total 2,122,022 2,351,360

( j Passagers s ( civils 6,579 4,915 (militaires Il »

i i Bestiaux 1,740 279,754

Ramenés au parcours total des 39^, suivant lesquels a eu lieu la perception, le tonnage des marchandises donne pour résultat 114,701', dont 54,410' à la descente, et 60,291 à à la remonte.

Quant aux résultats relatifs S l'année 1853, les renseignements relevés dans les bureaux de navigation font connaître que le tonnage, également ramené au parcours total, aurait été de 108, 377', dont 48,148' à la descente et 60,229' à la remonte. Dans le chiffre total de 108,377' figurent pour 14,817' les accélérés du canal du Midi pour 8,778' les accélérés du Lez et marchandises à destination ou provenant de Montpellier. En ce qui concerne la branche de Carnon, sur laquelle aucun droit n'est perçu, le tonnage ne dépasse guère annuellement 2,700', dont 1,350'environ de marchandises de la lre classe du tarif du canal des Étangs.

ÉTEL.

L'Étel se jette dans la mer, entre Port-Louis et Quiberon. Cette rivière est indiquée dans quelques statistiques comme navigable à l'aide des marées, depuis Nostang jusqu'à son embouchure, sur une étendue de 14,200"'


comprise dans le département du Morbihan. Mais la navigation n'a lieu réellement qu'à partir du petit port d'Étel, situé à 2k de la mer, et elle est de si peu d'importance qu'il n'en est fait ici mention que pour mémoire.

CANAL D'EU AU TRÉPORT.

Ce canal traverse sept fois la Bresle, qui se jette dans la Manche au Tréport. Il a été exécuté sur les fonds de l'État et livré au commerce le 2 août 1841. La dépense s'est élevée à 32/i,O00f.

Il se faisait, sur la Bresle, antérieurement à l'établissement de ce canal, une navigation qui n'avait d'ailleurs qu'une très-faible importance, car elle se bornait au transport des farines provenant des usines que le roi LouisPhilippe possédait à Eu. Cette navigation avait lieu à l'aide de la marée. Le développement du canal maritime d'Eu au Tréport, compris dans le département de la Seine-Inférieure, est de 3,375' Le développement du lit, actuellement abandonné, de la rivière, est de 5,509™.

La Bresle se termine- au Tréport par un chenal de 530"' environ, formé de jetées en charpente.

Le canal se compose d'un seul bief de niveau.

L'écluse du Tréport, à l'issue de laquelle commence le chenal, a 8'" de largeur, 3'" 85 de chute par rapport au niveau des basses mers. Le tirant d'eau réglementaire est de lr 20.

La charge moyenne des navires qui fréquentent le canal est de 100' el leur charge maximum de 170'.

Le halage se fait par chevaux.

La navigation est libre et franche de droits.

Le tonnage possible des navires chargés qui traversent annuellement le canal d'Eu au Tréport est représenté par les chiffres suivants, extraits, en .ce qui concerne le port d'Eu, des documents publiés par l'administration des douanes.

En 1847 Descente. 2,755' Remonte. 8,496' Total. 11,231' 1848 4,23» 4,317 S,53(i 1849 4,615 0,847 11,482 1850. 4,846 7,043 11,889 1851 4,017 5,774 10,391 1852 3,083 7,593 10,676


EURE.

L'Eure est classée comme navigable depuis l'embouchure de l'Avre, à la limite des départements de l'Eure et d'Eure-et-Loir, au dessus de Saint-Georges, jusqu'à la Seine, près du village des Damps et de Pont-del'Arche.

Mais, dans l'état actuel des choses, les bateaux ne remontent qu'accidentellement au delà de Louviers, à cause du mauvais état de la rivière, des hauts-fonds que l'on y rencontre, et particulièrement des difficultés que l'on éprouve au passage des perluis qui l'encombrent.

Ou a exécuté, en 1808, sous les murs de Louviers, à travers les prairies de la Villette, un canal de dérivation et, dans ces derniers temps, il en a été ouvert deux autres, l'un au Hamet, commune d'Acquigny, et l'autre à Folleville commune de Louviers. Ces trois dérivations, dont la longueur totale est de l,885m, remplacent une longueur à très-peu près égale de la rivière, et sont munies d'écluses. Au moyen de nouveaux ouvrages semblables, ou plus simplement en faisant baisser les seuils des portes marinières, et en draguant de manière à régulariser la pente d'une porte à l'autre, on pourrait obtenir, entre Saint Georges et Louviers, une bonne navigation qui servirait au transport d'une assez grande quantiié de marchandises. Mais le bas prix du roulage, sur les routes parfaites qui sont ouvertes parallèlement à la rivière, ne font pas une nécessité absolue des dépenses qu'entraînerait cette amélioration.

Le développement de la partie navigable de l'Eure, comprise dans le département auquel cette rivière a donné son nom, est de. 86,OOOm Dans ce développement figurent les longueurs des dérivations du Hamet, de Folleville et de Louviers, lesquelles sont: pour la première, de 600m; pour la seconde, de 45" pour la troisième, de l,240m. La pente moyenne de la rivière, à l'étiage, est de 0m 68 par kilomètre. Entre Saint-Georges et la Seine, on ne compte pas moins de 79 usines, dont les chutes sont franchies, comme on vient de le dire, soit par des bras dérivés, soit par des portes marinières ou des écluses à sas. Les portes marinières sont au nombre de 20. On en compte 18 en amont de Louviers et 2 en aval ces deux dernières ont 7m 60 et 8"' 07 de largeur; lçs autres ont de 6- 80 à 8ra; la plupart ont 7"' 20 à 7nl 60. Les trois dérivations ont chacune une écluse


Celle de la dérivation du Hamet, rachetant une pente de l1" 10, a5m 20 d'ouverture entre les bajoyers, et une lo-.igueur de sas de 37nl 80. Celle de la dérivation de Folleville rachète une pente de 1'" 30 elle a la même largeur que la précédente et 37'" 90 de longueur.

Celle de la dérivation de la Villette rachète une pente de 2™ 72 sa largeur est, comme celle des deux autres, de 5'" 20 et sa longueur de 37™ 74.

Le tirant d'eau, à l'étiage, est de 0°' 45.

La charge moyenne des bateaux est de 40', et la charge maximum de 80'.

La traction se fait au moyen de chevaux. La durée des voyages est de trois à quatre jours pour la partie en amont de Louviers, et d'un jour seulement de Louviers à Rouen. Mais, ainsi qu'on l'a dit plus haut, la navigation au-dessus de Louviers est tout à fait accidentelle, et encore ne remonte-t-elle guère au-delà de Pacy-sur-Eure.

Le taux moyen du fret, droit déduit, est de Of 07 par tonne et par kilomètre. Dans ce prix on comprend la rétribution qu'il est d'usage de payer aux usiniers au passage de chaque pertuis. Cette rétribution, qui d'ailleurs n'est pas obligatoire, est de 1 30 en amont de Louviers, et de 0f 60 en aval.

L'Eure est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor. La perception s'opère conformément à la loi du 9 juillet 1836 et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voyez page 8.)

Les distances légales d'après lesquelles se calcule le trajet parcouru ont été déterminées ainsi qu'il suit

Up:SIGnATl0:1 7>IST.\llf.RS DIiSIG\TIO\ 1)IîTAi\I:î:S sv smouèrnss. ev su.onèrnss.

drs lIlSTA1\CES drs ])1 5TA1\01: oS enrns F.intt: I rnl:olGIP. 1'01:T5. I.ESl'QI:nS. Cnn:I.EE5. ill~icill.11 1 1'.1.'TS. LE51'OIIrS. cca~ocses. tJEmbouf'hurpdel'Avrc. 0 0 Ciïntnbrny. 5 50 1 Saint-G('orges. 2 2 Les Angl(~S1 ou Écardcnyill('. 5 M 1 Sorti. 5 7 <ni)!y. 6 61 ` yfoussrl. r i 8 Li'tonde. 1 62 1 Ezr, 6 14 Arquign; 6 6~ Ivry S 18 PintPrYit!c. 2 70 La Garennp 5 23 Louviers. 3 73 L~rey 5 28 Le Yau(Ireuil 6 97 Pttcy. 10 38 L6ry. 4 83 Mt'niH[-s. 5 43 F.~i,olieliure dans la Seine 3 86 Vaux. 2 45

Le seul bureau de perception qui existe sur l'Eure est situé à Louviers. Les produits des droits de navigation ont été, depuis l'application du tarif en vigueur, savoir


Enl838,de. 370'24 Enl847,de. 313' 30 1839. 425 65 –1848. 377 99 1840. 288 50 –1849. 480 19 1841. 379 43 1850. 428 61 1842 010 97 1851. 424 74 1843. 474 42 1852 399 87 1544. 730 84 1853. 368 55 1545. :;71 15 y compris 12'78 non perçus pour 184G. 375 71 céréales.

Le tableau suivant indique, d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, la nature et la quotité des transports p

| NATl]RE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE. MARCHANDISES. llls 1850. '– 1851. ̃ Is52. j atAnctLinmsss. DESCENTE. 1ŒM0NTK. DESCESTE. REMONTE DESCEKTE. HEMONTK. li UESCF\T1. ItEnO\TE. UE5CE17E. HEHO\7E. UBSCH\TE. HBDfOf7F. lre CLASSE. tonnes. tonnes tonnes. tonnes. tonnes. tonnes. Céréales, légumes, fruits. 21,623 » 16,042 » 13,770 Fourrages » n » Vins et caux-de-vie » » » » Métaux i> h » » 70 » [ Épiceries et drogueries.. 26 41,537 » 44,622 560 ji Poteries, vorres et cristaux » » J, 20,070 | Autres marchandises. 8,969 24,696 8,862 21,608 5,230 43,360 2e CLASSE.

j Houille et coke » !>,339 » j Charbon de bois » » » » | Bois do toute espèce. 8,925 3,270 11,744 0,464! 7,980 j Matériaux de construction » 6,234 » 10,036' 780 1,570 [ Minerais » » » D 14,790 Engrais » 922 » » » » Autres marchandises. » » » » » » Bois en iiiains (approiim.it.). 3,072 » | 8,236 » j » » Total. 42,615 76,659| 44,884 92,289| 27.S30 80,350

Ramenés au parcours total des 13 kilomètres sur lesquels, seulement, a réellement lieu la navigation, le tonnage qui précède ainsi que celui des trois années antérieures donnent pour résultat:

En 1847. Descente. 2,514' Remonte. 7,107l Total. 9,621' 1848. 1,863 7,222 9,085 1849. 2,109 8,862 10,971 1850. 3,278 – 5,896 9,174 1851. 3,452 7,009 10,551 1852. 2,140 6,180 – 8,320


FAOU.

