Le chardon béni

Le chardon béni, autrefois panacée, aujourd’hui plante ornementale, se repère facilement grâce à ses capitules jaunes.

Le chardon béni (Centaurea benedicta) appartient à la famille des Astéracées comme la grande camomille ou la pâquerette. Il porte aussi les noms de centaurée bénite, centaurée sudorifique, cnicaut béni, échardon, etc.

 Cette plante annuelle mesure quelques dizaines de centimètres. Ses feuilles coriaces, vert pâle, sont pourvues de dents épineuses sur leurs bords, et de nervures blanches. La tige qui porte le capitule peut être dépassée par les rameaux latéraux, recouverts de poils laineux. Ce capitule fleurit de mai à septembre et regroupe des fleurs jaunes, hermaphrodites au centre, mâles sur le pourtour. Il est entouré de bractées ressemblant à des feuilles. Ses fruits sont des akènes cylindriques d’un centimètre de long.

Un plant de chardon béni est représenté entier avec ses racines.
Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Le chardon béni provient de l’ouest de l’Asie et du bassin méditerranéen, et il s’est naturalisé en Europe et jusqu’en Amérique du Nord. Il se rencontre dans le sud de la France, près des côtes de la Méditerranée car il supporte mal le gel en hiver. Il pousse sur des sols pierreux et acides.

La partie supérieure d'un plant de chardon béni. A gauche, le détail d'une fleur; à droite le détail du capitule, de l'akène et de la racine.
Geneviève et Nicolas-François Regnault, La botanique mise à la portée de tout le monde, Paris, 1774

Très tôt connu pour stimuler l’appétit, il était considéré comme une vraie panacée à la Renaissance pour se protéger des fièvres ou de la peste, d’où son nom de chardon béni. Il entre dans la composition de la bénédictine, une liqueur à base de plantes. Ses racines servent à fabriquer des boissons apéritives et ont été consommées comme légume en Turquie, une fois bouillies. Ses feuilles ont même fourni un substitut au houblon dans la fabrication de la bière. Ses capitules ont pu être servis comme des artichauts, avant que les fleurs des capitules ne s’ouvrent. Ses graines, pressées, donnent une huile pour la cuisine et un tourteau pour le bétail. Ses grandes tiges dressées au capitule coloré ont enfin une utilisation ornementale dans les jardins.

Eugène Lesacher, Nouvelle botanique médicale, t. 4, Paris, 1883

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