Le gang Puterflam
Membre fondateur du groupe Le Système Crapoutchik, créateur du label Flamophone et du célèbre Studio Gang, Claude Puterflam se prête pour nous au jeu de l'interview.
En 1957, Claude Puterflam a 13 ans et comme beaucoup d’adolescents, il rêve décapotables américaines et jolies filles. Après avoir vu Elvis Presley dans le film Jailhouse rock, il n’a plus qu’une idée en tête : devenir chanteur.
Le jeune Claude, entre cours de piano et de guitare, s’exerce au chant sur les titres diffusés à la radio. Il découvre Gilbert Bécaud, le « premier rocker français », Danyel Gérard, Johnny Hallyday, Les Chats sauvages ou encore Les Chaussettes noires.
Lors d’un concert à l’ABC au début des années 1960, il renoue avec Jean-Louis Licart, ami de collège perdu de vue, qui officie en tant que bassiste au sein du groupe de rock Les Pirates. Ce dernier lui fait rencontrer Michel Pelay (futur compositeur pour Paul Anka, Michel Delpech ou encore Nicoletta) qui lui organise une audition chez Vogue avec le directeur artistique Jacques Wolfsohn.
Suivent trois disques 45t qui ne rencontrent pas le succès mais permettent à Claude Puterflam de se familiariser avec le monde du disque et plus particulièrement du studio d’enregistrement, via celui de Vogue. C’est ainsi qu’il devient en 1968 producteur pour le groupe pop Le Système Crapoutchik, dont les membres accompagnent alors sur scène et en studio Jacques Dutronc, son ami.
Le Système Crapoutchik - Aussi loin que je me souvienne
(Flamophone 1969)
En 1969, il créé son propre label discographique, Flamophone, dans le but de produire dans un premier temps ses disques et ceux du Système Crapoutchik, pour lequel il est régulièrement chanteur. Mais très vite, il ouvre les portes de son label à d’autres amis musiciens. En 1972, Claude Puterflam connaît paradoxalement son plus grand succès commercial avec le 45t, Gwendolina, slow parodique mais pris, bien malgré lui, au premier degré par le public.
Claude Puterflam – Le Malheureux / Gwendolina (Flamophone, 1972 ; ill. Bernard Monié)
Face au succès rencontré par la chanson Gwendolina, les Disques Vogue réédite rapidement un nouveau 45t avec le titre en face A
En 1974, il ouvre le Studio Gang situé en plein cœur de Paris, où sera enregistré le dernier album du Système Crapoutchik, en 1975. Ce studio attire très vite une partie des artistes qui vont façonner la chanson française de la fin des années 1970 et des années 1980, comme Michel Berger, France Gall, Johnny Hallyday ou encore Jean-Jacques Goldman. C’est dans ce studio qu’il signe en 1979 sous le nom de Sublime de luxe la reprise du très connu Wild thing des Troggs, titré alors Chose molle.
Sublime de luxe - Chose molle / Donne-moi ton corps juste pour le sport
(Flamophone 1979)
En 1981, Claude Puterflam produit le titre à succès Confidence pour Confidence de Jean Schultheis dont le disque 45t se vend à 850 000 exemplaires la première année. A partir de 1982, Claude Puterflam se consacre entièrement au Studio Gang où sont enregistrés de nombreux autres succès comme Les divas du dancing de Philippe Cataldo, en 1986, mais aussi les productions marquantes d’artistes et groupes internationaux comme Air, Daft punk, Lady Gaga, Pharrell Williams, Ben Harper ou encore Arcade Fire, ce qui confère aujourd’hui au studio une notoriété internationale.
Entretien avec Claude Puterflam, réalisé par Jean-Rodolphe Zanzotto (BnF) et enregistrés par Luc Verrier (Ingénieur du son, BnF), le 19 décembre 2018 au studio Gang.
Portraits de Claude Puterflam(© BnF - Luc Verrier - Jean-Rodolphe Zanzotto. Photographies libres de droits).
Cet entretien appartient au corpus Rencontres autour de l'édition phonographique, où de nombreuses autres personnalités témoignent également de leur expérience du métier de producteur phonographique.
Les descriptions complètes de ces enregistrements sont consultables sur le Catalogue général et sur le catalogue BnF-Archives et manuscrits.
Portraits de Claude Puterflam(© BnF - Luc Verrier - Jean-Rodolphe Zanzotto. Photographies libres de droits).
Cet entretien appartient au corpus Rencontres autour de l'édition phonographique, où de nombreuses autres personnalités témoignent également de leur expérience du métier de producteur phonographique.
Les descriptions complètes de ces enregistrements sont consultables sur le Catalogue général et sur le catalogue BnF-Archives et manuscrits.