Les menus Air France dans tous les ciels de Gallica
Le Musée Air France vous invite à découvrir des centaines de menus richement illustrés distribués par la compagnie. Ces documents témoignent de l’évolution de la gastronomie et plus largement de divers aspects de l’histoire et de la culture de la France.
L’histoire des menus Air France
Les menus mis à disposition du passager doivent être agréables à voir, à toucher, à lire. Leur présentation extérieure peut être l’occasion de faire la promotion de la France, de ses richesses patrimoniales, muséales, et aussi être un vecteur de l’art historique ou contemporain vers les voyageurs du monde entier.
La qualité du support (type de papier et technique de reproduction), la typographie, le choix des couleurs d'impression, les traductions en langue étrangère en fonction de la destination sont autant de paramètres considérés par la compagnie aérienne pour répondre aux attentes de sa clientèle.
Fermés, tel qu’ils sont présentés au passager, les menus Air France nourrissent l’œil et l’esprit, invitant celui qui les accueille à un voyage dans le temps de l’histoire et l’espace infini de la culture. L’illustration de la première de couverture de chacun des 335 menus présentés dans Gallica se rattache à l’une des vingt collections, dont parmi elles : gravures sur bois réalisées au XIXe siècle de la collection Bernard Gérard représentant des métiers d’autrefois ; appareils photographiques du Musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône ; châteaux vus du ciel ; ou costumes d’Opéra dessinés par Marc Bohan, etc.
Ouverts, les menus Air France exposent des propositions de mets savoureux conçus par des chefs étoilés dont l’essence des créations émane du nuancier infiniment étendu de la tradition culinaire française, ou parfois inspirés par la gastronomie des pays visités, accompagnés de sélections de vins prestigieux, domaine où la Compagnie a su s’associer l’expertise de sommeliers de renom.
Les premiers menus sont apparus au début des années 1930. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, entre 1946 et 1950, des versions plus sobres sont éditées. En 1947, les menus prennent la forme d’une simple feuille imprimée sur une face avec un dessin frugal et monochrome en partie supérieure ; puis en 1949 émerge le menu double volets, où le dessin davantage sophistiqué et coloré occupe la totalité de la première de couverture.
Les menus à double volets – au minimum – se généralisent à partir des années 1950 avec les voyages transatlantiques en Super Constellation et la série de huit dessins de Pierre Pagès (années 1951-1955).
Durant les années 1950, Air France édite une série de menus illustrés par des reproductions de cartes postales rappelant les menus de la Compagnie Internationale De Navigation Aérienne (CIDNA), comme celui de 1932 représentant la ville de Strasbourg.
Les séries de menus illustrés par des œuvres de « sites géographiques » se poursuivent pendant une dizaine d’années, avec les seize aquarelles des pays étrangers de Georges Beuville (1957-1958) et les huit provinces françaises de Gaston Barret (1960), ou plus tard la nouvelle série de vingt châteaux français remarquables de Pierre Pagès (1964-1965), suivie d’une autre nouvelle série du même artiste : les onze principaux sites et monuments de Paris (1966-1968).


Par la suite, la très singulière série des seize menus décorés des croquis d’aéroport de Florent Margaritis est diffusée aux passagers en 1972 et 1973.
En 1974, les menus Air France sont ornés de seize dessins d’enfants issus d’un concours mondial organisé par l'UNICEF.
Rendant un légitime hommage aux origines françaises de la conquête de l’air, Air France édite en 1977 huit menus illustrés par les œuvres des précurseurs du transport aérien du XVIIIe siècle.
Plus tard, en 1986, prisant la mise en abyme, la Compagnie puisera dans le fonds de la Bibliothèque Forney, une série de huit menus anciens pour les exposer en première de couverture de ses menus présents.
Les illustrations des premières de couvertures des menus, balisent presque quatre décennies de l’histoire d’Air France (1951-1986), mettant en lumière son rôle très actif d’ambassadrice de la culture française. L’éclectisme de la Compagnie est manifeste… le passager admirera lors d’un voyage des estampes du XVIIe siècle et quelques temps plus tard, une œuvre abstraite de Zao Wou-KI ou de Jean Messagier.
Lors des commémorations du bicentenaire de la révolution française, Air France couvre l’évènement en créant plusieurs séries d’illustrations pour les premières de couvertures de ses menus célébrant ces moments fondateurs de notre régime, dont celle des assiettes révolutionnaires.
Les menus des voyages officiels
La collection des menus Air France dans Gallica comprend soixante-quatre menus de voyages présidentiels (de Charles de Gaulle à Jacques Chirac) et treize menus de voyages ministériels ; ces documents sont sans couvertures illustrées.
Un service spécial tenait le rôle d’interface entre le service officiel demandeur et les services internes d’Air France afin d’intégrer les goûts et les contraintes médicales des personnes transportées pour la préparation des menus, c’est notamment le cas pour le voyage officiel en Guinée du Président Valéry Giscard d’Estaing, le 20 décembre 1978.
Les menus du Concorde
La collection des menus "Concorde" numérisés compte 36 unités, dont 21 s’attachent à des voyages présidentiels.
Les repas servis à bord du Concorde sont très raffinés et adaptés aux conditions du parcours et à l’anatomie de l’appareil. La carte des vins est particulièrement soignée. Certains exemplaires, rares, comportent aussi une carte dressant le menu géographique du voyage aller-retour.
Ces menus donnent aux gallicanautes des clés pour approfondir la découverte de ces témoins de l'histoire gastronomique d'Air France, qui met ses passagers à la table de la culture française, ou de celle du pays visité, à travers sa gastronomie. Le menu n’a cessé d’évoluer au cours du quasi siècle d’Air France, d’une simple feuille dactylographiée, imprimée sur une seule face, jusqu’à devenir un très bel objet dont la qualité de la facture est le reflet de celle des mets qu’il présente.