Dégustez Papilles, la revue de l'association des Bibliothèques gourmandes
Pour se régaler, nourrir sa curiosité, s’aventurer, en France et ailleurs, dans l’univers de la cuisine, de la gastronomie, du goût, des saveurs et des produits : une revue toujours actuelle, culturelle et superbement transversale : Papilles.
Née de l’association des Bibliothèques gourmandes, fondée en 1991, et d’emblée soutenue par la Ville de Dijon à travers sa bibliothèque municipale (et une subvention qui perdure), la revue Papilles toujours vivante - et bien vivante ! - est présente dans Gallica, du numéro 1 (1992) au numéro 55 (2021), ce qui dit bien son importance dans le domaine qui est le sien. Le modèle de cette parution en matière culinaire reste à ce jour unique en France : transversale, de très bon niveau, mais non universitaire, elle vise à rendre compte d’un « fait culturel total ». Elle accueille toutes les disciplines qui relèvent de la cuisine, et aussi ses praticiens, ses analystes, ses illustrateurs et ses « mangeurs » : l’histoire, la géographie, la littérature, comme par exemple dans cet article très original d’un Président tout récent, Gérard Allemandou, les arts plastiques, l’économie, la sociologie, l’artisanat, les techniques, la production, la fabrication et la consommation…
Cette association a effectivement vu le jour à partir du monde des bibliothèques, plus précisément à Roanne, où un fastfood ouvrait devant l’institution de renommée mondiale qu’est Troisgros ! Le monde culturel s’est alors mobilisé avec passion et gourmandise, sous la houlette de Jean Gattegno, Directeur du Livre et de la Lecture, de 1981 à 1989 au ministère de la Culture et de la Communication, sous l’autorité de Jack Lang sensible à l’élargissement de la notion de culture en y accueillant des domaines jusque-là jugés « illégitimes », si l’on songe à la mode pour prendre un autre exemple.

Des plumes multiples et variées s’y rencontrent : des auteurs de tous les milieux professionnels de l’art culinaire au sens le plus large, mais aussi des érudits, des spécialistes des diverses sciences humaines. Des sujets vastes, inattendus, infinis sont abordés : ainsi, depuis que les numéros sont devenus thématiques en 2014, avec le numéro 38 - une tendance très forte du monde des revues - on découvre La Charcuterie ; A notre bonne santé ! ; Les jouissances du goût ; Les transports de la table ; La pomme de terre dans tous ses états ; Jean-Louis Flandrin ; De vin, de vent et d’ivresse ; Au restaurant ; La Cuisine des bibliothèques ; Le réveil du meunier ; Les bières se font mousser ; Le Japon aller-retour ; Escoffier : un engagement social et humaniste ; L’émoi du chocolat ; Le fromage… tout un fromage ! Et pour ce qui est encore hors Gallica : La pâtisserie, aux marges de l’extraordinaire ; Les Cuisines africaines ; Café, cafés ; Dresser la table, tout un art ; Du Jura ; L'œil et la bouche : Les couleurs et le goût ; Sauces… C’est un peu comme lorsqu’on va au restaurant et que le chef propose « à l’aveugle » la succession de ses plats, voilà tout le plaisir si particulier des revues : une idée générale de ce qu’on peut y trouver, un « « menu-sommaire », mais quels « plats-articles » ? Avant ces numéros thématiques, si l’on veut se rappeler d’autres rubriques qui plaisaient beaucoup, il y a longtemps eu, par exemple, le Menu idéal de grands cuisiniers… avec les recettes des Troisgros, Marc Meneau, Éric Frechon, Marc Veyrat, Jean-Pierre Billoux, Alain Ducasse, Jean-Paul Lacombe, Thierry Moine, Jean-François Piège, Georges Blanc, Michel Guérard, Lionel Rigolet…
Laissez-vous donc aller à votre curiosité sans bornes et à votre gourmandise également sans limites à travers les siècles et les voyages en chambre ou plutôt « en salle » (de restaurant) et en cuisine grâce à cette belle revue de haut goût, car comme le disait Brillat-Savarin : « La découverte d’un mets nouveau fait plus pour le bonheur du genre humain que la découverte d’une étoile ».
Pour aller plus loin :
Découvrez le parcours thématique dédié au patrimoine gourmand.