Le Faou est, ainsi que le Daoulas, une des anses de la rade de Brest, et ne peut être réellement compris au nombre des rivières navigables. La navigation, ainsi que l'indiquent quelques états statistiques, est exclusivement maritime elle est difficile parce qui; l'anse est très-ouverte et exposée ainsi à la violence des vents. Les navires remontent jusqu'au port du Faou, situé à 5k environ de la rivière d'Aulne, avec un tirant d'eau de km 20 en vive eau et 1™ 20 en morte eau.

Bien que le Faou ne figure ici que pour mémoire, on croit devoir indiquer, d'après les documents publiés par l'adminislration des douanes, la quantité annuelle, en tonnage possible, des exportations et importations du port situé à l'extrémité supérieure de l'anse

En 1847 Descente. 3,245' Remonte. 2,610' 'l'otal. 5,855' 1848. 2,443 4,051(i,4Q4 1849 – 4,066 2,967 – 7.033 1850. 4,067 9,428 13,405 1851. 3,653 4,424 fi – 8,077 1852. 3,756 3,501 7,257

FRÉMUfi.

Cette rivière est également indiquée, dans quelques documents, comme étant navigable, sur une étendue de 4, 000" dans le département des Côtes-du-Nord, depuis Portrieux jusqu'à son embouchure dans la Manche. La navigation a lieu en effet, à l'aide de la marée par des barques de petit cabotage mais, en raison de la nature et du peu d'importance de celte navigation, dont les tableaux des douanes n'indiquent pas même les opérations, le Frémur ne figure ici que pour mémoire.


GARONNE.

La Garonne est flottable en trains depuis la frontière d'Espagne, au pont du Roi, jusqu'à son confluent avec le Salat, à Roquefort, sur une étendue de 86,035' Elle est navigable, mais à la descente seulement, depuis ce dernier point jusqu'à Toulouse; et, delà à son embouchure dans la mer, la navigation se fait à la remonte comme à la descente.

La marée remonte dans la Garonne jusqu'à Mondiet, limite de l'inscription maritime, et même jusqu'à Castets, où le fleuve commence à être accessible aux bâtiments à quille. A Langoiran, la navigation fluviale cesse d'être `~ prédominante, et à partir de Bordeaux elle cesse complétement d'avoir lieu la navigation devient dès lors exclusivement maritime. Du bec d'Ambès, où il reçoit la Dordogne, son principal aflluent, jusqu'à la mer, le fleuve prend le nom de Gironde.

Les autres ailluents navigables de la Garonne sont sur la rive droite, le Salat, l'Ariége, le canal Saint-Pierre, le canal du Midi, le Tarn, le Lot et le Dropt; sur la rive gauche, le Gers, la Bayse et le canal latéral au fleuve. Dans la partie' supérieure de la Garonne, en amont de Toulouse, le régime de ses eaux, les nombreux pertuis qui y sont établis, les hauts-fonds qu'on y rencontre s'opposent à une navigation régulière et à une amélioration complète en lit de rivière. Une loi, en date du 31 mai 1846, avait affecte, par son art. 11, une somme de 12,000,000r à l'établissement d'un canal latéral, qui devait, en suppléant, sous le rapport de la navigation, à la partie de la Garonne comprise entre Saint-Martory et Toulouse, servir en outre à l'irrigation des vastes prairies qu'elle traverse. Ce canal devait avoir un développement de 68k, et la pente, de 143'" 24, qui existe entre les deux points extrêmes, devait être rachetée par 55 écluses de 2"' 60 de chute. En 18/|8, les travaux étaient à peine commencés, qu'ils furent suspendus, par suite des difficultés financières de l'époque, et leur ajournement paraît encore indéfini.

La loi du 31 mai 1846, art. 17, a, d'un autre côté, ouvert un crédit de 1,300,000' pour la construction, le long de l'île Tounis, à Toulouse, d'un quai de 810m de longueur, destiné à compléter les communications intérieures de la ville, ainsi que le chemin de halage, et à garantir l'île contre la violence des courants et les crues du fleuve. Ces travaux sont en cours d'exécution.

Quant à la partie inférieure de la. Garonne, en aval de Toulouse, son amélioration a été entreprise en 1836 et se poursuit encore au moyen


d'allocations annuelles et spéciales sur le budget ordinaire, en conformité de la loi du 30 juin 1835.

Os allocations se sont élevées, pour chacune des deux années 1830 et 1837, à 000,000', soit à 1,200,000' En 1838, à 1,000,000 De 1839 à 1848 inclusivement, à l,100,000f annuellement, soit. 11,000,000 Pour chacune des deux années 1849 et 1850, à 600,000', 1,200,000 Et, pour chacune des trois années suivantes, à 450,000', 1,350,000 Total au 31 décembre 1853 15,750,000'

La loi du 8 juillet 1838 ayant autorisé l'ouverture du canal latéral à la Gar.onne, de Toulouse à Castets, on a dû naturellement employer à l'amélioration de la partie inférieure du fleuve les ressources accordées depuis cette époque par la loi de 1835.

On s'est donc borné à améliorer, dans la partie supérieure, les passes les plus difficiles et à faire quelques ouvrages indispensables ;i la navigation de la rivière. C'est ainsi qu'on a construit, à Toulouse, à côté du barrage du moulin du Château, une écluse de communication entre les biefs supérieur et inférieur, pour les bateaux et radeaux de la Garonne et pour les barques du canal du Midi.

Dans les départements de Lot-et-Garonne et de la Gironde, les dispositions heureuses que présente le régime de la rivière permettent de modifier facilement son cours, de resserrer son lit en le régularisant, dé répartir la pente d'une manière plus uniforme, d'abaisser ainsi les points trop élevés, d'améliorer les chemins de halage.

C'est dans cet esprit qu'ont été entrepris les travaux en cours d'exécution. Ceux qui ont pour objet de rectifier et de resserrer le cours du fleuve consistent en digues submersibles longitudinales et continues, reliées à l'ancienne rive par des épis qui ont pour principal et presque pour unique but d'em.. 3cher les courants longitudinaux de s'établir en arrière de la nouvelle ligne de digues, pendant les crues, et de déterminer la formation d'alluvions; des plantations viennent ensuite affermir les alluvions conquises de cette manière sur le lit du fleuve et en favoriser l'exhaussement. Ces travaux, exécutés sur les points les plus difficiles, ont réalisé et même dépassé les résultats qu'on avait lieu d'en attendre et lorsqu'ils seront complétement terminés, la navigation trouvera partout, en aval de Castets, le tirant d'eau de 2ra que présentent le canal latéral à la Garonne et le canal du Midi.

Les dépenses restant à faire, pour atteindre le but qu'on s'est proposé, sont évaluées à la somme d'environ 5,000,000'.


Le développement total du cours navigable de la Garonne est, savoir

Dans le département de la Haute-Garonne, de. 112,003m deTarn-et-Garonne. 81,000

de Lot-et-Garonne. 107,750

de la Gironde. 167,430

TOTAL. 468,183'°

Cette longueur se divise ainsi par rapport au mode de navigation

1° Navigation fluviale à la descente seulement.

Du confluent du Salât à Toulouse 78,705» 2" Navigation à la remonte comme à la descente.

De Toulouse au confluent. du Tarn. 85,208™ v.

Du confluent du Tarn à celui du Lot 84,140 f 2g9,458

Du confluent du Lot à l'embouchure du canal latéral, |

à Castets 70,020

3" Navigation fluviale et maritime.

De Castets a Langoiran, où le régime maritime devient

prépondérant 30,570 } 52,550 De Langoiran à Bordeaux 21 ,980

4" Navigation exclusivement maritime.

De Bordeaux au bec d'Ambfcs 24,440 j ( 97 aqq Du bec d'Ambès à la pointe de Grave 73,050 j Total 468,183"

La pente du fleuve, à l'étiage, est, par kilomètre

Du confluent du Salât, à celui de l'Ariége, de. 1=9000 Du confluent de l'Ariége à Toulouse 1 0000 De Toulouse ait confluent du Tarn. 0 7470 Du confluent du Tarn à Laspeyres 0 5290 De Laspeyres an confluent du Lot. 0 4310 Du confluent du Lot à la limite du département de la Gironde. 0 2746 De la limite du département de la Gironde à Caslets 0 2067 De Castets à Langoiran 0 1510 De Langoiran à Bordeaux. 0 0595

Le tirant d'eau, en amont de Toulouse, se réduit moyennement, à l'étiage, à 0m 75 mais :;ur les points où la rivière est mal encaissée, on trouve des hauts-fonds où cette profondeur est moitié moindre c'est là qu'ont lieu les dragages, pour rétablir les passes.

En aval de Toulouse, le tirant d'eau général est dans les départements de la Haute-Garonne et de Tarn-et-Garonne, d'environ O™ 40 à 0m 50; dans celui de Lot-et-Garonne, de 0m 70 à O™ 80, et même 0m 50 seulement mais on porte généralement la profondeur à 0m 80 ou lm au moyen de dragages peu dispendieux sur les seuils.

Dans le département de la Gironde, jusqu'à Castets, les plus maigres passes ont une profondeur de 0m 70 à 0™ 90.


