L'hysope
Citée comme plante sacrée dès l’Antiquité, symbole pascal mentionné dans l'Exode, l’hysope se reconnaît à son parfum de plante aromatique et à ses belles fleurs violettes.
L’hysope (Hyssopus officinalis) appartient à la famille des Lamiacées comme la mélisse, la lavande ou le romarin. Son nom dérive de l’hébreu esobh (plante guérisseuse), mais ce terme ne désigne pas forcément la même plante. L’hysope sauvage renvoie à une autre espèce, Agastache cana.

L’hysope est une plante vivace grâce à sa racine ligneuse, dure, grosse comme le doigt. Aromatique comme d’autres espèces de la même famille, elle constitue des buissons touffus. Ses tiges, raides et quadrangulaires, portent des feuilles vert foncé d’aspect lustré. Ses fleurs d’un bleu violacé forment des inflorescences et apparaissent toutes du même côté durant l’été. Mellifères, elles attirent abeilles et papillons et donnent des tétrakènes.
La plante est présente autour de la Méditerranée et dans l’ouest de l’Asie. Elle se rencontre sur des terrains calcaires, pierreux, comme la Crau ou les Alpes. Une fois installée, elle supporte bien les sécheresses et le froid hivernal.

Dans l’Exode, l’hysope est citée à propos de la Pâque juive : elle sert à asperger de sang le linteau des maisons des Hébreux pour éviter que l’ange de la mort ne vienne y tuer les nouveau-nés, châtiment de la dixième plaie d’Égypte. Elle apparaît dans d’autres passages de la Bible, mais ce terme peut désigner d’autres plantes comme la marjolaine ou l’origan. Elle entrait également dans la composition de la muria, condiment romain apparenté au garum. Hippocrate et Hildegarde de Bingen l’utilisent pour soigner les poumons et traiter les parasites intestinaux. Recommandée dans les capitulaires carolingiens, elle donne lieu à des fumigations à des fins de désinfection. Elle était également utilisée contre les rhumes, pour traiter l’asthme ou pour soigner les ecchymoses. Ses sommités florales servaient à fabriquer une eau distillée, et elle entrait dans la composition du baume tranquille, de l’eau vulnéraire, etc.

Ses fleurs et ses feuilles aromatisent viandes, soupes ou crudités, mais aussi un ensemble de liqueurs (chartreuse, bénédictine, eau de mélisse, etc.). Enfin, dans les jardins, en plus de repousser la piéride du chou, elle attire les insectes pollinisateurs et fournit une plante de rocaille grâce à ses variétés aux couleurs variées (roses, blanches).

Pour aller plus loin
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