Salle rétrospective

Il s’agit du premier phonographe à moteur électrique, conçu par Thomas A. Edison en 1888. Produit pendant plus de trente ans, il est encore synonyme d’excellence à la fin des années 1910 et a permis à Edison d’imposer le format de ses cylindres  comme standard international. Le Class M présenté ici est équipé d’une pièce de contrefaçon : un diaphragme imitant la célèbre « araignée » que le lyricomane Bettini avait spécialement conçue pour enregistrer les voix des chanteurs d’opéra.

Commercialisé à partir de 1895, le Graphophone K est le premier phonographe à moteur électrique produit par la Graphophone Company des cousins Chichester et Graham Bell et de Charles Tainter, concurrente de la Compagnie générale du phonographe d’Edison. Construit à partir de pièces récupérées dans les stocks d’invendus de la compagnie, ce modèle, très rare, permettait la lecture des cylindres Graphophone comme des cylindres Edison.

C’est grâce à ce petit phonographe à cylindres que les frères Pathé sont devenus les premiers constructeurs français de phonographes. Peu coûteux, le Coquet est destiné au grand public. De facture très simple, il est commercialisé avec toute une série d’accessoires qui permettent d’en améliorer les performances (système Vérité, mandrin Inter, multiples pavillons).

Le phonographe était d’abord destiné au secrétariat, où il servait de support d’enregistrement temporaire pour des lettres ou discours transcrits ensuite par écrit. Pour économiser de la matière, la Graphophone Company met au point une raboteuse qui permet d’araser la surface des cylindres utilisés pour les rendre à nouveau vierges. Une fois la couche de cire devenue trop fine pour qu’on puisse réitérer l’opération, la matière était fondue de sorte à pouvoir mouler de nouveaux cylindres vierges. Cette pratique a perduré jusqu’à l’apparition du dictaphone magnétique dans les années 1950.

Cette flûte slovaque est traditionnellement utilisée par les bergers. Malgré sa longueur (près d’1,2m), elle se positionne à la verticale. Elle a probablement été rapportée de Tchécoslovaquie à l’issue de l’enquête ethnolinguistique qu’y mène le Musée de la Parole et du Geste en 1929.

>

En 1927, Pathé s’apprête à détruire plusieurs lots de prototypes et d’anciens modèles de phonographes lorsqu’Hubert Pernot, directeur du Musée de la Parole et du Geste, lui propose de récupérer ces appareils pour les présenter dans une salle dite rétrospective. Cette initiative est à l’origine de la collection Charles Cros.

Le directeur du Musée voit dans ces appareils, déjà patrimoniaux, des traces du passé mais également le moyen de pouvoir relire des enregistrements anciens. Hubert Pernot initie également plusieurs collectes ethnologiques et ethnomusicologiques. La salle rétrospective s’organise ainsi autour des premiers modèles de phonographes à cylindre et des instruments de musique traditionnelle rapportés à l’occasion des campagnes de terrain. Pour plus d’informations sur les appareils de la salle  rétrospective, vous pouvez consulter le catalogue de la collection Charles Cros.