Au-dessous de Castets, il y a

A Saint-Pierre-d'Aurillae. 1" 16 A Barsac, où l'on n'a pas encore A Saint-Macaire 1 Ifi travaillé 0™ 70 A Preignac 1 04 A Cadillac 97 A Quinsac 0 90

Sur ce dernier point, situé dans la partie de la rivière où prédomine le régime maritime, on se .propose, si cette faible profondeur, à mer basse, est un obstacle trop gênant pour la navigation, d'ouvrir une passe avec une drague à vapeur. On s'occupe des projets des travaux à faire pour l'amélioration de la passe de Tarsac mais sur les autres points, on complète le lit mineur, partout où la profondeur de 2nl n'est pas obtenue. Les basses eaux gênent la navigation, sans l'arrêter jamais. Il résulte des hauteurs journalières des eaux, que, pendant neuf mois de l'année, l'eau est moyennement à plus de l"1 20 et fournit une excellente navigation. Il y a deux mois neuf jours de basses eaux, durant lesquels l'eau n'est au-dessous de 0'" 20 que pendant trois jours, et au-dessous de 0"1 50 que pendant treize jours. Si donc il arrivait que les travaux en aval de Castets ne pussent donner plus de 1'" 50 au-dessous du plus bas étiage, il résulterait, au pis aller, que, pendant treize jours, les bateaux du canal ne pourraient charger qu'aux deux tiers. Or, cet inconvénient ne sera jamais assez grave pour motiver, comme on l'a supposé, la prolongation du canal jusqu'à Langoiran.

Les radeaux ou trains de bois et les bateaux qui fréquentent la Garonne au-dessous de Toulouse descendent à la rame. Ces derniers sont remorqués à vide par les bateliers jusqu'à Saint-Martory. Les chemins de halage n'étant pas établis dans des conditions telles qu'on puisse y employer des animaux de trait, la charge de ces bateaux est, en moyenne, de 10' et au maximum de 20'.

La durée des voyages varie selon l'état des eaux une barque qui arrive en six ou sept heures, de l'embouchure du Salat à Toulouse, avec les eaux les plus favorables, met au moins douze heures aux époques de l'étiage. Le taux du fret est également très-variable; mais, déduction faite du droit de navigation, le prix peut être représenté par une moyenne de 0f 715 par tonne et par kilomètre.

En aval de Toulouse, la charge moyenne des bateaux est de 31' à la descente et de 21' à la remonte. La charge maximum est de 120 à 150'. Les moyens de traction sont les bœufs, les chevaux, le vent, la vapeur, et au-dessous de Langon, la marée.

Le remorquage ou le transport direct à la vapeur s'applique, à un faible tonnage, aux marchandises dites messageries, entre Bordeaux et Agen, où elles sont chargées sur le canal pour être transportées par le service accéléré. Un autre service spécial de remorquage est établi entre Bordeaux


et Langon, pour les besoins d'une Compagnie qui fait les transports jusqu'à Agen. Il est donc évident que lorsque le canal sera achevé jusqu'à Castets, toutes les marchandises venant de Bordeaux seront remorquées par un service régulier. Le remorqueur fait deux voyages par semaine et fait le trajet en vingt heures.

La rivière est très-heureusement orientée vers le sud-ouest, en sorte que les vents d'ouest qui prédominent sont très-favorables à la remonte. Le prix des transports n'est régulier que pour les trajets de grande longueur.

On paie pour transporter un tonneau d'Agen à Bordeaux, comme de Tonneins ou même de Marmande, parce qu'il n'y a pas assez de marchandises dans ces ports pour le chargement complet d'un bateau.

Avant l'ouverture du cana!, le prix du fret était, entre Bordeaux et Toulouse, de 10r a la descente et 20f à la remonte. Après l'ouverture du canal, le fret est descendu à 7f et même à 6f à la descente et 15f à la remonte, y compris le droit de navigation. Ces prix se sont augmentés de la différence qui existe entre l'ancien et le nouveau tarifs du canal, pour la partie ouverte entre Toulouse et la Baïse. (Voy. note D).

La Garonne est imposée au droit de navigation, au profit du Trésor, tant pour la navigation fluviale que pour la navigation maritime.

La perception s'opère, en ce qui concerne la navigation fluviale, conformément aux dispositions de la loi du 9 juillet 1836, et d'après le tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voyez p. 8.)

Les distances légales servant de base au calcul du montant du droit à percevoir, proportionnellement au trajet parcouru ou à parcourir, ont été déterminées ainsi qu'il suit

DISTiNCCS DISTANCES

DI:SIGNATION fiH KILO\IÈIRfifi DÉSIGNATION DISTANCES

Dl~SlGSATION t~LOtitTRf!. DÉSIG'NAtION MMMimK

des A 1`.UITIR Dfi des A PAR71R US

PH)\CH'AL~t'[1t\TS. LES nnquf- Tou YIIIHI:IPAI!I 1`OtNTfi. LES Tou i'OISTS. r~;11~ lo: POINTS. for louse.

Roquefort (embouchure du SeiHi. 10 91 15 SatML. 0 0 Il Saint-0aprais. 10 f07 25 Boxent. fi" Ondes 3 1!0 28 CMerM. 12 13 Grenade. 2 112 30 Sitint-Jutien. 9 2~ "Grisollr-'s.. 7 :ji9 ~7 Carbonne. 8 30 Il Verdun. 6 .125 43 Col) as 10 40 "1Ias-G1'eDier. 9 132 50 Xoé 3 43 Bourpt. 8 140 58 Huret. 15 58 Castelsarrasin et Castelfer-

Portet (enb. dcl'Ariége). Il 69 t5 t55 7!) Port Gara. 11 80 Il Port-Houdou.

1'OLllouse,POIIt. t si Il La Ponite (emb, du Tern). 13 1 68 86 canal du Ilidi 1 81 0 Halause. 5 173 91

B'agMe. 5 87 5 Anvmar'i. tf 18i 'i02


DISTANCES DISTANCES

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LI.l1éole. 5 30~ 220 dt'IaBordogne). 1 391 309

Les longueurs des principales sections du fleuve, entre l'origine de la navigation et le bec d'Ambès, telles qu'elles sont indiquées dans ce tableau, présentent avec celles qui ont été données plus haut (p. 237) quelques différences, dont le total est de 51. Celles-ci, étant le résultat d'opérations récentes, doivent être considérées comme exactes, en ce qui concerne surtout la partie comprise entre Toulouse et Castets.

Dans le tableau ci-dessus, l'erreur paraît avoir été commise entre Preignac et Cambes, et pour la rectifier il faudrait:

A Preignac, substituer le chiffre 4 à celui de 2. À Podensac, 4 3. A Langoiran, 5 4. A Cambes, 5 4.

On obtient ainsi pour longueur totale et réelle de Toulouse à Bordeaux 292k au lieu de 287k.

Indépendamment des dispositions qui régissent la perception sur les bateaux affectés à la navigation fluviale, il en existe d'autres qui sont spéciales à la navigation maritime.

La loi du 9 juillet 1836 a maintenu, à l'égard des bâtiments à quille faisant le service de cabotage, la taxe annuelle et proportionnelle imposée


sur ces bâtiments par le décret du 4 mars 1808, portant règlement de l'octroi de navigation dans le bassin de la Gironde.

Les art. 15 et 24, relatifs à l'établissement de cette taxe, sont ainsi conçus

« Art. 15. Tous les bâtiments à quille, pontés ou non pontés, servant » aux cabotage et transport sur le fleuve de la Gironde, depuis son em» bouchure jusqu'à Bordeaux;

» Sur la Dordogne, depuis le point, où ils peuvent naviguer, jusqu'à Bor» deaux;

» Et sur la Garonne, depuis le point où ils peuvent naviguer, jusqu'à Bordeaux,

» Sont assujettis à une taxe proportionnelle et annuelle, et sont dis-) pensés, en conséquence, d'acquitter tout autre droit de navigation aux » divers bureaux établis sur le bassin de la Gironde.

» ART. 24. La taxe ou droit annuel sera de 1f par tonneau, payable par » trimestre et d'avance, dans le bureau qui aura reçu la déclaration, soit » que, dans cet intervalle, le bateau ait ou n'ait point navijS|u.. » Les droits perçus en vertu de ce tarif sont passibles dfdécime par franc, conformément à la loi du 25 mars 1817. Bien que la rivière d'Isle ne soit pas désignée dans l'art. 15, l'administration a étendu à cette rivière le bénéfice du décret de 1808, en sorte que les bâtiments pour lesquels on a acquitté la taxe qui précède peuvent y naviguer librement, sans avoir d'autres droits à payer.

Le décret dispose que le droit est perçu pour toute la navigation qui peut avoir lieu au moyen des bâtiments à quille cette disposition n'est cependant appliquée que pour la navigation qui s'opère en aval du point où cesse, sur les trois rivières, l'inscription maritime.

Les bureaux établis pour la perception des droits sur la Garonne sont situés à Cazères, à Muret, aux deux ports de Toulouse, dits port Garo et port de l'embouchure, à Moissac, à la Magistère, à. Agen, Nicole, Marmande, Langon et Bordeaux. Sur ces onze bureaux, il y en a trois qui fonctionnent comme bureaux de jaugeage; ce sont ceux du port Garo, d'Agen et de Bordeaux.

Depuis l'application du tarif basé sur la charge réelle des bateaux et la distance parcourue, les produits du droit de navigation sur la Garonne, y compris les recettes effectuées sur les trains en amont de l'embouchure du Salat, recettes dont le montant entre pour une part très-minime dans le chiffre de ces produits, ont été, savoir

En 1838, de 129,927'M En 1842, de. 154,689'39 1839 156,869 11 –1M3. 152,872 34 1840 165,117 30 1844 165,246 71 –1841. 165,485 61


L'année suivante, le canal latéral a été mis en perception d'après le tarif général de la rivière.

Les recettes effectuées sur l'une et l'autre voie, naturelle et artificielle, sont indiquées dans le tableau suivant

ANNÉES. GARONNE. CANAL. TOTAL.

