La sanicle d'Europe

« Qui a la bugle et la sanicle fait au chirurgien la nique » : la réputation de la sanicle d’Europe n’était pas à faire au Moyen Âge où elle était réputée pour soigner les blessures.

La sanicle d’Europe (Sanicula europaea) appartient à la famille des Apiacées comme la livèche ou la criste marine. La sanicle des montagnes (Astrantia major) ne fait pas partie du même genre qu’elle. Son nom vient du latin « sanare » (soigner). La sanicle d’Europe est également appelée sanicle mâle, herbe de saint Laurent, herbe aux vaches, herbe aux charpentiers, herbe du Deffaut

Un plant de sanicle d'Europe est représenté entier, y compris sa racine d'où partent plusieurs tiges se terminant par une grande feuille. Deux tiges se terminent par des ombelles aux fleurs rosées.
Leonhart Fuchs, De historia stirpium commentarii insignes, Bâle, 1542

Cette plante est vivace grâce à sa racine noueuse pourvue de nombreuses radicelles, et mesure jusqu’à une cinquantaine de centimètres de hauteur. De sa souche courte et fibreuse s’élance une tige glabre. Les feuilles, partant de la base de la plante, sont luisantes sur le dessus, palmées, formant plusieurs segments. Les fleurs blanches à rosées sont regroupées en ombelles globuleuses et s’épanouissent de juin à août.

La plante est commune en Europe, Asie occidentale et Afrique du Nord, plus rare en Méditerranée. Présente jusqu’à 1500 mètres d’altitude, elle aime les emplacements humides et ombragés, les sous-bois ainsi que les sols calcaires.

Un plant de sanicle d'Europe avec sa racine montre des tiges qui en partent, dont une, à gauche, est terminée par des ombelles blanches. Les bords gauche et droit montrent des détails de ces ombelles.
Amédée Masclef, Atlas des plantes de France utiles, nuisibles et ornementales, Paris, 1891

La sanicle d’Europe était réputée être une plante vulnéraire, utilisée pour soigner les blessures. Elle entrait dans la composition du vulnéraire suisse. Cette propriété de guérir les plaies lui doit le nom d’herbe de saint Laurent qui rappelle le martyre de saint Laurent, brûlé sur un gril. Hildegarde de Bingen vante les usages de la plante, et l’école de Salerne la met en valeur dans ce dicton : « qui a la bugle et la sanicle fait au chirurgien la nique ». Elle entrait dans diverses applications médicales, contre la grippe, l’angine, les piqûres d’insectes ou la diarrhée. Son action a été rapprochée de celle de la bistorte ou de l’aigremoine. Elle était également donnée aux vaches qui venaient de vêler d’où son nom d’herbe aux vaches.

Sur un fond noir, un plant de sanicle est représenté avec, à droite, la racine est les tiges qui en partent. A gauche, la partie supérieure d'une tige a été placée, montrent les ombelles à son sommet.
Charles-Louis Gatin, Les fleurs des bois, Paris, 1913

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