L’affaire de Tulle : la naissance du corbeau
Le terme « corbeau » désigne communément, dans les affaires judiciaires, l’auteur de lettres anonymes malveillantes. Le blog Gallica vous propose de revenir sur l’origine de cette acception, qui doit beaucoup à un fait divers qui s’est déroulé à Tulle au début du XXe siècle.

L’affaire de Tulle
De 1917 à 1922, de nombreuses lettres anonymes sont adressées à des habitants de Tulle, et notamment des fonctionnaires de la préfecture de Corrèze. Signées « L’œil de tigre », elles sont souvent agressives, voire ordurières, à l’encontre de leurs destinataires ou de leurs proches. Une enquête judiciaire est ouverte. Après bien des tergiversations, les soupçons du juge d’instruction finissent par se porter sur une femme, un temps employée à la préfecture, et dont on découvrira bientôt le nom : Angèle Laval.
Le 5 décembre 1922, le journaliste du Matin évoque Angèle Laval en ces termes : « elle est là, petite, un peu boulotte, un peu tassée, semblable sous ses vêtements de deuil, comme elle le dit elle-même, à un pauvre oiseau qui a replié ses ailes. »
Dans son article du 6 décembre 1922, l’envoyé spécial du Petit Parisien décrit ainsi l’affrontement entre les deux experts en écriture, Locard et Gebelin : « C’est tout juste si, entre les deux ailes noires des toges, on aperçoit deux profils grimaçants, penchés sur des grimoires : M. Locard, dont les conclusions condamnent Angèle Laval, attaquant fougueusement d’un bec irascible M. Gebelin… ».
Le corbeau n’est jamais directement nommé, mais il semble omniprésent dans les esprits.
Hypnose et graphologie au secours de la justice
Le corbeau hante les esprits
Une du Petit Parisien du 6 décembre 1922Dans son article du 6 décembre 1922, l’envoyé spécial du Petit Parisien décrit ainsi l’affrontement entre les deux experts en écriture, Locard et Gebelin : « C’est tout juste si, entre les deux ailes noires des toges, on aperçoit deux profils grimaçants, penchés sur des grimoires : M. Locard, dont les conclusions condamnent Angèle Laval, attaquant fougueusement d’un bec irascible M. Gebelin… ».
Le corbeau n’est jamais directement nommé, mais il semble omniprésent dans les esprits.