En 1845 154,836'25 6,668' 09 161,505' 24 1846 141,864 84 20,415 06 162,270 90 1847 130,529 68 26,fi65 70 156,995 38

1848 126,677 03 25,752 98 152,430 01

1849 142,868 90 35,768 £8 178,037 81

1850. 140,415 71 50,27!) 03 199,694 74

1851 153,500 07 67,208 29 220,798 33

1852. 160,292 25 104,185 62 268,477 87

En 1853, les produits de la rivière se sont élevés à 188,152f 55, y compris 7,970f 10 non perçus pour céréales. Ceux du canal, dont la remise partielle a eu lieu le 11 octobre de la môme année, ont été de 60,180'' 18. Si l'on veut comparer les résultats qui précèdent, il convient de ne pas envisager séparément ceux qui s'appliquent à la rivière et au canal, pour les années antérieures à 1852 car, avant cette dernière année, le bureau de perception d'Agen ne distinguait pas les expéditions faites sur l'une ou l'autre voie, et tout ce qui était enregistré dans ce bureau était attribué à la rivière. Mais en 1852, d'après les observations des ingénieurs, on a tenu des écritures spéciales pour chacune de ces deux voies, et l'on a obtenu ainsi des résultats exacts tant pour les recettes que pour le tonnage des marchandises.

Quant à la taxe sur les bâtiments à quille fréquentant les parties de la Garonne, de la Dordogne et de l'Isle soumises à l'inscription maritime, elle a produit dans les mêmes années

Ettl838. 18,253'40 1 Enl846. 24,462 37 1839 19,263 30 1B47 25,171 71 1840 21,519 57 1848 25,017 98 3841 23,191 31 1849 24,399 03 –1842. 21,583 73 1850 23,178 94 1843 · 22,030 32 1851 18,838 90 1844 24,089 33 1852 23,070 07 1845 22,458 72 1853 24,204 81

En ce qui concerne les transports, MM. les ingénieurs ont présenté, à l'égard de la navigation fluviale, les renseignements qui vont suivre et qu'ils ont obtenus soit de l'administration des contributions indirectes, soit au moyen des constatations qn'ils ont fait opérer eux-mêmes à divers points de la rivière et du canal.

Entre Roquefort et Toulouse les transports, à la descente seulement, se


représentent par un tonnage absolu de 31,057' en 1850 39,520' en 1851 et 42,732' en 1852. En voici le détail

NATURE DES MARCHANDISES. 1850. 1851. | 1852.

tonnes. tonnes. I tonnes.

Bois de construction j tr.in. 4,050 0,044 j 0,855 Bois de construction J en bateaux 4,G50 1,178 1,205 j en bateaux 803 1,178 j 1,205

Bois de chauffage 4,106 4,020 j 3,380 Plàtre et chaux 4,930 5,427 7,155 5 Pierres détaille 2,400 2,045 2,635 Briques. 1,400 1,542 1,557 Sable. 1,480 1,630 2,189 Galets 14,046 15,483 10,805 Denrées 1,742 785 770 Objets divers 150 166 201 Tota.1 35,707 39,520 !t3,7S2 j

La plus grande partie des transports, formée de sable et galets, provient des plages de la rivière, peu en amont de Toulouse. Les autres marchandises proviennent des ports de Fos, Saint-Béat, Montrejeau, Boussens, Cazères, Muret, Portet, sur la Garonne de Lacave, sur le Salat, et de Cintegabelle, sur l'Ariége. Ramenée au parcours total, la masse des objets transportés ne dépasse guère le tiers environ du tonnage absolu qui vient d'être indiqué.

Entre Toulouse et Bordeaux, le mouvement annuel des marchandises ramené au parcours total, était établi comme il suit, avant l'ouverture du canal, d'après une moyenne des relevés faits par MM. les ingénieurs pour les années 1841, 1842 et 1843

Depuis l'ouverture du canal, le tonnage de la vallée, rivière et canal, s'est considérablement accru il s'est élevé en 1847 à 193,485', dont 145,595' à la descente et 47,890' à la remonte.

La crise de 1848 a fait subitement tomber'ces chiffres à 147,663*, dont 104,542' à la descente, et 43,121' à la remonte.

Mais le tonnage s'est relevé successivement, et en 1850 il a atteint, à peu près, le point où il était arrivé avant la révolution de 1848, savoir 189,739', dont 127,723' à la descente et 62,016' à la remonte. En 1851 et 1852, il s'est accru dans des proportions considérables. Ainsi, en 1851, il a'été de 211,057', dont 140,628' à la descente et 70,429' a la remonte; et en 1852, de 252,000', dont voici la décomposition


NATURE DES MARCHANDISES. GARONNE ET CANAL. NATURE DES MARCHANDISES. •fc_– -^– DESCENTE. I HF.MOXTK. TOTAL.

tonnes. tonnes. tonnes.

/Céréales, légumes et fruits 20,391 17,797 38,188

Fourrages 288 94 382

Vins et eaux-dt-vie 6(5,589 695 67,284

Vinseteaux-de-vie. 1 6!),.)89 695 a 67,284

1" classe. Métaux 8,303 1,173 9,476 Épiceries et drogueries 6,818 19,192 26,010

Poteries, verres et cristaux 5,288 il 5,329

Autres marchandises 40,792 3/1,004 74,796

I Houille et coke. 1,686 4,825 6,511

Charbon de bois 15 3 18

Bois de toute espèce 4,573 6,807 11, 380

î* classe. Matériaux de construction. 2,598 3,900 6,498 Minerais 686 59 745

Engrais 1 174 71 245

Autres marchandises 2,511 2,589 5,100

TOTAL. 160,712 91,250 251,962

Quant à la navigation exercée par les bâtiments à quille sur les parties de la Garonne, de la Dordogne et de l'Isle soumises à l'inscription maritime, il n'est pas possible de déduire soit des chiffres de la perception, soit des renseignements obtenus par l'administration des contributions indirectes, une évaluation même approximative des marchandises transportées par cette voie.

MM. les ingénieurs ont calculé d'après le nombre des bateaux à quille qui ont acquitté les droits d'abonnement, d'après le nombre de voyages de chacun d'eux et d'après leur tonnage moyen supposé à chaque voyage, que la masse totale des transports sur la Garonne, en amont de Bordeaux, devait être d'environ 320,000 à 350,000'. 1.

L'importance de la navigation maritime en aval de Bordeaux peut s'apprécier d'après les renseignements publiés par l'administration des douanes. Le mouvement du port de Bordeaux est représenté par les chiffres suivants, exprimant le tonnage possible des navires à charge.

En 1847. Descente. 355,032'. Remonte. 300,110'. Total. 655,142'. 1848' 312,098 303,531 615,629 1849. 360,026 352,942 712,968 1850. 349,128 343,764 692,892 1851. 398,587 395,895 794,482 1852. 422,680 381,388 804,068

Indépendamment de ce tonnage, la navigation maritime de la Gironde en 1852 comprend, à partir du bec d'Ambès

1° Pour la Dordogne, 94,368', dont 63,201' à la descente, et 31,167' à la remonte


2° Pour les ports de Blaye, Bourg et Plngne. les plus importants de la Gironde, 78,470', dont 33,659' à la descente, et 44,811' à la remonte 3° Pour les ports secondaires de Royan, Méchers, Mortagne, Maubert, Pauillac et la Maréchalle, 76,102', dont 30,978' à la descente, et 45,124' à la remonte.

CANAL LATÉRAL A LA GARONNE.

Le canal latéral à la Garonne fait suite au canal du Midi et au canal SaintPierre, avec lesquels il se raccorde, sous les murs et en aval de Toulouse. Ce raccordement s'opère il l'extrémité supérieure du bassin du canal du Midi, appelé port de l'Embouchure. Après avoir suivi la rive droite de la Garonne, le canal passe vis-à-vis d'Agen, sur la rive opposée, et débouche dans le fleuve, à Castets, à 8k au-dessus de Langon.

La ville de Montauban et la navigation du Tarn sont mises en communication avec cette ligne principale par un embranchement qui aboutit à Montech.

Un autre embranchement servant de prise d'eau dans la Garonne, à Agen, permet également aux barques de passer du canal dans le fleuve et du fleuve dans le canal. La navigation du canal et celle de la Baïse jouissent de la même facilité, au moyen d'une branche de descente en rivière. Le canal Saint-Pierre, qui faisait autrefois partie de la concession du canal du Midi, forme actuellement une des dépendances du canal latéral à la Garonne, comme nécessaire à son alimentation. La rétrocession de ce canal à l'État a eu lieu en vertu d'une convention passée, à la date du 6 août 1842, avec la Compagnie du canal du Midi, et dont les dispositions principales sont rappelées à l'occasion des modifications survenues dans le tarif de ce dernier canal.

Les premiers projets du canal latéral à la Garonne ont été dressés, en vertu d'une ordonnance du 17 décembre 1828, par les soins et aux frais, risques et périls d'une Compagnie que représentait le sieur Magendie, capitaine de vaisseau, agissant en réalité pour le sieur Doin, ancien avoué à Paris. Ce dernier fut plus tard reconnu concessionnaire de ce canal, par une loi du 22 avril 1832, et par une seconde loi du 9 juillet 1835, qui relevait ce concessionnaire de la déchéance qu'il avait encourue. Mais le sieur Doin n'ayant pu parvenir encore à remplir les obligations qu'il avait contractées par son cahier des charges, le gouvernement proposa aux


Chambres législatives un projet de loi tendant à être autorisé à exécuter le canal aux frais de l'État. Une loi, en date du 3 juillet 1838, en approuvant cette proposition, affecta à l'exécution des travaux une allocation extraordinaire de 60,000,000', montant des estimations auxquelles avait servi de base le projet présenté par la Compagnie Doin. Les frais de ce projetfurent remboursés à ses 'héritiers sur le montant de l'allocation, en exécution de l'art. 5 de la loi, au prix de 300,000 fr.

De très-importantes modifications furent apportées, dans l'exécution, au tracé du canal, comme aux dimensions des ouvrages d'art, soit dans des vues d'avenir, soit dans le but de satisfaire les intérêts généraux des localités. D'un autre côté, le prix de la main-d'œuvre et des propriétés s'était éle^é, depuis la rédaction des projets primitifs dans des proportions considérables en sorte que, dès l'année 1844, les travaux ne pouvaient plus être continués sans un supplément de crédit. La demande faite à ce sujet aux Chambres souleva les discussions les plus vives; on agita lit question de savoir s'il y avait lieu de pourvoir à l'achèvement d'une ligne de navigation latérale,. en même temps qu'à un fleuve qu'on s'occupait d'améliorer et à un système de routes parfaitement disposées pour le transport, et qui, de plus, allait se trouver bientôt en concurrence avec une voie de fer dans la même vallée on alla même jusqu'à proposer de combler le canal et d'ysubstituer un chemin de fer en aval d'Agen. Cette question fat plus tard l'objet d'une enquête dans les divers départements intéressés, et l'on vit un très-grand nombre de communes se prononcer pour l'affirmative.

En accordant un crédit provisoire de 6,000,000f, destiné exclusivement à terminer les travaux déjà fort avancés de la partie supérieure, la loi du 5 août 1844 (art. 4) décida que le canal ne serait pas terminé dans la partie inférieure. La loi du budget des dépenses, du 19 juillet 1845, sans modifier cette disposition, accorda un second supplément de crédit de 3,552,361 fr. Enfin, après une discussion approfondie, dans laquelle il fut reconnu qu'il n'existait aucun motif plausible de renoncer à la continuation du canal, la loi du 5 mai 1846 affecta 15,500,000' à l'achèvement complet jusqu'à Castets de cette ligne importante.

A la fin de l'année 1844, le commerce était déjà en possession de la partie supérieure du canal comprise entre Toulouse, Montech et Monlauban. L'année suivante, la navigation était ouverte jusqu'à Moissac; le 10 décembre 1849, elle était ouverte officiellement jusqu'à Agen, et an commencement de 1852 jusqu'à la Baïse. Tout fait espérer que dans les premiers mois de 1855 la ligne entière pourra être terminée, avec une économie d'environ 3,000,000r sur l'ensemble desallocations.

Le canal latéral à la Garonne fait actuellement partie de la concession des chemins de fer du Midi.


Le cahier de charges annexé à la loi du 8 juillet 1852, relative à cette concession, contient, en ce qui concerne le canal les dispositions suivantes

« Titre h. Article 58. L'État livre à la Compagnie le canal latéral à i> la Garonne en deux parties et à deux époques distinctes Dans le ». délai de trois mois, à dater de l'homologation des statuts de la Compãi gnie, la partie aujourd'hui terminée entre Toulouse et la Baïse 2° aussi» tôt après son achèvement, et au plus tard dans un délai de trois ans, •i à partir du 1" avril 1853, la partie en construction de la Baïse à Castets. La livraison du canal à la Compagnie entraînera de plein droit ré» ception définitive pourvu que les ouvrages étant achevés, le tirant •) d'eau normal, de 2m de hauteur sur les buses des écluses, ait été main» tenu depuis trois mois dans les biefs.

» A dater de cette livraison, la Compagnie sera seule chargée » des travaux que l'entretien et la conservation du canal pourront exiger, » ainsi que des indemnités qui seraient réclamées pour filtration ou autres causes. »

«. Article 60. Le Gouvernement concède à la Compagnie, sous <> la condition expresse qu'elle remplira exactement toutes les obligations •i du présent cahier des charges la jouissance du canal latéral à la Ga» ronne et de ses dépendances pour un laps de quatre-vingt-dix-neuf » ans, à dater de l'époque fixée pour l'origine de la jouissance du chemin » de fer, de telle sorte que les deux concessions expirent à la fois. » Cette jouissance se composera de la perception des droits de péage, » conformément au tarif ci-après déterminé de l'exercice du droit de » pèche de la faculté de semer et de planter à son profit, mais avec l'ap« probalion préalable de l'administration les talus digues, levées et » francs-bords du canal, et de celle de concéder des eaux, moyennant redevances, pour l'établissement de moulins et usines, et l'arrosement des » terres, etc. etc. »

La remise à la Compagnie de la première partie du canal comprise entre Toulouse et la Baïse a eu lieu le 7 juin 1853, et le même jour cette Compagnie est entrée en possession des produits.

Aux termes de l'article 60 du cahier des charges, § 1er, la concession du canal est faite « pour quatre-vingt-dix-neuf ans à dater de l'époque fixée » pour l'origine de la jouissance du chemin de fer, de telle sorte que les deux concessions expirent à la fois. » Or, de la combinaison des articles 2 et 39, il résulte que l'entrée en jouissance doit avoir lieu à l'expiration des six années accordées pour l'achèvement de la ligne entière de Bor•deaux à Cette, à partir du décret de concession, c'est-à-dire le 8 juillet 1858. La concession prendra donc fin en 1957. Mais, par l'art. 70, le Gon-


vernement s'est réservé la faculté de racheter cette concession à toute époque après les quinze premières années de jouissance.

Le développement total du canal latéral à la Garonne et de ses embranchements navigables est de 208,901' savoir

Ligne principale de Toulouse à Caslets 193,101" Embranchement de Montauban 10,632I"\

Prise d'eau d'Agen 4,875 15,710 Descente en Baise 203 J

Totai 208,901"

D'un autre côté, la longueur du canal Saint-Pierre est de. l,63/i Ce qui porte le développement total des parties concédées à la

Compagnie des chemins de fer du Midi, à 210,535"

La ligne principale présente

Dans le département de la Haute-Garonne, une longueur de. 31,705m de Tarn-et-Garonne. 58,191

de Lot-et-Garonne. 87,120

de la Gironde. 16,175

TOTAL. 193,191'"

L'embranchement de Montauban est compris dans le département de Tarn-et-Garonne la prise d'eau d'Agen et la descente en Baïse appartiennent à celui de Lot-et-Garonne.

Le développement total des parties actuellement livrées à la navigation est, non compris le canal Saint-Pierre, de 150,576™; celle qui n'est pas encore terminée offre une longueur de 58,325"' entre la Baïse et Castets. La pente totale de la ligne principale est de 128m 07 elle est rachetée par 53 écluses, dont une, celle d'embouchure, est à double sas. La pente de l'embranchement de Montauban est de 29"' 50 elle est rachetée par 11 écluses, dont 2, celles d'embouchure sont accolées. Ilyaenoutre:

1 écluse de 2m 70 de chute, sur la prise d'eau d'Agen, pour racheter la chute du barrage de Beauregard, qui est de l111 30, et la pente de la Ga ronne, entre ce barrage et l'écluse de descente en Garonne, qui est de 1-40;

1 écluse régulatrice, sans chute, dans la rigole de prise d'eau 2 écluses accolées, rachetant km 55 de hauteur d'eau, éntre le canal et la Baïse.

Les écluses ont 6m de largeur, et la longueur de leur sas, entre la corde de l'arc du mur de chute et la chambre des portes d'aval, est de 30"' 65. La hauteur des ponts en maçonnerie ou suspendus, au-dessus de la ligne d'eau, est de hm celle des ponts sur les écluses n'est que de 3m 90. Le tirant d'eau normal est de 2m 20 dans les biefs, et de 2m sur le buse aval des écluses.


La charge ordinaire des bateaux est de 75', et la charge maximum de 1501.

La traction a lieu à bras d'hommes et par chevaux.

La durée du trajet d'Agen à Toulouse est de deux jours et demi, soit cinq jours pour aller et revenir, tandis que, précédemment, elle était de dix jours. La durée du voyage de Toulouse à Bordeaux et retour, sera de dix jours après l'achèvement du canal, tandis qu'elle était, précédemment, de vingt jours.

Le prix du fret, sur le canal, n'est.pas encore régulièrement établi, attendu que la ligne artificielle est encore trop courte, et qu'il n'y a pas suffisamment de marchandises à Toulouse pour Agen, ou à Agen pour Toulouse. On trouve, tant à l'article qui précède qu'à la note D, les renseignements relatifs aux frais de transport sur la ligne navigable de Bordeaux à Toulouse, à Cette et à Beaucaire.

Le tarif des droits de navigation, dont la jouissance est abandonnée à la Compagnie, est réglé, ainsi qu'il suit par l'art. 60 de son cahier des charges

La perception des droits de péage aura lieu par kilomètre, sans avoir égard aux fractions de distance ainsi, lk entamé sera payé comme s'il avait été parcouru. Le poids de la tonne est de l,0O0k les fractions de poids ne seront comptées qtio par dixième de tonne; ainsi, un poids compris entre 0 et 100* paiera comme 100k entre 100 et 200k, comme 200" entre 200 et 300k, comme 300', et ainsi de suite. »

REMONTE. DESCENTE.

1" Voyageurs et Bestiaux, par tête et par kilomètre.

Vomcecns. 11" classe. O'03 0'05

\OIAGECU.. jj. 0 02 0 02 /Bœufs, vaches, taureaux, chevaux, mulets,

bêtes de trait. 0 03 03 j Veaux, porcs O 015 O 015

Moutons, brebis, agneaux, chèvres 0 015 0 015

Marchandises, par tonne et par kilomètre.

1" CLASSE. Vins, vinaigres, liqueurs, esprits, trois-six

huiles, savons, suifs froment, farines, fécules, riz;

beurre, miel, mélasse, fruits secs et confits; drogue-

ries, épiceries, denrées coloniales, tabacs, salaisons,

substances salines; bois exotiques et de teinture, in-

digo, garance, ivoire, nacre, écaille, corne façonnée;

cotons, laines, soies, chanvres, lins, cuirs, peaux, crins

ouvrés et non ouvrés; objets manufacturés, quincail-

leries, papeterie, glaces, cristaux, porcelaine, bois, mar-

bres et pierres sculptés, fontes mouléos, fpr, plomb,

cuivre et autres métaux; bière, cidre, poiré, hydro- mel; – orge, seigle, maïs, avoine, légumes secs, menus

grains et graines;- soufre, potasse; soude, alun, ocre,

noir animal, charbon de bois, chaux et plâtre cuit

fontes brutes, fer en barres et en feuilles, fil de fer, 1


plomb, cuivre et autres métaux non ouvrés; bois de

charpente, perches, chevrons, planches, madriers, bois descente, REMONTE. en grume; légumes et fruits frais, pommes de terre, –––––– ̃

betteraves, arbres et arbustes;- bouteilles, verres, ver.

reries, faïence, poterie, ferraille · oro3 Ofo2classe. Foin, paille, fourrages, son chiffons, vieux

cordages, équipages de marine;-marbre, granits, pier-

res meulières et de taille, ardoises, briques bois à

brûler, charbonnette, souches, écorces, tan et tannin,

sels, os, manganèse, ciment, bitume, goudron, blanc

d'Espagne moellons, cailloux, grès, sable, gravier;

scories de métaux, ferraille, vieille fonte; pierres à

chaux et à plâtre coke ;•– houille – mines et mi-

nerais fumiers, engrais, cendres, fossiles. 0 U9 ont 3" Trains, par métro cube d'assemblage sans diîduci ion

du vide.

Trains de bois de charpente · 0 02 0 01 a brùler 0 01 0 005 4* l3nscnles ir poi,cson, par mètre carré de tillac. 0 02 0 01 5" Ponçons vides, par pièce 0 0025 0 02 0" Jiatennr vicies, par pièce.

Grands bateaux 0 10 0 04 Demi-bateaux 0 075 003 Bateaux dits bachots 0 050 0 o 025

« Les marchandises chargées sur des trains ou radeaux paieront les droits d'après le tarif, en sus de ceux pour les trains.

» Tout bateau portant des marchandises dont la taxe ne produirait pas le double du droit à payer pour le bateau vide sera taxé 1" Cnmme bateau vide; 2° Pour la quantité de marchandises transportées.

» Le parcours de la dérivation comprise entre le barrage de Beauregard et l'écluse dr descente en rivière devant Agen sera franc de péage pour les bateaux qui n'empruntaront pasM'usago du canal. n

L'art. 39 bis du cahier des charges, rendu applicable au canal par l'art. 65, contient en outre les réserves et prescriptions suivantes « Dans le cas où la Compagnie jugerait convenable, soit pour le par» cours total, soit pour les parcours partiels, d'abaisser au-dessous des »• limites déterminées par le tarif les taxes qu'elle est autorisée à percevoir, ;̃< les taxes abaissées ne pourront être relevées qu'après un délai de trois » mois an moins pour les voyageurs, et d'un an pour les marchandises. «•Tous changements apportés dans les tarifs seront annoncés un mois d'avance par des affiches. Ils devront, d'ailleurs, être homologués par » décisions de l'administration supérieure, prises sur la proposition de la » Compagnie, et rendues exécutoires, dans chaque département, par des « arrêtés du préfet.

» La perception des taxes devra se faire par la Compagnie indistincte» ment et sans aucune faveur. Dans le cas où la Compagnie aurait ac» cordé à un ou plusieurs expéditeurs une réduction sur l'un des prix


» portés aux tarifs, avant de le mettre à exécution, elle devra en donner » connaissance à l'administration, et celle-ci aura le droit de déclarer la » réduction, une fois consentie, obligatoire vis-à-vis de tous les expéditeurs » et applicable à tous les articles d'une même nature. La taxe ainsi réduite » ne pourra, comme pour les autres réductions, être relevée avant un » délai d'un an.

» Les réductions ou remises accordées à des indigents ne pourront, » dans aucun cas, donner lieu à l'application de la disposition qui précède. » En cas d'abaissement des tarifs, la réduction portera proportionnel» lement sur le péage et le transport. »

Les distances légales d'après lesquelles doit être fixé, proportionnellement au trajet, le montant du droit à percevoir, ont été déterminées, après approbation ministérielle du 10 septembre 1853, ainsi qu'il estindiqué dans le tableau ci-dessous, pour la partie comprise entre Toulouse et la Baïse.

DISTANCES

EFFECTIVES

en décamètres

DÉSIGNATION DES PRINCIPAUX POINTS. jnwMom^om^

ù celui à partir

qui de

le précède Toulouse.

Toulouse port de l'emboucburc 0 00 0 00

Fenouillet. écluse 3. 7 62 7 62

Lespinasse 4 3 81 11 43

Saint-Tory. – 6. 3 81 15 24

CasteU.au.( 6 4 16 19 40

s e 1–9 9. 3 13 22 53

Grisolles gare 3 07 26 50

Dieupentale.. – 4 80 31 30 Mbntech i*10»10 9 76 4106

Distance du port en on ec 1. ( port en amont du pont 1 52 42 58 amont de Montech' Montauban descente dans le Tarn. 11 13 53 71 à St-Porquier, 6 68. ( Saint-Porquier. pont suspendu 16 91 49 26 Castelsarrasin. gare. 7 24 56 50

Distance de Moissar,' écluse 25 7 38 63 88 éeïuseïS.àBoiidon,)1 ( descente dans le Tarn. 0 19 6407 7 44 ( Boudou. écluse 27 7 63 71 32 Malause. pont tournant 2 46 73 78

Valence. gare. 7 72 81 50

La Magistère.. écluse 31 5 28 80 78

St-Christopbe 33 H 10 96 88

grande gare 10 44 107 52

port (FAgen 0 65 107 97

Distance du port d'A- Agen descente en Garonne 4 91 112 88 geii à Sérignac tête d'amont de la dériva-

11 32 lion deBcauregard. 2 91 115 63 Sérignpfi gare 13 25 119 29

Feiigarolles 10 26 129 55

Buzet. descente en Baïse 5 85 135 40


Quant à la partie inférieure, qui n'est pas encore livrée à la navigation, les distances se répartissent, à très-peu près, comme il suit, entre les principaux points de passage

De Buzet à Damazan. 4,800°' De Dmazan à l'écluse 43, en aval de Villeton. 10,600 De Villelon au Mas. 5,600 Du Mas à l'écluse 45, en facc Marmande 9,900 De l'éclase 45 à l'écluse 46, en face Coutures. 5,200 Derec)use46it,Mei)iian. 4,400 DeMei!han&)a.Réo)c. 8,100 De)aR(;o)eàC!tstets. 9,700

La perception au profit de la Compagnie a commencé le 7 juin 1853, dans les mêmes conditions que lorsqu'elle avait lieu au compte de l'État. Or, une ordonnance du 2 mars 1845 décidait, en principe, par son art. 1er, "qu'il serait perçu provisoirement sur les canaux construits aux frais de l'État, latéralement aux rivières navigables, les mêmes droits de navigation que ceux qui sont établis sur lesdites rivières. » C'est donc le tarif général, indiqué p. 8, que cette ordonnance appliquait il la partie du canal latéral à la Garonne, alors en navigation entre Toulouse et Montauban. Ce tarif reçut aussi son application sur les autres parties successivement ouvertes jusqu'à Agen. De son côté, la Compagnie l'a pris pour base de perception jusqu'au 11 octobre 1853, époque à laquelle a été mis en vigueur en premier tarif réduit qui avait reçu, il la date du 10 septembre précédent, la sanction de l'administration.

D'après ce tarif, dont il serait superflu de reproduire les détails en raison des modifications qu'il paraît devoir successivement subir, les marchandises sont. divisées en cinq séries taxées, par tonne et par kilomètre, de 0f 03 à 0f 005 à la remonte, et de Of 02 à Or 005 à la descente, sauf réductions plus fortes et même exemption de droit pour certaines provenances et destinations.

Le péage des voyageurs est réduit, à la remonte comme à la descente, h Of 02 par kilomètre.

D'un autre côté, le péage sur les bestiaux a été réduit dans une proportion non moins considérable, savoir à Or 01, Or 005 et 0f 004 à la remonte, comme à la descente.

On a indiqué (p. 242 ), dans un même tableau, les chiffres des produits du droit de navigation perçu par l'État, pour la Garonne, d'une part, et d'autre part, pour le canal. Mais, ainsi qu'on l'a fait remarquer à la suite de ce tableau, ces chiffres, envisagés isolément, n'offrent d'exactitude qu'en ce qui concerne l'année 1852, tant pour les recettes que pour le tonnage des marchandises qui ont donné lieu à la perception. C'est pourquoi on ne présente, ici, que pour cette année seulement les résultats indiqués dans


les documents de l'administration des contributions indirectes, le dépouillement des états relatifs à 1853 n'étant pas encore opéré.

TONNAGE A 1 KILOMÈTRE.

NATURE DES MARCHANDISES. ̃ DESCENTE. REMONTE.

1" CLASSE. 44 4,67~

Céréales, légumes et fruits 1,344,683 4,678,431 Fourrages. 59,628 210 Vins et eaux-de-vie 8,092,541 191,236 Métaux. 1,052,000 283,986 Épiceries et drogueries 1,119,659 2,050,470 Poteries, verres et cristaux. 811,432 2,664 Autres marchandises. 1,973,897 3,459,963 2e CLASSE.

Houille et coke 263,173 1,034,982 Charbon de bois. » » Bois de toute espèce 481,054 1,482,143 Matériaux de construction. 552,417 593,048 Minerais. » 12,534 Engrais 11,373 9,378 Autres marchandises 8,001 810 BOIS EN trains (approximativement) 25,948 Total. 15,795,806 13,799,857

Soit pour le parcours total desl36k, d'après lesquels a eu lieu la perception, suivant le trajet en rivière, conformément à l'ordonnance du 2 mars 1845, 217,614', dont 116, 145' à la descente et 101,469' à la remonte. Ce résultat n'implique pas contradiction avec celui qui a été donné plus haut ( p. 244 ) pour la Garonne et le canal car il ne faut pas perdre de vue que, dans ce chiffre de 251,962', figure le tonnage du canal, qui se trouve ainsi ramené au parcours de la ligne entière de Toulouse à Bordeaux.

GAVES-RÉUNIS.-

A 1 en amont de Peyrehorade, s'opère la réunion du gave de Pau, flottable en trains depuis le pont de Lestelle, sur une longueur de 87k, et


du gave d'Oloron, également flottable en trains, depuis le confluent des gaves d'Osseau et d'Aspes, sur une longueur de 67 60Gm. C'est à cette partie inférieure du Gave de Pau qu'on a donné le nom de Gaves-Réunis elle est navigable depuis Peyrehôfade jusqu'à son embouchure dans l'Adour. Le développement de la rivière entre ces deux points est de 9,420- sur cette longueur, 6,300™ appartiennent au département des Landes, et 3,120nl sont compris dans celui des Basses-Pyrénées ou servent de limite à ces deux départements.

La pente des Gaves-Réunis n'a pas encore été déterminée.

Le tirant d'eau à l'étiage, en suivant lu thalweg, n'est pas, généralement, inférieur à lm, si ce n'est sur deux passes, où la profondeur se réduit à 0'" 70.

On emploie sur les Gaves-Réunis les mêmes moyens de traction que sur l'Adour presque toujours le courant et le vent suffisent à la descente. Le trajet de Peyrehorade à Bayonne se fait ordinairement en cinq heures et la remonte en six heures; avec un bon vent, il se fait quelquefois en quatre heures.

Le prix de traction est de 9', 6f ou 3r par mât à la remonte, suivant que le halage a lieu à partir de Bayonne, d'Urt ou du bec des Gaves. Il existe un service de bateaux à vapeur pour le transport des voyageurs entre Peyrehorade et Bayonne.

Le droit de navigation est perçu au profit du Trésor sur les Gaves-Réunis comme partie supérieure du gave de Pau, qui figure dans le tableau annexé à la loi da 9 juillet 1836.

La perception a lieu conformément au tarif général fixé pour les rivières par l'ordonnance du 27 octobre 1837. (Voy. p. 8.)

La distance légale n'est que de 8k, bien que la longueur de la partie navigable soit réellement plus forte.

Le chiffre des produits a varié, depuis l'application du tarif en vigueur, de 227r 94 à 41 9f 38 mais dans ces sommes sont comprises les perceptions faites sur les trains qui ont parcouru la partie supérieure du gave de Pau. La recette de 1853 a été de 407' 39.

Le tonnage des marchandises, relevé d'après les documents publiés par l'administration des contributions indirectes, présente le résultat suivant, applicable au parcours total

En 1847 Descente. 7,342' Remonte. 1,299' Total. 8,641' 1848 – 9,622 – 1,465 11,087 1849 10,597 1,278 11,875 – 1850 9,525 I,5â5 11,090 1851 12,311 1,303 13,614 1852. 13,141 1,428 14,569


Pour lés trois <lernières années. le tonnage multiplié par les distances se décompose ainsi qu'il suit i

NATURE TONNAGE A 1 KILOMÈTRE. il n"" 185O Î8SÎ1 1653.

MARCHANDISES. iiE5CESTE KEMONTB.. IIKSlMîË. BEHOHTE. IIESCENtE. 11EM0MÊ. i, lrc CLASSE. tonnes. tonnes. tonne;. tonnes. tonnes. tonnes. ~i 1~C.L&SSE. tonnes. lonnrs, tonnes, tonne. tonnfs. tonnés. Céréales, légumes, fruits. 39,096 1,440 57,520 2,320 60,408 736 Fourrages. 80 » 248 » 104- » Vins et eaux-de-vie. 1,672 840 1,240 856 7,1G8 1,032 Métaux » » Épiceries et drogueries 4,024 40 2,528 3,136 Poteries, verres, cristaux 176 112 » 1G » Autre, marchandises 23,136 3,584 20,452 1,720 27,984 53B 2e CLASSE.

jl Houille et coke » » » » ji Charbon de bois » 880 » 1,320 » 920 Bois de toute espèce. 6,632 2,592 7,296 2,672 4,584 2,392 Matériaux de construction 192 3,544 2,392 1,536 1,312 5,808 j Minerais » | Engrais » |! Autres marchandises » » » ji Bois EN trains (approtimal.). 1,186 » 704 » 422 Total 76,204 12,520 98,492 10,424 105,134 11,424 II

GERS.

Divers états statistiques indiquent le Gers comme étant navigable depuis Layrac jusqu'à son embouchure dans la Garonne) sur une étendue 'de 2,100"' mais par le fait il n'existe pas de navigation sur cette rivière, et ce n'est qu'accidentellement que les bateaux du fleuve peuvent y remonter sur lk à peine, alors que le tirant d'eau s'élève à lm. La loi du Si mai 1846 avait affecté, par son article 12, une somme de 3,400,MOf à la canalisation du Gers depuis son embouchure jusque Aucli, sur un développement de 92,000"


Le peu de largeur du lit de cette rivière, ses contours nombreux et quelquefois brusques et serrés, ne permettant d'y établir qu'une petite navigation, les écluses ne devaient avoir que 3°' de largeur et 25U1 de longueur, de manière que le canal latéral. la Garonne, avec lequel elle devait communiquer, pût recevoir deux bateaux accouplés du Gers. La pente de la rivière, qui est de 86"' 32 dans cette partie, devait être rachetée par 24 barrages dans lesquels devaient être placées ces écluses.

La loi précitée n'a pas reçu d'exécution par suite des événements de 1848, et il paraît peu probable, qu'en présence de l'exécution prochaine des lignes de chemin de fer dont se compose le réseau pyrénéen, on songe à réaliser le projet de la canalisation du Gers.

CANAL DE GIVORS.

Ce canal, auquel on a donné primitivement le nom de canal du Forez, prend son origine au centre du bassin houiller de Ilive-de-Gier et débouche dans le Rhône, à Givors.

D'après un projet présenté, dès 17/|9, par Alléon de Varcourt, il s'agissait d'opérer la jonction de la Loire au Rhône, en passant parSaint-Htienne. Telle fut également la pensée de l'ingénieur qui exécuta la première partie de cette communication c'était un horloger de Lyon, nommé François Zacharie. La concession de cette première partie, comprise entre Rivede-Gier et Givors, lui fut accordée pour quarante années, par arrêt du Conseil, du 28 octobre 1760, et par lettres patentes du 6 septembre 1761. Mais, en donnant à ce canal le nom pompeux de canal des Deux-Mers, le Gouvernement imposait au concessionnaire l'obligation conforme d'ailleurs à la soumission qu'il avait reçue de lui, de construire à Patroy, près de Saint-Étienne, un réservoir d'eau pour l'alimenter. (Arrêt du parlement, du 13 mai 1763.)

Les travaux que Zacharie avait commencés dès 1760 furent interrompus par sa mort, survenue le 22 mai 1768. Il succombait aux obstacles de toute nature qu'il avait éprouvés dans l'exécution d'une seule lieue de son canal, qui avait absorbé une somme de 500,000'. Guillaume, son fils aîné, obtint la prolongation de la concession, dont la durée fut portée à soixante ans, par lettres patentes du 30 septembre 1770. Il forma alors avec les associés ou créanciers de son père une Société particulière au


capi tal de 1,080,000 livres et continua l'entreprise. Cette somme devint bientôt insuffisante, et la Société menaçait d'abandonner les travaux, lorsque le Gouvernement consentit à accorder quatre-vingt-dix-neuf ans de concession avec un tarif double de celui qui avait été fixé primitivement. Cette faveur fut octroyée par lettres patentes du 22 août 1779, enregistrées le 15 décembre suivant.

Le canal de Rive-de-Gier à Givors fut terminé et ouvert définitivement à la navigation en 1780 les dépenses, évaluées à 600,000', s'étaient élevées à 3,062,000 livres.

Cependant les eaux du Gier servant à l'alimentation de ce canal ne pouvaient suffire aux besoins de la navigation un réservoir était indispensable mais avant de s'engager dans cette dépense, la Compagnie sollicita du Gouvernement, par une soumission en date du 12 décembre 1787, une concession perpétuelle, s'engageant à exécuter, indépendamment de ce réservoir, qui devait être établi dans le petit vallon du Couzon, diverses réparations et améliorations; le tout évalué à 1,371,551 livres. Des lettres patentes du mois de décembre 1788, enregistrées le 5 septembre 789, firent droit à cette demande. Ces lettres patentes érigeaient le canal en plein fief relevant de la couronne, et accordaient au concessionnaire, avec l'exemption de tous impôts pendant cinquante ans, divers autres privilèges qui ne purent traverser la Révolution. D'un autre côté, la jonction du Rhône à la Loire cessait d'être obligatoire.

Pendant la phase révolutionnaire, trois des administrateurs du canal furent suppliciés son directeur s'enfuit, et le canal, abandonné de ses propriétaires, fut mis en séquestre le 25 septembre 1793. Ainsi se passèrent quatorze mois, pendant lesquels la navigation fut affranchie de tous droits. Après ce terme, la Compagnie rentra dans sa propriété et reprit ses travaux; ceux du réservoir de Couzon furent achevés en 1812; les autres ne l'ont été qu'en 1825.

Le 24 novembre 1830, la Compagnie concessionnaire du canal de Gisors présenta une soumission par laquelle elle offrait, moyennant concession également perpétuelle, de prolonger ce canal jusqu'à la Grand'Croix, point où se trouvent les dernières exploitations du bassin de Rive-de-Gier. Cette offre fut acceptée par une ordonnance du 5 décembre de l'année suivante. En 1843, le nouveau canal était ouvert; mais dans des conditions telles, qu'il ne pouvait et qu'il ne peut encore remplir sa destination dans les biefs supérieurs, au-dessus des forges de Lorette, situées à 2k en aval de la Grand'Croix. Les travaux n'ont donc pas été mis en état de réception. La Compagnie s'est pourvue aux fins d'obtenir la modification de l'ordonnance de 1831, en tant qu'il s'agirait de supprimer complétement la partie supérieure, dont l'alimentation exigerait des dépenses hors


de proportion avec les avantages que pourrait offrir l'achèvement de cette dernière partie mais la question n'est pas encore résolue. La dépense faite s'élève à 5,200,000', et celle que nécessiteraient l'établissement de la rigole alimentaire et les expropriations de la force motrice des usines ne s'élèverait pas à moins de l,000,000f.

D'un autre côté, la Compagnie avait, dans le but de ramener à la voie navigable les transports que lui enlevait le chemin de fer, organisé, dès 1834, un système de remorquage sur le Rhône; elle avait, en outre, reconstruit l'écluse d'embouchure dans le fleuve; enfin, elle avait établi une gare à la Guillotière, à Lyon. Les revenus du canal étant insuffisants pour couvrir de si grandes dépenses, la Compagnie se vit dans la nécessité de contracter un emprunt et de s'entendre avec celle du chemin de fer. En 1845, le canal a été donné en location à la Compagnie des mines réunies, qui, plus tard, a fait partie intégrante de la Compagnie des mines de la Loire. Le bail a pris cours le 1er janvier 1846 pour finir le 13 août 1928. Le prix annuel a été fixé à 150,000' pour les trois premières années, 180,000r pour les trois années suivantes, 210,000f pour les trois autres années et ensuite à 240,000'. En outre, la Compagnie des mines réunies a pris à sa charge le remboursement du solde de l'emprunt contracté par la Compagnie du canal de Givors, et qui s'élevait, au 31 décembre 1845, à 3,350, 000f.

La Compagnie du canal a réservé à ses actionnaires le droit d'échanger quatre actions du canal contre trois actions des mines, eu versant 20F par action des mines dont ils deviendraient propriétaires.

Telles sont les conditions en vigueur aujourd'hui.

Les obligations du canal ont été remplacées par celles des mines de la Loire, dont la Compagnie s'est ainsi chargée de l'emprunt. En même temps, elle paie annuellement le prix du bail aux actionnaires du canal; en outre, par suite de la conversion d'actions du canal en actions de la Compagnie des mines, cette dernière Compagnie se trouvait porteur de plus des 2/3 des actions, et, par conséquent, elle est devenue elle-même actionnaire principal. Mais, antérieurement, la Compagnie, renonçant à son contrat primitif et aux règlements qu'elle s'était successivement donnés, notamment en 1801, s'était constituée en Société anonyme, divisant son fonds en 6,000 parts ou actions au lieu de 60 et ses statuts, approuvés par ordonnance du 13 août 1838, sont devenus ainsi et sont encore actuellement l'acte constitutif de la Société.

Le développement total du canal de Givors, des forges de Lorette à son embouchure dans le Rhône, est, savoir


La longueur de l'ancien canal de Rive-de-Gier à Givors est de 16,2Z|0m. Quant au prolongement, dont la longueur devait être de 5,200' il n'a été exécuté que sur 3,421" savoir 1° de Rive-de-Gier au Sardon, partie de 2,Zi21n\ sur laquelle il est régulièrement alimenté par une rigole venant du réservoir de Couzon 2° du Sardon à Lorette, partie de 1 ,000"' environ, sur laquelle la navigation est encore pratiquée, parce que cette section est aussi alimentée par une prise d'eau en aval des usines de Lorette. La pente du prolongement, tel qu'il devait être exécuté, aurait été de 52"' 40, qu'auraient rachetée 17 écluses. Dans l'état actuel elle se réduit à 24m- Celle du canal de Rive-de-Gier à Givors est de 82m 23. Les écluses sont an nombre de 12 sur la première partie, savoir 8 en aval des forges de Lorette et 4 en amont. Elles sont au nombre de 28 sur la seconde partie; 10 de ces dernières sont accouplées deux à deux. Celles qui ont été exécutées récemment ont 5nl 20 de largeur et 33m 70 de longueur utile. Pour les autres, les dimensions varient de 4"' 60 à 6"' 50 et de 25'" 32 à 35"' 38.

La hauteur minimum des ponts, au-dessus du plan d'eau, est régulièrement de 3m 30 mais certains ponts de l'ancien canal n'ont que 2"' 80. Le tirant d'eau est de 1™ 75 dans la partie supérieure, et de lm80 entre Rive-de-Gier et Givors.

La traction a lieu à bras d'hommes. Deux hommes, tirant à la cordelle, mettent, à remorquer un bateau chargé de 12 à 13,000 hectolitres de houille, près de vingt-quatre heures, dont trois sont employées au passage des écluses. Sur le chemin de fer, le trajet s'effectue en moins d'une heure.

Voici le tableau comparatif des frais de transport d'une tonne de houille par le chemin de fer et par le canal

PAR LE CANAL. PAR LE CIIEMIX DE FER. I»E RIVE-ItE-GIKR A GlVOtiS: I)K RIVE-DE-GIER GIYOBS 5 de location de bateau, A 1' 50 par j., 7'50 pour 20 kilom. ;i 0'098 i'ttMO un bateau de 100', soit par toniu' 0 0750 Droit d'embranchement. 0 4333 Halage du bntt-au ù vide, à la remonte. 0 1400 Churgement dans les wagons 0 3333 chargé, à la descente.. 0 2300 Déchet de route, f 0/0 0 f000 j Transbordement ù Givors 0 2500 Dérliargemcnt n Givors 0 1886 Droit de ennui 1 2600 Frais de gare à Givors 0 15(10 i Petits droits sur le bateau vide 0 1000 Droit de station du wngon 0 0100 Garde et 00100 To,al.S5T °°rie &°"hSe °>1(W = Total 3M632

1H RlVE-DE-GIER A I.YOS. =^^= DeRive-de-GieràGivoi-s,commeti-dessus. 2r6850 db nivE-rtE-oiEit a LYON. Remonte, par remorq*, de Givors à Lyon. 1 5000 M kilom. à 01 098 4f0200 Location du bateau.. 0 0750 Droit d'embranchement 0 4333 Descente à vide 0 JOOO Chargement dans le -wagon 0 3333 Droits de gare 0 2000 Déchet de route, 2 p. 0/0 0 20C9 Dèchargem1 dans le magasin de Perroehe. 0 5000 Décharge"!1 dans le magasin de Perrarhe. 0 12C0 0 Sr-WOO 5 1066


Les lettres du 22 août 1779 permettaient aux concessionnaires du canal de Givors « de percevoir, pour tout droit de voiture et de navigation ou » passage, 2 sols par lieue et par quintal de marchandises et denrées, et » 1 sol 6 deniers seulement pour droit de navigation ou passage, aussi par » lieue et par quintal de marchandises et denrées, lorsqu'elles seraient » voiturées sur des bateaux étrangers. » C'est encore le tarif légal pour la partie du canal, anciennement ouverte, de Rive-de-Gier à Givors. Quant au prolongement de Rive-de-Gier à la Grand'Croix, l'ordonnance du 5 décembre 1831 a déterminé ainsi qu'il suit les taxes à percevoir 1° Pour les bateaux chargés, par distance de 1,000"" et par poids de l,000k 0f 10 2° Pour les bateaux vides, par écluse 0r 25 Dès l'ouverture du canal, en 1780, la Compagnie, qui avait résolu de ne pas faire les transports par elle-même, ne perçut que 1 sol par lieue et par quintal, et 9 deniers, en 1782, pour les marchandises autres que la houille, soit, pour la traversée du canal, 2 sols 6 deniers et 3 sols 4 deniers. De 178Zf à 1821, sauf le lapsdes quatorze mois pendant lesquels durèrent le séquestre et l'abolition du péage, le montant des droits fut encore de 2 sols 6 deniers pour la houille, mais par benne do 1501 d'abord, et ensuite, en l'an XII, par hectolitre de 83k il fut élevé plus tard à 5 so!s par quintal, et pour les autres marchandises à 0' 125 et 0f 275.

De 1821 à 1829, la houille fut taxée à Of 25, toujours par hectolitre, et le reste fut maintenu à 0r 275 par quintal.

En 1829, le droit de 0f 275 fut réduit à 0' 15, et les choses subsistèrent ainsi jusqu'au commencement de 1839, époque à laquelle fut achevée la première partie du prolongement.

A partir de cette époque, les droits furent essentiellement modifiés. Le tarif, pour la marchandise autre que la houille, fut fixé, en remonte, à 0£ 20, plus 0' 01 par kilomètre au delà de Rive-de-Gier, et, en descente, à Of 01 au-dessus de Rive-de-Gier, et Of 25 pour le reste du parcours, le tout par 100'

Le tarif pour la houille fut uniformément de 0f 07 par tonne de l,000k et par kilomètre parcouru sur l'ancienne et sur la nouvelle partie du canal. Mais, en octobre 1841, la Compagnie du chemin de fer obtint que celle du canal perçût en outre, pour la houille, un droit fixe de 0r 50 par tonne. Le 1" octobre 1843, ce droit a été réduit à 0f 35. Cette réduction a été appliquée jusqu'au mois d'avril 1845 époque à laquelle les conventions avec le chemin de fer sont restées sans effet.

Enfin, en octobre 1845, le tarif du coke a été fixé à l1 50 par tonne pour tous points de chargement entre Rive-de-Gier et Givors et, en septembre 1848, le péage sur les marchandises a été réduit, pour la descente


comme pour la remonte, à 0f 50 par tonne. Telle est encore aujourd'hui la base de la perception.

Les renseignements qui vont suivre mettent à même d'apprécier dans quelles proportions se sont successivement développées la circulation sur le canal et la production du bassin houiller qu'il dessert, et de connaîtreen même temps quelles ont été les conséquences de la voie de fer, avec laquelle le canal a dû nécessairement en venir à composition, ainsi que les mesures que la Compagnie de ce canal s'est vue dans l'obligation d'adopter. Dans l'année de l'ouverture, 1780-1781, le produit du péage n'avait pas dépassé 62,277', le tonnage étant de 18,000' seulement.

En 1784, le produit s'élevait à 230,000', pour une quantité transportée de 6^,000'.

De 4800 à 1815, la moyenne des recettes de navigation a été de587,500f, et la moyenne des transports de 153,000', dont 126,000' de houille. De 1815 à 1830, la moyenne a été, pour les recettes, de 948,760' 25, et,